Le Deal du moment : -50%
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer ...
Voir le deal
54.99 €

 :: Bibliothèque Impériale :: Les Romans :: Thailande Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Fish Upon The Sky - Tome 2
Le Titre
Le Titre
Le Titre
Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
Messages : 463
Date d'inscription : 13/07/2024
Le Titre
Mer 24 Juil 2024 - 12:53
Fish Upon The Sky - Tome 2
Ecrit Par Jittirain



Carte D'identité

Pays D'origine : Thaïlande

Traduction : Johanne & Néphély
Correction : Minidoux

Nombre De Chapitres : 15 Chapitres

Status : Terminé

Soutenir l'auteur : MEB


Tome 1 - Tome 2

Résumé

Pour moi, Mueangnan est comme le "poisson dans le ciel". Il est vraiment hors de ma portée, si impossible que je devrais abandonner ou être blessé. Mais moi, Pi, je ne suis bon qu'à étudier, pas doué pour l'amour. C'est pourquoi je lui ai couru après de loin pendant deux ans.

Une fois que j'ai décidé de gagner son cœur, quoi qu'il arrive... La Lune de Médecine devient soudainement collant à mon poisson dans le ciel. Ce connard n'est que beau, intelligent, populaire... C'est tout!

Mais je ne reculerai jamais!

Avant tout, je dois me débarrasser de cette fichue Lune de Médecine. Mais pendant que je fais ça... pourquoi diable les choses ont-elles tourné de cette façon? Fuuuuuuuuck!

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:48



Chapitre 20
Avez-vous déjà eu l'impression que tout a changé ? Actuellement, mon monde entier est...

— Attendre est une torture.

— Oui, je le pense aussi.

— Je ne vais plus attendre, putain. Allons manger !

Ce cri fort est le signal du départ. Plusieurs paires de baguettes se bousculent sur un gril de la taille d'une main de bébé, se disputant la viande comme s'ils étaient affamés depuis cinq jours. Certains veulent du porc, les autres du foie. La table est bondée, mais il n'y a qu'un seul gril. Vous êtes fous ?????

Ça me rappelle le Festival du banquet des singes et le Festival du buffet des éléphants de Lanna.

— Je mangerai même celui qui n'est pas cuit !

— Hé, calme-toi. Donne-moi le foie. Beaucoup de foie.

— Putain, enlève tes légumes du grill. Ils prennent la place de mes boulettes de viande.

— Merde, mes bâtonnets de crabe sont tous partis. Il ne reste que des champignons. Espèce de fils de pute !

— Hahahahahaha, burrrrp.

Le bruit du rot est plus fort qu'une fusée, et le rire ressemble à celui d'un chef qui découpe de la viande pour faire une salade épicée. Cela ruine tellement mon humeur que je détourne rapidement le regard. Je m'enfoncerais la tête dans le gril si je le pouvais, je ne serais pas assis là à faire semblant de rire comme je le fais en ce moment.

Aujourd'hui, c'est le jour du jugement dernier de Pattawee. Pae m'a invité à passer du temps avec ses amis de l'architecture. C'est une fête avec pour thème la campagne "Beaux mecs en costume". Le nom est déjà ridicule, mais ces gars sont pires : ils portent tous des costumes pour la réunion autour d'un porc grillé.

Je comprends qu'ils voulaient avoir l'air cool, mais c'est au-delà du cool. C'est fou.

Il fait si chaud que notre épiderme est en train de fondre. Malgré cela, ils portent un costume et une cravate et se coiffent comme des stars d'Hollywood.

Je tiens mes baguettes, je cligne des yeux, je regarde les seniors agir comme une bande de vautours ayant trouvé des animaux morts. Il n'y a pas grand monde ici. La fête a lieu dans le vieux studio d'une petite maison.

Il y a une petite pelouse à l'avant qui dégage de l'air frais pour nettoyer nos poumons, bien que le sol soit plein de mégots de cigarettes. C'est un espace polyvalent inutile pour tous sauf pour les fumeurs.

De plus, l'arche de fleurs en papier 100 % fait main est décorée de façon glamour à la porte d'entrée. Des lampes colorées faites à la main sont placées tout autour du studio, et des dessins de personnages de dessins animés sont accrochés aux murs. Comme on peut s'y attendre de la part de ces esprits artistiques. Ils ne les enlèveront pas même si la pluie a détruit les œuvres d'art, occupés à se battre pour de la viande grillée.

— Hé, Pi, mange. Hooooo, me dit Pae.

Erm, tu me craches à la figure.

Je dois admettre que je suis tout tendu même si je ne les ai rejoints que depuis dix minutes. J'ai une putain de peur que les seniors me tabassent. Je ne me sens pas vraiment le bienvenu parce qu'ils ne veulent pas partager le porc et le foie. Ils ont super faim.

— Tu as dit que tu attendrais Mork.

— Il est en retard. On a faim.

En plus de m'emmener ici sans présenter personne, l'autre erreur majeure est...

Ils ont oublié mon petit ami.

Je m'assieds là, penche le cou pour le chercher, mais il n'est nulle part. La pluie tombe à verse, et il ne répond pas au téléphone. Quand il se montrera, je casserai sa carte SIM pour le punir de m'avoir inquiété.

Pae se moquait de moi. Il est venu me chercher sans me dire que Mork allait nous rejoindre, alors je ne l'ai pas attendu.

— Bonjour, les gars.

Il est là. En parlant du diable.

Laissez-moi le féliciter ! Sa voix est si douce et basse, comme la voix d'un acteur doublant un rôle masculin dans les films de Hong Kong.

— Wow ! C'est la Lune de Médecine ? Moche comme une merde.

Laisse ces beaux mecs se flatter eux-mêmes. Je leur tourne le dos et regarde la grande forme de Mork s'approcher et s'asseoir à côté de moi, faisant palpiter mon cœur.

— Désolé d'être en retard. J'ai été pris par la pluie.

— Je sais. Ta chemise est trempée. Tu vas attraper froid, dis-je en balayant violemment les gouttes de pluie de sa tête avec ma main.

— Tu es inquiet ?

— Comme si.

— Pourquoi tu rougis ?

— Pour rien. Le gril est chaud.

— Vraiment ? Tu n'es pas si près du gril.

— Va te faire foutre.

Je vais te gifler si tu continues à demander. Ne pense même pas que notre relation romantique serait aussi douce que de la glace pilée, le genre de relation que tout le monde envie. La vérité, c'est qu'on ne sort pas officiellement ensemble.

Ces jours-ci, nous sommes en "période d'essai".

Mork a accepté les conditions de son plein gré. Je veux qu'on soit comme un papillon. Qu'on grandisse lentement, qu'on soit un œuf, une larve, et une chrysalide. J'espère que nous ne deviendrons pas une mouche à la fin. Si on se nourrissait de crottes depuis le stade larvaire, ce serait triste.

Les conditions pendant une période d'essai sont...

Un, il n'y a pas de date de fin précise.

Deux, notre relation doit rester secrète.

Trois, nous ne pouvons pas mentionner, taguer ou nous plaindre l'un de l'autre sur toutes les plateformes de réseaux sociaux.

Quatre, on peut prendre soin l'un de l'autre, mais ça doit être discret.

Nous sommes comme des idoles qui sortent ensemble en secret. Si nous passons cette période d'essai sans accroc, je sortirai officiellement avec lui. Je dois garder un oeil sur son comportement pour le moment.

Le problème est qu'il a beaucoup de fans, donc nous devons apprendre à agir sans le soutien des autres. Sans la tête du fandom comme Prik, Mork et moi n'aurions peut-être jamais eu de relation.

Mais vous savez quoi ? Quand je l'ai laissé faire partie de ma vie sous un autre statut il y a quelques jours, je suis devenu terriblement sensible et faible tout d'un coup. En arrivant dans ma chambre, j'ai dû regarder une série romaine. J'ai écrit sur lui dans mon journal intime. Le pire, c'est que je mâchais la gomme en pensant à lui.

J'ai jeté tous les mots grossiers en rêvant de lui. Je l'ai insulté en personne et je l'ai appelé Sutthaya Oppa dans son dos. J'ai entendu Prik appeler les idoles coréennes comme ça et j'ai voulu l'imiter. Mon cœur s'est senti étourdi comme s'il avait été chatouillé. La peau entre mes ongles d'orteil me démangeait. Mon corps frissonnait. Je perdais mon calme dès que quelqu'un prononçait son nom.

J'ai été une épave pendant un certain temps.

Est-ce que j'ai des sentiments pour lui ? Oui, beaucoup. Mon cerveau a complètement oublié Mueangnan, le poisson dans le ciel.

Rassurez-vous, si Mork me trompe un jour, je raserai tous les poils de son corps, n'en laissant aucun en souvenir. Je pourrais en garder quelques-uns pour accomplir un sombre rituel de vengeance.

— Pi, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu marmonnes tout seul.

Pae, enfoiré, tu ruines toujours mon imagination.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Viens manger.

— Il reste quelque chose ? demandé-je.

En voyant Mork qui rejoint déjà la table, le feu éclate dans ma tête. Pendant que je me remémorais le passé, ce crétin se régalait de porc grillé.

— Bien sûr. Mange d'abord et je te présenterai mes amis.

C'est merveilleux. Manger avant de se présenter. C'est la chose la plus absurde que j'ai jamais entendue. Suis-je la personne la plus normale ici ?

Je me déplace pour m'asseoir plus près de Mork, le regardant pousser une assiette déraisonnablement énorme vers moi et y déposer tranquillement la viande cuite.

— Merci, marmonné-je.

L'équipe fouineuse de Pae et de ses amis semble très intéressée par ma relation avec Sutthaya Oppa. Je reste calme et posé, en faisant semblant d'être dragué. Je ne veux pas que l'on sache que je suis si facile, que je sors déjà avec lui.

— Je t'en prie. Tu veux autre chose ?

Merde... sa voix est si apaisante.

— Non, tu devrais manger.

Bon sang ! Cette période d'essai est insupportablement chaude.

Si, à l'avenir, il devient plus froid comme la glace du pôle Nord, je lui frapperai la bouche avec une bûche.

Pae et ses amis sont rapides. Quand la viande que je fais griller est cuite, ils l'arrachent sans hésiter. Sutthaya grille bientôt du porc uniquement pour moi, alors je lui montre un peu d'affection.

— Mange ça, lui dis-je, en lui donnant une sorte d'abats.

— Non.

— Pourquoi ?

— Je ne mange pas d'abats. Tu ne te souviens pas ?

— Tu es si difficile. Tu dois apprendre à manger des choses variées quand tu es avec moi, grondé-je, mais je lui pique un morceau de porc doucement avec mes baguettes.

Je me déteste tellement.

En plus de se battre pour obtenir des protéines du porc, ils deviennent de plus en plus fous. Aucun d'entre eux ne touche aux légumes, les jetant négligemment dans les charbons comme combustible. Je me sens un peu mal à l'aise parce que Sutthaya Oppa aime la laitue.

Qu'est-ce que j'en sais ? Je ne le sais pas. C'est juste une supposition.

— C'est chaaaaaaud.

— Arrête de te plaindre. Mange. Arrête de griller du porc pour moi.

— Je veux le faire.

— Je peux le faire moi-même. Qu'est-ce que tu veux ? Je vais le griller pour toi, proposé-je parce que je suis plein.

Je suis plus inquiet pour lui. Il mange comme une souris qui grignote de la mort-aux-rats.

— Vous êtes mignons tous les deux. C'est comme si vous étiez amoureux.

— Quels amoureux ? C'est pas ça. Pas moyen.

J'ai failli m'étouffer avec du porc. Ce mot me frappe sans crier gare. Et je suis facilement provoqué, toujours à nier la vérité sans analyser la situation.

— Ok, vous n'êtes pas des amoureux. Pourquoi tu t'énerves ?

— Je ne le suis pas, hein, Mork ?

Je lui tapote l'épaule et continue à manger.

Une demi-heure plus tard, ils se séparent pour aller se promener sur la pelouse, savourant le moment après la pluie. En d'autres termes, ils se promènent pour soulager les gaz dans leurs estomacs. Mork et moi sommes les seuls à rester assis à la table.

— Pi...

Il appelle mon nom à voix basse.

— Oui ?

— Qu'est-ce qui nous a rapprochés ?

Qu'est-ce qu'il a ? Il essaie d'être romantique devant un grill.

— Une crise.

Dix minutes plus tard...

— Pi.

— Oui ?

— Qu'est-ce qui nous a fait nous aimer ?

— Une catastrophe. Autre chose ?

— Non.

Il a l'air si abattu. Triste, hein ? Honnêtement, nous nous sommes rapprochés à cause d'une crise et d'un désastre. La folie du Kitty Gang nous a jetés l'un vers l'autre, nous faisant aimer et payer pour notre péché passé ensemble dans cette vie.

— Très bien. Vous êtes prêts, les enfants ? Nous avons une surpriseeee.

Les seniors sont partis en vrille. Ce qui est encore plus choquant, c'est qu'ils poussent un chariot contenant trois caisses de bière dans le studio. Tout le monde applaudit comme s'ils étaient absolument ravis.

Comme je m'y attendais, ces mecs féroces ne peuvent pas terminer la journée sans alcool.

— Venez vous rassembler. On va se soûler comme des fous ce soir.

Ils sont déjà idiots quand ils sont sobres. Pfff.

Sutthaya et moi sommes traînés pour nous asseoir dans une autre zone du studio. Après les présentations, les seniors commencent à mélanger l'alcool de façon professionnelle.

— Première tournée, tout le monde. Buvez tout. Santé !

CLINK !

" CUL SEC ! CUL SEC ! CUL SEC !"

Vous essayez de m'assommer dès le premier tour ? Ce sont les cris d'encouragement que je déteste le plus. Avant de m'en rendre compte, je finis le premier verre d'un seul coup. Miiiiince, tu n'avais pas dit que tu ne pouvais pas tenir l'alcool, Pi ?

— Bon travail, mec. Tu es Pi, le jeune prodige déchiré.

En me retournant, je vois que personne ne finit son verre. Putain, ils m'ont bien eu.

— Pourquoi vous ne l'avez pas bu ?

— On va le faire. Tais-toi. Allez ! Donne un autre verre à mon pote. On ne rentrera pas à la maison avant d'avoir tout fini !

Ils sont tous si désireux de se saouler. Quelques instants plus tard, je ne peux plus me contrôler, en faisant tinter les verres ou pas. Quand je m'en rends compte, il est déjà trop tard.

— Pi... Pi...

— Quoi ?

Le monde tourne si vite, et mes paupières sont lourdes. J'entends la voix de quelqu'un près de moi.

— Je suis ivre. Je ne boirai plus.

— Pas question. Donne-lui en plus ! Plus de bière juste ici.

— Pi.

BAM !



Le talk-show de Sutthaya :

— Pi est tombé. Merde, mon pote.

Le gars à côté de moi est tombé devant les yeux de tout le monde. Pae s'avance même en rampant pour voir Pi, il a pitié de lui. Je n'ai pas d'autre choix que de parler au type plus âgé.

— Pi est saoul. Je vais le ramener chez lui.

— Oui, vas-y. On va rester ici toute la nuit.

— Merci de m'avoir invité.

— Um, rentre bien.

Après avoir dit au revoir, je porte maladroitement le gars inconscient vers la sortie.

— Pi.

— Quoi ?

— Marche correctement. Ne ferme pas les yeux. Tu vas trébucher.

— Qui a trébuché ?

Pi ne sait probablement pas à quel point il est mignon et problématique quand il est bourré, toujours à causer des problèmes. Je dois le porter à moitié jusqu'à ma voiture et me diriger vers mon appartement. Duean me tuerait si je l'emmenais chez eux.

— Hurk ! Hurk !

J'étais soulagé qu'il ait dormi profondément sur le chemin jusqu'ici dans ma voiture. Mais alors que je traîne son corps jusqu'à ma chambre, la nausée le réveille.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Calme-toi.

Je cherche ma carte magnétique tout en soutenant l'autre gars avec l'autre main.

— Je vais... vomir.

— Attends. S'il te plaît, attends. Retiens-toi.

— Umph !

Il essaye, mais...

— Hurk ! Hurk !

Il n'y arrivera pas.

— Pi, calme-toi. Ne vomis pas maintenant, craché-je, luttant pour emmener ce corps faible à la salle de bain en premier.

BLAAARGH !

C'est un soulagement que nous soyons arrivés à temps. Pi vomit jusqu'à ce que son visage devienne tout rouge. J'ai de la peine pour lui, je lui caresse le dos pour le réconforter. Il a beaucoup bu ce soir. Il savait comment ça allait se passer, mais il s'est entêté à tout boire.

— Respire profondément, murmuré-je, sans aller nulle part.

Je pose ma main sur sa poitrine pour que sa tête ne tombe pas dans les toilettes.

— Non. Plus jamais.

— Tu as retenu la leçon ?

— J'ai mal à la tête. Ça... Ça fait mal.

— Tout va bien. Je suis là.

— Mooork, j'ai l'estomac qui gargouille.

Pi est dans tous ses états. Il a mal à la tête et à l'estomac. Il a aussi des nausées. Ce n'était pas si grave la dernière fois parce qu'il n'a même pas vomi. Mais cette fois-ci, c'est différent. Ça a probablement empiré parce que Pi n'a pas l'habitude de boire de la bière.

— Tu vas bien maintenant ?

— Waaaah.

— On va te laver le visage. Lève-toi.

Je soutiens lentement son corps chancelant et l'emmène vers le lavabo. J'ouvre le robinet et lui lave le visage pour le dégriser, puis je l'aide à s'allonger sur le lit. Il se sentira peut-être mieux comme ça.

Je mouille un petit chiffon et lui essuie le visage et le corps. J'enlève délicatement la chemise inconfortable, révélant sa peau claire. Pi agite les bras autour de lui. J'ai eu beaucoup de bleus la dernière fois, et cette fois-ci, ce n'est pas différent.

— C'est froid.

— Lâche-moi un peu. Tu es ivre. Ne fais pas l'idiot.

— F… Froid.

— Tiens bon. Laisse-moi t'essuyer d'abord.

— Mork.

— Quoi ?

— Tu sais que tu es un crétin ?

Il m'a frappé la tête encore plusieurs fois. Quand il est bourré, il cause toujours des problèmes et révèle ses propres secrets.

— Je sais. Tu disais ça tout le temps.

— Ennuyeux.

— Tu aimes ça ?

— …

Il ne répond pas, probablement endormi.

Je ne peux qu'essuyer son corps et changer ses vêtements pour qu'il puisse dormir plus confortablement.

Nous sommes amoureux maintenant, mais Pi garde toujours une certaine distance. Je ne veux pas rompre notre promesse. Je l'attends depuis longtemps, et l'attente continue inévitablement.

— Mork.

— Hmm... ?

Toujours pas endormi, vilain garçon ?

— Mooooork.

— Quoi ?

— Je t'aime tellement, putain.

— Tu ne gardes jamais de secrets quand tu es bourré.

— Je le pense vraiment. Je t'aime beaucoup. Je t'aime plus qu'hier.

— Je t'aime aussi.

— …

— Je t'aime tous les jours.

'Le talk-show de Sutthaya' se termine.



DRING, DRING. DRING, DRING.

L'alarme qui hurle interrompt mon sommeil. De plus, la lumière du soleil s'infiltre à travers le rideau et frappe mes yeux. Je couvre mon visage avec la couverture. Heureusement que j'ai réglé le réveil dix minutes avant l'heure réelle. Je n'ai pas envie de me lever et de prendre une douche maintenant.

Ah, c'est comme si j'avais oublié quelque chose. Quelque chose ne me semble pas familier.

Le son du réveil, l'odeur de l'oreiller et de la couverture, et surtout...

Je crie dans ma tête une fois que j'ai ouvert les yeux. Il n'y a pas de plafond dans ma chambre. Dans quelle chambre ai-je dormi ?

Je ne deviens pas hystérique tout de suite, mes yeux balayant la pièce. Je suis soulagé maintenant que je sais que cette chambre appartient à Sutthaya Oppa.

Heureusement, je ne suis pas nu et je ne pue pas l'alcool parce que je porte les vêtements de Mork. C'est un petit ami si gentil qui prend soin de moi quand je suis bourré.

— Mork.

Je crie son nom. Je devrais réchauffer mes cordes vocales comme un oiseau le matin.

— …

— Mork.

— Tu es debout ?

Il montre son visage derrière le cadre de la porte, habillé d'un uniforme universitaire comme s'il avait l'intention de partir le premier. Pourquoi il ne m'a pas réveillé ?

— Oui, j'ai une présentation avec mes camarades de classe, dis-je d’une voix rauque.

Je ne suis pas complètement sobre, pour être honnête.

— Quand ?

— A huit heures. Elle a été avancée.

— Pourquoi tu ne m'as pas prévenu avant, Pi ?

— Quoi ?! C'est quoi ce bordel ?

— Il est huit heures moins dix. Dépêche-toi maintenant.

Pour l'amour de Dieu, je sais que ma vie ne sera jamais facile ou pavée de pétales de rose. Où est le rêve de se réveiller dans les bras de quelqu'un, d'échanger des bonjours avec une odeur de dentifrice mentholé ? Ce ne sont que des mensonges !

Je saute du lit, me précipite vers le placard et attrape la serviette marron sale de Mork pour l'utiliser sans permission. Mork me suit de près.

— Attends ! Pourquoi tu viens à l'intérieur ? demandé-je en état de choc.

— Je t'aide à te doucher.

— Va te faire foutre.

BANG !

Je ne perds pas une seconde de plus, laissant mes vêtements sur le sol. Bien que j'ai porté les vêtements de Mork la nuit dernière, j'ai toujours mes sous-vêtements Gundam. Cela signifie que Sutthaya n'a pas profité de mon corps.

Je chasse ces pensées de ma tête et verse brutalement le gel douche et le shampoing sur mon corps. L'eau est comme des fourmis qui pissent, ce qui me frustre encore plus.

Je suis foutu. Ces abrutis vont me casser la figure une fois que j'aurai atteint le bâtiment, c'est sûr.

— Mork. Mork !

Je crie avec du shampoing partout sur mon visage.

— Quoi ?

— Je n'ai pas apporté mon uniforme. C'est trop tard pour aller chez moi.

— Je vais m'en occuper. Dépêche-toi.

Ce n'est pas une douche. C'est moi en train de courir dans l'eau. Quand j'ai fini, je me précipite dehors comme un avion. Sutthaya Oppa se tient tout près, tenant un uniforme scolaire soigneusement repassé.

— Mets-le vite, dit-il.

— Merci.

Je passe mes bras dans les manches et attrape le jean, un sac, des chaussettes et tout ce qu'il me passe.

— C'est bon. Je vais te déposer.

— Bien sûr, tu vas le faire. Tu m'as emmené ici.

— Oh, ton frère a appelé. J'ai décroché et je lui ai dit que tu étais avec moi.

— Merde, pourquoi tu as décroché ? Duean va me tuer.

— On verra dans la voiture, d'accord ?

— Les choses ont tourné de cette façon parce que tu ne m'as pas réveillé.

— Je ne savais pas. Tu ne m'as rien dit.

— Je suis en colère !

— On s'embrasse et on se réconcilie plus tard.

On n'a pas envie d'en parler maintenant, on est tous les deux pressés d'aller à l'université.



CREAK !

— Désolé, je suis en retard.

Je m'excuse d'abord auprès de mes camarades de classe et du professeur.

— Ce n'est pas grave. Vous êtes le deuxième groupe, non ? Regardons le premier groupe faire une présentation.

— Oui, madame.

Je passe devant la première rangée en me baissant, à la recherche d'un siège vide dans la salle de cours. Le son des étudiants qui bavardent à mon sujet me démange, mais je l'ignore.

C'est un soulagement que, même si je suis en retard, ce n'est pas encore mon tour de faire une présentation. Et Sutthaya Oppa ? Où diable es-tu ? Humph ! Je l'ai repoussé quand nous sommes arrivés devant le bâtiment.

J'étais tellement pressé que j'ai pris avec moi tout ce qui était à ma portée : La chemise, le pantalon, les chaussettes, et cetera. Tout appartient à Mork.

Ça n'a pas d'importance. Pour l'instant, je dois agir intelligemment. Je prends une sacoche et... Wow, c'est quoi ces livres de biologie ? Ils ont tous son nom dessus. Même son cahier, il a écrit son nom dessus en grand comme un enfant. Je fais semblant de me concentrer sur la conférence et de griffonner dans le cahier. Mork a beaucoup de sacs, alors je ne m'en soucie pas vraiment.

La présentation s'est bien passée. Comme je l'ai dit, je suis beau et tellement intelligent. C'est pour ça que tout s'est bien passé. Mais lorsque je sors de la salle, les commérages continuent. Les autres me regardent attentivement.

— Pi, où tu vas ? Tu as une heure de libre, non ? demande une de mes camarades de classe.

— Je vais à la bibliothèque.

— Oh, eh bien... J'ai quelque chose à te demander.

— Oui ?

— Rien, on se voit au prochain cours.

Elle s'en va, me laissant perplexe.

Je me dirige vers la bibliothèque, trouve un coin tranquille et ouvre mon ordinateur portable pour me tenir au courant. Il n'y a rien d'important. Je veux juste demander à Mork comment il va. Au cas où sa voiture se serait embourbée, je pourrais aller l'aider à temps.

Avant de cliquer sur la boîte de réception, mes yeux captent un message sur mon fil d'actualité. Je n'ai pas beaucoup d'amis sur Facebook, mais j'ai accepté une demande d'ami de Prik parce que j'étais possédé par un mauvais esprit.



Chili, la vraie fan de MorkPi.

Je ne sais pas s'ils sortent ensemble, mais ils sont arrivés ensemble à l'université en voiture.

Le truc, c'est que Pi portait le sac de Mork. Le ship monte en flèèèèèche.



Arrrrrrgh, tu es journaliste ou quoi ? En plus d'avoir eu l'info si rapidement, elle a même posté une photo recadrée du sac de Mork pour le comparer avec celui que j'ai utilisé ce matin. Heureusement, elle n'est pas assez géniale pour remarquer que je portais aussi la chemise et le pantalon de Mork, sinon le fil d'actualité serait devenu fou.



Sutthaya Nithikornkul

Pi, je dois lui dire ?



Tu-sais-qui m'envoie un texto pendant que je lis le post, comme s'il me surveillait avec son sixième sens. Lui dire ? Que veut-il lui dire ?



Pattawee Panichapun

Lui dire quoi ?

Sutthaya Nithikornkul

Elle a mal compris.

Pattawee Panichapun

Corrige-la maintenant.

Dis-lui qu'il se trouve que nous avons les mêmes sacs.

Sutthaya Nithikornkul

Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Je veux dire à Prik que ce n'est pas seulement le sac.

Mais aussi la chemise, le pantalon et les chaussettes.

Et tu as dormi dans ma chambre la nuit dernière.



Oui, je sais maintenant. Il est pire que sa fan.

Putain de Sutthayaaaaaaa !


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Néphély
Néphély
Néphély
Fantastic Team
Messages : 942
Date d'inscription : 19/06/2024
Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:49



Chapitre 21
Je déteste Mork, putain. C'est un tel emmerdeur.

Peu de temps après, il est venu à la bibliothèque pour me travailler en personne. D'accord, puisque personne ne rectifie le post de Prik, on va juste la laisser naviguer sur le ship. Mork et moi lisons en silence, puis nous partons traîner dans sa chambre.

Je ne voulais pas venir ici, je le jure.

Oh, j'ai presque oublié d'appeler Duean. De peur de me faire crier dessus jusqu'à ce que mes oreilles saignent, j'appelle tout de suite mon plus cher frère.

— Salut, ma joliiiiiiiie Pik.

Argh, espèce de salaud, je me demandais pourquoi tu avais décroché si vite. A quel nom a-t-il enregistré mon numéro ? Sa voix est étrangement douce.

— C'est moi, Duean.

— Tu es incroyable, Pik. Tu peux imiter la voix d'un homme.

Enfoiré ! Tu es vraiment mon frère. Je me sens mal pour notre nom de famille en commun.

Je parle avec ma voix habituelle, mais il continue à me taquiner. C'est la raison pour laquelle il ne reste jamais longtemps avec la même personne. Il saute toujours très vite d'une relation à l'autre.

— Duean, c'est moi, ton frère, pas la jolie Pik. Tu es fou ?

— Quoi ? ! Petite merde, je me demandais pourquoi la voix m'était familière, comme si je l'avais entendue dans ma vie passée.

Je ne peux même pas pleurer, tenant le téléphone avec une expression blasée. T'avoir comme frère aîné est le pire péché de ma vie, Duean.

— On ne s'est pas vu depuis une journée et tu as oublié ton petit frère ?

— Ne fais pas le malin, espèce de voyou. Tu as oublié ta culpabilité ?

Oooooh, ça doit être à propos de moi squattant chez Mork la nuit dernière.

— J'étais bourré.

— Et Pae, le fauteur de trouble.

— N'insulte pas Pae.

— Tu le protèges, hein ? dit-il avec sa voix railleuse tellement ennuyante. Ne cause pas de problèmes ce soir. Je ne rentrerai pas. Reste dans la chambre.

— Je suis ton frère, pas un chien. Mais pourquoi tu ne reviens pas ? Qu'est-ce que tu fais ?

Mes yeux se crispent intuitivement. Mon frère est un homme bizarre. Je parie qu'il est en train de préparer quelque chose qui me donnera mal à la tête plus tard.

— J'accompagne un alien qui construit une arche de remise des diplômes.

— Un alien peut construire une arche de remise des diplômes ?

— Argh, occupe-toi de tes affaires. Je ne rentre pas ce soir. Tu retournes dormir chez nous. Assure-toi de verrouiller la porte. Il y a beaucoup de voleurs dans le coin. Si une seule de mes affaires disparaît, même mes pastilles pour la gorge, je te botterai le cul.

— Attends, Duean, Duean...

BEEP !

Qu'est-ce que... ? Quel frère aimant. Il m'a fouetté et a raccroché juste comme ça. As-tu la moindre idée que ton frère est seul avec Mork dans sa chambre ? Si je me fais dévorer ce soir, ce sera la faute de Duean.

— Tu appelles ton frère ?

— Ce ne sont pas tes affaires.

Mork se dirige vers moi depuis la cuisine, plaçant une bouteille d'eau et un verre devant moi.

— Pour toi.

— Tu essaies de m'anesthésier ? Ça ne marchera pas.

— Tu as regardé trop de films.

— Les films sont basés sur des histoires vraies. Nous sommes en période d'essai, alors ne me fais pas des avances. Je vais certainement me battre avec toi.

Fatigué par toutes ces discussions, je bois une gorgée d'eau pour étancher ma soif.

— Tu n'as pas dit que tu ne la boirais pas ?

— Va te faire foutre.

Il s'approche et s'assied sur le canapé à côté de moi.

— Pi, je n'ai rien à faire.

— Et alors ?

— Tu veux faire quelque chose d'excitant ?

Excitant, mon cul !

Je me suis replié de l'autre côté du canapé après que Mork ait dit ça, en le regardant avec méfiance. Ai-je pris la bonne décision de le suivre chez lui alors que j'aurais dû rester avec le Kitty Gang ? Je serais en sécurité avec le gang, mais ils m'embêteraient sûrement.

— Ce n'est pas drôle, Mork.

— Pi.

— Quoi ?

— Pi...

— Quoi, Sut ?

— Est-ce que c'est embarrassant d'être mon petit ami ?

Un fantôme dramatique a pris possession de son corps. Encore.

— Tu n'es pas du genre à perdre confiance en toi, je lui réponds.

Réfléchissez-y. Quel genre de personne saine d'esprit tomberait amoureux d'un type étrange comme moi ? Ma famille est encore plus bizarre que celle des autres.

— Je ne suis pas confiant en ce qui te concerne.

— Tu n'es pas confiant quant à ton amour pour moi ?

— Je ne suis pas confiant au sujet de ton amour pour moi.

— On est ensemble tous les jours. Je suppose que cela signifie que j'aime ton ami ?

Il répond par un sourire timide.

J'aimerais pouvoir emballer son sourire et le vendre au marché. C'est ennuyeux. Si c'était les autres, ils crieraient intérieurement que le docteur Sutthaya est trop beau, qu'il a un sourire ravageur ou autre. Je n'ai jamais vécu ce moment. Je suis seulement malade de voir comment chaque jour sa laideur essaie de rivaliser avec mon beau visage.

On reste silencieux pendant un moment. Je tourne la tête et lui pose une question.

— Hey, pourquoi est-ce que tu m'aimes bien ?

— Parce que tu es toi.

— Sois sérieux.

— Parce que tu es toi.

— ... !

— Tout en toi, j'aime tout ça.

BABOOM !

C'est comme s'il y avait un club disco dans mon cœur. Je le déteste, putain. Je le déteste pour m'avoir fait perdre le contrôle. Je déteste que peu importe la réponse qu'il me donne, je la prends toujours de façon positive et je me sens bien.



Chili, la vraie fan de MorkPi.

La journaliste la plus rapide sur terre...

Bonjour, c'est Prik. J'ai dix-neuf ans, je suis étudiante en première année. Enfant, j'adorais manger du Cerelac avec de la banane. Adulte, j'adore les céréales. Ma routine quotidienne est le fangirling. Quand j'étais au collège, j'étais fan de Big Boom. Et quand j'étais au lycée, je suis devenue une fan d'EXL. Ma mère a fini par m'empêcher d'être une fangirl car j'ai dépensé trop d'argent en photobook et en produits dérivés officiels.

J'ai l'impression que ma vie a été plutôt terne, sans rien pour faire battre mon cœur, jusqu'à ce que je découvre un couple de ship qui pourrait être réel comme Mork et Pi. Ils ont construit le ship et l'ont fait naviguer eux-mêmes. J'espère qu'ils sortiront bientôt ensemble pour que je puisse enfin créer la page "Famille Nithikornkul".

S'ils ne sortent pas ensemble, je peux me soûler au lait à la fraise pour me consoler. Le nombre de fans de MorkPi ne cesse d'augmenter, passant de dix à cent, puis à mille. On pourrait même organiser une réunion si on le voulait. Mais bon, il y a beaucoup d'anti-fans malhonnêtes, qui ont souvent essayé de faire une guerre des nerfs sans prévenir. J'ai envie de les frapper au visage avec un panneau LED.

Ne me demandez pas à quel point je me soucie de MorkPi.

Je ne me soucie pas d'eux à ce point. À peine. Mais je ne les quitterai pas des yeux.

C'était plutôt étrange ces derniers temps. Mork et Pi n'ont pratiquement pas été actifs sur les réseaux sociaux. Depuis que je suis née avec la curiosité ultime, je me suis transformée en Conan Edogawa (1), qui apporte le désastre partout où il met les pieds. J'ai espionné la vie quotidienne de MorkPi avec l'appareil photo de mon iPhone 22.1, importé de l'océan Pacifique, avec mille millions de pixels pour capturer des moments touchants.

Le travail principal d'une fangirl est de prendre des photos de MorkPi lors d'événements. Mon téléphone a failli ne plus fonctionner, et le stockage n'ayant plus d'espace, j'ai dû supprimer mes photos pour garder celles des deux personnes qui m'obsèdent. Si je perdais mon téléphone, personne ne me le rendrait. Ils le donneraient probablement à MorkPi parce que mon écran de verrouillage est leur visage.

C'est un peu ennuyeux en ce moment car le soir, les étudiants de première année doivent construire des arches de remise des diplômes. Mais avant cela, les facultés des sciences de la santé, dont la nôtre, organisent un événement intitulé "Mélodie d'amour". Nous allons chanter des chansons d'amour pour tous les couples du campus le jour de la Saint-Valentin afin de récolter des fonds pour les facultés. Par conséquent, les membres de l’organisation doivent se rassembler dans une cour polyvalente du bâtiment central.

D'accord, je ne veux pas bavarder. Mais savez-vous jusqu'où je suis prête à aller avec tout mon vice et ma vertue ? Je verserais sang, sueur et larmes pour obtenir un billet hors de prix d'un anonyme devant une salle de spectacle pour participer à un événement. Je donnerais tout ce que j'ai. Si vous me payez cinquante, j'en ferais cent cinquante pour vous. Est-ce que ça ne vaut pas le coup ? Demandez aux membres du fandom.

Kyaaaaaaa !

Les voilà, à ma gauche, ils font une entrée avec un effet spécial éblouissant. Mork marche devant, en gardant une distance d'environ deux cents mètres de Pi. Ce n'est pas difficile pour moi de le remarquer avec mes jumelles.

Vous essayez de nous faire croire que vous n'êtes pas venus ensemble ? Ha ! Ça ne marche pas.

— Tout le monde est là ?

Un senior de la pharmacie, le chef de l'événement, commence. Je l'aime beaucoup, mais pas autant que MorkPi, évidemment.

— Hé, tu m'écoutes ?

— Oh, je t'écoute.

Je détourne instantanément les yeux de MorkPi pour faire face aux étudiants des autres facultés. Je me souviens qu'ils sont dans des fandoms différents.

Quoi ? Tu me regardes ? Je vais te crier au visage si tu continues à me regarder.

J'essaie de me retenir, mais je n'arrive pas à corriger mon habitude de crier au visage des autres. Ma mère m'a demandé une fois si je crierai au visage des patients, pour les surprendre, quand je serai médecin. Elle ne s'inquiète que de ça.

Concentrons-nous sur l'affaire en cours. C'est difficile de se concentrer quand mes pensées s'éloignent de l'océan Pacifique.

Sans me soucier du senior qui parle, je continue à hocher la tête, les yeux fixés sur ma cible. Ils sont debout dans des coins différents. Je ne comprends pas pourquoi ils font ça. J'ai le vertige à force de les regarder alternativement.

Mork a l'air normal, et Pi reste à côté de ses amis dentistes. Parfois...

Kyaaaaaaa !

Ils se regardent l'un l'autre. Ils se regardent l'un l'autre ! Quel contact visuel intense. Il dure quinze secondes, pour mémoire. Woooo, j'ai envie de crier.

Je les observe, n'ayant rien à faire. Ils ne sortent pas ensemble ? Vraiment ? Alors pourquoi la montre de Mork est sur le poignet de Pi ? Bon sang, qu'est-ce que ça veut dire ?

Avec une curiosité débordante, je passe du groupe des étudiants en médecine à celui des étudiants en médecine dentaire, plantant mes pieds à côté de Pi en un clin d'œil.

— Oh, Prik, me salue-t-il.

— Bonjour, Pi.

— Tu t'es inscrite pour faire partie du staff de cet événement ?

— Bien sûr. Le jour de la Saint-Valentin, je veux que tout le monde soit amoureux.

— Oh, bien.

— Qu'en est-il de Mork et toi ? J'aurai bientôt de bonnes nouvelles ?

Aucune réponse.

Il a l'air mal à l'aise, comme quelqu'un qui essaie de garder un secret.

D'habitude, il nie et dit non, alors pourquoi est-ce qu'il se tait en ce moment ? Je commence à avoir l'espoir que ce dont j'ai rêvé se réalise.

— Pi...

— Hé, ils choisissent les t-shirts.

Argh ! Il change de sujet.

J'abandonne l'idée de lui soutirer la vérité et je suis les autres pour choisir le t-shirt de l'événement. Ils sont de couleurs pastel, très mignons. Quand j'entends Pi parler à ses amis, j'ouvre grand mes oreilles. S'il vous plaît, ne suivez pas mon exemple. Écouter aux portes est une action terrible, mais mes oreilles me trahissent et écoutent tout.

— Pi, tu veux quelle couleur ?

— J'aime bien le bleu. La taille L est bien, répond-il en prenant un t-shirt bleu.

— Le rose est joli.

— Ça ne me va pas.

— Hé, Pi, je pense que le blanc fera l'affaire.

— Le blanc ?

— Oui, ça te va bien.

Une fille place un t-shirt sur le haut de son corps.

— Je ne suis pas sûre de la couleur que je devrais porter.

— ...

— Laissez-moi demander à Mork d'abord.

Attendez une seconde !!!

Laissez-moi demander à Mork d'abord.

Fort et clair.

Aaaaaaahhh ! Qu'est-ce que je suis supposée en penser ? Pourquoi tu as besoin de son opinion si vous n'êtes pas ensemble ?

Mork s'approche rapidement, notant les tailles des t-shirts des membres du staff.

— Quelle couleur tu veux, Prik ?

Un beau visage se profile devant moi. Je lève les yeux et lui offre un sourire aussi brillant qu'une bougie géante allumée le jour du Carême bouddhiste.

— Rose, taille S.

Le beau gosse acquiesce et s'éloigne. Il s'arrête devant Pi.

— Bleu, taille L.

— ... !

Le beau Sutthaya ne prend pas la peine de demander au gars à côté de lui. Il dit et écrit ce qu'il veut.

— Tu ne m'as pas demandé, aboie Pi.

— J'ai choisi pour toi.

— Et si je voulais une autre couleur ? Ça te poserait un problème ?

— Non, quelle couleur tu veux ?

— Blanc.

— D'accord, je porterai la même couleur que toi.

— Comme c'est mignon.

— Je veux être mignon avec toi en tout.

J'en ai fini. J'en ai tellement marre. ‘Je veux être mignon avec toi en tout !’ Oppa, tu es fantastique. Je suis si heureuse que j'ai envie de faire un saut périlleux trois fois de suite. Wah...

Non, ce n'est pas tout. Plus tard, nous discutons des chansons pour l'événement. Beaucoup expriment leurs idées. La plupart d'entre eux sont d'accord pour utiliser des chansons thaïlandaises plutôt que des chansons internationales. Je ne fais pas attention à eux. Je n'écoute pas vraiment leurs opinions, les yeux rivés sur MorkPi.

— Pourquoi pas 'Close' de Scrubb ?

— 'Stop' de Groove Riders est bien. Un classique.

— 'Softly' de Singular.

Il y a trop d'opinions. J'ai mal à la tête. Voulant savoir quel genre de musique Pi aime, je trouve une occasion de lui demander son avis.

— Pi, tu as une suggestion ?

— Ah... Aucune. Je n'écoute pas beaucoup de musique. Je ne connais pas beaucoup de chansons.

Oh, la poisse.

— Y a-t-il d'autres suggestions ?

Mork lève sa main.

— Essayez les chansons d'amour de Palmy.

— ...

— Pi connaît chacune d'entre elles.

Faisons une pause ici !

Mork a lancé une grosse bombe sans me prévenir. Wah... On dirait qu'il n'a pas dit ça comme une opinion, mais pour transmettre ses sentiments à quelqu'un. Parce qu'il regarde Pattawee de la faculté de médecine dentaire.

Mon cœur est sur un nuage, dans la meilleure zone d'un concert avec un billet hors de prix. Mais mon rêve se brise lorsque Bam, une étudiante en Arts de la Communication, rejoint le cercle, toute brillante, alors qu'elle n'a rien à voir avec l'événement. Je lui pardonne parce qu'elle est jolie et qu'elle est l'amie de Mork depuis longtemps. Cependant, leurs interactions rendent parfois Pi...

Il fait la moue comme s'il était sur le point de pleurer.

— Qu'est-ce que tu fais après ça ?

Mork se déplace, passant de son groupe à Pi en douceur.

— Je prends un repas avec Pae. Et toi ?

— Je vais aussi aller manger avec mon amie.

— Ouais ?

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien.

— Je prends juste un repas avec Bam. Ce n'est rien.

— Je n'ai rien dit.

— Pourquoi tu fais cette tête ?

— C'est mon expression habituelle. Habituelle !

Inspirez profondément. Expirez lentement.

Je rougis, mes orteils se recroquevillent si fort qu'ils sont presque cassés. Pourquoi la voix de Mork s'est-elle adoucie comme ça ? Il ébouriffe même les cheveux de Pi. Je me sens si chanceuse de pouvoir être témoin de ces moments.

Cela ne fait que renforcer mes soupçons que ces deux-là ne sont pas seulement des amis. Je parie ma tête là-dessus. Si je me trompe, je ferai exprès de trébucher dans les escaliers devant tout le monde sur le campus.



Avant de se séparer, le beau senior distribue des broches à fleurs en inox à tous les membres du personnel. Il en reste beaucoup dans une grande boîte pour offrir aux participants le jour de la Saint-Valentin. C'est charmant car nous donnerons la broche à la personne pour laquelle nous voulons avouer nos sentiments.

Je roule des yeux dans tous les sens en pensant à l'offrir à Yok du Kitty Gang de l'ingénierie. Je l'adore depuis la nuit des temps.

— Qu'est-ce que tu veux manger ?

Après m'être perdue dans ma propre rêverie, la voix de Mork me réveille brusquement. Mais ce n'est pas à moi qu'il demande ça. Il demande à sa moitié qui se trouve juste là, à côté de lui.

— Va te faire foutre. Je vais l'acheter moi-même.

— On se sépare, alors.

— Hum…

Pi acquiesce, et la grande silhouette part dans l'autre sens.

Les gens normaux ne les verraient que parler, mais un shipper professionnel comme moi refuse de manquer ce moment important. Avant qu'ils ne se séparent... S'il vous plaît, baissez les yeux sur la main de Pi.

Le beau Sutthaya a pressé quelque chose dans sa main en disant : "Garde-le pour moi", puis il est parti, laissant l'autre gars sourire pour lui-même. Pi regarde la broche à fleurs dans sa main, les joues rougissantes.

Je les ai pris en flagrant délit.

Je tortille mon corps comme un bretzel tandis que les autres se séparent pour s'occuper de leurs propres affaires.

Je veux continuer à espionner leurs vies, mais ma charmante amie m'appelle, me disant de me préparer à construire l'arche de remise des diplômes. Prik doit dire au revoir maintenant. Si j'obtiens un autre billet hors de prix devant une salle de spectacle, nous nous reverrons.

La partie de Chili, la vraie fan de MorkPi se termine.



Je garde la broche en forme de fleur dans ma poche pour ressentir la même ambiance romantique que les autres. Même si elle me pique la cuisse à sang, je l'endure. Tout le monde s'est séparé, mais je vois toujours la tête de Sutthaya Oppa pas très loin. Je dois l'appeler gentiment car je suis une personne vertueuse et bienveillante jusqu'au bout des ongles.

J'allais manger avec Pae comme toujours, mais il a changé ses plans après avoir lu mon message. Je n'ai pas d'autre choix que de manger seul comme j'en ai l'habitude.

C'est assez étrange ces derniers temps. Duean disparaît toujours. Tout comme le Kitty Gang. Ça me fait me sentir seul. Et, il y a quelques minutes, j'ai chassé Mork. L'humain de la faculté voisine me tenait compagnie dans ces moments-là, mais plus maintenant puisqu'il est la même personne que vous-savez-qui.

Je décide de prendre mon repas dans un café de l'université, ne voulant pas me battre pour la nourriture avec les autres étudiants à la cantine. Je m'assois dans un coin tranquille une fois que j'ai commandé mon plat. Rien ne se passe jusqu'à ce qu'un groupe de personnes entre ici, en parlant fort.

— Tu as vu Mork ?

— Qui ?

— Sutthaya.

Oh...Ils ont mentionné mon Oppa. Eh bien, c'est un gars populaire. J'ai déjà accepté ce fait.

— Hum, je l'ai vu prendre un repas avec quelqu'un au bâtiment de médecine.

— C'était Bam de la Faculté d'Arts de la Communication ?

— C’est quoi leur relation ?

— Amis, je suppose ? Je ne sais pas. Je les encourage s'ils sortent ensemble.

— Mais j'ai entendu dire qu'il sortait avec un étudiant en deuxième année de médecine dentaire.

— Oh, je l'ai entendu aussi. Ce n'est pas juste un ship ?

— Peut-être qu'il y a vraiment quelque chose.

— Honnêtement, même si je ne suis pas fan, je ne pense pas qu'ils soient compatibles.

— ...

— Même si c'est juste un ship. Quelqu'un d'autre sera meilleur que lui.

— Répète ça. C'est une honte. Mork mérite quelqu'un de mieux.

— Tu penses que Pi n'est pas assez bien ?

— Eh bien, c'est un fait.

Ces mots assèchent ma gorge sèche. J'avais l'habitude de me taire et de tout absorber, mais je ne peux plus le faire. Je n'ai jamais pris les mots des gens à cœur parce que j'étais habitué à ce genre de choses. Mais maintenant que je les écoute attentivement, j'ai mal au cœur. Je me sens mal, et je n'aime pas ça.

Je ne peux même pas rire dans cette situation, absolument pas. J'avais l'habitude d'inventer des blagues dans ma tête, en cherchant l'arc-en-ciel dans la pluie, mais tout ce que je peux faire, c'est avaler fort.

Jusqu'à présent, je n'ai reçu que des mots de soutien et d'encouragement. Je n'ai jamais entendu le contraire jusqu'à maintenant.

C'est affreux, terriblement affreux et j'en ai perdu l'appétit.

Je reste silencieux pendant la pause déjeuner et je vais dans la salle quand c'est l'heure du cours suivant. Après la classe, je rentre immédiatement chez moi, ne contactant personne, éteignant mon téléphone. Je suis seul, j'attends que le documentaire sur les animaux soit diffusé le soir et que Duean revienne.

En fait, je n'ai pas envie de lui raconter ce qui s'est passé. Je veux juste discuter avec quelqu'un pour évacuer le stress, incapable de me remonter le moral en ce moment, mon cœur se serre. Même si ce n'est pas la première fois, étrangement, je pense trop à ce que les autres disent. Mork doit en être la raison.

C'est celui auquel je tiens le plus.

A vingt heures, Duean n'est toujours pas là, alors je m'allonge et m'endors juste comme ça. Quelques instants plus tard, des coups frappés à la porte me réveillent.

TOC, TOC, TOC.

Est-ce que mon frère a oublié sa carte magnétique ? Pourquoi frappe-t-il à la porte ? Désireux de me débarrasser de cette nuisance, je traîne mon corps jusqu'à la porte, si lentement qu'on dirait que je rampe.

— Pourquoi tu as éteint ton téléphone ?

C'est la première chose que j'entends dès que je fais face à Mork debout devant la porte, les sourcils froncés. Il fait un pas à l'intérieur sans demander la permission.

— Je ne voulais pas parler.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais que je suis inquiet ?

— Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Je suis juste revenu pour dormir un peu.

— Bien sûr que je suis inquiet. Tu es mon petit ami.

Il me caresse doucement la tête, mais je repousse faiblement son bras.

— Non... Nous n'en sommes pas encore là. On n'y arrivera peut-être jamais.

— Pi, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu dis ça ? demande Mork en saisissant mes deux épaules, me fixant dans les yeux, ne me laissant aucune chance de m'échapper. Pourquoi tu es en colère contre moi ? Parlons-en.

— Je ne suis pas en colère.

— Je ne le saurai pas si tu ne me le dis pas.

— Je pense... qu'on devrait s'arrêter là. Nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre.

— Comment tu le sais ? Sur quelle base tu l'as décidé ?

— Ma pensée. Tu mérites quelqu'un de mieux. Toi et moi, c'est impossible, Mork. On ne se voit ces jours-ci que parce que des gens nous soutiennent. Tu ne m'aimes pas vraiment.

— Et toi, Pi ? Tu ne m'aimes pas du tout ?

Pourquoi il pose ce genre de questions ? Je parle du fait que nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre.

Pourquoi ça fait plus mal que jamais cette fois-ci ? Quand les gens disent que nous ne sommes pas compatibles, je ne sais pas quoi faire parce que je n'ai jamais été amoureux auparavant. Si je peux éviter d'être blessé, je veux le faire...

— Pi.

— Non, je ne veux plus t'aimer.

Je ne veux pas être blessé.

J'ai peur sans raison valable. Tout ce que je sais, c'est que si je ne tombe pas plus bas que je ne l'ai déjà fait, je n'aurai peut-être jamais à pleurer, même si je suis très proche des larmes en ce moment.

— ... Ok, je pense que tu veux probablement être seul.

Il recule, tourne sur lui-même et part sans dire un mot de plus.

Ses derniers mots résonnent dans ma tête. J'ai envie de dire, "Ça fait mal ? Je suis désolé", mais je ne peux rien dire, je reste seul, les yeux remplis de larmes.

... Seul, comme avant.



Ça fait trois jours qu'on ne s'est pas vus.

Avant, peu importe à quel point j'essayais de le chasser, il apparaissait sans gêne dans ma vie. Mais maintenant, je n'ai même pas aperçu son ombre. Le premier jour s'est terminé de façon terne. Duean a continué à me demander ce qui s'était passé, mais je ne lui ai donné aucune réponse.

De peur que je me suicide, Duean a fait venir le Kitty Gang pour jouer chez nous. Cette nuit-là, un de nos ordinateurs s'est cassé parce que Goe a renversé sa boisson dessus en jouant à un jeu de cartes en ligne. Quel fardeau. Nous avons dû le prendre et porter l'ordinateur jusqu'à l'atelier de réparation.

C'est pareil aujourd'hui. Je mange seul, j'essaie de penser qu'être seul n'a jamais été un problème pour moi, mais ça ne marche pas.

Mork me manque, comme un fou. Où es-tu, putain ? C'est ce que j'ai le plus envie de lui dire, mais je ne peux le faire que dans ma tête.

— Pi.

— Mork.

— C'est moi.

— Nan…

Ne devrais-je pas être heureux de voir mon premier crush ? Mais comme ce n'est pas lui que j'ai en tête, je me sens terriblement abattu.

Combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai vu mon poisson dans le ciel ? Cela fait probablement un bon moment, car son visage habituel, brillant et souriant, est maintenant plein de tristesse. J'ai l'impression que Mueangnan souffre, sans savoir ce qui l'a rendu ainsi. Je pense qu'il est inapproprié de lui parler de mon problème en ce moment.

— Ça fait un moment.

— Oui.

— Pi, pourquoi tu pleures ?

Hein ? ! Je... je pleure ? Je touche ma paupière et oh... je pleure vraiment, Maman.

— Non, j'ai juste baillé.

— Ça devait être un long bâillement. Tes larmes coulent.

Je renifle, ne voulant pas admettre que je pleure parce que Mork me manque. J'essuie mes larmes avec mes manches et parle à nouveau à Mueangnan.

— Où tu étais ? Tu as manqué beaucoup de cours.

— Oh, j'étais en dehors de la ville.

— Avec qui ?

— Avec quelqu'un que j'aime.

Si ça avait été avant, je me tordrais de douleur sur le sol, me demandant pourquoi il ne m'a pas choisi. Mais aujourd'hui, ses mots ne sont pas assez forts pour faire couler le sang de mon cœur. Les temps changent, et moi aussi.

— Comment c'était ? Tu t'es amusé ?

— Oui, je ne me suis jamais autant amusé.

— Tant mieux pour toi.

— Et toi et Mork ? J'ai entendu dire qu'il te draguait.

— C'est terminé.

C'est tout ce que je dis parce que j'ai fait ce choix. Mais pourquoi est-ce que je me languis toujours de lui ? Pourquoi est-ce que je veux retourner là où nous étions ? J'ai eu envie de mourir ces derniers jours. Je vais probablement m'y habituer à l'avenir.

— Pourquoi tu continues à te mentir à toi-même ?

— ... ?

— Si ce n'était pas si mal d'avoir Mork dans ta vie, pourquoi y avoir mis fin ? Mon ami t'aime beaucoup, Pi. Il est à fond sur toi depuis plus d'un an.

— … Mais depuis que j'ai coupé les ponts avec lui, en disant que je ne voulais plus l'aimer, il ne s'est pas montré. Il a disparu.

— Pi.

— ...

— Mork a pris un congé maladie depuis trois jours maintenant. Tu ne le sais pas ?



Le talk-show de Sutthaya :

La vie est nulle quand je suis malade. Je n'aurais jamais cru qu'attendre Pi devant sa chambre jusqu'au matin me ferait perdre la force de me lever. Heureusement, ce n'est pas si grave. Je me sens mieux après avoir pris des médicaments. Je pense que demain, je vais pouvoir embêter ce gars entêté à l'université comme avant.

TOC, TOC, TOC.

Des coups frappés à la porte attirent mon attention. À part mes parents, personne n'a jamais frappé à la porte de ma chambre aussi tard dans la nuit. Ne voulant pas que cette personne attende trop longtemps, je me lève lentement et me dirige vers la porte.

— Pi...

— Mork.

Au moment où je vois son visage, il se précipite vers moi et m'enlace fermement.

Je peux sentir son corps trembler dans mon étreinte. Les sanglots et les gémissements confirment ma pensée.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Ne pleure pas.

— N'aime personne d'autre.

— ... !

— Ne me quitte pas. Même si je te chasse, ne pars pas.

— Je n'ai jamais pensé à te quitter.

Je caresse le dos de ce pleurnichard, je le réconforte. J'ai envie de rire, mais ça ne sort pas. Je crois que je l'adore énormément. Comment pourrais-je quitter quelqu'un comme lui ? Il est rare.

Je ne sais pas qui lui a dit de venir ici si tard. C'est dangereux. J'aurais préféré qu'il ne vienne pas seul, mais Pi n'écoute jamais. Il est remarquablement têtu. J'ai des frissons en pensant à notre conversation d'il y a trois jours. Aujourd'hui, tout est chamboulé car celui qui m'a chassé est entré pour me serrer dans ses bras.

Je pousse lentement la porte, en la fermant le plus doucement possible, et j'emmène le pleurnichard à l'intérieur. Je l'aide à s'asseoir au bout de mon lit et m'agenouille pour essuyer ses larmes.

— Tu es malade ? demande-t-il, la voix tremblante.

— Hum.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Je n'en étais pas capable.

— Comment tu te sens maintenant ?

— Toujours malade. J'ai mal à la tête et mon corps est tout chaud, mentis-je.

Pi lève sa main et la pose sur mon front pour prendre ma température.

— Tu mens sans sourciller.

— Je vais mieux, en fait.

— Hum.

— Je ne t'ai pas vu depuis trois jours. Pourquoi tu es venu soudainement pleurer ?

— C'est à cause de toi, dit-il en faisant la moue comme s'il était sur le point de pleurer à nouveau.

