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S.C.I. Journey of Mysterious Cases
Le Titre
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Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
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Le Titre
Sam 13 Juil 2024 - 16:08
S.C.I. Journey of Mysterious Cases
Ecrit Par Er Ya



Carte D'identité

Pays D'origine : Chine

Traduction : Nirlaw & Nephely
Correction :Yoi Hikari, Johanne & MiniElise

Nombre De Chapitres : 128 Chapitres

Status : En Cours


Résumé

Toutes les enquêtes confiées à l'équipe S.C.I sont des meurtres de masse, commis par des tueurs en série imprévisibles aux méthodes d'abattage horribles et macabres.

Cependant, au milieu des scènes de crime sanglantes et des batailles d'esprit enflammées, l'amour des jeunes hommes de l'équipe fleurit encore...

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Sam 20 Juil 2024 - 14:29



Prologue
La Formation Du SCI
S.C.I : abréviation de Special Crime Investigation. Elle a été mise en place par la direction générale des enquêtes criminelles sur proposition du commissaire de police. Il s’agit d’une équipe spéciale composée des élites de différents départements de police pour enquêter sur des cas particuliers.



La déclaration de police est la suivante :

Toutes les actions prises par le SCI sont complètement indépendantes. Toutes les actions doivent être rapportées directement au commissaire de police par le chef et le chef adjoint de l’équipe. Un département ne doit pas être restreint par les autres départements quand ils traitent des affaires. Si le SCI requiert de l’aide des autres départements, ceux-ci devront offrir toute leur assistance sans aucune objections.

Déclaration réalisée par : Le commissaire de police de la direction des enquêtes criminelles, Bao Zheng.

Date : le 7 novembre 2006.




Liste des membres du SCI :

Chef d’équipe (principal) : Bai Yutang (Mouse)

Date de naissance : 27 septembre 1980

Résumé :

  • 1998 : Diplômé de L'académie militaire X. Champion de la compétition intercollégiale de kickboxing chinois pendant trois ans d’affilée.
  • 1999-2002 : Pilote de Air Force. Rang - Capitaine d’aviation.
  • 2002-2005 : Après s’être retiré d’Air Force, il rejoint la ville S comme capitaine d’équipe des enquêtes criminelles et résolu de nombreuses affaires.



Chef d’équipe (adjoint) : Zhan Zhao (Cat/Kitty)

Date de naissance : 26 septembre 1980

Résumé :

  • 1998 : Diplômé de l’académie militaire X en master de psychologie criminelle avec le meilleur score.
  • 2002 : Obtention d’un doctorat en psychologie criminelle.
  • 2002-2004 : Chercheur dans le laboratoire de recherche sur la psychologie anormale de New York.
  • 2005 : Retourne en Chine comme consultant officiel en psychologie criminelle. Travaille actuellement au bureau de recherche en psychologie criminelle du bureau principal de la ville S.



Membres de l’équipe (terrain) :

  • Wang Chao : Enquêteur criminel (ancien membre de l’équipe de Bai Yutang).
  • Ma Han : Enquêteur criminel (ancien sniper).
  • Zhang Long : Enquêteur criminel (ancien membre de l’équipe de Bai Yutang).
  • Zhao Hu : Enquêteur criminel (5 ans d’expérience sous couverture).
  • Xu Qing : Enquêteur criminel (ancien mécanicien militaire).




Membre de l’équipe (bureau) :

  • Gongsun Ce : Médecin légiste (doctorat en anthropologie).
  • Jiang Ping : Expert informatique (un des meilleurs hackers du pays).




Autres (personnel non-policier) :

  • Lu Fang: Contact médias (relations publiques)
  • Han Zhang: Agent de renseignement (les informations pertinentes sont confidentielles)



À 13h00, le 8 novembre 2006, tout le personnel énuméré ci-dessus doit se présenter au bureau du SCI situé au 17e étage du bureau principal de police de la ville S.

Le SCI a été officiellement créé.


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Sam 20 Juil 2024 - 14:30


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 1
Cat et Mouse ne peuvent absolument pas être proches
Il était encore tôt le matin, mais le bureau de police de la ville S était déjà en effervescence. Les gens s’étaient rassemblés en petits groupes, chuchotant les uns avec les autres. Au moment où Wang Chao et Zhang Long entrèrent dans le bâtiment, ils purent sentir que quelque chose n’allait pas.

Que se passait-il avec eux ?

Ils avaient tous les deux des yeux de panda et ils avaient manifestement manqué de sommeil pour clore une grosse affaire la nuit dernière. Au moment d’arriver à l’ascenseur, il y avait une note collée sur le mur. Zhang Long l’arracha du mur et jura,

— Quel idiot audacieux a eu le courage d’afficher des flyers dans le poste de police ?

Wang Chao, qui était à ses côtés, jeta un coup d'œil et dit, “Cela n’a pas l’air d’une pub…. Oh, c’est signé par le commissaire de police.”

Les deux hommes s’approchèrent du bout de papier en entrant dans l’ascenseur.

Dix secondes plus tard, un puissant cri provenant de l’ascenseur se fit entendre. Les personnes à l’extérieur furent si choquées qu’elles s’éloignèrent de l’ascenseur.

Ding!

Les portes s’ouvrirent sur le 7e étage.

L’instant d’après, Zhang Long et Wang Chao surgirent violemment comme une meute de loup en criant, “Putain de merde !!”. Ils se précipitèrent vers le bureau d’enquête criminelle, attirant l’attention des autres officiers.

La porte du bureau fut ouverte d’un violent coup de pied par les deux hommes, donnant aux officiers la peur de leur vie alors qu’ils se précipitaient sous leur table pour se mettre à l’abri. Quelques-uns sortirent même leur arme.

Mais les deux hommes ne firent pas vraiment attention à eux et se dirigèrent vers le bureau du capitaine.

La porte s'ouvrit une seconde avant qu’ils ne puissent la franchir et, ne pouvant pas s’arrêter, ils s’écrasèrent, emportés par l’élan. Ils se retrouvèrent tous les deux par terre au milieu de la pièce.

Bruit sourd.

Ils entendirent quelqu’un crier à travers la fenêtre depuis l’étage en dessous.

— Vous, les membres de la police criminelle, ne pouvez pas vous reposer, ne serait-ce qu’un jour ? À ce rythme, personne dans ce bâtiment ne saura comment réagir en cas de tremblement de terre !

Zhang Long et Wang Chao se remirent sur leurs pieds pour voir Bai Yutang appuyé contre son bureau avec une tasse de café dans sa main, tout en les regardant avec amusement.

— Capitaine ! C’est vrai ??!! demanda Zhang Long en tenant le papier dans ses mains.

— Qu’est-ce que tu en penses ? répondit Bai Yutang sans inquiétude alors qu’il prenait une gorgée de café.

— D… Donc… c’est vrai ? confirma prudemment Wang Chao.

Bai Yutang hocha la tête et continua à boire son café. Après un moment de silence, des cris de tonnerre retentirent dans tout le bureau.

— Capitaine, tu ne peux pas nous quitter.

— Capitaine, tu ne peux pas partir juste comme ça.

— Wang Chao, Zhang Long, vous ne pouvez pas partir. Que vont faire les autres si vous partez aussi…

L’agitation poussa les autres départements à sortir la tête pour voir ce qu'il se passait.

Département des mœurs :

— Que se passe-t-il avec l’équipe des enquêtes criminelles ? Le capitaine Bai est mort sur le terrain ?

Division des crimes économiques :

— Je ne pense pas ! Je l’ai vu ce matin bien vivant et en pleine forme.

Département des stupéfiants :

— Oui, c’est vrai. Comme si le seigneur Yama allait oser le prendre.

Peu de temps après, ils entendirent un hurlement enragé.

— Vous tous fermez-là ! Je ne suis pas encore mort !!

Silence.

— Regardez…, dirent la division des mœurs, des crimes économiques et des narcotiques en échangeant des regards, avant de reculer et de fermer la porte.

— Zhang Long, Wang Chao, prenez vos affaires et venez avec moi au 17e étage dans l’après-midi, dit Bai Yutang après avoir fini sa gorgée de café.

Puis il arrêta l’un des membres qui pleurait et l’avertit sur un ton menaçant.

— Tu ferais bien de t’occuper de l’équipe une fois que je serai parti. Ne me déshonore pas !

— Oui… répondit-il en continuant à pleurer.


Environ 10 minutes plus tard, à 13 heures au milieu des cris de l’équipe d’enquête criminelle et des acclamations des autres officiers du 7e étage, Bai Yutang, ainsi que Zhang Long et Wang Chao, montèrent dans l’ascenseur et appuyèrent sur le bouton pour le 17e étage.

Alors que les portes s’ouvraient, ils furent accueillis dans un tout nouveau bureau avec sur la porte vitrée les mots ‘S.C.I’ ; cela ressemblait un peu au F.B.I. En sortant, ils entendirent le bruit d’un autre ascenseur qui s’ouvrait. En se tournant vers le bruit, ils virent un homme en costume avec une main dans sa poche de pantalon et un dossier dans l’autre, sortir avec élégance.

Zhang Long et Wang Chao devinrent immédiatement nerveux alors qu’ils regardaient prudemment Bai Yutang.

Comme prévu…

Alors que Gongsun Ce s’approchait, il vit Zhan Zhao et Bai Yutang se regarder à l’extérieur des ascenseurs. Une lueur traversa ses lunettes sans monture et il se mit à rire tout seul, “Encore une fois”.

— Xiao Bai, Xiao Zhan… Vous n’entrez pas ?

Wang Chao et Zhang Long déglutirent tous les deux.

— En voilà un autre…

Les hommes devant eux n’étaient pas des hommes ordinaires, ils étaient connus dans le secteur de la police comme les trois sorciers de leurs domaines respectifs. Ils étaient aussi connus comme les trois trésors du bureau de police de la ville de S.



Commençons avec Bai Yutang. Les gens qui le connaissaient, l'appelaient le cinquième Bai (Laowu), ce n’était pas parce qu’il était le 5e enfant, mais parce qu’il était le cinquième capitaine de l’équipe d’enquête criminelle de la famille Bai. Sa famille était bien connue pour produire de bons enquêteurs, de son grand-père à son père en passant par ses oncles, ils étaient tous de célèbres enquêteurs. Même aujourd’hui, ils étaient des officiers de haut rang aussi bien dans la police que dans l’armée.

Et Bai Yutang, lui-même, était doté des gènes supérieurs de la famille paternelle. Lorsqu’il avait obtenu son diplôme de l’école militaire, il avait d’abord rejoint l’armée. Après avoir atteint le grade de lieutenant, il était revenu pour devenir officier de police. Pendant les quelques années passées à son poste, il avait résolu d’innombrables affaires importantes. De plus, il était incroyablement courageux et habile au combat. Sous sa direction, avec son attitude arrogante et son fort tempérament, l’équipe des enquêtes criminelles était extrêmement meurtrière. Personne, dans tout le poste de police, n’osait les embêter. Quand les gens passaient par le bureau de l’équipe, ils n’osaient même pas respirer. C’était aussi la raison pour laquelle les membres pleuraient autant lorsqu’ils avaient appris le départ de Bai Yutang, leur soutien disparaissait !!!

Quand on parlait de Bai Yutang, il fallait aussi mentionner Zhan Zhao.

Celui qui sortait de l’ascenseur à l’instant. Une autre raison, plus importante, expliquait leur renommée, outre leurs talents exceptionnels. C’était leur beauté impeccable, ce qui poussaient d’autres officiers à serrer les dents de haine. C’était particulièrement le cas pour  Zhan Zhao.

Si on pouvait décrire Bai Yutang comme beau, alors Zhan Zhao pouvait être qualifié de magnifique. Ses traits étaient élégants et délicats avec sa silhouette élancée, complétée par un costume indigo ajusté. Avec le dossier qu’il avait dans la main, c’était un spectacle qui ferait baver toutes les créatures féminines dans la rue, de 8 à 80 ans. Selon les mots de la mère de Bai, s’il souriait doucement, il ferait tomber raides mortes toutes les femmes qui en seraient témoins. De plus, Zhan Zhao était un docteur en psychologie criminelle mondialement reconnu , il avait obtenu son doctorat avant ses trente ans !! En plus, aviez-vous déjà vu un psychologue avec une arme ? Zhan Zhao en avait une !!!

À ce propos, Zhan Zhao et Bai Yutang se connaissaient depuis longtemps. Ils ne pouvaient pas se supporter dès leur sortie de l’utérus.

Pourquoi les mères des deux jeunes hommes étaient-elles toujours mentionnées ? C’est parce que les deux familles habitaient l’une en face de l’autre, les deux mères étaient amies depuis l’école primaire. C’est une pure coïncidence si elles avaient accouché en même temps. Zhan Zhao était né seulement une heure avant Bai Yutang. En tant que tel, Bai Yutang avait été forcé d’appeler Zhan Zhao “frère Xiao (petit) Zhan” pendant huit ans. Ah, cette haine…

Les deux étaient basiquement des amis d’enfance, mais pourquoi se comportaient-ils comme des pires ennemis ? Cela remontait à l’époque où ils étaient à l’école maternelle, depuis qu’ils étaient jeunes, ils étaient en concurrence pour tout. Quand il était temps de manger, ils volaient la nourriture de l’autre, quand c’était l’heure de dormir, ils s’arrachaient l’oreiller. Au fur et à mesure du temps, ils étaient entrés en compétition pour la première place à l’examen, pour savoir qui pouvait sauter des classes plus rapidement. Si Xiao Bai était couronné champion en compétition de kickboxing chinois, Xiao Zhan avait accepté une bourse d’excellence dans tous les domaines. Les deux s’étaient battus encore et encore jusqu’à ce que l’un aille à l’armée tandis que l’autre était parti à l’étranger. Mais à la fin, après s’être dispersés, ils avaient fini dans le même poste de police. C’est ce qu’on appelle le destin, les ennemis(1) étaient destinés à se rencontrer.

De l’avis de Bai Yutang, Zhan Zhao était loin d’être l’homme cultivé et gracieux que l’on croyait, il était extrêmement malin et rusé comme un chat.

De l’avis de Zhan Zhao, Bai Yutang n’était pas aussi capable et intelligent qu’il le laissait montrer, il était une petite souris haineuse !

Quand à celui en manteau blanc et lunette sans monture, il était raffiné et cultivé. Celui au visage d’élite était Gongsun Ce.

Gongsun était en quelque sorte un médecin légiste légendaire, un célèbre anthropologiste qui résolvait de nombreuses affaires. Quand il était encore professeur à l’université militaire X, il enseignait aux deux hommes mais pour eux, c’était un homme étrange qui ne se déplaçait jamais sans son scalpel. Un homme avec le visage d’un pervers tueur…

Et ainsi, ces trois hommes, dont la beauté ne pouvait être mise en mots, se tenaient juste devant le bureau du S.C.I., se fixant les uns les autres.  Jusqu’à ce que le commissaire de police Bao, qui était assis à l'intérieur, n’en puisse plus et qu’il rugisse :

— Qu’est-ce que vous attendez tous ? Entrez pour la réunion !!


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 2
Une affaire
La réunion s’était plutôt bien passée, c’était juste une introduction basique des membres et l’explication des responsabilités.

Après ça, le commissaire Bao remit à Bai Yutang une épaisse pile de dossiers.

— Il y a de nombreuses affaires qui n’ont pas été résolues au cours des dix dernières années. Mettez ces voyous en prison avant qu’ils ne se carapatent.

Une fois fini, il se tourna et partit mais juste avant de sortir, il jeta un regard significatif à Zhan Zhao et Bai Yutang.

— Vous deux… mieux vaut ne pas vous battre et travailler correctement ensemble.

Puis il partit.

Ses paroles leur donnèrent un frisson.

Une fois Bao Zheng parti, l’atmosphère initialement sérieuse dans le bureau s’éclaircit immédiatement. Même s’ils se connaissaient déjà, ils étaient dans des services différents, alors ils étaient obligés de parler et de se rattraper maintenant qu’ils devaient travailler ensembles.

Bai Yutang fit un signe de la main.

— Les gars, allez-y d’abord, puis nous nous retrouverons dans une demi-heure pour une réunion.

Il lança un regard à Zhan Zhao qui signifiait “Allons discuter” avant d’entrer dans le bureau.



La composition générale du S.C.I. n’était pas compliquée, il y avait un hall d’entrée, deux bureaux et une salle de réunion relativement moderne. Dans le hall, il y avait des tables de travail standards destinées à chaque membre, mais comme la plupart étaient enquêteurs de terrain, ils n’avaient pas beaucoup d’affaires avec eux.

Quant aux deux bureaux, un appartenait à Bai Yutang tandis que l’autre était à Zhan Zhao.

Le bureau de Bai Yutang était relativement simple, il était élégamment meublé selon ses préférences. Zhan Zhao, d’autre part, était probablement celui qui possédait le plus de biens, en raison de son occupation, son bureau avait plusieurs étagères remplies de livres. Les porte-documents étaient également remplis de diverses choses.

Lu Fang se montra brièvement avant de s’enfuir ailleurs, tandis que Han Zhang qui était en charge du renseignement, n’était pas encore là.

Gongsun avait quelques subordonnés et son propre bureau de médecin légiste séparé, situé juste à côté du S.C.I., équipé avec du matériel de pointe.

En fait, la totalité du 17e étage était le bureau du médecin légiste. Dans le passé, c’était un terrain interdit sur lequel personne n’osait mettre les pieds. La première chose que Zhao Hu fit à son arrivée fut d’offrir de l’encens à Bouddha, pour dissiper les mauvaises vibrations de l’endroit. Par la suite, Gongsun l'avait tiré sur le côté, lui fournissant des explications non désirées sur le lieu, comme la raison pour laquelle le bureau du médecin légiste se trouvait au 17e étage, ou le top 10 des activités paranormales s'étant produites à cet étage. Ses paroles effrayèrent Zhao Hu, qui se couvrit les oreilles.

— S’il vous plaît, ayez pitié, GeGe! cria-t-il.



Dans le bureau du capitaine.

Zhan Zhao s’assit sur la chaise en face de la table et croisa élégamment ses jambes. Il leva la tête pour regarder Bai Yutang, qui se tenait en face de lui, avec un sourire désabusé.

— Toi, villain Cat, qu’est ce que tu regardes ? dit Bai Yutang.

De par ses nombreuses années de combat avec Zhan Zhao, il savait qu’il y avait un problème lorsque Xiao Zhan avait cette expression.

— Pas grand chose, dit-il en haussant les épaules. J’écoute juste les instructions du chef Bai.

— Arrête ça. Et, comme d’habitude, montre moi du respect et ne m’humilie pas quand nous sommes devant l’équipe, dit Bai Yutang, mécontent.

— Ce n’est pas un problème, mais je viens avec toi quand tu iras sur le terrain ! Et tu dois m’écouter pour tous les problèmes relevant de mon domaine d’expertise ! expliqua Zhan Zhao.

— Humm… Bien, deal.

Bai Yutang hocha la tête dans un soupir. Il transmit ensuite l’ensemble des documents à Zhan Zhao.

— C’est les tiens maintenant, Expert !!

— Quoi ? Pourquoi ?! rétorqua-t-il rageusement et il poussa la moitié des documents vers Bai Yutang. On prend chacun la moitié !

Bai Yutang le regarda et parla à travers ses dents serrées.

— Tu sais que je ne supporte pas ces choses.

— Ce sont les responsabilités du capitaine !! Tu devrais chercher quelques cas plus faciles et en résoudre un ou deux d’abord. Sinon, le S.C.I. sera dans l’embarras, Grand Inspecteur Bai ! dit Zhan Zhao en lui retournant son regard.

— Allô ? Sais-tu au moins ce que sont les affaires classées? Tu penses que ça sera résolu juste parce que tu le dis ?? Attends une minute, quelque chose ne va pas… lança Bai Yutang choqué avant de poursuivre. Je te dis, Kitty, quelque chose ne va pas avec toi. Oh, je comprends, c’est parce que je suis le chef alors que tu es l’adjoint et que tu ne comprends pas pourquoi ? Docteur Zhan, dit Bai Yutang en souriant tout en scannant Zhan Zhao de bas en haut.

— Pff ! Tu n’es qu’un petit homme qui a eu de la chance ! Tu peux regarder tout ça par toi-même ! dit Zhan Zhao les dents serrées tout en lui renvoyant la moitié des documents.

— Toi… Bien ! souffla Bai Yutang. Je vais juste choisir au hasard. Nous commencerons par celui que je choisirai, car de toute façon, ce sont tous des cas à résoudre, dit-il, tout en prenant hasardeusement un dossier au milieu du tas. Celui-ci fera l’affaire…

Avant de pouvoir finir sa phrase, il fut interrompu par des coups à la porte. En levant les yeux, il vit Gongsun appuyé contre celle-ci avec un dossier à la main.

— Ces vieilles affaires peuvent attendre, j’en ai une nouvelle ici.

Bai Yutang leva la paume de sa main.

— Attends un moment… Appelons tout le monde. Nous en parlerons dans la salle de réunion.

— Tu ne veux pas d’abord savoir de quoi il s’agit ? demanda Gongsun, l’air surpris.

— Pas besoin, si c’était une affaire de moindre importance, est-ce que toi, Gongsun, tu en parlerais ? répondit Bai Yutang en souriant.

Gongsun hocha de la tête et se dirigea vers la salle de réunion, satisfait.

— Quel lèche-bottes ! Souris sournoise ! murmura Zhan Zhao.

Bai Yutang éternua bruyamment en marchant.


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Sam 20 Juil 2024 - 14:30


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 3
Des nombres mystérieux
Dans la salle de réunion, une fois que tout le monde fut assis, Bai Yutang demanda à Gongsun de présenter les détails de l’affaire.

— Vous vous souvenez encore de l’affaire d’une série de délits de fuite avec un taxi volé qui s’est produite le mois dernier ? dit Gongsun en allant droit au but.

— Est-ce que tu parles de celle avec cinq morts et trois blessés ? demanda Zhang Long avant de se souvenir. Le coupable n’a-t-il pas déjà été arrêté ?

— N’est-ce pas un homme d’une cinquantaine d’années qui ne semblait pas avoir toute sa tête  ? ajouta Wang Chao.

— C’est juste, répondit Gongsun avant de continuer. Cette affaire a été confiée à la brigade routière qui l’a résolue immédiatement. Donc ce n'est pas passé par vous, n'est-ce pas ?



— Yep, répondit Bai Yutang en hochant de la tête. Que se passe-t-il ? Il y a un problème avec cette affaire ?

— Regardez ces photos… déclara Gongsun en sortant les photos pour que tout le monde puisse les voir avant de poursuivre. Voici les photos des corps des cinq victimes qui ont été tuées.

Tous les membres présents ramassèrent les photos pour les regarder de plus près. En y regardant de plus près, ils s’aperçurent qu’il s’agissait de photos de l’arrière de l'oreille des victimes. Elles portaient toutes un petit numéro bleu très clair, respectivement 7, 12, 19, 30 et 42.

— Ils étaient numérotés ? demanda Bai Yutang en fronçant les sourcils.

Mais ce n’était pas tout, Gongsun sortit plus de photos.

— J’ai un ami qui travaille comme maquilleur dans un funérarium. Il a récemment observé un phénomène étrange ; beaucoup de ceux qui sont morts dans des accidents de voiture ont été numérotés derrière leurs oreilles, sans répétition. C’est une personne assez méticuleuse donc il a trouvé cela étrange. Il a enregistré et pris des photos avant de me les apporter il y a quelques jours, le dernier enregistrement date d’il y a trois jours.

— Trois jours ? dirent-ils tous en cœur, stupéfaits.

— Ce chauffeur psychopathe n’a-t-il pas été envoyé en prison il y a un mois ? s’exclama Zhao Hu.

— Ce n’est probablement pas lui qui les a numérotés, marmonna Zhan Zhao.

— Je suis d’accord, dit Gongsun en hochant la tête. Les victimes ont été envoyées directement au bureau du médecin légiste depuis les hôpitaux. Il y en a deux qui ne sont même pas passées par un hôpital. En plus, j’ai vérifié. Ils ont été marqués avec ces numéros en utilisant une technique similaire à celle des tatouages, ils n’ont pas été faits récemment.

Bai Yutang aligna les photos.

— Si les nombres sont connectés, sans compter ceux que nous n’avons pas découverts, nous avons au moins vingt victimes sur les bras.

— Regardez cette personne ! dit Gongsun en prenant une photo.

Tout le monde se serra autour de lui, c’était la photo d’une des dix victimes en plus au funérarium. Le nombre était 23.

— C’est Chen Siliang. Il est mort il y a une semaine, mais c’est son second accident de voiture, dit Gongsun en ouvrant un dossier.

— Il est l’un des blessés de l’affaire du chauffeur psychopathe ? demanda Jiang Ping en regardant le dossier, incrédule.

— Ce chauffeur de taxi n’a pas réussi à le tuer, mais il est quand même mort dans un autre accident de voiture ? Il a quand même été numéroté...

Ma Han se gratta la tête confus, l’incrédulité était peinte sur tout son visage.

Bai Yutang garda le silence pendant un moment puis il demanda à Zhan Zhao qui était tout aussi silencieux.

— Qu’en penses-tu?

Zhan Zhao tapota doucement son genoux avec ses doigts minces, ce qui était une de ses habitudes quand il était plongé dans ses pensées.

— C’est soit une annonce pour le prochain meurtre, soit un enregistrement des meurtres.

Bai Yutang hocha la tête en entendant ses mots. Il réfléchit un peu.

— Gongsun, demande à Lu Fang de contacter les familles des victimes. Déterrez tous les corps pour une nouvelle autopsie ! Wang Chao, Ma Han, allez enquêter sur le lieu des accidents de voiture et sur le dernier hôpital où ils ont été soignés. Qui étaient leurs docteurs, comment sont-ils morts, plus il y aura de détails, mieux ce sera ! Zhang Long, Zhan Hu, faites une vérification détaillée de tous les cercles sociaux, ennemis, occupation des victimes. Voyez s’il y a des similitudes. Jiang Ping, donnez-moi une copie de toutes les informations relatives aux voitures impliquées dans les accidents, des cartes des lieux où ils ont eu lieu ainsi qu’un rapport détaillé sur chaque victime ! Xu Qing, descendez dans les salons de tatouages pour trouver des indices sur les nombres. Faites-le discrètement. Ensuite, trouvez Han Zhang pour voir s’il sait quelque chose. Je vais rencontrer cette personne serviable au salon funéraire, suivie par ce chauffeur fou. Très bien tout le monde, dispersez-vous et mettez-vous au travail !

— Oui ! répondirent-ils tous en même temps avant de disparaître en quelques minutes pour effectuer leurs tâches respectives.

Bai Yutang rassembla toutes les photos et se leva…

— Hum… toussa Zhan Zhao, assis à la table, tout en le regardant du coin de l'œil.

Après avoir fini de ranger les dossiers, Bai Yutang prit sa veste et fit respectueusement un geste.

— Après toi.

— Allons-y… Expert ! répondit Zhan Zhao avant de se lever et d’arracher les clés de voiture à Bai Yutang. Je vais conduire.

Et il sortit immédiatement.

— Hey ! s’écria Bai Yutang avant de le poursuivre en mettant sa veste. Cat ! Ne t’avise pas de toucher à ma voiture ! Tu es un conducteur dangereux !!


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Sam 20 Juil 2024 - 14:31


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 4
Le salon funéraire
Une voiture de sport Spyker C8 argentée était garée sur le salon funéraire dans la ville de S. Bien qu’il y avait peu de gens dans cette zone, cette voiture de sport exceptionnelle avait encore attiré beaucoup d’attention.

Quand Bai Yutang sortit de la voiture avec un trench-coat Armani gris argenté et une paire de lunettes de soleil Gucci, on aurait pu penser qu’il était une célébrité ou un mannequin. En gros, on n'aurait jamais pu deviner qu’il était en fait un officier de police.

— Personne n’a encore porté plainte contre toi ? dit Zhan Zhao à contrecœur et quelque peu fâché.

— Porter plainte pour quoi ? demanda Bai Yutang en retirant ses lunettes avant d’entrer dans le bâtiment.

— Tu entres et sors du poste de police dans une voiture de sport de 400 000 dollars. Je doute fort que personne ne se soit plaint de toi.

— Cette voiture a été achetée avec de l’argent propre et c’est un cadeau de mon frère !! dit Bai Yutang en haussant les épaules. De plus, j’aime cette voiture. Elle peut atteindre la vitesse du son, parfaite pour attraper les criminels.

— Ah oui, un policier qui conduit une spyker C8 de 400 000 dollars pour attraper les criminels. Cela montre que tu ne t’intègres pas bien dans la société !

— Ouais, ouais, Kitty, tu essaies bien de prouver que je ne suis pas normal depuis que l’on est nés, dit Bai Yutang en surveillant l’entrée du funérarium. Cependant, toutes tes grandes théories psychologiques ne fonctionnent pas sur moi.

— Ha ! Ce n’est pas grave si tu ne veux pas l’admettre. Quoi qu’il en soit, j’ai réussi à prouver que tu as des troubles paranoïaques, antisocial, borderline, histrionique, narcissique et bien d’autres troubles de la personnalité anormaux depuis 20 ans que je te connais ! répondit Zhan Zhao en glissant sa main dans sa poche.

— Si toutes ces affirmations tiennent réellement la route, alors je serais celui mettant ces chiffres sur les morts et non celui qui enquête, dit Bai Yutang en indiquant la morgue.

Soudainement, quelqu’un sortit de la morgue et rejoignit la conversation.

— En tant qu'enquêteur vous êtes plutôt spécial.

Les deux hommes se retournèrent vers l’homme qui venait de parler ;  c’était un homme maigre qui semblait avoir environ 30 ans. Sous l’éclairage tamisé du funérarium, le visage initialement pâle de l’homme semblait encore plus sombre.

— Je suis Chen Jing et vous êtes de la police ? demanda l’homme tendant sa main pour les saluer.

— Ah… Bonjour, répondit Bai Yutang en lui retournant sa poignée de main et en sortant sa carte d’identité de l’autre main. Je suis Bai Yutang et voici Zhan Zhao.

— Je crois que Gongsun vous a donné un aperçu de la raison de notre visite.

Après les avoir salué, Chen Jing se tourna et les conduisit tous les deux à la morgue.

— Je pense que vous devriez d’abord jeter un coup d'œil à ça.

Zhan Zhao et Bai Yutang s'échangèrent un regard et suivirent Chen Jing dans la morgue. Plusieurs corps étaient disposés dans la morgue, recouverts avec un tissu blanc par dessus. Seul un corps avait été partiellement découvert. Il était clair que Chen Jing était en train de maquiller ce corps.

— Celui-là a été envoyé ce matin. Regardez ici, dit Chen Jing en inclinant la tête sur le côté pour révéler le numéro 39 clairement imprimé derrière l’oreille.

— Oh ! Un autre, s'exclama Bai Yutang en regardant son coéquipier.

— Il ne donne pas l’impression d’avoir été fait à la main, commenta Zhan Zhao.

— Humm…

Après avoir écouté les mots de Zhan Zhao, Bai Yutang baissa sa tête pour jeter un coup d'œil. Seulement pour constater que le numéro était inhabituellement soigné dans une police SimSun Standard.

— Ce n’est pas un tatouage ? demanda Bai Yutang en se frottant le menton, tournant à nouveau les yeux vers son coéquipier. Alors qu’est-ce que c’est ?

— Hum… Je ne peux pas encore en être sûr tant qu’on ne l’a pas envoyé pour les tests. Ça ne ressemble pas à un tatouage, c’est plus comme une sorte de sceau, répondit Zhan Zhao, sa tête encore baissée. D’après les chiffres, la personne qui a fait ça a un cas sévère de perfectionnisme, dit-il avec sérieux.

— Perfectionnisme ?? s’étonna Bai Yutang en jetant un autre coup d'œil au nombre. Je ne vois pas en quoi c’est joli de se marquer l’oreille avec un chiffre.

— J’ai dit parfait !! Pas joli ! s’emporta Zhan Zhai avant de poursuivre. Quand nous regardions les photos, je l’avais déjà remarqué. Presque tous les nombres sont placés au même endroit.

Pendant qu’il parlait, il mit ses gants et tourna l’oreille pour que Bai Yutang puisse la voir.

— Les nombres sont tous parfaitement placés derrière le cavum conchae. Tu sais ce que cela veut dire ?

— Que cette personne est un psychopathe ? répondit Bai Yutang sans même y penser.

Zhan Zhao leva les yeux au ciel et lui tendit la main dans la défaite.

— Sans aucun doute.

— C’est cette position. C’est la ”seule” position, continua-t-il.

— En langage humain, s’il-te-plait, prononça Bai Yutang en lui prenant l’oreille.

Zhan Zhao roula à nouveau des yeux.

— … La localisation des nombres. Tu ne les remarquerais jamais, sauf en tournant l’oreille ! dit-il en relâchant l’oreille pour la laisser revenir à son état d’origine afin de prouver son point de vue à Bai Yutang.

Les nombres étaient complètement cachés par l’auricule et ne pouvaient être vus sous aucun angle.

— Donc ?? Qu’est-ce que cela veut dire, Expert ? demanda Bai Yutang, toujours perplexe.

— Cela veut dire que la personne qui marque les corps a plus ou moins une connaissance professionnelle médicale, ainsi qu’une tendance extrême à la perfection. Il souffre définitivement de Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) et prête une grande attention aux détails. Il a probablement été engagé dans des métiers qui requiert de la minutie et il est sûrement  timide et extrêmement prudent dans la vie de tous les jours… dit-il tout en retirant ses gants.

— En langage humain !!! ne put s'empêcher d’interrompre Bai Yutang.

— C’est un psychopathe, résuma Zhan Zhao.


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 5
Harcèlement
Après avoir quitté le salon funéraire, Bai Yutang appella Gongsun pour l'informer de la nouvelle victime. Puis il prit la voiture avec Zhan Zhao.

— Où allons-nous maintenant ? demanda Zhan Zhao en feuilletant le dossier contenant tous les documents relatifs à l’affaire du délit de fuite en taxi.

— À la prison, répondit Bai Yutang en ajustant le rétroviseur. Pour avoir une discussion avec cet oncle fou.

— Wu Hao, 47 ans, a été conducteur de taxi pendant plus de 20 ans. Il est marié et a une fille de 19 ans qui étudie au lycée. Ça ne ressemble définitivement pas à la vie d’un fou avec une vendetta contre la société, dit Zhan Zhao en refermant le dossier.

— Apparemment, cet oncle a fait semblant d’avoir un dédoublement de la personnalité devant le tribunal et a été envoyé dans un hôpital psychiatrique.

— Un lunatique, une double personnalité et une maladie mentale sont trois concepts complètement différents !

— Ta vitesse ! dit Zhan Zhao en pointant le relevé de vitesse du tableau de bord.

— À tes yeux, les gens peuvent-être catégorisés en plusieurs types. Mais pour moi, ils semblent tous pareils. À mes yeux, il n'y a que deux genres de personnes - les bonnes et les mauvaises.

— Tu penses que cette voiture nous suit ? demanda Bai Yutang en jetant un coup d'œil dans le rétroviseur.

Alors que Zhan Zhao s'apprêtait à se tourner pour regarder, Bai Yutang l’arrêta.

— Ne te retourne pas ! Regarde ici.

Il ajusta le rétro et vit une Honda noire à trois ou quatre mètres derrière eux.

— Je ne vois rien… C’est encore ton instinct?

— J’ai eu un entraînement professionnel, Cat ! rétorqua Bai Yutang en jetant un rapide coup d'œil à la ceinture de sécurité de Zhan Zhao.

— Qu’est-ce que tu vas essayer de faire ? demanda le concerné en rétrécissant les yeux et en s’accrochant à sa ceinture par précaution.

— Connais-tu la différence majeure entre toi et moi ? se moqua Bai Yutang en ajustant le miroir dans sa position originale. Tu es un théoricien tandis que je suis une personne pratique, dit-il en appuyant sur l'accélérateur.

La superbe performance de la Spyker C8 était immédiatement visible. Bai Yutang dépassa quelques voitures avec facilité avant de ralentir à la vitesse initiale. Quelques secondes plus tard, la Honda noire réapparue à nouveau derrière eux.

— Hmph, marmonna Bai Yutang en levant un sourcil avec suffisance.

— C’est en effet une sorte de sixième sens animal, commenta Zhan Zhao avant de réajuster le rétroviseur pour une meilleure vue. J’ai noté la plaque d’immatriculation et le modèle de la voiture. Devrions-nous demander à quelqu’un de vérifier ?

— C’est définitivement une fausse, répondit Bai Yutang en mettant ses lunettes de soleil. Tiens-toi bien, Cat !

— Qu’est-ce que tu vas faire ? Peut-être qu’il aime juste ta voiture et veut avoir le châssis que toi, dit Zhan Zhao en saisissant la poignée du toit.

— J’ignore généralement ces filatures inutiles et aléatoires.

— Tu dis ça comme si tu étais fréquemment suivi, déclara Zhan Zhao en pinçant ses lèvres et en serrant sa ceinture.

— Bien sûr ! Je suis super populaire ! s’exclama Bai Yutang. Mais ils manquent tous de sens commun!

— Qu’est-ce que tu veux dire?

— Tu devrais savoir que même sur la route, personne ne peut suivre le rythme d’un pilote d’avion de chasse.

Bai Yutang appuya de nouveau son pied sur l’accélérateur. Son incroyable voiture de course continua tout le chemin jusqu’à ce qu’ils atteignirent la prison. Quand ils sortirent de la voiture, il n’y avait rien ni personne derrière eux.

— Comment était-ce ? demanda Bai Yutang, comme s’il n'en avait pas eu assez. C’est comme ça que la conduite devrait être !

Zhan Zhao le regarda avec désapprobation.

— Je te suggère de prendre une assurance supplémentaire. Ton comportement montre que tu conserves les frissons et la supériorité de l’époque où tu étais pilote ! Cela prouve pleinement mon point de vue selon lequel ta position sociale est gravement incorrecte.

Bai Yutan poussa un soupir et claqua des doigts pour rediriger le regard de Zhan Zhao.

— Regarde là, Cat ! Regarde !

— La personne que tu es censé étudier est là-bas ! Vas-y et libère ton désir excessif d’analyser. Arrête de me traiter comme ton rat de laboratoire !! poursuivit-il en pointant du doigt les imposantes portes de la prison qui se dressaient devant eux.

— Dans les faits, tu es un rat de laboratoire ! dit Zhan Zhao en se précipitant pour rattraper Bai Yutang. C’est ton destin !! continua-t-il en entrant dans la prison.


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 6
Prison
La sensation que donne une prison n'est jamais bonne, que vous soyez prisonnier ou simple visiteur occasionnel.

Bai Yutang et Zhan Zhao attendaient dans la salle prévue pour les visites afin de voir Wu Hao, qui était finalement arrivé, attaché dans une camisole de force, comme une boulette de riz.

Wu Hao n’avait pas l'air d’un conducteur de taxi à l’approche de la cinquantaine, dans une situation désespérée. Il n’avait définitivement pas l’air de quelqu’un avec une maladie mentale. Avec sa myopie et ses lunettes, il ressemblait à un homme bien élevé et calme. S’il n'avait pas porté ces contraintes spéciales, on aurait pu le confondre avec un professeur ou un érudit.

Il s’était lentement rendu dans la salle de visite, surveillant la zone, avant de s’asseoir sur la chaise devant la table. Il leva ensuite la tête pour scanner Zhan Zhao et Bai Yutang qui étaient assis en face de lui.

Son regard s'était d’abord posé sur Bai Yutang et s'y était attardé un moment avant de se mettre à parler, d'une extrêmement lenteur.

— ... Vous êtes un assez bon flic.

Bai Yutang le regarda dans les yeux pendant un moment avant de répondre.

— Et vous n’êtes pas un très bon conducteur.

Wu Hao se mit à rire légèrement et déporta son attention vers Zhan Zhao. Son regard s’attarda sur lui pendant un long moment avant de secouer la tête et de s’exclamer avec admiration.

— ... Quelle œuvre d’art parfaite. Vous êtes l’être le plus parfait qu'il m'ait été donné de voir de ma vie entière.

Au moment où Wu Hao l'observait, Zhan Zhao en fit de même. En entendant ses paroles, il sourit un peu et répondit.

— Merci pour le compliment. Je l'apprécierais davantage si tu pouvais le voir comme une personne.

Wu Hao se pencha légèrement en avant pour regarder de plus près ses yeux.

— Ils sont comme deux opales de haute qualité, de couleur ambre…, déclara-t-il.

— Hé ! coupa court Bai Yutang en claquant des doigts. Assieds-toi correctement !

Alors qu'il ne bougeait pas comme le lui avait demandé Bai Yutang, Wu Hao se tourna tout de même vers lui et fit la remarque.

— Tu as l'odeur d'un carnivore.

— Tu ferais mieux de t'asseoir immédiatement et de rester là ! Ou je te montrerais ce qu'est un vrai carnivore ! déclara Bai Yutang en désignant le siège de derrière.

Bien que la bouche de Wu Hao se tordit, il finit par obéir.

— Regarde ça ! dit Bai Yutang en ouvrant le dossier et en plaçant les photos devant Wu Hao.

Celui-ci garda sa position assise droite et regarda les photos. Après un rapide scan, il fit un sourire plein de sens.

— Tu ne sembles pas surpris du tout, dit soudainement Zhan Zhao.

— Surprit ? Ne s'agit-il pas de simples tatouages ? répondit Wu Hao avec désinvolture en levant un sourcil.

— Qui t'as dit que c'était des tatouages ? demanda Bai Yutang avec amusement. Pourquoi n'as-tu pas dit qu'ils étaient peints ?

Le sourire de Wu Hao se durcit pendant une seconde, mais son expression se transforma rapidement en confusion.

— Y a-t-il une différence  ? demanda-t-il.

— Bien sûr qu'il y en a une, dit Zhan Zhao en martelant légèrement la table avec ses doigts. Les tatouages ne peuvent pas être lavés mais la peinture oui. Ces nombres ont exactement le même style et sont placés au même endroit sur une zone inhabituelle. Les personnes qui voient ça pour la première fois ne penseraient jamais qu'il s'agit de tatouages.

Wu Hao se tut un instant, avant de répondre lentement.

— Mes excuses. Dans mon esprit, tous les motifs de couleur bleue dessinés sur le corps sont des tatouages.

— Des motifs ??? demanda Bai Yutang en regardant intensément dans les yeux de Wu Hao. Pourquoi dire que ce sont des motifs et pas des nombres ?

Le bref moment de panique dans les yeux de Wu Bai n'échappa pas à ceux de Bai Yutang. Zhan Zhao et lui se tournèrent pour se faire face et échangèrent un rapide regard.

Bai Yutang se tourna de nouveau vers Wu Hao et le regarda d'un air sévère.

— J'ai entendu dire que tu as reçu un traitement pour ton problème de double personnalité. Dans deux jours, le juge demandera une évaluation psychiatrique. S'il détermine que tu es mentalement malade, tu n'auras pas à être enfermé en prison pour le reste de ta vie. Au lieu de cela, tu seras envoyé dans un hôpital psychiatrique pour y être soigné.

Wu Hao ne semblait pas comprendre le soudain changement de sujet et fut stupéfait pendant un moment.

— Il semble que tu sois effrayé d'être envoyé en prison ? demanda Zhan Zhao avant qu'il ne puisse répondre.

— Ha… Qui n'aurait pas peur d'être emprisonné à vie ? dit Wu Hao qui semblait trouver cela amusant.

— Mais tu n'es pas n'importe qui ! répondit Zhan Zhao en souriant avant de continuer. Mettre quelqu'un avec des TOC (troubles obsessionnels compulsifs) en prison revient à lui demander de mourir, n'est-ce pas ?

En un instant, le visage de Wu Hao perdit de ses couleurs.

Zhan Zhao se pencha en arrière sur sa chaise.

— Tu es vraiment une personne méticuleuse. Les règles et les ordres sont extrêmement importants pour toi. Cependant, rien de tout ça n'existe en prison ! Il n'y a qu'un espace réduit. Rempli d'air pollué ! Des germes partout ! Et des caméras de surveillance. Tu devras vivre avec plein de gens…

Les mots de Zhan Zhao rendirent Wu Hao soudainement agité. Il trembla légèrement en secouant abondamment la tête.

— Ils ne peuvent pas… Je ne peux pas rester en prison pour la vie ! Je suis malade ! J'ai besoin d'un traitement…

— Tu es malade en effet ! fit pression Zhan Zhao. Tu souffres d'un TOC grave qui se traduit par de la mysophobie, de l'anxiété et de la panique… Tu peux toujours entendre une voix te chuchoter à l'oreille, te dire que quelqu'un te surveille à chaque coin de rue. Tu peux même voir les germes autour de toi qui rongent ta santé…

— Non… Non… Je ne peux pas aller en prison… Je suis malade ! cria hystériquement Wu Hao en essayant de se lever.

Bai Yutang arrêta les gardiens de prison qui se précipitèrent à l'intérieur avec leurs matraques paralysantes. Il donna un coup de pied à la table devant lui, qui toucha la poitrine de Wu Hao. Celui-ci retomba sur sa chaise, se penchant et toussant violemment à cause de la douleur.

— Parle ! ordonna froidement Bai Yutang.

— *Tousse* *tousse*... à propos de quoi ?

Même à ce stade Wu Hao essayait encore de se sortir de cette situation.

— Ne sais-tu pas que je suis l'un des meilleurs psychologues du pays ? demanda Zhan Zhao en se penchant. Je présentais une évaluation médicale, déclarant que tu n'es pas du tout malade, veux-tu faire un pari sur qui le juge croira entre toi et moi ?

Wu Hao regarda Zhan Zhao avec horreur.

— Tu as deux options. Soit tu nous dis la vérité, soit tu passes ta vie en prison. dit Bai Yutang en poussant les photos une nouvelle fois devant Wu Hao.

Il secoua péniblement la tête comme s'il avait perdu tout espoir.

— Je ne peux pas… Je ne peux pas trahir… Je serai puni pour l'avoir trahi…


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Chapitre 7
Martyr
Le reste de l'interrogatoire s'était déroulé sans problème. Selon Wu Hao, il travaillait pour leur "Dieu". Et tout ce qu'il avait entrepris était sous ses ordres.

Les mots de Wu Hao rendirent Bai Yutang confus. Il ne put s'empêcher de lancer un regard Zhan zhao.

— Es-tu sûr qu'il est fou ?

— À propos de ce "Dieu" que tu as mentionné. Qui d'autre que toi travaille pour lui ? demanda Zhan Zhao tandis que ses sourcils se fronçaient.

— Il y a aussi un prêtre… des Anges… et des disciples comme moi, dit Wu Hao étourdi par le respect.

Bai Yutang ne pouvait contenir son rire.

— Tu veux dire que tu travailles pour Jésus ?

— Non ! dit Wu Hao en secouant la tête. Je ne crois pas au Christ !

Zhan Zhao le contempla un peu avant de demander.

— Vous semblez avoir une hiérarchie stricte. Comment est assigné le travail précisément ?

— Dieu donne les ordres, le Prêtre est chargé de donner des récompenses et des châtiments, les Anges sont chargés de la communication tandis que les Disciples exécutent les ordres, répondit Wu Hao, après un moment d'hésitation.

— Et tu as été chargé d'écraser des gens avec une voiture ? ne put s'empêcher de demander Bai YuTang.

Wu Hao hocha la tête.

— Je vais avoir besoin des noms de tous les autres membres, y compris celui de ton "Dieu", déclara le policier en sortant un stylo et du papier, prêt à noter.

— Nous n'avons pas de noms, seulement des numéros.

— Des numéros ?

Bai YuTang et Zhan Zhao se regardèrent. Le premier des deux se leva immédiatement et marcha derrière Wu Hao, pivotant ses oreilles. Il secoua la tête vers Zhan Zhao ; il n'y avait aucun numéro derrière l'oreille du suspect.

— Quels canaux utilisez-vous pour recevoir vos instructions ? continua à demander Zhan Zhao.

— Un Ange venait me trouver pour me donner la mission et les détails pertinents.

— Et où vont ces informations ? enquêta Bai YuTang.

— Elles doivent être détruites après les avoir lues...

— Cependant, basé sur ta personnalité, tu les as sûrement gardé comme souvenir, fit remarquer Zhan Zhao en voyant l'hésitation de Wu Hao.

— Huu... soupira tristement Wu Hao. Je… les ai cachées dans l'étagère chez moi.

— Une dernière question, quel est ton numéro ? demanda Zhan Zhao.

— … 114…

Finalement, l'interrogatoire se termina.



Le temps qu'ils sortent de la prison, le soleil s'était couché. Bai Yutang appela Bao Zheng pour le mettre brièvement au courant de l'affaire. Bao Zheng émit immédiatement un mandat de perquisition et Wang Chao se rendit chez Wu Hao avec une équipe. Conformément à la demande de Bai Yutang, ils rapportèrent tous les papiers trouvés au S.C.I.

— Kitty, devrions-nous aller chercher de la nourriture ? demanda Bai Yutang en montant dans la voiture et en refermant la portière.

— Hum... répondit Zhan Zhao, quelque peu distrait.

— Hey ! dit Bai Yutang en agitant sa main devant le visage de Zhan Zhao. La terre appelle Zhan Zhao ! Qu'est-ce que tu as à l'esprit ?

— Le comportement de Wu Hao semble être fortement dirigé par la foi religieuse. Cette affaire n'est pas aussi simple qu'elle n'y paraît.

— À mon avis, il n'est pas du tout dans son état normal. Cette organisation, ou quoi que ce soit d'autre, pourrait très bien être une communauté de fous. Alors que veux-tu manger ? s'enquit-il en démarrant la voiture.

— Hmmm… Je veux manger du curry. Fais par toi ! souligna Zhan Zhao.

— N'as-tu pas l'estomac fragile ? demanda Bai Yutang en regardant son collègue avec surprise. Tu ferais mieux de ne pas te retrouver à l'hôpital après avoir mangé ça ! Chat gourmand !

— Alors des macaronis avec de la cardamome, dit Zhan Zhao après réflexion.

— Fais par toi, souligna-t-il à nouveau.

— Maudit chat… tu vas faire les courses ! grogna Bai Yutang.

— Pas de problème ! Chef Bai ! s'exclama Zhan Zhao satisfait avant de se mettre en position pour faire une sieste.

Les deux policiers vivaient dans le dortoir, des studios de qualité fournis par le QG de la police. Ces deux hommes avaient quelque chose en commun,  ils étaient tous deux des génies au travail. La différence était que Bai Yutang continuait d'être un génie en dehors du travail tandis que Zhan Zhao était 100% idiot.

Selon les mots de Bai Yutang, Zhan Zhao était le genre de personne à se heurter au mur en marchant, s'écraser contre un arbre en conduisant, brûler la casserole en cuisinant et brûler entièrement la maison en voulant faire du riz.

Ainsi, en dehors de la cantine et des livraisons, la question de ses repas était principalement prise en charge par Bai Yutang.

Que faire ? Bai Yutang avait hérité des excellents gènes de sa mère et était capable de cuisiner aussi bien qu'un chef cinq étoiles au Michelin.

Quand ils arrivèrent finalement au supermarché au-dessous de leur dortoir, Zhan Zhao alla chercher les provisions avec entrain. Le téléphone de Bai Yutang sonna soudainement. Il décrocha et raccrocha trente secondes plus tard. Puis, il prit les ingrédients des mains de Zhan Zhao pour les placer sur la banquette arrière.

— Changement de plans !

Après ça, Bai Yutang prit du pain et des boissons et poussa un Zhan Zhao visiblement bouleversé dans la voiture. Puis ils se précipitèrent vers la prison.

Une fois arrivés aux portes de la prison, ils rencontrèrent Gongsun Ce qui sortait juste de la voiture avec sa boîte à outils. Les trois entrèrent dans la prison pour voir Wu Hao, étendu sur le sol de la salle spéciale où on l'avait enfermé, son sang s'écoulant de plusieurs orifices. Il était parti depuis longtemps. Cependant, il n'y avait pas un soupçon de douleur sur son visage. Avec ses deux bras croisés sur sa poitrine, il ressemblait à un martyr mort paisiblement.

Gongsun monta pour vérifier les blessures tandis que Bai Yutang et Zhan Zhao sortirent pour interroger les gardiens sur la situation. Mais juste au moment de le faire, ils entendirent Gongsun les appeler depuis la cellule.

En se précipitant, ils virent Gongsun tenir la tête du défunt, tournant l'oreille pour y voir marqué en bleu clair "114".


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Chapitre 8
Docteur
Gongsun procéda à une brève autopsie et sortit de la cellule pour rejoindre les deux policiers.

— Quelle est la situation ? demanda Bai Yutang.

— Il a été empoisonné, dit Gongsun en enlevant ses gants.

— Empoisonné ??

Bai Yutang jeta un coup d'œil au garde qui se tenait à côté de lui.

— Comment a-t-il eu le poison  ? demanda-t-il.

— Ce n'est pas possible. Il est maîtrisé chaque fois qu'il quitte sa cellule. Et personne ne l'a approché... répondit le gardien tout en ayant l'air agité.

— C'est bon, calmez-vous... essaya de réconforter Zhan Zhao pendant qu'il demandait à quelqu'un d'éloigner le gardien agité.

Puis il se tourna vers Bai Yutang.

— Et après ? demanda-t-il

— C'est une cellule spéciale qui est complètement fermée. Mais après avoir jeté un rapide coup d'œil à la disposition, bien que les cellules soient isolées les unes des autres, le couloir est connecté. Pour se rendre dans la cellule de Wu Hao, il faut passer par les deux cellules qui précèdent la sienne. Cependant, le problème est.... commenta Bai Yutang après avoir scanné la zone.

Il fit une pause pendant un moment avant de s'adresser à Zhan Zhao.

— Tous nos amis ici sont assez spéciaux. C'est à toi et à ton expertise maintenant.

Wu Hao est resté dans la cellule numéro 3. Il n'y a qu'un seul escalier à cet étage, le meurtrier aurait donc dû passer par les cellules 1 et 2 pour arriver à sa chambre. La cellule numéro 1 abrite un criminel extrêmement dangereux appelé Liu Chen, âgé de 39 ans. Il souffre de schizophrénie sévère, de manie et de troubles délirants. Si vous classifiez le détenu de la cellule 1 en tant que fou bagarreur, alors celui de la cellule numéro 2 peut être considéré comme un malade mental. Il s'appelle Qin Jiaqi et est un étudiant en médecine qui n'a que 19 ans. Il a été condamné pour avoir agressé son colocataire pendant son sommeil…

Pendant qu'ils attendaient dans la salle de visite, Bai Yutang lisait les informations des deux prisonniers. Et il en était pour le moins stupéfait.

— Tsk, tsk… Kitty, je te félicite d'être resté sain d'esprit tout en traitant avec ces gens tout le temps.

Zhan Zhao leva les yeux vers Bai Yutang et répondit.

— La plupart des gens ont des préjugés à l'égard des personnes souffrant de maladies mentales. Mais je te ferai savoir qu'une fois guéris, ce sont les mêmes individus sains d'esprit, tout comme les personnes qui attrapent un rhume !

Durant leur petit échange, la porte de la salle de visite s'ouvrit. Et un homme d'âge moyen, chauve et costaud entra. Les menottes autour de son corps donnaient une bonne indication de sa dangerosité. Il se dirigea lentement vers le siège devant Zhan Zhao et Bai Yutang avec ses lourdes chaînes. Il leva ses yeux sombres pour les regarder et gloussa.

— Vous avez l'air mieux que ces policiers puants et sales que j'ai déjà rencontrés.

Bai Yutang pensa que ce type était un peu plus normal que Wu Hao lorsqu'il demanda.

— Êtes-vous Liu Chen ?

Liu Chen hocha la tête et s'interposa avant que Bai Yutang ne puisse continuer.

— Vous êtes ici pour le type qui est mort dans la cellule numéro 3, n'est-ce pas ?

La surprise déferla brièvement sur le visage de Zhan Zhao et Bai Yutang lorsqu'ils entendirent ces mots. Voyant leur réaction, Liu Chen ricana une fois de plus et continua.

— J'ai vu passer un médecin.

Bai Yutang s'anima immédiatement.

— Un docteur ? À quoi ressemblait-il ? Les aviez-vous déjà vu avant ?

— Nan ! répondit Liu Chen en secouant la tête alors qu'il se penchait en avant.

Puis il dit mystérieusement, d'une voix feutrée.

— Je peux dire qu'il n'était pas du tout médecin. Je connais tous les médecins ici ! Je suis ici depuis 8 ans et je le serai pour encore longtemps. C'est mon territoire.

— Comment pouvez-vous être sûr que ce n'est pas un nouveau ? demanda abruptement Zhan Zhao.

Liu Chen rit à nouveau et pointa son nez.

— C'est différent ! L'odeur est différente !

— L'odeur ? répéta Bai Yutang, intrigué par sa réponse.

— C'est ça ! dit Liu Chen en hochant la tête de satisfaction. Tout le monde a une odeur différente !

Il pointa Bai Yutang du doigt et dit : "Flic" puis Zhan Zhao : "Spécialiste."

— Et ce docteur ? Quelle odeur avait-il ? demanda Zhan Zhao en acquiesçant.

Le suspect sourit en s'asseyant correctement et se pointa du doigt.

— La même odeur que moi, l'odeur du sang.



Après le départ de Liu Chen, Bai Yutang regarda Zhan Zhao et lui demanda sérieusement.

— Es-tu sûr qu'il a un problème ? Il me semble plus normal que moi.

Son coéquipier ne lui répondit pas tout de suite mais le fixa un moment avant de finalement dire.

— Tu as enfin réalisé que tu n'es pas normal ?

La rogne !!!!

Juste au moment où ils allaient se chamailler à nouveau, la porte s'ouvrit et Qin Jiaqi de la cellule numéro 2 entra. Son traitement était mieux que celui de Liu Chen. Il n'y avait pas de chaîne sur son corps, il ne portait même pas de camisole de force. Il était vêtu d'un simple vêtement de patient, à rayures blanches et bleues. Il avait l'air vraiment timide. Il marcha précautionneusement avant de prendre un siège.  Il leva nerveusement la tête vers Zhan Zhao et Bai Yutang. Lorsqu'il rencontra leurs yeux, il sembla surpris et baissa immédiatement la tête. Au bout d'un moment, il leva à nouveau la tête pour regarder Zhan Zhao. Cette fois-ci, il ne prit pas peur mais sourit timidement. Ce à quoi, Zhan Zhao vint répondre par un sourire amical. Cela sembla calmer un peu ses nerfs et le détendre.

Bai Yutang était sur le point d'interroger Qin Jiaqi lorsque Zhan Zhao lui jeta un coup d'œil. Il hocha la tête, ferma la bouche et sortit du champ de vision de Qin Jiaqi.

— Qin Jiaqi ?

Zhan Zhao entama la conversation seul avec lui.

Le départ de Bai Yutang semblait permettre à Qin Jiaqi d'être complètement à l'aise. Il hocha légèrement la tête et jeta un coup d'œil discret à Bai Yutang qui se tenait à l'entrée le dos tourné. Puis il chuchota à Zhan Zhao.

— V… Va-t-il être en colère ?

— Tout va bien, Jiaqi. J'ai quelques questions à te poser et tu devrais y répondre honnêtement. OK ? répondit Zhan Zhao en souriant.

— Um.

Qin Jiaqi hocha sérieusement la tête.

— As-tu vu quelqu'un de spécial passer devant ta chambre cet après-midi ?

Qin Jiaqi acquiesça.

— Quel genre de personne c'était ?

Qin Jiaqi commença soudainement à s'agiter en marmonnant.

— S… Satan…

— Satan ?!

Bai Yutang, qui était près de la porte, se retourna et s'exclama de surprise. Sa soudaine réaction fit reculer Qin Jiaqi de peur. Les yeux de Zhan Zhao, lancèrent des coups de poignards vers son coéquipier et ce dernier leva immédiatement ses deux mains pour s'excuser avant de se retourner rapidement.

— Jiaqi, pouvez-vous me décrire à quoi Satan ressemblait ? dit Zhan Zhao d'une voix douce.

— Um...

Qin Jiaqi hocha la tête et ajouta.

— I… Il était habillé en blanc, avec une a-aiguille à la main… Il est passé et est revenu très vite… I… Il m'a même fait un geste.

— Quel geste a-t-il fait ?

Suite à la question de Zhan Zhao, Qin Jiaqi posa son index sur ses lèvres et chuchota.

— Chut...

Avant de partir, Qin Jiaqi montra Zhan Zhao du doigt : “Ange”, suivi de Bai Yutang en marmonnant : "Exorciste". Puis il continua son chemin, marmonnant tout seul, comme il l'avait fait.

Zhan Zhao était stupéfait un moment, jusqu'à ce que Bai Yutang ne se retourne en pointant la porte du doigt.

— Eh bien, celui-ci n'est pas normal du tout !!!


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Chapitre 9
Embuscade
Il était 22h20, lorsque Zhan Zhao et Bai Yutang franchirent finalement les portes de la prison.

— Je dis, Cat, leurs paroles sont-elles crédibles ? dit Bai Yutang en expirant profondément.

— Ces deux-là ont un sévère trouble délirant, mais ils n'ont pas eu l'occasion de collaborer ensemble. Donc ce qu'ils ont dit devrait être crédible, répondit Zhan Zhao en haussant les épaules.

— Ça veut dire que le meurtrier est un type habillé comme un médecin ?

Bai Yutang se mit soudainement en colère.

— C'est une prison brisée ! Il n'y a même pas une seule caméra de surveillance le long des couloirs !! Nous n'aurions pas à faire tant d'efforts s'il y en avait !

— Ce meurtrier est très rusé. Il y avait tellement de gardiens autour et pas un seul d'entre eux ne l'a remarqué...

Zhan Zhao se frotta entre les sourcils et poursuivit.

— Continuons de discuter après avoir vu le rapport d'autopsie de Gongsun demain.

Les deux discutèrent en marchant, descendant les escaliers jusqu’à la voiture garée sur le côté de la route. Lorsqu’ils atteignirent la rue principale, Bai Yutang vit soudain une lumière dans son périphérique. Quelque chose semblait sortir de l’obscurité.

— Cat !!

Au moment où Bai Yutang se rendit compte que c’était une voiture roulant à toute allure vers eux, il avait déjà bondit sur Zhan Zhao, le poussant hors du chemin et roulant en avant, tout comme lui. Lorsqu’il releva la tête, la voiture qui sortait de nulle part et qui les heurta presque, avait disparu. Bien que tout se soit passé très vite, Bai Yutang réussit quand même à voir qu'il s'agissait de la Honda noire qui les suivait dans l’après-midi.

— Tu vas bien, Cat ? s’empressa-t-il de demander à Zhan Zhao, lové dans ses bras sans y réfléchir davantage.

— Je vais bien, répondit-il avant que Bai Yutang ne l’aide à se relever.

Il remarqua qu’il n’y avait que de légères abrasions sur ses mains.

— Et toi ? demanda-t-il, en déplaçant son regard sur Bai Yutang.

Le chef d’équipe tapota la poussière de son corps et tendit ses bras pour montrer qu’il allait bien. Puis, il saisit les mains de Zhan Zhao et les tira pour les regarder de plus près. Voyant qu’une grande partie de sa paume avait été égratignée, Bai Yutang fronça les sourcils.

— Allons d’abord à l’hôpital.

— Ce n’est pas nécessaire. C’est juste une petite blessure… dit Zhan Zhao en fronçant le nez en signe de refus, et il secoua la tête.

— Il n’y a pas à discuter !! déclara Bai Yutang, le traînant au loin.

Après un simple pansement à l’hôpital, il était presque minuit lorsqu’ils retournèrent à leur dortoir. Zhan Zhao s’assit sur le canapé dans son salon.

Silence… Silence… Il n’en pouvait finalement plus et lâcha.

— Pourquoi es-tu dans mon appartement ?

Debout devant lui, Bai Yutang croquait dans une pomme tout en feuilletant le journal.

— Pour te protéger.

Arrrrgh ???

Zhan Zhao se leva et arracha la pomme que son coéquipier tenait dans ses mains, tout en essayant de le traîner dehors.

— Qui a besoin de ta protection ! Retourne chez toi, je veux dormir !!

Bai Yutang s'agrippa au canapé, refusant de partir.

— Hé !!! Je fais ça pour ton bien !!! Et si un pervers te poursuivait jusqu’ici ? Un rat de bibliothèque comme toi sera mort avant même de pouvoir crier à l’aide !! Ta mort n’est pas le plus gros problème. Le problème est que nos mères vont m’écorcher vif !!

— Toi !!

Zhan Zhao fronça le nez de colère.

— Comment sais-tu qu’ils sont après moi ? Tu te comportes comme un coq en pâte la plupart du temps. Qui sait si tu n’as pas offensé un chef de la mafia dans les rues et qu’ils veulent se débarrasser de toi ? Sors de chez moi !! Ne me traîne pas dans ton bordel !!!

L'un tirait de toutes ses forces, tandis que l'autre refusait de lâcher prise…

Le tir à la corde dura jusqu'à minuit et demi avant que Zhan Zhao ne capitule. Après tout, il était un académicien alors que Bai Yutang était un soldat. Il ne pouvait pas faire entendre raison à un soldat.

Premier round, défaite !



— Kitty, prête-moi un pyjama. Je veux celui de Doraemon, pas celui d'Hello Kitty.

… Tolère-le…

— Kitty, j'ai tellement faim, tu as des nouilles instantanées ?

… Tolère-le un peu plus…

— Est-ce que ton frigo sert à conserver des cadavres ? Pourquoi est-il si propre ?

… La patience est d'or…

— Kitty, tu as des DVD ? Regardons des films d'horreur...

… Il craqua !!…

Zhan Zhao qui essayait de préparer ses leçons avait explosé. Il attrapa un oreiller et le jeta sur Bai Yutang.

— Retourne à ton putain d'appartement !!! Regarder un film d'horreur au milieu de la nuit, tu es le seul pervers ici !!!!

Une autre demi-heure s'écoula avant que la bataille de coussins ne prenne fin. Zhan Zhao souffla et attrapa le pyjama Doraemon en allant aux toilettes. Il regarda Bai Yutang, qui était enterré sous les coussins.

— Je vais prendre une douche en premier ! La prochaine personne à se doucher doit nettoyer la salle de bain !!

Deuxième round, victoire !



Lorsque Bai Yutang finit de prendre sa douche et de nettoyer la salle de bain, il était déjà deux heures du matin. Il sortit en pyjama Hello Kitty pour constater que les lumières du salon étaient toujours allumées.

Zhan Zhao s'était allongé sur le canapé avec un document à la main et s'était rapidement endormi. Il s'approcha à pas légers et retira le document de la main de son partenaire.

Zhan Zhao semblait être dans un sommeil profond. Il était exceptionnellement calme et prenait des respirations régulières. Bai Yutang soupira doucement. C'était le seul moment où le chat était un peu docile.

Il se saisit de Zhan Zhao, plaçant une main sur son épaule et l'autre sous ses genoux et le souleva doucement. Il porta ensuite son ami dans la chambre à coucher avec beaucoup d'efforts en le grondant intérieurement.

— Ce maudit chat. Il fait vraiment ce poids ? Il a l'air maigre, mais il est si lourd...

Malgré cela, ses pas étaient toujours aussi réguliers en entrant dans la chambre.

Il plaça Zhan Zhao sur le lit, éteignit la lumière et alla se coucher.



Cinq minutes plus tard.

BAM !

Bai Yutang était glorieusement tombé du lit à cause du coup de pied de Zhan Zhao.

Il était en colère !

Bai Yutang sauta sur ses pieds. Juste au moment où il allait allumer la lampe de chevet et commencer le 300ème round avec ce chat…

Il vit que Zhan Zhao dormait profondément en serrant son oreiller dans ses bras. D'habitude, cet homme avait l'air très gracieux mais il avait une terrible posture de sommeil.

— Maudite souris... , murmura-t-il. Hmmm...Troisième round, victoire….


En serrant son oreiller dans ses bras, Bai Yutang eut presque envie de pleurer.

Juste, pourquoi est-ce que cela arrivait ?

…….


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 10
Indice
Le lendemain matin, un Zhan Zhao énergique et un Bai Yutang baillant entrèrent ensemble dans le commissariat.

— Au fait, pourquoi as-tu dormi par terre la nuit dernière ? demanda Zhan Zhao intrigué.

Oh, la colère dans le cœur de Bai Yutang…

Dès qu'ils franchirent l'entrée, il tombèrent sur Zhang Long, Wang Chao et Ma Han qui portaient une montagne de documents.

— Chefs ! cria Zhang Long quand il vit les deux coéquipiers.

— Comment ça va ?

Les deux prirent une partie de la pile et se dirigèrent vers l'ascenseur.

— Il y a beaucoup d'informations à vérifier. Toutes les victimes étaient différentes et nous n'avons rien trouvé de remarquable. Nous avons donc apporté tous les dossiers à examiner au cours des deux derniers jours, soupira Zhang Long en secouant la tête.

— Wang Chao, as-tu trouvé ces documents chez Wu Hao ? demanda Zhan Zhao.

— C'est comme si nous étions maudits. Quand nous sommes arrivés, nous sommes tombés sur des pompiers qui éteignaient un incendie ! répondit Wang Chao avec un sourire ironique.

— Quoi ? exclamèrent en même temps Zhan Zhao et Bai Yutang sous le choc. La maison de Wu Hao a pris feu ?

— C'est exact, il a fallu environ une demi-heure pour éteindre le feu. Quand nous sommes entrés pour jeter un coup d'œil, tous les papiers avaient brûlé.

— Tu dis que seuls les papiers ont été brûlés ? demanda Bai Yutang.

— Après avoir inspecté la scène, les experts du département des incendies criminels ont dit que ce feu était délibéré ! Avec comme cible principale les étagères, les armoires et les bureaux, tous les endroits où sont conservés les papiers, dit Wang Chao en haussant les épaules.

— Après ça, nous avons fouillé l'endroit encore une fois et trouvé des morceaux de papier… des cendres de papier... dit-il en montrant la boîte de papiers à ses chefs. C'est un cadeau pour Jiang Ping.

Bai Yutang et Zhan Zhao se regardèrent et rirent.

— Eh bien, c'est suffisant pour que Jiang Ping puisse magouiller et reconstituer le puzzle tout l'après-midi.

Ils sortirent de l'ascenseur et entrèrent dans le bureau du S.C.I.

— Où est Zhao Hu ? demanda Bai Yutang en scannant le bureau sans le trouver. Y a-t-il quelque chose sur la Honda noire sur laquelle je lui ai demandé de se renseigner ?

— Nous avons déjà découvert que c'est une voiture volée.

Jiang Ping, qui était absorbé par l'ordinateur devant lui, leva les yeux.

— À l'instant, nos collègues du département de la circulation viennent d'appeler, alors il est descendu chercher les dossiers...

Les portes du bureau s'ouvrirent et un Gongsun au visage sombre entra.

Un seul regard à son teint et Zhan Zhao et Bai Yutang surent qu'il avait dû passer toute la nuit dans la salle d'autopsie.

— Comment ça se passe ? demanda Bai Yutang, en tendant le café à Gongsun, qu'il n'avait pas eu la chance de boire.

Il prit le café et ricana.

— La personne qui a fait ça est un vrai psycho !!! dit-il en remettant l'épaisse pile de rapport d'autopsie à Bai Yutang.

— Les gars ! C'est l'heure de la réunion.

Bai Yutang appela tout le monde en salle de réunion.

— Hier, au cours de l'enquête préliminaire en prison, j'ai découvert qu'il avait été empoisonné. Son cœur s'est arrêté dans des conditions anormales. Cependant, je n'ai pas trouvé de poison dans son estomac ou dans son sang. Mais j'ai trouvé autre chose, dit Gongsun en expliquant la cause de la mort de Wu Hao.

Il s'arrêta un moment avant de dire.

— Chlorhydrate de péthidine(1)

…?...

Bai Yutang et l'équipe furent stupéfaits. Qu'est-ce que c'est ?

— Démérol.(2)

Zhan Zhao fronça soudainement les sourcils et regarda Gongsun.

