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Fish Upon The Sky - Tome 1
Le Titre
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Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
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Le Titre
Mer 24 Juil 2024 - 12:52
Fish Upon The Sky - Tome 1
Ecrit Par Jittirain



Carte D'identité

Pays D'origine : Thaïlande

Traduction : Johanne & Néphély
Correction : Minidoux

Nombre De Chapitres : 20 Chapitres

Status : Terminé

Soutenir l'auteur : MEB


Tome 1 - Tome 2

Résumé

Pour moi, Mueangnan est comme le "poisson dans le ciel". Il est vraiment hors de ma portée, si impossible que je devrais abandonner ou être blessé. Mais moi, Pi, je ne suis bon qu'à étudier, pas doué pour l'amour. C'est pourquoi je lui ai couru après de loin pendant deux ans.

Une fois que j'ai décidé de gagner son cœur, quoi qu'il arrive... La Lune de Médecine devient soudainement collant à mon poisson dans le ciel. Ce connard n'est que beau, intelligent, populaire... C'est tout!

Mais je ne reculerai jamais!

Avant tout, je dois me débarrasser de cette fichue Lune de Médecine. Mais pendant que je fais ça... pourquoi diable les choses ont-elles tourné de cette façon? Fuuuuuuuuck!

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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:36



Chapitre 0
— Hé... Ils se tiennent la main.

— Nan et son petit ami forment un si beau couple.

Le son des conversations des fans de 'Mueangnan' résonne dans ma tête. Je ne peux pas m'empêcher de me sentir fier d'être à ses côtés. Nan est l'un des chouchous du campus, il est donc normal que tout le monde l'adore.

Je tourne la tête vers les filles qui fangirlisent pas si loin et leur fais un petit sourire, puis je lance un regard furieux aux gars qui regardent le petit homme du coin de l'œil. Nan est très mignon. Il est amical, sourit beaucoup, et est aussi adorable qu'un chat. Comment puis-je ne pas être possessif envers lui?

Vous vous demandez qui je suis ? Tout le monde à l'université me connaît car je suis aussi populaire que Nan.

Mon nom est 'Pi', comme une année (pi), un étudiant en deuxième année de médecine dentaire.

J'ai une assez bonne apparence. 1m80. Poids moyen. Les filles tombent amoureuses juste en voyant mon visage.

Vous avez déjà vu quelqu'un se vanter comme ça ? Bien sûr que non ! Je suis le seul à pouvoir faire ça.

— Nan, où devrions-nous manger ?”

En entendant cette question, Nan lève les yeux.

Ses belles lèvres sont tentantes. Ses grands yeux ronds qui se lèvent sont doux comme du miel. Son petit nez mignon complète ce visage ovale, sa peau blanche laiteuse contrastant avec ses cheveux bruns foncés. Bien que Nan soit un mec, c'est la plus belle chose que j'ai jamais vue dans ma vie.

Boum-boum...

Le cœur de quelqu'un qui attend... saute presque hors de sa poitrine quand deux paires d'yeux se rencontrent.

— A toi de voir, Aut.

BAM !

La claque qui s'écrase sur ma tête m'envoie presque voler face contre terre sur le trottoir. Des lunettes épaisses pour quelqu'un avec une myopie de -7 dioptries manquent de tomber de mes oreilles. Je serre les dents et me redresse pour faire face au coupable.

— Espèce de merde.

— Q... Quoi ?"

Je gémis, complètement déconcerté.

— Arrête d'épier l'amant d'un autre. Reste à ta place. Prends ça !

Il me jette un tas de feuilles dans les mains.

— C'est quoi ça ?

— Le rapport de notre projet de groupe. Nous avons fait nos parties. Le reste est à toi.

À en juger par son regard, c'est la même chose qu'avant : tout ce qu'ils ont fait, c'est moins de 20% de ma part.

— ...

— Oh ! Et ne dis rien à ton senior, sinon il y aura une autre dispute.

Il me menace et s'en va. Tout ce que je peux faire, c'est secouer la tête. Je me souviens soudain que je regardais Nan, mais il est parti quand je me retourne.

Ouais... Nan n'est pas là. Et en fait, je marchais parallèlement à lui, pas exactement à ses côtés car je gardais mes distances avec lui. Il est pris. Son petit ami est un senior sexy avec une voiture de sport de luxe alors que moi...

Regardez-moi bien. Je suis plutôt grand, oui. Mais vous voulez savoir la vérité ?

Je suis super nul. Un homme aux cheveux négligés et aux lunettes épaisses, avec un appareil dentaire que je porte depuis la dernière année de lycée. Je voulais que mes dents soient belles puisque j'ai postulé à la faculté de médecine dentaire, mais ce n'est pas encore le moment de les enlever. Les gens profitent aussi souvent de moi.

C'est probablement comme on dit : je ne peux jamais attraper un ange sauf à l'imaginer.

Il ne connaît pas mon visage.

Ni même mon nom. Je le connais de façon unilatérale.

Mueangnan...


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:36



Chapitre 1
— Pi, où est le rapport du projet ? Tu l'as remis ?

— Oui, je l'ai fait.

— Bien ! Si ne serait-ce que 0,1 de notre note est déduite, tu es mort.

C'est comme ça que mon camarade de classe me salue. J'ai envie de lui dire 'va te faire foutre', mais je n'ose pas. Je ne peux que baisser la tête et suivre les ordres.

Je ne peux répondre à personne. Je ne suis qu’un moins que rien, ignoré de tous. Ils ne reconnaissent mon existence que lorsqu'il s'agit de travaux scolaires. Ils m'utilisent et me jettent une fois que c'est fait. Ma vie sociale est inexistante, genre, vous avez vu mon look et ma personnalité ?

Eh bien, ouais, qui voudrait être mon ami ? Le seul ami que j'ai est un senior d'une autre faculté. On s’est rencontrés près d'un café et on est devenus amis depuis. Mon monde est petit, et je ne veux pas chercher à étendre ce monde gris qui est le mien.

Sauf pour une chose...

— Les gars, c'est Mueangnan.

Je tourne mon attention en direction de la voix. Deux étudiants en sciences paramédicales reluquent la personne qui monte les escaliers avec ses amis.

Cette personne, c’est mon crush. On est dans la même section, bien que je n’ai qu’un seul cours en commun avec lui.

Chimie analytique.

Merde... comme j'aime la chimie.

BAM !

— Je suis désolé. Tu vas bien ?

J’étais perdu dans mes pensées quand ce pervers se dirige vers Mueangnan et le heurte exprès. Il l'aide gentiment à ramasser les affaires qu'il a fait tomber. Qui serait assez stupide pour tomber dans un plan aussi débile ?

— C'est pas grave. Tu ne l'as pas fait exprès.

Ah, Mueangnan est tombé dans le panneau. C'est pas vrai !

Rien ne changera même si je me tape la tête dix fois. Nan est gay. Tout le monde le sait. Cependant, sa popularité est inébranlable même quand il n'est pas célibataire. Regarde ce gars. Tout ce qu'il a, c'est un beau visage, mais Mueangnan lui adresse toujours un sourire. Et moi... ?

Je me tiens juste là, près de la poubelle. As-tu déjà regardé vers moi ?

‘Je m'appelle Pi, je suis étudiant en deuxième année de médecine dentaire. On a le même âge. Et je t'aime beaucoup. Peux-tu, s'il te plaît, y réfléchir ?’

Ah... C'est juste un rêve. Il se pincerait les lèvres et me dirait de connaître ma place.

Pour moi, Mueangnan est ‘le poisson dans le ciel’, un amour impossible. Pour autant que je sache, personne ne peut attraper des poissons dans le ciel ou chercher les étoiles dans l'eau. Ils ne sont jamais là.

Ça veut dire que la possibilité pour nous de finir ensemble est nulle.

— On est dans la même section. Où est-ce que tu vas t'asseoir ? Je vais apporter tes livres là-bas."

Il est toujours là. Le coin de ma bouche n'arrête pas de se contracter, il commence à picoter.

— C'est bon. Je vais m'asseoir avec mes amis."

Ses amis sont juste là, en face de toi. Comment peux-tu être si effronté ?

— Oh.

Le grand gars s'écarte du chemin pour que le petit gars puisse entrer. Mes yeux suivent son petit dos, me demandant ce que ça ferait de tendre la main et de toucher son épaule. Je ferais probablement un beau rêve la nuit suivante.

— Pi, qu’est ce que tu fais à côté de la poubelle ? Tu n’entre pas ?

Je reviens à la cruelle réalité. Pourquoi est-ce que je dois traîner avec ce genre de gars ? Attends que je me lève, connard.

Je me dis ça depuis la première année, et depuis... rien n’a changé.

C'est une importante classe de section. Des étudiants de presque toutes les facultés concernant la santé prennent ce cours. Il y a des étudiants de première et deuxième année, ainsi que des étudiants de troisième année de différentes filières. Le coin gauche est occupé par les étudiants en soins infirmiers. Les étudiants en médecine occupent les rangées du centre. À leur droite se trouvent les étudiants en pharmacie, où mon poisson dans le ciel glousse avec ses amis.

Où suis-je ? Oh, pas si loin.

Au dernier rang, près de la salle de contrôle, à seulement trois millions d'années-lumière de celui que je désire ardemment. Je n'ai jamais été aussi près de lui de toute ma vie.

"Baissez d'un ton, les élèves. Nous allons reprendre le dernier chapitre..." La professeure commence son cours dès son arrivée, sans perdre une seule seconde. Je me concentre sur le cours, bien sûr, mais pas suffisamment pour m’empêcher de jeter un coup d'œil à une personne plus loin.

Au bout d'un moment, l'ambiance dans la salle redevient chaotique.

— J'ai besoin d'un volontaire de chaque faculté pour venir résoudre ces problèmes.

— Nooooooooon !

Le cri d'ennui total me fait rire. Ces problèmes ne sont pas faciles à résoudre. Si on s’y prend mal, on se sentira humilié devant les étudiants des autres facultés.

— Médecine ? Avancez. Vous vous dégonflez déjà ?

La professeure est douée pour la provocation.

— Sutthaya, tu y vas. Maintenant !

Un groupe d'étudiants en médecine au centre de la pièce fait signe à un autre de se lever.

— Yayyy

Ses amis l’applaudissent et l'acclament.

Cette personne se lève et se dirige vers l'avant de la classe, l'air tout à fait digne. Il porte des lunettes à monture noire et s'habille de façon parfaitement correcte, mais pourquoi a-t-il l'air si bien ?

— C'est la Lune de la Médecine.

Riiiii, c'est pour ça qu'il est si beau.

— Pharmacie, où est votre volontaire ?

— Mueangnan, Mueangnan, Mueangnan !"

L'acclamation résonne, faisant écho dans mon cœur. Ses joues brillantes rougissent un peu. Il sourit timidement, se lève, se dirige à l’avant de la classe et s'arrête à côté de la Lune de Médecine.

Wah... Pourquoi vont-ils si bien ensemble ?

J'ai envie de lui couper le visage et d'y coller le mien à la place, pour être aussi proche de mon poisson dans le ciel.

— Allez, les sciences paramédicales. Ne reculez pas"

La professeure appelle à nouveau. Le pervers avec son plan stupide de tout à l'heure se lève sous une salve d'applaudissements.

— C'est l'un de ces beaux gosses.

C'est tellement ennuyeux.

Est-ce que seules les belles personnes sont choisies dans cette classe ? Ou c'est juste que les gens ordinaires ne seront jamais remarqués ? En dehors de leur physique, ils sont aussi très intelligents. Je ne sais pas comment rivaliser avec eux. Et c'est quoi ce bordel ?! Il se rapproche de Mueangnan et échange un sourire. Waaaaaah.

— Qui c'est, celui qui est debout ? Un volontaire d’Odontolongie ?

Bon sang, pourquoi je suis debout ? Je veux juste regarder mon béguin distinctement, mais la chance n'est jamais de mon côté.

— N... Non.

— Allez. N'abandonne pas devant tes camarades de classe.

— Allez, merdeux. Ne nous fais pas honte.

Je me tends, essayant de me ressaisir un instant avant de faire un pas en avant. D'autres volontaires ont été encouragés par leurs amis de leurs facultés, mais personne ne regarde dans ma direction. C'est si silencieux que je peux entendre une mouche voler.

Chaque pas fait trembler mes jambes. Finalement, je fais face à la classe.

C'est l’instant où je suis le plus proche de Mueangnan, bien que nous soyons séparés par l'étudiant en sciences paramédicales. J'en profite pour inspirer profondément, afin de sentir l’agréable parfum de ce jeune homme. Mais tout ce que j'ai, c'est l'odeur de sueur du gars à côté de moi.

— Sciences vétérinaires ? Dépêche-toi, tes amis t'attendent. Les soins infirmiers, aussi. Envoyez un volontaire !"

La professeure appelle les autres comme si c'était un concours.

En attendant, un étudiant sur le côté entame une conversation.

— Comment ça va, Nan ? demande le prince de la médecine.

Ils se connaissent depuis un certain temps. Je ne suis pas sûr de son nom. Ma ? Maew ?

— Pas grand-chose. Les cours ne sont pas trop difficiles. Et toi, Mork ?

Sa voix est si douce. Ooooooh, qu'as-tu mangé pour devenir si beau, mon poisson dans le ciel ?

— Pareil pour moi. Mais je dois aider les étudiants de première année à se préparer pour le Stars Contest. Tu pourrais passer quand tu seras libre.

— Bien sûr, je le ferai.

Je sens quelque chose de louche. L'aura de l'amour est tellement fort que je manque de m'étouffer. Hey, n'ose même pas. Je l'aime bien depuis longtemps maintenant. Personne ne peut avoir le béguin pour lui, sinon... je ne pourrai pas te combattre.

Mes pensées s'emballent. Ces deux-là ont arrêté de se parler avant que je ne le réalise. Et maintenant, l'étudiant en sciences paramédicales engage la conversation.

— Nan, tu es dans quel club ?

— Oh, je suis dans un club de bénévoles avec mes amis. C'est le club de la faculté.

— C'est super. Je pourrai me joindre au camp la prochaine fois ?

— Bien sûr, nous accueillons toujours des volontaires. Ah... quel est ton nom ? Je suis désolé, c'était impoli de ma part.

— Oh, je m'appelle Nil.

Meeeerde, c'est trop facile. Tu ne sais pas que Nan est à moi ? Pourquoi tu le fixes comme si tu allais le manger tout cru ?

— Et toi ? Tu es dans quel club ?

Nan se penche en avant, en me regardant.

Woooooah. Laissez-moi me déhancher joyeusement dans ma tête pendant une seconde. Mon poisson dans le ciel me parle. Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais... ?

— Hum... Je...

— Je suis dans un club de tennis. Je te vois souvent quand je suis sur le court, mais j'avais trop peur de te parler, Nan.

J'ai fermé ma bouche. J'ai oublié que l'étudiant en sciences vétérinaires était à côté de moi. Reste à ta place, Pi. Il t'a regardé comme si tu n'étais qu'une merde de chien.

Nan continue de saluer tout le monde sauf... moi.

Laissez-moi essuyer mes larmes une seconde.

— La Lune de Médecine, tes amis disent que tu es super sexy, alors ton problème devrait être super dur.

— Ils exagèrent.

Tsk ! J'envie le fait que tu sois beau de la tête aux pieds.

En quoi sommes-nous différents ? On s’habille de la même façon et on porte tous les deux des lunettes. Mais pourquoi nos images sont-elles aussi éloignées que des routes de béton et des routes de boue ?

La ligne bouge. La Lune de Médecine est en train de résoudre le problème affiché sur l'écran de projection pendant que les autres attendent leur tour. En ce moment, je peux regarder Nan clairement même si mon rival amoureux est juste entre nous. Je le regarde de loin depuis un an maintenant, et aujourd'hui nous n’avons jamais été aussi proches l’un de l’autre. Quand bien même... pourquoi restes-tu le poisson dans le ciel ?

— Tu n'as pas répondu à ma question. Dans quel club es-tu ?

J'entends sa douce voix, mais je ne réponds pas. Il doit être en train de demander à quelqu'un d'autre.

— Hey... Hey...

Il me tapote de son long et joli doigt, en souriant largement, et mon monde s'arrête.

J'ai envie de m'évanouir.

— H....Hein ?! Pardon ?"

Je demande, la voix tremblante, tellement excité que je ne sais pas comment réagir.

— Dans quel club es-tu ?"

Meeeeerde, c'est réel. Mueangnan parle enfin à une poubelle humide comme moi.

Je veux foutrement partir et danser sur de l'EDM en plein soleil. C'est un rêve qui devient réalité. J'ai prié pendant si longtemps pour qu'il reconnaisse mon existence un jour.

— Un... Un club de cichlidés.

Regarde mon visage. Ce genre de club me convient parfaitement. Ma tâche est de nourrir les poissons. Prends ça !

— Intéressant. Je pourrais passer au club pour voir les poissons un jour ?

— B... Bien sûr.

Mon poisson dans le ciel. Pourquoi es-tu si gentil ? Il a rabaissé sa fierté pour parler à une personne que le monde a oublié comme moi.

— Quel est ton nom ?

— Moi ?

Je me montre du doigt, les yeux écarquillés d'incrédulité.

— Hum.

— C'est Pi.

— Moi, c'est Nan.

Oui. Je sais. Je le sais même si tu ne me l’avais pas dit.

Ta taille, ton poids, ton plat préféré, ta boisson préférée, les endroits où tu aimes aller, et... qui est ton petit ami. Je sais tout ça.

Je sais tout de lui, comme un harceleur professionnel. Mais je garde mes sentiments pour moi car il a déjà un amoureux. Tout ce que je peux faire, c'est espérer qu'ils se séparent pour que Mueangnan soit à nouveau célibataire et que je puisse le draguer.

— Nan, ah... j'ai quelque chose à te dire.

— Pharmacie, tu résoudras ce problème.

Professeur ! Votre timing est le pire.

— Parlons-en plus tard.

Nan me fait signe. Il s'assoit et explique comment résoudre ce problème habilement. C'est bon. On a tellement de temps pour apprendre à se connaître. Mais je n'ai pas le temps de me débarrasser de ceux qui n'arrêtent pas de regarder mon crush.

Qu'est-ce qui ne va pas avec vous tous ? Vous le lorgnez !

Cependant, je n'ai pas l'occasion de me rapprocher de lui après les cours parce qu'il est entouré de ses amis et de ces connards qui essaient de l'impressionner. J'ai quelque chose à lui donner, mais peut-être pas aujourd'hui.

J'espère que nous aurons l'occasion de nous reparler... mon poisson dans le ciel.

En fin d'après-midi, je traîne avec Pae, le seul ami que j'ai. C'est un étudiant en architecture de troisième année et le président de l'association des étudiants de la faculté. Il est bizarre et grossier, mais plus gentil qu'il n'y paraît. Avec son air intimidant et ses cheveux en bataille et attachés, peu de gens osent l'approcher.

Eh bien... les gens qui n'ont pas d'amis se rencontrent forcément.

— Pi, tu vas manger ça, putain ? demande-il, la bouche pleine de nourriture.

— Non.

Pourtant, j'ai envie de le manger.

— Alors, je vais le prendre.

Il plante rapidement sa fourchette dans un morceau de poulet mariné dans mon assiette.

Le son "shik" me fait très mal. Je n'y peux rien car c'est un glouton. Il mange au moins trois assiettes par repas. J'ai de la peine pour sa mère.

— Excusez-moi, il y a d’autres personnes avec vous ? Mes amis et moi on peut s'asseoir ici ?

Une voix douce comme du miel de mai interrompt notre moment de bromance, me tirant de mes propres pensées. Je lève les yeux pour voir la personne qui se tient si près et me perds dans un rêve agréable.

— Mueangnan...

— Tu te souviens de moi.

Il sourit.

— ..."

— Pi... hum... je peux m'asseoir avec vous ? Les autres tables sont occupées.

— B... Bien sûr. Bien sûr."

Je me déplace, laissant assez de place pour que Nan et ses trois amis puissent s'asseoir. Pae émet un son agacé parce que son repas a été interrompu.

Je retire ce que j'ai dit, le fait qu'il était gentil. Je vais me taper la bouche une centaine de fois.

— Vous avez commandé votre nourriture ?

Encore une fois, je ne sais pas comment agir. Je suis couvert de sueur quand je pose enfin la question.

— Oui, ça peut prendre un moment.

— Oh, d’accord.

De quoi je devrais lui parler ?

— Hé, vous ! Le krathong (1) sur l'eau de notre faculté s'incline. Réparez-le maintenant.

Le côté romantique en moi disparaît lorsque Pae hurle, sa voix bourrue résonnant dans la cantine. Malheureusement, on mange à côté de la rivière où se prépare le festival à venir. C'est pourquoi Pae est souvent possédé par le fantôme du président de l'union des étudiants.

— Pae, baisse la voix, je le préviens.

— Je vous ai dit de régler ça maintenant. Pourquoi personne ne bouge ?

Il jure à voix haute. Mueangnan et ses amis le regardent bizarrement.

— Je suis le président, mais ils ne m'écoutent jamais, putain.

— ...

— C'est comme si je gaspillais mon souffle avec des fantômes, grogne-t-il en mangeant simultanément, enfonçant la nourriture dans sa bouche à la vitesse de la lumière jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul grain de riz dans son assiette.

— Pi, je pars en premier. J'ai une mission à accomplir.

Il me tape sur l'épaule et s'en va.

Quand je me retourne, je vois la silhouette familière de mon aîné remontant le krathong au-dessus de l'eau sous la lumière forte du soleil. J'ai de la pitié pour lui. Ce n'est pas étonnant qu'il n'ait pas d'amis. Sa personnalité est aussi bizarre que mon apparence.

Maintenant, je suis seul, et Mueangnan est à côté de moi. Je devrais rattraper ce à quoi je pensais. De quoi je devrais lui parler ?

— Tu aimes manger ici ?

Quel sujet boiteux, Pi.

— Ouais.

— La nourriture est bonne.

— Hum, mais pour certains, ce n'est pas terrible.

— C'est vrai, c'est ce que je pense.

— ...

— Certains plats sont si salés que j'en ai pleuré.

Je change tout de suite d'avis. Tout a bon goût pour moi parce que je ne suis pas difficile. Je profite de l’opportunité et reprends.

— Tu es libre après ça ? Je...

— Oh, Aut.

Encore ?

La voix de l'ami de Nan est teintée d'excitation. Je tourne immédiatement mon attention vers le propriétaire de ce nom.

Le grand gars, l'amoureux de Nan, se dirige vers nous. C'est le gars populaire de la faculté d’Administration des affaires. Il porte une chemise blanche avec les deux manches repliées et un jean. C'est tout et il est déjà très beau, faisant tourner les têtes.

Les gens le taquinent alors qu'il s'approche. Je vois Mueangnan qui sourit légèrement en le regardant. Quand il atteint notre table, sans un mot, il pose un sac en plastique rempli de snacks devant le petit gars.

— C’est pour toi.

— Qu'est-ce qui t'amène ici ?

— Tu m'as manqué, je suppose.

Tellement ringard, je vais vomir.

— Tu manges avec nous, Aut ?

— Non, merci. Je ne fais que passer. Je dois travailler sur un projet avec mes amis.

— Je vois.

— Je viendrai te chercher dans la soirée.

— Ok.

Aut ébouriffe les cheveux de Mueangnan, les mettant en désordre, puis s'en va. Il ne reste que la timidité de Nan et le bruit de ses amis qui le taquinent. Je ferme les yeux.

Aut est beau, riche, et romantique. Je ne pourrai jamais le battre.

Je n'ai rien pour rivaliser avec lui. Et ce n'est pas comme si je pouvais avoir le béguin pour quelqu'un d'autre.

— Je pense que ta nourriture est prête, Nan. Tu vas avoir mal aux joues à force de sourire

Ses amis plaisantent, amusés. Ils se dirigent tous vers la nourriture qu'ils ont commandée sans un regard pour moi.

Il sera toujours le poisson dans le ciel. C'est déjà bien que je sois arrivé jusqu'ici.

Je termine mon repas rapidement après m'être réconforté. Alors que je m'apprête à partir, je me souviens soudain que j'ai quelque chose pour lui. J'en profite pour le poser sur la table avec une note de couleur vert citron.

Il adore le soufflé, alors je l'ai acheté pour lui.

Je colle un mot sur la boîte et je place aussi quelques objets à côté du soufflé. C'est une brosse à dents et un dentifrice au goût raisin.

‘N'oublie pas de te brosser les dents après avoir fini ça. Ravi de t’avoir rencontré.’

Je veux juste qu'il se souvienne de cet étudiant en deuxième année de médecine dentaire.

Même si je ne peux pas être son amoureux, être son ami, juste une partie de sa vie, c’est suffisant.

Notes :
1/ Krathong : Radeaux en forme de lotus faits de feuilles de bananier, décorés de bougies et de fleurs. Les Thaïlandais les lâchent sur l'eau lors du festival Loy Krathong.

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Johanne
Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:37



Chapitre 2
Pi, Pi, et encore Pi. Je veux frapper ces snobs qui me donnent des ordres, mais je ne peux pas. Si je me défends, je vais me prendre une claque sur la tête et me faire commander sans arrêt.

Je n'ai pas vu Nan depuis hier. Et je n'ai pas cours de chimie tous les jours, seulement deux fois par semaine. En plus, nous sommes dans des classes de laboratoire différentes. Mon poisson dans le ciel s'éloigne de moi. Ce qui m'a rapproché de lui n'était qu'une coïncidence.

Pas besoin de demander un miracle comme dans un roman : je l'aime bien, il m'aime en retour, on s'aime mais on ne se dit jamais un mot. Ah... c'est du passé maintenant. Je me suis fait des illusions avec cette idée pendant un bon moment. Et quoi ? Cela fait un an et il ne t'a toujours pas remarqué.

BAM !

Je tombe à la renverse. Cette fois, mes lunettes tombent de mes oreilles et ma bouche embrasse le bord de la table. Je suis furieux parce que mon temps de réflexion a été interrompu.

— Combien de fois je vais devoir t'appeler ? Ton père a oublié de te donner des nerfs auditifs ?

Mon père est aussi ton père.

— Je ne t'ai vraiment pas entendu.

Je me caresse la tête, fronçant les sourcils en regardant la personne qui se renfrogne, les mains sur la taille.

C'est 'Duean', mon grand frère. Il y a trois fils dans notre famille. Mon frère aîné s'appelle Wan. Il est médecin dans le sud, il travaille pour rembourser ses prêts étudiants. Moi, j'étudie la chirurgie dentaire. Et ce gars est super différent de nous.

D'abord... il est plus beau que les autres frères. Il a même été choisi comme Lune en première année.

Deuxièmement... il étudie l'ingénierie, pas les sciences de la santé comme les autres frères.

Et troisièmement... c'est sa cinquième année à l'université.

Oui ! Il aurait dû être diplômé l'année dernière. Mais son cerveau est d'un autre niveau que le nôtre, ce qui fait qu'il ‘a commencé avec ses amis et sera diplômé avec les étudiants en médecine'.

BAM !!

Ma tête vacille à nouveau après avoir été frappée par cette grosse main. Je vois des étoiles pendant un instant. En plus de sa nature méchante, il a aussi une grande gueule.

— Pourquoi tu me frappes ? Putain, ça fait mal, Duean !

Je ne lui montre jamais de respect parce qu'il ne le mérite pas. Nous sommes plus comme des amis.

Duean n'est en fait pas si stupide, juste indiscipliné. Il ne s'est pas beaucoup soucié d'étudier et a eu un F à un test au dernier semestre. Il a même ricané quand il n'a pas pu avoir son diplôme parce qu'il passait son temps à flirter. J'en ai marre de son comportement.

— Je vais encore te frapper si tu ne réponds pas à ma question.

— C'est quoi la question ?

— Je t'ai demandé si quelqu'un t'avait harcelé aujourd'hui.

— Non.

Il s'en occuperait si je disais oui, ce qui n'est pas une bonne idée.

C'est le genre à utiliser la violence pour résoudre les problèmes. On sait maintenant que Pi est un vilain pleurnichard choyé par un délinquant à l'allure d'ange. Il a même emménagé dans ma chambre ce semestre parce que maman lui a coupé son argent de poche pour le punir de ne pas avoir eu son diplôme.

— Dis-moi la vérité.

— C'est la vérité. Tout le monde m'aime. Pourquoi s'en prendraient-ils à moi ?

— Ouais, ils t'aiment putain...

Duean se montre sarcastique, en pinçant les lèvres de manière agaçante, mais ses yeux se braquent sur mon journal.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Laisse-moi tranquille. Va jouer à un jeu ou autre.

Je l'esquive, couvrant la page avec ma main, la bloquant à sa vue.

Je fais toujours ça. Depuis que Duean a emménagé dans ma chambre, j'ai dû acheter des verrous pour chaque tiroir. Les secrets doivent rester secrets.

— Mon poisson dans le ciel... Je ne sais pas jusqu'où je dois aller pour pouvoir te connaître. J'aimerais avoir la moitié du courage de l'animateur de l'émission de télé-réalité sur le paranormal. Ainsi, je pourrai avouer mes sentiments pour toi sans craindre d'être déçu.

— Hé ! Espèce de méchant. Pourquoi t'as fait ça, bordel ?

J'en ai assez. C'est ce que j'ai écrit dans mon journal hier, et Duean... Qu'est-ce qu'il a fait, bordel ?!

— Simple curiosité.

— Va te faire foutre.

— Je ne le dirai à personne.

— Mais je ne veux pas que tu le saches."

On ne se cache jamais rien, mais je ne suis pas assez courageux pour partager mon histoire d'amour.

— Mais comment tu as ouvert le tiroir ?

Je le questionne curieux.

— Ne sois pas si bête, mon frère. Tu as caché la clé sous le canapé. Je n'en ai aucuuuuuune idée.

— Rigole tant que tu veux.

— Pourquoi tu n'as pas le courage ? Ça fait un an que tu écris que tu l'aimes bien.

Et merde ! Alors il a lu chaque page. Il n'y a plus de secret.

— Si j'étais à moitié aussi beau que toi, je n'aurais pas à écrire dans un journal comme celui-ci.

— Tu te sens inférieur ?

— Oui. Pourquoi papa et maman sont-ils si inégaux, en vous donnant à Wan et à toi tous les bons côtés ?!

Je commence à me sentir mal.

J'ai des sentiments, tu sais. Depuis que je suis né, les gens nous comparent tout le temps. Wan est charmant. Il est beau jusqu'aux pores de sa peau, malgré les grosses lunettes qu'il porte. C'est pourquoi c'est un vrai playboy. Je parie qu'il a des amants dans tout l'hôpital.

Duean est né pour me tuer et m'enterrer. Il a une vue parfaite même s'il joue à des jeux jour et nuit. Il a un nez proéminent et une peau saine. Un bouton n'apparaît jamais sur son front. Toutes les coiffures lui vont, sans parler de son sourire ravageur qui rend les filles folles. Elles ne se soucient même pas qu'il ait redoublé, car son visage résout tout.

Et moi, alors ? Qu'est-ce que j'ai ?

— Ne pleure pas devant moi, Pi, ou je vais te frapper.

— Qui pleure ? Je suis juste en train de bailler.

Putain ! Des larmes coulent sur mon visage. Je vais faire comme si c'était de la sueur.

— Tu es faible, inutile, et tu peux à peine survivre chaque jour. Étudier est ton seul point positif. Essaie de te réveiller et de te regarder dans le miroir, mon frère. Tout ce que tu fais le matin, c'est engloutir des cornflakes avec du lait au chocolat et partir en courant. C'est pourquoi le monde n'en aura jamais rien à faire de toi.

Argh ! Mon cœur me fait mal, putain.

— Pourquoi tu es si dur avec moi ? Je suis ton petit frère.

— C'est parce que tu es mon frère. Tu as dit que tu prendrais soin de toi, mais tu te couches à trois heures du matin et tu te réveilles avec les yeux tout ensommeillés. Combien de fois tu te peignes les cheveux en un an ? Je t'ai dit de te les faire couper mais tu n'as pas arrêté de dire que tu n'avais pas le temps. Et tes bagues, si le dentiste refuse de les enlever, je vais les arracher avec un coupe-câble. Tu aimes ça ? Putain... tu n'arrêtes pas de te plaindre de ton look. Un beau mec comme moi en a marre.

Duean termine par de la flatterie de soi, comme d'habitude. Je le déteste.

— Je suis juste moi-même. Si quelqu'un doit m'aimer, il doit m'aimer pour ce que je suis.

— C'est bien d'être qui tu es. Je ne te demande pas de changer. Qui dirait un mot si tu aimais qui tu es en ce moment ? Ça veut dire que tu t'es accepté. Pourquoi tu te plains encore, alors ?

— ...

— Si tu te plains encore, c'est que tu n'es pas satisfait de ton image actuelle. Il y a deux options. Premièrement, change ton apparence. Deuxièmement, change ton attitude. Choisis !

Il s'éloigne et s'installe sur le canapé, jouant confortablement à un jeu sur Play Station, me laissant seul à réfléchir.

Des options ?

Si je change... Non ! Je dois être aimé pour ce que je suis.

Je peux toujours faire mon propre choix.



La partie de l'étudiant de cinquième année :

— Viser l'horizon, mais le destin ne semble pas comprendre… (1)

Chantons. J'étais sur le point d'être diplômé avec mes amis, mais, en fait, je suis devenu un étudiant de cinquième année à la place. Quand les gens me demandent, je leur dis que c'est pour mes études futures. La vérité, c'est que j'ai échoué !

Et cette matière est un putain d'enfer sur terre : Les compétences de vie.

Ouais, les compétences de vie. Je suppose que je n'en avais pas assez pour réussir. J'ai séché ce cours jusqu'à ce que je sois disqualifié de l'examen. Avant même que je ne m'en rende compte, ma mère m'a giflé, me demandant pourquoi je ne pouvais pas avoir mon diplôme. Oh... J'avais oublié que je devais avoir mon diplôme.

Ce serait mieux si je n'avais pas à repasser le cours avec des étudiants de première année portant de jolis badges accrochés à leur cou. Je n'ai pas réussi à m'inscrire à temps pour l'autre section. Et donc, au lieu d'étudier avec mes camarades ou des juniors de la même faculté, je dois être dans la même section que des étudiants d'autres facultés. Ils ont fait des commérages sur un étudiant de cinquième année dans la classe récemment, disant que cette personne est trop vieille pour ça. Moi, assis à côté de ces commères, je dois faire semblant d'être un étudiant de première année. Je leur ai dit que j'avais oublié d'apporter mon badge.

Je vais réessayer aujourd'hui. La mission d'être un faux étudiant de première année commence lorsque je cherche une victime devant la classe comme un criminel.

— Hé, toi !

Je lui bloque le passage une fois que j'ai trouvé ma cible.

— Qu... Qu'est-ce qu'il y a ?

Ce nouveau venu lève les yeux. Bon sang, quel genre de soins de la peau utilisait-il quand il était jeune ? Pourquoi sa peau brille-t-elle comme une méduse ? Je jette un coup d'œil à son badge. Son nom est Meen, un étudiant en médecine.

— Tu es malade ? Tu bégaies.

— Non, je ne le suis pas.

Quelle petite chose timide.

— Entre, Docteur Meen. Le professeur est là, appelle son ami, coupant ouvertement notre conversation.

Ha ! Se faire appeler docteur dans sa première année ? Je suis un étudiant de cinquième année, mais pas une seule âme ne m'a jamais appelé Maître Duean.

— Donne-moi ton badge.

— Hein ?

— Donne-moi le badge à ton cou.

— Je ne peux pas. Le senior va me punir. Demande un nouveau badge si tu as perdu le tien.

Whoa ! Il me donne des conseils. J'ai l'air si jeune qu'il m'a pris pour un étudiant de première année. Bon sang, je suis fier.

— Trop paresseux pour le trouver. Tu ne peux pas me prêter le tien pour une heure ? Je te le rendrai après le cours.

Puisque voler ne marche pas, je vais le demander gentiment.

— Allez, Meen... S'il te plaît.

Regarde mon visage. Je fais des efforts, mec.

— N... Non.

— Je t'en supplie. Je t'inviterai à manger.

— Je ne veux pas de ça.

— Je t'offrirai quelque chose à boire, alors. S'il te plaît, aide-moi.

— Juste pour un moment, d'accord ?

— Ok, juste pour un moment.

Meen enlève lentement son badge et me le tend. Quand ses yeux débordent de larmes, je me sens...

Teeeeeeeeeellement bien. M'amuser avec un jeune homme est vraiment mon bonheur.

J'ai un badge. Maintenant je peux flirter avec les filles de première année facilement.

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.



— Pi, prépare-toi pour ce soir.

J'acquiesce à l'ordre un peu musclé d'un groupe d'amis. C'est la première fois qu'ils m'invitent à sortir. Ils ont dit que c'était une fête de groupe. J'ai dit oui parce que je voulais en faire partie. Peut-être... que je tomberai sur quelque chose de sympa.

— Habille-toi bien si tu ne veux pas te ridiculiser.

— Ok. Où est-ce qu'on va ?

— XX Club, à vingt-deux heures. Ne sois pas stupide et ne te perds pas.

— Je ne vais pas me perdre.

XX Club ? Putain de merde... Je ne me suis jamais approché d'une boîte de nuit depuis que je suis né. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils vont fêter, mais je ne peux pas rater ça parce que j'ai dit que j'irais. Je pense que j'ai besoin de l'aide de mon frère, Duean.

Ayant pris ma décision, je rentre immédiatement chez moi en voiture. Je cherche quelque chose à porter depuis quatre à cinq heures déjà. Ce n'est pas grand chose, cependant. Premièrement, des T-shirts ordinaires. Ensuite, des chemises à col rayé de différentes marques, qui se ressemblent toutes. Pas étonnant que mon style de mode soit si ennuyeux.

— Qu'est-ce que tu fais, mon cher frère ? Je te regarde fouiller dans le placard depuis un moment maintenant. Viens manger un morceau.

— J'essaie de trouver quelque chose à porter. Je vais sortir et faire la fête avec mes amis.

— Où ?

— XX Club.

Bon sang, Duean se tape le genou de façon spectaculaire, abasourdi par ce qu'il vient d'entendre.

— Whoa ! Tu sais quel genre de personnes vont dans cet endroit, hein ?

— Les gens qui s'habillent de façon sexy.

— Abruti, c'est un club gay.

— Et alors ? J'aime les mecs de toute façon.

— Quelle audace !

Il se rapproche de moi avec ses longues jambes, se penchant pour ramasser mes vêtements, les examinant.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Tu n'as pas de meilleurs vêtements ? Tu vas dans un putain de club, pas faire une offrande au temple.

— Qu'est-ce que je dois faire, alors ?

— Tu veux emprunter les miens ?

Il tourne sur ses talons et ouvre son armoire. Il prend une chemise et une veste et les jette sur le lit. Maintenant, il est sur le point d'enlever le jean qu'il porte.

— Hé ! Tu fais quoi, bordel ?

— C'est mon préféré. Je te garantis que tu seras beau avec.

Merde... La chemise est bien, mais je dois dire non à ce jean. Il ne se dit pas que ça pourrait me dégoûter ?

— Je n'en ai pas besoin. Je pourrais perdre confiance en moi en le portant.

— Tu les prends ou pas ?

— Non.

— Peu importe, quatre z'yeux.

Il fait une grimace moqueuse et remet ses vêtements dans le placard.

C'est vrai, je me suis dit que je devais être fier de ce que je suis. Je décide de choisir mon t-shirt préféré, un T-shirt à rayures Lacoste, et un jean large. Maintenant, je suis prêt.



Un peu après 21 heures, je prends un taxi depuis mon appartement, me dirigeant avec excitation vers le luxueux club.

J'y entre par la porte d'entrée. L'atmosphère est tellement différente, comme si c'était un autre monde. La musique heavy metal qui retentit et les lumières clignotantes me donnent le vertige pendant un instant. Il y a aussi beaucoup de monde. La peur commence à s'insinuer dans mon cœur.

— Pi, connard. Viens ici.

Mon ami me fait signe. Je le salue joyeusement et me dirige vers la zone pleine de tables et sans chaises. La table est pleine d'alcool.

— C'est comme ça que tu t'habilles bien ?

Un de mes amis se moque. C'est pour ça que les gens me fixaient jusqu'ici, hein ? Ils ne me fixaient pas parce que mon regard les a stupéfaits, c'est sûr.

— Alors vous venez souvent dans ce genre d'endroit ? je demande par curiosité.

— Ouais, pour avoir une expérience enrichissante.

— Ça fait un peu bizarre, ce genre d'endroit.

— Parce que tu t'enfermes toujours dans ta cham... Nan.

Il change de sujet sans prévenir. Je suis son regard jusqu'à ce que je repère quelqu'un.

C'est le propriétaire d'une silhouette mince, d'un visage doux comme un ange et de grands yeux ronds. Ses cheveux châtains foncés flottent au rythme des mouvements de son corps. Ses jolies lèvres se courbent en un sourire.

Mueangnan...

Mon poisson dans le ciel est sacrément sexy.

Je reste immobile, stupéfait. Ce qui me choque encore plus, c'est qu'il danse sur la piste, se déhanchant, attirant un tas d'hommes. Ils sifflent, se sentent heureux. La chemise blanche de marque de luxe couvrant son corps mince est si fine qu'elle révèle presque sa peau nue. Le col en V est super profond. Tout le monde peut voir sous son nombril quand il se penche. Sans parler de son pantalon noir moulant.

Merde... Je vais devenir fou.

— Wooooooo, Nan, mon garçon !!!

— Super sexy.

Le Mueangnan que je connais et le gars de ce club sont deux personnes totalement différentes. Je ne sais pas comment me sentir...

— Nan est vraiment venu ici ce soir.

— Il est sexy. Il faut lui accorder ça.

— On lui dit bonjour ?

— Bien sûr.

— Laissez-moi venir avec vous, dis-je tout excité.

Mais ils se tournent tous vers moi avec un sourire.

— Surveille la table. On revient tout de suite.

— O... Oh, je ne peux pas vous accompagner ? Vous m'avez demandé de venir. Pourquoi vous me laissez ici ?

— Qui voulait que tu sois là ? Je t'ai juste invité par politesse. Je ne pensais pas que tu viendrais vraiment.

S'il vous plaît laissez-moi, je dois dire ceci. ESPÈCE DE SALAUD !!!

Ils avalent l'alcool à grandes gorgées, en gloussant, élaborant plusieurs plans pour approcher Nan, tandis que je disparais lentement dans les airs, hors de la vue de tous.

J'aurais dû m'en rendre compte...

Peu importe le temps qui passe, je ne serai jamais rien pour eux.

Notes :
1/ Chanson 'A Small Boat Should Leave the Shore' (Un petit bateau devrait quitter le rivage) par Bodyslam

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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:37



Chapitre 3
Ma relation avec ce que j'appelle mes "amis" n'a rien de beau. Les moments où vous souriez ou riez en repensant au passé, je n'ai rien de tout cela. Mon expérience est plus désespérée que vous ne pouvez l'imaginer.

Au lycée, j'avais beaucoup d'amis, garçons et filles. Ils étaient vraiment gentils, alors je voulais leur rendre la pareille en leur offrant tout ce qu'ils demandaient. Jusqu'au jour où j'ai appris la vérité lorsque ceux que je croyais être mes meilleurs amis nous ont enfermé dans une salle pour dire du mal de moi. Ils ont parlé de mes mauvais côtés et de beaucoup d'autres choses que je ne connaissais pas.

Beaucoup d'entre eux ne s'étaient liés d'amitié avec moi que parce que j'avais de beaux frères. Les autres m'avaient approché parce que j'étais doué pour les études et que je pouvais les aider à faire leurs devoirs. J'étais nul pour les relations sociales. Mon sens de la mode était terrible. Je faisais toujours des choses étranges quand on était ensemble et ça les embarrassait. Et chaque fois que j'avais des problèmes, sans aucune exception, mes frères s'en occupaient.

— Il n'est rien sans ses frères.

Ces mots m’ont blessé à plusieurs reprises, au point que je me sentais tout engourdi.

L'incident avait tout changé. Je ne pouvais plus avoir confiance en eux. Je ne pouvais pas croire que leur sourire était sincère. Il se pouvait qu'ils me détestaient et qu'ils ne traînaient avec moi que parce que cela leur était profitable. Ces sentiments m'écrasèrent comme une vague jusqu'à ce que je décide de ne plus m’approcher de personne.

J’étais resté seul, sans m'ouvrir à quiconque s'approchait de moi car je ne croyais pas qu'ils m'aimeraient pour moi. Par conséquent, j'ai gardé mon cœur fermé même quand je suis entré à l'université.

Avec le recul, cela m'attriste. Je me souviens encore de ceux qui sont venus me voir en premier.

— Pi, allons chercher quelque chose à manger.

— Non, merci.

— Tu es libre ce soir ?

— Je le serai après avoir fait mon travail au club de cichlidés.

— Tu veux aller voir un film avec moi ?

— Non, merci.

Ou quand ils m'invitent à sortir.

— Tu veux sortir avec moi ?

— Non, merci.

— Je ne t'ai pas dit où c'était.

— C'est où ?

— Je vais me sentir très seule ce samedi. Tu veux aller au nouveau café ? Mais tu dois gentiment prendre mes photos.

— Non, merci.

Pour eux, ma vie dépend du mot "non".

— Pi.

— Non.

— Pas encore ! Je ne t'ai rien demandé.

— Oui, mais non.

Le temps a passé, et avant même que je ne m'en rende compte, je n'avais plus d'amis.

Ça doit être ma façon d'agir qui fait que les autres n'ont pas envie d'approcher une personne qui ferme son cœur comme moi. Ce n'est pas que je ne veux pas avoir d'amis. Je pense juste que je ne vaux rien. Ils ne m'invitent que lorsqu'il n'y a plus personne et que je suis le dernier choix. Personne ne me demandera ou ne pensera à moi en premier dans des circonstances normales. Eh bien regardez mon visage, mon style vestimentaire et mes comportements bizarres.

Le groupe d'amis actuel me parle et traîne avec moi, probablement, sans le vouloir. J'ai eu la malchance de découvrir qu'ils n’étaient pas vraiment gentils. La seule raison pour laquelle je suis devenu leur larbin, c’est que contrairement à l’année dernière, je ne veux pas être laissé de côté quand il y a des projets de groupe.

— Pi

— ...

— Putain.

L'un d'eux me frappe la tête.

— Pourquoi tu as fait ça ?

— Tu n'as pas répondu quand je t'ai appelé.

Je serre les poings, ayant envie de donner un ou deux coups à ces connards. Leurs parents ne leur ont pas appris à parler gentiment avec leurs amis ? Putain de fils de pute.

— Tu aurais pu simplement appeler mon nom.

— Mais est-ce que tu l'aurais entendu ?

Je fixe la personne qui parle, sans même cligner des yeux jusqu’à ce qu’il reprenne.

— Regarde ton expression. Tu m'insultes dans ta tête ?

— Et alors, si c'est le cas ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Tu gâches la fête. Rentre chez toi.

— Non, je vais rester.

— Pourquoi tu veux rester et gâcher l'ambiance ?

— ...

— Je sais que tu as le béguin pour Nan. Mais, désolé... même s'il était célibataire, il ne t'aimerait jamais en retour.

Je refoule ma colère. Les mots que Duean a dit surgissent dans ma tête sans cesse. Pourquoi je ne suis pas à moitié aussi courageux et effronté que lui ? Pourquoi je ne suis pas assez audacieux pour leur arracher leur collier et leur cracher au visage ?

On verra quand je n'aurai plus rien à perdre.

— Crois-moi, ça ne sert à rien d'essayer. Tu m’entends, regarde-toi.

J'ai envie de dire "Va te faire foutre", mais tout ce que je peux dire c'est...

— Oui.

— Mais puisque tu l'aimes tant que ça et que tu veux savoir ce qu'il pense de toi, découvrons-le.

— ... Vraiment ?

— Oui.

— Ecoutez, Nan est de retour à sa table. Allons-y.

Je secoue la tête pour chasser les pensées inutiles, j'ajuste mes lunettes plusieurs fois et je me concentre sur ce qui se trouve juste devant moi.

— Allez. Dépêchons-nous.

Une fois qu'ils se sont donné le signal, on prend nos verres et on se dirige directement vers le canapé de la zone VIP, où Nan est assis avec ses amis.

— On peut se joindre à vous ? commence l'un de mes amis.

Mueangnan jette un coup d'œil avec des yeux charbonneux, en faisant un petit sourire.

— Bien sûr.

— Assieds-toi, mec. Assis, assis.

Ils se donnent des coups de pied dans les jambes pour désigner quelqu'un avec qui entamer une conversation. Et moi, alors ? Personne ne me reconnaît. Je reste bêtement à côté. Je ne peux même pas m'asseoir car il n'y a plus de place. Argh.

— Mueangnan.

La tête de cochon parle en premier parce qu'il est le plus beau de notre groupe.

Beaucoup d'étudiants en médecine dentaire sont sympas. Moi, malheureusement, je dois traîner avec cette bande d'abrutis. Les autres sont d'accord avec moi et me donnent parfois un coup de main par courtoisie. Certains ne me détestent pas mais ne veulent pas non plus être proches de moi. Pendant ce temps, ces voyous me détestent et aiment s'en prendre à moi. C'est pas vrai.

— Tu me connais ?

Nan répond gentiment, contrastant avec sa façon aguichante de danser sur la piste.

— Bien sûr. On est à la même université et on se croise souvent.

— Pourquoi tu ne m'as jamais dit bonjour ?

Pourquoi il est si torride ? C'est un humain ou une friteuse ?

— Je n'ai pas osé parce que tu as déjà un petit ami.

Ha ! J'ai bien vu que tu attendais pour le dévorer. Garde ces mots doux parce que ta devise est 'on se voit quand ton amoureux n'est pas là.’

— Mais si tu ouvres ton cœur, je peux te montrer comment aimer.

Que quelqu'un me passe un pot. Je vais vomir. Non seulement sa phrase de drague est nulle, mais il frappe sournoisement les jambes des autres pour signaler qu'il va continuer. Mais Nan ne semble pas s'en soucier.

— Vous dites toujours ça, tous. Je me demande si on peut apprendre à quelqu'un à aimer.

Mon poisson dans le ciel continue à flirter sans relâche.

— On peut, bien sûr. Tu veux essayer ?

— J'adorerais, mais bon, comme tu le sais...

— ...

— J'ai déjà deux petits amis. Je suis vraiment désolé, mais ils sont très effrayants.

Wow.

Vous connaissez le mot "avoir l’air mort" ? Oui, nous sommes stupéfaits. Nan ne faisait que flirter pour montrer son charme. Regardez mes amis. Ils sont figés comme un groupe de chiens regardant une conserve de poisson ; ils voudraient tellement la manger mais ne peuvent pas l'ouvrir.

Je dois rire ou pleurer ?

Rire parce qu'ils ont perdu la face et pleurer parce que mon poisson dans le ciel a deux petits amis.

Ma poitrine est sur le point d'éclater. Qui serait capable d'accepter ça ? Argh !

— Vous êtes en état de choc ? J'étudie la pharmacie. Je vais demander à mes seniors de vous prescrire des médicaments, dit l'ami de Nan, amusé.

Il y a des garçons et des filles. Ils sont tous magnifiques dans leurs vêtements, manifestement ils sont venus ici pour impressionner les autres, alors que moi...

En plus du fait d’être oublié, il ne regarde même pas dans ma direction.

Je reste silencieux et fais semblant de rire même si les blagues ne sont pas drôles. J'attends que tout le monde se sépare pour rentrer chez lui, puis je sors du club la tête basse comme de la coriandre flétrie.

— Pi.

Le silence s'est installé à l’extérieur. Il me faut un moment pour revenir à la réalité. Cette voix, cette odeur...

— Duean !!!

— Ouais, c'est moi. Tu croyais que c'était Mueangnan ?

Oui, mon rêve a été brisé. Normalement, le premier rôle masculin devrait venir ici pour se réconcilier avec son partenaire, et le réalisateur préparerait leur scène romantique, non ?

Alors pourquoi ce voyou s'est pointé ici ? Je suis dégoûté.

— Comment tu es arrivé là ?

— Je t'ai suivi. Je buvais en t'attendant et je peux à peine ouvrir les yeux maintenant.

— C'est tellement toi.

— Comment s'est passé ta première sortie en boîte ? Tu te sens renaître ?

— Ouais, je vais renaître parce que j'ai touché le jackpot de plein fouet.

Mon frère me fait signe de le suivre vers sa voiture. Après que l’on soit montés à l'intérieur, Duean continue là où nous nous sommes arrêtés.

— Quelle audace de ta part.

Ses mains sont sur le volant, ses yeux sur la route, mais il parle très fort comme pour être sûr que j'entende clairement chaque mot.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu aimais Mueangnan ? Ce n'était pas fatiguant de le garder pour toi ?

— Tu connais Nan ?

Ne me dites pas que lui aussi aime Nan. Hé ! Nous, les frères, on ne peut pas avoir le béguin pour la même personne, et je ne reculerai jamais, même si je viens de découvrir que mon poisson dans le ciel est devenu un chat sexy.

— Mon ami court après Nan depuis que ce dernier est en première année, mais il a échoué.

— Qui c’est ?

— Il est diplômé.

Oh, c'est vrai. Duean n'a pas été diplômé.

— Comment c'était de le voir ce soir ? Ça s'est passé comme tu l'avais imaginé dans ton journal intime ?

— Ça ne te regarde pas !

Il continue à remuer le couteau dans la plaie.

— Je ne pensais pas que tu aimais Nan. Quand j'ai lu ton journal, j'ai pensé que cette personne devait être un mec gracieux. Il y a tellement de gens qui lui courent après, tu sais. Comment tu pourrais avoir une chance ?

Bon sang, Duean, tu sais tout alors que je n'en ai aucune idée.

— E... Et alors ? Je peux les battre. Je me fiche de savoir si c'est Aut ou qui que ce soit.

— Tu es vraiment prêt pour ça ?

— Je le suis. Pourquoi je ne le serais pas ?

— Le petit ami de Nan est effrayant.

— Arrête de remuer le couteau dans la plaie. Nan le larguera un jour, de toute façon.

À en juger par la façon dont Nan a flirté et dansé sur la piste de danse, je crois que le gars sexy se fera larguer tôt ou tard.

— Tu ne sais rien du tout ?

— Comment ça ?

J'ai déjà tellement mal que j'ai du mal à respirer.

— Tu n'as jamais entendu parler de la rumeur sur le faux petit ami de Mueangnan ? Nan rejette tous ceux qui lui font des avances.

— Et ?

— Argh, Pi, espèce d'abruti. Le dit petit ami est en fait son cousin.

— Hein ? Ça veut dire que Nan est célibataire ?

— Ouaip.

Aaaaaaaah ! Alors le séduisant petit gars est toujours célibataire ? Je vais m'évanouir. Maintenant, j'ai encore plus envie d'être l'amoureux de mon poisson dans le ciel déguisé en chat sexy.

Je me souris à moi-même. Je n'entends plus ce que dit mon frère. Je suis occupé à rêvasser.

— Tu penses à quoi ? On est à la maison. Sors.

— Ok.

Duean me jette hors de sa voiture. Dès qu'on est dans notre chambre, il retire tous ses vêtements, ne restant qu’en caleçon. Tu ne peux pas faire ça dans la salle de bain, enfoiré ! Je n'ai pas envie de regarder un documentaire animalier en ce moment.

— Retrouve-moi au bâtiment d'ingénierie demain soir, dit Duean sans crier gare.

— Ne sois pas ridicule. Pourquoi je devrais aller là-bas ?

— Je vais te présenter à mon ami.

— Tu as des amis ?

— Hé, surveille ta putain de bouche. C'est l'heure.

— L'heure de quoi ?

— Je ne veux plus que mon frère soit un loser, d'accord ? Ça m'a fait mal quand ils t'ont dénigré. J'étais un peu plus loin mais j'ai entendu tout ce qu'ils ont craché.

— Alors pourquoi n'es-tu pas venu m'aider ? Pourquoi tu es resté là, en colère, comme ça ?

— Pourquoi tu ne les as pas frappés ?!

— ...

— Prépare-toi pour demain soir. Tu vas renaître pour de vrai !

Vous avez déjà vu un personnage de dessin animé plein d'espoir avec des étoiles scintillantes flottant au-dessus de sa tête ? Duean est comme ça en ce moment. Comment quelqu'un comme lui pourrait-il me changer ? Je ne peux rien garantir parce que son visage a toujours été son seul point fort alors que sa personnalité est une ordure. Ha...


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Ven 6 Sep 2024 - 22:38



Chapitre 4
Pattawee Panichapun

Je m'ennuie. Je m'ennuie TELLEMENT.

Humain de la faculté voisine

Tu as dit que tu étais heureux hier.

Pourquoi tu t'ennuies aujourd'hui ?

Pattawee Panichapun

C'est mon frère. Il est en retard.

Il me fait toujours attendre.

Humain de la faculté voisine

Laisse-le tomber.

Pattawee Panichapun

Arrête de faire l'idiot. Je l'aurais fait si j'avais pu.

Je n'aurais pas perdu une seconde à être son petit frère.



Cela fait un moment que je parle, que je me plains, avec ce compte anonyme, mais mon frère n'a toujours pas montré son visage. Cette personne est vraiment un humain de la faculté d'à côté. Je ne sais pas de quel côté cependant, parce que toutes les photos de son compte Facebook sont pleines de bâtiments scolaires et de chiens dans la faculté. Nous nous parlons depuis presque un an maintenant. Je ne sais pas à quoi il ressemble. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il m'a envoyé une demande d'ami et que nous nous sommes plutôt bien entendus, donc nous sommes restés amis jusqu'à maintenant.

