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Love Mechanics
Le Titre
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Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
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Le Titre
Mer 24 Juil 2024 - 12:56
Love Mechanics
Ecrit Par Faddist



Carte D'identité

Pays D'origine : Thailande

Traduction : Johanne & Néphély
Correction :Minidoux

Nombre De Chapitres : 37 chapitres

Status : En Pause

Soutenir L'auteur : MEB


Important
Les romans peuvent être lu séparément, mais si vous souhaitez les découvrir, il s'agit de cet ordre (et il manque This Is Love Story qui est le dernier tome et qui n'est pas encore traduit sur le forum)


Tossara - Love Mechanics

Résumé

Ça finit toujours comme ça, il s’en va et je me retrouve sans rien.

Je devrais être heureux qu’il ait semblé un jour s’intéresser à moi et que j’ai pu passer du temps avec lui.

Mais au bout du compte, quand il a disparu, il ne m’est resté que la souffrance.

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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:01



Prologue
Attente et Réalité

Mark Masa
“Je l’aime lui, pas toi !”

Une phrase si courte reste longtemps dans mon esprit.

Une phrase prononcée pour exprimer la clarté qui tourne dans ma tête comme un disque rayé.

Bon sang… ça fait tellement mal que je ne peux pas continuer.



— Ughhh…

Je sors du bar en titubant. Soit l’influence de l’alcool, soit le retour à la réalité me fait penser que la personne qui se tient à côté de moi est P’Bar, le type qui vient de me rejeter sans ménagement.

— Aa… P’Bar… marmonné-je en passant mon bras autour de son épaule, plantant mon visage dans son cou qui empeste l’alcool tout comme moi.

Je sais que je suis ivre…

J’ai bu seul après le rejet. Bien que mes amis m’aient invité ou proposé de s’occuper de moi, je leur ai dit que je voulais être seul, verser de l’alcool sur la blessure de mon cœur en espérant atténuer sa douleur.

— Fais attention.

Une voix sévère se fait entendre. Je ne peux m’empêcher de sourire à moi-même. Comment se fait-il que je rentre avec P’Bar alors que je suis venu seul ici ?

— P’Bar… Je… hic ! … t’aime vraiment.

Je m’arrête pour lentement dire ces mots, mais il semble qu’il ne soit pas intéressé. Bien sûr, comment mes mots pourraient-ils tenir la comparaison face aux gestes que cette personne a pour lui ?

Bam !

Je le pousse contre une voiture garée sur le parking et plante à nouveau mon visage dans son cou. Cependant je suis surpris qu’il soit de la même taille que moi, mon visage n’a pas bougé et mon nez est juste pressé contre le sien.

— Putain de merde ! Je ne suis pas Bar !

Son air renfrogné ne me fait pas reprendre mes esprits. Entendre son nom fait que P’Bar me manque encore plus.

— Tu es P’Bar… sois-le pour moi… réponds-je en regardant son visage.

Il est flou, avec une paire d’yeux perplexes qui me fixe. P’Bar me manque encore plus.

— D’accord, disons que je suis vraiment P’Bar, tu vas faire quoi ?

— Oh… Je te veux P’Bar. Je ne veux pas que quelqu’un d’autre t’ait, même s’il est beau ou charmant… Sois à moi P’Bar…

Je presse mes lèvres contre sa bouche chaude, l’embrassant tendrement avant d’y introduire ma langue. Bien que sa résistance rende les choses difficiles, je suis déterminé à faire ce que je veux avec lui. Plus il me repousse, plus ma passion s’enflamme.

Pow !

— Putain de trou du cul ! Pourquoi tu…

Il me pousse au sol et m’envoie un coup de poing dans la bouche. Je le fixe de nouveau avec colère.

— C’est quoi ce bordel ? Ça va te tuer de m’aimer ? réponds-je en criant contre la personne au-dessus de moi.

Il jure comme un fou avant de s’avancer vers moi et de me tirer par le col jusqu’à ce que nos visages se frôlent.

— Tu le veux tellement ce Bar, hein… ok alors…

— Uhh…

Mes yeux s’écarquillent quand ces lèvres chaudes se pressent soudainement contre les miennes. Il mordille ma lèvre inférieure jusqu’à ce que je n’aie plus d’autre choix que de l’ouvrir. Les yeux vifs qui me fixent sont difficiles à interpréter. De la colère ? De la pitié ? Peut-être de l’agacement ? Une chose est sûre cependant…

Ce n’est pas la paire d’yeux dans laquelle j’aime me perdre.

Il n’est pas P’Bar…

Notes :
1/ “P” est un suffixe thaï utilisé pour les personnes légèrement plus âgées que le locuteur.

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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 23:01



Chapitre 1
Tu n'es pas le bon

Vee Vivis
— Hic ! Uh...

Je soulève le gars qui fait la même taille que moi et entre dans la maison. Il traîne, donne des coups de pied dans les piliers du mur et saute les marches de l'escalier. Mais finalement, je réussis à le faire monter à l'étage.

Ma maison se trouve derrière l'université. C'est une construction à deux étages. La partie avant s'ouvre sur un atelier de réparation de motos, tandis que la partie arrière est divisée entre la chambre principale de mes parents, la cuisine et la salle de bains. Il y a un salon qui n'est pas très grand, mais qui est confortable. Les chambres du deuxième étage sont occupées par mon frère aîné et moi-même. Je fais entrer l'ivrogne dans ma chambre, en me disant que je devrais peut-être le remercier de m'avoir fait venir ici. D'habitude, je dors chez ma petite amie...

Ce n'est pas comme si je me servais d'elle. La chambre est à son nom, mais c'est moi qui la paie. Je ne suis pas riche, mais je peux me permettre de m'occuper d'une fille.

— Ughhh, P'Bar !

Il se plaint et donne quelques coups futiles sur le mur, choisissant finalement de s'appuyer dessus. Je l'ignore, pensant que j'en ai déjà assez fait en le ramenant ici en un seul morceau. Il a fallu une éternité pour le relever, et ce type fait la même taille que moi, sans parler de son état d'ébriété. Il glisse et frappe le sol de manière répétitive, murmurant le nom de Bar alors que ses yeux se remplissent de larmes.

— Redresse-toi correctement, Mark, lui suggéré-je en lui tirant les bras vers le haut, bien qu'il me repousse les mains.

— Pas bon ! P'Bar... ce n'est pas toi... pas bon ! braille-t-il en pointant mon visage et en secouant la tête.

— Je ne suis pas Bar... mais c'est moi qui t'ai amené ici.

— P'Bar... romps avec lui. Romps !

— Mark !

J'écarte son doigt et je réplique :

— Pourquoi toi ! Je suis aussi bourré que toi !

— Pourquoi toi !... ? Bordel, t’es q...

Il pointe à nouveau mon visage du doigt, se hisse contre le mur pour se relever et s'approche de mon visage avant de reculer.

— Surveille ton langage ! Je suis ton aîné.

Je lui lance un regard sévère.

— C'est quoi tout ce boucan, Vee ? Tu vas réveiller papa, me demande mon frère aîné d'un air contrarié.

— Oui, oui, désolé, dis-je avant de tirer le bras de l'autre vers moi.

— Laisse-moi partir !

Mark se plaint à mon visage.

— Dans la chambre, salaud !

Je lui réponds sèchement et le pousse dans ma chambre.

— Qui c'est ? Je ne l'ai jamais vu avant, me demande Yoo avant de fermer la porte, son regard acéré fixé sur Mark.

— Un junior.

— On aime les mecs ? demande-t-il en haussant les sourcils.

— Tu es fou ? J'ai une copine, une fille, répliqué-je.

Il est au courant pour elle. Ce n'est pas parce que j'ai ramené un mec à la maison que mes goûts ont changé.

— Je ne parlais pas de toi.

Il se reprend tout en regardant plus profondément dans la pièce. Mes yeux suivent les siens, et s'arrêtent sur le junior.

— Comment tu peux le savoir ?

— Qui se ressemble s'assemble, sous-entend-il en me faisant un sourire amusé avant de retourner dans sa chambre.

Je regarde la porte fermée de mon frère, puis je tourne à nouveau mon attention vers le type sur le lit. Mon frère est en dernière année à la faculté d'architecture. Il est né juste un an avant moi, donc je ne l'appelle pas “P’” et cela ne le dérange pas. Nous ne trainons pas vraiment ensemble car nous avons des intérêts différents. Il est introverti alors que je suis sociable. Il aime s'enfermer avec ses modèles miniatures pendant que j'aide papa à s'occuper du garage en bas. Contrairement à moi, il aime dessiner et concevoir. Il est bisexuel alors que je suis hétérosexuel. Nous sommes différents mais nous nous comprenons et nous nous aimons. Bien que nous n'affichions que rarement notre affection, j'ai compris son regard à l'instant.

— P'Bar...

Mark met ma patience à l'épreuve à chaque murmure. J'étais déjà fâché avec ma petite amie et stressé par mes études, et voilà que je dois faire face à cette absurdité.

— Pourquoi t’es si mielleux ? Tu as au moins appris à le connaître ? grommelé-je pour moi-même, insinuant mon mécontentement bien qu'il ne le remarquerait probablement pas.

— Tu ne le saurais pas parce que tu n'es pas moi, aboie-t-il en retour.

— Ouais ! C'est pour ça que je demande, sifflé-je en retour.

— Je ne te le dirai pas ! Tu n'es pas P'Bar... va me chercher P'Bar ! exige-t-il en s'asseyant au bord du lit.

Ses longues mains tirent sur mon col et rapprochent mon visage du sien.

— Laisse-moi partir, Mark !

Je le sens et j'essaie de lui dire doucement. Aucun senior n'aime que les juniors tirent sur leur col.

— Je ne me laisserai pas faire ! P'Bar... Je ne lâcherai jamais...

Il prononce cette phrase en posant son visage sur mon cou, retirant ses mains de mon col pour les enrouler autour de mon cou à la place. Je me fige et le laisse m'enlacer. Je n'ai jamais fait ce genre de choses avec un homme. Bien que quelques mignons m'aient encerclé auparavant, je n'ai jamais tenu la main d'un homme. Oui, j'ai parlé à quelques-uns, mais juste en passant. C'est pourquoi la voix grave résonnant dans mon oreille et le bras puissant autour de mon cou me mettent mal à l'aise.

— Laisse-moi partir...

Je parle à voix basse et détache ses mains.

— Je ne te laisserai pas partir... P'Bar... Je t'aime vraiment bien, m'affirme-t-il.

— Putain de merde !

Je pousse un cri en sentant l'humidité sur mon cou. Mark a sorti sa langue et me lèche ici et là.

— Uhmm... sois à moi, dit-il en embrassant ma mâchoire, avant d'essayer de s'étirer pour se mettre à ma hauteur.

— Mark, pourquoi tu... laisse-moi partir.

Paf !

Je le repousse mais il me tire vers le bas avec lui. Les ivrognes sont-ils toujours aussi forts ? Mark passe ses bras autour de mon cou et me fixe du regard. Il a des yeux en amande, un nez et une bouche bien proportionnés. Il n'est pas le plus beau, certainement pas autant que le nouveau prétendant de Bar, “Kan” Tossakan, mais il a son propre charme séduisant. Si l'on se demande pourquoi il ne peut pas rivaliser avec Kan, même s'ils ne sont pas encore ensemble, la réponse est simple.

Il n'est pas le bon.

Cette excuse a été utilisée à travers les âges. Mark est Mark. Mark n'est pas Kan. Celui que Bar aime, c'est Kan, pas Mark.

— S'il te plaît, reste avec moi. Sois à moi...

— Pourquoi je dois être à toi ? Non... pourquoi Bar doit-il être à toi ? lui demandé-je alors que ses mains sont toujours enroulées autour de moi.

— Si P'Bar reste avec moi... il ne sera pas avec Kan, répond-il lentement mais avec conviction, ses charmants yeux remplis de jalousie.

J'apprécie sa fermeté, mais je déteste son état d'esprit. Bar est mon ami et son senior, je n'aime pas qu'il le considère comme plus qu'un senior, mais là, c'est trop...

— Peu importe le nombre de fois où tu te le feras, il ne t'aimera jamais en retour... soutiens-je tout en me penchant sur son visage. Bar aime Kan.

J’épelle les mots lentement et clairement devant le visage de Mark. Ses yeux vifs et perçants perdent un peu de leur éclat.

— Aime Kan... aime Kan ?

— Ouais... ugh !...

Je n'ai même pas le temps de finir ma réponse qu'il me presse et force ses lèvres sur moi, sa langue humide se faufilant dans ma bouche, pour finalement y parvenir. Mark embrasse bien... mais il est un peu agressif. Sa langue s'insinue partout, suscitant l'excitation et une sensation bizarre à l'intérieur de moi. Mais le plus étrange et le pire, c'est que je réagis à ses baisers.

Ma longue langue s'accroche sans s'en rendre compte à celle humide qui vient la chercher. J'ajuste l'angle de mon visage pour mieux jouer avec, prenant le goût doux-amer du whisky qui imprègne sa bouche. Il m'embrasse passionnément en retour, ses longues mains pressant fermement mon cou dans un mouvement oscillant et excitant.

— Pourquoi tu l'aimes... s'exclame-t-il dans ma bouche. Pourquoi tu l'aimes, P'Bar ?!

— Qu'est-ce que j'en sais ? Et pourquoi tu me cries dessus putain ? rétorqué-je.

— Hmph ! Tu l'aimes tant que ça hein... tu l'aimes tant que ça...

Paf !

Il fait basculer mon corps et se met sur moi, me fixant avec une intention que je ne peux pas comprendre. Il me sourit avant de m'embrasser encore une fois, puis de se baisser pour mordre et sucer mon cou.

— Espèce de salaud ! Qu'est-ce que tu crois faire ?

Je le repousse et lui tire les cheveux pour qu'il puisse voir mon visage. La paire d'yeux qui me fixe est remplie de rage.

— Je vais te baiser... si P'Bar est à moi, je veux savoir ce que Kan ferait.

Son raisonnement est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. L'once de pitié que j'avais pour lui s'est entièrement évaporée. Je cache la culpabilité que j'ai ressentie pour l'avoir embrassé dans un coin de mon cœur, je fixe ses yeux brillants et je ricane à sa sinistre pensée.

— Avant que tu ne baises Bar... je vais d'abord te faire mien.

Je presse le corps de Mark sous le mien avant d'embrasser son cou comme il vient de le faire avec moi, le suçant jusqu'à ce que la couleur de sa jolie peau soit tachée de suçons. Cela semble lui faire reprendre ses esprits puisqu'il tente de me repousser.

Mais pas question... Je ne lui permettrai pas de mettre à exécution ses sinistres idées. Des pensées aussi mauvaises méritent des actions pires que celles que je m'apprête à lui faire subir.

— Ugh... espèce d'enfoiré ! Laisse-moi partir !

Il résiste alors que je glisse mes mains vers le bas pour déboutonner sa chemise. Il se débat autant qu'un ivrogne peut le faire, mais cela n'a que peu d'effet sur moi.

— Tu le veux tellement, hein, donc je te le donne, lui dis-je en plaçant ses deux mains en l'air d’une seule main.

— Tu n'es pas P'Bar... Tu n'es pas P'Bar... Je veux P'Bar !

— Mais c'est toi que je veux !

J'insiste tout en me baissant pour embrasser son torse, maintenant rougi par la résistance qu'il m'a opposée lorsque j'ai essayé d'arracher sa fine chemise un peu plus tôt. Bien qu’elle ne soit pas complètement enlevée, je réussis à lécher son torse fort et dur.

— Urgh... Va te faire foutre ! jure-t-il en gémissant dans sa gorge.

Je presse le bas de mon corps contre le sien, remarquant la bosse apparue dans son jean. Je suis un homme, et lui aussi. Bien sûr, nous connaissons ce genre de choses, où ça fait du bien et où ça fait mal.

Le fait de n’avoir jamais été avec un homme auparavant ne signifie pas que je ne sais pas comment faire.

Je lève le visage pour embrasser encore une fois le gars qui se tortille sous moi, je force ma langue à entrer dans sa bouche puis je mords le coin de ses lèvres pour lui donner une leçon. Si tu veux t'imposer aux autres, pourquoi ne pas d'abord goûter à ta propre médecine ? J'arrête de l'embrasser et je m'attaque à nouveau à son cou. Il détourne le visage, mais cela me permet de parcourir son cou plus facilement. Il continue à se tortiller d'avant en arrière, mais cela me permet d'accéder encore plus à son corps.

— Urgh ! Laisse-moi partir, espèce de salaud... laisse-moi partir !

Il essaie de se dégager, les mains avec lesquelles il voudrait me frapper sont plaquées contre le lit, les pieds qui devraient me donner des coups de pied sont bloqués par mes genoux.

— Je vais te lâcher... mais pas tout de suite, lui dis-je en le fixant dans les yeux.

— Je ne te laisserai pas faire, espèce de salaud... réplique-t-il bien que ses jolis yeux tremblent comme s'ils ne croyaient pas à ses propres paroles.

— Ah oui ? dis-je en lui souriant.

J'utilise ma main libre pour glisser le long de son corps, à travers la fine chemise et trouver mon chemin vers le bas. Son corps se crispe à chaque fois que je le touche, avec des spasmes constants. Lorsque j'arrive à la ceinture de son pantalon, sa respiration s'accélère. Sa peau blanche transparaît à travers la chemise rouge clair, tandis que ses poils se hérissent.

— Tu es sûr que tu ne veux pas que je le fasse ? demandé-je, bien que ses dents serrées ne produisent aucune réponse.

— Pourquoi... oui !

Il marque une pause et se mord la langue tandis que je pose ma main sur sa partie récemment gonflée.

— Tu ne veux vraiment pas que je le fasse ? lui demandé-je à nouveau tout en caressant lentement la bosse à travers le tissu.

— Ah... Je... oui...

Sa réponse est un mélange de gémissements et de reproches que je n'arrive pas à déchiffrer alors que mon massage s'intensifie. Ses jambes récemment libérées bougent légèrement pour mieux m'exposer ses parties intimes.

— Tes mots disent non, mais ton membre n'est pas d'accord, suggéré-je avant de le presser fermement puis de le relâcher.

— Pourquoi !... espèce... d'enculé !

Il fulmine à travers ses dents serrées tandis que je commence à déboutonner son pantalon. Un peu d'humidité sort du coin de ses yeux, peut-être pas différente de celle qui suinte de la bosse dans son caleçon. Je souris victorieusement. Si je ne parviens pas à le terminer maintenant, je ne pourrai pas me considérer comme un homme.

— Hehe ! Gronde-moi autant que tu veux. Tu vas être à moi.

— Espèce de salaud !

— Quel salaud... tu ne l'as pas demandé ? rétorqué-je avant d’enlever ses sous-vêtements sombres, bien que je ne puisse pas les retirer complètement car son corps se fige.

Je descends donc son jean et son caleçon jusqu'aux genoux, je regarde la partie gonflée entre ses cuisses et je grimace. Il sera peut-être difficile pour cette pièce monstrueuse d'entrer dans le petit trou de l'homme sans aucun lubrifiant, mais qu'importe... Je suis l'agresseur... pas le receveur.

— Ahh... ohh...

Je caresse de haut en bas la verge brûlante, appuyant sur sa tête humide, ce qui provoque un spasme et un long gémissement de la part de Mark.

— Je... je veux le faire avec P'Bar... pas avec toi.

Il tremble, mais c'est la confirmation de ses ignobles pensées et cela contribue à déclencher les miennes.

— C'est parce que tu veux tellement Bar, c'est pour ça que tu m'as à la place.

— Ahh…

Il gémit à haute voix tandis que j'accélère mes coups de manière à le torturer. Ses jambes s'écartent pour que je puisse accéder à toutes ses parties. Les mains au-dessus de sa tête se tortillent, mais je les maintiens bloquées.

Jusqu'à ce que je lâche involontairement ses poignets et que je glisse ma main sur son bas ventre et que je le caresse doucement, le faisant se tortiller.

— Ah... ahh !

L'autre main tourne toujours sur le gland, le caressant et le pressant jusqu'à ce qu'il réponde à mon rythme doux.

— Hehe !

Je glousse dans ma gorge lorsque je remarque que du liquide sort de son petit monstre. Son visage rougit et ses yeux s'emplissent d'un désir à peine dissimulable.

— Si tu veux te faire mon ami, tu dois d'abord passer par moi.

Je m'allonge pour le provoquer. Ses yeux s'écarquillent et il tente de se dérober.

— N... non !...

Il essaie à nouveau de se dégager alors que j'abaisse mes mains encore plus bas. Mes genoux le coincent à nouveau avant que je n'utilise mes mains pour soulever ses jambes afin de maîtriser son corps. Mark lève la tête et regarde son corps nu sous mon contrôle. Il crie encore et encore, mais cela ne me dérange pas. Je concentre mon attention sur l'étroite fente.

Ça doit être serré là-dessous.

— Laisse-moi partir ! Espèce d'enculé !...

Il se tortille jusqu'à ce que ses jambes se libèrent de mon emprise. L'une de ses jambes s'abat violemment sur mon épaule, et j'en ressens toute la force. Il se lève et tente de sortir du lit. Mais désolé, c'est trop tard.

— Bon sang, tu vas où ?

Je lui attrape le bras et le rejette sur le lit.

— Non, enfoiré ! Laisse-moi partir !

— Tu l'as demandé, n'est-ce pas ? Tu le voulais tellement, non ?

— Pas avec toi. Je voulais le faire avec P'Bar !

— Mais là, je veux le faire avec toi.

— Aïe ! crie-t-il alors que je le retourne et que j'appuie son visage contre le lit, une main sur sa nuque et l'autre pour déboutonner mon pantalon.

— Non, enfoiré !

Il se tourne vers moi et tente de me faire arrêter alors que je prépare ma virilité avec des mouvements de main.

— Ne sois pas lent, tu veux dire ? Je vais faire vite pour toi alors, lui dis-je en lui lançant une réplique vicieuse.

— Ne fais pas ça !

Il rétracte son corps tandis que je pousse mon érection vers son trou. Ses longues mains s'agitent dans l'espoir de me blesser à nouveau, mais j'appuie simplement sur sa nuque pour restreindre ses mouvements, de sorte que tout ce qu'il peut saisir, c'est de l'air.

Je suis en train de le faire...

— Arghhh ! Ugh !...

— Oooh...

J'inspire fortement tandis qu'il hurle à pleins poumons et que je m'enfonce fermement dans son corps. Je savais que cela lui ferait mal, mais j'étais loin de me douter que sa crispation me ferait mal à moi aussi.

— Putain de merde...

Je jure doucement en enfonçant le reste de ma queue dans son corps.

— Ugh ! Ahh… Ça suffit ! Urgh !

Je ne sais pas quelle tête fait Mark, mais à l'entendre, il a très mal. Mais qu'est-ce que j'en ai à faire ? Je voulais lui donner une leçon. La torture, c'est tout ce qu'il mérite.

— T'es tellement serré que j'ai presque joui, comment je peux m'arrêter maintenant ?

— Argh ! Ugh...

J'entre à nouveau lentement, ma main est toujours pressée contre sa nuque tandis que l'autre est appuyée sur le lit. Il n'y a pas eu de préliminaires pour le préparer, juste des caresses légères. Ce n'est pas comme si je craignais qu'il ait mal, mais plutôt comme si sa tension m'empêchait de faire des poussées rapides et soudaines.

C'est donc comme ça qu'on se sent avec les hommes.

Chaud et serré... Je ne peux pas m'empêcher de gémir à voix haute.

— Ahh... Hmmm.

Le doux gémissement sort de ma gorge alors que son canal commence à s'ajuster à ma grande taille. Ce n'est pas aussi fluide que ce que j'ai connu avec les filles, mais c'est plus ferme et plus serré que ce que j'ai jamais ressenti.

— Ah... tu... ugh !

Son visage gémit encore dans l'oreiller. Ses mains frappent mon corps à plusieurs reprises, mais ne parviennent pas à me blesser. Je serre les dents et continue à faire des mouvements de va et vient à mon propre rythme.

— Hmph ! Ugh... uhh... P'Bar...

Mark gémit avant de s'enfoncer dans le lit.

— P'Bar mon cul ! C'est moi qui te baise, je m'appelle Vee !

Je lui tire les cheveux et tourne son beau visage vers moi pour qu'il puisse me voir clairement.

— Espèce de salaud... braille-t-il avant de fermer lentement les yeux.

— Ce n'est pas ce que tu comptais faire à mon ami ? Tu n'es pas moins un salaud, Mark.

— Argh !...

Il lève le visage pour respirer. Alors que je me presse avec force sur lui, une de ses mains attrape mon bras et s'y agrippe fermement, comme si elle voulait soulager la douleur.

— Quoi... tu vas nier ça ? lui demandé-je doucement en effleurant son dos de mon corps.

— C'est entre P'Bar et moi. Ça ne te regarde pas, rétorque-t-il sans me regarder.

— C'est mon problème puisque Bar est mon ami, et maintenant tu es ma petite salope.

Je souligne lentement la dernière phrase dans son oreille et m'enfonce à nouveau à l'intérieur.

— Argh !... Pourquoi toi !

Mark sursaute et pousse sa main contre mon ventre.

— Tu le fais avec ton mari, alors tu devrais dire son putain de nom.

— Ugh... espèce d'enfoiré !

J'appuie sur sa nuque et lèche doucement les marques de morsure, tandis que les mouvements de pénétration deviennent plus faciles.

— Vee ! Je m'appelle Vee.

— Agh !... Ah... ça fait mal...

Ses gémissements sont confus, mais je peux comprendre le dernier mot. Cela ne me dérange pas, car c'était exactement mon intention.

— Et alors ? C'est ce que je veux... uummm.

— Ah... argh... tu... ahh...

— Vee ! Je t'ai dit de m'appeler par mon nom.

— Non !... Urgh !

— Si tu ne dis pas mon nom, tu ne jouiras pas, dis-je en saisissant la main qu'il s'apprêtait à utiliser pour caresser son pénis.

Mark me jette un regard tourmenté, ses yeux me poussent à m'enfoncer encore plus fort.

Continue à me provoquer. Tu sauras alors ce que vicieux veut vraiment dire.

— Ugh !... P'Bar...

— Dis mon nom !... Petit con !

Je me retire avant de m'enfoncer à nouveau avec force pour donner une leçon au gars en dessous de moi qui n'a pas suivi mes ordres.

— Sale bâtard !

— Ton mari s'appelle Bâtard ?

Je lui tire la tête en arrière et le regarde droit dans les yeux, qui sont maintenant rouges et gonflés.

— Ughhh !

J'embrasse ses lèvres minces avant d'introduire ma langue dans sa bouche. Mark, encore étourdi, s'ouvre involontairement pour me permettre d'explorer facilement l'intérieur. J'ai perdu le compte du nombre de fois où je l'ai embrassé, bien que je reconnaisse qu'à chaque fois, cela m'a fait bizarre. Pas très satisfaisant, mais suffisamment pour me donner envie de continuer à l'embrasser.

— Ummmm.

Je gémis dans ma gorge quand sa langue s'accroche à la mienne et l'entrelace. Nos langues font une danse amoureuse tandis que la succion augmente sur mes lèvres, me procurant du plaisir. Ma langue s'enfonce plus profondément à la recherche d'une douceur et d'une sensation que je n'avais jamais goûtées auparavant.

— Aïe !... enfoiré !

— Urgh !...

Je crie alors que ma bouche se retire rapidement de la sienne. Je serre instinctivement son cou à cause de la douleur que je ressens sur mes lèvres. Je touche l'endroit avec ma langue, ce qui me donne le goût métallique du sang et une légère odeur acerbe.

— Tu m'as mordu, Mark... dis-je lentement, bien qu'il ne réponde pas, peut-être parce que je presse ses voies respiratoires.

Son regard déterminé ne me laisse pas d'autre choix que de me retirer.

Je lui tire la tête et le force à se redresser, sans me soucier de sa douleur ni des gouttes de sang sur les draps. Je me lève et tire sa tête vers moi.

— Si tu voulais utiliser ta bouche, tu n'avais qu'à le demander poliment.

— Ugh !...

Je m'insère dans sa jolie bouche, mais il serre les lèvres pour me barrer la route.

— Ouvre et suce-la bien, exigé-je, mais il ne bouge pas.

Je n'ai pas d'autre choix que de lui tirer les cheveux.

— Ça fait mal... ugh !

Ses yeux s'écarquillent quand je m'introduis rapidement dans sa bouche tiède, entrant et sortant, sans lui laisser la moindre chance de s'habituer. Le visage de Mark se tord tandis que sa bouche s'ouvre pour que je l'exploite à ma guise.

— Oooh... ahhh... suce-moi... ordonné-je alors qu’il lève son visage vers moi

Son regard me donne envie de le presser contre moi et de m'enfoncer et me retirer de façon répétitive toute la nuit. Il doit ressentir un mélange de tourment, de douleur, d'humiliation et de frustration. Mais pour moi... que du plaisir. Le plaisir de le voir souffrir.

— Urgh ! s'exclame-t-il alors que j'enfonce sa tête contre mon entrejambe, entrant et sortant encore et encore jusqu'à ce qu'il commence à me sucer.

Il devait avoir très mal à cause de mes poussées, à tel point que sa bouche aurait pu être déchirée s'il n'avait pas commencé à me sucer.

— Ne pense même pas à me mordre, l'avertis-je alors qu'il commence à sucer mon bout humide. Uum... Oooh.

Ce qu'il y a de bien avec les mecs, c'est qu'ils savent exactement quelles sont les parties qui procurent les meilleures sensations. Je bouge mon corps en suivant son mouvement réticent. L'une de ses mains est posée sur ma jambe tandis que l'autre s’active sur la partie de mon sexe que sa bouche ne peut pas atteindre. J'appuie toujours sur sa tête et j'utilise ma main libre pour serrer son épaule, le gardant près de moi.

— Ugh... Urgh...

Plusieurs minutes s'écoulent alors que je ferme les yeux et que je me laisse aller au plaisir qu'il me donne, jusqu'à ce que je n'en puisse plus et que je me retire de sa bouche. Je le pousse sur le lit et soulève ses jambes à la peau claire.

— Je peux te sucer jusqu'à ce que tu jouisses, mais ne... argh !

Il n'a même pas pu finir sa phrase que je me suis introduit dans son trou chaud d'un seul coup. Marc pousse un cri et place sa main contre mon ventre.

— Tu as le droit de négocier ? lui demandé-je tout en le pénétrant rapidement pour qu'il ne puisse pas se préparer comme il l'a fait la première fois.

Ce n'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire, tant que ce n'est pas moi qui ai mal et que je prends du plaisir avec son corps. C'est tout ce que je voulais.

— Ugh... Ahh... P'Bar..., gémit-il tandis que je fais des mouvements circulaires avec ma taille.

Son joli visage regarde vers le ciel et sa bouche gémit à plusieurs reprises. Il porte une main à son pénis pour se masturber, tandis que l'autre main tient mon ventre à distance.

— Uum... dis mon nom, exigé-je à nouveau, cette fois ses yeux se fixent sur les miens. Dis le nom de celui qui te fait ça en ce moment.

— Urgh... P'Bar...

Paf !

— Ugh !

J'écarte sa main qui le masturbe et j'utilise tout mon poing pour serrer sa verge brûlante, en appuyant mon pouce sur son extrémité afin de l'empêcher de jouir.

— Dis mon nom. Je ne te lâcherai pas si tu ne le fais pas.

Je dis cela tout en serrant le bout de sa verge.

— Espèce d'enfoiré... ahhh !

Il gémit tandis que je m'enfonce fermement en lui.

— Tu vas dire mon nom ou pas ? demandé-je en faisant de rapides va-et-vient.

Son visage se tord et son corps se crispe. Ses deux mains tentent d'enlever la mienne de son membre brûlant, mais ma prise est si forte qu'il n'ose pas continuer à essayer. Au lieu de cela, ses mains à la peau claire grattent mes cuisses et y laissent des marques d'égratignures.

— Urgh... uh... ugh... ahh.

— Uummm...

Je ne me soucie guère de la paire d'yeux qui me regarde d'un air suppliant et continue d'entrer et de sortir tout en appuyant sur son gland.

— Vee... ugh... lâche-moi, dit-il à l'agonie.

Mais cela me fait sourire et je desserre mon emprise sur sa grosse queue chaude, tenant plutôt sa taille et le tirant vers moi.

— Argh !

— Uummm.

Mark émet un gémissement sonore tandis que je me force à entrer et sortir rapidement, les gémissements de ma gorge indiquant le plaisir que je ressens.

— Ahh... ooh...

Mark déplace sa main vers lui et la retire au fur et à mesure que mes mouvements s'intensifient.

— Vee... oohh...

— Ahh... oww...

— Ah... ahh... ah...

Il tremble sous mon corps, les jolis yeux qui me regardent se heurtent à mon rictus.

— N'oublie pas que ton mari s'appelle Vee. Tu ne pourras plus baiser personne d'autre.

Je me penche pour parler devant son visage tordu et je pousse plus vite jusqu'à ce qu'il marmonne un charabia.

— Ah... ahh... je... je...

— Tu quoi ?

— Je te déteste...

— Ce n'est pas que je t'aime non plus, Mark... ah... rétorqué-je et je laisse échapper un long gémissement alors que j'atteins l'orgasme.

Mon corps accélère et tremble alors que je me déverse dans son petit trou, poussant encore deux fois avant de me retirer lentement. Ce n'est pas seulement un liquide blanc qui s'écoule, mais aussi un mélange de sang.

— Désolé, j'ai déchargé à l'intérieur. Je pensais à quel point je te détestais et j'ai oublié de me retirer.

— Argh !... bâtard.

— Eh bien maintenant, tu as un bâtard pour mari.

— Tu ne m'as eu qu'une fois. Ne crois pas que je te laisserai entrer à nouveau, rétorque-t-il.

— Si tu n'arrêtes pas de parler de Bar, je te ramène et je t'écarte à nouveau les jambes, répliqué-je. Oh... et n'oublie pas de finir tout seul. Je ne vais pas t'aider en te suçant ou en te branlant. Tu n'es pas si important pour moi.

— ... enfoiré.

Il réplique et laisse tomber sa main sur sa queue qui tremble et qui a besoin de se libérer.

Hmph ! Je lui souris avant de m'asseoir au bord du lit et de toucher du doigt le liquide trouble collé sur sa jambe.

— Oooh…

Il gémit et palpite jusqu'à ce que le liquide sorte enfin.

— Finis le travail toi-même. Je sais seulement comment l'insérer, mais je ne sais pratiquement rien sur la façon d'enlever les fluides.


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:02



Chapitre 2
Le véritable amour n'est pas fait pour tout le monde

Mark Masa
— Quoi de neuf, déjà réveillé ?

Le salut venant de devant la chambre guide mes yeux à peine ouverts dans cette direction. La douleur me traverse le corps dès que je commence à bouger. La partie inférieure est particulièrement brûlante, comme si elle avait été déchirée. L'incident d'hier soir se déroule dans ma tête comme une scène de film.

Je l'ai fait avec lui...

Et moi... j'étais le receveur.

Je regarde le type appuyé contre la porte avec un mélange d'émotions. Frustré de voir son rictus satisfait. En colère contre moi pour m'être saoulé, au point que les choses soient devenues incontrôlables.

En colère contre P'Bar... qui ne m'aime pas.

— C'est chouette. Tu ne te plains pas, ce qui veut dire que tu te souviens de la nuit dernière, dit-il en s'approchant de moi sur le lit.

Je le regarde et détourne immédiatement les yeux.

Son visage me rappelle un flot de souvenirs de ce qui s'est passé la nuit dernière. Les cris de douleur. Les larmes qui coulaient sur mon visage. Les railleries et les moqueries, et enfin son visage rempli de plaisir.

Après avoir terminé, il m'a laissé continuer tout seul. J'ai dû réparer les dégâts par moi-même, même si j'avais du mal à respirer. Après ma libération, j'étais assommé et je n'ai pas pris la peine de me nettoyer correctement. J'étais tellement épuisé que je n'arrivais plus à garder les yeux ouverts. Je ne sais pas s'il habite ici ou dans une autre chambre, mais je suppose qu'il s'agit de sa maison. Je me souviens vaguement que c'est lui qui m'a sorti du bar et m'a traîné jusqu'ici.

— Allons prendre un petit déjeuner, maintenant que tu es réveillé, dit Vee en s'asseyant au bord du lit, lorgnant sur mon corps avec des yeux menaçants. Tu as entendu ce que j'ai dit ?

— J'ai... entendu, croassé-je avec tout ce qu'il me reste de voix, ce qui me fait presque pleurer.

— Qu'est-ce que ! Pourquoi ta voix est comme ça ? murmure-t-il pour lui-même, bien que je l'entende à cause de notre proximité. Lève-toi et mange un morceau. Je t'emmène voir le médecin.

Pourquoi il joue soudain les gentils ? Hier soir encore, il me disait que je devrais rencontrer un méchant comme lui plutôt qu'un gentil comme P'Bar.

— Ça va aller... dis-je doucement, en essayant d'éviter le contact visuel.

Voir son visage me rend pitoyable. J'admets tout à fait que j'aime les garçons et que je n'ai jamais été intéressé par les filles, mais je ne me suis jamais retrouvé en position d'être le receveur. Depuis le lycée, quand j'ai commencé à sortir avec des garçons, mon homme était une petite salope mignonne dont j'avais envie de m'occuper. Chaque fois que nous faisions l'amour, c'était moi qui étais au top et cela me plaisait plus que le bottom. Ce n'était pas le cas hier soir. Il m'a dit qu'il aimait les filles et qu'il ne l'avait jamais fait avec des hommes, et moi non plus je ne l'avais jamais fait avec un homme de cette manière.

— Tu es presque mort et tu te la joues cool. Laisse-moi regarder.

Clac !

— Bon sang ! J'essaie de t'aider, dit-il d’un ton sévère alors que je viens de lui envoyer un coup sur le front, il sort quelques jurons avant de me jeter un regard noir. Va prendre une douche et manger.

— Je t'ai dit que je ne mangeais pas, insisté-je.

— Putain, alors ne manges pas ! Je vais te chercher de l'eau alors. Je ne supporte pas ta voix.

Ce n'est pas ta faute ? C'est lui qu'il fallait blâmer. Même si mes pensées étaient malveillantes, je ne les ai pas mises à exécution.

— Pourquoi tu essaies d'être un saint maintenant ? Ça me donne envie de vomir, dis-je en me redressant lentement.

Bien qu'il s'agisse d'une action difficile à réaliser, je suis déterminé à ne pas lui demander son aide.

— Vu ton état, je ne veux pas que tu meures dans ma maison. Ce n'est pas que je me soucie de toi ou que je suis une sorte de saint, répond-il sans sourciller.

— Je n'ai jamais pensé que tu étais un saint, juste un petit bâtard... aïe ! m'écrié-je quand il s'est approché de moi et m'a pincé la joue.

— Fais attention à ce que tu dis, sinon tu auras droit à une tournée matinale, menace-t-il en me regardant fixement.

— Je serais bête de te laisser faire une autre tournée.

— J'aimerais entendre comment les imbéciles couinent. La nuit dernière n'a pas encore été suffisante, ricane-t-il.

— Enfoiré ! réponds-je avant de me diriger vers les toilettes.

Utiliser les toilettes après l'avoir fait est une chose douloureuse à endurer, d'autant plus qu'il ne s'est pas retenu avec moi la nuit dernière. Pas de préliminaires ni même de mise en garde. Ce que j'ai reçu, c'est de la douleur et de la torture à l'état pur.

Je n'ai pas été surpris de voir son visage narquois au réveil. Il devait penser que j'avais eu ce que je méritais. En y réfléchissant, c'est un peu ma faute si j'étais à côté de la plaque, si j'étais faible, si j'aimais P'Bar au point d'être envahie par des pensées sinistres.

Mais mes pensées méritaient-elles vraiment une telle souffrance ?

Je sors enroulé dans la serviette qu'il m'a donnée. Bien qu'il ne soit pas dans la chambre, des vêtements sont posés sur le lit. Je n'ai aucune idée de l'endroit où se trouvent les vêtements que j'ai portés hier soir. À côté du lit, un bol de porridge et un verre d'eau sont posés sur un plateau.

Si tu veux être mauvais, pourquoi ne pas être le diable ?

J'enfile les vêtements et m'assois pour manger en silence dans la chambre. Peu après, Vee entre avec un plateau dans les mains.

— Qu'est-ce que tu manges ? demande-t-il en se penchant pour regarder dans mon bol.

— Porridge aux crevettes, réponds-je, un peu confus car je pensais qu'il l'avait préparé pour moi.

— D'où ça vient ?"

— C'était juste ici... ce n'est pas toi qui l'as apporté ?

Je lui montre l'endroit et lui demande à mon tour. Il a un regard confus en regardant dans mon bol.

— Peu importe.

Il pose son plateau à côté du mien et déplie une petite table de style japonais sur le sol.

— Viens manger avec moi là, pas sur mon lit, exige-t-il avec un regard mécontent, que je lui renvoie.

Comment peut-il me demander de m'asseoir sur le sol dur ? Ça va faire un mal de chien.

— Je reste assis ici.

— Mais si, tu vas t'asseoir. C'est ma chambre, et aussi ma nourriture. Tout ce que je te demande, c'est de t'asseoir ici. Est-ce que ça te tuerait de le faire ? grogne-t-il, montrant clairement son mécontentement.

— Oui, c'est vrai ! Ça me tuerait, rétorqué-je en posant le bol de porridge sur le plateau.

Je préfère mourir de faim.

— Tu es sarcastique ? demande-t-il en haussant les sourcils de façon amusé.

— Tu es si important que je suis obligé de recourir au sarcasme ? réponds-je.

— Au moins, je suis ton mari, dit-il lentement en posant son bol.

— Ne me traite pas comme une femme juste parce que tu m'as fait ça une fois, réponds-je d'un ton sec en le regardant fixement.

— Que dirais-tu d'une dernière fois alors ? propose-t-il en se levant et en s'approchant du lit. Pour que tu saches que ceux qui écartent les jambes sont appelés les épouses.

Ses mains épaisses caressent mes joues, me faisant reculer le visage.

— Aïe ! crié-je quand il écrase mes joues l'une contre l'autre, déformant mon visage.

— Peu importe que je le fasse une ou dix fois, le fait est que je l'ai déjà fait. J'espère que tu n'auras plus de pensées comme celles d'hier soir avec qui que ce soit d'autre. Si je le découvre, je n'ai pas besoin de te dire ce qui se passera... dit-il en relâchant son emprise sur mes joues. Mais de toute façon... je suppose que tu ne voudrais plus être le mari de quiconque maintenant que tu as déjà pris la place d'une femme.

Ses mots me font monter le sang au visage. Je suis en colère parce que c'est vrai. Comment je pourrais faire aux autres ce que je faisais avant, compte tenu de ce qui s'était passé. Ce serait seulement le reflet de l'image de moi qui recevrait le châtiment.

— …

Je reste silencieux et le fixe alors qu'il recule.

— Et encore une chose... Ne t'avise plus d'embêter Bar et Kan.

Mes yeux se tournent vers lui. Pour qui il se prend ? Il n'est que l'ami de Bar. De quel droit peut-il me dire ce que je dois faire ?

— Et si je le fais ?

— Comme je te l'ai dit hier soir, ne joue pas avec mon ami. Sinon, je veillerai personnellement à ce que tu sois puni.

Ce type se prend-il pour Dieu ? Comment peut-il décider ce qui est bien ou mal, ou qui doit être puni ? Il n'est certainement pas un saint, lui qui a une petite amie dont le couple amoureux fait parler de lui. Pourquoi essaie-t-il de protéger son ami à ce point ?

Même P'Bar ne me dit pas de telles choses.

— Et enfin, Mark... continue-t-il, voyant que je garde le silence. Je suis né avant toi. En tant qu'aîné, tu devrais me montrer plus de respect

— Je respecte ceux qui le méritent, dis-je. et ce n'est certainement pas toi.

— Pourquoi toi !...

— Vee…

Nous tournons tous les deux la tête vers la porte. Un type qui ressemble à celui qui vient de m'écraser les joues se tient là. Il pourrait s'agir d'un frère aîné ou cadet. Je ne l'avais jamais vu auparavant, mais ses yeux ovales apparemment intimidants ne me donnaient pas l'impression d'être menacé.

— Quoi ?

Vee jette un coup d'œil agacé vers le type.

— Papa veut que tu ailles au garage. Il y a du monde car c'est un jour férié, dit le gars.

— D'accord... répond-il en se tournant vers moi.

— Tu ne me présentes pas à ton junior ? suggère-t-il en entrant dans la pièce.

Ses jolies lèvres dessinent un sourire tandis que ses yeux scintillants se posent sur mon cou.

— Voici Mark... et lui c’est mon frère aîné, You.

— Comment était le porridge?

— Euh... euh…

Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pu répondre à P'You. C'est peut-être à cause de cette paire d'yeux aiguisés que je n'arrive pas à comprendre, ou du sourire apparemment complice qu'il projette.

— N'oublie pas de prendre tes médicaments. Tu devrais aussi prendre des anti-inflammatoires.

Je ne sais pas pourquoi je sens une poussée de sang monter à mon visage lorsque P'You dit cela, probablement à cause d'un sentiment de colère envers Vee couplé à une gêne envers P'You. C'est humiliant.

— Quand est-ce que tu sors, toi ?

Vee lance un regard noir à son frère et P'You sourit en retour à Vee.

— Excuse-moi, Mark.

You se tourne vers moi et me sourit, ce à quoi je ne peux que répondre par un signe de tête.

— Hmph !...

Un rire sarcastique sort de la gorge de la personne à côté de moi. Lorsque je me tourne vers lui, Vee regarde dans ma direction avec des yeux méprisants.

— Les oiseaux d'une même plume... se rassemblent en effet... vous avez une sorte de code secret ? C'était quoi ce sourire ? Vous allez faire un tour en privé plus tard ?

— Ouais, enfoiré ! Tu crois que je peux le faire avec n'importe qui ? réponds-je d'un air renfrogné dès qu'il a fini de se moquer de moi.

Je ne sais pas ce que signifie le regard de P'You, mais tout ce que je vois, qu'il n'a pas de mauvaises intentions et qu'il semble plus amical que Vee.

— Eh bien, hier soir, tu l'as fait avec moi sans y réfléchir à deux fois.

— Tu m'as forcé, enculé !

— Forcé ou pas, la nuit dernière... tu es devenue mienne, et j'ai eu du plaisir.

Il baisse son visage vers le mien et prononce les mots avec détermination. Je serres les lèvres et le fixe, m'apitoyant sur mon sort et me mettant en colère à la fois. Mes sentiments à ce moment-là sont vraiment indescriptibles.

— Qu'est-ce que tu veux ? demandé-je lentement en fermant les yeux.

— Hmph ! Je te l'ai déjà dit... arrête de déconner avec mon ami et Kan. décide-t-il tout en me regardant dans les yeux.

Je veux remettre en question le droit qu'il a de l'exiger, mais il ne m'en donne pas l'occasion.

— Il n'est pas nécessaire de remettre en question la logique. C'est simplement qu'ils s'aiment l'un l'autre et pas toi. Si tu persistes… Je réglerai le problème avec toi au-delà de la chambre à coucher. menace-t-il.

— Je n'embêterai plus P'Bar... réponds-je.

S'il y avait une lueur d'espoir, je le poursuivrais, mais il ne me l'a jamais donné et m'a même dit clairement qu'il aimait Kan et pas moi.

— Bien... et n'ai pas de mauvaises pensées comme la nuit dernière, continue-t-il. Et tu ne peux pas t'adresser à moi plus poliment ? Je suis ton aîné, alors montre-moi un peu de respect.

— Alors commence par te montrer respectueux.

Je le défie avec mes mots et mon regard. Les actes sont plus importants que l'ancienneté. Je n'hésiterais pas à faire un "wai" à une personne plus jeune si elle est digne de mon respect. Mais à ce type ?

— Hey Mark…

Il prononce mon nom à voix basse, tentant de s'approcher de moi, mais sa mère l'appelle pour qu'il aide les clients.

— Tu n'es que paroles et ordres, le réprimandé-je

— Que des mots et des ordres, hein. Je suis bon dans d'autres... choses aussi, me nargue-t-il en baissant les yeux vers son ventre avant de les poser sur mon cou et de les faire descendre. N'oublie pas que je suis ton aîné. Mais si tu ne veux pas être mon junior, tu peux aussi être ma fe...

— Ouais, ouais, senior, senior !

Je l'ai interrompu avant qu'il ne puisse m'humilier davantage.

— A propos d'hier soir... dit-t-il avant d'ajouter. Ne le dis à personne. Je ne peux pas laisser ma femme le savoir.

Après notre conversation, il m'a ramené à mon dortoir. Je suis surpris de voir qu'il me suit au lieu de rentrer chez lui. Je me retourne pour l'interroger, mais il me révèle qu'il s'agit du dortoir de sa petite amie.

Quelle honte...

Il a failli me tuer hier soir, mais il se dirige maintenant avec le sourire vers le dortoir de sa petite amie, comme si rien ne s'était passé. Quelle impudeur ! Je le quitte au quatrième étage. Mon dortoir est divisé en huit étages, sans distinction de sexe. Selon les normes habituelles, ses installations sont de premier ordre. Je suis un Bangkokien qui a passé l'examen d'entrée pour étudier dans la faculté de mon choix, à savoir l'ingénierie. Mon père n'était pas d'accord, car il voulait que je sois nageur professionnel et que je n'aie rien à voir avec les voitures, un métier qu'il méprise, alors que je veux poursuivre une carrière liée à l'automobile. Parfois, nous sommes tellement en désaccord que ma mère doit me consoler. Je pensais que l'éloignement de la maison me permettrait de vivre une vie simple et belle.

Mais quelle belle journée je suis en train de vivre.

Je sors mon téléphone pour consulter l'application populaire que j'utilise régulièrement depuis le lycée. Le premier statut qui apparaît dans le fil d'actualité me donne envie de jeter le téléphone à la poubelle. Une petite main qui en tient une autre plus fine, sans la serrer. Aucun visage n'apparaît, mais je sais qu'il s'agit de Kan et de P'Bar. Une autre photo montre la main de P'Bar touchant la joue de Kan. Je ne peux pas voir l'expression du visage de P'Bar car il tourne le dos à la caméra, mais les yeux de Kan le regardent avec un amour tendre, un peu comme je regarde P'Bar, mais il y a aussi une différence.

La différence, c'est qu'ils s'aiment tous les deux, pas moi.



Dew dely

1 hr

Si doux que les fourmis en auraient honte. Junior Dr. Kan main dans la main avec P'Bar au grand magasin. Le truc, c'est qu'ils ont pris le moment en photo et que P'Bar l'a téléchargé sur sa page privée~ N'est-ce pas sa toute première photo ? Est-ce que cela peut être considéré comme une annonce officielle de leur changement de statut ? Oh ! Mes initiés les ont encore repérés sur le parking. La main dans la main signifie généralement qu'ils sont devenus publics, mais il semble que P'Bar ait besoin d'un peu plus de temps pour se décider (c'est ce que j'ai entendu de mes sources). J'ai déjà abandonné l'espoir d'avoir Kan pour moi. Il a déjà fait connaître sa préférence. #Tossara

6012 likes 1214 commentaires



La quantité folle de likes et de commentaires de félicitations ne me touche pas autant que la réponse de P'Bar à son ami.



TiTiNotiron Only : Il faut reconnaître à ces initiés qu'ils ont réussi à prendre une photo même entre les voitures.

Bar Sarawut : Je veux aussi savoir qui c'est, pour pouvoir lui casser la gueule...

Nnorthh : Hey Bar, toujours enclin à la violence, hein. Même quand tu es timide.

Pin pinna : C'est vrai. Je me demande comment le Dr. peut le supporter.

Tossakan : J'aime bien.

Pandora : Comme quoi, hein, hein, hein ?

Tossakan : J'aime la violence, monsieur. Bar Sarawut

pVnn : Oh oh oh... c'est parti !

Pond pawee : Il utilise les commentaires pour faire passer un message

Nanana : C'est votre stratégie ? Tossakan

Tossakan : Je lui ai déjà dit en personne. Je peux le dire à n'importe qui maintenant.

Bar Sarawut : Mais tu ne peux pas le dire ici !!!

Tossakan : Pourquoi pas, Bar Sarawut ?

Bar Sarawut : Je suis emBarrassé.



Je suis emBarrassé. Une seule petite phrase qui me blessera pour longtemps.

Je me suis allongé sur le lit et je ferme lentement les yeux, trop fatigué pour m'asseoir ou être dérangé à nouveau. Je suis blessé... physiquement et mentalement. Il n'y a aucune raison de continuer à poursuivre cette histoire. Les nouvelles montrent qu'il va bien, alors je ferais mieux de rester sur place et d'observer son bonheur de loin. S'il y a une chance, j'aimerais m'excuser pour les mauvaises pensées que j'ai eues à son égard, au moins cela pourrait alléger mon karma.

Après avoir réfléchi, je décroche le téléphone et compose un numéro familier avant que l'interlocuteur ne décroche.

— Maman...

— Comment ça va, mon amour.

Maman a toujours été celle qui me consolait après mes disputes avec papa. C'est elle qui me ramenait à la raison avant que je ne fasse une bêtise. Elle me verse de l'argent de poche même si elle n'est pas d'accord avec le fait que je poursuis mes études ici.

C'est elle qui ne veut pas me voir triste.

— Tu me manques, maman.

Je parle au téléphone en souriant. Je ne sais pas pourquoi je l'ai appelée. Tout ce que je sais, c'est qu'elle ne me fera jamais de mal.

— Qu'est-ce que c'est que ça... m'appeler à l'improviste pour me dire que je te manque, qu'est-ce qui se passe ?

— Ce n'est rien.

— Ta voix sonne faux, Masa.

Masa est mon vrai nom, celui que m'a donné ma grand-mère, et celui par lequel ma famille préfère m'appeler. C'est un nom japonais qui signifie intelligence. Mon père est à moitié japonais, car ma grand-mère en est originaire, mais mon grand-père est thaïlandais. Ma mère est thaïlandaise, ce qui fait de moi un quart de Japonais. J'ai un nom de famille thaïlandais mais un prénom japonais, alors que mon surnom m'a été donné par ma tante.

— Tu me manques vraiment, c'est tout, lui réponds-je.

— Alors, viens me rendre visite.

— Ça ne fait pas plus d'un mois depuis le début du semestre.

— Eh bien, tu as dit que je te manquais.