— Sa fonction et son effet sur le corps humain sont les mêmes que ceux de la morphine. Mais ses effets analgésiques sont plus faibles et ne représentent qu'environ 1/10e et 1/8e de ceux de la morphine. Il s'agit d'un médicament anesthésique fortement réglementé.

Gongsun hocha la tête.

— Des drogues ?

Bai Yutang regarda Gongsun.

— Mais Wu Hao n'a pas d'antécédents de drogue. De plus, si les effets du Démérol sont plus faibles, comment cela a-t-il pu le tuer ?

Il hocha la tête et continua.

— C'est pourquoi j'ai dit que ce type est un psychopathe.

Il sortit une autre photo et la plaça devant tout le monde.

— C'est le côté de la poitrine de la victime. Regardez la zone proche du cœur !

Tout le monde se rassembla pour regarder de plus près, pour voir qu'il y avait un tout petit point rouge dans la région juste au-dessus du cœur.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Zhang Long, confus.

— Le trou d'une injection, répondit Gongsun.

— Oh, j'ai compris...

Bu Yutang regarda Zhan Zhao.

Cat, tu te souviens de ce fou numéro 2 qui disait qu'il tenait une aiguille ?

Son coéquipier hocha la tête. Puis Bai Yutang regarda Gongsun.

— Le meurtrier a inséré l'aiguille directement dans le cœur de Wu Hao et lui a injecté le démérol, n'est-ce pas ?

— C'est exact ! Avec une seule aiguille, la personne mourra d'une insuffisance cardiaque dans les cinq minutes, répondit Gongsun en levant ses lunettes avec son index.

En échangeant des regards, tous les participants virent le choc se répandre sur leur visage.

— Cet homme pourrait bien être un médecin, commenta Zhan Zhao en prenant la photo.

— Je le pense aussi, accorda Gongsun. Même s'il n'est pas médecin, sa profession devrait lui permettre d'avoir accès à un tel anesthésique. Et selon la position et la technique d'injection, il doit avoir reçu une formation professionnelle.

À ce moment, la porte de la salle de réunion s'ouvrit et Zhao Hu entra rapidement.

— Chef, le rapport est ici, dit-il en le donnant à Bai Yutang.

En ouvrant le document, le chef vit que ce n'était qu'une fiche d'enregistrement pour les voitures perdues. Après l'avoir un peu regardé, son visage se mit soudain à rougir de colère.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose ne va pas avec la voiture ? s'empressa de demander Zhan Zhao en voyant l'expression de Bai Yutang s'aggraver.

— Il n'y a rien de mal avec la voiture, répondit Bai Yutang en secouant la tête. "C'est juste l'endroit où elle a été prise qui est un peu étrange.

… ?...

— Étrange ? Qu'est-ce que c'est supposé vouloir dire ? demanda Zhan Zhao perplexe.

Bai Yutang se tourna pour fixer son visage avec attention.

— Elle a été volée près de la porte nord de l'université C.

— Cat, si je me souviens bien, tu vas à l'université C une fois par semaine pour donner des conférences aux étudiants en psychologie, n'est-ce pas ?

— …

— Le bâtiment du département de psychologie fait directement face à la porte nord…  dit Zhan Zhao en hochant la tête.

Bai Yutang ferma le rapport, l'air un peu inquiet.

— Une voiture volée près de l'endroit où tu enseignes, tu étais suivi hier et on a même essayé de t'écraser la nuit dernière...

— On dirait qu'il en a vraiment après moi... dit Zhan Zhao en souriant amèrement, résigné.

Notes
1/ Chlorhydrate de péthidine :  est un stupéfiant pouvant entraîner une toxicomanie: dépendance physique et psychique ainsi que tolérance (accoutumance) se développant à la suite d'administrations répétées
2/ Démérol : Le Demerol (mépéridine et péthidine) est un analgésique opioïde de niveau 3, un antidouleur qui comporte une molécule de synthèse proche de la morphine et qui se fixe aux mêmes récepteurs que la morphine dans le cerveau. Il agit en bloquant les influx nerveux véhiculant la douleur.

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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 11
Incertitude
En entendant les mots de Bai Yutang, toutes les personnes présentes commencèrent à s'inquiéter.

Bien que Zhan Zhao fasse partie de l'équipe du S.C.I, il n'était techniquement pas un agent de terrain. De plus l'affaire était, cette fois-ci, assez problématique. S'il était vraiment ciblé par une organisation, les choses pourraient devenir dangereuses. Mais, là encore, quelque chose clochait. Le S.C.I. venait juste de prendre cette affaire, ce qui signifiait qu'ils n'avaient encore rien de concret. Pourquoi le meurtrier aurait-il déjà les yeux sur Zhan Zhao ?

Comparé à l'air sinistre sur le visage de tout le monde, Zhan Zhao ne semblait pas aussi inquiet.

— Tu n'as pas fini, Gongsun ? demanda-t-il.

— Oh...

Gongsun reprit ses esprits et jeta un coup d'œil rapide à Bai Yutang.

Ce dernier hocha la tête pour l'inciter à continuer.

— J'ai également vérifié derrière les oreilles de Wu Hao et des autres corps. Et j'ai finalement compris ce que c'était. C'est pourquoi, ce type est un pervers parmi tous les pervers !

À cet instant, tout le monde concentra son attention sur Gongsun.

— Tout le monde a déjà mangé du porc, n'est-ce pas ? demanda-t-il tout d'un coup.

— Et ? lui répondit Bai Yutang en hochant la tête.

— Avez-vous déjà remarqué que la viande de porc en vente est marquée d'un tampon bleu qu'il est impossible d'effacer quoi qu'il arrive ? continua-t-il.

…!...

Le dégoût s'empara d'eux.

— Tu veux dire... dit Zhan Zhao en fronçant les sourcils.

— C'est ça ! répondit Gongsun, fâché. J'ai vérifié encore et encore et c'est exactement pareil ! C'est le tampon et l'encre comestible utilisés sur la viande de porc !

— Ce gars est vraiment fou. Est-ce qu'il pense que les gens sont des cochons ? rumina Bai Yutang.

— Chef ? s'exclama soudain Wang Chao. Le meurtrier pourrait être un boucher ?

…..

— C… Cela ne peut pas être... prononça Zhang Long en avalant sa salive.

— C'est hautement improbable ! À en juger par le comportement du tueur, il a des TOC. C'est un perfectionniste et un maniaque de la propreté, dit Zhan Zhao en secouant la tête.

— C'est logique ! D'autre part, c'est aussi une piste à exploiter. Zhang Long va vérifier demain où ce type de tampon et d'encre sont vendus. Wang Chao, tu vérifieras auprès des usines et des élevages de cochons, approuva Bai Yutang.

— … Ah??

Wang Chao avait l'air vraiment réticent.

— C'est de mauvais goût...

— C'est pourquoi je te demande d'y aller ! Si tu peux prouver qu'il est boucher, je t'achèterais une voiture ! ajouta Bai Yutang en lui lançant un regard furieux.

— Vraiment ??? Chef ! Tu ferais mieux de tenir parole !!! dit Wang Chao en s'enfuyant avec excitation.

— White Mouse, tu es sérieux ? demanda Zhan Zhao en regardant son collègue d'un air surpris.

— Je n'ai jamais dit que ce serait une vraie voiture, répondit-il en haussant les épaules.

….

Une fois la réunion terminée, les membres de l'équipe partirent les uns après les autres. Zhan Zhao se leva, lui aussi, pour partir lorsque Bai Yutang l'attrapa soudainement.

— Allons-y !

— Où allons-nous ? demanda Zhan Zhao, perplexe.

— Tu le sauras quand on y sera.

Après qu'ils soient entrés dans l'ascenseur, Bai Yutang pressa le bouton du second sous-sol.

— Pourquoi allons-nous au stand de tir ? demanda Zhan Zhao en fronçant les sourcils.

— Tu as apporté ton arme ? demanda Bai Yutang au lieu de répondre à la question.

— ... Non… répondit Zhan Zhao en mettant ses mains dans ses poches.

— Quoi ? L'intérêt pour la police de te donner une arme, c'est que tu puisses l'avoir sur toi ! dit Bai Yutang en lui lançant un regard furieux.

— J'ai un cours plus tard dans l'après-midi. Je ne peux pas apporter une arme à l'école, n'est-ce pas ? lui répondit-il en levant les yeux.

— C'est précisément parce que tu vas à l'école que tu dois apporter une arme avec toi ! Je t'ai déjà dit d'arrêter de donner ces leçons.

— Toi !!! J'aime enseigner !!

— Tous les élèves de ta classe ne sont-ils pas des filles ? Elles ne sont pas là pour apprendre, elles sont juste là pour te regarder ! déclara Bai Yutang en regardant Zhan Zhao du coin de l'œil.

— Bai. Yu. Tang. s'énerva Zhan Zhao.

— À partir de maintenant, je ne te parle plus pendant une heure !

Puis il détourna la tête.

……

Lorsqu'ils arrivèrent au second sous-sol, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et ils sortirent. Un Zhan Zhao visiblement bouleversé était trainé de force au stand de tir par Bai Yutang.

Debout devant la position de tir, Zhan Zhao mit un casque et prit une arme. Puis, il tira avec véhémence sur la cible devant lui. Bai Yutang, qui se tenait derrière lui, fut alarmé par cette vision. Il sentit que Zhan Zhao imaginait sa tête à la place de la cible.

Zhan Zhao l'imaginait comme cible, parce Bai Yutang avait touché son point sensible. Il aimait vraiment dispenser des cours, il aimait avoir des discussions académiques avec ses élèves. Mais pour une raison quelconque, les élèves, et spécialement les filles, avaient commencé à lui faire penser à la créature qui hurle à la pleine lune. Ce qui était encore plus exaspérant fut les filles de sa classe qui  commencèrent à augmenter alors qu'elles n'étaient même pas inscrites au cours. La dernière fois, quelqu'un lui avait même demandé s'il avait un petit ami… C'était tellement exaspérant !!

Bai Yutang pressa le bouton pour ramener la cible devant eux. En voyant la cible, il haleta, 6 coups avaient été tirés, mais il n'y en avait que 3 sur la cible…

— Kitty Zhan !! hurla Bai Yutang. Comment as-tu réussi l'examen de tir ?

— Je t'ignore pendant une heure ! marmonna intérieurement Zhan Zhao en se détournant.

— Je me souviens t'avoir donné un entraînement spécial et ta visée était plutôt bonne ! hurla-t-il, son visage déformé sous la colère.

— C'est pourquoi j'ai réussi l'examen." continua de répondre Zhan Zhao.

……

Rage !!! Bai Yutan tendit la main devant Zhan Zhao et ajusta l'heure sur sa montre à une heure de plus avant de demander.

— Parle.

— J'ai arrêté de m'entraîner après ça… ouvrit-il finalement la bouche tout en lançant un regard à Bai Yutang.

— Sais-tu que si une personne qui porte une arme ne peut pas tirer, c'est pareil qu'une personne qui ne sait pas conduire assise derrière le volant ? Tu mettrais la vie des autres en danger, dit Bai Yutang entre ses dents serrées.

— C'est pourquoi j'ai arrêté de porter une arme, murmura Zhan Zhao qui savait avoir fait une erreur.

Après avoir pris une profonde inspiration, Bai Yutang remit la cible à sa place initiale et plaça l'arme dans les mains de Zhan Zhao, sur la table. Il s'agenouilla ensuite, pour sortir un pistolet de poche cachée dans son holster de cheville et la tendit à Zhan Zhao.

— Utilise ça à la place !

— Un Remington M10 ? demanda le chef adjoint avec surprise en prenant le pistolet.

— Pour quelqu'un qui ne sait pas tirer, tu t'y connais bien, dit Bai Yutang, surpris.

— Bai Yutang, c'est de la possession d'armes illégales ! cria Zhan Zhao en le pointant du doigt.

— J'ai le permis de port d'arme délivré par le gouvernement !" clarifia Bai Yutang, "Je suis policier.

— Cette arme n'est même pas disponible dans ce pays ! Est-ce que ton frère te l'a donné ? demanda Zhan Zhao en levant l'arme.

— Ouais, répondit Bai Yutang en se grattant la tête.

— Ton frère gagne tellement d'argent. Il ne vend pas d'armes à feu, n'est-ce pas ?

Zhan Zhao chuchota.

— Ou alors, il est fan de films d'action et veut te transformer en James Bond ?

— Tiens-le bien !

Le sang de Bai Yutang bouillait.

Zhan Zhao se sentit beaucoup mieux après l'avoir taquiné un peu. Donc il leva docilement son arme et visa…

— Attends, demanda-t-il avant de marcher derrière lui et de lui tenir le bras pour l'aider à viser.

— Regarde devant toi, tiens la gâchette et assure-toi que tes yeux soient alignés sur le viseur...

Et les 6 tirs suivant atteignirent tous la cible.

— Je suis un génie après tout ! proclama Zhan Zhao en tournant la tête béatement.

— C'est parce que ton entraîneur est bon ! dit Bai Yutang en lui prenant l'arme des mains et rechargeant les balles.

— Regarde devant toi, tiens la gâchette et assure-toi que tes yeux soient alignés sur le viseur... répéta Zhan Zhao en prenant l'arme qu'il avait posée tout à l'heure.

Après qu'il ait fini, il y avait quatre trous dont deux qui n'avaient pas atteint la cible.

— White Mouse ! J'ai compris maintenant ! Tu es bon en tir seulement parce que tu as un bon pistolet ! dit Zhan Zhao avec indignation.

— Je doute que ça ait quelque chose à voir avec l'arme.

— Bien sûr que ça l'est ! Celui que tu m'as donné est plus léger !

— C'est parce que tes bases ne sont pas bonnes et que tes bras sont trop faibles ! Je t'ai dit de plus t'entraîner !

— C'est certainement lié !

— Non, ça ne l'est pas !

— Si !

— Non !

Alors que les deux étaient sur le point de commencer leurs chamailleries quotidiennes, Bai Yutang se tut soudainement. Il semblait avoir pensé à quelque chose en se marmonnant à lui-même.

— Relié… non relié...

— C'est quoi ton problème ?

Zhan Zhao agita sa main devant Bai Yutang pour essayer d'attirer son attention.

— Kitty, je viens de penser à quelque chose, dit-il en posant son arme et en s'asseyant sur la table en face du lieu du tir.

— Réfléchis-y. La voiture a été volée il y a presque un mois. La formation du S.C.I. et notre travail sur cette affaire ne se sont produit que ces derniers jours. Bien que la voiture puisse être après toi, cela pourrait-il être complètement étranger à l'affaire ?

— Il y a cette possibilité… c'est sûr, répondit Zhan Zhao après avoir réfléchi un peu.

— Tu as cours l'après-midi, n'est-ce pas ? demanda soudainement Bai Yutang.

— Hm.

— Je viens avec toi.

— … ? … Pour quoi faire ?

— Pour enquêter, déclara Bai Yutang en mettant le pistolet de poche dans les mains de Zhan Zhao.


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Chapitre 12
Le département de psychologie de l'Université G
Après le repas, Bai Yutang se rendit au portail nord de l'université C. Ils descendirent de la voiture et Bai Yutang commença à inspecter les environs du portail.

— Hey, Mouse ! Je vais en cours, va faire ce que tu dois faire ! dit Zhan Zhao en prenant son matériel, mais juste au moment d'entrer…

— Attends !

— Je rentre avec toi ! continua Bai Yutang en l'attrapant.

Choc !

— Pourquoi tu y vas ?

— Tu enseignes la psychologie criminelle, n'est-ce pas ? En tant que détective incroyable, je peux apprendre quelques trucs à tes étudiants, dit Bai Yutang en souriant de façon innocente.

— Tu suspectes mes étudiants ? demanda Zhan Zhao en rétrécissant ses yeux.

Bai Yutang continua de sourire sans répondre. Puis il passa son bras autour des épaules de Zhan Zhao et le poussa à l'intérieur.

— En général, moins on a l'air de pouvoir être le coupable, plus on a de chances de l'être ! dit-il

— C'est encore ton instinct ??? Les policiers n'ont-ils pas besoin de preuve ? Je suis quelqu'un qui fait de la science ! Pas l'auteur d'un roman policier ! dit-il en essayant de repousser la main de Bai Yutang. Bas les pattes !!

Bai Yutong et Zhan Zhao ont l'habitude de s'amuser ensemble depuis leur enfance, alors ils ne voient rien d'étrange à cela. Cependant, aux yeux des autres, la façon dont ils luttent l'un contre l'autre, couplée aux sourires effrontés de Bai Yutong et aux regards de mort que Zhan Zhao lui lance….

— Dr. Zhan !

— Avez-vous besoin d'aide ? demanda soudainement une voix derrière eux.

Lorsqu'ils se retournèrent, ils étaient accueillis par un jeune homme à lunettes, à l'air doux et tenant un tas de livres. Il fixait Bai Yutang avec méfiance. Ce à quoi l'inspecteur répondit par un sourire nonchalant.

Voyant que c'était l'étudiant en psychologie, Li Feifan, Zhan Zhao lui serra rapidement la main et lui expliqua.

— Euh…. Non, on est amis.

— Oh...

Li Feifan hocha la tête. Il jeta tout de même un regard dubitatif à Bai Yutang avant de se diriger vers la salle de classe.

— Un de tes étudiants ? demanda Bai Yutang en regardant Li Feifan s'éloigner à pas pressés.

— Hm, il s'appelle Li Feifan. Il est le délégué de la classe 1 et il est très bon dans ses études. Il a réussi à obtenir une bourse complète l'année dernière, répondit Zhan Zhao.

— …

Bai Yutang hocha la tête de manière significative.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose ne va pas avec lui ?" demanda Bai Yutang.

— Haha, rit Bai Yutang avant de se pencher pour chuchoter à l'oreille de Zhan Zhao. Il nous fixe depuis que nous sommes descendus de la voiture, il y a dix bonnes minutes. Donc il devrait savoir que nous sommes venus ensemble, n'est-ce pas ?

…!...

— Vraiment? demanda Zhan Zhao en regardant son ami avec surprise.

Alors qu'il était encore en train d'assimiler cette déclaration, des cris terribles se firent entendre au-dessus de sa tête. Les décibels étaient si hauts qu'il leva les yeux par réflexe. Seulement pour être accueilli par la vue de filles se pressant près des fenêtres, avec leurs têtes dépassant. Elles regardaient avec excitation vers lui et Bai Yutang.

Il y a un dicton qui dit qu'une fille est équivalente à 200 canards. Si c'est le cas, alors il y avait au moins un million de canards dans ce bâtiment. Et leurs cris attiraient l'attention de tout le campus.

— Professeur… Votre petit-ami est si beau….

Les mots de la fille la plus bruyante du cours pouvaient être entendus très nettement, ce qui rendit Zhan Zhao rouge de colère. Mais ce qui était encore plus exaspérant, c'était  Bai Yutang qui retira ses lunettes de soleil pour afficher un sourire charmant aux filles à l'étage.

— Aaaaaaaaaaaaahhhh !!

Les cris augmentèrent de deux octaves…

Zhan Zhao traina Bai Yutang, qui s'amusait visiblement beaucoup, dans le bâtiment.

— Hahaha... rit Bai Yutang, presque mort de rire. Kitty, tes élèves me font tomber à la renverse !

— Tais-toi ! Dégage d'ici, White Mouse ! Comment veux-tu que j'enseigne ici à l'avenir ? demanda Zhan Zhao tandis que son visage devint rouge vif.

— Haha…. Il vaut mieux que tu arrêtes d'enseigner, répondit Bai Yutang.

Rien que la pensée de ce qui s'était passé était hilarante ! Bai Yutang était en train de s'essouffler à force de rire.

— Ces filles sont encore plus effrayantes que tes patients...

Zhan Zhao serra les dents. Alors qu'il était sur le point d'atteindre son arme, une voix sévère et froide de réprimande s'éleva derrière eux.

— Dr. Zhan !

Rien que le son de cette voix fit froncer les sourcils de Zhan Zhao. Quand il se retourna, il vit deux personnes se tenir derrière lui.

— Professeur Xu, Dr. Zhang.

Zhan Zhao les salua un peu maladroitement.

Bai Yutang regarda les deux personnes et vit que le professeur Xu était un petit vieillard chauve d'une cinquantaine d'années. Il avait le visage d'un universitaire et derrière ses épaisses lunettes de myope, ses yeux fouineurs fixaient Zhan Zhao. Le mécontentement se lisait sur son maigre visage.

L'autre, légèrement plus jeune, était probablement le Dr. Zhang. Il avait l'air d'avoir la quarantaine avec son visage de bébé et semblait plutôt gentil. En voyant Zhan Zhao les saluer, il répondit rapidement avec un sourire: "Dr. Zhan." et il fit poliment un signe de tête à Bai Yutang.

— Vous n'avez pas oublié où nous sommes, n'est-ce pas Dr.Zhan ? demanda durement le professeur Xu qui se pinçait les lèvres.

Zhan Zhao sourit de façon inconfortable mais ne répondit pas, tandis que l'expression de Bai Yutang avait pris un virage à 180º.

— Dr. Zhan, votre cours va bientôt commencer, s'empressa de dire le Dr. Zhang, qui se tenait derrière le professeur Xu.

— Ah, oui.

Il dit rapidement au revoir et essaya de s'échapper. Cependant, le professeur Xu ne semblait pas vouloir en démordre. Il ajouta sans ménagement.

— En tant que professeur, vous êtes un modèle pour les étudiants. Bien que votre formation académique joue un rôle primordial, vous devez également avoir de bonnes valeurs morales. Vos actions sont une honte pour les personnes instruites ! Ne commettez pas de tels actes honteux dans un lieu sacré comme une salle de classe !

Zhan Zhao essaya de faire sortir Bai Yutang, qui avait l'air énervé, mais en entendant le discours du professeur Xu, il se stoppa dans son élan. Aussi doux et tempéré soit-il, même lui ne pouvait pas tolérer des paroles aussi humiliantes.

Alors qu'il s'apprêtait à répliquer, Bai Yutang, qui se tenait sur le côté, demanda soudainement.

— Professeur, que voulez-vous dire exactement par "une honte pour les personnes instruites" ?

Le professeur Xu fut momentanément stupéfait.

— Je me demande si vous vouliez dire quelque chose comme ça ? enchaîna immédiatement Bai Yutang.

Tout en disant cela, il attrapa Zhan Zhao qui se tenait toujours debout, hébété, et baissa la tête pour l'embrasser.

Au milieu des cris tonitruants des filles, la démonstration parfaite d'un "french kiss" par Bai Yutang réussit à faire monter la pression sanguine du professeur Xu, provoquant une crise cardiaque…


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 13
Tragédie
Après ce long baiser passionné, Bai Yutang relâcha Zhan Zhao dont le cerveau avait court-circuité. De l'autre côté, le professeur Xu se tenait la poitrine, à peine capable de se tenir correctement. Le visage du Dr. Zhang était couvert d'embarras tandis qu'il s'empressa de sortir le médicament de la poche du professeur Xu et de le lui donner.

— Professeur, je vais vous aider à aller à l'infirmerie pour vous reposer...

Il fit un signe de tête à Zhan Zhao et Bai Yutang avant de se hâter de partir en soutenant le professeur Xu. Les regarder s'enfuir maladroitement soulagea la colère de Bai Yutang. C'était juste… Pourquoi y avait-il cette aura meurtrière provenant de derrière ?!

Sentant une rafale de vent à l'arrière de sa tête, Bai Yutang baissa la tête instinctivement. Puis des notes de cours et des livres effleurèrent le sommet de sa tête. Alors qu'il était sur le point de pousser un soupir de soulagement, il sentit une autre rafale de vent hostile voler vers lui. Il l'attrapa par réflexe, pour découvrir que c'était le poing de Zhan Zhao.

— K… Kitty ?

Le corps entier de Zhan Zhao tremblait de colère. Alors qu'une main était fermement tenue par Bai Yutang, il serrait furieusement ses lèvres et parlait entre ses dents.

— Bai. Yu. Tang !!!!

…!...

En voyant Zhan Zhao, duquel émanait une aura meurtrière, Bai Yutang déglutit nerveusement de façon inconsciente.

— C… Calme-toi… J… J'essayais de t'aider à gérer la situation.

— Conneries !

Zhan Zhao était envahi par la rage, il avait oublié qu'il était censé être un intellectuel de haut niveau.

— Je vais t'exterminer aujourd'hui ! Pour nettoyer la saleté du monde !

….Choqué…

Bai Yutang sauta immédiatement sur le côté alors que Zhan Zhao levait la jambe pour lui donner un coup de pied.

— … Cat, essaies-tu de mettre fin à la lignée de la famille Bai  ? demanda-t-il.

Malheureusement pour lui, la seule chose à laquelle pensait Zhan Zhao en ce moment était: "Tue-le."

— C'est bon, il y a toujours ton frère !

Tout en disant cela, Zhan Zhao donna un autre coup de poing à Bai Yutang. Cependant, toutes ses techniques lui ont été enseignées par Bai Yutang durant son temps libre. Ainsi, il parvenait à peine à le toucher.

En voyant la souris esquiver toutes ses attaques, la colère de Zhan Zhao ne fit que croître. Alors que ses frustrations alimentaient sa colère, il se souvint soudainement du Remington dans sa poche que Bai Yutang lui avait donné ce matin. Alors il rangea ses poings.

Bai Yutang était soulagé de voir que Zhan Zhao s'était un peu calmé. Il était sur le point de dire quelques mots pour l'apaiser quand il le vit lui sourire froidement avant d'atteindre la poche de son costume.

Dans la poche, il devrait y avoir…

Le visage de Bai Yutang perdit de ses couleurs sous le choc et il fit un grand pas en avant pour enfermer Zhan Zhao dans ses bras, l'empêchant ainsi de sortir son arme. La main de Zhan Zhao était déjà sur l'arme mais, étant piégé par Bai Yutang, il ne semblait pas pouvoir la retirer. Dans un accès de colère, il leva son pied pour donner un coup dans le tibia de Bai Yutang.

— Lâche-moi ! Il y a sept balles dans le flingue et j'en ai sept autres dans ma poche !

— Pourquoi as-tu besoin d'autant de balles ? Tu vas faire la guerre ?

Bai Yutang emporta Zhan Zhao et se retira dans le couloir, loin du hall bondé.

— Je vais toutes les utiliser sur toi ! Et te transformer en passoire !! rétorqua Zhan Zhao en se débattant désespérément.

— Y a-t-il vraiment besoin de ça ? N'est-ce pas juste un baiser…. Si tu as l'impression d'avoir été abusé, je te laisserai m'embrasser en retour !

Les paroles de Bai Yutang ne firent que jeter de l'huile sur le feu.

— Qui veut t'embrasser… Espèce de connard ! Comment veux-tu que je vienne en cours maintenant ?! Je vais mettre fin à notre relation !

— Ne t'aide-je pas à te venger d'eux ?!

— Se venger d'eux, mon cul !!! C'est toi qui me mets en colère !!!

— Il y a une autre raison !

— Quelle raison ?

— Je ne peux pas te la dire maintenant !

— Pourquoi pas ?

— Dans tous les cas, il y a une raison !

— Alors dis-la moi maintenant !

— Donne ton arme.

— Dis-moi d'abord !

— L'arme en premier !

— Dis-le !

— L'arme !

…….

— Non ! Si je ne te tue pas maintenant, cette haine ne partira pas !

— L'impulsion est le diable ! Cat !

— Il n'y a que toi qui peut être impulsif mais pas moi ?!

— C'est contre la loi de tuer !

— Je me débarrasse d'un parasite !

— Comment suis-je passé d'une souris à un parasite ?

— Tu ne mérites pas d'être un mammifère !

………

Alors que cette querelle sans fin était en cours, quelque chose tomba d'une fenêtre et atterrit sur le sol dans un bruit sourd.

Les deux hommes étaient stupéfaits, ils oublièrent même leur dispute.

— Je n'ai pas mal vu, n'est-ce pas ? demanda Bai Yutang en regardant Zhan Zhao.

Celui-ci secoua la tête d'un air incrédule.

Les cris de terreur des étudiants résonnèrent à l'extérieur du bâtiment. Les deux hommes se précipitèrent hors du bâtiment aussi vite que possible. Bien que ce ne fut qu'une fraction de seconde, ils virent clairement qu'il s'agissait d'une personne venant de tomber.

Une fois dehors, ils furent accueillis par une personne couchée devant le bâtiment. Elle était presque aplatie par l'impact, mais ils pouvaient encore identifier la personne grâce à ses vêtements et son apparence. C'était Li Feifan. Celui qui les avait accueillis à la porte, il y a quelques instants.

Voir le corps d'un étranger était complètement différent de voir celui de quelqu'un qu'on connaissait. En voyant que la personne qui était morte était un de ses élèves, Zhan Zhao ne comprit pas tout de suite. Il était resté bouche bée, incapable de prononcer le moindre mot.

Bai Yutang récupéra l'agent de sécurité et les policiers qui se précipitèrent pour maintenir la scène de crime avant de se rendre sur le toit du bâtiment.

Le bâtiment du département de psychologie comptait plus de dix étages. Mais pour quelqu'un qui avait la superbe vision d'un pilote, Bai Yutang vit que la clôture de protection sur le toit pendait.

Il se retourna alors et courut dans le bâtiment. Il ne prit pas la peine d'attendre l'ascenseur et courut simplement dans les escaliers, en montant les marches trois par trois, jusqu'au sommet.

La porte donnant sur le toit était verrouillée de l'extérieur. Bai Yutang sortit son arme avec vivacité et enfonça la porte en métal. Ensuite, il se glissa précautionneusement à travers la porte. Ses nombreuses années de service dans l'armée avaient aiguisé ses sens. Une fois entré sur le toit, il sentit immédiatement qu'il n'y avait personne aux alentours. Après avoir fait le tour de la zone et s'être assuré qu'il n'y avait personne…

Il rangea son arme et se dirigea vers la clôture cassée pour enquêter. La fracture sur la barrière de protection était lisse… C'était un fait de l'homme ! Ce qui voulait dire que la mort de Li Feifan n'était ni un suicide, ni un accident. Il avait été assassiné. La porte avait probablement été fermée par lui, mais que faisait-il sur le toit à cette heure-ci au lieu d'aller en cours ?

Au moment où ses pensées étaient en pagaille, Bai Yutang vit Zhan Zhao marcher à côté du cadavre et ramasser le téléphone, tenu fermement dans les mains de la victime, avec un mouchoir. Bien qu'il soit situé très loin de Zhan Zhao, Bai Yutang pouvait encore sentir son malaise.

Il sortit rapidement son téléphone portable pour appeler Gongsun, pour lui demander de les rejoindre avec quelques autres membres de l'équipe, avant de redescendre en courant.

Zhan Zhao était assis près d'un parterre de fleurs, non loin du corps et regardait pensivement le téléphone portable qu'il tenait à la main.

— Comment ça va ? demanda Bai Yutang en s'approchant de lui.

Zhan Zhao lui tendit le téléphone. En le regardant, il vit les chiffres 1,3,5 clignoter sur l'écran. Et le fond d'écran était en fait une photo de Zhan Zhao. La photo avait manifestement été prise en secret. Sur celle-ci, Zhan Zhao était radieux alors qu'il descendait d'une voiture.

Bai Yutang vit son ami se pincer les lèvres, les yeux remplis de chagrin et de confusion.

Il tendit la main pour le prendre dans ses bras. Il laissa Zhan Zhao s'appuyer contre lui tout en lui murmurant des mots de réconfort.

— C'est bon, Cat ! Tout va bien se passer !


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 14
Li Feifan
Bientôt, plusieurs voitures de police arrivèrent devant le bâtiment du département de psychologie de l'université C. Gongsun et les autres sortirent rapidement de la voiture. La police délimita rapidement la zone autour du corps avec un ruban adhésif jaune, tandis que la sécurité de l'école tentait de disperser les badauds. La scène de crime était contenue de manière ordonnée. Le campus, cependant, était toujours en ébullition.

Qu'un étudiant modèle tel que Li Feifan ait réalisé une chute mortelle et, qui plus est, devant tous les autres étudiants, il serait difficile pour l'université d'essayer de se soustraire à ses responsabilités. De plus, avec l'enquête sur place ayant conclu à un homicide, toute l'école était sur les nerfs.

L'université demanda immédiatement la suspension des cours pour la journée, afin de coopérer avec la police.

L'équipe du S.C.I se sépara en plusieurs groupes et se mit au travail. Wang Chao amena quelques techniciens sur le toit pour prélever des échantillons, tandis que Zhang Long partit avec Xu Qing pour interroger des camarades de classe. Ma Han se rendit au dortoir de Li Feifan, tandis que Gongsun et Zhao Hu procédèrent à une autopsie sur place et interrogèrent respectivement des témoins.

Pendant ce temps, Bai Yutang tira Zhan Zhao sur le côté, dans le fourgon du S.C.I et les fit s'asseoir face à face.

— Quoi ? demanda-t-il à Bai Yutang qui avait l'air très sérieux.

— Tu te sens mieux ?

— J'allais bien depuis le début, marmonna Zhan Zhao en se détournant.

— Alors quelle est ta relation avec Li Feifan ? demanda Bai Yutang avec insolence.

— Qu'est-ce que tu as dit ? Zhan Zhao se leva d'un bond.

— Peux-tu ne pas autant t'agiter ? dit Bai Yutang en s'empressant de tendre la main pour ramener Zhan Zhao sur la chaise. Je te demande ce que tu sais sur lui ? Y avait-il quelque chose de spécial à noter, ou t'a-t-il dit quelque chose ?

Zhan Zhao fronça les sourcils en se concentrant et se souvint.

— Il n'y a rien de particulier. Tout ce que je sais, c'est qu'il est bon dans ses études, qu'il assiste à tous mes cours et pose souvent des questions.

— Quel genre de questions ?

— Rien de spécial, juste des trucs académiques...

— Sais-tu quand cette photo a été prise ? demanda Bai Yutang en brandissant le téléphone.

— Je n'en ai aucune idée, secoua-t-il la tête en signe de frustration.

— Qu'en est-il de ces chiffres : 1,3,5 ?

— Je ne comprends pas ce qu'ils veulent dire, soupira Zhan Zhao à voix haute.

— Écoute moi Kitty, ce garçon a sauté d'un immeuble en tenant son téléphone avec ta photo. C'est comme s'il s'était tué par amour.

En entendant ces mots, les yeux de Zhan Zhao s'arrondirent de colère.

— White Mouse ! Ce n'est pas le moment de plaisanter !

— Hahaha...

Bai Yutang tendit la main pour frotter entre les sourcils de Zhan Zhao.

— J'essayais de te détendre, ne sois pas si tendu, dit-il.

En retour, Zhan Zhao leva les yeux au ciel et s'appuya sur le dossier du siège.

— Je n'ai vraiment pas la moindre piste cette fois-ci... Mais j'ai l'impression qu'il essayait de me dire quelque chose...

Ding Ding Ding…

Tout à coup, le téléphone de Bai Yutang sonna. Lorsqu'il décrocha, Ma Han était en ligne.

— Chef, on a trouvé quelque chose dans la chambre de Li Feifan. Vous devez voir ça.

— Qu'avez-vous trouvé ?

Bai Yutang pouvait entendre de l'anxiété dans la voix de Ma Han.

— ... Je ne peux pas l'expliquer clairement, vous le saurez quand vous le verrez. Ah oui, amenez aussi le docteur Zhan.

Une fois l'appel terminé, Bai Yutang et Zhan Zhao se dirigèrent en bas aussi vite qu'ils le purent.

Li Feifan vivait dans le hall des diplômés sur le campus est. En raison de ses excellents résultats, l'école l'avait récompensé avec une chambre individuelle luxueuse. C'était un bâtiment récemment construit, avec des installations complètes et un décor décent. Li Feifan vivait au 3e étage, la première chambre de l'aile est, Chambre 301.

En entrant dans la chambre, la première impression que l'on avait de celle-ci était son extrême propreté. Bien qu'il y ait de nombreux officiers rassemblant des preuves dans la pièce, les fenêtres étaient claires, le sol impeccable et l'étagère soigneusement rangée. C'était tellement propre et ordonné qu'on aurait pu penser qu'il s'agissait d'un hôtel et non d'une chambre appartenant à jeune étudiant célibataire.

Bai Yutang et Zhan Zhao entrèrent dans la chambre et trouvèrent Ma Han accroupi près du lit. Il y avait une douzaine d'albums photo. En les voyant entrer, Ma Han se leva avec une boîte en papier complexe toujours à la main.

— Regardez d'abord ceux-là, dit Ma Han en passant les albums à Bai Yutang et Zhan Zhao.

Les deux hommes ouvrirent un album pour y jeter un œil et furent stupéfaits. L'album était rempli de photos de Zhan Zhao, chacune marquée d'une date. Il y en avait une pour chaque jour et les 10 albums totalisaient plus de 1000 photos. Les horodatages remontaient jusqu'à un an en arrière.

Bai Yutang ferma l'album et le mit de côté après avoir feuilleté quelques pages et maudit.

— Putain, ce psychopathe.

— Il me harcèle ? demanda Zhan Zhao consterné par le contenu des albums.

— Il te harcèle depuis un an ! s'exclama Bai Yutang en tapant sur l'épaule de Zhan Zhao. Kitty, tu es plutôt incroyable ! Tu as été traqué toute une année et tu ne l'as pourtant pas réalisé !

— Ce n'est pas surprenant qu'il ne s'en soit pas rendu compte. Toutes ces photos ont été prises à longue distance, les gens normaux ne l'auraient jamais remarqué.

— Oh ? Comment as-tu découvert ça ? s'interrogea Bai Yutang.

— J'ai été entraîné dans cette zone lorsque je faisais partie de l'escouade des Tigres Volants. Lorsque vous regardez ces photos, vous pouvez voir que certains des premiers plans sont incroyablement flous. Cela signifie qu'elles ont été prises avec des lentilles focales très puissantes.

Il sortit quelques photos pour les montrer à Bai Yutang et Zhan Zhao.

— Elles ont été prises à plus de 100 mètres. Mais ce qui est bizarre, c'est que ce gamin les a prises sous l'angle d'un sniper.

— L'angle d'un sniper ?

— À une telle distance, les personnes normales ne savent pas ajuster l'angle, ils photographient juste ce qu'ils peuvent ! Cependant, un sniper ferait des ajustements appropriés afin d'obtenir le meilleur tirage. Comme il l'a dit, il a pointé son front et sa poitrine.

Zhan Zhao et Bai Yutang regardèrent de plus près les photos et furent surpris de constater qu'il y avait au moins une bonne prise de vue.

— Ce gamin a suivi une formation professionnelle ?" demanda Bai Yutang, un peu déconcerté.

— Il n'a probablement pas pris ces photos à des fins dangereuses, mais certaines habitudes ont la vie dure. Je peux confirmer que ce n'est pas un amateur ! dit Ma Han en hochant la tête.

— Beau travail ! dit Bai Yutang en donnant une tape dans le dos de Ma Han. C'est une piste ! C'est toi l'expert ici, alors je te laisse faire.

— Oui ! répondit Ma Han, un peu timide.

Puis il ouvrit la boîte dans ses mains et la tendit.

— Il y a ça aussi !

Zhan et Bai se rassemblèrent autour et virent qu'il y avait aussi des photos à l'intérieur. Zhan Zhao était toujours sur les photos, cependant, il n'était pas au centre. L'appareil photo était focalisé sur quelque chose d'autre, une Honda noire.

— Cette voiture ? dit Zhan Zhao en jetant un coup d'œil à son ami.

— Ouais, c'est cette voiture ! hocha de la tête Bai Yutang.

Il regarda à nouveau ces photos, pensivement.

— Kitty, ton élève essayait de te dire quelque chose! Il voulait te dire que tu étais en danger!

…!...

Zhan Zhao prit la photo de ses mains, la voiture était entourée de rouge sur toutes les photos où elle était prise. De toute évidence, Li Feifan avait découvert l'existence de cette voiture lorsqu'il traquait Zhan Zhao.

Bai Yutang remit les photos dans la boîte.

— Rapporte-les et demande à Jiang Ping de faire une analyse technique. Voir s'il peut trouver des indices.

— Pas étonnant qu'il te regardait si nerveusement, dit Bai Yutang en haussant les épaules. Il avait peur que tu sois en danger.

— Pourquoi penses-tu qu'il soit allé sur le toit tout seul ? demanda Zhan Zhao en se tournant soudainement vers Bai Yutang.

………

Bai Yutang garda le silence.

— Il est mort pour moi, dit Zhan Zhao en souriant amèrement.


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Affaire mystérieuse numéro 1
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Chapitre 15
1.3.5
Après avoir quitté la salle des diplômés, les deux hommes décidèrent de vérifier à nouveau le crime et se dirigèrent vers le bâtiment du département de psychologie.

— Xiao Zhan !

Quelqu'un l'appela soudainement de derrière, Zhan Zhao et Bai Yutang tournèrent la tête en même temps. Ils furent accueillis par un homme à lunette d'âge moyen en blouse blanche qui semblait avoir une quarantaine d'années. Il accéléra son rythme pour les rattraper.

— Docteur Xu ? dit Zhan Zhao en reconnaissant que l'homme était le docteur Xu Ting, le médecin résident de l'Université C.

Après avoir couru jusqu'à eux, Xu Ting regarda Bai Yutang qui se tenait à côté de Zhan Zhao pendant un moment avant de demander en souriant.

— C'est lui ?

Zhan Zhao répondit avec un sourire gêné. Il savait que ce docteur Xu aimait les ragots, mais il n'était pas d'humeur à se préoccuper de choses aussi triviales pour le moment. Cependant, Xu Ting ne semblait pas remarquer l'expression de Zhan Zhao et continuait de sourire avant de dire.

— Quand le docteur Zhang a amené le vieil homme Xu à l'infirmerie, bonté divine ! Ce vieil homme était tellement en colère que tout son corps tremblait et qu'il haletait lourdement.

— Le professeur Xu va bien ?! demanda Zhan Zhao inquiet.

— Ne vous inquiétez pas, il va bien, il a juste beaucoup transpiré. Je n'ai jamais vu ce vieil homme aussi furieux depuis ces vingt dernières années que je travaille ici !

En entendant ça, Bai Yutan sourit effrontément tout en envoyant à Zhan Zhao un regard qui signifiait : "Donc ce vieil homme n'est pas mort. Quelle chance pour lui !"

Ce à quoi Zhan Zhao répondit en lui lançant un regard noir.

Xu Ting voulait continuer, mais les deux hommes n'avaient pas la patience d'écouter ses divagations. Ils s'excusèrent en disant qu'ils avaient d'autres choses en attente et s'échappèrent.

Ils arrivèrent bientôt au bâtiment du département de psychologie. Lorsque Zhan Zhao essaya de regarder le toit depuis le sol, la luminosité du soleil l'empêcha de le faire. Et il pouvait à peine distinguer les clôtures.

— Xiao Bai, tu n'es pas un peu trop arrogant ? Comment as-tu pu voir ça si clairement d'ici ?

— C'est rien, répondit fièrement Bai Yutan. La vision dynamique de ce jeune maître est la première de toute l'armée de l'air ! Je pourrais même voir des missiles arrivant sur nous, aussi clairement que ces clôtures !

Lorsque Zhan Zhao regarda Bai Yutang, ce dernier était si fier de lui que Zhan Zhao pouvait presque voir sa queue se dresser.

Zhan Zhao emprunta une paire de jumelles à un autre policier et observa attentivement le toit. Après un moment, il posa ses jumelles.

— Quelque chose ne va pas ! dit-il en fronçant les sourcils.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Qu'est-ce que tu as trouvé ?

Bai Yutang lui prit les jumelles et observa aussi à cet endroit.

— As-tu remarqué que la direction de la clôture de protection est dans le mauvais sens ? lui

demanda Zhan Zhao.

Bai Yutang posa les jumelles avant de regarder Zhan Zhao.

— Maintenant que tu le dis, oui ! Si Li Feifan est tombé en s'appuyant sur une barrière déjà endommagée, alors la barrière pourrait être tournée vers l'extérieur. Même si Li Feifan a réussi à s'accrocher à la barrière avant de tomber, elle devrait se retourner vers l'extérieur et ensuite se plier vers le bas. Mais dans ce cas...

— C'est vrai ! continua Zhan Zhao. Cette barrière est presque pliée verticalement vers le bas, mais il n'y a aucun signe de basculement vers l'extérieur !

— Kitty, j'ai une idée, déclara soudainement Bai Yutang.

— Quelle coïncidence. J'en ai une aussi ! proclama Zhan Zhao en même temps.

Les deux hommes se sourirent en signe de compréhension avant d'entrer dans le bâtiment.

Cette fois, ils ne se dirigèrent pas vers le toit, mais vers le dernier étage du bâtiment, le 13e étage. La construction du bâtiment du département de psychologie de l'Université C s'était achevée récemment, tous les étages n'étaient pas entièrement rénovés. Les étages supérieurs 12 et 13 n'étaient pas en utilisation et servaient simplement au stockage de matières premières, ainsi qu'à d'autres choses. La porte n'avait même pas été installée.

Ils marchèrent le long du couloir, vérifiant toutes les pièces une par une. Lorsqu'ils arrivèrent à la 5e pièce, ils virent la clôture pendre de la fenêtre.

Zhan Zhao tira Bai Yutang qui était sur le point d'entrer dans la pièce et pointa le numéro au-dessus du cadre de la porte : 13-5.

— 1 3 5 ? demanda Bai Yutang, surpris.

Zhan Zhao hocha la tête. Il semblait qu'ils étaient au bon endroit.

Ils entrèrent prudemment dans la pièce en s'appuyant contre le mur. Le sol était très sale et couvert d'une épaisse couche de poussière. Cependant, il semblait que le sol avait été essuyé délibérément. Bien qu'il n'y ait pas d'empreintes de chaussures, quelqu'un était certainement venu ici.

Ils se dirigèrent vers les fenêtres et virent que la clôture était à moins d'un mètre du rebord de la fenêtre. Bai Yutang enleva son coupe-vent et le tendit à Zhan Zhao. Il se retourna ensuite et se dirigea vers l'extérieur. Zhan Zhao s'empressa de l'attraper.

— Qu'est-ce que tu essaies de faire ? Ce n'est pas une blague, c'est le 13e étage !

Bai Yutang lui tapa le nez du bout du doigt en gloussant.

— Stupide Cat, comment quelqu'un comme moi pourrait avoir peur des hauteurs !

Zhan Zhao était un peu troublé.

— Pourquoi n'appelle-t-on pas des gens pour prendre des mesures de précautions...

Cependant, Bai Yutang avait déjà défait les boutons de son col et de ses manches. Il tapa du doigt sur le menton de Zhan Zhao.

— Ne t'inquiète pas ! dit-il en souriant.

Après avoir dit ça, il sortit rapidement par la fenêtre et se précipita sur le toit.

Zhan Zhao n'eut que le temps de crier : "Sois prudent !" avant qu'il ne disparaisse. Tout ce que Zhan Zhao put faire fut d'attendre près de la fenêtre, en s'accrochant anxieusement à la veste de Bai Yutang.

En un instant, Bai Yutang grimpa de la clôture jusqu'à la fenêtre. La scène était angoissante à regarder et fit s'emballer le cœur de Zhan Zhao. Au moment où il était sur le point de tirer Bai Yutang, l'autre homme cria: "Écarte-toi, Kitty !"

Par réflexe, Zhan Zhao fit quelques pas sur le côté. Après quelques oscillations en l'air, Bai Yutang fit un saut net à travers la fenêtre et atterrit fermement sur le sol. Il épousseta ensuite la poussière de ses mains.

Oh, comme c'était ennuyeux.

— Quand est-ce que tu arrêteras d'essayer d'être cool  ? souffla Zhan Zhao.

Bai Yutang haussa les épaules.

— Je suis juste aussi cool que d'habitude !

— Toi…

Zhan Zhao était si exaspéré qu'il ne pouvait même plus répliquer. Il gonfla ses joues de colère et fixa Bai Yutang avec des dagues à la place des yeux.

Bien qu'ayant compris au fond de lui que la raison pour laquelle Bai Yutang avait accompli un acte aussi dangereux était pour préserver toute preuve qui aurait pu être laissée sur le rebord de la fenêtre, il savait aussi  que Bai Yutang se souciait peu de sa propre sécurité lorsqu'il travaillait sur une affaire. Mais c'était toujours terriblement troublant de le voir de ses propres yeux.

Après que Bai Yutang eut fini de s'épousseter, il remarqua.

— Nous avons maintenant une explication pour la porte du toit qui était verrouillée de l'extérieur. Mais il y a encore quelque chose que je n'arrive pas à comprendre.

Il continua en enfilant son coupe-vent et en ajustant son col.

— C'est trop précipité pour que le tueur pousse Li Feifan du toit et descende en utilisant la barrière. Si c'est le cas, il devrait y avoir des témoins !

Zhan Zhao hocha la tête.

— En effet. Nous nous sommes précipités hors du bâtiment immédiatement, pourtant nous n'avons vu personne. En plus, c'est à la vue de tous. C'est trop risqué, à moins que...

— À moins que quoi ? se renseigna Bai Yutan avec perplexité.

Zhan Zhao regarda la clôture à l'extérieur de la fenêtre.

— À moins que Li Feifan ne soit pas tombé du toit, dit-il.

Bai Yutang resta abasourdi pendant une seconde, puis il comprit.

— Oh, c'est vrai ! La clôture nous induit en erreur ! Il a été jeté d'ici ! Le tueur a peut-être cassé la clôture la nuit précédente pour donner l'impression que Li Feifan s'est enfermé dehors !

Zhan Zhao hocha la tête.

— La plupart des gens ne lèveraient pas les yeux et même s'ils le faisaient, ils ne pourraient de toute façon pas voir clairement ce qui se passe !

Bai Yutang examina son environnement.

— Cela signifie que c'est en fait la première scène du crime !déclara-t-il.  Mais le tueur n'est-il pas un peu trop audacieux ? Lorsqu'il est sorti après avoir jeté Li Feifan du haut du bâtiment, il aurait pu se faire facilement repérer, ce qui aurait pu être une cause de suspicion…. Et pourquoi se donner tant de mal ?

Zhan Zhao réfléchit pendant un moment et une expression troublée fit surface.

— Qu'y a-t-il, Kitty ?

En voyant son expression, Bai Yutang savait que Zhan Zhao pensait à quelque chose.

— ... Si nous considérons la situation du point de vue du tueur, il doit l'avoir fait dans un but précis. Mais il s'est involontairement exposé en essayant de couvrir ses traces.

— Comment ça ? demanda Bai Yutang en écoutant l'analyse professionnelle de Zhan Zhao avec grand intérêt.

— Le tueur s'est donné tout ce mal pour cacher la vraie scène de crime ! Le but de fabriquer une fausse scène de crime est toujours de se créer un alibi !

— Exactement ! acquiesça Bai Yutang.

— Ce soi-disant alibi vise à éliminer la possibilité qu'il apparaisse sur la scène de crime au moment où il a été commis ! dit Zhan Zhao avant d’ajouter. Si nous suivons la logique du tueur et que nous segmentons la chronologie du crime, alors toute cette affaire peut être divisée en quatre parties ! À savoir, "Li Feifan entre dans le bâtiment, se fait assassiner, tombe et est découvert, le tueur part."

— Hum, Hum !

Bai Yutang écouta attentivement tout en se frottant le menton.

— L'ordre des deux premières parties, "entre dans le bâtiment et se fait assassiner" ne peuvent pas être changé ! continua patiemment Zhan Zhao. Mais l'ordre des deux parties suivantes qui sont la chute et le départ du tueur peut être changé.

Zhan Zhao fit une pause d'une minute pour laisser Bai Yutang digérer toutes les informations. Avec ses capacités de compréhension extrêmement hautes, il comprit immédiatement où Zhan Zhao voulait en venir.

— J'ai compris. Ça veut dire que le tueur a quitté la scène de crime avant que Li Feifan ne tombe. Et alors que beaucoup pense que la chute et le meurtre ont eu lieu en même temps, en fait, ils peuvent avoir eu lieu à des moments différents. Le tueur devait juste quitter cet endroit avant que Li Feifan ne tombe ! Et maintenant il a l'alibi dont il a besoin pour dissiper tous les soupçons !!

Zhan Zhao hocha la tête avec satisfaction. Bai Yutang était vraiment intelligent. Non seulement il avait compris où il voulait en venir, mais il a même suivi le fil de sa pensée.

— Et ainsi, le numéro 135 devient la clé ! dit Zhan Zhao avant de poursuivre. Cet ensemble de chiffres est directement lié à la scène du crime et expose complètement les intentions du tueur. C'est-à-dire que ces chiffres ont bien été écrits par Li Feifan, lui-même !

Bai Yutang ne dit rien pendant un moment avant de déduire.

— En un mot, Li Feifan était encore en vie lorsque le tueur est parti. Mais il savait qu'il ne pouvait plus survivre. La seule chose qu'il pouvait faire était de laisser ce message.

Zhan Zhao regarda la fenêtre et la clôture à l'extérieur.

— Lorsque tu as sauté par la fenêtre à l'instant, j'ai soudainement pensé à quelque chose, dit-il subitement.

— Tu veux dire…. Que l'espace entre la clôture et le rebord de la fenêtre est juste agréable pour contenir une personne ? demanda Bai Yutang en suivant la ligne de mire de Zhan Zhao.

— Peut-être…. Li Feifan a été placé là quand il a perdu temporairement connaissance, dit amèrement Zhan Zhao.

Bai Yutang tapota doucement l'épaule de Zhan Zhao pour le réconforter et soupira.

— Quand il s'est réveillé et qu'il a bougé son corps, il est assurément tombé. Et c'est en tombant qu'il a laissé ce message pour nous.

— C'est tellement cruel. Ce n'est qu'un enfant. Qui lui ferait ça ?

Voyant la douleur sur le visage de Zhan Zhao, Bai Yutang le tira vers lui et fit en sorte qu'il s'appuie sur son épaule en disant lentement.

— Cat, ce n'est pas le travail d'un seul homme !

Zhan Zhao frissonna.

— Deux personnes ?

Bai Yutang lui caressa les cheveux.

— Tu l'as déjà deviné, n'est-ce pas ? Entre le moment où Li Feifan est entré dans le bâtiment et sa chute, 2 personnes sont sorties du bâtiment...

— Le professeur Xu et le Docteur Zhang... répondit Zhan Zhao, légèrement confus. Ça marche, en théorie… mais...

— Cat !

Bai Yutang prit le visage de Zhan Zhao dans sa main et le regarda droit dans les yeux.

— Tu te souviens de ce que le docteur Xu a dit il y a peu  ? lui demanda-t-il.

Les yeux de Zhan Zhao s'ouvrirent sous le choc.

— Il a dit que le professeur Xu était couvert de sueur… répondit-il.

Bai Yutang hocha la tête:

— Je ne pense pas qu'une crise cardiaque puisse faire transpirer quelqu'un de la tête au pied, n'est-ce pas ? … Ce genre d'exercice est trop éprouvant pour les personnes âgées. C'est pourquoi il n'arrêtait pas d'haleter et de trembler…. Quant à celui qui a maquillé la scène de crime, ça devait être le docteur Zhang. Ces deux-là sont ceux qui ont tué Li Feifan


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Sam 20 Juil 2024 - 14:33


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 16
Academique
Cependant, la conclusion à laquelle Zhan Zhao et Bai Yutang étaient arrivés n'était qu'une spéculation. Ils avaient besoin de preuves solides pour prouver que c'était le professeur Xu et le docteur Zhang qui avaient commis le crime.

De plus, le professeur Xu et le docteur Zhang étaient très appréciés dans le monde universitaire. Pourquoi auraient-ils eu besoin d'aller si loin pour assassiner un étudiant ordinaire ? Et qu'est-ce que tout cela avait à voir avec Zhan Zhao ? C'était ce qui préoccupait le plus Bai Yutang.

Les deux hommes décidèrent de ne pas agir et de regarder d'abord comment les choses se déroulaient. Bai Yutang demanda à Zhang Long de faire une vérification approfondie des antécédents du professeur Xu et du docteur Zhang.

L'équipe technique installa une mini-caméra au treizième étage tandis que Xu Qing et les autres mirent en place une surveillance autour de l'école. Après cela, tous les agents de police se retirèrent de l'école.

Lorsque Zhan Zhao et Bai Yutang retournèrent au bureau, le soleil s'était déjà couché.

Jiang Ping était occupé à travailler sur son ordinateur. Il avait scanné les restes du papier brûlé que Wang Chao et son équipe avaient ramené de la maison de Wu Hao et faisait actuellement une analyse de récupération d'image.

Gongsun était sorti de la salle d'autopsie avec un morceau de pain dans la bouche et le rapport d'autopsie de Li Feifan dans la main. Il avait trouvé une tache grise sur le cou de Li Feifan. C'était des signes de dommages cutanés, probablement causés par un choc électrique.

Cela corroborait encore plus la déduction de Zhan Zhao et Bai Yutang. Un frisson parcourut l'échine de Zhao Hu.

— Tu ne mangeais pas pendant l'autopsie, pas vrai ?

Gongsun se retourna pour le regarder et ricana avant de se pencher et de demander d'une voix sinistre :

— Manger quoi ?

Zhao Hu eut une grosse frayeur et s'écria avant de détaler.

— Mon dieu !

Le groupe de personnes qui n'avaient pas du tout sommeil décida de rester au S.C.I. pour faire des heures supplémentaires.

Zhan Zhao alluma l'ordinateur une fois arrivé à son bureau et commença à taper. Après avoir fait le tour des bureaux, Bai Yutang décida de rejoindre Zhan Zhao dans le sien.

— Tu n'as pas vu le panneau accroché à la porte ? dit Zhan Zhao en désignant le panneau ‘Ne pas déranger’.

— Je l'ai vu ! s’exclama Bai Yutang en s'approchant et s'asseyant en face de Zhan Zhao. Il n'y a pas écrit 'Bienvenue' dessus ?

En colère Zhan Zhao décida de l'ignorer et se remit à taper.

— Qu'est-ce que tu écris ? Un autre roman d'horreur ? demanda Bai Yutang en se penchant vers lui.

— Quand ai-je déjà écrit un roman ?? C'est un travail universitaire ! souligna Zhan Zhao.

Bai Yutang gloussa et ramassa négligemment les livres sur la table de Zhan Zhao.

— Regarde tous ces titres de livres : “La nature des Psychopathes”... “Raison et Barbarie”... “Démembrement, Dissection et élimination des corps”...

Bai Yutang jeta à nouveau les livres sur la table de Zhan Zhao comme s'il s'agissait de cafards et continua :

— Si ce ne sont pas des histoires d'horreur, qu'est-ce que c'est ?

Zhan Zhao roula des yeux vers Bai Yutang en s'énervant..

— Sors ! Tu me déranges vraiment !

Bai Yutang se pencha encore plus en avant.

— Sur quoi fais-tu des recherches récemment ? Je te vois beaucoup écrire ces deux derniers jours.

Zhan Zhao continua à taper sans lever les yeux.

— C'est sur les TOC. J'ai soumis quelques articles au “Journal International de Psychologie” et la réponse était plutôt bonne. Donc mon éditeur veut que je les compile dans un livre.

— Les TOC ? demanda Bai Yutang en s'affalant sur la table, soutenant sa tête avec sa main. En quoi est-ce différent d'une maladie mentale ?

Zhan Zhao avait vraiment envie de lancer sa souris dans le nez de Bai Yutang.

— Tu ne sais que distinguer les morts des vivants !

Bai Yutang observa l'expression de colère de Zhan Zhao avec un sourire en coin. Puis il commença à scruter le bureau et l'étagère.

— Est-ce que ce sont les “Journaux International de Psychologie” ? demanda-t-il en désignant plusieurs magazines épais sur l'étagère.

— Hein ?

Zhan Zhao jeta un coup d'œil et hocha la tête. Bai Yutang se leva et prit les magazines. Il les feuilleta et demanda,

— “TOC et Suggestions” ?

Zhan Zhao leva les yeux et jeta un rapide coup d'œil avant de répondre.

— C'est celui-là.

Après avoir lu silencieusement pendant un certain temps, Bai Yutang demanda :

— Kitty, est-ce écrit dans une langue humaine ?

Zhan Zhao fronça les sourcils en l'ignorant et en continuant à écrire.

— Au premier regard, cela ressemble à des caractères humains. Mais la structure de la phrase ne ressemble à aucune langue humaine ?

Le magazine en main, Bai Yutang retourna à son siège.

— L'effet que la suggestion a sur les personnes normales est très subtil, mais pour les personnes souffrant de TOC, il peut être très extrême. Et en réalité, la plupart des gens dans le monde ont des TOC à un niveau subconscient...

Bai Yutang termina sa phrase avec un sourire :

— Est-ce que c'est écrit par un humain au moins ?

Zhan Zhao plissa le nez de façon désapprobatrice et regarda Bai Yutang comme s'il était analphabète tout en répondant.

— C'est écrit en langage humain ! Mais ça n'en a pas l'air quand ça sort de ta bouche !

Bai Yutang haussa les épaules et continua à lire.

— Pour un patient atteint de TOC, tant que nous trouvons la cause profonde de sa maladie, nous pouvons facilement changer son subconscient grâce à la suggestion...

Puis il secoua la tête.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Exactement ce qui est écrit ! répondit Zhan Zhao qui prit une gorgée de son café et regarda la porte. Tu n'as pas d'autres choses à faire ?

Pendant ce temps, Bai Yutang semblait vraiment intéressé par le document de recherche et demanda.

— Tu veux dire que l'on peut provoquer des hallucinations chez les personnes atteintes de TOC par la suggestion ?

— C'est exact ! dit Zhan Zhao qui hocha la tête. Pour ceux dont la volonté est plus faible, tu peux même perturber leurs pensées et leurs croyances. Dans des cas plus extrêmes, on peut provoquer l'effondrement de l'esprit !

— Oh ? Prouve-le ! Fais-moi craquer !

Bai Yutang se désigna lui-même avec excitation. Zhan Zhao inclina la tête et le jaugea, avant de secouer la tête en disant.

— Tu ne réponds pas aux critères !

— Quels critères ?! demanda Bai Yutang perplexe.

Zhan Zhao détourna finalement son attention de son ordinateur portable pour regarder Bai Yutang et déclara.

— Il faudrait que tu aies une volonté plus faible, un esprit plus faible et de moins bonnes capacités de communication !

Bai Yutang réfléchit un instant.

— Ce qui signifie que nous devons trouver quelqu'un d'un peu timide, distrait et un peu bête, non ?

Malgré l'expression dégoûtée sur le visage de Zhan Zhao en y réfléchissant, il hocha la tête avec résignation.

Bai Yutang sourit avec satisfaction.

— Bien, c'est facile !

Puis il se tourna vers la porte et cria.

— Zhao Hu !

……………….

En voyant Zhao Hu, qui avait entendu l'appel de Bai Yutang, accourir au loin, Zhan Zhao demanda à Bai Yutang surpris.

— Qu'est-ce que tu essaies de faire ?

Bai Yutang rit.

— Tu n'as pas besoin de le faire craquer, il suffit de l'embrouiller un peu !

Puis il se leva, tira Zhao Hu vers le siège en face de Zhan Zhao et le fit s'asseoir.

La porte était fermée et les stores baissés.

Zhao Hu était un peu troublé par la situation en regardant Zhan Zhao, puis Bai Yutang.

— Chef, qu'est-ce qui se passe ?

Bai Yutang cligna des yeux vers Zhan Zhao, ce qui signifiait, ‘Celui-là répond aux critères, non ?’

Zhan Zhao soupira et regarda Zhao Hu avec sympathie tandis que Bai Yutang levait le menton en signe de provocation.

— Si tu ne peux pas le faire, alors c'est que tout est faux !

Zhan Zhao regarda le visage suffisant de Bai Yutang qui ne demandait qu'à être frappé et serra les dents. Puis il jeta un coup d'œil à Zhao Hu en murmurant dans son cœur.

— Pour le bien de la science, je ne peux que choisir de vous sacrifier !

Et c'est ainsi que le pauvre Zhao Hu devint le sujet d'un test.

— Zhao Hu, es-tu vraiment Zhao Hu ?

Zhan Zhao ferma son ordinateur portable et le questionna très sérieusement.

— Hein ? s’exclama Zhao Hu qui regardait Zhan Zhao avec confusion. Dr. Zhan, qu'est-ce que vous dites ?

Avec une expression sérieuse, Zhan Zhao demanda à nouveau.

— Es-tu vraiment Zhao Hu ?

Zhao Hu frissonna sans le vouloir et se tourna vers Bai Yutang pour demander de l'aide.

— Chef, que se passe-t-il ?

Bai Yutang tenta de contenir son rire en prenant lui aussi une expression solennelle et répondit.

— Réponds simplement à la question !

Zhao Hu acquiesça et répondit d'une voix tremblante.

— O-Oui.

— Quelle preuve as-tu ? continua Zhan Zhao pour le pousser.

— ... ??... Est-ce que ma carte d'identité compte ? répondit Zhao Hu en attrapant son portefeuille dans sa poche.

Mais Zhan Zhao frappa sur la table et demanda.

— Quelle preuve claire as-tu pour prouver que tu es le même Zhao Hu que celui d'hier ?!

...ˉ□ˉ…

Zhao Hu ouvrit la bouche bêtement.

— I-Il y a une différence entre... hier... et... aujourd'hui ??

Zhan Zhao demanda.

— Si je me souviens bien, ton grand-père est décédé, non ?

— ...Ah... oui...

Zhao Hu avait du mal à suivre le train de pensées aléatoires de Zhan Zhao surtout quand ce dernier ajouta :

— Tu es sûr que tu n'as qu'un seul grand-père ?

...ˉ□ˉ…

Zhao Hu commençait à s'embrouiller.

— N'avons-nous pas... établi ça ? Il est m-mort... déjà.

Boum !

Zhan Zhao frappa durement la table une fois de plus.

— Qui peut le prouver ?!

Zhao Hu sursauta sous le choc et dit.

— Moi... je peux le prouver. Et mes parents aussi...

Zhan Zhao se rassit sur son siège et sirota son thé avant de poursuivre.

—  Tu veux dire les souvenirs que tu as de lui ?

— Oui ! C'est ça ! dit Zhao Hu en hochant largement la tête.

— Alors que faire si ces souvenirs sont faux ?

— Faux ?

Les yeux de Zhao Hu commençaient à tourner en spirale (@_@) alors qu'il regardait Zhan Zhao innocemment.

Zhan Zhao poursuivit lentement.

— Réfléchis-y. Et si ton grand-père n'avait jamais existé et que tes parents et toi aviez simplement des souvenirs implantés de lui ? Peux-tu vraiment dire qu'il a existé ?

Les yeux de Zhao Hu s'élargirent et il regarda Zhan Zhao avec une horreur totale.

Zhan Zhao ajouta avec acharnement.

— C'est comme dire qu'il y a des extraterrestres. Qui en a la preuve ?

— Je... je... ne... sais pas, bégaya Zhao Hu, ne sachant pas quoi faire.

— Et si, tu étais un extraterrestre ? demanda Zhan Zhao en fixant Zhao Hu droit dans les yeux.

...ˉ□ˉ…

Zhao Hu avait l'air de s'être fait tirer dessus par un AK47.

Sur le côté, Bai Yutang fit un signe de la main pour indiquer que ça suffisait, Zhao Hu était déjà assez confus comme ça.

Zhan Zhao lui décocha un regard déterminé qui signifiait, ‘Ce n'est que le sommet de l'iceberg. Aujourd'hui, je vais te montrer à quel point je suis capable !’

— Peut-être que toute ta famille est composée d'extraterrestres. Juste que l'on vous a tous implanté des souvenirs humains, vous amenant à vous prendre pour un humain ! questionna Zhan Zhao en souriant pensivement. Ou peut-être, le Zhao Hu d'hier est déjà mort ! Et celui qui est assis ici en ce moment n'est qu'une personne à qui on a implanté la mémoire de Zhao Hu ! Oses-tu prétendre que ce que je dis est impossible ?

Après un moment de silence, tout ce qu'on pouvait entendre, c'était Zhao Hu qui criait ‘Ah~~~~~~~~~~~’ en bondissant de son siège et en sortant en courant du bureau. Puis il serra Wang Chao dans ses bras en pleurant.

— Qui suis-je ?! Qui suis-je ? ! Je ne veux pas être un alien !!

… Chaque personne dans le bureau s'était figée en même temps...

Bai Yutang, quant à lui, était mort de rire en s'appuyant sur une étagère. Il riait si fort qu'il aurait pu avoir des crampes à force de rire.

Tandis que Zhan Zhao retroussait ses manches avec grâce. Si un tigre ne montrait pas sa puissance, on pourrait penser que c'est un chat malade (4) ! Puis il se rassit, ouvrit son ordinateur portable et se remit à taper.

Une fois que Bai Yutang eut fini de rire, il sortit du bureau. Peu après, il revint avec une montagne de documents et les plaça tous devant Zhan Zhao.

Zhan Zhao leva les yeux et vit qu'il s'agissait de toutes les victimes liées à cette ‘affaire de chiffres’.

Bai Yutang dit d'un air amusé.

— Kitty, regarde si ces personnes répondent aux critères de TOC et de suggestion.

Zhan Zhao cligna des yeux en entendant ses mots avant de comprendre immédiatement ce que Bai Yutang voulait dire : ‘Oh~ Mouse, c'est brillant !’


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 17
Vieille affaire
— Savais-tu que notre station a été la première à créer le 'Bureau de recherche en psychologie criminelle' ? demanda Zhan Zhao en marchant d'un pas vif.

— Hein... Il n'a pas été créé il y a vingt ans sur la suggestion du commissaire Bao ? demanda Bai Yutang qui accéléra le pas de sorte qu'ils marchaient maintenant côte à côte. Quel est le rapport avec l'affaire ?

Zhan Zhao appuya sur le bouton de l'ascenseur.

— Sais-tu pourquoi ce département a été créé ?

Bai Yutang se creusa la cervelle et dit avec impatience :

—  Peux-tu en venir au fait ?

— À cette époque, il y avait une énorme affaire. En raison de ses implications majeures, la plupart des gens n'en savent rien. Moi aussi, je ne l'ai appris que par les seniors quand j'ai rejoint le bureau de recherche.

Les deux entrèrent dans l'ascenseur et Zhan Zhao appuya sur le bouton du onzième étage.

— Personne ne connaît les détails. Tout ce qu'ils savent, c'est que le tueur utilisait la suggestion pour contrôler et assassiner les gens. En cinq ans, plus de cent personnes sont mortes. Plus d'une douzaine de ces morts provenaient uniquement de la police.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent au onzième étage alors que Bai Yutang demandait d'un air incrédule :

— Comment se fait-il que je n'aie jamais entendu parler d'une telle affaire si elle est aussi importante ?

Zhan Zhao gloussa en se dirigeant vers la salle des archives.

— Tu avais quel âge il y a vingt ans ? À qui un enfant comme toi pourrait-il demander ?

Bai Yutang roula des yeux.

— Alors comment tu l'as su ?

Zhan Zhao le regarda avec un sourire en coin et dit :

— Je suis plus vieux que toi !

Après cela, il fit joyeusement claquer sa langue vers Bai Yutang dont le visage était devenu pâle à cause de la colère. Puis il remarqua pensivement :

— Quelqu'un était si adorable et si doux quand il était jeune, il m'appelait Gege (1) tout le temps. Qui aurait cru qu'il deviendrait si ennuyeux en grandissant.

Les sourcils de Bai Yutang se levèrent et il répliqua :

— Ha ! Sale chat, comment oses-tu te moquer de moi ? Pourquoi tu ne parles pas de la façon dont tu étais mignon quand tu étais enfant ?

Puis, il eut l'air de se souvenir.

— Je me demande qui était celui qui se faisait toujours embrasser par ces tantes au jardin d'enfants jusqu'à ce que son visage soit couvert de bave ?

— Ah ! s’exclama Zhan Zhao avant de rapidement changer de sujet.

— On est dans la salle des archives !

Il annonça en entrant précipitamment dans la pièce. Bai Yutang suivit derrière Zhan Zhao tout en marmonnant dans un souffle :

— Si ce n'était pas moi qui t'avais protégé à l'époque, penses-tu que tu aurais pu grandir en toute sécurité ? Ingrat !