Je ne sais pas si c'est un humain ou un fantôme.

Peu importe. Je devrais me concentrer sur quelqu'un d'autre pour le moment.

Tu fais attendre ton frère trop longtemps, Duean !

Je veux le crier, mais je ne peux pas. Le plus jeune doit parler gentiment, et puis il n'est pas là pour qu'on lui crie dessus. Il a dit qu'il allait me présenter à son ami. Mais bon sang, il est déjà l'heure et il n'est toujours pas là. Ça m'énerve au plus haut point.

Pire encore, je n'ai pas entrevu l'ombre de mon poisson dans le ciel aujourd'hui. Mon espoir et mon rêve ont été détruits. J'ai pensé à de nombreux plans pour faire bonne impression, mais lorsque mon visage pitoyable a traversé mon esprit, j'ai voulu me mordre la langue en morceaux.

Je dois savoir où est ma place, hein ? Nan a même fait de son cousin son faux petit ami pour faire fuir ces beaux gosses. Comment quelqu'un comme moi serait-il capable d'ouvrir son cœur et d'y entrer ?

C'est nul. Je suis déjà laid mais j'ai quand même essayé de dire quelque chose de romantique.

— Toi ! Hé, toi ! a crié quelqu'un si fort que mes oreilles ont failli saigner.

Qui diable salue les autres aussi fort ? Où sont tes manières ? Je reste assis et je soupire, je continue d'attendre Duean, mais la voix continue de rugir.

— Enfoiré, pourquoi tu ne t'es pas retourné quand je t'ai appelé ?

Ouais, enfoiré, pourquoi tu ne t'es pas retourné ? Tu fais crier ton ami tellement de fois.

WHACK !

— T'es sourd, connard ?

Je peux entendre clairement maintenant. Le marteau, l'enclume et l'étrier étaient si près de tomber dans ma gorge quand j'ai été frappé par une certaine personne. Mais ça ne fait pas si mal que ça. J'ai réagi de façon excessive.

Je lève les yeux, en me caressant la tête.

— Bordel, t’es qui ? demandé-je.

Ce n'est pas mon ami, son visage ne m'est pas familier, et il est le propriétaire de la voix agaçante dont je me plaignais dans ma tête.

Plus important encore, il n'est pas seul ici. Ils sont quatre !

— Je suis l'ami de Duean. Tu es Pi, c'est ça ?

Je hoche la tête, sans dire un mot.

— Il était occupé, alors il nous a envoyés ici pour diriger l'armée. Il nous rattrapera.

C'est comme si nous étions sur le point de livrer bataille. Attendez, qu'est-ce qu'ils ont à voir avec moi ?

— Tu parles une langue étrangère ?

Qui oserait vous parler ? Ils ont l'air si barbares. S'ils ne portaient pas des chemises d'atelier d'ingénierie, j'aurais pensé qu'ils étaient des chefs de gang dans des films hollywoodiens des années 80.

— Vous êtes qui les gars ?

— J'ai dit que j'étais l'ami de ton frère. Tu étudies vraiment la chirurgie dentaire ? Pourquoi ta mémoire est-elle si mauvaise ?

J'ai envie de pleurer...

— Je veux dire vos noms.

— Oh. Je m'appelle Goe. Le mec au teint pâle et aux cheveux courts, c'est Yeen. Celui qui ressemble à un Chinois, c'est Yok. Celui qui a la peau bronzée comme un mannequin de magazine de mode, c'est James. C’est bon ?

— Non.

— Pas étonnant.

— Pas étonnant que quoi ?

— Pas étonnant que ton frère ait dit que personne ne voulait de toi.

Oh wow, en plus de leur vulgarité, leurs mots sont inhumains et sans cœur. Je veux appeler Duean et lui demander pourquoi il traîne avec eux. Est-ce qu'ils prévoient d'étudier ensemble ou de braquer une banque ?

— Toujours assis.

— Où est Duean ?

— Il ne nous l'a pas dit, mais il nous a envoyés pour te relooker.

— Hein ?

Tu ne peux même pas te relooker toi-même. De très petites parties de chacun d'eux ont l'air bien. Mais quand ils sont regroupés, avec leur ignoble attitude, je ne peux vraiment pas confier ma vie entre leurs mains.

— Pas de 'hein'. Allons-y maintenant.

— Je ne veux pas.

— Allons-y.

— ...

— Et à partir de maintenant, tu n'as plus besoin de courir après ceux qui ne t'aiment pas. Qu'ils aillent se faire foutre. Tu peux être notre ami. Nous ne sommes pas hypocrites. La sincérité est dans notre sang. Nous disons toujours ce que nous pensons.

Mais vous n'avez pas besoin d'être si direct.

— Eh bien...

— N'aie pas peur, Pi. Je suis un très bon ami. Sois rassuré.

— Hein ?!!

Comment je pourrais l'être ?

— Bien. Je suis content que tu sois d'accord avec ça.

Goe me tapote l'épaule. Le mot "hein" ne veut pas dire "oui". C'est une exclamation, tu m'entends ?

CHOQUÉ !!!! JE SUIS CHOQUÉ !!!!!!!!!

De toute ma vie, je n'ai jamais eu autant d'amis. Maintenant que je vais en avoir, c'est une bande extrêmement spéciale que je doute de pouvoir retrouver un jour dans cette vie.

Duean, qu'as-tu fait... ?



— Tout d'abord, Pi, espèce de merde, je te suggère de te faire couper les cheveux, dit Yok, celui qui ressemble à un Chinois, après qu'ils m'aient tous traîné par le cou dans une voiture et m'aient conduit dans un célèbre centre commercial près de l'université.

Après les avoir examinés, Yok semble être le plus décent car il ne parle pas trop comme les autres. Imaginons qu'un jour ils deviennent amis avec Pae, tout l'enfer se déchaînera.

Les gens me regardent déjà à peine, et maintenant je vais être célibataire pour toujours. Personne n'osera poser un doigt sur moi.

— C'est bien comme ça.

— Bien, mon cul. Avec ton look actuel, sans parler de Nan, personne ne craquera pour toi.

Aïe ! Je retire mes paroles quand je disais qu'il était le plus décent. C'est autant un con que les trois autres.

Heureusement que ses amis se sont partagés le travail. Je dois aller voir le suivant quand j'aurai fini ici. Argh... ma vie est un tel gâchis.

— Est-ce que je serai mieux si je me fais couper les cheveux ? J'avais l'habitude de le faire et c'était pire.

— C'était quand ?

— Quand j'ai été formé dans le programme du Corps d'entraînement des officiers de réserve et quand j'ai été diplômé du lycée. Je les ai laissés pousser naturellement après ça et je les coupe juste un peu de temps en temps.

— Putain de merde. Tu es un dentiste ou un chaman ? Tu vas rentrer docilement ou me laisser montrer mon talent en matière de coupe de cheveux ?

Oh... Comment peux-tu me demander ça ? Je ne veux pas encore perdre mes oreilles.

— Je vais les faire couper au salon.

— Il est là ! Viens.

Il me pousse dans le luxueux salon. Ça semble bien quand j'entre. Mais quand je m'approche des coiffeurs, ils me fixent si fort que je deviens nerveux, ne sachant pas où poser mes mains.

— Je peux vous aider ?

Une jolie coiffeuse s'approche de moi et me demande joyeusement, mais son visage indique qu'elle en fait trop.

— Il veut se faire couper les cheveux, répond Yok à ma place.

— Quel style voulez-vous ?

— N'importe quel style qui convient à son visage. Court, long. Vous pouvez lui couper les cheveux, les oreilles, ou même lui briser le cou.

C'est le moment d'être drôle ? Ha, oui ! Ce n'est pas sa tête. Pourquoi s'en soucierait-il ?

— Laissez-moi regarder votre visage.

Elle attrape mon menton et le bouge de gauche à droite et de droite à gauche pour que ma tête tourne.

Hum...

— Vous prenez beaucoup de temps.

Cet enfoiré n'arrête pas de jacasser.

— La forme de son visage est bonne. Il peut essayer de nombreuses coiffures, mais j'ai besoin de savoir quel style il veut. S'il vous plaît, choisissez-en un dans les magazines.

Elle nous dit de regarder les styles de coiffure dans la pile de magazines. Je parcours chacun d'entre eux, en pointant du doigt au hasard. Yok en a finalement assez et choisit une coiffure pour moi, puis il part. Je reste avec la coiffeuse, qui est aussi la propriétaire du salon, et je la laisse couper mes mèches de cheveux jusqu'à ce qu'elles s'accumulent.

— A... Ah, vous ne les coupez pas trop ?

— Pas vraiment. Juste un peu.

'Juste un peu' ne fait jamais partie du vocabulaire d'un coiffeur. Je le sais bien !

Vous pouvez me raser la tête à ce rythme. Il y a une tondeuse à cheveux. Ne perdez pas de temps à utiliser des ciseaux.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Je regarde dans le miroir reflétant l'expert qui me coupe les cheveux jusqu'à ce que je m'endorme. Je me réveille lorsque Yeen et James balancent ma tête d'avant en arrière alors que je suis toujours sur la chaise.

— Wooooooah, Pi, tu es devenu beaucoup plus beau. Incroyableeeeee.

Leur salive se répand sur mon visage.

Je me regarde dans le miroir. Oh, hé ! Pourquoi est-ce que je ressemble autant à Park Bo-gum ?

Non, je n'ai pas l'air si bien que ça. Je me suis menti à moi-même. C'est juste que ma nouvelle coiffure me rend plus beau.

— Cette coiffure est cool, mec.

— J... Je peux rentrer maintenant ?

— Rentrer, mon cul. Allons-y ! On va s'occuper de tes lunettes.

Une fois cela dit, ils me tirent de la chaise et passent à la mission suivante. Mais bon, comme je suis un beau gosse maintenant, vous savez, la propriétaire du salon court après moi et s'écrie comme si elle avait rencontré une célébrité. Je sais que je suis beau, mais ne me complimentez pas trop, ou je vais flotter dans les airs.

— Client.

— ...

Non, s'il vous plaît, ne m'appelez paaaas.

— Vous ne m'avez pas payé !

Meeeeeeerde.

Putain, je suis dans la merde maintenant ! Je pensais qu'elle m'avait juste ramené à l'intérieur pour payer le service. Mais là, elle me dit de ne pas encore la payer, qu'elle n'en a pas fini avec moi. En conséquence, je suis traîné sur la chaise à shampoing. Après avoir coupé, lavé et teint mes cheveux sans rien demander, cela me coûte 4 500 bahts (1), soit mes dépenses alimentaires pour un mois entier.

Tout se passe bien chez l'opticien. Les employés y sont très gentils, contrairement à ces deux voyous qui me persuadent de porter des lentilles de contact. Je ne peux m'empêcher de me demander si l'un de leurs parents n'est pas l'associé de ce magasin.

Et je cède, je fais ce qu'ils me disent en ouvrant les yeux et en essayant patiemment de placer ce truc transparent et rond sur mon œil.

C'est vachement dur.

— Pourquoi tu pleures, Pi ? Tes larmes sont sur le point de noyer ce magasin.

— Je n’arrive pas à la mettre.

Je ne pleure pas. J'ouvre les yeux trop longtemps et ça devient sec. Le résultat est comme vous pouvez le voir.

— C'est si difficile que ça ? Mets-la juste.

— Tu veux essayer ? Vous n'êtes pas myopes comme moi.

Ça semble facile mais c'est en fait très dur. Ça fait une demi-heure que j'essaie dans le magasin.

— J'attends depuis trop longtemps. Regarde vers le haut. Je vais l'enfoncer pour toi.

— Waaaaa, non ! Ne fais pas çaaaaaaaaaa.

Finalement...

Je remets des lunettes.

Je porterai des lentilles de contact quand je serai à l'aise avec. Heureusement que James choisit de nouvelles lunettes pour moi. Les lunettes à monture noire et aux verres transparents ont un tel impact sur mon visage. Pourquoi n'ai-je jamais appris qu'un changement de lunettes peut modifier l'apparence de quelqu'un de façon aussi remarquable ?

— Tu as davantage l'air d'un mauvais garçon maintenant, mais ta personnalité est douloureusement timide.

— Tu me complimentes ou tu m'insultes ?

— Les deux.

Yeen croise ses bras sur sa poitrine, me regardant un moment avant de changer de sujet.

— Oh, nous allons tous les deux partir maintenant. Goe a probablement fini de regarder le film. Il va t'emmener acheter des vêtements.

— Où allez-vous ?

— J'ai des affaires à régler. Je sais que tu es collé à tes amis, mais ne t'accroche pas autant à moi.

Il serre mon cou avec son bras. Um... tu es... un putain de prétentieux.

Quand ai-je dit que je voulais être ton ami ?

Mais je ne peux pas le dire à voix haute. Un jeune doit respecter son aîné.

— Vous devriez y aller, alors. A plus tard.

Après le départ de Yeen et James, Goe, le chef, apparaît. La mission fatigante a commencé car nous entrons et sortons de plusieurs magasins de vêtements, trempés de sueur. Je suis épuisé et j'ai besoin de me reposer, mais cet ingénieur senior à l'énergie débordante ne s'arrête pas de marcher. Il m'entraîne dans le magasin suivant, puis dans un autre, jusqu'à ce que je puisse à peine bouger mes muscles.

— Pi, tu sais ce que je déteste le plus ? me demande-t-il soudain.

— Non.

— Alors tu devrais savoir que…

— …

— Ce que je déteste le plus, c'est ta putain de chemise rayée !!!!!. Si je te vois encore la porter, je vais te casser la gueule, compris ?

Bon sang, qu'est-ce qui ne va pas avec mes chemises Lacoste ? Je les porte depuis mon adolescence.

— Je ne comprends pas.

— Ça ne te va pas, d'accord ? Ça irait si c'était moi qui la portait.

— Tu es plutôt narcissique.

— Pas autant que ton frère.

— C'est vrai.

Je ne vais pas discuter de ça. Tout le monde sait que Duean est un narcissique absolu.

— Je peux te demander quelque chose ?

— Bien sûr.

— Tu aimes vraiment Nan ? demande-t-il, alors je regarde son visage pour lui montrer ma détermination et les flammes qui brûlent dans mes yeux.

— Tu as vu quelque chose dans mes yeux ?

— Pi, tu...

— ...

— Tu as beaucoup de crottes dans les yeux.

— Arrrrrrrrrgh !

Laissez-moi être direct. Du plus profond de mon cœur... je déteste les amis de Duean.

Après que ces quatre voyous soient partis, Duean vient me voir comme il l'avait promis. Il m'emmène à la clinique dentaire où travaille le dentiste qui s'occupe de mon cas depuis que je porte un appareil. Je ne suis pas contre le fait de venir ici, mais ce n'est pas la date prévue.

Alors oui, c'est trèèèèèèèès amusant.

— Doc ! Les dents de mon frère sont-elles bien alignées ? demande immédiatement Duean à mon dentiste avec une petite voix menaçante dès que nous entrons.

Duean, ton père est banquier, pas un dictateur. De qui tiens-tu ça ?

— Euh...

— Il y a trois mois, vous avez dit que l'appareil dentaire pouvait être retiré, puis vous l'avez répété il y a deux mois. Vous auriez pu l’enlever le mois dernier mais vous ne l'avez toujours pas fait. Je veux vous demander si vous pouvez retirer son appareil dentaire maintenant... monsieur.

Au moins, il ajoute 'monsieur' à la fin. Il n'est impoli qu'avec ses amis et sait comment parler correctement dans toutes les situations. Je ne sais pas pourquoi il a haussé le ton avec le dentiste aujourd'hui.

Peut-être qu'il a peur que le dentiste n'enlève pas mon appareil dentaire.

— C'est le moment de le retirer.

— Alors, s'il vous plaît, enlevez-lui maintenant.

— ...

— Je suis excité. Je veux voir mon frère être beau.

Tout d'un coup, mon appareil dentaire est retiré par un équipement moderne. Ça a pris environ une heure pour finir. On m'a aussi fait un nettoyage des dents et tout ce qui doit être fait. Lorsque le dentiste a fini de mouler mes dents, toutes les missions d'aujourd'hui sont enfin terminées. Je dois seulement revenir pour mon appareil de contention dentaire comme prévu.

— Ooooooh, comme il est beau. A qui est ce petit frère ?

Sa voix est si agaçante.

— Je te déteste, Duean.

— Tu dois me remercier. Tu t'es regardé dans le miroir pour voir à quel point tu as changé ?

— Tu parles comme si je m'étais transformé en Mario(2).

— Assez similaire.

Wow ! Je n'ai pas bien regardé mon visage. Je veux rentrer à la maison et vérifier mon apparence maintenant. Est-ce que je suis devenu Mario Maurer ? Sans blague.

— Pourquoi tu as l'air d'être sur le point de recevoir un Oscar ?

— ...

Il a encore brisé mon rêve.

— Je t'ai dit de te changer. Mais il y a un défaut.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Ton comportement incurable de ringard. Je suppose que tu as besoin de l'aide de ma bande.

— Pas besoin.

Je ne veux plus les voir. On ira tous directement en enfer.

— Tais-toi. Prépare-toi. Enduis ton visage avec les produits de beauté dans ma chambre.

— Pourquoi je dois aller si loin ?

— Il y a une fête demain.

— Quelle fête ?

— Une fête où tu peux faire une entrée remarquée.

Je me gratte la tête, confus. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Duean ?

— Il y a une fête pour les célibataires demain.

— ...

— I FINE, THANK YOU, DUMP ME.(3)



Pattawee Panichapun

Il y a une fête aujourd'hui.

Humain de la faculté voisine

Est-ce que c'est la fête ‘I fine’ ?

Pattawee Panichapun

Hé, comment tu sais ?

Humain de la faculté voisine

Tout le monde le sait.

Alors tu y vas ?

Pattawee Panichapun

Oui, mon frère m'a forcé.

Tu y vas ? Rencontrons-nous. Je veux te rencontrer.

Humain de la faculté voisine

Pas sûr.

Pattawee Panichapun

Pourquoi tu n'y vas pas ?

Tu as peur de moi ? Je viens de me faire une nouvelle coupe de cheveux, tu sais.

*a envoyé une photo*

Humain de la faculté voisine

Compris. Tu continues à me montrer ça.

C'est fou.

Pattawee Panichapun

Admets juste que je suis beau.

Ne tourne pas autour du pot.

Humain de la faculté voisine

Tu es narcissique.

Pattawee Panichapun

Complimente-moi maintenant, maintenant, maintenant.

Humain de la faculté voisine

Très bien, tu es super beau. Heureux ?



Je ris au message sur l'écran de mon téléphone, envoyant un autocollant d'ours dansant pour mettre fin à la conversation, et me ramener à la réalité.

Je ne sais pas qui a organisé cette fête, mais le nom est vraiment nul. La référence au film est vraiment de trop.

Ce n'est pas une fête universitaire importante ou quelque chose comme ça. La raison pour laquelle c'est une si grosse fête qui attire des tonnes de gens est que c'est une sorte d'assemblée spéciale des célibataires qui se sont fait larguer. Je ne me suis pas fait larguer. Je le suis seulement parce qu'il n'a jamais regardé dans ma direction.



— Pi, qu'est-ce que tu portes ?

James se précipite et m'arrache le cou lorsque j'enfile une chemise à rayures Lacoste et mon jean préféré.

— J'aime bien.

— Et les vêtements que tu as achetés avec Goe hier !

— Je n'y suis pas habitué.

— Habitue-toi, alors.

Ils viennent tous me voir et s'occupent de tout, m'ôtant le droit de choisir quoi que ce soit.

Le gang a d'ailleurs un nom officiel : le Kitty Gang. Ça m'a fait sursauter d'entendre ça. En quoi ressemblent-ils à Kitty ?

Je ne sais pas pourquoi, cependant. J'ai essayé de prendre mes distances avec eux au début, mais maintenant c'est moi qui veux rejoindre le gang.

Duean est un emmerdeur, Yok est grossier, James est ignoble, Yeen est une ordure, et Goe est un connard.

Il n'y a rien de bon dans ce gang, mais c'est la première fois que je n'ai pas été détesté dès notre première rencontre, même si je suis un tel minable.

Ils m'ont insulté plusieurs fois aussi, mais je sais qu'ils ont juste joué le jeu puisque nous sommes amis.

Attendez une seconde ! Donc j'ai vraiment fini par être ami avec eux ?

— Hé, hé, chemise noire, veste blanche.

Yok soulève les vêtements pour que Duean puisse les voir.

— Non, essaie la chemise blanche et la veste noire.

— Je ne crois pas ! Tout en noir !

Ils sont d'accord avec le choix de Yeen.

C'est chaotique ici. J'enlève le pantalon, je n'ai plus que mon caleçon. J'essaie plusieurs chemises et chaussures. Pourquoi faire autant d'efforts ? C'est une fête pour ceux qui se sont fait larguer, bande d'enfoirés.

— Fini ! Regarde-toi dans le miroir, mon frère.

Tout le monde me fait signe de me diriger vers le miroir en pied. La vue qui s'affiche devant moi me fait lever les mains pour toucher mon propre visage et le frapper doucement pour voir que ce n'est pas un rêve.

Je porte des lunettes, une chemise noire et un jean, mais quelle est cette sensation de changement ?

Ce n'est pas moi. Cependant, au fond de moi, c'est ce que j'ai toujours voulu voir.

— D... Duean... M... Mon visage.

— Ton frère parle encore une langue étrangère. J'en suis malade.

— Ouais, moi aussi. Tout peut changer sauf son attitude nulle. Les choses comme ça prennent du temps. Essaie d'être cool comme nous.

— Pour quoi faire ?

Ils pensent qu'ils sont cool ?

— Allez, essaye un peu.

Je m'éclaircis la gorge, mets mes mains dans mes poches, et lève le menton.

— Bonjour, je suis Pattawee, le plus beau des hommes.

— Foutu ! Tu es foutu, crétin. Qui peut se vanter comme ça, putain ? Laisse ça aux autres.

— Mais Duean se complimente tout le temps.

Tu veux débattre de ça ?

Avec eux qui hochent la tête, mon courage s'évapore.

— Ok.

Mon frère attrape mon épaule, en me regardant sérieusement.

— Ne parle pas à la fête. Garde un visage impassible, sois solennel. Si tu n'as pas le choix, dis un seul mot.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Dis 'Oui'... C'est tout.

— …

— C'est compris ?

— Compris, dis-je sans oublier de faire un visage impassible comme on me l'a dit.

— Bien. Allons-y.

— …

— On va avoir un grand spectacle ce soir, mon petit frère.

Notes :
1/ Environ 120€
2/ Mario Maurer, un acteur thaïlandais.
3/ “JE VAIS BIEN, MERCI, LARGUE-MOI” Changement du titre d'un film thaïlandais intitulé "I Fine... Thank you... Love You" (Je vais bien… Merci… Je t’aime).

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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:38



Chapitre 5
Dès que je sors de la voiture et que j'entre dans la salle avec mon frère et la bande, tous les regards sont braqués sur nous. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour les gens me regarderaient avec un tel air ahuri. C'est comme si je regardais un feuilleton diffusé il y a dix ans.

— Duean.

Beaucoup de personnes marmonnent.

Mon frère est toujours aussi puissant. Des cris emplissent la fête. Sont-ils impressionnés par notre apparence ? Non. Ils encouragent le chanteur principal sur la scène.

Je repère les connards que j'appelais autrefois mes amis, mais je choisis de les ignorer. Mes yeux se concentrent sur mon poisson dans le ciel qui se tient à une dizaine de mètres, la tête pleine de questions...

Est-ce que tu m'aimeras ? Te souviendras-tu de l'ancienne version minable de moi ?

Je dois le saluer, non ? Mais je ne sais pas comment, car Duean ne me permet de dire qu'un seul mot.

D'innombrables pensées me traversent la tête. Aujourd'hui, je dois sérieusement apprendre à te connaître. Je suis une toute nouvelle personne, je ne suis plus le loser que j'étais avant.

— Pi, ne te soucie de rien. Va à ce poteau, joue sur ton téléphone et garde un visage impassible. Ne parle à personne en premier. Tu dois rester cool, d'accord ?

La suggestion de mon frère attire à nouveau mon attention.

— Avoir l'air cool ?

— Ouais.

— Tu veux dire que je dois garder mon corps froid ?

— Va te faire foutre. T'as vraiment envie de t’en prendre une, hein ? Arrête d'être chiant et fais ce qu'on a prévu.

Docilement, je suis sa suggestion. Je trouve un coin parfait avec de belles lumières de fond. Je m'appuie contre le poteau et tranquillement, je sors mon téléphone et joue à un jeu de pâtisserie en attendant.

Allez ! Tombe dans mon piège, tombe dans mon piège...

Mes doigts effleurent l'écran au hasard tandis que mes yeux, derrière les lunettes à monture noire, se fixent sur la petite silhouette plus loin. Mueangnan se distingue toujours au milieu de la foule. Il discute joyeusement avec ses amis. Un sourire comme ça. Des yeux comme ça...

Je veux tout ça...

Je veux qu'il soit à moi. Mais d'abord, je dois trouver un moyen de l'approcher.

Il semble que la méthode de Duean soit assez efficace. Je suis simplement debout ici, faisant semblant de jouer sur mon téléphone, et beaucoup de gens se retournent pour me regarder avec étonnement.

Un groupe de filles, mes camarades de classe, les seniors qui m'ignoraient, et même...

Mon poisson dans le ciel.

Meeeeeeeerde, il me regarde. Tout le monde, il me regarde.

Mon excitation augmente. Elle est si forte que mon cœur bat la chamade au moment où ses yeux doux se posent sur moi et où ses lèvres se courbent en un tendre sourire. Nos regards se croisent pendant une demi-seconde et je perds presque le contrôle.

— Pi, c'est l'heure. Assez d'échauffement.

Soudainement, Goe arrive avec les autres.

— Prochaine étape, parler ! me murmure Yeen à l'oreille.

— De quoi je dois parler ? Duean m'a dit de ne dire qu'un seul mot.

— Mais pas à la cible. Dépêche-toi et parle-lui. Nous allons nous occuper des amis de Nan.

En une fraction de seconde, le Kitty Gang se divise comme une bactérie et se fraie un chemin dans le groupe de mon poisson dans le ciel. Ils utilisent leurs techniques avancées pour attirer un par un en douceur les amis de Mueangnan.

Je reste avec Duean, qui évalue la situation à distance.

— Vas-y maintenant. Je ne veux pas te mettre la pression, mais c'est ta chance là, mon frère.

Il me tapote l'épaule pour m'encourager.

Moi qui ai le béguin pour Nan depuis un an et qui n'ai jamais eu le courage de l'avouer, je suis super anxieux. C'est déjà très difficile d'y aller sans que mes jambes tremblent.

— Duean, j'ai peur.

— Tu as fait tout ce chemin. Ne te dégonfle pas. On sera tout près, on ne va nulle part.

— …

— Oh ! Et ne lui parle pas de l'école. Essaie de le rendre heureux et de le faire rire avec toi, mais pas avec des blagues débiles, d'accord ?

— C'est dur, Duean, de ne pas être nul en racontant une histoire drôle.

— Allez. Essaie juste.

Il me pousse tout de suite vers le champ de bataille. Je jure que j'ai failli trébucher et tomber la tête la première. Heureusement, je me suis rééquilibré juste à temps.

Et maintenant...

Je me tiens juste en face de Mueangnan.

Baboom ! Baboom !

Satané coeur, tu ne peux pas battre aussi vite.

— A... Ah, salut.

Je le salue en bégayant. Le petit gars lève les yeux et fronce les sourcils si fort que mon cœur s'effondre.

Pourquoi ? Est-ce qu'il ne m'aime pas ?

— C'est Pi ?

Wooooah, mon poisson dans le ciel se souvient de moi. Il se souvient vraiment de mon nom.

— T... Tu te souviens ?

Je garde ma voix basse. Duean m'a dit d'être cool.

— J'ai failli ne pas te reconnaître. Tu es sexy aujourd'hui. Je me demandais si c'était la même personne.

Putain, je rougis. Je n'arrive pas à rester calme quand il me complimente comme ça. Mais je dois le rester, sinon mon image sera ruinée, et Duean, qui observe de loin, va certainement me tabasser à mort.

— Oh, merci.

— Tu es ici avec les seniors ?

— Ouais, c'est la bande de mon frère, des étudiants de quatrième année.

Mais Duean est un étudiant de cinquième année qui a fait le tour du quartier.

— Ils sont plutôt sexy.

Oh non ! Je m'en fous d'eux. J'ai fait tellement d'efforts pour toi, alors s'il te plaît, regarde-moi.

— Ton petit ami est d'accord pour que tu viennes à une fête de célibataires ?

— Oui. C'est juste une fête. Quelles raisons de s'inquiéter ?

Oh, c'est vrai ! C'est vrai.

Mais désolé, ça n'a pas d'importance si tu prétends avoir deux maris et trois enfants ou autre. Tu ne peux pas me tromper parce que je sais tout.

— Tu as mangé ?

Je continue à le questionner.

— Oui.

— Tu as soif ? Je vais...

— C'est bon. J'ai déjà bu.

Je n'ai même pas fini ma phrase.

— Nan, ah... tu aimes les animaux ? Comme les chats ou les chiens.

Qu'est-ce que je viens de demander ? C'est ridicule.

— J'aime ça. J'ai deux beagles à la maison, dit-il avec un sourire.

Comment quelqu'un peut-il être aussi mignon ? Si mignon, putain.

— Et toi ? Tu as des animaux de compagnie ? demande-t-il

— J'aime les animaux. En plus des cichlidés, je veux aussi avoir un cheval-dragon noir.

— …

Est-ce que cette blague est un non ? Mueangnan reste immobile comme une pierre.

Duean, j'ai tout fait foirer !

— Haha, je plaisante. En fait, j'aime les chiens.

— Ok. Tu as l'air d'être un gars marrant.

Drôle à souhait. C'était juste. J'aurais dû penser à mon avenir avant de faire cette blague.

Je suis à court d'idées. De quoi je devrais parler maintenant ?

— Mais où sont tes amis ?

— Je ne sais pas. Les seniors leur ont demandé de danser ensemble.

— Nan, hum... on s'est rencontré quelques fois parce qu'on étudie dans la même section. Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas et mes amis sont occupés, alors...

— ...

— Tu peux m'ajouter sur Facebook pour que je puisse te contacte ?

Un geste éhonté, mais je me donne à fond.

Mon cœur bat encore plus fort que lorsque j'attendais le résultat de l'examen d'entrée il y a deux ans. Je ne sais pas. J'ai toujours peur d'entendre les réponses quand j'ai de grandes attentes.

— Je suis désolé, mais j'utilise à peine Facebook.

— Et LINE ? Tu peux me donner ton identifiant LINE ?

— J'utilise rarement LINE également.

— Twitter ?

Il secoue la tête en guise de réponse. C'est mon dernier coup, il doit avoir ça.

— Je peux avoir ton numéro ?

— Je n'aime pas parler au téléphone."

(Rrr - - Rrrr - -)

Je n'ai pas encore dit un mot qu'une sonnerie retentit. Et ça vient du téléphone hors de prix de Nan. Qu'est-ce que c'est ? S'il te plaît, réponds-moi. Il refuse de me donner quoi que ce soit. Cela signifie qu'il ne me fait toujours pas confiance à cause de ma tactique.

Il a complètement fermé son cœur. C'est pas vrai.

Je lui souris d'un air penaud après qu'il ait raccroché. Simultanément, l'étudiant en médecine apparaît, interrompant notre doux moment. J'ai envie de lui crever les yeux avec mes doigts. La Lune de la médecine sourit, l'air satisfait. Je n'ai pas peur de lui car en ce moment... en ce moment... mon regard peut vraiment rivaliser avec le sien.

— Mork, je pensais que tu ne viendrais pas.

Whoa, Nan se précipite vers lui, laissant une merde sans valeur comme moi ici à le regarder tristement. J'essaie d'écouter leur conversation.

— Bien sûr que je serais là. Tu m'as demandé de venir.

— Tu as mangé ?

C'est la même question que je lui ai posée.

— Ouais.

— Tu es très beau, au fait.

Nan le complimente même. Comment la chemise sombre et le pantalon peuvent-ils être meilleurs que le jean soigné de Duean, qui a pourtant l'air imposant et raffiné ?

— Pas aussi bien que toi.

— Arrête. Je n'ai pas oublié que tu as volé ma feuille de lecture.

— Je ne l'ai pas volée. Mon ami l'a emprunté.

C'est tellement amusant. Ils se font tout doux. Tu peux te retourner et voir que mes pieds se sont enfoncés dans le sol à force d'attendre ? Merde... on est seulement à quelques centimètres l'un de l'autre. Comment tu as pu oublier ?

Je n'en ai plus rien à faire. A ce stade, c'est agir ou mourir. Je fais rapidement signe à Duean et à la bande.

Ils sont plutôt malins. Le gang se dirige vers nous comme un ouragan et envoie un gars pour séparer ces deux-là.

Je suis putain de content.

Si je ne peux pas l'avoir, personne ne peut.

— Excuse-moi. Tu es la Lune de Médecine ? demande James avec sa voix obsédante.

Il a un visage ravi comme un méchant dans un drama romantique. C'est tellement évident parce qu'il surjoue.

— Oui.

— Whoa ! Tu me connais ? Je suis... la Lune de l’ingénierie.

Menteuuuuuuuur. Je sais que tu es beau, mais beaucoup de choses en toi sont loin d'être celles d’une Lune. L'une d'entre elles est ton manque de compétences et ta terrible attitude.

— Vraiment ? Je ne te connais pas.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Nan semble confus à cause des actions du Kitty Gang, tout comme moi. Tu es là pour les séparer ou me repousser encore plus loin ? Dis-moi !

— Rien. Je le salue simplement car on est tous les deux des Lunes.

— ...

— Et je veux aussi demander comment le Stars Contest a évolué.

— Tu ne peux pas faire ça un autre jour ?

James, tu crains. Tu n'arrives pas à te débarrasser de la cinquième roue et maintenant Nan a l'air agacé. Je cligne des yeux pour lui dire que ça suffit et qu'il faut envoyer le meilleur gars ici. Mais alors...

— Woooooooo !

La foule applaudit avec excitation après que les lumières aient été éteintes, les voix résonnent à travers l'endroit. L'obscurité nous entoure tous.

— Bienvenue à tous à la fête des largués. Ce soir, être célibataire ne sera pas votre problème tant que nous profiterons de la nuit comme des fous ensemble jusqu'au matin !!!

L'hôte parle dans le microphone tandis que la musique commence à jouer doucement. Les gens qui se déplacent dans le noir sont plutôt désordonnés.

— Nan, viens avec moi.

Je peux à peine voir dans le noir, mais je sais que c'est la voix de la Lune de Medecine et il emmène Nan sans vergogne.

La première chose que je fais est d'attraper la main de mon béguin. Duean et le gang essaient de nous coincer et de pousser le petit gars vers moi.

Le Kitty Gang a fait du bon travail cette fois.

— Nan.

— Hmm ?

Il répond d'une voix douce.

— Tu sais que je t'ai attendu devant le bâtiment de la faculté tous les jours ?

Ouaip, le légendaire Nak(1), c'est moi.

— Tous les jours ?

— Oui.

— Pourquoi ? Tu n'as aucune raison de faire ça.

— C'est parce que...

Que dois-je faire ? Je dois lui avouer mes sentiments ? Il est célibataire, de toute façon.

— Parce que je...

BAM !!!

Arrrrrrgh ! Les choses se passaient bien mais quelqu'un a ruiné notre moment. Vous voulez savoir qui a fait ça ? C'est Duean et le gang. Je ne sais pas dans quel trou d'enfer ils ont envoyé Mork. Mais ils sont de retour ici maintenant et essaient probablement de me rapprocher de Nan.

Mais...

Est-ce qu'ils m'ont demandé si je le voulais ? Mes os se sont presque brisés quand ils nous ont bousculés.

— Tu... Tu es blessé ? demandé-je à Nan.

— Je vais bien. Et toi ?

— Je suis tout...

BAM !!!

Je ne vais plus bien du tout.

Je tourne la tête dans le noir, remarquant l'agitation créée par ces Kitty hipsters. C'est quoi leur problème ?

Je lâche la main de Nan un instant pour m'occuper de Goe en premier, mais le petit gars m'attrape à nouveau la main.

Bon sang, il flirte. Il me fait marcher.

Et donc, je joue le jeu avec lui, en tenant ses deux mains fermement. La sensation de ses mains donne vie à mon cœur déprimé, qui a l'impression d'éclater hors de ma poitrine. Mes jambes sont instables. Mon cœur bat vite. J'ai l'impression que tous mes rêves se réalisent.

Mon poisson dans le ciel est juste là, devant moi. Juste là.

Personne ne dit un mot. On s'est perdu dans la musique qui jouait en arrière-plan, la laissant résonner dans nos cœurs.

À cet instant, mon insouciance ne parvient pas à empêcher le désir du fond de mon cœur de jaillir.

Je veux lui dire. J'ai toujours voulu le lui dire mais je n'ai jamais eu le courage de le faire.

— Nan... J'ai quelque chose à te dire.

— ...

— Je t'aime tellement. Je t'aime depuis un an. J'ai tout fait, j'ai changé en tout point pour toi. Je... suis allé très souvent au bâtiment de la pharmacie. J'ai changé mon look et j'ai étudié dur pour toi. Mais je sais maintenant que ce que je devrais faire le plus et que j'aurais dû faire il y a longtemps, c'est te dire franchement que tu me plais.

J'ai rejoué la scène de la confession dans Crazy Little Thing Called Love (2). C'est une scène très romantique. Tous ceux qui reçoivent une confession de ce genre sont forcément attendris par ces mots doux.

Ce soir, on a pu parler, se tenir la main, et j'ai pu lui dire ce que je ressentais. Je ne suis pas triste que ce moment magique touche à sa fin, s'éloignant avec la musique. Même si je n'ai pas eu sa réponse, c'est déjà bien pour quelqu'un comme moi.

L'endroit commence à être de nouveau inondé de lumière. Les gémissements déçus résonnent dans la pièce car beaucoup de gens s'amusaient de l'événement surprise. Mais la surprise la plus choquante est juste là devant mes yeux.

Nos mains sont toujours connectées, nos corps toujours pressés l'un contre l'autre.

Et quand nos yeux se rencontrent...

Mais...

Mais...

Mais...

Nan n'est pas là.

Ce n'est pas quelque chose à quoi je me serais attendu.

Je vais m'évanouir. Cela s'est avéré être une fête "I FINE, THANK YOU, KILL ME".

Je retire mes mains comme si je venais de toucher quelque chose de brûlant.

Qui dois-je blâmer ? Contre qui je devrais me mettre en colère ? Non ! Non ! Où s'est enfui mon poisson dans le ciel ? Celui que j'ai touché et senti dans le noir n'était pas Mueangnan mais quelqu'un d'autre.

La légendaire scène romantique a été gâchée. Comment a-t-elle pu devenir la scène de misère entre cette personne et moi ?

Que je sois maudit.

C'est la Lune de Médecine !!!

Notes :
1/ Nak, dans le folklore Thailandais, il s’agit d’un fantôme féminin qui jour après jours attends son mari sur le rivage.
2/ Crazy Little Thing Called Love est un film romantique Thailandais sortis en 2010.
3/ I FINE, THANK YOU, KILL ME = Je vais bien, merci, tuez moi.

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Ven 6 Sep 2024 - 22:38



Chapitre 6
La partie de l'étudiant de cinquième année :

La fête des célibataires d'hier soir n'était pas drôle. Ce n'est pas comparable avec la mission d'être un faux étudiant de première année. Je pensais que rester assis ici, à faire semblant d'être un visage de bébé avec ces étudiants de première année serait ennuyeux, mais non. Depuis que j'ai rencontré Meen, l'étudiant en médecine, ma vie ennuyeuse est devenue très animée.

— Waaaaaaah.

Je me retourne quand quelqu'un me tapote si doucement que mon épiderme le sent à peine.

— Qu'est-ce qui ne va pas avec tes cordes vocales ? Pourquoi tu fais un son aussi bizarre ?

En parlant du diable. Ce gamin est toujours bien habillé. Ses vêtements, son visage et ses cheveux sont propres. Et il a son badge accroché à son cou aujourd'hui.

Pourquoi... ?

Parce que j'ai dû le lui rendre à contrecœur. Et moi, alors ? Ugh, j'ai fouillé ma chambre à la recherche du badge que j'avais utilisé il y a cinq ans. Maintenant je suis Duean, un étudiant en première année d'ingénierie, et ils le croient tous.

Genre, chacun d'entre eux. Quelle bande d'idiots.

— L'étudiant de cinquième année, veuillez lever la main. J'ai besoin de vos informations.

Putain de merde !

Pourquoi vous m'appelez maintenant, Professeur ? Je ne me dévoilerai pas. Peu importe combien c'est important, je dois d'abord sauver ma face. Je ferais mieux de m'asseoir ici et de prêter attention au nouveau venu qui me tourne autour.

— Quoi de neuf ?

— Je... Je peux m... m'asseoir avec toi ?

— Ton vinyle a sauté ? Pourquoi tu bégayes comme ça ?

Quand je dis ça, il fait la moue comme s'il était au bord des larmes.

Hey ! Je ne suis pas en train d'intimider cet enfant.

— N... Ne pleure pas... Ne pleure pas, putain.

Argh, maintenant c'est moi qui bégaye.

— Je ne pleure pas.

— Arrête de bouder, alors. Assieds-toi !

Meen pose son sac à dos et s'assoit à côté de moi en silence. Le sac à dos de marque, c'est bien, mais pourquoi faut-il qu'il y accroche une gourde comme un boy-scout ? J'en peux plus.

— Sérieusement, tu es vraiment un étudiant de première année ?

Ça me tracasse tellement que j'ai besoin d'être sûr.

— Oui. Tu penses que je suis un étudiant de cinquième année ?

— Non, je pense que tu es en maternelle. Pourquoi t'as apporté cette putain de gourde ?

— Pourquoi tu es si grossier avec moi ?

C'est quoi ce bordel ? Il a changé de sujet.

— Je t'ai posé une question !

— Je répondrai quand tu me le demanderas gentiment, Duean.

Dans tes rêves, enfoiré. Comment tu as su mon nom, d'ailleurs ?

Je le réalise quand je regarde mon badge. Oh... Maintenant je suis Duean, qu'on dit être le beau gosse de première année de la faculté. Et je compte bien le rester.

— Qui t'as permis de dire mon nom ?

— Tu es grossier, Duean. Je ne répondrai pas à tes questions.

— C'est à toi de voir.

— Je m'appelle Meen, au fait.

— Ouais, enfoiré.

— Je m'appelle Meen.

— Ouais.

— Mon nom est Meen.

— Oui... Oui, monsieur... Ok.

Putain, tu oses me faire chier alors que tu n'es qu'en première année ? T'es devenu fou ?

— Tu vois ? Tu viens de parler gentiment.

Il a l'air si heureux parce que j'ai parlé un peu plus gentiment. Je pince les lèvres, agacé par son incroyable bonté.

— Hey, espèce de minable.

— Tu es encore grossier.

— Allez, laisse-moi tranquille pour une fois. Je te parlerai gentiment plus tard.

Il pince les lèvres, reflétant mon expression.

— Tu as déjà eu des rencards ?

Meen roule les yeux, de haut en bas, de gauche à droite. J'ai peur qu'il ait les yeux qui louchent. Pourquoi est-ce qu'il réfléchit autant ?

— Un rencard avec quelqu'un ? Hum...

— ...

— Non. Pourquoi tu demandes ça ?

— Peu importe.

Eh bien, je ne suis pas surpris.

— Pourquoi tu m'as posé une question à propos des rencards ? demande-t-il les yeux écarquillés en secouant mes bras.

Aïe, mes os vont se briser.

— Pourquoi tu veux savoir ?

— Parce que tu m'as posé la question, Duean.

— Je ne faisais que demander.

— Duean.

Tu es si agaçant.

— Très bien, tu vois cette photo ?

Je prends un magazine. Les gens normaux penseraient que le modèle est jolie ou voudraient être son amant. Je veux savoir ce que Meen pense d'elle.

— Ouais... c'est une fille.

— D'accord. Que ferais-tu si elle flirtait avec toi ?

— Je lui ferais un compliment.

Il fait une pause, puis continue.

— Que sa robe est jolie.

— Ouais, c'est ça. Sa robe est jolie.

Bordel !

Je jure que je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi ouvertement innocent que ce gamin. Devrais-je être heureux que, parce que j'ai redoublé, j'ai eu la chance de rencontrer cette merveille du monde moderne ?

— Et toi, Duean ? Comment tu te sens avec cette image ?

— Rien, mais je ressens quelque chose avec toi.

— Qu'est-ce que c'est ?

— J'ai envie de te frapper la tête et de te voler ton putain de bouton !

Quelle belle chemise tu portes.

Prends ça. Tu m'as fait chier.

— Waaah, tu es méchant.

— Tais-toi.

— Étudiants, je crois que vous savez déjà que cette classe de compétences de vie organise un projet chaque année. J'espère que vous pourrez tous vous répartir en groupes et me remettre des listes de noms pour aujourd'hui. C'est à vous de choisir le type de projet que vous voulez. Une condition, le projet doit être pour une bonne cause, annonce le professeur Samonsri devant la classe.

C'est elle qui m'a donné un F le semestre dernier.

Ha ! Au diable ce projet. De toute façon, quel groupe je pourrais rejoindre ? Le semestre dernier, j'ai été dans le même groupe qu'une bande d'ingénieurs pour donner de la nourriture pour chiens. Peut-être que j'ai eu un F parce que j'en ai mangé.

— Tu veux qu'on se mette ensemble ? demande Meen.

— Qui est dans ton groupe ?

— Il faut que ce soit un groupe de dix. Il y aura mes amis de la faculté. Tu sembles seul, alors j'ai peur que tu sois laissé de côté. Tu peux être dans notre groupe si ça ne te dérange pas.

Comme c'est gentil. C'est un putain d'ange.

— D'accord, inscris mon nom.

— Quel est ton nom complet ? J'ai besoin de ton numéro d'étudiant aussi.

Aaaaaaaah ! Les codes des étudiants commencent par l'année de naissance. Meen est en première année, donc le sien sera 57, alors que le mien est... Bon sang, ça remonte à l'année de naissance de nos ancêtres. Tu découvriras que je suis un étudiant de cinquième année si je te le dis.

— Je vais soumettre la liste moi-même. Va d'abord chercher les noms de tes amis.

— Tu es une si bonne personne, Duean. Merci beaucoup.

Je ne suis pas une bonne personne, petite merde. Je suis un putain d'égoïste parce que je veux que personne ne sache que je suis en cinquième année. Tu ne comprends pas, petit morveux ?

Lorsque le cours chaotique est terminé, Meen ne veut pas partir avec ses amis et me suit plutôt comme une petite fourmi.

— Pourquoi tu me suis putain ?

Je grogne, mais ce mignon petit gars lève les yeux au ciel comme s'il voulait utiliser cette astuce pour m'attendrir.

— Je ne sais pas. Je veux juste te remercier.

C'est quoi ces conneries ? Quel tour essaies-tu de jouer ?

— Pour quoi ? Je n'ai pas aidé ta famille à faire une offrande hors-saison aux moines.

— Non. C'est ce jour-là, quand tu m'as acheté un smoothie.

Il n'arrête pas de me serrer la main.

— Eh bien, j'avais emprunté ton badge.

— C'est pas grave. Laisse-moi t'offrir un repas aujourd'hui.

— Pas besoin. Je peux me payer un repas.

— Allez, on est amis. Les amis doivent offrir un repas à leurs amis.

Regarde moi. Regarde la faible quantité de collagène sur mon visage, espèce de fils de pute. Tu ne me parlerais pas comme ça si tu savais que je suis un étudiant de cinquième année. Quel idiot.

— On partage, mec.

— Duean, je veux vraiment t'inviter. S'il te plaît, laisse-moi le faire.

— Bien, peu importe.

J'abandonne. Il est trop entêté.

— Laisse-moi nous trouver une table. Je vais devoir remplir mon gobelet dans mon magasin habituel aussi, marmonne-t-il pour lui-même en marchant vers une table disponible.

— Tu devrais essayer de manger dans d'autres magasins. Tu achètes toujours au même endroit.

Je déteste devoir tout lui apprendre comme s'il était à son premier jour de maternelle, que ce soit lui faire goûter une boisson d'un nouveau magasin ou lui trouver un endroit où l'on sert de la bonne nourriture.

Je ne veux pas l'attendre parce qu'il est trop lent. Je file rapidement et m'arrête chez Madam Leng's, où je suis un habitué.

BAM !

— Duean, je suis désolé.

— Laisse tomber.

Il s'est cogné la tête sur mon dos. Suis-je blessé ? Il vaut mieux lui demander à lui, il a l'air faible.

— Cet endroit est bon et propre.

— Hum... Je veux une soupe claire.

— Commande-la.

— Tu veux quoi, Duean ?

— Grenouilles frites épicées avec un mélange de champignons.

— Wooooow, trop cool. Duean mange une créature que les gens normaux ne mangent pas.

Merde, tu me complimentes ou tu m'insultes ?

Après que ce morveux ait commandé notre nourriture, je l'emmène acheter quelque chose à boire. Nous nous promenons dans la cantine jusqu'à ce que notre nourriture soit prête. Nous sommes enfin de retour à la table.

Mais il y a encore un problème. Je regarde Meen, qui peine à ouvrir une bouteille d'eau pour moi.

— Donne-la-moi. Je vais l'ouvrir moi-même.

Il n'a même pas la force d'ouvrir une bouteille d'eau. Comment va-t-il survivre ?

— Je suis désolé.

— Laisse tomber.

— Tomber où ?

— Je ne voulais pas le dire littéralement, d'accord ?

— Pourquoi ?

— Oublie ça, espèce de crétin.

— Tu es encore grossier. Tu as dit que tu allais parler gentiment.

— D'accord. Mange. Je vais faire couler le sang de ta bouche si tu continues à parler.

— Tu dois être très fort pour faire ça, et tu devras soigner ma bouche qui saigne. C'est beaucoup de travail.

— Horseshit.(1)

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— ...

— Tu viens de parler d'un animal.

Putain ! Que quelqu'un me tue et enterre mon cadavre. Je ne veux plus respirer le même air que ce gamin alien.

— Heeeey ! Duean, pourquoi tu es là ?

Trois mots : JE SUIS FOUTU !

Je fais semblant d'être en première année seulement depuis un petit moment et une bande de connards menée par Goe se précipite vers notre table comme si elle utilisait un moteur. La première chose qui me vient à l'esprit est... mon secret va-t-il être dévoilé ?

— Qui est ce gamin ? Et pourquoi le badge est... ? Ooooooh, tu es un imposteur !!

C'était Yok. Ah... Je te déteste.

Pour protéger mon secret, je cligne des yeux, leur envoyant un code secret. Nous nous connaissons depuis des années. Même si je suis leur aîné, ces voyous sont toujours sur mon dos quand je fais une connerie.

— C'est quoi ce bordel, Yok ? C'est un étudiant en médecine. Il s'appelle Meen.

Je fais immédiatement un signe de tête au morveux.

— Oh wow, Meen. Bonjour, je suis Yok, un étudiant de première année.

— Bonjour, je suis Yeen, étudiant en première année aussi.

— Moi aussi, moi aussi. Je suis James, et voici Goe. On est des étudiants de première année. Très bien, un, deux !

— ...

— Enchanté de vous rencontrer !

Comme c'est mignon, les étudiants de première année... des vies antérieures.

Ce sont des experts pour être dramatiques.

Meen est bouche bée, complètement abasourdi. La bande et moi nous demandons s'il va gober ça ou pas. Finalement, c'est lui qui brise le silence.

— Les gars, vous êtes les amis de Duean ?

— Oui, on l'est.

— Désolé, je vous ai pris pour des diplômés.

— Hé, sale gosse !

Goe lève la jambe. Je dois le retenir.

On dirait que je vais devoir enterrer le cadavre de Meen en premier. Il risque de se faire piétiner à mort ici. Soupir.

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.

Notes :
1/ Littéralement Merde de cheval, peut être traduit par foutaises, conneries en français.

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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:39



Chapitre 7
Humain de la faculté voisine

Tu t'es amusé à la fête i fine ?

Pattawee Panichapun

Amusé mon cul. J'ai mémorisé des lignes d'un film pour me confesser à Nan.

De façon inattendue, j'ai fini par me confesser à quelqu'un d'autre.

Je ne savais pas quoi faire,

alors j'ai fait semblant d'être saoul et je me suis enfui.

Humain de la faculté voisine

Pourquoi tu t'es enfui ?

Ce serait plus inattendu si cette personne t'aimait en retour.

Pattawee Panichapun

Des conneries. Il aime Nan.

C'est mon rival en amour.

Humain de la faculté voisine

Comment tu le sais ?

Pattawee Panichapun

Je l'ai su juste en regardant dans ses yeux.

Humain de la faculté voisine

Tu devrais regarder d'autres choses.

Tu pourrais en apprendre plus.

Pattawee Panichapun

Fais chier.



Je ferme la messagerie avant de perdre la tête en parlant avec l'humain de la faculté voisine.

Aujourd'hui, je dois commencer ma nouvelle mission pour gagner le cœur de Mueangnan. Je suis tout seul car le Kitty Gang, ou le Shitty Gang comme j'aime les appeler, est introuvable. Ils sont probablement en train de traîner avec Duean quelque part. Eh bien, c'est mieux qu'ils ne soient pas là. Sinon, la relation que je souhaite construire pourrait être démolie.

J'attends pour aller étudier aux cours de l'après-midi, me plaçant devant la salle de conférence pour tuer le temps comme d'habitude. Je suis ici tout seul car je n'ai pas de meilleurs amis. Étrangement, beaucoup de gens regardent dans ma direction.

Est-ce qu'une poubelle mouillée s'est mise sur ma tête ? Pourquoi ils me fixent ?

— Tu étudies... la médecine dentaire !

Une fille arrive et me parle. Elle est super mignonne, mais pour être honnête, pas autant que Mueangnan.

— Hum, ouais.

— Je peux m'asseoir avec toi ?

— Hein ?

Je suis confus. Habituellement, les autres m'évitent. Avant, je n'avais que Pae, le président du syndicat étudiant d'architecture, qui attrape des moustiques toute la journée au point d'en faire une collection. Heureusement que j'ai le Kitty Gang maintenant, mais comme vous pouvez le voir, pas un seul d'entre eux n'est normal. Alors pourquoi quelqu'un voudrait-il s'asseoir avec moi aujourd'hui ?

Et ce n'est pas une première. J'ai perdu le compte du nombre de personnes qui voulaient me connaître.

— Je demande si je peux m'asseoir avec toi, répète-t-elle.

— Oh ! Fais comme tu veux. Cet espace ne m'appartient pas, de toute façon.

Elle fait signe à beaucoup d'amis de s'asseoir là jusqu'à ce que l'on soit à l'étroit. Ah... J'aurais dû le dire autrement, mais tu devrais être un peu plus prévenante.

— Quel est ton nom ?

Elle commence à poser la question.

— Je m'appelle Pi.

— Je sais par mon amie que tu es étudiant en médecine dentaire. Mais pourquoi je ne t'ai jamais vu avant ?

— Si tu te souviens bien, c'est moi qui ai résolu un problème avec les étudiants des autres facultés ce jour-là.

— Oh, tu es ce type ?

— Oui.

— Tu es si beau sans lunettes.

— Ah, haha.

— Tu es beau.

Aw, je rougis. Je ne porte pas de lunettes aujourd'hui parce que Duean a mis les lentilles de contact dans mes yeux et m'a interdit de porter des lunettes sauf quand je suis à la maison. C'est pour ça que ma journée est un vrai chaos et que mes yeux me démangent.

— Merci.

— Tu es célibataire ?

— Salope, comment tu peux lui demander comme ça ?

Son amie lui tape sur le bras.

Il y a quelques jours, tu m'as ignorée. Tout le monde se foutait de moi quand je n'étais personne.

— Alors ? T'es célibataire ?

— Oui.

— Nan, tu es libre ce samedi ?

Wow, je suis décontenancé en entendant ce nom. Je tourne la tête et je vois mon poisson dans le ciel qui passe devant moi. Je ne peux détacher mes yeux de son doux visage et de sa peau laiteuse. Tous les sons sont subitement étouffés. Tout ce que j'entends, c'est chaque mot que le petit gars dit.

— Pourquoi ?

Sa voix est incroyablement douce, même si l'autre partie est son ami. J'en oublie presque qu'il était la star du club.

— Je veux aller quelque part avec toi.

— Désolé, j'ai un rendez-vous ce jour-là. Peut-être plus tard ?

— C'est pas grave. Le professeur est là. Allons-y.

Il s'en va. Je me lève d'un bond, ignorant la nouvelle amie qui m'a abordée parce que j'ai prévu de m'asseoir avec un ange pour que nous puissions à nouveau parler.

J'ai besoin de me donner à fond. Je me déplace rapidement, essayant de me frayer un chemin dans la foule. Des tonnes d'étudiants suivent ce cours, donc je dois me battre. Je dois me battre pour la victoire.

Mon poisson dans le ciel prend finalement un siège. Hoo ! Le siège de droite à côté de lui est vide. Et je suis... en train de courir... plus vite que la vitesse de la lumière. Veuillez imaginer cette scène au ralenti.

Non... Nooooooooon !

WHAM !

Je trébuche en bas des escaliers. PUTAIIIIIIIIN ! Je suis tellement gêné !

