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Blue Kiss
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Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
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Mer 24 Juil 2024 - 12:51
Blue Kiss
Ecrit Par Hideko_Sunshine



Carte D'identité

Pays D'origine : Thailande

Traduction : Johanne
Correction :Amelyma

Nombre De Chapitres : 22 Chapitres

Status : Terminé

Soutenir L'auteur : MEB



Résumé

Le premier pas joyeux de Kao à l'université s'est transformé en faux pas au moment où le nouveau lien d'amitié qu'il venait de créer l'avait fait atterrir dans le même groupe que Pete, un riche, beau mec qui était un de ses camarades de lycée. Cela aurait été bien s'ils avaient été des amis normaux, mais Pete l'avait pris pour cible une fois! Même si Pete avait arrêté de se battre comme il en avait l'habitude au lycée, leur ressentiment l'un envers l'autre n'avait jamais changé. Leurs amis ont donc pris le risque de les mettre en binôme ensemble pour un devoir.

Jusqu'au jour où les murs entre eux sont tombés. Et Pete et Kao ont découvert qu'ils s'entendaient mieux que prévu. Mais leur nouvelle relation a été menacée lorsque Fongbeer, une étudiante, s'est mise en travers de leur ''amitié''. Cela a obligé Pete à essayer de se battre avec Kao tous les jours comme avant.

Que devrait faire un meilleur ami (qui voudrait être plus qu'un simple ami) comme Kao dans cette situation ?

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Ven 6 Sep 2024 - 21:53



Introduction
~ Kao ~

Pete... est un gars ouvert et très actif.

Il est gai et heureux surtout quand il est avec des filles

Mais il se plaint toujours qu’elles sont pénibles.

Et, en bon ami, je le conseille toujours.

Mais le truc c'est que j'ai un faible pour lui!




~ Pete ~

Kao… est une personne que j’ai haï au premier regard.

Il est centré sur lui-même , grossier et seulement bon pour étudier.

Mais nous nous sommes retrouvés de façon inattendue dans le même groupe d'amis.

Puis nous sommes devenus les amis les plus proches.

Mais le fait est qu'il devient de plus en plus mignon chaque jour!


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Ven 6 Sep 2024 - 21:53



Prologue
(Haine) au Premier Regard
Dans un lycée.

— On y va ?

Kao se dirigea vers ses deux amis qui l’avait attendu pendant qu’il était aux toilettes. Aujourd’hui, ils avaient prévu de fêter la fin des examens de fin d’année dans un restaurant de barbecue. Puisque cet examen était le dernier qu’ils passaient en tant que lycéens, ils allaient être diplômés et partir dans différentes universités.

— On vous attendait Ren et toi, répondit un de ses amis.

Ren était un autre ami du même groupe. Il avait un frère plus âgé nommé Sun, qui était diplômé de l’université et prévoyait d’ouvrir un café. Kao avait entendu dire qu’il était intéressé par une location près de l’école.

— Quoi ?! Ren n’est pas encore là ? demanda Kao, surpris.

— Non ! Il a dit qu’il allait aux toilettes il y a un moment.

— Merde, pourquoi est-ce qu’il n’est pas encore là ? Il est mort dans les toilettes ?

— Il doit être en train de flirter. Est-ce qu’il va nous laisser tomber pour sortir avec des filles ?

— Tu l’as appelé ? demanda Kao après avoir entendu ses amis se plaindre.

— Je l’ai fait, mais il n’a pas répondu.

— Attendez là alors, je vais le chercher.

Kao retourna dans l’école et se dirigea directement vers le bâtiment des Premières. Il se rappelait de l’étage où étudiait la fille avec qui Ren “parlait”. Il pensait que celui-ci avait voulu dire au revoir ou planifié de la voir avant d’être diplômé.

Les cours étaient terminés depuis un moment maintenant. Il n’y avait presque plus personne dans l’école. C’était si calme que Kao pouvait entendre ses propres pas. Il continua à marcher jusqu’à ce qu’il arrive à destination. Et soudain ! Il entendit du chahut dans un coin du bâtiment. C’était comme s’il y avait une bagarre. Il s’arrêta, choqué par ce bruit.

— Je suis désolé. Je n’avais aucune idée qu’elle sortait avec toi.

— Désolé ?! Ce n’est pas trop facile ?

— Mais je n’en avais vraiment aucune idée. Je suis désolé.

La voix de Ren fit reprendre ses esprits à Kao. Il courut pour voir ce qu’il se passait. Ce qu’il vit le choqua tellement qu’il devint pâle. Un groupe de garçons frappait son ami.

Le visage de Ren était enflé, du sang coulait du coin de sa bouche et son uniforme était sale. Un grand garçon le tenait par le col pendant qu’un autre, qui semblait être le chef, gardait les bras croisés et les regardait, l’air satisfait.

C’est trop. Pourquoi doivent-ils le frapper comme ça ?!

— Hey ! Arrêtez ça !

Il cria comme s’il n’avait pas peur de se faire tuer, mais il ne pouvait pas supporter de voir son ami dans cet état. Tout le groupe, en particulier Pete, le leader, se tourna immédiatement vers Kao. Pete ricana. La façon dont il regardait Kao était si intimidante que ce dernier avait peur, mais il essaya de trouver du courage.

Il était allé si loin, comment pouvait-il faire la poule mouillée et fuir ?

— Vous tous contre une personne, ce n’est pas trop lâche ?!

Ces mots sortirent sans réfléchir. A cette remarque, les yeux de ces garçons se remplirent de colère. Kao recula d’un pas et déglutit de peur qu’ils n’aient changé de cible.

S’il n’avait pas voulu aider Ren, il aurait déjà fui. Même s’il avait pu se battre, ils étaient cinq, donc il n’aurait pas été capable de tous les battre, en plus ils avaient tous l’air intimidant.

La chose la plus importante était que Kao ne savait pas du tout se battre !

Encore une chose… Kao se souvint que ces garçons avaient été appelés dans le bureau de discipline des étudiants plusieurs fois. Sa scolarité et la leur étaient comme “deux lignes parallèles”. Il n’aurait jamais pensé qu’il aurait à les confronter comme ça. Il pensait vraiment que c’était une honte pour Pete. Le jeune homme était beau, riche et avait tout ce qu’il voulait, mais il avait choisi d’être une racaille, de mal se comporter et de se battre avec d’autres personnes.

La vie de Pete devait être si confortable et sans problème. C’était pour ça qu’il continuait à les chercher.

— On doit le tabasser, Pete ?!

Le garçon qui agrippait le col de Ren le jeta à deux de ses amis pour qu’ils bloquent ses bras. Il se tourna pour s’occuper de Kao, mais Pete tendit la main pour l’arrêter, même s’il semblait qu’il avait pris Kao pour cible.

— Pas besoin ! Un faible comme lui mourra si on lui botte le cul.

— Pourquoi tu fais ça à mon ami ?

Kao serra les poings après avoir entendu l’insulte.

— Ton ami a joué avec ma copine ! Et toi… reste en dehors de ça si tu ne veux pas être blessé, gueula Pete et il regarda Ren qui avait été roué de coups comme s’il avait été renversé par un camion. Et toi, ferme ta bouche.

Après avoir dit ça, il hocha la tête vers ses amis et s’éloigna sans un regard pour Kao. Les autres suivirent, sans oublier d’avertir Ren de n’en parler à personne s’il ne voulait pas être blessé.

— Hey, tu vas bien ?!

Kao courut pour vérifier l’état de Ren qui avait été jeté au sol. Il l’aida, inquiet. A ce moment-là, en regardant Ren, Kao était si furieux qu’il voulait le rapporter à la police.

Ils pensaient qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient parce qu’ils étaient riches ?!

— Je ne vais pas bien, évidemment, dit Ren en gémissant.

— On devrait le signaler à la police ? Ils ont eu le culot de te faire quelque chose comme ça. Ils pourraient recommencer.

— Quel intérêt de le signaler à la police ? Son père est riche, donc il serait libéré sous caution de toute façon. S’il sait que nous l’avons signalé, il va me tuer la prochaine fois, dit Ren, essuyant le sang de sa bouche.

— Tu as vraiment peur d’eux, hein ?

— Ouais, ouais, peu importe. Si j’arrête de voir Mint, ils me laisseront probablement tranquille, dit Ren.

En fait, Ren savait qu’il était en faute pour être sorti avec sa copine, mais il n’avait eu aucune idée qu’elle était déjà la copine de Pete. S’il l’avait su… il ne se serait pas mis en danger en sortant avec elle. Tout le monde à l’école savait que s’ils voulaient avoir une bonne vie et un avenir, ils ne devaient pas être sur le chemin du gang de Pete.

— Peu importe ce que tu dis. Mais comment tu peux venir manger un barbecue avec nous dans cet état ?

— On peut remettre ça à plus tard ? Emmène-moi voir un docteur d’abord. Je suis en train de me vider de mon sang.

En voyant que son ami pouvait toujours plaisanter, Kao secoua la tête. Mais c’était bien que Ren ne soit pas irréfléchi ou vengeur, sinon il aurait essayé de retourner vers Pete jusqu’à ce que l’un d’eux soit battu à mort !



Le temps passa…

A la Faculté d’Ingénierie

Université N

Même si le premier semestre n’avait pas commencé, les étudiants de deuxième année organisaient les activités d’intégration pour les nouveaux. Kao arriva à l’université tôt le matin. Quand il sortit du bus, il suivit le son des tambours et des chants à l’avant de la faculté, puis il leva les yeux vers le panneau sur le bâtiment.

Kao sourit, se sentant heureux, parce qu’il était entré dans cette université comme sa famille l’espérait. En plus, ses résultats étaient élevés. Lui et sa famille se sentaient si fiers.

En pensant aux examens, Kao se sentit très chanceux. Après avoir presque été impliqué dans une bagarre avec le gang de Pete et pris pour cible, il avait été effrayé de ne jamais pouvoir trouver la paix dans la vie et d’être harcelé par eux. Heureusement, après ce jour, ils avaient été occupés avec l’entrée à l’université et donc Pete n’avait pas eu le temps de se battre avec lui.

Même si Pete avait l’habitude d’être une racaille qui causait des problèmes tous les jours pendant le lycée, le père de Pete ne l’aurait jamais laissé mal se conduire au point de ne pas pouvoir rentrer à l’université.

— Hey, toi !

Kao se tourna vers le gars qui l’avait appelé et poussé. Il semblait avoir le même âge que lui et était habillé avec des vêtements décontractés. Kao en conclut que c’était aussi un étudiant en ingénierie.

— Quel est le problème ?

— Tu es aussi un étudiant de première année en ingénierie ? Je suis June. Tu t’appelles comment ? se présenta June avec un sourire si brillant et amical que Kao força un sourire même s’il pensait que June était bizarre.

Comment quelqu’un peut-il être si avenant ?

— Kao.

— Kao qui veut dire Prospère, pas vrai ? Quel nom de bon augure.

— Kao… comme le chiffre neuf. Et pour June ? June qui veut dire se ressaisir ?

— Tu te fous de moi, enfoiré ?

Kao fut surpris que June le traite d’enfoiré après environ deux minutes de conversation comme s’ils étaient proches. June ignora sa réaction, enroula son bras autour du cou de Kao, et entra dans le bâtiment de la faculté sans s’en soucier. Il continua à parler comme s’ils étaient amis depuis des années. Kao était un peu confus mais continua à marcher avec June. Ce dernier était de la même faculté, donc Kao pensait que c’était mieux de devenir amis qu’ennemis. Ils allaient devoir être ensemble pendant quatre ans de toute façon.

Le rez-de-chaussée du bâtiment de la faculté était animé avec les activités. Les étudiants de deuxième année attendaient pour accueillir les nouveaux. Le son des chants et des tambours était si fort, comme si c’était le jour des sports. Un groupe de seniors dansait sur les chansons de l’activité. Puisque tout le monde s’amusait comme s’ils étaient bourrés, June demanda à Kao de s’arrêter pour jeter un coup d’œil et faire des commentaires amusants.

Après quelques échanges, ils se sentaient plus proches l’un de l’autre. C’était amusant de parler avec June et il était très drôle. Il avait dit à Kao qu’il venait d’une province du sud. Il partageait une chambre près de l’université avec King, son ami du lycée. King allait dans une autre université de la région.

— Tu vois ce beau mec debout là-bas ? demanda June alors qu’ils suivaient les seniors pour avoir l’étiquette avec leur nom à la table d’enregistrement.

Kao suivit le regard de June jusqu’à un gars qui était debout seul. Il était grand et très beau.

— Il est métis ? Son nez est si fin.

— Il n’est pas seul. Ces seniors sont en train de lui parler.

— Exact ! C’est ça !

June semblait frustré que Kao l’ait interrompu.

— C’est un beau métis. On devrait apprendre à le connaître. S’il devient notre ami, ça sera bien pour nous plus tard.

— Comment ?

— Regarde-le. Les seniors sont tout autour de lui depuis son premier jour ici.

— Et alors ?

— Ça veut dire que les seniors l’aiment bien. Ce sera plus facile si les seniors t’aiment bien.

June attrapa le bras de Kao et le traina jusqu’à la cible, sans attendre son avis. Les seniors étaient partis quand ils atteignirent leur cible et June en profita pour le saluer.

— Hey, toi !

June salua cette personne exactement de la même façon qu’il avait salué Kao.

— Je suis June. C’est mon ami, Kao. Tu t’appelles comment ?

Le gars avait l’air si confus que Kao dut étouffer son rire. C’était la même expression qu’avait eu Kao avant.

— Thada, répondit cette personne.

— C’est un nom thaï. Je pensais que tu devais avoir un nom étranger puisque tu es métis, laissa échapper June sans faire attention.

Kao lui donna un coup de coude en signe d’avertissement.

— Mais je pense que c’est cool. Tu as un bon nom. Tu as pris ton étiquette ? Allons-y ensemble.

June emmena Thada faire la queue pour récupérer l’étiquette avec leur nom, puis il continua à leur parler comme s’ils étaient amis depuis des années. Kao et Thada ne parlaient pas beaucoup. June était le seul à bavarder.

Thada et June avaient leur étiquette. Kao était le dernier du groupe. Il était en train d’écrire son nom quand il vit une fille écrire son nom à côté de lui. Elle était grande, habillée intelligemment et semblait masculine. Même les filles la regardaient. Et elle leva les yeux à ce moment-là.

— Kao ? Tu as un frère qui s’appelle Ten(1) ?

— Non, ma sœur s’appelle Gib. Et toi ? Tu es Sandee. Tes frères et sœurs ont tous “San” dans leur nom aussi ?

Quand Sandee le taquina sur son nom avec un sourire, il en fit de même pour le sien. Puis ils sortirent tous les deux de la zone d’enregistrement ensemble. June et Thada qui attendaient à l’extérieur vinrent les rejoindre.

— Tu serais étonné, dit Sandee. J’ai quatre grandes sœurs : Sanseuy, Sanson, Sanruk et Sanwan.

Kao, June et Thada avaient l’air de ne pas y croire. Sandee rigola.

— Ma mère ne nous a pas donné des noms cools ?

À chaque fois qu’elle disait les noms de ses sœurs, tout le monde réagissait toujours comme ça. Sandee pensait que c’était amusant.

— Nous sommes les sœurs San. “Kao” semble si simple comparé à ça.

— Si “Kao” est simple, alors “June” est incroyablement simple, dit Kao et il se tourna vers June, puis ils se présentèrent les uns aux autres.

— Oh ! Je vais vous présenter mon ami. Je reviens.

Quand Sandee partit chercher son ami, June regarda immédiatement Kao.

— Tu flirtes avec une fille le premier jour ? C’est génial.

— Je ne flirte pas. C’est une amie.

June était sur le point de parler quand Sandee traîna son ami jusqu’à eux pour les rencontrer. A cet instant, les yeux de Kao s’écarquillèrent. Il était stupéfait, et il était sûr que l’autre personne ressentait la même chose.

Parce que l’ami que Sandee était sur le point de nous présenter… était Pete, celui qui l’avait pris pour cible !

Notes :
1/C’est un jeu de mots: Kao veut dire neuf (9) en thaï et Ten veut dire dix (10) en anglais.

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Ven 6 Sep 2024 - 21:54



Chapitre 1
Ami
La Faculté d’Ingénierie

Université N

Normalement, si tôt le matin, une cafétéria n’était pas un endroit populaire pour la plupart des étudiants puisqu’ils avaient déjà du mal à se lever pour les cours du matin. Pourtant, ce n’était pas le cas de Sandee et ses amis.

En général, Sandee et Kao venaient tôt avant le début des cours tandis que Pete et June traînaient parfois jusqu’à ce que le soleil se lève et allaient directement en classe, laissant le groupe se demander quelle sorte d’énergie possédait leur corps. Pour Thada, cela dépendait de ses différents jobs à temps partiel puisqu’il avait besoin de payer lui-même ses frais de scolarité.

— Il y a un rapport de groupe à rendre lundi prochain. June et Thada seront avec moi. Et Kao sera avec Pete.

Sandee les assignèrent dans un groupe pour un devoir en sciences sociales car elle savait qu’ils reporteraient le travail et finiraient par veiller tard la nuit juste avant la date limite, essayant de finir le rapport à la hâte.

Même si Sandee était la plus jeune parmi ses amis (elle avait commencé l’école plus vite que les enfants de son âge), c’était elle qui assignait les groupes, leur rappelait de finir leur travail, et les trainait pour étudier avant les examens. Contrairement à Thada qui était le plus vieux — il avait commencé l’université un an plus tard — il n’avait aucune idée de ce genre de choses.

On ne pouvait pas lui en vouloir, cependant. Comme il manquait d’argent, il devait passer la plupart de son temps à travailler à temps partiel. C’était suffisant pour que Thada puisse suivre les cours à temps, terminer chaque devoir, et passer tous les examens. Pete était aussi le plus vieux du groupe, mais… il ne pouvait pas moins se soucier de pousser tout le monde à étudier. Il ne s’intéressait qu’aux fêtes !

— Pardon ?! crièrent en même temps Kao et Pete.

— Pourquoi pas ?

Sandee les regarda sévèrement, puis elle soupira et continua.

— C’est parce que nous avons besoin de trois membres dans un groupe mais nous sommes cinq. Regarde. Seuls Kao et moi sommes assez intelligents pour travailler sur le rapport. Vous n’avez normalement qu’une seule responsabilité — écrire votre nom dessus.

— Hey, tu exagères ! Nous aidons aussi.

— Ferme ta bouche, June.

Sandee lui lança un regard qui tue. Elle ne pouvait pas nier le fait qu’elle obligeait toujours tout le monde à s’entraider, mais Pete, Thada et June étaient assez inutiles.

— Pourquoi je dois être avec Kao ? Je ne peux pas rester avec toi plutôt ?

— Tu as un problème, Pete ? Ou tu veux peut-être que je sois avec Kao et que je vous laisse tous les trois ensemble ?

— Pas moyen, Madame ! refusèrent immédiatement June et Thada.

— Alors, c’est comme ça, dit Sandee.

Elle soupira à nouveau parce que Pete et Kao ne semblaient pas satisfaits.

— Pourquoi vous vous haïssez autant, hein ? Nous sommes ensemble depuis un semestre et nous avons même rejoint des activités d’intégration. Nos seniors nous ont dit d’entretenir notre amitié. Mais vous les gars, des amis du même groupe, vous haïssez tellement.

— Tu te trompes… dit Kao, essayant de trouver une excuse.

— Alors explique-moi, c’est si évident que vous ne voulez pas travailler ensemble.

Sandee leur lança un regard réprobateur. La seule bonne chose était que, en dépit de leur haine, Kao et Pete étaient toujours dans la même bande d’amis. Ils avaient enduré les activités de la cérémonie de bienvenue ensemble. Mais c’était parce que Sandee, Thada et June avaient joué un rôle important pour faire cesser les disputes.

Kao n’était pas si mauvais. Mais Pete avait de toute évidence un problème avec Kao au point que, quoi que le jeune homme faisait, Pete était irrité.

Sandee comprenait pourquoi ils se détestaient. Elle pensait qu’ils avaient juste besoin de temps, mais… elle avait tort. Ils ne s’aimaient toujours pas alors qu’ils étaient amis depuis un semestre entier.

Sandee pensait que Pete et Kao allaient ruiner leur relation à tous les cinq s’ils continuaient à se disputer. C’était pourquoi elle les mettait toujours ensemble, pour qu’ils deviennent plus proches. Mais son plan ne semblait jamais fonctionner puisqu’ils avaient beaucoup de problèmes quand ils étaient ensemble.

Maintenant, elle n’était plus du tout confiante par rapport à son plan. Il semblait qu’ils préféraient se disputer plutôt que de se rapprocher.

— Et voilà la drama queen, soupira Thada, fatigué de tout ça. Vous ne pouvez pas juste travailler ensemble, les gars ? Ne l’énervez pas. Elle a déjà assez de problèmes avec June et moi, elle pourrait avoir la migraine.

— Il a raison ! Quel est le problème avec le fait de travailler ensemble ? ajouta June, effrayé que Sandee change d’avis et travaille avec Kao, le laissant avec Thada et Pete ce qui craindrait. Nous sommes tous amis. Arrêtez de vous détester, les mecs.

— Bien, je serai avec Kao. Sandee, tu n’as pas besoin d’être si dramatique, dit Pete à contrecœur.

Il regarda Kao qui ne semblait pas heureux non plus de travailler avec lui.

Attendons de voir… s’ils pourraient y arriver jusqu’à la fin.



Après les cours

— Tu vas chanter au pub ce soir ? Je veux rencontrer Thanwa, demanda Pete à Thada alors qu’ils marchaient dans le couloir après la fin du dernier cours.

Thanwa, un bel homme de 23 ans, était le senior de Thada. Ce dernier avait fait sa connaissance parce que Thanwa et son groupe jouaient de la musique dans le même pub. Le senior était le leader et le chanteur principal du groupe.

Thada et Thanwa avaient prévu d’ouvrir bientôt un salon de tatouage nommé “Thada Studio”, puisque Thada travaillait dans un salon de tatouage, apprenait l’art du tatouage et adorait les concevoir. Il était doué.

— Bien sûr. J’ai besoin d’argent.

— Putain, tu bosses dur, le taquina June.

— Et toi, June ? Tu viens ? demanda Pete.

— J’aimerais bien, mais ma mère vient de m’appeler. Elle a dit qu’on manquait d’argent en ce moment donc j’aurais mon argent de poche un peu en retard, soupira June, se sentant désolé pour lui-même. Je vais devoir survivre avec des nouilles instantanées pendant un moment.

— Ne t’inquiète pas. Ce soir, c’est moi qui invite, dit Pete, mettant son bras autour du cou de June.

Ce n’était pas un problème pour lui de payer pour ses amis puisqu’il était le plus riche du groupe.

— Et pour le rapport pour lundi prochain ? demanda Sandee, la voix sévère.

— Allons-y ce soir et finissons-le ce week-end. Tu ne peux pas dire non, d’accord ?

Ils ne juraient jamais quand ils parlaient à Sandee, la seule fille du groupe, parce qu’elle n’avait jamais juré une seule fois, et ils respectaient ça.

Mais c’était tout !

Sandee était peut-être la seule fille, mais elle était si virile. Elle trainait avec eux tout le temps, si bien qu’ils avaient l’impression qu’elle était un mec. Leurs camarades de classe “shippaient” même Sandee et Thada(1) en tant que couple parce qu’ils étaient proches.

Le plus drôle était qu’ils imaginaient Sandee comme le top et Thada le bottom !

— Bon sang ! Ce n’est génial que si Sandee vient. Les gars là-bas ne nous embêteront pas et les jolies filles viendront à notre table, dit joyeusement June.

Il était le plus gai et le plus bavard du groupe.

— Tu es toujours comme ça, utilisant mon numéro pour appâter les filles.

Sandee soupira. June donnait toujours son numéro de téléphone et son identifiant LINE aux filles qui étaient intéressées par elle. Parce qu’il savait, en dépit du fait que Sandee avait l’air virile, qu’elle n’était surement pas un tomboy ou lesbienne.

C’était pour ça que June utilisait Sandee comme un outil pour avoir le numéro des filles pour lui-même !

— Je ne peux pas m’en empêcher. Les filles qui viennent pour toi sont très mignonnes et petites. Juste mon style.

— Je ne veux pas y aller à cause de ce que tu viens juste de dire.

— Allez. Tu ne le vois pas ? Ces gars vont certainement me voler la vedette, et les numéros des filles seront hors de ma portée.

June secoua le bras de Sandee, la suppliant. Kao, Pete et Thada avaient toujours l’attention des filles quand ils sortaient tous ensemble. C’était la raison pour laquelle il avait besoin que Sandee vienne. Mais June n’était pas aussi fâché qu’il le prétendait — c’était seulement une blague. Il n’avait jamais été jaloux de ses amis, bien sûr ! Parce qu’ils avaient créé un lien solide depuis qu’ils étaient étudiants en première année. Ils avaient beaucoup de choses en commun et étaient étroitement liés. Il ne s’inquiétait pas pour des petites choses inutiles.

— C’est vrai ! Ne dis pas non. Et tu dois être belle ce soir, lui dit Pete.

— Peu importe !

Sandee leva les yeux au ciel.

Elle ne pouvait pas vraiment dire non, sinon personne ne ramènerait leurs “corps” à la maison et leur rappellerait de ne pas boire comme un trou jusqu’au lever du soleil. Et les devoirs pour lundi prochain ne seraient jamais terminés !



Cette nuit-là

K Pub

Au moment où Pete et ses amis entrèrent dans le pub, un membre du personnel se précipita pour les accueillir convenablement car ils étaient des habitués. Comme Pete donnait de généreux pourboires, tout le personnel le connaissait très bien. Ils attiraient également les garçons et les filles qui aimaient la vie nocturne, les faisant devenir le centre d’attention du pub.

Sandee… environ 1m67, avec de longs cheveux bouclés — noirs et assez épais. Elle aimait mettre de l’eyeliner noir pour rendre ses yeux noirs plus impressionnants. Même si Sandee était assez intéressée par le maquillage et la mode, elle avait été élevée comme un garçon parce que ses parents voulaient un fils comme dernier enfant. C’était pourquoi son style était un mélange de mignon et de beau, attirant aussi bien les garçons que les filles.

Thada… 1m86, assez mince mais aussi en forme et tonique, résultat de son entraînement, qui le rendait attirant. Il était à moitié thaï, à moitié français, avec des yeux bleu gris et des cheveux bruns lui arrivant aux épaules. En général, il coinçait ses cheveux derrière une oreille ou il faisait une demi-queue, laissant pendre les mèches de devant pour un effet désordonné mais avec une touche de propreté. Thada portait habituellement des vêtements décontractés mais il avait toujours l’air bien.

Pete… 1m83, bien bâti, 100% masculin. Il avait un beau visage et une peau bronzée, avec des yeux noirs et des cheveux noir de jais. En tant qu’enfant unique d’un entrepreneur immobilier, il était bien connu pour sa richesse.

Kao… 1m77, mince mais pas maigre car il avait pas mal de muscles. Il avait un look propre comme les idoles et très à la mode. Il était aussi très beau, mais différemment de Pete. Il était plus soigné, amical et facile à vivre. Il était sans aucun doute populaire auprès des filles.

June… 1m80. Il était assez beau, et aussi bavard. Il était en réalité assez populaire mais toujours à la recherche de plus de numéros de téléphone des filles.

Et la “clé” parfaite de son plan était Sandee.

Avec leur apparence, pas étonnant que June soit si fier quand ils allaient au pub ensemble. Il se sentait comme le membre d’un boys band sur le point de monter sur scène, avec beaucoup de fans criant leurs noms.

Rien que leur taille et leur look pouvaient attirer tous les projecteurs !

— Quel endroit génial.

June fit le tour du pub du regard. Leur table était juste au milieu, en face de la scène. En plus d’être capable de tout voir d’ici, ils devenaient plus remarquables.

— Bien sûr que ça l’est. Pete leur a donné 500 baths.

Kao pinça ses lèvres en une grimace de dégoût, mais Pete haussa simplement les épaules, n’en ayant rien à foutre. Ils commencèrent à commander, et, après un moment, leur table fut remplie d’alcools, de cocktails et de nourriture.

La vraie fête pouvait commencer. June dit “santé” à tout le monde et dansa sur la musique jaillissant des haut-parleurs, soulageant le stress accumulé durant la semaine passée.

— Je dois aller me préparer, dit Thada après s’être amusé avec eux pendant un moment. Les gars, prenez soin de Sandee. Je pense qu’il n’y a pas que les filles qui sont après elle ce soir. Regardez ces mecs à cette table… Ils lorgnent sur elle.

— Déjà ? demanda June en suivant le regard de Thada et remarquant trois mecs qui la regardaient de la table d’à côté. Ton score est plus élevé que Pete aujourd’hui.

— J’en ai plus qu’assez. Je vais bien.

Pete haussa les épaules, il s’en fichait.

— Mais putain, Sandee est en feu ce soir. Tous les mecs continuent à la regarder. N’est-ce pas étrange ?

A la remarque de June, Pete et Kao se tournèrent immédiatement vers Sandee, et alors Pete plissa légèrement les yeux, analysant ses vêtements.

— Regarde ses vêtements.

Pete était irrité. Au début, il n’avait pas pensé qu’elle était habillée de manière trop révélatrice. Mais maintenant qu’il remarquait comment les gars la regardaient, il réalisait qu’elle semblait assez séduisante. Avec ce débardeur noir et ce jean skinny serré, il l’aurait peut-être aussi reluqué s’ils n’avaient pas été amis. Les filles trouvaient ces vêtements cool alors que les mecs les trouvaient sexy.

— C’est quoi ça ? Je t’avais dit d’avoir l’air belle ce soir, dit Pete avant de jeter sa veste sur ses épaules en la fixant. Couvre-toi !

— Oh, allez !

Bien que Sandee semblait agacée, elle mit la veste, comme demandé. Kao regardait les deux en silence et vida son verre. Il savait que Sandee était un point faible pour Pete parce qu’elle ressemblait à sa sœur qui était récemment décédée. C’était la raison pour laquelle il essayait de s’améliorer en tant que frère. Mais Kao ne pouvait pas s’empêcher de penser que Pete était surprotecteur.

Parfois… Il était difficile de dire si Pete était “protecteur” ou “possessif” !



Vers 1h du matin

L’alcool commençait à se faire sentir, donnant à Kao des vertiges. Il laissa ses amis et prit la fuite pour se reposer sur un canapé devant les toilettes pendant un certain temps. Pete vint pour utiliser les toilettes pendant qu’il était assis là. Aucun mot n’avait été échangé. C’était comme s’ils étaient des étrangers. Sandee devait être seule à table en ce moment car il était temps pour June de partir à la chasse aux numéros de téléphone. Kao se leva, décidant de retourner à la table.

Kao n’était pas inquiet à propos de Sandee d’habitude, mais il ne pouvait pas s’en empêcher aujourd’hui. Pas quand il y avait trois mecs à la table d’à côté qui ne voulaient pas arrêter de la regarder. Peu importe à quel point Sandee était audacieuse et virile, elle était toujours une fille.

Kao n’avait même pas bougé un pied qu’il entendit des bruits forts venant des toilettes.

— Est-ce que cette fille à ta table est prise ?

— Ce ne sont pas tes affaires !

Kao commença à se sentir mal à l’aise. C’était évident que ça n’était pas une simple conversation ; c’était plus comme une dispute. Kao n’arrivait pas à reconnaître la première voix, mais il était sûr et certain que l’autre voix était celle de Pete !

— Mon ami l’aime bien. Si elle n’est pas à toi, alors reste en dehors de ça.

— Et bien, c’est mon amie.

Pete essayait délibérément de faire chier ce type. Kao pensa soudain que Pete était définitivement né pour être un fauteur de troubles.

— Et c’est mon putain de choix de rester en dehors de ça ou pas.

— Tu veux juste la garder pour toi.

— Et alors ?! Tu penses que je vais te laisser t’approcher de mon amie alors que tu parles comme ça, hein ? T’es un putain de looser ! C’est tout ce que tu as ? Va te faire foutre. Elle n’est pas pour toi, se moqua Pete.

Même si Sandee était assez forte pour prendre soin d’elle, Pete était toujours inquiet pour elle. Il ne laisserait jamais une bonne personne comme elle être en contact avec ces connards. Sandee n’était pas seulement son amie, elle ressemblait également à sa petite sœur décédée.

Et Pete pensait aussi à Sandee comme sa petite sœur.

Kao passa sa tête dans les toilettes pour jeter un coup d’œil. Il vit que Pete allait partir, mais l’autre gars attrapa le col de sa chemise. Et ils étaient deux contre Pete. Kao avait peur qu’il veuillent vraiment se battre et que les choses deviennent incontrôlables, alors il se précipita à l’intérieur et cria, essayant d’attirer l’attention des personnes à l’extérieur.

— Hey ! Qu’est ce que vous foutez les gars ?

Ça marchait ! Quelques personnes vinrent pour voir ce qu’il se passait. L’autre type relâcha le col de Pete même s’il le regardait toujours comme s’il avait envie de le frapper. Pete le regarda en retour, inébranlable. Kao soupira fortement, puis suivit Pete à l’extérieur.

— Ne te bats pas. Tu vas tous nous mettre dans la merde.

Kao avertit Pete d’une voix forte au-dessus de la musique alors qu’ils retournaient à leur table à travers la foule.

— Tu as peur d’eux ? demanda Pete, levant les sourcils.

Kao pouvait voir le mot “lâche” dans les yeux de Pete.

— Je n’ai pas peur. Mais n’oublie pas que Thada travaille ici. Tu vas lui attirer des ennuis !

Kao accéléra jusqu’à la table, suivi par Pete un moment plus tard. Les autres types revinrent aussi à leur table. Ils regardaient Pete comme s’ils voulaient se battre.

A ce moment… l’intuition de Kao lui dit… que ça n’était pas encore terminé !

Notes :
1/ Vous pouvez suivre l’histoire de Sandee et Thada dans le livre ‘Natural Kiss’.

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Chapitre 2
Mettre Les Pieds dans Le Plat
— Mais c’est quoi le problème avec les mecs de cette table ?

June relança le sujet pendant qu’ils étaient dans la voiture.

C’était difficile de trouver un taxi à cette heure de la nuit donc Pete devait tous les ramener chez eux après la fermeture du pub. Il n’avait bu que quelques verres pour se sentir pompette et n’avait pas touché à une seule goutte d’alcool après une heure du matin, sachant qu’il devait conduire.

Les garçons n’étaient jamais ivres si Sandee était avec eux. Sinon, elle les engueulait le lendemain matin, les faisant réfléchir à leur comportement. Et avec le rapport qui n’était toujours pas fait, ils ne devaient certainement pas être bourrés.

— Ils aiment bien Sandee, répondit Pete.

— Ils sont juste venus parler, se défendit-elle rapidement.

— Est-ce qu’ils ont demandé ton numéro de téléphone ? demanda Kao.

— A moins qu’ils n’aient osé le faire alors que Pete leur lançait un regard noir comme ça. En plus, Sandee n’a pas vraiment l’air amical. Je n’aurais pas voulu lui demander non plus si j’avais été à leur place. Je ne veux pas mourir, plaisanta June.

— Leur putain de chef pense que Sandee est ma copine, dit Pete, en regardant Sandee à côté de lui. Ils attendaient dans les toilettes pour me le demander parce qu’ils pensaient que j’essayais de me mettre en travers de leur chemin. Donc je leur ai dit de fermer leur putain de gueule. Ces losers ne savent pas s’y prendre.

— T’étais sur le point de te faire tabasser mais maintenant tu fais le malin, dit Kao, contrarié.

— Ferme ta gueule.

Pete regarda Kao dans le rétroviseur.

— Ça veut dire qu’il n’y a rien d’anormal avec tes phéromones. Je pensais que tu n’attirais que les filles, dit Thada en tendant la main pour frotter sa tête.

Sandee repoussa sa main, fâchée.

— Tais-toi, Thada. Dors. Tu es bourré.

— Mais celui qui aimait bien Sandee n’était pas le gars intimidant, pas vrai ? continua June.

— Non, ça c’est le chef. Celui qui l’aimait bien, c’était le mec timide.

Pete se souvenait qu’ils étaient trois. Le mec qui avait pris les devants était probablement le meneur. Il était beau mais aussi intimidant. Pete pensait qu’il était du genre à aimer se battre.

— Je ne sais pas pourquoi Sandee lui plaît. Est-ce qu’il aime les filles féroces ou quelque chose comme ça ?

— Change de sujet s’il te plaît. C’est si agaçant.

Sandee soupira. Ils avaient l’habitude de parler des filles et d’autres choses, mais pourquoi s’étaient-ils focalisé sur elle ce soir ?

— Et toi, June ! Dis-moi que tu n’as donné mon numéro à personne.

— Noooooooooon, je ne l’ai pas fait, répondit June.

Mais qui le croirait quand sa voix était si aiguë ?!

— Tu es sûr ?

— Détends-toi. Je m’occuperai d’elles si elles te dérangent.

— Tu es toujours comme ça !

Sandee soupira de nouveau. June avait sans aucun doute donné son numéro de téléphone et son identifiant LINE. Il semblait effrayé de se faire gronder, alors il changea rapidement de sujet pour parler des filles qui avaient dragué Pete ce soir.

— Pete, tu as eu combien de numéros de téléphone ce soir ?

— Quelques uns. Je ne sais pas si je vais les contacter. Elles ne sont pas vraiment mon genre.

Ils continuèrent à bavarder joyeusement. Pete déposa June en premier, puis Thada. Il déposa Sandee à une boutique appelée “Ordinariez” située au rez-de-chaussée d’un immeuble. Ses parents avaient acheté le bâtiment pour ouvrir la boutique. C’était aussi là que vivaient Sandee et ses quatre grandes sœurs.

— Pete, assure-toi de déposer Kao chez lui, répéta Sandee. Soit prévenant avec tous tes amis. Tu sais que Kao fera la plus grosse partie du rapport, alors juste le conduire chez lui ne devrait pas être un problème.

— J’ai compris ! Est-ce que j’ai dit que je ne le conduirais pas chez lui ?

— Bien ! Kao, envoie-moi un message dès que tu es chez toi.

Sandee rendit la veste à Pete et sortit de la voiture. Kao se déplaça alors sur le siège avant à côté du conducteur. Pete démarra la voiture quelques instants plus tard, soupirant comme s’il avait été forcé de faire ça. Kao ne dit pas un mot. Il resta assis là, silencieusement, jusqu’à ce que l’atmosphère gênante dans la voiture menace de l’étouffer.

Il aurait préféré rentrer seul si Pete détestait ça à ce point.

Mais… après avoir supporté la gêne pendant un moment, Pete se tourna vers Kao et commença la conversation.

— Tu as gardé contact avec d’anciens amis ?

Kao se figea. Il regarda Pete, ne comprenant pas pourquoi il demandait ça soudainement. N’essayaient-ils pas tous les deux de ne pas déterrer le passé parce qu’ils ne voulaient pas empirer les choses entre eux ?

Compte tenu de la situation actuelle… ils étaient déjà comme des ennemis.

— Tu n’as pas entendu ma question ?

— Tu veux dire Ren et les autres ? demanda Kao juste pour être sûr même s’il savait que Pete parlait de Ren. Et bien, parfois. Nous sommes toujours amis. Pourquoi tu me demandes ? Tu lui en veux toujours pour Mint ?

— J’ai rompu avec elle depuis des siècles.

— Pourquoi ? Tu étais si possessif à l’époque.

— Quel genre de crétin j’aurais été si j’avais continué à sortir avec elle ? Elle sortait avec Ren et moi en même temps. Et elle l’aurait fait à nouveau si j’étais retourné vers elle.

Kao comprenait en quelque sorte les sentiments de Pete. S’il avait été à sa place, il ne serait pas retourné vers elle non plus. C’était… s’il ne l’aimait pas vraiment.

— Et pourquoi tu essayes de défendre Ren ?

— Quand est-ce que j’ai fait ça ? J’ai juste demandé pourquoi tu avais rompu avec Mint.

— Bien alors ! Tu ferais mieux de ne pas le défendre.

— Tu en veux toujours à Ren. Pourquoi ? Tu as déjà rompu avec Mint.

— Je n’ai pas de rancune. Ça me fait juste chier quand je pense à son visage. Pourquoi tu t’en préoccupes ? Tu essayes de prendre sa défense ? Tu as besoin d’être un héros tout le temps ?

— Tu resterais sans rien faire si ton ami était battu à mort ? riposta Kao, pensant que Pete le blâmait pour avoir aidé Ren ce jour-là. Et ami ou pas, je l’aurais aidé quand même.

— Comme tu l’as fait pour moi ce soir ? Quelle âme charitable.

Pete n’était pas seulement sarcastique, il faisait également une grimace qui donnait envie de lui mettre un coup de poing.

— Tu n’auras pas à intervenir la prochaine fois. Je peux très bien gérer deux mecs.

— Bien ! Je les laisserai te botter le cul la prochaine fois.

— Tu ne sais jamais quand te taire.

— Et tu n’arrêtes jamais de mettre les pieds dans le plat.

Pete lança un regard noir au gars grossier à côté de lui. L’irritation était si accablante qu’il tapa son poing sur le volant pour évacuer sa colère. Kao soupira profondément, voyant que Pete n’était pas du tout disposé à le ramener chez lui.

— Arrête-toi, je vais prendre un moto-taxi.

— Bien ! C’est pénible de conduire dans une ruelle étroite.

Pete s’arrêta devant la ruelle où se trouvait la maison de Kao. Kao n’hésita pas une seconde avant de sortir de la voiture et d’appeler un moto-taxi. Il ne regarda pas en arrière, ne se souciant pas du tout de Pete.

Putain… si arrogant !

— Je ne l’aurais jamais conduit chez lui si Sandee ne me l’avait pas demandé. Rentre chez toi, petit merdeux. A ton service ! marmonna-t-il.

Plus il pensait au visage de Kao quand ils se disputaient, plus il était contrarié.

Kao venait-il de dire qu’il avait aidé Pete à cause de son sens de l’humanité ? Pas parce qu’ils étaient amis ou parce que Kao se souciait vraiment de lui ?

Et bien, ce n’est pas comme si je voulais être ton ami.

Plus il y pensait, plus Pete se sentait agité. Au fond, il se sentait coupable de laisser Kao rentrer chez lui en moto-taxi. Mais il se dit que Kao avait commencé. Pete ne s’excuserait jamais en premier. Jamais !

SCREEEEEECH !

Pete freina brusquement alors que trois motos s’arrêtaient devant sa voiture. Il avait agi sans réfléchir car il était perdu dans ses pensées.

— Fils de pute !

Il cria, irrité, et sortit immédiatement de sa voiture.

— Vous êtes stupides ?! cria Pete, jetant un regard mauvais aux propriétaires des motos, prêt à se battre.

Ils enlevèrent leurs casques et le regardèrent en retour. Voyant que c’était ceux avec qui il s’était battu au pub, avec deux personnes de plus, Pete regarda autour de lui. La route était déserte, donc il doutait que ça soit vraiment un accident. Ces gars étaient clairement venus pour lui. En plus… Ren était l’un d’entre eux.

Que le monde était petit.

Ses deux ennemis étaient dans le même groupe !

— Mork, on devrait juste le tabasser ?! demanda l’un des sbires, regardant Pete comme s’il ne pouvait pas attendre plus longtemps pour le frapper.

Pete reconnut Mork comme le meneur. Bien que le jeune homme soit désavantagé maintenant, il souriait toujours sans peur, pensant que non seulement ces gars-là ne savaient pas s’y prendre, mais ne pouvaient pas non plus le maîtriser seul.

— Quoi de neuf ?! le salua Mork.

— Salut… dégonflés, répondit Pete sans hésitation.

— Espèce de crétin. Laisse-moi lui donner une leçon.

Les sbires de Mork étaient toujours prêts à attaquer. Ils étaient sur le point de se précipiter sur Pete, mais Mork les arrêta.

— Pourquoi ? Sa bouche supplie pour un bon coup de poing.

— Pas besoin de se presser. Je vais lui parler, dit Mork, regardant Pete comme s’il allait lui donner une autre chance. Ça ne me dérange pas pour cette fille puisqu’elle n’aime probablement pas mon ami. Je suis là pour cette bouche grossière qui est la tienne. Mais si tu t’excuses correctement, je laisserai tomber.

— M’excuser ?

Pete pouvait difficilement se retenir de rire. Il inclina la tête, fixant Mork, puis détourna les yeux vers Ren. Bien qu’il avait laissé tomber certaines choses dans le passé, il ne se retiendrait pas dans cette situation. Plus important, ça n’était pas sa faute. Pourquoi aurait-il dû rabaisser sa fierté et s’excuser envers eux ?

— Je préfère largement m’excuser auprès des chiens plutôt qu’auprès d’un tas de losers comme vous.

Les mots de Pete et la façon dont ils les regardaient furent immanquablement le début de la guerre !



— Ça fait vingt bahts.

Kao descendit du moto-taxi et chercha son portefeuille qu’il gardait dans la poche de son jeans. Mais, tapotant les poches droite et gauche, il n’y avait aucune trace de son portefeuille. Il blêmit. Il se souvenait qu’il l’avait mis dans sa poche et qu’il y était quand il était sorti du pub. Mais alors où était-il maintenant ?

Je dois l’avoir fait tomber dans la voiture de Pete.

— Euh… J’ai laissé tomber mon portefeuille dans la voiture de mon ami, dit Kao au chauffeur après un instant.

— Qu’est-ce que… !

Le chauffeur fit une tête énervée car il pensait que Kao essayait de frauder.

— Je ne suis pas en train d’essayer de frauder ou quoi que ce soit, se défendit rapidement Kao. Vous pouvez m’amener jusqu’à mon ami ? Je vous paierai le double.

— Très bien. Dépêchez-vous et remontez.

— Merci beaucoup.

Kao sauta rapidement sur la moto. En fait, il aurait pu appeler sa mère pour qu’elle lui ouvre la porte et lui demander de payer pour lui, mais il aurait été un fils terrible de rentrer de soirée à trois heures du mat’ et de réveiller sa mère. De plus, il ne voulait pas laisser son portefeuille dans la voiture de Pete.

Pete le détestait. Et s’il était tellement furieux et qu’il jetait son portefeuille ?

— Je ne pense pas que votre ami soit encore là.

— Je sais. Continuez tout droit.

Kao savait que Pete n’attendrait pas qu’il revienne ou ne conduirait pas dans la ruelle pour voir si Kao était bien arrivé chez lui. Cela aurait été différent si Kao avait été une fille. Mais c’était un mec, et celui que Pete détestait en plus. Donc, Kao pensait que Pete était rentré chez lui maintenant. Comme Kao et le reste du groupe avaient l’habitude d’aller chez Pete pour faire leurs devoirs, il savait comment y aller. En plus, Pete n’avait pas dû aller bien loin, ça ne devrait pas prendre longtemps pour le rattraper.

Kao donnait la direction au chauffeur pendant qu’il cherchait la voiture de Pete. Puis, il vit quelque chose d’étrange plus loin sur la route. Il y avait une voiture, des motos, et des gens rassemblés sur le trottoir. Et c’était définitivement la voiture de Pete.

— Stop ! Stop ! Stop ! Stop !

Kao secoua les épaules du conducteur si fort qu’il arrêta immédiatement sa moto. Kao sauta et se précipita sur les lieux pour découvrir que Pete était battu par un groupe de personnes, tout comme Ren ce jour-là. Kao pensa que le karma avait finalement rattrapé Pete. Mais au fond, il se sentait désolé pour Pete parce qu’il était toujours son ami. Même si Pete n’était pas… Kao ne pouvait pas l’ignorer.

— Stop ! Ou j’appelle la police !

Kao cria avant même qu’il ne le sache. Le chauffeur, qui se tenait à côté de lui, blêmit, effrayé d’être pris dans des feux croisés.

— Encore toi ?!

Mork se tourna et lui cria dessus. A ce moment-là, Kao eut l’impression que le temps s’était arrêté. Il était tellement horrifié qu’il se figea, effrayé qu’ils ne changent de cible pour lui à la place, mais il essaya de rester droit… Il faisait ce qu’il fallait. Le destin ne lui ferait pas de blague. Il s’en était même sorti vivant quand Pete avait amené ses amis pour battre Ren ce jour-là.

— Hey ! Laisse-le. C’est mon ami.

Quelqu’un cria alors que Mork se dirigeait vers Kao. Mork s’arrêta et regarda Ren. Kao fut stupéfait quand il vit Ren. Il n’aurait jamais pensé que le monde était si petit.

Et… Ren était maintenant dans le groupe des nouveaux ennemis de Pete.

— Laisse mon ami partir, dit Kao, regardant Pete avec inquiétude.

A ce moment-là, les deux bras retenus par les deux sbires de Mork, le visage couvert d’ecchymoses, Pete regardait toujours ses assaillants furieusement.

Toujours aussi audacieux alors que tu es sur le point de mourir ?

— Si vous respirez toujours tous les deux, c’est grâce à Ren, dit Mork à Pete, fumant toujours de rage, puis il se tourna vers Kao. La prochaine fois, dis à ton ami de la fermer s’il ne veut pas se faire botter le cul.

Après ça, Mork marcha jusqu’à sa moto. Pete était tellement plein de ressentiments qu’il se précipita pour attaquer Mork, mais Kao lui attrapa rapidement le bras, sinon ils auraient recommencé à se battre.

— Je ne savais pas que lui et toi étiez amis.

Ren regarda alternativement Pete et Kao. Ren et Kao étaient toujours en contact après avoir obtenu leur diplôme du lycée, mais Kao n’avait jamais mentionné quoi que ce soit à propos de Pete.

— C’est une longue histoire. Je te raconterai plus tard, dit Kao, pas vraiment sérieux.

Il n’avait pas vraiment voulu le cacher à Ren, en réalité. Il ne savait juste pas comment l’expliquer, surtout qu’il n’était pas sûr de savoir si Pete était son “ami” ou son “ennemi”.

— Dis à ton ami que je suis désolé. J’espère qu’il n’y aura pas d’autres bagarres… Je suis fatigué de tout ça.

— D’accord ! Tu devrais le dire à ton ami aussi.

Ren se dirigea vers Mork et monta sur sa moto, puis ils partirent tous immédiatement. Kao se tourna et regarda Pete qui était dans un sale état, mais il pouvait toujours se tenir debout, l’esprit intact… Kao le supposait.

— Tu peux conduire jusqu’à chez toi tout seul ?

— Bien sûr, dit Pete, essuyant le sang au coin de sa bouche. Qu’est-ce qui t’amène ?

— J’ai laissé tomber mon portefeuille dans ta voiture.

Kao venait de s’en souvenir. Il marcha jusqu’à la voiture de Pete et ouvrit la portière, balayant du regard l’intérieur de la voiture. Il le retrouva bientôt sur le sol du siège arrière. Il attrapa le portefeuille et le montra à Pete pour prouver qu’il était vraiment venu pour ça.

Pete hocha la tête mais ne dit rien.

— Tu es sûr de pouvoir conduire ?

— Ouais.

— Bien… Au revoir, alors.

Kao monta sur la moto dont le chauffeur attendait dessus, prêt à partir. Bien qu’il soit toujours inquiet pour Pete, il pensait que ça ne serait pas un problème puisque Pete avait insisté sur le fait qu’il allait bien. Kao pensait que Mork et ses sbires n’étaient pas de tels “salops” pour revenir et attaquer Pete à nouveau. Pendant ce temps, Pete monta dans sa voiture et partit.

Même si Pete ne montrait aucune expression, il pensait à quelque chose.

Quelque chose à propos d’un ami comme Kao… qui l’avait sauvé deux fois ce soir.



— Il est tard. Je vais rester ici.

Mork gara sa voiture à côté de celle de Sun et suivit Ren à l’intérieur. Ren vivait dans un lotissement. Une assez grande maison à deux étages, avec un intérieur bien décoré, indiquant à quel point le propriétaire de cette maison était riche.

Ren vivait ici avec Sun parce que leurs parents avaient divorcé quand ils étaient plus jeunes. Leur mère s’était mariée avec un riche étranger alors que leur père était parti travailler à l’étranger quand ils étaient au collège. Mais leurs parents leurs envoyaient régulièrement de l’argent, et Sun, le grand frère de Ren, avait pris soin de lui comme s’il était son père.

— Tu peux, mais tu vas devoir croiser mon frère.

Ren avertit Mork, sinon il allait se plaindre plus tard.

— Il est probablement déjà couché à cette heeeeeuuuure, dit Mork, en ayant la chair de poule.

— C’est clairement difficile pour mon frère et toi de bien vous entendre, gloussa Ren.

Mork et Sun ne s’étaient pas entendu depuis le premier jour où ils s’étaient rencontrés. Le truc c’était que… quand Ren avait obtenu son diplôme du lycée, il avait dû fréquenter une université comme les autres adolescents de son âge. Au début, il avait voulu étudier dans la même faculté et université que Kao, mais ses résultats n’étaient pas assez bons, alors il avait dû fréquenter une autre université à la place.

Et c’était là qu’il avait rencontré Mork, qui était totalement différent de Kao.

Bien sûr ! Kao étudiait bien et se comportait bien alors que Mork était le bad boy typique, un délinquant, toujours impliqué dans des bagarres. Ce n’était pas étonnant qu’un frère aîné comme Sun méprise Mork. Il pensait que Mork entraînerait Ren vers le bas et gâcherait son dossier scolaire. Mais Mork n’était pas si mauvais que ça.

— Toujours debout !

La voix effrayante de Sun se fit entendre avant qu’il n’apparaisse. Mork leva les yeux au ciel de contrariété quand il vit Sun descendre les escaliers. Sun les regarda avec une expression intimidante, les bras croisés.

Pour être honnête… Sun était le genre de personne qui suscitait l’admiration des autres hommes. Il était mature, bien habillé, avait des résultats académiques et sportifs exceptionnels et se comportait en conséquence. En plus, il était aussi beau qu’un mannequin dans un magazine de mode. Mais c’était difficile pour Mork d’admirer Sun puisqu’il avait des préjugés contre lui, et qu’il se plaignait tout le temps, même plus que le propre père de Mork.

— Tu rentres tard et ton visage est couvert d’ecchymoses. Encore une bagarre ? demanda Sun.