Sans crier gare, Zhan Zhao essaya de claquer la porte. Heureusement, grâce aux réflexes rapides de Bai Yutang, il tendit la main pour la bloquer avant qu'elle ne lui claque au visage. Puis il se tapota le torse pour calmer ses nerfs.

— Tu es tellement méchant. Tu es jaloux de mon beau nez ?!

— Chut !

Zhan Zhao se retourna et lui fit signe de se taire avant de fouiller dans les dossiers sur les étagères.

— Ce n'est pas un peu inefficace ? demanda-il alors que le fait de voir toutes ces étiquettes aux inscriptions denses faisait tourner la tête de Bai Yutang. Il n'y a pas de dossiers sur l'ordinateur ?

Zhan Zhao feuilletait les dossiers en répondant nonchalamment :

— J'ai déjà regardé, il n'y a pas de tels enregistrements sur l'ordinateur... hein ?

Voyant que Zhan Zhao s'était arrêté, les sourcils froncés, Bai Yutang se précipita vers lui :

— Qu'est-ce qui se passe ? Tu l'as trouvé ?

Zhan Zhao pointa l'étagère du doigt et s'exclama :

— Il y a tellement de fichiers manquants pour les années 82 à 87 !

— Ces fichiers sont classifiés, intervint une voix plutôt vieille.

... !!...

Ni Zhan Zhao, ni Bai Yutang n'avaient froid aux yeux, mais c'était au beau milieu de la nuit, dans une salle d'archives lugubre. Dans l'état de tension dans lequel ils se trouvaient, la voix qui sortait de nulle part leur a définitivement fait froid dans le dos.

La lumière vive d'une lampe de poche les éclaira et Bai Yutang avait déjà identifié qu'il s'agissait du vieil archiviste qui gérait les dossiers, le vieux Sun.

— Vieux Sun, pourquoi es-tu encore debout à cette heure-ci ?

Bai Yutang protégea rapidement ses yeux ainsi que ceux de Zhan Zhao, qui se tenait derrière lui, de la lumière et demanda :

— Les lumières sont allumées, pourquoi utilises-tu encore une lampe de poche ? Ce n'est pas comme si nous filmions un film d'horreur.

Le vieux Sun gloussa en éteignant la lampe de poche.

— Alors c'est vous deux les garçons. Et moi qui pensais que c'était un idiot qui venait chercher des fichiers dans la salle des archives au milieu de la nuit.

Zhan Zhao montra l'espace vide sur l'étagère et demanda :

— Vieux Sun, tu as dit que tous ces fichiers avaient été classifiés ?

Le vieux Sun leur fit signe de le suivre. Et quand ils le suivirent jusqu'à sa salle de service au bout du couloir, il y avait une cuisinière à induction avec des nouilles instantanées qui bouillaient à l'intérieur d'une casserole.

— Ça sent si bon ! s'exclamèrent Zhan Zhao et Bai Yutang en même temps, se rappelant seulement maintenant qu'ils étaient tellement occupés toute la nuit qu'ils n'avaient pas mangé.

Le vieux Sun sortit deux autres paquets de nouilles du placard et les mit dans la marmite.

— Asseyez-vous.

Les deux hommes s'assirent, un peu penauds.

— Les fichiers manquants proviennent tous d'une seule affaire. Une partie a été scellée en tant qu'information confidentielle, dit le vieux Sun en sortant trois bols propres et en y mettant des oignons verts hachés. Et l'autre partie a été détruite.

— Détruite ? demandèrent Zhan Zhao et Bai Yutang à l’unisson. Comment cela a-t-il pu être détruit ?

Le vieux Sun servit les nouilles et soupira doucement :

— Elle a été détruite par cette personne.

— Quelle personne ?

Ils reçurent un bol de la part du vieux Sun. Ça sentait si bon !

— En fait, si cette personne n'avait pas détruit les dossiers, elle n'aurait peut-être jamais été attrapée.

Le vieux Sun s'assit lui aussi, parlant tout en mangeant.

— C'est le coupable qui a détruit les dossiers ? demanda Zhan Zhao surpris.

Le vieux Sun hocha la tête et dit :

—  Il n'était pas seulement le coupable, c'était aussi un policier.

Bai Yutang s'étouffa avec ses nouilles et Zhan Zhao lui tendit un mouchoir.

— Tu as dit que c'était un policier ?

— Avez-vous entendu parler des policiers les plus populaires de l'époque, 'Les deux démons : Black et White’ ?

Bai Yutang rit,

— Vieux Sun, tu parles du commissaire Bao et de mon père (2) ?

Le vieux Sun sourit en retour.

— Oui. Ça peut sembler ringard maintenant, mais à l'époque, c'était vraiment un spectacle magnifique à voir.

Après avoir englouti sa dernière bouchée de nouilles, Bai Yutang se nettoya la bouche et demanda :

— Qu'est-ce que le coupable a à voir avec ces deux vieillards ?

Le vieux Sun poussa un profond soupir.

— À part les quelques seniors comme moi qui restent, aucun des jeunes d'aujourd'hui ne le sait. "Black et White" était en fait composé de trois personnes !

— Trois personnes ? répéta Zhan Zhao sous le choc. Il se pourrait que la troisième personne soit le coupable ?

Sun ne répondit pas immédiatement mais fixa plutôt Zhan Zhao pendant un moment avant de dire :

— Il était pareil que toi.

... ?...

Zhan Zhao et Bai Yutang échangèrent un regard perplexe.

Le vieux Sun rangea la vaisselle et continua :

— Fondamentalement, c'était un génie... de l'analyse psychologique. C'est juste qu'il n'y avait pas un tel poste à l'époque, donc, on lui a donné le titre de policier.

Bai Yutang commençait un peu à s'inquiéter.

— Après tout ce que tu as dit, qui est-il donc ?

— ...Je vous l'ai déjà dit, c'est confidentiel, dit le Vieux Sun en souriant. J'ai le devoir de garder ce secret. C'est tout ce que je peux vous dire. Et ce n'est pas comme si je connaissais tous les détails. Il n'y a probablement que trois personnes qui savent tout.

— Trois ? demanda Bai Yutang. Qui d'autre y a-t-il, à part mon père et le commissaire Bao ?

— Le coupable lui-même, déclara le vieux Sun en se levant pour nettoyer la table.

— Il est toujours en vie ? s'écria Zhan Zhao choqué.

Bai Yutang avait également un air incrédule sur le visage.

— Il a tué plus de cent personnes et pourtant il n'a pas été condamné à mort ?

Le vieux Sun secoua la tête.

— Il ne peut plus faire de mal à personne.

Puis il se tut et refusa de discuter plus de l'affaire. Plus tard dans la nuit, Zhan Zhao et Bai Yutang essayèrent par tous les moyens de le faire parler, mais le vieux Sun n'en parla plus. Au lieu de cela, il leur prépara deux portions supplémentaires de nouilles.

En rotant alors qu'ils sortaient de la salle de service, Bai Yutang fronça les sourcils.

— Agir de façon si secrète et mystérieuse. C'est vraiment ennuyeux !

— Que devrions-nous faire ensuite ? Demander à ton père ? demanda Zhan Zhao.

Bai Yutang eut une expression qui disait "s'il te plaît, épargne-moi" en répondant :

— Oh mon dieu ! Cela fait plus de vingt ans. S'il voulait dire quelque chose, il l'aurait déjà fait !

— Alors le Commissaire Bao ?

— Tu lui demandes !

Zhan Zhao avait l'air troublé.

— Peux-tu prouver que ces deux affaires sont liées ?

Bai Yutang haussa les épaules.

— Il va définitivement le demander !

— Tu penses que ta mère saurait ?

— Mon père ne la laissera certainement pas parler, répondit Bai Yutang fronçant à nouveau les sourcils. Ou nous pourrions essayer de le faire boire... mais il nous massacrera certainement quand il aura dessoûlé.

Les deux franchirent les portes du S.C.I. avec un visage désolé. Puis, Zhan Zhao demanda soudainement.

— Xiao Bai, quel âge avait ton frère ?

Sans réfléchir, Bai Yutang lâcha :

— Huit ans... AaaaAAaaah !

Voyant sa réaction, Zhan Zhao dit rapidement :

— Ton frère était un jeune garçon à l'époque, donc il devrait s'en souvenir, non ?

— Ce n'est pas ça, Kitty ! Ce n'est pas pour ça que je fais "ah-" ! dit Bai Yutang, comme si c'était la fin du monde.

— Alors pourquoi tu fais 'ah-' ?

— ...Mon frère revient aujourd'hui et j'ai dit que j'irais le chercher.

— Ah ?! s’écria Zhan Zhao qui sursauta aussi. A quelle heure est son vol ?

— Douze heures, répondit Bai Yutang en se grattant la tête.

Zhan Zhao vérifia sa montre et vit qu'il était exactement douze heures.

— Alors dépêche-toi ! Ça ne devrait pas être trop grave si tu as une demi-heure de retard.

Bai Yutang avait l'air d'être sur le point de pleurer.

— ...Il est minuit...

Zhan Zhao resta stupéfait un moment, la bouche ouverte, et il tapota Bai Yutang,

— Un nouveau record ! D'après la personnalité de ton frère... dit-il avant de faire une pause puis de conclure avec pitié. Tu es de la viande morte !

Bai Yutang fit les cent pas au même endroit pendant un moment puis il sortit en courant, entraînant Zhan Zhao avec lui.

— Qu'est ce que tu fais ? demanda Zhan Zhao en s'accrochant désespérément au bureau pour tenter d'empêcher Bai Yutang de l'entraîner.

— Viens avec moi !

Et Bai Yutang tira encore plus fort.

— Non ! Pourquoi je devrais venir avec toi !

— Je dirai que j'ai été retenu par des trucs et tu seras mon témoin !

— Non ! Pourquoi je devrais ? Je ne mens pas !

— Viens avec moi, ce n'est pas comme si tu allais perdre une partie de toi-même !

— Non !

......

Les deux hommes continuèrent ce bras de fer alors qu'ils avançaient lentement vers la porte.

À la fin, Zhan Zhao se cramponna au cadre de la porte avec une poigne de fer et cria :

— Lâche-moi ! Je ne partirai pas ! Si tu oses me faire quoi que ce soit au poste de police, je te poursuivrai pour enlèvement !

La colère de Bai Yutang monta d'un cran.

— Sale chat ! Je te traite si bien et te donne de la bonne nourriture tous les jours, et pourtant tu choisis de m'abandonner en temps de crise ! Bien !

Il lâcha prise en disant ça. Au moment où Zhan Zhao était sur le point de pousser un soupir de soulagement, Bai Yutang fit un pas en avant et jeta l'ancien sur son épaule avant de courir vers l'ascenseur.

— Yaaaaa ! Souris blanche ! Maudite Souris !

......

Ce qui se passa ensuite fut scellé par un "ding !" lorsque les portes de l'ascenseur se refermèrent.

C'était la scène que Gongsun avait découvert par hasard en sortant du bureau du médecin légiste.

Il soupira et secoua la tête, mais au moment où il se tournait pour partir, un autre "ding !" provenant de l'ascenseur se fit entendre. Regardant derrière lui, il vit l'autre ascenseur s'ouvrir et un homme vêtu de cuir en sortir. Gongsun examina l'homme et conclut qu'il ne s'agissait pas d'un policier. Il était très grand, bien habillé, avait des traits de visage bien définis et était très beau... il avait aussi un air familier...

— Qui cherchez-vous ?

En entendant sa voix, cet homme jeta un regard du coin de l'œil à Gongsun et demanda :

—  Qui êtes-vous ?

Voyant son arrogance, Gongsun leva la tête et lui sourit.

Même derrière la porte vitrée du bureau du S.C.I., le sourire de Gongsun donna des frissons à Zhao Hu. Il donna un coup de coude à Jiang Ping, lui faisant signe de lever la tête. En levant les yeux, Jiang Ping découvrit également un spectacle étrange derrière la porte. Il tira la langue et murmura :

— Gongsun vient probablement de terminer l'autopsie. C'est pas de chance, ce type est tombé sur Gongsun au moment où il est le plus irritable... Pourquoi a-t-il l'air si familier ?

Gongsun offrit une poignée de main.

— Bonjour, je suis Gongsun Ce, du bureau du médecin légiste.

Le sourire de Gongsun étonna l'homme un instant, mais ses bonnes manières l'incitèrent à lui rendre instantanément la poignée de main. Au moment où il allait parler, il a senti quelque chose d'anormal sur sa main, elle était humide et glissante. En baissant les yeux...

Il a vu que Gongsun portait une paire de gants en latex de couleur chair. Et quand il a regardé sa main, elle était couverte de substances rouges et blanches, épaisses et collantes.

Comme il était perplexe face à la situation, Gongsun expliqua avec enthousiasme :

— Le rouge c'est un résidu de foie, le blanc c'est du liquide cérébral et le noir c'est de la graisse brûlée...

Les badauds campant derrière la porte pour observer la situation, comme Zhao Hu et ses amis eurent tous envie de vomir. Cet homme, en revanche, semblait plutôt calme. À part son visage devenu pâle à cause de la colère, il n'avait pas beaucoup de réaction. Bien que si vous regardiez attentivement, vous pourriez voir sa pomme d'Adam trembler légèrement.

— Comment dois-je m'adresser à vous ?

Le sourire de Gongsun était encore plus éclatant, se disant que ce n'était pas un personnage facile.

— Bai Jintang.

Cet homme cracha ces trois mots entre ses dents serrées.

— Ssss…

Au moment où tout le monde prit une profonde inspiration, l'expression sombre du visage de Bai Jintang se transforma en un rictus significatif. Puis il tendit les bras et étreignit Gongsun qui était dans un état second :

— Yutang parle souvent de toi.

— Ssss…

Tout le monde reprit son souffle. Sur le dos de Gongsun se trouvait une empreinte de main collante, rouge et blanche, terriblement évidente…

Notes
1/ Frère aîné
2/ Le nom de famille de Bai Yutang est '白' et le nom Bao Zheng est une référence directe au juge Pao qui est célèbre pour son bronzage. D'où la référence au noir et blanc.

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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 18
Confusion
Lorsque Zhan Zhao et Bai Yutang se précipitèrent à l'aéroport, il était déjà une heure du matin. Et le hall des arrivées était pratiquement vide. Les deux hommes firent plusieurs fois le tour des lieux mais ne virent aucun signe de Bai Jintang.

— Où est-il ? demanda Bai Yutang en regardant autour de lui.

— Peut-être qu'il est parti tout seul ? suggéra Zhan Zhao.

— C'est peu probable. Il m'a toujours attendu.

— Tu as déjà eu douze heures de retard auparavant ?

— ...Eh bien, non… répondit Bai Yutang qui se gratta la tête. Mon précédent record était de huit heures.

— Où va-t-il aller ? dit Zhan Zhao en vérifiant sa montre. Aux dernières nouvelles, il n'a pas de maison ici.

Bai Yutang haussa les épaules.

— Il ne revient qu'une ou deux fois par an, alors il reste généralement dans mon dortoir.

— Et s'il partait à ta recherche ?

— C'est encore pire ! Il n'a absolument aucun sens de l'orientation !

— Appelle-le ?

— Il n'a pas de téléphone portable... Habituellement, ce sont ses subordonnés qui le gardent.

— Subordonnés ? Je ne l'ai jamais vu avec quelqu'un autour de lui.

— C'est parce qu'il ne les emmène pas avec lui quand il revient au pays.

Alors il n'y avait rien que Zhan Zhao puisse faire.

— Appelons la police...

— Je pense que... Je suis la police...

......

Alors que les deux hommes ne savaient pas quoi faire, un ‘miaou~’ jaillit du téléphone de Bai Yutang - un message ?

Zhan Zhao se pencha pour jeter un coup d'oeil en sortant son téléphone pour lire le message.

Zhao Hu : >_< |||||||| Il y a le feu...

Bai Yutang leva les yeux vers Zhan Zhao.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

Zhan Zhao secoua la tête, tout aussi perplexe.

Miaou~

Un autre.

Jiang Ping : ╥﹏╥ ...reviens vite.

Les deux hommes échangèrent un regard… Quel mauvais pressentiment…



Dix-septième étage du commissariat, le bureau du médecin légiste.

Un scalpel étincelant se posa dans un éclat de lumière froide et les os, les tendons, les muscles et la graisse furent tous séparés en morceaux.

Le mélange sanglant de la viande fut ensuite versé dans un mélange blanc ressemblant à de la bouillie.

La lampe spirituelle s'alluma, le four fut réglé et le liquide jaune et inflammable fut versé.

La chair collante fut ramassée et placée dans le liquide bouillonnant, un nuage de fumée s'éleva avec un sifflement.

Au bout d'un moment, les parties du corps étaient devenues dorées et furent sorties pour être sautées dans une sauce rouge épaisse... après avoir ajouté de la ciboule, elles furent servies dans un gobelet.

Gongsun s'appuya contre la table de dissection, un rapport à la main, et lut le rapport tout en mangeant un morceau de côtes de porc aigre-douces avec une paire de pincettes.

Tous ceux qui se tenaient près de la porte se précipitèrent vers les toilettes tout en se couvrant la bouche avec leur main. Seul Bai Jintang resta à la porte, toujours aussi élégant et serein. Gongsun leva les yeux vers lui et lui demanda en tapant sur le gobelet avec sa pince.

— Tu en veux ?

Après avoir pris une profonde inspiration, Bai Jintang répondit calmement, malgré la perte de couleur sur son visage.

— Je ne mange pas de trucs sucrés.

— Je peux aussi faire du Tofu Mapo. Tu veux essayer ?

...Bai Jintang secoua la tête en silence...

— Beurk~~~ Tous ceux qui revenaient des toilettes avaient entendu ça et... ils firent immédiatement demi-tour pour retourner aux toilettes.



Bai Yutang et Zhan Zhao se précipitèrent pour revenir.

Miaou~

Encore un autre texto.

— Lis-le, Cat !

Bai Yutang avait les deux mains sur le volant, il fit donc signe à Zhan Zhao de prendre le téléphone dans sa poche.

Zhang Long : >口< @@@@@@@ Sauve-moi !

Miaou~

Encore un autre ?

Ma Han : -O-~~~~~~~~~ Au secours !!

Zhan Zhao avait l'air plutôt déconcerté par les messages.

— Mais qu'est-ce qu'ils essaient de dire ?

Bai Yutang dit avec un soupir :

— Je pense que je ferais mieux d'accélérer.

Lorsque ceux qui avaient fini de vomir sortirent des toilettes, ils furent accueillis par la vue de Bai Jintang assis sur une grande valise, le regard dans le vide.

Zhao Hu s'approcha de lui avec enthousiasme et lui proposa :

— Bro, pourquoi tu n'attends pas à l'intérieur ? Je vais t'aider à porter tes bagages.

Bai Jintang se leva et Zhao Hu tendit la main vers la plus grande valise.

Il ne pouvait pas la soulever d'une seule main... Et avec ses deux mains... Il n'y arrivait toujours pas.

— Je m'occupe de celle-là. Et si tu m'aidais avec la plus petite ?

Sur ce, Bai Jintang souleva avec facilité la plus grande valise d'une seule main.

......

Miaou~

Zhao Hu : @口@......Pourquoi ??

— Qu'est-ce que tu crois qu'il s'est passé ? demanda Zhan Zhao avec curiosité en lisant ces courts messages.

— Accroche-toi bien, Kitty !

Et Bai Yutang appuya sur l'accélérateur.

......

Zhao Hu, qui avait pris un coup à sa fierté, ramassa le plus petit bagage qui était une boîte rectangulaire noire avec quelques trous dessus.

Soudain, la boîte bougea toute seule.

? ?

Zhao Hu trouva ça bizarre. Qu'y avait-il à l'intérieur ? En regardant de plus près... il semblait y avoir un loquet et il tendit la main pour l'ouvrir...

Avec un grand bruit, une boule de poils en sortit.

— AaaAaaah ! !!

Après le cri de Zhao Hu, tout le monde vit une créature ressemblant à un raton laveur jaillir de la boîte.

— Attrapez-le ! cria Bai Jintang en se précipitant vers elle.

Tout ce qu'ils pouvaient dire, c'est que Bai Jintang était bien le grand frère de Bai Yutang, ou peut-être qu'il avait juste l'habitude d'être aux commandes. Sur un ordre, tout le monde, sauf Gongsun, se mit à courir après le "raton laveur."

En un instant, ce fut le chaos dans le couloir du S.C.I.

À ce moment-là, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent avec un 'Ding' pour laisser apparaître un homme imposant d'âge moyen au teint sombre...

En apercevant le désordre au-delà des portes de l'ascenseur, avec Zhao Hu et Zhang Long sur le sol, Wang Chao et Ma Han collés au mur, et Jiang Ping tenant un balai… Bao Zheng appuya calmement sur le bouton de fermeture des portes de l'ascenseur, au bout de dix secondes de silence.

......

Miaou~

Avec une main sur la poignée du toit de la voiture et le téléphone dans l'autre, Zhan Zhao dit :

— Devine de qui ça vient cette fois.

Les mots "De : Bao Zheng" étaient clairement affichés sur l'écran.

Bai Yutang haussa un sourcil.

— Peut-être qu'il ne faut pas lire ça ?

Zhan Zhao roula des yeux vers Bai Yutang et ouvrit le message :

Bao Zheng : ╯╬ ╬ ╬ ╬ Reviens ici immédiatement !

Bai Yutang gara la voiture et tous les deux en sortirent rapidement pour courir dans le bâtiment.

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent au dix-septième étage, avant qu'ils ne puissent en sortir, une boule de peluche se jeta sur eux.

Zhan Zhao l'attrapa instinctivement et la petite chose en profita pour se blottir confortablement dans ses bras avant de lâcher un ‘Miaou~~~’ satisfait.

Zhan Zhao regarda Bai Yutang et demanda :

— Un autre message ?

Bai Yutang désigna la créature dans ses bras et répondit :

— Je pense que ça vient de là.

Zhan Zhao baissa les yeux pour voir un chat ressemblant à un raton laveur, recroquevillé dans ses bras.

— Un chat ragdoll ?

‘Miaou~~’ Ce chat semblait beaucoup aimer Zhan Zhao car il se frottait affectueusement contre son cou et lui léchait même le menton.

— Hé !

Bai Yutang attrapa le chat par le cou.

‘Miaaaa~’ Le chat sortit ses griffes de manière intimidante, cherchant à le griffer.

— Boss ! Ne le lâche pas ! cria Zhao Hu depuis l'extérieur de l'ascenseur en s'accrochant à la boîte.

Bai Yutang leva la tête, pour voir que le bureau était en désordre, les membres étaient échevelés... Il poussa un rugissement furieux.

— Qu'est-ce qu'il a ce chat !

Alors qu'il s'apprêtait à sortir de l'ascenseur avec le chat, il entendit une voix charismatique venant du fond du couloir.

— Le chat s'appelle Ruben, un Ragdoll birman. C'est un cadeau pour Zhan Zhao.

Bai Yutang se figea immédiatement.

Il pouvait dire à quel point Bai Jintang était en colère rien qu'au son de sa voix. Ce ton... Il venait juste de faire un vol de onze heures, d'attendre à l'aéroport pendant douze heures et le S.C.I. était sûrement en pagaille à l'instant... Ce qui voulait dire que son frère ne s'était pas reposé depuis vingt-quatre heures et que le manque de sommeil le rendait incroyablement irritable.

— Cat, attrape ! s’écria Bai Yutang en reculant dans l'ascenseur en un clin d'œil, fermant les portes avec une seule pensée en tête : "Fuis !".

Cependant, juste avant que les portes de l'ascenseur ne se referment.

Bam !

Une paire de mains l'arrêta.

Zhan Zhao recula dans un coin de l'ascenseur, serrant fort le chat dans ses mains, tandis que Bai Yutang appuyait désespérément sur le bouton de fermeture, mais...

Cette paire de mains puissantes avait déjà ouvert avec force les portes de l'ascenseur. Bai Jintang jeta un coup d'œil à l'intérieur avec un sourire terrifiant sur son visage.

— Ça fait longtemps... Yutang.

— Ge... S'il te plaît, calme-toi… supplia-t-il en se réfugiant aux côtés de Zhan Zhao. Kitty, dis quelque chose !

Zhan Zhao se précipita de l'autre côté de l'ascenseur avec le chat dans les bras et désigna Bai Yutang tout en disant à Bai Jintang qui était complètement livide.

— Ça n'a rien à voir avec moi ! Il est là-bas !

— Foutu chat... Tu es déloyal !

En voyant Bai Jintang entrer dans l'ascenseur avec un sourire, cela rappela à Bai Yutang une scène tout droit sortie d'un film d'horreur....

— Sors, Xiao Zhao !

Bai Jintang coinça Bai Yutang dans le coin de l'ascenseur tout en faisant un petit chemin pour que Zhan Zhao puisse sortir.

Zhan Zhao sortit en courant, le chat dans les mains, mais pas avant d'avoir appuyé sur le bouton de fermeture en disant :

— Da Ge ! Je vais fermer la porte pour toi !

— Cat ! Ne pars pas ! AAAaaaaAAAh !

Lorsque les portes de l'ascenseur se fermèrent, les cris de Bai Yutang se répercutèrent dans tout le bâtiment.

Tandis que le reste de l'équipe S.C.I. se figeait sur place, Gongsun s'appuyait contre la porte de la salle d'autopsie en mangeant le dernier morceau de côtes.

Zhan Zhao caressa le chat pendant que les cris dans l'ascenseur continuaient. Il se sentait un peu coupable...

— Repose en paix, Mouse.


Dans le bureau du commissaire, Bao Zheng essaya d'atténuer ses sourcils froncés en secouant la tête en signe de résignation. Il ouvrit alors un tiroir de son bureau.

Dans le tiroir vide, il n'y avait qu'un vieux cadre photo.

Bao Zheng alluma une cigarette et souleva le cadre pour le regarder.

Au milieu de la fumée, on pouvait voir quatre jeunes hommes souriants sur la photo.


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 19
Prise d'otage
2 h 30 du matin, au dix-septième étage, dans le bureau du S.C.I :

Bai Jintang ronflait sur le canapé du bureau de Bai Yutang après une longue et fatigante journée.

Zhan Zhao, lui aussi épuisé par une journée entière de travail, avait sombré dans un profond sommeil sur le canapé de son bureau tout en serrant Ruben dans ses bras.

Bai Yutang, quant à lui, bien que tout aussi fatigué, se frottait le cou que son frère avait presque brisé et dirigeait l'équipe du S.C.I., qui était à moitié endormie, pour nettoyer les lieux.

Ils n'avaient plus entendu parler de Gongsun une fois la porte de la salle d'autopsie fermée. Même si tout le monde était très curieux de savoir où il dormait quand il faisait des heures supplémentaires. Étant donné qu'il n'y avait de place que pour une seule personne dans la salle d'autopsie, à savoir la table de dissection... Aussi curieux qu'ils soient, personne n'eu le courage d'entrer pour vérifier.



8h30 du matin, au dix-septième étage, dans le bureau du S.C.I :

Tous les membres qui étaient assoupis à leur place avaient été réveillés par une forte odeur parfumée. Alors qu'ils effaçaient la somnolence de leurs yeux et se levaient, ils furent accueillis par un Gongsun à la mine fraîche, debout près des bureaux. Et sur le bureau, il y avait du café chaud et des brioches de porc frites tout juste sorties de la cuisine... Le réveil dans le ventre de chacun commença immédiatement à sonner ! Et ainsi, les policiers normalement dignes se transformèrent en une meute de loups affamés et se jetèrent sur le petit-déjeuner. Alors qu'ils grignotaient les brioches, l'idée que Gongsun aurait très bien pu leur servir des brioches fourrées à la viande humaine ne leur traversa même pas l'esprit...

— Où est ton frère ? demanda Zhan Zhao tout en buvant du café et en nourrissant Ruben avec une brioche à la viande.

— Traître ! Bai Yutang était encore remonté contre Zhan Zhao qui l'avait abandonné la nuit dernière.

Il jeta un regard furieux à ce dernier.

— Il dort encore.

— Hé hé...

Zhan Zhao rit d'un air penaud et continua à farcir le chat de brioches à la viande.

Voyant que Zhan Zhao ne prenait que du café, Bai Yutang fronça les sourcils.

Tu ne prends que du café au petit-déjeuner ? Tu n'as pas peur de te faire mal à l'estomac ?!

— J…

Avant que Zhan Zhao ne puisse dire quoi que ce soit, Bai Yutang enfonça soudainement un petit pain de viande dans sa bouche.

En voyant Zhan Zhao et Ruben avec leurs visages remplis de brioches à la viande, Gongsun remarqua en hochant la tête :

— Vous vous ressemblez tellement !

La vue de Zhan Zhao n'osant pas se défendre après avoir été brutalisé permit à Bai Yutang de se sentir beaucoup mieux. Même son cou ne lui faisait plus aussi mal... Da Ge avait été vraiment trop dur cette fois-ci !

Bam !

Les portes du bureau s'ouvrirent en claquant, et Lu Fang entra en titubant et en criant :

— Mayday ! Mayday !

Alors que tout le monde le regardait, perplexe face à la situation puisque Lu Fang perdait rarement son calme comme ça, Bai Yutang demanda :

— Que s'est-il passé ?

Lu Fang tendit les dossiers qu'il portait et alluma la télévision. Aux informations, c'était une scène de chaos avec une présentatrice extérieure qui essayait de rapporter la situation aussi vite qu'elle le pouvait, "Enlèvement, jardin d'enfants..." et ainsi de suite.

Lu Fang reprit son souffle et expliqua la situation :

— Il y a une demi-heure, un policier armé en patrouille a fait irruption dans un jardin d'enfants, il a tué l'agent de sécurité et retient plus d'une douzaine d'enfants en otage.

— Quoi ? Un flic ?

Les yeux de Zhao Hu s'élargirent sous le choc.

— Wang Yong, 28 ans, il travaille comme agent de patrouille depuis qu'il a été diplômé de l'Académie de police… lu à haute voix Bai Yutang donnant les informations dans le dossier. Vous êtes sûr que c'est lui ?

Lu Fang répondit :

— Ça devrait être correct. Cette zone est sous sa juridiction et il est injoignable depuis l'incident. La description des témoins oculaires correspond également à son apparence.

Zhan Zhao était confus.

— Et les négociateurs pour la prise d'otages ?

Lu Fang secoua la tête.

— Ils ont fait de leur mieux, mais ils n'arrivent pas à communiquer avec lui !

— Quoi ? s'exclama tout le monde sous le choc.

Puis, la porte claqua à nouveau et Bao Zheng entra.

— Il y a quelque chose qui ne va pas avec ce gamin ! Xiao Zhan, vas-y !

— Qu'est-ce que ça veut dire 'quelque chose qui ne va pas' ? demanda Bai Yutang en fronçant les sourcils. Vous demandez à Kitty d’y aller ? Alors quel est l'intérêt de payer ces négociateurs d'otages ?

Lu Fang ajouta avec anxiété :

— Tous les négociateurs ont été chassés. Wang Yong a dit qu'il allait mourir, que Dieu était en colère et qu'il voulait parler avec un Ange.

— Dieu... Ange...

L'expression du visage de toute l'équipe du S.C.I. se transforma immédiatement en une expression d'excitation.

Bao Zheng demanda en souriant :

— Alors, voulez-vous prendre en charge l'affaire ?

— Oui ! répondit Zhan Zhao avant que Bai Yutang ne puisse le faire. Bien sûr !

Bao Zheng hocha la tête.

— Alors pars maintenant et reste vigilant ! Si un seul enfant est blessé, ce n'est pas la peine de revenir !

— Oui !

Lu Fang saisit Zhan Zhao par le bras.

— Xiao Zhan, Lu Zhen fait aussi partie de ces enfants.

— Quoi ?

Bai Yutang qui était juste sur le côté fut décontenancé par ce qu'il venait d'entendre. Lu Zhen était le précieux fils unique de Lu Fang qui avait eu un enfant sur le tard. Pas étonnant qu'il soit aussi anxieux.

— Faites-moi confiance ! dit Zhan Zhao qui tapa l'épaule de Lu Fang. Tout ira bien !



L'équipe se précipita sur les lieux à toute vitesse. Une fois qu'ils descendirent de la voiture, Bai Yutang brandit son badge et traversa la ligne de police avec l'équipe.

Les policiers sur le site, qui maintenaient l'ordre, sentirent leur cœur se calmer dès qu'ils virent Bai Yutang. L'actuel capitaine des Crimes majeurs, Ai Hu, se précipita en criant.

— Capitaine !

Bai Yutang lui donna une claque à l'arrière de la tête.

— Quel capitaine ! C'est toi le capitaine maintenant !

— Pourtant, tu me frappes encore de façon si habituelle... murmura Ai Hu dans un souffle.

— Quelle est la situation ? demanda Bai Yutang en marchant devant le fourgon de police et en étalant le plan du site, qui lui avait été remis par l'un des officiers sur place.

— La salle de classe de Da Class se trouve à l'aile est du deuxième étage. Celle qui se trouve dans le coin le plus intérieur. Les capteurs infrarouges montrent qu'il y a treize enfants à l'intérieur. Wang Yong est dans un coin caché avec son arme sortie. Les Flying Tigers ne peuvent pas avoir une vue claire sur lui, expliqua-t-il en désignant un point sur le plan,tout en poursuivant. Tous les autres points de sniper ne sont pas vraiment viables, étant situés à plus de cent mètres.

— Quelqu'un lui a déjà parlé ? demanda Zhan Zhao. Vous avez fait des enregistrements ?

— Oui ! Ai Hu alluma l'appareil d'enregistrement et la voix de Wang Yong qui fut diffusée semblait anormalement aiguë :

— Faites venir l'Ange ! Dieu est enragé... Tous les policiers feraient mieux de se retirer ! Ou je tire sur les enfants ! Que la police de l'autre bâtiment se retire aussi ! ...Je veux parler à l'Ange…

Suivi d'un halètement lourd.

En éteignant l'appareil d'enregistrement, Zhan Zhao commenta :

—  Il y a quelque chose qui cloche.

— Qu'est-ce que c'est ?

Bai Yutang attrapa un gilet pare-balles et retira la veste de costume de Zhan Zhao.

— Malgré son désarroi, les conditions ont été énumérées très clairement !

Zhan Zhao tendit les bras pour que Bai Yutang lui mette le gilet pare-balles.

— Ce qui veut dire ?

Une fois le gilet pare-balles enfilé, Zhan Zhao remit sa veste.

— Soit il fait semblant d'être fou, soit quelqu'un le contrôle depuis les coulisses !

Juste à ce moment-là, la présentatrice qui se tenait à l'extérieur vit une brèche dans la sécurité et se faufila à travers la ligne de police avec son caméraman. Elle se précipita vers Zhan Zhao et Bai Yutang en disant :

— Êtes-vous les officiers qui vont entrer pour négocier ?

Puis Zhao Hu jeta le caméraman dehors.

— Merde ! Tu ne fais que rajouter du désordre !

La présentatrice lui jeta un regard noir :

— Comment pouvez-vous être si brutal ? La police est censée protéger les gens, pas...

Avant qu'elle n'ait pu finir sa phrase, Bai Yutang lui lança un regard froid et ordonna :

— Sortez !

Ai Hu appela rapidement du renfort pour dégager le site des personnes non concernées et à ce moment-là, le téléphone utilisé pour communiquer avec Wang Yong sonna...

— Faites entrer l'Ange ! Dépêchez-vous ! Il doit entrer seul !

Zhan Zhao et Bai Yutang furent tous les deux stupéfaits pendant un instant avant d'échanger des regards entre eux.

— Calmez-vous ! Je rentre ! dit Zhan Zhao qui décrocha le téléphone.

— Vite ! cria Wang Yong dans le téléphone et raccrocha.

Zhan Zhao sourit à Bai Yutang.

— Nous devrions remercier cette présentatrice.

— Y a-t-il une télévision dans la salle de classe ? demanda Bai Yutang à Ai Hu.

— Non.

— Alors on dirait que quelqu'un le contrôle depuis un endroit ayant accès aux émissions en direct, ricana Bai Yutang. Nous devrions envoyer une banderole à cette chaîne de télévision plus tard.

— Boss, je peux faire un tir d'ici.

Ma Han prit un fusil de sniper de l'unité des Flying Tigers et pointa un endroit sur la carte.

Bai Yutang baissa les yeux sur l'emplacement indiqué.

— Cent vingt mètres ?

Ma Han rit.

— Ce fusil a une portée de cent cinquante mètres ! Tant que tu peux l'attirer hors de ce coin, si tu veux son œil droit, je n'atteindrai jamais le gauche !

Bai Yutang lui dit  "Vas-y !" et il le congédia avec une tappe sur l'épaule.

Ma Han partit prudemment, avec le fusil sur son dos pendant que Zhao Hu et les autres chassaient les journalistes, les camions de retransmission et la foule qui les observait.

Après avoir vérifié une dernière fois l'équipement de Zhan Zhao, Bai Yutang l'entraîna derrière la voiture, là où il n'y avait personne, et dit :

— Kitty, toujours les mêmes vieilles règles, je passe par l'arrière.

— Mmm, acquiesça Zhan Zhao .

— Fais attention !

Bai Yutang lui caressa le visage tout en lui rappelant.

— Mmm, acquiesça Zhan Zhao  une fois de plus avant de se diriger calmement vers le bâtiment de l'école.

Xu Qing et les autres se déplacèrent pour encercler le bâtiment par l'avant, et bien sûr, on pouvait entendre Wang Yong crier de l'intérieur :

— Dégagez ! Vous tous ! La police n'est pas autorisée à s'approcher !

Bai Yutang se faufila hors de la foule au milieu de la confusion et escalada le mur de la cour arrière de l'école maternelle. Puis, il se cacha rapidement derrière le bâtiment.

Un nouvel officier de l'équipe du SWAT ne put s'empêcher de s'émerveiller devant ce spectacle :

— Oh mon Dieu, ce mur fait au moins quatre mètres de haut. Comment peut-il le franchir si facilement ?

Tous les membres de l'Unité des Crimes Majeurs prirent un air suffisant et Ai Hu répondit :

— Ce n'est rien. Avec les compétences de notre capitaine, il peut même grimper dix étages s'il le veut.

— Pas étonnant que son surnom soit Souris Blanche, lâcha le nouveau venu. Owe !

Il avait été frappé !

Zhan Zhao était déjà à l'intérieur du bâtiment de l'école. Il se dirigea lentement vers le deuxième étage et frappa à la porte de la salle de classe qui était solidement fermée.

— Qui... est ce ?! demanda la voix de Wang Yong provenant de l'intérieur.

Zhan Zhao se tenait juste à côté de la porte quand elle fut ouverte.

— Je peux entrer ?

L'officier connu sous le nom de Wang Yong semblait en mauvais état. Son visage était mal rasé et il transpirait abondamment. Il tenait d'une main une fillette, visiblement effrayée, et avait un revolver dans l'autre. Les autres enfants étaient tous accroupis devant lui, se serrant la tête. Ils avaient très peur, gémissaient et pleuraient. Tous, sauf un. L'enfant juste devant. Bien que son visage soit un peu pâle, il n'avait pas pleuré et semblait plutôt calme. En se basant sur son apparence, Zhan Zhao était sûr que c'était Lu Zhen, le fils de Lu Fang.

Wang Yong était évidemment nerveux quand il vit Zhan Zhao à la porte, une fois que son regard fut bien fixé sur celui de Zhan Zhao, il gloussa.

— Ange…

— Je peux entrer ? demanda à nouveau Zhan Zhao, puis il leva les deux mains. Je ne suis pas armé.

— Entrez...

Zhan Zhao entra lentement dans la classe.

— Fermez... la porte !

Wang Yong semblait très nerveux car il n'arrêtait pas de bégayer.

Zhan Zhao ferma la porte derrière lui et demanda :

— Que voulez-vous me dire ?

— Je... Je…

Wang Yong baissa inconsciemment les yeux vers la droite, ce qui permit à Zhan Zhao de remarquer l'écouteur dans son oreille. Un sourire subtil se forma sur les lèvres de Zhan Zhao. Comme il le pensait, quelqu'un était en train de donner des instructions à Wang Yong.

Sans attendre que Wang Yong ne reçoive sa prochaine instruction, Zhan Zhao proclama :

— Dieu dit qu'il te pardonnera !

— Q-Quoi ?

Wang Yong leva la tête en signe d'incrédulité, mais son attention se focalisa rapidement sur la voix dans l'oreillette.

— C'est un faux Dieu qui te donne des ordres.

— Ah ? !

Wang Yong reçut un choc en entendant les paroles de Zhan Zhao. Celui-ci en profita pour poursuivre.

— En retirant l'oreillette, vous serez capable d'entendre la voix de Dieu !

— Vraiment ?

Wang Yong leva une main tremblante vers l'oreillette, mais il semblait y avoir encore de l'hésitation en lui.

— Tu ne l'entends pas ? demanda Zhan Zhao tournant légèrement la tête sur le côté, comme s'il écoutait quelque chose. Écoute ! Il dit, 'Je te pardonne'.

— Je... C'est... Donc…

Wang Yong était dubitatif, mais il retira son oreillette et écouta attentivement...

De sa périphérie, Zhan Zhao vit une ombre blanche passer devant une fenêtre à l'ouest. Et il savait que Bai Yutang était arrivé à la fenêtre.

— Je n'entends rien…

L'attention de Wang Yong était maintenant uniquement concentrée sur Zhan Zhao.

Zhan Zhao sourit.

— Écoutez... dit-il en se déplaçant vers l'est.

Wang Yong suivait Zhan Zhao des yeux et son corps se tournait progressivement de telle sorte qu'il se retrouvait dos à la fenêtre située à l'Ouest.

— Tu l'entends ?

Zhan Zhao continua à l'amadouer.

— Je crois…

Wang Yong avait l'air perplexe.

— Tu es sur le point de faire quelque chose de mal à nouveau, c'est pourquoi la voix est étouffée.

— Je... je n'ai pas... Je ne sais pas ce que j'ai fait, je n'ai rien fait de mal, se défendit Wang Yong.

— Mais la petite fille dans vos bras va bientôt mourir.

Zhan Zhao pointa du doigt la fille qui sanglotait.

— Quoi... comment ?

Wang Yong était désemparé alors qu'il baissait les yeux vers la fille.

Voyant que Bai Yutang avait grimpé sur le rebord de la fenêtre, Zhan Zhao continua.

— La trachée et les poumons d'un enfant sont très faibles. Si vous la tenez comme ça alors qu'elle tente d'étouffer ses pleurs, ses larmes finiront par bloquer son flux d'air et elle ne pourra plus respirer.

— V-Vraiment ?

Wang Yong observa la petite fille dans ses bras avec scepticisme et vit que son visage était devenu rouge.

— Vraiment ! Elle a de l'asthme, dit soudainement Lu Zhen, qui était accroupi sur le côté.

Voyant une certaine culpabilité sur le visage de Wang Yong, Zhan Zhao ne put s'empêcher de complimenter Lu Zhen dans son cœur, "Quel garçon intelligent !".

Lu Zhen jeta un coup d'oeil à Zhan Zhao qui lui fit un signe de tête. Puis il dit courageusement à Wang Yong, qui hésitait.

— Laissez-la partir, je serai votre otage.

En disant cela, Lu Zhen se leva et marcha vers Wang Yong.

À ce moment-là, Bai Yutang était monté sur le rebord de la fenêtre.

Wang Yong laissa la fille et juste au moment où il allait attraper Lu Zhen, Zhan Zhao cria soudainement :

— Dieu a parlé !

...Wang Yong se figea et, par réflexe, essaya d'écouter. Au même moment, Lu Zhen attrapa la fille et s'esquiva sur le côté tandis que Bai Yutang bondissait sur Wang Yong. Il désarma l'homme en lui déboitant le poignet, provoquant un cri de douleur chez Wang Yong. Tous les enfants se mirent à crier en fuyant de l'autre côté. Lu Zhen s'est mis à crier :

— N'ayez pas peur ! Tout va bien maintenant !

Zhan Zhao courut vers Wang Yong et fouilla dans la poche de sa chemise. Comme il le pensait, il y avait un téléphone branché avec une oreillette. Quand il sortit le téléphone, un objet noir tomba avec. La boîte noire émis un son de cliquetis alors que Zhan Zhao l'attrapa instinctivement. Sur la boîte, une série de chiffres apparue,

— Dix, neuf...

Il perdit toute couleur sur son visage.

— Lance-la ! cria Bai Yutang et Zhan Zhao jeta immédiatement la bombe par la fenêtre.

Seulement pour être choqué en voyant la présentatrice et son équipe, qui s'étaient en quelque sorte faufilés dans la cour de l'école maternelle.

— Merde !

Bai Yutang sortit son arme et tira sur la bombe. La balle effleura le côté de la bombe qui tombait et rebondit... Il tira à nouveau, poussant la bombe vers le haut.

Du coin de l'œil, il remarqua le reflet lumineux du viseur du sniper et désigna la bombe qui s'envolait. Ma Han, qui se trouvait à plus de cent mètres, la visa immédiatement.



Alors que les membres de l'équipe de tournage, surpris par les coups de feu, s'enfuyaient en courant, Bai Yutang leur cria :

— Baissez-vous !

Puis, il arracha les épais rideaux avec Zhan Zhao et se précipita vers les enfants qui avaient été rassemblés dans un coin par Lu Zhen.

Le bruit terrifiant de l'explosion se répercuta dans l'air...

La bombe explosa presque au même moment où sa trajectoire fut modifiée par la balle de Ma Han. Toutes les fenêtres de la salle de classe furent brisées et des éclats de verre volèrent dans tous les sens. Heureusement, tout était bloqué par le rideau qui les recouvrait.

Après le big bang, Zhao Hu et les autres firent irruption dans la salle. Voyant que tout le monde était sain et sauf, ils commencèrent à réconforter les enfants effrayés. Bai Yutang s'approcha de la fenêtre pour voir comment allaient la présentatrice et l'équipe de tournage qui étaient dans tous leurs états. Il constata qu'à part le fait qu'ils étaient couverts de poussière, ils n'étaient pas blessés. Il poussa un soupir de soulagement et leva le pouce vers Ma Han.

Ma Han était tombé au sol en tenant son fusil et essuya sa sueur en disant à Xu Qing.

— Putain ! C'était trop excitant !

Xiao Lu Zhen tira sur le coin de la chemise de Bai Yutang et demanda :

— Vous êtes l'oncle Bai ?

Bai Yutang le porta et lui donna un gros baiser.

— Bon garçon ! Tu as du potentiel !

Mais Zhan Zhao avait disparu en un clin d'oeil.

Zhan Zhao repoussa la foule en inspectant la zone. Il était sûr que la personne qui appelait n'était pas loin...

Au loin, il aperçut une silhouette s'enfoncer dans une ruelle, il l'avait trouvée !

Il essaya de la rattraper, mais le temps qu'il arrive sur place, il n'y avait plus personne...

Juste au moment où il allait repartir, il sentit une présence derrière lui. Son épaule était déjà saisie par une main.

Quelqu'un cria de loin.

— Cat !

La personne derrière lui le poussa violemment, faisant s'écraser Zhan Zhao contre un mur. Quand il leva les yeux, il vit un homme avec un sweat à capuche noir s'enfuir de la scène. Cet homme se précipita hors de la ruelle, sauta dans une voiture noire et s'en alla. Le temps que Bai Yutang arrive dans la ruelle, la voiture était partie depuis longtemps. C'était une Honda noire !

En arrivant près de Zhan Zhao, Bai Yutang remarqua un mouchoir humide sur le sol. De là où il était, il pouvait même sentir l'éther diéthylique.

— Cette voiture... Ah !

Avant que Zhan Zhao ne puisse finir sa phrase, il fut rudement poussé contre le mur par Bai Yutang, lui arrachant un léger soupir de douleur.

— Qu'est-ce... que tu fais ? demanda Zhan Zhao en se sentant coupable à Bai Yutang qui se tenait devant lui, exaspéré et le regard meurtrier.

— Qu'est-ce que je fais ? ! répéta Bai Yutang en serrant les dents. Qu'est-ce que tu crois ?

Zhan Zhao savait qu'il avait fait une grosse erreur cette fois-ci et marmonna :

— D-Désolé...

— Tu ne t'en sortiras pas si facilement !!

En disant ça, Bai Yutang releva le visage de Zhan Zhao et... l'embrassa passionnément.


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Sam 20 Juil 2024 - 14:34


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 20
La troisième personne
Le baiser doux, mais passionné, fit jaillir des étincelles dans tous leurs corps. Ils étaient tous les deux abasourdis par ce qui s'était passé...

Les yeux de Zhan Zhao s'élargirent de surprise.

Ce n'était pas la première fois que Bai Yutang l'embrassait. Depuis qu'ils étaient petits, Bai Yutang avait beaucoup de contacts physiques avec lui. Ils se touchaient ou, à d'autres moments, Bai Yutang pouvait se blottir contre lui et même souvent l'enlacer et l'embrasser. Peut-être était-ce dûe à leur relation proche, mais bien qu'il détestait entrer en contact avec les autres, Zhan Zhao semblait habitué au toucher de Bai Yutang.

Cependant, ce n'était pas comme leurs taquineries ou leurs farces habituelles. Il y avait un sentiment de force derrière les actions de Bai Yutang. Le bras serré autour de la taille de Zhan Zhao, l'attirant près de lui, comme s'il avait peur que Zhan Zhao s'enfuie. Entre les bouffées d'air chaud qu'ils échangeaient, on aurait dit que Bai Yutang essayait de se reprendre. Et pour une raison inexplicable, Zhan Zhao s'énerva. Malheureusement pour lui, le mur derrière ne permettait pas à Zhan Zhao de se cacher des avances de cette personne.

Bai Yutang était également pris de court par ses propres actions.

Quand il s'était rendu compte que Zhan Zhao avait failli se faire kidnapper, son cerveau habituellement calme et vif avait été court-circuité et s'était éteint. Mais le voir sain et sauf avait fait monter la colère de Bai Yutang et son corps avait bougé avant qu'il ne puisse comprendre. Lorsque le cerveau de Bai Yutang avait enfin redémarré, ses lèvres étaient déjà pressées contre celles de Zhan Zhao.

C'était comme s'il avait perdu le contrôle de son corps. Plus il essayait de s'en empêcher, plus son corps était en manque.

En fait, Bai Yutang avait réalisé depuis longtemps ce besoin de toucher Zhan Zhao. Tout contact avec lui le faisait se sentir à l'aise. Il y avait des moments où il pensait même qu'il était anormal. Ce désir étourdissant, c'était comme si quelque chose germait en lui.

Leur relation trop intime permettait à Bai Yutang d'éviter consciemment et d'ignorer avec succès son cœur palpitant. Mais ce sentiment n'avait fait que croître et pour devenir plus fort !

Quand ils se touchaient, il pouvait sentir la docilité de cet homme. Lorsqu'ils s'embrassaient, il pouvait goûter la douceur de ses lèvres. Le parfum léger que dégageait le corps de l'autre, la peau claire de son cou, ses membres minces...

Comme maintenant, Bai Yutang pouvait se sentir tomber plus profondément et il ne pouvait pas se passer de ce sentiment. Bon sang ! Il le voulait !

Il y a certaines choses auxquelles on n'était jamais totalement préparé, même si on essayait.

Des bruits de pas se rapprochèrent d'eux et Zhan Zhao repoussa brusquement Bai Yutang.

Alors qu'il reculait, Bai Yutang vit Zhan Zhao appuyé contre le mur, les yeux arrondis d'incrédulité. Ses lèvres étaient fraîchement humidifiées par le baiser qu'ils avaient partagé. Et il était en train de rougir... Comme c'était adorable !

— Boss !

Zhao Hu et le reste de l'équipe se précipitèrent dans la ruelle. Quand ils avaient réalisé que Zhan Zhao et Bai Yutang avaient disparu, toute l'équipe avait paniqué et les avait cherchés partout. Mais lorsqu'ils débarquèrent dans la ruelle, ils furent accueillis par la vue de Zhan Zhao et Bai Yutang adossés à des murs opposés, dans une compétition de regard... Étaient-ils en train de se battre à nouveau ?

Sentant l'atmosphère étrange entre les deux, personne n'osa s'approcher.

Puis, Bai Yutang se mit soudainement à rire, se léchant la lèvre supérieure de manière significative. Et en retour, le visage de Zhan Zhao ne fit que rougir davantage à son action. Il se retourna pour s'éloigner, mais s'arrêta après avoir fait deux pas. Il inclina la tête sur le côté comme s'il réfléchissait à quelque chose avant de faire demi-tour. En voyant ses actions, une lueur d'espoir vacilla dans les yeux de Bai Yutang.

Zhan Zhao marcha vers lui et s'arrêta en face de Bai Yutang. Il prit alors une profonde inspiration...

Sans prévenir, il donna un coup de poing direct dans le visage de Bai Yutang.

— AaaAah ! Sale Chat de merde... Sssss…

Bai Yutang fit quelques pas en arrière en se tenant le nez. Ça faisait vraiment mal ! !!

Zhan Zhao semblait avoir libéré un peu de la colère qui l'habitait et il avertit :

— White Mouse, si tu te moques de moi encore une fois, tu es mort !!!

Puis, il partit en trombe. Comme il était parti trop vite, personne ne vit le trouble et la confusion dans ses yeux.

En regardant la silhouette de Zhan Zhao s'éloigner précipitamment, Bai Yutang secoua la tête avec un sourire amer sur le visage... Je ne me moque pas de toi, Cat, je suis amoureux de toi.

En frottant son nez meurtri, Bai Yutang se sentit plutôt chanceux que Cat soit un rat de bibliothèque. Sinon, son nez aurait probablement été cassé par ce coup de poing.

— Boss ! Tu vas bien ? demanda Zhao Hu après avoir rassemblé son courage.

Bai Yutang le regarda en levant un sourcil et répondit avec un sourire sardonique :

— Ça va ? Comment je pourrais bien aller ? Pourquoi je ne te frapperais pas au visage et nous verrons si tu vas bien ! Ça va ? Pourquoi est-ce que je n'irais pas bien ? Le coup de poing de ce chat était aussi doux qu'un pain de viande, pourquoi je n'irais pas bien ? Qui a dit que je n'allais pas bien ? Et puis, pourquoi ça t'intéresse que j'aille bien ou pas ? Et alors si je vais bien ? Et si je ne vais pas bien ? Peut-être que je vais parfaitement bien, mais c'est toi qui ne vas pas bien... Huu… éclata Bai Yutang avant de prendre une profonde inspiration et de claquer des doigts à l'intention de son équipe gelée. Rentrons !

Et il s’en alla. Zhao Hu, qui était toujours enraciné au sol, se retourna et demanda aux autres :

— Alors, il va bien ou pas ?

— ...

Tout le monde fixa la silhouette de Bai Yutang qui s'en allait, bouche bée, tout en secouant la tête.

Wang Chao commenta :

— Quand le Chef a-t-il appris la psychologie auprès du Dr Zhan ?

— ...

Tout le monde continua à secouer lentement la tête, la bouche entrouverte, en regardant la silhouette de Bai Yutang disparaître progressivement. Puis, ils se firent tous la même remarque : ‘Il est vraiment insondable…’.

Lorsque Bai Yutang retourna sur les lieux, il vit Zhan Zhao assis sur le siège passager de sa Spyker C8 argentée, hébété. Ce stupide chat.

— Xiao Bai !

Se tournant vers la voix, il aperçut Lu Fang qui se tenait derrière lui en portant Lu Zhen.

— Merci beaucoup, vraiment ! dit Lu Fang avec gratitude.

— Je devrais être celui qui le remercie ! répondit Bai Yutang en tapotant la tête de Lu Zhen. Cet enfant va être incroyable quand il sera grand !

Lu Zhen sortit deux briques de lait de son sac et les donna à Bai Yutang.

— Une pour vous et une pour le joli oncle.

Bai Yutang accepta le lait en gloussant avant de tendre la main pour pincer les joues potelées de Lu Zhen. Il dit au revoir à Lu Fang et se dirigea vers la voiture.

Une fois installé derrière le volant, Bai Yutang tendit le lait à Zhan Zhao qui était encore étourdi.

— Du lait pour enfants ?

Zhan Zhao regarda Bai Yutang avec surprise.

— C'est de la part de Xiao Lu Zhen.

— Oh... Ce gamin est vraiment quelque chose !

— Ouais ! Il va certainement aller loin quand il sera grand !

— ...

— Kitty.

— Quoi ?

Bai Yutang démarra la voiture et dit :

— À partir de maintenant, jusqu'à ce qu'on attrape ces psychopathes, ne me quitte pas, pas même d'un seul pas !

Zhan Zhao répondit avec un sourire tout en buvant le lait.

— Ceux-là ? Pas ce ?

— Chat sournois ! dit Bai Yutang en appuyant sur l'accélérateur. Tu m'as entendu ? A partir de maintenant, ne t'éloigne plus d'un seul pas de moi !

......

— Mmm, acquiesça Zhan Zhao tout en continuant à boire son lait. En fait, il est plutôt bon. Donne-moi cette brique aussi !

Puis il tendit le bras pour l'attraper.

— Hey ! Pas de vol, Cat ! Une brique par personne !

— Radin !

— Chat gourmand !

......

Le temps qu'ils reviennent au bureau, il était déjà midi passé. Bai Yutang entra dans son bureau et trouva Bai Jintang assis sur le canapé, le regard vide, l'air plutôt désorienté.

Bai Yutang se retira prudemment par le chemin d'où il venait et sortit de son bureau. Puis, Bai Jintang se leva et sortit du bureau sans expression.

Zhan Zhao se cacha dans son bureau à sa vue et cria aux autres qui étaient encore debout autour.

— Fuyez ! Ne vous approchez pas de lui !

Tous ceux qui avaient expérimenté de première main, le pouvoir destructeur de l'aîné Bai se sauvèrent immédiatement. Pendant ce temps, Bai Jintang continuait de se diriger vers l'entrée, le regard vide.

— Boss, que se passe-t-il ? demanda faiblement Zhao Hu en se cachant derrière Bai Yutang.

— Il est grognon quand il se réveille ! Surtout quand il manque de sommeil, on ne sait pas de quoi il est capable!

Et au moment où Bai Jintang arrivait à l'entrée, Gongsun entra, un dossier à la main :

—  Oh, vous êtes tous de retour ? Comment s'est passée l'opération ?

......

Ne recevant aucune réponse, Gongsun jeta un coup d'œil à Bai Jintang qui se tenait devant lui et demanda, un peu perplexe :

— Qu'est-ce qui te prend...

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, Bai Jintang attira soudainement Gongsun dans son étreinte, enfouit sa tête dans l'épaule de ce dernier et commença à se blottir contre lui. Quand il releva enfin la tête, il déposa un gros baiser sur la joue de Gongsun. Après ça, Bai Jintang se frotta les yeux en dormant et dit

— Bonjour.

Toute l'équipe du S.C.I. retint son souffle en voyant le teint naturellement pâle de Gongsun s'assombrir. Il jeta le dossier et fouilla dans sa poche.

Ma Han demanda à Bai Yutang d'une voix tremblante.

— Boss, est-ce que Gongsun va... poignarder votre frère avec un scalpel ?

Bien entendu, Gongsun sortit de sa poche un scalpel argenté étincelant...

— Séparez-les ! ordonna Bai Yutang au moment où il réalisa que la situation devenait incontrôlable.

Sous ses ordres, tout le monde se mit en action. Ma Han et Zhang Long attrapèrent Gongsun et le traînèrent dehors.

— Gongsun, calme-toi...

— Je vais le tuer ! menaça Gongsun qui se débattait contre leur emprise tout en agitant son scalpel. Lâchez-moi ! Je vais le poignarder ! Trois mille fois ! Pas une de moins !

...Le chaos dans le S.C.I. s'ensuivit...

Zhan Zhao se tenait à l'écart et murmurait en caressant Ruben, qui était dans ses bras.

— N'allons pas là-bas ! C'est trop dangereux !



Une demi-heure plus tard, dans la cafétéria du deuxième étage.

Bai Jintang toucha la coupure sur son col. Le scalpel lancé par Gongsun l'avait entaillé, manquant son artère d'à peine un centimètre.

— Ton travail est plutôt dangereux... commenta Bai Jintang, encore sous le choc de ce qui venait de se passer.

— Qui t'a demandé de le provoquer ?

Bai Yutang lui donna une tasse de thé pour calmer ses nerfs et Bai Jintang en prit une gorgée.

— Pourquoi ce Gongsun est-il si agressif ?

......

Zhan Zhao lança un regard à Bai Yutang auquel ce dernier répondit par un hochement de tête :

— Da Ge, j'ai quelque chose à te demander.

Bai Jintang le regarda, puis fixa Zhan Zhao.

— Quoi ?

— Urh... Est-ce que Pops avait des amis dont il était particulièrement proche ?

— Des amis ? répéta Bai Jintang, déconcerté par la question. J'ai quitté la maison depuis tellement d'années, comment je pourrais savoir quels amis il a ?

— D'il y a vingt ans, ajouta Zhan Zhao.

Bai Jintang resta muet un instant et les regarda tous les deux, un peu effrayé.

— Mmm... oui.

— Da Ge ? s’inquiéta Bai Yutan en voyant l'expression étrange sur le visage de Bai Jintang, il sentit qu'il se passait un truc. Il y a un problème ?

Bai Jintang prit une nouvelle gorgée de son thé avant de répondre calmement.

— Je ne me souviens pas de grand-chose. Vous devriez plutôt demander au commissaire Bao.

Zhan Zhao et Bai Yutang échangèrent un regard surpris en entendant la réponse de Bai Jintang.

—  Tu ne te souviens pas ? Alors tu as entendu parler des 'Deux maux : le noir et le blanc' ? À part le commissaire Bao et Pops... qui d'autre était là ? insista Bai Yutang.

Bai Jintang soupira avec un sourire troublé sur le visage.

— Je sais seulement que ce type du nom de Zhao, m'a tiré dessus ici, dit-il en montrant sa tête et il reprit. Au moment où je me suis réveillé, une année s'était écoulée. Et tous les souvenirs d'avant mes treize ans se sont fragmentés.

Zhan Zhao et Bai Yutang étaient horrifiés par ce qu'ils venaient d'entendre. Ils se souvenaient que Bai Jintang avait effectivement disparu pendant un an lorsqu'ils étaient enfants.

— D-Da Ge… bégaya Bai Yutang perdu. Je-je ne savais pas...

Bai Jintang sourit.

— Je m'en fiche, je ne m'en souviens pas de toute façon. Ah oui, j'ai apporté une bouteille de 1976 d'Alsace pour le commissaire Bao. Tu peux l'utiliser pour le soudoyer, tu devrais pouvoir obtenir beaucoup de lui...



Et de façon inattendue, lorsque Bai Yutang et Zhan Zhao offrirent avec hésitation le vin à Bao Zheng, ce dernier prit la parole avant qu'ils ne puissent dire quoi que ce soit.

— Gardez-la. Je sais ce que vous allez demander. Venez avec moi, il y a quelqu'un que vous devriez rencontrer !


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 21
Zhao Jue
Lorsque Bao Zheng arrêta la voiture, Zhan Zhao et Bai Yutang furent éblouis par le spectacle qui s'offrait à eux. Ils avaient du mal à croire qu'ils étaient encore dans la ville de S, ils avaient l'impression d'être dans un autre pays.

Il leur avait fallu près de trois heures de route pour arriver à destination. Au cœur d'une vallée désolée se trouvait un groupe de bâtiments blancs, entourés d'immenses clôtures et parfois des officiers de patrouille armés d'armes à feu apparaissaient. Cela montrait qu'il ne s'agissait pas d'un complexe ordinaire.  

— Alors ? Que pensez-vous de cet endroit ? demanda Bao Zheng, amusé par la réaction des deux jeunes visiblement stupéfaits.

— Ce que j'en pense… réfléchit Bai Yutang qui haussa un sourcil. C'est comme Guantánamo...

— ... Mais c'est quoi cet endroit ? demanda Zhan Zhao à Bao Zheng.

Bao Zheng alluma une cigarette et répondit :

— Centre de recherche sur les phénomènes pathologiques spéciaux.

Bai Yutang rigola.

— Ça fait très chic. Alors, est-ce une institution médicale ou une installation militaire ? Ou peut-être une prison ?

Bao Zheng lui jeta un regard avant de répondre.

— Cet endroit abrite les fous les plus brillants du pays.

— Et la personne que vous voulez nous faire rencontrer se trouve à l'intérieur ? demanda Zhan Zhao.

— Il s'appelle Zhao Jue, répondit brièvement Bao Zheng en éteignant sa cigarette. Allons-y.

Bai Yutang demanda à Zhan Zhao avec curiosité.

— Comment ça se fait que tu ne connaisses pas cet endroit ! Tu n'es pas l'expert ?

Zhan Zhao continua d'avancer tranquillement, répondant d'une voix étouffée.

— Ils m'ont déjà écrit pour me demander de les rejoindre.

— Oh ? fit Bai Yutang avec surprise. Alors pourquoi tu ne les as pas rejoints ?

Zhan Zhao se moqua.

— La psychologie est l'étude des gens.

— Ils ne retiennent pas d'humains ici ?

… Après une courte pause, Zhan Zhao répondit sinistrement :

— Ce sont des sujets...

Il était évident que Bao Zheng visitait souvent cet endroit. Chaque fois que le trio croisait le personnel du centre de recherche, vêtu de blouses blanches, il saluait Bao Zheng. Le trio continua à marcher. Ils traversèrent un hall pour arriver à un couloir qui semblait interminable. Des portes métalliques s'ouvraient et se fermaient au fur et à mesure qu'ils passaient, presque comme si c'était un monstre qui se trouvait derrière ces portes et non une personne - murs blancs, sol carrelé, éclairage froid et lugubre et une atmosphère glaciale, comme si quelque chose d'autre était dans l'air.



Enfin, Bao Zheng s'arrêta devant une lourde porte métallique et la déverrouilla grâce à son empreinte digitale. En poussant la porte, ils furent accueillis par un énorme mur de verre au centre de la pièce. Au fond de la pièce, il y avait des barreaux métalliques noirs - une cellule de prison !

L'ameublement à l'intérieur des barreaux était simple et soigné. Les murs étaient blancs comme la neige et la lumière du soleil brillait à travers la fenêtre du plafond. Avec la lumière qui se reflétait sur le verre, la pièce entière était tachetée de taches d'ombre et de lumière. Quelques plantes vertes étaient alignées contre le mur, avec quelques fleurs blanches occasionnelles au milieu, des Lys Calla africain.

Et assise sur une chaise rouge, en plein milieu de la cellule, se trouvait une personne qui tournait le dos à la paroi de verre. Elle regardait attentivement les lys de calla sur le sol tout en dessinant quelque chose sur un papier dans sa main. Éparpillés sur le sol, des morceaux de papier avec des croquis au crayon des Lys de Calla... dessinés si habilement qu'on aurait dit qu'ils étaient réels.

Le dos de cet homme était inhabituellement fin. Il portait une simple tenue blanche et avait des cheveux noirs coupés de façon inégale, mais ce qui était le plus choquant à regarder était le collier en métal avec un design complexe autour de son cou.

"Un silencieux ?" Bai Yutang fronça les sourcils, ce silencieux en métal était spécialement conçu pour les prisonniers. En raison de sa structure complexe, une fois posé, il ne pouvait être retiré qu'avec un coupe-métal. Avec ça, peu importe à quel point vous essayiez de crier ou de hurler, vous ne seriez pas en mesure d'émettre un seul son.

— Pourquoi lui avoir mis ça ?

Zhan Zhao jeta un regard furieux à Bao Zheng. La vue du dos de l'homme dans la cellule semblait si frêle et misérable. Comment vivre comme ça pendant vingt ans... c'était trop cruel...

Bao Zheng resta silencieux un moment avant de répondre.

— Il a utilisé sa voix pour tuer toutes ces personnes. Sans elle, il ne représente plus une menace.

En parlant ainsi, il ouvrit la porte du mur de verre et conduisit les deux hommes dans la salle d'observation située entre le mur et la cellule.

De toute évidence, le mur de verre était insonorisé. Le bruit soudain de l'entrée brisa la concentration de l'homme qui se retourna pour regarder le trio qui entrait.

C'était un homme à la peau très claire, aux traits doux, avec un soupçon d'élégance. Peut-être parce qu'il n'avait pas vu la lumière du jour depuis si longtemps, son teint terriblement pâle le faisait paraître très jeune. Il ne ressemblait pas du tout à quelqu'un d'une quarantaine d'années.

Il les scruta tous les trois, un par un, de ses yeux avec un visage impassible. On ne pouvait pas savoir ce qu'il avait dans la tête. Son regard, quant à lui, était comme une piscine d'eau calme, complètement imperturbable.

Il ne réagit en aucune façon quand il vit Bao Zheng et le dépassa simplement. Mais quand il vit Bai Yutang entrer à son tour, il inclina légèrement la tête comme s'il réfléchissait. Et quand Zhan Zhao arriva en dernier, il avait l'air d'avoir découvert quelque chose de nouveau et d'intéressant. Ses yeux suivirent la silhouette de Zhan Zhao.

— Zhao Jue, j'ai amené les enfants pour te voir, présenta Bao Zheng. Ce sont les enfants de Yuwen et Qitian.

Zhao Jue posa son stylo et son papier et s'avança. Alors qu'il s'approchait de la porte de la cellule, ses yeux ne quittaient pas Zhan Zhao.

Zhan Zhao le fixait en retour. Il avait un étrange sentiment en regardant Zhao Jue. D'après ses observations du comportement de ce dernier, ou plus précisément, de son expression, ce n'était pas tant qu'il était malade mentalement, mais plutôt qu'il était devenu fou. Comme s'il avait perdu le sens de la réalité...

À ce moment-là, Zhao Jue était arrivé à la porte et avait tendu une main tremblante, comme s'il essayait de toucher le visage de Zhan Zhao.

Clac.

Juste avant que la main de Zhao Jue n'entre en contact avec le visage de Zhan Zhao, Bai Yutang la repoussa d'un coup sec.

Une petite lame aiguisée comme un crayon tomba au sol avec un " ding " et du sang s'écoula du doigt tendu de Zhan Jue.

— Qui a dit qu'il n'était pas une menace ?

Bai Yutang lui jeta un regard glacial en tirant Zhan Zhao en arrière. En voyant le sang suinter de son doigt, Zhao Jue leva les yeux vers Bai Yutang avec une expression désapprobatrice. Il fit ensuite demi-tour et retourna sur la chaise au milieu de la pièce, léchant soigneusement sa blessure.

— Pourquoi a-t-il tiré sur mon grand frère ? demanda Bai Yutang à Bao Zheng qui était à côté de lui.

Bao Zheng garda le silence un moment avant de parler.

— Pour se débarrasser d'un témoin.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Bai Yutang, perplexe.

— La première personne à découvrir qu'il était le coupable était ton frère !!

— ... ! ...

Bao Zheng ajouta :

— C'est juste que... ton frère n'en a plus aucun souvenir.

Zhao Jue reprit le stylo et le papier et retourna à son croquis.

— Allons-y, lança Bao Zheng aux deux hommes en se retournant pour partir.

Bai Yutang, qui surveillait tous les mouvements de Zhao Jue, eut soudainement mal au ventre et suivit rapidement Bao Zheng. Zhan Zhao fut le dernier à partir, alors qu'il continuait à observer les actions de Zhao Jue, ces dessins et ce taille-crayon... Alors qu'il était sur le point de partir, Zhao Jue le regarda soudainement avec un léger sourire. Puis il porta un doigt à ses lèvres et fit un geste.

— Chut...

Lorsque le trio fut sorti de la salle d'observation, Zhan Zhao arrêta Bao Zheng et dit :

— Je veux voir son dossier médical.

Bao Zheng répondit :

— Bien sûr, mais il vaudrait mieux que vos investigations ne soient pas centrées sur Zhao Jue.

......