Des voix emplissent la pièce. Si ça avait été il y a quelques jours, la pièce aurait été pleine de rires. Mais ce n'est pas le cas en ce moment. De nombreuses personnes se précipitent vers moi pour me relever, posant des questions inquiètes.

— Tu vas bien ?

Je vais pleurer. Personne ne m'a jamais posé cette question à part Duean.

J'avais l'habitude de ne recevoir que ce genre de question : "Est-ce que tu as toute ta tête ?" Comme si, ça avait un sens totalement différent parce que c'est rempli de ressentiment et de négativité.

Pour en revenir au présent, c'est tout le contraire. Pi est célèbre maintenant. Tout le monde me respecte.

Je suis perdu dans mes pensées depuis un moment, oubliant la mission à accomplir. Je regarde le siège vide à côté de mon poisson dans le ciel.

Mais...

Mais...

Et un autre mais.

Je ne sais pas d'où vient Mork, mais il a pris le siège. Merde, je m'en fous maintenant. C'est maintenant ou jamais. Je marche droit vers eux et m'assois à côté du plus grand comme si ce n'était pas grave.

Je vais faire comme si je l'avais oublié, effaçant l'incident de cette nuit de ma tête.

— Salut.

Que dois-je faire ? Le rival en amour vient de me saluer.

Il doit être aux anges d'avoir atteint le siège avant moi.

— Salut

Je réponds sèchement, les yeux fixés sur Mueangnan sans ciller, essayant de l'hypnotiser.

Regarde-moi... Regarde-moi... Regarde-moi.

FWIP !

— Merde, il m'a regardé.

Tous les yeux sont sur moi à ce moment-là. J'ai dû parler trop fort. Eh bien, je suis heureux. Mueangnan s'est tourné vers moi, vous voyez.

— Oh, salut, Pi. Tu t'es amusé hier soir ?

Whoa ! Tu as le courage de me demander ça. À cause de toi, une bombe comme moi a été contaminée par les mains de la Lune de médecine.

Ces paroles maussades tournent dans ma tête, mais ma réponse est...

— C'était amusant.

Court et clair.

— Tu es rentré tard ?

— Je suis parti après la fin de l'événement surprise.

Comment j'aurais pu rester ? J'étais déprimé. Je me suis précipité pour trouver du gel pour les mains, j'ai nettoyé mes ongles et je les ai essuyés avec un chiffon propre. J'ai pris une douche pendant des heures.

— Je vois. C'était plutôt amusant, non ? Je suis aussi rentré un peu après ça.

Est-ce qu'il essaie de me faire sentir mieux ? Et je suis facilement influençable. Je lui ai pardonné maintenant qu'il est si gentil avec moi.

Je continue notre conversation, en ignorant Mork, qui est assis entre nous. Je parle à Mueangnan et lui lance parfois un regard de victoire. On arrête de parler quand le cours commence. Mais le son de ces deux-là chuchotant amoureusement arrive continuellement à mes oreilles.

— Ce samedi... dit la douce voix.

Je me crispe, les écoutant discrètement.

— Oui, ce samedi.

— N'oublie pas, d'accord ?

— Je n'oublierai pas. On a enfin le temps de regarder un film ensemble.

Hein ?! Tu oses faire un geste envers mon poisson dans le ciel ? Je ne le permettrai pas, mais tout ce que je peux faire c'est... continuer à écouter aux portes.

Donc c'est lui que Nan va rencontrer. C'est pour ça qu’il a refusé de voir son ami.

— Nah, c'est moi qui t'ai demandé de venir avec moi. Je suis content que nos horaires correspondent.

Pourquoi Nan est-il si excité ? Je suis ici. Je peux être libre quand tu veux.

— C'est vrai, la dernière fois qu'on a regardé un film ensemble, c'était l'année dernière.

— Oui, je me souviens que mon cousin nous avait suivis et avait fait tout un foin.

— J'étais traumatisé. Tu m'as menti en disant que ton cousin était ton petit ami. Tu as joué les durs à cuire.

— Maintenant, avec toi, je ne ferai plus le difficile.

Hé, attendez ! Est-ce qu'ils se draguent l'un l'autre ?

Pas du tout. Non ! Il ne peut pas être trop tard pour moi. J'ai plusieurs plans en tête, et ils sont prêts à être exécutés dès que j'aurai mon équipe. Bien sûr, Duean et le gang doivent m'aider à me débarrasser de mon rival en amour.

Non seulement il m'a fait me confesser à la mauvaise personne, mais il poursuit également mon premier amour.

Je bouge lentement ma main.

Et je vole sa gomme ! Putain oui !



C'est enfin samedi.

Je suis devant le cinéma avec Duean et le Kitty Gang, dans nos plus beaux habits. Nous sommes arrivés dès que le centre commercial a ouvert ses portes. Mon cou me fait encore mal d'avoir essayé d'entendre où ils avaient prévu de se retrouver. J'ai aussi pris beaucoup de notes de Mork.

— Ton poisson dans le ciel arrive quand ?" demande mon frère en s'agitant.

Il a dit qu'il avait besoin de faire pipi mais qu'il ne voulait pas aller aux toilettes parce qu'il voulait attendre. Ça fait environ une heure maintenant.

— Je ne sais pas, Duean. Ils n'ont pas mentionné l'heure.

— Hein ?! Pourquoi ? Comment on peut savoir quand ils vont arriver, alors ?

— Ils ont dit qu'ils se reparleraient sur LINE.

— Bon sang, espèce d'idiot. Et s'ils arrivent à vingt-et-une heures ? Je mourrais en premier, non ?" s'exclame Goe avec irritation.

Nous avons un plan et je suis sûr qu'il va bien fonctionner. Mueangnan pourrait même tomber amoureux de moi sans qu'il s'en rende compte.

— Détendez-vous. Asseyons-nous là-bas, suggère Yok, le plus calme.

Nous sommes assis là depuis presque deux heures.

Et... à midi, deux silhouettes familières entrent dans l'arène de combat. Le Kitty Gang et moi nous cachons rapidement derrière un poteau, les observant au loin.

Une fois qu'ils ont acheté les tickets et sont entrés dans le cinéma, le gang et moi continuons notre conversation précédente pour passer le temps. Mais comme Yeen a envie d'anguilles, nous nous rendons dans un restaurant japonais pour discuter de notre plan.

— Très bien, je pense que nous devrions nous déguiser et les attendre au parking, puis nous emboutirons la voiture de Mork avec la nôtre. Après ça, on contactera l'agent d'assurance. Tu dois te montrer à ce moment-là et être un héros en te portant volontaire pour le ramener.

— Ce plan est mauvais. On cause des dommages aux autres.

— Tu en es ou pas ?

— J'ai peur.

— Je ne vais pas détruire sa voiture. Juste une petite égratignure.

— Et s'ils sont blessés ?

— On le fera avant qu'ils ne montent dans la voiture. Je peux continuer ?

— Waaaaaah.

— Fais-moi confiance.

— Va te faire foutre, le plan pourrait mal tourner à cause de vous les gars. De toute façon, Nan se souviendra que c'est toi. Tu es grand, beau et bronzé.

— Il ne sera pas capable de nous distinguer. Qui sommes-nous ?

— Des trous du cul.

— Abruti ! Nous sommes les plus grands de cette époque. Tu n’as rien d'autre à faire que de suivre le plan. Quand on aura fait notre part, tu viendras nous rejoindre. N'oublie pas d'être cool.

— Très bien.



Le moment de vérité est arrivé. Je suis debout devant le cinéma, tout nerveux. Après un moment, Nan et Mork apparaissent enfin. Ils ont l'air si heureux, à en juger par leurs visages souriants. Moi, la personne qui les regarde de loin, ressent un soudain chagrin d'amour.

C'est bon. Patience. Je dois être patient. Je me dis ça et je commence à les suivre comme un paparazzi. Lorsqu'ils se rendent au sous-sol, j'envoie l'emplacement de la cible aux commandos prêts à tendre une embuscade.

Le compte à rebours commence. Cinq... quatre... trois... deux... un.

Mork, l'enfoiré qui a arraché le cœur innocent de ma poitrine, franchit la porte de sortie avec Mueangnan. Je donne un second appel à mon frère, me sentant paranoïaque.

— Snoopy à Kitty. Où es-tu ? Ils partent.

Je parle au téléphone.

— ...

— Kitty !

— Kitty t'a entendu, Snoopy. La cible a été verrouillée, mais... mais....

— Mais quoi ? Je demande par-dessus la voix tremblante de mon frère.

— J'ai peur, putain de merde. On arrête ?

Il était si confiant au début, insistant bravement pour mener à bien la mission, n'acceptant aucun argument. Mais Duean est toujours Duean. Pas étonnant qu'il soit mon frère.

— Tu crois que tu es le seul à avoir peur ? J'ai peur, moi aussi. Waaaah.

Je suis en sueur. Il n'est pas trop tard pour annuler ce plan et trouver d'autres moyens d'attaquer une prochaine fois.

— Alors, Kitty à Snoopy. La mission est annulée.

— Reçu. Attends-moi. Je suis juste là.

— Ok.

Je raccroche, puis je vois le pick-up du gang qui avance à toute vitesse.

CRASH !

Avant d'atteindre le pick-up, je dois m'arrêter net. Tout s'est passé devant mes yeux. Le pick-up pourri est arrivé en marche arrière sur la place de parking et a heurté le capot avant d'une voiture de luxe avec son coffre.

Le monde s'arrête un instant lorsque le bruit du fracas résonne dans mes oreilles. Puis tout recommence à tourner quand Mork et Nan se précipitent vers la voiture avec un regard alarmé.

Sale bâtard ! Ce n'est pas le moment de paniquer. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? C'est un événement inattendu et malheureux.

— Je suis désolé. Je ne voulais pas.

Alors que je réfléchis à une solution, une voix familière retentit, suivie par la vue d'un grand type sortant du pick-up. Wow, qui lui a suggéré de se déguiser ? Si je ne me frottais pas les yeux, je ne saurais probablement pas que Joker, Luffy, et d'autres personnages de dessins animés de tous les univers étaient Goe, Yok, Yen et James. Duean est exactement pareil. Son costume dans son ensemble est excessif.

Je n'ai aucun commentaire à faire sur la ressemblance entre eux et les personnages, mais il est évident qu'ils ont fait beaucoup d'efforts. Je reste sans voix.

— Nous étions pressés d'assister à la soirée chic du centre commercial, alors nous avons oublié de regarder dans le rétroviseur.

Vous n'allez à aucune fête. Vous essayiez de rentrer chez vous parce que la mission a été annulée mais vous avez eu la malchance de percuter sa voiture pour de vrai. Ils doivent suivre le mouvement maintenant.

— Nous sommes terriblement désolés. On est vraiment...

— Je suis le conducteur, donc j'en assume seul la responsabilité. Votre voiture est endommagée. Veuillez appeler votre agent d'assurance.

Wow, Duean, ton effort est autre chose. Moi, caché derrière un poteau, je suis à court de mots.

— Que devrions-nous faire, Mork ?"

Mueangnan lève les yeux, et demande avec inquiétude.

— Il faut appeler l'agent d'assurance, comme il l'a dit.

Yok semble sur le point de pleurer, mais il ne manque pas une occasion de me faire un clin d'œil en guise de signal. Je prends une profonde inspiration et sors à contrecœur du coin sombre.

— Que s'est-il passé ? Oh, Nan !

Meeeeeerde, mon mode acteur est activé.

Je ne peux pas marcher normalement. Je mets mes mains dans mes poches puisque Duean m'a dit d'être cool, même si mes mains sont moites de culpabilité.

— Pi, qu’est ce que tu fais ici ?"

— Je me promenais juste. J'étais sur le point de rentrer quand j'ai vu l'accident.

Juste devant mes yeux, pour être honnête. C'était très soudain.

— C'est génial. En fait, nous sommes pressés par le temps.

— Tu as besoin d'un chauffeur ? Mork peut s'occuper du problème ici.

— Je ne peux pas partir. C'est ma voiture.

— Hein ?!

Combien de voitures tu as ? Je ne m'attendais pas à ça.

Je ne suis pas le seul à être choqué par la réalité. Mon frère et la bande ont aussi la même expression.

— Ouais. Le truc, c'est que Mork a quelque chose d'urgent à faire. Que doit-on faire maintenant ?

N... Ne fais pas cette tête, mon poisson dans le ciel. Ne fais pas un visage si triste pour me supplier de faire quelque chose d'impossible.

— Si ça ne te dérange pas...

— ...

— Peux-tu emmener Mork en voiture ?

— N...

Je ne peux pas, Nan. Aide-moi, Duean. Qu'est-ce que je dois faire ?

— C'est bon si tu es occupé. Mork peut prendre un taxi, mais il pourrait ne pas arriver à l'heure...

— Er...

Est-ce que je dois être gentil ? Je pourrais gagner le cœur de Mueangnan en faisant ça. Nous hésitons tous pendant un moment, puis le petit gars sort son téléphone pour appeler un taxi. Mais je suis plus rapide.

— D... D'accord.

Je cède à contrecoeur. Pourquoi est-ce que je dois me retrouver dans une situation aussi misérable ?

Snoopy à Kitty. Snoopy à Kitty. Que dois-je faire ? Notre cible a été échangée.

La seule réponse que j'obtiens est le sourire penaud de mon frère qui signifie "Bonne chance, mon frère".

On récolte ce que l'on sème. Waaah.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:39



Chapitre 8
Je suis face à une situation critique. Eh bien, c'est ce qui arrive à un homme chanceux. Le Kitty Gang est allé jusqu'à se déguiser pour moi, mais c'est un rebondissement car Mork n'est pas le propriétaire de la voiture. C'est Nan. Rien ne fait plus mal que lorsque mon poisson dans le ciel m'a dit qu'il resterait pour s'occuper de l'accident et qu'il m'a demandé d'emmener mon rival en amour.

Bon sang, je veux mourir. Est-ce que je me suis réveillé tôt pour pouvoir faire ça ?!

— Je te laisse Mork, alors. Merci beaucoup, Pi. Nous aurions des problèmes si tu n'étais pas là.

— Mais est-ce que ça ira, tout seul ? Est-ce que ça va aller ?

Je suis encore réticent, ne partant pas si facilement.

— Ça va aller. Mon petit ami va venir me chercher.

Il me fait un doux sourire. Avant, j'aurais piqué une crise. Désolé, je sais que c'est ton cousin. J'ai l'esprit ouvert, tu sais.

— C'est réglé, alors. Suis-moi si tu es pressé.

Je marmonne la dernière phrase à l'invité indésirable. Je suis le maître des doubles standards.

Je donne au gang un dernier regard d'amour.

Ils ont même loué les costumes et cassé leur pick-up pourri. Je n'ai jamais pensé que le résultat serait l'exact opposé de ce qu'on avait imaginé. Mon cœur souffre terriblement. Je conduis Mork jusqu'à ma voiture garée à proximité, en retenant mes larmes.

BANG !

Je claque la porte de la voiture et regarde la grande silhouette se diriger vers le siège passager et...

BANG !

— Putain, pourquoi tu l'as fermée si fort ? Ma voiture va se briser, m'exclamé-je.

Laisse-moi déverser ma colère sur toi.

— Je l'ai fermée comme tu l'as fait. Ne joue pas au con, réplique-t-il.

— Tu ne peux pas claquer la porte de ce côté. Tu vas contester ça ?

— Comment je suis censé le savoir alors que tu ne me l'as pas dit ?

— Arrête de répondre, ou je ne te ramène pas, m'énervé-je.

Je passe ma colère sur lui alors que nous nous éloignons rapidement. Je suis en colère. Personne ne peut me retenir.

Après un moment, je conduis sans but. Je veux lui faire perdre son temps, mais comme il ne veut toujours pas dire un mot et que mon père ne pisse pas de l'essence, je dois arrêter ce plan.

— Au fait, où vas-tu ?

— L'hôpital. Continue tout droit. Je t'indiquerai le chemin.

— Tu rends visite à quelqu'un ? Tu es malade ?

— C'est pas tes affaires.

Wooooah, je lui fais une faveur et il me fait encore chier.

— Sors de ma voiture si tu veux me faire chier comme ça. J'en ai marre de me battre avec toi.

— C'est toujours toi qui commence.

Silence...

Pourquoi faut-il qu'il me balance la vérité ?

— Mon père est médecin dans cet hôpital, répond Mork après un moment. Sérieusement, pourquoi tu me détestes, Pi ?

Wow... comment oses-tu ?

— Je te déteste parce que tu cours après Nan. Si tu veux que je sois gentil, alors retire-toi.

— Oh...

— C'était quoi ça ?

— Je ne lui cours pas après. Il a un petit ami.

— Bien ! Parce que je vais le faire. Et ne mens pas sur le petit ami de Nan. Je sais que ce type est son cousin.

— ...

— Tu es choqué, hein ?

Je lui lance un regard triomphant de côté. J'ai besoin de l'intimider pour montrer que j'ai un avantage sur lui.

— Oui, je le suis. Pourquoi es-tu si puéril ?

— Comment ça ?

— Comme ça.

— Dis-moi simplement.

— Tu es comme un enfant.

— Mork, tu te fous de moi ?

— Je ne me fous pas de toi. Tourne. On y est presque.

— Finis ce que tu as essayé de dire. Ne change pas de sujet.

— Pi, tourne.

— Tu n'as pas intérêt.

— Tourne !

— Hein ? Où ?

Je réalise. Avant que mon cerveau n’ait pu comprendre la situation, il est trop tard.

— Aaaaaaaah !

CRASH !

Je n'ai pas réussi à tourner à temps et ma voiture s'est écrasée sur le panneau indiquant le nom de l'hôpital.

Bonjour, mon amiiii.

La voiture s'est arrêtée après avoir perdu le contrôle. Je sors rapidement de la voiture pour vérifier les dégâts et je vois de la fumée s'échapper du capot. Heureusement, personne n'a été blessé. L'agent de sécurité qui arrive en courant est surpris. Est-ce un capot de voiture ou un congélateur de cadavres ? Pourquoi émet-il autant de fumée ?

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?

J'accuse Mork, ne sachant pas quoi faire.

— Tu aurais dû le voir. Le panneau est plus grand que le mur de ta maison.

— Toi !

Je le déteste, mais je m'inquiète aussi pour sa sécurité.

— Au fait, tu vas bien ?

— Ça fait un peu mal.

— Où ?

— Le bout de mes ongles.

— Tu veux te battre ?

Je suis prêt à l'attraper, mais le gentil agent de sécurité m'arrête.

— Ne vous battez pas, s'il vous plaît. Beaucoup de voitures tournent ici. Pour votre sécurité, je pense que vous devriez parler sur le trottoir.

Je recule à cause de l'agent de sécurité, sinon ça ne se terminerait pas bien.

— Tu n'es pas pressé ? Va-t'en. Je vais appeler mon agent d'assurance.

— Fais-le, alors.

— Pars, alors.

— Je vais rester avec toi.

— Pas besoin de rester. Je dirai à mon frère de venir me chercher quand l'assureur sera là.

On pourrait encore avoir des problèmes si on attend ensemble.

— A toi de voir, alors.

— Oui, oui, vas-y maintenant.

Après que j'ai fini de passer un appel, Duean m'envoie un texto comme s'il était voyant. J'ouvre immédiatement la boîte de discussion.



D.Duean

T'es où ?

P.Pi, le mari de Mueangnan

Hôpital XX

D.Duean

Qu'est-ce que tu fais là ?

Nous avons réglé le problème avec l'agent d'assurance.

P.Pi, le mari de Mueangnan.

Venez me chercher rapidement. Mon fils est cassé.

Il a percuté le panneau de la façade. Le capot a été déformé.

D.Duean

Merde.



Il m'envoie un autocollant grivois. Qu'est-ce que ça a à voir avec ma situation, Duean ? Pourquoi a-t-il envoyé ça ?



P.Pi, le mari de Mueangnan

Viens me chercher. Vite. J'ai chaud.

D.Duean

Ben moi non. Tu es un grand garçon maintenant. Supporte le.



Je devrais être fier d'avoir un frère comme lui ?

Une fois que j'ai fini avec l'assurance, je remercie l'agent de sécurité pour son aide. Je lui donnerais un panier de boissons bird's nest si je pouvais. Il m'a aidé comme si c'était sa voiture.

Ceux que j'attendais arrivent enfin. Je monte dans le pick-up pourri du Kitty Gang, dont l'assurance n'a pas été renouvelée depuis une éternité. Comme le pick-up s'est arrêté et empiète sur le trottoir, mon travail consiste à accélérer jusqu'à la ferraille mobile pour que personne ne puisse nous repérer.

J'espère que je n'ai rien à craindre.

— Hé, Pi !

Yeen crie et montre du doigt l'extérieur, bouche bée. Mes yeux suivent son long doigt et voient quelque chose de merdique.

PUTAIN-DE-MERDE.

Il se tient là, à la vue de tous, comme une maison témoin. Ce n'est ni une illusion ni une ombre. C'est Mork. Il nous regarde avec un sourire indéchiffrable. Un sourire qui peut être positif ou négatif. Tout ce que je sais, c'est que je suis foutu.

— C'est qui ? Trop sexy.

Il a le culot de plaisanter ?

— Park Bo Gum, peut-être, connard.

— Je vais te botter le cul.

— C'est à cause de toi, Duean. Tu vois ? Je me suis fait prendre maintenant.

— Hein ? Sors d'ici si tu veux. Tellement pénible.

Ne souhaitant pas être en plein soleil, je me tais, laissant le pick-up avancer, avec la vue de quelqu'un coincée dans ma tête.



La mission pour gagner le cœur de mon poisson dans le ciel recommence. Même si nous n'étudions pas dans la même classe aujourd'hui, je peux toujours l'attendre à sa faculté, comme d'habitude. Mais cette fois, je vais le saluer. J'ai atteint un niveau supérieur maintenant, alors je me sens beaucoup plus effronté qu'avant.

Je crois en la devise de mon frère : la chance sourit aux audacieux.

Repérant ma cible, qui va en cours, je me précipite vers elle et la salue joyeusement.

— Salut, Nan.

Je suis toujours excité, peu importe le nombre de fois que ça arrive. Ça me donne une montée d'adrénaline. Raccompagner Mork hier n'était pas de chance. Je vais penser que c'est une façon de rembourser mon péché dans ma vie passée. Pour l'instant, je vais faire de bonnes actions pour que Mueangnan et moi finissions ensemble.

— Pi, que fais-tu au bâtiment de la faculté de pharmacie ? répond-il d'une voix si douce.

Mon cœur ne s'arrête pas de battre.

— Je suis ici pour te voir.

— Pourquoi ?

— Je veux vérifier si tout s'est bien passé hier. A propos de ta voiture.

— Oh, il n'y a pas de problème. J'ai fait une réclamation. L'autre partie doit payer les frais de réparation de la voiture.

— C... C'est super.

— Mais ils ont été très gentils. Ils n'ont pas fait d'histoires même si leur assurance a expiré. Ma voiture a seulement été un peu déformée.

Duean et la bande ont dû avoir peur que ça devienne une grosse affaire. Sinon, Maman va tirer les oreilles de Duean jusqu'à ce qu'elles tombent pour avoir causé des problèmes alors qu'il n'a même pas son diplôme. De plus, alors que la voiture de Nan était un peu déformée, le hayon du pick-up a été endommagé. Heureusement, il peut encore bouger.

Les matériaux sont de qualité différente, je suppose. Laissez-moi essuyer ma sueur.

— Je suis soulagé que tu ailles bien.

— Hum, je dois aller en classe maintenant.

— Attends.

Je prends la liberté d'attraper sa main.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu es libre ce soir ?

— …

— Je… je veux manger une glace avec toi.

Je rougis. Je flirte comme un élève d'école primaire. On mangera des glaces et on ira au zoo. Mais tant qu'il dit oui, c'est plus que suffisant pour moi. De toute façon, je ne souhaite pas précipiter cette relation. C'est mieux de prendre son temps.

— Oh, je ne suis pas libre ce soir. J'ai des affaires à régler avec ma famille.

Mon sourire s'efface instantanément.

— Ah oui ?

Tu t'es encore fait rejeter. C'est toujours comme ça.

C'est mon année de malchance ?

— Mais je suis libre en fin de soirée. Je vais retrouver mes amis au club. Tu veux te joindre à nous ?

— Je veux, je veux.

J'acquiesce tout de suite.

— Retrouve-moi au club AA à dix heures, d'accord ? Je t'appellerai quand je serai presque arrivé.

Il est sur le point de partir, mais il oublie une chose.

— Comment tu peux m'appeler ? On n'a jamais échangé nos numéros.

— Vraiment ? Alors…

Il attrape son téléphone coûteux dans le sac.

— Tu peux me donner ton numéro ? Je vais t'appeler.

— 088-880xxXx.

— D'accord, à plus tard.

— A plus.

Je lui fais signe, les larmes aux yeux à cause de ce sentiment de bonheur. C'est plus que lorsque j'ai été classé parmi les dix premiers au test d'admission dentaire. Ce sentiment est plus bouleversant. Ce soir, je vais impressionner Nan, peu importe comment. Duean et la bande ne doivent pas le savoir, bien sûr.

Parce que Pattawee va y aller en solo !



Je ne pourrai jamais m'y habituer. Je déteste les bruits forts et je ne supporte pas l'alcool. Une seule gorgée peut faire tourner le monde. Un verre suffit à me rendre ivre. Mon frère m'a dit un jour qu'il n'était pas nécessaire d'apporter quoi que ce soit dans un club, sauf un oreiller et une couverture pour que je puisse dormir. Mais maintenant, je n'ai pas d'autre choix que de faire tout ce que je déteste juste parce que Mueangnan me tend un verre.

— Bois-en un peu, Pi.

Je le prends docilement. Je renifle l'alcool et ça a l'air bon, alors j'en prends quelques gorgées.

Honnêtement, je ne sens pas du tout le goût sucré et le charme de cette boisson. Le goût laissé sur ma langue est si amer que je fronce les sourcils.

— Essaye celui-là aussi.

Les amis de Mueangnan sont pires. Ils sont doués pour la persuasion, versent ceci et cela pour que je goûte. Mon verre n'a jamais été vide. Les boissons ne s'épuisent jamais. Ils continuent à verser et verser à tel point que je veux les arrêter. Je ne peux pas supporter ça, je vais mourir.

Hé ! Mon estomac n'est pas un réservoir de carburant. Tu ne peux pas y verser n'importe quoi. Mais je ne peux pas dire ça. Ce sont les amis de mon futur petit ami. Je dois sourire et boire en retenant ma respiration.

— Il manque une personne.

— Ouais, il sera bientôt là, marmonne l'un d'eux en regardant sa montre.

Qui d'autre est là ? Nous sommes déjà tous les cinq à l'étroit sur le canapé de la zone VIP. Cette fois, Aut est là pour protéger son cousin. Du coup, quand je regarde Nan, il me lance un regard furieux comme s'il était prêt à lancer un missile sur moi si je fais un geste.

— Qui doit venir ? demandé-je, curieux.

— Mork.

— Hein ?!!!

Encore Mork ? Il devait être mon ennemi dans une vie antérieure et le sera toujours.

En parlant du diable. Il se montre à la seconde où on le mentionne. Il a l'air différent de d'habitude car il ne porte pas ses lunettes. Il porte un T-shirt noir et un jean, mais il est quand même plus beau que moi, qui ai fait tant d'efforts pour m'habiller.

— Mork, par ici.

Mueangnan lui fait signe et il marche directement vers notre table.

— Bonjour, Aut. Bonjour, tout le monde, dit-il sans me regarder.

C'est pas comme si j'avais besoin de ta putain d'attention.

— Assieds-toi ici. J'ai préparé ça pour toi.

Mon poisson dans le ciel lui donne soudainement une boisson chère. Mork la prend sans un mot et la sirote d'une manière trop raffinée.

Pourquoi tu ne fais pas comme moi ? Je l'ai avalé si vite que j'ai presque des brûlures d'estomac.

Au bout d'un moment, l'alcool fait enfin effet, faisant rougir mon visage. Je peux à peine ouvrir les yeux mais je me force à le faire, en regardant Mueangnan boire de l'alcool sans s'arrêter et trinquer avec ses amis.

— Aut, allons danser.

Je tends la main vers Mueangnan mais je le rate. La musique heavy-métal continue de souffler alors que l'esprit de la coquette possède mon crush. En fait, je veux désespérément me joindre à eux, mais j'ai le tournis. J'ai même du mal à me tenir droit maintenant.

Lorsque tout le monde se lève pour aller bouger son corps sur la piste de danse, Mork et moi restons seuls, à nous observer l'un l'autre.

— Qu'est-ce que tu regardes ?

Il s'avère que c'est moi qui cherche la bagarre.

— Je regarde un gars intelligent.

— De quoi tu parles ? Je ne comprends pas.

— Je parle de la façon dont tu as forcé quelqu'un à emboutir la voiture de Nan. Qu'est-ce que tu voulais ?

— Je n'ai pas fait ça. C'était un accident causé par mon stupide frère... Hic !

Je hoquette assez violemment. Je n'ai pas du tout l'air suspect.

— Tu te comportes comme un coupable têtu. Je te l'ai dit, ça ne sert à rien, peu importe les efforts que tu fais, car Nan n'est pas intéressée par toi.

— Ce ne sont pas tes affaires.

— Ça me regarde parce que je suis son ami.

— Tu crois que ça m'intéresse ? Attends une minute.

— Attends pour quoi ?

— Je vais revenir pour me disputer avec toi.

Je ne perdrai pas contre lui, mais donnez-moi une chance. Mon corps ne peut pas tenir plus longtemps. La seule chose qui me vient à l'esprit est une image des toilettes.

— Où vas-tu ?

— Va te faire foutre.

Pourquoi le sol s'incline-t-il quand je me lève ?

— Laisse-moi t'aider.

Mork se porte volontaire, mais je lui réponds tout de suite.

— Non. Je n'accepterai que l'aide de Nan.

Je secoue la tête pour me débarrasser du tournis et traîne les pieds en avant. Pourquoi ai-je l'impression de reculer quand je marche ? Je saisis tout ce qui m'entoure, les tables, les chaises, le mur, et je tire même sur le pantalon à taille élastique de quelqu'un. Je me retrouve finalement devant un urinoir. Tout le monde me regarde bizarrement, mais je m'en moque. Je tire sur la fermeture éclair et je me libère.

Après m'être occupé de mon affaire, je la secoue un peu, me sentant soulagé. Pas besoin de me laver les mains. Je dois me dépêcher de revenir, au cas où Mueangnan serait déjà retourné à la table et n'aurait pas de compagnie. Mais alors...

BAM !

Mon corps ne coopère pas. En plus d'être incapable de marcher, je ne ressens qu'un élancement sur tout le corps en tombant.

— Monsieur. Hé, monsieur…

Des inconnus se précipitent vers moi. Je veux les voir clairement, mais les lumières blanches et noires clignotantes me bloquent.

— Poussez-vous, s'il vous plaît.

— Nan… Nan.

— Dans tes rêves, abruti.

Hmm, la voix me semble familière.

— Nan.

— C'est Duean, enfoiré.

— Oh, tu as le même nom que mon frère.

— Ouais, c'est vrai, mais je ne suis pas ton frère. Je suis ton père.

— Bien, bien. Bonjour, papa.

— Bonjour, fils. Ferme ta gueule, frérot !

Mes yeux sont fermés, mes oreilles entendent quelques jurons avant que je ne perde conscience.


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Ven 6 Sep 2024 - 22:40



Chapitre 9
La partie de l'étudiant de cinquième année :

— Pi, je m'en vais.

— Tu as fini tes bagages ?

— Oui, prends soin de toi pendant mes trois jours d'absence. Et ne va plus en boîte. Je ne peux pas te sauver à chaque fois, tu sais.

Je le répète sans cesse, en me demandant si ça lui rentre par une oreille et sort de l'autre.

Aujourd'hui, je vais à un camp de bénévoles dans le cadre du cours de compétences de vie avec les étudiants de première année. Bien que les moustiques soient partout, ils ont décidé de communiquer des informations sur le DHF(1) aux villageois présents jusqu'à Khao Yai. Meen a dit que ses amis voulaient visiter Khao Yai, alors c'était tout. Je ne pouvais pas discuter ces raisons plus longtemps.

L'activité me semblait plus originale que de nourrir des chiens, mais au final, j'ai l'impression de nourrir ces satanés médecins. J'ai dépensé tant d'argent pour que ces enfants puissent s'amuser comme les étudiants de première année qu'ils sont. Argh.

D'habitude, je ne voyage pas si ça prend plusieurs jours parce que je m'inquiète pour Pi. La nuit dernière, mon cher frère a failli ne pas revenir vivant. Il était ivre et se reposait dans un urinoir. Son but n'était-il pas d'impressionner Mueangnan ? Moi, je l'ai seulement vu jeter sa vie dans un tas de merde.

Si je n'avais pas eu envie d'aller au club pour le soutenir, alors l'employé de service serait en train de le réveiller avec une serpillière.

— Allez. Je suis qui ? Je peux prendre soin de moi, répond Pi, complètement insouciant.

— Ouais... ? Fais attention à toi. Tu pourrais te faire draguer en essayant de draguer un ange. Mes yeux n'ont pas arrêté de frémir quand j'ai vu Mork hier soir. Fais attention à ce type, il a l'air louche.

— Tu l'as vu ?

— Il t'a suivi dans les toilettes. Sérieusement, tu ne savais pas ?

— Nan. J'étais bourré.

— Tu n'es vraiment bon qu'à étudier. La façon dont tu gères ta vie est merdique. Ça me laisse perplexe.

— Qui serait comme toi, Duean ? Tu t'amuses à vivre ta vie alors que tes notes sont pourries.

— Hey !

— Allez, pars. Et reste loin des problèmes.

— Viens te battre contre moi, Pi.

— Je ne vais pas utiliser mon énergie pour ça. C'est une perte de mon précieux temps.

— Toi !

Je donne au voyou un double coup de pied sauté. Il est presque midi quand je traîne mon corps pour rejoindre les autres à l'université. Le voyage n'a pas commencé que les étudiants de première année sont occupés à déjeuner. Ça me donne faim. Je trouve aussi quelque chose à manger juste pour tuer le temps.

— Meen, tu peux manger correctement ? demandé-je, en regardant la personne assise en face de moi trier ses légumes. Pourquoi tu as commandé des légumes sautés si tu ne veux manger que du riz et de la soupe ?

— Ils ne les ont pas bien lavés, dit-il en fronçant les sourcils.

— Comment tu le sais ? Tu as un scanner pour les aliments sans danger dans ta bouche ?

Je ne peux pas m'empêcher de me moquer de lui. Ce gamin est un vrai casse-pieds. Il m'a fait perdre le contrôle à plusieurs reprises.

— Ça sent bizarre.

— C'est pas l'odeur de tes aisselles ?

— Dueeeeean, j'ai pris une douche, tonne-t-il en m'appelant par mon nom et en faisant même la moue.

— Donne-moi celui-ci. Je vais le goûter.

Je prends un morceau de légumes dans son assiette et le goût est bon, parfaitement normal. À part les cuisses de grenouilles frites épicées avec un mélange de champignons, j'ai mangé ce menu plusieurs fois et j'y suis habitué.

— Comment c'est ?

— C'est bon.

— Mais j'ai l'impression qu'ils n'ont pas bien lavé les légumes. Sais-tu que les résidus de pesticides peuvent nuire à ton système nerveux ? Si ton corps en absorbe trop, il stoppe l'activité des enzymes, ce qui provoque des spasmes, de la mousse au niveau de la bouche, et parfois de la diarrhée. Le pire cas est l'insuffisance respiratoire.

CLANG !

Je laisse tomber ma cuillère et ma fourchette sur mon assiette avec un visage choqué.

— Vraiment ?

— Vraiment, je me suis renseigné sur le sujet.

— Wooooah, alors pourquoi je ne suis pas mort, espèce d'attardé.

— Tu ne me crois pas.

— Tu vas le manger ou pas ? Je le ferai si tu ne le fais pas.

— Non, prends-le pour que tu puisses mourir seul.

— Si je meurs à cause de légumes toxiques, alors prépare-toi à mourir aussi.

— Mourir de quoi ?

— De mon coup de pied.

— Tu es cruel.

Qui serait aussi doué que toi pour demander un coup de poing ? Personne.

— Alors on échange notre nourriture ?

— Hum.

Je tends la main pour repousser sa tête et prendre son plat pendant que Meen tire mon bol de nouilles qui n'a pas été touché et le mange tranquillement.

C'est ennuyeux quand il fait étalage de ses connaissances. Mon cerveau ne peut pas le comprendre, espèce de petite merde !

— Duean, tes nouilles sont épicées.

J'éclate de rire quand il lève les yeux. Ses petites lèvres sont gonflées et son visage rougit de façon choquante.

— Quel imbécile. Mange ça.

Je lui lance un sandwich au thon. Il l'attrape rapidement, de peur qu'il ne tombe par terre.

— Comment tu savais que j'aimais le thon ?

— Et puis quoi encore ? Je l'ai acheté pour moi. C'est mon préféré.

— On aime la même chose.

— Mais je ne t'aime pas.

— Moi je t'aime bien, Duean.

Putain, pourquoi tu fais un visage mignon ?

— Ferme ta bouche et mange.

— Comment je peux manger si je ferme ma bouche ?

— Arrrrrrgh ! Je veux dire, arrête de parler et mange, putain.

— Tu ne l'as pas dit comme ça.

— Je m'en foooooooous.

J'en ai marre de me disputer avec lui. Tout ce que je peux faire c'est d'enfoncer violemment la nourriture dans ma bouche. Putain ! Meen me tape vraiment sur les nerfs. J'avoue que je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi doué que lui pour me faire perdre la tête. Bordel de merde…



Après le repas, il est temps de se mettre en route. Il faudra des heures pour atteindre la destination. Nous utilisons nos budgets personnels pour ce voyage. Nous sommes dix et nous avons le courage de sortir de la ville. Ma voiture est l'un des véhicules qui nous y emmènent.

Plus important encore, quelle malchance pour moi. Le destin doit me jouer un tour car Meen est sur le siège passager avec trois autres amis sur la banquette arrière.

Les trois gars à l'arrière ne sont pas un fardeau. Ils jouent sur leurs téléphones et, après vingt minutes, ils s'ennuient et s'endorment en silence comme des cadavres. Le vrai problème est assis à côté de moi.

Quel enfer.

— C'est quoi ça, Duean ? Pourquoi je n’en ai jamais vu avant ?

— Tu peux te taire ?

— C'est un crocodile siamois ?

— Conneries. Comment un crocodile peut-il être là sur la route ? C'est un varan d'eau. Tu ne connais pas ?

— Hein ? Pourquoi un varan d'eau serait si gros ?

— Ça suffit. Ferme-la. Tu peux dormir. J'ai besoin de me concentrer sur la route.

— Je suis désolé.

— Ouais, tu devrais être un bon garçon comme ça.

Le monde devient soudainement silencieux. La voiture avance toujours, alors que nous avons quitté l'université depuis près d'une heure. Une musique légère emplit la voiture et met de nouveau l'ambiance après avoir été étouffée par ce gamin ennuyeux.

Regardez-le maintenant. Oh... il s’est endormi ?

Je ne peux que rire en regardant son visage rayonnant blotti contre le dossier, le cou penché.

THUD ! BAM !

Les routes sont sacrément bosselées. Le DOH(2) ne se soucie pas de réparer les routes qui sont loin de la ville. C'est de plus en plus cahoteux au fur et à mesure que je conduis. Je regarde parfois dans le rétroviseur, et je vois que les trois autres se font des câlins comme une boule. Et le gars à côté de moi ?

— Jetski.

Jetski, mon cul. C'est la route cahoteuse. C'est quoi ce rêve ?

— Hey, hey.

Je m'exclame sous le choc parce que Meen, dont la tête se balançait d'avant en arrière, appuie soudain sa tête sur mon épaule sans demander. Ça irait s'il s'appuyait simplement sur moi. Mais qu'est-ce que c'est ? Il bave sur ma chemise hors de prix que j'ai achetée avec l'argent que j'ai volé à mon frère. Es-tu au moins humain ?

Qu'est-ce que je peux faire, cependant ? Ce qui est fait est fait. Le fauteur de troubles dort toujours comme une bûche, alors je laisse tomber. Je me sens engourdi de la nuque à l'épaule.

Je pourrai enfin être libre quand on sera arrivé à destination. Honnêtement, on est ici pour améliorer notre savoir-faire, mais on n'a rien de tout ça. L'hôtel que nous avons réservé coûte des milliers de dollars par nuit. Quand j'ai suggéré que nous dormions dans des tentes pour être proches des villageois, ils ont dit qu'ils avaient peur des escargots, des animaux sauvages, et que c'était trop dangereux.

Alors j'ai... fait comme eux. J'étais en infériorité numérique. Je n'aurais pas gagné, de toute façon.

C'est une station balnéaire.

Depuis que nous sommes arrivés le soir, personne n'a envie de faire autre chose que de se reposer. Après avoir fini de dîner, nous nous séparons et allons dans nos chambres. C'est deux personnes par chambre, donc...

Qu'en est-il d'un faux étudiant de première année comme moi ?

— Quoi ? Qu'est-ce que tu regardes ?

— Duean, je peux dormir avec toi ?

— Non.

— Mais les autres se sont mis en binôme. Il n'y a plus que toi et moi.

— Va dormir là-bas, près du fossé.

— Je suis un humain, pas une tortue géante à carapace molle.

— Tu y ressembles.

— Toi aussi.

— Je suis quoi ? Choisis bien tes prochains mots.

Je te tords le cou si tu oses te moquer de moi.

— Tu es comme quelqu'un qui va avoir un F ce semestre parce que tu refuses de coopérer pendant la campagne.

Meen, fils de pute ! Je n'ai pas d'autre choix que de céder s'il dit ça. Il y a deux choses terribles dans ma vie. La première, c'est le professeur Samonsri du cours de préparation à la vie active. La deuxième, c'est ce nouveau venu au visage inexpressif, Meen, qui m'agace au plus haut point.

Pourquoi ça m'arrive à moi ? ARRRRRRGH !

Tu es foutu, Duean. Comment ça va se passer ce soir ? Est-ce que je vais beaucoup souffrir ?

A suivre.

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.



L'heure du déjeuner est le moment où je me distrais avec quelque chose de significatif.

Qui est la recherche d'un compte Facebook.

Non... Ne pensez jamais que je vais étudier. La vie d'un étudiant en deuxième année de médecine dentaire n'est pas si stressante. Je suis libre de flâner. En ce moment, je déjeune avec Pae, des snacks et des bouteilles d'eau de différentes marques sont posés à côté de moi. Des étudiants dont je ne connais pas la spécialité m'ont donné tout ça.

Pensez-y. C'est la première fois en vingt ans de vie que j'ai l'occasion de goûter à ce genre de douce expérience. Mais désolé, je ne pourrai pas les manger car Pae les met sournoisement dans son sac, un par un. Il me parle et me montre du doigt ceci et cela. Avant que je ne m'en rende compte, toutes ces grosses barres de chocolat ont disparu.

— Qu'est-ce que tu fais, Pi ? Finis ton repas, dit-il en mâchant sa nourriture.

Si tu recraches autant ta nourriture, pourquoi ne pas simplement me balancer ton plat à la figure ?

— J'essaie de trouver un compte Facebook.

— Qui ? Ne me dis pas que c'est Mueangnan.

— Oui !

— Tu as dit que tu avais son numéro. Pourquoi tu ne l'appelles pas ?

— Il n'a pas décroché, d'accord ? Si nous n'avons pas convenu de sortir ensemble ou si nous n'avons pas d'affaires à régler, il ne répondra jamais aux appels spontanés. Il coupe même les appels parfois.

— Whoa... Sérieusement ?

— Sérieusement.

Alors que j'essaie de trouver son compte, je réalise soudain quelque chose.

La photo de profil.

— Pae, prends une photo de moi.

Il étudie l'architecture. Il doit au moins être un peu artiste. J’ai changé, mais mon compte Facebook, que j'utilise rarement, a toujours cette photo d'un mec avec des lunettes épaisses et des cheveux en désordre comme un laveur de marmites.

Je vais mettre à jour mon nouveau look aujourd'hui. Mon poisson dans le ciel pourrait accepter ma demande d'ami très rapidement quand il la verra. Avec cette pensée, je donne tout de suite mon téléphone à Pae.

— Attends. Laisse-moi finir de manger.

— Tu mangeras plus tard. Aide-moi, s'il te plaît.

— Tellement ennuyeux.

Il pose sa cuillère et sa fourchette, attrape mon téléphone, et se lève. Il ajuste mon téléphone pour une meilleure lumière ou autres. Après un moment, il crie un ordre si fort que tout le monde se tourne vers nous.

— Ta posture est nulle, Pi. Lève-toi.

Je fais ce qu'on me dit.

— C'est bon maintenant ?

— Lève-toi... Penche-toi à gauche... Non, non, essaie de passer tes doigts dans tes cheveux.

— C'est comment ?

— Pas bien. Assieds-toi sur la table.

— Hein ? Sur la table ?

— Ouais.

J'obéis puisque je veux une bonne photo, sans savoir si ça va être comme je l'attendais. Celui qui prend les photos, c'est Pae, en qui on ne peut pas avoir confiance ou de grands espoirs.

— Pi, relève le menton.

— ...

— Arrête. Maintenant, allonge-toi et roule sur la table.

— Argh ! Prends-la. Je suis gêné.

Il déclenche l'obturateur en continu et me rejette le téléphone. Il y a des centaines de photos, mais il n'y a qu'une seule photo où je ressemble à un être humain. Sur les autres, je me roule sur la table comme du lichen sur le sol en pierre humide.

— Tu l'as téléchargée ?

— C'est fait.

Ça ne fait pas cinq minutes et j'ai déjà reçu tellement de likes. D'autres ne ressentiraient rien s'ils obtenaient dix mille likes ou des centaines de milliers de followers. Mais pour moi, je suis comme un chien avec deux queues si j'obtiens plus de dix likes. En général, je recevais moins de dix likes lorsque je postais quelque chose.

Mais ce n'est pas le sujet. Après avoir changé ma photo de profil, je recommence à chercher le compte de Mueangnan avec détermination.

— Pourquoi tu ne l'as pas encore trouvé ? Tu es nul pour ça.

— Tais-toi. J'essaie.

— Tu ne l'as toujours pas trouvé après un an ?

— Je n'ai jamais essayé de le trouver. Je pensais qu'il avait un petit ami, alors je ne voulais pas faire un pas en avant. Mais je ne peux plus me retenir parce que j'ai un rival.

— Qui ?

— La Lune de Médecine.

— En quelle année ?

— La même que moi.

— Mork ?

— ... !! Co...Comment tu sais ça ?

C'est comme si j'avais gagné à la loterie. Comment Pae, qui se fait toujours larguer et qui n'a pas d'amis, peut connaître quelqu'un comme Mork ? En plus, la relation entre ces deux facultés est tellement impossible que je ne peux pas vraiment l'imaginer.

— Il avait l'habitude de promouvoir le Concours des Lunes avec le président de l'union des étudiants.

— Pour de vrai ? Tu as son compte ?

Je peux trouver plus facilement le compte de mon poisson dans le ciel grâce au sien. Ils ont l'air proches tous les deux. Ils doivent être amis sur Facebook et se sont tagués mutuellement sur certaines photos.

— Ouais ? Tu le veux ?

Je hoche la tête, en attendant que Pae clique sur l'icône bleue. Il cherche le nom pendant un moment avant d'envoyer le contact dans ma boîte de discussion.

DING !

Je clique sur le lien et le profil de la personne que je déteste le plus en ce moment s'affiche : Mork...

Quand je vois son nom 'Sutthaya', j'ai une idée. Bien, maintenant je peux t'appeler 'Sut' (3).

Ce qui me choque le plus, ce sont ses followers. Il a deux cents amis, mais le nombre de ses adeptes atteint presque cent mille. Pourquoi est-il si célèbre ?

Regardez ici. Il a posté "Fatigué" et a obtenu un millier de likes alors que moi, dans le passé, j'ai obtenu dix likes tout au plus, même si les citations que je postais étaient touchantes. Pire encore, neuf likes sur dix viennent de ma famille et de mes proches.

Le compte Facebook de Mork ? Hum !

J'ai l'intention de parcourir son fil d'actualité et de chercher parmi ses deux cents amis, mais mon regard se pose sur la dernière photo qu'il a postée il y a trois heures. Putain de merde ! C'est lui et Mueangnan dans un uniforme d'étudiant. La photo a attiré beaucoup d'attention, à en juger par le nombre de likes et de commentaires qui augmentent de seconde en seconde.

Heureusement, Sut a tagué Nan sur cette photo, ce qui me permet d'obtenir facilement le compte Facebook de Mueangnan. Avant de cliquer sur la page de profil de mon crush, je jette un dernier coup d'œil à la légende.

‘Sourire’.

Quelle idée stupide. J'aurais trouvé une meilleure légende, comme 'Sourire tueur' ou 'Un sourire qui tue', quelque chose comme ça.

La section des commentaires est pleine de questions sur leur relation ambiguë. Ça devient amusant maintenant que je suis indiscret. Je veux aussi savoir la vérité, comme tout le monde.



‘C'est dingue !’

‘Amis ou petits amis ? Dis-nous.’

‘C'est officiel maintenant ?’



Je fais défiler la page si vite que mon doigt me fait mal. Malgré les questions des fans et l'imagination débordante de chacun, il n'y a aucun commentaire de Mueangnan ou de Mork pour mettre fin à leur curiosité. Je commence à avoir le moral à zéro et je me dis que je devrais envoyer une demande d'ami à Mueangnan. Je suis sur le point de le faire lorsque le commentaire de Mork surgit devant mes yeux quelques secondes plus tard.



Sutthaya Nithikornkul

Mueangnan n'est pas mon petit ami. Nous sommes amis depuis longtemps.



Wow, le post a reçu des tonnes de likes après une seconde. Je reste tranquillement assis, heureux que Mueangnan ne soit pas en couple avec quelqu'un comme Mork.

Je veux donner à ce post un millier de likes.

CLIC !

MEEEEEEEEERDE. Je n'ai fait qu'y penser mais mon doigt a agi en aimant le message de Mork sans le vouloir.

Pi, espèce d'idiot ! Qu'est-ce que tu as fait ?

Après m'être ressaisi, j'enlève le like immédiatement. J'espère que Mork ne me repérera pas parmi ces milliers de likes. Et il ne le fait vraiment pas.

Bordel de merde !



‘Sutthaya Nithikornkul vous a envoyé une demande d'ami.’



Sois maudit, Pattawee. Sut sait maintenant que tu l'espionnes.

Fièvre hémorragique de la dengue.
2/ Département des autoroutes.
3/ "Sut (sud)" ou Sat peut être interprété comme un gros mot en thaï, comme "merde" ou "putain".

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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:41



Chapitre 10
— Qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que tu viens de voir un fantôme.

— C'est pire qu'un fantôme.

— Tu viens de te voir ?

Je te déteste tellement.

— Il… m'a envoyé une demande d'ami.

— Qui ?

— Sut… tha… ya.

— Oh, tu vas l'accepter ?

Je secoue la tête.

— Alors n'accepte pas.

C'est ça ! C'est aussi simple que l'a dit Pae. Je n'ai pas à l'accepter si je ne le veux pas. Mork est mon principal rival en amour. Si j'accepte sa demande d'ami, il pourrait utiliser les réseaux sociaux pour m'espionner et m'attaquer indirectement.

— Mais tu pourrais vouloir l'accepter pour pouvoir l'espionner. Tu trouveras des indices sur ce que fait ton crush.

Il a dit que je n'avais pas à l'accepter, mais maintenant il remet en question ma forte confiance en moi. Qu'est-ce que tu suggères ? Je me sens confus.

— Alors, je dois l'accepter ou pas ?

— C'est à toi de voir, gronde Pae.

J'arrête de penser à Mork et envoie une demande d'ami à Mueangnan à la place. J'espère que mon poisson dans le ciel l'acceptera bientôt pour que je puisse lui envoyer des messages, même si je ne sais pas du tout s'il veut discuter avec moi.

— Pi, j'ai soif, s'exclame soudain le président du syndicat étudiant.

— Et alors ?

— Achète-moi quelque chose à boire.

— Je ne suis pas ton serviteur, tu sais.

— Je sais. Tu ne peux pas me remercier de t'avoir pris en photo ?

Il a une expression tellement abattue, comme s'il se sentait vraiment triste. Je n'ai pas d'autre choix que de me lever et de lui acheter une bouteille d'eau, avec mon argent. C'est merveilleux.

Quand je suis de retour, Pae me fixe d'un regard mauvais.

— Je ne veux pas d'eau plate.

— Va te faire foutre. Bois-la. Ça finira dans ton estomac, de toute façon.

— Je veux du jus de raisin.

Ha ! Je ne t'ai vu boire que de l'alcool à base de plantes et de l'eau provenant de glacières. Tu n'es pas du genre à boire quelque chose de frais et sucré pour que les gens te trouvent mignon.

— L'eau est moins chère.

— Tu es radin.

— Tu vas la prendre ou pas ?

— Oui ! Merci. Je dois y aller maintenant.

Il remue ses doigts avec agacement, alors je lui tends la bouteille d'eau.

— Pourquoi es-tu si pressé ? Tu n'as plus de cours aujourd'hui, non ?

— J'ai une réunion avec le syndicat étudiant. Si je suis en retard, ils vont finir les biscuits que j'attendais.

Sur ce, il prend son assiette et sa bouteille d'eau et s'en va, sans me laisser l'occasion de dire un mot de plus.

Et maintenant, je suis tout seul. Duean n'est pas là, tout comme le Kitty Gang. Je suis redevenu le vieux Pi qui n'a pas d'amis.

DING ! DING ! DING ! DING !

Mon téléphone vibre. Je sais que c'est l'application Facebook rien qu'en entendant le son des notifications. Peut-être que… Mueangnan a accepté ma demande d'ami. Avec de grandes espérances, je clique immédiatement sur les notifications qui s'affichent.



Sutthaya Nithikornkul

Je pensais que tu n'accepterais pas ma demande d'ami Razz - Avec Pattawee Panichapun



Ah…

Pas Mueangnan, mais un fantôme.

MEEEERDE, quand est-ce que je l'ai accepté ? Genre, sérieusement ?

Ça doit être Pae. Il me fout toujours dans la merde.

Le problème est que Sutthaya l'a posté sur sa page pour que tout le monde le voie. Il m'a même tagué. Je suis foutu. Et le son des notifications en continu, comme le roulement de tambour dans une parade, sont des textes de tonnes d'étudiants anonymes. Beaucoup m'ont envoyé des demandes d'amis.

Tout ça est arrivé à cause des presque cent mille followers de Mork. Ils attaquent mon compte Facebook. Sutthaya, qu'est-ce que tu as fait ?

Et regardez les commentaires…



'Mork, qui c'est ?'

'C'est celui qui était assis à côté de toi ce jour-là ? Nan était là aussi. C'est un étudiant en médecine dentaire, non ?'

'Ouais, je l'ai vu emprunter la gomme de Mork.'



Arrrrgh, non, je l'ai volé, je ne l'ai pas emprunté.



'Vraiment ? C'est un nouvel ami ? Je les shippe en quelque sorte.'



S'il te plaît, ne nous imagine pas ensemble. J'essayais de draguer Nan, mais Sut a pris le siège, alors j'ai dû m'asseoir à côté de lui. Ce n'est pas ce que tu penses.



'Tiens, c'est la même personne. Sutthaya Nithikorkul, 56001798 & Pattawee Panichapun, 56026614. Ils étudient la chimie analytique dans la même section.'


Il y a une légende avec mon nom et celui de Mork dans le registre de la classe. Et la personne qui l'a posté a même ajouté un gros sticker cœur dessus.

Vous êtes fous ? Ma 20e année de vie n'est pas faite pour que les fans de Mork y fourrent leur nez curieux.



'C'est un senior de ma faculté. Il s'appelle Pi.'

'Je les shippe tellement ensemble que j'ai envie de quitter le ghost ship MorkNan et d'écrire des fictions sur MorkPi à la place.'



Le truc de ship est une tendance maintenant, non ? J'ai vu beaucoup de "shippers". Il peut s'agir d'amis de longue date, de collègues ou même d'inconnus. Cette situation est probablement similaire à celle-là.

Mais c'est mal ! C'est mal parce que la personne concernée n'est pas Mueangnan mais ce putain de Sutthaya.

Je préférerais des fictions PiNan. Que dois-je faire ? S'il vous plaît, shippez PiNan. Shippez PiNan ! Shippez PiNan tout de suite !!!

Après avoir supporté ces commentaires et ces messages qui surgissent continuellement, je décide de régler cette situation d'un seul coup en répondant au post troublant de Mork.



Pattawee Panichapun

S'il vous plaît, ne nous shippez pas, Mork et moi. Ce n'est pas drôle. Haha.



Voilà, c'est fait. Il ne faut même pas trois minutes avant que la réponse de Mork apparaisse.



Sutthaya Nithikornkul Ils ne peuvent pas nous shipper, vraiment ?



Whoa…

Quel choix de mots judicieux. Je connais seulement le titre d'un film appelé 'Ça vient de l'Enfer', mais dans le cas de Mork, le titre est 'Ça vient de Facebook'. C'est hors de mon contrôle maintenant, alors je décide d'envoyer un message au fauteur de troubles.



Pattawee Panichapun

Mais qu'est-ce que tu fais ?

Ma vie est un vrai bordel en ce moment.

Sutthaya Nichikornkul

Désolé

Pattawee Panichapun

Tu l'as fait exprès, non ?