Je souris parce que je connais la réponse. C'est la même que celle de mes sentiments : Il me manquait comme un fou mais je ne pouvais pas aller le voir.

— Tu peux m'aimer maintenant ?

Je le teste. Au fond de lui, il m'aime, mais peut-il accepter son amour pour moi ?

— Pourquoi je serais venu ici si je ne pouvais pas ? Même s'ils me rabaissaient, je t'aimais déjà.

— Qui t'a rabaissé ?

Ça me rend curieux.

C'était la raison pour laquelle nous avons décidé de nous tourner le dos ce jour-là ? Honnêtement, je voulais juste lui donner le temps de tout considérer. Je ne savais pas ce qui le poussait à trop réfléchir.

— Personne. C'est juste que beaucoup de gens pensent que je n'ai pas ma place auprès de toi, que tu mérites quelqu'un de mieux, quelqu'un qui peut être ta fierté.

— Pi.

— Tu n'es pas gêné de me tenir la main dehors ? Tu n'as pas peur que les autres te regardent de haut parce que tu sors avec quelqu'un comme moi ?

On dirait que Pi est sur le point de pleurer à nouveau. Je déteste ses larmes. Je préfère son sourire, son rire et son insolence.

— Comment je pourrais t'aimer si j'ai peur ?

— ...

— Comment j'aurais pu avoir le courage de te draguer si j'avais peur ? Comment j'aurais pu dire que je t'aimais bien devant tout le monde ? Je savais que je t'aimais, alors je devais tout mettre au clair.

Il reste abasourdi pendant un moment. Depuis trois jours, c'est un supplice et j'ai beaucoup de choses à dire, à lui dire, voulant voir son visage. Pi est maintenant juste là, et je ne veux pas perdre de temps. Je me penche pour embrasser ses lèvres, bien qu'il soit tellement choqué qu'il tombe presque en arrière.

— Ummm.

Il finit par céder, à ma grande surprise. J'entends un gémissement s'échapper de sa bouche lorsque nos lèvres se touchent, puis je trouve le bon moment pour mettre ma langue dans sa bouche, goûtant à la douceur. Pi réagit maladroitement. Il n'a jamais dû expérimenter ce genre de choses, alors j'y vais doucement pour apaiser son malaise.

Nos langues chaudes s'entremêlent. Il ouvre sa bouche un peu spontanément, son corps mince frissonne. Il s'agrippe à ma chemise tandis que je lui lèche les dents avant de retourner taquiner sa langue pour l'exciter. Nous sommes tous les deux ivres de ce sentiment partagé jusqu'à ce qu'il s'essouffle.

Désolé, je me recule, le laissant reprendre son souffle, puis je presse mes lèvres sur sa lèvre inférieure car il me manque tellement.

Doux... Tout ce que j'ai goûté était tellement doux que je ne peux pas penser correctement. Maintenant que je me suis éloigné et que je peux voir ses yeux exorbités, je perds le contrôle. J'enfouis mon nez contre sa joue, embrassant sa mâchoire jusqu'à son menton, faisant tourner sa tête vers le haut.

Je tiens sa nuque avec une de mes mains tandis que l'autre glisse sous sa chemise, caressant son dos lisse. Il gémit à côté de mes oreilles.

— Mork, je... j'ai peur.

— Je suis là. Il n'y a pas de raison d'avoir peur, chuchoté-je à ses oreilles.

Je presse mes lèvres sur son cou tandis que je soulève son corps tremblant et l'allonge doucement sur le lit. J'en profite pour déboutonner progressivement sa chemise jusqu'à ce que sa poitrine sans défaut se dévoile sous mes yeux.

— Ça va bien se passer, hein ? demande-t-il, et je veux le rassurer.

— Ça va bien se passer.

Après avoir dit cela, j'embrasse sa jugulaire encore et encore, puis je descends vers sa poitrine. Pi continue de tressaillir et se crispe sous mon contact. Son corps pâle devient rouge, y compris son visage et son cou.

Étrangement, je trouve la vue si séduisante que mon cœur rate un battement.

— Hmph.

Je couvre à nouveau la bouche du gars tremblant avec la mienne, ma main droite détachant son pantalon sans qu'il s'en aperçoive. Je le taquine jusqu'à ce que ses yeux se déconcentrent et qu'il lève le menton pour recevoir mon baiser plus confortablement.

Après avoir jeté tous ses vêtements, son corps nu se recroqueville timidement. Je le couvre de mes baisers, marquant chaque centimètre de son corps que je peux atteindre comme étant le mien. Ses lèvres, ses oreilles, son cou, sa poitrine, jusqu'à son ventre. Je vais de plus en plus bas...

— Je ne peux pas le supporter. Mork... Je ne peux pas.

Je comprends sa confusion. C'est le sentiment d'un volcan qui est sur le point d'entrer en éruption, le sentiment compliqué qui est soit le bonheur soit le plaisir. Tout tourbillonne à l'intérieur en même temps au point qu'il ne peut pas le distinguer. Je suis aussi comme ça en ce moment.

— Oui, je sais.

C'est ce que je dis, mais au lieu de m'arrêter, je poursuis égoïstement, me penchant pour embrasser l'intérieur de son mollet, jusqu'à sa cuisse et ses hanches. Ça déclenche énormément d'émotions dans son esprit.

Je touche son sexe. Bien qu'il essaie de fermer ses jambes, c'est inutile. Ses cuisses sont faibles, n'ayant pas la force de bouger.

— Mork.

Pi secoue la tête, sachant ce que je vais faire.

— Chut, c'est bon. Tu me fais confiance ?

— Je suis gêné.

— S'il te plaît, fais-moi confiance, dis-je en prenant son membre dans ma main.

Je déplace ma main de haut en bas lentement avant d'accélérer, pour stimuler la sensibilité au cœur de son corps.

— Hic... Mork, je vais venir.

J'accélère ma main en entendant son doux gémissement, plus vite et plus fort. Son corps mince se contracte à plusieurs reprises à cause du frottement entre ma main et son sexe. Le poussant à libérer son plaisir.

Son doux gémissement se mêle à des halètements, et il déverse chaque goutte jusqu'à ce que son corps se relâche, pantelant de fatigue sur le lit.

Je prends mon temps pour me déshabiller. Une fois que nous sommes tous les deux nus, je le porte jusqu'à la salle de bain. La nuit va être longue. Je pense qu'il doit être préparé pour sa première fois.

On passe un bon moment dans la salle de bain. Au moment où nous ressortons, le corps de Pi est affaibli et il n'arrive pas à s'équilibrer. Nous sommes de retour au lit pour recommencer comme si le feu qui s'était éteint se rallumait pour la deuxième fois, il est donc facile de reprendre là où nous nous étions arrêtés. Je commence par écarter ses jambes.

— Mork, qu'est-ce que tu fais ?

Il murmure doucement. Je ne réponds pas tout de suite. Au lieu de cela, je tiens fermement une de ses mains et je masse doucement l'endroit à l'arrière. Il ferme les yeux et serre les dents, me laissant mettre mes doigts imbibés de gel lubrifiant dans sa douce entrée.

— Est-ce que ça fait mal ?

— N...Non. Ça fait bizarre.

Il répond en recroquevillant ses orteils et en se crispant. Ses veines sont gonflées par les corps étrangers qui pénètrent dans son corps. Pour atténuer la sensation d'envahissement, je garde mes doigts immobiles, les laissant ainsi pour qu'il puisse s'habituer.

— Respire profondément. Ne te crispe pas.

— Mork.

— Um.

— Mork.

— Je sais. Je sais.

Il sanglote et halète faiblement. Je continue d'attendre, ne précipitant pas les choses comme mon cœur le voudrait. J'embrasse ses lèvres pour le réconforter, attendant qu'il calme sa peur. Puis, je bouge.

Il se tortille, son visage se déforme. Il laisse échapper un gémissement par moments lorsque mes doigts s'enfoncent plus profondément à l'intérieur.

— Tu vas bien ?

— Ouais, répond-il en hochant la tête de façon adorable.

Puisque nous sommes bien partis, je cherche autour de moi le matériel dont j'ai besoin. Pi est inexpérimenté, je dois donc faire très attention à ne pas blesser son corps. J'ai des préservatifs et du gel lubrifiant.

J'appuie mon membre dur contre son entrée arrière et j'écarte ses genoux pour mieux me déplacer à l'intérieur.

Mais quand mon extrémité le pénètre, Pi crie de douleur, des larmes coulant sur son visage. Je me sens tellement désolé pour lui.

— Mork, hic.

— Pi, détends-toi. Ne te crispe pas. Ne te force pas.

— Non, je ne peux pas supporter ça.

BAM !

Tout à coup, mon monde bascule. Avant même que je ne m'en rende compte, je roule sur le sol. Pour être précis, Pi m'a fait tomber du lit d'un coup de pied.

Mais je ne vacille pas. Je me relève et revient là où j'étais avant.

Je me sens incroyablement puissant.

— Pi.

— Je suis désolé, bafouille-t-il en tremblant et en faisant la moue.

Je ne sais pas s'il a mal ou s'il regrette de m'avoir jeté du lit.

— C'est pas grave. Prends une grande respiration. Tu peux le supporter et réessayer ?

— ...

— On peut réessayer, s'il te plaît ?

Je répète.

Quand il acquiesce, j'enfonce à nouveau mon sexe dur dans son corps. Ça rentre un peu, mais il tremble encore. Il pleure tellement que l'oreiller est trempé. Comment je peux continuer à ce rythme ?

J'inspire profondément. Peu importe à quel point j'en ai envie, je dois arrêter. Le son de ses pleurs a trop d'impact sur mon cœur. Je me retire et embrasse ses larmes, soulevant sa nuque pour lui donner un doux baiser.

— Je suis désolé. Je ne le ferai pas.

— Hic...

— Je ne le ferai pas. C'est bon maintenant.

Je l'embrasse sur tout le visage, lui disant que tout va bien, encore et encore, jusqu'à ce que le pleurnichard se détende enfin. Je me relève, mais...

Il attrape mon poignet.

— C'est... C'est bon, dit-il, les joues rougissantes.

Il doit être tellement gêné qu'il souhaite s'enterrer dans le sol. Je souris devant son geste adorable.

— Mais ça te fait mal. Tu veux continuer ?

— Promets-moi que tu prendras soin de moi.

— Je peux faire ça pour toujours.

On recommence les préliminaires. Je ne suis pas fatigué de le faire, je me sens heureux tant que je suis avec Pi. Quand on arrive à la partie la plus délicate, je le vois se mordre les lèvres si fort qu'elles saignent.

A nouveau, je pousse lentement mon sexe en lui, en lui serrant les deux mains. Je les presse sur le drap à mesure que je m'enfonce jusqu'à ce que tout soit à l'intérieur. Il respire bruyamment, cligne des yeux comme s'il me suppliait d'être doux.

Je laisse son corps s'habituer pendant un long moment avant de commencer à faire des va-et-vient, doucement et lentement. Pourtant, il se tortille et gémit si fort que le bruit résonne dans la pièce. Je dois l'embrasser pour faire taire son gémissement et j'accélère la cadence à chaque seconde.

La luxure enflamme nos corps. Le gémissement douloureux se transforme lentement en un cri suave. Il me met à l'aise, me remonte le moral.

— Tu peux enfoncer tes ongles dans mes épaules. Vas-y fort si ça te fait mal.

Je relâche ses mains, et il enroule rapidement ses bras autour de mon cou, sous le choc. Je pousse plus fort, lui faisant basculer la tête.

Il fait glisser ses mains de mon cou à mes épaules, y enfonçant ses ongles pour soulager la douleur.

— Hic...

Il bouge, suivant mon rythme lourd. Ses hanches minces se courbent automatiquement pour que je puisse bouger confortablement. De grosses gouttes de sueur recouvrent nos corps. La chaleur brûlante est écrasante, elle nous fait fondre ensemble.

— Mork, Mork.

Sa voix suppliante et son expression sexy attisent le plaisir charnel en moi, me poussant à accélérer encore plus. L'électricité jaillit dans mon corps et mes nerfs se déchirent, mourant d'envie de se libérer.

— Hic...

Je serre les dents et continue de bouger. Son visage rouge va de gauche à droite sur l'oreiller tandis que le martèlement continu nous conduit au paradis. J'attrape son membre et je fais glisser ma main de haut en bas au rythme de nos corps connectés. On y est presque.

— Aaaaah.

Nous nous serrons fort l'un contre l'autre, nos jambes s'emmêlant lorsque nous atteignons le point culminant, comme si un violent orage était enfin passé.

Je sais que ce n'est pas la fin. Nous allons certainement refaire l'amour. Le gars inexpérimenté ferme les yeux, haletant d'épuisement. J'ai décidé de m'allonger à côté de lui et de tirer son corps fatigué avec délicatesse dans mon étreinte.

J'attends que sa respiration lourde devienne régulière.

Je dois lui dire malgré les circonstances. Il doit savoir... que nous irons de l'avant ensemble, quoi qu'il arrive.

— Pi.

— Hmm ?

— J'ai toujours été un type normal, mais les autres pensent le contraire. C'est fatiguant de vivre selon leurs attentes. C'est inconfortable de sourire à tout le monde. Mais quand je suis avec toi, je souris parce que je le veux et je ris parce que je le veux. Je veux être moi-même. Je veux comprendre qui tu es. Je veux t'aimer pour toi.

— ...

— Pour la personne que tu es, Pi.

— Je t'aime aussi, mais les autres...

— Je les emmerde. Je les emmerde tous.

— ...

— On ne choisit pas la meilleure chose pour soi. On choisit la chose qui nous rend le plus heureux. Et tu es cette chose, celle avec qui je suis heureux d'être.

Le talk-show de Sutthaya se termine.



Déhanchez-vous, tout le monde. Déhanchez-vous plus fort.

Argh, je crois que je me suis brisé tous les os de mon corps. Il m'a tellement tripoté que mes membres se sont presque tordus dans des formes bizarres. Il était doux au début, mais pourquoi m'a-t-il attaqué si violemment dans les rounds suivants ?

Vous savez quoi ? Il a retourné mon corps tellement de fois avant que je puisse me reposer.

— Mork…

Ma voix tremble comme l'enfer.

— Quoi ?

— Je... Je peux le faire aussi ?"

En fait, je ne sais pas comment faire et je ne veux pas le faire. Je lui ai posé cette question car mon frère a dit que je devrais essayer une fois dans ma vie. C'est génial s'il dit oui, et c'est bien s'il dit non.

— Bien sûr.

Wow ! C'est quoi cette réponse ? Pourquoi Sutthaya Oppa est-il si facile ? Il me permet même de changer de rôle. Je m'allonge sur le côté, le regardant se retourner pour s'allonger sur le dos comme un poisson échoué.

Arrrrrrgh, espèce de voyou. Il a changé de position pour que je puisse me placer sur lui. Monsieur, je ne veux pas être au-dessus. Je ne sais pas comment faire !

— Je... Je ne voulais pas...

Tu n'es pas fatigué de penser à une explication pour la personne qui t'a mal compris, Pi ? Combien de temps ça va prendre pour qu'il comprenne ?

— Tu as peur que ça fasse mal ? Ça va aller. Descends juste ton corps lentement.

Il ne s'agit pas de savoir comment bouger mon corps. Je veux juste te le faire, Sutthaya.

— Mork, je veux dire, je peux prendre les commandes ?

— Bien sûr. Lève-toi d'abord. Je le ferai dans une autre position.

Je suis énervé maintenant. En plus d'être complètement idiot, ses oreilles ont aussi un problème. Et maintenant, il commence à me tripoter les bras et les jambes, me poussant contre le mur en position debout.

— Mork, je ne peux plus le faire.

Je secoue la tête et pleure pour qu'il se sente désolé. J'abandonne l'idée d'être un top. Le sujet est clos. Je n'en parlerai plus. Ne me "punis" pas comme ça.

— Tu ne peux pas ?

— En fait, je peux.

Je me déteste. Pourquoi tu n'as pas dit non ?!

Sur cette réponse, il me ramène sur le lit par compassion.

— D'accord, d'accord, je vais le faire doucement.

C'est un soulagement. Pendant seulement deux secondes. Après m'avoir réconfortée, Mork tourne mon corps, me presse sur le lit et montre vigoureusement ses mouvements.

Il a dit d'accord, mais ses compétences me rendent fou, me faisant fondre sur le drap du lit. Où est mon Sutthaya Oppa habituel ? Deux rounds ne sont pas suffisants pour lui. Il veut un combo.

Ce n'est pas une course de relais. Un tour est suffisant. Pourquoi tu vas trop loin ?

— Waaah, Mork.

Voyant ma vie après ça comme dans un brouillard, je ferme immédiatement les yeux. Je suis prêt à rendre les armes dès que je me fais tirer dessus par un missile, pas surpris par la taille énorme de cette arme mortelle.

— Sois doux.

— D'accord.

— Promis ?

— Promis. Mais ne te crispe pas. Prends une grande inspiration.

J'ai inspiré au point d'avoir une bronchite, et je me suis tellement concentré sur l'inspiration que j'ai oublié d'expirer. J'essaie de respirer régulièrement pendant que je prie, en chantant la chanson sur la façon dont on s'habitue à la douleur dans ma tête.

Lorsque son sexe entre pour dire bonjour, je sursaute et j'enroule mes bras autour de son cou en serrant fort. Comment lui faire payer le fait de me faire sentir comme ça ? Avec un cœur aspirant à l'égalité et à la justice, je plante mes ongles dans sa nuque. Je les enfonce d'autant plus qu'il bouge plus fort.

— Mork...plus lentement... dis-je, le visage plein de sueur, en le regardant avec des yeux vitreux.

J'ai perdu une de mes lentilles de contact, donc je ne peux pas voir clairement. Ma vision est floue et sombre. Argh ! Je suis en train de mourir.

— Pi, ne te mords pas les lèvres.

— Hic.

Eh bien, c'est tellement bon que je dois me mordre les lèvres. Ne comprenant pas mon "hic", il s'enfonce encore plus profondément. Ça me fait mal au ventre. Je me mords les lèvres plus fort jusqu'à ce que je puisse sentir le sang.

— Quel mauvais garçon. J'ai dit, ne te mords pas les lèvres.

Puis il se penche et m'embrasse comme solution.

Pour vous dire la vérité, ça ne fait mal qu'au début. C'est tellement mieux après plusieurs fois. Je tiens sa taille comme si nous ne nous séparerons jamais, même dans nos prochaines vies. Mork est incroyable. Il continue de charger, ne me laissant pas attendre longtemps.

— Pi, Pi...

— Hmph.

Je veux l'appeler par son nom, mais ma voix ne sort pas. Je me sens oppressé quand il frappe comme s'il coupait du porc. J'attends que cette longue bataille touche à sa fin, et...

Juste à cette seconde !

Il continue de bouger. Ce n'est pas encore fini.

Bataaaard, Sutthaya... Je sais que tu es un dur à cuire, mais regarde-moi dans les yeux.

Je vais mouriiiiiiiiiir.



La partie de l'étudiant de cinquième année :

C'est comme si mon corps était électrocuté par une décharge électrique de mille watts, ce qui me fait me tortiller et trembler. Malgré mes mains raides, j'essaie de les passer sur toute ma peau. De grosses gouttes de sueur coulent sur mon front. Je grince des dents, supportant la sensation qui envahit mon corps et mon esprit.

— Aaaahhh, ooooohhh.

Je respire rapidement, mon cœur bat comme un tambour. Une centaine de sentiments se bousculent dans ma tête. C'est probablement à cause de mon cœur qui a soif d'excitation. Cela me pousse à essayer de déchirer ma chemise, l'arrachant, laissant une trace rouge sur ma peau.

— D...Duean.

Un doux gémissement résonne dans mes oreilles. J'essuie doucement les larmes de ses yeux flous.

— C'est bon, dis-je doucement.

— Mais Duean, j'ai peur du sang. Du saaaaang.

Argh, petite merde ! Pourquoi est-ce que tu pleures autant, Meen ?

Je dois arrêter de soigner la coupure sur mon doigt. Aujourd'hui, je suis venu ici pour aider les nouveaux à aiguiser le bois pour l'arche. Mais putain, je me suis coupé et j'ai dû déchirer ma chemise pour couvrir la plaie comme ils font dans les dramas. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Il pleure comme s'il avait perdu son cousin. Le bruit attire l'attention des autres élèves.

— Pourquoi diable tu pleures ? C'est moi qui ai mal, pas toi.

— J'ai peur du sang.

Il étudie la médecine mais a peur du sang. Je m'inquiète pour sa carrière dans le futur.

— Reste à l'écart.

Pourquoi j'ai déchiré ma chemise, au fait ? Je suis perplexe. Peut-être que j'ai regardé trop de dramas. C'est cool quand le personnage principal déchire sa chemise pour l'utiliser comme bandage, et donc mon coeur m'a dit d'essayer. Qu'est-ce que ça a donné ? Ma chemise est à moitié déchirée. Heureusement qu'elle est d'occasion. Je la portais comme vêtement d'extérieur quand la salle de conférence était trop froide.

— Non. Je vais rester ici avec toi, Duean.

— Alors arrête de parler. Ferme-la.

— J'ai un pansement. C'est beaucoup plus facile. Tu ne te rends pas ridicule en soignant la blessure comme ça ?

Il sort un pansement de son sac avec une expression effrontée. Ce gamin est méchant. Qui a dit qu'il était innocent ? Il est malin comme un singe mais fait semblant d'être stupide.

— Ouais, je suis stupide.

— A en juger par tes notes, tu sembles être comme ça.

— Tu te fous de moi ? J'étais sarcastique. Je ne voulais pas que tu remues le couteau dans la plaie.

— Alors pourquoi tu étais sarcastique ?

— Argh, Meen, arrête de te foutre de moi.

— Je n'ai rien fait. Je reste juste ici, à m'inquiéter pour toi de loin, Duean.

Wow... quand il dit ça, mon coeur fond comme de la glace sous les rayons du soleil.

J'accepte sa réponse, fatigué de discuter : J'arrache son mignon pansement vert Keroro pour recouvrir ma blessure.

Pour être franc, ce n'est qu'une petite coupure qui peut être recouverte d'un pansement. J'étais trop dramatique.

C'est le cinquième jour que je viens ici pour aider les étudiants de première année à décorer l'arche qui sera utilisée le jour de la remise des diplômes. Pensez-y. Je dois construire l'arche pour les diplômés alors que moi-même je n'ai pas pu avoir mon diplôme parce que j'ai eu un F. Hahahaha, j'ai envie de pleurer à chaudes larmes. Mes meilleurs amis sont en train de prendre les mesures de leur corps pour des toges de cérémonie sur mesure, mais je suis là, à découper des morceaux de papier pour l'arche. C'est tragique.

La nuit dernière, mon stupide frère n'est pas rentré chez nous. Il m'a laissé dormir seul dans le froid de la chambre carrée. Je voulais me débarrasser de mes problèmes, mais il n'était pas là pour que je puisse me défouler. Il m'a manqué. J'étais si inquiet que j'ai pleuré. Je ne peux pas vivre sans mon petit frère. Hic !

Honnêtement, je suis en train de mentir.

J'étais exalté quand Pi est sorti. Pae m'a dit que Pi avait dormi chez lui, alors j'étais soulagé, libéré de tout souci. J'ai sournoisement pris sa tirelire, l'ai brisée en morceaux, et j'ai volé son argent pour inviter un gamin.

Pensez-y. Je suis au point le plus bas de ma vie. Je n'ai pas eu mon diplôme et ma mère m'a coupé les vivres. C'est pourquoi je suis devenu un voleur, volant l'argent de mon frère pour régaler l'alien comme un sugar daddy. Cela m'a pris un certain temps pour compter les pièces chaque fois que j'achetais quelque chose. En plus, mes poches étaient lourdes avec elles. Ça faisait paraître mon entrejambe déjà gros encore plus gros.

Depuis que Meen a découvert que j'étais en cinquième année à l'université, ça ne l'a jamais dérangé. Il me parle même avec désinvolture, comme avant. Ça nous rapproche l'un de l'autre. Je le suis tous les jours pour l'embêter.

J'ai peut-être été un bon à rien toute ma vie, mais une nouvelle version de Duean est apparue. Cette version de moi avait disparu quand j'étais en huitième année, obsédé par la guitare et les sorties avec des amis artistes.

Je suis devenu plus sérieux à propos de ma vie, de l'amour, et même de l'amitié. Après avoir ruminé pendant plusieurs jours, j'ai trouvé la réponse : Meen est ce qui m'avait manqué pendant mes vingt-deux années de vie, la dernière pièce de mon puzzle inachevé. Je l'ai enfin trouvé...

— Meen.

— Oui ? demande-t-il joyeusement, sans lever les yeux.

Il essaie de découper un morceau de papier pour faire un décor japonais pour que les diplômés puissent prendre des photos avec.

— Tu as déjà aimé quelqu'un ?

— Moi, oui.

— Qui ça ?

— Ma mère, mon père et mon frère. Oh, et mes amis.

— Et moi, alors ? Est-ce que tu m'aimes ?

— Je t'aime.

— Mais je ne veux pas être comme ceux que tu aimes.

— Pourquoi tu dis ça ?

Ses lèvres tremblent, il a l'air extrêmement triste.

Je grimace. J'ai essayé de nombreuses techniques de drague, j'ai utilisé Google, j'ai demandé à ma bande d'ingénieurs et à mes amis de l'agriculture. Tout ça pour la plus merveilleuse phrase de drague de ma vie.

— Je veux être plus que ça. Je veux recevoir un autre genre d'amour de ta part.

— Amour... Duean.

— Oui.

— Tu veux que je t'aime de la façon dont j'aime mon chien ?

Ouiiiii, je veux être ton chien. Putain de merde, je ne trouve pas d'autres mots pour te maudire.

J'ai arrêté d'être un playboy pour être une meilleure personne, mais il ne comprend toujours pas mon message. Tu es bête ou stupide, Meen ?

J'ai dû commettre de grands péchés car j'ai rencontré de nombreux obstacles juste quand j'ai essayé d'être sérieux avec quelqu'un. Je veux demander à mon cœur arrogant pourquoi tu as des sentiments pour quelqu'un comme lui. Quel genre de fantôme malveillant te possède ?

Je suis fatigué. Je suis fatigué de le maudire dans ma tête.

Je respire et j'expire. Ça m'énerve de le voir froncer les sourcils comme s'il ne pouvait pas être plus confus.

— Pourquoi est-ce que tu me regardes ?

— Duean.

Ha ! Tu t'en rends compte maintenant ? C'est trop tard, gamin.

— Dis-le juste.

— T... Tu as déchiré ton pantalon. Nos amis regardent.

Et puis il a crié, faisant se retourner les autres pour regarder mon dragon. La chance n'est jamais de mon côté. Mon pantalon s'est déchiré jusqu'à la raie des fesses et je n'ai même pas remarqué. Ces jeans sont haut de gamme, tu sais.

— Duean, tu as déchiré ton pantalon.

— Je le sais.

Si tu cries un autre mot, je t'assomme. Il m'humilie. Je veux arracher quelque chose. Je veux dire, arracher ce pantalon et trouver autre chose à mettre.

Heureusement, le Kitty Gang m'apporte un nouveau pantalon après que je les ai appelés. Ils m'ont sauvé de l'humiliation une fois de plus. Mais je ne suis plus d'humeur à construire l'arche de remise des diplômes. Je reste là, à regarder Meen jusqu'à ce qu'ils terminent la journée, puis je lui propose de le raccompagner chez lui.

Une fois, j'ai regardé un film d'amour qui se passait dans le Skytrain. C'est romantique d'être dans le train ensemble, alors j'ai laissé ma voiture à l'université et j'ai pris le train avec Meen pendant... l'heure de pointe du soir.

"Wow, il y a tellement de monde, murmure Meen. Comme le train est bondé, je lève mon bras pour le bloquer des autres.

Tu vois ? C'est romantique, non ?

Je savais que ça marcherait.

Nous restons silencieux pendant un long moment. Sept stations sont passées et nous nous regardons toujours. Je me permets d'être vaniteux et de croire que Meen s'imprègne peu à peu de mes sentiments.

Lorsque nous sommes arrivés à destination, les portes s'ouvrent et les gens affluent. Meen est l'un d'entre eux. Mais je suis plus rapide, je saisis son poignet, je le maintiens en place.

— Je dois descendre à cette station.

— Ne pars pas tout de suite, l'arrête-je en utilisant une voix basse et super belle.

— Le train va partir.

— Meen, regarde-moi dans les yeux.

— Hmm ?

Il lève les yeux, docilement.

— J'ai des sentiments étranges pour toi. Mon cœur s'emballe quand je suis avec toi. Avant même de m'en rendre compte, j'aime ton odeur et ta voix agaçante alors que je les détestais.

— ...

— Tu m'as donné envie de changer. J'ai arrêté de fricoter avec les filles et de sécher les cours. Tu m'as donné envie de marcher avec toi et de manger avec toi. J'ai même envie d'être diplômé et de porter une robe de diplômé pour te rendre fier. Tu ne trouves pas ça bizarre ?

À partir de maintenant, je vais être sérieux. Je vais lui avouer mes sentiments pour lui. Croyez-moi, ça va marcher cette fois. Il doit comprendre ce que je ressens dans ce train de l'amour.

— Meen, tu sais que tu es comme quelque chose qui me fait avancer ?

— Duean.

— ...

— Tu penses que je suis comme tes pieds ?

Oui, tu es les pieds de ma vie.

— Argh, espèce de punk, laisse-moi mettre les choses au clair. Je t'aime bien. Prends ça !!!

[Station suivante...Siam.]

Ouais, prends ça. On est à Siam maintenant, fils de puuuuuute.

Il me tape toujours sur les nerfs. C'est fatiguant, tu sais. Wah...

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.

Notes :
1/ Hero du Manga Détective Conan

Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:49



Chapitre 22
J'ouvre les yeux le lendemain matin. Le temps est agréable. La température de l'air conditionné est de vingt degrés, mais je sens encore la chaleur. Je me retourne pour voir la personne à côté de moi afin que nous puissions nous dire bonjour et nous souffler dans la figure comme dans une publicité pour du dentifrice. Mais non, il n'y a rien de tout cela. Le grand corps de Sutthaya n'est nulle part. Il m'a laissé allongé seul sur le lit, impuissant.

Ayant chaud au point de faire presque fondre ma peau, je repousse la couverture et m'étire comme d'habitude. Aïe... aïe... je ne peux même pas ouvrir la bouche, encore moins bouger mon corps. Maman ! J'ai mal partout. Mon corps a mal jusqu'à l'intérieur, c'est si douloureux que je pleure comme une fontaine.

— Waaaaaah, gémis-je sur le lit, ne sachant pas quoi faire.

— Pi, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu t'étais réveillé ?

Je devrais lui donner une claque sur la tête ? J'ai tellement mal après mon réveil que je pleure. Je n'ai pas la force de t'appeler ici, Sutthaya.

— Ça fait mal. Tout mon corps me fait mal.

— Ne bouge pas. Je vais aller te chercher la pommade.

Il quitte la pièce en panique et revient avec une pommade peu après.

— Mork, mon corps est tout rouge.

— C'est bon. Ça va s'estomper.

Tu dis que c'est bon pour tout. Il retourne mon corps et applique la pommade pour moi alors que je n'ai rien demandé, puis il ajuste ma position pour m'allonger sur le dos, nu. Au moins, il est assez décent pour couvrir mon entrejambe avec la couverture, bien qu'il fasse si chaud que je suis sur le point de m'évaporer.

— Je veux prendre une douche, dis-je, la voix enrouée.

— Attends un moment. Je viens de t'appliquer la pommade.

— C'est inconfortable.

— Tu peux te lever ?

— Je ne peux pas. Porte-moi.

— Tu es aussi grand qu'un poteau électrique sur l'autoroute et tu veux toujours que je te porte ?

— Espèce d'abruti ! Tu vas me larguer maintenant que tu m'as eu ?

Au lieu de se sentir coupable, il se tient près du lit et sourit, faisant rougir mon visage. Il se moque délibérément de moi.

Hier soir, quand j'ai supplié, il n'a pas laissé mes pieds toucher le sol. Il s'est donné à fond. Il pouvait me porter sans problème. Maintenant, c'est une autre histoire.

— Ok, va prendre une douche pour pouvoir manger et prendre des médicaments.

— Je sais.

— Ne boude pas. Je vais te soutenir.

— Prête-moi ta chemise d'abord.

— Pourquoi ?

— Je suis gêné. Laisse-moi porter ta chemise. Je l'enlèverai dans la salle de bain.

— De quoi es-tu gêné ? J'ai tout vu. Tu vas prendre une douche tout seul alors que tu es si fatigué ?

— Va te faire foutre. Donne-la moi.

— Ok, ok.

Il se dirige vers le placard, y fouille et revient avec une chemise blanche. Je l'enfile grossièrement et le laisse à moitié me porter hors du lit, les jambes tremblantes.

Pour les autres bottoms, les chemises des tops doivent au moins couvrir leurs cuisses, les cols glissant jusqu'à l'un de leurs coudes. Ça a l'air foutrement romantique. Maintenant, regardez-moi. Je porte sa chemise mais mes couilles viennent quand même lui dire bonjour. Pourquoi je me suis donné la peine de la porter pour être moins gêné, huuuuuuh ?

— Waaaaah.

— Pi, qu'est-ce qui ne va pas ?

— La chemise est courte. Je suis gêné.

— Je t'ai dit que c'était inutile. Tu peux marcher ?

— Je vais bien. Je... je vais marcher lentement.

Je serre les dents et fais un pas en avant. Heureusement que Mork me tient par l'épaule et la taille pour que je ne tombe pas. Je n'arrive même pas à garder mon équilibre. Une fois que nous avons atteint la salle de bains, je repousse Mork et m'occupe de mes affaires, en frottant ce qui s'est passé hier soir sur ma peau.

J'admets que je suis épuisé, mais je ne veux pas être son fardeau. Il s'est déjà donné tant de mal.

Je finis de me doucher et j'enroule une serviette autour de ma taille. Je fais deux pas en titubant hors de la salle de bains et Sutthaya Oppa se précipite pour m'accueillir.

— Habille-toi, puis nous pourrons manger, dit-il platement en m'aidant à marcher jusqu'à l'armoire.

— Tu vas à l'université ?

Je demande car il porte son uniforme scolaire, avec sa chemise blanche et sa cravate.

— Oui, j'ai une discussion dans le cours de chimie analytique, et je suis le responsable cette semaine. Je dois y aller.

Oh, c'est vrai, j'ai oublié la discussion pour un projet.

— J'en ai une aussi.

— Tu ne peux pas y aller dans cet état. Je vais donner à ton ami un congé maladie à remettre au professeur.

— Mais mon groupe…

— Pi, ne me contredis pas. Prends ton petit-déjeuner, prends tes médicaments et repose-toi. Je reviens tout de suite.

— Hum.

Je m'habille lentement et vais manger ce que Mork a cuisiné pour moi à table. Ça a l'air plutôt délicieux parce que c'est du porridge de porc haché. Et... ah...

Je ne veux pas dire ça, mais s'il vous plaît, écoutez ma pensée. Quand les autres préparent le petit-déjeuner, le porridge est l'un des choix possibles, ou peut-être un petit-déjeuner à l'américaine, comme des œufs au plat avec des saucisses, du jambon, du bacon, et ainsi de suite.

Mais Sutthaya va plus loin. Il m'a fait chauffer des rôtis à la thaïlandaise. Quelle déprime. Je me force à le manger car je ne veux pas le contrarier. Sinon, il me le fera payer plus tard.

— Oh, Pi, dit-il en mâchant le rôti.

— Quoi ?

— Je l'ai vu.

— …

— La lettre que tu m'as écrite.

Merde, quelle impolitesse. Comment a-t-il pu fouiller dans mon sac ?

Voilà le truc, depuis trois jours qu'il est parti, j'étais furieux qu'il n'ait pas essayé de se réconcilier avec moi. Alors je lui ai écrit une lettre, me plaignant encore et encore de notre amour voué à l'échec. Elle fait environ dix pages, format A4. Je ne sais pas pourquoi je suis allé aussi loin. Je pleurais tout en écrivant, les larmes coulaient. Duean m'a donné une claque sur la tête pour me faire revenir à moi.

Quand j'ai appris qu'il était malade, je ne l'ai pas enlevé de mon sac. J'ai complètement oublié jusqu'à ce qu'il en parle.

— Tu as ouvert mon sac ? Malpoli.

— Eh bien, tu me l'as écrite.

— Justement. Je ne veux pas que tu la lises.

— Comment as-tu pu écrire dix pages ?

— J'en ai aucune idée.

— Pi...

C'est quoi cette voix douce ? Hmph ! Il tend même sa main pour prendre la mienne.

— Quoi ?

— Ce que tu as écrit…

— Comment c'est ? Tu dois être triste.

— Non, je suis trop paresseux pour le finir. Trop long.

Ugh, y a-t-il quelqu'un de pire que Mork ? Il a ruiné l'ambiance touchante. J'aurais dû froisser la lettre et l'avaler il y a trois jours.

La conversation se termine par un silence. Je n'ai pas envie de me disputer avec lui juste à cause de ces dix pages de papier et de l'encre d'un stylo.

Je termine rapidement le repas, prends des médicaments et me repose sur le lit. Quant à Sutthaya Oppa, je sais qu'il ne voulait pas partir, mais il porte sur ses épaules la responsabilité de chef. Il est parti pour le cours de l'après-midi tandis que je reste à la maison, me reposant pour soulager la douleur.

Croyez-vous que chaque action a ses conséquences ?

J'ai dû sécher beaucoup de cours dans ma vie passée. C'est pourquoi mon camarade de classe en médecine dentaire m'appelle peu après être entré dans la salle de conférence. Mais comprenez-vous ce que ressent la personne qui a dormi pendant une demi-heure ? Je n'ai pas envie de me lever, sans parler de cette sensation de fièvre et de ce mal de tête. De plus, les vingt-cinq degrés de température de l'air conditionné me donnent l'impression d'être au pôle Nord. Tout cela rend encore plus difficile le fait de se lever.

Mais je dois me lever car le cours de discussion d'aujourd'hui comporte des interrogations en groupe, comme l'a dit mon camarade de classe. De plus, il s'agit du projet que nous devrons rendre à la fin du semestre. Je ne peux pas manquer ce cours si je ne suis pas mort.

Dueeeeean.

Je pense toujours à lui quand j'ai des problèmes, mais je ne peux pas prendre le risque de l'appeler maintenant, sinon il pourrait découvrir que j'ai couché avec Mork. Je décide d'appeler Pae à la place, en lui disant de venir me chercher en bas.

C'est une véritable torture, plus misérable que le rôle principal d'un mélodrame. Je suis tellement crevé qu'il m'est difficile de marcher. Je serre les dents en empruntant les vêtements de Mork et en descendant les escaliers, attendant avec un visage aussi pâle que des pattes de poulet bouillies. Pae arrive enfin, et nous allons à l'université ensemble.

Pae conduit une Bentley ou une BMW ? S'il vous plaît, ne vous attendez pas à un quelconque luxe de la part d'un type qui s'est fait ignorer par toutes les filles du campus. Il conduit une moto, une Honda Wave 100 sans système d'injection. Eh bien, j'ai été à la guerre toute la nuit, mon corps est endolori et je peux à peine marcher. Il me faut tout ce qui est en moi pour me tenir en équilibre sur le siège arrière.

Je manque de m'évanouir lorsque nous sommes devant le bâtiment.

— Merci beaucoup, Pae.

Je le chasse maintenant qu'il est inutile.

— Tu vas bien, Pi ? Pourquoi ton visage et tes lèvres sont aussi pâles qu’un cul de poule ?

Ah... Je ne suis pas d'accord avec ton choix de mot.

— C'est bon. Je vais bien.

En fait, je ne vais pas bien. J'ai mal à la tête, j'ai la nausée, et mon corps a des plaies et de la fièvre. Ces symptômes indiquent quelque chose.

Ils indiquent que je devrais simplement mourir. Cependant, je force un sourire.

— Je vais y aller.

— Je vais t'y emmener, au cas où tu tomberais raide mort dans les escaliers. Je me sens mal pour les autres étudiants.

Il m'aime vraiment.

— Merci beaucoup.

— Au fait, où est Mork ?

— En classe. Je ne veux pas le déranger.

— Comment peut-il être si occupé ? Il ne s'inquiète pas du tout pour toi ? Tu es en train de mourir ici. Pourquoi n'êtes-vous pas venus ensemble ? Il sait très bien que les dortoirs sont proches.

— Il n'en a aucune idée. J'avais prévu de sécher le cours, mais lui ne pouvait pas.

— Si j'avais su qu'il ne s'occupait pas bien de toi, je ne l'aurais pas laissé te draguer.

Eh bien, tu l'as fait. C'est trop tard, Pae. Je suis déjà dans la paume de sa main.

— On en parle plus tard. J'y vais, dis-je et je titube à l'intérieur de la salle de conférence.

— Très bien, entre. Je te ramènerai après les cours.

Je ne m'inquiète pas pour Pae. Il n'est pas sérieusement en colère. Quand une fille d'une autre faculté passe devant lui, il tourne la tête si vite que son cou manque de se briser. Je devrais plutôt m'inquiéter de la façon d'affronter mes camarades de classe en médecine dentaire.

Pour la partie discussion de ce sujet, les étudiants sont divisés en groupes, dix personnes par groupe avec une salle assignée pour travailler ensemble sur la présentation du projet.

— Désolé d'être en retard.

C'est la première chose que je dis à mes camarades de groupe d'une voix chevrotante.

— Ce n'est pas grave. Le professeur n'est pas encore là. Oh, quelqu'un m'a laissé ton congé de maladie.

— Qui ?

— Je ne le connais pas. Je pense que c'est un étudiant en médecine.

Ce n'était probablement pas Mork parce qu'il devait être très occupé. Je suppose que c'est Wasin, son ami, qui est passé.

Tout le monde se tait après avoir obtenu des réponses à nos questions. Chacun d'entre eux ouvre son ordinateur portable et travaille sur quelque chose. Je parie qu'ils s'amusent à s'envoyer des messages. Alors que nous attendons le professeur, je m'appuie contre le dossier, à moitié endormi, mais je peux encore entendre et savoir ce qui se passe autour de moi.

— Étudiants, excusez-moi. Je me suis trompé de salle.

Le voilà, le puissant professeur Sakchai. Il halète fortement, comme prévu de la part du docteur connu pour sa tendance à se tromper de salle. Ce n'est pas différent aujourd'hui. Je n'avais aucune idée de l'endroit où il était allé, mais j'ai de la chance d'être arrivé avant lui, malgré mes dix minutes de retard.

— Commençons par le quiz, puis nous parlerons du projet.

— Oui, monsieur.

Après avoir terminé le quiz, nous discutons du contenu de notre projet et de notre présentation. Malheureusement, notre conseiller doit travailler sur certaines recherches avec des professeurs du département des sciences. Nous n'avons pas d'autre choix que de poursuivre la discussion par nous-mêmes et de lui proposer le projet par e-mail pour un examen d'avancement.

Et c'est là que je ne peux plus continuer. Mon cerveau refuse de comprendre ce dont les autres parlent. Je me sens si étourdi qu'ils me demandent, inquiets.

— Pi, tu es malade ?

— Oui, je crois que tu ne vas pas bien. Pourquoi tu ne rentres pas d'abord ? Le professeur est parti de toute façon.

— C'est bon. Je vais d'abord essayer d'exposer les grandes lignes.

— Dis-nous si tu ne te sens pas bien.

Au moins, ils s'inquiètent pour moi. Heureusement que je suis avec des amis sympas, pas avec ces connards qui me tapaient sur la tête.

— Pi, ton professeur est parti. Tu veux bien partir maintenant ?

Pae passe soudainement la tête par la porte, interrompant notre discussion. Mes amies tournent leurs regards vers lui.

— Tu peux partir en premier.

— Tu es vraiment têtu. Les gars, si Pi est sur le point de mourir, emmenez-le à l'hôpital. Je m'en vais.

Il disparaît sans me mettre la pression. Je reste là, étourdi, luttant pour rester conscient.

Après un long moment, la porte est poussée.

BAM !

— Pi !

— Mork…

Mes yeux se tournent vers la grande silhouette qui halète près de la porte. Il se précipite vers moi en une fraction de seconde, le visage et le dos trempés de sueur. Beaucoup de mes amis sont choqués par son arrivée soudaine, mais Mork s'en moque.

— Pourquoi es-tu venu ici alors que tu es malade ? Si Pae ne m'avait pas appelé, je ne l'aurais pas su, non ?

Mork s'agenouille et touche légèrement mon front du dos de la main. Un sac rempli de plusieurs sortes de médicaments se trouve dans son autre main. Il a dévalisé la pharmacie, putain ?

— Je vais bien.

— Non, ça ne va pas. Prends de l'aspirine maintenant.

Il sort une bouteille d'eau de son sac à dos et me la passe, suivie de la pilule.

— J'ai préparé un mélange contre la toux pour toi. Bois-en une gorgée quand tu tousses. Tu as pris des antibiotiques dans ma chambre, donc tu dois te reposer maintenant. Oh, voici le patch antipyrétique. Je vais le mettre sur ton front.

— Mork, c'est trop.

— Pi, ne m'inquiète pas.

— Comment peux-tu être ici, de toute façon ?

— J'ai séché les cours.

— Hein ?!

— Je suis allé à la pharmacie et je suis revenu ici pour te voir. Comment va ton mal de tête ? Tu es toujours nauséeux ? Tu es brûlant de partout. Quel genre d'abruti je suis à te laisser souffrir comme ça ?

— Mork, calme-toi. Prends une grande respiration.

C'est à mon tour de le détendre avant que mes amis ne soient encore plus abasourdis par son aspect inhabituel. Je ne sais pas à quoi ils pensent déjà.

— Je suis désolé. J'ai paniqué.

— C'est pas grave. Je vais aller mieux après avoir pris ces pilules. Retourne dans ta salle de classe.

— Non, j'ai exposé mon projet. Je suis ici pour te ramener à la maison.

— Mais…

— Pi, tu peux partir, m'interrompt un de mes amis.

Sutthaya Oppa se lève de toute sa hauteur et passe son bras autour de ma taille, me soutenant alors que je me tiens sur mes pieds.

— Merci beaucoup d'avoir pris soin de Pi.

Il m'aide à sortir de la pièce avec son sac contenant un million de pilules. Je sais qu'il est vraiment inquiet pour moi. Sinon, il ne se serait pas montré tout transpirant comme ça, bien que son arrivée ait été une sacrée surprise.

— Merci.

— Quoi ?

— Merci d'avoir tenu ta promesse de prendre soin de moi.

— Ce n'est pas difficile parce que c'est ce que je veux faire. Je dois m'y habituer.

— Tu y es habitué maintenant ?

— Non, mais je pourrais l'être si on le fait plusieurs fois.

— Espèce de crétin !



Après le départ de Mork et Pi...

Ses camarades dentistes ont commencé à raconter des ragots sur ce qui s'était passé.

— Je pensais que c'était juste un ship, pas un vrai truc.

— Ils n'ont pas été actifs sur les réseaux sociaux dernièrement, et je ne les ai pas vus traîner depuis un moment, donc je pensais qu'il n'y avait rien de spécial.

— S'il n'y avait rien de spécial, pourquoi est-il allé jusqu'à sécher les cours pour venir ici ? Les étudiants en médecine sont sérieux dans leurs projets, vous savez.

— Intéressant. Mais ce qui est encore plus intéressant, c'est comment Mork a su que Pi avait pris la pilule dans sa chambre ? Ils étaient ensemble ?

— Peut-être... qu'ils sortent ensemble.

— C'est possible. Pi ne marchait-il pas un peu bizarrement ? C'est comme si…

— Arrrrgh, c'est trop. Tout le monde doit être au courant de ça !


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Néphély
Néphély
Néphély
Fantastic Team
Messages : 942
Date d'inscription : 19/06/2024
Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:50



Chapitre 23
C'était un véritable enfer quand Pae m'a emmené. Mais maintenant, sur le chemin du retour, c'est tellement confortable comme si je flottais dans l'espace. Sutthaya Oppa est un conducteur si doux, allant à la vitesse de vingt kilomètres par heure. Je sens que le moteur va s'éteindre à ce rythme. Un chien errant nous a même rattrapés et a mordu le pneu.

— Comment va ton mal de tête ?

Concentre-toi sur la route, s'il te plaît. Pourquoi tu tournes les yeux vers moi toutes les trois secondes ? Tu vas avoir une crampe au cou. Pense un peu à toi, d'accord ? Je ne veux pas me disputer avec lui, alors je dis seulement...

— Ça fait mal. Hic !

Je simule un cri, je veux être choyé.

— Je t'avais dit de sécher les cours. J'ai même demandé à Wasin de passer ton arrêt maladie, mais tu es toujours aussi têtu.

— Mon ami m'a appelé. C'était urgent.

— Tu dois être inquiet pour toi. Tu vas faire quoi si quelque chose de grave arrive ?

— Tu as dit que tu t'occuperais de moi.

— Ce n'est pas pareil. Personne n'était là pour prendre soin de toi. Quand ça s'est aggravé, comme quand tu avais de la fièvre et que tu n'avais pas la force de marcher, je ne peux littéralement pas être là pour toi tout le temps. C'est pourquoi je t'ai dit de t'aimer davantage. Si tu tombes malade, tu dois faire une injection et aller à l'hôpital. Compris ?

Je ne sais pas quoi dire. Il est plus sérieux que ma mère, la docteure. Arrête d'être si sérieux, ou ton discours va me tuer. Pour échapper à son bavardage ennuyeux, je fais semblant de m'endormir.

— Maintenant tu fais semblant de dormir.

— Je ne fais rien du tout. Je suis en train de dormir.

— Comment tu peux me répondre en dormant ?

O... Oh, je ne l'ai pas dit dans ma tête ? Ça doit être pour ça que je continue à dévoiler mes secrets.

— Je vais dormir maintenant.

— Repose-toi. Je te réveillerai quand on sera à la maison, mon petit !

Il ébouriffe mes cheveux et prend ma main dans la sienne en douceur.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je te tiens la main.

— Conduis la voiture. Je ne veux pas mourir.

— Tu ne mourras pas, mais tu le feras certainement si tu ne me tiens pas la main.

J'ai envie de lui cracher à la figure. Argh, comment peut-il flirter dans un moment pareil ? Je n'ai pas envie de passer un moment romantique au milieu de la route. Mon cœur n'est pas invincible. Ce sera horrible si on percute d'autres voitures.

— Lâche-moi. Je vais dormir.

J'étais heureux qu'il s'inquiète autant pour moi aujourd'hui, mais il tient toujours autant à se chamailler avec moi. Je lui serre la main pour qu'il puisse se concentrer sur la conduite. Ne touche pas ma main. Je ne suis pas d'humeur à flirter comme les autres couples.

— D'accord, d'accord.

Je me sens somnolent maintenant que je vais dormir. Ça doit être la fièvre, le mal de tête et le mal de gorge. Je ferme les yeux, cédant à la fraîcheur de l'air conditionné. Lord Pattawee ressuscite à nouveau lorsque Sutthaya Oppa me porte dans sa chambre.

D'autres couples allongent doucement leurs amants sur le lit et repoussent les cheveux qui couvrent leur visage. Le mien a encore du mal à appuyer sur le bouton de l'ascenseur.

Mais qu'est-ce qui se passe ?

C'est si difficile que les veines de ton cou se gonflent ? Il serre les dents et ses jambes tremblent. Tu as fait le plein d'énergie hier soir, mais maintenant tu as du mal à me porter doucement jusqu'à ta chambre ? Il trébuche et tremble tout le long du chemin comme s'il conduisait sur une route cahoteuse.

— Si c'est si pénible, fais-moi descendre.

— Tu es réveillé ? dit-il doucement. On y est presque.

— Tes jambes tremblent. Je suis si lourd que ça ?

— Non, tu ne l'es pas. Mes semelles de chaussures sont usées.

Est-ce qu'il vient de m'offenser indirectement ? Mon cerveau est encore en train de traiter la question. Je regarde la grande silhouette nous traîner jusqu'à la porte d'entrée.

— Descends. Je n'arrive pas à atteindre ma carte magnétique.

Merde, tu aurais pu juste me réveiller dans la voiture. Tituber jusqu’ici tout seul me ferait moins mal que de me faire porter sur son dos maladroitement. Pire encore, ma tête cogne le bord de la porte quand il bouge.

— Laisse-moi descendre, alors.

— Attends une minute.

La porte s'ouvre. Je me traîne jusqu'au canapé et m'y affale, trop fatigué pour aller dans la chambre. Je vais juste dormir à l'endroit le plus proche possible.

— Pi, va dormir dans la chambre.

— Je vais dormir ici. Ne me porte pas à l'intérieur. Ça fait mal.

Malgré mon esprit indomptable, j'ai à peine la force d'ouvrir la bouche. Je suis couché sur le côté, la bouche s'ouvrant et se refermant comme un poisson échoué et mourant.

— Où est-ce que ça fait mal ? Dis-moi.

Il s'agenouille pour croiser mon regard.

— Tout mon corps me fait mal.

— Sois sérieux.

— Là.

— Allons chez le médecin.

— Non, je ne veux pas y aller. Je ne laisserai personne me toucher.

— Tourne-toi. Laisse-moi regarder ta blessure. Au cas où c'est grave.

— C'est pire. Ne t'approche pas de moi.

Je mets mes bras autour de moi, inflexible.

— Juste un petit coup d'œil.

— Non. Je suis gêné.

— Ne sois pas un mauvais garçon. Laisse-moi embrasser ton front.

Il se penche et presse légèrement son nez sur mon front.

Mon monde, déjà en train de basculer, tourne plus vite. Mon cœur s'emballe comme si un orchestre symphonique jouait à l'intérieur. Il bat encore plus fort parce qu'il ne s'arrête pas à mon front. Il presse ses lèvres sur les miennes pendant un moment et se retire, puis il m'embrasse encore et encore sans prendre l'avantage sur moi...

— Il n'y a pas de sang.

Je me réveille brusquement, en clignant des yeux à plusieurs reprises. Je baisse les yeux et vois que Mork a fait glisser mon pantalon avant que je ne puisse le remarquer.

— Tu continues à faire des choses que je ne veux pas que tu fasses.

— Je ne ferais rien si je ne t'aimais pas et ne m'inquiètais pas pour toi. Sois juste patient avec moi.

— J'ai sommeil, dis-je faiblement.

— Dors un peu. Je vais essuyer ton corps. Tu veux manger quelque chose ?

— Non. Ça a un goût amer dans ma gorge.

— Tu as froid ?

— Très.

— Je vais augmenter la température.

Il se dirige vers un coin de la pièce. Les pilules et la fièvre me rendent somnolent, et je m'endors comme ça.

Quand je me réveille, l'horloge m'indique qu'il est... dix-huit heures.

Sur mon front repose un film de gel antipyrétique tiède. Une épaisse couverture recouvre mon corps. On a changé mon T-shirt pour que je sois plus à l'aise.

— Mork, appelé-je, effrayé d'être laissé seul après mon réveil.

— Tu es réveillé ? Comment tu te sens ? Tu as mal quelque part ?

Il s'élance du comptoir de la cuisine, me rejoignant à la vitesse de la lumière. Il pose sa main sur mon front et mon cou pour vérifier la température.

— Je n'ai plus mal à la tête.

— Et le reste ?

— Toujours mal.

— J'ai préparé un thé chaud au miel et au citron. Bois-le à petites gorgées pour soulager la sensation d'amertume dans ta gorge.

Il retourne au comptoir et revient. Il est à genoux, tenant un verre de thé parfumé au miel et au citron.

— Est-ce que ça aura mauvais goût ?

— Tu plaisantes ? Est-ce que ça a l'air dégueulasse ?

— Non.

— Alors prends-en une gorgée. Un petit peu suffit.

Ça ne sert à rien de jouer les durs tant que je suis malade, alors je me lève avec son aide et j'avale le thé aigre-doux.

C'est délicieux. Je peux avoir un autre verre ?

— Bon garçon. Tu as faim ? J'ai fait du congee.

— Avec du porc ou du poulet ?

— C'est du congee instantané avec du foie.

Merci beaucoup. J'adore le congee instantané. Argh !

— Je ne veux pas manger maintenant, ou dormir, ou faire quoi que ce soit. Je m'ennuie...

— Je vais te tenir compagnie.

Il fait quelque chose dans la cuisine, en faisant continuellement un bruit de cliquetis. Ensuite, il se serre à côté de moi sur le canapé. Je dois presque respirer à travers ma peau. Mork, espèce d'enfoiré. Je lui donne des claques sur la tête et j'écrase ses orteils avec mes pieds, mais il ne bouge pas. Je le laisse faire, expirant la fièvre dans son visage pour tuer le temps.

— Tu t'ennuies toujours ?

Tu as le culot de demander. Je suis tellement à l'étroit que je me crispe jusqu'aux fesses.

— Non. Va faire autre chose.

— Je suis paresseux. Je veux continuer à te faire des câlins comme ça.

— Je suis malade. Tu vas attraper mon rhume.

— C'est vrai que les blouses blanches des médecins ne sont pas aussi chaudes que les chemises des autres facultés ? change-t-il rapidement de sujet.

Le point d'interrogation flotte toujours au-dessus de ma tête.

— Quoi ? Répète.

— On dit que les blouses blanches des médecins ne sont pas aussi chaudes que les chemises des autres facultés.

Ce qu'il essaie de dire, ce n'est pas à propos des chemises, hein ? Il veut dire les gens.

— Qui sont-ils ?

— Ils.

Tu veux manger ma gifle, en répondant comme ça ?

— Tu te fous de moi ?

— C'est vrai, pourtant ? Ce n'est pas chaud ?

— Aucune chemise n'est chaude, putain, sauf si c'est un manteau haut de gamme.

— Ok, je suis touché...

— ...

— J'ai réfléchi toute la nuit.

Voilà un autre sujet. Il n'arrête pas de le changer au point que j'en ai le tournis, mais... c'est plutôt agréable.

— A propos de quoi ?