Bai Yutang et Zhan Zhao restèrent silencieux. Dans son état actuel, Zhao Jue ne pouvait pas sortir et donner des conseils psychologiques aux gens ou dénombrer les victimes. Si cela était vrai, alors cette affaire de chiffres n'était-elle qu'une coïncidence ou était-elle le fait d'un imitateur ? Alors qu'ils pensaient avoir trouvé des indices, tout devint à nouveau confus et flou.

......

Dans le laboratoire de recherche, Zhan Zhao examinait méticuleusement le rapport médical de Zhao Jue. Bai Yutang était plongé dans ses pensées tandis que Bao Zheng était en train de fumer dans le couloir. Après un long moment, Zhan Zhao murmura soudainement.

— Eh ?

— Qu'est-ce que tu as trouvé ?

Bai Yutang se pencha immédiatement vers lui. Zhan Zhao pointa la liste de noms pour qu'il la voie.

— C'est la liste des experts qui ont déterminé que Zhao Jue souffrait de troubles mentaux et ne contrôlait pas ses actions.

Le premier nom tout en haut de la liste était : Xu Yanqin.

— Xu Yanqin ? lu Bai Yutang choqué. Le professeur Xu ?

Zhan Zhao hocha la tête.

— Sans ce diagnostic, Zhao Jue aurait définitivement été condamné à la peine de mort !

— Kitty ! s’exclama Bai Yutang, les yeux brillant d'excitation. Les affaires sont liées !

Zhan Zhao était très familier avec cette expression sur le visage de Bai Yutang. Chaque fois que ce dernier trouvait une piste prometteuse, il faisait cette tête. Après avoir fait une vérification rapide sur Bao Zheng, qui était à l'extérieur de la pièce, Zhan Zhao attira Bai Yutang plus près et murmura :

— Zhao Jue n'est pas un malade mental ! Il fait semblant.

— Comment tu le sais ? demanda Bai Yutang à voix basse en écarquillant les yeux.

— Ces dessins ! expliqua Zhan Zhao d'une voix tout aussi étouffée. Même si son numéro est très bon, les dessins sur le sol ont tous été faits à des moments différents. Ceux du bas ont été peints en premier tandis que ceux du haut sont les plus récents. Plus les croquis sont proches du haut, plus ils sont en désordre.

Après avoir réfléchi, Bai Yutang demanda :

— Tu veux dire qu'il planifie quelque chose et que, récemment, il est devenu de plus en plus impatient ?

— Ou de plus en plus excité, dit Zhan Zhao en baissant la tête, un peu inquiet.

— Qu'est-ce qui se passe ? Kitty, qu'est-ce que tu as en tête ? demanda Bai Yutang. Tu ne veux pas que le commissaire Bao soit au courant ?

Zhan Zhao hésita avant de dire :

— Je pense que Zhao Jue est un homme très dangereux et je crains que tout cela ne fasse partie de son plan. Si le commissaire Bao devait être pris dans cette affaire...

Bai Yutang lui tapota doucement l'épaule.

— C'est aussi ce que j'avais en tête, nous devrions le faire nous-mêmes ! Que veux-tu faire maintenant ?

En se mordillant les lèvres, Zhan Zhao sembla prendre une décision.

— Je veux amener ton frère rencontrer Zhao Jue.

Bai Yutang se figea.

— Tu veux dire...

— Il fait de si petites actions et expressions, j'ai besoin de plus de détails pour déterminer ses intentions.

Bai Yutang acquiesça.

— Et mon frère est la meilleure personne pour le provoquer !

Zhan Zhao ajouta :

—  Ton frère ne semble pas trop réticent à ce souvenir… Je veux l'hypnotiser.

Bai Yutang était sur le point de répondre "oui" lorsqu'il se frappa brusquement la cuisse et cria

— Merde !

Ils étaient si proches l'un de l'autre qu'ils étaient pratiquement oreille contre oreille. Le cri soudain de Bai Yutang ne surprit pas seulement Zhan Zhao, mais aussi Bao Zheng, qui était à l'extérieur, et qui faillit avaler sa cigarette.

— Pourquoi tu cries ? dit Bao Zheng en faisant brusquement irruption.

Bai Yutang semblait sur le point de pleurer quand il demanda à Zhan Zhao.

— Kitty, quelle heure est-il ?

Zhan Zhao vérifia sa montre et répondit :

— 20h30.

Bai Yutang se frappa la tête contre le mur.

— Je suis mort ! J'ai oublié mon frère qui est toujours au S.C.I….

Zhan Zhao et Bao Zheng se turent en même temps, puis tous deux tapèrent sur les épaules de Bai Yutang.

— Prépare-toi à une deuxième série de coups...



Au dix-septième étage du commissariat, juste à côté du bureau du S.C.I..

Bai Jintang était assis sur son bagage, absolument livide en regardant les membres se précipiter pour quitter le travail. Cela ne pouvait même pas être considéré comme quitter le travail, ils étaient pratiquement en train de fuir.

— Sale gosse ! Attends que je t'écorche vif ! marmonna pour lui-même Bai Jintang en se dirigeant vers les portes fermées de l'ascenseur.

La porte du bureau du médecin légiste s'ouvrit et Gongsun sortit en tenue décontractée, faisant tourner ses clés de voiture autour de son doigt en se dirigeant vers les ascenseurs. Il jeta un coup d'œil à Bai Jintang du coin de l'œil, comme s'il regardait un rat mort...

— Hé ! l’appela soudain Bai Jintang. Laisse-moi rester chez toi ce soir.

— Quoi ? s'exclama Gongsun, le choc se reflétant sur son visage.

Bai Jintang pointa simplement ses bagages et continua comme si c'était censé être la progression naturelle des choses.

— Je suis un sans-abri.

— Et pourquoi je devrais te laisser rester chez moi ? se moqua Gongsun en regardant Bai Jintang les bras croisés tout en se tenant devant l'ascenseur.

— Humanitarisme ! déclara Bai Jintang d'un air entendu.

— Tu peux aller à l'hôtel, répondit Gongsun en appuyant sur le bouton de l'ascenseur.

— Ça coûte de l'argent ! déclara naturellement Bai Jintang.

— Pour quelle raison penses-tu que je vais t'héberger ? questionna Gongsun en l'empêchant d'entrer dans l'ascenseur.

Bai Jintang pointa sa bouche, puis la joue de Gongsun.

— Nous avons une relation étroite !

Voyant l'intention meurtrière qui couvait dans les yeux de Gongsun, Bai Jintang s'empressa d'ajouter :

— J'ai une bouteille de Bordeaux '86 dans ma valise.

......

Après un moment de réflexion, Gongsun s'écarta.

Bai Jintang sauta joyeusement dans l'ascenseur, sans se rendre compte que Gongsun avait une main dans sa poche.

Tenant le scalpel poli, Gongsun se disait ‘Une fois qu'on sera dans un endroit où il n'y a personne, je le découperai et je détruirai toutes les traces de son meurtre !’


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Sam 20 Juil 2024 - 14:35


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 22
Espionnage
La résidence de Gongsun était un appartement haut de gamme dans le centre ville.

À l'origine, Gongsun avait proposé à Bai Jintang de rester dans le garage, mais ce gros rat s'était imposé dans la maison. Gongsun essaya de le chasser... mais en vain.

Les dents serrées, Gongsun regarda Bai Jintang s'installer confortablement sur le canapé et commença à réfléchir à la façon de se débarrasser de ce dernier.

— Tu as des verres à vin ? demanda Bai Jintang en sortant de sa valise une bouteille de Bordeaux '86' joliment emballée.

Gongsun alla docilement chercher les verres.

C'est vrai, Bai Jintang avait découvert la seule faiblesse de Gongsun : le bon vin !

Dès qu'il avait posé les yeux sur Gongsun, il avait eu le sentiment que ce dernier était un amateur de vin. Bien sûr, en entrant dans l'appartement de Gongsun, il avait été accueilli par la présence d'un magnifique casier à vin et d'un comptoir de bar. L'intérieur minimaliste de la maison, orné de grandes quantités de vin fin, donnait le même sentiment que son propriétaire, classe et élégant.

Bai Jintang se leva et se dirigea vers les immenses baies vitrées. La magnifique vue nocturne de la ville de S se reflétait dans ses yeux. Cette zone de la ville était composée de résidences haut de gamme. Alors que la lumière de cette jungle de gratte-ciel scintillait dans la nuit, elle ressemblait vaguement à une nuit étoilée, paisible et tranquille...

Alors qu'il savourait tranquillement la vue nocturne, Bai Jintang remarqua soudain un certain étage du grand immeuble devant lui. Il fronça les sourcils... Il y avait quelque chose de bizarre.

C'était une tour usée qui semblait un peu vieillotte ; c'était une fenêtre au treizième étage de ce bâtiment qui attira l'attention de Bai Jintang. Depuis la fenêtre sombre, il y avait un point lumineux, presque comme un globe oculaire, qui le fixait avec de mauvaises intentions. Serait-ce... le reflet d'un télescope à grande puissance ?

Bai Jintang porta une main à son menton et se dit :

— Ce n'est pas possible...

En se retournant, il vit Gongsun accroupi devant le meuble de la cuisine, en train de comparer plusieurs verres à vin, déterminé à trouver le verre le plus approprié parmi ce mur rempli de verres à vin délicats. La veste de Gongsun avait été enlevée à un moment donné et il ne portait qu'une chemise blanche. Son col était défait, les manches remontées jusqu'aux coudes, exposant par inadvertance sa peau claire et délicate...

Sentant le regard de Bai Jintang, il se retourna, un peu perplexe. Même si ce n'était qu'un simple regard, ces yeux légèrement tournés, ces longs cils, ce léger air d'élégance qu'il dégageait et ce beau visage. Si la beauté de Zhan Zhao était décrite comme rafraîchissante, alors celle de Gongsun serait intrigante, laissant quelqu'un en redemander. Zhan Zhao était pur tandis que Gongsun était une beauté froide. Bai Jintang était frappé par le sentiment que les deux étaient plutôt similaires, surtout à quel point ils étaient sans méfiance et sans vigilance, ce qui était inquiétant.

— Qu'est-ce que tu regardes ?! demanda Gongsun en fronçant les sourcils.

Après avoir réfléchi, Bai Jintang demanda au lieu de répondre :

— Gongsun, as-tu été harcelé récemment ?

— Du harcèlement ? répéta Gongsun l'air visiblement confus. Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Comme t'appeler, t'envoyer des fleurs, t'écrire des lettres...

Crac.

Avant que Bai Jintang n'ait pu finir sa phrase, le verre dans la main de Gongsun était tombé au sol, réduit en miettes. Gongsun reprit immédiatement ses esprits et ramassa précipitamment les morceaux de verre dans un mouvement de panique.

Après avoir confirmé ses soupçons, Bai Jintang balaya rapidement la pièce et vit que le téléphone fixe était débranché et jeté sur le sol. Il s'approcha alors et le rebrancha en disant :

— Pourquoi ton téléphone fixe n'est  pas correctement branché ?

— Ne fais pas ça ! s’écria Gongsun se précipitant vers lui, mais juste avant qu'il ne puisse à nouveau débrancher la ligne, Bai Jintang l'enserra dans son étreinte.

Se penchant vers lui, Bai Jintang demanda :

— Quelqu'un a trafiqué ton téléphone, t'a harcelé ?

— C-Comment tu le sais…

Le visage de Gongsun avait perdu toute couleur, regardant Bai Jintang avec inquiétude.

— Homme ou femme ?

— Je ne sais pas...

—  Tu ne sais pas ?

Gongsun repoussa Bai Jintang.

— La personne utilise un changeur de voix...

— Qu'est-ce qu'il te disait au téléphone ?

Gongsun se mordit la lèvre un moment avant de répondre.

— Il dit... 'Tu... es à moi'.

— Quoi d'autre ?

— I... il m'envoie aussi des fleurs... des lys blancs...

— Depuis combien de temps ça dure ?

— Environ un an.

Bai Jintang était un peu énervé.

— Pourquoi tu ne l'as pas dit à Yutang et aux autres ? N'es-tu pas entouré de policiers ?

Gongsun fronça à nouveau les sourcils.

— Avant, ça n'arrivait qu'occasionnellement, alors je n'y pensais pas trop. C'est juste que ces derniers jours... c'est devenu envahissant.

— Puisque Yutang et l'équipe sont débordés par l'affaire, tu voulais attendre un peu avant de leur en parler, n'est-ce pas ? devina Bai Jintang attira Gongsun vers les fenêtres. Je pourrais peut-être t’aider.

Gongsun le regarda d'un air perplexe :

— Comment tu le sais ?

Bai Jintang gloussa.

— J'ai souffert d'une blessure à la tête dans le passé et j'ai reçu un traitement dans un environnement stérile et fermé.

— Quoi ?! s'exclama Gongsun  avec surprise.

Désignant sa tête, Bai Jintang poursuivit :

— Depuis que je me suis rétabli, je suis devenu très intuitif envers certaines choses et je suis particulièrement sensible aux intentions malveillantes.

Tout en parlant, Bai Jintang attira Gongsun à ses côtés et baissa la tête comme s'il embrassait le cou de ce dernier.

— Je peux sentir une forte animosité venant du bâtiment juste devant.

Gongsun trouva ça amusant.

— Tu essaies de dire que tu as une capacité spéciale ?

Bai Jintang haussa les épaules sans se soucier de rien.

— J'ai juste des sens aiguisés. Tu veux parier ?

— Quel pari ?

— Tu devras coopérer avec moi et je t'aiderai à attraper ce pervers.

Après avoir réfléchi un moment, Gongsun hocha la tête.

Les lèvres de Bai Jintang se retroussèrent en un sourire en coin et il pressa Gongsun contre la baie vitrée.

— Ah !

Gongsun fut choqué par la sensation de Bai Jintang embrassant sa nuque et tourna la tête en arrière, paniqué.

— Q-Qu'est-ce que tu fais ?

Bai Jintang se colla à Gongsun tout en arborant un sourire sur son visage. Il déboutonna ensuite la chemise de ce dernier, tendant la main pour sentir la douceur de sa peau.

— Sois gentil ! Tu dois coopérer.

— Ah…

Gongsun tenta de se dégager en s'agitant, mais il ne pouvait rien faire contre la force monstrueuse de Bai Jintang. Alors que les mains indécentes de ce dernier parcouraient tout son corps.

— Tu... Lâche-moi ! s’écria Gongsun, son visage pâlissait alors que sa colère montait. Ne touche pas... Ah...

— Nous devons attraper le pervers ! déclara Bai Jintang en retournant brusquement Gongsun.

Il lui arracha sa chemise et fit pleuvoir des baisers sur son cou, sa clavicule et ses épaules, en le mordillant légèrement. Une main retenait Gongsun par la taille, l'autre glissait lentement le long de la courbe du dos de Gongsun, jusqu'à sa colonne vertébrale. Lorsque la main de Bai Jintang frôla entre les jambes de Gongsun, il faillit sauter et se mit à crier :

— Pervers ! C'est toi le pervers ! Lâche-moi ! Ne me touche pas... Lâche-moi ! Connard !

En voyant le Gongsun visiblement effrayé se débattre dans son étreinte, donnant des coups de pied et se tortillant ; le Gongsun qui se défendait désespérément, Bai Jintang trouva soudain la situation terriblement amusante ! C'était bien trop agréable ! Et les mouvements de ses mains devenaient de plus en plus indécents à mesure qu'il pensait.

— Là, j'essaie de t'aider à attraper un pervers, je ne devrais pas être rémunéré pour mes efforts ?

Complètement inconscient du fait qu'il était devenu un débauché de part en part.

— Hnn…

Gongsun qui se faisait manipuler par Bai Jintang se sentait si malheureux, les mots ne pouvaient pas expliquer ce qu'il ressentait. Il le regrettait vraiment. Comment avait-il pu être aussi stupide pour inviter un loup dans sa maison ?

— Chut... chuchota Bai Jintang en arrêtant ses mouvements et en regardant Gongsun d'un air amusé. Ça arrive bientôt, supporte-le encore un peu.

La sueur ruisselait sur le front de Gongsun tandis que ses cheveux de chaque côté collaient à ses tempes. Il avait perdu toutes les forces de son corps à force de trop se débattre. Maudit soit cet homme et sa force surhumaine. Incapable de résister davantage, Gongsun ne pouvait que fixer d'un regard assassin l'homme qui avait profité de lui et qui osait encore sourire de façon aussi éhontée.

Cependant, ce regard féroce couplé aux vêtements échevelés et à ce teint pâle devenu rougeoyant ne faisait que donner envie à Bai Jintang de hurler à la lune comme un loup. C'était trop sexy ! C'était exactement sa tasse de thé !!

Mais en fin de compte, Bai Jintang n'était pas un vrai pervers et il n'était pas non plus du genre à contraindre les gens.

Bai Jintang souleva facilement Gongsun de façon nuptiale et plaça ce dernier sur le canapé avant de se pencher sur lui. Seulement cette fois, il ne bougea pas mais regarda Gongsun droit dans les yeux et dit :

— Passe tes bras autour de mon cou.

— Tu rêves ! proclama Gongsun en tendant la main pour le repousser.

Bai Jintang secoua la tête.

— Tu sais que, face à un débauché, ta résistance ne sert qu'à l'exciter ?

— Pervers ! Dégage !

Gongsun se débattait désespérément. Bai Jintang attrapa les mains de Gongsun et se rapprocha de son visage.

— C'est juste pour faire semblant ! Si tu es si réticent, alors je vais le faire pour de vrai.

......

Voyant l'hésitation de Gongsun, Bai Jintang lâcha ses mains de manière satisfaite. Mais lorsqu'il baissa la tête, Gongsun détourna le visage.

— Hmm ?

Bai Jintang se frottait contre l'oreille de Gongsun, comme s'il l'incitait à se dépêcher.

Gongsun finit par tendre les mains pour attraper l'épaule de Bai Jintang avant de les enrouler lentement autour de son cou en marmonnant entre ses dents serrées.

— Fais attention...

DIDIDIDDIIDIDIDIDIDIDDIDIDI......

Gongsun fut stupéfait par la sonnerie du téléphone qui retentit de manière insistante.

Bai Jintang sourit.

— Ignore-le.

Puis il s'inclina et captura les lèvres de Gongsun avec les siennes, embrassant doucement ce dernier.

— U…

Gongsun pensait que Bai Jintang allait manger ses mots ; tout ce qu'il pouvait faire maintenant était de taper sur le dos de Bai Jintang.

Le téléphone continua de sonner, mais il semblait que Bai Jintang n'avait pas l'intention de décrocher. Au lieu de cela, tout ce qui l'intéressait était de profiter de ses avantages durement gagnés.

— Tu... non... le t-téléphone…

Gongsun était tellement essoufflé qu'il ne pouvait même pas finir une phrase correcte.

Ce n'est qu'alors que Bai Jintang tendit la main pour répondre au téléphone. En voyant ses actions, Gongsun se crispa. Bai Jintang le serra dans ses bras et lui dit :

— C'est bon, je suis là. Allô ?

Après avoir décroché le téléphone, Bai Jintang écouta le récepteur tout en se penchant pour un autre baiser.

De lourds halètements pouvaient être entendus depuis le téléphone et Bai Jintang pouvait ressentir une vague de colère distincte. Il gloussa simplement et parla dans le téléphone tout en embrassant Gongsun,

— Parle !

Cependant, la personne à l'autre bout du fil n'avait toujours pas dit un mot, au contraire, le halètement devint encore plus fort. Comme si la personne était sur le point d'entrer dans une colère noire.

— Hnn… murmura Bai Jintang à l'oreille de Gongsun. Tu as un goût si doux... Je veux t'entendre crier...

Gongsun avait envie de crier : "Effronté ! Vile ! Obscène..." mais il ne pouvait rien faire car Bai Jintang bloquait les mots avec sa bouche.

Soudain, un cri strident ressemblant à du métal que l'on racle sortit du téléphone, accompagné d'un rugissement hystérique.

— Tu es à moi... à moi... à moi...

Sous l'effet du changeur de voix, le cri strident était encore plus bizarre et à glacer le sang. Une trace d'impitoyabilité apparut sur le visage de Bai Jintang alors qu'il déclara en souriant.

— Qui a dit qu'il était à toi ? Il est à moi.

— Ferme-la ! Je vais te tuer ! Je vais te tuer !, hurla la personne à pleins poumons, produisant un son strident dans les oreilles (1).

— Raccroche le téléphone... Raccroche, supplia Gongsun qui n’en pouvait plus d’écouter ces cris inhumains.

Bai Jintang dit dans le téléphone :

— Si tu veux me tuer, tu ferais mieux de te dépêcher. Ou il deviendra mien ce soir.

Sur ce, il raccrocha et débrancha le téléphone fixe d'une main. Il se leva et porta Gongsun, complètement épuisé, jusqu'à la chambre. En chemin, il passa devant la fenêtre et ferma les rideaux avec un sourire exaspérant sur le visage.

Après avoir déposé Gongsun sur le lit, Bai Jintang le borda correctement sans rien faire de plus et éteignit les lumières.

Bai Jintang sortit de la chambre et fouilla dans la veste de Gongsun qui était restée sur le sol. Après avoir récupéré les écouteurs de Gongsun, il alla chercher un verre à vin, ouvrit au hasard une bouteille sur l'étagère et se servit un verre.

Le verre à la main, il s'assit sur le canapé, sirotant tranquillement son verre. Il commença à faire défiler les contacts du téléphone de Gongsun, les parcourant soigneusement un par un...



À l'intérieur d'une pièce sombre et lugubre, une personne complètement folle brisait et mettait en pièces tout ce qui lui tombait sous la main. Pendant qu'elle scandait encore et encore avec une voix rauque.

— Tu es à moi... Je vais te tuer... Tu es à moi... Je vais te tuer...

Note
1/ Écrit comme '叫声有着一种撕心裂肺的撕扯感' Traduction directe : cri déchirant comme si quelque chose était déchiré.

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Affaire mystérieuse numéro 1
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Chapitre 23
L'amour fou
Gongsun se réveilla, encore étourdi, et réalisa qu'il était dans son lit. Le soleil brillait à travers les rideaux occultants, illuminant toute la pièce.

Il regarda le réveil à côté de son lit, il était 9 heures.

Il se rappela ce qui s'était passé hier...

Secouant sa tête encore groggy, Gongsun sortit de son lit et se rendit dans le salon. Il fit un rapide tour d'horizon et constata que Bai Jintang était parti.

Sur la table basse, il y avait une bouteille de vin rouge Bordeaux '86 avec une note en dessous.

Le vin est pour toi. J'ai d'autres affaires à régler, alors je suis parti en premier. Yutang et les autres passeront chez toi demain matin. N'oublie pas de rester à leurs côtés pendant toute la journée ! Demande également à Yutang de vérifier la cinquième unité au treizième étage de l'immeuble en face du tien.


– Bai Jintang


Gongsun pouvait sentir sa colère monter rien qu'en se rappelant ce qui s'était passé hier, mais en voyant la bouteille de Bordeaux 1986... Il oublia.

Il se rendit dans la salle de bains et ouvrit le robinet. Mais lorsqu'il vit son reflet dans le miroir, Gongsun se figea.

Pourquoi portait-il son pyjama ?

Aux dernières nouvelles, il s'était endormi sans se changer. Il avait un mauvais pressentiment !

Il déboutonna sa chemise pour découvrir des marques rouges imprimées sur sa peau blanche comme neige, remontant tout le long de son cou. Ça avait l'air étrangement sensuel...

Les marques rouges s'étendaient jusqu'à son abdomen. En baissant un peu l'ourlet de son pantalon, il découvrit plusieurs grosses lettres rouges écrites sur son ventre plat avec un marqueur à huile et on pouvait lire :

Bai Jintang était ici. Le droit de gérer cette zone appartient exclusivement à Bai Jintang. Les autres inconnus doivent dégager.


Ps : quelle superbe silhouette !


— Ce salaud ! cria Gongsun en jetant sa serviette sur le sol, outré. Éhonté ! Vicieux ! Bâtard…

Il essaya de laver les mots en maudissant et jurant... mais l'encre à base d'huile ne pouvait tout simplement pas être lavée !

Ding dong... Ding Dong...

En entendant la sonnette, Gongsun se dépêcha de mettre la serviette de côté et de boutonner ses vêtements. Ce devait être Bai Yutang et sa bande.

Il se précipita vers la porte en préparant sa vengeance contre Bai Jintang. Il allait définitivement donner à cet homme un aperçu de l'enfer !!

Il fut stupéfait par ce qui se trouvait devant la porte.

L'homme avait l'air plutôt fatigué. Ses cheveux étaient en désordre et sa barbe légère lui donnait l'air négligé. Il était toujours en blouse blanche et son expression était sinistre en plus de ses profondes cernes.

— Tu... pourquoi ?

Gongsun était un peu surpris de la visite soudaine de l'homme qui se tenait devant lui.

Cet homme fixa simplement Gongsun et sourit, avant de dire :

— Je voulais te voir.

Sa voix était rauque, comme si quelque chose avait été déchiré.

Gongsun regarda fixement l'homme en face de lui et un frisson lui parcourut l'échine. Il essaya immédiatement de fermer la porte, mais la personne la poussa pour l'ouvrir.

Gongsun ne le vit pas venir et tomba en arrière sous l'impact. Il essaya d'amortir sa chute avec sa main, mais son poids finit par lui faire une entorse au poignet.

Cette personne était déjà entrée par la porte. Elle sortit de sa poche un morceau de tissu blanc et se rapprocha de Gongsun.

— Pourquoi ? demanda Gongsun en se dépêchant de reculer, mais son pied resta coincé.

— Non…

Gongsun essaya de se relever, mais la personne se jeta sur lui avec un sourire et pressa le tissu sur son visage.

— Hmm... Hmmm…

La lutte de Gongsun s'affaiblissait progressivement alors que ses membres perdaient leur force. Sa conscience s'éteignait lentement et tout ce qu'il pouvait voir était le sourire effrayant de cette personne avant de succomber complètement à l'obscurité.

Pourquoi ? Chen Jing...

Chen Jing relâcha doucement sa prise. Gongsun s'était évanoui. En tremblant, il toucha la joue de Gongsun et se mit à rire.

— Ha... ha... J'ai dit que tu étais à moi... tu es à moi...

Il souleva Gongsun et partit.



Bai Yutang et Zhan Zhao s'étaient couchés tard dans la nuit à cause de l'histoire avec Zhao Jue et maintenant ils furent brutalement réveillés par une sonnerie de téléphone. Bai Yutang décrocha et vit que l'appelant était Gongsun. Il était confus.

— Allô ?

— Hein ? Je suis presque sûr d'avoir appelé le téléphone de Xiao Zhao, pourquoi c'est toi qui décroches ? Est-ce que c'est parce que Xiao Zhao dort à côté de toi en ce moment ? Aiya ! Félicitations à Yutang ! Comme prévu, s'il y a une volonté, il y a un moyen ! Tant que tu persévères, tes efforts porteront leurs fruits !!

— ...

Il fallut à Bai Yutang dix secondes entières pour comprendre ce qu'il venait d'entendre.

— Da Ge ?? Pourquoi tu utilises le téléphone de Gongsun ?

— Parce que je suis chez lui. Je me suis retrouvé à la rue après avoir été abandonné par un certain frère sans cœur, alors j'ai dû chercher refuge quelque part.

— ...

Bai Yutang ne savait pas quoi dire et vérifia le réveil près du lit – 8h30.

— Alors tu m'as réveillé tôt le matin juste pour te plaindre ?

Bai Yutang bâilla en sortant du lit.

— Viens chez Gongsun maintenant.

— Pourquoi ? demanda Bai Yutang, perplexe.

— Tu le sauras une fois arrivé. Il pourrait avoir des problèmes.

— Quoi ? s’exclama Bai Yutang sous le choc.Quel genre de problème pourrait avoir Gongsun ?

— Arrête de blablater et dépêche-toi de descendre ! Je dois y aller, c'est tout.

— Allô ? Ge ! Hé !!!

Bai Jintang avait déjà raccroché.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Zhan Zhao fut réveillé par le vacarme que faisait Bai Yutang.

Avec l'excuse de "protéger" Zhan Zhao, Bai Yutang avait réussi à s'installer dans la Tanière du Chat. Et après une nuit entière de cajoleries et de harcèlements incessants, il avait enfin réussi à concrétiser l'idée de "dormir dans le même lit" que Cat...

Zhan Zhao se leva, somnolent, s'accrochant toujours à l'édredon et demanda :

— Que s'est-il passé ? Pourquoi tu es si nerveux ?

Soudain, il y eut du mouvement sous la couette et la petite tête poilue de Ruben apparut. Il se blottit contre Zhan Zhao et le calina en miaulant joyeusement.

Bai Yutang frappa le téléphone contre son menton avant de dire soudainement :

— Cat ! Lève-toi !

......

Ils se précipitèrent vers la maison de Gongsun.

— Ton frère n'a pas dit ce qui se passait ? demanda Zhan Zhao à Bai Yutang alors qu'ils entraient dans l'ascenseur.

— Non, il a juste dit que Gongsun avait des problèmes.

Lorsque l'ascenseur arriva au onzième étage, les deux hommes furent choqués par la vue qui les accueillit. La porte de la maison de Gongsun était grande ouverte.

Ils échangèrent un regard et se précipitèrent à l'intérieur.

La maison était bien rangée, à l'exception de l'entrée, notamment les empreintes de chaussures sur le sol et un tissu blanc...

— Gongsun ?!

Bai Yutang vérifia chaque pièce, mais il n'était nulle part.

— Yutang, regarde !

Zhan Zhao ramassa la note sur la table basse et la passa à Bai Yutang. Après avoir jeté un rapide coup d'œil à la note, la tête de Bai Yutang se leva immédiatement pour regarder le bâtiment d'en face et jura :

— Merde !

Il tourna ensuite les talons et sortit en courant. Zhan Zhao le suivait de près.



— Qui vit dans la cinquième unité au treizième étage ?

Bai Yutang attrapa l'agent de sécurité et le questionna dès qu'il entra dans le hall du bâtiment.

— Ah... Qu'est-ce que vous essayez de faire ?

Zhan Zhao s'empressa de sortir sa carte d'identification et dit :

— Nous sommes de la police.

— Euh... C'est vide... Personne n'y habite, répondit l'agent de sécurité d'une voix tremblante.

— Les clés ! demanda Bai Yutang avec une expression interdite et le garde de sécurité les lui tendit immédiatement.

Les deux hommes se dirigèrent rapidement vers le treizième étage. Bai Yutang sortit son arme tandis que Zhan Zhao inséra la clé. Zhan Zhao s'esquiva au moment où il tourna la poignée et Bai Yutang ouvrit la porte d'un coup de pied.

La pièce était vide depuis longtemps, mais leurs yeux s'écarquillèrent et leurs bouches restèrent bouche bée devant la scène qui se déroulait dans la pièce.

La pièce n'avait pas été rénovée et n'était pas meublée. Devant les larges baies vitrées se trouvaient un télescope à grande puissance et plusieurs caméras. Le sol était un véritable fouillis, jonché d'objets cassés et de photos déchirées. Et les murs. Les murs étaient couverts de photos de Gongsun, toutes prises en secret : Gongsun regardant la télévision sur le canapé, se séchant les cheveux après la douche, attachant une cravate, téléphonant...

Bai Yutang faisait les cent pas sur place, s'arrachant presque les cheveux. Pourquoi n'était-il pas arrivé plus vite !

Zhan Zhao examina les photos avant de déclarer soudainement :

— Je sais qui c'est...

— Quoi ? s’exclama Bai Yutang qui sursauta presque. Qui ?

— Celui du salon funéraire !

En entendant ces mots, Bai Yutang se mit instantanément à courir, entraînant Zhan Zhao avec lui tout en passant un appel.

— Wang Chao, prends quelques gars avec toi et dirigez-vous vers le salon funéraire. Vous devez arrêter un maquilleur appelé Chen Jing. Il a kidnappé Gongsun ! Au pas de course !

Sautant dans sa voiture, Bai Yutang alluma les gyrophares et appuya sur l'accélérateur, fonçant vers le funérarium.

Une fois sur la route, Bai Yutang demanda enfin à Zhan Zhao :

— Comment as-tu su que c'était Chen Jing ?

— Peut-être qu'on s'est fait avoir dès le début.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Bai Yutang en dépassant la voiture devant lui et en grommelant. Si seulement on avait un avion !

Zhan Zhao s'accrocha fermement à la poignée de la porte et répondit :

— Les photos, la façon dont elles ont été prises, la composition et l'éclairage... tout me semblait étrangement familier, comme si je les avais déjà vues quelque part !

Bai Yutang resta silencieux un moment avant de parler.

— Chen Jing transmettait les photos des cadavres à Gongsun.

Zhan Zhao acquiesça.

— Toutes les personnes ont été marquées post mortem. Que ce soit à l'hôpital ou au funérarium, la personne ayant facilement accès aux corps...

— Le maquilleur ! s’écria Bai Yutang fronçant les sourcils. C'est lui qui a rassemblé toutes ces affaires sans lien entre elles pour créer l'impression d'une affaire de meurtres en série.

— C'est vrai !!! affirma Zhan Zhao. C'est parce qu'il se trouve que c'est lié à l'affaire de Wu Hao que nous avons élargi l'affaire.

— Il a tué Wu Hao, dit Bai Yutang en accélérant. L'apparence de Chen Jing correspond parfaitement aux descriptions données par les prisonniers !

Zhan Zhao poursuivit en secouant la tête.

— Son comportement indique une paranoïa. Quelque chose a dû le faire réagir pour qu'il agisse de la sorte.

— Ce doit être mon frère.

— Mmmm... Avec sa mysophobie, il ne permettrait jamais à quelqu'un d'autre de poser ses mains sur ses objets préférés... Comme ton frère a dormi chez Gongsun, ça a dû le déclencher.

— Gongsun est-il en danger ? demanda Bai Yutang à Zhan Zhao.

Après une courte pause, Zhan Zhao répondit :

— D'après son comportement, il est probable qu'il tue Gongsun...

— Quoi ? Il ne l'aime pas ?

— Tu n'as pas vu ces photos ? C'est une personne possessive ou très autoritaire qui ne tolère aucune résistance. Quel genre de personne est absolument obéissante et ne résistera jamais ?

Après avoir écouté l'explication de Zhan Zhao, Bai Yutang répondit avec désespoir.

— ... Un mort...



Dans une pièce sombre et lugubre, sur le sol dur et froid, Gongsun était allongé en pyjama. Le froid venant du sol fit rapidement disparaître l'effet anesthésiant.

Il ouvrit lentement les yeux et un plafond recouvert d'une épaisse couche de crasse se refléta dans son regard. Une lampe brillait faiblement à côté de lui.

— Tu es réveillé ?

Une voix rauque provenait du côté de son oreille. Gongsun tourna la tête pour voir Chen Jing agenouillé à côté de lui, le regardant fixement dans les yeux. À cause de l'anesthésie, les mains et les pieds de Gongsun semblaient incroyablement lourds et il ne pouvait pas bouger.

— Pourquoi...? marmonna Gongsun comme s'il se parlait à lui-même.

— Ha ha... rit Chen Jing se moquant de lui-même. Bien sûr que tu ne sais pas pourquoi, tu ne m'as jamais accordé plus d'un regard...

Après s'être tu pendant un moment, Gongsun demanda :

— Tu as aussi falsifié les affaires ?

— C'est vrai ! dit Chen Jing en tendant la main pour caresser le cou fin de Gongsun. C'était juste pour que tu me remarques, mais je ne pensais pas que vous alliez vraiment monter un dossier.

— Ri... Ridicule, tu as tué des gens juste pour ça ?

— Ridicule ? Tu penses que c'est ridicule ?! s’agita soudain Chen Jing. Tu sais à quel point je t'aime ?!

Il se leva avec agacement et commença à faire les cent pas sur place.

— Je... Depuis notre première rencontre... Je... Comment oses-tu dire que c'est ridicule ?

Puis, il s'arrêta et regarda Gongsun avec un air dangereux dans les yeux.

— C'est à cause de cet homme ?

Gongsun fronça les sourcils.

— Tu penses que le monde entier est aussi tordu que toi ?

— …

Après avoir entendu les mots de Gongsun, Chen Jing plissa lentement les yeux avant de se mettre à sourire en s'accroupissant pour lui enlever le pyjama.

...! ...

Gongsun tremblait et regardait les actions de Chen Jing avec horreur.

— Je te l'ai déjà dit, tu es à moi, à moi…

En disant cela, il tira légèrement sur le pantalon de Gongsun.

— Non... arrête…

Gongsun lutta anxieusement pour s'échapper, mais malheureusement, il n'avait aucun contrôle sur son corps qui était encore sous l'effet de l'anesthésie.

— N'aie pas peur... je…

Chen Jing demeura momentanément stupéfait à cause des deux lignes rouges de mots sur l'abdomen de Gongsun :

Bai Jintang était ici. Le droit de gérer cette zone appartient exclusivement à Bai Jintang. Les autres inconnus doivent dégager.


Ps : quelle superbe silhouette !


Chen Jing commença à voir rouge et sa respiration s'accéléra. Son corps se mit à trembler comme s'il était incapable de contenir toute la rage qui déferlait en lui.

À ce moment-là, on put entendre un ricanement derrière lui tandis qu'une voix qui ne contenait aucune chaleur retentit.

— Tu ne sais pas lire ? Comment peux-tu toucher les affaires des autres ?

Chen Jing n'avait même pas eu le temps de se retourner qu'une douleur atroce lui traversait les épaules. Son omoplate avait été écrasée par la personne qui se tenait derrière lui.

— AAaaaaAaah !

Un cri perçant retentit dans la pièce. Jetant Chen Jing derrière lui, il ordonna aux personnes restées dans l'ombre.

— Mettez-le en pièces ! Mais ne le tuez pas.

— Oui !, répondirent deux voix pratiquement identiques, froides jusqu'à la moelle.

Chen Jing fut traîné dans l'obscurité et ce qui suivit fut une série de cris misérables. Relevant Gongsun du sol froid, il demanda en souriant.

— Comment comptes-tu me rembourser maintenant que j'ai attrapé le pervers pour toi ?



Le temps que Bai Yutang et Zhan Zhao se précipitent vers le funérarium, les autres membres du S.C.I. sortaient eux aussi de leurs voitures.

Ils firent irruption dans le salon funéraire et fouillèrent partout, mais aucune trace de Gongsun et Chen Jing.

Au moment où ils paniquaient, la porte de la salle de crémation s'ouvrit. Bai Jintang en sortit avec Gongsun dans les bras, suivi de deux hommes à l'allure identique et aux vêtements similaires, traînant un Chen Jing à moitié mort.


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Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 24
Interrogatoire
La porte de la salle de crémation s'ouvrit et Bai Jintang en sortit en portant Gongsun. Celui-ci était couvert par la veste de costume de Bai Jintang et son visage était caché par ses cheveux.

— Il va bien ? demanda anxieusement Zhan Zhao.

— Il va bien. Il a juste fait une surdose d'anesthésiant, répondit Bai Jintang en regardant Chen Jing à l'arrière. Il est là-bas.

En voyant la silhouette de Chen Jing, Bai Yutang lança immédiatement un regard noir aux jumeaux.

— Vous l'avez torturé tous les deux ?

— C'est de la diffamation ! Vous n'avez aucune preuve ! répondirent simultanément les jumeaux.

Bai Yutang fit un pas en avant et palpa Chen Jing, pour se rendre compte que toutes ses articulations avaient été disloquées. Il les regarda d'un air renfrogné.

— Comment pouvez-vous être si indisciplinés, même à l'intérieur du pays ?

Les jumeaux firent les yeux doux à Bai Yutang et répondirent, toujours en parlant simultanément.

—  Vous avez une preuve ? Il a trébuché tout seul !

— Ces satanés jumeaux... marmonna Bai Yutang en retroussant ses manches, prêt à les frapper.

Zhan Zhao le stoppa précipitamment.

— Oublie ça, emmenons d'abord Gongsun à l'hôpital.

— Oh, Xiao Zhan, ça faisait longtemps !

Le visage inexpressif des jumeaux se transforma immédiatement en un sourire alors qu'ils tendaient la main pour enlacer Zhan Zhao par les épaules de chaque côté.

— Zhaolan, Zhaohui, vous êtes aussi revenus ?

— Mmm ! Après tout ce temps, Xiao Zhan est devenu encore plus mignon...

Bai Yutang tendit rapidement la main pour tirer Zhan Zhao derrière lui et lança un regard mauvais aux jumeaux.

— Ne vous approchez pas de lui, pervers ! Retournez en Italie, bordel !"

Les jumeaux secouèrent la tête en triomphant.

— On ne retourne plus là-bas.

— Harh ?!

Cette fois, non seulement Bai Yutang, mais aussi Zhan Zhao furent surpris.

— Oh, je suis aussi revenu pour ça, intervint soudainement Bai Jintang. Je rapatrie mon entreprise au pays.

......

Zhan Zhao attira Bai Yutang sur le côté et chuchota :

— N'est-il pas illégal de vendre des armes dans le pays ? Ou alors il pourrait être en train de monter une mafia ?

Bai Yutang se gratta la tête.

— C'est...

— Yutang...

Ils se retournèrent pour voir que Bai Jintang était en quelque sorte apparu derrière eux.

— Tu as dit à Xiao Zhao que je suis un trafiquant d'armes ? Et c'est quoi cette histoire de mafia ?

— Urk... C'est…

Bai Yutang commença à regarder autour de lui pour trouver une échappatoire, mais le chemin était bloqué par les jumeaux.

— Même si je t'adore habituellement… dit Bai Jintang, son regard devenant de plus en plus dangereux. Il s'avère que j'étais juste un méchant pour toi pendant tout ce temps...

— Ah ! s'exclama brusquement Zhan Zhao sur le côté. Gongsun semble souffrir !

... !...

Bai Jintang baissa rapidement les yeux sur Gongsun dans ses bras et vit que l'anesthésie semblait se dissiper, car il bougeait un peu.

— On ferait mieux de le transporter rapidement à l'hôpital ! Les effets d'une surdose d'anesthésie peuvent être graves !

En disant cela, Zhan Zhao entraîna précipitamment Bai Yutang et s'échappa.

— Allons enquêter sur Chen Jing...

Après avoir été secouru avec succès, Bai Yutang monta dans la voiture et tira Zhan Zhao dans ses bras en disant :

— Kitty ! Tu es le meilleur ! Allez, fais-moi un bisou !

— Yah ! s’exclama Zhan Zhao qui sortit ses griffes, en colère, en repoussant Bai Yutang avec ses pattes. Maudite souris ! Je ne t'aiderai plus jamais !

Bai Jintang regarda pensivement le duo qui avait réussi à s'échapper. Pendant ce temps, les jumeaux s'approchèrent de lui et lui demandèrent :

— Patron, combien de temps comptez-vous porter Gongsun ?

......

Chen Jing avait certainement beaucoup souffert cette fois-ci. Comme on pouvait s'y attendre de la part de Ding Zhaolan et Ding Zhaohui, qui étaient d'anciens mercenaires, les articulations avaient été magnifiquement disloquées sans faire trop de dégâts au corps. Cela faisait juste très mal.

En entrant dans la salle d'interrogatoire, Zhan Zhao et Bai Yutang furent accueillis par un Chen Jing qui ressemblait à une marionnette dont on aurait coupé les fils, affalé contre la chaise.

Bai Yutang prit place en face de lui et jeta les dossiers sur la table.

— Chen Jing, ces dossiers ont-ils été falsifiés par vous ?

Chen Jing garda sa position, n'ayant aucune réaction à la question de Bai Yutang.

Bai Yutang fronça les sourcils en voyant cela, il ne supportait vraiment pas la vue de personnes semblant vouloir mourir. Il se tourna vers Zhan Zhao et lui lança un regard qui signifiait ‘Fais-le toi’.

Zhan Zhao accepta et après avoir observé Chen Jing pendant un moment, il parla lentement.

— Tu as utilisé trop d'anesthésiant sur Gongsun.

Chen Jing tressaillit un peu.

— Il pourrait être hospitalisé pendant un certain temps, ajouta Zhan Zhao. Sa main gauche est aussi cassée.

Chen Jing leva la tête et posa une question en croassant.

— Est-ce qu'il me déteste ?

Zhan Zhao hocha la tête.

— Tu voulais brûler avec lui dans la salle de crémation, n'est-ce pas ?

Chen Jing acquiesça en réponse.

— Je... je voulais juste être avec lui...

— C'est pour ça que tu lui as donné autant d'anesthésiant ? Tu ne voulais pas qu'il souffre à cause de la douleur de la brûlure, pas vrai ?

— Mmm…

Chen Jing hocha à nouveau la tête.

— Mais Gongsun ne le sait pas, poursuivit Zhan Zhao. Il ne sait pas tout ce que tu as fait pour lui.

Chen Jing secoua la tête et marmonna :

— Il ne s'en est jamais soucié...

— C'est faux ! l’interrompit-il, mais voyant l'espoir dans les yeux de Chen Jing, Zhan Zhao continua. Ce n'est pas qu'il s'en fiche, c'est juste que tu ne lui as jamais dit.

— Je… hésita Chen Jing.

Zhan Zhao continua de parler.

— Tu dois savoir qu'il n'y a rien de mal à ce que tu l'apprécies. Ce qui est mal, c'est la façon dont tu t'y es pris pour le lui montrer. Dis-nous tout et je t'aiderai à transmettre ton message à Gongsun.

Chen Jing fixa d'un regard vide Zhan Zhao assis devant lui.

— Si je lui avoue tout, est-ce qu'il me pardonnera ?

Bai Yutang, qui avait écouté en silence, éprouva soudain de la sympathie pour Chen Jing et lui demanda.

— Tu veux le revoir ?

— Quoi ? dit Chen Jing en relevant la tête avec surprise. Je peux encore le voir ?

Bai Yutang secoua la tête.

— Si tu nous dis la vérité, il pourrait te pardonner et te rendre visite.

— Je vais parler, je vais parler... répondit Chen Jing et il hocha rapidement la tête. Demandez-moi n'importe quoi et je vous répondrai.

Zhan Zhao et Bai Yutang échangèrent un regard avant que ce dernier ne sorte un stylo et du papier, et ne commence à prendre des notes.

— Depuis combien de temps connais-tu Gongsun ?

— Huit... huit ans.

— Tu étais dans la même école que Gongsun ? interrogea Zhan Zhao en feuilletant les dossiers de Chen Jing. Mais tu étais deux classes au-dessus de lui ?

— Oui… affirma Chen Jing. La première fois que je l'ai rencontré, c'était à une fête de l'école.

— Tu as le béguin pour lui depuis longtemps ? demanda Bai Yutang.

— Depuis le moment où je l'ai rencontré.

— Depuis combien de temps l'espionnes-tu ?

— Un an.

Zhan Zhao prit note de cela et poursuivit.

— Même chose pour les fleurs et les appels ?

— Oui.

— Pourquoi as-tu commencé à le faire seulement l'année dernière ?

— P… Pour faire face à mes sentiments sans détour.

Bai Yutang fronça les sourcils en regardant Zhan Zhao.

— Pour faire face à ses sentiments ?

Après avoir réfléchi, Zhan Zhao demanda :

— Tu as décidé ça par toi-même, ou quelqu'un te l'a suggéré ?

— C'est... un conseil que mon médecin m'a donné.

— Un médecin ? questionna Bai Yutang, son intérêt ayantt été instantanément piqué. Quel médecin ?

Chen Jing répondit en soupirant :

— Avant, je me contentais de le regarder de loin. Mais au fil du temps, j'ai pensé à lui de plus en plus. Et ce sentiment, chaque fois qu'il parlait aux autres, qu'il leur souriait... J'ai ressenti l'envie de tuer ces gens. J'ai commencé à penser, si seulement il n'appartenait qu'à moi. A certains moments, même moi, je me suis rendu compte que je n'étais pas normal...

Jetant un coup d'œil à Zhan Zhao, qui écoutait attentivement à côté de lui, Bai Yutang rit amèrement intérieurement. Il pouvait comprendre les sentiments de Chen Jing.

— Tu as pensé que quelque chose n'allait pas chez toi et tu es allé voir un médecin ? demanda Zhan Zhao.

— Mmm, j'ai pensé que si les choses continuaient à évoluer de cette façon, je pourrais arriver à un point de non-retour. C'est pourquoi j'ai demandé l'aide d'un psychiatre, ajouta Chen Jing. Il m'a conseillé d'affronter mes sentiments.

— Il t'a suggéré d'espionner Gongsun et de lui envoyer des fleurs ? s’exclama Bai Yutang consterné. D'où vient ce psychiatre ? Et quel est son nom ?

Chen Jing secoua la tête.

— Je suis techniquement considéré comme un fonctionnaire du gouvernement, et comme vous le savez, ma profession est plutôt sensible. En plus, je ne voulais pas créer de désagréments pour Gongsun, alors j'ai cherché une clinique privée.

— Ce qui signifie que vous êtes allé dans une clinique sans licence d'exploitation ? fit remarquer Zhan Zhao.

Chen Jing hocha la tête.

— Ce n'était pas vraiment une clinique, juste une petite pièce. Mais le psychiatre était vraiment bon. Je me sentais beaucoup mieux après chaque séance avec lui.

— Quel est le nom du psychiatre ? demanda Bai Yutang.

— Je... je ne sais pas. Il m'a demandé de l'appeler simplement 'Docteur'. Il m'a également dit de ne pas m'inquiéter, qu'il est un professeur de psychologie bien connu dans le pays. Comme il travaille pour le gouvernement, il ne devrait pas travailler au noir. C'est pourquoi il a dû dissimuler son identité.

— A quoi ressemble ce docteur ?

— Hmm... Il est vieux et a des lunettes. Il a l'air d'un homme bien éduqué.

Bai Yutang sortit deux photos du dossier, à savoir les photos du professeur Xu et du docteur Zhang.

— Est-ce que ce docteur est l'une de ces personnes ?

Chen Jing regarda de plus près la photo du professeur Xu et dit :

— Je pense que c'est lui.

— Vous pensez ?

— La pièce était faiblement éclairée donc je n'ai jamais pu bien le voir. Pourtant, ça devrait être lui... mais j'ai déjà vu cette personne, dit Chen Jing en désignant la photo du Dr Zhang.

— Où l'as-tu vu ? demanda Zhan Zhao, un peu surpris.

— Je l'ai vu à l'entrée quand j'ai quitté la 'clinique'.

Bai Yutang poursuivit avec une autre question.

— Pourquoi avez-vous fabriqué cette affaire de meurtre aux numéros ?

Chen Jing hésita un peu.

— J'ai suivi les conseils du médecin et j'ai commencé à épier Gongsun, à lui envoyer des fleurs. Au début, je me sentais vraiment heureux et satisfait, mais petit à petit...

— Tu as recommencé à te sentir insatisfait ? commenta Bai Yutang.

— Oui, acquiesça Chen Jing. Le médecin a dit qu'il n'y avait rien d'anormal dans mes sentiments. Qu'il existait peut-être une solution pour que Gongsun m'accepte.

— Et cette solution était de fabriquer une affaire ?

— Puisque Gongsun est habituellement indifférent à tous ceux qui l'entourent et ne semble s'intéresser qu'à son travail. J'ai donc pensé à m'introduire dans son travail, poursuivit Chen Jing. Bien sûr, lorsque Gongsun a entendu parler de l'affaire, il s'est montré très intéressé et a voulu me rencontrer... C'était la première fois qu'il me parlait autant.

— Pourquoi tuer Wu Hao ?

Chen Jing s'énervait un peu.

— Je ne pensais pas que Gongsun vous confierait vraiment l'affaire et que vous ouvririez une enquête à ce sujet... J'avais peur que tout soit révélé au grand jour... Et si je tuais Wu Hao, alors ça deviendrait vraiment une affaire de meurtre en série.

— Qui vous a parlé des chiffres ?

— Le... le docteur l'a fait.

Bai Yutang trouva ça absurde.

— Tu n'as pas trouvé ça étrange ? Par exemple, comment a-t-il su pour les numéros ?

Chen Jing marqua une pause avant de répondre :

— Il a dit que toutes ses expériences avaient échoué.

......

— Comment es-tu entré dans la prison ?

— Le docteur m'y a amené. Il a dit qu'il était le psychiatre officiel et qu'il avait un accès direct à l'infirmerie de la prison.

Bai Yutang regarda Zhan Zhao et fit remarquer.

— Pas étonnant qu'aucun des gardes ne s'en soit rendu compte.

Zhan Zhao hocha la tête.

— Le professeur Xu est en effet le psychologue officiel de la prison... et ses qualifications sont vraiment élevées.

— Oui, vu que c'est quelqu'un qui a pu prouver la folie de Zhao Jue il y a vingt ans, répondit Bai Yutang.

Zhan Zhao réfléchit.

— Pourrait-il mener une sorte d'expérience ?

— C'est hautement possible, étant donné qu'il a été question de sujets expérimentaux à l'instant.

Bai Yutang se leva et tendit un stylo et du papier à Chen Jing, en disant :

— Note l'adresse de la clinique.

Zhan Zhao se leva également et demanda :

— Tu vas l'arrêter ?

Bai Yutang secoua la tête.

— Non, il n'y a pas assez de preuves. Et ce type est un professionnel, la façon dont il travaille doit être irréprochable.

— C'est vrai ! dit Zhan Zhao qui était du même avis. Tant qu'il peut prouver que Chen Jing est un malade mental, il peut se soustraire à toute responsabilité.

Bai Yutang ramassa la note avec l'adresse et sortit de la salle d'interrogatoire.  

— Où tu vas ?

Zhan Zhao le suivit rapidement.

— Erhm... Je me suis subitement souvenu que j'avais quelque chose à faire, Kitty...

— Tu vas enquêter sur cette clinique tout seul, c'est ça ? déclara Zhan Zhao en l'attirant. Je viens avec toi.

Bai Yutang répondit à contrecœur.

— C'est trop dangereux. Que faire si quelque chose arrive ? Sois sage et attends ici.

Zhan Zhao roula des yeux vers lui.

— On a passé un accord... tu dois m'emmener sur le terrain avec toi !

— C'est dangereux !

— Tu es celui qui a dit que je ne devais pas m'éloigner de toi d'un seul pas, pourtant maintenant tu veux me laisser ici et partir de ton côté.

— C'est pour ton bien ! Pourquoi es-tu si déraisonnable ?

— D'accord ! dit Zhan Zhao en hochant la tête. Je vais parler avec le commissaire Bao !

— Lui parler de quoi ?

Bai Yutang arrêta précipitamment Zhan Zhao.

— Je vais lui dire que tu te déplaces sans autorisation !

— Hey ne... d'accord, d'accord, je cède, ok ?

— Hé hé.

Content de lui, Zhan Zhao suivit un Bai Yutang abattu en dehors du commissariat.


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Sam 20 Juil 2024 - 14:35


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 25
Suggestion
Zhan Zhao et Bai Yutang se rendirent en voiture jusqu'à la clinique privée du professeur Xu, indiquée par Chen Jing. Après avoir fait le tour du quartier, ils se dirigèrent vers une rue avec des bars relativement bas de gamme. Comme la voiture de Bai Yutang attirait trop l'attention, les deux hommes se garèrent un peu plus loin et marchèrent.

Il s'agissait d'une zone où les voyous se rassemblaient, remplie de bars, de clubs, de toutes les affaires typiques que l'on pouvait associer à un quartier chaud. Toutes les personnes qui traînaient dans ces rues étaient jeunes et habillées de façon étrange.

Zhan Zhao cherchait le numéro du logement en vérifiant l'adresse quand Bai Yutang le tira soudainement vers lui par l'épaule.

— Pourquoi tu as fait ça ?

Zhan Zhao secoua la main de Bai Yutang et le questionna en lui jetant un regard mauvais.

Bai Yutang murmura :

— Chut, ne regarde pas derrière, il y a quelqu'un qui nous suit.

...! ...

— On a été découverts si vite ? demanda Zhan Zhao avec une expression surprise.

Bai Yutang sourit en réponse.

— Ce n'est probablement pas ce à quoi tu penses.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? questionna Zhan Zhao, confus.

— Tu vas comprendre dans un moment, dit Bai Yutang et il l'entraîna dans une ruelle vide.

Soudain, le bruit de pas désordonnés se fit entendre derrière eux. On aurait dit qu'il y avait plusieurs personnes.

Bai Yutang s'arrêta dans son élan. Puis, deux hommes se précipitèrent vers eux tandis que deux autres se tenaient derrière eux. Zhan Zhao et Bai Yutang étaient encerclés.

Zhan Zhao observa le groupe, ils avaient tous l'air d'avoir une vingtaine d'années. Leur tenue vestimentaire était très inspirée des punks, avec des tatouages sur le corps et des coiffures bizarres - DU COSPLAY ??

— Vous avez l'air plutôt bien lotis tous les deux.

L'un des voyous scruta Bai Yutang et Zhan Zhao de haut en bas et dit :

— Donnez-moi votre argent.

Zhan Zhao regarda Bai Yutang et essaya désespérément de contenir son rire. Le capitaine des enquêteurs criminels se faisait extorquer. C'était probablement une première pour Bai Yutang depuis qu'il était né.

— Ce n'est pas grave si tu n'as pas d'argent, dit un autre des truands en tendant la main avec un rire sordide. On peut aussi s'amuser ensemble…

Sa main atteignit directement le menton de Zhan Zhao.

Crac.

Il y eut un bruit de craquement. Avant que quiconque ne puisse réagir, Bai Yutang avait attrapé cette main et l'avait tordue dans un angle peu naturel... elle était cassée.

— AaaAAh !!!

Le truand tomba au sol en hurlant de douleur. Les trois autres paniquèrent immédiatement.

Bai Yutang demanda à Zhan Zhao :

— Tu te souviens encore des quelques tours que je t'ai appris la dernière fois ?

Zhan Zhao hocha la tête, impatient d'essayer ces mouvements. Hé, c'était un vrai combat, une telle opportunité se présentait rarement.

En voyant la réaction de Zhan Zhao, Bai Yutang ne put s'empêcher de secouer la tête et fit signe aux trois hooligans. Ces derniers échangèrent un regard et le leader cria "Attrapez-les !". Et ils foncèrent tous sur Zhan Zhao et Bai Yutang.

Bai Yutang fit un pas en avant. Il en laissa passer un et bloqua les deux autres. Celui qui était passé courut droit sur Zhan Zhao.

Zhan Zhao récita les enseignements de Bai Yutang dans son esprit, "Cherche le bon moment, fais un pas de côté rapide vers la droite, suis le mouvement de l'avant-bras de ton adversaire avec ta droite, attrape son épaule gauche avec ta main gauche. Passe dans sa jambe gauche et tourne ton corps, puis tire vers le bas à droite et jette l'adversaire en avant."

Et le voyou vola en avant, s'écrasant la tête la première sur le sol.

Oh ouais... Zhan Zhao fit un petit signe de victoire. Quand il se retourna pour regarder Bai Yutang, ce dernier s'était déjà occupé des deux autres voyous et le fixait droit dans les yeux.

En voyant l'expression adorable de Zhan Zhao qui disait : "C'était tellement amusant ! J'ai vraiment envie d'y retourner !" Bai Yutang eut vraiment envie de le tirer vers lui et de lui donner un long et dur baiser, mais... il laissa tomber, il ne voulait pas se faire frapper.

Il tendit alors la main pour soulever l'un des voyous et demanda :

— Tu veux encore continuer ?

— Kofkof... ne... n-pas plus…

Le voyou implorait sa pitié.

— Regardez cette adresse, dit Bai Yutang qui releva l'un des truands alors que Zhan Zhao se rapprochait. C'est dans cette zone ?

Le voyou loucha sur l'adresse avant de hocher la tête et de dire :

— O-Oui, c'est la maison juste devant.

Bai Yutang le relâcha et le groupe de voyous s'enfuit à toutes jambes. Les deux hommes n'avaient pas l'intention de les poursuivre et se dirigèrent vers la maison indiquée.

C'était un bâtiment de deux étages. La porte coulissante était entrouverte et en lambeaux. Et à l'intérieur, tout ce qu'on pouvait voir était un couloir noir comme la nuit.

Bai Yutang jeta un coup d'œil à l'intérieur et sortit une lampe de poche. Il se retourna ensuite vers Zhan Zhao et murmura :

— Fais attention !

— Mmm.

Zhan Zhao hocha la tête et suivit derrière Bai Yutang. D'après Chen Jing, la clinique se trouvait au deuxième étage. Les deux entrèrent dans le couloir et montèrent prudemment les escaliers. Contrairement à l'obscurité totale du premier étage, le deuxième étage était à peine éclairé par une faible lumière.

Bai Yutang s'arrêta soudainement et éteignit la lampe de poche. Il empêcha également Zhan Zhao d'avancer. Ce dernier le regarda avec un air étonné quand Bai Yutang sortit son arme et se pointa le nez. En prenant une inspiration, la forte odeur de sang pénétra le nez de Zhan Zhao. Il sortit également son arme et regarda Bai Yutang anxieusement. Les deux se séparèrent et entrèrent de part et d'autre dans la pièce.

La porte n'était pas complètement fermée, mais légèrement entrouverte.

Bai Yutang la poussa doucement avec son pied pour l'ouvrir. L'intérieur de la pièce était recouvert d'une teinte rouge sombre. L'écrasante puanteur du sang attaqua leurs sens, ce qui fit froncer les sourcils à Zhan Zhao. C'était impossible pour quelqu'un d'être en vie après avoir perdu autant de sang.

Les deux hommes se glissèrent dans la pièce, l'un après l'autre, et furent tous deux consternés par la vue qui les accueillit.

Le sol tout entier était couvert de sang alors que le Professeur Xu gisait raide sur le sol, le cou lacéré et ensanglanté. À en juger par la couleur et la coagulation du sang, il devait être mort depuis au moins vingt-quatre heures.

Zhan Zhao ne supporta pas de voir le professeur Xu comme ça, c'était un vieux senior avec qui il avait travaillé après tout. Alors il détourna la tête, incapable de regarder le corps plus longtemps.

Bai Yutang fit une rapide vérification de la pièce avant de sortir son téléphone pour appeler le reste de l'équipe. Bientôt, ce bâtiment miteux était entouré de voitures de police, avec des lignes de police mises en place pour éloigner les curieux. Zhan Zhao était assis dans une voiture de police, regardant fixement dans le vide. Bai Yutang se dirigea vers lui et lui tendit une tasse de café chaud en demandant :

— Est-ce que ça va ?

Zhan Zhao reçut la tasse et la prit avec les deux mains, prenant la chaleur du café pour disperser le froid qui entourait son corps. Il répondit :

— Qu'est-ce que tu en penses ?

Bai Yutang s'assit à côté de lui et laissa échapper un soupir :

— On dirait que les choses deviennent petit à petit hors de contrôle.

— Je pensais qu'une fois le professeur Xu retrouvé, nous pourrions clore cette affaire. Mais penser qu'il a été tué… dit Zhan Zhao avant de prendre une gorgée de café. Ça a mauvais goût.

— Ce Dr Zhang est suspect, déclara Bai Yutang en prenant le café des mains de Zhan Zhao. Il a mauvais goût ?

Il goûta un peu et jeta la tasse en fronçant les sourcils tout en remarquant :

— C'est comme cette tasse de café, même si elle a été achetée pour être bue, elle s'est avérée être un meilleur chauffe-mains qu'une boisson.

Zhan Zhao gloussa dans sa barbe à ce commentaire.

— Pourquoi tu ris ? Maudit chat ! s'exclama Bai Yutang en se grattant la tête.

— La façon dont tu réconfortes les gens est tellement mauvaise ! dit Zhan Zhao en regardant le ciel. La logique et toi ne faites pas bon ménage du tout.

— Pourtant, tu as quand même rigolé ! dit Bai Yutang en donnant un coup d'épaule à Zhan Zhao, tout fier de lui. Je suis bon en tout.

......

— Boss, nous avons terminé l'enquête sur place.

Bai Yutang en prit note et demanda :

— Vous avez trouvé des indices ?

Wang Chao secoua la tête en réponse.

— Nous n'avons rien trouvé. Pas d'arme du crime non plus.

— Et Zhang Long ? demanda Zhan Zhao en rejoignant le groupe.

— Je viens de l'avoir au téléphone, il n'a pas trouvé le Dr Zhang et est toujours à sa recherche, poursuivit Wang Chao. Xu Qing et les autres gardent un œil sur l'école. C'est comme si ce type s'était évaporé dans la nature.

— Restez vigilants et continuez à chercher.

Au moment où il s'apprêtait à demander à l'équipe de plier bagage et de partir, le téléphone de Bai Yutang sonna soudainement. Bai Yutang se figea un peu en voyant le numéro de l'appelant :

— Le Commissaire Bao ?

Il répondit alors au téléphone.

— Allô, Commissaire ?

......

L'appel ne dura qu'une dizaine de secondes mais le contenu était pourtant suffisant pour assommer Bai Yutang. Zhan Zhao eut un mauvais pressentiment en voyant le choc sur son visage. Il était rare que ce dernier soit à ce point sans voix. Zhan Zhao demanda :

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Il s'est passé quelque chose ?

Posant le téléphone, Bai Yutang regarda Zhan Zhao dans les yeux et dit :

— Zhao Jue s'est échappé.

— ... Quoi ?!... dit Zhan Zhao qui bondit presque sous le choc. Co-Comment c'est possible ?

— Le commissaire Bao nous a demandé de rejoindre les lieux en premier. Allons-y, Kitty !

Bai Yutang entraîna Zhan Zhao et courut vers la voiture tout en se retournant pour dire à Wang Chao :

— Prends des gens et suis-moi.

Un trajet qui aurait normalement pris au moins trois heures ne prit qu'une heure à Bai Yutang. Rien qu'à la façon dont il conduisait la voiture - comme s'il pilotait un avion - on pouvait deviner à quel point il était inquiet.

Une fois arrivé au centre de recherche, tout le monde se précipita directement dans la chambre de Zhao Jue.

Bao Zheng fumait près de la porte de la chambre. D'après le nombre de mégots de cigarettes jonchant le sol, ils pouvaient constater qu'il était là depuis un bon moment.

— Comment c'est arrivé ? demanda Bai Yutang à Bao Zheng en regardant dans la cellule vide.

— Tout a été filmé par les caméras de surveillance, répondit Bao Zheng en conduisant les deux hommes dans la salle de surveillance.

Bao Zheng alluma alors le moniteur : l'image était claire et nette. Et dire que c'était le Dr Zhan qui avait fait sortir Zhao Jue.

— Zhan Boyi, 42 ans, psychologue de renom et chercheur dans ce centre de recherche. Il a accès aux chambres, dit Bao Zheng en éteignant sa cigarette. Il connaît bien les rouages de cet endroit. Il a donc déterminé le moment où les gardes se sont relayés pour récupérer Zhao Jue.

Bao Zheng jeta un coup d'œil à Bai Yutang et Zhan Zhao, qui avaient les sourcils froncés, et continua.

— Vous n'avez pas besoin de vous énerver autant, nous lançons un mandat d'arrêt contre lui. Je vous ai appelés pour que Xiao Zhan jette un œil à la chambre de Zhao Jue.

— Sa chambre ?

Ça n'avait pas fait tilt dans la tête de Zhan Zhao.

Bao Zheng gloussa :

— Tu n'as pas remarqué que quelque chose n'allait pas la dernière fois que tu es venu ici ?.

— …

Zhan Zhao se tourna pour lancer un regard furieux à Bai Yutang.

Bai Yutang agita immédiatement ses mains et tenta de se disculper :

— Je n'ai rien dit.

Bao Zheng secoua la tête.

— Je suis peut-être vieux, mais je ne suis pas aveugle. En voyant comment vous vous êtes comportés en secret tous les deux, il est facile de comprendre ce que vous manigancez.

Zhan Zhao et Bai Yutang échangèrent un regard avant de baisser les yeux d'un air penaud.

— Aussi, vous devriez faire attention tous les deux, lança Bao Zhang à l'attention des deux qui étaient sur le point de partir. Ton frère aussi.

Bai Yutang demanda immédiatement avec anxiété :

— Vous pensez que Zhao Jue va essayer de faire du mal à mon frère et à Kitty ?

Ce à quoi Bao Zheng acquiesça.

— Dans le cas de mon frère, je peux comprendre. Après tout, c'est lui qui a découvert le secret de Zhao Jue. Mais Kitty n'a rien à voir avec lui, s’exclamant Bai Yutang qui semblait être un peu énervé. Pourquoi essayerait-il de le blesser ?

Zhan Zhao toucha Bai Yutang.

— Calme-toi, Yutang.

Mais Bai Yutang le repoussa et continua.

— Mais que diable s'est-il passé à l'époque ? Pourquoi ne dites-vous rien ? Pourquoi ne pouvez-vous pas en parler ?

Bao Zheng regardait Bai Yutang s'agiter, en même temps que Zhan Zhao le tirait avec une expression inquiète, et il éclata soudain de rire.

Il lâcha un profond soupir.

— J'ai souvent assisté à des scènes comme celle-là il y a vingt ans.

— ...? …

Zhan Zhao et Bai Yutang partagèrent un rapide regard avant de fixer Bao Zheng, légèrement perplexes.

Bao Zheng se contenta de tirer une chaise et de s'asseoir.

— À l'époque, Yunwen et moi étions comme ça aussi, toujours si prompts à s'emporter. Et Zhao Jue nous retenait toujours et nous aidait à trouver des solutions. C'est comme si ce qui s'était passé à l'époque était un grand secret, et que nous ne voulions vraiment pas... en reparler.

Il alluma une autre cigarette et poursuivit :

— Savez-vous pourquoi Zhao Jue a tué tant de personnes ?

Voyant les deux hommes secouer la tête, Bao Zheng expliqua avec un sourire amer.

— À l'époque, le travail de la police était très conventionnel. C'est pourquoi l'utilisation de l'analyse psychologique par Zhao Jue était souvent critiquée. Il a souvent proposé de créer un département spécialisé dans l'analyse psychologique, de recruter des chercheurs en psychologie pour travailler sur le profilage des criminels... Mais tout cela était traité comme une simple fantaisie.

— Donc il a tué des gens pour prouver l'utilité de la psychologie ? demanda Zhan Zhao.

Bao Zheng tira une bouffée et répondit :

— Mmm. Il tuait des gens en utilisant la suggestion, puis il sauvait des gens grâce à l'analyse psychologique... Il voulait jouer avec les gens qui s'étaient autrefois moqués de lui et les ridiculiser.

Bai Yutang avait enfin retrouvé son calme.

— Donc, il veut nuire à Zhan Zhao par jalousie ?

Bao Zheng lui répondit.

— Savez-vous la dernière chose qu'il a dite avant d'être équipé du silencieux ? demanda-t-il avant de prendre une profonde bouffée puis de poursuivre. Il a dit qu'il était jaloux. Jaloux de moi, jaloux de Yuwen, jaloux de tout le monde. Il a dit que les génies devaient être capables de trouver une place pour eux-mêmes. Sinon, la vie serait encore plus douloureuse que celle des idiots. Tout ce qu'il a fait, c'était simplement pour créer une voie pour lui-même.

Après avoir écouté l'histoire de Bao Zheng, Zhan Zhao était un peu abasourdi.

— S'il y avait eu un centre de recherche en psychologie, un département spécialisé comme celui-ci...

— Alors il aurait été comme vous

Bao Zheng termina la phrase de Zhan Zhao.

… Puis, Bao Zheng se tut, comme s'il était perdu dans ses souvenirs. Bai Yutang et Zhan Zhao pouvaient tous deux voir l'immense regret et le chagrin dans ses yeux. Bai Yutang était très familier avec ce spectacle. Il l'avait vu pendant plus de vingt ans. Son père avait souvent cette expression, une cigarette à la main et le regard perdu dans le vide. Enfant, il trouvait que cela faisait très masculin, mais maintenant qu'il y réfléchissait, il avait eu beaucoup de chance.

— Ne fumez pas autant, c'est mauvais pour votre santé, dit Bai Yutang à Bao Zheng avant de pousser Zhan Zhao à partir.



Les deux hommes arrivèrent une fois de plus dans la cellule de Zhao Jue. Zhan Zhao entra dans la pièce et commença à examiner chaque coin de celle-ci. Il s'assit sur la chaise rouge et feuilleta les croquis que Zhao Jue avait laissés derrière lui, page par page. Pendant ce temps, Bai Yutang se tenait à la porte, regardant la silhouette de Zhan Zhao à l'intérieur de la pièce. Et juste comme ça, le temps s'écoula lentement et le ciel au-delà de la fenêtre devint progressivement blanc.