Tu voulais que Nan se méprenne sur moi. Tu…

Sutthaya Nithikornkul

-_-



Avec cet emoji irritant, il n'explique rien de plus. Je suis à deux doigts de perdre les pédales. Enfin, je mets fin au problème en me déconnectant et en terminant mon repas. Les fans de Mork ne peuvent s'en prendre à moi que sur les réseaux sociaux, au moins.

L'heure du déjeuner est passée difficilement. J'attrape mon livre et je cours vers la salle de conférence dans un état second. Tout le monde semble me regarder bizarrement, mais je ne pose pas de question. Je laisse cette gêne en suspens jusqu'à la fin du cours.

— Oh, Pi, ton cours est terminé ?

J'ai failli crier. Après m'être précipité dehors dès que le professeur a terminé son cours, la douce voix qui appelle mon nom et efface toutes mes frustrations vient de Mueangnan.

Mon poisson dans le ciel.

— O… Ouais. Q… Qu'est-ce que tu fais dans le bâtiment d'odontologie ?

Je bégaie. Je ne peux pas m'en empêcher. Quand je suis avec lui, je ne me sens pas du tout moi-même. Mon cœur s'emballe, mes jambes tremblent, mais j'ai encore envie de lui parler longtemps.

— Tu es libre ?

— Oui.

— Je suis là pour te demander d’aller manger une glace ensemble. Tu avais dit que tu voulais le faire.

— Tu es libre aujourd'hui ?

— Hum… Tu veux venir avec moi ?

Il sourit, et une flèche rose transperce mon cœur. Je tremble parce que je le veux désespérément, mais comment répondre de manière cool ?

Duean ne m'a jamais dit comment faire. Devrais-je juste dire… "Hum", comme un homme distant dans un drama ? Ou devrais-je sourire et rire aux éclats comme un gars de bonne humeur ? Je suis confus. Je ne sais pas ce que Mueangnan aime ni comment l'impressionner.

Putain, je ne comprends pas. Il me demande seulement de manger une glace avec lui. Pourquoi dois-je trop réfléchir ?

Au final…

Je hoche simplement la tête. Parler n'est peut-être pas une bonne idée. Je risque de perdre mes moyens.

— Si tu es d'accord, alors allons-y.

Bien sûûûûûûr.

Je suis mon poisson dans le ciel comme une ombre, préparant des sujets de conversation pour quand nous atteindrons le glacier. Soudain, Mueangnan s'arrête de marcher et se retourne pour me regarder avec des yeux brillants.

— Je l'ai acceptée.

— … ?

— Ta demande d'ami sur Facebook. Nous pouvons nous envoyer des messages maintenant.

Je souris si fort que les coins de ma bouche sont sur le point de se déchirer, puis je continue à le suivre en remuant la queue.

Pi, putain de merde ! Ton amour est en train de fleurir et tu vas bientôt réussir. Tu as son numéro et son compte Facebook. Et maintenant, tu vas manger une glace avec lui. Il ne ferait pas ça si je ne lui plaisais pas.

Notre premier rendez-vous se passe bien.

Le café près de l'université est bondé. Les employés ont l'air épuisés, mais ce n'est pas le problème. Je dois suivre Mueangnan. Nous nous dirigeons vers le coin du café où un canapé et une petite table sont installés.

A… Attendez, pourquoi Mueangnan se dirige-t-il vers une table occupée ? Alors que je suis sur le point d'attraper son poignet, il salue la personne assise qui nous tourne le dos.

— Tu as attendu longtemps !

— Non.

— Tu as commandé quelque chose ?

Le petit gars s'assied en face de lui.

— Pas encore. Je vous attendais.

Hmm ?! Pourquoi sa voix me semble-t-elle si familière ?

J'essaie d'y réfléchir mais je n'arrive toujours pas à savoir où j'ai entendu cette voix auparavant. Curieux, je m'approche et je capte le regard de Mueangnan qui me dit de m'asseoir sur le long canapé à côté de cette personne. Je ne peux que hocher la tête.

— Salut.

— Hé ! Toi… M… Mork, comment t’es arrivé ici ?

Ma voix résonne dans le café avant que je ne m'en rende compte.

C'est pour ça que sa voix m'est familière. Le visage à quelques centimètres de moi est celui de mon rival amoureux de toujours, Sutthaya, qui me harcèle aussi bien dans la vie réelle que dans mes pensées.

— …

— Je te pose une question. Comment t’es arrivé ici ?

— Je suis venu en voiture.

— Ne te fous pas de moi.

Je murmure en serrant les dents, mais l'expression sous ces lunettes est pleine d'interrogations. Je me penche plus près et le menace à voix basse.

— Surveille tes arrières si tu continues à te foutre de moi.

— Je suis terrifié.

A cette seconde, il se penche encore plus près et je dois me reculer.

— … !!!

— Qu'est-ce que vous voulez, Mork, Pi ?

Le petit gars lève les yeux et nous demande avant que je puisse me ressaisir.

— Tu sais ce que je veux.

Hmph, tu essaies de montrer que mon poisson dans le ciel connaît ta glace préférée ? Je te jure que je ne suis pas du tout jaloux.

— Une glace tiramisu pour toi, alors.

— Ouais, je veux ça.

Bien, comme c'est mignon.

Il regarde mon crush avec des yeux charmeurs. N'utilise pas ce truc pour draguer Nan parce que c'est ce que je vais faire dans le futur.

— Pi ? Tu veux une glace au tiramisu comme Mork ?

— Non, je déteste tout ce qui sent le café.

— Dis-moi ce que tu veux manger. Je vais le noter. Mais ne commande pas de thé vert parce que Mork déteste vraiment ça. Haha.

— Alors je vais prendre une glace au thé vert, dis-je clairement.

Je veux celle que Mork déteste. Eh bien, pour être honnête… je déteste le thé vert aussi.

Je pleure dans ma tête.

— Je veux aussi un soufflé, dis-je avec un sourire.

— Commande ce que tu veux, dit Mork sans sourciller.

Je détourne le regard.

Nous restons silencieux jusqu'à ce que le soufflé et la glace soient servis. Mon poisson dans le ciel mange sa glace avec une petite cuillère dans la main. Le gars à côté de moi commence aussi à manger. Mais moi… Qu'est-ce que je fais ? Je n'aime pas le thé vert depuis longtemps car j'en garde un mauvais souvenir. J'ai la nausée rien que d'y penser.

— Tu ne veux pas manger, Pi ?

Mueangnan interrompt mes pensées. J'ai envie de lui dire de ne pas faire attention à moi. De m'oublier pendant un moment.

— Je… je vais le faire.

— Tu devrais manger maintenant, ou ça va fondre.

C'est le maître de la persuasion.

— O… Ok.

Je tends ma main tremblante pour prendre un peu de glace avec le bout de la cuillère et la mets dans ma bouche à contrecœur. Je la garde dans ma joue, sans l'avaler. Wah… Je déteste tout ce qui a le goût du thé vert. Avant, j'en étais amoureux. J'ai fini plus de dix verres de thé vert jusqu'à ce que mon estomac n'en puisse plus, et j'ai vomi au milieu d'un café. J'étais si embarrassé devant les autres clients et ma famille.

J'ai été traumatisé, ce qui me pousse à éviter le thé vert chaque fois que j'en vois. Sinon, je risque de vomir.

Revenons au présent, j'ai commis un acte stupide à cause de ma volonté de gagner. Hic… Si Nan n'était pas là, je l'aurais recraché et jeté sur Mork.

— Qu'est-ce qui arrive à ton visage ? demande Mork, en fronçant les sourcils.

— Ne fais pas attention à moi.

Je m'en prends à cette petite merde. Mork se détourne et mange sa glace pendant que je fais un sourire penaud à Nan. Il sourit encore, m'incitant à manger davantage.

— Ta glace est en train de fondre.

Oui, waaaah…

Il ne s'est jamais soucié de moi. Pourquoi veut-il autant que je mange maintenant ?

— Je sais.

Mork se rapproche de moi et chuchote pour que seuls nous deux l'entendions.

— Ne te force pas si tu détestes ça.

— Qui se force ?

— Alors pourquoi on dirait que tu es sur le point de vomir ?

— Va te faire foutre.

— Qu'est-ce que tu veux prendre ? Je vais le commander.

— Va te faire foutre.

— Pi, je crois que c'est… un cheveu dans ta glace. Je vais t'en apporter une nouvelle.

Mork joue la comédie devant Mueangnan en une fraction de seconde. Je suis toujours confus, je ne comprends pas. Il faut un moment avant que je comprenne ce qu'il veut dire.

— O… Ouais ?

— Qu'est-ce que tu veux ? Du citron vert ?

Comment sait-il que j'aime cette saveur ?

— Hum, je vais prendre ça.

— Ok.

La grande silhouette se lève, me laissant seul, souriant docilement à Mueangnan.

Mork essaie de m'aider ? Pourquoi ? Pourquoi ne m'embarrasse-t-il pas comme je m'y attendais ? Ces questions tournent dans ma tête, mais je ne trouve aucune réponse.

Mon premier rendez-vous se termine avec une impression ni bonne ni mauvaise. Et un selfie.

C'est une photo de Mueangnan et moi souriant à l'appareil photo, avec la troisième roue assise entre nous. Je suis tellement dégoûté…



Toutes les bonnes choses ont une fin, mais mon plan de drague n’en aura jamais.

Je suis de retour chez moi vers 21 heures. Je pose mon sac à dos sur mon bureau, je m'affale sur le lit, je prends mon téléphone pour voir ce que fait Mueangnan, et je dérange l'humain de la faculté voisine, à qui je n'ai pas parlé depuis un bon moment.

J'ai envie de crier pour que tout le monde sache que Mueangnan a accepté ma demande d'ami. Il a même dit qu'il posterait une photo de nous en train de manger une glace ensemble. Je ne peux pas manquer ça. Je dois me tenir au courant.

Faisons la fête ! On doit fêter ça.

La photo de nous trois est sur le fil d'actualité avec un millier de commentaires et près de dix mille likes. Je sais que Nan et Sut sont populaires, mais…



'MorkPi Fanclub'



Qu'est-ce que c'est que ça ? La puissante force de la curiosité me pousse à cliquer sur la fanpage que quelqu'un a laissé dans le commentaire. Ce sur quoi je tombe est fantastique ! Cela envoie un choc électrique sur tous les nerfs de mon corps.

C'est un fan art de Mork et moi. Laissez-moi répéter ça ! D'un seul coup d'œil, ce fan art vous montre que c'est ce qui s'est passé chez le marchand de glaces. Il a été posté et a attiré tant d'attention, même si cette page a été créée il y a une heure.

Boooooooordel.



‘Mork et Pi ont mangé une glace ensemble. Trop mignon. Je les shippe vraiment beaucoup. Ils ont une bonne alchimie.’



Je m'en fous de l'alchimie. Tout ce qui m'intéresse c'est que j'ai dit que je ne voulais pas que vous nous shippiez Mork et moi.

Shippez Nan et moi. Shippez Nan et moi. Shippez Nan et moi.

Pourquoi personne ne comprend ce que je ressens ? Waaaaah…


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:42



Chapitre 11
Toon (1) dit qu'un petit bateau devrait quitter le rivage. C'est pourquoi, le lendemain matin, je me rends au bâtiment de Médecine pour attendre Mork. Pensez-y. D'habitude, j'attends mon poisson dans le ciel au Bâtiment de Pharmacie, mais je perds mon temps ici pour lui parler des frasques de ses fans. Cependant, une fois dans le Bâtiment de Médecine, je réalise que je n'ai pas de sixième sens pour m'aider à trouver ce fauteur de troubles.

Je ne peux que rester là, la tête vide, à regarder les gens entrer et sortir jusqu'à ce que je me sente étourdi. C'est alors qu'une jolie fille se dirige vers moi.

— Pi...

Oh ! Elle me connaît ? Je suis si populaire que les autres me reconnaissent ? Duean ! Le relooking que tu m'as fait subir a finalement porté ses fruits. Je suis tellement ravi que je vais pleurer.

— Pi.

— O... Ouais ?

Je reviens à la réalité immédiatement, en regardant la fille qui porte un uniforme correct. Elle doit être en première année.

— Que fais-tu dans le bâtiment de Médecine ?

— Oh, je suis ici pour voir quelqu'un.

— En quelle année ?

— Deuxième.

— Qui c’est ? Oh, je suis Prik. Je connais peut-être cette personne.

Donc, elle s'appelle Prik. Pourtant, elle n'a pas l'air sauvage. (2)

— 'C'est Mork, l... la lune de deuxième année de médecine.

— Kyaaaaaaa !!!

— ... !

Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce qu'elle crie ?

— Mork est dans la salle MD 5014 parce que le cours d'introduction à l'anatomie a été annulé aujourd'hui.

Elle donne des informations sur l'emplacement de Mork avec éloquence après avoir crié. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si cette fille est normale. Pourquoi connaît-elle l'horaire des cours de Mork comme par magie ?

— Comment tu sais ça ?

— Je suis à la tête du fan club de Mork.

— Oh, donc il n'a pas cours en ce moment ?

— Non.

— Merci beaucoup.

— De rien.

Je m'éloigne, en jetant un coup d'œil vers la fille qui me fait signe. Ses yeux délirants me font froid dans le dos. Est-elle charmée ou maudite par un mauvais sort ?

Peu importe. Je devrais me concentrer sur le sujet en question. Je me dirige vers l'ascenseur et appuie sur le bouton du cinquième étage. Ma cible est là, attendant que je la découpe en rondelles. Quand je suis devant la salle MD 5014, je frappe à la porte par courtoisie, sachant qu'il est en train de traîner avec ses amis.

TOC, TOC, TOC.

Rien ! Personne ne me répond.

TOC, TOC, TOC.

C'est toujours aussi calme. Je prends une profonde inspiration avant d'entreprendre une action audacieuse.

CLAC !

Je pousse la porte, n'attendant pas une seconde de plus, voulant mettre les choses au clair avec lui le plus vite possible.

Mais ce que je vois, c'est...

L'enfer qui attend de m'avaler tout entier !

Pourquoi tu ne m'as pas dit la vérité, Prik ? Tu as dit que Mork n'avait pas cours, alors pourquoi une centaine d'étudiants en médecine sont dans cette pièce ? Ils me fixent tous comme s'ils essayaient de me tirer dessus avec leurs yeux si je n'ai pas une excuse raisonnable pour faire irruption et les interrompre.

Combien de paires de pieds sont là pour m'écraser à mort ? J'ai le vertige en les comptant. J'ai envie de pleurer et de courir chez mon frère.

J'analyse la situation. Que ferait Duean ? J'ai une idée ! Je vais sauver mon cul avec de la vulgarité comme mon frère le fait toujours.

— Hé, mec ! Désolé. Mauvaise salle.

C'est assez féroce ?

— ...

Silence. Ils me regardent encore plus fixement, alors je recule lentement, la main cherchant la poignée de la porte. Je prévois de sortir d'ici sur la pointe des pieds comme si rien ne s'était passé, mais ça ne se passe pas comme prévu.

— Pattawee !

Me faisant appeler, je tourne la tête dans tous les sens.

— Pattawee Panichapun !!!

Qui m'appelle ?

Je lève les yeux au premier rang alors que la salle se remplit de voix. Tout le monde semble bavarder sur quelque chose. Quand j'utilise mon exceptionnel nerf auditif pour distinguer la langue étrangère qu'ils parlent, ce que j'entends est...

— C'est vraiment lui.

— Il est vachement mignon en vrai, mais un peu grossier.

— Il est ici pour voir Sutthaya ?

— Donc c'est le gars que les gens shippent avec Mork sur Facebook ?

— Hey, hey.

Quelqu'un me tape sur l'épaule.

— ...

— Tu es ici pour Sutthaya ? demande un type à lunettes alors que la pièce redevient étonnamment silencieuse.

— O... Oui.

— Il est allé aux toilettes. Tu peux attendre là.

Il désigne une chaise de conférence vide au premier rang.

— Ah. C'est bon.

Qui resterait et supporterait des tonnes de regards transperçant son crâne ? En plus, ce ne sont pas mes amis. Je ne veux pas être un sujet de discussion pour eux pendant leur temps libre.

— Tu vois ? Il est là.

Des bruits éclatent à nouveau dans la pièce au moment où la grande silhouette ouvre la porte. Mork a l'air étrange aujourd'hui parce qu'il ne porte pas ses lunettes. C'est comme s'il n'était pas un humain mais plutôt une créature pour laquelle si les gens ne tournent pas la tête en passant devant lui, il y a des chances qu'ils aient mal au cou.

— Qu'est-ce qu'il y a, Wasin ?

Il regarde son ami.

Je me demande s'ils se sont déjà appelés par des surnoms. La façon dont ils s'adressent les uns aux autres par leur prénom me donne l'impression d'être dans un feuilleton, où les protagonistes s'appellent Akaradech et Ponprapa.

L'ami de Mork me fait encore un signe de tête. Mork se tourne vers moi, croise mon regard et réduit la distance qui nous sépare. Il me regarde avec un visage impassible mais agaçant.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Parlons dehors, dis-je.

— Um.

Ne souhaitant pas être le centre de l'attention, je prends sa main et quitte la pièce à toute vitesse.

— Mork, dis à l'administrateur de cette page de la fermer maintenant.

Je vais droit au but une fois qu'on est dans un endroit calme. Même si c'est juste un fan art, ça ruine le rêve sur PiNan que j'ai depuis longtemps.

Honnêtement, c'est inacceptable. Prendre le mauvais ship est un péché mortel.

— Quelle page ?

— MorkPi fan club.

— ...

— Tu m'as entendu ?

Il est silencieux, ne dit pas un mot, se contente de me regarder.

— Sut ! Tu te moques de moi ?

J'ai vraiment envie de lui attraper le col de sa chemise, mais j'ai peur. J'aurais des ennuis s'il me donnait un coup de poing, même si je sais qu'il ne ferait jamais ça.

— Non, je réfléchissais.

— Tu sais de quelle page il s'agit maintenant ?

— Ouais.

— Occupe-toi de l'administrateur immédiatement. Tes fans me harcèlent.

— Je vais m'en occuper, dit-il en coupant court.

— Bien, c'est tout.

Je me retourne comme un mannequin, mais quelqu'un me tire le poignet avant que j'aie pu faire quoi que ce soit.

— Attends ici. Je vais chercher mon sac.

— Qu'est-ce que ça a à voir avec moi de récupérer ton sac ?

— Je ne vois pas bien parce que j'ai cassé mes lunettes dans les toilettes. Aide-moi à aller à la cantine en échange de quoi je m'occupe des administrateurs.

Est-ce que l'entreprise familiale est en faillite ou tu ne feras jamais rien gratuitement ? Je suis déjà irrité, et maintenant je dois l'escorter à la cantine comme si c'était un petit enfant.

— Tu n'as pas cours ? Tes amis sont là.

— C'est un cours spécial de soutien scolaire. C'est fini maintenant.

— Très bien. Dépêche-toi, alors. Je ne suis pas gentil.

Au bout d'une minute, Sutthaya revient avec un sac à dos noir.

— Allons-y, que je puisse m'arrêter au bâtiment de Pharmacie pour voir Nan.

— Attends.

GRAB !

— Putain, pourquoi tu tiens ma main ?

Je la secoue comme si je venais de toucher quelque chose de chaud, mais je n'arrive pas à me libérer, peu importe combien j'essaie. Sa main reste collée à la mienne comme de la glue. J'en ai tellement marre de lui.

— Je ne vois rien. Laisse-moi tenir ta main.

— Arrête de mentir. Tu as bien marché jusqu'à la salle.

— Je me suis cogné contre plusieurs tables. Tu ne peux pas m'aider un peu ? C'est pas gentil de ta part.

Je suis devenu une personne peu aimable tout d'un coup.

Je finis par me diriger vers la cantine avec un esprit flottant derrière moi comme un fantôme vengeur.

Tous les yeux sont rivés sur nous. Putain...

Le pouvoir de Sutthaya, le sombre seigneur de l'enfer, a un impact évident. J'entends les gens chuchoter à notre sujet tout le long du chemin du cinquième étage au rez-de-chaussée. Mork fait mine d'être indifférent et tient ma main encore plus fermement au point que je dois me retourner et lui lancer un regard noir.

— Nous y sommes. Lâche ma main.

— Um.

Il la lâche sans faire d'histoires et pose son sac à dos sur une table vide.

— Je m'en vais. N'oublie pas de t'occuper de cette page.

— Apporte moi de la nourriture. Je ne vois pas très bien.

— Ne mange pas si tu ne peux pas l'acheter toi-même.

— Tellement méchant.

— Désolé, j'ai un double standard.

— Tu es si doué pour me maltraiter.

— C'est bien que tu le saches.

Je m'éloigne sans hésiter. Mais je ne sais pas pourquoi je me dirige vers un stand de nourriture et commande deux plats simples. Je me déteste de toujours faire le contraire de ce que mon cœur me dit. Je suis aussi comme ça avec Pae et Duean.

— Finis ça rapidement.

Je place l'une des assiettes devant le grand personnage et m'assois face à lui parce que j'ai aussi faim.

— Merci, mais je n'aime pas la salade de porc épicée. Il y a des abats dedans.

— Tu te fous de moi ?

— Je ne me fous pas de toi. Je ne pensais pas que tu serais assez gentil pour m'acheter à manger.

— Tu ne vas pas le manger ? Tellement difficile. Tu n'as qu'à mourir de faim.

Mais ma main ingrate pousse vers lui mon porc sauté au basilic, puis je me goinfre de salade de porc épicé.

— Pi, est-ce que quelqu'un t'a déjà dit que tu étais mignon ?

Après une minute de calme, Mork recommence à m'embêter.

— Non. Ils disent souvent que je suis beau, même si avant je n'étais qu'un déchet humide pour eux.

— Quelqu'un t'a dit que tu étais comme un enfant, alors ?

— Tu l'as dit. Va te faire foutre.

— Tu as du riz sur la joue. Mange correctement.

— Ne mens pas.

Je craque et je touche ma joue avec ma main. Il y a vraiment du riz sur ma joue.

C'est toujours comme ça. J'ai trébuché dans les escaliers, je me suis assommé dans les toilettes, j'ai failli vomir chez le marchand de glaces, et je n'arrive même pas à garder mon image cool alors que je prends un repas. Peu importe à quel point j'essaie, je ne serai jamais aussi fort que Mork.

— Tu as soif ? demande Mork après avoir souri comme un fou.

— Ouais.

— Je vais nous chercher de l'eau. C'est mon tour.

— Tu peux bien voir ? Tes lunettes sont cassées.

— Je vois bien.

— Comment ?

— Je porte des lentilles de contact.

— H... Hein... ? Espèce d'enfoiré.

Je jette ma cuillère dans mon assiette. C'est comme si je m'étais fait gifler dix fois de suite. Comment a-t-il pu me mentir de cette façon sans scrupules ? En plus d'être un rival en amour, il a l'audace de jeter de l'huile sur le feu.

— Si je ne t’avais pas menti, tu aurais mangé avec moi ? dit-il tandis que je fais craquer mes articulations, me préparant à prendre ma revanche.

— Tu as un problème avec moi ? Pourquoi tu veux tant manger avec moi ?

— Rien, je veux juste te regarder.

— C'est quoi ce bordel ?

Il est le meilleur pour me taper sur les nerfs. Ok... Très bien... La prochaine fois...

Je te volerai définitivement ta gomme. Tu ferais mieux de surveiller tes arrières.


Je suis de retour chez moi le soir. Aujourd'hui, c'est un échec. J'ai attendu Nan avec un cœur plein d'amour, mais je ne l'ai pas vu. Il n'a pas répondu à mon SMS ni à mon appel. Mon poisson dans le ciel est encore trop loin de ma portée, mais je n'abandonne pas.

DING !

Alors que je me plains de mon amour non partagé, une notification Facebook retentit. Dès que je vois le nom de Mork, je lis et réponds immédiatement.


Sutthaya Nithikornkul

Je me suis occupé de la page.

Pattawee Panichapun

Comme tu le devais.

Sutthaya Nithikornkul

Chapitre 11

Pattawee Panichapun

Chapitre 11



Je cherche la page problématique du 'MorkPi Fanclub' et elle n'apparaît plus. Cela signifie qu'elle a été fermée, comme l'a dit Mork. J'ai envie de jeter mon téléphone par terre de joie, mais ne voulant pas en acheter un nouveau, je le jette sur mon lit douillet pour célébrer un peu.

Puisque la page a été supprimée, je vais vérifier la page de profil de Mork pour voir la réponse de ses fans.


‘Pourquoi tu as fait fermer la page ?’


C'est probablement son ami. Puisque le compte de Mork est réglé sur public, sa page de profil est accessible à tous, y compris aux fans qui le suivent.


Sutthaya Nithikornkul Il m'a demandé de le faire. Je ne voulais pas le contrarier, sinon il aurait pleurniché.


Pleurniché, mon cul !

Pattawee, mon pauvre garçoooooooooon !

Il y avait certainement une meilleure façon de répondre à cette question. Pourquoi tu as dit ça ? Je ne serais pas aussi en colère s'il avait répondu avec un stupide autocollant. Et regardez le choix de ses mots. C'est comme s'il se souciait de moi alors que nous ne sommes même pas amoureux.

C'est évident qu'il se moque de moi comme il l'a toujours fait avant.

Je pensais pouvoir me débarrasser de tous les problèmes une fois la page fermée, mais il n'y a pas de fin puisque le capitaine Sutthaya continue de diriger le ship. Je veux fouiller dans un arsenal pour trouver un missile et bombarder son compte.


‘Alors on ne peut pas te shipper avec lui ? Vous deux, êtes définitivement quelque chose.’

‘C'est bon. Je sais que tu tiens à Pi. On pourra recréer la page dans le futur.’ #priktheheadofMork PiFanclub'


Maintenant je sais qui est le coupable. Elle se dévoile ouvertement dans la section des commentaires sans craindre le pouvoir du Seigneur Pi. Si on se rencontre à nouveau, Prik, je te volerai ta gomme en guise de punition.

Elle a le courage de dire qu'elle va créer à nouveau la page. Dans ta prochaine vie, ma chère, car la fan page de PiNan sera bientôt créée. Quel devrait être le titre ? Ça doit être plus cool que MorkPi Fanclub.

PiNan Fever.

PiNan Only.

Ou... PiNan, le Couple Phénoménal, Rencontré dans Cette Vie, Finira Ensemble dans Leur Prochaine Vie.

DING !

Le nom de la page n'a pas été confirmé et ils recommencent.


‘Sutthaya aime taquiner ce type @Pattawee Panichapun.’


Oh, cette personne m'a tagué. Alors que je choisis de l'ignorer, le fauteur de troubles se pointe pour s'en occuper lui-même.


Sutthaya Nithikornkul Pour moi, la personne à laquelle je tiens est celle que je veux le plus intimider.


Wow, je perds patience. Intimider, mon cul. Tout ce que j'ai, c'est un ventre.

Après un long moment de colère brûlante, je me ressaisis et tape quelque chose à la va-vite.


Pattawee Panichapun Arrête de répondre. Pourquoi tu n'utilises pas plutôt ton temps pour étudier ?


J'espère qu'il est parti pour de bon. Oui ! Il est vraiment parti, mais...


‘C'est mignon de la part de Pi de dire à Mork d'étudier. Il est inquiet.’


Qu…

Je suis déconcerté. Mon hostilité envers Mork s'est transformée en bienveillance. C'est une galère maintenant. Pendant une heure, je n'arrête pas de l'éditer. On est en compétition pour savoir si son commentaire ou le mien obtient plus de likes.

C'est la voie du sage. Les gens ordinaires ne feraient jamais ça !


Mon amour non réciproque continue. C'est juste un autre jour où j'attends que Mueangnan me rende mes sentiments.

Je l'ai salué avec un autocollant mignon hier, mais il n'a pas répondu. J'ai mal au cœur, mais je ne tirerai aucune leçon de cette douleur. Aujourd'hui, je vais réessayer en lui envoyant un lien vers une chanson.

DING !

Merde, je lui ai envoyé la mauvaise. Ugh... Je veux hurler.

Cette fois, Mueangnan le lit. Putain de merde, qu'est-ce que tu vas faire, Pi ? Je saute sur mon lit, inventant une excuse pour avoir envoyé cette chanson, et puis, de façon inattendue, Mueangnan m'invite à sortir.


‘Mes amis et moi allons à un concert de stars ce soir. Tu veux te joindre à nous ?’


Waaaaah.

Tout le monde, Mueangnan m'a invité à sortir. Patthawee ne peut jamais refuser. J'accepte d'y aller dans la seconde qui suit. Je veux vivre ces moments où je chante avec lui, où je danse avec lui, où je lui souris, où nous rions ensemble. Notre amour s'épanouit comme une plante qui reçoit de l'eau. Le monde gris devient soudainement rose.

Nous parlons du moment où nous nous retrouverons. Nan a un billet, mais pas moi. J'appelle immédiatement un gars expérimenté pour lui demander de m'en obtenir un.

La chance est de mon côté. Peu importe à quel point le passé est misérable, tout ira mieux un jour. Avec cette pensée, je prends mon téléphone et appelle un de mes nouveaux amis.

Duean est absent. Il est loin, à Khao Yai, pour son projet. Les mecs sur lesquels je peux compter dans une certaine mesure maintenant sont le Kitty Gang.

Après l'appel, Goe et les autres sont prêts à envoyer les troupes. J'attends qu'ils arrivent et planifie ma mission d'amour en une demi-heure, bien que je n'aie aucune idée si cela va marcher. Nos plans n'ont jamais réussi.

TOC, TOC, TOC.

Le Kitty Gang frappe à ma porte. Je jette mon téléphone et accueille les visiteurs qui viennent ici pour la première fois.

— Quoi de neuf ? Tu as l'air d'un joyeux crétin.

Je déteste vraiment ce salut de la part de mes chers seniors, qui veulent sincèrement aider leur frère. Et c'est quoi ce bordel ?! Goe ouvre le frigo pour trouver quelque chose à manger. James et Yeen courent vers le canapé, s'y affalent et changent de chaîne avec la télécommande, l'air tout à fait à l'aise. Hé ! C'est ma chambre, pas une cour de récréation.

— Je ne vous ai pas demandé de venir ici pour que vous puissiez vous amuser comme ça, m’écrié-je, mais personne n'écoute.

— ...

— Hé ! Goe, c'est la bière de Duean. Non, non, Yok, ne salis pas la pièce.

Arrrgh, je deviens fou. Est-ce que j'ai pris la bonne décision en appelant le Kitty Gang ici ?

Il faut un moment pour qu'ils se rassemblent. On peut enfin avoir une discussion sérieuse à dix-sept heures.

— Je t'ai eu le ticket, Pi, commence Yok.

— Woooah, vous êtes les meilleurs. Merci.

— Qui suis-je ? demande James en se montrant du doigt.

— Une merde de chien.

POW !

Je me suis encore pris un coup sur la tête.

— On est le gang le plus cool et le plus dingue de cette époque. J'ai demandé des conseils à Duean. Nous allons tout donner sur le champ de bataille de l'amour, dit-il avec assurance, en riant comme un fou.

Eh bien... ses mots confiants sont encore présents dans mon esprit.

— Vraiment ? Est-ce que Nan sera impressionné par moi ?

— Inutile de le dire.

— Inutile de dire que Nan ne tombera que pour moi ?

— Non, inutile de dire qu'on est fauchés. Transfère-nous l'argent pour le billet.

Haaaaaa.

J'ai de la chance d'avoir le billet hors de prix. Bien que je ne sois pas riche, je ferai tout pour mon amour. Le concert commence à dix-huit heures trente. Le plus choquant, c'est que Palmy est sur la liste des artistes qui brûleront la scène. Le Kitty Gang me dit que je dois garder secret le fait que je suis son fan depuis des années. Je dois garder mon image pour que tout le monde sache que je suis un gars cool, solennel et mystérieux.

Je dois bouger mon corps de manière cool. Ne pas danser comme un fou. Ne pas enlever mes chaussures comme Palmy. Sinon ils sauront que je suis son grand fan.

Le Kitty Gang et moi partons vers le pick-up pourri avec le capot déformé non réparé. Quand on arrive, je me tourne vers mes sauveurs pour trouver du courage.

— Vous ne voulez pas entrer avec moi ?

— Nah, vas-y, répond Goe.

— Pourquoi vous me laissez seul ici ?

— Si on va avec toi, on va bousiller notre plan.

— Mais vous avez bien réussi à vous déguiser la dernière fois. Nan ne s'en souviendra pas.

Ils sont allés jusqu'à louer les costumes. Je suis incapable de m'en souvenir, alors comment quelqu'un d'autre pourrait le faire ?

— Tu veux entendre la vérité ? répond Goe en se grattant la tête comme s'il était agacé que je les harcèle. On n'a pas acheté les tickets. On n'a pas d'argent ! Arrête de demander.

— Oh, pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

— Allez, passe à l'action comme on l'a prévu. Appelle-nous quand le concert sera terminé.

— Pas besoin. Je trouverai un moyen de partir avec Mueangnan.

— Wow ! Comme c'est intelligent. Très stratégique.

— Bien sûr.

— N'échoue pas, alors. On part maintenant. Byeeeeeeee.

Mes quatre meilleurs amis me font signe. J'ai envie de pleurer en les regardant partir. C'est le même sentiment que lorsque les parents emmènent leurs enfants à l'école maternelle le premier jour.

Je vous promets que je ne vous décevrai pas.

Après les adieux sincères, je me dirige vers l'avant de la salle, où je vais retrouver mon poisson dans le ciel.

Mueangnan est venu avec son grand groupe d'amis. Ce sont des visages familiers car ils sont amis avec Nan depuis la première année. Mais la personne à laquelle je ne m'attendais pas se tient aussi juste là.

C'est Mork. Sérieusement, as-tu déjà été occupé ? Pourquoi es-tu toujours libre de rejoindre Nan partout où il va ?

— Désolé de t'avoir fait attendre.

Bien que je sois furieux, je fais un grand sourire et je parle à Nan en premier.

— C'est bon, Pi. Allons à l'intérieur.

— Ok.

De nombreux groupes ont joué joyeusement. J'en connais certains et d'autres dont je n'ai jamais entendu parler, mais je m'amuse quand même avec Nan. J'ai même le temps de garder mon image cool, en me trémoussant subtilement sur le rythme, bien que le diable, Sutthaya, soit à côté de moi.

Enfin, Palmy monte sur scène, chassant dans l'air toute volonté de rester calme.

“Il se trouve que je n'ai personne, alors quand tu es gentil avec moi, je me sens si heureuuuuuuse.”

Je déteste ça. La chanson ‘Tick Tock’ résonne dans mes oreilles. Je me souviens automatiquement de la fois où j'ai joué à Audition quand j'étais au lycée. Comment un grand maître du jeu comme moi peut-il laisser passer cette chance ? Je commence à danser sur cette chanson dans ma tête.

“Je veux t'entendre dire que tu m'aimes. S'il te plaît, dis-le-moi maintenant. Est-ce que tu m'aimes ou pas ?”

Merde, je chante en même temps malgré moi.

Quand je me surprends à faire le fanboy, je ne perds pas une seconde à expliquer à mon poisson dans le ciel, dont les yeux sont pleins de questions.

— Je ne l'ai pas chanté. C'est la première fois que j'entends cette chanson. D'habitude, j'écoute du rock international.

— J'ai compris, dit Nan avec un sourire.

Mais quand Palmy continue à chanter, je ne peux vraiment pas m'empêcher de bouger les lèvres.

“Tu peux me répondre ? Dépêche-toi de me le dire. Oh, yeahhh.”

Argh...

— Tu as une si bonne mémoire, Pi. Tu viens juste d'en entendre parler et tu peux déjà chanter les paroles.

— Haha.

Je peux vraiment chanter toutes les chansons. Je le pense vraiment ! Toutes les chansons.

Je ne peux plus garder mon image. C'est une fois dans une vie. Je vais me lâcher jusqu'à ce que Mueangnan prenne peur.

— Palmy ! Palmy !!!

S'il y avait un slogan, je le crierai à pleins poumons.

‘Palmy, saranghae !’ Et j'agiterai le lightstick du fandom de toutes mes forces. Waaah...

— Pourquoi est-ce que tu rigoles ?

Je m'en prends à Mork. En le voyant étouffer son rire, j'ai envie de lui crever les yeux avec mes doigts.

— Je ne rigole pas.

— Apparemment, si.

— Tu aimes Palmy, non ?

— Qui ? Je ne l'aime pas. Je ne suis pas son fan.

Mais je continue à bouger mon épaule en rythme en disant ça. Je me déteste vraiment, mais je ne peux pas arrêter mon corps.

Je finis par chanter plusieurs chansons. Ma gorge est si sèche que je dois demander de l'eau aux autres, mais le liquide qui descend dans ma gorge est de la bière. L'ambiance joyeuse que je ressens me fait ignorer ce fait. Je finis la petite bouteille d'un seul trait et j'en redemande lorsque le groupe suivant se produit. Je suis maintenant dans un état de folie et d'ivresse.

Je ne sais pas quand le concert se termine ni quel est le dernier groupe. Tout ce que je sais maintenant, c'est que j'ai du mal à tenir debout. Malgré cela, ma forte détermination ne faiblit pas.

— Comment tu vas rentrer chez toi, Pi ? demande Nan d'un ton égal.

Je secoue la tête pour chasser le vertige.

— Je ne sais pas. Et toi... ? Comment tu vas rentrer chez toi ?

— Je suis venu ici avec Mork.

Mon espoir, mon rêve et mon plan se brisent en un instant.

— Alors je...

— Tu veux qu'on rentre ensemble.

— Est-ce que c'est bon ?

Bien que ce soit la voiture de Mork, je suis quand même ravi. Au moins, je peux respirer le même air que Mueangnan.

— Bien sûr.

— Je suis sous ta responsabilité, alors.

Je veux dire, s'il te plaît, prends soin de moi pour de vrai. Je ne peux pas stabiliser mon corps en ce moment.

Les autres me portent, puis me traînent jusqu'à la voiture. Je m'assois sur le siège arrière pendant que Mork conduit avec Nan à ses côtés. Je n'arrive pas à penser clairement. Il y a tant de choses que je voudrais dire, mais je n'ai même pas la force d'ouvrir la bouche, mon visage étant collé à la vitre.

Je ferme les yeux, en écoutant la voix mélodieuse de Nan.

— Pi, donne-moi ton adresse.

— Okaaaay.

— Pi...

C'est la dernière chose que j'entends, avant de perdre conscience…


(Rrrr - - Rrrr - -)

Quand j'ouvre les yeux, l'horloge indique qu'il est presque dix heures du matin. Je sursaute sur le grand lit inconnu, mon cœur s'emballant de façon incontrôlable. Ma tête tourne un peu, mais ensuite je réalise que c'est un matin très agréable. Laissez-moi deviner. Le lit sur lequel je suis allongé à cet instant doit être celui de Mueangnan.

Awwwww, c'est comme un roman d'amour. Notre amour va bientôt... s'épanouir.

(Rrrr - - Rrrr- -)

Oh, j'ai presque oublié. Je ne me suis pas réveillé tout seul. Mon téléphone vibrait. Quand je décroche, Duean me mitraille de questions comme une mitraillette.

— Pi, tu as dormi où la nuit dernière ? Mes amis m'ont dit que tu n'étais pas revenu dans notre chambre.

— J'ai dormi dans la chambre de Nan.

Je veux qu'il m'envie.

— Conneries.

— Pourquoi est-ce que je te mentirais, Duean ?

— Tu as fait de tels progrès ?

— J'en ai fait.

— Il était ivre ? Nan n'aurait pas dû te laisser faire.

— Trou du cul, laisse-moi te dire quelque chose. La nuit dernière, on a chanté ensemble, dansé ensemble, et j'ai pu dormir dans sa chambre. Je ne veux pas me vanter, mais je dois dire que le lit de Mueangnan est troooooooop moelleux.

— Calme ton cul.

— C'est vraiment moelleux. Je veux dormir ici toutes les nuits.

Je me roule sur le lit, rougissant, agissant comme un petit enfant qui vient de connaître l'amour.

SLAM !

Alors que je parle au téléphone, la porte de la chambre s'ouvre en claquant et quelqu'un entre. Je me retourne pour le voir, rayonnant, et mon sourire s'efface lentement au fur et à mesure que je regarde.

— T'es debout, marmotte ? Mon lit est confortable ?

— Mork !

— Um.

— Mork.

— Quoi ?

— Mork.

— Tu t'es cogné la tête ?

— Pourquoi tu es ici ?

— Pourquoi je ne pourrais pas être ici ? C'est ma chambre.

Pour l'amour de Dieu, dans mon imagination, c'est la chambre de Mueangnan alors qu'en fait c'est une chambre hantée.

Meurs, Pi. Tu ferais mieux de mourir maintenant…

Notes :
1/ Le chanteur principal d'un groupe de rock thaïlandais, Bodyslam.
2/ Les Thaïlandais comparent une personne chaude ou sauvage à des piments (prik).

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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:43



Chapitre 12
Mon visage tremble, ma mâchoire tremble, tout tremble, même ma voix.

Pour l'amour de Dieu, je pensais avoir fait un bon rêve et m'être réveillé sur le lit de Mueangnan, mais la vérité est particulièrement inattendue.

Comment mon rival amoureux a-t-il pu ouvrir la porte et me dire que je suis sur son lit ? Il est même en train de me faire un sourire.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'arrêtes pas de secouer la tête.

Même sa voix m'effraie.

— Occupe-toi de tes affaires. Où est Mueangnan ?

— Il est chez lui, bien sûr. Pourquoi il serait ici, dans ma chambre ?

Plus j'écoute, plus j'ai envie de tirer le col de sa chemise et de frapper son visage. Avec cette pensée, je rejette la couverture.

J'étais en train de me retenir. Mange mon poing, salaud !

BAM !

— Ouuuuuuch.

Putain, j'ai mal calculé la distance.

— Tu vas bien ?

Mork a plongé pour m'aider à me relever. Je le repousse comme le premier rôle féminin d'un feuilleton.

— Tu vois bien que je suis blessé. Quelle question stupide.

— Tu es encore plus stupide.

— Tu veux te battre ?

Je vais te tuer.

— Comment je suis arrivé ici, au fait ?

— Tu dormais si profondément. J'ai essayé de te réveiller, mais tu ne voulais pas. Et je ne connaissais pas ton adresse, alors je t'ai amené ici à la place.

— Pourquoi tu ne m'as pas laissé rester chez Nan ?

C'est ce qui m'intrigue. Il a dit qu'il ne poursuivait pas Nan, mais ses actions indiquent le contraire.

— Son père était à la maison. Ce ne serait pas approprié que tu t'incrustes là-bas.

— Et c'est mieux de dormir chez toi ?

— Je vis seul, donc oui. On peut partager le lit.

Je suis abasourdi. J'ai dormi avec lui sur… le… même… lit.

J'ai besoin de faire du mérite ! Je dois faire de bonnes actions pour éloigner la malchance.

Ne sachant pas quoi dire, je reste silencieux en guise de contre-attaque.

— Eh bien, tu veux savoir ?

Voyant que je ne fais pas d'histoires, il devient arrogant, un sourire narquois plaqué sur son visage. Si je pouvais utiliser Photoshop pour couper son visage et mettre celui de Nan à la place, je serais trois millions de fois plus satisfait.

— Savoir quoi ?

— Comment je t'ai amené ici hier soir.

— Je ne veux pas savoir ça.

Mork secoue la tête et se dirige vers son ordinateur portable au bout du lit. Il clique dessus pendant un moment avant que j'entende des bruits. La voix de M... Mueangnan. Je me tourne brusquement, mon regard braqué sur...

[Mork, tu vas bien ?]

[Ouais, mais il est putain de lourd.]

[Tiens bon. Ne meurs pas. Haha.]

Arrrrrgh, c'est en qualité full HD. Pourquoi tu ne me donnes pas des lunettes 4D pour que je puisse profiter de l'événement de façon plus réaliste ?

La vidéo est désagréable à l'œil, un travail bâclé. Il n'y a pas de bel éclairage dans une heure magique ou quelque chose comme ça. Tout ce que je sais, c'est que Mork me porte sur son dos, alors que je suis dans un profond sommeil et que je bave, c'est une vision tellement horrifiante.

Je suppose que c'est Mueangnan qui enregistre tout ça puisque sa voix semble si proche, bien que je ne le voie pas dans la vidéo. Il a dû utiliser le téléphone de Mork.

— Qu'est-ce que tu veux de moi, bon sang ? C'est ta vengeance ?

Je lui grogne dessus, énervé. Il répond d'une voix froide, comme si cela ne le dérangeait pas.

— Je ne veux rien de toi. Regarde-toi. Va prendre une douche.

Il ferme la vidéo de sa grande main, montrant son bureau. Je ne suis pas d'humeur, pourtant.

— Je ne le ferai pas à moins que tu n'effaces la vidéo. Tu ne savais pas que Mueangnan penserait à moi de façon encore plus négative si tu faisais ça ?

— Va prendre une douche d'abord, sinon je ne la supprimerai pas.

— Très bien.

— Mets mes vêtements. Ta chemise pue.

— Non, ça me dégoûte.

— Alors je vais envoyer cette vidéo à Mueangnan. Il ne l'a pas.

Il attrape la souris. À cette seconde, l'adrénaline monte dans mon corps au point que je pourrais porter un réfrigérateur.

— Hé ! Attends un peu et calme-toi. On peut parler.

— Utilise mes vêtements, alors. Je te raccompagne chez toi après ta douche. Tu as cours à treize heures, non ?

Il a même vérifié mon emploi du temps sans permission.

— Ok, ok. Où sont tes vêtements ? Je vais me doucher rapidement. Je ne veux pas respirer le même air que toi plus longtemps.

J'ai tout fait en une heure. La chemise de Mork est un peu trop grande mais portable. Heureusement qu'il m'a prêté un short à taille élastique qu'il met probablement pour aller se coucher, mais il m'humilie en me faisant sortir comme ça. Hé ! Je suis Pi, le petit frère du beau Duean. Ma mode est super chic, bien que j'aie l'habitude de porter un T-shirt à rayures Lacoste. J'ai changé maintenant.

Ce n'est pas le style de Maître Pattawee, d'accord ?!

— Tu vas encore bouder et ruminer pendant combien de temps ? Dépêche-toi.

Putain, tu gâches toujours mon humeur. Je finis par suivre la grande silhouette jusqu'à la voiture. Peu de temps après, au lieu d'aller directement à mon appartement, Mork s'arrête sur le trottoir.

— Pourquoi t'as arrêté la voiture ?

— Mangeons d'abord. J'ai faim.

— Raccompagne-moi d'abord. Tu mangeras plus tard.

— Je ne peux pas attendre jusque là. J'aurai mal au ventre si je ne mange pas à temps.

— Je m'en fiche. Ce n'est pas mon estomac.

— Tu devrais manger aussi.

— Je n'ai pas faim. Je ne veux pas manger avec toi.

— Je vais envoyer la vidéo à Mueangnan.

— Va-t'eeeeen. Tu l'as effacée. Tu ne peux pas me menacer.

— Oh, j'ai oublié que je l'avais sur mon téléphone.

Il lève son téléphone avec un sourire que je déteste le plus au monde.

Espèce d'abruti. Y a-t-il quelqu'un d'aussi rusé que lui ? Quand je me prépare à lui arracher son téléphone, il ouvre la porte et sort. Je n'ai d'autre choix que de traîner mon corps et mon âme aussi flétris que des légumes fanés dans le restaurant, renfrogné.

— C'est quoi ce visage boudeur ?

— Je suis mieux que toi. Tu as une tête de dumbo(1).

— Merci. Dumbo est mignon.

— Tellement effronté.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Comme il change vite de sujet.

— Je vais prendre du porridge.

— Cet endroit vend du riz au poulet.

— D'accord, d'accord, je vais prendre du riz au poulet. Pourquoi tu m'as posé la question ?

— Ils ont aussi du porc rouge rôti avec du riz et de la cuisse de porc braisée avec du riz.

— Je vais prendre du riz au poulet. Écris-le maintenant. Si mon frère n'était pas à Khao Yai, je l'aurais appelé pour qu'il vienne me chercher. Je n'aurais pas voulu perdre mon temps avec toi.

— D'accord.

Il ne discute pas cette fois, se contentant de passer ma vidéo en boucle et de rire joyeusement. Ah… tu l'as mise en boucle une vingtaine de fois. Tu devrais aussi faire autre chose, tu sais. Je suis inquiet.

— Pi.

— Quoi ?

— Quelqu'un t'a tagué sur une photo.

Curieux, je sors mon téléphone et je vérifie.



Chili, le vrai fan de MorkPi vous a tagué sur une photo - Sutthaya Nithikornkul et Pattawee Panichapun il y a 5 minutes.

Mork et Pi font un spectacle en direct au restaurant de riz au poulet. Kyaaaaaaaa !



Kyaaaaaaaa ! Enfoiré ! Tu m'as encore apporté des emmerdes !

Je tourne la tête dans tous les sens mais je ne la trouve pas. Je vois seulement une dame d'âge moyen qui achète du lait de soja non loin de là.

C'est énervant. Ma vie privée n'a jamais été envahie, et maintenant c'est la fan officielle de Mork qui le fait.

— Putain, pourquoi tu rigoles ?

— Rien… T'es mignon sur la photo, dit-il en souriant.

J'ai envie d'arracher la couronne de la Lune de Médecine de sa tête.

— Tais-toi. Dis à ton fan de supprimer la photo.

— Pourquoi ? C'est mignon.

— Elle serait plus mignonne si tu n'étais pas dessus.

— Ok, je vais lui dire de la supprimer.

— Et dis-lui de ne pas nous shipper. Le seul ship qui peut exister est le PiNan.

— Tu rêves encore. Être mon partenaire n'est pas un gros problème.

— Ça l'est. Tu vois ? C'est un putain de chaos sur Facebook. Hé ! Qu'est-ce que c'est ? Mueangnan a aimé ça. Noooooooon.

— Stupide.

— Tu es stupide.

On se dispute si fort que ma salive gicle. Je pleurniche comme un fou et envoie rapidement un message à Mueangnan pour lui expliquer. Le repas est servi à ce moment-là, alors on se tait, on mange tranquillement. Mais vous comprenez, n'est-ce pas ? Tout ce que fait votre ennemi est ennuyeux.

— Enlève ta cuillère du bol. Les bactéries de ta bouche sont partout dans la soupe.

La propriétaire est si gentille. Au lieu de servir deux bols de soupe, elle nous a donné un grand bol. Maintenant je dois manger de la soupe de poulet dans le même bol que ce crétin.

— C'est équitable. J'ai eu droit aux bactéries de ta bouche tout à l'heure.

Il agite sa cuillère, me provoquant.

— Arrête d'être un emmerdeur.

— Alors arrête de chercher la bagarre.

— D'accord, d'accord. Je vais la fermer, d'accord ? On finit ça et on s'en va.

On continue à manger. Après un court moment de paix, le gars en face de moi commence.

— Pi, tu as encore du riz sur la joue.

— Menteur.

Qui pourrait avoir du riz sur la joue à chaque fois ? Tu es fou ? Je suis un adulte, pas un gamin de trois ans.

— C'est vrai. Tu veux que je l'enlève ?

Je me penche en arrière si soudainement que je tombe presque de ma chaise. Je me frotte la joue et je trouve vraiment du riz. Encore une fois. Est-ce que j'arrêterai un jour de me ridiculiser dans cette vie ?

— Je ne l'ai pas récupéré sur ma joue. Il s'est collé sur ma main tout à l'heure.

Je suis le meilleur pour me mentir à moi-même et être effronté.

— D'accord, d'accord. Mignon.

— Qu'est-ce qui est mignon ?

— Le riz.

— Comment le riz pourrait être mignon ?

— Alors c'est toi qui es mignon.

— Tu veux une gifle ? Je suis ton ami, hmmmm ?

— Ouiiiii.

J'étais sur le point de le gifler, mais après avoir entendu sa réponse. J'ai envie de lui mettre un coup de pied.

J'avais prévu de manger rapidement et de rentrer chez moi, mais ça prend plus de temps parce que je me dispute avec lui. Dix minutes plus tard, Mork me ramène chez moi et part. J'ai un cours de deux heures l'après-midi. C'est le jour où je suis le moins occupé, donc j'ai du temps libre pour faire ce que je veux après quinze heures.

Je ne suis toujours pas habitué à la façon dont mes camarades de classe me regardent. On dirait qu'ils veulent me demander quelque chose mais qu'ils ne le font pas. À la fin du cours, une senior fonce vers moi. Je recule sous le choc.

— Pi !!!

— O… Oui ?

Est-ce qu'on se connaît ?

Aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais connu quelqu'un ayant l'air aussi normal durant ces vingt années de ma vie. La majorité de mes connaissances proches sont des aliens.

— Je m'appelle Liew. Il s'appelle Tle. Nous sommes des étudiants en quatrième année d'Arts de la Communication. Tu es libre après ça ? débite-t-elle, ne me laissant pas dire un mot tant qu'elle n'a pas fini de poser son importante question.

— Oui.

Je me déteste d'être toujours nerveux quand je parle à des inconnus.

— On travaille sur un magazine du campus. La rubrique de ce mois-ci est constituée des interviews de dix chouchous du campus. Tu es l'un d'entre eux.

Wow ! Je ne m'attendais pas à ça. Je suis l'un des chouchous du campus. Quand suis-je devenu si populaire ? Il y a quelques jours, j'étais un morceau solitaire d'ordure humide.

— Qu'est-ce que je dois faire ?

— Ce n'est pas grand-chose. Trouvons un endroit où nous asseoir et parler.

— D'accord.

Quand on a trouvé un endroit sympa, ils ont commencé notre conversation.

— Nous avons déjà interviewé sept d'entre eux. Certains sont d'excellents étudiants. Certains font toujours du bénévolat. Certains se battent pour l'égalité dans la société. Maintenant, nous devons vous interviewer, Duean, et…

— Mon frère est sur la liste ?

Je n'aurais pas dû demander. C'est un beau mec sans manières. Ça va être dur de l'interviewer. Croyez-moi. Ils vont rayer son nom après l'entretien.

— Oui, bien sûr.

— Et moi, alors ? Pourquoi moi ?

— Je sais que tu es doué dans tes études.

Il y a beaucoup d'étudiants exceptionnels. Peu importe. Je ne veux pas poser trop de questions.

— Mais tu dois attendre un peu. Les fans ont demandé une interview de couple.

— Une interview de couple ? Avec qui ?

— Désolé de vous avoir fait attendre.

— Ooooooh, c'est Mork. Je vois.

HEIN ?!

C'est encore Mork, pour l'amour de Dieu. Pouvez-vous juste me brûler ? C'est comme si je ne pourrai jamais lui échapper dans cette vie. C'est un humain ou un fantôme ? Il flotte toujours sur mon chemin. C'est effrayant.

— On vient juste d'arriver, Mork. S'il te plaît, assieds-toi.

— Assieds-toi loin de moi, lui dis-je en serrant les dents quand il s'assoit à côté de moi.

— C'est une interview de couple. Comment je peux m'asseoir loin de toi ?

— Qui t'a dit ça ? C'est un entretien individuel. Ils nous ont juste appelés ici en même temps.

— Admets juste que tu es timide.

— Quoi ?

— Vous semblez proches tous les deux.

Ne peut-elle pas distinguer la haine de la proximité ?

— Oui, nous sommes très proches.

— Très bien, commençons. On va aussi enregistrer une vidéo de l'interview puisqu'on doit la mettre sur le site web du campus.

— V... Vous devez l'enregistrer ?

— Oui. Tu es d'accord avec ça ?

— Je suis d'accord, je suppose.

Nous avons fait tout ce chemin. Si je m'échappe, ils pourraient me traîner à l'abattoir.

— Commençons l'entretien. A trois… deux… un.

Ils commencent à enregistrer la vidéo. Je suis nerveux devant la caméra mais je garde le sourire comme si je me sentais à l'aise avec cette interview.



"Veuillez vous présenter."

Pattawee : "Bonjour, je m'appelle Pattawee Panichapun, ou Pi. J'étudie l'odontologie en deuxième année. Enchanté de vous rencontrer."

Sutthaya : "Bonjour, je suis Sutthaya Nithikornkul, ou Mork. Je suis en deuxième année de médecine.



Je me pince les lèvres en signe d'agacement.



"Comment vous sentez-vous d'avoir été sélectionné comme l'un des chouchous du campus ?"

Pattawee : "Plutôt choqué. En vingt ans de vie, je n'ai jamais pensé que ce jour viendrait."

Sutthaya : "Excité. C'est probablement arrivé parce que tout le monde me soutient et m'encourage toujours. Merci beaucoup pour votre amour indéfectible."

"Est-ce que les études sont difficiles ces derniers temps ? Qu'est-ce que vous aimez faire pendant votre temps libre ?"

Pattawee : "Ce n'est pas dur du tout. C'est plutôt relaxant. Pendant mon temps libre, je me plonge souvent dans les livres ou je traîne avec un groupe de seniors, alors je dois me préparer à ce qu'ils veulent faire. Oh, je suis en fait un membre du club des cichlidés. Laissez-moi faire une annonce ici. Il va y avoir une semaine de la science au début du mois prochain. Vous pouvez venir voir des cichlidés. Ils sont mignons, ils sont gentils. Ils ne mangent pas beaucoup mais sourient toujours."



Je suis nerveux mais j'ai réussi à cracher tout ça, ne laissant personne me voler la vedette.



Sutthaya : "Les études ne sont pas difficiles. J'aime m'amuser avec une certaine personne pendant mon temps libre."

"Qui est-ce ?"