Une heure plus tôt, il avait entendu Ren sortir précipitamment de la maison. Quelle pourrait-être la raison pour quitter la maison à cette heure à part pour aller se battre ? A chaque fois que Mork était sur le point de se battre avec quelqu’un, il appelait toujours Ren. Comment Sun pourrait ne pas avoir de préjugés à propos de Mork alors qu’il se comportait aussi mal ?

Sun était d’accord pour qu’ils sortent la nuit et qu’ils boivent, mais se battre… Ce n’était pas bien !

— Je ne l’ai pas appelé. Mon ami l’a fait, dit Mork alors qu’il pouvait deviner ce que Sun pensait juste à la façon dont il le regardait. Je l’ai raccompagné parce qu’il était tard. Je ne serais pas venu si j’avais su que je te verrais.

— Tes amis appellent Ren à cause de toi, n’est-ce pas ?

— Je t’ai dit que je n’avais demandé à personne de l’appeler.

— Mais tu en es quand même la raison.

— Ne viens pas m’aider la prochaine fois, Ren. J’en ai marre d’entendre ton frère m’engueuler.

Au lieu de se disputer avec Sun, Mork parla à Ren. Ce genre d’attitude rendait Sun encore plus furieux que si Mork lui avait parlé directement. Sun lança à l’ami de son frère un regard noir, mais Mork leva juste ses sourcils, pas effrayé. Même si Sun avait gagné le respect des autres amis de Ren, il ne l’obtiendrait jamais de Mork.

Si Ren commençait à mal se comporter, Sun reprocherait à Mork d’avoir conduit son frère sur la mauvaise voie !

— Je vais rentrer chez moi. Même mon père n’est pas aussi pénible, dit Mork et il sortit.

Sun sauta presque des escaliers pour attraper le cou de Mork et se rendre digne d’être “aussi pénible”. Et il ne pouvait s’empêcher de maudire Mork dans sa tête… Ce putain de gamin me tape sur les nerfs !

— Ren, tu vois ? Comment tu peux me reprocher d’avoir des préjugés à propos de lui ? Regarde comment il me parle ! Ce sont tous des gamins gâtés — le fils unique qui se fait dorloter par des parents riches ?

— Allez, Sun. Je vais bien.

Ren essaya de calmer Sun, sinon il se ferait gronder à la place de Mork au point de ne pas pouvoir dormir. Mais peu importe à quel point Ren était grondé et harcelé, il ne se fâcherait jamais contre Sun. Il savait que son frère le faisait parce qu’il se souciait de lui.

Sun avait pris soin de lui à la place de leurs parents depuis des années. Pas étonnant qu’il agisse chaque jour de plus en plus comme son père.

— Tu vas bien aujourd’hui, mais rien n’est sûr pour demain. Tu auras un mauvais dossier si tu n’arrêtes pas d’être impliqué dans des bagarres.

— D’accord, d’accord, d’accord. Je ne le referai pluuuuuuuuuuuuuuuuus.

— Tu me l’as déjà dit la dernière fois !

Sun continua à se plaindre jusqu’à ce que Ren coure jusqu’à sa chambre, ne voulant pas en entendre plus. Sun soupira profondément, sachant que tout ce qu’il venait de dire à Ren était rentré par une oreille et ressorti par l’autre. Et la prochaine fois que Ren sera impliqué dans une bagarre, il lui promettrait de ne jamais le refaire.

Ça continue de se répéter comme ça … Pour l’amour du ciel !


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Chapitre 3
Le Changement
Samedi

Chez Kao

Kao n’avait pas été si ivre la nuit dernière. Il se réveilla tôt, comme d’habitude, pour prendre le petit déjeuner avec sa famille. Il y avait trois personnes dans sa famille : sa mère, sa petite sœur, et lui. Sa mère était enseignante dans un lycée alors que sa sœur était une élève de 3ème. Son père était mort il y a longtemps. Même si Kao et sa sœur avaient été élevés uniquement par leur mère, il n’avait jamais senti que sa famille manquait de chaleur et d’affection.

— Quand est-ce que tu es rentré hier soir ? Je n’en ai absolument aucune idée, demanda sa mère alors que Kao l’aidait à faire la vaisselle, et que Gib l’essuyait et la rangeait dans le placard.

— Vers 3h du matin, Maman.

— Pete t’a ramené à la maison ?

— Oui, mais je lui ai dit de me déposer dans la rue principale parce qu’il était tard, donc j’ai pris un moto-taxi, répondit vaguement Kao.

Il essayait d’éviter de parler du fait que Pete et lui s’étaient battus. Bien qu’il avait l’habitude de parler à sa mère de ses problèmes avec un ami de l’Université, il n’avait jamais mentionné son nom parce qu’il ne voulait pas que sa mère pense du mal de Pete.

— C’est bien. Au fait, tu sors aujourd’hui ?

— Non, je vais faire mes devoirs. La date limite est lundi.

Kao n’avait pas dit à Pete qu’il commençait à travailler sur le rapport et il ne voulait pas le lui dire. Il était sûr de pouvoir s’en sortir tout seul. Dire à Pete de venir pour l’aider serait gênant, Kao ne savait pas du tout comment partager le travail. Et il ne faisait pas confiance à Pete pour travailler seul. De plus, il serait difficile de finir le rapport à temps s’il devait attendre que Pete vienne ici ou s’il devait aller chez Pete.

Peut-être qu’ils se disputeraient avant de faire leur travail.

— Tu demandes parce que tu as besoin de mon aide ? demanda Kao, inquiet.

Il savait que l’état de santé de sa mère n’était pas très bon depuis quelques jours parce qu’elle travaillait beaucoup à l’école. Elle avait à peine le temps de se reposer.

— Non, fils. Je posais juste la question.

— Mais tu n’as pas l’air bien, Maman. S’il te plaît, dis-le moi si tu as besoin de mon aide. Je peux t’aider à préparer les documents, proposa-t-il. Comme ça tu peux te reposer un peu, autrement tu n’auras pas l’énergie de travailler lundi.

— Attends ! Qui est la mère et qui est l’enfant ?

Elle plaisanta, sachant que son fils était inquiet pour elle. Le simple fait d’avoir un rhume et un mal de tête n’était pas si grave pour elle. Elle pouvait très bien le faire toute seule.

— Travaille sur ton rapport. Il n’y a rien dont tu doives t’inquiéter, fils.

— Mais je m’inquiète pour toi.

— C’est bien que tu sois à la maison. J’ai besoin que tu m’expliques les maths. Le prof est nul, interrompit Gib. Tu es meilleur que mon prof. Pas étonnant que tu sois à la faculté d’Ingénierie d’une université prestigieuse.

— C’est le moment parfait pour me faire un compliment, hein ?

Kao n’était pas tombé dans le panneau. Il savait que sa sœur était du genre à faire des compliments pour obtenir ce qu’elle voulait.

— Ton prof est nul, ou tu lisais un manga pendant le cours ?

— Quoi ?! J’étudie toujours dur.

Leur mère secoua la tête à leurs chamailleries. Quand ils eurent fini de laver tous les plats, Kao alla jusqu’à sa chambre et apporta un livre, un document et son ordinateur en bas pour travailler sur le rapport et expliquer les maths à sa sœur comme elle le lui avait demandé. Cependant, il n’arrivait pas à trouver le polycopié avec les informations sur le rapport.

Je dois l’avoir laissé avec June !

Kao soupira, réalisant qu’il allait devoir perdre du temps pour récupérer le document chez June. Kao se rappela qu’il l’avait donné à June pour qu’il en fasse une copie, et ce dernier avait dû le prendre avec lui accidentellement. Kao appela June pour être sûr. Il lui confirma qu’il avait le document avec lui mais il devait rejoindre Sandee et Thada, donc Kao devait venir chercher le polycopié avant 13h, autrement il devrait aller le récupérer à l’appartement de Thada.

— Je vais venir à ton dortoir. Attends-moi.

Kao décida de faire ça parce que le dortoir de June était plus près que l’appartement de Thada. Il attrapa son sac à dos et son smartphone après avoir parlé à June et partit immédiatement. Il ne voulait pas perdre plus de temps.

— Hey ! Où tu vas ? Tu as dit que tu restais à la maison pour faire ton rapport, demanda Gib au moment où elle vit Kao sur le point de se précipiter hors de la maison.

Comment pouvait-il s’enfuir après avoir accepté de lui expliquer ?

— J’ai laissé mon document à June. Je vais le chercher et je reviens de suite.

— Quel soulagement ! Je pensais que tu allais briser notre promesse et que tu ne voulais pas m’expliquer les maths.

— Mais non. Tu as ma parole. Est-ce que j’ai déjà rompu notre promesse ? dit-il en souriant. Tu restes à la maison et tu prends soin de Maman. Elle ne se sent pas bien. Et ne mets pas le son de la télé trop fort. Ça va la déranger.

— J’ai compris. Tu n’es pas pressé ? Allez, vas-y !

Elle éloigna Kao car il semblait qu’il n’arrêterait pas d’ordonner ceci et cela. Kao sortit de la maison et prit un moto-taxi jusqu’à la rue principale, puis il prit un bus en direction du dortoir de June.



Il atteignit bientôt sa destination…

Le dortoir de June avait un style similaire aux autres appartements habituels. C’était un appartement avec une chambre, une salle de bain, une cuisine, un canapé pour les invités, meubles et installations nécessaires inclus. C’était un dortoir mixte. Certaines personnes partageaient les chambres avec leurs amis ou leur amoureux. Comme pour June, il partageait une chambre avec King, un ami du lycée qui était venu étudier à l’Université de Bangkok. Kao avait rencontré King de nombreuses fois, donc ils étaient assez familiers l’un avec l’autre.

Toc ! Toc ! Toc !

Kao s’arrêta devant la porte de la chambre de June et frappa, attendant que June ouvre.

— Oh ! Salut, King.

Kao salua King puisque c’était celui qui avait ouvert la porte, June étant en train de prendre une douche. Mais le changement de personne en face de lui le surprit et le rendit curieux.

King avait l’habitude de s’habiller décontracté comme les autres adolescents, mais aujourd’hui il ressemblait à un garçon riche puisque sa chemise, son pantalon, sa montre, ses chaussures, et son sac étaient des produits haut de gamme.

— Tu es beau. Tu vas à un rendez-vous ?

— Eh bien, un peu.

— C’est pas un peu. C’est la totale.

— Allez ! Je suis un être humain. Je dois faire en sorte que ça compte quand j’ai une chance, dit King en haussant les épaules pour paraître cool. Je vais y aller. Entre et assieds-toi. June se douche. Il a bientôt fini.

— Très bien. Bonne chance, mec.

Kao entra et s’assit sur le canapé après le départ de King. Il pensa à King, sceptique. June avait l’habitude de dire que son ami n’était pas riche ou quoi que ce soit, mais comment pouvait-il s’acheter tous ces trucs chers ? Alors que son esprit vagabondait, June vint vers lui.

— Tu as fait vite, dit June pendant qu’il essuyait ses cheveux avec une serviette.

Il avait déjà mis ses vêtements.

— Tu ne m’as pas dit de me dépêcher ? Heureusement que le trafic n’était pas chargé aujourd’hui.

— J’espère qu’il ne l’est vraiment pas. Sandee va me tuer si je suis en retard. Elle dit toujours que je tire au flanc, dit June, en donnant le document à Kao. Au fait, où est-ce que vous allez travailler Pete et toi ? Chez toi ? Ou chez Pete ?

— Euh…

Kao hésita puisqu’il n’avait aucune idée de comment répondre à June. Il ne voulait pas dire à June qu’il allait travailler seul, sinon ce dernier allait penser que Pete profitait de lui. Mais si Kao lui disait qu’ils allaient travailler ensemble, June allait poser plus de questions — Qu’était-il arrivé ? Depuis quand étaient-ils en si bons termes qu’ils pouvaient travailler sur le rapport ensemble ?

— Tu vas travailler seul, pas vrai ? Pete est tellement chanceux.

— Ne lui en veux pas. Je ne veux pas lui dire de venir. En plus, je ne lui fais pas confiance pour faire sa partie tout seul, si jamais on partage le travail.

— Je te comprends. Pete est aussi stupide que moi. Tu ne sauras jamais ce que tu obtiendras si tu le laisses faire sa partie. Et ta note peut être baissée pour ça. Je ne voudrais pas prendre le risque non plus si j’étais toi, dit June, amusé.

— Au fait, King avait l’air d’avoir reçu beaucoup d’argent. Est-ce qu’il a gagné à la loterie ?

— Je suis confus aussi. Il a dépensé un paquet d’argent ce mois-ci, dit June, fronçant les sourcils. Il m’a emprunté de l’argent le mois dernier, mais il m’a déjà remboursé ce mois-ci. Quand je lui ai dit que ma mère n’avait pas transféré mon allocation, il a dit qu’il paierait le loyer en premier. Sans parler de tous ces trucs chers qu’il achète. Il sort aussi toutes les nuits et paye pour les filles comme un sugar daddy.

— Ce n’était pas une loterie ordinaire s’il va jusque là.

— Et il essaye d’esquiver mes questions.

— Et il n’a pas partagé l’argent avec ses amis, plaisanta Kao, puis il changea de sujet même si June semblait toujours suspicieux envers son colocataire. Tu vas partir maintenant ?

— Yep. Je vais y aller. Partons ensemble.

June alla jusqu’à sa chambre et prit son sac à dos, puis ils partirent ensemble. Après que Pete ait été mentionné, Kao s’inquiéta pour lui… Il n’avait aucune idée de comment Pete se sentait après avoir été battu comme ça. Kao ne l’avait pas appelé ni ne lui avait envoyé un message, et Pete n’avait pas répondu aux messages sur leur groupe LINE depuis ce matin.

J’espère qu’il n’a pas été gravement blessé au point de ne pas pouvoir se lever !



Chez Pete

Pete se réveilla avec le corps douloureux. Son visage et les parties de son corps étaient pleines d’ecchymoses de tous les coups qu’il avait reçus. Ce n’était pas sa première bagarre, et même si cela faisait un moment, il pouvait gérer la douleur. Et ce matin, il put se lever et continuer sa vie de tous les jours sans trop de difficultés.

Pete prit une douche, descendit les escaliers et alla à la table de la salle à manger, voyant une domestique debout et son père lisant le journal pendant qu’il prenait son petit déjeuner. Pete avait l’habitude de cette scène.

— Qu’est-ce qu’il y a pour le petit déjeuner aujourd’hui ? demanda-t-il à la domestique.

— J’ai fait du congee aux crevettes, mais si vous préférez du pain et des saucisses, je peux en faire pour vous.

— Le congee, ça ira.

Pete s’assit sur sa chaise, et Pon, son père, posa le journal et le regarda.

— Quelque chose ne va pas, Papa ? Pourquoi tu fixes mon visage ?

— Comment je pourrais ne pas le regarder ? Qu’est-ce qui est arrivé à ton visage ?! grogna Pon, pointant du doigt les bleus sur le visage de son fils.

Ce gosse continuait à lui donner mal à la tête.

— Quel bordel. Tu t’es encore battu, hein ? Tu m’avais dit que tu resterais à l’écart des problèmes et que tu ne serais plus impliqué dans une bagarre, tu te souviens ? On vient juste de perdre ta sœur. Arrête de me causer du souci.

— Je ne voulais pas me battre, expliqua rapidement Pete.

Il était fatigué d’écouter les plaintes de son père.

— Regarde ! Je ne me suis pas battu depuis presque six mois. Ils ont commencé, cette fois.

— Tu es sûr de ne pas avoir fait quelque chose pour les énerver et ils t’ont frappé pour ça ?

— C’était parce qu’un de leurs amis avait flashé sur mon amie. Ils n’avaient pas l’air très dignes de confiance, alors je les ai fait rester loin d’elle. Qui aurait pensé qu’ils se ligueraient contre moi ?

Cela l’énervait toujours quand il pensait à la façon dont ils l’avaient tabassé la nuit dernière.

Il n’aurait jamais perdu s’ils étaient venus un par un.

— C’était qui ? Est-ce que nous devrions rapporter ça à la police ? Au cas où ils reviendraient te chercher.

— C’est bon, Papa. C’est pas grand chose.

La domestique lui apporta un bol de congee juste à temps. Pete tourna son attention sur le plat pour ne plus avoir à parler à son père de ce sujet. Il savait que son père avait commencé à attendre beaucoup de lui depuis le jour où sa sœur était décédée dans un accident de voiture. N’ayant pas l’intention d’inquiéter son père, Pete avait promis de ne pas avoir d’ennuis et d’étudier dur. Il avait tenu sa promesse… jusqu’à hier soir. Mais Pete ne se serait pas battu à moins que quelqu’un ne commence d’abord.

— Ne t’inquiète pas. J’ai fait une promesse. Je ne vais pas te laisser tomber.

— Garde ça à l’esprit ! Au fait, tu vas sortir aujourd’hui ?

— Nan, je ne pense pas.

— Génial ! Reste à la maison. Arrête de traîner n’importe où pendant une seconde.

Pete ne voudrait pas sortir pour voir quelqu’un en ressemblant à ça. Il resterait à la maison et appliquerait une compresse froide sur ses bleus. Il ne voulait répondre à aucune question concernant ses bleus au visage lundi quand il irait à l’université.

Pourtant… Il pensa soudainement à Kao.

Même si Pete n’était pas un de ces étudiants intelligents, il se souvenait toujours du rapport que Kao et lui devaient rendre ce lundi. Kao devait commencer à travailler dessus aujourd’hui s’il voulait qu’il soit fini avant la date limite. Puisque il ne l’avait pas appelé ou ne lui avait pas parlé du rapport, Pete savait que Kao voudrait travailler seul.

Maintenant qu’il y pensait, il commençait à se sentir coupable.

Hier, Pete n’avait pas conduit Kao chez lui, et ils s’étaient aussi disputés. Malgré ça, quand il avait été tabassé par Mork et son gang, Kao était quand même venu pour le sauver. Pete aurait vraiment été battu à mort si Kao n’avait pas été là. Et maintenant… Il allait laisser Kao travailler sur leur rapport tout seul. N’était-il pas trop égoïste ?

Peu importe à quel point Pete n’aimait pas Kao, il n’était pas con au point de ne pas se sentir reconnaissant pour ce que Kao avait fait.

— Euh… Je pense que je vais sortir pour aller faire mes devoirs chez mon ami, changea soudainement d’avis Pete.

— Tu es sûr que c’est pour tes devoirs ? demanda son père, dubitatif.

— Bien sûr ! Appelle Sandee si tu ne me crois pas.

Pete mentionna Sandee puisqu’elle était la personne la plus fiable parmi eux. Pon hocha la tête d’approbation parce qu’il avait l’habitude de voir Sandee et il savait que c’était une gentille fille.



Chez Kao

Je suis vraiment venu voir Kao jusque chez lui ? pensa Pete alors qu’il se garait en face de la maison de Kao. Il hésita pendant un moment avant de sortir de la voiture. Maintenant, il se tenait à contrecœur devant la porte, ne sachant pas s’il devait sonner ou non.

L’ange dans son esprit lui dit de sonner puisqu’il était déjà là, comme ça il pourrait aider Kao à finir le rapport, mais le diable dans son esprit n’était pas d’accord parce qu’il ne voulait pas perdre sa fierté. Puisqu’il avait ramené ses fesses pour voir Kao chez lui, Kao serait certainement choqué comme s’il voyait un fantôme. De plus, Kao demanderait pourquoi il était soudainement venu.

A moins que d’autres amis l’accompagnent, il ne viendrait jamais ici !

— Qu’est-ce que je fais ?

Pete réfléchissait beaucoup. Rien ne le dérangeait autant que de perdre sa fierté. Mais, finalement, l’ange dans son esprit gagna. Il leva sa main vers la sonnette.

Mais alors…

— Maman !!!

Le bruit choqua Pete qui s’arrêta net. Il reconnut la voix de Gib, la voix de la seule petite sœur de Kao. Mais pourquoi hurlait-elle de panique comme ça ? Que se passait-il ?

Pete décida d’essayer d’ouvrir la porte qui s’avéra être déverrouillée. Il se précipita à l’intérieur de la maison et fut surpris par ce qu’il vit.

Gib pleurait en tenant sa mère sur le sol.

— Gib, qu’est-ce qui ne va pas avec elle ? demanda Pete avec inquiétude alors qu’il se précipitait pour aider à soutenir la mère de Gib.

Il devint anxieux quand il vit que sa mère était inconsciente et que sa tête saignait.

— S’il te plaît, aide-la.

Gib pleurait si fort et paniquait.

Pete n’était pas sûr de la raison pour laquelle sa mère était dans cet état, mais quand il lui toucha la peau, il devina qu’elle avait une forte fièvre qui l’avait fait s’évanouir et elle était tombée des escaliers.

— Où est Kao ?

— Il n’est pas encore revenu. Il est sorti pour récupérer son polycopié chez June.

— Je pense que nous devrions amener ta mère à l’hôpital d’abord. Tu pourras l’appeler plus tard.

— D’accord.

Pete porta la mère de Gib et sortit de la maison tandis que Gib, se sentant tellement inquiète, ferma précipitamment la porte et les suivit. Ils espéraient tous les deux que sa mère irait bien.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 21:54



Chapitre 4
Amis un Jour, Amis Toujours
A l’hôpital

La mère de Kao fut immédiatement transférée dans la salle d’urgence quand ils arrivèrent. Pete et Gib étaient vraiment anxieux en attendant les résultats du médecin. Gib pleura la plupart du temps, alors Pete essaya de la réconforter. Même s’il n’était pas très doué pour réconforter les gens, il ne pouvait pas juste rester assis là à la regarder pleurer.

Ils attendaient depuis presque une heure quand le médecin vint leur dire qu’elle n’était pas dans un état grave. Elle avait seulement une forte fièvre et une soudaine hypertension, et elle était tombée dans les escaliers parce qu’elle avait eu un étourdissement. Elle avait seulement besoin de quelques points de suture pour sa blessure à la tête. Le médecin voulait faire quelques examens quand elle se réveillerait. S’il n’y avait rien de sérieux, elle pourrait rentrer chez elle.

Bien que sa mère ait été transférée dans une chambre, Gib n’avait pas arrêté de pleurer parce qu’elle était toujours inquiète. Pete essaya de la faire se sentir mieux en lui disant que sa mère allait bien maintenant et que Gib allait probablement être malade aussi si elle continuait de pleurer.

— Gib !

Tandis que Pete jouait le grand frère pour Gib à la place de Kao, la porte fut ouverte si violemment qu’ils tournèrent leurs têtes pour regarder. Kao se dirigea vers Gib, l’air extrêmement inquiet.

— Kao !

Gib jeta ses bras autour de son frère comme si elle avait besoin de s’accrocher à quelque chose. Bien qu’elle sache que sa mère allait bien, elle était toujours inquiète. De plus, Gib se sentait mal à l’aise et pensait que personne ne pouvait comprendre ce qu’elle ressentait mieux que sa famille.

— Comment va-t-elle ? demanda Kao en serrant sa sœur dans ses bras, lui caressant doucement la tête pour la réconforter.

Il regarda sa mère qui était toujours inconsciente dans son lit, les yeux remplis d’inquiétude, puis il regarda Pete qui les observait, lui et Gib, se réconforter.

Kao avait reçu un appel de Gib plus tôt. Elle lui avait dit que leur mère était tombée dans les escaliers et était inconsciente et que Pete les avait conduits à l’hôpital. Kao rentrait chez lui à ce moment-là. Il était descendu rapidement du bus et avait immédiatement pris un taxi pour l’hôpital. Malheureusement, le trafic avait été terrible, il était donc arrivé plus tard que prévu. C’était un tel soulagement maintenant qu’il avait entendu que sa mère n’était pas dans un état grave.

— Le médecin a dit qu’elle allait bien. Il fera un dernier examen à son réveil. S’il n’y a rien de grave, elle pourra rentrer chez elle, déclara Pete à Kao parce que Gib pleurait toujours.

— Merci d’avoir conduit ma mère à l’hôpital.

Pete hocha la tête, l’air perplexe. Il n’avait jamais pensé que Kao le remercierait sans se soucier de perdre sa fierté. Pete se sentait gêné et honteux de ne pas pouvoir dire “merci” ou “désolé” aussi facilement que Kao l’avait fait, même si ce dernier l’avait déjà sauvé deux fois.

— Aucun problème, dit Pete quand il réalisa qu’il devait dire quelque chose.

Il adressa à Kao un sourire embarrassant tout en se grattant le cou comme il le faisait toujours quand il était timide ou embarrassé.

— Même si ça n’avait pas été moi, n’importe qui aurait fait la même chose.

Kao hocha la tête, sans rien dire. Il emmena Gib sur le canapé et s’assit entre elle et Pete. Après un moment, Kao eut l’air de se rappeler quelque chose. Il se tourna vers Pete, les yeux remplis d’interrogations.

— Gib m’a dit que tu étais venu me voir. Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Eh bien…

Pete ne put même pas former un mot.

— Alors ?

Kao le regarda, attendant une réponse.

— Eh bien… On n’a pas besoin de rendre notre rapport lundi ?

Puisque Kao lui avait demandé sérieusement, Pete décida de dire la vérité. Il avait l’impression que leur relation s’améliorait, (peut-être) que c’était bien de dire la vérité.

— J’ai entendu dire que Sandee et les gars allaient chez Thada pour travailler sur leur rapport, mais tu ne m’as rien dit, alors j’ai pensé que tu allais le faire seul chez toi.

— Ne me dis pas que tu es venu chez moi pour m’aider à travailler sur le rapport.

— Pourquoi pas ? Je ne peux pas aider ?

— Tu peux ! Mais tu ne penses pas que c’est bizarre ?

Kao fronça les sourcils comme s’il ne pouvait pas croire à quel point Pete s’était totalement transformé en une personne différente. Dans le passé, Pete n’aidait pas beaucoup, même quand tous les cinq avaient été dans le même groupe, et Kao avait fait la plupart du travail quand Pete et lui avaient été partenaires. Pete n’avait même pas parlé à Kao à ce sujet. Mais aujourd’hui, Pete s’était rendu chez lui pour l’aider à travailler sur le rapport.

C’était incroyable !

— Hum… Euh, c’est parce qu’on est que tous les deux. Qui va t’aider si je ne le fais pas ? essaya d’expliquer Pete, prenant un air sérieux pour cacher son embarras.

C’était comme s’il essayait d’insister sur le fait que c’était tout à fait normal. Totalement crédible.

— Wow ! Tu es une si bonne personne.

— Même si je ne t’aime pas, je ne suis pas si irresponsable.

— Très bien. Très bien. J’ai compris.

Kao regarda Pete et sourit légèrement. En fait, il n’avait jamais pensé que Pete était une personne terrible. Si Pete l’avait été, il ne serait pas encore avec Kao dans le même groupe d’amis.

Et aujourd’hui, Pete avait conduit sa mère à l’hôpital et avait réconforté sa sœur.

— Je promets que tu vas te bouger le cul autant que tu veux.

— Je ne sais pas si je vais être d’une aide quelconque. N’en attends pas trop.

— Je sais. Ne t’inquiète pas. Je n’attends pas grand chose vu ton QI.

— Kao, espèce de crétin !

Indirectement traité de “stupide”, Pete était à un pas d’étrangler Kao pour se venger, mais il se retint parce que Gib et sa mère étaient également dans la pièce. Pete et Kao se battaient peut-être beaucoup, mais ils savaient tous les deux que le mur entre eux commençait à se briser petit à petit… Maintenant, ils avaient commencé à réaliser qu’il fallait du temps pour être amis.

Mais… ça valait la peine d’attendre.



Lundi

Chez Kao

— Je pense que Pete est un garçon assez doux, même s’il semble un peu brusque.

Kao leva la tête de son bol de porridge pour regarder sa mère quand, sorti de nulle part, elle commença à parler de Pete pendant qu’ils prenaient leur petit déjeuner ensemble, Gib comprise. Il avait peur que Pete ait pu faire quelque chose qui ait contrarié sa mère.

— Pourquoi tu parles de lui soudainement ? Il a fait quelque chose qui t’a contrarié hier, Maman ?

— Non ! Pourquoi je voudrais le complimenter si j’étais contrariée ?

Elle rit quand elle vit l’air inquiet sur le visage de son fils. Pete s’était proposé pour venir la chercher à l’hôpital hier matin car elle avait été admise pour la nuit pour un contrôle. Après son retour à la maison, Kao et Pete avaient travaillé ensemble sur le rapport et l’avaient terminé dans la soirée. Elle avait demandé à Pete de dîner avec eux. Il n’y avait pas eu un seul incident qui l’ait fait se sentir mal envers l’ami de son fils.

En fait, elle devrait le remercier plusieurs fois de l’avoir sauvé.

— Au fait, tu me disais que tu avais des problèmes avec ton ami à l’université. Comment ça va maintenant ?

— Ah… Eh bien… ça s’est arrangé, Maman, répondit-il vaguement. Tout va bien.

— Je suis contente de l’entendre. Tu ne devrais avoir de problèmes avec personne. Eh bien, je n’ai toujours aucune idée de qui est cet ami. J’espère que ce n’est pas Pete.

Kao s’étouffa presque avec son porridge. Il attrapa rapidement un verre d’eau pour boire avant de se reprendre pour répondre à sa mère. Il ne voulait pas qu’elle sache que l’ami dont il se plaignait était… le même gars qu’elle venait de complimenter !

— S… Sûrement pas.

— C’est vrai ? Comment ça peut être Pete ? Il était tellement gentil. Il a continué à me consoler ce jour-là.

Gib trouva également une excuse pour Pete.

Voyant à quel point sa mère et sa sœur aimaient Pete, Kao se sentit heureux pour lui. Cependant, il ne put s’empêcher de penser qu’elles avaient eu de la chance de rencontrer “Pete, le héros” qui apparaissait rarement. Si elles avaient rencontré “Pete, le méchant” comme Kao le faisait tous les jours, elles n’auraient jamais dit des choses comme ça.



Heure du déjeuner

Cafétéria de la Faculté d’Ingénierie

Université N

— C’était la première fois de ma vie que je faisais un exposé aussi sérieusement, dit Pete à Kao pendant qu’ils déjeunaient avec les autres à la cafétéria après la fin du cours d’Études Sociales.

Cette fois, Pete avait aidé Kao pendant l’exposé, il n’était pas juste resté debout comme un mannequin comme il l’avait toujours fait avant. Puisqu’ils n’étaient que tous les deux, s’ils n’avaient pas partagé leur temps de parole, Kao aurait dû le faire tout seul.

Hier, après qu’il eut récupéré la mère de Kao à l’hôpital et qu’il l’eut ramenée chez elle, elle l’avait remercié de l’avoir sauvé. Gib avait également dit qu’il avait été très gentil parce qu’il l’avait réconforté. Cette fois, Pete avait eu l’impression que son cœur allait éclater. C’était la première fois de sa vie qu’il recevait des compliments et de la reconnaissance pour avoir fait quelque chose de bien.

Après ça, ils avaient travaillé sur leur projet ensemble. Kao avait partagé les contenus, les avait résumé, et avait appris à Pete comment faire une bonne présentation et comment répondre aux questions que le professeur poserait. Par conséquent, Pete était bien préparé.

— Mais tu as fait du bon boulot. Le professeur t’a même félicité.

Kao tapota l’épaule de Pete pour l’encourager. Au début, Kao avait pensé que Pete ne serait pas en mesure de réussir, mais il avait fait du bon travail et avait pu répondre aux questions du professeur avec aisance.

— Parce que j’ai eu un professeur incroyable.

— Tout comme mon élève.

Ils continuèrent à parler et à rire, ignorant complètement les trois autres. Thada, Sandee et June se regardaient avec stupéfaction. Est-ce qu’il s’était passé quelque chose entre eux le week-end dernier ? Ils avaient été sur le point de s’entretuer vendredi soir dernier, donc quand s’étaient-ils réconciliés ? Comment pouvaient-ils discuter joyeusement comme ça aujourd’hui ?

— J’ai râté quelque chose ? commença Thada.

Pete et Kao s’arrêtèrent, regardant les autres.

— Qu’est-ce que vous regardez tous ? demanda Pete.

— Vous deux. Que s’est-il passé ? Pourquoi vous êtes si amicaux l’un envers l’autre aujourd’hui ? demanda Sandee.

— C’est vrai ! Je voulais demander depuis qu’on était en classe. Pourquoi vous avez si bien coopéré l’un avec l’autre pour la présentation ? souligna June. En plus, après être sorti de la classe, vous avez continué à bavarder, dans votre propre monde.

— Je ne pourrais pas être plus d’accord. J’ai pensé que vous étiez amis depuis votre vie précédente, ajouta Thada.

— Eh bien…

Pete réfléchit prudemment à comment expliquer ça sans perdre sa fierté.

— C’est parce que Sandee m’a dit d’être son partenaire. On n’était que tous les deux, alors on devait s’entraider.

— C’est un progrès spectaculaire, Pete. Regarde June et Thada ! Ils sont toujours aussi bêtes.

— Hey, hey, hey, ne parle pas de moi, dirent Thada et June en même temps.

— Au fait, qu’est-ce qui ne va pas avec ton visage ? Je te demande depuis ce matin, mais tu n’as pas dit un mot, insista June.

— Qu’est-ce que vous avez fait tous les deux ? Dites-le nous maintenant ! rajouta Sandee.

Pressés comme ça, Kao et Pete se regardèrent et décidèrent d’avouer. Pete leur dit qu’il s’était disputé avec Mork et ses sbires et que Kao l’avait sauvé et qu’il avait conduit la mère de Kao qui était tombée dans l’escalier jusqu’à l’hôpital.

— Donc vous deux avez eu des moments touchants, les taquina June.

— Ouais ! Comme dans les dramas à la télé, approuva Thada.

— Arrêtez de vous moquer d’eux. C’est bien qu’ils s’entendent bien. Vous n’en avez pas marre d’être leur arbitre ? Eh bien, moi oui, dit Sandee, soulagée qu’ils soient en bons termes.

A chaque fois que Pete et Kao se regardaient comme s’ils étaient sur le point de se battre, cela la fatiguait parce qu’elle avait peur que leur groupe se déchire.

— Alors nous devrions fêter ça ce soir, offrit June.

— Encore ? demanda Sandee avec un air ennuyé.

— C’est une fête pour notre amitié. Et… Pete nous invitera encore parce que je n’ai pas d’argent, dit June.

— Encore moi ?!

— Alors tu ne viens pas ?

— Bien sûr, je viens. Pas d’argent, pas de problème. Je vais prendre soin de vous tous ce soir !

Pete avait un grand sourire sur le visage pendant que tout le monde l’acclamait, sauf Sandee qui roula des yeux de lassitude.

Ces mecs… ils trouvent toujours une raison pour faire la fête !



Quelques jours plus tard

La Faculté d’Ingénierie

Université N

Alors que la relation entre Pete et Kao s’améliorait, l’ambiance de leur groupe était également meilleure. Pete et Kao avaient toujours des sujets de conversation et restaient ensemble comme des copains. Thada, Sandee et June ne pouvaient pas s’empêcher de les taquiner, disant que c’était parce qu’ils se retenaient depuis six mois de se parler, alors ils avaient beaucoup de choses à partager maintenant qu’ils étaient en bons termes.

— N’est-elle pas sexy ? C’est Fongbeer, de la fac de Management.

Pete faisait défiler les photos Instagram de sa nouvelle conquête, puis les montrait à Kao, demandant son avis. Pete avait demandé à la jeune fille son numéro et son identifiant LINE quand il l’avait rencontré à la soirée la dernière fois. Ses amis l’avaient probablement déjà vu, mais le pub était sombre, ils étaient assez bourrés, elle portait beaucoup de maquillage et était habillée de manière sexy. Il pensait que ses amis n’avaient pas clairement vu à quel point elle était adorable. C’était pourquoi il avait encore besoin de leur avis.

Mais… Kao soupira, pas intéressé, ne regardant pas et ne disant rien.

— Je te demande ton avis. Comment tu la trouves ? Elle est jolie ? insista encore Pete.

— Eh bien, ouais, répondit Kao, uniquement pour qu’il arrête.

— C’est comme si tu ne le pensais pas. Dis le moi encore. Elle est jolie ou pas ?

— Si tu l’aimes bien, va lui parler. Pourquoi tu me poses la question ?

Kao était si frustré. Ça l’agaçait déjà de savoir que Pete avait une nouvelle copine et maintenant, il lui demandait même son opinion. Ça rendait seulement son cœur encore plus douloureux.

— Maintenant, mange, putain. Arrête de regarder des photos de filles. Le cours va bientôt commencer, alors finis rapidement ton assiette.

— Pourquoi tu es en colère contre moi ?

— Vous êtes encore dans votre propre monde. Faites attention à nous aussi, dit Thada.

— Quel monde ? Il m’a juste engueulé.

— Au fait… maintenant que Kao et Pete se sont réconciliés, qu’est-ce qui ne va pas avec celui-là ?

Sandee souleva cette nouvelle question, en regardant June. Il avait un air sérieux, ses mains tapant sur LINE, les yeux fixés sur l’écran comme s’il attendait une réponse. Vu son air frustré, il n’en avait certainement pas eu.

— Hey mec, tu vas bien ? Tu as souvent cet air sérieux en ce moment, demanda Pete à June.

— Rien.

June leva les yeux, forçant un sourire.

— Rien, mon cul. Dis le nous ! On est amis, tu sais. On peut le dire quand on a des problèmes.

Voyant l’air sur le visage de June, Kao s’inquiéta. En fait, il avait remarqué que June était devenu silencieux depuis hier.

— Je viens de recevoir un appel de la mère de King. Elle m’a dit que King ne répondait plus à ses appels depuis plusieurs jours. Je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe avec lui.

June commença à leur dire ce qui le stressait. Il était toujours un gars amusant et très optimiste, mais maintenant il avait l’air inhabituellement stressé. Cela signifiait que c’était un très gros problème.

— C’est la première fois qu’il ne répond pas à ses appels. C’est pour ça qu’elle m’a appelé. Mais quand je l’ai appelé, il n’a pas répondu non plus. Je me demande ce qui se passe. Il agit bizarrement ces derniers temps.

— Peut-être qu’il étudie.

Sandee essayait d’être optimiste.

— Si c’était le cas, il pourrait juste me rappeler quand il aurait fini.

June était toujours dubitatif.

— Il est rentré au dortoir ? demanda Thada.

— Il rentre tous les jours, mais c’est toujours tard. Il fait probablement la fête avec ses amis.

— Il semblerait qu’il ait beaucoup d’argent dernièrement. Je pensais qu’il avait gagné à la loterie, dit Kao.

— Je lui ai souvent demandé où il avait trouvé tout cet argent, mais il ne me l’a pas dit. Si j’avais continué à demander, ça aurait été trop indiscret. Mais il agit de plus en plus bizarrement chaque jour. J’ai peur qu’il fasse de mauvaises choses.

— De mauvaises choses ? continua de demander Pete.

— Je ne suis pas sûr mais j’ai un pressentiment. Peu importe ! Ça pourrait n’être rien du tout.

Comme June ne voulait pas que ses amis y réfléchissent trop, il abandonna le sujet. Mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Outre ce que June avait dit, il avait également remarqué une autre étrangeté. King avait été cachotier et trop possessif avec son téléphone même si June ne l’avait jamais touché une seule fois. King était également devenu ami avec des gens que June n’avait jamais vus auparavant, et ils ne ressemblaient pas à des étudiants.

June essayait de garder toutes les questions pour lui. Il ne voulait pas trop presser King parce qu’il ne voulait pas avoir de problème avec lui. Au fond, June pensait que King ne ferait rien qui pourrait détruire son avenir.



Le dortoir de June

June essaya de penser que King ne ferait pas quelque chose de terrible. Peut-être qu’il avait obtenu l’argent de ses emplois à temps partiel ou des paris de football, parce qu’il avait l’habitude d’obtenir de l’argent des paris quand il était au lycée même s’il n’avait pas eu autant d’argent qu’il en avait maintenant. Pourtant, June était inquiet. King avait été son meilleur ami depuis le collège, avait vécu avec lui et ils étaient même venus étudier à Bangkok ensemble. June était vraiment inquiet pour son ami.

June rentra au dortoir plus tôt que d’habitude ce soir-là, en espérant qu’il verrait King revenir pour changer de vêtements, et il fut surpris de voir King parler à un groupe d’hommes devant le dortoir. Ils agissaient bizarrement, et June était sûr qu’ils n’étaient pas les amis d’université de King. June se sentit encore plus méfiant quand King le vit et dit à ces gars de partir.

— King !

June le suivit rapidement. Il pensait qu’il était temps pour eux de discuter sérieusement. Plus June laissait cela traîner, plus il se sentait inquiet. Il ne voulait plus garder toutes les questions pour lui. Si King considérait vraiment June comme son ami, il ne lui mentirait jamais.

— Qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Pourquoi tu m’appelles aussi fort ? Tu m’as fait peur.

— Qui sont ces gars ? Comment tu les connais ? Ils ont l’air suspect.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as l’air si sérieux.

— Parce que je suis sérieux. Maintenant, réponds-moi.

— Ce sont mes amis.

— Quels amis ? Comment tu les as rencontrés ? Ils ne sont pas tes amis de l’université, aussi loin que je m’en souvienne, continua à demander June en observant les réactions de King tout le temps.

Il avait rencontré les amis de King avant et se souvenait de chacun d’eux.

— Ce sont vraiment mes amis. Nous nous sommes rencontrés dans un pub.

— Alors, tu es si amical ? demanda June, ne le croyant pas et pensant que King lui cachait “quelque chose”. Tu deviens même ami avec des gars des tables voisines ? Normalement, les mecs cherchent à être amis avec des filles quand ils vont en soirée.

— Quel est le problème si je suis ami avec des mecs ?

— Encore une chose, dit June. Ta mère m’a dit que tu ne répondais pas à ses appels. Elle est vraiment inquiète pour toi.

— J’étudiais quand elle m’a appelé. J’ai juste oublié de la rappeler.

King se trouva une excuse.

— Mais tu as toujours répondu à ses appels et tu n’as jamais oublié de la rappeler.

— Pourquoi tu m’interroges ?

— Parce que tu agis bizarrement.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Tu sais ce que je veux dire. Ne m’oblige pas à te l’expliquer.

June était à la fois inquiet et furieux, car King agissait comme si June n’était pas son ami. Son comportement avait également beaucoup changé récemment. Mais June savait que même s’il continuait à demander, King ne dirait rien. S’il avait voulu le lui dire, il l’aurait déjà fait.

— Rappelle ta mère. Ne l’inquiète pas. Réfléchis avant de faire quoi que ce soit. Pense à tes parents. Ils travaillent dur et gagnent de l’argent pour que tu puisses étudier. Ils veulent que tu réussisses, pas que tu t’attires des problèmes.

King ne dit rien et s’éloigna. June ne put que soupirer. Il n’avait vraiment aucune idée de ce à quoi pensait King et de ce qui faisait qu’il avait tellement changé. Mais il ne connaîtrait jamais la vérité en demandant.

Et s’il voulait savoir… il devait le découvrir par lui-même.


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Chapitre 5
Un Fils Unique
Chez Pete

Pete conduisait jusqu’à sa grande maison. Il y avait un test demain, et, bien sûr, il savait qu’il ne pouvait pas étudier et s’y préparer tout seul. Et comme il était proche de Kao maintenant, il l’avait forcé à prendre ses vêtements et à dormir chez lui ce soir afin que Kao puisse être son tuteur personnel. Kao, qui n’avait pas eu le choix, n’avait pu que se gratter la tête, mais finalement… il avait accepté de dormir chez Pete.

— Depuis quand tu prends tes études au sérieux ? dit Kao, se sentant agacé et voulant insulter cette personne égocentrique.

Comment Pete pouvait-il le forcer à dormir chez lui comme ça ?

— Depuis des années.

— Tu appelles ça “sérieux” ?

— Ça ne veut pas dire que je suis bon pour ça.

Il soupira quand Kao le traita encore indirectement de stupide. Que pouvait-il faire quand son cerveau ne fonctionnait pas autant ? N’était-ce pas suffisant d’emmener Kao chez lui pour lui donner des cours pour prouver qu’il travaillait assez dur ?

— Tu me détestais avant.

— Pourquoi tu dois parler du passé ? Nous sommes proches maintenant, et c’est tout.

— Très bien, je ne vais pas en parler. Mais je suis curieux de savoir qui t’expliquait les cours avant que l’on soit proche.

— Sandee, bien sûr, mais maintenant elle t’a transmis son fardeau.

Pete regarda la réaction de Kao et vit qu’il faisait une grimace ennuyée.

— Tu peux être cruel au point de refuser de m’expliquer ? Tu es vraiment mon ami ?

— Est-ce que je serais venu ici avec toi si j’avais refusé de t’enseigner ?

— C’est super, mon cher ami.

— Je te ferai payer la prochaine fois.

— Autant que tu veux. Mon père est riche. Je peux me le permettre.

Kao leva les yeux au ciel, extrêmement agacé. A ce moment-là, Pete se gara devant la maison, puis ils sortirent de la voiture. Pete donna sa clé à son domestique pour qu’il conduise la voiture dans le garage. Ensuite, ils entrèrent dans la magnifique et grande maison de Pete qui reflétait la richesse de sa famille. Kao n’était pas habitué à cette situation car il dormait rarement chez ses amis. Et s’il dormait chez Pete, les autres étaient là aussi. C’était la première fois qu’il dormait chez Pete “seul”.

Non, non, non, non. Pas de panique. Ne lui montre pas que ton cœur bat vite, Kao !

Il se dit de se calmer.

— Mon père est déjà à la maison, je crois. Allons le voir d’abord.

— D’accord, dit Kao avec un visage impassible tandis que son cœur tambourinait.

Il se sentait en quelque sorte nerveux quand Pete lui attrapa le bras et le traina pour voir Pon dans le salon.

Pon regardait les infos à la télé. Quand il vit Pete et Kao entrer, son regard eut l’air de demander quel était le problème.

— Kao va dormir ici ce soir. Je le force à m’aider à étudier pour le test de demain, dit Pete à son père.

— Bonjour.

Kao joignit ses paumes ensemble contre sa poitrine pour montrer son respect au père de Pete.

Il avait déjà rencontré le père de Pete avant. Il semblait être strict et solennel, son visage beau et pointu. Il avait cette aura puissante parce qu’il était un cadre supérieur qui devait prendre soin de nombreux employés, mais Kao savait qu’il était en fait une personne gentille.

— Et les autres ? demanda Pon.

— Ils m’ont passé leur fardeau, plaisanta Kao.

— Eh bien, génial. Je te le laisse. Il est peut-être stupide, mais il apprend vite.

— Tu me complimentes ou tu m’insultes ? gronda Pete.

— Les deux, dit Pon d’une voix sérieuse. Maintenant qu’il est à l’université, c’est un tel soulagement de voir qu’il a de bons amis pour l’aider à s’améliorer. Pete était un vrai fauteur de trouble quand il était au lycée. Il cherchait les ennuis. Il se battait.

— Papa ! Arrête de me ridiculiser.

— J’ai entendu dire que tu étais intelligent, Kao. Tu es beau également. Je suppose que tu es populaire auprès des filles, dit Pon, regardant Kao avec de la gentillesse dans le regard…

Kao était un bon élève, bien élevé. Tous les adultes le félicitaient ainsi que ses parents pour l’avoir si bien élevé.

— Kao ne se soucie que de ses études. Il n’est pas intéressé par les filles.

— C’est bien. Ne sois pas comme Pete. Il est seulement dingue des filles, mais quand il s’agit d’étudier, il est nul, dit Pon en secouant la tête comme s’il était complètement fatigué par son fils. En tout cas Kao, s’il te plaît, prends soin de lui. Considère-le comme un acte de charité. Je n’ai que lui. Je veux qu’il ait un brillant avenir, qu’il se marie à une gentille femme et qu’il ait un enfant pour perpétuer notre lignée.

— D’accord, promit Kao, avec un sourire forcé.

Aux derniers mots de Pon, Kao sentit un pincement au cœur pendant un instant.

— Kao, allons à l’étage. Si nous restons ici plus longtemps, papa va me ridiculiser jusqu’à ce que je sois cramé.

Pete poussa rapidement Kao en dehors du salon car il avait remarqué que Kao était devenu silencieux. Il supposa que le jeune homme était ennuyé d’écouter les plaintes de son père. Mais Kao, en fait, était abasourdi par ce que Pon avait dit.

Mais… Kao essaya d’enterrer ce sentiment au plus profond de lui et d’agir comme s’il ne ressentait rien.

— Ne prends pas ses paroles trop au sérieux. C’était juste des mots, ça ne voulait rien dire.

— Il n’a rien dit de mal. Il a seulement dit tout ça parce qu’il se soucie de toi.

— Ouais, je sais. Ne m’embête plus.

— Mais je suis aussi curieux…

— A propos de quoi ?

— Comment tu as réussi le concours d’entrée ? Nous savons tous qu’il faut un score très élevé pour rentrer dans notre faculté. Même mes amis n’ont pas réussi.

Pete y réfléchit un instant alors qu’ils entraient dans sa chambre. Il ferma la porte et alluma son ordinateur portable comme il le faisait toujours.

La chambre de Pete était grande, propre et joliment décorée. Mais ce n’était pas grâce à Pete. C’était lui qui salissait toujours sa chambre et c’était la femme de ménage qui la nettoyait.

— C’était un coup de chance.

— Dans quel temple tu es allé prier ? Tu as dû prier avec beaucoup d’argent.

— Je suis un homme chanceux. Mon niveau de chance est très élevé.

Pete poussa doucement la tête de Kao en plaisantant quand son téléphone sonna. Il l’attrapa et regarda l’écran, puis fit un sourire éclatant quand il vit que c’était la fille avec laquelle il sortait actuellement.

La première étape de cette relation le rendait encore fou d’elle, il était donc normal qu’il soit excité lorsqu’elle l’appelait.

— Ta copine ? demanda Kao.

— Tu as raison ! C’est Fongbeer.

— Tellement ennuyant.

— Ne sois pas jaloux, mec.

Pete haussa les sourcils et s’éloigna pour parler à Fongbeer tandis que Kao gardait les yeux sur son dos, pensant que Pete avait beaucoup de filles avec qui parler. Depuis la première année, il n’y avait pas eu un moment où Pete ne sortait pas avec quelqu’un.

— Ne te plains pas, bébé. Je ne peux pas te voir aujourd’hui parce que je dois étudier. J’ai un test demain.

La voix de Pete atteignit les oreilles de Kao.

— Fais-moi confiance. Je ne parle à personne d’autre que toi.

Je ne suis pas jaloux de ta vie amoureuse. Je suis jaloux de Fongbeer parce qu’elle t’a.

Kao parcourut le fil d’actualité sur son smartphone, mais chaque mot que Pete avait dit résonnait toujours dans son esprit. C’était comme une aiguille qui piquait son cœur. Même s’il avait essayé de se dire d’arrêter de trop y penser, parce qu’il savait que Pete aimait les filles et ne changerait pas ses préférences, Kao ne pouvait pas arrêter de tomber amoureux de lui. S’il avait pu… ses sentiments ne seraient pas allés aussi loin.



Dortoir de June

Alors que King s’apprêtait à sortir, June était assis sur le canapé, faisant semblant de regarder la télévision comme s’il s’en fichait. Mais en fait… June observait tranquillement si King agissait bizarrement ou s’il avait rendez-vous avec quelqu’un parce que King se méfiait de plus en plus chaque jour.

— Ouais, ouais. Je sors, dit King à son ami au téléphone alors qu’il était sur le point de sortir de la pièce.

— Où tu vas ? demanda immédiatement June.

— Je vais sortir, répondit King distraitement.

— Tu sors tous les jours dernièrement. Comment tu as obtenu autant d’argent ?

— Mes amis m’invitent. Je ne paye pas tous les soirs.

Après avoir dit ça, King ouvrit la porte et partit immédiatement, comme s’il craignait que June pose plus de questions. June, qui resta seul dans la pièce, réfléchit un moment, puis décida de suivre son ami.

Ce soir-là, June se fit la promesse de découvrir où allait King et ce qu’il allait faire. S’il s’avérait que King faisait quelque chose d’illégal, June avait encore une chance de l’avertir et de lui faire reprendre ses esprits à temps. June croyait toujours que King n’était pas une personne mauvaise ou terrible.

S’il avait vraiment fait quelque chose de mal, il devait juste l’avoir fait sur un coup de tête.

Pourquoi est-il si pressé ? pensa June pendant qu’il suivait King silencieusement. Ce dernier était pressé et regardait autour de lui comme s’il fuyait quelque chose. Mais June fit attention de ne pas se faire prendre.

Alors qu’il suivait King dans la rue principale, celui-ci disparut en quelque sorte.

— Où il est allé ? Comment il peut être si rapide ?

June marmonna de frustration en regardant dans la rue, mais il n’y avait aucun signe de King. Il l’aurait vu si King était monté dans une voiture. C’était comme si King savait qu’il était suivi, alors il s’était caché rapidement quelque part. Soudain, le téléphone de June sonna. Il fronça les sourcils alors qu’il était surpris de voir que celui qui l’appelait était… King.

Peut-être qu’il sait que je le suis.

— Quoi de neuf ? répondit June à l’appel, faisant de son mieux pour garder une voix normale.

— Où tu es ? demanda King.

— Dans la chambre, bien sûr.

— Vraiment ?

— Pourquoi tu demandes ça, putain ?

— Rien… Je pensais que tu étais dans la rue principale.

June se figea et serra les dents, énervé d’avoir été pris.

— Arrête de me suivre. Si tu veux toujours que nous soyons amis, garde ton nez en dehors de mes affaires.

— King ! J’ai fait ça parce que je m’inquiète pour toi.

— Je sais, mais tu ferais mieux de rester en dehors de ça cette fois.

King raccrocha immédiatement comme s’il ne voulait pas que June ait la chance de lui poser d’autres questions, mais cela ne fit que rendre June plus curieux à propos de ce que King faisait. Compte tenu du comportement de son ami, c’était définitivement quelque chose de terrible !



Le lendemain, après les cours

La Faculté d’Ingénierie

Université N

— C’est la première fois de ma vie que je pense avoir une bonne note après avoir passé un test.