Après un long moment, Zhan Zhao se leva et sortit de la cellule.

— Kitty ?

En voyant l'absence de couleur sur le visage de Zhan Zhao, qui avait l'air d'être souffrant, Bai Yutang s'approcha immédiatement de lui. Mais au moment où il fit un pas en avant, le corps de Zhan Zhao s'affaissa.

— Cat !

Bai Yutang s'empressa de tendre les bras et d'attraper le corps tombant de Zhan Zhao.

— Cat, qu'est-ce qui ne va pas ?

— Non… murmura Zhan Zhao qui s'agrippait faiblement à Bai Yutang avant de reprendre d’une voix plus ferme. V... verrouille la pièce et ne regarde pas les dessins.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Bai Yutang, confus.

— R-Rassemble tout le personnel. Ils ont besoin de recevoir une thérapie, expliqua Zhan Zhao qui réussit à stabiliser sa respiration et la couleur commença à revenir sur son visage..Zhao Jue a implanté des suggestions dans ses dessins... Les personnes qui les regardent pendant de longues périodes sont susceptibles de se suicider ou de commettre un meurtre...


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Néphély
Sam 20 Juil 2024 - 14:35


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 26
Ordre
Les mots qui avaient quitté les lèvres de Zhan Zhao firent frissonner Bai Yutang, qui s'exclama :

— Cat... tu dis que ces chercheurs iront tuer d'autres personnes ou se suicideront ? Quand ? Co-...

— Déjà calme-toi, je t'expliquerai tout en détail dans un moment, dit Zhan Zhao, un peu anxieux.

— Pour l'instant, il est impératif de rassembler tout le personnel et de mettre cet endroit en confinement temporaire.

— D'accord...

Bai Yutang était sur le point de se précipiter, mais quelque chose lui vint soudainement à l'esprit.

— Et toi ? Est-ce que tu vas bien ?

Zhan Zhao trouva sa question amusante.

— Qu'est-ce qui pourrait m'arriver de plus ? Je suis juste un peu fatigué de m'être trop concentré.

— Ça ne va pas le faire ! Je ne peux pas te laisser ici comme ça ! déclara Bai Yutang en soulevant Zhan Zhao à la façon d'une mariée et en s'élançant hors de la pièce.

— Ah !

Zhan Zhao était tellement choqué qu'il ne savait même pas où placer ses mains et ses pieds avant de crier :

— Que diable fais-tu, White Mouse ! Pose-moi par terre !

Ma Han et le reste de l'équipe qui attendait dans le hall sursautèrent lorsque Bai Yutang sortit en courant avec Zhan Zhao dans les bras. Ils étaient un peu dépassés ces derniers jours avec tout ce qu'ils avaient vécu. Ils venaient de voir Gongsun se faire porter hors de la salle de crémation et maintenant Zhan Zhao se faisait aussi porter. Immédiatement, ils entourèrent Bai Yutang avec inquiétude. Même Bao Zheng était déconcerté.

Zhan Zhao était rouge jusqu'au cou, il avait vraiment envie de se cacher dans un trou quelque part. Mais il n'y avait rien à faire. Compte tenu de la situation actuelle, plus il se débattait, plus la situation semblait bizarre. Tout ce qu'il pouvait faire était de rester dans les bras de Bai Yutang et de faire semblant d'être une autruche (1).

Bai Yutang déposa Zhan Zhao à ses côtés et rapporta les conclusions de ce dernier à Bao Zheng. Tout le monde sur place était abasourdi. Bao Zheng s'empressa d'appeler le responsable de l'établissement et de lui demander qui étaient les membres du personnel en charge de Zhao Jue ou qui étaient régulièrement en contact avec lui. Il prit ensuite rapidement les dispositions nécessaires pour calmer toutes les parties concernées, et l'ensemble du centre de recherche fut temporairement verrouillé.

Après cette avalanche d'événements, tous les membres du S.C.I. purent enfin souffler un peu.

— Kitty, explique-moi en détail ce qui se passe avec cette histoire de suggestion ? demanda Bai Yutang avec un long soupir.

Bai Yutang, Bao Zheng, Wang Chao, Ma Han et les autres s'étaient installés dans l'une des salles de conférence du centre, attendant tranquillement l'explication de Zhan Zhao.

Après s'être un peu reposé, Zhan Zhao avait visiblement l’air mieux. Il resta silencieux pendant un moment, comme s'il essayait d'organiser ses pensées avant de commencer.

— Hmm... Quand il s'agit de crimes liés à des suggestions psychologiques, l'exemple le plus célèbre serait l'incident du Millenium Music Stampede qui a eu lieu en 1999 dans l'Ohio, aux États-Unis.

— J'ai entendu parler de cette affaire ; elle a coûté la vie à des centaines de personnes, dit Bai Yutang en acquiesçant.

— C'est vrai, poursuivit Zhan Zhao. En apparence, il peut s'agir d'une tragédie causée par la surexcitation des spectateurs d'un concert. Mais en réalité, le chanteur principal, Venilson, avait intégré une suggestion dans leur esprit.

— Comment il a fait ça ? demanda Ma Han alors que lui et les autres avaient tous le regard qui disait en gros 'C'est incroyable...'.

Zhan Zhao leur expliqua patiemment.

— Les étapes de la suggestion psychologique peuvent être illustrées par un exemple simple. Lorsque vous voulez apprendre à un chien à s'asseoir, vous commencez par lui dire l'ordre "assis". Et lorsqu'il s'assoit, vous lui donnez des friandises en guise de récompense. En répétant ces mêmes étapes de nombreuses fois, l'esprit subconscient du chien associe l'ordre "assis", le mouvement de s'asseoir et la "nourriture". Le chien ne sait pas vraiment ce que signifie "assis", mais lorsqu'il entend l'ordre, il s'assied instinctivement parce qu'il l'associe à la nourriture.

Tout le monde hocha la tête pour montrer qu'ils comprenaient.

— Pour résumer, il y a quatre étapes à la suggestion psychologique : 1/Donner l'ordre, 2/Exécuter l'ordre, 3/Donner des récompenses et 4/Formaliser l'ordre, dit ensuite Zhan Zhao en sortant un morceau de papier et en écrivant quelques chiffres à la suite.

Bao Zheng se frotta le menton d'un air pensif.

— Soyez plus précis. Comment le chanteur a-t-il terminé le processus de suggestion ?

— Venilson a d'abord commencé par distribuer des billets en forme de pied aux spectateurs du concert. C'est-à-dire qu'il fait cette suggestion, 'pieds', à tout le monde. Et contrairement aux chiens, les humains sont capables de réfléchir. Nous sommes capables d'associer cette forme à une action. Quand vous pensez aux pieds, quelle est la première chose qui vous vient à l'esprit ?

Tout le monde échangea un regard et répondit à l'unisson :

— Piétiner !

C'est exact, ce qui veut dire que la première étape a été accomplie. Vous avez tous reçu la commande dans l'image d'un pied et l'avez liée au mouvement de piétinement, poursuivit Zhan Zhao en acquiesçant.

— Ensuite, le concert de Venilson a commencé. Son groupe étant un groupe de Heavy Metal Rock, sa musique a tendance à énerver les gens très facilement. Ainsi, pendant toute la durée du concert, Venilson n'a cessé de faire ce mouvement de "piétinement" et d'encourager le public à faire de même. Il a même poussé son bassiste au sol et l'a piétiné de toutes ses forces. De cette façon, il a accompli la deuxième étape de l'exécution de l'ordre "taper du pied".

Tout le monde retenait son souffle en écoutant avec une expression horrifiée sur le visage.

— La troisième étape consistait à les récompenser. Dans ce cas, la récompense n'était pas quelque chose de tangible mais plutôt quelque chose de psychologique.

— Psychologique ? demanda Bai Yutang en fronçant les sourcils.

— Si vous aimez quelqu'un, qu'est-ce que vous voulez le plus qu'il fasse ? répondit Zhan Zhao en posant plutôt une question à Bai Yutang.

— ...

Bai Yutang n'arrivait pas à trouver ses mots. Il pouvait sentir ses joues rougir un peu tandis qu'il pensait. 'Espèce de Chat stupide et aussi dense qu'une pierre. Tu es celui que j'aime et ce que je veux le plus, c'est que tu te jettes dans mes bras...' Mais il n'y avait aucune chance qu'il puisse exprimer ces pensées.

— Euh... qu'il me sourie ? répondit Wang Chao à la place.

Zhan Zhao hocha la tête.

— Ouais ou plus exactement, qu'il te remarque, qu'il exprime son affection pour toi, c'est bien ça ?

— Mmm !

Tout le monde hocha la tête simultanément.

— Tous les membres du public sont des fans de Venilson. Ils l'aimaient déjà beaucoup et Venilson a fait bon usage de son sourire en guise de récompense. poursuivit Zhan Zhao en précisant.

— Un sourire ?

Le public semblait confus.

De façon inattendue, Zhan Zhao envoya un doux sourire dans la direction où Ma Han, Wang Chao, et quelques autres officiers étaient assis.

... !!...

Ce sourire leur coupa le souffle et leurs yeux s'agrandirent tellement qu'ils étaient sur le point de sortir de leurs orbites. Mais intérieurement, ils se lamentaient tous. 'Ce démon ! Si coupable... Ah, trop mignon...'

Zhan Zhao leur posa immédiatement une question.

— À qui pensez-vous que je souriais ?

À nouveau, ils se regardèrent tous et gardèrent le silence tandis que leurs visages rougissaient. Ils marmonnèrent pour eux-mêmes, 'Nous étions occupés à être hypnotisés par ton sourire et aucun d'entre nous n'a remarqué à qui tu souriais.'

Pendant ce temps, Zhan Zhao ne sembla pas détecter la gêne ambiante et continua à expliquer.

— En fait, je souriais juste dans une direction générale et pas à quelqu'un en particulier. Cependant, pour les gens qui regardaient, vous avez tous pensé que c'était à vous que je souriais, n'est-ce pas ?

Ils hochèrent la tête, hébétés. Dans l'état où ils étaient, peu importe ce que Zhan Zhao disait, ces hommes stupéfaits approuveraient d'un signe de tête. Ils avaient tous été ensorcelés par ce beau sourire...

Derrière eux, Bao Zheng riait tandis que Bai Yutang serrait les dents et grondait dans son cœur. 'Ce stupide Chat ! Il n'a pas la moindre conscience de lui-même ?' Puis il jeta un coup d'œil à ses subordonnés et continua son monologue intérieur, 'Vous êtes une bande de lapins ? Comment osez-vous reluquer Zhan Zhao comme ça ! Attendez de voir comment je vais tous vous tourmenter à notre retour !'

Ces pauvres subordonnés étaient encore trop perdus dans la douceur du sourire de Zhan Zhao, ils étaient complètement inconscients de l'agacement de Bai Yutang.

— Il y avait de grands écrans LED au concert de Venilson. Il souriait fréquemment au public situé dans la fosse. Là où le bruit des pieds était le plus fort, il souriait dans cette direction. Et ses fans tapaient désespérément du pied aussi fort qu'ils le pouvaient, poursuivit Zhan Zhao.

— En d'autres termes, il les a habitués à la commande et la suggestion était complète, dit Bao Zheng en allumant une cigarette.

— Exactement ! affirma Zhan Zhao. La dernière étape consistait à mettre son plan à exécution. Lorsque le concert s'est terminé et que les spectateurs ont essayé de partir, ils se sont attroupés autour des sorties. À ce moment-là, les écrans environnants se sont soudainement illuminés avec l'image du billet en forme de pied. Au même moment, la musique a commencé à jouer et une partie des gens ont commencé à piétiner les autres de toutes leurs forces. C'est ainsi que la tragédie est arrivée.

Une fois que Zhan Zhao eut terminé son explication, tout le monde relâcha le souffle qu'il avait retenu, mais l'expression d'horreur était toujours présente.

— Alors, Zhao Jue…

Bai Yutang sembla être le premier à se remettre.

Zhan Zhao baissa la tête pour dessiner ce qui semblait être un gros insecte ou un scarabée sur un morceau de papier. Il le leur montra et demanda :

— Qu'est-ce que c'est ?

Après avoir attentivement regardé l'image pendant un moment, chacun d'entre eux formula des opinions différentes sur ce que c'était. Certains dirent que ça ressemblait à un scarabée ou à un cafard. Et Bai Yutang fut le plus ridicule de tous. Il dit que ça ressemblait à une souris chevauchant un chat...

— C'est le fameux 'test de Rorschach'. En général, chacun voit les choses sous un angle différent. La même forme peut apparaître différemment selon les personnes. Cependant, ce à quoi ressemble la forme est déterminé par le cerveau et non par le subconscient de chacun, dit Zhan Zhao qui roula simplement les yeux.

— Quoi ? L'esprit subconscient…

Zhan Zhao dessina alors trois cercles sur le scarabée avec un stylo rouge. Quand les autres regardèrent de plus près, ils purent voir trois lettres de l'alphabet anglais : 'D-A-D'.

— Dad ? demandèrent-ils. Comme papa ?

— Oui ! répondit Zhan Zhao en tapant sur la table avec le stylo dans sa main.

— Lorsque vous avez regardé cette image, votre subconscient a accepté la signification de 'dad'. En même temps, vous avez aussi entendu le tapotement ininterrompu de mon stylo. Donc si je range cette image.

Zhan Zhao rangea le papier et tapota à nouveau sur la table en demandant :

— Quand vous entendez ce son, cette image apparaît-elle dans votre esprit ?

Ils réfléchirent tous un instant puis hochèrent la tête.

— Cela signifie que lorsque vous avez entendu le son du tapotement, l'idée de 'dad' s'est imprimée dans votre subconscient. C'est juste que je ne vous ai pas donné d'action spécifique à accomplir. Donc... vous y avez seulement pensé mais vous n'avez rien fait, ajouta-t-il en rangeant son stylo.

Lorsque Bao Zheng termina de fumer, il resta silencieux un moment avant de demander :

— Qu'est-ce que Zhao Jue a mis dans ses dessins ?

Zhan Zhao soupira et sortit un dessin :

— Celui-ci provient de la chambre de Zhao Jue.

Tout en parlant, il entoura plusieurs endroits du dessin avec le stylo rouge. Lorsqu'il présenta à nouveau le dessin au reste de l'équipe, dans ces cercles rouges se trouvaient quatre lettres : "K-I-L-L".

— Kill... Bai Yutang prit une profonde inspiration.

— Oh mon dieu...

Zhan Zhao fronça les sourcils.

— J'ai vérifié tous les croquis et ces lettres figuraient sur chacun d'entre eux. Cela dure depuis au moins plusieurs années.

— Ce type est complètement fou ! Ma Han n'en croyait pas ses yeux.

— Il peut encore blesser des gens même dans cet état ?!

— Alors... comment on soigne le personnel ? demanda Bao Zheng en portant une main à son front.

— Ce sera très difficile. La clé est de trouver quelle commande Zhao Jue a utilisée ! L'action qu'il voulait était de tuer, mais il n'a pas précisé s'il s'agissait des autres ou d'eux-mêmes. Zhao Jue est un génie extrêmement doué dans l'utilisation des suggestions psychologiques. Ce qu'il a fait n'est certainement pas quelque chose d'aussi simple que de demander à un chien de s'asseoir. Dit Zhan Zhao en secouant sinistrement la tête.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Bai Yutang, perplexe.

— La durée de suggestion est trop longue, dit Zhan Zhao avant de marquer une pause pour réfléchir et d'ajouter :

— Assez longue pour que les gens cherchent eux-mêmes la récompense.

— Chercher la récompense eux-mêmes ?

Tout le monde se retrouva bouche bée.

— Cat, ça semble tellement absurde, dit Bai Yutang en massant ses sourcils.

— C'est très compliqué, pour commencer...marmonna Zhan Zhao qui avait l'air un peu contrarié.

Bai Yutang s'empressa d'essayer de le réconforter :

— Continue, s'il te plaît, continue. Désolé, on est trop bêtes pour comprendre.

— Pour faire simple, tout le monde a quelque chose qu'il désire, n'est-ce pas ? continua Zhan Zhao.

Ils hochèrent tous la tête en réponse.

— La chose qui est constamment dans l'esprit d'une personne est dans la majorité des cas ce qu'elle désire le plus. Cela signifie que la suggestion va lentement s'incruster de plus en plus profondément dans la psyché humaine et finalement devenir une partie de l'esprit subconscient... Ce qui signifie que, pour obtenir ce qu'ils veulent le plus, ils utiliseront cette méthode dans leur subconscient.

Une fois qu'il eut terminé son discours, Zhan Zhao prit une gorgée de thé et regarda le reste de l'équipe avec des yeux pétillants - est-ce que tout le monde avait compris ?

Docilement, tout le monde hocha la tête.

— Oui, j'ai compris. Ce que tu dis, c'est qu'avec la commande, lorsque les personnes soumises à la suggestion trouvent la chose qu'elles désirent le plus, elles choisiront de tuer pour obtenir ce qu'elles veulent, dit Bai Yutang en se levant.

— Correct ! s'exclama Zhan Zhao en lançant à Bai Yutang un regard élogieux pour avoir été un excellent élève. Bai Yutang ne put s'empêcher de crier intérieurement :

— Quel genre de chat es-tu ? Trop mignon...

Bao Zheng se tapota le menton.

— Ce que tu dis, c'est que pour traiter tout le monde, nous devons d'abord découvrir l'ordre donné par Zhao Jue, n'est-ce pas ?

— Ouaip !

— Mais il ne pouvait pas parler ! dit Ma Han avec un air ahuri.

— Comment a-t-il réussi à donner l'ordre alors qu'il ne pouvait pas parler ?

Zhan Zhao réfléchit.

— Il n'y avait aucun indice même si j'ai pratiquement fouillé chaque centimètre de la pièce, mais...

— Mais quoi ? le pressa Bai Yutang qui avait remarqué l'hésitation de Zhan Zhao

— Je pense…

Zhan Zhao leva la tête pour rencontrer le regard de Bai Yutang,

— …que ton frère pourrait savoir...

— Quoi ?

Bai Yutang laissa échapper sa surprise.

— Tu veux dire ce qui s'est passé à l'époque ?

Zhan Zhao hocha la tête.

— L'ordre, ou peut-être... l'intention... Le seul indice que nous ayons maintenant est peut-être enfoui au plus profond de la mémoire de ton frère.

Note
1/ Il s'agit de l'idée que les autruches enfoncent leur tête dans le sable lorsqu'elles se sentent menacées. Bien sûr, il s'agit simplement d'un mythe.

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Sam 20 Juil 2024 - 14:35


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 27
Inattendu
Après avoir terminé la discussion, Zhan Zhao et Bai Yutang sortirent du centre de recherche.

— Kitty, on va voir mon frère alors ? demanda Bai Yutang en ouvrant la portière de la voiture.

— Tu sais où il se trouve ? demanda Zhan Zhao en réponse.

— Hmm... eh bien, réfléchit Bai Yutang en secouant la tête. Techniquement, je ne le sais pas, mais je devine...

— Mmm ! acquiesça Zhan Zhao en se tournant pour regarder Bai Yutang. Je suppose aussi.

— La maison de Gongsun ! déclarèrent-ils en même temps.


Pendant tout le trajet jusqu'à la maison de Gongsun, Bai Yutang resta silencieux comme s’il réfléchissait à quelque chose. Zhan Zhao essaya à plusieurs reprises de parler, mais dès qu'il vit le froncement de sourcils sur le visage de Bai Yutang, il ne dit rien du tout.

Bientôt, ils arrivèrent à l'appartement de Gongsun. Alors qu'ils se trouvaient dans l'ascenseur, ils entendirent un grand fracas. Sous le choc, ils se précipitèrent hors de l'ascenseur et virent Ding Zhaolan et Ding Zhaohui accroupis, la tête dans les mains. La porte était grande ouverte et des pots et des casseroles en sortaient de temps en temps.

— Qu'est-ce que vous faites tous les deux ?

Bai Yutang se dirigea vers les jumeaux pour leur demander tout en tendant un bras pour protéger Zhan Zhao derrière lui.

— Nous aidons le patron à faire le guet. Ah non, je veux dire, à garder la porte.

— ...

Bai Yutang échangea un regard avec Zhan Zhao avant d'enchaîner avec une autre question.

— Que fait mon frère à l'intérieur ?

Da Ding et Xiao Ding répondirent en souriant.

— Comme la main de Gongsun est blessée, le patron veut l'aider à prendre une douche.

...! ...

Bai Yutang et Zhan Zhao furent tous deux surpris par ces mots. Au moment où ils étaient sur le point de foncer dans la maison, Bai Jintang, qui était couvert de mousse, s'enfuit par la porte. Il était suivi de près par un objet volant noir. Bai Yutang se trouvait sur le seuil de la porte…

Bang !

Bai Yutang étant Bai Yutang avec des réflexes rapides, il vit immédiatement l'objet hostile voler vers lui. Il voulut l'esquiver mais il se souvint que Zhan Zhao se tenait derrière lui, alors il leva la main pour le bloquer. L'objet dur frappa sa main et tomba sur le sol... Il baissa les yeux et vit que c'était une casserole.

Zhan Zhao et Bai Yutang eurent le choc de leur vie, lorsqu'en relevant la tête, ils virent un Gongsun ébouriffé, debout au milieu de la pièce, couvert de mousse de la tête aux pieds. Il haletait, sa main gauche était dans un plâtre et dans la droite se trouvait une spatule. Il la leva au-dessus de sa tête, prêt à la lancer sur la porte.

— Attends !!! cria Bai Yutang en levant précipitamment la main pour arrêter Gongsun. Ne blesse pas des innocents !!!

Une fois que Gongsun remarqua qu'il s'agissait de Bai Yutang et Zhan Zhao, il jeta son "arme" au sol et se dirigea en soufflant vers le canapé.

Les deux hommes entrèrent prudemment dans la pièce et demandèrent.

— Est-ce que ça va ?

Gongsun jeta un regard furieux à Bai Jintang, qui se tenait près de la porte, et le menaça.

— Approche-toi de moi encore une fois et je te noie dans du formol !

Après avoir calmé le déchaîné Gongsun, ils l'envoyèrent se reposer dans sa chambre. Puis, Bai Yutang et Zhan Zhao tirèrent Bai Jintang sur le côté et lui racontèrent la situation au centre de recherche.

— ...

Bai Jintang resta silencieux pendant tout le récit, fronçant seulement un peu les sourcils lorsqu'il entendit que Zhao Jue faisait des suggestions psychologiques sur les gens.

— Alors... Qu'est-ce que vous comptez faire ? demanda Bai Jintang en regardant Bai Yutang et Zhan Zhao, qui se tenaient devant lui. Qu'est-ce que vous attendez de moi ?

— Kitty veut t'hypnotiser.

— M'hypnotiser ? répéta Bai Jintang surpris par leur suggestion. Pour que je me souvienne des choses que j'ai oubliées ?

— Mmm ! fit Zhan Zhao en hochant la tête. Tu ne veux pas, Da Ge ?

Bai Jintang sourit simplement et haussa les épaules.

— Je m'en fiche un peu, mais ce sera probablement difficile.

— Difficile ? demanda Zhan Zhao qui regarda Bai Yutang. Qu'est-ce que tu veux dire ?

Bai Jintang désigna sa tête et répondit.

— Ce n'est pas une blessure interne, mais plutôt une blessure physique.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

Bai Yutang jeta un regard perplexe à Zhan Zhao.

Zhan Zhao était stupéfait.

— Da Ge, tu veux dire que la perte de tes souvenirs n'est pas due à un traumatisme mental, mais à un traumatisme physique ?

Bai Jintang hocha la tête,

— J'ai vu ma part de médecins. Ils ont dit que j'avais blessé la partie de mon cerveau qui régit les souvenirs. Après ma blessure, je ne me souvenais même pas de comment parler, comme un nouveau-né.

— Cat, ça peut toujours marcher ? questionna Bai Yutang qui leva les yeux vers Zhan Zhao.

Zhan Zhao fronça les sourcils et y réfléchit un peu.

— La mémoire humaine peut en fait être divisée en mémoire déclarative et mémoire procédurale... Je veux quand même faire un essai.

Bai Jintang hocha la tête.

— Bien sûr, pas de problème.

Comme ils avaient besoin d'un espace calme, Zhan Zhao emprunta le bureau de Gongsun pour l'hypnose. Juste avant qu'ils n'entrent dans la pièce, Bai Jintang dit soudain.

— Xiao Zhao, tu ferais mieux de ne rien faire d'étrange avec moi après m'avoir hypnotisé, juste parce que je ne peux pas me défendre...

Le résultat fut que Bai Yutang le poussa furieusement dans la pièce. Zhan Zhao le suivit et ferma la porte derrière lui.

Bai Yutang resta debout devant la porte pendant un moment avant de s'éloigner.

Il vit les jumeaux assis près de la porte en train de jouer aux dames chinoises sans se soucier de leur image. Cela semblait vraiment intense, mais ils ne faisaient pas un seul bruit, ce qui rendait la situation plutôt comique.

Lorsque Bai Yutang franchit le seuil de la porte, les jumeaux levèrent la tête pour le regarder.

— J'y vais, il y a quelque chose que je dois faire, informa Bai Yutang aux jumeaux. Da Ge et Kitty sont au milieu de quelque chose d'important. Ils ne peuvent pas être dérangés. Gongsun a également besoin de beaucoup de repos.

Les jumeaux lui adressèrent un sourire et tapotèrent les deux valises noires posées à côté d'eux.

— À moins qu'il ne s'agisse d'une force blindée, personne ne pourra nous dépasser !

Bai Yutang gloussa en signe de compréhension et se dirigea vers l'ascenseur.

— Xiao Bai ! l'appelèrent les jumeaux derrière lui.

Lorsque Bai Yutang se retourna, Ding Zhaohui lui lança quelque chose.

— Pour les urgences !!!

En voyant l'objet dans sa main, le premier sourit et le mis dans sa poche. Bai Yutang salua les jumeaux et monta dans l'ascenseur.


Bai Yutang se rendit en voiture à la clinique psychologique où le professeur Xu avait été assassiné. L'endroit était toujours entouré de ruban jaune de la police.

Lorsqu'il monta au deuxième étage, Bai Yutang observa attentivement chacun des meubles de la clinique. Une fois qu'il eut terminé, le froncement de sourcils sur son visage ne fit que s'accentuer lorsqu'il quitta le petit bâtiment.

Il retourna dans la rue bordée de bars et inspecta les environs. Il repéra un bâtiment opposé à celui qui abritait la clinique et s'y dirigea.

C'était un vieux bâtiment de trois étages. La porte était solidement fermée avec un panneau indiquant :

Heures d'ouverture : de 21 heures à 5 heures du matin.

À en juger par son apparence, il devait s'agir d'un bar de bas étage.

Bai Yutang leva les yeux et vit qu'une petite fenêtre au troisième étage était ouverte. Il leva donc la main et frappa à la porte. Au début, il ne semblait pas y avoir de réaction à l'intérieur. Mais alors qu'il continuait à toquer, il entendit la voix d'une femme qui criait d'un air agacé.

— Qui est-ce ? Nous ne sommes pas ouverts pendant la journée !

Bai Yutang s'en fichait et continua à frapper.

Au bout d'un moment, on entendit le bruit de pantoufles et le cri irrité d'une femme.

— Qui c'est, bon sang ? C'est vraiment pénible !

La porte s'ouvrit dans un grincement et une jeune femme négligemment vêtue et aux cheveux en désordre apparut.

La femme fut un instant stupéfaite lorsqu'elle vit Bai Yutang.

Ce dernier lui montra sa carte d'identité et dit.

— Police.

— Oh ? dit la femme en souriant. Vous êtes l'un des plus beaux policiers parmi tous ceux que j'ai rencontrés.

Bai Yutang lui rendit un petit sourire,

— J'ai quelques questions à vous poser.

La femme haussa les épaules,

— Vos collègues m'ont déjà interrogée.

— Alors je vais poser des questions qu'ils n'ont pas posées.

La femme ouvrit complètement la porte et l'invita à entrer.

— Vous entrez prendre un verre ?

Bai Yutang hocha la tête et la suivit à l'intérieur.


De retour dans l'appartement de Gongsun, Zhan Zhao demanda à Bai Jintang de s'allonger sur le fauteuil et de se détendre autant que possible. Bien qu'il ait été mentalement préparé, la difficulté de contrôler Bai Jintang était au-delà de ses attentes.

Le fait est que l'hypnose était en soi une procédure psychologique très difficile. La première condition pour qu’une hypnose réussisse était que la personne hypnotisée ait une confiance totale en la personne qui pratiquait l'hypnose. Cependant, Bai Jintang était une personne très intelligente et volontaire, avec un désir de contrôle tout aussi fort. Il était très difficile pour quelqu'un comme lui de baisser complètement sa garde et de croire en quelqu'un d'autre.

— Da Ge, s'il te plaît, détends-toi !

— Ah…

C'était l'une des rares fois où Bai Jintang semblait désemparé.

— Commençons.

Zhan Zhao prit une profonde inspiration, dans l'espoir d'influencer Bai Jintang avec son propre calme.

— Da Ge, s'il te plaît, vide ton esprit de toute pensée maintenant.

Bai Jintang fit de son mieux pour coopérer.

— Ensuite, je vais compter de un à dix. Quand j'atteindrai le chiffre dix, je claquerai des doigts et ce sera ton signal pour commencer à te souvenir. Tu n'as pas besoin d'essayer de te souvenir de quelque chose en particulier, pense simplement à tes souvenirs en général. Dès qu'une image apparaîtra dans ton esprit, je veux que tu t'y accroches fermement et que tu me dises ce que tu vois, d'accord ?

Après que Bai Jintang ait accepté, Zhan Zhao regarda sa montre et commença à compter,

— Un, deux, ...

Quand il arriva à dix, Zhan Zhao fit doucement claquer ses doigts. Sous les paupières fermées de Bai Jintang, ses globes oculaires bougèrent lentement. En voyant ça, Zhan Zhao savait qu'il avait commencé à se souvenir.

— Une image est apparue, n'est-ce pas ? demanda doucement Zhan Zhao.

— Mmm…

Bai Jintang hocha la tête.

— Que vois-tu ?

— Je vois... le jeune Yutang et Xiao Zhao de la porte d'à côté.

Zhan Zhao comprit immédiatement que c'était le premier souvenir post-traumatique de Bai Jintang. Le souvenir de Bai Yutang et lui-même quand ils étaient plus jeunes... Ça pourrait marcher !

— Maintenant, peux-tu te sentir aux côtés de Yutang et de Xiao Zhan ?

Les cils de Bai Jintang tremblaient légèrement, il faisait de son mieux pour le sentir.

— Oui... répondit Bai Jintang en hésitant.

Zhan Zhao pouvait sentir son malaise. Il savait que le fort désir de contrôle de Bai Jintang se battait pour le maintenir éveillé. C'était un moment crucial...

— Ge…

Zhan Zhao adoucit le ton de sa voix, imitant la façon dont Bai Yutang appelait Bai Jintang lorsqu'il était enfant.

Le corps de Bai Jintang tressaillit légèrement et ses cils cessèrent de frémir. Zhan Zhao saisit l'opportunité et demanda.

— Qu'est-ce que tu viens de faire ? Qu'est-ce que tu as dit ?

En entendant les questions de ce dernier, Bai Jintang fit un geste presque instinctivement...

Zhan Zhao le fixa d'un air absent...

Bai Jintang porta son index à ses lèvres et souffla légèrement.

— Shhh~~.

De son côté, Bai Yutang dit au revoir à la fille du bar, connue sous le nom d'Annie, et se rendit au département de psychologie de l'université C. Avec l'aide des professeurs de l'école, il avait trouvé les étudiants en master qui étaient sous la direction du professeur Xu de son vivant.

— Oh ? Tu es le beau petit-ami du Dr. Zhan ! s'exclama une des filles, qui reconnut Bai Yutang.

Ce à quoi Bai Yutang répondit en souriant.

— Ta mémoire est plutôt bonne. Pourriez-vous m'en dire plus sur le professeur Xu ?

— Le professeur Xu ? répéteur les étudiants qui échangèrent des regards vides. À propos de lui ?

— Tout ce que vous voulez. Comme sa personnalité, son caractère, son tempérament ou ses habitudes, etc. Ah oui, il n'a pas de maladies cardiaques ?

— Si ! Et c'est assez grave !

Plusieurs étudiants commencèrent à intervenir.

— Le professeur Xu est très rigide et il sourit rarement !

— Ouais ouais ! C'est le Dr. Zhan qu'il aime le moins !

— S'il vous plaît, il n'aime aucun des jeunes docteurs !

— Il est aussi très strict ! Et il a des TOC !

— Je sais bien ! L'autre fois, j'ai juste oublié de fermer les guillemets et il m'a réprimandé pour ça !

— ...

Les étudiants dirent beaucoup de choses en bavardant les uns après les autres.

Les sourcils de Bai Yutang, qui étaient à l'origine fortement froncés, se détendirent progressivement, et un sourire se forma sur son visage.

Il sortit de l'école en courant vers sa voiture et se dépêcha de retourner à l'appartement de Gongsun à la vitesse de l'éclair. Il était tellement excité qu'il faillit arracher le volant de la voiture.

— Cat, on s'est fait avoir !


Bai Jintang regardait d'un air incertain Zhan Zhao, qui avait l'air absolument estomaqué et demanda.

— Xiao Zhao, ça va ?

Zhan Zhao se leva d'un coup et se mit à faire les cent pas.

— Comment est-ce possible... comment est-ce possible...? Non, calme-toi... il doit y avoir des liens...

Bai Jintang n'osait pas émettre le moindre son en regardant Zhan Zhao, qui tournait en rond au même endroit.

— Bâtard ! jura Zhan Zhao, qui pourtant le faisait rarement. On s'est fait avoir !

Il se retourna pour partir. À cet instant précis, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Bai Yutang fonça dans l'appartement en toute hâte.

— Cat !

— Xiao Bai !

Ils crièrent à l'unisson dès qu'ils se virent.

— J'ai compris !

Ils se lancèrent un regard surpris.

— Toi aussi...?

Et les deux hochèrent la tête.

Didididi...

Le téléphone de Zhan Zhao sonna tout à coup. C'était un numéro inconnu.

Il répondit au téléphone.

— Bonjour... Je suis... Qu'est-ce que vous essayez... D'accord !

Quand il raccrocha, Zhan Zhao lança un sourire à Bai Yutang.

— Devine qui a appelé ?

Bai Yutang se frotta le menton avant de déclarer.

— Zhang Boyi !

— Intelligent ! dit Zhan Zhao en tendant la main pour décoiffer Bai Yutang. Le renard s'est finalement trahi !

Bai Yutang se moqua en sortant son téléphone.

— Après avoir joué pendant si longtemps, si je ne lui montre pas ce dont nous sommes capables, je serai une honte pour la famille Bai !

Il composa un numéro sur le téléphone.

— Hey ! Wang Chao ! Amène l'équipe ici ! Préparez-vous à remonter le filet sur cette affaire !


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Néphély
Sam 20 Juil 2024 - 14:36


Affaire mystérieuse numéro 1
- Le tueur aux nombres -

Chapitre 28
Obsession [Affaire Classée]
La personne qui avait appelé Zhan Zhao était en effet Zhang Boyi.

Le contenu de leur conversation fut très simple. Zhan Zhao devait aller seul à sa rencontre sur un cargo abandonné au port de S City à neuf heures du matin. Le numéro de série du bateau était le TX512. Zhang Boyi voulait que Zhan Zhao apporte avec lui les vieux dossiers confidentiels de Zhao Jue en échange de Zhao Jue. Il avertit Zhan Zhao que si ce dernier arrivait avec la police, il tuerait Zhao Jue. Alors, les centaines d'employés du centre de recherche se transformeraient en machines à tuer.

Le lendemain matin à neuf heures, Zhan Zhao arriva seul au port comme convenu.

En marchant le long des quais, Zhan Zhao trouva le cargo TX512 dans un endroit très isolé. Il monta à bord du navire et descendit dans la cabine.

Le bateau était abandonné depuis longtemps. La cabine délabrée était très grande et remplie de paille ainsi que de couvertures en tissu... Une vieille odeur de moisi couplée à une odeur de graisse provenant de vieilles machines était anormalement piquante pour le nez.

Lorsque Zhan Zhao entra dans la cabine, il vit une silhouette habillée de blanc pur accroupie au milieu de la cabine. Elle dessinait quelque chose sur le sol avec un bâton de bois. Le silencieux complexe sur son cou révéla son identité - c'était Zhao Jue.

Quand Zhao Jue leva les yeux, il vit Zhan Zhao et lui sourit avant de retourner à son dessin.

Alors que Zhan Zhao s'avançait vers Zhao Jue, ce dernier, qui était toujours accroupi, brandit son bâton et pointa derrière Zhan Zhao. Celui-ci se retourna brusquement pour voir Zhang Boyi, se tenant maladroitement à trois ou quatre pas derrière lui. Dans sa main tendue se trouvait un mouchoir légèrement humide.

Il jeta rageusement le mouchoir de côté et jeta un regard furieux à Zhao Jue.

Zhan Zhao fronça les sourcils en lui disant.

— Je te conseille de te rendre.

— La ferme ! Il n'y a pas moyen que j'aille en prison ! déclara Zhang Boyi en tendant la main. Tu as apporté les objets ?

Zhan Zhao lui tendit une mallette en cuir.

Zhang Boyi la prit et s'empressa d'en vérifier le contenu.

— Pourquoi voulez-vous ces dossiers ? demanda brusquement Zhan Zhao.

Zhang Boyi se figea un peu avant de regarder Zhan Zhao avec méfiance.

Ce dernier se fendit soudainement d'un sourire.

— Savez-vous pourquoi, parmi toutes les personnes qui ont été frappées par la chute d'une pomme, Newton est le seul à avoir découvert les lois de la gravité ?

Zhang Boyi commença à perdre les couleurs de son visage.

Zhan Zhao le regarda droit dans les yeux et murmura lentement.

— Le ta~lent~ !

Soudain, il sentit une agitation venant de derrière lui. Quand il se retourna, Zhan Zhao découvrit Zhao Jue en train de taper sur le sol en riant à gorge déployée. Bien qu'il ne puisse pas émettre un seul son, à la façon dont les traits de son visage se contorsionnaient et à ses épaules tremblantes, n'importe qui pouvait voir à quel point il était amusé.

Les yeux de Zhang Boyi s'arrondirent de colère et il jeta un regard furieux à Zhan Zhao.

— Où veux-tu en venir ?

Zhan Zhao désigna Zhao Jue, qui lui offrit son sourire le plus innocent et inoffensif, et dit.

— Pour faire simple, tous les deux, nous sommes des génies, tandis que le Professeur Xu et vous êtes des idiots.

— Toi !

Le corps entier de Zhang Boyi tremblait d'une colère bouillante.

— Le professeur Xu était idiot parce que quelque chose qui nous aurait pris deux jours à Zhao Jue et moi pour l'apprendre lui a demandé vingt ans de recherche ! poursuivit Zhan Zhao. Et tu es stupide de ne pas te rendre compte que tu es sous le coup d'une suggestion psychologique !

Zhao Jue était en train de se rouler par terre en riant. L'expression de Zhang Boyi s'assombrit alors qu'il demanda.

— C-Comment savez-vous que je suis sous le coup d'une suggestion ?

Zhan Zhao gloussa,

— J'ai jeté un coup d'œil aux croquis... Je devine que vous voulez ces fichiers afin de trouver la clé pour défaire la suggestion, non ?

Voyant l'absence de réponse de Zhang Boyi, Zhan Zhao enchaîna avec une autre question.

— Pourquoi n'essayez-vous pas de me le demander ?

— Tu sais ?! Comment l'as-tu découvert ?

Zhan Zhao haussa simplement les épaules.

— Parce que je suis un génie.

… Derrière lui, Zhao Jue était couché à plat sur le sol, haletant pour respirer. C'était comme s'il avait ri si fort qu'il avait oublié de respirer.

Tout à coup, Zhang Boyi jeta violemment les dossiers sur le sol et cria.

— Tu me prends pour un idiot, pas vrai ? À tes yeux, je suis exactement le même que ce sénile de Xu Yanqin, non ? Eh bien, laisse-moi te le dire maintenant ! Je ne suis pas comme lui !

Zhang Boyi devint soudainement très agité alors qu'il sortit un couteau tranchant de la poche de sa chemise et s'approcha de Zhan Zhao,

— Je suis différent de lui ! Je…

— Tu es définitivement différent de lui.

Avant même que Zhang Boyi ait pu finir sa phrase, une autre voix se fit entendre derrière lui. Bai Yutang était en quelque sorte apparu dans son dos.

Au moment où Zhang Boyi se retourna, Bai Yutang lui donna un coup de pied avec une telle force qu'il vola jusqu'à l'endroit où se trouvait Zhao Jue. Celui-ci s'empressa de se lever pour s'écarter avant de s'accroupir sur le côté pour continuer à regarder le spectacle devant lui.

— Cette Honda noire est à toi, n'est-ce pas ?

Bai Yutang lui ricana tout en marchant aux côtés de Zhan Zhao. Il observa Zhang Boyi, qui peinait à se relever et toussait abondamment, puis il poursuivit.

— Tu as conduit cette voiture pour traquer Zhan Zhao, mais c'est moi que tu essayais de frapper, je me trompe ?

Zhang Boyi était stupéfait.

— C-Comment le savais-tu ?

Bai Yutang trouva sa réaction hilarante.

— Il t'a traité d'idiot et tu n'es vraiment pas si intelligent que ça. Tu suis Zhan Zhao depuis si longtemps, si tu voulais vraiment le frapper, tu l'aurais fait depuis longtemps. Pourquoi attendre que je sois là pour le faire ?

Il regarda ensuite le mouchoir sur le sol et ajouta.

— Tu voulais le kidnapper, c'est ça ?

À ce moment-là, Zhan Zhao était un peu effrayé lui aussi.

Bai Yutang s'approcha pour écarter les cheveux égarés sur le visage de Zhan Zhao et posa une autre question en souriant.

— Tu veux savoir comment je l'ai découvert ?

Zhan Zhao le regarda et Bai Yutang gloussa en soufflant.

— Quand je l'ai embrassé à l'université ce jour-là, ce regard de... haine pure.... Tu sais, ce niveau d'animosité qui émane de toi !

En entendant les paroles de Bai Yutang, Zhang Boyi éclata soudain de rire.

— C'est vrai... Je te déteste... et je le déteste aussi ! dit-il et tout en parlant, il pointa un doigt vers Zhan Zhao. Tellement parfait que personne n'ose le toucher de peur de le salir... C'est comme si... C'est comme si…

Puis ses yeux devinrent vides l'espace d'un instant.

Zhan Zhao trouva cela étrange et fronça un peu les sourcils.

Bai Yutang interrompit Zhang Boyi, qui se comportait de manière un peu étrange.

— Toi et ce Xu, vous êtes simplement manipulés par une autre personne.

En entendant cela, Zhang Boyi tourna la tête pour fixer Zhao Jue d'un regard noir.

— C'est la faute de ce vieux type ! Il croyait à toutes ces théories sur la suggestion psychologique. Et il a commencé à parler de la façon dont il allait construire son propre empire. Avec ses connaissances à moitié ratées, il s'est mis à faire des suggestions sur des personnes mentalement malades. Il a créé cette absurdité à propos de Dieu... les prêtres... Pfff quelle blague !

L'étrangeté que Zhan Zhao ressentait était de plus en plus forte. Il prit une profonde inspiration pour se calmer avant de déclarer.

— Vous deux n'étiez pas instrumentalisés par Zhao Jue.

— Hein ?

Zhang Boyi regarda Zhan Zhao avec incrédulité.

— Pendant toute la durée de cette affaire, vous étiez utilisés par le véritable cerveau qui se cache dans les coulisses.

Bai Yutang ne put s'empêcher de secouer la tête. Il appela la personne qui se cachait derrière les rideaux dans un coin sombre de la cabine.

— Pourquoi vous ne sortez pas, M. le cerveau ?

Zhang Boyi n'avait aucune idée de ce qui se passait. Il regarda le rideau puis revint à Bai Yutang, sa confusion était claire à voir.

Bai Yutang se gratta l'oreille.

— Comme je l'ai déjà dit, tu n'es vraiment pas très intelligent, n'est-ce pas ? Comment tu as su que les dossiers de Zhao Jue étaient confidentiels ?

...! ...

Zhang Boyi était abasourdi et les mots suivants qu'il prononça furent noyés sous le choc.

— V-Vous voulez dire...

— Haha~~~haha !

Un éclat de rire rauque jaillit de derrière le rideau et une silhouette rachitique émergea de l'ombre.

Cet homme tenait une arme à la main. Il se dirigea vers Zhao Jue et pressa l'arme contre la tempe de ce dernier avant de regarder Bai Yutang.

— Tu es vraiment le fils de Bai Yunwen, doté d'une telle perspicacité... Hmph ! Et toi, dit-il en désignant Zhan Zhao puis Zhao Jue avant de poursuivre. Tu es exactement le même que lui quand il était plus jeune, si fâcheusement brillant !

— Sun Qingxue... le vieux Sun... dit Bai Yutang en souriant. Tu as planifié ça pendant presque deux décennies. Ça, c'est une sacrée obsession !

Sun Qingxue éclata de rire.

— Relaxe. Commençons par cette question, comment as-tu su que c'était moi ?

Bai Yutang regarda Zhan Zhao.

— Je commence ou tu veux commencer ?

Zhan Zhao fit un geste vers lui.

— Toi d'abord.

Bai Yutang acquiesça et se retourna pour répondre à Sun Qingxue.

— Tu t'es exposé dans l'affaire de Chen Jing !

— Oh ? s’exclama Sun Qingxue en essayant de se souvenir de l'erreur qu'il avait commise. C'était quoi ?

Bai Yutang ajouta.

— La personne qui a suggéré à Chen Jing de faire du mal à Gongsun et celle qui a fourni des services dans cette clinique privée pendant des années n'a jamais été le professeur Xu. C'était toi. Bien sûr, celui qui a assassiné le professeur Xu, c'était aussi toi ! Tu voulais en faire ton bouc émissaire !

Sun Qingxue hocha la tête d'un air approbateur.

— Tu as bien compris, mais comment tu t'en es rendu compte ?

— Les habitudes de vie ! répondit Bai Yutang. Le professeur Xu était un homme d'une richesse décente, un grand maniaque de la propreté, et une personne incroyablement conservatrice. Il avait également de graves problèmes cardiaques. Il n'y a aucune chance que quelqu'un comme lui se retrouve dans un endroit aussi sale, où la drogue et la prostitution prolifèrent. Je suis allé demander au bar en face de la clinique. La chambre de la fille du bar qui y vit avait une bonne vue sur votre clinique. Sa description du docteur correspondait mieux à ton profil.

— Mon profil ? demanda Sun Qingxue qui était légèrement surpris.

— C'est vrai ! Tu t'es habillé comme le professeur Xu et tu as gardé la tête baissée tout le temps. De plus, tu t'es assuré que la pièce était toujours faiblement éclairée pour que tout le monde te prenne pour le professeur Xu. À l'exception de la personne qui observait ton profil de dos depuis des années depuis un point de vue plus élevé, sa description de toi était la plus proche de la réalité. Elle a décrit le docteur comme bossu, ayant de larges épaules et n'étant pas maigre... C'était la plus grande différence entre toi et le professeur Xu.

— Bien... très bien, l’applaudit Sun Qingxue. Mais avec ce seul point, on ne peut que considérer cela comme des suppositions.

— Bien sûr, ce n'est pas le seul point, poursuivit Bai Yutang. Cela m'a incité à penser à tous les aînés qui auraient pu être liés à l'affaire de Zhao Jue d'une manière ou d'une autre. Cette personne aurait dû avoir suffisamment de contacts avec Zhao Jue ou avoir accès à ses dossiers pour être capable de l'imiter. Et puis, j'ai pensé à toi.

Bai Yutang marqua une pause avant de demander.

— Tu te souviens de la fois où tu nous as invités, Cat et moi, à manger des nouilles ?

Sun Qingxue fut interloqué.

— Des nouilles ?

Bai Yutang répondit.

— À ce moment-là, j'ai pensé, pourquoi une personne qui n'est pas très regardante sur les nécessités de la vie, comme la nourriture et son apparence, aurait-elle autant de bols là où elle travaille ?

Les yeux de Sun Qingxue s'élargirent.

Bai Yutang développa.

— Par chance, j'ai aussi réussi à trouver de nombreux bols à la clinique. Je suppose qu'il s'agit d'une de tes habitudes qui te colle à la peau depuis des années.

...

— Haha~~

Après avoir écouté les paroles de Bai Yutang, Sun Qingxue éclata d'un rire hystérique.

— Bien ! Très bien... Tu es vraiment quelqu'un d'exceptionnel. Rien que sur la base de quelques bols...

Bai Yutang continua son discours.

— Tout cela a formé la base de mes soupçons à ton égard. Et ce que Cat a trouvé a cimenté cette spéculation.

Sun Qingxue regarda Zhan Zhao attentivement.

— Oh ? Qu'est-ce que tu as trouvé ?

Zhan Zhao tendit le doigt et fit un signe de chut à Sun Qingxue.

Sun Qingxue sembla recevoir un choc brutal.

Zhan Zhao dit.

— Bien que tu aies eu accès aux informations et aux dossiers de Zhao Jue, ainsi qu'à une compréhension de base de la psychologie, en fin de compte, tu n'es rien d'autre qu'un pauvre imitateur.

— Quoi ?

Zhan Zhao expliqua en souriant.

— Après avoir tué Wu Hao, Chen Jing a délibérément fait ce geste à Qin Jiaqi afin d'attirer l'attention de tous sur Zhao Jue. Lorsque j'ai consulté les archives de Zhao Jue, j'ai constaté qu'il faisait ce geste dans tous les cas. Pour un profane, cela peut sembler être une habitude ou une signature de son geste. Mais en réalité, c'est un ordre de Zhao Jue. Quand ceux qui sont sous ses ordres voient ce geste, ils se déplacent pour accomplir l'ordre. À l'époque, c'est ce geste qui a fait remarquer à Bai Jintang que quelque chose clochait chez Zhao Jue.

Le sourire sur le visage de Sun Qingxue avait disparu.

— Je vois... En effet, Xu Yanqin et Zhang Boyi n'avaient aucun moyen de savoir ce qui se passait. Seule une personne comme moi ayant un accès direct aux fichiers pouvait le savoir.

— Et enfin, lorsque Zhang Boyi a appelé pour demander les fichiers confidentiels, cela a prouvé que tu étais le cerveau derrière tout cela ! déclara Zhan Zhao.

Bai Yutang soutint les déclarations de Zhan Zhao.

— Tu as probablement appelé Zhang Boyi dans ta clinique pour lui parler des dossiers confidentiels, juste pour que Chen Jing tombe sur lui. De cette façon, tu as pu rejeter toute la responsabilité sur Zhang Boyi et Xu Yanqin.

— Kukuku... Hahahah... éclata de rire Sun Qingxue. Vraiment... une déduction parfaite... haha...

Bai Yutang regarda Sun Qingxue, qui semblait complètement fou.

— Pourquoi as-tu blessé tous ces gens ? Il ne devrait pas y avoir de rancune entre Gongsun et toi !

— C'est parce que je déteste les gens comme toi ! hurla soudain Sun Qingxue. Je te déteste ! Ton père, Bao Zheng, et toi !

Il leva la main pour désigner Zhan Zhao.

— Maudits prodiges ! Toujours tellement parfaits ! Tout comme les anges dans le ciel, c'est comme si le reste du monde ne pouvait servir que de personnages secondaires pour vous !

Alors que les mots remplis de rage s'échappaient sans fin des lèvres de Sun Qingxue, Zhan Zhao remarqua le léger sourire qui apparut sur le visage de Zhao Jue. Et le sentiment que quelque chose ne tournait pas rond devint encore plus fort.

— Surtout toi ! dit Sun Qingxue en poussant Zhao Jue et pointant l'arme sur lui. Toi... Yunwen et Bao Zheng te gâtaient toujours, te traitaient comme un ange. Je n'étais qu'un archiviste médiocre, mais je devais souffrir d'être constamment en présence de tous ces gens brillants ! Ma seule utilité était de cuisiner des nouilles pour vous ! Cependant... tu te souviens comment tu t'es moqué de moi ? Tu disais que je n'avais aucun talent, que je ne pouvais pas étudier la psychologie... tu disais que je ne pourrais jamais devenir un ange... Eh bien, soyez maudits ! Allez vous faire voir, bande d'anges…

Alors que Sun Qingxue s'agitait de plus en plus, Zhan Zhao tressaillit et cria.

— Non !

Alors, un grand sourire s'épanouit sur le visage de Zhao Jue.

Ils regardèrent Zhang Boyi foncer sur Sun Qingxue, en donnant de violents coups avec le couteau présent dans sa main... Des giclées de liquide rouge chaud giclèrent un peu partout.

Sun Qingxue pressa sa main contre son cou, d'où le sang jaillit comme une fontaine, avant de tomber lentement sur le sol. Allongé dans la mare de son propre sang, ses yeux étaient fixés sur la silhouette riante de Zhao Jue. Petit à petit, sa respiration s'arrêta.

— Pose ce couteau ! ordonna Bai Yutang, mais Zhang Boyi s'était déjà tranché la gorge sans attendre.

En voyant les deux corps sans vie gisant dans des mares de sang, Bai Yutang ne savait pas trop comment réagir, tandis que Zhan Zhao sourit faiblement en marmonnant.

— Lys Calla...

— Quoi ?

Bai Yutang se retourna pour exprimer sa confusion à Zhan Zhao.

Zhan Zhao prit une profonde inspiration et expliqua en regardant fixement Zhao Jue,

— Dans le langage des fleurs, le lys Calla représente la pureté, l'éternité.... Il rappelle aux gens des ailes d'un blanc pur...

Bai Yutang recula en pensant à cette idée,

— La commande était 'Ange' ?!

Zhan Zhao hocha la tête.

— Oui. Zhang Boyi voyait souvent des lys Calla. Et en raison de son travail, il entrait souvent en contact avec le mot 'Ange' à cause des recherches du professeur Xu... En tant que personne suggérée, il n'exprimerait jamais la commande lui-même. En fait, il pourrait même craindre inconsciemment le commandement... C'est pourquoi Zhang Boyi a été incapable de dire le mot 'Ange' deux fois !

Bai Yutang jeta un regard à Zhao Jue.

— C'était ça, sa suggestion ? Tout cela faisait partie de son plan ?

Zhan Zhao avait l'air vraiment en conflit alors qu'il parlait lentement à Zhao Jue.

— Tu as délibérément changé les traits de ton dessin pour créer ce sentiment d'urgence. De cette façon, Zhang Boyi réagirait plus intensément à un ordre urgent... Lorsque Sun Qingxue devenait de plus en plus agité, l'ordre qui sortait de sa bouche semblait de plus en plus urgent... Zhao Jue, tu es vraiment un génie. À la fin de la journée, tu es toujours le vainqueur final...

Zhao Jue inclina la tête et sourit à Zhan Zhao de loin, ses yeux remplis d'affection pour ce dernier. Puis, il fouilla dans la poche de Sun Qingxue et en sortit un briquet ordinaire...

...! ...

Bai Yutang sursauta en réalisant soudainement que l'odeur âcre de la cabine attaquait ses sens. Sous les rideaux derrière Zhao Jue se trouvaient des conteneurs chargés de carburant...

— Cat !

Il n'eut pas eu le temps de se soucier d'autre chose puisqu'il attrapa Zhan Zhao et sortit de la cabine en courant comme un dératé.

Zhao Jue alluma tranquillement le briquet et le laissa tomber au sol.

En un instant, l'endroit fut englouti par les flammes.

Zhan Zhao se laissa entraîner au loin par Bai Yutang, mais garda les yeux sur Zhao Jue. Puis, Zhao Jue lui fit un petit sourire et fit un geste.

— Shh~~~

L'explosion fut si forte qu'elle secoua le ciel et fit trembler la terre.

Bai Yutang protégea désespérément Zhan Zhao de l'explosion du mieux qu'il put et ils sautèrent dans l'eau. Les courants formés par l'explosion les emportèrent tous les deux.

Après ce qui sembla être un long moment, Zhan Zhao eut l'impression que son corps entier s'était effondré. Il ne se souvenait de rien dans cette confusion. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il devait avoir une prise ferme sur la main de la personne derrière lui et ne jamais la lâcher.

Bai Yutang se hissa sur un petit bateau et tira laborieusement Zhan Zhao vers le haut.

— Argh…

Au moment où ils montèrent sur le bateau, Bai Yutang s'effondra et s'allongea, immobile.

— Xiao Bai ?

Alarmé par ce qui venait de se passer, Zhan Zhao donna un coup de coude à Bai Yutang, mais il n'y eut aucune réponse...

— Yutang... Yutang, s'il te plaît, ne me fais pas peur comme ça…

Il le secoua encore plus fort, mais toujours en vain...

Il plaça un doigt tremblant sous le nez de Bai Yutang... rien...

— Non... Yutang, non... Hé…

L'esprit de Zhan Zhao se vida complètement. Il fixait le corps immobile de Bai Yutang avec une horreur pure. À cet instant, tous les souvenirs d'eux inondèrent sa conscience. Son esprit était rempli de Bai Yutang - des souvenirs d'eux se battant pour des choses quand ils étaient enfants, se disputant, se battant pour un pyjama avant d'aller au lit... celui qui riait avec lui... qui l'embrassait...

Puis, il sentit des doigts chauds effleurer son visage. La personne qui avait soi-disant cessé de respirer le regardait en s'excusant.

— Kitty, ne pleure pas. Je ne faisais que m'amuser avec toi...

— ...

Zhan Zhao fut momentanément étourdi. Il ne s'était même pas rendu compte que des larmes coulaient sur son visage et que Bai Yutang les essuyait...

— T-Toi ! Bâtard ! Stupide souris ! Tu...

Zhan Zhao ne put finir le reste de sa phrase. Et c'était parce que Bai Yutang s'était penché et avait scellé ses lèvres avec un baiser passionné.

— Kitty... Tu ne vas pas te débarrasser de moi si facilement ! déclara Bai Yutang en essuyant les larmes sur le visage de Zhan Zhao et en le fixant affectueusement dans les yeux.

Zhan Zhao lui rendit son regard en ouvrant lentement la bouche :

— Yutang...

— Hm ?

Un coup de poing droit vola vers lui.

— Ah !

— Maudite souris !

— Sale chat !

— Ne pense même pas à t'approcher de moi pour le reste de ta vie !

— Je m'en fous !

— Ne me touche pas !

— Je vais t'embrasser !

— Maudite souris ! Mhmm...

...

Une demi-heure plus tard, Bai Jintang arriva avec le reste de l'équipe pour trouver Bai Yutang et Zhan Zhao trempés de la tête aux pieds. Les deux étaient blottis l'un contre l'autre à cause du froid, mais ils continuaient à se chamailler sur le petit bateau.

Bai Yutang sortit une boîte noire de sa poche et la lança à Ding Zhao Hui.

— C'était vraiment utile !

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Zhan Zhao, confus.

— Un traceur GPS.

Bai Jintang poussa un profond soupir de soulagement.

— Sans ça, je n'aurais vraiment pas été capable de vous retrouver tous les deux.

Les jumeaux rayonnèrent.

— En cas d'urgence ! Ça ne fait jamais de mal d'être préparé !

...

Le bruit des sirènes de police s'estompa progressivement et le port retrouva sa tranquillité originelle. Une photographie flottait sur les eaux calmes, se balançant en rythme avec les vagues. Les quatre jeunes hommes sur la photo souriaient de manière éclatante...

La nuit était tombée.

Sur un bateau de pêche, le pêcheur passa une couverture à une personne frêle et demanda.

— Vous allez bien ?

— O-Oui..., répondit cet homme d'une voix rauque.

— Tenez, prenez de l'eau chaude pour réchauffer votre corps.

— M-merci...

— Au fait, quel est votre nom ?

Cet homme pressa un doigt fin contre ses lèvres et murmura :

— Shhh...


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Sam 20 Juil 2024 - 14:36


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 29
Banquet
Un violent coup de tonnerre a brisé
Le profond sommeil de ma tête, si bien
Que je me suis réveillé,
Comme le ferait une personne réveillée par la force :
En me redressant, les yeux reposés,
Je me suis déplacé, et avec un regard fixe,
J'ai regardé autour de moi pour savoir où je pouvais être.

La vérité est que je me suis retrouvé
Au bord de la vallée abyssale de la douleur,
Qui recueille le roulement de tonnerre des malheurs éternels.
Elle était si sombre, si profonde et pleine de brume,
Que j'avais beau regarder dans ses profondeurs,
Je n'y discernais rien du tout.


— — "Divine Comédie"(1) — —



Soudain, l'homme se réveilla, pleurant et criant en ouvrant les yeux. L'obscurité était faible et la terrible voix avait disparu.

Il prit une inspiration et se leva du lit, se sentant brièvement étourdi.

Il tituba jusqu'à la fenêtre qui s'étendait du sol au plafond et souleva ses lourds rideaux… aveuglé brièvement par la lumière éblouissante du soleil.

Il ouvrit la fenêtre et laissa entrer l'air frais et froid pour dissiper la puanteur moisie et trouble de la maison.

En frottant son front douloureux et en se retournant, il put voir le sang séché sur les murs pâles. Sous le soleil, il était aussi brillant qu'une fleur. En effet, quelle que soit la laideur des choses, lorsqu'elles sont éclairées par la lumière du soleil, elles peuvent devenir belles (2).

Il apporta une bouteille d'alcool en s'asseyant à la fenêtre et regarda le soleil sans rien dire jusqu'à ce qu'il s'incline vers l'ouest, la lumière blanche et brillante devenant orange et la couleur s'approfondissant progressivement.

Tournant à nouveau la tête, il vit ces taches dans le soleil sanglant, et l'éclat qu'elles avaient eu lorsqu'elles avaient été fraîchement renversées semblait avoir été restauré… se précipitant avec une beauté délicate et ruisselante. (3)

Le crépuscule s'assombrissait et le vin atteignait son niveau le plus bas.

Di ~~~~

L'écran de l'ordinateur clignota soudain et un courrier électronique arriva.

L'homme se leva machinalement, se dirigea vers l'ordinateur, tendit la souris d'une main tremblante et cliqua.

Il n'y avait qu'une ligne de mots :

— Le temps est écoulé, réveille le démon ! Désormais, tu n'es plus toi-même !




Zhan Zhao sortit précipitament de l'auditorium de la Ville S.

— C'est fini, je vais être en retard !!!

Il venait d'écouter une conférence très importante du Dr Wilson-Brown, psychologue de renommée mondiale, sur le trouble dissociatif de l'identité.

Le Dr Wilson méritait d'être l'autorité en la matière. Le discours était magnifique et Zhan Zhao, qui écoutait avec grand intérêt, avait oublié un évènement important : ce soir, il allait assister au dîner d'ouverture du groupe familial Bai, organisé par Bai Jintang.

L'heure du dîner était fixée à 19 heures et il était déjà 18h30. Il n'avait même pas changé de vêtements.

— Je suis tellement mort. Grand frère Bai va être furieux !

— Dr Zhan !



Zhan Zhao, anxieux, s'arrêta, leva les yeux et vit qu'un jeune homme en costume élégant s'approchait de lui par le côté. Il avait l'air un peu froid, avec un nez de faucon, des sourcils fins, de longs yeux, un menton pointu, un teint très pâle et une certaine sagacité dans son regard. Zhan Zhao ne le connaissait pas.

Zhan Zhao était un peu étourdi, mais l'homme se mit à rire.

— Est-ce vraiment le Dr Zhan, Zhan Zhao ? Je vous admire depuis si longtemps !

Il lui tendit poliment la main.

— Je m'appelle Pang Yu.

— Oh, bonjour.

Zhan Zhao tendit également la main et la serra, pensant que le nom lui semblait familier, mais qu'il ne connaissait certainement pas cette personne. Il l'ignorerait !

— J'ai entendu votre dernière conférence sur les causes des personnalités multiples, qui était merveilleuse, lui dit Pang Yu, alors que Zhan Zhao voulut partir rapidement.

— Je suis flatté.

Mais Zhan Zhao était anxieux au fond de lui.

— Je suis déjà mort et je suis tombé sur ce type qui me colle comme un bonbon à un moment pareil.

Zhan Zhao voulait partir, mais Pang Yu l'arrêta une nouvelle fois.

— Vous êtes ici pour écouter le Dr Wilson ?

— Bien sûr, sinon pourquoi je serais venu ici ? Cette personne n'a rien d'utile à dire ! répondit Zhan Zhao.

Il voulait simplement dire : "Je suis pressé", quand il entendit derrière lui le klaxon d'une voiture, et il se tourna.

Zhan Zhao vit une magnifique voiture de sport gris argenté garée sur le bord de la route. Bai Yutang pencha la tête et lui cria :

— Cat !

— Désolé, je suis pressé, je te parlerai la prochaine fois.

Zhan Zhao se retourna précipitamment et se rua vers la voiture pour éviter de s'embrouiller davantage avec Pang Yu.

— Quelle heure est-il ? Grand Frère va encore exploser !

Bai Yutang lui ouvrit la porte et lui tendit un costume indigo.

— J'ai oublié l'heure, mais pourquoi es-tu si en retard ? Zhan Zhao ferma la porte, enleva sa veste et enfila le costume.

— En voyant que tes vêtements étaient encore dans le Bureau, j'ai compris que tu avais oublié. Bai Yutang tendit la main et redressa le col de Zhan Zhao. Ces vêtements n'ont vraiment pas été conçus pour les gens.

Zhan Zhao le regarda de travers. Bai Yutang portait un costume blanc et une cravate argentée et avait l'air d'un fils exceptionnel. Le cheval blanc ne pouvait plus être un cheval blanc (4), la façon dont cette souris était habillée ne correspondait pas à sa personnalité !!!

Ils arrivèrent en toute hâte à l'hôtel cinq étoiles le plus cher de la Ville S avant 19 heures.

La porte d'entrée était déjà remplie de voitures haut de gamme, le tapis rouge s'étendait sur plusieurs kilomètres et les journalistes l'entouraient de part et d'autre. On aurait dit l'Avenue des Étoiles.

Ils sortirent de la voiture et voulurent choisir un chemin plus éloigné et plus direct.

— Comment est-ce arrivé ? Zhan Zhao fronça les sourcils. Que fait la société de ton frère ?

— On dirait un hôtel. Bai Yutang se gratta la tête et regarda autour de lui. Où est-ce qu'on entre ?

— Ouais.

Il y eut une émeute dans la foule non loin de là et le cri aigu d'une femme porta.

Bai Yutang porta instinctivement la main à son arme, tourna la tête et vit un étranger en costume noir et aux cheveux blonds passer devant lui sur l'Avenue des Étoiles.

— Qui est-ce ? chuchota Bai Yutang à Zhan Zhao à côté de lui.

— Hmm.

Zhan Zhao secoua la tête, regardant les créatures féminines hurlantes avec une certaine anxiété.

— Jon King, une star hollywoodienne populaire.

Deux personnes parlèrent derrière eux, avec exactement la même voix et le même schéma.

— Da Ding et Xiao Ding (5) ?

Bai yutang se retourna et vit les jumeaux debout derrière eux, un air méprisant sur le visage.

— Nous nous attendions à ce que vous soyez tous les deux en retard !! ils haussèrent les épaules. Allons-y, Grand Frère nous a dit de venir vous chercher !

………….

— Mon frère n'est pas en train d'ouvrir un hôtel ? Pourquoi vous avez invité des stars ? demanda Bai yutang, perplexe, en suivant les jumeaux.

— Le groupe de Bai est principalement actif dans l'hôtellerie, la restauration, le divertissement, le cinéma et la télévision. Aujourd'hui, il y a une cérémonie de signature pour la société de cinéma et de télévision, et ce Jon King est l'un des acteurs signés par Bai, soupirèrent Da Ding et Xiao Ding, déçus par Bai Yutang (6).

— Oh.

Bai Yutang acquiesça.

— Le patron est aussi ton frère, pourquoi tu ne sais rien de sa carrière ? le regardèrent les jumeaux.

— Grand Frère est un mafieux ? s'avança Zhan Zhao en chuchotant à Bai Yutang.

— Cat, tu veux me tuer ?!

Puis, il leva la tête nerveusement.

— Cet acteur est célèbre ?

Zhan Zhao était curieux et demanda aux jumeaux. Pourquoi il n'avait jamais entendu parler de lui ?

Les jumeaux appuyèrent sur le bouton de l'étage supérieur et les regardèrent tous les deux.

— Vous ne regardez pas la télévision ou ne lisez pas de magazines ?

Zhan Zhao et Bai Yutang réfléchirent en regardant le ciel.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit. À l'extérieur se trouvait la salle de banquet ultra-luxueuse du dernier étage de l'hôtel. Ils virent que la salle était déjà remplie de célébrités bien habillées. Bien que Zhan Zhao et Bai Yutang ne connaissaient aucun d'entre eux, ils savaient qu'il s'agissait de célébrités. Leurs vêtements étaient très voyants.

Les quatre personnes sortirent de l'ascenseur et attirèrent l'attention de beaucoup de monde. Les similitudes d'apparence entre Bai Yutang et Bai Jintang provoquèrent un peu d'agitation.

Se sentant un peu mal à l'aise face aux regards, Bai Yutang détourna le visage et demanda aux jumeaux.

— Où est mon frère ? Cat et moi allons le saluer et partir.

Zhan Zhao savait que Bai Yutang n'aimait pas ces divertissements et communications ennuyeuses et acquiesça. Il devait finir un livre ce soir. Il était tellement occupé !

— Tu oses ?! dit férocement quelqu'un derrière lui.

Bai Yutang et Zhan Zhao reculèrent instinctivement, tournèrent la tête et virent que Bai Jintang était arrivé à côté d'eux.

Ce soir, Bai Jintang portait un magnifique costume noir. Quelle élite ! Zhan Zhao et Bai Yutang soupirèrent en leur for intérieur.

— Vous voyez, c'est le vrai Roi du Diamant ! Les diamants ne peuvent plus être des diamants !

Mais ce Wang Laowu (7) était également suivi d'une femme sexy tenant du champagne dans une main. Elle regardait curieusement Bai Yutang et Zhan Zhao.

— Vous deux, vous devez rester jusqu'à la fin ! Bai Jintang les regarda fixement.

Bai Yutang et Zhan Zhao n'osèrent pas désobéir et acquiescèrent docilement.

— Lequel est ton frère ? demanda soudain la belle fille.

— Les deux, dit doucement Bai Jintang, se retournant pour saluer les invités qui s'approchaient de lui. Mais il ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil vers le coin de la salle.

Zhan Zhao regarda Bai Yutang en clignant les yeux, ce qui signifiait :

— Qu'est-ce qui ne va pas avec ton frère ? Il est de mauvaise humeur ?

Bai Yutang secoua la tête et regarda les jumeaux avec perplexité.

Ding Zhaohui et Ding Zhaolan firent un signe de tête vers l'endroit où Bai Jintang avait regardé juste avant et leur firent signe de regarder là.

Lorsqu'ils regardèrent, ils virent Gongsun. Il tenait du champagne dans une main, était assis élégamment sur un canapé et discutait avec une femme bien habillée. Il arborait un visage mélancolique et un sourire doux.

— Pourquoi Gongsun est là ? demanda Bai Yutang à Zhan Zhao avec surprise.

— Je l'ai bien vu déchirer l'invitation et la jeter dans les toilettes, dit Zhan Zhao en fronçant les sourcils et en secouant la tête.

— Oui, et il a dit qu'il n'assisterait pas à un tel banquet organisé par un parvenu, acquiesça Bai Yutang.

Da Ding et Xiao Ding soupirèrent.

— Il a vraiment dit ça ? se retourna Bai Jintang, qui leur tournait le dos.

Zhan Zhao et Bai Yutang fermèrent la bouche consciemment.