— Et c'est pour ça que j'appelle.

— Alors... viens me voir quand tu pourras. Je te transférerai l'argent pour le vol. Tu me manques vraiment.

Je ne sais pas si j'aurais dû l'appeler. Je pleure presque quand elle dit que je lui manque. D'habitude, je ne suis pas aussi émotif, mais là, j'ai vraiment envie de la serrer dans mes bras.

— D'accord.

D'un coup, mes larmes coulent à flots. On dit que quand on est fragile, la maison nous manque.

Je ferme progressivement les yeux une fois de plus avant de me diriger vers le bureau de lecture pour prendre un paquet de cigarettes. J'aime fumer, c'est pour moi un exutoire à tout le stress accumulé.



— Vee, tu penses que la plante recevra assez de soleil si je l'accroche ici ?

La voix douce qui vient de la pièce voisine ne retient pas autant mon attention que le nom contenu dans la phrase. Je me retourne pour voir un joli visage avec une belle silhouette qui regarde la plante en pot dans sa main.

— Hmm... laisse-moi voir.

Le monde est petit ou l'université est petite ? Le type qui place sa main dans son dos et tend la main vers la plante en pot est celui que je ne voulais plus voir.

— Place-la ici, peut-être, dit-il à sa petite amie avant de l'accrocher au mur.

— C'est très joli. J'en prendrai bien soin… dit la femme en souriant à Vee, se retrouvant dans son étreinte.

— Super... Prends-en bien soin, comme tu le feras pour notre amour.

La voix grave provient de son beau visage qui s'appuie sur le front de la jolie femme.

Moosh !

La femme lève les yeux et dépose un baiser sur les lèvres en forme de châtaigne avant de dire succinctement,

— Je prendrai bien soin de la plante que j'aime et de la personne que j'aime.

Elle lui fait la cour, ce qui provoque un large sourire chez Vee.

— Tu as un don pour les mots doux, Ploy, complimente-t-il en relevant son joli menton pour embrasser une nouvelle fois ses lèvres pulpeuses.

— Oh... ne me fais pas rougir.

La jolie voix carillonne en lui repoussant la poitrine.

— On n'a pas déjà dépassé la première base ?

Vee taquine sa petite amie. Si vous me demandiez ce que je ressens en voyant cette scène se dérouler devant moi, je dirais que c'est du dégoût. Hmph... il a dit qu'il n'avait jamais pris un mec avant, mais il m'a pris hier soir. Il a dit qu'il aimait sa copine, mais il m'a proclamé comme sa femme pas plus tard que ce matin.

C'est vraiment un type méprisable.

— Tu empestes la cigarette, Vee.

— Mais je n'ai pas du tout fumé aujourd'hui.

— Eh bien, je le sens... Oh !...

Elle se retourne et est surprise de me voir sur le palier voisin. Je savais seulement qu'en dessous de moi se trouvait la chambre de P'Bar, mais je n'avais aucune idée qu'il s'agissait là de la chambre de la petite amie de P'Vee.

— Désolé, je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, dis-je au passage en levant la main.

— C'est pas grave, juste fumer pas près de ma plante,, dit-elle en me jetant un regard doux.

Je regarde Vee à temps pour surprendre un regard étrange dans ses yeux, même si ce n'est que pour un très court instant. Il affiche un sourire et s'approche pour enlacer la taille de Ploy en disant

— C'est mon junior de la faculté.

— Oh ! C'est l'un des nôtres, alors. Je m'appelle Ploy, ravie de te rencontrer.

Elle s'approche de la barrière du balcon et me tend la main.

— Mark, réponds-je en lui serrant la main.

— Ça suffit, je deviens jaloux, dit Vee en retirant sa main de la mienne.

Je fronce les sourcils en entendant cela, car il n'y a aucune raison d'être jaloux sachant que je n'aimais pas les filles.

— Pourquoi... ce n'est qu'une salutation, demande Ploy en se tournant vers P'Vee avant de me sourire à son tour. N'oublie pas ce que j'ai dit, Mark. Ne fume pas près de ma plante, d'accord ?

La voix douce est accompagnée d'un autre joli sourire. Il rend son visage encore plus radieux, alors que je n'aime pas les belles femmes.

— Si le vent le permet. Mais j'essaierai de rester loin, lui réponds-je en jetant un coup d'œil à P'Vee, qui se contente de me fixer et de dire lentement,

— Tout va bien alors... au moins, tu ne cherches pas à gâcher les relations des autres.

— Je fais de mon mieux pour ne pas le faire, réponds-je, ne sachant pas exactement à qui il faisait allusion.

En tout cas, je vais donner ma bénédiction à tous ceux qui sont amoureux.

— Je vous souhaite un amour éternel.


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Johanne
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Chapitre 3
Loin des yeux, mais pas de l'esprit

Vee Vivis
Les préparatifs de la prochaine cérémonie de la Lune et de l’Etoile de l'université de cette année m'ont beaucoup occupé. En tant que troisième année, nous sommes soumis à une forte pression de la part des quatrième année pour assurer le spectacle. Pour ne rien arranger, même si j'ai remporté le titre de Lune, le représentant de notre faculté l'année dernière n'a été que deuxième, et les attentes étaient donc grandes pour récupérer le titre cette année. Je voulais faire valoir que tout est une question d'apparence, et qu'à l'heure actuelle, personne ne peut rivaliser avec ce Kan de l'école de médecine. Qui pourrait l'éclipser ?

Je regarde Yeewa poudrer le visage de Fuse, le représentant de ma faculté. Pour être honnête, je n'espère pas le titre, une simple place dans le top 5 serait déjà une victoire en soi. De nos jours, les beaux et sexy garçons fleurissent aussi vite que les fleurs au premier jour du printemps.

En parlant de juniors, j'ai repensé au gars que j'ai rencontré il y a quelques jours. J'ai été légèrement surpris de le voir fumer à côté de la chambre de Ploy. J'y étais déjà allé plusieurs fois, mais c'était la première fois que je le voyais. Il m'a regardé avec condescendance lorsque j'ai embrassé Ploy et a même béni notre amour. J'avais envie de lui arracher les yeux et de les piétiner.

Tu n'as jamais ressenti le véritable amour, n'est-ce pas ?

Après que j'ai... euh... couché avec lui, il s'est réveillé et s'est assis en silence, me jetant un regard comme s'il avait senti le remords d'avoir eu des pensées aussi sinistres. S'il s'était vraiment arrêté, je pense que je l'aurais laissé tranquille. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais bizarre en le regardant. Ce n'était pas un sentiment d'anxiété ou de culpabilité, car je ne pensais pas que ses affaires me regardaient.

Quoi qu'il en soit, je vais laisser tomber. C'est un homme, je suis un homme. Pas besoin de trop réfléchir.

— Comment ça va ?

Je lève les yeux vers la voix qui vient d'au-dessus de moi. Étonnamment... c'est Bar. Il est là pour voir le junior ? Je le fixe et le taquine.

— Je pensais que tu serais à l'école de médecine.

— Je suis étudiant en ingénierie, répond-il ironiquement.

Il jette ensuite un coup d'œil vers le groupe d'étudiants de la faculté de médecine, où le représentant pour la Lune de cette faculté le regarde à son tour. Bien sûr... j'ai compris. Tes mots disent ingénieur alors que ton cœur crie docteur en médecine. Il passe rarement voir ses amis ou ses camarades, n'ayant d'yeux que pour Kan.

Pour moi, Kan et Bar forment une paire parfaite. D'habitude, je n'aime pas observer les couples homosexuels, car cela me semble un peu dérangeant. La seule à avoir ouvertement encouragé les garçons à sortir ensemble est Yeewa, l'Étoile de notre faculté, à tel point que je ne me sens plus gêné par ce genre de couples. Oh là là... La Thaïlande seulement. Plutôt que d'avoir la chair de poule, je leur souhaite plutôt bonne chance. Je pense maintenant que ce type d'amour peut aussi bien fonctionner, et je ne pense plus que c'est détestable ou inacceptable comme je le pensais auparavant. Mark, cependant, pose un problème à ce couple. Je lève les yeux au ciel face à mes propres pensées. C'est juste que... pourquoi ce junior me revient-il à l'esprit ?

Une notification de message LINE provenant du téléphone de quelqu'un me sort de mes pensées. Je fronce les sourcils en direction de la source du son, qui est maintenant en train d'aider Yeewa à mettre la dernière touche au visage de Fuse. Les notifications n'arrêtent pas de sonner.

— Lis-les Bar, c'est ennuyeux, se plaint Yeewa.

— Je vais le mettre en silencieux.

Bar sort son téléphone pour éteindre les notifications, mais il sourit tout seul en lisant les messages, puis s'esclaffe en finissant de lire et en regardant vers le groupe de l'école de médecine. Je vous laisse deviner ce qu'il fait ensuite... il se dirige vers la Lune de cette faculté.

Bar, l'homme de l'ingénierie.

Bar, le pilier de notre faculté, toujours en train de boire et de faire la fête avec les dames jusqu'à tard dans la nuit.

Ce Bar a complètement disparu depuis que le première année de l'école de médecine l'a dragué.

— Regarde ça, il dit qu'il n'aime pas les mecs, mais il reste collé à lui, dit Yeewa tandis qu'elle touche les lèvres de la Lune de la Faculté, désignant Bar qui s'approche du visage de Kan avec un sourire.

Les yeux de Kan s'écarquillent d'un air embarrassé... comme c'est mignon.

Je souris en les regardant de loin, sachant très bien qu'ils ne me remarqueraient pas puisqu'ils sont dans leur petit monde. C'est alors que mes yeux se posent sur un homme au visage de pierre qui fixe le couple, l'homme avec qui j'ai été intime récemment.

Ses yeux expriment la douleur...

L'expression de son visage est empreinte de souffrance.

— Vee... Vee !

— Quoi !... Qu'est-ce qu'il y a ?

Je me tourne vers Yeewa, la plus jolie femme de notre faculté, bien que je doive préciser que notre faculté ne compte pas beaucoup de femmes. Il n'y a que trois femmes seniors dans notre département, pour être exact : Yeewa, l’Etoile de la faculté, son amie Pan et Tata, qui... aime les femmes. Yeewa est donc la plus belle par défaut, suivie de Pan et enfin de Tata.

— Je t'ai appelé plusieurs fois. Qu'est-ce que tu regardes ? Nous devons bientôt l'envoyer sur scène.

Yeewa suit mon regard, bien que l'endroit que je regardais plus tôt ait été libéré.

— Eh bien... envoie-le sur scène alors. Fais de ton mieux, d'accord ? réponds-je à Yeewa avant de donner une tape sur l'épaule de Fuse.

— Et si tu regardais le visage de Kan avant de dire ça ? Je reconnais que je suis beau, mais Kan est d'un autre niveau, dit Fuse avant de me jeter un regard gêné.

— Ne fais pas ta petite tête, mon frère... Sois un homme sur la scène.

Je le taquine en haussant les sourcils.

— Espèce de senior stupide ! Je suis un homme, non ? réplique-t-il, provoquant les rires de Yeewa et de la jolie représentante pour l'Etoile.

Fuse est un beau garçon, mais il est amusant de constater qu'il devient tout à coup un joli minois avec un peu de fond de teint et de poudre. C'est une bonne chose qu'il soit grand, sinon...

Il ne serait pas différent de Bar, l'homme de l'ingénierie.

— Allez... il faut y aller, dit Bar, rayonnant, en me touchant le bras.

— Tu as mis du temps à venir, M. Beau gosse.

Yeewa se moque de Bar avec ses mots et son regard. Bar répond en grommelant quelques mots avant de se diriger vers Fuse.

— Fais de ton mieux. Donne-toi à fond. Vise une place dans le Top 5. Aie confiance en toi, comme Vee. Ne laisse pas ton physique se dégrader.

Je lève les yeux au ciel lorsqu'il prononce ces mots. Vous pouvez lui donner des tapes sur les épaules et l'encourager autant que vous voulez, il est indéniable qu'il a l'étoffe d'un mannequin et qu'il est aussi le mentor de sa faculté.

— Oui, mon mentor senior. Je reprendrai ce titre pour ne pas faire honte à la lignée des canons de notre faculté, clame-t-il en levant le poing.

Heureusement que les autres facultés sont déjà parties.

— Un Top 5 suffirait, pas besoin de revendiquer le titre, répond mon ami.

— Hé ! Pourquoi tu ne me soutiens pas pour être la Lune de l'Université ? demande Fuse.

— Comment il pourrait t'encourager ? Un traître comme lui a les yeux rivés sur la faculté là-bas.

Yeewa incline son visage vers la zone de maquillage de l'école de médecine, désormais inoccupée.

— Comment je pourrais encourager d'autres facultés ? Je te soutiens, Fuse, fais-le pour la lignée des canons !

Il serre fort la main du candidat.

— Pour la lignée des canons !

Il serre la main de Bar, son beau visage respire la confiance, à tel point que je perdrais probablement face à lui dans le concours.

— Allez, les beaux gosses, même celui qui a tout gagné comme moi ne fait pas de grandes phrases, dis-je cela en tapotant légèrement le dos de Fuse.

— Tu es de la génération précédente, Vee. Cette génération appartient à Kan, le roi Tossakan, le maître de toutes les facultés, tu sais ?

Yeewa se penche pour me le montrer.

— Allez ! Je ne suis même pas encore montée sur scène que tu donnes déjà le titre au Dr Kan ?

Fuse supplie Yeewa.

— Pas besoin de faire une tête aussi pitoyable. J'en ai assez des ingénieurs, alors je vais troquer la chemise d'atelier contre la blouse de médecin, décide Yeewa tout en se tournant vers la représentante de l'Etoile et en faisant la grimace. Plus tu resteras ici, plus tu te rendras compte que les doux visages des étudiants en ingénierie peuvent te calmer encore plus que la statue de Bouddha. Sors avec eux pendant un mois ou deux et tu comprendras qu'il vaut mieux rester amis. Ce n'est certainement pas un couple idéal.

Après avoir envoyé Fuse sur scène, Yeewa et moi rejoignons le groupe de notre faculté dans le grand public. Je suis Bar alors que nous nous faufilons dans la foule, entendant les cris doux des filles lorsque mon visage frôle le leur, ce qui a pour effet de transformer mon visage renfrogné en un beau visage étincelant.

Qu'est-ce que je peux dire... la beauté a ses avantages.

— Merde !

— Aïe !

Je me tourne vers la personne qui jure en passant. Au milieu des spectateurs, une paire d'yeux ovales me fixe. Il se renfrogne en voyant que c'est moi qui l'ai bousculé, fait une grimace avant d'être entraîné par son ami.

— Dépêche-toi, Mark, James t'attend !

Je regarde la personne appelée, qui me lance un regard menaçant avant de beugler une réponse.

— Ouais, ouais, on m'est rentré dedans.

Nous sommes tombés l'un sur l'autre, mais pourquoi me blâmer ? Je lui lance un regard en retour, mais il n'en est pas perturbé. Pas même une excuse. Quelles bonnes manières ! Je devrais peut-être dire à Pond de le faire travailler pendant les séances d'entraînement aux encouragements.

Je l'ignore et je continue à marcher jusqu'à ce que Bar et Yeewa nous amènent au groupe d'amis qui se tiennent là, à regarder. Les cris et les hurlements de la foule à la vue des beaux candidats du concours de la Lune et de l'Etoile m'irritent. La beauté des Étoiles ne fait aucun doute, mais pour ce qui est des candidats au titre de Lune de cette année ? Disons que ma beauté vieillit comme le vin.

Les représentants de chaque faculté se sont mis en quatre pour montrer leurs talents. Notre faculté n'a rien préparé de spécial, car Fuse ne sait jouer que d'instruments de musique et a donc donné une représentation à la guitare et au piano. Je n'ai pas prêté attention aux autres facultés, car j'avais perdu toute mon énergie à vouloir que Fuse ne fasse pas d'erreurs pendant sa prestation.

— La prestation de l'école de médecine est de loin la meilleure de l'année.

C'est ce que mentionne Dew, la jolie fille de la Faculté des Arts, propriétaire de la page de potins de l'université 'dew dely'. Elle est la présentatrice de l'événement avec un autre type dont j'ignore le nom, car c'est un homme. Les commentaires de Dew provoquent des applaudissements nourris de la part de la foule, tandis que je regarde vers Kan et vois un sourire tranquille et confiant se dessiner sur son beau visage, alors qu'il s'incline poliment en signe de gratitude.

— Et maintenant, il est temps d'annoncer les candidats qui passent au tour suivant. Nous n'annoncerons que cinq paires, bien que les couples concourront séparément au prochain tour, qui est celui de l'entretien.

Le coanimateur masculin de Dew explique les règles, ce qui suscite l'enthousiasme de la foule.

— Tu penses qu'il va réussir à passer au prochain tour ? me demande Yeewa avec appréhension.

— Bien sûr. Sa performance était très bonne, répond Bar avec assurance.

— C'est vrai ? En grattant la guitare, il s'est trompé dans les accords, lui fait remarquer Yeewa nerveusement.

— C'était à peine perceptible.

Je rassure Yeewa tandis que Bar nous regarde d'un air confus.

— Pourquoi tu regardes Yeewa comme ça ? demande Pond, qui se tient à côté de celle-ci.

— Je ne comprends pas bien à qui elle fait allusion en parlant de gratter la guitare.

— Fuse, bien sûr, qui d'autre cela pourrait-il être, hein ? lui lancé-je en le regardant d'un air entendu.

— Oh...

Il cligne des yeux et rougit légèrement.

— J'ai compris. Il pensait au Dr Kan, affirme Kla en pointant du doigt le visage de Bar.

— Pourquoi toi, espèce de traître. L'un des nôtres est en compétition, et pourtant tu soutiens quelqu'un d'une autre faculté, dit Pin, qui se tient à côté de Kla.

Bar continue de plaider sa cause et finit par céder. Bon sang ! Je ne comprends vraiment pas la bassesse de mon ami. Il suffit d'être un homme et d'accepter ses actes. Oh ! J'ai l'impression que c'est à moi que cela s'adresse. Mais de toute façon, je ne vais pas m'attarder sur les brefs moments où le visage de ce jeune homme surgit dans ma tête.

Au fur et à mesure que l'événement avançait, Fuse est entré dans le Top 5 comme je l'avais prévu. Mais ce qui a dépassé toutes mes attentes, et qui est devenu le sujet de conversation de la ville longtemps après, c'est l'annonce publique de la relation entre le Dr Kan et mon ami.

Je suis resté bouche bée, stupéfait, à l'instar des milliers de personnes présentes. Kan a raconté comment il avait jeté son dévolu sur P'Bar au cours des six dernières années. P'Bar est monté sur scène, suscitant des cris frénétiques de la part des filles dans la foule. J'ai été surpris de le voir réprimander Kan sans se préoccuper du fait que ses paroles atteignaient le micro qu'il tenait à la main. Peut-être que toute l'université l'avait déjà entendu.

— Bon sang... tu crois que je suis une sorte de star inaccessible ? Pourquoi attendre d'être la Lune de l'Université pour m'inviter à sortir ? réprimande Bar, sans prêter attention à la foule.

Même le comité des juges, composé de professeurs et d'anciens élèves honoraires, est abasourdi.

— Quoi ?

— Si tu veux me demander de sortir avec toi, demande-le. Pas besoin de faire traîner les choses et de me mettre dans l'embarras !

Tout s'est arrêté, pas un bruit ne se fait entendre. Kan est lui aussi pris au dépourvu.

— P'...

— Je t'ai donné mon porte-bonheur. Je t'ai déjà embrassé. Je dois aussi prendre l'initiative de te demander de sortir avec moi ? interroge Bar avec malice...

— P'Bar...

— Pourquoi tu continues à m'appeler par mon nom ? Est-ce que ça va faire de nous un couple ?

— Tu veux sortir avec moi ?

— ...

— ...

— Oui.

La foule se met à applaudir et à se moquer. Le pire, c'est Lily, qui est montée sur scène et taquine le couple au micro, ce qui rend Bar encore plus gêné. Même si le fan-club de Kan a fait tout un foin parce qu'il n'a pas remporté le titre de Lune de l'Université, qui est allé à la Faculté de droit, il semble qu'il ait remporté une victoire à sa façon. L'exubérance s'est poursuivie jusqu'à ce que Kan finisse par traîner Bar hors de la scène.

C'est alors que mon alerte de notification de Line a sonné.



“Tu as gagné”

“Kan aussi a gagné”

“J'ai perdu”



Le message Line provient de l'élève que j'avais prévenu de ne pas se mêler de la vie amoureuse de mon ami. Celui à qui j'ai donné une leçon parce qu'il pensait qu'il fallait faire souffrir les autres.

Celui dont je pensais qu'il me ferait plaisir de le voir perdre.

Mais pourquoi je ne me sens pas bien ?

— Vee ! Tu veux sortir avec nous ? demande Pond, qui a joué son rôle dans la foule qui s'est moquée et qui a conduit le couple à quitter la scène dans l'embarras.

— Pour aller où ?

— Ça n'a pas d'importance ! Yeewa dit que Bar va rester avec Kan pendant un bon moment. Nous irons traîner n'importe où.

Traîner, dans ce cas, signifie faire la fête toute la nuit. Je sors mon téléphone pour voir l'heure, mais la première chose que je vois, c'est ce message Line. Je pousse un soupir et efface le message en même temps que je pense à son air arrogant.

— Allez-y, les gars. Je dois retourner voir Ploy, réponds-je, même si je ne sais toujours pas où la nuit va me mener.

— Toujours aussi amoureux ? Ça fait déjà presque un an et tu es toujours aussi dévoué ? me taquine Pin, ce qui me pousse à lui donner une bonne claque sur la tête.

— Je suis un amoureux indéfectible, réponds-je en haussant les sourcils.

— C'est plutôt que tu n'as pas trouvé quelqu'un de mieux, conteste Yeewa.

— Allez les gars, si ce n'est pas le grand amour alors pourquoi j'ai pris la peine de sortir avec quelqu'un pendant près d'un an ?

Je conteste, en pensant que ma jolie fille doit être occupée à faire le ménage après le spectacle. Heureusement, les tâches de nettoyage dans notre faculté ont été confiées aux étudiants de deuxième année, ce qui m'a permis d'avoir un peu de temps libre après l'événement.

— Il n'y a rien de mal, je suis juste envieux. Après tout... il est difficile de croire qu'un gars avec un beau physique et un visage de joueur comme le tien soit resté fidèle, dit Kla d'un ton taquin.

— Si fidèle en effet, il n'a pas d'yeux pour d'autres filles, lui réponds Yoo.

— Pourquoi vous me taquinez ? Je sors avec quelqu'un depuis longtemps déjà. Gardez vos taquineries pour Bar, voulez-vous ?

Je les réprimande en pointant leurs visages.

— C'est vrai, on devrait plutôt taquiner Bar.

— Mais je propose qu'on aille boire un verre pour l'instant, je suis sacrément fatigué.

— Peu importe, tu... tu bois toujours, que tu sois fatigué ou non.

— Ouais, ouais, allons-y.

Mes amis plaisantent entre eux tout en continuant leur chemin.

— Ça va ?

Je me tourne vers la voix douce à côté de moi.

— Hum... oui, réponds-je à Yeewa en haussant les sourcils.

— Comme tu ne viens pas avec nous aujourd'hui, j'ai pensé que quelque chose n'allait pas, poursuit-elle.

— Rien, comme je l'ai dit, je vais voir Ploy, prétends-je.

— Vous n'êtes pas en train de vous disputer, n'est-ce pas ?

— Quoi ? Ploy et moi ?

Je m'interroge sur ses spéculations.

— Eh bien... oui. Ou est-ce que tu vois quelqu'un d'autre ?

— Ce n'est pas comme ça, Yeewa. Nous sommes toujours ensemble, il n'y a pas de raison de se disputer, réponds-je avec un sourire.

Bien que Ploy et moi ayons eu notre lot de petites disputes au cours de l'année écoulée, à propos de choses telles que certains anniversaires de rendez-vous que je ne vois pas l'intérêt de célébrer et dont je ne me soucie donc pas de me souvenir, je suis heureux de la voir sourire après chaque fois que nous nous réconcilions. Et même si je l'ai mise mal à l'aise récemment, je ne lui ai jamais été infidèle. Notre amour n'a pas été affecté par mes actions.

— C'est bon à entendre. Je pensais que vous n'étiez pas en bons termes.

Elle agite les mains comme pour me céder.

— Et toi ? Tu ne veux pas aller boire avec eux ? lui demandé-je.

— Bien sûr que si. J'attends que Pan vienne me chercher. Une jolie célibataire comme moi doit profiter de la vie. Je n'ai personne à qui rendre des comptes à la maison.

— Si tu insistes, ça me va aussi, Yeewa, réponds-je d'un ton ironique.

— Mais bien sûr ! Vivre de cette façon a ses avantages. Jolie mais choisissant d'être célibataire. Faisant en sorte que les hommes rivalisent pour attirer mon attention. Célébrant la diversité des genres, proclame-t-elle en levant la main vers le ciel.

Ce n'est pas que Yeewa n'ait pas sa part de prétendants. Tant qu'elle abandonne son comportement excentrique, c'est une fille très séduisante. Et même si je ne suis pas d'accord avec ses manières, je suis du genre “vivre et laisser vivre”, donc je suis d'accord avec tout ce qui fait flotter son bateau.

Nous partons chacun de notre côté après que Pan soit venue chercher Yeewa. Avant de partir, elle a demandé aux élèves de deuxième année de terminer le nettoyage dans les deux jours à venir. J'ai jeté un regard sévère à leurs mines déconfites, ce qui les a incités à se disperser et à retourner à leurs tâches.

Rrrr~

Mon téléphone sonne avant que je ne quitte les lieux. Le nom qui s'affiche sur le téléphone me fait sourire. Ce n'est pas un grand sourire, mais un sourire quand même.

— Oui, Ploy...

— Vee, tu es où ? demande la douce voix de l'autre côté de la ligne avec une légère nuance d'insistance alors qu'on entend de l'agitation à l'arrière-plan.

— Je suis sur le point de rentrer. Tu es où, Ploy ? réponds-je et demandé-je à mon tour.

J'étais vraiment sur le point de rentrer.

— Je suis chez une amie. Vee, je peux passer la nuit ici... ?

Voilà, ça explique le ton suspicieux.

— Ne te saoule pas trop, réponds-je.

— Yay ! Comme mon petit ami est adorable.

— L'adorable petit ami de Ploy, lui réponds-je en souriant.

— Bonne réponse. Rentre bien, prends soin de la chambre et ne fais pas l'imbécile, d'accord ?

— Tu me prends pour un chien de garde ? Reviens vite, tu me manques tellement. Je veux te serrer dans mes bras tout de suite.

— Ne t'énerve pas, je rentre dès que possible. Sois un bon garçon, maintenant. Je t'aime.

Ses mots me font sourire.

J'aime qu'elle soit mignonne. Je me sens bien quand elle me dit qu'elle m'aime. Je suis heureux de sortir avec Ploy.

— Je t'aime aussi.



Je suis sur le point de tourner la clé pour entrer dans la chambre après avoir organisé mes pensées. J'ai choisi de ne pas penser à ce junior et d'attendre Ploy dans la chambre. Je n'ai pas répondu à Mark, j'ai juste regardé ses messages pour qu'il sache que je les avais lus. Je ne savais pas trop quoi lui répondre, que ce soit pour lui dire qu'il le méritait et que c'était bien fait pour lui, ou pour lui dire que j'étais désolé et le consoler, ce n'est tout simplement pas dans mes cordes de lui répondre comme ça.

— Allez... ouvre-la.

— Hé ! Calme-toi, Mark.

Je me retourne pour voir la source des deux voix non loin de là. Devant la porte d'entrée de la chambre voisine, deux gars s'embrassent. Le petit mignon essaye timidement d'éviter les baisers du plus grand, qui semble ivre.

— Ouvre...

— Oui, oui, je suis sur le point de... hey ! Arrête d'essayer de m'embrasser, Mark.

Une sorte de force me pousse à m'approcher d'eux. J'attrape Mark par le col et le sépare de l'autre avant de le gronder bruyamment,

— Mais qu'est-ce que tu crois faire !

Je lui hurle dessus. Il me fait face en plissant ses yeux ovales avant de retirer ma main de son col.

— Qu'est-ce que tu fais, toi ? me répond-il d'une voix rauque due à l'alcool.

La puanteur qui m'est familière empeste partout. A-t-il vraiment bu l'alcool ou pris une douche avec ?

— Va-t-en, dis-je au petit gars qui nous regarde, perplexe.

— Euh... quoi ?

— J'ai dit, va-t-en.

J'insiste, une main tenant celle de Mark et l'autre faisant un geste vers l'ascenseur.

— Ne pars pas.

La personne à côté de moi s'exprime, ses yeux troubles regardant vers le gars avant de s'approcher de lui.

— J'ai dit, va-t-en. Et quant à toi... viens avec moi.

Je répète avant de retirer la carte et la clé de Mark de la main du petit gars, d'ouvrir la porte et de pousser Mark à l'intérieur.

— Va-t-en... et ne traîne plus avec lui !


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:03



Chapitre 4
La confession permet de ne pas avoir de regrets

Mark Masas
— Qu'est-ce que tu fous ? demande la voix grave dès que la porte se referme. Je te demande ce que tu fais, bordel !

— Qu'est-ce que TOI tu fais, bordel ! réponds-je dès qu'il élève la voix.

— Tu le veux à ce point ? Tu le veux tellement, hein ?

Il m'agrippe le bras et me demande si j'ai mal. Comparé à mon cœur, ça ne me fait pas mal du tout.

— Ma vie privée te dérange d'une manière ou d'une autre ? Qu'est-ce que ça a à voir avec toi ?

— Ce n'est pas que je veuille m'en mêler. Si tu ne m'avais pas parlé de tes mauvaises pensées, je n'aurais rien à voir là-dedans, répond-il, les yeux brillants, comme s'il était furieux contre quelque chose et qu'il cherchait un exutoire.

Comme j'aimerais qu'il puisse se voir en ce moment.

— Il le voulait, et moi aussi, dis-je sans détour, ignorant les émotions enflammées de la personne en face de moi.

— Tu veux tellement le faire ? Tu le veux à ce point, hein...

— Ouais !

Les lèvres de P'Vee s'écrasent sur les miennes, ses mains épaisses appuient sur ma tête pour m'empêcher de résister ou de me détourner de lui. Il essaie d'introduire sa langue tandis que j'essaie de serrer mes lèvres pour la rejeter.

— Argh !

Sa main descend jusqu'à mon ventre et le caresse doucement. J'essaie de refuser toutes ses caresses, mais je n'y arrive pas. Il mord ma lèvre inférieure et le goût du sang se répand. Sa langue s'enfonce et s'accroche vivement à la mienne. J'éloigne ma langue de la sienne, cependant je finis par céder et je l'embrasse à mon tour.

— Huff ! Huff !

J’halète lorsque sa bouche se détache de la mienne. Ses yeux acérés me fixent, accompagnés d'un sourire moqueur.

— Tes paroles disent non, tes actes semblent refuser, mais ensuite ta langue m'embrasse, dit-il lentement, apparemment satisfait de ce qui s'est passé.

— Tu m'as forcé !

Je prends ma voix rauque pour lui répondre. Comment je peux refuser sa langue, surtout dans l'état d'esprit dans lequel je me trouve ?

— Eh bien, tu as dit toi-même... dit-il en me fixant et en s'approchant de mon oreille, en chuchotant... que tu le voulais.

— Argh !

Je serre mes lèvres en sentant sa bouche humide le long de ma mâchoire inférieure. Il passe sa langue pour lécher et embrasser doucement la ligne de ma mâchoire, en remontant progressivement jusqu'à mon oreille. Comme s'il savait que j'avais du mal à respirer, j'entends un "Hmph" de sa part avant qu'il ne me mordille doucement l'oreille.

— Uum... gémis-je depuis ma gorge alors qu'il caresse l'entrejambe de mon pantalon.

— Tu aimes ça ? demande P'Vee au creux de mon oreille, ce qui me crispe encore plus.

La réponse à sa question est simple. J'aime ça.

J'aime le sexe doux et tendre plus que le sexe brutal et douloureux. C'est pourquoi, par le passé, je préférais coucher avec des personnes menues plutôt qu'avec des gros bras de même stature que moi, car cela me donnait l'impression de les protéger plutôt que de les conquérir. Avoir un plus petit qui me cajole, c'est mieux que d'essayer de s'enfoncer agressivement l'un dans l'autre.

— Hmm ? Tu aimes ça ? dit sa voix grave en tremblant à côté de mon oreille.

L'une de ses mains épaisses appuie sur mon entrejambe tandis que l'autre caresse mon dos.

— Laisse-moi partir, insisté-je en serrant les dents.

P'Vee se détache de moi. Il reste là à me regarder un instant avant de se jeter sur le lit. Ses jolis yeux se posent dans les miens, avant de descendre progressivement vers mon ventre.

— Si je te laisse partir, qu'est-ce que tu vas faire ? demande P'Vee, les yeux toujours rivés sur moi.

— Je pourrais me masturber, dis-je franchement, bien que je puisse à peine cacher mon embarras.

Mon enthousiasme semble avoir disparu en un clin d'œil.

Je ne ressens plus que de la honte. Ses caresses et ses baisers ont exacerbé mes émotions et m'ont exposé à ses railleries. Je me détourne de P'Vee, qui hausse les sourcils, et me dirige vers la salle de bains.

Grasp !

Swoosh !

— Argh !

Mon corps est brusquement tiré en arrière et heurte la personne sur le lit.

P'Vee me tire sur lui et m'entoure de son autre bras. J'essaie de me dégager, mais cela ne fait qu'intensifier son emprise.

— Mais je veux que tu m'aides à atteindre l'orgasme, dit-il d'une voix grave en pressant mon corps contre le sien.

Je sens la chaleur qui se dégage de son jean délavé et usé.

— Je ne le ferai pas ! dis-je sur son visage buriné, en essayant de me dégager.

— Arrête de gigoter ! gronde P'Vee en me retournant sur le lit et en se plaçant au-dessus de moi.

— J'ai dit... argh... je ne le ferai pas, refusé-je de mauvaise grâce tandis qu'il se presse et se frotte contre moi.

— J'en ai envie, tu en as envie, alors pourquoi pas ? dit-il avec un sourire suffisant.

— J'aime bien les mecs, mais ça ne veut pas dire que je peux écarter les jambes pour n'importe qui.

Surtout pas pour P'Vee...

— Libérer tes frustrations sur des victimes qui ne se doutent de rien me semble injuste. Fais-le avec moi... Je connais toute l'histoire.

Avant que je ne puisse répondre, ces lèvres qui attirent de nombreuses filles sont pressées contre les miennes. Cette fois, je ne résiste pas, choisissant de rester immobile pour qu'il me viole. Sa langue épaisse lape la saveur amère de l'alcool dans ma bouche avant de se mêler à la mienne. Je reconnais que P'Vee embrasse bien. Beaucoup de gens aiment ses baisers, sans doute, et je me compte parmi eux.

Je ne ressens rien d'autre qu'un sentiment de défaite, car P'Vee est au courant de tout. Il sait à quel point j'aime P'Bar, il a vu à quel point je suis ivre, et aussi à quel point j'ai déjà renoncé à cet amour sans espoir. Le fait qu'il en sache autant m'empêche de le faire avec lui.

Une fois qu'il m'aura eu, il aura encore pitié de moi, comme la dernière fois ?

En quoi cela m'aidera à me sentir mieux...

— Voyons voir si tu restes tranquille tout du long, lance-t-il en m'embrassant dans le cou.

C'est vrai qu'il m'a envoûté, mais j'ai fini par reprendre mes esprits...

— Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? J'ai commis un crime ? demandé-je à la personne qui se trouve en face de moi.

C'est la question que je me pose depuis qu'il m'a embrassé. La dernière fois, il m'a dit que c'était mal de ma part d'avoir des pensées sinistres envers P'Bar, mais cette fois je n'ai rien fait de mal.

— Tu n'as rien fait de mal... mais tu m'excites, dit-il en se penchant sur moi.

— Si tu es excité, va le faire avec ta copine, pourquoi m'embêter ? insisté-je en fixant la personne au-dessus de moi.

— Il se trouve que ma femme est absente aujourd'hui.

— Ooh~

Je laisse échapper un gémissement tandis qu'il masse mon bas-ventre jusqu'à ce qu'une bosse se forme. Je me tortille et lui donne des coups de pied, mais il coince mes jambes avec les siennes et glisse sa main vers le bas pour déboutonner mon pantalon.

— Je n'ai jamais sucé personne avant, juste pour que tu saches.

— Ooh !

P'Vee abaisse sa bouche pour couvrir mon sexe chaud qui sort de mon pantalon. Il enroule complètement sa bouche autour de la verge et l'enfonce dans sa gorge, prenant un rythme lent. Je retiens mes gémissements et lève le visage pour respirer. Je ne veux pas regarder en bas.

Cela m'exciterait trop...

— Ahh... ugh !

Je voulais retenir mes gémissements pour ne pas l'exciter, mais c'est très difficile. Bien qu'il ait dit qu'il ne l'avait jamais fait à personne auparavant, ce qu'il me fait actuellement est meilleur que ce que j'ai reçu de beaucoup d'autres.

— Argh !... Ne te retiens pas. Je veux entendre tes gémissements, dit P'Vee en continuant à se concentrer sur le bas de mon corps.

Une de ses mains caresse l'intérieur de ma cuisse tandis que l'autre se concentre sur mon abdomen jusqu'à ce qu'il se tende.

— Ahh...ooh…

Enfin, je cède à P'Vee et me laisse aller à mes propres désirs.

— Argh... Uum... ne pousse pas contre moi, me réprimande-t-il en pressant mon bassin vers le bas.

Ses paroles m'incitent à regarder ma verge qui entre et sort de sa bouche. Je n'étais pas conscient que j'avais commencé à pousser mes hanches pour suivre son rythme. Tout ce que je sais, c'est que j'ai très envie de me laisser aller.

— Ah... euh... pou... pourquoi... s'arrêter ? demandé-je, la voix tremblante.

Son visage est maintenant au niveau du mien. J'espère qu'il ne me demandera pas de le supplier comme dans les romans que les filles aiment lire. Si je devais le faire, je perdrais le peu de dignité qu'il me reste.

— Je veux t'entendre gémir... fort, dit-il avant d'embrasser mes lèvres.

Ce baiser est différent des précédents, cependant, je ne saurais le décrire. Ce n'est pas un baiser de conquête, mais ce n'est pas non plus un baiser tendre.

J'allonge doucement ma langue pour l'accrocher à la sienne. Elles dansent dans ma bouche. Je choisis de ne pas me soucier de ce qui est arrivé dans le passé, et de fermer les yeux pour profiter pleinement de la langue humide de P'Vee.

— Uum... gémis-je comme si je ne voulais pas qu'il se sépare de moi, ce qui est vrai.

J'admets être tombé amoureux de la bouche de P'Vee, même si je suis parfaitement conscient de la douleur que je subirais si je faisais un faux pas. Pourtant, je cède à mes désirs.

— Gémis à voix haute, Mark. Après ce soir, oublie tout ça.

— Uhh... Uum…

A sa demande, je gémis tandis qu'il déplace sa langue vers le bas de mon corps. Ma chemise s'est ouverte pendant que j'étais hypnotisé par ses baisers, mais ce qui m'intrigue le plus, c'est la sensation de picotement que je ressens sur ma peau.

— Uum... gémit P'Vee alors que je crispe sans le vouloir mes doigts sur ses cheveux noirs.

Il lève la tête pour me regarder, puis se concentre à nouveau sur mon cou.

— Ooh... euh... ne le suce pas.

Je prononce cette phrase quand je sens une douleur fulgurante au niveau de mon cou. Je ne sais pas si les marques de ses baisers de la dernière séance se sont effacées, mais je ne veux pas qu'il y en ait de nouvelles.

Quoi qu'il en soit, j'oublierai après cette nuit, alors pourquoi avoir besoin de faire des marques pour s'en souvenir ?

— Ooh... uum~

P'Vee se retire de mon cou et se déplace le long de mes épaules, puis descend jusqu'à mon abdomen. Je me crispe au rythme de ses baisers tout en gémissant dans ma gorge.

— Tu aimes quand c'est doux, pas brutal, hein ? dit P'Vee en retirant ses lèvres de moi.

Mes yeux humides s'ouvrent à peine pour le voir enlever sa chemise. Il a un corps proportionné qui n'est pas très différent du mien, bien que le sien soit plus beau.

J'arrête d'admirer sa peau musclée dès qu'il pose mes jambes sur ses épaules. Je suis dans une position que j'ai l'habitude d'avoir avec d'autres, mais c'est toujours moi qui suis top et non pas bottom. P'Vee se prépare avec quelques caresses avant de s'approcher de mes fesses.

— A... attends. Je l'arrête en posant ma main sur ses abdominaux fermes avant qu'il ne puisse s'enfoncer en moi.

— Si tu me dis non, je vais m'enfoncer de force maintenant.

— Espèce d'enfoiré !

Je pousse un juron, ce qui me vaut un regard acéré de sa part. La façon dont il se prépare à me pénétrer de force m'angoisse.

— C'est quoi ton problème, tout à l'heure tu étais à fond dedans.

Il abaisse mes jambes et me tire par les bras pour que l'on se retrouve les yeux dans les yeux. Je lui jette un bref coup d'œil avant de me tourner vers le tiroir de la table de nuit pour en sortir un flacon de gel lubrifiant et un petit sachet carré.

— Prends ça.

Je les tends à la personne agacée qui se trouve en face de moi. Il regarde dans ma main avant d'afficher un léger sourire et de prendre les objets.

— Hmph ! Tu as peur d'attraper des maladies ?

— Tu veux essayer d'être à ma place ? dis-je en montrant l'endroit où j'étais allongé.

— Tais-toi, dit-il en m'embrassant fougueusement.

Il me dévore si agressivement que je reste bouche bée pendant qu'il explore ma bouche avec sa langue. Il applique du gel sur son membre brûlant et appuie sur mon corps pour m'allonger avant de frotter mon orifice avec un peu de gel.

— Utilise ta bouche pour gémir.

— Argh... !

Je retiens un glapissement lorsqu'il enfonce son gland dans mon corps.

— Si tu es comme ça, je ne pourrai pas entrer et je ne te laisserai pas jouir non plus, dit P'Vee en appuyant son pouce sur mon gland.

À travers son regard malveillant, on peut voir des yeux emplis de désir, mais sa taille et mon entrée ne lui permettent pas d'entrer en une seule poussée, malgré l'aide du gel lubrifiant.

— Hmmm~

J'essaie de me détendre autant qu'il essaie de pousser son corps en moi.

— Ne te crispe pas, Mark.

Sa voix grave et rauque se fait entendre à côté de mon oreille. Sa langue humide est utilisée à nouveau pour jouer avec le lobe de mon oreille.

— Urgh ! Uhh…

Il pousse son corps vers moi puis se recule, répétant ses mouvements tout en caressant ma verge avec sa main.

— Ah... Ahh…

De profonds gémissements retentissent du fond de ma gorge quand son sexe s'enfonce complètement. Je me sens oppressé et j'ai trop mal pour dire quoi que ce soit, je n'ai pas d'autre choix que d'exprimer mes émotions à travers mes larmes qui coulent. Je souffre, j'ai l'impression d'être torturé, mais en même temps j'ai envie de l'embrasser.

— Je... je... vais... bouger.

— Agh ! Uhh~

Avant que je ne puisse le lui permettre, celui qui est au-dessus de moi se retire et revient aussitôt en moi.

— Ah... Uum.

— Uhh~ Ah... Ahh... Ooh.

Je gémis tandis que son sexe dur s'enfonce dans mon corps. Peut-être que mon corps apprécie cette douleur autant que mon cœur l'étreint.

— Uhh... putain de merde, gémit-il à voix basse et il relève le visage pour reprendre son souffle.

Nos corps sont toujours attachés l'un à l'autre, inséparables.

— Euh... ah... dou... doucement.

P'Vee s'enfonce si fort en moi que je dois lui demander de se calmer, mais il semble que mes supplications tombent dans l'oreille d'un sourd.

— Hah... ah... uummm.

— Ah... dou... uhhh.

— Je... euh... ne peux pas... le faire doucement.

Il me pénètre fermement, ses mains épaisses saisissent ma taille et la poussent vers lui au rythme de ses coups de boutoir. Tout ce que je peux faire, c'est descendre ma main tremblante pour me masturber à la place de celle de P'Vee.

— Uhh... ça fait mal... ah…

J'utilise mon autre main pour repousser son abdomen, espérant le faire ralentir, mais cela ne sert qu'à le stimuler encore plus.

— Ha... ahh... uum.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais nous sommes tous les deux couverts de sueur. Les larmes qui avaient coulé plus tôt se sont taries, même si ce n'était pas aussi important que mon cerveau, qui était complètement éteint.

Vide... et bien dans sa peau.

— Ah... Mark. Uum…

P'Vee efface les larmes de ma joue et se baisse pour m'embrasser doucement.

— Ha... uummm.

— App... ah... appelle-moi... par... uummm... mon nom.

— Uh... ah... P'... Vee.

Je ne sais pas quelles forces spirituelles m'ont poussé à suivre ses ordres, mais ma bouche s'exprime plus vite que mon esprit. Je hurle son nom à travers mes gémissements jusqu'à ce que son joli visage laisse échapper un sourire satisfait.

— Yeah... bon garçon.

Garçon, mon cul ! Je réplique dans ma tête puisqu'il ne m'a pas permis de prononcer le moindre mot, embrassant rapidement ma bouche avant de me tenir les hanches et de faire des va-et-vient fermes en moi.

— Uhh... ah... P'... uummm.

— Uhh... ah... Mark... ugh !

— Ah…

Je me branle fort encore une fois avant de me relâcher sur mon ventre. P'Vee fait encore quelques mouvements brusques avant de se vider complètement dans le préservatif.

— Huff ! Huff !

Son halètement et l'odeur rance ne retiennent pas mon attention, car c'est à ce moment-là que je réalise que mes jambes sont pratiquement paralysées sur le lit. P'Vee se laisse tomber à côté de moi, mais sa lourde respiration ne me ramène pas à la raison.

Je veux m'endormir en espérant que demain sera une meilleure journée.

— Si tu ne veux rien regretter... ne retarde jamais ta confession à celui que tu aimes, chuchote la voix grave à côté de mon oreille, me rappelant que cette nuit n'est pas encore terminée.

Je ferme les yeux et laisse quand même couler les larmes.

Il continue de me prendre... même si je me souviens que je le laisse faire, il continue encore et encore.

Je me contenterai de prendre ses paroles comme une leçon.



Je me réveille avec une douleur fulgurante dans tout le corps. Toutes les substances collantes qui s'y trouvent sont sèches. La nuit dernière, j'étais tellement épuisé que je ne sais même pas quand je me suis endormi, je voulais juste dormir. Après avoir terminé nos activités, mon corps s'est simplement éteint jusqu'à maintenant, alors qu'il est déjà seize heures. Malgré tout, j'ai choisi de rester encore un peu allongé. La journée d'hier a été très dure pour moi. Après avoir été impitoyablement rejeté, j'ai dû rester là à écouter leurs confessions amoureuses.

Je regarde l'espace vide à côté de moi. Je ne m'attendais pas à le voir là, mais ses paroles d'hier soir résonnent encore dans mes oreilles.

Je serai plus rapide à me confesser la prochaine fois.

Après m'être nettoyé avec toute l'énergie dont je suis capable, je sors de la salle de bain et pars à la recherche de quelque chose à manger. La faim peut vraiment réveiller quelqu'un. Je ne stocke jamais de provisions fraîches dans le réfrigérateur, car je n'aime pas cuisiner. Les paquets de nourriture ont tous été consommés, tout comme les aliments secs. J'aurais bien appelé mon ami pour qu'il m'achète quelque chose, mais j'ai honte de mon état.

Je me dirige vers l'armoire et en sort quelques vêtements avant de descendre chercher quelque chose à manger. Même si j'ai mal, je peux encore marcher, mais pas aussi vite que d'habitude. Au moins, je n'ai pas à ramper.

— Tu as de l'expérience, c'est tout à ton honneur.

La voix claire à laquelle je suis habitué résonne dans mon oreille dès que la porte de l'ascenseur s'ouvre. Je suis un peu surpris, car P'Bar et Kan se taquinent devant la chambre. Je soupire en voyant le numéro de l'étage.

J'ai appuyé sur le mauvais bouton.

— Merci pour le compliment, dit Kan en souriant et en s'inclinant devant P'Bar.

— J'étais sarcastique ! dit P'Bar en se retournant pour ouvrir la porte.

— P'Bar !

J'appelle la personne qui a toujours été dans mon esprit avant qu'elle n'entre chez elle. Mais cette fois-ci, ce n'est pas pour me réaffirmer ou par sarcasme. Ce qui m'a poussé à m'approcher d'eux, c'est le sourire rayonnant que P'Bar a adressé à Kan et qui l'a rendu plus heureux que jamais.

Je voulais m'excuser.

— Mais pourquoi t'es là ?

Je me tourne vers celui qui me crie dessus et pousse un léger soupir,

— Je suis là pour m'excuser. Je sais maintenant à quel point tu l'aimes. Je t'ai vu au concours des Lunes, expliqué-je.

— Entre, dit P'Bar en m'invitant à entrer dans la chambre.

Kan me jette un regard suspicieux mais ne dit rien.

Comme P'Bar l'a suggéré, j'attends sur le canapé. Peu après, il sort de la cuisine avec un jus de fruit, tandis que Kan émerge de la chambre à coucher.

Leur comportement montre jusqu'où ils sont allés. Depuis hier soir, j'avais l'intention de m'excuser auprès de P'Bar pour tout ce que j'ai fait, que ce soit en tant que nuisance ou pour mes pensées malveillantes et les choses qui ont conduit à des malentendus entre eux deux.

En voyant le sourire de P'Bar et les soins que lui prodigue Kan, j'ai la certitude qu'il sera heureux. C'est quelque chose que je ne peux pas lui offrir.

Je dois accepter la vérité.

P'Bar s'assoit en face de moi, et Kan est assis à côté de lui. P'Bar me regarde avant de rompre le silence.

— Je sors avec Kan maintenant.

J'avale ma salive pâteuse et bois une gorgée de mon verre avant d'adresser un léger sourire à P'Bar.

— Je sais, répond-je en regardant Kan, qui me jette un coup d'œil méchant.

— Alors pourquoi tu es venu ? me demande-t-il brusquement.

— Comme je l'ai dit, pour m'excuser... pour tout ce que j'ai dit de mal avant.

— Je ne suis pas en colère. Je suis aussi désolé de t'avoir... blessé ce jour-là, dit P'Bar lentement, me faisant repenser aux événements de ce jour.

Mais hélas, même si ça me fait mal d'y repenser, je m'en remettrai un jour.

— Je me suis vraiment senti blessé, tu ne peux pas imaginer.

Je savais qu'il me considérait comme un petit frère et qu'il m'adorait, mais que c'est tout ce que nous pouvions devenir. J'en avais conscience, mais ce n'est qu'aujourd'hui que j'arrive à l'accepter.

— Si tu as fini de t'excuser, alors dégage d'ici, s'emporte Kan, me faisant soupirer devant sa jalousie.

Il est évident que P'Bar n'essaiera jamais de le tromper, sinon il ne m'aurait pas traité de la sorte.

— Pourquoi tu es si jaloux ? Je suis juste venu m'excuser. Tu crois vraiment qu'avec toi ici, j'aurais le courage d'aller vers lui ? Même quand tu n'es pas là, il ne fait pas attention à moi, argumenté-je en baissant la voix en prononçant la dernière phrase qui me cause tant de peine.

— C'est parce que tu n'es pas moi.

— Je le sais déjà ! Pas besoin d'en rajouter, contesté-je en le fixant du regard.

Pourquoi ces deux-là aiment tant remuer le couteau dans la plaie ?

Ding-dong~



La sonnette retentit avant que je n'aie le temps de réfléchir. P'Bar et Kan se regardent l'un l'autre et regardent la porte. Bien que cela me blesse, je ne peux m'empêcher d'être amusé par leur mignonnerie. C'est P'Bar qui finit par se résigner et se dirige vers la porte, laissant Kan et moi reprendre notre duel de regards.

— Hé... Vee, qu'est-ce que tu fais là ?

La voix de P'Bar me crispe. Je ne sais pas pourquoi je dois me sentir intimidé par la personne qui se tient à côté de P'Bar, mais ses yeux me regardent comme si j'avais commis un acte répréhensible.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? demande fort P'Vee en s'approchant de moi.

— Je suis juste venu m'excuser auprès de P'Bar, réponds-je en regardant celui-ci.

Bien que ma voix soit tremblante, j'essaie de parler normalement.

— Je ne t'ai pas dit de ne pas t'en prendre à mon ami ? me réprimande P'Vee en m'attrapant le bras, me forçant à me lever rapidement malgré la douleur.

Kan se lève et me regarde tandis que P'Bar s'approche.

— Calmez-vous et parlez-en. dit Kan en me regardant avant de retirer mon bras de la main de P'Vee, tandis que Bar l'éloigne de moi.

— Et toi ! Il est là pour t'enlever ta femme, tu ne le sais pas ? grogne P'Vee au visage de Kan, bien que ce dernier ne semble pas être affecté par ses paroles.

Il est fort probable que Kan connaisse bien P'Bar et qu'il ait vu clair dans mon jeu. Il est vrai que je suis venu avec de bonnes intentions, quelque chose que je voulais dire non seulement à Kan, mais aussi au bâtard qui se tenait à côté de moi maintenant.

— Qu'est-ce que tu racontes ? On ne fait que parler. Mark est ici pour s'excuser, et Kan l'a déjà compris, dit P'Bar en regardant le visage de P'Vee.

— Conneries ! grogne bruyamment P'Vee en face de moi.

Je ferme les yeux et compte de un à dix dans mon esprit, même si je sais que cela ne sert à rien.

— Qu'est-ce que tu veux encore de moi ? J'ai cessé de harceler P'Bar. Je suis juste venu m'excuser et lui dire de ne pas s'inquiéter. Je m'assurerai de rester en dehors de leur chemin. C'est tout. Qu'est-ce que tu veux d'autre ? dis-je en levant les yeux vers lui.

Ses yeux acérés semblent s'adoucir lorsque nos regards se croisent.