— Notre futur.

Je l’ai vu s'endormir tout de suite après s'être occupé de ses affaires. Quand est-ce qu'il a pensé à ça ?

— Qu'est-ce qu'il y a de si sérieux ?

Je touche son beau visage, massant le pli entre ses sourcils avec mon pouce parce qu'il fronce les sourcils.

— Je dois étudier dur à partir de maintenant, donc je n'aurai peut-être pas le temps de m'occuper de toi correctement. Je te promets que je te consacrerai mon temps dès que je serai libre. Je sais que c'est dans le futur, mais... Pi, tu ne peux pas vivre dans ce monde sans amis. Tu dois te socialiser, vivre ta vie, et passer ton temps libre avec d'autres personnes que moi.

— Tu dis ça au cas où tu te lasserais de moi un jour et que tu voudrais me larguer ?"

— Ce n'est pas comme ça. Je pense juste au moment où nous serons en quatrième année. Je serai occupé à étudier, et toi aussi. Nous ne pourrons pas rester collés l'un à l'autre tout le temps. Je ne veux pas que tu te sentes seul parce que les responsabilités nous volent le temps que nous sommes censés passer ensemble. Je veux que tu souries et que tu sois libre de faire beaucoup d'autres choses sans moi. En plus, tu n'es pas seul.

— Pae et le Kitty Gang sont mes amis. Duean est aussi mon ami, dis-je franchement.

C'est la vérité. Pas besoin d'en rajouter. J'ai ouvert mon cœur à Mork parce qu'il est Mork. Je ne suis pas certain pour les autres. J'ai été blessé par le mot "amis" de nombreuses fois, depuis le lycée jusqu'à l'université. Alors pourquoi aurais-je besoin d'avoir des amis juste pour être blessé par eux ?

— Pi, écoute-moi. Regarde-moi.

— Non.

— ...

— Je vivais dans un monde où personne ne me comprenait ni ne m'acceptait. C'est incroyable de t'avoir rencontré, toi qui me comprends... Je ne veux personne d'autre.

— Attends, écoute-moi.

Il prend mon visage dans ses mains, le bloquant en place, me forçant à rencontrer ses yeux.

— Pourquoi ?

— Pae et le Kitty Gang seront bientôt diplômés, ton frère aussi. Il ne pourra pas te protéger éternellement. Bien sûr, je peux être ton ami. Mais si un jour je voyage avec mes amis de la faculté et que je te laisse seul, ce ne sera pas pire ?

— ...

— Nous avons tous les deux au moins un groupe social différent. C'est pourquoi tu as besoin d'amis pour t'aider quand tu as des problèmes. Je crois que beaucoup d'autres personnes veulent être tes amis. C'est toi qui ferme ton cœur.

— ...

— Tu as construit tes murs si haut. En démolir une partie ne te fera pas de mal. Tu ne te sentiras peut-être pas en sécurité comme lorsque tu te cachais derrière eux, mais au moins tu apprendras à connaître ce qui se trouve de l'autre côté des murs. Ce sera douloureux et beau, pour être honnête. Mais je crois que tu apprendras à être heureux avec ça.

— Est-ce que je dois ouvrir mon cœur ? J'ai peur. J'ai peur qu'ils disent du mal de moi, qu'ils me trahissent et qu'ils se lient d'amitié avec moi pour leur propre bénéfice.

— Ça va bien se passer. Si c'était si désagréable, je ne voudrais pas que tu essaies.

— Se faire des amis ? Je répète doucement.

— Oui.

— Ouvrir mon cœur.

— Oui.

— A tout le monde.

— C'est exact.

— Alors je dois accepter les demandes d'amis des Lunes des autres facultés, c'est ça ?

— Hé ! Ne fais pas ça. Qui sont-ils ? Quand ? Tu les as acceptées !

Il se lève d'un bond, me faisant sursauter. Je manque de tomber du canapé. Argh, tu viens de me dire d'ouvrir mon cœur.

— Pourquoi je te le dirais ?

— Pi.

— J'ai sommeil. Laisse-moi dormir encore un peu.

(Rrrr - - Rrrr - -)

Il essaie de faire sortir la réponse de ma bouche, la déchirant presque en essayant de l'ouvrir avec ses mains. Mon téléphone sonne, interrompant notre dispute, comme une cloche qui sonne pour sauver mes fesses.

— Allo !

Oh, j'ai oublié de regarder qui c'était, j'ai décroché trop vite.

— Je me sens seul.

C'est tout ? Putain, t'es qui ? Pour éviter de demander, je regarde l'écran.

Wow, c'est Goe du Kitty Gang. Je pense soudainement à retourner dormir chez nous avec Duean. J'avais oublié que j'avais parfois besoin de dormir dans ma propre chambre.

— Goe.

— Où tu es, mon cher frère ? Duean t'a dit de revenir dans ta chambre.

— Je suis avec mon ami.

— Tu en as un ?

— C... C'est un ami d'une autre faculté.

— Reviens vite. Je me sens si seul. Je vais dormir chez toi ce soir.

— Attends. Attends...

BEEP !

Qu'est-ce que... ? C'est mon jugement dernier ?

Duean m'a dit de rentrer aussitôt, et le Kitty Gang va venir dormir chez moi. Mon corps n'est pas dans le meilleur des états. Est-ce qu'ils vont s'en rendre compte ?

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demande Mork.

J'aimerais pouvoir me transformer en termite et disparaître dans le plafond en bois, pour échapper à tous ces problèmes. Mais je ne peux pas le faire.

— Duean m'a dit de rentrer, et le Kitty Gang va dormir avec nous.

— Mais tu es malade.

— Ce n'est pas grave. Duean prendra soin de moi.

— Et les suçons sur ton corps ?

— Je leur dirai que ce sont des piqûres de moustiques.

— Très drôle.

— Allez, il ne va rien se passer. Mon mal de tête est parti.

— Je vais te conduire là-bas. Je veux parler avec ton frère.

— Tu peux me ramener, mais ne parle pas à mon frère. Il va te casser la tête en morceaux.

— Mais...

— Ne sois pas un mauvais garçon. Laisse-moi embrasser ton front.

Je me penche et j'embrasse son front. Mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi il s'est mis en colère tout d'un coup ?

— Tu m'appelleras ?

— Peut-être pas. Mon frère sera là, tu sais.

— Dis-moi que tu m'aimes, alors.

Quel connard. Je ne veux pas qu'il boude et fasse une crise tout seul. Je vais juste le satisfaire.

— Ok, je t'aime putain, Sut.

— Tu es grossier.

— Juste parce que je suis grossier, ça veut dire que je ne t'aime pas ?

— ...

— Je ne le montre peut-être pas, mais ça ne veut pas dire que je ne ressens rien.

— Tu m'aimes vraiment beaucoup, hein ?

— Non, je suis juste stupide.

Hahahahahaha. Laissez-moi rire jusqu'à ce que mon souffle s'évapore dans l'air et se condense en larmes pour que Mork les boive.

Cette blague est légendaire. Je peux la réutiliser jusqu'à ce que mes amis et mon chien meurent et elle sera toujours nulle.



Je suis arrivé vers vingt heures. Duean me regarde depuis la coiffeuse comme s'il sentait quelque chose d'inhabituel.

— Où est-ce que tu étais ? J'ai dû dire aux gars de t'appeler.

Il va droit au but.

— J'étais avec Pae.

J'essaie de marcher normalement malgré les courbatures qui parcourent mon corps.

— Pae était à sa faculté. Je l'ai appelé il y a une heure.

— Ah oui ? J'y suis allé pour le voir.

— Tu mens. Où es-tu allé exactement ? Dis-moi tous tes secrets.

— Duean, pourquoi tu jacasses ? Je traînais juste avec Mork.

— Où ?

— Sa...sa chambre.

— Putain, qu'est-ce que tu faisais là-bas ?

— Duean.

— Réponds-moi ! Ou je te botte le cul.

— Je lui demandais son avis pour les leçons et les activités concernant les sciences de la santé, dis-je en jetant un coup d'œil à mon frère.

Il n'a pas l'air convaincu, remuant ses orteils, réfléchissant à ce que j'ai dit. J'ai envie de donner un coup de pied dans son visage agaçant.

— Très bien, alors. Tu as mangé ?

— Um.

— Tu es malade ? Tu as l'air pâle.

— Non, je suis juste un peu fatigué.

— Prends un cachet si tu es malade. Ouvre la porte quand les gars arrivent. Je vais prendre une douche.

Il disparaît dans sa chambre. Je pousse un soupir de soulagement et m'affale dans le canapé.

Une demi-heure plus tard, il n'y a toujours aucun signe du Kitty Gang, alors je m'allonge et je dors pendant environ une heure. Duean sort bientôt de la salle de bain, trempé. Argh... il n'a jamais un moment sexy, un moment qui fait battre le coeur.

— Va prendre une douche, Pi. Tu pues, putain.

Je veux le faire, mais mon frère adoré s'essuie l'aine avec ma serviette. Il m'est arrivé de m'essuyer le visage avec, tu ne le sais pas ?

— Pourquoi tu utilises ma serviette ?

— Tu as un problème ? La mienne est encore humide. Arrête de faire des histoires. Tiens, reprends-la !

Il lance la serviette et elle atterrit sur ma tête. Je sens mille sortes de fleurs.

— Dépêche-toi. Pourquoi tu restes assis là avec un air satisfait ?

Quelle partie de moi semble satisfaite, hein ?! Quelle partie ?!

Pour éviter une dispute, je file directement à la salle de bain avant que mon frère ne répète. Se doucher est une corvée pour un malade. Mais comme je ne veux pas qu'il le découvre, je décide de me reposer ici, laissant l'eau couler juste pour gaspiller cette énergie naturelle. Quand je sors, Duean est allongé sur le canapé, regardant le programme de voyage préféré de notre famille.

TOC, TOC, TOC.

Une autre demi-heure plus tard, le son de la misère se répercute. Je me lève, même si je n'aime pas trop l'idée de me déplacer en ce moment.

Dès que j'ouvre la porte, je tombe sur...

— L-O-V-E.

— Bonjour, je suis Goe, le Kitty.

— Je suis Yeen, le Kitty.

— Je suis James, le Kitty.

— Et moi... Yok, le Kitty. Aujourd'hui, nous allons faire une reprise d'une chanson d'un célèbre groupe de rock. Amusez-vous bien.

Je reste là, abasourdi. À ce moment-là, Duean se lève pour rejoindre la bande, sa voix mélodieuse en harmonie avec la guitare.



"Tu as... fait... le... bon choix, en le choisissant et en me laissant dans la cour des ingénieurs...

Quand tu as rencontré quelqu'un de riche, celui dont tu rêvais.

Laisse mon argent tranquille, merci. Utilise son argent pour acheter une nouvelle voiture.

Je te laisserai, sans le vouloir, me laisser derrière.

En sachant que quelqu'un te conduira à... la porte de l'université."



Je suis à nouveau abasourdi par cette chanson ridicule.

Je me ressaisis et lève les yeux vers le Kitty Band, qui continue de bavarder.

— Si vous nous aimez, n'oubliez pas de vous abonner et de cliquer sur le bouton "J'aime" sur Youtube. Pour ceux d'entre vous qui veulent nous suivre, vous pouvez cliquer sur 'j'aime' sur la page de fans ci-dessous.

Où ça ? Où est-ce que c'est en bas !

Oh... C'est leur page imaginaire. Soupir...

— Comment c'est, Pi ? Tu restes sans voix ? demande Duean, en faisant un clin d'œil, et en fermant la porte d'un coup de pied.

Il conduit la bande à l'intérieur tandis que je me gratte toujours la tête avec confusion.

— Qu'est-ce que vous manigancez, les gars ?

— C'était un entraînement. On a décidé de faire un groupe de reprises. Si on obtient des tonnes de vues et qu'on attire l'attention de quelqu'un, on pourrait devenir des artistes officiels, explique James.

— Est-ce que vous allez y arriver ? J'ai dû retenir mon souffle quand vous avez chanté tout à l'heure.

— Je vais te botter le cul. Toujours à ruiner l'ambiance, s'emporte Yok.

Aucun d'entre eux n'est bon. Outre l'épouvantable reprise qui ruine complètement l'original, le style vestimentaire du groupe est totalement pourri.

Ils portent des shorts colorés et des T-shirts de pacotille, avec des sacs en édition limitée et une vieille guitare.

— Ça ne marchera pas, dis-je honnêtement.

Ils ne pourront pas être des artistes officiels. Être des fous officiels est plus probable.

— Vraiment ?

— Oui.

— Ce n'est pas grave. Si un groupe de reprises ne marche pas, on utilisera le plan B.

Je les regarde installer l'arrière-plan et la caméra. Les cinq mannequins, incroyablement charmants, se téléportent de leurs sièges, attendant avec excitation que je fasse le compte à rebours et enregistre la vidéo.

— Trois, deux, un !

— Bibbidi-bobbidi-boo. Lalalalalalala.

Quelle plaie ! Putain, qu'est-ce qui ne va pas chez vous ! Est-ce que des danseurs fantômes ont possédé vos corps, vous faisant danser au milieu de la pièce ! Ils ont tous l'air excentriques.

— Bonjour, amis des réseaux sociaux, il n'y a pas grand chose aujourd'hui. Nous voulions juste vous montrer cette incroyable crème pour le visage.

— Bien, nous vous présentons cette crème pour le visage au tamarin frais et vivifiant. Comment est ta peau après l'avoir utilisée pour la première fois, Duean ?

— Ma peau était rugueuse, mais la crème pour le visage au tamarin a rendu ma peau lisse et douce. Le tamarin est efficacement absorbé par ma peau, la débarrassant de l'acné, des imperfections et de la teigne sur mon visage.

— Vous pouvez utiliser cette crème avec des produits d'autres grandes marques. Que ce soit...

Et voilà. C'est de plus en plus dramatique.

Un groupe de reprises n'est pas bon, et être blogueur beauté non plus.

— Le fond de teint de Canon.

Ce fond de teint est excellent parce qu'il peut prendre des photos. Idiots !

— La poudre Laura de Mercedes-Benz.

Ils pensent que cette poudre peut se transformer en voiture ? Ils sont nuls à la fois pour calculer les chiffres et pour distinguer les noms de marque.

— Et voilà. Ce produit de soin pour la peau peut être utilisé avec de la crème pour le visage au tamarin. C'est mon clini-que préféré.

Tu prononces mal ton préféré.

— Oh, j'ai oublié. Il y a un autre article que vous ne pouvez pas manquer, et nous ne l'avons pas manqué, qui est... le ski.

— Attendez.

J'arrête la critique.

— C'est quoi ce bordel, Pi ? Tu te fous de nous ?

Le Kitty Gang se fâche comme un gamin.

— C'est quoi Ski ?

— Celui-là, SK-ÏÏ. Tu appelles ça du basket, mon cher frère ?"

— Désolé. C'est Ski, si tu le dis.

C'est brusquement devenu l'hiver.

Arrrrrrgh, c'est le bordel !

Plus raté que mon visage dans le passé. Qu'est-ce qui leur arrive ? Pourquoi font-ils ce spectacle de clowns sans se soucier du monde ?

Il nous faut vingt minutes pour terminer la critique. Nous nous rassemblons alors sur le sol pour convoquer leur conscience, les sacs arc-en-ciel et la guitare rouillée s'éparpillant autour.

— À quoi vous pensez, les gars ? demandé-je, curieux.

J'ai du mal à m'asseoir car j'ai mal au cul. Je dois jouer les durs, pas de douleur, pas de mort, jusqu'à ce qu'ils soient partis.

— Pi, tu sais qu'on va être diplômés cette année, hein ? demande Duean, le visage sévère.

Je ne veux pas demander s'ils sont sûrs d'avoir leur diplôme. Je suis désolé pour le Conseil des Ingénieurs dans le futur. Ils pourraient se diriger vers l'enfer.

— Je suppose.

— Ouais. Et comme tu es super intelligent, on aimerait te demander conseil, dit Yeen après être resté silencieux pendant un moment.

— Mon conseil ?

— Ouais, on réfléchit à ce qu'on va faire si on échoue à devenir ingénieurs, à part former un groupe de reprises et être des bloggeurs beauté.

C'est une question intéressante.

Ils ne font que passer leurs journées à faire des trucs inutiles, donc je n'ai jamais trouvé les points forts du Kitty Gang. Une fois, ils ont été engagés pour faire de la riziculture et ils ont cassé les charrues. C'était un manque de respect envers l'industrie agricole.

— Va me chercher des feuilles et un stylo, vite fait. Je vais écrire toutes vos forces.

Dès que je le dis, Duean déchire des morceaux de papier de mon cahier de conférence avec nonchalance.

Salaud...

— Analyse-nous rapidement.

Pour être franc, le Kitty Gang est composé de cinq êtres humains aux comportements anormaux, c'est-à-dire :



Duean, un étudiant en cinquième année d'ingénierie

N'a pas eu son diplôme en quatre ans parce qu'il a eu un F en compétences de vie.
Ancienne Lune des Ingénieurs lors de sa première année.
Un vrai playboy, battant le livre des records de l'université pour être la personne la plus excitée du campus.
Classé deuxième au test d'admission (à partir du dernier).
Point fort : Gros entrejambe, petit esprit.


— A en juger par tes forces et tes défauts, la carrière de Duean devrait être une carrière qui valorise le look plus que le savoir, conclus-je.

— Mais j'ai des connaissances, rétorque immédiatement mon frère.

— Tu as rendu ton savoir au professeur chaque année. Je me souviens que tu as vendu tous les polycopiés que tu as obtenus pendant les deux premières années d'université. Il est préférable de trouver un emploi où ton apparence sera bénéfique.

— Comme quoi ?

— Un présentateur télé pour la nourriture de poisson-chat !

— Tu suggères un travail ou tu m'insultes, espèce de minable ?

— Je te propose un travail. Ne le prends pas mal.

— Va te faire foutre. Va analyser les autres !

Il se détourne, en boudant. Je change de cible pour les autres.



Goe, James, Yok, Yeen, étudiants en quatrième année d'ingénierie.

N'ont pas réussi à compléter les heures d'activité avant d'être diplômés. Tous les trois.
Goe est le président du club des bières frappées healthy, qui n'a pas été officiellement approuvé.
James est un important fournisseur d'équipement lorsque nous avons une mission hors site, c'est aussi un célèbre joueur de l'industrie du jeu en ligne.
Yok est le plus sexy de la bande et a même des fans, mais c'est aussi le plus fou.
Yeen adore regarder des dessins animés et a un esprit extrêmement artistique. Je ne sais pas si c'est un artiste ou un simple cinglé.


— En conclusion, Goe est doué pour boire de l'alcool. Je te suggère d'ouvrir un magasin de spiritueux à base de plantes près de l'université. Ça se vendra comme des petits pains.

— Vraiment ?

— James, tu as beaucoup d'accessoires. Pourquoi ne pas ouvrir une quincaillerie ?

— C'est une bonne idée ?

— Yok est beau. Soit un mannequin avec Duean.

— Ouais, intéressant.

Je ne dis pas qu'ils ne peuvent même pas écrire leur nom en anglais. Est-ce qu'ils seront bien dans l'industrie ?

— Yeen, tu es poétique. Je te suggère de devenir annonceur de festival. Annonceur de ring, c'est bien aussi.

— Ça a l'air génial. Bruh ! Tes plans pour nous ne sont pas trop surréalistes ? Tu es fou ? Sois plus réaliste.

— Soyez juste des ingénieurs. Je ne suis pas un diseur de bonne aventure, donc c'est tout ce que je peux faire. Beaucoup de gens obtiennent un travail sans rapport avec leur profession. Au moins, je sais que vous avez tous choisi d'étudier l'ingénierie parce que vous le vouliez, pas parce que vous avez copié les autres et trouvé ça cool.

— Je trouvais ça cool.

Goe, espèce de voyou. Je veux lui donner un double coup de pied sauté. Il me coupe toujours la parole quand je parle sérieusement.

— J'ai copié mon ami.

— Oh, j'ai échoué au test d'admission en médecine. Et donc j'ai choisi l'ingénierie à la place.

Ouais, je suis désolé. Je n'aurais pas dû vous surestimer.

— Je ne sais pas ce que vous serez dans le futur. Vous pourriez être ingénieurs ou indépendants ou tout ce que vous aimez ou voulez être. Vous avez encore le temps de le découvrir avant d'être diplômés. Et peu importe ce qui va se passer dans le futur, je crois que le Kitty Gang va réussir.

— ...

— Tout le monde n'est pas intelligent, mais chacun a ses propres talents. Vous êtes persévérants. Si vous êtes déterminés, vous irez loin à partir de là où vous êtes maintenant.

— Pi, toi.

Ils appellent tous mon nom, les yeux débordant d'émotions fortes.

— Vous êtes touchés ?

— Oui, on l’est.

— ...

— Qui t'a sucé le cou, fils de pute ?

Aucun d'entre eux n'a écouté ce que j'ai dit. Et maintenant je suis foutu !

— N… Non. C'est… des piqûres de moustiques. Waaaah.

Attendez une seconde, on parlait de leur avenir. Comment diable le sujet est-il devenu mon avenir obscur à la place ? Je ne comprends pas.



Chili, la vraie fan de MorkPi :

Une semaine plus tard.

Anyong-haseyo, tout le monde. Je suis de retour avec des nouvelles pour vous mettre à jour après avoir passé un test de biologie et construit l'arche de remise des diplômes. Une fois que j'ai été libéré des travaux mineurs, j'ai tout de suite repris mes travaux principaux. J'ai passé six heures par jour à espionner frénétiquement Mork et Pi.

Je dois dire que mes services secrets ont toujours été impressionnants, mais je n'avais aucune idée de pourquoi ils n'avaient toujours pas découvert la véritable relation de MorkPi. Eh bien, Mork n'a pas été actif sur les réseaux sociaux tandis que Pi s'est accroché à son frère comme un bretzel. Par conséquent, nous n'avons pas pu obtenir de nouvelles pendant un certain temps.

Mais alors ! Une nouvelle brûlante a secoué l'industrie du ship il y a une semaine. Il s'agit d'une rumeur provenant des seniors en médecine dentaire. Je ne sais pas si c'est vrai ou non puisqu'il n'y a aucune preuve.

Elle dit que MorkPi est super réel. Pi était malade ce jour-là et Mork a séché les cours pour aller le voir dans sa classe. J'ai entendu dire que Mork a couru là-bas avec du sang sur le visage. Il a dû trébucher et tomber. Il est allé aussi loin parce qu'il était tellement inquiet pour Pi. Alors c'est ça le grand amour, hein ? Wah....

Mais la rumeur n'a duré que deux heures. J'étais si déçue que mon monde imaginaire ait disparu si vite. C'est parce que Bam, la jolie senior que j'admire, est devenue le sujet de conversation de la ville.

J'admets que Bam a beaucoup de fans, et que beaucoup encouragent "MorkBam". J'ai peur, peur qu'un jour Pi ne puisse plus le supporter et quitte Mork.

Je refuse que cela arrive, même si je dois mourir. Je sacrifierai ma vie pour le fandom et l'humanité.

— Prik, est-ce que Mork et Bam, c'est sérieux ?

Encore. Une autre personne vient et me le demande. Tu fais ça pour remuer le couteau dans la plaie, n'est-ce pas ?

— Ils sont juste amis, aboyé-je.

C'est une fausse nouvelle. Je ne les laisserai pas la répandre !

— Vraiment ? Je me pose la question depuis que j'ai vu les photos de MorkBam postées tous les jours.

— Mork et Bam sont amis.

Je me répète, encore et encore.

— Mais Pi a commencé à davantage traîner avec ses amis. Je pense...

— Bien sûr, Pi a ses propres amis. Ça ne change rien au fait que Mork et Pi sortent ensemble.

— Prik.

— Quoi ?

— Réveille-toi.

— Je suis réveillée. Je ne rêve pas.

Tout ce dont je me suis plainte à l'instant n'a aucune importance. C'est du passé. En ce moment, je suis dans un café où, comme je l'ai entendu, Mork et ses amis viennent fêter son anniversaire. Oui, c'est l'anniversaire de Sutthaya, et je suis ici pour les rejoindre en tant que véritable chef du fandom.

Quel est mon rôle ? J'ai préparé un appareil photo pour capturer les moments de MorkPi. Je parie qu'il y en aura beaucoup. Nous saurons si Mork et Pi sortent ensemble comme je le crois, ou si c'est juste mon rêve.

— Kyaaaaaaa !

Je m'en fiche. Je crie dès que quelqu'un entre dans le café.

— Oh, Bam.

Merde, j'ai crié pour la mauvaise personne.

Cinq secondes plus tard, la silhouette impressionnante du roi de la fête fait son entrée.

— Moooooork ! m'écrié-je.

Il me fait un sourire et vient me parler. Aw, quel gentil garçon. Je vous promets que les photos seront spectaculaires. Je suis prête à prendre des photos de vous et de les retoucher du mieux que je peux.

— Avec qui tu es ? Tes amis ne sont pas là ?

— Je suis ici seule.

— Qu'est-ce que tu veux manger ? Je t'invite.

— Aw, tu n'as pas à le faire.

— C'est bon. Pourquoi pas du gâteau ?

Comment je peux dire non ? J'acquiesce tout de suite. Il prend acte de ma réponse et se détourne pour se diriger vers le comptoir, mais je suis plus rapide. Je parle avant qu'il ne parte.

— Mork, joyeux anniversaire.

— Merci beaucoup, dit-il avec calme et il commande un gâteau pour moi.

Il se dirige ensuite vers le canapé dans un coin, rejoignant ses amis. Ça aurait été bien si Mork ne s'était pas assis à côté de Bam. J'étais presque satisfaite.

J'attends encore dix minutes. Les amis de Mork arrivent un par un. Ils se saluent et profitent des snacks et des boissons. Je m'en moque. J'attends une personne importante.

En plus du groupe de Mork, il y a des fans de MorkPi et des fans de MorkBam dans le café. Tout le monde est assis en silence, attendant de recueillir des moments.

Cela m'irrite puisque le ship MorkBam navigue sur les vagues. Les fans me taguent même sur les photos et les posts pour m'embêter jusqu'à ce que mon petit cœur soit désespéré. Les autres fans de MorkPi baissent les yeux et engloutissent leur chocolat. Nous sommes tous jaloux.

Ding, ding.

Kyaaaaaa, le voilà, mon oasis dans le désert. Je hurle dans ma tête quand Pi et ses deux autres amis entrent dans le café.

— Oh, Prik.

Comme je suis assise à la table près de la porte, il me repère et vient me saluer.

— Bonjour, Pi. Tu es ici avec tes amis ?

— Oui.

— Tu rejoins Mork ? On a discuté il y a un moment.

— Non, je suis avec des amis de ma faculté.

Je scrute les deux autres étudiants de deuxième année de médecine dentaire avec curiosité. Ce sont deux hommes, à l'allure d'intellos.

— Je vois. Où est-ce que vous allez vous asseoir ?

— Bien, toutes les tables sont occupées. Je vais peut-être devoir aller ailleurs.

— Ne te dérange pas. Vous pouvez vous asseoir avec moi. Je suis là toute seule.

Je me déplace rapidement pour leur faire de la place.

— On ne va pas te déranger ?

— Pas du tout. S'il vous plaît, commandez quelque chose.

Une fois qu'ils sont assis, ma mission de capturer les moments de MorkPi est en marche.

Awwww, bien que Mork parle à Bam, ses yeux sont fixés sur Pi. Qu'est-ce que je fais ? Mon coeur bat si vite. Le ship MorkPi navigue lentement mais sûrement.

Je suis heureuse, je collectionne les moments en silence.

— Tu sais que c'est l'anniversaire de Mork ?

Je trouve l'occasion de poser cette question après les avoir laissés parler de l'école et d'une sortie au zoo pendant un moment.

— Hum, je sais, répond platement Pi, en buvant du lait frais d'une manière digne.

— Tu lui as acheté quelque chose ?

— Non.

— Mork n'arrête pas de te regarder. Ça ne me dérange pas que tu te joignes à eux, tu sais.

— Tout va bien. Ses amis sont là.

— Bam est aussi son amie, n'est-ce pas ?

— Oui.

Arrête ton cinéma. Je sais que tu es jaloux.

— Tu n'es pas jaloux ?

— Pourquoi je le serais ? Il m'a dit de lui faire confiance.

Et voilà, ça lui est sorti de la bouche. C'est plus que je ne peux en supporter. Je pense que je peux mourir en paix maintenant.

Quand j'ouvre la bouche, il bafouille une explication en un instant.

— Je veux dire, je dois faire confiance à tous ceux que je connais.

Quelle excuse bidon. Ta tentative de retirer tes paroles est un échec.

— Joyeux anniversaire... Joyeux anniversaiiiiiire.

Le son de la chanson "Joyeux anniversaire" résonne dans le café alors que quelques bougies sur un gâteau blanc sont allumées, même s'il est encore tôt et ensoleillé. Tout est mignon et joli, sauf une chose : Bam porte le gâteau.

Je prends beaucoup de photos, en ayant l'intention de flouter le visage de Bam une fois que j'aurai les fichiers. Je regarde la personne à côté de moi. Il semble lui aussi intéressé par l'événement.

Au moment où Mork souffle les bougies, je vois le premier sourire de Pi qui observe Mork de mes propres yeux. Il semble heureux d'être assis là, à l'écart, et regarde le grand gars entouré de ses amis. Vous comprenez maintenant pourquoi j'aime Pi ? C'est dans ce genre de situation que j'aime le plus Pi.

— Joyeux anniversaire, Mork, gazouille un de ses amis.

— Merci beaucoup.

À ce moment-là, Bam a le cran de mettre ses doigts dans la crème et d'essayer de l'étaler sur le visage parfait de Mork.

— Bam, non, ne fais pas ça.

— Allez.

— Ne fais pas ça. Hey !

Mork t'a dit d'arrêter. Tu veux une claque sur la tête ?

— Hahahaha.

C'est inutile. Bam étale la crème sur la moitié de la joue de Mork. Leurs amis apprécient la scène et rient bruyamment.

— Mork et Bam sont mignons, commence la fille de la table d'à côté.

Qu'est-ce que tu veux, hein ?

J'ai de la peine pour Pi puisqu'il doit les regarder jouer ensemble. Quand je me retourne. Le sourire de Pi s'est effacé.

— Sutthaya, mange le gâteau.

BAM !

Le gâteau entier s'écrase sur le visage du prince en une fraction de seconde. Leurs amis et les autres rient et applaudissent. Argh... Ils sont heureux de la misère de quelqu'un.

— Prik, je pars maintenant.

Pi se lève. Ses amis aussi.

— Oh, tu ne vas pas rester plus longtemps ?

— Non, je pense que je vais partir tout de suite.

— Reste, s'il te plaît.

— J'ai du travail à faire. A plus tard.

Je le laisse partir sans un autre mot, ne souhaitant pas le voir blessé. Mais je ne veux pas qu'il parte. La façon dont Bam étale le gâteau sur le visage de Mork est un spectacle douloureux.

— Attends... Tu vas où ?

Une voix attirante retient mon attention.

La scène qui se déroule devant mes yeux est la Lune de Médecine qui bloque la porte avec son corps, comme s'il ne voulait pas laisser Pi et ses amis partir si facilement.

— C'est quoi ce bordel ? Je m'en vais.

— Je ne te laisserai pas faire.

Le café tombe dans le silence. Personne ne dit un mot, comme si le temps s'était arrêté. Tout le monde se concentre sur le couple, sans même ciller, excité de savoir ce qui va se passer.

— Tu es contrarié !

Waaah. Pourquoi ta voix est si douce, Mork ?

— Je ne le suis pas. Bouge.

Pi essaie de reculer car le beau visage de Mork est plein de crème, ce qui lui donne l'air d'une autre personne.

— Tu es sale. Ne t'approche pas de moi.

— Tu es vraiment énervé.

— ...

— Tu l'es ?

— Non. Ne fais pas ça. Ne t'approche pas !

Kyaaaaaa ! Tous les clients crient à tue-tête. Ma poitrine est sur le point d'éclater lorsque le grand type s'avance pour enlacer Pi et enfouit son nez contre sa joue. Pi proteste dans une langue étrangère, et ma conscience s'envole dans les airs.

— Mork ! Lâche-moi. C'est tout sale.

— Soyons sales tous les deux.

Mork frotte son visage sur les joues de Pi jusqu'à ce qu'il ait l'air aussi sale. Ses amis médecins rugissent d'amusement en regardant Mork enfouir son nez contre la joue de l'autre. Les deux se sont salis partout.

Quel genre de putain d'amis sont-ils ?! Quel genre d'ami joue de cette façon ? Aucun !

Je sais que Mork veut embrasser la joue de Pi plus que de le salir. Il prend le risque puisqu'ils jouent tous avec la crème du gâteau de toute façon. Arrête ça. Personne ne va jamais croire que vous êtes juste des amis.

Je ne sais pas quoi faire maintenant, alors je lève mon appareil photo et je tape sur le bouton de l'obturateur pour la page "Famille Nithikornkul", qui sera bientôt créée.

— Mork.

Après quelques minutes de sa tentative d'esquiver l'attaque, Pi halète d'épuisement, se cachant dans le dos de son ami, poussant sa tête comme s'il jouait à cache-cache.

— Quoi ?

— Arrête ça. Arrête de plaisanter. Je suis fatigué.

— Moi, je ne le suis pas.

— Combien de temps tu vas m'embrasser sur la joue ? Tu n'en as pas marre ?

WOW ! !!

Tu n'en avez pas marre ?

Regardez ces mots, "pas marre" On dirait que c'est déjà arrivé plusieurs fois. Cela signifie qu'ils s'embrassent régulièrement. Je suis prête à mourir maintenant. Je le suis vraiment. Eek !

— Pourquoi je le ferais si j’en avais marre ? répond Mork.

Pourquoi je le ferais si j’en avais marre ?

— Kyaaaaaaaa !

Est-ce que quelqu'un peut m'emmener à l'hôpital ? Je ne m'attendais pas à capturer ce merveilleux moment. Mon corps ne peut pas le supporter. Je me tortille.

— Arrête ça. Arrête de jouer. Je vais aller me laver le visage.

Pi change de sujet en s'énervant.

— D'accord, je viens avec toi.

— Arrête-toi là.

— D'accord.

Malgré la voix menaçante de Pi, Sutthaya le suit jusqu'aux toilettes. Quand ils sont de retour, Pi et ses amis dentistes se dirigent vers la porte tout en rougissant.

Qu'ont-ils fait dans les toilettes ?

— Pi, tu pars ?

— Oui, pour de bon cette fois.

Curieuse de leur relation, j'ai trouvé le bon moment pour m'approcher de Mork pour lui demander assez fort avant que Pi ne puisse s'échapper par la porte.

— Mork, j'ai un cadeau pour toi.

Mon cadeau est le fan art de MorkPi dans le magasin de glaces, dessiné il y a longtemps.

— Tu n'avais pas à faire ça, mais merci beaucoup.

— Tout le plaisir est pour moi. Tu veux quelque chose en particulier cette année ?

Il se tait un instant tandis que je suis tellement excitée que je fais presque caca dans ma jupe. Ses yeux se posent sur la personne qui s'arrête devant la porte.

— Je ne veux rien en particulier.

— Si tu pouvais faire trois choses bien en ce moment, qu'est-ce que tu souhaiterais ?

Je sacrifie tout pour ça. Même s'ils ne sortent pas ensemble, je veux juste savoir quel genre de relation ils ont. Je vais certainement mourir de chagrin à cet endroit si je n'apprends pas la réponse.

— Ce que je souhaite ?

— Oui.

— Trois choses ?

— Oui.

— Je veux Pi.

— …

— Je veux Pi… et je veux qu'il soit avec moi.

Un grondement de voix emplit le café alors que les yeux ronds du gars s'élargissent.

— Tu aimes tellement Pi, Mork ?

Wah… Je meurs.

— Je l'aime bien.

— Qui est-ce que tu dragues ?

— J'aime Pi, donc c'est lui, bien sûr.

— Q... Quelle est ta relation avec Pi ?

— Demande-lui.

Il lance une bombe sur le gars qui est bouche bée, se tenant maladroitement mais adorablement. Je peux dire que le mec mignon est nerveux à cause de tous les regards dans le café.

— Ah...

— Pi, beaucoup veulent savoir.

— O... On est amoureux.

— Kyaaaaaaaa !

Je me fiche d'éclater les oreilles de quelqu'un. Tant que je peux crier avec les fans de MorkPi dans le café, j'ai atteint le sommet d'une fangirl.

— Il fait aussi partie de ma famille.

Mork sourit après avoir dit ça.

— Pas encore, marmonne Pi.

— Il m'apporte son soutien.

— Ouais, parfois.

— Il est tout pour moi.

— Pas tout. N'exagère pas.

— Il est le meilleur cadeau d'anniversaire.

— Le cadeau pour lequel tu n'as pas utilisé beaucoup d'argent.

— Mais il est à moi.

— Je sais.

— ...

— Et tu es aussi à moi.

Kyaaaaaaa ! Je suis en train de mourir. J'ai atteint mon but. Je peux mourir maintenant. Waaaaah.

Plus important, écoutez...

J'AI ENREGISTRÉ CHAQUE PUTAIN DE CHOSE.

Chili, la partie de la vraie fan de MorkPi se termine.


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:50



Chapitre 24
L'anniversaire de Mork est totalement ma condamnation. Je ne sais pas ce qui lui a pris et l'a poussé à m'étaler la crème du gâteau sur le visage. Je lui ai même dit de manière intimidante de ne pas me suivre dans les toilettes, mais il l'a fait.

— Pi.

C'est quoi, cette voix suppliante ? Il ne sait pas que je suis faible quand je l'entends ?

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es en colère ?

Il continue de demander. Tu n'as toujours pas réalisé ce que tu as fait.

— Oui.

— Je suis désolé.

— Va te faire foutre.

— Je suis désolé. Tu peux me pardonner ?

— Je ne te pardonnerai pas. Mon visage est tout collant. Comment tu as pu embrasser ma joue comme ça ? Quel effronté !

— En fait, je voulais embrasser tes lèvres, pas ta joue.

Ma mâchoire tombe. Je ne sais plus quoi dire, mais je me ressaisis enfin.

— Arrête de te moquer de moi. Regarde ça. C'est dur d'enlever la crème.

— Je t'ai arrêté parce que j'avais peur que tu partes. J'ai eu tort de faire ça ?

Il essaie d'essuyer la crème de mon visage avec ses doigts. Tout doucement. Curieusement doucement.

— Tu as eu tort de faire ça. Je t'ai dit que je n'allais pas rejoindre ton groupe. Je me suis juste arrêté pour boire du lait.

— Vraiment ? Admets juste que tu es contrarié.

— Non, je n'ai juste pas aimé ça.

— Qu'est-ce que tu n'as pas aimé ?

— Je n'ai pas aimé quand tu as joué avec Bam de cette façon, dis-je.

Un sourire se dessine sur son visage.

— Tu étais jaloux ?

— Je ne l'étais pas. C'est juste que je n'ai pas aimé ça.

— Alors dis-le aux autres. Parle-leur de notre relation, pour que tu puisses être ouvertement jaloux.

— Tu es tellement imbu de toi-même. Je te dis que je ne suis pas jaloux.

— Mais tu ne souris pas du tout.

Je lui lance un regard noir avant de feindre un sourire crispé pour mettre fin à la conversation.

— Ce sourire indique que tu es très contrarié. Je peux dire que tu ne vas pas bien.

— Je vais bien. Bouge. Je vais me laver le visage.

Je le pousse de mes deux mains et me tourne vers le lavabo. C'est encore collant même si mon visage est devenu rouge à force de frotter. Le vaurien est toujours aussi casse-pieds, souriant en signe de triomphe malgré son apparence négligée.

— Ce n'est pas difficile si tu peux m'accepter comme ton amant.

Ses mots m'ont réduit au silence.

— Que tu le dises aux autres ou non, je suis d'accord dans les deux cas. Je veux juste t'aimer. T'aimer sans me soucier de ce que les gens pensent. T'aimer de la façon qui te convient le mieux. Te serrer dans mes bras quand tu me manques. T'embrasser quand je suis de mauvaise humeur. Te tenir la main et marcher partout ensemble. Tu sais... que tout cela dépend de toi ?

— …

— C'est à toi de décider. Peu importe ta décision, je t'aimerai toujours.



Depuis que j'ai un petit ami, je suis devenu terriblement sensible et faible.

Rien qu'en pensant à notre conversation dans les toilettes du café, je ne peux m'empêcher de sourire. Je souris tellement que je me tape presque la tête pour me ressaisir.

Il n'y a rien de spécial dans la soirée d'anniversaire de Mork. Il va le fêter avec sa famille à la maison, et Duean n'arrête pas de m'appeler, me rappelant de rentrer avant vingt-deux heures. Mon frère ne se tient jamais au courant des choses sur les réseaux sociaux. Il ne sait rien à moins que quelqu'un ne le tienne au courant.

Mais j'ai pris la décision de lui dire la vérité... un jour. Dans un futur lointain. Pas maintenant. Je vais juste lui dire que je suis en couple avec Mork, c'est tout.

— Pourquoi tu souris ? Tu es devenu fou ?

Je ne suis pas celui qui tombe à la renverse. Regardez le gars qui me regarde du canapé. Il est bien pire que moi.

Nous sommes allés dans sa chambre après la petite fête au café. C'était si fatigant. Et comme je ne voulais pas être le centre de l'attention, et que Sutthaya souhaitait passer un peu de temps en amoureux avec moi, nous nous sommes retrouvés ici et avons activé le mode romantique au maximum.

— Tu es amusant. Tu m'as finalement accepté, hein ?

— Étonnamment, oui. J'étais vraiment gêné. Ils étaient tous en train de crier. Tout le monde m'envie de t'avoir comme petit ami.

— Ils devraient l'être puisque je suis si gentil.

— Je te déteste.

— Sois honnête.

— Je vais te briser le crâne.

— Tu ne le feras pas. Tu m'aimes trop.

— Où est-ce que tu as acquis une telle confiance ?

Ne baisse pas ta garde, sinon je me vengerai. Tu n'auras pas le temps d'être fier de toi pendant une semaine.

Il s'est passé beaucoup de choses la semaine dernière. Un, on a couché ensemble et ça m'a rendu malade. Deux, on a essayé de sortir en secret comme des losers. Trois, j'ai appris à me faire de nouveaux amis en utilisant un truc bizarre. Je suis encore étonné de voir comment j'ai pu traverser tout ça. Je ne veux pas raconter cette histoire, mais je dois le faire. Écoutons mon histoire épique.

Le fait est que Sutthaya Oppa a dit que nous serions occupés lorsque nous deviendrions des seniors, donc nous devions construire un autre monde que nous ne devions pas partager avec les autres. Mais vous savez, personne n'a été sincère avec moi pendant mes années de lycée. Je n'avais pas une bande d'amis amusants, de meilleurs amis, et avoir un seul bon ami était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

Quand j'ai demandé à Mork son avis sur la façon de se faire des amis, il m'a répondu sèchement : "Réfléchis par toi-même". S'il n'était pas si beau et si riche, je mettrais du poil à gratter dans son caleçon. Putain d'âme sœur. Putain de saint.

Je me suis retrouvé dans une impasse depuis que Sutthaya m'a appris à me lier d'amitié avec les autres par moi-même, pas avec l'aide des autres. C'était une vraie galère. J'ai dû me tourner vers le Kitty Gang sans avenir, dans leur salle de répétition.

Qu'est-ce qu'ils faisaient là ? Ils essayaient de présenter un groupe pour participer à la compétition des groupes indépendants. Ne faites pas attention à eux. Laissez-les faire ce qu'ils veulent et avoir le goût de l'échec. J'ai reçu un bon conseil de Yok. Il m'a dit d'attirer l'attention. De cette façon, les gens commenceraient à m'approcher.

J'ai fait ce qu'il m'a dit. Le premier jour, de nombreux camarades de classe sont venus me parler.

Le Kitty Gang m'a suggéré de porter ma chemise à l'envers. Ugggh !

Tout le monde me l'a fait remarquer depuis l'entrée jusqu'au cours d'anglais. Le professeur n'arrêtait pas de me demander ce que je faisais parce qu'elle était confuse. Elle m'a demandé si un fantôme avait possédé mon corps et s'était amusé avec ma tête. Mes camarades de classe ont éclaté de rire. Mon image de gars intelligent, timide et silencieux a été remplacée par celle d'un monstre qui a porté sa chemise à l'envers pendant deux jours entiers.

Je me suis finalement fait des amis, et nos conversations étaient agréables. Nous avons discuté de jeux en ligne, de la vente d'objets, et du mélange d'éléments pour un nouveau bouclier et un canon pour détruire une base militaire. Putain, c'était de plus en plus compliqué. Je devais améliorer mes compétences, monter de niveau et bombarder l'avant-poste ennemi. J'ai fait tout ça pour avoir des ailes qui me permettent de voler et de devenir l'impitoyable Pi du monde des arts martiaux.

Le souvenir de ces moments me fait mal à la tête. En conclusion, je me suis fait des amis après avoir mis ma chemise à l'envers. Et quelques jours plus tard, c'était l'anniversaire de Mork. Prévoyant de garder notre relation secrète, j'ai dit à Mork que je ne me joindrais pas à la petite fête avec ses amis. Si je me montrais, il n'avait pas à m'accueillir.

Eh bien, il ne m'a pas accueilli comme prévu. Au lieu de ça, il a frotté son visage plein de crème sur le mien, sans prévenir.

Je peux dire que c'était le moment le plus bizarre de ma vie.

De retour au présent, je me sens fatigué en regardant mon passé.

— Qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que tu penses à tes bêtises passées.

Comment peut-il le savoir ? Quel type intelligent.

Alors que je me remémore mon passé, le grand type se penche déjà et pose sa tête sur mes genoux.

— Ne sois pas indiscret.

— C'est mon anniversaire. Qu'est-ce que tu m'as acheté ?

Argh, il le demande même. Je t'ai tout donné. Je ne sais pas quoi te donner d'autre.

— Je n'ai rien acheté.

— Rien du tout ?

— En fait, j'ai quelque chose. Je vais cuisiner pour toi.

— Qu'est-ce que c'est ?

Il s'est levé, me regardant avec peur. Merde… Tu dois avoir peur que ma nourriture te tue.

— Du curry avec du chou. Je vais allumer une bougie. On fera comme si c'était un gâteau.

— Comment ? Il n'y a pas de curry dans la cuisine.

— J'en ai préparé. Qu'est-ce que tu aimes d'autres ?

— J'aime tout. Mais il doit y avoir des légumes. Tout ce que je demande c'est pas d'abats à part le foie.

Pourquoi tu ne fais pas juste un rap ? C'est tellement pénible.

— Ok.

Je hoche la tête, j'attrape un tablier, et je me dirige vers la cuisine, me transformant en un excellent chef cuisinier pour ce fils de pute. Je suis heureux qu'on ait pu passer du temps ensemble en ce jour spécial. Je coupe les légumes et émince le porc pendant que Sutthaya Oppa…

Il… Il…

Il est allongé sur le canapé, regardant la télé. Espèce d'enfoiré inutile !

J'ai envie de lui lancer un ou deux couteaux à la tête. Je lui lance un regard noir pendant que je cuisine. Quand j'ai fini et que je claque l'assiette sur la table, il éteint la télé et vient se blottir contre ma taille avec douceur.

Je devrais le gifler ?

— Mange. Je vais partir dans une minute.

— Qui vient te chercher ?

— Duean.

— Tu peux rester ? Je veux être avec toi.

— Tu as oublié que tu vas fêter ça avec ta famille ? Assieds-toi et mange maintenant, l'avertis-je.

Mork se recule docilement et s'assoit sur une chaise. Il regarde la nourriture en silence.

Comment est-il ? Stupéfait par mon habileté ?

— Qu'est-ce que c'est ?

Il balbutie.

— Du curry avec du chou.

— Ce n'est pas comme je l'imaginais.

— Goûtez-en un peu. Tu pourrais aimer ça.

Je me demande si je ne suis pas en train de l'entraîner à manger des trucs bizarres. Malgré tout, Mork ne fait pas d'histoires. Il prend une cuillère et en met un peu dans sa bouche.

— C'est bon ? Bon anniversaire.

— Non.

Je fais une pause. Sa réponse me fait me sentir déprimé.

— Mais je suis quand même heureux. Merci de m'avoir choisi.

— …

— Merci d'être avec moi aujourd'hui. C'est un anniversaire si précieux, je m'en souviendrai toute ma vie.

Bien sûr, tu le feras. Tu dois goûter un plat spécial pour cet anniversaire. Je dois presque essuyer mes larmes, je me sens touché.

— Pi, je t'aime.

Je ne peux plus réprimer mes sentiments en ce moment. La seule réponse que j'ai pour lui rendre ses sentiments est…

— Putain, trop ringard.

ECCHHHH !

Le curry s'abat sur mon visage. Si tu vas autant en recracher, pourquoi tu ne le verses pas sur ma tête ?

— Je suis désolé. Ton visage est jaune.

— Il devient rouge à cause de la colère.

— Là, là. Ne sois pas en colère.

— Tu es super mielleux, putain.

— J'apprécie vraiment ta constance, dit-il avec un sourire.

— Pourquoi ?

C'est le moment d'être romantique maintenant, non ?

— Tu es toujours en train de faire le con avec moi.

— … !!!

Attendez ! C'est un compliment ou une insulte ?

Enfoiré, on devrait rompre à ce rythme. Je me suis rendu compte que je suis trop gentil pour toi, et que tu es un vrai emmerdeur. Ce qu'il vient de dire, c'est ce que je déteste le plus. Si c'était une équation, ce serait comme ça...

Moi + le passé, le présent, le futur = CONNARD.



Une fois chez moi, je m'affale dans le lit et je joue sur mon téléphone. Je ne sais pas si l'anniversaire de Mork cette année est plus spécial que jamais. Mais pour nous, même si nous n'avons pas mangé de gâteau, si nous ne nous sommes pas allongés sous un ciel rempli d'étoiles ou si nous n'avons pas parlé jusqu'au matin, tout était parfait.

Avant de partir, je lui ai donné une carte faite à la main avec un petit message...

Pi aime Mork.

Et je lui ai souhaité du bonheur.

Le grand gars a souri et a fait un long discours dont je me souviens en détail. C'était le plus beau, et une fois de plus, Mork m'a rappelé ma valeur.

Ce soir, mes amis m'ont demandé pourquoi je t'aime bien. Je leur ai dit qu'il n'y avait pas de raison et que je t'aimais bien, c'est tout. Mais ce n'est pas la vérité. Il doit y avoir une raison quand on aime quelqu'un, non ? En ce qui te concerne, je ne peux pas tout dire en une nuit. Ton visage, tes yeux, ta bouche, ta voix, ta personnalité, tout ce que tu es. C'est ma raison.

Je ne fais pas que bien t'aimer. Je t'aime... Je suis en train de tomber raide dingue de toi.

— Perdu dans ton rêve éveillé ? Pourquoi tu ne t'es pas retourné quand je t'ai appelé, Pi ?

Je souris.

L'heure romantique est gâchée au moment où Duean entre dans la pièce, se déhanchant au passage. Malgré son corps nu, il saute sur mon lit et s'enfonce dans le matelas.

C'est notre style. On termine nos occupations et on se met sur le même lit, puis on parle jusqu'à ce qu'on s'endorme. Bizarrement, Duean refuse de dormir ce soir. Il se roule dans tous les sens, agitant ses bras, me tapant sur l'épaule sans arrêt.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je.

Il me regarde fixement.

— Je t'ai appelé depuis la porte, mais tu souriais tout seul. Pourquoi ? Est-ce que ton mari a dit qu'il t'aimait ?

— Duean, comment tu le sais ?

A-t-il un sixième sens ? Pourquoi sa supposition est-elle si précise ?

— J'étais sarcastique. Tu t'es trouvé un mari, espèce de fils de pute ?

Il est furieux. Je n'aurais pas dû laisser échapper ça. Ma poitrine se serre soudainement, et je dois bloquer sa bouche avec mes mains. Sinon, il va me mordre les oreilles.

— Non, je n'ai pas de mari. Je… j'ai un petit ami.

— Qui ? Mork ?

— Um.

Je hoche la tête malgré moi.

— Il n'a pas eu mon approbation. Pourquoi tu ne m'en as pas parlé, ainsi qu'à Wan ? Tu verras. Wan et le Kitty Gang vont s'occuper de ça. Vous allez vous séparer à coup sûr.

— Pourquoi tu dis quelque chose de si sinistre ? Tu as déjà été là pour me parler, de toute façon ? Où tu étais ces derniers temps ? Tu cours après quelqu'un, n'est-ce pas ? Ton comportement dit tout. La serviette Kuma, le masque facial au collagène, et ma tirelire en miettes. Qu'est-ce que tout cela signifie, Duean ?

Quelle finesse. En tant que membre du Kitty Gang, tes actions doivent être douces. Maintenant que j'ai lentement changé de sujet, le visage de mon frère devient bleu. Il court vraiment après quelqu'un ?

— Pi, je crois que je suis amoureux.

Qui a changé de chaîne ? Je croyais qu'on regardait l'édition brutale de Fast and Serious. Soudain, on se retrouve devant le cinéma qui passe un film d'amour à couper le souffle.

— C'est typique, non ? Tu tombes amoureux de toutes les personnes que tu rencontres.

— Putain, sois romantique, ok ? Je n'ai jamais été sérieux avec quelqu'un ou cessé d'être un playboy jusqu'à ce que je rencontre la bonne personne.

Il se gratte les couilles et renifle ses mains. C'est une sorte de geste descriptif !

— Qui ? Cette personne est si jolie ?

— Non.

— Célèbre ?

— Non.

— Intelligente ? Elle a de bonnes compétences de vie ?

— Non, cette personne n'a aucun savoir-vivre.

— Ce doit être une personne charmante et calme.

— Pas du tout. Cette personne est insensée. Elle se moque toujours de moi.

Je respecte cette personne. J'ai envie de lui demander s'il est tombé amoureux d'un humain ou d'une créature extraterrestre.

— Tu lui as avoué ton amour ?

— Je l'ai fait.

— Tu as été rejeté ? C'est pour ça que tu as l'air triste, hein ?

— Pas vraiment.

— Duean, je suis confus.

— Ne le sois pas. J'ai confessé mes sentiments, mais ce voyou a joué l'imbécile. Les autres pourraient croire qu'il est stupide. Je sais qu'il a joué l'imbécile. Ça veut dire qu'il m'a indirectement rejeté ? Waaaaaaah.

Je comprends maintenant.

Il doit être intoxiqué par un spray anti-moustique à la citronnelle. Qui est la personne malchanceuse pour laquelle mon frère a craqué ? Je veux lui dire qu'il a gagné un prix. Vous avez maintenant en votre possession l'être humain le plus méprisable.



La partie de l'étudiant de cinquième année :

— Diplômés, applaudissons-les !

Les étudiants de première année poussent des cris de joie et courent dans toute la cour d'ingénierie avec des boîtes de dons à la main. Ils hochent la tête de haut en bas, en encourageant les diplômés. Les diplômés généreux font un don de mille bahts, tandis que les puants donnent une pièce.

Quand je serai diplômé, je devrai peut-être casser mes billets et transporter un sac plein de pièces. Je pourrai confortablement en mettre quelques-unes dans chaque boîte de dons devant laquelle je passerai, et je pourrai ainsi économiser de l'argent. Mais ce jour n'est pas encore arrivé, le jour où je pourrai me tenir debout avec un certificat de fin d'études avec des notes médiocres dans les mains comme les autres.

J'ai marché jusqu'à la faculté dans des vêtements vintage. Voir mes amis porter des toges de diplômés me fait presque pleurer. Même si je ne suis pas le seul à ne pas être diplômé, je suis toujours abattu de savoir que la plupart de mes amis font déjà un pas vers leur brillant avenir.

Je déteste les cours de préparation à la vie active. Ça m'a privé de ma chance de diriger l'industrie de l'ingénierie thaïlandaise du futur dans le monde entier. J'ai perdu une année entière.

— Oh, hey, Duean, tu m'as manqué, mec.

Un type se glisse hors d'un groupe de diplômés et marche vers moi. Choisis-en un, 'oh' ou 'hey'. Peu importe. Ce type, Games, est un ami de la même faculté. Il est sacrément intelligent, il est l'étudiant d'honneur de première classe sans défaut. Nous ne sommes pas vraiment proches. C'est juste un ami que j'ai rencontré en cours.

— Ah, tu ne m'as pas vraiment manqué, réponds-je en levant les yeux au ciel.

— Toujours aussi insolent, hein ? J'ai été surpris de te voir ici puisque tu n'as pas été diplômé. Genre, pourquoi t'es là ? Mais ensuite j'ai réalisé que tu ne laissais jamais les choses t'atteindre.

— Ouais, je ne laisse jamais ce genre de merde m'atteindre.

— Bon sang, mec. J'ai commencé à travailler depuis des mois maintenant. Beaucoup d'entreprises m'ont contacté une fois que j'ai été diplômé. C'était vraiment dur d'en choisir une. N'importe quelle entreprise qui paie bien me convient. Et toi ? Tu as un plan ?

— Un peu, oui.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Un plan pour te tuer de la manière la plus cruelle qui soit.

— …

— Dis-moi quand tu veux mourir, Games. Je réduirai en pièces l'immeuble que tu as construit, rétorqué-je avant de m'en aller la tête haute.

Argh… et alors ? On n'a pas intérêt à se revoir sur le chantier après mon diplôme, ou j'ordonne à mes ouvriers de te chauffer le cul.

C'est putain de pénible. Je ne sais pas où je devrais être et le Kitty Gang n'est nulle part. Tout ce à quoi je pense c'est que je devrais aller au bâtiment de médecine et trouver le gamin alien pour me remonter le moral. Mais ça pourrait être pire, car nous n'aurons probablement pas de conversation normale.