Pete se vantait tandis qu’ils sortaient tous de la salle de classe alors que le dernier cours était terminé. Sandee et Thada avaient l’air ennuyés. Ils étaient heureux que Pete ait étudié plus dur et soit devenu plus intelligent, mais ils étaient également fatigués de l’écouter se vanter, peu importe si Pete le faisait pour plaisanter ou pour cacher son embarras.

— Tu devrais apporter une guirlande pour rendre hommage à Kao pour le jour des professeurs.

Thada ne parlait pas beaucoup, mais quand il le faisait, c’était violent. Pete le regarda pendant que Kao riait si fort, sans essayer de défendre Pete.

— Tu dois aussi en apporter une pour Sandee, riposta Pete et il frappa la tête de Thada.

Ce dernier n’était pas plus intelligent que lui. Il serait peut-être mort en classe si Sandee ne l’avait pas aidé à étudier.

— Arrêtez de vous disputer. Apportez-nous juste des guirlandes le jour des professeurs, tous les deux, dit Sandee.

— Je l’attends avec impatience.

Kao sourit malicieusement.

Ils discutèrent tous les quatre jusqu’à ce qu’ils remarquent que quelque chose n’allait pas — June était complètement silencieux alors que, normalement, il était le plus gai et ne cessait de parler. Ils échangèrent tous des regards, puis regardèrent June. Il avait l’air très sérieux comme s’il pensait à quelque chose.

— Pourquoi tu es si calme ? Le test était trop dur ?

Thada passa son bras autour du cou de June, essayant de lui remonter le moral.

— Ne t’inquiète pas. Ça ne compte que pour quelques pourcents. Kao pourra t’expliquer la prochaine fois. S’il est assez bon pour que Pete obtienne une note plus élevée… tout le monde peut aussi y arriver.

— Tu veux dire que je suis la personne la plus stupide au monde ? demanda soudainement Pete.

— Je n’ai pas dit ça, répondit Thada.

Mais June était toujours silencieux. Normalement, il aurait déjà dit quelque chose pour énerver Pete et Thada pour le fun.

— Quel est le problème, June ? Tu as l’air un peu stressé ces derniers temps. C’est encore à propos de King ? demanda Kao.

Ils commencèrent à se sentir inquiets quand June resta silencieux.

— Tu ferais mieux de nous dire ce que tu as en tête plutôt que de garder tout ça pour toi, poursuivit Kao.

— Je suppose que c’est à propos de King, dit Sandee.

— Ouais, il agit vraiment bizarrement… mais peu importe. Ce n’est probablement rien.

Même si June voulait tout révéler, il n’était toujours pas sûr de ce que King faisait, donc il ne voulait pas dénigrer son ami.

— Et pour notre fête ce soir ? demanda Pete.

— Encore ?

Sandee avait l’air d’en avoir tellement marre.

— Nous devons faire la fête puisque je vais avoir une bonne note.

Pete essaya de mettre tout le monde dans l’ambiance.

— Tu es sûr que tu vas en avoir une ?

Kao essaya d’agacer Pete.

— Ne néglige pas tes compétences d’enseignant.

— Je ne me rabaisse pas, je te rabaisse toi.

— Kao !

Pete secoua presque le cou de Kao parce qu’il sous-entendait encore que Pete était stupide.

— Allez-y les gars. J’ai mal à la tête. Je vais me reposer un peu ce soir.

Au moment où June refusa de sortir, ils échangèrent tous des regards à nouveau. C’était totalement étrange parce que June disait rarement non aux fêtes.

— Va te reposer. Puisque notre équipe n’est pas complète ce soir, reportons ça à un autre jour, dit Sandee.

— Très bien ! La prochaine fois, alors, abandonna Pete.

Puis ils se séparèrent et rentrèrent chez eux. June partit seul avec un air sérieux sur le visage. Il pensait à son plan de ce soir. Ce matin, il avait entendu dire que King allait rencontrer ses amis quelque part. S’il suivait King à cet endroit, il connaîtrait la vérité — avec qui King était-il depuis quelques jours et avait-il fait quelque chose de mal ?

Enfin, June avait décidé de suivre King. Il devait savoir ce que son ami faisait.



En face du dortoir de June

King avait peut-être peur que June le suive, alors il n’était pas revenu au dortoir aujourd’hui. Il ne savait pas que June savait déjà où il irait pour rencontrer ses amis. Lorsque June arriva à son dortoir, il étudia l’itinéraire et calcula le temps qu’il faudrait pour se rendre à destination, puis il sortit du dortoir pour prendre un taxi dans la rue principale.

Mais… June fut surpris quand il vit la voiture de Pete garée devant le dortoir, l’attendant.

— Monte dans la voiture, cria Kao après avoir baissé la vitre, à June qui était toujours immobile.

Il n’était pas sûr s’il devait leur parler de son plan de ce soir. Il ne voulait pas causer d’ennuis à ses amis.

— Tu sors, non ? Monte. On vient avec toi. Tu vas nous faire perdre notre temps si tu restes figé comme une statue de cire de chez Madame Tussaud.

— Comment vous avez su que j’allais sortir ?

— Monte juste dans la voiture. C’est plus rapide qu’un taxi, dit Pete.

June y réfléchit une seconde, puis monta dans la voiture.

— Qu’est-ce qui vous amène ici les gars ?

— Dis-moi d’abord où nous allons. On parlera plus tard.

— Nous allons à…

June leur donna la destination. Pete fronça les sourcils, se demandant pourquoi June voulait aller là. Ce n’était pas un endroit où ils traînaient habituellement, loin des banlieues. June pensa maintenant qu’il devait le dire à tout le monde.

— Je suis King. Il va rejoindre ses amis. Je veux savoir ce qu’il fait.

— Donc c’est pour ça que tu ne voulais pas faire la fête avec nous, tu dois suivre King, dit Pete alors qu’il démarrait rapidement la voiture.

— Vous pouvez me dire maintenant pourquoi vous m’attendiez soudainement ici ?

— Ce n’est pas comme si nous étions soudainement venus ici, expliqua Kao. Pete voulait faire la fête, et il a vu que tu étais stressé, donc il nous a tous redemandé de sortir, puis nous sommes venu te chercher. Nous allions entrer dans l’allée quand nous t’avons vu sortir, donc nous nous sommes garés ici.

— Tu penses que King va faire quoi ? demanda Thada.

— Je ne sais pas.

June ne voulait pas dire ce qu’il pensait puisqu’il ne voulait pas diffamer King. Il voulait seulement voir de ses propres yeux si ce qu’il pensait était juste.

— Quoi qu’il en soit… On ne devrait pas d’abord ramener Sandee à la maison ?

— Pourquoi est-ce que je devrais rentrer à la maison ? cria immédiatement Sandee.

Elle savait que June se souciait d’elle, mais elle n’était pas le genre de fille à être un fardeau pour qui que ce soit.

— Je suis ton amie aussi, June.

— Laisse-la venir avec nous. Une fille audacieuse comme elle n’est certainement pas un fardeau, et je m’occuperai d’elle, dit Thada.

— C’est la fierté de ce ship. Vos fans ne sont pas là, cependant. Pas besoin de faire du fan service.

— Ta gueule, Kao !

Thada lui lança un regard noir.

Il était arrivé à la conclusion qu’ils iraient tous ensemble à destination. June espérait que… peu importe ce qui allait se passer ce soir, il finirait par connaître la vérité, sinon il ne pourrait certainement pas se concentrer sur autre chose.


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Chapitre 6
Amitié
Vers 23h

Dans un bâtiment abandonné

— Tu es sûr que c’est ici ? demanda Pete, levant les yeux vers le bâtiment où ils allaient entrer.

Il avait garé sa voiture à environ un kilomètre du bâtiment parce qu’ils avaient peur que King et ses amis entendent ou voient la voiture et sachent qu’ils étaient suivis. Pete, au début, avait pensé que la destination allait être un pub ou un dortoir ordinaire.

Pas un immeuble de cinq étages abandonné.

— Je pensais qu’il allait dans un pub ou dans le dortoir de l’un de ses amis.

June eut l’air un peu horrifié en regardant le bâtiment. Même si ça n’était pas loin de la ville et des autres habitations, il semblait que le bâtiment était isolé du monde extérieur. Il était entouré de murs en zinc avec un panneau “Danger, n’entrez pas”. Le bâtiment lui-même était vieux et délabré. Ses murs étaient pleins de graffitis peints par certains voyous comme un symbole de leur puissance, sans parler du fait que cela pourrait être un endroit où les drogués et les gangs d’adolescents se réunissent pour faire de mauvaises choses.

L’atmosphère donnait une ambiance semblable à l’émission “Ghost hunting” !

— On pourrait tourner un film d’horreur ici, dit Pete.

— Ne dis pas ça, avertit Thada. On ne devrait pas parler de trucs paranormaux la nuit.

— Si tu veux mon avis, ça ressemble à un endroit où les gens dealent de la drogue, dit Kao.

C’était ce que tout le monde pensait sans le dire. June commença à se sentir anxieux parce qu’il était encore plus convaincu maintenant de la raison de la venue de King ici.

— Sandee, ça va ? Tu peux attendre dans la voiture si tu ne te sens pas bien, lui demanda Thada quand il remarqua qu’elle était silencieuse.

— Je ne me suis plainte de rien.

Sandee se tourna vers Thada avec une expression agacée.

— Nous ne savons pas s’ils sont arrivés. Entrons et cachons-nous d’abord, ajouta Pete.

Tout le monde acquiesça, puis ils marchèrent silencieusement et lentement à l’intérieur du bâtiment pour que King et ses amis ne les remarquent pas, au cas où ils seraient déjà là. Bien qu’il fasse nuit, ils n’avaient pas besoin de lampes de poche ou des lumières de leurs smartphones parce que leurs yeux commençaient à s’adapter à l’obscurité, et la lune était pleine, leur donnant suffisamment de lumière pour voir le chemin.

— Je pense que nous avons la même idée, pas vrai ? June ? chuchota Kao.

— Ouais, mais j’espère que ça n’est pas ce que nous pensons, répondit June, la mine sombre.

— Ça peut difficilement être autre chose. Pourquoi voudraient-ils se rencontrer ici tard la nuit sinon ? dit Thada.

— Ils doivent vendre des tas de drogues, sinon ils ne prendraient pas la peine de se rencontrer dans ce genre d’endroit.

Pete donna son opinion. Il ne prenait pas de drogues, mais il en savait assez sur le sujet.

— Je ne comprends pas pourquoi King a besoin de faire ça, soupira June, évacuant sa frustration. Je sais qu’il n’est pas riche et qu’il se conduit mal parfois, mais la drogue… je ne m’y attendais vraiment pas.

— Ne pense pas trop. Ça pourrait n’être rien du tout, essaya de le consoler Sandee.

— Chut. J’entends quelqu’un qui arrive, leur fit signe Pete.

Ils s’arrêtèrent tous de parler et restèrent aussi silencieux qu’ils le pouvaient, sans même respirer trop fort. A ce moment, ils étaient au deuxième étage. Le son d’un groupe de personnes se rapprocha jusqu’à ce que ça s’arrête au même étage. Heureusement, un mur, quelques morceaux de meubles et de chaises cassés, cachaient Pete et les autres de la vue.

— Tu l’as apporté ? dit un homme.

June savaient que ça n’était pas la voix de King. D’un autre côté, Kao et Pete se regardèrent alors qu’ils se souvenaient très bien de cette voix. Ils essayèrent d’avoir une meilleure vue du visage de leur cible et furent choqués quand ils virent le propriétaire de la voix.

Celui que King et ses amis venaient rencontrer était Mork ?!

Pete et Kao se tournèrent pour se regarder. Mork était venu avec deux autres gars, l’un d’eux était Ren. King était également venu avec ses deux amis. Il semblait que les deux groupes échangeaient quelque chose, peut-être de la drogue.

Maintenant, ce n’était pas seulement June qui pâlissait parce qu’il ne pouvait pas accepter ce que King avait fait, mais Kao était également sans voix et resta silencieux car il n’aurait jamais pensé que Ren ferait quelque chose d’illégal.

Jamais auparavant il n’y avait eu de signe de Ren faisant quelque chose lié à la drogue.

Kao pensa au grand frère de Ren… Sun était un si bon frère. Il avait tout fait pour s’assurer que son petit frère avait une bonne vie dans tous les aspects. Alors pourquoi Ren faisait-il quelque chose comme ça ? N’avait-il pas pensé que son frère se sentirait blessé et déçu ?

Kao se sentait tellement blessé et déçu alors qu’il n’était qu’un ami. Qu’en serait-il de Sun ? Ça serait la plus grande déception de sa vie.

— Hey ! Police !

Le cri de King ramena Kao à la réalité. Tout le monde commença à entendre la police débarquer. Tous les dealers de drogue s’enfuirent dans des directions différentes, ce qui poussa Kao et les autres à se dépêcher et à s’enfuir aussi.

— Courrez ! Ou on sera foutu aussi !

Pete fit un signe à ses amis, puis ils coururent tous vite pour sortir du bâtiment. Puisque la plupart des policiers semblaient être entrés par l’avant du bâtiment, et qu’il y avait deux sorties — une devant et une derrière — ils décidèrent de descendre les escaliers en courant vers la sortie de derrière. S’ils pouvaient sortir du bâtiment et atteindre la voiture, ils seraient définitivement tirés d’affaire.

— Est-ce que ça va ? demanda Pete à Kao alors qu’ils descendaient les escaliers en courant côte à côte.

— Bien sûr. Tu ferais mieux de t’inquiéter pour Sandee, dit Kao.

— Pour quoi ? Elle court devant nous maintenant.

Pete fit un signe de tête vers Sandee qui descendait agilement les escaliers, courant plus vite que chacun d’entre eux. Elle avait l’air aussi cool qu’un premier rôle masculin dans un drama et les gars se sentirent gênés. Ils s’excusèrent dans leur tête de l’avoir fait passer pour un fardeau avant.

Bientôt, ils atteignirent le rez-de-chaussé et virent la sortie. Leurs cœurs battaient vite alors qu’ils étaient épuisés et excités par la situation. Ils ne réfléchirent même pas à pourquoi le chemin vers la sortie était étonnamment dégagé.

Jusqu’à ce qu’ils soient sur le point de sortir…

— On ne bouge plus !

La police cria d’une voix forte, comme le bruit d’un coup de tonnerre. Mais ce ne fut pas la seule raison qui les firent s’arrêter ; ils étaient maintenant tous entourés par la police.

Les cinq amis se regardèrent. Ils n’avaient pas besoin de dire quoi que ce soit parce qu’ils savaient tous qu’ils étaient complètement foutus.



Minuit

Poste de police

Bien qu’ils avaient insisté tous les cinq sur le fait qu’ils n’avaient rien à voir avec le trafic de drogue, la police ne les avait pas cru. Après avoir été emmenés au poste, la police les avait interrogés et les avait séparés des gangs de King et de Mork. Thada, Pete, Kao, June et Sandee étaient calmes. Personne ne parlait. Ils avaient tous l’air anxieux, réfléchissant sérieusement à ce qu’ils devaient faire ensuite. Si les journalistes venaient ici, leurs visages seraient montrés aux infos. Si leurs parents l’apprenaient ou, dans le pire des cas, s’ils étaient accusés d’avoir été impliqués dans le crime, que devraient-ils faire ?

Ça allait ruiner la réputation de leurs familles, leurs dossiers, et même le nom de leur université.

— Les gars… Je suis désolé de vous avoir entraîné là-dedans, dit June, coupable.

Le fait qu’ils soient restés ensemble quoi qu’il arrive avait touché June, mais il se sentait mal de leur avoir attiré des ennuis. La vie de Thada était déjà difficile. Le père de Pete était un célèbre homme d’affaires. Si les infos parlaient de cette histoire, la réputation de leur famille serait détruite. Sandee était une fille donc elle serait critiquée plus sévèrement par la société. La mère de Kao était enseignante. Si on savait que son fils vendait de la drogue, elle perdrait le respect des gens. June s’en voulait — s’il n’avait pas laissé ses amis venir avec lui, les choses n’auraient pas tourné de cette façon.

— Ce n’est pas ta faute, lui dit Sandee.

— Ouais, elle a raison. Ne t’en veux pas, dit Kao.

— Si je ne vous avais pas laissé suivre King avec moi, les gars, vous n’auriez pas été entraîné là-dedans.

— Personne ne savait que ça tournerait de cette façon.

Pete n’en voulait pas à June non plus.

— Ne pense pas trop. Nous n’avons rien fait de mal.

Thada encouragea ses amis, lui inclus.

— En fait, quand je suivais King, j’ai déjà pensé que ça pouvait être quelque chose en rapport avec la drogue. C’est pourquoi je ne voulais pas vous en parler.

June soupira, pensant qu’il aurait dû insister pour y aller seul comme ça ses amis n’auraient pas eu de problèmes. Maintenant, June comprenait totalement pourquoi King voulait qu’il reste en dehors de ses affaires. King ne voulait probablement pas que June soit impliqué, mais maintenant, June s’était mis lui-même là-dedans.

Kao se découragea en entendant June parler de son ami parce que cela lui rappelait Ren. Il n’avait jamais pensé que Ren ferait une chose aussi terrible.

— Mais nous n’avons rien fait de mal. Nous étions juste là-bas, leur dit Sandee.

— Tout ira bien si les policiers comprennent, mais j’ai peur qu’ils pensent que nous sommes impliqués dans cette histoire.

June était toujours inquiet, et les autres aussi. Kao et Pete, qui venaient d’encourager June, devinrent silencieux.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi vous avez l’air si pâle ? demanda Thada.

— C’est vrai ! C’est comme si vous aviez peur qu’ils nous accusent, dit Sandee.

— Vous vous souvenez du gars que King a rencontré ? Il s’est battu avec Pete avant, expliqua Kao.

Thada, June et Sandee commencèrent à essayer de se rappeler de la nuit.

— Il était le meneur que nous avons rencontré au pub. Son ami aimait bien Sandee.

— Oh ! C’est pour ça qu’il me semblait si familier, dit Sandee.

— Je t’avais dit qu’il avait ramené son gang pour me tomber dessus la dernière fois, tu te souviens ? demanda Pete.

— Ouais, répondit June. Ne me dis pas que tu es anxieux parce que tu penses qu’il est toujours en colère et qu’il va t’accuser pour se venger ?

— Je suis juste parano, soupira Pete.

— Eh bien, c’est possible. Quand nous les avons croisé devant le poste, il a lancé un regard mauvais à Pete.

— Wow ! Ça aide beaucoup. Va te faire foutre, Thada.

Pete était sur le point de frapper la tête de Thada, mais la porte fut ouverte par un policier juste à temps. Ils se regardèrent, étonnés, se demandant ce qui allait se passer ensuite. Ils étaient déjà terriblement stressés.

— Vous pouvez tous rentrer chez vous. Tout est réglé, dit le policier.

— Quoi ?! crièrent-ils tous en même temps.

— Vous ne voulez pas partir ? Vous préférez rester cette nuit ?

— Nous allons partir, monsieur !

Ils sortirent rapidement comme s’ils avaient peur que le policier change d’avis. L’officier leur avait dit que personne ne les avait accusé, de plus, ils n’avaient pas de dossier criminel ou de dossier les impliquant dans des trafics de drogue. Leurs tests d’urine montraient qu’ils n’avaient pas consommé de drogue. Les indics de la police avaient également confirmé qu’ils n’avaient pas été impliqués dans le crime, donc les cinq avaient été déclarés innocents.

Avant de partir, June demanda au policier de voir King, qui était détenu dans une autre pièce. Kao demanda aussi à voir Ren, mais l’officier n’autorisa que June à voir King. Kao ne comprenait pas pourquoi, mais il n’insista pas parce qu’il ne voulait pas avoir encore des problèmes, alors il sortit pour attendre June avec les autres.

— Hey, June.

King, qui était assis par terre, leva les yeux vers June et décida de se lever et de se rapprocher. Les deux se regardèrent comme s’ils avaient beaucoup de choses à dire, mais ne pouvaient former le moindre mot, comme si des morceaux bloquaient leur gorge.

Finalement, King fut le premier à parler.

— Je sais ce que tu ressens. Je suis désolé de t’avoir laissé tomber et de t’avoir presque attiré des ennuis.

— C’est bon. Prends juste ce qu’il s’est passé aujourd’hui comme une leçon.

June voulait vraiment lui faire des reproches pour avoir fait quelque chose d’aussi stupide et aussi lui demander pourquoi il avait dû faire quelque chose comme ça, mais ça ne servait plus à rien.

Comme cela s’était déjà produit et que les coupables devaient faire face à des sanctions, les reproches de June n’auraient fait qu’aggraver le sentiment de King, et il ne voulait pas que King se sente pire qu’il ne se sentait déjà.

— Ça va être ma leçon de vie pour un très long moment.

La police avait trouvé des centaines de pilules de drogue illégale comme preuve, et la sanction pour leur possession était assez sévère. King ne voulait même pas penser à combien d’années il serait emprisonné. Il regrettait sa cupidité, son besoin de vivre luxueusement et comment il avait choisi un moyen facile de gagner de l’argent. Toutes ces choses l’avaient aveuglé et attiré dans une boucle sans issue. Au final, le résultat de son erreur serait une tâche dans sa vie pour toujours, et sa famille serait déçue et blessée.

King ne savait toujours pas quoi faire quand il ferait face à ses parents.

— Dis à mes parents que je suis désolé.

— Tu ferais mieux de leur dire toi-même. Ils veulent probablement l’entendre de toi.

— Je suis désolé à propos de ça, aussi, tu sais ?

— Je sais… et je ne te demanderai pas pourquoi tu as dû faire ça, mais j’espère que ça sera la dernière fois.

— Ça n’arrivera plus. Je ne sais même pas quand ils me laisseront sortir.

— J’appellerai la police moi-même si tu recommences quand ils te relâcheront.

— Je ne referai jamais ça.

— Tu devrais coopérer avec la police, comme ça ils envisageront de réduire ta peine. Je viendrai te voir souvent.

— Tu n’es pas dégoûté que ton ami soit un prisonnier ?

— Une fois que tu es mon ami, tu seras toujours mon ami, dit June en souriant pour remonter le moral de King. Peu importe ce qui arrive, tu es toujours mon ami.

June et King se tapotèrent les épaules. Bien que ce que King avait fait soit insupportable, June ne pouvait pas sortir son ami de sa vie. Si King regrettait ses actions et s’améliorait après avoir reçu sa peine, June serait toujours heureux de l’avoir comme son meilleur ami, car ils avaient tous les deux traversé les épreuves pendant si longtemps.

June dit au revoir et partit pour retrouver Pete, Kao, Sandee et Thada qui attendaient à l’extérieur. Ils remercièrent la police de leur avoir accordé un traitement équitable et sortirent du poste de police avec des soupirs de soulagement.

Cependant, Pete, Sandee et Thada étaient inquiets pour June et Kao car ils avaient toujours l’air triste et gardaient le silence.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? Vous n’êtes pas contents d’être libres maintenant ? dit Thada en premier.

— Je le suis, mais je me sens toujours triste pour King, soupira June.

— Moi aussi. Je n’aurais jamais pensé que Ren ferait quelque chose comme ça, soupira également Kao.

— Pour être honnête, King a choisi son propre chemin. Tu as essayé de l’avertir, mais il n’a pas voulu t’écouter, donc il va payer le prix pour avoir choisi la mauvaise voie. Être triste pour lui n’aidera en rien.

Pete essaya de faire en sorte que June le considère comme un fait de la vie afin qu’il puisse accepter la vérité et s’en remettre. Il regarda ensuite Kao, espérant que ses mots lui feraient aussi surmonter cela.

Ren avait fait quelque chose de mal, donc il méritait d’être puni par la loi.

— Pete a raison. Vous pouvez vous soucier de vos amis, mais vous devez aussi prendre soin de vous, approuva Thada.

— Je sais. Je suis juste… Argh ! Oubliez ça.

June essaya d’agir joyeusement parce qu’il ne voulait pas que ses amis s’inquiètent pour lui.

— Oh ! Je dois aller chercher ma voiture. Vous pouvez rentrer chez vous en premier, les gars, dit Pete.

— Quoi ? C’est bon. Je peux venir avec toi, dit Kao.

— Alors, allons-y tous ensemble, dit Sandee.

Quand ils sortirent du poste de police pour trouver un taxi, ils virent deux motos garées au bord de la route. Ils froncèrent tous les sourcils après avoir vu les gars appuyés contre les motos.

Ils ne savaient pas que la police avait aussi relâché Mork et sa bande !

Les cinq se regardèrent avec perplexité, ne comprenant pas pourquoi Mork et ses amis n’avaient pas été arrêtés alors qu’ils étaient ceux qui achetaient de la drogue à King. Ils avaient peut-être des liens, mais n’était-ce pas trop de les laisser sortir si tôt ?

Kao était très confus. Bien qu’il soit content que Ren n’ait pas été arrêté, il se demandait pourquoi il avait été libéré. Malheureusement… une voiture de police passa avant qu’ils puissent entamer une conversation.

— Il est tard. Rentrez chez vous. Merci d’avoir terminé la mission aujourd’hui.

Pete fut confus lorsqu’un policier baissa sa vitre et parla à Mork et sa bande si familièrement.

— Ouais, ouais. Nous sommes sur le point de partir, boss, répondit Mork amicalement.

Le policier remonta la vitre et fit tourner la voiture en direction du poste de police alors que Pete et ses amis fixaient toujours Mork et sa bande.

— Nous n’avons pas été relâchés parce que nous avons utilisé des relations. Ne réfléchis pas si loin, dit Ren comme s’il savait ce qu’ils pensaient.

En fait, Ren et les autres allaient partir, mais ils voulaient être sûrs que la police laisserait Pete et ses amis sortir. Même s’il n’aimait pas Pete, il ne voulait pas que des personnes innocentes soient impliquées là-dedans puisque ça apparaîtrait dans leur dossier pour toute leur vie.

Et Kao était un ami proche. Ren ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour lui.

— Alors pourquoi est-ce que vous êtes ici ? demanda Pete.

— Mork travaille pour la police, expliqua Ren.

— Lui ? dit Pete comme si c’était incroyable.

— Il ressemble peut-être à un dealer de drogue, mais, je le jure, il n’y a jamais touché.

Ren défendit son ami parce qu’il savait que Mork n’expliquerait pas grand chose.

— Mork a eu tellement de problèmes qu’il est devenu un habitué ici, alors la police lui a demandé d’aider dans les missions d’infiltration pour attraper des trafiquants de drogue. Ils voulaient qu’il fasse quelque chose de bien de temps en temps, et je suis là pour l’aider.

— Donc les indics qui ont dit à la police que nous n’avions rien à voir dans cette affaire c’était… vous ? demanda calmement Sandee.

— Ouais, répondit Mork. Mais la police avait déjà les dossiers de leurs cibles et suspects. Ils n’arrêtent pas n’importe qui au hasard, sauf s’ils sont ce genre de flics qui aiment piéger les gens.

Pete était choqué parce que Mork était plus prévenant qu’il ne le pensait. Au début, il était sûr que ces gars les piègeraient.

— En tout cas, merci d’avoir dit à la police que nous étions innocents.

— Ce n’est rien, nous leur avons juste dit la vérité.

La voix de Mork était plus douce quand il parlait à une fille, mais c’était aussi parce que Sandee était gentille avec lui.

— S’il n’y avait pas eu une fille avec vous les gars, je n’aurais peut-être rien dit pour qu’une certaine personne passe une nuit ou deux en prison. Cela aurait pu le rendre moins idiot.

Mork haussa un sourcil avec effronterie, puis il mit son casque, monta sur sa moto et partit avant les autres. Ren et Kao hochèrent la tête, se comprenant sans parler, puis Ren monta sur sa moto et suivit Mork.

Pete, qui avait été indirectement insulté, les regarda avec colère, grommelant que Mork était trop un connard pour recevoir les remerciements de Sandee. Si ce qui s’était passé aujourd’hui n’avait pas épuisé Pete au point qu’il voulait rentrer chez lui et dormir tout de suite, il n’aurait pas laissé Mork l’emmerder et partir si facilement !


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Chapitre 7
Je Peux Rester Avec Toi ce Soir ?
Pete entra dans la ruelle en direction de la maison de Kao aux environs de 4h du matin. Après avoir quitté le poste de police, Pete et ses amis étaient partis pour récupérer la voiture de Pete, puis Pete avait ramené tout le monde chez eux. Kao était le dernier car sa maison était sur le chemin de chez Pete.

Après l’incident chaotique du jour, ils étaient tous les deux extrêmement épuisés. Kao était si fatigué qu’il pouvait difficilement lever les paupières, donc il n’était pas nécessaire de préciser à quel point Pete, qui conduisait, était épuisé.

A ce moment-là… le téléphone de Pete sonna.

— Ton téléphone, dit Kao à Pete puisqu’il ne répondait pas.

— Qui peut bien m’appeler ? Il est presque 4h du matin, grommela Pete, frustré.

Il prit son téléphone et regarda l’écran. Quand il vit que c’était Fongbeer, il soupira. Pete avait réalisé qu’elle était différente des autres filles avec qui il était sorti. Elle était adorable au début, mais ces derniers temps, elle n’arrêtait pas de l’appeler tous les jours, même s’ils n’étaient pas encore officiellement en couple. En plus, il lui avait dit qu’il voulait encore qu’ils soient amis pour l’instant.

— C’est ton père ? Probablement parce qu’il est si tard et que tu n’es toujours pas rentré chez toi, dit Kao sans regarder le téléphone de Pete alors que maintenant, la sonnerie dérangeait son cerveau fatigué. Réponds, comme ça il ne s’inquiètera pas.

— Il ne m’appelle jamais parce qu’il est inquiet. Il sait que je peux prendre soin de moi.

— Parce que tu es un enfoiré qui rentre toujours tard à la maison.

— Tu adores me critiquer, hein ?

— Tais-toi juste et réponds à ton téléphone. Maintenant, il te rappelle. Ça ne te dérange pas, mais moi ça m’énerve.

— Très bien, très bien.

Pete était fatigué des plaintes de Kao, alors il décida de répondre à l’appel pour le faire taire. Il essaya de garder sa voix aussi basse que possible, mais c’était suffisant pour que Kao devine que c’était une de ses copines qui appelait. Kao resta silencieux, regardant par la fenêtre de la voiture comme s’il s’en fichait, mais il entendait tout.

— Je ne suis pas encore chez moi. J’ai eu des ennuis. Je conduis mon ami chez lui en ce moment… C’est vraiment mon ami. Un mec. Tu veux lui parler ? Ouais, ouais, je le dépose d’abord et je rentre à la maison… Ce n’est vraiment pas une fille, essaya d’expliquer Pete.

Kao devina qu’elle avait peur que Pete continue de sortir et faire la fête ou qu’il sorte avec une autre fille.

— Je dois raccrocher maintenant, je conduis.

Pete raccrocha et soupira, fatigué.

— Elle est bizarre.

— Comment ça ?

— On a juste commencé à discuter, mais elle continue d’appeler comme si elle était ma mère.

— Peut-être qu’elle se soucie de toi.

— Elle est jalouse, mec. Elle avait peur que je sorte avec une autre fille mais tu sais… elle n’est même pas ma petite amie encore.

— Tu ne lui as pas donné d’espoir ? Tu étais fou d’elle avant.

— Elle était tellement mignonne et tout au début, et je lui parlais en ami. Tu as entendu comment je lui parlais.

— Je ne suis pas tout le temps avec toi. Comment je peux savoir de quoi tu parles quand je ne suis pas là ?

— Et pourquoi tu es si dur avec moi ?

Les yeux de Pete étaient sur la route, une main tenait le volant, l’autre main prête à frapper la tête de Kao parce qu’il lui avait parlé d’une voix agacée. La façon dont Kao repoussa immédiatement sa main avec irritation fit rire Pete.

— C’est trop drôle quand tu es fatigué et que tu t’énerves comme ça, dit Pete en riant.

— Putain mais pourquoi tu ris ? dit Kao d’une voix exaspérée alors qu’en fait, Pete faisait battre son cœur si vite qu’il était énervé contre lui-même.

Pete n’avait rien fait, donc pourquoi Kao se sentait-il comme ça ?

— Je pense que je vais m’éloigner d’elle maintenant. Si je laisse traîner ça, elle ne me laissera pas partir, continua Pete. Heureusement que j’y suis allé doucement, en lui parlant en tant qu’ami au début, sinon ça aurait été difficile de s’échapper.

— Fais attention, tu lui as donné tellement d’espoir. Je serai mort de rire si elle ne te laisse pas partir.

— Ouais, ouais. Ne t’inquiète pas. Je peux le gérer quand il s’agit de filles.

— Nous sommes arrivés. Maintenant, rentre chez toi prudemment, dit Kao à Pete quand la voiture s’arrêta devant sa maison.

— Hey, attends.

Pete arrêta rapidement Kao alors qu’il était sur le point de sortir de la voiture. Il attrapa également son poignet avant qu’il ne puisse ouvrir la portière.

Kao était figé. Il se tourna vers Pete, puis regarda sa main, mal à l’aise. Mais Pete ne savait pas à quel point son geste affectait Kao, donc il ne lâcha pas le poignet de Kao et continua à parler.

— Je peux… rester dormir chez toi ?

— … !!!

La question de Pete choqua Kao. Il secoua la tête comme un fou.

— C’est quoi le problème ? Je demande seulement à rester ici pour une nuit. Je ne peux pas ?

— Sûrement pas ! Comment tu peux rester chez moi ? Il est très tard maintenant.

— Pourquoi tu es si paniqué ? Tu agis comme une fille dont le petit ami demande à rester dormir pour la première fois.

— Je… je n’ai jamais laissé mes amis dormir chez moi, et je n’ai pas prévenu ma mère.

Kao essaya de trouver des raisons pour s’expliquer. Il ne voulait pas que Pete sache la vraie raison — il ne pensait pas que son cœur pourrait le supporter.

Et il avait encore plus peur que… Pete découvre ses sentiments pour lui !

— Quel est le problème ? On est tous les deux des hommes. Et ta mère est gentille. Je ne pense pas que ça lui posera problème, insista Pete. Il est très tard. Quand est-ce que je vais arriver à la maison et aller dormir ? En plus, nous avons cours demain à 9h. Tu penses que je vais être capable de me lever, hein ?

— Ton père sera d’accord avec ça ?

— Je découche souvent, il a l’habitude.

— Tu es sûr ?

— Ouais, il est déjà probablement en train de dormir maintenant. Je lui enverrai un message plus tard.

— Mais…

— Comment tu peux être aussi insensible avec ton ami ?!

Pete avait l’air sérieux. Il était extrêmement épuisé après tout ce qu’il s’était passé aujourd’hui. Il était tellement somnolent qu’il pourrait s’endormir avec sa tête sur le volant. Il n’était pas sûr non plus qu’il ne s’endormirait pas en rentrant chez lui et déraperait sur la route. En plus, s’il n’y avait personne pour le réveiller demain… il ne serait pas capable d’assister au cours de 9h à temps.

— Je ne suis pas sans cœur, mais ma chambre est en désordre, et ma maison est petite. Je sais que tu vas t’en plaindre.

— Je ne vais pas me plaindre… Promis.

Pete sourit quand Kao eut l’air de commencer à abandonner.

— Et j’ai faim. Laisse-moi rester avec toi ce soir et cuisiner des ramen. J’ai siiiiiiiiii faim.

— Très bien, très bien… Peu importe !

Kao ne put s’empêcher de laisser Pete dormir chez lui. Comment pouvait-il refuser quand son ami le regardait avec cet air suppliant sur le visage ? Kao sortit immédiatement de la voiture et Pete ne perdit pas une seconde. Il verrouilla la voiture avec sa télécommande et suivit rapidement Kao.

— Sois silencieux, ma mère et ma sœur dorment, lui dit Kao alors qu’il entrait dans la maison.

— Okaaaaaaay, obéit Pete.

C’est mignon quand il est obéissant comme ça, pensa Kao mais il garda un air impassible. Il marcha vers la cuisine pour préparer des ramen pour Pete. Ce dernier en profita pour faire le tour de la maison. Même si c’était juste une maison à deux étages normale — pas aussi grande que celle de Pete — c’était propre, rangé et agréable.

— Qu’est-ce que tu essayes de trouver ? Je t’assure qu’il n’y a pas de mines.

Kao s’interrompit quand il vit que Pete continuait à regarder ici et là comme s’il essayait de trouver quelque chose.

— Tu m’as dit que ta maison était en désordre, donc j’essaye de voir en quoi c’est en désordre, mais, en fait, ta maison est très jolie et agréable.

— Ma maison n’est pas en désordre, ma chambre si. Tu as dit que tu voulais des ramen ? Quelle saveur ?

— Crevettes.

Pete s’assit à table — au milieu de la cuisine — et se prépara à manger avec appétit. Il envoya aussi un message à son père pour lui dire qu’il allait rester dormir chez Kao. Son père verrait probablement le message demain matin, mais ce n’était pas grave. La pire chose qui pouvait arriver était que son père le harcèle comme toujours.

Après avoir envoyé le message, Pete resta simplement assis là et regarda autour de la cuisine jusqu’à ce que ses yeux s’arrêtent sur Kao, qui faisait habilement des ramen. Cela fit penser à Pete que son ami était une personne admirable. Kao était bon dans beaucoup de choses — il prenait bien soin de lui-même, était bien élevé et bon dans ses études, contrairement à Pete qui avait toujours des gens qui faisaient des choses pour lui et qui ne faisait presque rien par lui-même.

La cuisine… ? N’y pensez même pas !

Remarquant que Pete le regardait, Kao se tourna pour lui demander avec un regard soupçonneux sur son visage.

— Mais qu’est-ce que tu regardes ?

— Rien, je pensais juste que tu es une parfaite femme au foyer. Regarde ! Tu cuisines comme un pro.

— Je fais juste des ramen. Tout le monde peut le faire.

Kao garda un visage impassible pour cacher à quel point un simple compliment de Pete le faisait rougir.

— Ne me dis pas que tu ne peux pas le faire.

— Je peux, mais je ne suis pas aussi bon que toi. Comme c’est merveilleux d’être toi. Tu as une famille adorable. Tu peux prendre soin de toi. Tu es intelligent et bon dans tout. Ta personnalité est bien, et tu es… un peu beau.

Pete regarda Kao avec admiration. Quand ils s’étaient rencontrés pour la première fois, il admettait qu’il avait haï Kao au premier regard. Ça l’avait encore plus énervé quand ils s’étaient retrouvés par hasard dans le même groupe d’amis. C’était peut-être aussi parce que Kao n’avait pas été trop amical avec lui. Mais maintenant qu’ils étaient devenus plus proches, Pete devait admettre que Kao était un bon ami.

— Si tu me complimentes autant pour terminer par une insulte, je ne te laisserai pas manger ça.

— C’était des compliments sincères. D’ailleurs, tu es un gars parfait, mais je ne t’ai jamais entendu parler de petite amie.

— En quoi c’est important ?

— Je suis juste curieux. Tu as déjà eu une petite amie ?

La question fit s’étouffer Kao sur les ramen qu’il était en train de goûter.

— Quoi ? Tu t’étouffes juste parce que je t’ai demandé ça ?

— Pourquoi tu demandes ça tout à coup ?

— Quoi ?! Nous sommes amis ? Les amis ne peuvent pas demander ce genre de choses à leurs amis ? Donc maintenant tu as un secret, hein ? Allez ! Tu en as déjà eu une avant ?

Kao regarda Pete calmement alors qu’il repensait à ses années de lycée. Il y avait en fait eu beaucoup de filles qui s’étaient intéressées à lui, mais il n’était intéressé par personne et se concentrait uniquement sur les études, donc il n’avait jamais été en couple.

Et Kao savait qu’il… n’était pas intéressé par les filles.

Mais il n’avait jamais dit à personne qu’il était… intéressé par les garçons.

— Nan, je me fiche de l’amour, répondit vaguement Kao.

— Je le savais. Un geek comme toi n’est pas intéressé par les filles.

— Qui pourrait se comparer à vous, monsieur ? le taquina Kao.

— Ne me taquine pas. Où est ma nourriture ? J’ai trop faaaaaaaaim.

— C’est bon, c’est prêt. Va chercher des fourchettes et des cuillères là-bas.

Pete se leva pour prendre deux fourchettes et deux cuillères sur le comptoir derrière lui. Kao posa deux bols de ramen sur la table tandis que Pete retournait à son siège, puis ils mangèrent en parlant de leurs années de lycée. Pete n’était pas sûr maintenant s’il allait dormir plus tôt qu’il ne l’aurait pu s’il était rentré chez lui, mais il aimait tellement parler à Kao qu’il perdait toujours la notion du temps.

Comme c’était bon… d’avoir un ami avec qui tu pouvais être toi-même.



Pour Pete, la chambre dont le propriétaire avait dit qu’elle était en désordre, n’était rien de tout ça. C’était propre, rangé et plus agréable que sa chambre (quand la domestique ne l’avait pas nettoyée).

Kao prêta des vêtements à Pete et lui dit de prendre une douche en bas pendant qu’il utilisait la salle de bain dans sa chambre. Quinze minutes plus tard, Kao avait fini de prendre sa douche et avait déjà mis ses vêtements, mais Pete n’était toujours pas revenu.

— Pourquoi ça lui prend autant de temps pour prendre une douche ? Il se pomponne ?

Il murmura en entrant dans le lit et appuya son dos contre la tête de lit, faisant défiler les nouvelles sur son téléphone en attendant Pete. Il se sentait un peu bizarre d’avoir autorisé Pete à dormir avec lui. Ça n’aurait pas été un problème s’il n’avait pas craqué sur Pete depuis qu’ils étaient en première année.

Oui… Kao avait des sentiments pour Pete depuis un bon moment maintenant.

C’était amusant maintenant qu’il y pensait. Kao n’avait aucune idée de comment ça avait commencé, quand ses yeux étaient toujours sur Pete et que son cœur battait la chamade. Il avait essayé de trouver une raison à pourquoi il était comme ça, mais il n’y en avait aucune.

Pete l’avait détesté au début, donc Kao aurait dû le détester aussi, non ? Mais que pouvait-il faire ? Les sentiments sont quelque chose sur lesquels vous n’avez aucun pouvoir pour les contrôler. Il savait seulement que “l’amour c’est l’amour”.

Vous n’avez peut-être pas besoin d’une raison pour aimer. Ça arrive juste sans prévenir, parce que si Kao avait été averti, il se serait dit à lui-même d’arrêter ses sentiments avant qu’il ne soit trop tard.

Kao savait que c’était impossible pour eux d’être ensemble.

La chose la plus importante était que Pete n’était pas intéressé par les garçons, et il ne le serait jamais.

Kao ne put rien faire d’autre que soupirer. Il se dit que c’était déjà au-delà de ses attentes qu’ils soient maintenant devenus les meilleurs amis après avoir été en mauvais termes pendant longtemps.

Il était heureux. Que pouvait-il vouloir de plus ?

— Tu ne dors toujours pas ?!

La voix de Pete incita Kao à lever les yeux du téléphone. Il fut choqué pendant quelques secondes quand il vit la personne se tenant devant lui — Pete ne portait qu’un short, son torse nu. Ses magnifiques muscles et ses abdos fermes pourraient probablement faire hurler toutes les filles.

Je t’ai prêté mon t-shirt. Pourquoi tu ne l’as pas mis ?!

— Stupéfié ? Tu ressembles à un mec voyant les seins d’une fille, dit Pete en riant et il avança pour frapper la tête de Kao.

Kao repoussa rapidement la main de Pete et était sur le point de le frapper en retour.

— Je… je ne suis pas stupéfié, se défendit-il avant que Pete ne puisse comprendre à quoi il pensait et priant pour ne pas rougir devant lui. Je suis juste surpris de te voir te balader torse nu alors que je t’ai prêté un t-shirt.

— Il fait chaud. Ton air conditionné ne rafraîchit pas assez.

— Mets ton t-shirt.

— Quoi ? Pourquoi tu es aussi sérieux ?

Pete ne bougea pas.

— Mets-le. Ma sœur sera choquée si elle vient me réveiller demain et te voit comme ça.

Kao mentionna sa sœur même si c’était en fait lui qui était choqué maintenant et qui avait peur de “perdre le contrôle”.

— Oh, c’est vrai. J’avais oublié.

Finalement, Pete céda. Il mit son t-shirt et grimpa dans le lit.

— J’ai voulu te demander plusieurs fois. Ta sœur est en quelle classe ?

— En 3ème. Pourquoi ?

— Rien, je pense juste qu’elle est assez mignonne.

— Arrête toi tout de suite ! Garde ta queue dans ton pantalon. C’est ma sœur. Reste loin d’elle.

— Je n’ai rien dit, je pense juste qu’elle est mignonne. Ne t’inquiète pas, je ne la draguerai pas.

— Bien, elle est toujours jeune. Laisse-la avoir un brillant avenir.

— Tu le dis comme si j’étais un véritable trou du cul.

— Ferme ta bouche. Utilise ton temps pour arranger les choses avec Fongbeer d’abord.

Kao frappa la tête de Pete, se leva pour éteindre la lumière puis se coucha sur le lit.

— Je t’ai dit que j’allais couper les ponts avec elle, mais ça va être difficile, soupira Pete. Qu’est-ce que tu penses que je devrais faire ?

— Tu as commencé, donc finis-le toi-même. Maintenant, dors. Plus de discussion. Je ne veux pas que nous soyons en retard pour le cours demain, dit Kao avec agacement, mais, en fait, il ne voulait pas parler de Fongbeer — ça remuait le couteau dans la plaie de son cœur.

Même si Kao avait dit à Pete de dormir, il continua de regarder le plafond dans l’obscurité, incapable de fermer les yeux. Quand il était resté chez Pete la dernière fois, ses sentiments pour lui n’étaient pas aussi intenses.

Il avait essayé de se dire d’arrêter ses sentiments, mais son amour pour Pete se renforçait chaque jour.

Si fort… qu’il avait peur de ne pas pouvoir le garder à l’intérieur.


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Chapitre 8
Ça Va Faire Mal de Toute Façon
Le lendemain matin

Pete fut réveillé par le son du réveil alors que Kao — qui avait programmé le réveil — dormait toujours. Bien que Pete n’ait dormi que quelques heures, il se sentait étrangement frais. Une légère et agréable odeur dans cette pièce, dont il ne pouvait dire l’origine, le détendait. Il voulait se cacher sous la couverture pour toujours.

Il bâilla, puis regarda la personne à côté de lui, qui dormait toujours.

Ses yeux perçants étaient fixés sur le visage de Kao, observant ses traits plus attentivement que jamais. À ce moment-là, il ne savait même pas qu’il souriait, pensant que son ami à la langue bien pendue ressemblait à un bébé quand il dormait.

Pete ne pouvait pas dire pourquoi Kao avait l’air si doux en ce moment. Son visage était détendu, ses yeux fermés, montrant les longs cils sombres contrastant avec sa peau pâle, sans parler de ces jolies lèvres cerises naturelles.

Pourquoi est-il si mignon ? pensa Pete, voulant tendre sa main pour frotter les cheveux de Kao, mais il s’en rendit compte.

Ce n’est pas correct.

Pete s’arrêta et se leva d’un bond, appuyant son dos contre la tête de lit. Le sourire sur son beau visage disparut. Il se frappa légèrement la tête, essayant de se reprendre. Comment pouvait-il penser que son ami était mignon… alors que son ami était un mec comme lui ?!

— Tu es debout ? Pourquoi tu t’es réveillé si tôt ?

Kao s’était réveillé parce que Pete n’arrêtait pas de bouger et que le réveil continuait de sonner.

— Comment je pourrais dormir ? Tu as programmé le réveil et c’est comme si l’alarme incendie s’était déclenchée.

Pete répondit en regardant Kao, qui était assis, bâillant et se frottant les yeux. Le Kao somnolent après son réveil était si mignon que Pete voulait le jeter hors du lit et lui dire d’arrêter d’être si adorable.

Mais il ne dit rien et resta silencieux, pensant… c’est ton ami ! Ton ami ! Ton ami !

— J’ai le sommeil lourd. Les réveils doux ne fonctionnent pas pour moi.

— Ouais, tu as vraiment le sommeil lourd !

— Va prendre ta douche en premier, je vais t’apporter des vêtements.

— Ils vont m’aller ? Tu es plus petit que moi.

— C’est booooooon. Je vais en trouver à ta taille.

Kao éteignit le réveil et sortit du lit pendant que Pete continuait à le regarder. Il remarqua que Kao avait une peau aussi lisse et claire que celle d’une fille. Bien que Kao ait un corps masculin avec un peu de muscles, il était plus mince que Pete… Il secoua ses pensées, attrapa rapidement la serviette et sortit de la pièce.

Sinon il n’aurait pas été capable d’arrêter d’avoir des pensées bizarres à propos de Kao !



Quelques jours plus tard

La cafétéria de la Faculté d’Ingénierie

Université N

— Je ne comprends aucune leçon aujourd’hui. Tu peux m’expliquer ?

Pete enroula son bras autour du cou de Kao comme il le faisait toujours quand il avait besoin que ce dernier l’aide à étudier ou qu’il fasse quelque chose pour lui. Dernièrement, Kao avait compris le truc et lui répondait toujours avec un air ennuyé sur le visage.

— Restons chez moi.

— Encore ?!

Kao repoussa la main de Pete et continua à manger, en l’ignorant.

— Quoi ? C’est si difficile que ça d’aider ton ami ?

— Tu ne fais pas d’effort parce que je t’aide toujours à étudier. Tu continues de bavarder avec June en classe, et maintenant tu me déranges ? se plaignit Kao avec lassitude.

Si Pete avait étudié dur et ne pouvait toujours pas comprendre, Kao aurait adoré l’aider, mais ça n’était pas le cas.

— Je ne comprends simplement pas vraiment les leçons. Tu vas laisser ton ami stupide comme ça ?

Pete s’était même traité de stupide. Si Kao ne cédait pas, alors il ne savait pas quoi faire d’autre.

— Aide-moi, s’il te plait. S’il te plait, s’il te plait, s’il te plait. Nous n’allons pas en boîte ce soir, non ? Si tu ne veux pas rester chez moi, je peux rester chez toi, comme ça tu peux m’aider à étudier. Ça semble bien, hein ?

— Pas du tout, lui répondit froidement Kao malgré les efforts de Pete pour qu’il accepte.

— Quoi ? Tu es sans cœur ? bouda Pete. Tu peux me faire payer pour te faire perdre ton temps si tu veux.

— Pourquoi tu continues à vouloir rester chez moi ? Ton père va t’engueuler.

— Il est totalement d’accord si je reste chez toi. Il a une haute opinion de toi.

Pete sourit, sachant que Kao céderait d’une seconde à l’autre. D’ailleurs, depuis que son père avait appris que Pete était proche de Kao, il le harcelait beaucoup moins qu’avant.

— Il a beaucoup chanté tes louanges, disant que depuis que nous sommes devenus des proches, mon comportement s’est teeeeeellement amélioré. Si mes notes augmentent ce semestre, mon père t’appellera probablement son deuxième fils.

— Pas besoin de me flatter. Je ne cède pas à la flatterie.

— Je le pense. La prochaine fois, je n’aurai plus à mentionner le nom de Sandee à mon père, le tien fonctionne mieux.

— Pete !

— Donc, tu vas me laisser rester chez toi ?

Pete utilisa son sourire comme prochaine action, ignorant les envies de meurtre de Kao.

— Ton lit est si confortable. Quel genre de parfum tu utilises dans ta chambre ? Ça sent tellement bon.

Les mots simples sortant de la bouche de Pete laissèrent Kao sans voix, le cœur battant, car il n’utilisait aucun parfum dans sa chambre.

C’était juste un adoucissant et son odeur !

— Ce couple est tellement agaçant ! Regarde Pete, sa vie semble tellement meilleure depuis qu’il est devenu proche de Kao. Il continue d’appeler Kao, Kao, Kao, tout le temps.

June fit la moue si fort, les coins de sa bouche se retournant comme pour atteindre son menton, montrant à quel point il se sentait agacé.

Ils avaient l’habitude de marcher loin l’un de l’autre et de s’asseoir le plus éloigné possible, mais maintenant ils étaient côte à côte, et ils s’asseyaient également si près l’un de l’autre qu’ils ressemblaient plus à un couple que le célèbre ship — Sandee et Thada.

— Ce n’est pas bien ? Vous vous plaigniez tout le temps quand on était en mauvais termes, lui demanda Pete en retour.

— C’est bien, mais je veux aussi que tu me parles. Kao ne connaît rien aux filles. Je suis celui avec qui tu peux parler de ça.

June gonfla sa poitrine comme s’il essayait de dire qu’il avait plus d’expérience avec les filles que Kao.

— Il ne te parle pas parce qu’il sait que tu vas garder les filles pour toi, dit Sandee à June.

— Hey, Sandee ! Quel genre de personne tu penses que je suis ?! cria June.

— Tu as encore besoin de demander ?

Sandee lui lança un regard insultant.

— C’est bien maintenant qu’ils sont proches. L’atmosphère de notre groupe s’est beaucoup améliorée, dit Thada.

— C’est totalement vrai. Regarde Pete et Kao, ils semblent si heureux, approuva Sandee.

— Et toi, June ? Tu te sens mieux à propos de King ?

Kao changea de sujet. June était redevenu lui-même — heureux et amusant. Cependant, Kao était toujours inquiet que June réfléchisse trop maintenant qu’il devait rester seul dans son dortoir.

— Je me sens mieux maintenant. Mais je ne pense pas que ça soit le cas de King.

June avait déjà accepté le fait que le coupable devait faire face à sa peine. Les parents de King s’étaient sentis blessés par ce qui s’était passé. Mais puisque King avait aidé à résoudre l’affaire et avait bien coopéré avec la police, la punition pourrait être réduite.

— Ne transforme pas notre conversation en drame, on appréciait notre bavardage léger, avertit Thada.

— D’accord. Le passé est du passé. Nous devons regarder vers l’avant, dit Pete, et son téléphone sonna soudainement.

Il le sortit et soupira quand il vit “Fongbeer” sur l’écran.

Bien que Pete ait essayé de l’éviter, il semblait que plus il reculait, plus elle essayait de le rattraper.

— Le passé est le passé, mais Fongbeer… Je ne pense pas qu’il sera facile de passer celle-là.

Kao eut un sourire satisfait. Pete était sorti avec trop de filles. Une fille comme Fongbeer devrait lui servir de leçon et l’obliger à se retenir un peu, à ne pas sortir avec tout le monde juste parce qu’elles étaient belles.