Il se tourne vers P'Bar, comme s'il cherchait à savoir si ce que j'ai dit est vrai. Ce dernier lui fait un signe de tête, ce qui l'incite à pousser un long soupir et à lisser ses cheveux en arrière dans une posture que beaucoup de gens trouvent probablement séduisante.

— Si tu as fini, partons, insiste-t-il en m'entraînant par le bras.

Qu'est-ce que je peux faire ? Quelle que soit ma douleur, je n'ai pas d'autre choix que de le suivre.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 23:03



Chapitre 5
Que sommes-nous ?

Vee Vivis
— Aïe... doucement. Ça fait mal ! se plaint la personne qui me suit en essayant de décoller ma main.

Mais désolé, je ne la lâcherai pas !

— Si tu ne voulais pas avoir mal, tu aurais dû rester dans ta chambre, pas courir comme ça. Ça t'apprendra !

Je continue à traîner l'importun qui a gâché mon humeur jusqu'à l'ascenseur, je le pousse à l'intérieur dès que la porte s'ouvre et je me retourne pour voir son visage pâle. Mark me regarde d'un air contrarié.

— Ce ne sont pas tes affaires.

C'est ta phrase préférée ? De quel droit m'arrêterais-tu ? Je lui renvoie un regard froid alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrent à nouveau, avant de l'entraîner dans la chambre.

— Aïe ! J'ai dit que ça faisait mal !

Il gémit alors que je l'amène devant la chambre.

— Ouvre-la, lui dis-je d'un ton grave, en prenant soin de ne pas paraître trop autoritaire ou effrayant, bien qu'à ce moment-là, je ne puisse vraiment plus contrôler mes émotions.

Si je le pouvais, je le découperais en morceaux sur-le-champ. Comment peut-il ne serait-ce qu'envisager d'aller les voir alors qu'il est évident qu'ils sont ensemble.

— Pourquoi c'est à moi de l'ouvrir ? La chambre de ta femme est là-bas.

Mark montre du doigt la pièce voisine. Continue d'aboyer, c'est toi qui as été ma chienne hier soir.

— Tu vas ouvrir ou tu veux régler les choses ici ? lui demandé-je après avoir pris une grande inspiration.

— Je n'ai rien à te dire.

— Ouvre ! exigé-je, ce qui me vaut un autre regard noir, avant qu'il n'ouvre la porte et n'entre.

— Pourquoi tu n'étais pas dans ta chambre ? lui demandé-je après être entré.

Il s'arrête et se retourne vers moi.

— Et pourquoi je devrais te dire où je me trouve ?

— Mark, j'essaie d'être poli avec toi, lui dis-je en me dirigeant vers le canapé.

Son expression passive me donne envie de l'agresser et de l'étrangler.

Je me suis réveillé à peu près à l'heure où Ploy m'a appelé pour que j'aille la chercher. Je me suis précipité pour aller la récupérer avant d'aller chercher des médicaments et de la nourriture pour ce type, mais j'étais furieux en arrivant dans sa chambre. J'avais envie de jeter la soupe et le riz que j'avais achetés pour lui, car sa porte était fermée à clé, ce qui signifiait qu'il n'était pas à l'intérieur. À quoi pensait-il en se promenant dans un tel état ? Il est vrai que je n'ai pas été très brutal avec lui hier soir, mais il devait souffrir, c'est sûr.

Je l'ai cherché dans tous les stands de nourriture en bas. J'ai pensé qu'il était allé voir Bar, alors j'y suis allé et, effectivement, je l'ai trouvé assis là. Je pensais qu'il allait pouvoir s'en remettre, qu'il allait reprendre ses esprits. J'ai explosé en le voyant là.



Furieux et pourtant... inquiet pour lui.

— Mark…

Je l'appelle encore une fois, mais il ne répond pas. Mark s'approche de moi et parle lentement.

— Je suis sorti pour manger un morceau.

Il me répond avec lassitude. Sorti manger un morceau ? Hmph ! Est-ce que cet appartement plus bas est un stand de nourriture ?

— Ne me raconte pas de conneries.

— Ça fait déjà deux fois que tu me dis ça aujourd'hui !

— Eh bien, je dis les choses comme je les vois. Est-ce que ta nourriture est dans la chambre de Bar ou quelque chose comme ça ? lui rétorqué-je sitôt qu'il hausse le ton.

Je me lève également et le fixe, ma main s'agrippe incontrôlablement à son bras et le serre.

— Ce n'est pas ton problème de savoir où je mange !

— Espèce d'enculé, Mark !

— Aïe !

Sa voix rauque s'écrie alors que je le rapproche de moi par inadvertance. Je ne sais pas pourquoi je dois être aussi furieux parce que je ne l'ai pas trouvé dans sa chambre, mais plutôt dans celle de Bar, celui qu'il dit aimer et dont il est fou, même si l'autre n'a pas le moindre regard pour lui.

— Je ne t'ai pas dit hier soir d'oublier tout ça ?

— Eh bien, j'essaie d'oublier la nuit dernière, mais ta présence ne me facilite pas la tâche !

— Je t'ai dit d'oublier Bar, pas moi !

Il lève les yeux vers moi dès que j'ai fini de parler.

“Gémis à voix haute, Mark. Après ce soir, oublie tout ça... si Bar te fait du mal, oublie-le.”

C'est ce que je lui ai dit hier soir. Et il m'a répondu par des gémissements, ou est-ce qu'il s'est endormi en parlant ?

— Ou... oublier P'Bar ? demande-t-il en me regardant, les yeux remplis d'un mélange de confusion et de douleur.

— Ouais, mec, tu pensais que je voulais dire m'oublier moi ?

Je poursuis ma question.

— Eh bien... j'ai entendu parler d'oublier.

— Si je voulais que tu m'oublies, alors pourquoi je me suis donné la peine de t'apporter de la nourriture et des médicaments, ou même de me soucier de toi, dis-je en lui tendant des anti-inflammatoires et des analgésiques de ma poche.

Mon autre main relâche son emprise sur lui, mais je ne le lâche pas tout de suite.

Il me fixe et je lui réponds, mais il ne me regarde pas dans les yeux comme je le fais. Je ne sais pas pourquoi, mais le premier sentiment que j'ai ressenti en ne le voyant pas dans sa chambre a été la peur. La peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. La peur qu'il ait pu faire quelque chose de mal. Puis le sentiment s'est transformé en inquiétude. Pourquoi était-il sorti en si mauvais état ? C'est pourquoi je me suis énervé en le voyant dans la chambre de Bar.

Je m'inquiète pour lui, mais pourquoi ne s'inquiète-t-il pas pour lui-même ?

— Inquiet ?

Il reprend mes paroles et me regarde dans les yeux. Il fronce un sourcil en signe d'incrédulité face à ce que je viens de dire.

— Oui.

Je lui réponds brièvement et lui lâche le bras.

— Est-ce que les gens qui se soucient les uns des autres font ce genre de choses ?

— …

— …

— Ils se crient dessus, se grondent en parlant, se forcent à faire des choses, c'est ça qu'ils font ?

Il me lance un regard noir.

— Eh bien, je…

— Si tu tiens à moi, alors, depuis le jour où on s'est rencontrés au bar, tu devrais me consoler, pas faire ce que tu m'as fait !

Il me crie au visage jusqu'à ce que je devienne rouge. Ses yeux se remplissent d'un liquide clair, mais il refuse de le laisser couler.

— Je…

Je tends la main pour lui prendre le bras, mais il se détourne.

— Va-t'en, dit-il en me tournant le dos. Je ne veux plus te voir.

Swish !

Swoosh !

— Euh…

— Je suis désolé.

Je l'enlace par derrière avant de parler. Je ne peux pas me résoudre à dire de tels mots en le regardant en face, même si j'avais l'intention de lui dire depuis hier soir. En voyant son visage tout à l'heure, les mots d'excuse me sont restés en travers de la gorge. En voyant les larmes dans ses yeux, ma colère s'est transformée en culpabilité.

— …

— Mark... Je suis désolé.

Je lui dis encore une fois quand il se tait. C'est une bonne chose qu'il n'ait pas résisté ou qu'il ne se soit pas retourné pour me donner un coup de poing, car je ne suis pas sûr de pouvoir le maîtriser avec ma force quand il est sobre.

— P'...

— Je sais que j'ai tort, et que tout ce que je dis peut paraître comme des excuses. Mais je sais à quel point tu te sens blessé. Je comprends maintenant.

Je parle lentement dans son dos, resserrant ma prise sur sa main, craignant qu'il ne me la retire. Je savais à quel point il souffrait, puisqu'il ne m'avait pas résisté hier soir. Quoi qu'il en soit, en tant que mec, il devait beaucoup souffrir, mais il m'a laissé faire. A quel point devait-il souffrir pour permettre à son corps d'évacuer la douleur de son cœur endolori ?

— …

— Ce que je t'ai dit hier, c'est que je veux que tu l'oublies. Même si tu ne peux pas oublier Bar, tu dois oublier toute la douleur et te souvenir uniquement des bons sentiments que tu as eus avec lui, au lieu de te détruire en buvant ou... en faisant ce que tu as fait hier soir. Je ne sais pas à quel point il est difficile d'oublier ces choses, car je n'en ai pas fait l'expérience moi-même, mais tu dois essayer. Essayer de ne pas te faire du mal, non pas essayer de te faire encore plus de mal, dis-je lentement tout en me remémorant les événements passés, de la première fois où je l'ai rencontré à la faculté, le sourire éclatant d'un première année, la fois où il n'a cessé d'importuner mon ami, la scène au bar où il avait le cœur brisé et était ivre, jusqu'à l'histoire entre lui et moi, dont je n'ai aucune idée de la tournure qu'elle prendra.

— Si seulement tu avais dit ça ce jour-là... si seulement tu l'avais dit, les choses n'auraient pas tourné comme ça.

Il répond de sa voix rauque avant de se dégager de mon étreinte.

— Je suis désolé. J'étais en colère. Je…

Je ravale mes propres mots dès qu'il se retourne pour me regarder. Je veux m'expliquer, mais non, il n'y a pas d'explication possible. En y réfléchissant, c'est entièrement de ma faute.

— Peu importe. J'ai déjà tourné la page sur P'Bar. Mais si tu veux que je l'oublie, je ne peux pas. Je le croise encore tous les jours, dit-il en baissant le regard vers ses pieds.

— Tant que tu n'es... pas blessé.

— Tu crois que c'est aussi simple que ça ? demande-t-il en me regardant.

— Comment je le saurais ? Je n'ai jamais eu le cœur brisé.

— Arrête de remuer le couteau dans la plaie, bordel de merde, dit-il doucement, même si je l'entends.

— Je t'ai déjà dit de me parler poliment.

— C'est quoi ton problème ?

— Je suis ton aîné, bordel !

Je réponds à sa question d'un coup sec.

Ce n'est pas que je sois quelqu'un de si bien que je ne supporte pas d'entendre des gros mots, car même moi j'en utilise régulièrement, mais comme c'est un junior et que nous avons des principes stricts, s'il utilise un tel langage avec moi et que les autres seniors nous entendent, ce ne sera pas beau à voir. Mon raisonnement est bon, n'est-ce pas ? J'y ai pensé à l'instant. Je ne savais pas auparavant pourquoi je voulais qu'il me parle poliment, même si je n'appréciais pas qu'il utilise un langage grossier à mon égard.

— Rends-toi respectueux et tu seras respecté.

Il me lance un défi avant de s'approcher du canapé et de prendre la télécommande pour allumer la télévision. Il se tourne vers moi, me suggérant quelque chose du genre “Dégage, connard, je n'ai plus rien à te dire”. Un instant... tu oublies encore une chose.

— Tu ne m'as pas encore dit pourquoi tu es allé dans la chambre de Bar, lui fis-je remarqué après m'être assis sur le canapé.

— Pourquoi j'y suis allé, ça ne te regarde pas. Arrête de te mêler de ma vie. Tu n'as pas ta propre femme à gérer ? répond-il en me regardant.

— Alors la personne avec qui je suis assis maintenant n'est pas ma femme ?

— Si le fait de le faire une ou deux fois fait de moi ta femme, alors j'ai déjà eu des centaines de femmes.

J'abandonne. Avec son apparence séduisante et son charme excentrique, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi beaucoup de gens l'apprécient. Mais des centaines de femmes ? Allez.

— Arrête de tourner autour du pot et réponds-moi correctement.

J'efface mes pensées et certains sentiments avant de lui reposer la question.

— Je me suis déjà excusé.

Il répond doucement et se tourne vers la télé.

— Et..... comment tu te sens ?

C'est ce que je voulais vraiment lui demander. Comment il se sentait après les avoir vus ensemble alors qu'il avait l'intention d'aller s'excuser.

— Eh bien... pas trop mal. Kan a l'air d'aimer beaucoup P'Bar.

— Il l'aime depuis six ans.

— Oui, je sais. Pas besoin d'en rajouter, dit-il en se détournant.

S'il avait été une femme, j'aurais sans doute mis du temps à me réconcilier, mais il semble qu'il se sente juste un peu agacé, donc pas besoin de dire grand-chose.

— C'est bien que tu te sois excusé. Reprenons à zéro à partir de maintenant. Soyons comme de bons frères.

— C'est facile à dire, mentionne-t-il.

— Oui, mais je ne dirai plus rien. C'est juste que je veux de bonnes choses pour toi, lui dis-je, bien qu'il m'ignore, préférant regarder un documentaire montrant un singe grimpant à un arbre. Et prends aussi ce médicament, ajouté-je en posant la pochette de médicaments sur la table.

— Je suis un adulte. Je peux prendre soin de moi.

Il jette un coup d'œil à la pochette avant de se remettre à regarder la télévision.

— Je n'avais pas l'intention de m'occuper de toi de toute façon. dis-je en me levant. Je m'en vais alors.

— Ouais…

Je sors quand je l'entends dire ça.

— P'Vee !

— Quoi ?

Je me retourne en l'entendant m'appeler. Il reste silencieux avant de dire doucement,

— Merci.

— Pour ?

— Eh bien... humm. Ne fais pas attention à moi.

J'esquisse un sourire subtil et m'approche du canapé.

— Et je suis désolé, lui dis-je en posant ma main sur sa tête. Il faut que tu t'accroches, Mark.

Je lui adresse un sourire tandis qu'il lève les yeux vers moi.

— Ou... oui.

— J'y vais alors.

— Ouais.

Smooch !

— Hé... espèce d'enfoiré ! Pourquoi tu m'as embrassé ?

— J'ai fait bien plus que t'embrasser, alors où est le problème ?

Je réponds avec un sourire enjoué et me retourne pour le regarder s'agiter sur le canapé. Ses lèvres semblent vouloir dire quelque chose, mais je me contente de sortir.

J'ouvre la porte et reste devant l'appartement en souriant. Je ne sais pas s'il s'est plaint davantage, car la pièce est insonorisée. Je serre les lèvres en pensant à ce que je viens de faire... idiot que je suis.... comment ai-je pu l'embrasser ? Et sur le front en plus. Quand je l'ai vu lever les yeux vers moi, son visage était un peu plus rouge que d'habitude. Cela m'a fait bizarre, alors je me suis penché pour l'embrasser. Je ne sais pas pourquoi il en a fait tout un plat.

J'entre dans la chambre de Ploy pour y trouver la jolie petite femme que je suis allé chercher à midi. Elle doit être en train de préparer des plats ou de travailler. Elle a dit qu'elle était restée chez un ami, mais il semble qu'elle n'ait pas trop bu. Elle est mignonne et prend bien soin de moi, elle pense à moi et s'occupe bien d'elle, car elle sait que je m'inquiète beaucoup pour elle. C'est tellement différent du gars qui me rend fou à force de le suivre partout, mais quand même... je ne m'inquiète pas tant que ça pour lui. Juste un peu de temps en temps.

— Où est-elle allée ?

Je cherche Ploy dans la chambre et la salle de bain, mais elle est introuvable. Elle ne m'a pas dit qu'elle irait quelque part, alors où diable est-elle ? Je l'appelle, mais elle ne décroche pas le téléphone. Je doute qu'elle soit occupée à quoi que ce soit à cette heure.

— Vee.

La voix provenant de la porte d'entrée attire mon attention. Ploy me sourit, puis ses petits pieds se dirigent vers moi.

— Tu étais où ?

Je force une voix grave.

— Je suis allée voir un ami.

— Tu n'as pas déjà vu ton ami hier soir ?

Je hausse les sourcils et demande d'un ton hautain, bien qu'elle me réponde par un doux sourire.

— Ce n'est pas comme si je n'avais qu'un seul groupe d'amis. Je suis allée voir les juniors qui nettoyaient et je suis tombée sur un vieil ami, alors on a fini par parler un peu, dit Ploy en m'attrapant le bras et en le balançant d'avant en arrière. Ne sois pas fâché... désolée de ne pas te l'avoir dit avant.

— Tu crois que ces manœuvres vont fonctionner ? C'est pour ça que tu exagères ? demandé-je à la jeune femme.

— Ça marche alors ?

— Je crois, dis-je en posant ma main sur les cheveux doux de Ploy.

— Bon garçon, me dit Ploy en me pinçant la joue. On descend manger ? J'ai faim.

— D'accord.

Je redescends, alors que je suis descendu il y a moins d'une heure. Mais le sentiment que j'éprouve en descendant cette fois-ci est très différent de celui de la dernière fois. Cette fois-ci, je suis avec Ploy, qui gazouille, sa petite voix étant bien plus délicate que la voix rauque d'un certain type. La petite main qui tient la mienne est beaucoup plus douce que celle de ce type. Son sourire éclatant et ses grands yeux sont bien plus attirants que ceux de l'autre.

Mais pourquoi est-ce que je pense à cette personne alors que je suis avec Ploy ?

— Qu'est-ce qu'on mange ? demande Ploy alors que nous nous asseyons dans une échoppe.

Je consulte le menu et trouve un plat qui sort du lot.

— Soupe claire au tofu.

— Hmm ? Tu veux de la soupe claire ? me demande Ploy alors que je sursaute un peu.

— Umm... non. Je ne faisais que lire. Je vais prendre la Tom Yum. Et toi ?

— Je prendrai du riz frit. Mais laisse-moi aussi prendre un peu de ta soupe Tom Yum.

La voix claire s'accompagne d'un sourire.

— Je peux te donner plus que de la soupe Tom Yum, lui réponds-je en lui souriant.

— Tu es fou ? Fais attention à ce que tu dis.

— Quoi ? Je parlais de ce qu'il y a dans la soupe Tom Yum. A quoi tu pensais ?

La jeune femme embarrassée, dont le visage a viré au rouge, se laisse taquiner.

— Peu importe... c'est de ta faute... Hé ! C'est le jeune d'à côté.

Ploy regarde derrière elle avant de terminer sa phrase. Je suis son regard et découvre une grande silhouette qui, avec deux autres amis, nous regarde. Son regard est étrange, mais je ne suis pas d'humeur à chercher à comprendre ce qu'il cache. C'est déjà trop de penser à lui alors que je suis avec Ploy.

— Bonjour.

Mark semble passer devant ma table mais s'arrête pour nous saluer. Ses amis ont un regard confus mais lèvent aussi la main pour me saluer.

— Bonjour. Tu es là aussi pour manger un morceau ? Vous avez déjà une table ? Il y a tellement de monde, répond Ploy en jetant un coup d'œil à la cafétéria.

— Il y aura de la place tôt ou tard, répond l'un de ses amis, que je ne connais pas.

— Vous feriez mieux de venir vous asseoir avec nous. Tu n'es pas aussi le junior de Vee ? Viens donc, dit Ploy en se déplaçant pour Mark.

— Il n'y a que quatre chaises et nous sommes cinq en tout. Ce ne sera pas confortable de s'asseoir, répond-il avec son calme habituel.

— Mais j'ai vraiment faim, Mark. Je vais probablement mourir de faim si je ne mange pas tout de suite, dit l'ami qui est de la même taille que lui.

— S'asseoir ici, c'est bien. James et moi allons nous asseoir avec la jolie senior, tandis que tu peux aller t'asseoir à côté du tien. Aujourd'hui, c'est un de ces jours où j'aime ma petite carrure.

Le plus petit prend la parole avant de pousser le plus grand, James, pour qu'il s'assoie à côté de Ploy. Il demande ensuite une autre chaise au propriétaire du magasin pour s'asseoir, bien qu'ils restent tous les deux à une certaine distance de Ploy.

— Un peu inconfortable, désolé.

James se tourne vers Ploy et s'excuse comme pour demander la permission.

— Ce n'est pas grave. C'est amusant de manger avec plusieurs personnes. D'habitude, je ne mange qu'avec Vee. Il aime bien me taper sur les nerfs et je finis par ne plus avoir d'appétit, dit Ploy à James et elle se déplace pour lui.

— Si tu n'as pas d'appétit avec moi, pourquoi ne pas aller manger avec quelqu'un d'autre ?

— Tu vois ? Il est toujours comme ça. Comme un petit garçon, réprimande Ploy.

— Comme c'est mignon. Je ne pensais pas que les étudiants en ingénierie pouvaient plaisanter ainsi avec leurs petites amies. Regarde Mark, par exemple... Hé... Tu vas rester là indéfiniment ? demande le petit gars à son ami, qui se tient à côté de moi, avant de terminer sa phrase.

Tous les regards sont braqués sur lui, mais il me regarde un moment et dit,

— Je pense que tu ferais mieux de venir t'asseoir avec Vee. Je vais m'asseoir avec mes amis de ce côté-là.

— Pourquoi compliquer les choses ? Assieds-toi, dis-je au gars qui est resté debout après m’être retourné.

Pourquoi tout ce remue-ménage ? Ce n'est pas comme si j'allais lui manger la tête ou quoi que ce soit s'il s'assoit à côté de moi. Tout à l'heure, il avait l'air d'aller bien. Je me suis déjà excusé, alors qu'est-ce qu'il veut de plus ? Et d'ailleurs, je viens de me rappeler qu'il a dit qu'il avait déjà mangé avant que je ne sorte, alors qu'est-ce qu'il fait ici maintenant ?

— Assieds-toi là, Mark. Mon repas va bientôt arriver. Je n'ai pas envie de changer de place, suggère Ploy en souriant à Marc.

Il ne répond pas, mais tire la chaise pour s'asseoir à côté de moi en silence.

L'ambiance semble bonne, mais pas pour moi. Celui qui est assis à côté de moi reste silencieux, ne prononçant pas un mot. Il se contente de répondre sèchement aux questions de Ploy, ignorant les reproches de ses amis. Ploy semble pourtant apprécier la compagnie de ses deux amis. Le petit s'appelle Wind et le grand James. Tous trois sont originaires de Bangkok et ont étudié dans la même école, ce qui fait d'eux des amis de longue date.

Mark aime l'ingénierie, alors que ses amis n'y accordaient pas beaucoup d'importance. Ils voulaient eux aussi entrer à la faculté d'ingénierie, mais ils n'ont pas obtenu les résultats requis aux examens et se sont retrouvés dans d'autres facultés. Mark est venu ici parce qu'il ne voulait pas rester à la maison. J'écoute ses amis qui discutent. James discute avec Ploy, qui lui parle de l'université et de la vie sur le campus. Je n'ai aucune idée de ce dont parle Ploy, car mon esprit n'est concentré que sur une seule personne, celle qui est assise à côté de moi.

— Oh, de la soupe claire ? Vee était sur le point d’en commander, dit Ploy en voyant que Mark se fait servir de la soupe claire.

— Oui.

Il répond sans ambages, sans avoir l'intention de poursuivre la conversation en prenant une cuillère dans sa bouche.

— C'est bon, Mark ? demande Ploy, tandis que son interlocuteur lève les yeux et hoche la tête.

— Pourquoi tu en fais toute une histoire ? Ce n'est qu'une soupe claire, Ploy, demandé-je à la jeune femme en face de moi.

— Eh bien !? Tu étais sur le point de commander une soupe claire tout à l'heure. Et quand Mark en prenait une cuillerée, tu le regardais, alors j'ai pensé que tu voudrais en manger aussi. Je pourrais alors t'en préparer un jour, me dit Ploy alors que je me tourne vers Marc au moment même où il me regarde.

Il reste silencieux et continue de manger après m'avoir regardé pendant un moment. Est-ce que je le regardais ? Pendant qu'il mangeait ?

— Je ne veux pas en manger, Ploy. Je regardais, c'est tout, précisé-je, même si je sens que le gars à côté de moi perd un peu de son rythme en avalant la soupe, puisqu'il lève les yeux vers moi alors que sa cuillère est encore dans le bol de soupe.

— Hmph !

Un rire doux s'échappe de sa gorge. Je me tourne vers lui avant de me concentrer sur la soupe Tom Yum devant moi. Il semble que Ploy et les deux amis ne détectent rien d'anormal entre nous puisqu'ils jacassent joyeusement. Mais ce n'est pas le cas entre nous deux. Je n'ai aucune idée de ce qu'il pense ou ressent, comme je ne sais pas non plus ce que je ressens. Tout ce que je sais, c'est que je ne pensais pas ressentir cela, ni qu'il aurait une telle influence sur moi. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ce genre de choses.

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas grave. Je vais essayer de me débarrasser de ces pensées folles.


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:03



Chapitre 6
Les choses qui ont changé

Mark Masa
Je sors silencieusement de la salle de classe, alors que nous venons de terminer l'arithmétique et que mes camarades discutent des erreurs qu'ils ont commises dans leurs calculs. Je ne prends pas la peine de le faire, car les erreurs que nous avons commises en classe aujourd'hui sont incomparables à celles qui se sont logées dans mon esprit. Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Toutes ces choses qui se sont produites devraient disparaître, mais ce n'est pas si simple.

— Hé P'Vee ! Qu'est-ce que tu fais ici ? retentit la voix de Fuse, attirant mon attention sur le beau gosse qui n'est pas très loin de moi.

Il me regarde et me fait un sourire avant de s'approcher.

— J'ai apporté quelque chose pour ton ami. dit P'Vee en me passant un sac en papier.

— …

Je l'accepte sans répondre. Je l'ouvre et vois qu'il s'agit de feuilles d'étude qui, je suppose, sont destinées à Yeewa, car il m'avait dit il y a quelques jours qu'il en apporterait.

— Pas même un merci. Je te donne un coup de main ? dit-il doucement en me regardant.

— Mer...ci, réponds-je en évitant de croiser son regard acéré.

— Ah oui... c'est bien que tu sois là. J'ai quelque chose à te demander puisque tu es doué pour ce sujet. Je veux vraiment savoir quelle erreur j'ai commise, dit Fuse, avant de déplier une feuille de maths sur la table.

— Oui, P'. Le professeur a dit que c'était faux, mais il ne nous a pas laissé le temps de corriger. Quelle poisse ! se plaignit Kamphan avant de s'asseoir à côté de P'Vee.

Nous sommes tous les trois dans le même groupe d'amis, car je suis le plus proche d'eux dans mon département. Fuse est la Lune de la faculté, alors il est certain qu'il est proche de P'Vee, qui était la Lune il y a quelques années. Non seulement il a obtenu la couronne de la faculté, mais il a aussi remporté le titre de Lune de l'université. Je n'ai pas besoin d'expliquer les événements de cette époque, car ils ne me concernent pas, mais je ressens une sensation étrange quand je suis avec lui. L'autre gars est Kamphan, dont le nom sur le badge m'a d'abord surpris, mais plus tard, les aînés lui ont donné un nouveau nom qui est resté, si bien que tout le monde l'appelle Kamphan maintenant, moi compris. En fait, je ne me souviens même plus de son vrai nom.

— Tu ne vas pas m'écouter ? Ou tu as déjà compris ? demande P'Vee en levant les yeux vers moi, tandis que je soupire avant de m'asseoir sur le siège vide à côté de lui.

Ce n'est pas la première fois que je le croise après les cours. Chaque fois qu'il vient, c'est pour une raison différente. L'autre jour, il voulait parler à Kamphan d'un événement sportif, un autre jour il est passé pour parler à Fuse du concours de fin d'année. Chaque fois qu'il vient, il me parle, même si c'est à propos de quelque chose qui n'a rien à voir avec moi. Après avoir terminé sa discussion, il se tourne vers moi et essaie de faire la conversation. Si je l'ignore, il se met en colère et je dois céder et lui parler. Je me suis habitué à cette routine.

— Pourquoi cette grimace, Mark ? Montre ton beau sourire. Je te mettrai en contact avec des filles plus tard, dit Kamphan en souriant à son tour.

Il est beau, ce type. Pas trop grand, mais pas trop petit non plus. Il a la peau claire et un beau visage, comme un de ces gosses de riches typiques, que je crois qu'il est. À en juger par son sens de la mode et d'autres choses, il est sûrement issu d'une famille aisée.

— Continue à sourire comme ça et ton appareil dentaire risque de tomber, Phan, le taquine Fuse en donnant une tape sur la tête de Kamphan.

Le sourire qu'il me faisait se transforme alors en une grimace à l'égard de Fuse.

— C'est Kamphan, mec. Pas seulement Phan, dit-il à Fuse.

— Kamphan, c'est ton vrai nom ? demande P'Vee en se tournant vers lui.

— Eh bien, les seniors voulaient qu'on m'appelle par ce nom. Je vais peut-être demander à mon père si je peux vraiment changer de nom officiellement, réplique-t-il avec son attitude moqueuse habituelle.

— Oui, oui, Kamphan alors, dit P'Vee avec indifférence et il reporte son attention sur le devoir de maths.

— Tu peux le résoudre ? questionne Fuse en penchant son visage vers P'Vee.

— Je n'ai lu que trois mots. Laisse-moi le temps de lire la question en entier d'abord, dit P'Vee en s'éloignant de Fuse et en fronçant les sourcils.

— Oui, bien sûr, P', répond mon ami en retournant s'asseoir à sa place.

— Juste ici. Il y a eu une erreur les gars, suggère-t-il en montrant le papier, bien que je ne sois pas aussi enthousiaste que mes amis à l'idée de le voir.

— Oh~ C'est toi là, Mark. Jette un coup d'œil, mon ami, dit Kamphan en m'obligeant à me tourner pour voir le papier.

Le résultat est que mon visage se rapproche de celui de P'Vee, mais je fais semblant d'ignorer son joli visage et je regarde plutôt le devoir.

— C'est toi qui as fait ça ? demande-t-il en se tournant vers moi, sa bouche frôlant presque ma joue.

Si je ne m'étais pas retiré, il l'aurait probablement touché. Je suis un peu déconcerté, mais je pense que personne ne l'a remarqué.

— Ouais, réponds-je après m'être redressé.

Je jette un coup d'œil à P'Vee, mais il se contente de hocher la tête.

— Comment tu as pu te tromper ? Cette unité est trop grande. Il suffisait de la réduire un peu.

Il pointe du doigt l'équation au-dessus et me donne rapidement des instructions.

— Je ne sais pas ce qui lui arrive en ce moment. Il a l'air d'être à côté de la plaque et n'arrive pas à calculer correctement. Est-ce qu'avoir le cœur brisé peut détraquer quelqu'un à ce point ? Je ne peux pas le dire, parce que même si je suis beau, personne ne m'a jamais brisé le cœur avant, dit Fuse en secouant la tête.

J'ai vraiment envie de leur botter le cul, à tous ces beaux gosses qui n'ont jamais eu le cœur brisé.

— Je croyais que tu avais dit que tu t'en étais remis. me demande Kamphan.

Celui qui est à côté de lui lève aussi les yeux vers moi, mais je tourne le visage dans l'autre sens pour éviter le regard de P'Vee.

— J'aimerais que ce soit aussi facile que de couper une feuille de papier, réponds-je.

— Quoi qu'il en soit, il ne faut pas que cela affecte tes études, dit sévèrement celui qui se trouve à côté de moi.

Sa voix me transperce le cœur, à tel point que je dois me tourner vers lui, ce qui est une grosse erreur, car ces yeux ne sont pas seulement remplis de sévérité, mais aussi de tendresse et d'inquiétude. A moins que ce ne soit que mon imagination.

— Ouais.

Je réponds doucement du fond de ma gorge, me retournant vers la feuille de maths devant moi, griffonnant l'équation jusqu'à ce que je trouve la bonne réponse.

— Tu es un génie, Mark. Il t'a expliqué une seule fois et tu as déjà compris ? demande Fuse en se penchant vers moi.

— Qui serait aussi stupide que toi, qui a besoin de dix explications avant de comprendre ? dit Kamphan, taquin.

— Ouais... je suis un imbécile. Je ne suis pas riche. Qui serait comme toi ? Tu as déjà compris ce qu'il a écrit ?

— Je n'ai pas du tout compris l'explication de P'Vee, mec. Apprends-moi demain, d'accord ?

Il se plaint avec la première phrase, et se tourne vers moi pour dire la dernière.

— Je vous apprendrai encore une fois, leur dis-je, en recevant de larges sourires.

Ce n'est pas qu'ils soient stupides ou quoi que ce soit, mais ils n'ont pas été très attentifs pendant les cours. Tant qu'ils m'écoutent attentivement, ils peuvent résoudre le problème en un rien de temps.

— Alors... je peux vous emprunter votre ami pour la journée ? demande P'Vee à mes amis.

— Qui, P' ?

— Ce type.

Il me montre du doigt après que Fuse a terminé sa question. Ces deux-là me regardent, perplexes. Je me sens mal à l'aise et je me contente de faire comme si de rien n'était.

— Mark ?

— Ce mec, c'est Mark ? Si oui... alors je vous l'emprunte, dit-il en m'attrapant le bras pour que je me lève.

Je veux résister, mais je ne peux pas pour une raison obscure. Je le suis simplement, jusqu'à ce que j'atteigne la jolie moto que je l'ai vu conduire sur le campus, garée devant moi. Je le regarde d'un air confus, mais il se contente de me sourire.

— Où est-ce que tu m'emmènes ? demandé-je fermement.

— Allons voir un film, répond-il simplement, ce qui me fait froncer les sourcils de confusion.

— En enfer, oui.

Je m’exclame en reprenant mes esprits. Pourquoi diable dois-je aller voir un film avec lui ?

— Il n'y a pas de cinéma en enfer.

Il se moque de moi en m'adressant un autre sourire.

— P'Vee, je ne plaisante pas.

J'accentue ma voix avant de faire demi-tour pour m'éloigner.

— Et moi non plus. Si tu es toujours aussi déprimé qu'un type au cœur brisé, tu ferais mieux d'aller te remonter le moral en regardant un film avec moi.

Il me suit et m'attrape le bras pour me ramener vers le véhicule. Je le repousse gentiment et il se tourne vers moi.

— Et pourquoi je dois y aller ?

— C'est un nouveau film. Je ne sais pas non plus de quoi ça parle.

— …

Je reste silencieux en regardant la personne en face de moi. Le simple fait qu'il vienne ici tous les jours me tape sur les nerfs, et maintenant il aggrave encore les choses.

— Allez, viens avec moi, mec. Je n'ai personne avec qui y aller, dit-il alors qu'il cède enfin à mon regard.

Il me tape deux fois sur l'épaule et me pousse à avancer.

— Je ne veux pas le voir.

— C'est quoi ce bordel ? Bar te manque tellement que tu ne veux rien faire ? Même pas regarder un film avec moi ?

Mais pourquoi je dois y aller avec lui ? Je ne lui ai parlé que quelques fois. D'accord... nous avons peut-être eu de bonnes discussions récemment, mais c'est parce qu'il a dit ce qu'il voulait, tandis que je me taisais. Je me contentais de répondre quand on me le demandait, mais même ça, ça me mettait sur les nerfs et ça m'énervait.

— Je ne veux pas y aller, réponds-je avant de me tourner vers son beau visage.

Il a tellement d'amis, pourquoi ne pas les inviter ? Il a même une petite amie, alors pourquoi y aller avec moi alors que notre relation n'est pas claire ?

— Tu ne veux pas venir avec moi ? Tu vas rester coincé dans le passé ? Tu ne veux pas aller de l'avant ? Tu ne trouveras pas le bonheur dans le présent si tu restes coincé dans le passé, dit sa voix sérieuse, ses yeux vifs fixés sur moi.

Mais je ne suis pas capable de déchiffrer le sens de son regard. Je n'arrive même pas à comprendre pourquoi il fait ce qu'il fait.

— Pourquoi je dois venir avec toi ?

— Si ce n'est pas avec moi, avec qui tu iras ? Ces deux-là ? Ou tu as d'autres amis ? Je te vois passer beaucoup de temps seul ces derniers temps.

— Laisse-moi recommencer... dis-je une fois que la personne en face de moi a fini de parler. Pourquoi tu dois venir avec moi ?

— Pourquoi, petit... Je viens de te dire que tu es tout seul, alors je veux t'emmener te détendre.

— Pourquoi tu n'y vas pas avec ta copine ? lui demandé-je avant qu'il ne débite encore un charabia que je ne pourrai pas comprendre.

— Elle est encore en cours.

Oh, c'est donc pour ça.

— Et pourquoi ne pas y aller avec tes amis ?

— C'est quoi toutes ces questions ? Si je devais y aller avec mes amis, est-ce que je te le demanderais maintenant ?

C'est cette partie... que je ne comprends pas. Pourquoi moi ?

Même si je ne comprends toujours pas pourquoi il faut que ce soit moi, je le suis quand même. Aller voir un film avec quelqu'un n'est pas vraiment étrange, et cela ne serait rien si je n'avais pas trop réfléchi. Il a l'air d'être calme à propos de tout cela, mais je ne me comprends vraiment pas, même si c'est moi qui lui ai fait comprendre que tout ce qui était arrivé entre nous était du passé. Nous ne sommes que des connaissances qui sont Phi et Nong dans la même faculté. C'est ce que je me dis, mais cela ne veut pas dire que c'est ce que je pense.

Cela peut paraître déplacé, mais je pense souvent à lui quand j'ai du temps libre. Surtout dans les jours qui ont suivi ce qu'il m'a fait dans sa chambre, j'ai encore plus pensé à lui. C'est probablement parce que nous l'avons fait là que l'incident me reste en tête. Après cela, il s'est excusé et nous sommes restés en bons termes depuis. A chaque fois, il salue mon groupe d'amis, et mes amis sont si respectueux qu'ils le saluent avec un wai en retour. Cela m'oblige à le regarder souvent, à tel point qu'aujourd'hui, je pense probablement plus à lui qu'à P'Bar.

— Quel film devrions-nous aller voir ?

P'Vee se tourne vers moi et me demande après avoir consulté la liste des films.

— Tu n'as pas dit qu'il y avait un nouveau film ?

— Oh... tu fais attention à ce que je dis, répond-il en souriant.

Il n'y a que nous deux qui discutons, alors à qui d'autre je pourrais prêter attention ?

— …

Je choisis de rester silencieux. Je le regarde dans les yeux avant de me tourner vers la liste des films. Le nouveau film d'action semble intéressant. Fuse et Kamphan l'ont déjà vu, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de le faire.

— J'ai déjà un film en tête, mais je te demande juste si tu as envie de voir quelque chose en particulier, dit P'Vee.

— Celui-là.

Je pointe du doigt le film que je veux voir.

— Je n'aime pas les films d'action. Regarde ce que je veux voir, d'accord ? C'est moi qui régale, suggère-t-il en allant se placer dans la file d'attente pour acheter les billets sans attendre ma réponse.

Je laisse échapper un soupir à l'intention du dénommé Vee. Si tu n'attends pas de réponse, alors ne te donne pas la peine de demander. Quelle perte d'énergie !

Quand il m'a dit qu'il n'aimait pas les films d'action, je pensais qu'il choisirait un film d'horreur ou quelque chose dans le genre, mais c'est tout le contraire. Il m'emmène voir un film romantique super ringard. Il est bête ou il a déjà oublié que j'ai eu le cœur brisé récemment ?

— Ne pleure pas en le regardant, dit le gars assis à côté de moi en le taquinant.

— Je ne suis pas si sentimental que ça, réponds-je calmement, en levant mon verre de soda pour en boire une gorgée.

Je regarde la femme et l'homme rapprocher leurs lèvres pour s'embrasser, leurs yeux se regardant l'un l'autre pour exprimer leur doux amour. Les acteurs font un excellent travail pour immerger le public, dont beaucoup sont probablement en train de sourire à cette scène. Mais pas moi. Je regarde, bouche bée, la scène qui est trop ridicule.

Pour imaginer le couple parfait du moment, il ne peut s'agir que des légendaires Lune, Tossakan et P'Bar. Mais dans mon esprit, j'imagine l'acteur comme le gars à côté de moi et l'actrice comme une jolie senior d'une autre faculté. Hmph ! Est-ce que ça pourrait être encore plus ringard ?

— Mark... ça ne te plaît pas ? me demande doucement celui qui est à côté de moi.

— Qu'est-ce que je dois dire ? réponds-je d'un ton ironique.

J'aime trop ça, je suppose ? J'ai récemment eu un chagrin d'amour, et puis j'ai couché avec un mec qui a une copine, alors c'est un film génial, je suppose ?

— Mec... apprécie-le. Pense aux moments où tu es heureux, dit-il en passant son bras autour de mon cou et en m'enlaçant l'épaule.

— Lâche-moi.

— La raison pour laquelle je t'ai emmené voir ce film, c'est pour voir si tu serais heureux de le regarder avec moi, chuchote-t-il à mon oreille.

Je me tourne vers celui qui est à côté de moi et qui sourit doucement, et je peux voir son sourire clairement malgré l'obscurité. Si clairement que j'ai envie de lui demander s'il ne se sent pas coupable de faire ça, mais j'ai peur de la réponse.

Et c'est précisément pour cela que je ne veux pas être près de lui.

Après avoir quitté le cinéma, on trouve un endroit où manger. En fait, j'hésite à utiliser le mot "on", mais je ne sais pas comment nous appeler autrement. Quoi qu'il en soit, on passe devant quelques restaurants, mais rien n'indique que celui qui est à côté de moi va entrer dans l'un d'entre eux.

— Qu'est-ce que tu veux manger ? C'est moi qui régale. Tu m'as déjà offert le cinéma, demandé-je en m'arrêtant devant un célèbre restaurant japonais et en me retournant pour demander à mon voisin.

— Hé ! Je t'ai invité à sortir, alors c'est moi qui t'invite, dit-il en se retournant vers moi.

— …

Je ne réponds rien mais lui envoie un regard las. Au milieu du silence qui règne entre nous, P'Vee me regarde dans les yeux avant que les siens ne pénètrent dans les miens.

C'est comme si nous pouvions communiquer à travers nos yeux, car après cette lutte acharnée, son regard s'adoucit et il pousse un soupir, comme pour indiquer qu'il cède à ma demande.

— Moitié-moitié alors, d'accord ?

— Oui, réponds-je du fond de ma gorge.

Au moins, partager l'addition, c'est mieux que de le laisser m'inviter. Je ne veux rien lui devoir.

— Alors, qu'est-ce que tu veux manger ? demande P'Vee.

— Ça dépend de toi...

— Je ne suis pas à ta place. Si ça ne tenait qu'à moi, je t'emmènerais manger une salade de porc haché épicé au stand qui se trouve dans ma rue, dit-il sèchement, comme s'il était mécontent.

Je fronce les sourcils et il répond en fronçant les siens.

— Quoi ? demandé-je en le foudroyant du regard.

— Rien... répond la voix grave et il se détourne.

J'ignore alors le sujet et regarde autour de moi pour voir s'il y a un restaurant où je voudrais manger.

— Alors, du poulet grillé, dis-je en pointant du doigt le célèbre restaurant de poulet local.

P'Vee acquiesce et ouvre la marche.



Je ne suis pas surpris de voir que beaucoup de gens nous regardent pendant le trajet. Cela peut paraître étrange de voir deux hommes se suivre dans le grand restaurant, mais je ne suis pas du genre à me soucier de ce que pensent les autres. Quant au gars devant moi, il fronce les sourcils et fait une grimace depuis que nous avons fini de parler il y a un moment. Je comprends qu'il ne supporte pas les ragots des autres, mais qu'est-ce que ça peut faire ? Ce n'est pas moi qui l'ai traîné ici.

— Pourquoi y a-t-il autant de regards sur nous ?

La voix grave se fait entendre, indiquant clairement un agacement refoulé.

— Comment je le saurais ? réponds-je doucement.

P'Vee lève les yeux vers moi et marmonne quelque chose hors de ma portée.

— Je crois que cette table te regarde, dit P'Vee en jetant un coup d'œil de côté.

— Laisse-les faire.

— Toute une bande de mecs. On dirait qu'ils veulent te manger à la place de leur poulet.

En l'entendant dire cela, j'essaie de jeter un coup d'œil furtif pour ne pas les alerter. Le groupe entier est composé de jeunes gens mignons et séduisants en train de manger, probablement après avoir terminé leurs cours.

— Ils te plaisent ? demande le gars devant moi, reportant mon attention sur la table.

— Trop jeunes, réponds-je brièvement.

— Alors tu aimes les plus vieux, hein ?

— Comme tu le sais.

Je ne réponds pas franchement, et il ne persiste pas à poser la question. Notre repas arrive sur la table, et notre attention se porte là-dessus.

La nourriture a un goût parfait, facile à manger, ni trop salée, ni trop fade. Le poulet est croustillant à l'extérieur et tendre à l'intérieur, selon la fameuse recette secrète annoncée. Je ne suis pas un connaisseur, je mange ce que je veux et je trouve ça délicieux ou pas.

— Je ne pense pas que le goût soit mauvais. Tu peux au moins faire une tête comme si c'était bon ? dit celui qui est en face de moi.

— C'est comme ça qu'est mon visage, réponds-je en levant les yeux vers lui d'un air sévère.

Faut-il vraiment faire des mimiques pour montrer que c'est délicieux ou pas ? Ne suffit-il pas de savoir soi-même que c'est délicieux ?

— Comme si je t'avais forcé à venir manger ici, dit-il doucement en baissant le visage, sa main caressant le poulet dans son plat avant de le prendre pour le manger.

— Eh bien, je ne voulais pas vraiment venir avec toi au départ, réponds-je doucement, prêtant attention à la nourriture dans mon assiette comme il le fait.

— Je veux juste que tu t'amuses aussi, que tu ne restes pas à froncer les sourcils toute la journée. Je me sens coupable de te voir comme ça, tu sais, dit-il d'un ton sérieux.

— Pourquoi tu te sens coupable ? Tu n'as rien fait de mal.

— Eh bien, je… commence-il avant que sa voix grave ne se perde dans sa gorge quand nos regards se croisent. Je ne veux pas que tu restes coincé dans le passé. Le présent et l'avenir te réservent tant de choses. Tu es seulement...

— Si tu veux parler de P'Bar, je vais bien maintenant, le coupé-je avant qu'il n'ait le temps de terminer.

Il fronce les sourcils comme s'il voulait que je répète ce que je venais de dire, mais je ne le fais pas. Je me contente de le fixer.

— Qu'est-ce que tu veux dire par tu vas bien ? Ça ne fait que quelques semaines et tu me dis que tu vas bien ? Je ne te crois pas. Ton visage est celui d'une personne qui a un million de choses en tête, et tu me dis que tu vas bien ?

Je reconnais que j'ai beaucoup de choses en tête, mais je ne pense pas si souvent à P'Bar. Ne pas penser à quelqu'un qui nous a fait du mal signifie qu'il doit y avoir quelque chose d'autre qui attire notre attention. Je ne veux pas admettre, cependant, que le sujet qui me distrait de P'Bar est assis juste devant moi. Je peux parier sur ma vie que P'Vee ne saura jamais que ce qu'il fait pour moi en ce moment me fait beaucoup réfléchir.

Je suis content d'avoir mis les choses au clair avec P'Bar et d'être prêt à passer à autre chose en tant que Phi et Nong. Quant à son petit ami, je ne m'en mêle plus, je les laisse vivre. J'ai pris beaucoup de recul par rapport à P'Bar, et je ne le croise pas vraiment à la faculté, ni ne le vois sur les réseaux sociaux. Mais c'est tout le contraire pour la personne en face de moi. P'Vee aime apparaître quand j'ai l'esprit clair. Et quand je ne veux rien faire, il me sort comme il le fait en ce moment. Je ne comprends pas ses actions, vraiment pas. Même si j'ai essayé d'y réfléchir, je n'arrive pas à comprendre la logique de ses actes.

— Je ne pense plus à P'Bar, réponds-je.

C'est une autre chose que je ne comprends pas. Pourquoi doit-il croire que je pense à P'Bar, alors que celui qui est assis en face de moi, c'est lui ? Est-il possible que celui qui est si loin puisse faire battre notre cœur autant que celui que nous voyons tous les jours ?

— Alors à quoi tu penses ?

— Toi, peut-être ?

Je ne réponds pas mais lui pose plutôt la question.

— Arrête de me faire marcher, dit celui qui est en face de moi avec un visage grave.

— Si c'est vraiment ce que je pense, alors je ne pense pas que tu puisses m'aider, réponds-je en m'asseyant sur ma chaise et en regardant l'expression confuse de celui qui est devant moi.

— Honnêtement, je me sens encore coupable, et je veux me rattraper d'une manière ou d'une autre, répond P'Vee. Si je peux t'aider, alors...

— Si tu te sens coupable, alors arrête. Je ne t'en veux pas, l'interromps-je.

— Mais je me sens quand même mal, rétorque-t-il en me lançant un regard noir, jusqu'à ce que je n'aie d'autre choix que de soupirer de résignation.

— Si j'ai besoin de ton aide pour quoi que ce soit, je te le ferai savoir, dis-je doucement en évitant le regard de la personne en face de moi.

— C'est bien, alors. Je ne savais pas que tu pouvais aussi être un garçon bien élevé, plaisante-t-il en m'adressant un sourire saisissant.

— Tu as juste quelques années de plus que moi.

— Ça te rend quand même plus jeune, réplique-t-il.

— Peu importe.

— Peu importe, mon cul.

Sa voix devient sévère, ses yeux acérés me fixent, mais je ne recule pas.

— … Oui.

Bien que je sois confiant dans mon regard, je ne sais pas pourquoi je dois éviter son regard à chaque fois.

— Bon garçon…

Ou peut-être que je connais la raison, mais que je ne veux pas l'admettre.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 23:04



Chapitre 7
Qu'est-ce que ça veut dire ?

Vee Vivis
Je suis devant la chambre de ma jolie petite amie, que je n'ai pas vue depuis plusieurs jours. Je ne sais pas ce qu'elle fait, mais j'ai sonné il y a un moment et personne ne répond. Je lui ai envoyé un message Line hier soir, mais aucune réponse. Elle n'a pas non plus répondu à mon appel ce matin. Comment pourrais-je ne pas venir voir comment elle va ? Même si nous ne nous voyons pas souvent, je n'ai pas encore l'habitude d'être séparé d'elle.

— Tu viens voir ta copine ?

Une voix grave provenant de la chambre à côté de moi attire mon attention. C'est l'homme au physique avantageux en uniforme universitaire qui me le demande, celui-là même qui m'a fait perdre le fil de ma vie ces derniers temps. Quand Ploy est occupée, je pense à lui, et même quand Ploy est avec moi, je pense encore à lui. Je sens que le mot “con” flotte lentement vers mon front, mais je l'ignore. J'adresse ce que je crois être le sourire le plus saisissant au junior dont je suis devenu proche et lui réponds.

— Oui, mais elle ne répond pas.

— Alors pourquoi tu ne l'appelles pas ?

Il me lance un regard comme pour me dire “Tu es vraiment un idiot d'être resté là à sonner à la porte, alors que tu aurais pu l'appeler”.

— Je l'ai appelée, mais elle ne décroche pas, lui expliqué-je en lui lançant un regard similaire.

Dans ma tête, j'ai envie de lui dire “Je ne suis pas idiot, j'ai épuisé tous les moyens et cela reste la seule solution”. C'est comme si nous nous comprenions, puisqu'il acquiesce et me tourne le dos.

— Tu sors ? demandé-je à la personne qui s'apprête à sortir de sa chambre.

— Oui, je n'ai pas encore pris mon petit-déjeuner.

Dois-je tirer un feu d'artifice pour fêter l'événement ? Il m'en parle, sans que j'aie besoin de le lui demander. Il dit qu'il va manger, alors que je n'ai rien insinué. Je regarde ma montre, qui indique 8 heures, et je regarde à nouveau la chambre de ma copine.

— Je viens avec toi.

Mes paroles font froncer les sourcils de Mark. Sa réaction n'est pas surprenante, mais ce qui l'est, c'est que je veuille l'accompagner.

Nous sommes souvent allés ici et là ensemble. C'est moi qui le convie à chaque fois, qu'il s'agisse d'un événement de la faculté, d'une réunion du département ou d'une affaire privée. Il pourrait penser que c'est une coïncidence que nous nous rencontrions fréquemment, ou qu'il est inévitable de se voir, mais je tiens à dire qu'il n'y a pas de coïncidence dans ce monde. Tout a sa raison d'être. Même si je ne peux pas trouver la raison de mes actions maintenant, je suis sûr qu'il y a une logique derrière tout ça. C'est pourquoi je dois continuer à faire ça pour trouver la raison.

Mon comportement peut sembler égoïste, mais notre relation est simplement celle d'un senior et d'un junior, tandis que le statut de Ploy et moi reste inchangé. Je ne considérerai pas mes actions comme mauvaises. Je ne trompe pas Ploy, puisque je n'aime pas Mark. Je peux affirmer que je ne l'aime pas. Je le vois simplement comme un junior.

Quant au sentiment de culpabilité, il est certainement encore présent dans mon esprit. Je ne veux pas vraiment l'admettre, mais c'est l'une des raisons pour lesquelles j'approche Mark. Je l'ai beaucoup réprimandé à propos de l'affaire P'Bar, et je l'ai traité un peu trop durement. Après cet épisode, il avait l'air hébété et déboussolé, alors je l'ai invité ici et là, en espérant qu'il se sente mieux. Bien qu'il ait semblé réticent au début, il a fini par céder à mon insistance.

Mais cette fois-ci, je ne l'ai pas poussé du tout. C'est lui qui a ouvert la voie.

— Comment tu vas en cours ? lui demandé-je en le voyant attendre quelque chose.

Il n'est pas allé au parking non plus, ce qui indique qu'il n'a pas de voiture.

— J'attends que James ou quelqu'un d'autre vienne me chercher, me répond-il.

— Ton ami a une voiture ? lui demandé-je à nouveau, recevant un regard las de sa part et une réponse douce de sa gorge.

— Oui.

— Et pourquoi tu n'as pas de voiture ?

— …

Il répond par un silence, qui me fait comprendre que je ne dois pas m'en mêler davantage.

— Tu veux venir avec moi ? Tes amis risquent de ne pas arriver à temps. Vous n'êtes pas dans des facultés différentes ?