Pourquoi suis-je si malchanceux ? S'il vous plaît, comprenez un gars stupide mais beau comme moi. Rien ne va jamais dans mon sens. J'ai fait une confession d'amour et ce gamin a joué l'imbécile. La malchance n'arrive jamais seule, hein ? J'ai envie de sauter dans une piscine pleine de varans d'eau mais j'ai peur de mourir pour de vrai. Je ne peux que grommeler et laisser le monde être ce qu'il sera.

— Duean.

Il est là. Mon coup de foudre crie mon nom.

— Pourquoi est-ce que tu cries ?

— Je suis là pour encourager les diplômés.

— Alors ?

— Tu me manques, Duean. Tu seras diplômé l'année prochaine. S'il te plaît, ne…

— Quoi ?

— Ne redouble pas une autre année. C'est embarrassant.

Espèce de merde, qui voudrait redoubler une année de plus à la fac ? La raison pour laquelle je suis toujours là est hors de mon contrôle. Pourquoi ne pas t'agenouiller devant le professeur Samonsri et lui dire de me donner un A ? Ha… C'est plus facile à dire qu'à faire.

— Tu pourrais me revoir l'année prochaine. Je serai à l'université pendant huit ans.

— Ne plaisante pas comme ça.

— Qui plaisante ? Je dis la vérité.

— Je sais que tu boudes parce que tes amis ont été diplômés. C'est pas grave. Aujourd'hui, je vais t'encourager.

— Ne te donne pas cette peine. Tu ne devrais pas encourager ceux qui n'ont pas eu leur diplôme. C'est de mauvais augure.

Je ne le crois pas vraiment. Mais ouais, mieux vaut prévenir que guérir. Je ne devrais pas risquer que ma famille paie mes frais de diplôme pour le reste de ma vie.

— De mauvais augure ? Encourager est un mot positif. Comment ça peut être de mauvais augure ?

— Tu te moques de moi ?

— Non.

— C'est un jinx.

— Jingle bells ?

Il se moque de moi. Pas de doute.

— Fous le camp.

Je le chasse avec irritation.

— Je suis si fatigué. Je pense que je vais me reposer ici.

— Peu importe.

— Duean, tu as faim ? Je me souviens que tu aimes les grenouilles.

— Je n'ai pas faim. Tu vas manger mon putain de pied si tu continues à parler.

— Tu es encore grossier.

Traîner avec Meen est agréable parfois. Il me remonte le moral quand je suis de mauvaise humeur et m'embête quand je suis de bonne humeur. C'est un élément rare. J'envisage de le recruter pour être le danseur du Kitty Gang. Je ne suis pas sûr qu'il accepte, cependant.

— Duean.

— Quoi maintenant ?

— L'année prochaine.

— Tu vas encore me dire de redoubler une année ?

— Non. L'année prochaine, je te donnerai un bouquet quand tu seras diplômé, c'est promis.

— Tu dis ça comme si tu savais que j'aurai certainement mon diplôme.

— Tu l'auras. Je crois que quand on est déterminé, on peut tout faire, Duean.

Je retire mes mots sur la façon dont il m'embête quand je suis de bonne humeur. Il y a ce côté de lui vers lequel j'ai toujours envie de me tourner. Le côté qui me fait me sentir à l'aise, comme s'il croyait en moi, que tout le monde voit comme un bon à rien.



Il est dix heures, tout le monde ! Et Pi n'est pas là. Je suis si heureux, j'agite mes hanches dans notre chambre. Wan vient nous rendre visite demain, alors Pi a préparé ses affaires pour rester chez nous, me laissant à l'appartement avec un fantôme dans notre chambre. Je suis putain de ravi parce qu'il n'y a personne qui me regarde voler des choses.

(Rrrr - - Rrrr - -)

Mon téléphone vibre. Un des membres du Kitty Gang appelle.

— Quoi de neuf, Yeen ?

— Devine où je suis, bébé.

— En Enfer !

Qu'est-ce qu'il a ? Il appelle si tard et a le courage de prendre une voix de fille.

— Fils de pute. Je suis au bar, en train de faire la fête avec des diplômés.

— Et alors ? Tu essaies de remuer le couteau dans la plaie ?

— Non, non… Non… Non. Le fait est que j'ai vu des diplômés en médecine fêter avec leurs pairs. Maintenant, devine qui j'ai vu.

— Un stupide connard ?

— Correct !

Hein ? J'ai bien compris ?!

— Arrête de plaisanter. Je vais raccrocher si je suis agacé.

Mon humeur n'est pas aussi bonne que mon apparence, tu sais. Je vais jeter mon téléphone si tu continues à plaisanter.

— Viens à Saranrom. Meen, l'étudiant de première année que tu dragues, est ici. Ses aînés essaient de le faire boire. Si tu es en retard, je ne peux pas te promettre que rien ne se passera.

— Vraiment ? Hey ! Yeen, fais-moi une faveur…

BEEP !

Espèce d'ordure ! Tu raccroches quand tu veux, hein ? Comment a-t-il pu m'énerver et me laisser comme ça ? Je me ressaisis, attrape la clé de la voiture, et me dirige vers la destination comme on me l'a dit. La voiture dépasse le bar en accélérant, malheureusement. Il faut deux kilomètres pour revenir, et le parking est plein quand j'arrive.

Je me précipite pour quitter la voiture laissée au milieu de la route, puis je réalise que la voiture est chère. Je trouve un coin pour la garer, agité comme si j'étais possédé. Il est très tard quand j'entre dans le bar. Meen est assis avec le Kitty Gang.

— Où sont ses seniors en médecine ? demandé-je, haletant, en regardant le corps de Meen se balancer.

Son visage rougit.

— Ils sont partis. Je leur ai dit que c'était mon cousin et ils ont tout gobé.

— Duuuuean, balbutie Meen dès que je m'installe dans un siège à côté de lui.

— Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

— Rien. Il est ivre depuis qu'il est avec ses aînés.

— Duean.

— Tu es ivre. Rentrons à la maison.

— Goe m'a donné un coca. Le coca avait bon goût.

Je le savais. Ce n'est pas l'œuvre de ses seniors. Mes amis sont les coupables. Je redresse Meen tout de suite.

— Je m'occuperai de vous plus tard. Vous êtes des hommes morts !

Je les menace et soutiens maladroitement le type ivre vers la porte.

— Duean.

— Dors. Je vais te ramener. Où est-ce que tu habites ?

— À Bangkok, monsieur.

Oui, c'est à Bangkok, idiot ! Réduis la liste.

— Où est-ce que c'est ?

— Je vais utiliser le GPS.

— Fais-le maintenant.

Meen cherche son téléphone dans sa poche pendant un bon moment. Ça m'énerve au plus haut point. Quand il l'a trouvé, ça lui prend une éternité pour taper chaque lettre. J'aurais pu quitter la ville en voiture avant qu'il ait fini de taper. Heureusement que j'ai enfin trouvé la destination.

C'est calme sur le chemin. Je ne mets pas la musique, de peur de déranger le jeune alien qui semble un peu ivre, pas au point d'être assommé. L'heure tourne. Finalement, me sentant mal à l'aise dans cette atmosphère gênante, je brise le silence.

— Meen, je peux te demander quelque chose franchement ?

— Oui.

Il comprend ce que je dis. Ça veut dire qu'il n'est pas si bourré que ça.

— Quand je dis quelque chose et que tu ne comprends pas. Es-tu vraiment stupide ou tu fais juste l'idiot ?

— …

Il reste silencieux. Je continue à conduire, sans lui mettre la pression. Il faut un moment avant qu'il ouvre la bouche et me dise la vérité.

— Je sais ce que tu veux dire. Je fais juste l'idiot.

— Ça inclut ma confession d'amour, non ?

— Ouais.

— Pourquoi ? Rejette-moi si tu n'as pas de sentiments pour moi. Tu avais peur de ce que je ressentirais ?

— Je n'étais pas sûr. Quand je t'ai rencontré, je voulais juste être ton ami. Je ne sais pas comment nous sommes devenus si proches. Même s'ils disent que tu es une mauvaise personne, pour moi, tu es vraiment gentil.

Ses mots résonnent dans ma tête, m'envoyant ce sentiment étrange, un bon sentiment que je ne peux pas décrire.

— Je t'aime comme tu es. J'aime que tu aies voulu te changer, t'améliorer, mais en même temps, je ne sais pas si tu m'aimes vraiment ou si tu ne fais que plaisanter. En plus… nous sommes si différents. Nos personnalités et nos styles de vie ne correspondent pas. J'ai peur d'être déçu si j'accepte tes sentiments.

— Que penses-tu de moi, alors ? Tu penses que je ne suis qu'un ami ?

— Au début, je te considérais comme un ami, mais ensuite…

— …

— Je ne peux plus penser à toi comme à un ami.

Je suis triste de ne pas avoir eu mon diplôme avec mes amis aujourd'hui.

Mais je ne suis pas triste d'être avec lui ce soir…


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Néphély
Néphély
Néphély
Fantastic Team
Messages : 942
Date d'inscription : 19/06/2024
Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:50



Chapitre 25
Après avoir emmené Meen chez lui hier soir, j'ai dormi comme un loir et fait un beau rêve.

Je me réveille tôt, je me lave, et je passe prendre le petit alien parce que je me souviens des indications dans les moindres détails. Nous avons une réunion de famille aujourd'hui, et Wan est en ville. Je vais emmener Meen dîner avec ma famille. Mais comme nous nous retrouvons tous dans la soirée, je l'emmène d'abord à mon appartement.

— Wow, ta chambre est grande, s'étonne-t-il en se dirigeant vers la chambre où je me prélasse avec Pi tous les soirs.

— Tu l'aimes ?

— Ouais. C'est propre.

J'ai passé la nuit à organiser mes affaires et à balayer les ordures pour lui montrer cette chambre temporairement propre.

— Va t'asseoir sur le canapé.

— Ok.

Il acquiesce et se dirige vers le canapé, et je passe un vieux film pour passer le temps. Son rire me réchauffe le cœur. Pendant que le film passe, je ne peux m'empêcher d'évoquer notre conversation d'hier soir.

— Tu as une idée de ce que tu as fait hier soir ?

Il lève les yeux au ciel, en réfléchissant.

— J'ai seulement bu du coca. Je n'ai pas causé de problèmes.

— Vraaaaiment ?

— Pourquoi tu fais rouler ta langue si agressivement ?

— Tu as englouti tout l'alcool au point de puer l'alcool. Quelle honte de dire que tu n'as bu que du coca.

— J'ai un peu bu.

Je déteste la façon dont il l'admet.

Il est enfin midi. Nos estomacs grognent. Je tourne la tête vers la personne qui semble apprécier le deuxième film. Tu te contentes de petites choses, hein ?

— Tu as faim ? demandé-je.

— Ouais.

— Ne fais pas que manger, d'accord ? Aide-moi à cuisiner.

Je ne vais pas commander un repas à domicile. Je veux passer du temps à faire des choses avec lui.

— Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Des nouilles instantanées.

— Je n'en veux pas. C'est plein de glutamate de sodium.

— Tu es difficile. Tu veux manger mon pied à la place ?

— Épluche ton pied et fais-le bouillir d'abord pour que je puisse le manger.

— Tu te fous de moi, Meen ?

— Non.

Vous voyez ? Je suis le seul à pouvoir gérer ce voyou. Qui pourrait supporter ses bêtises sans perdre la tête comme moi ?

— Quelle plaie.

Je me lève et regarde la cuisine.

— Je n'ai pas de tablier. Mets ma chemise si tu vas cuisiner pour ne pas salir la tienne. Tu viens chez moi aujourd'hui.

— Ok.

Il acquiesce, probablement à court de blagues stupides.

J'entre dans la chambre et lui lance une chemise noire.

— Merci.

Il déplie ma chemise et l'enfile. La vue me fait rire. J'avais oublié que je ne porte cette chemise que lorsque je reste à la maison. J'ai acheté la mauvaise taille, mais elle est super confortable.

— Elle est comment ?

— Plutôt confortable, mais j'ai une question.

— Quoi ?

— C'est une chemise ou un drap de lit de 2 mètres ? C'est vachement grand.

— Si c'était un drap de lit, je l'aurais étalé pour que tu t'allonges dessus, Meen, espèce de voyou.

— Désolé.

Il sourit. Il a l'air effrayant.

— Si tu dis encore une fois que ma chemise est autre chose, je te frappe contre le mur.

— C'est brutal.

Quand tout est réglé, je me traîne jusqu'à la cuisine avec mon invité derrière moi. Il m'aide à faire cuire des nouilles instantanées avec attention.

Je ne sais pas quand tout a commencé. Les sentiments sont difficiles à contrôler. Certains tombent amoureux en un clin d'œil, d'autres le ressentent lentement jusqu'à ce qu'ils soient sûrs de leurs sentiments. Quoi qu'il en soit, je suis tombé amoureux de Meen.

— C'était l'anniversaire de mon cousin l'autre jour. Je lui ai posé une question, murmure-t-il soudain alors que nous prêtons attention à la cuisine.

— Ne me donne que les détails nécessaires, d'accord ? Pas de conneries.

— J'ai demandé s'il était en couple avec quelqu'un. Il a dit que oui. Il est tombé raide dingue de cette personne. Je veux savoir comment ils appellent ce genre d'amour.

— Pourquoi ? Tu veux en faire l'expérience ?

— Je suis juste curieux.

On utilise deux paquets de nouilles instantanées avec un emballage jaune et deux œufs, mais on n'a pas ouvert celles avec un emballage argenté, saveur Tom Yum Goong(1). On est trop occupés à faire bouillir de l'eau.

— Tu n'as pas besoin de savoir comment ils l'appellent ou de définir chaque type d'amour. C'est merveilleux tant que c'est de l'amour. Ça dépend de la personne pour qui tu as des sentiments, tu sais.

J'ajoute du poivre rouge dans la casserole. Le bouillon a l’air délicieux même si je le verse directement dans ma bouche.

— Meen, tu m'écoutes ?

Je pense que nous nous concentrons sur le mauvais sujet. Nous avons tous les deux trop faim pour nous soucier de quoi que ce soit.

— On devrait ajouter des légumes. Pour les nutriments.

— Pourquoi tu ne coupes pas une pastèque en tranches et tu la mets dedans aussi, petite merde ? Ça contient des vitamines et des électrolytes.

— Tu te moques de moi, Duean.

— Tu as écouté ce que je disais plus tôt ?

— Tu peux répéter ? Je suis désolé. J'avais tellement faim que je ne pouvais pas détacher mes yeux de la nourriture.

— Je te maudis.

Je lui ébouriffe les cheveux brutalement et continue à cuisiner. Il s'avère que je fais tout tout seul, car Meen reste là, à fixer la casserole comme s'il allait tout engloutir.

— C'est fini.

— Tu es si gentil. Tu m'as même fait des nouilles.

— Arrête de me flatter. Apporte les bols avant que ça refroidisse.

On mange en silence à la petite table, en se chamaillant par moments. Je ne sais pas quand notre conversation est devenue plus sérieuse.

— Je t'ai causé tellement de problèmes, en y repensant. Je suis vraiment désolé.

Qu'est-ce qui lui prend ? Son visage a même l'air sérieux.

— Ça ne me dérange pas que tu causes des problèmes. Ce n'est pas grave.

— Tu n'es pas agacé ?

— Je veux l'être.

— Tu vas me détester ?

— Je ne te détesterai pas. Je t'aime bien.

— Tu m'aimes vraiment ?

Il répète la question. Je pose mes baguettes et lève les yeux pour soutenir son regard.

— Oui.

— Même si nous sommes complètement différents ?

— Pourquoi on devrait être pareils ?

— C'est juste naturel pour les gens de rester avec ceux qui ont quelque chose en commun. On vérifie la personnalité de quelqu'un avant de devenir ami.

— C'est différent dans notre cas. Tu n'as pas besoin d'être avec quelqu'un qui a des traits similaires. Tu as besoin de quelqu'un de différent pour te compléter.

Je pense que nous avons quelque chose en commun, quelque chose que personne d'autre que nous ne voit. Et c'est incroyablement chaleureux et agréable quand on est ensemble.

— Écoute-moi, Meen. Même si tu ne connais pas la signification de beaucoup de choses dans ce monde, tu sais ce qu'est l'amour, n'est-ce pas ?

— Je le sais.

— Pas l'amour pour tes amis.

— Ouais.

— Pas l'amour pour tes parents.

— …

— Pas l'amour pour ton chien.

— Je comprends.

— L'amour pour cette unique personne. Tu sais comment on appelle ce genre d'amour ?

— Ce genre d'amour ? Pour moi, ça s'appelle probablement…

— …

— Duean.

Waaaaaah. Je souris si fort que j'ai mal aux joues. Meen a dit qu'il m'aimait. Comment puis-je ne pas être heureux ? Je veux fêter ça avec tout le monde dans la ruelle, en leur racontant tout ça. Il y a encore une étape : lui demander d'être mon petit ami. Bien sûr, Duean du Kitty Gang ne le fera pas de manière simple. Je dois y aller à fond et être autant romantique que je suis beau et audacieux.

Avant d'en arriver là, je dois me dépêcher de rentrer à la maison maintenant.

Nous sommes pris dans un embouteillage à l'intersection à cinq voies. Je prends mon téléphone pour voir comment va mon frère aîné.

Honnêtement, je déteste la photo de profil de Wan. Qui pourrait bien poster une photo de ses orteils sur Facebook ? Il est fou... complètement fou.

Je me sens troublé quand je lis les messages sur son profil. C'est le genre de personne qui poste tout ce qui lui passe par la tête. C'est un médecin socialement dépendant et trèèèès responsable.



Wannawee Panichapun (Je n'ai qu'un seul compte, hehe.)

Je fais de mon mieux pour mes patients. Mais pour les filles, je donne le meilleur.

Wannawee Panichapun (Je n'ai qu'un seul compte, hehe.)

Les patients sont importants, ainsi que les séries coréennes. J'attends avec impatience le prochain épisode.



Erm, il semble très impliqué dans sa carrière.

Il a même posté une photo prise du premier rôle féminin de la série. J'ai envie de me cacher dans un seau à glace à cause de l'embarras.

— Duean, le feu est passé au vert.

Je saisis le volant à l'avertissement de la personne à côté de moi.

— Ouais, ouais.

— Ta maison est loin ?

— Non, on y est presque. Pourquoi ? Tu as peur ?

— Non, juste un peu nerveux.

— Mes parents sont gentils. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

Je le réconforte et tourne dans la rue où se trouve ma maison. Lorsque j'éteins le moteur et me dirige vers la porte d'entrée, mes yeux s'écarquillent lorsque je repère une voiture familière.

Mon frère a encore amené Mork ici.

Putain, je le déteste. Il drague Pi et agit comme si Pi lui appartenait. Et comme c'est gentil de la part de mon frère de suivre Mork partout comme s'il avait été son esclave dans une vie antérieure. Je lui ai dit plusieurs fois de ne pas laisser Mork faire ce qu'il veut. Il le regrettera quand Mork sera gâté.

— Tu es arrivé quand ?

C'est la première chose que je dis à mon frère aîné après l'avoir vu assis sur le canapé, les jambes croisées, mangeant joyeusement du riz soufflé.

— Ça ne te regarde pas.

Comment peux-tu répondre si froidement alors que je te l'ai demandé gentiment ?

— Où sont maman et papa ? La voiture de Mork est dans le jardin.

— Il les aide à mettre la table dans le jardin. On fait une fête ce soir, répond Pi, mon frère bien-aimé.

Wan hoche la tête pour confirmer l'affirmation, les yeux se fixant sur le visage de Meen.

— Qu'est-ce que tu regardes ?

— C'est qui ?

C'est l'heure des présentations.

— Voilà Wan, mon frère aîné. Celui qui a les jambes écartées, c'est Pi, mon petit frère. Les gars, voici Meen. Il est…

— Il est quoi ?

Wan grimace.

— Il est…

— Qu'est-ce que tu as à dire ?

— Il a la teigne. Duean a la teigne sur son dos.

C'est vrai, ça ne partira pas. Je dois acheter de la pommade pour me frotter le dos. Espèce d'enfoiré ! Putain, je déteste quand il s'amuse avec moi à un moment aussi inapproprié.

— Tu as besoin de la pommade, Duean ? J'ai toujours ton dossier médical. Je ne peux pas croire que tu aies survécu à tout juste pour avoir la teigne maintenant.

Pire que les conneries de Meen, il y a les propos ridicules de mon frère.

— Fils, votre mère m'a dit de venir vous chercher. Allons nous saouler dans le jardin !

À l'annonce de notre père, tous les yeux brillent. On se saoule à chaque fois qu'on organise une fête chez nous. Comme notre famille est aisée, l'alcool est de grande qualité.

Mon père a toutes sortes de boissons alcoolisées. En général, nous allumons les feux d'artifice et nous nous amusons. Plus tard dans la nuit, nous nous déshabillons et faisons des acrobaties pour notre mère, lui donnant la chair de poule.

— Très bien, je vais te présenter à mes parents. Le petit ami de mon petit frère est aussi là.

— D'accord.

Nous atteignons la cour arrière au ralenti. Maman boit du jus d'orange sur un tapis tandis que Mork porte des bols et des assiettes jusqu'à la longue table à manger. Mais ensuite...

— Moooork.

Qui hurle ?

— Meen.

— Mork.

— Meen.

— Pourquoi est-ce que vous vous appelez par vos noms, putain ?

Tout est calme. Personne ne bouge. On écarquille tous les yeux d'un air inquiet. C'est quoi ce bordel ? Meen connaît Mork ? Mon petit frère a aussi un air stupide sur le visage.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Mon beau-frère s'avance nonchalamment vers Meen. Je le bloque, sans laisser Mork toucher le gamin. Ne me dites pas qu'ils sont des ex. Je ne reculerai pas. Je suis possessif. Je vais le faire mien.

— Ne t'approche pas de mon mec, grogné-je en essayant de frapper sa main du mieux que je peux.

— Ton mec ?

— Ouais, Meen est mon petit ami.

— C'est arrivé quand ?

— Ça n'est pas encore arrivé, mais ça va bientôt arriver.

C'est une question de vie ou de mort.

— Tu as pris Pi et maintenant tu veux prendre Meen ?

— Non.

— Alors occupe-toi de tes affaires.

— Mais c'est mon cousin.

— Juste un cousin. Et alors ?! A… Attends.

Si je pouvais transformer mon visage en lumière disco, ce serait des lumières colorées clignotantes comme dans un pub.

Je ne savais pas que Meen était de la même famille que la personne que je déteste le plus. Le monde est trop cruel avec moi.

— C'est quoi ce bordel, Mork ? commence l'autre gars.

C'est mon petit frère.

— C'est Meen, mon cousin. Je ne sais pas pourquoi il est ici avec Duean.

— Eh bien, j'aime Duean.

Ouah ! Meen est plus audacieux que moi. Il l'a dit à voix haute, faisant rougir maman et papa et tordre le tapis dans leurs mains, contrairement à Wan. Il mâche du riz soufflé, sans exprimer ce qu'il a en tête.

— Meen, tu ne m'as jamais dit qu'il te plaisait.

Mork me regarde en fronçant les sourcils. Il doit penser qu'il a le dessus ici.

Ugh, je déteste les mecs arrogants. J'essayais de ruiner leur relation, mais maintenant c'est moi qui pâlit, j'ai l'impression que je vais vomir.

— Laisse-moi parler à Duean. Toi, vas traîner avec Pi.

Mork prend la liberté d'enlever ma prise sur le bras de Meen. Le problème, c'est pourquoi ma main devient faible et cède aussi facilement ? Finalement, je le suis dans le jardin, contre mon gré.

— Je sais que tu détestes que je sorte avec Pi, mais je déteste aussi que tu cours après Meen.

Bon sang, je dois me suicider maintenant ou finir la dispute avec Mork avant de le faire ?

— Tu es juste son cousin. Ne va pas trop loin.

— Meen et moi avons grandi ensemble.

— Alors tu dois comprendre pourquoi je suis possessif envers mon frère. Si tu ne veux pas que je lui courre après, tu dois laisser mon frère tranquille.

— Je ne peux pas parce que je l'aime. Je ne peux pas le laisser, non pas parce que je suis égoïste, mais je me vois dans le futur comme un gars qui peut protéger Pi. Et je sais que je ne l'abandonnerai jamais. Mais toi ? Je n'en suis pas si sûr.

— …

— Meen est différent des autres. Il croit tout ce que les gens disent. Si tu comptes profiter de sa confiance pour le tromper et le larguer dès que tu auras satisfait ton désir, s'il te plaît... j'ai besoin que tu arrêtes.

Le visage de Mork est marqué par le sérieux alors que mon visage s'assombrit.

— Je ne veux pas que Meen soit blessé. Ta réputation de playboy est bien connue. Pourquoi je ne serais pas au courant ? Je n'ai jamais pensé que le monde serait si petit qu'il conduirait Meen à toi.

Mon cœur n'a que la loyauté et la sincérité, le cœur qui ne souhaite jamais rien en retour à part l'amour et la compassion. Mon petit cœur... se languit toujours de toi, ne change jamais, ne triche jamais. Assez avec cette stupide poésie. Reprends-toi, Duean.

Je rassemble mon courage et commence à parler, bien que cela me demande une force mentale considérable.

— Écoute, Mork.

— …

— J'étais un playboy. J'étais un connard.

— Tu es toujours un connard.

— Exact.

Fils de pute, je dois le frapper pour en finir avec cette merde ?

— Je ne le suis plus ! Je ne suis pas aussi mauvais qu'avant. Meen m'a fait changer. Depuis que je l'ai rencontré, je n'ai plus jamais regardé personne d'autre.

Ugh ! Je déglutis, me rappelant l'incident du smoothie au yaourt et aux Turkey berry. J’ai reluqué une fille d'une autre faculté. Enfin, c'était avant que j'ai des sentiments pour lui.

— Je ne sais pas exactement quand j'ai arrêté d'être un playboy. Mais je n'ai que lui, je ne regarde que lui, et je veux qu'il soit avec moi où que j'aille. Même dans le futur auquel je n'ai jamais pensé auparavant, j'espère qu'il sera à mes côtés. C'est vrai que je n'ai jamais été sérieux avec personne, mais tout a changé.

— Tu aimes vraiment Meen ?

— Oui.

— Tu prendras bien soin de lui ?

— Bien sûr, je le jure sur mon honneur.

— Meen est un type assez étrange.

— Je sais.

— Il cause toujours des problèmes.

— J'en ai fait l'expérience.

— Il est parfois insensé et peut être facilement trompé.

— Je lui apprendrai à se protéger.

— Tu ne peux pas. Tu causes toujours des ennuis.

— …

Wow, c'était vraiment cruel.

— Il a des défauts, mais il y a des tonnes de bons côtés chez lui. Il est joyeux et sincère, alors j'aimerais que tu sois sincère avec lui aussi.

— Ça, c'est sûr. Mais ne t'inquiète pas. Tant que toi et Pi sortez ensemble, je n'ai pas l'intention de demander à Meen de sortir avec moi.

— Oh, alors tu ne pourras jamais le faire. Pi et moi ne nous séparerons jamais.

— Quelle assurance !

— Je le suis. Plus important, j'ai besoin que tu le saches.

— …

— Si tu essaies de faire rompre Pi avec moi, je ferai aussi en sorte que Meen arrête de te voir.

Putain, je déteste ce sourire supérieur. Eh bien, tu es vraiment supérieur en ce moment. Putain !

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.



Après que ces deux-là soient partis discuter dans la cour de devant pendant une éternité, il ne semble pas qu'ils reviennent bientôt. Je suppose que je vais discuter avec Meen pour le moment.

Cela explique pourquoi Duean a agi de façon mignonne malgré son apparence dernièrement. Je viens d'apprendre qu'il court après un étudiant de première année.

— Je ne savais pas que toi et Mork étiez de la famille, dis-je, ne sachant pas trop comment entamer une conversation.

— Oui, nous le sommes. Tu es son petit ami ? Mork parle souvent de toi.

— Vraiment ? Qu'est-ce qu'il dit ?

— Tu es un emmerdeur.

— … !

— Mais il t'aime toujours.

Aw, je rougis. Sutthaya Oppa est adorable maintenant. Il dit toutes les bonnes choses et me traite bien.

— Quoi d'autre ?

— Tu es grossier mais sincère.

— …

— Avant, tu étais moche, mais maintenant tu es si mignon.

— …

— Tu fais toujours l'idiot, mais il dit que c'est drôle.

Arrête ça, s'il te plaît. Dois-je m'agenouiller et te supplier ? Est-ce qu'il m'a complimenté ou insulté pendant tout ce temps ?

Ça ne fait pas une minute que je m'apitoie sur mon sort quand Mork et le beau Duean reviennent. Ils se regardent tous les deux fixement mais aucun d'eux ne charge vers l'autre comme je le craignais. Maman commence à faire passer des sandwichs. On mange au milieu du jardin. Papa pose sa tête sur les genoux de maman, en lisant le manga de Duean. Wan continue de grignoter son riz soufflé provenant d'un énorme paquet.

L'heure du goûter est passée. Maintenant nous sommes prêts à avoir un vrai dîner ensemble. Avec papa, maman, les fils, et les gendres.

Notre famille n'a jamais un moment de paix, en effet. Cette fois, Duean et Mork n'arrêtent pas de s'envoyer des piques.

— Duean, tu veux essayer ça ? demande Wan, et Duean en profite pour déclarer la guerre.

— Je ne mange pas de peau de porc. Quelqu'un ici me rappelle la peau de cadavre.

— Il se voit probablement lui-même, répond Mork d'un ton neutre.

— Tu veux manger mes pieds mous, hein ?

— Pieds et sabots ? Je ne peux pas dire.

— D'accord, petit pied élégant, ongle incarné puant, brouillard vert mort, honte humaine, fesse lumineuse.

— C'est tout toi.

— Espèce de scarabée mangeur de merde…

— Arrêtez ça, mes deux voyous adorés. Je vous en supplie. Vous me coupez l'appétit.

— Mais Mork a répondu.

— Ferme-la, salaud, ou je te botte le cul !

La nourriture n'atteindra jamais nos estomacs aujourd'hui. On est tous occupés à rire, surtout ma mère.

— Chéri, je suis si heureuse.

— Pourquoi ?

— Nos enfants sont des frères si affectueux. Je peux mourir en paix maintenant.

— Moi aussi, je suis vraiment content.

Je ne sais pas si c'est la résignation ou une profonde pitié pour leur propre famille qui rend mes parents si optimistes. Waaaah.



Le week-end est passé. Le lundi arrive si vite.

Pour faire court, Meen est le cousin de Mork et la personne après laquelle Duean court. Sutthaya Oppa et moi sommes en bons termes. Notre amour prend forme gentiment, une ligne horizontale sur un graphique qui s'élève parfois lorsque Prik crée de l'agitation.

Des étudiants de la même faculté ont commencé à s'intéresser au sujet de notre relation. Nous avons attiré l'attention, et finalement, la page "Nithikornkul Family" a été créée. Le contenu était principalement constitué de fan arts, mais elle a obtenu près de sept mille likes en quelques jours. Je ne sais plus comment agir.

Les cours d'aujourd'hui ne sont pas aussi difficiles que les autres jours. Malheureusement, mes cours se terminent avant ceux de Mork. Je quitte le bâtiment pour trouver du jus de gotu kola à boire, puis je me dirige vers le bâtiment de médecine. Vous-savez-qui aura fini dans dix minutes, je crois.

— Pi.

C'est ma marraine la fée, Prik, qui aime beaucoup MorkPi.

— Oui ?

— Tu es là pour voir Mork ?

— Oui, les étudiants de deuxième année auront bientôt fini leur cours ? demandé-je.

Voyant Prik tordre son corps, rougir, avec sa tête touchant presque ses pieds, je me tiens tranquille, attendant qu'elle se reprenne.

— Je pense que le cours est terminé. Le professeur a renvoyé la classe plus tôt. J'ai vu Mork à la cour de marbre dans le coin du bâtiment à l'instant.

— Oh, merci beaucoup.

— De rien. Et Pi.

— Oui ?

— Merci de vous aimer, eeeeeeeek !

Elle s'avance, enroule ses bras autour de ma taille, et pleure sur ma poitrine avec émotion. Est-ce que j'ai fait gagner une loterie à ta famille ou quelque chose comme ça ? Pourquoi est-ce que tu m'aimes autant ?

Nous discutons pendant quelques minutes avant que je puisse enfin partir. Je marche le long du bâtiment comme on me l'a dit. Heureusement qu'il n'y a pas beaucoup de monde ici, sinon je vais devoir garder un visage innocent sous des regards perçants. Je repère Sutthaya Oppa pas très loin.

Je suis sur le point de m'avancer, mais quelque chose m'arrête net. Mes yeux se fixent sur quelqu'un sans ciller.

Bam…

Une boule se coince dans ma gorge. Ils sont là, seuls, en train d'éclater de rire et de se taquiner. Ils se frappent l'épaule et se caressent la tête. Ils semblent si proches que celui qui les voit doit être jaloux.

Même si je me suis dit qu'ils sont juste amis, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter.

Comme je n'ose pas les déranger et que je n'ai pas envie de faire semblant de sourire en leur disant bonjour, je me retourne et je pars en silence, réprimant cet horrible sentiment. Nous pourrons parler plus tard.

Je continue à marcher, les yeux fixés sur le sol. L'image de leur proximité se répète dans ma tête.

PAF !

— Pi, waaaaah.

J'ai percuté Prik de plein fouet. Elle pleure. Des pleurs affreux qui me font me demander si elle n'a pas trébuché sur une canalisation ou autre. Après un rapide examen de son corps, heureusement elle n’a rien.

— Prik, calme-toi. Que s'est-il passé ?

— Pi, ils te harcèlent.

— Harcèlent ?

Je ne comprends pas, je fronce les sourcils.

— Ils ont posté tes photos sur Facebook. Qu'est-ce qu'on fait ?

Elle pleure. Je la réconforte en lui répétant : "Ressaisis-toi, s'il te plaît." Les gens postent souvent des photos de Mork et moi de toute façon. Mais mes paroles réconfortantes ne semblent pas fonctionner. Prik sanglote et me tend son iPhone 22.1.

Je m'en fiche un peu, mais je m'arrête après avoir fait défiler un peu le fil d'actualité. Sur la page que Prik a créée, un groupe de personnes a bombardé ses posts.

C'est quoi ce bordel ?

Les photos de moi à l'époque du lycée, avec mon visage hideux et ma mode, ont été postées en continu dans la section des commentaires. Pire, ils comparent mes vieilles photos au visage de Mork.

Mes mains tremblent, et la chaleur embrase mon visage. Mon cœur bat plus vite à cause de la peur. Ils ont laissé des messages à mon sujet, sans parler de tous ces commentaires négatifs.



'Il est allé si loin. Si loin qu'il est devenu une toute nouvelle personne.'

'C'est le petit ami de Mork ?'

'Avant, c'était un solitaire. Pas sûr qu'il soit gentil puisque personne ne voulait être son ami.'

'Qui a posté ces photos ? Je suis en train de manger, vous savez.'



Ce n'est pas tout. Il y en a beaucoup d'autres, aussi bien des photos que des commentaires. Le plus douloureux, c'est la dernière photo que je viens de voir. Je pense que personne n'a jamais vu cette photo, sauf ma famille.

Je me souviens que Mork est le seul à l'avoir vue…

Notes :
1/ Bouillon saveur crevettes.

Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:51



Chapitre 26
Le talk-show de Sutthaya :

J'ai discuté avec Bam en attendant Pi pendant un bon moment, mais il n'y a aucun signe de lui. J'essaie de l'appeler, mais son téléphone est éteint, alors je me sépare de Bam. Je ne m'attendais pas à tomber sur la première année.

— Mork.

— Quoi de neuf, Prik ?

— Pi est venu te voir. Vous vous êtes croisés ?

— Non. Où est-il maintenant ?

— Je ne sais pas. Wah... Pi avait l'air d'être sur le point de pleurer.

Mon cœur se serre. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe. Sur ces mots, je me prépare à trouver le type qui me trouble.

— Prik, tu sais ce qui s'est passé ? demandé-je.

Elle fait la moue, au bord des larmes.

— Des gens ont posté les vieilles photos de Pi et ont fait des commentaires très durs sur ma page.

Prik me passe son téléphone et me montre les photos. Cela répond à ma question.

Les photos de Pi sont là, à la vue de tous, avec des commentaires haineux. Bien sûr, j'ai été mentionné au milieu de tout ça. Ce qui est étrange, c'est qu'il y a une photo que je suis le seul à avoir vu. Je ne l'ai jamais montrée à personne. Je l'ai prise et je l'ai gardée dans mon téléphone.

— C'est bon, Prik. Ne pleure pas. Je vais aller le chercher.

— S'il te plaît, prends soin de lui.

Je hoche la tête pour signifier mon accord et je me précipite vers ma voiture. Je sais qu'il évite l'attention quand il se passe quelque chose, il se cache seul dans sa chambre. Je continue à essayer de le contacter, mais il ne décroche pas.

Il ne faut pas longtemps pour arriver chez lui depuis l'université, mais l'anxiété fait paraître le temps plus long. J'avance à grands pas jusqu'à ce que je sois juste devant sa chambre.

TOC, TOC, TOC.

Je frappe à sa porte à plusieurs reprises. Personne ne répond. J'essaie de me dire d'attendre calmement, mais mes actions font le contraire.

— Pi ! Ouvre la porte.

Silence…

— Pi.

J'attends pendant près de quinze minutes, inflexible. Finalement, l'un des propriétaires de la pièce ouvre la porte, complètement frustré.

— Combien de temps tu vas continuer à frapper ?

Duean me fait face. Je l'ignore, essayant de regarder à l'intérieur, dans l'espoir de trouver l'autre type.

— Je suis ici pour voir Pi. Je peux entrer pour lui parler ?

Je n'ai jamais été aussi anxieux. D'habitude, je contrôle bien mes émotions, mais là, je ne peux pas cacher mon malaise. Ça doit être parce qu'il a un tel impact sur mes sentiments.

— Reviens plus tard. Mon frère ne veut pas te voir maintenant, crache-t-il à voix basse en se renfrognant.

— Je ne serai pas long. Il faut qu'on parle, tu sais. Si on ne le fait pas, quand est-ce qu'on se comprendra ?

— Tu auras l'occasion de lui parler, mais pas maintenant.

— Duean.

— Si tu ne comprends toujours pas, je vais te frapper pour de bon.

— S'il te plaît, laisse-moi entrer. Ne me force pas à dire à Meen d'arrêter de te voir.

J'admets que je suis devenu assez fou pour impliquer quelqu'un d'autre. Quand suis-je devenu déraisonnable ? J'ai pesé ces mots, mais je les ai quand même lâchés.

— Vas-y. Tu peux éloigner Meen et moi l'un de l'autre comme tu veux. Mais je dois protéger mon frère.

— …

— Ce n'est pas une bonne idée de parler à quelqu'un qui refuse d'écouter. Toi et Pi êtes aussi mauvais l'un que l'autre. Plus vous parlerez, plus ce sera terrible. Ce ne serait pas mieux que tu partes, que tu laisses mon frère seul quelque temps, et que tu reviennes pour arranger les choses quand tout sera rentré dans l'ordre ? Va-t'en maintenant.

BANG !

Après avoir terminé son discours, le son de la porte claquée se répercute dans mes oreilles. C'est comme s'il voulait juste mettre fin à la conversation sans écouter mon explication.

Duean a peut-être raison. Je devrais partir et me calmer. S'inquiéter à propos de Pi pourrait tout empirer comme l'a dit Duean.



Je ne peux pas dormir, je tourne sur mon lit. J'ai essayé de fermer les yeux, mais ça n'a pas marché. Je ne peux pas joindre Pi depuis qu'il a éteint son téléphone. Son profil Facebook ne montre aucune nouvelle publication, comme si le propriétaire du compte fuyait ses problèmes.

J'ai parlé à Prik de la photo qui a fuité, et la fermeture de la page semble être la meilleure solution pour le moment.

Qu'est-ce que je dois dire... ? La photo a dû être envoyée depuis mon téléphone. La photo, la lumière et l'angle sont les mêmes que ceux de mon téléphone, comme copiés-collés. Mais ce n'est pas moi qui l'ai divulguée. C'est quelqu'un qui connaît mon mot de passe et qui joue toujours sur mon téléphone.

Pour info, peu de gens ont ce privilège. Je ne peux penser qu'à une seule personne, bien que je ne veuille pas avoir cette pensée négative sur elle.

Bam.

Prik m'envoie un texto. Elle dit que la photo a vraiment été envoyée par les amis de Bam.

Ne pouvant laisser ce soupçon planer dans ma tête, je l'appelle pour lui demander tous les détails. Elle décroche instantanément, comme si elle s'attendait à mon appel.

— Quoi de neuf ? Tu veux savoir pour la photo ?

— Bam, j'ai besoin de savoir.

Je ne veux pas la juger trop rapidement car notre amitié est trop précieuse pour être ruinée par un seul incident. Mais surtout, je ne lui ai pas donné l'occasion de s'expliquer.

— J'ai eu la photo sur ton téléphone.

— …

Je presse mes lèvres l'une contre l'autre, ne sachant pas quoi dire.

Elle s'arrête un moment avant de bafouiller doucement en se sentant coupable.

— Je suis désolée, mec. Je ne voulais pas que ça arrive.

— Que s'est-il passé exactement ?

— J'ai parlé de Pi à mes amis. On s'est emporté et on a envoyé des photos et des trucs. Je jure que je ne voulais pas que quelqu'un s'en prenne à Pi comme ça. Je ne sais pas pour les autres photos. Je n'ai que celle de ton téléphone.

— Je te crois. Merci de m'avoir expliqué.

— Tu me crois vraiment ou tu ne veux juste pas qu'on coupe les ponts ?

— Je te crois.

Je le dis fermement. Je lui fais confiance autant qu'à beaucoup d'autres. Je me sens coupable d'avoir eu des soupçons à son égard. Puisque ça a commencé avec moi, c'est moi qui suis en faute.

Nous en parlons encore un moment et notre conversation se termine par des excuses.

Je ne comprends pas pourquoi les gens s'en sont pris à Pi juste parce qu'il n'était pas mignon dans le passé. Pourquoi l'ont-ils blessé, en jugeant qu'il n'est pas un gentil garçon parce qu'il n'avait pas d'amis ? Qu'attendent-ils de Pi et à quel point doit-il être gentil alors qu'ils ne savent rien de lui ?

Cela nous amène à une question :

Se sont-ils acharnés sur Pi parce qu'il avait vraiment tort ou parce qu'il ne correspondait pas à leurs attentes ?



Le temps est nuageux aujourd'hui. La pluie tombe à verse depuis le matin jusqu'à maintenant.

Je ne peux m'empêcher de penser à la personne qui, comme moi, a sans doute oublié d'apporter un parapluie à l'université. Nous n'avons pas parlé depuis hier. Je prie pour qu'il soit bientôt prêt à entendre mon explication alors que je laisse le temps passer inutilement.

Enfin, j'utilise ma pause pour marcher jusqu'au bâtiment de médecine dentaire. Je me souviens que les étudiants en deuxième année de médecine dentaire ont trois cours d'affilée à cette heure. Pendant la pause de quinze minutes, je me glisse dans la salle de cours en silence et m'installe sur une chaise à côté du type sans expression. Ses amis, en face de moi, le regardent fixement, sans même cligner des yeux.

— Pourquoi tu es là ?

Ses mots sont froids, et il ne veut pas croiser mon regard.

Il garde les yeux sur l'écran de projection qui affiche la même diapo. Mais je remarque que... il a pleuré la nuit dernière. Ses yeux sont gonflés. C'est un spectacle pitoyable.

— Je veux te voir. Je veux te parler.

Je lui dis ce que je pense.

— Mais je ne veux pas te parler maintenant.

— Tu as pleuré ?

— Je n'ai pas pleuré.

— Tu es probablement bouleversé. Tu penses que la photo vient de moi, n'est-ce pas... ? Oui, tu as raison. C'était de moi.

Pi tourne brusquement la tête, les yeux pleins de douleur. Mon cœur est étrangement blessé.

Putain, je déteste voir ces yeux.

— Pourquoi tu as fait ça, Mork ? Pourquoi tu as fait ça ?

— Je ne voulais pas que les choses soient comme ça. Je voulais juste garder ta photo avec moi. Mais... peu importe.

C'est étrange. Je voulais le voir et lui expliquer, mais maintenant que j'en ai l'occasion, je ne peux rien dire et le faire détester de Bam.

C'est peut-être mal de la part des amis de Bam d'avoir envoyé la photo à quelqu'un d'autre, jusqu'à ce qu'elle arrive dans les mains d'une personne mal intentionnée. Mais je suis aussi en tort parce que je suis la cause de tout. Si je n'avais pas pris la photo, elle n'aurait pas été diffusée.

— Pas d'excuses du tout ?

— …

— C'est ce que je pensais.

— Est-ce que je suis comme ça à tes yeux depuis tout ce temps ?

— Tu te moques toujours de moi. Tu le fais peut-être pour t'amuser, mais les choses ont tourné plus mal que tu ne le pensais. C'est ton espièglerie qui rend tout terrible.

— Je n'ai jamais joué avec tes sentiments. Je t'aime bien et je te le dis. Je t'aime et je te le dis. J'exprime ce que je ressens. Alors pourquoi aurais-je posté la photo pour blesser les sentiments de quelqu'un que j'aime ?

Il ne dit rien. Seul le silence nous oppresse tous les deux. Nous chuchotons discrètement, mais pourtant, de nombreux regards sont fixés sur nous.

Je n'ai aucune idée de ce qu'il a en tête ou s'il va croire tout ce que j'ai dit. Mais si Pi est toujours Pi, toujours le Pattawee que je connais, il doit avoir confiance en moi, Sutthaya, depuis le jour où il a accepté mes sentiments à la bibliothèque.

— Mork.

Il appelle mon nom d'une voix rauque, brisant le silence.

— …

— Peut-être que ça ne marchera pas. On n'est pas faits l'un pour l'autre.

Vous avez déjà ressenti ça, quand le monde est soudain sens dessus dessous ? J'ai ce sentiment après avoir entendu sa réponse inattendue.

Je regarde son profil et j'attrape sa main sous la table. Il ne résiste pas.

C'est déjà arrivé, le discours contre notre relation et le fait que nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre sur Internet. Je pensais qu'on avait dépassé ça et qu'on ne se laisserait pas atteindre, mais les choses se sont révélées exactement le contraire maintenant que l'incident s'est répété. Et Pi a décidé de résoudre ce problème en abandonnant au lieu de s'en sortir comme nous l'avions promis.

— Certains mots ne peuvent être retirés, tu sais, lui dis-je en lui rappelant notre promesse.

— …

— N'oublie pas ces jours où nous avons tout fait pour être ensemble. Tu vas oublier si facilement ?

— Je ne sais pas. Je suis confus.

Des larmes s'accumulent dans ses yeux ronds. Il ne cesse de cligner des yeux pour que les larmes chaudes ne tombent pas. Cette vision me fait resserrer ma prise sur sa main.

— On a traversé des épreuves ensemble. On ne peut pas traverser ça ensemble à nouveau ?

— Mork.

— Tu n'as pas à me donner tous tes sentiments, juste autant que tu peux le faire, autant que tu te sens à l'aise de le faire. Je veux toujours prendre soin de toi, quoi qu'il arrive.

— …

— Je ne veux pas que tu prennes des décisions en fonction des autres au point de te perdre toi-même.

Il écoute, les yeux baissés, sans répondre. Nos mains sont toujours connectées, comme si nous ne voulions pas les lâcher avant d'être au clair.

— Je…

— Étudiants, la pause est terminée. Reprenons là où nous nous sommes arrêtés pour que vous puissiez partir et faire autre chose dès que nous aurons terminé.

La voix chevrotante provenant d'un micro m'interrompt avant que je puisse entendre la réponse. Pi retire sa main et attrape son stylo.

Ne voulant pas déranger la classe et sa discussion avec ses amis, je me lève lentement et pars sans faire de bruit. Je vais l'attendre devant la porte.

Je ne laisserai pas les choses continuer comme ça. Nous finirons par nous en sortir, je l'espère.

Quarante-cinq minutes plus tard, les étudiants commencent à bavarder dans la salle, et la porte est poussée. L'agitation après les cours est un vrai casse-tête. Je cherche Pi et me précipite vers lui alors qu'il sort avec ses amis.

— Pi.

Je l'appelle en accélérant le pas.

Il s'arrête dès qu'il sort de la foule.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Il pleut toujours à verse. Où tu vas ?

— Je m'en vais. Le cours de l'après-midi a été annulé.

— Tu es venu en voiture ?

— Non, je suis venu avec Duean.

— Je vais te ramener.

— Pas besoin. Mon frère va venir me chercher. Tu devrais aller en classe. Pourquoi tu attends ici ?

Il parle et se tourne pour dire au revoir à ses amis.

— Les gars, je m'en vais.

Je suis le seul à le suivre comme une ombre.

On est devant le bâtiment. Heureusement qu'il y a un auvent qui nous protège de la pluie. Quelques gouttes éclaboussent nos chemises, mais ça n'a pas d'importance. Peu après, une voiture noire s'arrête avec Duean sur le siège conducteur.

Malheureusement, il faut descendre des escaliers de trois marches et marcher une bonne distance sans protection pour y accéder. Pi est sur le point de s'enfuir sous la pluie. Je lui tire tout de suite le poignet pour le retenir et je couvre sa tête avec une veste de mon sac à dos.

— Tu vas attraper froid.

— C'est bon. Tu en as besoin.

— Je ne vais pas te prêter la veste. Je viens avec toi.

Avant qu'il puisse rechigner, je m'installe derrière lui et lui donne une petite poussée, le faisant courir en avant. Je place la veste sur le petit gars pour qu'il ne soit pas mouillé. Je ne me soucie pas de savoir si je suis trempé.

— Monte vite dans la voiture, lui dis-je en déplaçant la veste pour le protéger de la pluie pendant qu'il saute dans la voiture.

— Je vais bien maintenant. Pars d'ici, ou tu seras encore plus mouillé.

Je hausse les épaules. Je ne peux pas être plus mouillé parce que je suis déjà trempé. Il n'y a pas d'espace sec sur ma chemise.

— Tu es inquiet ?

— Non.

— Et pour nous ?

— On en parlera plus tard, quand tu m'auras convaincu.

— Comment ?

— Mork, hier j'ai vu à quel point tu étais proche de Bam. Si tu tiens à moi, tu peux tout mettre au clair pour moi ?

— …

— Je préfère avoir mal maintenant. Je ne veux pas être blessé à nouveau dans le futur.

Je suis sans voix ! J'admets que c'est un choc. Je n'aurais jamais pensé que Pi puisse s'en inquiéter. Est-ce une autre raison pour laquelle il m'a évité toute la journée ?

Je ne sais pas quand ils partent. Je sprinte jusqu'à l'immeuble. La veste n’a pu le protéger que de la pluie, et alors que je cours…

Je n'ai aucune idée du nombre de larmes qu'il a versées sous la pluie aujourd'hui…



Mes cours se terminent à dix-sept heures. Je vais à la bibliothèque dans ma chemise mouillée pour travailler sur un projet de groupe.

Au moins une partie de celle-ci est sèche grâce à la climatisation. Mes camarades de classe me demandent avec inquiétude ce que j'ai fait avant, mais ils peuvent deviner.

Au moment où j'ai couru sous la pluie pour l'escorter jusqu'à la voiture, je n'avais pas peur de la pluie. J'avais peur que…

La personne que j'aime se retrouve seule sous la pluie.

En fait, je veux aller le voir chez lui, mais ce sera probablement la même chose : nous ne nous comprendrons pas.

Mes amis essaient de me remonter le moral. Ils savent ce que je traverse. Beaucoup me disent de résoudre d'abord mon problème personnel. Mais comment puis-je faire quelque chose d'aussi égoïste ? Le projet est sous ma responsabilité, et Pi ne sera pas prêt à écouter mes explications en ce moment.

Je chasse ces pensées de mon esprit et me concentre sur le problème en cours. Mais lorsque j'essaie de terminer rapidement quelque chose, cela prend plus de temps à tel point que c'en est agaçant.

Il est déjà vingt heures. La bibliothèque va bientôt fermer, et nous devons terminer notre projet inachevé plus tard. Mon téléphone sonne. Je décroche rapidement car la personne qui appelle est Duean.

— Bonjour, Duean.

Je salue, mal à l'aise.

J'admets que j'ai peur de tout. J'ai peur de perdre quelqu'un d'important pour moi.

— Duean, mon cul. Je suis Yeen.

Je fronce les sourcils, confus. J'entends des bavardages à travers le téléphone. Cela semble chaotique de l'autre côté.

— Yeen ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu utilises le téléphone de Duean ?

— Il y a quelque chose qui ne va pas, bien sûr. Viens à l'épicerie près de l'appartement de Pi. Il est complètement bourré. Duean a essayé de le ramener chez lui, mais il ne voulait pas bouger.

— Ok, je suis en route.

— Ouais, dépêche-toi. Les gens affluent vers nous.

— Ok.

Après avoir raccroché, je conduis vers la destination en un instant, tout anxieux. Il ne faut pas longtemps pour y arriver.

Ce que je vois, c'est Pi assis sur une marche devant l'épicerie, une canette de bière à la main et les yeux vitreux. Dans son pyjama. Duean et le Kitty Gang l'encadrent, l'air exaspéré. Tous les passants les regardent fixement.

— Comment il va ? demandé-je dès que je les rejoins et m'agenouille pour être au même niveau.

— Comment il va, tu demandes ? Il est bourré et dort sur le ventre d'un chien, me répond Duean.

— Il ne veut pas retourner dans sa chambre. Tu dois nous aider puisque tu es la cause de tout ça. Je suis embarrassé, supplie Yok.

Je prends le visage de l'ivrogne dans mes mains et lui tapote doucement les joues pour le réveiller.

— Pi, rentrons à la maison. Tu es ivre.

— Rentrer à la maison, mon cuuuulll. Qui est ivre, enfoiré ?

Il bat des paupières en aboyant ces mots. Ses bras s'agitent contre tous ceux qui osent s'approcher.

— Tu es ivre. Tout le monde regarde. Tu n'es pas gêné ?

— Pourquoi je le serais ? Pourquoi je devrais être gêné alors que je suis si moche ?

Il boit la bière à grandes gorgées, le liquide dégoulinant sur son visage et son cou.

— Si tu bois trop, tu auras mal à la tête demain matin.

— Hmph !

— Pose la canette.

— Non.

— Pose la canette, Pi. Allons boire dans ta chambre.

J'essaie d'enlever la canette de bière pendant que Duean et Yeen attrapent les jambes du type furieux.

— Non ! Lâche-moi. Lâche-moi, Mork. Waaaaaah.

Je sais maintenant quand Pi est le plus effrayant.

Quand il est bourré.

Même Duean et ses amis ne peuvent pas le gérer dans cet état. Pour être franc, c'est comme s'ils faisaient exprès de me laisser m'occuper de Pi. J'ai beaucoup de choses à dire, mais on ne peut pas avoir de conversation dans cet état.

— Tu vois ? Ton pyjama est sale maintenant. Allez, on y va.

Nous tirons tous le type ivre vers le haut et réussissons enfin à lui enlever sa bière.

— Allons dans ta chambre.

— Non, je ne veux pas y aller. Pourquoi je dois faire ce que tu dis ?

— Pourquoi j'ai l'impression que mon frère est chiant ?

— …

— Hé, vous deux, aidez-moi à traîner ce fils de pute. Et toi, où est la clé ? Je vais conduire, braille Duean, à bout de patience.

Je plonge la main dans ma poche et lui passe la clé de la voiture.

J'enroule mon autre bras autour de la taille du mec bourré, pour le soutenir. Bientôt, le Kitty Gang entre en scène et traîne Pi, qui fait un gros scandale, sur la banquette arrière, avec moi à sa suite.

La portière est claquée. Duean conduit la voiture. Ses amis suivent dans un pick-up avant de prendre une autre direction. La respiration de Pi est difficile, son visage rougit. Son haleine sent l'alcool.

— Vilain garçon ! dis-je, en plaçant sa tête sur ma poitrine.

— Mork, espèce d'enculé.

Quoi... ? Il m'insulte.

— C'est toi. Tu m'as fait du mal. Pourquoi as-tu publié la photo ? Pourquoi tu aimes Bam ?

Il parle d'une autre personne. Il me comprend mal.

— Pi, je n'aime pas Bam. Je n'aime pas Bam, tu m'entends ? Je ne l'aime pas, répèté-je en chuchotant à son oreille, sachant qu'il ne m'entend pas.

Je m'en fiche. Je veux juste dire ce que j'ai sur le cœur.

Pi force ses yeux à s'ouvrir et me regarde avec des yeux pleins de larmes. Ces larmes tombent rapidement.

— Ça fait tellement mal.

— Je suis désolé.

— Ça fait mal…

— Tu es un pleurnichard.

J'embrasse ses larmes sur la joue et descend jusqu'à ses lèvres. Il a une légère odeur d'alcool.

— Hé, c'est mon frère, espèce de merdeux. Sois respectueux envers moi.

Je me retire immédiatement et croise le regard de la personne qui me fixe à travers le rétroviseur.

— Je suis désolé.

— Trop tard. Tu vas squatter chez nous ce soir ?

La question de Duean me prend par surprise.

— Je peux ?

— Ouais, comme ça tu pourras le calmer. J'en ai assez de cette merde.

— Où est-ce que je vais dormir ?

Pourquoi je me sens excité ? Rien qu'en pensant à la façon dont je vais dormir à côté de Pi et m'occuper de lui sur le lit, mon cœur bat comme un tambour.

— Le sol à côté du lit. Je t'en prie.

J'aurais dû le voir venir. Duean me déteste encore, comme il l'a toujours fait.

On tourne dans le parking de l'appartement. L'aîné ouvre la marche tandis que je porte Pi, aussi lourd qu'un sac de riz, après lui. L'ivrogne marmonne en enfouissant son visage dans mon épaule. Il répète les mêmes mots pendant un petit moment.

— Je t'aime, Mork.