— Ah, Cat, tu veux boire quelque chose ?

— D'accord. J'ai un peu soif moi aussi.

Les deux s'efforcèrent de changer de sujet.

Bai Jintang se retourna vers la foule au milieu de la salle.

— Gongsun a été vendu par le chef Bao, chuchota Ding Zhaolan.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

Zhan et Bai étaient perplexes.

— Le patron a donné au Bureau un ensemble complet d'équipements de tests médico-légaux les plus avancés et un système intelligent de contrôle de la température. La condition était que le Bureau envoie Gongsun au dîner de ce soir.

— C'est répugnant ! C'est répugnant ! dirent Zhan Zhao et Bai Yutang en se regardant.

— Mais ! Gongsun est allé parler à cette dame en étant très heureux ! dit mystérieusement Ding Zhaohui.

— Et ! ajouta Zhaolan. On dirait de vieilles connaissances qui ne se sont pas vues depuis des années.

— Voler des poulets n'éclipsera pas le riz (Cool, conclurent-ils en secouant la tête.

………

— Elle s'appelle Fang Jing, interrompit soudain la belle femme à côté d'eux. Mon agent m'a dit qu'elle et le monsieur nommé Gongsun sont d'anciens camarades de classe.

— Oh.

Zhan Zhao et Bai Yutang regardèrent Bai Jintang avec sympathie et virent qu'il regardait à nouveau dans cette direction.

— C'est la 23e fois qu'il regarde par là ce soir. La belle femme s'en alla en buvant un verre de vin.

— C'est Chen Jiayi et c'est aussi une actrice qui a signé avec notre compagnie. N'est-elle pas magnifique ? demandèrent Da Ding et Xiao Ding en s’approchant.

À ce moment-là, presque tous les invités du banquet étaient présents. Zhan Zhao fut surpris de constater que le Dr Wilson, qui avait prononcé le discours dans l'auditorium l'après-midi, se trouvait également parmi eux. Il discutait avec la star Jon sur l'Avenue des Étoiles.

Wilson remarqua également Zhan Zhao et hocha immédiatement la tête avec enthousiasme.

Par respect pour ses aînés et l'autorité académique, Zhan Zhao prit l'initiative de leur serrer la main et de les saluer. Bai Yutang, qui n'était pas connu du professeur, le suivit également.

— Ah ! Zhan, je suis si heureux de vous voir !

Bien que Wilson eût près de soixante ans, il conservait encore l'enthousiasme et l'énergie américaine. De toute évidence, il appréciait beaucoup Zhan Zhao. Il lui serra vigoureusement la main et rit légèrement comme une brise de printemps.

Zhan Zhao s'apprêtait à parler, mais il vit un point rouge sur le front du Dr Wilson…

…! ...

— Attention !

Bai Yutang, qui était à côté de Zhan Zhao, poussa Wilson presque aussitôt que le point rouge apparut.

Au même moment, un trou cramoisi apparut sur l'épaule d'une personne derrière Wilson et du sang rouge en sortit. L'homme hurla de douleur et tomba au sol en s'agrippant à son épaule.

— Aaahhhhh.

Le chaos régna immédiatement dans la salle de banquet et les femmes invitées criaient sous le choc. La foule se bousculait pour tenter de s'échapper.

Bai Yutang vit le point rouge fantomatique monter instantanément sur le front de Jon avant de s'immobiliser, mais il était trop loin de Jon.

— Descendez !

Il vit Zhaohui se précipiter sur le côté et jeter Jon au sol.

Il y eut à nouveau un claquement, un trou noir apparut sur le tapis. Un panache de fumée s'en échappa.

— Cachez-vous près du mur ! cria Bai Yutang en sortant son arme.

Juste à l'extérieur du balcon, dans la nuit noire, un point rouge clair scintillait au sommet du bâtiment d'en face. Visuellement, la distance devait être de plus de 50 mètres.

Il leva l'arme vers le point rouge et tint la bouche du canon à 45 degrés.

Un coup de feu retentit. Le bruit sec de la balle frappant la vitre fut clairement perceptible. Quelques secondes plus tard, un fusil de sniper noir tomba du haut de l'immeuble opposé au sol. Il rebondit après l'atterrissage et se brisa en morceaux.

Notes
1/ Poème de Dante, décrivant le paradis, le purgatoire et l'enfer.
2/ Lorsqu'ils sont enveloppés de soleil, il peut leur pousser des ailes sacrées.
3/ Combinaison de phrases signifiant le galop d'un troupeau de chevaux ou le fracas des vagues et la beauté vibrante et ruisselante d'une fleur.
4/ Référence à un débat philosophique datant de 300 avant notre ère sur la question de savoir si les chevaux blancs sont des chevaux.
5/ Da Ding et Xiao Ding, en référence à l'aîné et au cadet des jumeaux.
6/ Haïr le feu (pour ne pas devenir de l'acier) : éprouver du ressentiment à l'égard de quelqu'un qui n'a pas répondu aux attentes et être impatient de voir une amélioration.
7/ Le bachelor désirable.
8/ Essayer d'obtenir un avantage pour finalement se retrouver dans une situation encore pire.

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Affaire mystérieuse numéro 2
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Chapitre 30
Sniper
Dès que les coups de feu retentirent, Zhan Zhao se précipita sur le balcon et baissa les rideaux au sol. Plusieurs invités audacieux lui emboîtèrent le pas, tirant tous les rideaux autour d'eux, et toute la salle de bal se transforma en une pièce entièrement close.

Bai Yutang se retourna, se précipita dans l'ascenseur et dit à quelques invités paniqués.

— Appelez la police ! Ne partez pas avant qu'ils n'arrivent, il est plus sûr de rester à l'intérieur pour le moment !

Zhan Zhao se précipita à l'intérieur au moment où la porte de l'ascenseur se referma.

— Kat, qu'est ce que tu fais ici ?

Bai Yutang prit son arme dans une main et retira de l'autre la cravate qui le gênait depuis longtemps. Il la rangea dans la poche de son pantalon.

— J'y vais aussi !

Zhan Zhao sortit également son arme. Depuis que Bai Yutang lui avait donné la Remington de poche, Zhan Zhao l'avait gardée avec lui.

— Kat, fais attention plus tard. Ne me frappe pas et ne te frappe pas toi-même ! dit Bai Yutang en regardant Zhan Zhao d'un air amusé.

Zhan Zhao enragea !

— Souris blanche ! Je vais t'abattre maintenant !

Zhan Zhao était extrêmement en colère et il leva la main pour viser.

— Sois gentil, Kitty, que feras-tu si tu me blesses pour le reste de ma vie ? dit Bai Yutang en lui attrapant rapidement la main.

— Va en enfer !

Zhan Zhao leva son pied pour frapper Bai Yutang, et celui-ci se baissa pour l'éviter. À ce moment-là, la porte de l'ascenseur s'ouvrit avec un ding.

Ils sourirent immédiatement et coururent vers le bâtiment d'en face.

Tout le monde dans la salle de banquet fut stupéfait par ce changement soudain.

L'homme qui s'était fait tirer dessus s'était malheureusement écroulé sur le sol, en proie à la douleur. Ding Zhaohui s'accroupit et l'aida à se relever. Zhaolan tendit la main et exerça une pression sur son épaule suintante, ce qui le fit à nouveau hurler de douleur.

— Tiens bon !

Zhaohui le réconforta et se tourna vers Bai Jintang, dont le visage n'était pas très beau.

Jintang lui fit un signe de tête, et Zhaohui sortit son téléphone et appella la police.

— Docteur ! s'exclama soudain Jon.

L'attention de la foule se tourna immédiatement vers la nouvelle agitation, et elle vit le docteur Wilson se couvrir la poitrine. Il tressaillit plusieurs fois avant de tomber directement sur le sol.

— Docteur… ah ! Jon tremblait à côté de lui, il… il ne respire plus ! Il ne respire plus.

Calme-toi, c'est un juste un infarctus du myocarde soudain !

Une voix froide retentit. Gongsun s'était déjà approché du professeur Wilson.

— Aidez-le à s'allonger.

C'était peut-être parce que le calme de Gongsun contaminait tout le monde, mais plusieurs invités se sont approchés pour mettre le vieil homme à plat.

Gongsun déboutonna le col de Wilson et dit à tout le monde :

Deux personnes restent pour soulever ses jambes, les autres reculent. Il a besoin d'espace !

La foule suivit immédiatement.

Il baissa la tête et posa son oreille sur la poitrine de Wilson. Gongsun écouta attentivement, puis se redressa. Il tendit la main et chercha à tâtons la position du cœur du professeur. Après avoir choisi cette position, il appuya sa main gauche à plat sur la poitrine et enroula sa main droite au-dessus. Il poussa ensuite ses mains vers le bas de manière vigoureuse et rythmée.

— Tousse.

Ils virent le professeur Wilson trembler, et après une toux, il respira rapidement. Gongsun commença à fouiller dans les poches du professeur et en sortit rapidement une petite bouteille avec quelques gélules à l'intérieur. Jetant un coup d'oeil à l'étiquette de la bouteille, Gongsun la dévissa et en sortit une.

— Ouvre la bouche et lève la langue, lui dit-il, en regardant Wilson.

Wilson sembla avoir repris conscience et ouvrit la bouche.

Gongsun lui serra la mâchoire, versa soigneusement le médicament sous sa langue et dit avec un soupir de soulagement :

— Hum.

Wilson prit le médicament et ferma la bouche.

Gongsun déboutonna la manchette de la chemise de Wilson pour prendre son pouls de la main gauche et regarda sa montre de la main droite.

Au bout d'une demi-minute, l'état de Wilson s'améliora nettement. Il jeta un coup d'œil reconnaissant à Gongsun, mais ce dernier se contenta de lui dire avec un peu d'indifférence :

— Allongez-vous et ne bougez pas.

Après avoir fini de parler, il se leva et se dirigea vers le côté sans se retourner.

Tout le monde dans la salle poussa un long soupir de soulagement et l'atmosphère tendue d'origine se détendit considérablement.

Bai Jintang se tenait à l'écart, mais ses yeux surveillaient chaque action de Gongsun et ne le quittaient pas une seconde.

Gongsun sentit son regard et lui répondit férocement.

Bai Jintang sourit et but une gorgée de vin. Ses lèvres touchèrent lentement la paroi de verre transparente, et le liquide doré coula lentement dans sa bouche.

— Voyou ! gronda Gongsun en son for intérieur.

Il admirait vraiment Bai Jintang. Il était capable d'accomplir une action aussi simple de façon aussi "indécente".

Bai Jintang fixa le visage de Gongsun qui s'était retourné et ses oreilles légèrement rouges et s'exclama en son for intérieur.

— Bon sang, quel look sexy !




Bai Yutang et Zhan Zhao se précipitèrent au dernier étage et ils virent les portes de fer obscurcies menant au toit grincer dans le vent de la nuit.

Ils se placèrent à gauche et à droite de la porte.

Bai Yutang poussa doucement la porte et Zhan Zhao le suivit.

La nuit sur le toit était aussi froide que l'eau glacée, et sur la clôture faisant face à l'hôtel, il y avait une personne allongée sur le dos.

Les deux hommes se regardèrent et se précipitèrent.

La personne était morte. Son œil gauche était un trou noir sanglant et des fragments de verre étaient éparpillés sur le sol, ce qui indiquait que le tire de Bai Yutang avait traversé la lunette du fusil.

Même si la nuit était noire et qu'il n'y avait aucune lumière autour de lui, Zhan Zhao pouvait encore voir que ce "tueur" était très jeune, tout au plus âgé de vingt ans.

À ce moment, Bai Yutang se tendit soudainement et surveilla la porte du toit avec vigilance.

Zhan Zhao connaissait toutes les habitudes de Bai Yutang. Chaque fois qu'il sentait un danger, il était comme ça. Tous les muscles de son corps étaient sollicités et il était comme un léopard prêt à bondir et à mordre sa proie à tout moment.

Zhan Zhao se crispa lui aussi involontairement. Bai Yutang lui fit signe de ne pas bouger et l'entraîna sur le côté du toit pour se cacher derrière un tuyau surélevé.

Dans l'obscurité, les yeux de Bai Yutang fixant la porte brillaient faiblement d'excitation… Zhan Zhao se souvint soudain de l'évaluation que Qin Jiaqi (1) avait faite de Bai Yutang dans la prison ce jour-là. L'Exorciste.

En effet ! Depuis l'enfance jusqu'à aujourd'hui, tant que Bai Yutang était là, rien ne semblait être terrible. Zhan Zhao comprenait maintenant pourquoi il était si courageux. Cette personne ne lui avait jamais donné l'occasion d'apprendre à avoir peur.

Alors qu'il réfléchissait, un léger bruit de pas se fit entendre à la porte. Qui irait sur le toit à cette heure de la nuit ? Zhan Zhao et Bai Yutang regardèrent attentivement la porte.

Alors que les pas approchaient, le faisceau d'une lampe torche passa et les deux hommes retinrent immédiatement leur souffle.

— Qui… Qui est là-haut ?

La voix semblait trembler légèrement et Zhan Zhao regarda Yutang avec curiosité.

À cet instant, l'homme était monté sur le toit.

Il portait un uniforme de garde noir, une lampe de poche dans une main et un pistolet dans l'autre…

— Qui… Qui est là ?

La lampe torche du policier avait éclairé le cadavre de l'homme allongé sur la clôture. Sa voix tremblait encore plus et il tremblait sur…

— Ahhhhh.

Lorsqu'il vit le visage ensanglanté du défunt, le petit policier poussa un cri de choc et s'assit par terre sur ses fesses.

— Ordure, gronda Bai Yutang en fronçant les sourcils.

— Qui… Qui ?

Le policier entendit le bruit étrange et visa la direction du tuyau en état de choc.

— Ne tirez pas, nous sommes la police, cria Zhan Zhao au petit policier en voyant l'impatience sur le visage de Bai Yutang.

— La police… les flics ? Vous… avez, quelles preuves… demanda le petit policier d'une voix tremblante.

— Ne… Ne vous approchez pas, sinon je tire.

Le policier pointa son arme sur Bai Yutang, paniqué, puis recula tout en le mettant en garde.

Malheureusement, Bai Yutang l'ignora et s'avança tout droit.

— Je… Je tire.

Le petit policier essaya de tirer avec son arme et appuya sur la gâchette, mais il ne parvenait pas à tirer correctement.

— Ahhh.

L'arme qu'il tenait dans sa main se retrouva dans celle de Bai Yutang.

Il ouvrit le revolver, regarda le chargeur et vit que les six emplacements de balles étaient pleins. Il tendit la main, sortit le badge de police de sa poche de veste, l'ouvrit et le compara à celui d'une personne réelle. À l'exception de l'expression faciale exagérée, tout le reste correspondait.

— Bai Chi ?

Son nom était difficile à lire. Qui étaient ses parents et pourquoi son nom était-il si horrible (2) ?

— Ouais…

Zhan Zhao s'approcha également d'eux et lui montra sa carte de police.

— Bai Chi regarda fixement la carte de police de Zhan Zhao et ouvrit la bouche de surprise. Il ne put dire un mot.

— Pourquoi tu es venu ici ? lui demanda Bai Yutang.

— Euh, Bai Chi se gratta la tête maladroitement, je… je patrouillais dans les rues pour la première fois aujourd'hui…

Bai Yutang et Zhan Zhao hochèrent la tête en même temps, ce qui correspondait à son impression.

— Je suis descendu… à l'instant, j'ai entendu les coups de feu et j'ai vu l'arme tombée… alors je suis monté voir.

Bai Chi rougit légèrement, leva les yeux et regarda Zhan Zhao.

— Votre carte d'identité de police… Vous êtes du SCI ?

— Je m'appelle Zhan Zhao et son nom est Bai Yutang, dit Zhan Zhao en lui souriant gentiment.

Bai Chi rougit immédiatement, ouvrit la bouche et fixa Bai Yutang avec horreur.

— Vous… Vous êtes, Bai… L'équipe… Le capitaine ?

— Tu sais pourquoi la gâchette ne fonctionne pas ? demanda Bai Yutang, le regard bizarre. Il remit le badge de policier du garçon dans la poche de sa veste et leva son arme.

— Euh…

Bai Chi secoua la tête, confus.

Une fois toutes les balles retirées, Bai Yutang rendit le pistolet vide à Bai Chi.

— La prochaine fois, n'oublie pas de déverrouiller la sécurité ! dit-il en rigolant.

……..

L'atmosphère dans la salle de banquet était anormale et solennelle. Ding Zhaohui et Ding Zhaolan s'occupèrent des blessés et attendèrent une ambulance.

Tout le monde était abasourdi dans la salle fermée et chaque seconde semblait extrêmement longue.

Bai Jintang se rendit aux côtés de Gongsun et tenta de dire quelque chose lorsque quelqu'un vint l'interrompre.

— Monsieur Bai, vous n'avez pas eu de chance aujourd'hui.

En tournant la tête, il vit un riche vieillard d'une cinquantaine d'années avec plusieurs jeunes hommes en costume et chaussures de cuir qui se tenaient devant lui.

— Vous avez dû être choqué, Pang.

Bai Jintang s'excusa poliment auprès du vieil homme, mais ce n'était pas avec sincérité. L'homme en face de lui était Pang Ji. L'entreprise familiale était principalement une boîte de nuit et dans la ville de S, il était un riche local bien connu. Bai Jintang avait déjà fait quelques recherches et il ne l'aimait pas.

— Héhé, dès que la société de Bai s'est installée ici, elle a subi ce malheur. Serait-ce une sorte de prédiction ? Il semblerait que la ville de S ne soit pas un bon endroit pour vous, Boss Bai. Pang Ji regarda légèrement la foule derrière lui. Je vais partir en premier tout le monde. C'est trop dangereux ici.

Le foule se déplaçait légèrement et plusieurs personnes voulaient partir.

Pang Ji se retourna avec satisfaction, sur le point de partir, et s'arrêta soudainement. Son regard tomba sur Gongsun, qui était assis calmement sur le côté du canapé et il demanda gentiment :

— Vous ne partez pas ? Vous voulez partir ensemble ?

À l'origine, Pang Ji pensait que parce que Gongsun avait calmement sauvé le Dr Wilson, ses actions auraient une certaine influence sur tout le monde. Dès qu'il partirait, de nombreuses personnes présentes suivraient ! De plus, Gongsun ne semblait pas avoir une relation étroite avec Bai Jintang.

— Que dois-je faire ? dit tranquillement Gongsun en regardant Pang Ji d'un air dédaigneux et en soupirant.

Il jeta un coup d'œil à Chen Jiayi et Fang Jing, qui étaient assis calmement et buvaient à côté de lui.

— Les dames présentes étaient toutes si courageuses et calmes, en tant qu'homme, comment tu peux avoir peur, au point de t'enfuir la queue entre les jambes.

— Eh bien.

Les jumeaux, qui étaient déjà si en colère qu'ils avaient voulu sortir leurs armes, ne purent s'empêcher de rire, et les autres invités, en particulier les invités masculins, se dressèrent fièrement et devinrent calmes.

À ce moment-là, une sirène retentit en bas.

Bai Yutang et Zhan Zhao sortirent le petit policier Bai Chi du bâtiment et tombèrent par hasard sur Ai Hu et le reste de l'équipe d'intervention tactique.

— Capitaine ! Ai Hu n'avait jamais pu changer le titre qu'elle utilisait pour Bai Yutang.

— Comment ça va à l'étage ? s'enquit Bai Yutang.

— Les blessés et celui qui a eu une crise cardiaque sont déjà montés dans les ambulances et les autres se sont dispersés après que nous ayons noté leurs noms.

— Heureusement, personne n'a été tué, dit Ai Hu.

— Le mort est sur le toit, dit Bai Yutang en fronçant les sourcils et en hochant la tête.

— Bien, vous avez trouvé l'arme ? demanda Zhan Zhao.

— C'est de ça que je veux parler, dit sérieusement Ai Hu.

Un officier de police non loin de là lui tendit le fusil de sniper qui était mal tombé.

— Barrett M82A1 ?

Bai Yutang sentit venir un mal de tête. C'était le fusil de sniper le plus utilisé, mais il n'était pas facile de se le procurer.

— Cette affaire devrait probablement être transférée au SCI, dit soudainement Ai Hu.

— Quoi ? dirent Zhan Zhao et Bai Yutang en même temps, stupéfaits.

— C'est le quatrième assassinat par un sniper ce mois-ci, dit Ai Hu en secouant la tête.




La nuit tomba doucement et l'obscurité envahit chaque recoin. La peur n'avait nulle part où se cacher.

Lorsque l'on se tient au sommet de la ville et que l'on regarde autour de soi, on a l'impression que la ville lumineuse est une énorme machine qui tourne et ne s'arrête jamais.

Di…

L'écran de l'ordinateur clignota à nouveau et le courrier arriva.

— Que le péché expose les morts, que la laideur se cache, que ces sales hypocrites goûtent à la faucille du diable.

Il ferma l'écran et ouvrit les bras pour ressentir la tranquillité. Pour devenir une existence unique. Les rires envahirent le ciel nocturne.

"Maintenant, les gémissements se font entendre.
Maintenant je suis arrivé là où une voix plaintive
Me frappe l'oreille. Je suis venu dans un endroit
Où la lumière était silencieuse.
Il n'y avait que des hurlements qui gémissaient.
Un bruit comme celui d'une mer déchirée par la tempête.
Les vents se déchaînent. Le souffle orageux de l'enfer
Pousse les esprits avec une fureur inquiète.


— — Divine Comédie - Deuxième étage de l'enfer. — —

Note
1/ L'un des deux prisonniers spectateurs qu'ils ont interrogés dans la première affaire.
2/ Le nom de Bai Chi ressemble beaucoup à la prononciation chinoise de "Idiot", mais c'est un caractère différent.

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Sam 20 Juil 2024 - 14:37


Affaire mystérieuse numéro 2
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Chapitre 31
Étudiant
Les personnes présentes dans la salle de banquet quittèrent les lieux après que la police ait pris note de leurs informations.

Gongsun se frotta les sourcils, quitta la salle et se dirigea vers l'ascenseur.

En regardant l'ascenseur, qui était rempli de gens comme des sardines en boîte, Gongsun se sentit un peu nauséeux. Il secoua la tête et décida de descendre les escaliers.

Lorsqu'il ouvrit la porte de la cage d'escalier et qu'il commença à descendre… son bras fut soudainement tiré vers l'arrière.

Avant que Gongsun ne puisse l'appeler, il fut attiré dans un couloir sans personne.

Levant les yeux, il vit Bai Jintang sourire devant lui.

— Tu… hum…

Bai Jintang ne dit rien et pressa Gongsun contre le mur. Puis, il baissa la tête et embrassa Gongsun comme un fou.



Gongsun ne put repousser sa main et se débattit en vain. Finalement, il dut mordre férocement la lèvre inférieure de Bai Jintang.

— Hisss…

La morsure faisait tellement mal que Bai Jintang dut lever la tête et s'enlever de la bouche de Gongsun. Il lécha sa lèvre saignante, sourit et le regarda, qui fixait le sol, essoufflé par le baiser.

— Qu'est-ce que tu veux ? dit Gongsun en levant les yeux vers lui.

— Oh, tu m'as beaucoup aidé tout à l'heure. Je veux te remercier d'être venu, c'est juste que… dit Bai Jintang en haussant les épaules.

Il s'arrêta, se pencha près de Gongsun et lui chuchota à l'oreille.

— C'est juste que je veux te faire une promesse totale (1).

Gongsun leva la tête, fixa les yeux de Bai Jintang pendant un moment.

— D'accord, dit-il doucement.

Bai Jintang se figea légèrement, puis baissa la tête avec l'intention de recevoir un autre baiser. Il vit alors un éclair de lumière devant lui. Il tendit instinctivement la main et attrapa le poignet de Gongsun dans les airs… Il vit un scalpel brillant.

— Hé, hé.

Bai Jintang saisit la main de gongsun et maintint l'homme qui se débattait au sol.

— Comment tu peux me menacer d'un couteau à tout bout de champ ?

— Tu ne veux pas te donner à moi ? dit férocement Gongsun. Parfait, je voulais déjà essayer une dissection vivante !

— Hé, hé.

Bai Jintang sourit, pas du tout en colère.

— Tu ne sais pas ? Je t'aime bien, tout simplement !

Il baissa la tête et embrassa Gongsun à nouveau.

— Eh… Trou du cul ! Je vais te tuer… hum…

— C'est à toi de voir, si tu veux. Je peux te le donner, sans problème.

— Qui veut… ne touche pas tes mains…

— Il y a une suite présidentielle ici, ne revient pas plus tard !

— Tu… Va en enfer… ah…




Dans la cage d'escalier, Ding Zhaohui sortit un mouchoir et le tendit à Ding Zhaolan.

— Tiens ! Tu baves…

Ding Zhaolan le prit, essuya sa salive, puis le lui rendit.

— Tu peux le reprendre ! Tu dois essuyer ton saignement de nez.

— Mais encore une fois, le patron est vraiment…

— Sans scrupule.

— Je te ramène.

Bai Jintang implora doucement Gongsun. Il essayait encore de résister au baiser et ne pouvait que grincer des dents.

— Qui veut que tu me ramènes ?! dit Gongsun, reprenant son souffle, tout en repoussant férocement Bai Jintang avant de se tourner pour partir.

— De toute façon, cela n'a pas d'importance ! C'est sur le chemin.

Bai Jintang entraîna Gongsun avec lui.

— Il y a un ascenseur spécial ici.

Pendant que Bai Jintang le tirait vers le bas et qu'il le balançait dans la voiture, Gongsun se demandait toujours ce que signifiait vraiment que quelque chose "se trouvait par hasard sur le chemin".

Gongsun ouvrit la bouche pour parler lorsqu'il vit Bai Jintang insérer une clé dans la porte de la pièce voisine.

Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, il vit les jumelles Ding, qui ne savaient pas quand elles étaient arrivées, insérer une clé dans la pièce située deux portes plus loin.

Gongsun sentit la colère monter…

— Tu… tu…

Bai Jintang poussa Gongsun, surpris, dans la pièce et ferma la porte. En levant les yeux, il put voir d'immenses fenêtres allant du sol au plafond et des rideaux fermés.

— Tu as vécu au poste de police récemment, non ?

Gongsun s'approcha de la fenêtre et tendit les mains pour ouvrir les rideaux. C'était une vue nocturne très lumineuse.

Il regarda fixement le bâtiment délabré d'en face, qui avait à l'origine l'air d'un trou noir. À présent, il s'agissait d'une scène de rénovation très éclairée et très animée.

— Cette zone a un grand potentiel de développement. J'ai déjà acheté ce bâtiment, là-bas… Puis, il pointa son doigt vers la fenêtre qui donnait la chair de poule et dit : Le bureau du président du groupe Bai !

Gongsun était un peu mal à l'aise.

— Tu n'as pas besoin de…

— Hmm…

Bai Jintang tendit un doigt et l'agita pour illustrer son propos.

— L'angle de vue est le meilleur ici. Tu peux me voir et je peux te voir aussi. Tu peux dormir paisiblement chaque nuit.



Gongsun se tourna pour le regarder avec un peu de sérieux pour la première fois. Mais Bai Jintang ajouta.

— Oh, au fait, j'ai ouvert un trou dans le mur !

En regardant dans la direction qu'il indiquait, Gongsun s'aperçut qu'il y avait une énorme porte supplémentaire dans le mur. Les deux pièces étaient reliées (2).



— Bai Jintang ! Dégage ! Tu es un psychopathe !!

— C'est la première fois que tu m'appelles par mon nom !

— Tu… as ! Qu'est-ce que tu fais ? Pose-moi !

— Allons dans la chambre et discutons des spécificités de la connaissance.

— Dégage ! Sors de ma chambre !



Cette nuit-là, Bai Jintang se retourna dans son lit, incapable de dormir. Après que Gongsun l'ait jeté dehors, il avait bloqué les portes communicantes avec des meubles.

— Ah…

Bai Jintang soupira pour la trentième fois cette nuit-là. Pourquoi cette personne était-elle si gênante ?



Tôt le lendemain matin, Bai Yutang et Zhan Zhao, frais et dispos, arrivèrent au S.C.I.. Bao Zheng les convoqua dans le bureau du chef.

— Qu'en pensez-vous ? dit Bao Zheng en leur jetant un document.

En l'ouvrant, le dossier s'avéra être le cas de la nuit précédente avec plusieurs autres cas d'assassinats au fusil de sniper.

— Ils n'ont pas l'air d'être l'œuvre d'un tueur professionnel.

Bai Yutang feuilletta les dossiers.

— La technique utilisée semble peu sophistiquée !

— C'est ce qui est le plus inquiétant ! dit Bao Zheng en acquiesçant.

— Hier, le tueur était un étudiant de l'université M ? Qi Lei. Il avait un peu plus de vingt ans ? demanda Zhan Zhao en fronçant les sourcils après avoir regardé les données.

— Cette affaire est un peu étrange. Le Docteur Wilson et Jon King sont tous deux des célébrités étrangères, alors l'incident a attiré beaucoup d'attention. Vous devez résoudre l'affaire dans un délai d'un demi-mois ! continua Bao Zheng en hochant la tête.

— Chef Bao, vous fixez encore une limite de temps ?! dit Bai Yutang en se grattant la tête.

— Vraiment ? questionna Zhan Zhao en faisant de même.

Bao Zheng les regarda d'un air amusé.

— Vous deux, petites bêtes, laissez-moi tranquille. Résolvez l'affaire en un demi-mois. Si vous avez un jour de retard, vous devrez nettoyer les toilettes pendant une année entière !

Tout le monde au S.C.I. vit Bai Yutang et Zhan Zhao lorsqu'ils entrèrent avec irritation.

— Ma Han !

— Monsieur ?

Quand Ma Han vit le teint de Bai Yutang, il courut immédiatement et docilement vers lui pour prendre les ordres.

— Emmenez l'équipe technique sur les quatre scènes de crime pour enquêter !

— Oui !

— Wang Chao, Zhang Long, allez enquêter sur les détails des victimes, ainsi que sur le professeur et Jon King.

— Oui !

— Xu Qing, vérifie d'où vient l'arme !

— Oui !

— Résolvons l'affaire en moins d'un mois !

— Quoi ?

— Si on a un jour de retard, on nettoiera les toilettes pendant un an ! dit Bai Yutang, souriant, en regardant ses subordonnés.

Les gens s'éparpillèrent rapidement comme des animaux devant un incendie.

Zhan Zhao jeta un coup d'œil à une souris essoufflée et chuchota.

— Hum, le mécréant est déterminé !

— Chat mort, qu'est-ce que tu marmonnes ? loucha Bai Yutang.

— Que devons-nous faire ? demanda Zhan Zhao en penchant la tête.

— Hu…

Avec un soupir, Bai Yutang ramassa les informations sur la table.

— Nous allons aller à l'université M et trouver Qi Lei !

L'université M était une université privée de troisième catégorie. Les habitudes et le style des étudiants étaient complètement différents de ceux de l'université C. Bai Yutang et Zhan Zhao se rendirent au bureau de la faculté de droit. Oui, Qi Lei était un étudiant en droit.

Jia Zhengyan était un jeune professeur d'une trentaine d'années. Il était le professeur de la deuxième classe de l'école de droit 04, où Qi Lei était étudiant.

Il accueillit avec enthousiasme Zhan Zhao et Bai Yutang. Selon la description de Jia Zhengyan, Qi Lei ne s'intégrait pas bien dans sa classe. Après avoir vécu dans un dortoir pendant six mois, il avait déménagé et loué sa propre chambre.

— Pourquoi ? Il était en désaccord avec les gens du dortoir ? demanda Bai Yutang.

— Eh bien… Qi Lei était malade et ne pouvait pas vivre avec ses camarades de classe, dit Jia Zhengyan en hésitant.

— Quelle sorte de maladie avait-il ?

— Somnambulisme.

— Le somnambulisme ?

Bai Yutang et Zhan Zhao se regardèrent avec surprise.

— Tu peux m'en parler plus précisément ? demanda Zhan Zhao avec intérêt.

— Bien sûr. Qi Lei a attaqué son colocataire plusieurs fois au milieu de la nuit. Il a allumé des feux et frappé d'autres personnes. Le pire moment est celui où il a failli s'étouffer dans son lit.

— Comment vous avez su qu'il était somnambule ? demanda Zhan Zhao en fronçant les sourcils.

— Bien que Qi Lei ne soit pas très communicatif, il est très doux. D'après son colocataire, lorsqu'il attaquait quelqu'un la nuit, il faisait preuve d'une férocité inhabituelle… Et après, il ne se souvenait plus de ce qui s'était passé, soupira le professeur Jia.

Zhan Zhao baissa la tête et ne dit rien, apparemment perdu dans ses pensées. Bai Yutang posa encore quelques questions au professeur Jia. Pendant ce temps, Zhan Zhao ne dit pas un mot et se contenta de froncer les sourcils.

— Où il habite, vous le savez ? finit par dire Zhan Zhao, une fois l'interrogatoire terminé.

— Oh, il y a des dossiers sur les coordonnées des étudiants. Je vais vous recopier l'adresse.

— Pour plus de détails, vous devriez demander aux gens du groupe. C'est eux qui devraient en savoir le plus, dit Jia Zhengyan en sortant une note autocollante et en notant l'adresse.

— Le groupe ?

— Qi Lei est très doué pour la musique et joue très bien de la basse. Il a formé un groupe appelé "Boiling Point" avec plusieurs autres élèves de l'école. Il est considéré comme un groupe un peu célèbre sur le campus. J'ai entendu dire qu'il y avait eu récemment des maisons de disque qui voulaient passer des contrats avec eux.

— Où peut-on trouver les autres membres du groupe ?

— Oh, dans la salle d'activité de l'école, dans le bâtiment rouge à trois étages à l'arrière.

— Ils s'y entraînent tous les après-midi et on peut entendre le bruit quand on entre dans le bâtiment, dit Jia Zhengyan en regardant sa montre.

Les deux hommes sortirent de l'immeuble de bureaux de la faculté de droit. Zhan Zhao, qui n'avait absolument aucun sens de l'orientation, fit trois fois le tour du campus pour essayer de trouver la salle d'activité.

— Cat, il est midi, dit Bai Yutang en regardant sa montre. Il ne serait pas convenable d'y aller maintenant, alors allons-y après le déjeuner.

Zhan Zhao, rappelé par Bai Yutang, sentit son estomac gronder.

— Que devrions-nous manger ?

Après trois autres tours, Bai Yutang tira Zhan Zhao vers la porte de l'école avant qu'il ne soit trop fatigué.

— Où devrions-nous aller ?

— Quand nous sommes arrivés tout à l'heure, j'ai vu un restaurant japonais qui avait l'air bien à la sortie de l'école.

— La cuisine japonaise ?

Zhan Zhao était très intéressé.

— SUSHI ! SUSHI (3) ! Je veux aussi du saumon.

— D'accord, d'accord, des sushi rolls au saumon !

— Je veux aussi manger des rolls à la sardine !

— Oui, oui, des rolls à la sardine.

— Et du saumon !

— Comment se fait-il que tu ne veuilles que du poisson, tu es vraiment un chat ?

— Wasabi !

— Ne mange pas de wasabi !

— Pourquoi pas ?!

— Les gens qui ont un estomac fragile ne sont pas autorisés à en manger !!!

— Pfff !

Ils entrèrent dans le restaurant japonais en face de l'école.

— Au fait, Cat. Bai Yutang trouva une table relativement calme et s'assit. Tu étais distrait tout à l'heure, tu as découvert quelque chose ?

Zhan Zhao s'assit en face de lui et prit le menu pour commander.

— Je n'en suis pas encore sûr. J'ai juste quelques doutes.

— Qu'est-ce que tu soupçonnes ?

— Humm..

— Dis-le moi ! Chat mort, arrête de me faire attendre.

— Je ne pense pas que l'état de Qi Lei à ce moment-là était similaire à du somnambulisme, dit Zhan Zhao en prenant un peu de riz à l'anguille devant lui avec des baguettes.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— En général, le risque de somnambulisme chez les adultes est très faible et la plupart d'entre eux n'ont aucun but lorsqu'ils le font. En termes de performance, quelle que soit la façon dont ils marchent, ils devraient être dans un état de confusion, réfléchit Zhan Zhao en continuant de tailler dans le riz à l'anguille.

— Son professeur a dit qu'il était extrêmement féroce lorsqu'il était somnambule et qu'il ne savait pas ce qu'il avait fait après coup.

Bai Yutang fixa le pauvre riz à l'anguille.

— C'est ça le plus étrange ! dit Zhan Zhao. Le somnambulisme est principalement le résultat de l'activité du cortex cérébral humain. L'activité cérébrale comprend deux processus principaux, l'excitation et l'inhibition. Normalement, lorsqu'une personne dort, les cellules du cortex cérébral sont en état d'inhibition. Si, à ce moment-là, un ou plusieurs groupes de cellules nerveuses qui contrôlent les mouvements sont encore dans un état d'excitation, le somnambulisme se produit. Le somnambulisme se manifeste souvent dans l'environnement le plus familier aux somnambules et par des actions qu'ils effectuent souvent de manière répétée.

— Cat ! Bai Yutang frappa avec ses baguettes sur le bol devant Zhan Zhao. Tes paroles ne sont pas humaines.

Zhan Zhai lui jeta un coup d'œil et prit un gros roll de sushi.

— Les somnambules ont peu de chances de changer radicalement ! De plus, ils se souviendront toujours de l'essentiel de ce qui s'est passé pendant qu'ils rêvaient.

Il ouvrit la bouche et prit une bouchée.

— Tu veux dire qu'il l'a fait exprès ? réfléchit Bai Yutang.

— Ah… improbable. Zhan Zhao secoua la tête.

— Alors, qu'est-ce que c'est ?

— Je ne peux pas encore le confirmer, alors je veux voir son environnement de vie.

Il continua à se battre avec sa nourriture.

— Il ne devrait pas s'agir à nouveau d'un fou, n'est-ce pas ?

Bai Yutang soupira d'impuissance.

— Pourquoi tant de gens sont-ils anormaux cette année ?

— Souris blanche ! Tu n'as plus le droit de prononcer le mot "lunatique" ! dit Zhan Zhao en brandissant une crevette frite et en le pointant du doigt.

Bang !!

Avant que Zhan Zhao n'ait fini de parler, une table voisine fut renversée. Ils entendirent alors une dispute.

— Tu as le courage de dire ça encore une fois ?!

Les deux hommes tournèrent la tête et regardèrent une table près de la porte où deux personnes se disputaient.

L'une d'elles attrapa le col de l'autre et la gronda férocement avant de lui donner des coups de poing et de pied.

Bai Yutang et Zhan Zhao remarquèrent avec horreur que l'agresseur était une femme et que le prisonnier était un homme. Ce dernier était totalement incapable de se défendre.

La femme portait des collants noirs et était habillée de façon un peu punk. Elle prit une grande inspiration et se retourna pour partir.

— Hummm.

L'homme se releva du sol avec une ecchymose sur le visage et jura.

— Ce n'est pas juste un groupe du campus, pour qui se prennent-ils ?

Il jeta de l'argent et s'en alla.

Après avoir mangé, Zhan Zhao et Bai Yutang trouvèrent d'abord la résidence de Qi Lei près de l'école, d'après l'adresse copiée par Mr. Jia.

Il s'agissait d'une maison à loyer modéré dans un dortoir collectif. Ils montèrent à l'étage et frappèrent à la porte. Il n'y avait personne.

— On dirait qu'il vit seul. Zhan Zhao jeta un coup d'œil autour de lui. On devrait aller voir l'administrateur pour obtenir la clé ?

— Pourquoi j'irais chercher un administrateur ? C'est trop d'ennuis, dit Bai Yutang en faisant signe de la main.

Après quoi, il leva le pied et donna un coup de pied au milieu de la porte.

Avec un bruit sourd, la porte s'ouvrit.

L'odeur étrange qui leur parvint au nez les fit tous deux froncer les sourcils. Alors qu'ils s'apprêtaient à entrer, ils entendirent un cri.

— Arrêtez, qui êtes-vous ?!

En tournant la tête, ils virent que la source de la voix se tenait tout près d'eux et les regardait fixement. C'était la personne qui s'amusait dans le restaurant un peu plus tôt : la fille punk.

Notes
1/ À la manière dont une femme dédie toutes ses émotions à un homme aimé.
2/ Celle de Gongsun et Bai Jintang.
3/ En anglais

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Affaire mystérieuse numéro 2
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Chapitre 32
Groupe
— Qui êtes-vous ?

La punk laissa tomber le sac en plastique qu'elle tenait à la main. Quelques canettes de bière en sortirent, produisant le fracas du métal heurtant le sol et roulant sur le côté.

La fille avait fait quelques pas en avant et fixait Zhan Zhao et Bai Yutang avec vigilance.

Les deux hommes qui se tenaient devant la porte regardaient également la jeune fille. Bien qu'elle paraissait assez mature, ils pouvaient voir qu'elle était jeune et qu'elle ne devait pas avoir plus de 20 ans. Son visage pâle, son maquillage exagérément charbonneux et son rouge à lèvres violet rendaient son âge difficile à discerner et obligeaient les gens à y regarder à deux fois. Elle était extraordinairement mince et ses vêtements noirs serrés faisaient paraître sa silhouette très petite et sa tête un peu plus grosse.

— Tu te drogues ? demanda Bai Yutang en fronçant les sourcils et après l'avoir fixée un moment.

La jeune fille était choquée, tout comme Zhan Zhao croyait fermement au jugement de Bai Yutang à ce sujet. En regardant de plus près, il découvrit que la fille était un peu différente, peut-être un peu malsaine.

— Que… Qu'est-ce que vous êtes en train de dire ?

La jeune fille paniqua et tendit la main vers la bière posée sur le sol, mais sa main tendue tremblait anormalement.

Zhan Zhao ramassa une jarre qui avait roulé à ses pieds et la lui tendit.

La fille l'attrapa, les fixa férocement, se leva rapidement et se tourna vers la sortie.

— Quelle est votre relation avec Qi Lei ? demanda soudain Zhan Zhao.

La fille se figea, se retourna lentement.

— Vous connaissez mon frère ? demanda-t-elle.

Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent. Ils ne s'y attendaient pas, mais la fille s'avérait être la sœur de Qi Lei.

— Quel est ton nom ? demanda Bai Yutang.

Peut-être était-ce à cause de l'aura unique de policier qu'il dégageait, mais la fille semblait avoir un peu peur de lui.

— Qi Le… hésita-t-elle un peu. Pourquoi vous cherchez mon frère ? Il n'est pas à la maison ? demanda-t-elle ensuite d'une voix un peu plus pressante.

— Qu'a-t-il fait ? demanda Bai Yutang.

— Je ne sais pas, dit-elle en s'affaissant soudain. Je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jours. Il ne s'est pas entraîné avec le groupe et l'interview de la maison de disques a été gâchée.

— Tu ne sais pas où il est allé ? demanda Bai Yutang.

— Oh… réagit Qi Le en levant les yeux vers Zhan Zhao et Bai Yutang. Vous ne ressemblez pas à ces usuriers. Quel est le problème avec mon frère ?

— Ton frère sait-il tirer ? dit Bai Yutang en ignorant la question de Qi Le.

— Hein ? demanda Qi Le en haussant les épaules. Vous vous moquez de moi ? Mon frère ne sait que jouer de la basse ! Tirer ?

Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent à nouveau, hésitants.

— C'est ton frère ? dit Bai Yutang en sortant une photo et en la montrant à Qi Le.

Elle la regarda avec méfiance et hocha la tête. Comme si elle sentait que quelque chose n'allait pas, elle ouvrit un peu la bouche, tremblante.

— Qui êtes-vous ? … Qu'est-il arrivé à mon frère ?

Bai Yutang lui montra sa carte d'identité.

— La police ? Vous êtes des policiers ? Je vois. Mon frère est-il à nouveau malade ? demanda Qi Le anxieusement. Il est somnambule. Ce n'est pas intentionnel. Ne l'embarrassez pas !

— Devrions-nous entrer pour discuter ?

Zhan Zhao vit que Qi Le était un peu émotive et lui indiqua la porte ouverte.

Elle prit une grande inspiration, acquiesça et entra la première dans la pièce.

Bai Yutang et Zhan Zhao suivirent.

L'appartement faisait moins de 46m2. Il y avait une structure simple, une cuisine, une petite salle de bain humble et une chambre. L'éclairage de la pièce était très faible. Qi Le courut pour ouvrir les rideaux et les fenêtres, permettant ainsi à l'air de circuler. La pièce était en désordre ; des bouteilles de bière jonchaient le sol et il y avait de nombreuses boîtes de fast-food moisies.

— C'est en désordre, dit-elle, un peu gênée, en nettoyant.

Zhan Zhao fit le tour de la maison. La cuisine, la chambre, les toilettes… ses sourcils se haussèrent peu à peu.

— Vous vivez avec votre frère ?

— Non, dit Qi Le en secouant la tête. Mon frère est malade et ne peut vivre avec personne.

— C'est à cause du somnambulisme ? demanda Bai Yutang en fixant quelques coups de poing écarlates désordonnés sur le mur. Ton frère a frappé le mur tout seul ?

— Ho.

Elle s'assit sur le lit et sortit une cigarette. Elle la mit dans sa bouche et leva le briquet vers elle, avant de reprendre.

— Il ne peut pas le supporter parfois. Il est très irritable et devient un peu démoniaque…

Après quelques essais, elle ne réussit pas à allumer le briquet.

— Votre frère vit-il avec quelqu'un d'autre ? demanda à nouveau Zhan Zhao.

— Non ! s'exclama Qi Le en jetant un coup d'œil à Zhan Zhao. J'ai dit que comme il est somnambule, il ne peut pas partager son espace avec d'autres !

Elle jeta son briquet sur le côté.

— Dites-moi juste ce qui est arrivé à mon frère.

— Il est soupçonné d'avoir commis des meurtres en série et il est mort, dit lentement Bai Yutang.

Qi Le les regarda avec une expression stupéfaite et Zhan Zhao et Bai Yutang ne purent le supporter.

Baissant rapidement la tête, Qi Le retira la cigarette de sa bouche et la jeta. Elle sortit son paquet et en tira une autre qu'elle porta à sa bouche. Elle chercha ensuite le briquet qu'elle venait de jeter. Des larmes tombèrent sur le sol de sa tête penchée. Elle ramassa finalement le briquet, mais son visage se décomposa (1). Assise par terre, Qi Le essuya désespérément ses larmes.

— Je m'attendais à ce qu'un tel jour arrive à cause de sa maladie !

— Pourquoi il n'est pas allé voir le médecin s'il était malade ? demanda Bai Yutang.

— Il est déjà allé en voir un ! Il a pris le médicament contre le somnambulisme prescrit par le médecin, mais ça ne l'a pas aidé du tout ! dit Qi Le en serrant les dents et retint ses larmes. Il est devenu de plus en plus effrayant chaque jour ! Je ne savais pas s'il était un bon gars, ou s'il faisait semblant de l'être pendant la journée !

— Votre frère… commença Zhan Zhao en fixant Qi Le. Il a déjà dit qu'il avait l'impression que quelqu'un d'autre était dans son corps ?

— Comment vous le savez ? dit Qi Le en levant les yeux de surprise.

— Quel était son état de santé ? Quel médecin a confirmé qu'il était somnambule ? continua Zhan Zhao.

— Il… Lorsqu'il s'endormait, il se réveillait et devenait une personne complètement différente. Une personne différente de mon frère… Le lendemain matin, il redevenait normal. Mon frère m'a souvent dit qu'il avait l'impression d'avoir une autre personne dans son corps, dit Qi Le en essuyant ses larmes. Mon frère a consulté beaucoup de médecins, et ils ont tous dit qu'il était somnambule.

— Cat, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Bai Yutang avec inquiétude, remarquant que le teint de Zhan Zhao n'était pas clair.

— Quel médecin votre frère a-t-il consulté ? continua de demander Zhan Zhao.

— Au début, c'était juste le médecin de l'infirmerie…Plus tard, on est allés voir un psychiatre… dit Qi Le perplexe. Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Vous avez déjà vu un psychologue ? soupira Zhan Zhao.

— Où est-ce qu'on peut en trouver un ? dit Qi Le qui réfléchit en secouant la tête.

Zhan Zhao se leva et resta silencieux un moment, fixant les marques de sang rouges sur le mur.

— Votre frère n'avait pas de trouble mental, il avait une maladie mentale(2). Pour être précis…il avait un dédoublement de personnalité.

— Un dédoublement…de personnalité ? demanda Qi Le en levant les yeux vers Zhan Zhao perplexe. Que…que voulez-vous dire ?

— Ça signifie que votre frère avait une autre personne dans son corps, dit Zhan Zhao en regardant Qi Le. Celui qui sortait la nuit n'était pas votre frère, mais une autre personne. Le subconscient de votre frère l'a créé, mais il s'est développé en une existence hors du contrôle de votre frère.

— Je… je ne comprends pas, dit Qi Le en secouant la tête, confuse.

— Ton frère n'était pas méchant, il partageait juste son corps avec un méchant, conclut Bai Yutang simplement.

— Est-ce que cela a de l'importance pour vous ? demanda Zhan Zhao à Qi Le, anxieusement assise.

— Pourquoi mon frère est mort ? demanda Qi Le en levant les yeux.

Zhan Zhao ouvrit la bouche et se demanda comment répondre à cette question.

— J'ai tiré sur lui, dit calmement Bai Yutang.

Qi Le le regarda avec surprise.

— Euh… votre frère utilisait un fusil de sniper, dit Zhan Zhao anxieusement en voulant s'expliquer.

— C'était la nuit ? l'interrompit Qi Le.

— Oui.

Zhan Zhao hocha la tête, impuissant.

— En d'autres termes, vous avez tué le méchant qui vit dans mon frère, n'est-ce pas ? demanda Qi Le.

Bai Yutang ne dit rien.

— Mon frère voulait mourir depuis longtemps.

Qi Le baissa la tête et s'arrêta de parler.

Zhan Zhao et Bai Yutang quittèrent le modeste appartement et se dirigèrent vers la voiture.

En chemin, Bai Yutang ne dit rien et Zhan Zhao le suivit.

Après être monté dans la voiture et avoir ajusté le rétroviseur, Bai Yutang démarra le moteur.

— Allons à la salle d'activité pour trouver quelqu'un dans le groupe.

Il n'entendit pas de réponse de la part de Zhan Zhao.

Il tourna la tête et vit que Zhan Zhao était assis tranquillement et le regardait attentivement.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? sourit amèrement, Bai Yutang.

Après être resté silencieux quelques instants de plus.

— Xiao Bai(3), combien de personnes tu as tuées ? demanda sérieusement Zhan Zhao.

— Qi Lei est mon quarante-neuvième, dit Bai Yutang après s'être figé.

Il tourna la tête en regardant devant lui.

— Tu te souviens de tout ? reprit sérieusement Zhan Zhao.

Bai Yutang ne dit rien, regarda fixement devant lui et acquiesça.

— Alors combien de personnes tu as sauvées ? continua Zhan Zhao.

Bai Yutang se tourna pour regarder Zhan Zhao. Leurs yeux se rencontrèrent et il tendit la main pour arranger les cheveux de Bai Yutang.

— Tu ne t'en souviens pas, n'est-ce pas ?

— Cat…, chuchota Bai Yutang en saisissant la main de Zhan Zhao.

— Yutang, tu es vraiment gentil, dit lentement Zhan Zhao sans rompre le contact visuel.

Ouvrant la main de Zhao, Bai Yutang baissa la tête et sourit.

— Tu n'as pas peur de mon côté violent ?

— Si tu veux sauver quelqu'un, tu dois tuer et je vais devoir tuer, dit Zhan Zhao en le regardant calmement.

— Cat, tu me réconfortes ?

L'obscurité dans les yeux de Bai Yutang avait disparu et il était redevenu le Bai Yutang originel.

Zhan Zhao était soulagé et lui sourit.

Bai Yutang frotta doucement ses doigts sur la mâchoire de Zhan Zhao, puis baissa la tête et l'embrassa tendrement.

Cette fois, Zhan Zhao ne le gronda pas et ne le frappa pas. Il se contenta de rester docilement assis, les yeux fermés et laissa Bai Yutang explorer le baiser doucement, profondément et sans fin…

Bien qu'il n'ait pas cherché à obtenir de l'aide correctement et que c'était toujours lui qui protégeait Zhan Zhao, Bai Yutang comprit que c'était Cat qui essayait de le protéger à sa manière, maladroite et flatteuse.

Qui ne cherchait pas à se protéger ? En fait, il y a un diable dans le cœur de chacun. Un jour, il devenait si fort qu'on ne pouvait plus le combattre, mais l'essentiel était qu'il y ait toujours autour de soi un ange prêt à nous sauver…Comment ne pas tomber amoureux d'une telle tendresse ?

Le long baiser était terminé. Bien que Bai Yutang ait eu envie de continuer, il lâcha Zhan Zhao. Il était rare que Cat soit aussi docile. En fait, c'était un miracle qu'il s'en soit sorti sans être battu cette fois-ci et ce genre de choses ne devait pas être précipité.

Zhan Zhao tourna la tête pour regarder par la fenêtre. Il n'avait pas besoin de regarder Bai Yutang pour savoir que la queue d'une certaine Mouse devait se dresser fièrement…son visage était brûlant.

Bai Yutang démarra la voiture et regarda le visage de Zhan Zhao dans le rétroviseur. Les oreilles de Cat étaient rouges.

Dans la voiture fermée, il y avait une légère incertitude dans l'air. Les deux hommes restèrent silencieux pendant tout le trajet, mais dans leurs cœurs, leurs émotions étaient erratiques et se balançaient comme s'ils étaient pris dans une tempête.

Lorsqu'ils arrivèrent à la porte du petit bâtiment rouge de trois étages dont M. Jia avait parlé, ils entendirent de la musique provenant du deuxième étage. On aurait dit que quelqu'un jouait de la batterie et de la guitare. Ils ne pouvaient pas l'entendre clairement, mais cela semblait un peu chaotique et c'était certainement fort.

Ils montèrent les escaliers en suivant le son. Ils trouvèrent sans difficulté la dernière salle d'activité, à l'ouest du deuxième étage. La porte était cachée et les mots "point d'ébullition" y étaient inscrits.

Bai Yutang ouvrit la porte et plusieurs personnes dans la pièce levèrent la tête en même temps et regardèrent avec étonnement Bai Yutang et Zhan Zhao qui entraient.

La pièce était remplie d'instruments divers.

Il y avait trois personnes dans la pièce. Une femme assise devant les tambours était habillée de la même façon que Qi Le, mais elle était plus grande. À côté d'elle, un grand garçon mince aux cheveux longs tenait une guitare. L'autre était l'homme d'âge moyen qui était avec Qi Le dans le restaurant japonais.

— Jeune maître Bai(4) ?

Sans attendre que Bai Yutang et Zhan Zhao parlent, l'homme d'âge moyen appela et salua  Bai Yutang avec enthousiasme.

Bai Yutang se figea. Il était déjà un adulte et pour la première fois de sa vie, quelqu'un l'appelait : Jeune maître.

Zhan Zhao, derrière lui, était également curieux.

— J'ai oublié de me présenter.

L'homme d'âge moyen sortit sa carte de visite.

— Je m'appelle Zhang Hua et je suis agent chez Bai Shi, une maison de disques. J'ai rencontré le jeune maître Bai au banquet hier soir.

— Oh.

Bai Yutang réalisa qu'il s'agissait d'un des employés de son frère aîné.

— Je n'ai aucune relation avec le groupe Bai, alors vous n'avez pas besoin de m'appeler Jeune Maître Bai. Je suis ici pour enquêter, dit-il avec chaleur.

Il était embarrassant de voir le visage de l'agent musical Zhang Hua rougir sous l'effet de l'humiliation. Bai Yutang était comme ça. Il n'aimait pas faire preuve de subtilité. Il disait toujours ce qui lui passait par la tête, simplement et sans détour. Il était très difficile de lui résister.

Sans attendre la réponse de Zhang Hua, Bai Yutang leva les yeux vers les deux membres du groupe derrière lui.

— Vous êtes le groupe Point d'Ébulition ?

Ils se regardèrent l'un l'autre et acquiescèrent.

— Police, dit Bai Yutang en sortant sa carte d'identité. Je veux que vous me parliez de Qi Lei.

— Qi Lei ? demanda la fille qui jouait du tambour en se levant d'un bond. Où est passé ce morveux ? Ça fait tellement de jours qu'il n'a pas donné de nouvelles.

Le gars qui jouait de la guitare à côté d'elle était visiblement beaucoup plus calme et il tapota la fille excitée pour la rassurer.

— Je m'appelle Cai Jie, le guitariste. Elle, c'est Chen Yu, la batteuse. Qi Lei était le bassiste et sa soeur Qi Le est la chanteuse. Qu'est-ce qui est arrivé à Qi Lei ? dit-il en se tournant vers Bai Yutang.

— Oui, nous attendons de signer le contrat, mais il manque deux personnes au groupe, intervient Zhang Hua à son tour.

— Signer un contrat ?

Bai Yutang regarda Zhang Hua d'un air perplexe.

— Oh ! Parce que leur popularité et leur apparence sont super, la maison de disques veut signer un contrat avec eux et produire un album, mais nous avons besoin des autres pour le signer.

— Il semble que vous et Qi Le ayez eu une dispute dans un restaurant japonais tout à l'heure. Pourquoi ? demanda Zhan Zhao.

— Euh, c'est… hésita Zhang Hua.

— Hah, il devait essayer de faire signer un contrat à Qi Le tout seul, dit le batteur Chen Yu. La maison de disques apprécie la bonne voix de Qi Le, pas les musiciens de seconde zone que nous sommes.

— Xiao Yu ! l'arrêta Cai Jie avant de se retourner pour demander. Qu'est-ce qui est arrivé à Qi Lei pour que la police vienne ?

— Mon frère est mort.

La porte s'ouvrit à nouveau et Qi Le entra.

— Quoi ???

Les trois personnes dans la pièce qui n'étaient pas au courant de la nouvelle furent simultanément choquées.

Qi Le les ignora et se dirigea directement vers Bai Yutang et Zhan Zhao.

— J'étais tellement débordée tout à l'heure que j'ai oublié de dire quelque chose de très important, dit Qi Le en leur tendant un ordinateur portable. Mon frère a récemment reçu des mails. Il m'a dit qu'ils pourraient le libérer.

— Des e-mails ?



Après que Ma Han ait vérifié la scène de crime, il avait acquis beaucoup d'informations. Il se précipita vers le S.C.I. pour faire un rapport à Bai Yutang, sortit de l'ascenseur et vit un jeune policier habillé comme un patrouilleur trainer à la porte du S.C.I.

— Qui cherchez-vous ? demanda Ma Han en regardant de haut en bas le petit policier, certain de ne l'avoir jamais rencontré.

— Euh…Je…

Le policier parut nerveux en voyant Ma Han.

— Quel est votre problème ? demanda à nouveau Ma Han, voyant qu'il était perdu.

— Je…je veux trouver…

— Vous cherchez quelqu'un ? Qui ?

— Trouver…Bai…Bai ?

— Bai ? Ma Han fronça les sourcils. Vous cherchez notre capitaine ?

— Non…Non…non…

Le petit policier se retourna et s'enfuit.

— Hé ! Hé…

Ma Han était déconcerté.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Gongsun sortit de la salle d'expertise derrière lui, tenant une épaisse pile de documents à la main.

— Oh ! Il y avait un petit policier bizarre à l'instant.

Gongsun regarda dans la direction que pointait Ma Han du doigt, mais ne vit personne.

— Je vois. Comment s'est déroulée ton enquête aujourd'hui ?

— Oh ! On a appris beaucoup de choses ! dit Ma Han en se redressant immédiatement.

— Une telle coïncidence ? rit Gongsun. J'ai aussi découvert beaucoup de choses ici.

Notes
1/ Une fleur épuisée ou complète, que j'ai interprétée comme une fleur flétrie.
2/ Le premier terme fait référence à des problèmes mentaux normaux et le second à des troubles psychologiques officiellement diagnostiqués.
3/ Xiao = petit. C'est un surnom utilisé pour désigner les plus jeunes et les plus proches. Bai Yutang est plus jeune d'une heure !
4/ 公子 (gōng zǐ) est le fils de quelqu'un d'influent.

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Nirlaw
Sam 20 Juil 2024 - 14:37


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 33
Le camp d'entraînement
Qi Le avait apporté l'ordinateur portable, mais elle ne connaissait pas le mot de passe. Bai Yutang et Zhan Zhao décidèrent de le ramener à leur bureau et de laisser Jiang Ping s'en occuper.

Ils n'avaient pas obtenu d'information importante en interrogeant les autres membres du groupe. Contre toute attente, les relations entre les étudiants étaient très profondes. Leur chagrin ne semblait pas faux.

Bai Yutang donna son numéro de téléphone à Qi Le et aux autres pour qu'ils puissent le contacter s'ils se souvenaient d'autre chose. Puis il quitta l'université M avec Zhan Zhao et retourna au poste de police.

— Les membres du groupe n'ont pas l'air d'avoir le moral, dit Zhan Zhao dans la voiture, en fronçant les sourcils.

— Ce sont tous des toxicomanes. Comment pourraient-ils avoir une bonne santé mentale ? dit Bai Yutang en conduisant.

— Ils n'ont qu'une vingtaine d'années et ce sont tous des étudiants. Quelles drogues pourraient-ils utiliser ? demanda Zhan Zhao, perplexe.

— Oh…Ça ne devrait pas être de l'héroïne ou de l'ice. C'est probablement de l'ecstasy bon marché, ou des inhalants, ou quelque chose comme ça. Il y a pas mal de sources potentielles, réfléchit Bai Yutang en secouant la tête. Un gaspillage de vie.

— En général, les gens qui ont un hobbit spécifique ou une spécialité sont moins susceptibles de se droguer, dit Zhan Zhao, perplexe. Même si Qi Lei a pris de la drogue parce qu'il était perturbé par sa maladie, qu'en est-il des autres membres du groupe ?

— Peut-être qu'ils se sentent vides… réfléchit Bai Yutang… mais c'est un indice. Peut-être que la source de la drogue nous aidera à résoudre l'affaire.

— On devrait demander l'aide des officiers de la division des stupéfiants ?

— Demandons d'abord à quelqu'un de les suivre. Nous pourrons peut-être trouver un indice grâce à cela ! dit Bai Yutang en secouant la tête.

Pendant qu'ils discutaient, les deux hommes atteignirent le poste de police.

Au S.C.I., les membres de l'équipe envoyés pour enquêter étaient déjà rentrés. Deux autres personnes se trouvaient dans le bureau : les jumeaux de la famille Ding.

Bai Yutang poussa la porte et vit ce que les jumeaux distribuaient.

— Voici la carte d'or VIP de la branche de Consommation de restauration du groupe Bai. Vous n'aurez pas à dépenser d'argent pour manger dans les chaînes de restaurants Bai du monde entier, dirent-ils.

— Qu'est-ce que vous faites tous les deux ? demanda Bai Yutang, en colère.

— On aide le patron à ramener les gens ! acquiescèrent les jumeaux.

— Vous osez venir au poste de police pour soudoyer les gens. Vous cherchez la mort ?

Bai Yutang leur jeta un regard noir et pointa la porte du doigt.

— Sortez !

— Che, nous sommes en train d'établir un contact personnel. Ce n'est pas contraire à la loi ! déclarèrent les jumeaux en tapotant les épaules de Zhao Hu en même temps. N'est-ce pas, mon frère ?

— Euh, hésita Zhao Hu, en les regardant alternativement avant de finalement lever les yeux vers Bai Yutang.

Il ne savait plus où donner de la tête.

Bai Yutang le dévisagea férocement.

— Euh…non.

Zhao Hu trembla.

— Ah ? On n'est pas de bons frères ? demandèrent les jumeaux, plaçant leurs mains sur leurs cœurs. Nous sommes tellement blessés.

— Euh oui, acquiesça Zhao Hu.

— Quoi ?

Bai Yutang lui lança un regard féroce.

— Euh, non…euh…ça…

Zhao Hu regarda les jumeaux à côté de lui, puis regarda Bai Yutang devant lui, luttant pendant un moment.

— Ouais… s'exclama Zhao Hu, se retournant et s'approchant de Wang Chao derrière lui. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi c'est toujours moi !!!?



Après avoir épuisé tous leurs efforts, les jumeaux de la famille Ding furent finalement renvoyés. Zhan Zhao et Bai Yutang convoquèrent tout le monde dans la salle de conférence.

— Jiang Ping, c'est l'ordinateur de Qi Lei, mais on n'a pas le mot de passe. Pouvez-vous voir s'il y a un moyen d'entrer ?

— Pas de problème !

Jiang Ping prit l'ordinateur et l'alluma rapidement.

— Oh, c'est un simple mot de passe d'utilisateur. On peut le saisir en toute sécurité. J'en ai pour 10 minutes !

Puis elle se mit au travail.

— Et les autres ? demanda Bai Yutang.

— Je vais commencer, intervint Ma Han en levant la main. J'ai emmené l'équipe médico-légale sur les quatres scènes de crime et j'ai trouvé quelques problèmes.

Il sortit ensuite une série de photos et les montra du doigt.

— En ce qui concerne ces quatre crimes, ils n'auraient dû être commis que par une seule personne, à savoir Qi Lei.

— Pourquoi pensez-vous ça ?

Tout le monde se rassembla pour regarder les photos.

— Les choix de tir sont tous à peu près à la même distance, 50 mètres, dit Ma Han. Il s'agit manifestement d'une approche profane !

— Profane ?

Tout le monde était perplexe.

— Le capitaine a tué Qi Lei à 50 mètres de distance ce jour-là, n'est-ce pas ? continua Ma Han.

Bai Yutang acquiesça.

— La portée effective d'un pistolet normal est d'environ 50 à 100 mètres, de sorte que les tireurs d'élite professionnels ne tirent pas à moins de 100 mètres. La portée effective d'un fusil de sniper est de 800 à 1000 mètres. Si vous tirez à une distance aussi courte, la balle peut traverser votre cible et blesser d'autres personnes.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

Zhan Zhao comprit soudain pourquoi Bai Yutang lui demandait de parler en langage humain à chaque fois qu'il faisait une psychanalyse.

— Eh bien, pour un étudiant, Qi Lei avait une maîtrise relativement complète des connaissances requises sur les snipers. De l'angle de tir au calcul de la direction du vent et de la précision, il était très professionnel. Cela indique qu'il avait beaucoup d'occasions de s'entraîner et de connaissances théoriques. Mais…

Ma Han fit une pause.

— Il n'a pas utilisé la bonne distance.

— Oh, dit Bai Yutang en hochant la tête. Je vois, tu veux dire que sa pratique avait une portée limitée !

Ma Han acquiesça.

— Il s'entraînait dans un stand de tir ? demanda Zhan Zhao.

— Je crois que c'est le cas ! La longueur de la plupart des champs de tir est de 50 à 100 mètres. Je me suis donc rendu dans les stands de tir de cette ville pour enquêter et j'ai découvert que Qi Lei était membre du club "Guanglong" ! dit Ma Han.

— Guanglong ? demanda Bai Yutang en fronçant les sourcils. Ça me dit quelque chose.

— Capitaine, comment est-ce que vous pouvez entraîner vos muscles si vous n'allez jamais dans des clubs de fitness ? La plupart des centres de remise en forme et des clubs de sport de la ville S sont sous la marque "Guanglong", rit Wang Chao.

— Ah.

Bai Yutang s'en souvint. C'est vrai que cela lui avait donné cette impression.

— Guanglong fait partie du groupe Pang ! Le patron doit être Pang Yu, lui fit remarquer Wang Chao.

— Pang Yu ?

Zhan Zhao semblait un peu distrait. Où avait-il déjà entendu ce nom auparavant.

— Kitty, tu le connais ?

Bai Yutang regarda Zhan Zhao avec un peu de surprise.

— Non, mais le nom me dit quelque chose.

Zhan Zhao y réfléchit en penchant la tête. Ce jour-là, à la porte de l'amphithéâtre du docteur Wilson, la personne qu'il avait rencontrée semblait s'être appelée "Pang Yu".

— Y a-t-il des photos de lui ? demanda Zhan Zhao.

— Oui.

Ma Han en sortit une et la posa devant Zhan Zhao.

L'homme sur la photo avait une apparence froide et un regard acéré.

— J'ai déjà vu cette personne ! dit Zhan Zhao en pointant du doigt la photo. Il est allé écouter le cours de psychologie du Docteur Wilson !

— Est-ce la personne qui t'a parlé à l'entrée de l'auditorium ce jour-là ? demanda Bai Yutang qui semblait aussi se souvenir un peu de lui. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

— Rien de spécial. Il a juste dit qu'il avait assisté à l'une de mes conférences, dit Zhan Zhao en secouant la tête.

— Est-ce qu'il aime aller à des conférences ? dit Zhao Hui perplexe. Ce n'est pas un homme d'affaires ? Pourquoi il est allé à une conférence de psychologie aussi professionnelle ?

— Et ! jouta Ma Han. J'ai aussi trouvé cette personne dans les profils des membres du club ! Vous vous souvenez de lui ? demanda-t-il en sortant une autre photo.

Tout le monde baissa les yeux et fut pris au dépourvu.

— Li Feifan ?

— C'est l'étudiant qui harcelait Kitty !

Le visage de Bai Yutang était sérieux.

— Il semble qu'il y ait une sorte de signification plus profonde à cela, continua-t-il.

Tout le monde acquiesça.

— Ma Han, renseigne-toi sur ce club de tir !

— Relax, Boss ! dit Ma Han en sortant une carte. J'ai déjà préparé mon adhésion.

— Petit plaisantin, fais attention ! se mit à rire Bai Yutang.

Zhan Zhao interrogea Wang Chao et Zhang Long.

— Et les autres victimes ? Ont-ils quelque chose en commun ?

— Ahh, soupirent-ils. S'ils doivent avoir quelque chose en commun, c'est qu'ils sont tous des gens bien.

— Des gens bien ?

— Un professeur d'université, un homme d'affaires, un célèbre philanthrope et un vétérinaire dans un hôpital pour animaux, acquiesça Zhang Long en ouvrant trois copies des profils de victime.

— Plus le docteur Wilson, le psychologue, et ce Jon King, l'acteur de cinéma.

— Ils n'ont pratiquement aucune relation.

Zhao Hu se gratta la tête.

— Que font le docteur et Jon en ce moment ? demanda Bai Yutang.

— Le docteur doit rester à l'hôpital pour se faire soigner à cause de sa soudaine crise cardiaque.

— Jon va bientôt tourner un film.

— La sécurité de leurs vies doit être garantie, ordonna Bai Yutang.

— Détendez-vous, Ai Hu et les autres ont envoyé de nombreux policiers pour les protéger, ils se montrent coopératifs, dit Wang Chao. Nous allons enquêter un peu plus sur eux.

— En ce qui concerne les armes à feu, Xu Qing est toujours en train d'enquêter, mais l'arme semble avoir été passée en contrebande, ajouta Zhao Hu.

— Que tout le monde continue à suivre ! Zhao Hu, va à l'Université M et surveille les membres de Point d'Ébullition, en particulier Qi Le.

— Oui !

— Voici mon rapport d'autopsie, dit Gongsun en présentant le rapport d'autopsie de Qi Lei. Il a de très sérieuses preuves d'automutilation et il prenait de la drogue !

Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent. C'est sûr…

— Patron ! Venez voir ! cria soudain Jiang Ping, qui jouait avec l'ordinateur.

Tout le monde se précipita.

— Il y a un mail étrange. On a été reçu le 27 novembre, le jour de la fusillade.

Jiang Ping ouvrit le message.

"Le temps est écoulé, réveille le démon ! À partir de maintenant, tu n'es plus toi-même !"

Tout le monde était abasourdi.

— Il y en a encore d'autres ! dit Jiang Ping en ouvrant plusieurs autres mails. Il y a quatre mails au total avec le même contenu et les dates des trois mails correspondent aux jours des trois affaires avec le sniper.

— Qui les a envoyés ? demanda Bai Yutang.

— La signature est Camp d'entraînement de Tueur.