Je l'invite en pointant du doigt mon fidèle véhicule.

— Leurs facultés ne sont pas très éloignées de la nôtre, me répond-il.

C'est vrai, notre faculté est en plein milieu, avec beaucoup de facultés autour.

— Le tout est de savoir si tu veux venir avec moi, lui demandé-je à nouveau, en baissant la voix d'une manière qu'il pourrait probablement aussi détecter.

— ... Oui.

J'emmène Mark dans ma voiture jusqu'à la cafétéria. En chemin, il parle à son ami au téléphone, peut-être pour lui dire de ne pas venir le chercher. Je salue Pond et Nuea qui sont assis à une table, avant de me tourner vers le junior à côté de moi, qui me suit sans un mot.

— Bonjour, P'.

Il salue mes amis d'un wai dès que nous arrivons à la table. Et moi, qu'en est-il ? Il ne m'a jamais gratifié d'un wai auparavant. Je suppose que je devrais juste être reconnaissant qu'il s'adresse au moins à moi en tant que P'.

— Oh, comment ça se fait que vous soyez venus ensemble ? demande Nuea en me regardant pour obtenir une réponse.

— Je suis allé voir Ploy, mais elle n'était pas là. Ce type est sorti de la pièce et nous avons fini par venir ensemble, expliqué-je.

— Putain de merde. Mark était dans la chambre de Ploy ?

Nuea pose une autre question, mais Pond reste silencieux et garde son sang-froid. C'est le préfet en chef, après tout.

— Qu'est-ce que tu racontes, mec ? Ils sont voisins. S'ils étaient dans la même pièce, tu crois que je l'emmènerais manger ici avec moi ? rétorqué-je à Nuea.

— Ah, ouais. Je n'y avais pas pensé.

Mon ami reste le même.

Mark ne dit pas un mot et va acheter sa nourriture avant de revenir manger en silence, contrairement à nous qui bavardons tout en mangeant, que ce soit à propos des études, des filles, et des trucs sans queue ni tête. Je suis très proche de ces deux gars, juste derrière Bar. Mais Bar n'est plus dans ma vie en ce moment, car il est très attaché à son petit ami.

— Regarde-les... comment ils peuvent être encore plus amoureux ? Si Bar était une fille, il se ferait engrosser avant le mariage, c'est sûr, dit Nuea en me tendant son téléphone pour que je regarde.

Je me penche pour jeter un coup d'œil au statut adorable que le couple a publié, et je fronce les sourcils en regardant le téléphone.

— Laisse-moi les gronder un peu.

Je commente la page de Dew, qui a mis en ligne les développements des deux. Au même moment, Ploy répond à mon message, alors je lui réponds quelques mots avant de retourner aux commentaires. Je jette un coup d'œil à la personne à côté de moi, qui mange silencieusement comme si elle était désintéressée, jusqu'à ce qu'elle finisse de manger.

— Je m'en vais, dit-il avant de se lever.

Mes amis et moi levons les yeux vers lui.

— Hum...

Je ravale mes mots en voyant ses yeux regarder mon téléphone. Je ne sais pas ce que ces yeux essaient de transmettre, ni les sentiments que j'éprouve en ce moment, pourquoi je veux le distraire du téléphone.

— Je te raccompagne, dis-je en éteignant l'écran.

Je vois le message de Ploy qui me dit d'étudier dur, mais je ne réponds pas. Il me regarde et fronce les sourcils.

— Tu le raccompagnes ? demande Nuea en se levant et en regardant vers nous.

Je me tourne vers mon ami et lui réponds.

— Pourquoi je ne pourrais pas ?

— Je veux juste savoir pourquoi tu as besoin de le raccompagner.

— Parce que j'en ai envie.

— Ce n'est pas la peine. Je vais y aller tout seul, dit Mark en se retournant et en s'éloignant.

Je le regarde calmement, bien que des sentiments de ce qui peut être identifié comme de la frustration bouillonnent. Je croyais qu'il avait dit qu'il l'avait déjà oublié.

Qu'est-ce que cela signifie alors ?

— Mark ! Je viens avec toi. Je veux parler des fiches d'étude.

Je me retourne pour apercevoir le beau visage de mon ami en face de moi. Mark ? Nuea ? Depuis quand vous êtes devenus proches, hein ?

— Depuis quand ils sont proches ? demandé-je à Pond qui est encore en train de manger.

Quand je vois les deux qui s'éloignent en parlant, je dois fermer les yeux. Mark aime les garçons, tandis que Nuea peut le faire avec les filles et les garçons. Et moi... qu'est-ce que j'ai à voir avec eux ?

— Mark est le junior de code de Yeewa, tandis que Yeewa et Nuea sont les juniors de code de P'Pae. Comme Yeewa est le mentor principal de Mark, Nuea s'est aussi occupé de lui.

— C'est donc comme ça que Nuea s'est rapproché de Mark ?

— Oui.

Pourquoi fallait-il qu'il soit si loquace ? Tout ce qu'il avait à dire, c'est qu'ils sont dans le même groupe senior-junior. Je soupire en les voyant marcher côte à côte.

Juste dans le même groupe senior-junior...

Je laisse échapper un bâillement tandis que le professeur parle du projet que nous devons présenter avant les examens de mi-parcours. En parlant du projet, je l'ai presque terminé, puisque Bar et moi avons commencé à travailler dessus plus tôt, afin d'avoir plus de temps pour préparer les examens.

Je laisse les paroles du professeur passer à travers mes oreilles et les ignore, préférant prendre mon téléphone pour répondre au message de ma petite amie, envoyé depuis le matin, qui me demande de travailler dur. Ploy n'a pas répondu à mes SMS récemment, bien que l'application indique qu'elle les a lus. C'est étrange... Peu importe ce que j'envoie, elle les lit tous. Mais pourquoi ma chérie ne me répond-elle pas ? Je choisis de chasser les pensées négatives qui me traversent l'esprit, en me concentrant plutôt sur le fil d'actualité, et je tombe sur le statut de mon ami.



Nnorthh

2 heures

Etudie dur, bon garçon avec Masa Mark

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Winnie the Pooh : Qui est ce senior Masa Mark

Masa Mark : Mon groupe senior-junior Winnie the Pooh Merci pour le conseil Nnorthh

Nnorthh : De rien

Dolphin : Bon garçon ou ton garçon, enfoiré ?

Nnorthh : Ne le demande pas. C'est mon junior de la faculté.

Dolphin : Alors je vais le draguer. Je peux ? Masa Mark

Winnie the Pooh : Vas-y il est sensible maintenant.



Ce Winnie mérite vraiment une bonne correction. Je laisse échapper un Hmph après avoir regardé vers Nuea. Il est assis en face de moi, en train de pianoter sur son téléphone. Si je devais me risquer à deviner, j'aurais raison de supposer qu'il est en train de discuter avec quelqu'un. Mais pourquoi suis-je si frustré ? Je suis encore plus contrarié en voyant le post de mon ami.

— C'est tout pour aujourd'hui. J'espère que personne ne demandera le report de la date limite de remise du projet, parce que je ne le permettrai certainement pas. Le cours est terminé.

Plusieurs élèves gémissent alors qu'il termine son discours. Mon groupe d'amis se réunit pour discuter de l'endroit où aller déjeuner.

— Alors, on va où ? Bar ne vient pas, dit Kla, dépité, en se rasseyant sur son siège.

— Il n'y a qu'un seul cours aujourd'hui. Je crois qu'hier, il est resté chez le docteur, dit Pond.

— Allons à la cafétéria. Pin a dit qu'il n'y avait pas trop de monde maintenant, suggère Yeewa en nous montrant l'écran de son téléphone.

Nous sortons de la salle de classe et nous dirigeons vers la cafétéria. Il n'y a vraiment pas beaucoup de monde, peut-être parce que notre cours a fini tard, donc c'est moins fréquenté. Nous nous rendons à notre table habituelle où Pin et Yoo sont déjà assis.

— Pourquoi vous avez fini si tard ? demande Yoo quand nous prenons tous place.

— Le professeur a parlé plus longuement du projet. J'ai tellement faim que je pourrais manger un cheval, répond Pan en passant en revue les échoppes de nourriture.

— Vas-y et achète ce que tu veux. Ils risquent de manquer de nourriture et un glouton comme toi mourra de faim.

Kla se moque de Pan, qui lui fait une grimace avant de prononcer silencieusement un juron.

— C'est pour ça que tu n'as pas de mari. Un joli visage mais une vilaine bouche.

— Je l'ai censuré tout à l'heure. Je souhaite que tes mots te reviennent en pleine figure. Tu mérites ces mots, répond Pan à Kla avant de partir à la recherche de nourriture.

— Bien sûr, ça me revient en pleine figure. Tu n'as qu'à le dire si tu veux manger.

Kla se plaint doucement. Je ne peux que secouer la tête en entendant l'échange grossier entre mes amis. Ce n'est pas que je ne le supporte pas, mais c'est simplement par pur agacement. Nous utilisons ce langage fleuri tous les jours. Au début, Yeewa et Pan ne le supportaient pas, mais en peu de temps, elles sont devenues encore plus grossières que nous.

— Tu ne manges pas ? me demande Nuea en se tournant vers moi.

— Je vais manger. J'ai trop faim. Et toi ?

Je ne sais pas depuis quand je me préoccupe du bien-être de mon ami, mais je repère une sorte de sachet de bonbons devant lui avant de lui poser la question à mon tour.

— Mark m'a apporté quelques friandises, alors je ne pense pas que je vais prendre quoi que ce soit.

Sa réponse fait un peu tressaillir mes yeux, en même temps qu'une voix douce qui entre dans ma tête. Quand ont-ils trouvé le temps de se voir ?

— J'en ai un aussi. Il te l'a donné quand ? Il se plaignait de ne pas réussir à te trouver, dit Yeewa en soulevant un sachet similaire.

— Oui, je suis tombé sur lui tout à l'heure, quand je suis allé aux toilettes, répond Nuea à Yeewa avant d’ouvrir le sachet.

— Oh, mon... notre P'Nuea est déjà plein.

Yoo le taquine et se penche pour voir ce qu'il y a dans le sac. Il sourit d'un air moqueur à Nuea, qui reste calme. Nuea se contente de hocher la tête, comme pour acquiescer à ses paroles, avant de sortir les bonbons.

— Partage avec tes amis aussi, dit Pin avant de tendre la main. J'ai pris mon repas, mais pas encore de dessert.

— Pourquoi je devrais t'en donner ? C'est pour moi, dit Nuea en éloignant les sucreries, que je ne peux pas distinguer.

Il s'agit d'une sorte de boules rondes qui ont l'air chères. Mais peu importe le prix, ce n'est pas du tout important. Ce à quoi je dois prêter attention maintenant, ce sont mes sentiments. Pourquoi ma tête s'échauffe-t-elle autant juste parce que mon ami a reçu quelques cadeaux de ce type ?

— Regarde-toi ces jours-ci, dit Yoo en agitant un doigt en direction de Nuea.

Nuea l'écarte et lui renvoie son regard, apparemment frustré, bien qu'il continue de sourire.

— Mais n'élève pas son statut au-delà d'une relation de groupe senior-junior, P'Nuea.

Pond taquine Nuea qui répond par un sourire et un lent hochement de tête.

— Fais de lui une exception, s'il te plaît. Sinon, installe-toi avec quelqu'un pour ne pas flirter avec tout le monde. C'est tellement méprisable, gronde Kla.

— Pourquoi s'en prendre à moi ? Il y a le couple de la Lune sur lequel vous pouvez vous défouler.

Avant que Kan ne demande à Bar de sortir avec lui, Nuea était notre cible principale, car il couchait avec beaucoup de monde, aussi bien avec des femmes qu'avec des hommes. Il abordait toutes celles qui lui tapaient dans l'œil. Une fois, j'ai vu ses conversations et j'ai failli jeter son téléphone. Mais une fois que Kan a demandé à Bar de sortir avec lui, notre attention s'est portée sur ce couple. Après tout... cette Lune de Médecine est si beau, et notre Bar a joué les difficiles à avoir. Pas étonnant qu'ils soient devenus notre nouvelle cible de dérision.

— Chassez le naturel, il revient au galop. Nous ne pouvons pas arrêter de nous moquer de lui, suggère Yeewa.

— Oh... jolie dame. Ne dis pas de telles choses. Je peux donner mon contact Line aux autres librement, mais je ne donnerai pas mon cœur aussi facilement.

Nuea plaisante et fait un clin d'œil à Yeewa.

— Salaud, pourquoi tu ne peux pas être comme mon Papa juste ici... P'Vee, le bel homme au cœur tendre, qui n'a d'yeux que pour une seule fille.

Je souris en entendant les paroles de Kla et je regarde la notification de mon téléphone qui affiche le message de Ploy à ce moment précis. Je lui réponds en disant que je suis en train de manger. Elle le lit mais ne répond pas.

— C'est la couleur de la vie. Si je me comportais comme Papa Vee, je suis sûr que j'en aurais rapidement marre de Ploy.

— Hé, attention. Qu'est-ce que mon Papa t'a fait ? Regarde son visage avant de dire de telles choses. Il est clairement l'homme d'une seule femme.

— Comme c'est agaçant, rétorqué-je sèchement avant de regarder vers Nuea, qui me sourit et agite les mains en signe d'excuse.

— Il joue les difficiles. Regardez... je ne peux même pas le toucher. Tu as peur que ta beauté reste collée à moi et que ta femme ne puisse plus la retrouver ?

Pan me taquine, alors même que son doigt est appuyé sur mon épaule.

— J'ai dit que j'étais agacé, pas effrayé, dis-je et je repousse sa main.

— Oh mooon dieu, Papa ne joue pas ! s'exclame Kla.

— Papaaa~ !

— Va jouer ailleurs, Pan, réponds-je avec lassitude et fixe froidement mon amie.

D'habitude, je serais d'accord, mais aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur. Mon esprit est plein de pensées, je ne sais pas trop de quoi il s'agit, mais ce n'est pas positif au point de plaisanter avec mes amis maintenant.

— Viens jouer avec moi alors, suggère Nuea, qui est à côté de Pan, alors qu'il lui tapote les cheveux.

— Non ! Non ! Va te trouver un vrai rendez-vous avant de jouer à la famille.

— Je vais le faire. Ce ne sera pas long, dit Nuea en faisant sauter un bonbon coloré dans sa bouche.

Un petit sourire se dessine au fur et à mesure qu'il le mâche.

— Calme-toi un peu. Si tu n'es pas sérieux, ne fais pas l'idiot. Je suis son mentor principal, l’avertit Yeewa.

— Tu es la tante d'à côté, alors tais-toi. Je vais trouver la mère de mes enfants, dit Nuea avant de tapoter la tête de Pan comme si elle était sa vraie fille.

— Tu es sûr ? Je ne plaisante pas. Si tu as une vraie relation, je passerai de Papa Vee à Papa Nuea, lui répond Pan avec enthousiasme, ses yeux s'écarquillant de joie.

C'est une bonne chose qu'un gars comme Nuea se mette sérieusement en couple avec quelqu'un. Je serais vraiment heureux si mon ami ne souriait pas en regardant le sachet de bonbons.

— Vous êtes des gamins de cinq ans ? Jouer à la famille ? Comme c'est bête.

Je craque avant d'aller acheter mon repas, même si je ne suis pas assez loin pour les entendre murmurer, car le stand où j'achète mon repas n'est pas très loin.

— Qu'est-ce qui ne va pas avec mon Papa ?

La voix de Pan retentit, mais je ne me donne pas la peine de me retourner.

— Il est peut-être devenu fou. Il fronce les sourcils depuis ce matin, observe Kla.

— Quoi qu'il en soit, laissons-le tranquille. Parlons de Nuea. Alors, comment ça va se passer ?

Je laisse les voix voisines de mes amis s'estomper et commande un simple plat de riz et de curry, puis me déplace pour acheter une bouteille d'eau avant de me retourner. Au moment où je le fais, je rencontre une certaine personne qui est aussi venue chercher son repas, la personne qui est dans ma tête ces derniers temps.

— Oh, P'Vee, bonjour.

C'est Kamphan qui me salue en premier. Le jeune homme à la peau claire m'adresse un sourire qui révèle son appareil dentaire bleu. Les extrémités de ses yeux se courbent d'une manière mignonne, ce qui me fait sourire à mon tour.

— Hé, tu es là pour manger ? lui demandé-je.

— Oui, Fuse est là-bas en train de parler avec des seniors, alors ils m'ont dit d'aller leur chercher à boire. Je ne supporte pas sa beauté dans des moments pareils.

Il se plaint avant d'aller commander des boissons, ne laissant qu'une seule personne devant moi.

— Yo.

Pourquoi est-ce que c'est moi qui dois le saluer en premier ?

— Yo quoi. Tu vois ce qui se passe.

Le mec répond de sa manière habituelle et impassible.

— J'ai entendu dire que tu avais acheté des cadeaux pour tes seniors de code. Quand est-ce que tu as trouvé le temps de faire ça ? lui demandé-je, car je ne l'ai pas vu porter quoi que ce soit ce matin.

— Et depuis quand je dois te rendre des comptes ?

Mon visage s'engourdit, et il n'a cessé de s'engourdir depuis qu'il a prononcé sa première phrase jusqu'à aujourd'hui. Il n'est pas obligé de me faire un rapport, mais je veux juste savoir. Ne peut-il pas simplement m'obéir ? Doit-il poser des questions sur la nécessité et le reste ?

— …

Je n'ai pas de réponse à lui donner.

— …

Et il me regarde fixement.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? Pourquoi ce concours de regards ?

La main de Kamphan, à la peau claire, s'agite entre Mark et moi, et sa voix pétillante me ramène à la raison.

— Ce n'est rien. Allons-y, dit Mark avant de marcher devant son ami. Kamphan le regarde, confus, avant de se tourner vers moi pour me saluer, ses mains tenant des boissons.

Je le salue d'un signe de tête, même si mes yeux suivent l'autre homme. Je déteste ça... je déteste qu'il me traite comme si j'étais un étranger, alors que je n'ai... aucune relation avec lui.

C'est vrai qu'on s'est mis d'accord sur le fait qu'on n'est pas en couple, mais est-ce qu'il est vraiment obligé de m'envoyer balader ? Pas même un wai ou un mot de salutation. Si je n'avais pas parlé en premier, il m'aurait probablement juste fixé comme ça. Il a beau dire qu'il n'y a rien, mon esprit sait que ce n'est pas le cas.

Aïe ! J'ai la tête qui chauffe.



Après avoir mangé, je me rends dans la chambre de Ploy. J'ai la carte d'accès et je connais le code, je peux donc aller m'asseoir à l'intérieur. Le sentiment de l'après-midi persiste.

Je ne comprends pas du tout. Les émotions de Mark. Mes propres émotions. Ce que je ressens maintenant. Je ne trouve toujours pas la réponse, même si j'ai senti qu'il était moins tendu la dernière fois que nous nous sommes vus. Ou bien est-ce que c'est juste ma propre pensée, et que Marc n'y pense pas du tout ?

Qu'est-ce qui fait que mon esprit est si troublé ? Et qu'est-ce qui me pousse à lui téléphoner maintenant ?

— …

Je pose le téléphone près de mon oreille avec surprise, voyant sur l'écran que la personne à l'autre bout du fil a décroché. Le silence me fait vérifier à nouveau si la connexion a été établie. Et cela me fait soupirer.

— Qui t'a appris à décrocher en silence ?

— Qu'est-ce qu'il y a, P' ?

Il ne répond pas à ma question mais m'interroge à son tour. Pourquoi doit-il m'ignorer ? C'est ce que mon esprit veut lui demander, mais ma bouche dit autre chose.

— Où tu es ?

— Chambre, répond-il sèchement, accompagné de bruits comme s'il se déplaçait.

— Je suis dans la chambre de Ploy.

— … et alors ? demande-t-il laconiquement après un court silence.

— Je vais venir te voir, lui réponds-je.

— Pour quoi faire ? me demande-t-il en retour.

C'est une question à laquelle je dois trouver une réponse pour moi-même. C'est vrai... pourquoi je vais là-bas ?

— Eh bien... J'ai quelque chose à te dire.

Je ne sais pas trop, mais je crois que c’est le cas.

Je sors de la pièce et entre dans l'autre, celle où son propriétaire est assis sur le canapé. Devant lui, il y a une canette de soda et des chips. La boîte carrée en face de lui diffuse un documentaire sur les ours polaires. Je ne sais pas comment ces ours polaires peuvent être plus intéressants que moi.

Je vais me placer devant lui, je cache la télé, je croise les bras et je le fixe. Mark me fixe, ses jolis sourcils se froncent. Ses yeux ovales émettent d'inconcevables rayons de mécontentement, avant qu'il ne se lève et s'éloigne.

— Pourquoi tu m'ignores ?

Hmm... Je n'en peux plus. Une centaine de questions et un millier d'émotions ont été refoulées en moi depuis le matin jusqu'à maintenant. Si j'ai dit que je ne me comprenais pas cet après-midi, je suis aussi en colère contre moi maintenant.

— Je ne t'ignore pas.

Les mots de celui qui se tient non loin de moi carillonnent, me donnant envie de lui jeter la canette de soda à la tête. Il dit qu'il ne m'ignore pas, mais son visage dit le contraire.

— Qu'est-ce qui t'arrive alors ? lui demandé-je en m'approchant de lui.

— Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

Puis-je passer un bon de commande pour ce visage imperturbable et cette voix impassible ?

— Pourquoi tu m'ignores ?

— Je ne t'ignore pas.

— Bien sûr que non !

J'attrape son bras et le fais se tourner vers moi.

— Depuis ce matin, pourquoi tu es venu avec moi, mais tu as laissé Nuea te raccompagner à ta chambre ? lui demandé-je d'un ton plus doux, sans forcer mais suffisamment pour lui faire comprendre mon mécontentement.

— Et alors ?

— Et alors ? répèté-je la question, déployant un sourire moqueur en regardant la personne en face de moi avant de continuer. Depuis qu'on a parlé de Bar ce matin, depuis que tu as vu à quel point ils étaient amoureux dans mon téléphone, tu t'es énervé et tu t'es défoulé sur moi. Et alors ? J'en suis arrivé à la conclusion que tu n'as pas tenu ta parole. Tu tiens toujours à lui.

Je prononce chaque mot avec sang-froid, en voulant que ceux-ci s'enfoncent dans la tête de ce gamin pour qu'il se rende compte que ses actes ne reflètent pas ses paroles qui disent qu'il s'en est remis, alors qu'en fait ce n'est pas le cas. Si ça continue comme ça, c'est lui qui va souffrir, car Bar et Kan sont totalement amoureux, et il faudra peut-être attendre la prochaine vie pour qu'ils se séparent.

— Je ne pense plus à P'Bar, dit Mark en regardant mon visage.

Ses yeux essaient d'être calmes, mais j'y décèle une lueur d'inquiétude.

— Hmph ! Qu'est-ce qui t'a permis de t'en remettre si vite ? On dit qu'il faut avoir quelqu'un qui suscite plus d'intérêt, n'est-ce pas ? Qui est-ce alors ? Est-ce que c'est Ma ? Chin ? Ou Nuea ?

Je sais tout de lui en ce moment, je sais qui il fréquente et tout le reste. Je reçois des informations de la part d'un de ses proches, mais cette personne ne m'a pas informé de l'existence de Nuea. Cela me fait bouillir le sang d'y penser. Nuea n'est pas du genre à s'engager facilement. Si Mark s'implique, il pourrait bien être blessé de la même manière qu'il l'a été avec Bar.

— Qui que ce soit, ça ne te regarde pas.

— Mark !

J'élève la voix et tire fort sur son bras, serrant fermement sa main sous le coup de l'émotion. Je regarde la personne en face de moi qui ne montre aucun signe d'agitation, ses yeux ovales me fixant d'un air de défi. Je n'ai d'autre choix que de rapprocher mon visage du sien.

— Ne fais pas ça, dit froidement Mark avant de se détourner.

Je marque un temps d'arrêt, puis je tourne mon regard vers lui.

— Pourquoi ? Avec qui tu veux le faire ? Bar ou Nuea ?

— N'importe qui sauf toi, ugh…

Il semble que toute la tolérance que j'ai essayé de construire se soit évanouie.



Dès que j'entends les mots n'importe qui sauf moi sortir de sa bouche, je me précipite sur sa jolie bouche, utilisant mes dents pour mordre ses lèvres serrées avant de sucer fort pour exprimer mon mécontentement. C'est un baiser brûlant pour montrer à quel point ma tête est brûlante, si brûlante que je dois la faire exploser de cette manière.

Mark semble céder. Ses lèvres minces s'entrouvrent pour permettre à ma bouche de s'y accrocher et d'y pénétrer. J'embrasse le bout de sa langue avant de l'accrocher fermement, de mordiller sa lèvre inférieure avant de me retirer.

— … Ça peut être moi aussi, dis-je en lui adressant un sourire suggérant ma supériorité.

Le regard croisé qu'il me renvoie me satisfait, car il indique la colère de Marc.

— Pourquoi ce baiser ?

— Pourquoi pas ? Tu le gardes pour quelqu'un d'autre ?

— Comme je l'ai dit, n'importe qui sauf toi !

— Mark !

— Garde ta bouche pour ta femme !

— Et tu ne l'es pas !?...

Rrrr~

J'arrête les mots qui sont sur le point de sortir, même si ce n'est pas encore une phrase. Je regarde mon téléphone et relâche lentement ma prise sur le bras de Mark. Je le regarde dans les yeux avant de décrocher et de m'éloigner pour parler.

— Oui, Ploy.

— Je ne rentre pas à la maison aujourd'hui, Vee. Il y a un dîner pour quelques diplômés. Je suis désolée, ne sois pas fâché.

La voix douce que je n'entends pas souvent ces derniers temps me parvient. Je respire longuement avant de répondre à Ploy.

— Oui, je ne suis pas en colère.

Je dis que je ne suis pas en colère au lieu de lui demander pourquoi elle semble si occupée ces jours-ci, même incapable de répondre à mes messages ou de m'appeler. Mais je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle j'ai simplement répondu que je n'étais pas en colère.

— Oh… comme tu es gentil. Je vais y aller. Tu me manques, Vee.

— Oui... tu me manques, Ploy, réponds-je à ma jolie petite amie avant que la ligne ne soit coupée.

Je pousse un autre soupir et me tourne vers la personne avec qui je me disputais à l'instant. Mark me regarde...

Un regard... dont je n'arrive pas à comprendre le sens.

Je pousse un soupir et je me permets d'attraper une cigarette du propriétaire de la chambre et de me diriger vers le balcon pour l'allumer. Il se passe tellement de choses que je ne sais pas comment gérer, que ce soit ma copine, mes amis, et ce mec là. Comment peut-il me dire de garder ma bouche pour que ma femme la suce ? Est-ce que c'est correct ? Je ne sais pas si c'est approprié ou non de dire que nous n'avons pas de relation, même si nous avons déjà couché ensemble. Je ne suis pas sûr de ces choses, car je n'ai jamais couché avec quelqu'un d'autre que ma petite amie. Ce type est la seule exception. Mark, voici le cas d'urgence où je ne peux faire appel à l'aide de personne d'autre.

Je me retourne et regarde la personne qui se trouve dans la pièce. Il est de nouveau assis sur le canapé, les yeux fixés sur la télévision. Il grignote comme s'il était indifférent à tout, même si tout à l'heure son regard sur moi était... comme si je pouvais le comprendre, mais ce n'était pas assez clair finalement.

Je regarde le message de Bar qui me dit de rentrer pour continuer à travailler sur le projet. Il y est maintenant avec Kan. Je souris avant de lui demander si je dois lui apporter quelque chose à manger, ce à quoi il répond Pad Thai. Je ferme la fenêtre de discussion de mon ami en même temps que je finis de fumer ma cigarette. J'ouvre la porte pour voir Mark, qui me regarde avant de reporter son attention sur la télévision.

— Viens avec moi, dis-je froidement.

Il lève les yeux vers moi.

— Pour aller où ?

— Pour me prouver que tu as vraiment oublié Bar.

— Et pourquoi je dois y aller ? Tu ne comprends pas ? J'ai dit que je n'y pensais plus, qu'est-ce que tu veux de plus ? rétorque-t-il, me regardant avec mécontentement.

— Va me prouver clairement que tu as vraiment oublié P'Bar. Une fois que je le saurai clairement, alors je pourrai interpréter le regard que tu m'as adressé tout à l'heure.

Les yeux ovales tressaillent et affichent un léger désarroi, puis il baisse le regard vers le sol. Je souris à sa réaction et m'approche de lui, posant ma main sur sa jolie tête et lui dit doucement.

— Viens avec moi... pour que je sache ce que je dois faire ensuite.


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:04



Chapitre 8
Le Vagabond

Mark Masa
Quelle docilité...

Je me réprimande avec ce mot tout le temps où je suis assis dans la voiture de Vee. Ce Mark Masa est une personne si docile, qui le suit avec soumission juste parce qu'il le traite avec tendresse.

C'est tellement honteux que lorsque je capitule, je cède si facilement à la tendresse de P'Vee. Même si j'ai essayé de l'ignorer aujourd'hui, il a fini par attirer mon attention. Les mots doux qu'il adresse à sa petite amie attirent vraiment mon attention. Merde ! Il dit qu'elle est occupée, qu'elle se désintéresse de lui, mais les notifications de message apparaissent depuis le matin, et le soir ils parlent au téléphone, mais il se plaint auprès de moi, alors que j'ai développé des sentiments pour lui.

J'admets que j'ai des sentiments pour lui. Comment pourrais-je le nier après ce qui s'est passé ? Mais si j'essaie de garder mes distances et de l'ignorer, c'est à cause d'une seule chose.

Il a déjà une petite amie... et ils s'aiment beaucoup.

— On va s'arrêter pour acheter du pad thaï, dit P'Vee avant de garer sa moto à côté du restaurant.

Je n'ai pas d'autre choix que de descendre de la moto et d'enlever mon casque, respirant l'air frais du soir.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Je fronce les sourcils en regardant celui qui me pose la question d'un air sévère.

— Pad thaï aux crevettes, sans germes de soja.

— Tu es bien difficile.

J'entends son doux grognement mais je me tais, las de lui répondre. Il semble que nous soyons en bons termes un moment, puis que nous nous disputions soudainement quelques minutes plus tard. En fait, c'est moi qui n'arrive pas à contrôler mes propres émotions. Ma bouche dit que ce n'est rien, mais mon cerveau pense le contraire, et mon esprit est déjà tombé amoureux de lui.

— Pourquoi tu en achètes autant ? lui demandé-je en le voyant acheter quatre paquets.

— Pour Bar et Kan.

Je reste un moment interloqué, puis je jette un coup d'œil à P'Vee, qui me regarde froidement, en esquissant un rapide sourire du coin de la bouche, que je remarque juste à temps. Je ne le comprends vraiment pas. Je lui ai déjà dit que j'avais oublié P'Bar. Il a déjà un petit ami, et un bon en plus. Je suis content pour lui. Lorsque nous nous croisons ces jours-ci, nous nous sourions et nous nous saluons normalement, comme un senior et un junior. Mais ce qui n'est pas normal, c'est le sourire sanglant de P'Vee.

Je ne devrais pas me sentir bizarre d'être assis ici, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je suis assis à côté de P'Vee, tandis que P'Bar et Tossakan, la Lune de la faculté de médecine, sont assis en face de moi. Au début, je me sentais confiant à l'idée d'entrer dans l'atelier de ma propre faculté, mais en rencontrant les yeux de Tossakan dirigés vers moi, ma confiance s'est évanouie. Kan me fixe d'un air légèrement mécontent, contrairement à P'Bar qui m'offre un mince sourire avant de regarder progressivement vers P'Vee, qui mange en silence.

— Tu as quelque chose à me dire ? demande P'Bar après un long moment de silence.

— Rien.

P'Vee lève les yeux pour répondre à son ami avant de continuer à manger son Pad Thaï. Mais cela ne met pas fin aux questions de P'Bar.

— Et toi ? demande P'Bar en plissant les yeux vers moi.

— Um... Rien, réponds-je en lui adressant un mince sourire.

— Ben voyons.

Je me tourne vers l'origine de la voix, qui me fixe sans ciller. Je fixe P'Vee calmement, mais mon cœur n'est pas aussi calme. Je suis conscient qu'il veut jouer avec mon esprit en présence de P'Bar et Kan, mais désolé, ces choses ne troublent pas mon cœur autant que ses yeux.

— Vous n'avez vraiment rien à me dire ? demande à nouveau P'Bar, me ramenant à la réalité alors que je me retourne pour regarder la personne en face de moi.

— Rien, réponds P'Vee avec force et il se remet à manger son Pad Thaï, ce qui me pousse à adresser un sourire à P'Bar, qui me regarde toujours.

Je jette un coup d'œil à Tossakan, qui me regarde lui aussi d'un drôle d'air.

C'est comme ça depuis la fois où je suis allé les voir dans la chambre de P'Bar. Je ne sais pas ce qui m'avait poussé à aller vers eux, et P'Vee était venu me récupérer. P'Bar me pose souvent des questions à ce sujet. Presque à chaque fois que nous nous croisons, il me demande des nouvelles de P'Vee, même si je lui réponds avec un sourire qu'il n'y a rien. C'est vrai, après tout. Regardez... qu'est-ce que je suis pour ce type nommé Vivis ?



Je remets les outils à P'Vee comme il me l'a demandé. Mon esprit se demande si c'est ainsi que les choses doivent se passer. Est-ce que ce que je fais maintenant me regarde ? Est-il nécessaire que je vienne m'asseoir ici avec lui et que je l'aide à faire ceci ou cela ? C'est tout le contraire lorsque je vois Kan et P'Bar. Le beau gosse de la faculté de médecine lit un livre à côté de P'Bar, qui est concentré sur son projet, tout comme P'Vee. Mais la différence, c'est que P'Bar peut tout faire tout seul, sans avoir besoin d'aide. Mais qu'est-ce qui se passe avec le gars à côté de moi ?

— Regarde-moi.

La voix calme ramène mon attention sur P'Vee après avoir jeté un coup d'œil furtif à la beauté de P'Bar. Mais peu importe, je ne peux que regarder, car celui qui a capturé son cœur est assis juste à côté de lui.

— Tu as besoin de quoi ? lui demandé-je en regardant la pochette à outils.

— Espèce de petit… murmure doucement P'Vee dans un juron avant de m'arracher la clé à molette des mains et de se replonger dans le travail devant lui.

— Fatigué…

La voix rauque de P'Bar attire à nouveau mon attention dans sa direction. Le plus petit se dirige vers Tossakan avant de s'asseoir à ses côtés et d'appuyer sa tête sur ses propres genoux.

— Tu veux que je te ramène chez toi ? Il est déjà minuit, lui demande son petit ami d'une voix douce en se penchant après avoir refermé son livre.

— Hmm... il ne reste plus qu'une semaine, gémit-il doucement du fond de sa gorge.

— Une semaine entière.

— Mais je dois étudier pour les examens aussiiiii.

Il traîne sa voix et se tait.

Je souris devant la mignonnerie du couple. C'est la douceur et l'amour que je désire ardemment. Je veux faire l'expérience d'un amour aussi bon que le leur pour une fois, pour ressentir ce que signifie avoir un petit ami vraiment aimant. Ce couple amoureux me fait vraiment envie.

— C'est normal pour nous. On doit le terminer dans les deux prochains jours. Ensuite, on passera à la comptabilité.

Je sursaute en entendant la voix grave à côté de mon oreille. P'Vee pose la clé et passe au tournevis, son doigt fin pointant une vis à nœud à côté de moi. Je lui fais une légère grimace, car il n'est pas du genre à demander poliment.

— Pourquoi tu n'as pas commencé à travailler plus tôt, alors ? dis-je en lui tendant la vis à nœuds.

Suis-je agacé ? Bien sûr, un peu, surtout après avoir observé P'Bar et Kan, puis ma propre situation, où je n'ai pas la moindre idée de ce que nous sommes.

— J'ai passé mon temps à m'occuper d'un chien, dit-il en me regardant.

— Quel chien, P' ?

La question de Tossakan me crispe un peu. Comment ne pas l’être quand P'Vee me regarde comme ça.

— Le chien dont j'ai dit que je m'occuperais, dit-il en souriant à Kan.

— Tu vas continuer à t'occuper de lui alors ?

Je jette un coup d'œil au visage de P'Vee. J'attends impatiemment sa réponse, je veux savoir ce qu'il va me répondre. Si je suis le chien dont il s'occupe, alors j'aimerais savoir combien de temps il va le faire, et jusqu'à quel point je peux penser à notre relation.

— Je ne sais pas. Ça dépend de mon humeur, répond-il avec un haussement d'épaules et en reportant son attention sur la machine.

Je me mords la lèvre inférieure, comme j'ai l'habitude de le faire lorsque je dois réprimer mes sentiments à propos de quelque chose.

— Je... dois rentrer. J'ai cours demain matin.

Je décide de le dire à P'Vee avant de poser la trousse à outils sur le sol et de me lever.

— Ne me raconte pas de conneries. Tu as cours l'après-midi, gronde P'Vee en me regardant d'un air sévère.

— Mes amis… ont un projet de groupe sur lequel ils doivent travailler, expliqué-je lentement, avant d'éviter son regard acéré.

La raison pour laquelle je veux rentrer maintenant, c'est que je veux fuir... fuir les sentiments qui sont trop évidents pour moi. Si évidents que je commence à avoir de l'espoir, même si je ne devrais rien attendre.

— Pourquoi me le dire seulement maintenant ? questionne P'Vee qui range ses outils avant de s'étirer complètement.

— Je peux rentrer tout seul. lui réponds-je.

— Je n'allais pas te raccompagner... je vais juste aller aux toilettes.

Je sors respirer l'air frais de la nuit devant la faculté à minuit passé. Oui, il est effectivement minuit passé, et P'Vee ne m'a vraiment pas suivi dehors. Je ne sais pas s'il est vraiment allé aux toilettes, mais la seule chose que je sais, c'est que je suis seul ici.

— Oui, Ploy.

Ou peut-être pas ? Je me tourne vers la voiture de Tossakan et j'aperçois la silhouette de quelqu'un qui m'est familier et sa belle voix qui me fait froncer les sourcils une fois de plus.

— Je t'aime. Ne rentre pas trop tard. Je m'inquiète pour toi.

Hmph ! Tu es insensible de haut en bas, hein, Mark ? Je me revois dans l'atelier avec lui et je ne peux pas m'empêcher de rire.

Inquiet, hein ? Et moi, alors ?

La voix s'estompe peu à peu tandis que je fixe la silhouette. Le large dos se dirige lentement vers l'atelier. Je pousse un profond soupir, riant de ma colère et de mon ressentiment. Mais de quel droit te sens-tu blessé, Mark ? C'est toi qui as choisi de l'accompagner. Et puis, nous ne sommes pas en couple. N'exprime pas tes sentiments comme ça.

— Hé, James... tu es où ?

J'appelle mon ami, qui décroche le téléphone avec un bruit de fond très rythmé. Je n'ai pas osé appeler Fuse et Kamphan, de peur de les déranger dans leurs études avant les examens.

— Derrière le campus, tu veux te joindre à nous ?

Contrairement à James, qui ne se soucie pas le moins du monde d'étudier.

— Oui, tu peux venir me chercher à la faculté ? Au rond-point, d'accord ?

— Qu'est-ce que tu fous là à cette heure-ci, mec ? me demande-t-il d'un ton sévère.

— Pour... aider un élève de dernière année à travailler sur son projet.

— Hé ! Alors pourquoi tu ne laisses pas ton aîné te déposer ?

Je laisse échapper un sourire en entendant la question de mon ami. Il n'en pense rien, mais moi si. Ce senior n'est pas vraiment le mien. Il était en train d'avouer son amour à sa femme il y a quelques instants.

— Il n'a pas encore fini, mais je veux rentrer maintenant. Pourquoi tu poses autant de questions ? Tu viens me chercher ou pas ?

— Si tu veux faire traîner cette conversation, je crois que je vais devoir y aller. Patiente un peu.

La ligne est coupée et je souris à nouveau à mon téléphone. James et Wind sont très proches de moi. On était dans la même classe au lycée, et ils ont essayé d'être admis dans la même université que moi, même s'ils n'ont pas eu à choisir un endroit aussi éloigné de chez eux. Chaque fois que j'ai des problèmes, ils me soutiennent.

Je m'assieds à la table marbrée. Bien qu'il soit tard, il ne fait pas trop sombre car il y a les lumières des lampadaires et quelques chiens de rue qui me tiennent compagnie. Je pense au gars de l'atelier en les apercevant. Il a passé son temps à s'occuper d'un chien, hein ? S'occuper, mon cul ! C'est moi qui suis assis tout seul avec les chiens de la faculté en ce moment.



Masa Mark

A l'instant

Se mêler à quelqu'un qui est pris. Mieux vaut préparer son cœur quand on joue avec le feu.

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Winnie the Pooh : Viens te mêler à moi.

Lame but handsome : Oh là là. Qu'est-ce qui se passe avec mon ami ? Qui quoi où quand comment ?

Future Forfun : Surmonter de tels sentiments n'est pas aussi facile que de couper du papier.



Je lis les commentaires de mes amis, mais je ne prends pas la peine d'y répondre. Pour moi, Facebook est un canal qui me permet de partager mes propres pensées et sentiments. Bien sûr, j'ai beaucoup d'abonnés, que ce soit à l'école ou à l'université. Même si je ne suis pas super beau comparé aux Lunes de la faculté ou joli comme les Étoiles, je suis un beau garçon, et je n'aurai aucune réserve à le dire, car je crois que nous avons tous nos propres charmes, et qu'il s'agit juste de savoir comment les mettre en valeur pour que les autres puissent les voir.

— Par ici, Monsieur Beau Gosse !

Une voix s'élève derrière les phares de la voiture qui m'éclairent, me poussant à m'avancer et à me glisser dans la voiture de mon ami.

— Tellement lent…

Je me plains doucement après m'être assis et avoir attaché la ceinture de sécurité.

— Pourquoi tu... Je sacrifie mon précieux temps de loisir pour venir te chercher. Est-ce que je peux au moins obtenir un remerciement ? dit James en se retournant.

— Merci, lui réponds-je.

Il me regarde dans les yeux, alors je lui adresse un sourire taquin.

— Si vous ne pensez pas ce que vous dites, inutile d'être sarcastique, Monsieur.

— C'est toi qui as voulu que je le dise, lui réponds-je en m'adossant à mon siège.

— Oui, Monsieur, je m'excuse de vous avoir forcé à dire quelque chose contre votre gré et de vous avoir fait devenir sarcastique... alors c'est de ma faute, hein ? Dois-je vraiment m'excuser ? Puis-je avoir une explication ?

Je lui jette un regard las et laisse échapper un nouveau soupir.

— D'accord, c'est ma faute, dit-il en reprenant la route.

James utilise sa propre voiture en raison de ses goûts exigeants. Il n'aime pas utiliser les transports en commun. En fait, lorsqu'il vivait à Bangkok, il ne prenait jamais le bus, alors son père lui a acheté une voiture pour qu'il la conduise, ce qui m'a aussi été bénéfique, car je n'aime pas trop prendre le bus ou d'autres formes de transport public moi aussi.

Il y a un service de transport sur le campus qui est offert gratuitement tout au long de la journée et de la nuit, mais je ne sais toujours pas quels sont les itinéraires de ce service. Et comme James a une voiture, j'y vais avec lui plutôt que d'utiliser les transports en commun. Lorsqu'il y a des cours dans d'autres facultés, j'y vais avec Fuse. Jusqu'à présent, je n'ai donc pas eu l'occasion d'utiliser le bus du campus. Bien que je ne sois pas un homme difficile, c'est tellement pratique pour moi. Je n'ai même pas besoin de conduire moi-même.

La voiture se gare devant un pub à l'arrière de l'université. James et moi entrons.

L'ambiance d'un pub à une heure du matin est quelque chose qui n'est pas très agréable pour moi.

Je reconnais que je sors souvent. Ici, les pubs ne sont pas très différents les uns des autres. À partir de minuit, les gens sont plus ou moins entassés les uns sur les autres. Je n'y trouve aucune joie.

— Oh... asseyez-vous, messieurs, dit Wind qui glisse son bras pour tirer le mien afin de m'asseoir à côté de son petit gabarit, puis il s'appuie contre moi. Je suis lessivé, Mark…

Sa voix traînante indique le niveau d'alcool dans son sang, ce qui m'incite à secouer la tête.

— On n'a même pas bu un coup et le chat est déjà sorti de l'eau. C'est logique, dit James en me glissant un verre.

— Vous n'êtes que tous les deux ici ?

— D'autres étudiants de la faculté. Probablement sur la piste de danse, dit James en regardant autour de lui, ce qui me fait hocher la tête.

— T'étais où, James ?

Deux types se tenant par le cou s'approchent de James. Ce doit être ses potes.

— Je suis allé chercher mon ami.

Les deux types se tournent vers moi et lèvent leur verre. Je fais de même et leur réponds par un sourire.

— Je m'appelle Pit et voici Nueng, dit le plus grand en montrant le gars qui s'accroche à lui.

— Ok, moi c'est Mark.

Nous nous saluons et ils s'assoient avec nous. Pit dit qu'il a dansé jusqu'à l'épuisement et qu'il n'était pas ivre au début, mais qu'il l'est maintenant après plusieurs verres.

— Je suis surpris moi-même. Je n'ai pris qu'un verre, mais j'ai bu pendant des heures, dit Pit en prenant la liberté de remplir mon verre d'une boisson.

— Je suis beau, dit Nueng en souriant à Pit, ce qui m'incite à observer le type qui vient de se complimenter lui-même.

Sous ce faible éclairage, il est difficile de se rendre compte de son apparence réelle, mais son visage à la peau claire qui se détache dans la lumière justifie son assurance à se flatter.

— Oui, Monsieur Beau Gosse. Je te l'accorde.

Pit repousse la tête de Nueng et me rend mon verre.

— Merci.

Je le prends et en bois une gorgée. Je regarde Pit qui me fait un signe de tête et j'observe la scène autour de moi. L'engouement du public et l'odeur de l'alcool me remettent un peu d'aplomb, alors je lève mon verre et bois une nouvelle gorgée avant de m'arrêter net en voyant quelqu'un de familier.

— Qu'est-ce que tu regardes ? Oh… P'Ploy ? demande Pit en suivant mon regard, arrivant à sa propre conclusion sans que je n'ai à répondre.

— Tu la connais ? demandé-je en haussant les sourcils.

— Bien sûr, mec. C'est la plus belle Étoile à mes yeux. Mais c'est dommage qu'elle soit déjà prise, et son copain est super sexy, dit Pit en levant son verre pour en boire une gorgée.

— Et avec qui elle est ? Ce n'est pas P'Vee, dit James en montrant le groupe de P'Ploy.

La jolie senior que je connais se balance au rythme de la musique au milieu de son groupe d'amis. À côté d'elle, un garçon que je ne connais pas lui tient les hanches, rit aux éclats et, sous les applaudissements du groupe d'amis, se penche pour chuchoter à l'oreille de P'Ploy. La jolie fille acquiesce et pose sa tête sur son large torse.

— Son petit ami est plus beau que ça, dit lentement Nueng en levant la tête. P'Vee, la Lune de la faculté d'ingénierie. Je suis son Facebook.

— Euh... alors qui est ce type là ?

— Pourquoi se mêler de ce qui ne nous regarde pas ? dis-je froidement, ce qui les incite à me regarder tous les deux.

— C'est vrai. Je ne suis pas son mari, donc pas de raison de penser quoi que ce soit, dit Pit avant de croiser les jambes et de siroter son verre.

— Peut-être qu'ils sont comme Phi et Nong ? suggère James.

— Oui, ils sont tous les deux très amicaux l'un envers l'autre, observe Nueng. Mais je pense que P'Vee... est un gars tellement gentil. Il n'a jamais eu de rumeurs avec d'autres filles que la sienne. Il est si gentil, comme le couple Tossara.

Nueng affiche un visage rêveur, tandis que je dissimule un froncement de sourcils.

— Est-ce que les beaux mecs qui sont si gentils existent vraiment ? demande James en se tournant vers moi, alors que je ferme lentement les yeux et refuse de le regarder dans les yeux.

— Mon amie a essayé d'attirer son attention encore et encore, mais il n'est pas intéressé. Sa position est claire : il aime beaucoup sa copine.

— Arrête de parler des autres.

Je sais que je ne devrais pas déverser mes frustrations sur mon ami, mais je ne peux pas m'empêcher de le dire comme ça. Chaque fois que je vois l'ancienne Étoile, mon esprit se tourne vers la Lune qui est en couple avec elle. Il lui a avoué son amour il y a peu, mais sait-il qu'elle s'appuie sur la poitrine de quelqu'un d'autre en ce moment même ?

Idiot...

Je suis vraiment un idiot. Il n'y a rien d'autre qui me passe par la tête.

— Eh bien... je n'ai pas de temps libre ? Alors je regarde autour de moi et je fais quelques observations, affirme James.

— Oui, oui, arrêtons de parler des autres et discutons de nos propres affaires alors. Donc, dans quelle faculté tu étudies ? me demande Pit.

— Ingénierie, réponds-je froidement.

Les symptômes de chaleur dans ma tête ne se sont pas encore atténués, mais j'essaie de converser avec lui aussi normalement que possible. Heureusement, il ne remarque rien d'anormal, peut-être parce que je suis un homme de peu de mots.

— Alors tu dois connaître P'Vee, pas vrai ? me demande Nueng en se redressant correctement.

Son beau visage et son sourire épanoui expriment l'impatience d'entendre la réponse.

— Je le connais, oui, réponds-je calmement.

— C'est cool. Je l'aime beaucoup, mais... il n'aime pas les garçons.

Ses derniers mots s'estompent, contrastant avec la première phrase où il professait son affection pour P'Vee. Je fronce les sourcils et me mets au clair avec moi-même avant de hocher doucement la tête. Bien sûr... P'Vee n'aime pas les garçons.

— Même s'il aimait les mecs, il n'aimerait pas quelqu'un comme toi, pétasse !

Pit se moque de Nueng, ce qui fait froncer les sourcils du beau gosse.

— Pétasse mais disponible, rétorque Nueng en attrapant son verre pour en prendre une nouvelle gorgée.

— Même si tu es disponible, je ne le ferais pas. Regarde là... tu vois sa femme ? Elle n'est pas différente d'un ange tombé du ciel. Qu'as-tu à offrir ? dit Pit, avant de tourner une dernière fois le visage de Nueng vers le groupe de Ploy.

Cela m'incite à regarder aussi, et à afficher un sourire.

C'est vrai... qu'est-ce que j'ai à offrir ?

Nous nous séparons vers 2 heures du matin. Je rentre dans mon appartement, ouvre la porte de ma chambre et me jette sur le lit. Je me passe les mains sur le visage, j'ai envie de me lever et de prendre une douche, mais j'ai trop la flemme de me décoller du lit pour le faire. Je plonge la main dans ma poche pour sortir mon téléphone qui vibre, afin de le consulter. La notification Facebook surgit, me faisant oublier l'idée de prendre une douche pour consulter les messages.



Pit Blue

30 minutes

Les amis de boissons pour les âmes solitaires à travers le temps avec Masa Mark Winnie l'Ourson et 2 autres.

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J'appuie sur J'aime pour le tag qui s'affiche sur mon fil d'actualité. Je souris en lisant les commentaires de Pit et Nueng, qui se chamaillent. Je ne suis pas un bâtard distant qui ne se soucie pas du monde qui m'entoure. Je suis prêt à être ami et à me lier d'amitié avec n'importe qui.

Je fais défiler le statut de P'Vee vers le bas avant de remonter pour le vérifier à nouveau. C'est une photo de son dos, accompagnée d'un émoticône montrant deux doigts. Je ne sais pas qui l'a prise, mais si je devais me risquer à deviner, ce serait à l'époque où ces deux-là passaient du temps ensemble. Je ne sais pas pourquoi je dois laisser échapper un soupir en voyant la photo, mais peu importe sa vie. Même lui peut m'ignorer. Je fais défiler le fil d'actualité des autres, jusqu'à ce que le téléphone interrompe ma navigation.

Rrrr~

Je suis déconcerté par un appel entrant à 3 heures du matin. Je vérifie l'identité de l'appelant et je me fige. Pourquoi doit-il appeler à cette heure-ci ?

— Qu'est-ce que tu fais, pour mettre autant de temps à répondre à mon appel ?

Il est comme ça. C'est vraiment lui.

— Je dors, lui réponds-je d'un ton impassible.

J'essaie de garder mon sang-froid et de rester calme.

— D'accord. Dors bien alors. Tu as dit que tu allais te coucher pour une réunion matinale, mais voilà que des types te taguent au pub. Quelle belle amitié !

— Alors, où tu veux en venir ? Je suis sur le point de dormir.

Je n'en peux plus et lui exprime mon agacement. Je me redresse et me frotte le visage, attendant la réponse de celui qui s'est tu.

— Connerie. Avec qui tu couches ce soir ?

Il se moque avec un commentaire sarcastique qui m'engourdit le visage.

— C'est mon affaire de savoir avec qui je couche et quand je le fais. Ça n'a rien à voir avec toi, riposté-je d'un ton sec.

Les symptômes d'une rage et d'une frustration bouillonnantes m'envahissent à mesure que je pense aux événements qui se sont déroulés aujourd'hui.

— Pourquoi est-ce que ça n'a rien à voir avec moi ?

— Je ne vois pas en quoi je suis impliqué avec toi. J'essaie même de garder mes distances. C'est toi qui essaies de te mêler à moi. Si tu as tant de temps libre, utilise-le pour aller t'occuper de ta femme !

— Et celui qui aboie maintenant n'est pas ma femme !?

— Enfoiré.

Je lui lance un juron avant de couper la ligne.

Si P'Vee veille sur un chien, alors je suis probablement le chien qu'il surveille.

P'Vee, c'est quelque chose. Il me donne l'impression d'être l'un de ces chiens devant la faculté, et il vient jouer avec moi avant de s'éloigner. Lorsque ce chien essaie de chercher d'autres personnes, il lui apporte de la nourriture pour l'attirer. Il répète ce processus, mais à la fin, le résultat est le même : il s'en va et le chien reste sans rien. Il peut se sentir bien lorsque quelqu'un lui caresse la tête, ou lorsqu'il reçoit de la nourriture, mais au bout du compte, il reste tout seul, sans rien d'autre que la souffrance.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 23:05



Chapitre 9
Un ami dans le besoin...