— …

— Je t'aime.

— Je sais. Je t'aime aussi.

Quand on a un problème et que l'autre refuse de se battre, mon monde est gris. J'ai peur que Pi ne reste pas à mes côtés. J'ai peur de le perdre. Mais maintenant que je l'ai entendu dire qu'il m'aime, je ne peux pas m'empêcher de sourire.

— Je t'aime, bleh ! Tu ne dis jamais ça à ton propre frère, espèce de bâtard, grogne Duean.

Quand la porte s'ouvre, je pose Pi sur le lit en toute sécurité.

— Va prendre une douche. La serviette est dans la salle de bain, dit Duean en croisant les bras.

— Je vais le faire dans une minute. Laisse-moi m'occuper de Pi d'abord.

— Tu as réglé ton problème ? Je ne t'ai pas laissé le voir parce que je voulais que tu t'occupes d'abord de ton problème.

— J'essaie. Pi se méprend sur ma relation avec Bam. Nous sommes juste amis. Je vais surveiller mon comportement à partir de maintenant.

— Et la photo qui a fuité ?

— Je ne pourrai probablement pas l'expliquer à tout le monde, mais je leur prouverai à quel point Pi est bon et combien il tient à moi.

Même si notre relation ne regarde personne, je dois respecter ma moitié, montrer à tout le monde qu'il est digne et important. Je veux sortir avec Pi sans me cacher. Nous pouvons nous rencontrer, prendre un repas et faire tout ce que nous avons toujours voulu faire ensemble.

Ce sera vraiment bien quand nous ferons un pas en avant.

Je m'assieds sur le sol à côté du lit et je regarde son visage baigné de larmes avec beaucoup d'émotions. Je l'aime. Je suis possessif à son égard. Je veux prendre soin de lui et le chérir. Pi est la première personne qui m'a fait ressentir cela. Il nous a fait sentir que nous voulions être la famille de l'autre. Quand quelqu'un a publié la photo, beaucoup ont dit que Pi n'était pas mignon et n'avait pas sa place à mes côtés. Mais peu importe comment il est, pour moi, il a toujours été mignon depuis notre rencontre jusqu'à maintenant.

Je ne lui ai jamais dit depuis combien de temps j'étais amoureux de lui. Quand il se réveillera, je lui dirai.

Je t'aime depuis longtemps.

Depuis ma première année, je ne pouvais que le regarder de loin et le suivre partout comme un fou. Je l'aimais tellement que j'avais trop peur d'apprendre à le connaître. Et donc, j'ai créé le compte anonyme pour lui parler, pour voir s'il allait bien.

Pi est différent. Il est mignon, gentil, et reste fidèle à lui-même. C'est de lui que je suis tombé amoureux à sens unique. Je reste toujours fidèle à mes sentiments. Quand je dis que je l'aime, je le pense. C'est ce que je choisis et ce que je considère comme la bonne chose à faire. Même si le monde entier dit que c'est mal, ce sera toujours bien pour moi, quoi qu'il arrive.

Pi ne sera peut-être pas plus spécial que les autres ou ne répondra pas aux attentes des gens. Mais là, à ce moment précis, je le veux, je l'aime…

Nous nous aimons.

Je ne sais pas combien de temps j'ai regardé son visage baigné de larmes. Ce n'est pas du tout ennuyeux, à ma grande surprise. Je veux continuer à le regarder comme ça, pour toujours.

Quelqu'un a dit : "Quelque chose est spécial parce que c'est ordinaire".

Je pense que ce type est mon type spécial et ordinaire.

Fin du talk-show de Sutthaya.


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Néphély
Néphély
Néphély
Fantastic Team
Messages : 942
Date d'inscription : 19/06/2024
Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:51



Chapitre 27
La partie de l'étudiant de cinquième année :

Une belle et bonne matinée. Aujourd'hui, on va faire les choses lentement et calmement... Trop calme, crétin.

Il y a un test aujourd'hui ! Je ne peux pas croire que c'est un test avec une centaine de questions à choix multiples et cinq questions écrites en deux heures. Sérieusement, ils pensent que ma main est un missile ou quoi ? Je ne peux pas m'envoler à travers les pages du test, vous savez.

Pi est bourré. Il a dormi avec son petit ami sur le lit jusqu'au matin. Je suis furieux, ça me démange de frapper Mork à la tête. Il était assis sur le sol, mais quand j'ai baissé ma garde, il a grimpé sur le lit et du coup, j'ai dû dormir sur le canapé.

Peu importe, je n'ai pas le temps de m'en prendre à lui. Meen m'a réveillé avant le lever du soleil à cause du test de compétences de vie où chaque point compte.

Est-ce qu'un test vaut normalement trente pour cent ? Qu'est-ce qu'il reste pour l'examen final, hein ? Je suis déconcerté. Peut-être que la note parfaite n'est pas une centaine mais un million.

Je me change et me gave d'un sandwich au thon. Je mets mon sac à dos noir, qui n'a pas été dézippé depuis un mois, sur mon épaule, puis je me dirige vers l'université.

Je ne suis pas comme ça d'habitude. Je ne suis jamais allé sur le lieu de l'examen une heure plus tôt pour montrer mon beau visage. Maintenant, je suis plus enthousiaste que jamais car je veux avoir le temps de discuter avec Meen.

Je cours à la vitesse de la lumière. J'utiliserais un moteur à distorsion si je pouvais. Non, ne soyez pas trop mélodramatique. Je suis un homme pratique. Courir est trop lent. Je vais voler.

Voler vers l'ascenseur réservé aux professeurs. Kyaaaaa, personne n'a besoin de savoir que je suis un imbécile.

Je me suis presque étouffé avec mon sandwich au thon quand j'ai atteint la salle. Je dois l'avaler parce que Meen me regarde non loin de là. Il est avec ses amis, qui savent très bien que je suis un étudiant de cinquième année qui se fait passer pour un étudiant de première année.

— Duean !

— Quoi ?

Je ne comprends pas pourquoi il doit crier. Je suis Duean, pas Chris Evans.

— Je suis content que tu sois là à l'heure.

— Bien sûr que je le suis.

Ne parle pas trop. Si tu savais dans quel état j'étais en venant ici, tu ne dirais pas ça.

— Bon travail.

— Allons nous asseoir là-bas. C'est bondé ici.

— Ok les gars, je vais m'asseoir à côté de la poubelle humide.

Quand les autres acquiescent, j'attrape son poignet et l'entraîne avec moi. Je m'affale sur un banc et repousse doucement la poubelle humide d'un coup de pied.

— Meen, c'est la Saint Valentin la semaine prochaine, commencé-je allant tout de suite droit au but.

— Uh-huh.

— Allons regarder un film d'amour ensemble.

— Pourquoi un film d'amour ? demande-t-il en inclinant la tête avec étonnement.

Je souris dans ma tête. Je vais dire une phrase de drague pour gagner des points.

— Je veux regarder un film sur l'amour parce que j'y vais avec mon amoureux.

— Ça sonne bizarre.

Aïe ! J'ai mal au cœur. Il ne rougit pas et ne joue même pas le jeu.

— Putain, tu ne comprends jamais rien.

— Qu'est-ce que je ne comprends pas ? Tu n'as pas besoin d’être avec un amoureux pour regarder un film d'amour. C'est pas comme si tu regardais des films d'horreur avec des morts.

Merci, petite merde ! Je suis à court de mots en entendant son explication. J'ai envie de le frapper dans le ventre pour évacuer ma frustration, mais tout ce qu'un beau garçon peut faire, c'est...

Gémir dans ma tête.

Je suis furieux et contrarié mais je ne peux pas faire d'histoires. Est-ce que c'est juste ? Répondez-moi !

— Tu as étudié ? change-t-il de sujet, sans se sentir gêné.

— Je l'ai fait.

— Alors tu peux répondre à tout ce que je te demande, non ?

— Bien sûr.

Bon sang, je transpire. J'ai seulement étudié une merde sur le 21ème siècle et rien d'autre. Maman, je suis foutu. Je suis vraiment un bon à rien.

— Alors je vais te poser des questions sur les compétences de vie au 21ème siècle puisque ça prend une grande partie de la note.

Est-ce que vos yeux ont déjà brillé avant, les gars ?

— Pose tes questions. Je m'occupe de tout.

— Parle-moi des différents âges du 21ème siècle.

— Facile, facile. Il y a l'âge post-industriel. Le 21ème siècle est international. L'âge du développement des compétences, l'âge de la connexion au réseau, l'âge des anciens, l'âge de la technologie avancée, et l'âge de l'intégration.

— Woooow, bien joué, Duean.

Le jeune alien applaudit. Ne me sous-estime pas, petit.

— Alors, passons à la pensée créative.

— Non, ça suffit.

Je suis sacrément énervé. Je n'ai pas étudié ce sujet.

— Pourquoi ? C'est un examen.

— Non.

— Qu'est-ce que la pensée créative, selon la théorie de Torrance !

— Je ne sais pas.

— Explique la structure de l'intellect de Guilford.

— Je ne sais pas.

— Explique-moi les caractéristiques des produits de la créativité, alors.

— Je ne sais pas, je n'en sais rien du tout.

— ...

— Je sais une chose : je t'aime bien. C'est clair ?

Comment c'est ? Stupéfait ? La phrase de drague est plutôt nulle, mais je pense qu'elle peut faire rougir le gars en face de moi.

— Duean.

— Tu es ému !

— Ce n'est pas le moment de plaisanter. On va bientôt passer un test.

Maudit sois-tu. J'essaie de te draguer. Tu t'es déjà senti touché par ce que j'ai dit, Meen ?



Cinq minutes avant le test...

Les élèves sont de plus en plus nerveux. Ils mémorisent encore et encore ce qu'ils ne retiennent pas tandis que le jeune alien me donne de nouvelles informations. Il m'explique tout grossièrement, seulement les choses nécessaires. De cette façon, je peux faire des choix pas trop au hasard avec quelques informations de secours.

— Il ne nous reste que cinq minutes. Tu as préparé ton stylo et tout le reste ?

— Pas sûr.

— Pourquoi ?

Je n'ai pas ouvert mon sac à dos depuis un bon moment. Mais il doit y avoir un stylo dedans, plus précisément le stylo que j'ai volé à mon ami et que je n'ai jamais prévu de rendre. Cependant, quand je l'ouvre, ta-da ! Je n'ai qu'un correcteur liquide. Je lève les yeux et je le regarde immédiatement dans les yeux.

— Meen, prête-moi un stylo. C'est presque l'heure. J'ai oublié le mien.

— J'ai deux stylos. Tu veux quelle couleur, le rose ou le jaune ? me propose-t-il.

Je m'en fous de la couleur. Je vais choisir au hasard.

— Le rose.

— Le rose c'est mon préféré, mais c'est bon si tu veux l'utiliser. Je peux te le prêter, évidemment.

— Ouais, donne-le moi.

Je remue mon doigt. Alors qu'il cherche le stylo dans son sac, je l'entends marmonner.

— Je veux dire, je réussirais vraiment si je pouvais utiliser le rose. Mon cerveau est clair quand j'écris avec ce stylo. L'encre ne s'infiltre pas trop dans le papier, et je peux écrire plus vite que d'habitude. Mais je te le prête, Duean, bien qu'aucun stylo ne me donne aucune de ces sensations comme quand j'utilise le rose.

— Donne-le moi maintenant, alors.

Arrête de faire le difficile.

— Hier, mon ami a demandé s'il pouvait l'utiliser, mais j'ai refusé parce que mon père me l'a acheté. Il m'a dit d'en prendre soin puisque c'est le seul cadeau d'anniversaire qu'il m'a fait l'année dernière. Mais ce n'est pas grave. Je peux faire tout ça pour toi, Duean, même si ça sera différent quand je ferai un test avec le stylo jaune.

— …

— Je pourrais avoir moins de points et ne pas pouvoir penser à aucune réponse. Mon cerveau pourrait être vide.

— Merde ! Prête-moi juste le jaune si tu dois être comme ça.

— Vraiment ? Ok, prends-le.

Il me met le stylo jaune dans la main. Merde, j'aurais dû choisir le stylo jaune. Je le déteste, putain.

Imaginez, si on sort ensemble, combien de temps je vais devoir passer ma vie à essayer de comprendre ses comportements bizarres et irritables ? J'ai envie de pleurer rien qu'en y pensant.



Une semaine plus tard.

Le jour est enfin arrivé, le jour que les étudiants et les gens du monde entier attendaient.

Je veux mettre en valeur mon côté mignon pour qu'il corresponde au caractère romantique et rosé de la Saint-Valentin, mais c'est le même jour que celui de la publication des résultats du programme de compétences de vie. Le plan que j'ai élaboré avec le Kitty Gang pour demander à Meen de sortir avec moi est inévitablement reporté parce que le jeune alien m'accompagne pour vérifier les résultats.

— Tu as vérifié ta note, Duean ?

Sa voix joyeuse résonne après qu'il m'a trouvé en train de l'attendre chez le marchand de glaces.

— Commande d'abord quelque chose.

— Je veux une glace à la myrtille.

— Ok, je vais la commander.

— Et toi ?

— Je mangerai avec toi.

— D'accord.

Je déteste tellement sa voix joyeuse. Je commande la glace, et la conversation sérieuse commence.

— Je me suis connecté au site du REG il y a une heure. Mon score est assez satisfaisant, dit-il avec un sourire.

Il a l'air plus vif que d'habitude.

— Quelle est ta note ?

— Cent dix-huit points.

— C'est très bien. Hein ?!

C'est dingue. Le score complet est cent vingt. Il a presque eu le score parfait.

Regardez-moi, est-ce que j'aurai au moins la moitié du score total ? Meen a eu un score aussi élevé que le ciel alors que je ne suis qu'un petit oiseau qui apprend à voler.

— Pourquoi tu es choqué ?

— Tu n'as eu que deux questions fausses ?

— Oui, je pensais que j'aurais le score parfait. Ça devait être les questions écrites parce que je n'ai pas eu le temps de les finir.

— Ok ! Si tu le dis. En fait, ça doit être ton stylo rose.

Mon futur petit ami devient arrogant. Je ne peux pas m'empêcher de l'attaquer avec des conneries.

— Et toi, Duean ?

— Je n'ai pas vérifié. Et je ne te laisserai pas voir.

— S'il te plaît, laisse-moi regarder. Je suis excité.

Je déteste son expression dramatique en ce moment.

— Je vais d'abord vérifier par moi-même.

J'accède au site REG de l'université sur mon téléphone. Quand je vois les mots "Compétence De Vie", je transpire et j'ai trop peur pour cliquer dessus, bien que je n'aie jamais eu peur de rien dans ma vie. Je n'étais pas aussi nerveux quand j'ai vérifié mon score en calcul avancé.

En repensant à mes anciens résultats, j'hésite entre boire du lait et m'endormir ou boire du nettoyant pour la salle de bain et mourir.

Mais lorsque la vitesse d'Internet m'amène à la page des résultats, ta-da !!

Yeeeeesss ! J'ai eu plus de la moitié. Hic ! Je vais pleurer. Je veux partager la nouvelle avec ma mère.

— Alors, comment c'est, Duean ! Tu n'arrêtes pas de sourire.

Son visage heureux me donne envie de le pincer. Il penche la tête pour voir le résultat de façon progressive. Je lui passe mon téléphone, en lui montrant mon score.

— Regarde ça.

Ses yeux s'écarquillent et je souris encore plus fort. Ce n'est pas une surprise. Tu vois comment mes efforts ont porté leurs fruits, hein ?

— Duean.

— Quoi ?

— C'est un score ou un nombre décimal ?

Putain de voyou ! Est-ce que je devrais juste te gifler ? Comment tu peux regarder de haut mon score parfait ? Tu t'attendais à quoi, chéri ?

— Eh bien, qui serait aussi intelligent que toi ! Tu as presque eu la note parfaite, hein ? Tes amis pensent probablement que je suis stupide aussi, pas vrai ? Laisse-moi te dire ceci, j'ai l'habitude d'avoir des notes moins élevées, tellement basses que ça compte à peine, mais personne ne m'a jamais dit ce genre de choses.

J'avoue que je suis furieux. D'habitude, je ne suis pas facilement contrarié. Je ne sais pas pourquoi les mots de Meen me font mal comme quand on me nettoie les dents.

Mon cœur doit saigner en ce moment.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je veux juste que tu fasses plus d'efforts. Tu as bien fait cette fois, mais je pense que tu n'as pas assez essayé.

— Ce n'est pas assez ?

— Si tu avais étudié chaque sujet et essayé de comprendre le cours, j'aurais apprécié tes efforts. Mais pour mémoire, tu n'as étudié qu'un seul sujet. Cela ne me dérangerait pas si tu n'obtenais que dix points ou moins après avoir tout donné, car tu aurais vraiment fait de ton mieux.

— ...

— Cela n'a rien à voir avec moi. C'est pour ton propre bien.

Je suis stupéfait. Je n'ai jamais pensé que Meen serait sérieux, et je ne peux pas argumenter, comme toujours. Il a l'air un peu déçu, aucun signe de son sourire habituel. Je me sens mal et troublé.

Je prends sa main dans la mienne et marmonne doucement, sans élever la voix comme je le fais habituellement.

— La prochaine fois.

— ...

— La prochaine fois, je ferai plus d'efforts. La prochaine fois, je travaillerai plus dur. La prochaine fois, je ferai de mon mieux pour moi et pour toi.

— Continue comme ça, Duean. Je serai juste là.

— Ne brise pas ta promesse.

— Oui, monsieur.

Pourquoi j'aime Meen ? J'ai une réponse maintenant. Non seulement il illumine ma vie sans couleur et me fait rire les jours de stress, mais il y a une autre raison...

Il donne envie à un bon à rien comme moi d'être une meilleure personne.



Après avoir mangé la glace, Meen doit se préparer pour le spectacle. Un grand groupe d'étudiants en première année de médecine va organiser un événement, "La mélodie de l'amour". Et un autre groupe jouera une comédie musicale pour célébrer le jour de l'amour dans la soirée.

Bien sûr, mon alien a obtenu le rôle le plus remarquable dans la pièce. Il est si fier et ne cesse de souligner l'importance de son rôle.

La pièce est Blanche-Neige.

Et son rôle est...

Un nain !

Les six autres nains sont joués par des élèves de la même taille que lui. Je l'accompagne jusqu'au bâtiment de médecine et je rejoins le Kitty Gang pour réaliser la surprise "Sois mon petit ami" en ce jour spécial. Goe, Yok, Yeen, et James semblent être à fond dans le plan.

Nous avons tout préparé, y compris le script de ma confession pour Meen. Ce n'est pas facile, vous savez, d'exprimer mes sentiments de la façon dont il sera le plus à même de les comprendre. S'il ne comprend pas, ce sera une humiliation totale.

Très bien, c'est presque l'heure. La pièce va commencer dans la cour d'activité, où les étudiants fourmillent. L'événement est décoré de ballons blancs et roses. Le projecteur blanc brille alors qu'une chanson commence à être diffusée. Les rideaux s'ouvrent pour le spectacle, suivi d'une salve d'applaudissements.

— Il était une fois une petite fille à la peau blanche comme la neige...

Le spectacle continue. Mes amis et moi sommes au premier rang, attendant la scène suivante, où Meen fera sa première apparition.

— Blanche-Neiiiiiiiiiiige !

On dirait le bruit d'une sirène.

Meen apparaît dans un costume mignon, faisant sourire tout le monde.

Je dois être sous l'emprise d'un charme noir puisque je ne peux pas détacher mes yeux de lui, oubliant totalement qu'il y a cette jolie Blanche-Neige, un beau prince, et une sorcière cruelle en costume complet.

— Je n'arrive pas à croire qu'un playboy invétéré bien connu pour ses expériences amoureuses comme toi ait pu tomber amoureux d'un étudiant de première année, murmure Goe alors que nous regardons la pièce.

— Ouais, je me suis demandé une fois quel genre de personne pourrait voler ton cœur. Maintenant que je le vois. C'est une édition limitée.

— Si vous vous comportez comme ça, on va se battre.

— Aw, comme il est protecteur. C’est mignon, dit James en partageant son opinion.

— Bien sûr, Meen est le plus mignon pour moi.

Blanche-Neige est enfin arrivée à sa fin. Mais dans la dernière scène, le prince a fini avec son garde et Blanche-Neige a été tuée par la sorcière. C'est une nouvelle version qui mérite une ovation. La plus dramatique est Prik. Elle crie si fort qu'elle tombe de la chaise.

Elle se donne à fond quand il s'agit de shipper et d'apprécier les choses.

— Très bien, la pièce de théâtre des étudiants en médecine pour célébrer la Saint-Valentin est maintenant terminée. Félicitations à ceux qui ont travaillé en coulisses, les auteurs, le metteur en scène, les costumiers, les relations publiques, l'équipe de l'éclairage et du son, les assistants et... les acteurs !

Les animateurs et animatrices qui se tiennent à côté de la scène continuent à faire leur travail tandis que les acteurs et actrices entrent en formation sur la scène, tous souriants. Meen est le seul à se gratter le nez.

— Bien, tout le monde a rendu l'édition spéciale de Blanche-Neige parfaite, comme vous avez pu le constater. Les acteurs ont fait un travail formidable. Commençons par notre Blanche-Neige !

L'animateur masculin présente les acteurs de manière générale. La jolie femme principale incline la tête de façon adorable.

— Le beau prince, le garde cool, et la sorcière cruelle.

— Woooooo !

Les sons des sifflets et des applaudissements éclatent. Il est enfin temps que le Kitty Gang et moi commencions notre mission secrète sans demander au reste du monde s'ils veulent que je le fasse.

— Les derniers mais non les moindres... les sept nains.

À ce moment-là, James, qui attendait, m'envoie un énorme bouquet de fleurs dans les bras. Il est vraiment énorme, si bien que je manque de le faire tomber. Il me couvre le visage. J'ai commandé un bouquet ou une couronne mortuaire ?

— Vas-y, Duean. Ou le plan va être ruiné.

Mes amis me poussent vers le devant de la scène au milieu des cris des gens autour de nous.

— Kyaaaaaaa !

— C'est Duean, le prince ingénieur !

— A qui va-t-il le donner ? Au premier rôle féminin ? Nooooooon.

— C'est mon eeeeex !

Oh-oh ! Il y a des commentaires positifs et négatifs. Mais le beau gosse que je suis n'y prête pas attention. Mon objectif est Meen, qui se tient sur la scène, l'air imperturbable. Je m'avance, m'arrête devant les sept nains, et lui tend le gros bouquet.

— Qu'est-ce que c'est ? Pour qui est ce bouquet sincère et encourageant ?

Le présentateur me taquine. Je rougis si fort malgré mon habituelle et longue impudeur.

— Tu es en dernière année d'ingénierie ?

— Oui ! crié-je et tout le monde l'entend.

— Qui que tu sois, viens chercher ton bouquet. C'est notre premier rôle féminin ou la sorcière sexy ?

Comme c'est dramatique. Ils essaient de mettre l'ambiance.

— Non, c'est pour un nain.

— Kyaaaaaaa !

Les étudiants ici présents ne sont pas les seuls à être absorbés par cette scène romantique. Mes quatre copains se joignent aux autres, joyeusement.

— Meen, viens chercher ton bouquet.

Je suis sacrément excité mais je reste calme. Meen s'avance, confus, et prend le gros bouquet dans ses bras.

— C'est pour moi ?

— Oui.

— Pourquoi ?

— Je veux te le donner. Tu étais mignon.

— Merci

On rougit tous les deux. J'oublie tout et le laisse retourner à sa place.

Les rideaux se ferment sur cette belle fin. Je vais dans les coulisses, où le petit gars est assis sur une chaise en tenant le bouquet. Je ne perds pas de temps et l'attaque sans prévenir avec les lignes de mon script.

— Meen.

— Oh, Duean.

— Est-ce que tu te souviens...

— Non.

— Je n'ai pas fini.

Argh ! Quelle emmerdeur. Je suis sérieux maintenant.

— Un jour, tu m'as expliqué la signification de beaucoup de choses avant le test. Aujourd'hui, j'aimerais t'expliquer la signification de quelque chose. S'il te plaît, écoute.

— Oui, d'accord.

— Tu connais Torrance, Guilford, Einstein, et beaucoup d'autres, mais tu ne me connais peut-être pas bien. Ma signification n'est pas grand chose et je n'ai pas beaucoup de théories compliquées. Je suis Duean. Mon coeur bat vite quand je suis avec toi. Je ne peux ni manger ni dormir, mais je suis toujours heureux quand tu es à mes côtés.

Il me fixe en silence, se concentrant entièrement sur mon discours.

— Je suis un étudiant de cinquième année. Je suis tombé amoureux comme ça des tonnes de fois. Étrangement, je ne suis jamais tombé à la renverse pour quelqu'un d'autre que toi. J'aime être près de toi, te suivre partout et te parler, même si nos conversations sont désordonnées.

— ...

— On est comme le couple formé par un être humain et une créature extraterrestre. On essaie souvent de communiquer. Parfois on y arrive, parfois non, mais on ne veut jamais arrêter cette communication. Si on arrêtait, je perdrais mon bonheur.

— ...

— Tu as tout changé dans ma vie, et elle est devenue tellement meilleure qu'avant. Cependant, je souhaite encore m'améliorer, pas pour n'importe qui, mais pour toi. Je veux être assez bon pour toi. Je t'ai expliqué ce que je voulais dire. Est-ce que tu le comprends ?

— Je comprends.

Il hoche la tête, resserrant son étreinte autour du bouquet avec nervosité.

— Ce que je t'ai expliqué, c'est mon amour. Est-ce qu'il y a quelque chose qui correspond à ce que tu ressens ?

— Mes sentiments sont pareils.

— Alors on est sur la même longueur d'onde.

En silence, on se regarde, on absorbe autant qu'on peut ce sentiment envahissant. Bientôt, je me décide à dire quelque chose.

— Meen.

— ...

— S'il te plaît, sois mon petit ami.

Son visage rougit. Le Kitty Gang, caché derrière un poteau, se tortille d'impatience. Quelle que soit la réponse, je suis content de l'avoir dit à voix haute.

Même si ce n'est pas aujourd'hui, je dispose de beaucoup de temps pour lui expliquer la signification de beaucoup de choses.

— Si ta théorie de l'amour me rend aussi heureux qu'avant, si tu me réconfortes quand je suis triste et que tu ne me quittes jamais quand on se dispute, je...

— ...

— D'accord, je serai ton petit ami.

Kyaaaaaa ! Je remue des hanches dans ma tête. J'ai envie de fondre en larmes comme une cascade. Je l'ai fait. Meen a accepté de sortir avec moi. Aujourd'hui et pour toujours.

Joyeuse Saint-Valentin.

La partie de l'étudiant de cinquième année se termine.



Quand je me réveille le matin, je suis pris d'un mal de tête foudroyant qui me fait grimacer de douleur. Je ne me souviens pas de ce que j'ai fait la nuit dernière. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'après avoir pris une douche et m'être couché, j'ai roulé dans mon lit pendant un moment, incapable de dormir, alors je suis sorti pour trouver quelque chose à manger.

Duean a été le plus méchant. Il s'était couché sur le côté et disait toutes sortes de choses pour que je me sente en colère contre Mork. Je suis tellement sensible en ce moment. Plus je l'écoutais, plus je m'énervais. Ça s'est vite transformé en jalousie.

En y réfléchissant, je ne peux pas être en colère contre Duean alors que tout ce qu'il a dit est la vérité.

— Tu es réveillé ?

La voix d'une personne me fait sursauter. Il passe sa tête au-dessus de la mienne tout d'un coup.

— Hum.

Je veux donner une réponse plus longue, mais ma gorge est desséchée comme si j'avais avalé une poignée de sable. Je ne peux pas dire un mot. C'est difficile de parler ou d'avaler. Heureusement que je n'ai pas de fièvre. Seul le mal de tête m'empêche de tout assimiler.

— Tu peux aller en classe aujourd'hui ? Tu as cours à dix heures.

Il pose sa main chaude sur mon front sans crier gare. Il a l'air plus sérieux que jamais. Je suis figé sur place, incapable de lui résister.

— Je vais bien.

J'essaie de m'asseoir. Mork m'aide à me relever.

— Tu étais ivre mort hier soir.

— Ivre ? J'étais ivre ?

— Oui, tu as bu de la bière et tu as pleuré. Tu as aussi refusé de retourner dans ta chambre.

Merde ! Quand est-ce que j'ai fait ça ? La gêne s'empare lentement de moi et l'incident d'hier soir revient clairement dans ma mémoire.

— Tu plaisantes ? Pourquoi j'aurais fait ça ?

— Eh bien, tu l'as fait. Tu t'es même plaint de Bam et moi.

Hein ? J'y ai pensé. Je n'aurais jamais cru que je le dirais.

En effet, je suis contrarié de les voir si proches qu'ils ne semblent pas être que de simples amis. Ils ont peut-être toujours été comme ça. Je suis celui qui n'est pas familier avec leurs interactions. C'est ironique. Je ne veux pas que Mork se perde pour moi, mais en même temps, je ne veux pas qu'il soit proche de Bam comme avant.

Maintenant que j'y pense, je ne sais pas comment résoudre ce problème. Je me contente de regarder par la fenêtre, incapable de croiser son regard.

— Pi, retourne-toi et parle-moi.

— ...

— Pi, parlons-en.

Comment je pourrais ? J'ai la tête qui tourne.

— Tu vas te retourner ou pas ?

— Non !

— Si tu ne me parles pas, je vais te punir.

Il saute sur le lit et se met sur moi. Ses yeux perçants fixent les miens, comme pour dire qu'il va malmener mon corps si je ne l'écoute pas.

— Mork, descends. C'est inconfortable.

— Parlons d'abord.

— Descends d'abord.

— Tu vas vraiment me parler ? On doit en parler maintenant. Sinon, sèche les cours et laisse-moi te faire ça juste là.

Autant d'options. Je suis content qu'il y en ait une à choisir.

— Ok. Lâche-moi maintenant.

Comme j'ai cédé, il se retire lentement, me laissant une chance de m'asseoir. Je lui donne un coup de tête en signe de colère.

— Ça fait mal, Pi.

— Tu peux parler. J'ai aussi eu mal quand tu t'es jeté sur moi à l'instant.

— Si je ne l'avais pas fait, tu ne me parlerais pas.

— Explique-toi. Je n'ai pas beaucoup de temps. Je dois prendre une douche et aller à l'université.

— Tu es contrarié ?

— Non, c'est juste que je ne comprends pas.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Quand l'incident est arrivé, j'étais perdu. Je n'étais pas prêt à entendre une explication ou quoi que ce soit, sachant que je ne serais pas capable de comprendre. Mais je suis prêt maintenant. En fait... si tu n'es pas d'accord pour qu'on sorte ensemble, tu peux me le dire.

— Pi, tu penses toujours aux autres depuis le début. Tu continues à me demander si je suis d'accord, si je veux continuer à sortir avec toi. Ce n'est pas la première fois. J'ai déjà eu envie de te poser cette question plusieurs fois.

— ...

— Tu oublies de te demander. Est-ce que toi, tu veux toujours être avec moi ?

Je ne lui donne pas de réponse, j'écoute en silence.

— Pour moi, si je ne suis pas bien ou si je ne me sens pas heureux, je ne pousserai pas notre relation. Je te le dirai franchement. Mais je reste avec toi et je ne change jamais parce que je ne veux pas te perdre. Je ne suis pas comme toi qui ne te demande jamais ce que tu ressens. Si tu ne me fais pas confiance, peux-tu te faire confiance ? Tu peux être égoïste parfois. Personne ne te le reprochera.

J'agis comme ça parce que je n'ai pas confiance en moi. Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas, mais lorsque je me demande s'il pense la même chose, s'il m'aime toujours, j'en reviens toujours au point où je me soucie plus des autres que de moi-même. Ma vie dépend des autres parce que j'aspire à être accepté et reconnu.

Il en va de même pour Mork. Comme j'ai peur de le perdre, je dois lui demander sans cesse s'il a toujours les mêmes sentiments.

— Pi, je sais ce que tu penses et ce que tu as vécu. Tu ne dois pas avoir peur de ce que les gens pensent de toi. On ne peut jamais plaire à tout le monde. Il n'y a qu'une chose que je veux te demander : peux-tu ne pas laisser les gens qui ne savent rien de toi te faire du mal ?

— J'ai essayé. J'ai tenté de ne pas être blessé par ces insultes, mais ça fait toujours mal, peu importe à quel point j'essaie.

Putain, je me déteste parfois. J'ai envie de me frapper pour avoir laissé ces mots négatifs m'atteindre. Quand est-ce que je les oublierai ? Et quand ça concerne Mork, la douleur est double.

— Je sais. Je sais… répète-t-il et ça me donne envie de pleurer.

— Je voulais faire ce que je voulais. Je ne voulais jamais écouter les autres. Mais je n'ai jamais eu confiance en moi. Je n'ai jamais été amoureux. Je n'ai jamais eu de petit ami. Personne ne voulait être mon ami. Et un jour, tu es apparu. J'ai toujours peur de te perdre. Tu vois ? Beaucoup de gens t'aiment. Comment je peux dire que tu es à moi, que tu ne me quitteras jamais ?

— …

— Tout ce temps, je me suis retrouvé seul. Est-ce si mal de me protéger en fuyant les problèmes ? Bien sûr, ça te fait mal parce qu'on ne se comprend pas. Mais je suis blessé aussi. Je suis vraiment blessé. C'est terrible d'être insulté et jugé par des inconnus. Mais tu sais ce qui me fait le plus mal ?

— ...

— Ils te jugent aussi. Tu as toujours été aimé et si un jour les gens te détestent parce que tu sors avec quelqu'un comme moi, comment je pourrais être heureux ?

Je n'ai pas terminé, mais mes larmes coulent de manière incontrôlable. Il se rapproche de moi et essuie ces larmes sur mon visage. C'est inutile.

La pièce va être noyée par mes larmes. Qui va laver le drap du lit ?

— Laisse-moi te faire un câlin.

Avant que je ne sois trop émotif, Mork me prend dans ses bras. La chaleur et la façon douce dont il me caresse la tête comme si j'étais un bébé me réconfortent comme jamais.

— Pi...Pattawee.

— Quoi ? marmonné-je en me blottissant contre son épaule.

— Tu n'as pas besoin d'avoir peur que je sois blessé par une insulte. Tu n'as pas besoin d'avoir peur de quoi que ce soit. Tu peux être égoïste. Tu peux me faire ce que tu veux parce que je suis tellement heureux quand je suis avec toi. Penses-y, si on n'était pas ensemble, qu'est-ce que je ressentirais de plus que de me faire insulter par des inconnus ?

— Tu te moques de moi ?

— Personne ne peut me rendre heureux autant que la personne que j'aime.

— Et Bam ? poursuivai-je.

— Après tout ce que je t'ai dit, tu ne me fais toujours pas confiance ?

— Je te fais confiance, mais je dois encore en être sûr.

— On est amis. Rien de plus que ça. Si on se plaisait, on serait ensemble depuis le lycée. Pourquoi est-ce qu'on aurait laissé passer autant de temps, hein ?

— Je ne sais pas.

— Je vais garder mes distances avec elle. Et elle aussi. On sera toujours amis, mais on ne fera plus rien pour te blesser.

— J'ai compris.

— La prochaine fois, dis-moi quand tu te sens troublé. Ce n'est pas juste que tu finisses par souffrir tout seul.

Mork desserre ses bras avant de tendre la main pour essuyer les larmes sur mes joues avec le dos de celle-ci. Cette fois, ça marche puisque je peux enfin m'arrêter de pleurer,

Je pleurais parce que je me soucie de lui, et j'ai arrêté de pleurer parce que c'est lui qui me réconforte et qui chasse la tristesse.



Je comprends maintenant pourquoi l'université est comme une seconde maison : parce que nous pouvons y dormir.

Malgré les nombreux regards curieux, le sauvage Pi au cœur aussi fort que les montagnes, un cœur enrobé de l'amour de Sutthaya, peut surmonter tous les obstacles.

À mes côtés se trouvent mes meilleurs amis, Manoch et Chantawit, qui ne se soucient jamais du monde ou de la réalité, à l'exception de leur univers de jeux en ligne. Ce sont des étudiants brillants aux lunettes épaisses, qui me reflètent dans ma première année. Ce qui est remarquable, c'est qu'ils ne me jugent jamais par mon apparence ou par les rumeurs.

Sérieusement, vous étiez où quand je n'avais personne ?

Si Mueangnan ne m'avait pas brisé le cœur et si Mork ne m'avait pas dragué, j'aurais traîné avec Manoch et l'aurais aidé à détruire plus de deux cents arsenaux ennemis.

Nous discutons en étudiant jusqu'à la fin du cours. Je rassemble mes affaires à la hâte. Manoch m'a demandé de tester ensemble la soupe épicée d'un restaurant près du bâtiment de l'agriculture, ce qui a fait briller mes yeux. Est-ce que ça aura meilleur goût que la peau de buffle grillée ?

Depuis que j'ai rencontré ces deux-là, j'ai essayé de nombreux plats aussi inhabituels que le monde pouvait en fournir. Une fois prêt, je sors de la pièce à grands pas car j'ai vraiment envie de manger une soupe épicée. Mes pieds s'arrêtent près de la porte avant que je ne puisse atteindre quoi que ce soit.

Manoch et Chantawit froncent les sourcils comme pour me demander ce qui se passe.

— Mangeons ensemble.

Mork est toujours en train d'interrompre ma chance de manger quelque chose de délicieux.

— Quoi ? Je mange avec mes amis.

— Je n'ai pas d'amis en ce moment, et tu me manques beaucoup. S'il te plaît, mange avec moi.

— Où ?

— La cantine de ma faculté. Il y a ton omelette au curry préférée, alors viens avec moi, dit-il comme si j'étais un enfant.

Comme s'il pouvait m'attirer avec de la nourriture et tirer ma main pour que je le suive aveuglément.

— Hey, tu n'es pas obligé de venir avec nous. On peut aller à cet endroit plus tard. Va manger avec ton petit ami, décide Wit, sans perdre de temps à réfléchir.

Je n'ai pas d'autre choix que de rejoindre Mork maintenant. On se tient la main en marchant. Les gens nous regardent, mais on ne s'en soucie pas. Nous devons seulement nous préoccuper de nous-mêmes et de la personne à côté de nous.

C'est romantique ? Ouiiiiiiiiiiiii.

Il m'a même invité à aller roucouler à la cantine de la médecine, où notre amour s'est épanoui. Quand on trouve une table vide, on jette nos sacs à dos dessus et on commande à manger.

Un peu après avoir mangé, il est temps de se faire les yeux doux. Commençons par les mots doux que les amoureux utilisent.

— Sut.

— Whoa, je suis touché.

Regardez son visage et sa voix. Putain d'ennuyeux.

— Tu veux te faire botter le cul ?

— Comme c'est brutal.

— Quelqu'un t'a envoyé un texto hier. Ça a attiré mon attention.

— Ça a attiré ton attention ou tu as fouillé dans mon téléphone ?

Je n'aime pas être indiscret. Je veux qu'il ait un peu d'intimité. Mais comme Mork voulait tout révéler sur la façon dont sa vie avait été, il m'a donné la permission de fouiller dans son téléphone pendant une journée. Et oui, j'ai été sans voix pendant environ une heure.

Ses boîtes de réception sur toutes les plateformes sociales étaient pleines de nouveaux messages. Beaucoup de gens lui ont envoyé des textos pour lui dire que j'étais un perdant. Pour être franc, je n'ai jamais eu ce genre d'expérience dans ma vie. J'ai fait de gros efforts, et c'était une lutte pour qu'une seule personne me parle.

— Je ne fouillais pas. C'était accidentel, dis-je comme excuse.

— Qu'a dit cette personne ?

Il vérifie à peine ses messages. Il utilise uniquement une plateforme privée pour contacter ses amis et sa famille.

— Elle a dit saluuuuuut, avec beaucoup de "u". Et elle a laissé dix autres messages.

— Qu'est-ce que tu as fait ?

— Rien. J'ai juste pleuré.

— Putain de menteur.

Q... Quoi... ?

— Pi, tu sais pourquoi tu me plais ?

— Non.

— Devine.

— Je ne sais pas. Je ne veux pas le deviner.

— La vérité, c'est que...

— ...

— J'ai peur de ne jamais retrouver un élément aussi étrange que toi à l'avenir. C'est pourquoi je dois te faire mien dès maintenant.

Wow, enfoiré, j'écoutais attentivement, espérant une scène romantique. Comme sa réponse est apaisante. Qui a dit que c'était un mec sympa ? Je ne suis pas du tout d'accord. Ce voyou est super méchant. J'ai été trompé et je suis tombé dans son piège pendant si longtemps, juste pour découvrir que c'est un méchant qui a volé mon précieux cœur.

— J'ai menti. Est-ce que tu le crois ?

— Je crois tout ce que tu dis, putain.

— Tu ne le fais pas d'habitude, pourtant.

— Si je ne le faisais pas, pourquoi je t'aimerais ?

Argh, à chaque fois que je dis que je l'aime, je rougis tellement que j'ai envie d'enfouir mon visage dans mon assiette. Bien que personne ne l'entende à part nous, l'expression de Mork me rend toujours timide et nerveux.

— Mork, Pi...

L'embarras persiste encore lorsque la violente tempête s'abat sur nous. Je lève les yeux pour faire face à quelqu'un. Bam se tient là avec un sourire mièvre. Elle n'a pas l'air bien.

— J'ai quelque chose à te dire, Pi, murmure-t-elle d'une voix douce.

— Qu'est-ce qu'il y a, Bam ? Tu peux attendre que Pi finisse son repas ? intervient Mork, le visage aussi sévère que le mien.

— Ce n'est pas grave. Je suis rassasié. De quoi tu veux parler ? Doit-on parler dans un endroit calme ?

Je me sens trop exposé ici. On se dirige vers un café voisin et on s'installe dans le coin le plus privé.

Mork, Bam et moi, on se regarde en silence. Je ne sais pas ce que Bam a besoin de dire. Tous les problèmes ont été résolus, comme l'a dit Mork.

— Pi…

Bam n'a pas l'air aussi heureuse que d'habitude.

— Hmm ?

— La photo a fuité à cause de moi.

— Hein ?

Je suis encore plus choqué que lorsque j'ai appris que j'avais réussi l'examen d'entrée. La photo problématique qui m'a fait pleurer et me disputer avec Mork était l'œuvre de Bam.

Comment je suis censé me sentir ? Quelle tête est-ce que je dois faire ? Je ne sais pas.

— Tu peux être en colère contre moi. Je voulais juste m'excuser. Je ne veux pas que tu te méprennes sur Mork.

— Pourquoi toi ?

— Je ne voulais pas du tout que ça arrive. Je suis tombée par hasard sur ta photo sur le téléphone de Mork et je l'ai enregistrée. Ensuite, j'en ai parlé quand je discutais avec mes amis.

Je peux deviner ce qui s'est passé après ça. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi elle a parlé de moi à ses amis ? Quel genre de ton a-t-elle utilisé pendant qu'elle bavardait ? Aimable ou haineux ? Lequel ?

— Bien sûr, personne ne serait heureux que des gens parlent de leur vieille photo. Je te dis la vérité. J'ai parlé de toi parce que tu es le béguin de Mork. J'ai envoyé la photo à mes amis pour leur dire que peu importe comment tu es, Mork t'aimera toujours.

— ...

— Tu sais que mon ami est tombé amoureux de toi depuis longtemps, pas vrai ? J'espérais qu'un jour ses sentiments seraient réciproques. Quand j'ai vu ta photo sur son téléphone et que j'ai découvert l'évolution de votre relation, j'étais tellement heureuse et je m'en suis vantée auprès de mes amis. Je n'aurais jamais pensé que les choses tourneraient ainsi. Je suis vraiment désolée.

Son long discours me laisse sans voix. Son visage montre qu'elle ne voulait pas faire de mal. C'était une erreur, et c'est moi qui n'ai pas eu de chance.

— Ne t'inquiète pas, Pi. Hier soir, j'ai tiré les cheveux de cette salope, je l'ai traînée dehors pour mettre les choses au clair. Point final.

— Hein ?

— Je plaisante. Après qu'on a parlé, elle m'a dit de te dire qu'elle était désolée, elle avait trop honte pour te faire face elle-même.

Même si elle était venue, je n'aurais pas su comment réagir de toute façon Heureusement que c'est fini, et je me sens bien plus soulagé qu'avant. Peut-être parce que Mork me donne confiance en moi. On ne peut pas se nourrir des paroles des gens et les laisser prendre le dessus sur nous tout le temps. Un jour, on doit faire un pas en avant. Il vaut mieux ne pas faire attention à eux et être heureux.

— Merci de me dire ça pour me mettre à l'aise.

— Um, il y a autre chose dont tu n'as pas à t'inquiéter. Mork et moi sommes amis depuis longtemps. Ça ne changera jamais. Ce n'est pas mon type.

Elle regarde le grand gars et pince les lèvres.

— Tu n'es pas non plus mon genre, Bam.

— Wow, tu réponds maintenant, hein ? Tu as appris ça où ?

— Je l'ai appris de Pi.

— Encore moi ?

J'écoutais en silence et il m'a lancé une bombe. Bam rit, en fixant mon visage sans ciller.

— Si tu ne me fais pas confiance, j'espère que tu feras confiance à Mork. Il est fou amoureux, tu sais. Ses amis se sont moqués de lui quand il a couru après toi sous la pluie. Putain de romantique.

— Bam, ça suffit.

— Il était trempé comme un chien mouillé.

— Bam.

— C'est vrai. Pourquoi tu ne l'as pas dit à ton petit ami ?

Je ne réponds pas, je me contente d'écouter. À ce moment-là, je sens les yeux de quelqu'un sur moi et je découvre qu'ils appartiennent à Mork.

— Pi.

Il m'appelle par mon nom, me prenant au dépourvu.

— Qu... Quoi ?

— Peu importe que tu le saches ou non, il y a une chose que je voulais te dire. Je t'aime comme tu es depuis longtemps.

Je ne me souviens pas de notre conversation après ça. La seule chose qui me trotte dans la tête, ce sont les sentiments que Mork a nourris pour moi, l'histoire du jour de pluie, et plusieurs autres occasions où il a essayé de m'approcher.

Ces histoires font que mon coeur est sur le point de sortir de ma poitrine. Et je crois que...

'Je t'aime comme tu es depuis longtemps.'

C'est vrai.



— Pi.

— ...

— Pi.

Il n'arrête pas de me taper sur l'épaule. Quoi ? Tu as des tiques à l'entrejambe ?

— C'est quoi ce bordel ?

— Pourquoi tu n'ouvres pas Facebook ?

— Non ! Pourquoi ?

Je l'ai vu taper quelque chose sur son téléphone en parlant à Bam.

— Ouvre Facebook.

— D'accord, d'accord.

Pourquoi il est bizarre ? Une seconde il va bien, et une autre seconde il est émotif. Il est soulagé qu'on ait parlé de tout ça ? C'est pour ça qu'il est tout sourire et qu'il me demande soudainement d'aller sur Internet, hein ?

Je touche l'écran et vois des tonnes de notifications rouges. Mes yeux captent une notification différente. C'est un message me demandant d'accepter ou de refuser !



À cette seconde, je lève les yeux et fixe le beau visage qui me regarde déjà, comme s'il attendait que je choisisse avec appréhension.

— Et si je refuse ?

— Ce n'est pas grave. Tout sera comme avant.

— Si j'accepte ?

— Beaucoup arrêteront de m'envoyer des textos.

Sa raison est très tentante, elle m'incite à choisir cette dernière option.

Je regarde l'écran de mon téléphone pendant un moment. Ce n'est pas une décision difficile, mais j'hésite un peu. Il me faut un certain temps avant de pouvoir me décider à traiter la demande que j'ai reçue quelques minutes auparavant.

Lorsque je clique sur "accepter", tout s'affiche sur le fil. C'est la photo de nous que nous avons prise il y a longtemps.

Sutthaya Nithikornkul est en couple avec Pattawee Panichapun.



Joyeuse Saint-Valentin. Woohooooo !

Tout le monde a l'air heureux et profite de l'ambiance romantique. Plusieurs étudiants portent des fleurs et des cadeaux dans toute l'université. Chaque faculté organise ses propres événements, tout comme les facultés concernant les sciences de la santé. J'ai entendu dire que les étudiants en médecine allaient jouer une comédie musicale.

Eh bien, je suis un membre du staff de l'événement Mélodie d'Amour. Si vous vous souvenez, nous nous sommes réunis une fois pour choisir les couleurs de nos t-shirts. Sutthaya Oppa a commandé une chemise blanche pour moi. Cependant, à cause d'une erreur technique, j'ai reçu un T-shirt rose surdimensionné à la place. Il est si grand que je n'ai pas envie de me promener avec.

Du coup, je me cache dans un stand décoré de ballons et je distribue des autocollants en forme de cœur à ceux qui passent. En plus, vous savez qui n'est nulle part, probablement en train de se la couler douce quelque part.

La Mélodie de l'amour est un événement traditionnel organisé chaque année, et chaque année, la surprise est différente, en fonction de la créativité du staff. J'aide à gérer l'événement depuis ce matin car la plupart des cours ont été annulés aujourd'hui. Nous avons fait des surprises à de nombreux couples, en les aidant à faire des confessions d'amour. Le dernier couple sur la liste est un étudiant en odontologie et un étudiant en médecine.

Oooh. Ça me semble familier, je me demande qui ils sont.

Les membres du personnel se rassemblent, prêts à surprendre celui qui reçoit une confession d'amour avant que l'étudiant en médecine n'arrive avec des fleurs en chantant une chanson.

"Soulmate" par COCKTAIL.

Je n'ai jamais écouté cette chanson. Mork m'avait dit une fois de le faire. Quand est-ce que j'aurais eu le temps pour ça, cependant ? J'ai étudié dur, et ma vie était pleine d'émotions auparavant. Peu importe, je n'y pense pas trop. Je peux faire de la synchronisation labiale. Il suffit de bouger mes lèvres et tout ira bien.

— Hé, Pi ! Notre cible est presque là. Va attendre à l'entrée du passage couvert entre les bâtiments de médecine et de odontologie.

Mon ami me fait signe. Je me lève, rentre le t-shirt trop grand dans mon pantalon, et me rassemble avec les autres.

— Où est notre cible ? demandé-je à Wasin, en tordant mon cou pour la trouver. Personne ne se montre.

— Attends juste.

— Tu l'as vu ? Elle est mignonne ?

— Oui. Elle est plutôt mignonne.

— Elle est en quelle année ?

— Deuxième, je suppose. L'étudiant en médecine est aussi un étudiant de deuxième année.

Je suis tellement jaloux.

Environ deux minutes plus tard, les membres du personnel tenant chacun un ballon commencent à marcher, disparaissant dans une foule d'étudiants qui nous entourent. Je ne sais pas où je dois me mettre, alors je me mets sur le côté et demande un ballon à Wasin en chuchotant.

— Donne-moi un ballon blanc.

— On n'en a plus.

— Hein ?! Pourquoi je ne sais rien de cette surprise ?

— C'est soudain.

Je hoche la tête en signe de compréhension. Je m'écarte du chemin pour que la cible puisse se tenir confortablement debout.

Plus je m'éloigne, plus ces types me suivent de près. Ils finissent par former un cercle autour de moi, me mettant à l'abri des regards avec des ballons blancs et roses. Je crie de confusion.

— Hé, qu'est-ce que c'est ? Pourquoi est-ce que vous m'encerclez ?

Personne ne répond. Tout ce que j'obtiens, ce sont des sourires.

— Vous vous trompez de personne. Je suis un membre du staff. Regardez mon T-shirt.

— Pi.

Au lieu de m'expliquer, Prik, l'inconditionnelle fan de MorkPi, entre dans le cercle et commence à chanter.

"Tu es tout... dans la réalité, dans mes rêves."



Puis, tout le monde se met à chanter à leur tour, ce qui me donne la chair de poule.



"Tu es tout ce que mon coeur désire.”

“Tu es l'histoire que je lis avant de fermer les yeux et dormir.”



“Tu es mon coeur. Personne ne pourra jamais se comparer à toi.”

“Je suis si chanceux de t'avoir rencontré, d'être tombé amoureux de toi…”

“De t'avoir à mes côtés.”



“Tu es le seul qui peut faire que le monde s'arrête quand nos yeux se rencontrent.”

“Tu es le seul qui arrête mon cœur ici. A toi."



Le cercle brise lentement sa formation. Nous sommes entourés de personnes qui nous regardent avec un sourire sur le visage. La chanson s'arrête, ne laissant que le son résonnant d'une guitare.

Mon cœur bat la chamade, mes jambes sont instables. Quelqu'un apparaît alors, d'une voix basse et familière, chantant seul le refrain.



“Tu es le seul, le seul que je veux.”

“Je ferai tout, de toutes les manières possibles, avec mon âme et mon cœur.”

“Cela signifie que je t'aimerai, peu importe où et quand.”

“Mon cœur tout entier t'appartient... et à toi seul."



Mork s'arrête devant moi, portant avec lui un bouquet de roses rouges. Il le tend vers moi.

L'endroit se remplit soudain d'acclamations bruyantes, qui m'assomment presque. C'est donc le sentiment de quelqu'un qui reçoit une surprise de la part du staff de la Mélodie de l'Amour.

— Prends mes roses.

— Kyaaaaaa !

Je tremble de partout. Tous les yeux sont braqués sur nous. Je lève un instant le regard vers le grand gaillard avant de prendre le bouquet dans mes mains, étouffant un sourire du mieux que je peux.

— Tu as un jour défini un amour impossible comme étant un poisson dans le ciel.

Ses mots me rappellent tout ce qui s'est passé il y a plusieurs mois, cette époque pleine de joie et de douleur.

— Mais pour moi, ce poisson n'est pas si inaccessible.

— ...

— Parce que c'est toi.

— Merci. Merci beaucoup, Mork.

Je dois avoir la tête qui tourne en ce moment. C'est pourquoi je ne peux prononcer que ces simples mots.

— Restons ensemble longtemps, mon poisson dans le ciel.

— Oui, mais je ne suis plus dans le ciel.

— ...

— Je suis ici. Avec toi.


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:52



Spécial 1
La Vie Fantaisiste d'un Étudiant de Première Année
En 2011

La vie d'un étudiant populaire de première année :

Rum, pum, pum ! Rum, pum, pum !

L'effet sonore est nécessaire quand un beau mec fait une entrée comme dans les films.

Je suis le beau Duean, le chouchou des dames du campus.

Au début du premier semestre, l'ancien lycéen sauvage que j'étais a ressenti l'excitation de se débarrasser de ses shorts bleus et de devenir un étudiant à part entière.

Ma tête était remplie d'images d’étudiants en ingénierie. Je dois être cool et porter un collier en forme d'engrenage et une chemise d'atelier bleu marine avec un jean déchiré au niveau des genoux. Mais en réalité, c'est beaucoup plus excessif que ça.

"Secouez vos hanches... Allez, secouez-les, secouez-les."

Je veux dire, ça fait déjà deux heures que je supporte leurs déhanchements.

C'est ça la vie amusante d'un étudiant ? C'est bien au-delà de mon imagination. De l'initiation dans la salle de réunion à la longue séance fastidieuse dans la salle d'activité. L'équipe de divertissement danse à cœur joie. Est-ce que je me sens heureux à ce sujet ? Pas du tout !

Les snacks les plus populaires des étudiants de première année sont les gressins et les biscuits à l'ananas. Je les mords et les mâche tellement que je pète presque en rythme avec l'odeur de l'ananas conservé.

Wan disait que la vie en première année serait comme une renaissance. Maintenant que j'en ai fait l'expérience, pourquoi est-ce si décourageant ? Je dois porter une chemise blanche d'étudiant avec une cravate serrée autour du cou. Pire encore, le pantalon et les chaussures en cuir ne m'aident pas du tout à faire mes débuts en tant que charmant étudiant.

De temps en temps, ils nous disent de mettre des pantalons de survêtement et des baskets blanches pour faire de l'exercice avant les aînés, ce qui les fait hurler de joie et prolonge leur espérance de vie.

Assez ! C'est fini ! A partir de demain, je ne participerai à aucune activité. Vous ne pouvez pas attendre d'un beau gars comme moi qu'il endure cette merde. Je ferais mieux de passer mon temps à draguer les filles des autres facultés. J'en ai marre des gens de la même faculté que la mienne parce que je ne vois que leurs nuques !

— Kyaaaaaa !

Qui est possédé ?

L'agitation de l'équipe de divertissement me fait tourner la tête de gauche à droite alors qu'un groupe d'inconnus apparaît. Mes camarades de classe chuchotent entre eux, disant qu'ils sont nos aînés. Eh bien... je m'en ficherais si ces quatre filles n'étaient pas aussi belles que des anges.

Je jure que je reviendrai ici demain. Je n'y manquerai pas. Je suis un bon garçon.

— Vous devez tous vous demander qui sont ces beaux garçons et ces jolies filles qui se tiennent devant vous.

Laissez-moi deviner, les filles doivent être des anges tandis que les garçons sont... de mauvais esprits.

— Ce sont les seniors qui vont choisir l'Etoile et la Lune de notre faculté aujourd'hui.

— Whooooa ! Woohoo !!

Le cri d'excitation se répercute dans toute la pièce. Les dragueurs sifflent pour taquiner les seniors comme des pigeons et basses créatures qu'ils sont. Je ne crierai rien qui puisse ruiner mon image de gars tranquille.

AAAAAAHH ! Vous voyez ?! Je ne crie que dans ma tête. Prenez-moi comme exemple.

— Laissez-moi me présenter. Je suis Gift, l'Etoile d'Ingénierie de l'année précédente.

Woooow, ça y est. J'ai la chair de poule, abasourdi par sa beauté. Comment ça se passerait si j'essayais de draguer une senior ?

— Je suis Ball, la Lune d'Ingénierie et du campus.

Uggggh, espèce de connard arrogant ! Comme si tu étais si beau. Il regarde les étudiants de première année avec douceur, comme pour dire qu'il est super beau. D'accord, j'admets que tu es beau et un peu séduisant. Seulement un peu.