Sutthaya : "Quelqu'un de proche."



Mork aime s'amuser avec le cameraman ?

Ma question ne reçoit aucune réponse. Nous continuons à donner des réponses à des questions sur des sujets variés : études, société, politique, attitudes et vie quotidienne. Je ne sais pas quand ils ont abordé les questions sur l'amour.



"Nous aimerions savoir quel est votre genre."

Pattawee : "J'aime une petite personne avec de grands yeux et une peau claire. Quelqu'un que je veux protéger."



J’aimerais en rajouter davantage mais je suis trop timide pour le dire. J'aime quelqu'un qui est gentil, qui a beaucoup d'amis et qui étudie la pharmacie. Pour être exact, c'est mon poisson dans le ciel, mon Mueangnan.



Sutthaya : "Je ne me soucie pas beaucoup de l'apparence. Si une personne me plaît, elle me plaît. Je me concentre sur leur personnalité. J'aime quelqu'un qui est toujours lui-même, qui peut m'accompagner partout où je vais et qui est sincère, parce que je veux aussi être moi-même quand je suis avec cette personne."

"Avez-vous une idole ou une personne que vous admirez beaucoup à l'université ?"

Pattawee : "Je pense que tout le monde a quelqu'un qu'il admire. J'appelle cette personne mon poisson dans le ciel, mais je ne vous dirai pas qui c'est."

Sutthaya : "J'admire quelqu'un depuis ma première année. Il n'est pas célèbre ou influent, mais il me donne envie de faire beaucoup de choses passionnantes dans ma vie."



— Ensuite, il y aura des questions sur votre ship.

Attendez, comment peuvent-ils poser des questions sur notre ship dans un entretien individuel ? C'est hors sujet. Je ne veux pas répondre aux questions mais je ne trouve pas d'excuse.



"Vous avez tous les deux quelqu'un que vous admirez. Mais savez-vous que MorkPi est le sujet de conversation de la ville en ce moment ? Que pensez-vous du fait que les gens vous appellent tous les deux un ship sexy ?"

Pattawee : "Ce doit être un malentendu. Notre ship est impossible."

Sutthaya : "Oui, c'est un ship impossible. Mais dans la vraie vie, c'est un autre sujet."



— Kyaaaaa !

Whoa, la voix de Liew se propage. Elle se tortille comme un churros. Reprends tes esprits !

Mork a perdu la tête, en répondant comme ça. Il continue à m'embêter. Je lui lance un regard noir en guise d'avertissement et lui écrase discrètement l'orteil avec mon pied.

Je suis plus impitoyable que tu ne le penses.



"Vous êtes très proches tous les deux ?"

Pattawee : "Nous sommes juste amis."

Sutthaya : "Je ne sais pas. C'est à lui de décider."

"Dernière question : Que voulez-vous dire à vos fans ou à quelqu'un ? Au cas où ils regarderaient cette vidéo."

Pattawee : "Merci de m'aimer. Je ne sais pas comment vous remercier. Si vous avez du temps libre, allons faire un tour de bateau ensemble."

Sutthaya : "Ma vie a toujours été simple, mais quand j'ai appris à connaître une certaine personne, ma vie à l'université est devenue plus colorée. J'ai pu étudier, participer à des activités et faire beaucoup d'autres choses que je n'avais jamais faites. Je tiens vraiment à vous remercier.

Je ne sais pas si la personne que j'admire pense que nos chemins ne se croiseront jamais, ou si elle saura un jour quels sont mes sentiments.

Mais je crois que..."



Alors que j'attends qu'il termine sa phrase, il se tourne vers moi et non vers la caméra comme avant. Nos regards se croisent, et je suis trop bête pour comprendre la raison de son geste. La dernière phrase résonne dans mes oreilles, mettant fin à cette interview.



"Cette personne...

saura ce que je ressens un jour."

Notes :
1/ dumbo signifie débile en anglais.

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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:43



Chapitre 13
"Je ne sais pas si la personne que j'admire pense que nous ne nous croiserons jamais, ou si elle saura un jour quels sont mes sentiments.

Mais je crois...

que cette personne...

saura ce que je ressens un jour."



— Mork.

— ...

— Bon travail. Waaaaah...

Liew s'évanouit presque en entendant les mots doux de Mork. Je ne sais pas ce qui est si touchant à ce sujet. Ce sont juste des mots ringards qu'il a dit pour émouvoir ses fans. Pour être honnête, je suis un peu touché aussi.

Je le laisse avoir son moment pour cette fois, je ne veux pas que mon côté sexy vole la vedette à la Lune de Médecine.

— Ok, l'enregistrement est terminé. Vous pourrez voir l'interview dans le magazine la semaine prochaine. Maintenant, nous devons attendre que Duean revienne de Khao Yai. S'il te plaît, rappelle l'interview à ton frère, dit Tle puisque l'âme de Liew s'est envolée.

Je réponds par un signe de tête, en jetant un regard en coin à Sutthaya. Il me regarde aussi.

— Alors, nous allons partir. Merci beaucoup, tous les deux.

— De rien.

Peu après le départ des seniors, mon sourire disparaît lentement. La guerre entre ce voyou et moi commence.

— Quand tu as répondu à la dernière question, tu me regardais. C'est quoi ton problème ?

— Rien, dit-il, le visage insolent.

— Menteur. Tu me regardais. Tu as organisé quelque chose ?

— Hum...

— Tu vois ? Tu montres ton vrai visage. Il est évident que tu adores Mueangnan, alors tu essayes de te moquer de moi, non ? Tu as dit que tu ne l'aimais pas, mais tu agis toujours comme si c'était le cas.

— Tu le vois vraiment comme ça ?

— Comment je pourrais le voir autrement ?

Mork plisse les yeux en signe de résignation. Tu es encore jeune. Pourquoi ton visage se plisse-t-il comme si tu avais perdu tout ton collagène ?

— Allons manger.

Toujours le roi du changement de sujet. As-tu eu un score parfait au test d'aptitude générale ?

— Pourquoi tu veux manger ? On a déjà mangé un bol de soupe avec des bactéries de ta bouche à midi.

— En fait, je n'ai pas faim.

— Alors pourquoi ?

— Je veux juste manger avec toi.

— Dans tes rêves. Je ne mangerai plus avec toi. Je te rendrai tes vêtements quand je serai prêt.

— C’est pas la peine.

— Pourquoi ?

— Tu pourrais bientôt avoir besoin de les porter à nouveau.

— Réveille-toi, tu veux ? Arrête de rêver.

Je secoue la tête. Je vais les laver et les lui rendre aussi vite que possible. Je me sentirai plus à l'aise si nous n'avons rien à voir l'un avec l'autre. Pfff.

— Comme la façon dont tu rêves d'être le petit ami de Mueangnan.

— Tu oses te moquer de moi. Attends de voir.

— Voir quoi ?

Il lève un sourcil, me mettant au défi.

— Quand Mueangnan et moi serons ensemble, je te giflerai avec nos doux moments, dis-je en jurant que nous célébrerons notre amour toutes les deux minutes. Même si Nan est mon poisson dans le ciel, il est aussi ici dans mon cœur. Compris ?

— Pourquoi tu l'appelles ton poisson dans le ciel ?

— Pourquoi je devrais te le dire ?

— Parce que je te le demande.

— Tu n'as jamais entendu parler de la phrase 'étoiles dans le ciel, poisson dans le bocal' ?

— Tu veux dire l'eau ?

— Oui, comme ça, des poissons dans l'eau. Ça veut dire que c'est impossible que des poissons soient dans le ciel, donc Nan est comme un poisson dans le ciel pour moi, expliqué-je ce qui était une évidence depuis le premier jour, jusqu'à aujourd’hui même si les mots ‘poubelle mouillée’ ne sont plus dans ma tête. Ce n'est plus comme ça désormais. Maintenant, il est à ma portée.

— Nous sommes pareils, alors.

— Comment ça, bordel ? demandé-je.

En dehors de nos physiques aussi beaux l'un que l'autre, nos personnalités sont totalement différentes.

— Nous avons un amour impossible.

— Tu es amoureux d'une célébrité ?

— Non, c'est bien plus que ça.

— Alors ça doit être moi.

Je plaisante et je ris, mais il a l'air tellement sérieux que je m'arrête.

— Hum.

— …

— Ce doit être toi.



C'est le jour le moins chargé de la semaine. N'ayant aucune idée de ce que je vais faire, je me détends dans un café près de l'université comme un gars cool pour passer le temps. Ce café a récemment ouvert ses portes, alors je veux essayer quelques verres cent pour cent lait de vache là-bas, suivis d'une bouteille de boisson énergisante le soir. C'est la façon badass de boire de Duean.

Le Kitty Gang adore les boissons énergisantes. J'ai voulu essayer parce qu'ils avaient l'air cool en buvant tout ça. Je considère ça comme une expérience qui m'a ouvert les yeux. Ma vie était déjà merdique, mais quand j'ai appris à les connaître, ma vie est devenue encore plus merdique.



Pattawee Panichapun

Aujourd'hui, j'ai donné une interview en tant que chouchou du campus.

J'étais excité mais j'ai quand même beaucoup parlé.

Humain de la faculté voisine

C'est tellement toi.

Pattawee Panichapun

Comment sais-tu quel genre d'homme je suis ?

Humain de la faculté voisine

Pourquoi je ne le saurais pas ?

Nous nous connaissons depuis un an.

Comment s'est passé l'interview ? Bien ? Que t'ont-ils demandé ?

Pattawee Panichapun

A propos de mon Ship. Putain, c'est chiant.

Un invité indésirable a donné une interview avec moi.

Humain de la faculté voisine

Mork ?

Pattawee Panichapun

Comment tu le sais ? Tu es devin ?

Humain de la faculté voisine

Tu le détestes tant que ça ?

Pattawee Panichapun

Ce n'est pas que je le déteste.

Je ne veux juste pas être avec lui.

Humain de la faculté voisine

Ça veut dire que tu le détestes.

Pattawee Panichapun

Non, je ne veux pas être avec lui parce qu'il est plus beau que moi.

Il vole toujours la vedette.

Humain de la faculté voisine

Tu es mignon aussi. Personne ne peut te voler la vedette.

Pattawee Panichapun

C'est gentil.

Je vais te transférer de l'argent.



(Rrrr - - Rrrr - -)

Mon téléphone vibre peu de temps après que j'ai discuté avec cet humain. Je fixe le nom du correspondant.

Duean...

— Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels ? aboyé-je au moment où il décroche.

Tu sais combien de fois ma vie a été en jeu pendant que tu étais à Khao Yai pour trois jours et deux nuits ? Une partie de moi veut lui donner tous les détails, mais une autre partie me dit de laisser tomber.

— Quand est-ce que je pourrais répondre à tes appels, Pi ? Je n'en ai pas fini avec la campagne du DHF.

Oh, pourquoi sa voix est si morose ? Il s'avère que je dois l'écouter se plaindre au lieu de m'énerver parce qu'il n'a pas décroché son téléphone.

— Tu ne reviens pas encore ?

— Je pars dans la soirée. Va droit au but. Ces putains de morveux sont sur le point de me briser le cou.

— Voilà le truc, des dernière année en Arts de la Communication m'ont interviewé pour être l'un des dix chouchous du campus ou un truc comme ça, et tu es aussi sur la liste. Quand tu reviendras, va au bâtiment des Arts de la Communication. Je t'enverrai le contact.

— Je refuse.

— Pourquoi ? C'est juste une interview.

— Au cas où tu l'aurais oublié, je mens à toute la classe en disant que je suis en première année. Pourquoi je m'exposerais avec l'interview ? Utilise ton cerveau, Pi. Les rides qu'il y a dedans ne sont pas juste une décoration.

Aïe ! Ça fait mal à mes nerfs crâniens.

— Qui pourrait savoir ça ? Dis-leur que tu ne le feras pas, alors.

Je n'en ai plus rien à faire de toi.

— Dis-leur pour moi. Je ne veux pas aller au bâtiment d'Arts de la Communication. Beaucoup de mes ennemis y sont.

— C'est pas mes affaires.

Bien sûr, je m'en souviens. Pendant toutes ses années à l'université, Duean a flirté avec des filles de toutes les facultés, battant le livre des records de l'université comme étant la personne la plus excitée du campus. Des filles de la même faculté, des filles de la faculté voisine, ou même la fille de la domestique. Dans l'ensemble, Duean est incroyablement expérimenté dans ce genre de merde.

Est-ce que je devrais être fier d'avoir un frère comme lui ?

— Tu ne peux pas faire ça pour moi ? Tu ne m'es pas du tout reconnaissant ? Quand tu étais en sixième, qui t'a donné des magazines pornos ? Quand tu étais en cinquième, qui t'a appris à jouer à Yu-Gi-Oh ! Et qui t'a appris à jouer à Hilo où tu as même gagné une fois ? Soit reconnaissant pour ça.

Whoa, il me bombarde.

Ah... Je dois vraiment être fier de toi ? Tout ce qu'il m'a appris est utile comme une merde. Il veut que je me sente reconnaissant comme si Hilo allait jouer un grand rôle dans le domaine médical à l'avenir. On a eu la chance de ne pas se faire prendre.

— Tu vas m'aider ou pas ?

— D'accord, d'accord, je vais leur dire.

— Bon, je dois y aller maintenant. Occupe-toi de tout pour moi. Les moustiques attaquent.

Mon frère raccroche, laissant un autre problème entre mes mains. Je dois trouver quelqu'un d'autre pour donner une interview à sa place. Tout ça à cause de Duean et de son stupide mensonge.

Au début, ça ne m'a pas atteint. Mais maintenant, ça me pèse. J'ai presque besoin de paracétamol.

— Voilà pour toi.

Alors que je continue à grignoter le gâteau que j'ai commandé, la voix de quelqu'un attire mon attention.

— Salut, dis-je en souriant.

Duean avait l'habitude de me dire de ne pas sourire parce que ça effraie les gens. Maintenant que je ressemble plus à un être humain, je peux faire ce que je veux.

C'est ma camarade de classe de la même année. Elle n'a jamais été méchante ou gentille avec moi. Nous nous sommes éloignés l'un de l'autre depuis mes jours sombres.

— Pi, les seniors te l'ont dit ?

Qu'est-ce qui se passe tout d'un coup ? S'il te plaît, donne-moi d'abord le thème.

— De quoi ?

— Ils veulent que les trois meilleurs étudiants de deuxième année en médecine dentaire donnent des cours particuliers aux étudiants de première année en introduction à la biologie.

Je suis peut-être stupide pour beaucoup de choses, mais je suis toujours prêt à aider quand il s'agit d'étudier.

— Oh, c'est quand ? Je vais me préparer. Est-ce que c'est une session de tutorat pour les étudiants de première année seulement ?

Mon emploi du temps est plutôt serré. Je dois dire que c'est mon année charnière.

— C'est une session de trois jours. Elle commence lundi prochain, ce sera au tour des étudiants de deuxième année en médecine dentaire et en sciences. Les étudiants de troisième et quatrième année des sciences de la santé s'occuperont des deux jours suivants. Les seniors vont remettre le planning à jour. Tu es partant, Pi ?

— Oui, pas de problème. Je veux aider les étudiants de première année.

— Parfait.

— Bref... Est-ce que Nan de la pharmacie va participer à la session ?

— Je n'ai pas vu son nom sur la liste.

— Ah bon ?

Je suis triste.

— Mais il pourrait venir. Son ami proche sera aussi tuteur.

— Wooow, m'exclamé-je.

Mon humeur change instantanément, j'étais triste, mais maintenant je suis si heureux que j'ai envie de pleurer car j'ai la chance de montrer à Nan à quel point je suis intelligent.

— Merci pour l'information.

Je fais toujours de bonnes actions, en espérant que ma vertu me mènera un jour dans le cœur de mon poisson dans le ciel.

— Quand tu veux. On se voit à la session, bye.

— Bye.

Je vais enfin pouvoir faire bonne impression à la session. J'ai échoué à chaque fois que le Kitty Gang m'a aidé. Cette fois, cela va être inscrit dans l'histoire que mes efforts vont porter leurs fruits.

Mon poisson dans le ciel ne sera plus un poisson dans le ciel.

Parce que le poisson pourrait se déplacer dans le bocal.



La séance de tutorat pour les étudiants de première année...

Je suis si excité. Je me suis couché vers quatre heures du matin. J'étudiais, résumant chaque sujet que j'allais enseigner aux élèves de première année. Mais toutes mes connaissances se sont envolées en arrivant ici. Je n'arrive pas à y croire, cette session est plus importante que je ne le pensais. Il y a presque une centaine de personnes dans la salle de conférence.

Ils ont tous l'air déterminés, avec des stylos de plusieurs couleurs et de grands sacs de surligneurs, se préparant à tout noter. J'ai peur, pour être honnête. Ce serait un désastre pour ma famille si je faisais une erreur, bien que Duean ait déjà fait passer notre famille pour des idiots.

Je suis avec mon équipe : trois étudiants en médecine dentaire, deux étudiants en sciences, et un étudiant en médecine...

Il est tout seul ici ?

Je me souviens bien de lui puisque c'est lui qui m'a tapé sur l'épaule quand je suis allé voir Mork ce jour-là.

— Salut, Pattawee. Tu te souviens de moi ?

Oh... Il me salue alors que je pense à lui.

— Wasin ?

— Cool, tu te souviens de moi.

— Haha. Au fait, on a seulement un étudiant en médecine ?

— Non, il y en a un de plus…

— Kyaaaaaa !

Whoa, les étudiants de première année crient avant que Wasin puisse finir sa phrase. C'est comme si le temps s'était arrêté, et que tout se passait au ralenti alors que tout le monde tourne la tête vers la porte.

Argh !

... Mork.

Mon excitation disparaît au moment où j'aperçois son visage.

— Docteur Sutthaya.

— Mork est ici pour nous donner des cours. Kyaaaaa !

— Il est si beau de près.

De nombreuses voix se mêlent sans discontinuer. Le fauteur de troubles sourit en marchant, vérifiant probablement sa popularité. Lorsqu'il s'arrête devant moi, le cri est étouffé, ne laissant qu'une énergie bizarre se répercutant dans mes oreilles.

— Quoi de neuf ?

— Excusez-moi, qui êtes-vous ?

Non ! Je ne lui parlerai pas. Ce serait dommage que ses fans aient plus de contenu pour le Ship alors qu'on est rivaux.

— Je suis ton gars, tu ne te souviens pas ?

— Ne te fous pas de moi. Garde ces mots pour quelqu'un d'autre.

— Certains mots, certaines répliques, ne peuvent pas être dits à n'importe qui.

— …

— Si ces mots sont importants, tu ne peux les dire qu'à une personne en particulier.

S'il te plaît, va dans l'autre pièce pour écrire ton livre de citations.

— Comme tu veux.

Je renonce et me détourne. Il n'y aura pas de fin à cette dispute. C'est alors que j'aperçois une petite créature qui chasse tout mon ressentiment en un clin d'œil.

Mueangnan.

Waaaah. Il vient par ici. Il n'est pas seul. Il y a un gars qui marche tout près de lui. Ce n'est pas Aut, qui le suit habituellement pour effrayer les poursuivants de Nan. Je ne l'ai jamais vu ou rencontré avant.

— Salut, Mork. Bonjour, Pi.

Awwwww, quelle voix douce.

— B... Bonjour.

— Tu as dit que tu ne viendrais pas, coupa Mork avant que Nan ne puisse me répondre, quelle impolitesse.

— Je me suis arrêté pour t'encourager.

Le silence s'installe pendant un moment jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Mes yeux se tournent vers le nouveau.

— Oh... C'est…

On regarde tous l'autre gars en même temps.

— Pi, tu ne le connais pas, non ? demande Nan qui regarde le gars avant de rencontrer mes yeux avec un sourire. C'est Neua, mon frère.

Wow ! Nan a un frère ?

J'ai envie de m'incliner devant mon beau-frère.

Je suis rayonnant, heureux dans ma propre imagination. Je jette un coup d'œil furtif à Neua dès que je peux. Il est grand et magnifique. Il n'y a aucune similitude entre les deux frères, cependant. Je le pense vraiment ! Pas même un peu. Est-il vraiment le frère de Nan ?

— Ravi de te rencontrer, Pi.

Il me tapote le bras. Ah, monsieur, si vous me tapotez si fort, vous pourriez aussi bien me gifler.

— P... Pareil.

Je me dis de ne pas l'énerver. Rappelle-toi que c'est le frère de ta femme.

— Pourquoi ne pas prendre un siège quelque part, Neua ? La session est sur le point de commencer. Tu vas te fatiguer à force de rester debout.

Argh ! Tu coupes toujours la conversation. Mork semble même énervé. Il ne sait pas que les autres se sentent mal quand il fait ça ?

— C'est bon. Je vais partir maintenant. Nan m'a juste emmené ici pour me présenter à ses amis.

— C'est vrai ?

— Mork, ne fronce pas les sourcils.

Waaah, je veux que Nan me parle avec une voix suppliante comme ça aussi. Je suis jaloux.

— Je ne fronce pas les sourcils.

— Tu le fais en ce moment même. Fais un bon travail. Neua et moi partons, dit Nan après avoir regardé sa montre, il lève les yeux vers moi. Je m'en vais, Pi. A plus tard.

— A plus tard.

Nan nous fait un signe de la main et s'en va avec son frère. On s'est parlé pendant environ trente secondes.

Il doit se dépêcher de courir un marathon quelque part ? Mon coeur n'est pas encore satisfait.

Et donc, chaque étape que j'ai planifiée pour impressionner Nan et le moment où je lui montrerai mon talent de tuteur sont tous inutiles. Je me console en me disant que ce n'est pas grave. J'ai perdu ma chance aujourd'hui, mais j'en aurai d'autres demain.

— Enfin, il est temps que notre session de tutorat commence.

Plus de temps pour pleurnicher.

— Veuillez accueillir Mork de Médecine.

— Kyaaaaaa, Mork !

L'hôte s'exprime joyeusement et la pièce entière se transforme en champ de bataille. C'est comme si ce n'était pas une salle de conférence mais le concert d'un artiste.

Je vous agite le lightstick du fandom de Palmy dans la figure.

Je ne veux pas admettre que Mork est vachement beau. Il est encore plus saisissant debout sur la scène. Les étudiants de première année sont charmés et fixent leurs yeux sur lui plutôt que sur l'écran de projection.

— Bonjour, étudiants de première année. Je m'appelle Mork, je suis un étudiant de deuxième année. Nous allons commencer par les cellules, la respiration cellulaire et la biochimie. Nous n'irons pas en profondeur car vous n'étudiez que les bases en première année.

— Mork, waaaaah.

Est-ce que ça va aller ? J'ai vraiment peur que les étudiants de première année ne regardent pas l'écran. Enfin, qui suis-je pour dire ça ? Quand je monterai sur scène, beaucoup pourraient rougir au point de ne plus pouvoir se concentrer sur leurs études.

Bon, il est temps de se réveiller.

— Mork, Mork.

L'horloge fait tic-tac. Un membre du personnel appelle son nom et pointe sa montre. Mork hoche la tête, comprenant ce qu'il veut dire, et se dirige vers la chaise installée sur l'estrade.

— C'est l'heure de la leçon. Un instant, je règle le minuteur. Je ne veux pas prendre trop de temps sur chaque sujet.

Je le regarde prendre le téléphone de sa grosse main pour vérifier l'heure.

TA-DAH !!!

Arrrrrrgh.

Des bruits d'agitation remplissent la pièce. Mes yeux bloqués sur l'écran de projection s'agrandissent, ainsi que ceux des étudiants de première année.

Le fond d'écran de M... Mork est...

Une photo de moi.

La photo de profil que Pae a prise pour moi ce jour-là. Meeeeerde !

À peine la photo s'affiche-t-elle sur l'écran qu'elle disparaît immédiatement, comme si le propriétaire du téléphone venait de réaliser son erreur. Mork fourre son téléphone dans sa poche comme si c'était quelque chose de brûlant. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il a mis ma photo en fond d'écran ?

Moi... qui suis toujours contre lui.

Moi... qui le vois comme un rival.

Moi... qui ne lui ai jamais parlé gentiment.

Et moi... qui ne sais pas comment me comporter face à plusieurs paires d'yeux. Quelques minutes plus tard, la salle de cours s'affole, submergée par les notifications sonores de Facebook et de LINE. Je crois que ça va bientôt devenir un sujet durable, qui fait mal à la tête et dont tout le monde parle.

— Ce n'est pas un Ship. C'est réel.

— Mork aime Pi pour de vrai, pas vrai ?

Heeeeeey, vous pensez tous que Mork m'aime bien, c'est complètement absurde et injuste. Je suis le seul innocent ici !

Mork est le coupable.

Aimer est une action.

Je... suis la victime !

— Les gars, soyez coopératifs avec moi. Je vais commencer. Posez vos téléphones, s'il vous plaît…

Il utilise une voix douce à la fin, et la pièce retombe dans le silence.

Ton pouvoir n'est pas une blague.

La séance de tutorat a commencé et dure depuis déjà environ quarante-cinq minutes. Ma tête vacille à cause de la somnolence alors que j'attends sur une chaise. Wasin parle avec éloquence sur l'estrade avec l'énergie d'un membre des Olympiades internationales de sciences. Quand je tourne mon regard vers les étudiants en sciences, ils sont en train d'inventer un jeu pour divertir les étudiants de première année.

Ce sont des étudiants boursiers. Ils ont des esprits créatifs.

C'est dommage que Mueangnan ne soit pas là. Sinon, j'aurais eu quelqu'un avec qui discuter. Mais encore une fois, c'est mieux qu'il ne soit pas là, ou il aurait pu mal comprendre l'incident précédent.

Teeeeeeellement ennuyeux. Quand est-ce que ce sera mon tour ?

Jouons avec le téléphone. Quand mon doigt touche l'icône bleue, je tombe sur quelque chose.

L'incident où Mork a montré par erreur son fond d'écran d'accueil sur l'écran du projecteur est le sujet de conversation de la ville. Plus je fais défiler la page, plus la photo apparaît et plus j'ai le vertige.

Surtout Prik, la tête pensante du fandom. Elle est vraiment déterminée à faire du Ship une tendance en taguant Mork et moi sur une photo.



Chili, la vraie fan de MorkPi t'a tagué dans une photo - Sutthaya

Nithikornkul et Pattawee Panichapun il y a 35 minutes.

Le Ship MorkPi navigue si vite. Notre capitaine tient la barre ^o^



Plus je lis, plus je m'énerve, le poing serré. Mes yeux parcourent la pièce, à la recherche de Prik. Je lui volerai sa gomme si je la vois. Je ne laisserai pas passer ça. Je me vengerai. Je me vengerai d'elle comme un personnage de feuilleton.

— Pi...

— ...

— Pi, on t'appelle.

— Hein ?

Mon camarade de classe me tape dessus, anéantissant mon plan de vengeance. Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

— C'est notre tour ? demandai-je.

— Non. Ces amis scientifiques veulent que Mork et toi jouiez un jeu à titre d'exemple sur la scène.

C'est quoi ce bordel ?

— Pourquoi moi ?

— Je ne sais pas. Lève-toi maintenant. Les nouveaux attendent.

Je déteste les étudiants qui sont à la fois intelligents dans leurs études et actifs dans leurs activités. Ils te font toujours faire des choses ennuyeuses sans te le demander. C'est pourquoi je dois maintenant monter maladroitement sur la scène, sans savoir ce qui va se passer.

— Le voilà. Applaudissez Pi.

— Woooooo, Pi !

— MorkPi, MorkPi, MorkPi.

Putain de merde.

Ce n'est pas un Ship d'idoles. Pourquoi navigue-t-il si vite ? Moi, le capitaine du Ship PiNan, j'ai envie de jeter la pagaie.

— Calmez-vous, tout le monde. Ce jeu est un quiz simple. Vous perdez un point lorsque votre réponse est fausse. Les joueurs vont se relayer pour demander à l'autre n'importe quoi sur la biologie jusqu'à ce que l'un d'entre eux obtienne une mauvaise réponse. La personne qui aura le plus de points recevra une récompense de la part du membre du personnel au premier rang. Pour l'instant, regardons Mork et Pi comme exemple.

— MorkPi, MorkPi, MorkPi.

V... Vous n'avez pas fini les gars ? Je veux faire un appel radio au Kitty Gang pour qu'il se déchaîne dans cette pièce.

— Stressé ? murmure Mork à voix basse après s'être approché si près de moi que j'ai automatiquement arrêté de respirer.

— Oui. Tu n'as pas conscience que nos juniors ont partagé la photo de moi sur ton téléphone partout sur Facebook. Pourquoi diable as-tu mis une photo de moi comme fond d'écran ?

— C'était un accident.

— Accident, mon cul !

— Relaxe.

— Comment je pourrais me détendre ? Tes fans...

— Quoi ?

— Ils me regardent.

— Ne te soucie pas d'eux.

— …

— Occupe-toi juste de moi.

— Va te faire foutre. Qu'est-ce que ça m'apporte de faire ça ? Et ne t'approche pas de moi. Je ne veux pas être le centre d'attention.

— Comment je peux faire ça quand on joue à un jeu ensemble ?

— Prenez chacun un micro. Qui va commencer ? Ah... Sutthaya, tu commences.

Notre guerre s'arrête et recommence dans le cadre d'un jeu. Je ne perdrai jamais contre lui.

— La question est : quelle structure cellulaire ne se dégrade pas lorsqu'elle est digérée par des protéases ?

Aw, quelle question facile.

— Les parois cellulaires.

— Est-ce exact, Mork ?

L'étudiant boursier est trop bon pour divertir. Ils en font trop.

— C'est correct.

— Ouais ! Je suis Team Pi.

Est-ce que je construis involontairement une armée ? C'est mon tour, non. Tu crois que je vais y aller mollo avec toi ? J'espère que Mork aura la mauvaise réponse et qu'il s'humiliera devant les nouveaux.

— Le cyanure, une substance toxique qui inhibe le métabolisme cellulaire, se trouve principalement dans quel organite ?

— Les mitochondries.

— C'est bien ça, Pi ?

— O... Oui.

— Ouais ! Je suis Team Docteur Sutthaya.

On a certainement lu le même livre d'étude légendaire.

Nous posons plusieurs questions à tour de rôle et aucun de nous n'obtient de mauvaise réponse. À la fin, les étudiants en sciences décident que nous sommes tous les deux gagnants et laissent les étudiants de première année jouer à ce jeu. Mork et moi quittons rapidement l'estrade pour rejoindre nos amis. Mais le fauteur de trouble me tire le poignet avant que je ne puisse le faire.

— Quoi ? demandé-je, en fronçant les sourcils.

— Le jeu n'est pas terminé. Tu ne veux pas savoir qui va gagner ?

— Tu me défies ?

— On peut dire ça.

— Poses-moi une question, alors.

Je garde un visage impassible.

— Quel genre de nourriture est-ce que je déteste ?

— Pourquoi poser ce genre de question ? protesté-je, c’est ridicule.

— C'est quand même une question à laquelle tu dois répondre.

— Le thé vert. Tu détestes ça, crétin.

— Correct. Maintenant tu me poses une question.

— Qu'est-ce que je déteste ?

— Tu me détestes.

— Hé, alors tu le sais.

— Et moi, alors ? Sais-tu qui j'aime ?

— Mueangnan, mon poisson dans le ciel, que tu essaies d'attraper, grogné-je.

J'ai voulu qu'il s'écarte de mon chemin tant de fois auparavant, mais il se montrait toujours pour gâcher mon plan d'amour.

— Mauvaise réponse. Tu as perdu.

— Putain de merde ?

— Je ne suis pas intéressé par Nan, parce que mes sentiments m'ont dit que...

— ...

— Je t'aime bien.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:44



Chapitre 14
Putain, je me demande…

Est-ce que je l'ai mal entendu quand il racontait n'importe quoi ?

'Je t'aime bien.'

Il a dit ça. Attendez ! Je veux qu'il le répète pour être sûr, mais j'ai perdu ma langue. C'est difficile de bouger mes lèvres.

Je reste là, stupéfait, me curant les oreilles au cas où j'aurais mal entendu. S'il a vraiment dit ça, même si c'était une blague, ça me choque quand même.

— Tu m'as entendu ? demande Mork, le visage sérieux.

— A... Arrête de te moquer de moi. S... sérieusement, est-ce que tu es heureux d'embêter quelqu'un d'autre tout le temps ?

Je force ces mots à sortir avec une telle difficulté que je pourrais avoir besoin de réapprendre l'alphabet.

— Je suis sérieux.

— … !!

— Je t'aime vraiment bien.

— Mais je ne t'aime pas.

J'aime bien Nan.

Et il aime aussi Nan. C'est la vérité.

— Regarde-moi, Pi.

Je secoue sa main quand il essaie de resserrer sa prise.

— Ferme ta gueule. Ne plaisante pas avec moi.

Je m'éloigne et m'assieds sur une chaise, mes pensées s'emballent, priant pour que ce soit bientôt mon tour. Je ne veux plus voir le visage de Mork. Les élèves de première année n'arrêtent pas de faire des commérages sur nous quand nous sommes ensemble.

Quand je serai de retour à la maison, je vais créer ma propre page de fans, poster des trucs, et faire du contenu jusqu'à ce que mon poisson dans le ciel tombe dans mon piège.

Étant ignoré, Mork marche silencieusement dans l'autre sens. De nombreux étudiants de première année se désintéressent de la séance de tutorat tout au long de son chemin, lui disant bonjour, demandant des photos et lui donnant des collations. Quel soutien des fans.

Pendant ce temps, je reste silencieux, jetant de temps en temps un coup d'œil à mon rival. Les étudiants boursiers en sciences descendent finalement de la scène, haletants, après avoir terminé leur partie. Ils n'auraient pas dû inventer ce jeu. Vous voyez ? Ils sont tellement épuisés qu'ils ne peuvent pas se tenir droit.

Regardez-moi par exemple. Je ne fais rien d'autre que d'avoir l'air stupide toute la journée.

— Ton tour.

— Ok.

Au signal, je me lève et monte sur la scène, les jambes tremblantes. Ma main tremble même quand je prends le micro.

C'est pathétique.

— Bonjour, les gars. Je suis Pi, étudiant en deuxième année de médecine dentaire. Je vais donner des cours de…

Et voilà mon chant. Je crache toutes les connaissances que j'ai gardées dans mon cerveau. Je suis vraiment impliqué dans ce que je dis. Avant que je ne m'en rende compte, ma partie s'est parfaitement terminée avec de nombreux étudiants de première année somnolant. Ah, ma voix était-elle si douce ?

— Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser.

Je parle un peu plus fort, ce qui fait que les étudiants de première année se redressent et essuient la bave sur leurs joues.

Besoin d'un lit ? Je vous ferai une réduction.

Quelques secondes plus tard, une fille lève la main, et j'attends calmement qu'elle me demande.

— Oui ?

— Quand vas-tu rendre les sentiments de Mork ?

— Woooooah, c'est trop direct.

Les autres applaudissent.

Calme-toi, Pi… La question est un vrai casse-tête. Vous n'avez pas besoin de la connaître, chers étudiants de première année. Vous étudiez la biologie ou la vie imaginaire de Mork et moi ? Est-ce que ça devrait être une nouvelle matière ? Je vais en informer la division des affaires étudiantes pour vous.

— Parlons de la biologie.

Je change de sujet. Le gémissement de déception est si fort que mon cérumen frémit. Je reste indifférent, ignorant.

— Laisse-moi poser une nouvelle question, alors.

D'accord, si tu veux une autre chance, je vais certainement te la donner.

— Quand on rougit ou qu'on est excité, est-ce à cause d'une montée d'adrénaline ?

C… Ce n'est pas ce que je vous ai appris aujourd'hui, mais je ne peux pas l'ignorer. Ce serait un déshonneur pour ma faculté. Avec Mork qui regarde par ici comme s'il attendait de se moquer de moi quand je tomberai, je me sens revigoré. Attends et tu verras, espèce de merde !

D'accord, je vais répondre à ta question.

— Oui.

— Tu as une montée d'adrénaline en ce moment ?

— Pas du tout.

— Alors pourquoi tu rougis quand on parle de Mork ?

— … !!!

— Ça veut dire que ton cœur bat la chamade.

— Woooooo !

Wow, cette gamine continue de me piéger. Que quelqu'un me porte hors de la scène, s'il vous plaît. J'ai l'impression d'avoir été battu par un groupe de gamins et de n'avoir plus la force de bouger. Ouuuuch…



Je suis en train de lire un livre sur mon bureau et je récupère près de dix notes vertes pour les lire tranquillement lors de ma pause. Après la séance de tutorat, beaucoup d'étudiants de première année m'ont donné ces notes en guise de remerciement. Il vaudrait mieux qu'ils disent à quel point je suis intelligent et que je suis beau, et non pas que ces énormes lettres indiquent 'MorkPi'.

Certaines sont difficiles à déchiffrer. Pourquoi leur écriture est-elle si mauvaise ? Celle-là me dit de rendre les sentiments de Mork à nouveau.

Avant que je ne quitte cette salle de conférence, ils parlaient tous du fait que j'étais rouge. La nouvelle rumeur a commencé alors que l'ancienne n'avait pas été résolue. En regardant le téléphone à côté de ma main sur le bureau, j'ai envie de vérifier la question, mais j'ai trop peur.

N'y pense même pas, Pi.

Lis juste ton putain de livre. Oublie le téléphone. Ce n'est pas important.

Tu dois lire le livre. Ton téléphone n'existe pas.

Non ! Ne fais pas ça !

Je prends la souris et j'allume mon ordinateur. Ça va bien se passer. Juste une seconde, je veux savoir de quoi ils parlent.

BEEP !!!

— MEEEEERDE !

Je m'énerve. Quelqu'un a éteint mon ordinateur.

— Tu es grossier.

Une claque d'une telle force fait balancer ma tête, et mes pensées disparaissent dans mon estomac. Je sais qui est le coupable sans avoir besoin de réfléchir. Le coup aussi fort que celui d'un taureau, je le subis depuis que je suis enfant, bien que je ne puisse jamais m'y habituer. Qui voudrait épouser une merde violente comme toi ?

— Pourquoi tu m'as frappé ?

— Désolé, c'était une erreur, marmonne Duean.

Espèce de salaud. Ma tête a failli tomber par erreur. Mon corps aurait pu être coupé en deux s'il avait utilisé toute sa force.

— Ça fait mal, putain.

— Tu t'agites depuis un bon moment maintenant. Ça m'a énervé à mort. Va te coucher, ordonne le plus âgé d'une voix si sévère que j'ai envie de lui presser la tête pour évacuer ma colère.

Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tes parents ne t'aiment pas ou quoi ?

— Je ne veux pas aller au lit maintenant.

Comment je pourrais dormir avec mon esprit en ébullition ?

— Qu'est-ce que tu fais, au fait ?

Je lève les yeux vers celui qui me surplombe, c'est une vision si pitoyable. Pourquoi a-t-il soudainement mis un masque de beauté ?

— J'ai un nouveau masque de beauté. Pour restaurer le collagène.

Qu'est-ce que c'est que ça ? Comment la peau rugueuse de mon frère peut-elle devenir plus douce avec un masque ? Le formaldéhyde fonctionnera mieux sur son visage.

— Pourquoi tu l'as acheté ?

— Non… je l'ai volé à un enfant.

— Qui est ce gamin ?

— Occupe-toi de tes affaires, d'accord ? Utilise ton temps pour prendre soin de toi.

Tu fourres ton nez dans mes affaires tout le temps et je ne dis jamais un mot.

— Je suis ton petit frère. Parle-moi gentiment.

— Tu veux que je parle gentiment ? Comme si ce que tu me disais dans ta tête était mieux !

Putain ! Il sait. C'est son talent ? Comment peut-il savoir ce que j'ai dans la tête ?

En tout cas, a-t-il appris ce qui est arrivé à son pauvre frère pendant ses trois jours à Khao Yai ?

Plus j'y pense, plus je suis stressé, ne sachant pas comment gérer la situation. Il me faudra beaucoup de temps pour tout lui raconter en détail. Duean est un génie qui peut transformer une courte histoire en un drame épique.

Je parie que mon fil d'actualité Facebook est plein de posts sur Mork et moi. Si je veux mettre fin à cette affaire, il y a une chose que je dois faire. Ça fera couler ce ship erroné au fond de la mer.

— Duean.

— Quoi ?

Il se tourne pour demander. Sérieusement, son visage m'effraie.

— Je vais avouer mes sentiments à Nan. Aide-moi à trouver des répliques sympas, ou tu peux nous arranger ça.

— Penses-y toi-même. C'est toi qui l'aimes bien.

— Mais tu es un pro de la drague. S'il te plaît, aide-moi. S'il te plaît, Duean.

Je supplie sa gentillesse. C'est le seul vers qui je peux me tourner quand je suis perdu.

— Pi, enfoiré, tu me donnes la chair de poule.

— S'il te plaît. Aide-moi, ou je vais bouder.

— Vas-y.

Merde ! Il va me laisser bouder comme ça ? Ne perdant pas une seconde de plus, je me précipite en avant et serre la taille de mon frère très fort. C'est la première fois que je suis aussi dramatique. Je suis si excité que je ne sais pas quoi faire.

— Duean, s'il te plaît.

— Je ne peux pas t'entendre.

— Je suis sérieux.

On n'a jamais une conversation normale puisqu'on s'envoie des piques toutes les dix secondes. Mais, comme je l'ai dit, nous avons été ensemble toute ma vie. Est-ce que je l'aime ? Je l'aime beaucoup, bien sûr, mais j'aime davantage mon poisson dans le ciel.

— D'accord, je vais dire à mes amis de nous aider, mais je ne peux pas en garantir le succès.

En entendant cela, mon espoir aussi brillant que les étoiles de la Voie lactée disparaît soudainement.

Vous vous souvenez… ? Ce gang n'a jamais réussi à faire fonctionner quoi que ce soit.

Pas même un seul plan. Chaque plan a été un échec.

Mon poisson était dans le ciel, mais maintenant il s'est envolé dans l'espace.

Je pleure rien qu'en y pensant. Je n'ai jamais ressenti ça depuis que je suis né. C'est terriblement touchant, délicieux et agréable. Si seulement !

— Va te coucher. Je m'occuperai de tout demain, dit Duean.

Comme un gentil frère que je suis, je marche jusqu'à mon lit et m'y couche avec espoir, rêves, et bonne humeur.

J'espère que ce rêve, le désir que le plan futur réussisse, ne sera pas un échec complet comme avant.

— Nan… Mon poisson dans le ciel.



GASP !

Je me lève, confus, les yeux mi-clos. Quelque chose en moi me dit que j'ai des problèmes. Cela devient clair quand je regarde l'heure. PUUUUUUTAIN ! Il est 9 h 30.

J'ai un cours de laboratoire de chimie analytique à 10 heures. Regardez mon état actuel en ce moment…

En une fraction de seconde, je sors de mon lit, je me lave et je me brosse les dents. Pas besoin de prendre une douche complète. Je vais aller à l'université comme ça. J'utilise le parfum de Duean, j'en vaporise un peu sur moi, et je découvre plus tard que l'odeur âcre appartient à un anti-moustique, pas à un parfum.

Je me déteste quand je suis pressé.

Après avoir rassemblé mes affaires, je me précipite vers le placard. Mais, toujours aussi malchanceux, je fouille dans mes vêtements et…

Où est ma blouse blanche ?

Je me souviens qu'elle était accrochée dans la penderie hier soir. Une seconde plus tard, le visage de Duean apparaît dans ma tête. Ce voyou a dû me mettre dans la merde. Il sait certainement que dix points seront déduits pour ma négligence si je ne l'apporte pas au laboratoire.

C'est trop tard. Je vais trouver une excuse.

Heureusement, comme l'appartement n'est pas loin de l'université, j'arrive au cours à dix heures cinq minutes et vingt-deux secondes, le corps en sueur et sans blouse blanche.

Je suis foutu. Le professeur Benjawan va me tuer à coup sûr.

Je prends une profonde inspiration. Je vais entrer, en acceptant que mes dix points s'envolent dans les airs. Avant que cela n'arrive, quelqu'un saisit mon poignet.

— Quoi ?

Je me retourne brusquement.

Mork. Encore Mork.

Les étudiants de deuxième année en médecine utilisent le labo l'après-midi, non ? Pourquoi il est là ?

— Je t'ai vu courir jusqu'ici. Tu n'as pas apporté ta blouse blanche, n'est-ce pas ? demande-t-il à voix basse alors que je suis toujours confus.

C'est normal qu'on ait besoin de nos blouses blanches dans un cours de labo. C'est probablement pour ça qu'il l'a remarqué.

— Ça ne te regarde pas.

— Tu veux emprunter la mienne ?

— Non.

— C'est dix points. Utilise la mienne. Je n'en aurai pas besoin tout de suite.

J'avais tellement envie de refuser d'utiliser sa blouse blanche, mais, en pensant à ces dix points et en entendant la voix du barbare Benjawan à travers le micro, j'arrache la blouse blanche de Mork sans hésiter.

— Merci.

— Pas de problème.

— Je la porte pour l'instant. Je te la rendrai plus tard.

— Um.

Mork retourne s'asseoir avec ses amis pendant que je me précipite dans le labo au moment où le professeur commence à faire l'appel. Je suis miraculeusement arrivé à l'heure et j'ai pété un peu par nervosité. Pas sûr que quelqu'un puisse le sentir. Je suis désolé de ne pas m'être retourné pour m'excuser.

— Notre objectif aujourd'hui est…

Le professeur nous briefe sur la session d'aujourd'hui. Mais personne n'écoute, parce qu'on l'a tous lu à l'avance.

— Pi.

Une fille m'appelle alors que je suis en train de prendre des notes. C'est un grand groupe de filles. Les gens les appellent les anges légendaires.

— Oui ?

— Sérieusement, tu es très proche de Mork ?

Encore. Elles demandent encore à propos de Sut.

— Pas du tout. On a seulement parlé quelques fois, réponds-je honnêtement.

Qui voudrait être proche d'un rival en amour ?

— Pas du tout ?

— Hum.

— Pourquoi tu portes sa blouse blanche, alors ?

Bon sang, regardez ces yeux. Ne me dites pas qu'elles sont aussi des fans de Mork.

Quelle réponse m'aidera à éviter de me faire botter le cul ?

— Oh, c'est rien. Je ne trouvais pas la mienne, alors j'ai emprunté la sienne.

— Il n'en a pas besoin ?

— Son cours de labo est dans l'après-midi.

— Tu te trompes. Les étudiants en médecine ont un cours de labo le matin cette semaine.

Je suis sans voix, incapable de penser à quelque chose à dire. Pour autant que je sache, les étudiants en médecine ont un cours de laboratoire l'après-midi. Sinon, je n'aurais pas pris sa blouse blanche.

Pourquoi est-ce que je me sens coupable ?

Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, mais je commence à me sentir déprimé après coup. Mon esprit est ailleurs, et je continue à choisir les mauvais produits chimiques. Quand je ne peux plus supporter toutes ces pensées dans ma tête, je décide de me diriger vers un autre laboratoire que des étudiants en médecine de deuxième année utilisent.

— M… Mork.

Je me dirige vers le fond du laboratoire, en appelant son nom doucement. Il ne se retourne pas, peu importe combien de fois je l'appelle.

— Mork.

— …

— Sut !

FWIP !

— Tha… ya…

Je remplis l'espace vide. Tout le monde dans la pièce me regarde, y compris le propriétaire du nom. S'il vous plaît, ne me brûlez pas vivant.

— Viens ici, s'il te plaît.

Je lui fais signe de venir. Il marche droit vers moi pour que nous puissions parler au fond du laboratoire. C'est merveilleux. C'est comme si nous n'étions que tous les deux ici, mais ses amis tendent le cou, écoutant ouvertement ce qui se dit.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais aussi un cours de labo ? Pourquoi tu m'as prêté ta blouse blanche ?

— Je ne voulais pas que tu perdes tes points.

— Être gentil avec moi une fois ne résoudra pas tout. Reprends-la.

Je suis sur le point d'enlever la blouse, mais il attrape ma main et fait une expression pour dire 'si tu l'enlèves, je te botte le cul'.

— Garde-la pour l'instant. Mes points ne seront pas déduits.

— Pourquoi ?

— Je suis beau gosse.

Passez-moi un pot parce que j'ai envie de vomir. C'est la raison la plus stupide que j'ai jamais entendue.

— Retourne dans ta classe. Rends-la moi quand tu auras fini.

— Où ?

— Je te le dirai plus tard. Allume ton téléphone, d'accord ? Je t'enverrai un texto.

— Je n'ai pas apporté mon téléphone.

— On se parle plus tard, alors.

Il interrompt la conversation et s'éloigne tandis que ses amis font semblant d'étudier très dur, la tête pleine des informations nécessaires. Je ne peux rien faire d'autre que de retourner dans ma classe.

Je pense à l'endroit où je dois rendre la blouse blanche. Mais plus tard, Mork envoie son cher petit pote, Wasin, pour m'informer de notre lieu de rendez-vous.

Après le cours, je vais tout de suite dans un café à côté du bâtiment de médecine. Je vais rapidement lui rendre sa blouse blanche et partir, je ne veux pas avoir l'impression de lui devoir quelque chose plus longtemps. J'ai prévu d'avouer mes sentiments à Mueangnan avec Duean et la bande après les cours à trois heures.

— Je te rends ça. Merci de me l'avoir prêtée. Ne me l'offre plus jamais.

Mes fesses n'ont pas touché la chaise quand je tends à Mork un sac en plastique avec sa blouse blanche dedans.

— Comme c'est gentil. Tu l'as même mise dans un sac plastique.

— Je l'ai trouvé à côté d'une poubelle. Je l'ai réutilisé.

— Tu en as réutilisé un qui avait l'air si neuf.

— Tu vas continuer à poser des questions ? Je dois y aller maintenant.

— Assieds-toi. Il faut qu'on parle.

— Et maintenant ? Tu veux que je te rembourse ?

— Assieds-toi d'abord.

— D'accord. Ne sois pas trop long. Dis ce que tu as à dire.

— Tu ne veux pas commander quelque chose ?

— Je n'ai pas faim.

— Même pas une boisson ?

— Excusez-moi. Puis-je avoir un verre de soda italien à la pomme, s'il vous plaît ?

J'en ai marre de tout ça. Il fallait bien que je commande quelque chose. C'est agaçant parce qu'il ne veut pas aller droit au but.

— Et les snacks ?

— Ne change pas de sujet. Dis ce que tu as à dire maintenant. Je n'ai pas beaucoup de temps libre.

Mork m'énerve en restant silencieux et en jouant sur son téléphone, sans dire un mot.

— Votre soda italien.

L'employé ici est rapide. Laissez-moi éteindre le feu en moi avec ça. Je continue à siroter le soda et il ne veut toujours pas parler.

— Mork, tu vas me parler ou pas ? Je vais partir si tu te tais.

— Tu te souviens de ce que j'ai dit hier ?

Je suis décontenancé. Pourquoi a-t-il abordé le sujet ?

— Ton mensonge ? Il n'est pas resté longtemps dans ma tête. Mais si tu n'es pas sérieux à propos de Nan, ne reste pas en travers de mon chemin.

— Un jour, quelqu'un m'a dit…

Il a un visage sérieux alors que je reste assis. L'expression de ses yeux en ce moment est celle que je déteste le plus. C'est difficile de deviner ce qu'il a en tête.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Il a dit que tout en toi semble proche, mais qu'en fait tu es sacrément loin.

— Pourquoi es-tu si philosophe en ce moment ?

Est-ce qu'on parle du même sujet ?

— Nan et moi sommes amis depuis longtemps. Notre relation n'ira jamais au-delà de ça. Ne t'inquiète pas, dit-il d'un ton égal avant de poursuivre. Quant à toi, je ne pense vraiment pas que tu aimes Nan à ce point.

— N'agis pas comme si tu savais tout. Tu n'es pas moi.

— Bien sûr, je sais. Tu n'aimes pas Nan tant que ça.

— …

— Parce que tu m'aimeras bientôt.

BLARGH !

Du soda italien à la pomme sort de ma bouche. Où a-t-il obtenu ce genre de confiance ? Mon frère est remarquablement vaniteux, mais il ne pourra jamais battre Mork. C'est vraiment quelque chose.

— Essuie-toi le visage, me taquine-t-il en me passant une serviette.

— Non.

— Ça va être collant.

— Essuie tes cheveux d'abord.

Des gouttes de ma salive sont encore sur ses cheveux. Putain !

Le pire c'est qu'il s'essuie les cheveux comme je lui ai dit. Quand je le vois comme ça, son image change en un clin d'œil. Il se comporte comme un enfant, obéissant, docile, pas comme un emmerdeur comme d'habitude.

— Tu vas utiliser ça ?

— Pourquoi j'utiliserais cette serviette ?

— Allons aux toilettes.

— Tu n'as pas besoin d'y aller. Je vais le faire moi-même. C'est une perte de temps d'être ici avec toi. Je m'en vais.

Je me lève et me dirige vers la sortie sans un regard vers la personne laissée derrière, me sentant gêné devant les autres clients et les employés. Notre rencontre est un gâchis, comme toujours.

Au moment où je suis sur le point d'ouvrir la porte, une fille la franchit en passant devant moi. Je suis stupéfait pendant un instant. Bon sang... Elle est si jolie. Tous les yeux du café sont sur elle.

Si je n'étais pas attiré par Nan, je l’aurais certainement dragué. Zut !

Je suis malade de voir à quel point je suis beau. Elle me jette même un coup d'œil.



Je retourne à la cantine de la faculté de médecine dentaire pour prendre un repas avant d'aller aux cours de l'après-midi, comme d'habitude.

— Pi.

Je n'ai pas trouvé de table vide mais mon beau look est utile.

Les gens appellent souvent mon nom depuis que je suis devenu beau. Je suis un peu fatigué d'être si populaire.

— Par ici, mec.

Je tourne la tête et je croise le regard de quelqu'un de façon romantique.

Ah. C'est Pae.

Il me fait signe avec plus de deux assiettes de nourriture sur la table. Je ne perds pas une seconde et me dirige rapidement vers sa table avant de m'asseoir en face de lui.

— Qu'est-ce qui t'amène dans le bâtiment de médecine dentaire ? demandé-je, complètement abasourdi.

— Je suis ici pour te voir.

— Moi ? Pourquoi ?

— Tu ne sais pas un seul putain de truc ? Regarde sur Facebook.

Je secoue la tête. Souhaitant m'échapper du monde chaotique, j'ai éteint mon téléphone et l'ai laissé dans ma chambre ce matin.

— Que s'est-il passé ? Il y a quelque chose que je dois savoir ?

— Lis ça. Reste calme et fais défiler lentement, dit-il en me tendant son téléphone.

J'hésite, trop effrayé pour le prendre.

— Pourquoi ? C'est si grave ?

— Nan, je ne veux pas que tu casses mon téléphone.

Putain…

Je finis par le prendre docilement. Avec le compte de Pae, je fais défiler le fil d'actualité. Tout y est visible : les photos partagées et les conversations sur l'incident où un étudiant de première année m'a taquiné sur le fait que je devenais rouge à la mention de Mork, même le fond d'écran d'accueil de l'écran de projection ce jour-là.

Et le dernier sujet dont je n'aurais jamais pensé qu'il deviendrait un sujet brûlant…

Chili.

La même vieille fille qui shippe MorkPi depuis la nuit des temps. Cette fois, elle a posté une photo sur sa propre page. Je me demande comment Pae et Prik sont devenus amis sur les réseaux sociaux. Le monde ne peut pas jeter deux personnes improbables l'une sur l'autre.

Peu importe. Pour l'instant, rien n'est aussi important que la photo qu'elle a postée.



Chili, la vraie fan de MorkPi

S'il n'était pas important, Mork ne serait pas allé aussi loin (Regardez le nom).



Ok ! La légende est correcte, mais la photo postée me représente dans une blouse blanche avec le nom de Mork dessus. Même si elle a mis un autocollant sur mon visage, je veux dire, qui ne saurait pas que c'est moi ?

Sutthaya Nithikornkul

Arrrrgh ! Tu as créé du contenu à partir de ça ? Surveillez vos arrières. Le ship PiNan va faire le tour de la péninsule si vite que tu seras choqué et tu tomberas raide morte. Ne dis pas que je ne t'ai pas prévenu.



'Qui est-ce ?'

'C'est pour de vrai ? Ils sont ensemble, Prik ?'

'Je peux deviner qui c'est.'

'Je ne sais pas pour Pi, mais Sutthaya a perdu dix points pour ne pas avoir mis sa blouse blanche au labo.'



Quoi ? Il a dit qu'il n'avait pas perdu de points. Est-ce qu'il m'a menti ?

— Pae, je peux vérifier autre chose sur ton téléphone ?

Ce que Prik a fait ne me dérange pas tant que ça. Je suis plus inquiet pour autre chose. Je veux fouiner sur le compte de Mork, au cas où il aurait mentionné quelque chose sur cette situation foireuse.

— Fais ce que tu veux. Mais ne laisse pas une seule rayure sur mon téléphone.

— Il est déjà plein de rayures à cause de toi.

— Tu vas utiliser mon téléphone, tête de cul ?

— Pae, je plaisantais.

— Putain de menteur.

Whoa, il dit toutes les choses les plus gentilles.

Ne voyant pas l'intérêt d'argumenter, je retourne espionner les autres.

Le compte de Mork est actif, bien sûr. Il ne s'est pas plaint des professeurs ou de ses points déduits comme je m'y attendais. Il a seulement posté une photo de deux boissons placées l'une à côté de l'autre, sans légende. Ses fans ont bombardé la section des commentaires, demandant avec qui il était.

Ce serait mieux si l'un des verres ne ressemblait pas au soda italien à la pomme que j'avais commandé. Non, c'est un truc que les gens commandent habituellement.

— Hé, tu as déjà vu le petit ami de Mork ?

J'ai voulu poser cette question plusieurs fois auparavant. Je vais utiliser cette chance pour avoir la réponse.

— Nah. Il est célibataire.

— Et son ex ?

— Non.

— Pas même une fois.

— Non.

— Il aime les garçons ou les filles ? Ou les deux ?

— Comment je peux le savoir ? Pourquoi ? Est-ce que tu commences à craquer pour lui ?

Je déteste son expression sournoise quand il dit ces mots.

— Le monde disparaîtra le jour où je tomberai amoureux de Mork.

— Je vais aller préparer mes affaires. La fin du monde aura lieu demain, c'est sûr.

— Conneries.

Ce qui est plus impossible que d'être en couple avec Mueangnan, c'est que je tombe amoureux de Mork. Il va neiger en Thaïlande.

Peu importe. On s'est concentré sur des bêtises pendant trop longtemps. Il est temps que je rende le téléphone à son propriétaire. L'expression de Pae me dit qu'il est très inquiet pour son téléphone.

Avant que je puisse le faire, j'aperçois un changement sur la page de Mork. En regardant de plus près, c'est une photo sur laquelle quelqu'un l'a tagué.

Une photo de lui et d'une fille.

C'est celle qui est passée devant moi au café et que j'ai trouvé vraiment jolie. À en juger par cette photo, je sais maintenant à qui appartient ce verre.

Je suis content que ce ne soit pas le mien. Je me sens étrangement soulagé, mais la légende de la photo est encore plus étrange.



'Une photo avec un mec cool.'



‘Tu veux dire que c'est ta petite amie ?'

'C'est Bam, des Arts de la Comm.'

'Plutôt une photo avec ton crush ? Je suis jaloux.'

'Mork, tu ne peux pas couler le ship MorkPi. Je vous aime tous les deux.'

'Hein ? Et Pi de Médecine Dentaire ? Ne me dis pas que c'est juste une tendance aléatoire.'



Si, ça l'est. C'est un ship imaginaire que vous avez tous construit pour votre propre initiative. Est-ce que je suis d'accord avec ça ? Pas du tout ! Heureusement que Mork a officiellement annoncé sa relation avec cette fille. Ce fait va effacer ma peur de perdre mon poisson dans le ciel à cause de lui.

Bien joué, Sutthaya. Tu as fait du bon travail.

— Je me sens tellement bien, putain.

Je tends le téléphone à Pae. Il le prend avec un regard confus sur son visage.

— Il va enfin arrêter de courir après Nan.

— De quoi tu parles, putain ? Est-ce que j'ai besoin de savoir ?

— Mork vient d'annoncer qu'il est en couple.

— Avec qui ?

— Cette fille. Très jolie.

Il baisse les yeux sur l'écran, déplaçant son doigt avec curiosité.

— Oh, celle-là.

— Tu la connais ?

— Nan.

— Alors pourquoi tu as dit ça ?

Il me rend toujours excité pour rien.

— C'est pas bizarre ? dit Pae après une pause, les yeux fixés sur l'écran.

— Qu'est-ce qui est bizarre ?

— Lis les commentaires. Regarde ce qu'il a fait.

— J'en ai fini avec ça. Trop fatigué pour m'en soucier.

— Tu dois t'en soucier parce que c'est à propos de toi.

— Hein ?

Il a mis son téléphone dans ma main. Je lis les commentaires sous la photo taguée. Beaucoup laissent encore des commentaires, aussi bien ses fans que ses amis. Mais il y a des commentaires que je ne peux pas ignorer. Ils appartiennent aux amis de Mork que j'ai vus un peu plus tôt.



'Mork, tu me trompes.'

'Parlons-en, pour que je puisse passer à autre chose.'

'Ils ont dit que tu devrais changer la légende en 'une photo avec mon crush' à la place.'



Comme il y a beaucoup de commentaires taquins, je ne m'attends pas à ce que Mork réponde. D'habitude, il poste quelque chose et s'en va, sans parler des photos marquées et des statuts.



Sutthaya Nithikornkul Ce n'est pas comme ça.

Wasin Wichiranon Où est la photo avec ton crush, alors ? Sois un homme, mec.



Je continue à faire défiler les innombrables commentaires. Ses amis s'amusent, mais je m'ennuie parce qu'ils ne parlent que du même sujet.

— Il n'y a rien de particulier.

— Il y a quelque chose. Tu l'as lu en entier ? demande Pae.

C'est quoi ce bordel ?

— J’ai la flemme.

— Tu as vu la photo qu'il a postée ?

— Quelle photo ?

— Hein ? Imbécile, je pensais que tu l'avais vue.

C'est le jour où l'on fouine. Ma mère me battra à mort si elle apprend que je passe mon temps à fouiner sur les autres au lieu d'étudier. Est-ce que je vais arrêter ? Pas du tout. Je fais défiler les photos sur le fil de Pae pendant qu'il insiste.

Mork a posté quelque chose il y a deux minutes.

— Qu'est-ce qu'il y a de si étrange ? Il a juste changé sa photo de profil.

— Oh, ouais ?

Je me fige et lève lentement les yeux vers le mec plus âgé, les mains tremblantes. Je viens de repérer quelque chose sur la photo...



‘Sutthaya Nithikornkul a mis à jour sa photo de profil.’



Il y a quelque chose sur la photo de Mork.

J'ai été photographié par hasard.

C'est tout…

— Pi, qu'est-ce que tu crois qu'il essaye de dire ?

— …

— C'est la photo avec son crush ?


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:44



Chapitre 15
La partie de l'étudiant de cinquième année :

Beaucoup de choses se sont passées pendant trois jours et deux nuits à Khao Yai. L'une d'entre elles a été ma relation avec Meen : Il est sur ma liste noire maintenant.

Comment ce sale gosse peut-il être un tel emmerdeur ? Il m’a tapé sur les nerfs chaque minute que j’ai passé à Khao Yai, payant pour mon péché.

Ce matin, le projet Life Skills fait encore des siennes. Les étudiants de première année m'ont demandé de les rencontrer tôt dans la journée, disant que nous devions terminer le rapport du projet et préparer la présentation. De toute façon, pourquoi ils veulent se rencontrer dans un café de l'hôpital ?

Je porte habituellement ma chemise usée de l'atelier d'ingénierie pour assister au seul cours que j'ai en cinquième année. Et mon objectif quotidien est de flirter avec les étudiantes. Mais maintenant, à court d'idées, j'utilise ma vieille astuce maléfique en volant la blouse blanche de Pi pour la porter comme accessoire. Au moins, je peux me fondre dans la masse des étudiants de première année en sciences médicales.

— C'est un dentiste en dernière année ? Il est sexy.

— Oui, pourquoi je ne l'ai jamais vu avant ?

Whoa ! Je ne fais que passer froidement et elles sont toutes sous le charme. C'est un acte de lâcheté. Viens me demander mon numéro comme le ferait un brave. Je suis prêt à te donner les dix chiffres.

— Duuuean. Duuuean, juste ici.

Mon humeur est ruinée.

Il est là, l'esprit maléfique qui me hante. Il me fait signe, chassant mon envie de flirter avec les filles. Je me dirige vers le sale gosse aussi vite que possible.

Son visage m'agace, mais j'ai envie de le taquiner.

— Pourquoi tu fais autant de bruit, Meen ? Tu n'es pas gêné ?

— Désolé. Je suis juste heureux.

Il fait la moue si fort qu'on dirait que son visage rétrécit.

— Heureux de quoi ? Tu es fou.

— Tu as l'air tellement cool aujourd'hui, Duean.

Ooh... Je sourirais jusqu'à en avoir mal aux joues si c'était une fille. Mais comme c'est un Meen, ça ne vaut rien. Ça me donne envie de sauter du bâtiment.

— Je suis cool tous les jours. Tu n'as pas besoin de dire ça.

— C'est vrai, mais quel esprit sain porterait une blouse blanche dehors ?

Merde ! Je savais qu'il allait encore me faire chier.

— Tais-toi, sale petit merdeux. Où sont tes amis ?

— Ils ne sont pas encore là. Rentrons d'abord.

Je le suis docilement. Quand je m'assois, le gars en face de moi n'arrête pas de me fixer. Merde, ne tombe pas sous mon charme et mon air séduisant, ok ? Je ne veux pas être le malchanceux choisi par toi.

— A quoi tu penses, Duean ?

— Pourquoi est-ce que tu me regardes ? Tu n'as jamais vu un beau garçon ?

— Oui, tu es très beau, Duean. Tu portes même une blouse blanche aujourd'hui. Bien que je ne sache pas pourquoi tu la portes, elle te va bien.

— C'est un compliment ou une insulte ?

— C'est un compliment. A qui est cette blouse blanche, d'ailleurs ?

— A mon petit frère.

— Ton petit frère a déjà une blouse blanche de dentiste ?

— C'est celle de mon frère aîné. Je me suis trompé.

C'était proche, Duean. Changeons de sujet avant que ton secret ne soit dévoilé.

— Tu veux commander quoi ?

— Je veux du lait au caramel.

— Hum, va en commander.

— Hein ? Tu ne veux pas le faire pour moi ?

— Pourquoi je le ferais pour toi ? Je demandais juste.

— C'est bon, je vais le faire. Qu'est-ce que tu veux prendre, Duean ? Je vais te le commander.

— Un jus de Turkey Berry (1).

— Il y a vraiment quelque chose comme ça dans ce monde ? demande Meen, les yeux écarquillés.

Putain, j'ai envie de lui crever les yeux avec mes doigts, en signe d'irritation. La cantine de l'ingénierie vend ce jus. Il n'y a jamais goûté ? À cette pensée, ma tête est soudain pleine de plans pour embêter ce gamin.

— Bien sûr. Je veux un smoothie aux Turkey Berry.

— Hein ? Un smoothie aux Turkey Berry.

— Ouais, ils en vendent. C'est un menu spécial. Tu ne peux pas en commander un pour moi ?

Il a l'air dubitatif. Je veux dire, c'est du bon sens. Qui voudrait mélanger des Turkey Berry avec du yaourt ?

— Je vais commander le smoothie si tu veux le boire, Duean, mais est-ce qu'ils le vendent vraiment ?

— Je t’ai dit qu'ils le font. Demande à n'importe qui ici si tu ne me fais pas confiance.

J'essaie d'avoir l'air sérieux. Je ne peux pas le laisser savoir que je ris joyeusement à l'intérieur.

— Je vais aller le commander, alors.

Meen se lève et se dirige vers le comptoir. J'ouvre mon ordinateur portable et fais semblant de me concentrer sur le dossier du projet, les oreilles grand ouvertes pour tout écouter.

— Puis-je avoir un lait au caramel et un smoothie aux Turkey Berry, s'il vous plaît ?

Wow, sa voix est aussi tonitruante qu'une bombe nucléaire. Tout le monde dans le café se retourne et le regarde fixement.

Putain ouais, je suis tellement fier de moi. Meen est plus stupide que moi.

— Quel smoothie ? demande l'employé à l'air perplexe qui l’incite à répéter.

— Un smoothie aux Turkey Berry.

— On n'a pas ça.

— Oh... C'est épuisé ? Quand le vendrez-vous à nouveau ?

Bon sang !

Il demande même avec un visage impassible. Il aurait dû s'en rendre compte quand elle lui a dit qu'ils n'avaient pas le smoothie. Eh bien, j'ai oublié que c'est de Meen dont nous parlons. C'est un alien.

— Meen, viens là.

Comme tout le monde le regarde, j'ai pitié de lui et je le rappelle parce que l'humanité est au centre de mon cœur.

— Ton smoothie est épuisé. Qu'est-ce qu'on fait ?

Étant le bel homme, gentil et vertueux que je suis, je décide de lui dire la vérité.

— Argh, c'est une honte qu'il soit épuisé. Achète m'en un demain, alors.

— Est-ce qu'ils le vendront demain ?

— Demande à l'employé ici. S'ils ne le vendent pas, tu peux aller dans d'autres cafés, d'accord ?

— D'accord.

Il acquiesce. Putain de merde ! Il ne comprend jamais rien quand je l'embête. Comment il va survivre dans ce monde ?

— Le lait au caramel est prêt, appelle l'employé.

Meen retourne chercher sa boisson tandis que les gens le regardent avec une expression amusée et bienveillante.

En fait, c'est un gars adorable que tout le monde apprécie. Je suis le seul à être agacé par ce sale gosse.

Quand il pose le lait sur la table, je lui arrache le verre et le bois comme le connard que je suis. Je te laisserai les glaçons, petit.

— Duean, c'est mon lait.

— Tu as mis ton nom dessus ?

— Tu es méchant.

— Tais-toi. Tes amis sont là.

Alors je bois ce qu'il a acheté. Je suis ravi de voir sa moue. Je veux brutaliser ce gamin ! Mais mon humeur est à nouveau gâchée lorsque les étudiants de première année commencent à me saluer.

— Bonjour, mes amis. Désolé d'être en retard. Commençons. Pour la présentation, je veux ajouter une photo de @$&(*&&)*!@#$฿...

Et ils font tous des trous dans mon corps avec leurs idées.

Pourquoi ne pas demander si les rides de mon cerveau peuvent saisir toutes ces informations ? Je n'ai pas passé le test d'admission pour être un érudit comme vous. Je suis Duean, le monstre, qui a été classé deuxième au test d'admission de l'ingénierie.

Deuxième... en partant... de la... fin.

Booooooo !

— Je veux ajouter des faits sur la maladie, comme les origines de la maladie, l'anomalie de la tension, et les symptômes observables. Tu es d'accord ?

Ah... Espèce de fils de pute !! Tu parles Klingon en ce moment ? Je pense que je suis dans l'USS Enterprise, prêt à décoller avec un moteur à propulsion. Vous me choquez les gars, mais je ne peux rien dire. Je me demande si c'est un sujet sur les compétences de vie ou la réunion de l'Organisation Mondiale de la Santé.

Que quelqu'un me jette hors de ce vaisseau alien. J'ai envie de pleurer.

Mon niveau d'anglais est nul. Je prononce toujours "bookcase" comme "bookclass". Waaaah.

— Oui ! Je suis d'accord. Et toi, Duean ?

— A toi de voir. Je suis d'accord avec tout.

Je réponds sans réfléchir et m'appuie contre le dossier. Ma main est sur la souris, mais mes yeux se verrouillent sur ma cible.

Elle est sacrément mignonne. Elle retourne aussi mon regard.

— C'est réglé, alors. Trouvons d'autres informations et commençons à travailler sur le rapport.

Mes oreilles écoutent les élèves de première année parler, mais mes yeux se fixent sur un autre endroit, laissant les enfants travailler. Cependant, je les entends encore marmonner.

— Laissez-moi vous dire un truc avant que l’on commence à travailler. Un senior de ma faculté a partagé un post sur un étudiant pervers qui regarde la poitrine des filles et sous leurs jupes. C'est la forme la plus basse de l'immoralité. Pourquoi ces pervers ne disparaissent pas de ce monde ?

Aïe ! Ça fait mal comme si j'avais été poignardé par une longue épée à travers mon estomac.

— Pourquoi les gens sont si effrayants ?

Meen donne son avis.

— C'est vraiment effrayant. Heureusement que nos aînés ne sont pas comme ça, mais les autres…

Les neuf d'entre eux tournent simultanément leurs regards vers moi.

— C'est vrai, pourquoi le monde est rempli de pervers ? Nous sommes tous des humains. Pourquoi ils harcèlent le corps des autres ?

Je baisse les yeux et déplace mon dossier porno dans un endroit secret. Je vais avoir des problèmes s'ils le repèrent.

La question est... Pourquoi je suis contrarié ?

Attendez une seconde ! Merde. La fille avec qui j'ai croisé le regard est en train de sortir d'ici.

— Hé, les gars, commencez à travailler sans moi. Je reviens tout de suite.

Je suis prêt à fuir.

— Où tu vas ?

— Tu peux pas t'occuper de tes affaires pour une fois ?

Je réponds à Meen sans réfléchir. Je me lève et me précipite hors du café, utilisant mes longues jambes comme un avantage, et m'approche de la fille devant moi.

— Hé, désolé de te déranger. Je m'appelle Duean…

On ne peut plus s'arrêter de parler après ça. On discute et on se promène. Avant que je m'en rende compte, on est dans un restaurant. Oh... Comment c'est possible ?!

Tu crois que je vais laisser passer cette chance ? Je dois obtenir son numéro ou son identifiant LINE. Quelle conversation amusante j'ai avec cette charmante personne. Quand je regarde l'heure, ça fait déjà une heure.

J'ai laissé mes affaires au café et je n'ai pas fait mon travail, alors je dis à cette jolie fille que je l'appellerai plus tard. Je dois retourner en enfer avec ces étudiants de première année. Quand je suis de retour, je ne vois que Meen qui met ses affaires dans son sac. Sur la table, il ne reste que mon ordinateur portable et un verre de jus de fruit. Il me semble familier car je l'achète souvent à la cantine de l'ingénierie.

— Oh, Duean, tu es de retour ?

— ...

— Je pensais que tu étais en colère contre moi. C'est le jus que tu voulais avoir, mais ça a fondu. Ce n'est même pas un smoothie. Je t'en achèterai un plus tard, d'accord ? Je m'en vais maintenant.

— Meen.

— Hmm ?

— Tu es sorti pour acheter le jus de fruit ? Comment ?

— J'ai marché jusque là-bas.

— Jusqu'à ma faculté ? Tu es fou ?

Je grogne. C'est si loin d'ici. Pourquoi a-t-il fait ça ?

— Je m'inquiétais pour toi. Je voulais que tu boives ton jus préféré.

Sa réponse me noie dans une mare de culpabilité. Alors que j'étais parti pour mon propre bonheur, quelqu'un est allé jusqu'à faire ça pour moi.

— Merci.

— Ce n'est rien.

— Tu as encore cours ?

— Oui. Au bâtiment central.

Ce bâtiment est assez loin de l'endroit où on se trouve actuellement.

— Je vais te déposer.

— C'est bon. Je ne veux pas te déranger. Je vais appeler mon frère pour qu'il vienne me chercher.

— J'ai dit que je t’y conduisais. Ne refuse pas.

— Ce n'est pas comme si je voulais refuser. J'ai juste peur que tu me détestes. Je pense que tu me détestes depuis un bon moment maintenant. Tu peux me dire si j'ai fait quelque chose pour te contrarier. Je m'améliorerai.

Merde, cet alien est passé en mode drame.

Pourquoi tu ne me demandes pas, au cas où je voudrais que ce soit une comédie ? Comment je peux m'en prendre à lui quand il est comme ça ?

Si c'était quelqu'un d'autre qui agissait comme ça, je partirais. Je ne peux pas faire ça à la personne qui est devant moi en ce moment. Je ne peux même pas détourner le regard. En cette seconde, le péché que j'ai commis il y a une heure devient une lourde culpabilité, si lourde qu'elle m'écrase presque.

L'identification LINE, le numéro de téléphone, tout disparaît de ma tête.

— Je ne te déteste pas.

Honnêtement, je veux juste l'embêter.

C'est ma grande gueule. Je dis parfois les choses sans filtre.

— Um.

— Vraiment, je ne te déteste pas.

— Je comprends ce que tu ressens envers moi. Tu dois être mal à l'aise quand je continue à parler et à poser des questions. Mais quand je te vois silencieux, j'ai beau être bavard, je ne peux jamais parler seul.

— Ne réfléchis pas trop.

Je ne sais pas combien de fois je dois m'expliquer. Rien à foutre s'il n'écoute pas, mais ma main me trahit, elle attrape la sienne comme si elle avait peur qu'il s'éloigne.

— Pourquoi tu me tiens la main, Duean ?

D'accord ! Admets-le, Duean. Tu ne seras pas capable d'avoir ton diplôme sans lui. Tu devra refaire une année de plus.

— Je ne peux pas ?

— Je peux marcher tout seul.

— Tu boudes.

— Non, j'ai peur que tu rejettes ma main quand tu croiseras tes amis.

— ...

— C'est assez pénible.

Je ne sais pas comment le faire se sentir mieux. La seule chose à laquelle je pense est une vieille technique que j'ai utilisée tout au long de mes années de collège. Tout le monde rougit en l'entendant. Même la personne la plus insensible doit être ébranlée et me pardonner.

— Meen, tu sais quoi ?

— Quoi ?

— Si je décide de tenir la main de quelqu'un, je ne la lâcherai jamais.

— Duean...

Comment c'est ? Abasourdi, hein ?

— Tu ne me lâcheras pas même quand je vais aux toilettes ?

Pauvre type ! Pourquoi tu n'es pas du tout romantique ? Il casse toujours l'ambiance.

Je pense que Meen n'est pas vraiment un type innocent. Il s'en prend à moi pour se venger. Je te le ferai payer plus tard.

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.



Le talk-show de Sutthaya :

Mes mains tremblent de manière incontrôlable.

Je fixe l'écran de mon téléphone en me demandant ce que j'ai fait. J'ai décidé de changer ma photo de profil pour celle avec Pi sans en parler à personne. J'ai même oublié de réfléchir à ce qu'il ressentirait. Je l'ai fait sur un coup de tête, en pensant que cela arriverait un jour, et en fait, c'est aujourd'hui, que c’est arrivé.

L'une des raisons est Neua.

Le frère de Nan a lâché une bombe sur moi en envoyant une demande d'ami à Pi hier soir. Il m'a même envoyé un texto comme pour me déclarer la guerre avec une petite phrase... Il aime bien Pi.

Il n'a pas tort, mais ça ne va pas bien se terminer si je continue à essayer de gagner du temps.

Et ‘Bam’, mon amie d'une autre faculté, a fait une farce sur Facebook, déclenchant une nouvelle rumeur. Je ne sais pas ce qui lui a pris. L'incident m'a rendu anxieux. Je ne veux pas que Pi pense à tort que j'aime quelqu'un d'autre. C'est déjà assez difficile de m'expliquer alors qu’il pense que je suis attiré par Nan.

Je l'ai attendu jusqu'à maintenant. Je n'ai aucune raison de reculer juste parce que mon rival s'est montré.

Actuellement, je suis dans le café au même endroit où j'ai rencontré Pi, mais la personne assise en face de moi ce n'est pas lui.

— Mork.

Je lève les yeux. Le visage doux de Bam est orné d'un tendre sourire. Nous étions dans la même classe au lycée. On était très proches et on trainait toujours ensemble, les gens pensaient qu'on était ensemble.

Elle est parfaite, jolie, riche, intelligente, séduisante, mais...

— Mork, écoute-moi. Fais attention à moi, connard.

Ouais, c'est son côté spécial.

Si elle reste tranquille et sourit un peu, tout le monde pense que c'est un ange. Mais comme on se connaît depuis longtemps, je sais tout d'elle.

— Bon. Qu'est-ce que tu as fait ?

Je tourne l'écran vers elle.

— Je t'ai taguée sur une photo avec une légende. Pourquoi ?

— Ça n'a pas l'air bien, pas seulement pour nous, mais aussi pour toi.

— Qui s'en soucie ? Ce n'est pas comme si nous avions quoi que ce soit à faire. Profites-en.

— Bam.

— Quoi ?

— Je suis sérieux.

— Tu es sérieux à propos de tout. Allez, dis-moi ce que tu as en tête. Je suis prête à y fourrer mon nez.

— Comment faire pour que Pi me regarde ? Je me heurte à un mur.

Je lui parle de mon inquiétude. Ma confiance en moi s'évapore rien qu'en pensant à son visage.

— Arrête de l'aimer, alors. Enfuis-toi et tu seras libre de tout souci.

— Je ne peux pas m'enfuir. Je suis tombé amoureux de lui.

— Alors tu dois intensifier ton jeu. J'ai entendu dire que le frère de Nan aime aussi Pi.

— Comment tu le sais ?

— Nan me l'a dit. Trop lent, Futur Doc.

— Arrête de raccourcir le mot.

— C'est évident qu'il se moque de toi. Il ne fera pas un geste envers Pi.

— Je suis quand même inquiet, juste au cas où.

— Sérieusement, si Neua aimait vraiment Pi, sans se moquer de toi, qu'est-ce que tu ferais ?

— Qu'est-ce que je pourrais faire ? C'est pas comme si Pi m'appartenait.

— Quelle humilité. J'essaie de te provoquer pour que tu avoues tes sentiments. Ne sois pas lâche.

— Comment je pourrais ne pas l'être ? En plus de Neua, certains de mes fans n'aiment pas Pi parce que je le fréquente trop.

— Tu as vraiment besoin de te soucier de chacun dans le monde ? Il est impossible que tous aiment Pi et toi ensemble. Arrête de te préoccuper des petites choses et mets tout au clair.

— Comment ?

— Comment je peux le savoir ? Dans ma vie, je n'ai appris les bons conseils que dans les livres de citations. Écoute-moi, Mork.

— ...

— Tu n'avanceras jamais si tu ne prends pas de risques.

Bam me tapote l'épaule en guise de soutien et joue sur son téléphone sans rien ajouter, me laissant réfléchir au passé.

Qu'est-ce que j'ai fait pour lui ? Est-ce que j'ai fait assez d'efforts pour lui ?

Si je me rappelle tous les souvenirs que nous avons partagés dans le passé, il me faudra plus de trois jours pour finir. Une chose que je ne peux pas oublier est le premier jour où nous nous sommes rencontrés.

C'était un vendredi. J'étais un étudiant de première année au milieu du chaos. J'étais occupé à m'adapter à la vie universitaire et je me sentais épuisé par les études et les nombreuses activités. Et un jour, j'ai rencontré quelqu'un. C'était un étudiant en médecine dentaire avec de grosses lunettes, les cheveux en bataille et il avait l'air terriblement seul...



— J'ai laissé la copie du rapport au magasin de photocopie du bâtiment central. Le magasin de notre faculté était bondé, alors j'ai dû aller la faire ailleurs.

Au milieu de la cantine bondée de notre faculté, nous discutions de plusieurs choses, des activités de l'université aux travaux scolaires, ce qui était encore dans nos esprits.

— Ce n'est pas grave. Merci beaucoup.

Mes amis ayant oublié la copie d'un rapport sur un sujet important au magasin de photocopie, je devais finir mon repas plus vite que tout le monde, pour courir du bâtiment de médecine au bâtiment central et revenir ici pour étudier le comportement humain à treize heures. Ça me semblait assez difficile.

Eh bien, je devais faire tous les efforts nécessaires la première année pour être habitué à les faire les années suivantes. Je n'aurais pas à pleurnicher comme mon mentor, qui disait tous les jours vouloir mourir.

Je me suis dirigé vers le magasin de photocopies. Bien qu'ils aient dit que la boutique de notre faculté était bondée, celle-ci n'était pas différente. Le temps de me faufiler dans la foule, de récupérer ma photocopie, de la payer et d'attendre la monnaie, il était midi cinquante-cinq. Je ne voulais pas être en retard car le professeur du prochain cours était effrayant.

Après m'être sorti de ce pétrin, j’ai commencé à courir, sans faire attention à ce qui se passait autour de moi. La seule chose que j'avais en tête était que je devais arriver à l'heure au cours.

Finalement, j'allais y arriver.

— E... Excusez-moi, bougez s'il vous plaît.

— ...

— Excusez-moi, bougez s'il vous plaît.

La voix d'une autre personne a rempli mes oreilles. Je ne sais pas pourquoi je me suis arrêté et tourné vers le son. J’ai pensé que je courais si vite que personne ne pourrait me rattraper, mais ce type courait à une vitesse super élevée.

Il courait derrière moi. Avant que je ne m'en rende compte, il m'a dépassé en montant les escaliers à toute vitesse. Ce n'était pas un étudiant en médecine. Son badge disait qu'il étudiait la médecine dentaire.

— S'il vous plaît, bougez. Je suis pressé. Waaah…

Il bafouillait. J’ai regardé son agitation pendant un moment, oubliant que je devais, moi aussi, assister au cours à l'heure.

BOOM !

— Woooooah !

Beaucoup de gens se sont exclamés, moi y compris.

Il est resté allongé. On aurait dit qu'il avait trébuché dans les escaliers du deuxième étage et était tombé la tête la première. Ses feuilles s’étaient éparpillées dans tout le couloir.

Incapable de supporter la vue plus longtemps, j’ai couru dans les escaliers. Seulement, avant de pouvoir l'atteindre, j’ai raté une marche et je suis tombé à mon tour la tête la première dans les escaliers. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ce jour-là ?

— Tu vas bien ?

Tout s'était passé très vite. Ce qui m’a surpris, c'est que lorsque j’ai levé les yeux, l'élève aux grosses lunettes se précipitait vers moi et me questionnait, inquiet.

— Je vais bien. Merci, ai-je répondu.

Il m’a soutenu alors qu'il n'arrivait même pas à se stabiliser lui-même. Et il a grimacé comme si l'accident précédent avait provoqué une vive douleur dans son corps.

— Tu peux te lever ? a-t-il demandé encore.

Ça m’a laissé perplexe.

— Inquiète-toi plutôt pour toi.

— C'est bon. Je ne suis pas blessé.

C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un qui s'inquiétait des autres plus que de lui-même.

— Je ne suis pas blessé non plus. Allons chercher tes feuilles.

— J'avais oublié.

Quand il s'en est rendu compte, il a baissé les yeux, ajusté ses lunettes, et s'est agenouillé pour rapidement les ramasser. Comment je pouvais juste le regarder ? Je me suis penché et l'ai aidé comme j'avais prévu de le faire au départ.

— Tu es vraiment pressé par le temps ?

— Oui, je dois apporter les feuilles à mes amis, a-t-il dit, la voix tremblante.

J’ai redressé la tête, avec plein de questions à l'esprit.

— Tu as fait des photocopies pour tout le monde ?

— Non. Seulement pour mes amis.

— Quel mec sympa !

— Ils ne disent jamais ça. Ils m'appellent toujours "poubelle mouillée".

— Hé, qu'est-ce que tu fous ? Tes amis ont besoin des photocopies, a crié quelqu'un depuis les escaliers du troisième étage, l'air plutôt énervé, son ami je supposais.

— Je dois y aller. Merci.

J’ai hoché la tête, le regardant tituber dans les escaliers jusqu'à ce qu'il soit hors de ma vue.

Ma mémoire avait capturé le visage de cette personne ce jour-là.

Un étudiant en médecine dentaire avec de grosses lunettes, des cheveux en bataille et un appareil dentaire rose.

Plutôt mignon.

Même si je ne lui avais pas demandé son nom, mes yeux avaient vu les lettres sur son badge.

"Pi."



Au début, j'étais seulement "désolé" pour lui. Chaque fois que je le voyais, il était toujours seul.

Je ne savais pas si c'était parce qu'il était introverti et qu'il gardait toujours tout pour lui que les autres refusaient de l'approcher. En outre, je voyais souvent ses amis profiter de lui. Je voulais les arrêter, mais comme ce n'était pas mes affaires, j'avais laissé faire au point de m'habituer à ces scènes.

Par conséquent, le visage de Pi était resté gravé dans ma mémoire tout au long de ma première année.

Bien sûr, au début, je n'avais aucune sorte d'attachement pour lui, mais il a commencé à occuper une place spéciale dans mon cœur lorsque j'ai appris à le connaître davantage. Pi pouvait sembler faible, mais il avait un cœur très solide. Il ne demandait jamais à personne de l'aider et n'éprouvait aucune rancune envers qui que ce soit, même si les gens continuaient à profiter de lui sans penser à le rembourser.

J'avais pu voir qui il était vraiment le premier jour où on s'était rencontrés. Il s'inquiétait toujours plus des autres que de lui-même. Il était très attentionné mais n'avait pas d'amis ou quelqu'un à qui parler. Il se parlait à lui-même dans la salle du club, comme si ses sentiments étaient refoulés depuis trop longtemps. Son frère était le seul à tout gérer et à le protéger des autres.

Un jour, je me suis demandé si on pouvait vraiment être seul dans ce monde. Comment vivrions-nous ? Que ferions-nous ? Tout au long de ma première année, j'ai découvert de nombreux faits sur Pi. Chaque jour, sa vie tournait autour des livres et du club de cichlidés, et il rentrait dans sa chambre immédiatement après les cours.

La solitude... devait être son ressenti à ce moment-là.

Il marchait seul, mangeait seul, regardait un film seul, et allait au centre commercial seul. Il hésitait même quand il voulait s'arrêter dans un magasin de chaussures. Une autre chose qui le rendait différent, c'est qu'il pouvait tout faire seul dans un travail à deux ou en groupe sans faire d'histoires.

C'est là que j'ai su qu'il avait besoin de quelqu'un pour chasser sa solitude. Je ne sais pas quand ma pitié pour lui a disparu. Elle avait été remplacée par l'image de lui commandant un plat familial pour lui-même dans un restaurant ou lorsqu'il pédalait seul sur un bateau pendant une journée stressante. C'était un spectacle si mignon.

Et Pattawee est vraiment une personne mignonne.

Je me disais tout le temps de me comporter en homme et d'aller lui parler. Malheureusement, j'avais découvert la vérité.

La vérité qui en un instant avait détruit ma confiance.

"Pi aime Mueangnan". Il aimait mon ami proche...

Pi appelait Nan son poisson dans le ciel, un amour impossible mais qu'il espérait toujours. C'était exactement comme le mien.

J'avais laissé le temps s'écouler inutilement, le regardant de loin sans agir. Le temps a passé, et nous sommes devenus des étudiants de deuxième année. Comme j'avais pendant longtemps passé mon temps à observer Pi, j’ai décidé enfin de lui avouer mes sentiments.

Aujourd'hui, je regrette d'avoir attendu si longtemps sans rien faire. J'ai fait des erreurs et beaucoup de choses stupides, mais je me suis promis de faire plus d'efforts. Je vais lui faire comprendre que tout ce que je dis et ressens est réel.

Je ne lui ai jamais menti. Parce que peu importe le temps qui a passé, mes souvenirs de l'université...

Sont toujours remplis de lui...

"Le talk-show de Sutthaya" se termine.



J'appelle Duean tout de suite après les cours. Il a dit qu'il emmènerait le Kitty Gang ici pour m'aider à avouer mon amour, mais ils me posent un lapin, me faisant attendre en vain sur le sol du sous-sol. Apparemment, on doit s'arrêter là et jeter nos plans aux toilettes parce que Goe et James ont rencontré un événement malheureux : Ils ont percuté la voiture de quelqu'un en plein milieu avec le pick-up. Ils ont fait une déclaration et sont allés à l'hôpital il y a une heure.

Après avoir demandé de leurs nouvelles en m'inquiétant, il s'avère que Goe s'est fracturé la jambe et que James souffre d'une entorse des cervicales. Le Kitty Gang doit leur rendre visite à l'hôpital, et moi aussi. Duean continue sa vie populaire de merde, disant qu'il doit finir un projet avec les étudiants de première année.

Je suppose que je dois y aller seul demain, ou je pourrais avoir besoin d'une aide supplémentaire de la part des membres disponibles du Kitty Gang. Tu te demandes pourquoi je ne demande pas à Pae de m'aider ? Il est très occupé ces jours-ci. Je ne veux pas le déranger.

Nous n'avons pas eu de véritable conversation, et je n'ai aucune idée de la frénésie qui règne sur les réseaux sociaux depuis que je me suis coupé de tout.

— Pi, Pi.

C'est quoi ce bordel ?

— Pi.

Je me tourne vers cette voix et aperçois Liew et Tle qui arrivent avec un grand sourire. J'ai oublié de leur dire que Duean refuse de donner une interview.

— Bonjour, Liew, Tle.

Les mêmes vieux visages familiers.

— Bonjour, Pi. Je veux savoir si tu as parlé à Duean de l'interview.

— Eh bien... Je suis désolé. Duean ne peut vraiment pas donner d'interview.

— Ah, oui ? Mais nous devons conclure rapidement.

— Je suis désolé de ne pas vous l'avoir dit plus tôt, et je m'excuse à sa place. Il est occupé, pris dans un projet.

— A qui on peut accorder une interview ? Nous n'avons plus beaucoup de temps.

Liew s'agite, se tourne à gauche vers le photographe, puis à droite vers un cul inutile comme moi.

— Pourquoi pas Aut, le petit ami de Nan ?

C'est Tle qui a eu l'idée. Mes oreilles s'agitent. Mon poisson dans le ciel apparaît soudainement dans ma tête.

Par anticipation, je regarde les seniors essayer de contacter le gars sexy du département d'administration des affaires avec une forte détermination pendant dix minutes. Leurs efforts portent finalement leurs fruits car le gars très occupé est libre demain. Et donc, les seniors doivent reprogrammer l'entretien.

— Merci, Pi.

— De rien.

— Oh, j'ai oublié de te dire. Ce vendredi, il y aura une fête de clôture du magazine pour les chouchous du campus à Saranrom. Il faut que tu viennes, d'accord ?

— Une fête.

— C'est ça. Tu peux amener tes amis. Aut a dit qu'il y emmènerait Nan.

— Hein ?! Vraiment ? Je ne vais pas rater ça.

— Ok, à plus tard.

La chance est de mon côté. Je dois me précipiter à l'hôpital pour élaborer un plan. Le Kitty Gang doit y être arrivé depuis un bon moment.

Bon, cette fois, si mon poisson dans le ciel ne tombe pas pour moi, vous pouvez tous me donner un coup de pied au visage.

Pattawee Panichapun

Je suis si excité aujourd'hui. Je vais à une fête à Saranrom.

Humain de la faculté voisine

Et ?

Pattawee Panichapun

Tu n'es pas drôle, à nouveau. Je vais voir Nan, tu sais.

Humain de la faculté voisine

Ce n'est pas habituel ?

Pattawee Panichapun

Non, ça va être spécial cette fois.

Humain de la faculté voisine

Pourquoi ?

Pattawee Panichapun

Je vais lui avouer mes sentiments pour lui.



Ça montre qu'il l'a lu. Mais au lieu de répondre tout de suite comme il le fait toujours, l'humain de la faculté voisine ne dit rien. Il pense que mon plan ne va pas réussir ?



Pattawee Panichapun

Hé, pourquoi tu te tais soudainement ?

Tu es tombé dans les toilettes ?

Humain de la faculté voisine

Non. Aujourd'hui...

Pattawee Panichapun

Quoi ?

Humain de la faculté voisine

J'ai prévu de déclarer mon amour aussi.

Pattawee Panichapun

Merde, c'est inattendu.

J'espère que cette personne te rendra tes sentiments.

Humain de la faculté voisine

Oui, je l'espère aussi.



Je ne parle à cet humain anonyme que pendant un court moment dans la journée. On parle de tout, on se plaint, on maudit nos vies, on se raconte nos secrets, mais je n'ai jamais su qu'il avait le béguin pour quelqu'un. Il l'a caché.

Je mets mon téléphone dans ma poche et me dirige vers la destination. Le bar est si animé et surpeuplé, avec une super ambiance. Heureusement qu'on a réservé une table. Pas de soucis pour les sièges.

J'ai atteint le bar vers huit heures, en voyant Liew qui agitait sa main au milieu du bar, entourée des chouchous du campus. Je fourre mes mains dans mes poches, marche froidement vers la table et salue tout le monde.

— AAAAAH, mon cher alcool ! Hic... Donne-m'en deux.

— Deux bouteilles ?

— Deux caisses !

Putain, j'ai oublié que Yok et Yeen du Kitty Gang étaient aussi de la partie. Et Duean s'est enfui pour travailler sur le projet de sa vie, abandonnant les deux autres précieux amis suspendus à leurs jambes à l'hôpital.

Avant d'arriver là-bas, je réalise quelque chose d'étrange. Les clients réguliers du Saranrom sont principalement des hommes. Le bar diffuse souvent du football en direct et des chansons country pour bercer leurs culs ivres, mais aujourd'hui, les filles ont complètement investi l'endroit.

En m'avançant un peu plus à l'intérieur, je découvre que ce sont des fans des neuf chouchous du campus. Je suis aussi un fan, vous savez. Je soutiens Tid, qui aime et s'intéresse aux modes de vie, à la politique et à la question financière de l'économie.

Bref, y a-t-il quelqu'un qui agite les lightstick du fandom Pattawee ? Si c'est le cas, je ferai la fête avec le Kitty Gang après avoir été un solitaire distant pendant longtemps.

Oh, le voilà.

— MorkPi !

Bordel de merde, c'est Chili, la vraie fan de MorkPi.

Elle a apporté un panneau LED plus grand que l'enseigne du bar. Elle me fait même signe. Merde, je ne sais pas comment me comporter, alors je lui fais signe en retour et je m'assois à la vitesse de la lumière.

— Désolé d'être en retard, dis-je par courtoisie.

Ils ne semblent pas s'en soucier et continuent à boire. Ils ont fini la nourriture, ne me laissant que la bière à boire.

Je ne suis pas doué avec l'alcool. J'étais bourré quand j'ai bu avec Nan ce jour-là. Cette fois, je promets de ne pas y toucher.

— Passe-lui un verre. Des glaçons, aussi.

— Ah, je...

— Quel mélange ? Eau pétillante ou boisson gazeuse ? Oh, celui-là. Cola pour toi.

Bon sang, vous ne m'avez pas demandé si je le voulais et vous vous êtes déjà occupé de tout.

Je ne peux pas refuser car c'est Mueangnan qui me tend le verre. Il est assis à côté de moi, et je peux sentir son souffle chaud. Je n'ai pas remarqué que nous étions si proches l'un de l'autre car j'étais occupé à regarder Mork, qui est assis en face de moi avec une autre personne.

Cette fille, une putain de belle fille.

Je chasse cette pensée abrupte et bizarre de ma tête et je commence à m'hypnotiser.

Concentre-toi, Pi. Concentre-toi sur ton poisson dans le ciel.

— Tu me regardes. Il y a quelque chose sur mon visage, Pi ?

Waaah, écoutez tous sa voix joyeuse.

— Rien, je regarde juste un mec mignon.

Ouais ! Je flirte enfin avec lui, mais je reçois un regard de mort d'Aut en réponse.

Ce n'est pas ce que j'attendais. Je ne m'étais pas préparé à ça.

— Tu es drôle. C'est pour ça que Mork...

Chug... chug... chug.

Non ! Je ne veux pas entendre ce nom. Je bois l'alcool sans me soucier de personne. Je retire ce que j'ai dit, à savoir que je ne toucherais pas à l'alcool. Je viens de finir un verre entier comme si j'avais soif depuis toujours.

Plusieurs conversations remplissent l'air au point que je commence à être confus. L'un d'eux parle de quelque chose tandis que l'autre parle d'autre chose. Moi, qui écoute tout le monde, je me tais. Je ne sais pas quand Mork devient le sujet de leur conversation.

— Mork, tu es vraiment quelque chose ces derniers temps.

— Quoi ?

Mork fronce les sourcils.

— Ton Facebook, je veux dire. Tu as été actif tous les jours. Tu annonces ta relation ?

— Peut-être.

— Avec Bam ? demande Aut devant tout le monde à la table.

Je ne comprends pas pourquoi mes yeux se froncent quand il mentionne Mork avec la fille.

— Non, avec quelqu'un d'autre.

— Kyaaaaaaa !

Et voilà. Prik crie depuis la table d'à côté. Ses amis rugissent comme l'armée spartiate, prêts à nous attaquer à distance avec leur capacité d'écoute.

— Quoi ? Explique-nous, mec, demande un senior, en souriant.

— C'est rien.

— Il y a deux photos. Si ce n'est pas Bam, alors ça doit être l'autre avec une autre personne dessus.

Voyant qu'ils m'ont impliqué, je riposte tout de suite.

— C'était probablement une coïncidence.

Mork me regarde dans les yeux. Le silence s'installe un instant avant qu'il ne prenne la parole.

— Ce n'était pas le cas. Je l'ai fait exprès.

— Woooooah, quelle audace.

Wow, c'est quoi cette réponse ? Ce voyou ne fait qu'empirer les choses.

Je lui lance un regard noir. Sous la table...

Je lui égratigne le pied avec mes ongles d'orteil. Même s'il a ses chaussures, je ne vacille pas.

— C'est quoi ça, mec ? Tu dois t'expliquer. Tout le monde est curieux.

— Va demander à l'autre.

FWIP !

P... Pourquoi vous me regardez tous ? Je n'ai rien à voir avec ça. Regardez-la, cette jolie fille juste là.

— Explique-nous, Pi. Il y a quelque chose entre vous deux ?

J'ai envie de me retourner et de demander l'aide du Kitty Gang puisqu'ils ont l'ambition de faire réussir mon amour. Mais rien ne semble se passer comme je l'avais prévu, car certains seniors leur entourent le cou de leurs bras et leur versent de l'alcool dans la bouche.

Comment pouvez-vous faire ça à l'adorable Kitty Gang ? Vilains !

Je dois sauver mon propre cul.

— Il n'y a rien entre nous. C'était une coïncidence, pas vrai, Mork ?

Je serre les dents si fort que ma mâchoire me fait mal.

— Comme tu veux.

Heureusement pour moi, il joue le jeu. Je suis soulagé.

— Puisque tous les chouchous sont là et que vos fans sont à côté de nous, jouons au jeu des questions. Commençons par MorkPi.

— Oui ! Vas-y !

— Faisons-le. MorkPi, MorkPi, MorkPi !

Le feu est en train de s'éteindre, mais Liew verse de l'huile dessus. Si j'étais du porc, je serais brûlé vif et elle me ferait frire encore et encore.

Je ne peux que regarder Mueangnan et secouer la tête, essayant de lui dire de ne pas laisser cela se produire. Mon poisson dans le ciel sourit et prononce quelques mots.

— Faisons-le. Je suis curieux aussi.

Arrrgh, Mueangnan est aussi du genre curieux.

Ok, alors. Dissipons le malentendu. Je vous ai dit que j'allais avouer mes sentiments pour Nan. Vous pouvez me donner un coup de pied dans la bouche si j'échoue.

— Est-ce que quelqu'un a une question ? Vous pouvez les poser maintenant. Vous deux, préparez-vous à répondre, commence Liew.

Le bar devient inhabituellement calme, si calme que j'ai peur...

— Mork, tu n'es pas en couple avec Bam, n'est-ce pas ?

La première question commence par le sujet brûlant.

— Non. On est juste amis.

— Tu ne mens pas !

— J'ai quelqu'un que j'aime bien.

— Qui c'est ?

Ça vient des autres tables, très fort. Le monde s'arrête. Mork est silencieux, les yeux fixés sur moi, il ne cille même pas. S'il vous plaît, non... Je ne veux rien entendre.

— Qui est-ce que tu aimes, Mork ?

— Quelqu'un sur Facebook.

— Sois précis. Il y a des tonnes de gens sur Facebook. Qui c'est ?

— J'aime bien Pi.

— Kyaaaaaaaaaaa !

Je... Je suis choqué, sans voix, incapable de protester. Bien que je sois déconcerté, mes oreilles fonctionnent encore très bien.

— Pourquoi tu l'aimes ? Quelqu'un de plus parfait te courait après mais tu t'en fichais.

— J'aime quelqu'un parce que je l'aime bien, pas parce qu'il est parfait.

— Tu avais prévu d'avouer tes sentiments pour Pi aujourd'hui, pas vrai ?

— Je l'ai fait il y a longtemps. Il ne m'a pas cru.

— Tu ne le tromperas pas, hein ? Si quelqu'un de plus intelligent, meilleur et plus mignon te drague, tu ne le regretteras pas ?

— C'est Pi que j'aime le plus.

— Qu'est-ce que tu veux dire à Pi ?

— Il y a trois choses. Premièrement, pourquoi es-tu si mignon ? Deuxièmement...

— ...

— Je vais te draguer.

— ...

— Et troisièmement...

— ...

— Ouvre un peu ton cœur, tu veux bien ?

— Kyaaaaaaaa !

Au milieu des cris de tout le monde dans le bar...

BAM !!!

Je tombe en arrière comme un idiot.

Notes :
1/ Turkey Berry, si Meen semble si surpris c’est parce que ce fruit se traduit littéralement par baie de dinde. Donc Meen pense que Duean commande un jus de baie de dinde.

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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:45



Chapitre 16
Pas de ralenti. Pas besoin de le capturer pour le poster sur Facebook. Tu es trop lent. Pourquoi ? Parce que ma tête a déjà embrassé le sol en béton.

— Pi !!!

Des cris résonnent dans ma tête. Ma vision se trouble. C'est comme si le monde se balançait d'avant en arrière. Je ne vois que la lumière lointaine du plafond, qui brille comme un espoir.

J'espère que je ne vais pas m'humilier plus que ça. Putain de merde !

— Tu vas bien ? Whoa ! Ses yeux sont vides, dit quelqu'un, paniqué, en secouant mon corps pour me réveiller.

Je découvre alors qu'il y a quelques secondes, je suis tombé avec ma chaise dans un bruit sourd.

Pourquoi ma vie est-elle aussi merdique ?

— Est-ce que son crâne est cassé ? On doit appeler une ambulance ?

— Pi, waaaaah ! Tu es choqué par la confession d'amour de Mork ?

— Pauvre de toi, Pi.

— Ne meurs pas, s'il te plaît.

Regardez les fans qui pleurnichent. Je ne suis pas en train de mourir. Je suis juste tombé à la renverse.

— Pi, tu vas bien ! Pi…

La personne qui apparaît devant moi rend ma vision floue un peu plus claire.

Comment ça ? J'arrive enfin à me ressaisir grâce à la gifle, la puissante claque sur mes douces joues. Ça venait d'une main ou d'un pied ?

La moitié de mon corps est engourdie. Je pensais pouvoir me relever tout seul. Maintenant je suis allongé faiblement, et les autres doivent soutenir mon corps pathétique.

— Il est réveillé. Éloignez-vous.

J'entends plusieurs voix. Mais la foule commence à faire de la place pour que je m'affale sur la chaise comme avant.

La seule personne qui reste à côté de moi est... Mork.

Et Nan, qui m'évente avec sa main, bien que cela ne me rafraîchisse pas.

— Mork, prends soin de Pi.

Les fans sont toujours inquiets. J'ai entendu dire que vous alliez tous prier pour mes funérailles.

— Comment tu te sens ? demande Sut après avoir inspecté ma tête.

— Étourdi.

— Tu n’as rien de cassé ?

— Si.

— Quoi ?

— Mon visage.

J'ai perdu la face à l'instant. Comment as-tu pu demander à me draguer ? Mes tympans ont tremblé si fort, envoyant des ondes sonores aux nerfs de mon corps, faisant clignoter mes yeux.

— Alors tu vas bien. Tu peux toujours agir comme un emmerdeur.

— Tu dis toujours des conneries.

J'entends son rire doux. Il se retourne pour assurer aux seniors et aux fans que je vais bien. Tout revient à la normale après qu'ils aient voyagé dans l'au-delà avec moi pendant environ une minute.

Je cligne des yeux, regardant tout le monde s'asseoir sur sa propre chaise. La seule différence est que Nan se déplace pour s'asseoir en face de moi, laissant Mork à côté de moi sans être dérangé. Putain, je déteste respirer le même air que lui. J'ai envie de retenir ma respiration, mais je ne veux pas mourir.

— Ne bois pas trop.

Il se penche plus près, chuchotant doucement pour que personne ne puisse nous entendre.

— Tu es mon père ?

— Je ne peux pas être autre chose ?

Je soutiens son regard en silence, sans réagir. Il y a beaucoup de gens ici. Je ne veux pas qu'ils voient mon mauvais côté.

— Tu as entendu ce que j'ai dit ? Tu es vraiment mignon, tu sais.

— Tu veux mourir ?

— Je veux juste que tu saches que je suis sérieux. J'espère que tu vas ouvrir ton cœur.

Je frappe son épaule, le repoussant. D'où lui vient cette confiance ? Il sait que j'aime Mueangnan. Je n'ai pas le temps de me soucier de mon rival amoureux. Peu importe qu'il dise être sérieux, tout ce que je ressens, c'est…

— Mork, je peux m'asseoir à côté de toi ? Je m'ennuie.

C'est...

— Aut, je peux m'asseoir ici ?

Bam.

Mes yeux suivent Aut, qui se déplace pour s'asseoir en face de nous, laissant la jolie fille s'asseoir à côté de Mork. Ça ne me dérange pas. Je ne m'en soucie pas du tout, juste un peu agacé. Comment a-t-elle pu ordonner à l'aîné de changer de place ?

Si vous vous demandez pourquoi je prête attention à ces deux-là plutôt qu'à Mueangnan, j'admets que je ne m'inquiète pas pour lui en ce moment. Son cousin est ici. Personne ne peut se mettre entre eux.

— Santé, tout le monde. Oh, santé, Pi.

Bam semble très amicale. Je ne me suis pas vraiment présenté à elle, mais elle me parle toujours aimablement.

Elle a l'air si bien, mais ça fait bizarre en même temps.

— Pi.

— Huh... ?

Merde, elle sait lire dans les pensées ? C'est pour ça qu'elle me regarde comme ça.

— Je dois aller aux toilettes. Viens avec moi.

— Moi ? demandé-je, pour lui rappeler qu'on n'est pas assez proches pour aller aux toilettes ensemble.

Hé ! Pourquoi tu ne demandes pas à Mork à la place ?

— Ce n'est pas grave si tu te sens mal à l'aise. Mork…

— Non ! Je suis parfaitement à l'aise. Allons-y. Allons-y !

Je ne comprends pas ma propre réaction. Je me relève plus vite que lorsque je suis tombé.

Bam passe devant et disparaît dans les toilettes. Je l'attends dehors, effrayé. Pas parce que les gens pourraient se faire de fausses idées, mais parce qu'un fantôme pourrait surgir. Pourquoi fait-il si sombre ?

— J'ai fini.

C'est terminé après un court instant. Je soupire de soulagement, prêt à retourner à l'intérieur.

— Rentrons.

— Pi, attends.

Sa voix m'arrête avant que je ne fasse un pas.

— Qu'est-ce qu'il y a ? On peut parler à table.

— Quels sont exactement tes sentiments envers Mork ?

Je l'avais vu venir. Il n'y a pas moyen qu'elle m'ait demandé de l'accompagner sans raison.

— Pourquoi demander une chose pareille ? Qu'est-ce que je pourrais ressentir ? Nous sommes amis.

— Tu ne ressens rien comme les autres l'ont dit ?

— P… Pas du tout.

— Si tu n'aimes pas Mork, tu peux ne pas lui donner de l'espoir ? J'ai de la peine pour lui.

— Je ne lui ai jamais donné d'espoir. Je craque pour quelqu'un d'autre.

— Vraiment ? Je vais t'encourager, alors.

— Merci.

— Maintenant Mork va enfin comprendre.

Elle sourit et s'en va sans me jeter un regard en arrière. Qu'est-ce qui ne va pas avec elle ?

Je ne sais pas comment je devrais me sentir. Peut-être que je suis toujours confus. Mork vient juste d'avouer ses sentiments pour moi, et son amie m'a dit d'arrêter de lui donner de l'espoir.

D'accord, elle est probablement inquiète pour ses amis, ce qui est la bonne chose à faire.



C'est à mon tour de me faire comprendre. Depuis un an, j'ai l'ambition et le rêve d'avouer mon amour à Nan. Est-il temps de rassembler tout mon courage et de lui dire ce que je ressens ? Ainsi, je pourrai faire face à la situation. Au moins, ma décision sera une réponse claire pour Mork aussi.

— Nan.

Je l'appelle doucement après avoir rejoint la table.

Il se tourne vers moi en silence. Pas seulement lui, mais tout le monde à la table. Je ne me soucie plus de rien. Je ne veux pas attendre le Kitty Gang ivre ou le moment idéal pour créer une ambiance romantique.

La seule chose que je dois faire est de lui parler de mes sentiments.

— On peut parler ?

— C'est si important ?

— Oui, je t'attends dehors.

Je me fiche complètement de l'expression que j'arbore ou du fait que j'ai l'air d'un con aux yeux de tous. Cependant, je ne comprends pas pourquoi mon humeur pour avouer mon amour est terriblement confuse, contrairement à ce que j'avais imaginé et planifié.

Mueangnan me suit de près. Nous sommes à l'extérieur du bar, loin de la lumière et de la musique. C'est la seule occasion pour moi de le regarder clairement, lui dont je suis amoureux depuis ma première année.

— De quoi tu veux parler ?

Mon poisson dans le ciel se lance après un long moment de silence.

— Nan, je… je… je t'ai…

— Pi, calme-toi.

Je prends une grande inspiration, m'efforçant de rassembler mon moi éparpillé, bien que ce soit difficile.

— Je t'aime bien, Nan.

— …

— Je t'aime bien depuis longtemps, depuis ma première année, mais j'avais trop… peur. J'avais trop peur d'avouer mes sentiments. Je pense qu'il est temps de te le dire franchement avant…

Et voilà la scène romantique. J'ai regardé cette scène plusieurs fois pour ce moment.

— Avant quoi, Pi ?

— Avant que tu n'appartiennes à quelqu'un d'autre.

J'ai tout dit, les sentiments que j'ai gardés pendant si longtemps, si longtemps, putain, mais pourquoi…

Pourquoi est-ce que je ne me sens pas aussi bien que je le pensais ?

Pourquoi je ne suis pas heureux ? À l'époque, dans mon imagination, même si j'étais rejeté, je me sentais quand même heureux, plus heureux que ce que je ressens en ce moment. C'est… le bonheur de confesser enfin mon amour à la personne que j'aime depuis longtemps.

— Je te plais ?

— Oui, je t'aime vraiment. Je ne plaisante pas.

— Tu me le dis maintenant parce que tu as peur que j'appartienne à quelqu'un d'autre ?

— Oui.

— Ce n'est pas vrai. Tu n'as pas peur que j'appartienne à quelqu'un d'autre.

Pourquoi est-ce qu'il dit ça ?

— Tu as juste peur que quelqu'un d'autre détruise tes sentiments pour moi."

— …

— Tu as juste peur… d'aimer quelqu'un d'autre plutôt que moi.

Je me fige, sans admettre ni protester, car je ne sais pas si Nan a raison ou si mes sentiments sont encore confus. Je ne peux qu'attendre la réponse de Nan pour ouvrir la voie.

— Pi, merci de bien m'aimer.

— Um.

— Mais j'ai quelqu'un que j'aime bien. Et même si je n'en avais pas, je suis sûr que tes sentiments ne sont pas pour moi.

— Comment peux-tu le savoir ? Tu imagines tout ça.

Peut-être que, au final, mon poisson dans le ciel n'a tout simplement jamais eu de sentiments pour moi, alors il invente des excuses pour que je me sente mieux.

— Je n'imagine pas des choses. Si tu m'aimais vraiment, tu ferais tout pour te rapprocher de moi. Tu voudrais me parler, me suivre partout et tout faire pour que je fasse partie de ta vie. Je t'ai vu essayer de faire tout ça.

Je souris. Il le sait depuis le début. Alors pourquoi…

— Avant que Mork n'entre dans ta vie.

— …

— Réfléchis-y. Pourquoi tu t'es confessé à moi ?

— …

— C'est vraiment ce que tu ressens ou tu essaies d'échapper à la vérité que tu as laissé quelqu'un entrer dans ton cœur ?

Je reste là, abasourdi, les yeux fixés sur le dos du type qui s'éloigne en silence.

Je ne sais pas depuis combien de temps j'ai quitté la table. Tout ce que je sais, c'est à quel point je suis malheureux. Je ne peux même pas regarder Mueangnan, je baisse les yeux. Je prends un verre d'alcool et l'avale d'un trait.

Suivi du deuxième verre, puis du troisième…

Je ne peux pas me contrôler. Au moins, l'alcool me permet de me sentir moins humilié par le rejet, et personne n'essaie de m'arrêter. Je me laisse emporter par l'alcool, tellement bourré que je peux à peine parler le langage humain.

— Encooooore. Avec des glaçons.

— Je voulais le faire boire au début, mais je pense que c'est suffisant maintenant. Tes amis ne peuvent pas te ramener chez toi.

— C'est vraiiiiiii, je ne peux pas. Hic ! disent les deux membres du Kitty Gang en hoquetant.

C'est quoi ce bordel ? C'est pas cool.

— Je suis le plus sobre.

CRASH !

— Ce voyou est une vraie plaie quand il est bourré. Pi a cassé quatre verres. Merci beaucoup.

Les chéris du Kitty Gang ont sursauté et se sont esquivés. Je m'excuse auprès d'eux et bois dans le verre de quelqu'un. Avant qu'il ne touche ma bouche, le type à côté de moi m'attrape le poignet.

— Ça suffit.

Je me souviens que c'est la voix de Mork.

— Dégage.

— Ramène-le chez lui, Mork. Je ne pense pas qu'il puisse continuer.

Liew sourit d'un air penaud. J'ai envie de m'agenouiller et de m'excuser pour avoir transformé cette fête de malade en festival de la pluie d'alcool.

— Je le pense aussi.

— Tu as besoin d'aide ?

— C'est bon. Je peux me débrouiller. Pi, où sont tes chaussures ?

Le marmonnement de Mork près de mes oreilles est sacrément agaçant.

C’est vrai ça, où sont mes chaussures, bordel ? Je peux maintenant sentir mes pieds nus marcher sur ceci et cela sur le sol.

— Comment je le saurais ? Qui a pris mes chaussuuuures ?

— Je les ai trouvées. Assieds-toi.

Il me tire vers le bas pour s'asseoir sur une chaise, enroulant son bras chaud autour de ma taille. Je le regarde passer sa tête de haut en bas sous la table pour trouver mes chaussures.

— C'est où ? Avec des glaçons.

— Mets d'abord tes chaussures.

Il se penche pour mettre les baskets à mes pieds et tire mon corps faible vers le haut. Mon corps est un mauvais garçon. Il ne veut pas m'écouter.

— Continuons à boire.

— Rentrons à la maison.

— Non !

— Je t'emmène à l'endroit qui sert ta boisson préférée.

Je fais une pause, en considérant l'option.

Le monde est toujours en ébullition. La lumière et la musique à fond me font encore plus mal à la tête. À la seconde où Mork s'agenouille, je sais que c'est la meilleure solution. Je saute sur son dos, docilement.

— Je m'en vais. Désolé, je ne peux pas rester jusqu'à la fin.

J'enfouis mon visage dans son épaule, écoutant sa voix grave et sonore.

Je ne suis pas sûr de l'état dans lequel je suis quand il me porte dehors. Mais quand la brise fraîche frappe mon visage, elle clarifie mon esprit embrumé. Mes yeux sont épargnés par la lumière, et les bruits des conversations ne me font plus mal aux oreilles. C'est paisible ici. Il n'y a rien d'autre que la faible lumière et un autre type qui fait lentement les cent pas.

— Ivrogne.

— Quoi ?

— Tu as le cœur brisé, mais tu n'as pas besoin de te faire autant de mal.

— Va te faire foutre.

— Je te dis ça parce que je suis inquiet. Tu ferais quoi si tu sortais boire sans moi à tes côtés ? Tu penses pouvoir prendre soin de toi, mais c'est faux.

Je reste silencieux, sans argumenter. Sait-il que je suis suffisamment sobre pour tout entendre et comprendre ?

— Tu devrais t'occuper de toi comme tu t'occupes des autres. Le jour où il a plu, quand ils t'ont laissé au bâtiment, tu as dit que ça irait, qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter pour toi. Et tu as fini par rentrer chez toi sous la pluie.

Mork sait. Il le sait depuis le début.

— Mais n'aie pas peur. Tu n'étais pas seul ce jour-là. J'étais là avec toi.

— Est-ce qu'un insecte vole près de mes oreilles ?

Bien que j'aie tout entendu clairement, je ne veux pas accepter mes sentiments et je fais semblant d'être ivre.

Quand je suis enfin dans sa voiture, j'ouvre les yeux et je réfléchis à tout. J'ai envie de pleurer, de rire et de fuir ces sentiments. Avant de m'en rendre compte, je me suis endormi.

Je n'ai pas d'énergie… pour ressentir quoi que ce soit.

Je ne sais pas depuis combien de temps mon monde est dans l'obscurité ou combien mon cœur est froid. La chose que Mueangnan a dite, le geste doux de Mork, et l'alcool dans mon sang, tout cela fait que mes pensées s'emballent, avant que tout ne s'arrête comme si quelqu'un venait d'éteindre l'interrupteur.

Tout d'un coup, je suis plongé dans l'obscurité.

— Qui a éteint la lumière ?

C'est pour ça que le monde est si sombre.

Je grogne, puis quelqu'un place un tissu froid et humide sur mon front.

— Tu es réveillé ? Tu n'as dormi que très peu de temps.

Une voix douce emplit mes oreilles. Je sais tout de suite à qui appartient cette voix.

— Je suis où ?

— Dans ma chambre.

— Quelle heure il est ?

— Deux heures du matin.

— Je dois rentrer. Mon frère va me tuer.

Quand j'essaye de me lever, Mork me repousse. La lampe de chevet est allumée, et je peux mieux voir les environs.

— Tu ne peux pas rentrer tout seul. Pars demain.

— Je ne veux pas rester avec toi plus longtemps.

— Pourquoi ?

Je ne donne pas de réponse, je presse mes lèvres l'une contre l'autre. Ses yeux vifs soutiennent mon regard, et nous restons silencieux jusqu'à ce que ça devienne gênant. Mork est le premier à perdre patience.

— Pi, tu me détestes tant que ça ?

— Arrête de demander. J'ai mal à la tête.

— Tu fuis la vérité !

— Je ne la fuis pas. Bon, je vais te le dire. Je ne te déteste pas. C'est juste que je ne t'aime pas.

— Parce que tu es jaloux de Nan et moi ?

— Non. J'ai juste l'impression que je ne pourrai jamais te battre. Je ne serai jamais aussi intelligent et beau que toi. Je ne serai jamais aimé et je n'aurai jamais autant d'amis que toi. Peut-être que je t'envie. Mais tu sais ce qui est le pire ?

Il écoute toujours. Que je sois damné si j'ai envie de fondre en larmes.

— Peu importe à quel point je suis horrible avec toi, tu es toujours gentil avec moi.

J'ai perdu face à lui, complètement.

Un type comme lui mérite d'aimer et d'être aimé par quelqu'un de mieux, quelqu'un qui l'apprécie davantage. Pas moi, qui ne me sent accepté que lorsque les gens l'approuvent.

— Tu sais pourquoi j'aime Nan ?

Je déglutis et laisse échapper quelque chose que je n'ai jamais dit à personne avant.

— Pas parce qu'il est meilleur que les autres ou parce qu'il est plus gentil avec moi qu'avec les autres. Je l'aime bien parce qu'il est gentil avec tout le monde. C'est pourquoi je pensais qu'il accepterait qui je suis et qu'il me considérerait de la même façon que les autres.

— …

— Malgré cela, je ne m'attendais pas à ce qu'il me rende mes sentiments. Nan sera toujours le poisson dans le ciel. J'ai fait tant d'efforts et tout ça parce que je ne voulais pas me sentir seul. J'ai demandé aux autres de m'aider avec tous ces plans uniquement pour remplir mes journées avec des choses à faire.

— …

— Je me suis senti sacrément seul, tu sais. À la fac, je ne parle à mes amis que lorsque nous travaillons sur des projets. Je mange seul et je regarde des films seul. Les autres gars traînent avec leurs amis quelque part pendant que je me dépêche de rentrer pour ne pas me sentir inutile et indésirable.

Bien sûr, pendant tout ce temps, Duean a mis du piment dans ma vie, Pae me tient compagnie quand il le peut, et ma famille ne manque jamais de me donner de la chaleur. Mais j'ai toujours besoin d'amis, même si c'est difficile de surmonter ma peur d'être trahi.

— Pi.

C'est tellement gênant de dire quelque chose comme ça à quelqu'un.

Je n'arrive pas à deviner ce que ressent Mork avec cette expression. Il est resté assis près du lit, m'écoutant sans m'interrompre.

— Tu as quelque chose d'autre à dire ? me demande-t-il.

Je secoue la tête, cette fois.

— Non.

— Je suis désolé de t'avoir mis mal à l'aise avec ma confession. Je n'attends plus de toi que tu me rendes mes sentiments. Je veux juste te dire que je veux être ton ami.

Cette phrase résonne dans mes oreilles. Elle est ferme et résolue.

— Un ami qui t'écoute et qui partage tout avec toi. Certains jours, tu voudras peut-être être seul, mais tu peux venir me voir quand tu te sens seul. Tu n'as pas besoin de parler gentiment ou d'être cool tout le temps. Et quand tu es triste mais que tu dois sourire, est-ce que je peux être celui qui reste à tes côtés quand tu pleures ?

J'ai rêvé d'entendre ça de la part d'un ami. Cela n'est jamais arrivé. Personne ne l'a jamais fait jusqu'à ce que j'arrête de croire que…

Ce rêve deviendrait réalité.

— Tu veux être mon ami ?

— Si un jour je te traite mal, est-ce que tu me quitteras ? Tu oseras me dire ce que je fais de travers ?

Je veux m'améliorer. Je veux être meilleur que je ne le suis en ce moment.

Il esquisse un sourire et tend la main pour caresser ma tête avec tendresse.

— Je ne vais nulle part. Je t'attendrai ici même. Si un jour tu décides de faire un pas en avant, si tu veux revenir, je serai toujours là.

— Merci beaucoup. Alors…

— …

— Soyons amis.

— Ok, on est amis.

Croyez-le ou non, les mots "Tu veux être mon ami ?" aujourd'hui sont plus précieux que n'importe quelle confession d'amour que j'ai pu espérer.


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:46



Chapitre 17
BANG ! BANG ! BANG !

Les coups frappés à la porte ruinent notre moment de tendresse. Mork et moi nous tournons vers le bruit. Il se calme un instant avant de recommencer, plus brusquement cette fois. Le propriétaire de la pièce se lève et sort de la chambre en silence.

— Je reviens tout de suite.

J'entends un cliquetis, suivi d'une agitation bruyante. Avec une extrême curiosité, je lève mon corps épuisé et sors. Mes yeux s'écarquillent lorsque je vois ce qui se passe sous la lumière aveuglante.

À cette seconde, mes Power Rangers se montrent dans toute leur férocité. Ils saisissent le col de Mork et le jettent au sol sous mes yeux.

Je reste sans voix, regardant le groupe de mecs en formation. Putain de malade.

— Prépare-toi aux problèmes, et double-les.

— Pour protéger le monde de la dévastation. Pour unir tous les peuples au sein de notre nation.

— Pour condamner les maux de la vérité et de l'amour. Pour étendre notre portée jusqu'aux étoiles dans le ciel.

— Goe Stark, James Rogers, Yok Odinson, Yeen Banner, et Duean... Fury.

— L'équipe Kitty Avengers s'envole à la vitesse de la lumière. Rends-toi maintenant, ou prépare-toi à te battre !

Les gars, vous êtes tarés !!

— Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?

Je m'écrie. J'ai mal au cœur, en voyant le Kitty Gang se tenir en formation. Goe a un plâtre à la jambe et des béquilles pour le soutenir. James regarde en l'air à cause de son cou raide. Il n'arrive même pas à garder son regard droit. Yok et Yeen sont saouls, se tenant debout de manière instable. Duean se trouvant au milieu, pour les soutenir.

J'ai été touché par les mots de Mork, mais maintenant j'éclate de rire. Merde, pourquoi ils font un spectacle de comédie si tard dans la nuit ?

— Pi, tu vas bien ? On est là pour te sauver.

Mon frère s'avance en baissant la voix comme s'il était sur le tournage d'un film. Et pour tes amis ivres ? Comment tu peux les laisser par terre ?

Je suis surtout inquiet pour Mork. Il a été projeté sur le sol sans m'avoir fait quoi que ce soit de mal.

Quand il se relève lentement et grimace de douleur, je suis terriblement désolé pour lui.

— Pi je te le demande. Est-ce qu'il t'a maltraité ?

Duean me gifle pour que je reprenne mes esprits.

— Il n'a rien fait.

— Alors vous, mes frères, partez. Je vais m'occuper de ça, coupe Goe en titubant près de Mork, tout prêt à se battre.

Je suis très inquiet. J'ai peur que Goe ne meure. Vu son état, je ne pense pas qu'il s'en sorte.

— Arrête ça, Goe. Mork ne m'a rien fait.

— C'est impossible. Il t'a emmené dans sa chambre. On doit aller jusqu'au bout.

— Mais tu ne seras pas capable de le faire.

Le boiteux tourne brusquement la tête et me lance un regard noir.

— Qui suis-je ? Je suis Goe. Les buffles tombent quand je leur botte le cul. Tu m'entends ?!

— Je ne sais pas pour les buffles, mais je suis tombé à teeeeeeerre, enfoiré !

Yok et Yeen hurlent, leurs bouches se crispent. Ils sont tous dans un sale état. Duean, le chef, décide de mettre fin à ce chaos.

— Les gars, partez et attendez en bas. Je vais parler moi-même avec Mork.

— Tu es sûr ?

— Ouais, vas-y. Et toi. Pi...

— Je reste là, avec toi, coupé-je mon frère avant qu’il ne puisse finir sa phrase.

Le Kitty Gang s'en va, compréhensif. Nous restons tous les trois dans la pièce. C'est tellement calme que j'entends le son de l'air conditionné.

— Mork, commence Duean, sa voix plus dure que jamais.

— Tu veux t'asseoir avant ?

— Non. Je vais aller droit au but. Quand je t'ai vu au club ce jour-là, je n'aurais jamais pensé que tu t'en prendrais à ce point à mon frère. Quelle est ton intention ?

Je reste immobile. Tout comme Mork et Duean. Le monde entier s'arrête de bouger. Je peux seulement me concentrer sur le regard inébranlable de Mork.

— Je l'aime bien, c'est tout.

— Tu l'aimes bien ? Tu aimes mon frère ? Un type comme toi peut trouver quelqu'un de bien mieux. Pourquoi mon frère ?

— Je n'attends pas que Pi soit parfait. Bien sûr, ce n'est pas comme s'il était meilleur que les autres, mais je l'aime bien. C'est vrai que je voulais être dans une relation amoureuse avec lui, mais maintenant j'espère seulement être son ami. Nous pouvons au moins faire partie de la vie de l'autre de cette façon.

— Arrête ton cinéma.

— Essaie d'ouvrir ton cœur. Pi ne mérite pas d'être seul comme il l'a été avant.

— C'est facile pour toi de dire ça. Pense à Pi. Tu as la moindre idée de ce qu'il a traversé, de la douleur qu'il a ressentie en étant trahi, exploité, insulté et ignoré ? Tu peux me garantir que mon frère ne sera pas blessé quand il ouvrira son cœur et laissera quelqu'un entrer dans sa vie.

— …

— C'est mon frère. Je peux m'occuper de lui moi-même. Si un jour il veut vraiment laisser quelqu'un entrer dans sa vie, je ne l'en empêcherai pas.

Duean, n'accepte aucun argument, il saisit mon poignet et entraîne mon corps ivre et épuisé hors de la pièce. On entend Mork crier après nous, mais on ne perd pas une seconde pour s'arrêter et écouter.

— Duean, Pi et moi sommes déjà amis.

— …

— Tu ne veux pas me laisser une chance ?!

La voix de Mork s'éteint. On s'éloigne jusqu'à ce qu'on n'entende plus rien.

Je me demande juste si c'est vraiment bien, le bonheur d'avoir des amis ou un petit ami.

Pourquoi tout le monde y aspire, même moi ?



— Va prendre une douche. Lave-toi. Je te donnerai du lait.

— Duean, j'ai sommeil.

— Arrête de pleurnicher.

Après avoir conduit l'équipe de Kitty Avengers chez eux, nous sommes directement rentrés chez nous. Duean me donne tellement d'ordres que j'en ai le vertige. J'économise mon souffle et me dirige vers la salle de bain, en espérant que l'eau froide éliminera l'ivresse et me videra la tête.

Après avoir pris une douche et enfilé de nouveaux vêtements, le monde vacillant redevient immobile. Je me dirige lentement vers mon frère, qui se repose sur le canapé en fronçant les sourcils. Sur la table, il y a un verre de mon lait à la banane préféré.

Argh… J'ai tellement peur de Duean dans ce mode là.

Quelqu'un, aidez-moi. Je pourrais mourir par le coup de pied de mon frère ce soir.

— Assis.

— Qu... Qu'est-ce qui ne va pas, Duean ? Tu es en colère contre moi ?

— Tu ne tiens pas l'alcool mais tu bois quand même comme un abruti. Tu savais que mes amis ne pouvaient pas s'occuper de toi mais tu leur as quand même fait confiance. Combien de temps tu vas me laisser m'inquiéter ?

Il est vraiment dans son mode drame. Waaah, je ne veux pas de ça, Duean.

— Je suis désolé. J'étais triste.

J'admets mon erreur.

— Triste à propos de quoi ?

— Nan m'a rejeté, alors j'ai bu pour oublier la douleur comme ils le font dans les films. Tu me comprends, hein ?

— C'est putain de pathétique.

Ouch ! Ça fait un mal de chien. Les frères ne sont-ils pas censés faire un câlin à leur Nong dans ce genre de situation ? Pourquoi le mien croise les bras contre son torse en me regardant de travers ?

— C'est vraiment triste, tu sais.

— C'est bon puisque c'est Nan. Je savais qu'il ne te rendrait jamais tes sentiments.

— Hein ?

— Mais si ça avait été Mork, les choses ne se seraient pas terminées si facilement.

— Q… Qu'est-ce qui se passerait si c'était lui ? Qu'est-ce que tu me dirais ?

— Tu l'aimes bien ? demande franchement Duean.

— Non, mais je ne le déteste plus. Quand j'ai décidé d'avouer mon amour à Nan, je voulais juste en finir. Je ne sais pas si j'avais juste peur que Nan sorte avec quelqu'un d'autre, ou si j'avais trop peur d'accepter la réalité où Mork a des sentiments pour moi.

— Pourquoi tu ne peux pas accepter les sentiments de Mork ? Est-ce que cela signifie que tu ne veux pas sortir avec lui ?

— Non, j'ai peur de me soucier de lui de plus en plus chaque jour.

— …

— Mais au final, on a décidé d'être amis.

C'est peut-être trop rapide d'être dans une relation avec lui. Tout ce temps, je l'ai vu comme mon rival en amour. On ne peut pas être amoureux du jour au lendemain. C'est pourquoi on doit commencer par être des amis.

— C'est la première personne, la première qui m'ait demandé d'être mon ami sans que je le supplie comme avant.

La première personne qui ne me fait pas me sentir inutile et méprisé.

— Je peux le dire à ses yeux. Il ne te considère pas comme un ami.

Duean soupire, appuie son dos contre le canapé, et fronce les sourcils.

— Il a dit qu'il serait mon ami, murmuré-je.

— Et s'il ne veut plus juste être un ami plus tard ?

— Je ne sais pas.

— Tu pourras le supporter si un jour il te tourne le dos, s'il te fréquente uniquement dans son intérêt ? Tu pourras le supporter si un jour il a de nouveaux amis, de nouveaux cercles sociaux et qu'il te laisse tomber comme les autres ? Tu pourras toujours l'accepter ?

Ce qu'il dit est comme un disque qui rejoue en boucle mes expériences douloureuses et passées.

— Hum… Je retournerai juste à la solitude.

— Et si un jour tu tombes amoureux et que tu te sens engagé avec lui ?

— Je serai très bien seul.

— C'est plus facile à dire qu'à faire, Pi. Tu as vu comment ça s'est terminé, non ?

Je sais combien j'ai été blessée en donnant mon coeur à quelqu'un, mais en même temps, j'ai été blessé par cette même vieille vie qui ne change jamais. Je veux essayer. Ce n'est pas comme si je donnais une chance à Mork. Je me donne une chance de grandir et de franchir ce mur épais.

— Je m'inquiète pour toi, mais je ne veux pas non plus que tu fermes ton cœur.

— …

— Si tu veux avoir des amis ou connaître l'amour, fonce.

— Tu ne me gronderas pas !

— C'est ta vie. Si un jour tu as le cœur brisé, dis-le moi. Je te consolerai.

Beaucoup de mes vieux amis disaient que mon frère ne possède que son apparence. Qu'il est stupide, mal élevé et égoïste, mais c'est le frère qui me protège toujours, peu importe ce qui me blesse sur le moment.

Quand je regarde en arrière, il a toujours été là pour me réconforter à bras ouverts.



C'est samedi, et je reste à la maison. Heureusement que je n'ai pas à subir le regard des autres et les commérages sur la façon dont j'étais saoul hier soir. J'ai aussi le temps de faire le point sur la question de Mork et moi.

La photo de Mork me portant sur son dos prise par Prik, l'administratrice de la page, a reçu un nombre fou de likes. C'est devenu un sujet extrêmement populaire.

Mais qui est celui que je déteste le plus en ce moment ? C'est Duean, ce punk. Il s'est levé tôt pour imprimer des exemplaires de la photo et les coller sur chaque centimètre carré de nos murs. Il a manifestement fait ça pour m'énerver.

Maintenant il est parti flirter avec des filles, me laissant seul pour décoller ces photos des murs.

J'ai découvert que Goe et James ont été de nouveau hospitalisés. Ils ont posté des photos sur Facebook pour attirer l'attention.

DING !

Le voilà, le son de la notification de l'enfer. J'ai envie de balancer au loin l'iPad que j'ai en main et de faire autre chose. Mais je ne peux pas m'empêcher de vérifier. Devinez qui c'est. C'est ce visage familier qui tient tant à me parler.



Sutthaya Nithikornkul

Tu es debout ?

Pattawee Panichapun

Non ?

Sutthaya Nithikornkul

Toujours la tête qui tourne ?

Pattawee Panichapun

Non, plus maintenant.

Sutthaya Nithikornkul.

Alors ? A propos de nous.

Pattawee Panichapun

On est amis comme on avait dit.

Sutthaya Nithikornkul

Duean est passé. Il m'a donné une chance.



Oh, merde, il a encore fait quelque chose sans me le dire.

Après ce texto, il me faut un moment pour trouver quoi lui répondre. Je finis par lui envoyer un autocollant de chat, qu'il lit mais auquel il ne répond pas.

Il ne veut même pas me renvoyer un autocollant. Pourquoi suis-je énervé quand il ne me répond pas ? Que dois-je faire ?

Très bien, au diable ta réponse. Je vais jeter mon iPad.

DING ! FWIP !

Putain, je me déteste d'avoir bondi pour lire le message avec excitation au moment où le son de la notification a retenti.



Sutthaya Nithikornkul

Pi, donne-moi ton numéro. Les textos, c'est embêtant.

Pattawee Panichapun

Alors arrête d'envoyer des SMS. Arrête de parler.

Sutthaya Nithikornkul

D'accord, je ne t'enverrai plus de SMS.



Meeeeeeeeerde, sérieusement ? Pourquoi est-il si mesquin ?

Devrais-je arrêter de faire le difficile et lui donner mon numéro... ? Alors que je tape mon numéro et que je suis sur le point de l'envoyer, Mork m'envoie un texto.



Sutthaya Nithikornkul

Je peux venir chez toi ? J'ai envie de te voir.



Je rougis et me mords les doigts.

C'est quoi ce bordel. Il ne veut pas m'envoyer de SMS mais préfère me voir ? On est comme des adolescents qui tombent amoureux. Mais attendez ! Est-ce le genre de conversation que des amis sont censés avoir ? C'est un peu bizarre.



Pattawee Panichapun

Je ne veux pas te voir.

Sutthaya Nithikornkul

Mais je suis devant chez toi.



Dès que je lis cette phrase, je descends du lit et me précipite dehors comme si j'étais dans une course de relais. Je tourne la poignée de la porte avec excitation et je fais face à quelqu'un qui se tient devant moi.

Bon sang, j'ai envie de verser des larmes. Mon ami est venu dans ma chambre.

— Salut.

Regardez-le me saluer. Il lève même un sac de congee à emporter pour que je le voie. Waaaah.

— Comment tu es arrivé là ? Tu as une carte magnétique ?

— J'ai un système. Tu as mangé ? Je t'ai acheté du congee.

En fait, je n'ai pas faim, mais je vais mentir puisque je suis fou au sujet de mon premier ami.

— Pas encore. J'ai teeeeeeellement faim.

— Je peux entrer ? Je vais te le mettre dans un bol.

— Mon frère va nous casser la figure s’il l’apprend, dis-je, mais je fais tout le contraire et ouvre la porte si grand que Mork rit.

— Tu me laisses entrer ou pas ?

— Je ne veux pas. Mais puisque tu es si têtu et que tu continues à me harceler, je ne peux pas t'en empêcher. Dépêche-toi d'entrer. Tellement ennuyeux.

— Quand est-ce que je t'ai harcelé ?

— Tu le fais maintenant. Tu entres ou pas ?

— Je le fais.

— Je vais le mettre moi-même dans un bol. Assieds-toi.

Je lui dis de s’installer quelque part et j'essaie de trouver un bol. D'habitude, je ne réfléchis pas trop à la façon dont je mange. Je peux même arracher un coin d'un sac en plastique transparent et en aspirer le congee. Mais je dois garder mon image cool puisque Mork est ici dans ma chambre. Je commence par choisir les bols les plus mignons.

L'un est un bol à motif de tomates, l'autre à motif de carottes. C'est une portion individuelle, mais je ne suis pas assez mauvais pour ne pas lui en donner.

— Voilà le tien.

Je pose les bols sur la petite table dans le coin de la cuisine et je m'assieds.

— Je l'ai acheté pour toi. Mange.

— Je partage. Arrête de faire le difficile.

— Très bien. C'est mignon, me complimente encore Mork.

— Tu veux dire les bols !

— Ouais.

— Quoi ? Tu ne dis pas toujours que je suis mignon ?

— Tu te fais des illusions.

— On devrait arrêter d'être amis ?

Je menace et j'ai un sourire en coin comme réponse. Qui a dit que Mork était gentil ? Je veux que vous voyiez que ce n'est qu'une illusion. C'est un vrai casse-couilles.

Cette fois, je ne laisserai pas la nourriture toucher mon visage. Je fais semblant d'être parfaitement cool, mettant lentement la cuillère dans ma bouche. Merde... ça se renverse.

— Pourquoi tu rigoles ?

— Pour rien. Tu veux une serviette ? Pour essuyer la table.

— Reprends-toi. Pourquoi tu me fixes comme ça ?

J'ai trop peur pour faire quoi que ce soit maintenant. Je suis nerveux parce qu'il est assis en face de moi. Cela semble le provoquer encore plus. En plus de ce regard diabolique, il sort son téléphone et me photographie avec un fort bruit d'obturateur.

— Supprime ça.

J'arrache immédiatement le téléphone de sa grosse main.

— Pourquoi ?

Il a le culot de demander.

— Pourquoi je te laisserais la garder pour me taquiner plus tard ?

Je supprime immédiatement la photo. Cependant, après la disparition de cette photo terrifiante, je tombe sur de nombreuses autres photos dans sa galerie. C'est impoli d'être indiscret, mais certaines photos me semblent terriblement familières.

Ce sont des photos de bâtiments, de chiens, de chats, d'arbres et de tout ce qui se trouve dans l'université. Ce serait normal si ces photos n'étaient pas si semblables à celles de mon ami sur Facebook, l'ami qui publie absolument tout, sauf sa vie privée.

'Humain de la faculté voisine'

— Tu m'espionnes maintenant ?

La voix de Mork est comme un son de réveil qui me ramène à la réalité. Je lui rends son téléphone dans un état second.

Le propriétaire de ce compte anonyme sur les réseaux sociaux est mon ami. Comme nous ne nous sommes jamais rencontrés, j'avais l'impression de parler à une IA, ce qui est d'autant mieux que nous n'avons pas besoin d'en savoir beaucoup sur l'autre. Pas besoin de faire de faux sourires. Pas besoin d'avoir peur d'être trahi. Il n'était personne dans ma vraie vie.

Alors pourquoi ? Pourquoi Mork a-t-il les mêmes photos que cette personne ?

Et s'il était en fait le propriétaire de ce compte ?

Mes pensées s'emballent avant que chaque scénario possible ne se déroule dans ma tête. Je ne sais pas comment je dois me sentir. Je pourrais être tellement furieux que je voudrais mettre fin à notre amitié parce qu'il m'a trompé pendant longtemps.



'Mork, je sais que tu es cet humain de la faculté voisine. Comment tu as pu me faire ça ? Tu m'as trompé. Tu as joué avec ma confiance et tu t'es moqué de moi derrière mon dos alors que j’avais confiance en toi, pas vrai ? Tu n'es qu'une ordure.'

'Pi, ce n'est pas ça. Laisse-moi t'expliquer.'

'Non ! C'est fini entre nous. Ne te pointe plus jamais devant moi. Va en enfer'

'Pi, écoute-moi. Pi...'



Ça me stresse rien que d'y penser. Quand je m'imagine tourner sur moi-même et m'enfuir, j'ai l'impression de regarder mon feuilleton préféré. Est-ce que je dois être aussi dramatique ?

D'accord, je ne serai peut-être pas furieux, mais je ne pourrai plus lui parler et tout partager avec lui.



'Comment s'est passée ta journée ?'

'Bien.'

'Tu as quelque chose à me dire ?'

'Non.'

'C'est étrange. Tu me parles toujours de tout.'

'Plus maintenant, parce que je sais que tu es Mork. Tu n'es plus mon humain de la faculté voisine, tu ne connaîtras plus jamais mes secrets.'

'Comment tu l’as su ?'

'Je ne te le dirai pas.'

'Pi.. Je suis désolé. Je...'

'Je n'écouterai pas. Non, non, nooooooon.'



Je me débarrasse de cette idée. Si je ne peux pas tout partager avec lui, je devrai à nouveau exprimer mes sentiments dans mon journal intime, non ? De cette façon, mes émotions et mes sentiments resteront les mêmes. Il n'y aura personne pour m'écouter et partager les histoires banales de la vie avec moi. Si cela arrivait, je ne sais pas si je serais encore heureux. Je pourrais même me sentir encore plus seul.

Et si ça se terminait différemment ?



'Mork, je sais que tu es l'humain de la faculté voisine.'

'Tu le sais ?'

'Oui, j'ai vu les photos sur ton téléphone par hasard. Je ne sais pas pourquoi tu l'as caché. Et même si ta sincérité s'avère être une supercherie, je veux quand même te dire ça.'

'...'

'Merci d'être entré dans ma vie, de m'avoir fait sentir moins seul, de m'avoir toujours tenu compagnie. J'étais sacrément heureux quand on parlait ensemble.'



Je préfère cette fin.

Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas en colère. Je suppose que j'espère le chérir et ne jamais le perdre.

Qu'il s'agisse de l'humain de la faculté voisine, qui est resté avec moi depuis le début, ou de Mork, qui est ici avec moi dans le présent, je l'ai déjà accueilli pour qu'il fasse partie de ma vie.



Le week-end est passé. Je ne suis pas sorti de ma chambre et j'ai envoyé des SMS à Sut toute la journée. Un enfant du milieu comme Duean et ses amis étaient introuvables. Ils avaient préparé des trucs pour rendre visite aux gars à l'hôpital mais ils ont fini par faire un karaoké comme si ce n'était pas grave.

Je vais prendre un nouveau départ aujourd'hui. Ma vie ne sera sûrement pas trop solitaire car Pae m'a demandé d'aller au festival 'Medi-Zeed' organisé par la faculté de médecine pour se défouler ensemble. Je n'ai pas refusé. Je peux facilement trouver du temps pour assister au festival pendant la période de congé.

— Vous avez des questions ? S'il n'y en a pas, le cours est terminé.

Je quitte la salle de cours juste après avoir entendu ça.

— Pi !

— Hein ? Oui ?

— Je t'ai appelé plusieurs fois mais tu n'as pas entendu.

Pae m'attend déjà alors que je cours joyeusement vers l'extérieur.

— Tu es arrivé depuis quand ?

— Depuis une éternité. Allons-y maintenant, ou le lancement du Medi-Zeeeeeed sera terminé avant qu'on y soit.

C'est quoi ce bordel ?

Je n'ai pas mis les pieds dans le bâtiment de médecine dentaire aujourd'hui car tous mes cours étaient au bâtiment principal, donc je ne savais pas à quel point le festival était grandiose. Mork ne m'en avait pas parlé non plus. Quand j'y suis arrivé, wow... l'auditorium de Médecine, d'une capacité d'environ mille personnes, était plein à craquer.

Pae me conduit à l'avant de la scène. C'est plein de lumières et grouillant de monde car ce n'est pas un festival privé. Tous les étudiants peuvent y assister.

Je suis coincé dans un essaim d'étudiants. Finalement, je me sors de la foule et me dirige vers le côté de la scène, trempé de sueur.

— Attends là, dit Pae en me lâchant la main. Je croise le regard de quelqu'un de familier.

— Tu vas où ?

— Je vais flirter avec ma copine.

Avant que je ne puisse répondre, il me fait signe de la main et disparaît dans la foule.

Mork et moi nous grattons maladroitement la tête.

— Tu as mangé ?

C'est quoi cette salutation ? C'est tellement stupide.

— J'ai pris un petit-déjeuner. Pour le déjeuner, je n'ai pas encore faim. Il est juste onze heures, réponds-je platement, mes yeux le balayant de la tête aux pieds.

Il a l'air exceptionnellement beau. Il porte un uniforme scolaire parfait et est bien coiffé.

— C'est dommage que tu sois arrivé en retard. Tu as raté mon entrée sur scène. Tout le monde criait à tue-tête.

— Ils ont fait ça parce que tu es tombé ?

— Quel connard.

— Tu es pire que moi.

— Tu veux manger ça ?

Il change de sujet et me tend un snack, me déconcertant.

— Non, ça a mauvais goût.

C'est quoi ce snack dégueu ?

— Tu l'as goûté ? Essaie maintenant. C'est bon.

Il prend plusieurs bouchées pour me montrer. J'avale ma salive.

— Ne me tente pas.

— Goûte-le. Juste une bouchée.

— Une bouchée, d'accord ?

Mais, tu sais quoi ? Une bouchée pour moi, ça veut dire toutes les bouchées. Le bruit de l'animateur qui parle et des étudiants qui crient ne peuvent pas interférer avec ma capacité avancée à manger. Ils ont mis de la marijuana dans ces cookies ? Pourquoi ils sont si bons !

— C'est vachement bon. Où est-ce que tu l'as acheté ?

— Tu as dit que tu ne voulais pas en manger.

— Va te faire foutre.

Je mets le dernier dans ma bouche sans aucune honte.

— Quel gamin.

— Laisse-moi tranquille pour une fois. Je t'en achèterai d'autres demain.

— Ils ne sont pas à vendre. Ma mère les a faits.

— Ah, oui ? Qu'est-ce que je dois faire, alors ?

— Viens chez moi si tu veux en manger. Ma mère veut rencontrer mon crush de toute façon.

— Ta mère sait que son fils est délirant ? Qui va aller chez toi ?

— C'est l'heure du jeu, tout le monde. Nous avons besoin de deux courageux volontaires sur scène !

La voix de l'animateur commence à avoir un impact sur moi une fois que les cookies sont tous partis. Les étudiants en médecine font signe à leurs amis de monter sur scène. Il en va de même pour les autres étudiants.

— Nous avons notre premier volontaire. Il nous faut un autre volontaire pour jouer le jeu à titre d'exemple.

— Fais de ton mieux, Prik.

— C'est Prik, la responsable du fandom de MorkPi.

Je me retourne et je vois Prik faire un signe de la main sur la scène, en me souriant. Sans perdre une seconde, je me baisse et me cache dans un coin. Je vais avoir des problèmes si elle m'appelle.

— Nous avons un autre volontaire. Je suis super excité. Commençons.

— Ouais.

Je ne me soucie pas vraiment de l'activité. Là-bas, il y a plusieurs stands de jeux, des stands pédagogiques, et des stands de nourriture où s'arrêter.

— Tu veux aller à un stand en particulier, demande Mork comme s'il savait que je scrutais les stands pour voir ce qui était intéressant.

— Je suis intéressé par les stands de rouleaux de printemps et de wontons frits en particulier.

— Tu es si attentif à l'éducation.

En voilà un garçon sarcastique.

— Tu veux aller à quel stand, alors ?

— Le stand de la diseuse de bonne aventure.

— Tu aimes ce genre de choses ?

— Il est plutôt bon, il a dit que tu étais mignon l'autre jour.

Je manque de m'étouffer. Sa technique de drague est vraiment merdique. Il se ferait virer s'il était l'ami de Duean. C'est une punition pour dire des répliques aussi atroces sans s'en soucier.

— Je sais que je suis beau. Pas besoin de me complimenter.

Je rougis un peu, alors je dois protéger mon image.

— On peut aller manger des rouleaux de printemps maintenant ? décidai-je finalement

— Bien sûr.

— Allons manger et partageons la note.

— Qui a dit que j'allais manger ?

— Morveux.

Je me chamaille avec Mork pendant un moment et je finis par me gaver devant un stand de snacks. Voici mon état actuel : Mes lèvres sont toutes grasses, mais je ne peux pas m'en empêcher. Les cookies que la mère de Mork a préparés ne sont pas les seules choses délicieuses dans ce monde. Tout est délicieux.

— Merci d'avoir participé au jeu. Maintenant nous avons besoin de deux autres volontaires.

— Je peux faire une demande ? Beaucoup de gens veulent voir ces deux-là jouer à ce jeu.

Une voix familière résonne depuis le fond de l'enfer. J'ai déjà entendu cette voix quelque part... Oh, je l'ai. C'est Prik.

— Meeeerde !

Je jure doucement pour moi-même en tournant mon regard vers la scène. En voyant le visage déterminé de Prik, je frissonne de façon incontrôlable. S'il te plaît, ne fais pas ça. S'il te plaît...

Laissez-moi finir mes prières.

— Qui c'est ? Tu peux le dire.

— Mork de Médecine et Pi de Médecine Dentaire.

— Kyaaaaaaa !

Mes genoux se dérobent et le gars à côté de moi se précipite pour me tenir le bras. Tous les regards se posent simultanément sur nous. Wah... Je ne veux pas jouer au jeu. Je veux mourir.

Je secoue la tête, regardant Mork comme pour demander de l'aide.

— Allons-y. Ce sera fini dans une minute.

— Non, je ne veux pas.

— Je t'apporterai les cookies de ma mère tous les jours. Allez, viens. Allons-y.

Sans un mot de plus, il me traîne sur la scène sous les cris assourdissants. J'ai envie de m'évanouir. Je n'ai pas l'air de quelqu'un qui s'apprête à jouer à un jeu, mais plutôt d'une personne transportée aux urgences.

— Les voilà. Ils sont très mignons. Nous allons jouer à un jeu amusant que nous, étudiants en médecine, avons préparé. C'est celui que nous connaissons tous, le Bingo !

— Kyaaaaaaaa !

— Le gagnant recevra en récompense une pochette plastifiée en forme de koala.

— Kyaaaaaaaaaa !

Erm, la récompense est très tentante.

— Il y a neuf cases dans un ticket et un ensemble de neuf mots, qui seront tirés au sort. Tous les deux, vous donnerez à tour de rôle des réponses relatives à chaque mot sélectionné. Celui qui ne peut pas répondre perd et le gagnant a le droit de cocher une case sur le ticket de bingo. Nous continuerons jusqu'à ce qu'une rangée de cases soit formée. Vous avez compris ?

— A… Ah, pas vraiment.

Je bafouille. Mon cerveau s'est arrêté au moment où l'animateur a commencé à parler.

— Ce n'est pas grave. Tu vas comprendre pendant que nous jouons. Commençons par le premier mot.

Comme c'est charmant. Ils me laissent jouer sans s'assurer que je comprends le jeu.

Mork est trop. Il n'arrête pas de se moquer de moi. Nous nous faisons face, laissant un petit espace entre nous, séparés par deux énormes billets de bingo.

On dirait que c'est à moi de choisir le premier mot. Je mets ma main dans un bocal doré et ramasse un petit bout de papier.

— Tiens.

Je le passe au présentateur, et le jeu commence.

— La troisième case, arc-en-ciel. Vous pouvez dire n'importe quoi en rapport avec un arc-en-ciel. Pi, tu commences.

Hein ? Elle m'a lancé une bombe à l'improviste. J'y pense et je parle rapidement dans un micro.

— Bandes spectrales.

— C'est au tour de Mork. Quelque chose à propos d'un arc-en-ciel ?

J'ai fait ma part. Maintenant, c'est à lui de se battre.

— Le truc qui se produit à partir d'une goutte d'eau dans l'air courbée par la lumière du soleil.

Comme c'est académique. Je n'abandonnerai pas et ne reculerai pas parce que les fans nous encouragent. Ils crient de façon assourdissante chaque fois que nous donnons une bonne réponse. Je ne les décevrai jamais.

Regardez la réponse de Pattawee !

— Quand il y a du soleil après la pluie.

— La chanson Rainbow de Slot Machine.

Mork, c'est autre chose. Je ne connais pas beaucoup de films, de chansons ou de dramas. Comment je peux le battre ? Le mot 'arc-en-ciel' semble facile, mais je suis à court d'idées. Je suis dans une situation critique et je me sens trop nerveux. Je vais juste l'inventer. Il doit y avoir quelque chose comme ça.

— Le film 'Rainbow'.

— Qui est le réalisateur ?

Je suis foutu. Je vacille à la question du présentateur.

— Ah...

— C'est bon, Pi. Ça passe. Maintenant c'est au tour de Mork.

— Iris, déesse de l'arc-en-ciel.

On parle des dieux grecs maintenant ? Pourquoi diable Mork est si intelligent ? Attends de voir. Écoute mon discours !

— Violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange, et rouge.

— C'est la même chose que les bandes spectrales.

Arrrrrgh, c'est inattendu. Tu ne vas pas encore me laisser tranquille ? J'ai la tête vide. Qu'est-ce que je dois faire ?

— N'abandonne pas. Tu peux encore répondre.

Après quelques secondes, quelque chose surgit dans ma tête.

Essayons. Je pourrais avoir de la chance.

— Rainbow, la chanteuse coréenne.

— Non, Pi. C'est Rain.

Donc, je n'ai pas de chance.

Merde, j'ai perdu au premier tour ? C'est inacceptable.

— Le premier point revient au Docteur Sutthaya.

La foule applaudit. Je jette un coup d'œil à Prik, debout devant la scène, et j'ai envie de descendre pour lui donner un coup de pied au cul. Elle se moque de moi. Retenez mes paroles, je vais gagner le deuxième tour.

Le jeu, joyeux mais épuisant pour le cerveau, continue. Mork ramasse un mot, qui est paracétamol, la septième case. Bon sang, je me suis creusé la tête pour trouver cette merde d'arc-en-ciel. Je suis maintenant perdu avec le splendide, deuxième mot.

On perd et on gagne à tour de rôle. Chaque mot nous prend au dépourvu : la pilule, Stephen Hawking, la Voie lactée, et tout ce qui concerne la science. Avant que je m'en rende compte, Mork a coché de nombreuses cases.

— La prochaine est la sixième case.

Merde. Sutthaya a coché la troisième et la neuvième case. S'il gagne encore, c'est bingo. Je ne peux pas perdre quoi qu'il arrive.

— Le mot est... la personne en face.

— Awwwwww !

Je parie qu'ils viennent juste d'écrire celui-là. Le public hurle d'impatience. Je regarde fixement Mork. Il semble qu'il ne s'attendait pas non plus à ce que cela arrive.

— Vous êtes prêts ? Commençons par Pi. Tu peux dire n'importe quoi sur la personne en face de toi.

L'animateur continue le jeu, ne nous laissant pas nous questionner plus longtemps.

— Il s'appelle Sutthaya.

Tout le monde le sait, alors pourquoi pas moi ?

— Il s'appelle Pattawee, répond Mork en une fraction de seconde, quelle superficialité !

— C'est la Lune de Médecine.

— Il étudie la médecine dentaire.

— Il déteste le thé vert.

— Il aime la glace au citron vert.

On dirait qu'il donne des réponses sur le même sujet que moi.

— Il est dans le club de biologie.

— Il est dans le club des cichlidés.

— Ses points ont été déduits.

Je vais lui mordre l'oreille s'il ne l'admet pas. Son ami me l'a déjà dit.

— Il a oublié sa blouse blanche.

— C'est un mangeur de biscuits.

— C'est un mangeur de gomme.

Argh, espèce d'idiot ! Je ne les ai pas mangés. Je les ai volés.

En y pensant, ça veut dire que Mork est au courant de ce que je fais depuis le début. Putain, regarde, tout le monde se moque de moi.

— Il a beaucoup d'amis.

— C'est un gars solitaire.

— C'est un emmerdeur.

Il ne s'arrête pas de sourire et ne le nie pas. Pourquoi ? Je ne fais que regarder son visage, mais la façon dont il me regarde a un impact étrange sur mes sentiments.

— Il est mignon.

— Mon Dieu, MorkPi, MorkPi, MorkPi !

La foule est en délire. Mon cœur se dissout en un liquide méconnaissable. Wah... Je n'aurais pas dû dire qu'il était un emmerdeur. Il a contre-attaqué avec un crochet.

Ce truc est gravé dans ma tête, je ne sais pas si c'est vrai. Pour confirmer mon doute, je décide d'en parler.

— Il a un compte secret pour espionner les autres.

— Il a parlé à ce compte secret jusqu'à ce qu'ils deviennent amis.

Mince alors, il me renvoie la vérité pure sans la nier. Pas de doute, ses photos sont similaires à celles de l'humain de la faculté voisine. C'est la même personne.

Et on se connaît depuis un an !

— Pi, continue s'il te plaît.

L'animateur fait durer le jeu sans rompre le rythme.

Je suis dans un état de confusion, incapable de penser ou de dire quoi que ce soit. Cependant, il y a une chose dans ma tête, et je veux vraiment la faire sortir.

— On est amis.

— Bingo !

— Hein ? dis-je quand il déclare la victoire et mon coeur se serre. On n'est pas amis depuis tout ce temps ?

— Tu sais que je n'ai jamais pensé à toi de cette façon.

Ses yeux vifs sont fixés sur moi avec détermination et honnêteté, les yeux qui 'terrassent' celui sur qui ils se posent.

— …

— J'ai demandé à être ton ami, mais au fil des jours, j'ai compris que je n'ai jamais voulu l'être.

— …

— Je veux être plus que ça.

— Kyaaaaaaaa !

Je suis totalement vaincu, bien que je ne sache pas pourquoi je ne suis pas bouleversé. Pourquoi… ?


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:46



Chapitre 18
La partie de l'étudiant de cinquième année :

— J'ai demandé à être ton ami, mais au fil des jours, j'ai compris que je n'ai jamais voulu être ton ami.

— Kyaaaaaaaa !

Je suis debout au milieu de l'atmosphère délicieuse d'un mariage et des acclamations bruyantes de ces sugar mamas. Un frère aîné comme moi est stupéfait de voir son petit frère se faire draguer sur scène.

Mon intention, en me montrant ici, est d'embêter Meen puisqu'il a ouvert un stand avec ses amis. Je ne m'attendais pas à assister à une scène romantique comme celle du Titanic de James Cameron. Mon frère est pire, il rougit et fait le timide. J'ai envie de le gifler.

Quand ils descendent enfin, je fais craquer mes articulations en attendant, en serrant les dents.

— Hé, j'ai détourné le regard une seconde et tu as déjà fait un pas en avant ? Je vais te fracasser le crâne si fort que tu ne pourras pas le recoudre.

Le fouetter sans retenue. En tant que frère de Pi, j'ai un impact sur ses sentiments.

— Mais tu m'as donné la liberté de faire ce que je veux.

Regardez-le, ce tas de merde sûr de lui.

Je l'ai rencontré pour lui dire que c'est à eux deux de prendre des décisions, mais il ne doit pas oublier que je garde un œil sur ses actions. Maintenant, il est prêt à faire un pas en avant alors qu'ils ne sont amis que depuis une minute. Ça me laisse perplexe.

— Liberté, mon cul. J'ai répété encore et encore que tu devais me parler d'abord.

— Je l'ai fait.

— Quand ?

— Dans ma tête.

— Mork !

Je fonce vers lui et saisis son col, furieux. Devrais-je assommer mon beau-frère parce qu'il me tape sur les nerfs ?

— Duean, ça suffit. Laisse-le partir.

Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Pi ? Tu l'aimes plus que ton gentil frère maintenant ?

J'ai les larmes aux yeux, j'ai envie de passer en mode drame pour attirer son attention. Je lâche le col de la chemise de Mork et me retourne pour faire face à mon frère.

— Est-ce que tu le protèges ? À l'époque où tu as reçu un coup sur la tête, où tu as été brutalisé, où tu as trébuché, où tu as pleuré et où on t'a tiré le slip, qui t'a aidé ? Qui s'est vengé pour toi ? Qui t'a relevé du sol ? Qui t'a jeté un torchon pour essuyer tes larmes ? Qui a rabaissé ce slip de tes fesses ? Tu n'es pas du tout reconnaissant ?!

Est-ce que c'est assez émouvant ? Est-ce que j'ai l'air assez pitoyable ? En fait, j'ai essayé de forcer une larme mais elle n'a pas voulu sortir. Peut-être que mon niveau d'acteur est faible.

— Duean, waaaaah.

Oh, mon frère pleure. Je me jette sur lui pour le serrer fort dans mes bras.

— Quoi ? Tu es ému aux larmes ?

— Je... je suis gêné.

Putain. Je lui donne une claque sur la tête.

— Dégage. Tu es une horreur. Ne fais pas le malin et ne refais pas une connerie pareille, grogné-je.

Mais je les surveille jusqu'à ce que mes yeux me fassent mal avec mes bras serrés sur ma poitrine.

Je les observe jusqu'à ce que le groupe ait terminé sa performance et que l'activité suivante commence. Mork monte à nouveau sur la scène, sans avoir peur que je l'attende encore ici pour le gifler sans interruption.

— Duuuuuean.

Putain, je suis condamné.

J'ai presque oublié que je suis venu ici pour voir l'alien. En entendant sa voix lancinante, je me retourne, mes yeux se posant sur Meen qui me fait signe, son visage s'illuminant. Ce type est une icône de gaieté infinie. Son niveau est bien supérieur à celui des gens normaux.

Que puis-je faire d'autre que de quitter mon frère des yeux ? Je retourne vers son stand, résigné. Les décorations du stand sont plutôt réussies.

— Où tu t'es enfui ?

— Dans le coin.

— Il y a un stand intéressant ?

— Je ne sais pas. Je suis mignon !

J'ai coupé court avec n'importe quelle absurdité qui m'est venue à l'esprit, de peur qu'il continue à demander jusqu'à ce que Pi soit mentionné. En plus, je n'ai aucun filtre quand je parle. Je ne peux pas lui faire savoir que je suis parti protéger mon frère. Pour être un espion sous couverture, la règle d'or est de ne jamais révéler son identité à la cible.

— Duean.

— Tais-toi. Où sont tes amis ?

— Ils seront là dans une minute. Je dois rester au stand.

— C'est quoi ton activité ?

Leur stand est plutôt vide comparé aux autres. Je me sens désolé et j'ai pitié de lui.

— Duean, jouons à un jeu.

Tu vois ? Puisque personne ne vient, je dois endosser le fardeau.

— C'est quoi ce bordel ?

— Le jeu de mon stand. Tu seras le premier à y jouer.

— Wow, quel honneur.

Il a dit ça comme un réconfort pour son stand vide, hein ?

— Pas vrai ? Je savais que tu serais content.

J'étais sarcastique ! Tu ne connais pas le sarcasme ?

— Tiens, l'aaaaarbre du tirage au sort.

Il a l'air si fier de présenter le tilleul avec des morceaux de papier accrochés dessus. Et alors ? Qu'est-ce que je dois faire ? Tout arracher pour voir quels prix je vais recevoir ? Faisons-le.

— Je vais en choisir un.

Je tends la main, mais il m'arrête.

— Tu ne peux pas. Tu dois d'abord jouer à un quiz. Si tu as une bonne réponse, alors tu pourras en choisir un.

Putain, je déteste les stands pédagogiques. Pourquoi doit-il jouer à un jeu de quiz avec Duean, la personne la plus intelligente de la famille, l'excellent élève classé avant-dernier au test d'admission ?

Petite merde ! Ce sera tellement humiliant si j'échoue.

— Duean, tu as une mycose buccale ? Pourquoi tes lèvres bougent comme ça ?

Pour l'amour de Dieu, je déteste Meen !

— Arrête de déconner. Quelle est la question ?

— Il y a trois questions. Avec une bonne réponse, tu pourras tirer le ticket.

Je déteste ça. Je ne pense pas que je serai capable de répondre correctement à une question. Et il y en a trois ici. Pourquoi je suis si sérieux à propos de ce jeu stupide ? C'est juste un arbre de tirage au sort. C'est pas comme si le prix était une Lamborghini.

— Première question : quel serpent a le venin le plus mortel au monde ?

C... C'est la première question ? Hé, ce n'est pas censé être un stupide jeu de tirage au sort ? Pourquoi je n'arrive pas à trouver la réponse même si j'ai roulé des yeux tellement de fois ?

Dans le monde ? Bon sang ! Comment pourrais-je oublier ?

— Anacondas. Ils apparaissent dans beaucoup de films, je souligne chaque mot.

— Faux. La réponse est taipans. C'est bon, Duean.

Meen me tapote doucement l'épaule pour me réconforter. Tu crois que j'ai de si grandes attentes pour le prix ?

— Peu importe. Dépêche-toi de poser la prochaine question.

— Quelle est la substance rouge-orange qui contribue à la photosynthèse ?

Arrrrrrgh ! Je veux me taper la tête contre le mur et mourir. C'est quel genre de question ça ? Mon cerveau ne le reconnaît pas. Quand j'étais jeune, je ne faisais pas attention aux sciences enseignées par M. Udomsook.

— Je peux passer ?

Je négocie.

— Non. Tu veux deviner ?

— Red Ranger des Power Rangers.

— Duean, tout dans ce monde n'est pas nommé d'après des super-héros. La réponse est le carotène, dit-il et il plie la feuille de questions.

Regardez son visage. C'est comme s'il pensait que je suis stupide. Je ne peux pas le faire !

Mais je le dois.

— Voici la dernière question. Fais de ton mieux, Duean.

— Allez. Finissons-en avec ça.

Je veux que ce jeu se termine. J'en ai tellement marre de mon stupide cerveau que j'ai envie de pleurer contre le mur.

— Bos primigenius est l'ancêtre de quel animal ?

— La vache !

C'est quoi ce bordel ? Comment tu peux poser une telle question ? Qui pourrait le savoir ? Il n'y a aucune chance qu'un être humain connaisse la réponse.

— Yay. Bon travail, Duean. La réponse est les vaches.

H… Hein ? Je l'ai fait. J'ai eu la bonne réponse.

— Pourquoi es-tu si intelligent ? Certains de mes amis n'arrivent même pas à trouver la bonne réponse.

— Je ne sais pas. Je suis mignon.

Je suis flatté, je gonfle ma poitrine pour accepter pleinement ce compliment. Je ne savais pas que ce gros mot serait la bonne réponse. J'ai envie de jubiler. Devrais-je vénérer les vaches à partir de maintenant pour avoir de la chance ?

— Tu peux tirer le ticket maintenant. Je suis excité.

Putain, je déteste son expression. Il réagit de façon excessive.

Je choisis un morceau de papier au hasard sur l'arbre du tirage au sort. Je ne le vérifie même pas, je le donne à Meen.

Je suis excité…

Après une seconde, une forte exclamation retentit à mes oreilles.

— Wow, félicitations !

— Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que je reçois ?

— Tu as eu un taille-crayon.

Arrrrrgh, espèce de con ! Pourquoi je devrais être content ? C'est probablement le prix le moins cher du stand. J'en achetais pour un baht quand j'étais jeune. Il pense que je vais sauter de joie ou quelque chose comme ça ?

— Tu veux quelle couleur ?

— N'importe laquelle, c'est bon.

Je tends la main.

— Un vert avec un motif dinosaure, alors.

Bon sang ! J'ai vécu vingt-deux hivers, mais jamais je ne me suis senti ému au point que mes yeux débordent de larmes.

J'AI EU UN TAILLE-CRAYON.

— Oh, Duean, qu'est-ce que tu fais ici ?

Putain !

Pas maintenant, chéri. Tu ne peux pas exposer le secret que j'ai lutté pour garder pendant si longtemps. Meen penche la tête en signe de curiosité. Je suis prêt à traîner mon junior pour aller parler dehors.

— Hé ! Poom, viens avec moi.

— Pour aller où ? Aw, tu flirtes avec le première année ? Les ingénieurs seniors ont beaucoup de temps libre.

Les ingénieurs seniors ? Comment peux-tu dire ça à voix haute ?

Il a même grattouillé mon menton pour plaisanter. Ce putain de gamin irrespectueux.

— Poom, je ne te parle plus. Fous-moi la paix.

— Comme c'est méchant. Ok, je m'en vais maintenant. On se voit à la faculté.

Il incline un peu la tête et s'en va. Merde, il a laissé une bombe dans mes mains et s'est enfui. N'est-il pas trop cruel ?

— Duean.

Je vais me brûler vif.

— Ne pense pas trop à ce qu'il a dit. Ce ne sont que des conneries.

— Je savais depuis longtemps que tu n'étais pas un étudiant de première année. J'ai attendu que tu ouvres ton cœur et que tu me dises la vérité, mais tu ne l'as jamais fait.

Meen a l'air froid, il n'est pas comme d'habitude. Je suis tellement choqué que je ne sais pas comment réagir.

Quelle excuse dois-je trouver ? Je viens d'apprendre qu'il feignait l'ignorance, me laissant faire semblant d'être jeune comme un clown.

— Si je ne te le dis pas, tu vas me laisser continuer à faire semblant d'être un idiot ? demandé-je, la voix sévère.

— Ce n'est pas à moi de décider. C'est à toi d'être sincère avec tes amis.

— C'est vrai.

Ça ne sert à rien de mentir à ce rythme.

— Je ne voulais pas être sincère avec qui que ce soit. Je voulais juste draguer les filles de la section, alors j'ai fait semblant d'être en première année. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai honte d'être aussi stupide que je le suis. Si je disais aux autres que je n'ai pas pu avoir mon diplôme et que je suis en cinquième année, est-ce qu'il y aurait quelqu'un qui ne se moquerait pas de mon cul stupide ?

— …

— Et tu crois que je me sens heureux de passer chaque jour à te mentir ? Tu crois que je me sens à l'aise de faire des choses qui ne me plaisent pas ? Je reste avec toi patiemment parce que je ne pourrai pas avoir mon diplôme sans ton groupe.

Je me suis lié d'amitié avec lui pour mes propres avantages, sans aucune sincérité. C'était mon intention au départ.

— Je sais, mais je peux dire que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour toi de mon plein gré. Je n'ai jamais rien voulu en retour, sauf que tu m'acceptes comme ton ami.

Je me sens vraiment mal d'entendre sa réponse. Alors qu'il est toujours sincère avec moi, je ne lui ai jamais rien donné en retour, pas même de la sincérité.

Nous sommes tous les deux silencieux. Je me sens plus sombre que lorsque j'ai appris que j'avais eu un F et que je devais repasser une année.

— Je suis désolé.

Je n'ai aucune excuse pour mon geste.

— Je ne dirai pas que je ne voulais pas mentir, mais je suis vraiment désolé de t'avoir fait te sentir mal.

Pi a accepté la vérité et est entré dans le monde dont il avait peur. Il est temps pour un type qui passe toujours ses journées à ne rien faire et qui profite des autres comme moi de changer.

Le changement ne sera pas soudain, cependant. Mais si je m'améliore au moins un peu, ça devrait être suffisant, non ?

— Duean, je ne suis pas en colère contre toi.

La voix de Meen me ramène finalement à la réalité.

— Merci.

— Est-ce qu'on devrait recommencer ?

— Comment ?

— Présentons-nous comme nous aurions dû le faire.

Ses yeux honnêtes ne mentent jamais. Ils me donnent confiance. Au moins, je peux accepter qui je suis.

— Salut, je suis Duean, un étudiant de cinquième année.

Je me présente platement avant de me fendre d'un sourire. Meen commence à parler, en souriant lui aussi.

— Bonjour, je suis Meen, un étudiant de première année.

— …

— Ravi de te rencontrer, senior.

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.



Depuis que je suis né, je ne me suis jamais senti aussi gêné et embarrassé. C'est la faute de ce jeu qui fait que tout se passe comme ça. Pire encore, mon frère était furieux, il m'a tiré les oreilles quand je suis descendu pour me punir d'avoir fait une scène sans le lui dire avant.

Comment j'aurais pu ? Je ne l'ai pas vu venir moi-même.

Mon frère a disparu. Il nous surveillait avec ses bras croisés sur sa poitrine. Il agissait comme si j'étais si précieux pour lui, mais maintenant il est parti draguer une fille, c'est sûr. Sinon, il serait tout près, me fixant d'un regard noir.

L'activité sur la scène continue pendant que je joue sur mon téléphone. Le fil d'actualité est plein de posts sur Mork et moi. Si vous allez parler de nous comme ça, pourquoi ne pas nous interviewer pour lever tous les doutes ? Celle-là est la pire, la shipper n°1.



Chili, la vraie fan de MorkPi

Je suis près de la scène, je regarde les gens faire une confession d'amour >//<



Sa foi est si forte. Je dois lui accorder ça.

— Docteur Mork, les fans de Sutthaya, faites du bruit !

— Kyaaaaaaa !

Une forte acclamation attire mon attention sur le propriétaire du nom. Pour l'activité actuelle, des volontaires, des étudiants en médecine de chaque année, donnent des conseils sur les études et partagent les inspirations qui les ont aidés à surmonter les difficultés, quelque chose comme ça.

Étrangement, il y a beaucoup de gens sur la scène, mais pourquoi mes yeux se fixent-ils sur Mork ?

— Moooork.

Croyez-moi, j'ai la même pensée que les fans qui viennent ici pour l'acclamer. Tout le monde est gentil avec lui, ce qui me fait me demander pourquoi il m'aime alors qu'il est aimé par beaucoup de monde.

— Après la grande surprise pour les fans, le contrecoup fait encore sentir ses effets. Ma question est la suivante : quelle matière aimes-tu en particulier ?

— Biologie et anglais, je me suis bien débrouillé.

Tu t'en es bien sorti, mais pas moi. Ugh.

Les fans crient à chaque fois qu'il répond. Il bouge un peu et cela fait battre leur cœur comme jamais. Je me ronge les ongles en le regardant d'ici. Je l'envie, pour être honnête.

— Tu as donné des cours particuliers de biologie. Tu devrais enseigner l'anglais maintenant.

— C'est vraaaaaaai.

— Tu as des conseils pour étudier ? Tu as beaucoup étudié et participé à de nombreuses activités.

J'écoute en silence, le fixant sans ciller.

— Chacun a sa propre façon de gérer sa vie et son temps. Pour ma part, je…

Sutthaya commence à expliquer de long en large ses astuces de gestion du temps. Est-ce que je vais suivre ses conseils ? Pas du tout ! Son emploi du temps serré semble fatigant. Quand est-ce que tu dors exactement ? Au contraire, j'ai tellement de temps libre que je dors douze heures par jour, bon sang !

La première question est suivie de la deuxième, de la troisième et de bien d'autres encore. L'animateur continue à poser la même série de questions aux autres personnes présentes sur la scène. L'activité se poursuit jusqu'à ce que la dernière question soit posée, marquant la fin de l'activité.

— Je suppose que beaucoup d'entre vous veulent savoir ceci. Quel est ton objectif de vie le plus important en ce moment, Sutthaya ?

— Moi. Moi !

— Fils, c'est mamaaaan.

Il rit, amusé par les réactions des fans.

Mork tient son micro comme s'il était l'un des candidats de Miss Univers. Il sourit et répond d'une voix douce et basse, sans trace de nervosité.

— Je veux grandir et devenir une meilleure personne.

— Kyaaaaaa ! Prends la couronne.

— Super. Bon travail. Réponse intelligente.

Je n'ai aucune idée si Mork plaisante ou non, mais je ris si fort parce que les fans l'encensent comme des fous. Les applaudissements ne sont pas assez dramatiques, hein ? Mais c'est quoi cette réponse ? Tout le monde peut dire des choses comme ça.

Alors que je profite tant bien que mal de ce moment, mon regard se porte sur quelqu'un.

Bam sort de nulle part, portant un énorme bouquet de roses rouges, et se dirige vers le devant de la scène. Tout le monde se tourne pour regarder et crie, puis elle s'arrête devant Mork.

— Prends-le. Quelqu'un m'a payé pour faire ça.

Quand elle est là, le silence s'abat sur nous tous. Je peux les entendre même à cette distance.

— Merci.

Mork fait un petit pas en avant et reçoit le bouquet avec un sourire. Quelques secondes plus tard, d'autres fans ont l'occasion de distribuer des fleurs, affluant vers le devant de la scène. Mork n'est pas le seul à recevoir des fleurs. Tout le monde sur la scène en reçoit. Au moment où ils ont pris toutes les fleurs, je pense qu'ils peuvent construire un jardin de roses.

Comme l'événement va probablement durer longtemps, je ne vais pas attendre. Je vais trouver quelque chose à manger. Avec cette pensée, je suis prêt à revisiter les stands de snacks. Avant que je ne me glisse hors de la foule, une main douce me saisit le bras.

— Pi.

P... Prik, qu'est-ce que tu fais là ? Je t'ai vu près de la scène il y a un moment.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle ne répond pas et me tend une rose rouge.

— Pour moi ? Merci.

— Pas pour toi. S'il te plaît, donne-la à Mork.

Merde, je suis désolé d'être aussi prétentieux.

— Je ne le ferai pas. Si tu veux qu'il l'ait, fais-le toi-même.

— Je l'ai fait. C'est ton tour.

Ne me laissant pas me décider, elle me pousse vers la scène. Je suis plutôt fort, mais je ne résiste pas. Je continue à dire non tout en accélérant mon rythme comme si je participais à une course de buffles à Chonburi.

Quelle putain d'ironie.

Chaque centimètre carré de l'espace devant la scène est rempli d'étudiants qui offrent des fleurs, mais l'espace devant Mork est trop difficile à atteindre. Est-ce que c'est le festival Medi-Zeed de la réunion des fans de Sutthaya ?

— Faites place, s'il vous plaît. Le ship de MorkPi est en route.

J'ai envie de me retourner et de gifler Prik mais j'ai peur qu'elle soit assommée. Les autres nous font de la place. J'aimerais pouvoir continuer à faire semblant de détester ça pendant que Prik me pousse dans le dos comme tout à l'heure. Je préfère ce moment.

Je suis devant l'estrade alors que Mork s'agenouille pour recevoir les fleurs des juniors et des seniors jusqu'à ce que ses mains soient pleines. La personne qui arrive en dernier comme moi ne trouve pas de place pour mettre la rose.

— Tiens.

Je la lui donne sans le regarder.

Mais qu'est-ce qui ne va pas avec Prik ? Elle continue d'avancer derrière moi.

— Pour moi ?

Il demande, et je lui dis la vérité.

— Un junior m'a dit de te la donner.

— J'ai les mains pleines.

— Ne la prends pas, alors.

— Attends, je la veux vraiment, mais mes mains sont pleines.

— Qu'est-ce que je suis censé faire ?

— Mets-la dans ma poche.

— Elle va tomber.

Il n'écoute pas et se penche, je décide donc à ce moment-là de mettre la rose dans la poche de sa chemise. Heureusement, la tige est courte, même si je dois encore la pousser avec ma main.

Mork reste immobile. Son visage est si proche du mien que je retiens automatiquement ma respiration. Plus les regards se posent sur nous, plus je me sens mal à l'aise. Je rassemble mon courage et parle.

— L... Lève-toi, ou la rose va tomber.

— Merci.

Quand il se relève, je peux enfin respirer.

— Le ship avance si vite, capitaine.

— MorkPi, MorkPi, MorkPi !

Le public est en liesse. Comme je ne sais pas quoi faire, je laisse Prik se serrer contre moi et l'entends gémir de satisfaction. Mork est descendu de l'estrade tandis que mes pieds sont rivés au sol. Les autres sautent et dansent comme des fous, comme si nous étions dans un concert.

— Pi, waaaah, je suis heureuse.

La voix de Prik semble délirante.

— Calme-toi, meuf.

— Quand vous commencerez à sortir ensemble, je créerai tout de suite une page de fans.

— Ça n'arrivera pas.

— Noooooon, ne sois pas comme ça.

Je me sens extatique, en la voyant pleurnicher. Quand elle baisse sa garde, je me faufile rapidement à travers la foule, manquant de mourir en sortant.

— Meeeeerde, tu es un gars populaire !

Je ne peux m'empêcher de taquiner Mork quand je le vois attendre près de la scène.

Ses mains sont vides. Je ne sais pas où sont toutes les roses. Il n'a qu'une rose rouge, dont je ne sais pas si c'est la mienne ou non, et un bouquet plus gros qu'une crotte d'éléphant. Qui ne se souviendrait pas que c'est celui de Bam ?

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu boudes.

Suis-je si évident ?

— Rien.

— Tu es contrarié ?

— Quel est ton objectif de vie le plus important en ce moment ?

Je lui pose la question coincée dans mon esprit pour changer de sujet.

— Être ton petit ami.

— Arrête de déconner. Tu as dit que tu voulais qu'on soit juste amis.

— Je l'ai dit ? demande-t-il alors que je roule les yeux, puis il continue à expliquer. J'ai quatre objectifs. Un, me soucier des sentiments de ma famille. Deux, étudier très dur. Trois, chérir mes chers amis. Quatre, faire partie de ta vie. Comme je l'ai dit, je ne plaisantais pas à propos d'être ton petit ami. C'est quelque chose que je prends très au sérieux.

— Tes parents vont pleurer.

Il rit.

— Tu peux m'inclure dans ton troisième objectif. Je suis d'accord avec ça.

— Tu es déjà dans mon troisième objectif, mais je te veux dans mon quatrième aussi. Qu'en est-il de toi ? Qu'est-ce qui est important dans ta vie en ce moment ? me demande-t-il à son tour.

Je réponds immédiatement.

— Ma famille, bien sûr. Oh, Pae et le Kitty Gang aussi. Je ne me souviens pas d'autres amis dans ma vie. J'ai un vague souvenir de l'époque où j'étais au jardin d'enfants, mais je n'ai aucune affection pour eux parce qu'ils m'ont giflé et volé ma glace. Je pleurais à chaudes larmes. J'ai été en colère contre eux jusqu'à maintenant.

Mork a l'air de vouloir demander si c'est tout, alors j'en rajoute.

— Et Mueangnan.

— Où est ma place ?

— Dans l'ongle de mon orteil.

— Je suis triste.

— C'est comme ça. Je tiens le plus aux personnes qui sont restées à mes côtés depuis le début.

— Même si je n'étais pas à tes côtés dès le début, je ne prévois pas de te quitter.

— Tu es là depuis le début. Tu es l'humain de la faculté voisine.

— Tu n'es pas en colère parce que je ne t'ai pas dit la vérité ? demande Mork, son visage triste, l'air pitoyable.

Mais je peux dire qu'il joue la comédie.

— Je le suis. On se connaît depuis longtemps, mais tu as fait semblant de ne pas me connaître.

— J'avais peur.

— Alors tu peux avoir peur aussi ?

— Tu n'as jamais été comme ça ? Quand tu aimes quelqu'un, tu deviens un lâche en face de lui.

— ... !!!

— Allons manger ensemble.

Comment cette conversation peut-elle se terminer par un repas ? Mon cerveau n'arrive toujours pas à comprendre la phrase précédente.

— Tu n'y vas pas avec Bam ?

— Pourquoi j'irais avec elle alors que je veux être avec toi ?

— Je ne suis pas libre.

— Tu es un mauvais menteur.

Il rit et me prend le bras, m'entraînant obstinément vers la sortie. Je ne résiste pas, le suivant avec un visage boudeur.

— Monte dans la voiture.

— J'ai dit que je n'étais pas libre, rétorqué-je.

— J'ai vérifié ton emploi du temps. Tu es libre…

— T'es un putain d'enfoiré.

— Je veux bien, mais tu dois venir avec moi.

— Très bien, mais il ne faut pas que mon frère le sache. Il te tuera.

— Tu t'inquiètes pour moi ?

Je tiens ma langue et détourne le regard avant de monter lentement dans la voiture. Mork pose le bouquet de roses sur la banquette arrière et me tend la rose fanée.

— Quoi ?

— Ta rose. Garde-la pour moi.

— Ce n'est pas la mienne. C'est celle de Prik.

— Mais c’est toi qui me l'as donnée, alors c'est la tienne.

— C'est important ? Le bouquet de Bam est bien plus gros. Tu peux jeter cette petite rose. Ce n'est pas important.

— Tu es vraiment énervé. J'ai dû prendre les fleurs de mes amis, ainsi que celles de mes fans. Elles sont toutes importantes pour moi, les fleurs, mais les gens qui les ont offertes ne sont pas aussi importants.

— Comment tu mesures ça, l'importance ?

— Je la mesure à partir des photos de profil Facebook.

Quel putain d'honneur.

— Allez, efface la photo sur laquelle mon visage est apparu comme un fantôme.

— Pourquoi ? Tu es mignon sur cette photo.

— Mignon, mon cul. Nan va rire s'il la voit.

— Nan l'a vue il y a longtemps. Pourquoi tu t'en soucies ? Soucie-toi plutôt de mon cœur.

Laissez-moi vomir jusqu'à ce que mon estomac soit vide. Je reviens.

Je n'ose pas le regarder sur le chemin de notre destination, je le laisse conduire jusqu'à ce que nous arrivions à destination. C'est le centre commercial près de l'université.

— Qu'est-ce que tu veux manger ? demande-t-il.

Je ne réponds pas et continue à marcher, puis je m'arrête devant un restaurant.

— Un hot pot.

— A midi ?

— C'est ce que je veux. Ça te pose un problème ?

— Qui oserait ?

Le pot est mis en place après un court instant. Je suis probablement un gars super chaud puisque la vapeur souffle sur mon visage si fort que je n'arrive pas à garder les yeux ouverts. Si les lentilles de contact pouvaient s'évaporer, elles auraient déjà fondu dans mes yeux.

— Tu veux t'asseoir avec moi ?

Mork comprend ma situation, mais je refuse catégoriquement pour protéger mon image cool.

— Non.

— Comme tu veux.

Après cinq minutes, je me demande pourquoi Mork rayonne. Ses yeux sont fixés sur quelque chose de très éloigné de la planète. Curieux, je me retourne vers la table derrière moi.

Wow, les filles sont si mignonnes. C'est pour ça qu'il sourit tellement que ses gencives sont sèches.

— Pourquoi tu souris, bordel ? lâché-je, perdant patience.

— Rien.

— La vapeur n'arrête pas de souffler sur mon visage. Je vais m'asseoir à côté de toi.

— Ok.

Je m'installe sur le siège à côté du grand type. Il ne peut rien regarder d'autre que la vue de moi faisant craquer mes articulations pour me réchauffer les mains. Il aura une gifle s'il me cherche.

— Mange. Pourquoi tu fais craquer tes articulations ?

— Va te faire foutre.

Les chamailleries continuent pendant qu'on mange. Je suis tellement heureux en ce moment. D'habitude, je mange seul quand mes frères sont occupés. Le siège à côté de moi est toujours vide, alors je mets mes écouteurs et regarde des émissions en ligne. C'est différent maintenant. J'ai l'impression que je ne suis pas tout seul dans ce monde. Quelqu'un me parle et m'écoute. Même si on se chamaille, c'est mieux que d'être tout seul.

— Mork, laisse-moi te demander quelque chose. Pourquoi avoir créé un compte secret pour me parler ?

— Je voulais apprendre à te connaître, mais j'avais peur de le faire en face à face.

— Pourquoi tu n'as plus peur ?

— Si je continue à perdre du temps, tu vas certainement sortir avec quelqu'un d'autre.

Sutthaya me surestime. Même si je n’avais pas rencontré Mueangnan, il était peu probable que je tombe amoureux de quelqu'un.

— Ta raison est stupide. Qui pourrait m'aimer ?

— Tu ne sais pas que tu es mignon.

Il abuse du mot "mignon" !

— La façon dont tu es envers les autres est vraiment agréable. Tu m'as si bien traité, moi que tu voyais comme un rival amoureux, même si tu ne m'as jamais parlé gentiment.

Waaah. Mork parle si bien de moi alors que je n'étais qu'un déchet humide à l'époque.

— M... Mais les autres ne veulent pas être mes amis.

— C'est parce que tu t'es isolé d'eux.

— Ils pensent toujours à moi en dernier. Je suis la personne à qui ils refusent de donner la priorité.

— Eh bien, tu es l'une de mes premières priorités.

Sutthaya est-il un humain ou un ange ? Quel homme noble. Plus j'écoute, plus j'ai envie de fondre sur le sol. Ma main perd presque la force de tenir les baguettes. Je change instantanément de sujet pour que mon cœur ne batte pas trop vite.

Environ une heure plus tard, mon ventre est tellement plein que j'agite mon drapeau blanc pour faire une pause dans nos chamailleries. Je me penche en arrière, les paupières lourdes, mais Mork continue de me taper sur le bras.

— Souris.

— C'est quoi ce bordel ?

— Prenons une photo ensemble. Je veux une belle photo.

— Non, mon visage est moche.

— Souris juste. Tu es mignon quand tu souris.

Je ne sais pas combien de photos il a prises ni à quel point mon visage est bizarre. Je vais le laisser faire ce qu'il veut pendant cinq minutes. J'aime quand Mork sourit et rit comme un fou. Il devient fou quand je me penche pour regarder mon visage sur le téléphone.

— Je peux la poster sur Facebook ?

Quelle question irréfléchie.

— …

— Ok, je ne le ferai pas.

— Fais ce que tu veux. Ramène-moi chez moi, dis-je et je demande l'addition.

Je suis de retour dans ma chambre à seize heures. Duean n'est pas rentré, il traîne probablement quelque part. La journée a été longue, alors je m'endors profondément dès que Mork est parti. Je me réveille à vingt heures.

Je me demande bien quel genre d'aventure palpitante m'a poussé à faire une si longue "sieste".

Je trouve quelque chose à manger sans réfléchir dans la cuisine et je prends une douche. Je pense à lire un livre, mais ma main attrape mon téléphone.

Je vais me tenir un peu au courant.

Il n'y a pas grand-chose dans mon fil d'actualité, pas de statut tagué ni de photo. Je cherche quelque chose et découvre que...



‘Sutthaya Nithikornkul a mis à jour sa photo de profil.’



Avec une légende qui a obtenu des millions de likes.



'Il m'a laissé la poster.'



Whoa, je ne t'aurais pas laissé si j'avais vu la photo avant, salaud.

C'est rien de spécial, juste un selfie de nous deux au restaurant de hot pot. Heureusement que je ne ressemble plus à un fantôme, plutôt à une verrue sur le cou de Mork. Waaaaah.

Je suis tellement énervé que je lui envoie un message avec l'énergie d'un chasseur légendaire. Tu es un homme mort, enfoiré. Tu es une ordure. Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ? %$*&%#@!*

Mais en fait, ce que je fais, c'est...



Pattawee Panichapun

Je ne suis pas mignon sur cette photo.



C'est mon coup le plus brutal. Je le pense vraiment.

Après ce texto, il répond tout de suite, comme s'il attendait ce moment.



Sutthaya Nithikornkul

Tu es mignon.

Tu es toujours le plus mignon.



Je tape de nombreux jurons, mais finalement je ne réponds rien et je relis les phrases encore et encore. Putain de mielleux. Putain d'enfantin. Mais pourquoi... je souris ?


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:47



Chapitre 19
Quand je me réveille le lendemain matin...

Plus de dix mille comptes ont aimé ce post.

J'ai envie de pleurer...

Je suis content que personne ne m'ait demandé si j'avais sorti ce cou de dinde parce qu'on aurait dit que j'avais un double menton. Pour l'amour de Dieu, je venais de manger un hot pot et la nourriture était montée dans ma gorge. Je dirige ma colère vers Mork et lui seul. Il a choisi la photo où il a l'air beau et je ressemble à un ogre.

Attendez ! Peut-être que j'ai l'air horrible sur chacune d'entre elles ?

— Qu'est-ce qui ne va pas, Pi ? Tu ressembles à un chien qui mange son propre vomi.

Yep, c'est Pae avec ses nouvelles insultes.

— Est-ce que je ressemble vraiment à ça ?

— Argh, je me sens mal pour le chien d'être comparé à toi.

Il pourrait juste me casser les dents et ça ferait moins mal que ça.

— D'accord, j'arrête de t'embêter. Prévois du temps jeudi prochain. Je t'emmènerai au bar avec ma bande.

Mes oreilles se tendent. Est-ce que Pae a des amis ? Mis à part moi, je ne l'ai jamais vu traîner avec quelqu'un. Même les chiens refusent de hurler quand il passe devant eux.

— Quelle bande ? Tu as des amis ?

— Hé ! Espèce de connard, bien sûr que j'ai un gang dans ma faculté. Tu me vois souvent seul parce que je suis un introverti.

Tout cela pour dire que, en conclusion, Pae a des amis.

— Mais pourquoi je dois y aller ? Vous n'êtes pas tous de la même faculté ?

— Ils veulent te voir. Je leur ai parlé de mon seul frère si précieux et je souhaitais te les présenter.

Concentre-toi sur ma bouche. PUTAIN DE MENTEUR !

Moi ? Le précieux frère de Pae ? On est à deux doigts de se briser le cou à chaque fois qu'on se rencontre. J'ai de la chance que ma tête ait encore la forme d'un humain normal après toutes ces claques. Il me frappe tout le temps.

— Il y aura beaucoup de monde ?

— Environ six personnes.

Ouais, pas autant que les autres gangs. En fin de compte, Pae est toujours Pae.

— Très bien, alors. Rappelle-le moi plus tard.

— Je t'appellerai.

— Tu as de l'argent pour faire ça ?

— Tu veux un pain pour le déjeuner ?"

DING !

Le son de la notification Facebook interrompt notre agréable conversation. Mon cœur bat la chamade quand je vois le nom de Mork. Je peux à peine me contenir, voulant vérifier tout de suite.

— C'est qui ?

— Mork.

— Oh, mon frère biologique.

J'ai envie de me taper la tête sur la table. C'est n'importe quoi.

— Comme tu veux.

— Tu es amoureux ?

— Je ne le suis pas. Qui l'est ? Tu dis n'importe quoi.

J'aimerais que mon expression reflète ce que je dis, mais mon visage montre probablement que je suis un menteur. Pae pince les lèvres si fort que son visage se tord.



Sutthaya Nithikornkul

Tu es libre ? Retrouvons-nous.



Pourquoi tu ne m'appelles pas si tu veux me voir ? A-t-il peur que je ne décroche pas comme l'autre jour ? Je dois le maudire dans ma tête tout le temps. Il n'est intelligent que pour les trucs inutiles.



Pattawee Panichapun

Je discute avec Pae.

S'il y a quelque chose d'urgent, dis-le moi maintenant.

Je n'ai pas le temps de te voir.

Sutthaya Nithikornkul

Je suis occupé demain.

Pattawee Panichapun

Et alors ? Tu es obligé de me dire ça ?

Sutthaya Nithikornkul

Je serai absent pendant une semaine.

Un événement académique en dehors de la ville.



Une semaine... Je roule les yeux dans tous les sens, en calculant dans ma tête. Il ne s'agit que de sept jours, cent soixante-huit heures, dix-huit minutes et soixante-quatre mille huit cents secondes. C'est touuuuuuuuut. Ce n'est pas si long. Pourquoi est-ce que je dois le voir ?



Pattawee Panichapun

Tu es où maintenant ?



Putain ! Je me déteste, merde.



Sutthaya Nithikornkul

Tu es où ? Je vais te rejoindre.



On échange tellement de questions que l'écran du téléphone manque de se briser à force de taper. J'ai complètement oublié Pae, qui a fini trois assiettes de salade épicée et bu chaque goutte de mon eau. Mork se pointe heureusement dix minutes plus tard.

— Pourquoi tu me fixes ? Salut, Pae.

Je déteste son sourire suffisant. Ça me donne envie de lui claquer la bouche.

— Rien. Ta chemise est trop blanche. Ça me fait mal aux yeux.

— Je l'ai beaucoup porté alors elle est devenue blanc cassé. Comment ça peut te faire mal aux yeux ?

Il prend place à côté de moi car mon bel aîné a réservé le siège d'en face pour sa salade de porc haché épicé.

— La ferme. Qu'est-ce que tu veux me dire ? Je suis là pour écouter.

— Je n'ai rien à te dire. J'ai dit que je voulais juste te voir.

— C'est tout ?

— Oui, je suis déjà heureux.

— Tu es bizarre.

— Je veux que tu voies mon visage. Au cas où tu m'oublierais pendant mon absence d'une semaine.

— Comme si je pouvais oublier un visage comme le tien.

Il rit. Je ne sais pas où est passé mon agacement quand je vois son visage et entends sa voix. Mais oui, Mork n'est pas si mauvais. Je suppose que c'est bon s'il veut venir jouer dans ma vie, en amenant ses fans et leurs pagaies pour me donner parfois mal à la tête.

(Rrrr - - Rrrr - -)

— Pourquoi tu m'appelles, putain ?

Mes yeux se tournent vers lui. Il tient son téléphone sur son oreille, donc je pense qu'il me joue encore un tour.

— Ce n'est pas moi. Je parle à mon ami.

— Oh, qui m'appelle, alors ?

Je sors mon téléphone de ma poche. Ooh, c'est mon frère.

Pour faire court, je dois rentrer directement à la maison juste après les cours car nous avons une réunion spéciale. Wan, mon frère aîné, va passer ses jours de congé dans le berceau maternel avant de retourner dans une autre province pour être un médecin ringard. Il faudra des mois avant qu'il puisse revenir.

C'est rare que notre famille se réunisse. Comme j'ai fini ma journée, je rassemble mes affaires à la hâte.

— Où tu vas ? demande Mork en fronçant les sourcils.

— Chez moi. Je dîne avec ma famille.

— Tu veux que je te dépose ?

— Non, je vais prendre le Skytrain.

Duean n'est pas à l'université, donc je dois rentrer chez moi tout seul.

— Pourquoi te tracasser ? Je peux te ramener chez toi, propose Mork.

Je pèse les options et décide de mordre à l'hameçon.

— Très bien, alors.

Mork s'approche à nouveau de moi. Il me connaît à peine, et voilà qu'il m'attaque en allant rencontrer ma famille. Il pense que je vais lui donner cette chance ? Quand nous arriverons chez moi, je le chasserai très vite.

Avec cette pensée en tête, je dis au revoir à Pae et monte dans la voiture de Mork. Il me conduit directement chez moi.

— On est arrivés. Merci beaucoup, marmonné-je en ouvrant la porte de la voiture et en sortant. Pars maintenant.

— Um.

— Pi, mon cheriiiii.

La voix joyeuse appartient définitivement à ma mère. Pourquoi tu sors, ma douce maman ?

— Oui, maman.

— Oh, qui c'est ? Ton ami ? demande ma mère, le visage rayonnant.

C'est rare que je rentre à la maison avec quelqu'un d'autre que Duean. Vous pouvez deviner à quel point elle est heureuse ? Eh bien, elle a couru pour ouvrir la porte sans chaussures. Avant que je ne m'en aperçoive, elle est sortie... se précipitant ici pour attraper les mains de Mork. Qui est ton fils, maman ?

— Tu es l'ami de Pi ?

— Je m'appelle Mork. Ravi de vous rencontrer, la salue-t-il en lui faisant un si beau sourire.

Il sait même que ma mère aime les gens doux. Elle adore tous ceux qui lui font des câlins et lui disent des choses gentilles.

— Quel joli nom, et tu es très beau. Gare ta voiture à l'intérieur et dîne avec nous.

— Hein ?! Ce n'est pas censé être un jour de famille ? Je rechigne.

— C'est bon si ton ami se joint à nous. Je suis si heureuse que tu te sois fait un ami, Pi. J'ai parlé à mon collègue hier pour savoir quoi faire. J'avais peur que tu sois suicidaire.

Comment peut-elle avoir cette pensée ? Quelqu'un comme moi n'aurait pas le courage de faire une chose pareille. J'ai peur que le porc ait mal quand je le coupe, sans parler de me faire mal.

— Tu ne vas pas rester, hein ? J'ai entendu dire que tu avais une course à faire.

Je lui fais un clin d'œil, lui signalant qu'il doit jouer le jeu.

— Non, je n'en ai pas. Je peux rester un peu ?

— Bien sûr, mon chéri. Amène ta voiture à l'intérieur.

Arrrrrgh, c'est quoi ce bordel ? Il se trouve qu'il est maintenant assis sur le canapé avec ma famille.

Mon père n'est pas encore rentré. Wan non plus. Il n'y a que ma mère et Duean, qui fixent Mork avec des regards différents. L'un paraît très affectueux tandis que l'autre serre les dents si fort, prêt à attaquer sa proie.

— Pourquoi tu es chez moi ? dit mon frère qui brise le silence.

— J'ai raccompagné Pi, et maman m'a invité à dîner.

— Qui t'a permis d'appeler ma mère 'Maman' ?

— Duean, comment tu peux parler à l'ami de ton frère comme ça ? Viens là. Aide-moi à laver les légumes. Tu peux le faire, pas vrai ? Ne me force pas à te l'apprendre à nouveau. Je suis toujours ennuyée par le fait que tu n'aies pas eu ton diplôme.

— Allez, maman. C'était il y a des lustres.

— Et alors ? Viens là. Dans la cuisine.

— Ta famille est mignonne. Que fait ta mère ? demande Mork, essayant d'apaiser la tension puisque nous sommes maintenant seuls.

— Elle est médecin et mon père est infirmier.

— ... ?

— Mon père est banquier. Tu ne comprends pas la blague ?

— Ils se sont rencontrés comment ?

— Ils étaient amis à l'université. Pourquoi ?

— Rien. Je veux juste connaître le début de leur amour.

— Fouineur.

— Je peux te tenir la main ?

— Qu'est-ce qui te prend de demander à me tenir la main tout d'un coup ? Ne t'approche pas de moi.

— Laisse-moi te tenir la main. Je serai absent demain.

C'est bien joué. Sans hésiter, il prend ma main dans la sienne. Aucun de nous deux ne dit rien. Je le laisse caresser ma main jusqu'à ce que mon épiderme soit sur le point de tomber.

BAM !

— Bonjour, amis du monde entier. Aujourd'hui... Je suis de retour à la maison. Mais au lieu de me sentir heureux, mes mains et mes pieds me démangent pour étrangler quelqu'un. Ne pense pas que je suis gentil, au vu de mon beau visage. Quiconque flirte avec mon petit frère sera mis en pièces.

Un homme fait de longs pas dans la maison.

Ce visage, ce corps et ces lunettes à monture rose n'appartiennent à personne d'autre que mon frère aîné.

Nous avons atteint le quorum : Wannawee, Dollawee, et Pattawee.

— Wan !

Je m'élance et étreins la grande silhouette de mon frère, même si ses boutons durs me font mal à la poitrine. Il tient une caméra pour tout enregistrer en temps réel.

— Tu m'as manqué, petit frère, mais s'il te plaît, éloigne-toi. Tu bloques la caméra.

Wan me repousse sans ménagement et s'avance à grands pas, tournant la caméra vers Mork de manière impitoyable.

— C'est mon nouvel ennemi. Il tenait ouvertement la main de mon frère. Qui tu es, toi ? Tu veux te battre, en me regardant comme ça ? Tu ne sais pas qui je suis ? Je suis un putain de gangster, compris ? Ha ! Tu m'as compris ?

— ...

— Tu sais ce qui est arrivé à mon précédent ennemi ? Il a rampé sur le sol, en me suppliant d'épargner sa vie d'une voix tremblante, alors ne me cherche pas des noises. Si tu es assez intelligent, ne cause pas de problèmes. Sinon, tu n'auras pas la chance de passer ton temps tranquillement au manoir des Panichapun.

— Wan... Ça suffit, mon chéri. Tu récites les répliques d'un feuilleton ?

— Allez, maman. C'est juste pour s'amuser.

Merci, maman, d'avoir mis fin aux conneries de mon frère aîné. Je ne sais pas quel genre d'esprit maléfique a possédé son corps. Il s'en est pris à Mork dès qu'il est arrivé ici. J'ai peur que Mork soit réduit en cendres si Wan et Duean combinent leurs forces.

— Arrête de t'en prendre à ton frère et garde tes farces. Tu dois être fatigué, alors repose-toi. Et voici Mork, l'ami de Pi.

— Ami ou petit ami ? Je vous ai vu vous tenir la main.

— Non, rien de tout ça. On est amis. On est vraiment amis.

Je bondis et couvre la bouche de Wan avec ma main. Petit ami, mon cul. On n'en est pas encore là.

— Ok, vous êtes amis. Pourquoi tu t'énerves ?

Je... Je le suis ?

— Bonjour, Wan. Je suis ton junior. On est dans la même faculté.

— Tu me connais ?

— Oui.

Pourquoi le monde est-il si petit ? Le hasard est encore plus imprévisible que d'obtenir une quinte flush. Le département de médecine n'est pas grand, et c'est la première année que Wan rembourse ses prêts étudiants. Il n'est pas surprenant que son junior le reconnaisse, lui qui est connu pour son apparence douce et sa bouche aussi mauvaise que celle de Duean.

— Ne crois pas que je vais y aller doucement avec toi juste parce que tu es mon junior.

Il pointe le visage de Mork de manière menaçante et jette son sac à dos Pororo sur le sol avant de s'affaler sur le canapé, épuisé. On dirait qu'il est sur le point de s'endormir, probablement fatigué par tout cet enregistrement.

— Les ingrédients sont prêts. Attendons que papa fasse la cuisine pour nous.

Ma mère entame une conversation avec tout le monde assis sur le canapé blanc au milieu de la maison. Le seul travail de maman... c'est de préparer les ingrédients. Mon père est le cuisinier. On peut dire qu'il est aussi un excellent homme d'intérieur.

C'est pourquoi mon père dit toujours qu'il n'aurait pas dû courtiser maman. Mais c'est trop tard. Ils sont restés ensemble jusqu'à ce que leurs enfants soient grands.

— Très bien, bavardons un peu. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu vos visages. Vous m'avez tellement manqué.

— Tu m'as manqué aussi. Donne-moi de l'argent, maman.

Duean tend sa main, en remuant ses doigts comme il le fait toujours.

— Si tu continues à me demander de l'argent, le futur de mon fils est voué à devenir celui d’un extorqueur.

— Argh...

— Et toi, Mork ? Qu'est-ce que tu étudies ?

Hmm ? L'attaque a commencé ? On dirait que tout le monde s'intéresse à Mork : ma mère, Wan, et Duean.

— La médecine.

— Pourquoi tu es devenu ami avec Pi ? D'habitude, les gens ne se soucient pas de l'approcher.

Les mots durs de ma mère me font pleurer.

— En fait, beaucoup veulent se lier d'amitié avec lui, mais il ferme son cœur, il ne les laisse pas entrer.

Tu parles des autres ou de toi-même ? Je ne peux que froncer les sourcils en signe de confusion.

— Que font tes parents ?

— Mon père est médecin. Ma mère est femme au foyer.

— C'est merveilleux. Wan et moi sommes aussi médecins.

— Si j'ai un problème, je peux vous demander conseil ?

— Bien sûr, mon cher.

Mork est doué pour plaire aux adultes. Je suis étonné.

— Comme tu es l'ami de Pi, tu veux voir ses photos ? Je vais t'en montrer.

— Attends une secooonde.

Elle change de sujet si vite, et le nouveau sujet, c'est moi. Il n'y a pas de temps à perdre. Je me jette en avant et enroule mes bras autour de la taille de ma mère, mais je suis trop lent. Elle a déjà attrapé notre album de famille avec sa main maléfique.

— Là, c'est lui. Pi avait l'air assez bizarre quand il était petit.

— ...

— Juste après sa naissance, j'étais contente qu'un gardien de zoo ne m'ait pas contactée pour emmener Pi au zoo.

Je n'ai jamais eu autant envie de pleurer de toute ma vie. C'est de ta faute, Maman. Mon look actuel est emporté par mon passé maussade. Ne me demandez pas de quoi j'avais l'air quand j'étais jeune. Je vous ai dit que j'étais tout le temps comparé à mes frères. J'enviais tellement Duean que je voulais utiliser un sort maléfique pour l'enlaidir.

— Pi était très mignon.

— Pas vrai ? Il pense qu'il n'est pas mignon, mais c'est faux.

Tu viens de dire que tu étais contente qu'un gardien de zoo ne m'ait pas emmené.

— Et Duean...

— Non, merci. Je ne suis pas l'ami de Mork. Tu n'as pas à lui montrer des photos de moi, aboie Duean.

Il doit avoir peur que Mork voit la photo où il s'est tressé les cheveux pour rivaliser avec une fille d'à côté.

— Le mec cool c'est Wan. Il a son propre style.

— Ouaip, quel mec cool. Tu as frappé ton ami au visage parce qu'il avait volé ta casquette militaire. Bruh.

— J'étais dans ma phase rebelle.

— Phase rebelle, mon cul. Tu étais en terminale au lycée, alors les grands chiens ne pouvaient pas te lécher le cul.

— Comment ne le pourraient-ils pas ?

— ...

— J'étais assis.

Je déteste vraiment les chamailleries de Wan et Duean, mais elles font rire Mork. Les rires continuent jusqu'à un peu plus de dix-neuf heures. Papa rentre à la maison et se précipite dans la cuisine. Peu après, une nouvelle conversation commence délicieusement à notre table. Tout le monde s'intéresse particulièrement à Mork, m'ignorant.

On m’a complètement oublié.

— Tu es l'ami de Pi ?

— Oui.

— Je suis heureux que Pi ait un ami. Je suis si ému que mes larmes sont sur le point de couler.

Tu es trop dramatique, papa. Il devrait être nommé aux Oscars cette année.

— Pi est une bonne personne.

Mork n'arrête pas de me flatter. Je parie qu'il a l'intention de gagner le cœur de ma famille.

— Mork, j'ai quelque chose à te demander. Tout ce que tu as à faire, c'est de répondre, a coupé Wan.

J'abandonne ma nourriture, trop excité de savoir quelle question ma famille va poser.

Comment ça va, Mork ? Tu dois être mal à l'aise. Tu n'as jamais rencontré une famille avec un tel excès d'énergie, hein ?

— Tu te trouves beau ?

— Je ne l'ai jamais pensé.

Meeeerde, la maison tombe dans le silence, avec le son de l'air conditionné comme musique de fond.

— T'es riche ?

— C'est l'argent de mon père, pas le mien.

— Tu es populaire ?

— Oui, je le suis.

— Et donc tu te crois supérieur ? Que tu es parfait et que tout le monde t'envie ?

— C'est ce que tu penses.

—  Tu mens. Pourquoi j'ai l'impression que ce que tu dis est faux ?

— Mes parents m'ont appris à ne pas mentir. Je dis toujours ce que je pense et j'exprime mes sentiments.

— Si je te frappe, tu me frapperas aussi ?

— Je le ferai. Je frappe les gens déraisonnables qui le méritent.

— Tu as une intention en venant ici. Tu veux quelque chose ?

— Oui, en effet.

— Puisque tes parents t'ont appris à ne pas mentir, dis-moi ce que tu veux. Je t'écouterai.

Mork ne regarde pas Wan. Ses yeux papillonnent vers ma mère, qui est assise en face de lui avec une expression indéchiffrable.

— Je... Je...

— ...

— M'dame, j'aime bien votre fils.

BOOM ! BOOM ! BOOM !

Voilà les feux d'artifice du Nouvel An, sauf que ça se passe dans ma tête, des milliers de feux d'artifice.

— Mork…

Alors que tout le monde est abasourdi, ma mère déglutit difficilement et parle, la voix tremblante.

— …

— Chéri, tu aimes Duean ?

C'est quoi ce bordel ?! Ma mère est la pire. Que je sois maudit.



Presque une semaine plus tard.

Cela fait environ une semaine que Sutthaya est hors de ma vue. Je me sens un peu seul. Il m'envoie parfois des SMS ou m'appelle pour me demander comment je vais, mais cela ne dure pas très longtemps. Je ne sais pas à quel point il doit être occupé. Quoi qu'il en soit, j'ai été un peu surpris de recevoir des collations et des jus de la part de Prik et de ses fans. Ils ont dit que c'est Mork qui leur a demandé de le faire.

Eh bien, il s'inquiète pour moi même quand il est loin de la ville. C'est son seul point positif. C'est vraiment tout.

Parce qu'il se comporte comme une vraie ordure sur son profil Facebook.

Fils de pute, je sais que tu n'as pas de temps pour moi parce que tu es occupé à flirter. Beaucoup de filles et de garçons l'ont tagué sur leurs photos. Je ne suis pas jaloux. C'est juste ennuyeux.

En plus de ça, ses amis n'arrêtent pas de dire qu'il est célibataire pour donner de l'espoir à tout le monde. Je ne comprends pas pourquoi je suis contrarié alors qu'ils ne font que dire la vérité.

Il devient plus populaire maintenant que les gens savent qu'il est célibataire. De nombreux nouveaux visages flirtent avec lui sur son profil. Il doit y en avoir d'autres dans sa boîte de réception, probablement innombrables.

Je me laisse noyer dans cet étrange sentiment de solitude. Je n'ose pas interroger Mork à ce sujet, comprenant qu'il doit passer du temps à faire autre chose et à être avec d'autres personnes aussi. Je connaissais le mode de vie de Mork avant même que nous soyons amis, alors je ne veux pas qu'il se sente mal à l'aise ou qu'il change quoi que ce soit pour moi.

Parce que nous sommes juste des amis. Ouais... amis.

Ça fait mal quand je dis ce mot.

Les jours passent tandis que je m'hypnotise pour ne pas trop y penser. Mais j'ai vérifié son profil tous les jours, et nos appels n'ont duré que quelques minutes. Sut revient aujourd'hui, mais l'inconfort de mes propres pensées ne disparaît pas. Pire encore, on va se voir en cours de chimie analytique aujourd'hui.

Mueangnan est absent. Son ami dit que Nan a demandé une note d'absence pour s'occuper de certaines affaires pendant environ une semaine. Donc, je me retrouve avec vous-savez-qui pour discuter entre nous.

— Étudiants, vous pouvez entrer.

Le professeur crie dans le couloir, faisant se précipiter ceux qui discutent dans la salle de cours. À ce moment-là, je vois Mork... debout de l'autre côté.

On soutient le regard de l'autre. Si je m'avance, je n'aurai pas d'autre choix que de lui faire face, ce que je ne suis pas prêt à faire, de peur de faire quelque chose de terrible. Je choisis comme solution de reculer et de me diriger dans l'autre sens. Quand il a dit que je lui plaisais devant ma famille, on a pris des heures pour en parler. En plus, mes parents n'ont pas fait de scandale, se contentant de nous dire de ne rien faire d'inapproprié.

J'avais l'impression d'avoir été demandé en mariage par un mec.

— Prenez rapidement vos places. Nous allons continuer là où nous nous sommes arrêtés, dit le professeur dans le micro.

— Je peux m'asseoir ici ? demandé-je à quelqu'un de ma faculté.

Mais, quelqu'un m'attrape le bras avant que je ne m'assoie.

Mork.

— Qu'est-ce que tu veux ? demandé-je platement.

Pourquoi est-ce que je réfléchis trop quand il passe du temps avec d'autres personnes ? Ça va être comme ça à partir de maintenant de toute façon. C'est peut-être parce que nous avons eu si peu de temps pour nous parler au cours de la semaine écoulée. Même si j'avais préparé de nombreux sujets, ça se terminait toujours par 'Je dois raccrocher maintenant. Je suis occupé.'

Je comprends, vous savez. C'était inévitable qu'il soit occupé, mais je ne peux pas arrêter mes sentiments. Quand je me sens attaché à quelqu'un, j'ai peur de le perdre un jour, et d'être blessé comme avant.

Je n'ai pas appris ma leçon.

— Pi, asseyons-nous ensemble, dit-il à voix basse.

— Je suis trop paresseux pour marcher jusque là. C'est fatiguant.

— Ce siège est libre, alors ? Laisse-moi m'asseoir ici, demande Mork au gars à côté de moi.

Ce type ramasse son cahier, qu'il a posé sur la table vide et sans aucune question, il laisse Mork prendre le siège. Nous sommes tous les deux silencieux. Il doit être fatigué alors que je n'ai tout simplement pas envie de parler. Quelques instants plus tard, la gêne est tellement insupportable que je me mets à parler.

— Tu es parti pendant une semaine. Tu as dû recevoir des tonnes de numéros.

— Tu es contrarié, pas vrai ? Je ne t'ai jamais trompé.

— C'est quoi ce bordel ? Tu parles comme si nous étions ensemble.

— On le sera bientôt si tu es aussi jaloux.

— Je ne suis pas jaloux.

— Ok, tu n'es pas jaloux. Mais tu me regardes de travers.

— Va te faire foutre.

On n'a plus rien à ajouter, alors on reste silencieux pendant les deux heures qui suivent, gribouillant dans nos cahiers, écoutant le cours jusqu'à ce qu'il soit terminé et que tout le monde se sépare pour vaquer à ses occupations.

— Où tu vas ? demande-t-il, en mettant ses affaires dans son sac à dos.

— La bibliothèque. Ne me suis pas.

— Il pleut. Je vais t'accompagner.

— C'est juste de la bruine. Ça va aller, dis-je en quittant la pièce au pas de course, sans attendre qu'il bronche.

Je ne pourrai aller nulle part si je continue à l'écouter.

La bibliothèque est, heureusement, près du bâtiment principal. Je peux y courir puisque la pluie n'est pas forte. Mes cheveux sont un peu mouillés quand j'arrive, tout comme Mork, à qui j'ai dit de ne pas me suivre.

— Pourquoi tu souris ? demandé-je, essayant de provoquer une dispute.

— Je ne peux pas sourire ?

Quel emmerdeur. Il m'ébouriffe même les cheveux, faisant gicler des gouttes de pluie sur le sol.

— Mais qu'est-ce que tu fais ?

— Je ne veux pas que tu prennes froid, alors je t'essuie les cheveux.

— Tu essuies vraiment ou tu essaies de me frapper la tête ?

— Je suis inquiet.

— Tu crois que je vais te croire ?

— Si je dis que tu es le seul à m'avoir manqué pendant mon absence, tu me croirais ?

— Je t'ai manqué ? On parlait à peine deux minutes, mais tu pouvais prendre des photos avec d'autres personnes toute la journée.

— Tu le sais ?

— Je devine juste.

— J'avais besoin de prendre des photos pendant les activités. On ne parlait pas beaucoup parce que j'étais vraiment fatigué. Mais je voulais entendre ta voix, alors je te passais de courts appels.

En entendant cela, mon amertume se dissipe en un instant. Je savais qu'il participait à des activités, qu'il ne flirtait avec personne. Je le savais, mais malgré tout, je ne pouvais pas empêcher qu’il me 'manque'. Si cela continue, comment pourrais-je passer ma vie seul ?

Je déteste le fait que je me perde lentement tout en laissant quelqu'un prendre une grande place dans ma vie. Et je ne sais même pas comment sera notre avenir.

Un jour, on pourrait s'aimer davantage. On pourrait devenir des amants ou redevenir des amis comme maintenant. Dans le pire des cas, on deviendrait des étrangers. L'avenir est incertain, et ça me fait peur.

— Allons à l'intérieur. Tu cherches quel livre ?

Mork rompt le silence alors que je suis perdu dans mes propres pensées.

— La génétique. Tu peux aller faire ce que tu veux. Je ne vais pas m'enfuir.

Cela dit, j'entre à grands pas dans la bibliothèque.

On s'est séparés. Je suis dans la zone scientifique au troisième étage et Mork n'est nulle part. Je m'en fiche de savoir dans quel coin il se cache. Tout ce que je sais c'est que je ne vais pas trop lui parler aujourd'hui pour protéger ma fierté. Je dois garder mon image cool.

Je me débarrasse de ces pensées distrayantes et passe mes doigts sur les reliures des livres, essayant de trouver celui qui est intéressant à lire pour les examens finaux. Je sursaute lorsque mes yeux se posent sur le visage de quelqu'un qui apparaît entre les livres.

Est-ce un fantôme ? Je serai horrifié si je le voyais la nuit.

— Mork ! crié-je.

Mork me fait signe de baisser la voix.

— Shushhhh.

Les autres élèves nous regardent fixement pendant une seconde avant que tout ne revienne à la normale.

— Qu'est-ce que tu fais ? chuchoté-je en utilisant le langage des signes cette fois.

Il ne donne pas de réponse.

Il place un petit morceau de papier sur ce minuscule espace.

‘Es-tu contrarié ?’

La phrase est écrite sur le papier devant moi. À quoi il joue ? Il trouve ça drôle ? Avant que je ne m'embrouille davantage, Mork me tend un autre morceau de papier.

'Arrête d'être contrarié.'

— Je ne suis pas contrarié, dis-je d'une voix posée.

Mork baisse les yeux. Il écrit quelque chose et me tend un autre morceau de papier.

'Jouons à un jeu.'

— Non.

'A quoi penses-tu quand tu entends le mot 'Pi' ?'

Bon, il m'envoie quand même un autre message même si j'ai refusé de jouer le jeu. Alors, je vais jouer le jeu. Je suis curieux de savoir quel genre de tour il va me jouer.

Voyant que je cède, Mork me donne sans cesse de nouveaux morceaux de papier.

'Je pense aux douze mois.’

"Les chiffres changent sur le calendrier.'

'Leap Year de Tucker, le film.'

'A Thousand Years de Perri.'

'Pour moi, c'est cette année.'

Son beau visage se concentre sur le papier qu'il écrit pendant un petit moment. Puis, une autre feuille de papier m'est tendue. Je la prends et je lis le message encore et encore. Mes sentiments changent lentement alors que mon cœur s'emballe.

‘Pi comme surnom de Pattawee.’

Excité, heureux ou contrarié, j'ai l'habitude d'être confus à propos de ces sentiments. Cependant, je réalise maintenant ce que je ressens exactement. Mork me laisse réfléchir un moment avant de me tendre une nouvelle feuille de papier.

'Qu'en est-il de moi ? Qu'est-ce que tu penses de moi ?'

'Je ne suis pas quelqu'un de gentil. Tu me trouves si gentil ?'

Je secoue la tête après l'avoir lu. Il n'est pas gentil puisqu'il fait battre mon cœur à tout rompre.

'Je suis toujours en train de te harceler.'

J'acquiesce immédiatement.

'Je fais de ta vie un véritable bazar.'

Je hoche encore la tête. Mork sourit et écrit un autre message.

'Ça te fatigue ?'

Je ne réponds pas. C'était peut-être le cas avant. Mais la vérité c'est que... je ne me suis jamais senti fatigué de l'avoir dans ma vie. Au contraire, j'attends toujours qu'il se montre pour qu'on puisse se chamailler comme on le fait d'habitude.

En fait, j'ai beaucoup de défauts. Je ne suis pas un gentil garçon, comme tu l'as dit.

— ...

'Mais je veux devenir meilleur grâce à toi.'

Je ne réponds toujours pas, me contentant de lire son écriture en silence. Quand j'ai fini, je lève les yeux et je vois son beau visage qui me sourit déjà.

— Quand je pense au mot 'Pi', ça me fait penser à toi. Et toi ? Quand tu penses au mot 'Mork', à quoi ça te fait penser ? demande-t-il, de sa voix douce et ferme à la fois. Un rival, un ennemi dans ta vie passée, un ami...

— ...

— ... ou un petit ami ?

Il le dit très rapidement. On est amis depuis peu, et maintenant il me demande d'être mon petit ami.

— Qu'est-ce que tu veux être ? lui demandé-je en retour, et il répond immédiatement.

— Je suis déjà ton ami. Je peux être ton petit ami maintenant ?

Aucune réponse ne s'échappe encore de ma bouche, mais je suis sûr de mes sentiments. Je n'ai pas besoin de dire quoi que ce soit, mais je souris. Et le gars devant moi rayonne de bonheur.

— Merci. Merci.

— ...

— Je te promets... Je vais prendre soin de toi.

Ces mots doux résonnent encore dans ma tête, et mon cœur bat à tout rompre. Après toutes ces années de solitude, je ne regrette pas qu'aujourd'hui...

je décide de laisser quelqu'un faire partie de ma vie.


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Tome 2

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