Vee Vivis
Je reste assis à regarder l’appel téléphonique qui a été coupé et je pousse un gros soupir. Je baisse les yeux pour vérifier le statut d'une certaine personne, que je connais en passant, qui s'affiche sur le téléphone et je suis frustré. Qu'est-ce que c'est que ce retour à la maison pour dormir à cause d'un rendez-vous matinal pour un projet de groupe ? Bâtard... parti au pub pour voir d'autres gars, plutôt.

Je ne l'ai pas raccompagné, mais je me suis levé et... j'étais sur le point de le suivre, mais ses yeux m'ont arrêté dans mon élan. Je n'ai pas osé le suivre dehors, inquiet de mes propres sentiments. À ce moment-là, Ploy a également appelé, alors je suis resté en retrait et j'ai parlé avec elle. J'ai regardé Mark, mais j'ai eu l'impression qu'il ne s'intéressait pas à moi, alors je suis retourné à l'intérieur et j'ai continué à travailler sur le projet. Et puis merde...

Rrrr~

— Ouais.

Je décroche l'appel de Nuea. En fait, je suis agacé par mon ami. Qu'est-ce qui lui prend de m'appeler à 3 ou 4 heures du matin.

— T'es avec Ploy, mec ? me demande-t-il, avec des bruits de conversation en arrière-plan.

On dirait qu'il sort du pub. En parlant de pubs, ça me met encore en colère. Est-ce que c'est le même pub que celui où ce salaud est allé ?

— Non. Elle a dit qu'elle avait un dîner avec des anciens élèves, réponds-je.

— Un dîner ? Vraiment, mec ? Ta femme est très sexy. Tu ferais mieux de la surveiller, mec.

— Qu'est-ce que tu racontes, Nuea ? demandé-je.

A force d'être énervé contre Mark, entendre les mots de Nuea me fait encore plus bouillir le sang.

— J'ai vu Ploy au pub, mec.

— Est-ce que c'est si étrange d'aller au pub après avoir dîné ?

— Mais si elle boit autre chose que des boissons ? Tu trouves ça bizarre ?

— Nuea !

J'élève la voix. Il se tait avant de laisser échapper un soupir.

— Regarde mon LINE. Pense ce que tu veux. Je te donne juste mon point de vue.

Il en reste là et coupe la ligne, m'abandonnant à des pensées angoissantes dont je n'arrive pas à me débarrasser.

Le problème de Mark devient minuscule lorsque ma notification de messagerie retentit. Je tends mon doigt tremblant pour appuyer sur la photo, le cœur battant la chamade. Sans le savoir, mon visage s'engourdit lorsque je vois ma petite amie s'appuyer sur la poitrine d'un autre. J'essaie de penser qu'il s'agit d'un accident ou d'une coïncidence, mais le message de mon ami accompagne la photo. Ils sont restés ainsi jusqu'à la fermeture du pub. Mon visage en pâlit.

J'ai peur...

J'avoue que c'est ce que je ressens depuis des semaines, depuis que Ploy et moi nous parlons de moins en moins. Mais j'ai essayé de me dire que ce n'était pas ce que je pense, que j'ai peut-être trop réfléchi, ou que je ne me suis pas occupé de Ploy autant que j'aurais dû le faire, sans que mon amour pour elle ne s'estompe pour autant. Il est vrai que Mark est entré dans ma vie et a affecté mes sentiments, mais Ploy reste la personne la plus importante pour moi. D'ailleurs, l'incident d'aujourd'hui n'est pas quelque chose qui ne dépend que de moi.

Je lève les mains pour me frotter le visage avant de me diriger vers la salle de bain pour me laver le visage. Je retourne vers notre lit à Ploy et moi, et je m'assois lentement. Je regarde la place vacante à côté de moi et pousse un soupir.

Peut-être que... demain sera un meilleur jour.

Une douce tendresse accueille ma joue et me fait ouvrir les yeux. Je suis réveillé par les jolies lèvres de Ploy. Son beau visage fait palpiter mon cœur à chaque fois que je vois son joli sourire devant moi. C'est comme si elle me disait "Réveille-toi, chéri". Je me redresse et l'enlace.

— Tu es restée dehors toute la nuit, lui dis-je d'un air contrarié, avant d'enfouir mon nez dans sa nuque.

Une odeur inconnue me frappe le nez et me désoriente pendant un moment.

— J'étais bourrée, alors j'ai passé la nuit chez mon amie, plaide sa voix en même temps que son joli visage, qui se retourne pour m'adresser un doux sourire.

— C'est un peu trop souvent ces derniers temps.

Je la réprimande et fixe directement ces jolis yeux.

— Désolée… dit Ploy en regardant la pointe de mon menton.

Ses mains fines s'enroulent autour de mon cou avant de se pencher vers moi.

— Désolée, Vee. Je ne le ferai plus.

Je ferme lentement les yeux et lève les mains pour l'enlacer en réponse, avant de laisser échapper un soupir.

— Je m'inquiète pour toi.

— Je sais... dit vivement Ploy en s'éloignant, ses petites mains pressent mes joues et elle sourit de contentement. Mon copain est tellement gentil... il s'inquiète pour moi et tout.

— Je t'aime, lui dis-je en lui pressant le nez.

— Ah... je t'aime aussi, M. Beau gosse. C'est toi que j'aime le plus, dit Ploy avant de poser ses lèvres sur les miennes.

Nous nous embrassons doucement avant de nous éloigner.

— Ne m'inquiète pas à nouveau, d'accord ?

J'insiste, avant de l'attirer dans mes bras. La personne assise sur mes genoux détourne le regard avant de me tourner le dos.

— Ça suffit... Je suis juste sortie et je suis rentrée tard. Pas besoin de me culpabiliser, papa.

La voix enjouée s'exprime alors qu'elle lève mes mains pour les embrasser. Au moment où elle se baisse et où ses jolis cheveux tombent sur ses épaules, je vois une marque sur sa nuque. Une marque qui n'a pas été faite par moi.

Si c'était juste pour aller au pub, ça ne me dérangerait pas du tout, Ploy...

— Ploy...

— Oui ?

La voix douce répond alors que son joli visage se retourne pour me regarder.

— Tu vas en cours aujourd'hui ?

— J'ai cours l'après-midi. Je pensais d'abord faire une sieste. Hier soir, je me suis couchée très tard.

La voix enjouée s'éteint à la fin, comme si c'était censé être drôle, alors je lui fais un sourire et lui caresse la joue avant d'aller vers sa nuque. Ploy tressaille un peu, mais continue de me sourire. Ce sourire me fait répondre par un mince sourire à mon tour.

— Je vais d'abord prendre une douche. Aujourd’hui, j'ai cours le matin, dis-je en soulevant son corps.

Elle se lève docilement, mais avant que je ne m'éloigne, sa petite main fine saisit soudain la mienne. Elle lève les yeux vers moi, au moment même où je la regarde. Ses yeux doux semblent transpercer mon cœur, le faisant battre à tout rompre. Le scintillement dans ses yeux me donne l'impression que quelque chose me serre le cœur. Ploy regarde nos mains qui se tiennent avant de dire d'une voix douce :

- Étudie bien, mon amour.

Je souris en réponse aux mots doux de ma petite amie et me penche pour l'embrasser doucement sur le front avant d'aller prendre une douche.

Pourquoi l'expression de l'amour que j'aime entendre ne me semble-t-elle pas rassurante ?

Je sors de la chambre avec un nuage dans la tête. Je me demande pourquoi je ne lui pose pas clairement la question, mais je garde cette pensée à l'esprit. La réponse est assez simple, en fait. J'ai peur... peur que si je lui demande, je ne sois pas capable de faire face à la réponse. Franchement, j'ai besoin de temps pour préparer mon cœur. Si elle a vraiment fait quelque chose de mal, ce n'est pas différent de moi. Nous avons probablement tous les deux besoin d'un peu plus de temps, et si les choses ne s'améliorent pas, nous en parlerons.

Si l'on me demande si je me sens blessé, je peux dire que je le suis vraiment. Les larmes ont failli couler de mes yeux lorsque j'ai vu la photo d'elle avec un autre homme. Je n'ai pas réussi à dormir, mon esprit se disputait tellement avec les pensées négatives que ma tête a failli exploser. Le matin, en voyant la preuve évidente, j'ai été engourdi et abasourdi.

Le bruit de la porte qui s'ouvre dans l'autre appartement attire mon attention. Mark sort avec son sac à bandoulière bien rangé. Son uniforme d'étudiant indique qu'il est prêt à aller en classe. Ses yeux ovales me regardent avant de se tourner rapidement vers l'avant.

— Mark.

Je l'appelle en faisant un pas vers lui.

— Tu peux rester avec moi d'abord ?

Vous pouvez me traiter d'égoïste ou de n'importe quoi d’autre, puisque je me gronde aussi dans ma tête. C'est la chambre que je fréquente, bien que le statut de la relation avec son propriétaire soit plus que senior et junior. Je regarde le junior qui me fixe sans broncher, bien que ses yeux indiquent clairement que je l'ennuie.

— Je pense que nous devrions avoir une discussion sérieuse.

La première phrase est prononcée par le propriétaire de la pièce. Je lève les yeux vers lui depuis le canapé où je me suis assis.

— A propos de quoi ? lui réponds-je calmement.

Je me sens étrangement bien en voyant l'expression faciale qu'il a envers moi, puisqu'il ne m'ignore pas ou ne me néglige pas comme avant.

— Ne fais pas semblant de ne pas savoir, dit-il sévèrement en tournant son regard vers moi. Je me lève alors et le regarde fixement.

— Je suis tellement fatigué aujourd'hui. Ne parlons pas tout de suite, lui demandé-je en regardant dans ses yeux ovales.

Mark fronce les sourcils avant de plisser les yeux, ce qui me pousse à m'approcher de lui et à appuyer ma tête sur son épaule.

— Qu'est-ce qu'il y a maintenant ? s'exclame-t-il, mais il ne me repousse pas.

— Laisse-moi rester comme ça un moment, réponds-je en me rapprochant de lui.

Je rapproche sa taille, et plante mon visage dans son joli cou coloré. Je ferme lentement les yeux, espérant faire une pause avec tout ce qui m'entoure. Mark ne m'enlace pas en retour, mais il ne me repousse pas non plus. Le son de l'air conditionné et le bruit de nos respirations sont les sons les plus clairs à cet instant.

Mes larmes coulent lentement du coin de mes yeux et tombent sur la chemise blanche de Mark. Il semble qu'il l'ait remarqué, car son beau visage me regarde. Je ne dis rien et laisse couler mes larmes en resserrant mon étreinte pour que nous soyons encore plus proches l'un de l'autre.

Plusieurs minutes s'écoulent, mais mon esprit se sent plus à l'aise au fil des minutes. J'avoue que le fait d'être avec Marc me fait du bien, même si les nombreux problèmes entre nous me gênent encore.

Je me recule après avoir pleuré à chaudes larmes. Le grand gaillard ne fait rien d'autre que de me regarder. Ses yeux tremblants et sa bouche béante font battre mon cœur à toute vitesse.

Est-ce que Mark s'inquiète pour moi.... ?

— Si tu as sommeil, va faire une sieste. Je suis sur le point d'aller en cours.

Les mots qui sortent de sa bouche après s'être détournés me font légèrement sourire.

— Reste avec moi un moment, dis-je en attrapant son poignet, qui est à peine plus petit que le mien.

Je le tire doucement et l'attire vers moi. Je regarde la personne qui se mord la lèvre inférieure et la supplie doucement.

— S'il te plaît... reste avec moi un moment ?

En finissant mes mots, ses jolies lèvres serrées se referment sur moi sans crier gare. J'ouvre les yeux et je vois que son beau visage est juste à côté du mien, et les jolies lèvres aspirent ma bouche, avant qu'il ne tire la langue. J'ouvre la bouche, je ferme les yeux... et je l'embrasse à mon tour, acceptant tous les sentiments qu'il me transmet clairement.

Mark se retire de ma bouche et embrasse doucement ma joue. Je ressens une sensation étrange, accompagnée du symptôme que l'on appelle palpitations cardiaques. Je regarde le gars en face de moi, qui est presque aussi grand que moi. Son regard reflète tout ce qu'il y a à dire.

— Quand tu restes avec moi, ne pense pas à elle.

Je presse à nouveau ma bouche contre celle de Mark. Il ouvre la bouche et m'embrasse à son tour. Nous ajustons l'angle de nos visages pour pouvoir nous embrasser plus confortablement, en échangeant nos goûts respectifs. Quels que soient les problèmes, je les laisse de côté pour l'instant. Je vais simplement concentrer mon attention sur celui qui se trouve devant moi pour le moment. La demande résonne à mon oreille. Mon cœur bat toujours aussi fort et rapidement, et nos bouches travaillent toujours à l'unisson comme avant.

Je me retire de la bouche sucrée de Mark et m'abaisse pour presser mes lèvres contre son joli cou coloré. Celui qui est devant moi penche son cou vers moi et me permet de l'embrasser.

La main de Marc remonte pour caresser mon dos. J'attire sa taille contre la mienne et l'embrasse à plusieurs reprises, avant de me tourner sur le côté et d'embrasser ses mâchoires. Je jette un coup d'œil au visage du bellâtre et constate qu'il bat des paupières et halète en avalant sa salive.

Pourquoi est-il si sexy ?

J'embrasse les lèvres de Mark et le pousse vers le canapé. Ses longues jambes s'élancent avec la même force que moi. Il s'assoit et je me baisse pour continuer à l'embrasser. Sa bouche est la partie de son corps que j'aime le plus.

— Uum...

Le gémissement retentit, accompagné d'une poussée qui me fait écarter le visage. Je regarde dans les yeux de celui dont le visage rougit et lui adresse un sourire, ce qui fait rougir encore plus le beau visage de Mark, qui a pourtant l'air sérieux.

— Embarrassé ?

Je lève les sourcils et lui demande quelque chose dont je connais déjà la réponse. Je le lui demande même en le sachant, car l'expression de Mark à ce moment-là me fait sourire.

— Nah...

La voix rauque répond du fond de sa gorge tandis que ses yeux se posent sur ses mains.

— Hmph !

Je ris tout bas et me rapproche de lui. Je touche son menton pointu et le relève pour lui donner un autre baiser.

J'agresse encore Mark, jusqu'à ce qu'il s'allonge sur le canapé. Ses jambes sont coincées dans le fauteuil inclinable, mais je ne m'en préoccupe pas. Je m'avance pour séparer ces longues jambes et je me glisse entre elles. Je me baisse et embrasse le joli cou coloré tout en déboutonnant la chemise blanche de Mark.

— Ooh...

Le gémissement de celui qui est en dessous de moi est une autre chose qui suscite ma convoitise. La voix rauque de Marc l'induit encore plus.

— Uum...

J'embrasse son cou jusqu'à sa large poitrine qui palpite en même temps que son propriétaire. J'embrasse un côté de sa poitrine et place ma main sur l'autre côté. C'est la première fois que je réalise clairement que la poitrine large et rigide d'un homme peut me rendre si lubrique.

— Ah… Ooh…

J'aspire le téton joliment colorée de Mark et caresse l'autre avec ma main. Les gémissements m'excitent... autant que son corps qui se tortille.

— Uum... enlève ta chemise.

Je dépose un baiser ferme au milieu de sa poitrine avant de continuer à descendre. La chemise blanche a été ouverte, mais je sens qu'elle me gêne, alors je lui demande de l'enlever entièrement.

Celui qui est en dessous de moi me regarde. Le corps un peu plus mince que le mien se redresse et enlève lentement la chemise blanche. Ses yeux restent fixés sur moi pendant qu'il l’enlève, ce qui m'incite à lécher mes lèvres sèches.

Qui a dit que les hommes ne pouvaient pas être séduisants ? Je les mets au défi de venir me gifler tout de suite.

— Ooh…

Je me jette sur lui et l'embrasse encore et encore. Le plus jeune s'assoit et me laisse faire sans broncher, bien que ses jambes tentent de faire quelque chose.

— Mark.

J'appelle sévèrement en sentant quelque chose au niveau de mon bassin. Le genou de Mark se frotte contre mon entrejambe, et qui plus est....ce type le demande intentionnellement.

— Hmph ?

Il a le culot de froncer les sourcils et de m'adresser un sourire malicieux. J'enlève ma ceinture et mon pantalon avant de me diriger vers le beau gosse qui est assis et me regarde.

— Tu n'as qu'à demander gentiment si tu le veux, lui dis-je en souriant.

Ses yeux ovales me regardent et ses joues rougissent. Je me rapproche de lui et me redresse. Mark me regarde avant de tirer la langue et de se lécher les lèvres.

— Ne me séduis pas, dis-je en me poussant sur le plus jeune.

Il utilise sa langue pour goûter mon corps, ce qui fait se dresser les poils sur ma peau.

— Uum...

Mark se rapproche de moi et se baisse pour saisir mon entrejambe. Sa langue se tourne et se retourne pour lécher les bons endroits, ce qui me fait gémir et lever les yeux pour haleter.

— Ahh… Uum...

Les gémissements qui sortent par inadvertance de ma gorge font lever les yeux à l'autre personne, ce qui m'excite encore plus. En voyant la posture de Mark alangui sur le canapé, sa bouche non loin de mes parties intimes et ses yeux suppliants, je ne pensais pas qu'un gars comme lui était capable de telles choses. Cela a servi à faire monter le sang dans mon corps jusqu'à mon visage.

— Ooh,... Smack ! Smooch !

Les bruits de succion continuent de résonner, tandis que la salive humide dégouline sur la moquette, bien que cela ne soit pas aussi intéressant que celui qui se trouve devant moi. J'enlève mon tee-shirt, qui me gêne, avant de m'éloigner progressivement de Mark.

— Tu es tellement doué pour ça, dis-je à celui qui essuie sa salive sur sa bouche.

Ses yeux ovales me regardent avant d'afficher un sourire et de hausser légèrement un sourcil.

— Tu veux que je t'apprenne ?

— C'est moi qui dois t'apprendre, rétorqué-je immédiatement, détestant le regard confiant qu'il me lance et n'ayant qu'une envie, c'est de le lui arracher.

Tu veux montrer que tu as de l'expérience, hein ? Eh bien, ce genre de choses se mesure en qualité, pas en quantité.

— Vraiment ?

Marc me regarde d'un air coquin et me lance un sourire malicieux. Celui qui est assis sur le canapé s'étire et m'embrasse dans le cou. Les bras qui entourent ma taille m'attirent et frottent progressivement mon dos.

— Ahh… Ma… Mark.

J'utilise ma voix tremblante pour l'appeler alors qu'il descend sa bouche jusqu'à ma poitrine, avant de sortir sa langue pour lécher la zone.

— Ooh…

Je sursaute, ignorant que j'ai tendu ma poitrine vers lui. C'est donc comme ça qu'on se sent ? Il a dû ressentir la même chose quand je l'ai fait pour lui.

— Uum...

Il ronronne en embrassant et en continuant à descendre jusqu'à mon abdomen, se concentrant sur les baisers avant d'arriver à mon entrejambe une fois de plus.

Je regarde à nouveau celui qui s'est agenouillé sur le canapé et qui joue avec mes parties intimes, ignorant que j'ai poussé ma taille vers sa bouche. Chaque fois qu'il balance son corps, je vois ses jolies fesses bouger en même temps que lui. Je les regarde, ces parties que j'avais l'habitude de toucher et qui m'avaient procuré un moment d'extase. Je tends la main et caresse le long du dos de Mark, ce qui fait tressaillir celui qui est en dessous de moi, mais il me laisse continuer. Je fais le tour de son dos et m'arrête au bord de son pantalon, insérant ma main à l'intérieur pour caresser ses fesses fermes à travers ses sous-vêtements.

— Hmm ! À quoi tu crois jouer ?

Le plus jeune expulse ma verge de sa bouche en gazouillant et se lève, ce qui fait que nos visages se frôlent et me permet de l'étreindre.



L'air intimidant qu'il affiche n'a rien de menaçant, il m'enhardit plutôt.

— Je ne joue pas... dis-je en me baissant pour chuchoter à son oreille. Je le fais pour de vrai.

J'enlève le pantalon et les sous-vêtements de Mark. Son sexe, qui s'est développé de la même manière que le mien, accueille ma main. Je le caresse et le presse doucement, le massant pour qu'il se sente bien. Mark fait alors quelque chose qui me fait sourire.

Il pose son visage sur mon épaule et ronronne.

— P'... P'Vee... Ooh.

Le nom qui sort de sa bouche me procure une grande satisfaction, à tel point que je le pousse sur le canapé. Mark me regarde et se mord les lèvres en réalisant ce que je m'apprête à lui faire.

— Ne me séduis pas, dis-je, avant d'utiliser mon doigt pour effleurer ses lèvres.

Mais ce satané gamin tire la langue et lèche mon doigt avec amusement. Umm... tu vas vraiment me rendre fou, hein ?

— Le gel est dans la chambre, mentionne la voix rauque en libérant mon doigt.

— On peut ne pas l'utiliser ?

Vous pouvez me traiter d'égoïste, mais là, j'ai vraiment envie de manger celui qui est en face de moi.

— Je vais avoir mal, alors, dit-il, un air contrarié envahissant son beau visage.

— Je vais y aller en douceur.

Je l'assure en le regardant dans les yeux, essayant de gagner sa confiance. Mark acquiesce après m'avoir regardé dans les yeux pendant un moment. Je me baisse et embrasse celui qui est allongé et j'étend lentement ma main en dessous, pressant mon doigt contre la chair tendre que j'ai déjà goûtée.

— Ooh…

Mark ronronne dans sa gorge et tressaille légèrement.

— Ne te crispe pas. Je n'y arriverai pas, dis-je en me baissant et en embrassant son visage, puis son cou, avant de passer à sa poitrine.

— Ah... P'... P'Vee... Je...

— Ça fait mal ?

Je ralentis mon doigté et lui demande, bien que le visage de celui qui est en dessous de moi rougisse avant qu'il ne me regarde et murmure doucement.

— Ça fait... du bien.

— Tu es fou !

Je gronde avant de continuer à le doigter.

— Ooh…

Je passe à deux, puis à trois doigts en sentant le petit trou s'élargir. Je me baisse pour embrasser à nouveau celui qui gémit. Même si les gémissements de Mark me font du bien, l'embrasser me fait encore plus de bien.

Je retire mes doigts lorsque je sens qu'il est prêt pour moi, bien que nos bouches restent proches l'une de l'autre. Je continue à l'embrasser tout en m'enfonçant lentement.

— Ooh… Ahh...

Je sens un coup dur dans mon dos et sa bouche se retire rapidement de la mienne. Ses yeux ovales me regardent, avant qu'il ne laisse échapper un long gémissement lorsque je m'insère complètement dans son corps.

— Uummm.

Je laisse échapper un long gémissement lorsque je sens la tension de la succion autour de moi, me faisant palpiter sans relâche à l'intérieur de son antre.

— Pourquoi... tu...

— Uum...

Les jurons de Mark ne m'intéressent pas. Je bouge lentement mon corps lorsque je sens que je ne peux plus le supporter. Si je reste dans la même position, je risque de jouir avant même d'avoir pu faire quoi que ce soit.

— Ah... P'... Ooh...

— Uum... Mark... Ooh...

Je bouge et gémis à chaque fois que je me sens aspiré. Le visage tordu de Mark et ses lèvres serrées augmentent encore mon désir.

— Ooh... Ahaa… P'.

Je m'enfonce fortement pour que la bouche gémissante puisse prononcer mon nom.

— Ooohh Mark...

Je crie son nom tout en suçant ses lèvres pour relâcher la tension. La crispation de ses fesses qui se défendent me rend fou. Je soulève ses jambes dans mes bras, je place mes bras sur le canapé et je m'enfonce rapidement. Le mouvement violent qui correspond à nos passions enflammées produit des gémissements forts et constants de notre part à tous les deux. Le bruit de la chair qui claque est embarrassant, mais il m'enhardit encore plus. Je tends la main pour toucher le membre dur de Mark avant de caresser le plus jeune dans le même mouvement que mes émotions.

— Ahh. P'Vee... Je... Uum...

Mark tressaille avant de lâcher prise, et bien que je n'en sois pas encore là... j'apprécie les moments où il me dévore ainsi que ceux où je palpite dans son corps.

— Uum...

Je reste à l'intérieur du corps de Mark tandis que celui qui se trouve en dessous de moi se tend. Il m'aspire si fort que le gémissement qui sort de ma gorge devient presque un rugissement.

— Ahh. P'...

Après qu'il se soit relâché, la chair tendre qui m'enveloppe commence à bouger.

— Ooh... Mark... Uum...

Je suis vraiment le premier mec de ce type ? Pourquoi a-t-il l'air si expérimenté ? Je balaie toutes les questions dans ma tête et attire la taille fine contre mon corps avant d'enfoncer mes hanches dans le mouvement qui me plaît.

— Ah ! ... P'Vee... Ah... Ooh...

Les gémissements de Mark sont comme un carburant qui me fait bouger les hanches encore plus vite, jusqu'à ce que j'arrive à un moment où ma tête devient complètement vide, ignorant tout autre chose que l'aspiration de Mark et ma propre tension.

— Ah... Ahh.

Au moment de la libération, je reste profondément enfoncé en lui. Mark absorbe presque chaque goutte de mon corps. Je fais quelques mouvements de va-et-vient avant de me retirer et de regarder le gars haletant. Un liquide blanc nacré jaillit au moment où je me retire complètement. Mes yeux coquins fixent ses fesses fermes qui se serrent après notre séance d'amour.

Gulp...

J'avale ma salive avant de me forcer à regarder ailleurs. Ce que je vois en dehors du trou joliment coloré, c'est le beau visage de Mark, ainsi que son corps en sueur, sa bouche mince haletant de manière sexy, ainsi que ses jambes qui sont... toujours écartées.

— Mark...

Je l'appelle d'une voix tremblante, conscient que ma voix est devenue plus rauque, mais cela ne retient pas autant mon attention que ses yeux hébétés qui me fixent. Marc rapproche ses jambes avant de se tourner de côté sur le canapé.

— Va te laver.

— Pourquoi tu...

Il maudit doucement, ce qui me fait sourire.

— Pourquoi quoi... ne jure pas.

Je me penche pour lui attraper le bras.

— Je n'ai pas mal !?

— C'est toi qui m'as séduit !

— Je ne t'ai pas séduit !

Il croasse dans sa gorge et évite mon regard.

— Alors, qui est celui qui a serré les lèvres et papillonné des yeux ?

Je me baisse pour dire à côté de son oreille, ce qui fait virer son visage au rouge. Mark se détourne et marmonne doucement.

— Ce n'était pas intentionnel... j'étais juste d'humeur.

Espèce de petit con ! Il était d'humeur ? Alors qu'est-ce que ça serait s'il le fait intentionnellement ? Est-ce qu'il ne me rendrait pas tellement fou que je tomberais raide mort ? Je ne veux même pas y penser.

Après la douche, Mark et moi nous allongeons dans la chambre. Mark s'allonge à plat ventre contre le traversin et regarde vers moi, qui suis allongé de côté et qui le regarde. Je me presse contre la literie et pose ma tête dessus, mon autre bras étant placé sur le dos de Mark.

Il lève les yeux vers moi mais ne dit rien.

— C’est comme ça. A me regarder avec cette expression là, dis-je et je tends la main pour lui presser doucement le nez.

— Ça fait mal ! s'exclame-t-il et il détourne son visage de ma main.

— Tu t'es fait refaire le nez ?

— Quelle opération du nez ? C'est naturel !

Il se tourne à nouveau vers moi. Sa réplique profonde et sèche me fait rire aux éclats.

— Je t'ai à peine touché et tu te plains que ça fait mal, alors je me suis dit que c'était du silicone, dis-je, alors qu'il me lance un regard sévère.

— Alors j'ai probablement du silicone dans tout mon corps, puisque ça fait mal partout.

Il se plaint et grimace.

— Alors je t'emmène voir le chirurgien plastique ? En commençant par là, dis-je en caressant ses fesses fermes.

Même si c'est à travers son caleçon, le plus jeune me lance un regard noir.

— Pervers !

— Héhé, tu es trop mignon.

Je ris avant de le complimenter, ce qui pousse Mark à lever les yeux vers moi. Ses jolis yeux tremblent étrangement, jusqu'à ce que je réalise que c'est un compliment que je n'avais jamais utilisé pour lui auparavant.

— Mignon mon cul, dit-il en cachant son visage dans l'oreiller, ce qui me fait déployer un sourire pour moi-même, avant de me rapprocher de lui et d'utiliser mon bras pour l'attirer dans mon étreinte.

— Merci, murmuré-je à côté de son oreille rougie, tandis que l'autre personne se tourne pour me regarder, nos visages rapprochés. Merci de m'avoir consolé.

— Je ne voulais pas te consoler, dit Mark près de mon menton.

Comme je suis un peu plus grand, je le regarde de haut au même moment qu'il me regarde d'en bas.

— Mais tu m'as fait me sentir mieux, même si je me sens blessé par cette personne.

— Ne pense pas à cette personne quand tu es à côté de moi, dit Mark en approchant ses lèvres des miennes.

Je souris légèrement avant de déposer un baiser ferme sur ces lèvres minces et de me reculer.

— D'accord, alors. Je ne penserai à personne d'autre qu'à toi, Mark, dis-je avec un sourire, alors que son beau visage devient rougeâtre, que ses lèvres fines se serrent, tandis que ses yeux ovales se détournent de moi.

— Oui.

La voix grave qui sort de sa gorge me fait glousser de joie. Je lève la main pour appuyer la tête de Mark sur mon épaule, embrassant une dernière fois sa jolie tête avant de m'allonger à ses côtés.

J'essaierai de ne penser à personne d'autre que lui.


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:05



Chapitre 10
Sans Tabou

Mark Masa
Je soulève la table japonaise et la déplie sur le lit. J'y jette grossièrement les polycopiés que je dois étudier pour préparer mes examens, avant d'aller chercher la tasse de porridge instantané, d'y ajouter de l'eau chaude et de revenir sur le lit. Je me retourne pour regarder le gars à côté de moi, qui est toujours allongé à plat ventre. Je retrousse les lèvres devant ce type qui a l'air beau même quand il dort. J'ai vraiment envie de lui demander ce que sa mère lui donnait à manger quand il était petit. Quand il était au-dessus de moi et qu'il pinçait les lèvres en me regardant avec ses yeux plissés, ça me rendait tellement fou que j'ai failli exploser. Mais passons sur le fait que je suis si facile.

Quand il dit que je l'ai séduit, j'aimerais rétablir la vérité et dire que je ne l'ai pas séduit, même si j'avoue que mes émotions ont eu raison de moi ce matin. Les yeux tristes de P'Vee me transmettaient une douleur que je pouvais pleinement ressentir.

Je prends mon téléphone pour prendre un selfie, juste pour montrer mon visage et mon cou, et je le poste sur Facebook. Je suis surpris de voir les likes et les commentaires s'accumuler rapidement, même si je suis certain de ne pas avoir pris P'Vee dans le cadre.



Masa Mark

4 minutes

Est-ce que j'irai en enfer à cause de ma proximité ?

23 likes 6 commentaires

Kamphan, dont la maison a une lampe plus grande qu'un réservoir : Tu n'es pas allé en classe pour faire des folies ? Quel pécheur !

Future Forfun : Mon aîné a tourné la page. Laissez-le tranquille.

James, on lit James et non Ja-mes : Que se passe-t-il en enfer pour ceux qui ont des mœurs légères ? Un gentleman comme moi n'en a aucune idée.

Winnie l'ourson : Tu as trouvé un joli garçon avec qui jouer hier soir ? Tu ferais mieux de ne pas me laisser l'apprendre.

Nnorthh : Non. Ne va pas en enfer. Reste ici avec moi.

Winnie l'ourson : OMG ! P'Nuea. Je t'encourage, P'Nuea. Masa Mark



C'est peut-être parce que la légende que j'ai postée semble sauvage, mais les commentaires de mes amis ont tous exprimé leurs pensées sur la proximité et l'enfer. Faire bonne figure devant la caméra n'a pas aidé du tout.

— Qu'est-ce que tu fous ?

La voix groggy derrière moi m'incite à me retourner. P'Vee plisse les yeux avant de bailler.

— Je suis sur le point d'étudier. Les examens approchent, réponds-je en posant le téléphone.

— Tu es tellement doué pour mentir, alors continue.

Il se redresse et se colle contre mon dos. Il a encore fière allure malgré son visage groggy et ses cheveux ébouriffés. Sa main épaisse passe le long de mon bras pour attraper le téléphone posé sur la table japonaise. Il s'en sert pour tapoter mon bras.

— Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandé-je en me retournant.

Mais bon sang, depuis quand son visage est-il si proche du mien ?

— Code d'accès.

La voix groggy se fait entendre à côté de mon oreille, me poussant à poser mon pouce droit sur le téléphone. P'Vee recule légèrement avant de vérifier mon téléphone.

— Qu'est-ce que tu as ?

— J'observe depuis un moment, répond la voix grave en fronçant les sourcils. Vous êtes si proches ?

— Qui ?

Je me tourne vers P'Vee, qui me montre la page Facebook sur l'écran du téléphone.

— Le gars qui est ton mentor de code, répond calmement la voix.

— P'Nuea ?

— Hmph !

Je fronce les sourcils en entendant le son qui sort de sa gorge.

— C’est quoi ce Hmph ? P'Nuea n'est que mon senior de code.

J'interroge le gars au visage renfrogné. Es-tu si mignon ? Tu es si sexy que ça ? J'ai vraiment envie d'utiliser l'oreiller pour l'étouffer à mort.

Le dénommé Vivis est un très beau garçon. Je n'aurais jamais pensé être attiré par ce genre de garçon, mais il n'est pas seulement beau. Sans parler du sexe, qui est quelque chose de nouveau pour moi, P'Vee est un homme qui peut exprimer diverses émotions, ce qui, je pense, est l'un de ses charmes. Comme maintenant... si nous étions ensemble, je penserais qu'il est jaloux, mais je dois m'excuser plusieurs fois avant que mes pensées ne m'emportent, puisque nous ne sommes pas en couple.

— Eh bien... je me demandais juste si vous étiez proches, répond la voix hargneuse, ce qui me fait froncer les sourcils.

— Nous sommes... juste un senior et un junior.

— J'espère que ça restera comme ça, dit-il en me rendant le téléphone.

— Et si ce n'est pas le cas ?

Je regarde son beau visage et lui adresse un sourire malicieux. Ma bouche laisse échapper la question avant que mon cerveau ne puisse l'arrêter.

— Mark...

P'Vee ne répond pas, mais la voix grave prononce mon nom. Dois-je me sentir heureux ? Je m'accorde le bénéfice du doute pour cette fois.

— Quoi ? lui demandé-je en me tournant vers lui.

P'Vee ne répond pas, mais s'approche de mon dos avant de poser son visage sur mon épaule.

— … Peut-être que je suis jaloux ? dit la voix grave qui s'élève doucement à côté de mon oreille, mais mon cœur se met à battre plus vite. Je n'ai jamais été avec un homme avant. C'est de la jalousie si je ne veux pas que tu t'amuses avec d'autres, n'est-ce pas ? Si c'est le cas, alors je suppose que je le suis.

— P'Vee…

J'appelle doucement son nom, mais n'ose pas regarder son beau visage, car je sais qu'il est très proche et que nos visages se frôleraient si je me tournais vers lui.

— Ton cœur s'emballe, Mark.

La voix qui était contrariée semble être de meilleure humeur en finissant la phrase. Son long bras, qui se trouvait ailleurs, s'accroche à ma taille. Le plus vieux s'approche et plante son visage si près du mien que je peux sentir sa respiration chaude.

— Alors… éloigne-toi, lui dis-je.

— J'ai sommeil.

— Va dormir.

— J'aime bien être comme ça.

Pourtant...

Il a encore le cran de répondre. Je pousse un grand soupir, espérant atténuer la chaleur de mon visage. Mon cerveau pense à des centaines de choses à dire pour qu'il se détache de moi, mais mon esprit me dit que c'est bien comme ça.

— Je vais étudier, lui répond-je après avoir absorbé la chaleur de son étreinte dans mon cœur.

Le soupir d'agacement à côté de mon oreille me fait un peu glousser, mais c'est assez subtil pour qu'il ne s'en aperçoive pas. J'admets que cela me rend heureux, même si je ne l'exprime pas vraiment.

— Je vais prendre une douche, dit la voix grave en me poussant la tête avec sa main.

Je me retourne et lui lance un regard sévère, mais il m'adresse un sourire avant de...

Smack !

— Sale bâtard, P'Vee !

— Appelle-moi encore une fois comme ça et je t'embrasse jusqu'à ce que tes lèvres soient sèches.

P'Vee me regarde d'un air amusé et affiche un sourire confiant, comme pour me dire “je suis bien supérieur à toi” ou quelque chose de ce genre. Je ne peux que laisser échapper un soupir de frustration et retourner à mon travail.

Je n'ai jamais pensé aimer un gars comme P'Vee, mais je ne peux pas m'en empêcher quand je suis près de lui. J'aime quand il est tendre avec moi, quand il me fait un sourire coquin, quand il me gronde parce que j'ai fait quelque chose de mal. J'aime ce moment... maintenant... quand il est là avec moi. Je ne sais pas depuis quand, mais c'est clair dans mon esprit. Si mon cœur continue à battre vite à chaque fois que je le rencontre, alors il n'y a pas d'autre conclusion que je l'aime bien.

Je me retourne pour regarder le beau gosse qui marche avec des paquets de muscles. Inutile de décrire ses abdominaux fermes, puisque j'en ai aussi, mais pourquoi sont-ils si beaux quand ils sont sur son corps ? Ses cheveux mouillés et ébouriffés dégoulinent d'eau sur ses larges épaules, sur sa poitrine et sur ses flancs. Existe-t-il une personne qui définisse la perfection de cette manière ?

— Garde ça un peu pour toi. Je sais que j'ai un corps sexy.

La voix grave se mêle à un gloussement qui sort de sa gorge et me fait lever les yeux au ciel.

— Hmph !

— Ton visage est inexpressif, ta voix semble contrariée, mais tes yeux sont tellement pétillants, me dit-il en s'approchant de moi, alors qu'il n'a qu'une serviette autour de la taille. Tu es envieux ou tu le veux ?

— Ni l'un ni l'autre, réponds-je en reportant mon attention sur son visage.

— Mais ce matin, tu étais tellement à fond sur moi.

— P'Vee !

Je me retourne et lui donne un coup de tête. Il se contente de répondre par un sourire malicieux.

— Essuie-moi un peu les cheveux, dit la personne debout en me tendant une petite serviette et en s'asseyant à côté de moi.

— Est-ce que je peux y arriver ? réponds-je, puisque nous sommes tous deux de taille similaire et que nous sommes au même niveau lorsque nous sommes assis.

Il tourne son visage ébouriffé pour me regarder avant de se diriger vers le chevet du lit.

— Tu peux le faire maintenant ?

J’observe le beau visage qui me regarde et évite ses yeux. Je ramasse la petite serviette qu'il a posée sur le lit et commence à lui essuyer les cheveux.

Je ne veux pas y penser, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer que la jolie senior fait la même chose lorsqu'elle est avec lui. Ou bien est-ce qu'il est plus mignon, se comporte mieux, et fait plus attention à elle ? Je chasse ces pensées de ma tête et continue à lui essuyer les cheveux.

Le silence s'installe entre nous, seul mon cœur battant se fait entendre. Ce que j'ai fait ce matin était destiné à déterminer si je suis prêt ou non à affronter ce que l'avenir me réserve.

L'avenir de P'Vee, de sa petite amie et de moi-même.

Rrrr~

La sonnerie du téléphone interrompt mes pensées. C'est mieux comme ça, je n'aurai plus à penser à tout ça maintenant. Pour l'instant, je me contente de calmer mon esprit. Quoi qu'il arrive, je ferai avec. J'essaie de trouver la source de la sonnerie, mais P'Vee me montre du doigt la tête du lit. Le petit téléphone vibre avec des lumières clignotantes.

— Passe-le-moi.

J'attrape le téléphone et le passe à son propriétaire. P'Vee prend l'appel, alors je m'éloigne au cas où ce serait quelque chose de personnel, ou au cas où ce serait sa petite amie.

— Ouais... dit P'Vee en s'installant sur le lit, en me tenant la main pour ne pas me laisser aller n'importe où. Je suis trop paresseux pour y aller... J'ai terminé mon projet avec Bar hier.

P'Vee se tait avant de se tourner vers moi.

— J'ai dit que je n'irai pas. Je vais étudier dans ma chambre... ouais.

Il coupe la ligne après avoir terminé sa phrase.

— Nuea a appelé pour m'inviter à venir étudier avec lui, me dit-il, ce qui m'incite à hausser les sourcils et à le regarder.

— Et ? Je n'ai rien dit pour l'instant, lui dis-je.

— Je t'ai vu regarder. C'était Nuea, après tout.

— Qu'est-ce qui se passe entre Nuea et toi, d'ailleurs ?

Je fronce les sourcils et regarde celui qui est à côté de moi.

— Ce n'est rien. Il m'agace, c'est tout, dit-il en s'approchant de moi.

— Va t'habiller, dis-je en regardant de la tête aux pieds sa silhouette sexy.

— Oui... j'ai oublié.

Peut-on vraiment oublier de s'habiller ?

Il va s'habiller, tandis que je me concentre à nouveau sur la préparation de l'examen. J'ai laissé filer le temps pendant de nombreux jours. Les examens arrivent dans quelques jours et je ne suis même pas allé en cours aujourd'hui. J'essaie de trouver la réponse à une question pendant un moment, en utilisant ma calculatrice à bon escient. Le calcul est une matière amusante, même si elle peut parfois être très complexe.

— Viens, je vais te donner des cours.

Je ne sais pas quand P'Vee a fini de s'habiller, mais l'odeur agréable du shampoing et du savon que j'utilise me met la puce à l'oreille.

— Tu as déjà fini de réviser ?

— Les livres sont dans la chambre de Ploy. dit-il et je fronce les sourcils, avant de poursuivre les calculs devant moi. J'irai les chercher plus tard dans la soirée.

— Et tu resteras là-bas ?

Le sens de cette phrase, si elle est correctement traduite, est le suivant : Si tu pars, tu reviendras ici ?

— Avec qui tu veux que je reste ?

— Eh bien, tu...

— Je vais chercher les livres et je reviens te voir.

Je regarde mes feuilles d'étude et furtivement, ma bouche esquisse un petit sourire. J'ai vraiment envie de me donner un coup de poing dans la figure et de mettre une raclée à mon cœur coupable. Pourquoi ces quelques mots me rendent-ils si heureux ?

— Ouais... réponds-je du fond de ma gorge.

Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle il veut revenir, aucune idée des détails de la raison pour laquelle il ne veut pas rester avec sa petite amie...

Mais je suis tellement satisfait.

Je poursuis mes révisions, tandis que P'Vee s'allonge et pianote sur son téléphone. Je ne sais pas s'il joue à un jeu ou s'il discute, mais ça n'a pas d'importance. J'ai entendu dire que P'Vee est quelqu'un de bien, et qu'à chaque fois qu'il est dans une relation, il s'engage et accorde de l'importance à cette seule personne. C'est tellement différent de moi, qui aime faire des folies, mais quand je tombe amoureux de quelqu'un, je m'engage aussi à fond. Il a probablement découvert l'infidélité de sa petite amie, c'est pourquoi il est sorti de la chambre comme il l'a fait ce matin.

— Tu penses que je suis un bâtard ?

La voix grave derrière moi se fait entendre, me poussant à poser mon stylo et à me retourner.

— A quel sujet ?

— Eh bien... toi et moi... dit doucement la voix grave, tandis que ses yeux vifs m'évitent, comme s'il se sentait coupable.

— Si c'est le cas, alors moi aussi je suis un bâtard.

— Mais elle m'a trompé.

— …

Je ne dis rien, je le regarde calmement alors qu'il se retourne vers moi. Ses yeux expriment un mélange d'émotions, de la douleur à la déception en passant par la confusion, exprimant clairement les émotions plus que jamais auparavant.

— Elle a quelqu'un d'autre. J'ai vu une marque ce matin.

Il le révèle lentement.

— Et vous vous êtes disputés ? lui demandé-je en haussant les sourcils, alors que P'Vee secoue la tête en guise de réponse.

— Nan… elle m'a dit qu'elle m'aimait, répond-t-il et je baisse les yeux sur mes mains en l'entendant parler. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas la même chose qu'avant.

— Alors, qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? demandé-je en regardant P'Vee.

— Je ne sais pas. Je la fréquente depuis longtemps. C'est la première fois que ça arrive. Je ne sais pas quoi faire maintenant que c'est arrivé. Et aujourd'hui, je t'ai... toi.

Les yeux vifs se tournent vers moi, des yeux qui expriment la confusion plus clairement que jamais. J'ai aussi été comme ça... Je comprends bien ce sentiment de confusion, car au début, lorsque P'Vee s'est mêlé de mes affaires, je me suis aussi senti confus. Mais finalement... j'ai laissé mon cœur faire ce qu'il voulait.

— Je vais bien... ce n'est pas grave.

Je lui adresse un léger sourire, même s'il est un peu forcé.

Je dis que je vais bien, mais en fait ce n'est pas le cas. Je comprends cependant qu'ils sont ensemble. Elle est arrivée avant moi. Quant aux disputes et aux conflits, ils font partie intégrante de toute relation. Parfois, le cœur ou le corps peut partir en vrille, mais une fois que les choses se sont éclaircies, ils peuvent recommencer à s'aimer. Quant à moi… qui s'en soucie.

— Vraiment ? Aussi simple que ça ? Comme... tu peux coucher avec n'importe qui juste comme ça ?

La voix de P'Vee se crispe. Ses yeux confus se transforment en éclairs.

— Eh bien, pas tout à fait… dis-je en regardant à nouveau cette paire d'yeux aiguisés, essayant de transmettre mes sentiments à travers mes yeux. Tu l'as déjà elle.

— Mais je t'ai toi... dit P'Vee après que j'ai terminé. Et puis merde ! Arrêtons de parler de ça. J'ai mal à la tête.

Ouais... il a mal à la tête, alors que j'ai... une peine de cœur.

Je ne sais pas quand P'Vee a ramené les livres pour étudier. Tout ce que je sais, c'est qu'entre nous, c'est le silence. Après avoir parlé de ce sujet, nous n'avons pas prononcé un mot depuis. Nous étudions tous les deux en silence, avec de temps en temps des bruits d'esquisses sur le papier et des pressions sur les boutons de la calculatrice.

Je pensais vraiment ce que j'ai dit. Je devais lui dire que j'allais bien, même si le moment venu, je serai probablement dévasté. Mais comme tout le monde le sait, moi y compris, il a déjà une petite amie. S'amuser avec quelqu'un qui est déjà dans une relation exige que l'on soit prêt à souffrir. Ne vous laissez pas influencer par l'idée qu'il puisse quitter sa compagne pour être avec nous.

Non pas que ce soit impossible, mais c'est tout simplement improbable... alors mieux vaut ne pas espérer.

Rrrr~

Le téléphone à côté de moi sonne, ce qui attire mon attention. Il a également attiré l'attention de P'Vee, mais je ne dis rien et décroche l'appel de mon ami.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Qu'est-ce qu'il y a ? Celui qui sèche les cours mais poste sur les réseaux sociaux à propos d'aller en enfer a les couilles de me poser une telle question ? me taquine Fuse, tandis que je roule des yeux devant l'enthousiasme de mon ami.

Tellement joyeux... alors que je risque d'aller en enfer à chaque instant.

— Alors, qu'est-ce que tu veux me dire ?

— Espèce d'enfoiré... les fiches d'étude, mec. Je t'ai apporté les feuilles d'étude. Je suis devant chez toi en ce moment même, dit-il... alors je me lève et j'ouvre la porte de la chambre.

P'Vee me regarde avant d'ouvrir la bouche pour demander.

— Qui…

Je ne réponds pas, mais je lui lance un regard noir, inquiet que Fuse puisse l'entendre sur la ligne.

— Qui c'est ? À qui appartient cette voix ? Est-ce que tu caches vraiment un gars là-dedans, comme le dit Wind ?

La voix excitée de Fuse me fait lâcher un soupir de frustration. Il a donc entendu la voix.

— Ce n'est la voix de personne. Alors, tu es venu avec qui ?

— Si tu veux me raconter des conneries, il faut que tu fasses un effort.

Pourquoi tant de gens me traitent de baratineur en ce moment ? Suis-je vraiment un si mauvais menteur ?

— Peu importe, mec, ce n'est pas ton problème. Je viens les chercher tout de suite, dis-je et je coupe rapidement la communication pour mettre fin à cette affaire, mais l'affaire n'est pas terminée, car le grand type dans la chambre se lève du bureau et s'avance vers moi.

— Je t'ai demandé qui c'était, demande-t-il en retenant la porte.

— Pourquoi tu demandes ? Je te le dirai plus tard, lui dis-je avec agacement, mais il me fixe sévèrement, jusqu'à ce que je soupire. C'est Fuse.

— Tu avais juste à le dire.

P'Vee s'exprime et lâche la porte pour me permettre d'aller dans le salon.

J'ouvre la porte d'entrée. Fuse et Kamphan se tiennent devant avec une feuille fine qui, je le sens, aurait pu m'être apportée demain.

— Donne-la moi, dis-je en tendant la main.

— Laisse-moi savoir, dit Kamphan, avant que Fuse ne me tende la feuille. Je lève les yeux au ciel avant de répondre.

— Je n'aime pas ceux qui se mêlent de tout.

— Tu crois que tu peux t'en tirer comme ça ? J'ai envie d'être curieux en ce moment même, de voir ce que tu mijotes, dit-il en introduisant sa tête dans la pièce, bien que je couvre la vue avec mon corps.

Kamphan est plus petit que moi, alors que Fuse est légèrement plus grand.

— Je ne te le permettrai pas, réponds-je en tendant à nouveau la main vers la feuille.

— Tu ne penses pas à m'inviter à l'intérieur pour boire un verre en guise de remerciement ? propose la Lune de la promotion en me gratifiant d'un beau sourire. Mais désolé, je comprends.

— Merci, lui réponds-je en prenant la feuille de sa main.

— Oh wow... si tu ne veux pas, c'est pas grave. Ce n'est pas comme si j'étais venu ici de mon plein gré de toute façon. Je voulais juste me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais comme je n'ai pas le droit d'être fouineur, c'est bon. Mais si j'en viens à savoir ce que tu mijotes… me menace Fuse en pointant son doigt sur mon visage.

— Alors quoi ? demandé-je en écartant son doigt.

— On est amis, non ? Alors je veux savoir ce que tu mijotes, au cas où je puisse t'aider, dit-il, et il s'étire pour regarder à l'intérieur, bien que ce soit en vain puisque celui qu'ils recherchent est dans la chambre.

Il ne sera sans doute pas assez stupide pour sortir à la vue de son junior de faculté.

— Je vous ferai savoir si j'ai besoin de quoi que ce soit, leur dis-je calmement.

— Bien sûr, mec. Prends soin de toi.

Kamphan me regarde d'un air contrarié avant de me dire de prendre soin de moi. Leurs gestes indiquent qu'ils s'inquiètent pour moi, alors j'acquiesce d'un signe de tête. Fuse me tapote l'épaule et ils partent.

Je rentre dans l’appartement et je jette un coup d'œil à la feuille d'étude de physique avant de la poser sur le canapé. Je trouve quelque chose à manger dans la cuisine et je m'assois pour me reposer. J'allume la télévision et regarde ce qui passe. Le bruit de la porte de la chambre qui s'ouvre me fait me tourner vers elle. P'Vee sort, l'air éreinté et l'expression apparemment contrariée, mais je ne lui demande rien.

— Tes amis sont venus, mais tu m'as ignoré, dit-il avant de s'asseoir à côté de moi, déposant la feuille d'étude blanche dans sa main.

— Ou tu voulais que je les invite à entrer pour voir ta tête ? demandé-je en reportant mon attention sur les nouilles aux œufs.

— Ça ne me dérangerait pas. Je dirais juste que je suis là pour te donner des cours, dit-il en fronçant les sourcils, ce qui m'agace.

— Foutaises.

C'est à mon tour de l'engueuler.

— Fais attention à ce que tu dis, dit-il en serrant mes lèvres avec sa main.

— Hé... je mange, lui réponds-je en détournant mon visage.

— Hmph....et qu'est-ce que tu as dit à tes amis ? demande-t-il en gloussant.

— Je leur ai dit de ne pas être curieux. Ils ont compris. Mes amis ne sont pas compliqués.

— C'est bien. Si c'était mes amis, je ne sais pas comment ça se passerait. Que ce soit à propos de Ploy ou de toi, dit-il en regardant la télé.

— Pourquoi il faut que tu réfléchisses autant. Personne n'est encore au courant, lui réponds-je en me tournant vers lui.

— Héhé, une place en enfer t'attend.

Il me sourit, ce à quoi je réponds par un sourire.

Oui... elle nous attend. Mais ce que je vis en ce moment est une sorte d'enfer en soi.


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Johanne
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Ven 6 Sep 2024 - 23:05



Chapitre 11
Gardons nos distances pendant un moment, mon amour

Vee Vivis
Je regarde celui qui est allongé sur le lit et secoue légèrement la tête, avant de remonter la couverture sur lui. Il se met dans une position de sommeil plus confortable et me prend la couverture pour l'enrouler autour de lui.

C'est la semaine des examens. Après un semestre d'études et de préparation, il est temps de se tester. Je ne sais pas pourquoi cet intello se donne tant de mal. Il se couche tard tous les soirs pour étudier, et se lève même tôt pour étudier davantage. Il fait cela encore et encore depuis un certain temps. Quant à moi, il ne me reste plus que deux matières à étudier. Je n'ai pas autant d'examens consécutifs que la première année, mais cela ne veut pas dire que c'est une promenade de santé.

Cela fait déjà une semaine que je suis avec Mark. Nous n'avons pas été ensemble tout le temps, mais à chaque fois que je retourne dans la chambre de Ploy, elle n'est pas là, ou quand elle y est, je suis occupé à étudier avec mes amis ou à faire autre chose. Quand je suis prêt à arrêter mes révisions, je frappe à la chambre de Mark au lieu de celle de Ploy.