Après la présentation des étudiants de deuxième année, les Etoiles et Lunes de troisième et quatrième année prennent leur tour. J'aime ça. Ils viennent avec des blagues diverses. Très inutiles et boiteuses.

— Maintenant, j'aimerais que vous choisissiez quelqu'un que vous pensez être le plus beau et le plus talentueux dans chaque spécialité et que vous l'envoyiez ici. Vous pouvez juste pointer ceux qui sont sexy et vos étudiants de deuxième année iront les chercher.

FWIP !

En une fraction de seconde, tous les regards se posent sur moi. J'ai des frissons dans tout le corps en suivant leurs yeux. Je sais que je suis sexy, mais je ne veux pas être la Lune puisque je suis stupide.

— Duean, je pense que tu es le meilleur candidat pour notre spécialité, crie une fille portant le nom de "Cha-em" par-dessus la tête des autres à la vitesse de la lumière.

Comme chaque étudiant de première année a été divisé en spécialités dès le début, c'est facile pour la sélection. On se connaît depuis un moment maintenant. Ces putains de connards encombrants n'arrêtent pas de me jeter des gressins à la tête comme des tempêtes pour indiquer que "je te choisis".

— Non, je ne veux pas être la Lune.

Un beau mec peut décider pour lui-même. Je suis ici pour étudier, pas pour...

M'humilier.

Comment quelqu'un comme moi peut rivaliser avec eux ? Tout ce que j'ai, c'est mon look. Tout le reste est pur. Je veux dire, mon cerveau est purement stupide. Je ferais mieux de m'insulter maintenant avant que quelqu'un d'autre ne le fasse. J'étais si près de prier la déesse du je-ne-sais-quoi pendant trois jours et trois nuits pour pouvoir réussir le test d'admission. Et maintenant, vous allez me faire refaire ce genre de choses ?

— Allez. Duean. Vous êtes d'accord, les gars ?

— Ouiiiiiiiiiii.

Tu m'as demandé si j'étais d'accord avec toi, quand même ?

— Nous avons beaucoup de beaux gars dans l'ingénierie industrielle. Pourquoi moi ? Celui-là, Buay ! Je pense qu'il peut être la Lune, dis-je en désignant immédiatement Buay, mon cher ami.

Beaucoup commencent à hésiter, hochant la tête en signe d'approbation.

— Qu'en dis-tu, Buay ?

— Je... je suis d'accord avec tout.

Hourra ! Je suis content.

— Toi, celui qui montre du doigt ton ami.

Hein ? ! La salle tombe dans le silence comme des grenouilles en hibernation. Je tourne la tête vers le premier rang, d'où les aînés me fixent. Qu'est-ce que je fais ? Ai-je parlé trop fort tout à l'heure ?

Inspirant et expirant, je vais lentement m'asseoir sans faire de mouvement brusque.

— Ne t'assieds pas encore. Les deuxième année, maintenant.

Non, nooooooon.

Le beau Duean se fait traîner par toute l'équipe d'animation de deuxième année au milieu des cris et des applaudissements de tous. Idiots, vous avez le mauvais gars. Vous avez eu le mauvais gars.

Peu après, d'autres gars d'autres spécialités sont ramassés.

Environ dix minutes plus tard, plus un peu de temps supplémentaire pour les tirages énergiques, nous avons finalement dix filles et dix garçons comme candidats. Puis, le senior commence un autre discours.

— Très bien, maintenant nous avons des candidats de chaque spécialité. Certaines en ont même envoyé trois. Cependant, nous devons sélectionner les plus parfaits pour être les candidats de notre faculté. Pour la prochaine partie…

Ta-da-da-da-da…

La pause se poursuit, renforçant l'ambiance.

— C'est le concours de talents !

Wow, je suis sacrément foutu.

C'est comme si le monde s'effondrait, les vagues s'écrasant. Dès que j'ai entendu le mot 'talent', ma vie est tombée de la falaise. Qu'est-ce que je fais ? Je n'ai jamais eu de talents depuis que je suis né, à part respirer et dormir régulièrement comme une bûche.

— Je vous donne trente minutes pour vous préparer, puis nous allons appeler les candidats de chaque spécialité. En commençant par le génie civil.

Ouf ! Dieu merci, je ne suis pas le premier. Respectivement, le génie industriel est presque le dernier.

Une fois de retour dans mon rang, mes camarades de classe me donnent des tapes de soutien sur les épaules et m'aident à trouver un talent. Je suis tellement ému que mes larmes coulent presque comme un robinet ouvert, mais j'ai déjà abandonné. Je n'ai aucune motivation pour participer à un quelconque concours. Je suppose que je n'ai pas à le prendre au sérieux, alors.

C'est ce que je pense vraiment. Je n'ai jamais voulu être célèbre ou quoi que ce soit. Je suis du genre mystérieux, alors peu importe le genre de talent que je vais montrer. Jusqu'à ce que...

— Duean, fais de ton mieux.

Kyaaaa, Gift vient ici pour m'encourager. Mon cœur flétri se gonfle soudainement comme un ballon...

— Merci, mais je n'ai aucun talent.

Je flirte. Je dois l'avoir.

— Je suis convaincu que tu en as un. Je suis derrière toi.

— Tu peux me remonter le moral personnellement ?

— Comment ?

— Ton numéro, ah...

Je fais semblant d'être timide alors qu'en fait j'ai des milliers de numéros de filles dans mon téléphone. C'est une vraie galère quand j'essaie de trouver un nom. J'ai dix May, sans parler des Gift. Il y a déjà une centaine de Gift. Gift Un, Gift Deux, Gift Trois, Gift Zillion, et ainsi de suite. J'ai perdu le compte du nombre de Gift que j'ai.

— Tu veux mon numéro ? demande-t-elle d'une voix douce.

— Oui.

— Sois le candidat de notre faculté, et je te donnerai mon numéro.

Elle tourne sur elle-même et s'éloigne de la zone de guerre, laissant mon cœur trahir mes propres sentiments. Bon sang ! Elle a tout décidé. Alors la senior me donne une condition : je dois être la Lune d'Ingénierie pour avoir son numéro.

Wow, en un instant, j'ai envie de tout donner.

— Duean, tu as une idée pour le spectacle ?

— Bien sûr, il n'y a rien que je ne puisse faire.

Pour ton numéro, je peux le faire !



C'est le moment de vérité. Les candidats de chaque spécialité commencent à montrer leurs talents. Évidemment, tout le monde attend avec impatience le candidat favori comme moi et ce beau gars de génie civil. Non seulement il est beau, mais il a aussi l'air intelligent. Je le vois maintenant comme mon ennemi juré.

Eh bien, son spectacle est assez ordinaire. Il ne fait qu'enlever sa chemise, montrant ses abdos, et chante une chanson triste comme Roméo le ferait à Juliette.

En me regardant, est-ce un ventre humain ou un ventre de porc ?

Le spectacle de Génie Civil est terminé. Tout le monde crie à tue-tête pour lui.

Les autres candidats montrent à tour de rôle ce qu'ils ont. La plupart des filles dansent et chantent. Les garçons font de même. Certains d'entre eux chantent aussi bien que de vrais chanteurs et dansent comme s'ils étaient des trainees coréens. Certains sont même capables d'exécuter du hip-hop avec les mouvements les plus parfaits. Les seniors applaudissent et rayonnent, complètement extatiques. Je suis le seul à me sentir si peu talentueux.

— Voici le prochain candidat. Applaudissez Duean. C'est le candidat de l'Ingénierie Industrielle-elle-elle-elle." Les échos résonnent alors que le bruit des applaudissements fait trembler le sol. Je sors à l'avant et me dirige vers la présentatrice, le visage impassible.

— Présente-toi, s'il te plaît.

La fille plus âgée me passe le micro.

— Bonjour.

— Kyaaaaaa !

— C'était fort. Continue.

— Je suis Duean, Dollawee Panichapun, un candidat de l'ingénierie industrielle.

— Aaaaaaaahh !

— Wow, tu es assez populaire. Tu es nerveux ?

Je peux te demander comment arrêter d'être si nerveux que mes jambes tremblent ? Mais comme je veux être la Lune, je ne peux que dire...

— Un peu.

Je vais vomir en entendant ma propre voix.

— C'est juste une question au hasard. Si tu devenais la Lune d'ingénierie, quelle serait la première chose que tu ferais ?

Je dois répondre sérieusement, non ? Au cas où la question ne serait pas aléatoire, après tout.

— La première chose ?

— Oui.

— Je demanderais si je peux retourner au dortoir.

— …

— Si je devenais la Lune, je pense que je retournerais au dortoir. J'ai tellement sommeil maintenant.

— Hahahahahaha.

Les rires des étudiants de première année et des seniors laissent la présentatrice sans voix. Quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas avec ma réponse ? Pourquoi est-ce que vous riez ? Le beau gosse n'est pas là pour faire un spectacle comique, vous savez.

— Vous avez l'air drôle et très charmant. Très bien, qu'allez-vous nous montrer ?

— En fait, je suis une personne ordinaire sans talent particulier. Aujourd'hui, je vais manger dix bananes en une minute. Je ne pense pas que quiconque puisse le faire.

— Ah…

Oh, ils sont tous abasourdis. Ne sachant pas comment procéder, je continue à parler.

— Je peux aussi éplucher les ramboutans en utilisant la peau entre mes doigts. Lequel voulez-vous voir ?

Eh bien... Je suis destiné à être une superstar, donc le spectacle doit continuer. Je leur ai même donné des options.

— Alors je choisis celui avec les bananes.

Comme vous voulez. Pendant quinze minutes, j'attends que des seniors en moto achètent des bananes à l'extérieur de l'université. D'autres candidats montrent leurs talents pendant ce temps. Je... suis le dernier.

Enfin, il est temps de me gaver. Je m'assois sur une chaise en plastique bleu, avec devant moi un amas de bananes. Ils préparent dix morceaux pour moi. Tout semble normal, sauf la taille des bananes. Putain de merde, ce sont des bananes ou des missiles ? Elles sont plus grosses que mes jambes.

J'accepte ce défi puisque je ne suis pas un beau gosse difficile. J'attends qu'ils donnent un coup de sifflet pour me donner le signal d'éplucher la première.

Trois, deux, un, FWEET !

Sans perdre une seule seconde, je termine la première banane à la vitesse de la lumière. Il me faut trois secondes pour l'éplucher avant de la mâcher comme une machine à broyer automatique. Ceux qui m'ont applaudi sont maintenant morts de rire, frétillant comme des vers dans l'eau chaude. Bon sang, vous n'avez jamais vu un concours de mangeurs de bananes ?

— Trente secondes se sont écoulées.

Celui qui a réglé le minuteur a l'air excité. Quand je fourre la cinquième banane dans ma bouche, ugggggh, elle est sur le point de me monter au nez. Tout ce que je peux faire, c'est la pousser à l'intérieur, sans en recracher un seul morceau.

— Bien joué, Duean. Tiens bon.

Ouais, je vais mourir maintenant. Je dévore tout.

— Quarante secondes.

Je ne vais pas le faire. Je ne vais pas le faire. Arrrrgh, encore quatre morceaux. Chers dieux et déesses, aidez-moi à tout finir à temps. J'accélère quand il ne reste que vingt secondes, je mange deux morceaux à la fois, en grignotant comme un écureuil. Le dernier est épluché et, et, et....

— Duuuuuean.

— Tiens bon !

Fais-le au ralenti. Tourne la caméra sur moi en train d'avaler la dernière banane.

— Yeah !!!

— Le temps est écoulé. Mission terminée.

Waaaaah, je vais pleurer. J'essuie des petits morceaux de banane sur ma bouche, j'ai envie de vomir. Malgré cela, tout le monde m'applaudit. Je suis ému. Ma mère ferait un festin si elle savait.

Bon, maintenant que le spectacle est terminé, il est temps de choisir les cinq finalistes. Et je suis l'un d'entre eux.

Je suis si heureux que j'ai failli vomir ces bananes, en serrant ces bâtards corpulents dans mes bras en exultant. Cette fois, c'est la séance de questions-réponses. C'est la même chose. Nous répondons respectivement aux questions, en commençant par le gars du génie civil. Je ne sais pas s'il s'en sort bien car je ne suis pas là pour écouter. Je suis occupé à dégueuler dans les toilettes. Le temps que je revienne, oh, c'est déjà mon tour. Pas de bol.

Je ne me souviens pas si j'ai jeté un sort d'amour à quelqu'un. Avant de m'en rendre compte, j'ai été choisi pour être la Lune d'Ingénierie. Mes amis applaudissent et essuient leurs larmes, disant qu'ils sont fiers qu'un monstre comme moi puisse devenir la Lune de notre faculté. J'ai encore un autre talent que je n'ai pas montré, et ils veulent vraiment voir ça.

Il s'agit d'éplucher les fruits du ramboutan avec la peau entre les doigts. Laissez-moi vous dire, je suis le maître de cette technique.



Freshy Night, la nuit du Star Contest, 2011.

Je suis un candidat pour être la Lune du Campus. Comme c'est déroutant et incroyable. Mes amis m'ont même demandé si j'étais fou ou si les juges étaient fous. Quoi qu'il en soit, ma vie pendant le Star Contest est incomparablement satisfaisante.

Les filles de toutes les facultés se réunissent au même endroit. J'oublie presque que j'avais demandé le numéro de Gift. En ce moment, je poursuis Angun, l'Etoile de la faculté d'Administration des Affaires, et Peung, l'Etoile de l'agriculture.

Ma vie pendant le Star Contest est plutôt calme. Je drague une fille et je flirte avec une autre. Enfin... elles sont toutes des bonbons pour les yeux. Pendant ce temps, je dois répéter une performance pour le concours. Les seniors se sont creusés les méninges pour la performance. Le spectacle de l'ingénierie inclut habituellement la révélation d'abdos. C'est hors de question maintenant parce que mon ventre est aussi rond qu'un cochon. Nous avons inévitablement changé la performance qui montre d'autres compétences à la place.

Cette année, je vais présenter une pièce de théâtre dont le scénario a été écrit par moi-même. Les seniors l'ont approuvé et ont accepté d'utiliser la pièce comme notre grande performance.

— La prochaine représentation est celle de la Lune et de l'Etoile d'Ingénierie !

— AAAAAAAHHH !

Une fois que l'animateur a terminé son introduction, le cri de soutien remplit la salle. Je prends une profonde inspiration et traverse la fumée des bâtons d'encens que les aînés ont allumés pour créer l'ambiance. Le projecteur se braque sur moi. Je peux à peine ouvrir les yeux.

"Il était une fois..."

Le narrateur au fond de la scène parle alors que j'apparais dans un uniforme de lycéen.

Le spectacle raconte ma vie misérable et l'enfance incroyable de Joy, l'Etoile d'Ingénierie, qui devient une histoire unique en son genre.

L'intrigue n'a rien d'extraordinaire. Nous voulons juste que les autres sachent qui nous sommes vraiment. Joy est très douée. Tout le monde peut voir sa vie trépidante pendant les jours de lycée. Elle joue du piano avec des notes mélodieuses avant de se lever pour faire une reprise de danse, faisant crier tout le monde en permanence.

Et maintenant, il y a moi. Je jure que ce que je vais montrer est totalement inattendu.

— Maman, j'ai quelque chose à te dire. J'ai... raté un test.

Waaah. Quelle triste vie. Le défi consiste à faire en sorte que le public soit absorbé par la pièce comme s'il était témoin du talent d'un acteur oscarisé.

Lorsque je me trouve en face de la personne qui joue le rôle de maman, je m'efforce de ne pas verser de larmes. Mais c'est trop difficile. Ma larme coule jusqu'à mon nez et s'arrête là. La caméra filme mon visage, alors je penche la tête pour faire tomber la larme, en disant mon texte sans faute.

— Tu n'es pas fâchée, hein, maman ? Même si je suis un fils stupide, je vais faire des efforts. Si tu veux que je mémorise le vocabulaire anglais, je te demanderai si je dois mémoriser cent mots. Si tu dis que ce n'est pas assez, je ferai plus pour toi.

En repensant à ce jour, je suis horrifié. Je me souviens qu'avant même que je parle, maman m'a fait un sourire et a dit quelque chose avec détermination et amour pur.

— Tu as encore raté un test d'anglais. Je te coupe ton argent de poche ce mois-ci !

AAAAAAHHH !

Mes larmes coulent de façon incontrôlable chaque fois que je repense à ces mots. Maman, est-ce l'image qui me vient à l'esprit quand je pense à mes années de lycée ? Maman est un médecin avec un fils stupide. Je suis triste rien qu'en y pensant. Mes larmes coulent sur mes joues jusqu'à mon nombril. Les spectateurs essuient leurs larmes, embrassent leurs amis et pleurent de pitié.

Joy fait bien son travail. Elle s'approche de moi et me caresse le dos, pleurant avec moi, complètement immergée.

Une chanson lente joue comme prévu. Lentement, le projecteur lumineux s'éteint, marquant la fin de l'histoire. Nous recevons une salve d'applaudissements mêlée à des sanglots.

Je suis devenu le sujet de conversation de la ville.

C'est une légende, la pièce basée sur des histoires vraies.

En conclusion, ils annoncent les cinq finalistes après cela. Mes seniors et moi sommes persuadés que ma popularité et l'affection de tous les élèves me mèneront au tour final. Et c'est exactement comme nous l'avions prévu. J'ai atteint la finale, si heureux que j'en ai les larmes aux yeux.

L'heure des questions-réponses est arrivée.

Je suis le troisième sur cinq. Les deux premiers gars ont terminé leur tour. Ils sont... plutôt normaux. Mes aînés sont sûrs que ma vulgarité et mon comportement honnête gagneront le cœur des juges. Je peux répondre à toutes les questions. C'est mon point fort.

Allez-y ! Demandez-moi si vous osez.

— S'il te plaît, choisis une question, Duean.

Je mets ma main dans une minuscule boîte et je tends à l'hôte un morceau de papier.

— Ahem !

J'affiche un sourire sur mon visage. Allez ! Je peux donner des réponses à toutes les questions comme Google.

— La question est…

— …

— What is your reason for joining the Star Contest ? (*)

Hein ?! Quoi ?

— A... Again, please. (*)

— What is your reason for joining the Star Contest ? (*)

Arrrrrrgh, espèce de fils de pute ! De toutes les questions, pourquoi j'ai choisi celle en anglais ? Duean, espèce de sale pécheur, bâtard malchanceux. Qu'est-ce que je suis censé dire ? J'ai échoué aux tests d'anglais un nombre incalculable de fois. Je ne comprends même pas la question, encore moins y répondre.

J'ai envie de dire "Again, please" pour une centaine de fois de plus, mais j'ai peur qu'ils sachent que je ne comprends pas. La seule chose que je puisse faire est d'inventer au fur et à mesure.

— Ah... Ok. (*)

— What's your reason ? (*)

— Ah... hum. Yes ! Of course. (*)

— …

— Thank you. (*) Beaucoup.

— C'est tout ? Oh... s'il vous plaît, applaudissez la Lune d'Ingénierie !

— Ouais.

C'est fini en un clin d'œil. Pas de conclusion, rien du tout. Tout le monde dans la salle me regarde, tandis que je quitte la scène, hébété.

Est-ce l'expérience unique d'une Lune, d'un étudiant de première année au visage poupon et à l'anglais défectueux ?

Quand je redescends sur scène, les seniors me serrent dans leurs bras, les larmes aux yeux, pleurant comme une vache qui perd son veau. Puis ils m'ont frappé la tête très fort en signe de colère. La présentatrice m'a demandé pourquoi j'avais participé au concours, et j'ai répondu : "Oui, bien sûr" !!! Espèce d'abruti, espèce de crétin. Je n'ai aucune idée du genre d'expression que je dois faire quand je retournerai là-haut ? Je suis tellement gêné que j'aimerais pouvoir me couvrir le visage avec quelque chose.

Je ne peux pas affronter Gift, les filles des autres facultés, ni même les gardes et l'équipe d'éclairage. Maman me tuerait si elle savait. Elle pourrait me faire aller à l'école de soutien scolaire d'anglais, en partant du niveau de la quatrième année pour mémoriser cent mots d'anglais par jour en prenant une douche. Je suis un homme mort ! Mort pour de vrai !

Je ne peux vraiment pas parler anglais.

L'annonce du gagnant a commencé....

— Le prix du vote populaire est attribué à…

Ta-da-da-da-daaa.

— Dollawee Panichapun de l'Ingénierie !

Waaaaaah, c'est incroyable. Bon, c'est bien qu'au moins j'ai eu le prix du vote populaire pour garantir ma popularité. Heureusement que le vote a commencé il y a des semaines, sinon j'aurais pu rentrer chez moi les mains vides. Après m'avoir vu répondre à la question en anglais, ils ont probablement eu envie de me jeter leur téléphone à la figure.

Tout compte fait, je ne peux pas faire partie du top 3. Ça aurait été fou si j'avais réussi. Le prix du vote populaire m'émeut aux larmes.

Maman m'invite dans un célèbre restaurant de bœuf. Mon frère, ce vaurien, me renverse la sauce sur la tête et ça colle partout. Imbécile, mon écharpe est sale maintenant.

J'avais l'habitude de croire qu'un alien était la seule créature plus bizarre que moi.

Mais maintenant j'ai découvert quelqu'un de plus bizarre qu'un alien. C'est mon frère.

Il s'appelle... Pi.



En 2014

Le talk-show de Sutthaya :

Chaque fois qu'il pleut, j'entends souvent les murmures de deux types de personnes différentes. La première sorte ronchonne sur le caractère incommode de la pluie, tandis que l'autre en est foutrement heureuse. Je fais partie de cette dernière catégorie. Non pas parce qu'elle rafraîchit la chaleur de la journée, mais parce qu'elle fait que quelqu'un se retrouve coincé dans le même bâtiment que moi.

— On a de la chance d'être arrivés avant qu'il pleuve à verse. Regarde dehors. Il y a à peine de la place pour s'asseoir.

La voix de mon ami parvient à mes oreilles, attirant mon attention sur quelqu'un.

C'est chaotique dehors car les étudiants s'abritent de la pluie au rez-de-chaussée du bâtiment. Mes amis et moi sommes chanceux. Nous avons pris la dernière table disponible dans le café du bâtiment.

— Mork.

— Quoi ? réponds-je en me faisant dévisager par tous mes amis.

— Tu vas boire le lait que tu as commandé ? La glace est en train de fondre.

— Je vais le faire.

— Fais-le, alors. Qu'est-ce que tu regardes ?

— Rien.

Je dis ça, mais Wasin pense autrement. Il regarde à travers la vitre et fronce les sourcils.

— Je me suis demandé si tu ne craquais pas pour une étudiante en médecine dentaire. Tu viens ici assez souvent. Et aujourd'hui aussi.

Je rigole, voyant le mode de curiosité de mon ami. On ne se cache rien, sauf une chose...

— Tu as quelque chose à nous dire ?

Non.

— Comme si j'allais le croire. Dis-nous lequel de ce groupe est ton crush.

Il fait un geste vers un groupe de personnes à l'extérieur. Ils ne sauront pas qui c'est, même s'ils essaient de deviner, et je n'ai pas l'intention de leur dire.

— Je ne craque pour personne. L'un d'entre eux est une de mes connaissances.

— Dis-lui de s'asseoir avec nous.

— Laisse tomber. Ne te mêle pas de mes affaires.

Ils ont tous fermé les yeux sur moi, laissant tomber le sujet, tout en restant curieux. Après un moment, je change de sujet pour ne pas être pris pour cible. Une demi-heure plus tard, j'entends la deuxième série de murmures.

— Est-ce qu'on va pouvoir rentrer chez nous aujourd'hui ?

La pluie ne semble pas vouloir s'arrêter de sitôt. Les gens à l'extérieur et à l'intérieur du café partent un par un, acceptant que la pluie puisse ne pas s'arrêter. Mes amis font de même.

— Partons. J'ai un parapluie.

Wasin sort de son sac un parapluie avec un motif de cœur rose. Il est si petit que seules deux personnes peuvent l'utiliser. Nous sommes six ici.

— C'est quoi ce bordel ? Ton parapluie est énorme, dit l'autre gars, sarcastique.

— Empruntons-en un aux employés d'ici. Mork peut le faire. Ils vont certainement te le prêter.

— Pourquoi moi ? demandé-je, désemparé.

— Tu es le meilleur pour mendier.

— N'importe quoi.

— Alors courons sous la pluie.

— C'est une bonne idée.

Ça l'est puisque je serai dans ma chambre de toute façon. C'est pas grave si je suis trempé.

— Excusez-moi, le café va fermer dans cinq minutes.

Un employé au comptoir nous interrompt alors que nous sommes en train de décider quoi faire. Les autres clients commencent à partir avec compréhension. Avant que je ne le sache, mes amis et moi sommes les seuls à rester. Wasin aboie un rire triomphant parce que nous devons nous en remettre à son minuscule parapluie sans avoir le choix.

Cependant, au moment où nous sortons du café, nous entendons quelqu'un nous appeler. C'est l'employé. Il s'approche de nous et nous tend un grand parapluie.

— Nous avons un parapluie ici. Vous pouvez l'utiliser et le rendre demain.

— Vraiment ?

— Oui.

— Waaah, merci beaucoup, mec.

Quel drame. Ils s'agenouillent presque et rampent jusqu'à lui pour prendre le parapluie. Heureusement, aucun de nous n'est mouillé, comme prévu.

Mais lorsque nous nous dirigeons vers le parking, mon regard se porte sur quelqu'un assis avec ses amis sur un banc au rez-de-chaussée. Je n'ai aucune idée de ce qu'il compte faire ni de la façon dont il va rentrer chez lui. A-t-il un parapluie ou utilisera-t-il le même que ses amis ?

Les questions fusent dans ma tête, me bloquant sur place. Je veux au moins m'assurer qu'il part en toute sécurité.

— Mork, viens.

— Vous les gars, allez-y en premier, dis-je à mes amis.

Ils tiennent un parapluie et m'attendent.

— Hein ? Pourquoi tu restes ici ?

— Ne vous inquiétez pas. Je vais rentrer chez moi tout seul.

— Très bien, si tu veux tant te mouiller. On se voit demain.

— A demain.

Nous échangeons un bref au revoir et nous nous séparons.

Je me dirige vers une longue table où quelqu'un est assis pas très loin. Son nom est Pi. C'est gravé dans ma mémoire après notre rencontre accidentelle au Central Building. Je l'ai revu plusieurs fois depuis, mais je n'ai jamais eu le courage de l'approcher.

Quel lâche. Même si je veux être son ami et être proche de lui, ça n'arrivera pas.

Chaque fois que je le vois, j'apprends peu à peu quel genre de personne il est. Pi est calme, gentil et offre toujours son aide aux autres. Bien qu'il ne parle pas beaucoup, ses actions en disent long. La raison pour laquelle il fait ses devoirs ici est probablement pour tenir compagnie à quelqu'un.

(Rrr - - Rrr - -)

Le téléphone de quelqu'un sonne. Le propriétaire du téléphone est un grand homme. Il décroche et donne une réponse courte, puis il met ses affaires dans son sac grossièrement.

— Tu pars ?

Pi lève les yeux vers lui, en demandant de manière égale.

— Oui, mon frère est arrivé. Je m'en vais.

— Ok.

Sa voix s'estompe jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Je me sens tellement désolé et blessé pour lui. Le monde n'est pas tendre avec lui. Quand le type est parti, Pi est toujours assis ici.

Je le regarde rassembler ses affaires, me demandant si je dois lui parler. Comment devrais-je commencer une conversation ? Je n'ai jamais été comme ça avec quelqu'un avant. À la dernière seconde avant qu'il ne parte, je rassemble mon courage, vais vers lui et lui pose une question, me sentant incroyablement excité.

— Tu n'as pas de parapluie ?

— J'ai oublié d'en apporter un.

Il lève le regard et répond d'un air penaud.

— Comment... tu vas rentrer chez toi ?

— J'ai garé ma voiture tout près.

— Mais tu vas quand même être mouillé.

— Ce n'est pas grave. J'aime la pluie.

Cela dit, il porte son sac à dos en bandoulière et sourit à un inconnu comme moi en guise d'au revoir. Mes yeux suivent sa silhouette qui s'enfuit sous la pluie. À ce moment-là, je marmonne en moi-même.

— J'aime la pluie aussi.

En fait, je n'aime pas la pluie. Je l'aime juste lui.

C'est vrai... Je viens juste de tomber amoureux de lui.



Au fil des jours, je veux faire partie de la vie de la personne dont je suis tombé amoureux. Je voulais seulement le regarder de loin, mais maintenant j'aspire à plus. Je veux être plus proche et être quelqu'un à ses yeux, au point que j'essaie d'élaborer des plans pour attirer son attention.

Commençons par un plan simple, comme apporter un parapluie supplémentaire. Il pleut assez souvent en ce moment. Je pense que lui prêter un parapluie le poussera à me reconnaître dans une certaine mesure.



Première tentative :

— Mork, pourquoi tu as apporté deux parapluies ?

Wasin remarque toujours chaque détail, aussi petit soit-il.

— Je l'ai apporté pour vous les gars.

— Oh, ouais !

Je déteste sa réponse et la façon moqueuse dont il pince les lèvres.

— Où tu vas après les cours ?

— Au bâtiment de médecine dentaire.

— Pourquoi ?

— J'ai laissé mon polycopié là-bas.

— Vraiment ? Je n'en avais aucune idée.

— Combien de temps tu vas m'emmerder ?

— Si tu l'aimes bien, dis-lui. Ne cours pas après lui sous la pluie. Tu as regardé trop de dramas ?

Meeeerde, je suis sans voix, les yeux se verrouillant sur la personne devant moi qui étouffe un rire du mieux qu'il peut.

— Comment tu as vu ça ?

— J'allais t'apporter le parapluie et j'ai vu ce superbe moment.

— Ne le dis à personne.

— D'accord, à qui je le dirais de toute façon ? J'espère que tu pourras lui prêter le parapluie supplémentaire.

Mon meilleur ami me tapote l'épaule de manière encourageante, bien que la pluie ne soit pas aussi forte que je le pensais...



Deuxième tentative :

Il pleut aujourd'hui, mais il a apporté son parapluie. Zut.



Troisième tentative :

— Hé, j'ai envoyé une demande d'ami à mon crush et elle l'a accepté très vite. Elle m'aime bien, c'est sûr.

L'atmosphère pendant le repas est aussi énergique que d'habitude. Ce n'est pas différent aujourd'hui car mes amis ont toujours des histoires amusantes et des expériences excitantes à partager.

— Tu délires.

Lorsque quelqu'un partage une histoire, les autres expriment toujours leur opinion, qu'elle soit positive ou négative.

— Regarde par toi-même. Elle m'a envoyé un texto.

Il tend son téléphone, montrant les messages sur l'écran avec un visage fier. Nous nous penchons tous, fixant le même endroit.

— Ah... elle a dit 'oui' et un autre 'oui' quand tu lui as envoyé un texto avec une si longue rédaction. Elle doit beaucoup t'aimer.

— Ne ruine pas mes espoirs.

— Nous sommes honnêtes.

— Je lui plais. Tu le penses, n'est-ce pas, Mork ?

Comme les autres ne jouent pas le jeu, il exige mon avis.

— Ouais.

Je ne sais pas si elle l'aime ou pas, mais une chose me vient à l'esprit. J'ai complètement oublié qu'on peut faire connaissance avec quelqu'un via les réseaux sociaux. Dans cette optique, je me sers de l'idée de mon ami pour construire mon propre espoir.

Le moment venu, j'ai trop peur d'utiliser mon compte personnel pour me lier d'amitié avec lui. C'est pourquoi je crée un compte anonyme pour lui parler à la place. La partie la plus difficile est le nom.

Les noms coréens comme Lee Minho et Park Bo-gum semblent peu convaincants. Il pourrait penser que j'utilise l'identité de célébrités et refuser d'accepter ma demande d'ami.

Si je prétends être un étudiant en médecine dentaire, je risque de me faire prendre très vite. De plus, il pensera que je ne suis pas sincère, que j'apprends à le connaître par la tromperie.

Et si je faisais semblant d'être un chien ? Beaucoup veulent avoir un chien comme ami. Mais je ne sais pas s'il aime les animaux. Tout sera gâché s'il s'avère qu'il a peur des chiens.

Pendant que je me creuse la tête pour trouver un nom, je dois choisir une photo de profil. Je résous ce problème en fouillant dans la galerie de mon téléphone. Je n'ai pas beaucoup de selfies. La plupart des photos sont des documents, des livres, des arbres et des bâtiments.

Je tombe sur une photo. C'est une photo du bâtiment de médecine à côté du bâtiment de dentisterie. J'aime particulièrement cette photo. Outre le fait que nos facultés sont voisines, elle exprime mon désir d'être à ses côtés.

Avec cela en tête, je continue à remplir les informations personnelles. J'ai une photo et un nom. Enfin, le compte anonyme pour lequel je me suis creusé la tête est complété.

C'est le premier et le seul à qui j'ai envoyé une demande d'ami. Quelques jours plus tard, mes efforts portent leurs fruits. Il a accepté, et je lui envoie immédiatement un message.



Humain de la faculté voisine

Salut.

Pattawee Panichapun

C'est qui ?



Je n'ai jamais été aussi excité auparavant. Je lis son message encore et encore, en souriant à moi-même.



Humain de la faculté voisine

Je suis de la faculté d'à côté.

Je veux être ton ami.



Et c'est le début de tout....

Notes :
1/ En Anglais dans le texte.

Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Néphély
Néphély
Néphély
Fantastic Team
Messages : 942
Date d'inscription : 19/06/2024
Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:53



Spécial 2
Je Ne Sais Pas, Je suis Mignon.
La vie d'un diplômé :

Joyeux Anniversaire. On sort ensemble depuis six mois.

Que s'est-il passé six mois après la Saint-Valentin ? Ha ! Vous n'allez pas le croire. Ma relation avec Meen a progressé si rapidement. On dort dans le même lit toutes les nuits. Non, une nuit sur deux. Non, non, une fois tous les trois jours. D'accord, je suis désolé, c'est une fois de temps en temps.

Arghhhhh, pourquoi est-ce que je m'explique ça à moi-même ?

Eh bien, aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de squatter chez Meen. Comme il est adulte maintenant, il a obtenu la permission de déménager seul dans le dortoir des médecins parce qu'il n'a pas d'argent pour acheter l'appartement à côté de celui de Mork.

J'ai déplacé certaines de mes affaires dans sa chambre puisque Pi a fait venir son petit ami pour jouer chez nous. Alors, je dois fuir pour dormir chez le jeune alien pour une nuit, bien que je prévoie de rester quelques nuits supplémentaires.

Cela fait six mois, six mois et je n'ai jamais goûté la peau douce de mon petit ami. Tout ce que je peux faire, c'est l'embrasser. Heureusement qu'il me laisse faire des câlins et embrasser ses joues. Si je ne pouvais pas le toucher du tout, notre peau se riderait avant que je puisse faire quoi que ce soit.

Ma vie est misérable. Je ne peux que me servir de mes deux mains. Et si je flirtais avec d'autres, je deviendrais un tricheur sans scrupules. Ce n'est pas le style d'un gars cool comme moi.

— Duean.

Alors que je me remémore le passé, quelqu'un secoue mon corps, me ramenant à la réalité.

— Quoi ? Je dors.

Mes jambes sont toujours enroulées autour du traversin. Arrête de m'énerver.

— Duuuuuuuean.

— Quoi ?

— Emmène-moi à l'université.

— J'ai sommeil.

Je veux l'embêter. Bien sûr, je vais l'emmener. Je veux juste savoir ce que l'alien va faire si je ne fais pas ce qu'il demande.

— Je vais être en retard si tu ne me déposes pas. Je suppose que je dois appeler Mork.

— Ouais, demande-lui de t'y emmener.

— Ok, rendors-toi. Je ne te dérangerai plus.

Merde, je me sens mal.

Pourquoi je me sens si mal de l'embêter ? Je dois beaucoup tenir à lui. Tu es une épave, Duean. Tu es...

— Tu es déjà à l'université, Mork ?

Sa voix parvient à mes oreilles. Il est probablement en train de parler à son cousin. Mais je ne céderai pas. Je ne suis pas si bien que ça, alors je continue à faire semblant de dormir.

— Duean est fatigué. Il n'a pas beaucoup dormi la nuit dernière. Je ne sais pas pourquoi. Je vais appeler mon ami pour qu'il vienne me chercher.

Il raccroche. J'entends un cliquetis avant qu'il n'appelle quelqu'un d'autre.

— Peut-être que ce sera plus rapide de prendre un moto-taxi. Hein ? Il y a un test aujourd'hui ? Je ne savais pas.

— ...

— Oh, Oat peut venir me chercher ?

FWIP !

Je me lève rapidement, me sentant jaloux en entendant le nom de ce gars. Oat est son camarade de classe. Je peux dire à la façon dont il regarde Meen qu'il doit avoir un faible pour mon petit ami. Qui les laisserait être seuls tous les deux ? Impossible.

— Oh, Duean, tu as eu un spasme ? Tu m'as fait peur à surgir comme ça. J'ai cru que tu étais possédé par un fantôme.

Tes mots me dérangent en ce moment.

— Je vais t'y conduire.

— Tu ne vas pas dormir ?

— Plus maintenant. Pourquoi est-ce que je dormirais autant ?

Il est temps d'arrêter de faire l'idiot.

Je me précipite hors du lit. Je vais me changer, et me prépare à emmener Meen à l'université. Heureusement que je n'avais échoué que dans une seule matière, donc je n'ai aucun cours pour le second semestre. Je suis libre comme l'air, je profite de mon temps libre jusqu'à ce que je sois diplômé avec le Kitty Gang. Ils font leurs stages, la dernière mission de l'université.

— Duean.

Je suis interrompu alors que je suis sur le point d'ouvrir le placard.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— On doit se dépêcher. Il y a un test. Je dois être là quinze minutes plus tôt.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

— J'ai oublié.

— Tu veux une claque ?

Meen fait comme s'il allait pleurer. J'arrête ce drame en me détournant du placard et en prenant la clé de la voiture à la place. Regardez le légendaire Duean dans son état actuel. Le vieux t-shirt est bien, mais le short fin colle à mes jambes.

— Duean, tu as fini ?

— Ouais, ouais.

Pas le temps de pleurnicher. On accélère à une vitesse dangereusement rapide car le nerveux s'agite sur son siège. Il prenait son temps pour se pomponner dans la chambre à l'instant.

Lorsque l'on tourne vers le bâtiment de médecine, je freine brusquement. Pas parce que nous sommes arrivés, mais parce que je suis passé devant le bâtiment. Meen a dit qu'il avait un cours au bâtiment des sciences médicales. Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ? Je fais déraper la voiture, me dirigeant vers la destination comme dans Fast and Furious.

Pas besoin de regarder l'heure. "En retard" n'est pas dans le vocabulaire de Dollawee. Je laisserai trente secondes à ma future femme pour courir à l'intérieur.

Il ne sera pas à l'heure. Je l'abandonne à son sort. C'est tout ce que je peux faire. Hors de question que j'aille dans le monde dans ce short en lambeaux pour que tout le monde le voie. Laissez les dames se pâmer devant moi avant qu'elles ne soient frappées par la vérité.

— Merci beaucoup, Duean

— Ouais, vas-y maintenant. Tu vas être en retard.

— Je suis vraiment ému.

— Tu as déjà gaspillé vingt secondes. Dépêche-toi.

— Ouiiiiii.

Ouf !

Mission accomplie. Maintenant je peux retourner dormir. Je démarre, prévoyant d'attendre que le jeune alien m'appelle le soir au dortoir. Mais alors, mes yeux captent quelque chose qu'ils n'auraient pas dû.

La blouse blanche...

La blouse blanche !

LA BLOUSE BLANCHE !!!

Il a oublié sa blouse blanche. AAAAAAAHH ! Je suis en train de crier. Est-ce que ça veut dire que je dois la lui apporter dans le bâtiment ? Non ! Non ! Je ne ferai jamais ça. J'appuie sur l'accélérateur. Mais lorsque j'arrive à quelques mètres du bâtiment de la médecine dentaire, la culpabilité m'envahit soudain.

Putain, je déteste ce genre de moment.

D'accord. Je ferai tout pour l'amour.

Je roule jusqu'au bâtiment. Dès que le type légendaire sort de sa voiture, de nombreux regards se focalisent sur lui. Beurk !

Je déteste tellement ces minces shorts jaunes. Je m'empresse de les couvrir avec la blouse blanche. Mais oui, comment une blouse blanche peut-elle entièrement couvrir ces shorts !

Je fonce à l'intérieur, me rappelant que Meen a dit que sa classe était au troisième étage. Je cours vers l'ascenseur. Il atteint le premier étage, mais...

Ta-da !

Des étudiants sont entassés à l'intérieur. Ils me regardent de la tête aux pieds avec curiosité.

— Quel étage ?

Argh, je dois rester cool en me tassant dans l'ascenseur, entouré de ces petits visages. Je vais pleurer. Est-ce que quelqu'un peut redorer mon image ?

— T...Troisième étage.

Les quelques minutes dans l'ascenseur ressemblent à une éternité en enfer.

DING !

Je me précipite dehors dès que je suis libéré, sans oublier de remercier les juniors qui font de leur mieux pour ne pas rire. Bande de voyous, je n'ai plus envie de vous remercier. Je veux vous frapper.

Je cours au hasard. Il y a beaucoup de laboratoires ici. Comment je peux savoir où est mon petit ami ? Je fais de mon mieux pour trouver le laboratoire où il se trouve. Si ce n'est pas celui-ci, ce doit être le suivant. Quand j'aperçois quelqu'un qui se précipite dehors en panique, je me sens étonnamment soulagé.

— Meen !

— Duean.

L'enfant extraterrestre me serre dans ses bras comme dans une scène d'un drama ringard. Ça devrait être touchant, mais c'est la situation la plus foireuse de ma vie.

— Je t'ai apporté ta blouse blanche.

— Merci. Si tu n'étais pas venu, ma note aurait été diminuée.

— C'est parce que tu es distrait. Je t'ai cherché partout.

— Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?

Merde, j'ai oublié que j'avais un téléphone.

— Viens là.

Pas le temps de me plaindre. Je lui ébouriffe les cheveux pour le réconforter rapidement. Je déteste quand les moments romantiques se terminent trop tôt.

— Va passer ton examen.

— Merci beaucoup.

— Ouais, je viendrai te chercher dans la soirée.

— Je t'aime, Duean.

Il s'en va, me laissant pleurer des larmes de joie. Donc je peux avoir un moment romantique comme les autres, hein ? Bon sang ! Quelle surprise.



Le week-end est arrivé. Ma vie est foutrement heureuse car je vais régulièrement au dortoir de Meen pour flirter avec lui. L'autre jour, j'ai demandé à Mork comment il avait fait avec Pi. Il a dit qu'ils s'étaient disputés et qu'ils l'avaient fait après s'être réconciliés. Vous pensez... que je vais oser utiliser ce genre de plan avec Meen ?

Avec quelqu'un comme Meen, il faudra une vie entière pour que nous finissions de nous chamailler et de nous embrouiller. Le plan de Mork ne fera pas l'affaire. La méthode est trop imprévisible. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte.

Vous y croyez vous ? En plus de vingt ans de vie, je n'ai jamais renoncé à ma fierté pour demander à quelqu'un d'autre comment faire des avances à mon amant. Mais ça fait six mois. Ma vie est aussi ennuyeuse qu'un cochon mourant. Pourtant, Meen ne veut pas céder.

Très bien, c'est le moment de le faire ou de mourir. En six mois, ce sera ma cinquante-deuxième tentative.

Le nombre de mes tentatives me fait pleurer

— Meen, viens regarder un film avec moi.

Je lui fais signe de venir. Je ne veux pas qu'il se sente seul, allongé de l'autre côté du lit, alors je vais regarder un film d'amour avec lui en guise d'activité spéciale du week-end...

Une table pliante japonaise est parfaite pour l'occasion. Je l'installe sur le lit et je pose mon ordinateur portable dessus. Quant au film, je le choisis parmi les plus célèbres de l'année.

— Qu'est-ce qu'on regarde ?

— Un film d'amour.

— Comme About Time ?

— Celui-là est plus excitant.

— Je suis excité.

Il se rapproche lentement de moi et pointe son visage curieux vers l'écran.

— Laisse-moi d'abord le regarder.

Alors que je déplace le curseur vers le navigateur, mes yeux tombent sur le dossier légendaire sur le bureau. Je ne sais pas qui l'a mis là, mais je ressens soudain un pincement au cœur.

'Géante'

Pouah.

C'est Samonsri, le professeur de sciences de la vie. J'avais oublié qu'on s'était vus pendant deux semestres.

— Duean, qui est la géante ?

— Samonsri.

— Tu es méchant. Pourquoi tu l'appelles comme ça ? Le professeur Samonsri est très gentille.

— Elle est gentille avec toi, pas avec moi. Elle m'a donné un C. Hmph !

Même si j'ai finalement terminé tous mes cours du dernier semestre, ça ne veut pas dire que je suis impressionné par tous les professeurs. C'est parce que ma mère m'a giflé pour la millionième fois pour avoir eu un C alors que je n'ai assisté qu'à un seul cours le semestre dernier.

— Tu n'as pas étudié assez sérieusement. Comment peux-tu rejeter la faute sur quelqu'un d'autre ?

— Je l'ai fait. J'ai étudié tous les sujets pour l'examen final.

— Tu as quand même essayé de comprendre la leçon ?

— J'ai tout compris.

— Tu as compris combien de choses ?

Tu es ma femme ou ma mère ? Il m'interroge comme si j'étais un criminel.

— Beaucoup.

— Laisse-moi te poser une question, les baby boomers...

— Arrête ça. Je t'en supplie.

Je déteste particulièrement son mode académique. Comment peut-il se souvenir si précisément du test alors que ça fait quatre mois ? Il n'est pas comme moi. Je me souviens seulement que j'ai vendu ces polycopiés pour soixante-dix bahts.

— Tu pleurniches encore.

— Parce que tu continues à me placer dans une situation difficile. Arrête de regarder vers le passé.

— Alors je ne dois pas me souvenir de la fois où tu m'as demandé de sortir avec toi ?

— Espèce de sale petit voyou.

— Je suis désolé.

Il baisse son regard et reste silencieux comme la personne versatile qu'il est. L'ambiance romantique est gâchée maintenant. J'abandonne le film romantique et je choisis celui avec les Avengers à la place. Meen est un fan de Captain America.

— Regardons Captain America.

— Je I'ai déjà vu. C'est quoi le film que tu voulais mettre ?

— Titanic.

— En quoi c'est excitant ?

— Quand le bateau heurte l'iceberg, c'est super excitant.

— Mais je l'ai vu. Le personnage principal meurt à la fin.

— Tu veux le regarder ou pas ?

— C'est affreux, grommelle-t-il.

Finalement, j'abandonne aussi Titanic et je passe un film d'animation pour faire plaisir au petit. Pendant que nous le regardons, il glisse son corps vers le bas et pose sa tête sur mes genoux, les yeux fixés sur l'écran. Ça a l'air romantique, non ? Tout ce que je sais, c'est que j'ai des crampes dans les jambes.

La douleur remonte jusqu'à mon aine. Mon entrejambe ressemble à un champ électrique.

Je ne veux pas faire de vagues. Je le laisse comme ça pendant que je prends une télécommande et que je baisse la température de la climatisation à 20 degrés. Il ne fera pas trop chaud quand nous commencerons notre leçon d'amour.

— Meen...

— Thomas est tellement beau.

Je suis contrarié. Il complimente un autre gars devant son petit ami. J'ai envie de lui donner un coup de coude sur la tête.

— Tu es tellement concentré sur le dessin animé. Fais attention à moi.

— Mais tu n'es pas du tout intéressant.

— Je le serai bientôt.

Je me penche et lui cogne le front avec le bout de mon nez. Mon visage devient sa seule vue, à la place du dessin animé.

Je ne veux pas me vanter, mais ma bouche est plus charmante que tous les rôles principaux masculins de ce monde. Regarde-moi !

— Tu me bloques.

— Fais d'abord attention à moi.

— Je suis en train de le faire. Recule. Je ne peux pas respirer

— Je peux embrasser tes joues ?

— Um.

Meen hoche la tête en guise de permission. Je me penche et embrasse ses deux joues, ce qui le fait glousser comme un enfant qui aime être câliné. Laissez-moi vous prévenir. Je dois demander la permission à chaque fois.

Pendant plus de cinquante tentatives futiles, le plus que j'ai pu faire a été de l'embrasser. Si je fais quelque chose de plus que ça, il fait le mort.

Aujourd'hui est un autre jour où le commando va effectuer sa mission, bien que je vois déjà le mot "échec" faiblement au bout du tunnel.

— Pourquoi tu es si mignon ?

— Tu as aussi dit ça à l'Etoile de médecine l'autre jour.

Argh, il ramène toujours le passé.

— Mais tu es plus mignon.

— Je ne peux pas croire tout ce que tu dis.

Il secoue sa tête sur mes genoux. Je suis maintenant en train de tomber dans le vide après qu'il ait ruiné mes espoirs.

— Tu n'es pas obligé de me croire. Si je n'ai pas réussi à faire mes preuves ces six derniers mois, il suffit d'attendre et de voir.

— Tu es en colère contre moi !

— Qui est en colère contre toi ? J'ai été honnête. Sans arrière-pensée.

— Je te crois.

Maintenant il me croit tellement facilement.

— Donne-moi une récompense pour t'avoir fait croire en moi.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Je peux t'embrasser ?

— Juste un baiser, d'accord ? Ne mords pas mes lèvres.

Je devrais être désolé pour lui ou pour moi ? J'ai peur qu'il soit blessé là où je le touche. Un simple contact doux sur sa peau laisse des bleus.

Je change sa position pour qu'il s'assoie sur mes genoux avant d'attraper sa nuque, le poussant plus près. Je presse mes lèvres contre les siennes sans pénétrer à l'intérieur et lèche doucement la courbe de ses lèvres. Son odeur, son souffle, tout ressemble à un délicat philtre d'amour. Plus nous sommes proches, plus nous nous touchons, plus je m'enfonce dans mon désir.

— Je peux t'embrasser profondément ?

— Un baiser profond ? Je ne pourrai plus respirer.

— Tu me laisses faire ?

— Eh bien, on est déjà allés jusque-là.

C'est la quatrième fois sur cinquante-deux tentatives que j'ai la chance de faire un pas en avant sans difficulté.

Je glisse lentement ma main sous sa chemise blanche et caresse doucement son dos, le faisant tressaillir. Avant qu'il ne soit trop effrayé, je couvre sa bouche avec la mienne et je mets ma langue à l'intérieur.

Même si nous nous sommes embrassés plusieurs fois, Meen est toujours aussi maladroit. Je dois l'aider à chaque fois.

Dans ma tête, j'imagine combien ce serait bon si je pouvais aller plus loin que ça. Mais en réalité...

— Je peux faire plus que ça ?

Je lui demande en me reculant, le laissant reprendre son souffle et remplir ses poumons d'oxygène.

— J'ai peur.

— Quand est-ce que tu arrêteras d'avoir peur ?

— Je ne sais pas.

— Ce sera dans dix ans ?

J'exagère. Je sais qu'aujourd'hui est un échec, alors laissez-moi le taquiner un peu. Je suis d'accord avec tout. C'est bon si je ne peux pas le faire dans cette vie. Mon destin est de naître et de mourir dans le désespoir, c'est tout.

— Duean, tu exagères.

— Tu as peur que je ne t'aime pas ! Que je te quitte comme je l'ai fait pour les autres !

Je ne plaisante plus. Je suis sérieux, je ne tourne pas autour du pot. Sinon, Meen ne comprendra pas.

— Je n'ai pas peur. Je pense juste qu'un jour tu pourrais faire un geste et ne pas t'arrêter à moi.

— J'étais peut-être comme ça avant, mais plus maintenant.

Si je n'avais pas rencontré Meen et appris à le connaître, je ne peux pas imaginer ce que je serais devenu. Est-ce que je serais toujours un bon à rien ?

— Je ne veux pas être ton passé. Si ça arrive aujourd'hui, tu seras encore avec moi demain ?

Je ne peux que le serrer dans mes bras, bercer son corps pour le réconforter. Derrière ces cinquante-deux tentatives futiles se cache une raison inattendue. Je pensais que Meen était un farceur qui aimait se moquer de moi, mais il se protégeait en fait de la déception.

J'aimerais pouvoir le posséder et lui montrer ce que j'ai en tête, lui faire savoir que je n'ai jamais été comme ça auparavant. Je n'ai jamais fait de cadeau ni de bien à personne, et je n'ai jamais attendu patiemment quoi que ce soit. Tout a changé depuis le jour où j'ai décidé de m'améliorer pour lui et ceux qui m'entourent.

— Meen, quand je sortais avec quelqu'un, je le faisais parce qu'il me plaisait, mais je pensais toujours à qui je passerais après ou à quel point ce serait excitant de trouver quelqu'un de nouveau.

C'était le moment le plus sinistre de ma vie. Je ne me suis jamais soucié de rien. Je ne faisais que m'amuser avec mes amis, sécher les cours, m'occuper de choses inutiles.

— Tu as peur que je te largue, mais je pense que c'est toi qui vas me larguer.

— Je n'y ai jamais pensé.

— Je ne peux pas dire que nous nous aimerons encore ou que nous nous séparerons dans le futur. Le monde est imprévisible. Si un jour on décide d'avancer ensemble ou de se séparer, j'espère que ça sera notre choix sans que personne d'autre ne soit impliqué. C'est ce que je pense.

— ...

— Pour l'instant, je n'ai que toi. Je rêve de ce que je vais faire avec toi dans le futur. Je n'aurai peut-être pas un avenir brillant comme les autres, mais j'essaierai d'être la meilleure version de qui je suis. Pas pour la personne vers qui je me précipite, mais pour moi-même afin de pouvoir te garder avec moi.

— Je veux être une meilleure personne pour toi aussi.

— C'est plus facile à dire qu'à faire. Quand je commencerai à travailler, les autres étudiants te courront après. Ça ne t'intéressera pas du tout ? Ils sont beaux et intelligents. Qui aimerait une personne stupide, pas vrai ?

Je suis le meilleur pour passer en mode émotionnel pour attirer l'attention.

— Non. Quand je dis que je t'aime, ça veut dire que je t'aime. Même si les autres gars ne sont pas aussi stupides que toi, plus gentils que toi, et n'ont pas une bouche aussi vulgaire que toi, je t'aime quand même beaucoup.

Merde ! Il m'insulte. Plus j'écoute, plus ça fait mal.

— Si tu m’aimes, qu’est-ce que tu dois faire ?

À cette seconde, il se penche pour me laisser embrasser sa joue. Quel petit malin. Il sait comment me faire rougir.

— Quoi d'autre ?

Meen ne répond pas. Il m'embrasse doucement avant de se reculer pour m'entourer de ses bras comme un petit enfant alors qu'il va avoir vingt ans dans quelques mois.

Ce n'est pas mon enfant, ni ma femme. Dans quinze minutes, je vais préparer le lait et broyer des bananes pour l'ajouter à la nourriture instantanée pour bébé qui lui est destinée.

— Pourquoi tu es si adorable ? Si je ne peux pas me retenir, tu vas certainement pleurer.

— Tu ne me feras pas pleurer.

— Tu me mets au défi ? Je peux le faire, alors ?

Je plaisante, mais je suis sérieux. J'ai encore de l'espoir, vous savez. Il ne sait pas que j'ai mis des préservatifs et du gel lubrifiant dans la table de nuit. Ils sont prêts à être utilisés le moment venu.

— Ça va faire mal ? marmonne-t-il.

— J'essaierai d'être doux et de prendre soin de toi.

— Pendant combien de temps ?

— Jusqu'à ce que j'ai des cheveux gris.

— Duean.

— C'est bon. Pas la peine de bouger.

— Non, je pense juste que tu ne mourras pas de vieillesse. Il semblerait que tu vas mourir jeune.

Argh, espèce d'enfoiré, tu peux ne pas te foutre de moi pendant une seconde !

Je ne veux plus l'écouter, alors je l'embrasse. C'est difficile et très chaotique au début. Mais une fois que nous sommes submergés par notre désir au point de ne plus pouvoir faire marche arrière, Meen et moi nous laissons faire, encore et encore.

C'est sa première fois, et c'est aussi la première fois que mon cœur bat tellement vite qu'il saute presque hors de ma poitrine. Est-ce le sentiment d'attendre patiemment quelque chose ?

Ce que je reçois c'est...

Le vrai bonheur.

— Duean.

— ...

— Duean.

Quel dimanche radieux. La lumière du soleil s'infiltre à travers les rideaux blancs. Le gazouillis des oiseaux dans les branches me réveille d'un profond sommeil. J'ouvre les yeux sur ce monde agréable et vaste.

Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

Je louche sur l'horloge. Il est déjà dix heures du matin, mais je suis toujours allongé sur le lit, démuni, avec le même vieux gamin alien qui me secoue violemment. On s'est couché à cinq heures du matin. Après avoir nettoyé le corps du type inconscient dans la salle de bain, nous étions complètement assommés.

Au lieu de prendre un bon repos pour restaurer notre énergie perdue, mon petit ami essaie de me réveiller. Je ne sais pas ce qui lui a pris ou si un esprit est apparu dans son rêve.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu ne dors pas ? Tu vas être malade, dis-je en fermant toujours les yeux.

— Mon ami a appelé. Il m'a dit qu'on devait travailler ensemble sur le projet de groupe à l'université.

— Je ne te laisserai pas faire. Tu ne te sens pas bien.

Je le tire vers le bas et l'enlace fermement.

— Je ne peux pas les laisser tout faire.

— Tu as mal à la tête ?

— Non.

— Tu as appris à mentir maintenant ? Quel vilain garçon.

— Ça... Ça fait un peu mal.

— Où ailleurs ?