Jiang Ping sélectionna la case du nom de l'expéditeur pour que tout le monde puisse le voir.

— Patron, regardez l'écran de son ordinateur.

Jiang Ping navigua jusqu'à l'écran et ce fut un écran noir avec un diable.

— Kitty, qu'est-ce que ça signifie ? demanda Bai Yutang.

— Quelqu'un contrôlait Qi Lei pour qu'il tue. Peut-être que ce camp d'entraînement est une organisation d'assassinat ! dit Zhan Zhao après être resté silencieux pendant un moment.

— Oooh, soupira Bai Yutang. Cette affaire semble être encore plus compliquée que prévu ! Jiang Ping, vérifie l'expéditeur.

— Oui, mais ce sera difficile ! Ces identités sont souvent fausses.

— Nous devons le faire le plus vite possible ! Il pourrait y avoir d'autres victimes, dit Zhan Zhao après avoir hésité un instant.

Les expressions de tout le monde devinrent sérieuses en même temps.

Zhan Zhao suivit Bai Yutang dans son bureau.

— Yutang, je suis un peu inquiet.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Bai Yutang remarqua l'inquiétude de Zhan Zhao.

— D'après la description que Qi Le et les autres nous ont faite, l'état de Qi Lei n'était pas grave au début. Il s'est fortement détérioré récemment.

— Et alors ?

Bai Yutang était perplexe.

— Je pense qu'il est possible que la détérioration de son état ait été causée par une induction psychologique ! De plus, le guide est malveillant ! dit Zhan Zhao. C'est une tâche psychologique très difficile et très dangereuse !

Bai Yutang resta silencieux.

— Je ne sais pas quand ça a commencé. La psychologie peut être utilisée comme une arme du crime, dit Zhan Zhao à contrecœur. Parfois, ça semble plus efficace qu'une arme à feu.

Bai Yutang lui tapota l'épaule et voulut lui dire quelques mots de réconfort.

Didididididi

Son téléphone sonna et Bai Yutang le sortit. Dès que l'écran s'alluma, son visage devint blanc.

— Kitty ! dit-il en levant la main et en lançant le téléphone à Zhan Zhao. Alerte de premier niveau !

Zhan Zhao saisit instinctivement le téléphone. Il jeta un coup d'œil à l'écran - Maman.

Il jeta rapidement le téléphone en arrière.

— Réponds !

— Aide-moi ! Dis simplement que je ne suis pas là !

Bai Yutang le lança à nouveau.

— Je ne veux pas ! Je ne veux pas mentir ! Tu fais ça à chaque fois !

Le téléphone continua de sonner et après quelques aller-retours dans les airs, Bai Yutang l'attrapa. Il appuya sur le bouton d'appel et le lança à nouveau à Zhan Zhao.

— Hé ! Toi !

Zhan Zhao voulut le relancer à nouveau, mais la personne à l'autre bout avait entendu sa voix.

— Hé ? Bonjour ? N'est-ce pas Xiao Zhao ?

N'ayant d'autre choix que de jeter un regard furieux à Bai Yutang, Zhan Zhao répondit au téléphone.

— Hé, Tante.

— Xiao Zhao, Yutang est à côté de toi ?

La voix de madame Bai était toujours aussi douce et aimante.

— Ah… Yutang.

Zhan Zhao leva les yeux vers Bai Yutang.

Il lui fit signe de la main.

— Oh, il n'est pas là.

— Il n'est pas là ? Alors je vais te le dire. N'oublie pas de venir dîner chez nous ce soir.

— Dîner ?

Zhan Zhao regarda à nouveau Bai Yutang.

Bai Yutang agita la main plus fort, indiquant qu'il devait refuser !!!

— Tante, on a déjà quelque chose d'autre à faire ce soir, dit Zhan Zhao.

— Humm.

Madame Bai resta silencieuse à l'autre bout du fil pendant un moment.

— Xiao Zhao, mets le téléphone sur haut-parleur et passe-moi la personne qui te fait signe, continua-t-elle.

Impuissant, Zhan Zhao dut appuyer sur le bouton du haut-parleur et pointa le téléphone vers Bai Yutang.

Ils entendirent une toux de l'autre côté du téléphone, puis la voix douce et gentille disparut. Elle fut remplacée par un rugissement féroce.

— Bai Yutang ! Vous deux, rentrez à la maison pour dîner ! Sinon, je vais imprimer des photos de vous deux portant des vêtements de femme et les afficher à l'entrée de votre commissariat !!!

Bang.

La communication prit fin.

Choqués, ils secouèrent la tête pour se débarrasser du bourdonnement dans leurs oreilles et soupirèrent.

— Qu'est-ce que vous regardez ? Sortez et enquêtez sur l'affaire ! hurla Bai Yutang aux spectateurs massés devant la porte.

Couvrant leurs rires, ils s'enfuirent dans toutes les directions.

Ce soir-là, Zhan Zhao et Bai Yutang retournèrent docilement chez les Bai, dans la zone urbaine. Sans surprise, madame Zhan était en train de cuisiner avec madame Bai. Dans le salon, Bai Yuwen et Zhan Qitian buvaient du thé et discutaient. Un homme d'âge moyen un peu corpulent était également assis avec eux.

Les deux enfants les saluèrent docilement.

L'homme d'âge moyen les regarda en souriant.

— C'est Yutang et Xiao Zhao ? Ils sont devenus si grands. L'élite de la police ! Hahaha.

Il était très direct et donna à Zhan Zhao et Bai Yutang un moment de confusion.

— C'est ton troisième oncle, dit Bai Yuwen en riant. C'est mon cousin, Bai Feng. Vous l'avez tous rencontré quand vous étiez jeune.

— Troisième oncle.

Ils le saluèrent docilement.

— Yutang, l'enfant de la famille de ton troisième oncle, c'est à dire ton cousin, est diplômé de l'académie de police cette année et vient d'être affecté au bureau de la ville S. Tu dois t'occuper de lui !

Bai Yuwen lui donna des instructions.

— Bai Chi ! Ton cousin est là, vient le saluer, appela Bai Feng en direction de la cuisine.

Lorsque Zhan Zhao et Bai Yutang entendirent ce nom, ils semblèrent momentanément abasourdis.

Puis, un jeune homme à l'air nerveux suivit madame Bai hors de la cuisine. Après avoir enlevé son uniforme de policier et s'être habillé de vêtements décontractés, il avait l'air plus jeune. Quelqu'un qui ne le connaîtrait pas penserait qu'il s'agissait d'un étudiant. C'était l'homme de la veille, le petit policier du toit.

Bai Chi sourit maladroitement à Zhan Zhao et Bai Yutang.

— L'équipe, l'équipe… Chef Bai.

Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent, surpris et un peu amusés.

— Haha, rit Bai Yuwen. Quel chef d'équipe Bai ? Il est chez lui ! Appelle-le Frère ! Ils sont tous les deux tes frères.


Bai Chi baissa la tête, rougit et ouvrit la bouche pour parler. Il ne dit "Frère" qu'après une longue pause.

Zhan Zhao regarda Bai Yutang comme pour lui dire :

— C'est rare. Tu as une telle personne dans la famille Bai ?

— Tu ne penses pas qu'il n'a pas l'air d'être de la famille Bai ? Il a dû être adopté, dit Bai Yutang en clignant des yeux.

Zhan Zhao le fixa.

— Tu n'es pas gentil, Souris Blanche !

— J'aurai des ennuis plus tard, dit Bai Yutang en haussant les épaules.

Bai Chi regarda ses deux frères dans les yeux et son visage redevint rouge.

— Que dois-je faire ? Ils m'ont vu dans une situation si humiliante hier. Ils vont sûrement me regarder de haut.

Il baissa à nouveau la tête pendant quelques minutes.


"Grêle forte, eau noircie et neige
par l’air ténébreux se déversent;
la terre qui reçoit tout cela pue.
Cerbère, bête cruelle et difforme,
hurle de ses trois gueules ses aboiements
sur les gens qui sont là submergés.
ses yeux sont rouges, la barbe grasse et noire,
le ventre large, les mains griffues;
il déchire les esprits, les écorche et les écarte.
La pluie les fait hurler comme les chiens;
d’un flanc ils font écran à l’autre;
et souvent ils se tournent vers les misérables profanateurs.
Lorsque Cerbère nous aperçut, le grand ver,
ses gueules béantes, nous montra les crocs;
il n’avait pas un membre qui ne tressaille.
Alors mon guide ouvrit ses deux paumes,
prit de la terre, et à pleines poignées
la jeta dans les gorges avides."



——"Divine Comédie" — — Chant VI de l'Enfer


Di~~~ L'e-mail apparut à l'écran.


— Vous seul pouvez les sauver !

Avec un bang, l'écran fut brisé par la chute d'un tabouret. La silhouette était assise dans un coin, tenant sa tête. Des cris rauques retentirent dans la pièce.


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Sam 20 Juil 2024 - 14:37


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 34
Probabilité
Les talents de cuisinière de Mme Bai et Mme Zhan étaient absolument remarquables ! Ces derniers temps, Bai Yutang et Zhan Zhao étaient très occupés et s'étaient contentés de fast-food pour s'en sortir. Ils étaient satisfaits. C'était délicieux !

Bai Yutang donna des plats à Zhan Zhao pendant qu'ils mangeaient, il prit ceux qu'il n'aimait pas et les jeta dans le bol de Bai Yutang.

— Je ne veux pas de shiitake !

— Chat difficile !

— Pas de radis blanc non plus.

— Il y a des vitamines !

— Alors mange-les toi-même !

— Le radis, c'est ce que je déteste le plus.

— Pourquoi tu es le seul à choisir ?

Les deux restèrent comme ça, mangeant et se disputant. Les adultes des deux familles étaient visiblement habitués et parlaient entre eux.

Bai Chi regarda fixement ces deux élites policières de haut niveau qui se battaient pour de la nourriture pendant qu'il mangeait, si choqué qu'il ne pouvait pas prendre une seule bouchée.

Après avoir mangé et bu, tout le monde s'assit pour discuter.

Après cinq minutes, Bai Yutang ne put rester assis. Il prit un moment pour s'éclipser de la pièce et revint peu après avec un ballon de basket.

— Cat ! Allons-y.

Zhan Zhao avait trop mangé et paniqua.

— Tu veux venir ? demanda-t-il avec une expression prudente à Bai Chi, qui était assis sur le canapé.

Celui-ci fut d'abord choqué, puis agréablement surpris. Il suivit Zhan Zhao et Bai Yutang.

Bai Yutang frappa le ballon et avança, Zhan Zhao étira son dos et Bai Chi suivit attentivement.

Il y avait un terrain de basket public dans le quartier. Il n'y avait personne la nuit, mais les projecteurs en surplomb éclairaient encore l'ensemble du terrain.

Bai Yutang entra sur le terrain entouré de barbelés et tira.

Zhan Zhao descendit vers les marches en béton qui servaient de sièges au public. Tout en regardant Bai Yutang tirer, il se souvint de l'époque où il était à l'université.

— Tu ne vas pas jouer ? chuchota Bai Chi en s'asseyant à ses côtés.

— Un exercice intense peut provoquer une appendicite s'il est pratiqué dans la demi-heure qui suit un repas ! rit-il.

— Alors… Bai…

— L'appendice de Mouse lui a été enlevé quand il était jeune ! C'est parce qu'il jouait après le repas, dit-il avec amusement.

— Oh, acquiesça Bai Chi.

— Tu as l'air d'avoir peur de lui ? lui demanda Zhan Zhao.

Bai Chi rougit.

— Il…il a pris mes balles ce jour-là.

— Hein ? demanda Zhan Zhao, perplexe.

— C'est que… j'ai oublié de mettre la sécurité, dit Bai Chi en hésitant. Il… il ne dit pas que je ne suis pas qualifié pour utiliser une arme ?

— Ta famille mentionne-t-elle souvent que tu as un tel cousin ? dit Zhan Zhao en souriant.

— Hum, acquiesça Bai Chi. Ils me demandent souvent d'apprendre de lui.

— Alors quand tu l'as vu pour la première fois ce jour-là, tu as eu l'impression que l'écart entre toi et lui était trop grand ? demanda Zhan Zhao avec intérêt. Tu penses qu'il est impossible d'être comme lui ?

— Ouais ! acquiesça sincèrement Bai Chi. J… J'ai tout juste réussi à obtenir mon diplôme de l'académie de police… Il n'y a aucune chance que je puisse…

— Ce n'est pas grave ! Tu ne sais pas te battre, tu ne sais pas tirer, mais ça ne veut pas dire que tu ne peux pas être policier ! dit Zhan Zhao en faisant un signe de la main.

Bai Chi regarda Zhan Zhao avec surprise.

— Un tel policier pourrait-il exister ?

— Pourquoi pas ? Il y en a un juste ici ! dit joyeusement Zhan Zhao en pointant son nez(1).

— T… toi ? demanda Bai Chi en se décrochant la mâchoire. Comment est-ce possible ?

— Je n'ai jamais tiré, sauf pendant l'examen, dit Zhan Zhao en regardant la lune dans le ciel. Je suis également astigmate. On dirait que quatre lunes brillent !

— Héhé, rit Bai Chi en se détendant. Mais tu es toujours célèbre. Ils disent tous que tu es un génie.

— En fait, Xiao Bai a simplement déchargé ton arme ce jour-là. Il ne voulait pas dire que tu ne le mérites pas.

— Alors… pourquoi ça ?

De toute évidence, ce problème avait troublé Bai Chi pendant un bon moment.

— Ce n'est qu'une amibe ! chuchota Zhan Zhao. Il ne faut pas croire qu'il est très compliqué !

Bai Yutang, au loin, éternua de façon explosive.

— Ahh. Une amibe ? dit Bai Chi en ouvrant grand les yeux.

— C'est une créature unicellulaire de bas niveau ! S'il pense que tu ne mérites pas d'être armé, il te le dira directement !

— Alors…pourquoi a-t-il fait ça ?

— Il a simplement senti que tu n'étais pas en état de manier une arme, dit Zhan Zhao en souriant.

— Je vois… c'est vrai ?

— Hé, héla Bai Yutang en tapotant la balle de loin. Vous avez presque fini ? Vous devriez aussi sortir pour faire de l'exercice ! Chat puant, tu t'es gavé de nourriture toute la journée. Fais attention à ton ventre !

Zhan Zhao roula des yeux.

— Sa force physique est excellente. Il a lancé soixante fois en un clin d'œil et il n'est pas essoufflé, dit Bai Chi en le regardant. Je ne serais même pas capable d'en faire dix !

— Qu'est-ce que tu viens de dire ? dit Zhan Zhao en se retournant pour le regarder avec surprise.

— Quoi ?

Bai Chi était perplexe.

— Xiao Bai ! appela Zhan Zhao. À combien tu en étais quand tu nous as appelé ?

— Hein ? demanda Bai Yutang en attrapant le ballon et le frappant. Presque soixante.

— Tu les as comptés pendant que tu discutais avec moi ? demanda Zhan Zhao en se tournant vers Bai Chi ?

— Non… non. Enfin, j'ai juste compté son rythme puis multiplié par rapport au temps total… bégaya Bai Chi.

Zhan Zhao réfléchit, regarda par terre et trouva une petite pierre. Avec elle, il dessina des cercles et des croix sur les marches en béton.

— Qu'est-ce que tu fais ? demanda Bai Yutang qui était arrivé derrière lui.

En regardant la collection irrégulière des cercles et de croix, Zhan Zhao passa la pierre à Bai Chi avec excitation.

— Suis ce modèle et dessine les cinq prochains symboles !

Bai Chi était déconcerté mais il regarda docilement les symboles. Il mit moins d'une seconde à réfléchir, puis dessina quelques croix et cercles juste après la rangée de symboles.

— Oh…

Zhan Zhao reprit son souffle.

— Cat, qu'est-ce que tu fais ? demanda Bai Yutang en s'avançant curieusement et en regardant les symboles au sol.

— Une partie du test d'intelligence d'Edward ! répondit-il avec excitation. Tu savais que ton cousin a probablement un QI de plus de 170 ?

— Qu'est-ce que ça veut dire, un QI de 170 ? demanda Bai Yutang, perplexe.

— 80 est un QI normal et à 100 de QI on peut dire que la personne est intelligente. Celui de Marie Curie était de 150 et celui d'Einstein de 160 ! dit Zhan Zhao. S'il avait étudié la physique, il aurait pu faire mieux que Hawking !

Bai Yutang cligna des yeux, puis tapota l'épaule de Bai Chi en souriant.

— Bon garçon ! Tu as vraiment raté ta chance !

Dès que ces mots furent prononcés, Zhan Zhao lui donna un coup de pied féroce.

— Qu'est-ce que tu racontes !

— Fichu chat ! dit Bai Yutang, tapotant le ballon et se dirigeant vers le centre du terrain. Arrête de te reposer et affronte-moi ! Ce maître(2) te battra !

Zhan Zhao enleva son manteau et le jeta sur les marches. Il allait demander à Bai Chi de l'accompagner, mais il le vit s'immobiliser, le visage rougi.

— Je… je n'ai pas aidé… La famille Bai a-t-elle perdu la face ?

Zhan Zhao rit.

— Il n'est pas nécessaire d'utiliser une arme pour être un bon policier ! dit-il en hochant la tête. Tu as la meilleure arme du ciel !

Après avoir parlé, il retroussa les manches de sa chemise. Il courut vers Bai Yutang et attrapa le ballon. Souris Blanche ! Tes jours d'arrogance sont terminés.

— Cat ! Tu as fait une faute !

— Qui a dit que j'en avais fait une ?

— Tu t'es enfui avec le ballon et tu n'as pas fait de faute ?

— Humm.

— Hé ! Tu pourrais aussi bien jouer au foot !

— Tire !

— Chat mort, tu comprends les règles ?

— Je suis les règles !



Ils continuèrent à se disputer jusqu'à 9 heures. En fait, c'était Zhan Zhao et Bai Yutang qui semèrent le trouble. Bai Chi aida juste à ramasser le ballon.

Didididi…

Le téléphone de Bai Yutang sonna soudain.

— Oui ? décrocha Bai Yutang . Quoi ? On arrive tout de suite !

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Zhan Zhao en voyant l'expression sombre de Bai Yutang.

— Quelque chose est arrivé à Qi Le.

— Quoi ? sursauta-t-il de surprise. Comment va-t-elle ?

Bai Yutang secoua la tête.

— Ne t'inquiète pas. Heureusement, j'ai demandé à Zhao Hu de la suivre aujourd'hui. Elle a été attaquée au couteau alors qu'elle achetait de la drogue dans la rue Nishang. Zhao Hu l'a sauvée, mais l'agresseur s'est enfui.

— Elle a été blessée ? dit Zhan Zhao, préoccupé.

Bai Yutang rangea le ballon et lança sa veste à Zhan Zhao.

— Qi Le a été blessée, mais elle a refusé d'aller à l'hôpital. Zhao Hu l'a ramenée au S.C.I et a demandé à Gongsun de lui faire un bandage.

— Alors, allons-y !

Zhan Zhao enfila son manteau et suivit Bai Yutang.

— Là ! dit Bai Yutang en lançant le ballon à Bai Chi. Tu rentres d'abord. On doit partir. On a une affaire à régler.

— Aah. Je… je veux y aller aussi.

Dès qu'il prononça ces mots, Bai Chi fut surpris de sa propre action. Pour la première fois de sa vie, il avait parlé si fort. Il baissa la tête, rougissant.

Bai Yutang se figea brièvement, tourna la tête pour regarder Zhan Zhao et lui donna un coup de pouce.

— Oh, kitty, tu peux même guérir les gens qui ont de l'autisme en une demi-heure !

— Je suis un expert ! répondit Zhan Zhao avec un signe V.

— Allons-y, dit succinctement Bai Yutang à Bai Chi, puis il courut rapidement avec Zhan Zhao jusqu'à la voiture en bas de l'appartement.

Bai Chi ne réagit pas pendant un moment avant de réaliser que Bai Yutang le laissait le suivre. Il mit rapidement ses jambes en action pour le poursuivre.



Au bureau du S.C.I.

Qi Le, enveloppée dans une couverture que lui avait donnée Zhao Hu, était assise sur une chaise et tremblait légèrement. La blessure au couteau sur son bras gauche saignait encore.

Gongsun entra avec la boîte médicale et tendit une tasse de thé chaud à Qi Le.

— N'ayez pas peur, je vais vous aider à soigner la blessure.

Qi Le frissonna, levant les yeux vers Gongsun avec un peu d'horreur, puis acquiesça.

Gongsun regarda son bras avec douceur. La coupure n'était pas grave, mais il fallait quand même la recoudre. Prenant de l'alcool, de la gaze, etc. Gongsun commença à soigner la blessure.

Qi Le agissait comme si elle ne ressentait aucune douleur. Gongsun fronça les sourcils, trouvant ça un peu étrange.

Zhao Hu se tenait sur le côté, l'air sombre. Lorsque Gongsun leva les yeux vers lui, il sortit un sac de poudre de sa poche et le lui montra.

Gongsun inspira et pensa secrètement : Quel âge avait cette fille pour se droguer ? Et maintenant, elle semblait…

Alors qu'il y pensait, il vit Qi Le se mettre soudainement à trembler violemment et l'expression de son visage se tordit peu à peu.

— Merde ! cria Gongsun. Elle est en train de faire une crise d'épilepsie !

— Ahhhhh.

Qi Le se leva soudain. Gongsun tenta de l'attraper, mais sa force était si grande qu'elle parvint à le repousser.

Gongsun tomba à la renverse et sentit une paire de mains familières l'attraper par derrière.

— Bai..

Gongsun se retourna et vit Bai Jintang qui se tenait derrière lui.

— J'ai remarqué que tu n'étais pas encore rentré et il est tard, alors je suis venu prendre de tes nouvelles.

Bai Jintang aida Gongsun à se stabiliser, puis leva la tête et regarda Qi Le avec une expression complexe. Elle luttait désespérément contre Zhao Hu, qui la maintenait sur la chaise.

Les jumeaux de la famille Ding qui avaient suivi Bai Jintang s'étaient déjà précipités. L'un d'eux prit la couverture et l'enroula autour de Qi Le sur la chaise et l'autre prit une corde et attacha le tout. Zhao Hu utilisa toute sa force pour s'accrocher à la chaise.

Qi Le se débattait dans la douleur, se tordait désespérément et criait. Elle suppliait tout le monde de lui donner des médicaments.

Dès que Bai Yutang et Zhan Zhao sortirent de l'ascenseur, ils entendirent ce cri.

Voyant le chaos qui régnait dans le bureau du S.C.I. et la situation misérable dans laquelle se trouvait Qi Le, qui ne pouvait ni survivre ni mourir, Bai Yutang et Zhan Zhao se tenaient inefficacement à l'écart, paniqués.

Bai Chi se tenait à la porte et regardait la scène avec horreur, craignant de faire un pas en avant.

Au fur et à mesure que le temps passait, Qi Le se calma et tout le commissariat se calma également. Personne n'était plus habitué à ce genre de cris que les policiers. C'était impossible de les pousser à moins d'être en état de manque. Une telle misère…

Zhao Hu, paralysé par l'épuisement, s'assit sur l'une des chaises, haletant lourdement. Ding Zhaohui détacha le corps de Qi Le et l'enveloppa dans la couverture. Il la souleva ensuite doucement et la plaça sur une chaise longue relativement large pour lui permettre de dormir plus confortablement.

Tout le monde dans le S.C.I. resta silencieux pendant un moment jusqu'à ce que Bai Yutang demande à Zhao Hu.

— Quelle est la situation ?

Zhao Hu se gratta la tête.

— Dès que je suis arrivé à l'université M dans l'après-midi, j'ai vu cette fille sortir seule de l'école et prendre un taxi jusqu'à la rue Nishang. J'ai été surpris. Pourquoi une étudiante irait-elle dans cet endroit ? Je l'ai suivie de près et plus tard, j'ai vu ce qu'elle avait acheté à un revendeur dans la rue. J'ai déjà vu ce gamin, qui se spécialise dans ce genre de drogue, dit-il. À ce moment-là, j'ai vu un gamin vêtu d'un pull noir s'approcher, les mains derrière lui et il a sorti un couteau à pastèque. J'ai remarqué la direction qu'il prenait et je me suis précipité vers Qi Le. Malheureusement, le garçon était très alerte et s'est enfui en un instant. Je n'ai pas osé laisser la fille seule, alors j’ai d'abord voulu la ramener, continua-t-il après avoir repris son souffle.

— À quoi ressemblait-il ?

Zhao Hu secoua la tête.

— Ce type ne portait pas seulement un pull, mais aussi un sweat à capuche. J'ai entendu dire il y a quelque temps que dans les quartiers chauds comme la rue Nishang, il y a souvent eu une personne non identifiée qui a attaqué des prostituées et des filles dopées, Je ne m'attendais pas à ce que Qi Le soit prise pour cible cette fois-ci !

— Quelle coïncidence qu'ils aient pris Qi Le pour cible ! dit Bai Yutang en fronçant les sourcils.

— C'est étrange, on vient de voir Qi Le aujourd'hui et quelque chose lui est arrivée ce soir ? dit Zhan Zhao en secouant aussi la tête.

— Non.. il est peu probable que ce soit une coïncidence, chuchota Bai Chi, qui était passé complètement inaperçue.

— Pourquoi tu dis ça ? demanda Zhan Zhao en le regardant.

— Prenons l'exemple d'un mois. La probabilité que vous trouviez quelqu'un aujourd'hui est de 1/30. Dans une université, il y a au moins 10 000 étudiants, donc la probabilité que vous la trouviez est de 1/10 000. La probabilité qu'elle sorte ce soir est de 1/30 et en même temps, il y a 1/10 cas de drogue à tout moment, donc la probabilité qu'un criminel sorte aujourd'hui est de 1/30. En d'autre termes, la probabilité que deux choses coïncident entièrement est de 1 sur 10 milliards, infiniment proche de zéro, de sorte qu'il est impossible que les deux affaires n'aient aucun rapport entre elles, dit timidement Bai Chi en hésitant un peu et en regardant Zhan Zhao.

La voix de Bai Chi devint de plus en plus basse car il s'aperçut que toutes les personnes présentes le regardaient d'un air surpris.

— Qui est ce gamin ? demanda soudain Bai Jintang à Bai Yutang.

— Notre frère, le fils de notre Troisième Oncle, Bai Feng. Il s'appelle Bai Chi, dit Bai Yutang en souriant.

— Oh… dit Bai Jintang en pointant son menton avec intérêt. Tu es sûr qu'il n'a pas été adopté ?



Zhan Zhao jeta à contrecœur un coup d'œil aux deux frères. Ils se ressemblaient vraiment !

— Zhao Hu, va voir l'équipe des cas graves et apporte toutes les informations pertinentes sur ces attaques. Nous nous occuperons de l'affaire.

— Oui !

Zhao Hu descendit en courant.

— Hé ! Petit cousin !  lui dit Bai Yutang en appelant Bai Chi, qui était horrifié et essayait de se cacher derrière Zhan Zhao. Tu veux être transféré au S.C.I. ?

…??...quoi ?...Les yeux de Bai Chi s'écarquillèrent d'incrédulité.

— Tu seras d'abord transféré temporairement pour cette affaire ! Si tu réussis, tu seras transféré définitivement ! Mais… dit Bai Yutang après avoir réfléchi. Tu ne pourras faire que du travail civil !


Comme fait la vague qui au-dessus de Charybde,
se brise contre celle qu’elle heurte,
ainsi faut-il qu’ici les gens dansent la ridda.
Là je vis des gens plus nombreux qu’ailleurs,
d’un côté et de l’autre, à grandes hurlées,
roulant de lourds fardeaux à la force de la poitrine.
Ils se cognaient l’un l’autre ; et à l’endroit où,
chacun se retournait en arrière, les roulant
et criant: « Pourquoi, retiens-tu ?» et « Pourquoi jettes-tu?».
Ainsi ils tournoyaient par le cercle obscur
de chaque côté au point opposé,
toujours se criant l’un l’autre leurs rimes honteuses;
puis chacun virait, quand était rejointe
au milieu du cercle l’autre joute.


——"Divine Comédie" —— Chant VII de l'Enfer

Il enflamma la bombe à essence qu'il tenait dans sa main et la lança sur la foule dense, en écoutant les cris et en riant.

Agitant le long couteau dans sa main, regardant la lumière argentée clignoter, le sang jaillir…

— Vous seul pouvez les sauver ! Vous seul pouvez les sauver !

Encore et encore, sans relâche.

Notes>
1/ En Chine, pour parler de soi-même on pointe son propre nez.
2/ Il se désigne lui-même comme 老师 (laoshi) qui peut vouloir dire Grand Père ou maître ou encore seigneur.

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Affaire mystérieuse numéro 2
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Chapitre 35
Purgatoire
Zhao Hu, qui était allé chercher des informations auprès de l'équipe chargée des cas graves, était revenu bredouille au bout de cinq minutes.

— Patron…Patron, dit-il en se précipitant comme un fantôme. Non…c'est terrible.

— C'est terrible ? Que se passe-t-il ? demanda Bai Yutang en fronçant les sourcils.

— C'est le chaos dans la rue Nishang ! répondit Zhao Hu en haletant. Les officiers en bas sont comme une armée ; ça grouille de membres de la brigade anti-émeute. On dit qu'un fou a lancé des bombes à essence dans la rue Chaoyang et qu'il a blessé des gens au couteau. C'est la même personne.

Bai Yutang resta stupéfait pendant deux secondes, puis il prit son manteau.  

— Allons voir ! s'écria-t-il.

Lorsqu'il se rendit dans la rue Nishang, il entendit le son des sirènes qui hurlaient. En regardant la situation de loin, il vit des flammes et de la fumée qui s'échappaient devant lui.

Le téléphone de Bai Yutang sonna soudain, c'était Bao Zheng qui appelait.

— Emmenez immédiatement vos hommes dans la rue Nishang, dit brièvement Bao Zheng, d'une voix forte.

— Nous y sommes déjà, répondit Bai Yutang avant de raccrocher.

Zhan Zhao, Zhao Hu et Bai Chi le suivirent à travers la ligne de police formée par la brigade anti-émeute. Ils levèrent les yeux et furent stupéfaits par le spectacle qui s'offrait à eux.

Ils virent un jeune homme couvert de sang, debout sur une imposante scène. Autour de lui, il y avait des blessés.

L'homme avait un briquet à la main, se tenait au milieu de la scène et regardait les policiers en dessous de lui. Même s'ils étaient loin, ils pouvaient encore sentir l'odeur âcre de l'essence provenant de la scène.

Les grands bâtiments derrière la scène étaient en feu.

— Chef d'équipe Bai ! dit Xu Kai, le commandant de l'équipe anti-émeute, en courant avec Ai Hu.

— Qu'est ce qu'il fait ? demanda Bai Yutang à Ai Hu en pointant du doigt l'homme apparemment fou sur la scène.

— Ce bar, le "Purgatoire", fêtait son anniversaire ce soir. Ils ont monté une scène en plein air et l'homme s'est précipité dessus avec deux barils d'essence pendant la représentation. Il a blessé plusieurs actrices et a lancé des bombes à essence dans le bar.

— De l'essence a été jeté sur les actrices ? demanda Zhan Zhao.

— Oui, répondit Xu Kai. Il n'a pas parlé. Il s'est contenté de se promener en tenant le briquet.

— Il n'a pas de revendications ? demanda Bai Yutang.

— Non, dit Ai Hu en secouant la tête. Jusqu'à présent, il n'a rien dit du tout. Il se contente de nous observer.

— On ne peut pas lui tirer dessus ! dit Xu Kai. C'est trop dangereux. Dès qu'il lâchera le briquet qu'il tient dans la main, la douzaine de filles aspergées seront mortes.

Après avoir écouté la discussion de ces deux personnes, Zhan Zhao et Bai Yutang levèrent la tête et examinèrent la situation.

Ils virent que la scène faisait environ deux mètres de haut et qu'une douzaine d'actrices, vêtues de vêtements de spectacle rouge vif, étaient allongées. Il y avait du sang partout et leurs corps étaient imbibés d'essence. Les deux liquides se mélangeaient et serpentaient sur la surface lisse de la scène. Les projecteurs multicolores utilisés pour le spectacle projetaient une atmosphère éthérée et bizarrement sensuelle grâce à la danse des lumières et des ombres.

L'homme se tenait au milieu de la scène, vêtu d'un pull noir. Sa capuche était enlevée, mais son visage était flou car ses traits étaient changés par les éclaboussures de sang, un mélange entrelacé de rouge et de blanc. Il était anormalement mince et grand. Il avait l'air d'un bourreau arrogant, marchant sur la scène de long en large, le torse bombé, la tête haute et les yeux baissés. De temps en temps, il regardait la police en dessous et ses yeux étaient remplis d'excitation. Puis, il regardait les blessés allongés sur la scène, mais son visage était dédaigneux.

Le bar derrière lui dégageait une épaisse fumée et l'enseigne du Purgatoire, qui clignotait au néon, était éblouissante en comparaison.

Zhan Zhao et Bai Yutang se tenaient debout en silence et le regardaient attentivement, comme s'ils étaient très concentrés. Ils semblaient tous deux réfléchir à quelque chose et dans leurs yeux, il y avait une lueur de feu.

Au bout d'un moment, ils se regardèrent l'un l'autre.

— Patron, c'est lui ! dit Zhao Hu. Je ne me suis pas trompé.

Bai Yutang acquiesça et se tourna vers Zhan Zhao.

— Kitty, quel est ton plan ?

Zhan Zhao jeta à nouveau un coup d'œil à la scène.

— Le seul moyen est de lui faire jeter le briquet de la scène tout seul ! Et toi ? Que vas-tu faire ? demanda-t-il à Bai Yutang.

Celui-ci regarda l'épaisse colonne de fumée derrière l'homme.

— Ce serait bien de l'arrêter depuis le deuxième étage, mais seulement si…

Zhan Zhao hocha sérieusement la tête.

— Je comprends, seulement s'il jette le briquet.

— Vous allez au deuxième étage ? dit Xu Kai. C'est trop dangereux ! Tout le bâtiment est en feu !

Bai Yutang ne lui répondit pas et regarda Zhan Zhao à la place.

— Kitty, tu en es sûr ?

— Environ 50-50.

Zhan Zhao enleva son manteau, ne gardant que sa chemise blanche.

— Attendez une minute ! dit Xu Kai. Faites-lui jeter le briquet, puis la police anti-émeute pourra se précipiter sur la scène et le maîtriser !

Bai Yutang lui tendit son manteau en souriant.

— Oui, mais pouvez-vous garantir qu'il n'a pas un deuxième briquet ?

— Euh…

Xu Kai resta sans voix.

— Zhao Hu, viens avec moi.

Bai Yutang se retourna et sortit précipitamment de la foule avec Zhao Hu.

— Aidez-moi à préparer quelque chose, dit Zhan Zhao à Xu Kai, en les regardant s'éloigner.

— Tout ce que vous voulez !

Les yeux de Xu Kai brillèrent d'une légère excitation. Le jeune homme en face de lui, bien qu'il avait l'air naïf, était loué comme un docteur en psychologie de génie. Quelle magie pourrait-il utiliser pour résoudre cette situation désespérée ?

— J'ai besoin d'un microphone et d'une voiture plus haute que cette plateforme !

— C'est tout ?

Le capitaine de la brigade anti-émeute était un peu surpris.

— Aussi, dit Zhan Zhao. Quoi qu'il arrive, tout le monde ici doit m'écouter !



Un peu plus tard, un camion de pompiers de près de trois mètres de haut arriva.

Ai Hu apporta son micro  à Zhan Zhao, qui l'attacha à sa poitrine. À ce moment-là, le téléphone sonna.

Après avoir décroché, la voix de Bai Yutang se fit entendre.

— Kitty, je serai prêt dans cinq minutes.

— D'accord !

Zhan Zhao raccrocha, grimpa sur le toit du camion de pompier et enclencha le haut-parleur.

La foule se calma immédiatement.

Tout le monde regardait ce jeune homme debout sur le camion et même l'homme debout sur la scène le regardait.

Zhan Zhao vit une trace de colère dans ses yeux et releva légèrement le coin de sa bouche en un rictus, sans rien dire. Il le regarda avec mépris et de façon moqueuse.

L'homme sembla être provoqué et leva les yeux vers Zhan Zhao.

— Qu'est-ce qui te fait rire ?

Xu Kai et Ai Hu, à côté du camion, se regardèrent. Le négociateur essayait d'établir le contact depuis longtemps, mais ce type ne lui avait même pas jeté un coup d'œil. Pourtant, il avait été si simple de le faire parler.

— Où est-ce que je vous ai déjà vu ? dit Zhan Zhao sans hésiter.

— Quoi ? dit l'homme qui se figea.

— Mais je ne me souviens pas de votre nom, dit Zhan Zhao en haussant les épaules avec indifférence. Parce que vous êtes trop ordinaire !

— Qu'est-ce que vous avez dit ? Répétez-le pour voir !!!

À l'aide du briquet qu'il tenait à la main, il fit un geste vers une femme à côté de lui, l'effrayant, la poussant à crier.

— Héhéhé, ricana Zhan Zhao. Pourquoi tu détestes ces femmes ? Parce qu'elles te font penser à ta mère ?

— Vous…comment vous savez ça ? dit-il surpris. Vous me connaissez ?

Zhan Zhao secoua la tête d'un air indifférent.

— Ce n'est pas un secret. J'ai des amis qui vont à l'université M. Ils disent que vous êtes la risée de toute l'école.

— Taisez-vous ! Taisez-vous !

Les émotions de l'homme se réveillèrent instantanément et il poussa le briquet qu'il tenait dans sa main vers Zhan Zhao.

Ce dernier lui fit un signe de la main comme s'il le trouvait risible.

— Soyez prudent. Ne le lâchez pas. Cette chose est la seule valeur que vous ayez maintenant.

— Quoi… dit l'homme qui s'avançait d'un pas féroce. Qui êtes-vous ? Qui ose me regarder de haut ? Je suis spécial !

— Quoi ? Je ne pense pas ! dit Zhan Zhao qui secoua la tête d'un air désapprobateur, montrant la main qui tenait le briquet. Pourquoi pensez-vous que cette main est si lourde que vous pouvez à peine la tenir en l'air ?

L'homme jeta un coup d'œil à sa main, qui tremblait légèrement.

— Comment …

— Parce que vous êtes inutile ! dit Zhan Zhao froidement.

— Quoi ?

— Vous ne pouvez même pas tenir un tel poids !

— Qui… qui a dit… dit-il en luttant pour lever sa main au-dessus de sa tête. Qui, qui a dit que je ne pouvais pas le tenir ?

— Vos mains tremblent ! dit Zhan Zhao en souriant vivement. Vous êtes un drogué ?

— Non ! cria l'homme en tenant fermement sa main. Je, je n'ai pas pris de drogue ! Je ne toucherais pas à ce genre de chose !

— Si ! Votre mère ne vous a rien laissé d'autre qu'une dépendance à la drogue, dit Zhan Zhao avec regret.

— Fermez-là ! Vous n'êtes pas autorisé à dire quelque chose de plus ! C'est fini !

— Vous voulez savoir qui a donné la drogue à votre mère ? dit soudain Zhan Zhao. C'est moi !

— Quoi …

Il leva les yeux horrifiés.

— Je savais que les drogues allaient ruiner votre mère, votre maison et vous, alors je les lui ai données exprès ! dit Zhan Zhao d'un ton narquois. Mais heureusement, vous n'avez rien à voir avec moi.

— Oui…c'était vous ! C'était vous ! Je vais vous tuer ! hurla-t-il de manière hystérique.

— Vous ne pouvez pas me faire de mal ! Vous ne pouvez même pas toucher un seul de mes cheveux ! Si vous ne me croyez pas, essayez ! dit Zhan Zhao en élevant la voix. Vous êtes un drogué et bientôt vous vous agenouillerez devant tout le monde avec honte. Vous supplierez quelqu'un pour de la drogue et vous n'aurez plus aucune force. Sans parler de me tuer, vous ne serez même pas capable de me lancer une pierre !

— Vous dites de la merde ! Je veux vous tuer ! Je vais vous tuer.

— Venez ! Affrontez-moi comme un homme. Ne soyez pas toujours une marionnette qui se cache derrière une femme, dit rapidement Zhan Zhao. Vous n'avez pas une pierre dans la main ? Lancez-la ! Je me tiens ici et je ne me cache pas parce que vous ne me frapperez jamais ! Lancez-la.

— Aaaah. Je vais vous tuer ! Je vais vous tuer !

Avec ses émotions hors de contrôle, il balança ses mains et ses pieds et le briquet vola rapidement en longue parabole vers le visage de Zhan Zhao. Le docteur pencha légèrement la tête et tendit la main pour attraper le briquet. Comme il était resté près du feu pendant si longtemps, le métal du briquet lui brûla presque la main.

Xu Kai et Ai Hu, qui attendaient toujours à côté du camion, faillirent crier lorsqu'ils virent le briquet voler, mais lorsque leurs yeux tombèrent sur le toit de la voiture et le visage de Zhan Zhao, ils ne purent prononcer un seul mot.

Son visage n'était ni excité ni enthousiaste, mais plein d'amertume et de grande compassion.

À ce moment-là, il y eut un grand bruit. La baie vitrée du deuxième étage du bar se brisa et une ombre blanche en sortit, projetant au sol la personne hébétée qui se trouvait sur la scène.

Bai Yutang roula, se releva et vit que l'homme s'était également relevé et qu'il fouillait dans sa poche.

Sans le laisser retirer sa main, Bai Yutang se précipita sur lui et l'expulsa de la scène à coups de pied. Puis il descendit, tendit la main et attrapa le col de l'homme, le soulevant du sol et le projetant contre le mur. Au bruit du corps heurtant le mur, les agents de la brigade anti-émeute qui se trouvaient sur le côté reculèrent de quelques pas.

Le visage de Bai Yutang était en colère.

— Tu sais combien de personnes sont mortes à l'intérieur, espèce de trou du cul !!! dit-il les dents serrées, alors qu'il le tenait méchamment.

— Yutang, chuchota Zhan Zhao, qui était déjà descendu du camion et qui se tenait maintenant à dix pas de là.

Bai Yutang, furieux, sembla se calmer instantanément. Il relâcha sa main et recula, laissant l'homme glisser le long du mur comme de la boue. Les policiers anti-émeute à côté se réveillèrent comme s'ils avaient rêvé, relevèrent le coupable et le ramenèrent dans une voiture de police.

Zhao Hu, qui avait suivi Bai Yutang depuis le bar, salua les ambulanciers et secourut les blessés sur la scène.

Bai Yutang respira profondément avant de se retourner vers Zhan Zhao. Tout en marchant, il chassa les débris sur son corps.

Immédiatement après, Zhan Zhao se retourna et s'avança également pour le suivre.

Bai Chi se tenait à l'écart, observant ce qui venait de se passer. Il avait l'impression que le sang de tout son corps bouillait et que chacune de ses cellules tremblait.

Le sang sur la scène, les bâtiments en feu et la foule paniquée étaient un véritable purgatoire, mais ces deux hommes qui avaient résolu toute la crise en un instant s'avançaient calmement et s'en allaient. Dans le feu et la nuit, deux silhouettes d'un blanc pur…

Les pensées de Bai Chi firent écho à ce que Zhan Zhao lui avait dit pas si longtemps auparavant.

— Pour être un bon policier, tu n'as pas besoin de te servir d'une arme ! Tu as la meilleure arme du ciel !

Le sauvetage des victimes et la lutte contre l'incendie se déroulèrent rapidement et méthodiquement sous le commandement du capitaine Xu Kai.

— Dr. Zhan, vous connaissez ce criminel ? demanda Ai Hu en s'approchant curieusement.

— Non, je ne le connais pas, répondit Zhan Zhao en secouant la tête.

— Alors comment vous avez su qu'il était étudiant à l'Université M et que sa mère était une droguée ? demanda Ai Hu avec curiosité.

— Eh bien… c'est ce que je voulais savoir aussi, dit Bai Chi en s'avançant et en regardant Zhan Zhao les yeux grand ouverts.

Zhan Zhao haussa les épaules.

— En fait, la plupart de ces questions n'étaient que des spéculations.

Voyant que la foule était toujours curieuse, Zhan Zhao dut expliquer à tout le monde.

— Plus tôt, Bai Chi a prouvé par la probabilité que l'homme n'avait pas attaqué Qi Le par coïncidence et il a l'air très jeune. J'en ai déduit de son comportement que sa mère était toxico. Il a déjà attaqué les actrices et les prostituées à plusieurs reprises, mais cette fois, il n'a coupé que les femmes. Il est facile de voir qu'il les déteste. Les garçons de cet âge détestent les femmes principalement à cause de leur mère. C'est un simple complexe d'Œdipe.

Ai Hu et les autres semblaient comprendre et Xiao Bai Chi était encore plus fasciné. Zhan Zhao toussa, mal à l'aise, et tira Bai Yutang.

— Il y a quelque chose de très intéressant !

Bai Yutang, perplexe, vit que Zhan Zhao lui tendait le briquet que le criminel avait jeté. La coque métallique était gravée d'une phrase en anglais. "Camp d'entraînement des tueurs."

— C'est encore le Camp d'entraînement des tueurs ? dit Zhao Hu en sursautant presque sous le choc.

Bai Yutang fronça les sourcils un instant.

— Envoie les éléments du dossier à l'équipe du S.C.I. demain et nous nous occuperons de l'affaire ensemble.

— D'accord, acquiesça Ai Hu.

— Tout le monde est fatigué, alors parlons-en demain matin au bureau !

Bai Yutang jeta un coup d'œil à Zhan Zhao.

— Nous devons tout reconsidérer !

Zhan Zhao acquiesça et la foule se dispersa.

Après avoir renvoyé Bai Chi chez lui, Bai Yutang et Zhan Zhao retournèrent à leur appartement.

Depuis la dernière affaire, Bai Yutang vivait chez Zhan Zhao.

Il ne l'avait pas chassé parce qu'il lui avait permis de cuisiner et de faire quelques tâches ménagères.

Après la douche, l'odeur de l'essence et du sang avait disparu. Bai Yutang essuya ses cheveux et sortit de la salle de bain.

Sur le canapé, Zhan Zhao s'était endormi en tenant un livre comme d'habitude. Bai Yutang était amusé. Ce chat faisait ça à chaque fois.

Bai Yutang prit son temps et s'approcha pour regarder la personne sur le canapé sous la lumière douce de la pièce. Il dormait paisiblement et sans souci et avec sa bouche légèrement ouverte et ses sourcils détendus, il avait l'air d'un enfant. En regardant vers le bas, Bai Yutang pouvait sentir la quiétude de son sommeil.

Bai Yutang regarda son visage pendant un long moment. L'espace d'un instant, il sembla être touché par cette tranquillité et il tendit la main pour caresser la frange qui se trouvait sur le front de Zhan Zhao. Tant que l'homme en face de lui pouvait s'endormir paisiblement tous les soirs, il pouvait faire n'importe quoi.

Il baissa la tête et embrassa doucement le front de Zhan Zhao.

Ses longs cils tremblèrent légèrement.

— Kitty, tu es si bon et tu n'as pas besoin de faire quoi que ce soit ou de changer. Tout ira bien, lui chuchota Bai Yutang à l'oreille en souriant.  

Zhan Zhao se tint les joues en rougissant et entra dans la chambre.

La nuit, lorsque les deux hommes étaient ensemble, ils ne se sentaient pas seuls, même s'ils ne faisaient pas de rêves.


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Sam 20 Juil 2024 - 14:37


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 36
Faire semblant d'être malade
Le soleil matinal brillait à travers les rideaux sur le sol laiteux de la chambre.

La sonnerie stridente d'une alarme réveilla la personne qui dormait.

Gongsun fronça les sourcils et tendit la main pour appuyer sur le réveil, mais celui-ci s'arrêta de lui-même.

Bientôt, sa conscience se brouilla à nouveau, l'incitant à dormir un peu.

Il avait dormi très confortablement pendant la nuit. Après le mois de novembre, le temps s'était soudainement rafraîchi. Gongsun, qui avait une aversion pour le froid, était souvent réveillé parce qu'il était gelé. Il ne savait pas trop pourquoi, mais cette nuit, la couverture du lit était très chaude et très douce. Elle était si confortable.

Gongsun serra la "chose" chaude autour de lui et l'entendit respirer.

Aussitôt, quelque chose de chaud se déplaça lentement autour de sa taille, comme s'il le caressait doucement, le chatouillait.

Gongsun se tordit d'impatience.

Il y eut un autre souffle.

Puis, il y eut un contact légèrement chaud et glissant sur son oreille et il se déplaça graduellement de ses oreilles jusqu'à ses joues et son cou, accompagné d'un souffle chaud.

— Humm…

Gongsun renifla doucement, ouvrit lentement les yeux et sentit une paire de lèvres sur les siennes.

Ce dernier, dont la tension artérielle était basse et qui avait souvent des vertiges lorsqu'il se levait tôt, fut désorienté par ce baiser. Alors qu'il avait du mal à réagir, l'homme ouvrit son pyjama et ses mains commencèrent à frotter lentement la taille de Gongsun. Sa tête était également enfouie dans le cou de Gongsun, l'embrassant et le léchant passionnément.

— Ah…

Gongsun se réveilla complètement lorsque les mains inconnues touchèrent un endroit qu'elles n’auraient pas dû toucher !!!

Lorsqu'il ouvrit les yeux et leva la tête, il vit Bai Jintang allongé sur lui avec l'air d'un loup affamé… Et sa propre personne échevelée était manifestement considérée comme un petit déjeuner.

Gongsun, qui tentait violemment de se relever, sembla immédiatement exsuder des couches d'énergie meurtrière.

— Bai Jintang !

Dans un élan de colère, il leva les pieds et tenta de pousser l'homme hors du lit. Malheureusement, quelqu'un s'était déjà préparé et il attrapa le pied de Gongsun qui venait vers lui, inclinant la tête pour l'embrasser.

… Avec cette action, Gongsun eut l'impression que sa tête avait explosé, depuis ses oreilles jusqu'à la plante de ses pieds…

Cependant, le jeu de Bai Jintang n'était manifestement pas terminé. Il saisit la cheville de Gongsun, la mit sur son épaule et profita de l'occasion. Ouvrant la bouche, il mordit doucement la base de la cuisse. Bien qu'il y ait un pyjama entre les deux, la peau soyeuse et délicate sentit clairement la chaleur et l'humidité de la bouche.

— Tu… Qu'est-ce que tu fais ?

Gongsun tenta désespérément de retirer ses pieds, mais Bai Jintang s'y accrochait fermement. L'invasion de ses lèvres et de ses dents descendait progressivement.

— Non… tu… Ah !!

Gongsun était impuissant et il dut tendre la main pour essayer de repousser la tête de Bai Jintang.

— Héhé.

Bai Jintang sourit malicieusement et son souffle brûlant s'attarda délibérément sur la partie la plus sensible de Gongsun.

— Hier soir, tu as dit qu'il faisait froid et tu t'es accroché à moi, refusant de me lâcher. Après m'avoir utilisé comme poêle cette nuit, tu ne devrais pas m'inviter pour le petit-déjeuner ?

Après ça, il ouvrit la bouche, se rapprocha et se remit au travail.

— Ah ! Stop… Tu…

— Bien…

— Humm… Ouais…

Dans la pièce voisine, les jumeaux en pyjama père noël s'affairaient près du mur.

Da Ding fixa les deux personnes enlacées affichées dans le capteur thermique et s'essuya la bouche.

Xiao Ding essuya le sang qui coulait de son nez, plaqué contre le mur avec un appareil d'écoute à haute puissance.

— Wouah ! Le patron embrasse qu'elle zone ?

— Mon dieu, les gémissements de Gongsun sont si sexy.

— Oh ! Le patron est si audacieux !

— Wouah ! Leurs halètements sont si rythmés !

— Oh ! Apparemment, leurs températures augmentent ! Regarde ! Ils sont passés du jaune au rouge !!

— Allez, patron ! Je n'entends pas le halètement de Gongsun.

— Ouais ! Ouais ! On récolte ce qu'on a semé ! Il suffit de se faire plaisir et d'oublier ça !

— C'est ça ! La souplesse de Gongsun semble être assez bonne et sa voix est aussi excellente.

— Frère, c'est normal que tu saignes autant du nez ?

— De quoi tu as peur, tu peux me donner du sang.

— Ouais, on est tous les deux du groupe B !

— Oh ! Le patron a arrêté !

— Non, comment est-ce qu'il peut arrêter ? Il n'a pas fini !

— Ouais ! Il s'arrête vraiment.

— Il est tombé à côté du lit !



Après que la moitié de la force de Gongsun ait été dévorée par Bai Jintang, il alla directement à la salle de bain et se lava de la tête aux pieds.

Il se frotta désespérément, frotta fort et frotta encore !!!

— Putain de pervers ! Voyou puant ! Un jour, je te tuerai !

Bai Jintang s'appuya confortablement sur le lit de Gongsun pour réfléchir au petit déjeuner qu'il venait de prendre.

— Patron.

Les jumeaux déplacèrent facilement l'armoire bloquée dans l'embrasure de la porte sur le côté.

— Pourquoi vous n'avez pas continué jusqu'au bout ?

— Laissez-moi vous dire qu'un homme comme Gongsun est comme le curry ! dit Bai Jintang en jetant un regard méprisant aux deux hommes.

— C'est-à-dire. S'il vous plaît, éclairez nous !!!

Les jumeaux étaient prêts à apprendre.

— Héhé, il faut le cuisiner encore et encore pour qu'il soit délicieux, fit remarquer fièrement Bai Jintang.

— Oh ! firent les jumeaux en hochant la tête en signe d'admiration. Patron, la marmite de curry est derrière vous.

Bai Jintang tourna la tête et vit Gongsun se tenir derrière lui avec un regard meurtrier, un seau à la main.

— Attends, Gongsun, calme-toi !!

— Me calmer ? ricana Gongsun. Je suis calme et je vais t'aider à te calmer aussi.

Il leva la main et lui envoya de l'eau.

Les jumeaux rentrèrent la tête par la porte et en refermant l'armoire, ils n'oublièrent pas de lever le pouce et de le féliciter.

— Bien joué ! Belle-sœur.

Le seau vide vola et frappa l'armoire.

Gongsun rougit de colère, haletant et lorsqu'il se retourna, il vit Bai Jintang tout mouillé qui souriait à pleines dents.

— Ah !!

Gongsun se précipita dans la cuisine et en ressortit avec un couteau de cuisine.

— Je vais te tuer ! Je vais te tuer !

— Hahahahaha..

À la porte suivante, Da Ding et Xiao Ding se remirent au lit.

— Eh bien, je pense que Xiao Zhao devrait donner des conseils psychologiques à Gongsun, sinon il sera rendu fou par le patron tôt ou tard.

— Je pense que seul le patron a besoin d'une aide psychologique. Si ça continue, il est probable que Xiao Bai soit arrêté !

— Arrêté ? Pour quel motif ?

— Harcèlement sexuel !!



Après avoir renvoyé Gongsun furieux, Bai Jintang s'assit devant le miroir et mit une cravate avec satisfaction.

— Patron, tout est prêt, dirent les jumeaux.

— Je me rendrai moi-même au conseil d'administration ! dit Bai Jintang qui se retourna et ramassa son manteau. Vous deux, allez vérifier quelque chose.

Les jumeaux se regardèrent l'un l'autre.

— Patron, vous voulez enquêter sur la fusillade du banquet ?

— Quelqu'un veut me donner un réveil brutal. Nous sommes nouveaux ici, mais on ne peut pas laisser les gens le voir, dit Bai Jintang en enfilant son manteau en riant.

— Oui, acquiescèrent les jumeaux.

— C'est vrai ! dit Bai Jintang en se retournant avant de sortir. Vous avez deux frères intelligents.

Les jumeaux furent légèrement surpris.

— Patron ?

— Ne vous inquiétez pas, ils n'ont rien d'autre à faire. Dites-leur simplement de protéger Gongsun et Xiao Zhao secrètement, rit Bai Jintang.

— Oui…



9 heures, salle de réunion du S.C.I.

Les informations sur les affaires de sniper et d'assassinat dans les quartiers chauds étaient empilées sur la table.

Les membres du S.C.I. étaient tous sérieux.

Bai Yutang présenta d'abord Bai Chi à tout le monde, puis passa rapidement au sujet principal.

— Le meurtrier d'hier s'appelle Yang Feng, 19 ans, il est étudiant au département de chimie de l'université M.

Wang Chao continua après lui.

— Son père l'a abandonné quand il était jeune et sa mère est une droguée. Elle est morte d'une overdose. Il y a trois mois, il a commencé à commettre des crimes près du quartier chaud. Toutes les affaires concernaient des prostituées et des filles toxicomanes qui étaient agressées, comme l'affaire d'hier.

— J'ai vérifié son ordinateur ! dit Jiang Ping en se frottant les mains et en posant l'ordinateur sur la table. Il a également reçu un e-mail. Regardez !

Tout le monde regarda l'écran et vit une courte ligne.

"Vous seul pouvez les sauver !"

La signature était la même : Le camp d'entraînement des tueurs.

— La nature de cette affaire doit être redéfinie ! dit Bai Yutang avant de s'adresser à Zhan Zhao. Kitty, à ton tour.

Zhan Zhao acquiesça et plaça le briquet scellé dans un sac de preuves au milieu de la table.

— Je pensais qu'il s'agissait d'une affaire de meurtre en série relativement simple, mais maintenant ça ressemble à une affaire de crime organisé.

— Ce camp d'entraînement des tueurs est probablement une organisation criminelle, dit Bai Yutang en hochant la tête.

— Il y a quelque chose que je ne comprends pas, dit Zhan Zhao en se grattant la tête. Pourquoi ? Il n'y a aucune motivation ! Il n'y a aucune relation entre les victimes. Et s'il s'agit d'une organisation de tueurs professionnels, pourquoi tous les tueurs sont-ils des débutants ?

— En parlant des victimes, j'ai trouvé quelque chose de très intéressant ! dit Jiang Ping en sortant rapidement les dossiers de Qi Lei et de Yang Feng sur l'ordinateur.

— C'est l'ordinateur de Qi Lei, vous voyez !

Pendant qu'elle parlait, Jiang Ping ouvrit le dossier et tout le monde vit qu'il s'agissait des informations personnelles de victimes, dont le professeur Wilson et Jon King.

— Oh ! C'est si détaillé ? Quel âge avez-vous ? demanda Ma Han en regardant les données et en ouvrant une vidéo.

Immédiatement une scène obscène apparut. Ils y voyaient un homme démodé, enchevêtré avec une fille.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Wang Chao en regardant Jiang Ping.

— Oh, ce vieil homme est la deuxième victime, un homme d'affaires célèbre et un philanthrope. Cette fille est l'objet de son don, dit Jiang Ping en ouvrant le dossier.

— Des animaux ! cracha furieusement Zhao Hu. Il a fait ça pour la charité ?

— Ce n'est pas tout, dit Jiang Ping, les deux autres victimes sont aussi des hypocrites !

— Et pour le docteur Wilson et Jon King ? demanda Zhan Zhao.

— Cette partie est un peu étrange ! dit Jiang Ping. J'ai fait une analyse technique. Les preuves sur les trois autres victimes sont vraies, mais les soi-disant crimes de Jon King et du docteur sont faux !

— Faux ? demanda Bai Yutang en fronçant les sourcils.

— Oui, les photos ont toutes été créées par ordinateur. Elles ne sont pas réelles, acquiesça Jiang Ping.

— Et sur l'ordinateur de Yang Feng ? demanda Zhan Zhao.

— C'est la même chose !

Jiang Ping ouvrit le dossier.

Ils virent des rapports sur les prostituées et les toxicomanes. Il n'y avait pas d'informations détaillées sur les autres victimes, mais il y en avait pour Qi Le et le lieu de l'évènement de la veille.

Bai Yutang se tourna vers Zhan Zhao.

— Kitty, quelle est ton analyse professionnelle ?

— De toute évidence, ce que Qi Lei et Yang Feng ont en commun, c'est qu'ils ont certains troubles de la personnalité. Qi Lei a un dédoublement de la personnalité et Yang Feng est paranoïaque. Quelqu'un a utilisé ces caractéristiques pour les manipuler et les a poussés à commettre des crimes.

— Qi Lei a utilisé un fusil de sniper et Yang Feng a utilisé un couteau et une bombe artisanale. Ces compétences sont liées à leur propre expertise ! dit Wang Chao.

— C'est exact ! acquiesça Ma Han. Qi Lei a étudié au club de tir et Yang Feng est un étudiant du département de chimie, ils ont très bien utilisé leur compétence.

— Humm.

Bai Chi, qui écoutait à côté de Zhan Zhao, tira sur le coin de ses vêtements. Depuis son arrivée au S.C.I., Xiao Bai avait suivi Zhan Zhao comme un chiot suit son maître. Il était évident pour tout le monde qu'il était timide.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Zhan Zhao en se tournant vers lui.

— Je… Je veux parler, dit prudemment Bai Chi.

— Oh…

Tout le monde au S.C.I. était amusé. Bai Chi devint encore plus timide lorsqu'il vit que tout le monde se moquait de lui.

— Vas-y, dis-moi. Je veux aussi entendre ton opinion, dit Zhan Zhao.

Bai Chi rougit et baissa la tête.

— Ça, Qi Lei et Yang Feng sont tous deux des étudiants de l'Université M. Leurs informations ont pu être divulguées depuis la base de données de l'école. Vous pouvez pirater la base de données du réseau du campus pour voir qui a visité leurs profils.

Bang !

Jiang Ping frappa la table.

Effrayé, Bai Chi se mordit presque la langue et attrapa inconsciemment la manche de Zhan Zhao.

— Bon garçon ! Pourquoi je n'y ai pas pensé ? dit Jiang Ping en se levant d'un bon et en se précipitant sur son ordinateur. Ce n'est qu'un petit site web d'école ! Il peut être hacké en 10 minutes.

Les yeux de tous ceux qui regardaient Bai Chi changèrent immédiatement.

— Très bien, dit Zhan Zhao en lui donnant une tape.

— Vraiment… vraiment ? demanda Bai Chi en clignant des yeux et en fixant Bai Yutang timidement.

Bai Yutang lui sourit avec approbation. Immédiatement après, Bai Chi rougit et baissa la tête, s'agrippant au coin des vêtements de Zhan Zhao.

Celui-ci le regarda et secoua la tête. Il n'était pas facile d'être un enfant dans la famille Bai.

— Ma Han, et pour toi ? demanda Bai Yutang.

— Je me suis promené dans le club de tir et j'ai assisté à l'un de leurs cours. Ce n'était pas facile, dit Ma Han en se tapotant le menton avec ses doigts.

— Pas facile ? demanda Bai Yutang en le regardant avec intérêt.

— Ça semblait être par inadvertance, mais les conférenciers ont révélé quelques connaissances sur le tir à longue distance, dit Ma Han. De plus, après que j'ai demandé une carte de membre, ils ne m'ont pas fourni d'arme à air comprimé pour que je puisse m'entraîner. Ils m'ont fourni de vraies armes mortelles.

Bai Yutang regarda Zhan Zhao et s'apprêta à parler, mais il entendit Jiang Ping crier devant l'ordinateur, à l'extérieur.

— Patron ! Patron ! Je l'ai trouvé !

Tout le monde se précipita à l'extérieur.

Jiang Ping pointa l'écran de l'ordinateur.

— Je suis entrée dans le programme d'administration du réseau du campus et j'ai découvert qu'au cours des six derniers mois, un identifiant avait visité plusieurs fois les pages de profil des deux personnes, dit-elle avec une certaine excitation.

— Tu peux trouver de qui il s'agit ? demanda Bai Yutang, les yeux pleins d'excitation.

— J'ai appelé l'entreprise de télécommunications à l'instant et ils m'ont donné un nom, dit-elle en tendant une note avec un nom à Bai Yutang.

— Kitty, ce nom te dit quelque chose ? demanda-t-il à Zhan Zhao en souriant, après avoir jeté un coup d'œil.

Zhan Zhao regarda le nom sur la note : Jia Zhengyan.

— Le professeur de Qi Lei ? demanda Zhan Zhao avec surprise.

— Héhé, ricana Bai Yutang. Qi Lei était son élève, il est donc logique qu'il ait consulté ses informations. Cependant, Yang Feng n'a aucun lien avec lui. Pourquoi Jia Zhengyan les regarderait-il ?

— Patron ! On devrait garder un oeil sur lui ! dit Zhao Hu.

— Oui, on va le surveiller ! Mais tu as déjà été démasqué. Wang Chao, Zhang Long, allez-y tous les deux ! dit Bai yutang en hochant la tête.

— Oui !

— Alors… et moi ? demanda Zhao Hu avec anxiété.

— Toi ? dit Bai Yutang en se tournant en direction de la salle de réunion où Qi Le était assise. Tu surveilles cette fille h24. Quelqu'un veut la tuer et elle doit savoir quelque chose !

La réunion fut rapidement interrompue. Tout le monde étant occupé, Ma Han suivit Zhan Zhao et Bai Yutang dans le bureau.

— Patron, j'ai une idée !

— Toi, tu veux aller sous couverture au club de tir ? soupira Bai Yutang en le regardant.

— Oui ! acquiesça sérieusement Ma Han. Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas dans ce club. Je veux faire semblant d'être leur prochaine cible disponible, c'est juste…

— C'est juste que tu dois faire semblant d'être un désastre. Il vaut mieux avoir un trouble de la personnalité au premier abord, n'est-ce pas ? dit Zhan Zhao en souriant.

— Hahaha, ricana Ma Han en se grattant la tête, embarrassé. Docteur Zhan, vous pouvez vraiment lire dans les pensées. Je crains que le manipulateur ne soit un professionnel. Je ne veux pas qu'il me repère au premier coup d'œil.

— Vous êtes sûr de vouloir y aller ? Il peut être dangereux et très, très fatiguant de faire semblant d'être fou ! demanda sérieusement Zhan Zhao.

— Oui ! acquiesça Ma Han avec force.

— Très bien !

Plus tard, Zhan Zhao s'assit et expliqua à Ma Han les causes des dédoublements de personnalité, leurs symptômes spécifiques, leurs caractéristiques, etc… sans parler de Ma Han, même Bai Yutang et Bai Chi à côté tremblaient.

Deux heures plus tard, Zhan Zhao tapota l'épaule de Ma Han avec satisfaction.

— Vous êtes prêts !

— Je le ferai cet après-midi ! dit Ma Han en sautant de joie.

— Attends une minute ! l'appela Bai Yutang. Essaie avant de partir.

— Que j'essaie ?  

Les trois autres le regardèrent en même temps. Comment ?

— Je vais demander à quelqu'un d'entrer. Si tu peux le convaincre que tu as un dédoublement de personnalité, je te laisserai partir ! dit Bai Yutang en pointant du doigt le bureau de Zhan Zhao à côté.

Ma Han entra avec assurance dans le bureau de Zhan Zhao et Bai Yutang cria.

— Zhao Hu…

— Qui y a-t-il, patron ? demanda Zhao Hu en entrant en courant avec du café.

— Tu connais Ma Han ? soupira Bai Yutang.

— Oui, acquiesça Zhao Hu.

— Il y a quelque chose qui ne va pas avec Ma Han. Il n'a rien dit quand nous l'avons interrogé sur ça, alors tu ferais mieux d'y aller et de voir, dit Zhan Zhao en fronçant les sourcils.

Zhao Hu était stupéfait.

— Que lui est-il arrivé ? Il a le cœur brisé ?

Bai Yutang et Zhan Zhao secouèrent la tête.

— Allez voir. Il est dans le bureau d'à côté.

— D'accord !

Zhan Hu se retourna et courut vers la porte d'à côté.

En entrant dans la pièce, il vit Ma Han assis paresseusement sur une chaise et regardant par la fenêtre avec des yeux ternes.

— Ge, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Zhao Hu en s'approchant tout en buvant son café.

— Qu'est-ce que je dois faire ? Je crois que c'est fini, dit Ma Han en baissant lentement la tête et en fixant les yeux de Zhao Hu.

— Hé voyons. Ce n'est pas la première fois que tu as le cœur brisé, répondit-il en buvant une nouvelle fois son café.

— Je crois que je suis une femme, intérieurement… dit Ma Han lentement, après avoir regardé Zhao Hu pendant un moment sans rien dire.

— Oh…

La gorgée de café de Zhao Hu fut éjectée sur le visage de Ma Han.

Dix minutes plus tard, Ma Han sortit tranquillement du bureau. Il se tourna vers Zhan Zhao et Bai Yutang, qui attendaient à la porte, leur fit un signe en V et partit.

Zhan Zhao et Bai Yutang poussèrent immédiatement la porte et virent Zhao Hu assis sur le canapé, comme s'il avait été durement frappé.

— Tigre(1), tu vas bien ? chuchota Bai Yutang.

— Ah… dit Zhao Hu en regardant Bai Yutang, puis ses yeux se tournèrent vers Zhao Zhan. Docteur, regardez-moi. J'ai aussi l'air d'avoir un dédoublement de la personnalité.

— Ce qui vient d'arriver avec Ma Han… dit Bai Yutang en pointant la porte du doigt.

— Oh, marmonna Zhao Hu en hochant la tête. Il a un dédoublement.

— Et toi ? demanda Zhan Zhao.

— Je pense que moi aussi… dit Zhao Hu en penchant la tête.

Bai Yutang fit reculer Zhan Zhao et ferma la porte pour Zhao Hu. Les deux retournèrent sans expression dans le bureau de Bai Yutang et fermèrent la porte.

Trois secondes plus tard, tout le monde entendit un rire retentissant provenant du bureau. Même Bai Chi, à la porte, se tenait l'estomac, riant si fort qu'il ne pouvait pas rester debout… Dans le rire, tout était si simple et pur.

Note
1/ 老虎 (LaoHu) veut dire tigre en chinois.

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Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 37
Exploitation
Bai Yutang ne savait pas combien de fois il était venu dans la salle de réunion spéciale de la prison, mais il était très déprimé à chaque fois. S'il s'agissait d'un prisonnier ordinaire, comme un voleur ou un pyromane, il pouvait s'en sortir. Cependant, il ne pouvait pas faire grand chose pour ces prisonniers spéciaux.

Tout comme Yang Feng devant lui. Quand il l'avait vu hier soir, c'était un criminel qui commettait un meurtre, mais aujourd'hui, il était devenu une victime.

Yang Feng était assis là, sans aucune expression sur le visage, indifférent comme s'il n'avait aucun lien de parenté avec lui.

Bai Yutang regarda Zhan Zhao à côté de lui et cligna des yeux, ce qui voulait dire : "Je ne suis pas doué pour ça, essaie".

Zhan Zhao acquiesça et regarda Yang Feng.

— Vous vous souvenez de moi ?

Celui-ci resta silencieux pendant dix secondes, puis leva lentement le regard, jeta un coup d'œil à Zhan Zhao et hocha la tête.

— Vous pourriez répondre à quelques questions pour moi ? demanda Zhan Zhao.

Yang Feng acquiesça comme d'habitude, l'air coopératif.

— Alors…

Zhan Zhao regarda les informations qu'il avait en main et se demanda par où commencer. La coopération de Yang Feng était un peu inattendue.

— Je suis fou, dit de lui même Yang Feng sans qu'on lui demande quoi que ce soit. Tout le monde dit ça…

Zhan Zhao jeta un coup d'œil à Bai Yutang et ferma le dossier dans sa main.

— Parlez-nous de vous, dit Zhan Zhao.

— Oh.

Yang Feng sourit amèrement et parla, racontant son histoire.

C'était une version très populaire de la tragédie. Après être né dans une famille malheureuse, le père a abandonné la mère et le fils. La mère sous pression, a dû se contenter d'un travail de qualité médiocre pour gagner un maigre salaire. Elle est devenue addict à la drogue.

La toxicomanie a aggravé sa vie. Maladie, pauvreté, irritabilité, préjugés… La malchance a accompagné Yang Feng tout au long de son enfance, si bien qu'il devint sensible, se sentant inférieur et finit par se méfier de l'amour.