— Je lui ai dit que je voulais qu’on soit juste amis, mais on dirait qu’elle ne va pas abandonner si facilement.

— Pourquoi ? Elle n’est pas gentille ? demanda June.

— Elle était très gentille au début, mais elle a été trop collante dernièrement. Tu te souviens du jour où nous avons failli être arrêtés ? Elle m’a appelé à quatre heures du matin, m’accusant de sortir avec une autre fille parce que je n’étais pas encore rentré à la maison. J’en ai eu tellement marre d’elle ce jour-là.

— Peut-être qu’elle t’aime. C’est pour ça qu’elle s’inquiète tellement.

Thada essayait d’être optimiste.

— Mais nous commençons à peine à nous connaître, en tant qu’ami. Pourquoi elle est si sérieuse ?

— Tu ne l’as pas fait espérer ? demanda Sandee.

— Non, je lui ai parlé comme à une amie, et puis je me suis concentré sur mes études et j’ai toujours été avec vous les gars, donc je ne parle plus aux filles autant qu’avant, dit honnêtement Pete. En ce moment, il n’y a que Fongbeer parce qu’elle ne me laisse pas partir.

— Tu devrais lui dire clairement ce que tu ressens. Ne fais pas quelque chose comme ignorer ses sms ou ne pas répondre à ses appels. Je pense que c’est horrible, dit Kao.

Même si ça le blessait de voir Pete parler à des filles, il détestait encore plus que Pete ne soit pas un gentleman et qu’il l’ignore sans rien dire. Continuer ou rompre, ils devraient en discuter ensemble.

Sinon, ce serait triste pour la fille.

— Ouais, je suis d’accord, dit Sandee.

Écoutant l’avis de ses amis, Pete répondit à l’appel. Il essaya de garder une voix normale même s’il se sentait assez mal à ce sujet. Il s’éloigna ensuite pour parler en privé. Les autres gardèrent les yeux fixés sur son dos avec inquiétude, car Pete avait l’air très sérieux. Il était généralement heureux lorsqu’il parlait aux filles.

— Cette Fongbeer est si terrible ?

— Je n’en ai aucune idée, je ne l’ai vue qu’une fois au pub avec vous, à part ça, je l’ai seulement entendue quand ils parlent au téléphone. Eh bien, j’ai un peu fouillé, dit Kao. Et je sais juste ce que Pete vient de nous dire à son sujet.

— Peut-être que Pete lui plaît vraiment, dit Sandee.

— Mais il lui a vraiment parlé comme à une amie, je le sais. Ils ont commencé à discuter récemment, à peu près quand il est devenu proche de Kao. Il étudie aussi beaucoup plus ces derniers jours. Je ne pense pas qu’il soit sérieux avec elle.

June était du côté de Pete.

— Je le comprends, ça ne va pas si elle est déjà aussi collante alors qu’ils ont juste commencé à discuter. Pete déteste quand les gens deviennent trop collants.

Thada donna son avis. Il n’aimait pas non plus les personnes collantes.

Kao était réellement inquiet pour Pete. Et si Fongbeer ne voulait pas mettre fin à leur relation et continuait à ennuyer Pete, ne serait-ce pas mauvais pour lui ? Mais Kao ne dit rien, et au fond, il avait en quelque sorte de la sympathie pour elle.

Quand on aime autant quelqu’un, c’est difficile de le laisser partir. Pete détestait même Kao avant, mais il était quand même tombé amoureux de Pete et ne pouvait pas l’oublier, même maintenant.

Quand il s’agissait d’amour… c’était parfois difficile à comprendre.



— Comment sont les choses avec Fongbeer ? demanda Kao à Pete alors qu’ils suivaient leurs amis en dehors de la salle de classe après la fin du dernier cours.

Il avait vu Pete parler avec Fongbeer au téléphone pendant la pause du déjeuner. Pete avait alors eu l’air très sérieux, mais, quelques heures plus tard, il était redevenu heureux. Kao n’était pas sûr de savoir s’il avait discuté avec Fongbeer ou s’il avait simplement fait semblant de s’en foutre.

— Pourquoi tu demandes ? Tu t’inquiètes pour elle ?

— Je m’inquiète pour vous deux. Je ne veux pas que tu aies plus de problèmes plus tard.

— Je pensais que tu voulais sortir avec maintenant que j’en ai fini avec elle.

Le ton menaçant de Pete fit soupirer Kao. Le truc, c’était qu’une partie de lui se sentait désolée pour elle, mais une autre partie voulait aussi savoir comment Pete gérait la situation, même s’il savait que Pete sortirait avec une autre fille tout de suite après avoir terminé les choses avec Fongbeer.

— Je ne fréquente pas les filles de mes amis.

— Bien. Si tu le fais, ça va être un problème.

Pourquoi Kao ne saurait-il pas que ça allait être un problème s’il fréquentait les nouvelles ou ex petites amies de ses amis ? Il se souvenait encore de la bagarre entre Pete et Ren… Pete et ses amis avaient presque battu Ren à mort, et Ren n’était même pas l’ami de Pete. Kao ne pouvait pas imaginer à quel point Pete serait furieux si ses propres amis le trahissaient.

Pete n’était peut-être plus un délinquant comme il l’avait été auparavant, mais Kao savait qu’il prenait cette affaire très au sérieux.

— Eh bien, je veux aussi savoir ce que tu as décidé de faire, demanda June.

— C’est déjà fini. Je lui ai dit qu’on était juste amis parce que je ne veux pas de petite amie maintenant.

— Elle a demandé pourquoi ?

— Elle a demandé pourquoi je ne l’aimais pas, ce qu’elle avait fait de mal. Je lui ai dit qu’elle n’avait rien fait de mal. Nous ne sommes pas compatibles, et je ne veux pas avoir une petite amie maintenant. Elle devrait voir d’autres personnes et ne pas perdre son temps avec moi.

— Ta réponse est une corde autour de ton cou. Si tu as soudainement une petite amie, elle va dire que tu es un putain de menteur, dit Thada.

— Je veux dire pour l’instant. Qui sait pour le futur, pas vrai ? Mais elle me comprend, tu sais. Elle ne s’est pas plainte du tout.

— Tu es sûr qu’elle a vraiment compris ?

La voix glaciale de Sandee les arrêta tous, leurs yeux suivant son regard vers la table du rez-de-chaussée du bâtiment de la faculté. Il y avait une jolie fille assise seule sur un banc dont ils se souvenaient du nom… Fongbeer.

Une seconde plus tard, Pete se cacha au coin d’un bâtiment.

— Qu’est-ce que tu as ? Tu n’as pas dit que tu avais mis les choses au clair avec elle ? Pourquoi agir comme si tu venais de voir un fantôme ? demanda June.

— Je pensais que nous avions mis les choses au clair, dit Pete, tout tendu.

— Qu’est-ce que tu vas faire ? Est-ce que tu vas simplement l’éviter ? demanda Thada.

— Non, j’ai juste peur de lui dire quelque chose de grossier parce que nous avons déjà parlé plusieurs fois.

— Je pense qu’elle a l’air vraiment blessée.

Kao tendit le cou pour mieux voir. Même à cette distance, il pouvait voir que son expression n’était pas si belle. Elle était même venue voir Pete ici, il était donc clair qu’elle voulait arranger les choses avec lui.

— Tu lui as jeté un sort ? Vous vous êtes rencontrés une seule fois et avez seulement échangé des sms et parlé au téléphone. Pourquoi elle est si obsédée par toi ?

— Tu es fou ? Comment j’aurais pu faire ça alors que je suis toujours avec toi ?

— Quoi qu’il en soit, tu devrais aller lui parler et tout clarifier, suggéra Thada.

— Tu ne devrais pas lui laisser le temps de se sentir mieux avant de mettre fin à cette relation ? dit Kao en regardant Fongbeer, se sentant désolé. Si tu es son premier amour, puis que tu coupes les ponts comme ça, elle aura un chagrin d’amour.

— Alors qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Si je continue à lui parler, ce ne serait pas comme lui donner de faux espoirs ?

— Quel homme au cœur d’or.

June ne put s’empêcher de se moquer de Pete.

— Pas maintenant, June, l’interrompit Kao.

— Je suis d’accord avec Kao, cependant. Fongbeer a l’air si triste, dit Sandee.

— Il va dire quelque chose de grossier s’il va lui parler maintenant, devina Kao.

— Alors vas lui parler, Kao, et fais-la se sentir mieux. Gardons Pete loin d’elle pour l’instant, suggéra June.

— Pourquoi est-ce que ça doit être moi ?! cria Kao.

— Parce que c’est toi qui en a eu l’idée, en plus tu es le meilleur pour les compromis, expliqua June d’une voix sérieuse. Ça ne va pas marcher si Thada ou moi y allons. Et si Sandee y va, Fongbeer va probablement croire qu’elle veut juste Pete pour elle. Tu vois, tout le monde sait à quel point Pete est surprotecteur envers elle.

— Eh bien, June a raison. Tu peux l’aider, Kao ? ajouta Thada.

— Tu me causes encore des problèmes, Pete !

Kao regarda le fauteur de trouble.

Pete ne put que regarder Kao, l’implorant du regard, jusqu’à ce que Kao se dirige finalement vers Fongbeer tandis que les autres le regardaient de derrière, lui apportant tranquillement leur soutien.



— Oh, salut ! Tu attends Pete ?

Kao salua Fongbeer, prétendant qu’il venait juste de la voir, puis il s’assit sur un banc en face d’elle. Fongbeer le regarda suspicieusement, se demandant pourquoi il savait qui elle était. Kao réalisa soudainement qu’ils ne s’étaient rencontrés qu’une fois au club, donc elle ne se souvenait probablement pas de lui.

— Je suis Kao, un ami de Pete. Je suppose que tu ne te souviens pas de moi… pas vrai ?

— Non.

Fongbeer secoua la tête, puis les deux se turent puisqu’’ils ne savaient pas quoi dire. Elle avait l’air abattue, ses grands yeux étaient tellement obscurci par le chagrin que Kao fut un peu surpris. Maintenant, il ne savait pas comment aborder le sujet concernant Pete et elle.

S’il lui disait que Pete ne voulait pas la voir, elle se sentirait vraiment blessée.

— Tu es ici parce que Pete ne veut pas me voir, pas vrai ?

Kao resta sans voix quand Fongbeer lui posa la question, comme si elle savait.

— Qu’est-ce que j’ai fait pour le rendre si furieux ? Pourquoi Pete agit comme s’il me détestait ?

— Hey ! Ne réfléchis pas trop. Pete ne te déteste pas, ni n’est en colère contre toi, lui assura rapidement Kao.

Il fut troublé et inquiet quand Fongbeer eut l’air d’être sur le point de pleurer.

— Alors pourquoi Pete n’est pas venu me parler ?

— Ah… Il ne veut pas te voir pleurer. Il se sent mal aussi, tu sais.

— Mais il devrait venir me parler directement au lieu de t’envoyer ici.

— Franchement, Pete a déjà mis les choses au clair, mais tu ne peux toujours pas l’oublier, pas vrai ?

La question de Kao était comme un couteau transperçant son cœur. Fongbeer se tut, son visage devint rouge, ses yeux larmoyants. Kao se sentait mal à l’aise. Quand il voyait une fille pleurer, c’était comme si son cœur se brisait aussi.

— Hey, ne pleure pas pour lui. Ce n’est pas parce qu’il ne t’aime pas que ça veut dire que tu n’es pas assez bien, dit Kao en lui tendant un mouchoir. On ne peut pas contrôler les sentiments des gens. Peu importe à quel point tu es gentille, ou à quel point tu es jolie… tout ça ne veut rien dire si cette personne n’a pas de sentiments pour toi.

Grâce à ce que Kao avait dit, Fongbeer sembla être capable de se ressaisir. Elle le regarda et prit son mouchoir.

— Tu as raison. Merci beaucoup pour m’avoir consolée, Kao.

Fongbeer lui fit un sourire, les larmes aux yeux. Kao lui sourit également en retour et lui tapota l’épaule. Au fond, il souhaitait que Fongbeer puisse oublier Pete et accepter la vérité parce qu’il ne voulait pas qu’elle garde rancune contre Pete.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 21:54



Chapitre 9
Cher Ami
Quelques jours plus tard…

La cafétéria de la Faculté d’Ingénierie

Université N

Depuis ce jour, Fongbeer avait cessé de contacter Pete, mais elle avait commencé à consulter et à se plaindre à Kao à la place — ils avaient échangé leurs identifiants LINE et leurs numéros de téléphone. Bien que Kao se sente bizarre, il essayait quand même de la consoler de manière responsable, pensant qu’elle pourrait se sentir seule. Elle arrêterait probablement de lui parler quand elle se sentirait mieux.

— Tu es accro à LINE ces derniers jours ? demanda Pete, regardant la personne qui marchait à côté de lui.

Il avait remarqué depuis un moment que Kao était devenu exceptionnellement accro à son téléphone, et l’application que Kao utilisait le plus était LINE — Kao envoyait des messages dès qu’il en avait le temps.

— Oui, il doit discuter avec sa copine, remarqua également June.

— Pas la mienne. C’est Fongbeer — la copine de Pete, répondit Kao innocemment.

Maintenant, tout le monde était confus et le fixait.

— Vous m’avez dit de faire en sorte qu’elle se sente mieux, vous vous souvenez ?

— Tu l’as réconforté jusqu’à maintenant ?

Pete fronça les sourcils, comme s’il n’était pas content d’entendre ça, mais il n’était pas sûr de savoir pourquoi il se sentait comme ça. Il n’aimait simplement pas voir Kao devenir proche de Fongbeer.

— Tu n’en fais pas trop ? De quoi vous parlez tous les jours ? On dirait que tu te soucies vraiment de Fongbeer. Je croyais que tu la draguais.

— C’est parce qu’elle a dit qu’elle ne se sentait pas bien, mais elle se sent mieux quand elle parle avec moi. C’est tout.

— Ne me dis pas qu’elle aime Kao maintenant, dit Thada.

— Nooooooon. On parle juste comme des amis.

Kao secoua la tête.

Il leur montra les sms sur son téléphone pour prouver son innocence et que Fongbeer et lui parlaient vraiment comme des amis. Ils parlaient de tout et n’importe quoi, pas de sms de drague à voir.

— Pourquoi tu ne dis rien, Pete ? Tu deviens envieux ? lui demanda June quand il vit la tension sur le visage de Pete.

Il fronçait les sourcils, fixant Kao d’un regard noir.

— C’est toi qui l’a rejeté.

— Pourquoi je voudrais être envieux ? Je n’ai pas de sentiments pour elle, dit Pete d’une voix dure.

— Bien, je ne veux pas que vous vous battiez plus tard, dit Sandee.

— Et toi, Kao ? Tu aimes vraiment Fongbeer ? se renseigna Pete.

Bien qu’il ait dit qu’il n’avait pas de sentiments pour Fongbeer, quand il avait entendu que Kao lui avait parlé dans son dos, son cœur avait brûlé comme s’il y avait du feu dedans.

Il pensait que le problème avec Fongbeer était terminé, mais… c’était devenu encore plus problématique maintenant.

— Non, je lui parle comme à une amie. Ce n’est pas toi qui lui as brisé le cœur ? expliqua Kao d’une voix sévère. Ou tu veux te remettre avec elle ? Je serai heureux de me débarrasser de ce fardeau.

— C’est bon.

Pete fit une grimace, puis agit comme s’il ne se souciait plus d’eux. Il sortit du bâtiment, mais dût s’arrêter brusquement lorsqu’il vit Fongbeer marcher dans cette direction, et elle l’avait déjà vu.

Lorsque les autres rattrapèrent Pete, ils furent tous surpris de la voir.

— Tu n’as pas besoin de m’éviter aujourd’hui parce que je ne suis pas là pour te voir, dit Fongbeer quand elle s’arrêta devant eux, et Pete eut soudain l’air mal à l’aise de lui faire face.

Elle fit un doux sourire à Pete avant que ses grands yeux ne se tournent vers la personne qui se tenait à côté de lui.

— Je suis ici pour voir Kao.

— … !!!

Ses paroles choquèrent tout le monde et les firent taire pendant un long moment. Ils se tournèrent vers Kao avec des regards interrogateurs, surtout Pete… il était difficile de lire ses pensées en ce moment.

Mais… à en juger par son regard, ils pouvaient dire que Pete ne se sentait pas bien à ce sujet.

— Pourquoi tu veux me voir ?

Kao rompit le silence, sinon l’air glacial qui planait au-dessus d’eux ne se dissiperait pas et rendrait la situation encore plus embarrassante. Fongbeer sourit à Kao sans jeter un coup d’œil à Pete, comme si c’était à son tour de l’ignorer.

Cependant, la façon dont elle agissait mettait Kao mal à l’aise. Il avait peur que Pete se sente mal, et… jamais de sa vie il n’avait pensé à flirter avec les copines de ses amis, qu’elles soient leurs ex ou leurs copines actuelles.

— Je veux voir le film dont je t’ai parlé hier soir. J’ai vérifié l’heure de la séance. On peut encore y aller si on part maintenant.

— Mais…

— Tes cours sont terminés. Tu as déjà des projets ?

Kao regarda ses amis d’un air suppliant, mais ils étaient toujours confus, à l’exception de Pete qui irradiait d’une envie de tuer Kao. Pete pensait que Kao avait secrètement flirté avec Fongbeer sans savoir que Kao — qui n’était pas intéressé par les filles — ne le trahirait jamais, et que celui que Kao aimait était Pete !

— Si je te mets mal à l’aise, ce n’est pas grave. J’irai seule, dit Fongbeer avec tristesse, en voyant comment Kao hésitait et regardait ses amis avec inquiétude.

Son doux visage avait visiblement l’air terne.

Elle faisait culpabiliser Kao pour l’avoir rejetée devant ses amis.

— Je suis désolée de te déranger.

— Hey… Je… je vais y aller avec toi.

Kao accepta son invitation sans avoir le courage de regarder Pete. Il avait décidé de le faire parce qu’il voulait parler à Fongbeer et lui faire comprendre qu’elle ne pouvait pas faire de lui son “outil” pour rendre Pete jaloux. Cela n’allait pas marcher, et cela le mettait mal à l’aise. Il n’était pas sûr qu’elle comprendrait et ce que Pete penserait de cette situation, mais ils étaient amis, Kao pourrait lui expliquer plus tard.

— Alors allons-y. Je veux voir les bandes annonces, sourit Fongbeer.

— Euh… A plus les gars.

Kao dit au revoir à ses amis.

Kao partit avec Fongbeer, laissant ses amis confus et se demandant ce qui se passait en ce moment, mais une chose sur laquelle ils étaient d’accord était que Kao et Fongbeer pourraient être un couple parfait qui rendrait les gens jaloux. Ils les auraient soutenus si elle n’avait pas été avec Pete avant.

Mais bon… elle l’avait été !



Même si Kao et Fongbeer avaient parcouru près d’une centaine de mètres, il pouvait encore sentir le regard de Pete lui traverser le corps. Il essaya de ne pas regarder en arrière, sinon il aurait trop réfléchi, au point de ne pas pouvoir dormir — il ne voulait pas que Pete se sente bouleversé et ne voulait pas du tout perdre leur amitié.

— Merci de venir avec moi, commença à dire Fongbeer.

— Tu es venue jusqu’ici pour me voir à ma faculté. J’aurais été vraiment cruel si je t’avais rejetée.

— Je suis désolée, mais mes amis sont tous occupés.

— Préviens-moi à l’avance la prochaine fois. Qu’est-ce que tu aurais fait si je n’avais pas été là ?

— Tu t’inquiètes pour moi ?

— Eh bien… tu es mon amie.

— Encore amie.

Elle soupira et fit la moue pour faire savoir à Kao que la raison pour laquelle elle lui avait parlé et lui avait demandé d’aller voir le film avec elle était que… elle ne voulait pas être son amie, elle voulait être “autre chose”.

— Je parle avec toi parce que je pense que nous sommes amis, expliqua rapidement Kao maintenant qu’il avait une chance. Je vais être franc avec toi. Tu n’as pas besoin de faire ça pour rendre Pete jaloux. Ça ne marchera pas.

— Pourquoi tu crois que je t’ai demandé de regarder le film avec moi juste pour rendre Pete jaloux ?

— Pour quelle raison, alors ?

— Peut-être parce que… je t’apprécie vraiment.

— Hey ! Ne plaisante pas comme ça, ce n’est pas charmant du tout.

Kao la gronda d’une voix sévère, la regardant avec un air sérieux. Il ne pouvait pas croire qu’elle avait changé d’avis pour l’aimer à la place de Pete si facilement. Quelques jours auparavant, elle avait pleuré comme une madeleine parce que Pete voulait rompre avec elle.

Le plus important était que Kao la considérait comme une amie, et cela ne changerait jamais.

— C’est vraiment ainsi que tu grondes les gens ? Comment tu peux le faire si gentiment ?

Fongbeer n’avait pas du tout peur de son regard réprobateur. Kao ne sut plus quoi dire quand elle se contenta de lui sourire, balayant ses propos. Si elle n’avait pas été avec son ami avant, et s’il avait été intéressé par les filles, il aurait pu l’aimer.

Fongbeer était une fille adorable et extrêmement sérieuse en matière d’amour.

— Je suis sérieux !

— Moi aussi.

— Mais tu n’as commencé à me parler que récemment. Comment tu peux m’aimer si vite ?

— Ça ne faisait pas non plus si longtemps que je parlais avec Pete.

— C’est encore plus bizarre.

— Pourquoi ? Je ne peux pas t’aimer ?

— Pete et moi sommes amis. Tu ne trouves pas ça bizarre que tu m’aimes maintenant ?

— Pourquoi ? J’aime Pete à cause de son apparence, mais je t’aime parce que tu es une personne adorable, alors pourquoi je ne pourrais pas t’aimer ? dit Fongbeer avec un sourire, mais son regard était sérieux. Je t’apprécie vraiment, Kao.

— Quand est-ce que j’ai été adorable ?

— Quand tu as essayé de me réconforter et de me parler même si tu n’avais pas à le faire. C’était assez adorable, répondit-elle avec un grand sourire. Quand j’ai parlé avec toi, je me suis senti beaucoup mieux que quand je parlais avec Pete.

— Mais je ne t’aime pas de cette façon.

— C’est bon. Nous pouvons juste parler comme des amis pour l’instant. Tu pourrais m’aimer un jour.

— Mais…

— Allez, arrêtons de parler de ça. Allons voir le film.

Fongbeer saisit la main de Kao et le tira en avant, de peur qu’ils n’arrivent pas à temps au cinéma. Kao était déterminé à prendre ses distances avec elle aujourd’hui, mais ce n’était pas du tout facile… Ce n’était pas comme s’il avait commencé à aimer Fongbeer, mais il ne pouvait pas se résoudre à lui faire du mal. Parce qu’au fond de son cœur, il comprenait ce qu’elle ressentait — à quel point ça faisait un mal de chien quand on avait le cœur brisé.



Trois jours plus tard

La cafétéria de la Faculté d’Ingénierie

Université N

June avait traîné tout le monde à la cafétéria pour se détendre après la fin du dernier cours. Ils avaient acheté de la nourriture pour manger tout en bavardant sur leurs aînés et leurs professeurs avant de rentrer chez eux. Mais ce n’était plus aussi amusant qu’avant car un mince mur s’était dressé entre Kao et Pete, et les autres savaient que la cause était Fongbeer, qui s’efforçait de se rapprocher de Kao en ce moment.

— Hey, arrête d’envoyer des messages et parle avec tes amis, dit Pete après avoir vu Kao envoyer des messages sur son téléphone, sans parler à personne.

Cela n’avait été que pendant quelques minutes, mais cette vision énervait Pete comme rien d’autre.

Il se sentait agité chaque fois qu’il savait que Kao parlait à quelqu’un.

— Hmm… Tu m’as parlé ?

Kao leva les yeux.

— Oui ! Tu vas discuter avec elle toute la journée ?

— Je lui ai envoyé un texto il y a une seconde. Elle m’a demandé si le cours était terminé. Regarde, ce n’est rien.

Kao le prouva en remettant son téléphone à Pete, mais ce dernier, qui était furieux en ce moment, repoussa la main de Kao alors que son visage était tout tendu, les yeux remplis de frustration.

— Alors Fongbeer et toi, vous êtes en couple maintenant ? demanda Thada.

— Nan, juste amis.

Kao secoua la tête.

— Vraiment ? Tu es toujours en train de discuter avec elle au téléphone, et en plus vous avez vu un film ensemble il y a quelques jours.

June ne fit pas que demander, il fixa également Kao, le pressant de répondre. Cette fois, Kao fut pris de court, ne sachant pas quoi dire. Il considérait Fongbeer comme une amie, mais elle venait de lui dire qu’elle l’aimait bien !

Kao ne savait pas si elle plaisantait ou si elle le pensait vraiment ce jour-là, car ils se parlaient encore comme d’habitude, sans flirter. Kao ne savait pas non plus s’il pouvait en parler à quelqu’un, surtout lorsque Pete se mettait en colère chaque fois qu’il voyait Kao répondre à ses messages — cela lui faisait peur d’aborder ce sujet avec quelqu’un. June, c’était hors de question parce qu’il avait une grande gueule.

“June sait, le monde sait”, il n’avait pas eu ce surnom par hasard. C’était entièrement à cause de sa grande gueule. June ne voulait pas faire de commérages ou parler dans le dos de ses amis, mais il était si bavard que parfois il balançait des choses involontairement.

— Je ne pense pas à elle de cette manière, insista Kao.

— Alors pourquoi tu lui parles aussi souvent ? Vous traînez ensemble également. De quoi tu parles avec Fongbeer de toute façon ? Vous vous dites bonne nuit avant d’aller vous coucher ? Tu lui parles aussi au téléphone, en plus des textos ?

— Hey, mec ! Calme-toi. C’est ton ami, pas ta femme. Tu n’as pas à l’interroger comme ça, avertit June quand il vit que plus Pete parlait, plus il devenait furieux, comme un mari jaloux. Vous ressemblez chaque jour de plus en plus à un couple marié.

— C’est vraiment agaçant. Il dit que ce n’est rien, mais il lui parle tout le temps, rajouta Pete en pointant le téléphone dans la main de Kao. Tu es allé trop loin. Je ne pense pas que ce soit bien.

— Et Fongbeer ? Elle a un faible pour toi ? demanda Thada.

— Ouais, dis-le nous maintenant, insista June.

— Tu es assez vieux pour être capable de savoir si une fille a des sentiments pour toi, dit Sandee.

— Euh…

— Kao !

Avant que Kao n’ait la chance de dire quoi que ce soit, il entendit la voix de Fongbeer avant qu’elle n’apparaisse avec un sourire éclatant… le genre de sourire qu’elle n’avait jamais eu quand elle était avec Pete.

La première vision de Fongbeer dont tout le monde se souvenait, c’était quand ils l’avaient rencontrée au pub. Ensuite, c’était quand elle avait attendu Pete au bâtiment de l’ingénierie avec un visage triste, et encore quand elle avait demandé à Kao de voir un film avec elle. Elle avait semblé s’égayer un peu à ce moment-là. Mais maintenant, elle avait l’air tellement mieux, beaucoup plus radieuse, comme si elle s’était transformée en une autre personne.

— Salut, tout le monde.

Fongbeer sourit, mais quand elle rencontra le regard de Pete, elle arrêta immédiatement de sourire et se tourna vers Kao.

— Tu n’as rien de prévu aujourd’hui, n’est-ce pas ?

— Eh bien, pas encore. Pourquoi ? Tu vas encore emprunter Kao pour aller voir un film avec toi ? demanda Pete avec une voix si intimidante que le visage de Kao se décomposa.

Il ne voulait pas du tout avoir de problème avec Pete.

— Nan, je n’ai pas demandé à Kao à l’avance. Je ne veux pas qu’il me gronde à nouveau en disant que je ne suis pas charmante.

Pete se pinça les lèvres d’agacement, pensant… tu utilises le mot “charmante” pour gronder une personne ?!

— J’ai besoin de te parler de quelque chose. Est-ce qu’on peut parler seul à seul ?

— Me parler ?

Kao se pointa du doigt, confus.

— Ouais, acquiesça-t-elle.

— Mais Kao m’a dit qu’il m’aiderait à étudier ce soir, donc si tu veux lui parler, fais-le ici. Il va partir avec moi d’un instant à l’autre, intervint Pete avant que Kao ne dise quoi que ce soit.

Fongbeer lui jeta un regard désagréable en retour.

— C’est vrai ? demande-t-elle à Kao parce qu’elle ne croyait pas Pete.

Kao se mit à transpirer un peu, pensant “je suis foutu”. En fait, il n’avait pas accepté d’aider Pete à étudier, mais s’il disait à Fongbeer que c’était “un mensonge”, Pete se sentirait humilié et il y aurait encore plus de problèmes plus tard.

Kao se sentait si troublé qu’il ne pouvait rien dire, mais finalement il se décida.

— Eh bien, j’ai accepté de l’aider à étudier depuis hier. Ça serait mal si je brisais encore ma promesse.

Kao choisit de sauver la face de Pete, mais il devrait demander plus tard à Pete pourquoi il était contrarié au point qu’il essayait toujours d’avoir un problème avec lui. Si c’était à cause de Fongbeer… Kao pourrait expliquer.

— Alors, je vais te parler ici, mais on peut se déplacer là-bas ?

Fongbeer fit un geste de la tête vers un petit parc à côté du bâtiment de la faculté. C’était assez calme et isolé, peu de gens passaient par là.

— Très bien.

Kao acquiesça et se leva.

Ils marchèrent tous les deux jusqu’au parc alors que Pete leur lançait un regard noir, ce qui mit les autres mal à l’aise. Ils pensaient tous que la raison pour laquelle Pete détestait que Kao et Fongbeer se rapprochent était qu’il ressentait encore quelque chose pour elle.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? C’est comme si tu avais un secret, commença à demander Kao maintenant qu’ils étaient dans le parc.

Il avait décidé d’en parler avec Fongbeer aujourd’hui, avant que Pete et lui ne se disputent et n’inquiètent ses amis plus qu’ils ne le faisaient actuellement.

— Ce n’est pas un secret ou quoi que ce soit d’important, je suis trop timide pour le dire devant tes amis.

— Maintenant, je suis super curieux.

Kao essaya de le dire en plaisantant à moitié pour que l’atmosphère ne soit pas trop lourde. Fongbeer resta silencieuse pendant un moment, comme si elle essayait de se donner du courage, puis ses grands yeux rencontrèrent ceux de Kao.

— Ce que je t’ai dit le jour où je t’ai demandé d’aller voir un film avec moi… je le pensais.

— Quoi ?!

Kao était encore confus. En repensant à ce jour-là, il avait deviné qu’il s’agissait peut-être de sa confession, mais… pourquoi l’aimait-elle encore alors qu’il l’avait déjà rejetée ? De plus, il avait fait attention à ce qu’il disait depuis pour qu’elle ne se fasse pas de fausses idées.

— J’y ai réfléchi, et je crois que je t’aime vraiment bien.

— Mais je ne pense pas à toi de cette façon.

— Tu ne veux pas avoir de problème avec Pete, pas vrai ? Si tu as peur qu’il soit contrarié, je peux lui parler.

— Ce n’est pas ça, Fongbeer !

La voix de Kao commença à se faire plus dure.

— Je ne veux pas que tu sois ma petite amie. Je suis désolé si j’ai dit quelque chose qui t’a donné de fausses idées, mais je t’ai parlé uniquement parce que je pensais que nous pourrions être amis.

— Je comprends, mais je t’aime bien. Tu ne veux pas me donner une chance ? On peut le découvrir lentement.

— Je ne pense pas vraiment à toi de cette façon.

— Pourquoi ?

— Je…

Kao baissa les yeux, en réfléchissant bien. Il ne voulait pas dire directement à Fongbeer qu’il aimait en fait les hommes. Il n’avait jamais révélé ce secret à personne, même son groupe d’amis n’était pas au courant. Sa vie actuelle était paisible, et il ne voulait pas que cela change. Il ne voulait pas non plus devenir le centre de l’attention.

Mais… elle n’allait pas comprendre à moins que Kao lui dise la vérité.

— Kao.

Sa voix sérieuse lui fit lever les yeux, mais il se figea ensuite lorsqu’elle s’approcha, prit son visage dans ses mains et se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la bouche, si rapidement qu’il ne put réagir.

Les yeux de Kao s’ouvrirent en grand. Il ne s’attendait pas à ce que Fongbeer ose faire ça, et il ne se doutait pas qu’on lui volerait un baiser à l’improviste…

F… Fongbeer l’avait embrassé ?!


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Chapitre 10
Détruit
BAM !

Kao revint à lui quand il fut éloigné de Fongbeer et frappé fort au visage. Le bruit du poing heurtant sa mâchoire résonna dans sa tête. Une douleur aiguë se propagea sur son visage sous l’effet du coup de poing donné de toutes ses forces.

Kao réalisa la situation et se tourna pour regarder l’agresseur. C’est alors qu’il vit que la personne qui l’avait éloigné et frappé était Pete. Kao était blessé, stupéfait et choqué. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de fixer Pete qui le dévisageait en retour… ses yeux étaient terrifiants et remplis de colère. Kao n’avait jamais pensé que Pete le regarderait comme ça.

— Pete, non !

Fongbeer s’avança devant Kao pour empêcher Pete de lui arracher le cou. Mais Kao resta immobile, comme si son âme s’était échappée de son corps. Kao admettait qu’il avait vraiment mal, mais la douleur de son visage n’était pas comparable à celle qu’il ressentait dans son cœur.

Est-ce que c’était ce que Kao obtenait de Pete après avoir essayé de le protéger ?

La raison pour laquelle il avait parlé à Fongbeer en premier lieu était qu’il n’avait pas voulu qu’elle ait une mauvaise opinion de Pete. Il l’avait consolée à la place de Pete et était resté en contact avec elle pour qu’elle reste loin de Pete. Mais tout cela n’avait servi à rien. A quoi bon se forcer à la supporter… tout ce temps ?

Le regard haineux que Pete adressait à Kao en ce moment le blessait jusqu’à l’os.

— Comment tu as pu faire ça, putain ?! Je te le demande ! Comment tu as pu faire ça ?!

En voyant que Kao ne bougeait pas et ne disait rien, cela attisa encore plus la flamme de colère de Pete. Il cria et se précipita pour saisir le col de la chemise de Kao, mais ses amis l’atteignirent en premier et l’attrapèrent juste à temps.

— J’avais dit de ne pas le laisser y aller seul. Vous voyez ? Quel bordel !

June bloqua l’un des bras de Pete. Pendant qu’ils attendaient que Kao et Fongbeer aient fini de parler, Pete avait commencé à se sentir de plus en plus irrité. Soudain, il s’était levé et leur avait dit qu’il allait chercher Kao. Les autres avaient dit qu’ils allaient l’accompagner, mais il ne les avait pas laissés faire. Pas même une minute ne s’était écoulée avant que Pete n’attaque Kao et ne le frappe, incapable de réprimer sa colère. Ils savaient tous que Fongbeer causerait une dispute entre ces deux-là un jour, mais ils ne pensaient pas que ça serait aussi sérieux.

— Je pense que tu devrais partir maintenant. Si tu restes ici, ça va seulement aggraver les choses.

— Mais… hésita Fongbeer quand Sandee lui dit ça.

— Fais-moi confiance, c’est mieux si nous résolvons ce problème nous-même, ajouta Sandee.

Fongbeer regarda Kao avec inquiétude, puis elle se tourna pour regarder Pete, ses yeux pleins de quelque chose qu’aucun d’eux ne pouvait déchiffrer. Enfin, elle s’éloigna afin qu’ils puissent mettre les choses au clair entre eux, mais Pete ne la regarda même pas.

Ses yeux perçants étaient fixés sur Kao.

— Je ne voulais pas que ça arrive.

Kao, qui venait de se reprendre, tenta de s’expliquer calmement, même s’il était vraiment blessé et en colère et qu’il voulait crier au visage de Pete lui aussi. Cependant, il essaya de réprimer ce sentiment alors qu’en fait il avait l’impression d’être sur le point d’exploser.

Cela faisait plusieurs jours que Fongbeer faisait partie de la vie quotidienne de Kao, et Pete était en colère contre lui à cause de cela. Kao n’avait jamais aimé ça non plus, mais il n’avait rien pu faire d’autre que de le supporter. Parce que, peu importe ce qu’il faisait, quelqu’un serait blessé.

Maintenant, la personne qui se souciait des autres était celle qui était blessée. Kao se demandait parfois si Pete s’était déjà soucié de ce qu’il ressentait.

Ou est-ce que ses sentiments envers Fongbeer l’avaient complètement aveuglé ?!

— Tu ne voulais pas que ça arrive, mais tu l’as quand même embrassée ?

— Détends-toi, mec, l’avertit Thada alors que Pete devenait rouge de colère.

— Comment je pourrais me détendre, putain ? Je lui ai dit de rester loin de ma copine !

— Tu es en colère parce que tu aimes toujours Fongbeer, non ? demanda Kao d’une voix froide, son visage sans émotion, bien qu’à l’intérieur il ait la sensation qu’un couteau coupait son cœur en morceau. Si tu veux la récupérer, va arranger les choses avec elle. Je t’ai dit que je ne pensais pas à elle de cette façon. Si tu veux sortir avec elle à nouveau, alors vas-y !

— Très bien ! Ne regrette pas tes paroles.

Ils se regardèrent. Kao pensa à la façon dont Pete avait accepté qu’il avait encore des sentiments pour Fongbeer. Il pensa également à quel point il avait été assez stupide de tout faire pour protéger Pete et lui faire réaliser ce que son cœur voulait vraiment, tout ça pour qu’au final… Pete le déteste. La précieuse amitié que Kao avait chéri avait été détruite par Pete comme un jouet dont il ne voulait plus.

— J’y vais maintenant.

Kao rompit l’échange de regard en premier et s’éloigna alors que tout le monde avait les yeux sur lui. Quand il entendit Pete le maudire, il ne regarda pas en arrière, sinon ses amis auraient vu son côté faible. C’était la première fois que son ami lui donnait envie de pleurer.

Son cœur lui faisait si mal. C’était comme si Pete l’avait brisé en morceaux.



Deux jours plus tard

La Faculté d’Administration

Université N

Es-tu vraiment sûr de vouloir faire ça, Pete ?! se demanda Pete, incertain, en attendant Fongbeer devant le bâtiment de sa faculté… Depuis le jour où il s’était battu avec Kao, Fongbeer n’était plus jamais venue au bâtiment d’Ingénierie. Il avait demandé à June de poser des questions à Kao à propos de Fongbeer, et il s’avéra que Fongbeer et Kao avaient cessé de se parler. Pete et Kao également. La distance entre eux semblait de plus en plus grande.

Ils en étaient revenus au point où ils en étaient avant de devenir meilleurs amis. Nan ! Leur relation en ce moment était pire qu’à cette époque. Cette fois-ci, Kao ne parlait pas ni même ne regardait Pete. Et chaque fois que Pete voyait le visage de Kao, le moment où Kao avait embrassé Fongbeer lui revenait soudainement à l’esprit. Ça l’énervait. L’incident était coincé dans sa tête et continuait de le troubler.

Pete se sentait tellement agité et inquiet qu’il ne pouvait pas dormir et perdait sa concentration en classe.

Pete pensait que c’était à cause de sa jalousie. Il ne voulait pas perdre Fongbeer au profit de Kao. Voilà pourquoi il pourrait se sentir mieux s’il parlait à nouveau à Fongbeer.

Et bientôt, la vie de Pete redeviendrait ce qu’elle était… Il y croyait.

— Pete ?

La voix surprise fit dérailler le train des pensées de Pete. Il se tourna vers la voix et vit Fongbeer le regarder comme si elle voulait demander pourquoi il était venu ici. Ce n’était pas bizarre qu’elle se pose des questions à ce sujet parce que Pete était celui qui avait été froid avec elle et l’avait ignoré. Quand elle avait finalement changé d’avis et avait parlé avec Kao à la place, il avait alors commencé à se sentir troublé. Pete n’était pas sûr de la façon dont Fongbeer pensait à Kao, mais, pour lui, Fongbeer avait parlé à Kao juste pour le rendre jaloux.

— Hé… ça fait un moment.

— Pourquoi tu es ici, Pete ? Ne me dis pas que tu es venu me voir.

— Je ne peux pas ?

— Tu as dit toi-même que tu ne voulais plus me parler. Alors pourquoi tu veux me voir ?

— Je n’ai jamais dit que je voulais qu’on arrête de parler. Je voulais juste… qu’on le fasse d’abord comme des amis.

— Et maintenant ? Tu veux te réconcilier avec moi ?

— Tu veux que je le fasse ?

Aucune fille ne pouvait jamais résister à ses yeux éblouissants et à son charmant sourire. Fongbeer devint silencieuse, comme si elle y réfléchissait alors que Pete était excité de savoir si elle lui donnerait une chance.

— Comment va Kao ? Je lui ai envoyé des messages et je l’ai appelé, mais il n’a pas voulu répondre.

— Il va bien.

Pete fronça les sourcils lorsqu’elle l’interrogea sur une autre personne.

La personne… qui ne cessait de troubler son esprit.

— Kao doit avoir peur que tu te fâches. C’est pour ça qu’il ne veut plus me parler.

— Tu l’aimes vraiment ou tu veux simplement me rendre jaloux ? Kao n’a jamais eu de petite amie, tu sais. Si tu veux juste me rendre jaloux, arrête s’il te plait. Tu vas lui faire du mal.

— Vous devez être vraiment proches, hein ? Vous avez même dit la même chose.

Pete fronça les sourcils, confus. Il ne comprenait pas.

— Kao m’a également dit de ne pas l’utiliser pour te rendre jaloux, que ça n’allait pas marcher. Hey… s’il te plait ne te fâche pas contre Kao. Il m’a seulement parlé parce qu’il ne voulait pas que je te déteste. Il ne l’a pas fait parce qu’il m’aimait.

— Alors, tu veux toujours sortir avec lui ?

— Ça n’a plus d’importance parce que Kao ne veut pas sortir avec moi. Il a dit qu’il ne m’aimait pas comme une petite amie. Je ne sais pas s’il craque pour quelqu’un d’autre. Maintenant que tu connais la vérité… tu veux toujours me parler ?

Pete se tut quand Fongbeer lui posa la question en retour. Son cœur était plein de confusion. Il était sur le point d’avoir une chance de lui parler à nouveau, mais l’agitation et l’inquiétude qu’il ressentait ne semblaient pas disparaître. C’était comme si, se réconcilier avec Fongbeer n’avait pas aidé à “déverrouiller” son cœur.

— Qu’est-ce que tu en dis, Pete ?

— Je ne te comprends pas. Qui tu aimes vraiment — Kao ou moi ?

— Je ne te comprends pas non plus. Tu m’as laissé tomber quand je voulais te parler, mais quand j’ai commencé à parler à quelqu’un d’autre, tu as agi comme si tu étais jaloux. Et maintenant que je me suis éloignée, tu viens ici pour te réconcilier avec moi. Qu’est-ce que tu veux exactement ?

— Eh bien… tu veux réessayer ?

— Très bien, mais cette fois je parlerai aussi à Kao.

Pete ne savait pas comment un gars comme lui pouvait devenir le choix de Fongbeer. Si ça avait été avant, il n’aurait jamais accepté ou ne se serait senti bien avec ce genre de relation, mais il voulait mettre fin à ces sentiments fous qui le rendaient incapable de manger, de dormir ou de se concentrer sur quoi que ce soit. Pete pensait que Fongbeer était la cause de tout cela, donc, pour se débarrasser de ces sentiments, il devait recommencer à lui parler à nouveau. Au fond de lui, il pensait aussi que Kao ne parlerait plus jamais à Fongbeer s’il savait que Pete sortait avec elle.

— D’accord, faisons un essai. Mais cette fois… ne sois pas trop collante avec moi comme avant, dit Pete en plaisantant à moitié.

Cela fit sourire Fongbeer.

La façon dont leur relation s’améliorait était probablement un bon début, même si Pete ne comprenait pas pourquoi le poids dans son cœur n’était pas parti. Il se sentait toujours agité chaque fois qu’il pensait à ce qui s’était passé ce jour-là… Pourquoi ? Juste Pourquoi ?



Trois jours plus tard

La Faculté d’Ingénierie

Université N

Bien que Pete et Fongbeer se soient remis ensemble, ils ne faisaient que s’envoyer des SMS et parler au téléphone. Ils ne s’étaient jamais rencontrés en personne depuis le jour où Pete avait fait le trajet pour s’excuser auprès d’elle. Pendant ce temps, la relation entre Pete et Kao se détériorait.

Kao ne parlait pas et ne regardait même pas Pete, toujours furieux que ce dernier n’ait pas écouté sa raison.

Et Pete était toujours en colère parce que Kao avait agi comme s’il l’avait trahi en sortant secrètement avec Fongbeer.

Il était étrange que l’irritation de Pete envers Kao n’ait toujours pas disparu, alors même que Fongbeer avait tout expliqué à Pete au sujet de Kao et que ce dernier s’était éloigné de leur relation.

Cela l’agaçait encore quand il pensait au moment où Kao avait embrassé Fongbeer. Il s’énervait encore plus parce qu’il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait commencé à être stressé par sa relation avec Kao, qui s’aggravait de jour en jour, et cela inquiétait ses amis.

— Vous allez sérieusement ne pas vous parler tous les deux ? se risqua à leur demander June alors que le groupe se détendait sur le banc au rez-de-chaussée du bâtiment de la faculté pendant la pause déjeuner.

Ils traînaient toujours tous ensemble. Bien que Kao et Pete ne se parlaient plus, leurs amis avaient remarqué qu’ils continuaient à se lancer des regards, s’examinant l’un l’autre. Parfois, ils faisaient quelque chose pour l’autre mais ne disaient rien. Par exemple, Kao avait fait une copie de ses notes pour Pete mais avait demandé à June de lui passer à sa place ; Pete avait acheté une bouteille d’eau à Kao mais avait dit à Thada de la lui donner ; et bla, bla, bla. C’était comme s’ils avaient tous les deux construit un mur dans leur cœur par colère et maintenant ils s’affrontaient dans une guerre des nerfs.

Mais… ceux qui allaient devenir fous en premier étaient leurs trois autres amis !

— Je n’ai rien à dire, dit Pete.

— Moi non plus, ajouta Kao.

— Oh mon Dieu ! Vous étiez en si bons termes avant. Ne laissez pas une fille briser votre amitié. C’est totalement insensé, vous savez. Vous avez traversé des moments difficiles, mais vous ne pouvez pas régler ce petit problème ? dit Sandee pour essayer de les rapprocher puisqu’elle avait déjà réussi à le faire une fois.

— Demande-lui. Il a arrêté de me parler en premier, dit Pete.

— Qui m’a frappé au visage ? riposta Kao.

— Arrrrrgh !!! Ne vous disputez pas, les gars, intervint rapidement June.

— Fongbeer et Pete se sont réconciliés, et Kao ne l’aimait pas de façon romantique, non ? Alors pourquoi vous vous disputez encore ? soupira Thada, ne comprenant pas pourquoi Kao et Pete s’en voulaient aussi longtemps.

Mais pour Kao… le problème ne concernait pas seulement Fongbeer. En fait, il s’en fichait qu’elle l’aime ou pas parce qu’il ne l’aimait pas. Le problème était que Pete l’avait énervé.

Regardez ce que Pete avait fait à Kao. Avait-il déjà pensé à s’excuser ?

Pete l’avait énervé, mais s’était-il seulement senti mal à cause de cela ?!

— Oublie ça. Je dois y aller. J’ai rendez-vous avec Fongbeer aujourd’hui.

Pete fixa Kao, voulant le blesser, mais Kao ne dit rien. Son téléphone sonna soudainement. Quand Kao le prit, Pete se retourna immédiatement pour voir. Il fut stupéfait de voir que l’appelant était Ren.

Et puis le gars, qui venait de dire qu’il avait un rendez-vous avec Fongbeer, était maintenant figé sur place.

— Quoi de neuf, Ren ?

Kao répondit à l’appel de son vieil ami, puis il eut l’impression que quelqu’un propageait une envie de meurtre envers lui. Il regarda en arrière et vit Pete le regarder. Kao ne pouvait pas s’empêcher de se demander pourquoi il était toujours là. N’avait-il pas dit qu’il avait rendez-vous avec Fongbeer tout à l’heure ? Mais c’est bon ! Si Pete ne partait pas, il le ferait. Kao réfléchit et se leva, pour aller parler seul à seul avec Ren.

— Fils de… !

Étant ignoré de la sorte, Pete était tellement en colère qu’il aurait pu tirer dans le dos de Kao. Mais même s’il voulait vraiment l’insulter, il essaya de garder la tête froide. Il dit au revoir à ses amis et s’éloigna.

Kao regarda Pete partir, essayant de ne pas se faire attraper en faisant ça.

— Hey ! Tu m’entends ? Pourquoi tu es silencieux tout à coup ?

La voix de Ren attira l’attention de Kao. Il se détourna de Pete et porta toute son attention sur son interlocuteur.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Il s’agit de Sun. Tu sais qu’il voulait ouvrir un café, non ?

— Ouais ! Je me souviens qu’il se préparait à l’ouvrir il y a longtemps. Il a trouvé le bon moment ?

— En fait, il est déjà ouvert. Depuis quelques jours à peine.

— Vraiment ? Je ne savais pas.

— Ce n’était pas une grande ouverture ou quoi que ce soit. Nous avons juste ouvert normalement. Voilà le truc, Sun veut faire la promotion de son café avec des photos cool et artistiques du café, tu sais, en les publiant sur sa page ou son blog, des choses comme ça. Il sait que tu aimes prendre des photos, alors il veut que tu le fasses pour lui. Tu es d’accord ? Il te paiera.

— Je suis partant. Je m’ennuie un peu ces derniers temps.

— Alors, marché conclu ? Je vais le dire à Sun, et il te parlera des détails plus tard.

— Ouep marché conclu. Faisons-le, mec, dit rapidement Kao.

Il connaissait assez bien Sun, et il le respectait comme un frère, car il était bien équilibré et s’occupait de Ren aussi bien que s’il avait été son père.

— Je peux te demander quelque chose ? Pourquoi tu traines avec Mork ? Vous êtes tellement différents.

— Même chose pour Pete et toi, rit Ren. En fait, Mork n’est pas si mauvais. Il est un peu tête brûlée et surprotecteur avec ses amis. Il s’est battu avec Pete ce jour-là parce qu’il pensait que Pete avait essayé de se mettre en travers de la route de son ami pour draguer cette fille, mais il ne lui en veut plus. Et Pete ? Il est toujours en colère contre Mork ?

— Je ne pense pas, il est beaucoup mieux qu’avant, tu sais.

— Super, j’en ai marre de me battre avec lui. Sun me gronde toujours à cause de ça.

— Je ne pense pas que Sun et Mork s’entendent bien.

— Tu as totalement raison, ils ne cessent de se provoquer chaque fois qu’ils se voient. La personne qui est coincée au milieu comme moi, a toujours un putain de mal de tête.

Ils rirent tous les deux en imaginant Sun et Mork se fixant. Alors, Kao réalisa soudain qu’il aurait encore détesté Pete s’ils ne s’étaient pas revus à l’université. Il n’aurait pas craqué secrètement pour lui et eu le cœur brisé comme ça… Il était si heureux que leur amitié soit devenue plus forte, mais cela lui avait fait encore plus mal quand elle avait été détruite, encore plus mal que lorsqu’il avait juste secrètement un faible pour Pete.

Et Kao ne savait vraiment pas comment mettre fin à ses sentiments pour Pete !


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Chapitre 11
Eloignés
Le jour suivant

La Faculté d’Ingénierie

Université N

Comme la relation entre Kao et Pete ne s’était pas améliorée, Thada, June et Sandee se sentaient de plus en plus mal à l’aise face à cette situation. Kao ne voulait pas rendre l’atmosphère de leur groupe gênante, mais il ne savait pas quoi faire. Il serait blessé dans sa fierté s’il entamait une conversation avec Pete en premier. Pourquoi devait-il se préoccuper de quelqu’un qui lui faisait du mal ou être celui qui cédait toujours en premier ?

Pete l’avait blessé, donc celui qui devrait se sentir coupable à propos de la situation devrait être lui.

— Les gars ! Allons manger un barbecue ce soir. Il y a un nouveau restaurant à côté de l’université.

June essaya d’engager la conversation en jetant un coup d’œil à Kao et Pete qui restèrent silencieux. Ils étaient tous en train de se détendre au rez-de-chaussée du bâtiment de la faculté, bien que l’atmosphère ne soit pas du tout agréable parce que Kao et Pete n’arrêtaient pas de s’envoyer des regards menaçants.

— Ouais, j’ai vu ça aussi hier. J’allais vous le demander.

Thada essaya d’aider June à les mettre dans l’ambiance même si c’était un mec assez calme. Mais il ne pouvait pas rester silencieux maintenant, sinon June devrait gérer cette situation seul.

— Venez avec nous, tous les deux, demanda June. Pete, j’espère que tu n’as pas rendez-vous avec Fongbeer aujourd’hui.

— Non, qui aurait un rendez-vous tous les jours ? répondit Pete, toujours de mauvaise humeur.

— Qui sait ? Tu es même allé à sa faculté pour lui présenter tes excuses. Tu ne l’as jamais fait auparavant. D’habitude, tu coupes juste les ponts et trouves une autre fille, expliqua June. Alors c’est la bonne ?

— Putain, je vous ai dit qu’on était amis.

— Elle est d’accord avec ça cette fois ? demanda Thada, curieux.

— Nous nous sommes mis d’accord sur ce point, eh bien, elle a dit qu’elle était d’accord.

— Et toi, Kao ? Tu viens manger un barbecue avec nous ? demanda Sandee.

— Ne dis pas non ! le coupa June avant que Kao ne puisse répondre.

— J’aimerais bien, mais je dois aller voir Sun et parler du travail. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre.

Sandee, Thada et June se turent et échangèrent des regards. Ils n’avaient aucune idée de qui était Sun, mais Pete eut soudainement l’air en colère. Oui… il était très mécontent d’entendre ça. Bien qu’il ne savait pas qui était Sun, il était sûr que ce type avait fait en sorte que Kao refuse de manger avec ses amis et l’avait éloigné du groupe.

— Quel travail ? Pourquoi est-ce qu’on n’est pas au courant de ça ? Et qui est Sun, putain ?

— C’est le grand frère de Ren. Ren est un ami de longue date, expliqua Kao à June. Il vient d’ouvrir un café, donc il m’a demandé de prendre des photos pour faire de la pub. Nous allons discuter des détails aujourd’hui.

— Mais on peut y aller quand tu auras fini de discuter.

— Je ne sais pas combien de temps ça va prendre. Allez-y, les gars, dit Kao à Sandee.

— Allons-y demain, alors. Ça ne sera pas amusant si l’un de nous est absent.

June décida pour tout le monde. En fait, leur demander de sortir pour un barbecue n’était qu’une excuse pour que Kao et Pete mangent ensemble. Kao savait aussi qu’ils voulaient renforcer les liens du groupe, mais il avait déjà accepté d’aller voir Sun.

A ce moment-là, la voiture de Sun s’arrêta devant le bâtiment de la faculté. Kao se souvint que c’était sa voiture.

Sun sortit de la voiture noire. Il portait des vêtements simples mais paraissait très beau. Son arrivée n’avait pas seulement attiré leur attention mais aussi celle de toutes les autres personnes autour d’eux.

Sun était magnifique et parfait comme toujours… Aucun doute que tout le monde ne pouvait pas le quitter des yeux.

— Putain, qui c’est lui ? Il vole la vedette à tout le monde ! dit June, admiratif et jaloux en même temps.

— C’est Sun. Eh bien, j’y vais, dit Kao et il partit.

Il se dirigea vers Sun et le salua. Kao suggéra qu’ils aillent parler ailleurs, car les yeux de ses amis le suivaient. Le regard de June, Thada et Sandee n’était rien comparé à celui de Pete. C’était comme s’il y avait un feu qui brûlait dans ses yeux.

— Merde ! Il ressemble à un sugar daddy qui emmène son garçon dîner. Il est trop sexy, dit June.

— Mais c’est un homme, avança Sandee.

— C’est juste une impression. Je suis un homme aussi, mais je l’envie quand même, dit June à Sandee, n’ayant aucune idée de la façon dont ses mots énervaient quelqu’un. Comment quelqu’un peut être aussi beau ? Genre vraiment super beau. Tellement beau que ça m’énerve.

— June ! Tu vas arrêter de parler de cet homme ? C’est tellement énervant !

Pete lui coupa la parole, en colère. La bouche de June s’ouvrit sous le choc de s’être fait crier dessus. Mais comment Pete pouvait-il le supporter alors que Kao l’avait complètement ignoré et était parti avec un autre gars ?

Il était allé trop loin !

— Pourquoi tu es en colère contre moi ? J’ai toujours blablaté comme ça.

— Peu importe ! Donc nous n’allons pas au barbecue aujourd’hui, n’est-ce pas ? Je vais rentrer chez moi.

— Pourquoi partir si tôt ? Tu n’as pas dit que tu n’avais pas de rendez-vous avec Fongbeer aujourd’hui ?

— Je vais dormir pour échapper à ces conneries !

Pete se leva et partit, laissant les autres confus. Bien qu’il ait essayé d’être patient et calme, le moment où Kao avait embrassé Fongbeer, et celui où il était parti avec Sun à l’instant, le rendaient encore fou. L’agitation qu’il ressentait depuis le jour où il s’était battu avec Kao n’avait pas encore disparu, même s’il avait déjà récupéré Fongbeer. S’il n’était pas parti maintenant, il aurait évacué sa colère sur ses amis.

Pete n’avait absolument aucune idée de ce qu’il se passait dans son cœur !



Le jour suivant

Depuis que Sun avait fait une apparition, la relation entre Kao et Pete s’était encore détériorée. June, Sandee et Thada avaient peur qu’ils finissent par avoir une grosse dispute si un jour ils ne pouvaient plus réprimer leur colère. Dernièrement, Pete avait essayé de trouver des reproches pour tout ce que Kao faisait. Il était tellement occupé avec ça qu’il avait failli oublier son “rendez-vous”, c’est-à-dire Fongbeer.

June, Sandee et Thada ne pouvaient pas imaginer à quel point la situation serait mauvaise si Fongbeer commençait un nouveau drame.

— Alors, tu peux venir au barbecue avec nous aujourd’hui, non ?

Après la fin du dernier cours, June — risquant encore sa vie — demanda à Kao de venir manger avec eux après qu’il soit allé chercher ses affaires dans son casier et qu’il les ait rejoint au rez-de-chaussée du bâtiment de la faculté. June, Thada et Sandee avaient prévu d’emmener Kao et Pete boire un coup après avoir fini de manger pour que les deux puissent parler et se réconcilier. Ils ne pouvaient pas laisser la situation s’éterniser, sinon les fissures dans la relation de Kao et Pete s’aggraveraient, et ce que Sandee craignait pourrait se produire.

June, Sandee et Thada ne pouvaient pas croire que leurs amis s’étaient disputés à cause d’une fille malgré tout ce qu’ils avaient vécu. Et quel genre de fille était Fongbeer ? Elle avait changé d’avis si rapidement d’une personne à l’autre. Ils ne voulaient pas du tout que Kao et Pete fréquentent cette fille.

— Ah…

— Quoi ?! Ne nous dis pas que tu ne peux pas venir ! s’exclama June avant que Kao ne puisse refuser.

Rien qu’en regardant Kao hésiter comme ça, il connaissait déjà la réponse.

— Tu as déjà refusé de venir avec nous une fois, Kao.

— Je ne peux pas venir avec vous aujourd’hui, les gars. J’ai un rendez-vous.

— Quel rendez-vous ?

— Avec Sun, pour prendre des photos. Je vous en ai parlé hier.

— Mais tu as dit que tu allais seulement parler avec lui des détails, donc tu aurais dû être libre aujourd’hui, non ?

— Nous avons parlé hier, et il m’a dit de commencer aujourd’hui. Il va venir me chercher maintenant, dit Kao, les yeux sur un sac d’appareil photo et un trépied dans ses mains — celui qu’il venait juste de prendre dans son casier — leur faisant savoir qu’il ne voulait pas refuser, que tout était à cause du travail.

Les explications de Kao firent taire tout le monde et regarder l’équipement photos. Ils ne l’avaient probablement pas vu avant parce que Kao l’avait gardé dans son casier depuis le matin même… Sandee, Thada et June se regardèrent, essayant de déterminer ce qu’ils allaient faire maintenant que leur plan avait encore échoué. Pendant ce temps, Pete croisait les bras, l’insatisfaction se lisait dans ses yeux.

Il avait vraiment l’impression que Kao essayait de prendre ses distances avec eux et de se lier d’amitié avec quelqu’un d’autre.

— S’il ne veut pas venir, alors laissez-le.

Pete n’était pas du genre à supplier qui que ce soit. Même s’il voulait que Kao les accompagne, sa bouche disait le contraire. Kao fit une grimace. Ils se regardaient, et les autres eurent peur que ces deux-là ne se battent à nouveau.

— Il ne veut pas traîner avec des amis comme nous.

— Je n’ai pas dit que je ne voulais pas venir. J’ai du travail. Tu comprends le langage humain ? Tu essayes encore de m’énerver.

— Hey ! Calmez-vous, pourquoi avez-vous besoin de dire des choses comme ça, tous les deux ? essaya de les arrêter Thada.

— Regarde-le. Il essaye de m’énerver, dit Kao, incapable de le supporter plus longtemps.

Il avait essayé de rester calme, de ne pas réagir aux regards de Pete ou à tout ce qu’il disait, parce qu’il ne voulait pas avoir de problèmes. Mais regardez Pete ! Il ne se sentait même pas désolé pour ce qu’il avait fait et continuait d’embêter Kao.

— Ce n’est pas vrai ? Maintenant que tu as arrêté de parler à Fongbeer, tu traînes avec quelqu’un d’autre. Maintenant, tu es plus proche de ce type que de tes amis. Pourquoi ?! On te met tellement mal à l’aise que tu as besoin de voir quelqu’un d’autre ?

— Pete ! Je t’ai dit de te calmer.

Thada attrapa les bras de Pete alors que June attrapait ceux de Kao avant qu’ils ne puissent envoyer leurs poings. Sandee se mit au milieu pour empêcher que cela n’arrive.

Mais, avant que la guerre ne commence, ils virent tous la voiture de Sun arriver. Sun gara sa voiture devant le bâtiment et en sortit, puis il entra dans l’immeuble pour chercher Kao. June, Thada, Sandee et Kao essayèrent de changer d’humeur pour que Sun ne sache pas qu’ils étaient au milieu d’une dispute.

Pete était le seul à ne pas pouvoir faire ça. Il regarda Sun et Kao d’un air sévère.

— Comment ça va, Kao ?

Sun salua Kao et sourit à tout le monde. En voyant son sourire, ils surent tous qu’il voulait s’entendre avec les amis de Kao. Maintenant qu’ils voyaient Sun de près, ils pouvaient sentir qu’il était une personne aimable, calme et douce. Son corps rayonnait de cette aura de bonté, qu’un mauvais gars comme Pete détesterait.

— Je t’attendais, dit Kao faisant semblant de sourire et il présenta Sun à ses amis. Euh… C’est Sun, le grand frère de Ren et l’homme avec qui je travaille. Voici June, Sandee, Thada et… Pete. Ce sont mes amis.

Ils se saluèrent tous amicalement, sauf Pete qui continuait de projeter de toutes ses forces une aura meurtrière envers Sun, et Thada dut le pousser, lui disant de se calmer. Pete essaya de changer d’humeur dès qu’il se rendit compte qu’il exprimait trop ses émotions.

— Alors, j’emmène Kao avec moi. À plus tard. Venez à mon café si vous avez le temps. Je vous ferai une réduction de vingt pour cent. Ou emmenez vos copines pour un rendez-vous, l’ambiance est géniale. Elles vont adorer.

— Tu es bon pour faire de la pub, plaisanta Sandee.

— Ça vient d’ouvrir, alors oui, je dois être un peu bon à ça.

Sun haussa les épaules.

— Tu n’as pas à en faire la promotion si ton café est un bon endroit. Les gens le sauront, intervint Pete d’une voix égale.

Ses amis se turent et lui lancèrent un regard d’avertissement. C’était comme s’ils lui disaient de “fermer sa gueule”.

— Eh bien ! Même si c’est un bon endroit, personne ne le saura si tu n’en fais pas la promotion correctement. Sun vient de faire un excellent travail.

Sandee essaya d’arranger la situation. Elle fit signe à Kao qu’il devait se dépêcher de partir avant que Pete n’explose.

— Euh… Allons-y, Sun. Il sera difficile de prendre des photos quand il fera nuit.

— D’accord, nous allons y aller, alors. A plus tard, dit Sun et il prit le sac et le trépied de l’appareil photo de Kao avant de se rendre à sa voiture.

Kao et lui discutaient en marchant, semblant si proches l’un de l’autre que Pete ne pouvait pas s’empêcher de regarder leur dos, ses yeux étant sur le point de sortir de leur orbite.

— Regardez-le ! Si notre groupe s’effondre, ça sera lui le responsable, dit Pete comme s’il ne pouvait plus le supporter.

Il ne savait pas pourquoi il avait l’impression d’avoir un feu de colère brûlant en lui. Il n’avait jamais ressenti cela auparavant, mais maintenant il voulait vraiment séparer Kao et Sun et frapper ce dernier au visage.

— Il doit travailler. Calme-toi.

June essayait d’apaiser Pete.

— Même s’il n’était pas obligé de travailler, il n’en a rien à foutre de nous. Quand il parlait avec Fongbeer, il n’arrêtait pas de lui envoyer des messages. Et maintenant, Sun ? C’est tellement agaçant. Ils sont obligés d’être si proches ? Putain !

Les autres clignèrent des yeux, hébétés. Ils n’avaient jamais vu Pete se mettre en colère de façon aussi déraisonnable, et il était incroyablement de mauvaise humeur quand il se mettait en colère… Pete n’avait jamais été aussi possessif envers ses amis.

Ils n’avaient aucune idée de ce qui arrivait à Pete. Il ne parlait pas à Kao quand celui-ci était là, alors comment Kao pouvait-il savoir que Pete était contrarié qu’il ne passe pas de temps avec ses amis ? Ce que Pete avait fait jusqu’alors mettait Kao mal à l’aise et lui faisait croire que Pete ne voulait pas voir son visage. Il était donc tout à fait normal que Kao passe du temps avec quelqu’un qui lui apporte la tranquillité d’esprit.

— Tu peux te calmer ? Pourquoi tu es si énervé ?

Sandee essaya de le calmer.

— La façon dont tu viens d’agir va mettre Kao encore plus mal à l’aise. Si tu es en colère parce qu’il n’a pas de temps pour nous, dis-le-lui franchement. N’essaie pas de critiquer tout ce qu’il fait. Ne sois pas sarcastique. Et n’essaie plus de l’énerver comme ça, dit Thada.

— Je suis d’accord. Tu es tellement dramatique que les gens vont commencer à penser que tu es jaloux. Je penserais que tu es le mari de Kao s’il était une fille. Tu as agi comme un mari jaloux, tu sais. C’est un peu exagéré.

Bien que June se soit contenté de bavarder comme toujours, ses paroles firent réfléchir Pete. Elles déclenchèrent quelque chose dans son cœur. Pete y réfléchit un instant et réalisa qu’il n’avait jamais été comme ça pour quiconque auparavant, même avec toutes les filles qu’il avait fréquentées.

Comme pour Mint, il était seulement en colère parce que Mint l’avait trompé avec Ren, mais il n’avait jamais été aussi perturbé.

Est-ce qu’il est possible… que j’ai des sentiments pour Kao ?!

Cette pensée lui traversa l’esprit, mais il s’en débarrassa immédiatement. Cependant, elle continua à raisonner dans son esprit, le poussant à réfléchir encore sérieusement à ses sentiments.

D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Pete n’avait jamais pensé qu’il était homosexuel, mais ses sentiments étaient de plus en plus évidents chaque jour.

Il ne s’y attendait vraiment pas puisqu’il avait toujours cru qu’il aimait les filles. Maintenant, il n’était pas sûr d’avoir bien fait les choses parce que ses sentiments pour Kao se renforçaient.

Tellement que Pete pensa que… il pourrait vraiment aimer Kao “plus que comme un ami” !



Blue Sky Café

— J’aime bien celle-là. Ça a l’air bien. Tu es toujours aussi doué.

Sun complimenta Kao en regardant les photos qu’il avait prises avec son appareil photo. Il avait demandé à son personnel de s’occuper du café afin de pouvoir parler à Kao de son travail. Bien qu’ils ne s’étaient pas vus depuis un certain temps, ils se sentaient à l’aise l’un avec l’autre car ils étaient très proches.

— Cela fait un moment que je n’ai pas fait ça sérieusement. Regarde les premières, elles ne sont pas très bonnes.

— Hey, elles sont cool ! D’ailleurs, tu es vraiment bon pour prendre des photos. Pourquoi tu ne prends pas de commandes ? Si tu publies les photos que tu as prises sur ta page, il y aura beaucoup de gens qui voudront commander. Je peux t’aider à trouver des clients.

— En fait, je veux essayer, mais je dois beaucoup étudier en ce moment, donc j’ai peur de ne pas avoir le temps.

— Tu n’as rien à perdre. Tu peux prendre une commande quand tu as du temps et dire non quand tu dois étudier. Facile.

— Ça a l’air intéressant. Je vais rassembler mes travaux et créer ma propre page comme tu l’as suggéré, fut tenté Kao. En tout cas, tu es toujours le même. Toutes les filles se pâment pour toi partout où tu vas. Quel bel homme.

— Allez, tu exagères, dit Sun en se grattant le cou parce qu’il se sentait timide.

On lui avait souvent dit cela, mais il ne s’y habituait pas, surtout quand c’était Kao qui le disait… Il ne savait pas pourquoi c’était comme ça.

— Je n’exagère pas. Regarde la fille à cette table, je la vois te regarder depuis un moment maintenant.

Kao fit un signe de la tête en direction de la fille qui était assise seule et qui continuait de regarder Sun.

— C’est Apple, une habituée. Elle vient toujours ici pour une tasse de café. Ce n’est rien.

— Ce n’est pas à cause de toi qu’elle vient souvent ici ? En plus ! Depuis que je suis entré dans ce café, j’ai vu au moins cinq filles te scruter. Ça ne m’étonne pas que ton café soit plein de filles. Elles sont ici à cause du propriétaire.

Kao continua de taquiner Sun, qui ne savait plus comment se comporter maintenant.

— C’est quoi ça ?! Je t’ai engagé pour prendre des photos, pas pour me taquiner.

— A propos des photos, je te les enverrai dès que j’aurai fini de les retoucher. Tu es pressé ?

— Pas vraiment, mais ça serait bien si tu étais rapide.

— Très bien, ça veut dire que je dois me dépêcher.

— Hey, Kao ! Comment ça va ?

Kao et Sun se tournèrent vers la voix et virent Ren entrer dans le café avec Mork derrière lui. Kao sourit à Mork et eut un sourire de courtoisie en retour.

Mais… quand Mork tourna son regard vers Sun, qui était assis à côté de Kao, son sourire disparut, son visage paraissant soudainement menaçant. Sun n’était pas différent. Il passait un bon moment avec Kao, mais maintenant il avait l’air irrité.

Kao se souvint que Ren lui avait dit que Sun et Mork ne s’entendaient pas bien, mais il ne pensait pas que ça serait si mauvais.

— Bien. Je viens de finir de prendre des photos. Il y en a beaucoup qui sont bonnes, répondit Kao à Ren.

— Eh bien, c’est un beau café, dit Sun.

— C’est bof, interrompit Mork.

— Mais tu viens dans ce café bof presque tous les jours, rétorqua Sun.

— Je suis là pour déposer Ren. Tu penses que je voudrais venir ici si tu ne forçais pas Ren à t’aider le soir ? dit Mork avec un sourire méprisant. Je ne peux avaler de nourriture rien qu’en voyant le propriétaire.

— Sale gosse !

Sun se leva, pointant le visage de Mork du doigt.

— Calme-toi, Sun ! intervint Kao.

— Tu devrais y aller maintenant. Merci pour le trajet, et n’oublie pas de venir me chercher demain matin.

Ren mit rapidement fin à la guerre en repoussant Mork vers la porte, bien que ce dernier avait dit qu’il aimerait avoir une tasse de café, mais, malheureusement, il avait rencontré son plus grand ennemi d’abord.

— Très bien, mais ne sois pas en retard. J’en ai marre de me battre avec un vieux schnock pendant que je t’attends.

Mork sortit juste après avoir dit ça, laissant le vieux schnock brûlant de colère. Sun pointa le dos de Mork comme s’il essayait de dire à Ren, “Regarde ton ami”, mais Ren soupira juste, pensant que Sun et Mork étaient les mêmes.

Kao ne put que se gratter la tête, confus. Il pensait que c’était drôle et ridicule à la fois. En général, Sun était mature et résolvait toujours les problèmes calmement. Kao n’avait jamais pensé qu’un jour il verrait Sun se battre avec l’ami de son frère comme un enfant… Kao avait de la peine pour Ren, alias “l’arbitre”, qui devait empêcher ces deux-là de se sauter dessus !


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 21:55



Chapitre 12
Par dessus tout
Trois jours plus tard

La cafétéria de la Faculté d’Ingénierie

Je pense que c’est trop évident se dit Pete…

Depuis que les mots de June avaient éveillé quelque chose dans son esprit, Pete avait commencé à remarquer que sa façon d’exprimer ses sentiments avait été un peu démesurée. Mais il n’était pas sûr que ses sentiments soient exactement comme June l’avait dit.

Il était confus mais ne savait pas à qui il pouvait en parler, alors il garda ses sentiments pour lui.

L’atmosphère autour de Pete et Kao ne s’était pas améliorée. Kao ne voulait probablement pas se disputer avec Pete parce qu’il se taisait toujours et ne parlait pas beaucoup, comme s’il n’existait pas. Cela ennuyait vraiment Pete depuis qu’il observait Kao. Quand ce dernier restait silencieux comme ça, c’était comme s’il était froid et indifférent à Pete, ce qui faisait que ce dernier se sentait également invisible pour Kao.

Et c’était la raison pour laquelle Pete devenait de plus en plus anxieux.

— Je ne t’ai pas vu parler à Fongbeer dernièrement. Elle ne s’en plaint pas ? demanda June alors qu’ils déjeunaient tous ensemble comme d’habitude.

— Elle ne dit rien. Je t’ai dit que nous parlons en tant qu’amis, dit Pete et il jeta un coup d’œil à Kao pour voir comment il réagissait, mais Kao resta silencieux.

— Et toi, Kao ? Tu es toujours en contact avec elle ?

— Je ne lui ai pas parlé depuis ce jour-là, dit Kao à June. Je t’ai dit que je ne sortais pas avec les exes de mes amis.

— Il ne parle pas à Fongbeer parce qu’il a Sun.

La bouche de Pete avait toujours fonctionné plus vite que son cerveau. Il se rendit compte qu’il avait choqué Thada, June et Sandee après avoir fait cette remarque. Ses amis se regardèrent. June était sur le point de s’étouffer avec sa nourriture.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? Kao et Sun sortent ensemble ? demanda June après qu’il se soit repris.

— Tu es fou ?! Ce n’est pas comme ça, nia rapidement Kao et il reprocha à Pete d’avoir non seulement essayé de l’énerver, mais aussi d’avoir entraîné Sun dans cette affaire. C’est le grand frère de Ren. Comment je pourrais penser à lui de cette façon ?

— C’est ce que je pensais. Sun est si viril, c’est difficile de penser qu’il aime les hommes, et Kao vient d’en finir avec Fongbeer, alors comment il pourrait sortir avec Sun en ce moment ? dit June. Pete, pourquoi tu continues à t’en prendre à Kao ? Qu’est-ce qui te rend si furieux contre lui ?

— C’est vrai ?! Le truc avec Fongbeer devrait être terminé maintenant, soupira Sandee.

— Ouais, les gars, réconciliez-vous pour qu’on puisse tous aller faire un barbecue. La promotion va bientôt expirer, proposa Thada.

Sandee, June et lui voulaient toujours emmener Kao et Pete au barbecue pour améliorer leur relation.

— Vous n’avez pas fait de barbecue ? Je pensais que vous y étiez allés, demanda Kao.

— Nous vous attendons, monsieur ? Quand est-ce que vous êtes disponible ? demanda June, taquin.

— J’étais libre hier, mais tu ne m’as pas demandé.

— Quoi ?! Comment j’aurais pu le savoir ? L’autre jour, tu nous as dit que tu devais te dépêcher de rentrer chez toi pour retoucher toutes les photos et les envoyer à Sun, alors j’ai pensé que tu n’avais pas fini. Bref… ça veut dire que tu es libre aujourd’hui, non ? Allons-y après les cours. Je vais faire une réservation.

June était enthousiaste.

— Mauvais timing. Je ne suis pas libre aujourd’hui.

Kao secoua la tête.

— Quoi ?! cria June.

— Il va m’inviter à dîner pour me remercier pour le travail.

— Tu ne nous avais pas dit qu’il t’avait engagé ? Il va donc te payer en t’offrant un repas ? Quelle personne bon marché.

Pete trouva encore le moyen de s’en prendre à Kao et Sun. Thada, Sandee et June voulaient vraiment trouver quelque chose pour lui remplir la bouche et le faire taire.

— Tu es vraiment grossier. Ferme-la, c’est tout.

Thada réprimanda Pete.

— J’ai déjà été payé, mais il veut aussi m’inviter à dîner. Nous y allons après les cours.

Kao trouva une excuse pour Sun.

— Où ? demanda Sandee.

— Je ne sais pas, il a dit qu’il voulait manger un barbecue donc ça pourrait être un nouveau restaurant par ici.

— Quoi ?! Tu as refusé d’y aller avec nous, mais tu vas y aller avec lui, cria June à nouveau.

— Il m’a demandé en premier, mais je peux vous accompagner plus tard. Je suis toujours partant quand il s’agit de nourriture.

Kao essaya de sourire alors que Pete grinçait des dents et serrait les poings parce que Kao avait refusé l’invitation de ses amis pour accompagner Sun encore une fois.

Pete sentit un feu brûler dans son cœur. Même s’il faisait de son mieux pour contenir sa colère, il n’avait aucune idée du moment où il allait exploser si Kao continuait à essayer de le faire devenir fou !



— Sun s’occupe si bien de Kao. Si j’étais Kao, je tomberais certainement amoureux de lui.

June posa son menton sur sa main, regardant Kao et Sun s’éloigner ensemble pendant que les autres se reposaient encore au rez-de-chaussée du bâtiment de la faculté. Un instant plus tôt, Sun était venu dire bonjour avant de partir avec Kao. Il s’était porté volontaire pour porter les affaires de Kao comme le ferait un gentil frère bienveillant, même si Kao était un homme et n’avait pas beaucoup d’affaires.

— Tais-toi, June. N’attise pas la flamme. Regarde Pete qui grince des dents juste là.

Thada avertit June. Même si Thada n’avait aucune idée de ce qui se passait dans l’esprit de Pete, il pouvait deviner que c’était parce que Pete et Kao avaient été si proches. Maintenant que Kao était devenu proche de quelqu’un d’autre, il était normal que Pete soit “possessif envers son ami”.

— C’est rien, Pete. Ils vont juste dîner ensemble. Ne sois pas trop possessif, le réconforta Sandee.

— Est-ce que j’ai dit que j’étais possessif envers lui ? se défendit immédiatement Pete d’une voix grave. Quoi qu’il fasse, cela ne me regarde pas. Je m’en fous complètement. Je me fous de savoir s’ils vont s’appeler ou s’envoyer des messages, ou s’il va aller dans ce café.

— Wow, tu ne t’en soucies pas du tout.

— June ! Pete jeta un regard menaçant à June.

— Très bien, très bien, tu t’en fous. Pas besoin d’être en colère contre moi aussi.

Ne voulant pas avoir de problème avec Pete, June leva les mains en signe de reddition, laissant la personne qui était possessive envers son ami gérer sa colère… Il s’était senti si anxieux lorsque Kao était allé parler à Sun en privé et lorsqu’il était allé seul au café de Sun. Et maintenant qu’ils allaient dîner ensemble, comment ne pas se sentir irrité ?

Kao avait refusé d’y aller avec ses amis. Avait-il au moins pensé à refuser d’y aller avec Sun ?

Et s’ils avaient vraiment des sentiments l’un pour l’autre ?

Plus Pete y pensait, plus il se sentait en colère. Il voulait savoir de quoi ils parlaient en ce moment… et à quel point ils étaient proches et affectueux l’un envers l’autre. Pete s’était retenu pendant trop longtemps, mais aujourd’hui, il était temps d’arrêter de paniquer tout seul.

— Vous avez prévu quelque chose ? demanda Pete après avoir trop réfléchi pendant plusieurs minutes.

— Pourquoi ? Tu veux faire la fête ? Ça ne sera pas amusant s’il manque l’un d’entre nous, demanda June.

— Nope, allons manger un barbecue. Tu n’as pas dit que tu voulais en manger un ?

Pete essaya de garder un visage impassible et une voix égale, mais il n’y parvint pas parce que le feu brûlant dans son cœur était écrasant.

— Eh bien, ouais, mais je veux qu’on y aille tous ensemble, répondit Sandee.

— Kao ne veut pas y aller avec nous alors pourquoi on devrait attendre qu’il soit libre ? Nous n’avons pas besoin de sa bouche pour manger ou de son estomac pour garder la nourriture.

— Attends, Kao a dit qu’il allait manger un barbecue avec Sun, n’est-ce pas ? dit Thada. Ne me dis pas que tu veux aller manger un barbecue uniquement pour garder un œil sur lui. Tu es devenu fou, mec.

— Qui voudrait garder un œil sur lui ? Je veux seulement manger un barbecue. Arrête d’imaginer des choses, se justifia Pete.

Bien que ses amis aient gardé le silence comme s’ils le croyaient, en réalité ils pensaient, “Tu ne veux pas le surveiller mais tu vas aussi loin ?”.

— Vous êtes partants ? Sinon, j’irai seul !

Pete se leva et partit immédiatement. Thada, June et Sandee en profitèrent pour en discuter.

— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Sandee.

— Il va déclencher une guerre dans le restaurant si nous le laissons y aller seul, analysa June.

— Alors qu’est-ce qu’on attend ?! dit Thada.

— Hey, Pete ! Attends-nous !

Les trois amis crièrent et suivirent rapidement Pete jusqu’au parking. Ils avaient peur que personne ne puisse arrêter Pete et Kao s’ils se battaient au restaurant.

Thada, June et Sandee rattrapèrent Pete alors qu’il était sur le point de rentrer dans sa voiture. En voyant l’expression de colère intense de Pete, ils grimpèrent dans la voiture sans hésitation car ils avaient peur qu’il ne change d’avis et ne les autorise pas à l’accompagner. Ça serait un problème. Ils ne s’inquiétaient plus de savoir ce qu’ils allaient manger, ils étaient plus inquiets à propos de Pete et Kao et de la bagarre qui risquait de se produire.

Pete conduisait vite tandis que June, Thada et Sandee essayaient de parler de choses amusantes pour améliorer son humeur, mais Pete était toujours grognon. Il leur répondait sèchement quand on lui posait une question, son expression étant si sévère qu’ils devaient se regarder, essayant de trouver quoi faire. Mais ils n’en avaient aucune idée, si ce n’était de laisser Pete tranquille. Il finirait peut-être par se sentir mieux.

Mais… ils avaient un mauvais pressentiment.

Ils arrivèrent finalement au restaurant. C’était assez bondé, mais une jolie serveuse leur dit qu’il y avait une table disponible pour quatre personnes. Lorsqu’elle s’apprêta à les amener à la table, Pete lui dit que son ami attendait à l’intérieur.

Puis, il se dirigea à l’intérieur avant tout le monde !

— Qu’est-ce qui ne va pas avec lui ?

June grogna alors qu’il suivait Pete à l’intérieur. Son regard balaya rapidement les alentours, et il trouva vite sa cible. Pete se dirigea vers eux sans hésitation.

— Hey… Pete, salua Sun quand il le vit.

Thada, June et Sandee se dépêchèrent de le rattraper car ils craignaient que Pete ne déclenche une guerre sur-le-champ.

— Je n’avais aucune idée que vous mangeriez ici aussi, sinon je vous aurais demandé à tous de vous joindre à nous.

— Nous ne voulons pas nous immiscer, mais la serveuse a dit qu’il n’y avait pas de table disponible pour le moment, et puis nous vous avons vu, Kao et toi, donc nous aimerions nous joindre à votre table. Nous ne voulons pas attendre.

Kao regarda Pete avec méfiance, comme s’il ne croyait pas à ses paroles, tandis que Thada, Sandee et June se regardaient, confus. La serveuse venait de leur dire qu’il y avait une table disponible, mais Pete s’était précipité à l’intérieur et s’était dirigé vers la table de Sun et Kao. Mais ils ne dirent rien, car ils ne voulaient pas mettre Pete encore plus en colère.

— Bien sûr, vous pouvez ! Asseyez-vous, asseyez-vous.

Sun les accueillit, alors ils s’assirent tous. Pete et Kao étaient assis l’un en face de l’autre. Kao fixait Pete, ne se sentant pas heureux car il savait qu’il n’était pas seulement venu ici pour manger, mais Pete ne fit que soulever son sourcil et hausser les épaules, pas perturbé par tout cela.

Kao ne pouvait que garder sa colère à l’intérieur. Il ne savait pas jusqu’où Pete irait juste pour l’énerver !

Après avoir terminé le repas, Sun demanda à tout le monde d’aller faire la fête et de profiter de la musique dans un bar pour célébrer le bon début de leur amitié puisqu’ils s’entendaient tous si bien avec Sun, sauf Pete.

Comme tout le monde était d’accord pour y aller, Pete ne pouvait pas dire non car il ne voulait pas perdre Kao de vue. Il était environ 23 heures quand ils décidèrent de rentrer chez eux après que Kao ait dit qu’il avait sommeil. C’était vrai qu’il n’avait pas pu dormir suffisamment ces derniers temps, mais, à vrai dire, il voulait s’éloigner de cette situation embarrassante. Il aurait davantage apprécié la fête si Pete ne lui avait pas lancé un regard noir toute la soirée.

— Je vais te raccompagner, alors.

— Oh, c’est bon. Je peux rentrer tout seul.

— Ça va. Je vais te déposer.

Pete soupira profondément pour montrer son mécontentement. Il n’était que 23 heures et tout le monde avait déjà accepté de rentrer chez lui séparément. Si Sun voulait être un gentleman, pourquoi ne s’était-il pas porté volontaire pour raccompagner Sandee, une fille ?

Pourquoi est-il si collant avec Kao ? pensa Pete avec frustration.

— C’est bon, Sun. Je rentre toujours seul chez moi.

— Tu n’as pas dit que tu avais sommeil ? Tu peux dormir dans ma voiture pendant que je conduis.

— Ne te dérange pas. Je vais ramener Kao chez lui.

— … !!!

Ils se turent tous. Kao devint pâle, n’ayant aucune idée de ce que Pete pensait. Ce dernier était en colère contre lui. Avait-il l’intention de le tuer et de l’enterrer dans les bois ? Ils se disputaient, alors pourquoi voudrait-il le ramener chez lui ?

— De toute façon, je dois passer devant sa maison pour rentrer chez moi. Je le dépose souvent. Et j’ai laissé quelques affaires chez lui, alors je pensais les récupérer. Tu n’auras pas non plus à t’inquiéter si je le reconduis chez lui. C’est mieux que de le laisser rentrer seul, non ?

— Très bien, alors.

Sun se força à sourire.

Ils se dirent tous au revoir et partirent chacun de leur côté, laissant Kao et Pete ensemble devant le restaurant.

— Je peux rentrer seul, tu sais.

— Je viens de dire que j’allais te raccompagner, dit Pete sans regarder Kao puis il se dirigea vers sa voiture.

Kao garda les yeux fixés sur le dos de Pete, hésitant. Il ne voulait plus se disputer avec lui, mais les chances étaient si grandes s’il n’y avait qu’eux. Cette fois-ci, June, Thada et Sandee n’étaient pas là pour être leurs arbitres, alors ça pourrait s’avérer être une grosse dispute.

Pete se tourna pour regarder Kao alors que celui-ci ne le suivait pas. Il soupira profondément et retourna sur ses pas, secouant le bras de Kao pour le faire avancer. Pas un seul mot ne sortit de leur bouche, mais l’atmosphère était pénible.

— Monte, ordonna Pete.

Son regard incita Kao à ouvrir la portière et à monter sagement dans la voiture. Pete se dirigea jusqu’au siège conducteur et démarra la voiture sans rien dire.

Il restèrent assis dans un silence gênant pendant dix minutes, mais pourtant, aucun d’eux ne voulut dire un mot. C’était comme s’ils se testaient mutuellement, essayant de rester calmes et de réprimer leur colère ardente, même si ces sentiments les troublaient depuis plusieurs jours et menaçaient d’exploser à tout moment.

— Pourquoi est-ce que tu fais ça ?

Kao commença à parler le premier car il ne pouvait plus le supporter. Il se souvint que la raison pour laquelle ils se disputaient en ce moment était que Pete avait frappé Kao au visage. Mais maintenant que le temps avait passé, il avait l’impression que Kao était le coupable.

Il ne comprenait pas du tout la situation.

— Qu’est-ce que je fais ? demanda Pete en retour, essayant d’énerver Kao.

— Ce que tu fais en ce moment. Tu m’entraînes dans ta guerre des nerfs tous les jours.

— Ah bon ? Je pense que c’est toi qui fait ça !

Pete jeta un regard sévère à Kao puis le reporta sur la route. Kao se tut. Ils soupirèrent tous les deux et ne dirent plus rien jusqu’à ce que Kao remarque que Pete avait dépassé la rue menant à sa maison.

— Tu viens de dépasser la rue vers ma maison, l’avertit Kao.

— Je sais, dit Pete avec un visage impassible.

— Qu’est-ce que tu prévois ?

— Je ne vais pas te tuer. Ne fais pas cette tête, comme si tu allais mourir.

— Où est-ce que tu m’emmènes alors ?!

— Chez moi.

— … !!!

— Je t’emmène chez moi !


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Ven 6 Sep 2024 - 21:55



Chapitre 13
Une Relation Compliquée
Vers minuit

Chez Pete

— Sors… ordonna Pete à Kao après être sorti de la voiture et avoir ouvert la portière pour Kao parce qu’il refusait de bouger.

Il avait l’air d’avoir peur que Pete le tue, mais ce dernier voulait seulement lui parler.

Pete ne pouvait plus laisser ses sentiments sans réponse. Ils ne pouvaient pas s’ouvrir l’un à l’autre s’ils ne parlaient pas seul à seul. La frustration et l’agitation de Pete étaient également tellement importantes qu’il était sur le point d’exploser.

— Dis-moi d’abord pourquoi tu m’as amené ici.

— Je ne vais pas te tuer. Pourquoi ?! Je suis si effrayant que ça ? Tu fais confiance à quelqu’un d’autre, mais tu ne peux pas me faire confiance ?

— N’entraîne pas Sun là-dedans.

— Est-ce que j’ai dit que “quelqu’un d’autre” était Sun ?

La question de Pete fit froncer les sourcils à Kao, mais Pete fit semblant de ne pas le voir.

— Sors de la voiture. Ou tu veux que je te traîne dehors ?!

Kao fixa Pete, les yeux pleins de ressentiment, mais il décida de sortir de la voiture puisqu’il n’avait pas le choix en ce moment. Pete ne laisserait pas Kao rentrer chez lui aussi facilement, même si Kao insistait pour ne pas descendre de la voiture.

Pete fit un signe de tête vers sa maison pour signaler que Kao devait entrer en premier car il avait peur qu’il ne s’enfuit s’il passait devant. Kao soupira et entra dans la maison sans un seul mot. La grande maison de Pete était calme à cette heure. Il n’y avait qu’un seul domestique qui attendait pour ouvrir et fermer la porte pour Pete. Pon était déjà couché.

Ils entrèrent dans la chambre, et Pete ferma la porte.

Bien qu’il ait dormi ici plusieurs fois, même quand il n’y avait eu que Pete et lui, ce soir était différent. Kao avait la gorge nouée en regardant Pete qui le regardait en silence, les bras croisés.

— C’est quoi ton problème ? dit Kao, sa voix égale et froide.

— C’est à moi de te poser cette question. C’est quoi ton problème ? lui demanda Pete en retour.

— Arrête de jouer. Dis-moi juste ce que tu veux me dire !

Kao cria, incapable de supporter la tentative de Pete de l’énerver davantage. Ils se regardèrent dans les yeux. La colère qu’ils avaient réprimée était sur le point de leur sortir des yeux et de les brûler l’un l’autre.

— Si tu ne dis rien… je vais partir.

Kao évita une bagarre en sortant de la pièce, mais Pete le suivit et saisit sa main, tournant Kao pour qu’ils se retrouvent face à face. Kao fronça les sourcils et fixa Pete comme s’il voulait lui demander “Qu’est-ce que tu veux maintenant ?”.

— Je t’ai dit de rester dormir ici ce soir.

— C’est hors de question ! Si je reste avec toi, je vais me sentir tellement oppressé que je ne pourrai pas dormir. Est-ce que tu as la moindre idée d’à quel point tu me mets mal à l’aise ?

Kao se dégagea de l’emprise de Pete. En fait, il avait voulu le frapper au visage plusieurs fois.

— Tu crois que je ne ressens pas ça ? Tu me mets mal à l’aise aussi ! cria Pete en retour.

L’anxiété qu’il ressentait depuis plusieurs jours allait exploser. Il ne pouvait plus la garder à l’intérieur.

— Mais qu’est-ce que j’ai fait, putain ?

— Tu as changé… Est-ce que tu as la moindre idée d’à quel point tu as changé depuis que nous nous sommes battus pour Fongbeer.

Les mots de Pete jaillirent.

— C’est parce que tu l’aimes ? Tu es en colère contre moi parce que j’ai recommencé à lui parler, c’est ça ?

— Je n’ai jamais été amoureux d’elle. Je t’ai dit que je ne pensais pas à elle de cette façon.

— Mais tu…

— Je suis en colère parce que tu n’as pas écouté mes explications. Tu te souciais tellement d’elle que tu te fichais de ce que moi, ton ami, je ressentais. Qu’est-ce que tu veux que je ressente après tout ce que tu m’as fait ?!

Kao poussa la poitrine de Pete, ne pouvant plus le supporter. Son visage devint rouge à cause de la colère qu’il avait réprimée. Cette fois, Pete resta là, laissant Kao dire ce qu’il voulait sans répondre, car il savait qu’il avait aussi blessé les sentiments de Kao.

— Ce n’est pas suffisant de me blesser comme ça, hein ? Tu essayes de m’énerver tous les jours. C’est un miracle que je ne te déteste pas à présent.

Kao serra les poings. Si la personne en face de lui n’avait pas été Pete, il lui aurait déjà donné un coup de poing. Il reprit.

— Sache juste que j’ai parlé à Fongbeer parce que je ne voulais pas qu’elle ait une mauvaise opinion de toi. Je suis devenu son ami parce que tu l’as rejeté. J’ai tout enduré jusqu’à aujourd’hui parce que tu es mon ami. Et toi ? Est-ce que tu m’as déjà considéré comme ton ami ? Est-ce que tu t’es déjà soucié de ce que je ressentais ?!

— Kao… Je n’essayais pas de t’énerver.

La voix de Pete s’adoucit.

— Tu es sûr ? Va demander à Thada, Sandee ou June si tu n’as pas essayé de m’énerver, dit Kao, souriant amèrement. Tu vois, je n’ai rien dit aujourd’hui. J’ai gardé le silence mais tu m’as quand même harcelé. Quand je suis allé manger avec Sun, tu m’as suivi… Tu veux toujours dire que tu n’essayais pas de m’énerver ?!

— C’est parce que je déteste te voir avec quelqu’un d’autre !

La réponse que Pete cria soudainement étonna Kao. Il regarda Pete, ne pouvant pas croire ce qu’il venait d’entendre. Et Pete fixa Kao en retour pour prouver que… il ne l’avait pas mal entendu.

— Je ne parle pas seulement de Fongbeer, mais aussi de Sun !

— Pete…

Kao appela son nom pour l’avertir qu’il devait bien réfléchir avant de parler ou de faire quoi que ce soit, mais Pete ne s’arrêta pas. Il avança lentement, les yeux rivés sur ceux de Kao, jusqu’à ce qu’il s’arrête enfin devant lui.

— Je ne veux pas que tu sois aussi proche de quelqu’un d’autre que tu l’es de moi… Je suis jaloux.

Pete prit le visage de Kao dans ses mains. Ce dernier ne put que le fixer, sans voix. Ils ne dirent pas un mot pendant un certain temps. C’était si calme qu’ils pouvaient entendre leurs propres battements de cœur… C’était la seule chose qui leur rappelait que le monde tournait encore, et que le temps ne s’était pas arrêté.

— Je pense… que je suis tombé amoureux de toi.

— Pete ! Ne te moque pas de moi.

— Je le pense vraiment, assura Pete à Kao, sa voix ferme, alors qu’il rapprochait son visage de celui de Kao jusqu’à ce que le bout de leurs nez se touchent, sentant le souffle chaud de l’autre.

Pete ne savait pas si c’était à cause de l’alcool, de leur proximité ou même de l’atmosphère, mais ses lèvres touchèrent finalement celles de Kao comme s’il était contrôlé par une sorte d’énergie débordante à laquelle il n’avait pas le pouvoir de résister.

Dès que Pete sentit la chaleur et la douceur des lèvres de Kao, cela lui donna une sensation différente de tous les autres baisers qu’il avait jamais eus… Son cœur battait même plus vite que lorsqu’il avait eu son premier baiser. La chaleur des lèvres de Kao se répandit dans son corps, chassant son self-control, brisant tous les murs de son cœur.

Au même moment, Kao était stupéfait par ce qui se passait. Son cœur était sur le point de sortir de sa poitrine. Son visage pâle rougissait. Il serra ses mains pour se ressaisir en se demandant si c’était un rêve. Mais maintenant que les lèvres de Pete se pressaient contre les siennes… Kao réalisait que tout était réel.

Ce n’était pas un rêve. Ce n’était pas son imagination !

Lorsque la porte qui avait été fermée dans son cœur s’ouvrit brutalement, Kao embrassa Pete en retour avec tout le désir présent dans son cœur. Même si c’était son “premier baiser”, il embrassa Pete instinctivement et naturellement. Pete en était si satisfait qu’il voulait dévorer ce goût sucré et plonger dans ce baiser sans avoir à s’arrêter. Leurs lèvres bougèrent et se verrouillèrent pendant ce qui sembla être une éternité. Ils ne pouvaient pas se retenir tous les deux. Finalement, Pete se détacha lentement.

Il regarda Kao dans les yeux, leurs lèvres se touchant toujours.

— Tu ressens aussi la même chose, pas vrai… ?

Pete demanda juste pour être sûr, mais au lieu de répondre, Kao prit le visage de Pete dans ses mains et pressa ses lèvres contre celles de Pete, lui donnant un baiser.

Leurs lèvres furent pressées fermement l’une contre l’autre jusqu’à ce que Pete le transforme en un baiser torride et en redemande. Sa main rapprocha Kao. Son autre main s’enroula autour de sa nuque, lui demandant de l’embrasser encore et encore.

Sa langue plongea à l’intérieur de la bouche de la personne dans ses bras, explorant et s’emmêlant à la langue de Kao comme s’il essayait de le rendre fou.

Ils laissèrent leurs émotions prendre le dessus, ne saisissant même pas ce qu’ils avaient fait. Ils s’embrassèrent de tout leur cœur jusqu’à ce qu’ils halètent comme s’ils avaient couru jusqu’au sommet d’une montagne. Pete commença à déboutonner la chemise de Kao sans interrompre le baiser.

La chemise tomba sur le sol une seconde plus tard. Kao fut surpris quand l’air frais de la chambre toucha sa peau nue, et maintenant, il était poussé sur le lit.

Pete suivit, se mettant au-dessus de lui. Ses yeux aiguisés se fixèrent sur le corps de Kao, en explorant chaque centimètre. Kao avait chaud partout.

Pete fut également submergé par la chaleur qui envahit son corps. Il déglutit alors que son regard balayait Kao, son cœur battant. La peau claire séduisit Pete, lui donnant envie de l’embrasser et de lui laisser quelques suçons. Il n’avait jamais imaginé que son engouement pour Kao serait aussi fort.

Si fort… plus fort que chaque fois qu’il l’avait fait avec d’autres filles.

— Pete ! Tu sais ce que tu fais en ce moment ? demanda Kao, car il voulait que Pete y réfléchisse attentivement.

Il regarda Pete déboutonner sa propre chemise blanche, le cœur battant encore très fort. Kao n’avait jamais pensé que ce jour viendrait.

Le jour où Pete dirait qu’il était tombé amoureux de lui. Le jour où ils feraient l’amour. Pendant tout ce temps, Kao avait cru que Pete aimait les filles et qu’il ne changerait jamais son cœur pour aimer les hommes.

— Pourquoi je ne le saurais pas ? répondit Pete, jetant sa chemise sur le sol et révélant son corps sexy et bien taillé.

Ses lignes musclées et ses abdos sexy étaient impressionnants.

— Je pense depuis un certain temps que je pourrais avoir des sentiments pour toi.

Pete se pencha et se blottit dans le cou de Kao. Il chuchota d’une voix profonde et douce avant d’embrasser son cou pâle, respirant l’odeur familière et douce… l’odeur qu’il disait être agréable et qui le faisait se sentir au chaud et confortable pendant qu’il dormait.

— Et je pense que chaque question a besoin d’une réponse.

— C… Comment ? demanda Kao à voix basse, le souffle coupé.

Le toucher de Pete réchauffait son corps, surtout quand il le caressait si sensuellement.

— Je te le montre en ce moment.

Pete fit un sourire suffisant quand il vit que Kao ressentait la même chose. Il déplaça ses lèvres le long du cou et de la large poitrine de Kao, laissant des suçons partout où ses lèvres le touchaient. Ses mains se déplacèrent vers le bas pour enlever la ceinture de Kao. Il le fit avec facilité, comme lorsqu’il enlevait les vêtements des filles. À ce moment, Kao réalisa qu’un chasseur serait toujours un chasseur, que sa proie soit un homme ou une femme !

— Laisse-moi trouver la réponse avec toi… s’il te plaît.

Pete chuchota d’une voix grave et rauque. Tout son corps était envahi par son désir débordant. Kao fut hypnotisé par la voix de Pete qui lui fit rejeter toutes ses raisons sans même y regarder à deux fois. Il ne pouvait plus résister à ce désir brûlant et il laissa simplement Pete faire ce qu’il voulait.



Au réveil de Kao le lendemain matin…

Il regarda Pete qui dormait encore à côté de lui dans le grand lit. Ils étaient tous les deux allongés nus sous une couverture blanche. Kao ne pouvait pas s’empêcher de repenser à ce qui s’était passé la nuit dernière.

Son visage s’échauffa. Serait-il embarrassant de dire que c’était sa “première fois” ?

Kao sourit faiblement. Il n’était pas sûr de ce que Pete allait ressentir à son réveil. Est-ce que Pete l’aimait vraiment ? De quelle manière leur relation allait-elle se développer ? Tout ce dont il se souvenait, c’était qu’ils s’étaient tous les deux sentis bien. Bien que cela se soit passé dans le feu de l’action, Kao l’avait fait avec la personne qu’il aimait. Et il était heureux qu’ils aient pu s’ouvrir l’un à l’autre.

— Hum…

En entendant Pete grogner et bouger, Kao savait qu’il allait se réveiller. Il fit instantanément semblant de dormir parce qu’il ne savait pas comment entamer une conversation avec lui.

Pete se réveilla enfin. Il se leva et appuya son dos contre la tête du lit, son regard fixé sur Kao qui dormait encore. Pete sourit inconsciemment. Il repensa au jour où il avait dormi chez Kao. La position de Kao était la même que celle qu’il avait eue ce jour-là. Les seules différences étaient que Kao était dans son lit et nu.

Son sourire s’élargit lorsqu’il regarda les épaules et les bras de Kao, là où la couverture ne le couvrait pas, en repérant les suçons rouges qu’il avait laissés sur sa peau claire.

Pete se souvenait bien de ce qui s’était passé et de ce qu’il avait dit à Kao la nuit dernière. Et maintenant, il pensait qu’il était vraiment tombé amoureux de Kao, mais… il n’était pas sûr de comment devrait être leur relation.

Pete était à nouveau confus, mais il se dit de ne pas trop y penser pour l’instant. C’était suffisant maintenant qu’ils s’étaient réconciliés. Il regarda l’horloge sur le mur. Il était presque 6h30 du matin. Leur premier cours commençait à neuf heures, il devait donc réveiller Kao pour se préparer.

— Kao.

Il secoua Kao doucement, mais il ne voulait pas bouger. Il frotta les cheveux de Kao, le taquinant affectueusement, en pensant qu’il ressemblait à un bébé quand il dormait. Pete voulait juste le taquiner.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

Kao fit parfaitement semblant de se lever en somnolant. Il repoussa les mains de Pete et appuya son dos contre la tête du lit. Il regarda Pete puis se regarda lui-même. Ils étaient nus. Même si une couverture couvrait la partie inférieure, Kao se sentait quelque peu gêné. Il n’avait jamais montré son corps, même à ses amis masculins, mais Pete avait tout vu, et ils n’étaient plus seulement amis !

— Ah, tu rougis, taquina Pete et il frotta les cheveux de Kao.

— Arrête ça.

Kao repoussa la main de Pete, rougissant toujours. Ils se turent pendant presque une minute jusqu’à ce que Kao réalise qu’ils avaient bu la nuit dernière, et que Pete avait probablement bu plus que lui. Kao se demandait si Pete avait la gueule de bois.

— Comment tu vas ? demanda Kao, inquiet.

— Assez bien, répondit Pete avec un sourire arrogant, pensant que Kao lui posait cette question à propos du sexe de la nuit dernière. En fait, c’est moi qui devrais te poser la question. C’était ta première fois, ça t’a fait mal ?

— Va te faire voir, Pete ! Je voulais parler de la gueule de bois, pas de ça, cria Kao et il secoua Pete, se sentant énervé, agacé et timide.

Tout était mélangé, il ne pouvait même pas comprendre ses propres sentiments.

— Qui aurait pu le savoir ?! rit joyeusement Pete.

— Tu es tellement un pervers, dit Kao en regardant Pete, le visage toujours rougissant.

— On l’a fait ensemble. Si je suis un pervers, alors tu es un pervers aussi.

— Je n’ai rien fait du tout. Tu l’as fait tout seul.

— Ah ouuaaaais ? C’est quoi toutes ces marques alors ?

Pete montra les suçons sur sa poitrine, rappelant clairement à Kao ce qui s’était passé sur son lit la nuit dernière. Il rit quand Kao ne put répondre à ça et se contenta de le regarder.

Si vous n’étiez pas innocent, vous ne devriez pas vous disputer avec Pete parce que vous ne gagnerez jamais !

— Je pense que… je t’aime vraiment bien, dit Pete avec une voix sérieuse cette fois. Mais je ne suis toujours pas sûr.

Kao resta silencieux, mais il comprenait qu’ils ne s’étaient jamais vus comme des amoureux, et que Pete s’était toujours intéressé aux filles et avait couché avec des filles. Ce qui s’était passé hier soir était aussi un peu inattendu. Maintenant que les sentiments de Pete avaient changé, il ne faisait aucun doute qu’il serait confus.

— Je comprends. On peut commencer en tant qu’amis.

Kao sourit à Pete, essayant d’être ouvert d’esprit puisqu’il ne voulait pas mettre la pression à Pete, et… c’était mieux s’il était celui qui le disait.

— Tu es d’accord avec ça ?

— Je t’ai dit que je comprenais.

Même si Kao était sûr de ses sentiments pour Pete depuis longtemps, il était prêt à attendre que celui-ci réfléchisse à ce que devrait être leur relation. Ce devait être différent pour ceux qui savaient depuis le début ce que leur cœur voulait et pour ceux qui venaient de réaliser leurs sentiments, devinait Kao.