— L...Là, murmure-t-il en enfouissant son visage contre ma poitrine, incapable de croiser mon regard.

— Cela signifie que tu ne te sens pas bien. Tu te sentiras encore plus mal si tu vas à l'université.

— Je prendrai des médicaments.

— Quel entêté !

— Tu es têtu. Si tu ne me déposes pas, je dirai à mon ami de venir me chercher.

— Ok, j'abandonne. Mange quelque chose et prends des médicaments d'abord. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te quitter. Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu finisses le projet.

— Tu es le plus mignon.

Regardez-le me mentir en face. Eh bien, un gars cool comme moi doit quand même terminer son travail. Finalement, j'accompagne le jeune alien au bâtiment de médecine au lieu de me reposer pendant le dimanche. Chacun de ses mouvements m'inquiète. Quand il dit qu'il a faim, Duean des Avengers part immédiatement à la recherche de quelque chose pour le nourrir.

J'ai même acheté des feuilles de gel antipyrétique à mettre sur son front et des médicaments. Les pieds de Meen ne peuvent pas toucher le sol parce que je cours partout et fais tout pour lui. Tout ce qu'il a à faire, c'est travailler sur le projet.

De plus, je vais chercher un coussin pour qu'il puisse s'asseoir pendant qu'il tape sur son ordinateur portable, et je m'occupe de lui comme s'il était un enfant de trois ans. Le projet est terminé dans la soirée.

Je suis épuisé au moment où nous rentrons au dortoir. Les mots ne peuvent pas décrire mon état actuel. Meen va bien, il n'est pas malade ou quoi que ce soit. Le malheureux, c'est moi. J'ai pris soin de l'enfant alien comme le premier rôle masculin d'un drama, comme je l'avais souhaité.

Regardez-le, allongé sur le lit, remuant les pieds, tout en regardant gaiement Titanic. L'histoire nous montre la tragédie de Jack et Rose. En réalité, c'est moi qui suis confronté à une tragédie.

Je devrais juste mourir maintenant pour ne pas devenir le fardeau de ma progéniture.

Joyeux Anniversaire.

Peut-être que je ne mourrai pas de vieillesse comme il l'a dit. Waaaaaah.


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:53



Spécial 3
Félicitations pour l'Obtention de Ton Diplôme
La vie d'un diplômé :

Une semaine avant le jour de la remise des diplômes.

Bonjour, tout le monde, c'est Duean. Il n'y a rien de spécial aujourd'hui. Je veux juste vous dire que...

— Bééééébé.

— On y est presque, dit le Kitty Gang avec enthousiasme.

Comme la cérémonie de remise des diplômes aura lieu la semaine prochaine, et que notre adorable et intelligente bande va être diplômée, pour fêter et conclure notre longue et torturante année, nous partons pour un joyeux voyage qui nous mènera soit au paradis, soit en enfer.

Merde, je n'arrive pas à savoir si c'est une route ou un jeu de Serpents et Échelles. Pourquoi c'est si sinueux ? Laissez-moi mettre à jour l'état actuel de mes compagnons pour le moment.

Deux d'entre eux ont vomi en chemin, un a du mal à respirer et un est mort. Je suis le seul à être en vie. Pourquoi ? Parce que je suis le conducteur. Kyaaaaa !

Un long trajet ne peut pas me déprimer comme l'amour.

En pensant à mon petit ami à la maison, des frissons me parcourent l'échine, faisant frémir mes os. Il n'arrêtait pas de me dire de faire attention aux sangsues. Je veux dire, si je dois mourir en perdant du sang à cause des sangsues, vous feriez mieux de prier maintenant.

Mais je le comprends. Je dois manquer à un anxieux comme Meen, car nous serons séparés pendant trois jours et deux nuits.

Pour être honnête, c'est juste un vœu pieux. Je parie qu'il regardera sa série préférée avec entrain, sans se soucier d'un beau garçon comme moi. Hmph !

Nous sommes arrivés à l'entrée de la cascade dans l'après-midi. Comme nous voulions que ce voyage soit aventureux, nous avons garé la voiture ici et avons marché à travers les bois pendant près de dix kilomètres. Heureusement, nous croyons qu'une armée marche sur son estomac, alors mes chers amis ont emballé plus qu'assez de nourriture pour nous.

— Goe, qu'est-ce que tu as apporté ? demandé-je au fournisseur officiel de nourriture de ce voyage.

— Du whisky de riz et du maïs soufflé.

— Je vois, du maïs soufflé…

Espèce d'enfoiré ! Pourquoi j'ai donné mon petit argent à notre bourse commune pour que ce bâtard puisse acheter ce genre de choses ? Qui viendra nous aider si on meurt de faim au milieu des bois ?

— Quoi d'autre ?

— Des chips.

— Je veux dire, quelque chose qui peut vraiment remplir nos estomacs.

— Chaque putain de chose peut remplir notre estomac. Ferme ta gueule. Continue à marcher.

Quoi, fils de pute ?! Je n'aurais pas dû lui dire de laisser tomber les formalités. Je suis plus vieux que lui d'un an. J'aurais dû le virer de la montagne quand on a atteint la province.

La randonnée de dix kilomètres a commencé. Notre aventure est menée par un guide qui nous gardera sur le bon chemin. Il s'appelle Bison. Quel nom splendide qui convient parfaitement à la forêt.

— Vous ne devez pas avoir peur des sangsues terrestres dans les bois. Utilisez ce répulsif. Croyez-moi, vous serez à l'abri d'elles.

Il nous lance un spray liquide anti-moustique, et nous nous en vaporisons sur la peau sans aucune retenue.

Bison est un homme plein d'humour, plein de blagues de papa. Nous simulons un rire tout le long du chemin, trop gentils pour les ignorer. Qui se ressemble s’assemble. Tout semble aller comme sur des roulettes. Nous atteindrons la destination en toute sécurité, sans aucun doute.

Qui aurait pensé que nous aurions des ennuis alors que nous avons parcouru presque un quart de la distance ?

— Yeen, c'est quoi ce truc sur ta nuque ?

— Quoi ?

— C'est noir et brillant.

— Aaaaaaahhh, c'est quoi ce bordel ?!!!

Merde, qu'est-ce qui se passe ?

— Qu'est-ce qui se passe, les gars ?

Bison crie et s'élance pour sauver Yeen avant que Yok ne puisse frapper le cou de Yeen avec une planche. Tout le monde panique et lance des pierres sur Yeen sans arrêt.

— Arrêtez. C'est juste une sangsue terrestre, crie le guide, nous calmant alors que la sangsue terrestre a pris possession de la nuque de Yeen.

— Hub ! Sangsue terrestre.

— C'est juste une sangsue terrestre.

— Sangsues terrestres ! Tu as dit qu'on en serait à l'abri.

— Calme-toi, mon frère. Reste avec nous.

— Sangsues terreeeestres.

Bon sang, les choses deviennent vraiment chaotiques après ça.

Peut-on croire une seule chose de ce que dit Bison ? Il a dit que le spray répulsif nous sauverait des sangsues terrestres. Maintenant elles sont partout, elles nous sucent le sang à notre insu. James affronte le pire : une sangsue terrestre lui monte à l'entrejambe. J'ai peur qu'elle rampe joyeusement jusqu'à sa queue. Le temps de sprinter jusqu'à la destination, on s'évanouit presque.

Putain ! Bison est un putain de menteur.

— Posez vos bagages et montez la tente. Je vais vous montrer le magnifique paysage, dit-il et il disparaît dans la brise.

À la première seconde où nous sommes arrivés ici, mon cœur s'est senti si plein comme si l'oxygène avait rempli mes deux poumons. Alors que nous montons la tente ici, je peux entendre la chute d'eau au loin. Ce voyage est exactement ce que nous souhaitions : un voyage avec sac à dos pour écouter le son de la nature et de la rivière qui coule. Après ça, on va aller danser comme des fous au pub de Bangkok.

— Bison, on a monté la tente.

— Ok, allons manger, putain !

— Oui, monsieur.

— Allumez le feu.

— Oui, monsieur.

— Et dormez !

— C'est quoi ce bordel ? Tu as dit que tu nous montrerais le beau paysage.

— Il est interdit de visiter les chutes d'eau après six heures. Vous avez mis trop de temps à monter la tente.

Maudite Mère de la Rivière, pourquoi ne pas nous l'avoir dit avant ?

— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

James, celui qui est le plus près de perdre la tête, croise les bras. On a donc perdu une journée pour venir ici, hein ? Même si on ne peut pas voir la cascade, on peut au moins écouter son bruit et l'orchestre des grillons.

— Mangeons. Pourquoi on ne camperait pas ici ? suggéré-je.

— Ok, est-ce qu'on doit ramasser du bois de chauffage ?

— Demande à Bison.

— Ne me demande pas. On n'a pas le droit de faire un feu dans le parc national. Par faire un feu, je voulais dire allumer ces lampes. Prenez-en une chacun.

Je le savais. Bison nous a encore trompés.

Il nous faut presque une heure pour préparer la nourriture par ce temps froid. Nous nous rassemblons en cercle avec de romantiques lampes allumées placées devant nous. Nous parlons du passé, en remontant le fil des souvenirs.

— Un junior m'a demandé si le Kitty Gang accepterait un second travail autre que celui d'ingénieur.

La première question est difficile. Nous réfléchissons pendant un moment, et je réalise que je n'ai toujours pas trouvé ce qui me passionne. Je n'ai aucune idée de mon premier emploi, et encore moins d'un second. Finalement, Yeen brise le silence.

— J'en ai un. Je veux que vous vous joigniez à moi.

— C'est quel genre de travail ?

— Mon idole, Rain, le cavalier de Yokohama, m'a proposé ce travail. C'est facile et ça ne nécessite pas d'internet. Tu peux le faire quand tu veux. Ça paie bien aussi, des milliers par jour. Vous devez seulement accueillir les clients. En d'autres termes, c'est un travail axé sur les interactions et totalement pratique.

— Un réceptionniste ! supposé-je.

— Non, un mendiant.

— Argh !

Je vais lui briser le crâne.

— Arrête de dire des conneries. Changeons de sujet. J'ai toujours voulu savoir : s'il ne restait que quatre d'entre vous dans le monde, avec qui vous sortiriez ?

La question vient de moi, le sauvage Duean.

Je veux juste entendre leurs idées absurdes. Et quand James fait la moue, prêt à attaquer, je sais que ça va être chaud.

— Je n'ai jamais souhaité sortir avec aucun d'entre vous. Cela équivaut à zéro option. S'il n'y avait que vous et un manuel, je lirais le manuel jusqu'à ma mort. Mais si je devais vraiment choisir, je choisirais Goe. Au moins, je pourrais goûter son alcool exotique gratuitement.

— Et me laisser avec Yok ? crie Yeen.

— Pourquoi ? C'est quoi ton problème ?

— Whoa, tu as le culot de demander. Tu es même ennuyé par toi-même. Tu vas me faire me réveiller pour voir ton chewing-gum sale tous les matins pour de vrai ?

— Quoi, cet enfoiré ?!

— Ça suffit.

J'arrête la dispute avant qu'ils ne se battent au milieu des bois. C'est juste une question au hasard. Pourquoi sont-ils si sérieux ? Prenez-moi comme exemple... Je suis sur le point de me lever, prêt à faire mon show. Le moment est mal choisi car mon estomac me joue un tour, laissant échapper les gaz avec une odeur désagréable.

— Qui a pété !

— Ouais, qui c'est ? demande l'autre gars.

On échange des regards gênants. Non... ils ne doivent pas savoir que j'ai contaminé l'air. Tant que je reste silencieux, personne ne le saura. J'accuse rapidement l'autre comme le crétin que je suis.

— Goe, tu as pété ?

— C'est quoi ce bordel, Duean ? Ce n'est pas mon odeur.

— Whoa, c'est plutôt mauvais. Admets-le, qui que tu sois.

— Yeen, c'était toi ?

— Sans déconner. Mon pet sent la lavande, pas un chien mort comme celui-là.

C'est comme s'il me poignardait de loin, jusqu'aux pores de ma peau. Ça fait mal, putain !

Ce qui fait encore plus mal, c'est que ce n'est pas juste un pet. Prochaine étape... le caca !

Qu'est-ce que je fais ? Je ne veux pas me faire prendre. Mais je ne peux pas continuer à me retenir en souffrant plus longtemps. Enfin, je me lève de toute ma hauteur.

— Je reviens tout de suite.

— Où tu vas, Duean ?

— Occupe-toi de tes affaires pour une fois, ok ?

— Tu vas faire caca ?

— Ouais, je vais faire caca, espèce de merde.

Je m'enfuis comme si j'étais dans une course de relais, en entendant des cris d'enfer et des rires continus derrière.

— Tu as pété mais tu ne voulais pas l'admettre. Quel connard.

— Note bien mes paroles, je vais te jeter mon caca à la figure.

Essayez le snack périmé de Meen si vous osez. Si votre estomac peut le supporter, je vous laisserai me botter le cul.



Le lendemain, un matin radieux m'accueille. J'ai vidé mes munitions hier soir et mon trou de balle est douloureux. Je ne sais pas pourquoi Meen adore me cuisiner quelque chose de bizarre à manger avant que je ne sorte dans le monde récemment. Le résultat est comme vous pouvez le voir.

J'ai envie de mourir.

Bison est toujours notre guide aujourd'hui. Il nous guide jusqu'à la cascade que nous voulions visiter. Wow, c'est tellement beau. Il n'y a que quelques personnes ici. Ça semble super privé.

— Vous voulez jouer dans l'eau ? nous demande-t-il.

— On peut jouer dans l'eau ici ? Je pensais que c'était interdit.

— Ça l'est, mais il y a un endroit plus sûr. Je vous garantis que ce sera amusant. Changez vos vêtements maintenant.

Nous jetons nos vêtements dans la tente, ne gardant que des shorts de différentes couleurs, montrant nos ventres.

— Ok, juste là. Montez.

Bison nous dit de monter sur un rocher relativement haut. L'eau ne coule pas trop vite, mais j'ai peur de glisser et de me cogner la tête.

— Nous sommes arrivés. Et maintenant ?

— Déplacez-vous vers la droite, tous les cinq.

Je déteste la façon dont il s'allonge sur le côté dans l'herbe et nous ordonne plus de choses. Heureusement qu'il est là pour prendre une photo de notre heureux moment en souvenir.

— C'est bon !

— Un peu plus.

— C'est bon maintenant ?

— Oui, sautez en bas.

— Pour de vrai ?

— Oui ! Ça va être amusant.

Je retiens ma respiration un moment et je fais signe aux gars que je suis prêt. Trois, deux, un.

SPLASH

— Wooooooo !

C'est génial. Mon caleçon est en train de se tordre. C'est aussi amusant que le disait Bison. Nous jouons dans l'eau pendant un moment avant de regagner la rive à la nage car nous voulons sauter à nouveau.

— C'était tellement amusant. On va sauter à nouveau.

— Comme vous voulez. Mais j'ai quelque chose à vous dire.

— Quoi ?

— Quelqu'un est mort là où vous avez sauté.

— Putain !!!

On lâche en même temps. Yok est le plus choqué. Il a juste dit que c'était vraiment amusant.

— Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ?

— Je vous ai dit de vous mettre là où c'était sûr. Vous êtes en vie parce qu'il n'y a pas de roche pour écraser votre crâne à cet endroit.

Ouf. Je me sens tellement en sécurité. C'est ça !

Fais-le encore une fois si tu veux, mais je ne le ferai pas. J'ai peur de ne pas pouvoir revenir pour manger le menu spécial de Meen. Nous passons à d'autres activités, tout sauf sauter dans l'eau.

— Le rafting est amusant. Tu veux essayer ? demande Bison.

— Est-ce que quelqu'un est mort ?

— Quelques-uns.

— On ne le fera pas. On ne veut pas mourir.

— D'accord, mais vous avez payé le prix du rafting. On ne peut rien y faire, alors.

— D'accord, mourons, ou ce sera une perte d'argent.

On finit par tout faire. C'est le voyage d'études le plus dur du monde.



C'est la dernière nuit où on peut se souvenir de tout ça. Bison est si gentil. Il nous donne du riz gluant grillé à déguster à volonté. Malheureusement, l'alcool n'est pas autorisé. Ils ont peur qu'on se saoule et qu'on se noie. Par conséquent, nous organisons une fête sans alcool autour des lampes.

C'était amusant, le temps que j'ai passé avec eux. On a fait beaucoup de choses stupides, mais ça rendait la vie excitante.

Je repense à la fois où nous nous sommes déguisés en personnages de dessins animés pour tromper Mork au centre commercial, et à la fois où nous avons essayé d'aider Pi à poursuivre son crush avec plusieurs méthodes et avons échoué à chaque fois. L'humiliation est bien présente dans ma mémoire.

Même si je n'ai pas traîné avec eux dès le début, toutes ces années où ils étaient mes juniors valaient la peine de penser que j'ai eu la malchance de rencontrer ces voyous.

— Que va-t-on devenir après ça ?

Voilà la première question de la soirée. On ne plaisante plus. On devient émotifs.

— Je ne sais pas. Je ne veux pas y penser.

— Honnêtement, j'aimerais pouvoir arrêter le temps quand on sera à l'université. On n'aura pas à grandir et à travailler. On n'aura pas à entrer dans un monde rempli de gens qu'on déteste. Mais le temps continue de s'écouler, et nous devons grandir au final.

— Pensez-y, quand on est étudiants, on est amis et on peut parler de tout. Un jour, quand on sera grands et qu'on aura des métiers différents, est-ce qu'on sera toujours amis comme ça ?

Je suis stupéfait ! Je n'aurais jamais pensé que cette question viendrait d'un idiot comme Goe.

— Si tu deviens membre d'une société supérieure à la mienne, tu continueras à boire un verre avec moi ?

Je suis encore plus abasourdi.

C'est quoi cette question ? C'est vachement difficile d'y répondre.

Certaines personnes pourraient dire : "Oui, bien sûr". Mais en réalité, quand ce moment viendra, est-ce que nous retirerons nos paroles à cause de notre image, de notre statut et de notre stupide fierté ?

Je choisis de lui dire la vérité...

— Je ne sais pas comment nous serons à l'avenir. Peut-être que la fois où nous essaierons de nous voir sera entravée par le travail et d'autres choses. Mais si ma vie se passe vraiment bien à ce point, même si je n'ai pas le temps de prendre un repas ou un verre avec vous, au moins j'ai de bons souvenirs. Je peux dire que rien qu'en pensant à vous, j'aurai l'impression que nous sommes ensemble comme dans le passé.

— …

— Les amis... Nous ne les oublierons pas, même si nous mourons.

— Wow. Duean.

— Comment c'est ? Quel bon discours, n'est-ce pas ?

— Non, ce sera difficile pour ta vie d'aller aussi bien. Crois-moi, toi et moi, on se verra beaucoup. Qui se ressemble s'assemble.

— C'est vrai. Nous pourrions avoir à voler l'argent des mendiants ensemble.

— Ouais !

— Ou voler la nourriture des chiens.

— Ouais, ouais, ouais !

— On pourrait avoir des dettes.

— Ou se faire larguer.

— Mais on sera heureux. Viens squatter chez moi quand tes copines te largueront.

— Goe, tu as une maison ?

— Waaaah.

— Santé à l'avenir imprévisible !

Merde ! Je vous ai dit d'être sérieux, et vous êtes sérieusement stupides. Je vous déteste tous !



Le jour de la remise des diplômes...

Les acclamations des diplômés retentissent dans la cour de l'ingénierie. Je vais pleurer. Ce jour est enfin arrivé, le jour où je peux porter une robe de diplômé, prendre des photos avec mes amis, et annoncer à tout le monde sur le campus que...

— J'ai été diplômé !!!

Aujourd'hui est un bon jour. Le beau Duean est ravi parce que Meen m'a apporté une couronne funéraire. Non ! Il m'a apporté un gros bouquet et une poupée hantée comme cadeaux, me faisant une peur bleue. Le Kitty Gang part prendre des photos avec ses camarades après que nous ayons pris les nôtres ensemble jusqu'à ce que le photographe ait des crampes aux jambes.

J'en profite pour prendre des photos avec mes juniors de code. Et puis, je prends des photos de famille, où maman est le centre d'attention. Elle porte une robe rose vif que j'ai pu repérer dès l'entrée. Je sais qu'elle veut voler la vedette. Elle est si heureuse qu'elle a apporté en cadeau une photo encadrée de moi quand j'étais enfant avec deux tresses.

Je ne suis pas du tout touché. Je suis gêné !

— Hé, Duean.

— Duean, mon frère, félicitations !

— Kyaaaaaa ! Tu as été diplômé. Tu as réussi. Tu l'as vraiment fait. Félicitations.

Ces voix tonitruantes attirent l'attention de tout le monde.

Vous vous souvenez que beaucoup de mes amis ont été diplômés l'année dernière ? Je faisais partie des quelques personnes qui n'ont pas eu leur diplôme et je suis venu les féliciter à l'époque. Maintenant que j'ai enfin été diplômé cette année, beaucoup d'entre eux sont venus me féliciter. Je suis sans voix. Comment vous vous êtes rassemblés ici ? Ils ont même apporté un carton grandeur nature de moi lorsque j'ai participé au Star Contest.

Eeeeeeekkk, bande d'enfoirés ! Je n'arrête pas d'être humilié.

Qui a dit que c'était mieux d'être diplômé plus tard ? Ils me jettent tous de la merde. Viendront-ils m'encourager quand je chercherai un emploi ?

— Diplômé, laisse-nous t'encourager.

Les amis et la famille qui m'entourent font place à un étudiant de première année qui tient une boîte de dons. Je sais pertinemment que je vais perdre de l'argent, mais ce sera un déshonneur si je les en empêche. Un ingénieur senior doit vivre ce moment impressionnant et le capturer.

Je dois tout embrasser. Il m'a fallu cinq ans pour obtenir mon diplôme, après tout.

— Ok.

— Les gars, il nous laisse faire une acclamation.

Les étudiants de première année se précipitent comme des fourmis vers le nid. Vingt d'entre eux passent leurs bras autour du cou des autres, en m'encerclant. Ça va coûter une fortune, et maman ne m'a pas donné mon argent de poche.

— Prêt... trois, deux, un, E-E-N-G-I…

Je profite du chant, fermant les yeux, laissant le photographe tout capturer. Avant que je ne m'en rende compte, les étudiants de première année se redressent et me fixent.

Hein ? C'est déjà fini ? Je n'ai pas tout compris. Vous pouvez répéter ?

— AAAAAAAHH !

Un cri fort provient d'un cercle d'acclamation à proximité. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais quand je vois ce putain de diplômé lever un billet de mille bahts et le mettre dans une boîte de dons, je sais qu'il fait exprès de se montrer. Est-ce que ça m'intéresse ? Oui. Je fouille dans ma poche et mets fièrement l'argent dans la boîte.

CLINK !

— Merci beaucoup, les nouveaux.

Je sors de là à grands pas. Je les ai bloqués hors de vue, mais le son du cliquetis a blessé ma fierté comme rien d'autre. Je leur ai donné dix bahts. Beaucoup de zéros ont disparu. Bordel de merde !

— Duuuuuean, tu as faim ?

C'est mon petit ami. Il prend tellement soin de moi, porte mon sac et m'essuie le visage, et maintenant il me dit de manger. Quelle chance j'ai d'avoir un gentil petit ami.

— J'ai faim, mais je n'ai pas d'argent.

— C'est pas grave. Je t'ai fait à manger.

— Alors je passe mon tour.

C'est dangereux. Je ne vais pas risquer d'avoir ces plats bizarres au goût horrible en ce jour important.

— C'est méchant.

— Si je mange, tu dois me réserver des toilettes privées. Je vais avoir la diarrhée à coup sûr.

— Je vais te faire un smoothie aux Turkey berry, alors. Tu le veux !

— Oui.

— Attends un peu. Mork, Pi, vous pouvez aller à la cantine avec moi.

Il part avec les autres gars. Je reste avec maman et papa. Wan prend une photo avec la Lune d'Ingénierie de quatrième année.

Je suppose que je ne suis important pour personne.

Dix minutes plus tard, une bande d'ordures apparaît derrière moi. Leur sourire est inhabituellement mystérieux. Je ne veux pas deviner ce qu'ils mijotent, je ne fais que rétrécir les yeux jusqu'à ce qu'ils réduisent la distance entre nous et chantent. Leurs voix me font mal aux oreilles.



"C'est bien d'avoir été diplômé, d'avoir été diplômé.

C'est pas grave si tu as eu un F.

Même si tu n'as pas eu ton diplôme, n'a pas eu ton diplôme.

Notre amour est toujours le même, non ?

Reprendre une année a tout résolu."



Bande de connards ! Si vous n'aviez pas chanté ça, personne n'aurait su que j'ai redoublé.

Ils ont ruiné la chanson des 25 Hours(1).

Pire... ils sont encore en train de le faire, dansant joyeusement, faisant rire tout le monde comme s'ils regardaient une émission comique.

— Kyaaaaaa, ça doit être une surprise.

— Trop mignon.

Il ne pleut jamais avant qu'il ne pleuve à verse. Je tourne mon visage vers la cause du chahut et j'aperçois le petit gars dans un costume de pingouin. Il se fraye un chemin dans la foule, une main tenant mon smoothie préféré aux Turkey berry.

Awwwwww, a-t-il préparé une surprise pour moi ?

Dois-je avoir l'air confus ? Dois-je prétendre que je n'en ai aucune idée ? Oups !

Lorsque le pingouin joufflu s'approche de moi, tous les spectateurs s'exclament. Pour me féliciter ? Non ! Ce n'est pas ça.

BAM !

— Putain !

— Duuuuuean.

La tête du pingouin roule dans l'eau, et le petit gars s'élance en avant et tombe la tête la première sous mes yeux. Le smoothie aux Turkey berry éclabousse le sol. Rien ne fait plus mal que son cri assourdissant.

Je me précipite et l'aide à se relever. Son visage est couvert de smoothie, alors je l'essuie pour soulager sa gêne.

A-t-il perdu sa jambe ? Tête ? Coude ? Genou ?

Non, il a seulement perdu la face !

C'est le jour de ma remise de diplôme ou le jour de l'humiliation de ma femme ?

Notes :
1/ 25 Hours est un groupe de musique thaï.

Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Néphély
Néphély
Néphély
Fantastic Team
Messages : 942
Date d'inscription : 19/06/2024
Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:53



Spécial 4
Le Kitty Gang, la Légende Vivante
La naissance du Random Gang :

Dun, dun, dun !

Après s'être déhanchés en rythme, il est enfin temps pour les étudiants de première année de décider qui seront leurs colocataires dans la résidence. C'est quatre personnes par chambre. Je me demande si c'est un dortoir ou un piège à poissons. Ce n'est pas trop serré ?

Oh ! J'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Yok. Je suis diplômé d'un grand lycée du nord. Comme je voulais étudier loin de chez moi, j'ai déménagé à Bangkok pour étudier l'ingénierie.

Mon premier ami est James. Il vient de Khon Kaen. Nous nous sommes rencontrés lors des entretiens à l'université et nous nous sommes bien entendus, alors je lui ai demandé d'être mon colocataire. Nous n'avons pas encore décidé pour les deux autres. Nous n'avons pas d'autre choix que de choisir au hasard comme l'ont suggéré nos aînés.

— J'ai mis tous les noms des colocataires sur le tableau des activités, y compris leurs contacts. Ceux d'entre vous qui se sont contactés peuvent déplacer leurs affaires dans les chambres, explique un étudiant de deuxième année.

Un groupe d'étudiants en première année d'ingénierie se précipite soudainement vers l'avant comme une termitière que l'on pique. Nous nous serrons pour jeter un coup d'œil à la liste des noms. De toute façon, je ne m'attendais pas à vivre avec des colocataires décents.

Pour être franc, je ne m'entends jamais avec les gars intelligents. Comme je ne suis pas très intelligent, le défaut de la faculté, je fais profil bas. J'ai réussi le test d'admission probablement grâce au pouvoir de la déesse des figuiers. Seul mon score en physique est élevé parce que j'ai lu les questions à plusieurs reprises jusqu'à ce que je les comprenne. Est-ce que je les ai comprises complètement ? Pas du tout !

Le premier nom n'est pas une surprise. C'est James, l'accro à DotA(1). J'attends que les deux autres me contactent eux-mêmes, ou je peux simplement les rencontrer dans notre chambre. Ceci étant dit, je porte mes bagages jusqu'à l'imposant manoir glamour. La première chose que je vois dès que j'entre dans la chambre 203 me stupéfie.

Des bouteilles d'alcool.

Je suis foutuuuuuuu. Il y a un ivrogne dans ma chambre !

— Hé, à qui sont ces bouteilles ?

Quelle audace de les avoir apportées ici !

— A moi, répond une voix grave alors que quelqu'un apparaît au ralenti comme dans une scène d'un film de yakuzas.

C'est un grand type à la peau bronzée, portant un pantalon bootcut comme dans les années 70. Il m'a l'air plutôt créatif.

— Je suis Yok. Et toi, comment tu t'appelles ?

— Je m'appelle Goe. Je viens de Chiang Mai.

— Oh, nous venons du même endroit.

Le monde est si petit, putain.

— On vient du même endroit ? Mais je suis fils unique.

Bâtard.... ma bouche tressaute aussi bien que mon pied.

— Je veux dire, je suis aussi de Chiang Mai. Où est-ce que tu vis ?

— Dans une communauté.

Putain ! Je ne demande plus rien, agacé par son attitude irritante. Je traîne mes bagages et les jette sur le lit d’un mètre de large et m'y affale sans mettre de drap. Je suis épuisé. Les activités m'ont épuisé, et maintenant je suis face à ce type étrange.

CLICK !

Le bruit de la poignée de porte attire notre attention sur le nouvel arrivant. Il nous salue avec un sourire rayonnant, et nous lui rendons son sourire par courtoisie. Il ressemble à un nerd bizarre, portant une chemise à pois noire et blanche boutonnée jusqu'au cou.

— Salut les gars, je m'appelle Yeen. Je viens de Phetchabun. C'est à qui la bibine ?

Ayant terminé l'introduction, il fixe les bouteilles d'alcool éparpillées sur le sol. Il est peut-être du genre à détester l'alcool.

— C'est à moi. T'as un problème ? répond Goe, prêt à se battre.

— Pas du tout. J'en ai aussi. Ma mère a brassé du whisky de riz pour que je le boive pendant la période des examens. Profitons-en pendant notre temps libre.

Merde ! C'est le diable de l'enfer. Ce n'est pas un nerd comme je le pensais. Je le catégorise comme une personne manquant de capacité à résoudre les problèmes.

Putain, qui boit du whisky de riz en préparant un examen ?

TOC, TOC, TOC.

Quelqu'un frappe à la porte cinq minutes plus tard. Je suppose que c'est notre dernier colocataire, James. Comme on est tous paresseux, on tourne la tête vers la porte et on crie pour répondre.

— Entrez. Ce n'est pas verrouillé.

TOC, TOC, TOC.

Il frappe toujours.

— Entrez. J'ai dit que ce n'était pas fermé ! crié-je, en aidant Yeen.

— Putain d'emmerdeur.

Perdant patience, Goe se porte volontaire pour marcher jusqu'à la porte et l'ouvrir avec frustration.

Derrière la porte, on aperçoit la grande silhouette de James qui porte un gigantesque boîtier d'ordinateur dans ses deux mains. À côté de ses pieds se trouvent un large écran LED et d'autres gadgets : un clavier de jeu haut de gamme, une souris coûteuse, deux haut-parleurs et un casque adapté aux joueurs.

— Mes mains sont pleines. Mes jambes tremblent en attendant ici.

— Pourquoi tu n'as pas crié ?

— Nos voisins vont me gronder.

Je le déteste. Quel moment il a choisi pour être bien élevé.

— Comment tu as frappé à la porte ?

— Avec mon pied.

C'est tout.

— Qu'est-ce que tu as apporté ?

— Le matériel pour gagner ma vie, dit-il en entrant.

Il pose le boîtier de l'ordinateur sur un bureau avant d'essuyer la sueur sur son front.

— Tu travailles dans le graphisme ?

On demande avec excitation. Si James le fait, il sera le seul gars décent et talentueux parmi nous.

— Non, je suis un streamer de jeux vidéo.

— Merde, tu es célèbre ? Comme Heartrocker ?

— Il n'est rien comparé à une légende comme moi. Je ne peux même pas compter mes followers.

— Tu en as beaucoup, hein ? demandé-je.

Pourquoi il ne s'en est pas vanté avant ? Je suis l'ami d'une personne célèbre. J'en ai la chair de poule.

— Ouais, j'ai des centaines de followers et des millions de créanciers.

— Argh.

On a tous perdu tout intérêt pour lui. Donc pas un seul de mes colocataires n'est normal. C'est dingue. Combien de temps peut-on vivre ensemble ? A en juger par nos personnalités et nos styles de vie, nous sommes totalement différents. La seule chose que nous avons en commun est... notre nature bizarre.



Trois mois ont passé. Qui a dit qu'on ne pouvait pas vivre ensemble ? On est super proches en ce moment. Notre lien est incroyablement fort. On prend le petit-déjeuner ensemble le matin et on regarde du porno le soir. Quelle vie merveilleuse.

On ne se dispute jamais pour la nourriture à cause de nos papilles différentes. Les seules choses que nous pouvons apprécier ensemble sont l'alcool et les activités avec des mouvements, en agitant nos mains d'avant en arrière.

Jouer au mah-jong.

Parfois, on joue aux cartes, au Hoo Hey How(2) ou au rami quand on s'ennuie. Notre chambre est comme un casino illégal. Nous perdons et gagnons quelques pièces, surtout pour tuer le temps.

J'apprécie en quelque sorte la liberté de ma vie. Je passe le temps tranquillement, j'assiste aux cours et les sèche parfois quand ça ne me dérange pas. Nous jouons aussi de la musique, en chantant des reprises quand nous sommes d'humeur. Certains jours, je rejoins James sur ses live streams pour illuminer l'atmosphère et gagner des followers. De deux cent dix à deux cent onze. Quand on a de l'argent, on se détend dans les bars, on flirte avec les filles et on échoue à chaque fois.

Maintenant que nous sommes proches, nous traînons ensemble partout comme un gang. C'est un spectacle familier pour de nombreux étudiants de notre majeure et d'autres facultés.

— Hé, les gars, je crois que notre gang est devenu célèbre, jubile James quelques minutes après avoir commencé à manger du hot pot.

— Et alors ? demandé-je.

— Nous n'avons toujours pas de nom pour notre gang. Si nous en avions un, ce serait plus facile pour nous appeler que de dire quatre noms à la suite.

— C'est stupide. Qui donne un nom à son gang de nos jours ? Tu es à la maternelle ?

— C'est quoi ce bordel, mec ? On devrait avoir notre nom de scène. Quelque chose comme des noms de famille, comme Ake, Heartrocker. Notre nom devrait être cool.

— Qu'est-ce que ça devrait être, alors ? Une suggestion ?

— Pourquoi pas ça ? Les garçons ingénieurs sauvages au coeur froid.

— C'est plus long que nos quatre noms.

L'idée de Goe est vraiment nulle. Très ringarde. Laissez-moi partager mon idée.

— Allons-y avec F4. Jardin infernal.

— Tu te prends pour Dao Ming Si, enfoiré ?

— J2YG.

— C'est quoi ce bordel ?

— Les premières lettres de nos noms. James, Yeen, Yok, Goe.

— C'est le nom d'un gang ou d'une société de divertissement ? Ça ne va pas être drôle quand les autres nous appelleront ? 'Hé, c'est Goe, J2YG. Kyaaaaaaa !

Si tu ne te soucies pas de ce que les autres pensent, tu devrais au moins te soucier de ton image. Tu vois ? Ils rient à cause de ce que j'ai dit.

— Pourquoi pas Random ? suggère Yeen après un moment de désespoir.

On lui fait tous les yeux doux.

— Random ?

— Eh bien, notre gang est né grâce à la liste aléatoire des colocataires faite par les seniors. Au départ, on ne s'est pas rencontrés exprès. On s'est trouvés par hasard, on est devenus amis et on est restés ensemble. Je pense qu'on peut appeler ça le destin.

— Ouais, ce nom déchire.

— Je l'adore.

— Ok, maintenant on est le Random Gang.

— Ouais, on se donne la main.

On place nos mains l'une sur l'autre et on crée notre gang...

— Vive le Random Gang !



La naissance du Kitty Gang :

Quatre ans plus tard.

Nous sommes vieux maintenant. Je suis le même vieux Yok, toujours vivant, pas encore tué par toutes les bêtises que j'ai faites. Je suis dans ma quatrième année, et le Random Gang est toujours entier. Avec un ajout...

— Enfoirés, allons boire un coup.

— Où ça, senior ?

— Ne m'appelle pas 'senior'. On est des camarades.

— D'accord, on est des camarades. Duean, espèce d'enculé !

Le propriétaire de cette voix insolente est le légendaire Duean. Il est entré dans ma vie il y a des années, car nous sommes de la même faculté et étudions la même matière principale. On a bu ensemble de nombreuses fois et on s'est rapprochés comme ça. Je le vois comme un autre membre important de notre bande à cause de son attitude passionnée.

Je suis en quatrième année, mais pourquoi mon aîné est-il encore à la fac ? Le truc, c'est que Duean a eu un F en compétences de vie, alors il a dû redoubler. Malgré ses erreurs, c'est mon idole. Son petit cerveau, son look, ses compétences et sa façon de mélanger les cartes sont extraordinaires.

Plus important encore, le Random gang a changé.

Depuis que Duean est entré dans notre gang, notre mauvaise réputation s'intensifie. Eh bien... il était la Lune de l'ingénierie en première année. Mon mentor m'a dit qu'il avait gagné parce qu'il avait mangé dix bananes en une minute. Je rigole rien qu'en y pensant.

On a aussi un nouveau nom de gang. Convaincus que les filles aiment les hommes doux et voulant être les chouchous du campus, avec les jeunes filles comme cible, nous avons changé le nom de notre gang pour qu'il soit plus impressionnant.

Kitty.

Putain, une couleur rose étincelante aveugle mes yeux. Vous voulez savoir si j'ai un goût sucré ou pas ?

En y pensant, nos méfaits de ces quatre dernières années peuvent être écrits dans un livre d'histoire vicieux. Notre âge d'or va du deuxième âge à aujourd'hui. Nous avons beaucoup de devises, en fonction de notre âge et du caractère désastreux des situations.



Le 1er âge :

Kitty. Nous avons tout sauf l'avenir.

A cet âge, Goe n'a jamais eu d'argent pour payer la soupe au sang de porc chez l'oncle Goo. Yeen n'a pas pu avoir de petite amie. James a streamé pendant six heures d'affilée et a obtenu deux followers de plus et un fantôme. J'ai eu quatre points sur vingt-cinq sur le sujet principal. Duean était le pire. Il a tabassé un étudiant en médecine dentaire et est devenu le sujet de conversation de la ville.

C'était vraiment l'âge sombre du Kitty Gang.



Le 2ème âge :

Kitty... Le nouveau sentiment des perdants qui montent.

Dans cet âge, nous étions au bord de l'ascension. Notre nourriture et nos vies s'amélioraient un peu. Le tournant a été quand nous avons appris à connaître Pi, le petit frère de Duean. Nous avions beaucoup de choses à faire en dehors de perdre notre temps allongé sur le lit. Nous avons planifié comment gagner le cœur de son amoureux, nous nous sommes déguisés, nous avons acheté un billet de concert, et nous avons même relooké le petit frère de notre ami.



Le 3ème âge :

Kitty... La nouvelle expérience des désastres.

C'était notre âge le plus prospère, surtout en ce qui concerne les filles. Elles se pâmaient devant nous quand on passait. Ceux qui ne nous connaissaient pas étaient considérés comme dépassés puisque nous étions le groupe le plus insolent de la faculté. Nous n'avions aucun problème pour étudier. Même si nous n'arrivions pas à faire les heures d'activité, nous pensions que nous serions diplômés en quatrième année.

Goe s'est fait de l'argent en vendant des liqueurs. Yeen a fini de lire Dragon Ball comme il le souhaitait. Un étudiant en médecine avait le béguin pour moi. James a obtenu deux cents followers en un jour. C'était le plus rapide de l'histoire depuis qu'il a créé le compte. Et Duean a trouvé son véritable amour.

C'était une époque glorieuse et heureuse. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était toujours mieux que l'âge sombre passé.



Le dernier âge :

Kitty... La légende vivante.

C'était notre dernier âge avant d'être diplômé. Mon cœur s'est effondré en pensant que ça allait être le dernier. Dans cet âge, nous nous sommes concentrés sur notre avenir.

Nous étions inquiets pour notre vie après le diplôme, réfléchissant à nos millions de rêves. C'était l'âge des expériences. Nous avons essayé de faire une reprise de danse, d'être des blogueurs beauté, de vendre sérieusement de la bière artisanale, de diffuser des émissions de cuisine, et ainsi de suite.

Jusqu'à maintenant...

Nous ne savons toujours pas quelle expérience nous attend dans le futur.



Deux ans plus tard...

Celui qui écrit la dernière page de ce journal, c'est moi... Yok. Nous nous sommes tous retrouvés et avons bu un verre ensemble la nuit dernière comme de vieux amis qui se réunissent de temps en temps. Une fois tous les trois ans. Une fois par semaine pour certains. Une fois dans une vie pour d'autres. C'est pourquoi la nuit dernière a été la plus heureuse de l'année car nous nous sommes tous retrouvés.

Chacun d'entre nous.

Vous m'avez manqué les gars. Ça faisait un moment. Vous êtes toujours des salauds.

On s'est retrouvé à notre endroit habituel, celui qu'on fréquentait : Le bar de Goe.

Il a monté un commerce d'alcool juste après avoir été diplômé. Il a même eu le temps de créer sa propre recette de bière et de l'exporter à l'étranger. Je me demande encore pourquoi il a étudié l'ingénierie. Ne me demandez pas quels sont ses revenus. C'est le plus riche d'entre nous cinq.

Le seul problème est qu'il avait souvent des problèmes avec la police, se faisant traîner au poste pour des choses insignifiantes. Ils semblent être en bons termes maintenant. Il a aussi ouvert un restaurant de congee à minuit derrière son bar. N'importe qui, ivre et affamé, peut s'y arrêter.

J'ai un travail. Je ne suis pas mannequin comme Pi l'a suggéré, ce n'est pas mon style. Je suis un opérateur de test, je travaille sur la planification de la production pour une usine d'électronique. Le revenu n'est pas très élevé, mais je suis heureux. Et j'ai une petite amie. Ce n'est pas une inconnue. C'est cette fille qui me poursuit depuis l'université.

Elle m'aime depuis trois ans. Je suis faible pour une fille qui me dorlote. Ces jours-ci, elle est plus amoureuse de MorkPi que de moi. Est-ce que je suis contrarié ? Non. Mork et Pi ont dit qu'ils ne sortiraient pas avec Prik même s'ils étaient célibataires. Quel soulagement.

L'histoire de James est hilarante. Juste après avoir obtenu son diplôme, il a continué à étudier quelque chose sur les logiciels informatiques, disant qu'il voulait créer un code qui fasse grimper le nombre de ses followers. Il était résolu à étudier et sera probablement diplômé cette année. Il étudie à l'étranger, très loin de la terre. Hier soir, c'était la deuxième fois que nous le voyions en deux ans. J'ai été touché.

Et Yeen... Il est complètement fou !

Il est devenu un hipster au Japon. En fait, il y est allé pour visiter les lieux qui sont représentés dans ses animes préférés, Dragon Ball et One Piece.

Il travaille maintenant comme ingénieur. Après avoir réalisé son rêve pendant une année entière dans le monde de ses animés préférés, il est revenu à la réalité. Il a commencé à travailler parce qu'il était fauché. Son travail est différent du mien. Il est ingénieur contrôle qualité dans une usine de voitures au Japon et rentre chez lui tous les trois mois. Il a actuellement des tonnes de petites amies.

C'est tout ? Héééé, comment oublier notre chef ?

La nuit dernière, quand je l'ai vu, il était encore plus beau. Le prince ingénieur qui ne vieillit jamais.

Duean.

Après avoir été diplômé, j’ai le plus souvent revu Goe et lui, car ils sont toujours à Bangkok. Duean est un esprit maléfique qui n'est pas prêt à renaître dans sa prochaine vie parce que son cœur est coincé avec un alien.

Il a décidé d'étudier pour une maîtrise en Administration des Affaires dans la même université, probablement pour augmenter ses revenus afin de prendre soin d'un étudiant en médecine. Il est devenu plus fort qu'avant. Quand nous avons parlé hier soir, il semblait exceptionnellement bien informé. Je n'arrêtais pas de lui demander pourquoi il avait étudié dans la même université que nous.

La réponse à été qu'il ne voulait pas encore être diplômé de cette université. Il voulait être près de son petit ami, de peur que quelqu'un ne lui vole sa place. Je ne savais pas qu'un formidable playboy comme lui serait si collant une fois qu'il serait tombé amoureux. Il sera diplômé l'année prochaine.

Duean est toujours mon idole. Premièrement, nous sommes tous les deux bien plus prétentieux que les autres. Deuxièmement, nous sortons avec des étudiants en médecine de la même année. Troisièmement, nous ne pensons jamais à faire autre chose, prévoyant d'être ingénieurs jusqu'à notre retraite.

Très bien, j'ai partagé les histoires de chacun depuis un bon moment maintenant. Nos situations actuelles sont telles que vous les connaissez. Mais à l'avenir ? Je ne peux pas vous dire ce que nous ferons ni où nous vivrons.

La seule chose que je veux dire, c'est que peu importe à quel point nous semblons être dans le pétrin ou sans avenir, nous trouverons un jour notre propre chemin magnifique.

Le plus important...

En regardant en arrière, quand je n'avais rien, rien du tout, ceux qui ne m'ont jamais regardé de haut, c'était vous.

Mes amis.

Quatre ans à la fac, c'est vachement court, mais notre amitié dure plus longtemps, assez longtemps pour être éternelle. C'est réel pour moi.

Et vous êtes là.

Amour, toujours...Kitty.

Notes :
1/ Dota : jeu de stratégie en ligne.
2/ Hoo Hey How : jeu de dés traditionnel chinois. Chaque dé contient six images uniques (poisson, crevette, crabe, coq, gourde et cerf / tigre / symbole de la fortune). Les joueurs parient de l'argent sur les images qui apparaîtront, puis lancent les dés. Si l'image sur laquelle vous avez parié apparaît, vous gagnez.

Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:54



Spécial 5
Un Endroit Que Nous Seuls Connaissons
Je me souviens bien que le poisson dans le ciel est mon premier amour.

Maintenant qu'il s'est noyé dans le chagrin, il est normal que je me sente troublé.

Il y a deux jours, Mork m'a dit que ça faisait mal à Nan de savoir que tu devais partir… ça faisait mal d'accepter la douleur (1)…

J'ai presque fini la chanson. Le fait est que Nan est en mode drame parce que la personne qu'il aime est partie pour de bon. D'après ce que nous savons depuis peu, cette personne est à Chiang Mai, probablement en train de traîner à Thapae ou de vendre des rôtis avec de la barbe à papa ou autre.

Et donc, Mork a promis d'accompagner son cher ami pour retrouver son amour. Et c'est aujourd'hui, vendredi.

— Tu as emballé la tente ? demande Mork une fois qu'on a fini de mettre nos affaires dans le coffre, trempé de sueur.

— Pourquoi on en aurait besoin ? On reste à l'hôtel.

— Au cas où on se perdrait en chemin.

— Pas besoin : On n'arrivera pas à l'heure là où se trouve le poisson dans le ciel.

— Tu te soucies tellement de Mueangnan. Et pour Mork ?

— Viens ici.

— Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Je vais te botter le cul. Arrête de plaisanter alors que nous sommes dans une situation sérieuse. Dépêche-toi !

Je monte sur le siège passager. Nous récupérons Mueangnan et nous dirigeons vers Chiang Mai avec la ferme intention de trouver Neua.

Nous arrivons dans la soirée. Mork fait un tour dans l'hôtel que nous avons réservé à l'avance, et Mueangnan s'en va quelque part tout seul sans nous. Nous comprenons qu'il ait besoin d'un peu d'intimité. Et pour nous ? Ha ! Nous nous reposons dans la chambre d'hôtel, en attendant l'heure du dîner.

Nous sommes dans une autre province, mais pourquoi je dois regarder ce documentaire animalier ? Je peux faire la même chose à Bangkok.

— Mork, je me sens seul, dis-je à la personne allongée sur le dos à côté de moi comme un calmar séché.

— …

Il ne dit rien, se contentant de lever les yeux au ciel encore et encore.

— Quand est-ce que Mueangnan revient ? Je veux sortir.

— Je ne sais pas.

— Ok.

C'est une réponse claire.

— Vilain.

La voix de l'enfer arrive à mes oreilles. Le grand type me tape sur l'épaule à plusieurs reprises après qu'on se soit allongés pendant un bon moment.

— Quoi ?

— Tu es fatigué par le long trajet, Vilain ! Je vais te faire un massage.

On n'a jamais utilisé de petits noms avant. Maintenant que nous sommes amoureux, il m'appelle “Vilain” et il lui arrive de s'appeler par son nom.

— Je ne suis pas du tout fatigué. Ne le fais pas.

— Je peux voir dans tes yeux que tes muscles sont tout raides. Ce n'est pas grave. Ne sois pas timide.

FWIP !

Je ne suis pas timide ou quoi que ce soit, Sutthaya Oppa. C'est trop tard maintenant parce qu'il retourne mon corps et se met sur moi si vite, comme dans Flash. De toute évidence, ce matelas à ressorts est mon échafaud.

Son expression montre sa détermination, comme s'il allait le faire quoi qu'il en coûte. Comment une mauviette comme Pattawee peut-elle lui résister ?

— Mork, lâche-moi. C'est inconfortable et étouffant.

J'essaie de m'asseoir mais je perds face à la force de sa poigne ferme.

— Essaie de te lever si tu peux.

Tu penses que me défier comme ça, c'est cool ?

— Tu crois que j'ai peur de toi ?

Je claque des doigts, bien que mes lèvres tremblent comme jamais. J'ai peur, pour être honnête. Ses yeux ont l'air trop sérieux. Il doit détester perdre, peut-être traumatisé par une compétition dans son enfance.

— Vilain… tu as dit que tu te sentais seul et qu'il n'y avait rien à faire.

Il me frappe avec son coup le plus mortel, la voix douce et tremblante. Ne sait-il pas que ce geste peut arrêter le cœur de quelqu'un ?

Inquiète-toi un peu pour moi, Sutthaya. Juste un peu est suffisant. Hmm….

Vous n'avez jamais vu Mork quand il est excité. Même si on est allongé sur le dos et qu'on se gratte le ventre, on peut être attaqué à tout moment.

— J'ai quitté la ville pour traîner avec Mueangnan, pas pour faire du sport avec toi.

— Si tu penses que tu peux te battre contre moi, essaie.

Je regarde fixement la personne au-dessus de moi, sachant très bien ce qui va se passer dans la prochaine seconde.

Trois, deux, un !

— AAAAAAAHHH !

Sutthaya bloque mes bras et les enfonce dans le lit. Ha ! C'est inutile. Toujours le même tour, je vois clair dans ton jeu.

— Tu penses que tu peux me battre ? murmuré-je à son oreille en lui donnant des coups de pied dans les jambes.

J'ai envie de lui mordre l'oreille, mais je dois garder ma brutalité cachée dans cette situation dangereuse. Mork tient sa langue, dans le seul but de me vaincre.

— Hmph… Hmph…

Le grand type gémit au moment où je verrouille ses bras et ses jambes et que je claque son corps dans le matelas, le faisant haleter. Je me place sur son corps avant de glisser sur le côté, enroulant mon bras autour de son cou de façon serrée.

— Vilain.

— Tu abandonnes ?

— Pi.

On dirait qu'il n'arrive pas à respirer. Finalement, il hisse son drapeau blanc, tapant le lit en signe de reddition. C'est tout ce qu'il a. Quel loser.

Je le libère de mes bras, extatique de le voir rester tranquille. Mais ça ne dure qu'une fraction de seconde. Quand je baisse ma garde, il renverse mon corps sur le lit, prenant à nouveau le dessus.

— Mork, je suis fatigué, gémis-je.

Je peux à peine ouvrir les yeux.

— Là, là. Je ne vais plus te déranger.

— Quel voyou.

— Je ne veux pas que tu te sentes seul.

— Je préfère être seul pendant encore dix vies.

Si je n'avais pas à me battre avec toi comme ça.

Mon état actuel est vraiment mauvais. Je ne peux pas bouger mon cou et mes jambes sont faibles. On s'est seulement amusés et j'ai l'impression que ma trachée est bloquée. Si on se donne à fond, mes poumons ne vont-ils pas se déchirer ?

C'est comme ça que Sutthaya et moi tuons le temps. Nous nous battons et nous nous épuisons. C'est le voyage le plus heureux de l'univers.

J'aurais dû le laisser le faire comme il voulait…

Aïe, ma colonne vertébrale.



Notre attente est enfin terminée. Mueangnan nous contacte et dit que nous n'avons pas besoin de l'attendre puisqu'il a rencontré Neua. Quoi ?! Alors pourquoi je l'ai attendu toute la journée ? Je suis contrarié pendant une demi-heure avant que Mork ne m'emmène manger dehors. Nous profitons de notre temps pour déguster des milkshakes ensemble et poster un statut sur les réseaux sociaux pour que tout le monde sache… que nous sommes à Chiang Mai.

Nous buvons du lait frais et retournons dormir à l'hôtel. Il n'y a pas de lait frais à Bangkok. Comme c'est spécial.

Comme si !

Nous recommençons le lendemain matin. Nous avons fait une liste d'endroits à visiter, mais mon plan a encore été ruiné parce que les amis de Mork, qui étudient ici, ont vu son statut et se sont portés volontaires pour être nos guides.

Je ne sais pas qui ils sont ni à quoi ils ressemblent. Tout ce que je peux faire, c'est jouer à un jeu dans un hall jusqu'à ce que l'arrivée de quelqu'un attire notre attention.

— Mon pote, Sutthayaaaaa.

Quelle façon mignonne d'appeler son ami.

— Qui c'est ? chuchoté-je.

Tu es un homme mort si tu me donnes une mauvaise réponse. C'est ton amie ? Vraiment… ?

— Ma pote quand j'ai participé à l'événement académique de ma deuxième année.

Ohhhhhh, ça me dit quelque chose. Il y avait cet événement dans notre deuxième année. Ça a éloigné Sutthaya de moi pendant une semaine, et j'étais sacrément énervé parce que beaucoup flirtaient avec lui.

— Ça fait un moment. Tu es devenu plus beau, salue-t-elle avec un sourire.

Ses amis la suivent, garçons et filles, l'air très amical.

— Toi aussi, tu es devenue plus jolie, Ming.

— Wow, tu es toujours un beau parleur.

Hein ?! Tu avais l'habitude de lui dire des choses comme ça avant. Il a osé mentir en disant qu'il n'avait d'yeux que pour moi. La vérité, c'est qu'il voulait flirter.

— C'est ton petit ami ?

Elle croise mon regard.

— Oui, c'est mon petit ami. Il s'appelle Pi.

— Enchanté de te rencontrer. Je suis Ming, et eux c’est…

L'introduction se termine une minute plus tard. Je leur fais un signe de tête et un sourire, puis nous nous dirigeons vers le parking.

— Comment vous êtes venus jusqu’ici ?

— On a tous une moto, bien sûr.

— Pourquoi vous ne venez pas avec nous ? Il fait chaud dehors, et ce sera plus pratique.

Huh, c'est une bonne idée ?

Je penche la tête, en réfléchissant. Finalement, notre nouvelle amie et sa bande s'entassent dans la voiture avec nous.

J'adore nos guides. Ils sont tous super joyeux. Ils partagent des histoires avec nous avec plaisir et nous donnent tellement de suggestions sans se retenir. Je suis parfois déconcerté mais je fais tout de même de mon mieux pour participer aux discussions.

Comme nous restons en ville, il n'y a que quelques endroits branchés qui sont des cafés relaxants.

Comme je m'y attendais, nous nous enfonçons dans des coussins dans un café paisible. En attendant nos commandes, nos nouveaux amis continuent de parler. Mork semble bien s'entendre avec eux tous. Peut-être que je ne comprends simplement pas certains sujets. C'est pourquoi je me gratte la tête inconsciemment. Je veux dire, ce n'est pas le moment de discuter des sujets principaux de leurs filières.

— Vilain, tu veux un encas ? demande Mork, en posant sa main sur ma tête.

— Non.

— Le gâteau ici est si savoureux. Tu dois l'essayer.

Ma nouvelle amie me le propose amicalement avant que les autres n'interviennent.

— C'est vrai, c'est leur recette spéciale.

— Alors je vais essayer celui-là, celui-là, et celui-là.

Je pointe les menus sans interruption. Le grand type ferme les yeux sur moi.

— C'est beaucoup, Vilain.

— Je ne mange pas seul. On partage.

— Tu veux du thé vert ? C'est une spécialité, propose Mink cette fois.

— Dommage. Pi déteste le thé vert.

— Mork déteste ça aussi, craché-je.

— Oh…

Nous nous taisons tous pendant un moment avant que notre guide ne brise le silence avec une joyeuse activité.

— Pendant que nous attendons, prenons une photo.

— Bonne idée. Ça fait une éternité. Immortalisons ce moment.

S'il vous plaît, regardez mon visage. J'ai envie de leur demander “Pour quoi faaaaiire ?”

Ils prennent tous leurs téléphones et prennent des photos frénétiquement. Pour résumer, nous avons deux photos de groupe et une photo d'un fantôme, moi. Les photos de la bande avec Mork sont aussi au nombre de deux.

Deux cents ! Ils ont oublié que Pattawee est là.

Comment pourraient-ils oublier un gars sexy comme moi ? Je suis un peu contrarié, mais je ne peux rien faire. Je lis un livre et joue sur mon téléphone, en attendant.