J'avoue que le fait que Ploy soit sorti avec quelqu'un d'autre me préoccupe toujours. J'avoue que je suis encore très contrarié et blessé. Il y a aussi le sentiment de culpabilité que j'éprouve à son égard. Avoir Mark tout en ayant une relation avec Ploy est quelque chose dont je ne suis pas fier. Je veux arrêter, mais je ne peux pas résister à mes sentiments.

J'admets qu'être avec Mark me fait du bien.

— Uhh...

Je m'approche de celui qui gémit dans sa gorge, tendant la main pour toucher son joli front avant de hausser les sourcils.

— Comment ça va ?

Je le salue alors qu'il ouvre les yeux et me regarde. Ses yeux vifs me scrutent de haut en bas, avant de lâcher un doux soupir.

— Je vais dormir. Ne me dérange pas, dit-il sévèrement, et il se couvre avec la couverture.

— Qui dort à 17 heures ? Réveille-toi ! lui dis-je en lui retirant la couverture.

— Je le fais depuis des semaines. Va te faire foutre !

Hé... je suis surpris en entendant le dernier mot. Court mais efficace.

— Qui t'oblige à faire ça ? Combien de matières il te reste ? demandé-je en me plaignant.

— Une seule. Après-demain, dit-il tandis que j'acquiesce et le caresse une dernière fois avant de me lever.

Ce n'est pas que je n'ai jamais vécu cela auparavant. La période des examens peut être la plus éprouvante pour nous. Il s'agit d'un examen écrit, donc si nous ne connaissons pas la matière, c'est fini. Il semble que cet homme soit un bon élève et qu'il doive se préoccuper de ses notes.

Je me dirige vers la cuisine pour lui préparer quelque chose de simple. Mark se réveillera à nouveau vers 21-22 heures pour manger quelque chose, avant de se remettre à réviser jusqu'au matin. S'il a un examen le matin, il le passe, sinon il se rendort en fin d'après-midi jusqu'à 21 heures. Il n'a dormi que quelques heures et cela se voit sur son visage.

Je prépare un simple plat de riz bouilli au porc, non pas dans l'intention de le réveiller pour qu'il mange, mais parce que j'ai moi-même faim. Il pourra réchauffer le sien quand il le voudra. Si je le réveille maintenant, il sera privé de son précieux temps de repos.

Je m'assois et mange tranquillement, en observant ce qui se passe autour de moi. La chambre est conçue dans le même moule que celle de Ploy, mais ce qui est étrange, c'est que j'ai l'impression d'étouffer dans la chambre de Ploy. Nuea m'a demandé pourquoi je n'en finissais pas avec elle, ou au moins pourquoi je n'en parlais pas. Je veux bien parler, mais chaque fois que j'ouvre la bouche, c'est elle qui ne me parle pas. J'ai décidé de rompre avec elle, mais à chaque fois que nous nous rencontrons, elle exprime son amour et son désir pour moi comme d'habitude.

Je parcours mon téléphone tout en mangeant le riz bouilli, avant de m'arrêter sur la page de statut de Dew, qui a posté quelque chose il y a quelques minutes à peine. Dew et moi nous connaissons, même si nous ne sommes pas très proches. Dew est l'amie de Yeewa.



Dew Dely

8 minutes

Je me suis toujours demandée pourquoi le roi des Lunes de la promo Vee Vivis ne venait pas traîner à la Faculté des Arts. Est-ce la réponse ? Que se passe-t-il ? Le couple légendaire de la Lune et de l'Etoile devra peut-être clarifier son statut. Beaucoup de gens se demandent pourquoi Ploy Ploynapas monte si souvent dans cette voiture. S'il vous plaît, venez clarifier les choses pour vos fans. Si vous finissez vraiment par rompre, alors je ferais la queue....oh désolé, c'est déplacé.

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Le statut posté est accompagné d'une photo prise à la faculté de Ploy. Ploy est debout et sourit à un type dont je me souviens bien, puisque c'est le même que celui de la photo que Nuea m'avait envoyée.

J'entre dans la section des commentaires et je lis les commentaires de mon fan club. Certains mentionnent qu'ils ne nous voient pas souvent ensemble, Ploy et moi, ces jours-ci, et spéculent sur ceci et cela. Les amis me taguent dans la section des commentaires, mais je ne réponds à rien, je n'appuie même pas sur J'aime.

Rrrr~

Je regarde à nouveau mon téléphone après l'avoir jeté. L'écran indique que Ploy, ma belle petite amie dont je viens de lire les ragots, m'appelle.

— Oui ?

Je décroche le téléphone et l'accueille comme d'habitude. Je ne suis pas un de ces beaux salauds. Si j'aime quelqu'un... je le traite gentiment.

— Vee… m’interpelle la douce voix faiblement, avant de se taire. Tu as vu le fil d'actualité de Dew ?

— Oui, réponds-je à Ploy après être resté silencieux un moment.

Le silence nous envahit après ma réponse. Ploy ne dit rien, et je ne sais pas quoi dire non plus.

— Eh bien...

— On devrait se voir, Ploy ? Tu es où en ce moment ? Je vais venir te voir.

Je décide d'intervenir avant qu'elle ne finisse sa phrase. Je veux la rencontrer en personne, pour que nous puissions nous regarder dans les yeux et nous enlacer. Quoi qu'il en soit, il faut qu'on en parle.

— Je suis... chez P'Ton.

Je resserre ma prise sur le téléphone en entendant la faible voix à l'autre bout de la ligne.

— Tu reviens quand... je passe te prendre ?

J'essaie de converser avec Ploy sur le même ton, même si mes sentiments ont été mis à rude épreuve.

— Vee...

— Je t'attends dans la chambre, dis-je à ma petite amie.

Ploy acquiesce et raccroche. Il n'y a pas d'expression d'amour, même si cela fait longtemps qu'elle n'en a pas fait mention. Aucune expression de désir, même si nous n'avons pas beaucoup parlé ces derniers temps. N'est-ce pas déjà évident, Vee... ?

— Tu pars quand ?

Je me tourne vers l'origine de la voix qui pose la question, appuyé à côté de la porte. Je hausse les sourcils en le voyant, et me demande vraiment quand il est arrivé là.

— Pourquoi tu te lèves si tôt ? demandé-je, puisqu'il n'est que 18 heures.

— Qui pourrait dormir après avoir été dérangé par toi comme ça ?

Il s'assoit sur le canapé avec moi, prend mon bol de riz bouilli et le mange lui-même.

— Je vais te chercher un nouveau bol, lui dis-je en lui prenant mon bol.

Marc lève les yeux vers moi, ses yeux vifs émettant des rayons de mécontentement et d'agacement, avant de reprendre le bol.

— Tu pars quand ? me demande-t-il calmement.

Ses yeux ne me regardent pas, alors que je le regarde.

— Tu me presses ? demandé-je en haussant les sourcils.

Il lève les yeux vers moi.

— Eh bien... on dirait que tu as arrangé les choses, répond-il puis il se remet à manger.

— Ça ne veut pas dire que les belles paroles ont tout résolu, lui réponds-je.

Marc s'étire alors et s'assoit correctement. Il me regarde, et je le regarde dans les yeux pour lui dire que je n'ai pas encore pris ma décision. Je le regarde d'un air suppliant, pour lui demander de m'attendre, même si je ne devrais pas le demander.

— Va m'en chercher un peu plus. J'ai tout fini, dit-il en regardant le bol.

Je souris immédiatement, sans avoir à réfléchir, et je tends la main pour frotter ses cheveux en bataille et soulever le bol vide.

— Attends-moi un peu... lui dis-je.

Il lève les yeux vers moi, et nous nous regardons tous les deux dans les yeux alors qu'il marmonne dans sa gorge.

— Oui... mais fais vite.

Je m'assois dans la chambre familière, celle où je vais et viens depuis plus d'un an maintenant. Chaque recoin de cette pièce évoque de bons souvenirs de Ploy et moi. Je l'ai courtisée en première année et nous sommes devenus un couple en deuxième année. J'admets qu'en y réfléchissant bien, nous sommes encore jeunes tous les deux et que nous ne connaissons pas encore bien le mot amour. Je ne pense pas encore au mariage avec Ploy, mais passer du temps avec elle me rend heureux, tellement heureux que je ne veux pas que ces moments de bonheur ne servent à rien.

Nous nous aimons beaucoup et il serait surprenant que cela se termine à cause d'une tierce personne. Si c'était à cause de notre incompatibilité ou parce que Ploy a cessé de m'aimer, je pourrais l'accepter. Après tout, si l'autre ne nous aime pas, que faire ?

Je me tourne vers la porte qui est ouverte par ma petite amie, qui sourit légèrement dans son uniforme d'étudiante, avant de poser son sac à main et de venir s'asseoir à côté de moi. Nous nous regardons dans les yeux pendant un long moment avant que les larmes de Ploy ne commencent à couler.

— Je suis désolée...

En voyant ses yeux larmoyants, mes propres larmes se mettent à couler. Je me frotte fortement le visage avant de tendre la main pour essuyer les larmes de Ploy.

— Non...ne pleure pas. Je n'ai encore rien dit.

— Hic ! Je suis désolée...

Ploy sanglote et jette son corps pour m'enlacer, son visage se collant à ma poitrine. Les sanglots deviennent de plus en plus forts jusqu'à ce que je souffre avec elle.

— Allons, allons, ma chérie... ne pleure pas.

Je lui frotte le dos et la console par mon étreinte. La petite secoue son visage dans ma poitrine tandis que ses lèvres bredouillent quelques mots confus. Je peux seulement comprendre qu'elle s'excuse.

— Hic... je ne voulais pas, dit doucement Ploy en se détachant de moi. Je ne voulais pas que les choses se passent ainsi. Il m'a approché et je… hic !

— …

Je hoche la tête en signe de reconnaissance, sans rien répondre. Je tiens la jolie main de celle qui possède mon cœur depuis environ un an, et me rapproche d'elle.

— Je t'aime toujours, Vee. Je t'aime, mais...

— Tu te sens bien quand tu es avec lui ?

Les sentiments de Ploy et de moi-même en ce moment ne sont peut-être pas si différents. Ploy se sent encore très confuse et coupable. Je comprends ce qu'elle ressent. Je l'aime toujours... si on me demandait qui j'aime, je répondrais immédiatement que c'est Ploy. Et si la question est de savoir ce que je ressens pour l'autre personne, je peux dire tout de suite que je me sens bien.

— Je suis désolée...

La voix douce s'excuse, tandis que ses yeux me regardent.

Je regarde les lèvres rouges qu'elle mord en sanglotant, ainsi que ses yeux rouges, et je lève la main pour effleurer sa jolie joue. J'en fais le tour avec mon pouce, en la fixant dans les yeux, qui traduisent les mêmes sentiments que les miens. Ses larmes coulent à nouveau. Je me penche pour embrasser son front rond, puis je descends jusqu'à ses yeux rouges. Je l'embrasse pour absorber les larmes, avant d'embrasser doucement ses joues et de me retirer.

— Je suis également désolé, dis-je avant de prendre la petite dans mes bras.

J'appuie mon nez dans ses cheveux à l'odeur agréable, puis je me retire.

— Je ne sais pas quoi faire, Vee. Je ne sais pas comment t'en parler... Je me sens coupable.

Ploy parle lentement, tandis que j'acquiesce. Comme je l'ai dit, je peux tout à fait comprendre ce qu'elle dit.

— Je me sens aussi en tort... Je ne me suis pas beaucoup occupé de toi ces derniers temps. Et j'ai aussi... mal agi.

Ploy lève les yeux vers moi, ses yeux ronds traduisent la curiosité, mais elle n'insiste pas davantage.

— Vee… mais tu m'aimes toujours, n'est-ce pas ? Tu ne me détestes pas, hein ? demande la douce voix rauque.

— Je t'aime... je t'aime, Ploy, dis-je et j'embrasse son joli front.

Ploy ferme les yeux et accepte le baiser, avant de relever le visage. Ensuite, nous joignons nos lèvres et nous nous embrassons pour nous communiquer notre amour et notre chagrin, pour nous communiquer nos sentiments l'un à l'autre.

— Allongeons-nous et câlinons-nous ce soir, Vee...

Je reste allongé dans les bras de Ploy jusqu'au matin, la serrant contre ma poitrine. Son souffle chaud m'effleure toute la nuit, et à certains moments, je la sens trembler. Je sais que... ma belle chérie sanglote.

Je n'arrive pas à m'endormir, tout comme elle. Mais je reste immobile, je ferme les yeux et je m'imprègne le plus possible de ce moment. Je ne sais pas ce qu'elle va décider, même pour moi... c'est un choix difficile à faire. Bien plus difficile que les examens que nous venons de terminer.

Le mouvement au niveau de ma poitrine m'indique que Ploy est sur le point de se lever. J'ai envie de me lever pour regarder le joli visage de celle que j'aime, celle qui est toujours belle à mes yeux, mais les lèvres qui sont enfermées contre les miennes ne me donnent pas envie d'ouvrir les yeux.

— Je t'aime, Vee. Je t'aime vraiment...

La voix lumineuse se tait, avant que je ne sente un baiser sur ma joue.

— Avec P'Ton... Je ne l'aime pas autant que toi, Vee. Mais... il me fait me sentir bien. Il me donne tout et prend bien soin de moi. Il me laisse faire jusqu'à ce que je...

Rrrr~

La sonnerie du téléphone interrompt la conversation de Ploy, mais cela m'évite d'avoir un mauvais pressentiment, que la dernière partie de sa phrase aurait pu me donner. Je jette un coup d'œil à la jolie fille qui regarde son téléphone et ferme les yeux lorsque Ploy lève lentement les yeux vers moi.

— Oui, P'Ton...

Ce nom me serre à nouveau le cœur.

— Je suis sur le point de rentrer... Je peux y aller toute seule. Attends-moi, s'il te plaît.

Cette fois... le serrement se transforme en chagrin d'amour.

La conversation se tait, mais les sanglots de Ploy reprennent. Je ne sais pas si Ploy sait que je suis réveillé, mais qu'elle le sache ou non, je connais sa réponse.

— Vee...hic ! murmure-t-elle à côté de mon oreille. Je me sens mieux si tes yeux sont fermés maintenant, car je ne peux pas supporter de te regarder dans les yeux pour le moment.

La voix douce prend la parole en m'embrassant l'oreille.

— Laisse-moi réfléchir à nouveau à la situation entre lui et moi... mon amour... gardons nos distances pendant un certain temps.

Après ces mots qui me transpercent le cœur, Ploy dépose un baiser sur ma tempe. Une larme coule sur mon visage, avant qu'elle ne se lève et parte.

Ploy est partie, mais je suis toujours immobile. Mes yeux sont fermés... et les larmes commencent à couler de plus en plus.

Je passe toute la journée ainsi, bêtement allongé sur le lit. Je consulte mon téléphone mais n'ose appeler personne. Je balaie la pièce du regard et les larmes continuent de couler. Au cours de l'année écoulée, nous avons exprimé notre amour l'un pour l'autre. Ploy m'a exprimé son amour tous les jours. Mais aujourd'hui... elle veut garder ses distances.

Rrrr~

— … Uhh.

Je parle à voix basse dans le téléphone en voyant que c'est mon frère qui appelle. Il reste silencieux pendant un moment avant de dire lentement.

— Tu rentres à la maison ?

— Pourquoi je devrais le faire ? lui réponds-je.

— Je sais que Dew a publié un article sur toi sur Facebook, dit-il avec irritation, même s'il essaie de maîtriser ses émotions.

— A propos de quoi ? Si c'est à propos de Ploy et de ce senior, alors on a déjà mis les choses au clair, lui réponds-je, ne voulant pas que quelqu'un s'inquiète.

Tous ceux qui me connaissent savent que j'aime beaucoup Ploy. Je l'ai même emmenée rencontrer mes parents. La seule chose dont nous n'avons pas parlé, c'est le mariage, car je veux que nous soyons d'abord un peu plus âgés.

Mais pour l'instant... je ne pense pas que nous pourrons discuter de ce genre de choses.

— Qu'est-ce que tu as mis au clair, putain ? Dew a posté une photo de Ploy et Ton. Je sais que tu es capable de t'en sortir, mais parfois tu as aussi besoin de quelqu'un pour te consoler. Je suis ton frère, Vee, dit Yoo, alors que je me sens tout engourdi.

— Yoo... Je... hic !...

— Où tu es maintenant ? demande sévèrement et anxieusement la voix.

— Dans la chambre de Ploy...

— Ramène ton cul ici tout de suite, espèce de frère stupide !



Yoo m'a ramené à la maison, et j'ai pansé mes plaies ici pendant les 3-4 derniers jours. Lorsque mon frère m'a ramené, ma mère m'a regardé bizarrement et a haussé les sourcils, car je ne reviens pas souvent à la maison. Il m'a envoyé au lit, tandis qu'il est descendu parler à ma mère.

J'ai passé une journée entière à fixer le plafond de ma chambre, à me remémorer tout ce qui s'était passé, à essayer de comprendre. Quoi qu'il en soit, Ploy m'a demandé de garder mes distances pendant un certain temps, ce qui est une bonne chose car cela me permet de réfléchir à mes sentiments envers elle.



Le deuxième et le troisième jour, j'aide mon père à travailler et je lis un peu pour me changer les idées. Même si le contenu est déjà dans ma tête, je le réintègre. J'avoue que je fais cela pour ne pas penser à Ploy. Je n'ai pas consulté Facebook ni aucune application qui suit Ploy. J'ai refusé de répondre aux appels téléphoniques, qu'il s'agisse de Dew ou de l'un de mes autres amis qui ont appelé. Au bout d'un moment, une fois que je pense que mon esprit s'est calmé, je vérifie à nouveau mon téléphone.

De nombreuses notifications de réseaux sociaux apparaissent consécutivement, ce qui me fait froncer les sourcils. Il doit s'agir d'histoires sur Ploy et moi. Il y a aussi beaucoup d'appels et de messages entrants, principalement de la part de mes amis. Ploy et moi ne sommes pas restés en contact. Elle ne m'a pas appelé, et je ne l'ai pas appelée non plus.

C'est triste... mais je comprends.



Dew dely

2 heures

La conclusion de la légendaire saga Lune-Etoile de la promo est enfin arrivée. Dans la continuité de mon post d'il y a quelques jours, j'ai quelques nouvelles à vous communiquer de la part de l'ancienne Étoile de ma faculté. Ploy Ploynapas a mis à jour son statut en indiquant qu'elle était allée prendre le petit-déjeuner avec un beau senior de sa faculté. Oh, mon Dieu ! Où est mon Vee Vivis ? J'ai mal à la poitrine et je soupire à voix haute. Tu ne te soucies pas de ce que tu publies sur les réseaux sociaux, miss ? Ou est-ce que c'est parce que tu ne te soucies plus des sentiments de Vee ?

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C'est tout ce que je lis car cela s'affiche sur mon fil d'actualité. Beaucoup d'amis m'ont envoyé des messages, mais j'ai choisi de les ignorer. De nombreux commentaires parlent de moi, mais je n'ai pas envie de les lire. Je coupe le signal et jette le téléphone avant de me recoucher.

Je n'ai pas réussi à calmer mon esprit.

— Vee... tu veux dîner ?

Ma mère m'appelle depuis la porte de la chambre. Je n'ai pas envie de rencontrer qui que ce soit maintenant, mais pour cette personne, j'ai envie de la serrer dans mes bras.

— Maman...

J'appelle ma mère avant de l'enlacer de tout mon corps. Elle me frotte le dos avec ses mains, tandis que je pose mon visage sur son épaule et resserre mon étreinte.

— C'est bon, mon fils. Mon beau garçon est si compétent. Tu t'en remettras...

Ma mère me console et me frotte la tête.

— Je ne veux pas manger. Je n'ai pas faim.

Je me dérobe après m'être éloigné d'elle.

— Comment tu peux ne pas manger ? Nuea et Pond sont venus te voir en bas, me dit ma mère en me montrant les escaliers, ce qui me fait pousser un long soupir.

— Dis-leur que...

— Pas besoin de leur dire quoi que ce soit, espèce de salaud. Descends vite parler à Yeewa. Elle est sur le point de traîner ta copine pour la gifler ! crie Pond depuis le pied de l'escalier, ce qui m'incite à m'éloigner de ma mère et à descendre.

— La gifler pour quoi ? Elle n'a rien fait de mal.

Je reste debout et fixe Yeewa, dont l'expression de colère change en me voyant. Ma jolie amie pleure et me prend dans ses bras.

— Je suis désolée... hic ! dit-elle en sanglotant. Je l'ai vue sortir avec ce bâtard... depuis le concours des Lunes, ajoute-t-elle en enfonçant sa tête dans ma poitrine.

Je lève les yeux au plafond, essayant d'empêcher d'autres larmes de couler, car j'ai déjà assez pleuré.

— C'est bon, ma belle... j'ai déjà mis les choses au clair avec Ploy, dis-je, et je frotte le dos de Yeewa.

— Mis les choses au clair à quel sujet ? demande Nuea.

— Eh bien... garder une certaine distance, lui réponds.

Ils se taisent tous. Mon père vient me tapoter doucement l'épaule avant de se diriger vers la table du dîner, tandis que ma mère me sourit, bien que mes amis soient tous décontenancés.

— Et tu es d'accord avec ça ? continue de demander Pond.

— Il semble que c'est ce qu'elle veut... Je ne peux pas l'en empêcher même si je le décidais, dis-je avant de me diriger vers mon siège et de regarder les plats simples préparés par ma mère, ce qui me fait sourire.

— Je suis... juste un gars ordinaire. Pas de grande maison, pas de voiture à moi. C'est différent de Ploy, qui est belle, riche et de bonne famille. Ces choses m'ont déjà traversé l'esprit, mais Ploy m'a dit de ne pas trop y penser. L'amour est l'amour. Pas besoin de prendre en compte d'autres facteurs. Mais ce n'est plus le cas... les choses ont changé.

— C'est elle qui veut garder ses distances, ou toi aussi ?

La voix grave de mon frère retentit, interrompant mes pensées. Je me tourne vers lui, mais son visage reste calme alors qu'il vient s'asseoir en face de moi.

— Qu'est-ce que tu veux dire, P'Yoo ? demande Nuea en s'approchant de moi.

— Demande à ton ami toi-même, dit-il en me regardant comme s'il savait quelque chose que les autres ignorent.

— Qu'est-ce que tu sais de moi ? lui demandé-je.

— Je le sais, c'est tout.

— N'embête pas ton frère, Yoo. Il n'est pas d'humeur.

Ma mère se retourne pour réprimander Yoo, tandis que mon frère me lance un sourire sournois et recoiffe ses cheveux avant de commencer son repas.

— Je sors avec mes amis, dis-je à mes parents.

Mon père me regarde d'un air las, tandis que ma mère me sourit.

— Ne rentre pas trop tard, mon chéri, me dit ma mère en me frottant la tête.

Je dépose un baiser sur son joli visage.

— Tu le laisses faire, du coup il devient un enfant gâté. Il sort boire tous les jours, qui voudrait sortir avec lui ? dit sévèrement mon père, me regardant en finissant sa phrase.

— Ce n'est pas toi qui m'as dit de le laisser faire ? Tu m'as dit que s'il revenait, on devrait le chouchouter, réplique ma mère tout en esquissant un petit sourire...

Mon père est tellement têtu.

— Hé ! Pourquoi vous...

— Tous les deux, laissez-le faire. Ignorez-moi tous.

Yoo fait une grimace en direction de maman et papa. Je fronce les sourcils en direction de mon frère, tandis qu'il me montre les dents.

— Bien sûr, c'est toi que j'aime le plus au monde, Yoo, dit Papa en tendant la main et en tapotant la tête de Yoo.

— Tu ne penses pas vraiment ce que tu dis. Je ne te parle plus, papa, dit-il avant de continuer à manger.

— Que veut dire P'Yoo, mec ? me demande Pond après s’être approché de moi.

— Ce n'est rien... il se fait des idées...

Je réponds lentement, tandis que Yoo lève les yeux vers moi, ses yeux vifs me fixant avant de baisser la tête.

— Eh bien, je ne suis probablement pas le seul à imaginer des choses...

La voix grave se fait entendre, mais je ne réponds rien. Je me contente d'enlacer les épaules de Nuea et de Pond et de sortir.

Même restaurant, même ambiance, mais mon sentiment est différent. J'aimais bien les phrases du genre "gardons nos distances", "prenons le temps de penser par nous-mêmes", etc. Cela semble être une bonne façon de rassurer, et je pensais que c'était bon pour toutes les parties. Mais quand il s'agit de quelque chose qui m'arrive, je ne sais pas du tout comment réagir. Je pensais que je saurais quoi faire, mais ce n'est pas le cas.

Les paroles de Yoo plus tôt me restent en tête. Les mots de Ploy sur le fait de garder une certaine distance restent gravés dans mon esprit. Chaque pas que je fais me semble lourd. Je lève mon verre et prends une nouvelle gorgée, avant de le reposer pour permettre à Nuea de me préparer un autre verre. Mes amis ne m'importunent pas et ne me disent rien, se contentant de m'accompagner comme ça.

— Les mecs arrivent bientôt, dit Yeewa après avoir raccroché le téléphone.

— Quels mecs ? demande Nuea en me tendant un verre.

— Ton mec Mark et sa bande.

— Tu es fou... en quoi c'est mon mec ?

Je me moque dans ma tête en voyant la réaction de Nuea. J'ai envie de lui donner un coup de pied et de l'envoyer sur le devant de la scène.

Très vite, le beau visage de Fuse, la Lune de la faculté de cette année, apparaît, suivi de Kamphan et d'un autre type qui m'est familier. Mark est assis en face de moi, et Nuea à ses côtés. Je regarde la main de mon ami, qui tend un verre au jeune, avant de lever les yeux vers lui. Mark me regarde directement, mais je n'arrive pas à lire dans ses yeux. C'est peut-être parce que j'ai bu un verre de trop, ou peut-être que je n'arrive vraiment pas à déchiffrer ce qu'il a en tête.

— Vous avez fini vos examens ? demande la voix claire de Yeewa.

Les garçons acquiescent.

— Il y a deux jours. L'examen était... sacrément difficile. Mais ce type s'est débrouillé pour le réussir, répond Kamphan en montrant Mark du doigt.

— Bien sûr, mon junior n'est pas seulement bon pour son apparence, n'est-ce pas, Nuea ?

— C'est vrai... il faut lui donner une récompense.

Je me tourne vers mon ami dès qu'il parle de récompense. J'ai envie de le réprimander pour sa bêtise, mais il semblerait que ma jolie amie soit partante elle aussi, contrairement à Pond qui reste calme pour préserver son image de chef de l'équipe des cheerleaders.

— Et la récompense est...

— Mon amour pur et authentique

Paf !

Je pose durement mon verre vide sur la table. Tout le monde autour me regarde, y compris la personne assise en face de moi. Je jette un coup d'œil sévère à Nuea, qui se contente de hausser les sourcils et de faire semblant de ne rien remarquer.

— Nuea ! Espèce d'enfoiré !

Ton ami souffre et tu oses parler d'amour ? Tu vas t'en prendre plein la figure. Yeewa tape sur l'épaule de Nuea et pousse un cri.

— Hé... ils ont dit qu'ils avaient déjà mis les choses au clair, dit Nuea et il se tourne vers moi.

— Eh bien, il doit y avoir des sentiments qui persistent. Comment tu peux t'attendre à ce qu'il s'en remette en quelques jours ? dit Pond en levant la main pour frapper Nuea sur la tête, bien que le bougre parvienne à l'éviter.

Aucune idée si c'est intentionnel, mais sa tête frôle l'épaule de Mark.

— Mark... couvre-moi. Ils me font mal, dit Nuea en souriant à Mark.

Le garçon lui répond par un sourire et s'exécute. Je n'en pense rien... mais je le regarde d'un air déçu.

C'est moi qui ai le cœur brisé ! Vous ne devriez pas être en train de me consoler ?

— Je... j'aimerais aller aux toilettes, dit Mark avec un sourire avant de se lever, ce qui pousse Nuea à se redresser.

— L'oiseau s'est envolé ? demande Yeewa.

— Non. Il est probablement en train de jouer les difficiles. répond Nuea avec assurance, ce qui me fait tressaillir encore et encore.

Jouer les difficiles, mon cul, espèce de salaud !

— Je ne suis pas sûr que Mark joue les difficiles avec toi, mais à 11 heures là-bas, j'en suis certain, suggère Pond en regardant vers la direction qu'il a mentionnée.

Nuea et les autres personnes présentes à la table suivent son regard.

— Mon ami a le cœur brisé, mais il semblerait que j'ai trouvé mon grand amour, mes frères, dit-il, avant de lever son verre pour saluer la jeune fille, qui lui répond en souriant.

— Mon frère va en attraper une belle, là, le taquine Kamphan.

— Je n'attrape que les belles.

— Je vais aux toilettes, dis-je d'un ton impassible.

Ils me regardent comme s'ils venaient de s'apercevoir que j'étais là moi aussi. Excusez-moi... mais ce n'est pas vous qui m'avez invité à sortir ?

— Ça va ? demande Pond.

— Je ne suis pas encore ivre, réponds-je, avant de me lever et de m'éloigner.

L'entrée des toilettes est plutôt sombre et spacieuse, avec de nombreux fumeurs dans les parages. Certains s'embrassent, ce qui n'est pas un spectacle étrange pour moi, mais ce qui est étrange, ce sont les regards qu'ils me lancent. J'ai envie de crier faites ce que vous voulez, pourquoi me regarder ? Mais je ne peux pas. Je continue simplement à marcher jusqu'à ce que j'aperçoive le type qui est venu ici tout à l'heure en train de fumer à côté du mur.

— …

Mark lève les yeux vers moi quand je me plante devant lui. Il me regarde avec des yeux tremblants, d'une manière que je n'aurais jamais cru voir un jour.

— Pourquoi tu me regardes comme ça ? lui demandé-je calmement.

— Comment tu as pu venir si tard ?

La voix rauque se fait entendre.

— Hmm ?

— Ce jour où tu m'as dit d'attendre... j'ai attendu si longtemps.

Ses mots touchent ma corde sensible, mais ses yeux font battre mon cœur à toute vitesse. Ses yeux ovales me regardent d'un air contrarié et déçu, tandis que ses lèvres se resserrent après qu'il a tiré sur sa cigarette.

— Mark... tu m'as vraiment attendu ?

— Qu'est-ce que tu veux dire ?!

Il hausse légèrement le ton. Les gens à proximité le dévisagent, même si pour l'instant je me fiche qu'ils nous regardent.

— Je... peux vraiment aller te voir ?

Je continue à lui demander après un long silence. Je regarde brièvement cette jolie paire d'yeux dont je suis tombé amoureux, pour savoir si je suis juste tombé amoureux ou si j'en suis accro. Ses mots et son regard en réponse à ma question me font prendre une décision.

C'est quelque chose qui me rend reconnaissant envers Ploy de m'avoir demandé de garder une certaine distance.

— Eh bien... j'ai pensé que je t'attendrais quoi qu'il en soit.


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:06



Chapitre 12
Manque de clarté

Mark Masa
La période des examens est atroce. La pression est vraiment forte, surtout au second semestre. Pendant les partiels, j'ai fait du sport, j'ai passé du temps avec mes amis et j'ai essayé de m'adapter à l'emploi du temps et aux matières, si bien que je n'étais pas vraiment satisfait des résultats que j'ai obtenus. J'ai donc essayé de me rattraper en étudiant à fond vers la fin du semestre. Heureusement, j'ai terminé tous mes examens il y a quelques jours.

Je suis assis dans le même restaurant que mes aînés. Il semble que notre groupe s'agrandisse lorsque P'Yeewa appelle des deuxième année. Nous sommes ici pour pleurer la vie amoureuse de P'Vee. C'est un prétexte pour un rassemblement autour d'un verre qui ne prend pas vraiment en compte celui qui est au centre de cette affaire.

Lorsque nous arrivons, comme d'habitude, je m'assois en face de P'Vee, tandis que celui-ci reste immobile à siroter son verre. Je lève les yeux vers la belle personne du groupe, tandis que P'Vee me regarde à son tour. Les yeux vifs qui montraient de l'irritation et de la confusion contiennent maintenant quelque chose de différent... qui, je le sens, est apparemment bon pour moi.

— P'Vee... laisse-moi comprendre. Tu as vraiment rompu avec P'Ploy ? demande P'Son, mon senior de code.

Je ne sais pas ce dont ils parlent, car je ne faisais pas vraiment attention, mais cette question incite P'Vee à détourner son regard de moi pour le diriger vers l'enquêteur.

— Non... répond calmement la voix grave. Elle veut prendre de la distance.

Il continue et je vois de la tristesse dans ses jolis yeux. Bien sûr, n'importe qui se sentirait triste face à cette situation. Même moi, j'ai souffert de voir P'Bar en couple avec son petit ami, mais dans cette situation, ils étaient ensemble depuis plus d'un an. S'il ne se sentait pas triste, c'est qu'il n'avait pas de cœur.

— Regardez comme mon frère est cool, dit P'Pak en levant son verre pour en boire une gorgée.

— Tu ne trouves pas que c'est dommage ? demande Fuse.

— Et qu'est-ce que tu voudrais que je fasse exactement ? répond-il calmement.

— Et si tu essayais de te rattraper auprès d'elle ?

P'Vee me regarde en entendant la question de P'Pat. Ce n'est qu'un regard apparemment inoffensif, mais pourquoi mon cœur s'emballe-t-il ? Quel péché... quelle horreur de me sentir heureux qu'ils aient rompu.

— Je pensais en rediscuter, mais maintenant je pense que garder de la distance est mieux, pour que je puisse aussi réfléchir de mon côté.

Sa réponse incite tout le monde à se tourner vers lui, surtout ses amis.

— Je suppose... qu'il doit y avoir quelque chose comme ce qu'a dit Yoo, spécule P'Pond avant de pointer P'Vee du doigt.

— Occupe-toi de tes putains d'affaires, tu veux ? réplique Vee en repoussant la main de son ami.

— Quelle impolitesse ! Les beaux gosses devraient être plus polis, Papa, dit P'Pan en affichant un doux sourire.

Ses grands yeux sont remplis d'humidité. Je n'ai aucune idée de quand elle est arrivée ici, mais il semble qu'elle soit déjà ivre.

— Tu peux arrêter de l'appeler Papa maintenant. Il n'a plus de femme, après tout. Tu es devenue un enfant sans mère, souligne P'Kla.

— Pas question... mon papa. Trouve-toi vite une nouvelle mère. Choisis-en une, comme Nuea. Il est toujours à la recherche de filles.

— Whoa hey ! Est-ce que j'ai fait quelque chose ? se plaint P'Nuea avant de jeter un coup d'œil vers moi.

— Comme si tu ne le faisais pas ! Si Mark n'était pas là, je suis sûr que tu ne reviendrais pas à la table, suggère P'Pond avant de lui donner un coup de poing.

— En quoi cela me... concerne ?

Je voudrais utiliser un langage plus grossier, mais en voyant les yeux de celui qui est en face de moi, je décide de modérer mes propos.

P'Vee n'aime pas que j'utilise un langage impoli, surtout envers les aînés, alors je décide de leur poser la question de manière plus polie.

— Tu ne sais pas que Nuea est...

— Je rentre à la maison !

P'Vee se lève, obligeant P'Kla à s'arrêter en plein milieu de sa phrase et à le suivre du regard.

— Je pensais que tu voulais te dépêcher de rentrer pour câliner ta femme, mais elle n'est plus là. Alors pourquoi rentrer ? Nous sommes ici pour pleurer la merveilleuse décence de ta charmante épouse, réplique P'Kla.

— Merci pour ta précieuse sollicitude. Est-ce qu'un seul de ces sujets a vraiment porté sur moi ? Juste cinq minutes, et vous prétendez tous être là pour me consoler, rétorque P'Vee, ce qui pousse tous ses amis à arborer une expression de culpabilité.

— Ne sois pas trop sévère... Je ne peux plus me repentir maintenant, lance P'Yeewa.

— Quel mensonge, tant au niveau des mots que du visage, réprimande P'Vee en poussant la tête de P'Yeewa.

— Tu m'as fait mal… se plaint P'Yeewa en se penchant vers P'Kla. Tu te sens mieux maintenant ?

— Oui, répond P'Vee en hochant la tête.

— Tu peux rentrer à la maison ? demande P'Nuea.

P'Vee répond à P'Nuea par un regard fixe et fait une grimace pensive. Il se tourne ensuite vers moi.

— … Mark, tu m'as dit que tu me ramènerais à la maison.

Hein ?

— …

Je hausse les sourcils en le regardant.

— Alors, viens.

La voix grave s'exprime simplement. Je ne sais pas comment quelques mots et une paire d'yeux qui me regardent peuvent me faire poser mon verre aussi facilement.

— Depuis quand vous êtes proches ? demande Kamphan alors que je me lève.

— Oui... je me pose aussi la question, continue P'Nuea en se tournant vers P'Vee.

— Je ne sais pas... peut-être même avant toi, répond calmement P'Vee avant de me regarder.

Ses yeux tentent de transmettre le message “suis-moi dehors”, alors je le suis sans hésiter et sans oublier de dire respectueusement au revoir à mes aînés avec un wai. Ils restent assis, perplexes.

Je suis P'Vee jusqu'à l'entrée du restaurant. Il se retourne vers moi et attend. Beaucoup de gens nous regardent, mais il ne semble pas s'en préoccuper. C'est différent de moi, qui me sens mal à l'aise, car cela fait longtemps que je n'ai pas été au centre de l'attention comme ça.

— Ce n'est pas P'Vee ?

— Où... ? La Lune de l’Université dont on dit qu'il est si beau ?

— Oui... celui qui vient de rompre avec P'Ploy.

— Qui est ce type alors ?

— Il vaudrait mieux que ce ne soit pas ce que je pense. Kan est déjà parti.

— Je veux que P'Vee soit à moi.

— Mais tu n'auras rien tant qu'il sera pris.

Les mots qui volent à mes oreilles m'arrêtent net. Il semblerait que le beau gosse les entende également, car il se tourne vers eux avec un regard sévère, les faisant taire.

— Pourquoi est-ce que tu t'arrêtes ? demande-t-il d'un ton irrité.

— Pour rien, réponds-je en continuant à marcher.

— C'est plutôt ennuyeux de devoir attendre tout le temps, dit-il une fois que je l'ai rejoint.

— …

Je regarde son visage pour savoir ce qu'il veut dire. Le plus âgé ne répond pas, mais arbore un sourire saisissant.

— Viens avec moi, propose la voix grave qui vient à mes côtés.

Pas de main, pas de bras, c'est différent des autres couples. Au début, je n'étais pas sûr qu'il puisse s'en sortir, mais maintenant je suis simplement heureux d'être à ses côtés.

Parce qu'être à ses côtés me fait du bien.

Je m'arrête devant une maison, une maison que je ne pensais plus avoir l'occasion de visiter. Je regarde celui qui est à côté de moi et qui hausse les sourcils comme pour demander "Pourquoi ?". Je ne sais pas quoi répondre, alors je le suis simplement à l'intérieur.

Seules quelques lumières sont allumées au rez-de-chaussée. Je jette un coup d'œil à l'horloge sur le mur qui surplombe la maison. Il est déjà 23 heures, mais ils ont encore la lumière allumée. Ou est-ce que c'est pour que leur fils revienne, pour qu'il puisse aller dans sa chambre en toute sécurité ? Si c'est le cas, il semble que P'Vee ne soit pas du tout ivre. Il marche droit, et même si ses yeux semblent un peu meurtris et gonflés, ce n'est pas dû à l'alcool.

— Je ne pensais pas que tu reviendrais à la maison. Oh, Mark ! dit P'Yoo qui descend au moment où P'Vee et moi montons.

J'attends donc au pied des marches qu'il descende le premier. Je le salue d'un wai et lui souris légèrement, ce à quoi il répond par un sourire.

— Alors pourquoi tu as laissé la lumière allumée ? demande P'Vee.

— Je suis sur le point de sortir. Kook et l'équipe veulent faire quelques ajustements au projet. Peu importe. C'est vraiment pénible pour moi, se plaint P'Yoo, en s'arrêtant pour parler à P'Vee.

— Vas-y alors. Pourquoi tu t'arrêtes ?

Le jeune frère lève les yeux vers son aîné, puis les dirige vers la porte.

— Eh bien, il se peut que je veuille aussi faire une pause, tout comme toi.

P'Yoo le taquine de manière suggestive, ses jolis yeux se tournant vers moi.

— Peu importe. Va te faire foutre.

P'Vee repousse doucement Yoo, avant de m'attraper le bras pour m'entraîner à l'étage sans même que je dise un mot. Je me retourne vers P'Yoo, qui se contente de me sourire.

J'observe à nouveau la chambre de P'Vee, alors que je n'y suis pas venu depuis longtemps. La première et ultime fois, c'était à l'occasion de cet incident particulier. Je n'ai jamais eu l'intention de revenir ici, mais soudain, je rentre avec lui. Nous finissons par nous asseoir au bord du lit.

— Tiens.

Je tends les mains pour accepter le verre d'eau chaude de P'Vee, je le regarde et je me rends compte que c'est de l'eau au gingembre.

— Qu'est-ce que tu regardes ? Ce n'est pas du riz bouilli, tu sais.

Qu'est-ce que le riz bouilli a à voir avec ça ?

— Qu'est-ce que le riz bouilli a à voir avec ça ? demande-je en soulevant le verre pour en boire une gorgée.

Ma gorge est beaucoup plus claire après la confusion de tout à l'heure. P'Vee est vraiment cool. Je pensais qu'il buvait beaucoup d'alcool, mais on dirait qu'il n'est pas du tout ivre.

— ... Qu'est-ce que ça a à voir avec toi ? demande-t-il après avoir fini son eau au gingembre.

Qu'est-ce que ça a à voir avec quoi ? Est-ce qu'il parle une langue étrangère ?

— Eh bien, rien, réponds-je du tac au tac, comme si ce n'était vraiment rien, alors qu'il y a quelque chose.

Quand P'Vee m'a dit qu'il allait voir P'Ploy, je suis resté là, à attendre tranquillement dans la chambre. En fait, je voulais écouter à la porte pour savoir de quoi ils parlaient, mais je ne l'ai pas fait. J'ai attendu jusqu'au lendemain, quand P'Yoo m'a envoyé un message pour me demander où était P'Vee. Il semble que P'Yoo l'ait senti dès le premier jour, lorsque ses yeux aiguisés nous ont percés à jour et ont semblé tout comprendre.

Je n'ai pas vraiment parlé avec lui. Tout ce que je sais, c'est que le lendemain, il a ramené P'Vee à la maison. P'Yoo n'arrêtait pas de m'envoyer des SMS, comme pour me tenir au courant de l'état de son frère. Bien sûr, j'étais inquiet, mais qu'est-ce que je pouvais faire ? L'appeler ? En fait, je n'avais aucun moyen de le contacter. Tout ce que je pouvais faire, c'était attendre les nouvelles de P'Yoo.

— Tu veux que je te croie ? demande-t-il calmement, avant de me regarder d'un air irrité.

— Il n'y a vraiment rien. Je parlais juste...

— Mark... c'est mon frère. J'ai rompu avec Ploy. Je suis sur le point d'être avec toi, mais tu commences à parler à mon frère ? dit-il en se brossant les cheveux, avant de se diriger vers le bureau et de tirer une chaise pour s'asseoir et me parler.

— Je croyais que vous gardiez vos distances ? demandé-je, tout en riant dans ma tête.

C'est un vrai plaisir de tenir les autres en haleine comme ça.

— C'est un peu comme si nous avions rompu. Elle a quelqu'un d'autre... Je doute qu'elle revienne, dit-il en baissant les yeux, me faisant comprendre que je ne devrais pas continuer à jouer avec ses sentiments.

Comment je pourrais oublier qu'ils s'aiment vraiment, et qu'il ressent assurément cette perte ?

— Je parlais de toi, c'est tout, soutiens-je, ce qui incite P'Vee à lever les yeux vers moi. Je n'arrivais pas à te joindre, alors je lui ai parlé à lui.

— Prends ça, dit-il alors que je regarde le téléphone qu'il me tend et que je hausse les sourcils. Prends ce que tu veux.

En entendant cette phrase, je baisse le visage et cache un sourire en tendant la main pour attraper son téléphone, qui est déjà déverrouillé, et faire ce que j'ai à faire avec.

— C'est fait, dis-je en le lui rendant.

— Et ne demande plus aux autres de te renseigner sur moi. Demande-moi directement, me dit-il d'un ton irrité avant de reprendre le téléphone.

— Umm.

Je marmonne une réponse de ma gorge, ne sachant pas quoi répondre. Je suis curieux et j'ai envie de lui demander beaucoup de choses, mais je ne sais pas par où commencer. Je veux savoir s'il le pense vraiment quand il dit qu'ils ont rompu. Je veux savoir combien de temps ce maintien de la distance va durer. Je veux savoir ce qu'il ressent maintenant, s'il a mal ou à quel point il l'aime encore.

— Pourquoi tu me regardes comme ça ? me demande la belle voix, ce qui me fait tressaillir.

Est-ce que je le fixe depuis si longtemps qu'il l'a remarqué ? Sera-t-il capable de déchiffrer ce que je veux lui demander à travers mes yeux ?

— Si tu veux savoir, demande. suggère le beau gosse en s'approchant de moi, qui suis assis sur le lit.

Je n'aurais pas évité ce coup de cœur si seulement il ne s'était pas penché pour s'approcher de moi.

— Re... Recule, dit-je en détournant mon visage du sien, incitant P'Vee à s'arrêter.

Seuls les bouts de nos nez se frôlent. Un instant plus tard, il s'appuie sur mon épaule.

— Mark...

— Hmm ?

— Mark.

— Quoi ? demandé-je sévèrement, irrité par le fait que quelqu'un prononce mon nom sans rien dire d'autre.

— Je veux juste dire ton nom.

— Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? dis-je en le repoussant.

P'Vee s'assoit correctement à côté de moi. Nous nous regardons avant qu'il ne s'allonge sur le lit.

— Qu'est-ce que tu as fait pour ne plus aimer Bar ? demande la voix grave en me regardant.

Je le regarde à mon tour, avant de laisser échapper un soupir. Je détourne la tête car je ne veux pas voir ses yeux tristes.

— Je n'ai pas cessé de l'aimer.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demande P'Vee, m'incitant à regarder mes mains avant de répondre.

— Je n'ai pas cessé de l'aimer, mais j'ai cessé de le désirer. P'Bar est joyeux et adorable, il n'est donc pas étrange que quelqu'un l'aime. Mais Kan s'occupe si bien de lui. Je suis heureux de voir P'Bar heureux.

— Comment tu fais ça ?

La voix grave continue de s'enquérir comme si elle était incrédule. Je me souris à moi-même avant de m'allonger à côté de lui.

— Je dois encore t'expliquer comment j'ai pu laisser tomber ?

Je me retourne pour regarder son beau visage et lui adresser un léger sourire. P'Vee m'observe, perplexe, avant de tousser doucement.

— Tourne-toi dans l'autre sens, dit-il en repoussant mon visage.

— Hmph ! Je te rends timide ? demandé-je en me rapprochant de lui.

Ce n'est pas parce qu'il me bouscule que je dois être docile et me contenter de le suivre. Tous mes ex sont tombés amoureux de moi de cette manière.

— Je ne suis pas timide.

C'est ce que dit P'Vee, mais ses oreilles rougissent. Son beau visage se tourne ailleurs, ce qui me fait sourire du coin des lèvres.

— Crois-moi... tu pourras cesser de l'aimer, lui dis-je en même temps qu'il se tourne vers moi.

— Vraiment ? demande doucement la voix grave. Je la fréquente depuis longtemps... c'est vraiment possible pour toi ?

— Pas moi. C'est à toi de voir, mais je peux t'aider.

Je le rassure.

— Merci Mark... même si je ne t'ai pas bien traité, dit-il en passant son bras lourd autour de ma taille.

Lui comme moi ne savons pas ce qui fait que je l'aime, même s'il ne m'a pas bien traité comme il le dit. Mais le cœur des gens... ne peut pas être bridé. Tout ce que je peux faire, c'est libérer mes sentiments et les laisser vagabonder. Si j'ai de la chance... il pourra oublier son ancienne flamme, mais si je n'ai pas de chance, il se remettra avec elle.

C'est la douleur maximale que l'on peut infliger... donc ce n'est pas tellement plus mauvais qu'au début.



J'ouvre les yeux et me réveille à cause des rayons du soleil qui entrent dans la chambre par la fenêtre. Je cligne rapidement des yeux pour m'adapter à la luminosité et je regarde P'Vee, qui dort plus bas que moi, son beau visage appuyé sur mon épaule pour se cacher de la lumière du soleil. Nous sommes restés dans cette position depuis notre conversation d'hier soir, sans nous doucher ni nous lever pour nous laver le visage, ce qui me donne une sensation désagréable en ce moment.

Je me lève et j'éteins le ventilateur, car l'air du matin est assez frais. La maison de P'Vee n'est pas très grande. Sa famille n'est pas considérée comme riche, mais il s'en sort confortablement. C'est différent de moi, qui n'ai jamais vraiment vécu dans ces conditions auparavant. À vrai dire, je n'ai jamais dormi à l'air libre avec un ventilateur.

Toc ! Toc ! Toc !

— Vee ! Tu es là, mon fils ? Descends et mange un morceau, mon chéri.

La voix douce de la femme appelle P'Vee, qui s'étire un peu avant d'ouvrir les yeux et de me regarder.

— Je descends bientôt, maman ! répond P'Vee en s'asseyant pour s'étirer.

La belle personne se redresse et me regarde, alors je hausse les sourcils vers lui.

— Je vais y aller alors, lui réponds-je.

— Mange d'abord quelque chose, dit-il calmement, m'incitant à hausser les sourcils une fois de plus.

Je n'aime pas vraiment prendre mes repas chez les autres, c'est un peu gênant. Je ne mange généralement pas chez moi de toute façon, et si je mange vraiment ici, il y aura sa mère et son père, sans parler de P'Yoo. Je ne saurai pas comment me comporter, car je ne suis pas une personne sociable.

— Je ne veux pas être un fardeau.

— Mark... dit-il en baissant la voix et en se tournant vers moi. Va te laver le visage et viens mange après.

Il me montre la salle de bain. Je le fixe à nouveau, et ses yeux me font comprendre qu'il ne me laissera pas rentrer chez moi avant d’avoir mangé. Je n'ai d'autre choix que de pousser un soupir et de me diriger vers les toilettes.

Trois ou quatre plats d'accompagnement sont disposés sur la table à manger. Je suppose que c'est la mère de P'Vee qui les a préparés. La table est petite et ne peut accueillir que quatre personnes. Après tout, il y a quatre membres dans la famille. C'est pourquoi je n'aime pas manger chez les autres, à cause de cette gêne.

— Oh, tu as amené un ami à la maison ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit, mon chéri ?

Une belle dame sort de la petite cuisine, tenant une bouteille d'eau fraîche ainsi qu'un verre. Respectueusement, je fais un wai pour saluer celle que P'Vee appelle sa mère, ce à quoi elle répond par un sourire.

— Depuis quand il nous dit ce qu'il fait ? dit P'Yoo en regardant P'Vee.

— Et alors ? Je l'ai déjà fait.

P'Vee se moque de son frère avant de m'attraper la main et de m'asseoir sur l'une des chaises, tandis que son frère tire une autre chaise pour s'asseoir à l'extrémité de la table.

— Ils se chamaillent dès le matin, ces deux-là, gémit leur mère, avant de s'asseoir à côté de leur père.

— C'est ma mère et mon père, et voici Mark. Il est étudiant à la faculté d'ingénierie.

Je lève les mains pour les saluer une nouvelle fois d'un wai après sa présentation. Je me sens mal à l'aise en voyant le bel homme et la jolie femme en face de moi.

— Pourquoi tu es si tendu ? Fais comme chez toi, me dit le père de P'Vee, ce qui m'incite à lui adresser un léger sourire.

J'avoue avoir eu peur d'eux au début, car son père et sa mère ont l'air de personnes sérieuses, mais dès qu'ils parlent ou qu'ils sourient, ils semblent soudain très gentils.

— Détends-toi, mon chéri. Mange autant que tu veux. Les accompagnements ne suffiront peut-être pas. Vee aurait dû me dire qu'il avait un invité.

Les jolis yeux vifs de la mère de P'Vee se tournent vers moi, ses belles lèvres déploient un sourire affectueux à la fin de sa phrase.

— Oui.

Je leur réponds par un sourire, attendant qu'ils prennent leur part avant que nous commencions à manger tranquillement. P'Vee et P'Yoo continuent de se chamailler tout en mangeant, leurs parents les réprimandant ou les laissant faire. Ils se tournent également vers moi pour me poser des questions, même si c'est surtout P'Vee qui y répond.

— Comment se sont passés tes examens ? Tu les as tous terminés ? me demande la mère de P'Vee.

— Oui.

— C'était difficile ? Quand Vee était en première année, il se plaignait tous les jours à son père que c'était trop dur.

— Eh bien... c'était gérable, réponds-je en bégayant.

Je deviens un peu muet en voyant le regard adorable qu'ils portent sur moi. Ils utilisent même un langage intime avec moi, s'adressant à moi affectueusement, alors qu'ils m'ont rencontré il y a moins d'une heure.

— C'est super, mon chéri. Je sais que vous aimez passer du temps ensemble, mais vous devez aussi vous concentrer sur vos études. Surtout pour toi, Vee, il ne faudrait pas que j'entende dire que tu as encore fait des bêtises, me dit sa mère avant de se tourner vers son fils.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Je ne vois pas de quoi tu parles, répond-il.

— Tu m'as presque rendu folle ces derniers jours.

La jolie mère lance un regard sévère à P'Vee.

— Je ne le ferai plus. A partir de maintenant, je prendrai soin de moi.

Il me regarde après avoir terminé sa phrase. Tout le monde se tait et suit son regard vers moi, ce qui me met encore plus mal à l'aise. C'est un sentiment étrange, dû aux yeux de ses parents qui sont fixés sur moi.

— Qu'est-ce que j'ai dit de mal exactement ?

P'Yoo prend rapidement la parole d'une voix rauque, apparemment irrité.

— Mais de quoi tu parles ?

— Ce que j'ai dit hier. Que tu ne veux pas non plus retourner avec elle.

Les deux frères se regardent dans les yeux tandis que P'Yoo s'exprime.

— Quoi que tu décides de faire, réfléchis bien d'abord, dit le père de P'Vee, avant de terminer son repas, de boire son eau et de sortir.