Pete avait probablement besoin d’un peu de temps pour réfléchir.

— Mais, juste pour être sûr… découvrons la réponse encore une fois.

Avant que Kao ne puisse dire un mot, Pete le repoussa, se retourna et monta sur lui en une fraction de seconde. Kao ne pouvait pas y croire. Ils étaient en train de parler d’un problème sérieux. Alors pourquoi Pete faisait-il cela ? Il venait de dire qu’il n’était toujours pas sûr, mais maintenant il voulait le faire encore une fois !

— N’y pense même pas ! Regarde, on est en retard !

— Il n’est que six heures et demie. Notre cours commence à neuf heures. Nous avons encore le temps.

— Putain, Pete ! cria Kao pour arrêter Pete, mais cela ne servit à rien et il ne put faire en sorte que Pete se retienne.

Pete faisait ce qu’il voulait. Kao ne pouvait s’empêcher de penser que… son désir est incontrôlable.



Quelques jours plus tard

La cafétéria de la Faculté d’Ingénierie

Université N

— Vous n’allez pas nous dire comment vous vous êtes réconciliés ?

Ce fut June qui prit le risque de demander à nouveau. Il se souvenait que Pete avait insisté pour reconduire Kao chez lui ce jour-là, mais il n’avait aucune idée de ce qui s’était passé ensuite. Le lendemain matin, Kao et Pete étaient venus en classe ensemble et étaient redevenus proches, comme s’ils ne s’étaient jamais disputés. Non ! Pas seulement cela. Ils semblaient être en si bons termes que les autres pouvaient le sentir. Parfois, c’était comme s’ils étaient dans leur propre monde.

S’ils n’avaient pas été amis depuis longtemps, June aurait pensé que Pete et Kao étaient de “jeunes mariés”.

— C’est vrai ?! On a tous eu mal à la tête quand vous vous êtes disputés, mais maintenant que vous vous êtes réconciliés, vous devenez tout mielleux, sans vous soucier du reste du monde.

— Tu exagères, Sandee. Qui est tout mielleux ? Nous sommes juste amis ! se défendit rapidement Kao.

— Je ne fais que plaisanter. Pourquoi tu as besoin de le nier si rapidement ? C’est comme si vous sortiez secrètement ensemble.

— Tu vas arrêter ?! beugla Pete.

— Comment vous vous êtes réconciliés, alors ? Allez, crachez le morceau ! Sinon on ne vous aidera plus quand vous vous disputerez, aida Thada pour leur soutirer l’information.

Cette fois, Pete et Kao se regardèrent, discutant du regard pour déterminer qui allait expliquer.

— Ce n’était rien du tout. On a seulement eu une vraie discussion.

Pete le dit. Kao pensa qu’ils n’avaient pas seulement “eu une discussion”, mais qu’ils avaient aussi “fait” autre chose. Il était plus sûr de donner une courte explication comme ça, de toute façon. S’ils faisaient un seul faux pas, tout le monde dans leur faculté connaîtrait la vérité.

N’oublions pas que le surnom “June sait, le monde sait” n’a pas été donné à June par hasard !

— Seulement une discussion ? Alors pourquoi vous vous lanciez des regards noirs ? Vous savez quoi ? Quand vos auras meurtrières sont entrées en collision, elles étaient plus puissantes qu’une bombe nucléaire, dit June.

— Nous avons failli nous battre, mais nous avons décidé de se demander ce qui n’allait pas entre nous, puis nous en avons discuté. On était dans la voiture, vous savez. Il n’y avait nulle part où aller, alors nous n’avions pas d’autre choix que de parler et d’arranger les choses.

Kao aida Pete à expliquer.

— Ouais, c’est tout ! Vous n’êtes pas contents qu’on se soit réconciliés ?

Pete mit fin à la conversation.

— Nous sommes contents, bien sûr, mais nous sommes juste curieux de la façon dont vous vous êtes réconciliés si facilement, dit Thada.

Kao ne pensait pas du tout que ça avait été facile… En se réconciliant cette fois, il avait perdu sa virginité avec Pete !

— Et Fongbeer ? On n’a pas eu de ses nouvelles depuis un moment, demanda June.

— Ouais, c’est vrai ?! J’espère qu’il n’y aura pas de problèmes, voulut aussi savoir Sandee.

Pete resta silencieux car il ne savait pas comment l’expliquer… Il s’était excusé auprès d’elle, et ils avaient recommencé à parler, c’était vrai, mais après cela, il avait passé tout son temps à s’inquiéter à propos de Kao et il avait à peine eu le temps de s’occuper d’elle. Quand elle lui avait envoyé un message, il ne lui avait répondu que très brièvement. Maintenant que lui et Kao avaient commencé à explorer leurs sentiments, il faisait encore moins attention à elle. Il ne pouvait cependant pas trouver le courage de mettre fin à leur relation parce qu’il se sentait coupable. C’était lui qui lui avait demandé de lui donner une chance, mais il ne lui avait pas accordé l’attention qu’elle méritait.

Mais s’il poursuivait sa relation avec Fongbeer, il se sentirait mal pour Kao. Fongbeer lui avait envoyé un sms hier, lui demandant pourquoi il n’avait pas répondu à son message.

Kao savait que Pete parlait toujours à Fongbeer, mais il n’avait rien dit. Il essayait de se faire à l’idée que la relation entre Pete et lui avait changé très vite.

Pete avait peut-être besoin de temps pour régler les choses avec les filles avec lesquelles il parlait.

— Quoi ? Tu ne dis rien parce que tu te disputes encore avec elle, pas vrai ? demanda encore June.

— Nous avons accepté de parler en tant qu’amis. Pourquoi on se battrait ?

— Tu disais aussi que tu lui parlais en tant qu’ami la dernière fois.

Thada fit la moue.

— Il n’y aura aucun problème cette fois. Je le jure sur ma vie, garantit Pete et il essaya de changer de sujet parce qu’il ne voulait pas que Kao soit inquiet, mais Thada, Kao et Sandee firent une grimace après avoir entendu sa réponse…

Ceux qui agissaient avec assurance et juraient sur leur vie étaient ceux qui avaient le plus tendance à revenir sur leurs paroles.

— Qu’est-ce qui ne va pas, Kao ? Pourquoi tu ne dis rien ? demanda Pete, sachant que le problème avec Fongbeer pourrait contrarier Kao. Cela lui rappellerait la fois où Pete l’avait frappé, et qu’il parlait encore à quelqu’un d’autre.

— Ce n’est rien.

Bien que Kao dise que ce n’était rien, il ne regarda pas Pete. Cela mit Pete mal à l’aise, mais il ne savait pas quoi faire. Il ne pouvait pas s’expliquer avec Kao parce que leurs amis étaient là.

Pete avait prévu de parler à Kao lorsqu’il le ramènerait chez lui, mais… les choses ne seraient pas aussi faciles qu’il le pensait. Il vit Fongbeer marcher vers lui, même si elle n’était pas venue à leur faculté depuis ce fameux jour !

— Ta maman arrive, dit June.

A ce moment-là, tout le monde commença à se sentir parano. La dernière fois que Fongbeer était venue ici, elle avait provoqué la bagarre entre Pete et Kao. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’elle ferait cette fois.

— Hey… les gars.

Fongbeer leur sourit. Pete jeta un regard vers Kao — dont l’expression devenait de plus en plus froide — et força un sourire. Pete savait qu’être dur ou la rejeter fermement ne fonctionnerait pas avec Fongbeer.

— Je ne vous ai pas vu depuis des jours. Comment allez-vous ? demanda-t-elle.

— Nous allons bien. Et toi ? dit Sandee.

— Je vais bien, mais je ne me sens pas bien parce que ton ami m’ignore encore.

Fongbeer sourit, mais ce sourire mit Pete mal à l’aise, surtout quand elle tourna son regard vers lui.

— Je… j’étais occupé, se justifia Pete.

— C’est ce que je pensais.

Fongbeer rit doucement. Ça semblait différent cette fois. Pete ne pouvait pas deviner ce qu’elle avait en tête.

— Vous n’allez pas partir tout de suite, pas vrai ? Je peux m’asseoir ici ?

— Oh… ouais, bien sûr.

Sandee se déplaça un petit peu pour faire de la place à Fongbeer. Elle s’assit à côté de Sandee et essaya de se lier d’amitié avec eux. C’était comme si elle essayait d’être aussi proche que possible des amis de Pete. Bien que Pete ait essayé de lui parler normalement comme si rien ne s’était passé, il se sentait très mal à l’aise. Kao agissait également normalement, mais Pete savait qu’il ne se sentait pas bien à ce sujet.

Même si c’était Kao qui lui avait dit que… ils pouvaient commencer en tant qu’amis.


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Chapitre 14
Une Leçon pour Celui Qui ne Peut pas Choisir
Le parking de la Faculté d’Ingénierie

Université N

Après quelques conversations, Sandee s’excusa parce que sa grande sœur était venue la chercher, puis les autres s’excusèrent eux aussi. On aurait dit que Fongbeer voulait que Pete la ramène. Pete voulait également être un gentleman et la raccompagner chez elle, mais il savait que s’il faisait cela et laissait Kao rentrer seul, cela ruinerait leur relation.

Avant que Fongbeer ne puisse lui demander de la raccompagner, Pete lui dit rapidement qu’il avait besoin de faire quelques courses, et elle partit donc sans lui demander de la raccompagner, sinon il se serait senti mal.

Pete et Kao marchèrent ensemble jusqu’au parking après que Pete lui ait fait un signe indiquant qu’il voulait parler. Il se faisait tard, donc il n’y avait personne dans le parking. C’était une bonne occasion pour Pete de clarifier les choses avec Kao.

— Tu es en colère contre moi ?

Pete commença la conversation une fois qu’ils eurent atteint sa voiture. En fait, ils pouvaient parler pendant qu’il conduisait, mais il voulait d’abord mettre les choses au clair avec Kao, sinon il deviendrait certainement fou en conduisant.

— Tu penses que je devrais être content ? lui demanda Kao en retour avec une voix sévère.

Il était vrai qu’il s’était dit de laisser du temps à Pete, mais maintenant qu’il lui avait donné le temps de réfléchir, Pete n’avait toujours pas pris de décision. Il avait fait comme d’habitude et avait parlé à Kao et Fongbeer en même temps. Au fil des jours, Kao avait commencé à penser que ce n’était pas du tout juste pour lui… Pete ne pouvait pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

C’était comme si Pete jouait avec lui, couchant avec lui juste pour tuer son ennui.

— Je suis désolé si j’ai blessé tes sentiments, mais je ne savais pas que tu prenais ça au sérieux.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu penses que je m’amuse avec toi ? Que j’ai couché avec toi parce que je m’ennuyais ?

— Je ne voulais pas dire ça. Tu m’as dit que tu voulais qu’on commence par être amis.

— Tu as raison, mais ça ne veut pas dire que tu peux parler à quelqu’un d’autre en même temps. Je m’étais dit d’être plus patient et de te donner un peu de temps pour réfléchir. Et voilà ce que je mérite pour avoir été patient ?!

— J’ai dit que j’étais désolé, mais je ne peux pas couper les ponts avec elle maintenant, essaya d’expliquer Pete, beaucoup plus calme qu’avant. Je me suis réconcilié avec elle juste avant d’arranger les choses avec toi. Ça ne serait pas cruel si je coupais les ponts avec elle maintenant ?

— Pourquoi tu t’es réconcilié avec elle si tu ne voulais pas lui parler ?

— J’étais déboussolé, je pensais que je l’aimais elle, pas toi.

Pete dit la vérité. A ce moment-là, s’il avait su qu’il aimait Kao plus que comme un ami, il ne se serait pas réconcilié avec Fongbeer et n’aurait pas rendu les choses aussi difficiles.

— Alors on est quoi maintenant ? demanda froidement Kao.

Même si ce que Pete avait dit était raisonnable, Kao ne serait plus le “jouet” de Pete. Si Kao ne mettait pas les choses au clair, Pete ne pourrait pas se décider rapidement.

Mais pourtant, Pete ne pouvait lui donner aucune réponse.

Peut-être… que le silence était la meilleure réponse.

— Bien ! Si c’est ce que tu veux.

Pete regarda Kao, confus, mais ce dernier n’expliqua rien de plus. Il se retourna, voulant terminer la conversation, mais Pete attrapa rapidement sa main et tourna Kao face à lui de nouveau.

— Tu es trop jaloux.

Juste après que Pete ait dit ça, il poussa Kao contre la voiture et s’approcha de lui, son corps grand et musclé penché, ses mains posées de part et d’autre de Kao, enfermant automatiquement ce dernier dans ses bras.

— Et si je faisais la même chose ? Je me demande si tu serais d’accord avec ça ! brailla Kao.

Puis il repoussa Pete avec force, mais Pete ne bougea pas. Au contraire, il se rapprocha de Kao jusqu’à ce que leurs corps se pressent l’un contre l’autre. Ils pouvaient sentir le souffle chaud de l’autre et la chaleur qui se dégageait de leur peau, ce qui leur rappelait la nuit où leur relation s’était approfondie.

Les yeux aiguisés de Pete croisèrent ceux de Kao, puis ils descendirent jusqu’à ces lèvres rouges cerise. L’envie de goûter la douceur de ces lèvres jaillit dans ses yeux, et Pete céda à son désir une seconde plus tard.

Boum !

Mais… avant que les lèvres de Pete ne rencontrent celles de Kao, ils entendirent le bruit de trucs tombant au sol. Ils s’écartèrent et se tournèrent vers l’endroit d’où venait le son. Quelqu’un les regardait fixement. Elle était aussi choquée qu’eux, puis ils se figèrent tous comme des robots.

Les cœurs de Pete et de Kao battaient vite. Ils se sentaient un peu mal à l’aise maintenant qu’une autre personne connaissait leur relation secrète… Il n’y avait vraiment aucun secret dans ce monde. C’est pourquoi elle était venue ici à ce moment-là.

— Sandee.

Ils murmurèrent son nom comme s’ils venaient de reprendre leurs esprits, et leurs voix ramenèrent également Sandee à elle.

— Je suis désolée. Je… Je ne voulais pas vous interrompre.

Sandee sourit d’un air penaud.

— C’est bon. Qu’est-ce que tu fais ici, d’ailleurs ? Je pensais que tu étais partie, dit Pete avec un visage impassible comme si rien ne s’était passé.

Kao, en revanche, était très gêné et ne pouvait pas croiser le regard de Sandee, incapable de lui faire face.

— J’ai laissé mes documents à Kao, alors je suis venu les chercher, mais… je suppose que je peux les récupérer demain.

Sandee ramassa rapidement ses affaires par terre et était sur le point de partir, pensant qu’elle devait laisser Kao et Pete continuer à parler car elle ne voulait vraiment pas les interrompre.

Mais… elle avait été tellement choquée par ce qu’elle avait vu qu’elle en avait fait tomber ses affaires par terre.

— Sandee, attends.

Sandee s’arrêta et se retourna.

— Je ne veux pas que quelqu’un le sache.

— Je comprends, je ne le dirai à personne, acquiesça Sandee avec bienveillance.

Elle comprenait pourquoi ils voulaient garder leur relation secrète — ils ne voulaient pas être le centre de l’attention. Même si le monde commençait à l’accepter davantage, tout le monde n’était pas d’accord avec l’homosexualité. De plus, cela ne signifiait pas que ceux qui acceptaient l’homosexualité les soutiendraient à cent pour cent. Pete et Kao voulaient probablement vivre leur vie en paix, sans être la cible de commérages blessants.

C’était comme ça que le monde fonctionnait, Sandee le savait.

— Merci, dit Pete, et Sandee partit.

Si Sandee leur avait donné sa parole, Pete savait que personne ne connaîtrait leur secret. Il se tourna vers Kao qui était resté silencieux pendant un moment. Il ne disait toujours rien.

Kao décida finalement d’ouvrir la portière de la voiture et d’entrer à l’intérieur, comme s’il ne voulait pas continuer la conversation plus longtemps. Pete soupira, puis fit le tour de la voiture, prit place côté conducteur et démarra la voiture.

Pete savait qu’il était inutile de dire quoi que ce soit maintenant, à moins qu’il ne règle le problème avec Fongbeer. Cela lui fit penser qu’il devait en finir avec elle le plus vite possible avant de perdre Kao pour de bon !

“Bien ! Si c’est ce que tu veux.”

Pete ne prit pas ce que Kao avait dit au sérieux jusqu’à ce qu’un jour après les cours, il vit Sun s’arrêter devant leur faculté pour récupérer Kao. Pete n’était pas le seul à être stupéfait, les autres se turent également.

June, Thada et Sandee étaient inquiets que Pete et Kao se disputent encore parce que Pete avait été trop “possessif avec son ami” quand Sun s’était rapproché de Kao la dernière fois. Maintenant, Pete n’était pas seulement inquiet mais il savait exactement que la venue de Sun ici allait certainement faire se disputer Pete et Kao. Tout au moins, Pete serait furieux au point que cela se voit à son expression.

Pete admettait sans honte qu’il n’était pas d’accord de voir Kao et Sun se rapprocher à nouveau alors que Kao savait que Pete détestait ça. Peut-être que Kao voulait le rendre jaloux. Kao était-il si méchant qu’il utilisait cette méthode pour faire pression sur lui ?!

— Je ne savais pas que tu sortais avec Sun aujourd’hui, commença June.

— Pourquoi je devrais vous le dire ? dit Kao avec un air sérieux.

— Qu’est-ce que… ! Juste au cas où on voudrait aller faire la fête ou sortir dîner tous ensemble.

— Alors, vous devriez me le dire à l’avance. Sun a demandé en premier cette fois.

— Où vous allez ? demanda Pete, la voix froide alors que son cœur était en feu.

— A son café. Sun a une nouvelle recette de café. Je veux l’essayer.

Pete jeta un regard noir à Kao, mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Sun se présenta à leur table. Pete soupira, n’ayant aucune idée de combien de temps il devrait soupirer pour arrêter de se sentir irrité.

— Comment ça va, les gars ?

Sun salua tout le monde amicalement, ils lui sourirent tous chaleureusement en retour, sauf Pete qui ne pouvait vraiment pas forcer un sourire. En voyant Sun à l’instant, Pete ne put s’empêcher de repenser au jour où ils étaient allés au barbecue ensemble… Le sourire que s’étaient fait Kao et Sun était toujours net dans son esprit et continuait à le tourmenter au point que son cœur était brûlant d’irritation chaque fois qu’il y pensait.

— Nous étudions plus dur chaque jour. Et toi ? Ton café se porte bien ?

— Ça se passe assez bien. Les gens commencent à connaître beaucoup plus mon café maintenant. C’est parce que j’ai utilisé les magnifiques photos de Kao pour promouvoir mon café, et beaucoup de gens les ont partagées en ligne. Tout le mérite revient à Kao puisqu’il a pris de si belles photos pour moi.

— Eh bien, j’ai été payé pour ça, donc j’ai dû faire en sorte de mériter le paiement.

— Kao nous a dit que tu avais une nouvelle recette de café. On aimerait bien l’essayer.

— Vous êtes toujours les bienvenus. Dites-moi juste quand vous voulez venir. Je réserverai une table pour vous. Mais je dois emmener Kao avec moi maintenant. A plus tard.

Kao et Sun dirent au revoir et partirent, mais… avant que Kao ne fasse son troisième pas, Pete se précipita et attrapa le bras de Kao. June, Thada et Sandee se levèrent immédiatement, se tenant prêts à repousser Pete au cas où il irait trop loin. Pete, à leur grande surprise, ne dit rien et ne fit rien de plus. Il fixa seulement Kao, mais… tout le monde pouvait sentir la lourde, intense atmosphère autour d’eux.

June et Thada pensaient peut-être que Pete était trop possessif envers son ami, mais Sandee, qui connaissait leur secret, était très inquiète car elle savait que Pete n’était pas trop possessif — il était jaloux !

— Il faut que je te parle.

— Sun, s’il te plait, attends-moi dans la voiture. Je serai là dans une minute.

Sun les regarda l’un après l’autre, ne leur faisant pas confiance quand ces deux-là étaient ensemble, mais, en entendant la voix sérieuse de Kao, il n’eut d’autre choix que de céder. Sun fit un signe de tête et s’éloigna, et Pete traîna Kao dans la direction opposée.

— Hey ! Vous allez où ? cria June, inquiet.

— Va te faire foutre ! répondit Pete sans regarder en arrière.

Quand Pete et Kao furent hors de vue, June se gratta la tête, regardant Sandee et Thada comme s’il avait besoin d’un conseil, mais ils secouèrent juste la tête. Même si Sandee savait quel était exactement le problème, elle ne dit rien à personne et ne voulait plus s’en mêler. Tout ce qu’elle pouvait faire était de les encourager silencieusement et prier pour qu’ils se réconcilient le plus tôt possible.



Pete essayait de réprimer sa colère alors qu’il trainait Kao à l’arrière du bâtiment de la faculté, où personne ne passait, pour qu’ils puissent parler en privé. Cependant, au moment où Pete s’arrêta de marcher, Kao se dégagea furieusement de son emprise.

— Qu’est-ce qui ne va pas avec toi, putain ?! demanda Kao, en colère.

— C’est à moi de te demander ça ! Qu’est-ce que tu essayes de faire ?! rugit Pete, perdant le contrôle.

Il ne savait pas à quoi pensait Kao. Est-ce qu’il utilisait vraiment Sun pour faire pression sur lui ?

— Je vais juste à son café. C’est quoi ton problème ?

— Tu sais que je déteste te voir avec lui.

— Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas être avec lui ? J’étais déjà proche de lui avant même de te rencontrer.

— C’est justement ça le problème !

Pete hurla de façon menaçante. Il était extrêmement énervé, et cela ne fit qu’envenimer encore plus la situation avec Kao. Il pensait que Pete se comportait comme un égoïste. Pete parlait à quelqu’un d’autre, mais il ne voulait pas laisser Kao faire la même chose… Kao aimait secrètement Pete, se souciait de Pete et se montrait indulgent envers lui depuis bien trop longtemps.

— Je suis prêt à rester loin des autres gars si tu clarifies les choses entre nous, dit Kao froidement.

Il n’allait plus laisser Pete faire à sa guise. S’il avait tout enduré juste pour être blessé comme ça, alors il devait se défendre. Peut-être qu’une personne comme Pete avait besoin d’apprendre une leçon.

— Tu essayes de te venger ?

— Non. Je fais juste ce que j’ai le droit de faire ! Tu as dit toi-même que tu n’étais pas sûr à propos de nous. Tu veux que nous commencions en tant qu’amis, mais puisque tu parles avec quelqu’un d’autre en même temps, alors… j’ai le droit de faire la même chose.

Kao s’éloigna sans regarder en arrière, laissant Pete avec sa colère. Kao n’avait aucune idée à quel point il avait fait pression sur Pete. Et cette fois, Pete était cent fois plus anxieux qu’il ne l’avait jamais été !



Blue Sky Café

Il fallut une heure à Sun pour conduire Kao jusqu’à son café. Pendant le trajet, Kao discuta avec Sun comme s’il n’y avait pas de quoi être inquiet. Il était toujours ennuyé et repousser Pete ne l’avait pas aidé à se décider, mais il se sentait mieux en parlant à Sun parce qu’il était comme son ami et son frère en qui il pouvait avoir confiance.

— Je voulais te poser une question, dit Sun après qu’ils soient sortis de la voiture et alors qu’il marchait vers son café.

Kao s’arrêta à cause de ce que Sun venait de dire. Sun s’arrêta également de marcher parce qu’il aurait été inconfortable d’en parler au café.

— Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi tu as l’air si sérieux ?

— Tes amis ne m’aiment pas ?

— Quoi ! Impossible, ils ont l’air de bien t’aimer, nia immédiatement Kao, même si cette question lui transperçait le cœur.

Il savait que Sandee, Thada et June aimaient bien Sun, mais pour Pete, c’était bien pire que “ne pas aimer”.

— Ouais, si tu veux parler de tes trois autres amis. Mais je veux dire Pete, il a l’air de ne pas m’aimer.

— Oh ! C’est juste parce que Pete a un visage agressif.

Kao trouva une excuse pour Pete. Même s’il était toujours en colère contre Pete, il ne voulait pas du tout que Sun pense du mal de lui.

— Je suis son ami depuis des années, mais il me fait toujours cette tête. C’est l’expression qu’il utilise avec les personnes dont il n’est pas proche. Ne t’inquiète pas pour ça, d’accord ?

— Ren m’a dit que Pete s’était battu avec Mork.

— Il s’est battu avec Ren aussi.

— Il a des ennemis de partout ?

— Je te l’ai dit, c’est son expression agressive. Ça donne l’impression qu’il est prêt à se battre avec tout le monde.

— Est-ce que ça va être la troisième Guerre Mondiale quand Pete rencontrera Mork ?

— Regarde qui parle. Tu ferais mieux de te regarder ! Ren est très proche de Mork, mais tu continues à critiquer tout ce qu’il fait. Tu ne te sens pas mal pour Ren qui est coincé au milieu ?

Kao changea rapidement de sujet pour parler du problème entre Sun et Mork.

— Je n’ai jamais fait ça. C’est Mork qui n’arrête pas de m’énerver.

— Mais ce n’est pas une mauvaise personne et il ne se bat pas tout le temps. Il a aussi fait de bonnes choses, tu sais. Il était un indic pour la police et il les a aidé à arrêter un dealer de drogue. C’était vraiment cool.

— Arrête de faire l’éloge de ce sale gosse comme Ren le fait toujours.

— Quoi ?! Cela veut dire que tu le savais déjà mais tu ne veux toujours pas ouvrir ton esprit à Mork. Alors comment je peux arrêter de penser que tu as des préjugés contre lui ?

— Si tu étais traité de la façon dont il me traite, tu comprendrais pourquoi j’ai des préjugés contre lui.

Sun soupira et entra dans le café. Il était sur le point de bavarder davantage à propos de Mork lorsque son regard tomba sur le jeune homme qui buvait un café pas loin. Une seconde après que leurs yeux se soient rencontrés, une aura meurtrière se dégagea de chacun d’eux. Sun rompit rapidement le regard et se dirigea vers le comptoir parce qu’il ne voulait pas se battre avec Mork devant Kao.

— En parlant du diable.

Kao taquina Sun joyeusement. Sun leva les yeux au ciel, agacé, mais Kao continua à le taquiner.

— Et si Mork est un tsundere, c’est-à-dire… il craque peut-être secrètement pour toi mais ne veut pas exprimer ses sentiments. Et il continue à venir ici pour te regarder comme les autres filles.

— Arrête ça !

Sun arrêta rapidement les pensées bizarres de Kao avec un visage sévère, mais Kao sourit juste de manière espiègle et jeta un œil au café. La plupart des clients étaient des femmes. Kao fut surpris qu’Apple soit encore là aujourd’hui.

Elle devait vraiment être une cliente régulière de ce café. Il l’avait vue à chaque fois qu’il était venu ici.

— Comment ce gars pourrait craquer pour moi ? La seule raison pour laquelle il ne me saute pas dessus en ce moment même c’est parce que je suis le frère de Ren.

Sun continua de ronchonner. Kao ne pouvait que rire en l’écoutant. Peut-être que Sun ne serait pas aussi facilement en bons termes avec Mork. Mais Kao pensait que s’ils se rapprochaient, ils pourraient être les meilleurs amis du monde. Ils pourraient être plus proches que les personnes qui s’entendent bien dès le début.

Regardez Pete et lui !

Kao soupira à la pensée de Pete. Il ne comprenait pas pourquoi il devait penser à Pete et se sentir angoissé alors qu’il était enfin de bonne humeur. Et puis ! Le smartphone dans la poche de son pantalon se mit à vibrer.

Kao le sortit, regarda l’écran et vit que Pete lui envoyait des messages en continu.

“Tu es arrivé ?”

“De quoi vous parlez ?”

“Tu vas partir quand ?”

“Réponds-moi. Je dois te parler de quelque chose.”

“Qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi tu ne me réponds pas ?”

“Kao, réponds-moi.”



Pete n’avait jamais été aussi collant auparavant, et bien que Kao savait que Pete se sentait mal à l’aise, il ne répondit pas. Il éteignit son téléphone pour de bon et le remit dans sa poche.

Kao avait toujours été celui qui avait essayé de maintenir leur relation et qui avait toujours couru après Pete, mais c’était fini maintenant. Il était de bonne humeur et heureux de passer du temps avec ses amis ici. Il ne voulait pas prendre la peine de penser à Pete. Il était peut-être temps que Pete soit celui qui devait essayer de lui courir après pour qu’il puisse comprendre les sentiments de Kao.

— Qu’est-ce que tu veux boire ? demanda Sun.

— Le café de la nouvelle recette que tu veux que j’essaye.

Kao répondit avec un sourire, puis ils discutèrent tranquillement comme le faisaient toujours les amis proches, sans se douter que quelqu’un regardait le visage souriant de Sun pendant qu’il parlait à Kao.

Mork… avait l’air irrité. Sun était toujours gentil avec tout le monde, mais avec Mork… Sun lui crachait presque du feu à chaque fois qu’ils se rencontraient. Comment Mork pourrait-il être gentil avec Sun alors que ce dernier avait des préjugés contre lui et faisait deux poids, deux mesures ?

Sun méritait d’être mis en colère par Mork !


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Ven 6 Sep 2024 - 21:55



Chapitre 15
Confession
Chambre de Pete

Pete était tellement anxieux qu’il continuait à faire les cent pas dans sa chambre. Après le départ de Kao, il était rentré directement chez lui, ne voulant pas s’énerver devant ses amis. Pete avait essayé de trouver quelque chose à faire ou même de dormir comme ça il ne s’inquiéterait pas à propos de Kao, mais rien ne marchait comme il le voulait.

Ce n’était pas seulement Kao qui rendait Pete fou, mais aussi Fongbeer. Elle continuait d’essayer de le contacter, mais il était tellement déprimé qu’il ne pouvait pas faire semblant d’agir normalement, alors il ne répondait pas à ses appels ou à ses messages.

Pete faisait les cent pas dans la pièce. Il avait envoyé des messages à Kao par Messenger et LINE, mais Kao ne lui avait pas répondu. De plus, lorsqu’il se décida à l’appeler, il s’avéra que Kao avait éteint son téléphone, comme s’il voulait l’éviter.

C’était comme si Kao ne voulait pas que Pete le dérange.

Pourquoi avait-il éteint son téléphone ?! pensa Pete, tellement frustré qu’il en jeta presque son téléphone au sol. Il soupira profondément pour évacuer sa colère ardente, mais elle bouillonnait encore en lui. Il dût se dire de se détendre.

“Je suis prêt à rester loin des autres gars si tu clarifies les choses entre nous.”

“Tu essayes de te venger ?”

“Non. Je fais juste ce que j’ai le droit de faire ! Tu as dit toi-même que tu n’étais pas sûr à propos de nous. Tu veux que nous commencions en tant qu’amis, mais puisque tu parles avec quelqu’un d’autre en même temps, alors… j’ai le droit de faire la même chose.”

Les mots de Kao tournaient en boucle dans son esprit. Ils faisaient pression et le poussaient à prendre une décision. Bien qu’il ait essayé de se débarrasser de ces paroles, elles restaient gravées dans sa tête, s’enfouissant dans sa mémoire.

Ces mots ne cesseraient jamais de le déranger, à moins qu’il ne fasse quelque chose.

C’est vrai… Je dois faire quelque chose !



Vers 11 heures

Chez Kao

Kao s’était détendu au café de Sun et avait aidé à servir les commandes quand il y avait eu beaucoup de clients. Sun avait demandé à Kao de dîner avec lui après la fermeture du café. Il s’était également porté volontaire pour ramener Kao chez lui, car il était difficile de trouver un taxi ou un transport public autour du restaurant où ils avaient mangé, et Mork avait déposé Ren chez lui en moto, comme d’habitude.

— Tu vas te battre avec Mork jusqu’à ce que tu sois vieux ? demanda Kao alors que Sun s’engageait dans la rue où se trouvait sa maison.

Ils avaient bavardé jusqu’à ce que Kao mentionne à nouveau Mork. Au début, il s’était senti désolé pour Ren qui avait toujours dû empêcher Sun et Mork de se battre, mais quand ils avaient dîné ensemble, Kao avait trouvé ça si drôle que Mork et Sun puissent se disputer pour tout. Comment un homme comme Sun pouvait-il se battre avec Mork comme un enfant pour savoir qui allait manger les crevettes ?

Kao n’avait jamais imaginé être assez chanceux pour voir Sun comme ça.

— Pourquoi tu parles tout le temps de lui ? Je suis énervé rien qu’en entendant son nom.

— Mais je pense que tu adores te quereller avec lui. Mork fait un petit mouvement, et tu sautes direct sur l’occasion.

Kao rit, se souvenant que lorsqu’ils étaient tous en train de discuter, Sun avait remarqué que Mork lui avait fait une grimace pendant une seconde et l’avait réprimandé. C’était peut-être la raison pour laquelle Mork aimait bien énerver Sun tout le temps.

Si tu t’énerves si facilement, il trouvera ça amusant !

— Comment je pourrais le supporter ? Tu n’as pas vu son visage ?

— Parfois, je ne le voyais pas faire quoi que ce soit, mais tu essayais quand même de te disputer avec lui. Si Mork était une fille, je penserais que vous craquez secrètement l’un pour l’autre mais que vous faites semblant de vous disputer parce que vous voulez juste trouver quelque chose à vous dire.

— Si ton imagination peut aller si loin, je te suggère d’écrire un livre et de le vendre.

— C’est un commentaire violent.

Kao rit joyeusement à la réaction de Sun. Même si Kao — qui n’était pas Mork — n’avait mentionné Mork que pour taquiner Sun, c’était tellement amusant. Kao n’était pas surpris que Mork aime mettre Sun en colère à chaque fois qu’ils se rencontraient.

— Et toi ? J’ai entendu dire que Pete et toi étiez en mauvais termes.

— Tu as entendu parler de ça où ? Ce doit être Ren, dit sciemment Kao. En fait, j’étais en mauvais termes avec Pete parce que Ren était sorti avec l’ex-petite amie de Pete, et puis on s’est tous battus. Mais bon, ça fait longtemps.

— Pourtant, tu sembles si proche de Pete maintenant.

— Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

— Chaque fois que je parle de Pete, tu lui trouves des excuses, et Pete semble très possessif envers toi.

— C’est juste une personne possessive. C’est tout.

Kao défendit rapidement Pete pour empêcher Sun d’avoir des doutes sur leur relation.

— Au fait… tu es en colère contre Pete d’avoir ramener ses amis pour attaquer Ren ?

— Au début, je l’étais, admis franchement Sun.

Il se souvenait qu’il avait été furieux quand il avait vu le corps amoché de Ren et qu’il avait failli le signaler à la police, mais Ren l’avait arrêté et lui avait dit la vérité. Sun avait alors réalisé qu’il serait inutile de le signaler à la police, et que cela ruinerait aussi le casier de Ren car, même si Ren était une victime, il avait aussi été fautif pour avoir flirté avec la copine de Pete.

— Mais je n’y pense plus beaucoup. Ce sont des histoires d’enfants. Je ne veux pas m’en mêler.

— Ha ! Alors pourquoi tu t’en es mêlé quand Ren est devenu ami avec Mork ?

— Encore ce mec ? Je ne te ramène pas chez toi parce que je veux parler de lui.

— De quoi tu veux parler alors ? demanda Kao sans savoir qu’il venait de donner une occasion à la personne à côté de lui.

A ce moment-là, Sun gara sa voiture devant la maison de Kao. La nuit était fraîche et silencieuse, le genre d’atmosphère qui vous poussait à vous ouvrir et à parler.

— Eh bien… de nous.

Kao et Sun se turent tous les deux. Lorsque leurs regards se croisèrent involontairement, Kao sentit soudain le changement d’atmosphère autour d’eux et commença à se sentir bizarre. Il ne détestait pas Sun, bien sûr. Il se sentait même bien avec lui, mais… il se sentait bien avec Sun comme avec un frère.

Kao avait un mauvais pressentiment à ce sujet. Il ne voulait plus que Sun dise quoi que ce soit, car il avait peur que ce que Sun allait dire ne nuise à leur amitié. Finalement, Kao décida de dire rapidement quelque chose.

— Je dois y aller. Merci de m’avoir ramené chez moi. Rentre bien chez toi.

Kao se dépêcha de sortir de la voiture. Sun était sur le point de l’appeler, mais il était trop tard car Kao était déjà rentré chez lui sans un regard en arrière. Il ne put que soupirer, faire demi-tour, puis s’éloigner.

En entendant Sun s’éloigner, Kao poussa un soupir de soulagement. Tout en pensant à Sun, il ouvrit silencieusement la porte de sa maison car sa mère et sa sœur dormaient déjà. Kao se dit que désormais, il devait prendre un peu ses distances avec Sun et réfléchir soigneusement avant de parler.

Même s’il n’était pas sûr que Sun pense à lui de cette façon, son expérience avec Fongbeer le hantait et l’avait rendu vraiment anxieux à propos de la façon dont il devait agir. Il devait se protéger pour éviter tout nouveau problème.

Il avait été facile de couper les ponts avec Fongbeer parce qu’ils n’avaient jamais été si proches que ça dès le départ, donc Kao ne s’était pas senti triste lorsque leur relation avait pris fin. Mais pour Sun… Kao avait toujours apprécié et respecté Sun comme s’il était son propre frère.

Kao ne voulait pas que leurs sentiments changent ou que leur relation prenne fin.

Soupir… Pourquoi tous ces problèmes continuent-ils à surgir ces derniers temps ?

Kao soupira encore. Il ouvrit la porte de sa chambre, voulant se jeter sur son lit et oublier tous ses problèmes. Mais ! Au moment où Kao ouvrit la porte, il fut stupéfait, incapable de faire un pas de plus parce qu’il vit Pete se tenant dos à lui et s’appuyant sur son bureau, les bras croisés. Pete tourna son visage en direction de Kao comme s’il attendait son arrivée depuis un certain temps.

Son bureau était placé près de la fenêtre donnant sur la cour à l’entrée de la maison, donc Pete avait dû voir que c’était Sun qui avait ramené Kao chez lui. Le regard froid de Pete qui semblait avoir un feu brûlant à l’intérieur, rendait Kao inexplicablement nerveux.

— Comment tu as pu rentrer dans ma chambre ? demanda Kao, ignorant le regard noir de Pete car il pensait que Pete avait eu tort de venir chez lui sans demander et de rentrer dans sa chambre sans permission.

— Ferme la porte pour qu’on puisse parler, ordonna froidement Pete à Kao.

— Pas question ! Je ne te fais pas confiance, refusa immédiatement Kao.

— Pourquoi… ? Tu as peur de ce que je vais te faire ?

Pete parla deux tons plus fort, et Kao écarquilla les yeux. Il ferma rapidement la porte, effrayé que sa mère et sa sœur entendent ce que Pete venait de dire. Kao voulait que personne ne sache à propos de leur relation secrète.

Il se demandait si Pete n’avait vraiment honte de rien !

— Maintenant, tu peux me dire comment tu es entré dans ma chambre ?

— Qu’est-ce qu’il y a de si difficile ? Je suis juste rentré, dit Pete en haussant les épaules. Tu n’as pas répondu à mes messages — Messenger et LINE. Tu as aussi éteint ton téléphone quand je t’ai appelé. C’est pour ça que je suis venu. J’ai dit à ta mère qu’on devait travailler sur un projet ensemble. Elle m’a demandé de manger avec elle, puis elle m’a dit de t’attendre dans ta chambre.

Pete expliqua, sans complexe, ne pensant pas avoir fait quoi que ce soit de mal. Il avait réussi à mettre en place une histoire devant la mère de Kao et Gib, prétendant qu’il ne s’était rien passé du tout entre Kao et lui, alors que son cœur était en feu.

La mère de Kao faisait probablement confiance à Pete parce que ce dernier avait l’habitude de passer la nuit chez lui. Il avait d’abord été surpris, se demandant pourquoi sa mère et sa sœur ne lui avaient pas dit que Pete était venu ici, mais il s’était ensuite souvenu qu’il avait éteint son téléphone pour couper le contact avec Pete depuis qu’il était au café. Même si elles avaient essayé de l’appeler, il ne l’aurait pas su de toute façon.

Kao était furieux d’avoir à nouveau perdu contre Pete.

Mais qui aurait pu savoir que Pete irait jusqu’à faire intrusion dans sa chambre ?!

— Pourquoi tu m’as attendu alors ?

Kao alla droit au but. Il voulait en finir pour que Pete puisse partir. Pour le moment, Kao était épuisé et voulait dormir.

— Ne me dis pas que tu as fait tout le chemin jusqu’ici juste pour te disputer avec moi.

— Pourquoi je ne pourrais pas t’attendre ici ? Tu as de la chance que je ne t’ai pas attendu devant la maison et laissé Sun me voir.

— Je pensais que nous en avions parlé depuis ce soir-là.

— Dis-moi honnêtement… tu essayes de me mettre en colère ?

— Je t’ai dit que non. Je fais juste ce que tu fais. C’est assez équitable !

Pete resta sans voix. Il regarda Kao avec colère… Il était en colère contre lui-même d’être tombé amoureux de Kao et d’avoir pensé que c’était un gars innocent alors qu’il était en fait plutôt méchant.

Sinon, Kao n’aurait pas choisi une vengeance aussi douloureuse que celle-là.

Plus important, la raison pour laquelle il parlait encore à Fongbeer n’était pas qu’il voulait sortir avec deux personnes en même temps, mais il avait besoin de le faire. Kao devrait comprendre. Il savait quel genre de personne était Fongbeer.

Alors pourquoi Kao devait-il faire pression sur lui si cruellement ?

— Eh bien, et si je te disais que… je vais arrêter de parler à Fongbeer et à toutes les autres filles aussi. Qu’est-ce que tu dirais ?

Pete essaya de garder son sang-froid et le dit calmement.

— Tu ne peux pas faire ça, Pete, dit Kao avec un sourire narquois.

— Pourquoi je ne peux pas le faire alors que je l’ai déjà fait ?! dit Pete avec fermeté et fort en sortant son téléphone de la poche de son pantalon.

Il ouvrit LINE et le montra à Kao.

— A part à toi, en ce moment, je ne parlais qu’à Fongbeer, et tu le savais. Mais avant de venir ici… je lui ai dit que nous devrions arrêter de discuter.

Kao ne dit pas un mot alors qu’il regardait l’écran du téléphone de Pete. Il vit que Pete avait envoyé un message à Fongbeer, lui disant qu’ils devraient arrêter de parler et s’excusant pour l’avoir fait se sentir mal. Elle avait tout lu mais n’avait pas répondu.

Ça voulait dire qu’elle se sentait vraiment mal, mais Pete avait quand même fait ça pour rassurer Kao.

— Je veux être avec toi, dit Pete, très sérieusement. Est-ce qu’on peut être ensemble… comme un vrai couple ?

— Tu te moques de moi ?

Kao ne pouvait toujours pas croire Pete.

— Tu penses que je plaisante après tout ce que j’ai fait pour toi ?!

— Je ne suis toujours pas certain.

— Pas certain à propos de quoi ? Qu’est-ce que tu veux que je fasse d’autre ?!

— Et si Fongbeer ne peut pas t’oublier comme la dernière fois ? Je te préviens, je ne vais pas t’aider à consoler qui que ce soit encore une fois. Je ne veux plus être impliqué dans les problèmes entre toi et “toutes les autres filles”, dit Kao, très sérieusement aussi.

En fait, il se sentait mal pour Fongbeer, mais il devait aussi faire attention à ses propres sentiments.

— Je ne parlais à personne d’autre, sauf à Fongbeer et toi, et je lui ai dit que j’allais arrêter de lui parler. Qu’est-ce qu’elle peut faire si elle n’arrive pas à m’oublier ? Je t’ai déjà choisi.

Kao ne répondit pas. Pete ne pouvait pas rester impassible alors que Kao agissait si froidement, alors il avança, si lentement que Kao ne pouvait pas deviner ce qu’il était sur le point de faire. Avant que Kao ne le sache… ses lèvres furent capturées par celles de Pete.

Pete croyait peut-être qu’il pouvait mieux exprimer ses sentiments avec le toucher, donc il utilisa son baiser pour tout expliquer. Son attaque calma vraiment beaucoup plus Kao, mais… Kao ne laisserait pas ses émotions prendre le dessus sur la raison ou ne laisserait plus jamais Pete être celui qui prendrait le contrôle.

BAM !

Kao repoussa Pete avant que la sensation de brûlure ne puisse s’emparer d’eux, leur donnant ainsi soif de plus. Il soutint fermement le regard de Pete, lui faisant savoir qu’il était sérieux en ce moment.

— Je t’ai dit que je ne te faisais toujours pas confiance.

— Qu’est-ce que je dois faire pour que tu me fasses confiance ?

— J’ai besoin de temps… Tout prend du temps, tu sais. Attendons juste de voir comment ça va se passer pour l’instant.

Kao ne se laisserait plus jamais blesser parce qu’il avait choisi de suivre son cœur. Une partie de lui croyait que Pete l’avait vraiment choisi, mais une autre partie pensait que Pete voulait juste gagner. Si Kao cédait, Pete pourrait revenir en arrière et refaire la même chose, donc Kao devait être ferme et patient. Seul le temps pourrait dire comment serait leur avenir.

— Tu m’as fait tellement de mal, Pete. Si tu veux vraiment avoir une relation avec moi, tu dois me convaincre que tu es sincère avec moi, et pas que tu veux seulement gagner ou avoir une aventure avec moi pour tuer ton ennui comme tu l’as fait auparavant.

— Je n’ai jamais été avec toi juste pour tuer mon ennui, Kao.

— Alors, prouve-le… et on verra bien !

Pete avait l’impression que le monde s’écroulait. Il ne comprenait pas comment un gars comme lui qui avait toujours eu “le dessus” pouvait devenir aussi faible. Mais il était tombé amoureux de Kao, alors que pouvait-il dire ? Pete ne pouvait qu’accepter toutes les conditions de Kao sans aucune objection, peu importe à quel point son cœur était douloureux.



Quelques jours plus tard

La cafétéria de la Faculté d’Ingénierie

Université N

Les relations entre Kao et Pete s’étaient beaucoup améliorées. Kao parlait moins avec Sun pour donner à Pete et à lui-même la tranquillité d’esprit. Pete n’avait pas non plus de problèmes avec les autres filles. Depuis qu’il avait envoyé un message à Fongbeer, elle ne lui avait pas répondu, elle avait juste disparu, comme si elle savait déjà qu’elle et Pete finiraient comme ça un jour.

Fongbeer avait lu ses messages mais n’avait pas répondu. Au début, Pete s’était inquiété pour elle, il l’avait appelée, mais elle n’avait pas décroché son téléphone. Elle n’était plus venue au bâtiment d’Ingénierie non plus. Pete pouvait deviner qu’elle devait se sentir vraiment blessée.

Peut-être… qu’elle le détestait déjà.

Pete lui-même se sentait mal d’être celui qui l’avait blessée, mais il n’avait pas d’autre choix que de couper les ponts avant que sa relation avec Kao n’empire. Il préférait rompre maintenant plutôt que de faire durer les choses. Ce serait comme lui donner de l’espoir, qui se terminerait de toute façon par une rupture.

Pete admettait qu’il était égoïste, mais cet incident lui avait aussi donné une leçon, à savoir qu’il devait réfléchir soigneusement avant d’agir. S’il devait sortir avec quelqu’un, il devait penser aux sentiments de cette personne, et non pas se mettre en avant tout le temps.

Pete et Kao n’étaient pas encore officiellement ensemble, mais ils avaient l’impression de l’être. Ils se comportaient comme des meilleurs amis devant les autres, mais quand il n’y avait qu’eux, la façon dont ils se traitaient l’un l’autre — leurs actions, leur façon de se regarder et de se toucher — était ce que les amoureux faisaient. Mais Kao ne l’acceptait pas, sinon Pete n’aurait pas compris.

Un type comme Pete devait apprendre la patience.

— Alors ces deux-là se sont réconciliés ? demanda June, à moitié ennuyé, à moitié en ayant marre d’eux.

Pete et Kao avaient donné du fil à retordre aux autres à chaque fois qu’ils s’étaient disputés, mais maintenant qu’ils s’étaient réconciliés, ils étaient tous mielleux, comme si les autres n’étaient que de l’air. Ils n’avaient même pas donné à leurs amis une mise à jour de leur situation. Combien de fois cela s’était-il passé ainsi ? June — qui aimait se mêler des affaires des autres — en avait vraiment marre.

— Ce n’est pas comme si nous nous étions disputés ou quelque chose comme ça, répondit Kao.

— Wow ! Ce n’est pas comme si vous vous étiez disputés ? Le jour où Sun est venu te chercher pour t’amener à son café, Pete était là, l’air renfrogné, comme s’il était possédé par un esprit maléfique, et il t’a traîné dehors pour parler seul à seul. J’ai cru qu’une bagarre allait encore éclater.

— On a juste parlé. Ce n’est rien, ajouta Pete.

— Vous avez l’air suspect à chaque excuse. Il y a quelque chose qui ne va pas entre vous ?

— Je t’ai dit qu’il n’y a rien de mal ! Pourquoi tu continues à demander ?

Pete fit semblant d’être en colère pour cacher la vérité.

— Arrête, June. C’est bien qu’ils se soient réconciliés. Tu n’en as pas marre qu’ils se disputent ? prévint Thada.

— Tu n’en as peut-être pas marre, mais moi oui, alors s’il te plaît, arrêtez de parler du passé et arrêtez de vous disputer à partir de maintenant… ok ?!

Sandee regarda chacun d’entre eux avec lassitude, surtout Pete et Kao, les points de départ du problème.

— Oui, mamaaaaaan !

Tout le monde s’inclina devant elle.

Sandee ne pouvait qu’espérer que ses amis arrêteraient de se disputer pour de vrai !


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Chapitre 16
Quelque Chose Que Nous Seuls Savions
Chez Pete

Lorsqu’ils avaient quitté l’université, Pete avait dit qu’il conduirait Kao chez lui, mais il l’avait emmené chez lui à la place. En voyant l’expression agacée de Kao, Pete lui avait dit qu’il appellerait sa mère pour lui demander la permission, ce qu’il avait fait immédiatement. Comme Pete avait montré son côté héroïque à la famille de Kao et s’était bien comporté lorsqu’il avait passé la nuit chez lui, il était devenu le préféré de la mère de Kao et avait gagné sa confiance, et donc elle était d’accord chaque fois qu’il demandait à Kao de l’aider à étudier.

Mais, en fait… Kao savait que Pete l’avait amené chez lui pour faire “autre chose”.

— Tu deviens de plus en plus dangereux chaque jour, dit Kao, extrêmement contrarié.

— Dangereux est mon deuxième prénom.

Pete haussa les épaules en remettant le téléphone à Kao.

— Tu sais quel rôle tu jouerais si tu étais dans un drama ?

— Définitivement un héros.

— Tu serais un méchant, dit Kao avec une grimace, se demandant comment Pete pouvait être aussi imbu de lui-même. Tu agis comme un gars gentil devant les autres, mais en fait, tu es un connard, effronté, menteur et tellement plein de supercheries.

— Ha ! Les héros ces derniers temps ne sont pas différents des méchants, crois-moi. Ils racontent juste leur histoire selon des points de vue différents. Maintenant, arrête de parler et sors de la voiture, ou vous voulez que je vous ouvre la porte, Madame ?

— Va te faire foutre, Pete !

— Eh bien, je peux faire ça.

Pete sourit et sortit de la voiture. Kao ouvrit rapidement la portière et sortit avant que Pete ne puisse vraiment faire ce qu’il venait de dire, parce qu’un domestique était déjà là, attendant pour prendre les clés de la voiture de Pete. Si Kao laissait Pete ouvrir la portière pour lui, le domestique serait choqué et se demanderait quel genre de relation ils avaient.

Pete rit joyeusement à la réaction de Kao et rentra dans la maison.

— Bonjour Papa.

Kao et Pete saluèrent Pon qui regardait la télévision dans le salon. Il avait l’air détendu même s’il regardait les informations.

— Kao, est-ce qu’il t’a trainé ici pour que tu l’aides à étudier une fois encore ? demanda Pon avec un sourire en leur faisant un signe de la tête.

Pete avait amené Kao pour dormir chez lui et avait aussi demandé à Pon de dormir chez Kao plusieurs fois dernièrement… pour deux raisons — pour travailler sur un devoir ou pour étudier.

— C’est ça, répondit Pete, sans même bégayer.

Pon était amusé par le sourire éclatant du fauteur de troubles, mais il était heureux que Pete fasse plus d’efforts pour étudier, sans savoir que, que ce soit pour travailler sur un devoir ou pour étudier, ce n’étaient que les excuses de Pete pour rester avec Kao toute la nuit.

— Et les autres ? Pourquoi est-ce qu’ils ne viennent pas étudier ici aussi ? Il y a quatre ou cinq personnes dans votre bande, non ?

— Ils ne peuvent pas venir, ils sont occupés.

— Vraiment ?! Vous traînez toujours tous les deux ensemble alors je pensais que tes autres amis t’avaient quitté.

— Hey, Papa ! Pourquoi est-ce que tu souhaites à ton fils d’avoir moins d’amis ?

— Qu’est-ce que je peux dire ?! Tu ne parles que de Kao et tu n’amènes que lui à la maison ces derniers temps.

— Mes amis et moi nous entendons très bien. N’essaye pas de nous porter malheur. Lève-toi, Kao. J’en ai marre d’écouter ses critiques.

Pete poussa doucement le dos de Kao pour le faire sortir de la pièce, apparemment de bonne humeur. Pon secoua la tête, fatigué. Pete venait de dire qu’il en avait marre d’écouter ses critiques, mais avait-il pensé qu’il adorait critiquer son fils ?

Pourquoi Pon aurait-il critiqué Pete s’il s’était bien comporté ? À en juger par son comportement, Pete le méritait bien !



Blue Sky Café

— Tu es sûr que tu veux que j’entre ? demanda Pete, hésitant, après avoir garé sa voiture devant le café de Sun.

Le truc, c’était que Kao avait commencé à être agacé parce que Pete en voulait à Sun et faisait des histoires parce que Kao s’entendait bien avec lui, donc il avait décidé d’amener Pete ici pour qu’il fasse officiellement connaissance avec Sun. C’était pour assurer à Pete que Kao ne considérait pas Sun comme plus qu’un simple ami.

— Bien sûr ! Sors maintenant. Il est temps pour toi d’arrêter d’être fou.

Bien que Kao ait dit qu’il ne croyait toujours pas en Pete, qu’il voulait lui donner une leçon et qu’il voulait que Pete fasse ses preuves, il était assez raisonnable pour faire en sorte que Pete croie aussi en lui.

— Je te laisse cinq secondes de plus pour te reprendre, ensuite suis-moi.

Kao ouvrit la portière et sortit de la voiture. Pete soupira et suivit. Ils entrèrent dans le café qui était maintenant assez bondé puisque c’était l’heure de la fin des cours, c’était donc une heure d’affluence au café.

Mais un serveur leur obtint quand même une table.

— Salut… dit Sun en premier quand Kao et Pete vinrent le saluer.

En fait, il avait déjà remarqué que Kao avait emmené son meilleur ami ici aujourd’hui, mais il ne lui avait pas dit bonjour à ce moment-là parce qu’il préparait son cœur.

Bien que Pete et Kao agissaient comme s’ils n’étaient qu’amis, le bon sens de Sun lui indiquait qu’il y avait quelque chose de plus entre ces deux-là. Peut-être que Kao avait amené Pete ici pour “annoncer” qu’il sortait avec lui.

— J’ai emmené Pete ici pour qu’il goûte ton café. C’est aussi un amateur de café, tu sais, dit Kao en souriant et en donnant un coup de coude à Pete, l’incitant à dire quelque chose, au lieu de rester là à bouder comme ça. Pas vrai, Pete ?

— Ouais, dit Pete à Sun.

C’était la première fois qu’il voyait Sun sans s’énerver, car il savait que Kao l’avait amené ici pour se lier d’amitié avec lui. Pete admettait qu’il détestait Sun parce que ce dernier était venu voir Kao plusieurs fois. Mais maintenant qu’il était clair que Kao avait choisi Pete, il avait décidé de réduire ses préjugés contre Sun. Si Pete devait avoir une relation avec Kao, il ne voulait pas que Kao se sente inquiet.

Ce n’était pas une bonne idée d’être l’ennemi de quelqu’un qui était proche de Kao.

La bonne tactique… était de sympathiser avec Sun.

— Comment ça se fait que vous soyez venu ici ensemble ?

Sun força un sourire.

— On avait du temps libre, et Pete continuait à dire qu’il voulait boire du café, donc je l’ai amené ici, pas vrai, Pete ?

— Euh… ouais.

— Très bien, mettez-vous à l’aise.

Kao et Pete semblaient si proches l’un de l’autre. Il y avait des sentiments profonds dans leurs yeux lorsqu’ils se regardaient l’un l’autre, et ça blessait le cœur de Sun. Il se souvenait du jour où il avait raccompagné Kao chez lui, il était sur le point d’avouer qu’il avait commencé à avoir des sentiments pour Kao. Maintenant que Sun les avait vu comme ça, il pensait qu’il ne devrait rien dire, et c’était un soulagement… qu’il ait décidé de ne rien dire ce jour-là.

Sinon Kao aurait probablement été troublé au point de ruiner leurs bonnes relations, à la fois comme frères et comme amis.

Puisque Sun n’était pas encore sûr de ses sentiments, il ne devait pas faire quelque chose qui pourrait “dépasser les limites”, surtout si Kao avait quelqu’un qu’il aimait. Au fond de lui, Sun était déçu et triste, même s’il ne pouvait en vouloir qu’à lui-même.

C’était sa faute s’il avait réalisé ses sentiments trop tard…

Malgré cela, Sun fit parfaitement son travail. Il prit la commande de Pete et Kao avant qu’ils ne retournent à leur table car ils ne voulaient pas déranger Sun qui était encore en train de travailler.

Quand ils s’assirent ensemble, Kao regarda Pete comme s’il demandait “Tu me crois maintenant, qu’il n’y a rien entre Sun et moi ?”.

— Qu’est-ce que tu regardes ?

— Je te regarde, le gars qui réfléchit trop.

— Ce n’est pas que je réfléchis trop, mais que tu ne réfléchis pas du tout.

— Hey ! Tu veux dire que je suis stupide ou quoi ?

— Tu es peut-être bon pour les études, mais tu ne peux pas te mesurer à moi quand il s’agit de ce genre de choses, dit Pete.

Il était tellement confiant que Kao ne put s’empêcher de penser… quel genre d’expert en amour, au moment où il réalise ses sentiments, cause des problèmes au point de donner mal à la tête à tout le monde ?

— Je sais ce qu’il pense de toi. Il ne le dit simplement pas à voix haute.

— Quand Sun a vu que tu étais venu avec moi, il n’a montré aucun signe de jalousie comme tu l’as fait. S’il m’aimait, il ne serait pas aussi calme, argumenta Kao, même s’il pensait la même chose que Pete.

Il… ne voulait simplement pas l’admettre, sinon Pete se sentirait de nouveau amer envers Sun.

— C’est parce qu’il est gentil. Bien élevé.

— Est-ce que tu viens juste d’admettre que tu es un sale type ?

— Va te faire voir, Kao !

Pete était sur le point de frapper Kao à la tête, mais ensuite son regard se porta sur deux personnes entrant dans le café. Il s’agissait de Ren et Mork… ses anciens ennemis !

C’était une autre raison pour laquelle Pete ne voulait pas venir ici. Il n’avait pas peur de les affronter, mais il détestait ce moment de gêne où il devait faire semblant d’être amical ou d’agir comme si rien ne s’était jamais passé avec les gens contre qui il s’était battu auparavant.

— Pourquoi tu as fermé ta bouche si soudainement ?

— Ne te moque pas de moi, Kao.

— Tu as peur ? Tu as dit que tu pouvais très bien gérer deux personnes.

— Tu veux que je me batte contre eux ? Tsss. Je préfère me battre contre eux plutôt que de faire semblant de sourire.

— Alors, ne fais pas semblant. Agis juste normalement. Ce qui est arrivé à King devrait t’avoir fait comprendre que Mork n’est pas une mauvaise personne. Il a juste… la même personnalité que toi.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? Est-ce que tu m’insultes indirectement ?

— Non. Je le pense vraiment, rit Kao devant l’expression sérieuse de Pete. Mork est juste comme toi — tête brûlée, impétueux, gâtés depuis que vous êtes jeune, si bien que vous êtes devenus tous les deux égocentriques, mais vous aimez vos amis et êtes sincères.

Les mots de Kao étaient une combinaison d’insultes et de compliments, mais Pete ne le prenait pas à cœur parce qu’il avait l’impression qu’il y avait plus de compliments.

— Quoi de neuf ?

Kao salua Ren qui venait juste de les voir Pete et lui, et avançait vers leur table avec Mork le suivant. Pete se tut cette fois, le regard verrouillé sur Ren et Mork, observant leurs réactions.

— Quoi de neuf, les gars ?

Ren les salua tous les deux pour leur faire savoir qu’il n’ignorait pas Pete.

— Je vais bien. Regarde, j’ai amené Pete pour essayer les desserts de ton café.

— Ouais, j’ai vu ça, acquiesça Ren.

Ne sachant pas quoi dire, Pete fit un signe de tête en direction de Ren pour le saluer, puis il regarda Mork qui semblait s’ennuyer à mourir. Kao mourait d’envie de prendre ces deux personnes, qui avaient un ego si énorme, par la tête et de les frapper l’une contre l’autre.

— J’ai peur que ce café ne soit détruit à cause de Mork et Sun. Et voilà que Pete arrive.

Ren secoua la tête.

Il se souvenait que Sun se plaignait que Pete le détestait, et Pete détestait aussi Mork puisqu’ils s’étaient battus auparavant. Des personnes qui se détestent s’étaient réunis ici aujourd’hui, alors comment ne pas s’inquiéter de la sécurité du café ?

— Ne t’inquiète pas. Je ne suis pas le genre de personne qui aime commencer les histoires.

— Pareil pour moi. Je ne commence pas les histoires non plus à moins que quelqu’un me cherche en premier.

— Vous voyez ! Vous venez juste de vous rencontrer, et ça commence déjà, plaisanta Ren, et ça fit rire Kao.

Au moins, il y avait deux arbitres ici, donc le café devrait survivre un autre jour.

Sun avait reconnu le fait que Kao avait apprivoisé Pete. Il leur jeta un regard silencieux. Son visage était un peu triste, personne ne le remarquerait à moins d’être près de lui, mais Mork — qui avait toujours les yeux sur Sun — l’avait remarqué.

Tu as le cœur brisé parce que Kao a emmené Pete ici pour annoncer leur relation, hein… ? Ha ! Bien fait pour toi !



Quelques jours plus tard

Le parking de la Faculté d’Ingénierie

Université N

— Tu ne vas vraiment pas rester dormir chez moi ce soir ?

Kao fit la tête parce que Pete lui posait la même question depuis l’après-midi jusqu’à ce que leurs cours soient terminés. Pete lui demanda encore plus fréquemment quand ils furent sur le point de rentrer chez eux, et Kao pensait que Pete lui demanderait encore et encore dans la voiture jusqu’à ce qu’ils atteignent sa maison.

— Non, dit froidement Kao, inflexible.

Il savait que l’arrogance de Pete était excessive. Si Kao restait dormir chez lui trop souvent, Pete deviendrait prétentieux. Et si Pete le faisait avec lui trop fréquemment, Pete s’ennuierait de lui un jour. Kao ne laisserait jamais ça arriver.

— Quoi ? Pourquoi tu dois être si froid ?

— Froid ? Je viens juste de dormir chez toi.

— Juste ? Ça fait des jours.

— Arrête de te plaindre. Je ne viendrai pas aujourd’hui.

— Je peux dormir chez toi à la place ?

— Non ! Tu deviens trop collant. Nous avons besoin d’espace, tu sais, sinon les autres vont avoir des soupçons.

— Personne n’a de soupçons à propos de notre relation, pas même June, Sandee et Thada.

— Sandee le sait, dit Kao, regardant Pete d’un air renfrogné et espérant qu’il se sentirait un peu coupable. Et la curiosité de June est effrayante. Si nous devenons trop flagrants, il va certainement le remarquer. Tu as oublié que si June le sait, le monde le sait ?

— Tu essayes juste de trouver des excuses pour ne pas rester dormir chez moi.

— J’ai dormi chez toi tellement de fois. Je suis également inquiet pour ma mère et ma sœur, tu sais ?

Kao les utilisa comme excuse puisque c’était des femmes, mais il était quand même inquiet pour elles.

— Faisons ça une prochaine fois.

— Très bien, très bien, mais tu dois me faire me sentir mieux.

— Comment ? demanda Kao à contrecœur après avoir vu le sourire diabolique de Pete.

— Comme ça.

Pete vola un bisou sur la joue de Kao car il n’y avait personne autour, et qu’il faisait nuit. Kao toucha sa joue doucement, ses yeux écarquillés alors qu’il regardait Pete.

Merde, Pete ! Tu profites toujours de moi !

— Whoa ! Tu rougis, rit Pete.

— Arrête de rire, connard.

— Pourquoi je ne peux pas ? Tu es tellement mignon quand tu es timide mais que tu prétends être en colère.

— Nous sommes sur le parking. Les gens le découvriront si nous nous exposons de cette manière.

— Comment ils pourraient le découvrir ? Il n’y a que nous deux ici.

— Tu ne te souviens pas de Sandee à ce moment-là ? Tu n’as rien appris ?

— D’accord, d’accord. Je suis désooooolé.

Pete s’excusa et rentra rapidement dans la voiture. Kao soupira, sachant que Pete s’était excusé sans le penser et n’apprendrait jamais. Malgré ça, Kao monta rapidement dans la voiture, sinon ils n’arriveraient pas chez eux de sitôt.

Pete sourit joyeusement et démarra la voiture. Il aimait taquiner Kao, le mettre en colère et le faire rougir comme ça… sans avoir la moindre idée que chaque mot et action qui s’était passé dans le parking avait été enregistré par quelqu’un !


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Ven 6 Sep 2024 - 21:56



Chapitre 17
Chaque Nuage A un Bon Côté
Quelques jours plus tard

Blue Sky Café

Sun traîna Ren dehors pour l’aider à ouvrir le café tôt ce matin-là, car son assistant devait rendre visite à sa mère à l’hôpital et arriverait tard. C’est pourquoi Ren dut appeler Mork pour qu’il vienne le chercher à moto et qu’ils aillent à l’université ensemble, même s’il savait que Mork se chamaillerait avec Sun lorsqu’ils se rencontreraient.

Mais… c’était quelque chose dont Ren avait l’habitude. S’ils voulaient se disputer, alors qu’ils le fassent. Seulement, qu’ils ne le mettent pas en retard pour les cours.

— Je ne t’ai pas vu parler avec Kao dernièrement. D’habitude, je te vois l’appeler ou lui envoyer des messages tout le temps, commença Ren alors qu’il attendait que Mork vienne le chercher après qu’il ait aidé Sun à ouvrir le café.

— On parle toujours comme d’habitude, mais pourquoi je lui parlerais tout le temps ? On n’est pas amoureux, se justifia Sun.

Après avoir remarqué que Kao et Pete semblaient être aussi proches que des amoureux, il avait essayé de surmonter ça et de laisser partir Kao. Ce n’était pas comme s’il n’était pas prêt à se battre par amour, mais il n’était toujours pas sûr de ses sentiments, et il ne voulait pas ruiner leur amitié. C’était probablement mieux pour tout le monde qu’il ait décidé d’arrêter ses sentiments compliqués juste comme ça.

— Je n’ai rien dit. Je suis simplement curieux. D’ailleurs… pourquoi Mork est autant en retard aujourd’hui ? murmura Ren alors qu’il essayait d’appeler Mork, mais il ne répondit pas au téléphone. Peut-être qu’il conduisait.

— Il pourrait être dans les bouchons. La circulation à Bangkok le matin est imprévisible.

— Mais il conduit une moto, la circulation ne devrait pas être un problème.

— Tu veux qu’il prenne le risque d’avoir un accident en se dépêchant de venir ici ? Tu devrais te soucier davantage de ton ami.

Sun lança un regard légèrement désapprobateur à Ren. Ce dernier regarda Sun, étonné. Comment pourrait-il en être autrement ?! Sun avait toujours essayé de trouver des choses à reprocher à Mork, mais il venait juste de le défendre.

— Qu’est-ce que tu regardes ?

— Normalement, tu devrais saisir toutes les occasions pour offenser Mork, mais pourquoi tu es de son côté aujourd’hui ?

— Je ne suis pas de son côté ou quoi que ce soit. Je suis juste inquiet qu’il ait un accident s’il se dépêche pour venir te chercher. Il est enfant unique. Ça brisera le cœur de ses parents s’il lui arrive quelque chose, et tu te sentiras coupable jusqu’à la fin de ta vie.

— Wow… tu me fais carrément la morale. Eh bien, ça veut dire que tu n’as plus de préjugés contre Mork, n’est-ce pas ?

— Je n’ai jamais dit que j’avais des préjugés contre lui, répondit Sun avec désinvolture, malgré la question pleine d’espoir de Ren, comme s’il s’en fichait un peu.

La vérité était que Sun n’avait jamais détesté Mork, mais il détestait que ce dernier essaye toujours de l’énerver.

Quel morveux… Mork n’avait aucun respect pour lui. N’était-ce pas vrai que Mork méritait d’être grondé ?

— Je vais changer la question alors. Est-ce que tu le détestes toujours ?

— Tu ferais mieux de demander à ton ami. Il fait la grimace à chaque fois qu’il me voit.

La réponse de Sun fit rire Ren parce que Mork faisait vraiment ça. Sun admettait que Kao avait raison sur une chose : il avait ce sentiment désagréable envers Mork et il se chamaillait toujours avec lui, mais il ne le détestait pas. Ils se voyaient tous les jours et s’étaient familiarisés l’un avec l’autre. Sun se sentirait un peu seul s’il ne se chamaillait pas avec Mork pendant une journée.

C’était un sentiment qui était apparu spontanément.

Mais… ils n’avaient pas fini de bavarder à propos de Mork qu’un client entra dans le café.

Ils l’accueillirent avec un sourire amical.

— Tu es venu assez tôt aujourd’hui, plaisanta familièrement Ren.

— Ouais.

Apple sourit timidement.

— Un Mocha chaud et du pain perdu à la confiture de framboise comme d’habitude, c’est ça ?

— Ouais, mais wow… tu te souviens de mon plat préféré ?

— Pourquoi je ne pourrais pas ? Tu viens ici presque tous les jours, Apple.

Elle rougit, mais Sun ne plaisanta pas davantage. Il lui dit respectueusement d’attendre à une table après qu’Apple ait payé l’addition. Il se tourna pour faire son café pendant que Ren continuait à les regarder alternativement Apple et lui.

— Quoi maintenant ? demanda Sun, les mains toujours occupées à préparer le café.

— Est-ce qu’Apple flirte avec toi ?

— Quoi ? C’est une cliente.

— Mais je pense qu’elle craque clairement pour toi. Elle a rougi quand elle te parlait.

— Arrête d’observer les choses. Va faire le pain perdu.

— Je suis sérieux. Elle ne viendrait pas tous les matins et tous les soirs si elle n’avait pas de sentiments pour toi.

Ren continua ses observations. Son frère était célibataire depuis des années. Il voulait qu’il ait une petite amie pour qu’il ne se sente pas seul. Apple était une fille charmante. Elle venait probablement d’être diplômée et avait le même âge que Sun.

Ils formeraient certainement un couple adorable s’ils finissaient ensemble.

— Tu ne penses pas qu’elle aime juste le goût de mon café ?

— Réfléchis-y… Si elle t’aime bien, tu sortirais avec elle ?

— Je ne sors pas avec mes clients. C’est l’éthique professionnelle.

— Biiiiien. Ne me laisse pas te surprendre à sortir avec des clients alors.

Sun lança un regard noir à Ren en déposant une tasse de Mocha chaud sur un plateau au moment où Ren eut fini de préparer le pain perdu.

— Apporte-lui ça.

Sun confia le service à Ren car il voulait que son frère arrête d’imaginer des choses. Il était vrai qu’Apple venait au café tous les jours. Elle était douce et Sun pouvait sentir qu’elle l’aimait bien.

Mais… il n’avait jamais pensé qu’elle était plus qu’une cliente.

— Fais-le toi. Je pense qu’elle préfère que ce soit toi qui lui amène le plat, pas moi.

— Tu vas arrêter ?!

Sun plissa les yeux comme pour dire qu’il allait botter les fesses de Ren s’il l’embêtait encore. Ren ferma sa bouche, n’osant pas dire un mot de plus, et Sun décida d’en finir et de servir la nourriture lui-même.

— Voilà pour vous.

Sun fit un sourire amical à Apple en avançant vers sa table. Elle tendit la main pour déplacer son sac sur la table vers une chaise à côté d’elle, mais sa main heurta accidentellement celle de Sun alors qu’il posait la tasse sur la table, renversant du café sur son chemisier.

— Oh non !

— Je suis désolé ! Je ne l’ai pas fait exprès.

Sun sortit rapidement une serviette de son tablier pour essuyer le café sur son chemisier, s’excusant auprès d’elle à plusieurs reprises. Apple était un peu choquée, mais elle lui dit que tout allait bien car elle savait qu’il ne l’avait pas renversé intentionnellement.

— Qu’est-ce que tu fous ?!

Soudainement ! La porte d’entrée s’ouvrit violemment, et un homme - qui avait au moins cinq ans de plus que Sun, semblait bagarreur et avait une expression menaçante - se précipita à l’intérieur. Il regarda Sun et Apple d’un air renfrogné comme s’il voulait les tuer. Sun, fronçant les sourcils, était à la fois choqué et stupéfait. Il ne savait pas qui était ce type et pourquoi il faisait un tel tapage.

— Boy !

Apple marmonna le nom de l’homme, en état de choc. Elle se leva soudainement et s’éloigna de Sun comme si elle avait peur d’être prise en flagrant délit. Son visage devint pâle alors que Boy fusillait Sun du regard.

Bam !

Avant que Sun ne puisse clairement comprendre la situation, Boy lui donna un coup de poing si fort qu’il perdit l’équilibre et s’écrasa contre la table. A ce moment-là, trois autres hommes se précipitèrent dans le café, comme s’ils attendaient une ouverture. Ils donnèrent des coups de pied dans toutes les tables et les chaises, les envoyant au sol.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que vous foutez ?!

Ren — qui se tenait près du comptoir — cria, exaspéré qu’ils aient fait irruption dans le café, cassant des choses et attaquant son frère.

— Demande à ton frère ! Pourquoi il a une liaison avec ma femme ?!

Boy cria au visage de Sun, les yeux brillants de colère. Ren et Sun commençaient à comprendre la situation… Boy devait être le petit ami d’Apple qui suspectait sa petite amie de le tromper. C’était pourquoi il l’avait suivi jusqu’au café, et quand il avait vu Sun essuyer le café sur son chemisier, il avait été furieux.

Mais il ne devrait pas être aussi impulsif. Il aurait dû au moins leur parler d’abord.

— Tu te trompes. Je n’ai aucun sentiment pour ta petite amie, essaya de leur expliquer calmement Sun même s’il était en colère.

Ça ne mènerait nulle part s’il utilisait ses émotions pour riposter en ce moment.

— Alors pourquoi elle continue de venir ici jour et nuit ? Putain ! À quoi est-ce que tu t’attends que je pense alors qu’elle vient ici pour te voir tous les jours ?

Boy était tellement furieux qu’il était sur le point de s’avancer pour saisir la gorge de Sun.

— Tu as couché avec elle ?

— Tu es fou ? Pourquoi est-ce que je coucherais avec ta petite amie ?

Sun tourna son regard vers Apple, lui demandant de dire quelque chose, mais elle évita son regard. Boy était d’autant plus en colère qu’il croyait maintenant qu’ils avaient vraiment couché ensemble dans son dos.

— Détruisez le café ! cria Boy à ses hommes alors qu’il cherchait à attaquer Sun, mais Apple tira son bras avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit.

Pendant ce temps, les hommes de Boy continuaient à démolir le café, même si Ren essayait de les arrêter.

— Dis-leur d’arrêter, s’il te plait. Rentrons et discutons à la maison, dit Apple.

— Tu le protèges ?

Boy se dégagea de ses mains et se retourna pour fixer Sun, fulminant de rage comme s’il pouvait tuer Sun à tout moment.

— Tu te crois beau, hein ? C’est donc ce visage qui a attiré ma copine à venir ici tous les jours !

Sun, Ren et Apple furent tellement choqués qu’ils purent à peine respirer quand Boy sortit un long couteau de l’arrière de son pantalon et le pointa vers Sun. Malgré sa peur, Sun essaya de rester calme et de trouver comment survivre à cette situation, sinon il serait poignardé et mourrait dans les ruines de son café.

SWISH !

Boy balança le couteau de toutes ses forces vers Sun, mais ce dernier se retourna et donna un coup de pied à Boy dans l’estomac. Même s’il se battait rarement avec d’autres personnes, il avait un certain talent. Si la chance était de son côté, il survivrait probablement.

— Ren ! Va dans la réserve et appelle la police tout de suite ! cria Sun alors que les hommes de Boy se précipitaient vers lui.

Ren courut et entra dans la réserve avant qu’ils ne l’attrapent. Même s’il était inquiet pour Sun, il savait qu’ils ne pouvaient pas s’occuper seuls de Boy et de ses hommes.

Ils avaient besoin de la police !

La bagarre éclata dans le café. C’était le chaos complet, tout tombait en ruine. Les tables et les chaises étaient éparpillées sur le sol. Sun pouvait à peine regarder son café en ce moment. Il avait essayé de se calmer mais maintenant il était tellement en colère qu’il voulait se venger. C’était fou que ces hommes détruisent son café sans craindre la loi.

C’était trop. Étaient-ils au-dessus des lois ou quelque chose comme ça ?

Paf ! Paf ! Paf !

Ils échangeaient des coups de poing pendant qu’Apple ne faisait que crier. Elle n’alla pas demander de l’aide ni même appeler la police malgré le fait qu’elle soit la cause de tout ça. Finalement, en infériorité numérique, Sun perdit contre Boy et ses hommes. Ils le relevèrent et lui bloquèrent les bras.

— Boy ! Ne le blesse pas ! cria Apple, de peur que Boy ne fasse encore plus mal à Sun.

Ce dernier avait déjà plusieurs bleus, le coin de sa bouche saignait. Le café était endommagé comme s’il avait été soufflé par une bombe.

— Tu tiens tellement à lui, hein ?!

Les paroles d’Apple ne calmèrent pas du tout Boy et le rendirent encore plus furieux. Boy leva son couteau, cherchant à entailler le visage de Sun - le visage qui avait fait que sa petite amie l’avait trompé.

Mais alors !

CLANG !

— Ouuuuuuch !

Ce long couteau tomba par terre accompagné du bruit de Boy criant de douleur après avoir reçu un coup de pied au bras, tellement fort qu’il eut l’impression que son os s’était cassé.

— Tu fais mal à mon pote ?!

Une voix rauque se fit entendre avant qu’un coup de poing ne soit donné au visage de Boy, le faisant reculer de plusieurs pas. Les hommes de Boy relâchèrent immédiatement Sun et se jetèrent sur le nouveau venu.

— Mork ! Attention ! cria Sun lorsqu’un des hommes de Boy souleva une chaise pour frapper la tête de Mork par derrière alors que celui-ci s’élançait vers l’avant pour bloquer la gorge de Boy.

Mork se retourna en entendant la voix de Sun et utilisa Boy comme bouclier, et tout à coup… la chaise s’écrasa sur la tête de Boy. Il cria fort, comme s’il était en train de mourir.

BAM !

— Arrrrrrrrgh !

La tête de Boy fut entaillée, le sang coulant sur son visage. Ses hommes se tenaient figés, en état de choc.

— Dis à tes hommes d’arrêter et de s’excuser auprès de mon frère si tu ne veux pas mourir ! dit Mork d’une voix menaçante, les bras serrés autour de la gorge de Boy si étroitement qu’il pouvait à peine respirer. Mork n’était pas désolé et n’était pas du tout effrayé par la coupure sur la tête de Boy et le sang. Voyant à quel point Mork était furieux, Sun eut peur qu’il ne devienne trop violent et tue vraiment Boy.

Boy essaya de retirer les mains de Mork de son cou et fit signe à ses hommes d’arrêter.

— L… Laisse-moi partir. Ils ont déjà arrêté !

Boy avait l’air de suffoquer. Il bégayait, le souffle court. Mork desserra les bras, poussa Boy au sol et prit rapidement le couteau.

— Excuse-toi auprès de mon frère tout de suite… dit froidement Mork, pointant le couteau sur la gorge de Boy. Ou tu veux que je t’égorge ! N’oublie pas que tu as fait intrusion dans ce café. Je pourrais m’en sortir même si je te faisais quelque chose. Ce serait considéré comme de la légitime défense.

Boy supplia Mork pour sa clémence à travers ses yeux, mais Mork ne montra aucun signe de pitié pour lui. Boy tourna son regard vers Sun qui resta silencieux, n’osant pas aller à l’encontre de Mork.

Mork bouillonnait de colère à cet instant. Si Sun disait quelque chose, Mork pourrait le fouetter aussi.

— Agenouille-toi et excuse-toi ! ordonna Mork et il bougea le couteau plus près de la gorge de Boy.

Boy ne pouvait que prier silencieusement que la police arrive bientôt parce qu’il avait peur que Mork le tue. Il voyait bien, maintenant, que Mork était cent fois plus impitoyable et plus audacieux que Sun et même que lui-même.

— Je suis désolé.

Boy s’agenouilla immédiatement et s’inclina aux pieds de Sun sans aucune objection, puis il regarda Mork comme pour lui demander s’il était satisfait ou non. Boy frissonnait, les mains tremblantes, le visage plein de bleus, le corps couvert de sang. C’était un spectacle pitoyable.

— Dis à tes hommes de faire la même chose.

Mork ne serait pas satisfait si facilement. Ren — qui était sorti de la réserve depuis l’arrivée de Mork — n’en croyait pas ses yeux non plus, il ne pensait pas que Mork puisse être aussi brutal. Il avait vu Mork se battre à plusieurs reprises, mais c’était la première fois qu’il perdait vraiment la tête.

Ren ne pouvait pas croire que son ami protègerait son frère de toutes ses forces.

C’était comme si… Mork pouvait tuer tous ceux qui faisaient du mal à Sun !

— Je t’ai dit de leur dire de s’excuser auprès de mon frère !

— Faites-le, enfoirés !

Ayant peur que Mork lui coupe vraiment la gorge, Boy cria sur ses hommes, la voix paniquée. Ils s’agenouillèrent rapidement et s’inclinèrent aux pieds de Sun. Ce dernier, qui était tellement en colère au début, commençait à avoir pitié d’eux.

Quand Mork était furieux, c’était si effrayant que personne ne pouvait lui faire face.

— Bien… Et ne remontrez plus jamais vos putains de visages ici.

Mork retira légèrement le couteau de la gorge de Boy et il essaya de se lever.

— Attends, l’arrêta Mork, d’une voix plate, mais Boy obéit quand même. Attends la police ici.

Mork sourit froidement, faisant presque pleurer Boy et ses hommes. Ils avaient été battus et on leur avait ordonné de s’excuser à genoux auprès de Sun, et maintenant ils devaient aussi se faire arrêter ?

Sun regarda Mork, exprimant à quel point il voulait le remercier à travers son regard. Sun admettait qu’il était touché que Mork soit venu le sauver, mais il n’était pas du tout d’accord avec la façon dont Mork avait géré la situation, avec violence.

Quelle chance que personne n’ait été gravement blessé. Mais si la bagarre avait mal tourné et que quelqu’un avait été gravement blessé, bien que ce type soit un ennemi, Mork aurait dû vivre avec ce péché pour le reste de sa vie.

Sun ne voulait pas que Mork ruine son propre avenir à cause de son tempérament.

Sun pensait qu’un jour, il trouverait une occasion de remercier Mork et de lui en parler. Ce n’était pas comme s’il voulait le gronder, lui faire des reproches ou essayer de lui trouver des défauts pour sa propre satisfaction. Honnêtement… Sun voulait en parler à Mork pour lui montrer ses bonnes intentions.


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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 21:56



Chapitre 18
A propos de l'Avenir
Un soir

Chez Pete

— Si ton père demande pourquoi je dors chez toi ce soir, tu répondras toi-même. D’accord ? dit Kao quand Pete gara sa voiture devant la porte d’entrée.

Aujourd’hui, Pete avait tout essayé — harceler, persuader, menacer, forcer et supplier — pour l’emmener ici pour qu’il reste dormir. Kao avait mal à la tête à cause du comportement de Pete. Chaque jour, il avait essayé de trouver différentes méthodes pour que Kao ne puisse pas le rejeter, même si Kao était déterminé à ne pas le laisser arriver à ses fins.

— Pourquoi ? Ça sera bizarre si tu ne dis rien.

— J’ai honte de mentir à ton père en lui disant que je suis venu pour t’aider à étudier.

— Alors… pour que tu te sentes mieux, je vais lire quelques pages avant que nous fassions nos devoirs au lit.

Pete fit un sourire espiègle, mais Kao leva juste les yeux au ciel, extrêmement contrarié. Ils n’étaient même pas officiellement en couple, mais Pete pouvait être aussi rusé. Kao ne voulait pas imaginer à quel point ça allait mal tourner quand il dirait oui à Pete.

— Sors de la voiture tout de suite. J’ai tellement envie de lire un livre que j’en tremble.

Regardez-le s’exciter, pensa Kao en sortant de la voiture. Ils discutaient en entrant dans la maison et rencontrèrent Pon, qui regardait la télévision dans le salon comme d’habitude. Pete emmena Kao à l’intérieur pour saluer Pon comme il l’avait toujours fait.

Pon quitta l’écran des yeux et éteignit la télévision. Son visage était sévère, ses yeux inhabituellement sérieux, contrairement à ce qu’il faisait auparavant lorsqu’il les saluait chaleureusement.

Pete et Kao pouvait sentir que Pon était préoccupé par quelque chose.

Néanmoins, ils décidèrent d’enterrer cette pensée et de le saluer.

— Salut, Papa.

— Salut…

Pon leur retourna leur salutation et força un sourire.

— Tu révises encore, hein ?

— Ouais, Papa. Les leçons sont de plus en plus difficiles et je n’arrive pas à les rattraper, alors j’ai traîné Kao ici pour m’aider.

— Les leçons sont-elles si approfondies en ce moment ? Je vous ai vu étudier ensemble de nombreuses fois ces derniers temps.

— Ouais.

Pete répondit à toutes les questions avec aisance parce que Kao se sentirait mal s’il devait mentir à Pon trop souvent, en plus il avait un mauvais pressentiment, et cela le mettait assez mal à l’aise.

— Tu as dit à ta mère que tu restais dormir ici ce soir ?

— Oui, je l’ai fait.

— Papa, tu lui as demandé comme s’il était un enfant de trois ou quatre ans, plaisanta Pete, car Pon n’avait jamais posé autant de questions auparavant.

Mais au lieu de répondre, Pon leur fit juste une grimace et un signe de tête, les incitant à partir.

Pete fronça un peu les sourcils et demanda à Pon avec inquiétude.

— Qu’est-ce qui ne va pas, Papa ? Tu as l’air assez calme.

— Pourquoi ? Tu as fait quelque chose qui devrait m’inquiéter ?

Pete fut stupéfait pendant un instant par l’expression solennelle et la voix sévère de Pon. Pete regarda Kao, abasourdi, mais il essaya de cacher son inquiétude et de parler à Pon avec désinvolture.

— Qu’est-ce que j’aurais pu faire ? J’ai beaucoup étudié ces jours-ci. Demande à Kao si tu ne me crois pas.

Au lieu de demander, Pon regarda simplement Kao en silence, le mettant mal à l’aise. D’après les souvenirs de Kao, Pon avait toujours été de bonne humeur. Il plaisantait farouchement avec Pete, mais avec affection. Kao ne l’avait jamais vu comme ça.

— Il a vraiment beaucoup étudié, répondit Kao avec un sourire penaud.

En fait, il avait voulu se taire, mais Pon avait agi comme s’il avait attendu qu’il dise quelque chose, donc Kao n’avait pas eu d’autre choix que de dire quelque chose pour éviter un silence gênant.

— Bien. Vous êtes amis, donc prenez soin l’un de l’autre.

Pon leur sourit à tous les deux, mais ses yeux étaient encore pleins d’inquiétude. Pete s’excusa et fit sortir Kao du salon. Les yeux de Pon les suivirent, son regard plein d’inquiétude et de préoccupation.

Clic…

Au moment où Pete ferma la porte de sa chambre, Kao devint si anxieux qu’il put le remarquer.

— Qu’est-ce qui ne va pas ?

Pete s’assit à côté de Kao au pied de son lit, le regardant et attendant la réponse. Pete remarquait toutes les petites choses à propos de Kao et lui posait toujours des questions à leur sujet ces derniers temps. Kao avait le sentiment que Pete avait été plus attentif et se souciait davantage de ses sentiments qu’auparavant.

— Je pense que ton père agit bizarrement.

— Comment ça ?

— Il avait l’air stressé.

— Peut-être qu’il est stressé par le travail. Il est comme ça parfois.

Pete essaya de réconforter Kao, même s’il s’inquiétait aussi que Pon soit stressé à cause de lui.

— Tu crois ? réfléchit Kao. Mais j’ai l’impression qu’il est déjà au courant pour nous.

— Impossiiiiible, sourit Pete doucement. Comment est-ce qu’il pourrait savoir pour nous alors que nos amis ne le savent même pas ?

— Il n’auraient pas demandé si je l’avais dit à ma mère s’il n’avait pas été inquiet ou s’il n’avait pas su pour nous. Ce n’est pas la première fois que je viens ici pour passer la nuit. C’est comme s’il savait mais ne voulait rien dire et nous laisser le réaliser par nous-mêmes.

— S’il sait, et si nous savons qu’il sait… alors quel est le problème ? dit Pete, fronçant les sourcils. Il va nous dire de rompre ? Ce serait trop exagéré s’il dit ça. Il n’a jamais eu de problème quand je sortais avec des filles.

— Mais je ne suis pas une fille. dit Kao, la voix grave. Tu ne te souviens pas ? Pon a dit qu’il voulait que tu aies un brillant avenir, que tu te maries avec quelqu’un qui te convienne parfaitement et que tu aies un enfant pour poursuivre la lignée de ta famille parce que tu es son seul fils.

— Ne réfléchis pas trop, Kao. Il a juste dit des choses comme ça au hasard.

Pete enroula son bras autour des épaules de Kao, en le secoua légèrement. Pete s’inquiétait également de savoir si son père serait d’accord avec leur relation, mais il ne pouvait pas se laisser abattre pour le moment, sinon personne n’allait faire en sorte que Kao se sente mieux.

Le plus important, c’était que… Pete ne romprait jamais avec Kao, quoi que dise Pon.

— Alors, je vais lui dire moi-même. Je vais lui faire comprendre, décida Pete quand il vit à quel point Kao était maussade, mais Kao saisit immédiatement la main de Pete, ne voulant pas que ce dernier soit impulsif.

— Je pense que nous ne devrions pas encore lui dire, insista Kao.

Kao avait besoin de plus de temps, mais il ne savait pas si c’était pour que Pon se sente mieux ou pour que lui se prépare mentalement. Kao n’était pas du tout sûr que Pon approuverait leur relation. Que ferait-il si Pon leur disait de rompre… ? Pon avait donné sa confiance à Kao et avait toujours été gentil avec lui. Kao se sentirait très mal s’il laissait tomber Pon.



Cette nuit-là

— Heeeeeeeeey, cuisine-moi des ramen, s’il te plait.

Kao voulut vraiment rouler des yeux jusqu’à ce qu’ils se retournent au moment où Pete l’embêta pour qu’il fasse cuire des ramen. Ils avaient fini d’étudier sur le bureau et avaient continué leur leçon d’amour au lit jusqu’à ce qu’ils soient épuisés. Mais au lieu de se reposer, Pete avait réveillé Kao et lui avait demandé de cuisiner des ramen.

— Si tu savais que tu aurais faim quand tu serais fatigué, pourquoi n’as-tu pas mangé davantage au dîner ?

— Ta cuisine me manque. Personne ne peut cuisiner des ramen aussi bien que toi.

— Menteur.

Kao riposta rapidement, surprenant Pete qui bouda comme un enfant. Mais cela échoua à attendrir Kao et à le faire changer d’avis pour dorloter Pete. Cependant, il se leva quand même pour préparer des ramen, comme on le lui avait demandé.

Kao avait toujours été comme ça. Il se plaignait d’abord et finissait par céder à Pete. Comme ce dernier en était bien conscient, il essayait de trouver des moyens d’inciter Kao à faire ce qu’il voulait… surtout au lit.

— Quelle saveur ?

— Crevettes avec beaucoup d’amour.

— Tu deviens de plus en plus coquin chaque jour. Tu ne te lasses jamais de flirter.

Kao prit un paquet de ramen après avoir fait bouillir de l’eau pendant que Pete se moquait de ce que Kao venait de dire.

— Tu joues les durs quand tu es timide. J’ai raison ?

Pete s’approcha de Kao et lui pinça la joue.

— Arrête de m’embêter ou je t’éclabousse avec cette eau bouillante.

— Tu blesserais ton petit ami ? C’est tellement cruel.

— Je n’ai pas dit que je serai ton petit ami.

— Whoa… tu ne l’admets toujours pas après tout ce que nous avons fait ? Donc tu m’as juste baisé et maintenant tu me laisses tomber ? dit Pete et il se tint derrière Kao, mettant son beau visage sur l’épaule de ce dernier et s’en fichant quand Kao essayait de s’éloigner ou quand il devait supporter la vapeur qui sortait de la casserole bouillante.

— Ne t’agrippe pas à moi. Quelqu’un pourrait nous voir.

— A cette heure de la nuit ? Mon père est déjà couché, mes domestiques aussi.

— Tu ferais mieux de faire attention. L’imprudence mène à la mort, dit Kao en plaisantant et il donna un coup de coude à Pete.

Celui-ci céda et relâcha Kao quand il vit que les ramen étaient prêts. Il se tourna vers la table pour prendre des bols et des cuillères, se préparant à manger les délicieux ramen qu’il attendait.

Mais alors… Pete se figea soudainement, ainsi que Kao qui venait de se retourner, surtout lorsqu’il suivit le regard de Pete et trouva quelqu’un qui les regardait avec un regard froid.

— Papa ! crièrent Kao et Pete en même temps.

Ils étaient figés sur place, choqués au point de ne plus savoir quoi faire. Toutes les questions surgissaient dans leur tête : Qu’allaient-ils faire ? Est-ce que Pon allait les gronder ? Comment allait être leur relation à l’avenir… ? Bien qu’ils soient déterminés à se battre pour leur amour, cela serait difficile si Pon n’acceptait pas leur relation.

— Venez dans la bibliothèque avant d’aller à l’université demain. J’ai quelque chose d’important à vous dire à tous les deux.

Et puis Pon s’éloigna. Son visage impassible et ses yeux froids rendaient difficile de deviner ce qu’il pensait. L’accepterait-il ou leur dirait-il de rompre ?

Pon était retourné dans sa chambre, mais Pete et Kao étaient toujours figés comme si leurs âmes avaient quitté leur corps.

— Pete…

— Ne réfléchis pas trop, Kao.

Pete réconforta Kao, l’empêchant d’en dire plus car il avait peur que Kao ne dise quelque chose qu’il ne voulait pas entendre. Il savait que Kao se souciait des sentiments de son père comme si Pon était son propre père, donc il pourrait vouloir rompre avec lui juste pour mettre Pon à l’aise.

Et bien sûr… Pete ne laisserait certainement jamais cela se produire.

— Crois-moi… Nous pouvons nous en sortir comme nous l’avons toujours fait.

Pete enlaça doucement Kao. Bien qu’il ne soit pas sûr qu’ils parviennent vraiment à franchir cet obstacle, il était persuadé que, quelle que soit la difficulté, il ferait de son mieux pour y faire face.

Du mieux qu’un homme puisse le faire !



Ce matin était si morose et gênant.

Normalement, lorsque Kao passait la nuit chez Pete, ils se réveillaient tôt et se taquinaient avant de prendre une douche et d’aller à l’université. Mais aujourd’hui, ils se parlaient à peine, l’inquiétude se lisant sur leurs visages.

Sans un mot, ils savaient tous les deux que l’autre n’avait pas beaucoup dormi parce qu’ils avaient passé la nuit à trop réfléchir.

Pete donna une légère tape sur l’épaule de Kao avant qu’ils ne quittent sa chambre. Il tint la main de Kao pour l’emmener dans la bibliothèque alors qu’il ne l’avait jamais fait auparavant, car il avait peur que les autres se doutent de leur relation. Mais aujourd’hui, Pete voulait à la fois encourager Kao et lui-même… Quoi qu’il arrive, il ne lâcherait jamais la main de Kao.

Toc ! Toc ! Toc !

Pete frappa à la porte pour demander la permission d’entrer lorsqu’ils atteignirent la bibliothèque, sachant que Pon attendait déjà à l’intérieur. Le cœur de Pete battait fort. Il était vraiment inquiet et nerveux, pourtant il agissait normalement.

Par contre, Kao avait l’air si déprimé que Pete se sentait désolé pour lui.

— Entrez.

Ils se regardèrent au moment où ils entendirent la voix Pon.

Kao fit un léger signe de tête à Pete, comme s’il essayait de lui dire qu’il était prêt à tout, alors Pete ouvrit la porte et ils entrèrent tous les deux dans la pièce. Ils virent Pon assis derrière son bureau au moment où la porte s’ouvrit. Pon portait un costume qui donnait à sa grande silhouette un aspect si élégant et puissant que Pete et Kao n’étaient pas surpris que Pon ait autant de contrôle sur tous ses employés et qu’il soit connu comme un cadre que tout le monde respectait.

— Qu’est-ce que tu veux nous dire, Papa ? demanda Pete même s’il savait déjà.

— Quand est-ce que vous comptez me dire que… ? demanda fermement Pon.

Bien qu’il n’ait pas dit de quoi il s’agissait, Pete et Kao savaient ce qu’il voulait dire. Il se turent comme s’ils ne savaient pas comment expliquer, surtout Kao qui se sentait si coupable qu’il ne pouvait que regarder vers le bas.

— Quelle a été votre relation pendant tout ce temps : amis ou petits amis ? continua à demander Pon, sa voix devenant de plus en plus intimidante au point que Pete commença à ressentir plus de pression.

Il se faisait harceler et gronder si souvent pour ses mauvais comportements qu’il s’y était habitué, mais cette fois, il n’était pas le seul. Il avait aussi mis Kao dans le pétrin.

C’était une part importante dans l’inquiétude de Pete en ce moment.

Parce qu’il ne voulait pas du tout que Kao se sente mal ou blessé…

— Si vous n’êtes pas d’accord avec ça, je resterai loin de Pete.

Kao prit une décision même si cela allait à l’encontre de ce qu’il voulait vraiment. Pete se tourna instantanément vers lui, remuant, ayant encore plus la pression. Pete ne pouvait pas rester silencieux plus longtemps.

— Pourquoi on devrait rompre ? Je ne veux pas ! Je ne romprai jamais avec toi quoi qu’il arrive ! soutint durement Pete et il se tourna vers Pon, le visage très sérieux.

— Papa… Qu’est-ce qui ne va pas avec le fait que Kao et moi soyons amoureux l’un de l’autre ? Tu vois comme je vais beaucoup mieux depuis que j’ai rencontré Kao. Je suis devenu une nouvelle personne. Je ne me battais plus autant qu’avant, et maintenant je ne me bats plus du tout avec personne. J’étudie davantage. Mes notes ont augmenté. Tu as également dit toi-même que Kao est un gars très gentil, alors pourquoi tu dois nous séparer ?!

Les raisons sortaient de la bouche de Pete comme jamais auparavant. Chaque fois que Pon l’avait grondé, il était resté silencieux et avait promis de ne plus jamais le faire, uniquement pour mettre fin aux reproches, bien que le respect de ces promesses soit une question différente. Il était rare qu’il réponde.

Sans parler du fait de répondre sérieusement avec des arguments et des émotions de ce genre.

— Je n’ai rien dit, soupira Pon comme pour insinuer que Pete réagissait de façon excessive. Je veux seulement vous demander si vous êtes vraiment en couple. Je voulais l’entendre de la bouche de mon fils, pas de quelqu’un d’autre.

La voix de Pon resta sévère, mais Pete et Kao se sentaient un peu soulagés comme s’ils avaient en quelque sorte évacué tous les problèmes de leur poitrine, surtout Pete… parce que Pon aurait riposté s’il avait répondu.

Mais Pon ne l’avait pas fait comme il l’avait pensé.

— Alors, amis ou petits amis ? répéta Pon.

— Nous étions amis au début, mais maintenant nous sommes à la fois amis et petits amis, marmonna Pete.

Kao voulait vraiment dire qu’il n’était pas le petit ami de Pete. Pete était en train de le forcer en ce moment… et cela énervait Kao. Même à un moment comme celui-là, Pete pouvait quand même être sournois et profiter de la situation.

— C’est vrai, Kao ? demanda Pon à Kao cette fois.

Kao se tut, comme s’il ne voulait pas l’accepter. Pete faisait pression sur Kao du regard, devenant si nerveux à l’idée d’entendre la réponse. Kao regarda Pete, en réfléchissant. Pete avait été si cruel et l’avait blessé auparavant, mais depuis qu’ils avaient décidé d’attendre et de voir comment les choses allaient évoluer, Pete se souciait de ses sentiments, prenait soin de lui et n’avait jamais eu d’yeux pour quelqu’un d’autre. Et maintenant que Pete avait eu le courage de révéler leur relation à son père, Kao avait l’impression que les murs autour de son cœur commençaient à s’effondrer… Cela pourrait être une grande opportunité pour Pete et lui de commencer à sortir sérieusement ensemble.

— C’est vrai. Je suis désolé si je vous ai fait vous sentir…

— Pourquoi tu t’excuses ? Je ne vais pas te gronder, dit rapidement Pon parce qu’il ne voulait pas que Kao se méprenne.

Sa voix semblait plus douce quand il parlait à Kao que quand il parlait à son propre fils.

— Je veux seulement te dire que mon fils est un idiot. Ça va être fatiguant si tu sors avec lui.

— Je suis un bon garçon maintenant, Papa, soutint Pete.

— Tais-toi.

Pon jeta un regard noir au fauteur de troubles.

— Attends, tu as dit que tu voulais l’entendre de moi, pas de quelqu’un d’autre. Est-ce que ça veut dire que… quelqu’un te l’a dit ? demanda Pete après l’avoir réalisé.

Kao et lui avaient été prudents quand ils étaient ensemble devant Pon, donc Pon n’aurait pas dû être au courant de leur relation secrète par lui-même, à moins que quelqu’un ne le lui ait dit. Qui était-ce ?

— Je vous ai vu tous les deux dans la cuisine de mes propres yeux. Ça suffit.

— Mais c’était comme si tu le savais avant ça. S’il te plait, dis-moi qui te l’a dit, Papa ?

— Une fille est venue me voir et m’a parlé de Kao et toi…

En fait, Pon ne voulait pas leur dire parce qu’il ne voulait pas révéler la source de l’information, mais il décida de le faire parce que Pete voulait vraiment savoir. Deux jours plus tôt, avait dit Pon, une fille de l’âge de Pete et Kao l’avait attendu devant l’immeuble de son entreprise. Elle s’était présentée et avait exposé le secret de Pete et Kao, qu’ils sortaient ensemble, puis elle lui avait montré la vidéo qu’elle avait enregistrée sur le parking. Pon avait été très choqué au début puisqu’il n’avait jamais pensé que Pete et Kao puissent être homosexuels. Il avait aussi été inquiet pour l’avenir de son fils. Mais après y avoir réfléchi, il s’était dit à lui-même de l’accepter. Pete était son fils, quoi qu’il arrive, et l’amour n’était pas quelque chose que l’on pouvait contrôler. Si Pete était heureux, lui, son père, devrait être heureux aussi. La société était devenue plus tolérante ces derniers temps. De plus, peu importe votre sexe ou si vous êtes dans une relation homosexuelle.

— Qui était cette fille ? demanda Pete, juste pour être sûr, même s’il connaissait déjà la réponse.

— Qu’est-ce que vous lui avez fait qui l’a tellement énervée, au point qu’elle expose votre secret en guise de revanche ?

Pon leur donna un indice. Leurs regards se croisèrent, sachant exactement qui c’était.

Evidemment… qui cela pouvait-il être à part Fongbeer ?!

— Je n’ai aucun problème à ce que vous sortiez ensemble, mais vous devez faire attention. De nos jours, les gens sont curieux. Ils font plus attention à la vie des autres qu’à la leur. Ils peuvent faire un bon commérage à partir d’une petite affaire. Il ne s’agit pas seulement des relations entre personnes du même sexe. Chaque relation peut être prise pour cible.

— Très bien, Papa. Je ferai plus attention.

— Bien… Oh ! Encore une chose. Tu devrais parler à cette fille pour qu’elle arrête de t’en vouloir et d’essayer de se venger à nouveau. Tu es un adulte maintenant, Pete. Assume la responsabilité de tes propres actes. Ne fuis pas tes problèmes.

— Okaaaaaaay, je vais m’occuper d’elle tout de suite, promit Pete joyeusement.

Il pensa qu’il était tellement chanceux d’avoir un père si ouvert d’esprit qui l’acceptait lui et celui qu’il aimait — quel que soit son sexe. Pon lui avait aussi donné des conseils et l’avait aidé chaque fois qu’il avait eu des ennuis. Même lorsqu’il s’était mal comporté, qu’il avait mal agi ou qu’il avait causé des problèmes, son père avait toujours été là pour lui. Et même s’ils avaient toujours plaisanté l’un avec l’autre, son père était toujours l’homme que Pete aimait et qui aimait le plus Pete.



Le jour suivant

La Faculté d’Administration

Université N

Pete était convaincu que Fongbeer était la fille qui avait enregistré la vidéo et l’avait montrée à son père, alors il était venu à sa faculté après les cours pour clarifier les choses avec elle.

Après que Pete lui ait envoyé un message ce jour-là, il savait que Fongbeer devait être en colère contre lui. Ce n’était pas comme si Pete ne s’inquiétait pas pour elle ou était si cruel qu’il ne se souciait pas de ses sentiments. Il avait essayé de l’appeler ou de lui envoyer un message pour s’excuser, mais Fongbeer n’avait jamais répondu. Pete n’était jamais venu la voir auparavant parce qu’il avait peur que cela la fasse se sentir encore plus mal qu’elle ne l’était déjà, jusqu’à aujourd’hui…

Il ne fallut pas longtemps avant que Fongbeer ne sorte du bâtiment. Elle n’avait pas l’air surprise de le voir. Ils se regardèrent dans les yeux. L’expression de Fongbeer était vide et froide, mais ses yeux montraient à quel point elle se sentait mal à propos de lui. Pete comprit que toute personne qui avait été traitée de cette façon devait se sentir comme ça.

Ses sentiments compliqués l’avaient blessée involontairement et égoïstement.

— J’ai… besoin de te parler, dit Pete en premier. Tu as cinq minutes ?

— Quel est le problème ? Parle. Je t’écoute.

Pete s’arrêta un instant. Il soupira doucement pour évacuer son malaise, puis il réfléchit soigneusement à ce qu’il allait dire à Fongbeer. Il voulait qu’elle sache qu’il se sentait également désolé de tout ce qui s’était passé.

— Je sais que tu l’as dit à mon père pour Kao et moi.

— Je le savais. C’est pour ça que tu viens me voir.

Fongbeer ricana légèrement. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que Pete ne serait pas venu la voir s’il n’était pas arrivé quelque chose.

Au début, Fongbeer ne se méfiait pas de la relation entre Kao et Pete, mais lorsque Pete — celui qui lui avait demandé une seconde chance — avait mis fin à sa relation avec elle, elle avait soupçonné que Pete voudrait sortir avec une autre fille.