Quelques instants plus tard, un message apparaît sur mon fil d'actualité. C'est une photo de groupe que nous avons prise plus tôt. Tout le monde a l'air heureux, surtout moi. La moitié de mon visage apparaît sur la photo, comme un fantôme dans un film d'horreur. Contactez-moi si vous cherchez quelqu'un pour jouer un rôle de fantôme.



MING MILA - Avec Sutthaya Nithikornkul et 4 autres.

Le type légendaire.



La légende montre à quel point ils m'apprécient. Ils n'ont pas du tout l'air excités avec Mork au centre de la photo. Je ne suis pas son petit ami, d'ailleurs. Je suis juste quelqu'un ici pour porter son sac. Oh, mes larmes.

— Voici vos boissons et vos desserts.

L'employé sert ces choses sur une petite table en bois. Nous mangeons et parlons. Mon expression convient au concept, celui d'un esprit sans sentiments puisque je ne suis proche de personne. Ils ne parlent qu'avec Mork, alors je continue à grignoter le gâteau. Avant de m'en rendre compte, j'ai tout fini.

— Tu en veux encore, Vilain ?

— Je suis plein.

— Tu es comme un enfant.

Il essuie le gâteau sur ma lèvre avec son pouce, ce qui rend les autres stupéfaits.

— Dégage.

Je repousse son bras pour cacher mon visage rougissant. J'ai dû regarder trop de dessins animés.

— Dégage, se moque-t-il.

— Mork.

— Mork…

— Ne te moque pas de moi.

— Aw, tu es contrarié.

Il me prend dans ses bras en plaisantant. Putain ! Tout le monde regarde. Il doit avoir peur que je sois contrarié d'être laissé de côté.

— Je ne le suis pas.

— Tu veux aller où ?

— Je ne sais pas.

— Des recommandations, les gars ?

— Il y a beaucoup d'endroits où aller. Pourquoi pas Nimman ? proposent-ils, et mes yeux pétillent.

Je repousse la tête de Mork car notre prochaine destination est plus importante.

Une heure après avoir quitté le café, nous sommes arrivés à un nouvel endroit, qui est toujours, immanquablement, un lieu de restauration. Nous sommes allés dans un café, et maintenant nous sommes dans un restaurant de nouilles pour le déjeuner. Nous sommes allés dans un centre commercial et nous nous sommes promenés dans l'université, puis nous nous rendons dans un restaurant célèbre pour goûter des nouilles au curry de style nordique.

Nous nous installons autour d'une table en bambou à l'extérieur. C'est un espace en plein air pour ceux qui souhaitent faire l'expérience de la culture Lanna. Mais nous sommes dehors parce que… les tables intérieures sont pleines.

— Vous êtes venus seuls tous les deux ? demande un des gars.

— Nous ne sommes pas venus seuls à Chiang Mai. Un ami est venu ici avec nous.

Je ne suis pas inquiet pour Mueangnan. Sachant qu'il est avec Neua, je suis sûr qu'il n'y a pas de problème, à moins que Neua ne l'emmène à un tour fantastique de barbe à papa ou autre.

— Oh, il est où ?

— Avec son petit ami.

— Je vois. Comment se passe ce semestre ? Tu as pris un cours de recherche médicale ?

Toute la bande étudie la médecine, il n'est donc pas surprenant qu'ils abordent ce sujet. Le problème, c'est que je n'étudie pas la médecine comme eux.

— Oui. C'est assez dur.

— Parle-moi de ça. Et le sujet…

Ils n'arrêtent pas de parler de trucs académiques. On s'échappe de l'école pour parler de l'école en voyage ! J'ai envie de pleurer en engloutissant la soupe au curry avec désespoir.

— Tu en penses quoi, Mork ?

— Pourquoi ne pas en parler plus tard dans notre discussion de groupe ? Parlons d'autre chose. C'est trop stressant.

— Tu peux aussi être stressé par ça ? Tu as toujours des résultats élevés.

— Non, je veux juste parler de quelque chose que Pi peut comprendre.

— …

— En fait, il est assez bavard, surtout sur les choses stupides.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Je suis surpris à chaque fois qu'il parle de moi. Ça ne me dérange pas qu'ils continuent le sujet. Nous étudions des sujets spécifiques maintenant que nous sommes en dernière année. Je parie que si je parle de mon cours, Mork ne pourra pas dire un mot.

— Non seulement ça, mais c'est aussi un ivrogne.

— Hein ?! Pi boit ?

Les grands gars restent silencieux, se contentant de me montrer du doigt pour laisser entendre que je bois beaucoup.

— Je pensais vous inviter dans un club ensemble. Vous êtes intéressés ? Les autres gars seront là aussi.

Je peux prévoir mon avenir désastreux en entendant cette invitation. Un de mes points faibles est que je ne peux pas m'arrêter quand je bois. Et je ne sais pas comment je me comporte quand je suis ivre, sauf si quelqu'un me le dit plus tard.

— Qu'est-ce que tu en dis, Vilain ? me demande-t-il à nouveau.

Ce serait impoli de refuser. Jouons la sécurité.

— A toi de voir.

— Vraiment ?

— Oui.

— On peut ne pas y aller ? Je ne veux pas que tu te soûles, Vilain.

— …

— Tu vas être incohérent.

Enfoiré ! Je me sentais touché, et il a ruiné l'ambiance.

— Tu veux aller dans la rue piétonne ? C'est samedi.

— Oui ! lâché-je instantanément avant que quelqu'un puisse répondre.

Ne comptez pas sur moi quand il s'agit de nourriture et de marchés. Je ne les manquerai pas, et je ne serai pas ivre. Facile…



Le talk-show de Sutthaya :

À vingt heures, la rue piétonne est bondée. Bien qu'il y ait beaucoup de monde, j'entends toujours les rires de mes amis. Je prends la main de Pi et m'arrête devant plusieurs échoppes jusqu'à ce que nous ayons parcouru la moitié de la rue, mes amis me recommandant les échoppes qui vendent de la nourriture délicieuse le long du chemin.

— Pourquoi tu manges autant, Vilain ?

Je plaisante en le voyant fourrer deux morceaux de sucrerie au lait de coco dans sa jolie bouche.

— Je dois en profiter puisque c'est gratuit.

— Qui a dit ça ? Tu devras me rembourser plus tard.

— Donne la facture à Duean.

— Comme si ton frère allait payer pour ça. Oh ! Rappelle-moi de récupérer Mueangnan sur le chemin du retour.

— Nan va revenir à l'hôtel ?

— Je suppose.

— Mork, Pi, c'est le magasin de souvenirs que vous aviez demandé.

Mon amie qui était devant revient sur ses pas pour nous appeler joyeusement. Pi et moi voulons acheter quelque chose pour nos amis de l'université. Cela dit, nous les suivons tout de suite.

Comme c'est l'heure où il y a le plus de monde, nous sommes entassés dans le magasin, sans même pouvoir respirer. Avant même que je m'en rende compte, Pi a disparu de mon champ de vision.

— C'est là. Ils ont plein de trucs mignons.

— Où est Pi ?

Je cherche le vilain gros mangeur, en tournant la tête de gauche à droite. Je ne le trouve nulle part.

— Hmm ? Je l'ai vu traîner derrière nous. Il est où maintenant ?

— Attendez une minute, je vais le chercher.

— Nous devrions attendre ici. Il pourrait essayer de se faufiler à l'intérieur. Je pense qu'il nous rattrapera bientôt.

— Mais…

— Attendons ici. Je vais essayer de le chercher. On ne le trouvera pas si on se promène.

Ils essaient de me mettre à l'aise, mais je ne peux toujours pas faire ce qu'ils disent. Je prends mon téléphone et découvre que Pi a laissé son téléphone et son portefeuille dans mon sac. Il n'a littéralement rien sur lui.

— Choisissez d'abord ce que vous voulez. Je reviens tout de suite, dis-je aux gars, me sentant très mal à l'aise.

— Où tu vas commencer à chercher ?

— A l'endroit d'où nous venons. Il pourrait y être.

— On va t'accompagner.

Je hoche la tête en signe de compréhension, reconnaissant qu'ils s'inquiètent pour Pi.

— Il n'est pas là.

Quand on a fait le chemin du retour, Pi est toujours introuvable.

— S'il n'est pas là, il doit nous attendre à la voiture, je suppose.

— Allons à la voiture, alors.

Je retourne à grands pas dans la rue sans perdre une seconde. Pas une seule âme ne nous attend à la voiture. J'ai peur qu'il soit perdu. Pi n'est jamais venu ici auparavant. C'est compréhensible qu'il ne se souvienne pas où nous avons garé la voiture.

Je retourne dans la rue piétonne, en cherchant partout mais toujours sans trouver la moindre trace de lui. Quinze minutes se sont transformées en une demi-heure. Et maintenant, cela fait presque une heure que nous nous sommes quittés. Mes amis sont anxieux, ils le cherchent avec inquiétude. Nous n'arrivons toujours pas à le trouver après être retournés plusieurs fois à la voiture.

Finalement, j'aperçois la silhouette familière qui se tient sur le trottoir d'en face, un sac en plastique de sucreries au lait de coco à la main.

— Vilain ! lui crié-je, et je traverse la route en courant désespérément.

— Mork…

Dès que je l'ai atteint, il se précipite en avant et me serre dans ses bras, en se secouant dans tous les sens.

— C'est bon. Je suis là.

— Je ne pouvais pas te trouver. Je… je ne me souviens pas où est la voiture. J'avais peur que tu me laisses ici.

— Je ne te laisserais jamais. Je suis là maintenant.

Je caresse le dos du pleurnichard. Il fait la moue, au bord des larmes.

C'est étrange… Pourquoi sa voix est différente ? Une odeur âcre me convainc qu'il a bu de l'alcool.

— Tu as bu ?

Je me recule pour soutenir son regard.

— Quelqu'un m'en a donné un peu. Hic !

— C'était qui ? Je t'ai dit de ne pas accepter de choses de la part d'inconnus.

— Je ne l'ai pas fait. J'ai juste goûté.

C'est impossible qu'il ait juste goûté. Ses yeux sont vitreux et il ne peut pas se tenir droit. Je ne veux pas imaginer ce qui se serait passé si je l'avais trouvé trop tard. Je parie que c'était de l'alcool local, qui est fort et peut vous rendre ivre assez rapidement.

— On s'en va. Tiens bien ma main, ou tu vas encore te perdre.

— Le vieil homme a dit que la liqueur… est un whisky de riz parfumé à la fraise. Ça sentait bon.

— Espèce d'ivrogne.

— Ça sentait vraiment bon.

— Ça veut dire que tu es un ivrogne.

— J'en veux encore, l'alcool avec le parfum de fraise.

Il débite des absurdités quand il est bourré, il répète la même chose. J'ai entendu le mot “fraise” des milliers de fois depuis qu'on s'est trouvés. Il arrive à peine à tenir sa tête, je dois donc le soutenir jusqu'à la voiture. Mes quatre amis nous regardent avec curiosité et soulagement.

— Où est-ce que tu l'as trouvé, Mork ? demande l'un d'eux.

— Sur le trottoir d'en face. Je n'ai aucune idée de comment il était arrivé là. Il est bourré.

— Je suppose que oui. Il a les yeux vitreux.

— Les yeux de qui ?

— Tu réponds, Vilain ? Monte dans la voiture. Je te punirai quand on sera de retour à l'hôtel.

Je le mets maladroitement dans la voiture. Je me sens soulagé, croyant que nous avons passé le pire moment. De façon inattendue, quelques minutes après notre départ, Pi commence à faire du grabuge.

— Je le déteste tellement ! Ce puuuuutain de loser, lâche-t-il sans crier gare, déconcertant tout le monde.

— Qui est-ce que tu détestes ? demandé-je, les yeux sur la route.

— Mork, cet enfoiré.

— Oh, tu ne l'aimes pas ?

Je joue le jeu.

— Pas du tout. J'ai quelqu'un que j'aime bien.

— Quel genre de personne tu aimes bien ?

— Quelqu'un qui n'est pas si obstiné.

Pas moi… Je lui ai couru après comme un fou.

— J'aime quelqu'un de petit.

Je fais presque 1m80. Suis-je assez petit ?

— Je déteste les pervers. Il a dit qu'il serait doux et puis il m'a baisé si fort.

C'est tout moi…

— Calme-toi, Vilain. Allons parler dans notre chambre, chuchoté-je au gars à côté de moi parce qu'on n'est pas seuls.

Nos amis de l'autre université sont sans voix sur leurs sièges. Mais le gars bourré ne semble pas comprendre. Il me regarde fixement comme s'il était furieux depuis sa vie passée.

— T'es qui, putain ?

— Ton putain de petit ami, Vilain.

— Mon chien est mort. Il a mangé du caramel et a été intoxiqué. Waaaaaah.

Merde, il était de bonne humeur, mais maintenant il devient émotif.

— Alors tu dois aller te coucher tôt. On va rentrer à la maison pour voir notre chien.

— Chien, mon cul ! Je n'ai pas de chien.

Oh… C'est quoi ce bordel ? Il peut se rappeler le passé.

— Pourquoi vous me regardez, putain ?

— Vilain, ce sont mes amis.

Ils sont tous effrayés quand Pi se retourne pour les regarder.

— Merde, j'ai oublié.

Je regarde le rétroviseur et leur lance un regard d'excuse, sachant que Pi est fou quand il est bourré.

— Je suis triste.

— Et maintenant ?

— Tes amis ne voulaient pas me parler. Ils ne parlaient qu'à toi. Je suis devenu un fantôme sur la photo, et puis tu m'as quitté. J'avais sacrément peur. Hic… Hurk !

C'est un signe dangereux. Je tourne la tête vers ce son et je m'arrête puisqu'il n'a pas l'air bien. Je le regarde se précipiter hors de la voiture et vomir.

— BLAAAAARGH !

— Respire profondément, murmuré-je en lui caressant le dos.

Des larmes coulent sur le visage de l'ivrogne. Il halète si fort que je me sens mal. Je ne peux que le serrer contre ma poitrine, sentant qu'il tremble de façon incontrôlable.

— Laisse-moi soutenir ton corps. C'est bon.

— …

— Tu te sens mieux ?

— J'ai peur… j'ai une peur bleue.

— Je suis là. Je suis là maintenant.

— …

— Je ne te laisserai pas. Ne pleure pas, Vilain.

Une fois qu'il s'est calmé, je le remets dans la voiture avec l'aide de mes amis.

Je les ramène tous chez eux, en m'excusant et en les remerciant en même temps. Ils devaient avoir des sentiments mitigés à propos du voyage d'aujourd'hui, mais ils n'ont pas pris ce qui s'est passé à cœur. Ils m'ont même demandé de m'excuser auprès de Pi à leur place et ont terminé notre conversation par des mots si mignons.

— Prends bien soin de ton Vilain.

Je me sens bien quand Pi exprime son mécontentement, sa jalousie ou sa colère. C'est mieux que de tout garder à l'intérieur et de s'angoisser tout seul.

Nous sommes arrivés à l'hôtel vers vingt-deux heures. Il divague toujours inconsciemment, alors je dois m'occuper de lui. Je ne me souviens pas quand nous nous sommes endormis, mais la voix du matin, comme un réveil, me fait me lever sans réfléchir.

— Mork ! Mueangnan…

C'est ça, Mueangnan.

— Huh ?! On a oublié de passer le prendre.

Pas besoin de l'appeler et de lui expliquer. Il a déjà posté un statut…



Mueangnan Asawamethee

Je me sens perdu.

Notes :
1/ Chanson “It Hurts to Know” par The Mousses.

Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Néphély
Néphély
Néphély
Fantastic Team
Messages : 942
Date d'inscription : 19/06/2024
Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:54



Spécial 6
C'est à moi, je suis ici pour reprendre ce qui est à moi.
Chili, la vraie fan de MorkPi :

Faites du bruit, tout le monde. Allez.

Kyaaaaaaa !

Je n'arrive pas à croire que ça fait deux ans. Comment le temps peut-il passer aussi vite ? Quant à cette année, je suis devenue beaucoup plus jolie parce que j'ai utilisé l'argent que j'avais économisé pour acheter le photobook d'une idole pour me faire faire quelques retouches. Je plaisante ! Je suis toujours la même, oubliant que je devrais me soucier de mon apparence.

Je suis maintenant une étudiante de troisième année. Les cours ne sont pas si difficiles, et je suis toujours amoureuse du même garçon, bien que mes sentiments ne soient pas réciproques.

Comme les vrais fans de MorkPi, je suis une fille très occupée. Le fandom ne me laisse jamais de répit. En plus, je suis l'administratrice de toutes les plateformes : Facebook, Twitter, et Instagram. J'aimerais pouvoir me cloner à l'infini pour pouvoir briser tous les claviers avec ma frappe rapide.

Certains pourraient penser que je suis devenue shipper de MorkPi juste pour suivre la tendance et que je finirai par me désintéresser. Ils se trompent. J'ai pris la résolution de consacrer ma vie entière à être leur shipper tant qu'ils seront ensemble.

C'était un plaisir. J'ai pris des photos d’eux et fait des cartes postales pour les fans. J'ai même organisé un fan metting de MorkPi une fois. Mork et Pi étaient adorables, ils ont apporté une poupée comme cadeau spécial pour l'événement. J'en avais tellement envie que ma tête en a frissonné, alors je me suis donnée à fond dans le jeu et j'ai gagné le cadeau comme je l'espérais.

Pour être franche, j'ai du mal à dormir ces jours-ci. La poupée est bien trop effrayante pour être placée sur mon lit, et je risque de ne pas pouvoir faire caca tranquillement si je la mets dans la salle de bains. Cependant, on essaie de vivre ensemble en paix pour MorkPi.

À ce jour, ma vie semble être animée tous les jours. Il n'y a aucun problème, rien qui me donne mal à la tête. La relation de Mork et Pi est exempte de soucis, mais…

Laissez-moi insister sur ce point. Une activité d'initiation a eu lieu récemment. Il y avait cette nouvelle fille qui a rejoint le fandom avec un but secret. Elle ne soutient pas MorkPi. C'est l'espionne d'un ghost ship. MorkPi est réel, mais elle a le courage d'associer Mork à Hart, un garçon mignon qui vient de faire sensation.

Comment oses-tu ? Ce n'est pas surprenant qu'elle approche souvent Mork pour parler de l'autre gars. Je ne laisserai pas faire ça. Notre ship est très puissant. Il n'y a pas de quoi avoir peur. Je vais mettre un terme à tout ça.

Aujourd'hui, c'est la journée sportive de la médecine. Les étudiants qui souhaitent évacuer le stress par des activités divertissantes se pressent dans les gradins, y compris mon ennemi.

Je ne veux pas contaminer ma bouche en enregistrant son nom, mais pour vous tenir au courant, je vais le supporter et vous dire ce que c'est.

Le mien est “Chili, la vraie fan de MorkPi”.

Cette fille ne voulait pas perdre contre moi. Alors, elle a créé un nom comme si elle avait peur que personne ne le comprenne : “Yam, la fan inconditionnelle de MorkHart”.

C'est absolument inacceptable. Elle doit me détester aussi, mais elle fait semblant de me sourire pour conserver son image. Bien sûr ! Tu dois protéger ton image en tant que chef de ton fandom. D'un autre côté, je n'ai rien à perdre. C'est le moment de se battre ou de mourir.

— Le prochain match de basket opposera les étudiants en médecine de troisième et quatrième année.

— Kyaaaaaaa !

Ma poitrine est sur le point d'éclater. Mork entre sur le terrain en t-shirt blanc numéro 10. Awwwww, comme c'est charmant. J'attrape mon appareil photo et appuie sur le bouton de l'obturateur à plusieurs reprises, obtenant des tonnes de bonnes photos. C'est dommage que Pi ne soit pas venu. J'ai entendu dire qu'il devait travailler sur un projet avec ses amis, donc je dois être ici pour protéger le docteur Sutthaya. Pour éviter que le ghost ship n'écrase le ship royal.

Pendant que Mork s'échauffe, Yam et ses compagnons font une entrée remarquée, attirant l'attention de tous. Je déteste que non seulement elle soit mon ennemie, mais qu'en plus elle soit jolie.

Pourquoi ! Pourquoi vous la regardez tous ? Il y a une bombe juste là. Regardez la photographe !!!

Yam s'assoit au premier rang, la place réservée aux seniors et aux athlètes. Quel genre de privilège possède-t-elle ? Une chose est sûre, elle rend jaloux tous ceux qui sont assis ici. Je vais utiliser mon audace, mon privilège en tant que fan de MorkPi, pour la rejoindre là-bas.

— Oh, tu es venue ici aussi ?

Nos regards se sont croisés à l'instant. Arrête de faire semblant d'être surprise.

— Bien sûr. C'est le match de Mork.

— Tu es là pour le soutenir comme moi. Super, il y a beaucoup de gens pour l'encourager.

— Quel genre de relation tu as avec Mork, de toute façon ? Pourquoi tu dois dire aux gens de l'encourager ?

La guerre commence. J'ai envie de jeter l'appareil photo et de lui claquer la tête, mais l'objectif coûte cher. Je ne peux que souffler et faire un faux sourire.

— J'étais sa cadette au lycée. On se connaît depuis des années. Bien avant toi.

— Oh, ouais ? Comme c'est excitant.

— Mork était très populaire à l'époque.

— Pourquoi parler du passé ? Tu ne vis pas le moment présent.

— Oui, mais je crois que Mork pourrait finir avec quelqu'un d'autre dans le futur. Quelqu'un de mignon comme Hart. Oups ! Je plaisante.

Eeeeeeep ! Cette blague pourrait te faire perdre tes dents.

— Surveille ton langage et respecte Pi, son petit ami.

— Pi s'en fichait quand j'ai commencé à shiper MorkHart.

— Quel culot de ta part.

— C'est si mal que mes préférences ne correspondent pas aux tiennes ?

— Ce ne serait pas mal si Mork était célibataire. Réfléchis un peu et ne franchis pas la ligne, jeune fille.

Je parle comme une vieille femme maintenant que je suis en troisième année. Je suppose que j'ai vieilli. J'étais une fille pétillante et mignonne il y a quelques secondes.

— Je ne cautionne pas la tromperie. Je les ship juste.

— Tu es sûre ?

— Oui.

Même si je suis certaine que personne ne peut se mettre entre Mork et Pi, en tant que leur vraie fan, je ne veux pas qu'ils soient troublés par des problèmes stupides.

FWEEEEET !

Le coup de sifflet marque le début du match. Le beau Sutthaya fait rebondir la balle de manière agressive et sprinte autour du terrain dans un mouvement super cool, faisant crier tout le monde.

Une chose que j'ai remarquée, c'est l'éternelle popularité de Mork. Il est encore aimé et adoré par beaucoup. Et comme son petit ami reste sa première priorité, Pi fait confiance à Mork et ne s'accroche pas trop à lui.

Comme aujourd'hui, il ne se montre pas du tout.

Je veux recueillir de nouveaux moments. S'il te plaît, dépêche-toi.

— Bien joué, Mork ! Bien joué.

Laissez-moi m'occuper de la première année à côté de moi d'abord. Cette fille s'emballe sans comprendre la situation. Il fait très chaud ici, chérie. Les gens ordinaires peuvent se transformer en monstres. Tu devrais te méfier de moi en particulier car je suis prête à me transformer en titan et à t'écraser le crâne.

Pour éviter une bagarre, j'attrape mon nouvel iPhone 24.2 dans mon sac pour prendre la photo de Mork et la poster sur la page des fans pour énerver Yam. Si je ne peux pas m'en prendre à toi en personne, je t'attaquerai sur les réseaux sociaux comme un cyber harceleur.



Famille Nithikornkul

Comment quelqu'un ici peut battre Pi du bâtiment d'à côté ? S'il te plaît, viens ici pour encourager Mork.



Prends ça. Tu peux faire mieux, ma fille ?

Quelques secondes plus tard, les membres du fandom ont appuyé sur le bouton “J'aime” comme des fous. Chaque commentaire mentionne Pi, anticipant son arrivée. Je ne suis pas sûr qu'il se montre, cependant. Pi ne vient jamais quand Mork a un match.

Lorsque la première moitié du match est terminée, les joueurs de quatrième année se reposent sur le côté du terrain, là où demeurent l’âme de Yam et la mienne.

— Voici de l'eau, Mork.

Arrrrgh, espèce de méchante gamine.

— Merci beaucoup, Yam.

Wah, il connaît son nom. Je suis tellement jalouse.

— De rien. Tu vas aller où après le match ?

— Je vais trouver quelque chose à manger, je pense.

— Tu as vu Hart aujourd'hui ?

— Non.

— C'est dommage. J'ai vu que tu es allé dans un restaurant buffet coréen l'autre jour. Hart y était aussi. Je pensais que vous y étiez allés ensemble.

— Non, j'y suis allé avec mon petit ami.

Pfff ! Boooooo, s'il vous plaît, zoomez sur son visage. Sa fierté est brisée en morceaux. Quelle honte qu'il y soit allé avec son petit ami. J'éclate de rire frénétiquement dans ma tête jusqu'à ce que Mork me jette un regard curieux.

— Qu'est-ce qui ne va pas, Prik ? Tu souris toute seule.

— Rien. Est-ce que Pi va venir t'encourager ? demandé-je tout de suite pour que la jolie Yam puisse tout entendre.

— Je ne pense pas. Vilain a dit qu'il était occupé.

Il appelle Pi “Vilain”. Putain, c'est mignon !

— Dommage. Je veux que Pi soit là pour te donner du courage.

— Il m'a donné du courage à l'avance.

— Comment ? Tu peux me le dire ?

— Je ne peux pas.

— Quelle méchanceté. Je pense que je vais aller voir Pi à son bâtiment.

— Dis à Pi de ma part qu'il ne doit pas se surmener. Il se plaint toujours quand il est malade. J'ai peur d'être assommé avant lui.

Que quelqu'un me tue, s'il vous plaît. J'espère que Pi travaillera trop et tombera malade. J'ai envie de mourir quand ils sont affectueux.

— Si c'est aussi long, tu devrais lui dire toi-même.

Je tourne mon visage rougissant vers Yam. Hehe, elle a un air hilarant et humilié. C'est comme si j'avais conquis le monde. Malgré l'absence de Pi, notre fandom est toujours imbattable.

La seconde partie du match se poursuit vigoureusement. Je suis toujours installée ici pour capturer les photos de Mork et embêter Yam quand elle m'énerve. Malheureusement, elle amène plus de fans de MorkHart pour intensifier les encouragements.

— Tenez bon, les seniors ! Bien joué, nos seniors !

Ha…ils agissent comme s'ils encourageaient tous les seniors. C'est évident que vous ne criez que pour le Docteur Sutthaya.

— Non, non, nooooooooon.

Ugh, c'est comme si je regardais un film d'horreur. Si tu continues à gémir près de mes oreilles, je serai définitivement sourde avant d'être diplômée.

FWEEEEET !

Le sifflet marque la fin du match. Les seniors retournent sur le côté du terrain, les yeux baissés. Ils sont vieux maintenant, leurs corps n'ont plus la même force qu'avant.

Ils ont perdu…

Mork fait preuve d'un grand esprit sportif. Il serre la main de ses juniors avec un sourire heureux. Je sais qu'en fait il est triste d'avoir déçu les fans.

— C'est bon, Mork. Yam et les fans de MorkHart se précipitent et entourent le grand personnage juste au bon moment.

— Je vais bien. Désolé de vous avoir fait applaudir pour rien.

— Qui a dit ça ? Tu as fait de ton mieux. Hart, qui t'a encouragé de loin, le pense aussi.

Attendez, je ne pense même pas que Hart sache ce qui se passe.

— Merci beaucoup.

— Mes amis et moi on peut prendre une photo avec toi ?

— Oui, bien sûr.

Il traite toujours bien ses fans. Est-ce qu'il sait que cette fille essaie de semer la zizanie entre lui et Pi ? Elle veut détruire ta relation avec Pi. Mon cœur frémit comme si j'étais possédée. Je vérifie les photos que j'ai stockées sur mon téléphone et choisis une photo de Mork à la fin du match pour la poster sur la page des fans.



Famille Nithikornkul

C'est bon, Mork.



Cinq minutes plus tard, Mork est toujours en train de prendre des photos avec ses fans. Lorsqu'il est enfin libre, il s'assied au premier rang pour encourager ses juniors lors du match suivant. Tout semble normal. Il parle du match avec Wasin. Mais Yam et ses amis attirent l'attention de tous car ils ne cessent de s'approcher de lui.

DING !

C'est une notification de la page des fans. Je clique pour l'ouvrir et je suis surprise. Il est temps de voguer sur le ship royal.



Pattawee Panichapun Mork a perdu son match ?



Kyaaaaaa, Pi est de retour. Je ne perds pas une seconde pour tout raconter.



Famille Nithikornkul S'il te plaît, viens ici pour le réconforter. Mork ne sourit pas du tout.

Pattawee Panichapun Je vais essayer. Je suis toujours occupé.



J'ai vraiment envie de pleurer. Laissez-moi réfléchir à une solution. Est-ce que je devrais appeler les fans de MorkPi pour m'aider ? Cent têtes valent mieux qu'une. Cependant, ne voulant pas faire de scène, je décide d'observer la situation. Lorsque la première mi-temps du match en cours est terminée, ma patience est à bout.

C'est le moment ou jamais. Alors que je m'apprête à foncer sur Yam, mon ennemie jurée, quelqu'un se présente au milieu de centaines de regards curieux.

— Pi.

Je vais pleurer. Je cours vers le nouveau venu sans me soucier des regards.

— Qu'est-ce qui ne va pas, Prik ? demande-t-il d'une voix claire, remarquant mes lèvres tremblantes.

— Je suis heureuse. Je suis contente que tu sois venu.

— Je viens de terminer mon projet, alors je me suis dit que j'allais venir voir le perdant. Tu as pleuré ?

La dernière phrase ne m'est pas destinée. Il jette un coup d'œil au grand type qui sourit tout près.

— Vas-y, Pi. Je vais rassembler vos moments de loin.

Cela dit, je me chasse de l'orbite amoureuse d'un coup de pied et nettoie l'objectif de mon appareil photo avec passion. Wasin change de siège, laissant la place au numéro un de Mork. Yam, la cheffe du ghost ship, salue Pi d'un air penaud.

Comment c'est ? Tu vas être encore plus malheureuse, ma fille. Quiconque ose séparer Mork et Pi est condamné à souffrir énormément.

— Tu es libre de venir me voir maintenant ?

— Comme c'est mesquin. Tiens… un cadeau pour le perdant.

Pi tend une bouteille de jus de fruit. Le grand type la prend et l'engloutit aussitôt.

— Si tu avais été là, je n'aurais pas perdu, Vilain.

Quelle jolie conversation.

— Tu es nul au basket. Admets-le. Peu importe qui t'encourage.

— D'accord, je l'admets. Mais ne te surmène pas la prochaine fois, Vilain. Viens me soutenir de temps en temps, d'accord ?

J'ai compris que Mork ne veut pas que Pi l'encourage. Il ne veut juste pas que son petit ami se surmène.

Comment ça va, Yam ? Elle a l'air embarrassée, déglutissant sans cesse. Ses camarades fans de MorkHart sont également désemparés. Ils ont essayé de créer des moments, mais en vain.

— Comme si les matchs de basket se déroulaient tous les jours. Il n'y a rien à encourager après la Journée des Sports.

— Tu ne comprends pas ?

— Comprendre quoi ? Tu es fou.

La seconde moitié du match en cours est un vrai bonheur. Je continue à sourire et j'ai même le temps de pincer les lèvres à Yam en guise de triomphe. Ils s'aiment. Arrête d'essayer de faire naviguer ton ship. Lorsque Pi s'empare du téléphone de Mork pour vérifier sa boîte de réception, cela prouve qu'ils sont tellement amoureux qu'ils n'ont aucun secret l'un pour l'autre. Le grand est pareil, il joue sur le téléphone de son petit ami.

— Tu as atteint ce niveau dans ce jeu. Pourquoi tu es si rapide ? Tu as triché ?

Erm… Donc vous ne vérifiez pas les boîtes de réception de l'autre ? Ils ont l'air sérieux, mais il s'avère qu'ils sont juste accros à un jeu.

— Comment je pourrais tricher ? Ne t'en prends pas à moi si tu es nul à ce jeu, Vilain.

— Qui a dit que j'étais nul ? J'ai réussi plus de quarante niveaux.

— Ne ruine pas mon record, Vilain.

— Trop tard. J'ai détruit ton record. Tu es mort.

(Rrrr - - Rrrr - - )

Je recueille leurs moments de bonheur quand la sonnerie de Pi retentit. Un froncement de sourcils apparaît sur le beau visage de Mork, mais il repasse le téléphone à son propriétaire sans faire d'histoires.

— Ton ami t'appelle.

— Ok.

Il décroche et ne répond que par des phrases courtes. Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais il doit se passer quelque chose.

— Mork, je dois retourner au bâtiment des soins dentaires. Prends ton repas sans moi. J'ai du travail.

— Tu as dit que tout était fait.

— Il y a une erreur. Je dois la corriger.

— Combien de temps ça va prendre ?

— Je ne sais pas.

— Je vais t'attendre.

— Ne m'attends pas. Mange d'abord puisque tu as faim. Prends soin de toi.

Pi se lève et tapote doucement l'épaule de Mork.

— Je vais te raccompagner.

— Pas besoin. Wit est venu me chercher.

— Tu peux me dire s'il y a un problème avec ton projet. Je t'aiderai pour que tu puisses te reposer.

— Um.

— C'est quoi ce “Um” ?

— Je sais.

— Quoi ? Je ne t'ai pas entendu, Vilain.

— Je le sais déjà.

Je vais avoir une crise cardiaque. Qui saupoudre le sucre sur la première rangée ? Je crois avoir vu des fourmis sortir du sol pour le ramasser. Ils sont toujours aussi amoureux après deux ans de relation.

Mais quand Pi part, le monde rose se transforme en gris.

— Tu as faim, Mork ?

Je suis furieuse. Elle saisit le départ de son petit ami à son avantage.

— J'ai faim. J'y vais maintenant. Merci beaucoup de m'avoir encouragé.

Le beau gosse se lève et leur adresse un doux sourire avant de se diriger vers moi, plus loin.

— Prik, je m'en vais.

— Oh, maintenant ?

— Oui, je vais acheter quelque chose pour manger avec Pi au labo.

Kyaaaaaa, Sutthaya, pourquoi es-tu si gentil ? Je crie dans ma tête mais je ne fais que lui adresser un sourire.

— Tu t'occupes si bien de Pi. Tu ne changeras jamais.

— C'est devenu notre quotidien. Ce n'est pas quelque chose que je dois me forcer à faire.

— …

— Et je suis heureux de prendre soin de lui. N'oublie pas de prendre ton repas, Prik. J'y vais maintenant.

— Okaaaaay.

Je lui fais signe jusqu'à ce que son dos disparaisse de ma vue, puis je porte mon attention sur Yam.

Comment ça se passe ? Est-ce que ça fait un mal de chien ?

N'attends aucune pitié de ma part. Je lui rappelle leur amour en postant leur photo avec une légende touchante pour l'envelopper.



Famille Nithikornkul

C'est devenu notre quotidien. Ce n'est pas quelque chose que je dois me forcer à faire.

#MorkaditunefoisàsonVilain


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««

Revenir en haut Aller en bas
Johanne
Johanne
Johanne
Fantastic Team
Messages : 553
Date d'inscription : 13/07/2024
Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:55



Spécial 7
Dentiste
Selon le programme d'études…



Chaque étudiant de quatrième année doit s'inscrire à des stages dans des cliniques dentaires et sélectionner des patients avec les cas qui conviennent à ses compétences pour compléter le cours d'Hôpital dentaire.

La tâche principale est que chaque étudiant doit être en charge d'au moins deux cas. Chaque cas doit comporter au moins un traitement, tel que le traitement parodontal, la chirurgie buccale, l'odontologie opératoire et le traitement de canal.



Je ferme la description du cours de ce semestre après l'avoir lu un million de fois. La tâche difficile est confiée à ce pauvre petit étudiant, qui doit persuader les patients d'être ses cobayes. Qui aurait le courage d'être mes patients ?

— Pourquoi tu fais cette tête, Vilain ?

Il ne sait pas, hein ? Il s'approche et tapote mes fesses. Tu crois que mon humeur est aussi bonne que mon look ?

— C'est ce cours.

On est tous les deux en dernière année maintenant, portant de grosses responsabilités sur nos épaules. Comme il est rare de se voir à l'université, j'ai décidé, en toute tranquillité, de m'installer définitivement chez Sutthaya Oppa. Ainsi, nous pourrons passer du temps à nous amuser au lit comme les autres couples.

Eh bien, nous continuons à nous prendre la tête, à nous embêter tous les jours. Les doux moments que nos fans imaginent ne se produisent jamais.

Le jour de notre anniversaire, nous avons seulement porté des vêtements de couple pour prendre un repas à la cantine. Il n'y avait rien de tel que des chemises roses ou bleues ciel avec des citations d'amour. Mork et moi n'avions que… des blouses blanches.

Elles sont exactement les mêmes, tant au niveau de la couleur que de la forme.

Certains jours, on portait nos survêtements spéciaux de couple. Il portait son pantalon de survêtement bleu foncé tandis que le mien était noir avec un t-shirt blanc. De loin, on aurait l'air de lycéens visitant le bâtiment de médecine.

C'est épuisant. On dit que plus on va haut, plus on tombe fort. Mais plus l'année est haute, plus je bâille. J'ai à peine le temps de dormir.

Mon seul bonheur est que, depuis le premier jour jusqu'à maintenant, Mork ne m'a jamais fait pleurer, sauf quand il a lâché un chiot dans notre chambre pour me mordre les fesses. Espèce de connard ! J'ai essayé de m'enfuir et j'ai cassé le lit. Le drap était déchiré, le sol tremblait, et j'étais si fatigué que mes larmes coulaient.

— Relaxe. Tu vas avoir des rides si tu es trop stressé.

Ayant dit cela, le grand gars s'approche de moi par derrière et m'enlace fermement. J'aurais rougi et souri largement si ça avait été avant. Mais maintenant… je comprends clairement ce qu'il veut dire. Il dit indirectement que j'ai de plus en plus de rides chaque jour, non ?

— Tu as pris une douche ? Ne me fais pas de câlins quand tu es sale.

— Je l'ai prise.

— Quand ?

— Hier.

Espèce d'idiot, tu es devenu aussi sale parce que tu as été assommé à la clinique, n'est-ce pas ? Je ne suis pas dégoûté ou quoi que ce soit. Voyant qu'il est fatigué, je le force à aller se coucher, sinon ce pervers n'enlèverait pas ses mains de moi.

— Va te coucher. Tu as cours tôt demain matin, non ?

— Je n'ai pas encore sommeil. Je veux continuer à te parler.

— Ne m'en veux pas si tes yeux se creusent. Les filles ne se pâmeront plus devant toi comme avant. Tu vas laisser ça arriver ?

— Je ne veux pas que les filles m'aiment. Je ne veux que toi.

Blaaaargh ! Passez-moi une bassine tout de suite. Il s'est mis à la drague dernièrement, mais j'aime ça. On est tous les deux foutus.

— Ne pense pas que je vais fondre.

— Je ne voulais pas que tu fondes. Qu'est-ce qui te stresse ? Dis-moi.

— Je dois trouver des cas dentaires. Si je n'ai pas de patient, je n'aurai aucun point.

Maintenant que j'y pense, le stress me monte à la tête. C'est un problème sérieux, pas drôle du tout.

— Ne t'inquiète pas trop.

— Comment je pourrais ne pas m'inquiéter ? Je ne connais personne à part mes camarades de classe.

— Je vais t'aider. Tu as besoin de combien de patients ?

— Deux.

— Ok, attends une seconde.

Il attrape son téléphone et tape quelque chose.

— Tu peux vraiment m'aider ?

— Je ne sais pas. On doit essayer.

Il remue ses sourcils dans ma direction avec amusement, pensant probablement que je serai charmé par son regard. Désolé, le cœur de Pattawee est entièrement vide.

— Va dormir. Ils pourraient répondre demain.

— Répondre à quoi ?

— Mon post sur Facebook. Sois tranquille.

— Je suis toujours inquiet. J'ai besoin du premier patient la semaine prochaine.

— Viiiiilain, va te coucher.

Je suis perdu à chaque fois que Mork utilise cette voix. Merde… il trouve toujours un moyen de faire battre mon cœur. Ai-je tort d'être amoureux de mon petit ami ?

Pour éviter les chamailleries, je grimpe sur le lit et enfouis mon visage dans l'oreiller, attendant que Sutthaya Oppa éteigne la lumière et s'allonge à côté de moi.

— Laisse-moi embrasser ta joue.

Je veux dormir, mais il n'arrête pas de me titiller.

— Endors-toi. Ne touche pas mon visage. Tu n'as pas pris de douche.

— Je le ferai demain.

— Comment tu peux être médecin en étant aussi sale ?

— Je suis encore un étudiant, pas un médecin. Je peux être sale.

— Qui serait ton patient ?

— Toi.

— Je devrais l'exposer à tes fans !

— Tu oses m'exposer, Vilain ?

Il se penche plus près jusqu'à ce que le bout de nos nez se touchent. Je suis le seul à résister, repoussant son visage du mieux que je peux.

— Ne m'embrasse pas si tu ne prends pas de douche. Laisse-moi tranquille.

C'est comme si j'avais mis de l'huile sur le feu. Au lieu de céder, il resserre son étreinte et enfouit son nez contre ma joue, pas si délicatement. Ça va faire un bleu. En fait, qu'il prenne une douche ou non, je me fais quand même embrasser et tripoter partout tous les soirs.

C'est injuste !



Mork et moi avons l'habitude de nous lever tôt. Mais nous nous sommes levés plus tôt que d'habitude aujourd'hui parce que Duean, mon frère bien-aimé, était en colère contre son petit ami et s'est enfui pour dormir sur le canapé de notre chambre. Ils se sont disputés pour un sujet aussi ridicule : Meen faisait plus attention à un super-héros que lui, pour l'amour de Dieu. Mork et moi avons dû nous donner la peine de lui préparer un oreiller et une couverture avant l'aube.

Sutthaya Oppa en profite pour se doucher et se préparer pour le cours de labo du matin pendant que je fais chauffer du porridge pour mon petit ami. Quelle vie heureuse. Il y a deux ans, je rêvais d'avoir une relation amoureuse avec Mueangnan. Mais le destin m'a amené ici, où je remplis un bol de porridge pour que Mork le mange avant d'aller en cours.

— Pi, prends une douche. Je m'en occupe.

Il se dirige vers moi, nu, sa serviette pend dangereusement. Il m'a coupé l'appétit.

Je ne pense pas que je m'habituerai à tout après avoir vécu ensemble pendant deux ans dans cette pièce carrée. Parfois, je dois détourner timidement les yeux de ce spectacle embarrassant.

— Je vais y aller. Habille-toi correctement. Comment tu peux te promener comme ça ? Mon frère est ici.

— Duean dort.

— Ne te moque pas de moi. Mets tes vêtements et prends ton petit déjeuner. Je l'ai réchauffé.

— D'accord. Tu veux aller à l'université avec moi aujourd'hui ?

— Peut-être. J'ai deux heures de libre. Je vais attendre avec Wit à la bibliothèque.

— Um.

Je me douche pendant que Mork lit son document. Il y a une chose étrange dans notre routine matinale : Sutthaya Oppa ne veut pas manger avant que je me sois douché et habillé. Nous aimons manger ensemble malgré nos horaires décalés.

Je me suis occupé de mes affaires en un rien de temps. Lorsque je sors de la chambre en uniforme scolaire, mes yeux se posent sur mon frère. Il est en train de dévorer le porridge de Mork avec plaisir.

— Tu es debout, Duean ?

— Non, le fait que je sois assis ici, c'est juste ton rêve.

Peu importe à quel point il est dramatique ou énervant avec son petit ami, il est toujours un emmerdeur.

— Quel emmerdeur. Quand est-ce que tu vas retourner chez toi ? Meen est probablement triste en ce moment.

— Je vais bientôt partir.

— Quand ?

— Maintenant.

— Whoa, si tu es si pressé, pourquoi tu t'es donné la peine de venir ici ?

— Je voulais manquer à cet alien, mais c'est lui qui me manque. Au revoir ! Je ne veux pas mourir de ce sentiment de nostalgie.

Mon frère beau gosse s'en va, disparaissant en un clin d'œil.

— Duean, ton téléphone.

Il est parti avant que je puisse lui donner ce qu'il a laissé ici. A-t-il installé un turbo dans ses pieds ? Mork et moi échangeons des regards gênés, incapables de comprendre la raison du court séjour de Duean.

— Je vais chercher un autre bol, dit le grand gars en se levant.

— Oh, et le truc dont tu as dit que tu t'occuperais pour moi ?

J'évoque les cas dentaires dont nous avons parlé hier soir. Honnêtement, je ne suis pas sûr de pouvoir trouver mes patients rapidement. Je devrais peut-être demander au Kitty Gang de m'aider, bien qu'ils soient tous occupés.

— Je n'ai pas vérifié. Tu peux le vérifier sur mon téléphone.

Je prends son téléphone et tape le mot de passe, mon anniversaire, puis je touche l'icône bleue pour ouvrir Facebook et lire le post.

Mork a dû demander à ses fans d'être mes cobayes. Cependant, le statut est tout à fait incroyable.



Sutthaya Nithikornkul

Puisque j'ai été libre toute la journée, laissez-moi vous dire ceci. Je me suis senti seul.

Je veux avoir un autre amoureux pour réchauffer mon cœur. En tant que senior, je devrais tout savourer jusqu'à ce que mon cœur soit satisfait. Envoie-moi un message si tu es intéressé. Je suis prêt à prendre soin de toi 24 heures sur 24. Tu vas tomber à la renverse pour moi.



C'est quoi ce bordel ?

Ça ne me dérangerait pas si le post problématique n'avait pas reçu près de mille likes. En plus, beaucoup de gens ont laissé des tonnes de commentaires enthousiastes.

— Mork !

— Hmm ?

— Qu'est-ce que c'est ?

— Un téléphone.

— Espèce de merde, est-ce que j'ai l'air d'être d'humeur à plaisanter avec toi ?

— Pourquoi tu es en colère ? Tu n'as pas de réponse ?

— Non, j'ai plein de réponses, au point de ne pas savoir comment choisir… Si tu veux tellement un autre amant, pourquoi tu ne le contactes pas personnellement ? Pourquoi tu as posté ça, putain ?

Je suis furieux. N'importe qui, dites-moi. C'est un rêve ou la cruelle réalité ?

Je ne le supporterai pas. Je claque le téléphone sur la table et m'échappe dans la chambre.

Peu après, j'entends le bruit d'une poignée de porte qui bouge. Je jette un coup d'œil à la personne qui fait ce bruit, en gardant un visage impassible. Tu as intérêt à avoir une bonne explication, ou on arrête ça aujourd'hui.

— Vilain.

— …

— Vilain.

— Quoi ?

— Tu es fâché ?

— …

— Je ne l'ai pas posté. Ce statut a été posté il y a quelques minutes. C'est l'œuvre de ton frère. Il a emprunté mon téléphone pour appeler Meen. Je ne voulais pas que les choses tournent de cette façon.

— …

— Vilain… Je l'ai effacé. S'il te plaît, ne te fâche pas.

En entendant son explication, j'ai tout compris. C'est vrai… Je sors avec lui depuis deux ans déjà, et il n'a jamais montré son côté pervers à personne d'autre que moi. Ce fait renforce son explication.

— Je vais appeler Duean et m'occuper de lui moi-même.

— Ton frère a laissé son téléphone ici.

— Alors je peux juste appeler ton cousin. Ce n'est pas difficile de trouver mon frère. Tu as supprimé le message, donc c'est tout. Allons prendre le petit déjeuner. Merde, j'ai faim.

— Tu n'es plus en colère ?

— Pourquoi je le serais ? J'ai faim.

Je quitte la pièce à grands pas et me jette sur le porridge. C'est notre vie. On en parle toujours quand on se dispute, ça devient parfois violent. Nous sommes un couple affectueux aux yeux des gens, mais derrière le rideau…

Nous sommes si proches de nous tuer.



Chantawit, Manoch et moi jouons sur nos téléphones pour tuer le temps à la bibliothèque pendant deux heures. Aucun de nous ne lit de livres, nous en avons terriblement marre. Nous avons passé la plupart de notre temps à étudier, nous avons à peine eu le temps de respirer.

Il y a dix minutes, j'ai exigé la vérité de Duean et c'était comme je m'y attendais. Il a embêté Mork par ennui. Même si nous sommes sortis ensemble pendant deux ans et que Mork a été accepté par ma famille, une personne ne change jamais. Duean, mon frère, ne cesse de critiquer Mork.

Croyez-moi, ils auront besoin d'une vie entière pour s'entendre. Par ailleurs, j'ai complètement oublié les cas dentaires, je ne m'en suis souvenu qu'en recevant une notification.

Tout le monde sait que le post était juste une blague, en fait. Malgré tout, craignant que je sois bouleversé et que je noie la pièce de mes larmes, Mork a posté un nouveau statut.



Sutthaya Nithikornkul - Avec Pattawee Panichapun

Pi et moi sommes toujours amoureux.



Ce voyou a beaucoup de talent. Il est capable de me mettre à l'aise et de me faire sourire. Ne sachant que dire, je me contente d'aimer le statut et de faire défiler la page pour lire les anciens messages. Bien sûr, il y a un message concernant notre conversation d'hier soir.



Sutthaya Nithikornkul

Si vous voulez vous faire poser des plombages, extraire des dents ou nettoyer des dents, contactez Pi et moi par message.

Chaque étape est sous surveillance. N'ayez pas peur et ne vous crispez pas. #Allonsnousfairesoignerlesdents.



Est-ce le statut qu'il a posté la nuit dernière ? Wow… un flot de commentaires me fait sourire, mais quand je les regarde bien, je me rends compte que tout cela est inutile.



Wasin Metharat Je suis occupé. Je vais demander à mes amis.

Sutthaya Nithikornkul @Wasin Metharat S'il te plaît, fais passer le mot, Wasin.

Chili, la vraie fan de MorkPi @Pattawee Panichapun Vous êtes mignons, vous vous entraidez.



Regardez-la nous taquiner. Prik est une remarquable adulatrice. Cela fait des années mais elle reste fidèle à ce fandom. Je respecte sa volonté inébranlable.



Sutthaya Nithikornkul @Chili, la vraie fan de MorkPi Prik, je sais que tu as une carie. Laisse Pi te soigner.



Je ris en voyant la réponse rapide de Mork. C'est le maître de la force.



Chili, la vraie fan de MorkPi @Sutthaya Nithikornkul Je suis désolée. J'ai juste accepté d'être le patient d'un autre senior, pensant que Pi avait trouvé le sien. Si j'avais su, je me serais proposée avant tout le monde.



Prik est indisponible…

On passe à autre chose.



View Kantima Où est-il ?

Sutthaya Nithikornkul @View Kantima Hôpital dentaire de l'université.

Pae AR Quel jour ! Mes dents sont sales. Nettoie-les pour moi.

Sutthaya Nithikornkul @Pae AR Je ne suis pas sûr de la date. Laisse-moi demander à Pi d'abord.



Mork répond à tous les commentaires, même s'il ne le fait pas habituellement. Je suis ému. Je peux remonter le temps jusqu'au moment où je me suis énervé contre lui ? Je veux réparer mon attitude. Hic…

Quoi qu'il en soit, Pae a obtenu son diplôme il y a des années mais utilise toujours sa faculté comme nom sur Facebook. Il refuse de passer à autre chose.



Ball Suntipon Je suis intéressé.

Sutthaya Nithikornkul @Ball Suntipon Vous pouvez passer pour un contrôle dentaire d'abord.

Ball Suntipon @Sutthaya Nithikornkul Je ne suis pas intéressé par le traitement. Je peux avoir le numéro de téléphone du dentiste ?



Je suis surpris par ce commentaire. Si je ne me trompe pas, il s'agit d'un étudiant en droit de la même année que moi. Il a répondu à Mork il y a une minute, donc personne n'a encore répondu. J'envisage de lui répondre moi-même, au cas où il y aurait un rebondissement et que je devienne la proie de Sutthaya.

Avant que je puisse le faire, une nouvelle réponse de vous-savez-qui apparaît.



Sutthaya Nithikornkul @Ball Suntipon Je peux te donner le numéro du petit ami du dentiste ! Je suis prêt à parler.



Très bien, pas besoin d'en dire plus car Mork ne s'est pas retenu. Rien qu'en lisant le message, je sais qu'il est fou de rage.



Le jour est enfin arrivé. Je suis nerveux, mes mains tremblent. Je ne me suis entraîné qu'avec des modèles de dents, alors je suis anxieux de traiter une vraie personne. Heureusement que Mork attend dehors pour me soutenir. Il me met à l'aise.

Pour faire court, j'ai obtenu suffisamment de cas dentaires comme espéré le jour où Mork a affiché le statut. La première fille est Yok, une étudiante en sciences sociales. La seconde personne est Pae, qui voulait faire un check-up et un nettoyage des dents. Mais d'après l'examen, ses dents ont besoin de tous les traitements qu'un dentiste peut effectuer.

— Tes mains sont gelées. C'est bon. Tout va bien se passer.

Mork tient mes mains, les serrant et les relâchant à plusieurs reprises, comme il le fait régulièrement pour moi.

— Merci beaucoup.

— Quand Yok sera là ?

— C'est vrai, je viens de l'appeler, mais elle n'a pas décroché.

— Je vais essayer de l'appeler. Prépare-toi à l'intérieur.

Je hoche la tête en signe de compréhension, laissant Mork s'occuper du reste.

Un grand groupe d'étudiants en médecine dentaire est chargé d'effectuer des traitements à la clinique aujourd'hui, et chaque patient est rassemblé ici. La plupart d'entre eux sont des étudiants.

Je vérifie certaines informations avec mes amis. Nous échangeons des éléments de connaissance et mémorisons les détails que les professeurs pourraient demander pendant nos prestations. Dans les quinze dernières minutes avant l'arrivée des professeurs, Yok se présente. Je suis tellement soulagé que je me précipite vers mon petit ami sans réfléchir.

— Mork, elle est là.

— Ouais.

— Tu peux partir en premier.

— Je vais attendre que tu aies fini.

— Quel soutien. Donne-moi du courage.

— Tu peux le faire.

Il s'approche et me tapote doucement la tête, puis je m'élance pour rejoindre la bataille inconnue.

Au début, je suis tout tendu, je deviens un peu maladroit avec les outils. Ma tête tourne lorsque le professeur m'attaque avec des questions soudaines. Malgré cela, je me suis débrouillé sans problème avec Yok. Waaaaaah.

Je suis prêt à annoncer la bonne nouvelle à la personne qui attend dehors, alors je range les outils, je remercie mon patient et je sors de la clinique en étant heureux. Mais alors je m'arrête, voyant le grand type qui discute avec un autre type. Il me semble familier. Je pense que je l'ai déjà vu quelque part.

Oh, c'est Hart, celui que les gens shippent avec mon petit ami… Hein ?!

Comment se fait-il qu'ils se soient croisés par hasard ? Sans perdre une seule seconde, je fonce vers eux.

— Mork.

— Tu as fini ? Est-ce que tout va bien ?

— Oui. C’est…

Je désigne l'autre personne. Il me sourit, comme s'il n'avait rien contre moi.

— Voici Hart, mon junior.

— Ravi de te rencontrer, salue le junior.

Je lui souris en retour.

— Voici Pi, mon petit ami.

Mon petit ami !

Mon petit ami !!!

Wow. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Pi, pour te sentir heureux avec ces simples mots ? Pourquoi tu refuses de sourire ? Je m'efforce de garder un visage impassible et me rapproche du grand type.

— On peut y aller ?

— Tu as fini, Vilain ?

— J'ai fini. Tu as faim ?

— Beaucoup.

— Ok, tu peux choisir l'endroit puisque tu m'as attendu.

— Je veux t'attendre ici tous les jours si ça te rend moins cruel envers moi.

— Et laisser tomber toutes les responsabilités ?

Mork hausse les épaules et se tourne vers son junior.

— Je vais y aller maintenant.

— D'accord.

On discute en marchant. Certains jours sont excitants, d'autres étonnamment ordinaires. Un jour, nous pourrions avoir de nouveaux amis, et ils pourraient passer de simples connaissances à des amis proches. Malgré tout, Mork ne lâche jamais ma main.

Il n'a jamais douté de nous, et il m'a montré combien notre amour est beau.

Et il sera encore plus beau si nous gagnons la confiance grâce à notre amour.

… Comme nous l'avons fait.



Une fois que nous sommes de retour chez nous, nous continuons nos affaires. Mork joue à un jeu et lit un livre pendant que je regarde la télé et joue sur mon téléphone, faisant défiler mon fil d'actualité pour tuer l'ennui. Un instant plus tard, je tombe sur une bombe. Le statut de Duean est révélé sur mon écran.



Dollawee Panichapun

Puisque j'ai reçu un prix pour avoir été la personne la plus excitante jamais enregistrée dans le livre de l'université, j'aimerais démissionner du club des hommes au foyer audacieux et coucher avec quelqu'un d'autre pour défier ma femme. Envoyez-moi un message si vous souhaitez vous joindre à moi. J'ai vraiment besoin d'un compagnon.



Ça a été posté il y a deux minutes, mais le nombre de likes monte en flèche à chaque seconde. Quelqu'un a même demandé si Duean allait redevenir un playboy.

Quand je me tourne vers le grand type qui rit joyeusement tout seul, je sais.

Duean… le téléphone que tu as laissé ici plusieurs fois a finalement été piraté. C'était stupide de ta part de choisir comme mot de passe l'anniversaire de Meen.

Je ne sais pas comment je suis censé agir. Mais une chose est sûre, ça te servira de leçon, Duean.

Tu t'es attaqué à mon Sutthaya Oppa en premier.


Laisser Un Commentaire
»»————- ★ ————-««
FIN

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: