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2Gether - Tome 2
Le Titre
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Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
Messages : 463
Date d'inscription : 13/07/2024
Le Titre
Mer 24 Juil 2024 - 12:51
2Gether - Tome 2
Ecrit Par Jittirain



Carte D'identité

Pays D'origine : Thaïlande

Traduction : Johanne
Correction : Amelyma

Nombre De Chapitres : 19 Chapitres

Status : Terminé

Soutenir l'auteur : MEB


Tome 1 - Tome 2 - Tome 3

Résumé

Je m’appelle Tine (un mec super chic), et je suis sorti avec toutes sortes de filles. Une fille ringarde, une fille mignonne et innocente, ou même une fille super grincheuse. Mais ma vie joyeuse doit s’arrêter lorsque le dieu puissant, sous la forme d’une admission à l’université, m’envoie dans une université du nord où je vais rencontrer... “Tine, Teepakorn, étudiant en première année de droit, je t’aime bien!” Juste au début du premier semestre, quelqu’un se confesse déjà à moi. Suis-je surpris? Suis-je excité? Non. Je suis un mec tellement cool, tu sais. Mais est-ce que je suis horrifié? Bien sûr que oui! Parce que celui qui vient de se confesser est un mec! Mon cœur…

La mission pour sortir ce mec gay de ma vie chic commence en trouvant quelqu’un de super sexy pour être mon faux petit ami. Et personne ne remplit mieux ce rôle que Sarawat, le mari national de notre université. Mais les choses ne sont pas aussi faciles que je le pensais. Ce type est un emmerdeur. Il joue les difficiles, il ne coopère pas avec moi. Ha, je n’abandonnerai pas si facilement! Les chutes constantes usent une pierre. Je vais rester collé à lui comme un poisson-ventouse. Attendez de voir!

Mais... alors que je le harcèle, pourquoi mon cœur super chic se met-il à palpiter quand je suis avec ce mec au visage impassible...?

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Johanne
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Fantastic Team
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:56



Chapitre 19
Nous deux et la chambre des secrets
— Tu veux être blessé ?

— Woah ! Calmez-vous et laissez-nous parler.

— Écoute son ton, c'est inacceptable.

— Mil, s'il te plaît. Je t'en supplie. S'il te plaît, pars.

L'environnement chaotique me donne le vertige, jusqu'à ce que quelqu'un intervienne pour me sauver de l'agitation. Je ne peux pas le voir clairement, mais je peux dire que si quelqu'un ne les avait pas séparés, Sarawat aurait été tabassé par les seniors de l'architecture. S'ils n'avaient pas été là, je n'aurais probablement pas été le seul à perdre connaissance.

La serviette blanche est froide contre mes joues. Je ne peux pas bouger. J'essaie de garder les yeux ouverts pour voir la personne en face de moi, mais mes paupières sont si lourdes. Mes mains et mes jambes sont raides.

C'est la première fois que cela se produit - m'effondrer sans m'évanouir. J'aurais aimé au moins m'évanouir correctement. Je ne veux pas me souvenir de tout ça.

— Ah…

Je laisse échapper un gémissement involontaire et Sarawat me tient doucement le visage.

— Tine. Tine… Tu vas bien ?

Je veux lui dire que je ne vais pas bien du tout, mais je n'ai pas la force de dire quoi que ce soit. Un senior m'aide à respirer avec un inhalateur jusqu'à ce que ma tête s'éclaircisse enfin. Je n'ai enfin plus l'impression d'être en train de mourir.

Ils me déplacent à l'intérieur de la tente de premiers secours et me placent sur une civière d'urgence blanche à côté de celle de Boss. Les seniors m'entourent, mais la seule personne que je vois est Sarawat.

— Ne le collez pas. Il doit pouvoir respirer.

— …

— Reculez, s'il vous plaît.

Heureusement, il semble que les gens écoutent et s'éloignent. Sarawat reboutonne ma chemise et me tient une serviette froide sur le cou pendant qu'une cheerleader me ventile.

— Sarawat, Tine va bien maintenant. Tu devrais aller faire soigner ta blessure.

— …

Sarawat ne répond pas mais continue de me poser la même question : "Tu vas bien ?"

— Mmh.

— Ne dis pas que tu vas bien si ça n’est pas le cas.

Deux mains rugueuses saisissent l'une des miennes et la massent doucement dans le but de me calmer. Je ne suis pas inquiet pour moi. Je suis inquiet à propos de ce que ce senior vient de dire.

Au lieu de regarder le visage de Sarawat, je passe mes yeux sur son corps. Son genou est couvert de sang. Il a des bleus et des éraflures gonflées et effrayantes partout.

J'attrape l'ourlet de son maillot et je sens une boule dans ma poitrine. Je veux parler. Je veux lui dire de faire nettoyer ses blessures, mais je n'arrive pas à sortir un mot.

Le senior continue d'essayer de le convaincre qu'il peut me quitter, mais il refuse de partir. Il est blessé, et je ne sais pas quoi faire.

— Sarawat, tu peux laisser Tine pour l'instant. Va faire nettoyer tes blessures.

— C'est juste une entorse de genou.

— Waahh !

Quand il refuse de faire soigner ses blessures, je me mets à brailler. Je pleure comme si j'allais mourir s'il ne partait pas. Son genou saigne toujours et l'odeur du sang flotte dans l'air. Ma main s'agrippe toujours à sa chemise avec toute la force qui me reste.

— Tine.

— Waaaaa !

Je gémis délibérément pour qu'il parte.

— Écoute-moi, Sarawat ! Tu as déjà taché la chemise de ton ami.

— Wat, tu dois aller te faire soigner, dit Boss depuis le lit voisin, l'air sérieusement préoccupé.

Il se tourne vers un senior, même si sa propre douleur rend difficile le fait de parler.

— Excusez-moi, mon ami s'est tordu le genou, il a besoin des premiers soins et d'être emmené à l'hôpital.

À première vue, le genou de Sarawat semble avoir été éraflé lors d'une chute, mais la situation est bien pire qu'il ne le laisse paraître.

— Tine, pourquoi tu pleures ? Tu as mal où ?

— …

— Tine.

— Il pleure parce qu'il s'inquiète pour toi. Tu veux faire pleurer ton petit ami ?

Man surgit de nulle part. Il se précipite pour relever Sarawat, l'aidant à se tenir debout. Lorsqu'il est évident que Sarawat ne peut pas marcher correctement tout seul, Man lui fait passer un bras autour de son épaule et l'aide à sortir avec un regard inquiet.

— Excusez-moi, aidez-moi à le porter, s'il vous plaît.

FWEET !

Au moment où le joueur blessé s'en va, le son du sifflet de l'arbitre résonne sur le terrain. La première mi-temps du match est terminée, mais je ne m'en soucie plus. Je ne peux que garder les yeux fixés sur le dos large de la personne qui est lentement transportée sur une civière près de la mienne.

Grâce à une serviette, un inhalateur et un ventilateur, je me sens bientôt moins étourdi. Je peux maintenant m'asseoir tout seul. J'essuie les larmes de mon visage, me sentant gêné quand je réalise soudain que tout le monde dans la tente me regarde.

— Tiens. De l'eau.

— Merci.

P'Mil me tend une bouteille d'eau. Il est gentil avec moi, alors je prends la bouteille et je le remercie. Puis je remarque les yeux de la personne qui n'est pas très loin de moi et je sens la chair de poule dans mon cou. Merde, il a l'air en colère.

— Tu as mangé quelque chose ?

— Non.

— Tu sais qu'il a un petit ami et tu continues à lui faire des avances. Va te faire voir.

Tout le monde lève les yeux quand Sarawat parle. Un senior le force à se rallonger, puis applique une compresse froide et vaporise quelque chose sur ses blessures pour atténuer la douleur.

— Ton petit ami a une sacrée attitude. Il est même impoli envers un senior.

— Alors, laisse-moi tranquille, dis-je carrément.

— Ce n'est pas drôle si je te laisse tranquille. Si tu veux voir un chien enragé, tu dois le piéger avec un morceau de viande.

P'Mil ébouriffe mes cheveux avant de partir.

Espèce de salaud. Arrête de te foutre de moi.

Quand j'en suis enfin capable, j'utilise toutes mes forces pour marcher jusqu'à la civière toute proche. Je m'assieds sur une petite chaise entre Sarawat et Boss.

Je ne suis pas vraiment inquiet pour Boss. Il a crié fort quand ils l'ont porté ici, mais en réalité sa blessure n'est pas pire qu'un ongle incarné. Il a réagi de façon excessive quand il est tombé. A-t-il fait ça juste pour qu'ils donnent un carton jaune à P'Mil ?

Sarawat, en revanche, est sérieusement blessé. Lorsque les seniors du staff et son entraîneur ont nettoyé la tache de sang sur son genou, ils ont vite compris que les bleus gonflés étaient plus que de simples petites égratignures.

— Tu as mangé quelque chose ? me demande-t-il au moment où je m'assieds.

— Occupe-toi d'abord de toi-même. Pourquoi as-tu couru vers moi ? Tu es blessé toi aussi et tu cherches encore des ennuis.

— C'est toi qui cherchais les ennuis en premier. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais malade ?

— Je ne le savais pas. Je pensais que ça irait bien.

— Pourquoi as-tu dû te forcer comme ça ?

— Et toi ? Pourquoi tu t'es forcé comme ça ?

— Je ne me suis pas forcé. J'ai trébuché. C'était un accident.

— Je ne me suis pas forcé à m'évanouir non plus. Je ne m'attendais pas à ce que ça arrive.

— Alors pourquoi tu as pleuré ?

— Hein ?

— Pourquoi tu as pleuré, petit buffle ?

Sarawat tend une main pour caresser doucement ma tête. Il me faut une seconde pour réaliser que ma vision se trouble. Je suis en train de pleurer à nouveau.

— C'est à cause de toi. Tu ne les as pas laissé soigner ton genou. Je… J'avais peur.

Je viens de réaliser que mon cœur devient faible à force d'avoir un petit ami. Plus il me tapote la tête, plus je pleure. Il essaie de me calmer, mais il rit et se moque de moi en même temps. Je ne peux pas m'arrêter de pleurer jusqu'à ce que Man nous interrompe enfin.

— Je pensais que je regardais Coucher de soleil à Chaopraya. Il s'est juste tordu le genou, il n'a pas été abattu par un M79.

— …

— Et toi, Tine, dépêche-toi de manger quelque chose. Arrête de faire l'idiot. C'est chiant. Hé ! Tu peux m'aider à porter un buffle jusqu'à une voiture ?

Ce tragique incident se termine lorsque des seniors déplacent la civière de Sarawat pour le faire entrer dans une voiture pendant que d'autres s'occupent de moi. On me donne de l'eau, de la nourriture, des snacks et des pilules. C'est l'hospitalité parfaite.

Le Star Gang et l'équipe des Lions blancs finissent par arriver pour aider à prendre soin de moi. Cependant, le principal problème en ce moment n'est pas mon évanouissement ou le genou de Sarawat. Ce sont les ragots qui viennent de commencer à se répandre.

Des seniors viennent me demander si je suis le petit ami de Sarawat. Même si seulement quelques personnes ont entendu les mots de Sarawat à P'Mil, ils se sont déjà répandus comme une traînée de poudre. Ma seule option est de rester silencieux et de faire semblant d'être à nouveau étourdi. Finalement, mes amis décident de m'aider à rentrer chez moi.


KittiTee On est les Champions !!

Venez célébrer la victoire de nos Lions Blancs au Morning Coffee & Evening Liquor. Muah !



Lorsque deux heures plus tard, je suis enfin de retour dans ma chambre et correctement reposé, quelque chose de nouveau apparaît sur mon fil d'actualité Instagram. C'est un post de Tee avec une légende détaillée. Le post fait savoir à tout le monde que cette année, nous avons de nouveaux champions.

Il s'agit de l'équipe de football de Sciences Po dans son maillot blanc, bras dessus bras dessous et le trophée brandi en l'air. Ils n'ont gagné qu'une petite compétition, mais le bonheur qui se lit sur leurs visages donne l'impression qu'il s'agit de la Champion's League.



KittiTee Identifiez tout le monde. C'est le capitaine qui invite @Man_maman @Sarawatlism @Boss-pol @Bigger330 @Thetheme @Tine_chic @i.chmm @I.amFong @I.amPuek

Tine_chic Pourquoi on est inclus ?

Man_maman @Tine_chic Allez, je veux que vous fassiez la fête avec nous. Vous nous avez aidés à gagner.

Bigger330 Mon ami s'est entraîné dur. Il a dit que s'il gagnait, il pourrait jouer au foot avec toi seulement.



Merde. Cela signifie que Sarawat a planifié son soi-disant match de football avec moi depuis un certain temps. Je peux changer ma position sur le fait d'être son petit ami ? Il se comporte de plus en plus comme un psychopathe chaque jour. Si je continue à être avec lui, j'ai peur que ses yeux dévorent tout mon corps et qu'il ne reste de moi que des os.



I.amFong Est-ce que Sarawat peut venir ?

Sarawatlism Tiine, réponds à min appel.



Rrrrr… !

Moins d'une heure après avoir été happé par Instagram, celui qui a écrit le dernier commentaire m'appelle. Je fronce les sourcils, me demandant comment j'avais pu manquer ses appels sans même les remarquer au départ. Après m'être réveillé, je n'avais fait que regarder l'application.

— Bonjour… dis-je lentement avant que la personne à l'autre bout me réponde avec un ton sérieux.

— Pourquoi tu ne réponds pas à mes appels ?

— Tu as appelé ? Je dormais.

— J'étais tellement inquiet pour toi. J'avais peur que tu sois blessé ou autre. Je voulais appeler tes amis, mais je ne connais pas leurs numéros. J'ai demandé à Boss et il m'a dit que tu étais parti il y a des heures. Tu essaies de me rendre fou ?

Oh wow, il s'énerve vraiment pour ça. Maintenant, je suis soudainement le pire des mecs.

— Je suis désolé.

— Je ne te pardonnerai pas. Si tu refais quelque chose comme ça, tu auras des problèmes.

— J'ai tellement peur.

Quel horrible karma. J'ai un petit ami qui se comporte comme s'il était mon fils. Un fils qui aime boire du lait Thai-Denmark.

— Ils nous invitent à une fête. Tu veux faire quoi ?

— Tu n'es pas blessé ? Tu as une entorse du genou. Comment comptes-tu marcher ?

— Je peux marcher un peu. On a gagné le match. Je dois y aller. Tu viens ?

— Et si je n'y vais pas ?

— Bien. Reste à la maison et repose-toi.

— Et si je change d'avis ?

— Je viendrai te chercher.

— Et si je ne veux pas que tu viennes me chercher ?

— Tu es pénible. Tu veux que je t'embrasse jusqu'à ce que tes lèvres gonflent ?

— Sarawat. Sois maudit.

— Alors tu vas faire quoi pour l'invitation ?

— Ne viens pas me chercher. Je sais que tu ne peux pas conduire de toute façon. Ce sera un fardeau pour tes amis. Je vais juste appeler mes amis du Star Gang. On se voit là-bas, d'accord ?

— …

La personne à l'autre bout se tait pendant si longtemps que je dois redemander.

— Sarawat.

— Hmm ?

— Je vais y aller avec mes amis. Je te vois au bar. D'accord ?

— D'accord.

Boom !

Ça aurait pu sembler normal pour tout le monde, mais pour moi, c'est le plus doux des "d'accord" que j'ai jamais entendu de sa part. Oh mon cœur.



Nous sommes au Morning Coffee & Evening Liquor.

Après avoir dormi pendant des heures dans la soirée, mes amis - Puek, Fong et Ohm - m'ont emmené manger à volonté. Mon corps a maintenant récupéré à 100 % ! Je prends une douche et me prépare pour la fête des Lions Blancs. Ils célèbrent leur toute première victoire depuis la création du département de sciences politiques.

Je demande à mes amis le score final du match et ils me disent que la fac de Sciences politiques a gagné 2-1. C'était tellement serré - un des seniors de Sciences Politiques a marqué le but final pendant les trois dernières minutes.

— Les gars, asseyez-vous ici. Les gars, ce sont mes amis. Voici Tine, Fong, Ohm et Puek, nous présente Big à ses seniors juste après que nous nous soyons assis sur les chaises en bois.

Il y a de l'alcool et de la bière sur une table en bois. L'un des aînés qui vient de rentrer apporte avec lui une odeur de fumée. Je regarde partout sur la table les quelques plats d'accompagnement qui s'y trouvent. On a l'impression que le but des Lions Blancs est juste de se saouler et de rentrer chez soi. Ni Man ni vous-savez-qui ne sont encore arrivés.

Le propriétaire du Morning Coffee & Evening Liquor est un ancien élève de la faculté des arts de la communication qui voulait posséder un bar après son diplôme. La petite taille du bar lui confère une atmosphère relaxante. C'est la même taille que le Ma Mao Bar où Fong m'a emmené la dernière fois qu'il a eu le cœur brisé.

L'intérieur du bar a un style rétro. Une musique acoustique relaxante est diffusée, mais tout est étouffé par le bruit fort des seniors.

— Ces deux-là sont déjà arrivés ? demande l'un d'eux.

Je remarque que notre table est en fait trois tables réunies. Elle occupe presque tout l'espace dans le coin et il n'y a plus que deux sièges vacants.

— Pas encore, mais je les ai déjà appelés. Ils vont arriver.

— Comment va Wat ?

— Il va bien désormais après sa blessure au genou, même s'il doit réduire certaines activités pour ne pas se blesser davantage.

L'autre étudiant hoche la tête en signe de compréhension et nous passe des verres, puis il mélange de l'alcool fort pour moi. En fait, je n'ai pas vraiment envie de boire. Je suis juste venu voir Sarawat parce que je ne l'ai pas vu depuis qu'il a été transporté à l'hôpital.

— C'est le petit ami de Wat ?

— Oui.

Je sursaute alors que je suis en train de siroter mon verre. Pourquoi suis-je encore le sujet de conversation ? Je tourne la tête vers Theme qui a répondu à la question du senior avec un visage impassible. Je ne sais pas trop quoi faire.

— Qu'est-ce que vous avez fait pour finir ensemble comme ça ?

— Je pense qu'ils ont juste fait une position standard, mon frère. Je ne l'ai pas vu regarder de porno bizarre dernièrement.

Va te faire voir !

Dans ma tête, je maudis la personne à côté de moi. Je ne dis rien, je baisse les yeux d'embarras et je remue du doigt un glaçon dans mon verre. Oui, je suis extrêmement gêné. Je ne me suis jamais senti aussi exposé.

Je transpire. Ma température devient si élevée que mes mamelons pourraient s'enflammer.

— Tu t'appelles Tine ?

— O-o-oui.

— Wat était si inquiet pour toi. J'ai essayé de l'empêcher d'aller vers toi quand il est tombé. Il était sur le point de me frapper au milieu du terrain.

— Il aime les seniors, mais il aime sa femme plus que ça, non ?

Cette fois, c'est un senior de deuxième année qui se joint à la conversation.

— Le club photo a pris beaucoup de photos de vous deux.

— Ses fans doivent être en train de mourir en ce moment.

Ils rient. Je les écoute tranquillement et je pense à l'incident. Je doute que quelqu'un puisse le décrire mieux que ceux qui étaient là.

Nous buvons un moment jusqu'à ce que la personne que je voulais le plus voir arrive.

Il arrive juste à temps - je n'ai pas envie que l'on expose davantage ma vie. Leur arrivée choque tout le monde dans le bar.

Sarawat porte des claquettes et tient une béquille. Son genou est fermement entouré d'un bandage. J'ai tellement pitié de lui que j'ai envie d'aller le voir et de lui dire de rentrer chez lui. Pourquoi tu es là ?

— Asseyez-vous, messieurs. Pourquoi vous êtes si en retard ?

— C'est à cause de Wat. Il marche si lentement qu'on le croirait à quatre pattes. C'est un miracle qu'il soit arrivé jusqu'ici.

Sarawat s'assied à côté de moi et Man à côté de lui. Leur aîné commence à leur préparer des boissons, mais le bronzé tourne son visage vers moi et me demande du regard s'il doit boire ou non.

Est-ce que tu comprends mon regard au moins ?

— Ma femme ne me permet pas de boire.

Il fait un visage renfrogné. Même si son ami roule des yeux de façon moqueuse, il semble comprendre et reprend rapidement le verre.

— Tu veux du Pepsi ? lui demandé-je.

— Mmh. Tu… ne bois pas trop.

— Je prends juste une gorgée.

— Pourquoi ton corps sent-il si bon aujourd'hui ?

Il commence à flirter avec moi à nouveau.

— Je suis toujours comme ça. C'est normal.

— Pourquoi tu dois être aussi beau pour venir au bar ?

— C'est juste une chemise et un jean. Ne sois pas dramatique, dis-je avant de le regarder.

Il n'est pas habillé du tout - juste un maillot de foot avec les mots "Super White" dessus, un short de foot blanc et des claquettes en caoutchouc Chang Dao. Il a aussi une béquille comme accessoire. Donc super stylé.

Oui, je suis sarcastique.

— Parce que les Lions Blancs ont choisi cet endroit pour leur fête, nous aimerions participer à cette fête en leur offrant une bouteille d'alcool.

— Yay !

Tout le monde à notre table crie de joie. Je regarde la bouteille et me demande comment ça pourrait être suffisant pour nous tous.

— Je peux formuler une requête ? demande le senior qui semble être le capitaine de l'équipe.

— Oui, tu peux.

— Je veux entendre Sarawat chanter une chanson pour nous puisqu'il n'est pas resté jusqu'à la fin du match aujourd'hui.

— Yay !

Et voilà ! Voilà un regard de lassitude de la personne qui vient d'être mentionnée. Cependant, il ne peut résister aux encouragements des Lions blancs et des autres clients du bar.

— Sarawat !

— Sarawat ! Sarawat ! Sarawat !

— Vas-y, lui dis-je.

Je l'aide à monter sur la scène parce qu'il ne peut pas résister à la demande du peuple. Une véritable auto-torture, non ?

— Quelle chanson tu veux entendre ?

— Scrubb.

C'est la seule réponse que je donnerai jamais, même si on me le demandait cent fois.

Sarawat attrape une guitare d'un senior assis sur une chaise qui se trouve être un musicien et laisse sa béquille au fond de la scène. Je retourne m'asseoir avec mes amis. Il y a un rugissement constant de cris et d'applaudissements. Même s'il est dans un piteux état, Sarawat fait toujours bonne figure sous les projecteurs.

Il ne dit pas un mot, mais commence à jouer une chanson dès qu'il met la main sur la guitare. Le bar devient silencieux. Tout le monde regarde maintenant la personne assise au milieu de la scène.



"Il peut arriver que l'on écoute une chanson solitaire,

et qu'elle nous rende triste ou malheureux.

Mais parfois, la musique nous remonte le moral.

Elle nous fait rire et sourire quand on l'écoute.

Parce que chaque chanson qui a une histoire passe par mon cœur.

Merci, la musique. Tu nous as réunis(1)…"



C'est "Our Song". En fait, je ne l'écoute pas très souvent, parce qu'elle est si vieille et difficile à trouver. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de sourire en raison de la nostalgie que cette chanson suscite chaque fois que quelqu'un la chante à nouveau.

L'année dernière, à Silpakorn, nous avons réalisé que toutes les chansons, qu'elles soient tristes ou joyeuses, sont nos chansons. Ce sont les chansons que nous chantons ensemble. Et lorsque nous tombons amoureux de quelqu'un, nous devons faire face à de bons et de mauvais moments, mais cette personne que nous aimons sera toujours notre chanson et notre âme.



"J'ai vraiment envie de chanter cette chanson avec toi

et m'accrocher à ce grand sentiment.

Nous allons chanter ensemble

aujourd'hui, demain et pour toujours.



Et même si le jour et la nuit passent,

je garderai ces bons moments avec moi.

Nous pourrons chanter ensemble.

Ce sera une chanson que nos cœurs chanteront avec nous."



La chanson se termine par une grande salve d'applaudissements et de nombreux cris. Une femme se dirige vers Sarawat avant qu'il ne descende de la scène. Elle lui fait signe de se pencher.

— Ah !

— Quoi ?

— … !

La clameur est si forte qu'elle me fait mal aux oreilles. Je viens de voir cette femme embrasser Sarawat sur la joue, et même s'il continue à refuser, les gens dans le bar essaient de lui donner à boire. Man se lève rapidement pour l'aider à quitter la scène, conscient de ma consternation.

Je le savais ! C'est pour ça que je ne voulais pas qu'il vienne dans un bar. Les gens flirtent toujours avec lui. Ce qui me fait le plus mal, c'est que cette femme est magnifique. Ses seins sont aussi gros que des pomelos. Ce n'est pas qu'elle m'intéresse, je suis juste déstabilisé par elle. Il n'y a pas moyen que Sarawat ne ressente pas quelque chose pour elle aussi.

— Merde ! Cette fille est éblouissante.

— Laisse-moi voir où elle t'a embrassé. Je peux toucher ?

Ses amis sont excités et s'amusent tous à toucher Sarawat. Je reste assis ici et je me tais.

— Sarawat.

— Merde !

Elle vient à notre table. Je n'ai pas besoin qu'elle s'approche pour savoir qu'elle est sérieuse.

— Qu'est-ce qui se passe avec mon ami, ma belle ?

Man les rejoint et lance à la dame son meilleur regard de tombeur. Elle garde les yeux sur mon petit ami. Personne ne lui a parlé de notre relation.

— Je peux avoir ton identifiant Line ?

— Mon ami n'utilise pas Line.

— Et ton numéro ?

— Woah ! Je t'ai eu ! Tu peux le lui donner ? S'il te plaît, donne-le lui.

Man se frotte le bras et me regarde avec un sourire. Quoi ? Tu essaies de te moquer de moi, Man ?

Sarawat me jette un regard vide avant de tourner à nouveau son visage vers la femme en face de lui. Je serre les poings, prêt à frapper quelqu'un.

Oui, je suis malheureux ! Je suis vraiment malheureux !

— Tu as vu les photos sur mon Instagram ?

— Je les ai vues.

— Il n'y a qu'une seule personne sur les photos de mon Instagram. Tu sais probablement qui est cette personne.

— …

— Maintenant, est-ce que tu m'aimes toujours ?

Elle a l'air choquée.

— J'ai déjà un petit ami. Désolé.

Sa grande main cherche la mienne sous la table et la tient. Ce petit geste suffit à me faire comprendre. Ça me réchauffe le cœur. J'ai envie de pleurer.



Une mission pour engloutir tout l'alcool a commencé peu après. Je m'absente pour aller aux toilettes et je reviens pour trouver un Sarawat dans un sale état. Ses amis l'ont tellement fait boire que ses yeux sont devenus larmoyants et qu'il pue l'alcool.

— Ça suffit, les gars. Sarawat ne peut pas en supporter plus. Il est toujours blessé.

En plus, il n’a pas mangé correctement. Allez !

— Tine TheChic, tu veux un verre ?

— J'en ai déjà bu beaucoup.

— La femme de Wat ne peut plus boire, alors ce verre est pour toi. Tiens !

Il éloigne le whisky de ma bouche pour le tendre à celle de Sarawat. Il doit boire un verre de plus. Il perd l'équilibre.

— Woah ! Wat !

Man n'est pas encore complètement bourré. Ces gens de Sciences Po boivent trop. Je suis surpris qu'ils aillent tous bien et que Sarawat soit le premier à être éliminé. Ils l'ont probablement tous forcé à boire. Mes amis sont aussi en train de se saouler mais ils continuent à verser de l'alcool dans les verres des seniors. Merde, les gars, vous n'avez pas déjà assez bu ? On a tous cours demain, vous savez.

— Wat ! T'es bourré, hein ? rigole un senior en lui tapant sur les épaules. Un Sarawat confus ouvre les yeux et les regarde.

— Je ne suis pas ivre.

— Wat, combien vas-tu parier pour le prochain match ?

— Tout sur Manchester City.

Même s'ils sont ivres à ce point, ils pensent toujours aux paris sur le foot. J'en ai marre.

— Tu oses t'en prendre à mon Liverpool ?

— Ils sont nuls.

— Il est ivre. Il révèle tout quand il est ivre. Crois-moi.

Man lui tape sur l'épaule. Il semble heureux d'avoir enfin réussi à se moquer de son ami devant le groupe. Les seniors et ses coéquipiers tentent de poser des questions à Sarawat. Et fidèle aux paroles de son ami, Sarawat, confus, révèle tous les secrets.

— Wat, comment tu t'es senti quand tu as rencontré Tine pour la première fois ? Tu l'as trouvé mignon ?

Oh ! Il s'agit encore de moi.

— Pourquoi tu demandes ça ?

Il est tellement bizarre quand il est bourré. Toutes ses phrases sont si polies.

— Je veux savoir.

— Il n'est pas mignon mais il est attirant.

— Il est si courageux !

— Et la femme qui t'a demandé ton numéro ? Elle n'est pas plus attirante ?

— Elle a de gros seins, mais je ne l'aime pas.

— Alors, qui est-ce que tu aimes ?

Tout le monde à table attend la réponse, surtout moi.

— Zlatan Ibrahimovic.

— Va te faire voir.

Toutes les personnes présentes secouent la tête et retournent à leurs sièges pour continuer à boire. Je reste seul à tenir sa tête. Après un moment, il l'appuie sur mon épaule et s'endort.

C'est la réalité de l'homme sexy de tout le monde. Il est comme un enfant qui apprend tout juste à boire. Quand il est ivre, il s'endort. Ah… c'est en fait assez mignon.

— Tine.

— Quoi ?

— Tine.

— Dors, ou tu veux partir ?

— Je suis si heureux.

— Qu'est-ce qui te rend heureux ?

— Je t'aime.

— …

— Et tu m'aimes en retour.

— C'est bien.

— Super…

Puis il commence à me raconter une histoire épique. Il me balance tous les secrets. Il commence par raconter comment Green a essayé de flirter avec moi. À l'époque, il n'a rien fait parce que P'Dim avait prévu de s'occuper seul de sa propre femme. Après cela, Sarawat essaie de me convaincre et de m'impressionner en me disant à quel point il est jaloux bla bla bla.

Il dit qu'il est en colère contre P'Mil et moi. Il parle de beaucoup de choses jusqu'à ce que ses amis le ramènent chez lui.

Big, Boss, Tee et Team montent dans une voiture. Mes trois amis rentrent seuls dans la voiture d'Ohm pendant que je m'efforce de m'occuper d'un homme ivre et blessé dans la voiture de Man. La seule raison pour laquelle je dois être avec lui est que je suis son petit ami.

Après que Man m'ait aidé à porter Sarawat dans sa chambre, il part rapidement. Il me laisse essuyer son corps et changer ses vêtements tout seul. Je n'ai vu que des films où un homme prend soin d'une femme.

Regardez. Qu'est-ce que c'est ? Il est aussi lourd qu'un buffle. En plus, sa jambe est blessée. Ugh ! Je dois m'occuper de lui. Il est presque trois heures du matin quand je finis de tout faire. Au moins, je ne me suis pas évanoui au milieu de tout ça.


Je me réveille quand les rayons du soleil frappent mon visage. Je bouge paresseusement mon corps. J'essaie d'ajuster ma vision et de voir ce qui se trouve devant moi, et je réalise rapidement que Sarawat est à côté de moi, dormant comme un mort.

Je me lève et essuie mes yeux seulement pour être horrifié quand je vois une personne au bord du lit.

— Merde !

Qui est-ce ? Pourquoi me regarde-t-il comme ça ? J'essaie de me ressaisir et de fixer l'étranger. Il est grand, beau et doté d'un nez haut. Il me semble si familier, et j'ai presque l'impression que nous nous sommes déjà rencontrés. Peut-être dans une vie antérieure ? Et si nos karmas étaient tellement enchevêtrés que mon cerveau reconnaît son visage même dans cette vie ?

Le type continue à me regarder sans ciller. Je déglutis lentement. Il s'éclaircit la gorge, me fixant toujours d'un regard impitoyable.

Il doit être un fantôme vengeur de ma vie antérieure !

— S-Sarawat. Sarawat !

Je secoue la personne à côté de moi. Il se retourne avant de se réveiller.

— C'est Phukong. C'est mon petit frère, dit-il en se levant et en marchant vers son frère.

Je suis trop choqué pour faire autre chose que de rester dans le lit, confus. Il n'a pas fait de bruit quand il est entré. A-t-il traversé les murs ?

— Qui est avec toi ?

— Papa et maman.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Si je l'avais fait, ça n'aurait pas été une surprise. Qui est cet homme que tu caches ?

Woah. Ses mots, son expression et son ton sont exactement comme ceux de son grand frère.

— Où est maman ?

— Elle est allée chercher quelque chose en bas. Elle est déjà passée mais quand elle a vu que tu dormais, elle a décidé de ne pas te réveiller.

Le frère de Sarawat s'assied sur le canapé et me regarde. Son regard fixe me donne l'impression d'être brûlé.

Je n'ai aucune raison d'être ici, alors je me lève immédiatement et je marche vers Sarawat, en transpirant.

— Je dois y aller. J'ai des cours dans l'après-midi.

— Maman et papa ne te laisseront pas partir tout de suite. Tu dois d'abord rester ici.

Merde ! Qu'est-ce que je fais maintenant ?

Je sais seulement que le père de Sarawat est un officier de police de haut rang. Et s'il avait une attaque en apprenant que son fils aîné sort avec un garçon ?

— Tine, va prendre une douche. Prends une chemise dans le placard et mets-la.

J'acquiesce et cours dans la salle de bains pour échapper à cette situation embarrassante. Je me dis que ce qui est fait, est fait. Je devrai de toute façon faire face à la situation une fois que j'aurai fini de prendre ma douche.

Je vois Sarawat assis tranquillement avec ses parents. Phukong joue à un jeu sur son téléphone, l'air très sérieux. On dirait que je suis le seul à être inquiet. Je ne sais pas quoi faire ni où me tenir. Pour être honnête, je ne sais même pas où placer mes mains. Non !

— Viens t'asseoir ici.

Sarawat m'appelle, alors je m'assois à contrecœur à côté de lui.

— Je vais te chercher des fruits.

La mère de Sarawat décide de s'échapper de cette situation. Elle nous a laissés, son fils et moi, face au père taciturne.

Les membres masculins de cette famille sont tous les mêmes. Ils sont beaux, mais ils ont tous des visages antipathiques et sans émotion.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu venais ?

Sarawat entame la conversation.

— J'avais un service urgent alors je ne t'ai rien dit. Au fait, qui est-ce ?

— Euh, je suis l'ami de Sarawat. Je m'appelle Tine.

Je décide de ne pas lui dire la vérité sur notre relation. Je ne suis pas prêt à accepter la vérité et à être rejeté. Pour être honnête, je n'ai aucune idée de ce que cette vérité va être, mais je veux juste garder le contrôle des choses et ne pas risquer d'être blessé.

Mon cœur… il est tout à lui. Si je dois prendre du recul parce que sa famille ne peut pas l'accepter, je ne sais pas quoi faire. Je serai d'accord si sa famille pense que nous sommes amis et que nous pouvons toujours nous rencontrer et nous parler. C'est déjà bien assez pour moi. Je ne me soucie pas de ce que pourrait être notre avenir.

— Un ami ? répète-t-il, ses yeux se posant sur son fils aîné.

— Non, il ne l'est pas.

— Qu'est-ce qu'il est alors ?

— Mon petit ami.

Mon monde s'arrête. Sarawat dit la vérité à son père avec son visage sans émotion tandis que je suis assis là, toutes les émotions évidentes sur mon visage.

— Depuis quand êtes-vous ensemble ?

— Il n'y a pas si longtemps.

— Quand avais-tu prévu de me le dire ?

— Je n'y avais pas encore réfléchi.

— Où étiez-vous hier soir ? L'odeur de l'alcool est partout sur toi.

— J'ai fait la fête avec mes amis.

Silence…

Le bruit du jeu de Phukong s'arrête comme si le propriétaire du téléphone savait exactement quand émettre un son et quand ne pas le faire. J'ai rencontré la mère de Sarawat et c'est une personne gentille. Mais son père.

— Vous vivez ensemble depuis longtemps ?

— P-pas encore. Nous ne sommes pas encore restés sous le même toit. La nuit dernière, Sarawat était ivre, alors je me suis occupé de lui. C'est tout.

Sarawat tient ma main et me parle doucement.

— Calme-toi. Ne panique pas.

Merde. Je suis si nerveux que j'ai envie de pleurer.

— Papa.

— …

— Je sais que tu es déçu.

— Comment peux-tu dire que je suis déçu ?

— J'ai juste supposé.

— Est-ce que je t'ai déjà forcé à faire quelque chose ? Quand tu allais au collège, je t'ai laissé étudier dans l'école que tu aimais. Quand tu étais en 3ème, tu ne voulais pas étudier à l'Académie des cadets de la police royale, alors je ne t'ai pas forcé à y aller. Lorsque tu es entré à l'université, tu as choisi une spécialité que peu de gens veulent étudier. Je t'ai laissé choisir ton propre avenir.

— …

— Je n'ai jamais été déçu que tu choisisses ce que tu aimes.

— Tu n'es pas déçu que je ne sois pas comme les autres hommes ? Je ne protège pas les femmes.

— Tu n'as pas besoin de protéger les femmes pour être un homme. Protéger la personne que tu aimes est suffisant. Pourquoi dois-tu t'inquiéter de ça ?

C'est à ce moment-là que j'ai réalisé quelque chose sur Sarawat - il a une famille gentille.



— Il est vraiment aussi mignon que tu l'as dit.

— …

— Et il semble aussi fou que tu l'as dit.

Argh !

Les mots de Phukong font tressaillir mes lèvres. Les parents de Sarawat ont laissé un grand fardeau dans la chambre, et ce fardeau est le frère de Sarawat qui a demandé à rester avec lui quelques jours de plus. Il veut explorer le campus pour décider s'il veut ou non étudier dans la même université.

Il est actuellement en Terminale, et obtiendra son diplôme d'études secondaires le mois prochain. Mais laissez-moi vous demander une chose : quel élève de Terminale est aussi grand ?

Il est aussi grand que son frère. Je n'arrive pas à imaginer leur petit frère.

Et maintenant, passer la prochaine heure avec Phukong signifie passer une heure à le voir me taquiner avec un visage impassible comme celui de son grand frère.

— Arrête de parler et prépare-toi. J'ai un cours à 13h précise.

Je porte les vêtements de Sarawat pour le moment. Son jeune frère porte les mêmes vêtements qu'à son arrivée ici - une chemise blanche et un pantalon au-dessus de la cheville. Il a l'air beaucoup plus âgé que beaucoup d'étudiants de son âge.

Ce que je veux dire, c'est qu'il ressemble exactement à son frère aîné. Je ne peux pas imaginer à quel point ce serait chaotique s'il finit par aller dans la même université.

— Tu utilises Instagram maintenant ? C'est choquant.

Phukong est resté immobile pendant un moment avant de saisir le téléphone de son frère et de le consulter sans demander la permission. Sarawat vient de sortir de la salle de bain.

Tu ne veux pas essayer ? C'est assez amusant.

— Non. Ça va prendre du temps sur d'autres choses.

— Comme jouer à des jeux, non ?

— Pour ton information, je veux être programmeur et créer des jeux.

— Si tu aimes quelqu'un, tu n'hésiteras pas à changer ou à faire quelque chose de nouveau pour te rapprocher de lui.

— Comme faire une capture d'écran de son petit ami ? Tu es bizarre. Un homme courageux ne fait rien de tel.

— Alors que fait un homme courageux ?

— Il fait l'amour.

— Intéressant.

Attendez. Putain. Pourquoi est-ce que tu me regardes ?

— Sois honnête, est-ce que vous vous êtes déjà tripotés la queue l'un l'autre ?

— Phukong, tu es fou, le grondé-je immédiatement.

Il répond avec un sourire moqueur. J'ai envie de donner un coup de pied dans son méchant cul. Il est tout aussi pervers que Sarawat.

À 11 heures, Sarawat utilise son micro-ondes pour réchauffer de la nourriture instantanée pour nous trois. Il nous conduit jusqu'à l'université quelques minutes après midi avec l'étudiant de Terminale qui nous accompagne. Sarawat doit étudier toute la journée, et comme je n'ai qu'un cours l'après-midi, je dois faire visiter le campus à Phukong quand j'ai terminé.

Je suis sûr que je n'ai pas besoin de vous dire comment les autres personnes agissent lorsque nous nous promenons sur le campus.

— Qui est-ce ? Il est si mignon.

— Il est si beau !

C'est comme ça. Il y a tellement de filles que ça me donne mal à la tête. Phukong n'agit pas exactement comme une personne normale non plus. Il tient ma main comme si je lui appartenais.

— Tu veux quelque chose ?

— Du lait Thai-Denmark.

Mince. Ils sont exactement pareils.

— Ce magasin en a. Va en chercher toi-même.

— Ah.

Il me regarde comme s'il ne voulait pas y aller.

— Tu veux te battre ?

— Comment as-tu fini avec mon frère ? Sarawat ne se soucie normalement de rien.

— Pourquoi tu demandes ça ?

— Tu n'as pas peur qu'il te largue un jour ?

Ses mots font bondir mon cœur. Je n'ai jamais pensé à ça. Si un jour notre amour n'est plus le même que celui qu'on a maintenant, à quoi ça ressemblera ? Et pour moi ? Est-ce que je vais laisser tomber et aller de l'avant comme je le fais toujours ? Ou vais-je sangloter comme les autres couples au cœur brisé ?

— S'il me largue, je trouverai quelqu'un d'autre… je suppose.

— Vraiment ?

— Je ne suis pas sûr.

— Sarawat m'a dit que si un jour tu le largues, il ne sait pas s'il sera capable de sourire à nouveau.

— … !

— Il n'avait pas l'habitude de sourire. Il avait un énorme mur de glace et se fermait à tout le monde, mais un jour il est rentré à la maison avec un sourire sur le visage. Il marmonnait qu'il avait trouvé quelqu'un qui le ferait sourire pour le reste de sa vie. J'ai été choqué pendant un moment.

— V-vraiment ?

— Il a fait une chanson pour cette personne aussi. Mon frère n'écoute jamais de chansons d'amour. Si tu demandes à ses amis, ils te diront qu'il écoute plutôt des chansons philosophiques ou quelque chose comme ça. Tu sais que ce n'est pas facile pour quelqu'un qui n'écoute jamais de chansons d'amour d'en écrire une pour quelqu'un ? dit Phukong d'une voix plate et sans aucune émotion sur son visage.

— Il a téléchargé beaucoup de chansons de Scrubb sur son téléphone et son MacBook. La dernière fois qu'il est rentré à la maison, maman plaisantait en disant que son fils avait enfin trouvé son amour. Sarawat ne nous a pas dit qui c'était, alors nous avons deviné quel genre de personne elle était.

— En fait, j'aime bien Scrubb.

— Je sais. Tu savais qu'il avait fini de composer une chanson ?

— Non, il ne me l'a jamais dit.

— Vraiment ? Au début, elle n'avait pas de titre, mais maintenant, elle en a un.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Tine.

— … !

— Tu as transformé quelqu'un qui exprimait rarement ses sentiments en quelqu'un qui ne peut s'empêcher de sourire, alors ne détruis pas son sourire. Ne rends pas triste la personne qui t'aime.

— Tu penses que je peux sourire joyeusement sans lui ? Parce que la réponse à cette question est…

— …

— Je ne peux pas.



— Arrête de me tenir la main.

— Je ne tiens pas ta main. Tu tiens ma main.

— Tu peux me lâcher ?

Bon sang ! Il se comporte comme son frère, il n'écoute personne et imagine des choses tout seul. Il m'emmène dans un café sympa et confortable sans même me demander mon avis.

Les gens dans la boutique le regardent fixement. Je suppose que Sarawat et son frère se ressemblent même dans leur façon de faire parler d'eux dans des endroits comme celui-ci.

— Tu veux boire quelque chose ? Le cours de ton frère se termine à cinq heures. Tu auras faim d'ici là.

— Je voudrais une tasse d'Americano. Et toi ? Je vais commander pour toi.

— Un latte glacé alors.

— Mmh.

Le grand garçon se dirige vers le comptoir. Tout le monde continue à le regarder sans détourner les yeux. Rien qu'en regardant sa tenue et sa coiffure, je peux dire que beaucoup de gens seront volontaires pour payer pour lui. À un moment donné, une femme s'approche de lui. Ils commencent à parler de quelque chose avant de se tourner vers l'endroit où je suis assis. Phukong me montre alors du doigt en souriant.

Quand nos boissons sont prêtes, il revient à notre table et dit de sa voix monotone : "Cette fille m'a demandé mon numéro."

— Aha !

Tu es trop attirant.

— Alors… qu'est-ce que tu lui as dit ?

— Je lui ai dit que j'avais déjà un copain.

— Aha.

— Aha. Mon amoureux est assis ici.

— Aha.

— Je peux t'emprunter pour un jour ?

— Aha.

— Je peux reprendre ce 'aha' ?

— Je suis le petit ami de ton frère.

— Ne lui en parle pas, c'est tout.

J'ai l'impression d'avoir une liaison avec le frère de mon petit ami. Ça ne peut pas être comme ça. C'est pas vrai ! Lui et son frère sont exactement les mêmes - froids et réservés mais en réalité ils sont vraiment bons pour flirter. Vous êtes des clones l'un de l'autre ?

— Je peux prendre une photo de toi ?

Snap !

Il n'attend même pas ma permission, il me prend en photo juste après avoir pris son téléphone. Mon visage va être tellement laid sur la photo.

Ding !

Cinq minutes plus tard, je reçois une notification d'Instagram. C'est un selfie de Phukong et moi. Le plus choquant, c'est le compte Instagram et la légende.



Sarawatlism Boyfriend @Tine_chic



— Phukong, comment tu connais le mot de passe de Sarawat, putain ?

Je jure délibérément pour lui faire comprendre à quel point je suis en colère.

— C'est mon frère. Comment je pourrais ne pas le savoir ?

— Supprime-le.

— Pourquoi je devrais ?

— Je ne suis pas ton petit ami.

— Je l'ai juste posté pour le plaisir. Je n'ai pas Instagram ou Twitter, mais je veux être connu sur les réseaux sociaux.

— Va te faire connaître ailleurs.

Ding !

Oh mon Dieu, ça arrive…

Beaucoup de commentaires et de "j'aime" continuent d'apparaître. Ils viennent des femmes de Sarawat, des amis des Lions Blancs, et de mes amis proches. Ils se joignent tous au chaos.



Milkyway Tu es en couple avec Sarawat ? Argh !

Man_maman Eh ? Phukong ?

Boss-pol C'est le frère de Wat. Comment tu connais le mot de passe de ton frère ?

yellowgam Le frère de Sarawat !

holly.illy Est-ce que Tine sort avec le frère de Sarawat ? Ah ! Il y a encore de l'espoir #TeamSarawatsWives

opal1994 #PhukongsWife

Thetheme Son petit frère le tient maintenant. LOL

Bigger330 Ha ! Perdant ! RIP

Man_maman RIP

KittiTee Le grand frère doit étudier pour que le petit soit heureux. RIP



Puis je réalise que l'enfer existe.



Sarawatlism @Sarawatlism Tu é ùo ?

Sarawatlism @Sarawatlism Je ne te comprends pas, idiot.

Sarawatlism @Sarawatlism C'est mon petit ami.

Sarawatlism @Sarawatlism Je sais. Je peux te l'emprunter pour un jour ? Je te le rendrai quand j'aurai fini de le lécher. Ça fait des mois que tu dis que tu veux le lécher, mais tu ne l'as pas fait. Je vais le faire pour toi. D'accord ? Je t'aime, mon frère.



— Pourquoi tu me regardes ?

— Je peux te lécher ? Mon frère me demande de le faire pour lui.

Phukong, espèce de bâtard. Putain ! Quel genre de karma c'est ?

Notes :
1/ Pleng Kong Rao "Our Song" (Notre chanson) par Scrubb

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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:56



Chapitre 20
Les grandes choses commencent par un esprit impitoyable
Je récompense donc les deux frères avec le "Prix du pervers".

Je suis sans voix. Phukong continue de me draguer et n'arrête pas de me lancer ce regard affamé. Ça me met mal à l'aise et les gens ici commencent à chuchoter, peut-être à cause du post Instagram gênant de Sarawat.

— Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? demande Phukong.

Je suis sûr qu'il essaie de me taper sur les nerfs avec son visage inexpressif.

— Est-ce que tu as des pensées cochonnes à mon égard ?

— Je te taquine juste. Pourquoi es-tu si sérieux ?

C'est lui qui a l'air sérieux, pourtant. C'est pire que Sarawat qui demande à toucher ma poitrine, et maintenant Phukong demande à me lécher parce que son grand frère lui a dit de le faire. Putain ! Est-ce que demander quelque chose comme ça est vraiment si facile pour vous ?

— Bien sûr, je suis sérieux. Ton visage montre que tu es sérieux aussi.

— C'est si évident ?

Vous voyez… ?

— Reste assis et tais-toi.

— S'il te plaît, ne me trompe pas.

— C'est quoi ce bordel ?

— Je suis ton petit ami. Sarawat approuve.

— Depuis quand ?

— Nous sommes frères. On se comprend même sans se parler.

Je pense que j'ai un nouveau surnom pour Phukong. Comme il aime imaginer des choses, je devrais l'appeler "Phukong 4D".

— Honnêtement, tu as déjà eu un faible pour quelqu'un ? Ou tu es juste aussi vicieux avec tout le monde.

Il arrête de boire à sa paille et me regarde.

— Non, je suis supposé le faire ?

Je m'arrête un instant. Il répond comme si je venais de lui demander pourquoi les humains ont besoin de nourriture. Comme si nous parlions non pas de ce que quelqu'un devrait avoir, mais de ce dont quelqu'un ne peut pas se passer.

— Oui, c'est important. Tu n'as jamais aimé personne du tout, n'est-ce pas ?

— Pas vraiment. Je ne parle pas vraiment ou ne deviens pas ami avec qui que ce soit. C'est fatigant de s'adapter à eux et pourquoi je voudrais rendre ma vie encore plus épuisante avec un crush ?

Ça me rappelle quelque chose. Sa réponse est exactement la même que celle de son frère.

— Aimer quelqu'un rend la vie plus colorée.

— Colorée ? Je ne veux pas de maux de tête. La vie est belle comme elle est. Sarawat est celui qui ne peut pas vivre en paix et qui ne cherche que des ennuis.

— …

Suis-je les 'ennuis' dont il parle ? Wow. Je vais l'aimer. Quel frère de merde.

— Tu vas pleurer ? Si moche.

— Ça suffit. Ça fait mal.

— Je suis honnête. Pourquoi ça fait mal ? Tu aurais dû le savoir dès le début.

— Si je suis moche, pourquoi ton frère m'aime-t-il ? Hein ?

J'ai le dessus. Je suis un cheerleader de l'équipe universitaire. J'ai le visage de la victoire. Si on enlevait Sarawat de l'équation, je serais le plus populaire.

— L'apparence n'est pas le problème ici. Sarawat s'intéresse à plus que ça. Il y a des gens bien plus beaux qui n'ont pas la langue bien pendue.

Ouch ! J'ai l'impression d'être poignardé directement dans mes poumons. Ça coupe profondément.

— Alors pourquoi est-ce qu'il m'aime bien ?

— Ce n'est pas quelque chose que je dois te dire. Demande à Sarawat toi-même.

— Pourquoi faut-il que ce soit un secret ?

— Quel secret ? Je ne sais tout simplement pas.

— … !

Merde. Je l'ai surestimé. Je pensais qu'il savait tout sur son grand frère.

— Mais il n'y a pas tant de raisons possibles. Laisse-moi te poser une question. Quand tu veux faire pousser des roses, quelle est la première chose que tu regardes ?

— La couleur et le type.

— Pourquoi ?

— Pour que quand elles grandissent, elles soient belles.

— Tu espères que dans le futur, elles seront belles, non ?

— Bien sûr. Si tu fais pousser des roses, tu ne t'attends pas à ce qu'elles soient belles ?

— C'est comme ça pour la plupart des gens. Mais mon frère, il ne voit pas les choses de cette façon. Il choisirait les types de roses qui ont des racines solides plutôt que les belles, parce que s'il y a une énorme tempête un jour, les racines solides seraient toujours capables de soutenir la fleur et de survivre. Elles ne tarderont pas à fleurir et nous pourrons les admirer plus longtemps. Contrairement à celles qui ne sont pas solides, elles pourraient tomber et mourir après la tempête. Elles ne sont pas pareilles.

— Tu veux dire que je suis comme les racines d'une plante ?

— Oui. Putain de racine.

— Merde.

— Grossier.

— Tu es grossier.

Tout comme son frère. Agaçant comme l'enfer.

— Tu es là. Je te cherche depuis des siècles, Tineeeeeeeey !

Une troisième voix appartenant à quelqu'un qui vient d'entrer fait disparaître mon irritation. Je me tourne pour regarder la porte d'entrée, d'où un grand type, Green, vient en courant vers moi avec un sourire radieux sur le visage. Pourquoi dois-je affronter une telle chose dans ma vie ? Je ne comprends pas. Nom de Dieu !

— Qu'est-ce que tu fais là ? laissé-je échapper, mais il ne répond pas.

Il se contente de s'asseoir à côté de moi et m'attrape le bras plus fermement qu'un péché d'une vie antérieure.

Ça fait longtemps que je n'ai pas parlé à Green. Depuis que P'Dim s'est déchaîné sur moi et m'a agressivement averti de ne pas m'en prendre à sa femme. Je n'ai plus mis les pieds dans la jungle des salopes. Qui l'a laissé sortir du zoo aujourd'hui ?

— J'ai vu Tiney entrer, alors je t'ai suivi jusqu'ici, dit-il en frottant sa joue contre mon bras.

Ma chemise est tachée de son fond de teint. Comment je vais pouvoir l'enlever ?

— Enlève peut-être ton visage de ma chemise d'abord ?

— Tu me manques.

— Tu es agaçant. Va t'asseoir là-bas.

Green lève les yeux vers moi en faisant la moue, mais il remarque soudain que Phukong est assis en face de moi. Une flamme s'allume dans ses yeux à cette vue. Wow. Il détourne instantanément son visage de ma chemise.

— Oh mon diiiiieu. Oh mon diiiiieu. Pourquoi si appétissant, si mignon ?

Je l'ai enfin trouvé. Merde. J'ai trouvé mon successeur.

— Qui es-tu ?

— Je suis ton âme sœur. Mon Dieu. Pourquoi tu sens si bon ?

Green va s'asseoir à côté de Phukong à la place. Sa quête pour me conquérir est enfin terminée et il se lance dans sa nouvelle mission menaçante : draguer férocement l'autre gars. Il avalerait probablement Phukong tout entier s'il le pouvait. Je m'assieds tranquillement en regardant les deux. Celui qui meurt en premier est le perdant.

— Tu es un ami de Tine ?

— Yepppp.

Il y a une seconde, il me draguait.

— Tu veux commander quelque chose ? Je vais commander pour toi.

— Non, c'est bon. Je vais le faire moi-même. Mon nom est Green.

— D'accord.

— Comment tu t'appelles ?

— Phukong(1).

— Ahhhh. Est-ce que j'aurai des problèmes pour avoir manipulé des biens de la police ?

— …

— Tu as une assurance vie ?

— …

— Si tu as des problèmes d'argent, viens me voir dans ton uniforme d'écolier et je te traiterai bien.

— Mais si tu as de vrais problèmes, viens me voir en rampant et je te mettrai sous perfusion.

Merde ! Voldemort veut du sang.

Green sursaute et lâche Phukong. Il sourit au nouvel arrivant. Tu es mort, mon grand. Dissatat est une personne très sévère.

— Hé, P'Dim. Qu'est-ce qui t'amène ici, si discrètement ?

— Si je t'avais prévenu, je n'aurais pas eu l'occasion de voir quelqu'un écarter les jambes si volontiers.

— Je le taquine juste.

— C'est ce que tu appelles taquiner ?

Le sourire de Green disparaît et ses yeux s'agrandissent. Un combat épique entre mari et femme a commencé. Le visage de Phukong n'a toujours aucune émotion alors qu'il regarde le feuilleton sans dire un mot.

— Je n'ai rien fait. Watty m'a dit de garder un œil sur Tine.

— Pour quoi faire ? Tu es son chien de garde ?

Méchant. C'est juste méchant. Je te jure que si j'avais un copain comme ça, je me tuerais ou je m'enfuirais en enfer immédiatement.

Je suis sûr que Green a essayé de faire la même chose mais n'a pas pu car la magie de notre Voldemort est trop puissante. Peu importe où tu es, il peut toujours te ramener pour être son esclave.

— Eh bien, Watty a peur que son petit frère ne drague Tine.

— S'il ne peut pas le gérer lui-même, alors qu'il aille se faire voir. Pourquoi tu te mêles de leurs affaires ?

— Watty m'a supplié.

— Il t'a supplié ou tu lui as proposé ?

— …

Silence. J'attends juste une scène. Fais-le. Bats-toi. J'aime ça.

— On peut y aller ? J'ai faim.

— D'accord.

— C'est un bon garçon. Tine, on y va.

Je fais un petit signe de tête à P'Dim. Green est tiré du canapé et tous les deux se dirigent vers la sortie. Phukong les suit des yeux et fronce les sourcils comme s'il se demandait quelque chose.

— Mon frère est si dur que ça ?

— Pourquoi ?

— Il ne pouvait pas venir alors il a envoyé quelqu'un d'autre pour me bloquer. C'est ridiculement possessif.

Mes sourcils s'agitent à chaque mot que Phukong dit. Je ne comprends pas vraiment pourquoi il est si excessif. Je veux dire, on parle de son frère après tout.

— Ne le provoque pas.

Je le préviens. J'ai vu à quoi ressemble un Sarawat en colère. Je me souviens quand il a réduit en bouillie cet ingénieur senior, l'envoyant à l'hôpital…

— Comme c'est amusant. Je n'ai jamais vu Sarawat comme ça.

— Je ne vais plus te parler.

Phukong me regarde en haussant les épaules et boit l'Americano qui se trouve devant lui. Il ignore les notifications Instagram qui ne cessent de s'afficher sur son écran. Je n'ai même pas besoin de deviner ce qu'elles contiennent, car je les vois aussi sur mon propre téléphone.



Green_kiki Watty, P'Dim est venu me chercher. Je suis vraiment désolé. T^T

Sarawatlism @Sarawatlism Pulong, réponds-moi.

Sarawatlism @Sarawatlism Puuuuutain je peyx pas me concentrer en clasde.

Sarawatlism @Sarawatlism Phukonf. Connzrd.



Rrrrrr…

Le téléphone de Phukong sonne soudainement. Le grand type lève la tête avec un sourire mauvais avant de décliner immédiatement l'appel.



Sarawatlism @Sarawatlism Réponds au téléphonr maintenant.

Man_maman S'il te plaît, Phukong. Ton frère est en train de piquer une colère terrible sur son bureau.



Sarawat agit comme un possédé. Il semble vraiment sérieux. Je décide de lui écrire moi-même pour l'empêcher de commenter la photo.



Tine_chic @Sarawatlism Ne sois pas stupide. Concentre-toi sur le cours.



Après cela, Sarawat n'envoie plus de messages.



Deux heures plus tard, mon fil d'actualité se met à nouveau à jour. Cette fois, c'est Man. Il a téléchargé une vidéo de Sarawat boitant dans l'allée de leur immeuble avec ses amis qui l'aident en riant. La légende dit...



Man _maman

Mon ami ne m'a jamais dit qu'il voulait tester la dureté du terrain. Il y a des outils pour ça. Tu n'es pas censé utiliser tes genoux. Mais ne vous inquiétez pas, les gars. Sarawat continue. Il ne peut pas rester tranquille car il ne peut pas laisser sa femme se faire dévorer par quelqu'un d'autre.

P.S. Wat a déjà une femme.

P.P.S. La femme de Wat est un garçon chic.

P.P.P.S. Man est toujours célibataire. Hehe.



Après l'avoir lu, tout ce que je peux dire, c'est… Espèce de meeeeeeeerde… Je vais pleurer. Mon Facebook devient fou avec les messages des femmes de Sarawat.

Je n'ai pas vraiment besoin que tout le monde soit au courant de la relation entre Sarawat et moi. S'ils me le demandent, je leur dirai, mais que nous publiions un message disant que nous sommes ensemble, c'est un non pour moi. En fait, je pensais que quelqu'un comme Sarawat serait d'accord, mais c'est les Lions Blancs. Je ne peux jamais prédire ce qui va se passer dans ma vie. Comme maintenant.

J'essaie de m'hypnotiser.

Non, ne regarde pas ta boîte de réception, sinon tu ne pourras pas t'endormir.

N'ose pas, Tine.

N'ose pas, n'ose pas.

Clic !

J'ai vraiment envie de regarder, et je suis choqué de trouver une avalanche ininterrompue de messages de quatre mille personnes. Je n'en lis que quelques-uns car je sais déjà qu'ils seront tous identiques.



'Tu sors avec Sarawat ou avec son frère ?'

'Tine, je ne le découvre que maintenant. TT'

'S'il te plaît, donne-nous des nouvelles. Tout le monde veut savoir si tu sors vraiment avec Sarawat.'

'Mes rêves s'effondrent. Tu dis toujours que tu es juste ami avec lui. Je trouvais ça un peu suspect, mais je ne pensais pas que ce jour viendrait…'



Voilà, mesdames et messieurs. Tout ce que je peux faire, c'est de leur répondre par 'Hahahahahahaha'. C'est la réponse la plus appropriée en ce moment.

Je ne sais pas vraiment comment répondre, alors je copie et colle la même chose à tout le monde.

Moins de dix minutes plus tard, Man et compagnie apportent la cause du problème dans la boutique. Le type bronzé boitille pour s'asseoir à côté de moi sans dire un mot.

— Tu as mal au genou ? Tu as apporté des médicaments ? demandé-je, inquiet.

— Ça fait tellement mal.

— Je peux regarder ?

— Allons dans ma chambre pour le faire.

— Tu vas devoir raccompagner ton frère de toute façon et mon ami va venir me chercher ici, alors faisons-le ici.

— Ça ne fait pas mal. Je fais juste semblant.

Quoi ?

Tout le monde ici nous regarde. Je dois dire que Sarawat et Phukong se ressemblent beaucoup. Maintenant qu'ils sont assis à la même table, les gens commencent même à sortir leurs téléphones pour les prendre en photo.

— Ton petit ami est mignon, dit Phukong, rompant son silence uniquement pour semer la pagaille.

Sarawat se tourne si vite que l'on pourrait craindre que son cou ne se brise.

— Je l'ai laissé pour que tu t'en occupes. Ne sois pas un pervers.

— Qui est le vrai pervers ? Tine, Sarawat m'a dit une fois que tu étais si mignon qu'il voulait essayer une position difficile avec toi.

— … !!

— Il veut te baiser.

— …

— Son but ultime est de te ravager jusqu'à ce que tu sois si endolori que tu ne puisses plus te lever. Fais attention.

— Ferme ta gueule, grogne Sarawat en frappant la tête de son frère.

— Quoi ? J'ai tort de dire la vérité ?

Je m'éloigne et les regarde tous les deux avec horreur. Sarawat. Espèce de monstre. Cette famille a beau être dotée de beauté, elle n'a vraiment aucune vertu.

Est-ce qu'il fantasme sérieusement sur moi comme ça ? Qu'est-ce qu'il entend par "position difficile" ?

— Si tu aimais vraiment quelqu'un, tu comprendrais.

Awww ! Je crois que je vais pleurer !

Si m'aimer fait de toi un psychopathe, alors s'il te plaît ne m'aime plus. Je suis prêt à disparaître pour toi.

— Je ne veux pas comprendre. Ça me fait peur de voir comment tu as changé.

— Je n'ai pas changé. Je suis toujours le même avec mes amis, mes seniors et ma famille. Je suis seulement différent avec mon petit ami.

— C'est ce que je voulais dire ! Tu as renoncé à tant de toi-même pour une seule personne.

— Un jour, tu comprendras.

— …

— Tu seras prêt à tout abandonner juste pour être avec cette personne.

— …

— Tu commenceras à parler davantage, et à faire de réels efforts. Tu demanderas soudain conseil aux autres et tu les écouteras vraiment. Tout ce que tu n'as jamais fait, tu le feras soudainement. Et d'une certaine manière, tu ne seras pas embarrassé par ça.

— …

— Rien que l'idée de l'aimer vaut déjà tellement le coup, non ? termine-t-il en se tournant vers moi.

Il ne laisse rien transparaître sur son visage, mais il fait quand même s'emballer mon cœur tout d'un coup.

— Je ne sais pas.

Je réponds si doucement que c'est à peine perceptible.

— …

— Avant, je n'avais aucune attente en matière d'amour. Mais maintenant, je commence à penser que tout cela en vaut la peine.

De donner son cœur à quelqu'un…



Sarawat dit que Phukong est comme lui. Si vous les connaissez vraiment, aucun d'entre eux n'est aussi calme ou timide qu'il n'y paraît. Maintenant que je fais partie de la vie de Sarawat, je peux aussi être proche de son petit frère.

Pour quiconque ne le connaît pas, Phukong semble construire des murs autour de lui si hauts qu'ils l'empêchent de tomber amoureux facilement. Il aime reprocher à son frère d'être un loser parce qu'il est lâche et qu'il a trop peur de flirter avec quelqu'un qui lui plaît. Quand il tombera enfin amoureux de quelqu'un, il comprendra enfin.

Je ne pense pas que Phukong soit si différent de Sarawat. Peu importe son courage, quand il trouvera enfin quelqu'un qu'il aime, il ne sera toujours pas assez courageux pour lui parler. Il se transformera en lâche et agira comme un loser avec cette personne. Au final, je suis sûr qu'il aura besoin de quelqu'un pour l'aider à faire partie de la vie de cette personne.

J'ai besoin d'une grande gorgée de soupe après avoir pensé à tout ça. Je n'ai jamais eu ce problème ; je ne suis ni discret ni timide. Au lycée, j'ai simplement saisi l'occasion quand elle se présentait. Je ne me suis jamais senti seul. Lorsque je romps avec quelqu'un, je peux facilement trouver quelqu'un d'autre. J'utilise mon argent plutôt que mon cœur, donc je les divertis généralement plus que je ne les comprends.

C'est pourquoi il est si difficile de commencer à utiliser mon cœur avec quelqu'un comme…

— Le porc croustillant est délicieux, non ?

— Arrête. Si tu veux en manger, commandes-en.

— Te le piquer lui donne meilleur goût. Tiens, prends des légumes en échange.

— Je n'ai pas besoin de tes petits morceaux de basilic.

— C'est bon. Je veux partager.

Depuis qu'on sort ensemble, je déteste quand le mot "partager" sort de la bouche de Sarawat. Je suis ravi lorsque nous trouvons un plat délicieux, mais lorsqu'il veut que je goûte à sa nourriture pourrie, j'ai plutôt envie de pleurer.

Un jour, nous marchions ensemble dans un marché de nuit. Il a acheté des insectes frits et m'a forcé à les goûter, en disant que s'ils étaient affreux, on s'en sortirait ensemble. Maintenant, à chaque fois que je vois un ver, j'ai envie de vomir. Ne vous trouvez pas un petit ami comme lui. Vous allez devenir fous. Malheureusement pour moi, ma seule option est de m'y habituer.

— Tu veux qu'on aille étudier ensemble à la bibliothèque ? demande-t-il.

— Tu n'étudies pas avec tes amis ?

— Oui, mais je veux que tu viennes aussi.

— J'y vais avec mes amis.

— Je vais m'asseoir avec toi.

C'est évident qu'il n'y a aucun moyen de l'arrêter. Il a passé les deux dernières semaines à se déplacer avec des béquilles jusqu'à ce qu'il s'en débarrasse il y a trois jours. Maintenant qu'il peut marcher sans difficulté, il devient arrogant. Avant, il trébuchait comme un fou.

Ses amis ont étudié et joué au football. Ils exhibent même leurs chaussures de foot. Sarawat arbore sa nouvelle paire de Chang Dao que sa mère lui a envoyée de Bangkok. Elle m'en a même donné une paire et j'ai failli pleurer. Elle a dit que nous serions adorables en les portant ensemble comme chaussures de couple. Sommes-nous un couple de caoutchouc, maman ?

En portant ces claquettes, on a l'impression de marcher avec des pierres de dix tonnes sous les pieds. Elles sont lourdes ! Et elles n'arrêtent pas de frapper tes plantes de pieds quand tu marches. La seule bonne chose, c'est qu'elles ne sont pas glissantes - elles sont collées au sol au point qu'on peut à peine les soulever. Normalement, marcher jusqu'à la cantine en face de mon dortoir me prendrait trois minutes, mais avec ces chaussures, c'est plutôt dix minutes.

— Je viendrai te chercher à 8h30, alors prends une douche.

— Je sais. Dis-toi juste ça à toi-même.

— Prends un pull aussi, la clim est basse.

— Ouais.

— Apporte aussi des sandwichs, au cas où on aurait faim.

— Commandes-en alors.

— Ils ont du thon ?

— Oui.

— Alors je vais prendre le sandwich au porc effiloché séché.

— …

Pourquoi demander du thon ?

— Tu veux écouter de la musique ? Je vais en télécharger sur mon téléphone pour toi.

— Quelque chose de Scrubb.

— J'ai déjà tous leurs titres.

— N'importe quel groupe alors.

— Tu pourrais ne pas les comprendre.

— Eh bien, j'essaie de comprendre.

— Est-ce que ça serait bien si on apportait la guitare ?

— On va étudier ou débuter en tant que nouvel artiste ?

Sarawat me regarde intensément avant de me tapoter la tête et de me décoiffer. Il est tellement pénible.

Nous mangeons encore un peu avant de nous séparer pour aller dans nos dortoirs. Je prépare mes affaires, je me douche et je m'habille avec un t-shirt, un short et mes claquettes en caoutchouc préférées. J'ai vécu à Chiang Mai assez longtemps pour m'adapter à la façon de vivre ici et ne pas être trop exigeant. Le minimalisme est le mieux.

Sarawat se présente chez moi à huit heures, délibérément en avance pour avoir une raison de traîner chez moi. Il porte un maillot de foot bleu et un short assorti, ainsi que ses Chang Dao adorées. Tout est prêt alors on peut y aller. La nourriture et les boissons ont été préparées. Normalement, la bibliothèque ne vous laisse pas apporter de la nourriture à l'intérieur, mais Sarawat est expérimenté. Il mange toujours en secret et maintenant il m'attire dans sa chute aussi. Il dit qu'il a peur que j'aie si faim que je ne puisse pas me concentrer sur mes études. Mais Sarawat, j'ai honnêtement plus peur d'être trop plein pour me concentrer.

— Tu vas rentrer chez toi après les examens ? demandé-je alors que nous sommes dans la voiture, la musique jouant doucement pendant que nous conduisons.

— Oui, pendant environ une semaine. Je dois revenir pour continuer à répéter avec le groupe pour la compétition.

— Uh-huh, marmonné-je en hochant la tête.

— Tu veux rentrer avec moi ? Tu manques à maman. Et à Phukong aussi.

Quand j'entends ce nom, je tressaille immédiatement. S'il te plaît, ne me force pas à choisir.

— On peut rentrer ensemble, mais une fois à l'aéroport, on se séparera.

— Tu ne vas pas me présenter à ta famille ?

— Pas encore. Je ne suis pas prêt. J'ai peur qu'ils ne l'acceptent pas.

Sarawat reste silencieux un moment avant de poursuivre.

— Ils n'accepteront pas que tu aimes les hommes ?

— Non, j'ai peur de ne pas pouvoir l'accepter s'ils te détestent.

— Ce qui doit arriver arrivera, petit buffle. Ils doivent comprendre ce qui te rend heureux.

— Mais ces jours-ci, quand je suis avec toi, je ne suis même pas heureux. J'ai juste des maux de tête.

— Excuse-moi ?

— Excuse-toi ?

— Quoi, petit ami ? Tu veux te battre ?

— Quoi ? Tu en veux ?

— Donne-m'en autant que tu veux.

— Sarawat, espèce de pervers.

C'est toujours comme ça. Chaque fois que je suis préoccupé par quelque chose, il arrive à m'énerver. Mais je ne m'inquiète pas trop. Ma mère est une personne ouverte d'esprit. Elle m'a déjà dit que sortir avec quelqu'un de différent des autres, c'est bien. Et contrairement à Sarawat, mon père n'est pas un homme de haut rang. Mais je ne m'inquiète que pour une seule personne. Mh…

Une certaine personne.



Pendant la période des examens, la bibliothèque est ouverte 24 heures sur 24 et est toujours bondée de monde. Beaucoup d'entre eux se tournent pour nous regarder, Sarawat et moi, puis se retournent pour chuchoter et faire des commérages joyeusement. Comme vous le savez, nous n'avons pas annoncé que nous étions ensemble, mais la plupart des gens le savent probablement déjà grâce aux rumeurs et à notre attitude.

Je ne suis pas collé aux personnes que je fréquente, Sarawat non plus. Nous passons parfois du temps ensemble, principalement pour prendre des repas, aller au cinéma, faire des promenades, et le reste du temps est consacré à nos amis. Sarawat passe son temps à jouer au football et à des jeux avec ses amis, à faire la fête et tout ça. Je traîne avec le Star Gang. De ce point de vue, rien n'a vraiment changé et je suis sûr que c'est pour le mieux.

Mais quand il boit… Ne me laissez pas commencer. Je dois toujours le surveiller. Comme vous le savez, quand Sarawat est ivre, c'est un désastre. C'est pourquoi je ne peux pas juste le laisser faire.

— Ton ami est là ? demande Sarawat après être entré dans la bibliothèque.

— Pas encore. Ohm vient de m'envoyer un message disant qu'il prenait une douche. Il nous rejoindra plus tard. Et les tiens ?

— Toujours en train de dîner. Ils nous demandent de réserver une table.

Nous n'avons pas réservé de salle d'étude privée, donc nous devons trouver des sièges publics à la place. Après avoir marché dans la bibliothèque pendant un moment, nous avons finalement trouvé assez de sièges pour nous tous au troisième étage. Oh, wow. L'air froid de la climatisation me souffle directement sur la tête.

Je m'assois dans un coin. Sarawat s'assied à côté de moi, pose son sac sur la table et fouille dans ses feuilles de cours. Il n'a que deux stylos, un bleu et un rouge, et un autre crayon. Il n'a pas un de ces sets My Color comme les autres. Ce type est trop paresseux pour les transporter avec lui.

Je lui ai acheté une boîte de douze couleurs l'autre jour. Je veux dire, pensez-y - il y avait douze couleurs différentes et il n'utilise toujours que du noir. Mais il a toujours de bonnes notes, donc je suppose que les couleurs n'affectent pas vraiment sa mémoire.

— Tu as quel examen lundi ? demande-t-il.

— Anglais et un cours majeur.

— Tu as apporté un pull ?

— Oh, j'ai oublié.

— Tu vas mourir de froid alors.

Bon sang, il n'a jamais été gentil avec moi. Il est exactement comme il était. Affrontons ensemble mon destin d'escalader l'Everest. La clim ici n'a vraiment pas de pitié pour ma belle peau humaine.

— Eh bien, j'ai oublié.

— Je te l'avais dit. Je l'ai fait juste avant qu'on parte.

— Je ne t'ai pas entendu.

— Tu n'arrêtais pas de jouer avec ton téléphone.

— Parce que quelqu'un nous a encore tagué tous les deux sur Instagram, donc je devais jeter un coup d'œil.

— Pourquoi tu te préoccupes des autres ?

— Je ne le fais pas, mais je me soucie de mon visage sur leurs photos.

Je suis bien mieux dans la vraie vie.

— Tu adores te disputer, n'est-ce pas ? Une fois les examens terminés, je ferai en sorte que tu ne puisses même pas te lever.

— Tu…

Il transforme toujours tout ce dont on parle en quelque chose de sexuel. Mais oui, je ne m'en sors jamais. Quand il n'y a personne, il écrase mes lèvres et ma langue pour en faire une purée. Il est obstiné et sadique. Et il n'a jamais été dans une relation. Il y a eu de nombreuses fois où j'ai voulu être le leader, mais il a toujours réussi à me devancer.

Je parle de baiser, pas d'autre chose.

— Hé, je peux avoir la clé de la voiture ? J'ai oublié des livres à l'intérieur.

J'ai réalisé que j'avais oublié de les mettre dans mon sac avant d'entrer dans la bibliothèque.

— Je vais descendre les chercher pour toi.

— Ils sont sur la console, d'accord ?

— Ouais.

Le grand type attrape la clé de voiture sur la table, puis s'en va. En l'attendant, je sors mes notes de cours pour les revoir. Puis quelqu'un s'approche de moi.

— C'était rapide…

Je marque un temps d'arrêt en voyant que la personne en face de moi n'est pas Sarawat comme je le pensais.

— Salut, Tine.

— P'Mil.

Je marmonne en voyant le senior en architecture et ses amis se tenir devant moi. Il a amené la bande d'ingénieurs qui étaient ennemis avec les Lions Blancs. S'il te plaît, ne fais pas ça. S'il te plaît, ne commence pas à faire des acrobaties à la bibliothèque.

— Hé, vous pouvez tous vous asseoir. Je veux lui parler un petit moment, dit P'Mil en s'asseyant en face de moi.

Il me fixe avec un sourire hostile.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je voulais te demander avec qui tu es venu ici ?

— Des amis.

— Tu veux venir t'asseoir avec nous ?

— Non, merci.

— Tu as froid ? Tu as la chair de poule.

— Non. Tu as besoin de quelque chose ? Je dois étudier et d'autres de mes amis vont venir.

— Alors je vais m'asseoir ici jusqu'à ce que tes amis arrivent.

Il est tellement têtu. Pars juste tout de suite. Je sais que P'Mil n'a pas de problème avec moi, mais malheureusement, je sors avec Sarawat, alors maintenant c'est la guerre.

— C'est bon. Je peux m'asseoir seul.

— Ok, je suppose que tu as besoin de te concentrer. Je vais y aller.

Ce qu'il entend par "y aller" n'est pas du tout loin. Il se déplace vers la table derrière moi. De plus, avant de le faire, il laisse derrière lui sa chemise d'ingénieur, maintenant posée sur ma tête.

— Je vois que tu as froid. Utilise-la, elle est assez chaude.

Quelle putain de tendresse ! Je pense qu'il a regardé trop de séries télévisées. Comment cette minuscule chemise va-t-elle me donner de la chaleur ?

Malheureusement, certaines personnes ne peuvent pas échapper à leur malheur. Avant que je puisse jeter la chemise à son propriétaire, le grand corps de l'homme inexpressif apparaît.

Lorsqu'il voit la chemise sur ma tête, son visage devient soudainement hargneux. Il marche rapidement pour s'asseoir à côté de moi et demande avec amertume.

— A qui est cette chemise ?

Putain ! Il n'est pas content du tout !



SARAWATLISM SOLO (Point de vue de Sarawat)

Je suis allé chercher les livres et en moins de dix minutes, les ennuis sont arrivés. J'ai cru voir quelqu'un parler à Tine quand je suis passé devant le coin des livres de thèse. Et quand je me suis approché, j'ai immédiatement reconnu le senior qui est une de mes némésis. Et le pire, c'est qu'il a osé mettre sa chemise sur mon petit ami. C'est tout simplement offensant.

— Un… ingénieur senior.

— Lequel ?

— P'Mil.

— Pourquoi tu l'as prise ?

— Je ne l’ai pas prise…

Je n'attends pas que la personne en face de moi finisse sa phrase. Je prends la chemise grise d'ingénieur des mains de Tine et lui lance ma chemise marine à manches longues avant de me précipiter vers le senior assis derrière nous. Je pose la chemise juste devant le propriétaire sans dire un mot.

Je n'ai pas envie de créer des problèmes pour l'instant et la bibliothèque n'est pas non plus un lieu propice aux bagarres physiques.

— Ton petit ami avait froid, alors je lui ai prêté une chemise. Il n'y a rien de mal à ça, non ?

L'autre personne commence la conversation en premier, je ne peux donc pas l'éviter.

— Je lui ai déjà apporté une chemise, pas besoin de te déranger.

— Bien. Prends soin de ton petit ami. Beaucoup attendent pour te le voler.

— Beaucoup… tu veux dire d'autres personnes ou juste toi ? demandé-je, cherchant les ennuis.

Je déteste son regard. Je déteste tout de lui depuis que j'ai découvert qu'il en avait après Tine. En plus, son ami a frappé Nuisance, le blessant.

— Calme-toi. On va régler ça en gentlemen. Finissons-en comme des gentlemen.

— Ce n'était pas très gentleman quand tu t'en es pris à moi, lèche-bottes.

— Connard !

L'un des aînés de la table s'est levé en criant et tout le monde autour s'est retourné pour regarder. Tine a marché pour attraper mon poignet afin de me faire retourner à notre table. Je ne nie pas que je suis agacé. S'ils ne s'en prenaient pas à Tine, je ne serais pas aussi énervé.

— Ne t'énerve pas.

— Il t'a fait autre chose que de te donner une chemise ?

— Non, n'y pense pas trop, dit Tine en me serrant la main.

Pendant que nous attendons, je deviens plus calme. Mes amis et la bande de Tine arrivent tous. Nous continuons à étudier et à lire tranquillement. Nous sommes nombreux et nous sommes bruyants de temps en temps. Le plus évident est Man. Il n'arrête pas de me taper du pied après avoir vu l'ambiance meurtrière de la table derrière nous. "C'est tellement pénible. Je n'arrive pas à me concentrer," dit-il, montrant à quel point il est fort avec ce genre de remarque qui ne peut que lui valoir un coup de pied au cul.

— Quand tu es stupide, tu as beau lire, ça ne va pas s'infiltrer dans ta tête. C'est une perte de temps !

— Boss, tes paroles débiles vont te valoir un coup avec ce livre. Tais-toi !

— Est-ce que j'hallucine ? J'ai l'impression d'entendre des chiens aboyer et hurler par ici.

— Quoi, Wat ? Tu as trouvé un senior qui ressemble à un chien ?

— …

— Woahhh. Je suis déçu d'avoir des seniors comme ça. Quelle vie incroyablement misérable à mener !

— Qu'est-ce que tu veux, bordel ?

— Étudiants ! Si vous avez l'intention de faire du bruit et de déranger les autres, veuillez sortir, aboie la bibliothécaire en frappant bruyamment une table près de nous.

Le grand groupe de seniors en ingénierie et architecture qui était debout doit soudainement s'asseoir pacifiquement. On dirait que seul mon ami, Man, est plus heureux que les autres.

— Je vais bien, dit-il en levant les sourcils.

— On aurait pu tous se faire virer de la bibliothèque.

— Tu crois que j'ai peur ? Ils ne sont pas de ma faculté. Et aussi, qu'est-ce qui ne va pas avec Tine ? On dirait qu'il est sur le point de pleurer.

Je me retourne pour le regarder et ses yeux sont vraiment larmoyants.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demandé-je, en lui tapotant légèrement la tête.

— J'ai peur que vous vous battiez tous. J'ai peur pour mon visage…

Mon cerveau est soudainement vide. Il n'est pas du tout inquiet pour moi, seulement pour son propre visage.

— On ne va pas se battre. C'est la bibliothèque. On étudie.

— Ouais.

— Tu veux écouter de la musique ?

Il hoche la tête. J'ai remarqué que dernièrement, lorsque Tine écoute de la musique en étudiant, il semble mieux se concentrer que d'habitude. Je suppose que c'est en partie parce qu'il ne fait pas attention aux gens qui l'entourent et qu'il ne perd pas de temps à écouter ses amis dire des bêtises.

Je récupère les écouteurs emmêlés dans mon sac, trouvant une playlist sur mon téléphone et le laissant passer du temps avec elle.

— Je veux Scrubb.

— Je choisis pour toi.

Tine prend mon téléphone et le pose à proximité sur la table. Il attrape ensuite un crayon et retourne à ses feuilles. Mes amis et le Star Gang discutent joyeusement. Ils parlent surtout de filles, de dessins animés, de porno et de faire la fête après les examens.

— Après les examens, allons fêter la fin du premier semestre.

Puek lance le sujet. Soudain, les yeux de chacun quittent leurs livres. Ils aiment vraiment les conneries.

— Où ? dit Big avec un visage joyeux.

— Pourquoi pas à Tha Chang ?

— Non, trop de monde. Le bar de P' Tee est mieux. Je suis ami avec lui.

Il dit qu'il est ami avec tous les propriétaires de tous les bars.

— Si Tine se saoule, tu pourras lui donner ça, Wat, dit Man en me donnant un coup de pied dans la jambe.

C'est un emmerdeur. Il voit que mon copain écoute de la musique et n'arrête pas de parler.

— Lui donner quoi ? Une partie de jambes en l'air ?

— Je voulais dire l'emmener à son dortoir. Tu as l'esprit mal placé.

— Non, mais ton esprit va loin.

— Vraiment ? Que dit mon visage ?

— …

— Bang, bang, bang, bang, bang, bang, bang !

— Woooooooohooo.

Tout le monde à la table commence à applaudir et un professeur nous engueule pour la deuxième fois. Tine continue à faire une grimace et me regarde comme s'il me demandait si quelque chose s'était passé. Man donne un coup de coude à Tine et continue de répéter le même mot.

— Tine. Bang, bang, bang, bang, bang, bang. Compris ?

— Quoi ? Encore ?

Il n'a probablement pas bien entendu. Il enlève les écouteurs et prête une véritable attention.

— Je parle de la nourriture. Est-ce qu'elle est délicieuse ?

— Oh, le dîner est délicieux, dit-il en remettant ses écouteurs.

Il a soudainement l'air si innocent parmi mes amis. Ses propres amis participent à tout ça. Ces idiots.

Je suis toujours heureux de les avoir comme amis même s'ils sont comme ça. Sans eux, je ne peux même pas imaginer dans quelle partie de la vie de Tine je me trouverais.



Quand on a enfin été réunis…

— Man, je l'ai trouvé. Je l'ai enfin trouvé !

— Qui ? Un crétin ? Parce que j'en vois un en ce moment. Regarde Team, ou peut-être Big ?

— Non ! Je parle du gars dans mes rêves.

— Merde. Où l'as-tu trouvé ?

— Dans le bâtiment de la faculté. Mais j'ai accidentellement lâché que j'allais l'embrasser jusqu'à ce qu'il tombe. Qu'est-ce que je dois faire ?

— Stupide ! Pourquoi tu l'as déjà dragué ? C'est bon, je vais t'aider.



Quand j'ai appris son nom pour la première fois…

— Je connais enfin son nom.

— Vraiment ? Bien joué. Comment tu l'as découvert ?

— Il m'a envoyé un e-mail. Il s'appelle Tine. Quel putain de joli nom. Merde, je crois que je vais mourir. Tine… Tine… Tine…

— T'es trop nul pour taper. Je m'en occupe.

Man m'a pris mon téléphone pour taper et ce n'est qu'après que j'ai vu les textos sarcastiques qui ont été renvoyés. J'avais l'impression que mon cœur allait se briser. Mes mains tremblaient sans arrêt et j'avais l'impression que ça ne s'arrêterait jamais.

— Putain ! C'est foutu ! Tout est foutu !



Quand j'ai pu garder son portable…

— C'est bien d'avoir son téléphone. Juste pour fouiner.

— Tu es sûr que c'est une bonne idée ?

— Ouais, bien sûr. Tu te souviens du mot de passe ?

— Ouais, je regardais.

— Bien. Il est temps de commencer le plan de séduction.

Et le conseil de l'équipe avait préparé le terrain pour le statut qui disait 'Un gars si délicieux. J'ai juste envie de Sarawat'.



Quand Tine n'a pas pu s'inscrire au club de guitare…

— P'Dim, tu peux m'aider pour quelque chose ?

— Quoi ?

— Tu peux accepter un autre membre ?

— Qui c'est ? Il est si bon que ça pour que tu le veuilles comme membre ?

— Non, il ne sait pas jouer de la guitare.

— Alors pourquoi je l'accepterais ? On a déjà assez de membres, Wat.

— Mais… c'est quelqu'un que j'aime bien. S'il te plaît, aide-moi.

— Tu as quelqu'un que tu aimes bien ? Merde ! Est-ce qu'un fantôme te possède ? Amène-le moi.

— Ok. Je l'amène tout de suite, mais fais comme si on n'avait jamais eu cette conversation.

— Quoi ?

— Merci.



Quand j'ai dû ravaler ma fierté et retourner demander de l'aide…

— Tine m'a demandé de flirter avec lui parce que quelqu'un le harcèle.

— Qui ?

— Ta femme.

— Merde ! Il doit vouloir mourir. Quelle pute. Je vais m'occuper de lui !



Quand j'ai commencé à utiliser les médias sociaux…

— Boss, comment fonctionne Instagram ?

— Est-ce qu'un fantôme t'a possédé ? Pourquoi tu veux soudainement utiliser Insta ?

— Je veux créer un compte pour flirter avec Tine.

— Tu dois trouver un nom pour ton compte.

— Aide-moi à réfléchir. Je ne sais pas quel nom utiliser.

— Pourquoi pas love_Tine_forever ?

— C'est un peu trop excentrique, tu ne crois pas ? Man, une idée ?

— Moi ? Est-ce que yedTine2016 est bien ? C'est un moment prometteur, donc tu peux le faire pour cette année.

— Putain.

— Pourquoi pas Sarawatlism ? Parce que tout le monde t'aime bien.

— Bonne idée, Tee. T'es d'accord avec ça, Wat ?

— Ok, ce nom alors.



Quand je suis devenu si protecteur avec lui que ça m'a fait bouillir le sang…

— Je ne veux pas que Tine se maquille. Il est à moi !

— Qu'est-ce que ça a à voir avec toi ? C'est un cheerleader, donc se maquiller est normal. C'est mignon.

— C'est ça. Parce que c'est mignon.

— C'est bien d'être mignon.

— Je n'aime pas ça. Beaucoup de gens vont le regarder. Ugh, c'est tellement énervant.



Quand on s'est mal compris…

— Tine a demandé à faire une pause avec moi. Il pense que j'aime Earn.

— Tu vois, c'est ce que je pensais aussi.

— Mais Earn est déjà en couple.

— Mais est-ce que Tine est au courant ? Il est juste en colère contre toi. Je suis sûr qu'il a déjà un faible pour toi.

— Quel putain de faible ? Ne plus me parler, comme ça.

— En fait, c'est bien d'être amis car les amis ne se larguent jamais.

— Je ne m'attends pas non plus à larguer quelqu'un avec qui je suis en couple, d'accord ?

— …



C'est donc ça. Avant aujourd'hui, tous mes amis et mes seniors ont dû beaucoup m'aider. Tout ça n'est pas arrivé par coïncidence. Notre rencontre était la seule coïncidence - le reste était planifié. Je n'ai pas l'intention de le dire à Tine. Je ne veux pas recevoir son pied dans la figure.

Une légère pression de la main de la personne à côté de moi me sort de ma rêverie. Je me tourne pour regarder son visage et il se tourne pour rencontrer mes yeux pendant un moment. Puis il se baisse pour regarder le nom de la chanson sur l'écran du téléphone.

Le fichier s'appelle "Smile". C'est une chanson de Scrubb que j'ai enregistrée en jouant de la guitare et en chantant, en espérant qu'un jour il l'écouterait. La chanson a été enregistrée l'année dernière, deux jours seulement après avoir rencontré Tine au concert de Scrubb. C'était un peu comme un journal intime pour garder le souvenir de la première fois que nous nous sommes rencontrés.

Je prends un côté des écouteurs de Tine et le mets dans mon oreille pour revenir à ce jour-là.



'Phukong, tu enregistres ?'

'J'ai déjà appuyé sur le bouton. Parle.'

'A toi… Je m'appelle Sarawat. Je n'ai pas de surnom et je… t'ai vu au concert de Scrubb.'

'…'

'Je veux te connaître, mais je n'en aurai probablement jamais l'occasion. Alors aujourd'hui, je veux chanter une chanson pour toi. Une chanson qui me rappelle ton sourire. Euh… je n'arrive pas à comprendre ce que disent mes notes, alors je vais juste commencer à chanter…'



Le message vocal commence à devenir saccadé et se transforme en un son de ma guitare Takamine Pro Series préférée. Le fichier n'a pas été enregistré en tant que vidéo, il n'y a donc que du son, ce qui est une bonne chose car je n'ai aucune idée de la façon dont mon visage devait être drôle.



‘Ton sourire, juste une fois,

m'a fait oublier tout ce qui s'est passé avant

m'a fait réaliser ce qui est plus important que

Ce que rien ne pourrait remplacer



Ta voix, juste une fois,

m'a fait m'envoler très loin

Il y a plus que ce que j'ai déjà vu

Plus que je ne pourrais décrire



Si j'essaie de fermer les yeux maintenant, je vois toujours la même image.

Je veux juste arrêter le temps

Juste pour un court instant

si tu es d'accord pour dire que ce n'est pas aussi facile qu'avant.

Je veux juste garder ton sourire pour l'instant.

Je sais qu'il a une certaine signification.

Je veux juste qu'on pense à ce moment.(2)'



Quand la musique s'arrête, il y a juste un moment de silence, mais le temps restant sur le téléphone montre que l'enregistrement n'est toujours pas terminé. Puis j'entends à nouveau ma propre voix.



'Euh… ça ne va pas sembler si bien que ça. Je n'ai… jamais fait ça avant.'

'…'

'Mais il y a une chose que je veux te dire… je ne sais pas si tu auras la chance de l'apprendre, alors tout ce que je peux faire c'est te le dire à travers ce téléphone pour que tu saches que…'

'…'

'Je… t'aime bien'



Tine se tourne vers moi pour me sourire. Il pose sa tête sur mon épaule et prononce doucement, pour que seuls nous deux puissions entendre, "Je le savais déjà."

— …

— Je t'aime bien aussi.



Notre session de révision pour les examens s'est bien passée. Mes amis et moi invitions toujours Tine et son groupe à venir étudier avec nous. Quand on restait tard, j'en profitais pour dormir chez lui. Certains jours, quand j'avais la flemme, je le conduisais chez moi pour qu'il y passe la nuit.

Il y avait quelques avantages, comme des câlins et des baisers, mais pas beaucoup car nous étions tous les deux assez fatigués. Fatigués d'avoir étudié dur, parce que la date des examens approchait.

Après les examens, nous avons tous fait la fête comme nous l'avions prévu, puis chacun est rentré chez soi à Bangkok.

Je suis resté une semaine et je suis revenu pour répéter pour le concours de musique. J'appelais Tine tous les jours. Ce semestre, je me suis inscrit au même cours que lui. J'étais tellement excité et j'avais peur de ne pas pouvoir m'inscrire à temps, mais finalement j'y suis arrivé, grâce à Phukong. Il s'est inscrit pour moi, car quelqu'un qui est aussi nul en technologie que moi ne pourra jamais se battre contre 50 personnes pour avoir ma place à côté de Tine.

Dans la période qui a suivi mon retour à Chiang Mai, j'ai beaucoup appelé ma famille et Tine. Je voulais déménager dans un nouvel appartement avec une chambre assez grande pour deux. Tine et moi étions d'accord pour dire qu'il était fatigant de faire sans cesse des allers-retours entre nos dortoirs, car ils sont très éloignés l'un de l'autre.

J'ai commencé à faire mes bagages avec l'aide des Lions Blancs et de mon frère. J'ai un double de la clé de la chambre de Tine, alors j'ai emballé ses affaires aussi pour que nous puissions tout déménager en même temps. Nous avons obtenu un grand lit et Man nous a conseillé de prendre un appartement avec un jacuzzi, car cela serait pratique pour mes moments de bonheur avec ma femme.

Et le jour est enfin arrivé. L'université commence dans une semaine et aujourd'hui Tine revient.

— Woahhhh. Cet endroit est tellement spacieux.

— Tu l'aimes ?

— Bien sûr.

— Je parle de moi, ça te plaît ?

— Très drôle.

Il se promène, explorant la pièce avec des yeux pétillants. Nous avions déjà convenu de partager le loyer en deux, de sorte que personne ne profite de l'autre. Nous vivons ensemble et acceptons de nous soutenir mutuellement au lieu de laisser une personne s'occuper des factures.

Je pense que c'est juste. Nous vivons ensemble et partageons les moments heureux comme les moments tristes. Nous nous aidons mutuellement à résoudre différents problèmes. C'est génial.

Tine entre dans la chambre, jette son corps sur le lit moelleux et ferme les yeux. Comme c'est mignon. Je m'agenouille sur le sol et lui enlève ses chaussettes. Et puis Nuisance s'énerve ou je ne sais quoi, ce qui m'énerve à mon tour, alors je rampe pour l'embrasser…

— Ahhhhhhhh.

Quand il n'était pas là, j'avais l'impression de mourir. Mais maintenant que j'en ai l'occasion, laissez-moi l'écraser de façon sadique pour une fois.

— Ne bouge pas ou je te retourne.

Je l'avertis alors que je tiens tout son corps. De dessous moi, il me regarde avec des yeux endormis, alors j'arrête.

— J'ai sommeil. Je vais m'endormir.

— Je sais. Pourquoi es-tu si grincheux ?

— Je suis tellement fatigué. Le vol a été retardé d'une heure et j'avais tellement faim. Je voulais vraiment manger le congee de Nimman.

— Alors tu as sommeil ou faim ?

— Les deux.

— Tine.

— Ouais ?

— Tine.

Pendant les vacances, Man m'avait entraîné à fond pour que je puisse mettre fin à la guerre avec mon petit ami. Mais comment le demander ? C'est le problème…

— Quoi ?

— On peut ?

— On peut quoi ?

Maintenant, il est immobile. Il semble soudain réticent, puis me repousse. Il se déplace pour s'asseoir sur le lit avec un regard indéchiffrable sur son visage. Depuis que nous sommes ensemble, c'est aujourd'hui qu'il a l'air le plus effrayé.

Mais j'ai aussi pitié de moi.

— On peut essayer de faire l'amour ? répété-je encore une fois.

Son visage est maintenant tendu. Oh non. Man a dit que cette phrase serait la plus douce. Mais comment se fait-il que le gars qui la reçoit ne semble pas du tout intéressé ? Ou devrais-je juste me précipiter et partager ma langue avec lui ? Alors peut-être qu'il ne résistera pas.

— Tu as bien réfléchi ? C'est pas comme si tu pouvais le faire comme ça.

— On peut essayer ensemble.

— C'est pas que je n'y ai jamais pensé, mais j'ai aussi peur.

— Je comprends.

J'étais nerveux aussi quand je pensais à Tine gémissant sous mon corps. Je mourrais probablement et reviendrais à la vie encore et encore. Ce serait vraiment très intense.

— Quand je suis rentré à Bangkok, je n'arrêtais pas de penser à ça. Je me branle tous les jours.

— Pervers.

— …

— On devrait faire des recherches d'abord ?

— Man m'a déjà formé.

— Merde ! T'es pressé, hein ?

Je me sentais si solitaire quand j'étais seul. Les Lions Blancs continuaient aussi à m'exciter. Qui se soucie si je tombe du wagon ? Être seul faisait que mon esprit partait dans tous les sens. J'en rêvais même parfois. Je devais utiliser mon temps libre pour m'entraîner avec le groupe et jouer au foot avec mes amis, sinon je passais mon temps à être obsédé.

— Je plaisante. Pourquoi es-tu si sérieux ?

Je dois mettre fin à cette conversation. Je ne veux pas le blesser. Je l'aime et je le protège, mais j'ai aussi envie de le faire pleurer. C'est déroutant, non ? Je ne le comprends pas non plus.

— Essayons d'aller au centre commercial ensemble demain.

— Quoi ?

— Préservatifs, lubrifiants, outils de nettoyage, pommade et médicaments. Il y en a tellement. Merde, ne le faisons plus.

— Sérieusement ?

Je suis confus.

— Je suis paresseux. C'est tellement compliqué.

— Pourquoi m'as-tu donné de l'espoir ?

— Ce n'est pas si facile d'aimer quelqu'un. Je n'ai aimé que des filles toute ma vie et maintenant, soudainement, je sors avec toi. Ma vie a changé, putain, et c'est beaucoup. Je ne sais pas comment l'expliquer.

Je me rapproche de lui et pose mes mains de part et d'autre de ses épaules.

— Tine… tu me fais confiance ? Essayons d'abord. Si ça ne va pas, alors nous pourrons arrêter.

— Pourquoi dois-tu faire ce visage de chiot triste devant moi ?

— …

— Oui, on peut essayer. Mais tu dois faire des recherches aussi, comme… comment le rendre doux.

Comment le rendre doux ?

Comment le rendre doux ?

Comment le rendre doux ?

Woahhhhhhhhhhhhhhhhh. Je suis vraiment prêt à être totalement doux. Mais attendez ! On va vraiment essayer ? Je peux seulement y penser dans ma tête parce que j'ai trop peur de lui demander de répéter. Je vais supposer que c'est un oui alors.

— Hé, mec, t'es où ? On va jouer au foot !



Et le temps avant que la douceur puisse arriver devient difficile.

— Ces types de préservatifs sont acceptables ? demandé-je, en saisissant la boîte pour aller la montrer au type qui se tient à un mètre de là.

Le visage de Tine devient de plus en plus rouge. Je ne sais pas si je dois me sentir mal pour lui ou si je dois rire. Il fait semblant de s'en moquer parce que tout le monde autour de lui regarde, mais j'exige qu'il réponde.

— Non, je n'aime pas le genre texturé.

— Tu aimes ce genre ?

Je lui tends une autre sorte.

— Pas cette saveur.

— Lesquels tu aimes ? Viens les choisir toi-même.

— Je ne sais pas. Je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne sais pas. Je suis tellement gêné, putain.

— Ok, je vais les choisir moi-même. Regardons les lubrifiants. J'ai cherché sur internet, cette marque est bonne.

— A toi de voir.

— Comment ça peut dépendre de moi ? Je vais l'utiliser sur toi.

— Ne le dis pas si fort, crétin !

Son visage rouge a pris la couleur du sang maintenant. Il ne peut soudainement plus rester en place et se déplace vers une autre section du magasin.

Malheureusement, il rencontre mes fourbes amis Man et Tee. Son visage triste se transforme alors en visage coupable, même s'il n'a rien fait de mal.

— Tine. Wat. Qu'est-ce que vous faites ici ? demande Man d'un ton taquin.

— Je l'ai emmené déjeuner.

Mes amis hochent la tête et me regardent en clignant des yeux. Je les déteste vraiment parfois.

— Alors, si tu es là pour déjeuner, pourquoi tu te promènes près des boîtes de préservatifs ?

— Je ne peux pas passer devant maintenant ?

Tine parle maintenant, même s'il n'arrive pas à parler doucement. Je me sens mal. Je ne veux pas que quelqu'un d'autre que moi le taquine.

— Ok, je te crois. Hé, Wat, je dois te parler de quelque chose.

— Dis-moi.

— Tine est là, tu es sûr que c'est bon ?

— Quels secrets as-tu avec moi ?

Immédiatement, Man et Tee me prennent le bras et me tirent hors de là. Ils agissent de façon si suspecte. Mon petit ami est déjà très curieux, alors bien sûr, il suit le mouvement.

Et Man est un vrai psychopathe. Il essaie de parler fort pour que le gars derrière lui puisse tout entendre. Je me sens mal pour Nuisance tout d'un coup et je n'ai même pas la moindre idée du genre de tours que mes amis sont en train de jouer cette fois.

— Wat, tu te sens mieux ces derniers temps ?

— Quoi ? dis-je si doucement qu'on dirait presque un chuchotement.

— Je comprends tout à fait. Les hommes ont ces sentiments et Tine le comprend bien, parce que c'est aussi un homme. Mais si tu ne peux pas le supporter, dis-le-moi.

Merde ! Regardez-le déblatérer. C'est un plan bizarre et stupide que Tee a concocté pour se débarrasser de Tine.

— Ouais.

— Avant, quand tu faisais du foot et de la musique, ça ne marchait pas, hein ? Tu veux consulter un médecin ?

— Va te faire foutre. Je n'ai pas de maladie.

— Ton petit ami, Tine ! S'il ne te le donne pas, ne lui en veux pas.

— …

— Je comprends. Je comprends tout à fait.

Il se frappe la poitrine. Wow. Je lui accorde cent millions de points pour son jeu d'acteur.

— …

— On se voit au bar ce soir ?

Puis il fait semblant de chuchoter à mes oreilles, mais il ne dit rien.

— Hé, Man, on doit y aller. Wat, à plus.

— Ok, n'oubliez pas le bar ce soir. Je vais te trouver des filles sexy. Je te garantis que tu vas les adorer.

Ils s'éloignent, laissant Tine debout et me regardant avec un visage boudeur. Il se retourne ensuite vers la zone des préservatifs devant laquelle nous sommes passés plus tôt pour tout balayer - le lubrifiant, la crème et les médicaments. Pendant tout ce temps, il marmonne, disant que je le trompe avec quelqu'un d'autre.

Il a fallu un long et fatigant moment pour mettre les choses au clair. Merci à Man et Tee d'avoir laissé cette bombe derrière eux.

— Sarawat, espèce de con, si tu…, marmonne-t-il après qu'on soit rentrés des courses et du dîner.

Je viens de finir de me doucher et l'autre type est assis sur le lit, les sourcils froncés.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Si tu ne peux pas le supporter. Comme… toi…

— Dis-moi juste.

— Tu vas au bar ?

— Ouais.

Eh bien, en fait, je n'y vais pas. On n'a même pas parlé de se rencontrer là-bas. Man l'a juste sorti de nulle part et maintenant mon copain est paranoïaque.

— Tu peux ne pas y aller ?

— Pourquoi ?

— Je… pense juste que… si tu joues au foot, fais de la musique, ou bois de l'alcool et que tu veux toujours le faire, tu peux te défouler sur moi.

— Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Je ne te vois pas comme une chose sur laquelle on peut se défouler. Je veux juste t'aimer comme je le veux.

Je commence à comprendre le plan de Man, mais ça a clairement énervé mon petit ami. Il a l'air si triste que je me sens un peu mal pour lui.

— Ouais, ça. Je vais te laisser faire. Je vais aller prendre une douche, dit-il, puis il descend du lit.

Il court vers la salle de bain très vite. Honnêtement, je ne sais toujours pas de quoi Tine parlait. Tout ce que j'ai vu, c'est qu'il se parlait à lui-même, puis il a couru.

Il est revenu de la salle de bains une heure plus tard, vêtu d'un peignoir. Il lève les yeux vers moi et va s'asseoir sur le coin du lit en tremblant. Je fais semblant de ne pas y prêter attention et continue à changer de chaîne à la télévision. Pourtant, mon cœur bat la chamade et j'ai envie de le mordre. J'ai envie de me jeter sur lui. Je veux le dévorer.

L'odeur du gel douche se répand dans toute la pièce. Le beau gosse s'avance sur le lit et me regarde fixement. Il m'embrasse alors hardiment sur les lèvres, me prenant au dépourvu. Sa langue chaude et humide pénètre ma bouche. Nos langues se touchent et s'enroulent et je ne peux presque plus respirer.

De la salive claire coule sur nos lèvres. Je frotte ma main droite sur sa hanche à travers le peignoir blanc. Mon autre main est sur sa nuque et nous passons tout notre temps à nous embrasser.

Mon petit ami embrasse si bien.

Wow. C'est un meneur. Bien, je vais suivre.

Voir Tine prendre le dessus est hilarant. Je sais qu'il ne veut probablement pas être inférieur, même juste en embrassant. En plus, il est sorti avec plusieurs personnes avant. Je dois lui donner du crédit là où il en a.

Et plus on s'embrasse, plus nos sentiments nous emportent.

J'ai déjà entendu dire que lorsque quelqu'un est dans cet état d'esprit, sa tête se vide. Ils ne sont pas capables de penser à quoi que ce soit, mais c'est le contraire de ce que je ressens. Je ne me sens pas du tout vide.

Je ne ressens qu'une chose… je veux le faire.

Et merde, je ne me retiens plus. Ce soir est la nuit où je vais ravager ce corps au point qu'il n'aura plus la force de quitter le lit.

Mon souhait est réalisé. Retenez bien ce que je dis… je vais embrasser mon mec jusqu'à ce qu'il tombe.

Notes :
1/ Phukong veut dire Lieutenant.
2/ Roy Yim “Smile” (Sourire) de Scrubb.

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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:56
Trigger Warning

Je voulais juste vous prévenir que ce chapitre est très citronné avec un citron relativement cru. Le consentement et la douceur n'y sont pas vraiment présents. Donc si vous n'êtes pas à l'aise avec ça, vous pouvez aller directement vers la partie 2 du chapitre.





Chapitre 21 Partie 1
Un brave homme au foyer m'appelle
Qui a éteint la clim ?

On transpire beaucoup après avoir fini de concourir pour savoir qui embrasse le mieux. Tine se met à trembler. Quand il a du mal à respirer, il s'arrête et sépare ses lèvres des miennes. Seulement, je ne le laisse pas faire. Je saisis son visage délicat et prends le contrôle du jeu. Je t'ai laissé t'amuser, petit buffle. Ta récréation est terminée maintenant. Je ne peux plus le supporter.

Je suis fatigué, mais je veux utiliser toutes mes forces. Je glisse ma langue dans sa bouche. Elle bouge librement, effleure ses dents lisses avant de s'enfoncer plus profondément à l'intérieur. Tine gémit avec des yeux larmoyants. Il semble instable sur ses pieds, alors je romps doucement le baiser désespéré.

Je pousse son corps sur le lit. Ses lèvres sont rouges et meurtries après le baiser intense. Je ne sais pas ce que les autres vont en penser.

Son regard posé sur moi en ce moment et son corps sans défense forment une image incroyablement séduisante.

Tu vas mourir, c'est sûr, Wat. Tu vas mourir sur la poitrine de ta femme aujourd'hui.

— Il n'y a pas de retour possible, lui dis-je d'une voix neutre en tendant la main pour toucher sa joue brillante et le réconforter.

On dirait qu'il est sur le point de pleurer.

— Waaaaa !

Merde. Il est en train de pleurer.

— Si ça fait mal, je n'arrêterai pas.

— Waaaaaaaaaaaaaaa !

Il braille. Je lui ai dit la vérité pour être sûr qu'il soit préparé à ça. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Mes amis et même P'Dim m'ont dit que ça faisait mal. Et que si j'arrête, je ne serai pas capable de continuer. C'est pourquoi je dois être fort et faire en sorte que Tine traverse cette épreuve avec moi.

— Détends-toi. Il n'y a rien à craindre. Rien…

— Ça va faire mal. S'il te plaît, faisons-le un autre jour. Je dois d'abord me préparer.

Alors pourquoi étais-tu si audacieux il y a un instant ? Tu n'es pas prêt ? Vraiment ? Tu as passé une heure entière dans la salle de bain.

Je crois qu'il a fait de son mieux pour se préparer. Nous nous sommes embrassés fougueusement il y a un instant, mais maintenant il a peur et se dégonfle soudainement. Deux pensées me traversent l'esprit en ce moment : l'une est de l'embrasser jusqu'à ce qu'il soit calmé et de le faire plus tard, l'autre est… d'y aller à fond et de l'embrasser à nouveau.

J'hésite. Sauf que… les deux me disent de le faire et mon petit ami est allongé sur le lit, impuissant, comme ça. Je serais un idiot si je ne le faisais pas maintenant.

Je retire rapidement le peignoir blanc de son corps pour révéler ses épaules d'ivoire. Cette vue fait monter mon désir encore plus haut que d'habitude.

Mmh… Je suis dur, contrairement à Tine qui gémit et tremble. Ce n'est plus Tine TheChic. Plus je le regarde, plus il est mignon. J'ai tellement envie de le posséder. Sa peau est si claire qu'elle me fait déjà mal aux yeux.

— Arrête. J'ai froid maintenant.

— Je suis sur le point de te donner chaud.

— Putain de merde ! Sarawat, tu es…

Je ne le laisse pas en dire plus. C'est pénible, alors je presse à nouveau mes lèvres contre les siennes, dévorant ses lèvres douces jusqu'à ce qu'il se mette à gémir de façon incompréhensible. J'utilise ma main pour retirer le peignoir qui couvre son grand corps et je le presse contre le lit alors que nos lèvres sont toujours l'une sur l'autre.

Paf !

Il utilise sa main légère pour frapper avec force ma poitrine. Il a la force d'un buffle. Pourquoi n'est-il pas petit comme les petits amis des autres ? Mais c'est pas grave. Je suppose que je suis un sadique. Plus la force est importante, plus la satisfaction est grande.

— Je te laisse me gifler, mais tu dois être ma femme en retour.

Tous les dramas que j'ai regardés et les histoires des Lions Blancs m'ont appris que si quelqu'un vous gifle, il vous laissera l'embrasser en compensation. La seule différence est que pour moi, un baiser n'est pas suffisant, donc je change les conditions.

— Connard.

— Mais je t'aime.

— Je te déteste.

— Mmh. Je m'en fous.

— Sarawat, je… Je ne suis pas prêt à le faire aujourd'hui.

La voix de celui qui est allongé en dessous de moi tremble. Ses yeux sont remplis de larmes. Un tel spectacle est douloureux.

— Tu sens si bon et tu dis quand même que tu n'es pas prêt ?

— Eh bien… Je sentirai peut-être meilleur un autre jour.

— J'aime ton odeur d'aujourd'hui.

Je ne veux pas entendre d'autres excuses, alors j'attrape ses deux mains avec l'une des miennes et je les soulève au-dessus de sa tête. J'utilise l'autre main pour enlever le sous-vêtement blanc qui est la seule chose qui couvre son corps. Pourquoi devais-tu porter ça ? Tu vois ? Maintenant c'est mon fardeau de l'enlever.

— Sarawat, c'est embarrassant…  

Une fois enlevé, Tine commence enfin à se détendre. Il affiche toujours une expression comme s'il était sur le point de pleurer, pour essayer de négocier avec moi. Depuis quand est-il devenu un pleurnichard comme ça ? Ça n'a pas d'importance. Il sera toujours adorable à mes yeux.

— Nous sommes seuls. Tu n'as pas à être timide ou gêné.

— Je ne sais pas…

— Oublie tout. Oublie ton anxiété. Oublie tout ce qui te passe par la tête. Laisse-moi m'occuper de tout.

— …

— N'écoute pas les autres. Ne crois pas ce qu'ils disent. Ils ne sont pas moi. Ils ont peut-être mal quand ils le font, mais je ne te ferai pas mal…

Je le ferai plus fort… Je ne peux pas le dire à voix haute car j'ai peur que Tine refuse au lieu de me laisser le goûter.

— Est-ce que… tu veux que je te fasse confiance ?

— Ce n'est pas ce que j'ai dit.

— Connard.

Même quand il m'insulte, il est mignon. Je suis en train de tomber amoureux de lui, encore et encore. Ça me submerge, et la seule solution est d'être un brave Lion Blanc légendaire et de le forcer à le faire.

— On n'a pas le temps, petit buffle. Auras-tu pitié de moi ?

Je lui demande doucement et guide sa main vers mon érection. Elle menace de sortir de mon pantalon pour lui montrer ce que je ressens en ce moment même.

Je vais rugir maintenant. Lui parler gentiment est inutile. Je me fiche de savoir s'il peut l'accepter ou non. Ses yeux innocents sont rivés sur moi et je dois profiter de ce moment pour l'embrasser encore et encore…

Je vais continuer à le faire jusqu'à ce que ses lèvres soient engourdies.

De petits gémissements s'échappent des lèvres de Tine et il me serre dans ses bras en frissonnant. Mon corps prend le contrôle. Aucun baiser n'est suffisant pour moi. Je veux plus. Je veux continuer à embrasser les lèvres qui ont le goût du chocolat le plus doux.

Son corps entier est comme un chocolat que je veux dévorer. J'embrasse ses lèvres et je descends le long de son cou, en prenant soin de laisser des marques rouges pour montrer aux autres que j'ai déjà embrassé cet endroit et que cet endroit est à moi.

Embrasser ne va pas être suffisant. Je dois aussi le lécher.

Nous sommes des Spartiates. C'est ce que font les hommes courageux.

Je fais tourner ma langue et je lèche ses clavicules. Je le suce et le caresse pendant un moment pour laisser des taches rouges sur son corps, comme toujours. J'utilise mes mains pour toucher tout son beau corps, de ses épaules, jusqu'à ses hanches et entre ses jambes. Je veux tout toucher. Tine ne proteste plus, il m'embrasse légèrement.

— Sarawat, ne laisse pas de traces, se plaint-il à mon oreille.

Tu crois vraiment que je vais faire ce que tu me demandes ?

Il me dit d'arrêter, mais ça ne fait que m'encourager à recommencer. Un seul mot de ses lèvres me donne encore plus envie de lui. Tu ne veux pas que je laisse des marques, n'est-ce pas ? C'est exactement ce que je vais faire.

Je presse ses mains contre le lit et je descends rapidement mes lèvres sur sa poitrine. Il frissonne, laissant échapper un gémissement instinctif. Ses mamelons sont si sensibles que dès que j'en touche un du bout de la langue, il courbe immédiatement le dos. Ses mains dans mon emprise commencent à se crisper si fort que je peux le sentir.

Je continue à lui faire plaisir dans cette zone pendant un long moment, ne pouvant résister à la tentation de le mordre doucement, juste pour m'amuser. Tine n'a pas l'air de trouver ça amusant.

Et même s'il est déjà dur, ses sanglots m'obligent à arrêter…

… de lécher le côté gauche et de continuer à lécher le côté droit.

J'ai bientôt marqué son beau corps de taches rouges, depuis son cou, le long de ses clavicules et sur toute sa poitrine. Il est si doux et séduisant. Je ne peux pas me contrôler.

Pour être un brave spartiate, je dois continuer, et je déplace mes lèvres vers les parties inférieures de son corps. J'effleure la peau pâle de son ventre et je passe un moment à jouer avec son nombril avant de lâcher un de ses poignets et d'enrouler ma main autour de son érection.

J'attends depuis longtemps cette guerre sous le nombril.

La chaleur de son corps fait que Tine utilise sa main pour repousser ma tête alors qu'il essaie de se rapprocher de la tête de lit. Je lève la tête et garde amoureusement mes yeux fixés sur lui.

— C'est bon. Je vais t'aider, lui dis-je en regardant dans ses yeux pleins de larmes.

— Je vais le faire tout seul.

— Tu vas te masturber devant moi ?

— Mais bien sûr !

Je le savais. Qu'est-ce que j'ai dit de mal ? Je ne sais même pas comment le réconforter, parce que d'habitude, on ne fait que se taquiner mutuellement. Je n'ai jamais appris à réconforter cette Nuisance.

— Détends-toi. Fais-moi confiance.

Je le répète dans un effort pour qu'il se sente en confiance.

— …

— Tu comprends ?

Il acquiesce avec des traces de larmes sur ses joues. Je déplace alors ma main et la pose sur son ventre. Mon autre main tient fermement cette partie de lui et je m'empresse d'y poser mes lèvres.

— S-Sarawat. Ah ! Ne fais pas ça.

— …

— Ne le fais pas. C'est sale.

Je ne l'écoute pas et continue à le prendre dans ma bouche, faisant gonfler ma joue.

Il faut du temps pour jouer avec lui et l'habituer à la position érotique. Quand il se détend enfin un peu, je commence à bouger ma tête de haut en bas pour le réconforter davantage.

— Nh… ah…

Il essaie de retenir son gémissement dans sa gorge mais il lui échappe. J'aperçois son visage, il semble ivre de ma stimulation énergique qui lui permet à peine de respirer.

— Sa-Sarawat, s'il te plaît utilise ta main…  

Sa main fine essaie toujours de pousser ma tête ; ses beaux doigts fins sont emmêlés dans mes cheveux, les tirant de temps en temps pour me faire signe d'arrêter.

Si tu m'arraches un seul de mes cheveux, je te le ferai payer en te plaquant sur le lit.

— Sarawat, je… t'en supplie.

— …

— Je vais venir. S'il te plaît, utilise… ta main pour moi.

J'arrête d'utiliser ma bouche pendant quelques secondes et cela fait immédiatement s'arrêter Tine. Je ne veux pas le torturer trop longtemps et utilise rapidement ma main pour l'aider. Je la déplace lentement sur son érection brûlante, accélérant le rythme jusqu'à atteindre une vitesse rapide que je ne diminue pas jusqu'à…

— A-Ah !

Il laisse échapper un gémissement tremblant. Il tend son corps plusieurs fois avant de relâcher tout son plaisir dans ma paume. Il est étendu sans défense sur le lit, respirant lourdement. Je tends une main pour caresser doucement ses cheveux. Sa fatigue est l'occasion pour moi de me débarrasser de mes propres vêtements, les jetant aveuglément plus loin.

Alors qu'il respire toujours lourdement, je lui fais ajuster sa position pour qu'il s'allonge plus confortablement et je m'assois entre ses belles jambes. Je pousse ses deux genoux vers le haut et j'écarte ses jambes. Tine ne s'y oppose pas, mais son visage rougi fait frémir mon cœur.

Merde ! Tu es si mignon. Comment puis-je le chouchouter sans lui faire mal ?

Mon cœur me dit de l'enfoncer le plus profondément possible, mais je m'arrête.

— Tine, sois patient.

Même si je lui dis de se préparer, ce n'est pas encore le moment de l'insérer. Je prends un gel lubrifiant dans le tiroir de la table de chevet et j'en presse un peu dans ma main. Je le frotte jusqu'à ce que mes doigts en soient recouverts, puis j'en pousse lentement un à l'intérieur.

— Sarawat… Je-je…

Il frissonne légèrement mais bouge à peine car seul le bout de mon doigt le touche.

— Ouvre les yeux. Ne les ferme pas.

Il fait docilement ce que je lui dis. Il ouvre progressivement ses yeux larmoyants et me regarde comme s'il me suppliait. Je sais qu'il est anxieux, mais je serais un idiot si je le laissais partir maintenant.

Juste se tenir la main jusqu'au matin, ça ne marche pas avec moi. Ça peut marcher avec d'autres personnes, mais Sarawat le courageux n'est pas ce genre de bonne personne. Si je décide de suivre ce mauvais chemin, je dois le faire férocement.

Je réfléchis un instant, puis j'utilise mon majeur pour appuyer sur le passage arrière. Mon doigt est progressivement aspiré avant de s'arrêter et je suis bloqué à mi-chemin. Je ne peux pas continuer.

— Ah… ça fait mal. Sarawat, ça fait mal.

Le corps a son propre mécanisme contre les corps étrangers, donc si je le pousse avec force à l'intérieur de son corps, ça lui fera encore plus mal.

Le simple fait d'essayer d'élargir le passage m'a déjà épuisé. Je ne peux pas imaginer ce qui va se passer si je continue à faire d'autres choses.

— Tine, détends-toi. Ne te crispe pas…

Il se serre fortement autour de mon doigt, et reconnaissant que ce n'est pas bon signe, je me penche sur lui et embrasse doucement ses lèvres meurtries. Mon doigt est au même endroit, et mon autre main caresse ses cheveux pour le réconforter. Dès que je sens qu'il se détend, je me retire lentement du baiser et j'enfonce mon doigt entier à l'intérieur.

— Nnnh…  

Il pleure. Comment puis-je le réconforter maintenant ?

— C'est douloureux ?

— O-oui. C'est inconfortable. Je-Je…

— Tine, c'est juste un doigt.

Il est si sensible.

— Je vais mourir c'est sûr, je vais mourir c'est sûr.

Il gémit à voix haute à travers ses lèvres meurtries et je comprends à peine ce qu'il dit. Ses pleurs me font de la peine, mais j'ai quand même envie de le faire pleurer encore plus.

— Tine. Essayons ensemble. Ne force pas.

— …

— Tu comprends ?

Il se fige une seconde avant de hocher anxieusement la tête.

Je mets un autre oreiller sous ses hanches pour les soutenir. C'est utile et ça me permet de continuer plus facilement. Les jambes écartées de Tine sont prêtes à se fermer à tout moment, alors je presse une de ses jambes sur le lit et j'en pose une autre sur mon épaule pour le fixer dans la position.

— Je vais bouger.

Il l'entend et éclate à nouveau en sanglots. Tine TheChic s'est maintenant complètement transformée en Tine TheCrybaby. Plus je vois ses larmes, plus je me sens satisfait. Je suis un psychopathe, c'est sûr.

Quelques secondes plus tard, je retire mon doigt de son corps, puis je le repousse lentement à l'intérieur. Son corps serre fortement mon doigt et il continue à respirer bruyamment. Son visage chaud devient de plus en plus rouge et ses yeux larmoyants donnent l'impression qu'il souffre.

Sois patient pendant un petit moment, je prie.

J'accélère mes mouvements. Les gémissements dans sa gorge s'échappent à plusieurs reprises avant que la personne sous moi ne se taise, se mordant les lèvres jusqu'au bord du sang.

— Crie si tu veux. Ne te retiens pas.

— …

— Tine, ne te mords pas les lèvres.

— Ahhhhh !

Il ne m'écoute pas alors je pousse mon doigt avec force jusqu'à ce qu'il crie fort, de manière incontrôlable.

Je retire mon doigt et peu après j'en insère deux en lui. Un profond gémissement s'échappe de lui lorsqu'il les sent dans son corps. Ses larmes tombent sur l'oreiller sur lequel il se trouve et même s'il essaie de les essuyer, on dirait bien que ça ne va pas s'arrêter.

— Ça… fait… mal… tellement.

— Tu ne t'y es pas habitué. Accueille-moi chaleureusement, lui dis-je et me penche pour embrasser son front.

Il ferme hermétiquement les yeux et encaisse mes paroles réconfortantes sans résistance, à l'exception de son expression douloureuse. Il se répète à lui-même un "je vais bien".

Je bouge mes doigts plus rapidement et fais tourbillonner mes émotions en lui à nouveau. Il tord son corps de douleur jusqu'à ce que je m'arrête et ajoute le troisième doigt à l'intérieur.

Tine doit être bien préparé, car je ne veux pas qu'il ressente davantage de douleur. Je sais qu'il va mourir sur ma poitrine, c'est certain.

Je finis par lâcher sa jambe de mon épaule. Je me tourne pour attraper la boîte de préservatifs que j'ai achetée et la déballe. J'arrive enfin à en utiliser un. Merde ! C'est beaucoup plus excitant que lorsque ma mère m'a permis d'emménager dans le nouvel appartement.

Tine est allongé sur le lit, mais il observe tout ce que je fais : mettre un préservatif et étaler le lubrifiant sur ma main et mon érection. Il regarde tout. Il me regarde avec des yeux effarés. Il est toujours aussi mignon.

— Sois patient. Ça va faire un peu mal, comme une morsure.

— Tu mens. Ça va faire très mal. C'est tellement gros.

Il faudrait probablement que j'aille en fac de médecine pour qu'il croie ce que je dis. À part les manières spartiates et les études de sciences politiques, je n'ai pas l'air assez digne de confiance pour qu'il tombe dans mon piège.

— Tu n'as pas encore essayé.

— Sarawat, je t'en supplie. S'il te plaît… arrête.

Sa main claire qui serrait le drap de lit se déplace pour secouer doucement mon bras. Non seulement il le secoue, mais il fait aussi une tête de chiot.

C'est tellement séduisant.

Il essaie vraiment de me taquiner et c'est déroutant.

Je n'en peux plus. Ma patience est à bout. J'écarte ses jambes et m'assois entre elles avant d'enfoncer la partie la plus sensible de mon corps en lui.

— Aïe, Sarawat ! Ça fait mal… Ah… Je ne peux pas… Ah !

La pression contre son entrée fait qu'il se serre instinctivement autour de moi.

— Relax, petit buffle, tu me serres trop fort.

Je ne peux pas m'arrêter maintenant. Cette pression me donne envie de me libérer tout de suite. C'est si serré que j'ai l'impression que ça va me tuer, ici, sur sa poitrine. C'est dur d'y entrer même si je l'ai préparé. Et c'est… aussi sa première fois.

Je caresse ses hanches blanches, puis je descends sur ses cuisses avant de revenir sur les autres parties de son corps. Je le caresse pour qu'il se détende tout en veillant à laisser des marques rouges sur mon passage.

Quand j'ai l'impression que ça se passe bien, je m'enfonce à nouveau lentement et patiemment en lui. Il mord ses lèvres si fort qu'elles commencent à saigner, mais il me prend tout entier en lui maintenant. Nos respirations lourdes s'entremêlent. Aucun de nous ne ressent la basse température de la pièce, nos corps brillent de sueur.

Je nous maintiens dans cette position pendant un moment pour le laisser se détendre et m'accepter tout entier avant de bouger. Il ne faut pas longtemps pour que sa voix tremblante m'arrête.

— Non. Ça fait mal. On peut changer ?

— Qu'est-ce que tu veux dire par 'non' ? demandé-je avec confusion.

S'il me dit d'arrêter maintenant, je vais mourir.

— Pas cette position… dit-il sans croiser mon regard.

Tine rentre presque son visage sous l'oreiller, mais je vois à ses rougeurs que ça fait mal. J'obtempère.

— D'accord. Si ça fait mal, on change.

Je le fais rapidement se retourner. Puis j'attrape sa jambe pour la poser sur mon épaule sans déconnecter nos corps avant de commencer à bouger.

— Sa… Sarawat… Ça fait mal.

— Vraiment ? Ok.

J'acquiesce et le fait se mettre à genoux, dos à moi. Je suis sur le point de le faire dans cette position, mais…

— Sarawat. Ça fait plus mal. Ah !

Va te faire voir ! On change de position toutes les trois secondes. Je peux faire une centaine de positions en cinq minutes, les gars. Je suis presque trop bon à ça. Merde !

Je ne veux plus l'écouter. Le mot "doux" n'est plus dans mon dictionnaire. Mes instincts n'écoutent plus personne. J'attrape ses hanches et le rapproche de moi, pénétrant complètement son corps. C'est le plus profond que j'ai fait jusqu'à présent.

Ma tête n'est plus capable de traiter quoi que ce soit maintenant. Elle me dit seulement qu'elle veut tellement l'avoir. N'hésite pas, pousse plus vite jusqu'à ce que ton rêve devienne réalité.

J'attrape ses hanches et pousse avec force mon corps contre lui. Ses jambes tremblent mais je ne m'arrête pas. Je rapproche mon corps du sien et accélère le rythme. Tine utilise une de ses mains pour pousser contre le lit et l'autre pour saisir mon bras sur sa hanche, comme s'il implorait ma pitié.

Ses jambes qui soutiennent habituellement son beau corps sont impuissantes et manquent de tomber sur le lit. La partie que j'ai pénétrée est chaude comme un feu ardent et cela me fait perdre la tête. Je remarque soudain qu'un liquide qui n'est pas du lubrifiant s'écoule. Le même liquide rouge est sur moi et mon esprit fou s'arrête.

Je fais une pause pendant une seconde et je me retire de son corps. Je le fais ensuite se retourner pour qu'il soit allongé sur le lit, le visage tourné vers le haut. J'écarte ses jambes et je pousse à nouveau profondément en lui.

— Mords mon épaule. C'est bon. Si ça fait mal, mords mon épaule.

Je me penche pour embrasser ses paupières pleines de larmes. J'embrasse son corps tremblant et il m'embrasse en retour.

Les dents acérées qui mordaient ses lèvres s'enfoncent maintenant férocement dans mon épaule. Je suis sûr que cela va laisser une marque. Je recommence à bouger lentement alors que nous sommes toujours enlacés. Ses gémissements douloureux se transforment progressivement en quelque chose de mieux et je souris involontairement.

— Petit buffle, pourquoi tu es…  si mignon ? dis-je.

Je transpire de partout mais je ne veux pas m'arrêter.

— Ah… ah… vas-y doucement.

— Je vais doucement.

— Ah… Plus doucement, tu veux bien ? Ah !

Il gémit à la fin de la phrase parce que je pousse fort. Il n'a pas été satisfait et je tourne mon corps qui était au-dessus de lui pour m'asseoir sous lui à la place. Je le serre dans mes bras, le laissant me chevaucher.

— Fais ce que tu veux.

Ma vie est complète. Ma femme me chevauche. Mon coeur menace d'exploser. Tine me serre toujours dans ses bras, et ses dents ont lâché mon épaule. Il cache son visage contre elle, en pleurnichant.

— Tine.

— Je ne sais pas comment faire.

Il est si mignon. J'ai envie de le taquiner, alors je vais empirer les choses en ne l'aidant pas.

— Je vais le faire fort alors.

— N-Non.

— Si tu ne veux pas que je le fasse, alors fais-le toi-même. Tu es un adulte maintenant. Ne m'oblige pas à me répéter.

Ce visage rougi me regarde comme s'il était en colère, mais il utilise ensuite ce qui lui reste de force pour enrouler ses bras autour de mon cou et tremble en essayant de se redresser. Ses yeux embués libèrent maintenant leurs larmes et je les essuie pour lui.

J'ai pitié de lui mais j'ai aussi envie de le taquiner. Merde.

— Détends-toi et assieds-toi doucement.

— Ça fait mal. Je saigne aussi.

— Je t'emmènerai manger un Bingsu dans ce nouvel endroit, ok ? Leur Bingsu est censé être trop bon.

— Je l'ai déjà goûté.

— Je t'emmènerai acheter du Blue Hawaii à l'endroit que tu aimes.

— Je ne le boirai pas, dit-il en colère alors que je ne peux pas m'empêcher de sourire.

Je le regarde essayer lentement d'asseoir son grand corps couvert de suçons sur moi.

Je laisse échapper un gémissement guttural à cause de l'étroitesse, et j'attrape les cuisses de la personne au-dessus de moi pour le soutenir et éviter les blessures. Il est déjà suffisamment blessé.

— Détends-toi. Fais-le doucement.

Lorsqu'il descend légèrement, j'aide à repousser son corps vers le haut et le laisse redescendre lentement.

— Ah ! Je… Je ne peux pas.

— Plus bas. Descends jusqu'à ce que je sois entièrement en toi.

Il secoue la tête. Je ne veux pas le forcer, mais je pousse ses hanches vers le bas férocement.

Ah !

— Ah ! Connard !

Son cul me frappe assez fort. Il tourne son visage et gémit de douleur et de plaisir. Ses gémissements, ses respirations, et la sueur sur son corps fonctionnent comme un carburant pour me permettre de continuer. Ce n'est toujours pas assez, je dois le remplir encore plus.

J'en profite pour le faire s'allonger sur le dos, je me retire avant d'attraper ses chevilles et de m'enfoncer à nouveau en lui.

— Ah !

— Sarawat, fais-le doucement.

— Tu me serres, comment je peux le faire doucement ?

— Mais… mais tu…

Cette belle paire d'yeux regarde timidement vers le bas. Je place mes bras sous ses genoux, tirant son corps près du mien avant de m'enfoncer fermement jusqu'au bout, pilonnant d'avant en arrière le corps sous le mien avec à la fois amour et luxure.

— Ah… Nh… Sarawat… nh… nh.

Mes yeux inspectent son corps frémissant à chaque poussée que je fais. Les cheveux noirs qui frôlent son visage, les lèvres gonflées par les baisers rugueux qui s'écartent dans un gémissement, les suçons peints sur chaque centimètre de sa peau rosée.

C'est comme si je vivais dans un rêve. Je ferme les yeux et profite de chaque seconde. Sa voix claire commence à être rauque. Je prends tout ce que je peux. Tout ce qui appartient à Tine, je veux tout avoir. Je veux prendre soin de lui, l'étreindre, montrer ma possessivité.

Et je veux faire ça encore et encore jusqu'à ce que je sois trop fatigué pour continuer.

— S… Sarawat. Je ne peux plus le supporter.

Les mains pâles qui s'agrippaient aux draps de lit auparavant saisissent maintenant ma taille. Son adorable visage passe d'un côté à l'autre de l'oreiller. Je me soulève ; le battement est si rapide que c'est presque trop pour moi aussi.

— Tine…  J'y suis presque.

— Hnnh…

— Presque.

Je répète à voix basse, en utilisant toute la force que j'ai et en allant vite. Un gémissement de plaisir frémissant s'échappe de ma gorge sèche avant que j'atteigne la lumière au bout du tunnel, mon corps relâchant tout.

Heureusement, un préservatif m'a sauvé la vie. Je me retire et jette le préservatif usagé à côté du lit. Tine reste allongé, luttant tellement fort pour reprendre son souffle qu'il n'ouvre même pas les yeux.

Nous restons silencieux pendant près de dix minutes, jusqu'à ce qu'une partie peu coopérative de mon corps se lève à nouveau et que mes mains ne puissent s'empêcher de parcourir le corps en sueur à côté du mien.

— Mmh.

Tine garde les yeux fermés et laisse échapper un son mécontent, mais je m'en moque. Le désir gagne cette fois.

Ces derniers temps, je me suis demandé si je n'étais pas légèrement sadique, et c'est étrange, parce qu'avec les autres, je ne me sens pas comme ça. Je ne ressens presque rien avec les autres, mais quand c'est Tine, toutes les parties de mon corps sont en éveil. Rien que son nom me fait vibrer.

Honnêtement, je suis surpris d'avoir réussi à aller aussi loin sans rien lui faire. Si ça avait été à la manière des Spartiates, ça n'aurait pas été comme ça, je parie.

Au tout début, je me suis fixé comme objectif de lécher cette Nuisance de la tête aux pieds. À ce stade, je ne perds donc pas de temps à jouer avec son corps, l'embrassant lentement du bout de l'orteil à l'intérieur de la cuisse, caressant la partie centrale de son corps avant de commencer à la déplacer.

— Sarawat, espèce de singe, arrête…, gémit-il de façon presque inaudible, faisant bouger ses jambes avec le peu de force qui lui reste.

Il saigne encore assez pour tâcher les draps. Heureusement, P'Dim m'a dit que ce n'est pas dangereux si on le garde propre et qu'on utilise les crèmes appropriées.

Mais nous n'avons pas encore fini, alors je peux continuer.

J'utilise mes mains pour exciter le corps de l'autre. Dès que je vois qu'il bande, je dois accélérer mon rythme jusqu'à ce qu'il atteigne le point critique et laisse tout sortir sur son ventre.

Quand la femme est satisfaite, il est temps d'échanger. Je me retourne et cherche en toute hâte la boîte de préservatifs que je viens d'ouvrir, mais j'ai beau chercher, je ne la trouve pas. Je la localise finalement au bout du lit, loin de moi. Je l'ai jeté. Pourquoi l'ai-je jeté ?

Non, je suis trop paresseux pour ramper jusque là et la ramasser.

— Je peux y aller à cru ?

— Waaaaa.

Dès que je le dis, il commence à gémir assez fort pour m'énerver immédiatement, alors je choisis ce moment pour lui voler furtivement un autre baiser. Je recommence à le réconforter et à le lubrifier en même temps.

Cette fois, je ne céderai pas. Les positions qui, selon Tine, lui font mal, je vais les faire cette fois. Je commence par le tourner sur le côté, puis je place l'une de ses jambes sur mon épaule pour me retrouver entre ses jambes et je pousse mon corps avide à l'intérieur.

— Ah… hic… hic.

Tine crie et l'une de ses mains se tend pour griffer ma jambe, faisant couler le sang, mais je m'en fiche un peu.

Bien que j'aie déjà commencé et terminé le premier scénario d'amour sauvage, Tine me tient toujours fermement. Chaque partie de mon corps touche le sien sans laisser d'espace entre nous. Les poussées barbares mêlées aux faibles gémissements résonnent dans la pièce.

Je suis si heureux que je pourrais mourir.

Je ne sais pas comment l'expliquer. Je plains et j'adore son corps sous le mien, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je pense qu'il ressent la même chose, car il n'arrive manifestement pas à décider s'il veut résister ou me laisser continuer.

Et même s'il essayait de m'arrêter, je continuerais de toute façon.

La sueur recouvre bientôt tout mon corps. J'entre et je sors avec rapidité et force. De la manière la plus spartiate qui soit, j'entre et je sors sans me reposer. Après un moment, je ralentis, je m'arrête, puis je me retire.

Je le guide ensuite jusqu'au pied du matelas et m'agenouille sur le sol. En plaçant ses deux jambes sur mes épaules, je retrouve mon chemin à l'intérieur de lui.

Il gémit d'une voix rauque dès que je m'enfonce jusqu'au bout. Son visage pâle se tourne vers moi, les yeux brillants mi-clos dans un mélange d'amertume et de satisfaction. Ses lèvres, que j'embrasse encore et encore, s'écartent légèrement pour atténuer la douleur. Il s'agrippe aux draps à deux mains, si fort que je plains presque la douleur que vont ressentir ces muscles tendus.

Et pourtant, je ne peux pas empêcher mon corps de bouger. C'est lent, mais tellement intense. Je pose mes deux mains sur ses hanches pour le maintenir immobile, déplaçant avec force son corps de haut en bas tandis que je gagne en confiance.

— Ton corps… est rouge partout, dis-je d'une voix graveleuse, mes yeux parcourant sa peau rougeoyante.

— Sarawat… S… Sarawat.

— Pourquoi es-tu si mignon quand tu es en colère ?

— …

— Je n'en peux plus.

J'aime entendre mon nom sortir de sa bouche. J'aime le voir prononcer mon nom, encore et encore, car nous sommes ensemble de cette façon.

Nous nous aurons l'un l'autre et je ne le laisserai jamais être avec quelqu'un d'autre.

C'est vrai ! Je l'aime depuis si longtemps déjà. J'ai attendu patiemment le jour où je pourrai le lécher. Putain ! C'est pour ça que personne ne peut le toucher. Moi seul ai le droit de le toucher et moi seul pourra l'aimer.

Man m'a dit un jour : "Si tu aimes quelqu'un, donne tout ce que tu as", et c'est particulièrement vrai pour quelqu'un de sincère comme moi. Je ne me retiendrai jamais. Je vais vraiment tout donner.

Je finis par quitter cette position pour ramener le Tiny hébété sur le lit sans laisser nos corps se séparer. Je le tiens avec amour et possession. Je continue à lui répéter.

— Tu vas mourir. Je vais te briser.

Tine sanglote dès qu'il l'entend, ce à quoi je m'attendais. Tu es trop mignon. Je ne peux pas m'en empêcher.

Mes lèvres féroces embrassent lentement sa tête, sur ses deux paupières et jusqu'à ses joues avant d'atteindre ses lèvres douces, puis descendent jusqu'à son long cou. Je veux le lécher jusqu'à ce qu'il s'écroule, puis je recommencerai…

— Jouissons ensemble.

— …

— Essaie avec moi, lui dis-je avant de déplacer à nouveau ma longueur à l'intérieur de cette grande silhouette.

Ses deux mains m'enserrent étroitement sans aucun signe de relâchement. Tine pose sa tête sur mon épaule et laisse échapper ce doux gémissement qui sonne toujours magnifiquement à mes oreilles.

On dit que c'est dans la nature humaine de toujours revenir à l'essentiel, même si l'on veut aller plus loin. C'est peut-être pour ça qu'on se retrouve dans une position classique maintenant. Exactement comme le porno le plus basique.

— Sarawat, Sarawat…

— Tine…  tu peux y arriver. Presque… presque.

Je donne tout ce que j'ai, glissant dedans et dehors rapidement et durement jusqu'à ce que je libère toute mon excitation dans l'autre. Cette fois, je ne porte pas de préservatif, car j'ai accidentellement jeté la boîte par terre.

J'aide Tine à se libérer avant de me retirer, ce qui fait que ça se répand sur ses jambes et qu'il se bat pour reprendre son souffle.

En voyant ses yeux rouges et gonflés par les larmes, je me sens si mal pour lui. Mais si nous devions remonter le temps, je le referais. Après dix minutes de repos, je soulève lentement son corps fatigué dans mes bras. Quand il s'en rend compte, il crie.

— Nnh… pas plus, s'il te plaît. Ça fait mal. Je ne veux plus.

— Je ne vais rien faire du tout. Je t'emmène prendre un bain.

Tu es trop adorable. Si je n'avais pas su que tu n'avais plus d'énergie, j'aurais recommencé, c'est sûr. Il ne dit rien jusqu'à ce que je le mette dans la baignoire pour qu'il se lave. Il baisse juste la tête et marmonne quelque chose.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Je… Je vais prendre mon bain tout seul.

— Tu as l'énergie pour le faire ? Je peux t'aider.

— Ce n'est pas la peine. Je me sens gêné.

— Je t'ai pris dans toutes les positions. De quoi es-tu gêné ?

— Sarawat, connard !

C'est parti. Quand il se transforme en femme, rien ne peut l'arrêter. Tine me pousse avec le peu de force qu'il lui reste, malgré ses yeux qui coulent à nouveau.

Mais qu'est-ce que je fais ? Je veux aider mais il me dit de partir.

— Tu peux prendre un bain tout seul ?

— Mmh.

— Je vais attendre dehors. Si tu es silencieux pendant trop longtemps, je reviendrai ici.

C'est sans espoir. Toutes les choses que j'avais prévues dans ma tête - prendre un bain avec lui et le câliner dans la baignoire… Le rêve contre la réalité.

Ma femme m'a engueulé…

Ouais, c'est ça ! Tu m'as déjà eu. Tu m'as eu, maintenant tu veux juste me larguer. Je suis digne de sympathie, n'est-ce pas ?

J'ai dû sortir de la salle de bain, attrapant une serviette au passage pour l'enrouler négligemment autour de ma taille. Je dois attendre qu'il ait fini et que ce soit mon tour. En plus de cela, je dois le tirer dans le lit et m'assurer qu'il est bien endormi avant de pouvoir me calmer. Je vais patiemment changer les draps pendant que j'attends.

Patiemment ?

Cela ne fait que cinq minutes, mais en attendant, je commence à m'inquiéter. Je continue à faire les cent pas, en attendant qu'il m'appelle.

— Tine.

Au final, je suis à bout de patience.

— …

Pas de réponse.

— Tine, tu as fini ?

Merde ! Il ne me répond pas. Je ne sais pas s'il dort ou s'il a perdu connaissance alors qu'il était encore dans la baignoire. Mon cœur inquiet ne me permet pas de rester immobile et je me précipite vers la porte de la salle de bains.

Clic !

— Tine.

— Hic… Sarawat.

Ses lèvres rouges appellent doucement mon nom. Le regard dans ses yeux larmoyants est presque suppliant, mais il est trop gêné pour le dire.

Tine ne dort pas. Il n'y a rien d'anormal chez lui, mais il est…

Assis, les jambes écartées, et les doigts de sa main droite sous l'eau sont à l'intérieur de lui.

— Sarawat, aide-moi…

Je prends une profonde inspiration pour réprimer un désir soudain. Je me dirige vers la baignoire, m'accroupissant à côté de lui.

Tine sanglote d'embarras horrifié, alors je penche sa tête sur mon épaule pour l'empêcher de regarder. Il me laisse docilement guider sa tête et je lui fais doucement retirer ses doigts.

C'est pourquoi il m'a dit d'attendre dehors. Il a essayé de faire sortir l'excédent par lui-même, mais comme il n'a jamais essayé auparavant, il s'est retrouvé comme ça. J'insère soigneusement mes deux doigts à l'intérieur de lui pour faire sortir le liquide restant de son corps, accompagné d'un cri douloureux.

— Ça fait mal ! Je ne le referai plus. Jamais.

— Pourquoi es-tu si tendu ? Je le fait sortir pour toi. On va prendre un bain.

— Pourquoi tu aimes te moquer de moi ?

— Parce que je t'aime. Et je vais t'aimer de cette façon encore et encore.

— Je ne te laisserai plus m'aimer.

— Ne pleure pas. Tes yeux sont déjà gonflés.

Il essaie de retenir ses reniflements. Je change l'eau de la baignoire et entre dans l'eau chaude avec lui. Nous nous savonnons mutuellement jusqu'à ce que, une minute plus tard, ce soit moi qui fasse tout, car Tine n'a plus d'énergie. Il s'assoupit en posant sa tête sur ma poitrine.

Quand on a fini le bain. Je le sors de la baignoire pour m'assurer qu'il ne va pas s'enrhumer. Je le ramène dans la chambre pour l'allonger sur les draps fraîchement changés, en utilisant une serviette blanche pour le sécher doucement. Après l'avoir habillé avec quelque chose de confortable, je le recouvre d'une couverture.

— Dors bien.

— Waaaah.

Quand je veux que tu te réveilles, tu t'endors. Et quand je veux que tu dormes, tu te réveilles. Merde !

Dès qu'il s'anime et voit mon visage, il n'arrête pas de pleurer. Il se plaint qu'il a mal et bla, bla, bla, comme un enfant qui a besoin de mon attention. J'éteins les lumières et le suis jusqu'au lit où il pleure toujours. Ses yeux sont déjà presque aussi gonflés qu'un œuf de cygne. Si ça finit par être trop insupportable, je recommencerai jusqu'à ce que tu n'aies plus de larmes.

— Tu as sommeil ou tu as envie de pleurer ?

— J'ai sommeil, sanglote-t-il et j'embrasse ses cheveux comme pour essayer de le bercer, mais il pleure toujours.

— Tu ne vas jamais t'arrêter ? Tu veux le refaire ?

— Hue… ça fait mal. Mon corps tout entier.

— Continue. Continue de pleurer. Pleure jusqu'à inonder la pièce.

— Hnnh… Hic…

— Tais-toi.

— Ça fait mal.

— Pourquoi tu pleures ? C'est pénible.

— Hic…

— Silence, petit buffle. Mon cœur n'en peut plus…

Il se calme. Je lui caresse les cheveux, et il essaie d'arrêter de sangloter jusqu'à ce qu'il y parvienne enfin, remplaçant les sanglots par des respirations régulières.

Il est enfin endormi, même si ça m'a pris une éternité pour l'y amener.


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Johanne
Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:56



Chapitre 21 Partie 2
Un brave homme au foyer m'appelle
Le mardi matin, aucun de nous n'a cours. J'espère me réveiller pour croiser le regard de la personne dont j'ai rêvé pendant si longtemps. J'ai la chance de dormir dans le même lit que cette personne. Mais…

Ce que je vois en ce moment, ce n'est pas le visage de Tine et le doux parfum de son corps. Je ne sais pas exactement quand son visage clair s'est transformé en orteils.

— Tine.

J'appelle le nom du propriétaire des pieds devant mon visage.

— …

Je ne reçois aucune réponse. Je me souviens avoir serré tout son corps dans mes bras, avoir tapoté sa tête jusqu'à ce qu'il cesse de sangloter, puis m'être endormi moins de dix minutes plus tard. Je n'ai aucune idée de la façon dont il s'est retrouvé dans cette position.

— Tine, pourquoi tu dors comme ça ? demandé-je en m'asseyant.

Il se recroqueville, tournant la tête vers le bas du lit. Tout ce que je peux voir, c'est une jolie mèche de cheveux en désordre.

Je décide de me rapprocher de son corps sous l'épaisse couverture. Je suis triste de voir que son visage habituellement heureux est pâle et que ses lèvres sont sèches. Je touche son front pour prendre sa température et je sais immédiatement qu'il a de la fièvre. Il est brûlant. Il frissonne et se recroqueville même si la couverture est censée être déjà assez chaude.

C'est la première fois depuis des années que je suis confronté à ce problème. Je l'aide rapidement à se mettre dans une position plus confortable, puis je prends la télécommande de la climatisation pour m'assurer qu'il ne fait pas trop froid ici. J'avais pensé qu'il pourrait se sentir mal après avoir fait l'amour, mais je n'aurais jamais imaginé que ce serait aussi grave.

— Tine, tu vas bien ?

— Huh… Pourquoi tu m'as réveillé, espèce de singe ?

La première chose qu'il fait, c'est me gronder.

— Tu es malade.

— Je crois bien…

En fait, tu devrais le savoir parce que c'est ton corps, mais je suppose que le cerveau d'une personne malade est toujours un peu lent à comprendre. Il pourrait mettre plus de temps à s'en rendre compte que les gens normaux, donc je dois être compréhensif.

Honnêtement, la maladie fait rarement partie de ma vie. La dernière fois que j'ai été malade, c'était en Première, après avoir joué au foot sous la pluie. Les courageux doivent faire ça. C'est tellement cool.

— Où est-ce que ça fait mal ?

— …

— Nuisance, je suis inquiet pour toi.

— Je… J'ai mal à la tête et sur tout le corps, dit-il brièvement en tirant la couverture sur sa tête.

Il a beau être malade, il est toujours aussi insolent. Je n'ai pas hâte qu'il récupère et veuille me frapper. Je suis trop confus pour savoir quoi faire en premier, alors j'attrape mon téléphone pour appeler P'Dim rapidement. Il décroche après quelques sonneries et répond d'une voix somnolente. Avant qu'il n'ait le temps de me gronder, je lui demande rapidement.

— Tine est malade. Qu'est-ce que je dois faire ? Je dois l'emmener chez un médecin ? Sa température est vraiment élevée et il ne bouge pas. Sa tête et tout son corps lui font mal. Je ne sais vraiment pas quoi faire.

— Qu'est-ce que tu dis ? Tu parles trop vite. Calme-toi.

— Je ne veux pas qu'il souffre comme ça. S'il te plaît, aide-moi.

— Vous avez fait une position difficile hier soir, n'est-ce pas ?

— Des faciles et des difficiles. Ne change pas de sujet, bon sang.

— Tu me demandes de l'aide et tu continues à utiliser ce ton avec moi ? Écoute bien, Wat. Tapote-le avec une serviette chaude et humide. Fais-le doucement, ne gratte pas sa peau. Après ça, tu lui donnes quelque chose à manger, puis tu lui donnes des cachets. Ça peut être n'importe quel type d'aspirine, mais n'oublie pas les antibiotiques. En ce qui concerne les dommages dans cette zone, tu as déjà des médicaments à usage local, non ?

— Je pense que oui…

— Tu ne peux pas dire 'je pense' maintenant. Va les chercher !

Il me gronde assez fort pour que je descende précipitamment du lit pour aller ouvrir le sac de médicaments que j'ai acheté hier pour en vérifier le contenu. Je ne m'inquiète pas pour les médicaments sans ordonnance car il y en a beaucoup dans la boîte à pharmacie que ma mère a achetée. La seule chose dont je ne suis pas sûr, c'est le médicament à usage local.

— Mec, il y en a deux sortes.

— Crème et suppositoire, non ?

— Oui.

— Je pense que tu sais ce que tu dois faire. Fais-le maintenant si tu ne veux pas qu'il souffre plus que ça. Je peux le faire pour toi si tu veux. Je peux être là dans une minute.

-Arrête-toi là, sauf si tu veux avoir des problèmes.

— Woah. Tu me menaces aussi, hein ? Fais-le maintenant alors. Si tu le tapotes avec une serviette, qu'il prend les pilules et qu'il ne va toujours pas mieux, emmène-le voir un médecin immédiatement. J'ai peur qu'il ne meure.

— Il va être comme ça pendant combien de temps ?

— La première fois que j'ai fait ça avec mon petit ami, il n'a pas pu marcher pendant une semaine, alors imagine comment ton copain va se sentir. Je dois raccrocher. Je suis en train de m'exciter.

Il raccroche, me laissant réfléchir un moment avant d'appeler mon ami pour lui demander une faveur.

Man répond immédiatement à mon appel. Sa tâche principale est d'acheter de la nourriture pour Tine car je ne peux pas le laisser seul dans la chambre. En attendant Man, j'arrive à tapoter maladroitement le malade avec une serviette.

— F-froid, marmonne-t-il au moment où la serviette blanche touche son cou.

— Sois patient.

— Est-ce qu'il neige ?

— Oui, c'est tout blanc dehors.

Il est malade mais a encore l'énergie pour faire des blagues.

— Ça fait tellement mal. Est-ce que je vais mourir… paisiblement ?

Sa voix rauque me fait hocher la tête. C'est la personne la plus stupide que j'ai jamais rencontrée. Même s'il voulait mourir, je ne le laisserais pas faire. Nous devons d'abord vieillir ensemble.

— Est-ce que tu veux mourir ?

— Non.

— Si tu arrêtes de te plaindre autant, tu te sentiras bientôt mieux. Arrête d'être pénible.

— Waaaaaaa.

— Si tu pleures encore, je ferai de toi ma femme à nouveau. Reste tranquille, je vais tapoter ton corps avec la serviette.

Il ne discute pas. Il est allongé sur le lit, se mordant les lèvres jusqu'à ce qu'il commence à serrer les dents à cause du froid. J'accélère, ne voulant pas le voir souffrir davantage.

Je suis en train de mourir. Ça fait mal. Ça me fait mal aussi.

— Tourne-moi le dos. Je vais t'appliquer de la pommade.

Quand j'ai fini avec la serviette, je lui mets d'abord une chemise et j'insère le suppositoire que j'ai acheté pour lui.

— Sa-Sarawat. Plus jamais. Non.

— C'est juste un suppositoire, ne t'inquiète pas.

Je ne parle pas beaucoup. Je presse le médicament jusqu'à ce que tout mon doigt soit à l'intérieur, puis j'applique la pommade sur la zone enflée. Je récupère rapidement un pantalon pour l'enfiler, puis je le couvre des pieds jusqu'au cou avec la couverture. Enfin, je me lave les mains et j'attends la nourriture de Man.

Man m'a aidé avant que je sois avec Tine. Maintenant que j'ai des problèmes, c'est aussi lui qui m'aide. Je suis vraiment reconnaissant envers lui. Si jamais il aime quelqu'un, je n'hésiterai pas à l'aider aussi.

Bzzzzz !

On sonne à la porte. Je m'y précipite et je vois Man qui me fait un sourire avant de se glisser devant moi pour entrer.

— C'est du congee. Cette boîte est la tienne, dit-il.

Mais au lieu de me regarder, il jette un regard curieux dans la pièce.

— Merci beaucoup. C'est combien ?

— Quatre-vingts bahts.

— Alors, tu t'en vas ?

— Allez. Je viens d'arriver, mais tu veux déjà que je parte. Bon… Où est Tine ?

— Dans la chambre.

— Vraiment ? Tu l'as fait si fort hier soir qu'il dort encore. dit-il d'une voix aussi taquine que le regard qu'il me lance.

Tout le monde sait à quel point ce regard est agaçant.

— C'était sa première fois.

— Wow. Tu as pris sa virginité. Je veux le voir. Je peux entrer pour lui dire bonjour ?

— Va te faire foutre.

— Dépêche-toi, donne le congee à ton petit ami. Il est malade. Dépêche-toi.

Il me pousse pour que je me dirige vers le comptoir de la petite cuisine.

— Va te faire voir, mec !

Il marche soudainement dans la direction opposée, qui mène à la porte de notre chambre. Merde. Je vais avoir mal à la tête avec des amis fouineurs comme lui. S'il pouvait se montrer sans nous déranger, ça ne me poserait aucun problème. Mais mon ami n'est pas normal comme les autres. J'ai peur qu'il embête Tine et le fasse pleurer à nouveau.

Je déballe le congee et le verse dans un bol, le pose sur un plateau avec une aspirine et des antibiotiques, puis je le porte dans la chambre. Je me sens un peu irrité quand je vois Man allongé sur le lit à côté de Tine qui dort.

— Descends.

— Tu es si puissant qu'il est incapable de se lever. Regarde, je suis allongé à côté de lui, mais il ne le sent pas.

— Ne le dérange pas. Descends !

— C'est ta chemise ?

Je n'ai jamais voulu mettre fin à l'amitié avec lui jusqu'à ce jour. Il a même soulevé la couverture pour regarder la chemise que j'avais mise à Tine. Merde.

— Va te faire foutre.

— Il a tellement de suçons dans le cou. Tu es un vrai sadique.

— Tu es à deux doigts de recevoir mon pied dans la figure. Sors de mon lit… maintenant.

Il obéit et arrête de se moquer de moi, se contentant de se lever pour se tenir à côté de moi alors que je me dirige vers le lit. Je tends ma main froide pour la poser sur la joue rougie de Tine, puis je penche la tête pour parler à l'oreille du dormeur.

— Tine, mange un peu.

— Mmh.

— Mange quelque chose et prends les pilules avant de dormir.

— Tu es si doux. Pourquoi tu n'es pas comme ça avec ton ami aussi ? interrompt Man.

— Si j'étais comme ça avec tout le monde, pourquoi aurais-je besoin d'un petit ami ? Il doit y avoir des avantages spéciaux pour lui.

— Combien de fois tu l'as fait la nuit dernière ?

— Va te faire voir.

— Tu veux que je le nourrisse ?

— Dégage, tu me fais chier.

— Quand tu m'as demandé d'acheter de la nourriture, tu étais si gentil. Maintenant, tu es redevenu normal.

Je me moque des mots sarcastiques de Man, car je sais qu'il plaisante. Quand il s'assoit sur le canapé, je sais qu'il va rester ici un moment, et je n'ai pas le temps de m'occuper de gens ennuyeux comme lui.

L'état de Tine est toujours mauvais. J'utilise ma paume pour caresser doucement sa joue droite jusqu'à ce qu'il ouvre à nouveau ses yeux lourds.

— Mange quelque chose, dis-je fermement.

Mon visage peut paraître aussi stoïque que d'habitude, mais mon cœur est tendu par l'inquiétude.

— Mmh… J'ai faim…

— Je t'ai acheté du congee.

— J'ai sommeil.

— Faim ou sommeil, choisis.

— Beau gosse.

— Tu es ma femme et tu veux quelque chose de beau ? Lève-toi pour manger quelque chose.

— Je n'aime pas le congee. C'est dégueulasse.

— Mange un peu et prends les pilules.

Je n'attends pas qu'il marchande avec moi, mais je soulève son corps chaud pour qu'il s'appuie sur la tête de lit avec un oreiller en dessous de lui. Il grimace de douleur dès qu'il bouge. Il ne peut manifestement pas bouger la partie inférieure de son corps et il risque de ressentir cette douleur pendant un certain temps.

— Tu as dit que tu m'emmènerais manger un Bingsu, dit-il doucement en regardant le congee dans le bol d'un air dégoûté.

— Tu dois d'abord aller mieux.

— Un Blue Hawaii aussi.

— Je te laisserai boire jusqu'à ce que ta bouche soit bleue. N'essaie pas de marchander avec moi. Ouvre la bouche.

Je souffle un peu sur une cuillerée de congee avant de la lui fourrer dans la bouche. Il a l'air pâle, à part tous les suçons qu'il a dans le cou. Il y en a aussi sur son corps, mais la chemise les recouvre.

— C'est Man ?

Il aperçoit Man pendant qu'il mâche. Ce dernier lui fait signe et dit à voix haute.

— Remets-toi vite, Tine, pour pouvoir recommencer à bander.

— Merde ! Argh.

J'attrape immédiatement un verre d'eau et le porte à ses lèvres. Se disputer avec Man, c'est comme amener une épée pour combattre un canon. Il n'y a aucun moyen de gagner, peu importe à quel point vous essayez.

— Détends-toi. Tu pourras te disputer avec lui plus tard.

— Ça suffit.

— Tu as mangé deux cuillères. Cinq de plus, s'il te plaît.

— C'est une de plus. Est-ce que trois autres ne peuvent pas suffire ?

— D'accord. Trois de plus, c'est bon.

Je suis heureux. Je suis heureux de prendre soin de quelqu'un que j'aime. Je l'aimais bien avant même qu'on ait eu la chance de se rencontrer et de se présenter. J'ai l'impression que c'était il y a si longtemps. C'est comme un beau rêve dont je ne veux pas me réveiller.

Après qu'il ait fini de manger et pris ses pilules, j'ajuste sa position pour qu'il puisse dormir plus confortablement. Je trouve un oreiller pour soutenir ses hanches car j'ai peur que la douleur l'empêche de bien dormir. Quand tout est prêt, il est temps de renvoyer l'invité chez lui.

Man sourit depuis son siège sur le canapé avant de se lever et de me taper avec force sur l'épaule, tellement de fois que ça fait mal.

— Je suis si heureux que tu aimes enfin quelqu'un.

— …

— Est-ce que mon ami au visage de pierre a déjà un petit ami ?

— Merci beaucoup.

— C'est moi qui te remercie parce que ce ne sera plus mon fardeau de te demander de jouer au foot.

— Va te faire voir.

— Ton petit ami est trop mignon. C'est mon type.

— Tu veux mourir ?

— Je ne fais que te le dire.

— Va te faire foutre.

— Ok, je vais y aller maintenant, mais…

— …

— N'oublie pas de me rendre la pareille. Le reste d'entre nous attend aussi.

— Ok.

— Je vais y aller maintenant. Rends-moi la pareille. Rends-moi la pareille. Rends-moi la pareille.

Man est aussi agaçant que d'habitude quand il quitte la pièce, mais ses mots me font frémir. Je n'aurais pas dû le défier.

Lui rendre la pareille…

Tine dort profondément sur le lit pendant toute la journée avant d'aller enfin mieux. Sa fièvre a presque disparu, mais ses courbatures sont toujours un problème. Il ne peut pas marcher et il a mal quand il s'assoit. Parfois, quand il s'allonge, il glapit de douleur. Si j'avais su que la première fois serait aussi douloureuse pour lui, je ne l'aurais pas fait…

Pas autant de fois. Je ne l'aurais fait qu'une fois.

— Tu t'ennuies ? lui demandé-je et il secoue la tête.

— J'ai mon téléphone avec moi maintenant.

— Je peux le jeter ? Pourquoi es-tu si dépendant de lui ?

— Je n'y suis pas accro. Je parle juste à mes amis.

Je m'en fiche. Je pose le dos de ma main sur son front pour prendre sa température. La fièvre d'hier a disparu.

— Sarawat.

— Quoi ?

— P'Dim.

Il me tend le téléphone pour me montrer le post Instagram sur l'écran. Merde ! P'Dim s'inquiétait pour moi et voulait que je m'occupe de Tine hier, alors pourquoi doit-il m'attirer des ennuis aujourd'hui ?

La photo n'est pas la partie importante, c'est juste une photo d'une bannière accrochée devant le club. Le problème, c'est la légende sous la photo.



Association des Music Lover

‘Vous me manquez tellement. Le prochain semestre est sur le point de commencer. J'ai peur que vous oubliiez ma génialitude et les leçons de guitare que je vous ai enseignées, alors je veux que vous enregistriez tous un clip vidéo de vous jouant une chanson avec une guitare. Envoyez-le demain avant 16h00. Si vous ne l'envoyez pas, je retirerai votre nom de la liste. Je vous aime tous.

Celui qui obtiendra le moins de votes des seniors du club sera puni. Donc, faites-le correctement, soyez bien préparés, et faites de votre mieux. J'attends le plus petit score. Muah ! Muah !’


— Bâtard !

— Merde !

Tine me regarde comme s'il me suppliait de l'aider. Oubliez son état actuel - je ne suis même pas sûr que sa compétence en guitare se soit améliorée du tout depuis la dernière fois qu'il a joué.

— Qu'est-ce que je dois faire ?

— Je vais t'apprendre aujourd'hui et nous enregistrerons une vidéo demain. Quelle chanson veux-tu jouer ?

— Scrubb.

— Les accords sont difficiles. Choisis quelque chose de facile.

C'est mon petit ami maintenant, alors je dois le chouchouter. Je fais une liste de chansons avec des accords faciles et je le laisse choisir celle qu'il aime le plus.

— Je veux 'Answer'.

Tu es sûr de ça ?

— C'est difficile. Tu ne sais pas encore jouer le dièse correctement.

— Je peux le faire. Crois-moi.

Tine a toujours confiance en ses manières viriles, son beau visage et son habileté à la guitare, c'est pourquoi nous passons le temps où nous sommes coincés dans l'appartement à répéter nos chansons. Je joue ‘Lost My Head’ de The 1975. Je vais juste jouer et ne pas chanter, alors je ne m'en fais pas trop.

Nous jouons à tour de rôle l'un pour l'autre. Je suis le seul d'entre nous à pouvoir marcher. Je trouve de la nourriture pour nous quand nous commençons à être fatigués.

Le soir venu, je porte Tine sur le canapé et le laisse s'allonger sur mes genoux. Je lui caresse la tête et l'écoute raconter des histoires de son enfance. Il me raconte comment était chacune de ses ex-copines et à quoi elles ressemblaient.

— Pourquoi tu aimes Scrubb ?

— Tu m'as déjà demandé ça avant.

Il lève les yeux du jeu sur son téléphone.

— Je veux que tu y répondes à nouveau.

— Parce que Scrubb est Scrubb.

— Et pourquoi tu m'aimes ?

— …

Il est décontenancé et ne répond pas, alors je plonge mon regard dans sa belle paire d'yeux et je lui demande encore une fois :

— Pourquoi est-ce que tu m'aimes ?

— Je t'aime parce que tu es toi.

— Si tu devais choisir entre moi et Scrubb, qui choisirais-tu ?

— Je n'ai pas à choisir maintenant.

— Juste pour le plaisir.

— Scrubb.

— …

— Scrubb m'a permis de te rencontrer.

Boom ! La femme attaque. Je suis mort et je ne renaîtrai jamais. Merde…



— Tu es prêt ?

— Attends une seconde.

— Assieds-toi correctement ou tu vas te faire mal.

Je dois trouver un petit matelas mou dans le placard pour qu'il puisse s'asseoir sur le canapé sans douleur. Si je ne le fais pas, il se plaindra tellement que ça va me casser les oreilles. Nous installons une caméra sur un trépied. J'appuie sur le bouton d'enregistrement, et mon bien-aimé est… timide.

Oui, c'est Tine. Il ajuste sa position, tenant dans ses mains la guitare Takamine Pro Series. Devant lui, il y a une table basse avec les notes de la chanson pour l'aider à jouer car il ne se souvient pas des accords.

— Je suis prêt. Commence à enregistrer maintenant.

— Ok, trois, deux, un.

ENREGISTREMENT

— Bonjour à tous ! Je suis Tine TheChic. Qu'est-ce que vous avez fait pendant la pause ?

Je ne sais pas ce que les autres ont fait, mais… Tine et moi avons déjà fait une certaine activité au lit.

— J'espère que vous avez passé un bon moment pendant les vacances. Et aujourd'hui, Tine TheChic va jouer pour vous tous une chanson qui vous rendra heureux.

Je suis presque sûr qu'ils seront tristes.

— Ecoutons… 'Answer' de Scrubb.

Il la joue faux dès le début, mais quand je vois le regard déterminé sur son visage, mon cœur bat très fort. Tine essaie soigneusement de jouer les accords. Parfois il trouve le bon rythme, parfois non, et parfois il fait une pause. Mais ce n'est pas si mal.

Il chante même en même temps.



"Deux personnes sur une grande planète

J'ai oublié combien de temps s'est écoulé depuis notre première rencontre.

Quand je te regarde, je sens que

Tu n'es pas juste une connaissance, tu es plus que ça.

Le temps fait tic-tac, mais parfois le temps passe juste lentement, trop lentement."



Tine me regarde et sourit. C'est le plus beau des sourires et il me bouleverse tout de suite.



"Avant que les jours et les nuits nous rassemblent

et nous aident à nous rapprocher, donnant un sens à chaque jour.

Si les jours et les nuits nous rapprochent,

il n'y a pas besoin de penser à la réponse dans nos cœurs.(1)"



Nous n'avons pas besoin d'y réfléchir parce que nous connaissons déjà la réponse.

Je n'ai plus besoin de me demander s'il est le bon pour moi, parce que maintenant il est la réponse à tout pour le reste de ma vie.



Nous envoyons les fichiers de nos chansons à P'Dim une fois que nous avons fini de les enregistrer. Je vérifie les réactions pour Tine. Réfléchissons un instant : avant, je n'utilisais jamais les réseaux sociaux et je ne suivais jamais les tendances, mais maintenant, je suis devenu comme ça, juste pour suivre la vie de quelqu'un - peu importe s'il est à côté de moi ou s'il n'est qu'un nom sur les réseaux sociaux.



Association des Music Lovers

Answer : Scrubb repris par @Tine_chic

La chanson complète est disponible sur la page Facebook du club. Vous pouvez cliquer et la regarder maintenant. Je ne dirai pas grand chose sur cette vidéo. Je vais juste laisser tout le monde commenter.



Eam_totum Tu joues encore parfois mal les accords, mais tu t'en es bien sorti. Continue comme ça, Tine.

Man_maman Tu as déjà fait de ton mieux ? Débutant.

DimDis Tu es nul. Tu n'as pas du tout progressé. (Je dois utiliser ce compte pour garder l'image du président).

Specialcoolsussus Continue.



Je ne me sens pas bien à ce sujet. J'ai peur qu'il soit triste s'il voit ça parce qu'il s'est beaucoup entraîné. C'est juste le temps limité et son mauvais état qui l'ont empêché d'être aussi bon que nous l'avions espéré. J'essaie de taper un commentaire de soutien sous la vidéo.



Sarawatlism C'est tellement buen. Tu as fair un boj travail.



Moins de quelques minutes plus tard, de nombreux commentaires apparaissent.



DimDis @Sarawatlism Wat, pourquoi tu lui fais autant de lèche ? Sa voix ressemble à celle d'un chien blessé mais tu dis quand même qu'il se débrouille bien ?

Thetheme11 @Sarawatlism Tine est tellement bon pour jouer ça. Cela sonne très bien (lol)

Boss-pol @Sarawatlism TeamAimeBeaucoupSaFemme

i.ohmm Quand avez-vous couché ensemble ? Réponds-moi !

Bigger330 Aw ! Man dit qu'ils l'ont déjà fait.

Pareygirl J'ai le cœur brisé à nouveau. Non, Sarawat et Tine TT

TypeType Qui prétend être le petit ami de Tine ? Qui ose s'en prendre à mon homme ?



Je suis sans voix. Je lis le commentaire de la dernière personne encore et encore jusqu'à ce que mon humeur cool se transforme en feu. Va te faire voir ! De quel droit tu prétends que Tine est ton homme ? Non, ça ne peut pas se passer comme ça. Je dois répondre à cette personne pour montrer que Tine est à moi.



Sarawatlism @TypeType C'est mon mex. Va te faire foutrr.



Putain ! Je me déteste. Quand est-ce que j'arrêterai de faire des fautes de frappe ?



TypeType @Sarawatlism C'est toi qui dois aller te faire foutre.



Oh ! Je suis officiellement énervé. Que quelqu'un m'aide à me calmer. Je ne veux pas jouer à ce jeu avec cette personne. Je ne suis pas en train de perdre, c'est juste que je ne peux pas taper assez vite et que je fais des fautes de frappe, alors au lieu de répondre au commentaire, je me dirige vers la personne allongée sur le lit en train de lire un livre. Je lui demande avec colère :

— Qui est ce type, bon sang ?

— Quoi ?

— Il a dit que tu étais son homme. Il a déjà essayé de te draguer ?

— Merde !

— C'est quoi ce bordel ?

— C'est mon grand frère !

Notes :
1/ Pleng Kong Rao "Our Song" (Notre chanson) par Scrubb

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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:56



Chapitre 22
Petits Amis Seulement dans les Bons Jours
Je suis assis et je regarde juste le visage de Sarawat. Je le fait pendant un long moment. Dans ma tête, je ne peux qu'espérer que tout ce qui s'est passé cinq minutes plus tôt n'était qu'un rêve.

Il n'aurait pas dû faire ça. Il n'aurait vraiment pas dû. Il continue à se mettre en colère et à s'en prendre aux autres. Et regardez ce qui se passe maintenant - il rencontre mon grand frère.

— Alors qu'est-ce qu'on fait ? demande-t-il d'une voix tendue.

Son visage est aussi inexpressif que d'habitude. Si mon frère voit un jour son visage agaçant tel qu'il est en ce moment, nous finirons probablement tous par mourir.

— Je vais m'en occuper.

— Comment aurais-je pu savoir que c'était ton frère ?

— Tu ne pouvais pas voir la ressemblance avec sa photo ?

— Je n'ai pas fait attention.

— Ça t'est déjà arrivé ?

— Pourquoi je perdrais mon temps pour quelque chose d'insignifiant ?

— C'est important maintenant ?

— Très.

J'ai envie de pleurer de tout mon cœur après avoir découvert la vérité. Je ne veux pas le gronder de ne pas l'avoir su. Il n'a pas tort. Je suppose que toute cette situation était inévitable. On ne peut pas lutter contre le destin.

Je dois rapidement sauver son honneur. Mais je dois le faire avec précaution. Si je suis trop impatient, je pourrais mourir. Mon frère n'est vraiment pas comme les autres. Si vous demandiez à ses anciens camarades de classe, vous sauriez que P'Type n'est pas un gars normal : il a un feu furieux en lui. Quand il se met en colère, même nos parents ne peuvent pas le contrôler. Pour la même raison, il est hautement improbable que son jeune frère puisse un jour vaincre sa fureur.

Il n'y a probablement qu'une seule chose qui puisse l'adoucir, c'est d'être obéissant. Il suffit de dire d'accord, très bien et oui sans discuter, et il se calmera. Il deviendra soudain le type le plus détendu du monde, comme si quelqu'un avait exorcisé le démon qui était en lui.

— Tu veux que je t'aide ?

Sarawat penche la tête pour regarder le texte que j'ai tapé et effacé plusieurs fois.

— Contente-toi de rester assis.

Je passe un moment à réfléchir aux bons mots avant de décider d'écrire tout ce qui me vient à l'esprit et de répondre aux messages enflammés.



Tine_chic @TypeType Qu'est-ce qui t'amène sur Insta ? Tu m'as manqué.

TypeType @Tine_chic Ne change pas de sujet @Sarawatlism c'est qui, putain ?



Eh bien, c'est une surprise. Il va droit au but.

P'Type n'utilise généralement pas Instagram. C'est facile à dire au vu du petit nombre de photos qu'il a postées. Il passe plus de temps sur Facebook parce que c'est plus facile d'y faire des mises à jour sur sa vie et tout le reste. Il aime aussi garder un oeil sur moi sur ce site. Mais pour une raison quelconque, tout cela s'est passé sur Instagram, qui se trouve être le seul réseau social que Sarawat utilise.

Quand j'ai envoyé des messages à mon frère, je n'ai jamais parlé de sortir avec quelqu'un. Je ne lui ai jamais dit comment est cette personne. Alors je suppose que lorsqu'il l'a découvert par lui-même, j'étais forcément abasourdie. Je ne sais pas comment m'en sortir, alors je réponds simplement…



Tine_chic @TypeType Un ami. Ils ont posté pour s'amuser et jouer.



— Qui s'amuse ?

La personne à côté de moi semble aussi mécontente de cette réponse que mon frère. Honnêtement, je ne voulais pas que ça reste un secret. J'avais déjà pensé que la prochaine fois que je le verrais, je lui dirais la vérité. Pour l'instant, je veux juste que tout ça s'arrête.

— Tiens-toi tranquille.

— Je suis ton ami ?

— Mon petit ami… dis-je doucement, mais il répond immédiatement.

— Si on est amoureux, pourquoi tu as dit 'ami' ?

— Mon frère est méchant. Je lui dirai quand il sera de bonne humeur. On ne peut pas faire semblant d'être amis juste pour le moment ?

— Donc on a couché ensemble et maintenant on peut juste faire semblant ?

— Mais de quoi tu parles ?

Ses mots ont fait trembler mon cœur. Même s'il l'a dit avec son air sérieux, ça m'a touché. Surtout parce qu'on l'a fait si récemment que je suis assez endolori en ce moment.



TypeType @Tine_chic Bien. Soyez plus approprié la prochaine fois.

Tine_chic @TypeType Très bien.



— Écris des excuses à mon frère, maintenant, pour que ça se termine bien, demandé-je en levant les yeux vers le grand type qui regarde tranquillement son téléphone.

Il se concentre sur la saisie pendant un certain temps et appuie sur envoyer.



Sarawatlism @TypeType Dédolé



Ok, je comprends. Tu as vraiment toujours un problème pour taper au clavier.

— Est-ce que tu veux acheter un iPad ? demandé-je.

— Pourquoi ?

— Pour que ce soit plus facile pour toi de taper. Tu me fatigues.

— Tu veux acheter des préservatifs ?

— Q… quoi ?

— Tu as dit que je te fatiguais. Tu veux une autre tournée ?

— Non, pas besoin. Putain. Nnnh.

Il broie mes lèvres avec les siennes. Mon cœur…



Ce sont les trois premiers de nombreux jours douloureux. Ce sont les trois premiers jours où tout semble si lent et où rien ne semble bouger parce que je ne peux rien faire. J'arrive à peine à me sortir du lit.

J'ai la chance d'avoir Sarawat à proximité pour m'aider. Il me porte partout où je veux aller, que ce soit dans la salle de bains, sur le canapé ou sur la table à manger. Sauf qu'il ne me porte plus à table, car il me présente maintenant la nourriture au lit.

— Marmotte, me salue le grand type sans détourner le regard d'un jeu télévisé.

Sa main, cependant, caresse ma tête sans interruption. Je dois la repousser. Il n'arrête pas de me dire que je suis tellement mignon qu'il a envie de me mordre. Si je l'avais laissé faire, il m'aurait probablement avalé en entier.

Le soir, quand nous en avons enfin terminé avec la situation avec P'Type, Sarawat me réconforte et avant que je ne le sache, le ciel s'est assombri. Mon mal de tête a disparu et tout ce qui reste, c'est mon corps endolori qui ne semble pas aller mieux du tout.

— Tu as faim ? demande Sarawat et je secoue la tête.

— Je ne veux pas manger quelque chose, je veux juste une bière fraîche.

— Tu ne vas toujours pas bien.

— Je vais mieux maintenant.

— Vraiment ? Tu dois prendre tes médicaments. Ne me force pas à le répéter. Qu'est-ce que tu veux manger ?

— Je veux des nouilles aux crevettes Tom Yum.

— Depuis quand es-tu devenu une femme enceinte ?

— Je ne suis pas enceinte, bon sang. Je me suis juste souvenu qu'on en avait beaucoup dans l'armoire.

On doit toujours s'assurer de garder des nouilles instantanées et des aliments à mettre au micro-ondes chez nous. Aucun de nous ne cuisine vraiment, car quand je le fais, ça n'a pas bon goût, et il ne sait pas cuisiner du tout. La seule solution est d'acheter quelque chose qui nécessite soit de l'eau chaude, soit de le mettre au micro-ondes uniquement.

— Bien, je vais le faire pour toi. Tu veux des œufs dedans aussi ?

— Oui, un œuf, et ne casse pas le jaune.

— Des légumes ?

— Des carottes.

— On n'a pas de carottes.

— Peu importe, alors.

Sarawat hoche la tête et disparaît dans notre petite cuisine qui n'est là que pour faire joli. Dix minutes plus tard, il revient vers moi et me demande.

— Tu veux manger où ?

Depuis quelque temps, cette question est devenue très populaire. La réponse peut sembler simple, mais en réalité, c'est assez compliqué, car avant de manger, il faut que je bouge mon corps. Au début, j'avais vraiment mal, alors je ne voulais pas qu'on me porte et je mangeais dans mon lit. Mais aujourd'hui, je vais mieux, alors j'ai envie de changer un peu de décor.

— On peut manger sur le balcon ? C'est probablement agréable là-bas.

— Je vais te porter.

— Aide-moi juste à y aller.

Le grand type me soutient alors que je me dirige lentement vers le balcon. Ça peut sembler compliqué, mais c'est déjà bien mieux que le premier jour. J'arrive enfin à faire les choses par moi-même. Ces derniers temps, Sarawat est plutôt fatigué de s'occuper constamment de moi - c'est même lui qui m'habille le matin, généralement avec l'une des centaines de chemises et de maillots blancs de son placard. Le coussin sur lequel je m'assois toujours semble faire partie de mon corps : où que je sois, j'ai l'impression d'avoir un coussin collé aux fesses. Au début, la douleur était suffisamment intense pour que le coussin soit le seul moyen de m'asseoir ou de dormir confortablement, et il m'aide encore beaucoup. Je ne sais pas comment j'ai fini par accepter de supporter son "truc". Pas une fois, mais deux.

— C'est sympa ici, n'est-ce pas ? dit-il sarcastiquement en me tendant le bol de nouilles.

Il est tellement pénible. Il fait peut-être beau et frais ici, mais il y a tellement de moustiques. Sarawat se lève et va chercher un spray anti-moustique et tout sent la citronnelle.

— Mange avant que ça soit ramolli.

— Mmh.

— Fais attention, c'est chaud.

— Mmh. C'est tellement bon, dis-je après avoir aspiré une gorgée de la soupe et mâché les nouilles que je n'avais pas goûtées depuis longtemps.

La saveur originale du Tom Yum aux crevettes est vraiment à tomber par terre. J'en ai mangé à l'étranger avec un ami une fois, et ça avait un goût de pieds. J'ai dû m'en priver et retourner en manger en Thaïlande, qui est maintenant le seul endroit où j'en mangerai jamais.

— Je l'ai rendu délicieux.

Je me tourne immédiatement vers lui.

— Tu as juste versé de l'eau chaude. C'est si difficile que ça ?

Je veux dire, j'ai presque envie de lui dire qu'il a raté le jaune d'oeuf, mais je ne le fais pas. La plupart de l'oeuf a fondu dans l'eau.

— Goûte ça.

Il change de sujet dès qu'il voit mon visage agacé.

— Je ne veux pas essayer ton porc haché sans porc.

— Et les grosses crevettes dans le tien ?

— Qu'est-ce que tu veux ?

J'espérais l'ambiance romantique d'un décor de film, mais il a réussi à m'énerver un peu trop.

— Rien. Je veux juste te mordre, ça te va ?

— Non ! Arrête de me faire chier.

— Tu es à moi maintenant et je t'aime. Je veux jouer avec ce qui est à moi.

Je ne sais pas quoi dire. D'habitude, je déteste quand les gens m'agacent comme ça, et ça me stressait déjà avant même qu'on commence à sortir ensemble. J'avais peur qu'on échoue et que rien ne fonctionne. J'étais inquiet pour beaucoup de choses. Lorsque nous avons décidé de sortir ensemble, j'avais peur de m'engager dans une relation plus profonde avec Sarawat.

Maintenant, je n'ai plus peur. Le niveau que ma relation avec Sarawat a atteint est une première pour moi. J'ai beaucoup d'ex, mais je n'ai jamais été aussi sincère ni aussi sérieux. C'est le premier et le seul à qui j'ai vraiment donné mon cœur. Quand Sarawat est là, je suis parfaitement heureux. Enfin, s'il ne m'ennuie pas trop.

— Si c'est trop épicé, bois un peu d'eau, m'interrompt le type à côté de moi dans mes pensées.

Même si je fais attention, je continue à manger comme si demain n'existait pas.

— Où est la bière ?

— L'eau d'abord. Et tu n'as toujours pas pris tes médicaments.

— Donne-le moi, c'est épicé, dis-je en remuant les doigts.

Sarawat me tend un verre One Piece avec de l'eau.

— Comme c'est adorable, mon petit buffle.

— Ne fais pas le mignon avec moi.

— Comment tu t'es senti la première fois que tu m'as rencontré ?

A quel jeu il joue maintenant ?

— J'ai pensé que tu étais arrogant.

— Vraiment ? C'est tellement différent de ce que j'ai ressenti.

Sarawat lève sa main pour essuyer les gouttes d'eau sur mes lèvres. Le grand romantique.

Mais honnêtement, ses mains sont si rugueuses au toucher. Je suppose qu'on ne peut pas s'attendre à ce que quelqu'un qui joue de la guitare depuis qu'il est petit ait des mains douces et féminines. En fait, ses mains sont aussi rugueuses que le béton du bâtiment des Sciences Politiques.

— Alors… Qu'as-tu ressenti la première fois que tu m'as vu ?

— J'ai pensé que tu étais trop mignon, putain.

— Ce n'est pas ce que tu disais quand tu étais bourré.

— Vraiment ?

— Putain…

Est-ce que je dois le faire boire juste pour savoir la vérité ? Eh bien, je suppose que nous n'avons pas de problèmes non résolus de toute façon. Sauf…

La fille qu'il aimait bien. Il l'a mentionnée une fois. D'habitude, je ne me soucie pas du passé des gens, pas même du mien. Et pourtant, je sens une sorte d'étrange curiosité grandir en moi. Je dois découvrir qui elle est et à quoi elle ressemble.

Sarawat n'a pas de filtre. Mignon ceci, mignon cela. Ce crétin aime les gens mignons, ce qui est totalement différent de quelqu'un de beau comme moi.

Je finis les nouilles et prends les comprimés avec de l'eau comme il me l'a dit. Ensuite, on se détend avec des bières et j'attends que Sarawat soit assez ivre pour que je découvre ses secrets. C'est un poids plume, comparé à ses amis Man et Tee. Il a une si faible tolérance à l'alcool : mon petit ami se saoule très facilement. C'est pourquoi il est facile d'en savoir plus sur ses secrets.

— Ne bois pas trop. Tu n'es pas encore guéri, me prévient-il après avoir vidé la moitié d'une canette de bière.

Je me tourne simplement pour faire tinter mon verre avec le sien et nous continuons à boire.

J'ai été avec beaucoup de filles. De toutes sortes.

Je préférais celles qui étaient intelligentes. Quelqu'un qui a tout - un modèle de courtoisie. Elle m'appellerait tard le soir avec de l'inquiétude et de l'attention dans la voix en me demandant "As-tu mangé ?" ou "Tu fais encore la fête avec tes amis ? Ne reste pas dehors trop tard. Bonne nuit."

J'aime vraiment recevoir des mots aussi attentionnés, même si ce que je reçois maintenant est tout le contraire. Sarawat boit de la bière avec moi. Nous écoutons de la musique et buvons ensemble jusqu'à la fermeture du bar. Il m'appelle de temps en temps, mais nous nous voyons quand même tous les jours. Il ne me dit jamais de me dépêcher de rentrer à la maison, mais au contraire, il va partout avec moi. Il partage mes sentiments, s'amuse avec moi, chante et apprécie les bons et les mauvais moments avec moi.

Si vous deviez demander lequel je préfère, ce serait sans aucun doute celui-ci. J'aime cet amour un million de fois plus. Je n'ai pas besoin d'une personne parfaite qui s'inquiète toujours et m'appelle ; j'ai juste besoin de quelqu'un de normal qui sera avec moi dans les moments heureux comme dans les moments difficiles.

— Je veux écouter de la musique.

Je semble toujours utiliser une certaine voix avec lui quand je demande quelque chose. C'est ce que font les hommes virils, d'accord ?

— Je vais chercher la guitare. Attends ici.

J'acquiesce en le regardant disparaître à l'intérieur. Il revient avec sa guitare préférée, la Takamine. Je ne sais pas vraiment à qui elle appartient maintenant.

Mais c'est dans notre chambre. Est-ce que ça fait d'elle notre enfant ?

— Tu veux quelle chanson ? demande-t-il d'une voix douce.

— Phukong m'a dit que tu avais écrit une chanson.

— …

— Je veux l'entendre.

Sarawat a l'air abasourdi pendant un moment avant de répondre, l'air fatigué.

— Je ne me souviens pas des accords.

— Tu l'as écrite, comment peux-tu ne pas t'en souvenir ?

— Je ne l'ai jamais terminé.

— Ton frère a dit que tu l'avais terminée.

— J'y apporte quelques corrections.

— Quoi ?

Je suis tellement énervé que j'ai envie de taper du pied, mais je me contente de vider ma bière. Une autre canette est partie. Qu'est-ce qu'il veut dire, il n'a pas fini de l'écrire ? Ou c'est juste que la chanson ne parle pas de moi ? Peut-être qu'il l'a écrite pour cette fille. Ça doit être ça.

Plus j'y pense, plus ça me stresse. Depuis quand je suis anxieux pour des petites choses comme ça ? Je ne sais plus où j'en suis. Il m'est impossible de contrôler mes émotions, même si je ne veux pas agir de la sorte. C'est peut-être parce que je suis malade et donc plus vulnérable ? Merde. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je suis jaloux ?

Jaloux ?

Je deviens jaloux d'une fille dont je ne connais même pas le nom. C'est insensé.

J'ai besoin de me déstresser avec plus de bière. Ça m'aidera à ne pas avoir à penser à quoi que ce soit. Les packs de bière que nous avons chez nous ont été initialement achetés par Sarawat pour qu'il les boive avec ses amis avant le début du semestre, mais elles ont fini par être bues par nous deux. Ça a commencé avec une seule bière, mais ensuite, on a continué. Sarawat en a bu autant que moi et commence enfin à avoir l'air somnolent. Il en est à sa cinquième canette et cet air sur son visage signifie qu'il est bourré. Il n'est pas comme les autres : quand il est ivre, il est calme et silencieux au lieu de crier et de faire le fou. La plupart des gens qui ont essayé de boire avec lui savent que plus il est calme, plus il est ivre. C'est l'heure…

— Sa… Sarawat, bégayé-je.

— Ouais.

— Tu es ivre ?

— Un peu. On arrête ?

— Tu m'as dit… qu'il y avait une fille que tu aimais bien.

— Et alors ?

— Je veux savoir à quoi elle ressemble.

Sarawat ne répond pas. Il choisit de se taire pour m'empêcher de lui en demander plus, mais cela ne fait que renforcer mes soupçons. Ce salaud doit avoir quelque chose à voir avec cette fille, c'est sûr.

— Sa-ra-wat, elle est vraiment si mignonne ?

— Oui, elle est mignonne, et alors ?

— Tu l'aimes toujours ?

— Avant oui, mais plus maintenant.

— Pourquoi ?

— Je t'aime bien.

— Mais elle est mignonne.

— Elle est mignonne et donc je dois l'aimer ? Je dois aimer toutes les personnes mignonnes du monde alors.

— Et qui je suis ?

— Tu es mon petit ami, donc je t'aime bien.

— Awwwww.

— On est bourrés.

— Nan, de quoi tu parles ?

Je ne vais plus poser de questions sur cette fille parce que pour l'instant, mon esprit est trop embrumé pour penser à quoi que ce soit de toute façon. Tout ce que je sais, c'est que j'ai besoin de prendre plus de bière pour continuer à boire. Sarawat fait de même. Nous avons chacun fini une demi-douzaine de canettes, mais nous ne nous arrêtons toujours pas.

Je me baisse pour poser ma tête sur ses genoux. Je tends distraitement la main pour caresser sa joue.

— De la musique. Je veux de la musique. Musiiiique, demandé-je.

Sarawat approche la guitare de ma tête. Il commence alors à tenir les accords et à jouer une chanson.

— Douce lumière du soleil dans le maaaaatin, commence-t-il lentement à chanter.

Je ne peux m'empêcher de rire.

— Tu es complètement à côté de la plaque.

— … réchauffe la moitié du monde à nouveau…

— Il est vachement tard. Réchauffe, mon cul !

— C'est la chanson.

— La chanson ?

J'acquiesce, je reconnais. La chanson qu'il joue est ‘Morning’ de Scrubb. Et même si c'est Scrubb, c'est complètement impossible pour moi de m'intéresser à la chanson maintenant. Il chante tellement faux et je suis tellement ivre. La guitare douce continue et j'essaie d'attraper le rythme avec le peu de conscience qu'il me reste, en attendant que le refrain arrive.

— Chante avec moi.

— Merde, et le refrain ?

— … Les temps.

Il le commence pour moi, me laissant continuer à bafouiller.

— Aussi longtemps…

— Que nous avons partagé…

— Ensemble !

— Je me souviens encore, je n'ai pas oublié les bonnes et mauvaises choses qui nous ont amenés à aujourd'hui…

— Aussi longtemps…

— Que nous avons été connectés…

— Nous nous sommes rencontrés !

— On ne s'est toujours pas abandonné et on aide à faire d'aujourd'hui un bon jour(1).

— Oooooh, ooh.

— Pour toi, chuchote-t-il à mon oreille après avoir posé la guitare.

Il essaie ensuite de glisser quelque chose sur mon majeur, mais comme ça ne rentre pas, il le met sur mon annulaire à la place. Il est en fait tellement plus saoul que moi qu'il n'arrive même pas à le mettre correctement.

— Tu l'as acheté ?

— Je l'ai fait moi-même.

— Vraiment ?

Je lève ma main en signe d'excitation. La lumière qui se reflète vers moi est trop forte et semble floue. Il y a une vraie bague à mon annulaire gauche. C'est une simple bague en argent, mais ce qui n'est pas si simple, c'est le médiator en bois qui se trouve dessus. J'aurais préféré qu'il soit en or ou quelque chose que l'on peut vendre pour de l'argent !

— Un médiator de guitare…

— Ouais, avec une gravure dessus.

Quand il me le dit, je plisse immédiatement les yeux pour fixer les lettres gravées. Ce sont deux lignes de mots qui font remonter les souvenirs de l'époque où nous venions de nous rencontrer.



Sarawatlism

@Tine_chic



— Ce jour-là, je t'ai dit que je m'étais inscrit sur Insta pour te draguer.

— …

— Et je te draguerai comme ça continuellement… tous les jours.



Diiiiiing

Le son de la sonnette me réveille et je gémis d'agacement. Qui diable peut bien venir me déranger si tôt le matin ? Sarawat a l'air d'un mort qui dort à côté de moi. Il a même sa jambe d'éléphant posée sur moi. Ma taille va souffrir encore plus et il va m'empêcher de guérir.

Woah, et Sarawat a profité de mon état d'ébriété. Ma chemise a été jetée sur le bord du lit. Nous empestons tous les deux l'alcool et j'ai envie de vomir. Aucun de nous n'a même pris de douche. Comment en suis-je arrivé au point de me satisfaire de cette vie dissolue ?

Diiiiiiiing

— Je t'ai entendu…

Le bas de mon corps me fait toujours mal et je ne me sens pas encore complètement rétabli. C'est la raison pour laquelle je ne veux pas trop bouger. "Sarawat." J'appelle son nom pour qu'il aille répondre à la porte que je suis trop paresseux pour aller ouvrir.

— Mmmh.

— Va ouvrir la porte. Il y a quelqu'un.

— C'est calme maintenant, dormons.

Il resserre alors ses bras autour de ma taille et maintenant, je suis encore plus proche de sa poitrine ferme. Il se rendort. Je veux dormir aussi et essayer d'ignorer la personne derrière la porte, mais alors...

Rrrr— !

Le plus grand désagrément vient toujours avec sa propre sonnerie.

— Bonjour.

Je réponds au téléphone sans vérifier l'identité de l'appelant. Au lieu de cela, je déverse ma voix endormie dans le téléphone.

— C'est moi. Je suis devant ton appartement.

— Moi qui ?

— Ton frère. Type.

— Quoi ?

— Ouvre la porte, maintenant. Ça fait déjà trop longtemps que j'attends.

Je n'y pense même pas avant de m'élancer du lit. Sarawat se lève aussi, se grattant la tête. Il me regarde pour me demander ce qui se passe.

— Mon frère est là !

Nous nous regardons fixement pendant deux secondes et demie avant que notre monde harmonieux ne devienne à nouveau chaotique. Nous attrapons à la hâte nos chemises sur le bord du lit pour les mettre. Je porte un short Bob l'éponge, mais je doute que mon frère le commente. Sarawat doit mettre une chemise car il ne porte actuellement que son caleçon et son visage confus.

Je cache tout sous le lit pour enterrer les preuves comme les préservatifs inutilisés, le lubrifiant, et tout un tas de trucs liés à cette activité. Je cache tout ça, et maintenant, tout ce qui me reste à faire est d'arranger mes cheveux et de marcher vers la porte d'entrée avec l'expression la plus normale que je puisse avoir. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression d'être en train de mourir.

Crac !

— S… salut, frérot. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu venais ?

Je salue P'Type. Il porte une chemise blanche et une paire de jeans foncés, superbement habillé de la tête aux pieds. Il est élégant, contrairement à moi.

— Si je l'avais fait, je n'aurais pas eu l'occasion de te voir dans cet état. Tu pues, dit-il avant de prendre la liberté d'entrer dans l'appartement.

Il traîne derrière lui une énorme valise que je n'ai pas remarquée au début.

Wow ! Avec tout ce qu'il a apporté, on dirait qu'il a l'intention d'emménager avec moi jusqu'à ce que la mort nous sépare.

— Maman a dit que tu partageais une chambre avec un ami. Ce type ?

Sarawat se tient raide près du canapé dans son maillot de foot, son caleçon et ses cheveux indisciplinés. Il salue poliment mon frère. Quelle merveilleuse première impression.

— O… O… oui.

— Tu as beaucoup changé. Tu n'es plus du tout le même que lorsque tu étais à la maison.

— Comment ça j'ai changé ? Je suis le même.

— Tine.

— O… oui ?

— Tu portes ta chemise à l'envers.

Meeeeerde. Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Je me suis promené comme ça ? Sarawat ne m'a même pas dit quoi que ce soit. Il n'y a pas moyen que les gens puissent savoir mon état actuel.

— Assieds-toi. Tu veux de l'eau ?

Je n'ai pas le temps d'ajuster ma chemise, mais au lieu de cela, j'emmène rapidement mon frère s'asseoir sur le canapé, puis je fais signe à Sarawat de se dépêcher d'aller chercher de l'eau.

Calme-toi maintenant, calme-toi.

Je devrais probablement dire ça à P'Type. Il est très perfectionniste et mon état horrible en ce moment a probablement l'air plutôt étrange à ses yeux.

— Quel est le nom de ton ami ?

Nous y voilà.

— Sarawat.

— Le connard qui m'a embêté sur Instagram ?

— Je suis désolé, répond le grand gars.

P'Type tourne rapidement un regard hostile vers Sarawat. Oh non ! Mon frère est très perspicace. Il peut dire tout de suite quel genre de personne est quelqu'un - s'il ferait un bon ami ou pas. Je ne sais toujours pas s'il est vraiment un étudiant de quatrième année ou une sorte de médium.

— La prochaine fois que tu veux faire une blague, assure-toi que ce n'est pas quelqu'un de plus âgé que toi. Tu tapes vraiment sur les nerfs des gens.

K.O. !

— Honnêtement, pourquoi tu partages cet appartement avec mon frère ? Ton dortoir était hanté ?

P'Type commence à le questionner. Les accusés sont obligés de rester là, à se couvrir les couilles, et de lui répondre dans la peur.

Je ne peux même pas répondre pour Sarawat. Mon frère continue à me lancer ce regard effrayant qui dit "ce ne sont pas tes affaires" et me force à me taire.

— Non, je voulais juste le faire.

— Vous êtes dans la même faculté ?

— Nan.

Sarawat, s'il te plaît, réponds-lui gentiment, dis-je dans mon esprit. Si le fait de serrer mes couilles n'était pas aussi douloureux que ça, je les écraserais probablement pour me soulager de l'insupportabilité de ce moment.

— Qu'est-ce qui se passe entre Tine et toi ?

— Tine m'a dit de dire qu'on est amis.

Puuuutain. Pourquoi il fallait que tu parles de moi ?

Et le visage de Sarawat… Il a ce regard sans émotion et c'est la chose la plus agaçante du monde. S'il n'était pas si beau, beaucoup de gens lui donneraient probablement des coups de pied.

— Donc, si Tine ne t'avait pas dit de dire que vous êtes amis, qui serait Tine pour toi ?

— Un ami.

Pheeeew. Je suis enfin tiré d'affaires.

— P'Type, euuuh… tu dors chez moi ?

Je l'interromps dès que j'en ai l'occasion. Je ne veux pas lui laisser le temps de poser d'autres questions à Sarawat. Il va finir par découvrir que ma relation avec Sarawat n'est pas exactement celle d'un ami normal.

— Ouais.

— Combien de nuits ?

— Environ une semaine.

— Quoi ?

— Pourquoi es-tu surpris ? Mon université commence les cours une semaine après la vôtre. De plus, je veux rester ici pour garder un œil sur ton comportement. J'ai entendu dire que tu t'éloignais beaucoup du droit chemin, remarque-t-il en me lançant un regard si meurtrier qu'on dirait qu'il s'apprête à me découper.

— Mais tu vas dormir où ? Nous n'avons qu'un seul lit.

— Je dormirai sur le lit— avec toi, dit-il en terminant sa phrase par un nouveau regard hostile envers Sarawat.

— Je peux dormir sur le canapé, répond le bronzé à côté de moi.

J'acquiesce et aide mon frère à porter ses bagages dans la chambre. P'Type est peut-être mon frère, mais nous sommes complètement opposés. Je suis joyeux et simple et lui ne l'est pas. C'est un prétentieux qui tient à sa vie privée. Depuis qu'il est jeune, chaque fois qu'il part en voyage d'étude et qu'il doit y passer la nuit, il réserve sa propre chambre privée. Si l'excursion interdisait aux élèves de séjourner dans une chambre individuelle, il n'y allait pas du tout. Il est tellement coincé à ce sujet qu'il a de la chance que son université ne l'oblige pas à passer la nuit ailleurs. Il boit rarement et tous ses amis sont aussi réservés et coincés que lui. Aucun d'entre eux n'est doué pour faire connaissance avec de nouvelles personnes. Pour dire les choses simplement, ils n'ont aucune compétence relationnelle.

Quand j'ai fini de m'occuper de mon frère et de toutes ses affaires, je fais un arrangement secret avec Sarawat qui, heureusement, comprend mon inquiétude. Nous regardons la télévision sur le canapé, en dehors de la chambre. Nous avons deux télés et cet arrangement maintient la paix : mon frère peut regarder ce qu'il veut et j'emmène Sarawat avec moi sur le canapé pour regarder nos émissions.

— Tine, à qui sont ces préservatifs ? demande P'Type en s'appuyant sur le cadre de la porte de la chambre.

Il montre le paquet de préservatifs que j'avais jeté sous le lit. Putain de meeeerde !

— Ce sont… les miens. Mon université a organisé un événement où ils les ont distribués. Tu peux les utiliser pour cirer tes chaussures. Ils rendent les chaussures vraiment brillantes.

— Ils ont donné des Durex ?

— Ils se sont tous améliorés de nos jours.

P'Type acquiesce et disparaît à nouveau dans la chambre. Sarawat et moi soupirons encore et encore. Une semaine ressemble déjà à dix ans, ugghh…

— Tu vas lui dire quand ? demande-t-il.

Je lui tiens la main, le regard inquiet sur mon visage reflétant le sien.

— Si nous pouvons, alors pendant son séjour ici.

— …

— Ne fais pas la tête.

— Qui fait la tête ? C'est pas moi. C'est toi.

Je lève les yeux au ciel.

— Je vais prendre une douche.

— Tu peux marcher ? Je vais t'aider.

— C'est bon, je peux me débrouiller.

Je ne veux pas causer plus de problèmes, alors je dois me débrouiller. Je traîne lentement mes pieds jusqu'à la chambre, car c'est le seul chemin vers la salle de bains. Mais quand j'arrive…

— C'est quoi ce bordel, P'Type ?!

Je m'écrie quand je vois du ruban jaune qui s'étend d'un côté à l'autre de la pièce comme une zone de guerre délimitée. Il a même fait son chemin dans la salle de bain, aussi.

— Dis à ton ami qu'il ne peut utiliser que le côté gauche. Le côté droit est à moi.

— Quoi ?

— Quand il marche, il ne peut pas passer de mon côté.

— Et moi, alors ?

— Tu peux être des deux côtés, mais ton ami n'est pas autorisé dans ma zone.

Woah. Habituellement, mon frère n'est pas aussi extrême et il n'a jamais fait ça avec quelqu'un d'autre. Pourquoi le fait-il avec Sarawat ? Quelque chose sent mauvais.

Et son territoire est terriblement grand - comme s'il avait envahi un royaume et renversé le trône. Dans la chambre, il règne déjà sur toute la surface du lit et jusque dans la salle de bains. Du côté de Sarawat, il n'y a que le canapé. Au moins, P'Type a eu la décence de créer un chemin en zigzag permettant à Sarawat de se rendre aux toilettes.

P'Type a aussi la télé. Le ruban jaune divise le placard en deux. Quelle pièce d'art éblouissante et exquise.

— P'Type, je pense…

— J'ai besoin d'intimité. Tu veux prendre une douche ? Vas-y alors.

Il sait même pourquoi je me lève… C'est mon frère.

Dès que moi, Tine theChic, je mets un pied dans la salle de bain, mon monde est complètement changé. Merde.

Mon frère a tout marqué. La zone du lavabo lui appartient et le ruban adhésif continue jusqu'à la zone de la douche. Apparemment Sarawat ne peut se doucher que d'un côté, mais au moins c'est le côté avec la pomme de douche. Sauf que la pomme de douche elle-même est sur le territoire de mon frère. Je vais pleurer.

Heureusement qu'il n'a pas scotché les toilettes. S'il l'avait divisé en deux, j'aurais eu envie de rire. Comment peut-on chier assis sur seulement la moitié des toilettes ?

Je prends une douche, puis je me rhabille et je sors pour informer Sarawat de la situation. Au début, il dit qu'il utilisera tout en secret, car personne ne risque de le voir dans les toilettes. Il ne se rend évidemment pas compte que mon frère remarque tout, y compris le niveau d'humidité des carreaux de la salle de bains. Par conséquent, nous décidons finalement de nous doucher l'un après l'autre afin que le sol soit humide et que mon frère ne se doute de rien.

Attends, qu'est-ce que je suis en train de faire ? Est-ce que je participe à un tournoi de tolérance et de résolution de problèmes ?

C'est déjà le soir, alors je sors acheter de la nourriture avec Sarawat. Nous laissons P'Type à l'appartement car il a dit qu'il était fatigué et qu'il ne voulait pas sortir. Mais vous savez pourquoi il ne voulait pas sortir ? Quand nous sommes revenus, le ruban jaune avait fait son chemin dans le salon, jusqu'à la table à manger. C'est pour ça.

Cela signifie que ce soir, Sarawat doit s'asseoir d'un côté et qu'il n'a pas le droit de toucher à la nourriture qui se trouve du côté de mon frère. S'il tend les mains, il se fait immédiatement taper dessus et je dois lui pousser les assiettes de l'autre côté de la ligne.

Si mon petit ami ne mange que de la soupe, il risque d'en devenir une lui-même. Une omelette a failli arriver jusqu'à lui, mais elle est vite récupérée. Arrrrrrgh, je me sens si mal pour lui.

— Mange, Tine. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Pourquoi tu fais la tête ?

— Sarawat aime vraiment le curry vert, P'Type…

— Je n'ai même pas mangé de soupe. J'ai fait un sacrifice.

Bien, c'est parce que tu n'aimes pas ça, mon frère, alors comment peux-tu appeler ça un sacrifice ? Mon cœur crie. Pourquoi un garçon chic comme moi s'est retrouvé dans une situation aussi difficile ? C'est mon frère et mon petit ami !

— Ce n'est pas grave. J'aime la soupe, dit Sarawat avant de rajouter de la soupe dans son assiette et de se concentrer sur le repas sans en dire plus.

— C'est quoi cette bague à ton doigt ?

— Oh, c'est pour la mode.

Comme il est observateur. Je l'ai portée tout ce temps.

— La mode ? Vous êtes obligés de porter des bagues assorties ?

Il tourne maintenant son regard vers les doigts épais du type assis en face de nous.

— On l'a acheté au club de guitare, donc on peut la porter de façon chic.

— Tu es sûr de ça ?

— Mangeons, P'Type, avant que la nourriture ne refroidisse.

Le rire que je laisse échapper est taché de larmes. Je dois compter sur mon habileté pour changer de sujet jusqu'à ce que nous soyons tous rassasiés. Une fois que nous avons fini de manger, il est temps pour le gars dans la zone de vaisselle de laver les assiettes. Manifestement, mon frère est assez malin pour avoir fait en sorte que ce côté appartienne à Sarawat.

Je fais la vaisselle avec lui, puis nous allons sur le balcon pour jouer de la guitare pendant une heure environ. P'Type s'est couché pour regarder la télé, en remuant confortablement les pieds. C'est à la fois déstabilisant et drôle de voir quelqu'un comme Sarawat, qui d'habitude ne montre jamais aucune émotion, commencer à être visiblement en colère. Mon frère a pratiquement conquis le monde.

Après la douche, nous nous préparons à aller dormir. Sarawat va dormir sur le canapé de la chambre. Nous nous disons bonne nuit en nous embrassant légèrement sur les lèvres. Je me glisse ensuite dans le lit sans faire de bruit, car mon frère dort déjà. Je ne peux dormir que quelques minutes avant que quelque chose ne se mette à bouger sur le lit.

— Mmnnh.

— Shhhhhhh. Viens dormir avec moi.

Je ne réponds pas après avoir entendu sa voix calme, mais je laisse sa forte personne me porter hors du lit pour dormir sur le canapé avec lui.

— Mon frère va nous gronder.

— Je te renverrai dans ton lit demain matin, ton frère ne saura rien.

Je câline Sarawat dans l'obscurité, m'endormant avec un sentiment de culpabilité.



Le premier jour du nouveau semestre est enfin arrivé !

Le monde devra se souvenir de ces cinq derniers jours. Lorsque Sarawat doit aller à l'entraînement de foot, j'amène P'Type pour qu'il rencontre mon Star Gang. Sa réaction envers Fong, Ohm, et Puek a été complètement différente de celle envers Sarawat, ce qui m'a beaucoup perturbé. Le fantôme est-il revenu pour posséder mon frère une fois de plus ?

Dès que nous sommes rentrés tous les trois, la guerre froide a repris de plus belle, avec moi au milieu. Tout a continué à tourner en boucle comme ça jusqu'à aujourd'hui.

— Tu es habillé ? Je vais à l'université avec toi aujourd'hui, dit P'Type en passant la tête dans la chambre où je me trouve, parfaitement et proprement habillé.

À l'université, il est en fait assez connu en raison de la beauté de notre famille et je ne suis pas du tout prétentieux en ce moment.

— J'ai fini. Prenons le petit-déjeuner là-bas, alors.

— Ouais.

— Et Sarawat ?

— Il attend dehors.

— Vous vous êtes parlé ces derniers jours ?

— Je dois lui parler ? C'est absurde.

Nous allons à l'université séparément parce que P'Type n'aime pas être dans les voitures des autres. Il ne veut pas non plus d'autres personnes dans sa voiture. D'ailleurs, "les autres personnes" font référence à Sarawat uniquement.

Nous avons décidé de prendre des voitures séparées et de nous retrouver à notre arrivée.

Mon premier cours aujourd'hui est à 10 heures. C'est un cours auquel je me suis inscrit avec Sarawat et nos amis ; probablement le seul cours de tout le semestre que nous avons ensemble.

— Tine, je vais acheter quelque chose à boire. Tu veux quelque chose ?

— Un Blue Hawaï, s'il te plaît.

P'Type se lève de table et se dirige vers le stand de boissons. Nous sommes dans la cafétéria du bâtiment central. Le Star Gang s'est réuni et ils s'entendent très bien avec mon frère. Sarawat mange aussi avec nous, mais mon frère ne veut pas lui parler. Il est isolé.

— Comment vas-tu, Tine ? Tu m'as manquééééé, dit un type dont la voix ressemble surtout à celle d'un buffle en plein travail.

C'est le chef des Lions Blancs, Man, qui arrive avec ses amis.

— Va faire ton emmerdeur ailleurs.

— En quoi je suis un emmerdeur ? Salut, les amis. L'école a commencé, et maintenant, on n'a même pas le temps de jouer à Dota. C'est triste.

Il s'assied à côté de moi, juste en face du siège de P'Type. Big, Boss, Tee, et Team s'assoient aussi. Ils ont tous des bouteilles d'eau à la main. Apparemment, ils ont tous déjà mangé.

— Comment vas-tu, Wat ? Pourquoi tu ressembles à un fantôme ?

— Tu sais déjà pourquoi.

— Où est-il ? Je veux le voir.

— Il est allé acheter des boissons.

— Tu parles de mon frère ?

J'interromps leur conversation et Man se retourne pour me faire un sourire en coin au lieu de répondre convenablement. P'Type est revenu, il se plaint.

— Il y avait tellement de monde !

Il fait claquer le Blue Hawaï sur la table et se laisse tomber sur la chaise à côté de la mienne.

— Trop mignon, putain.

Choqués, tous se retournent pour regarder le gars qui vient de parler. Il fixe mon frère comme s'il était sur le point de le dévorer.

Putain, non ! Je ne laisserai absolument pas quelqu'un d'aussi fou que Man s'approcher de mon frère.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

P'Type s'en prend à Man après avoir soutenu son regard pendant un moment. Tous nos amis savent ce que ces yeux brillants signifient. Ces yeux ont causé beaucoup d'ennuis. Il ferait mieux de régler tous les problèmes rapidement.

— Rien, je parle à Tine.

— Tu aimes mon petit frère ?

— Je ne vais pas laisser mon cœur s'approcher de quelqu'un qui appartient à mon ami. C'est une règle d'or.

— A quel ami du groupe appartient mon frère ?

— Oh. Oups.

Je m'empresse de frapper le pied de la pipelette. Il fait son habituel visage peu convaincant, tenant sa main sur sa bouche, se tournant vers mon frère comme une petite fille mignonne. Rencontrer quelqu'un avec un visage aussi agaçant que celui de Sarawat n'est apparemment pas suffisant. Il faut aussi rencontrer quelqu'un d'aussi exaspérant que Man. C'est sûr que ça va rendre votre journée remplie de joie.

La seule chose pire que ça serait que les deux Lions Blancs s'unissent. Si cela arrivait, même les démons les plus mortels ne pourraient pas les maîtriser.

— Les gars, voici mon frère. Il s'appelle Type.

Je présente mon frère à tout le monde.

— Bonjooooooooooour.

— Type, voici Big, Tee, Boss, Theme, et Man.

— Ils sont tous vraiment quelque chose, hein ?

Il dégage une envie de meurtre de chaque centimètre de son corps. Comme je l'ai dit, mon frère devine toujours la personnalité des gens dès le début, et c'est particulièrement vrai pour ces crétins. Je suis sûr que cette guerre sera de longue haleine.

— Nous ne sommes pas quelque chose, nous sommes tout. Hah.

Boss commence à plaisanter comme d'habitude, mais P'Type ne trouve clairement pas ça drôle. Les rires de chacun s'éteignent à la fin.

— Réserve ta bouche pour la nourriture, tu veux ?

— Ooooooh.

— Tu es dans quelle faculté ?

Maintenant Man veut défier le diable.

— Économie.

— Woah, c'est cool !

— La ferme.

— Je peux acheter tes mots 'la ferme' et les jeter ?

— Ils ne sont pas à vendre.

— Pourquoi tu es si méchant ? Les gens mignons ont tendance à être méchants, pas vrai ?

— T'es un chien ? Tu n'arrêtes pas d'aboyer.

— Je ne fais pas qu'aboyer, je chasse aussi.

— …

— Tu as déjà entendu ? Les gens disent que les chiens de chasse sont effrayants, mais si tu rencontres Man le molosse, tu sauras la vraie signification de 'effrayant'.

— Les gens comme toi ne font que parler, mais quand il s'agit d'agir, ils finissent toujours les mains vides.

— Tu veux que je te le prouve ?

— Dégueulasse.

— Si tu me laisses te le prouver, je ne regretterai pas du tout d'avoir perdu mon temps à faire des rêves humides dans mes draps.

— C'est quoi ce bordel ?

Oh, merde !

Notre table se transforme maintenant en terrain d'une énorme dispute entre Man et P'Type. Ça devient intense entre eux deux. Le reste d'entre nous s'est divisé en équipes d'encouragement. Dès que nous en avons l'occasion, Sarawat m'invite à aller faire un tour avec lui pour échapper aux bruits de la foule.

Même si la personnalité de P'Type est très différente de la mienne, nous nous ressemblons. C'est pourquoi j'ai demandé à Sarawat, lorsqu'il s'est battu avec mon frère sur Insta, s'il n'avait pas remarqué la ressemblance et il n'est vraiment pas surprenant que quelqu'un qui vient de le rencontrer commence par le mot "mignon". Moi aussi, je me sens perplexe quand quelqu'un m'appelle mignon. C'est juste que ça ne convient pas à des hommes comme nous. Cependant, je m'y suis habitué parce que Sarawat continue à m'appeler comme ça. Je suppose que mon frère doit encore s'y habituer.

— Tu veux t'asseoir ici ? demande Sarawat une fois que nous avons atteint les tables en marbre à côté du bâtiment.

— Oui.

Nous nous asseyons, parlons et jouons sur nos téléphones jusqu'à ce que quelque chose de nouveau apparaisse sur Instagram. C'est juste une photo du visage rayonnant de Man qui occupe toute l'image, accompagnée de l'habituelle légende dénuée de sens.



Man_maman Ravi de ne pas t'avoir rencontré. LOL.



La légende n'aurait aucun sens si nos amis ne bombardaient pas la photo de commentaires.



Thetheme11 Tu veux dire ravi de t'embrasser ?

Boss-pol Comme c'est original.

KittiTee Ooooooh.

Bigger330 Tu veux une photo ? LOL.

Man _maman C'est un titre de chanson, mes amis. Une chanson !

Boss-pol Il faut demander la permission à ce gars ? Ooohhhhhhh @Tine_chic



Je sens que mes yeux commencent à tressaillir.



Man_maman @Tine_chic Je suppose que je pourrais aussi bien être direct avec toi.



'Je peux draguer ton frère ?'



Puuuuuutain.

Tu peux draguer n'importe qui sauf mon frère, espèce de salaud.

Notes :
1/ Chao “Morning” (Matin) de Scrubb.

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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:57



Chapitre 23
Courageux comme les Spartiates
Il y a trois choses dans le monde dont j'aurai peur pour le reste de ma vie. Tout d'abord, je suis terrifié par les mille-pattes. Tous mes amis peuvent témoigner que Tine TheChic déteste les mille-pattes, quelle que soit leur taille. Rien que de voir leurs pattes et la façon dont elles filent comme un missile russe, ça me fait froid dans le dos.

La seconde est le vertige. Les gens disent que les endroits élevés sont plus frais et donc plus agréables, mais la chaleur d'ici-bas me convient parfaitement. Dès que j'arrive dans un endroit très haut, je me sens immédiatement anxieux. Lors d'un camp en troisième, on m'a obligé à sauter d'une tour, et je n'ai jamais été aussi pathétique qu'à ce moment-là. Je me suis pissé dessus. J'ai dû abandonner et descendre de la tour à pied.

La troisième chose est mon frère P'Type, à cause de son perfectionnisme et de sa possessivité. Une fois, à l'école primaire, je n'ai même pas osé déballer une gomme Pentel qu'il avait achetée. Je suis beaucoup plus obéissant à P'Type que je ne le serai jamais à mes parents. Au lycée, nous étions souvent comparés l'un à l'autre - je suis le gars joyeux et insouciant et P'Type est la morosité personnifiée.

Ensemble, ces trois choses constituent toutes mes peurs. Sauf que maintenant, une autre s'est ajoutée. Cette peur est…

Man

Merde ! Man est la chose qui me fait le plus peur. Il a déjà atteint la première place de ma liste de phobies. La raison est qu'il ne plaisante pas - il est très sérieux à propos de vouloir mon frère. La légende et sa pose sur Instagram me font froid dans le dos. Je tourne mon visage vers Sarawat.

— Pourquoi est-ce que tu me regardes ?

Sarawat est intelligent. Il lui suffit d'un regard dans mes yeux pour savoir que quelque chose se trame.

— Man a dit qu'il flirtait avec mon frère.

— Et alors ?

— Vous pouvez faire ce que vous voulez, mais ne vous en prenez pas à P'Type.

— Je n'ai rien à voir avec ça. Tout ça, c'est Man.

— Dis tout de suite à ton ami que mon frère n'est pas la personne qu'il pense être.

— Qu'est-ce qui te fait penser que l'un d'entre nous pense que ton frère est gentil ?

— …

La tension entre nous est palpable. Même si j'ai peur de mon frère, je n'aime toujours pas que les gens disent du mal de lui.

— Ok. Je m'en occupe.

Dès qu'il remarque que je fais la moue, il attrape son téléphone pour envoyer un texto. S'il arrive à taper correctement avec ses mains géantes, je veux bien devenir moine.

Presque cinq minutes plus tard, un nouveau commentaire apparaît sous la photo de Man.



Sarawatlism Bien. Tine te dit d'u aller. Il est fe tob côté.



De son côté mon cul !

— Qu'est-ce que tu viens d'écrire ?

Je l'insulte bruyamment mais je suis accueilli par son visage stoïque. Il lève un peu les épaules comme pour se moquer de moi.

— Ton frère me l'a fait en premier.

— Il te l'a fait à toi, alors pourquoi tu impliques Man dans tout ça ?

— Parce que Man l'aime bien. Je dois aider mon ami. Il m'a aidé avec toi.

— …

Je n'arrive pas à trouver de réponse et je me tais pendant un moment. Je ne pense qu'à une chose.

Man ne peut pas corrompre mon frère !

— Nous n'arrêterons pas Man mais cela ne veut pas dire que P'Type sera d'accord avec ça. Nous ferions mieux de le laisser décider par lui-même.

Sarawat tapote mon épaule avec sa grande main avant de pencher sa tête près de la mienne.

— Qu… Qu'est-ce que tu fais ?

— Je peux toucher ta poitrine ?

— Toucher ma poitrine, mon cul !

Je ne sais vraiment pas ce qui ne va pas chez lui. Peu importe la forme que prendra notre relation, il demandera toujours à me toucher. Oh mon cœur…



Après être rentré de cours, P'Type se dirige directement vers la chambre, s'allonge et dort jusqu'au soir. Sarawat et moi sommes en train de préparer un repas quand le téléphone du grand type sonne et nous interrompt.

— Hein ?

Quelle façon de décrocher le téléphone.

— …

— Man nous invite à boire avec lui.

Sarawat me regarde comme s'il me demandait la permission. Je suis censé te donner la permission ?

— Quel bar ? Demande-lui, réponds-je rapidement.

— Morning Coffee & Evening Liquor, comme d'habitude.

— D'accord. Ne reste pas dehors tard.

— Il vous invite, toi et ton frère, à venir aussi.

Je passe trois secondes à être choqué. Ce n'est pas que je sois surpris d'être invité parce que nous traînons habituellement ensemble, mais je suis confus quant à la raison pour laquelle mon frère est également mentionné.

— Qu'est-ce qu'il veut à mon frère ?

— Comment je le saurais ?

Il ne répond pas à ma question mais continue à parler avec la personne au téléphone pendant un moment avant de raccrocher.

Bien ! Donc maintenant je suis celui qui doit demander à P'Type s'il veut y aller ou pas. Quand il se réveille enfin, vers sept heures et demie, je décide de lui en parler tout de suite.

— P'Type.

— Hmm ?

Il me répond tout en continuant à boire sa soupe d'os de porc. Sarawat a l'air aussi dénué d'émotion que d'habitude, déplaçant tranquillement une partie du sauté de légumes de son côté du ruban jaune.

— Mon ami veut que tu traînes avec nous. C'est… juste pour s'amuser. Tu veux venir ?

— Non.

— Il y aura plein de jolies filles au bar.

— Et alors ?

— Au cas où ça t'intéresserait.

— Ne parle pas autant en mangeant. Tu ne peux pas manger en silence ?

Il gagne encore et je recommence à manger tranquillement. Sarawat ne dit rien jusqu'à ce que nous soyons sur le point de terminer le repas, quand il parle enfin.

— Je vais emmener Tine avec moi, alors.

— Pourquoi ? dit P'Type d'un ton aigre, apparemment contrarié.

— Nous avons l'habitude d'y aller ensemble. Je promets que je prendrai bien soin de lui.

— Tu es l'ami de mon frère, pas son mari. Tu n'as pas besoin de prendre bien soin de lui comme ça.

Oh ! Sa langue est si acérée qu'on a l'impression d'être coupé par un couteau. En fait, cher frère, Sarawat est mon mari, mais je dois garder ça secret avec toi et prétendre que nous sommes amis.

— Tu m'autorises à y aller ?

Je prends le risque, en espérant qu'il soit de bonne humeur malgré l'expression de son visage.

— Tu veux y aller ?

— Oui, c'est une petite fête pour le premier jour de cours.

— Je vais y aller avec toi alors. Je ne te laisse pas y aller seul avec ton ami. Il ne semble pas fiable.

Il fixe Sarawat d'un regard mauvais avant de se lever pour mettre son assiette dans l'évier de la cuisine. Je vais vers lui pour agir comme un bon frère, mais il se retourne avec un air sérieux.

— C'est juste une petite réunion, non ?

— Oui, on ne va pas boire beaucoup et on ne va pas se soûler.

Il ne faudra que quelques heures avant que je découvre que la réponse que je lui donne sont des mots vides de sens et sans vérité.



— Hahahahahaha ! Santé !

Clink !

Le son de dix verres s'entrechoquant se mélange aux sons joyeux du bar. Le premier jour de cours signifie toujours qu'il y a du monde ici. La première bouteille d'alcool a déjà été ouverte et partagée entre les Lions Blancs et le Star Gang. P'Type ne boit pas beaucoup, il ne fait que siroter ses boissons, alors je n'ose pas non plus boire beaucoup et je continue à siroter comme lui.

— Je suis juste assis là et tu fais toujours fondre mon cœur. Tu sais que tu fais trembler le cœur de quelqu'un ?

— … !

Tout le monde à la table a l'air choqué.

La voix de Man est clairement audible à travers la musique du bar alors qu'il parle à P'Type qui est assis en face de lui. Mon frère a l'air mécontent d'être taquiné par quelqu'un de plus jeune que lui et ce n'est pas si étrange qu'il réponde avec agacement.

— Je n'ai pas envie d'écouter un tombeur comme toi. Tu as l'air pathétique.

— Je ne suis pas un tombeur. Si tu étais aussi beau que moi, tu comprendrais.

La mauvaise excuse de Man me donne la nausée. Ses amis ont presque l'air d'avoir honte de son audace et ils hochent tous un peu la tête.

— Je ne voudrais jamais te ressembler. J'aurais trop honte de moi.

— Ooh ! Si tu me ressemblais, peut-être que tu pourrais rencontrer quelqu'un de bien dans cette vie.

— Mec !

P'Type hausse la voix et balance sa main comme s'il allait gifler Man.

— Ah ! Ne t'avise pas de le faire. Si tu bouges, je te frappe dans les couilles et je te traîne au lit.

— Salaud.

— Je serai quand même ton salaud de mari.

— …

P'Type ne lui répond pas cette fois. Il n'a probablement pas trouvé de mots à dire.

— Tu abandonnes déjà ?

— …

— Loser. Viens ici, laisse-moi te réconforter.

— Je suis une blague pour toi ? J'ai trois ans de plus que toi. Regarde mon visage avant de décider de faire quoi que ce soit.

— Je l'ai fait. J'ai regardé ton visage et j'ai été émerveillé. Mon identifiant est Man_maman au fait.

— Quel identifiant ?

— Mon identifiant LINE.

— Tu me demandes de t'ajouter pour que je puisse te maudire là-dessus aussi ?

— Me maudire ou m'aimer, je prends les deux.

— Tu es insupportable !

— Détends-toi. J'ai acheté de nouveaux stickers. Ils m'ont coûté 150 bahts. C'est un gros lot, tiens, regarde.

Man se penche et fait semblant de faire défiler l'écran de son téléphone pour le montrer au P'Type en colère.

— 150 bahts ?

— Ouaip.

— Tu aurais dû utiliser cet argent pour acheter un poisson à manger. C'est bon pour ton cerveau.

— Tu t'inquiètes pour ma santé ?

— Je te dis que tu es un idiot. Tu es si bête que ça ?

— Eh ?

— Les gars, on va jouer à un jeu !

Theme et Puek parlent bruyamment en même temps, ayant l'impression que la situation tendue gâche la fête. Quelqu'un traîne Man pour lui frapper la tête lorsque le sujet est changé pour quelque chose qui ne tourne pas autour de lui.

— C'est parti, les copains.

Tout le monde est prêt à jouer, sauf mon frère. Man s'en prend à la mauvaise personne. Il a l'air livide.

— Réfléchissons à quoi jouer.

— On est des universitaires maintenant, alors jouons à un jeu de questions-réponses.

Big explique en détail les règles du jeu avant que Man ne commence afin de convaincre les autres personnes à la table qu'aucun sang ne sera versé aujourd'hui.

— Nommez une star du porno féminin japonais. Je commence. Rola Takizawa.

— Ha ! Tu commences avec une femme métisse. Je vais choisir la légendaire Yayoi.

Big répond sans attendre que la question soit répétée.

— Va manger au Yayoi au centre commercial, idiot.

— Je suis désolé. C'est Aoi.

On répond à tour de rôle. Je suis assis à côté de Sarawat, mon frère est assis à sa droite avec un visage très sérieux. Man aime visiblement jouer. Il montre du doigt chaque personne pour qu'elle réponde. Le suivant est Tee.

— Je dois dire le nom de la légende ; Mi… ya… bi !

— Cette fille est vraiment une vraie légende. Elle l'a déjà pris si profondément.

— Super ! Laisse-moi dire le nom de la mignonne alors. Je choisis Mikami !

— Woah. Mignonne ? Ses seins sont plus gros que ma tête. Wat, qui est-ce que tu aimes ? Ne me dis pas que c'est Tine-y-y.

— Tine-y-y mon cul ! On est amis.

Je le corrige rapidement. Soyez maudits. Si mon frère l'apprend, je vais mourir ici, dans ce bar ; le premier à être tué sera moi, puis Sarawat.

— Hahaha. Bien, je ne demanderai pas à Sarawat ou je serai tué. Passons à P'Type.

Man essaie encore de causer des problèmes. Pourquoi aime-t-il tant taquiner mon frère ? P'Type ne répond pas, il reste juste assis sans bouger.

— …

— Hey, P'Type.

Il le supplie.

— Je ne joue pas.

— Tu es obligé. Tu es en train de boire avec nous alors tu dois jouer.

L'expression de Man me fait me demander s'il a finalement perdu la tête.

— Je t'ai dit que je ne jouais pas.

— Tu es obligé. Cite une personne.

— Je n'en connais aucune.

— Hein ? Tu ne regardes pas du tout de porno ? Tu as perdu ! Et le perdant doit être puni. C'est parti, les gars !

Dès que Man termine sa phrase, l'un des Lions Blancs remplit un verre à shot et le tend à P'Type. Ohm les rejoint aussi, il tape dans ses mains pour l'encourager et bientôt certains autres le font aussi.

— Cul sec ! Cul sec ! Cul sec !

Mon frère ne touche même pas à son verre, alors Man le saisit pour le tenir devant la bouche de P'Type jusqu'à ce qu'il boive à contrecœur, et je peux dire qu'il est à deux doigts de déclencher une bagarre. Heureusement, mon frère est si doué pour se retenir qu'il parvient à garder un visage relativement calme.

— Passons à la suivante, Man.

— Dites le nom d'un plat qui commence par 'Ka', on commence par Boss.

— Ka-prao Mhoo Krob.

— Ka-lum-plee Tod Nam-pla, dit rapidement Fong.

Ka-ri…

— …

— … Mhoo !

— Tu es lent.

— Knorr Sai Kaeng Jued.(1)

— Knorr mon cul ! Tu as perdu ! Cul sec !

Cette fois, le perdant est Theme et il reçoit lui aussi un shot en guise de punition. Mais cela ne semble pas le déranger - au contraire, il semble s'en réjouir car il boit et fait même des gestes pour moi. Le jeu continue, les gens sont de plus en plus ivres et P'Type est de plus en plus aigri. Bientôt, une heure - peut-être même deux - s'est écoulée.

— Nommez un super-héros de Marvel. Je commence... Captain America !

— Ironman.

— Ant Man.

— Spiderman.

— Ultraman.

— Comme si j'allais me faire avoir. Bois !

Trois heures…

— Le titre d'une chanson triste qui commence par 'amour'.

— L'amour que je ne peux pas garder.

— L'amour qui vient de passer.

— L'amour ne peut pas…

— C'est trop dur, idiot.

— Si tu ne peux pas répondre, alors cul sec.

Le flux constant d'alcool rend le jeu amusant, et toutes nos réponses deviennent plus lentes et plus confuses. Je suis ivre aussi, mais pas encore au point de ne plus savoir ce que je fais. La seule personne qui s'amuse est celle qui est juste silencieuse - pas celle qui a toujours un visage sans émotion, mais mon frère.

Étonnamment, il est de plus en plus ivre, même s'il n'a pas beaucoup participé. Je suis presque sûr qu'il sera bientôt ivre mort, car j'ai vu comment Man essaie de l'y amener et je n'ai rien fait pour l'en empêcher.

Quand nous terminons enfin la partie, nous commençons à bavarder.

— P'Type, raconte-nous une histoire drôle, dit Ohm.

Si P'Type avait été de bonne humeur, ça aurait pu être une bonne idée, mais il est bourré. Mon frère est saoul.

— Va te faire foutre.

— Ok. Si tu ne veux pas en raconter une, c'est pas grave. Les gars, santé !

Une heure plus tard, tout le monde ici est tellement bourré qu'on peut à peine bouger les lèvres, mais on remplit quand même les verres des autres. Cette fois, c'est la personne la plus puissante du groupe, Man, qui lance un nouveau sujet. Cette fois, il s'adresse à Sarawat.

— Wat.

— Quoi ?

— Viens aux toilettes avec moi.

— Ok, je reviens, dit Sarawat en tournant son visage vers moi.

— Pourquoi tu me regardes comme ça, Tine ? Je ne te le piquerais pas, me coupe rapidement Man avant de traîner Sarawat avec lui vers les toilettes.

Ils doivent passer devant beaucoup de monde pour y aller, et lorsque le dos de Sarawat disparaît dans la foule, je retourne mon attention pour boire avec mes amis.

Moins de dix minutes plus tard, Sarawat revient des toilettes, et maintenant une fille s'accroche à son bras en marchant avec lui. Elle a l'air en extase et appuie sa tête sur son épaule pour tenter d'embrasser son cou. Je me sens mal à l'aise, mais je ne peux rien faire d'autre que de respirer profondément, car même s'il est ivre, P'Type est toujours assis à côté de moi.

— Je peux m'asseoir avec toi ?

— Ooh ! Je t’en prie.

Ohm se déplace immédiatement pour lui faire de la place et tapote le siège pour qu'elle s'assoie.

— Faites de la place pour deux autres invités, les gars, interrompt l'agaçante voix aiguë de Man.

Il a amené deux nouveaux invités à notre table. Ils sont familiers. Je les reconnais des essais de l'équipe universitaire, même s'ils n'ont pas réussi. Ce sont deux beaux garçons, et Sarawat ne semble pas s'opposer à ce qu'ils s'assoient avec nous. Il ne s'y oppose pas du tout.

Je ne suis pas trop possessif avec lui quand c'est une femme, mais je le suis quand c'est un homme. Je ne sais pas exactement quelle est la différence, tout ce que je sais, c'est que je n'aime vraiment pas ça.

— Voici Oak et New. Et voici Pang, une étudiante de troisième année. Je les ai vus passer devant notre table et je leur ai demandé de se joindre à nous. J'espère que ça ne vous dérange pas.

— Ça ne nous dérange pas du tout ! Excusez-moi, trois verres de plus pour cette table.

Je me sens mal à l'aise quand trois autres personnes rejoignent notre table déjà bondée. Ils séparent Sarawat de moi, et nous sommes maintenant assis sur des côtés différents de la table. P'Type remarque mon malaise et le gentleman qui est en lui le pousse à saisir mon poignet et à me tirer pour me mettre debout.

— Ok, tout le monde. Je vais ramener mon frère à la maison maintenant.

— Vous allez rentrer comment ? Tu es venu ici dans la voiture de Sarawat, non ? dit Puek, et je les laisse tranquillement parler. Nous allons tous partir bientôt. Assieds-toi. Tu es trop ivre de toute façon.

— Je ne suis pas ivre.

Ses yeux sont rouges, mais il s'assoit quand même.

C'est un peu gênant de devoir m'empêcher de marquer mon territoire avec Sarawat. Je suis presque sûr que la plupart des gens de notre université savent que nous sommes ensemble, même si nous n'avons encore rien annoncé officiellement. Ces deux nouveaux invités ne le savent-ils pas ? Ou bien ils prétendent juste ne pas le savoir ? La façon dont ils discutent avec tout le monde donne l'impression qu'ils sont de vieux amis. Je suppose que ce n'est pas si bizarre que les gens parlent dans un bar, mais je ne veux pas que mon petit-ami fasse partie de cette équation.

— Sarawat, ton petit ami ne se soucie pas que nous soyons assis avec toi ?

— Petit ami ? N'importe quoi, nous sommes tous des amis.

Comme d'habitude, Man intervient. Vers 11 heures, l'atmosphère du bar est réchauffée par le dernier groupe de la soirée. Ce n'est pas parce qu'ils jouent une chanson sur laquelle les gens peuvent danser - ce n'est pas une chanson amusante. C'est une chanson triste.

— On aimait tellement quelqu'un avant, mais un jour, cette personne aime quelqu'un d'autre et la douleur est insupportable. Pourtant, on l'aime toujours. Laissez-moi entendre ceux qui ont vécu la trahison !

— Ouais !

Chanteur principal, tu en sais trop sur ma vie maintenant.

Je le vois ! Ces deux-là ont fait tinter leurs verres ensemble.

— Cette chanson parle de la douleur ; It's Hurts to Know de The Mousses.

Le chanteur commence à fredonner la mélodie. Je jette un coup d'œil vers l'autre côté de la table, où il est au milieu d'amis et de nouveaux venus, tandis que je suis assis ici, faisant semblant d'être juste son ami, dissimulant ma douleur.

Ce n'est pas censé être une scène dramatique, allez ! Rester dans une même pièce avec P'Type et Sarawat est déjà assez terrible. Pourquoi je dois aussi garder un secret ? Tuez-moi, c'est tout.

— En fait, Wat est célibataire. Moi aussi, dit soudain Theme.

— J'ai entendu dire que tu sortais avec beaucoup de monde, Theme.

— On a rompu, n'en parle pas. Et vous, les gars ? Vous aimez les garçons ou les filles ?

Il se tourne vers ses nouvelles cibles. Les deux gars se regardent avant de glousser.

— Je ne sais pas. Quand j'aime quelqu'un, j'aime son cœur, pas son genre.

Ha ! S'il devait répondre honnêtement, il dirait "Sarawat", c'est sûr.

Je suis furieux ! Tellement jaloux que je pourrais mordre le verre et le casser avec mes dents. C'est tellement agaçant. Tout est agaçant !

— Tine et P'Type, vous en voulez encore ?

Ohm remarque que P'Type et moi sommes silencieux depuis un moment et décide de nous parler. Mon frère n'en veut pas plus, je peux facilement le dire. Il est tellement prêt à aller se coucher que ses yeux sont déjà presque fermés. Et moi, je ne suis pas d'humeur. Je veux rentrer chez moi. Et j'ai besoin de ramener cette certaine personne avec moi. J'ai vraiment envie de le gifler.

— Non, merci. Bois-le si tu veux. Ne t'inquiète pas pour moi.

— Tu vas bien ?

— Oui, bien sûr. Nous sommes tous amis, non ?

Je tourne mon visage vers Sarawat à la fin de la phrase comme si j'avais besoin d'insister sur le mot "amis" pour lui.

— Pourquoi tu ne me demandes pas si je veux être juste ton ami ou pas ?

C'est la première phrase que Sarawat m'a dite depuis qu'il est revenu à notre table. Il est aussi inexpressif que d'habitude, mais mon cœur est en ébullition à force de le regarder tout ce temps.

— Je vais te poser une autre question alors. Est-ce que je peux être ton ami ?

— Non.

— Pourquoi pas ? Il y a un instant, tu as dit que nous étions amis.

— Qui a dit ça ? Réfléchis-y.

— Man.

— Toi aussi. Tu dis toujours ça.

— Tu veux que je fasse quoi ? Tu ne sais pas que c'est atroce de ne pas pouvoir dire ce que je veux dire ?

— Alors pourquoi tu ne le dis pas ?

— Comment je le pourrais ? Tu veux que je dise à tes nouveaux amis que je suis ton petit ami ? Ils me rendent jaloux et pourtant ils peuvent parler avec le petit ami d'un autre. Tu veux que je dise à mon frère que nous sommes plus que des amis ? C'est ce que tu veux, non ?

Merde ! Les mots sont sortis de ma bouche. J'ai vraiment envie de me gifler jusqu'à ce que mes dents de sagesse tombent, mais il est déjà trop tard - P'Type tourne son visage vers nous avec un regard démoniaque, et tout le monde à table est devenu silencieux. Suis-je en colère ? Non ! Je suis ivre.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

— Euh... Je suis saoul. Allons... nous-en.

— Je t'ai demandé, qu'est-ce que tu viens de dire ?

Il insiste, me laissant à peine finir. P'Type prend toujours tout - y compris Man - très au sérieux. Chaque chose et chaque situation. Je n'aurais pas dû dire ça. Sarawat m'a taquiné jusqu'à ce que je perde le contrôle. Et maintenant celui qui a des problèmes c'est moi.

— C'est rien. Je plaisantais juste.

— Vraiment ?

— Oui.

Je me gratte les fesses pour dissimuler mon embarras.

— Tu es sûr ?

— Oui.

— Je vais te le redemander.

— Demander quoi ? T'es bourré.

— Ne change pas de sujet. Quelle est ta relation avec Sarawat ?

— Amis.

— Quel genre d'amis laissent leurs lèvres si proches ?

Ah ! C'est comme être poignardé en plein cœur par des centaines de couteaux. Tout le monde à table est choqué, sauf Sarawat. Il reste assis sans bouger. Même Man n'est soudainement plus aussi bavard. Pour l'instant, il n'y a que moi, P'Type et Sarawat qui parlons.

— Est-ce que les amis se font des câlins sur le canapé ?

— … !

— Est-ce que les amis s'embrassent ?

— P'Type, je suis Man. Je suis ton ami. Est-ce que tu me reconnais ? Je peux t'embrasser ?

— Va te faire foutre.

Ha ! Tu ne sais jamais comment analyser une situation. Tu le mérites.

Je suis horrifié. P'Type est en colère, et ses accusations me rendent incapable de réfléchir correctement.

— P'Type, uh…

— Je le sais depuis longtemps déjà.

— …

Le choc ne fait que s'amplifier.

— J'attendais juste que tu me le dises.

— Hé, je suis désolé. J'avais peur que tu ne l'acceptes pas.

Le chanteur, s'il vous plaît, faites votre travail. Je demande une chanson sur un putain de chagrin d'amour. Que ça me fasse plus mal. Que ça me fasse mal pendant que je vis cette situation intense. Donnez-moi la chanson la plus triste. Mon frère est l'être le plus effrayant de ce pays.

Mais j'en ai marre. Même si je ne le dis pas à voix haute aujourd'hui, je sais qu'un jour je ne pourrai plus garder le secret.

Ce n'est pas une mauvaise chose d'être en couple avec Sarawat. Nous nous soutenons toujours l'un l'autre. Je ne sais pas quelle est la définition de l'amour pour P'Type, parce que je ne l'ai jamais vu ramener quelqu'un à la maison, et je ne sais donc pas vraiment ce qu'il penserait de ma relation avec Sarawat.

— Quand je l'ai découvert, je ne pouvais pas accepter votre relation. Mais ensuite, j'ai vu comment vous êtes heureux même si vous avez l'impression de devoir le cacher quand je suis là, ou quand vous êtes dans mes zones jaunes, et c'est là que j'ai compris.

— …

— Je m'inquiète juste pour toi parce que tu es mon frère.

— Je sais.

— Alors tu dois aussi savoir que tu es un idiot.

Merde. Juste quand il était sur le point de me faire pleurer, il faut qu'il gâche tout.

— …

— Toi aussi, Sarawat. Tu lui dis que tu l'aimes, donc tu dois prendre soin de lui. Et ton plan pour qu'il avoue accidentellement était stupide. Si quelqu'un tombe dans le panneau, il doit être vraiment stupide.

Ça doit être moi. Je suis tombé dans le panneau. Je suis stupide.

C'était un coup monté, n'est-ce pas ? Où sont passés ces trois nouveaux venus ? Merde ! Je me suis fait avoir. Je tourne mon visage vers l'homme qui m'envoie un sourire moqueur. Je suis presque sûr qu'ils savaient tous. Ils m'ont berné. Et en plus, le type au visage de pierre à côté de moi, qui vient de me faire exprimer ma jalousie, me fait un clin d'œil. Sérieusement ? C'est une bonne chose que P'Type ne l'ait pas vu, parce que s'il l'avait vu, il aurait giflé Sarawat.

— Soyez honnête. Depuis quand vous êtes ensemble ?

P'Type semble s'adresser à Sarawat, et tout le monde autour de nous baisse les yeux et se tait comme s'ils passaient une minute de silence pour leur ami.

— Le semestre dernier.

— Vous vous êtes rencontrés où ?

— On s'est rencontré à un concert l'année dernière.

— Je n'aurais pas dû le laisser y aller. Tu l'as dragué en premier ?

— Oui.

— Les choses que tu trouvais à Tine à l'époque et maintenant sont-elles différentes ?

— Oui, beaucoup.

— Tu peux faire avec ?

— Oui.

— Ce n'est qu'un amour insensé. J'ai plus d'expérience que toi, et je ne veux pas que tu promettes d'aimer mon frère pour toujours. Je ne crois pas en de telles choses, dit-il en souriant.

— Je n'ai peut-être pas l'espoir que tu croies en moi, mais je peux croire en moi-même.

— Prouve-le. Reparle-moi quand vous serez ensemble depuis plus de quatre ans.

— Cela signifie-t-il que tu ne me parleras pas maintenant ?

— Sarawat, je pensais que tu étais un bon gars, pas un connard.

La tension d'avant s'est évaporée : une atmosphère glaciale l'a remplacée, surmontée d'un talk-show impromptu bruyant et inapproprié animé par Man et Boss.

— Mister Man, où as-tu rencontré ta personne spéciale ?

— Sur le campus.

— C'est toi qui l'as dragué ?

— Oui.

— Les choses que tu lui trouvais à l'époque et maintenant sont-elles différentes ?

— Beaucoup. Il était aussi mignon qu'un chaton à l'époque, mais maintenant il est aussi féroce qu'un chien.

— Tu peux l'accepter ?

— C'est un amour insensé. Tu crois qu'on y arrivera au final ? Certaines personnes ne croient pas en l'amour.

— Tu as le droit de ne pas croire, mais pour moi, il n'y a qu’une vérité.

— Qu'est-ce que c'est, Mister Man ?

— Que la personne qui s'appelle Type est la femme de Man.

— Femme ? Qui est ta femme ?



La lumière du soleil et une voix grave me réveillent de mon rêve. La lassitude s'empare de mon corps et un mal de tête s'empare de ma tête. Je n'aurais pas dû le faire. Je ne me rappelle même pas combien j'ai bu hier soir et comment je suis rentré dans ma chambre. Je ne veux pas imaginer de quoi j'ai dû avoir l'air hier soir.

— Tine, va te doucher. Tu as cours aujourd'hui.

— Ugggh. J'ai mal à la tête. Je veux dormir.

Je tire une couverture sur moi avant de le sentir attraper mon cou.

— Tu te lèves ?

— Sarawat, ça fait mal.

— Tu te lèves ? Sois obéissant.

— J'ai la gueule de bois.

— Va te doucher, je vais te faire du café.

— Mmh.

Je hoche la tête. J'ai quand même envie de dormir, alors je somnole pendant encore dix minutes avant qu'on me tire du lit. Il faudrait être un professionnel pour pouvoir continuer à dormir après ça.

Je me nettoie et sors à l'odeur du café frais. Mon cerveau morne est réveillé. Soudain, une pensée me vient à l'esprit : je suis avec Sarawat - seul ? Eh bien... J'ai l'impression que quelque chose qui m'accompagnait depuis une semaine a soudainement disparu.

Ah ! Mon frère !

— Sarawat, où est P'Type ?

— Il n'est pas rentré avec nous.

— Hein ? Tu as laissé mon frère au bar ?

— Non. Man s'est porté volontaire pour le ramener, mais ton frère n'arrêtait pas de se plaindre alors Man a emmené P'Type directement à sa chambre à la place. Demande-lui quand tu seras à l'université, du coup.

Réaliser que Man a ramené P'Type chez lui me donne des frissons. Ce n'est pas vraiment une idée horrible, mais ça m'inquiète quand même.

Je n'ai pas peur que P'Type se batte avec Man. J'ai plutôt peur que Man viole mon frère. Oh mon cœur…

— Man ne ferait pas ce que tu penses à ton frère.

— Tu sais ce que je pense ?

— Je suis ton petit ami.

— Quelle grande gueule. Je ne t'ai pas parlé de ces gens hier soir.

— C'est Man qui les a amenés. Ça n'avait rien à voir avec moi.

— C'est vrai ?

Je ne fais pas attention à la personne en face de moi. Je prends une tasse et sirote le café pour réduire ma gueule de bois. Beurk ! Il a un goût affreux.

— Qu'est-ce que tu as mis dedans ? Du sel ou du sucre ? Tu as pris le bon ?

— J'ai tout versé.

Maudit sois-tu. Tu as mis du glutamate de sodium dedans ! Mon mal de tête est parti. Si vous devez avoir un petit ami, n'en choisissez pas un comme celui-là. Il est inutile. La seule chose qu'il a, c'est sa beauté, mais personne ne peut survivre avec ça.

Je laisse le café qu'il m'a fait et je mange une tranche de pain beurré à la place. Au moins, ça a bien meilleur goût. De l'autre main, j'attrape mon téléphone pour appeler mon frère, mais personne ne répond. Au lieu d'abandonner, je me rabats sur les réseaux sociaux.

— Choisis. Manger ou utiliser ton téléphone.

Il a l'air d'un père, mais il ne peut rien me faire. Je lève les yeux et tire la langue.

— Pourquoi ?

— Tu vas t'étouffer.

— Je suis un pro. Je peux manger et utiliser mon téléphone en même temps. Je peux même prendre une photo.

J'ouvre l'appareil photo tout en parlant, prenant rapidement une photo de la tasse de café noir sur la table.



Tine_chic Nouveau type de café : buvez une tasse et restez éveillé pour le reste de votre vie.



Sarawat me copie. Il part dans la chambre pour parcourir son téléphone comme s'il essayait délibérément de m'énerver. Et il est bon à cela - il joue à Minecraft, sans me parler pendant une demi-heure. Bien que j'ai un cours l'après-midi, je n'ai pas le temps d'être en guerre avec lui aussi longtemps.

— Ok bien, parlons.

Je me rends.

— …

Sarawat me jette un bref regard, pour retourner aussitôt à son jeu.

— Sarawat, tu essaies de m'embêter ?

— Je joue à un jeu, ne m'interromps pas.

— Je m'ennuie.

— Je ne m'ennuie pas. Lave la vaisselle pour moi.

Oh ! Il profite de l'occasion pour me traiter comme un esclave. Tu penses vraiment que quelqu'un comme moi va abandonner si facilement ? Je ne le ferai absolument pas, mais je reste exactement là où je suis. Je réponds à tous les messages sur tous les réseaux sociaux que j'ai jusqu'à ce que je sois à court. Il est encore si tôt dans le semestre que je n'ai pas encore de devoirs. Je m'ennuie tellement.

— Certaines personnes pensent que le compte Sarawatlism est le mien.

J'essaie d'engager la conversation.

— Beaucoup de gens le pensent.

— C'est parce que ce sont toutes des photos de moi, non ? Beaucoup de tes abonnés pourraient ne pas être très heureux de ça.

— Les personnes qui sont les plus heureuses sont tes abonnés. Il y a beaucoup d'hommes parmi eux.

— Quoi ?

Il donne l'impression de m'espionner, mais je ne pense pas que Sarawat ferait une chose pareille.

— Et tu suis beaucoup d'entre eux.

— Ce sont mes amis.

— Si tu atteins le nombre maximum de comptes que tu peux suivre, vas-y et supprime-moi pour faire de la place.

Attendez. Comment toutes ces chamailleries ont-elles commencé ? C'est parce que j'ai utilisé mon téléphone en mangeant ? Pourquoi ça doit se terminer par un commentaire sarcastique sur les abonnés d'Instagram ? Je suis vraiment confus.

— Et alors ? C'est à moi de suivre qui je veux. Je veux juste vérifier ma popularité, dis-je sarcastiquement.

— Je devrais faire ça aussi ?

— Fais-le. Je vais t'aider.

Je lui arrache le téléphone des mains. Quand je trouve l'appareil photo, je prends tellement de photos de son beau visage que son téléphone brûle.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je prends des photos. Utilise-les pour vérifier ta popularité. Faisons en sorte que ce soit juste.

— Bien. Je vais les télécharger.

— …

— J'ai dit que je les téléchargerai.

— Pourquoi tu me taquines toujours ?

— Tu es mignon quand tu es en colère.

Je le menace mais il me lance un grand sourire en retour avant de s'éloigner pour préparer son sac pour les cours. Il me laisse regarder fixement la vaisselle non lavée et mon téléphone sur la table.

À la fin, Sarawat a vraiment posté une photo sur son Instagram. Il ne poste presque jamais rien, mais cette fois, c'est complètement différent : la nouvelle photo est une rare photo de son propre visage.



Sarawatlism Je vérifie ma piplarité



Et il ne cesse de faire des fautes de frappe.



AnomaBee Ah ! Il est si beau !

Gos.dem Sarawat, j'adore, j'adore

tarineeJ Dis-lui que je l'aime bien @Fah-nich

berrymint147 Mon mari a posté une photo Ah !!!

Umae.weew #TeamSarawatsWives est de retour. Laisse-moi mettre mon visage sur ton torse.



Ils agissent comme si ce post était un nouveau jour à l'école : comme une réunion des fans de Sarawat de tous les coins du monde.

Il n'y a eu aucune mise à jour sur son compte pendant les vacances du semestre. Certaines personnes savent que je suis avec Sarawat et d'autres savent que Sarawat est occupé à pratiquer la musique afin d'être prêt pour le prochain concours. Mais la photo d'aujourd'hui permet aux gens de savoir que Sarawat est...



Green_kiki toujours aussi beau Wow !



En moins de trois minutes, les notifications commencent à s'afficher. Une des questions que je vois est...



Dewwwwwwy Sarawat est si beau. Qui a pris cette photo ?

Spacening06 Je suis jaloux de la personne qui a pris cette photo. Comment quelqu'un peut-il prendre sa photo avec des mains stables ?



Je continue à lire les commentaires, car je n'ai pas encore envie de faire la vaisselle. Il existe de nombreuses solutions pour éviter que votre main ne tremble, mais il n'y a aucune solution pour empêcher mon cœur de trembler lorsque je suis près de lui. Je suis avec lui depuis un certain temps et pourtant je ne peux pas m'empêcher de ressentir ça. Je pourrais avoir besoin de médicaments pour ça.

Il n'a pas fini de jouer avec les sentiments des autres. Une nouvelle vague gigantesque s'abat avec force sur le rivage, et je ne peux pas la combattre.



Nam_nanim Je veux savoir aussi. Qui a pris cette photo pour toi ?

Sarawatlism Mon amoureux l'a prise pour moi.

Sarawatlism Mon amoureux aime être sarcastique.

Wii.love.u Ton amoureux est-il cette personne ? Eiei @sarinyapoey

Sarawatlism Nah

Sarawatlism Mon amoureux c'est Tine.



Mon amoureux c'est Tine.

Mon amoureux c'est Tine.

Mon amoureux c'est Tine.

Boom ! Je suis mort. Je continue à répéter bruyamment 'oh mon cœur'. Merde !



Aujourd'hui est une nouvelle journée chaotique de Tine TheChic et de Sarawatlism. Pour une fois, Sarawat a le temps de répondre aux commentaires, ce qui donne aux fans de Sarawat de nombreux nouveaux sujets de discussion. Certaines personnes connectent suffisamment de points pour comprendre que nous vivons ensemble, et découvrent même où nous vivons.

Ce sont des harceleurs à part entière !

Le deuxième semestre ne comporte pas beaucoup d'activités extrascolaires, à l'exception du grand festival de musique qui approche. Sarawat et ses amis du club de musique sont tous impatients de participer au concours plutôt sérieux qui aura lieu pendant le festival.

C'est pourquoi, chaque fois que je n'ai pas de cours du soir, j'achète quelques snacks et des fruits pour les manger en l'attendant dans la salle de répétition que Ctrl+S utilise toujours.

— Oh, Tine. Tu es si matinal, me salue Thame et je lui souris en retour.

— Mon cours a fini tôt, alors je suis venu attendre ici. J'ai acheté quelques snacks pour vous aussi.

— Merci. En fait, je pensais que tu étais déjà rentré chez toi.

— Pourquoi ?

— Parce que les fans de Sarawat sont en route vers ce bâtiment pour faire des banderoles pour le soutenir. J'ai peur que tu aies des problèmes sur le chemin du retour.

Merde ! Pourquoi tu ne m'as pas appelé avant que je vienne ici ? C'était si calme sur le chemin.

— Je pense que ça va bien se passer. Ils ne vont pas me frapper, je pense.

— Je n'aiderai pas s'ils le font. Tu as pris leur homme.

— Il a flirté avec moi en premier.

— Et tu as craqué pour lui.

— Petit malin ! Tu veux que j'offre à manger à cette grande gueule ?

Je lance un petit sac de pain à Theme. Il l'attrape pour le déballer et le mange pendant qu'on attend les autres.