Pour l'instant, c'est le silence qui règne. Après la sortie du père de P'Vee, nous continuons à manger sans rien dire, jusqu'à ce que la mère de P'Vee dise qu'elle va aller aider son père. Nous restons à trois.

— Mais pourquoi tu as parlé de ça ?

P'Vee aborde la question, un peu après le départ de sa mère.

— Eh bien, tu n'as pas été très clair, rétorque P'Yoo.

— Ce n'est pas la peine d'en parler maintenant, Yoo. Beaucoup de choses ne sont pas encore claires pour moi en ce moment, répond P'Vee à son frère d'un ton irrité.

— Ce que j'essaie de dire, c'est qu'il y a beaucoup de prétendants sincères qui s'intéressent à lui, indique P'Yoo avant de sortir.

— Putain... jure P'Vee avant de poser sa cuillère. Désolé de t'avoir dit de rester manger, il fallait que tu en sois témoin.

Il se tourne vers moi et je peux sentir à quel point il est frustré en ce moment.

— Ce n'est pas grave... dit-je en essayant de lui adresser un sourire, ce qui rend son visage moins tendu, avant qu'il ne sourit à son tour.

— Mon père était contre ce genre de choses, mais quand P'Yoo a commencé à faire venir de plus en plus de gars, il a fini par céder et a placé ses espoirs en moi.

— Quels espoirs ? demandé-je.

— Avoir des enfants, répond-il en se tournant vers moi. Ses mots et son ton semblent indifférents, mais je sens qu'il est très inquiet. Est-ce la raison pour laquelle il ne veut pas mettre les choses au clair entre nous ?

Si je veux vraiment m'engager dans une relation avec P'Vee, je dois faire en sorte qu'il m'aime encore plus qu'il n'a aimé P'Ploy. Je dois prouver à sa famille que ce type de relation n'est pas préjudiciable. J'ai du mal à y penser...

En plus de voler le coeur de Vee à la femme qu'il aime, je dois aussi gagner le coeur de sa famille. Pourquoi est-ce si compliqué pour un homme d'avoir une relation avec un autre homme ?

— Je...

— Comme l'a dit Yoo, il y a beaucoup de gens qui veulent être avec toi. Alors qu'est-ce que tu en dis ? m'interrompt-il, ne me laissant pas le temps de finir ce que je voulais dire.

— Qu'est-ce que tu veux dire par "ce que j'en dis" ? demandé-je à celui qui est assis à côté de moi.

— Eh bien, si tu veux partir, alors...

— Si tu me mets à la porte, je m'en irai, réponds-je en lui jetant un regard noir et je me ressaisis pour ne pas m'énerver. Il y a longtemps que j'ai décidé d'être avec toi, ne me demande pas depuis quand, je ne saurais pas te répondre. J'ai risqué des choses et j'ai tout fait pour toi. Je me suis même permis de te laisser faire quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant. Mais pourquoi tu penses encore que je voudrais aller ailleurs ? Si je le voulais, je l'aurais fait depuis longtemps.

Suite à ma longue déclaration, je me lève. A vrai dire, je commence à être énervé contre lui.

— C'est juste que je me sens coupable envers toi.

Il me saisit le poignet et parle, sans me regarder en face.

— Si tu te sens coupable, alors reviens et traite-moi comme avant. Sois lumineux comme quand tu es avec tes amis. Gronde-moi quand je fais quelque chose de mal. Dis-moi directement quand tu es contrarié. Oblige-moi à faire ce que tu veux. Redeviens vite cette personne.

Je lui lance un regard noir.

— Pourquoi tu t'emportes autant aujourd'hui ? me dit-il en souriant.

Le beau gosse se lève devant moi, sa main tenant toujours mon poignet. Ses beaux yeux ne sont pas différents de ceux de sa mère, ils brillent de mille feux et m'apportent un sentiment de réconfort grâce à leurs jolis iris colorés.

— Je veux que tu cesses bientôt de l'aimer.

Je prononce cette phrase en regardant nos mains qui ne sont pas très éloignées l'une de l'autre.

— Alors fais-moi cesser de l'aimer bientôt, Mark... dit-il en me serrant contre lui. Ne pense pas trop à ma famille pour l'instant. Je suis certain que mon propre bonheur est la chose la plus importante pour mes parents. Si tu es mon bonheur, alors ils le permettront.

La paire d'yeux perçants transperce les miens, me faisant comprendre que je n'ai pas à m'inquiéter de l'incident d'aujourd'hui.

— Alors... fais-moi savoir dès que tu cesseras de l'aimer. Ou... dis-moi si ce n'est pas possible, dis-je sans me détourner de son regard.

— Je suis à côté de toi en ce moment, dit-il avant de me prendre dans ses bras, d'appuyer ma tête sur ses larges épaules et de me frotter doucement la tempe. Fais en sorte que je continue à être à tes côtés.


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Chapitre 13
Les nuisances sonores

Vee Vivis
Ma vie s'est beaucoup améliorée ces derniers temps. Depuis que ce gamin m'a dit d'arrêter d'aimer Ploy, j'ai essayé de le faire. Quand je suis avec Mark, je peux dire en toute confiance que je me sens bien. Avec lui, j'oublie les mauvaises choses. Mes amis me disent également que je suis aussi joyeux et radieux que d'habitude. Bien sûr, j'en suis capable. Peut-être que ce que Yoo a dit était vrai après tout.

Ce n'est pas seulement Ploy qui veut garder ses distances, mais moi aussi j'aimerais qu'il en soit ainsi.

— Donc allons chercher Bar, nous aussi. Pond est déjà parti récupérer Dan, ensuite on se retrouve au dortoir de Bar, dit Kla après avoir raccroché le téléphone.

En ce moment, je suis dans le dortoir de Kla et Yeewa. Nous allons sortir et faire la fête ce soir puisque Dan vient nous rendre visite. Dan est ami avec Bar et moi depuis le lycée. Il est entré dans une autre université, alors nous nous rendons visite de temps en temps. Il a appris à connaître mes amis de l'université et est devenu proche d'eux aussi.

— Pourquoi voudrait-il venir ?

Je me plains et ne fais pas encore un geste.

— Hé... vous n'êtes pas amis ? Il n'aurait pas envie de venir et d'entendre les dernières nouvelles de ta vie et d'autres choses ? dit Yeewa avant d'aller chercher sa veste pour l'enfiler.

— Vous m'aimez tous tellement, réponds-je d'un ton sarcastique.

Ils se sont souvent servis de moi comme excuse pour se réunir autour d'un verre. Souvent, ils m'ont traîné pour m'asseoir avec eux, bien qu'ils ne m'aient pas du tout consolé. Mais je me sens à l'aise avec eux. Je dois admettre que mes amis m'aident à soulager ma peine, même si, honnêtement, ce n'est pas autant que celui à qui je pense en ce moment.

Je ne lui ai pas encore dit que j'irais dans ce coin-là.

— Hé... nous sommes amis, alors pas la peine d’utiliser ce ton, rétorque Yeewa.

Sa voix est tout aussi sincère que ma réponse sarcastique.

— Mais tu vas mieux grâce à nous, n'est-ce pas ? Regarde comme tu es devenu plus lumineux ! observe Kla, tendant la main pour me pincer la joue, ce qui m'incite à la repousser et à le regarder avec un air renfrogné.

— Comme si tu savais mieux que moi, commenté-je avant de m'asseoir en croisant les jambes.

— Nous ne pouvons pas le savoir mieux que ton propre cœur. Allez, les amis ne peuvent pas tout faire pour t'aider, hmmmm ? me taquine Yeewa en me lançant un sourire sournois.

— Qu'est-ce que tu sais que nous ne savons pas, ma jolie ? se retourne Kla pour demander.

— Vee n'a rien dit. Si tu veux savoir, demande-lui, répond la plus jolie et elle tourne la tête dans une autre direction, ignorant le visage stupide de Kla qui est plein de curiosité.

— Vee…

— Allons voir Bar, proposé-je en me levant pour les entraîner hors de la pièce.

J'entends les gémissements de Kla et les rires de Yeewa derrière moi. Je ne peux que sourire et me moquer de leur curiosité.

J'ai vraiment envie de démissionner de mon rôle d'ami de Bar. Ce soir, après avoir quitté la chambre de Kla, nous avons décidé de nous retrouver au dortoir de Bar. Dan et Pond sont prêts à sortir et à se bourrer la gueule. Mais bordel ! Une fois arrivés devant la chambre de Bar, son petit docteur ouvre la porte en montrant ses muscles fermes et son corps rougissant, qui est si rouge que je ne peux m'empêcher de rougir à mon tour. En voyant les muscles de ce type, mon esprit se tourne inévitablement vers les muscles de l'autre gamin.

Nous nous asseyons et discutons pendant un moment, et nous arrivons à la conclusion que Bar ne se joindra pas à nous, car son mari bien-aimé ne le lui permet pas. Je le taquine un peu, mais tout ce qu'il fait, c'est appuyer son visage rougeâtre sur la poitrine du docteur. Bar n'est pas comme ça d'habitude. Avant, je ne comprenais pas comment il pouvait céder si facilement à Tossakan, mais maintenant, je commence à mieux le comprendre.



— Je suis resté sans voix, mec. Je ne pouvais même pas lever mon verre. Mes mains étaient toutes tremblantes et tout, décrit Pond.

Après avoir quitté le dortoir de Bar, nous sommes arrivés dans un pub où nous sommes restés un moment à discuter de Bar.

— Je me suis senti très mal à l'aise au moment où il a grimpé sur les genoux de son mec. Mon ami lui témoigne chaque jour un peu plus d'affection, observe Kla.

— Continuez à le taquiner, les gars, pour qu'il soit encore plus audacieux à partir de maintenant, suggéré-je, en affichant un sourire avant de faire tinter mon verre avec celui de Dan.

— Alors, tu ne vas pas me donner des nouvelles de toi et de Bar ? suggère Dan avec un visage grincheux.

— Je n'ai pas grand-chose à dire. Pour ce qui est de Bar, tu lui poseras la question plus tard, réponds-je laconiquement.

— Bien sûr, mec... alors un gars qui a le cœur brisé peut encore être aussi ennuyeux ?

— Tu crois que ton ami va avoir le cœur brisé pendant si longtemps ? Il a peut-être quelqu'un pour l'aider à guérir son cœur, c’est pour ça qu’il est d'accord avec ce que son ex a fait.

— Tais-toi et avale ça, Yeewa, dis-je en lui tendant un verre à boire.

Elle ne répond rien, mais fait une grimace innocente et lève le verre pour boire.

— Qu'est-ce que tu veux dire... ?

— Hé beau gosse, qu'est-ce qui se passe... ? demandent Kla et Pond en se tournant vers moi.

J'essaie de me la jouer cool. Pour être honnête, j'aimerais bien leur en parler, mais je ne suis pas sûr que ce type apprécierait. De plus, j'ai été stupide et peu clair avec Mark. Je préfère donc laisser mes amis spéculer et découvrir par eux-mêmes. C'est aussi plus amusant.

— Il ne dira rien. Vous n'êtes pas assez importants, dit Yeewa en fronçant les sourcils.

— Ou alors vous êtes tous les deux… suggère Dan en nous pointant, Yeewa et moi, du doigt.

Les yeux de Yeewa s'écarquillent, tandis que les deux autres ont l'air déconcertés.

— La foudre s’abattrait.

— Je sors avec des gens en regardant leur personnalité aussi, pas seulement leur apparence, dis-je nonchalamment.

— Ouch.

Yeewa fronce les sourcils avant de tripoter son téléphone.

Nous continuons à traîner là jusqu'à ce que Nuea et Pan nous rejoignent. Pin arrive à son tour peu après. Mon affaire est mise de côté et remplacée par l'histoire de Bar. Yeewa met Pan au courant scène par scène, ce qui la rend furieuse que nous ne l'ayons pas invitée plus tôt et qu'elle ait manqué les bonnes choses comme le corps ferme et sexy du petit docteur.

— Viens plutôt voir mon corps, proposé-je, incapable de supporter ses plaintes aigües.

— Tu es sérieux, Vee ?

Elle me regarde en clignant des yeux de façon répétitive.

— Non. Je te trouve juste pénible, réponds-je en repoussant son joli petit visage loin du mien.

— Pourquoi tu es si méchant ? Pour qui tu le gardes ? Tu n'as plus de femme.

— Il y a quelqu'un qui le voit.

— Qui ?

— C'est mon problème, dis-je en haussant les sourcils pour les embêter.

Ils froncent les sourcils mais ne disent rien, car ils savent que je ne leur dirai rien si j'insiste pour ne pas le faire.

— Tu es toujours comme ça. Tu ne nous donnes jamais les détails juteux en premier. Même avec Ploy, on ne l'aurait pas su si Dew n'avait pas été là, n'est-ce pas ? dit Pan en me faisant la grimace.

— Si Dew n'avait pas été là, je n'aurais pas su pour Ploy et ce senior. Nous serions probablement encore en train de nous aimer comme avant, réponds-je calmement, ne laissant plus cela m'affecter.

À vrai dire, ces choses-là sont encore dans mon esprit. Je ne peux pas dire que j'ai complètement oublié. Mais si l'on me demande si j'en suis encore blessé, je répondrais tout de suite que non. Ce n'est pas parce que j'en ai marre ou que je suis indifférent aux propos de mon amie, mais c'est à cause d'une certaine personne qui vient remplacer cette affaire... franchement, je pense plus à Mark qu'à Ploy.

— Ce n'est pas vrai. D'après ce que j'ai entendu, il y aurait bien eu un jour où vous vous seriez séparés. Parce que tu es...

— Je suis quoi ? redemandé-je calmement à Yeewa, tandis qu'elle se tait et regarde ses amis qui attendent sa réponse.

— Peu importe. Pourquoi vous me fixez tous comme ça ? C'est encore plus de pression que lorsque j'ai concouru pour le titre d'Étoile de l'Université. C'est juste un lapsus. Faites comme si j'avais rien dit.

La jolie fille du groupe agite les mains d'avant en arrière. Ses yeux ronds me regardent un peu, alors je plisse les yeux. Elle me rend un sourire innocent. J'ai vraiment envie de soulever le seau de glace et d’asperger son visage avec.

— Je suis sûr qu'il se passe quelque chose entre vous deux, dit Kla en désignant Yeewa et moi.

— Dites-moi ! dit Dan en me regardant.

Ses yeux vifs me fixent intensément, comme s'il voulait vraiment connaître la réponse, alors que je me contente de hausser les épaules en guise de réponse.

— Ce n'est rien, réponds-je laconiquement, tandis qu'ils froncent les sourcils.

— Salaud !

Je souris et accepte leur compliment, lève mon verre pour en boire une gorgée et les écoute poursuivre leur conversation.

Dan parle de sa vie dans l'autre université, disant qu'ils doivent aussi étudier dur, et à quel point sa vie sociale est différente. Entre autres choses, sa vie semble plus mouvementée. Nous continuons à échanger des pensées et des histoires, revenant sur les ragots concernant Bar et l'étudiant en médecine, avant de parler à nouveau de moi. Je les écoute, acquiesce et les suis, tandis que certains de mes amis partent vers la piste de danse.

— Tu ne veux pas aller danser ?

Dan se tourne vers moi.

— Je n'aime pas ça.

Je ne suis pas du genre à aimer danser. Boire, c'est boire, alors j'apprécie l'atmosphère de détente.

— Tu vas aimer ça.

Je regarde Yeewa, qui me sourit en retour. Ses jolis yeux se tournent vers un groupe de danseurs en délire, et elle se penche pour me chuchoter doucement : “Regarde là.” Elle fait un signe de tête dans cette direction, et je vois mon bel ami qui s'appelle Nuea danser avec un autre gamin que je connais bien, un gamin qui est considéré comme beau et qui balance son corps au rythme de la musique en rythme avec Nuea.

— Et alors ? réponds-je doucement à Yeewa.

— Tu es si peu loquace. Je sais ce que tu penses, mon beau, dit-elle avant de soulever mon menton pour le faire tourner de gauche à droite.

— Qu'est-ce que tu sais ? lui demandé-je calmement, sans repousser sa main, mais en la pressant du regard.

— A propos de ton mec, répond-elle d'un ton taquin.

— Comment tu le sais ?

— Alors tu l'admets ?

Elle lève ses sourcils froncés vers moi.

— Eh bien, tu as dit... que tu savais.

Je lui fais une grimace d'incompréhension. Ne me dites pas que je suis tombé dans son piège !

— Haha, je ne faisais que spéculer, mais maintenant j'en suis certaine.

Elle affiche un sourire sournois avant de lâcher mon menton et de lever son verre pour en boire une gorgée.

— Salope !

Je la réprimande doucement, mais elle se contente de hausser les épaules avec indifférence. Depuis quand s’occupe-t-elle de ce qui se passe dans mon lit ?

— Vous voyez !? Admettez qu'il y a quelque chose entre vous deux.

Une voix familière retentit au-dessus de moi. Je lève les yeux et je vois Kla qui pointe son doigt vers mon visage. À côté de lui, il y a Nuea, et à côté de lui, il y a Mark. Je regarde le gamin d'un air sévère, mais il ne me regarde pas dans les yeux, ses yeux ovales se contentant de jeter un coup d'œil avant de se détourner. Attendez... ce n'est pas lui qui dansait tout à l'heure ? Pourquoi me regarde-t-il d'un air mécontent ?

— Bonjour, dit Mark avant de lever les mains pour saluer d'un wai les personnes assises à la table.

— Bonjour, mon adorable junior de code. Allez... viens t'asseoir à côté de tes jolis seniors, demande Yeewa, et elle tire le bras de Mark pour l'asseoir à côté d'elle.

Mais ce n'est pas seulement à côté d'elle, puisqu'elle le place entre elle et moi.

Quelle fille rusée...

— Pourquoi tu es une telle garce ? C'est moi qui l'ai éloigné de ses amis.

Nuea fronce les sourcils et va s'asseoir en face de Mark.

— Où sont tes amis ? Pourquoi tu ne les invites pas ici ? se penche Yeewa pour demander à Mark, qui sourit à son aîné avant de répondre.

— Ils sont nombreux.

— Oh... ce n'est pas Fuse et sa bande ?

— Non. James et sa bande.

Mes sourcils se froncent immédiatement à l'évocation du nom de ce grand gaillard. Nous ne nous sommes croisés que quelques fois, mais les yeux de ce gamin qui me regardaient étaient si perçants. Je ne sais pas si Mark leur a dit quelque chose, mais il semble que James ne m'apprécie pas. Je l'ai su en lisant ses conversations Line en secret.

Oui, ces jours-ci, ils ont leurs sessions de chat privées.

— James, le beau gosse de la faculté d'administration des affaires. Oh là là... Fais-le venir ici pour qu'il s'asseye à côté de moi. La place est encore libre, dit Pan en souriant à Mark, qui lui répond par un sourire avant de regarder son téléphone.

Je suppose qu'il dit à ses amis où il se trouve, ou peut-être qu'il va vraiment les inviter. Je ne comprends pas pourquoi il doit faire un rapport, comme si James était sa mère.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu venais ici ? demande Yeewa.

— Pourquoi est-ce qu'il devrait te le dire, en fait ? lui répond Nuea.

— Nuea. Pas la peine de prendre une voix aussi offensée. C'est mon junior de code, dit Yeewa en se tournant vers Nuea.

— Le mien aussi.

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire de code ? marmonné-je doucement, incitant l'intéressé à se tourner vers moi. Je suis plus important, mais tu ne m'as même pas dit un mot, ajouté-je en le regardant avant de détourner mon regard ailleurs.

— Et toi, tu me dis où tu te trouves ? me répond-il d'une voix tout aussi douce.

— Ce n'était pas prévu, lui réponds-je.

— Hmph !

Fais hmph autant que tu veux, tant que tu n'as pas mal à la gorge.

— Pourquoi vous vous chamaillez tous les deux ?

Yeewa se penche dans le dos de Mark pour me le demander. Le gamin l'entend aussi, il tressaille un peu et me regarde d'un air sévère.

— Ce ne sont pas tes affaires ! lui réponds-je en prenant une voix plus grave, ce qui pousse Yeewa à froncer les sourcils et à continuer à parler à ses amis.

— Regardez-moi ça ! Il flirte encore.

Dan me montre du doigt.

— Qui flirte avec qui ? demande Pin.

— Monsieur Vee et Madame Yeewa, taquine Dan.

— T'es sérieux avec elle, beau gosse ? dit Yoo, qui est assis à côté de Pin.

Je lui lance un regard ironique avant de lever mon verre pour en boire une gorgée.

— Il joue avec moi, c'est tout, suggère Yeewa.

— Quel salaud tu fais ! me réprimande Nuea.

Je le regarde calmement, ignorant les railleries de mes amis. Je sursaute un peu en sentant un coup sur mon genou. En regardant vers le bas, je vois le genou du gars qui frappe le mien, ce qui me fait sourire.

— Quoi ? lui demandé-je doucement en posant mon bras sur l'accoudoir derrière sa nuque.

— Rien.

Rien, mais sa jambe ne bouge pas. Si tu aimes à ce point me bousculer, pourquoi ne pas aller nous bousculer ailleurs ? C'est ce que je me dis en regardant son visage et en me demandant ce qui lui prend.

— Alors, tu es venu avec qui ? continué-je à lui demander.

Je laisse tomber la musique, les bavardages des amis, et me concentre uniquement sur ce qu'il a à répondre.

— James, Wind et son groupe d'amis.

— Tu veux dire Pit et sa bande ?

Je me retourne et hausse les sourcils après avoir posé la question.

— Tu le connais ?

— Je crois que je l'ai vu sur Facebook, réponds-je simplement, et nous mettons fin à notre conversation.

Mark tourne son attention vers Nuea, qui cherche à attirer l'attention en ouvrant une nouvelle bouteille de whisky tout en invitant les amis de Mark à la table.

— Invite-les, c'est bon. Ça ne nous dérange pas du tout, dit Pin.

— Oui, plus on est de fous, plus on rit. J'ai déjà invité Li et compagnie, dit Kla.

Mark hésite un peu, puis se tourne vers moi pour me demander la permission. Je me sers dûment de mon genou pour percuter le sien, comme il l'a fait avec moi, ce qui l'incite à baisser les yeux et à tripoter son téléphone.

Peu après, Li rejoint le groupe, suivi de 4 ou 5 amis de Mark. Ils se présentent avant de s'asseoir autour de la même table.

L'alcool rend les liens plus intimes. L'un des jeunes me regarde fréquemment, jusqu'à ce que je le sente. Je donne un coup de coude au gars à côté de moi et hoche la tête en direction du gamin, ce qui fait sourire Marc en réponse.

Tu n'es pas jaloux de moi... ?

Je roule des yeux de frustration en voyant que le gamin continue de me fixer. Lorsque je le regarde dans les yeux, il détourne le regard. Nous continuons ainsi jusqu'à ce que Mark me donne un coup de coude.

— Si tu ne veux pas le regarder, regarde ailleurs, bafouille la voix rauque qui commence à être éméchée.

— Ben, ça me fait bizarre, alors je dois quand même regarder dans sa direction.

C'est ce que je ressens vraiment. Quand quelqu'un nous regarde, nous le sentons, et si nous ne faisons rien, cette personne continuera à nous fixer. J'essaie de le regarder dans les yeux pour lui dire Arrête de me regarder, mais il n'ose pas me regarder dans les yeux. Si je suis franc, je dirais que ce type m'aime bien.

— On ne peut rien y faire, dit-il doucement, ce qui me fait froncer les sourcils.

Le grand type à côté de moi passe la main devant mon visage pour prendre la bouteille de whisky, mais je la saisis avant qu'il ne puisse la tirer vers lui.

— Tu es en train de te saouler, dis-je calmement en lui lançant un regard sévère.

— Je ne suis pas ivre.

Il tire la bouteille vers lui, mais je ne la lâche pas. Je ne me rends pas compte que la table est devenue silencieuse, mais je reprends mes esprits lorsque Yeewa me tape sur l'épaule et me dit Tu en fais trop, ce qui me fait froncer les sourcils, avant de laisser l'autre gars s'emparer de la bouteille de whisky. Il se sert un verre sans se soucier de rien.

— Qu'est-ce que c'est que ça ?

— Quoi ?

Je lève les yeux vers Nuea, qui est assis de l'autre côté. Il me regarde, puis regarde Mark, avant de me désigner d'un doigt tremblant.

— Toi... et mon Mark.

Ton Mark ?

C'est ce que je me dis en regardant Mark. Tous mes amis se taisent et me regardent avec anticipation. Il en va de même pour les amis de Mark.

— Demande-lui.

En disant cela, le gars à côté de moi me lance un regard sévère. Il est du genre réticent et n'aime pas trop donner de longues explications.

— Bon sang, mec. Ne dis pas que c'est ce que je pense, demande Wind à Mark avec un regard pressant, tout comme James, qui a posé son verre et croisé les bras.

— Eh bien... pas grand-chose. Est-ce qu'il semble y avoir quelque chose ?

La première phrase s'adresse à ses amis, tandis que la dernière s'adresse à tout le groupe avec un sourire. Il est accueilli par des soupirs de soulagement et des gémissements de lamentation.

— N'est-ce pas une bonne chose qu'il ne se passe rien ? Imaginez le désordre qui régnerait si ce n'était pas le cas, lance Pan.

— Ouais... c'est bien que Mark soit toujours célibataire, dit Nuea en souriant à Mark.

Le gamin ne nie pas, et sourit plutôt d'une oreille à l'autre en guise de réponse. Est-il ivre ou quelque chose comme ça ? Qu'est-ce qui le fait sourire si joyeusement ?

— Comment tu sais qu'il est célibataire ?, demande Pond.

— Ouais... tu es célibataire ? Parce que moi, je le suis ! mentionne Li en se penchant vers Mark, ce qui incite ce dernier à s'éloigner.

— Eh bien...

Je le tapote avec le bout de ma chaussure avant qu'il ne réponde. Il ne me regarde pas mais affiche un sourire.

— Il y a quelqu'un que j'aime bien.

— Quoi ? Comment ça se fait ? se plaint Tee.

— Qui c'est, bon sang ? Pourquoi on ne le sait pas ? s'enquiert davantage Wind.

— Bar ? demande Kla en haussant les sourcils.

Je ne peux que laisser échapper un soupir de mécontentement. Bar, mon cul. Il est déjà un élément à part entière avec ce gamin médecin.

— Non, nie Mark en souriant.

Il laisse mes amis et les siens faire des suppositions, mais lui et moi ne disons rien. Yeewa garde également le silence, se contentant de sourire en écoutant.

— Alors ça doit être moi, dit Nuea en regardant Mark, qui se contente de regarder et de sourire en réponse.

— Tu es sérieux ? demande Dan à Nuea.

— C'est ce que je dois lui demander, répond timidement Nuea tandis que Mark laisse échapper un léger gloussement de gorge.

— Je ne parlais pas de lui, mais de toi. Est-ce que tu vas sérieusement te caser avec quelqu'un à partir de maintenant ? C'est... difficile à imaginer, Nuea.

Tous les amis autour de la table rient en entendant Dan. Ils commencent à se liguer contre Nuea, déterrant ses mauvaises actions passées.

— Hé, pas trop. Le petit pourrait être intimidé, proteste Nuea.

— Je suis déjà intimidé, dit Mark avec un sourire, même si je ne comprends pas pourquoi il doit sourire.

J'ai vraiment envie de l'attirer et d'embrasser ses lèvres devant tout le monde. Mes amis continuent d'encourager Nuea, et je suis sur le point de perdre patience...

— Qu'est-ce qui te fait peur ? Viens donc parler avec moi à cœur ouvert, propose Nuea en faisant signe à Mark de s'approcher de lui.

— Mon junior n'aime pas les discussions à cœur ouvert. Il préfère se servir de ses genoux ou de ses pieds pour donner des coups à l'autre personne, fait remarquer Yeewa, ce qui trouble les autres.

Mais au milieu de leur confusion, je sens la chaleur monter à mon visage à cause de ses paroles. La chaleur ne fait qu'augmenter en voyant les oreilles rouges de Mark.

Yeewa est un vrai démon...

— Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Alors, pour qui tu en pinces, Mark ? J'ai une chance ? Je suis sérieux avec toi, Mark.

Je me retourne pour voir le visage suppliant de Nuea et je lève les yeux au ciel. Je me retourne vers le gamin à côté de moi, et je me sens encore plus contrarié par sa réponse.

— Eh bien, ce n'est... pas encore clair.

— Alors ça veut dire que j'ai encore de l'espoir ?

J'ai envie de me servir de mes doigts pour crever les yeux doux de mon ami. Son regard est si suppliant. Qu'est-ce que tu attends de moi, hein ? Ce sentiment s'appelle-t-il de l'agressivité ? Si c'est le cas, alors je suppose que je suis agressif.

— Mark…

— Mark, viens ici et parle-moi.

Je suis interrompu par le gamin, James. Je me tourne vers le gars qui dit son nom en même temps que moi, et je regarde à nouveau le visage de Mark.

— Laisse-moi d'abord parler à mon ami, me dit-il doucement, mais je sens un engourdissement envahir mon visage.

Je ne suis donc pas le plus important pour toi ? Je me pose la question avec mécontentement. Je bouge mes jambes avec agacement, afin qu'il puisse sortir pour parler à son ami si important pour lui.

— Tu joues sur tous les tableaux, dis-je doucement alors qu'il passe devant moi.

Il s'arrête et me regarde comme s'il était bouleversé. Mais alors quoi ? Lorsque nos regards se croisent, il se contente de sourire comme s'il n'avait rien fait de mal.

Argh ! C'est tellement frustrant !


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:07



Chapitre 14
Aime-moi, ne m’aime pas

Mark Masa
Je regarde mon ami, qui s'apprête à allumer une cigarette. James se contente d'expirer lentement la fumée, son beau visage ne me regardant pas mais fixant devant lui.

— Tiens…

Il me tend une cigarette, que je porte volontiers à ma bouche.

— Pourquoi tu m'as fait venir ici ? demandé-je à mon ami, qui ne bouge pas.

— À propos de toi, dit-il avant de remettre sa cigarette à la bouche. Je suis inquiet, mec. Si c'est vraiment ce que je pense.

Il parle et regarde mon visage.

— Eh bien, je... je l'ai déjà fait…

Je ne le nie pas, et regarde le sol avec honte.

James m'avait déjà mis en garde à ce sujet. À l'époque, j'avais suivi son conseil, à savoir de laisser passer les événements et de ne pas y accorder d'importance. Mais en fin de compte, j'étais tombé dans le précipice.

— Tu l'aimes bien ?

— Oui... réponds-je dans ma gorge.

— Et pour lui ? continue-t-il à me questionner.

— Je ne sais pas encore.

— C'est ce qu'on appelle un salaud. Est-ce qu'il sait que tu l'aimes bien ? me questionne James d'un ton contrarié en se tournant vers moi.

— Il doit savoir.

En fait, P'Vee doit être en mesure de le savoir. Tout à l'heure, mon ami a pu le constater au bout de quelques minutes, alors comment P'Vee pourrait-il ne pas le remarquer après tout le temps qu'il a passé avec moi. Bien que notre relation n'ait ni statut ni clarté, mes sentiments pour lui sont très clairs.

— Il mérite tout à fait d'être traité de salaud, dit James en jetant sa cigarette par terre et en l'éteignant avec sa chaussure. Tu ne peux pas le quitter ?

Il pose la question en me regardant avant.

— J'aimerais essayer avec lui, lui dis-je doucement, et il laisse échapper un soupir avant de fixer mon visage.

- Ne soit pas à nouveau blessé, me dit-il en passant devant moi.

J'ai été blessé à plusieurs reprises à cause de ces choses-là. Le pire, c'était au lycée, un an avant de préparer les examens d'entrée à l'université. J'étais en première, tandis que mon petit ami était en première année d'université. Nous nous aimions beaucoup et il prenait bien soin de moi. Tout se passait bien, mais j'ai senti qu'il avait changé. Nous avons fini par rompre parce qu'il disait qu'il devait se concentrer sur ses études et que j'étais trop jeune. Peu après... je l'ai vu bras dessus bras dessous avec une autre étudiante, et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai décidé de venir étudier ici.

J'arrête de penser au passé et je prête attention à la cigarette dans ma main, qui est sur le point d'être consumée. Je la jette par terre et l'éteins en la regardant calmement. Une notification de message Line me fait tressaillir, et je sors mon téléphone pour lire.



Vee Vivis : Ton ami m'a dit que tu étais avec un mec.

Masa Mark : Ne le crois pas. Je suis seul.

Vee Vivis : Tu peux revenir maintenant.

Vee Vivis : Je m'inquiète pour toi.



Je souris au dernier message qu'il a envoyé. Je souris comme si l'expéditeur pouvait le voir. Je tape une réponse disant que je rentre, avant de ranger mon téléphone dans ma poche. Je regarde une dernière fois la cigarette que j'ai allumée puis éteinte et je pousse un grand soupir. Même si les choses se terminent comme la dernière fois, ça ne fera probablement pas aussi mal de toute façon.

Peu importe, il y a longtemps que j'ai jeté mon dévolu sur P'Vee.

Je rentre à l'intérieur et constate que beaucoup sont encore assis à table. Je regarde autour de moi, mais je ne vois pas la bande de P'Dan et P'Li, Cependant je ne dis rien et je vais m'asseoir à côté de P'Vee comme avant. Il me regarde d'un air sévère avant de se détourner.

— Je suis sûr qu'il se passe quelque chose, chuchote P'Kla tout près de lui.

Il me regarde, puis regarde P'Vee.

— Utilise ton cerveau pour penser à d'autres choses, pas aux affaires des autres, réplique P'Vee.

Son ami se contente de le regarder et de sourire d'un air malicieux.

— Les affaires des autres, c'est intéressant d'y penser, dit James.

— D'accord... alors de quoi vous avez parlé dehors ? demande P'Pin en se tournant vers James.

— S'il avait voulu que tu le saches, est-ce qu'il lui aurait demandé d'aller dehors ? lui fait remarquer P'Yoo d'une voix forte en se tournant vers Pin.

— Oui... c'est vrai.

P'Pin met fin à son interrogatoire et se remet à manger. Je sens que P'Vee me regarde, mais je ne tourne pas la tête vers lui. Je vois que mes amis s'agitent autour de moi, ivres.

— On rentre ? Le chat est ivre mort, me demande James en pointant du doigt Wind.

— Tu peux y aller. J'ai envie de rester encore un peu, lui réponds-je.

— Mark… m'interpelle la voix grave de mon ami, m'incitant à lever les yeux vers lui. Fais attention.

— Hé... tu le préviens comme si tu étais sa femme ou quelque chose comme ça. Je ne manquerai pas de le raccompagner, dit Pit à James.

— Je suis inquiet, Mark.

— J'ai compris... j'ai compris…

Je traîne ma voix et affiche un grand sourire à mon ami, espérant l'amadouer comme à chaque fois qu'il est mécontent, bien que j'oublie que nous ne sommes pas les seuls présents.

— Mark... ne souris pas comme ça. Tu fais vraiment palpiter mon cœur, dit P'Nuea en se touchant la poitrine avec sa main.

— Oui...tu es vraiment mignon quand tu fais cette tête, Mark.

— Que dirais-tu d'être mon mari ? Oublie P'Bar.

Je souris faussement aux paroles de P'Kla. Je ne lui réponds rien, car je me sens très timide à cet instant. Il est rare que je fasse une telle tête à quelqu'un, à moins d'être très proche de lui. Même P'Vee ne l'a jamais vu, puisque je n'ai pas encore eu l'occasion de la faire devant lui. En parlant de lui, je me tourne vers celui qui est à côté de moi.

Bam ! Le son du verre de whisky frappant durement la table fait taire ses amis qui me taquinaient. Ses yeux se tournent vers moi avec un mécontentement non dissimulé.

— Je vais rentrer, répondit la belle voix à travers le silence.

Tout le monde, moi y compris, lève les yeux vers lui.

— Pourquoi cette précipitation ? Si tu rentres et que tu rates les moments mignons de Mark, je ne serai pas désolée pour toi, dit Yeewa en souriant.

— Comme si cela m'intéressait. Il peut aller faire ce qu'il veut avec qui il veut. Ça ne me regarde pas, dit-il avant de sortir.

Tout le monde le regarde, confus, tandis que je me mords la lèvre inférieure.

— Suis-le, me souffle P'Yeewa, mais j'hésite encore.

Est-ce que je dois le suivre directement comme ça ? Qu'en est-il de toutes ces choses qu'il a niées sur le fait que nous ne sommes pas ensemble ?

— Je...

— Tu veux rentrer avec moi, Mark ? propose encore une fois James.

— Va le voir, insiste P'Yeewa en me poussant l'épaule. Il est vraiment bouleversé, je te le dis.

— Oui... Je vais y aller, dis-je à mon ami après que P'Yeewa m'ait chuchoté ça.

Je sors avec James, mais je n'entre pas dans sa voiture. Je cherche la personne qui est sortie tout à l'heure, mais je ne la vois pas. Il ne vient pas juste de sortir ? Pourquoi marche-t-il si vite ?

— C'est quoi ton problème... lui et moi on n'est pas ensemble. Mon cul, ouais ! Il vient de sortir avec un autre type.

Je me retourne pour suivre la voix grave qui m'est familière. Le large dos que j'aime regarder n'est pas loin. A côté de lui, la fidèle moto qu'il aime conduire. Ses doigts fins tiennent une cigarette, tandis que son autre main tient le téléphone.

— C'est pas vrai qu'il s'intéresse à moi. J'étais assis juste là, mais il essayait de jouer sur tous les tableaux.

Je hausse les sourcils en entendant ces mots. Est-ce qu'il parle de moi ?

Sans être trop partiale, le seul gars avec qui P'Vee traîne en ce moment, c'est moi. Mais je n'ose pas penser qu'il est jaloux de moi à ce point. Même s'il l'a déjà mentionné, c'était à un moment où il se sentait fragile.

— Nous ne sommes pas... Kla ! Est-ce que tu m'entends en ce moment ? Mark est le mec de Nuea. Vous avez essayé de les caser.

— Qui est le mec de qui ? demandé-je doucement, pour autant que ma voix rauque puisse le faire.

J'ai beaucoup bu, mais peut-être pas autant que P'Vee.

— ... Je raccroche.

P'Vee me regarde avant de parler au type à l'autre bout du fil, puis de raccrocher son téléphone. Les yeux vifs me regardent avec sévérité. S'il s'agissait d'autres personnes, j'irais probablement les aborder et essayer de me réconcilier, mais c'est de P'Vee qu'il s'agit. Comment je peux m'approcher de ce grand gaillard et l'amadouer pour une question aussi triviale ?

— Je croyais que tu avais dit que tu rentrais, lui demandé-je à nouveau, car je n'ai pas eu de réponse la fois précédente.

Il met la cigarette dans sa bouche avant d'aspirer et d'expirer la fumée.

— Et je croyais que tu avais dit que tu restais ?

Il ne répond pas mais m'interroge à son tour.

— Eh bien...

— Continue à faire ton numéro avec tes charmantes mimiques. Pourquoi tu es sorti ?

Je lève immédiatement les yeux vers le gars qui dégouline de sarcasme. Ses yeux sont un peu vitreux à cause de l'alcool, mais ils ne sont pas encore rouges.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Hmph !

— P'Vee… dis-je d'une voix plus grave en me rapprochant de lui. Parlons gentiment.

— Si tu veux parler gentiment, va parler avec Nuea ou James, suggère-t-il avant de faire un geste vers le pub.

— Ne fais pas l'enfant.

— Exact ! Je suis un enfant. Et toi, tu te crois si grand que ça ? Tu crois que faire une telle tête à James, c'est mignon de ta part ? Hmph ! J'ai envie de découper ce visage avec un couteau.

Je lève les sourcils devant la longue diatribe de P'Vee. Le ton de sa voix indique son agacement.

— Et pourquoi exactement voudrais-tu me découper le visage ?

— Pas ton visage. Leurs visages, précise le beau gosse en remettant ses cheveux en place.

— Qu'est-ce que tu racontes, P' ?

— Va te faire foutre, mec. Est-ce que tu m'as déjà fait une telle tête ?

Il me regarde avec raideur avant de se retourner en me voyant glousser.

— Alors tu te sens snobé, demandé-je en me rapprochant de lui, avant de hausser les sourcils.

— Moi ? Je me sens snobé par toi ? répond P'Vee avant de détourner le regard.

— P'Vee... l'appelé-je en lui donnant un petit coup de coude. P'Vee...

Il se tourne vers moi, alors je déploie progressivement un sourire pour lui. Je relève le bord de mes lèvres jusqu'au bout, ce qui fait que mes yeux sont complètement fermés, même si mes paupières restent ouvertes à peine assez pour que je puisse voir ses oreilles rouges.

— Putain de gamin... dit-il en me poussant doucement la tête.

Mon côté adorable éclate. C'est un côté qui ne sort pas souvent, surtout quand l'alcool n'est pas impliqué, ou quand ce n'est pas absolument nécessaire.

— Tu n'es plus en colère ? Ne le sois pas, s'il te plaît... j'ai mal à la bouche.

— Tu essaies de te réconcilier avec moi ?

— Je me donne à fond comme ça, alors tu crois que je veux juste t'inviter à manger ? lui réponds-je en plaisantant.

— Peu importe... je n'étais pas grincheux, dit-il doucement, alors je hausse les sourcils et je lève les yeux vers lui. J'étais juste jaloux.

Il prononce cette dernière phrase plus doucement que la première, bien que je l'entende plus clairement.

— Sérieusement ? demandé-je en levant les yeux vers lui.

— Même si je ne suis pas clair, et même si tu n'es pas encore confiant, je peux toujours être jaloux pour toi, pas vrai ? Je te l'ai déjà dit, ne me rends plus jaloux, dit-il, alors que je ne peux que regarder le gars en face de moi avec un visage déconcerté. Même si on n'est pas encore ensemble, mais est-ce que tu n'es pas à moi, ou... ?

Il fait une pause entre ses phrases et s'avance vers moi. Il pose sa main fine sur ma joue, tandis que son autre doigt parcourt doucement le contour de mon visage.

— Ce n'est pas tout à moi ? murmure-t-il tout près de mes lèvres.

— Putain... éloigne-toi, dis-je en le repoussant, mais il ne recule que d'un pas.

La main droite qui était posée sur ma joue tombe sur mon épaule. Il la pose là avant de m'attirer à ses côtés, l'autre main utilisant son téléphone pour prendre une photo de nous en couple. Je ne peux que faire une grimace stupide en regardant l'écran sombre du téléphone. L'obscurité ne laisse apparaître que la silhouette d'une personne sans visage clair, et il est impossible de savoir qui est réellement la personne sur la photo.

— Ne fais plus cette tête aux autres. C'est la mienne…

Il se tourne vers moi. Sa jolie bouche s'approche de mon oreille et je sens qu'il en mordille le lobe. Mon visage s'échauffe de façon incontrôlable. Je n'ose pas regarder son visage.

— Je suis jaloux.

Au moment où il recule, son nez pointu effleure ma joue. Le bel homme s'éloigne de quelques pas avant de se retourner et de m'adresser un sourire en me faisant un signe de la main. P'Vee est parti, me laissant là, le cœur tremblant.

N'ai-je pas déjà éprouvé des sentiments plus forts que ceux-là ? Pourquoi mon cœur bat-il si fort ?



Je rentre tranquillement m'asseoir dans ma chambre. Le mot jalousie de ce type reste dans ma tête. Ça me rend dingue... Pourquoi se sent-il si jaloux ? On ne sait pas trop où en est notre relation, mais il dit qu'il est jaloux ? J'ai vraiment envie de le frapper. Et pourquoi mon cœur frémit-il autant en entendant sa voix grave ? Est-ce que je peux me donner un coup de pied après l'avoir frappé ?

Rrrr~

— Ouais ?

Je décroche l'appel de James peu après avoir entendu la sonnerie. Nous venons de nous séparer il n'y a pas longtemps, alors pourquoi il m'appelle à nouveau ?

— Tu es rentré au dortoir ?

— Je suis rentré.

— Tu m'as juste appelé pour me demander ça ? demandé-je en retour.

— Je t'ai vu courir après d'autres gars, alors je n'étais pas sûr que tu reviendrais.

— Fais gaffe à ce que tu dis. Courir après d'autres mecs mon cul, réponds-je sèchement.

— Qui t'a ramené ? Le senior ?

— Pit, lui réponds-je.

— Je m'en doutais... mais j'ai vu le senior publier un statut dans un autre bar.

Je hausse les sourcils en entendant les paroles de mon ami.

— Tu l'espionnes ?

— Ouais. Tu devrais apprendre à le faire de temps en temps, au lieu de te contenter de le draguer.

— Hé, salaud. Pourquoi tu t'en prends à moi ?

— Ouais... pourquoi tu t'en prends à lui ? Il a toujours joué sur tous les tableaux comme ça. Sauf qu'il était le chasseur, mais maintenant il essaie d'être la proie.

Je roule des yeux en entendant la petite voix de Wind.

— Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? demandé-je.

— On est juste des enfoirés, c'est tout. Indignes d'être ton mari. Si j'avais su que tu prenais aussi des maris, je te l'aurais fait depuis longtemps, Mark.

J'ai laissé échapper un petit rire en entendant le ton dépité de Wind.

— Qui serait mon mari déjà ?

— Moi !

— Mon cul, tu l'es ! Va te doucher !

Je glousse dans ma gorge en entendant la voix de James, et les doux grognements de Wind à travers la ligne avant qu'il ne devienne silencieux.

— Tu es toujours là ? lancé-je à James.

— Oui !

— Pourquoi tu es irrité ? Le minus a juste dit qu'il me voulait, le taquiné-je, sachant très bien ce que James pense de Wind.

Nous ne nous cachons rien l'un à l'autre, à part cette fois concernant mon problème, bien qu'il ait fini par le découvrir.

— Comme s'il le pouvait, mon cul... Va t'occuper de ton propre mari !

Il raccroche avec irritation, mais je me contente de sourire et de glousser. Mais maintenant... je ne suis pas fâché contre mon ami. C'est plutôt mon esprit qui tressaille, car il n'est pas facile de passer du statut qui donne à celui qui reçoit, même si, quand il s'agit de lui, je peux l'accepter.

Je saisis mon téléphone que je viens de raccrocher et j'entre dans l'application populaire utilisée par la plupart des gens. J'y navigue comme me l'a suggéré mon ami, sans avoir l'intention d'épier qui que ce soit en particulier. Mais le fait de le voir poster son statut dans un autre bar m'incite à le parcourir et à lire les commentaires. Le message suivant engourdit mon corps.



pVnn

45 minutes

Je suis jaloux, bien que notre statut ne soit pas clair.

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Yiwaa : Le gars à la langue bien pendue.

Bigass Dove : Qu'est-ce qui se passe avec vous les gars... qu'est-ce qui se passe ?

pVnn : On est amis.

Danny what, it's Dan : Les chaussures à talons de Yeewa, tu es !? Il rompt avec son ex-femme et dit qu'il garde ses distances, puis il dit qu'il est juste ami avec Yeewa.

Yiwaa : Ouvrez les yeux. La personne sur la photo n'est pas moi.

Pandora : Qui c'est alors !?

Tootsie Li, mech. eng. : Je pense que c'est un homme. A en juger par sa taille et son physique.

Pond pawee : C'est peut-être Tee. Tee tee, not just hitting iron

Tee tee, not just hitting iron : C'est moi.

U unun : Peu importe !

Tootsie Li, mech. eng. : Déjà largué par le même genre de salope, il n'est sûrement plus intéressé, non ?

Me ra : Qui est-ce ?

V fan : Qui est-ce, P'Vee ? Hmmm

pVnn : Un junior.

Tonkla : Mon ami est une telle célébrité.



Je fais défiler les commentaires, lisant les différents avis et critiques qui sont à la fois positifs et négatifs. Beaucoup pensent que P'Vee a changé sa préférence pour les hommes plutôt que pour les femmes, mais il affirme que ce n'est pas le cas et que nous sommes simplement comme un junior et un senior. Cela ne me dérange pas de ne pas annoncer publiquement notre statut de couple. Si quelqu'un me pose la question, je peux dire clairement que j'aime les garçons, ce qui est la vérité, mais dans le cas de P'Vee, il n'est jamais sorti avec un garçon auparavant, alors c'est difficile pour lui d'en parler. Il avait aussi une petite amie, c'est donc normal que beaucoup de gens s'intéressent à lui lorsqu'il change soudainement d'avis. J'ai envie de l'appeler et de le réprimander pour avoir fait quelque chose sans avoir bien réfléchi. Il sait très bien qu'il est l'ancienne Lune de la promo, et pourtant il a fait des choses pour attirer les ragots des autres. Bien qu'il y ait de nouveaux jeunes en lice, comme la récente Lune, Fierce, ou le très fringant Kan, le dauphin, cela ne signifie pas que les gens ont cessé de prêter attention à P'Vee.

Si l'on me demande ce que je ressens en ce moment, je peux dire immédiatement que je suis heureux. C'est notre première photo de couple. Même si on ne voit pas nos visages, je suis bien conscient qu'il s'agit de P'Vee et moi. Mais quand j'y réfléchis un peu plus, je me sens inquiet pour lui.

Rrrr~

Je me tourne pour voir le téléphone qui est posé à proximité. L'écran du téléphone affiche le nom de celui qui est dans mon esprit en ce moment. Les coins de ma bouche se retroussent automatiquement en un sourire lorsque le téléphone sonne à nouveau après que j'ai coupé l'appel.

— Quoi…

Pour être honnête, j'avoue que je pense encore à l'incident qui s'est produit dans ce coin sombre du pub.

— Je peux t'appeler en vidéo ? demande la voix grave, en traînant un peu.

— C'est quoi ce bordel, P' ?

— Allez, dépêche-toi.

Hé... alors à quoi ça sert de me demander la permission ? J'allume la caméra et je regarde celui qui m'a demandé de le faire. Je ne sais pas où il est, car je ne vois qu'un écran noir.

— P'Vee…

J'essaie d'appeler l'autre personne. Son beau visage apparaît peu à peu sur l'écran.

— Oui.

Après que la réponse soit sortie de sa gorge, je vois son beau visage. Ses yeux légèrement rouges et vifs indiquent qu'il a beaucoup bu.

— Pourquoi tu ne dors pas ? Pourquoi tu as appelé ?

— Je ne peux pas t'appeler ?

— Eh bien, tu es ivre maintenant, lui dis-je.

Je m'installe sur le lit et pose ma tête sur l'oreiller. Il est vraiment tard maintenant. Bien après notre heure habituelle de coucher.

— Eh bien, je…

Je hausse les sourcils en voyant l'autre personne ouvrir la bouche, bien qu'elle n'en dise pas plus.

— Quoi ?

— Vee ! Qui est cette personne sur la photo que tu as postée ?

Je vois que P'Vee détourne le regard de la caméra. La voix familière qui me parvient est celle de P'Yoo.

— Ce ne sont pas tes affaires, répond P'Vee.

— Et à qui tu parles ?

Je hausse les sourcils quand l'écran tremble. Au bout d'un moment, le visage de P'Yoo apparaît à la place du flou.

— Tu es mon père ou quoi, Yoo ?

P'Vee s'approche et reprend le téléphone. À travers l'écran, je peux voir les murs de la chambre de P'Vee.

— Je suis ton frère. Et ça… dit P’Yoo alors que ses doigts pointent le téléphone. Si tu ne veux pas être sérieux avec lui, ne lui parle pas. C'est ce qu'on appelle le mener en bateau.

Leurs voix s'éteignent, remplacées par les pas de P'Yoo. P'Vee est également silencieux, jusqu'à ce que j'entende le bruit qu'il fait en s'installant sur le lit.

— Tu es toujours là ?

La voix grave rompt le silence.

— Oui.

— J'ai réfléchi, grommelle-t-il en soulevant le téléphone.

Nous nous regardons tous les deux avant que je ne sourie.

— C'est vrai que tu aimes bien me mener en bateau.

— Hé... tu vas me réprimander comme il l'a fait ?

— Nan. Ça ne me fait pas me sentir mal ou quoi que ce soit, lui réponds-je.

— Vraiment ? Tu ne te sens pas mal ? Pourquoi je me sens bien, alors ?

— Hmph ! Tu aimes vraiment me mener en bateau, le réprimandé-je.

— Et tu n'aimes pas ça ? me questionne P'Vee en haussant légèrement les sourcils.

Le plus grand se déplace en avant puis en arrière avant de s'allonger sur le lit et de se recouvrir d'une couverture.

— Si... réponds-je doucement, tout en lui adressant un petit sourire.

Les jolis yeux me regardent avant que sa bouche ne se transforme en sourire.

— Tu aimes quand je te mène en bateau ?

Ses sourcils se haussent en même temps qu'un joli sourire se dessine sur son visage sculpté. Je regarde son visage pendant un moment et inspire profondément à pleins poumons, avant de prononcer quelques mots simples à l'attention de la personne qui me regarde.

— Je t'aime bien…


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 23:07



Chapitre 15
Les yeux dans les yeux

Vee Vivis
J'arrive sur le campus avec un étrange symptôme. J'alterne entre de larges sourires et des légers, tout en étant contemplatif comme le serait quelqu'un à qui on a avoué ses sentiments. Ce n'est pas ma première fois, et je ne suis pas naïf. On m'a avoué ses sentiments plusieurs fois, et je suis conscient que Mark me considère depuis longtemps comme plus qu'un senior. Je suis peut-être beau, mais je ne suis pas stupide.

J'ai eu du mal à dormir la nuit dernière. Après avoir entendu la confession de Mark, je l'ai simplement regardé, sans voix. Bien sûr, j'étais heureux. Bien sûr, j'étais surpris. Mais il exprime rarement ses émotions par des mots. Ou était-il ivre ? Impossible. J'étais encore plus ivre que lui. Mais en y repensant, cette voix rauque et cette trace rouge sur son visage sont quelque chose de mémorable.

— Eh bien bonjour à tous ! Qu'est-ce qui se passe avec P'Vee pour qu'il rayonne autant ?

J'arrête de sourire dès que j'entends les railleries de mes amis. Est-ce que je suis trop évident ?

— Quel visage jovial, même après un post aussi rempli de jalousie.

— Jalousie ? Ce ne sont que des senior et junior.

— C'est vrai... Allez. Jaloux ? Ils ne sont pas comme ça.

Kla regarde vers moi avant de se retourner vers le cercle d'amis. Je laisse échapper un soupir de lassitude, ne voulant pas penser au moment où mes amis sauront la vérité.

— La réunion avec les juniors est sur le point de commencer. Pourquoi tu n'es pas là pour la superviser ? demandé-je, avant de poser mon sac d'étudiant sur la table et de m'asseoir avec eux.

Aujourd'hui, il y a une réunion pour préparer le “Camp des Juniors en Ingénierie”. Cela semble académique, mais il s'agit en fait d'une simple excursion que nous organisons pour les juniors après qu'ils aient enduré nos hurlements pendant l'année écoulée. Cette année, nous nous rendons un peu plus loin, sur l'île de Samet. En parlant de l'océan, le visage calme de l'élève de première année qui vient de m'avouer ses sentiments me revient à l'esprit, ce qui m'incite à esquisser un mince sourire. Je sais qu'il aime nager.

— C'est quoi ce sourire après avoir parlé des juniors ? me taquine Yeewa depuis sa place face à moi.

Je la regarde avec un visage sévère, ne sachant pas ce qu'elle a dit aux autres. Mais à en juger par les regards hébétés des autres amis, je ne pense pas que Yeewa ait encore révélé quoi que ce soit.

Bien qu'elle soit curieuse, pleine d'esprit et imaginative, cette amie est aussi très discrète.

— Quand est-ce que j'ai parlé d'eux ? lui réponds-je froidement, sans vouloir dévoiler le secret.

C'est déjà assez pénible que mon cœur batte si fort.

— Est-ce qu'il parle avec les juniors ici ?

Pond se tourne vers Yeewa.

— Je pense que c'est assez évident, tu es…

— Quoi ? Je suis quoi ? demandé-je à mon ami.

— Avec les juniors…

— Hé ! Les juniors sont tous là !

La voix grave de Pin rompt le silence avant que Kla ne puisse prendre la parole. Nous nous tournons tous vers la personne qui vient d'arriver, avant que Pond ne lui fasse un signe de tête et nous indique d'aller voir les juniors.

Je décoche un petit sourire à Kla, qui fait une grimace de lassitude quand ses amis l'ignorent. Il plisse les yeux et serre les lèvres. Quand les amis essaient d'être curieux mais échouent, on se sent tellement satisfaits.

Je reste immobile et j'écoute Pond et l'équipe parler aux élèves de première année. Mes yeux se concentrent sur le groupe de nouveaux étudiants, assis tranquillement et attendant de connaître l'itinéraire du voyage et le programme des activités. Mon ami se contente de déblatérer sans plus de substance. Et je sais déjà tout ce dont il parle de toute façon.

— Les yeux dans les yeux…

— Les regards se fixent avec passion…

Je me tourne vers les deux voix qui se trouvent de part et d'autre de mes oreilles et je lève les yeux au ciel. J'ai essayé de ne pas être agacé, mais mes deux amis proches poussent le bouchon un peu loin.

— Je sors d'ici.

Je les repousse avant de sortir.

— Wow... tu gardes la tête froide comme d'habitude. A toi de voir.

Kla se moque de moi.

— Il le faut bien, surtout devant son cadet.

— Yeewa...

Je m'adresse à elle d'un ton grave.

— Tout est clair ? Alors c'est vraiment ce type ? demande Kla, avant de me donner un coup d'épaule sur le bras.

— Quel type ?

— Il essaie de se la jouer cool. Un homme de peu de mots. Beaucoup d'émotions... mais attention à ce qu'un autre chien ne prenne pas l'os, dit Yeewa avant de se tourner à nouveau vers Mark, sa bouche faisant un geste vers Nuea qui n'est pas loin.

N'était-ce pas clair hier soir ? Mark a déjà dit qu'il avait quelqu'un qu'il aimait, et qu'il avait déjà avoué son amour à cette personne. Mes amis... Je ne peux pas non plus les traiter de salauds, car cela me reviendrait en pleine figure.

Puisque je ne peux pas les atteindre avec des mots, je vais devoir utiliser des actions à la place. J'ignore les regards de Yeewa et de Kla, qui me regardent d'un air moqueur puisque je n'ai pas de réponse. Bien sûr... moquez-vous de moi tant que vous voulez. Si lui et moi commençons vraiment à nous entendre, je ne manquerai pas d'être encore plus fleur bleue que ce couple Bar-Kan.

Je m'approche du couple senior-junior. Il semble qu'ils ne remarquent pas ma présence, car il y a un peu de monde à cause des gens qui commencent à quitter les lieux. Un petit sourire apparaît sur le visage de mon mec, ainsi qu'un doux sourire sur le visage de mon ami. Beaucoup de gens les regardent, car la plupart d'entre eux connaissent les exploits passés de Nuea. Quant à Mark, ses amis le savent.

— Hé, P'Vee ! Bonjour.

La voix claire de Kamphan m'arrête dans mon élan et empêche ces deux-là de flirter encore plus. Mark et Nuea se tournent vers moi avant que mon ami ne hausse les sourcils. Quant au gamin... il se détourne.

— Hé, bonjour, réponds-je à mon junior de faculté, avant de me retourner pour lui sourire un peu.

— Mais qu'est-ce que tu viens faire ici ? Nos amis sont là-bas, dit Nuea avant de passer devant Mark et de s'approcher de moi.

— Je ne suis pas là pour voir des amis, réponds-je avant de regarder derrière lui.

Nuea me suit des yeux avant de hausser les sourcils, bien que j'ignore son regard.

— Tu es venu voir qui alors ?

— Le junior… dis-je.

— Quel junior ? Oh, Pam ta junior de code ? demande à nouveau Nuea en haussant les sourcils avant de se tourner vers ma junior de code, une junior à laquelle je n'ai pas prêté attention jusqu'à présent.

— Oui… réponds-je à mon ami avec irritation, avant de le dépasser pour me diriger vers ma junior de code.

Je remarque alors un sourire narquois de la part du gamin qui m'a avoué son amour hier soir. Je lui lance un regard vengeur, ce qui l'incite à arrêter de sourire et à se détourner.

Bien sûr... comme tu veux.

Avant, je me demandais pour rigoler si je ne devais pas annoncer au monde entier mes bons sentiments à l'égard de Mark. Mais bon... ce ne sont que des bons sentiments pour l'instant, ce n'est pas encore de l'amour. Et aujourd'hui, le mot “amour” ne me donne pas vraiment confiance en notre capacité à durer en tant que couple. J'ai déjà donné tout mon cœur, après tout. Après ce que j'ai reçu en retour, je dois d'abord panser mes plaies.

Une autre raison pour laquelle je ne veux pas en faire tout un plat ou proclamer le statut de ma relation avec Mark, c'est que Mark ne m'a pas abordé en premier. Même s'il m'aimait bien au départ, cela ne veut pas dire qu'il m'a arraché à Ploy. Et je ne veux pas que ça paraisse comme ça, non plus.

Ce n'est pas que je m'inquiète pour moi, mais je m'inquiète pour lui.



Je me retrouve avec mon groupe d'amis et je regarde les étudiants de première et de deuxième année porter leurs sacs dans le bus. Le bouffon coloré d'aujourd'hui n'est autre que Bar, qui se tient debout, le visage rouge et noir.

On peut parler d'effets secondaires causés par l'étudiant en médecine.

Je me tourne vers Mark, qui discute avec Fuse et la bande. Chaque mot qu'il prononce est accompagné d'un sourire. On dirait qu'il est si joyeux ces jours-ci. Depuis ce jour, je continue à discuter avec lui comme d'habitude, en lui demandant pourquoi il a évité mon regard, bien qu'il n'ait pas répondu. Cela m'a un peu contrarié, mais que puis-je faire ? Je n'ai encore aucun droit. Plus j'y pense, plus j'ai envie de me donner des coups de pied. Les mots “pas clair” flottent clairement devant moi en ce moment.

— Ton histoire fait partie des légendes, mec. Tout le campus en parle. Non seulement tu as avoué ton amour au milieu de la place, mais tu l'as même emmené rencontrer tes parents. Ça va faire parler de vous pendant des années.

Je reporte mon attention sur la voix de Pond, qui radote à propos de Bar et Kan. Je ne sais pas jusqu'à quel point ils ont parlé de ça, mais mon ami essaie de cacher son embarras en faisant une grimace sérieuse.

— C'est comme tu veux, mec. Si ça te plaît, continue, dit-il avant de monter dans le bus.

Je ne peux que sourire.

— Je fais toujours ce qui me plaît, héhé !

Je ris intérieurement en pensant à l'incident qui s'est produit il y a quelques jours. J'ai découvert par hasard que l'étudiant en médecine qui a le rouage d'ingénieur de mon ami a demandé à participer au voyage de notre faculté. Mon ami n'est pas au courant, il monte dans le bus et affiche un beau sourire aux étudiants de première année.

— Tu ne montes pas ? demande Yeewa en pointant du doigt le bus dont je suis responsable.

— Je reviens tout de suite, réponds-je laconiquement à ma jolie amie, avant de me diriger vers le bus de tête.

— P'Vee. Ton bus est par là, mon beau, me taquine Kla en me voyant m'éloigner.

Les amis présents dans cette zone me regardent, mais ne voyant rien d'anormal, ils retournent à ce sur quoi ils étaient concentrés. Je m'approche de Kla et lui adresse un sourire provocateur.

— Je sais que je suis responsable de ce bus, mais je veux aller voir ce mec.

Je montre du doigt le bus dans lequel Bar vient de monter, avant de pointer mon doigt vers Mark. Personne ne regarde dans notre direction, à l'exception de Yeewa, dont les yeux s'écarquillent.

— Alors tu l'admets ? me demande ma jolie amie en s'approchant et m'attrapant par l'épaule.

— Nan... je me suis fait prendre, réponds-je avant de sourire aux deux autres, les laissant avec un regard perplexe.

Pour être franc, ils ne s'attendaient probablement pas à ce que je sois sérieux avec Mark. Moi-même, je n'y avais pas pensé. Après un certain temps, j'ai appris à connaître ses vrais sentiments, ce qui m'a fait réfléchir davantage. Quand nous reviendrons de Samet, ce sera la période des vacances, alors j'aurai probablement l'occasion d'y réfléchir davantage.

— Ce bus ?

Je m'arrête à côté du grand type, avant de hausser les sourcils et de pointer du doigt le bus à côté de lui.

— Oui.

Il répond du fond de sa gorge, ses yeux ovales ne me regardant pas. Ça ne me dérange pas, d'ailleurs, puisque je ne regardais pas son visage non plus. C'est peut-être un peu ringard de dire que je suis timide après qu'il m'ait avoué ses sentiments, mais c'est en fait la vérité.

— Qui est le responsable ? demandé-je, avant de regarder la liste dans ma main. Nuea ?

Je lève les yeux vers lui avant de passer en revue les seniors en charge de chaque bus.

— Je crois que oui. Je l'ai déjà vu monter dans le bus, me répond-il.

— Enfoiré...

Je prononce ce mot à l'intérieur de ma gorge. Quel désastre. Je regarde Mark, puis le bus, avant de revenir à la liste.

— Tu veux monter dans mon bus ?

Je décide de l'inviter après avoir réfléchi.

— Je...

— Mark ! Monte dans le bus !

Je me tourne vers la source de la voix. Mon ami au visage lumineux fait un geste et demande bruyamment à Mark de monter. Je suis sur le point de réagir, mais une voix venant d'une autre direction m'interrompt.

— Vee ! Tu es dans ce bus !

Je n'ai aucune idée de qui est le gentil ami qui s'inquiète que je monte dans le mauvais bus, car je ne regarde pas dans sa direction, mais plutôt dans celle de la personne qui se trouve devant moi et qui regarde Nuea.

— Pas trop, dis-je à Mark qui se retourne alors vers moi.

— Quoi ?

— Ne fais pas en sorte de trop me manquer.

Nous nous parlons brièvement et doucement, mais je crois que nous nous comprenons. Après ces quelques mots, Mark et moi montons dans nos véhicules respectifs. J'ai vraiment envie de savoir qui a organisé cette liste. Mais peu importe. Je suis plus sociable que lui. Quant à lui, il semble qu'il ne se fasse pas facilement des amis, mais lorsqu'il ouvre son cœur à quelqu'un, il devient facilement proche et attaché à cette personne.

Je crains qu'il ne devienne trop proche de Nuea. Il dit qu'il m'aime bien, mais on peut changer d'avis, n'est-ce pas ? Même une personne qui a déclaré son amour pour moi toute l'année peut soudainement dire au revoir et partir.



Ploy Napas : Tu vois quelqu'un d'autre ?



Je regarde le message de la conversation privée qui s'affiche sur mon téléphone. Mon cœur s'emballe et j'essaie d'empêcher mes doigts de cliquer sur les messages. Je n'ai pas supprimé la conversation avec Ploy, et je ne l'ai plus jamais contactée depuis ce jour. Jusqu'à aujourd'hui...



Ploy Napas : Je ne peux plus revenir vers toi, n'est-ce pas ? J'ai beau le vouloir, il semble que je ne puisse plus.



Je verrouille l'écran pour que la lumière et le message de la conversation s'éteignent. J'inspire profondément et je regarde par la fenêtre. Je ne suis pas sûr de la distance parcourue par le bus, ni de la distance qui me sépare de Ploy. Je ne sais pas si je peux revenir vers elle. Si l'on me demande si je suis d'accord pour retourner vers elle, je peux répondre immédiatement que je peux toujours lui pardonner. Mais les mots de celui qui s'est occupé de moi pendant que je soignais mes blessures résonnent dans mon esprit.

“Je veux que tu cesses bientôt de l'aimer.”

Celui qui s'occupe de moi malgré le fait que je l'ai maltraité. J'ai remué le couteau dans la plaie quand il était blessé, mais il s'est occupé de moi quand mon propre cœur était brisé. Celui qui vient de m'avouer son amour. Celui à qui je viens d'ouvrir mon cœur.

Je retourne mon téléphone quand l'écran s'allume à nouveau. C'est un message de la même personne, qui me demande de lire et de répondre à ses messages. Je laisse échapper un soupir, avant de décider de me frotter le visage et de passer un appel.

— Uh.

La voix rauque à l'autre bout du fil me fait sourire. L'idée de son visage embrumé me donne envie de sourire encore plus fort.

— Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi c'est si fort ? demandé-je en entendant la musique sur la ligne.

— Je dors, les autres chantent, me répond-il.

— Pourquoi dormir ? Pourquoi tu ne chantes pas avec tes amis ?

— J'ai sommeil... dit-il simplement, mais cela dessine un léger sourire sur mon visage.

La voix rauque et légèrement traînante me fait imaginer des petits yeux ovales et somnolents. Sa bouche doit être orientée vers le bas, alors que son nez est toujours en l'air.

— Pourquoi tu n'as pas dormi cette nuit ?

— La faute à qui ?

Il émet une protestation aiguë, ce qui me fait glousser dans ma gorge. Nous avons fait un appel vidéo jusque tard dans la nuit. Je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle nous nous sommes endormis, mais la dernière fois que j'ai regardé l'horloge, il était 2 heures du matin, et je me suis réveillé à 4 heures.

— Ce n'est pas la même chose pour moi ? m'insurgé-je.

— Alors pourquoi tu n'as pas sommeil ?

— Je suis génial.

— Hmph !

— Mark ! Viens danser.

Je hausse les sourcils en entendant la belle voix que je reconnais immédiatement.

— Hum...

— N'y pense même pas.

Je prends la parole avant qu'il ne réponde à mon ami.

— A qui tu parles ? Je te dérange ? demande la belle voix à proximité.

Malgré la musique forte, je peux clairement entendre la voix de Nuea. Je ne veux pas imaginer à quel point ils sont proches l'un de l'autre.

— Mon père...

Je glousse en entendant la réponse de mon fils.

— Trop mignon, papa ! Votre fils est trop mignon.

— Papa mon cul !

Je lâche immédiatement un juron. Mon ami lui fait du rentre-dedans. Même si je suis très proche de lui, je ne lui ai jamais posé de questions sur son père.

— Je te parlerai plus tard.

Hé !

— Attends ! …

La ligne est coupée, ce qui me met en colère. Pourquoi raccroche-t-il le téléphone quand Nuea est à proximité ?



Masa Mark : Pas trop... ne sois pas trop jaloux pour moi.



Je ne peux m'empêcher de sourire en lisant ce commentaire narcissique. Bien sûr... espèce d'enfoiré. Il me met de bonne humeur, pour ensuite m'énerver. Je lui envoie un sticker stupide en guise de réponse et je souris à sa réponse, qui se présente également sous la forme d'un sticker. Je me lève ensuite pour aller voir les juniors dans le bus.

Nous partons pour l'île de Samet afin de faire des activités avec les juniors pour créer de l'harmonie et relâcher la tension, après leur avoir crié dessus pendant la majeure partie de l'année.

— Kan...

Je m'arrête vers les sièges arrière lorsque j'entends une voix grave appeler quelqu'un. C'est ce que font les gens en couple... il veut simplement se faire menaçant, même avec ses mots.

— D'accord, d'accord, je lui ai dit.

Le beau gosse qui se tient à côté de moi cède et sourit d'un air penaud. Si je me l'avoue et que j'accepte Mark, serons-nous aussi mignons que ce couple ?

— Pas trop, dit Bar et il lance un regard à Kan.

— Pas trop, quoi ?

Je m'approche de Kan et me penche pour demander à la fois à mon ami et au jeune étudiant en médecine avec qui il sort.

— C'est mon problème, répond laconiquement Bar avant de regarder à nouveau Kan.

— Oui, oui. De nos jours, c'est soit ton problème, soit le mien, dis-je exprimant mon mécontentement.

Mon comportement a changé depuis que j'ai appris que Mark aime les gens qui font la gueule et qui font la moue d'une manière mignonne. Cela me donne envie d'être comme ça aussi.

— Tu ne me parles même pas de Mark.

Ses mots me laissent bouche bée.

— Hé là ! C'est déplacé. Je voulais être curieux, mais c'est toi qui l'es à la place.

J'essaie de parler au rythme de la chanson pour cacher mon visage échauffé. Le regard de mon ami et celui de l'étudiant en médecine me mettent mal à l'aise.

— Hehe, vous êtes trop mignons.

Tossakan prend la parole. Mais je ne sais pas si son compliment s'adresse à Bar et moi ou à Mark et moi.

— Oh, hey ! Mais c'est le docteur Kan, la Lune de la faculté de médecine.

Ma tactique de distraction fonctionne.

— Tu n'en as pas marre ? C'est quoi le problème, mec ? se plaint Bar avec irritation.

— Elle m'a brisé le cœur, mec. Et maintenant elle essaie de revenir alors que je suis sur le point de l'oublier, réponds-je en regardant le visage de Bar.

Bar est mon ami le plus proche, et bien que nous soyons plutôt distants depuis qu'il a commencé à sortir avec quelqu'un, il est toujours celui qui connaît le mieux mes sentiments.

— Qu'est-ce que tu veux dire quand tu parles de l'oublier ? demande Tossakan en se retournant.

— Eh bien, je l'ai oubliée, réponds-je en le regardant dans les yeux.

— Tu l'as déjà oubliée ? me demande-t-il en haussant les sourcils.

— Oui...

— Et... comment c'était ? continue à demander Kan.

— J'ai déjà dit que c'était bien. Très bien, en fait. Et maintenant que l'ex revient, je ne sais plus quoi penser.

Je me frotte les yeux après avoir répondu à Kan. Je m'éloigne, ignorant l'expression de tension sur le visage du jeune homme.

Il me regarde comme pour me demander ce que je vais faire ensuite.

Je ne veux pas répondre tout de suite.

Le bus s'arrête sur l'aire de repos. Les élèves descendent peu à peu pour s'étirer et manger un morceau, dont moi. Mais dès que mes pieds touchent le sol, j'ai immédiatement envie de remonter dans le bus. Il se trouve que mes yeux tombent par hasard sur mon autre ami proche qui passe ses bras autour du cou de mon garçon.

Le proverbe “Rien ne sert de courir, il faut partir à point” ne s'applique pas à moi. Dans mon cas, cette sage phrase devrait être remplacée par “Rien ne sert de courir, il faut prendre ce qu'on veut”.

— Mark, qu'est-ce que tu aimes manger ? Qu'est-ce que tu dirais de ça ?

J'entre dans la supérette au moment où ils choisissent ce qu'ils vont manger. Le bras de Nuea n'est pas enroulé autour du cou de Mark comme je l'ai déjà vu. Ses doigts fins tendent un sachet de snacks à la vue du junior.

— N'importe quoi me convient, répond Mark en souriant.

— Il est facile de s'occuper de toi.

Nuea le taquine avant de lever la main pour frotter les cheveux de Mark, qui ne s'écarte pas d'un pouce.

Cela m'énerve encore plus que le sentiment que j'ai ressenti en sortant du bus.

Si ce n'est pas ce qu'on appelle batifoler, alors qu'est-ce que c'est ?

— Oh mon dieu, oh mon dieu, ces deux-là sont encore en train de flirter. Vous n'en avez pas eu assez dans le bus ?

Mes sourcils se froncent en entendant les paroles de la dernière Lune de la fac d'ingénierie. Fuse se dirige vers son ami et Nuea en les taquinant.

— Ce n'est pas suffisant. Je vais le draguer jusqu'à ce qu'il soit à moi, dit Nuea à Fuse, bien que ses yeux regardent Mark.

Le grand gars évite son regard, mais il finit par me regarder dans les yeux.

Bon sang ! Je ne peux pas intervenir, ni me précipiter pour le tirer de là. J'ai un léger espoir que Mark s'en aille, mais il n'y a aucune chance. Contrarié, je me dirige vers les toilettes sans rien acheter. Je me passe de l'eau sur le visage pour me rafraîchir les idées, mais rien n'y fait, j'entends les paroles des étudiants de première année qui discutent dans les toilettes.

— Alors Mark et P'Nuea sont vraiment ensemble ?

— C'est possible. Je les vois toujours ensemble.

— C'est dommage. J'aime bien Mark.

Je me tourne vers les deux qui sont un peu loin de moi. Deux juniors au teint clair et à la silhouette élancée sont en train de parler. Leur visage mignon et leur voix enjouée semblent être du goût de Mark. Ils ne me remarquent pas et poursuivent leur conversation, tandis que mes oreilles sont devenues sourdes depuis que j'ai appris que quelqu'un d'autre aimait aussi Mark.

— Participe à la compétition alors.

— S'ils ne sont toujours pas ensemble, j'essaierai.

— Attrape-le pour toi.

Comme c'est charmant.

Je sors des toilettes par hasard et je trouve les coupables mentionnés par ces deux-là. Mark entre avec Nuea. Sa main fine est tenue par celle de mon ami. Je vois du coin de l'œil qu'il y a une tache noire sur la main de mon mec.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je avant de marcher vers eux.

— Cet enfoiré de Fuse a renversé du café sur Mark, se plaint Nuea avec irritation, avant de se faufiler à côté de moi.

Les yeux ovales de Mark me regardent, mais je me contente de le regarder calmement.

— Nuea ! Ton junior est malade, crie Yoo à Nuea à l'entrée des toilettes.

Mon ami pousse un juron au fond de sa gorge avant de se tourner vers moi.

— Va jeter un coup d'œil à Tae. Ce type est un garçon riche et pénible. Je m'occupe de Mark, dis-je à mon ami.

Nuea regarde Mark avant de me regarder. Je lui fais un nouveau signe de tête. Il se penche et murmure quelques mots à Marc avant de sortir.

— Allez, viens, dis-je avec raideur, l'entraînant par le bras dans les toilettes.

— Je peux le faire moi-même, dit-il en dégageant son bras avant que je ne commence à le laver.

— Ne m'énerve pas, Mark.

Vous êtes un peu excessifs, aujourd'hui. Je le gronde en passant sa main sous l'eau, ce qui permet d'enlever la tache de café de sa main fine. Sa peau est même devenue rouge... Oh Fuse, espèce de salaud !

— Ça fait mal ! s'exclame Mark, ce qui m'incite à adoucir un peu mon geste.

— Je ne suis pas aussi doux que ton P'Nuea. Depuis quand tu lui tiens la main ?

Je le réprimande après avoir fini de le laver. La personne qui vérifie l'état de sa main me regarde alors d'un air sévère.

— Ne commence pas à te disputer, dit-il d'un ton laconique, avant de passer devant moi pour sortir des toilettes.

— Ce n'est pas moi qui commence. C'est toi qui l'as cherché, argumenté-je en le retenant par l’épaule.

— C'est quoi ton problème, P' ? Je vais mettre la pommade, me réprimande-t-il avec irritation en se retournant, ce qui me fait baisser les yeux sur sa main enflée par le café chaud.

— Laisse-moi t'emmener, dis-je et je tire le poignet de Mark, bien qu'il me résiste.

— Je peux y aller tout seul.

— Mark !

— Je ne sais pas pourquoi tu es autant énervé, mais je ne veux pas te parler quand tu es comme ça !

Il hausse la voix pour s'aligner sur la mienne. Heureusement qu'il n'y a personne, ça pourrait faire une grosse scène.

— Je suis en colère contre toi, contre qui d'autre ? Oh... et contre ce Nuea aussi. Et Fuse. Comment osent-ils ?

— Vraiment ? Tu n'es pas fâché à cause de ton ex ? dit Mark, avant de me regarder directement dans les yeux.

— De quoi tu parles ?

— Celle qui pleure lamentablement après toi. Celle qui...

Rrrr~

Mark se tait alors que mon téléphone sonne. Je ne lâche pas sa main, mais j'utilise l'autre pour sortir mon téléphone. La personne qui est en ligne en ce moment me fait automatiquement lever les yeux vers Mark, de la même manière qu'il se retourne vers moi après avoir jeté un coup d'œil au téléphone.

— Celle-là, dit-il avant de retirer son bras puis de se retourner et de s'éloigner.

Je me tiens raide et regarde Mark s'éloigner de plus en plus, avant de baisser les yeux vers mon téléphone, sur lequel la même personne appelle à nouveau.

Ploy...


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 23:07



Chapitre 16
Femme

Mark Masa
Je m'assois tranquillement dans le bus, sans faire la conversation à qui que ce soit. P'Nuea, qui était ici avec moi il y a peu de temps, est allé voir comment se porte son junior de code, qui semble malade. Fuse et Kamphan, qui étaient assis ensemble, jouent maintenant à l'arrière du bus. Ils sont bruyants... mais pas autant que le son de la voix de cette personne qui résonne dans ma tête, bien que je me sois éloigné il y a déjà un moment.

Je n'ai pas osé rester, ne voulant pas me demander s'il avait répondu ou non à l'appel de son ex. Ils n'ont pas de statut, ils ne sont ni petit ami-petite amie, tout comme ils ne le sont pas. Je n'ai pas oublié qu'ils gardent juste une certaine distance. Même si leur relation n'est plus la même qu'avant, ils n'ont pas encore rompu. Il n'y a rien de mal à ce qu'il décide de répondre à son appel.

Quel droit ai-je de dire quoi que ce soit ?



Ploy Napas

3 heures

Peux-tu revenir vers moi ? Si je reviens vers toi, est-ce que tu reviendras vers moi ?

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Yupa pa : Il faut juste se réconcilier. C'est tellement angoissant.

Som O : P'Vee et P'Ploy, remettez-vous ensemble. Je n'aime pas ça.

Tewin : pVnn Il n'a même pas encore changé son pseudo sur Facebook.



Je n'ai pas lu le commentaire suivant. C'est suffisant pour savoir ce que la plupart des gens pensent. Après tout, ce couple est ensemble depuis longtemps, il est donc normal que les gens les incitent à se remettre ensemble. Je ne sais pas s'ils se sont parlé, ni ce que signifie son nom sur Facebook. Mais ce que je sais, c'est que...

P'Vee ne m'aime toujours pas.

Il est peut-être jaloux de moi, et ne veut pas que je sois avec d'autres, mais c'est juste pour un instant. À ce moment-là, il n'avait personne sur qui s'appuyer à part moi, alors il n'est pas étrange qu'il soit possessif à l'égard de ce qu'il estime lui appartenir. Et je suis prêt à être le sien de tout mon cœur, même si cela peut signifier que je souffrirai d'un chagrin d'amour.

— Comment va ta main ? Désolé, j'ai dû aller voir Tae d'abord.

Je quitte le téléphone des yeux et regarde le propriétaire de la voix. Le sourire de P'Nuea et ses mots d'excuse me font sourire avec lui.

— Ça va aller, lui réponds-je en lui souriant.

Il se glisse alors dans le siège vide à côté de moi.

— Même si tu dis que ça va aller, je m'inquiète pour toi.

Son sourire éclatant et ses mots doux me font sourire davantage.

Ce n'est pas que j'ignore ce qu'il essaie de faire. Après tout, cela fait longtemps qu'il m'a fait comprendre qu'il voulait me conquérir. Je n'étais pas sûr au début, mais récemment, il a été de plus en plus agressif, ce qui est devenu évident. Je le considère comme un aîné et je le lui ai déjà dit. Je lui ai dit que j'aimais bien quelqu'un, ce qui n'a pas dérangé P'Nuea, mais il m'a demandé de rester comme ça jusqu'à ce que cette personne et moi sortions officiellement ensemble.

Je ne peux donc pas l'empêcher de le faire. J'admets que je me sens bien. Il n'y a pas moyen de se sentir mal si quelqu'un vous traite bien. Comme je ne peux pas l'en empêcher, je le laisse faire. P'Vee est au courant de certaines choses que P'Nuea a faites, ce qui le contrarie, mais je ne comprends pas pourquoi il ne met toujours pas les choses au clair entre nous.

— Hé... ton esprit s'égare. Où est-ce qu'il vagabonde ? Tu n'as parlé à personne depuis que tu es monté dans le bus. Tu es très blessé ? demande P'Nuea en tirant sur ma main pour l'examiner.

— Non, je ne fais que penser à tout et à rien, réponds-je avec un sourire, avant de retirer ma main, ce qu'il me laisse faire.

— Tu dois penser à moi, hein ? dit-il en affichant un large sourire.

— Tu veux que je te dise la vérité ? lui réponds-je en souriant.

— Non. Je serai blessé si tu me rejettes encore une fois, dit-il en se serrant la poitrine, en faisant une grimace d'agonie et en appuyant sa tête sur mon épaule. Pense à moi aussi.

Sa voix profonde et traînante ne m'incite pas à penser à lui, mais plutôt à quelqu'un d'autre dont je ne suis pas sûre qu'il ait déjà pensé à moi.

— Tu es sérieux avec moi ?

Ce n'est pas que je ne sache pas quel genre de personne est P'Nuea, puisque ses exploits sont nombreux, et que j'ai entendu parler de certains d'entre eux.

— Pas au début... dit-il en se redressant. Mais je pense que je vais être sérieux à partir de maintenant... quand tu m'as dit qu'il y a quelqu'un que tu apprécie, j'ai pensé prendre du recul, mais quand je regarde dans tes yeux, il ne semble pas vraiment que tu sois heureux d'aimer cette personne. Parfois, je peux voir de la tristesse dans cette paire d'yeux, alors j'ai pensé que je pouvais t'attendre comme ça.

Il me dit cela en caressant ma joue avec sa main.

— P'Nuea... Je...

— Je ne suis pas encore sérieux pour le moment. Mais si tu ne l'aimes plus, alors je le serai. Si je commence à être sérieux maintenant, je risque d'être encore plus blessé, me dit-il avant de m'adresser un sourire, un sourire qui semble heureux, bien que ses yeux soient pleins de tristesse.

— Si je...

— Si tu commences à sortir avec cette personne, ne t'inquiète pas. Je cesserai de t'aimer. Mais si tu n'es pas en couple ou si tu es blessée par cette personne, alors viens me chercher. C'est compris ?

Je fais un signe de tête à celui que je considère comme un aîné, je ferme les yeux et je m'appuie sur sa large épaule.

— Laisse-moi rester comme ça jusqu'à ce qu'on arrive, demandé-je à P'Nuea.

P'Nuea ne répond rien. Il lève la main pour me tapoter la tête et s'étire pour que je puisse placer ma tête confortablement.

Je ne veux pas traiter P'Nuea comme P'Vee me traite, même si je comprends les sentiments de P'Nuea. Le sentiment de celui qui attend... même s'ils risquent de ne rien recevoir de la part de celui qu'ils attendent.



Je descends du bus et j'embarque sur un bateau pour une plage dont je ne me souviens plus du nom. Quand ils l'ont annoncé, j'étais étendu à côté de P'Nuea et je n'y ai pas prêté attention. Je me contente donc de traîner mon sac avec mes amis.

— Bon, vous êtes tous là. Je vais maintenant vous répartir en groupes de trois par chambre. Chaque chambre aura un étudiant de première année, un étudiant de deuxième année et un étudiant de troisième année. Il n'y a que quelques quatrième année qui sont venus, donc ils vont se débrouiller entre eux.

— Pas mal, mon ami.

Fuse s'approche de moi tout en souriant et en se moquant de moi.

— Pas mal, quoi ? lui réponds-je doucement, pendant que l'aîné annonce les chambres.

— Avec P'Nuea. Tiens, regarde... dit-il en me passant le téléphone.

Je vois une photo de P'Nuea et moi, et je suis surpris. Nous avons l'air si intimes sur la photo, proches à la fois par la proximité et la position de notre corps. Il suffit d'un coup d'œil pour comprendre que nous sommes plus qu'un simple senior-junior. La photo a été publiée dans le groupe de discussion Engineering Line et n'a pas encore été diffusée au grand public. Je ne me préoccupe pas de ceux qui sont à l'extérieur du groupe, mais plutôt de ceux qui sont à l'intérieur.

— Qui l'a prise ?

— Je ne sais pas. Mais P'Pat, à qui appartient l’appareil, l'a téléchargé. C'est une belle photo.

Est-ce le moment d'admirer ses talents de photographe ?

— La chambre 316, Fuse première année, Pol deuxième année, et Nuea troisième année.

Après que Pond ait terminé, Fuse me regarde immédiatement. Je hausse les sourcils avec curiosité.

— Où est ton nom ? demande mon ami.

— Ouais... J'ai été attentif pendant tout le temps où vous avez parlé, et ton nom n'est pas sorti du tout. Ou bien tu ne t'es pas inscrit ? demande Kamphan.

— Je me suis inscrit avec vous, affirmé-je, avant de lever la main.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Des questions ? demande P'Pond.

— Mon nom n'a pas été appelé, lui réponds-je.

Il me regarde d'un air confus, avant de regarder une nouvelle fois la liste des noms.

— Comment t'appelles-tu déjà ?

— Masa. réponds-je.

P'Pond acquiesce et cherche mon nom avant d'aller parler à une élève de dernière année. Je reste là pendant que mes autres amis vont dans leurs chambres et déballent leurs affaires. Il ne reste plus que Fuse, Kamphan et quelques autres aînés. Parmi eux, P'Nuea et P'Vee discutent avec P'Pond.

— Je vais lui réserver une autre chambre. Où est le problème ? Quatre personnes ne peuvent pas rester dans la même chambre ! dit P'Pond, puis ils se dirigent vers moi.

— On peut juste se serrer. Ça ira, suggère P'Nuea.

— Si vous voulez dormir ensemble à ce point, alors prenez une chambre rien que pour vous deux, réprimande P'Vee à P'Nuea.

Les deux se jettent un regard implacable, jusqu'à ce que P'Pond pousse un soupir avant de s'approcher de moi.

— Nous n'avons pas réservé assez de chambres. Tu peux prendre une nouvelle chambre ? Je paierai, me dit P'Pond.

— C'est bon, P'Pond. Je paierai moi-même la chambre.

D'habitude, je n'aime pas partager une chambre avec d'autres. Lorsqu'il y a des excursions ou des séjours de camping, je cherche mon propre logement. Si c'est dans la forêt, je monte ma propre tente, et si c'est à la plage ou à l'hôtel, je prends ma propre chambre. C'est une habitude personnelle qui remonte à l'enfance. Je n'aime pas partager avec les autres, car cela peut être gênant.

— Tu peux ? Ce n'est pas un problème ? demande P'Pond.

— Pas du tout, P'. Mon ami est riche. Il paie beaucoup plus pour d'autres choses, dit Fuse.

— Est-ce que tu peux utiliser ta bouche pour manger ?

Je me retourne pour réprimander mon ami. P'Pond éclate de rire avant de tapoter doucement l'épaule de Fuse et de le renvoyer dans sa chambre. Je prends mes bagages et vais me faire préparer une nouvelle chambre.

— Je peux t'aider à faire quelque chose ? me demande P'Nuea pendant que je parle à la réceptionniste.

— Quoi d'autre pour aider ? Tu vas partager la facture de la chambre avec lui.

Celui qui suit non loin de là le réprimande. Je me tourne vers P'Vee, qui me regarde à son tour. Il est évident que nous sommes tous les deux fâchés l'un contre l'autre, même si nous parvenons à réprimer nos sentiments.

— Qu'est-ce qui te prend, Vee ?

P'Nuea se tourne vers son ami.

— Qu'est-ce qui t'arrive, mec ? Ta chambre est là-bas, dit P'Vee en indiquant la direction de la chambre de P'Nuea.

— Ta chambre aussi, répond P'Nuea, qui ne cède pas.

— Hum... M. Masa. La clé de votre chambre.

L'employée me tend la clé avec réticence. Je la reçois avec un sourire avant de m'éloigner de l'endroit où les deux hommes sont en train de s'affronter.

J'ouvre la chambre et j'introduis la carte magnétique. Les lumières s'allument et je pose mon sac sur le sol. Le trajet jusqu'ici a été assez fatigant. Il est rare que je fasse des trajets de plusieurs heures comme celui-ci. Comme l'a dit Fuse, ma famille est plutôt aisée.

— Hé, en regardant le balcon et l'océan, à qui ça te fait penser, à Nuea ou à qui ?

La voix grave provenant de devant la porte me fait me retourner. Je lâche un juron en réalisant que j'ai oublié de fermer la porte. P'Vee se tient là et s'avance à l'intérieur. Il ferme dûment la porte et la verrouille. Le gars au beau visage s'approche de moi alors que je suis debout à regarder le joli océan bleu. Je recule d'un pas...

Pour l'instant, je ne veux pas voir P'Vee. Je ne veux pas savoir qui il va choisir, parce que je ne suis pas sûr qu'il me choisira.

— Qu'est-ce qui te pousse à t'éloigner de moi comme ça ? dit-il calmement, bien que ses yeux ne soient pas statiques.

Ils s'illuminent avant de redevenir immobiles.

— Je veux me reposer, lui dis-je, avant de me retourner pour lui faire face.

— Tu ne t'es pas assez reposé ? Tu étais dans ses bras comme ça, et tu dis que tu n'as pas eu assez de repos ! ?

La voix grave retentit, m'assommant. Je lève immédiatement les yeux vers lui, tandis qu'il me regarde à son tour.

— Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Tu as parlé avec Ploy ? lui réponds-je calmement.

L'autre personne sursaute, ses yeux vifs s'illuminent avant qu'il ne s'approche de moi, m'attrape par le bras et me rapproche de son corps. Sa voix grave résonne entre ses dents.

— Je ne lui ai pas parlé. Je t'ai dit que je rompais avec elle, et je le pense vraiment. Ce n'est pas comme toi, qui dis que tu m'aimes bien mais qui sors avec d'autres garçons, dit-il près de mon oreille.

Je lève les yeux vers la personne qui est légèrement plus grande, je respire profondément et je recule d'un pas.

— Je ne suis sorti avec personne. C'est lui qui m'a approché.

— Tu me prends pour un imbécile ? Ou est-ce que je te parais aveugle ? Toute la faculté est en train de cancaner sur l'endroit où vous avez fait ça !

Mon corps s'engourdit en entendant les paroles de P'Vee.

— Tu crois que je suis si facile ? Que je peux coucher avec n'importe qui ?

— Eh bien, tu as été facile avec moi !

Les larmes me montent aux yeux et sont sur le point de couler. Je ne suis pas assez fort mentalement pour ne pas me sentir blessé par de tels mots. Même si mon comportement est comme ça, ça ne veut pas dire que je suis facile à avoir comme les autres le disent.

— C'est juste avec toi… dis-je avant de lever les yeux vers l'autre personne. Si tu penses que je suis comme ça pour toi et que je le serais donc pour les autres, alors tu te trompes...

— C'est ennuyeux d'être jaloux et de s'inquiéter pour toi comme ça. C'est toi qui me fait penser à ça. Tu m'as laissé faire quand je le voulais, alors en quoi ce serait différent si d'autres voulaient...

Bam !

Je frappe P'Vee...

En le frappant, mes larmes coulent. Elles coulent de façon incontrôlable. Elles sortent silencieusement, d'une manière que même moi je viens de remarquer.

— Si tu en as assez de moi, retourne auprès de ta charmante épouse. Retourne auprès de celle que tu as tant aimée, dont tu n'as pas à être jaloux ni à t'inquiéter. Celle qui sort avec d'autres sans que tu t'y opposes. Retourne à ta putain de femme !

— Ne mêle pas Ploy à ça ! aboie P'Vee dès que j'ai fini de parler.

Je lui lance un regard méprisant en essuyant mes larmes stupides.

— Tu la mets sur un piédestal ou quoi !? Elle est intouchable ? Tu l'aimes à ce point ! ?

— Il s'agit de toi et moi, pas d'elle !

— Pourquoi il ne s'agit pas d'elle ? N'est-ce pas parce qu'elle est encore dans ton esprit que tu ne peux pas m'ouvrir complètement ton cœur ? Et c'est à cause de ça qu'on en arrive là. Si ce n'est pas à cause de ta femme, alors de qui s'agit-il ?

Je m'emporte, mes mains tremblantes se tendent pour tirer le col de sa chemise claire vers moi.

— Tu parles de Ploy, ma femme, Ploy, ma femme, donc tu n'es pas ma putain de femme !? hurle-t-il, sa jolie main qui est à ses côtés se lève pour m'attraper, identiquement à ce que je lui fais.

Je force un sourire ironique, je lâche sa chemise et j'éloigne lentement sa main de mon col.

— Je ne serai jamais digne de ce titre. Je suis juste quelqu'un que tu utilises quand tu le souhaites, dit-je, avant de lui frapper l'épaule et de m'éloigner.

Petit ami ? Épouse ? Ou amant ? Avec P'Vee, je n'ai aucune chance... Je n'ai aucun statut avec lui, que ce soit avant ou maintenant…



La plage au coucher du soleil est un endroit idéal pour se promener avec son amoureux, en regardant la mer scintillante et le soleil orangé. Au coucher du soleil, nous sirotons des bières en regardant la lune et les étoiles ensemble. C'est ce que mon imagination souhaite faire avec une certaine personne. Mais ce ne sont que des pensées dans mon esprit.

— Kan !

J'appelle la personne qui devrait se promener ainsi avec son petit ami. Mais non... Tossakan marche seul.

— Oh, t'étais où ? me demande-t-il.

— Je me promenais. Et toi ? réponds-je avant de lui demander la même chose.

— Pareil, répond-il, avant de continuer à marcher, je le suis.

— Vous avez l'air tellement bien ces jours-ci. Je suis tellement jaloux de vous.

Je prononce cette phrase après que nous ayons marché pendant un certain temps. Je n'ai pas suivi directement les nouvelles concernant Tossakan et P'Bar, mais mon entourage l'a fait en permanence. Mes sentiments de jalousie ont disparu depuis longtemps. Tout ce que j'ai pour eux, c'est de la bienveillance.

— Bien, mon cul. On vient de se disputer, répond-il.

— Hé, enfoiré ! Je me suis retiré du tableau parce que je pensais que tu serais capable de bien t'occuper de lui, mais putain pourquoi vous vous disputez ? Je ne vous ai vus qu'en train de vous aimer, lui demandé-je en lui saisissant l'épaule.

— Pas grand-chose. On se chamaille et on s'énerve pour de petites choses. Tu sais ce que c'est, répond-il en regardant mon visage.

— Je ne pense pas que ce soit le cas. À en juger par l'expression de ton visage, ce ne sont pas des chamailleries typiques.

Je dis cela après avoir croisé le regard du beau gosse de l'université. Ses yeux aiguisés comme des lames de rasoir, qui pouvaient transpercer le cœur de n'importe qui, sont maintenant renfrognés. Je n'y vois que de l'anxiété et de l'inquiétude.

— Il est en colère contre moi... mais je ne sais pas trop pourquoi, répond-t-il en s'asseyant, et je le rejoins.

— Qu'est-ce que tu as fait pour qu'il soit en colère ?

— J'ai parlé à des filles…

Je me tourne immédiatement vers lui en entendant la réponse.

— Espèce d'enfoiré ! Je te donnerais un coup dans le sol, sans te permettre de venir marcher sur la plage comme ça, le réprimandé-je.

— Eh bien, j'ai des admiratrices, tu sais. Le fan club et tout ça. Mais je ne pense rien d'elles. Je leur parle juste par courtoisie. Si quelqu'un vient me saluer, dois-je m'asseoir et le regarder sans rien dire ? affirme-t-il.

— Il faut aussi faire preuve de discernement. Pour l'instant, aucun membre de ton fan-club ne viendra ici, alors si une femme te salue, c'est qu'elle pourrait bien vouloir une part de toi. Bien sûr, il ne se sentirait pas à l'aise.

On dirait que ce type n'a jamais vécu ce genre de choses. Le monde idéal, direct et sans tromperie, n'existe tout simplement pas, Tossakan.

— Mais je ne pense vraiment rien d'eux, c'est ça le problème. Pourquoi doit-il en faire tout un plat ? continue-t-il à se demander.

Sa main fine joue avec le sable avant de dessiner une forme de cœur avec le nom de Bar à l'intérieur.

— Quand on se dispute, il n'y a ni rime ni raison, juste de l'émotion, dis-je en pensant à l'autre homme.

Je regarde l'océan et soupire lentement.

— Eh bien, je... j'étais vraiment énervé. Mais c'est lui qui a commencé... comme si la bagarre avec moi venait de lui, me dit-il après avoir terminé son dessin.

Il époussète sa main contre son pantalon et regarde ce qu'il vient de dessiner.

— Tu l'as déjà fait avec lui ? lui demandé-je.

— Qu'est-ce que tu dis…

Il lève la tête, qui est posée sur ses genoux, pour me regarder.

— Je te demande si toi et P'Bar l'avez fait ? lui demandé-je à nouveau.

— Oui…

Je hoche la tête en signe de compréhension, tandis qu'il répond du fond de sa gorge.

— C'est normal qu'il soit ridicule comme ça. Tu n'as jamais eu de petit ami auparavant. Tu ne lui donnes que de l'amour et tu es confiant dans ton amour pour lui. Mais lui, qui est tombé amoureux de toi, t'aime de plus en plus. Il est donc normal qu'il s'inquiète que ton amour pour lui s'estompe, lui dis-je, comme si je pouvais enseigner aux autres, alors qu'en ce qui concerne mon propre cas, je ne peux rien y faire.

— Il n'y a aucune chance. Je l'aime vraiment, dit-il immédiatement en se retournant vers moi.

— Qui pourrait savoir à quel point tu l'aimes, à part toi-même ? Tu dis que tu l'aimes et tout, mais tu parles quand même aux autres. Même si ce n'est pas grand-chose, ça peut le rendre méfiant.

Plus je parle, plus je pense à ma propre situation. La question dont j'ai discuté avec P'Vee est également similaire à ce cas.

— ...

— Et tu l'as déjà fait avec lui, alors il est encore plus anxieux.

Mais dans le cas de P'Vee, il ne serait probablement pas anxieux, puisqu'il a déjà quelqu'un d'autre, donc l'anxieux finit par être moi.

— Anxieux à propos de quoi ? demande le beau gosse à côté de moi en se penchant.

— Que tu te lasses de lui, réponds-je en baissant les yeux sur le texte qu'il a dessiné.

Si quelqu'un apprenait à connaître Kan sous cet angle en ce moment, je suis sûre qu'il l'accepterait comme un amant engagé. Quand les gens s'aiment, c'est donc la stabilité qu'ils peuvent ressentir ? Comme Kan et P'Bar, P'Vee et P'Ploy. Quelles que soient leurs disputes ou les personnes qui s'interposent entre eux, ils finissent par se retrouver.

Mes sentiments n'ont jamais atteint ce stade.

Je prends une cigarette pour l'allumer lorsque mes pensées s'éloignent un peu trop. Le stress et l'anxiété semblent diminuer, et je me sens plus détendu en sentant la fumée de la cigarette.

— Qu'est-ce que tu regardes ? Tu en veux une aussi ? demandé-je à Kan, qui regarde vers moi, avant de lui tendre le paquet de cigarettes.

— Non, P'Bar ne veut pas que je fume.

— Tu devrais te mettre à sa place. Tu es beau, et beaucoup de gens t'approchent, alors c'est normal qu'il soit anxieux, dis-je, après avoir ramené mes pensées à la question de Tossakan.

— Qu'est-ce qu'il pense, que je vais me lasser de lui ?

— La personne qui reçoit de l'amour peut être anxieuse pour n'importe quoi, mec. Et tu es même son premier, alors forcément, il réfléchit beaucoup…

Oui...P'Vee est mon premier, et cela fait vagabonder mon esprit au loin.

— Comme dans ton cas ?

Je m'étouffe avec ma cigarette dès qu'il me répond. Il glousse un peu, mais je ne ris pas.

— Tu...sais ? lui demandé-je après avoir écrasé mon mégot dans le sable.

Je le récupère ensuite et le mets dans ma poche, ne voulant pas salir la jolie plage.

— Oui... me répond Kan.

— Il te l'a dit ? demandé-je en haussant les sourcils.

— Non... j'ai deviné. Et ce matin, je lui ai parlé, alors j'en suis devenu certain, répond-il en se penchant sur mon visage.

— Parlé de quoi ?

Je hausse les sourcils et lui réponds. De quoi ont-ils parlé ? Qu'est-ce que P'Vee a dit à Kan ? A-t-il dit à Kan que j'avais l'habitude d'avoir des pensées négatives à l'égard de P'Bar ? Si c'est le cas, alors... je ne sais pas comment je vais pouvoir faire face à ces deux-là.

— Il m'a dit qu'il se sentait bien avec toi en ce moment, mais qu'il ne savait pas trop ce qu'il pensait de son ex.

Sa réponse me fait lever les yeux au ciel.

— C'est un putain de salaud, dis-je en pensant au beau visage de P'Vee. Il m'a fait ça... mais il ne l'oublie pas pour autant.

Dès que j'en parle, j'ai mal au cœur. C'est à la fois douloureux et étouffant, sans savoir ce qui va se passer ensuite, et sans oser y penser.

— Mais au moins, il se sent bien avec toi.

— Il se sent bien tant qu'il peut se libérer, rétorqué-je. Tu as de la chance... au moins vous êtes un couple, de vrais amants. Mais dans mon cas, nous sommes juste des baiseurs au jour le jour.

Plus je pense à ses mots cet après-midi, plus j'ai l'impression d'être invisible. Je suis comme un moins que rien qu'il vient voir quand il n'a personne, et qu'il quitte une fois satisfait.

— Mark...

— Et plus important encore... ça doit être seulement quand lui le veut.

— Putain de merde !

La malédiction de Kan ne me fait pas sursauter, de même que le long bras qui s'enroule autour de moi ne me rassure pas. Je pensais pouvoir changer P'Vee. Je pensais pouvoir gagner son cœur simplement en étant moi-même. Mais je ne peux pas, parce qu'il n'a jamais oublié cette femme. L'oublié, c'est moi. Je laisse libre cours à mon cœur lorsque nous sommes intimes, sans tenir compte du fait qu'il n'a pas oublié son passé.

Comment une personne qui n'a pas oublié son passé peut-elle avoir un avenir avec moi ?

J'autorise Tossakan à venir passer la nuit dans ma chambre après avoir appris pour lui et P'Bar. Ce dernier vient le chercher, mais le beau gosse ne lui adresse pas un mot. J'ai envie de le gronder, mais je me rends compte qu'il vaudrait mieux qu'ils s'expliquent après s'être vraiment calmés.

J'ai entendu dire que Kan est aussi une personne difficile à fréquenter, comme moi. Mais je me sens suffisamment à l'aise pour l'inviter dans ma chambre. Il n'est pas difficile, et il n'a pas envie de dormir ce soir, il s'assoit simplement sur le balcon et regarde la lune, comme moi, qui suis allongé sur le lit et regarde le joli plafond coloré de l'hôtel.

— Qu'est-ce que tu crois que P'Bar est en train de faire en ce moment ? demande la voix grave à travers le silence.

— Comment le saurais-je ? réponds-je.

— Est-ce qu'il pense à moi de la même façon que je pense à lui ?

— …

C'est vrai... P'Vee pense-t-il à moi, ou est-il en train de parler avec sa petite amie ?

— Tu crois que je devrais d'abord m'excuser auprès de P'Bar ?

Je me tourne immédiatement vers lui dès qu'il pose cette question stupide.

— Tu regardes les filles, tu parles aux filles, tu as haussé la voix contre lui, tu t'es éloigné de lui. Alors tu penses que tu devrais d'abord t'excuser auprès de lui ? lui réponds-je.

— C'est grave, hein ?

— Oui...

— Et l'affaire entre toi et P'Nuea ? P'Vee n'a rien dit après avoir vu cette photo de couple ?

Je hausse à nouveau les sourcils en entendant la question.

— Comment tu le sais ?

— Fuse me l'a envoyée via Line.

Ce salaud d'ami... Je ne peux que le maudire dans mon esprit.

— Lui et moi ne sommes pas ensemble, dis-je, avant de me retourner pour m'allonger dans la même position.

— Peut-être qu'il est déjà amoureux de toi, mais il ne connaît pas encore son cœur. Il n'a jamais aimé un autre homme, alors il ne sait peut-être pas comment s'exprimer. Tu devrais comprendre son cœur un peu plus, dit-il en se levant.

— Avec un visage comme le mien, dans le cœur de qui pourrais-je entrer ? lui réponds-je.

— Le comprendre et entrer dans son cœur sont deux choses différentes. Il faut les séparer., dit-il, avant d'éteindre les lumières, de sorte qu'il ne reste plus que la lampe à la tête du lit.

Celui qui est de la même taille que moi s'allonge à côté de moi. Il regarde le plafond de la même manière que moi.

— Tu me dis ce que je dois faire. Sors-toi d'abord de ton propre pétrin.

— Toi aussi.

Le silence s'installe dans la pièce suite à ses paroles. Nous nous taisons tous les deux, même si nous ne pouvons pas encore dormir. Kan est probablement en train de penser à P'Bar, et dans ma tête, il n'y a bien sûr rien d'autre que P'Vee.


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