Fongbeer avait secrètement essayé de découvrir si Pete sortait avec une autre fille ou s’il s’intéressait à quelqu’un, mais elle ne l’avait jamais vu avec aucune fille. Il trainait seulement avec Kao et ses autres amis.

Puis elle avait commencé à remarquer que Pete et Kao semblaient trop proches pour être juste amis. L’idée que ces deux-là sortaient peut-être secrètement ensemble avait surgi dans son esprit, et donc elle avait commencé à les surveiller encore plus attentivement.

Jusqu’à… ce jour sur le parking.

La façon dont ils parlaient, se regardaient et agissaient l’un envers l’autre l’avait convaincue qu’ils sortaient vraiment ensemble. Elle n’avait pas hésité à les filmer avec son téléphone. Sa colère envers Pete lui avait donné envie de lui donner une leçon, alors elle avait décidé d’aller voir le père de Pete à son entreprise.

Fongbeer avait tout raconté à Pon et lui avait montré la vidéo parce qu’elle pensait que Pon était un homme strict et honorable dans la société, et Pete était son fils unique, l’espoir de leur famille, donc Pon devrait au moins gronder Pete ou même l’éloigner de Kao.

— Je suis désolé…

Fongbeer fut stupéfaite d’entendre ces mots. Elle se tut, retenant son regard et essayant de comprendre quel tour il allait jouer cette fois-ci. Elle pensait que Pete était venu l’engueuler.

— Je sais que je t’ai énervée, et c’est pour ça que tu as parlé de Kao et moi à mon père. Je me sens aussi mal de t’avoir blessée, mais je ne sais pas vraiment quoi faire d’autre que de te dire que je suis désolé.

— Est-ce que ça t’a pris si longtemps pour venir ici pour t’excuser ?

— Je suis venu ici quand je t’ai demandé de me donner une autre chance, alors j’ai pensé que je devrais venir ici aussi quand j’ai besoin de m’excuser pour ce que j’ai fait de mal.

— Eh bien, au moins tu as le courage de venir me voir en face à face.

— Je suis vraiment désolé. Tu peux m’engueuler, mais s’il te plait, ne fais rien qui puisse affecter Kao. Il se sent mal lui aussi à propos de tout ça. Il n’a jamais voulu te faire du mal.

— Je sais. Kao se soucie toujours des autres.

Bien que Kao se soit avéré être celui qui avait obtenu le cœur de Pete, et que cela lui ait fait du mal, elle n’avait jamais pensé à blâmer Kao ne serait-ce qu’un peu, car Kao s’était autrefois sincèrement occupé d’elle et l’avait réconfortée.

— Très bien, Pete. Ce qui est fait est fait. Je suis désolée, moi aussi.

Fongbeer admettait qu’elle s’était sentie incroyablement bouleversée et en colère contre Pete, et que cela l’avait décidée à le dénoncer ainsi, mais elle s’était sentie coupable juste après l’avoir fait. Elle lui en voulait, voulait le blesser et lui donner une leçon, mais elle avait fini par inquiéter le père de Pete — qui n’avait absolument aucune idée de tout cela et n’avait rien fait de mal. De plus, elle se sentait mal d’avoir pu blesser Kao, mais elle avait enterré ces sentiments au plus profond d’elle-même, car le mal était déjà fait.

Jusqu’à aujourd’hui où Pete était venu s’excuser auprès d’elle par lui-même.

Sa colère, sa déception, et ses mauvais sentiments du passé s’étaient estompés. Peut-être cela faisait-il déjà un certain temps, et les excuses de Pete l’avaient soulagée de toute rancune.

— Et à propos de Kao et moi, je…

— Tu vas dire que tu veux garder le secret et me demander de le faire, n’est-ce pas ? demanda Fongbeer quand elle vit l’expression troublée de Pete. Je sais quoi faire, mais ne pense pas que je vais garder le secret pour ton bien. Je vais le faire parce que Kao a été gentil avec moi.

— Peu importe la raison, merci beaucoup

Fongbeer ne dit rien, acceptant seulement sa sincère gratitude. Pete était soulagé qu’au moins, il avait clarifié les choses avec elle, lui avait présenté ses excuses et avait été pardonné.

Les choses entre Pete et Fongbeer étaient terminées pour de bon, même si le chemin n’avait pas été très beau tout le long.


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Epilogue
Ami ou Amoureux
Le parking de la Faculté d’Ingénierie

Université N

— Comment s’est passée ta conversation avec Fongbeer aujourd’hui ? demanda Kao avec inquiétude.

En fait, il voulait aller la voir et s’excuser lui-même — au cas où il aurait fait quelque chose qui l’aurait contrariée — mais après réflexion, cela lui aurait fait encore plus mal si Pete et lui étaient allés la voir ensemble. C’est pour ça que Kao avait dit à Pete qu’il l’attendrait dans la voiture et qu’il le laisserait résoudre son problème tout seul.

— Pas mal, elle va bien maintenant.

— Tu es sûr ? C’est ce que tu as dit la dernière fois.

— Je le pense vraiment cette fois.

— Je ne peux pas le croire, tu as vraiment obtenu son pardon ?

— Si tu es sincère, les gens le verront… Je me suis excusé pour tout ce que je lui ai fait, et elle m’a pardonné et m’a même dit qu’elle était désolée aussi. En fait, c’est une personne très gentille et sérieuse en amour. Je suis sûr qu’elle trouvera un jour quelqu’un qui mérite son amour, dit Pete alors qu’il démarrait la voiture et partait calmement.

— Wow… Tu viens de dire quelque chose de gentil. Ça ne te ressemble pas du tout. Tu es possédé par un esprit maléfique ?

— Crétin, je peux être sérieux aussi, tu sais, dit Pete, plaisantant à moitié, puis il se tut comme s’il réfléchissait à quelque chose. Alors, et nous ? Est-ce que tu m’as accepté, en tant qu’amoureux ?

— Pourquoi tu continues de demander ? C’est déjà assez évident depuis un moment.

— Je veux l’entendre de ta bouche, je ne peux pas ?

— Très bien ! Oui, on est en couple maintenant, dit Kao comme s’il avait été obligé de le faire.

Pete sourit, satisfait, quand il entendit la réponse qu’il attendait.

— Mais… je suis d’accord avec ton père. C’est mieux si nous gardons notre relation secrète.

Pete se tourna pour regarder Kao parce qu’il semblait si sérieux. Pete ne savait pas si Kao était vraiment sincère ou s’il l’avait simplement dit parce qu’il était amer à propos de leur situation. Si c’était cette dernière, Pete ne serait jamais d’accord avec lui.

— Je le pense, du fond du cœur.

— Très bien… nous allons garder le secret, mais nous ne sommes plus amis, d’accord ? sourit Pete.

— Qu’est-ce que tu veux qu’on soit d’autre ?

— N’importe quoi qui nous autorisera à faire ce que nous avons fait la nuit dernière… Tu as compris, pas vrai ?

— Non !

Kao prétendit ne pas comprendre.

Il se demanda comment Pete avait pu amener leur conversation sur ce sujet alors qu’ils parlaient de quelque chose de sérieux.

Foutu Pete ! Il était si vif quand il s’agissait de ce genre de choses. Pourquoi n’était-il pas comme ça quand il s’agissait d’étudier ?

— Ce n’est pas grave si tu ne comprends pas. Je continuerais à le faire ce soir jusqu’à ce que tu aies compris.

— Va te faire voir, Pete ! Je vais te virer du lit ce soir.

Pete ricana diaboliquement comme un méchant dans un drama.

— Ne pense pas à me frapper. Je vais t’épuiser, tu auras à peine l’énergie de parler.

— Espèce de connard !

Kao voulut lui tirer les cheveux, consterné. Il n’était pas sûr d’avoir pris la bonne décision en devenant l’amant de Pete. Kao n’avait jamais pensé que Pete était un tel pervers, et il faisait toujours tout ce qu’il menaçait de faire de manière irréprochable.

Et si Pete faisait vraiment ce qu’il avait dit ce soir ? Kao pourrait-il se réveiller et aller à l’université demain ?!


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Chapitre Spécial
Il y Avait un Vieux Diction...!

Pete & Kao
Un mois plus tard

La Faculté d’Ingénierie

Université N

Après avoir décidé de sortir ensemble secrètement, la situation entre Pete, Kao et les autres revint à la normale. Non ! En fait, c’était même beaucoup mieux puisqu’ils n’avaient presque plus de problèmes entre eux. Ils avaient surmonté de nombreuses difficultés ensemble, et cela avait renforcé leur amitié.

Comme Pete et Kao avaient décidé de garder leur vie amoureuse secrète pour pouvoir continuer leur vie quotidienne en paix, ils ne montraient pas leur affection l’un envers l’autre en public, juste comme des amis le feraient. Bien qu’ils soient si proches et qu’ils restent tout le temps l’un à côté de l’autre, personne n’avait de soupçons sur eux car ils parlaient aussi à d’autres filles.

Cependant, ils ne parlaient qu’aux filles qui s’intéressaient à eux et leur demandaient leur numéro de téléphone ou leur identifiant LINE en premier, mais Kao et Pete leur fixaient des limites et leur parlaient en tant qu’amis, sans leur donner d’espoir sinon, cela blessait les filles comme ça avait été le cas pour Fongbeer. De plus, Kao et Pete se disaient l’un à l’autre qui étaient les filles et de quoi ils avaient parlé.

Ils pouvaient dire qu’ils parlaient (vraiment) aux autres filles en tant qu’amis !

Quant à Fongbeer… elle comprenait Kao et Pete plus qu’avant. La façon dont Pete était venu tout seul s’excuser auprès d’elle avait fait baisser les reproches de Fongbeer à son égard. Elle lui avait pardonné et avait accepté de garder le secret à propos de la relation entre Pete et Kao.

Même si elle ne contactait plus Kao et Pete, ils se saluaient s’il se croisaient à l’université. Kao ne se sentait toujours pas en sécurité dans leur relation, mais il ne pouvait pas s’en empêcher car Pete l’avait beaucoup blessé auparavant et il avait été un dragueur.

Cependant, Kao n’évoquait pas le passé pour ne pas blesser leurs sentiments. Il essayait de vivre le moment présent. Même si parfois Pete semblait accorder plus d’attention à Sandee qu’aux autres filles, Kao se disait qu’elle était la seule fille du groupe. Elle était comme une petite sœur pour Pete, et elle ne pensait à lui qu’en tant qu’ami, donc Kao ne devait pas s’inquiéter.

Pete et Kao avaient enfin remis leur vie sur les rails. Leurs notes s’étaient améliorées, leur groupe était plus proche et leur amour était tout simplement génial. Pon aimait beaucoup Kao, et la mère de Kao aimait aussi beaucoup Pete, alors ils pouvaient passer la nuit chez l’autre à tout moment. Kao essayait maintenant de trouver le bon moment pour parler à sa mère de leur relation.

Comme nous étions vendredi, Kao avait prévu de rester à la maison et de travailler sur les photos qu’il avait prises, en ajoutant le filigrane et en les téléchargeant sur sa fanpage comme l’avait suggéré Sun. Malheureusement, il dut changer ses plans à cause de quelqu’un.

— Hey, viens étudier chez moi aujourd’hui, dit Pete à Kao alors qu’ils sortaient de la salle de classe.

Kao dormait chez Pete si souvent qu’il pouvait l’appeler sa seconde maison.

— Ou laisse-moi venir étudier chez toi.

— Qu’est-ce qui t’arrive, Pete ? Pourquoi tu n’as pas cessé de demander à Kao de dormir chez toi ce mois-ci ?

June, qui marchait derrière eux, les regarda attentivement, mais Kao et Pete agissait parfaitement normalement puisqu’ils savaient que June était juste curieux.

S’ils s’étaient rapidement défendus, cela aurait été une “opportunité” pour June de creuser davantage.

— Les leçons sont trop difficiles, je n’en comprends aucune, donc j’ai besoin qu’il m’aide à étudier.

— D’accoooooord, c’est bien qu’ils s’aiment, pourquoi tu dois trouver des reproches à leur faire ? demanda Thada.

C’est vrai. Et écoutez, si vous vous disputez encore tous les deux, je n’aiderai plus. J’en ai marre de tout ça.

Sandee soupira profondément. Elle était épuisée rien qu’en passant à ce qui était arrivé dans le passé. Considérant que ça ne faisait qu’un semestre, elle avait l’impression d’avoir utilisé son énergie pour une année entière. Il y avait eu les problèmes avec Pete et Kao, June et King, et Fongbeer.

— On ne se battra pluuuuuus. Merci beaucoup, Mamaaaaan.

Pete et Kao s’inclinèrent devant elle en même temps.

— Bien, soyez-moi reconnaissants.

Sandee sourit.

— Je n’ai pas dit que je voulais qu’ils se disputent, je suis juste agacé quand je les vois dormir si souvent l’un chez l’autre. S’ils n’étaient pas tous les deux des hommes et si Pete ne parlait pas à d’autres filles, j’aurais pensé qu’ils étaient un couple marié.

June ne voulait toujours pas changer de sujet. Kao était déterminé à utiliser le silence pour tout résoudre, mais quand les mots “un couple marié” sortirent de la bouche de June, il paniqua soudainement.

— Un couple marié ? Sérieusement ? Mais c’est quoi ton problème ?!

— Pourquoi tu es en colère ? Je plaisante juste.

— Je ne suis pas en colère, j’ai juste peur que les copines de Pete viennent me chercher si elles entendent ça.

— Détends-toi, mec. Je ne laisserai personne te blesser, dit Pete, enroulant son bras autour du cou de Kao.

Il agissait comme un bon ami mais en jetant à Kao un regard affectueux en même temps. Kao ne put que rouler des yeux, il en avait tellement marre de Pete.

Ils étaient déjà en couple, mais Pete n’avait jamais arrêté de flirter avec lui.

C’est le petit ami de qui ? Il est tellement ennuyeux !

— Beurk ! J’ai envie de vomir. Vous restez ensemble juste pour les avantages.

June grimaça et voulut séparer ces deux-là.

— Regarde-les, Thada ! Comment je pourrais ne pas être agacé ? Depuis qu’ils se sont réconciliés, Pete est devenu le chauffeur personnel de Kao et il paye toujours pour tout dès qu’ils traînent ensemble, et Kao est aussi devenu le tuteur personnel de Pete.

— Eh bien… tu n’as pas à t’inquiéter à propos d’un truc, mon pote.

Pete enroula affectueusement son autre bras autour du cou de June.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda June.

— Je ne suis pas ton ami parce que je veux profiter de tes avantages.

Pete sourit gentiment.

— Parce que tu sais que je suis sincère avec toi, donc tu es sincère avec moi, toi aussi, pas vrai ? répondit June, lui souriant en retour.

— Nan… Ce que Pete essaye de dire c’est que tu n’as aucun avantage du tout, répondit Kao, et il rit si fort que June — qui était pris pour cible — arrêta immédiatement de sourire.

— Kao, enfoiré !

June bougea pour frapper Kao, mais ce dernier courut et se cacha derrière Pete, puis les trois commencèrent à s’amuser entre eux, laissant Sandee et Thada secouant leur tête.

Soupir… ils sont si puérils !



Chez Pete

Au final… Kao était venu passer la nuit chez Pete !

Il n’avait pas oublié d’appeler sa mère pour qu’elle ne s’inquiète pas pour lui. Sa mère n’avait rien dit de plus, elle avait seulement dit à Kao de ne pas déranger les autres personnes chez Pete, et Kao le lui avait promis. Pete et Kao n’avaient plus besoin de préparer des affaires lorsqu’ils dormaient l’un chez l’autre car ils avaient déjà laissé quelques affaires personnelles chez l’autre. C’était comme s’ils avaient vraiment deux maisons tous les deux. Pas étonnant que June continue à dire qu’ils étaient comme un couple marié.

Pete gara sa voiture devant la porte et donna la clé au domestique, le laissant conduire la voiture jusqu’au garage. Pete conduisit Kao à l’intérieur et ils croisèrent Pon qui était sur le point de partir.

— Bonsoir, salua Kao. Vous êtes très beau aujourd’hui. Vous allez quelque part ?

— Je vais à une soirée, répondit amicalement Pon.

— C’est un truc d’homme d’affaires.

Pete taquina son père.

— Tais-toi, fauteur de trouble. Je t’ai dit de venir avec moi plusieurs fois, mais tu n’écoutes jamais.

Pon lança un regard noir à son fils, alors qu’il venait de sourire à Kao. Pete ne put s’empêcher de penser qu’il serait bientôt abandonné parce que son père semblait aimer Kao plus que lui.

— Est-ce qu’il t’a encore forcé à dormir ici ?

— Ouais.

— Je suis nul pour les études, c’est pour ça que j’ai besoin qu’il m’aide à étudier.

Pete trouva une excuse, reniflant un peu, sinon Pon le gronderait pour avoir dérangé Kao. Pon leva un sourcil, ne le croyant manifestement pas.

— Je suis sérieeeeeeeux.

— C’était une voix sacrément aiguë, ricana Pon. Kao, s’il te plaît, prends soin de lui. S’il est trop stupide, je t’autorise à lui taper la tête. Ça l’aidera peut-être à se débarrasser de sa stupidité.

— Comme vous voulez.

Kao donna sa parole à Pon.

— Papa ! Je deviens plus intelligent, tu sais. J’ai obtenu de bons résultats à plusieurs interros. Tu ne peux plus dire que je suis stupide.

— Très biiiiiiiiien, tu ferais mieux de continuer, alors.

— Mon tuteur personnel est intelligent et compétent. Tu ne seras pas déçu.

Pete enroula fièrement son bras autour du cou de Kao. Ce dernier lui donna un coup de coude pour l’empêcher d’être trop tactile. Même si Pon les avait acceptés, ils devaient lui montrer un peu de respect.

— Si tu amènes Kao ici pour étudier, alors étudie. Ne fais pas autre chose.

Pon les taquina avec un air sérieux et se dirigea vers la voiture que son chauffeur avait garé devant la maison, l’attendant. Kao devint pâle à cause de ces mots, mais Pete, qui était le fils de Pon, ne ressentit rien.

Pete attrapa le bras de Kao, le traînant dans la chambre, de bonne humeur.

— Ce que vient de dire ton père est étrange, dit Kao après qu’ils soient entrés dans la chambre.

— Comment ça ?

Pete fronça les sourcils.

— Je pense que… il nous soupçonne.

Pete fut incapable de retenir son rire devant l’expression inquiète de Kao.

— Pourquoi est-ce que tu ris ?

— Il le savait depuis longtemps. C’est pour ça que c’est mon père.

Pete frotta les cheveux de Kao avant d’attraper une serviette et d’entrer joyeusement dans la salle de bain, laissant Kao seul, bouche bée et rougissant. Cela signifiait que chaque fois que Pete lui avait demandé de rester dormir et avait dit à Pon qu’ils venaient étudier… Pon le savait depuis le début ? Merde ! Sa bonne image avait été ruinée !



Cette nuit-là…

Pete essaya de réconforter Kao, en lui disant que Pon savait ce qu’ils venaient faire ici, et qu’il avait compris qu’il était naturel pour des adolescents de faire quelque chose comme ça, sinon il les aurait déjà grondés. Mais Kao réfléchissait encore trop. Non ! Il était tellement gêné qu’il ne savait pas comment faire à nouveau face à Pon.

Pon les avait même taquinés à ce sujet. Il devait en avoir marre d’eux.

— Ne réfléchis pas trop. Tu paniques, tu sais. Ce n’est pas du tout un problème.

Pete sortit de la salle de bain après avoir pris sa douche. Il vit que Kao était toujours appuyé contre la tête de lit, serrant un oreiller dans ses bras avec une expression sérieuse comme si c’était la fin du monde.

Pete avait dit à Kao de prendre une douche en premier parce qu’il pensait que cela le revigorerait, mais Kao avait toujours cet air inquiet. Pete était maintenant un peu fâché contre son père pour les avoir taquinés avec un air sérieux et avoir fait stresser Kao.

— Je suis gêné.

Kao fit la moue.

— Pourquoi ? demanda Pete en riant, un peu déconcerté de la raison pour laquelle son petit ami cogitait autant. Tu n’es au courant de rien. Mon père ne plaisantait pas. C’était un vrai playboy quand il avait notre âge. Il a probablement perdu sa virginité alors qu’il n’avait même pas quinze ans.

— Tu fais des commérages sur ton père, tu sais ça ?

— Je sais ! Je veux juste que tu saches qu’il est d’accord avec ça. N’est-ce pas quelque chose de naturel, hein ?

Pete regarda Kao, voyant son expression s’améliorer un peu. Au moins, il avait cessé de froncer les sourcils. Pete se sentait soulagé… Même si c’était une question futile, il se souciait toujours des sentiments de Kao.

— Ce n’est pas une chose naturelle parce que tu es trop pervers.

Kao critiqua Pete en plaisantant. A l’époque où Pete sortait avec des filles, Kao ne l’avait jamais vu traîner avec elles aussi souvent, alors pourquoi Pete était-il si obsédé par lui ?

Pete emmenait toujours Kao chez lui ou venait passer la nuit chez Kao chaque fois qu’il en avait l’occasion. Il le dérangeait aussi la nuit, même les jours où ils étaient épuisés par leurs études. Kao se demandait parfois d’où Pete tirait son énergie. N’était-il pas fatigué ?

— J’ai été si prévenant avec toi, tu sais.

Tu appelles ça “prévenant” ?! Kao fixa Pete, les yeux écarquillés.

— Qu’est-ce qu’il y a ?! Qu’est-ce que c’est que cet air effrayé ? Tu as peur de moi ?

Kao était si mignon que Pete voulait juste le manger et le taquiner jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de temps pour dormir. Kao n’arrêtait pas de se plaindre, mais son visage était si rouge. Pete ne pouvait pas s’empêcher de penser que les mots de Kao ne correspondaient pas à ses pensées.

— Tu dis des choses effrayantes.

— Tu fais l’innocent, mais tu aimes ça à chaque fois.

— Pete !

Kao cria et jeta un oreiller au visage de Pete.

— Une bataille d’oreiller ? Tu veux que je joue avec toi ?

Pete jeta un oreiller en retour et fit un sourire vicieux. A ce moment-là, Kao savait que Pete l’attaquerait bientôt.

— Arrête-toi ! Ne me cherche pas ce soir !

— Arrête de jouer les difficiles. Peut-être que je devrais te contraindre ?

— Tu exagères. Va te faire foutre !

Kao jeta un autre oreiller à Pete, mais Pete ricana simplement et lui renvoyant l’oreiller.

— Tu es un masochiste ? Bien ! Je vais tout donner ce soir, bébé.

Pete se jeta soudainement sur le lit et attrapa rapidement Kao avant qu’il ne puisse s’échapper. Pete jeta Kao sur le lit et se retrouva sur lui en un clin d’œil.

Cela prit moins d’une minute pour réussir la mission “Coincer Kao”.

— Pete ! Tu as dit que tu voulais que je t’aide à étudier. On n’a même pas encore commencé et tu fais déjà l’imbécile !

Kao cria, son visage rougissant. En fait, il ne voulait pas résister à Pete, mais les paroles de Pete lui avait donné l’impression qu’il ne devait pas céder si facilement. Chaque fois que Kao cédait à Pete, ce dernier s’y habituait trop et continuait à “profiter” de lui.

— Nous étudions la journée et faisons autre chose la nuit.

— Pas question ! Si tu te couches tard, tu seras trop fatigué pour étudier demain.

— Je te promets que je ne serai pas fatigué, je ne me plaindrai pas et j’étudierai dur.

— Tu penses que je vais être assez stupide pour te croire ?

— C’est à toi de décider si tu vas me croire ou pas, mais ce soir… tu ne pourras pas m’échapper.

Pete attrapa son fin t-shirt blanc et le retira rapidement comme s’il ne pouvait pas attendre plus longtemps, puis il revint s’occuper de la chemise de Kao. Si Kao lui résistait… il l’arracherait, tout simplement.

— Je me retiens depuis trois jours. Si nous ne le faisons pas ce soir, je vais définitivement devenir fou.

Pete se pencha, chuchotant d’une voix grave et profonde près des lèvres de Kao, montrant son désir débordant.

— Pete, enfoiré !

Kao était stupéfait, ses yeux s’écarquillant devant la soif de Pete pour lui.

— Nous devons nous rattraper pour les trois derniers jours où tu m’as laissé mourir de faim.

— Quoooooooooi ?!

Kao ne put que crier. C’était tout ce qu’il pouvait faire parce que Pete n’avait pas l’intention d’arrêter. C’était comme si Pete savait que s’il continuait à attaquer Kao, dans une minute, Kao céderait et serait attiré dans le tourbillon du désir avec lui.

Comme Kao l’avait toujours été…



Samedi après-midi

Kao éditait ses photos sur son ordinateur portable parce qu’il avait prévu de les télécharger sur sa fanpage. Assis en face de lui, Pete lisait un livre, son visage était sérieux. Il faisait parfois une grimace d’ennui ou baillait, montrant à quel point il s’ennuyait.

À un moment donné, Pete n’en put plus. Il tomba face contre la table comme un chat paresseux, prêt à s’endormir à tout moment. Tous ses mouvements et ses actions étaient captés par les yeux de Kao.

Paf !

Kao frappa le bras de Pete avec une règle en acier, ce qui fit sursauter Pete qui le regarda.

— C’était pour quoi ça ?

Pete pleurnicha comme un bébé.

— Pourquoi tu as essayé de faire une sieste ? Continue de lire, dit froidement Kao, sans regarder le visage de Pete, sinon il lui aurait cédé, alors il garda les yeux sur son ordinateur portable.

Peu importe à quel point Pete pleurnichait, il ne céderait plus jamais.

— J’ai juste fait une pause. Pourquoi tu dois être si cruel ?

— Il faut que je le sois, sinon tu continueras à pleurnicher et tu ne finiras pas le livre. Continue à lire.

— Je peux faire une pause de cinq minutes ?

— Non ! Si je te donne cinq minutes, tu demanderas une demi-heure et ensuite une heure.

Kao surveillait Pete. Il n’accepterait aucune des demandes de Pete parce que ce dernier n’avait pas été gentil avec lui hier soir.

Pete avait été cruel avec lui en premier, et maintenant Kao se vengeait… C’est tellement juste !

— Tu es si méchant. Mon cerveau est en train de mourir parce que j’ai trop lu.

— Et puis quoi encore ? Tu n’as lu que quelques pages.

— Aaaaaaaah. Je vais dire à mon père que tu es trop méchant avec moi.

— Vas-y, tu sais de quel côté il est.

Kao lui fit un sourire narquois, et Pete le regarda avec des yeux tristes, sachant trop bien que son père serait du côté de Kao.

— Hier soir, qui m’a promis qu’il ne serait pas fatigué, qu’il ne pleurnicherait pas et qu’il étudierait dur ?

— Tu te souviens de tout ? marmonna Pete à lui-même.

— Bien sûr ! J’ai une bonne mémoire. C’est pour ça que je suis plus intelligent que toi.

— Mais tu m’as dit que tu m’aiderais à étudier, alors pourquoi tu me fais lire ça tout seul ?

— Je veux que tu le lises d’abord en diagonale, et ensuite je te le résumerai, sinon tu ne pourras pas comprendre, dit Kao de façon stricte et raisonnable. Continue à lire… Ne me dérange pas ce soir si tu ne peux pas le finir.

— C’est quoi ce bordel ?!

— Maintenant, tu as l’énergie de crier. Finis-le si tu veux m’embêter à ce point ? marmonna Pete mais il arrêta de discuter.

En voyant Pete être comme ça, Kao ne put s’empêcher de sourire. Maintenant qu’ils étaient amants, Pete était devenu plus obéissant et avait cessé de faire des histoires. Kao ne s’attendait pas à ce que Pete lui soit soumis.

— Tu es mignon quand tu m’écoutes.

Je dois lui faire un compliment sinon il va continuer à dire que je suis trop méchant.

— Je sais.

— Tu es toujours comme ça quand je te complimente.

— Je crois juste à un vieux dicton.

— Qu’est-ce que c’est ?

Kao fronça les sourcils.

— Il dit… Respecte ta femme, et tu t’épanouiras dans la vie.

— Pete !

Kao lui cria dessus, son visage rougissant, mais Pete rit juste, sans être affecté par les cris de Kao. Il continua à lire le livre avec joie après avoir vu Kao crier pour cacher sa gêne.

Bien que Kao ait toujours prétendu être méchant avec lui, Pete savait à quel point Kao l’aimait… Tout comme Kao savait que même si Pete pouvait être un pervers, il aimait vraiment Kao et ne sortait pas avec lui juste pour “tuer son ennui”.


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Chapitre Très Spécial
Le Premier à Dormir Est la Femme

Sun & Mork
Trois mois plus tard

Blue Sky Café

Cela avait été une surprise pour Kao et les amis de Mork quand ils avaient découverts que Mork et Sun sortaient ensemble, mais pas pour Ren. Puisqu’il était le meilleur ami de Mork et le petit frère de Sun, il avait en quelque sorte senti le changement dans leur relation — même s’il s’était senti un peu bizarre au début.

Ren n’était pas contre l’homosexualité car il pensait que l’amour était mieux que la haine. En plus, Mork et Sun étaient les personnes qu’il aimait. Cela n’avait pas d’importance s’ils étaient gays. Il était juste content de voir que les personnes qu’il aimait étaient heureuses ensemble.

La raison pour laquelle… Ren s’était senti bizarre au début était que Sun n’était jamais sorti avec des hommes auparavant. Sun avait aussi eu deux petites amies quand il était à l’université, et il n’y avait eu aucun signe qu’il était intéressé par les hommes. Quant à Mork, il était tellement viril et s’était battu avec beaucoup de personnes. Qui aurait cru qu’il serait gay ?

Mais (encore une fois) Ren comprenait pourquoi ils avaient des sentiments l’un pour l’autre et s’étaient finalement ouverts l’un à l’autre. Beaucoup de choses étaient arrivées avant qu’ils ne décident de faire évoluer leur relation. Tout avait créé leur lien. Ils avaient appris à voir les points forts et les points faibles de l’autre et les avaient acceptés.

De toute façon, Sun et Mork n’avaient pas révélé leur relation à tout le monde. Comment devraient-ils le dire ? Disons simplement que… ils agissaient de façon tout à fait normale, sans être trop sentimentaux, ne criant pas au monde qu’ils étaient amants, mais ils ne le cachaient pas quand on leur demandait… quelque chose comme ça.

Il n’y avait pas à s’inquiéter à propos de l’affaire avec Boy et ses hommes car ils avaient été arrêtés en flagrant délit, et la police avait obtenu des preuves grâce à la vidéosurveillance du café. La police avait résolu l’affaire par la conciliation lorsque Boy et ses hommes avaient avoué qu’ils avaient commencé la bagarre. Sun avait exigé de Boy et de ses hommes une compensation pour les dommages et les intérêts afin qu’ils retiennent la leçon. De plus, quand Boy avait appris que les parents de Mork étaient influents et avaient un soutien puissant, ils avaient cessé de s’approcher de leur café - de même qu’Apple, qui ne s’était plus jamais montrée depuis.

Cette situation avait renforcé la relation entre Mork et Sun. Ils se taquinaient toujours mais ne le prenaient pas au sérieux. Un jour, Sun trouva une opportunité de remercier Mork et de le mettre sincèrement en garde contre son tempérament. Mork l’écouta et s’efforça de contrôler son caractère. Ren avait du mal à croire que l’avertissement de son frère fonctionnerait, mais il se sentait également soulagé car il s’était aussi inquiété pour son ami.

Sun avait du personnel, mais Mork et Ren venaient l’aider au café tous les matins et tous les soirs. Ren et Mork allaient rarement faire la fête ou se battaient ces derniers temps, car Sun les aurait grondé jusqu’à ce qu’ils réfléchissent à leur comportement. L’ancien Mork aurait répliqué, mais maintenant il était plutôt obéissant.

Il était difficile de dire si Mork était obéissant ou s’il était simplement fatigué d’écouter Sun le gronder.

Ren et Mork avaient également rendu le café plus populaire auprès des filles. Ils continuaient à venir le matin, après les cours, surtout pendant les vacances. De plus, Ren avait remarqué que le Blue Sky Café avait reçu de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux — sites internet connus, fanpages et Twitter — et qu’il était l’un des endroits à ne pas manquer.

En plus de bons café et desserts, le personnel y était aussi très agréable à regarder.

Comme c’était un samedi… Mork et Ren étaient venus aider Sun, comme d’habitude.

— Il n’y a pas encore de clients. Tu devrais d’abord manger quelque chose.

Mork plaça les sandwiches qu’il avait apportés de chez lui sur une assiette et la poussa vers Sun, qui était occupé à mettre de l’ordre sur le comptoir car il ne lui restait que dix minutes avant l’ouverture du café. Mork ne comprenait pas pourquoi Sun devait se dépêcher alors qu’il n’y avait pas de clients qui attendaient dehors, et ce n’était pas comme si les clients se précipitaient dans le café dès qu’il était ouvert.

— Je mangerai après avoir fini la préparation. On est samedi, tu sais. Nos clients vont venir plus tôt.

— Je ne vois personne.

— Pas pour l’instant, mais crois-moi, ils seront là dès que le café sera ouvert.

— Hey, ma mère a fait ces sandwiches. Tu ne veux pas au moins en prendre une bouchée ?

— Je t’ai dit de la remercier pour moi.

— Je vais les jeter si tu ne les manges pas.

Mork insista fortement. Il se fichait que Sun ne mange pas les sandwiches qu’il avait apportés mais il s’inquiétait du fait que Sun se souciait plus du travail que de sa propre santé.

Lorsque Mork et Ren partaient faire la fête, Sun n’arrêtait pas de se plaindre que les fêtes gâchaient leur santé. Mais c’était Sun qui ne prenait pas soin de sa santé. Il ne prenait jamais de petit déjeuner correct. S’il tombait malade, Mork serait le premier à se moquer de lui.

— Qui a dit que je ne mangerais pas ? J’ai dit que je les mangerai après avoir fini la préparation.

— Pourquoi tu es tellement têtu ?

Mork soupira, prenant un morceau de sandwich avec une fourchette et déplaçant ensuite sa main vers la personne qui était encore occupée à préparer des choses. Juste comme ça ! Sun s’arrêta et leva soudain les yeux, rencontrant un doux sourire qui s’étendait sur ce beau visage. Les yeux de Mork brillaient et étaient si pleins de sens que Sun fut timide et pensa que c’était effrayant en même temps.

— Je te nourris parce que tu ne manges pas, et je vais te le fourrer dans la bouche si tu ne le manges toujours pas cette fois.

Mork fusilla Sun du regard juste pour cacher son embarras. Même s’ils étaient en couple, il n’était toujours pas doué pour exprimer ses sentiments.

Mork admettait qu’il était mauvais dans ce domaine !

— Pourquoi est-ce que tu dois être si méchant avec moi ?

— Ne me tente pas.

Au lieu d’avoir peur du visage sévère de Mork, Sun rit juste et mordit le morceau de sandwich dans sa main. Sun savait que Mork faisait semblant d’être méchant, mais qu’il était en fait inquiet pour lui.

Peut-être que Mork avait fait ces sandwichs lui-même, mais qu’il était trop gêné pour dire la vérité, alors il avait dit que sa mère les avait faits. Sun savait que Mork inventait des choses parce qu’il était timide.

— Est-ce que c’est bon ?

— C’est pas mal, répondit Sun en haussant les épaules. Mais le goût était si familier, tout comme ceux que tu as fait pour moi.

Mork fut stupéfait pendant un moment car il ne pensait pas que Sun l’attraperait si vite, mais il fit semblant de ne pas entendre et mordit l’autre moitié du sandwich comme si de rien n’était.

Sun voulait juste taquiner ce type têtu.

— Tu es mignon, tu sais ça ?

Sun, qui était plus grand, posa tout et s’approcha de Mork, qui se tenait près du comptoir de la cuisine, et plaça ses mains sur le bord du comptoir, donnant l’impression que Sun serrait Mork dans ses bras par derrière. Pas seulement cela… Sun rapprocha son visage et chuchota.

— Alors, c’est toi qui les a faits ou ta mère ?

— Hé !

Mork donna un coup de coude à Sun pour le faire reculer, mais Sun ne bougea pas. Il le fixa même en retour et retint le regard de Mork, ce regard aiguisé faisant battre le cœur de Mork si vite. Sun allait-il brûler son cœur jusqu’à ce qu’il fonde sur le sol ?

— Ahem !

Sun s’éloigna rapidement de Mork — juste un peu — lorsqu’il fut interrompu par une toux qui avait initialement pour but de les interrompre. Le regard acéré de Sun se tourna vers le propriétaire de la voix, qui sortait de la réserve avec un plateau plein de verres. Il commença à poser ces verres sur les étagères avec un air sérieux comme s’il ne se sentait pas du tout coupable de les avoir interrompus.

Interrompre un couple est un péché, il ne le sait pas ?!

— Soyez plus discrets, d’accord ? Vous n’êtes pas seuls au monde, dit Ren.

En fait, il ne voulait pas gâcher leur bon moment. Il savait qu’il était naturel pour les amoureux d’avoir des moments de douceur, mais il se sentait tellement agacé.

Un de ses devoirs dans le passé consistait à les séparer lorsqu’ils se disputaient, et maintenant il devait encore les séparer… parce qu’ils restaient toujours proches l’un de l’autre.

Ces deux-là ne pensaient jamais à Ren quand ils avaient leurs moments de tendresse. Et maintenant qu’ils savaient que Ren était d’accord avec leur relation… ils se disaient que parfois Ren voulait juste se trouver une petite amie pour lui.

— Mais pourquoi nous avoir interrompus ? Si tu es envieux, alors dépêche-toi de te trouver une petite amie.

— Quoi, Sun ?! Tu m’as dit de me concentrer sur mes études et de ne pas me laisser distraire par les filles, mais maintenant que tu as un petit ami, tu me dis d’en avoir une.

Ren agissait comme s’il voulait sauter sur son frère et le secouer, mais il ne pouvait que montrer les dents.

Attendez de voir ! Lorsqu’il se trouvera une petite amie, il sera tout affectueux avec elle devant eux.



Sun avait raison…

Les clients commencèrent à entrer dès que le café fut ouvert, bien qu’il n’y en ait pas beaucoup puisqu’il était tôt dans la matinée… comme ces trois adolescentes qui venaient d’entrer. Elles étaient connues de Sun et Mork.

— Votre commande est deux Mocha frappés, un chocolat chaud et un gâteau à la framboise, répéta Sun leur commande. Rien d’autre ?

— Je peux avoir votre numéro ?

Sun, qui était en train de taper les commandes, s’arrêta, détournant son regard de l’écran vers la jolie fille.

— Votre numéro de téléphone ?

Mork, adossé à l’évier de la cuisine, jeta un regard à Sun, attendant qu’il réponde, mais Sun ne dit rien, il sourit juste. La fille fit soudain un sourire rayonnant lorsqu’elle ressentit un silence gênant.

— Hey ! Je plaisante, c’est tout, dit-elle en rigolant, et ses amies commencèrent à la taquiner.

En fait, Mork et Sun savaient qu’elle craquait secrètement pour Sun. Elle venait ici presque tous les jours et surveillait Sun depuis un bon moment.

— La commande est confirmée, s’il vous plaît, attendez à votre table.

— Okaaaaaaaay.

Elle ne laissa pas seulement traîner sa voix, mais elle fit aussi de l’œil à Sun. Mork ne se souciait généralement pas du fait que les filles venaient ici se pâmer devant Sun. Il exprimait à peine ses sentiments, qu’il s’agisse de romance amoureuse ou de jalousie, mais cette fille continuait à venir au café, et Sun semblait un peu timide.

Et cela le dérangeait.

— Tu étais timide à l’instant ? demanda Mork d’une voix froide pendant que Sun préparait le café pour cette jolie fille.

— Quoi ? Je n’étais pas timide.

— Tu es sûr ?

— Tu es jaloux ? demanda Sun en regardant Mork avant de glousser. Je ne t’ai jamais vu devenir jaloux avant.

— Je ne suis pas jaloux. Juste agacé.

— Tu es effrayant quand tu es jaloux.

Mork soupira, en roulant fortement les yeux. Il avait dit qu’il n’était pas jaloux, mais Sun l’avait ignoré et continuait à dire le contraire. Le plus important était que Sun n’avait pas du tout peur de son regard, d’un autre côté, il semblait apprécier de voir Mork devenir jaloux.

— Apporte-les toi-même à leur table si tu ne te sens pas bien à ce sujet.

Sun plaça les boissons et le gâteau sur un plateau et le déplaça vers le comptoir pour que Mork puisse les apporter.

— Non, vas-y.

— C’est toi qui l’as dit.

— Je sais ! brailla Mork, ses yeux suivant Sun qui ramassa le plateau et se dirigea vers la table.

Il regarda Sun avec admiration et repensa à ce qui était arrivé dans le passé.

Sun était un gars sympa. Il était poli, intelligent et soigné. Il s’habillait toujours de façon décontractée mais avait l’air vif et beau comme le protagoniste masculin sorti d’un roman, d’un film ou d’un drama coréen. Mork aimait aussi que Sun soit une si bonne et calme personne. Il aimait… comment l’apparence de Sun était encore plus charmante quand elle se combinait avec sa personnalité, son look, tout.

Mork n’était pas surpris que Sun attire à la fois les filles et les garçons.

Lorsque Sun lui avait dit qu’il l’aimait bien et lui avait demandé d’être son petit ami, Mork s’était demandé ce que Sun aimait chez lui. C’était un bad boy et il se bagarrait toujours. Il était dans la moyenne quand il s’agissait des études. Il avait aussi une mauvaise personnalité (surtout quand il était avec Sun). La seule bonne chose était son apparence, mais Sun avait dit à Mork que… il aimait Mork tel qu’il était.

Mork avait pensé que Sun n’avait voulu le vaincre que parce qu’il avait été têtu et n’avait jamais cédé à Sun. Mais maintenant qu’ils avaient passé plus de temps ensemble, à apprendre à mieux se connaître, Mork avait découvert que Sun l’aimait vraiment pour ce qu’il était, sinon Sun ne l’aurait pas présenté à son père qui travaillait à l’étranger.

Et Sun avait également demandé à Mork de le présenter à sa famille.

Bien que Mork n’ait pas été certain que ses parents accepteraient le fait que leur fils unique était gay, il avait pris sa décision et avait emmené Sun rencontrer ses parents. Sun l’avait présenté à son père, alors pourquoi Mork ne serait-il pas assez courageux pour faire de même ? Comme ils étaient sérieux dans leur relation, ils allaient devoir se présenter à leurs parents un jour ou l’autre.

Mork avait été si heureux que ses parents aient accueilli chaleureusement Sun. Ils avaient même dit à Sun de prendre soin de Mork, car il était têtu, mal élevé et agissait mal. Et maintenant, Sun était devenu le fils préféré de ses parents.

— Je le pensais quand je vous ai demandé votre numéro de téléphone.

La voix de la fille ramena Mork à l’instant présent. Ren se dirigea vers Mork et le vit fixer Sun et cette fille, alors il lui donna un coup de coude comme s’il donnait une sorte de signal.

— Relax, mec. Mon frère ne pense pas à elle plus que comme une cliente.

— Je n’ai rien dit.

— Mais tu les regardes de travers, dit Ren.

Il connaissait si bien son ami. Si ce regard avait été un couteau, Sun serait déjà coupé en morceaux.

— Sun n’est pas un dragueur. Fais-moi confiance ! Il est si dévoué à la personne qu’il aime, surtout à quelqu’un dont il est fou comme toi… Il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

— Alors pourquoi il a rompu avec son ex ?

— Aucune idée. Il est trop gentleman, je suppose.

— Comment ça ?

Mork se tourna vers Ren, curieux.

— Un peu du genre, pas de doux moments, pas de câlins, pas de baisers. Je n’ai pas posé beaucoup de questions.

— Vraiment ?

Mork voulait dire, “Je n’y crois pas”, mais il avait peur que Ren lui demande pourquoi, et Mork n’avait pas l’intention de préciser comment Sun avait profité de lui depuis qu’ils avaient commencé à sortir ensemble.

La façon dont Sun ne pouvait pas garder ses mains pour lui quand il était avec Mork lui avait fait penser que Sun était un homme “silencieusement dangereux”, mais il venait d’apprendre par Ren que Sun n’avait jamais rien fait avec son ex.

— Vous ne pouvez vraiment pas me donner votre numéro ? Ou vous avez déjà une petite amie ? persista-t-elle quand même.

Elle le lui demanda d’une voix si douce et lui fit un grand clin d’œil… Les autres gars auraient déjà fondu et lui auraient donné leur numéro.

— Ce n’est pas possible. Nous sommes venus ici très souvent et nous n’avons jamais vu votre petite amie ici, lui répondit son amie en le pressant.

Sun ne savait pas quoi dire. Il tourna la tête vers Mork, qui croisait les bras, immobile.

— Euh… mais j’en ai vraiment un, dit Sun. Mon bébé vient ici presque tous les jours.

— Vraiment ? Vous mentez. Je ne vous ai jamais vu avec une fille.

La fille n’arrêtait pas de lui mettre la pression.

— Eh bien, ce n’est pas une fille, dit Sun d’une voix plate, mais ces filles furent stupéfaites pendant plusieurs minutes.

Elles se regardèrent comme si elles ne pouvaient pas y croire, puis elles regardèrent Sun à nouveau pour s’assurer que ce n’était pas une blague.

— C’est un homme, leur dit fermement Sun et il tourna son regard vers Mork, ainsi ces filles tournèrent également leur regard vers Mork.

Ce dernier ne dit rien, il leva juste légèrement le sourcil. Ren pinça les lèvres, tellement agacé.

C’est quoi cette étincelle dans tes yeux qui dit “Je suis le gagnant”, hein, Mork ?!



Mork, Sun et Ren rentrèrent chez eux pour dîner après avoir fermé le café. Mork appela sa mère, lui disant qu’il dormirait ici ce soir puisqu’il était déjà tard. Elle était d’accord, car Mork restait souvent chez Sun.

Après avoir fini de dîner et fait la vaisselle, Ren et Mork regardèrent la télévision ensemble pendant que Sun téléphonait à l’extérieur pour commander les fournitures pour le café. Pendant que Ren et Mork regardaient la télévision, Ren continua à regarder Mork comme s’il avait des questions en tête mais hésitait à les poser.

— Pourquoi tu me regardes ? demanda Mork, les yeux toujours sur l’écran.

— Rien, répondit Ren en haussant les épaules. Je pense au moment où Sun a dit à ces filles que tu étais son petit ami et qu’elles ont été choquées. Elles étaient probablement confuses, du genre, comment vous avez pu finir ensemble ? Tu sais, puisque vous avez l’air si virils tous les deux.

— Est-ce que c’est important ? Pourquoi ? Quand deux hommes sortent ensemble, l’un d’eux doit être mince et efféminé ?

— Je n’ai rien dit de tel. Je suis juste curieux à propos d’une chose.

— Quoi… ?

— Qui est le top, qui est le bottom ?

Mork faillit s’étouffer avec une chips qu’il était en train de manger. Il prit rapidement un verre de soda et le but, puis il regarda Ren comme pour lui demander, “Qu’est-ce que tu viens de demander, putain ?”. Ren le regarda en retour, faisant pression sur Mork pour qu’il réponde.

— Dis-le moi juste. Je veux vraiment le savoir.

— Même si tu es mon meilleur ami et le frère de mon petit ami… ça ne veut pas dire que tu peux fourrer ton nez dans mes affaires au lit. C’est trop personnel. Qui te dirait ça, connard ?!

— Il fallait vraiment que tu sois si grossier ? Je suis juste curieux.

— Je ne te le dirai pas. Devine toi-même.

— Pourquoi tu devrais me le cacher ?

— Pourquoi tu veux le savoir ?

— Alors dis-moi une chose, et je ne te le redemanderai pas.

— Quoi… ?

Mork donna une chance à Ren, mais il devait encore le menacer. Il ne voulait pas que Ren lui pose à nouveau ce genre de questions, car il ne lui répondrait jamais.

— J’espère que c’est une bonne question ! Si tu poses une question perverse, ton visage rencontrera mes pieds.

— Tu es aussi féroce quand tu es avec Sun ?

— Demande juste ce que tu veux demander, ou alors ferme ta gueule.

Ren avait un peu peur, mais il décida quand même de demander.

— J’ai entendu ces filles dire quelque chose comme, vous êtes le genre de couple où, “le premier à dormir est la femme”. Qu’est-ce que ça veut dire ?

— Espèce de connard ! Tu ne vas pas arrêter de poser des questions perverses, hein ?!

Mork rugit et referma ses bras autour du cou de Ren. Il n’était pas sûr de savoir si Ren voulait vraiment savoir et était vraiment curieux, ou s’il essayait juste de l’énerver. Ren n’était pas le genre de personne qui aimait mettre son nez dans les affaires des autres, surtout dans les affaires personnelles. Mais maintenant, il n’arrêtait pas de demander et de fixer Mork comme s’il était la personne la plus fouineuse du monde.

— Vous vous disputez ? Je pouvais vous entendre de l’extérieur.

Sun revint après avoir terminé l’appel téléphonique.

— Ce n’est rien, répondit Mork.

Cependant… Ren continua à regarder Mork et Sun alternativement comme s’il attendait toujours la réponse. Mork fit comme s’il allait encore une fois serrer le cou de Ren, alors ce dernier ferma sa bouche, l’air toujours insatisfait. Sun s’assit à côté de Mork sur le même canapé. Ren les regarda tous les deux, se rendant compte qu’il devait leur laisser un peu de temps en privé.

— J’ai sommeil. Je vais me coucher en premier. N’oublie pas de verrouiller la porte, Sun.

Ren feignit un bâillement pour que son mensonge ait l’air vrai et se leva, pour monter dans sa chambre. Mork le regarda, un peu confus. Ils discutaient comme d’habitude à l’instant, pourquoi voulait-il aller se coucher tout d’un coup ?

— Il sait quoi faire.

Sun sourit, satisfait.

— Tu lui as dit de faire ça, pas vrai ?

Mork voyait clair dans son jeu.

— Tu n’aimes pas ça ?

Sun sourit.

Mork pinça les lèvres, contrarié par son petit ami. Mais maintenant qu’ils étaient seuls, Mork pouvait agir comme un amant et exprimer davantage ses sentiments pour Sun.

Mork s’allongea, posant sa tête sur les genoux de Sun. Ce dernier était très satisfait que Mork se rapproche de lui de cette façon. Il sourit avec suffisance, les yeux pétillants en regardant Mork, qui jouait à un jeu sur son téléphone et parlait à Sun en même temps.

— Ren m’a demandé qui était le top et qui était le bottom.

Sun rit parce que Ren lui posait régulièrement la même question.

— Et qu’est-ce que tu as dit ?

— Qui répondrait à ça ? C’est bien que tu ne lui aies jamais dit. Si tu lui dis, je vais te tuer, putain.

— Tu vas me baiser jusqu’à ce que je meure ?

— Pervers.

Mork détourna ses yeux de l’écran pour regarder le beau visage de l’homme silencieusement dangereux. Le Sun poli et doux commençait à devenir de plus en plus pervers chaque jour.

— Je veux dire que je vais te tuer pour de vrai !

— J’étais si heureux à l’instant. Même si tu allais te déchaîner sur moi ce soir.

— Sun !

Mork se leva et fusilla Sun du regard.

— Tu m’as dit de ne le dire à personne, alors pourquoi je l’aurais fait ?

Sun recula un peu. Il n’avait pas peur des actes rudes et intimidants de Mork car il savait que Mork agissait ainsi juste pour cacher sa gêne.

Mork l’aimait tellement, qu’il n’aurait jamais eu recours à la violence contre lui.

— Au moins, tu tiens ta parole.

— Puisque je suis un bon garçon, tu ne penses pas que je mérite une récompense ?

— Quelle récompense ?

— Tiens.

Sun lui montra au lieu de le dire… Il se pencha jusqu’à ce que son beau visage soit proche de celui de Mork, ses lèvres chaudes se pressant sur celles de Mork en un instant.

Bien que Sun ait attaqué Mork aussi vite qu’un chasseur, il connaissait trop bien les mouvements de Sun. Juste au moment où celui-ci avait déplacé son visage vers lui et l’avait regardé avec ces yeux assoiffés, Mork avait su ce que Sun avait prévu de faire.

C’était juste que… Mork ne l’avait pas arrêté.

Sun l’embrassait doucement, exprimant les sentiments débordants de son cœur à travers son geste. Le baiser était si doux, juste un léger contact sur les lèvres. Mais ensuite, les choses commencèrent à s’échauffer. Le baiser devint de plus en plus chaud et profond, au point qu’ils pouvaient à peine résister à la tempête de luxure qui faisait rage.

Sun embrassait Mork de manière taquine, parfois malicieuse, parfois si intense que leurs cœurs ratèrent un battement et que leurs corps avaient une envie irrésistible l’un de l’autre. Ils étaient attaqués par la tempête du désir.

— Continuons dans ma chambre, chuchota-t-il après s’être lentement, avec nostalgie et désir ardent retiré des lèvres de Mork.

Même si Mork ne dit rien, Sun agit et éteignit la télévision.

Mork regarda la personne que Ren avait décrite comme un gentleman qui n’avait jamais touché à son ex avant. C’était incroyable, car Sun était complètement différent de ce que Ren avait dit lorsqu’ils avaient été seuls.

Et le plus frustrant, c’était que… Mork n’avait jamais été capable de résister à Sun !

— Allons-y.

Sun attrapa la main de Mork et le tira vers le haut. Quand Mork hésita à bouger, Sun poussa son dos vers les escaliers, insistant pour obtenir ce qu’il voulait. C’était vraiment fou parce que… Mork ne pouvait pas dire non à Sun.

Quelques instants plus tard, ils étaient dans la chambre de Sun, la porte était fermée, et Sun commença à montrer son amour, son désir et ses sentiments à Mork sans se cacher.

Mork serait le seul à connaître tous ces sentiments.

Et Sun était le seul à connaître le “statut” de Mork — le “top” ou le “bottom” — lorsqu’ils exprimaient leur désir lascif l’un envers l’autre. Dans cette vie, Mork ne laisserait que Sun lui faire une telle chose.

Il ne cédait qu’à Sun… seulement lui.


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