Je suis quelqu'un qui est très préoccupé par mes réseaux sociaux. Dès que j'ai du temps libre, ne serait-ce que quelques minutes, je sors mon téléphone et je vérifie. Et le seul sujet du jour attire toute mon attention. Il s'agit du sujet du premier post Instagram de Sarawat depuis des mois. La lecture des commentaires ne me cause aucun stress - quelqu'un vient de commenter une blague amusante, et d'autres commentent en donnant l'impression que Sarawat est le centre de l'univers. Je ris tout en lisant, jusqu'à ce qu'un certain commentaire attire mon attention.



Pam_pitcha Est-ce que mon gars cool a déjà un petit ami ? Je croyais que vous étiez amis.



Je fronce les sourcils en proie au doute car la façon dont elle parle de Sarawat est spéciale. Appeler quelqu'un "mon gars cool" signifie que vous vous connaissez. Au début, je n'y pense pas trop, jusqu'à ce que je fasse défiler la page et que je voie à nouveau son commentaire.



Pam_pitcha Je suis à Chiang Mai pour un voyage amusant avant la fin des vacances. On peut se voir si tu es libre.



Je ne peux plus ignorer mes soupçons. Je clique sur sa photo pour voir son compte, révélant presque un millier de photos.

Elle s'appelle Pam, j'en conclus après avoir vu beaucoup de personnes le dire dans les sections de commentaires. Elle a l'air mignonne et joyeuse…

Le thème de son Instagram est le blanc, ce qui convient à son visage immaculé. Sur ses photos, elle porte des vêtements simples, mais pourtant elle attire l'attention de ceux qui la regardent. Peut-être que Pam a le même âge que Sarawat.

Je ne fais que tirer des conclusions. Je fais courageusement défiler son Instagram jusqu'à ce que, tout à coup, la peur que j'essayais de cacher revienne lorsque je vois une photo où figure Sarawat.

C'est un selfie d'elle et lui dans un magasin de crème glacée, souriant joyeusement à l'appareil photo. Le post date d'une semaine. Oui ! C'est quand nous étions tous les deux à Bangkok avec chacune de nos familles.

— C'est bon. C'est bon.

Je me répète tout en essuyant la sueur sur mon front. Je continue à regarder d'autres vieilles photos de cette femme.

Instagram ne ment jamais. La date et l'heure des posts montrent de nombreux moments importants de la vie de l'utilisateur. L'année dernière, elle a pris une photo avec Sarawat le jour de leur remise de diplôme au lycée.

Ils sont allés à Khao Yai avec leurs amis au milieu de l'année dernière.

Ils sont allés au concert de Scrubb à Silpakorn.

Sur une photo datant de la Saint-Valentin de l'année dernière, un grand garçon aux cheveux courts se tient à ses côtés. Ce type est Sarawat.

Mes mains commencent à trembler. Je ne sais pas de quoi j'ai peur, mais je suis sûr qu'elle pourrait être le coup de foudre de Sarawat. Je ne suis pas sûr de la réponse que mon cœur veut. Est-ce un oui ou un non ? Quelle réponse me fera me sentir mieux ?

— Oh ! Tu attends déjà ici ? Tout le monde arrive maintenant.

Earn pousse la porte pour entrer. Le son me tire de mes pensées effrayantes et me ramène à la réalité.

— Sarawat est entouré d'une horde de ses fans. Ils ont fabriqué des t-shirts, des bannières et même des bracelets. Nous sommes si chanceux d'avoir un gars sexy dans notre groupe.

Les autres membres du groupe entrent un par un. Certains mangent, d'autres font des blagues en attendant que le guitariste entre dans la pièce, comme ils le font tous les jours.

— Voilà Sarawat.

Le grand type entre dans la pièce avec un visage impassible avant de tourner son regard vers moi et de s'asseoir, en attrapant son sac sur son épaule pour le poser sur mes genoux.

— Ça fait déjà longtemps que tu es là ?

Sa voix grave me pousse à me concentrer sur lui pour répondre.

— Mmh.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu es malade ? Pourquoi ton visage est si pâle ?

— C'est rien. Je pense juste qu'il fait un peu chaud. Tu vois ? Je suis en train de transpirer.

— Tu as déjà mangé quelque chose ?

— Oui. Et toi ?

— Pas encore. Je mangerai après la répétition. Tu peux m'attendre ?

— Bien sûr.

— Ton frère est déjà rentré à Bangkok ?

— Oui. Il m'a appelé vers midi. Il est parti parce que Man n'arrêtait pas de l'embêter.

— Il le mérite.

— Va répéter.

Sarawat acquiesce avant d'attraper une guitare électrique au milieu de la pièce qui n'a toujours pas été préparée pour la répétition. Je baisse les yeux sur le sac que je tiens dans ma main. J'ai tellement envie d'en savoir plus que je mets ma main à l'intérieur du sac, sortant son téléphone.

— Sarawat.

— Hmm ?

— La batterie de mon téléphone est morte. Je peux emprunter le tien ?

— Ok.

J'ai eu la permission. Je vérifie les contacts qu'il a enregistrés dans le répertoire téléphonique. La plupart des personnes sur la liste sont des Lions Blancs. Puis quelques seniors, des membres de sa famille, et puis il y a aussi le nom de la personne qui me fait peur.

Pam

Je vérifie l'historique de ses appels et je vois que l'appel le plus récent vient d'elle.

Mon cœur a peur de tout ça. J'essaie de chercher des informations sur elle. Je veux vraiment savoir qui elle est et pour l'instant, je me moque du bien ou du mal. J'ouvre l'Instagram de Sarawat, en vérifiant cette fois sa boîte de réception privée pour trouver un tas de messages non lus.

Bien sûr, Sarawat est trop mauvais pour taper sur son téléphone. Il ne perdrait pas son temps à répondre à quelque chose comme ça. Mais alors ! Outre celui avec P'Dim, il y a un autre fil de discussion qui a été lu et auquel il a été répondu. Les messages du compte Instagram de Pam confirment ma pire crainte, car Sarawat y répond toujours - dont un d'aujourd'hui.

Je prends la liberté de regarder leur conversation. La plupart sont des salutations normales. En raison du problème de frappe de Sarawat, les messages sont légèrement décalés. Il aurait sans doute été plus facile d'appeler.

Après que CtrI+S ait répété pendant deux heures, ils sont prêts à partir. Sarawat est généralement le dernier à partir parce qu'il est toujours en train de vérifier tous les détails et chaque partition.

— Tu étais trop cool aujourd'hui, dis-je en guise d'encouragement.

— Vraiment ? Je n'étais pas dans le ton quelques fois. Je ferai mieux demain, c'est sûr.

— Bien sûr.

— Tu as faim ?

— Pas vraiment.

— Attends-moi un moment alors. Je dois encore vérifier certaines choses.

Je hoche la tête en signe de compréhension. Normalement, je ne lui demande pas grand-chose à ce sujet, car je ne connais rien à la musique. Le fait de savoir jouer quelques accords correctement me suffit amplement. Mais la curiosité d'aujourd'hui me pousse à le regarder intensément pendant qu'il travaille.

— C'est une chanson de DCNXTR ?

— Oui. Elle s'appelle Summer Rain.

— Et cette chanson ? Elle n'a pas de titre et je n'arrive pas à lire les accords.

— Celle-là n'est pas importante, dit-il et il place cette feuille de papier au bas de la pile comme s'il tentait de me la cacher.

— Ah ! Je vais attendre là-bas alors.

Je désigne le coin de la pièce et m'y installe.

Ma tête est remplie d'inquiétudes. Elles m'ont tenu éveillé toute la nuit. Je suis frustré et stressé. Bien que ses bras soient autour de moi, même cela ne peut faire disparaître ces pensées non résolues. Le lendemain matin, Sarawat a encore plus de mauvaises nouvelles pour moi.

— Je vais aller voir mes vieux amis ce soir. Tu viens avec moi ?

— Quels amis ?

— Tu ne les connais pas. Ce sont des amis du lycée. Je veux vous présenter les uns aux autres.

— Hommes ou femmes ?

— Des femmes.

— Comment s'appellent-elles ?

— Pam, In, Makok, et Fern.

Mes mains tremblent à nouveau, tout comme mon cœur.

— Je dois voir le Star Gang. Je dois goûter de la nourriture pour la page de Puek. Tu peux y aller sans moi.

— Je risque de ne pas revenir pour dîner avec toi.

— Ce n'est pas normal ? Disons que c'est comme quand tu manges avec les Lions Blancs.

Je lui souris et garde ma douleur à l'intérieur. Ce serait bien si les mauvaises choses auxquelles je pense n'arrivaient pas.

Et si cette femme est vraiment le premier amour de Sarawat, j'aimerais qu'elle ne soit qu'un souvenir maintenant…

et que je sois son présent. C'est suffisant.



— C'est ce restaurant, idiot.

— C'est le quatrième restaurant. Je suis plein.

— Je dois mettre ma page à jour. Arrête de te plaindre et trouve une place pour garer la voiture.

Puek se plaint tellement que nos oreilles sont sur le point d'exploser. Fong et Ohm ont l'air confus alors qu'ils suivent l'administrateur de la page Facebook "Restaurants incontournables où la nourriture n'a pas bon goût mais est bon marché" à l'intérieur du restaurant.

Heureusement, ce restaurant est le dernier de la journée. Tout le monde est soulagé car on ne sait plus où mettre la nourriture. Pendant que nous attendons les plats, je demande à Ohm dans l'espoir qu'il ait une solution à mon problème.

— Ohm, maintenant que tu es le deuxième Casanova du groupe, et que le premier c'est moi, je veux te demander si tu peux larguer la personne avec qui tu sors ?

— Oui, je peux.

Oh. Il a répondu rapidement et avec confiance. Il ne m'a même pas laissé respirer après que j'ai fini de demander.

— Tu ne devrais pas y réfléchir un peu ?

— Qu'est-ce que je dois considérer ? La sympathie ?

— Non. Je veux dire, tu n'as pas un lien avec cette personne ?

— Non. Si tout le monde pensait comme ça, les coups d'un soir n'existeraient pas, n'est-ce pas ?

— …

— Tu devrais te poser la même question, Tine. Tu as flirté avec beaucoup de filles au lycée et tu les as presque toutes larguées. Pourquoi tu devrais me demander à moi ?

— Ce n'est pas la même chose. Ces relations n'étaient tout simplement pas sérieuses. Je parle d'un cas où tu aimes tellement cette personne que tu veux t'installer et vieillir avec elle. Tu as essayé si fort de l'aimer. Tu seras capable de larguer cette personne finalement ?

— S'il n'y a plus d'amour, je le ferais. Pourquoi on devrait continuer ?

J'ai peur…

— Quelle est la raison la plus fréquente d'une rupture ?

— C'est une question stupide. Tu es un officier de renseignement ? Tu poses beaucoup de questions.

— Réponds-moi simplement.

— C'est soit parce qu'ils ne s'entendent pas, soit parce que l'un des deux rencontre quelqu'un de mieux. Je pense que ce sont les raisons les plus courantes.

— Quelqu'un de nouveau ?

— Les nouvelles choses sont toujours meilleures que les anciennes. Mais il y a une chose ancienne qui sera toujours plus influente.

— Quoi ?

— Un premier amour.

— Je suis d'accord. Bon sang ! Quand je romps avec une fille, je l'oublie même si je l'aimais beaucoup. La seule que je ne peux pas oublier, c'est mon premier amour, ajoute Fong, qui vient de se faire larguer par une vilaine lycéenne il y a quelques mois.

— La plupart des gens se souviennent de leur premier amour. Tu ne te souviens pas du tien ?

— Bien sûr que je m'en souviens…

Son nom était Ging. Elle est la petite amie d'un célèbre tuteur maintenant. La seule personne avec qui j'ai jamais eu une relation réelle et profonde est Sarawat.

— C'est de ça que je parle. Peu importe si c'est un ancien ou un nouvel amour. Si les gens ne s'aiment plus, voilà, c'est la fin. Il n'y a rien qui puisse les arrêter. Même si tu pleures du sang, ce qui n'est pas à toi ne restera pas avec toi. C'est la vérité du monde.

— Amen…

Quelle convention dans le monde parle de ça ? Mais c'est vrai.

Je commence à stresser en pensant à la vérité de tout ça. La femme nommée Pam est son premier amour et Sarawat ne pourra pas oublier son premier amour. Ils sont ensemble en ce moment. D'ailleurs, ils se sont vus pendant les vacances. Certains de ses intérêts sont similaires aux miens aussi. J'ai peur…

Peur d'être son remplaçant.

Je raccompagne mes amis dans leur chambre quand nous avons terminé. Je m'arrête régulièrement à un feu rouge, et je tourne mon visage pour regarder la place d'un célèbre centre commercial. Les lumières du soir me font me sentir ébloui et seul à la fois.

— Tine ! C'est ton mari ?

Puek me tape sur l'épaule.

— Surveille ton langage. Mari, mon cul !

Je le gronde alors que mes yeux trouvent le grand corps de quelqu'un assis dans un café de l'autre côté de la route.

— Ce n'est pas Sarawat ? Le gars assis à Tom N Toms.

— Il a dit qu'il mangerait avec ses amies. Elles sont en visite.

— Ah.

Est-ce que c'est son amie ? Pourquoi ce rare sourire de Sarawat apparaît-il si facilement à travers la vitrine ? Une femme aux cheveux longs est assise à côté de lui. Elle est mignonne et a l'air aussi attirante que chaque fois que je la vois. Si ça avait été l'ancien moi, je l'aurais dragué. Mais maintenant, ça ne peut plus être comme ça. J'ai déjà une personne importante…

Elle est blonde.

Elle aime les chansons de Scrubb.

Elle sourit beaucoup.

Elle a un thème Instagram blanc.

Elle peut jouer des instruments - y compris la guitare.

Elle a posté des enregistrements de chansons que Sarawat aime.

Elle est sa femme idéale.

Suis-je juste sa copie conforme ?

Il est déjà vingt-deux heures. Je regarde l'horloge sur le mur. L'émission de télé n'est pas drôle du tout. C'est tellement ennuyeux que je dois prendre mon ordinateur portable et chercher des chansons sur YouTube pour les écouter jusqu'à ce qu'il rentre à la maison.

Sarawat entre dans la pièce en portant une chemise d'uniforme débraillée. Il pose ses chaussures sur le porte-chaussures avant de déposer son sac sur le comptoir et de s'asseoir à côté de moi sur le canapé.

— Va prendre une douche.

C'est la première chose que je lui ai dite depuis la fin des cours aujourd'hui. Il hoche la tête mais ne bouge pas : "Vous êtes allés dans quel restaurant ?"

— On en a fait quatre. Je suis repu. Et toi ?

— Je ne suis pas allé loin. Je me suis promené dans un centre commercial et je suis allé dans un café.

Nous restons silencieux pendant un moment. Soit il a peur que son secret soit dévoilé, soit il dort.

— Hey… dis-je d'un ton doux. Depuis combien de temps tes amies et toi vous connaissez ?

— Depuis le collège. On était dans des classes différentes au lycée.

— Et celle qui s'appelle Pam ?

— Elle aussi.

J'acquiesce et j'appuie lentement ma tête sur son épaule. Puis je tends les mains pour les enrouler autour de sa taille. Je ne veux pas l'ennuyer tout le temps. Parfois, j'ai juste envie d'être collant.

— Avant, je t'avais demandé de me parler de ton premier amour, de la femme pour laquelle tu avais le béguin. Aujourd'hui... Je veux tout savoir sur elle.

— …

Il est si calme. Je peux même entendre le bruit de sa respiration et de l'air conditionné. Il me jette un regard, mais je baisse la tête et marmonne pour moi-même. Je n'aurais probablement pas dû dire ça.

— Sarawat, tu me vois comme le remplaçant de quelqu'un d'autre ?

— …

— Si c'est ça, tu peux me le dire franchement.

— …

— Je ne serai pas en colère, parce que c'est ton choix.

Même si au fond de mon cœur, je suis triste de le perdre…

Notes :
1/ Ka-prao Mhoo Krob = Porc croustillant au basilic
Ka-lum-plee Tod Nam-pla = Choux sautés à la sauce poisson
Ka-ri = Curry
Mhoo = Porc
Kaeng Jeud = Soupe légèrement assaisonnée

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Johanne
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Chapitre 24 Partie 1
Crie désespérément pour mon cœur
Quand j'ai rencontré mon premier amour, j'ai cru que c'était celle que je cherchais depuis si longtemps. Elle travaillait bien à l'école et était polie. Je voulais la chérir. Je suis tombé amoureux d'elle au premier regard, nous avons commencé à nous fréquenter par la suite. Il ne semblait pas que nous allions nous séparer comme d'autres couples, mais au final, j'ai été déçu que cet amour ne se soit pas déroulé comme je l'avais prévu.

La vérité, c'est que nos personnalités n'étaient pas du tout compatibles. Au début, tout semblait beau, mais au fil des jours, les défauts que nous avions essayé de cacher au début ont commencé à apparaître. Si vous êtes capable d'accepter ou de vous adapter à ces défauts, ce sera bon pour la relation. Mais si ce n'est pas le cas, c'est peut-être la fin.

Après la rupture avec mon premier amour, je n'ai plus jamais eu foi en l'amour. Je suis devenu une personne qui largue facilement les gens juste parce que je m'ennuie. Je n'ai plus jamais vraiment aimé quelqu'un, pour une raison aussi stupide que de ne pas vouloir être blessé de la même façon que par le passé. J'ai donc fait en sorte de me protéger par tous les moyens contre les déceptions.

Il est certain que si j'étais resté la même personne, je n'aurais pas été blessé...

Mais je ne suis plus du tout le même Tine qui ne pouvait plus aimer personne. C'est maintenant le contraire, je suis devenu tellement amoureux de quelqu'un que je n'arrive même pas à y croire moi-même.

Arrêtons cette tristesse.

Ouais ! Ce n'est pas comme si je voulais être triste. Je veux être heureux, et m'amuser. Je ne veux pas penser à n'importe quelle merde qui se présente, mais parce que je m'en soucie beaucoup, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Je veux le larguer, mais je ne peux pas. Je veux dire, c'est mon petit ami. Sarawat est assis ici, me laissant le serrer fort dans ses bras. En plus, il fait son visage stupide, comme s'il ne savait rien. Quelle plaie !

— Tine, qu'est-ce qui ne va pas avec toi aujourd'hui ? Pourquoi me poses-tu des questions bizarres ?

La voix grave de Sarawat me réveille de ma lointaine rêverie. Je suis de nouveau dans le présent.

Le grand type se demande probablement ce que j'essaie de lui faire comprendre, peut-être parce que mes paroles précédentes sont sorties de nulle part. Tout ce que je sais, c'est que je parlais de son premier amour, mais je n'ai pas clairement précisé de qui il s'agissait. Si ce n'est pas la fille qui s'appelle Pam, je me suis encore ridiculisé.

— Je ne sais pas.

— …

— Je suis probablement très fatigué.

Honnêtement, je ne veux même plus savoir ce que Sarawat pense, car si la réponse n'est pas celle que je crois, alors je serais blessé comme d'habitude.

— A quoi tu cogites ? dit-il en tendant les mains pour me serrer dans ses bras, et maintenant ça devient inconfortable.

J'ai envie d'en finir et de pleurer, mais ce ne serait pas chic si je le faisais, alors je dois me retenir.

— Rien…

Je ne veux pas devenir une personne stupide et puérile à ses yeux. Avant, j'avais l'habitude de catégoriser et de stocker toute information comme une absurdité indigne dès que quelqu'un parlait de choses stupides et insignifiantes dont les gens ne se souciaient pas. Je ne veux pas que Sarawat pense à moi de cette façon, quoi qu'il arrive.

— Je ne te vois pas comme un substitut ou quoi que ce soit. D'où vient ce drame ?

C'est juste de mon propre point de vue, mais je ne veux pas lui dire la vérité. Peut-être qu'en fait je réfléchis trop.

— Sarawat, je t'aime.

— Oui… je sais.

— Je t'aime vraiment.

— Je sais…

Son étreinte est si chaude qu'elle ravive mon cœur. Il balance nos corps d'avant en arrière pour me réconforter, pour que j'arrête de trop penser. Peut-être qu'aujourd'hui, je suis juste fatigué au point de penser n'importe quoi. Mais mon cœur veut encore chercher son attention, bien que je n'en ai jamais eu envie auparavant.

— Sarawat, embrasse-moi.

— Tu es si collant, dit-il en plaisantant et il penche son visage vers l'avant pour joindre doucement ses lèvres aux miennes.

En ce moment, je ne veux pas penser à autre chose. Je veux juste ouvrir ma bouche pour qu'il puisse y insérer sa langue et que nous puissions échanger tous nos sentiments l'un pour l'autre.

Je veux lui dire à quel point j'ai peur. J'ai peur de le perdre au point d'en perdre la tête. Mais tout ce que je peux faire, c'est me réconforter et me dire que ce n'est rien. Les choses ne peuvent pas être si horribles. Il a même dit qu'il ne me voyait pas comme un substitut, même si nous ne mentionnons pas le nom de la troisième personne à voix haute.

— Sarawat…

Notre baiser continue lentement. Je sens l'amour ainsi qu'une autre sensation dans tout mon corps. Ses mains robustes caressent mon dos, puis il se glisse sous ma chemise. Avant, quand je n'avais pas encore eu ma première fois, j'aurais probablement esquivé et objecté de toutes les manières possibles.

Maintenant, je suis complètement différent, car je veux aimer Sarawat. Je veux lui dire de ne pas me quitter. Peu importe le présent ou l'avenir, je veux être celui qui sera choisi.

Mes mains qui l'enlaçaient commencent à se déplacer sur tout son corps aussi. Je le laisse prendre l'initiative depuis un moment déjà, mais je veux être celui qui commence aujourd'hui en serrant sa chemise d'uniforme jusqu'à ce qu'elle se froisse. Je me recule ensuite un peu, pour avoir la place de déboutonner sa chemise.

L'homme devant moi semble s'arrêter un instant. Lorsqu'il reprend conscience, il tient fermement mes deux poignets et dit quelque chose de si doux et si léger que j'en suis presque soufflé.

— Tine.

— …

Mais je ne veux pas l'entendre. Je continue à me concentrer pour déboutonner le deuxième bouton de sa chemise.

— Tine, ne fais pas ça. Nous avons cours demain.

Je reste immobile un court instant, essayant de rétablir mon image que je n'ai pas pu sauver.

Je n'ai jamais été aussi humilié.

— Alors, je vais aller prendre une douche. Il fait tellement chaud. Haha.

Tout le monde peut probablement dire à quel point ce rire est faux. Bien que je le sache, je n'arrête pas de rire. Je me gratte la tête en me dirigeant vers la salle de bain.

Mes deux mains tremblent encore. La sensation de notre contact est encore vive, mais il n'y a rien de plus…

Ou bien Sarawat a-t-il vraiment changé ? Est-ce à cause de cette fille qui est revenue dans sa vie ? C'est pourquoi tout semble différent.

Pourquoi est-elle revenue ? Pourquoi revenir à un moment où Sarawat a recommencé à zéro, et où je suis déjà tombé amoureux de lui de tout mon cœur ? Pourquoi revenir...

— Tine, m'appelle-t-il alors que je suis debout devant la porte de la salle de bain, sans serviette ni rien d'autre de préparé.

— Ouais ?

— Tu n'as pas déjà pris une douche ?

Je me regarde à nouveau, ainsi que mes vêtements. Oh oui, j'ai totalement oublié que j'avais déjà pris une douche, mais le gars qui n'a en fait pas encore pris de douche est assis sans émotion sur le canapé.

— Oh oui.

Sarawat se redresse et marche droit vers moi. Il pose ensuite sa main rugueuse sur ma tête, doucement.

— En fait, tout à l'heure…

— Peu importe, on a cours demain. Va te doucher.

— Tu veux qu'on se douche encore ensemble ?

— Il ne vaut mieux pas.

Je ne veux pas que les choses aillent trop loin au-delà du point de non-retour. J'ai déjà été assez humilié. Non ! Pourquoi ai-je soudainement envie de pleurer ? Ce n'est pas du tout chic. Je déteste tellement ce genre de sentiment que je ne sais même pas comment l'exprimer.

Je remets mes pieds sur le lit tandis que Sarawat entre dans la salle de bains. Dans la vie, on a toujours de mauvais jours, mais parfois, tout ce qu'on peut faire, c'est faire avec parce qu'on ne peut pas le contrôler. À la fin de la journée, tout ce que l'on peut faire est de s'endormir bêtement et de se réveiller pour affronter la réalité du lendemain.

Il est minuit…

La chambre est plongée dans le noir, mais je n'arrive apparemment pas à dormir, même si je suis dans les bras de Sarawat. Chaque fois que nous nous câlinons, cela me réchauffe le cœur. Cependant, aujourd'hui, il fait étrangement froid.

Normalement, Sarawat est toujours un pervers avec moi. Peu importe les petites choses que je fais, il est excité. C'est le contraire aujourd'hui, il n'est pas du tout comme avant. J'essaie de me dire de ne pas trop y penser, mais je n'y peux rien de toute façon.

Il est une heure et demie et je suis toujours en train de me retourner sans cesse dans mon lit. Je finis par tourner le dos à Sarawat, et je commence à penser à des choses au hasard. Je déteste ces moments-là. C'est comme si je n'étais pas heureux, mais je ne suis pas non plus vraiment triste. Tout ce que je sais, c'est que je suis immensément mal à l'aise. Je résous le problème en attrapant les écouteurs sur la table de nuit et en les branchant sur mon téléphone. Je mets ensuite de la musique jusqu'à ce que je m'endorme.



Dans ma mémoire, je suis là, ce jour-là.

Hier, les mots que nous avons laissés l'un pour l'autre, ils sont encore gravés dans mon cœur.

Je regarde les jours se transformer en nuits. Chaque fois que je me réveille, ces mots

qui sont toujours gravés dans mon cœur me manquent.

Alors je les chante à travers une chanson qu'on a chantée ce jour-là et

ça fait toujours disparaître la solitude.

Et j'oublie la douleur du passé.



J'avais mis les chansons en lecture aléatoire et dans ce moment de tristesse qui est le mien, la chanson qui commence à jouer se trouve être une putain de chanson horriblement triste. Je ne sais pas si le ciel me déteste, mais les chansons de la liste après celle-ci sont aussi tellement tristes que je n'ai même pas envie d'écouter la suivante. Mais mes mains sont faibles, alors je ne fais qu'écouter ces chansons en silence dans le noir.



Je suis seulement sur le point de m'enfuir.

Je veux rejeter la vérité pour l'instant, si cela

me fait perdre mon coeur. Qu'elle attende pour le moment.

Pour l'instant, je veux juste fermer les yeux…



Tout d'un coup, je me déteste. Je me déteste d'avoir pleuré. Que vais-je faire si un jour, Sarawat choisit son premier amour pour me remplacer ? Que vais-je faire si je dois redevenir la personne que j'étais avant ? Je n'aime plus ce genre de vie. Je ne veux pas sortir avec quelqu'un et ensuite rompre. Je ne veux pas recommencer encore et encore sans arrêt.

Mais si un jour Sarawat et moi rompons, j'espère juste qu'il se souviendra de tout ce qui nous concerne.

Bon sang ! Mes pensées s'égarent-elles trop loin ?

Il est trois heures du matin et les grognements de mon estomac me donnent une sorte de signe. Je me souviens que Puek m'a emmené manger dans quatre endroits différents le soir. Au lieu d'être rassasié, j'ai l'impression qu'il y a une sorte de douleur dans ma poitrine qui ne peut être soulagée. Par conséquent, je me lève du lit lentement et silencieusement pour aller à la salle de bains. Je reste debout devant le lavabo pendant un long moment, et je ne fais que me laver le visage pour me rafraîchir.

Une fois de retour dans la chambre, je vois le grand type déjà assis, qui m'attend. La lumière de la table de nuit est assez vive, ce qui fait que je peux voir son visage clairement.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demande Sarawat avec son habituelle voix monotone.

— Je ne sais pas. J'ai envie de vomir, mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression que quelque chose est coincé.

— Tu veux des antiacides ?

— …

Je secoue la tête et remonte sur le lit.

Sarawat me tire plus près de lui, et me pousse à m'allonger sur le lit avec lui. Il me serre dans ses bras pour me réconforter et me soulager de cette gêne. Ce soir, il semble que nous n'arrivions pas à nous endormir tous les deux. Nous choisissons de détruire le silence en nous parlant à tour de rôle.

— Je n'arrive pas à dormir, dis-je de façon mignonne.

— C'est parce que tu n'arrêtes pas d'écouter de la musique.

— Tu sais quoi ? Normalement, quand je n'arrive pas à dormir, je mets toujours Scrubb.

— Et maintenant ?

— Tu es tellement…

— Tu veux du chocolat ? En manger t'endormira, et tu oublieras de te réveiller.

— On dirait que tu as peur que j'en mange. Merde.

— C'est mieux si tu ne le fais pas. C'est mauvais pour tes dents.

— Je ne suis pas au jardin d'enfants.

— Vraiment ? Mais tu agis toujours comme un petit enfant.

La conversation se termine par une prise de tête, qui est mon arme ultime avec lui au lit. Il arrive toujours à me taper sur les nerfs, même quand je suis stressé. Je suis tellement agacé.

Comment puis-je arrêter de l'aimer quand il est comme ça ? Avec lui agissant de la sorte, comment puis-je me remettre s'il ne me choisit pas ? C'est pourquoi je ne veux pas le harceler avec d'autres questions. Parce que si je connais la vérité, alors c'est moi qui ne pourrai pas m'en remettre une fois que nous ne serons plus ensemble comme c'est le cas en ce moment.

Je dois donc me fier à la devise…

“Dans ce monde, il y a des raisons pour lesquelles nous ne devons pas savoir quand ils ne veulent pas que nous sachions.” pour me réconforter.



La nuit dernière a été terriblement difficile. Je l'admets, je n'ai pas pu dormir jusqu'au matin. J'avais beau essayer de forcer mes yeux à se fermer, je n'arrivais toujours pas à dormir. C'est pourquoi je suis dans un si mauvais état ce matin.

— Pourquoi tes yeux sont si gonflés ?

C'est à ça que je ressemble en ce moment, comme le remarque Sarawat alors que je viens de sortir de la salle de bain. Tout ce que je fais, c'est m'asseoir sur le lit et me gratter la tête.

— Je n'ai pas réussi à dormir.

— Tu es malade ?

Le bronzé se rapproche de moi et pose rapidement le dos de sa main sur mon front.

— …

— Tu n'as pas de fièvre.

— J'ai probablement bu trop de café hier. C'est pour ça que je n'ai pas pu dormir, dis-je même si je n'en ai pas bu.

— Alors, tu peux quand même aller en cours ?

— Bien sûr, je suis sur le point de prendre une douche.

Je ne veux pas qu'il me pose d'autres questions. Je me lève rapidement du lit, attrape la serviette accrochée dans notre placard et me dirige vers la salle de bain.

Je dois dire que je peux à peine marcher aujourd'hui. Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas pu dormir la nuit dernière ou autre chose. Mon monde tourne comme si j'avais le mal de mer. La nausée que j'ai ressentie la nuit dernière est toujours là. En plus, ça devient encore pire.

— Tine, tu veux du pain ou tu vas manger dehors ?

Le type à la voix grave crie à nouveau depuis le seuil de la porte.

— C'est toi qui vois.

— Alors on va manger dehors, d'accord ?

— Ouais.

Honnêtement, je n'ai même pas envie de manger quoi que ce soit en ce moment. Mais comme nous aimons manger ou grignoter ensemble tous les matins, je ne pouvais pas refuser.

Je réussis à terminer mes tâches - prendre ma douche et mettre mes vêtements. Je prépare ensuite mon sac à dos et je pars pour aller en classe, en compagnie de Sarawat. Depuis que nous avons emménagé ensemble, nous n'avons presque plus utilisé ma voiture, sauf les jours où je dois aller avec mon groupe d'amis ou lorsque Sarawat est occupé ailleurs.

Nous arrivons enfin au restaurant près de l'université. Sarawat note les plats qu'il veut dévorer et lève les yeux vers moi pour me demander : "Qu'est-ce que tu veux manger ?"

— Je vais prendre une soupe de riz au porc.

Ce sera peut-être plus facile à digérer actuellement puisque j'ai l'impression que la nourriture est coincée dans mon œsophage, qu'elle est prête à remonter à tout moment.

— Tine, tu vas bien ?

— Bien sûr, pourquoi ? demandé-je même si j'en suis conscient.

En plus, je fais semblant de lui sourire.

— Ton visage est si pâle.

— Vraiment ? Probablement à cause du peu de sommeil que j'ai eu.

— Tu veux retourner chez nous pour dormir ? Je vais prendre un jour de congé pour toi aujourd'hui.

— Sarawat, n'exagère pas. Finis vite d'écrire tes plats pour que nous puissions aller en cours avant que mes amis n'appellent pour me traquer.

Sarawat hoche la tête, puis donne notre commande au cuisinier.

Ma soupe de riz est servie juste après, en moins de dix minutes. Nous commençons à manger, mais il semble que mon corps ne puisse pas supporter n'importe quel type de nourriture en ce moment, car je me sens déjà rassasié après avoir mangé seulement deux cuillères.

Si je fais entrer plus de nourriture, je risque de vomir sur cette table. Sarawat devrait alors essuyer mon vomi. Je ne peux pas faire ça, je dois maintenir mon image.

— Tu es déjà plein ? demande-t-il, l'air un peu plus sérieux.

Il fronce les sourcils et je commence à m'inquiéter aussi.

— Ouais…

— Tu l'as acheté pour le manger ou pour le sentir ?

— Comment tu sais que je l'ai acheté pour le sentir ? Rien que de le sentir, ça me remplit jusqu'à ma prochaine vie.

— Crétin.

Ouch ! Merde…

— Il est encore tôt, je n'ai pas faim. J'irai manger avec le Star Gang plus tard, mais dépêche-toi de manger.

Le repas du matin s'est déroulé sans qu'il ne se passe grand-chose ; rien n'était important car nous ne faisions que nous disputer. Dernièrement, Sarawat a beaucoup répété sa chanson, alors il mange aussi beaucoup. S'il devient gros, je vais cacher sa guitare.

Pour la période du matin, Sarawat et moi allons en classe dans des bâtiments séparés. Quant au cours auquel nous nous sommes inscrits ensemble ce semestre, nous l'aurons après-demain, donc nous ne nous verrons presque jamais. Pendant le déjeuner, je l'appelle puisque j'en ai l'occasion et la ligne est occupée. Ça dit toujours la même chose, peu importe le nombre de fois que je l'appelle.

Au départ, ça allait, mais cela m'a inquiété encore plus, alors j'ai décidé d'appeler Man à la place. Il me répond que Sarawat n'est pas avec les Lions blancs. Il est parti après la fin de la troisième période et après cela, il n'est pas retourné en classe ; par conséquent, je dois aller manger avec un de mes amis sans Sarawat.

— Hé, toi ! Je peux te demander quelque chose ?

— Vas-y, dit-il en mâchant sa nourriture.

— Est-ce que ton estomac a déjà eu des coliques ? Ou que tu aies envie de vomir tout le temps ?

— Non, pourquoi ?

— Hier, je suis allé dans quatre restaurants différents et j'ai encore mal au ventre.

— Va faire caca alors.

— Je n'en ai pas besoin.

— Va t'asseoir sur les toilettes. Ça ira mieux.

— Je veux vomir, pas faire caca.

— Tu es malade, Tine ? Ton visage est aussi pâle que des pattes de poulets. Tu veux aller voir un docteur ?

Fong entre en scène, alors je me tiens le visage pour voir si j'ai de la fièvre. Les gens n'ont cessé de me dire à quel point je suis pâle depuis que je suis arrivé en classe aujourd'hui. Je veux juste savoir si c'est vraiment si extrême.

— Je suppose que je n'ai pas assez dormi la nuit dernière, mais ça va. Je vais juste prendre un antiacide et ça ira mieux.

— Je vais t'en acheter.

Ohm lève sa main, volontaire. En vérité, je pense qu'il veut seulement aller voir la jolie fille qu'il a repérée au stand de boissons. Maintenant, il ne reste plus que nous trois.

— Je veux vous demander quelque chose.

Je trouve que garder les choses à l'intérieur et ne pas en parler est tellement frustrant. Alors, quand je réalise que si je continue, mon cerveau pourrait exploser, je décide de compter sur mes meilleurs amis à la place.

Le Star Gang a joué un rôle dans le rapprochement entre Sarawat et moi, ils devraient donc être mes conseillers lorsque j'ai des problèmes avec lui.

— Vas-y. Le Blue Hawaii n'est pas délicieux ? Parce que je vais le boire.

Cet enfoiré ! Quand je suis stressé, il s'éloigne toujours du sujet.

Mais je ne suis pas assez courageux pour leur dire quel est le problème auquel je suis confronté, alors…

— Mon vieil ami à Bangkok m'a appelé pour des conseils. Il a un problème de relation.

— Ok, et ?

Ils écoutent en mangeant, comme d'habitude. En fait, mes amis ont toujours été de bons auditeurs et conseillers. Mais je ne suis pas sûr qu'ils soient très utiles cette fois-ci.

— Il soupçonne que son petit ami voit une autre femme, alors il est stressé à l'idée que peut-être, à la fin, il pourrait la choisir elle plutôt que lui.

— Et est-ce qu'il semble que son petit ami ait changé ?

— Eh bien… il est allé voir cette femme plusieurs fois sans le dire à mon ami. Ils ont posté une photo d'eux ensemble. Ils se sourient, même si le petit ami n'est pas du genre à sourire. Mon ami les a vus par hasard, alors il m'a demandé conseil. Que feriez-vous si vous étiez à sa place ?

— Il devrait demander à son petit ami lui-même. Pourquoi supposerait-il ce qu'il pense être juste ? Il suffit d'en finir et de demander, répond Puek à pleine voix, comme s'il était très confiant dans sa propre réponse.

Si c'était si facile, je l'aurais déjà fait.

— Mon ami n'ose pas faire ça. Il ne veut pas en demander trop. Il a peur que cela se révèle être quelque chose de complètement absurde si son petit ami n'a pas réellement de sentiments pour cette fille. Mais il a aussi peur de le perdre si tout se passe comme il le soupçonne.

— Tine, c'est à propos de ton ami ou de toi ?

— Moi.

— …

— Quoi ! Merde, non. C'est à propos de mon ami.

Puek et Fong se regardent pendant un moment et soupirent bruyamment. Puek tapote mon épaule de sa main rugueuse à plusieurs reprises avant de me fixer.

— Alors dis à ton ami qu'il devrait demander à son petit ami. Tu ne peux pas supposer toi-même ce qu'il pense, tu dois le lui demander sans détour. Après cela, c'est à ton ami de décider s'il est prêt à l'accepter ou non. Si son petit ami l'aime toujours, alors il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

— …

— Mais s'il ne l'aime pas, alors il doit accepter la vérité.

— Et s'il ne peut pas l'accepter ? Et s'il est déjà tombé amoureux de lui, et qu'il ne veut pas le perdre. Que doit-il faire ?

— Il devrait simplement s'éloigner si c'est perdu. Pourquoi se mentirait-il en pensant qu'il a gagné ? Il suffit de faire marche arrière pour être seul avec soi-même et accepter la vérité. C'est mieux que de rester dans la douleur parce qu'il ne l'aime plus. Et le plus important…

— …

— Tu ne peux pas reprocher à quelqu'un de ne pas t'aimer, ce n'est pas illégal. C'est pour ça qu'on ne peut jamais exiger quoi que ce soit, quoi qu'il arrive.

Je reste assis, et je réalise que la seule option que j'ai est de demander à Sarawat, mais mon cœur n'est pas assez fort pour écouter quelque chose d'aussi extrême. Je suis déjà amoureux de lui. Nous nous appartenons l'un à l'autre. Tout ce que j'avais, je le lui ai donné ; tout ce qu'il avait, il me l'a donné aussi…

Peut-être qu'il ne m'a pas tout donné comme je l'ai fait.

— Tine, ne réfléchis pas trop, dit Fong en tapotant mon épaule si fort qu'elle en tombe presque.

— Je ne réfléchis pas trop. Je vais le dire à mon ami.

— Ok, alors dis-lui de ne pas trop réfléchir. Quoi qu'il fasse, demande-lui juste de penser aux premiers jours où ils flirtaient. Je ne pense pas que quelqu'un qu'il aime tant changerait son cœur si facilement.

— Et si cette fille était le premier amour de son petit ami ? C'est comme ce que vous m'avez dit les gars cette fois-là.

— Qui se soucie du premier amour ? Tout ce qui compte maintenant, c'est qu'il t'aime. Même s'il y en a dix autres, s'il t'aime, la personne qu'il choisira sera toujours toi.

— C'est à propos de mon ami.

— Oui, ton ami. Désolé.

Merde ! Heureusement que j'ai réussi à garder ça en place. Je n'ai vraiment pas envie de dire à mes amis que ma vie est actuellement en pagaille. Je suis juste gêné qu'on ait déjà des problèmes relationnels alors qu'on ne sort ensemble que depuis peu.

— Tine, l'antiacide.

Ohm est revenu à la table peu après la fin de la conversation. Je l'ai vu plus tôt au stand de boissons, mais il a disparu. Maintenant, il est de retour, tout en sueur. Il est probablement allé draguer une fille dans un autre bâtiment.

— Tu es parti pendant un long moment. Si j'étais en train de mourir de maladie, je n'aurais probablement plus besoin de tes médicaments ; je les brûlerais, dis-je sarcastiquement à Ohm, mais mes mots ne l'affectent pas du tout.

Il se contente de s'asseoir et de sortir sa chemise d'uniforme de son pantalon pour prendre l'air.

— Pourquoi tu te plains, bordel ? Je suivais ton petit ami.

— … ?

— Sarawat… Je l'ai vu marcher avec cette fille vraiment très mignonne, donc je voulais savoir dans quelle faculté elle est. Je ne l'avais jamais vue avant.

— L'université est vraiment grande. Pourquoi aurait-elle l'air familière ? intervient Puek.

Je ne sais pas, peut-être que Fong et Puek savent que le problème dont nous avons parlé me concernait. Et je suis encore plus stressé maintenant que Sarawat est avec quelqu'un d'autre.

Il ne répondait pas à son téléphone, et il ne m'a même pas dit où il était allé. Qu'est-ce que je suis censé penser de ça ?

— Eh bien, elle ne me semble pas familière, d'accord ? Tout le monde se demande qui est cette fille. Je voulais aller la voir et lui demander, mais je pensais que tu le savais déjà.

— C'est probablement sa vieille amie, marmonné-je pour moi-même, mais je suis sûr que tous mes amis peuvent entendre.

— Oh, celle du café ? Je ne l'ai pas bien vue. Je pensais que c'était sa maîtresse. C'était proche. Haha.

Les mots d'Ohm me rendent encore plus inquiet. La nuit dernière, je n'ai pas pu dormir parce que j'avais très peur, je pensais à beaucoup de choses. Mais maintenant, mes sentiments commencent à s'étendre, et je ne peux même pas trouver de raisons qui le justifient. S'il avait répondu à mes appels, j'aurais probablement ressenti un certain soulagement.

— Le voilà, c'est vous-savez-qui, dit tranquillement l'un des membres du Star Gang en désignant de la bouche un grand type qui se dirige vers la cafétéria.

À mes yeux - non ! aux yeux de tout le monde - Sarawat se distingue toujours de la foule. Mais en ce moment, il n'est pas avec la fille dont Ohm a parlé, car il marche seul. Il regarde notre table sans se soucier du monde, comme il le fait habituellement.

— Tu n'as pas répondu à mes appels.

C'est la première phrase que je dis au grand type, et il répond presque immédiatement.

— Désolé.

— La ligne était occupée.

— Je parlais à mon ami.

— Quel ami ?

— Ma vieille amie à Bangkok.

Je le savais. Si je dois deviner, le nom de cette personne doit être Pam, non ? Je ne sais pas pourquoi, mais le fait de l'entendre dire ça me déçoit étrangement.

— Pourquoi es-tu venu me voir ?

— Pour qu'on puisse aller manger ensemble.

— J'ai déjà mangé.

Bien que la quantité de nourriture devant moi ne diminue pas du tout, mon estomac n'en pouvant plus. Sarawat regarde alternativement l'assiette de nourriture et mon visage ; il s'assied ensuite tranquillement à côté de moi.

J'ai envie de pleurer - je ne me suis jamais senti aussi pleurnichard jusqu'à maintenant. En grandissant, Type me disait toujours que les hommes doivent être forts et qu'il ne faut pas pleurer. Par conséquent, je n'ai pleuré que quelques fois dans ma vie. Une des fois dont je me souviens bien, c'est quand Type m'a mordu l'oreille parce que j'avais volé ses chaussettes. Une autre fois, c'était la première fois de ma vie où j'ai eu le cœur brisé, alors que m'arrive-t-il maintenant ?

— Pourquoi as-tu si peu mangé, petit buffle ?

Ughhhh. Je déteste qu'il dise ça devant mes amis.

— Je n'ai pas vraiment faim. Viens t'asseoir et manger avec nous.

— Je vais acheter de la nourriture. Attends ici.

Cette réponse me soulage immédiatement. Au moins, nous pouvons nous asseoir et manger ensemble pour le moment, et cela devrait suffire. Il semble que les trois autres gars assis ici comme des figurants commencent aussi à être soulagés.

Cela devient de nouveau amusant quand les Lions Blancs nous rejoignent. Cependant, je deviens fou à cause de Man qui continue à me demander le numéro de Type. Maintenant, je suis encore plus stressé que je ne l'étais déjà.

L'une des raisons pour lesquelles Type est reparti est probablement à cause de Man, mais ce n'est pas comme s'il ne reviendra jamais. C'est aussi dû au fait qu'il doit faire un stage de 3 mois avant de terminer sa quatrième année. Le point important est qu'il a postulé dans deux entreprises différentes : une à Bangkok et l'autre à Chiang Mai.

Nous souhaitons ardemment que l'entreprise de Bangkok soit celle qui accepte sa candidature. Cela signifierait alors que mon frère pourrait enfin être libéré de la sombre entité nommée Man.

C'est l'après-midi, et les cours reprennent. Les Lions blancs, qui sont libres, se séparent tous pour aller faire leur importante activité, qui consiste à aller draguer les filles. Il ne reste que Sarawat qui se tourne vers moi pour me parler d'un air sérieux.

— Cet après-midi, je vais emmener mes amis de Bangkok se promener dans l'université, d'accord ?

Je reste sans voix pendant un moment. J'ai essayé de faire comme s'il ne se passait rien, mais finalement, c'est revenu.

— Les filles d'hier ?

— Oui, tu veux venir avec nous ?

— J'ai cours, tu le sais. Tu reviens pour la répétition de musique le soir ?

— Bien sûr.

— Alors j'attendrai dans la salle de répétition comme d'habitude. Tu veux quelque chose à manger ?

— Ce que tu veux, ça me va.

Je ne veux pas m'inquiéter pour les petites choses. Puisque Sarawat a dit qu'il reviendrait s'entraîner d'ici là, c'est à lui de décider où il va. Je devrais le laisser avoir une certaine liberté dans la vie. Je n'ai pas besoin de tout savoir sur ce qu'il va faire là-bas ou même quand et où c'est.

Vraiment ?

D'autres personnes peuvent probablement penser comme ça, mais dans ce groupe de Bangkok, il y a une fille qui est son premier amour, alors que puis-je faire ?

Mais on ne peut pas toujours agir en fonction de nos sentiments. Parfois, nous devons faire le contraire de ce que nous ressentons pour de nombreuses raisons. Par conséquent, je ne vais pas discuter avec lui, et je vais plutôt hocher la tête.

Je veux juste comprendre ses actions dans l'espoir qu'il comprenne aussi l'état dans lequel je suis en ce moment.

J'arrive à peine à me concentrer en classe. C'est peut-être dû au fait que je n'ai pas dormi de la nuit, que je pense trop à Sarawat ou que la nourriture des quatre restaurants d'hier est encore en moi.

En ce moment, tout me tombe dessus en même temps et j'ai failli mourir sur mon bureau. J'ai essayé de le supporter mais je n'en pouvais plus. J'ai dû courir aux toilettes pour vomir, et mon état actuel est dégoûtant.

Au moins, j'ai pu évacuer quelques trucs de mon corps. Je vais probablement aller mieux, alors je me résigne à retourner m'asseoir en classe, même si je ne comprends rien. Personne ne sait à quel point je me sens mal et je ne veux pas non plus que quelqu'un s'inquiète pour moi. Chaque fois qu'Ohm me demande, je me contente de sourire et de lui dire que tout va bien.

Il est dix-sept heures, et le temps de la liberté pour les étudiants en droit est arrivé. Mes trois meilleurs amis semblent vouloir m'emmener me reposer dans un café. Mais comme je dois rester avec les Ctrl+S, qui répètent leur musique, j'ai dû refuser.

Avant d'aller à la salle de répétition, je me suis assuré d'acheter des snacks, des fruits et du lait pour les membres du groupe, dont Sarawat. Je ne sais pas si j'ai fini les cours plus tôt aujourd'hui ou quoi, mais aucun des membres du groupe n'est encore là. Je vais m'asseoir tranquillement à l'intérieur et attendre que tout le monde arrive.

Vous êtes-vous déjà senti si libre, comme si vous n'aviez rien à faire et que votre seul ami était votre téléphone ?

Je ne l'ai plus utilisé après avoir été incapable de contacter Sarawat dans l'après-midi. J'avais peur de trouver quelque chose que je ne voulais pas voir. Cependant, je veux aussi savoir ce que l'autre personne fait : Je parle de la fille qui s'appelle Pam.

Mes doigts glissent naturellement sur l'écran. J'ouvre Instagram et je vais sur sa page Insta. Ouais ! Je me souviens de son nom encore mieux que de mon propre nom.

Dans mon cœur, je ne peux qu'espérer qu'il n'y ait pas de photos liées à Sarawat, mais en fin de compte…

Je suis une fois de plus déçu.

Pam_pitcha Scrubb me manque Smile

C'est une photo de Sarawat et de la fille nommée Pam. Ils sourient tous les deux à l'appareil photo, mais ils n'ont pas marqué le nom de l'autre.

Cela me fait penser que Sarawat ne m'aime pas vraiment parce que je suis obsédé par Scrubb, mais que c'est elle. Ça a toujours été elle, mais je ne l'ai jamais su.

— Uh… !

Je dois garder à l'intérieur toutes les émotions qui m'assaillent. Je décide d'éteindre l'écran de mon téléphone et de m'asseoir tranquillement dans la salle d'entraînement.

Les nausées que j'ai retenues toute la journée commencent à montrer leur puissance. J'attrape rapidement la bouteille d'eau et me verse de l'eau dans la bouche pour soulager mes nausées. Cela ne fonctionne pas, alors je me précipite dans les toilettes du bâtiment.

— Buhhhh. Blarghhhhh.

Merde. J'en ai encore mis partout sur le bord du lavabo.

J'utilise lentement l'eau du robinet pour nettoyer le désordre, mais je continue à vomir tellement de fois que mon corps devient tout faible.

Mes larmes ne cessent de couler. Tous mes sentiments se bousculent, et ça me donne envie d'en finir et de dormir ici, dans ces toilettes. Ughhh, je déteste vraiment ce sentiment.

Je retourne dans la pièce avec l'énergie qui me reste. Je me laisse tomber sur le sol en espérant m'allonger et reposer mes yeux en attendant que mes amis du groupe arrivent. Quand ils arriveront, je pourrais m'excuser pour retourner me reposer chez moi ou autre.

Je ne sais pas combien de temps cela fait, mais personnellement cela me semble très pénible et long. Personne n'ouvre la porte pour me saluer. Le cadran de ma montre indique six heures. Exact ! Nous nous rencontrons normalement tous les jours à six heures. Je ne l'ai réalisé qu'après que d'autres souvenirs aient disparu de ma tête.

Crac !

La poignée de la porte est tournée et quelqu'un apparaît pour me saluer.

— Hé, j'ai entendu dire que vous étiez bon. Comment se passe votre répétition ?

Je me relève et m'assois sur le sol. La personne, qui vient d'arriver, apparaît devant mes yeux. Mais au lieu d'être un membre du Ctrl+S, la personne en face de moi s'avère être…

— P'Mil ?

— Tine, qu'est-ce que tu fais ici ? Et où sont tes amis ? Je cherchais à les intimider.

Ce type est un peu trop direct.

— Ils ne sont pas encore là. Si tu cherches à nous faire chier, alors tu devrais partir.

— Tine…

— …

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Je vais b… Ugh ! Bien… Blarghhhhhh.

— Hé, qu'est-ce qui ne va pas ? Foo, Bank, venez m'aider !

P'Mil crie après que j'ai vomi sur le sol de la pièce une fois de plus. Arghhhhh. Je me sens mal pour la femme de ménage.



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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:57



Chapitre 24 Partie 2
Crie désespérément pour mon cœur
Des mains épaisses viennent me soutenir pendant que le monde tourne devant moi. Deux de ses amis viennent aussi aider : l'un traîne mes bras et l'autre mes jambes. C'est probablement trop difficile pour P'Mil, c'est pourquoi il plie les genoux et laisse ses amis m'aider à me relever.

— Monte sur mon dos. Vous les gars, aidez-le.

— Ouais, attends. Tu vas bien ? Tu veux un coup de poing ? Ça te réconfortera.

— C'est vraiment le moment de plaisanter, tête de nœud ?

Vous autres ne plaisantez jamais, vous êtes toujours sérieux. Je me souviens du coup de poing qui m'a cassé la figure et il venait certainement de l'un d'entre eux, mais je ne me souviens plus qui c'était.

Nous étions en guerre, mais aujourd'hui, ce sont eux qui m'amènent à l'hôpital. Parler de ça me fait juste pleurer.

— Arghhhh, j'ai envie de vomir, marmonné-je, alors que mes larmes coulent toujours sans discontinuer.

Même si j'essaie de les essuyer, je n'ai toujours pas de force.

— Je suis trop paresseux pour t'aider à te baisser. Si tu veux vomir, fais-le, mais pas sur ma tête.

Je suis encore plus stressé. Veut-il que je vomisse sur l'arrière de sa tête ?

La porte de l'ascenseur s'ouvre. Le senior en architecture me porte sur son dos et court sans s'arrêter pour sortir du bâtiment. Au même moment, ses amis font de même en nous suivant. Ils tiennent des guitares comme si c'était les leurs. Je veux dire, ils auraient simplement pu les laisser dans la pièce; ils sont tellement distraits.

— J'ai peur de vomir.

— Donnez-lui un sac. Il est en train de mourir.

L'un d'eux court à côté de P'Mil. Il tient un sac en plastique avec deux poignées dans sa main. Dès que je me tourne pour le regarder, ça arrive.

La poignée gauche d'un côté et la poignée droite de l'autre, je les tiens et je vomis !

Je suis dans un tel état d'horreur. Je pourrais enfouir mon visage dans ce sac en plastique. Je ne veux pas en faire une comédie, car pour l'instant, c'est un drame.

On dirait que tout le monde autour de moi est surpris, mais je n'ai pas l'énergie pour prêter autant d'attention à qui que ce soit. Je souffre déjà assez. Mes deux oreilles bourdonnent, et je n'entends que partiellement. La seule chose que j'entends clairement est "bouge" de la part du gars qui me porte.

— Hé, c'est Tine !

— …

— Tine !!

Je ne sais pas qui appelle mon nom, mais l'une de ces voix appartient sans aucun doute à Sarawat ; je me souviens très bien de sa voix grave. Et immédiatement, quand je lève les yeux, je vois que le grand type est seulement à ma portée.

— Bouge, Sarawat. Je l'emmène voir un médecin, intervient P’Mil avec un ton sérieux et effrayant.

— Lâche Tine. Je vais l'emmener moi-même.

— Bouge-toi !

— …

Mais Sarawat ne bouge pas. Il tient mon bras d'une main, prêt à m'éloigner de P'Mil.

— Et où étais-tu avant, quand il était pratiquement mort dans la salle de répétition ? Pourquoi tu ne t'en es pas soucié ?

— …

— Tu ne prends même pas soin de ta femme, alors pourquoi tu pleures ?!

— Hé… laisse mon ami s'occuper de lui. S'il te plaît.

L'atmosphère enflammée est presque pire, mais Thame jette de l'eau froide dessus, donc la situation n'est pas aussi intense que je le pensais. P'Mil me lâche et Sarawat m'attrape dans ses bras. Nous nous dirigeons vers le parking qui se trouve à moins de cent mètres d'ici.

Mais avant que nous puissions y arriver, nous sommes arrêtés par le senior d'architecture. Sa voix est si calme qu'elle ressemble presque à un chuchotement, mais elle semble néanmoins solide et ferme pour quiconque l'entend.

— Je n'avais pas l'intention de me battre avec toi à cause de Tine. Nous attendrons de régler cette histoire entre nous lors de l'événement musical. Mais aujourd'hui, ce que je veux te dire, c'est que… Je suis peut-être merdique avec la plupart des gens, mais quand il s'agit d'une personne que j'aime, je ne suis jamais merdique avec elle.

— …

— Et, toi. Aime-le vraiment comme tu le dis et ne sois plus jamais un con devant moi, ou tu seras blessé !

J'ai été envoyé aux urgences parce que je n'ai pas pu m'empêcher de vomir sur le chemin de l'hôpital. Même si c'est à l'intérieur du campus, j'ai quand même fait un énorme dégât dans la voiture de Sarawat. Cela devait vraiment sentir mauvais pour les personnes qui se trouvaient sur la banquette arrière, mais je n'ai pas eu le temps de leur faire un câlin pour m'excuser.

Je n'étais pas du tout chic. L'état dans lequel j'étais quand ils m'ont porté était encore pire. Si quelqu'un m'avait vu auparavant comme un cheerleader de l'université, il aurait vu que c'était tout le contraire de ce que j'étais. Adieu, l'image que j'ai essayé de construire toute l'année. Mon coeur, mon coeur, mon coeur !!

Un médecin et une infirmière ont entouré mon lit pour vérifier ma tension artérielle et me demander des informations. Ils m'ont donné tellement de vertiges que j'ai à nouveau vomi dans un sac, alors l'infirmière m'a puni en me faisant une prise de sang pour se venger. Ils me prélevaient du sang dans les doigts, la main, le bras, et j'avais l'impression que mon corps se décomposait. J'avais envie de pleurer, mais je ne pouvais pas car j'avais déjà vomi. Je ne voulais pas perdre davantage de mon sang-froid.

Ils ont même laissé une aiguille plantée sur le dos de ma main. Le médecin a dit qu'il allait m'injecter un anti-nauséeux, mais je n'ai toujours pas récupéré. Je suis resté allongé dans le lit à souffrir pendant près de deux heures jusqu'à ce que le médecin entre pour me dire que j'ai une infection dans le sang. C'est probablement dû à la nourriture que j'ai mangée, ainsi qu'au stress qui a tout aggravé.

Comment se fait-il que les personnes qui m'ont emmené manger ne soient pas affectées ?!!

Le médecin fait venir Sarawat pour écouter les détails avant d'aller chercher mes médicaments. C'est alors que la méchante infirmière revient une fois de plus vers mon lit. Puis elle tient ma main avec l'aiguille en l'air.

— Je vais la retirer. Ça va faire un peu mal.

— Ahhhhh.

Je crie avant que cela n'arrive. Sarawat tient alors mon visage pour que je lui fasse face à la place.

Oh, wowwww. Putain, ça fait mal. Ce n'est pas "un peu" ! Je ne mangerai plus jamais avec Puek et les autres. Je ne veux pas finir par pleurer dans ces urgences à nouveau.

Une fois que nous en avons terminé avec tout ça, un infirmier pousse le lit hors de la pièce et c'est ensuite à Sarawat de m'aider à marcher.

— Tu as besoin d'aide ? Tu te sens mieux ?

Quelqu'un intervient, alors que je suis en train de descendre du lit d'hôpital. Je me tourne pour regarder et j'espère juste que ce n'est pas cette personne, mais c'est inutile.

La fille nommée Pam et ses amies sont là. Cela signifie que pendant les deux heures où Sarawat m'attendait devant les urgences, il avait quelqu'un avec lui tout le temps.

Si je n'étais pas tombé malade, il serait probablement en train de répéter des chansons pour une fille. Ça fait mal, mais on ne peut rien y faire, alors je le laisse me soutenir en marchant tranquillement.

— Je vais chercher tes médicaments. Attends ici, d'accord ?

— Oui, dis-je en hochant la tête.

Je ne veux plus rien dire. Et surtout, Pam le suit toujours, laissant les trois autres amies assises ici avec moi. Cependant, je ne dis pas un mot, c'est tellement inconfortable. Si possible, j'aimerais aller chercher mes médicaments moi-même pour en finir et partir.

En moins de dix minutes, Sarawat et Pam reviennent avec un gros sac de médicaments. J'attends de voir ce qu'il va dire.

— On va y aller maintenant et te ramener chez nous. Ensuite, je sortirai pour t'acheter du congee, et je pourrai aussi aller dire au revoir à mes amies.

— Pourquoi tu dois me raccompagner d'abord ? On ne peut pas y aller tous ensemble ?

— Tu es encore malade. Tu ne devrais pas dormir trop longtemps dans la voiture.

Il s'inquiète pour moi ou pour elle ?

Mais je comprends, alors je choisis de prendre mon téléphone et d'appeler un des garçons du Star Gang pour qu'il vienne me chercher. Au moins, je n'aurai pas à me sentir mal à l'aise dans la voiture avec eux.

— Je dois appeler mon ami pour un moment, dis-je indirectement.

Je ne veux pas que les amies de Sarawat entendent parler de mon ressentiment envers l'une d'entre elles.

— Pourquoi ? demande le grand type, en me suivant.

— Je vais leur demander de venir me chercher, comme ça tu n'auras pas à perdre ton temps à me raccompagner.

— J'ai dit que ce serait une perte de temps ?

— Tu ne l'as pas dit, mais je le sens ! Pourquoi m'avoir amené à l'hôpital ? Pourquoi tu n'as pas laissé P'Mil le faire ? Peut-être qu'alors je ne me sentirais pas si mal.

— Tine…

Le type devant moi appelle mon nom doucement. La lumière dans ses yeux diminue et ça me donne envie de pleurer.

— Tu ne t'inquiètes jamais pour moi. Hein ! Tu ne m'aimes plus, n'est-ce pas ? Non, en fait tu ne m'as jamais aimé !

Tous les mots mordent et font mal. Ma respiration est bloquée et je suis influencé par mes émotions restantes de colère et de déprime.

J'ai maintenant le temps de bafouiller ce que je veux, mais ensuite mon énergie s'envole.

— Alors pourquoi tu m'as demandé de sortir avec toi ? Si ce n’est pas du sérieux, pourquoi ? Huh…

Je presse ma poitrine et la martèle légèrement pour que j'arrête de sangloter.

— …

— Tu es avec moi parce que je lui ressemble. Tu n'as pas pensé à quel point ça peut me blesser ? Tu m'as transformé en une meilleure personne. Tu m'as transformé en quelqu'un qui sait comment aimer. Mais ensuite, tu vas me jeter. Et pour quoi ?!

— Tine, calme-toi. Tout est dans ta tête, dit Sarawat en essayant de se diriger vers moi pour me prendre dans ses bras, mais je ne le laisse pas faire.

Je le repousse de plus en plus, et je marmonne à travers mes larmes.

— C'est ton premier amour. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?


— Ce n'est pas important. Tine, écoute-moi.

— Ce n'est pas important ou tu veux juste me le cacher ? Raconte-moi tout. Elle est si mignonne et prend toujours des photos avec toi. Tu l'as souvent rencontrée en cachette sans que je le sache. Toutes ces fois où j'ai dû faire l'idiot comme si je n'avais aucune idée alors que je savais tout mais que je ne pouvais pas le dire.

— …

— Mes amis m'ont dit que je devrais te le demander et affronter la vérité, mais je ne voulais pas le faire parce que j'avais peur de te perdre. Mais là, je n'en peux plus. Je n'en peux plus…

— Tine, calme-toi. Calme-toi, s'il te plaît, dit Sarawat en tenant fermement mes deux épaules.

Il les fixe de façon à ce que nous nous regardions droit dans les yeux.

Si ça doit finir, alors ce n'est qu'aujourd'hui que ça fera le plus mal. Si je m'en sors, je n'aurai plus peur de rien ; je dois donc mettre fin à tous mes soucis ici et maintenant.

— Elle s'appelle Pam. Je l'ai vue sur Instagram. J'ai fait défiler ses photos, et tu y es depuis ces dernières années. Elle est ton premier amour, et elle aime Scrubb. Elle écoute le même type de musique que toi. Elle joue très bien de la musique et c'est une personne mignonne, comme tu l'aimes.

Ma voix tremble et mes yeux sont brouillés, alors j'essuie mes larmes avec le dos de ma main. J'essaie de dire ces mots durs à voix haute, même s'ils sont blessants.

— Hier, je t'ai vu dans un café avec elle. Vous riiez et souriiez joyeusement. Vous sembliez parfaits l'un pour l'autre. Quand je t'ai interrogé sur ton premier amour, tu as fini par éviter la question. Quand j'ai essayé de t'embrasser, nous avons fini par dormir dos à dos. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

— …

— J'ai réfléchi toute la nuit à la question de savoir si je ne suis pas assez bien ou si la vérité est que tu l'aimes. Parce que dans le deuxième cas, alors tout ce que je peux faire est de te laisser partir.

J'inspire en essayant de retenir tous mes sanglots et je fixe les yeux du visage sans émotion sans ciller.

— Sarawat, je suis prêt. Tu… peux rompre avec moi.


SARAWATLISM SOLO

Je suis actuellement sans voix, tellement sans voix à cause des mots qui sortent de la bouche de Tine. Comment puis-je dire ça ? Je me sens désolé et mal pour lui, tout à la fois. Quand je vois la boule de coton sur le dos de sa main, je suis encore plus désolé pour lui. Qu'est-ce qui lui a fait gamberger si intensément ?

Mon petit buffle est un si petit buffle.

Hier, Tine m'a interrogé sur mon premier amour. Je n'ai rien soupçonné, j'ai pensé que ce n'était rien. Je ne pensais pas qu'il allait trop y penser au point de voir son corps se détériorer. Je veux m'avancer pour le prendre dans mes bras et le réconforter pour qu'il arrête de pleurer, mais je ne peux pas. La Nuisance continue de repousser mes mains. Il peut à peine se tenir debout et s'il continue à pleurer, son état pourrait empirer.

— Alors, tu es prêt à écouter maintenant ? Si tu veux écouter, alors je vais te le dire, dis-je sans réfléchir.

J'évite son regard et les yeux qui me regardent en retour tremblent maintenant à la place.

Je suppose qu'il a vraiment peur qu'on se sépare. Je veux continuer à jouer avec lui, mais plus maintenant. Je me sens horriblement mal pour lui.

— Tu… tu vas rompre avec moi maintenant ? Tu vas me laisser tranquille, hein ? Et… et qu'en est-il de notre appartement ? Est-ce que je dois en trouver un nouveau ou est-ce que tu déménages tes affaires ? Le placard est si grand, sans toi, il sera vraiment vide. Le lit est large aussi. Tu es vraiment en train de rompre avec moi ?

Des phrases aussi longues sortent de la bouche du gars en face de moi. Tine lève les yeux sur moi comme un petit enfant. Un enfant qui se fait punir, alors il essaie de trouver des raisons pour qu'on ait pitié de lui afin qu'il ne soit plus puni. C'est ce qu'il fait en ce moment.

— J'ai dit qu'on allait rompre ?

— …

— Tiens, laisse-moi essuyer tes larmes.

— Tu peux être clair ? Pourquoi tu me retiens ? Tu m'as déjà eu. Tu n'as plus besoin de me retenir.

Il est tellement submergé par ses émotions ! Je t'ai déjà eu, mais tu n'as pas entendu ? Parfois, avec quelqu'un, peu importe combien de fois vous l'avez eu, ce n'est toujours pas assez.

— Je ne te retenais pas. J'ai besoin de passer un coup de fil. Ne dis rien pour l'instant.

Il m'écoute docilement et reste là à essuyer ses larmes. Il se comporte comme un homme, comme il aime le faire, tandis que je me retourne pour appeler Theme afin qu'il vienne chercher les quatre autres amies et les ramène à leur hôtel. La journée va être longue car je vais devoir mettre les choses au clair avec ma femme.

— Tu appelles qui ? demande-t-il curieusement, alors que je raccroche.

— Theme.

— Pour qu'il vienne aider à porter des trucs ?

— C'est quoi ce bordel, petit buffle ? Je l'ai appelé pour qu'il vienne chercher mes amies et les ramène. Et tu rentres avec moi. Je ne suis pas d'humeur à raccompagner qui que ce soit, dis-je en attrapant son poignet et en tirant le pleurnichard avec moi.

Je m'arrête pour parler à Pam et aux autres aussi, mais pendant moins de deux minutes.

Tine est sur le siège passager ; il se tourne sans cesse pour regarder dans le miroir sans dire un mot. Ses yeux ronds sont tout bouffis et je ne peux m'empêcher d'avoir de la peine pour lui. En plus, sa main a été piquée par le médecin tellement de fois qu'elle est toute abîmée. Il est si fragile, je ne peux pas le laisser aller n'importe où.

— Tu ne vas pas me parler ?

C'est bizarre. D'habitude, quand je parle à quelqu'un, on peut presque compter le nombre de mots que je dis. Par contre, avec Tine, je veux parler et le taquiner jusqu'à ce qu'il pleure sans arrêt. Je crois que je commence à devenir légèrement cinglé.

— De quoi je suis censé parler ?

— Tu veux écouter de la musique ?

— J'en ai tellement écouté que mes yeux sont tout bouffis maintenant.

Je fronce les sourcils en me demandant comment écouter de la musique peut rendre les yeux bouffis. Puis je réalise qu'il pleurait probablement secrètement en écoutant des chansons tristes.

— Nous allons nous arrêter pour acheter du congee. Tu peux attendre en dormant dans la voiture ?

Tine hoche la tête et se détourne de moi comme s'il était contrarié. C'est pourquoi je dois rapidement acheter la nourriture et le ramener à la maison car j'ai peur que son état empire.

Lorsque nous arrivons chez nous, j'amène rapidement le petit malade sur le lit. Je trouve ses médicaments avant les repas, verse le congee dans un bol, puis me dirige vers lui pour les lui donner. Tout à l'heure, il n'arrêtait pas de vomir. Toute ma voiture pue maintenant, je crois que je vais devoir trouver le temps d'aller la laver. Quant à ce garçon qui a mal compris, je ne trouve pas d'autre moment, mais il faut que ce soit maintenant.

— Tu as encore besoin de vomir ? demandé-je et Tine secoue la tête. Le médecin a dit que si tu es capable de manger après avoir vomi, alors ça va.

— Je peux manger mon vomi ? Comment je fais pour le ramasser ?

— Tu te moques de moi ? Je parlais de ta capacité à manger de la nourriture après avoir vomi, pas de ramasser ton propre vomi dans ta bouche.

La frontière est mince entre être stupide et se moquer de quelqu'un, mais je pense que Tine est dans le second cas.

— Vraiment ?

Tout à l'heure, il pleurait comme s'il allait mourir, mais là, il fait le comique, je suppose qu'il s'est déjà calmé.

— Tu veux que je te nourrisse ?

— Je ne suis pas paralysé.

— Tu as des électrolytes et des antibiotiques aussi. Tu dois manger beaucoup, pour pouvoir les prendre.

Il n'a pas l'air d'écouter. J'ai juste envie de le dévorer. J'ai envie de lui arracher le nez.

Tine mange son congee lentement. Comme il est bien installé dans son lit, il n'est pas énervé et ne fait pas la gueule. Il n'en a mangé que trente pour cent et il a déjà reposé sa cuillère.

— Tu es plein ? Que dirais-tu de deux autres bouchées ?

Je négocie, mais il n'obtempère pas.

— Donne-moi le médicament.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais malade ?

— …  

Maintenant, il devient silencieux avec moi. Je sors le médicament du sac et le lui donne après qu'il ait fini de manger. Tine l'accepte de ma part sans rechigner. Il s'assied ensuite en s'adossant à l'oreiller sans dire un mot.

Je me débarrasse du plateau qui se trouve entre nous. Puis je tiens sa main blanche et pâle et la caresse pour capter à nouveau son attention.

— Mettons les choses au clair. Tu veux savoir quoi ? Demande-le.

Depuis qu'on sort ensemble, on ne s'est jamais disputé, on ne s'est jamais mal compris. Nos vies sont harmonieuses et on peut dire que nous sommes très heureux.

S'embêter mutuellement est notre spécialité à Tine et moi. C'est pourquoi je ne m'attendais pas à ce qu'on fasse ça aujourd'hui. Normalement, quand il y a un problème, on se parle franchement. Mais j'ai oublié qu'il y a des choses que nous avons choisi de cacher.

Tine l'a fait et moi aussi…

— Tu veux que je te demande quoi ?

Il ne me regarde pas en face, mais au lieu de cela, il baisse les yeux sur sa main qui est tenue dans la mienne et marmonne pour lui-même.

— Tout ce que tu veux. Tout ce dont tu doutes. Je répondrai à tout.

— Est-ce que tu vas rompre avec moi ?

— Non !

Je serais un idiot si je rompais avec lui, vu le temps que j'ai mis à l'attirer. J'ai perdu tellement de sueur et d'énergie… En plus, si je larguais Tine, Man et Type me piétineraient probablement.

— Celle qui s'appelle Pam est ton premier amour, non ?

— Oui, je l'aimais bien, c'est tout. On n'est pas sortis ensemble.

— Tu en as envie ?

— Non.

— Sans moi, tu en aurais toujours envie ?

— Non, je l'aimais bien, mais je ne voulais pas la comprendre.

J'espère que Tine se souvient encore de la fois où nous avons parlé des facultés. Je voulais étudier les sciences politiques parce que je voulais les apprendre et les comprendre. Tout comme pour Tine ; je veux aussi apprendre sur lui et le comprendre.

Le premier amour n'est pas forcément le bon, je ne m'accroche donc pas à cette idée.

— Tu la fréquentes toujours, j'ai vu les photos. Pendant les vacances du semestre, tu l'as vue aussi, mais tu ne me l'as jamais dit.

— Parce que je ne pensais pas que c'était important. Pam est juste une autre amie pour moi. J'ai vu beaucoup d'amis pendant les vacances. Personne n'est plus spécial qu'un autre, c'est pourquoi je ne te l'ai pas dit.

— Tu l'as enregistrée dans tes contacts.

— J'ai les numéros de tous mes amis proches de l'école, même s'ils viennent de les changer.

— Tu as répondu à son Insta.

— Parce qu'elle m'a appelé pour me demander de le faire, et même là je ne lui ai pas toujours répondu si tu lis bien.

Pam m'a écrit dix phrases et je n'ai probablement répondu que par "ouais" ou autre message qui ne représente qu'une seule phrase.

Contrairement à Nuisance, non seulement je lui envoie des messages quotidiennement, mais je dois aussi m'entraîner à taper sur un clavier bien trop petit pour mes doigts.

Mais qu'est-ce que je peux faire ? Je l'aime, alors je veux juste participer à tout ce qu'il fait.

— Hier, quand tu es sorti avec elle, tu avais l'air vraiment heureux.

— Nous parlions de toi. Je t'ai invité et tu n'es pas venu, alors qu'est-ce que je pouvais faire ?

Tine semble sans voix pendant un instant.

En fait, j'ai parlé de lui. Je leur ai raconté en détail les efforts que j'ai dû faire pour qu'il devienne mon petit ami. L'histoire était assez drôle et un peu embarrassante, car j'étais au plus bas, au moment où on m'ignorait le plus dans ma vie.

— Quand on s'est embrassés et que j'ai…

— Essayé de faire l'amour avec moi ?

— Va te faire foutre !

— Je ne voulais pas le faire parce qu'on avait cours. La dernière fois, tu as dormi pendant des jours, c'était tellement pitoyable. Si ça avait été le week-end, tu aurais été de la chair à pâté.

— De quoi est fait ton cœur ?

— Pourquoi tu ne me demandes pas, de quoi était fait ton cœur la nuit dernière ?

Mon truc était tellement en érection que je n'arrivais pas à le faire descendre.

J'ai dû prendre une douche pour que l'eau froide m'aide. En fait, je voulais l'attaquer et le dévorer jusqu'à ce qu'il gémisse sous mon corps. Regardez son corps, il est si blanc laiteux que j'ai vraiment envie de le baiser tout de suite, mais je ne peux pas parce qu'il y a cours demain.

— Je ne veux pas te perdre, répond doucement Tine cette fois.

— Et tu crois que je veux te perdre ? Quand P'Mil te portait, j'ai failli me précipiter sur lui pour le frapper au visage.

— Il m'aidait.

— S'il te plaît, préviens-moi.

— Tu ne répondais pas à mes appels l'après-midi.

— Je parlais à Pam. Elle voulait venir faire un tour à l'université.

— Je m'en doutais un peu.

— C'est pour ça que tu stressais ?

— Comment je ne pourrais pas ? Pam me ressemble en tout point, et parfois j'ai l'impression d'être une copie d'elle pour toi. Ou peut-être que ton premier amour n'a pas été comblé, alors tu m'as choisi pour le remplacer ?

Une copie ? Je n'ai jamais pensé cela. Quand je vois l'inquiétude sur le visage de Tine, je décroche à nouveau mon téléphone et appelle immédiatement Pam. J'attends un petit moment et elle décroche. Puis je la mets sur haut-parleur, pour que le gars à côté de moi puisse aussi entendre.

— Pam, mon petit ami veut savoir des trucs. Tu peux lui répondre ?

— Bien sûr.

C'est tout ce qu'elle dit et tout autour d'elle semble silencieux comme si elle était seule dans une pièce. Et elle profite de ce moment pour parler au téléphone avec Tine et moi.

— Pam, quels sont tes groupes préférés ?

— Uhm… Scrubb…

— … !!

— Nap a Lean, Stoondio, Blue Shade. Si on parle d'international, j'aime M83 et Radiohead.

— Mais Scrubb est le seul groupe que tu aimes.

Je me retourne pour dire au gars qui est assis en silence et écoute la conversation sans faire de commentaires. Une fois que j'ai vu que Tine n'a pas l'air de dire quoi que ce soit. Je continue à poser d'autres questions à Pam.

— Pam, quelles boissons aimes-tu ?

— Americano.

— Tine aime le Blue Hawaii. Et Pam, est-ce que tu aimes jouer de la guitare ?

— Bien sûr, c'est mon instrument préféré.

— Tine n'aime pas, mais on l'a forcé à en jouer. Aujourd'hui encore, il n'arrive pas à jouer correctement l'accord do.

J'entends un rire à travers le téléphone et je fixe le gars qui fronce les sourcils sur le lit.

— Si tu rencontres un artiste que tu aimes, tu vas le voir et tu lui demandes une photo ?

— Bien sûr que je le ferais.

— Tine ne le ferait pas. Il dit que le fait de les voir de près est suffisant pour lui.

Je continue à demander.

— Si tu rencontrais le même artiste que la veille, tu irais le voir et lui demanderais une photo ?

— Non, j'ai déjà créé un souvenir avec eux hier.

— Mais Tine irait les voir et leur demanderait une photo parce qu'il regrette de ne pas l'avoir fait la première fois.

— Sarawat, pourquoi es-tu si agaçant ?

Celui dont on parle me gronde, je pose donc mon téléphone sur le lit et me tourne pour lui parler en face.

— Tu peux constater que toi et elle êtes différents, mignons de différentes manières. Vous aimez des choses différentes et vos styles sont encore plus différents. Elle est polie, mais toi tu es fou.

— Va te faire foutre.

— Pour elle, je ne peux pas jurer et être grossier ; d'un autre côté, tu tires des jurons comme des balles.

— Parce que je dois faire face à ta bouche.

— Avec elle, c'est un plaisir de parler, mais avec toi, c'est un plaisir d'être ensemble.

— …

— Elle ne boit pas d'alcool, mais toi et moi, on peut aller partout ensemble.

— …

— Avec elle, tu devrais être conscient des dangers qui l'entourent, mais avec toi, je pourrais te lâcher dans les bois tout seul et tu retrouverais ton chemin.

— Espèce de fils de pute.

— Elle et moi aimons les mêmes choses, le même type de musique. On aime jouer de la guitare, et on fait des choses similaires. Mais en réalité, je ne veux pas quelqu'un qui soit identique à moi en tout point. Je veux toujours en apprendre plus sur les choses que je ne connais pas des autres.

— Profond.

— Je ne veux pas jouer de la guitare avec quelqu'un qui est doué, mais je préfère l'enseigner à quelqu'un qui ne l'est pas.

— Si profond.

— Je ne veux pas boire de l'Americano amer tous les jours parce qu'on a besoin de sucre dans la vie, donc je dois apprendre à manger des choses sucrées comme les autres aussi.

— Encore plus profond.

— Mon monde ne tourne plus seulement autour de la musique et du football depuis que j'ai découvert que j'aime vraiment m'asseoir et te regarder à l'entraînement des cheerleaders.

— C'est tellement profond.

— Va te faire foutre.

Tine me fait la moue. J'ai envie de le serrer comme un fou. J'ai envie de le mordre et de le mâcher dans mon estomac tout de suite.

— Pourquoi tu me le dis seulement maintenant ? Tu m'as laissé veiller toute la nuit, dit-il en tendant la main pour me serrer dans ses bras.

En temps normal, il sent bon, mais je dois dire qu'aujourd'hui, il pue horriblement le vomi.

— Tu n'as jamais su du tout ?

— Rends-moi mes larmes.

— Elles ont probablement déjà inondé l'hôpital.

— Tout ça à cause de toi.

— Tu sais ce qu'il y a d'autre dans le fait que Pam n'est pas comme toi ?

— Oh, elle est plus belle que moi ?

— Non, elle va probablement appartenir à quelqu'un un jour, mais…

— …

— Tu es à moi.

— … !!

— J'ai peut-être des choses en commun avec elle, mais il y a une chose qu'on n'a pas en commun et c'est le fait que je t'aime… le seul que je pourrai jamais aimer !

— Yaaaaaaaaaaaaa. Wooooooooo !!

— C'est quoi ce bruit ?

— Nos amis se sont réconciliés.

— Tu n'as pas raccroché ? demande Tine avec un ton sérieux.

— Je pensais que Pam avait déjà raccroché.

— Awww ! ! Bang ! Bang ! Fais-le ! Bang, bang, bang.

C'était presque romantique, mais à la fin, ils ont réussi à ruiner mon fantasme- où j'essayais de parler et de me rendre impressionnant- en utilisant tous les mots classés R et 18+. Je voulais que mon image perverse sorte de l'esprit de Tine, mais on dirait que ça n'arrivera pas.

— Pam ! Comment ça va avec les Lions Blancs.

— Ils m'ont raccompagné et ont écouté pendant tout ce temps.

— Connards !

— Ne change pas de sujet, mon ami Wat. Va juste baiser. Fais-le jusqu'à ce que tu sois comblé, mon ami. Wooooooo.


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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:57




Chapitre 25
Ctrl+S
Le festival de musique approche. Ma routine avait déjà un peu changé, mais elle a complètement changé la semaine précédant le concours. Je me réveille le matin, je fais ma toilette, je sors pour trouver quelque chose à manger, je vais en cours, et je déjeune avec mes amis du Star Gang tandis que Sarawat déjeune avec ses amis des Lions Blancs avec gloutonnerie. Nous nous retrouvons le soir dans la salle de répétition, puis nous répétons notre spectacle jusqu'à tard dans la nuit.

Aujourd'hui n'est pas différent... Je me traîne presque hors du lit. Je demande à Sarawat "Je peux mourir ?", mais ce que je peux faire pour de vrai, c'est...

— Tu peux me porter jusqu'à la douche ?

— Rampe tout seul hors du lit.

Regardez-le, il s'est bien occupé de moi pendant quelques jours, et maintenant il recommence à m'ennuyer.

— Je ne veux pas me lever. On est resté debout jusqu'à trois heures du matin la nuit dernière.

— J'ai vu que tu dormais si bien. Quand est-ce que tu n'as pas dormi ?

— Tu n'as pas vu quand je me suis réveillé.

— Je t'ai dit de rentrer en premier mais tu ne voulais pas.

— Non. J'ai peur que tu aies une liaison avec quelqu'un d'autre.

En fait, je suis inquiet pour lui. Il répète tellement sa performance. J'ai peur qu'il ait un accident de voiture quelque part sur une route parce qu'il a sommeil et qu'il manque de force.

Pendant que Pam et d'autres amis sont venus à Chiang Mai pour lui rendre visite, nos vies sont devenues chaotiques pendant un certain temps. J'ai trop réfléchi seul à certaines choses. Cependant, après avoir parlé ce jour-là, nous sommes restés sans rancune. Quand je repense à la période où j'étais malade, je peux comprendre à quel point Sarawat devait se sentir fatigué pour dormir comme un loir. Il était trop fatigué pour savoir ce que je ressentais.

Apparemment, s'il n'a pas répondu à mon appel ce jour-là, c'est parce qu'il n'avait pas activé la fonction d'appel en attente sur son téléphone. Après avoir raccroché avec Pam et vu mes appels, il a dit qu'il était trop paresseux pour me rappeler et qu'il était plutôt pressé de venir manger avec moi.

Sarawat n'est pas une personne qui aime beaucoup parler, sauf quand il est avec moi. Il parle aussi franchement. Si je lui pose une question sérieuse, il répond toujours. Et si je ne lui demande rien, il ne dira rien. Ne pensez même pas à la délicatesse. Nous savons que nous nous aimons, mais il ne dira jamais qu'il m'aime comme le font les autres couples.

J'essaie de tout comprendre de lui. Bien qu'il y ait des moments où nous ne nous comprenons pas, nous essayons vraiment de nous entendre. S'il ne sait pas faire preuve de délicatesse, c'est moi qui lui dirai ce qui ne va pas chez moi ou pourquoi je suis contrarié. C'est parce que je ne peux pas être en colère contre lui de toute façon quand je regarde son visage stupide.

Dernièrement, je lui dis immédiatement quand je suis contrarié. Je déteste son visage impassible, et il n'est pas aussi intelligent que les autres. Je vous le répète, cette personne n'a qu'un seul avantage, celui d'être beau. A part ça, il n'a rien. Il est agaçant et aime me prendre avec force quand on est au lit.

— Tine.

— Je ne veux pas.

— Quoi ?

Oui, quoi ?

Sa voix enterre d'autres pensées dans ma tête, et je me retrouve allongé sans bouger sur le lit, pas prêt à aller quelque part ou même à me lever.

— Rien. Je pensais juste à quelque chose.

— Tu penses à moi en train de te prendre de force, c'est ça ?

— Mon cul !

Il doit être médium ou quelque chose comme ça. Il sait toujours à quoi je pense.

— Tu n'aimes pas ça ?

— Va te faire foutre.

— Je peux te satisfaire toute la nuit. Ça a l'air amusant.

— Dégage et sois lubrique par là-bas.

— Ok. Allons droit au but. Prends ton oreiller. Si tu as sommeil, va te coucher avec Green." Il sourit en parlant. Son sourire est rare. Je dois l'enregistrer. À l'époque où nous ne nous connaissions pas encore, je n'avais jamais vu ses gencives. On peut donc dire que son sourire est un produit rare.

— Tu n'as pas peur que je me fasse violer par ce queer géant ?

— Considérons ça comme de la malchance alors.

Sois maudit !

C'est parce que P'Dim doit répéter avec son groupe pour un concours aussi, donc j'ai un fantôme affamé comme ami quand je me sens seul. Quand il y a une grande répétition, le bruit se répand partout et c'est assez difficile de rester dans le coin. Je suis toujours celui qui se fait expulser dans la salle commune. Quand tout le monde a fini de répéter, on me traîne dans la salle comme toujours.

Green m'a dit une fois à quel point P'Dim est cruel. C'est pourquoi il n'ose plus être méchant maintenant. Il y a quelques jours, Green s'est moqué de moi, puis il a été frappé à la tête par son mari. Quelle vie pitoyable, Greenkiki.

— Sarawat, quelqu'un t'a tagué sur Instagram.

J'avais sorti le téléphone du grand gars et je le faisais défiler après m'être allongé paresseusement dans le lit.

— Qui ?

— Je ne sais pas. Je sais seulement qu'il y a un groupe de filles qui te font des bannières d'encouragement.

Je passe le téléphone à son propriétaire. Sarawat le prend, lit pendant un moment, et me le rend.

— Elles font des affiches et des bannières d'encouragement, tu veux les aider ?

— Je peux y aller ? lui demandé-je avec excitation alors que je pense à inviter Puek, Fong et Ohm à les rejoindre.

— Bien sûr. Elles t'ont tagué aussi.

— Hein ? Pourquoi je n'ai pas vu ça ?

— Tu es étourdi à cause de ma beauté.

— Um…

J'en ai marre de sa haute estime de lui-même. Bien qu'il ait l'air normal, il ne l'est pas du tout. Il a toujours un problème avec son attitude. Il ne se soucie pas des autres. Il ne se soucie que de lui-même ou de quelque chose d'aussi futile que ma poitrine.

Ma vie avec Sarawat continue. Nous sommes à l'université avant huit heures du matin parce qu'il a un cours, et je vais traîner avec ma bande. À midi, après le déjeuner, nous nous rassemblons avec les fans de Sarawat au premier étage du bâtiment du club de mots croisés pour faire une activité avec les "followers" obsessionnels.

Les fans de Sarawat m'ont accepté dernièrement. Lorsqu'ils prévoient de faire une activité, ils me taguent sur Facebook ou Instagram pour m'inviter à les rejoindre. On peut dire que nous avons le même petit ami.

Aujourd'hui, les fans de Sarawat se réunissent pour faire des affiches pour le groupe Ctrl+S. Ils prévoient de les placer à divers endroits pour promouvoir le groupe. De plus, ils veulent aussi fabriquer des t-shirts portant le mot "Salawad", des bracelets pour le groupe et une bannière d'encouragement pour les honorables fans.

Je réfléchis à moi-même et pense à ce que j'ai fait pour lui. J'ai tellement honte de voir que ses épouses imaginaires se dévouent pour l'homme de leur rêve plus que je ne le fais pour mon petit ami. Elles sont tellement sérieuses, et elles le referont même après leurs cours. Regardez-moi, qu'est-ce que je fais ?

Ça ne peut pas être comme ça. Je dois faire quelque chose pour lui aujourd'hui.

Après y avoir pensé pendant un moment, j'ai abandonné. Je peux seulement rêver à ça pendant un moment. Je ne peux pas vraiment faire quelque chose d'adorable comme ça, alors je vais juste l'encourager et rester avec lui quand il fait des efforts sans aller nulle part, comme je le fais déjà. Je pense que c'est suffisant.

— Cher Tine, quelle est la couleur préférée de Sarawat : blanc ou noir ? me demande l'un des leaders des fans. Si je ne me trompe pas, c'est une étudiante de troisième année de la faculté des sciences paramédicales.

— Il préfère le noir.

— On devrait faire un poster cool et fort ou un poster mignon ?

— Je pense qu'un poster de Ctrl + S devrait avoir l'air fou.

En pensant à chaque membre du groupe, je peux dire qu'ils ne sont pas normaux, même Earn qui est étonnamment folle.

Ne me demandez même pas si Sarawat va toujours bien ou pas. Il a déjà perdu la tête. Il n'y a rien en lui qui puisse être admiré à part sa beauté.

— Est-ce une bonne idée de le faire paraître fou ? Je pense que ça ne convient probablement pas à 'notre' Sarawat.

S'il vous plaît, regardez encore une fois la bouche de Teepakom, tout le monde.

C'est vrai ?

Sarawat est un personnage public maintenant. Nous pouvons le partager si nous nous sentons seuls. Mon cul !

— Je vais donc vous laisser le choix. Je pense que tout le monde dans le groupe va l'aimer.

— Vraiment ? Je suis plus encouragée maintenant. Hehehehe.

Après cela, tout le monde semble être très enthousiaste à l'idée de concevoir l'affiche et de peindre des bannières d'encouragement avec des couleurs acryliques. Ils mangent et parlent pendant un moment avant que Som, une étudiante de cinquième année de la faculté de médecine dentaire, ne dise quelque chose.

C'est une belle femme avec des cils gigantesques. Ses seins sont si gros qu'ils sont sur le point d'éclater à travers sa chemise. Oh là là, j'ai envie de déboutonner sa chemise pour les libérer. Je me sens mal à l'aise pour elle.

— Tu as de l'argent pour les frais de scolarité, Tine ?

— …

J'ai envie de lui demander "Pardon ?" mais comme j'ai choisi d'être cool, je fronce les sourcils avec curiosité à la place.

— Je vais payer pour toi.

— Hum... C'est bon. Je les ai déjà.

— Et pour Sarawat ?

— Sa famille a une bonne situation financière. Je pense qu'il va s'en sortir.

— Tu veux quelque chose ?

Je pense qu'elle est riche, à en juger par ses vêtements et son sac.

— Non.

— Je me suis consacrée à cette activité, tu le sais ? Je suis le plus grand sponsor de Ctrl+S. Si tu veux quelque chose, dis-le moi tout de suite. Si vous n'avez pas de bonnes tenues, je peux vous en trouver. Ou si le don n'est pas suffisant, je donnerai plus. Est-ce que tous les instruments sont bien ? Je veux que tous les membres du groupe soient heureux.

Elle parle comme si elle me lisait un poème. Merci beaucoup, mais non. Je suis sur le point de m'endormir à cause de sa voix.

Je dois cependant me rendre à son dévouement. Elle a tout fait pour que son nom soit inscrit sur une énorme bannière d'encouragement. C'est parce que lorsque le Ctrl+S monte sur scène, nous verrons le nom de Som de la 5e année de dentisterie à côté du nom de Sarawat comme si nous étions dans une cérémonie de mariage.

Je pense que c'est quelque chose qui peut donner un peu de bonheur à une personne. Je ne le vois pas du tout comme une mauvaise chose. Je suis même heureux de voir que quelqu'un nous aime autant.

J'ai envie de pleurer. S'il vous plaît, donnez-moi le prix académique de la personne la plus gentille...

— Ah ! Voilà mon mari ! Ah !

Les cris des fans me donnent la chair de poule. Ils étaient vraiment concentrés sur leur travail, mais maintenant ils ne peuvent pas se contrôler et courent immédiatement vers la personne qui vient d'arriver.

Sarawat n'est pas seul. Il est avec tous ses amis les Lions Blancs, et ils portent de nombreux sacs de snacks dans leurs mains. Il semble qu'il soit venu spécialement pour impressionner ses fans.

— Je vous ai acheté des snacks,  dit-il de sa voix grave avant de se diriger vers la longue table qui est le lieu de travail improvisé de tous.

— Merci ! Je pensais justement à boire le lait de Sarawat en ce moment.

Som attrape un sac de snacks de la main de Sarawat avant que quelqu'un d'autre n'ait la chance de le faire. Elle ne prend que celui qui était dans les mains de Sarawat bien qu'il y en ait dans les mains de Man et Boss aussi.

— Il n'y a pas de lait dans ce sac.

— C'est bon. Je peux boire jusqu'à la dernière goutte.

Je pense qu'elle veut dire qu'elle va boire un jus de fruit ou quelque chose comme ça. Je ne pense pas qu'elle puisse vouloir dire autre chose, non ?

Après avoir distribué des snacks à tout le monde, l'ambiance redevient normale, sauf pour Som qui est toujours assise entre Sarawat et moi.

— Tu as un cours cet après-midi ?

Elle ne fait pas que parler, elle frotte aussi ses seins sur le bras du grand type. On dirait qu'elle veut le faire se sentir bien en faisant ça. Sarawat ne dit rien, mais la regarde et répond à la question.

— J'ai un cours à quatorze heures.

— Bien. J'ai perdu mon téléphone. Je peux t'emprunter le tien pour appeler le mien ?

— Big, donne-moi ton téléphone.

Il parle et agite ses doigts en direction de son ami qui est assis non loin de lui. Son ami sait exactement ce qu'il doit faire, alors il attrape son téléphone et le tend aussitôt à Som, si bien qu'elle ne sait plus quoi dire ni quoi faire, à part lui sourire avec embarras.

— Ooh ! Je n'ai plus besoin d'appeler. Le voilà !

Woah. C'est un porte-clés ou une couronne ? C'est plus grand que mon visage. Comment n'a-t-elle pas pu le trouver ?

— …

— Je ne t'ai pas vu poster quelque chose sur Instagram dernièrement.

— Je ne sais pas quel genre de photos je devrais prendre.

— Prenons une photo de nous alors.

Son petit ami est assis juste là mais je n'ai pas le droit de dire quoi que ce soit. Alors je regarde juste la senior flirter avec le grand gars.

— Ça va gaspiller la mémoire de mon téléphone. J'ai peur de ne pas avoir assez d'espace pour les jeux.

Ha ! Tu veux toujours un espace énorme pour tes jeux. Si le stockage est plein, alors n'oublie pas de supprimer mes photos. J'ai peur que tu n'aies pas assez d'espace pour tes jeux. J'ai pitié de moi. Si un jour il se marie avec des jeux, je ne serai pas très choqué.

— Tu as l'air sérieux mais en fait tu es un gars hilarant.

— Je suis sérieux.

— Tu plaisantes encore. Eh bien… J'ai tellement envie de visiter ta chambre. Elle doit être très confortable.

— Tine n'aime pas avoir d'invités dans sa chambre.

Merde ! Pourquoi tu parles de moi ?

— Vous allez vraiment rester ensemble ?

— Je veux partager le loyer, alors on doit rester ensemble.

— Tu veux que je t'aide à payer le loyer ?

— Je suis sélectif quant à la personne qui va rester avec moi.

— Tu peux me choisir. Je ne mange pas beaucoup, je ne salis pas la chambre, je n'utilise pas beaucoup d'électricité, et je ne fais pas de bruits qui pourraient te déranger.

— C'est ça le problème. Je n'aimerai pas ça de toute façon.

— Tu veux quoi alors ?

— Je ne veux que Tine. Je ne veux personne d'autre.

— Oh, mon coeur !

C'est la façon la plus cruelle qu'il ait pu choisir pour couper court à la conversation. Je pense qu'elle le sait, alors elle se contente de bouder et continue à aider les autres à fabriquer une bannière. Je suis sur le point de me lever et de la suivre, mais les mains épaisses de Sarawat me retiennent.

— Je t'ai acheté un sandwich, mange-le d'abord.

Je regarde dans le sac et vois qu'il y a un sandwich et une boîte de lait.

— Je viens juste de manger.

— Tu n'en veux pas ? Je vais le manger alors.

Il n'attend pas ma réponse. Il attrape soudainement le paquet de sandwich, le déballe et le met dans sa bouche tandis que son autre main saisit la boîte de lait, y met une paille et le boit avec plaisir.

— Alors, tu l'as acheté pour moi ou pour toi ?

— J'ai faim. C'était juste une excuse quand j'ai dit que je l'avais acheté pour toi.

— Tu m'aimes tellement.

— Tu le sais bien.

— Je suis sarcastique.

— Vraiment ?

Je plisse les yeux alors il met le sandwich à moitié mangé devant ma bouche.

— Je ne le mangerai pas.

— C'est délicieux. Je veux partager.

— Je n'aime pas le porc effiloché.

— C'est le thon que tu aimes.

— Vraiment ? je lui demande car enfin j'ouvre la bouche et je prends une bouchée de ce qu'il tient dans sa main. Je m'attendais à goûter une saveur de thon délicieux mais là, je me fige.

— C'est bon ?

— C'est du porc effiloché, délicieux mon cul !

— Ne le recrache pas ou tu seras une mauvaise personne. Avale-le.

Je fais la moue mais il rit de satisfaction avant de lever son téléphone et de prendre une photo de moi en gros plan.

— Je te déteste.

— Je prends une photo. Sois plus joyeux.

— Je suis moche. Ne prends pas de photo.

— Tu es mignon. Laisse-moi voir ton visage.

Je lui obéis mais je fais toujours la moue parce que je dois essayer d'avaler le porc humide et filandreux dégoûtant. Sarawat aime prendre beaucoup de mes photos. Après ça, il les regarde et rigole tout seul.

— Supprime-les. Tu as dit que ça gaspille la mémoire de ton téléphone. Si tu n'as pas d'espace pour tes jeux et que tu te plains plus tard, je te jetterai ma morve dessus.

— Tes photos ne gaspilleront pas mon espace de stockage.

— Et si le stockage de ton téléphone est plein, que choisiras-tu : moi ou les jeux ?

Je le teste. S'il m'aime tant, il me choisira. Ha !

— Pourquoi je dois choisir ? Je pourrais simplement acheter un nouveau téléphone avec un grand espace de stockage.

Et il ne m'a pas choisi.

— Tu n'es pas trop dévoué ?

— Ça vaut le coup de tout dédier aux choses que j'aime.

— Woah ! Tu m'aimes, pas vrai ?

— J'aime les jeux. Tu es une exception.

— C'est bien quand même.

— Ne sois pas si mignon. Si je te prends avec force, je ne te consolerai pas cette fois.

Hein ? Je vais arrêter de jouer maintenant. J'étais sur le point de le taquiner mais comme toujours, je ne sais pas quoi faire quand il me taquine en retour et devient vicelard. Je change alors de sujet en attrapant son téléphone pour regarder mes photos.

— Mon visage est si laid, mais tu as pris des photos de moi !

Je me plains à lui avec ma bouche tandis que ma main fait défiler l'écran de son téléphone pour vérifier les photos avant de les mettre à la poubelle. Il a même pris des photos de mon oreille. Certaines photos sont totalement inacceptables. Ces photos moches me rappellent moi-même lorsque je vomissais beaucoup et qu'il a fallu me transporter à l'hôpital.

— Pourquoi tu les as effacées ? Je ne les regarde que tout seul.

— Qui dit que tu les gardes pour toi ? Tes amis les voient aussi, espèce de singe !

Surtout Man car il connaît les mots de passe de tout le monde. Et si Man le sait, le monde entier le sait.

— Pourquoi t'es gêné ? Les photos sont mignonnes.

— Je les supprime, dis-je en appuyant sur l'icône de suppression jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de photos dans la galerie. Sarawat me regarde tranquillement avant de reprendre son téléphone et d'ouvrir la caméra frontale.

— Fais une bonne tête. Je ne supprimerai pas cette fois.

— Vraiment ?

— Mm.

Le son de l'obturateur du téléphone se fait entendre une fois. Sarawat me sourit avant de reprendre son téléphone et de l'utiliser sans dire un mot. Je ne dis rien non plus.

— Wat, va en cours. Arrête de t'accrocher à ton petit ami.

— Allez, dit un ami du groupe avant que Sarawat se lève et pose doucement sa main sur ma tête. Cela me fait lever les yeux et le fixer directement.

— Je vais aller en cours maintenant.

— Mm. Sois déterminé, lui dis-je.

Il hoche la tête et s'en va pour suivre et rattraper le Gang des Lions Blancs. Le Star Gang et moi continuons à aider les épouses honorées de toutes nos forces. On m'a posé des questions sur ceci et cela, principalement sur les choses entre Sarawat et moi. Je réponds à tout ce que je peux répondre. Mais si la question est gênante, je me tais.

Tout était normal jusqu'à ce qu'une demi-heure plus tard…

— Ah ! Sarawat a téléchargé une photo sur son Instagram ! Ah !

Som continue de crier et de sauter jusqu'à ce que les autres commencent à jeter un coup d'œil sur leurs téléphones.

Il n'y a pas seulement une excitation continue juste devant moi, mais cela se passe aussi sur Instagram parce qu'il y a des notifications non-stop qui surgissent. C'est suffisamment attrayant pour que je jette inconsciemment un coup d'œil.



Sarawatlism Nous avons enfin une phoyo de nous. @Tine_chic



C'est une photo de nous que nous avons prise il y a un instant. C'est aussi une photo où nous avons un grand sourire.



KittiTee Awww Il y a quelqu'un qui essaie d'être possessif ici.

Bigger330 Huh ? C'est ton petit ami ? Ce n'est pas le même gars.

Thetheme11 Qui est ton petit ami ? Je suis perdu.

Boss-pol Wat, je dois dire que tu es très beau. Je peux te draguer ?

Sarawatlism @Boss-pol J'aime tellement mon petit ami. Ne flirte pas avec moi. Il est si possessif.

Boss-pol @Sarawatlism Tu ne parlais pas comme ça ce jour-là.

Man_maman Je ne te crois pas. Et la personne qui a fait tinter son verre avec toi ?

Tine_chic Qui c'est ?



Je leur réponds immédiatement. Je sais que ses amis ne font que plaisanter, mais il est possible que quelqu'un soit venu pour flirter avec lui. Il a dit qu'ils ont trinqué !



Sarawatlism @Tine_chic femme



Espèce de salaud !



Man_maman Ça blesse Tine. Tu reconnais que tu as une liaison ?



J'attends impatiemment une réponse et je ne peux même pas m'asseoir maintenant. Qui est cette personne ? Sarawat boit très souvent ces derniers temps. Bien que je l'ai rejoint plusieurs fois, il y a des fois où il est sorti seul ou avec seulement ses amis du groupe.

Ding !

L'attente est terminée. Je lis lentement le commentaire avant que mon anxiété ne disparaisse. Elle se transforme en un sentiment inexplicable. Je sais juste que... mon cœur va exploser.



Sarawatlism Le nom de ma femme est Tine.

Sarawatlism Je suis sorti avec Tine ce jour-là. D'accord ?

Boss-pol Ah ! Sa femme était avec lui. C'est bon. On s'en va, tout le monde.

Man_maman J'ai attendu que vous vous battiez. Allez, olo



Il reste cinq jours avant les demi-finales. Tout le monde est maintenant plus sérieux et plus contrarié car P'Mil et ses amis trouvent toujours le moyen de nous agacer ou d'être sarcastiques à notre égard. Ils créent aussi des fausses nouvelles pour nous discréditer. Nous avons donc dû faire très attention ces derniers temps.

Nous devons garder secrets nos horaires de répétition et nos chansons. Parfois, nous nous entraînons à 22 heures pour éviter de nous battre avec eux, mais il semble que nous n'ayons pas eu de chance aujourd'hui.

— Vous répétez si tard dans la nuit.

L'un des membres du groupe de P'Mil nous salue lorsqu'il nous voit devant la salle de répétition à 22 heures. Il est si tard maintenant, mais vous êtes encore là pour nous voir !

Moi qui suit Sarawat partout, j'expire de frustration car je sais que mes amis du groupe sont déjà fatigués. Ils n'ont pas besoin d'avoir mal à la tête à cause de ces insectes. Si je pouvais invoquer un fantôme pour leur donner un coup de pied, je l'aurais déjà fait.

— Continuons notre chemin. Ne vous battez pas entre vous.

Thame le dit pour nous tous d'une voix sérieuse, alors P'Mil l'interrompt en riant.

— Pourquoi tu dois être si dramatique ? Nous ne vous avons rien fait. Nous sommes juste venus ici pour vous saluer. C'est tout.

— Arrête d'être chiant, dit Sarawat cette fois.

— Tu es un étudiant de première année. Surveille tes manières, s'il te plait.

— Mais tu n'en as pas.

— J'ai acheté à manger pour Tine.

— Il ne le mangera pas, répond immédiatement Sarawat. Il ne me laisse même pas la chance de dire quoi que ce soit.

— Je ne t'ai pas demandé. Occupe-toi de tes affaires.

Le grand type n'écoute rien. Il attrape mes mains et les met dans la poche de son manteau. Il s'avère que mes mains ne sont pas disponibles pour prendre quoi que ce soit à qui que ce soit. Je dois les laisser se dévisager furieusement pendant un moment avant que nous nous séparions pour rejoindre nos propres salles de répétition.

23:09

L'heure sur ma montre ne ment jamais. Je viens m'allonger pour attendre le grand type dans la salle commune. Green n'est pas là avec moi cette fois, alors je dois m'occuper avec mon téléphone à la place. Heureusement, j'ai un sac de couchage dans ma voiture, j'ai donc quelque chose de chaud dans lequel me glisser, puis je m'endors.

Quelques instants plus tard, j'entends les pas de quelqu'un qui vient vers moi avant de voir Sarawat debout près des portes vitrées coulissantes, pas si loin.

— Tu as fini de répéter ? lui demandé-je d'une voix ensommeillée et le regardant avec des yeux endormis.

— Pas encore, je m'inquiète pour toi. J'ai peur que tu te sentes seul.

— Je ne le suis pas. J'écoute des chansons.

— Tu peux attendre environ une heure ? La personne bronzée s'assied à côté de moi, je ne peux que hocher la tête en signe de compréhension. Le concours approche, je ne peux que l'encourager maintenant, même si je vais finir par dormir.

Sarawat me parle un moment avant de retourner dans la salle de répétition. Le temps passe. J'écoute une chanson, mes yeux se ferment, et puis la somnolence remplace tout. Je ne sais même pas quand je m'endors.

Je ne me réveille que plus tard pour me retrouver porté par le grand type. Je suis toujours dans mon sac de couchage alors qu'on me porte jusqu'à la voiture, comme d'habitude.

— Tu n'as pas assez de force pour être méchant maintenant, petit âne.

— Quelle heure il est ?

— Minuit. Tu as faim ?

Je secoue la tête et ferme les yeux après avoir vu l'heure sur le tableau de bord de la voiture. Il n'est pas minuit. Il est trois heures du matin. Tous les membres du groupe doivent déjà être couverts de sueur car je vois que Sarawat n'est pas mieux non plus. Il a un cours à 8 heures demain matin. J'ai peur qu'il tombe malade mais il dit toujours qu'il va bien.

Rien que nous deux, ici, ensemble, c'est suffisant…

Je n'arrive pas à croire que j'ai un petit ami qui n'est pas comme les autres. J'avais l'habitude d'apaiser les autres tout le temps, mais Sarawat et moi prenons soin l'un de l'autre. En fait, c'est lui qui prend soin de moi plus que je ne le fais avec lui.

Sarawat n'est pas du tout comme Ging qui était mon premier amour. Ging était une fille intelligente, elle avait l'habitude de refuser chaque fois que je lui demandais d'aller quelque part. Alors que Sarawat... Je n'ai jamais entendu le mot "non" de sa bouche.

'Hé, tu es libre ce soir ?'

'Pourquoi ?'

'Je veux te demander d'aller au centre commercial avec moi. Je veux acheter quelque chose et trouver quelque chose à manger aussi.'

'Allons-y.'

'Tu es libre ?'

'Allons-y.'

Après avoir terminé les achats au centre commercial, je le vois faire son travail qui doit être soumis avant la date limite au Starbucks au lieu de le faire dans notre chambre.



Sarawat ne m'a jamais ennuyé avec une quelconque obsession pour les appareils photo...

'La nourriture est là. Voilà la tienne.' Je prends l'assiette et je lève les yeux vers lui avant de lui demander.

'Tu ne veux pas prendre une photo ?'

'C'est quoi ton problème ? On est là pour manger, pas pour prendre une photo.'

'Au cas où tu voudrais la montrer à tes amis. Certaines personnes aiment faire ça.'

'Si c'est plus spécial que les autres jours, je veux le faire, mais on n'est pas obligé de le faire dans la vie de tous les jours.'

'...'

'Passer plus de temps avec un appareil photos qu'avec la personne réelle ne te rendra pas heureux.'

'...'

'Il y a un beau garçon que tu peux regarder. Tu n'as pas besoin de perdre ton temps à prendre des photos.'

'Je te déteste.'



Sarawat n'est pas difficile.

'Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui ?' Je demande à l'autre comme d'habitude.

'Pense à ce que tu veux manger. Je peux tout manger.'

'Tu veux manger des nouilles au stand en face de l'université ?'

'Allons-y.'

'Non. Je veux manger une pizza maintenant. J'ai un bon de réduction.' En fait, je peux manger une pizza plus tard, mais je veux juste le taquiner.

'Ça me va. On y va maintenant ?'

'Ou on mange des nouilles de riz thaïlandaises ? Je ne veux pas manger quelque chose de gras aujourd'hui.'

'Quel magasin ? Je vais conduire.'

'Un buffet, c'est mieux.'

'Qu'est-ce que tu veux manger ? Si tu ne peux pas choisir, je vais te manger maintenant. J'ai tellement faim maintenant !'

'... !'



Sarawat ne montre jamais qu'il est riche…

'Les claquettes que je t'ai achetées, je peux les jeter ?'

'Si tu les jettes, trouve-moi une nouvelle paire. Ça doit être cette marque.'

'Allez.'

'On va au marché de nuit. Pourquoi est-ce que tu dois être sérieux avec tes vêtements ?'

'Tu ne veux pas changer de t-shirt ?'

'Un maillot de foot, c'est déjà bien.' C'est plein de sueur…

'Il y a plein de beaux vêtements dans l'armoire. Pourquoi tu n'en mets pas un ?'

'Ça dépend de l'occasion. On va se promener aujourd'hui. Tu veux que je mette un smoking ?'

'...'

Je suis stupéfait.



Sarawat a beaucoup de différences avec les autres...

'Ça fait mal.'

'Je l'ai fait exprès.'

Tes lèvres qui sont sur mon cou ne sont pas faites pour embrasser. Tu me mords. Salaud !

Sarawat n'a jamais besoin de mon attention quand je suis occupé ou en train de faire autre chose…

'Tine, tu es occupé ?'

'Mm. Je suis en train de travailler. Qu'est-ce qu'il y a ?'

'Rien.'

'Tu peux me demander ou me consulter sur n'importe quoi.'

'Tu es occupé. C'est bon ?'

'Je peux écouter. Vas-y.'

'Ce n'est rien.'

'Ne fais pas te redemander.'

'Je veux...'

'Espèce d'idiot.'



Fait important,

Sarawat n'a pas ses règles donc il n'est pas obstiné comme mes ex-copines.

'J'ai vraiment envie d'une édition limitée de chaussures Scrubb mais le prix est double, plus cher que les chaussures de la même marque. Je devrais les acheter ?'

'Achète-les si tu les aimes.'

'Tu ne veux pas m'arrêter ? Tu peux être en colère contre moi ou me gronder en disant que ça n'a pas de sens.'

'Les choses que tu aimes ne sont pas insensées.'

'C'est plus cher que le modèle normal. Tu me laisseras les acheter ?'

'Est-ce que le modèle normal a le nom de Scrubb dessus ?'

'Non.'

'Alors achète-les, juste au cas où un jour tu voudrais en racheter mais qu'il n'y ait plus rien pour toi. Tu le regretteras plus tard.'

'Tu es vraiment génial. Je peux t'emprunter de l'argent ?'

'D'accord. Je pense que tu ne devrais pas les acheter. Elles sont toutes pareilles.'

'Tu m'embêtes.'

On se parle raisonnablement et on se comprend raisonnablement. Nous n'avons jamais méprisé les choses préférées de l'autre ; j'aime Scrubb et il est obsédé par Solitude is Bliss.

C'est la raison la plus importante pour laquelle je… l'aime.



La demi-finale du concours de la fête de la musique est enfin arrivée. Tout le monde semble très excité, même s'ils sont dans les coulisses. Mes amis de Ctrl+S essaient de trouver un moyen de se concentrer pour ne pas paniquer. Il n'y a que Sarawat qui est... en train de manger.

Il ne peut jamais être sérieux à propos de quoi que ce soit.

P'Dim n'est pas mieux. Il apprécie les boulettes de viande avec Sarawat. P'Dim a aussi formé une équipe pour le concours. Son groupe s'appelle "Sunshine, Daisies, and Butter Mellow". Ce groupe est formé d'étudiants de quatrième année. Green est comme un serviteur du groupe qui fait tout pour les mettre à l'aise. Je veux savoir ce qui a inspiré le nom du groupe. Je parie qu'ils sont de grands fans d'Harry Potter.

Non loin d'ici, le groupe de P'Mil teste attentivement ses guitares. Cette fois, il n'envoie personne pour nous menacer, nous sommes donc soulagés. Le nom de son groupe est "The rythm", mais il semblerait que les membres de son groupe aiment remuer les rythmes des autres.

— Et c'est l'heure de ce que vous attendiez, le Festival de Musique 2016 !

— Woo ! Ah !

La voix du présentateur sur la scène parvient aux oreilles des personnes dans les coulisses. Je tourne mon visage vers Sarawat avant de me diriger vers lui pour lui prodiguer mes encouragements.

— Fais de ton mieux. Je vais attendre avec mes amis devant la scène.

— Mm. Encourage-moi.

— Bien sûr, je le ferai.

— Je passerai à l'étape finale pour te rendre fier.

— Ça ressemblerait à une scène de théâtre si tu arrêtais de manger.

— Tu l'as acheté pour moi et c'est délicieux.

— Tu pourras le manger après le concours.

— P'Dim va tout manger.

— Je ne veux plus me disputer avec toi. Je t'applaudirai devant la scène.

— Je peux embrasser ton front ?

— Il y a beaucoup de monde ici, abruti.

Le grand type n'attend pas que je refuse convenablement quoi que ce soit ; il tire mon visage près du sien et embrasse mon front sans ma permission. Cela fait hurler les gens dans les coulisses jusqu'à ce que je ne sache plus quoi faire à part m'enfuir de là aussi vite que possible.

En fait, j'ai l'air d'une petite fille qui vient d'apprendre à aimer. Je me sens si étourdi et lumineux...

La demi-finale a lieu dans l'amphithéâtre de l'université et le sol sous les sièges est en pente. Mes amis sont assis presque à l'avant pour encourager et prendre des photos du groupe. Derrière les sièges du milieu, il y a les sièges des comités car la vue de cet endroit est la meilleure.

Les équipes de supporters commencent progressivement à remplir le théâtre jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de sièges disponibles pouvant être réservés. C'est pourquoi beaucoup de gens finissent par se tenir debout à côté des sièges pour encourager les candidats à la place. Les fans de Sarawat ne sont pas mieux, ils arrivent avec des bannières et des banderoles d'encouragement. Ils choisissent l'endroit le plus élevé, au deuxième étage, pour regarder clairement Ctrl+S.

— Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème ? demande Puek en levant son téléphone pour prendre un selfie avec moi.

— Il n'y a pas de problème, mais je suis inquiet pour Sarawat. Il est toujours en train de manger.

— Laisse-le. S'il a la diarrhée sur scène, je lui dirai simplement qu'il le mérite.

A côté du Star Gang, le gang des Lions Blancs est assis. On dirait qu'ils sont bien préparés pour ce concours ; ils sont venus ici avec des pulls et des oreillers pour le cou.

Pourquoi diable ont-ils apporté ces choses ?

— Vous êtes prêts ?

— Oui !

— Vous êtes prêts ? Je ne vous entends pas.

— OUI !

— Alors, rencontrons notre premier groupe de la journée. Blackboard Story !

Les cris et les acclamations commencent en même temps que la musique à un rythme soutenu. Les membres du groupe apparaissent après que les projecteurs les aient éclairés au milieu de la scène. De nombreuses personnes les applaudissent à tout rompre tandis que d'autres agitent leurs mains en rythme.

Le premier groupe passe, puis le deuxième, suivi d'autres groupes avec des moments amusants. Le groupe de P'Dim est le sixième à jouer, et celui de Sarawat est le douzième. Je pense qu'il faudra beaucoup de temps avant leur performance et nous pourrions nous être endormis d'ici là.

Je suis allé aux toilettes deux fois, je suis sorti manger des boulettes de viande avec Ohm une fois, Fong m'a demandé d'acheter des boissons avec lui une fois, et quand je suis revenu, Ctrl+S n'était pas encore sur scène. Nous nous allongeons ensuite pour pouvoir dormir parce que nous sommes trop paresseux pour encourager d'autres groupes.

C'est alors que Tee, assis à côté de moi, me donne un coup de coude. Je me réveille et porte à nouveau mon attention sur le centre de la scène.

— Bonjour à tous. Nous sommes Ctrl+S !

— Ah !

Enfin, c'est leur tour de jouer. Sarawat se tient dans un coin de la scène, mais le projecteur qui brille sur lui fait qu'il ne peut pas échapper aux yeux de tous.

C'est étrange. Il y a beaucoup de gens sur la scène, mais Sarawat est la seule personne que je regarde. Je regarde ce guitariste au visage impassible qui n'exprime aucune émotion.

Thame s'arrête de parler pendant un moment, et les gens crient pour eux en même temps que lorsque la musique commence à jouer. Le cahier des charges de la demi-finale est que chaque groupe doit interpréter une chanson lente et une chanson entraînante. Pour le concours, Ctrl+S jouera une chanson intitulée Summer Rain par les DCNXTR et une autre chanson intitulée Festival par The Yers.

Les acclamations sont plus fortes pour eux que pour tous les autres groupes qui se sont produits jusqu'à présent. Tout le monde danse et saute de joie. Ils coopèrent également avec le groupe en chantant avec eux. Même si les gens disent qu'ils ne connaissent pas la chanson, il n'y a pas de problème car Som a déjà remis à chacun une feuille avec les paroles. C'est pourquoi on entend la voix de chacun dans la salle.

— Applaudissons Ctrl+S !

— Ah !

— Veuillez vous présenter.

Après la performance, le présentateur interviewe les participants pour rendre l'ambiance du festival plus amusante et agréable. C'est en fait la partie que la plupart des gens attendent avec impatience.

— Bonjour, je m'appelle Thame. Je suis le chanteur principal.

— Ah ! Mon cher Thame.

— Salut, je m'appelle Earn. Je suis la guitariste.

— Je suis Jan, le bassiste.

— Je suis Nont, le claviériste.

— Je suis Boom, le batteur. S'il vous plaît soyez gentil avec moi.

— Je suis Sarawat.

— Ah !!! Mon mari !

Il y a des cris dans tout l'amphithéâtre juste après que Sarawat ait pris le micro, l'ait tenu dans sa main et ait commencé à se présenter. Il est vraiment remarquable aujourd'hui. Il porte une chemise noire avec le nom du groupe et son jean préféré. Ses chaussures noires lui vont très bien, comme toujours. Tout semble si parfait sur lui que je ne peux m'empêcher de l'admirer dans mon esprit.

— Quelqu'un dans les coulisses m'a dit de te demander si ton petit ami n'est pas venu t'encourager aujourd'hui ?

— Wow ! Aw !

— Oh... ou il est là ?

Sarawat ne répond pas mais il sourit. Le pire, c'est que le projecteur qui servait à éclairer la scène se retourne maintenant pour éclairer mon visage à la place. Soudain, une photo de moi choqué est montrée sur un écran de projection.

— Quel est son nom ? C'est Time ou Tine ?

— Aw !

— C'est un cheerleader, n'est-ce pas ?"

— Il n'étudie pas aussi à la faculté de droit, non ? ajoute la présentatrice jusqu'à ce que je sois si embarrassé que je ne sache pas où cacher mon visage.

— Il est assis au premier rang ?

— Il l'est ?

— …

Et puis la caméra se tourne à nouveau vers Sarawat. Heureusement, il ne dit rien, il sourit et reste timide, comme le fait une personne impassible de temps en temps.

— Beaucoup de gens veulent connaître la signification de Ctrl+S. Qu'est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi vous avez appelé votre groupe comme ça ?

En l'absence de réponse de la personne bronzée, le présentateur change de cible et pose la question au groupe à la place. Earn répond à la question avec éloquence.

— Ctrl+S est un raccourci pour sauvegarder des fichiers dans un ordinateur. Nous pensons que si l'ordinateur a un disque dur pour stocker les données, les gens ont des cœurs pour stocker les bons sentiments aussi.

— Wow !

— Qui a choisi le nom du groupe ?

— C'est Sarawat.

— Ah ! Mon mari !

— Demandons à Sarawat alors. Quelle est l'inspiration derrière ce nom ?

— Les gens qui m'entourent.

— Pouvez-vous nous dire qui ils sont ?

— La famille, les amis, et…

— …

— Tine.

À ce moment-là, mon monde commence à tourner et à tourbillonner sans s'arrêter. J'ai l'impression qu'il n'y a plus rien à part le blanc dans mes pupilles, les cris qui résonnent dans mes oreilles, et le visage de Sarawat.



'Ctrl+ S' passe en finale comme nous l'avions prévu, et le groupe de P'Mil, 'The rhythm', composé d'étudiants en ingénierie et en architecture, passe aussi en finale. Malheureusement, le groupe 'Sunshine, Daisies, and Butter Mellow' de Dissalat le redoutable ne passe pas ce tour. De nombreux étudiants de première année profitent de ce moment pour se moquer de lui en disant que le président du club a perdu face aux étudiants de première année. A la fin. P'Dim menace d'expulser du club ceux qui font des commérages et qui ont la langue bien pendue, si bien que les blagues à son sujet disparaissent rapidement.

Une autre semaine d'entraînement intensif arrive à nouveau. Je dois suivre Sarawat à la salle de répétition tous les jours. Nous passons la nuit ici et nous dormons. Parfois, nos amis les Lions Blancs et le Star Gang nous accompagnent car Sarawat a peur que je me sente seul si je dois écouter de la musique seul dans la salle commune.

Ce soir, nous avons un invité d'honneur qui est un queer géant qui me draguait il y a deux mille ans.

— J'ai entendu dire que tu t'étais disputé avec P'Dim, c'est vrai  ?demandé-je à Green.

Il fait la moue et pleure de manière agaçante.

— On est en bons termes maintenant.

— Alors pourquoi tu as fait la moue ?

— Je ne peux pas faire comme si ça ne faisait pas mal. Je devrais être à toi. On aurait dû finir ensemble.

Salaud. Laisse-moi tranquille. J'ai déjà un mari.

Je m'éloigne de lui. Pour être honnête, j'ai peur qu'il me viole ou que ça devienne le film d'horreur le plus effrayant de l'histoire du cinéma thaïlandais.

— C'est bien que toi et P'Dim alliez bien maintenant.

Donc ce ne sera pas mon fardeau ni celui de la société.

— Si on ne se remettait pas ensemble, il me tuerait. Je ne veux pas encore mourir car s'il meurt avant moi, j'aurai au moins une chance de trouver un nouveau mari.

Cette mauvaise pensée lui convient tellement.

— Je veux vraiment savoir si tu aimes P'Dim.

Je me le suis toujours demandé et j'ai envie de poser cette question depuis longtemps parce que P'Dim est si cruel avec lui.

— Je t'aime.

— Sois sérieux ou je te frappe.

— Aw ! Si tu me demandes si je l'aime, bien sûr que je vais dire que je l'aime. On est ensemble depuis si longtemps. Si je dois trouver quelqu'un d'autre, je ne sais pas si ce sera aussi bien que de rester avec le cruel P'Dim ou pas.

— Mais tu as déjà pensé à chercher quelqu'un d'autre, non ?

— J'y pensais, mais je ne peux pas le faire pleinement. Je n'ai pas assez confiance en moi. Heureusement, il m'a suivi car il sait que je ne peux pas le quitter.

— Tu es heureux ?

— Si je n'étais pas heureux, je ne serais pas capable de rester avec lui.

— …

— C'est comme si, nous sommes ensemble non seulement à cause de notre lien, mais aussi parce que nous sommes heureux de faire quelque chose ensemble.

Je viens de réaliser à ce moment-là que Green a aussi un côté romantique.



— Le concours final du Festival de Musique 2016 a commencé !

—  Woo ! Yay !

— Disons que ce soir, c'est comme s'il y avait un rendez-vous de mélomanes de tout notre campus. Il y a des concurrents du genre de la musique country, de la musique internationale, des groupes et des reprises de danse. Tous nos concurrents de ce soir sont géniaux, alors n'oubliez pas d'encourager et de soutenir vos favoris.

Le lieu du concours a été déplacé dans un stade couvert qui peut contenir trois fois plus de personnes que l'amphithéâtre de l'université. Les étudiants du campus se servent du festival de musique comme d'un rendez-vous pour évacuer le stress de leurs études et pour prendre plaisir à écouter la musique enjouée de nombreux artistes.

Il est important de noter que des artistes de célèbres maisons de disques vont divertir tout le monde et nous faire sentir excités plus tard dans la nuit.

Je suis dans les coulisses comme d'habitude, attendant que mes amis du groupe s'habillent et se préparent pour le concours. Notre groupe, qui a un genre de musique internationale, sera la quatrième performance après une reprise de danse, une performance de musique country et une performance de musique internationale.

Étonnamment, Sarawat a apporté avec lui une guitare Takamine appelée "Nuisance". Je ne l'ai pas vu jouer de chansons sur une guitare classique pendant les répétitions du groupe. Il joue surtout de la guitare électrique. De toute façon, ce n'est pas le moment de se demander pourquoi il a apporté cette guitare car le concours est plus important pour le moment.

Merde. Je pensais qu'il porterait un smoking ou une autre tenue chic comme le style de son groupe. L'image que je vois après que chaque membre du groupe soit sorti me donne immédiatement un sérieux mal de tête.

Ils portent tous des shorts JJ colorés à motifs de dessins animés, des claquettes à la mode et des t-shirts blancs. Quand ils auront fini de jouer ici, ils pourront aller se coucher directement.

— C'est quoi votre thème, bordel ?

Je me demande et je fronce les sourcils en même temps. Quand je vois le short bleu foncé de Sarawat, je suis immédiatement stressé. De plus, il applique aussi du talc sur ses joues comme un enfant de maternelle.

— C'est un thème hilarant.

— Vraiment ? C'est l'idée de qui ? Pourquoi je ne l'ai pas su avant ?

— Man nous l'a suggéré hier, et tout le monde était d'accord. Tu penses que c'est bien ?

— …

— Tine.

— Attends. Je suis sous le choc.

— Les filles vont sûrement crier pour nous.

— Elles vont crier sous le choc. En fait, ça fait plutôt ringard, quand même.

— On va gagner.

— Va te faire foutre.

— Je ferai de mon mieux.

— C'est ton rêve et tu as travaillé si dur. Le résultat sera bon.

Je m'avance vers le grand type qui me sourit, le fixant avec des sentiments bouleversants. Il s'est entraîné pendant si longtemps, et je l'ai encouragé tant de fois aussi. Aujourd'hui, il passe à un autre niveau, et je ne peux m'empêcher d'être fier de lui.

Mais je déteste toujours tes tenues…

— Peu importe que tu gagnes ou perdes, je suis déjà content que nous soyons ensemble.

— Ça n'a pas d'importance que tu gagnes ou perdes parce que tu seras toujours là.

Je tapote ma poitrine pour souligner la dernière phrase.

— Sur tes seins ?

— J'en ai marre. Va te faire foutre.

J'entends son rire avant de m'excuser pour aller dans le hall. Le Star Gang et moi choisissons une place juste devant, à côté de la scène. Je veux que Sarawat me voie de près. Je veux savoir à quel point il fait des efforts sous un projecteur géant. Je veux participer à toutes les réalisations de sa vie.

— Bonjour ! Nous sommes Ctrl+S !

La voix de Thame brise le silence. Après cela, il incite tout le monde à crier avec lui à nouveau.

— Ctrl+S ! Ctrl+S ! Ctrl+S !

Ils ne sont pas dans les tenues de prêt-à-dormir comme je l'ai vu dans les coulisses, mais il y a des imperméables colorés qui les couvrent. L'imperméable de Sarawat est jaune. Il est si mignon que je ne peux m'empêcher de saisir mon téléphone pour le prendre en photo.

Il y a une courte introduction de nom avec un court roulement de tambour professionnel joué par Boom. Les sons de la basse et de la guitare interfèrent rythmiquement jusqu'à ce que la chanson d'ouverture du groupe commence à être jouée.

La chanson 'Nice Not Knowing You' de 25 Hours donne envie à tout le monde de sauter et de s'amuser ensemble ! Bien qu'il ne s'agisse que de la première chanson, elle fait déjà transpirer tous les corps.

Ensuite, elle est suivie par la deuxième chanson sans interruption. Le nom de la chanson est 'See Scape' de Scrubb. La signification de la chanson a déjà été expliquée par Thame, et d'après son discours, on a compris pourquoi ils portent tous des imperméables pour se produire aujourd'hui.

— Un de nos amis proches aime beaucoup ce groupe. Il dit que la plupart des gens ont peur de la pluie ; nous avons peur d'être mouillés alors nous nous cachons à l'ombre. Cela fait que nous n'avons pas l'occasion de savoir à quel point c'est rafraîchissant d'être sous la pluie.

— …

— Nous voulons donc utiliser cette chanson pour vous encourager à faire face, à faire ce que vous voulez faire sans éviter la pluie plus longtemps. Si vous pouvez chanter, chantez avec nous à voix haute.

— …

— See Scape

Je suis si heureux de me tenir ici avec des milliers de personnes dans cette salle. La chanson de Scrubb résonne dans mes oreilles. Je chante avec eux sans en manquer aucune partie, car je suis un grand fan d'eux. 'Ctrl+S' ont dit qu'ils voulaient interpréter la première chanson pour se présenter et interpréter la seconde pour nous encourager à vivre la vie que nous voulons avoir, à être qui nous sommes. C'est la raison pour laquelle je veux voir ce grand monde avec quelqu'un.

La troisième chanson s'appelle "Rain". C'est aussi une nouvelle chanson de l'album de Scrubb. Tout le monde semble très heureux ; ils bougent leurs corps en rythme. Nous relâchons tout en profitant de ce merveilleux moment. Après avoir sauté dans la joie pendant un moment, nous commençons à nous calmer à nouveau lorsque la musique devient plus lente et plus douce.

'Robbers' de 'The 1975' arrête tout le monde et nous fait agiter nos bras et nos mains au rythme de la chanson avant qu'ils ne jouent la dernière chanson. C'est la chanson que Ctrl+S espère que tout le monde pourra comprendre.

— J'espère que tout le monde va chanter avec nous. Le chanteur de cette chanson a dit un jour que la plus belle chanson pourrait ne pas être celle qui est classée le plus haut et la plus populaire, mais une belle chanson pourrait être un souffle doux de la personne que nous aimons.

— …

— Peu importe à quel point le souffle est doux ou lointain, nous pouvons le sentir de toute façon.

— …

— Cette chanson est comme un message qu'ils ont laissé pour nous, dans l'espoir qu'un jour, si nous perdons quelqu'un, cette personne continuera à respirer pour que nous puissions nous sentir les uns les autres bien que nous soyons loin.

— …

— The Song of Whisper par Abuse the Youth, tout le monde.



"Une chanson que je garde, toujours vide à l'intérieur

Combien de fois je dois pleurer ?

Combien de mélodies qui passent ?



Avant, il n'y avait qu'une seule vie.

Se tenir seul dans ce monde chaotique

Jusqu'à ce que tu viennes me donner de la lumière ;

Faisant que les vieilles chansons deviennent significatives"



Je pense à ce moment où j'ai rencontré ce grand type pour la première fois. Son visage était si calme. Il n'y avait même pas un sourire pour moi…



"Garde chaque histoire passée

Écris sur eux, compose des chansons pour eux

C'est un son doux, qui est entendu juste par nous deux.

Il y aura toujours ma voix

J'attends toujours que tu sois à mes côtés

Peu importe combien de temps je dois attendre

Les étoiles sont parties, mais tu m'auras toujours."



Depuis combien de temps nous nous connaissons ? Nous avons parlé, ri, et pleuré. Tout ce qui est passé est un souvenir précieux pour moi. C'est comme une chanson que nous avons composée. Peu importe combien de temps ça a duré ou ça durera, nous pourrons nous en souvenir.



"Qu'elle soit notre guide lorsque nous serons sous des cieux différents.

Peu importe à quel point le temps nous a séparés.

Laisse cette chanson nous rappeler notre histoire quand elle est vide à l'intérieur.

Laisse ce doux murmure chanter pour toi quand il reste dans ton cœur…"



Merci d'avoir été avec moi jusqu'à aujourd'hui. Merci de m'avoir fait t'aimer à ce point. Merci de prendre soin de moi…



"Tu es toujours mon tout, ça ne change jamais.

Peu importe combien de temps je dois attendre,

les étoiles sont parties, mais tu m'auras…"



— Nous, Ctrl+S, vous remercions tous !

J'essuie les larmes de mes joues, en fixant la scène sur laquelle se trouvent de nombreuses personnes. La voix de Thame fige tout le monde, comme s'ils étaient sous le coup d'un sort. Peu de temps après, un présentateur et une présentatrice s'approchent d'eux. Ils parlent pour divertir les gens. Je vois Sarawat me regarder fixement. Nous nous fixons l'un l'autre pendant un moment avant que les présentateurs ne lui demandent de parler de quelque chose. Et puis, ils descendent de la scène.

Je suis toujours debout en bas, ne bougeant pas, regardant de nombreux autres groupes monter sur scène et finir leur prestation à l'infini.

— Et voilà le moment que vous attendez tous. C'est l'annonce des prix du Festival de musique 2016. Commençons par le deuxième dauphin. Et le prix revient à… Blackboard Story ! S'il vous plaît, applaudissez-les bien fort !

— Yay !

Après la demi-finale, seuls trois groupes sont sélectionnés par les comités pour participer à la finale du concours de groupes musicaux, afin que personne ne regrette d'avoir manqué une récompense. Il ne reste que deux groupes, Ctrl + S et The rhythm. Les membres des deux groupes s'embrassent dans l'espoir de remporter le concours.

Le groupe de P'Mil a également fait du bon travail. Leur musique est si enthousiaste qu'elle m'a fait sursauter lorsqu'ils ont joué. De toute façon, mon cœur n'est concentré que sur Sarawat donc je n'ai pas eu le temps de porter mon attention sur les autres groupes.

— Le gagnant du Festival de musique 2016 : catégorie groupe de musique est…

— Ctrl+S ! Ctrl+S ! Ctrl+S !

— The rhythm ! The rhythm ! The rhythm !

Les différentes opinions des personnes présentes dans la salle sont combinées en un bruit fort qui résonne dans toute la zone. La musique qui est mise en marche pour que tout le monde se sente excité me fait serrer la chemise de mon ami du Star Gang, jusqu'à ce qu'elle soit froissée. Je ne peux pas respirer correctement en ce moment et c'est pénible.

Les présentateurs sont tellement agaçants. Annoncez-le, vous voulez bien ?

— est…

— Dites-nous !

— est…

— Argh ! Je suis sur le point de me pisser dessus !

— est… Ctrl+S !

— Ah ! Sarawat ! Sarawat ! Sarawat !

— Génial, Ctrl+S !

J'ai failli sauter sur la scène de joie. Oh mon Dieu ! Je suis en train de mourir ici après l'annonce.

— Cette année, le gagnant est un de nos étudiants de première année. Maintenant, veuillez accueillir nos comités, et le gagnant de l'année dernière, le groupe 'Sssss…!', pour remettre le prix aux gagnants de 2016.

Tout se passe très vite. Il y a des flashs de lumières partout. Les projecteurs brillent aussi très fort. Je n'ai presque aucune idée de ce qui se passe sur la scène. Je sais seulement qu'un ami des Lions Blancs m'a mis un bouquet de fleurs dans les mains avant de me pousser à marcher vers la scène où se tiennent les gagnants.

Les bruits retentissants deviennent soudain silencieux. Sarawat marche vers moi et s'agenouille devant moi, me regardant avec un sourire.

— C'est pour moi ? demande-t-il alors que je suis encore confus, je lui donne le bouquet de roses.

— Argh !

Il s'avère que les gens qui nous entourent sont ceux qui crient si fort. Après avoir pris le bouquet, il retourne à sa position. Puis, les présentateurs font à nouveau leur travail.

— C'est notre tradition que le gagnant de chaque année joue en tant que groupe d'ouverture pour la performance d'un groupe célèbre ce soir. Faites du bruit pour Ctrl+S !

— Woo !

Tout le monde descend de la scène. La lumière brillante s'éteint maintenant jusqu'à ce qu'elle disparaisse avant de se rallumer pour laisser apparaitre le grand corps de Sarawat avec sa guitare Takamine préférée.

Il n'y a pas d'autres membres pour jouer de la musique comme ils l'ont fait il y a quelques instants ; il n'y a que lui qui brille dans la lumière. Bien qu'il soit très timide, il est capable de se tenir seul sur la scène comme ça.

— En fait, j'ai parié avec mon ami de la Faculté des Sciences Politiques que si j'avais un petit ami, je devais leur rendre la pareille.

— Sarawat ! Ah !

— Et c'est de chanter une chanson pour mon petit ami.

— Non !

— Si je gagne, je dois chanter pour lui devant vous les gars. Si je ne gagne pas, je chanterai pour lui seul. Dans tous les cas, il aura une chance de l'écouter.

— …

— La chanson que je vais chanter s'appelle 'Tine'.

— Woah ! Sarawat !

— Ce mot n'est pas 'tire' de retirer ou autre. C'est le nom de mon petit ami.

— …

— Le nom de mon petit ami est Tine.

— Argh !

Le son de la guitare commence progressivement à résonner, et rend tout le monde silencieux dans la salle. Il n'y a plus que le son de la guitare qui affecte tout le monde. Je ne sais pas quoi dire, je lève les yeux vers la scène et j'essaie de retenir mes larmes pour garder l'image du chic Tine.

Je n'ai jamais eu l'impression d'avoir eu un coup au cœur avant maintenant. Le souvenir de Phukong me racontant que Sarawat a écrit une chanson nommée Tine pour moi remonte dans ma tête. Plus important encore, je suis sur le point de l'écouter ce soir...



Ce jour-là… toi et moi nous nous sommes rencontrés pour la première fois.

Juste une seconde… mais ça a arrêté mon coeur

Le monde sans toi me rend fou

Je ne sais pas à quelle vitesse mon coeur bat… pour toi.



Tu es juste comme ma compagnie

dans notre chemin à la recherche d'un souvenir familier

Avant que je sache combien de temps est passé,

mon coeur te considère comme mon seul et unique

Si tu es prêt, écrivons un nouveau chapitre ensemble…



Et… toi et moi, nous avons affronté le bon et le mauvais.

Juste nous, c'est déjà assez

Quand nous aimons, nos yeux sont pleins de larmes.

Tu acceptes mon passé, alors prépare-toi s'il te plaît

Parce que nous… marcherons ensemble à nouveau"



La chanson se termine par des applaudissements enthousiastes du public. Il y a un sentiment écrasant à l'intérieur de moi. Sarawat me sourit. Nous ne pouvons plus que nous sourire l'un à l'autre jusqu'à ce que le grand type disparaisse dans les coulisses. Cela vaut déjà la peine de pouvoir se regarder dans les yeux depuis le début de la chanson jusqu'à la fin. Nous n'avons pas du tout perdu notre temps, et nous le savons tous les deux.

Le célèbre groupe payé par l'université monte sur scène peu de temps après cette performance. Je sors pour échapper à la foule et me dirige vers les coulisses.

Sarawat attend là, avec un visage impassible comme toujours. Son visage est couvert de sueur, mais il continue de marcher vers moi, me taquinant avec ses mots.

— Tu as gardé les yeux fixés sur moi, alors je l'ai jouée faux.

— La chanson est magnifique.

— Vraiment ?

— Alors quoi ?

— Je suis timide !

— …

— Merci. Je ne sais pas quoi dire.

— Merci d'être venu me saluer ce jour-là aussi.

J'acquiesce. En fait, je dois remercier beaucoup de gens, dont Green qui m'a dragué, P'Dim qui est un entremetteur. Les Lions Blancs. Le Star Gang. Phukong, P'Type, et le concert de Scrubb ce soir-là. Je crois que tout nous a conduit à être ensemble aujourd'hui.

— Profitons de la performance, et secouons-nous.

— Allons-y.

Ce n'est peut-être pas le bon moment pour dire quelque chose de long. Sarawat et moi nous sommes rencontrés grâce à la musique, donc nous voulons profiter de la musique autant que nous le pouvons.

— Sarawat !

Bien que nous ayons à faire face à de nombreuses personnes dans la salle, les personnes qui nous ont trouvé et qui se tiennent juste devant nous sont P'Mil et d'autres amis du groupe.

Est-ce que tu vas jouer avec mon rythme comme le nom de ton groupe ?

— Qu’est-ce qu’il y a ? demande une personne à la voix grave parmi la musique sonore.

— Rien. Je veux juste dire que…

— …

— Ha ! Tu es génial ! Reprenons la compétition l'année prochaine.

— Toujours.

La paume épaisse du senior tapote plusieurs fois une épaule solide avant que lui et ses amis ne disparaissent dans la foule. Ce soir, c'est la fête et c'est le soir où nous laissons tout tomber après nos dures tentatives.

Un chanteur devant nous parle au micro. La voix nous ramène à regarder à nouveau la scène.

— Ceux qui ont des amoureux, faites du bruit !

— Yay !

— Pour chaque couple qui se tient la main en ce moment, je veux que vous sachiez que le destin fait partie des choses qui vous ont fait vous rencontrer.

— …

— Vous vous regardez dans les yeux, vous tombez amoureux. Un jour, quelqu'un peut disparaître de vos vies mais je crois qu'un jour vous vous retrouverez si vous êtes destinés à être… ensemble.

Scrubb, le groupe de clôture, est toujours le meilleur. Je vous ai dit que j'aimais Scrubb, et la chance est toujours du côté d'une personne chic. Je n'ai plus besoin de parler de Sarawat. On danse juste ensemble, on danse jusqu'à ce qu'on n'ait plus la force de danser.

Criez aussi fort que vous le pouvez, laissez la sueur vous baigner, et laissez-vous enivrer par la musique. Nous recommencerons demain. Peu importe si ce sera la tristesse ou le bonheur, car ce qui compte vraiment, c'est que nous marcherons ensemble.

— Trois, quatre ! En marchant parmi des gens que je ne connais pas et qui vivent leur vie. Je ressens la même chose…

La même…

— J'essaye de regarder en arrière vers le souvenir restant, et il n'y a que moi là.

Comme d'habitude, comme ce sera toujours le cas…

— Les jours et les nuits sont comme le vent qui souffle, mais il y a quelqu'un qui me fait sentir…

Significatif

— Quelqu'un a tout changé en moi, tu me fais sourire

Même si j'ai envie de pleurer

— Toi seul, a changé mon amour pour toujours. Je ne sais pas quel est le problème.

Nous pourrions être destinés à être ensemble…


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Mar 27 Aoû 2024 - 13:57



50 Facts About
50 Faits sur #2gether
50 FAITS SUR #2gether est écrit pour vous raconter l'histoire inédite, la vérité et l'inspiration qui se cachent derrière ce roman. Vous découvrirez son contexte et les personnes qui ont contribué à sa création.

1. L'anniversaire de 2gether est le 30 décembre 2015.

2. Le titre vient d'une chanson de Scrubb intitulée "Together", qui est devenu "Because We Belong Together" (Parce que nous nous appartenons).

3. Ce roman a commencé parce que je suis une grande fan de Scrubb, donc je voulais que des chansons de Scrubb se baladent tout au long du roman. Une autre raison est que les chansons de Scrubb vous donnent l'impression qu'aimer quelqu'un vous procure beaucoup de joie. (Vous pouvez le constater par leurs chansons d'amour enjouées au tempo entraînant).

4. Une autre inspiration est venue du moment où je suis tombée amoureuse d'Ark (un personnage d'une histoire courte dans 'Mahalai Maharak'), alors j'ai voulu prolonger l'histoire à partir de là. Mais je me suis lassé d'Ark, donc il fallait que ce soit un tout nouveau personnage.

5. Le Star Gang vient de mon désir d'avoir un héritier semblable au Kitty Gang (de Pla Bon Fah (Fish Upon The Sky)). Mais ils s'avèrent être différents en fin de compte. Le Kitty Gang est un groupe de losers aux personnalités similaires qui s'aiment vraiment ; en revanche, les membres du Star Gang ont des caractères et des styles de vie différents.

6. Le Facebook nommé "Tine TheChic" a été inspiré par le garçon populaire de la faculté de droit de mon université.

7. J'aime le nom " Sarawat " parce que je tombe généralement amoureuse de gars dont le nom vous indique leur statut, même si ce n'est pas vraiment leur statut. Par exemple, ils peuvent s'appeler Sarawat (qui signifie capitaine), mais ils ne sont pas dans la police. Ou bien ils peuvent s'appeler Wissawa (ingénieur), mais ils étudient peut-être la médecine.

8. Sarawat n'a pas de surnom parce que le chanteur de Scrubb, Muey (un surnom lancé par ses amis) n'a jamais eu de surnom depuis sa naissance.

9. Je veux présenter Scrubb aux lecteurs, pour que vous puissiez me comprendre. Scrubb est un groupe musical avec deux membres principaux : Ball ou Torpong Chantabupha, le guitariste ; Muey ou Thawachpol Wongboonsiri, le chanteur et compositeur.

10. J'ai écrit des personnages de presque toutes les facultés, mais les sciences politiques et le droit sont des perspectives que je voulais écrire, même s'il n'y avait pas trop d'identité de ces facultés dans le roman. Ma première pensée a été : "Quel genre d'emplois ont les diplômés en sciences politiques ?" Et "Pourquoi les étudiants en droit choisissent-ils le droit alors qu'ils savent qu'il est difficile de trouver des emplois ?" Les réponses à ces questions m'ont montré que les gens choisissent ces facultés pour de nombreuses raisons. Une réponse qui m'a vraiment impressionné est la suivante : "Les sciences politiques... on n'a pas besoin de les aimer beaucoup, mais il faut bien les comprendre parce que c'est tout dans notre vie. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais il suffit que la faculté que vous choisissez vous donne envie de l'étudier et de la comprendre."

11. J'aime les charmes des hommes virils qui n'utilisent pas les réseaux sociaux ou qui n'aiment pas être dans un environnement social, ainsi que les gars qui jouent aussi d'un instrument de musique et du football, même s'ils peuvent être des casse-pieds.

12. Le hashtag #คั่นกู sur Twitter a été inventé par Forfai.

13. Le groupe, Sssss... ! (prononcé comme le son pétillant des boissons gazeuses), si vous vous souvenez, c'est le groupe qui joue la chanson "Together" pendant la première scène d'ouverture de Sarawat dans le chapitre 1. Le nom du groupe vient de l'album de Scrubb sorti en 2003 qui leur a valu un prix aux Fat Awards.

14. CtrI+S est le groupe de Sarawat formé avec ses amis. C'est le raccourci clavier pour sauvegarder un fichier. La signification implicite de ce nom est de garder quelqu'un. Un ordinateur a un disque dur pour sauvegarder les fichiers alors que, de la même manière, un humain a un cœur pour sauvegarder ou garder les sentiments que nous avons pour quelqu'un.

15. Si Pla Bon Fah (Fish Upon The Sky) parlait de l'amour via Facebook, alors 2gether parle de l'amour via Instagram.

16. J'ai étudié à l'université de Naresuan, mais tous les membres de ma famille ont étudié à l'université de Chiang Mai. C'est pourquoi l'université dans l'histoire est un mélange des deux. Mais l'université que fréquentent Sarawat et Tine est une université fictive à Chiang Mai.

17. Les étudiants de première année en sciences politiques qui n'ont pas encore obtenu leur ROON ne seront pas appelés Lions blancs. J'ai mentionné au numéro 16 que l'université est fictive, donc si cela affecte quelqu'un ou si c'est inexact de quelque manière que ce soit, je m'excuse par avance.

18. Tine est un beau garçon qui est également mignon. Sarawat est un beau mec qui est sacrément beau.

19. J'aime les charmes de la Freshy Night parce qu'on peut crier sur les musiciens, surtout le guitariste. C'est pourquoi c'est la scène d'ouverture de Sarawat.

20. Faire des fautes de frappe est une signature de Sarawat à laquelle j'ai pensé très récemment après avoir envoyé un message à un ami qui n'avait aucun sens.

21. Green est un personnage secondaire que j'aime beaucoup parce que c'est un gay qui est pénible mais qui arrive quand même à être mignon.

22. Dim ou Dissatat est un personnage que j'ai créé à partir de quelqu'un qui a une personnalité étrange et qui est obsédé par les groupes indé à tel point qu'il se consacre à l'étude des arts musicaux. Il a finalement obtenu son diplôme et travaille maintenant fièrement dans l'industrie de la musique indépendante.

23. Je voulais que plus de gens connaissent Scrubb et des groupes indépendants moins connus qui font des chansons cool comme Solitude is Bliss, Monomania, Desktop Error, Moving and Cut, Stoondio, Jelly Rocket, Inspirative, etc.

24. Takamine est une marque de guitare dont je suis tombée amoureuse.

25. Dans l'histoire, Tine utilise la Takamine Pro Series P3NC tandis que Sarawat utilise la Martin DC-16.

26. Je suis toujours heureuse d'entendre les gens dire qu'ils veulent jouer de la guitare à cause de Sarawat, écouter Scrubb à cause de #2gether, boire la marque de lait, porter la marque de claquettes mentionnée dans le roman, ou utiliser l'expression "mon cœur" comme le personnage.

27. L'Instagram nommé 'SARAWATLISM' devrait grammaticalement s'écrire SARAWATISM. Mais les lecteurs ont tous convenu que le son de "lism" et les habitudes de Sarawat de faire des fautes de frappe sont devenus une partie de son charme. Par conséquent, le nom Instagram utilisé a toujours été celui-ci.

28. Les noms Instagram des membres du Star Gang commencent par un 'i' qui vient du mot légèrement vulgaire 'ai' en thaïlandais que l'on utilise devant le nom de ses amis proches.

29. En thaï, Tine se prononce comme Tyre tandis que Type se prononce comme Tight.

30. Le nombre 12 sur le dos du maillot de Sarawat est le nombre original de membres d'EXO.

31. Les Lions Blancs, en particulier Man, sont les amis que l'on souhaite le plus avoir dans ce monde, car ils peuvent être très agaçants. (Le personnage de Man est basé sur Man, qui est un ingénieur senior à l'Université de Chiang Mai).

32. Quand on parle de Scrubb, on pense à l'université de Silpakorn. Pourquoi Silpakorn ? Parce que Scrubb a commencé là-bas. Ball a grandi dans l'université car ses parents y travaillent. Quant à Muey, il voulait aller dans une université qui a beaucoup de concerts, il a donc choisi celle-ci. C'est là que les deux se sont rencontrés.

33. Je vais encore le répéter. Ce roman s'appelle "Phror Rao Koo Gun", pas "Kan Gu".

34. Le fait que Sarawat ait déjà rencontré Tine est une idée que j'ai eue dès le départ, avant de commencer à écrire. Je voulais écrire une histoire d'amour sur deux personnes qui ne se connaissent pas mais qui se retrouvent par coïncidence pour construire ce lien qui a commencé à l'intérieur sans avoir la chance de l'exprimer. J'ai également lu un livre dans lequel Muey écrivait : "Si nous trouvons quelqu'un d'aussi adorable et que nous l'aimons terriblement, mais que nous savons que c'est la seule chance que nous avons de nous rencontrer, la meilleure chose que nous puissions faire est de nous sourire, de prendre soin l'un de l'autre et de nous quitter. C'est tout, c'est suffisant..." Pour moi, je ne veux pas que ça se termine comme ça. Sarawat ne pouvait sourire qu'à Tine, alors j'ai pensé que ce serait une bonne idée qu'ils puissent se sourire à nouveau comme aujourd'hui. Ça me fait plaisir Smile

35. Le fait n° 34 est la seule raison de la chanson "Close", qui est connue partout.

36. Ce serait bien d'être avec quelqu'un avec qui on irait à des concerts, avec qui on chanterait, avec qui on se regarderait dans les yeux, ou avec qui on se dirait combien on s'aime. Chaque fois qu'il y a un concert d'un groupe que tu aimes, il y a toujours quelqu'un à côté de toi.

37. Sarawat a deux petits frères qui s'appellent Phukong et Phumuad.

38. Tine a un grand frère qui s' appelle Type.

39. Dans l'introduction, je voulais présenter le point de vue d'un type qui s'est toujours mis en quatre pour choyer les filles. Mais un jour, c'est lui qui se fait chouchouter. C'est inspiré de Nose Udom.

40. Les chansons qui apparaissent dans le roman :

Together "คู่กัน" (Ensemble) - chapitre 1.

Close "ใกล้" (Proche) - Chapitre 5

Everything "ทุกอย่าง" (Tout) - Chapitre 8

Click "เข้ากันดี" - Chapitre 9

This Person "ดนนี้" (Cette personne) - Chapitre 10

You Orbit Around Me, I Orbit Around You "เธอหมุนรอบ ฉัน ฉันหมุนรอบเธอ" (Tu gravites autour de moi, je gravite autour de toi) - Chapitre 12

Deep "ลึกลึก" (Profond) - Chapitre 13

Sleeping Song "เพลงก่อนนอน" (Berceuse) - Chapitre 14

For You "ให้เธอ" (Pour toi) - Chapitre 15

Wish "ขอ" (Souhait) - Chapitre 16

Our Song "เพลงของเรา" (Notre chanson) - Chapitre 19

Smile "รอยยิ้ม" (Sourire) - Chapitre 20

Answer "คําตอบ" (Réponse) - Chapitre 21

Morning "เช้า" (Matin) - Chapitre 22

Run Away "หนี" (Fuir) - Chapitre 24

The Whisper Song par Abuse The Youth "บทเพลงกระซิบ" (La chanson chuchotée) - Chapitre 25

Ready par Scrubb (Prêt) - Chapitre 25

41. Les paroles de Muey, Scrubb, "Voici ce que je ressens : si nous devions chanter une chanson cent fois, serions-nous toujours dans les paroles à chaque fois que nous la chantons ?" m'ont donné envie d'examiner la personnalité de Tine, pour vérifier si Tine doit écouter le même groupe des centaines de fois, finalement, sera-t-il toujours dans le sens des chansons ? Maintenant, nous savons qu'il aime toujours écouter les chansons de Scrubb. La seule chose qui a changé, ce sont ses sentiments en les écoutant. Ça dépend de la personne avec qui il les écoute.

42. La fanpage "Restaurants à essayer absolument où la nourriture n'a pas bon goût mais est bon marché" devrait exister pour les personnes qui n'ont plus d'argent et qui en ont marre des nouilles instantanées.

43. Art, un senior de la faculté de pharmacie, est mon inspiration car il m'a donné 3000 bahts pour rendre quelqu'un ivre.

44. Nous devrions nous rencontrer à l'un des concerts de Scrubb. Cela pourrait être amusant.

45. Ce roman est rempli de petits détails tirés de la série "Mahalai-Maharak". Le moment où ils regardaient le spectacle de Scrubb est tiré de "Ni-Tist-Sart" (un étudiant en droit artistique). Sarawat a la même personnalité que Ark dans "Wissawakam-Pra-Sart" (un étudiant ingénieur fou).

46. Scrubb a sorti un nouveau single pour la première fois en trois ans, ce qui s’est trouvé être pendant la période où je mettais à jour 2gether. La chanson était "Rain" (Pluie) qui, en thaï, a deux significations. L'une est la saison des pluies et l'autre est de rendre quelque chose tranchant. Le sens qu'ils transmettaient était de rendre votre expérience tranchante.

47. Le groupe Escape portait des imperméables lors du concours NU Voice 20th. C'est pourquoi, dans la scène finale, Ctrl+S portait des imperméables en jouant de la musique.

48. Merci pour les magnifiques fan art de tous les lecteurs : Kagi, @miinzy_st, Ajoo, @ppperyne, @giffey1234, @Darkferin, @_Silent427, @anahnaun, @knilb, @Jloyx_, Song Akkaracha, @prim44, @narintacha, @Popero_Uho, @mimiralynnn, @oilsaoo, hey_omma, @Vx91_, @IND1GOS, @_nateekan, @misamisakpg @Nes_TnotTea @AyupornD @CARAMAIL_@litz247 @vyJo2000 @akiraquila @Avvenir

49. Le bar du roman est le bar qui est toujours dans mon imagination.

50. Pour tous les lecteurs qui ont vibré avec nous, merci d'être restés longtemps.


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Spécial 1.1
Nous Deux et Notre Histoire d'Horreur

Mini spécial 1 : Je T'ai Déjà Rencontré
Je suis une fille de Chiang Mai, et bientôt j'aurai un mari. Hahahaha ! Hahahaha ! Très bien, ça suffit ! Avant, j'étais une ladyboy adolescente aux cheveux courts, mais maintenant, ce Greensnackkiki est devenu un gay de première classe. Et ne vous avisez pas de me demander mes vieilles photos. Parce que si vous le faites, je vous gifle.

Quand j'étais lycéen, j'ai été l'un des cheerleaders de la Team Fabulous Red lors d'une rencontre sportive. À ce moment-là, tous les regards avaient été tournés vers moi et les mâchoires de chacun s'étaient décrochées. Ce n'était pas parce qu'ils m'admiraient dans une merveilleuse robe longue, mais parce que j'avais marché sur ma robe et que j'avais dégringolé au sol si fort que j'avais saigné. C'est la principale raison pour laquelle je n'ai jamais participé à un concours de beauté lorsque j'étais au lycée. Je crois que le simple fait d'être réservé et cool amènera un jour des garçons dans ma vie.

Laissez-moi vous dire quelque chose, je n'ai jamais connu les mots 'cœur brisé' avant. Vous pensez que c'est parce que je ne sais pas l'épeler ? Non ! Je veux dire, je n'ai jamais été déçu. Je suis toujours satisfait. Juste en claquant des doigts, tous les garçons qui sont sexy, riches, cool et populaires apparaissent devant moi. Et si vous me demandez quelle est la technique que j'utilise pour attirer leur cœur…

C'est l'argent, les filles.

Je me souviens encore très bien des souvenirs où j'avais le béguin pour Bomb, un élève de seconde. Son visage était si éblouissant qu'il m'a obsédé pendant des années. 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, je n'arrêtais pas de penser à lui. Pour gagner le cœur de Bomb, j'ai décidé de lui acheter une coupe de glace pilée avec du pain tous les jours. Mais il m'a dit d'arrêter parce qu'il avait peur d'avoir du diabète.

Le suivant était Ohm, en terminale. C'était le président des élèves par excellence, qui était gentil avec tout le monde, sauf avec moi. J'ai flirté avec lui pendant un moment, mais il est soudainement sorti avec Kung de la classe numéro 1 de première. Pendant deux jours, j'ai été dans un état de dévastation avant de finalement décider d'abandonner. J'ai réalisé que ce n'était pas mon style de gagner le cœur d'une personne intelligente et habile.

Pendant des années, ma vie amoureuse a été irrégulière. Mais au premier semestre de ma terminale, j'ai enfin trouvé le véritable amour que je cherchais. Il s'appelait Gokun, il était en cinquième, dans la classe numéro 3. La première fois que j'ai posé mes yeux sur lui, mon cœur battait déjà à toute vitesse et j'étais prêt à acheter n'importe quoi pour lui.

Un soir, j'ai préparé mon plan pour le kidnapper.

Je plaisante !

C'était un plan drague, en fait. Quand j'ai entendu la cloche de l'école sonner, ce qui indiquait que les cours étaient terminés, j'ai filé au premier étage du bâtiment du collège. Gokun était là, debout à côté d'un distributeur d'eau. Je n'ai pas hésité et j'ai marché droit vers lui pour me présenter. Je pense que plus quelqu'un est jeune, plus il est innocent. Je lui ai dit que mon nom était Green. Mignon, gentil et riche.

Il a hoché la tête en signe de compréhension. J'étais si excité que j'ai enfin obtenu son numéro. Il me parlait toujours parce que je l'appelais souvent. Les appels étaient si fréquents que le réseau Dtoc devrait m'accorder une promotion spéciale pour les appels maintenant.

Gokun était un garçon très gentil. Il faisait du bénévolat en étant vendeur de papeterie à la boutique de l'école. Ha ! Donc, le vantard que j'étais et mes amis se rendaient au magasin de l'école pour acheter une boîte de mines de crayon tous les midis.

Pendant deux mois entiers, Gokun et moi nous sommes contactés et avons parlé ensemble. Il a commencé à développer des sentiments d'amour et d'affection envers moi progressivement. Nous étions aussi doux que du sucre. C'était comme si un camion de sucre s'était retourné devant l'école. Eh bien, mon école était située dans un virage serré - non ! Il y avait de nombreuses fois où il venait me voir dans le bâtiment du lycée. Parfois, il m'invitait à le regarder jouer au football avec ses amis. Oh mon dieu, mon cœur était tellement comblé. J'aurais même pu fermer toute la rue pour faire la fête et raconter à tout le monde notre histoire d'amour. Beaucoup d'entre vous se demandent peut-être pourquoi j'ai fini célibataire alors que ma vie amoureuse semblait si belle.

Ma vie aurait été vraiment bien si ce n'était pas à cause de cette fille de quatrième qui a ruiné ma vie amoureuse ! Elle a flirté avec mon petit ami ! Qu'est-ce que j'aurais du faire, alors ? Je ne suis pas le genre de personne qui aime utiliser la violence pour régler tous les problèmes. Et si je l'avais fait, les autres m'auraient condamné pour avoir brutalisé une fille. Gravez cette image de mon apparence dans votre esprit : je suis grand, pâle et beau. Si je marchais d'une manière si masculine, je suis sûr que beaucoup de filles de l'école crieraient à tue-tête.

Cette fille jalouse a osé flirter avec mon Gokun ! A la fin, Gokun a oublié notre amour et a ouvert son cœur pour elle. Le mien s'est brisé en morceaux. Je mangeais à peine - de la nourriture normale. Je ne mangeais que des hamburgers. J'ai tout abandonné à son sujet et j'ai jeté tout ce qui me faisait penser à lui.

A mains nues, j'ai cassé une carte SIM. J'ai brûlé toutes les boîtes de mines de crayon que je lui avais achetées. J'ai essayé d'effacer tout ce qui le concernait de ma vie. Et quand quelqu'un me parlait de Dragon Ball, je le coupais net aussi, car je pensais qu'il se moquait de moi.

Pendant le reste du premier semestre de ma terminale, j'ai souffert.



Je n'ai plus laissé personne s'approcher de mon cœur. Mais un jour, la faculté de musique a organisé une journée portes ouvertes, quelques semaines avant le début de l'examen d'admission à l'université. Je sais que mon cœur brisé me dit de passer à autre chose, mais je…

Je prends immédiatement un minibus rouge pour rejoindre la fête.

Je me trouve maintenant devant la faculté, mais je ne suis pas seul cette fois. J'emmène avec moi deux ladyboys améliorées, Jimmy et Berm, à la journée portes ouvertes.

Le nom de Berm signifie grand en anglais et c'est tellement gênant d'avoir un nom comme ça quand on est une ladyboy. Berm est mon meilleur ami malgré le fait qu'on se battait pour le même homme. Vous savez, je n'ai jamais été à une fête aussi chic que celle de la faculté de musique avant. Je préfère les langues à la musique. Mais je ne pense pas que ce soit mal de faire quelque chose d'amusant comme ça de temps en temps…



"Sais-tu à quel point c'est bon ? Sais-tu à quel point ça rend heureux ?

Sais-tu que ma vie a été changée ?

Sais-tu qui j'étais avant de te connaître ?

Sais-tu que te rencontrer est ma grande chance ?



C'est toi… qui a rendu

Ma vie mémorable depuis que je t'ai rencontré.



Merci au ciel de nous avoir permis de nous retrouver.

Merci à tous ceux d'en haut qui m'ont permis de te trouver.

Merci à toutes les histoires qui nous ont mené à aujourd'hui.

Que je te voie, ma chérie."



Oh mon Dieu ! Il est si beau ! Il ressemble à un bad boy sexy. Je meurs littéralement à cause de sa sexytude !

Debout au milieu de la scène, il y avait la voix d'un gars qui portait un uniforme universitaire. Maintenant, sa voix a attiré toute mon attention sur lui. En écoutant la chanson 'All You' de Groove Riders chantée par cette voix, mon cœur s'emballe. Les battements de mon cœur s'accélèrent alors que je reluque les mouvements qu'il fait en jouant de cette guitare classique.

C'est lui. Celui que j'ai cherché pendant tout ce temps. J'ai envie de plonger vers lui et de le serrer dans mes bras. Mais tout ce que je peux faire, c'est rester immobile sur place et agir comme si j'étais si naïf.

— Merci beaucoup à tous.

— Ahhh !

— Tout d'abord, laissez-moi me présenter à vous tous. Mon nom est Dim. Je suis le chanteur et le guitariste.

Oh, mon Diiiiiiiiiiiiim !

— La personne à côté de moi qui joue du cajon s'appelle Yo. Et ce type, le guitariste, c'est Khem.

Oh là là, ils sont si sexy. Tous les membres du groupe sont si sexy ! Je me demande ce qui vous amène tous ici ? Qu'est-ce qui vous amène à aider une personne désespérée comme moi à vivre ? Est-ce pour que tu deviennes mon mari ?

Il est si sexy. Il me fait presque oublier ma capacité à rester debout.

— Nous avons déjà chanté beaucoup de chansons aujourd'hui. Nous pensons qu'il est temps pour nous de laisser cette scène au prochain groupe.

— …

— Cependant, s'il vous plaît, souvenez-vous de Sunshine, Daisies, and Butter Mellow dans vos cœurs. C'est tout pour aujourd'hui. Bonne journée.

Oh mec, je perds mon temps à t'admirer. Le nom de ton groupe est complètement atroce. Vas-tu utiliser ce sort pour transformer ce beau gosse en ladyboy ? J'ai tellement peur de celui-là.

Je garde les yeux fixés sur ce grand et cool senior. Il porte une chemise universitaire à manches longues. Les manches de la chemise sont un peu retroussées. Il ne porte pas de cravate et il a laissé ses deux boutons de chemise ouverts, ce qui me permet de voir très clairement sa poitrine claire. La barbe sur son visage parfait le rend également plus attrayant. Ses cheveux assez longs sont attachés en queue de cheval, ce qui lui donne un air très sexy et élégant.

C'est mon type d'homme. Ha ! Gokun ne peut même pas être comparé à lui.

Oh mon Dieu, qui est-il ? Je le veux ! Je dois l'avoir !

Je ne peux que garder un œil sur lui. Comme s'il savait que quelqu'un l'observait, il se retourne et me regarde droit dans les yeux.

— Hé, tu as des questions ? J'ai remarqué que tu es resté debout sans rien faire pendant un moment.

Dang ! Il est beau, mais il a une bouche si répugnante.

— Um- um, je veux juste te demander pourquoi tu as décidé d'étudier la musique ?

Mon Dieu ! Je lui ai demandé ! On dirait que je n'ai pas utilisé mon cerveau pour poser cette question. Je pense que j'ai utilisé mes ongles de pieds pour y penser. La question est trop basique.

— Moi ? J'ai réussi l'examen d'entrée, donc j'étudie ici.

— Ah.

Si tu réussis l'examen d'entrée à la faculté de cirque, ne te transformerais-tu pas en singe, alors ?

— J'ai un rêve. Mon groupe doit être au hit-parade de CAT Radio un jour.

D'autres espèrent être dans le classement Billboard, mais toi tu ne veux que la CAT Radio ? Ok, il a l'air d'une personne qui rêve de quelque chose de possible. Pas comme moi, mon rêve est de devenir la première dame des États-Unis.

— Ton rêve est sur le point de se réaliser ?

— Je suis un étudiant de troisième année maintenant. J'ai failli…

— Devenir chanteur ?

— J'ai failli ne pas avoir mon diplôme. Mes notes sont si mauvaises.

Ok, toute mon imagination s'effondre maintenant. Si tu ne le dis pas, personne ne te posera de questions à ce sujet. Reste juste immobile et laisse-moi te regarder. Tu es déjà cool.

— Dim, viens ici.

Peu après, son ami nous sépare à nouveau.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Donne un petit conseil à ces gars.

— Je dois y aller maintenant. Tu es ici avec tes amis, non ? Si tu es intéressé, tu peux essayer de rejoindre l'activité de la faculté d'abord.

Après avoir fini de parler, il me tapote l'épaule deux fois et s'en va.

Ahhhhhh ! Je ne laverai plus cette chemise ! Je vais la garder et la sentir. Que ce soit un souvenir qu'un beau gars m'a touché une fois. J'ai perdu ma virginité avec toi. Tu dois prendre tes responsabilités pour ça !

Jimmy, Berm, et moi participons avec joie à l'activité organisée par la faculté. Pouvez-vous croire que je ne peux pas détacher mes yeux de cet étudiant de troisième année nommé Dim ? Je consulte alors mes amis pour savoir comment je peux avoir une chance de lui reparler. La technique que j'ai utilisée avec un collégien ou mes ex n'est plus utile. Je n'ai jamais rencontré un gars dans une université, il est donc assez difficile pour un élève de terminale de gagner son cœur. La meilleure façon de le faire est d'être audacieux et de marcher vers lui. Ensuite, j'utiliserai des tactiques de drague plus tard. Au final, je dois obtenir son numéro de téléphone ou son compte LINE ! Lorsque l'activité est sur le point de se terminer, je sors de la foule et je cherche ma cible. Il est assis à la table dehors, écoutant une chanson avec ses écouteurs, sans se soucier de personne.

— Euh… excuse-moi ?

— …

— Excuse-moi.

Il n'a pas répondu à mon premier appel, alors j'essaie de l'appeler à nouveau, mais cette fois, je tente de lui tapoter l'épaule.

Il se tourne vers moi et fronce les sourcils, mais quand il voit que c'est moi, il change d'humeur et retire immédiatement ses écouteurs de ses oreilles.

— Je peux t'aider ?

— J'ai beaucoup de questions sur la musique, alors je veux te demander conseil.

— Là-bas, une ligne directe avec le bureau de la faculté. Si tu as des questions sur la musique, tu peux leur demander directement.

— Je… hum… je ne suis pas doué pour les discours formels. Je vois que tu es sympathique, alors… je peux avoir tes coordonnées au cas où j'aurais des questions sur quelque chose ?

Il plisse les yeux et presse ses lèvres l'une contre l'autre comme s'il savait ce que je faisais. Suis-je si évident ?

— Donne-moi ton téléphone alors.

Il me fait signe avec sa main. Oh mon dieu, ses doigts sont déjà gros. Je ne peux pas imaginer la taille de ce truc.

— Voilà.

Je lui donne mon téléphone en un éclair.

— Je vais te donner mon compte LINE alors, dit-il en se léchant les lèvres en même temps.

Oh, j'ai tellement envie de perdre ma virginité. S'il te plaît, réponds à mon besoin !

— Je suis d'accord avec tout.

— Mais j'ai utilisé mon numéro de téléphone pour ajouter mon compte à ton contact.

— …

— Prends à la fois mon compte LINE et mon numéro.

Woah ! Tu es aussi un dragueur. Mon cœur va exploser ! Je regarde son compte LINE sur l'écran de mon téléphone, je me sens si bouleversé. Je vais me battre pour notre amour, chéri. Si mon téléphone n'a plus de crédit, je vais immédiatement en racheter. Ma mère ne m'a pas encore permis d'utiliser un service internet mensuel. Mais attends-moi, mon beau P'Dim. On se parlera bientôt via LINE !



Dimpy Dormeur



Mec, je peux deviner son comportement à partir de son nom d'affichage LINE. Peu importe, le début de l'amour est d'accepter nos amoureux tels qu'ils sont, afin de pouvoir tenir jusqu'à la fin.

Je lui dis bonjour en premier.

Greenkiki

Bonjour ! Tu es occupé ?

Bonjour.

Si tu es occupé. Je ne te dérangerai pas.

Heyyyy

Tu es là ?

Dimpy Dormeur

Pourquoi tu m'as envoyé plusieurs messages ?

Greenkiki

Oups. Je suis désolé.

Je ne sais pas.

Dimpy Dormeur

C'est bon. Mais qui es-tu ?



Maudit sois-tu ! Il a ajouté mon compte hier mais m'a complètement oublié comme s'il avait la maladie d'Alzheimer. S'il n'était pas beau, je l'aurais déjà abandonné. Mais c'est mon type ! Je ne peux rien faire d'autre que de continuer ce jeu de l'amour.



Greenkiki

Je m'appelle Green.

J'ai participé à la journée portes ouvertes de la faculté hier.

Dimpy Dormeur

Ah. Je me souviens de toi. Tu es le petit mignon, non ?

Greenkiki

Ne plaisante pas. Je suis beau quand même.



Devinez combien d'oreillers j'ai déchirés.



Dimpy Dormeur

Qu'est-ce que tu fais ?

Greenkiki

Je te parle. Et toi ?

Dimpy Dormeur

*A envoyé un autocollant*

Greenkiki

???

Dimpy Dormeur

Désolé, ce n'est pas le bon.



Je ne le crois pas ! Je vois quelque chose d'étrange ici. Qui enverrait accidentellement un autocollant de deux ours en train de faire l'amour à un étranger ? Il doit penser à faire quelque chose de plus avec moi. Si tu veux faire ça avec moi, dis-le moi. Après ça, je commence à discuter avec des sous-entendus sexuels.



Greenkiki

Je me sens si seul.

Tu as des activités qui peuvent arrêter ce sentiment de solitude ?

Dimpy Dormeur

Tu veux arrêter de te sentir seul ?

Greenkiki

Yepppp

Dimpy Dormeur

*Lien envoyé*



Ça doit être du porno. Si tu es aussi excité, trouvons une chambre. Moi aussi, je n'en peux plus. J'ouvre le lien qu'il m'a envoyé dans LINE et découvre que....



Dimpy Dormeur

Regardons Dragon Ball.



Je—déteste—Dra—gon—BALL !



On se parle depuis ce jour-là. Parfois on parle via LINE, et parfois on s'appelle. Il y a de nombreuses fois où il me demande de regarder un film avec lui et je ne refuse pas. J'essaie de le séduire au maximum chaque fois que je sors avec lui, mais je finis vierge à chaque fois aussi. Je veux être souillé par lui. Que dois-je faire ? Ça ne ressemble pas du tout à ces romans que Berm lisait pour moi : finir de regarder un film au cinéma, puis s'allonger sur le lit pour regarder un autre genre de film dans sa chambre. Mais qu'est-ce que c'est ? C'est complètement différent. Après avoir fini de regarder un film, il m'emmène manger des nouilles, puis on se sépare.

Parfois, je pense que P'Dim ne m'aime pas, mais beaucoup de ses actions me disent le contraire, comme s'il avait des sentiments pour moi. J'ai la tête embrouillée par ce qui se passe vraiment en ce moment.

Nous gardons notre relation comme ça jusqu'à la fin du semestre. J'étudie très dur pour être admis à l'université. Finalement, j'entre dans l'université de mes rêves, où mon mari étudie. Hourra !

J'ai été admis à la faculté des sciences humaines. Mon meilleur ami, Berm, a été admis à la faculté des sciences de la même université. Jimmy est différent, il doit étudier à Bangkok, alors nous avons décidé d'organiser une fête d'adieu pour lui dans un bar près de l'université de P'Dim. Malheureusement, nous sommes mineurs, alors P'Dim nous dit de faire la fête dans un bistrot à la place.

Il y a de la musique live ici. L'ambiance de cet endroit est si romantique que j'ai l'impression d'être dans le film Titanic - attendez, la plupart des gens meurent dans ce film. Rembobinons, rembobinons, disons que c'est romantique comme si on était dans une célèbre série coréenne. P'Dim me regarde dans les yeux, et je regarde dans les siens. Nous savons tous les deux que...

Nous finirons au lit, c'est sûr !

L'ami de P'Dim, qui nous rejoint en secret, me donne un verre d'alcool. Je le bois et je fais semblant d'être ivre, bien que je sois un bon buveur. Je fais semblant de marcher sur la pointe des pieds jusqu'aux toilettes. Quand P'Dim voit que je suis trop ivre pour marcher, il se porte volontaire pour m'y emmener. Ooh ! C'est fantastique ! Quand je suis assis sur les toilettes, je pense à de nombreux plans, et je vais raconter tout ça à mes deux meilleurs amis.

Ne me ramenez pas quand je serais ivre. Il y aura quelqu'un qui me ramènera avec lui.

Et tout se passe comme je l'avais prévu. Je sirote un peu de ma boisson et fais semblant d'être très ivre. Quand mes amis rentrent, ils me laissent au restaurant comme prévu. C'est pourquoi P'Dim doit me porter jusqu'à sa voiture. Je suis parfaitement conscient, mais je fais comme si je ne l'étais pas.

Une fois arrivé dans sa chambre, je commence le spectacle. Je prétends que c'est ma chambre en marchant vers le lit et en rampant pour le séduire. Si tu ne fais pas de moi ta femme ce soir, tu es froid comme la pierre !

— Green ! Green !

— Quoi ? Où… suis-je… ?

Ça doit être le paradis.

— C'est ma chambre.

— Ta chambre ? Oh, non… Je dois retourner dans ma chambre.

— Reste ici. Je vais prendre soin de toi.

— Comment ?

Je ramène ma chemise sur mon épaule en lui posant cette question. Cette intrigue est tellement ringarde mais je n'ai pas le choix. Je sais que P'Dim sait que je me jette sur lui aussi. Mais qui s'en soucie ? Allez, bébé. Amène-toi !

— Comment tu veux que je prenne soin de toi ?

— A toi de choisir.

— Vraiment ? Alors… ne sois pas bruyant. Je ne veux pas que les gens d'à côté l'entendent.

Et c'est tout. Après ça, on baise agressivement comme si on en avait envie depuis longtemps. J'ai dragué beaucoup d'hommes dans ma vie, mais je n'y avais jamais goûté, sauf cette fois-ci. Pour ma première fois, c'est vraiment dur. Je crie pitié et lui demande d'arrêter, mais il continue à le faire. J'ai l'impression que mes jambes et mes os sont dans la mauvaise position maintenant. Je n'arrive même pas à respirer.

Si j'avais su que la première fois ferait aussi mal, je ne l'aurais pas fait. J'aurais prétendu que j'étais ivre et je serais retourné dans ma chambre tout seul. Merde.

Vous vous souvenez quand j'ai dit qu'il était si gentil ? Qui aurait pu savoir que sa gentillesse allait devenir ce qu'elle est aujourd'hui… ?

— Bébé.

Je me lève du lit, je me dirige vers lui et je fais un gros câlin au grand type qui prépare son sac pour les cours.

— …

— J'ai rêvé que tu ne m'aimais pas la nuit dernière. Je te déteste, bébé.

— Ressaisis-toi, ma petite femme.

— …

— Je dois aller en cours.

Il se jette hors de mes bras avant d'ouvrir la porte et de s'éloigner. Va te faire foutre ! Est-ce la vie amoureuse à laquelle j'aspirais ? Je suis avec lui depuis plusieurs mois déjà. Les mots qu'il utilise pour me parler deviennent plus grossiers.

Pourquoi est-il si méchant ? Vous savez, il m'utilise comme si j'étais son esclave. Je dois laver les vêtements, nettoyer la chambre, et cuisiner. Si je pouvais utiliser une pompe d'aspiration des eaux usées, il me laisserait le faire.

J'avais l'habitude d'admirer le fait que sa voix est bonne pour toutes les chansons qu'il chante. Maintenant, je veux retirer tous ces mots. Chaque fois qu'il chante, j'ai envie de m'échapper pour aller dormir au cimetière. Sa voix est si dévastatrice. En fait, je pense que c'est une sorte de psychopathe qui est heureux quand il voit d'autres personnes souffrir. Et son activité agressive au lit est quelque chose qu'il ne peut pas changer.

Il a un cours le matin aujourd'hui, donc il est parti très tôt. Il n'y a que moi qui dois me préparer pendant une heure dans la chambre maintenant. La raison pour laquelle j'ai besoin d'un temps supplémentaire comme celui-ci n'est pas que je doive me maquiller ou me soigner. C'est parce qu'il me dit de nettoyer les toilettes !

Ding !

C'est quoi ce bruit ?

Ding ! Ding ! Ding !

Je me dépêche de trouver l'origine du son avant de voir un téléphone portable, avec un étui Dragon Ball dans le recoin du lit. Il était si pressé qu'il a même oublié son téléphone.

Bien que nous soyons ensemble depuis des mois, je n'ose pas demander ou mettre mon nez dans ses affaires privées. Ce n'est pas parce que j'ai confiance en lui, mais parce que j'ai peur qu'il me batte avant que je sache la vérité. C'est pourquoi je dois garder une certaine distance après tout ce temps.

Mais pas aujourd'hui. Il est sorti pour aller à son cours maintenant, alors j'ai le droit de savoir ce qui se passe sur son compte LINE.

Je prends son téléphone et appuie sur ces notifications avant de découvrir quelque chose. C'est le compte LINE d'une femme. Elle a de gros nichons. Dans la conversation, elle lui demande où il est et ce qu'il fait. Ils se parlent comme ça depuis un moment maintenant.

Est-ce que tu... me trompes ?

Je sors de cette conversation et entre immédiatement dans le groupe de discussion de ses amis. Maintenant, ça devient plus sérieux parce qu'ils s'envoient des photos de filles, de jolis garçons et du porno. Je comprends que c'est normal pour les hommes. Mais ce qui n'est pas normal, ce sont les ragots à mon sujet.

Boudeur, lunatique, puéril, vilain, et cetera.

Je suis toujours une personne effrontée. Ne sait-il pas que je ne suis sensible comme ça que lorsque je suis avec lui ?

Il ne me fait jamais de cadeau. Je n'ai rien reçu de lui depuis qu'on est ensemble. Il se pourrait que cela inclue l'amour. Je suis inquiet à ce sujet toute la journée. Je n'arrive pas à me concentrer sur mes cours. J'ai tellement envie de remonter le temps. Au moins, la chose la plus douloureuse quand j'étais enfant, c'était de tomber sur scène. Mais, je dois lui parler de ça aujourd'hui.

Une fois mes cours terminés, je me hâte de retourner dans notre chambre pour attendre mon mari bien-aimé. P'Dim est le président du club de musique. Bien que le club ne soit pas encore ouvert, il doit préparer des choses pour la prochaine kermesse des clubs. C'est donc normal qu'il rentre tard. Je l'attends jusqu'à ce qu'il soit 20 heures. C'est alors qu'il revient dans la chambre avec un visage sérieux.

— Pourquoi es-tu assis ici comme un idiot ?

Tu me salues avec ce genre de phrase ? Il ne me demande jamais si j'ai mangé quelque chose ou pas.

— Je t'attendais.

— Pourquoi ?

— Tu as oublié d'apporter ton téléphone avec toi.

Je lève son téléphone. J'ai l'air féroce, non ?

— Oh, c'est vrai.

— J'ai aussi lu tous tes messages sur LINE.

Je prends une voix plus sérieuse, pour qu'il comprenne que je ne plaisante pas. Mais une personne ignorante comme lui ne comprendra pas. Il me répond en hurlant au lieu de demander gentiment.

— Est-ce que ça te regarde ? Ce sont mes affaires privées.

— C'est vrai. Si ce n'était pas privé, je le saurais depuis longtemps que tu parles avec une autre femme.

— Tu as perdu la tête, Green.

— J'ai vu de mes propres yeux que tu es en contact avec la femme aux gros seins. Vous vous voyez. Vous sortez ensemble. Tu parles avec elle depuis tout ce temps et je ne l'ai jamais su. Mais tu sais ce qui me fait le plus mal ?

— …

— Si tu n'es pas d'accord avec moi, pourquoi tu ne me l'as pas dit franchement pour que je puisse m'améliorer ? C'est mieux que de faire des commérages sur moi derrière mon dos dans le chat du groupe comme ça. Si tu ne me le dis pas, je ne saurai pas que tu n'es pas satisfait. Après tout ce temps, je pensais que tout allait bien.

Oh mon Dieu, j'ai envie de pleurer. Il se tait maintenant. Il pourrait céder à cause de l'évidence, et cela me rend encore plus triste.

— Si on continue comme ça, tu pourrais ne pas être heureux.

— …

— Rompons.

Je n'ai pas sauté aux conclusions. J'ai déjà pensé à ça toute la journée. Si P'Dim n'a pas d'excuses, la meilleure solution à ce problème est de mettre fin à cette relation. Je pourrais m'habituer à ce genre de choses. J'ai pu oublier Gokun, donc ce ne sera pas difficile de l'oublier. C'est juste mon genre de mec : grosse bite, agressif au lit, riche, et bon en musique. C'EST TOUT. Je ne le regretterai pas.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Il fronce les sourcils et s'avance vers moi. Paniqué, je fais quelques pas en arrière.

— Rompons.

— Dis-le encore.

— Rompons.

— Je ne le ferai pas ! Et tu ne peux pas m'en empêcher !

— Tu me trompes.

— Je ne te trompe pas, et je ne vais pas rompre avec toi.

Après ça, il écrase mes lèvres avant de me faire plaisir jusqu'à ce que je sois affaibli sur le lit comme d'habitude.

Je déteste qu'à chaque fois que l'on se dispute, il me prenne toujours. Mais cette fois, je ne le supporterai plus.

Je trouverai un nouveau mari qui sera plus sexy et qui aura une plus grosse bite que toi ! Merde !


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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:58



Spécial 1.2
Nous Deux et Notre Histoire d'Horreur

Mini spécial 2 : Le présent
Point de vue de Dim

Je me réveille à la même heure que tous les autres jours. Je tapote le drap du lit à la recherche de la personne que je câline toujours comme d'habitude. Mais aujourd'hui…

Il n'est plus là !

À cette seconde, je me réveille en sursaut et je regarde partout dans le lit et dans la chambre, mais je n'aperçois pas ma femme. Je panique et cours vers la salle de bain pour voir s'il est dans la baignoire ou pas. Mais il n'y est pas. Je m'arrête à l'armoire et je vois que tout a disparu.

Les flacons de soin qu'il utilise avant de se coucher ne sont pas là non plus. Il est parti maintenant. Comment puis-je le faire revenir ?

J'ai décidé d'appeler son groupe d'amis. Comme ils aiment beaucoup leur ami, ils me disent tous qu'ils ne savent pas. Bien, vous me mentez. Je vais tous vous tuer !

Green pense que je le trompe parce que je parle avec la femme aux gros seins. Attendez, c'est mon amie du club de musique. Elle et moi travaillons ensemble depuis longtemps. Ce serait impossible si je ne lui parlais pas et ne la voyais pas. Et pour ce qui est de parler derrière son dos avec mes amis, je n'ai jamais été sérieux à ce sujet. Ça ne m'ennuie pas au point de rompre avec lui.

C'est une personne si sensible. La prochaine fois que je le vois, je l'enferme dans la salle de bain avec un serpent cobra royal. Il déteste tellement ça qu'il n'osera plus avoir de problèmes avec moi à l'avenir. Je me dépêche ensuite de prendre une douche et de me préparer à partir en mission pour retrouver ma femme sur le campus. Mes amis m'aident beaucoup dans cette tâche. Ils demandent à tous ceux à qui ils peuvent demander. Quant à moi, je me tiens prêt à la faculté pour chercher Green également.

Green est très doué pour se cacher. Il est peut-être déjà mort dans un égout quelque part, donc je ne l'ai pas trouvé. Je reviens dans la chambre et continue à être frustré pendant un moment avant que mon téléphone ne sonne.

Mon ami me dit que Green est parti chez son ami de la faculté des sciences. Hmm... quand je t'ai appelé, tu as dit que tu ne savais pas. Bien. Attends un peu de voir.

Mais ne pensez pas que je vais immédiatement ravaler ma fierté et me réconcilier avec lui. Je vais le laisser être comme ça pendant un moment. Qu'il soit préparé avant que je l'entraîne à nouveau en enfer.

Je vis ma vie normale, je ne suis pas anxieux parce que je sais qu'il ne peut aller nulle part. Je sais que je peux le reprendre n'importe quand. C'est lui qui va être furieux parce que je lui manque. Il finira par retourner au nid de Dissatat.

Mais la liberté que je lui ai donnée doit finalement prendre fin car Sarawat, un étudiant des Lions Blancs vient me consulter. Il vient normalement me demander des conseils, tant sur la musique que sur l'amour.

Sarawat dit que ma femme fricote avec la personne qu'il aime. Je suis choqué pendant un moment quand je l'entends. Ma femme flirte avec la femme d'un autre—tu as trop changé de type.

Je ne peux plus laisser passer ça. C'est l'heure pour lui de mourir. Je dois le subjuguer et le faire se souvenir pour le reste de sa vie !

Toc, toc, toc.

— Qu'est-ce que… P'Dim !

Les yeux de la personne en face de moi sont grand ouverts quand elle me voit debout devant sa chambre. Dois-je tuer cet ami de Green et ensuite ramener ma femme à la maison ? Ils ont comploté l'un avec l'autre pour me tromper pendant des mois.

— Où est ma femme ?

— Hum… hum…

Je n'attends pas la réponse et fais irruption dans la chambre immédiatement. Green est allongé sur le lit, heureux. Il tient la télécommande de la télé d'une main et attrape un sac de snacks dans l'autre. Ha ! Ta vie est très confortable, hein ? J'ai vraiment envie de semer le chaos dans ta vie après avoir vu ça.

— Quelle émission de télé tu regardes ? Je peux me joindre à vous ?

— Regarde-le à côté de ton… P'Dim !

— Tu te souviens encore de moi ?

— Comment tu as pu arriver ici ? Qui t'a dit ?

— Je ne suis pas si bête pour ne pas savoir où tu es, femme. Je vais te donner une chance aujourd'hui. Tu vas faire tes valises et revenir avec moi gentiment, ou tu veux que je frappe ton ami d'abord ?

Après que je lui ai posé un ultimatum, Green court enlacer son meilleur ami tout en me disant qu'il ne reviendra pas avec moi.

— Non, je n'irai pas avec toi. Je ne veux pas être avec toi.

Tu crois que je vais être sensible à tes larmes et à ce jeu innocent ? Réveille-toi !

— Tu veux revenir gentiment ou tu veux que je te fasse pleurer et que ton ami se vide de son sang d'abord ?

— J'ai rompu avec toi. Je ne viendrai pas !

— Ça n'a pas d'importance. Je te ramènerai quand même. Berm, tu sais que je suis un homme d'action, hein ?

— Oui ! Green, retourne avec ton mari. Je ne veux pas que mon visage soit détruit.

— Non.

— Va-t'en, s'il te plaît. Je t'en supplie.

Il y a de nouveau une scène dramatique. Il me faut toute mon énergie pour le sortir, lui et ses affaires, de la chambre de Berm.

Je l'ai inscrit au club de musique parce que c'est plus facile pour moi de contrôler ses agissements. Bien que je sache par Sarawat que ma femme flirte avec Tine, ce n'est pas un problème. C'est parce que je sais que Tine ne jouera définitivement pas avec lui.

Lorsque nous rentrons dans notre chambre, Green est d'abord dramatique. Il ne veut pas dormir dans le lit avec moi. Il dit que les gens qui ont rompu ne peuvent pas dormir dans le même lit. Je réponds alors à son besoin en le jetant sur le canapé. Il devient alors plus dramatique qu'avant. J'ai pitié de lui, alors je le laisse revenir dormir au pied du lit.

Ne croyez pas que je serai gentil avec lui facilement.

La personne qui aime fuir les problèmes sans en parler doit apprendre cette grande leçon. C'est pourquoi la mission d'asservissement de l'épouse commence.



Soumission de l'épouse, étape 1 : Ne pas lui parler.

Je ne lui parle pas pendant une semaine, et je coupe tous ses canaux de communication. Je lui confisque son téléphone et son ordinateur portable. Il doit faire attention à moi seul quand il est dans notre chambre. Je le conduis au campus, et il doit revenir à la chambre avec moi également.

— P'Dim, je peux utiliser mon téléphone ? Je veux vérifier les horaires des films.

— …

— Je peux vérifier à partir de la photo que j'ai téléchargée alors. Donc... je peux récupérer mon ordinateur portable ?

— …

— Hé. Vraiment ? Tu ne m'as pas parlé depuis trois jours déjà.

— …

— Je veux manger dans ce restaurant. Leur nourriture est incroyable.

Je ne lui donne pas de réponse mais je vais au restaurant dont il vient de parler. Bien que je ne lui parle pas, je le gâte pour tout, comme je le fais toujours. Merde.



Soumission de l'épouse, étape 2 : Lui laisser faire tout le travail.

— Tu es encore paresseux, Green. Viens ici et porte ce tambour.

— Oui.

— Pourquoi tu fronces les sourcils ? Tu ne vois pas que les autres membres du club travaillent dur ?

Je parle ainsi pour le taquiner alors que je regarde son beau corps porter une batterie sur le devant de la scène, pièce par pièce.

— Ils ne portent rien du tout.

— Silence. Fais juste ce que je te dis de faire.

— Oui.

Après avoir fini de porter beaucoup de choses, il s'allonge sur le sol en essuyant sa sueur. Quel dommage.

— S'il te plaît, donne-moi une pause. C'est épuisant.

— Prends ça. Quelqu'un l'a laissé, alors ramasse-le.

Je lui tends un verre d'eau.

— Je vais mourir ?

— Si ça te faisait mourir, je serais déjà mort. Tu es si exigeant.

— Tu es comme une dame de la cour qui doit goûter la nourriture avant que le roi ne mange.

— Tu as tort. Tu n'es pas le roi mais un serviteur. Tu veux bien juste le boire ?

— Donne-le moi, alors.

— D'accord, d'accord. Bois-le et retourne porter un morceau de bois dans les coulisses. Ne me laisse pas te voir t'attarder à nouveau.

Je suis sorti juste après avoir fini de parler. En fait, je ne veux aller nulle part, je veux juste m'occuper de lui ici, mais je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas être sensible. Je dois lui donner une leçon. C'est tout…



Soumission de l'épouse, étape 3 : L'embarrasser à mort.

— La performance des étudiants professionnels de première année est terminée. Maintenant, applaudissez bien fort un étudiant amateur de première année !

— Ooh ! Woo !

— Oh. Les applaudissements sont très forts. Alors allons le rencontrer !

— Mon cher Tine.

— Bonne chance.

Il a même le temps de flirter avec la femme d'un autre homme. Tine lui souhaite bonne chance avec son visage ennuyeux. C'est agaçant de voir ça, alors je les interromps.

— Monte là-haut.

— P'Dim, j'ai peur.

— De quoi tu as peur ? Je vois que tu es amical avec tout le monde. Maintenant, j'amène tout le monde devant toi, monte là-haut !

Il fait la moue, alors je le force à monter sur la scène alors que le public fait de grands applaudissements.

— B… Bonjour tout le monde, je suis Green. Aujourd'hui, je vais chanter la chanson 'A Chiang Mai Girl'.

— Woo !

— Je suis une fille de Chiang Mai. Bientôt je deviendrai une femme !

Il semble qu'une chanson facile avec seulement quatre accords ne pose aucun problème. Le problème est sa voix terrible. Je ne peux pas la supporter.

La chanson qu'il a choisie ne lui convient pas du tout. Ok, il est de Chiang Mai. Et je pense qu'il va mourir à cause de moi à Chiang Mai aussi.

Il y a quelques difficultés pendant la représentation. Je suis debout à côté de la scène, je m'inquiète. Je n'ai pas peur qu'il joue une fausse note, mais j'ai peur qu'il tombe à nouveau devant les gens. Merde.

À la fin de sa prestation, il descend de la scène, les jambes tremblantes. Le public a peut-être pitié de lui, alors il l'applaudit bruyamment.

— Tu vas me gronder ? me demande-t-il d'une voix tremblante.

Il doit avoir peur d'être tué.

— Tu l'as mal joué. Les notes n'étaient pas bonnes.

— J'étais excité.

— C'est une chanson facile avec seulement quatre accords.

— Laisse-moi réessayer la prochaine fois… s'il te plaît.

— Fais mieux la prochaine fois.

— …

— Mais tu t'es bien débrouillé aujourd'hui. Bon travail.

Il est stupéfait pendant quelques secondes avant de me regarder et d'essuyer rapidement ses larmes.

— Il y a trois choses dont j'ai le plus peur dans ma vie. La première est le serpent cobra royal. La deuxième est ton coup de pied. Et la dernière chose dont j'ai peur, c'est de toi qui ne m'aime pas. Je pensais que tu ne m'aimais plus.

Attends une seconde, comment peux-tu aborder ce sujet ? Je n'ai pas dit un mot d'amour. Mais…

Bien !



Soumission de l'épouse, Etape 4 : Imposer

— Tape ça.

— Non !

— Je dis, tape ça maintenant.

— J'aime bien Tine. Pourquoi je dois taper que je suis content qu'il soit amoureux de mon cher Sarawat ?

— Tu es gâté, maintenant. Si tu ne le tapes pas, je t'enferme avec un cobra royal dans la salle de bain. Tape-le maintenant !

— Nooooooooon !

Il pleure comme une madeleine avant de finir de taper. La grande tâche est maintenant sur mes épaules. Je dois le calmer avec de la nourriture.

— Silence.

— Tu es si méchant. Je te déteste.

— Qu'est-ce que tu veux manger ?

— Hmm ?

— Qu'est-ce que tu veux manger ? Je vais t'y emmener, mais tu dois te taire maintenant.

— Porc Kurobuta.

— Tu es si glouton.

Je suis devenu plus doux ces derniers temps. Je déteste ça !



Soumission de l'épouse, étape 5 : Taquiner

— P'Dim, mes mains sont fripées maintenant.

— Continue à les laver.

Je suis allongé sur le lit avec satisfaction, lui lançant un regard quand il essaie d'attirer mon attention avec sa main pleine de bulles de détergent.

— Je peux en laver juste un peu d'abord ?

— Non. Ça ne séchera pas à temps.

— Il y a des machines à laver au premier étage.

— Elles sont en panne.

— Je vais encore vérifier.

— Arrête-toi là. J'ai dit qu'elles étaient hors service, alors elles le sont. Continuez à le faire. Arrête de tergiverser.

— D'accoooord.

15 minutes plus tard…

— Laisse-moi faire une pause.

Il se dirige vers le lit et s'allonge, bien qu'il n'ait pas fini de laver les vêtements. Qu'est-ce que je dois faire, alors ?

Pendant sa pause, il dort comme un mort. Les vêtements vont-ils sécher pour toi, alors ? C'est donc moi qui dois finir de les laver à nouveau. J'aurais dû lui dire d'utiliser une machine à laver. Merde.



Soumission de l'épouse, étape 6 : Lui donner plus de tâches.

— Femme, viens ici.

Je lui fais signe. En m'entendant, il se lève du lit et vient s'asseoir avec moi au bureau sans résister.

— Tu veux que je fasse quoi, bébé ?

— Regarde les vidéos de tes amis dans le club. Parle-moi de leur force et de leur faiblesse. Si tu donnes une mauvaise réponse, tu recevras…

— Un collier en or.

— Un bon cadeau pour être mon serviteur dans une autre vie.

— Allez. Tu veux que je regarde quoi ?

J'ouvre les vidéos des membres une par une avant que nous commencions à analyser, admirer et critiquer ce qu'ils peuvent améliorer.

La première vidéo est celle de Sarawat.

— Très bien, dit-il avec délectation.

— Parle-moi de sa force et de sa faiblesse.

— La force est qu'il joue tous les accords correctement. Et il n'y a pas de faiblesse.

— Faux. Sa force est qu'il joue naturellement. Sa faiblesse est qu'il joue un accord de travers. Tu es condamnée maintenant, ma femme. Demain, c'est toi qui feras la vaisselle.

— D'accooord.

La vidéo suivante est celle de Tine.

— Wow, mon mari ! Sa force, c'est d'être beau. Il n'a aucune faiblesse. Il est parfait.

— Nettoie le balcon demain.

J'ouvre la vidéo d'une étudiante nommée Earn. Les compétences de cette femme sont plutôt bonnes, donc je l'accepte dans le club à mi-chemin.

— Sa force est qu'elle est belle. Sa faiblesse est que ce n'est pas amusant.

— Après avoir nettoyé le balcon, nettoie les toilettes.

— Pourquoi ? Mes pensées ne sont pas du tout comme les tiennes ?

— As-tu déjà eu les mêmes idées que moi ? Depuis que je suis avec toi, on pense toujours différemment.

Sauf pour nos cœurs.



Soumission de l'épouse, étape 7 : Un jeu de confiance

J'utilise le compte LINE de mon ami pour envoyer un message à Green. Il ne saura pas qui c'est car je ne suis pas très proche de cet ami. Je veux vraiment savoir si Green va me tromper ou non parce que mon ami est son type. Je peux dire que s'il n'était pas avec moi, il irait vers lui, c'est sûr.


MebTae

Salut. Comment tu t'appelles ?

Greenkiki

Qui tu es ? Où tu as eu mon contact ?

MebTae

Je l'ai eu par mon ami.

Tu es mignon alors je veux te connaître.

Greenkiki

Ah. Merci.

MebTae

Alors, c'est quoi ton nom ?

Greenkiki

C'est Green.

MebTae

Est-ce que tu as un petit ami ?

Si tu n'en as pas, je veux te draguer.

Greenkiki

J'en ai déjà un.

MebTae

C'est mauvais.

Je peux être ton ami avec avantage ?

Greenkiki

J'ai bien peur que non.



Ma femme, pourquoi es-tu une si bonne personne comme ça ? Je me sens un peu coupable quand je réalise à quel point il est sincère avec moi. Tous les torts que j'ai commis me reviennent maintenant à la figure.



MebTae

Tu es une si bonne personne que tu aimes tant ton petit ami.

Greenkiki

Nah.

En fait, j'ai peur qu'il me batte.

Si je le fais, il va me casser la gueule.



WTFFFFFFFFFFFFFFFFFF !

Donne-moi le temps que je t'admire en retour, tu es nul. Regardez ses réponses ! Ne me reprochez pas d'être cruel avec lui. C'est lui qui est un connard.

Je rends le téléphone à mon ami et roule à toute vitesse vers notre sombre nid d'amour. Je dois aller voir ce qu'il fait maintenant. Quand j'arrive, j'ouvre la porte et je trouve... l'obscurité.

— Hé…

— Joyeux anniversaire. Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire, mon buffle. Joyeux anniversaire, mon chéri.

Je suis debout devant la porte, choqué. Les lumières chaudes de quelques bougies brillent. Et ces lumières me font remarquer son pyjama Dragon Ball.

Il dit qu'il déteste Dragon Ball parce qu'une personne nommée Gokun lui a brisé le cœur. Bien qu'il déteste cet animé, il est toujours content de m'entendre en parler. Il dit que si je l'aime, il l'aimera aussi.

Mais je ne pensais pas qu'il irait aussi loin…

— Joyeux anniversaire, bébé.

Quand je me ressaisis, j'essuie presque mes larmes sur mes joues. J'apprécie vraiment, mais ce n'est pas mon anniversaire, espèce d'idiot !

— Quelle est la date d'aujourd'hui ? lui demandé-je d'une voix sérieuse.

— Le 14.

— Oui. C'est le 14, mais tu n'oublies rien ?

— Souffle les bougies et fais un vœu d'abord.

Ce n'est pas mon anniversaire mais je peux faire un vœu ? Ok bien. C'est à toi de voir alors. Je ferme les yeux et le maudis parce qu'il est si pénible. Puis je souffle les bougies.

Green sourit et allume les lumières avec bonheur. C'est alors que je vois qu'il a sérieusement décoré la pièce. De nombreux ballons colorés flottent au plafond.

Je suis sûr que s'ils explosent, nos oreilles vont exploser aussi.

— Viens t'asseoir ici, bébé.

Je fais ce qu'il dit et lui demande directement s'il a confondu mon anniversaire avec celui de quelqu'un d'autre ou pas.

— Attends une minute. Ce n'est pas mon anniversaire aujourd'hui. Tu as confondu avec l'anniversaire de qui ?

La personne en face de moi n'a pas l'air d'être choquée. Il pose le gâteau sur la petite table à manger et lève les yeux vers moi.

Ne crois pas que je n'ai pas vu que tu as déjà mangé un peu de crème du gâteau. La preuve est si grande.

— Je sais qu'aujourd'hui ce n'est pas ton anniversaire, bébé. Je veux juste le fêter pour toi à l'avance.

— Pendant une semaine ? Tu es fou ?

— Je veux être la première personne à te souhaiter un joyeux anniversaire.

— …

— Au cas où un jour tu me larguerais, je ne regretterais pas de ne pas l'avoir fait.

Qu'est-ce que c'est cette fois ? Mais quand je vois le DVD d'un drama, je le sais immédiatement. Il a subi un lavage de cerveau, c'est sûr.

— Tu as regardé trop de dramas.

— Je porte un pyjama Dragon Ball. Tu aimes ça ?

— Non, je déteste les contrefaçons.

— Qui a dit que c'était une contrefaçon ? Je l'ai commandé dans le magasin officiel.

— Officiel mon cul ! Je l'ai vu au marché.

— J'ai commandé ce gâteau dans une célèbre boulangerie, pourtant.

— Je sais qu'il vient de la boutique à l'entrée de la rue latérale.

— J'ai gonflé tous ces ballons moi-même. J'ai mal aux joues.

— Tu le mérites.

— C'est surprenant ?

— Beaucoup !

Mauvais anniversaire. Je l'apprécie vraiment. Je ne l'oublierai pas pour le reste de ma vie.

— Mangeons du gâteau.

Il pousse mon épaule pour me faire asseoir sur une chaise. Il a déjà préparé les deux fourchettes et les deux cuillères. Il me regarde aussi en posant son menton sur ses mains. Qui aura envie de le manger ?

— Qu'est-ce qui t'a poussé à faire ça ?

— Je ne sais pas. J'ai juste pensé pendant de nombreuses nuits que tu pourrais me détester.

— …

— Tu m'as taquiné de nombreuses fois. Tu m'as ordonné d'accomplir des tâches difficiles. Tu m'as fait pleurer. Si un jour tu te sens satisfait, tu pourrais me quitter.

— …

— C'est pourquoi je veux te faire une surprise d'anniversaire à l'avance au cas où je n'aurais pas l'occasion de le faire dans le futur.

— Tu es si sérieux que ça ?

Il me regarde. Je vois qu'il est prêt à crier fort pour attirer mon attention comme il le fait toujours.

— Je te taquine parce que je ne veux pas que tu t'enfuies comme tu l'as fait la dernière fois. Ce n'est pas parce que je veux rompre avec toi. Tu sais quoi ? J'étais très en colère contre toi.

— C'est parce que tu as parlé avec la femme aux gros seins.

— Je croyais t'avoir déjà parlé de ça.

— Je sais, mais je suis jaloux. Je pense que si tu parles avec une autre personne, je peux le faire aussi.

— Alors, tu choisis Tine ? Il a déjà un amoureux. Pourquoi tu veux t'en prendre à lui ?

— …

Il boude encore plus fort.

— Très bien. Je suis désolé.

— Pour ?

— Je te menace souvent parce que je veux que tu restes. Je suis avec toi depuis si longtemps. Pourquoi tu ne sais pas que tu es important pour moi ?

— Je ne sais pas. C'est peut-être parce que tu m'as eu facilement, et que j'ai été le premier à te draguer.

— Et alors ? C'est pour ça que je dois te larguer ? Après tout ce temps, c'est toi qui me fuis toujours.

Merde. J'ai l'impression d'avoir une migraine à cause de lui. Cependant, la vie sans Green ne sera pas aussi colorée. C'est le petit diable de ma vie. Même si parfois nous sommes tristes, même si parfois nous nous taquinons, je suis prêt à payer pour ce genre de vie. Ça en vaut la peine.

— Mange juste le gâteau. Arrête d'être une drama queen.

Il attrape alors une cuillère et dévore une grande partie du gâteau.

— Tu ne vas pas rompre avec moi, hein ?

— Oui.

— Est-ce que tu m'aimes ?

— Je te déteste.

— Tu mens. Tu ne dis jamais ce que tu penses.

Bon sang, il sait.

— Bien. Je t'aime.

— Mon Dieu ! Je te ferai encore une surprise d'anniversaire demain si je sais que tu me traites aussi bien que ça.

— Qui te dit ça ? C'est ton travail de faire la vaisselle et de ranger les ballons. Et les vêtements dans la machine à laver, tu les as séchés ?

— Pas encore. Je suis occupé. Je dois répondre à des messages sur LINE.

— Quels messages ?

— Les messages de ton ami. Tu crois que je ne le sais pas ? Tu veux me tester ?

Je le savais ! Quand est-ce que je vais capter toutes ses pensées bizarres ? J'ai eu un sévère mal de tête en l'ayant comme femme. Mais… ce ne sera pas facile de trouver quelqu'un comme lui.

Combien de mes anniversaires cette année ? Il pourrait me faire une surprise d'anniversaire quand il veut, donc je dois faire une supposition pour ça.

Mais la seule chose dont je suis sûr maintenant, c'est que je ne romprai jamais avec lui, même si nous devons faire face à de nombreux moments difficiles.


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Johanne
Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:58



Spécial 2.1
Charmant Man, Je suis Canon

Mini spécial 1
Man_maman Dang ! Tine a aimé ce post ! Merci. @Tine_chic

KittiTee @Sarawatlism Tine a aimé ce message. Tine a aimé ce message ! Boo !

Thetheme11 @Sarawatlism Ne viens pas ici. Je vais m'occuper de lui.

Bigger330 @Sarawatlism Non, laisse-moi faire.

Sarawatlism Il est a mpi. Va te faire foitre.

Sarawatlism Il est à moi. Va te faire foitre.

Sarawatlism Bonsang. Il est à moi. Va te faire foutre.



Ça me fait plaisir de voir mes amis se sentir mal à l'aise quand je les taquine. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Peut-être, il est très probable que je sois un psychopathe à cent pour cent.

Lors de la dernière sélection des cheerleaders de l'université, Wat n'a pas pu venir encourager Tine car il avait une répétition de musique avec ses seniors. Donc, le devoir de mes amis et moi était de soutenir Tine et de nous moquer de Wat qui ne pouvait pas venir. Hahahahahahahahaha !

Je suis tellement fier d'être quelqu'un d'utile aujourd'hui.

— Mec, allons voir des filles.

Big m'invite après que nous ayons pris des selfies avec Tine. En tournant le dos, je vois un groupe de belles cheerleaders féminines qui me donnent chaud à la poitrine comme s'il y avait un feu qui brûlait à l'intérieur.

— Allons-y !

— Tu ne vas même pas essayer de refuser ?

— Je ne refuserai jamais s'il y a des nichons.

Tee se joint à la conversation:

— Calme-toi, mec.

— Tu me mets en garde mais ton nez saigne, salaud.

Tu agis comme un gentleman, mais je sais que ton cœur dit oui très fort.

Comme c'est mon ami, je sais exactement ce qu'il pense en ce moment. Nous avons la même façon de penser après tout. C'est pour ça qu'on est amis.

— Espèce de fils de pute. Mec. Ne me suis pas. J'y vais en solo.

Il s'en va avec un appareil photo dans les mains. C'est un plan tellement tordu. Il nous dit qu'il va prendre des photos pour la page fan de l'université, mais il va certainement garder ces photos pour se masturber seul dans sa chambre.

Et vous savez quoi ? Il copie quelques photos dans ces albums pour moi aussi. Nous sommes tellement corrompus moralement.

Quand mon gang des Lions Blancs commence à se disperser dans la foule, c'est maintenant à moi de chercher ma cible. Je dois dire qu'il y a beaucoup de belles personnes aujourd'hui car elles viennent ici pour être sélectionnées comme cheerleaders de l'université. C'est normal que les gens veuillent paraître sous leur meilleur jour, surtout pour cette sélection. Oh ! La vue de ces beautés me donne la chair de poule. J'ai vraiment envie de ramener certaines d'entre elles chez moi.

Mon type n'est en fait pas si différent de celui de Wat. En vérité, j'aime aussi les personnes mignonnes, et peu m'importe qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes, car je ne veux pas perdre une occasion en or de choisir parmi ces joyaux du monde. Pour être honnête, Tine est aussi mon type. Mais c'est le petit ami de mon ami, alors je ne peux pas et ne veux pas lui faire de mal.

C'est pourquoi j'ai exclu Tine du cercle de ma vie amoureuse et je me suis concentré à flirter avec ses amis à la place. La vache ! Ils sont si impressionnants.

Vous pourriez me demander: “Si les gens mignons sont ton type, pourquoi aimes-tu voir des femmes avec de gros seins ?” La réponse à cette question est la suivante : les regarder et les désirer en tant qu'amant sont deux choses différentes. Je place les femmes à gros seins dans la catégorie des personnes attirantes. Pour les personnes mignonnes, mettez-les dans la catégorie des amants parfaits.

— Mec, tu es venu ici aussi ?

— Bien sûr. Je dois être ici parce que la personne mignonne est ici.

— J'ai vu que tu prenais des photos avec Tine.

— J'ai pris des photos avec lui juste pour embêter mon ami. Il l'aime bien.

— Bon. C'est un soulagement.

Cette femme est une cheerleader de l'AccBA, la faculté de comptabilité. Cette faculté est célèbre pour ses belles femmes sexy, des filles dont rêvent beaucoup de mecs lubriques. C'est pourquoi elle, qui est de cette faculté, est la cible actuelle que je vise.

— Si tu es sélectionnée comme l'une des cheerleaders de l'université, je t'offrirai un repas, Aom.

— Donc si je ne suis pas sélectionnée, tu ne m'offriras pas de repas, c'est ça ?

— Non, je le ferai quand même.

— Quel beau parleur.

— Seulement quand je suis avec toi.

— Oh tu es si bête !

Elle me frappe avec timidité. Ça fait mal mais je supporte la douleur pour regarder sa paire de melons. Je peux supporter ça. Man supporte tout.

La plupart des choses de ma vie quotidienne concernent les amis et le flirt. Je flirte avec presque tout le monde à l'université. Un homme célibataire doit agir comme un casanova comme ça. Qui s'en soucie ?

Si je m'ennuie avec celle-là aujourd'hui, j'en trouverai une autre. La règle principale pour moi est de ne pas être sérieux avec la cible. Je leur parle juste pour soulager ma solitude, c'est tout. Si la cible commence à être sérieuse à propos de notre relation, je m'enfuis et disparais immédiatement loin de cette personne. On pourrait croire que je suis un connard, mais... Oui, je suis un connard.

— Je dois aller me préparer.

— Ok. Bonne chance !

Je recule, me retourne et me dirige vers mes amis qui me sourient. Boss est celui qui exprime ce sentiment de façon plus dramatique que les autres.

— Hmm... pas mal.

— Comment ça peut être pas mal ? Elle a de si jolis nichons.

— T'es pas croyable.

— Je suis meilleur que toi, Boss.

— Vraiment ? Tu es toujours la première personne qui clique sur J'aime pour les photos avec des nichons.

— Et tu es la deuxième personne.

Après avoir fini de parler, je m'éloigne pour aller voir d'autres filles sympas. Soudain, la sélection des cheerleaders arrive à son annonce. C'est le moment où une bombe explose au-dessus de ce Hiroshi-Man. La femme de tout à l'heure aux gros seins se dirige vers moi, en faisant la moue.

— Je n'ai pas réussi.

— Chérie, chérie. Ne pleure pas.

Je la prends dans mes bras et lui tapote doucement le dos.

S'il vous plaît, ne vous concentrez pas sur ma douceur et mes mains sur son dos, vous feriez mieux de vous concentrer sur ces deux énormes Mont Fuji qui se frottent sur mon torse. Putain de merde ! Je suis tellement satisfait.

— Je suis si triste.

— Je vais t'apaiser avec un dessert. Écoute-moi, Aom, tu es la personne la plus mignonne pour moi.

— Je suis si triste.

C'est inutile de continuer à lui remonter le moral. Après avoir pleuré jusqu'à ce que ses yeux soient rouges et gonflés, je l'emmène dans un endroit près du campus pour trouver quelque chose à manger. Et c'est là qu'elle évacue tous ses sentiments. Ça ne me dérange pas qu'elle soit triste, mais je n'aime pas quand elle dit que certaines personnes sélectionnées ne sont pas belles. Je pense que c'est offensant. Et surtout, elle parle comme ça depuis plus de deux heures déjà.

Toutes les femmes sont-elles ennuyeuses comme ça ? D'après mon expérience de la drague, 90 % d'entre elles sont comme ça. Quand vais-je trouver quelqu'un qui n'est pas bavard et déraisonnable ?

Après avoir écouté Aom pendant des heures, je la raccompagne à son dortoir. J'agite la main, je souris, et je lui dis avec ma phrase classique : "À demain".

Les Lions Blancs savent très bien que le "demain" de cette phrase n'arrivera jamais. Je la bloque dans toute forme de contact social et je cherche plutôt la prochaine cible sur les réseaux sociaux. Cette habitude est devenue une boucle inarrêtable de l'infini parce que je ne sais pas où m'arrêter. Et je ne sais pas qui peut m'arrêter. C'est pourquoi je ne ferai que des choses qui me satisfont.

— Mec, il y a un nouveau projet à notre faculté.

— C'est quoi ce bordel ? Laisse-moi tranquille, Big. J'ai le cœur brisé.

— Conneries. Si tu avais le cœur brisé, tu ne sourirais pas comme ça. J'ai entendu dire que tu as flirté avec une nouvelle personne hier.

— Shhhh.

— Je te déteste. Allons droit au but. Le projet porte sur les maillots de football. Nous devons mettre des mots qui décrivent la personne que nous aimons au dos de nos maillots. Par exemple, Tee aime Yul, qui a des joues potelées, alors il va sérigraphier le mot "moe" sur son maillot. Quant à Sarawat, il a choisi le mot "Super White" pour représenter Tine. Alors, et toi ?

— Je ne sais pas, lui réponds-je instantanément.

— Et les femmes de ta collection ? Il suffit de choisir l'une d'entre elles alors. Ou... ça pourrait être un homme.

Il me connaît si bien. Il sait que je suis attiré par n'importe qui et que cela inclut aussi les hommes.

— Je n'aime personne aussi sérieusement.

— Ils sont sur le point de sérigraphier les maillots, idiot. Dépêche-toi.

Je lève mes pieds en réfléchissant. Depuis que j'étudie ici, le seul surnom que j'ai est "Man-Oh-Ho", j'ai créé ce nom pour que mes amis m'appellent comme ça. J'ai choisi ce nom parce que lorsqu'ils verront ma beauté, ils s'exclameront 'Oh-ho ! Mais je ne sais pas pourquoi il a été changé en "Man-Oh-Hum". C'est tellement gênant.

— Man…

— Je réfléchis. Ne m'interromps pas.

— On n'a pas le temps de réfléchir. C'est urgent, alors choisis-en une. Si tu ne peux pas choisir, je le ferai pour toi.

Quand j'entends Big dire ça, une ampoule s'allume soudain dans mon esprit.

— Je vais utiliser Oh-Ho alors. Je suis certain que lorsque la personne qui me plaît le verra, elle s’exclamera ces mots à coup sûr.

En fait, ce n'est pas vrai du tout. Ce Oh-Ho, c'est moi. Woah, je tombe amoureux de moi-même. Quel mec ! Je suis beau, cool, et bon. L'homme parfait existant ! Si vous êtes intéressé, contactez-moi via LINE ID sous le nom de Man-maman. Si vous m'appelez dans dix minutes, je vous donnerai une paire de chaussettes de football, mais lavez-les et rendez-les-moi après.

— D'accord, tu vas utiliser Oh-Ho, c'est sûr ?

— Ouaip.

— Alors, la personne qui a chatté avec toi via LINE hier, c'était 'Oh-Ho' ?

— Non. Celle-là est bavarde. Elle ne m'a pas laissé la possibilité de donner mon avis. Au revoir pour toujours.

— Et cette fille d'Eco ?

— Laquelle ?

— Celle qui t'a fait les yeux doux hier.

— Dis-lui qu'elle peut m'envoyer un texto.

— Tu lui as déjà parlé, n'est-ce pas ?

— Merde. Tu sais tout.

— Hé, si tu arrêtes de te comporter comme ça, quelqu'un de bien viendra te voir un jour.

— C'est absurde. Nous devons parler avec autant de personnes que possible pour savoir qui est la bonne ou la mauvaise personne.

— C'est ton choix, alors. Tu ne m'écouteras pas de toute façon.

— Tu le sais déjà.

Big secoue la tête sans espoir. Dans mon groupe, je suis celui qui ressemble le plus à un coureur de jupons. Mais qui s'en soucie ? Pour moi, si je sens que la personne à qui je parle n'est pas la bonne, je prends du recul et je m'éloigne. Si on s'entend bien, c'est bien. C'est tout.

— Tu as déjà aimé quelqu'un sincèrement ? me demande Sarawat d'une voix froide avec son agaçant visage impassible.

Il me regarde comme s'il voulait absolument connaître la réponse.

— Je les aime toutes.

— Tu les aimes pour ce qu'elles sont, ou tu aimes juste leurs seins ?

— J'aime leurs seins aussi. C'est pareil quand tu veux toucher les seins de Tine.

— C'est pas pareil. Je ne veux toucher que ses nichons à lui, pas comme toi qui veux toucher les nichons de tout le monde.

— Ta gueule. J'appelle ça un bonus qui vient avec l'amour.

— Conneries. Si tu apprécies ou aimes quelqu'un, tu ne leur feras pas ça.

— Faire quoi ?

— Tu n'es sérieux avec personne. Tu devrais être patient avec eux et essayer de les accepter pour qui ils sont. Mais tu n’y arrives pas. Tu te sens agacé quand tu dois les écouter. C'est parce que tu penses que les écouter ne t'apportera rien.

Je ne parle jamais à mes amis des détails quand je parle avec une belle femme. Ils savent seulement si je suis bien avec elles ou pas.

Les Lions Blancs gardent toujours un œil sur moi. Ils connaissent tous mes faits et gestes. C'est pourquoi ils me mettent toujours en garde et me grondent sur ce sujet.

— Tu sais que je suis un homme rusé. Quand je parle avec quelqu'un, je dois obtenir quelque chose en retour.

— Non.

— Si.

— Non.

— J'en ai tellement marre de parler avec toi.

— Si tu aimes vraiment quelqu'un, tu ne lui feras pas ça.

— Ooh ! Je suis tellement excité. Je ne peux pas attendre d'être coincé avec quelqu'un, Wat.

Je pousse sa tête avant de mettre mes écouteurs pour éviter la conversation qu'ils ont toujours.

Je crois vraiment que je trouverai la bonne personne un jour. Ce n'est qu'une question de temps. Je ne l'attends pas tant que ça, alors je laisse faire. Pour l'instant, je suis toujours heureux de ma vie indépendante. Si je m'ennuie avec eux, je disparais simplement. Il n'y a pas d'attaches, et je n'ai pas besoin de donner tout mon cœur à cette personne. Je n'ai pas besoin d'être blessé comme les autres le sont.

Jusqu'au jour où…

Wat m'appelle pendant une pause du semestre. Il me parle d'une voix sérieuse et je ne peux m'empêcher d'être stressé. Il me dit que le grand frère de Tine est dans leur chambre, jouant la troisième roue du carrosse. Il me dit qu'ils ne peuvent rien faire à part attendre qu'il rentre à Bangkok.

Le frère de Tine s'appelle Type. En connaissant les détails du frère de Tine par Sarawat, je peux dire que ce n'est pas une personne normale à supporter. J'ai tellement envie de le voir en personne.

Le premier jour d'un nouveau semestre arrive. Wat m'appelle et me dit que Tine et son frère sont à l'université en ce moment même. Mes amis et moi nous préparons donc à le rencontrer. Tu oses te mêler de la vie de mes amis. Bien. Attends un peu.

Attends !

— Là-bas.

Theme pointe son doigt vers la table, mais il semble que notre cible ne soit pas là, alors nous nous contentons d'y aller avec des mouvements géniaux.

— Comment vas-tu, Tine ? Tu m'as manquéééééé.

Je le salue d'une voix agaçante comme toujours. Il lève les yeux et me jette un regard mauvais en me grondant.

— Va faire ton emmerdeur ailleurs.

— En quoi je suis un emmerdeur ? Salut les amis. L'école a commencé, et maintenant, nous n'avons même pas le temps pour Dota. C'est si triste.

Je m'assois à côté de Sarawat, et ce siège est exactement en face d'un autre siège vide de l'autre côté.

Laissez-moi deviner... c'est le siège de ce putain de P'Type, c'est sûr.

Oui, j'ose l'appeler comme ça. Bien que je ne l'aie jamais rencontré auparavant, je parie que son visage doit être aussi méchant que son comportement.

— Comment tu vas, Wat ? Pourquoi tu fais cette expression de fantôme.

— Tu le sais déjà.

— Il est où ? Je veux le voir.

Chacun de nous acquiesce.

— Il est allé acheter des boissons.

— Vous parlez de mon frère ?

Tine l'interrompt avant que je ne lui adresse un sourire rusé. Pourquoi dois-je te répondre ? Je viens ici pour venger mon ami, donc je ne peux pas dire grand-chose. La seule chose que je peux faire pour le moment, c'est me concentrer sur mon téléphone.

— Il y avait tellement de foutus gens !

Enfin, mon attente est arrivée à son terme lorsque le méchant de cette histoire claque agressivement un verre de Blue Hawaii de sa belle main sur la table.

Je regarde le verre, puis je lève les yeux pour voir le propriétaire de cette voix en colère.

Au moment où j'ai posé mes yeux sur le frère de Tine, tous les mauvais sentiments que j'éprouvais à son égard ont soudainement disparu. C'est P'Type ? Vraiment ? Il est assis à côté de son frère en faisant la moue. Quoi ? Il est déjà en colère ? Putain de merde ! Le seul mot qui me vient à l'esprit en ce moment est Oh-Ho, comme Oh Ho! Il est trop mignon !

Mes tétons deviennent durs.

— Trop mignon.

Oh merde, je le dis à voix haute accidentellement. Et ça fait que tout le monde à la table me regarde. Mais je m'en fiche. La seule chose qui m'importe est de regarder le visage de P’Type. Il est si adorable.

Son visage est plutôt mignon, comme celui de Tine, mais il est plus antipathique et arrogant. Cela les rend différents l'un de l'autre.

Je suis un homme qui aime les défis, alors ce regard m'encourage.

— Qu'est-ce que tu as dit ?

On dirait qu'il sait que je le regarde depuis un moment maintenant, alors il me gronde bruyamment.

Il est si mignon !

Je l'aime tellement que je pourrais tout lui donner. Si tu veux quelque chose, dis-le moi et je le trouverai pour toi…

— Rien. Je parle à Tine.

Bien que je sois si excité à l'intérieur, je dois rester calme à l'extérieur et essayer de changer de sujet. En fait, j'ai envie de le taquiner, c'est pour ça que je lui ai répondu ça.

— Tu aimes mon petit frère ?

Je t'aime TOI ! Je te veux TOI !

Mais je réponds…

— Je ne vais pas avoir mon cœur près de quelqu'un qui appartient à mon ami. C'est la règle d'or du monde.

— A quel ami appartient mon frère ?

— Oh. Oups.

Je fais semblant de couvrir ma bouche avec ma main pendant que Tine me donne un coup de pied sous la table pour la centième fois. Tu vas me briser les os, idiot.

— Les gars, voici mon frère. Il s'appelle Type.

Après m'avoir donné assez de coups de pied, il nous présente son frère.

— Bonjoooooooooooour.

Tous les Lions Blancs le saluent immédiatement.

— P'Type, voici Big, Tee, Boss, Theme, et Man.

— C'est vraiment quelque chose ceux-là, hein ?

Il commence le jeu. Quelle sale gueule... hmm. La prochaine fois, je te fermerai la bouche jusqu'à ce que tu ne puisses plus nous gronder.

— Pas quelque chose, on est tout. Haha.

Boss commence à faire une blague mais c'est un flop total. Il n'y a qu'une personne qui répond à sa blague, et il le fait avec grâce, comme un noble.

— Garde ta bouche pour la nourriture, veux-tu ?

— Ooooooh.

— Tu es dans quelle faculté ?

Je me porte volontaire pour me battre dans ce jeu car je ne peux pas le laisser offenser mes amis.

— Économie.

— Woah, c'est cool !

— Ta gueule.

— Je peux acheter tes mots 'Ta gueule' et les jeter ?

Je veux acheter ton cœur, en fait.

— Je ne vends pas.

— Pourquoi tu es si méchant ? Les gens mignons ont tendance à être méchants, non ?

— Tu es un chien ? Puisque tu ne peux pas arrêter d'aboyer.

— Je ne fais pas qu'aboyer, je chasse aussi. Tu as déjà entendu ça ? Les gens disent que les chiens de chasse sont effrayants, mais si tu rencontres Man-le-limier, tu découvriras ce qu'est vraiment l'effroi.

Oh, mec. Comment j'ai pu dire ça ? Je ne peux pas l'arrêter maintenant. Continuons, alors.

— Les gens comme toi ne font que parler, mais quand il s'agit d'action, ils finissent toujours les mains vides.

— Tu veux que je te le prouve ?

— Pervers.

— Si tu me laisses te le prouver, je te jure que je ne regretterai pas du tout d'avoir perdu mon temps à faire des rêves humides dans les draps.

— C'est quoi ce bordel ?!

Oh ! Plus il est en colère, plus il est mignon. J'avais prévu de me venger pour Wat, mais j'ai changé d'avis maintenant. Je vais le draguer à la place. Je l'aime bien. Je n'ai jamais été aussi heureux avant.

— Allez, ne sois pas en colère contre moi. Je peux me rattraper en t'offrant un repas ?

— Je n'irai pas.

— Pourquoi pas ? Tu as peur de quelque chose ? Qu'est-ce que c'est ?

— Je n'ai peur de rien.

— Tu n'es pas doué pour mentir.

— Mec, tu ne peux pas arrêter de m'ennuyer ?

On dirait qu'il est à bout de patience. Il se lève et tire agressivement sur mon col si bien que je dois me lever à contrecœur.

Oh... il sent si bon. Nous sommes super proches l'un de l'autre maintenant et cela me donne vraiment envie de le posséder pendant une demi-journée. Je suis tellement satisfait !

— P'Type, calme-toi. Mec, pourquoi tu continues à le provoquer ?

Oh, allez ! Boss vient pour séparer P'Type de moi. Nous sommes sérieux là ! Pourquoi tu dois interrompre notre merveilleux moment ? Ça craint. J'ai vraiment envie de le jeter sur le trottoir.

Et c'est au tour du Star Gang de calmer P'Type à une autre table voisine. Je ne peux que pencher mon cou pour le regarder. C'est ce qu'on appelle "tomber amoureux", non ? Nous sommes si proches mais nous avons l'impression d'être si loin.

Je ne peux qu'avouer mon amour sur mon Instagram.



Man_maman Ravi de ne pas t'avoir rencontré, LOL.



Après avoir téléchargé une photo avec une légende ambiguë pendant quelques minutes, mes amis qui sont en fait en train de jouer sur leurs téléphones à côté de moi bombardent leurs commentaires sur mon post comme s'ils tiraient à la mitraillette, bien que leurs visages soient impassibles et calmes comme s'ils ne savaient rien du tout.



Thetheme11 Tu veux dire sympa de t'avoir embrassé ?

Boss-pol Comme c'est original.

KittiTee Ooooooh.

Bigger330 Tu veux une photo ? LOL.

Man_maman C'est une chanson, mes amis. Une chanson !



Ils en savent plus sur moi que moi-même. Ils sont si doués pour mettre leur nez dans les affaires des autres. Est-ce qu'ils viennent ici pour étudier ou espionner les autres ? Mais ça ne sert à rien de les maudire, car je suis aussi comme eux. Oups !

— Tais-toi, mec, je sais ce que tu penses.

Big arrête de regarder son téléphone et lève les yeux pour nous fixer, moi et ce tu-sais-qui, pendant un petit moment. Heureusement, P'Type ne se retourne pas. S'il le fait, une autre guerre va certainement commencer.

— A quoi je pense ? Je ne sais pas ? Je suis naïf.

— Casse-toi, lâche.

— Ne lui en veux pas. Une personne merdique est toujours merdique.

— C'est vrai. Je vois qu'il harcèle toujours Wat, mais maintenant il le fait. Quel hypocrite, le nouveau !

Leurs paroles me taquinent jusqu'à ce que je me sente très engourdi. Je n'ai jamais été humilié comme ça avant. Il est donc temps de leur montrer à quel point je suis puissant.

Pour mon amour, je dois oser…



Man_maman @Tine_chic Je suppose que je pourrais aussi bien être direct avec toi. Je peux draguer ton frère ?



Je demande la permission à son frère, bon sang !

J'ai reçu des tonnes d'encouragements de Wat et des Lions Blancs. Cela me donne l'envie de gagner ce jeu de cœur. Tout d'abord, je dois commencer à gagner des points en courant aussi vite que possible vers un vendeur de boissons et lui acheter toutes sortes de boissons.

— Voici vos boissons.

Je me dirige directement vers sa table et pose devant lui différentes sortes de boissons. Il les regarde pendant une seconde et ne les regarde plus jamais.

— P'Type, ce sont tes boissons.

— Je ne les boirai pas.

— Prends quelques snacks, alors.

Heureusement, j'en ai acheté quelques-uns.

— Je n'aime pas ça.

— Mais j'aime...

Toi.

— Qu'est-ce que tu aimes ? Hmm ?

Fong se moque encore de moi. Il est tellement ennuyeux.

— J'aime gifler et battre les autres personnes.

— Oh, je pensais que tu aimais cette fille. Celle pour laquelle tu as dépensé 2,000 bahts.

— Je l'ai aimée pendant seulement deux heures.

Va te faire voir ! Il continue de parler comme si je payais toujours pour une prostituée. Attends, je vais te frapper avec mon genou, juste devant la personne pour qui je craque. J'en ai fini avec eux, mes amis et ceux de Tine. Y a-t-il quelqu'un qui soit de mon côté ?

— Va te faire foutre.

Mon bébé nous bannit finalement de lui-même. Alors je retourne tristement à ma table... ?

Vous rêvez ?

Je suis un casanova, alors je n'abandonnerai pas juste à cause de ça. Je dois être sacrément culotté pour avoir décidé de m'asseoir à côté de lui sans vergogne. Il continue à me gronder mais je ne ressens rien du tout. Au contraire, je me sens satisfait. Une heure plus tard, Wat et Tine l'enlèvent à nouveau de mes bras.

Ce soir, je vais faire un rêve humide avec lui, c'est sûr !

C'est ma chance de trouver le moyen de séduire P'Type. Je me dépêche d'appeler Wat pour les inviter, lui, Tine et son frère, au bar.

Pour être honnête, les bars m'ennuient désormais. Il n'y a rien de changé. Si d'autres personnes me demandent de les rejoindre au bar, je leur réponds que je n'ai pas envie d'y aller. Mais maintenant, c'est un cas différent, alors je me dépêche de prendre une douche, de m'habiller et d'être la première personne du groupe qui arrive au bar. Je n'ai pas envie d'être ici, en fait.

J'attends la confirmation de Wat. Si P'Type ne vient pas, j'annule tout. De façon inattendue, il vient... mon amour vient me rejoindre ! Même s'il est dans le noir, il est tellement mignon. J'ai inventé un jeu pour l'accueillir. Après cela, il s'avère qu'il est tellement ivre, que nous devons retourner dans nos chambres. Comme Tine est ivre aussi, j'en profite pour porter P'Type sur mon dos, en direction du parking. Malheureusement, Wat m'arrête.

— Où tu emmènes P'Type ? me demande-t-il avec la même voix monotone alors qu'il soutient sa femme dans ses bras.

— Je me porte volontaire pour le raccompagner.

— Emmène-le dans ma chambre. D'accord ?

— Ça ne peut pas être ma chambre ? Je veux m'occuper de lui.

— Ne lui fais pas de mal.

— D'accord. Tu crois que je suis une personne comme ça ?

— Tu es toujours comme ça.

On dirait que Wat ne veut pas me laisser emmener P'Type avec moi. C'est pourquoi je dois le supplier jusqu'à ce qu'il me permette de le faire. Cependant, je lui promets que je ne franchirai pas la ligne. C'est ma règle de ne rien faire à une personne qui dort ou qui est ivre.

La chose que tu crains n'arrivera pas.

Je ramène P'Type dans ma chambre et je le mets sur le lit. L'alcool rend son visage rouge et le rend incapable de parler correctement. Il essaie de trouver un traversin et une couverture. Finalement, il les trouve.

Je secoue la tête et prends une douche avant de revenir m'occuper de lui. Il est toujours dans ses vêtements serrés. Et je pense que ce ne sera pas confortable pour lui de dormir comme ça, alors je décide de les changer.

Mon Dieu ! Mon sang circule si vite.

Sa peau est si brillante et claire. J'ai l'impression de mourir. Plus je vois de rougeurs sur sa peau, plus je deviens lubrique.

Je serre les dents et change ses vêtements tout en comptant de un à dix. Après avoir fini, j'appelle immédiatement un de mes amis.

— Theme, je n'en peux plus. Qu'est-ce que je dois faire ? Argh !

Il est allongé sur le lit comme ça. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir des pensées cochonnes.

— C'est quoi ce bordel ? Je suis en train de dormir.

— Je ne peux plus supporter ça, je veux me branler !

— Je vais t'envoyer du porno. Il est déjà tard. Ne sois pas dramatique.

— Ce n'est pas de ça que je parle. Je veux dire que j'ai tellement envie de le faire. Dis-moi comment supprimer ce sentiment. S'il te plaît.

— Écoute-moi.

Sa solution est de m'enfermer dans la salle de bain, de me laver la tête pour me calmer. En conséquence. Je me suis douché dans la salle de bain jusqu'à deux heures du matin. Et oui, mon corps et mes doigts sont fripés maintenant. Je n'en peux plus, alors je dois sortir pour mettre des vêtements pendant que P'Type dort paisiblement et joyeusement sur le lit.

Je n'ai jamais eu à endurer ça comme ça. Si tu te réveilles, je te gifle jusqu'à ce que tu pleures. Mais maintenant, je dois aller sur le lit.

Hmmmmmm.

Je dois mordre la couverture et regarder ce mec bourré intouchable en face de moi. Si je le touche, je ne vais pas m'arrêter au toucher, c'est sûr. Cela aboutira à quelque chose de bien plus poussé.

Le lendemain matin, j'ai eu des crampes aux mains parce que je tenais la couverture si fort qu'elle aurait pu se déchirer. Mais je n'ai pas le temps de m'inquiéter pour la couverture puisque P'Type me regarde maintenant d'un air mauvais. Il me regarde de la tête aux pieds avant de baisser les yeux sur son propre corps avec un visage stressé.

— Je... hum...

Paf ! Bam !

— Hey, je n'ai pas…

Bam.

— Écoute-moi bien…

Bam.

Je saigne de la bouche ! Putain !

La guerre épique commence après ça. Avant que je puisse lui dire qu'il ne s'est rien passé hier soir, il m'a déjà tabassé. Je ne peux même pas bouger mes doigts.

Je n'ai rien fait. Pourquoi je me suis fait tabasser comme ça ? Il donne même des coups de pied dans la porte avant de s'en aller. Mon amour est fini maintenant. Je m'attendais à l'avaler tout rond, mais il m'a donné ses pieds à la place. C'est délicieux.

Je n'aurais pas dû faire ça. J'aurais dû le laisser retourner avec Wat, pour que ça finisse autrement.

Ou c'est à cause du karma comme mes amis me l'ont dit ? Si je m'étais bien comporté depuis le début, j'aurais eu de la chance en amour maintenant.

Mais quand je suis devenu vraiment sérieux, j'ai été battu. Oh, mon P'Type.



Il y a d'autres mauvaises nouvelles pour cette personne malchanceuse. P'Type est parti. Je veux dire, il n'est pas mort, il est déjà retourné à Bangkok. Il n'a même pas dit au revoir.

J'ai l'impression de flotter. Je demande à Tine son numéro de téléphone mais il refuse de me le donner. Heureusement, je cherche jusqu'à ce que je trouve son compte Instagram et Facebook. Il ne met pas à jour son Instagram donc j'ai supprimé ce choix. La seule chose que j'ai maintenant est son compte Facebook, où, bien que je lui ai envoyé une demande d'ami une centaine de fois, il ne l'acceptera pas de toute façon.

Je suis si impuissant que Tee doit me taper sur l'épaule et me murmurer une solution effrayante à l'oreille...

“Crée un faux compte, alors.” Oh là là, je n'ai jamais pensé à cette brillante solution avant. Pourquoi suis-je si bête ? Il est temps de commencer une mission pour regagner son cœur.



C'est ma femme que j'aime le plus.

Je pensais que j'étais Lee Min Ho. Je lui ressemble exactement ! @EmQuartier



C'est le premier statut de ce nouveau compte. Et beaucoup de mes amis viennent me donner des tonnes de commentaires de soutien aussi.



Nattapong Bigger Tu es à Bangkok pour de vrai ?

C'est ma femme que j'aime le plus Non, je veux juste attirer l'attention.

Tee Kittipat Si tu utilises ce nom, il n'acceptera pas ta demande d'ami, idiot.

Boss Boss Je ne l'accepterais pas non plus.

Theme Thanit Ça ne ressemble pas du tout à un vrai compte. Tu es trop bête. Change-le pour un nouveau !



Ils sont si ennuyeux. Ils ne m'encouragent jamais. Je dois changer le nom de mon compte, alors je cherche une photo d'une jolie fille sur Internet et je change mon nom de Man à...



MuMint Lalita

C'est Mumint, tout le monde. Merci de m'avoir envoyé des demandes d'amis.



Je suis vraiment un con. Il n'y a pas de bonne personne qui fait ça. Une fois ce plan approuvé par les Lions Blancs, j'envoie immédiatement une demande d'ami à P'Type. Dans les douze heures qui suivent, il accepte enfin ma demande d'ami.

Muah ! J'ai gagné.

J'espionne son compte pendant vingt-quatre heures. Il n'y a pas grand-chose. Il organise ses études pour se préparer à son programme de stage. Quand je vois qu'il a envoyé ses papiers de candidature à une entreprise de Chiang Mai et Bangkok, je suis si anxieux.

Quelle chose sainte dois-je prier pour qu'il revienne à Chiang Mai ?



Type Teepapat

Faites que ça soit Bangkok.



Mon cœur bat la chamade quand je vois ce statut. Je commente ensuite ce statut sans réfléchir.



MuMint Lalita Pourquoi tu ne vas pas commencer ton stage à Chiang Mai ? J'étudie ici. Cet endroit est si beau.

Type Teepapat Qui c'est ?

MuMint Lalita Je m'appelle Mint. Je suis une de tes fans.



En fait, je m'appelle Man. Je suis ton futur mari.



Type Teepapat Si j'ai de la chance, je commencerai mon stage à Bangkok. Sinon, je devrai aller à Chiang Mai. Il y a une personne que je déteste là-bas.

MuMint Lalita Qui c'est ?



Trois heures plus tard, il n'a toujours pas répondu à cette question. Plus important encore, il a posté beaucoup de nouveaux statuts. Ou bien il sait déjà que je ne suis pas Mint ? Les Lions Blancs me suggèrent alors de garder mes distances, de le surveiller et de ne rester que dans mon propre espace.



Type Teepapat

Le temps atténue les effets du chagrin.



Moins de cinq minutes plus tard, je poste aussi un statut...



MuMint Lalita

Le temps atténue les effets du chagrin.



Type Teepapat Tu as copié mon statut ?

MuMint Lalita Je te vois comme mon idole. Hehe.

Type Teepapat Tu aimes répondre "hehe" comme quelqu'un. Nos amis communs sont aussi étranges.

MuMint Lalita Comment ça étrange ?

Type Teepapat Man, espèce de connard.



Essayons de deviner ce qu'il va faire ensuite. Facile. Il me bloque en cinq secondes. Tu es incroyable !

Mumint est sans espoir maintenant. Man qui ne peut plus trouver la sortie. Mon cœur est brisé depuis presque trois heures. La plupart des gens boivent de l'alcool pour attirer l'attention des autres. Mais je le fais si souvent car c'est déjà mon habitude, c'est inutile. Et puis à 20 heures, Sarawat m'appelle après avoir appris ce qui s'est passé.

Comme Tine a pitié de moi, il me donne le numéro de téléphone de son frère. Je n'attends pas plus longtemps et l'appelle immédiatement. Mon cœur fond instantanément, car P'Type me dit bonjour de l'autre côté. Je lui réponds soudainement par une très longue phrase...

— Bonj…

Il raccroche.

Putain !

J'utilise alors le téléphone de mon ami pour l'appeler mais le résultat est encore pire. Il éteint son téléphone pour éviter de me parler. Il m'énerve déjà. J'ai tellement envie de le frapper ! Je ne peux rien faire d'autre que de parler de mon problème avec mon ami.

— Qu'est-ce qui se passe entre toi et P'Type ? demande Sarawat.

Normalement, il pose des questions sur tous ceux qui entrent dans ma vie. Mais cette fois c'est différent parce que je suis très sérieux avec lui.

— Je l'aime bien.

— Tu l'aimes juste bien ?

— Je l'aime sérieusement. Je n'ai jamais aimé quelqu'un comme ça avant.

— Tu as dit ça à ma femme une fois.

— Je plaisantais.

Il trouve toujours quelque chose à me reprocher. J'admets que Tine est mignon, mais je n'aime pas sa personnalité. Je n'aime pas les gens bavards. Je préfère les personnes calmes et posées comme P'Type.

— Alors... tu es sérieux ?

— Ouaip.

— Tu es sûr que tu ne vas pas le larguer après l'avoir eu ?

— Laisse-moi l'avoir d'abord. Je ne sais même pas si je vais pouvoir le voir ou pas. On est aussi très loin l'un de l'autre. Je ne peux pas aller à Bangkok cinq jours par semaine.

— Alors quoi maintenant ? Tu abandonnes ?

Je dois vous dire que son visage en ce moment est si ennuyeux. Je le déteste.

— Je n'abandonne pas. J'essaie de créer un nouveau compte pour lui parler.

— C'est inutile.

— …

Je m'arrête de parler, Sarawat aussi. Nous nous regardons mais ne pensez pas que ce regard fixe le fera tomber amoureux de moi. Je suis désolé, ce n'est pas mon type non plus. Cependant, la situation actuelle nous rend sans voix. Je n'ai jamais fait autant d'efforts quand je craque pour quelqu'un. Et je n'ai jamais été rejeté comme ça. Vous pouvez voir que je suis une personne insouciante à l'extérieur, mais je suis si sérieux à l'intérieur.

— Man.

— Laisse-moi tranquille. Je vais m'inscrire pour un nouveau compte Facebook.

— P'Type va commencer son programme de stage à Chiang Mai.

— Hein ?

— Je l'ai su ce soir. Je ne voulais pas te le dire au début, mais je vois que tu es sérieux à ce sujet, alors…

— Wat ! Tu es vraiment mon ami. Je t'aime !

— Je te déteste.

— C'est une vraie ou une fausse nouvelle ?

— Prie pour ça.

— Va te faire foutre.

— Prépare-toi, alors. Et ne l'énerve pas quand tu le vois.

— Hehe.

C'est la meilleure nouvelle que j'ai reçue depuis que j'ai payé toutes mes dettes à mon colocataire il y a deux ans.


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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:58



Spécial 2.2
Charmant Man, Je suis Canon

Mini spécial 2
Le premier mois

Mon cher chat qui se comporte comme un teckel...

C'est une bonne nouvelle pour ce mois-ci que P'Type revienne dans mes bras. J'ai envie de crier fort pour le faire savoir à toutes les âmes de ce monde. Mais je ne peux que mordre ma couverture et me rouler sur le lit avec excitation. Je vais le voir demain !

D'après Wat, P'Type sera ici pendant trois mois pour son stage. Cela signifie que j'ai 90 jours pour gagner le cœur de cet homme.

Le lendemain matin, je vois P'Type qui conduit Tine au campus. Je pense qu'il a apporté cette voiture avec lui depuis Bangkok car je ne la connais pas vraiment. Après que son frère soit parti avec Wat qui est mon meilleur ami, c'est à mon tour de faire une grande entrée en scène.

— Yoo-Hoo ! Quel beau temps !

P'Type me regarde avant de soupirer. Il porte une chemise universitaire blanche, une cravate bleu marine et un pantalon qui convient parfaitement à son grand corps. La vue de son apparence me fait frémir de plaisir. J'ai vraiment envie d'avaler son corps entier dans mon estomac.

— Ennuyeux. L'air est pollué.

— J'ai ressenti ça aussi au début. Mais après t'avoir vu, je ne sais pas d'où vient l'air frais. C'est si rafraîchissant.

— Tu ferais mieux de tenir ta langue.

— Je peux tenir autre chose ?

— N'importe quoi. Va manger de la merde.

— J'ai essayé d'en manger. C'est pas bon, alors j'arrête.

Il est sur le point de me frapper mais il s'arrête. Il doit savoir que s'il le fait, je vais l'embrasser.

— J'en ai fini avec toi.

Il parle en marchant vers la voiture. Je sais qu'il veut fuir le problème, mais je ne le laisserai pas partir facilement. Je le hanterai dans toutes ses vies.

— Tu es un stagiaire près du bureau du campus ?

— Va te faire foutre.

— J'aime tellement quand tu portes un uniforme d'étudiant. Tu es si mignon.

— Je ne veux pas te voir. Va te faire foutre.

— C'est difficile parce qu'à partir de maintenant tu vas me voir tous les jours. Essaie de t'y habituer.

— Tu veux que je te frappe ?

— Tu me fais ressentir quelque chose.

— Quoi donc ?

— Bien. J'ai cherché quelque chose de bien. Et maintenant je l'ai trouvé. Si tu me permets de l'avoir, je ne refuserai pas.

— Espèce de…

— Bien que j'aime t'embêter, je veux prendre soin de toi.

Au fond de mon cœur, j'espère qu'il me donnera une chance un jour, bien que cela semble si désespéré. Je suis vraiment sérieux à son sujet. J'ai même supprimé les anciennes discussions sur Facebook, retiré de ma liste d'amis toutes les filles à gros seins, retiré les stars de la JAV sur Instagram, et bloqué tous les numéros de mes ex. J'ai tout fait pour me transformer en un nouvel homme.

Tout ça, c'est pour la personne en colère contre moi, qui se tient juste en face de moi.

— Je peux prendre soin de moi. Je n'ai pas besoin de ton aide.

— Je parie que tu ne sais pas que prendre soin de toi est différent de laisser une autre personne prendre soin de toi.

— …

— Prendre soin de soi est quelque chose que ton corps doit faire. Mais pour moi, prendre soin de toi est un choix. Je peux choisir de ne pas le faire, mais je veux le faire.

Vous êtes stupéfait ! Vous ne l'avez pas vu venir, n'est-ce pas ?

— Je ne comprends pas ce que tu racontes. Je suis en retard. Je dois aller au travail maintenant. Ne me suis pas.

Bang !

Caw-caw-caw.

Depuis que je suis né, il n'y a personne qui ne comprend pas mes blagues. P'Type est la première et la seule personne.

Le week-end des Lions Blancs est aussi ennuyeux que d'habitude. Je ne sais pas quoi faire, alors je me réveille à midi. Je prends une douche, puis je descends chercher quelque chose à manger, comme le fait toujours un homme seul. Mes amis ne sont pas différents, ils passent aussi la journée à dormir. Mais il y a une personne qui ne reste pas dans son dortoir.

Ding !



Tee Kittipat

Man, t’es où ?

Mannnnnnnnnnnnnnnnnnn !

Espèce d'idiot, réponds-moi !

Man Maman

Pourquoi t'es si énervé ?

Qu'est-ce qui se passe avec toi ?

Tee Kittipat

J'ai vu P’Type au Starbucks. Il est seul.

(A envoyé une photo)



Oh là là ! Cette photo me fait sentir si audacieux. Mon crush est dans un café. Il lit un livre, porte un T-shirt et un pantalon court. Je ne veux pas que les autres voient ses cuisses. Après avoir répondu aux textos de Tee, je me dépêche de manger mon plat et de me rendre immédiatement au café.

Quand j'arrive, je vois le gars assis au coin du café. Il est assez éloigné des gens. Je rassemble alors tout mon courage pour me diriger vers lui et m'asseoir sur une chaise en face de son siège sans lui demander la permission.

Il lève immédiatement les yeux de ce sur quoi il était concentré. Je lui souris alors.

— Pourquoi tu es là ?

— Désolé. J'ai trouvé un endroit paisible pour lire un livre aussi.

— Vraiment ?

Il parle tout en me regardant de la tête aux pieds. Je porte un maillot de football et une paire de sandales. De plus, je n'ai pas apporté de livre avec moi.

— Il n'y a plus de siège disponible. Je peux m'asseoir avec toi ?

Il regarde le café avec ses beaux yeux noirs. Heureusement, il est midi, donc il n'y a pas vraiment de siège disponible comme je l'ai dit.

— Si tu viens ici pour m'embêter, va te faire foutre.

— C'est quoi ce bordel ? Je n'ai rien fait. Je suis ici pour lire un livre.

— Où est ton livre ?

— Il est dans la voiture.

— Va le chercher.

— Alors je peux m'asseoir ici avec toi ?

— Tu vas t'asseoir ou pas ?

— Tu es d'accord avec ça ?

Il ne me répond pas, alors je lui souris avant de courir aussi vite que je peux vers le parking. Je cherche un livre dans ma voiture pour continuer à lui faire croire que je suis vraiment là pour lire un livre.

Mais il n'y a aucun signe d'un livre du tout.

Ma voiture est vide, ainsi que mon cerveau. Je cours immédiatement à l'intérieur du grand magasin pour acheter un stylo, un crayon, un livre et un cahier. Après cela, je retourne en courant au café. Je transpire comme un porc mais je dois faire semblant que tout va bien.

P'Type est parti !

— Excusez-moi, avez-vous vu un type à la peau claire qui était assis ici ? demandé-je à un employé du magasin.

Il réfléchit un moment avant de me répondre.

— Il est déjà sorti.

— Pour aller aux toilettes ?

— Hum... non. Il a tout rassemblé et est sorti. Que voulez-vous commander, monsieur ?

— Rien. Je dois aller chercher ma femme.

Ma femme est partie ! Si je sais où il est, je le giflerai parce qu'il m'a fait m'épuiser en vain.

Fils de pute !



Ma vie quotidienne a changé après que les Lions Blancs, mes espions, aient travaillé très dur. Ils me rapportent chaque mouvement de la cible. Il n'y a pas de P'Type sans Man. Je le suis partout, y compris à un stand de porridge, dans un bar, ou des toilettes publiques. Je le suis comme un fantôme en colère qui veut se venger de lui.

À chaque fois, il me fuit en disparaissant discrètement.

Parfois, il me fait croire qu'il va utiliser des toilettes. Parfois, il prétend avoir un appel téléphonique et s'en va. Nous ne nous sommes jamais assis ensemble plus de dix minutes, contrairement à aujourd'hui. On est dimanche midi, mais je suis toujours allongé sur mon lit. Puis... une notification Facebook Messenger surgit pour interrompre mon sommeil confortable. Quand je prends mon téléphone pour le regarder, c'est un rapport de mon ami comme tous les jours.



Tee Kittipat

Man.

Man.

Mannnnnnnnn.

T'es mort ? Réponds-moi, espèce d'idiot !

Man Maman

Quoi ?

Je suis en train de dormir.

Tee Kittipat

J'ai vu P'Type au Starbucks. Il est seul.

(A envoyé une photo)



Oh ! Déjà vu !

C'est exactement la même chose. Il est dans le même café, au même coin, portant le même style de vêtements, et assis seul. Je cours à la salle de bain pour prendre une douche, je m'habille et je me rends à destination comme je le fais toujours. Avoir la chance de lui parler pendant une minute est déjà suffisant.

Il semble que je ne sois pas avide de parler, mais je dois dire que je suis tellement avide de désir.

— Pourquoi tu es là ?

— Oh ! Tu as posé la même question. Je suis ici pour lire un livre.

— Où est ton livre ?

— Oups ! Il est dans la voiture.

— Conneries.

Il est tellement grossier avec moi ! Pourquoi est-il si poli avec ses collègues ? Ou alors il veut me faire profiter d'un moment privilégié ?

— Je peux m'asseoir avec toi ?

— Tu as dit que tu allais lire un livre.

— C'est exact.

— Va le chercher.

— Tu vas disparaître comme à chaque fois. Alors je n'irai pas.

— …

— Bien, je vais y aller. Mais tu dois m'attendre ici.

Quand je vois qu'il est un peu contrarié, je ne veux pas lui déplaire. Bien que je n'aie pas apporté de matériel scolaire avec moi, je vais tout faire comme d'habitude. Je cours pour tout acheter à nouveau, même si je sais que lorsque j'arriverai au café, il sera parti comme toujours.

Mais pas aujourd'hui. C'est bizarre, il est toujours assis là.

— Tu n'es pas déjà rentré ? lui demandé-je, haletant.

— Si j'étais rentré, tu me verrais ici ? Et qu'est-ce qui t'est arrivé ? me demande-t-il d'une voix froide, alors je lui réponds rapidement.

— Il se trouve que je suis ton petit ami.

— Va te faire foutre.

— Haha. Je peux m'asseoir avec toi ? Il y a beaucoup de livres dans ma voiture, donc ça m'a pris du temps pour le trouver.

Je suis tellement faux. Une personne comme moi ne lit jamais de livre.

— Tu as mis du temps à le chercher. Et ton visage est blanc comme si tu étais en train de mourir.

— Oups ! Tu t'inquiètes pour moi ?

— Va au diable.

— Continue à faire ton travail. Je ferai le mien aussi.

Je n'ai jamais prétendu être aussi travailleur que ça. Je dors toujours ou je joue au football le week-end. Ma vie est comme ça. Mais ce n'est plus pareil. Tout a changé à cause de toi…

— Ton cahier est tout neuf.

Il remarque encore quelque chose. C'est effrayant.

— Je garde bien les choses.

— L'étiquette de prix est toujours là.

— J'ai aussi une étiquette de prix. Tu veux m'acheter ?

— Je te déteste vraiment.

Ha ! Tu ne peux pas me battre. Je suis le meilleur pour être sournois. Personne ne me bat.

Un moment plus tard, P'Type ne me parle plus. On dirait qu'il m'a déjà rejeté. Je n'ose pas l'ennuyer pendant qu'il se concentre sur son travail. Alors je me contente de regarder le visage de cette personne mignonne avec bonheur.

Soudain, l'image de lui allongé sur le lit surgit dans ma tête, et cela me fait le désirer encore plus. Je ne peux plus le supporter.

— P'Type.

Il lève les yeux vers moi avec colère.

— Quoi ?

— Pourquoi tu dois être aussi mignon ? Je ne peux pas m'en empêcher. Je peux... te tripoter une fois ? Je te promets que je serai attentif à mes études après ça.

— Mec, t'es un connard !

Bam ! Bam ! Bam ! Ma vie a complètement changé après ça. Je suis devenu son punching-ball privé. Bien que ça fasse mal, c'est aussi satisfaisant.



Le deuxième mois

Ma devise dans la vie est que l'égouttement constant use la pierre. Etre dans son champ de vision ou faire partie de sa vie pourrait me permettre d'être plus proche de lui. C'est incertain. Peut-être qu'un jour, il ouvrira son cœur et me laissera devenir son fauteur de troubles. C'est pourquoi mes amis doivent être mes yeux et mes oreilles tous les jours. Si quelqu'un voit P'Type, il doit me le dire même s'il est dans les toilettes.

On dirait que P'Type en a fini avec moi aussi. Mais c'est bon, parce que si j'arrête maintenant, je ne serai jamais son petit ami. Le temps passe vite. Un mois passe, puis une autre moitié de mois. Chaque fois que je le rencontre, je reçois toujours un accueil chaleureux de sa part.

— Qu'est-ce que tu fous ici ?

Comme aujourd'hui...

— Je vois que tu te sens seul, alors je suis là pour t'accompagner.

— Occupe-toi de tes affaires.

— Ton cœur est comme le mien. Je sais ce que tu penses. Et c'est mon affaire.

— Alors devine ce que je pense maintenant.

— Tu as l'intention de me fuir.

— Faux. Je pense à te tuer. Pourquoi est-ce que tu aimes tant m'embêter ?

— C'est à cause de l'amour. S'il te plaît, laisse-moi te ramener à ta chambre."

Depuis qu'il a commencé son stage à Chiang Mai, il a loué un appartement près de chez Tine. Comme son frère bien-aimé a déjà un petit ami, le ruban jaune est inutile. Il doit louer une nouvelle chambre pour y rester seul, devenant ainsi une cible fixe pour moi.

— J'ai apporté ma voiture avec moi. Je ne vais pas déranger une personne comme toi.

— Je veux que tu me déranges, pourtant.

— Tais-toi. Je dois travailler.

Je ferme immédiatement la bouche mais mes mains continuent de le toucher légèrement sans sa permission. Je ne sais pas ce qui se passe avec moi aussi. Je suis juste très heureux de le taquiner et de le regarder quand il est contrarié.

— Tu te souviendras de moi ?

— J'ai dit tais-toi.

— Je veux que tu te souviennes de moi, peu importe que tu me détestes ou que tu m'aimes.

— …

— Je veux te revoir demain. Tu peux me gronder, mais je viendrai te voir quand même.

— Tu es ennuyeux.

— Qui s'en soucie ?

Je lève deux fois les sourcils tout en lui souriant. Bon, s'il veut faire son travail, je vais rester silencieux et le regarder comme un fou jusqu'à ce qu'ils ferment le café…

Depuis ce jour, P'Type fait partie de ma vie. Et je suis aussi le trouble-fête de sa vie. Pendant ces trois mois, il me verra plus souvent que ses collègues, c'est sûr. Il me verra partout, y compris...

Au restaurant

— Qu'est-ce que tu manges, bébé ?

— Bébé, mon cul !

— Ooh ! Ces spaghettis ont l'air si délicieux. Excusez-moi, est-ce que je peux avoir un plat comme celui que cette personne mignonne est en train de manger ?

Je pense que c'est pas mal d'être assis si près de lui. C'est plutôt agréable en fait.



Au cinéma

— Oh ! Quelle coïncidence.

— Tu me suis encore ?

— Je suis venu ici pour regarder ce film.

— Va te faire foutre.

— J'ai acheté un ticket pour ce siège. Comment je pourrais m'asseoir sur l'autre siège ? C'est pas sympa.

— Man !

— Chut ! Le film a déjà commencé. Tu devrais te taire.

Je le nargue en m'asseyant sur un canapé rouge dans le cinéma. Je sais qu'il aime regarder un film tard le soir. Et j'ai de la chance que dans le cinéma, il n'y ait que nous.



Quand sa voiture est en panne

— Hé ! Laisse-moi y jeter un coup d'œil.

Je dois être un héros avec une cape bien que je ne connaisse rien aux machines.

— J'ai appelé Tine et Sarawat, pas toi.

— Ils sont occupés. Je m'inquiète pour toi. Je ne peux pas venir te voir d'abord ?

— J'ai déjà appelé l'assurance. Fous le camp d'ici.

— Comment tu vas pouvoir rentrer, alors ?

— Avec mon frère.

— Je peux t'emmener.

— Je ne veux pas m'asseoir dans ta voiture, compris ?

— Je vois. Alors, on va attendre la voiture de Tine et je conduirai.

— Tu es…

Ooh ! Tu n'as jamais rencontré un connard comme moi, hein ?



Au bar également, s'il y a P'Type, il y a forcément Man. Et s'il y a Man, il doit y avoir ses amis qui viennent le féliciter et l'encourager.



Man_maman @MorningCoffee&EveningDrinks

Être perdu consomme votre temps, être amoureux consomme votre âme.



Boss-pol Pas mal.

Thetheme11 Ça me démange de dire CELA.

Sarawatlism Tu es fauc.

KittiTee @Sarawatlism Tu veux dire 'faux' ? Idiot.

Bigger330 Pourquoi tu es ici, Man ?

Man_maman C'est tellement humide que je suis venu ici pour boire un verre. Cette boisson est si brillante !



Mes yeux sont bénis. J'aime quand P'Type porte une chemise noire et un pantalon. Mais c'est un peu bizarre de voir cette tenue dans un bar où il peut porter des vêtements décontractés. Il se démarque maintenant.

Je veux qu'il soit ma femme ! Je jure que je frotterai sa peau claire tous les soirs !



Un beau jour, je suis assis dans son bureau à trois heures du matin.

— Qui t'a dit de venir ?

— Tine a dit que tu devais terminer ton travail seul. J'avais peur que tu te sentes seul, alors je suis venu ici pour te tenir compagnie.

— Si tu es là, je ne finirai pas mon travail.

— Tu n'as pas peur d'un fantôme ?

— Je ne suis pas un trouillard.

— Tu fais quel genre de travail ? Tu veux que je t'aide ?

— Tu peux m'aider en restant silencieux.

— Tu as faim ? Je vais t'acheter à manger ?

— Peu importe.

— Oh ! Tu viens d'accepter mon offre ? D'accord ! Je vais tout acheter pour toi.

Après ça, j'ai dû courir du bureau pour acheter de la nourriture à ma future femme de mon plein gré. P'Type est comme ça, on dirait qu'il est contrarié quand je lui propose mon aide. Mais finalement…

Il ne la rejette pas.



Toc, toc, toc.

— Man !

— Coucou ! Désolé mais les lumières de ma chambre sont hors service. S'il te plaît, laisse-moi rester avec toi.

— Attends.

— Tu utilises ta table ? Je vais y poser mon ordinateur portable.

Je suis entré sans attendre. L'ordinateur portable n'est pas la seule chose que j'ai apportée, mais j'ai aussi apporté mon oreiller et mon pyjama. Je prévois de les laisser ici pour que la prochaine fois, je sois prêt à emménager. Je suis vraiment heureux en ce moment.



Le troisième mois

Bien qu'il ne m'ait pas encore ouvert son cœur, je n'ai pas peur. Je continue à me battre pour lui dans l'espoir qu'un jour il comprendra. Je n'ai jamais aimé quelqu'un à ce point dans ma vie. Je l'aime tellement que j'ai pu arrêter toutes mes mauvaises habitudes pour lui. J'ai arrêté d'être un casanova. J'ai arrêté de m'amuser et je me tourne vers lui seul. Cependant, il semble encore si loin.

Aujourd'hui, c'est le dernier jour de son stage de trois mois. Ses collègues de bureau lui organisent aussi une fête d'adieu dans un restaurant. En fait, je ne veux pas les interrompre ou les déranger. Je veux juste le regarder de loin. C'est parce que certains de ses collègues ne m'aiment pas beaucoup. Ils disent que je suis irrespectueux. Huh... Je ne vous aime pas non plus. Ne croyez pas que je ne sais pas que l'un d'entre vous essaie de draguer P'Type. Je ne laisserai pas cela se produire.

Je vais encore y aller en solo ce soir. Je ne veux pas que mes amis gâchent mon plan. Je sirote un verre de bière à la table à côté de P'Type. Peu après, les ennuis commencent.

— Type, c'est l'ami proche de ton frère ?

— Hmm ?

Bonjour, c'est moi.

Je lui souris immédiatement mais il ne répond pas. Il boit juste son verre tranquillement.

— Tu ne l'invites pas à s'asseoir avec nous ?

— Je ne pense pas que nous devrions le faire. Il pourrait vouloir s'asseoir seul.

Non ! Je veux tellement faire partie de ta vie ! On dirait qu'ils voient mon visage affamé, alors une femme à cette table me fait signe de m'asseoir avec eux. Je m'assois en face de P'Type, entouré de presque dix employés de bureau.

Il y a un gars nommé Beam assis à côté de moi. Il est le formateur de P'Type depuis trois mois. Je ne l'aime pas parce qu'à chaque fois que j'ai rendu visite à P'Type au bureau, il m'a toujours empêché de le voir. Une personne si ennuyeuse !

— Man.

— Oui !

Ces femmes n'arrêtent pas de me poser des questions sur tout. Cependant, elles sont de mon côté car je leur ai dit depuis le début que j'aimais P'Type.

— Tu es venu seul ?

— Oui, mais je suis venu pour voir quelqu'un ici.

— Woo !

— Tu as mangé quelque chose ?

— Oui.

— Tu n'as pas cours demain ? Pourquoi tu es encore là ? m'interrompt Beam.

Je le regarde et lui réponds d'une voix froide.

— J'ai cours, mais je voulais venir ici. C'est une célébration pour P'Type. Je dois m'y joindre.

— Il t'a invité ?

— Bien sûr.

— Je ne t'ai pas invité.

Je n'ai pas fini ma phrase que P'Type m'a déjà interrompu. C'est dur. Mais je reste calme. Je sais que P'Type ne dit jamais ce qu'il pense. Il est peut-être timide, alors je ne le prends pas au sérieux.

— Type ne t'a pas invité, alors pourquoi t'es là ? Tu n'étudies pas dans ce domaine non plus.

Il y a des tempêtes qui s'abattent sur moi. Mon Dieu ! Ce n'est pas seulement Beam qui me tire des balles. Ses amis le font aussi. Ils sont prêts à me tuer.

— Je suis venu ici pour l'encourager.

— Je n'en ai pas besoin.

Oh, bébé ! Ça fait mal ! C'est comme si on me traînait au milieu d'un cercle de gens, puis qu'ils me frappaient, puis qu'ils me piétinaient. C'est de pire en pire parce que les autres se moquent de moi. Je ne sais pas si c'est juste une blague ou non, mais je me sens un peu découragé.

— Hé, laisse-moi te demander. Réponds-moi honnêtement.

— Aha.

Finissons-en avec ça.

— Quel est le but de ta vie maintenant ?

— Avoir mon diplôme, et demander à P'Type d'être mon petit ami. Ça te pose un problème ?

— Ooh !

Plusieurs personnes à la table s'exclament avant que Mister Beam ne reprenne un visage sérieux. Tu ne sais pas quoi faire, hein ? Bouh !

— Être ensemble avec quelqu'un nécessite de nombreux facteurs. Je dis cela parce que je veux t'apprendre. Tu es trop jeune pour comprendre qu'être un adulte est compliqué.

— …

Quoi ? Qu'est-ce que tu veux de moi ?

— Les choses que tu fais en ce moment, en l'embêtant comme ça, ne sont pas bonnes. Tu pourrais lui faire perdre son temps de travail. Il pourrait perdre sa concentration. Je pense... que tu devrais passer ton temps sur tes études ou faire quelque chose de bien pour les autres.

— …

— Tu étudies à la faculté des sciences politiques, non ? Quelle note tu as eue le semestre dernier ?

Ce ne sont pas tes affaires. J'ai envie de lui crier dessus comme ça, mais ce ne sera pas approprié. P'Type sera aussi entraîné dans cette histoire parce que je l'ai suivi ici. Je ne peux qu'afficher un air agacé à la personne qui m'a posé cette question. Et il me donne des leçons comme s'il était un prédicateur. Il me menace de toutes les manières possibles.

— Tu n'as jamais rien pris au sérieux dans la vie. Personne ne risquera sa vie en étant avec toi. Je te préviens parce que je te considère comme mon frère.

— Je suis un frère ou un ennemi pour toi ? Dis-le franchement. Je suppose que je suis ton ennemi, non ? Bien que je n'aie pas commencé à travailler et que je ne sois pas aussi riche que toi, mon coeur est prêt à se battre.

— Se battre avec son cœur ? Hahahaha. Ok, je me rends.

Je n'aime vraiment pas ce genre de situation bien que je m'en sorte toujours. Personne ne peut sourire quand d'autres personnes se moquent de vous.

Mais moi, je peux le faire.

Alors je continue à sourire et à boire de l'alcool pour me venger. Quand l'addition arrivera, je paierai pour P'Type, juste lui. Si vous me demandez si je suis mal à l'aise ou pas, je le suis. Je ne suis pas une pierre. Ils font comme si je n'étais pas là, tout comme P'Type. Il ne me parle même pas, alors je laisse faire.

Il est minuit maintenant. Tout le monde rentre, alors je me lève et leur tend une somme d'argent.

— C'est bon. Tu es jeune. Laisse-nous payer pour ça.

Beam, c'est encore toi. Tu veux te battre ?

— Je vais payer pour P'Type.

— Je pense que l'argent qu'il reçoit d'un stage est plus important que l'argent que tu reçois de ta mère. Tu devrais le garder pour traîner avec tes amis. Type, je m'occupe de la note. Disons que c'est un cadeau pour la fin de ton stage.

— Merci, Beam.

Et P'Type ne le rejette pas.

Pourquoi n'accepte-t-il pas le mien ?

Je supprime la colère dans mon coeur et je sors du restaurant avec les collègues de P'Type. On dirait que le diable essaie encore de m'embêter.

Je suis tellement en colère !

— Type, allons-y.

Je m'arrête de marcher, je regarde P'Type qui me regarde aussi. Je suppose qu'ils sont venus ici ensemble car je ne vois pas la voiture de P'Type ici.

— Beam, viens ici.

— Je reviens tout de suite.

Heureusement, son ami l'appelle juste à temps, alors je me dirige vers P'Type qui se tient immobile à côté de la voiture.

— Tu veux rentrer avec moi ?

— Je suis venu ici avec Beam.

— Ah. Je vois.

— …

— Je pensais que nous nous entendions bien.

— …

— Je suis content d'avoir au moins essayé.

— Mais de quoi tu parles ?

— Tu as un brillant avenir devant toi. Je l'avais complètement oublié. Ton avenir ne sera pas très bon si j'en fais partie.

Je fais semblant de décrocher mon téléphone pour répondre à un appel, bien qu'il n'y ait aucun appel entrant, pas même une sonnerie qui retentit.

— Allô ! Hein ? Le football ? Demain, alors. Quoi ? Maintenant ? Ok, je serai là dans quelques minutes.

— …

— Mon ami m'appelle. Je dois y aller. On se voit demain.

Je ne sais pas s'il y aura un demain pour nous ou pas. Je suis déjà humilié. Peut-être que je devrais juste le laisser aller à la rencontre de bonnes choses bien que je ne sois pas l'une d'entre elles.

Je le savais. J'aurais dû être honnête avec moi-même depuis le début. L'amour de Wat est comblé mais le mien est décevant. Ce serait bien si je pouvais être comme je l'étais avant. Je n'ai pas besoin d'aimer qui que ce soit. Je n'ai pas besoin d'être sérieux avec quoi que ce soit. Je ne laisse entrer personne, donc je ne serai pas en deuil quand je les perdrai.

Dans ce cas, ce n'est pas grave si je ne suis pas satisfait. Au moins, je peux apprendre le mot "triste" par l'amour. Ça en vaut la peine.

Mais j'en ai fini avec ça. Je ne veux plus me sentir comme ça. Avoir de l'humour, c'est déjà bien. Être insouciant, c'est déjà bien. Disparaître de sa vie demain et redevenir l'ancien moi. Rien n'a changé. Je ne veux juste plus t'avoir dans ma vie.

Je recule un peu après que Beam soit revenu. Je regarde P'Type monter dans cette voiture. Et peu de temps après, Beam s'en va. Je salue et souris comme je le fais toujours.

Mes amis savent que le signe de la main dans cette situation signifie...

Au revoir.



[Histoire de Type]

Je vois Man dans le rétroviseur de la voiture. Il sourit et me fait signe. Mais ça me semble étrange. Je ne sais pas pourquoi je me sens comme ça, mais ce n'est pas bon du tout...

Il m'a dit que nous nous reverrions demain. Au début, j'ai tellement détesté cette phrase. Rien que de penser que je dois le voir m'agace déjà. C'est étrange, ces derniers temps, j'ai l'impression que la phrase "à demain" n'est pas si ennuyeuse que ça, comme je le craignais auparavant. J'ai également prévu de rester à Chiang Mai pendant un mois après la fin de mon stage avant de m'occuper des documents de fin d'études avec mon université.

Je ne sais pas pourquoi j'ai choisi de rester ici un mois de plus. Je sais seulement que Man est un facteur important dans ma décision.

Je ne sais pas quand ça a commencé. Je me suis juste rendu compte qu'il était là tous les jours au cours de ces trois derniers mois. Pour le meilleur et pour le pire, il était toujours à mes côtés.

J'espère que ce sera comme ça. Mais la phrase "à demain" qu'il m'a dite ce soir m'empêche de dormir. Je décide donc de boire un café dans le même café où j'avais l'habitude d'aller, au cas où Man viendrait m'embêter comme il le fait toujours.



Le premier jour après le stage

S'asseoir dans mon café habituel avec un iPad n'est pas du tout une bonne idée. Je n'arrive pas à me concentrer sur l'écran, car je n'arrête pas de regarder autour de moi pour trouver le signe de quelqu'un.

La culpabilité d'hier soir me revient en mémoire. J'admets que c'était terrible. On aurait dit que je l'avais traîné pour qu'il s'assoie parmi les gens et les laisser l'humilier. En pensant qu'il pourrait ne pas le prendre au sérieux, je me suis senti soulagé jusqu'à maintenant.

Deux heures plus tard, je ne l'ai toujours pas vu.

— Ton ami n'est pas là aujourd'hui ?

L'employé marche jusqu'à moi pour me saluer, moi qui suis un client régulier du café. Nous parlons souvent ensemble du goût du café, de la nourriture, du trafic, et même de…

"Mon ami".

Man.

— Je ne sais pas. Il a peut-être cours aujourd'hui.

— C'est dommage. Normalement, il rend ce café plus vivant.

Bien sûr. Chaque fois qu'il venait ici, c'était le bordel. Il dérangeait tout le monde ici, y compris les autres clients et les employés. Un beau jour, il les a aidés à nettoyer les tables et les fenêtres. Je crois qu'ils ont dû penser qu'il était ennuyeux aussi. Heureusement, personne ne l'a jamais frappé ici.

Mais quand il n'est pas là, c'est trop calme. Ça me fait me sentir… seul.

— Voici le dessert à déguster.

Il me tend un plateau avec deux parts de dessert. Je n'en prends qu'une.

— Merci.

— Vous pouvez en prendre une autre aussi, au cas où votre ami viendrait.

— Il ne vaut mieux pas. S'il vient, je lui dirai de la prendre lui-même.

Il hoche la tête avant de partir pour continuer son travail. Je m'assieds ici tranquillement, mangeant un dessert et buvant jusqu'à ce que le temps passe suffisamment pour être sûr que Man ne viendra pas ici. J'ai décidé de rentrer.

Je viens de me rendre compte que son "demain" n'existe pas.



Le deuxième jour après le stage

C'est un nouveau jour sans signe de Man. Je décide alors de rendre visite à Tine dans sa chambre pour interroger indirectement Sarawat sur son ami proche.

— Tu ne joues pas au football aujourd'hui ? lui demandé-je pendant qu'il joue sur son téléphone sur le canapé.

— Je l'ai déjà fait.

— Avec qui... tu as joué ?

— Avec les Lions Blancs, comme d'habitude.

— Est-ce que Man s'est joint à vous ?

— Oui.

— Il a dit quelque chose ?

— …

Sarawat me regarde avec curiosité. Je ne parle jamais de Man avec qui que ce soit, même avec mon frère. Aujourd'hui, c'est différent. Je parle de lui à son meilleur ami. C'est normal que Sarawat soit curieux.

— Je veux dire, est-ce qu'il t'a consulté pour quelque chose ?

— Non, il est juste venu jouer au football et il est parti. Il y a un problème ?

— Non. Rien.

Man ne va nulle part. Il passe toujours du temps avec ses amis comme d'habitude. C'est juste... qu'il ne me dérange pas comme avant. Je devrais être heureux parce que je suis libre maintenant. Je n'ai pas à être embêté par quelqu'un.

C'est bien. Je suis tellement soulagé.



Une semaine après le stage

Beam m'invite à regarder un film avec lui, et il veut m'offrir un repas, alors je ne le rejette pas. Il n'y a rien de spécial pendant le repas, mais avant le début du film, je revois Man.

Il est venu ici avec les Lions Blancs. Après m'avoir vu, il garde ses distances.

— Bonjour, P'Type. Tu es venu ici pour voir un film ?

— …

J'acquiesce après que Tee m'ait salué.

— Quel film ?

— La La Land.

— Quelle coïncidence ! Nous sommes ici pour regarder celui-là aussi. Mais certains d'entre nous qui n'aiment pas les films musicaux vont en regarder un autre.

— Umm.

— Man, quel film tu vas regarder ? Choisis-en un, vite !

— Moi ?

Il me regarde une seconde avant de se retourner pour parler avec ses amis.

— Je vais regarder Premier contact avec Wat.

— Hein ? Tu ne veux pas regarder celui-là avec moi ?

— Je veux regarder un film sérieux maintenant. Je ne veux pas regarder un film romantique, je n'y crois pas.

— D'accord, c'est ton problème. Donne-moi de l'argent, je vais t'acheter un billet.

— Tiens. Je reviens tout de suite. Je dois d'abord aller aux toilettes.

Man s'éloigne et revient dix minutes avant d'entrer dans le cinéma. Tous ses amis attendent devant le canapé avec des seaux de popcorn et des gobelets de soda à la main. Beam et moi sommes assis là aussi parce que les Lions blancs ne nous laissent pas partir.

— Man, tu as utilisé les toilettes ou tu les as nettoyées ?

— J'ai fait caca. Je dois préparer mes émotions avant de regarder le film. C'est pas tes affaires.

— Très bien. C'est ton problème. Assieds-toi.

— Nah. Je vais attendre à l'intérieur. On se voit là-bas.

C'est alors que je le suis des yeux. Il s'en va sans me dire un mot.



Un mois après le stage

Je vais au bar car Tine m'y invite. Mon frère et son copain font normalement la fête tous les vendredis soirs. Je les suis, confus.

Quand j'ai entendu que les Lions Blancs et le Star Gang étaient déjà là, j'ai espéré voir quelqu'un aujourd'hui. Pourquoi ? J'avais l'habitude d'être super ennuyé quand quelqu'un me suivait comme un pou. Maintenant, c'est moi qui le cherche à la place.

— P'Type, assieds-toi ici.

Je rentre dans le bar et j'entends la voix grave d'un étudiant de première année qui m'appelle.

Je regarde la table et Man est la première personne que je vois. Il est en train de câliner une fille avec de gros seins. Quand il me voit entrer, il dit immédiatement quelque chose à ses amis.

— Je reviens tout de suite.

— Où tu vas, Man ? Tu es fou ?

— Je vais aider le groupe à faire le contrôle du son.

— Ils l'ont déjà fait dans la soirée. Arrête de fouiner.

Sarawat dit cette phrase avant que Man ne lui fasse un doigt d'honneur avec une expression sérieuse.

— Je vais emmener P'Mim à sa table et je vais aussi aller aux toilettes.

— Il doit y avoir un problème avec ta vessie, non ? Très bien. Va où tu veux.

Man a disparu depuis presque une heure. Tout le monde à la table s'amuse maintenant avec des jeux, mais il n'y a aucun signe de lui. Je ne suis pas d'accord avec ça, alors je traverse la foule jusqu'aux toilettes.

Là, je rencontre le grand gars debout sous les lumières brumeuses du bar. Il fume. La fumée blanche est dans l'air parce qu'il y a beaucoup de gens qui fument ici. Je déteste la fumée de cigarette, mais je continue à avancer pour le rencontrer.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Il parle avec sa voix grave avant de laisser tomber la cigarette dans sa main sur le sol et de l'écraser avec son pied.

— Pourquoi est-ce que tu m'évites ?

— Je ne t'évite pas.

— Est-ce que tu fumes ?

— Juste quand je suis stressé. Tu veux utiliser les toilettes ? C'est sur la gauche.

— Ne change pas de sujet.

— Cet endroit n'est pas bon. Tu n'aimes pas la fumée de cigarette.

— Si tu sais que je n'aime pas ça, pourquoi tu fumes, alors ?

— Cela n'a rien à voir avec toi. C'est normal que tu n'aimes pas les gens qui fument parce que tu ne m'aimes pas.

— Tu es fou, Man.

— Oui. Tu conviens aux gens qui portent de belles tenues, qui ont un travail stable et un bel avenir. Mais moi, qui je suis ? Je suis juste un étudiant qui n'a rien pour rivaliser avec eux. Je n'ai que mon coeur, qui est inutile.

— Man.

— J'ai disparu de ta vie. Qu'est-ce que tu veux encore de moi ?

— …

— Je pensais que tu m'accepterais. Qu'un jour tu saurais pour qui je me suis transformé. Je n'ai jamais aimé personne. Tout le monde va et vient. Je n'avais jamais pensé que je serais assez bon pour qui que ce soit jusqu'à ce que je te rencontre. Mais alors quoi ? Avoir de l'humour n'a pas aidé.

— …

— Mon coeur est inutile, tout en moi est inutile.

— Tu es ivre, Man.

— Comment je peux être ivre ? Je n'ai bu que la moitié du verre. Je veux juste que tu saches que j'ai disparu pour toi. Tu n'es pas satisfait ?

— Si je l'étais, je serais comme ça ?

— … !!

— Tu es vraiment un connard. Tu es entré dans ma vie, mais pourquoi tu ne restes pas ? Pourquoi tu as disparu ? Tu crois que je vais me contenter de ça ?

Je ne peux plus me contrôler, pas seulement mon esprit mais aussi mon corps. Je le pousse au niveau de la poitrine, et il ne se défend pas.

— P'Type…

— Pourquoi est-ce que tu appelles mon nom ? Pourquoi ?

— Tu ne sors pas avec Beam ?

— Si je sortais avec lui, je t'attendrais ? Est-ce que je serais venu ici pour te voir ?

— …

— Tu me rends fou.

— Tu m'aimes bien ?

— Non !

— Tu peux accepter le fait que je n'ai rien ? Que je ne suis qu'un étudiant de première année ?

— Je ne peux pas.

— Tu es heureux que je t'embête ?

— Je ne suis pas heureux.

— …

— Mais je ne peux pas te perdre. Qu'est-ce que je dois faire ?

Il ne répond pas mais me sourit. Je n'ai pas vu ce sourire depuis un mois. Cela fait à nouveau battre mon cœur à toute vitesse.



Quatre ans plus tard…


Man_maman Trop mignon.



Je commente une photo de quelqu'un avec un message taquin comme je le fais toujours. Ce commentaire fait que mes amis inondent la section des commentaires.



KittiTee Se complimenter l'un l'autre, c'est ennuyeux !

Man_maman @KittiTee Mon petit ami est adorable, comment je pourrais complimenter quelqu'un d'autre ?

Boss-pol Pourquoi tu parles comme si tu avais fait quelque chose de mal ?

Bigger330 Hahahahahahahahahahaha Je sais quel mal il a fait.

Sarawatlism Il z une liaisob, c'est zûr.

Man_maman @Sarawatlism Je vais te claquer la bouche. Attends un peu.

Man_maman Si triste. Mon petit ami ne répond pas à mon commentaire.



— Dis-moi ce que tu as fait.

Ooh ! Il est plus rapide que la lumière. Il ne me répond pas avec un commentaire, il me répond avec sa voix en personne.

— Elle est mignonne, alors je devais la complimenter.

— Je suis mignon aussi.

— Je t'ai déjà complimenté. J'ai complimenté P'Type de la faculté d'économie il y a cent ans.

Oh, il est vieux. Sa peau va-t-elle coller à mes mains ?

— Grande gueule.

— Viens, laisse-moi te faire un câlin.

— Ne me cherche pas. Tu pues.

— Je viens de jouer au football. Mais aujourd'hui, je veux jouer avec toi aussi.

— Va te faire foutre.

— Pourquoi tu es si méchant avec moi ?

— Regarde-toi. Tu es déjà un étudiant de quatrième année. Pourquoi ton cerveau ne grandit pas comme ton corps ?

— Qui a dit que c'était seulement mon corps qui était gros. Mon cerveau est gros aussi. Mon coeur aussi. Celui-là est gros aussi.

— Tu deviens effronté maintenant.

— Quoi ? Je parle de mon avenir. Mon avenir avec toi dedans est tellement bien.

Je saute alors pour m'allonger immédiatement sur les genoux de la personne qui joue sur son téléphone sur le canapé.

Pouvez-vous croire que depuis le jour où j'ai connu P'Type, je n'ai plus jamais aimé personne ? Je n'ai jamais admiré le sourire des autres sans penser à lui. J'ai appris ce que ça fait d'être attaché à quelqu'un. Il m'a appris le mot "assez". Je suis prêt à tout construire à partir de zéro avec lui.

Tu es présent dans tout ce qui est moi. Nous nous aurons l'un l'autre même quand....

— Jouons !

— Man, tu... Mmmmm !


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Johanne
Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:58



Spécial 3.1
Relation Amour-Haine

Mini spécial 1
Le temps passe si vite. Lorsque je l'ai réalisé, ma vie de première année était déjà passée et je suis maintenant un étudiant de deuxième année. Beaucoup de gens pourraient être sceptiques quant à la façon dont une personne comme moi a survécu à la première année. Ha ! J'ai vraiment envie de leur mordre les oreilles et de leur crier en pleine face que j'ai quand même survécu, avec de bonnes notes !

Il y a aussi une initiation des étudiants de première année, comme d'habitude. De nombreux étudiants sont accueillis pour faire partie de la faculté. Phukong, qui est le petit frère de Sarawat, est l'un d'entre eux. Je ne sais pas si c'est une coïncidence qu'il soit là ou si c'est son intention. En tout cas, il n'a rien à voir avec moi car il loue une chambre assez loin de moi.

C'est bien ! Il ne peut pas venir me déranger facilement. Il est tellement gênant. Je flipperais si je devais rester avec lui.

— Tine, à quelle heure tu vas à la réunion des seniors ?

Deux fois par semaine, le matin, Sarawat et moi nous réveillons vers 7 heures pour nous préparer pour nos cours du matin.

— Mes seniors m'ont demandé d’être là à 18 heures. Je vais encore être en retard, c'est sûr, dis-je en regardant le grand homme qui boutonne sa chemise devant l'armoire.

— Si tu sais que tu seras en retard, pourquoi tu n'y vas pas plus tôt ?

— Ferme-la. C'est parce que je dois attendre que tu aies fini de jouer au football.

— Tu l'as dit à ton Petit ?

— Oui, je l'ai déjà dit à mes aînés de troisième et quatrième année aussi. Et toi ?

— Moi aussi.

Bien que nous nous le rappelions comme ça, nous ne nous asseyons pas ensemble. Comme les seniors des Lions Blancs et de la Faculté de Droit sont au courant, nous voulons leur offrir un repas le même jour, bien que nous soyons assis à des tables différentes.

Pour être honnête, la réunion des fraternités et des sororités lorsque j'étais en première année n'est pas un mauvais ou un bon souvenir pour moi. À cette époque, j'ai été connu comme le Chic Tine avec une danse impressionnante pour la première fois. Et cette fois-là, Wat était là et a tout vu. Merde.

Il y a environ une semaine, la Faculté de droit a organisé une activité de loterie entre fraternités. Parmi les participants, la personne qui sera mon Petit, autrement dit ma soeur de première année, est une fille mignonne et talentueuse, diplômée d'une école réputée de Chiang Mai. Elle peut aussi chanter très bien. Comme elle est à la fois mignonne et talentueuse, elle est aimée par nos seniors.

Je lui ai offert un repas une fois quand j'ai su qu'elle était ma soeur de première année. Mais aujourd'hui, c'est différent car il y a d'autres seniors d'autres années qui viennent voir leur nouvelle sœur pour la première fois.

— Pourquoi tu es encore assis ici, idiot ? Va prendre une douche.

Je lève les yeux au ciel. Pourquoi je dois être celui qui doit attendre pour utiliser la salle de bain alors que je me suis réveillé plus tôt ? En attendant, je me penche progressivement et finis par m'allonger paresseusement sur le lit.

Un jour, Sarawat a suggéré que nous prenions une douche ensemble pour résoudre le problème. Le résultat a été que nous avons tous les deux séché nos cours. Il aurait dû savoir qu'il ne fallait pas toucher le corps de l'autre le matin.

— J’ai la flemme.

Je reste allongé sur le dos sur le lit.

— Descends du lit. Si tu ne manges pas à l'heure, tu vas avoir mal au ventre et tu vas encore te plaindre.

— Je n'ai que deux cours aujourd'hui, je pourrai manger après.

— Je vais t'embrasser jusqu'à ce que tes lèvres soient meurtries. Pourquoi tu es si têtu ?

Il dit qu'il va m'embrasser mais il utilise son pied à la place pour me taper sur les fesses. Je pense que s'il pouvait me virer du lit, il le ferait.

Après quelques instants de silence, j'entends un bruit d'obturateur provenant de son téléphone.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— J'envoie des preuves à ma mère.

— Bien. Je vais me doucher maintenant.

Je n'ai vraiment pas envie de me disputer avec sa mère, car elle est trop gentille pour ça. Quand Sarawat racontera mes mauvaises habitudes à sa mère, je m'assiérai avec culpabilité et la laisserai tout transformer en une grosse affaire.

Ma mère n'a aucun pouvoir sur Sarawat. D'ailleurs, chaque fois qu'elle nous rend visite à l'appartement, elle apporte toujours quelque chose pour Sarawat. Je suis un paria à ses yeux maintenant. La mère de Sarawat et ma mère restent toujours en contact, alors quand elles viennent nous voir, elles viennent ensemble.

Quelle belle vie ! J'ai deux mamans, deux papas, un grand frère et deux petits frères. C'est une grande famille si chaleureuse et douillette.

— Tu as dit que tu allais prendre une douche, mais tu es toujours allongé ici.

— C'est parce que tu m'embêtes.

— Qu'est-ce que je fais ?

— Tu me marches sur le dos, salaud.

— Désolé.

Ouah ! Comme c'est sincère. Je sais qu'il essaie de m'embêter. Ma mère va entendre parler de ça !

Notre vie quotidienne n'a pas beaucoup changé. Nous allons en classe, et après cela, Sarawat va jouer au football avec ses amis. Parfois, il joue de la musique. Pour moi, je vais chercher de nouveaux plats à essayer avec mon Star Gang, parfois je vais voir un film seul avec Sarawat.

Pendant les examens, nous travaillons dur dans un café ou à la bibliothèque. Quand nous nous sentons seuls, nous partons en voyage en dehors de Chiang Mai. Mais en général, c'est comme ça. Ça peut sembler monotone, mais ça me convient.

Quand l'heure de la réunion approche, je vais voir Sarawat au terrain de football. Il ne peut pas jouer longtemps aujourd'hui car le rendez-vous l'attend. Comme nous n'utilisons qu'une seule voiture par jour et qu'aujourd'hui je suis son passager, il doit aussi me conduire au restaurant.

— Tes seniors ont réservé quelle table ? demandé-je au grand type juste après notre arrivée au restaurant.

C'est une fête aujourd'hui ? Le restaurant est plein de gens de toutes les facultés de l'université.

— C'est la table numéro 24, me répond Sarawat pendant qu'il cherche ses seniors.

Ce restaurant est si grand. C'est aussi un restaurant à deux étages.

— La mienne est la table numéro 12. Il y aura environ deux grandes rangées d'écart.

— Tu veux t'asseoir sur mes genoux pendant que tu manges ?

— Tu me tapes vraiment sur les nerfs, là.

— Tine, ici !

— Je les ai trouvés.

— Moi aussi. Si tu veux partir, envoie-moi un message sur Instagram.

— Ça ne serait pas plus simple de t'appeler ? Avant que je puisse comprendre ton message, le restaurant sera déjà fermé.

Bien que cela fasse déjà un an, Sarawat fait encore des fautes de frappe tout le temps. C'est pourquoi je ne veux pas qu'il utilise d'autres réseaux sociaux que Instagram.

Je traverse la foule jusqu'à la table qui est placée tout au fond du restaurant. Et la table de Sarawat est de l'autre côté.

— Bonjour P'Fang, P'Oak, Anne, et…

— Ah ! Il y a un autre groupe de fraternités et de sororités qui se joint à nous aujourd'hui. Tu les connais peut-être déjà.

— Oui.

La table de quatre personnes se transforme en une table de huit personnes. Il y a deux étudiants de première année, deux étudiants de deuxième année, deux étudiants de troisième année et deux étudiants de quatrième année. Je peux dire que cela va être un événement "joyeux", surtout le moment de notre tradition avant de commencer à manger. Je dois dire que ça va être terrifiant.

— Les nouveaux ne savent peut-être pas qu'avant de commencer la célébration, vous devez vous présenter et danser pour nous.

— Quel genre de danse ?

Anne lève la main en posant la question. C'est ma sœur de première année dont je parlais. Elle a des cheveux courts qui sont plutôt mignons et qui conviennent tellement bien à son âge.

— Quel genre de danse ? Umm… Laisse Tine te montrer alors.

— Hein ?

Pourquoi moi ?

Je pensais que je n'aurais pas à refaire ça. Je pensais que ce serait le tour de ces nouveaux de danser devant tout le monde ici. Pourquoi je suis si malchanceux ?

— Ce ne sera pas bien, Oak.

— Ce sera tellement bien ! Tu es une légende.

Fang soutient l'idée. Putain ! Laisse-moi retirer l'admiration que j'avais pour toi quand j'étais en première année. Je vais tout reprendre maintenant !

— Umm…

— S'il te plaît, Tine. Montre-leur comment le faire correctement.

Putain ! Putain ! Putain !

— Ok. Je vais le faire pour montrer l'exemple.

— Yay ! Fais chaque pas s'il te plaît.

Fang, je vais te kidnapper pour me venger.

— Ahem.

Je m'éclaircis la gorge après m'être ressaisi. Au début, j'avais prévu de me présenter à voix basse pour que les gens des tables voisines ne l'entendent pas, mais Jumjim, qui est un étudiant de quatrième année, me pousse à faire plus que ça.

— Lève-toi, Tine.

Oh, putain ! Si tu veux m'embarrasser à ce point, je préfère que tu me frappes au visage. Je ne me défendrai pas. Finalement, je ne peux pas leur résister, alors je me lève au milieu de l'énorme foule de gens. Ils me regardent tous, y compris Sarawat et les gens à sa table.

Oh, non. Je dois aussi me mettre dans l'embarras devant mon petit ami.

— Je vais me présenter maintenant.

— …

— Bonjour tout le monde, je m'appelle Tine. Je suis un étudiant de deuxième année qui est si chic. Je suis si mignon, très mignon ! Je peux être à l'avant ou à l'arrière, ça n'a pas d'importance ! Hehe ! Haha !

— Woo ! Hahaha.

La foule rit et crie tout en applaudissant à tout rompre. Je ne suis pas du tout fier de ça. Je me sens si embarrassé.

Je déteste cette danse parce que je dois me déhancher et couvrir mes fesses avec mes mains. J'ai vraiment envie de leur échapper pour aller dans un endroit très éloigné. Assis, j'essaie d'éviter autant que possible tout contact visuel avec les gens. Cependant, je vois que Sarawat est toujours en train de rire avec ses seniors à leur table.

Bâtard.

— Hum. Je pense que vous comprenez comment faire maintenant, n'est-ce pas ? Donc, pensez à votre introduction et vous pouvez commencer à vous présenter maintenant. Commençons par Anne.

Ha ! Fais-le, tu vas être embarrassée comme ton frère.

— Salut, tout le monde. Je m'appelle Anne, je suis en première année. J'aime faire un visage mignon. Est-ce que vous aimez ça ?

Hmm, oui ! J'aime ça.

Sa danse est aussi mignonne qu'un hamster. Une autre étudiante de première année nommée Ice est mignonne aussi. Elle porte des lunettes mais elle n'a pas l'air d'une intello. Ses seins sont si gros.

Je ne vais pas décrire à quel point elle est sexy. Je veux juste que vous sachiez que tous les yeux sont sur elle. Elle ressemble tellement à une star de films pour adultes.

Et c'est l'heure de manger. Comme nous mangeons dans un restaurant buffet, nous devons nous lever de nos sièges pour aller chercher notre nourriture.

Je m'en fiche un peu, car je ne pense qu'à manger. Je ne mange que du porc, des fruits de mer et des sushis. Même si certains d'entre eux veulent manger des légumes, je me concentre sur la viande de toute façon.

— Demain, c'est samedi, non ? Tine, tu seras chez toi demain ?

— Qu'est-ce qu'il y a, P'Fang ?

— C'est à propos des notes de cours que tu as demandées. Je te les apporterai chez toi.

— Ok, je serai à la maison demain.

— Tu habites toujours au même endroit ?

— Oui.

P'Fang vient régulièrement chez moi. Elle connaît Sarawat et est assez proche de lui. Bien qu'elle ait eu le béguin pour lui, elle l'aime comme un frère depuis qu'elle a appris que je suis son petit ami.

Tout en mangeant notre nourriture, nous continuons à partager nos expériences de vie au restaurant. Les seniors de troisième et quatrième année se souviennent de leur vie lorsqu'ils étaient en première et deuxième année. Et moi, je conseille les jeunes sur la façon de se préparer pour leurs études ce semestre. P'Fang parle avec son amie de leurs notes du semestre dernier. Et les deux étudiants de première année qui sont assis à côté d'elles parlent d'un sujet passionnant qui me serait complètement égal si le sujet n'avait rien à voir avec Sarawat.

— Hey, quand je suis allée là-bas pour prendre plus de porc, j'ai rencontré un gars. Il est sacrément beau. J'ai levé les yeux vers lui et il m'a regardé aussi ! Oh là là !

Ice n'arrête pas de parler de ça. Je sais qu'il y a beaucoup de beaux mecs dans ce restaurant, mais il n'y en a qu'un seul qui soit à ce point "sacrément beau". Ha ! Cette personne est mon petit ami.

— Est-ce que le gars dont tu parles est celui qui est assis dans ce coin du restaurant ? Il est assis à cette table avec une personne qui porte un manteau de la faculté de droit ?

— Oui.

Je le savais !

— Est-ce qu'il porte un maillot de l'Inter Milan ?

— Oui.

C'est un chiffon, pas un maillot.

J'ai posé les baguettes dans ma main pendant un moment. Ce ne serait pas très gentil de leur dire directement que c'est mon petit ami. Et c'est normal que les gens parlent de lui.

— J'ai entendu dire que son nom est Sarawat.

Ma sœur de première année est juste une fille intelligente. Elle le connaît déjà, même si je ne le lui ai pas présenté.

— Ooh ! Son nom est trop cool. Il est en quelle année ?

— Je ne suis pas sûre. Je pense que c'est un étudiant de deuxième année. Beaucoup de gens m'ont dit qu'il est un peu introverti. Il ne veut pas être une star ou un cheerleader. Il n'utilise pas Facebook, Twitter ou Line. Il utilise seulement Instagram.

— C'est vrai ?

— Oui. Il ne veut pas être dérangé. C'est une personne très privée.

Au début, je pensais aussi qu'il était comme ça. Mais quand j'ai appris à le connaître davantage, j'ai su qu'il n'utilise aucun autre réseau social parce qu'il fait beaucoup de fautes de frappe !

— Il est en couple ?

— Je n'ai pas encore vérifié son compte Instagram. À ma connaissance, cela fait un moment qu'il n'a pas téléchargé de photo de son amoureux. Ils ont peut-être déjà rompu.

Je suis assis ici.

Bonjour, je suis Tine.

Ces filles connaissent Sarawat mieux que moi. Rompu ? Je suis descendu de son lit en rampant ce matin. La raison pour laquelle il n'a rien posté dernièrement est qu'il veut se concentrer sur ses études. S'il essaie de taper quelque chose sur son Instagram, il lui faudra une heure pour le terminer. S'il utilise ce temps pour lire un livre à la place, il finira de lire la moitié d'un support de cours.

— Anne, tu peux m'envoyer son compte Instagram par Facebook messenger quand tu seras de retour à ta résidence ?

— Bien sûr, bien sûr.

— Oh ! Il est là-bas pour prendre plus de nourriture. Excuse-moi.

Après cela, Ice court vers Sarawat, laissant une personne fouineuse comme moi avoir des flatulences sur la chaise.

Les seniors ne sont pas intéressés par ce genre de sujet. Ils sont occupés à parler de leur plan de vie futur ou de leur plan mensuel, quelque chose comme ça. Il ne reste donc que moi et Anne qui nous regardons fixement en choisissant des morceaux de porc brûlé l'un pour l'autre.

— Tu es rassasié maintenant, Tine ?

— Hum, marmonné-je en suivant Sarawat du regard.

— Tu veux prendre un dessert ?

— C'est bon. Je peux le prendre moi-même.

— Tine, tu connais Sarawat ?

Ta question est comme un poignard dans mon cœur.

— Bien sûr. Il est si célèbre.

— Il est en couple ?

— Je pense que oui. Pourquoi ? Tu l'aimes bien ?

S'il te plaît, ne l'aime pas. J'ai peur que ce truc de "grand frère/soeur" entre Anne et moi ne soit ruiné si nous aimons la même personne.

— Oui.

— … !

— Mais je ne peux que le regarder. Il est si beau. Je ne nourris pas de si grands espoirs parce qu'il finira bien par trouver quelqu'un qui lui convient.

Sa réponse est longue de deux pages. J'en ai plus qu'assez.

— Mais s'il est célibataire, je pense qu'il y a encore de l'espoir pour Ice. Elle est mignonne et j'ai envie de l'encourager. Je veux dire, regarde-les.

Elle me tapote alors le bras pour que je les regarde. Tada ! Je vois qu'Ice essaie d'attirer l'attention de Wat en marchant d'un endroit à l'autre et en choisissant sa nourriture lentement. Cet enfoiré de Wat la regarde aussi.

Il est tellement sensible aux seins. Il était obsédé par les miens. Il est confus après en avoir vu de plus gros ? Je ne peux plus supporter de voir ça, alors je me lève et je marche vers eux. Puis, je dis quelque chose en passant.

— Je veux manger du dessert.

— Oh. Tu veux manger du dessert ? Je vais t'en chercher.

Je ne veux pas qu'Ice aille en chercher pour moi, je veux que Sarawat le fasse. Cependant, j'acquiesce doucement. Maintenant qu'Ice est parti, il n'y a plus que Sarawat et moi qui nous tenons près l'un de l'autre pour éclaircir la situation.

— Je sais que tu es sexy.

— Tu es jaloux ?

— Non, je ne le suis pas.

— Pourquoi ta voix est si dure ?

— Ne change pas de sujet. Ne crois pas que je n'ai pas remarqué que tu regardais ses seins.

— Quand est-ce que j'ai fait ça ? Tu t'imagines des choses.

— Quand elle s'est présentée, tu as regardé ses seins aussi.

— C'est ce que j'appelle être jaloux.

— Je ne le suis pas ! Je ne suis pas jaloux. Je… je… je ne suis pas jaloux. Je vais aux toilettes.

Je me fiche du dessert qu'Ice va m'apporter. Je ne sais pas pourquoi je suis aussi dramatique. Je n’arrive simplement pas à me contrôler. Plus je sais à quel point elle l'aime, plus je me sens mal à ce propos.

Sarawat me suit de près. Quand il n'y a personne près de nous, il me prend dans ses bras et me parle avec sa voix enjouée.

— Mon chéri, mon chéri. Tu es si pitoyable.

— Va te faire foutre.

J'essaie de m'arracher à ses bras mais il continue à me suivre.

— Pourquoi est-ce que tu me suis ? J'ai besoin de pisser.

— Je viens ici pour voir une personne jalouse.

— Jaloux mon cul.

— Bien. Tu n'es pas jaloux. Fais vite pour qu'on puisse retourner à nos tables.

— …

— Si tu traînes, je vais te baiser dans les toilettes, c'est sûr.

J'ai la chair de poule après avoir entendu cette phrase. Il ne me menace jamais sans le faire pour de vrai. Je n'ose pas discuter avec lui, alors je me tais.



SARAWATLISM SOLO

En regardant Tine, je vois qu'il retourne à sa table en faisant la moue. Un type aussi taciturne que lui mérite bien ça. Je n'ai rien pensé avec cette fille. Elle m'a regardé, alors je lui ai rendu son regard. Il est trop doué pour imaginer des choses maintenant. Je ne sais pas ce qu'il a entendu.

Mais c'est plutôt adorable.

Je veux dire, quand il est jaloux, il est beaucoup plus mignon que la version normale de lui-même. Je ne te laisserai pas tranquille ce soir, Tine ! Je le ferai jusqu'à ce que tu demandes pitié.

— Qu'est-ce qui ne va pas avec Tine ?

— ll est jaloux.

— Qu'est-ce que tu as fait ?

— Je n'ai rien fait. J'ai juste regardé la jeune fille de première année qui est venue ici avec lui. Il est tellement paranoïaque.

— Tu parles comme si tu n'étais pas comme ça.

— Quoi ? Je n'ai jamais été paranoïaque. Je peux séparer les blagues des choses sérieuses.

— Ok, ok, le gars plein de tact.

— Sarawat, ce mec beau gosse est ton ami ? me demande le première année qui vient de revenir à la table.

Son nom est Tula. Il étudie les Relations Internationales comme moi. Nous avons beaucoup de choses en commun. Mais il y a une chose que je ne veux pas avoir en commun avec lui…

— Pourquoi ?

— Rien. Je l'ai juste vu parler avec toi, donc je pense que vous êtes proches.

— Bien sûr, nous sommes proches.

C'est ma femme.

— De qui tu parles, Tula ?

Em, qui est mon Grand (grand frère dans la fraternité) se joint à la conversation. Il sait que Tine et moi sommes en couple. Koon, qui est mon Grand de quatrième année, le sait aussi. Il se moquait même souvent de moi quand j'ai commencé à sortir avec Tine.

— Je parle de l'ami de Sarawat.

— Ah. Il s'appelle Tine. Tu l'aimes bien ?

— Non. Je le vois manger sans arrêt, il a l'air drôle.

— Drôle ou charmant ? Sois honnête.

Em, pourquoi tu remues le couteau dans la plaie ? Je ne suis pas d'humeur à manger maintenant, alors je pose mes baguettes.

— Il est charmant aussi.

Oh ! Maintenant je l'entends si clairement. C'est mon frère de première année mais il ose aimer mon petit ami ? Je ne pense pas que ce soit approprié, mec. Alors que je suis sur le point de lui dire la vérité, Em continue de parler immédiatement. Il ne me laisse même pas la chance de parler.

— C'est le cheerleader de la faculté de droit et de l'université. Il est sexy.

— …

— Je ne sais pas trop s'il est en couple ou pas. Je ne l'ai pas entendu en parler. S'il l'était, ils ont peut-être déjà rompu.

J'ai les nerfs maintenant. Si je pouvais mettre fin à notre fraternité, je le ferai maintenant.

— Je pense que c'est impossible qu'il soit toujours célibataire.

— Hé, c'est le cœur qui compte, pas seulement l'apparence. Pas vrai, Sarawat ?

Je ne peux pas croire qu'il soit encore d'humeur à me taquiner. Il se joint aussi à Koon dans ce jeu de taquinerie maintenant.

— Ne me taquine pas.

— Pourquoi Sarawat semble être en colère contre moi ?

— Quoi ? lui demandé-je laconiquement.

— Tine est en train de marcher pour trouver quelque chose à manger. Va vers lui et présente-toi, puis dis-lui que Koon veut lui parler.

— Ok.

Tula se lève rapidement et se dirige vers ma femme qui est en train de choisir des sushis. Quand il voit qu'il y a une personne qui vient se présenter à lui, il le regarde avant qu'ils aient une conversation pendant un moment.

Putain. Je n'en peux plus. Ils se sourient aussi l'un à l'autre ! Je suis jaloux. Je veux que personne ne fasse quoi que ce soit avec Tine. Quand je suis sur le point de me lever, ce senior m'arrête.

— Em, laisse-moi partir !

— Pourquoi tu es si énervé ? Il est là juste pour appeler ta femme ici. Pourquoi tu es en colère ?

— Ce n'est pas une blague.

— On ne plaisante pas non plus. Regarde. Ils marchent dans notre direction maintenant.

— Bonjour, Koon. Bonjour, Em.

Alors que Tine se dirige vers notre table, il salue Koon et Em avant de s'asseoir en face de moi à côté de Koon. Mon frère de première année s'assoit à son siège à côté de moi.

— Mets-toi à l'aise, Tine.

— Qui est à l'aise ?

— Tu veux mourir maintenant ?

— Hahaha. Pourquoi tu voulais que je vienne ici ?

— Je veux que tu te joignes à nous. Regarde, il y a beaucoup de morceaux de porc grillé ici.

— J'ai déjà mangé le dessert. Mais ce n'est pas grave. Je ne vais pas refuser de la nourriture aussi facilement.

Il déchire alors un emballage de baguette et commence à manger. Je laisse ces types lui parler pendant un moment. Quand ils sont à court de sujet, je lui demande immédiatement.

— De quoi vous avez parlé ?

Tine lève les yeux de son assiette et me regarde avec ses yeux enjoués.

— …

— Je veux dire, de quoi tu as parlé avec Tula ?

— Quoi ? Je choisissais des sushis, je n'ai rien dit.

— Je vous ai vu parler pendant un long moment.

— Merci, Em.

Il est si doué pour changer de sujet.

— Est-ce que tu m'écoutes ?

— Quoi ?

— Ne me cherche pas.

— Ne me cherche pas.

Il copie mes mots. Quand il voit que je suis sérieux, il change de ton.

— Il m'a demandé si j'étais ton ami ou pas. Il a dit que tu lui avais dit que j'étais ton ami. Alors j'ai dit oui.

— Ami ?

On parle comme si Tula, Koon et Em n'étaient pas là. Tu es si bon pour me taquiner à ce point. Bien. Attends un peu. Quand nous serons de retour à la maison, je te donnerai une grande leçon : tu ne dois pas oser me rendre jaloux. Tu ne survivras pas à ça.

— Ne sois pas sarcastique.

— Je ne le suis pas. Tu le lui as dit toi-même.

— Je ne lui ai pas dit ça. Ces deux-là le lui ont dit !

— Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi est-ce que tu lèves la voix sur moi ?

Bien que ce ne soit pas trop fort pour que les autres s'alarment, je ne peux pas clarifier les choses avec lui tant que nous sommes au restaurant.

— Je pense que tu devrais te calmer.

— Tais-toi.

Je jette un regard mauvais à Tula avant de lui raconter quelque chose mot à mot.

— …

— C'est ma femme. Tu peux le regarder. Mais tu ne peux pas l'aimer.

— Oh ! Ne vous arrêtez pas, mes chers frères. Je suis là pour vous soutenir.

— Tes frères sont sur le point de se battre. Sois maudit, Em.

— Wat, calme-toi. On lui reparlera quand tu seras dans ta chambre. Reprends-toi d'abord. Et toi, Tine, tu devrais retourner à ta table avant que ça ne tourne au vinaigre.

Koon nous arrête, bien qu'il ait commencé tout ça avec Em. Je sais qu'ils veulent juste me taquiner pour s'amuser. Je ne sais pas pourquoi je suis aussi sérieux. C'est peut-être parce que ça a quelque chose à voir avec Tine, alors je réfléchis trop. Je suis tellement énervé.

— Je ne suis pas d'humeur à manger maintenant. Tine, tu n'es pas obligé de retourner à ta table. Je vais te ramener chez nous maintenant.

— Comment ?

— Si tu continues à parler. Je vais t'embrasser ici et maintenant.

— …

— Écoute-moi.

— Tu es mon petit ami ou mon père ?

— Je suis les deux pour toi.

Est-ce qu'il vous arrive de vous sentir tellement en colère mais de vouloir être doux avec cette personne en même temps ?! Moi, oui. Et je serai toujours comme ça avec Tine.


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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:58



Spécial 3.2
Relation Amour-Haine

Mini spécial 2
— Wat, ce n’est pas drôle.

— Je sais.

Dès que nous arrivons dans notre chambre, j’enlève immédiatement les vêtements de Tine. Je ne veux pas que d’autres personnes l’embêtent, surtout celles qui s’intéressent à lui ou qui voient qu’il est charmant. Je suis toujours frustré quand il s’agit de ce genre de situation. Puisqu’il n’y a que nous maintenant, nous pouvons nous ouvrir l’un à l’autre et faire disparaître la tension entre nous deux. Mais la mesure dans laquelle je peux le faire dépend de la situation actuelle.

— Ah ! Ça fait mal. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?

— Tu n’as rien fait du tout. C’est juste moi qui n’arrive pas à me contrôler. Merde !

Je le serre dans mes bras et pose ma tête sur son épaule car je me sens frustré par beaucoup de choses.

Je n’ai jamais changé. Je suis toujours jaloux.

Je me suis débarrassé de P’Mil par égoïsme quand il s’est attaqué à Tine. Donc, il ne sera pas difficile de se débarrasser de Tula qui a des pensées cochonnes envers mon petit ami. Si je peux en finir avec Tula, je le ferai. Il n’y a rien à perdre.

— Sarawat, tu…

— Je comprends ce que tu ressens maintenant. Je comprends pourquoi tu n’aimes pas que je regarde les autres, même si je n’y pense pas davantage.

Je sais que Tine ne pense à rien avec Tula. Ils ne faisaient que se parler. Mais je ne sais pas pourquoi je ne peux pas me contrôler.

— Je ressens la même chose. Quand tu regardais cette fille, je me sentais comme ça aussi.

— …

— Je ne voulais pas dire que je n’aimais pas quand tu la regardais. C’est juste que je n’aimais pas savoir qu’elle t’aimait bien mais que je ne pouvais rien faire à part te regarder de loin.

Tine tremble lorsqu’il parle. La peau claire de son corps se hérisse de chaleur. Un signe qu’il est sur le point de pleurer, c’est sûr. Tendant la main vers lui, je prends Tine dans mes bras et le berce doucement pour l’apaiser.

Alors que je câline Tine, il éclate soudain en sanglots. En écoutant les pleurs de Tine, ma folie prend fin. Rien qu’en voyant ses larmes, toutes mes émotions erratiques se dissipent complètement.

Essuyant ses larmes sur ses joues rouges, je le caresse et laisse des traces de baisers sur lui jusqu’à ce qu’il s’arrête. Qui est jaloux maintenant ? Je ne connais pas la réponse à cette question, je sais seulement que, quoi qu’il arrive, je devrais être celui qui l’apaise.

Tine est complètement nu maintenant parce que j’ai enlevé tous ses vêtements dès que nous sommes entrés dans notre chambre. Sentant qu’il y a une opportunité, je le pousse sur le canapé et me mets sur lui. C’est vendredi soir et on s’est disputés. Bien. Je pense que c’est raisonnable de faire l’amour avec lui maintenant.

— Attends, Sarawat. Qu’est-ce que tu fous ?

— C’est vendredi soir.

— Et alors ?

— Eh bien, tu as enlevé ta chemise pour me provoquer.

— C’est toi qui l’as fait !

— Je m’en souviens pas.

— Tu es un tel… ahh…

En écoutant les échos des gémissements de Tine dans la pièce, il semble que Mini Wat ait bien fait son travail. Honnêtement, je ne sais pas ce qui se passe avec moi aussi. Dès que nos peaux se touchent, les émotions se déchaînent en moi. Je ne peux pas me contrôler quand il s’agit de Tine. Il gémit dans l’extase de nos ébats amoureux alors que je le tiens sous mon emprise.

Après des heures et des heures à étreindre Tine, l’amertume de notre précédente dispute se dissipe. Toute la détresse entre nous deux s’est effacée alors que je donne du plaisir à Tine jusqu’à ce qu’il soit étendu faiblement sur le canapé. Je parie qu’il ne peut même pas retourner dans la chambre tout seul. En regardant Tine dormir profondément, je décide de le câliner sur le canapé au lieu de le réveiller.

Le lendemain matin, Tine est soudainement tombé malade, ce qui me préoccupe beaucoup. Il n’a jamais été aussi malade depuis la première fois que nous avons couché ensemble. Mais cette fois-ci, c’est différent. Peut-être ai-je été trop dur avec lui la nuit dernière, car il respire fort dans son sommeil.

— Tine, tu m’entends ?

Je pose le dos de ma main sur son front et je sens que sa température est assez élevée.

— Hum.

— Tu as besoin d’une compresse tiède. Sois patient.

— Je veux dormir mais j’ai froid, dit-il les yeux fermés.

J’essaie de le porter vers le lit mais Tine me répond avec colère de sa voix malade.

— Sarawat, ça fait mal. Va-t’en.

Merde. Je ne peux rien faire quand il pleurniche comme ça. Laissant échapper un lourd soupir, je vais dans la chambre et lui apporte une épaisse couverture à la place.

Avant de laisser Tine se reposer, je nettoie son corps en utilisant un chiffon humide deux fois sur tout le corps. Heureusement, c’est samedi, nous n’avons pas besoin de sécher les cours.

Il n’y a rien à manger dans le réfrigérateur. Normalement, je remplis le réfrigérateur de nourriture chaque week-end. Mais je ne peux pas le faire cette fois-ci. Je dois demander à un ami des Lions Blancs d’acheter du porridge pour Tine car je ne peux pas le laisser seul ici.

Je prends mon téléphone et j’appelle immédiatement mon meilleur ami.

— Bonjour, Man.

— Pourquoi tu m’appelles si tôt le matin ? Je dormais.

La voix au bout du fil semble très endormie.

— J’ai une faveur à te demander.

— Quoi encore ?

— Tu peux acheter du porridge pour Tine ? Il est malade. Je ne veux pas le laisser seul ici.

— Argh ! T’es pas croyable ! Maintenant, c’est moi qui dois le faire.

— S’il te plaît, aide-moi. Et achète de la soupe de riz pour lui pour le déjeuner aussi.

— Bien.

— Ne le dis pas à P’Type.

— Bien !!

Il hurle et raccroche immédiatement.

P’Type et Man vivent ensemble. On dirait qu’il est là pour s’occuper de Tine, mais tout le monde sait qu’il reste à cause de Man. Mais personne n’ose le dire. Dans ce couple, P’Type a toujours raison. Si Man ose le contredire, P’Type pourrait devenir assez furieux pour détruire la pièce. Quelque chose comme ça.

En attendant Man, je prépare quelques médicaments et un patch réfrigérant pour Tine. Moins de dix minutes plus tard, quelqu’un frappe à la porte.

Toc, toc, toc.

— Merde. Il est si rapide.

Je me dirige vers la porte et l’ouvre instantanément avant de réaliser que la personne à la porte n’est pas Man mais…

— Excusez-moi, c’est la chambre de Tine ?

Ces deux femmes me semblent familières. Je pense qu’elles sont les juniors de Tine.

— Oui.

— P’Fang nous a demandé d’apporter des notes de cours à Tine, car elle ne peut pas venir. Et elle nous a aussi dit de demander à Tine les notes de cours de la première année.

Je hoche la tête après que l’une d’elles ait terminé cette longue explication. Après cela, je les invite à attendre à l’intérieur.

— Tine est malade. Laissez-moi essayer de les trouver pour vous.

D’après mes souvenirs, les notes de cours de la première année sont dans la boîte.

— Ok, me répond la fille à lunettes en un clin d’œil.

— Tu es la Petite sœur de Tine ? demandé-je.

— Oui, je m’appelle Anne. Je suis sa Petite. Voici mon amie, Ice. Et toi, tu es…

— Sarawat. Je suis le petit ami de Tine.

J’ai peur qu’elles comprennent mal et pensent qu’on est colocataires. Je ne veux pas perdre mon temps à tout réexpliquer. Je ne veux pas non plus que Tine y réfléchisse trop, alors autant mettre fin à tous les problèmes qui se sont produits depuis le début.

— Ah.

Alors que je cherche les notes de Tine, j’entends quelqu’un crier depuis le salon, ce qui me donne la chair de poule. Je sors immédiatement et découvre que Tine est harcelé par Man.

— Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne vois pas qu’il est malade ?

Le pire c’est que Man est littéralement allongé sur lui ce qui fait que Tine gémit doucement dans son sommeil.

— Je ne pensais pas que ce serait aussi grave.

— Tu n’es pas croyable.

— Avant de me blâmer, blâme-toi d’abord. Il y a tellement de suçons sur son corps.

— Arrête d’être curieux. Où est le porridge ?

— Je ne suis pas ton serviteur.

— Va te faire foutre.

— Espèce de salaud ingrat !

Ignorant Man derrière moi, je couvre à nouveau le corps de Tine avec la couverture. Je me mets ensuite à genoux à côté de lui et lui chuchote à l’oreille.

— Tine, ça fait mal ?

— Hum.

— Où ? lui demandé-je mais il n’ouvre pas les yeux.

— Mon corps.

— Tu veux dormir dans la chambre ? Je peux t’y porter.

— Non. Ça fait mal.

On dirait que Tine a encore très mal car il refuse de bouger de sa place. Pressant doucement mes lèvres sur les siennes, j’essaie d’apaiser sa douleur avec de doux baisers. Après avoir senti que Tine se calmait enfin, je le porte lentement vers la chambre mais il gémit à nouveau de douleur.

— Tu parles sur un ton avec tes amis mais sur un autre avec ta femme. Pourquoi tu agis de façon aussi mignonne avec lui ?

— C’est la même chose pour toi quand tu parles à P’Type.

— Quelle sale gueule ! Voici le porridge et l’autre c’est la soupe de riz.

— Merci. Je vais le faire manger, et ensuite je lui donnerai des comprimés.

— J’y vais maintenant. Au fait, qui sont ces jolies filles ? Elles sont si sexy, me chuchote à l’oreille Man en se penchant.

C’est alors que je réalise que j’ai complètement oublié ces filles.

— Ce sont les juniors de Tine. Elles sont là pour ses notes de cours.

— Elles sont si sexys !

— Retourne vite chez toi. Si ta femme appelle pour te gronder, je ne t’aiderai pas cette fois. Anne et Ice, attendez-moi un peu. J’en ai trouvé deux tas. Je crois qu’il y en a d’autres.

Sans attendre la réponse des filles, je retourne rapidement dans ma chambre. Je sors toutes les vieilles notes de la boîte, puis je les donne aux filles qui attendent.

— Voilà.

— Merci.

— …

— Tine a beaucoup de chance de t’avoir pour t’occuper de lui, dit maladroitement Anne.

En entendant cela, je lui réponds avec un sourire sur le visage.

— C’est moi qui ai de la chance d’avoir Tine.

— …

— Bonne chance pour vos études.



Après le départ des filles, la “mission” de s’occuper de ma femme commence. Normalement, j’emmène Tine faire un tour ou au cinéma le samedi si nous ne devons pas étudier pour nos examens. Mais maintenant qu’il est malade, nous devons rester à la maison.

Tine mange sa nourriture, prend quelques comprimés et se repose un peu. Mais il se réveille soudainement, en pleurnichant à nouveau.

— J’ai mal partout.

— Je suis désolé. J’ai fait une position étrange la nuit dernière.

— C’est parce que Man m’a sauté dessus ce matin aussi.

— Espèce de traître.

— Il m’a fait mal, donc j’ai le droit de te le dire. Et tu dois m’écouter.

— Quel dictateur.

Tine ne dit pas grand-chose puisqu’il est malade, mais il boude plutôt. C’est drôle de le voir comme ça. Après l’avoir laissé parler pendant une heure, il se rendort. Voyant Tine endormi, je nettoie son corps une fois de plus. Au fur et à mesure que le temps passe, Tine se réveille et murmure comme toujours.

— J’ai faim.

— Je vais réchauffer la soupe de riz que Man a achetée pour toi.

— Je me sens seul.

— Tu veux regarder un film ? Il y en a plein sur le disque dur externe.

— Non. Je les ai tous regardés.

— Qu’est-ce que tu veux faire, alors ?

— Je veux manger et écouter de la musique en mangeant.

— Oh, mec. Je te donne un doigt, mais tu veux prendre un bras.

Il me sourit de façon espiègle. Je secoue la tête et me dirige vers la petite cuisine pour lui réchauffer la soupe de riz.

— Mange ça avant de faire d’autres choses. Ta température n’est plus aussi élevée.

— Mais il y a beaucoup de suçons visibles sur mon corps. J’étais si embarrassé. Man est tellement curieux.

— Ce n’est pas grave. Tes Petites étaient là aussi.

— Hein ? Quelles Petites ? Il n’y avait pas que Man ?

Merde. Il ne le savait pas. Ses yeux sont grands ouverts alors qu’il commence à enchaîner les questions sur le moment où Anne est venue, avec qui elle était, et comment elles sont venues.

— P’Fang leur a demandé de te donner des notes, et elle a demandé tes anciennes notes quand tu étais en première année.

— Et ensuite elles nous ont vus ?

— C’est une bonne chose parce que tu ne seras plus jaloux et parano.

— Je n’étais pas jaloux ! Merde !

Il est tellement ridicule. Je laisse Tine parler jusqu’à ce qu’il soit satisfait. Quand il est fatigué, il se recouche sur le lit. Alors que je regarde Tine qui semble se sentir vraiment seul, je m’éloigne pour ramasser la guitare avec nos noms dessus. Je m’assieds à côté de lui au bord du lit. Il me regarde d’un air innocent.

— Quelle chanson tu veux écouter ? demandé-je et il me répond tout de suite.

— Toutes les chansons de Scrubb.

— Tu n’es pas trop gourmand ? Mes doigts vont se casser si je fais ce que tu demandes.

— Si tu veux me faire plaisir, tu dois le faire de manière extrême.

— Comme ce que je t’ai fait hier soir, n’est-ce pas ?

— Va au diable.

Un rougissement se dessine sur ses joues, un indice qui m’indique que Tine est timide.

— Bon, je vais jouer cette chanson.

Je serre fort la guitare avant de commencer à jouer une chanson que je n’ai jamais jouée pour personne, sauf pour lui.



“Quelqu’un apparaît dans mes rêves.

Quelqu’un me fait sentir heureux et chaleureux.

Il n’y a pas de mot pour te décrire,

avec qui je veux marcher aussi longtemps que possible.

Un jour, je te rencontrerai. Je t’attends.”



Je chante pour lui la chanson “Every day” de Scrubb, en espérant qu’il sera là chaque jour de ma vie. Bien que je doive aller à de nombreux endroits certains jours, sortir avec mes amis, jouer au football, ou suivre des cours jusqu’à ce que je sois épuisé, quand je reviens, je m’attends à le voir… m’attendre.



“Si je t’ai tous les jours, mes rêves resteront vivants.

Si je peux te tenir la main tous les jours, nous nous étreindrons.

Si je t’ai tous les jours, toute la douleur disparaîtra bientôt.

Des jours merveilleux viendront si je t’ai.”



Et chaque jour sera comme ça, pour toujours…


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Johanne
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Johanne
Mar 27 Aoû 2024 - 13:59



Spécial 4.1
Freshy Night, Freshy Life

Mini spécial 1
Depuis le chaos qui s'est produit à la réunion de la fraternité et de la sororité ce jour-là, Sarawat a mis son compte Instagram en privé afin d'éviter que d'autres personnes ne l'espionnent. Et quand il a su que Ice, qui est ma Petite, voulait le suivre sur Instagram, nous avons pris beaucoup de temps pour mettre les choses au clair entre nous. Comme il ne veut pas que les autres élèves de première année apprennent à le connaître plus que ça, il a décidé de fermer tous les canaux qui pourraient leur donner une chance de le contacter.

Il dit qu'il a mis son compte Instagram en mode privé parce que je deviens facilement jaloux si quelqu'un lui parle. Sarawat, tu ne vaux pas mieux que moi. Tu ne te souviens pas que tu l'as fait si brutalement que j'ai dû rester allongé sur le lit comme si j'étais en train de mourir ? Ce matin-là, il m'a aussi dit de mettre mon compte Instagram en privé, comme lui. Il a peur que Tula suive mon Instagram et flirte avec moi.

C'est complètement fou.

C'est pourquoi cet événement est la première occasion pour de nombreux étudiants de première année de connaître Sarawat en tant que membre de l'Association des Music Lover.

Cette année, la Freshy Night et la Journée des clubs auront lieu la même semaine. La Freshy Night aura lieu demain et la Journée des clubs se déroulera le jour suivant. Notre nouveau président a donc imaginé un projet amusant pour promouvoir notre club auprès de ces nouveaux étudiants. Je comprends cette situation. Ce ne sera pas bien vu si le nouveau président n'arrive pas à attirer plus de candidats dans notre club que son prédécesseur ne l'a fait l'année dernière.

Aujourd'hui, nous allons faire un Facebook live pour faire connaître notre prochaine activité en utilisant le compte du club. À l'heure dite, nous nous connectons au compte et démarrons le Facebook live.

L'audience passe de dix à des milliers de personnes dès que le visage de Sarawat et le mien apparaissent à l'écran. Il y a quelques jours, c'est le président de notre club qui a commencé. Hier, c'était au tour d'Earn et de Ctrl+S. Aujourd'hui, c'est Sarawat et moi…

— Bonjour à tous, je suis Tine qui est très chic. Et voici …

— Sarawat, dit-il en gardant son sérieux, comme à son habitude.

Oh, c'est pas vrai !

— Qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui, Sarawat ?

— Promouvoir notre club.

— C'est ça ! Nous sommes ici pour vous inviter à vous inscrire au club de l'Association des Music Lover lors de la prochaine journée des clubs. Mais surtout, nous sommes ici pour vous parler des activités du club. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous les poser.

Des stickers en forme de cœur envahissent l'écran avant que la première question d'une personne anonyme n'apparaisse.

— Tine et Sarawat vont-ils nous donner des cours au club ? Je suis très enthousiaste. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi beau.

Je lis la question mais laisse Sarawat y répondre.

— Ce sont mes amis et moi qui vous apprendrons. Tine ne veut pas le faire parce qu'il ne sait même pas jouer l'accord de do correctement.

Wow, Sarawat. Tu m'aimes tellement ! Je ne sais pas comment te remercier. Je passe immédiatement à la question suivante.

— Quelle est la marque de la guitare que vous avez ? J'ai tellement envie de jouer de la guitare. J'ai une Takamine Pro Series. Sarawat a une Martin.

Je lui donne deux coups de coude pour qu'il puisse poser des questions à son tour. Il y a beaucoup de questions en ce moment, alors nous devons choisir seulement des questions intéressantes pour y répondre, comme Jeng, qui est le président du club actuel, nous a dit de le faire.

Je pense que les étudiants de première année sont très excités parce que c'est la première fois que Sarawat fait un Facebook live. Certains d'entre eux ne savent peut-être pas qui il est, car son compte Instagram est privé maintenant.

Il n'y a pas que des étudiants de première année qui nous regardent aujourd'hui, il y a aussi des étudiants d'autres années. Cependant, nous essayons de répondre uniquement aux questions des étudiants de première année.

— Quelle est la meilleure cantine ?

Oh ! C'est une question tellement utile. Je pleure. J'ai envie de vous demander à mon tour si manger a quelque chose à voir avec le club. Sarawat reste silencieux pendant un moment avant de répondre à cette question avec sa voix froide caractéristique, comme il le fait toujours.

— Le restaurant de Jeab est bien. Leurs pattes de poulet sont délicieuses.

Bon sang ! J'ai envie de me cogner la tête contre l'ordinateur portable et de mourir ici. Son caractère enjoué incite les gens à nous poser des questions. Certains posent des questions sur le club, d'autres non. Nous sélectionnons donc les questions auxquelles nous voulons répondre.

— Quelqu'un m'a dit que vous vous entendiez bien et que vous devriez sortir ensemble. Vous devriez sortir ensemble.

Je regarde immédiatement Sarawat.

— …

Nous ne disons rien et passons cette question.

— Quelqu'un a dit que Sarawat aimait porter des claquettes Chang Dao, c'est vrai ?

— Oui. Elles sont jolies.

— Tine, souris s'il te plaît.

Je souris immédiatement à la caméra. Sarawat me regarde une seconde avant de continuer à lire les questions.

— Pouvez-vous me conseiller une chanson qui parle d'un amour secret ?

— Je choisirais la chanson “Secret Admiring”.

Je réponds avant qu'une nouvelle question n'apparaisse.

— Et une chanson pour quelqu'un qui a le béguin pour Sarawat ?

Je suis choqué pendant quelques secondes. Comme son nom est mentionné, Sarawat répond à cette question à ma place.

— 404 Not Found.

Attendez. Quoi ? Hahahahahahaha. Qu'est-ce que tu leur veux, Sarawat ?

— Que font les parents de Sarawat dans la vie ?

En ce moment, la plupart des questions se concentrent sur ce beau gosse. S'il n'était pas une personne qui ne se soucie pas du monde, je serais déjà en colère. C'est parce que je ne supporte pas de le voir s'occuper de tout le monde.

— Mon père est officier de police.

— Et ta mère…

— Ma mère est la femme d'un policier.

Putain. Tu me tapes sur les nerfs. Fais ce que tu veux, Sarawat, ce que tu veux. Continuons ! On ne peut pas s'arrêter maintenant parce qu'on n'a que 20 minutes pour faire ce Facebook live. Pourquoi sommes-nous si pressés ? C'est parce que…

Sarawat doit aller jouer au football, d'accord ?

— Tu n'utilises pas Facebook, Sarawat ? Je veux que tu l'utilises.

— Je ne l'utilise pas.

— Pourquoi vous avez mis vos comptes Instagram en privé ?

Cette question nous laisse stupéfaits pendant un moment. Alors que je m'apprête à y répondre, la personne à côté de moi prend instantanément la parole. Sa réponse me fait presque tomber de la chaise.

— C'est un accident.

— Oui. Nous ne voulions vraiment pas le mettre en privé.

Je continue. Si quelqu'un croit ça, c'est qu'il doit être très bête.

— Tu as un groupe préféré ?

— J'aime Scrubb.

— Solitude is Bliss, répond-il brièvement.

— Tu sors avec quelqu'un, Tine ?

Mon sourire joyeux se transforme immédiatement en sourire sec parce que j'ai peur que Sarawat me donne une raclée. Le pire, c'est que la personne qui a posé cette question est un homme. Pourquoi suis-je si attirant pour les hommes ? Comme je suis rusé depuis ma naissance, je change de sujet en un clin d'œil.

— La question n'a rien à voir avec le club. Nous ferions mieux de ne pas y répondre. Laissons Sarawat répondre à quelques questions cette fois-ci.

Je suis soulagé. J'ai transmis le problème à Sarawat.

— Je veux m'inscrire à ce club à cause de vous deux.

Il fait une pause, puis il dit :

— Merci.

— J'ai peur qu'il n'y ait plus de place disponible pour moi. Que dois-je faire ? Vous devez m'aider.

— …

— Prie pour cela.

C'est le mieux que je puisse faire, ma chère. Je n'ai pas été accepté dans ce club au début. J'ai failli être membre du Club de Nourriture d'Isan. Si Sarawat n'avait pas demandé au club pour moi, je n'aurais pas été membre de ce club de musique. J'aurais été en train de manger une délicieuse salade de papaye épicée avec mes amis au lieu d'être coincé avec cet accord de do.

Les questions se succèdent sans discontinuer. Mais c'est une question qui nous fait nous arrêter.

— Sarawat peut jouer de la guitare et Tine chanter pour moi ?

— Oh. Quelle chanson devrions-nous interpréter, Monsieur Sarawat ?

Je fais toujours semblant de lui parler poliment. Pour être honnête, je n'ai pas pensé à chanter une reprise avec Sarawat depuis le dernier semestre.

J'ai peur que nous provoquions une catastrophe. Nous ne sommes pas normaux comme P'Dim nous l'a dit un jour.

— Tu choisis, dit-il en posant Nuisance, la guitare, sur ses genoux.

Allez ! Ne me mets pas la pression.

— Une chanson de Scrubb.

— Non.

— Non ! Je veux chanter une chanson de ce groupe.

— Tu es égoïste.

Je m'en fiche. Je vais choisir celle-ci.

— Nous allons chanter une chanson de Scrubb appelée “Rain”.

— Je ne me souviens pas des accords de cette chanson.

— Allez ! Très bien. Passons à la question suivante… Tine est si… mignon…

Ding…

Le dernier mot de la phrase que je suis en train de prononcer s'évanouit presque dans l'air parce que Sarawat gratte une guitare sans crier gare.

— Il est mignon ?

Il prend la parole avant que je ne lui fasse la moue.

— Passons à la question suivante.

— Je vais la lire.

Sarawat se porte volontaire pour lire les questions et ne me laisse aucune chance de l'interrompre. Il y a des centaines de questions, pourquoi tu ne te concentres que sur celles qui me concernent ?

— J'aime une personne qui est très naturelle comme Tine.

— …

— Tu devrais aimer une nymphe. Elle est naturelle aussi.

Je sais pourquoi P'Mil et ses amis t'ont cassé la figure une fois. Si je pouvais remonter le temps, je leur dirais de te frapper plus fort.

— J'étais toujours ivre d'alcool. Je n'avais jamais été ivre d'amour avant de te voir, Tine.

— …

— As-tu déjà été ivre à cause d'un coup de pied ?

— Sarawat, lui murmuré-je à l'oreille tout en souriant à la caméra.

Tu ne te souviens pas que nous sommes les représentants du club aujourd'hui ? Si Jeng, qui est en train de mettre des écouteurs tout en buvant son café près de nous, l'apprend, nous aurons certainement des ennuis.

— Sarawat est agressif maintenant. Hahahahahaha.

Je lis le nouveau message pour faire baisser la tension. Ce Facebook live est presque terminé. J'essaie de le calmer autant que possible. Mais voilà qu'un message d'un étudiant de première année fait que Sarawat…

s'énerve encore plus.

— Tine, tu vois quelqu'un ?

— …

— Sinon, je peux flirter avec toi ?

Avant que ce Facebook live ne se termine, Sarawat ne dit rien, mais il fait une grimace sérieuse en faisant un doigt d'honneur au public. Il prononce une phrase…

“Va te faire foutre.”



— Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je au grand type qui se concentre sur son téléphone comme s'il ne se souciait pas de ce que les autres, et moi, pensons de lui.

Sarawat est toujours comme ça. Même s'il semble se désintéresser de tout, cela ne veut pas dire qu'il ne s'intéresse pas à moi.

— Je t'attends, répond-il en continuant d'appuyer sur l'écran de son téléphone.

— Qu'est-ce que tu tapes ? Tu tapes et tu effaces. C'est pénible.

Il ne répond pas et continue à faire quelque chose en silence. Mes amis et moi sommes maintenant dans les coulisses. Comme l'université organise de nombreuses activités, y compris un spectacle de cheerleaders pour accueillir les étudiants de première année, les cheerleaders seniors nous ont demandé de nous préparer dès 8 heures du matin. Et il est maintenant concentré sur son téléphone.

— Très bien, les filles cheerleaders, c'est à votre tour de vous maquiller.

— Les garçons doivent attendre en premier. Mais si vous voulez appliquer le fond de teint, vous pouvez demander de l'aide à vos amis en attendant.

Après avoir fini de parler, Sarawat me regarde presque immédiatement.

Attendez, je secoue la tête dans mon esprit.

— Tu veux que je l'applique pour toi ?

Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooon.

Lors de l'événement de l'année dernière, c'est lui qui s'est porté volontaire pour appliquer le fond de teint sur mon visage parce que les seniors étaient occupés à maquiller les autres. À ce moment-là, il était presque l'heure, donc nous n'avions pas le choix. Le résultat a été épouvantable, car mon visage était très gras. C'était à cause de son habileté à appliquer le fond de teint ! Si quelqu'un m'identifiait sur ces photos ce jour-là, je serais très contrarié. J'ai été en colère contre lui pendant près d'une semaine. Il n'a plus jamais osé faire quoi que ce soit sur mon visage.

— Continue juste ce que tu fais en ce moment. Je peux attendre.

— J'attendrai pour nettoyer ton maquillage plus tard, alors.

Comme tu veux, Sarawat. Il appelle encore le démaquillant “produit de nettoyage”. Bon sang…

— Tine, c'est ton téléphone.

L'une de ces seniors m'appelle pour que je récupère mon téléphone. J'acquiesce et je me dirige vers elle pour prendre mon téléphone qui était auparavant rangé avec ceux de mes amis dans le coin de la pièce.

— Merci.

— Les notifications n'arrêtent pas de sonner. Je pensais que quelqu'un était mort.

— Je pense que oui.

Qui est mort ? Quelqu'un n'arrête pas d'en envoyer comme s'il tirait à la mitrailleuse.

Lorsque je vois que les notifications proviennent d'Instagram, je suis un peu soulagé. Si quelqu'un était mort, il n'y aurait pas autant de notifications. Comme je suis quelqu'un de curieux, je vérifie immédiatement tout en retournant m'asseoir à côté de Sarawat.

Merde ! Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

— Sarawat, qu'est-ce que tu as fait ?

— Quoi ? Je n'ai rien fait.

— Tu n'as rien fait ?

— Je suis jaloux.

— C'est quoi ce bordel ?

— Beaucoup de gens pensent que nous avons rompu parce que je n'ai pas mis à jour mon Instagram dernièrement. Alors, je mets tout à jour.

— Mais pas comme ça ! Je suis foutu maintenant.

Le compte Instagram de Sarawat est à nouveau mis à jour après de nombreux mois à cause du Facebook live d'hier. Il avait téléchargé un tas de mes photos sur son compte Instagram jusqu'à ce que son téléphone chauffe, ainsi que le mien.

Mais ne se souvient-il pas que son compte est privé et qu'aucun étudiant de première année ne le verra ? Quel gâchis.



Sarawatlism Petit ami 1 @Tine_chic



La deuxième photo est toujours la photo de mon visage…



Sarawatlism Petut ami 2 @Tine_chic

Sarawatlism Petit ami 3 @Tine_chic



Je fais défiler l'écran jusqu'à la dernière photo et constate qu'il y a un total de 23 photos. J'ai été son petit ami 23 fois, même s'il a fait quelques fautes de frappe. Ces followers comprennent très bien cette situation, et ils inondent les photos de likes en continu.



Happy.minnie Mon cher mari, pourquoi tu cesses de me donner de l'espoir ? T^T

Janjanlism Sarawat, tu n'as pas besoin de me le rappeler.

lovesarawat_forever Comment tu as pu me faire ça ?

Thetheme11 C'est juste ton petit ami. Je peux le voler de toute façon.

Sarawatlism @Thetheme11 Es-tu déjà mort à cause du coup de pied de son petit ami ?

Thetheme11 @Sarawatlism LOL Oh, non ! J'ai tellement peur.

Bigger330 Wat, je vais aller te voir maintenant. Je veux draguer ton copain.

Sarawatlism @Bigger330 olo



— Est-ce que tu te consacres autant à tes études ?

— Je ne sais pas. Mais je suis dévoué à toi.

Il insiste sur le mot “dévoué”, ce qui me donne la chair de poule parce que je sais que son “dévoué” signifie quelque chose de plus.

— Si tu as beaucoup de temps libre, répète ta performance à la guitare. J'ai entendu dire que tu devais jouer ce soir.

— Tu viendras m'encourager ?

— Je suis fatigué. Je n'ai pas envie d'être au milieu d'une foule de gens. Mais tu dois voir mon spectacle de cheerleading.

— Je ne veux pas être au milieu d'une foule de gens.

Il me copie avec son visage agaçant caractéristique. J'ai vraiment envie de le gifler.

Comme j'ai fini de me disputer avec lui, je joue sur mon téléphone et éteins les notifications d'Instagram. Même si je sais qu'il y a beaucoup de femmes de Sarawat et que beaucoup d'entre elles peuvent accepter le fait que Sarawat et moi soyons ensemble, je ne suis pas d'humeur à lire des centaines de commentaires sur le fait qu'elles sont tristes parce que Sarawat a posté mes photos.

Dix minutes plus tard, tous les membres des Lions Blancs arrivent, sauf Man. Bien sûr, il est obsédé par mon frère ces derniers temps. Il n'arrête pas de dire “P'Type est bon. P'Type est parfait.” Ha ! Tu n'as jamais rencontré P'Type avec le scotch jaune, n'est-ce pas ?

— Hier, …

Theme entame la conversation pour attirer mon attention avant que Boss ne poursuive.

— Quoi ?

— Il y avait un type agressif sur Facebook.

— Et après ?

— J'ai entendu dire que le président du club l'a déjà réprimandé. Il le mérite.

— Pathétique. Vous avez une vidéo ?

Theme et Boss s'assoient à côté de Sarawat et moi. Les deux autres s'assoient en face de nous. Chacun d'entre eux sourit avant que je ne regarde Sarawat avec curiosité.

— Il était tellement agressif. Je suis impressionné.

— On a fait un GIF de toi en train de faire un doigt d'honneur et de dire “Va te faire foutre.” pour toi aussi, mon pote.

Non seulement ils le disent, mais ils nous montrent aussi le GIF. Vous êtes vraiment des emmerdeurs. Pourquoi êtes-vous si heureux ? Si Sarawat se met encore en colère, c'est moi qui vais mourir cette fois.

— Allez vous faire foutre.

— Quoi ? Pourquoi tu es si en colère ? C'est juste un étudiant de première année qui admire ton petit ami.

— Je ne l'aime pas parce qu'il a dépassé les bornes.

— Tu as déjà demandé à Tine s'il aimait ça ou pas ?

Merde. Ils finissent par me refiler ces conneries. Et ils sont encore d'humeur à se moquer de moi avec leurs visages ! Qui sera responsable de ça si je me dispute avec lui ?

— Je ne sais pas. Il faut que je me coiffe maintenant.

Je trouve enfin le moyen de m'en sortir. Je m'éloigne pour appliquer du gel coiffant sur mes cheveux. Mais j'ai beau essayer de me coiffer, ça ne va pas. Quand Sarawat s'en aperçoit, il vient me donner un coup de main.

— Est-ce que ça a l'air bien ?

Il me tend un miroir en me posant cette question. Ses amis se moquent de lui en même temps avant de commencer à parler d'autres sujets. Lorsque c'est mon tour d'être maquillé, Sarawat vient immédiatement s'asseoir à côté de moi. Il aime se disputer avec la personne qui me maquille. Il ne manque jamais l'occasion de le faire, même s'il n'est plus aussi méchant qu'avant.

— Oil, je peux ne pas mettre de fond de teint ? Je pense qu'il ne fera pas chaud dans le hall.

Je peux mettre du fond de teint si je joue à l'extérieur. Mais je n'ai pas encore l'habitude d'en mettre, même si je me suis déjà maquillé plusieurs fois. Comme cette fois-ci, je me produirai dans une salle, je veux appliquer quelque chose de plus léger.

— Je vais te mettre de la crème BB, alors.

— Oui.

— Tu en penses quoi, Sarawat ?

— C'est toi qui vois.

Nous devons lui demander son avis ces derniers temps. Même si son avis n'a aucune incidence sur quoi que ce soit.

Avant que Oil ne finisse de me maquiller, elle me demande quelle couleur de rouge à lèvres je veux porter. Sarawat et moi nous regardons d'un air gêné, car les rouges à lèvres sont tous dans des tons vifs. J'ai même pensé qu'elle avait peut-être oublié d'apporter des couleurs nudes. Quand je me retourne pour voir les lèvres des autres garçons, je suis choqué. On dirait que leurs lèvres brillent dans le noir !

— Oil, je pense que ces couleurs sont trop vives. Est-ce que je peux mettre seulement du baume à lèvres ?

— Ça va faire trop pâle.

Oh… si j'applique l'une de ces couleurs, j'ai peur que mes lèvres ressemblent à celles d'un vampire.

— Et le brillant à lèvres ? Il aura l'air naturel.

Comme la nymphe dont a parlé Sarawat, c'est ça ? Je peux pleurer ?

— Je m'occupe de Tine, tu peux continuer à maquiller les autres.

Il prend le brillant à lèvres et m'emmène m'asseoir dans un coin de la pièce. Il n'y a pas beaucoup de monde ici, car la plupart d'entre elles font la queue pour se faire maquiller. Après m'être assis sur une chaise, je laisse ma bouche entrouverte pour me préparer à appliquer le brillant à lèvres. Mais Sarawat n'a pas l'air de vouloir l'appliquer sur mes lèvres de sitôt, il est occupé à faire tourner le gloss de haut en bas.

— Allez ! Applique-le sur mes lèvres.

— Le faire tourner de haut en bas comme ça me fait du bien. J'ai une pensée cochonne à ce sujet.

Bon sang ! Est-ce que tu penses comme ça avec un gloss ? J'en ai marre.

— Tu me cherches ?

— Non. C'est juste que je ne sais pas comment faire.

Si tu ne sais pas comment faire, pourquoi tu t'es porté volontaire pour le faire ? J'en ai fini avec mon petit ami. Je ne sais pas si je vais mourir d'un AVC ou pas.

— Laisse-moi faire. Donne-moi le miroir.

— Non. Ouvre la bouche.

— Tu veux que je le mange ?

— Non. Ce sera plus facile de le faire.

— Qu'est-ce que tu vas faire ?

Je m'éloigne un peu de lui avant qu'il ne me sourit.

— Appliquer ce gloss.

D'accord, Dieu merci.

Sarawat sort progressivement le liquide rose de son tube et l'applique doucement sur mes lèvres. Il a peut-être peur de faire des dégâts s'il le fait sans réfléchir. Il devrait savoir que c'est facile à nettoyer.

— Ça sent si bon ! dit-il après avoir fini d'appliquer le gloss sur mes lèvres.

Il me regarde et se rapproche progressivement.

— Qu… Qu'est-ce qui ne va pas ?

— C'est délicieux ?

— C'est un gloss, pas un dessert. Comment ça peut être délicieux ?

— Je peux le goûter ?

— Attends, Sa…

Mon souffle est soudainement coupé à la seconde où il presse ses lèvres sur les miennes. Tous les sentiments affluent immédiatement dans mon cœur. Je me sens impuissant mais je panique lorsque sa langue chaude s'immisce dans ma bouche.

Ce n'est pas un baiser. Tu aspires mon âme !

Il ose même le faire dans un lieu public. Je ne peux pas imaginer ce que les autres vont ressentir. Est-ce qu'ils nous regardent ? Mais la seule chose qui me vient à l'esprit en ce moment, c'est de savoir comment je vais pouvoir survivre à cette asphyxie.

Il ne sait pas quel est le bon moment, n'est-ce pas ? Il ne se soucie pas de l'appropriation. La seule chose qu'il veut, c'est détruire mes lèvres. De plus, il m'a poignardé avec son “sabre laser” jusqu'à ce que je doive ramper hors du lit. Ce n'est pas assez ?

Très bien… je me rends.

Quand il voit que je ne peux pas respirer correctement, il s'éloigne de moi volontairement. Il me regarde en se léchant les lèvres alors que je halète d'épuisement. Mon cœur est en train de fondre.

— C'est vrai que c'est bon.

— …

— Applique-en plus souvent la prochaine fois. J'aime ça.

Il me frotte doucement les cheveux avant de rendre le gloss à la senior qui se trouve un peu plus loin.

Heureusement, personne n'a vu ce qu'il m'a fait. Si quelqu'un l'avait vu, on se serait moqué de moi jusqu'à ce que je sois mort, c'est sûr. Ou est-ce qu'il m'a emmené ici parce qu'il avait l'intention de le faire depuis le début ?

— Tu as fini de te maquiller, Tine ? interrompt un membre des Lions Blancs d'un air moqueur alors que Sarawat revient sur ses pas.

Il regarde alors soudainement son ami d'un mauvais œil.

— Trop mignon !

Tu ne peux pas t'arrêter ?

— Tu as un petit ami ?

— Tu veux mourir, salaud ?

— Nous sommes tes amis, Wat. Oh. La senior de ton club t'a appelé pour répéter la représentation.

— Hum.

— J'allais te le dire tout à l'heure, mais j'ai vu que vous vous embrassiez, alors je n'ai pas osé t'interrompre.

Putain !!!

— T'as vu ça ? demandé-je à Big d'une voix tremblante.

Il secoue la tête mais dit quelque chose de complètement opposé à son geste.

— Oui, je l'ai vu. Hahahahaha.

WTFFFFFFF Oh, mon Dieu. J'ai l'impression que je vais m'évanouir. C'est tellement embarrassant. Avant que je n'aie le temps de réfléchir davantage, le grand type s'approche de moi et interrompt toutes mes pensées en arrangeant le col de ma chemise et ma cravate, puis il dit…

— Concentre-toi, d'accord ? Je dois aller à la répétition.

— …

— Ne réfléchis pas trop. Relax.

Relax, mon cul !

Ma bonne image est maintenant terminée. C'est à cause de toi, Sarawat. Espèce de salaud…


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Mar 27 Aoû 2024 - 13:59



Spécial 4.2
Freshy Night, Freshy Life

Mini spécial 2
L'heure du spectacle des cheerleaders approche. Il nous reste cinq minutes pour nous préparer. Je suis très excité parce que je n'ai jamais performé devant des milliers de personnes dans une salle comme celle-ci. D'habitude, je me produis sur un grand terrain où j'ai beaucoup d'espace pour respirer. Aujourd'hui, c'est complètement différent.

J'essaie de chercher le grand gars au cas où il viendrait me soutenir. Mais il n'y a aucun signe de lui. C'est peut-être parce qu'il doit répéter pour son spectacle de ce soir, alors je n'ai pas beaucoup d'espoir.

— C'est sur le point de commencer, mon chou. Prépare-toi.

— Oui.

— Nous allons interpréter la chanson de marche de l'université et quelques chansons de l'université que nous avons déjà répétées. C'est tout bon ?

— Oui.

— N'oubliez pas de sourire. Si vous êtes prêts, commençons.

— Et maintenant, c'est le moment que beaucoup de gens attendent, Pompam. C'est la représentation des cheerleaders de notre université.

— Ooh. Comme c'est excitant ! Vous êtes prêts ?

— Oui !

— Si vous êtes prêts, accueillons nos cheerleaders !

Le public nous applaudit à tout rompre, ce qui risque de nous faire perdre temporairement l'ouïe. J'emboîte le pas à mes amis pour aller sur le devant de la scène. Je reste dans ma zone jusqu'à ce que la chanson de marche de l'université commence.

La scène est assez haute. Les étudiants sont assis en fonction de la faculté, comme chaque année. Les sièges situés tout au fond de la salle sont occupés par les étudiants des facultés de sciences sociales et de santé. Les étudiants des premiers rangs de la salle, qui nous regardent en ce moment, sont des étudiants de la faculté d'ingénierie et d'agriculture. Et bien sûr, les propriétaires des voix désagréables qui rivalisent maintenant avec les cris des filles appartiennent probablement aux étudiants qui sont assis dans les premiers rangs, c'est certain.

— Tine ! Woo !

Je vous déteste.

Tout le monde continue à danser sans interruption. Le sifflement est plus fort, et il y a un moment où j'ai l'impression qu'il est de plus en plus fort à chaque fois, mais je m'en fiche.

— Ooh ! C'est si joli !

Attendez, quoi ? Je continue à danser jusqu'à ce que le spectacle se termine sous les applaudissements. Les deux présentateurs montent sur scène pour nous interviewer et posent quelques questions à chacun d'entre nous. Nous nous passons les micros pour leur répondre, jusqu'à ce qu'ils soient entre mes mains.

— Et c'est au seul cheerleader masculin qui peut faire crier les hommes plus fort que les femmes qu'il revient de répondre. Mon cher Tine, l'arrière de ta chemise est à l'extérieur de ton pantalon.

— Pardon ?

— Tu as un si joli ventre à la peau claire. Ce n'est pas bon pour moi de voir ça, dit Kaopun, qui se tient à côté de moi, et je me rends compte que ma chemise n'est pas fermée.

Merde. C'est parce que cette chemise est parfaitement ajustée, donc son dos est plus court que les chemises normales. Quand je m'en aperçois, je remets rapidement ma chemise dans mon pantalon.

— Tu veux bien te présenter à tout le monde. Beaucoup d'étudiants de première année ne te connaissent peut-être pas.

— Eh bien, bonjour. Je m'appelle Tine Teepakorn. Je suis étudiant en deuxième année à la faculté de droit.

— Woo ! Tine qui est si chic !

— Oui, si chic, Woo !

Salauds…

Quand j'étais en première année, j'étais pénible comme ça moi aussi. Je n'avais peur de rien ni de personne. Mais je ne pensais pas que je ne serais pas capable de me défendre contre des gens pénibles quand je me trouverais devant un grand nombre de personnes comme ça. La seule chose que je peux faire maintenant, c'est sourire. Pompam et Kaopun essaient de rendre l'atmosphère aussi vivante que possible. Ils n'arrêtent pas de parler et de poser des questions pour retarder l'heure du prochain spectacle. Malheureusement, je suis la dernière personne à devoir répondre aux questions avant le début du prochain spectacle. La préparation du show est donc quelque peu retardée.

— Tine, comment tu as pu devenir l'un des cheerleaders de l'université ?

C'est une question classique que l'on a déjà posée à chacun de mes amis. C'est donc facile pour moi, car je peux les copier pour répondre à cette question avec aisance.

— J'ai d'abord été sélectionné pour être l'un des cheerleaders de ma faculté. Ensuite, j'ai été envoyé à la sélection des cheerleaders de l'université.

— Comment tu t'es senti ce jour-là ?

Merde ! Ce qui m'est arrivé ce jour-là, c'est que Sarawat me suivait à chaque pas pour utiliser le “produit de nettoyage” sur mon visage. Il m'a dit que le maquillage de mon beau visage était gras.

C'est tout ce dont je me souviens.

Comme je dois faire en sorte que ces première année aient envie de devenir des cheerleaders, je dois répondre à cette question de manière optimiste.

— J'étais tellement excité ce jour-là. Beaucoup de mes amis sont venus m'encourager, alors j'ai fait de mon mieux. Je me suis dit que si je n'y arrivais pas, je ne le regretterais pas.

Ce n'est pas du tout la réalité. Je ne voulais pas du tout être un cheerleader de l'université. De plus, Sarawat s'est également moqué de moi en me disant que je serais si heureux de me maquiller. Allons donc !

Rien n'était impressionnant. Rien du tout !

— Alors, qui est venu t'encourager aujourd'hui ? continue de demander Pompam sans relâche.

— Mes amis de ma faculté et d'autres facultés.

— Celui-là n'est pas là ? Woo !

Ils essaient de faire des blagues, et ils rient de leurs propres blagues. Mais ils sont heureux de le faire. Le personnel présent dans cette salle applaudit également à tout rompre.

— Qui c'est, Pompam ? C'est ce guitariste ?

— Woo !

— Il n'est pas là. Il doit répéter pour sa performance, réponds-je franchement, car je sais que peu d'étudiants de première année savent que je suis en couple avec Sarawat.

La plupart des gens qui se moquent de nous en ce moment sont des étudiants de troisième année, de quatrième année ou plus.

— Certains disent qu'ils voient souvent un joueur de football de la faculté de sciences politiques et un cheerleader de la faculté de droit manger ensemble. C'est vrai ? demande Pompam.

— Umm…

— Je vois souvent ça, répond Kaopun à ma place.

Comme je n'ai pas répondu à cette question, elle continue à parler sans me laisser la moindre chance de m'exprimer.

— Nous avons déjà posé beaucoup de questions. Voyons quelles questions les autres étudiants de première année veulent vous poser maintenant. Qui veut être le premier à poser la question ?

À ce moment-là, de nombreux étudiants de première année lèvent rapidement la main. L'un des animateurs choisit l'un d'entre eux et lui tend un micro.

— Présente-toi s'il te plait.

— Bonjour. Je m'appelle Fench, de la faculté d'économie.

— N'hésite pas à leur poser des questions.

— J'ai une question pour Tine.

— Oui.

— Est-ce que c'est difficile d'être un cheerleader de l'université ?

— Ce n'est pas difficile mais il faut être travailleur, ponctuel et discipliné.

— Ah. Je vois qu'être cheerleader n'est pas difficile. Mais est-ce que c'est difficile d'être ton petit ami, alors ?

— Oohhhhhhhh !

Le son des applaudissements du public résonne dans toute la salle. Est-ce que j'ai l'air de quelqu'un qui a le droit d'être taquiné à ce point ? J'étais le Brutal Teepakorn qui flirtait avec des filles de tous les établissements !

— D'accord, mon chou. Je crois que ça suffit. Les enfants d'aujourd'hui sont très méchants. Très bien, passons à la personne suivante.

Ces première année posent des questions à tour de rôle jusqu'à ce que la prochaine performance approche. Mes amis cheerleaders ont été taquinées jusqu'à ce qu'ils soient gênés eux aussi. Lorsque Pompam et Kaopun voient un signe de la main de la part du personnel en coulisses, ils doivent interrompre la conversation.

— Et maintenant vient la dernière question avant que vous n'assistiez à la prochaine représentation. Je vais donner cette opportunité aux étudiants de la faculté qui ont levé la main à chaque fois mais dont personne ne s'est soucié. Cette faculté est… l'ingénierie !

— Yay !

Le son barbare qui s'élève des premiers rangs fait rire beaucoup de monde. Normalement, lorsque nous demandons au public de faire du bruit, nous n'entendons que les cris stridents des femmes. Mais comme cette faculté compte près de 80 % d'hommes, le bruit qu'ils viennent de faire donne la chair de poule.

Cela me rappelle le jour du grand match de football que nous avions prévu de suivre au bar.

— Pouvons-nous avoir un volontaire ?

L'un des étudiants de la faculté d'ingénierie se lève. Il porte une chemise de première année et un jean droit. Dès qu'il se lève, de nombreuses personnes l'appellent à grands cris.

— Beau gosse, présente-toi, s'il te plaît.

— Bonjour, je m'appelle Key. Je suis le représentant de mon groupe et j'aimerais poser une question à Tine.

— …

Moi… encore ?

— N'hésite pas, mon chou. Je vais d'abord passer le micro à Tine.

Lorsque je récupère le micro, je suis prêt à écouter la question du jeune. D'après ce que j'ai compris aujourd'hui, je vois que beaucoup de questions portent sur les taquineries, la vie de première année ou l'activité des cheerleaders.

— Un étudiant en ingénierie comme moi a un gear.

— …

— Mais qu'y a-t-il dans le cœur d'un cheerleader de l'université comme toi ?

— Woo !

Bon sang. Je peux vomir ? Je suis tellement abasourdi en ce moment. J'essaie de trouver comment lui répondre. Mais comme il y a plusieurs facteurs tels que mes amis qui attendent que je lui réponde pour pouvoir enfin sortir de scène et le fait que le prochain spectacle est sur le point de commencer, ils m'empêchent de faire la vieille tactique que je fais toujours, c'est-à-dire changer de sujet. Je ne sais plus quoi faire, alors je prie pour avoir la réponse. Mais soudain, une lumière brille devant moi.

C'est mon daddy. Sarawat se tient dans les coulisses et me regarde comme s'il attendait de me massacrer. Putain !

— Quelle est ta réponse, Tine ?

Kaopun me met la pression, alors je prends une décision…

— Un étudiant en ingénierie a un gear, mais mon coeur a…

— …

— Mon cœur a déjà quelqu'un à l'intérieur.

— Woo !

La multitude de sons tonitruants éclate dans mes oreilles avant que je ne voie… le sourire de Sarawat, bien qu'il se tienne dans l'obscurité. Ctrl+S doit jouer la première partie de l'artiste célèbre qui se produira ce soir. Je m'arrête pour voir Sarawat au fond de la scène afin de lui donner à manger. Ensuite, je sors du hall pour rejoindre le personnel étudiant de deuxième année qui fait son travail à l'écart.

— Le moment tant attendu est arrivé. Rencontrons les gagnants du Music Festival qui apportera du bonheur à tout le monde !

Les images se superposent comme un air de déjà-vu. Le son lourd de la batterie est joué avant que d'autres instruments ne se joignent jusqu'à ce que cela devienne une chanson.

— Bonjour !

La voix de Thame résonne dans le hall et elle fait hurler les étudiants de première année pour son groupe. Tout le monde se lève et danse au rythme de la musique tandis que les personnes sur scène sont déterminées à donner le meilleur d'elles-mêmes, y compris la personne dans le noir.

Sarawat se cache toujours dans le même coin. Il déteste faire connaissance avec les autres et n'est pas prêt à accepter beaucoup de choses, même s'il est musicien à l'université.

Il n'a pas l'habitude d'être entouré de beaucoup de monde. D'autre part, malgré les nombreux changements survenus dans sa vie et certaines de ses préférences…

Il… est toujours la même personne depuis ce jour.

— Nous offrons cette chanson à beaucoup d'entre vous qui tombent amoureux. Je crois que beaucoup de gens ne veulent pas être des super-héros cool avec un super-pouvoir comme Superman ou Spiderman. Nous… voulons juste être une personne normale qui peut embrasser et aimer.

— Woo !

— Chantons tous ensemble. Et amusez-vous avec nous, “Something Just Like This”.

La chanson “Something Just Like This” des Chainsmokers et de Coldplay résonne dans mes oreilles. Beaucoup de gens crient jusqu'à ce qu'ils aient mal à la gorge. Nous commençons à transpirer. Notre peau est couverte de sueur, même le climatiseur ne parvient pas à rafraîchir l'air. Le service audiovisuel fait très bien son travail. Le caméraman commence à faire son travail en orientant la caméra vers chaque membre du groupe.

Les projecteurs brillent, permettant aux gens de voir clairement sur scène. En commençant par le chanteur, le batteur, puis le guitariste…

— Ahhhhhhh ! Woo !

Les cris s'amplifient lorsque le public s'aperçoit que la personne qui gratte la guitare sur la scène est Sarawat. Il s'agit peut-être de sa première apparition pour de nombreux étudiants de première année. Cela rend les gens dans la salle, qui s'amusent déjà pleinement, encore plus excités.

Les gens crient de plus en plus fort à chaque fois que les lumières de la scène brillent : Beaucoup d'entre eux s'interpellent en tapotant leur bras et parlent du grand gars. Les chansons s'enchaînent et Sarawat est acclamé à tout rompre, quelle que soit la chanson qu'il interprète. Lorsque le spectacle entre dans sa dernière partie, les étudiants de première année dansent jusqu'à l'épuisement et n'ont presque plus d'énergie pour danser à nouveau lorsque des artistes célèbres se produiront.

La musique forte commence à s'estomper progressivement. Enfin, le spectacle s'achève sous les applaudissements et les cris de toute la salle.

Les maîtres de cérémonie se présentent pour faire leur travail comme d'habitude. Ils demandent aux membres du groupe de se présenter et leur posent des questions.

C'est à ce moment-là que toute la salle apprend que Sarawat et Phukong sont frères. Cette nouvelle sème le chaos sur les réseaux sociaux, car de nombreuses personnes souhaitent devenir une “belle-fille Kanthitanon”. Mais Sarawat ne permet pas aux présentateurs de continuer à poser des questions. Il change de sujet en descendant de la scène comme il en a l'habitude. De ce fait, les étudiants de première année ne peuvent que crier et être curieux.

Sarawat ne se préoccupe de rien, car juste après être descendu de l'estrade, il m'appelle et me ramène immédiatement dans la salle. La raison est qu'il doit aider le club à organiser un événement demain. Oui, nous sommes punis pour l'incident survenu lors du live Facebook. C'est pourquoi Sarawat et moi devons aider nos amis à récupérer les demandes d'adhésion au club lors de la journée des clubs.

L'activité de l'Association des Music Lover est plus importante chaque année, car de nombreux étudiants de première année affluent pour s'inscrire au club de musique, car ils veulent prendre un cours de guitare avec Sarawat.

Comme il y a beaucoup de monde, la file d'attente des candidats au club de musique déborde sur les espaces des autres clubs. Nous devons donc classer les candidats en utilisant les mêmes critères que chaque année.

— D'accord, les jeunes. Cette année est un peu plus spéciale que les autres, car de nombreuses personnes souhaitent s'inscrire au club. Mais en raison du manque d'espace et d'instruments de musique, nous devons sélectionner les personnes qui vont nous rejoindre. Il n'est pas nécessaire de savoir jouer de la musique, il suffit d'aimer la musique et d'être capable de rédiger une belle candidature.

Earn, qui fait actuellement office de maître de cérémonie, parle sur une petite scène tandis que mes amis et moi nous tenons en bas, pas très loin d'elle.

— Maintenant, demandons aux membres du club qui ont postulé l'année dernière ce qu'ils ont écrit dans leur dossier de candidature. Comment sont-ils entrés dans le club ? Accueillez Nungning, s'il vous plaît.

Les applaudissements sont nourris pendant un moment avant que la propriétaire de ce nom ne monte sur scène et ne partage son expérience avec les étudiants de première année, dans l'espoir que ça leur serve de guide pour répondre aux questions. En d'autres termes, il s'agit de faire en sorte que les activités ne soient pas trop ennuyeuses. Une fois que Ning a fini de parler de son expérience, Eam se tourne vers moi et hoche la tête.

— Veuillez accueillir le prochain membre, Tine !

— Wooooooooooo !

Pourquoi tu m'as appelé ? Je n'ai pas pu rejoindre ce club l'année dernière. Et j'ai probablement été la première personne à être éliminée. Si Sarawat ne m'avait pas aidé, je ne serais pas là maintenant.

— Tine, tu peux nous parler de ton expérience de l'année dernière ? Tu as écrit quoi et pourquoi les aînés t'ont choisi pour faire partie du club ?

Je fais une pause avant de répondre à chaque question.

— Je ne sais jouer d'aucun instrument, ni de la guitare, ni de la basse, ni de la batterie, ni du clavier, ni aucun autre. Au début, j'avais même l'intention de rejoindre le club de cuisine d'Isaan pour apprendre à me cuisiner un délicieux repas.

— Hahaha.

Ils rient un moment avant de redevenir silencieux pour me donner l'occasion de continuer à parler.

— À l'époque, j'ai écrit le message le plus pitoyable aux seniors du club dans l'espoir qu'ils aient pitié de moi. Mais au final, je n'ai pas fait partie des cinquante dernières personnes qui ont pu entrer dans le club.

— Alors, tu as fait quoi après ça ? me demande une femme en bas de la scène en levant la main.

— À l'époque, j'étais proche de Sarawat.

Tout le monde se retourne pour regarder le grand gars qui se tient devant la scène. Je poursuis.

— Alors, il a demandé au président du club de m'aider à y entrer en répondant seulement à quelques questions.

Un flashback de souvenirs défile dans mon esprit, celui du moment où j'ai fait la connaissance de Dissatat le fou pour la première fois. Il me posait des questions avec un visage très sérieux.

— Il m'a demandé de quel instrument je voulais jouer et j'ai répondu la guitare. Il m'a ensuite demandé si je savais en jouer ou non, et je lui ai répondu que non.

Bien sûr, je n'avais pas le temps de faire quoi que ce soit parce que je passais le plus clair de mon temps à flirter avec des filles et à fuir Green. Je n'aurais pas eu le temps de m'entraîner.

— Il m'a aussi demandé si j'avais déjà essayé de jouer quelques accords de guitare. Et bien sûr, moi qui n'avais même pas eu l'occasion de jouer de la guitare, je ne savais absolument pas jouer des accords de guitare.

— …

Plusieurs d'entre eux acquiescent.

— Il a continué à me demander si je connaissais le do majeur ou le mi mineur. Au début, j'ai cru qu'il s'agissait de formules de physique. En fait, je ne connaissais même pas la marque de la guitare que j'utilise en ce moment. C'est vraiment ridicule.

— Alors, comment tu es entré dans ce club si tu ne connais rien à rien ?

Je regarde Sarawat, pensant que cela pourrait ressembler à une scène romantique. Mais ce n'est pas le cas. Son visage ressemble à celui d'une personne qui n'a pas fait caca.

— Oui, je ne savais rien du tout. J'avais l'impression qu'il n'y avait aucune possibilité pour moi. C'est alors que j'ai décidé de dire quelque chose au président du club.

— …

— Je lui ai dit que je ne connaissais rien à la musique, mais que je connaissais Sarawat.

— …

— C'est Sarawat qui m'a donné envie de jouer de la guitare.

— Woo ! Vous n'êtes pas amis !

Nous étions amis, mais maintenant c'est mon mari, ma chère.

Les gens crient et sifflent. Je voulais que ça ait l'air romantique, mais je ne m'attendais pas à ce que la personne que j'ai mentionnée… se cure le nez. Oh, c'est pas vrai ! Tu es si romantique ! Je ne veux rien dire de plus, alors je descends rapidement, laissant Earn continuer son travail d'animatrice. Elle appelle alors Sarawat à monter immédiatement sur scène.

C'est alors que le public lève son téléphone pour prendre des photos de Sarawat. Selon le scénario, Sarawat doit monter sur scène pour donner une leçon de guitare facile, avant de passer le relais à d'autres amis pour montrer comment jouer d'autres instruments.

— Bonjour, je m'appelle Sarawat.

— Ooh ! Salawad !

— La guitare que je tiens dans mes mains est une guitare acoustique. Aujourd'hui, je vais vous montrer comment nous enseignons normalement aux membres. Cela vous aidera à voir à quoi cela ressemblera dans le club. Très bien, j'ai besoin d'un assistant.

Il regarde sur le côté de la scène, ce qui fait que tout le monde ici me pousse à devenir son assistant sans me demander mon avis.

— Pourquoi tu n'as pas apporté ta guitare ?!

Il hausse le ton et cela fait sursauter de nombreux étudiants de première année, dont moi. Je me dépêche alors de descendre de la scène pour ramasser Nuisance qui est appuyé sur le haut-parleur et revenir sur scène. Salaud ! Tu ne te soucies pas du tout de mon image.

— Assieds-toi correctement et ne fronce pas les sourcils.

Je lui lance un regard noir, mais j'obéis quand même. Les élèves de première année qui sont assis sur le devant de la scène chuchotent à propos de la cruauté de Sarawat.

— Au début, nous commençons par les accords standards, comme do, ré, mi, sol et la. Essaye.

C'est à moi seul qu'il ordonne cela. J'essaie de jouer comme il l'a dit, mais mes doigts s'emmêlent immédiatement. Je suis confus pendant un moment, puis il frappe ma main.

— Faux !

— Et ça ?

Je bouge un peu ma main et il acquiesce.

— Essaie de le gratter.

Tung~

— Non.

— Merde.

— Ça fait un an que tu apprends à en jouer. Pourquoi tu ne t'en souviens pas ?

Beaucoup de nouveaux élèves et moi-même avons déjà peur de cette version de Sarawat. Je suis perdu. En fait, je peux jouer quelques chansons. Mais s'il me fait jouer chaque accord comme ça, je ne peux pas les jouer correctement.

— Je n'ai pas répété pendant la pause du semestre.

— Essaie un nouvel accord, mi mineur.

— Mi mineur, pas mi.

— C'est correct maintenant ? demandé-je.

— Essaye de gratter.

Je lui obéis et utilise un médiator pour gratter les cordes.

— Non.

— Quoi ? Je pense que c'est bon.

— Non.

— Impossible.

— Recommence.

J'essaie à nouveau avec les mêmes étapes. C'est déjà une honte de mal jouer le mi mineur. Mais la réponse de Sarawat me rend encore plus triste. Je fais la moue et soupire.

— Non.

Les élèves de première année nous regardent comme s'ils assistaient à un feuilleton. C'est alors que quelqu'un me rassure en disant quelque chose qui me fait chaud au cœur.

— Oh, Sarawat.

— …

— Sois gentil avec ton petit ami. J'ai pitié de lui.

Ooh- Tout le monde parle maintenant de ce qui vient de se passer pendant que Jeng, qui est le propriétaire de cette voix, se dirige vers le devant de la scène avec un sourire sur le visage.

— Il est sur le point de pleurer. Arrête de le taquiner.

— …

— Ne sois pas choqué. Sarawat a l'habitude de taquiner son petit ami comme ça.

— Sarawat et Tine sortent ensemble ? Ahhhhh !

— Pourquoi je ne l'ai pas su avant ?

Comment tu pourrais le savoir ? Je ne te l'ai jamais dit. Le fauteur de troubles fait une grimace. Il semble si heureux de réussir à me taquiner.

— Soyons clairs. Monsieur le guitariste et Monsieur le cheerleader de l'université sortent ensemble. Si quelqu'un veut flirter avec l'un d'eux, qu'il continue à rêver.

— Mais si quelqu'un veut s'inscrire à ce club, envoyez votre candidature maintenant !

— Woo !

Je peux sentir le chaos de ce moment parce qu'il arrive aussi vite que les battements de mon cœur. Woah…


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Mar 27 Aoû 2024 - 13:59



Spécial 5.1
Destin Final : 365 Jours de la Vie de Phukong

Mini spécial 1 : Eté
Bonjour, je m'appelle Friend.

Je suis étudiante en troisième année au département des films numériques. Bien que j'ai l'air de ne pas être très occupée, en fait, je le suis. Cette année est assez excitante pour moi parce que nous avons un projet de court-métrage qui nous attend. Comme nous devons présenter ce court métrage à la fin de l'année, nous devons planifier soigneusement chaque étape de la collecte d'informations et de la présentation du projet.

Je fais partie d'une équipe de scénaristes. Cependant, créer un scénario et des personnages n'est pas une tâche facile. Il faut de l'expérience, des facteurs environnementaux et de la créativité. Le thème que nous avons choisi est “l'amour”. Cela semble facile, non ? Mais comment présenter cet amour différemment ?

Nos amis de l'équipe de scénaristes m'ont confié une mission importante : rechercher une personne qui servira de modèle à un personnage de notre court-métrage. La mission commence aujourd'hui, le premier jour du semestre.

Cela fait un mois que je cherche cette personne. J'ai cherché dans des cafés, dans le parc de l'université, ou même sur un terrain de football, mais je n'ai trouvé personne qui corresponde à mes attentes, quelqu'un qui ait des caractéristiques exceptionnelles. Mais il y a Sarawat, l'étudiant de deuxième année de la faculté de sciences politiques. J'ai essayé de faire sa connaissance, mais il me bloque avec le mot “occupé”. Oui ! L'amour d'une personne qui a déjà un petit ami ne semble pas si intéressant.

Je veux une personne qui a les caractéristiques de Sarawat mais qui n'a pas d'amoureux. Pourquoi est-ce si difficile de trouver celui que je cherche ?

— Friend, il y a la soirée Freshy Night ce soir.

— Hum.

Mon amie étudie au département des relations publiques, il est donc normal qu'elle soit au courant de tous les événements de l'université. C'est pourquoi je n'en ai jamais manqué un seul. La raison pour laquelle je participe à ces événements est que je dois chercher quelqu'un qui deviendra le représentant du personnage principal de mon court-métrage.

Plus il y a d'attentes, plus je me sens sous pression.

— Tu y vas ?

— Je ne manquerais pas ça. Je pourrais trouver quelqu'un d'intéressant comme l'année dernière.

C'est à ce moment-là que Sarawat est apparu en public, ce qui a fait que beaucoup de gens ont parlé de lui par la suite.

— C'est une bonne chose. Les stars de la faculté sont aussi très sexy.

— Je les ai déjà vus sur les affiches. Je vais d'abord attendre de les voir lors de leurs performances et de l'épreuve de réponse.

— Bonne chance. J'espère que tu rencontreras bientôt l'élu de ton cœur.

Je l'espère.

À dix-huit heures, j'entre dans la salle en tant que membre du personnel du département du son. Mais mon rôle s'avère être celui d'une personne qui doit aller chercher de la nourriture pour les concurrents et les musiciens à l'arrière de la scène. À ce moment-là, mes yeux s'arrêtent sur le grand corps de quelqu'un. Vêtu d'un t-shirt blanc Freshy et d'un jean droit, cette personne est vraiment grande. Je peux dire qu'il s'agit probablement d'un étudiant de première année. Quoi qu'il en soit, son corps est trop grand pour être celui d'un jeune homme de dix-huit ans.

Il a un visage très charmant. Son parfait nez proéminent et ses lèvres sont bien faits et angéliques. Ses yeux noir corbeau lui donnent même un air éblouissant, bien qu'il n'y ait pas de sourire sur son visage.

Oh, je crois que j'ai trouvé l'homme de ma vie. Je crois que j'ai déjà trouvé celui que je cherchais. Alors que je m'interroge sur sa façon de parler et sur son caractère, je décide de poser un sac en plastique contenant des boîtes de repas sur une table et de m'asseoir sur une chaise pas très loin de lui.

Il ne dit rien, mais il regarde un homme d'un mètre quatre-vingt-dix, Sarawat.

— Excuse-moi, qui est le type qui regarde Sarawat en ce moment ? demandé-je à l'un des membres du personnel avec curiosité.

— Ah, il s'appelle Phukong. C'est le petit frère de Sarawat.

— Hein ?

Pourquoi le monde crée-t-il tant de choses merveilleuses pour cette famille ? L'année dernière, c'était le grand frère, et cette année, c'est le petit frère.

— On dirait la même personne, non ?

— Leurs personnalités se ressemblent aussi. Il a l'air calme… mais joueur.

— Je pense que oui. C'est un homme charmant et audacieux.

— Quelle faculté représente-t-il ?

— Il n'est pas un représentant. Il est juste venu s'asseoir ici. Il dit que les activités dans le hall sont ennuyeuses.

Il ressemble tellement à Sarawat. Un tel introverti. Je suis impressionnée.

Je vois peu à peu quelque chose d'intéressant chez Phukong. Comme les gens en coulisses sont très occupés, j'en profite pour me rapprocher de lui et entamer la conversation.

— Tu es… Phukong ?

Il me regarde et répond d'une voix calme.

— Oui.

— Tu sors avec quelqu'un en ce moment ?

Je ne sais pas combien de personnes lui ont posé cette question. Mon but ici est différent, cependant. Je veux juste connaître sa personnalité pour l'utiliser dans la conception de mon personnage. C'est tout.

— Non.

— Je ne flirte pas avec toi. Je veux juste savoir… C'est tout.

— Pourquoi tu veux savoir ça ?

— Eh bien…

Je ne sais pas quoi dire. Je ne veux pas lui dire mon but parce que je veux l'observer en secret. Je pense que je ferais mieux de lui laisser un peu d'espace maintenant.

— Je pense qu'être avec quelqu'un est un non-sens.

Mais il me dit soudain sa raison de façon inattendue.

— Être seul, c'est déjà bien. Mon frère, je veux dire Sarawat. Il a beaucoup changé à cause du mot “amour”. Il fait des choses qu'il n'a jamais faites auparavant. Il est aussi obsédé par des choses qui ne l'ont jamais intéressé.

— …

— L'amour l'a changé. Je ne sais pas si c'est bon ou mauvais. Mais je n'aime pas les changements.

Il parle avant de s'arrêter et de reporter son attention vers son jeu sur le téléphone. Je pense qu'il a probablement déjà oublié que je suis ici.

J'aime bien ça. Son charme, c'est d'être une personne qui n'a l'air d'aimer personne. C'est un défi de voir s'il y aura quelqu'un qui pourra le faire changer d'avis ou non.

Je prends mon téléphone portable et j'envoie un message à mes amis du groupe de réalisation avec excitation. Au moins, mes amis doivent savoir que nous avons déjà l'espoir de faire un bon film.



BeFriend Commençons le projet “365 jours de la vie de Phukong”



— Phukong, retourne t'asseoir dans le hall. Ils risquent de te gronder si tu restes ici.

Sarawat s'approche de son frère et lui parle d'une voix douce qui pousse Phukong à quitter son téléphone des yeux.

— Je n'aime pas être dans une foule de gens.

— Tu dois apprendre à l'accepter.

— Je pense que c'est toi qui devrais me comprendre le mieux.

Je pense que Sarawat a déjà éprouvé ce sentiment. C'est le sentiment qu'éprouve quelqu'un qui ne veut pas être sous les feux des projecteurs. Mais finalement, beaucoup de gens s'intéressent à lui parce qu'ils veulent le connaître.

— Et alors ? Même si je ne suis pas allé m'asseoir avec mes amis dans le hall l'année dernière, j'ai fait toutes les tâches qu'on m'a confiées. Ne sois pas si exigeant. Va-t'en maintenant.

— Si tu continues à me mettre dehors comme ça, je me vengerai sur ta femme.

— Espèce de…

— Laisse-moi d'abord rester ici. Je reviendrai quand tu te produiras.

— D'accord.

— Sarawat. Ctrl+S se produira après l'annonce du Star Contest.

Le personnel qui gère la programmation est venu prévenir Sarawat avant qu'un nouveau groupe de personnes n'arrive et ne fasse se retourner de nombreuses personnes pour les regarder.

Si je ne me trompe pas, il s'agit des membres du groupe “The Rhythm”.

L'un des membres du groupe, qui étudie à la faculté d'architecture, vient saluer Sarawat. Il a un corps parfait et il est très élégant. Beaucoup de gens le connaissent, ainsi que la moitié des étudiantes de la faculté de communication de masse qui sont tombées amoureuses de lui. Il s'agit d'un étudiant de quatrième année nommé Mil, deuxième du Music Festival de l'année dernière.

D'après le programme que j'ai à peu près vu, le deuxième se produira avant que les stars des facultés n'apparaissent. Et le champion se produira en première partie d'un artiste célèbre, comme chaque année.

— Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus. Tu fais toujours cette tête agaçante, comme d'habitude.

La première salutation de l'étudiant de quatrième année adressée à Sarawat ne semble pas très sérieuse. En revanche, il s'agit plutôt d'une taquinerie.

— Et toi, tu es toujours aussi arrogant.

— Tu as la langue bien pendue.

— Pas autant que toi.

— Fils de…

— Je pense que tu devrais te préparer au lieu de te disputer avec moi. Et ne gâche pas tout.

— Battons-nous !

— Mil, ça suffit. Tu ne peux pas gagner ce jeu.

Mil s'assoit sur une chaise pour se calmer avant de se rendre compte que quelqu'un le regarde.

— Qu'est-ce que tu regardes ?

— Rien.

Phukong répond comme ça mais regarde toujours l'étudiant de quatrième année. Oh, non. Ils vont se battre ?

— Tu es en première année, n'est-ce pas ? Les stars de la faculté sont dans l'autre salle. Tu n'es pas au mauvais endroit ?

— Non.

— Tu es musicien ?

— Non.

— Alors, qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je suis juste venu ici.

— Tu me soules. Si tu n'as rien à faire ici, vas t'asseoir dans le hall.

— Umm… Mil. C'est Phukong. C'est le petit frère de Sarawat, dit l'un des membres du personnel, un étudiant de deuxième année, en essayant de calmer la tension entre Phukong et Mil avant que ce dernier ne s'appuie sur le dossier de la chaise tout en parlant et en faisant un sourire en coin.

— Et alors ? Est-ce que le fait d'être le frère de Sarawat te donne plus de privilèges que n'importe qui d'autre ?

Phukong se retourne immédiatement.

— Je n'ai jamais eu plus de privilèges que les autres. Je suis ici parce que je veux être ici.

— Arrête de me chercher.

— Je ne te cherche pas.

— Alors, qu'est-ce que tu fais maintenant ? Tu es comme ton frère.

Mil continue à parler comme ça, mais on dirait que la personne concernée n'est pas très effrayée. Et tout le monde est trop effrayé pour séparer ces deux-là l'un de l'autre.

— Je ne suis pas comme Sarawat. Je suis qui je suis.

— Le frère de mon ennemi. Génial.

Il y a un moment de silence avant que Mil ne reprenne la parole.

— Qu'est-ce que tu étudies ?

— Technologie et Informations, répond-il brièvement, mais l'autre personne ne semble pas du tout satisfait.

Phukong est toujours en train de jouer à un jeu sur son téléphone portable, bien qu'il soit entouré de nombreuses personnes qui travaillent dur pour préparer l'événement.

— Pourquoi ?

— Je veux créer des jeux. Je veux faire un travail qui me permette d'utiliser les ordinateurs.

— Essaye un jour de lire dans les pensées des femmes. Tu comprendras certainement mieux la complexité des systèmes cérébraux que celle des superordinateurs.

— Je n'aime pas lire dans les pensées. C'est ennuyeux.

Mil hoche la tête en signe de compréhension avant d'aller chercher une boîte repas dans le sac en plastique que j'ai posé sur la table. Il revient ensuite s'asseoir sur une chaise et mange en silence.

Lorsque les autres personnes présentes dans la pièce voient Mil commencer à manger, elles se lèvent et viennent récupérer les boîtes de repas jusqu'à ce que le sac en plastique soit vide. Plusieurs personnes répètent leur musique pendant que Sarawat est affalé sur la table. Ses amis du groupe sont assis à proximité et s'ennuient.

— Tu t'appelles comment ?

— Pourquoi je devrais te le dire ? Tu es si important pour moi que je doive te dire mon nom ?

Il parle tout en prenant une autre bouchée.

— Tu étudies l'architecture ?

— Comment tu le sais ?

— Ta guitare porte le nom de ta faculté.

— Hum.

— Pourquoi tu étudies ça ?

— Je mange. Je ne suis pas là pour être interrogé.

— Si tu n'aimes pas que je t'interroge, pourquoi tu ne pars pas ?

— Quoi ?

— The Rythm, préparez-vous. Vous devez être sur scène dans cinq minutes.

Un membre du personnel ouvre la porte et leur dit de se préparer. Mil, qui se dispute avec Phukong, doit manger son repas rapidement du coup.

— Phukong, va t'asseoir dans le hall maintenant, l'avertit Sarawat, car la représentation du groupe est sur le point de commencer.

— Je sais.

— Sois honnête, pourquoi tu n'aimes pas être avec tes amis ? demande Mil avant de boire de l'eau à la bouteille.

— Ça me va d'être avec mes amis, mais je ne veux pas être sous les feux des projecteurs. Je n'aime pas que les autres parlent de moi.

— Tu te trouves beau, n'est-ce pas ?

— Je ne suis pas comme les autres.

— Laisse-moi te dire quelque chose. Ta différence ou ton caractère unique est comme une œuvre d'art. C'est normal qu'on te critique parfois pour tes caractéristiques ou ta personnalité. Nous ne sommes pas nés d'une machine à copier. Tes différences sont une œuvre d'art précieuse. Il faut parfois les montrer.

— Tu veux que je m'assoie dans le hall, c'est ça ?

Mil hausse les épaules mais ne lui répond pas. Il marche ensuite pour attraper sa guitare préférée. Mais dans sa main, il tient également une boîte en mousse de bonne taille qu'il vient de sortir de son sac.

— Tiens.

C'est bizarre qu'il tende cette boîte à Phukong.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Tu n'auras pas la diarrhée en mangeant ça. Ces boîtes repas gratuites sont terribles.

— Mais tu en as mangé.

— …

— Et il y a quelque chose sur tes lèvres.

Phukong tend alors tranquillement la main vers le visage de Mil et glisse doucement son pouce pour enlever quelque chose sur les lèvres de l'autre personne. Le plus âgé repousse rapidement la main du plus jeune de son visage et s'éloigne.

Oh là là ! Je ne sais pas quoi dire. Je crie intérieurement.

— Sarawat, je retourne dans la salle.

— C'est ton problème. Je t'ai dit plusieurs fois de partir, mais tu ne m'as pas écouté. Mais il te l'a dit une fois, et tu as fait ce qu'il a dit.

Sarawat lève les yeux pour répondre à son jeune frère avant de s'allonger sur la table sans prêter attention à son cadet.

Je suis des yeux l'étudiant de première année qui sort par la porte. Je ne sais pas quelle est l'expression de son visage à ce moment-là. Il est probablement en train de faire une grimace. Mais croyez-moi, son cœur doit battre très fort actuellement…



La soirée Freshy Night redevient animée après le concert de The Rhythm et les étudiants de première année crient très fort à la vue du groupe. Les cris s'intensifient lorsque le public voit Mil sous les projecteurs et que son visage apparaît sur l'écran géant.



“Je souris et je ris tout seul.

C'est le moment le plus rafraîchissant que j'ai jamais vécu.

Depuis que je t'ai rencontré, la réalité et le rêve se succèdent.



Je veux figer ce moment depuis la seconde où tu es entré dans ma vie

Tu as fait en sorte que cette personne faible ose ouvrir son cœur…”(1)



La performance se termine en beauté sous les yeux impressionnés des étudiants de première année.

Avant que le Star Contest ne commence, les présentateurs, se trouvant à chaque extrémité de la scène, animent l'événement en posant des questions aux étudiants de première année. Ils font également cela pour gagner du temps pour tous les candidats de chaque faculté qui n'ont pas fini de se préparer.

— Bonjour, nous sommes Pompam et Kaopun. Vous vous ennuyez peut-être déjà avec nous parce que nous sommes là depuis le début de la soirée. Mais je m'en fiche. C'est parce que je cherche quelqu'un d'intéressant aujourd'hui.

La célèbre transgenre de quatrième année donne l'impression que tout est amusant, tandis que l'autre présentateur la soutient.

— Qui tu cherches ?

— Je cherche des gens beaux aujourd'hui, Kaopun.

— Ahh !

Les gens présents crient fort tandis que les projecteurs font des allers-retours dans la salle. Moi qui suis assis au poste de secours, je suis également excité.

— Par qui devrions-nous commencer ? Qu'en pensez-vous, étudiants de première année ?

Elle tend un micro à l'assistance pour qu'elle réponde en criant.

— Phukong !

— Pardon ?

— Phukong !

— Phukong, où es-tu, mon cher ? Montre-toi, s'il te plaît.

— Woo !

En peu de temps, un membre du personnel trouva le gars sexy. Le visage de Phukong apparaît sur l'écran géant. Il est désormais sous les feux des projecteurs. Beaucoup de gens, en particulier les femmes qui l'entourent, sont subjugués.

Les deux animateurs traversent la foule jusqu'au deuxième étage de la salle pour rejoindre Phukong. Lorsqu'ils l'atteignent, l'un d'eux tend un micro à ce jeune homme exceptionnel.

— Whoa. C'est donc Phukong qui ne veut pas être cheerleader, n'est-ce pas ? Je peux te demander quelque chose aujourd'hui ?

Le grand gars se lève, prend le micro dans sa main et dit.

— S'il vous plaît, ne le faites pas.

— Allez. Ne parle pas comme ça. Je vais te poser des questions très courtes.

— …

— S'il te plaît. Tes amis veulent te connaître.

— D'accord.

— Ahhh !

— Calmez-vous, tout le monde. Je ne lui ai encore rien demandé, dit Kaopun d'un ton badin avant que Pompam ne commence à poser des questions à Phukong.

— Tu étudies dans quelle faculté ?

— Technologie et Informations.

— Wow. Il est en Technologie et Information. La question suivante est celle que beaucoup de gens veulent probablement savoir aussi. Tu sors avec quelqu'un ?

— Non, je ne sors avec personne.

— Oh !

Beaucoup de gens sont en train de mourir.

— Tu aimes quelqu'un ?

— Oui.

— Ahhhhhhh !

D'autres personnes sont déjà mortes. S'il vous plaît, nous avons besoin de plus d'inhalateurs ici.

Attendez. J'ai parlé à Phukong et il n'avait pas l'air d'aimer quelqu'un. Il a même dit que l'amour n'était pas une chose importante. Est-ce qu'il a répondu à cette question sans réfléchir parce qu'il ne voulait pas que les autres se moquent de lui ?

— La personne que tu aimes étudie-t-elle ici ?

— Oui.

— Qui est-ce ?

Les gens parlent entre eux de ce sujet. Ils cherchent qui est cette personne, et moi aussi.

— Est-ce que cette personne est en première année ?

— Non.

— Attends. Est-ce que tu vas draguer un étudiant d'une autre année ?

— Ahhhh !

Beaucoup de gens dans le hall sont en train de mourir. Quand ils apprennent qu'il aime un élève de quatrième année, ils continuent à bavarder comme s'ils avaient déjà complètement oublié le Star Contest. Ils veulent absolument savoir qui est cette personne.

— Si cette personne n'est pas un étudiant de première année dans cette salle, est-ce que cette personne est un senior dans cette salle ?

— Oui.

— Oh, mon Dieu ! Qui est-ce ?

— Autre question, dans quelle faculté cette personne étudie-t-elle ?

— La faculté de…

— …

— La Faculté du Délicieux Porc Croustillant au Chou Kale.

— Allez, Phukong.

D'autres personnes pourraient penser que Phukong répond sur le ton de la plaisanterie pour éviter de leur donner la vraie réponse. Mais en fait, ce n'est pas le cas. C'est bien sa réponse.

Le public est loin de se douter que la boîte repas que Mil lui a donnée avant le concert du groupe est une boîte de… sauté de poitrine de porc croustillante avec du chou kale chinois.



Figer, figer ce moment de vie avec cette personne

Peu importe à quel point les autres sont bons

Figer, figer cet amour dans mon cœur, juste pour toi.

Notes :
1/ (1) Yood (Stop) de Groove Riders

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Johanne
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Johanne
Dim 8 Sep 2024 - 14:36



Spécial 5.2
Destin Final : 365 Jours de la Vie de Phukong

Mini spécial 2 : Saison des pluies
Phukong est un étudiant de première année de la faculté de Technologie et Informations, ou IT. Il est observé depuis la première année de sa vie universitaire parce que c'est un beau garçon. De nombreuses femmes, qu'elles étudient dans la même année ou dans des années différentes, sont obsédées par lui. Elles l'appellent même ouvertement “mari”.

Phukong n'aime pas participer à des activités. Il n'aime pas les Star Contest ou les spectacles de cheerleading. Il semble qu'il ne joue d'aucun instrument. Il ne dessine jamais et n'écoute jamais de musique pendant son temps libre.

Je le vois uniquement jouer à des jeux sur son téléphone portable. Il n'a pas de compte Facebook, Twitter ou Instagram. D'après mes recherches, il n'a même pas de compte LINE pour contacter qui que ce soit. Le seul moyen pour sa famille ou ses amis proches de le contacter est de l'appeler. Quant aux profs, il les contacte par courrier électronique.

Par conséquent, toutes les fans qui se sont établies comme les “épouses de Phukong” ont créé un compte pour l'admirer. Bien qu'elles sachent que Phukong a déjà quelqu'un qu'il aime, personne ne le croit. Elles sont convaincues qu'une personne comme lui n'aime pas quelqu'un facilement.

C'est ainsi qu'est née la fanpage “Phukong FC”.

J'y mets à jour tout ce qui le concerne. Je suis chaque étape de sa vie quand j'ai du temps libre. Ces épouses mettent tout à jour, y compris ses horaires de cours et le nom des plats qu'il mange chaque jour. C'est pour les gens qui sont obsédés par lui.

C'est pourquoi il est normal de voir des collations et des boissons accrochées au rétroviseur de sa voiture. Cela me rappelle Sarawat parce qu'ils ont tous les deux vécu la même chose, comme une impression de déjà-vu.



Phukong FC

Phukong est au Café de P'Tun. /Admin Joom



Suivre la vie de Phukong a été beaucoup plus facile pour moi après la création du groupe secret. C'est comme si j'avais mes propres espions. À la fin de mon dernier cours, je me précipite au Café de P'Tun. Il s'agit d'un café tenu par P'Tun, une ancienne élève de la faculté d'architecture. Elle a ouvert ce café pour que les étudiants puissent s'y retrouver. Ce qui fait que beaucoup de gens viennent dans son café, c'est qu'elle a toujours des étudiants en architecture comme assistants.

Ils viennent tous l'aider gratuitement pendant leur temps libre, si bien que ça a fait sa réputation. Attendez ! J'ai demandé aux gens qui connaissent Phukong, et personne ne m'a dit qu'il aimait travailler, étudier ou traîner dans un lieu public auparavant.

Phukong aime regarder un film, mais il faut que ce soit la dernière séance de la journée.

Le restaurant habituel de Phukong sur le campus est la cantine centrale.

Phukong ne va jamais dans un cybercafé parce qu'il a déjà tout ce qu'il faut dans sa chambre.

Phukong n'aime pas aller au bar. Il y va de temps en temps si ses amis l'invitent.

Phukong n'aime pas aller à un concert, à un spectacle ou être dans une foule de gens.

Phukong évite toujours les seniors de plusieurs facultés qui veulent l'interviewer et prendre des photos de lui pour les publier dans un magazine.

Comme Phukong ne veut pas être sous les feux des projecteurs, il n'est pas normal qu'il soit assis au café comme cela. La question est de savoir…

Que fait-il ici ?

En arrivant au café, je le cherche immédiatement. Il est assis sur un siège dans un coin de la boutique, assez loin des autres. Cependant, son apparence attire l'attention de tout le monde, au point qu'ils parlent tous de lui de toute façon.

— Qu'est-ce que vous désirez ? me demande un étudiant qui vient aider P'Tun juste après que je me sois arrêté devant le comptoir.

— Je prendrais une tasse de frappuccino au caramel avec du matcha mélangé à de la menthe poivrée. Secouez-le fortement deux fois, puis mettez de la crème fouettée dessus, s'il vous plaît.

— Comme vous voulez.

Une autre particularité de ce magasin est que vous obtiendrez ce que vous commandez. Quelle que soit la bizarrerie de votre commande, le barista finira par vous servir quelque chose. Le seul problème dépend de votre capacité à accepter cette boisson, c'est tout.

Si vous ne voulez pas être surpris, ils ont aussi un menu pour vous. Je ne sais pas pourquoi ils rendent cela si difficile ?

Ding.

La clochette de la porte retentit à nouveau. Cette fois, le nouveau venu n'est pas un client, c'est un étudiant de quatrième année qui vient avec ses amis alors qu'il n'a pas cours.

— Tu es en retard, Mil. Il y a beaucoup de clients, tu ne vois pas ?

— Je parlais à mon professeur.

— Quoi ? Tu vas avoir un F ? Tu suis le chemin de P'Tun, c'est sûr.

— Je vais te donner un coup de poing dans la figure. C'est à propos de la correction de mon devoir. Tu peux parler maintenant, mais bientôt tu comprendras.

— Haha. Ton conseiller est si strict. Tu vas le rencontrer tout au long de l'année quand tu seras en cinquième année. Arrête de te plaindre, pose ton sac là, et aide-moi avec les commandes des clients.

Il ne répond rien et rentre à l'intérieur. Mil fait les choses de manière professionnelle derrière le comptoir. Bien qu'il y ait beaucoup d'amis ici pour l'aider, il semble que Mil soit la personne la plus apte à le faire.

— Quel est votre nom ? Je vais l'écrire sur le verre, me demande Mil, bien que ce ne soit pas lui qui ait pris ma commande.

— C'est Friend.

— D'accord, Friend. Tu es assez jeune d'ailleurs.

— Arrête de flirter. C'est notre cliente.

En guise de réponse, Mil lance une paille à son ami. On dirait qu'ils sont heureux de faire quelque chose de ridicule comme ça. Ils s'amusent l'un avec l'autre jusqu'à ce que…

— Hey !

Tout le monde se tait, y compris les autres clients du magasin, à cause de cette voix. Le grand type nommé Phukong se tient devant le comptoir.

En le regardant attentivement, je remarque qu'il n'a rien commandé.

— Tu es arrivé quand ? Pourquoi je ne t'ai pas vu ? lui répond aussitôt Mil.

Alors, moi qui n'ai pas eu ma boisson, je reste là à mettre mon nez dans leurs affaires. Comme Phukong n'exprime aucun sentiment sur son visage, je dois attendre d'autres indices.

— Je suis ici depuis un moment déjà.

— Hum.

— Mes cours se terminent normalement en fin d'après-midi. Parfois, je suis ici à 19 ou 20 heures.

— C'est vrai ? Je vois que tu es habituellement ici depuis 17 heures.

— Tu t'en souviens.

La personne à la peau bronzée sourit comme si elle avait réussi quelque chose.

— Quoi ? Je le vois, c'est tout. C'est tout.

— Je commanderai ma boisson habituelle, alors.

— Comment je peux savoir ce qu'est ta “boisson habituelle” ?

— Je suis sûr que tu le sais.

Attendez ! Ce n'est pas la première fois que Phukong vient ici et voit Mil ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ils se parlent comme ça ? Il faut que j’écrive sur ce sujet.



Il semble que la personne qui ne connaît pas l'amour commence à apprendre à être avec quelqu'un. — Friend



— Si je fais ce que je veux, ne m'en veux pas plus tard.

Le garçon à la peau claire se retourne et prépare un café en fonction des commandes des clients. Je reçois ma boisson peu de temps après. Heureusement, il y a toujours quelque chose de semblable à ma commande. Ce macchiato au caramel est très bon, d'ailleurs.

Je m'assois à la table qui n'est pas très éloignée du comptoir. Il y a maintenant beaucoup de clients dans la boutique. Heureusement, il n'y a pas de nouveaux clients, ce qui me permet de voir Phukong continuer à embêter le gars plus âgé. Cet incident suscite la curiosité de beaucoup de gens.

— L'Americano glacé est servi, dit Mil avant que le type à la peau bronzée n'aille chercher le verre.

— Juste un Americano glacé ?

— Pas de sirop.

— Tu es trop mignon.

— … !!

— Je veux dire, tu connais les préférences de tes clients.

— Je suis intelligent.

Bien qu'il ait déjà eu sa boisson, il est toujours là, sans montrer de signe qu'il va bientôt retourner s'asseoir. Il embête le senior comme s'il avait un but précis.

Pour être honnête, ils se sont rencontrés pour la première fois lors de la soirée Freshy Night, comment ont-ils pu développer leur relation aussi rapidement ? De plus, Phukong a changé. Bien qu'il semble se désintéresser du monde, il se soucie de… Mil.

— Tu as étudié au bâtiment central aujourd'hui, n'est-ce pas ?

L'homme plus âgé aborde un nouveau sujet. Comme il n'y a pas d'autres nouveaux clients, il n'a rien d'autre à faire que de jouer sur son téléphone et de parler au jeune homme en face de lui.

— Tu le sais bien.

— Tu es célèbre.

— Toi aussi. Beaucoup de clients parlent de toi.

— Pas besoin de me complimenter. Je le sais.

— Quelle autre nourriture tu peux cuisiner ou faire cuire ?

— Tu changes de sujet si vite.

— Je veux essayer de manger quelque chose que tu as cuisiné.

— Est-ce que quelqu'un t'a déjà dit que tu es aussi pénible que Sarawat ? Je me battais avec lui avant. Si tu veux ça, embête-moi encore une fois.

— Beaucoup de gens ont dit que le toast au miel que tu fais est délicieux.

On dirait que Phukong est heureux d'ennuyer le plus vieux.

— Attends, tu m'as écouté ?

— Ta menace ? Oh, j'ai tellement peur. Fais-moi un toast au miel, s'il te plaît.

En fait, on dirait que Phukong est aussi fou. Il n'est pas du tout aussi calme que son apparence.

— Je ne le ferai pas ! refuse-t-il.

— Est-ce que ce café refuse aussi d'exécuter la commande du client ? Ce n'est pas gentil.

— Si mes clients le commandent, je le ferai pour eux. Mais tu n'es pas mon client.

— Si je ne suis pas ton client, alors je suis ton petit ami ?

— … !!

— P'Tun, P'Mil…

— Très bien. Je vais le faire. Merde !

Finalement, le perdant est celui qui n'a pas fait de compromis au départ. Je regarde le visage souriant de Phukong pendant un moment avant qu'il ne se rende compte que beaucoup de gens le regardent. Son sourire disparaît immédiatement.

Le grand type retourne s'asseoir sur son siège dans un coin de la boutique. Je n'entendrai plus ce qu'ils se disent. Mais Mil est très en colère. Il ne sert même pas à Phukong le plat qu'il a préparé lui-même. Il demande à Fu d'y aller à sa place.

Cela fait une heure que je suis dans le café. Vers 18 heures, Phukong revient au comptoir et dit quelque chose d'intéressant.

— Mil, à quelle heure tu finis ton travail ?

Mil !

Mil !!

Mil !!!

Tu viens d'appeler Mil comme si vous étiez si proches, Phukong ?

— Je suis plus vieux que toi. Je ne suis pas ton ami.

Mil regarde le gars d'un mauvais œil. Mais l'autre personne ne semble pas effrayé. Il répond.

— D'accord, d'accord. A quelle heure tu finis ton travail ?

— Je n'ai pas l'heure exacte. Je suis ici pour l'aider. Si je veux partir, j'y vais. Et toi ? Quand est-ce que tu rentres ? Tu m'agaces.

— Ne me regarde pas, alors.

— Tu veux te battre ?

— Phukong. Nous t'avons cherché partout.

Heureusement, ces nouveaux venus viennent arrêter la guerre juste à temps, ce qui nous évite de voir Mil et Phukong s'entretuer au Café de P'Tun comme nous le craignions.

Les nouveaux venus sont des étudiants de première année en Technologie et Informations. En voyant leurs badges à leur cou, je suis sûr qu'ils sont les amis de Phukong.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu veux jouer au football avec nous ? Nous faisons équipe avec des étudiants en ingénierie.

— Je n'irai pas. Plus tard.

— Hé, Mil ! Ces jeunes me rappellent quelque chose.

Fu, qui est assis derrière le comptoir, crie à Mil. Je ne peux pas choisir le côté que je dois écouter maintenant.

— Quoi ?

— Bank nous a demandé de jouer au football avec lui ce soir. Il m'a demandé de t'inviter aussi.

— J'irai.

— J'irai !

Dès que Mil dit oui, Phukong répond immédiatement à ses amis.

— Qu'est-ce qui ne va pas, Phukong ?

— Je veux jouer au football.

— Mais tu viens de…

— Tu vas jouer au football sur le même terrain que moi, c'est sûr. Je vais t'aider à porter tes affaires.

Il n'attend pas la permission. Il tend la main pour prendre le sac de son senior dans la sienne.

— Ce n'est pas la peine.

Le propriétaire du sac essaie de le reprendre, mais il n'y arrive pas.

— C'est moi qui le porte maintenant. Tu veux que je le pose par terre et que je le reprenne ?

— Tu…

Bien que Mil semble mécontent, il laisse le jeune homme sortir du café avec le sac à la main.

Je ne sais pas ce que signifie “l'amour” pour Phukong. Il a dit qu'il n'aimait pas les changements, même si ces changements pouvaient améliorer sa vie. C'est bizarre qu'il ne sache même pas à quel point il a changé…

Quand il est avec cette personne.



Phukong FC

Un grand match, un match qui bouleverse le monde. Sarawat et Phukong sur le même terrain, regardons-les. /Admin Joom



Outre les jeux, le football est une autre activité qui intéresse Phukong.

— Phukong, continue de te battre ! Sarawat, Sarawat !

— Oh ! Mes chers maris !

— Je ne peux pas choisir. Mais je peux payer pour vous deux.

Les cris des gens dans les tribunes font que le stade de football en plein air n'est plus solitaire. Bien que le coucher de soleil soit proche de l'horizon, les projecteurs de tous les coins du terrain le remplacent avantageusement. Parce que je peux clairement voir tout le monde.

Ce qui inclut…

— Pourquoi Phukong joue-t-il si bizarrement ?

— Il bloque les concurrents. Il est ailier gauche.

Beaucoup de gens acquiescent. Je ne pense pas que ce soit le cas. Ce serait normal si la personne que Phukong bloque n'était pas Mil.

— Passe-moi le ballon, crie Man de la Faculté des sciences politiques en faisant un signe de la main pour dire à Phukong de lui envoyer le ballon.

Mais le jeune homme semble hésiter.

— Passe-moi le ballon, bon sang !

— Allez !

Le milieu du terrain de football est en plein chaos alors que le ballon est toujours botté d'avant en arrière par une seule personne. Le joueur qui se tient devant lui semble mécontent d'être ennuyé. Le jeu est arrêté. Personne ne court plus loin, à l'exception de Mil et Phukong qui continuent de courir après un seul ballon.

— Hé, ce n'est pas bien.

— Sarawat, sépare-les.

— Ne vous battez pas, s'il vous plaît !

Ce grand match se termine en beauté par une bagarre. Des footballeurs de la faculté d'architecture, d'ingénierie et de sciences politiques se battent au milieu du terrain de football. J'ai la malchance de voir des gens qui s'aiment se battre entre eux. C'est la malice qui les empêche de finir ensemble.

Les gens commencent à partir à 19 heures. Normalement, ils jouent au football pendant plus d'une heure. Comme un incident inattendu s'est produit, le match a dû se terminer plus tôt qu'avant.

Mil, qui porte un maillot blanc du Real Madrid, se dirige vers un côté du terrain. Il prend une bouteille d'eau avant que le grand garçon ne marche à ses côtés. Aujourd'hui, Phukong porte un maillot de Barcelone. Et comme vous le savez peut-être, Barcelone est l'équipe rivale du Real Madrid. Il doit avoir l'intention d'embêter la personne plus âgée. Mais…

Pourquoi sont-ils assis l'un à côté de l'autre ?

Il fait déjà nuit. Plus personne ne les encourage ici. Il n'y a que moi qui suis assise sur la tribune, si loin que personne ne me verra s'il ne fait pas attention. Je ne sais pas ce qu'ils se disent. Je ne suis qu'une étrangère qui les observe de loin.

Mil continue à boire de l'eau jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'eau dans la bouteille tandis que Phukong tend la main comme s'il demandait à en boire. Il n'obtient que la bouteille vide.

C'est alors que je vois le plus jeune poser doucement sa main sur la tête du plus âgé. Le sourire de Phukong me dit tout, même si Mil essaie de s'éloigner de lui. Mil ne peut pas le faire de toute façon, alors il se rend, impuissant.

Dix minutes plus tard, ils se lèvent tous les deux et se dirigent vers le parking. A cause de cela, je descends des gradins et me dépêche de les suivre. J'ai garé ma voiture là-bas aussi. Je crois que c'est tout ce que j'apprendrai aujourd'hui.

— J'ai faim, dit doucement le type à la peau bronzée avant que son voisin ne lui réponde instantanément.

— Alors va manger.

— Tu veux venir avec moi, Mil ?

— Je ne suis pas ton ami. Tu ne te souviens pas ?

— Allons-y.

— Je dois prendre une douche. J'ai transpiré, je ne me sens pas à l'aise maintenant. Si tu as faim, vas-y tout seul.

— D'accord, dit-il avant d'utiliser sa main pour attraper le petit doigt d'une autre personne.

Je vois que Phukong essaie de faire cela depuis un certain temps déjà.

Il est passé de lui tenir juste l'auriculaire à lui tenir fermement la main.

— Pourquoi tu me tiens la main, putain ?

— Les femmes qui sont amies peuvent le faire. Regarde les gens devant nous.

— Ce sont des femmes. Je suis un homme, et je ne suis pas ton ami.

— Si tu n'es pas mon ami, tu peux être plus que ça ?

— Tu veux être mon ennemi comme ton frère ? Je peux le faire pour toi.

— Tu n'oseras pas le faire.

Ils s'arrêtent de marcher.

— …

— Tu n'oseras pas le faire parce que tu sais ce que je ressens pour toi.


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Johanne
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Johanne
Dim 8 Sep 2024 - 14:36



Spécial 5.3
Destin Final : 365 Jours de la Vie de Phukong

Mini spécial 3 : Hiver
Je n'aime pas la saison des pluies. C'est marécageux et je dois toujours porter un parapluie. C'est l'hiver depuis un certain temps déjà. Pourquoi pleut-il encore ? Après les cours d'aujourd'hui, mes amis et moi venons sur le terrain pour jouer au football, même si nous voyons qu'il est sur le point de pleuvoir depuis l'après-midi.

Et alors ? Même si je n'aime pas la pluie, je suis toujours prêt à jouer au football et à écouter de la musique.

— On joue avec qui ? demandé-je à Bank qui est en train de se changer.

— Nos amis.

Je n'ai des amis que dans deux facultés, l'architecture et l'ingénierie. Nous sommes amis depuis que nous sommes en première année. Je suis très proche d'eux.

Quand j'aime quelqu'un, mes amis me soutiennent autant qu'ils le peuvent. C'est comme s'ils pouvaient répondre à mes besoins en une seule journée. Mais il y a un cas exceptionnel.

C'est le cas de Tine.

Il sort avec Sarawat que je déteste depuis notre première rencontre. Bien que les femmes de l'université l'admirent, son attitude irrespectueuse me donne envie de le battre.

Malheureusement, mes amis sont des têtes brûlées. Je ne leur avais pas demandé de frapper Sarawat, mais ils l'avaient déjà fait. J'ai été choqué à l'époque. Mais quand j'y repense, je suis satisfait. Cependant, nous nous sommes parlé après le Music Festival, il n'y a donc plus rien entre nous. Nous pouvons nous regarder et travailler ensemble sans rancune. Je ne le déteste pas, mais je ne l'aime pas non plus.

Après cela, quand j'ai aimé quelqu'un, je ne l'ai pas dit à mes amis. J'ai peur qu'ils résolvent le problème en forçant à nouveau les autres. J'ai aussi peur que la personne qui me plaît ait déjà quelqu'un dans son cœur. Si mes amis dépassent les bornes, je dois en être responsable.

Et cela vaut aussi pour l'étudiant de première année qui s'amuse avec moi en ce moment. Je n'ai jamais parlé à personne de Phukong. Je ne sais même pas comment il va. Je ne lui ai jamais demandé s'il savait que j'étais un top. Il me montre toujours qu'il est plus puissant. Je fais juste un compromis. Je ne me suis pas rendu.

— Mil, je peux te demander quelque chose ?

— Quoi ?

— Qu'est-ce qui se passe entre toi et le frère de Sarawat ? Je l'ai vu plusieurs fois. Parfois, il t'attend devant la salle de répétition.

— Rien. Il me voit peut-être comme une idole.

— C'est vrai ? Une personne qui ne se soucie même pas du monde suit une idole ? Pas du tout. Il est à fond sur toi, c'est sûr.

— Tais-toi et finis de te changer.

Je mets fin à la conversation et enfile un maillot de football. Phukong me met toujours dans le pétrin. Pourquoi doit-il être devant la salle de répétition ? Cela va certainement rendre mes amis sceptiques. Il n'y aurait rien de bizarre s'il aimait jouer de la guitare comme Sarawat. Mais qu'est-ce que c'est ? Il ne joue d'aucun instrument et il ose se présenter devant mes amis.

Le ciel du soir est menaçant. Je pense qu'il pleuvra encore un jour. Les joueurs commencent à se séparer en deux équipes. Et cette fois, c'est un invité surprise qui vient se joindre à nous.

— Hé, je peux me joindre à vous ?

— Oui. Nous n'avons pas assez de joueurs.

— Je peux être ton adversaire ?

— C'est ton problème.

— Quelle équipe enlèvera le maillot ?

— La mienne, suggéré-je.

C'est une chose élémentaire que nous faisons pour savoir qui est dans notre équipe pendant un match de football.

Et il pleut.

— Merde. Je le savais !

Bien qu'il pleuve à verse et que nous soyons trempés de la tête aux pieds, nous n'avons pas l'air d'être sur le point d'arrêter le match.

Nous courons sur le terrain marécageux et la balle roule sur le terrain. Plus la pluie est forte, moins on voit. Nous donnons parfois des coups de pied dans l'air, parfois nous manquons le ballon. Finalement, Phukong me vole le ballon.

Il l'envoie rapidement à un joueur de son équipe et laisse les autres continuer le jeu. Après cela, il marche pour m'embêter, comme il le fait toujours.

— La pluie tombe à verse. Tu trembles.

Sa voix s'élève au milieu de la pluie battante.

— Tu ne vaux pas mieux.

Ses paroles ne m'intéressent pas tant que ça, alors je cours vers mes amis. Cela fait une heure que nous jouons ainsi, jusqu'à ce que nos corps soient pâles. C'est alors que nous décidons de mettre fin à la partie. Je suis épuisé, alors je m'allonge sur le terrain. J'essaie de respirer le plus possible. Putain de merde ! La pluie est si forte. J'ai l'impression qu'on me gifle au visage.

— Je suis épuisé.

Phukong s'allonge à côté de moi. Il est trempé lui aussi. Il me sourit, mais je détourne le visage.

— Il pleut encore. Tu n'aimes pas prendre de parapluie, alors je t'en ai apporté un.

— Je suis trempé. Je n'en ai pas besoin.

— Utilise-le un autre jour, alors.

— C'est l'hiver maintenant.

Comme il pleut beaucoup aujourd'hui, il fera froid demain, c'est sûr.

— Je t'apporterai un manteau, alors.

— Je peux prendre soin de moi. Tu devrais prendre soin de toi.

— C'est vrai.

— …

— J'ai demandé à Sarawat pourquoi il avait tant changé. Il n'avait jamais utilisé les réseaux sociaux auparavant, mais maintenant il le fait. Il n'a jamais voulu être exposé aux yeux des gens, mais il doit le faire maintenant pour suivre quelqu'un. Il avait l'habitude d'être une personne calme et tranquille, et maintenant il est fou quand il est avec son amoureux.

— …

— Je n'aime pas ce genre de changement, qu'il soit bon ou mauvais. Mais maintenant, je me comporte exactement comme lui.

— …

— Je passe moins de temps sur les jeux, même si c'est tout pour moi. Je sors à l'extérieur, là où il y a beaucoup de monde, parce que je veux juste voir quelqu'un. Je veux jouer au football avec mes amis tous les jours. Je m'intéresse aussi à la musique maintenant. J'ai commencé à faire des choses que je n'avais jamais faites auparavant.

— …

— Tu sais que tout a changé à cause de toi ? C'est comme mon frère qui a changé à cause de Tine. Il a dit que c'était l'amour.

— …

— Et je crois… que je suis en train de tomber amoureux de toi.

Je ne sais pas quand ça a commencé. Je ne sais pas comment c'est arrivé. Mon coeur bat de plus en plus vite. Je ne perçois plus la pluie comme avant. Pourquoi la pluie d'aujourd'hui est-elle si rafraîchissante ?

C'est aujourd'hui que je fais l'expérience d'un véritable hiver. La semaine dernière, alors que je jouais au football sous la pluie, torse nu, j'ai eu de la fièvre pendant trois jours et trois nuits. Mes amis ont dû m'apporter à manger dans ma chambre. Mais rien ne pouvait être plus choquant que de voir Phukong arriver avec Fu. Après ce jour, ma vie n'a jamais été aussi mouvementée. Mais depuis ce jour, il a toujours été avec moi, même si ce n'était qu'un court instant.

— Mil, le jury arrive bientôt. Tu leur as dit de nous aider à couper les modèles ?

Mon ami me demande cela parce que nous devons présenter notre projet au professeur après le jury. Lorsque nous sommes pressés, nous ne pouvons rien finir et nous devons donc demander de l'aide aux élèves les plus jeunes.

— Pas encore. Je vais d'abord demander à mes Petits. Hier, j'ai reçu l'aide de ces élèves d'Architecture.

— Pourquoi tu ne le dis pas à celui qui te suit partout ?

— Il étudie en Technologie et Informations. Il va tout gâcher.

— Wow. Tu sais de qui je parle.

— … !!

Je suis stupéfait pendant une seconde. Il m'a encore piégé !

— Il est mignon d'ailleurs. Il s'occupe très bien de toi.

— Je ne l'aime pas.

— Vraiment ?

— Oui.

— S'il disparaît un jour, ne le regrette pas. J'ai entendu dire qu'il aura une rencontre avec beaucoup de belles grandes. Tu sais qu'il aime quelqu'un de plus âgé. Il doit être intéressé par quelqu'un, c'est sûr.

— Ce n'est pas mon problème.

— D'accord. Il y a un client. Va prendre la commande.

Je me retourne vers le client en souriant, comme je le fais toujours. Bank n'aurait pas dû dire cela car ça m'angoisse beaucoup en ce moment. Je décide alors de travailler dur autant que possible pour chasser ces pensées de mon esprit.

L'horloge sur le mur indique qu'il est presque 20 heures. P'Tun est sur le point de fermer la boutique. Mes amis sont déjà rentrés. Normalement, je devrais être rentré dans ma chambre depuis 19 heures.

Il ne viendra pas aujourd'hui, vraiment ? Il ne m'a même pas dit qu'il avait une réunion aujourd'hui. Pourquoi tu ne m'as pas appelé pour me le dire ? C'est tellement pénible ! Je suis bouleversé par tout ce qui se passe maintenant.

— P', je…

Ding !

La clochette de la porte retentit tandis que la personne que j'attendais apparaît devant moi. Phukong porte toujours son uniforme d'étudiant recouvert d'un manteau car il fait très froid dehors. Il me sourit tout en s'approchant du comptoir.

— Je voudrais la même chose, mais chaud.

— D'accord.

Il se tient au même endroit. Je me retourne pour lui préparer une tasse d'Americano avec un sentiment étrange. On peut dire que je suis soulagé. Il faut dire que je serais préoccupé si je ne le vois pas.

— Tiens. Cinquante bahts.

— D'accord. Tu vas rentrer maintenant ?

— Je… j'étais sur le point de rentrer aussi, mais tu es arrivé.

— Tu veux partir avec moi ?

— J'ai apporté ma voiture.

— Je vais t'accompagner jusqu'à ta voiture.

— Je ne suis pas un enfant.

— Allez.

Je dis au revoir à P'Tun et je mets mon sac à dos sur l'épaule. Phukong m'attend à la porte. Quand je sors du magasin, je me rends compte qu'il fait vraiment froid aujourd'hui.

— J'ai rejoint la réunion aujourd'hui.

— Je sais.

— Comment ?

— Mon ami me l'a dit.

— Je ne voulais pas déranger ton temps de travail, alors je n'ai pas appelé.

— Espèce de…

— Hehe.

— Qu'est-ce qui est si drôle ? Ah. Tu dois être heureux parce qu'il y avait beaucoup de belles femmes à la réunion, n'est-ce pas ? Mon ami m'a aussi dit que tu aimais quelqu'un de plus âgé que toi.

Je le teste. S'il n'aime pas les personnes plus âgées que lui, il ne me suivra pas comme ça.

— Je n'aime pas les personnes plus âgées.

— Alors tu…

— Je t'aime toi.

Je suis choqué. Je ne peux même pas continuer à marcher. Qu'est-ce qui lui permet d'oser dire ça ? Tu l'as encore fait, Phukong. Tu as fait trembler mon cœur.

— Je n'ai jamais pensé que je serais aussi obsessionnel jusqu'à ce que je te rencontre. Ce jour-là, tu m'as dit que j'étais comme une œuvre d'art unique. Tu m'as aussi mal parlé. Mais tu m'as donné ta boîte repas délicieuse. J'aime ton attitude. J'aime ton dessin. La raison pour laquelle je t'ai toujours ennuyé, c'est pour voir ton visage en colère et écouter tes plaintes tous les jours.

— Je ne sais pas quoi faire.

— Alors ne fais rien. Ouvre-moi ton cœur.

— …

Je suis encore plus choqué. Phukong n'insiste pas pour obtenir la réponse. Il continue de marcher à mes côtés avant de me poser une nouvelle fois la question.

— Tu as froid ?

— Un peu. L'hiver à Chiang Mai est comme ça. Il se peut que tu ne t'y sois pas habitué.

— Tes doigts sont rouges. Tiens-moi ça.

Il me donne une tasse en carton remplie de café chaud qui me réchauffe.

— Ta main gauche est chaude maintenant. Mais pas ta main droite.

— Et alors ?

— Fais ça.

Il attrape soudain ma main droite et la met dans la poche de son manteau. Nous nous tenons la main et nous ne la lâcherons plus. Je pense que c'est bien parce que je n'ai plus à avoir froid comme ça.

— Tu portes une chemise très fine.

— Je suis en bonne santé.

— Je vais te faire un câlin pour te réchauffer.

— Attends. Phukong, tu ne m'as pas entendu ? J'ai dit que j'étais en bonne santé !

— Je vais te rendre en meilleure santé par ce câlin.

— Noooooon.

Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. Mais je pense que j'ai déjà ouvert mon cœur pour lui.



Deux mois plus tard…

— Mil, regardons un court-métrage.

— Je suis une blague pour toi ?

— Tu n'es pas une blague. Tu es mon petit ami, d'accord ?

— Tais-toi. C'est quoi le court-métrage dont tu parles ?

— Ils ont dit que c'était un court-métrage sur le projet annuel des étudiants en cinéma numérique. Un élève de quatrième année m'a suggéré de le regarder.

— Mets-le, alors. On peut le regarder où ?

— Sur YouTube. Attends un peu. C'est bon.

— Un titre vraiment bizarre.

20 minutes plus tard…

— Hey

— Quoi ?

— Tu ne trouves pas que l'intrigue est étrange ?

— Tu as raison. Se rencontrer à l'événement Freshy Night, parler dans un café, jouer au football sous la pluie, et se tenir la main dans la poche d'un manteau ! Qui a fait ça ? Qui ?!

“365 Jours avec Toi”


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Tome 3

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