Dès son plus jeune âge, Yang Feng avait su qu'il était anormal. Il détestait les femmes, en particulier celles qui étaient liées à la toxicomanie et à la prostitution. Il avait commencé à rêver. Dans ses rêves, il tailladait les femmes sales, laissait leur sang couler dans la rivière et les réduisait en cendres pour purifier leurs âmes déchues.

C'est ainsi qu'il avait commis son premier crime. Cette fois-là, il n'avait fait que tuer une fille toxicomane, mais il en avait tiré un grand plaisir. Une fois rentré chez lui, il n'avait plus eu d'insomnie comme avant, il avait passé une bonne nuit de sommeil. Puis il avait commencé à commettre des crimes comme un démon jusqu'à ce qu'il soit arrêté la vieille.

La narration par Yang Feng des deux premières décennies de sa propre vie était aussi apathique et indifférente que s'il parlait des affaires des autres.

Après que Bai Yutang et Zhan Zhao eurent entendu l'histoire, ils se sentirent plutôt déprimés. Si Yang Feng n'avait jamais commis de crime, il aurait certainement été une personne sympathique. Mais il avait pris tant de vies, et avec des méthodes si cruelles. Bon sang, était-ce lui ou l'organisation derrière lui qui était responsable ?

— Ceci, dit Zhan Zhao en posant le briquet portant les mots "camp d'entraînement des tueurs" devant Yang Feng. Vous pouvez l'expliquer ?

Yang Feng fixa le briquet pendant un moment et leva les yeux vers Zhan Zhao et Bai Yutang.

— Je ne sais rien de tout ça.

— Quoi ? dit Bai Yutang fronçant les sourcils.

— Je ne sais vraiment pas, rit Yang Feng.



Zhan Zhao regarda les yeux de Yang Feng.

— Où avez-vous obtenu les informations sur ces victimes ?"

— Quelqu'un me les a envoyées.

— Qui ?

— Inutile de demander. J'ai déjà dit tout ce que je souhaitais, et je ne veux plus rien ajouter, dit avec une certaine fermeté Yang Feng en secouant la tête.

— Tu ne veux pas le dire ? dit Bai Yutang en le regardant avec amusement. Tu savais que ce camp d'entraînement utilisait simplement ta maladie pour les aider à tuer des gens ?

— Tu n'as jamais tué personne ? demanda Yang Feng.

Bai Yutang se figea.

— Les gens comme toi peuvent contrôler leur destin. Tu peux te protéger et protéger les gens qui t'entourent. Tu ne comprendrais pas la vie d'une ordure comme moi, dit Yang Feng en le regardant fixement.

Bai Yutang le regarda avec stupeur et ne sut pas comment réagir. La vie de cet enfant était une pure tragédie et le problème était qu'il ne savait pas comment le réfuter.

— Est-ce qu'il peut vous comprendre ? demanda soudain Zhan Zhao.

— Bien sûr, ils le peuvent ! ricana Yang Feng. Ils me donnent de la force et de la paix ! Ils me donnent le courage de vivre et me font me sentir comme une personne de valeur.

— J'ai dit "il", pourquoi vous dites "ils" ? demanda Zhan zhao après l'avoir tranquillement écouté.

Yang Feng fut soudain choqué et troublé, il baissa immédiatement la tête.

— Je déteste les gens comme vous ! Vous êtes aussi ennuyeux ! dit-il avec ressentiment.

Bai Yutang fronça les sourcils et se leva.

— Pourquoi vous me détestez ? Parce que je peux voir votre vrai côté ? demanda Zhan Zhao, après l'avoir retenu.

Yang Feng acquiesça et retomba dans le silence.

À ce moment-là, Zhan Zhao vit une réelle ouverture à travers la défense psychologique de Yang Feng. Il pensa même à plusieurs façons de le faire parler, mais... D'une manière ou d'une autre, il se sentit soudain très fatigué. Yang Feng ne le savait pas, mais regarder les autres et observer leur cœur était aussi douloureux que d'être observé.

Bai Yutang se pencha et appuya sur la cloche électrique posée sur la table. Le son strident pouvait même réveiller ceux qui étaient plongés dans leurs pensées.

Deux gardiens de prison entrèrent.

— Ramenez-le, dit Bai Yutang. Nous en avons terminé pour aujourd'hui.

Yang Feng fut rapidement emmené et Zhan Zhao s'excusa.

Bai Yutang sourit, tendit les mains et massa la tête de Zhan Zhao.

— Ce n'est pas grave, Kitty. Allons-y doucement. Tu es fatigué, alors arrêtons-nous ici pour aujourd'hui, dit-il.

Ensuite, Bai Yutang se leva avec aisance.

— Tu veux marcher ? Rentrons, continua-t-il.

— Et ta voiture ? demanda Zhan Zhao.

— Nous pourrons revenir la chercher demain, dit Bai Yutang en enfilant son manteau. Alors, tu veux marcher ?

— Ok, acquiesça Zhan Zhao, puis ils sortirent tous les deux côte à côte.

Zhan Zhao, qui avait baissé la tête pour marcher, ne remarqua pas que les yeux de Bai Yutang le suivaient de près. Il y avait dans ces yeux un éclair de lumière, apparemment de la détermination.



Après une longue réunion du conseil d'administration, Bai Jintang se frotta le front et sortit du bâtiment du groupe Bai.

— Je devrais trouver un moyen de réduire la distance avec Gongsun. Il a l'impression que je suis un pervers qui le harcèle sexuellement, et je devrais lui faire voir mon côté plus agréable...... hmm, se dit Bai Jintang assis dans sa voiture et tenant le volant.

Il y pensait tout en conduisant, et après avoir pris un virage, ses yeux s'illuminèrent.

Il vit Gongsun debout dans l'allée en bas de l'appartement, semblant attendre.

Bai Jintang l'admira de loin, ayant l'impression d'analyser une œuvre d'art... Gongsun semblait revenir du S.C.I. Il ne portait pas sa blouse blanche, mais un pull noir à col en V et un pantalon noir et se tenait élégamment sur le bord de la route. Son teint clair, ses membres fins, ses articulations délicates, ses cheveux noirs avec la raie au milieu... même ses lunettes sans monture étaient indescriptiblement sexy.

Bai Jintang fit avancer la voiture avec grâce et voulut dire : "Beauté, tu as besoin de faire un tour..."

Cependant, avant qu'il n'ait fini de rêvasser, une voiture blanche lui coupa la route et s'arrêta devant Gongsun.

Gongsun semblait avoir attendu cette voiture. Il sourit, dit quelque chose à la personne dans la voiture, puis monta à bord.

Bien qu'il soit loin, Bai Jintang pouvait clairement voir que la personne assise dans la voiture était l'agent nommé Fang Jing qui avait parlé avec Gongsun au banquet ce jour-là.

Après que Gongsun soit monté dans la voiture, Fang Jing démarra le moteur. Bai Jintang se mit instinctivement à les suivre avant même d'avoir pu réagir.

La voiture s'arrêta devant un restaurant français situé non loin de là. Les deux personnes sortirent de la voiture et entrèrent joyeusement dans le restaurant.

Bai Jintang gara sa voiture sur le bord de la route, sortit un paquet de cigarettes, impassible et en alluma une. Il s'assit tranquillement dans la voiture et regarda le restaurant.

Gongsun et Fang Jing s'assirent près de la fenêtre, souriant, parlant, commandant, mangeant...

Bai Jintang fumait cigarette sur cigarette sans la moindre expression. Le visage qui se reflétait dans le rétroviseur... était d'une froideur et d'une cruauté indescriptibles.

Gongsun, qui mangeait dans le restaurant, ne savait pas que Bai Jintang était dehors. Il avait reçu un appel de Fang Jing en sortant du travail. Comme c'était une ancienne camarade de classe qu'il n'avait pas vue depuis des années, ils avaient échangé leurs numéros de téléphone après leur dernière rencontre fortuite. Il ne s'attendait pas à ce que Fang Jing l'invite à manger.

— Tu as l'air surpris, dit Fang Jing en buvant du vin rouge et en souriant à Gongsun.

Ce dernier acquiesça honnêtement.

— Tu n'as pas changé du tout, rit Fang Jing.

Gongsun haussa les épaules. Il ne savait pas s'il avait changé ou non, mais la fille en face de lui avait changé du tout au tout ! Il se souvenait de Fang Jing comme d'une fille calme et timide qui étudiait dur et s'habillait de façon conservatrice... mais maintenant, elle était à la mode, élégante et avait une carrière florissante.

— Après cela, je n'ai jamais eu l'occasion de te remercier, dit Fang Jing en posant son verre.

— Euh... ça fait longtemps, ne le prend pas à cœur, dit Gongsun en souriant légèrement.

Aujourd'hui, il était plus facile d'en parler, mais à l'époque, ça avait été un tabou pour cette jeune étudiante. En effet, Fang Jing avait l'habitude de se droguer.

Gongsun n'avait jamais compris pourquoi une étudiante aussi douée pour les études se droguait.

À l'école, Gongsun faisait souvent semblant d'être malade parce qu'il était trop paresseux pour suivre le cours d'éducation physique. Il emportait un livre à l'infirmerie ou sur le toit pour y passer l'après-midi. C'est ainsi qu'il avait rencontré Fang Jing sur le toit alors qu'elle voulait se suicider.

Alors qu'il sauvait Fang Jing, Gongsun avait remarqué les marques d'aiguille sur son avant-bras.

Le plus malheureux, c'est que le mouvement des deux sur le toit avait alerté plusieurs professeurs dans le bureau du dernier étage. Dans la précipitation, Fang Jing avait attrapé Gongsun et avait dit au professeur qu'ils étaient un couple. Gongsun avait écouté son souhait et n’avait pas nié.

Cependant, le fait que Gongsun, l'idole de l'école, soit tombé amoureux avait suscité un grand émoi. Plus étrange encore, l'objet de son affection était une fille tout ce qu'il y a de plus ordinaire.

Afin d'aider Fang Jing, Gongsun n'avait pas expliqué la situation. Il avait passé un certain temps avec Fang Jing tous les jours, alors qu'il ne faisait que lire des livres ou étudier seul.

Six mois plus tard, Fang Jing avait changé d'école et depuis, il n'y avait plus eu aucun lien entre les deux.

— Comment vas-tu... ? demanda Gongsun en mangeant un peu maladroitement et n'ayant rien à dire.

— J'ai laissé tombé, dit Fang Jing en souriant

La surprise et le soulagement sur le visage de Gongsun firent glousser Fang Jing.

— Tu sais pourquoi j'ai été transférée ?

— Pour la désintox ? demanda Gongsun sérieusement.

— Haha, rit Fang Jing en secouant la tête d'un air impuissant. Parce que je n'arrivais plus à m'intégrer dans cette école !

— Comment est-ce possible ? dit Gongsun perplexe.

Avait-elle eu des ennuis ?

Fang Jing regarda Gongsun d'un air impuissant.

— Tu es si lent. Tu savais que je pouvais recevoir au moins dix lettres de menaces par jour, me menaçant parce que j'étais avec toi ?

Gongsun la regarda avec des yeux écarquillés.

Fang Jing rit à nouveau

— Pas possible, qui a fait de moi le vilain petit canard qui domine l'herbe de l'école ?

Voyant le sourire dans les yeux de Fang Jing, Gongsun rit aussi maladroitement.

Tout le repas se déroula dans l'harmonie et les rires continuèrent.

Environ une heure plus tard, après la fin du repas mais avant qu'ils ne quittent le restaurant, Fang Jing demanda soudain.

— Ah oui, qu'est-il arrivé à cette affaire ?

Gongsun hésita un peu avant de se rappeler que Fang Jing avait de bonnes raisons de poser des questions sur la fusillade au banquet.

— Je ne suis pas tout à fait sûr. En général, je ne participe pas à l'enquête.

— Je te ramène chez toi, dit Fang Jing.

— Non, je veux marcher, répondit Gongsun.

Il ne savait pas pourquoi, mais il y avait un léger sentiment de malaise dans son cœur... Peut-être que si Fang Jing lui avait demandé de sortir, c'était pour lui poser la question de tout à l'heure... Toutes les blagues précédentes n'étaient-elles qu'un spectacle ? A quel point Fang Jing avait-elle changé ?

En voyant les changements dans l'expression de Gongsun, Fang Jing sourit amèrement.

— Tu n'as vraiment pas changé... mais c'est aussi ce qui te rend attirant.

Ils se dirent au revoir à la porte. Fang Jing partit en voiture et Gongsun rentra tranquillement à pied.

Avant qu'il n'ait fait quelques pas, des coups de klaxon retentirent derrière lui.

En se retournant, il vit une Mercedes-Benz noire familière s'arrêter lentement à ses côtés. Bai Jintang se pencha et ouvrit la portière.

— Monte.

Gongsun fut surpris. Bai Jintang n'avait-il pas dit qu'il y avait une réunion avec le conseil d'administration aujourd'hui ? Comment se faisait-il qu'il soit là ?

De plus, lorsque Bai Jintang le voyait d'habitude, il faisait quelques plaisanteries. Mais aujourd'hui, il avait l'air assez sérieux...

Cependant, le plus paresseux Gongsun, qui choisissait toujours de s'allonger ou de s'asseoir au lieu de se lever, choisit bien sûr de monter dans la voiture plutôt que de s'en aller.

Assis dans la voiture, il toussa à cause de l'odeur de fumée.

— Ahem…

Pourquoi y avait-il tant de fumée ? Il n'avait jamais vu Bai Jintang fumer. Gongsun fit un signe de la main pour l'éloigner et leva le bras pour baisser la vitre. Cependant, après avoir appuyé plusieurs fois sur le bouton, il n'y eut aucune réponse.

— La vitre est cassée ? demanda Gongsun en appuyant sur le bouton.

N'obtenant pas de réponse, il regarda Bai Jintang avec curiosité.

À ce moment-là, Bai Jintang était concentré sur sa conduite. Bien qu'il soit inexpressif, Gongsun sentit qu'il était un peu étrange. Le Bai Jintang d'aujourd'hui était un peu effrayant.

— Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? demanda Gongsun qui ne put s'empêcher de demander au bout d'un moment.

Bai Jintang ne répondait toujours pas, mais la voiture roulait vite et ne se dirigeait pas vers chez lui.

— Tu... tu vas où ? demanda Gongsun légèrement inquiet.

Bai Jintang était très différent aujourd'hui.

Ignorant Gongsun, il se concentra sur la conduite.

— Stop ! dit Gongsun avec agitation. Je veux descendre !

Bai Jintang l'ignorait toujours.

Gongsun leva la main pour ouvrir la porte, mais elle était verrouillée.

— Bai... Bai Jintang, qu'est-ce que tu vas faire ? lui demanda Gongsun, perplexe.

La voiture s'arrêta net et Gongsun fut secoué. Heureusement, il avait attaché sa ceinture, mais l'élan vers l'avant lui donnait encore le vertige et son épaule lui faisait mal à l'endroit où la ceinture s'était enfoncée.

— Qu'est-ce qui te prend... ? demanda Gongsun extrêmement en colère, voulant jurer, avant d'être effrayé par l'expression de Bai Jintang...

Le Bai Jintang en face de lui n'était pas le pervers impudique qu'il connaissait, mais... Il était si terrifiant.

— Tu… dit Gongsun en tendant la main, paniqué, pour retenir Bai Jintang en se penchant. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?

L'hostilité sur le visage de Bai Jintang s'effaça peu à peu, ne laissant place qu'à la froideur et au calme.

— Gongsun, commença-t-il lentement, tendant la main pour attraper le menton de Gongsun et le fixant. Tu vois, c'est le vrai moi !

— Pourquoi... qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Gongsun en se reculant, mais Bai Jintang s'approcha à nouveau.

— Je tuerai tous ceux, hommes ou femmes, qui voudront te toucher.

— Tu...

— Je t'aime bien, dit-il à Gongsun, effrayé et sans cervelle. Alors, je te veux ! Maintenant !



À la nuit tombée, Zhan Zhao et Bai Yutang se promenaient paisiblement sous un sycomore orné de lanternes.

Sur la gauche, un lac calme sur lequel naviguaient des bateaux de croisière dont les lumières clignotaient.

À droite, il y avait une autoroute rapide, et les feux arrière s'entrecroisaient pour former un magnifique réseau de lumières.

Zhan Zhao marchait devant, tandis que Bai Yutang suivait tranquillement, légèrement en retrait.

Surpris par le silence de Bai Yutang, Zhan Zhao regarda les gens autour de lui avec sa vision périphérique tout en marchant, mais il gardait la tête baissée et semblait réfléchir à quelque chose.

— Kitty, cria Bai Yutang, curieux.

Zhan Zhao se retourna et le regarda.

Entre l'ombre et la lumière, le duo semblait être une existence indépendante de l'agitation qui l'entourait... Une anomalie évidente.

Bai Yutang fit un pas en avant et se plaça devant Zhan Zhao.

— Kitty… dit sérieusement Bai Yutang en prenant une inspiration. Changeons… d'accord ?

Pendant un moment, Zhan Zhao fut abasourdi et un peu mal à l'aise.

— Changer... Changer quoi ?

— Oh… sourit calmement Bai Yutang. Notre état... notre relation...

Le visage de Zhan Zhao devint légèrement rouge.

— Quoi ?

— Ça a toujours été… dit Bai Yutang en essayant de rester calme, très... très ambiguë.

Zhan Zhao le regarda en silence.

— C'est... dit Bai Yutang en se grattant la tête. Je pense... qu'il faut être clair.

— ... Ok…, murmura doucement Zhan Zhao après un long moment.

— Tu... tu es d'accord ? demanda Bai Yutang un peu surpris.

— … D'accord…

Bai Yutang rit et inclina doucement le menton de Zhan Zhao.

— Kitty, d'accord à quoi ?

Zhan Zhao leva les yeux vers lui, le regardant droit dans les yeux et attendit  tranquillement.

— Je… hésita Bai Yutang très mal à l'aise. Je t'aime bien.

Zhan Zhao resta silencieux pendant un moment, jusqu'à ce que Bai Yutang ait l'impression que ses cheveux étaient devenus blancs. Il vit alors Zhan Zhao hocher doucement la tête.

— Ok.

En voyant la réponse de Zhan Zhao, Bai Yutang se figea.

— Hein ?

— O… k…

— Ok ?

— Ok !

Le coin de la bouche de Bai Yutang s'inclina en un sourire, puis le sourire s'étendit du coin de sa bouche à ses yeux. Il tendit la main vers Zhan Zhao et inclina la tête...

— Kitty... dit-il en l'embrassant doucement. Je t'aime bien.

Zhan Zhao leva la tête et répondit d'une manière qui laissait délicatement entrevoir son inexpérience, ce qui surprit agréablement Bai Yutang.

— Je te veux... maintenant…

Il entendit Zhan Zhao murmurer.

— Mauvaise souris, tu en veux toujours plus ?



Tout le monde dans le monde peut respirer de l'air frais et se baigner dans le soleil. Cependant, l'âme a une destination différente. Certains sont entourés d'amour, d'autres de haine. Si vous avez le pardon dans votre cœur, vous reposerez sur un nuage pur ; si vous avez le ressentiment dans votre cœur, vous vous enfoncerez dans un bourbier noir.

L'écran de l'ordinateur indiqua clairement l'arrivée d'un courriel.

— Pourquoi es-tu le seul à ne pas pouvoir être heureux ? Pourquoi es-tu seul ?

Les larmes, glissant sur son visage souriant, dessinèrent des lignes tordues jusqu'aux pilules dans sa main…


Nous recoupâmes le cercle à l’autre rive,
près d’une source qui bouillonnait et se déversait
par un torrent qui trouvait sa source en elle.
L’eau était noire plutôt que perse;
et nous, suivant l’onde sombre,
nous entrâmes plus bas par une voie difficile.
Il va dans le marais qui se nomme Styx
ce sinistre ruisseau, quand il est descendu
au pied de cette grise pente maligne.
Et moi, qui regardais intensément,
je vis dans ce marais des gens couverts de fange,
tout nus, qui semblaient offensés.
Ceux-ci se frappaient non seulement avec la main,
mais avec la tête et avec la poitrine et avec les pieds,
se déchirant avec les dents lambeau par lambeau


—— "Divine Comédie" ——  Cinquième étage de l'enfer Chant VII


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Nirlaw
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Nirlaw
Sam 20 Juil 2024 - 14:38


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 38
Amants
Sur une route isolée, la nuit, la Mercedes-Benz noire s'était presque fondue dans le décor environnant.

Gongsun regarda avec horreur l'étrange Bai Jintang devant lui avant d'ouvrir la bouche pour parler quand ce dernier l'embrassa férocement.

L'étroitesse de l'espace obligeait les corps des deux personnes à être proches l'un de l'autre. Gongsun résista, mais il ne pouvait même pas lever les mains. L'homme était si proche de lui qu'il lui suffisait d'être dans l'ambiance pour frissonner inconsciemment.

Les baisers de Bai Jintang étaient impitoyables et rudes, mais extrêmement provocants. Les lèvres et les dents se mêlaient. Sa langue ne cessait de s'immiscer, léchant la bouche sensible et douce de Gongsun, un peu comme s'il essayait de pénétrer son corps par la gorge. Gongsun avait l'impression d'être presque mort, et il ne pouvait même pas gémir. Il sentait simplement que la force de tout son corps s'évanouissait et que son cerveau perdait peu à peu la capacité de penser. Les sensations tactiles devenaient de plus en plus fortes et le plaisir inexplicable qu'il éprouvait lui faisait honte...

Au moment où il se sentait sur le point d'étouffer, Bai Jintang lâcha ses lèvres. Gongsun s'allongea doucement sur le siège de la voiture, qui avait été basculé vers l'arrière à un moment indéterminé, haletant.

Un son perçant traversa le brouillard et Gongsun reprit peu à peu conscience. Il sentit une légère fraîcheur sur sa poitrine et, en baissant les yeux, il réalisa que Bai Jintang avait déchiré son pull.

Les yeux qui fixaient son corps firent penser à Gongsun à une bête regardant sa proie, et son corps frissonna de façon incontrôlable. Il leva la main pour empêcher Bai Jintang d'enlever sa ceinture et tenta de se redresser, mais il fut facilement repoussé.

— Arrête... dit Gongsun en frappant la personne qui avait baissé la tête et l'avait léché et embrassé.

Là où ses lèvres passaient, il y avait des marques marbrées et une chaleur brûlante... Lorsque Bai Jintang mordit tendrement la taille de Gongsun, l'homme sous lui sursauta. Tout son corps se tendit, et sa taille trembla légèrement...

— Ah…

Bai Jintang sourit à Gongsun. Il tendit la main et attrapa sa taille, l'étreignant un peu, puis baissa la tête pour s'attarder sur la taille fine, mordillant, encore et encore.

— Ah…

Lorsque Gongsun cria, il se mordit immédiatement la lèvre inférieure pour éviter de faire un tel bruit. Mais Bai Jintang refusa de le laisser partir, ouvrit le pantalon qui le gênait et Gongsun sentit un frisson entre ses jambes. Comprenant ses intentions, il commença à se débattre férocement, effrayé.

— Ne... tu... ah...

Gongsun sentait que le toucher de Bai Jintang était terrible et anormal. Partout où il allait, il le forçait à crier.

— Tu... quoi, pourquoi... ah…

La seule chose qu'il devait demander était pourquoi et quelle était exactement la cause de la colère qu'il pouvait ressentir ?

— Qui est cette femme ? demanda Bai Jintang en l'embrassant.

Gongsun sentit avec horreur la chaleur brûlante qui emplissait son érection et ouvrit les yeux.

— Va-t'en ! Va... Ah !

— Dis-moi, qui est-elle ? demanda une nouvelle fois Bai Jintang en se baissant, retirant sa cravate et déboutonnant sa chemise.

Observant ses mouvements, Gongsun ne put exprimer sa colère et utilisa ses dernières forces pour tenter de le repousser.

— Ce ne sont pas tes affaires !

— Tu me défies ? rit Bai Jintang en fixant les yeux de Gongsun.

Gongsun vit la lumière dangereuse dans ses yeux et secoua la tête en signe de panique.

— Ne fais pas ça...

— Oh… sourit Bai Jintang, baissant la tête et mordant la petite bosse sur la poitrine gauche de Gongsun, ce qui fit prendre à Gongsun une grande bouffée d'air frais.

— Arrête...

— Arrêter ?

— Ah …

À l'exclamation de Gongsun, Bai Jintang arracha son pantalon. Écartant les genoux de Gongsun, il se serra entre ses jambes et regarda le corps presque nu devant lui.

Le peu d'exercice qu'il avait fait avait laissé la peau de Gongsun claire et sans défaut.

— Vraiment magnifique, admira Bai Jintang.

Il baissa la tête et commença à savourer la douceur blanche et pure, lèvres et dents léchant de la taille à l'intérieur de la cuisse, goûtant la soie particulière. Sentant une légère lutte, il était rempli d'une satisfaction impossible et d'un désir brûlant.

— Non, tu sais... tu ne sais pas, ce que tu es... ce que… dit Gongsun en regardant Bai Jintang avec désespoir.

— Bien sûr, je sais... Je veux faire ça dans mes rêves.

— Ah... non... hum...

Bai Jintang sourit avec un charme malicieux, tira la langue et joua avec le désir de Gongsun sous le coton fin de son sous-vêtement.

— Tu le sens aussi ?

— Tais-toi ! Tais-toi... ah...

Bai Jintang leva le haut de son corps, redressa le menton de Gongsun d'une main et l'embrassa fougueusement. L'autre main se glissa dans les sous-vêtements de Gongsun et les pétrit doucement.

— Hmm... hmm...

Gongsun se tortilla de façon insupportable et Bai Jintang accéléra ses mouvements.

Gongsun avait l'impression que tout son corps était vidé de sa force. Ses mains et ses pieds étaient engourdis et faibles, et toutes ses sensations étaient concentrées dans la zone contrôlée par les mains de Bai Jintang. Il ressentait une légère douleur et un plaisir indicible. Il s'inclina instinctivement, même son cuir chevelu était brûlant… Une faible lumière blanche brilla devant ses yeux...

— Ah~~~

Sa taille tremblait violemment, mais Bai Jintang lâcha délibérément sa main.

— Hmm...

Un léger sentiment de défaite apparut dans les yeux de Gongsun. Lorsqu'il réalisa son état, il eut presque honte au point se tuer. Il se tordit de toutes ses forces, essayant de se libérer de l'emprise de Bai Jintang. Se mordant la lèvre inférieure, son entêtement et son amour-propre lui firent désespérément retenir les larmes de ses yeux. Il ne se laisserait jamais aller devant cet homme,

— Tu... laisse tomber !

Cependant, cette apparence un peu plus féroce ne fit qu'ajouter du piquant à la situation. Bai Jintang eut l'air intéressé et reprit son frottement.

Gongsun sentit que sa chaleur ardente était plus forte et plus grande, et son visage rougit immédiatement.

— Trou du cul sans honte... ah...

Gongsun, qui ne savait pas quoi faire, ne pouvait que jurer.

— Haha...

Bai Jintang souleva Gongsun avec amusement et le déshabilla rapidement. Il attrapa les chevilles délicates, sépara les jambes de la personne en dessous de lui et abaissa sa taille...

— Arrête... Je ne... je ne...

Gongsun regarda le geste de Bai Jingtang avec horreur, mais il ne put résister.

— Détends-toi... sois gentil.

— Ah... qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais ? demanda Gongsun qui sentit la main de Bai Jintang se glisser sous lui, le tripoter, le presser, le fouiller et soudain, un doigt s'enfonça profondément...

— C'est si serré... tu ne l'as jamais utilisé ? demanda Bai Jintang en embrassant le nez de Gongsun et en avançant son majeur, cherchant la douceur et la chaleur à l'intérieur.

— Stop......... Arrête...

Gongsun secoua la tête et se tordit, essayant de rester à l'écart des doigts qui ouvraient son corps. Mais il ne savait pas que cela ne ferait qu'accentuer le contact... Le deuxième doigt arriva lui aussi au bon moment...... Les deux doigts s'entremêlèrent et s'étendirent à l'intérieur du corps. Gongsun pouvait presque clairement sentir les articulations et la texture de la peau des doigts de Bai Jintang... Trois...

— Ah... ne... t'arrête pas… dit Gongsun en penchant faiblement la tête sur le côté, ses cheveux moites s'accrochant à ses tempes.

Indescriptible et magnifique...

— Ne pas s'arrêter ? demanda Bai Jintang en commençant à faire tourner ses doigts tout en les écartant, pressant la paroi intérieure comme s'il cherchait quelque chose.

— Écoute-toi, “ne t'arrête pas”.

— Non... pas... Ah !

Soudain, Gongsun cria et resserra son corps, regardant Bai Jintang avec horreur. Ce dernier sourit, se pencha près de l'oreille de Gongsun.

— Ne sois pas si bruyant... Les passants pourraient t'entendre, lui dit-il.

Gongsun se souvint soudain qu'ils se trouvaient dans une voiture sur le bord de la route. Cependant, à ce moment de distraction, il sentit Bai Jintang l'attraper par la taille et le soulever. Les doigts à l'intérieur de son corps se retirèrent soudainement. Il ressentit un sentiment de vide, puis... un objet bien plus chaud que les doigts se précipita férocement à l'intérieur, frappant le point où les doigts avaient été bloqués.

— Ahhhh...

La lumière jaillit devant les yeux de Gongsun. Il entendit un bourdonnement dans ses oreilles et tendit son cou mince, penchant faiblement la tête en arrière. La libération inachevée, la montée soudaine, le sentiment de libération et la douleur d'être envahi l'étouffaient presque...

— C'est...

Bai Jintang ne bougea pas, mais ajusta doucement sa position dans le corps de Gongsun, sentant la douceur de chaque centimètre et permettant à la personne en dessous de lui de sentir pleinement sa dureté... Regarder cet homme habituellement détaché et froid s'effondrer sous lui, sous son propre toucher, sous sa propre intrusion et possession... Le frisson de la conquête évoquait les désirs les plus primitifs de son corps.

— Gongsun... dit-il en mordant le cou mince et sentant la vitalité des veines galopantes sous la peau fine.

Bai Jintang lui murmura à l'oreille.

— Détends-toi, bébé... sens-toi bien...

— Hmm... Ah...

Gongsun, dépouillé de toutes ses forces par l'orgasme soudain, secoua difficilement la tête. Les larmes ne pouvaient plus être arrêtées.

Bai Jintang fut surpris de voir l'expression légèrement fragile de Gongsun. Elle était quelque peu insupportable, mais aussi plus intensément désirable... Sacrément sexy...

Il commença à bouger lentement et en rythme. Gongsun tremblait instinctivement et ses jambes tressaillaient d'impatience. Ce plaisir mortel, il en mourrait...

— Ne... non…

La conscience de Gongsun semblait avoir presque entièrement disparu et il ne faisait que supplier d'une voix faible, presque inintelligible...

N'en pouvant plus, Bai Jintang hurla et se déplaça rapidement. À chaque fois, il frappait l'endroit le plus sensible de Gongsun et à chaque fois, il le faisait gémir et trembler. Gongsun, qui sombrait peu à peu dans l'inconscience, était comme une vague qui ondulait au gré des mouvements de Bai Jingtang. Cet homme galopait librement dans son corps et tout ce qu'il pouvait faire, c'était gémir, secouer la tête et retenir les cris dans sa gorge... jusqu'à ce que Bai Jintang rugisse, se libère dans son corps et plonge dans les ténèbres.



Peu après avoir terminé, Bai Jintang utilisa une veste de costume pour couvrir Gongsun, qui était recroquevillé sur le siège. Il réalisa que cet homme était vraiment mince. Comment une veste pouvait-il le couvrir complètement...



Il redémarra la voiture et se dirigea vers une villa en banlieue, qu'il venait d'acheter récemment. Il voulait y emmener Gongsun pour son anniversaire. Il ne s'attendait pas à avoir deux mois d'avance...

Il avait besoin d'un lit maintenant. Non pas pour se reposer, mais pour mieux sentir la personne à ses côtés... Tout à l'heure, ce n'était pas suffisant !



Il mit le congee aux fruits de mer dans la marmite et le fit lentement bouillir.

Les tranches de poisson étaient légèrement sucrées et croustillantes et la bouillie était parfaite.

Les petits pains au crabe étaient cuits à la vapeur, blancs et moelleux...

L'odeur parfumée de la cuisine se répandit dans toute la maison et s'envola jusqu'à la chambre à coucher.

Le nez de Zhan Zhao se réveilla avant son esprit. Il se leva en titubant et s'assit sur le lit, humant l'odeur.

En faisant le tour de la cuisine, Bai Yutang estima que le chat avait probablement été réveillé par l'odeur de la "fumée". Il alla pousser la porte de la chambre à coucher et cela ne manqua pas.

Voyant Zhan Zhao assis sur le lit et tenant la couette dans le vide, Bai Yutang sourit et ouvrit les rideaux.

Le soleil éclatant était un peu éblouissant. Zhan Zhao cligna des yeux pour s'adapter à la lumière et se réveilla un peu plus.

Bai Yutang s'approcha du lit, s'assit et embrassa Zhan Zhao.

— Bonjour, Kitty.

Zhan Zhao semblait incapable de réagir. Après avoir été stupéfait pendant deux secondes, il poussa la souris, rougissant et leva sa manche pour s'essuyer la bouche.

— Foutu chat ! Ne t'essuie pas ! dit Bai Yutang en lui attrapant le poignet. Embrasse-moi.

Les yeux de Zhan Zhao s'écarquillèrent sous le choc.

— Quoi ? Nous en avons parlé hier soir ! dit Bai Yutang d'un ton ferme. Tu ne veux pas l'admettre ? Tu joues avec mon cœur !

La rougeur sur le visage de Zhan Zhao commença à s'étendre à ses oreilles et à son cou. Maudite souris, il était si effronté ! Qui jouait avec lui ?

— Viens, dit Bai Yutang en souriant.

Zhan Zhao le regarda et pointa soudainement la porte du doigt.

— Ah !

Bai Yutang se retourna instinctivement, mais il n'y avait rien à la porte. Alors qu'il spéculait, il sentit la chaleur lui monter aux joues. Lorsqu'il se retourna, Zhan Zhao était déjà sorti du lit et avait volé jusqu'à la salle de bain.

La Souris Blanche se gratta la tête dans la chambre, arrogante. Elle était très heureuse.

Zhan Zhao se précipita dans la salle de bain et alluma le lavabo pour se laver le visage et se brosser les dents. Comment cette souris blanche peut-elle avoir un goût de citron ?

Levant les yeux, il vit le gobelet de la brosse à dents de Bai Yutang à côté du sien, son dentifrice était au goût de citron ? Vraiment ?

Lorsque Zhan Zhao réalisa ce à quoi il pensait, les bulles roses de l'amour faillirent éclater. Il se débarbouilla rapidement le visage avec de l'eau froide.

— Zhan Zhao ! Soit courageux !

Il releva la tête, mais sa main resta tendue et ramassa le tube de dentifrice au citron. Voulait-il l'essayer ?

— Kitty.

Effrayé par ce bruit soudain, Zhan Zhao se retourna et vit Bai Yutang qui se tenait dans l'embrasure de la porte.

— Euh, je voulais te demander…

Zhan Zhao jeta immédiatement le dentifrice dans le lavabo.

— Demander quoi ? Je ne faisais que regarder, je ne l'utilisais pas ! Qui veut utiliser ton dentifrice ? Je déteste le citron !

Bai Yutang regarda Zhan Zhao avec un peu de surprise, puis fit un sourire narquois.

— Kitty, je voulais te demander si les œufs devaient être frits d'un seul côté ou des deux côtés.

Après dix secondes de silence, Zhan Zhao leva la main, attrapa le dentifrice et le lança sur Bai Yutang qui souriait !

— Maudite souris ! Sors de là !

La porte de la salle de bain se referma avec un soupir.

À l'intérieur, le visage de Zhan Zhao émettait de la vapeur et Bai Yutang à l'extérieur tenait son dentifrice en souriant... Hehe, saveur citron.

Le délicieux petit-déjeuner aux fruits de mer effaça la mauvaise humeur de Zhan Zhao dès le matin ! Les chats sont naturellement heureux tant qu'il y a du poisson.

— Meow.

Le téléphone portable de Bai Yutang sonna. Il le décrocha et regarda l'écran.

— Mon frère ? dit Bai Yutang, choqué.

Zhan Zhao lui jeta un regard étrange.

— Qu'y a-t-il de si étrange ? Tu ne lui as pas donné ton numéro de téléphone ?

— Euh... Ce n'est pas le problème, dit Bai Yutang d'un air désemparé. Je pensais qu'il se contenterait d'appeler et je ne m'attendais pas à ce qu'il envoie des SMS.

— Pourquoi tu fais passer ton frère pour un idiot ? dit Zhan Zhao en buvant un peu de congee.

— En fait, dit Bai Yutang en ouvrant le SMS. C'est un idiot en matière d'électronique.

En regardant le message, Bai Yutang resta silencieux.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Zhan Zhao avec curiosité.

— Ah, soupira Bai Yutang, l'expression compliquée. Ça, ça veut dire quoi ? demanda-t-il en tendant le téléphone à Zhan Zhao.

Après avoir jeté un coup d'œil, il vit le message envoyé par Bai Jintang :

G.S. QINGJIASANTIAN ! ...> __, ☆ @@@@@".

Zhan Zhao fronça les sourcils un long moment, puis secoua la tête.... Il ne comprenait pas.

Bai Yutang se gratta la tête.

— Que signifie ce G.S. ? De quelle organisation est-ce l'abréviation ?

Zhan Zhao se toucha le menton.

— N…ah !

— Quoi ? dit Bai Yutang qui sembla comprendre Zhan Zhao et le regarda rapidement.

— L'Allemand G.S. Ohm a découvert la loi d'Ohm !  acquiesça Zhan Zhao.

— Ah ? se demanda Bai Yutang en le regardant avec admiration. Tu penses que mon frère sait ce qu'est la 'Loi d'Ohm' ?

Zhan Zhao était frustré.

— Non...

— Et le QINGJIASANTIAN ? Est-ce un mot ? demanda Bai Yutang.

— Il ne semble pas que ce soit le cas. Ce n'est certainement pas un mot anglais... Ce n'est pas un mot français... Ce n'est pas non plus de l'espagnol... réfléchit Zhan Zhao et Bai Yutang se frotta les cheveux en signe de détresse.

— Il ne sait parler que le chinois.

— Il n'est pas toujours à l'étranger ? demanda Zhan Zhao perplexe.

— Oui, il parle aussi chinois à l'étranger, acquiesce Bai Yutang.

— Et si quelqu'un ne comprend pas le chinois ?

— Il se fiche que les autres comprennent.

— …

— Tu sais quoi ? Je vais juste lui demander, dit Bai Yutang en tapant “?” et en appuyant sur “envoyer”.

Après un long moment, Bai Jintang répondit.

Ils l'ouvrirent. C'était une photo.

Bai Yutang et Zhan Zhao regardèrent de plus près le téléphone portable et virent un selfie : Bai Jintang tenait le téléphone portable avec un sourire éclatant et des cheveux en désordre, un édredon couvrant sa poitrine... Ah, non, ce n'était pas le sujet ! L'important, c'était que, allongé dans ses bras, Gongsun, ses épaules et ses bras nus étaient tachetés…

— Ahem...

Zhan Zhao et Bai Yutang s'étouffèrent en même temps.

Il leur fallut un long moment pour retrouver la raison, puis ils virent une phrase sous la photo :

— D. JIAYOU !

Cependant, ils n'avaient plus l'intention d'étudier la signification des lettres et Bai Yutang rougissait rarement. Il attrapa Zhan Zhao, qui fumait comme une chaudière.

— Kitty, pourquoi ne pas…

Zhan Zhao ramassa le coussin du siège et l'écrasa sur Bai Yutang.

— Tais-toi !

— Pourquoi, on ne peut pas perdre contre eux !

Bai Yutang poursuivit Zhan Zhao qui avait tourné les talons et s'était enfui.

— Je n'écoute pas ! Ne dis pas ça !

Zhan Zhao se boucha les oreilles et se précipita dans la chambre. Il ferma la porte d'une main et s'y accrocha désespérément.

— Kitty, ouvre la porte. Faisons-le dans la chambre, dit Bai Yutang en tapotant la porte.

— Tais-toi ! Ne dis pas ce mot ! dit Zhan Zhao en tenant la porte fermement en le grondant avec véhémence. Aucun de vous deux n'est quelqu'un de bien !

— Quel mot ? C'est 'faire' ? dit Bai Yutang en continuant de frapper à la porte. Kitty, faisons-le !

— Sors ! Sors ! hurla Zhan Zhao. Je t'interdis de t'approcher de moi à nouveau !

— Kitty... Je travaillerai dur et je serai meilleur que mon frère...

— Tais-toi ! Ce genre de chose n'est pas autorisé !

— Kitty...

— Humph !

Le déroulement d'une journée dépend de la façon dont la matinée se déroule ......



Un rythme chaotique et une musique forte accompagnaient les cris et les balancements presque hystériques des personnes sur la scène.

Zhao Hu avait l'impression que ses tempes s'affaissaient et qu'il avait un mal de tête fulgurant - quel genre de groupe c'était ?

— Les jeunes d'aujourd'hui aiment cette musique forte, lui dit en souriant Zhang Hua, l'agent musical à côté de lui.

Zhao Hu hocha la tête en signe de désapprobation et reporta son attention sur Qi Le. Son travail consistait à assurer sa sécurité.

Il ne savait pas pourquoi, mais Qi Le avait décidé de venir à la compagnie de musique pour une audition. Suite à la mort de Qi Lei, le groupe Boiling Point était devenu soudainement célèbre. De plus, Qi Le avait été directement recommandée par le département d'économie de la musique et ils avaient donc attiré beaucoup d'attention sur le lieu de l'audition.

Chen Yu tapota doucement l'épaule de Qi Le et désigna Zhao Hu qui se tenait à proximité.

— Un ange gardien ?

— Arrête... dit Qi Le en roulant des yeux.

— D'accord, répondit Chen Yu en souriant. Un policier ? Il ne t'a pas sauvé la vie la dernière fois ?

Qi Le lui jeta un coup d'œil.

— Qu'est-ce que tu crois ? Qu'est-ce qu'il a de si bien ? Les deux autres étaient meilleurs.

— Oui ! dit Chen Yu intéressée. J'aime bien celui qui s'appelle Bai ! Il est si beau !

— Oh, ricana Qi Le. Ne sois pas aussi dévergondée, ce sont des gens sérieux.

— Quel est le problème avec les gens sérieux… dit Chen Yu en faisant la moue et haussant les épaules. Quand nous deviendrons célèbres, y aura-t-il quelque chose que nous voudrons ?

— Hoo... parlons-en quand nous serons célèbre, soupira Qi Le, avant de se pencher et chuchoter. Xiao Yu, est-ce que tu...

Chen Yu regarda Qi Le.

— Tu en veux ?

— Eh bien, acquiesça Qi Le. Je suis si malheureuse. J'ai peur de ne pas pouvoir assister à la représentation tout à l'heure.

— Allons-y, lui dit Chen Yu en la tirant.

Elles avancèrent prudemment dans le couloir. Zhao Hu tourna la tête pour les observer et les suivit.

— Où vas-tu ? l'arrêta-t-il.

— Ça t'intéresse ? dit Qi Le en lui jetant un coup d'œil.

— Tu ne sais pas pourquoi je fais ça ? Quelqu'un veut ta vie, je te protège, rit Zhao Hu.

— Pas besoin ! dit Qi Le en jetant un coup d'œil autour d'elle. Je suis une dure. Partout dans le monde, des gens sont morts, mais moi, je suis toujours en vie.

— Tu... !

— D'accord, d'accord ! dit Chen Yu en tentant rapidement de le persuader. Nous allons aux toilettes. Beau gosse, veux-tu venir avec nous ?!

Après cela, elle prit Qi Le et s'enfuit.

— Heh, rit Zhao Hu, tellement en colère qu'il ne pouvait ni rire ni pleurer.

Ces gens ne sont pas infiltrés ou cachés, mais c'est moi qui le suis. Je ferais mieux de m'occuper de cette fille.

Il se dirigea avec colère vers l'extérieur de la porte des toilettes pour femmes et attendit. Il se dit qu'il devait rester calme. La tâche devait encore être accomplie !

Grâce à l'équipement d'absorption du son dans le studio, aucun bruit fort ne pouvait être entendu et tout le couloir était silencieux.

Zhao Hu entendit faiblement la conversation dans les toilettes des femmes... Il fronça les sourcils.

Qi Le s'appuya sur le lavabo et pressa Chen Yu.

— Dépêche-toi !

— Ne t'inquiète pas, dit Chen Yu en vidant ses poches, sortant un petit flacon de médicaments et en versant une pilule colorée. Tiens.

— Une seule ? Donne-m'en une autre, dit Qi Le en prenant la pilule.

— Tu veux mourir ? Si tu en prends trop, tu mourras, dit Chen Yu en rangeant le flacon.

— En prendre moins ne marchera pas ! dit Qi Le en tendant la main, arrachant le flacon et en en prenant une autre.

Alors qu'elle essayait de mettre le médicament dans sa bouche, la porte s'ouvrit en claquant.

Zhao Hu se précipita, en colère et prit le médicament des mains de Qi Le.

— Tu n'as pas promis que tu ne te droguerais plus ?

Qi Le et Chen Yu furent stupéfaites, puis elles se regardèrent et se mirent à rire.

Alors qu'on lui riait au nez, Zhao Hu vit Chen Yu agiter la bouteille.

— Tu crois que c'est de la drogue ? C'est un analgésique ! dit-elle.

— Des analgésiques ? dit Zhao Hu perplexe. Qu'est-ce que tu fais avec des analgésiques ?

Qi Le éclata de rire et donna une tape sur l'épaule de Zhao Hu.

— Tu n'as pas eu de petite amie ?

— …

Voyant que Zhao Hu n'avait toujours aucune idée, Qi Le et Chen Yu rirent encore plus fort.

— Vous ne le saviez pas ? dit Chen Yu. Les femmes ont mal tous les mois.

Après avoir fini de parler, elles rirent et quittèrent les toilettes, laissant Zhao Hu avec un visage et des oreilles rouges.

Zhao Hu soupira et se lamenta une fois de plus sur son sort. Il sortit immédiatement une serviette en papier, ramassa soigneusement les deux pilules colorées sur le sol, les mit dans sa poche et s'en alla.



À l'extérieur d'une porte de toilettes publiques dans l'appartement du personnel de l'université M.

Wang Chao jeta les mégots restants par terre et leva les pieds pour les éteindre.

Zhang Long regarda sa montre.

— Qu'est-ce qui ne va pas avec Jia Zhengyan ? Cela fait plus de dix minutes qu'il est entré, mais il n'est toujours pas sorti ?

Wang Chao haussa les épaules.

— Nous avons été avec lui toute la journée. Il est soit en cours, soit en train de traîner. Il n'a rien fait de suspect.

— Quinze minutes.

Zhang Long regarda à nouveau sa montre.

Wang Chao fronça les sourcils.

— Il y a quelque chose qui cloche.

Les deux hommes se regardèrent et entrèrent rapidement dans les toilettes publiques...

Ils aperçurent Jia Zhengyan allongé par terre devant le lavabo.

— Jia Zhengyan !

Ils l'appelèrent, sans obtenir de réponse.

Zhang Long s'avança pour sentir son souffle, puis pressa les artères de son cou... et secoua la tête en direction de Wang Chao.

Wang Chao ne dit rien, fronça les sourcils en regardant le corps de Jia Zhengyan et les pilules colorées éparpillées tout autour.


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Nirlaw
Sam 20 Juil 2024 - 14:38


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 39
Le fils du Diable
Lorsque Zhan Zhao et Bai Yutang arrivèrent au bureau du S.C.I., celui-ci était presque vide. Jiang Ping, qui était assise derrière l'ordinateur, se pencha en avant, un pain à la bouche et les salua.

— Et les autres ? Ils sont sortis ? demanda Bai Yutang.

Jiang Ping acquiesça.

— Xu Qing a dit que nous devrions remplacer Zhao Hu. Il a entendu dire qu'il était sur le point d'être lapider par cette petite fille. Wang Chao et Zhang Long suivent toujours Jia Zhengyan. Gongsun n'est pas venu aujourd'hui.

Zhan Zhao et Bai Yutang toussèrent maladroitement en entendant parler de Gongsun.

— Tu as passé la nuit ici ? demanda Zhan Zhao en regardant les cernes sous les yeux de Jiang Ping.

— Ai, soupira Jiang Ping en secouant la tête d'un air impuissant. Je voulais chercher des informations sur le camp d'entraînement des tueurs. Du coup, il y avait beaucoup d'informations sur les tueurs sur Internet. C'était vraiment trop. Deux personnes m'ont demandé de me suicider avec elles !

À ce moment-là, la porte fut poussée et Xiao Bai Chi entra en tenant une boîte.

— Bonjour, salua gentiment Zhan Zhao.

— Bonjour... Je suis venu faire mon rapport, dit timidement Bai Chi à Bai Yutang. Ch... Chef d'équipe... Bai.

Bai Yutang trouva ça amusant. Ce gamin ne se comportait pas vraiment comme un membre de la famille Bai.

— La procédure est-elle terminée ?

— Oui, acquiesça Bai Chi.

— Ce bureau est vide, dit Jiang Ping en rangeant le bureau à côté d'elle. Tu es un civil comme moi. Soyons voisins.

— D'accord... oui.

Bai Chi s'approcha joyeusement en tenant la boîte. Zhan Zhao pouvait presque voir une queue s'agiter derrière lui...

Secouant la tête pour chasser ses pensées désordonnées, Zhan Zhao sourit et demanda,

— Tes patrons ne sont pas fâchés que nous t'ayons emmené ? demanda Zhan Zhao en souriant après avoir secouer la tête pour chasser ses pensées désordonnées.

— Non, dit Bai Chi en rougissant et en baissant la tête.

Il pensa en son for intérieur à la façon dont ils avaient failli l'abattre lors de la célébration. Être en service avec lui mettait leur vie en danger, alors tout le monde l'évitait et il partait en patrouille seul...

— Je... je devrais faire... quoi ? Chef... Capitaine, dit Bai Chi en rassemblant son courage.

Bai Yutang haussa les épaules.

— Familiarise-toi d'abord, puis détermine ce que tu es le mieux à même de faire le plus tôt possible. Aussi, continua Bai Yutang en tapotant l'épaule de Bai Chi. Tu peux m'appeler frère. Je suis si vieux, mais je ne suis pas encore un vieux frère.

Il jeta ensuite un coup d'œil à Zhan Zhao et ajouta :

— Demande si tu peux aussi appeler les autres Frères.

— Hehe, sourit Zhan Zhao. Tu peux appeler tout le monde Frère. Ça n'a pas d'importance, détends-toi, continua-t-il de dire à Bai Chi.

— Ok ! acquiesça joyeusement Bai Chi.

Au même moment, Bai Yutang et Zhan Zhao eurent l'impression de voir la queue derrière Xiao Bai Chi remuer encore plus et ils secouèrent à nouveau la tête. Que se passait-il aujourd'hui ? Plein d'hallucinations.

— Xiao Bai, Xiao Zhan, appela quelqu'un et Lu Fang, qui était chargé de la communication, entra. Quelqu'un vous cherche.

Zhan Zhao et Bai Yutang regardèrent derrière Lu Fang et virent une femme bien habillée. Elle n'était pas asiatique, avait une cinquantaine d'années, des cheveux argentés et était assez élégante.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Bai Yutang.

La femme regarda Zhan Zhao et Bai Yutang avec attention.

— Est-ce que ce sont le Dr Zhan et l'officier Bai ? demanda-t-elle.

Les deux hommes acquiescèrent et réfléchirent, s'assurant qu'ils ne connaissaient pas cette femme.

— Voici Mme Laura, l'épouse du docteur Wilson.

Lu Fang la présenta à tout le monde.

Les visages de Zhan Zhao et de Bai Yutang affichèrent une pointe de surprise.

— Le docteur m'a dit qu'il voulait vous voir et qu'il avait des pistes pour l'affaire. Voulez-vous me suivre à l'hôpital ?

Zhan Zhao et Bai Yutang suivirent immédiatement la dame jusqu'à une maison de retraite privée haut de gamme dans la ville de S.

— Bonjour ! Zhan !

Le Dr Wilson était appuyé sur le canapé, sa pipe à la bouche, l'air toujours aussi énergique.

— Oh, Officier Bai, vous êtes mon sauveur.

Après avoir regardé le visage du Dr Wilson, qui était rose et dodu, Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent comme pour dire : "Où est l'étranger malade ?".

— Docteur, pourquoi avez-vous recommencé à fumer ? Faites attention à ne pas vous faire gronder par l'infirmière, dit un homme qui entra par la porte en souriant.

Zhan Zhao et Bai Yutang se retournèrent. C'était la star hollywoodienne Jon King qu'ils avaient vu au banquet ce jour-là.

— Haha, ne t'en fais pas, Jon. Viens ici, c'est notre bienfaiteur qui nous sauve la vie.

Le Dr Wilson connaissait apparemment bien Jon et le salua.

Jon serra poliment la main de Zhan Zhao et de Bai Yutang.

— Bonjour, dit Jon tout en pressant doucement la main de Zhan Zhao et en souriant légèrement.

Zhan Zhao sentait qu'il y avait quelque chose d'étrange. À côté de lui, Bai Yutang fronçait les sourcils. Zhan Zhao se précipita vers Bai Yutang avec un visage meurtrier.

— Docteur, avez-vous des indices sur l'affaire ? demanda-t-il à Wilson en souriant.

Pressant Bai Yutang sur le canapé et s'asseyant, Zhan Zhao le fixa pour lui signifier qu'il devait rester calme. Il s'agissait d'une affaire importante !

Bai Yutang jeta un coup d'œil en arrière. S'il n'y avait pas eu cette affaire, il lui aurait donné un coup de poing dans la figure ! Il leva les yeux, furieux et vit Jon lui sourire de façon ambiguë.

Zhan Zhao pinça le bras de Bai Yutang aussi fort qu'il le pouvait.

S'en suivit une conversation muette qui s'effectuait par regard.

— Chat puant ! Qu'est-ce qu'il y a ?

— Pas de combat !

— Ce gamin a besoin d'être battu ! "dit" Bai Yutang en roulant des yeux.

— Souris violente !

— Il te taquinait !

— Quelles sont les preuves que tu as ?

— Rooh !!

— Bon garçon.



— Je veux vous montrer ces choses, dit le Docteur Wilson qui sortit deux enveloppes et les posa sur la table, sans remarquer que Bai Yutang et Zhan Zhao se disputaient du regard.



— C'est…

Zhan Zhao et Bai Yutang les prirent et les ouvrirent. Chaque enveloppe contenait une pile de photos et une carte.

L'image de la première enveloppe était celle de Qi Lei. La moitié de l'image le représentait dans sa jeunesse en tenant une basse pendant la journée ; l'autre moitié était son regard froid avec un fusil de sniper la nuit...... dans l'autre enveloppe, il y avait une image de Yang Feng. La moitié représentait un étudiant tenant un manuel pendant la journée ; l'autre moitié le représentait avec une expression assoiffée de sang en train de massacrer des gens la nuit... Le contenu des deux cartes était identique. Les cartes noires portaient quatre caractères rouge sang au recto - le Fils du Diable - une image d'un diable avec une faux et une rangée de lettres - le Camp d'entraînement des tueurs.

— Quand est-ce que c'est arrivé ? demandèrent à l'unisson Zhan Zhao et Bai Yutang, stupéfaits.

— Ce matin. C'est apparu à la porte de ma chambre, dit Wilson de manière anxieuse mais en souriant.

Les enveloppes étaient d'un blanc pur, sans signature ni adresse.

Bai Yutang regarda Wilson perplexe.

— Que signifient ces photos ? Pourquoi vous ont-elles été envoyées ?

— Cher officier Bai, vous n'avez pas étudié la psychologie. Il n'est donc pas étonnant que vous ne compreniez pas. Mais Zhan, vous le comprenez, n'est-ce pas ? dit Wilson tout en acquiesçant.

Bai Yutang tourna la tête pour regarder Zhan Zhao avec surprise et vit qu'il était inquiet et fronçait légèrement les sourcils.

— Personnalités multiples, dit-il lentement.

Wilson prit la pipe et tira deux bouffées, hochant la tête en signe de satisfaction.

— Oui.

Voyant que Bai Yutang était toujours confus, Wilson expliqua patiemment.

— Mon travail le plus célèbre sur la psychologie est 'Créer un autre'. En bref, j'ai consacré ma vie à l'étude du caractère et du comportement humains. Il existe une controverse psychologique sur la séparation des personnalités, qui se divise en deux grandes factions. L'une est la symbiose, l'autre le parasitisme. La symbiose fait référence à l'égalité des différentes personnalités. Plus d'un type de personnalité occupe un même corps. Dans le cas du parasitisme, on pense que la personnalité dédoublée est dérivée de la personnalité principale et qu'elle en dépend. Cependant, ma théorie académique est différente de ces deux affirmations. Je ne pense pas que les dédoublements de personnalité existent, continua-t-il en prenant une bouffée de fumée.

— Ils n'existent pas ? demanda Bai Yutang en regardant Zhan Zhao.

— La théorie du docteur a provoqué un débat féroce dans le domaine de la psychologie. Il pense que le dédoublement de personnalité n'est en fait qu'une illusion, une illusion créée par le cerveau humain en fonction de différents motifs, ajouta Zhan Zhao en hochant la tête.

— Oui, dit Wilson en se levant et se dirigeant vers la fenêtre. Je nie fermement que le dédoublement de personnalité soit inhérent. Les dédoublements de personnalité n'existent pas.

— Alors ces lettres ? réfléchit Bai Yutang. Elles sont là pour réfuter votre théorie ?

— Probablement, dit Wilson en hochant la tête d'un air approbateur.

Bai Yutang et Zhan Zhao se regardèrent à nouveau. Ils avaient le même sentiment étrange !

— Je ne vais plus pouvoir vivre pendant de nombreuses années. J'ai profité des honneurs, de l'argent et de tout le reste. Avant, j'aurais aimé voir les gens se disputer sur ma théorie. Mais maintenant, j'ai l'impression que tout est si stupide... Si c'est juste pour me réfuter, alors j'ai vraiment blessé des vies innocentes à cause de ma théorie, dit Wilson avant de s'arrêter et de regarder Zhan Zhao et Bai Yutang. J'ai décidé de vous aider à faire sortir cette personne.

— La faire sortir ? dit Zhan Zhao perplexe.

— Qu'allez-vous faire ? dit Bai Yutang en le regardant d'un air dubitatif.

— Le docteur va organiser un dîner de rétablissement pour lui, dit Jon depuis le côté. Toutes les personnes travaillant dans le domaine de la psychologie sont invitées.

Zhan Zhao et Bai Yutang se figèrent un instant.

— Je ne pense pas que ce soit une décision intelligente ! dit Bai Yutang en fronçant les sourcils. C'est trop risqué. Vous pourriez être attaqués à nouveau !

— Je l'ai déjà dit. Je ne me soucie plus de ma vie, dit Wilson en secouant la tête avec obstination. Je vous invite tous les deux à ce banquet ce soir.

Puis il tendit deux invitations.

— Que vous veniez ou non, le banquet aura lieu à l'heure, dit Wilson. J'espère que d'ici là, vous aurez trouvé le suspect.

Zhan Zhao et Bai Yutang restèrent sans voix. Le vieil homme ne demandait pas d'avis, mais donnait des ordres... Il était si vieux, mais toujours aussi insouciant.

Bai Yutang sortit de la maison de retraite, confus, et ouvrit la porte.

— Je te le dis, Kitty, cet indice était vraiment bizarre.

— Oui, dit Zhan Zhao en acquiesçant. Cependant, c'est une opportunité. Avec le style arrogant de cette organisation, ils iront certainement à ce banquet.

— C'est vrai. Tu n'as pas étudié les dédoublement de personnalité pendant un moment ? Dans quel camp tu es ? demanda Bai Yutang à Zhan Zhao avec curiosité après avoir démarré la voiture.

— Aucun d'entre eux, rit Zhan Zhao. Si tu as le temps de te préoccuper de ce genre de choses, alors il vaut mieux étudier comment les guérir.

— Haha, rit Bai Yutang en hochant la tête. C'est logique ! Le chat est bien un chat !

— Ce que tu dis est illogique !

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Ça ne fait aucune différence que je sois un chat ou non !

— Je n'ai pas dit que tu étais logique parce que tu étais un chat !

— Alors qu'est-ce que tu voulais dire ?

— Je voulais dire que tu es un chat parce que tu as du sens !

— C'est parce que tu as du sens que tu es un chat ! Tu as du sens parce que tu es un chat ! Y a-t-il une différence essentielle ?

— Bien sûr !

— Laquelle ?

— Un chat est avant et l'autre chat est après !

..................

— Pourquoi tu ne réponds pas ?

— Maudite souris !

— Pourquoi ?

— Parce que tu es une maudite souris ! Alors je ne parle pas !

— Chat puant, apprends à me parler !

— Pfff.

Dididididididididi

Bai Yutang appuya sur le bouton du haut-parleur.

— Qu'est-ce qui ne va pas, Wang Chao ?

— Patron ! Jia Zhengyan est mort !

— Quoi ? dirent en même temps Zhan Zhao et Bai Yutang surpris.

— Comment est-il mort ?

— Ce n'est pas encore clair, mais il s'agirait d'un suicide.

— On arrive tout de suite.

Raccrochant, Bai Yutang accéléra et se rendit rapidement au poste.



Dans le bureau du S.C.I.

Bai Yutang et Zhan Zhao écoutèrent l'histoire de Zhang Long et Wang Chao.

— Quel genre de médicament est-ce ?

Bai Yutang ramassa les pilules colorées dans le sac de preuves et les regarda attentivement. Elles étaient jaune pâle avec des bandes colorées en spirale autour.

— On ne pourra le savoir qu'après le test, dit Zhang Long. Mais je me demande pourquoi ce type s'est réfugié dans les toilettes publiques pour se suicider ?

— Je... je peux jeter un coup d'œil ? dit soudain Bai Chi.

Wang Chao lui tendit le médicament.

— C'est un analgésique, dit Bai Chi après y avoir regardé.

— Un analgésique ? demanda Bai Yutang curieux. Pourquoi est-ce si étrange ?

— C'est un analgésique spécial pour les enfants. Après mon opération de l'année dernière... après…, dit Bai Chi en hésitant.

La voix de Bai Chi s'affaiblit car tout le monde le regardait en souriant.

— Tu veux dire qu'après ton opération de l'année dernière, l'analgésique que le médecin t'a donné était un analgésique pour enfants ? demanda Wang Chao à Bai Chi avec amusement. Pourquoi tu as été opéré ?

— Inva…invagination(1), murmura Bai Chi en rougissant.

Ils restèrent silencieux. Puis ils se regardèrent et rirent, c'était une maladie d'enfant (2) !

— Ce n'est pas la question, marmonna doucement Bai Chi.

— Hum.

Bai Yutang toussa, indiquant que tout le monde devait se concentrer sur l'affaire.

— Pourquoi Jia Zhengyan est-il allé aux toilettes pour prendre des analgésiques pour enfants ? dit Jiang Ping perplexe.

Au même moment, Zhao Hu entra en se frottant le cou.

— Mince, cette fille. Je suis furieux.

Tout le monde se tourna vers lui.

— Qu'est-ce que vous faites ? demanda Zhao Hu en regardant la foule autour de la salle de conférence et en se précipitant avec intérêt. Qu'est-ce qui se passe ?

Il jeta un coup d'œil à la pilule dans le sac posé sur la table.

— Pourquoi ce médicament est-il ici ?

— Quoi ? dit Bai Yutang au bout d'un moment. Tu as déjà vu ce médicament ?

Zhao Hu sortit de sa poche deux pilules enveloppées dans un mouchoir.

— Le voici.

— Où tu l'as trouvé ? demanda Wang Chao surpris.

Voyant que tout le monde le fixait, Zhao Hu regarda attentivement Bai Yutang.

— Patron, vous me jouez encore des tours ? Cette fois, je ne me laisserai pas faire !

Zhang Long leva la main et frappa l'arrière de la tête de Zhao Hu.

— Nous sommes sérieux !

— Qi Le voulait les prendre plus tôt, dit Zhao Hu en se grattant la tête. L'autre fille, Chen Yu, les lui a donnés.

— Pourquoi Qi Le prenait-elle des analgésiques ? s'interrogea Wang Chao.

— Je vois, dit Zhan Zhao. Il y a une certaine quantité de morphine dans ces analgésiques et il est facile d'avoir des hallucinations si on en prend plus.

Bai Yutang fronça les sourcils.

— Qi Le utilisait des analgésiques comme alternative aux drogues ?

— Cela ne devrait pas fonctionner comme un remplacement, dit Zhan Zhao en  secouant la tête, mais ça peut ralentir les effets du sevrage... mais il est plus probable que vous mouriez si vous en prenez trop.

— Donc s'ils utilisent des analgésiques pour enfants, la dose sera plus légère et il n'y aura pas de risque d'overdose ? demanda Bai Yutang en regardant les pilules colorées dans le sac en plastique. Jia Zhengyan est allé aux toilettes et a pris les pilules contre la douleur parce qu'il était toxicomane.

— En a-t-il pris trop et est-il mort accidentellement ? demanda Jiang Ping.

— Il suffit de tester le corps et la composition du médicament, dit Wang Chao. Le problème, c'est que...

Les subordonnés tournèrent la tête pour regarder Bai Yutang et Zhan Zhao.

— Où est Gongsun ?

Zhan Zhao et Bai Yutang abasourdis, se regardèrent l'un l'autre.

— Malade.

— Je ne sais pas, dirent-ils en même temps.

Ils se regardèrent à nouveau.

— Je ne sais pas.

— Il est malade, dirent-ils encore une fois en même temps.

Alors qu'ils les regardaient, la foule était confuse.

— Gongsun est en congé. Trouvez un autre médecin légiste, dit Bai Yutang en toussant.

Tout le monde... était plus curieux.



Les épais rideaux de nylon bloquaient la lumière du soleil et les lumières chaudes de la table de chevet éclairaient la personne recroquevillée sur le lit. Elle semblait très maigre. La couette était peut-être chaude, mais les cheveux en désordre et le teint pâle de l'homme semblaient un peu froids.

Bai Jintang augmenta la température de la pièce. Pour une raison ou une autre, il pensait que Gongsun pouvait avoir froid.

La nuit dernière, il était un peu fou... Bai Jintang, qui n'avait jamais su ce qu'était l'introspection, s'assit sur le canapé dans le coin de la pièce avec un verre de vin. Son cœur était un peu étouffé. Il avait réalisé ses souhaits la nuit précédente, mais après s'être réveillé... Il préférait que Gongsun le transperce plusieurs fois avec un scalpel plutôt que de se mettre en colère.

L'homme dans le lit bougea légèrement.

Bai Jintang devint immédiatement nerveux en le voyant se réveiller.

Gongsun ouvrit lentement les yeux, se réveillant peu à peu et regarda autour de lui dans la pièce sombre.

Bai Jintang était caché dans un coin sombre et ne disait rien.

Gongsun resta figé pendant une demi-minute, puis il appuya ses mains sur le lit et tenta de s'asseoir.

— Hum…

Ce simple mouvement était pour l'instant impossible à réaliser. Il ne sentait presque plus rien en dessous de la taille et tout son corps semblait s'être effondré... En repensant à la nuit précédente, il ne se souvenait pas des détails. Il savait seulement qu'après s'être évanoui dans la voiture, il s'était réveillé dans ce lit. Bai Jintang l'avait alors soigné à nouveau.

— Comment tu vas ?

La voix soudaine fit sursauter Gongsun, qui leva la tête. Il vit que Bai Jintang s'était déplacé pour se tenir devant lui.

Gongsun fixa la personne devant ses yeux. Son expression était étonnamment calme.

Bai Jintang se sentit coupable.

— Je… dit-il.

— Tu sais, je ne te déteste pas vraiment, dit lentement Gongsun, la voix rauque en le regardant.

Bai Jintang trembla légèrement et regarda Gongsun.

— Je me sentais en sécurité quand j'étais avec toi... J'ai bien dormi toutes les nuits après que tu aies emménagé à côté.

— Gongsun... dit Bai Jintang en tendant la main pour lui toucher la joue.

Gongsun baissa la tête et évita de le regarder.

— Maintenant, j'ai peur de toi, dit-il.

Bai Jintang se sentit déstabilisé en écoutant Gongsun.

— Je ne te pardonnerai jamais de m'avoir fait ça, continua-t-il. Tu m'as sauvé la vie. Hier soir, je t'ai rendu la pareille. A partir de maintenant, je ne veux plus te revoir.

— Gongsun…, dit Bai Jintang en tendant la main pour saisir les épaules tremblantes de Gongsun, mais il fut retenu par le regard froid de ce dernier.

— Si tu me touches encore, tu attendras de récupérer mon cadavre, dit Gongsun en luttant pour soutenir son corps, cherchant ses vêtements.

— Tu... allonge-toi un peu… dit Bai Jintang en observant les mouvements tendus de Gongsun, totalement désemparé.

Il se calma et poussa Gongsun dans le lit.

Gongsun tomba sur le lit, incapable de bouger.

— Allonge-toi un peu. Je m'en vais ! dit Bai Jintang, le couvrant avec la couette avant de se redresser.

Après avoir parlé, il se tourna vers la porte de la chambre et l'ouvrit.

— Je n'aurais pas dû te forcer, mais je ne le regrette pas... Je sais juste que je t'aime bien. Je sais juste que tu me plais. Je ne sais pas comment aimer quelqu'un, chuchota Bai Jintang, en faisant face à Gongsun.

Il regarda Gongsun avec tristesse.

— Personne ne m'a appris. Ça, ou alors je l'ai su un jour mais j'ai oublié par la suite...

La porte se referma et tout redevint silencieux.

Gongsun était allongé dans son lit, le regard perdu dans le vide. Bai Jintang, pourquoi n'as-tu pas pu attendre un peu plus longtemps…



— Tous les psychologues sont-ils riches ? demanda Bai Yutang à Zhan Zhao à côté de lui, en regardant la magnifique villa devant lui.

Zhan Zhao répondit à la question d'un air indifférent.

— Préférence personnelle.

Sous la conduite d'un serveur, les deux hommes pénétrèrent dans le jardin de la villa.

Wilson parlait avec enthousiasme aux invités et rien ne semblait clocher.

— Dr. Zhan, nous nous rencontrons à nouveau !

Zhan Zhao et Bai Yutang furent surpris de voir Pang Yu apparaître derrière eux - c'était un gros poisson.

Pang Yu était accompagné de Jon King. À la vue de son visage souriant, Bai Yutang eut envie de frapper quelqu'un.

— Yutang, je veux un verre, dit Zhan Zhao en faisant un clin d'œil à Bai Yutang, lui indiquant qu'il devait tenir Jon à l'écart. Il voulait parler à Pang Yu seul à seul.

— Les boissons sont là-bas. Je t'y emmène, dit Jon, avant d'attendre la réponse de Bai Yutang.

Haussant les épaules d'un air indifférent, Bai Yutang fit un clin d'œil à Zhan Zhao, signifiant "fais attention" et suivit Jon.

Pang Yu but une gorgée de champagne qu'il tenait à la main et observa Jon et Bai Yutang avec un grand sourire. Ils se faufilèrent dans la foule et s'enfoncèrent dans le jardin.

Zhan Zhao le regarda, perplexe.

— C'est bon si ton ami l'accompagne ? demanda soudain Pang Yu.

— Quelle importance ? dit Zhan Zhao. Il ne va pas chercher à boire ?

— Héhé..., rit Pang Yu. Il semblerait que les boissons soient là-bas.

Il pointa du doigt la direction opposée.

— Alors pourquoi… demanda Zhan Zhao ne comprenant pas.

— Pour autant que je sache, votre ami est le style de Jon… chuchota Pang Yu en se penchant.

Zhan Zhao se figea un instant, son visage changea immédiatement et il se retourna pour le poursuivre.

Pang Yu sourit et continua à boire. Ses yeux se posèrent sur Wilson dans la foule, et il ricana.

Bai Yutang suivit Jon dans les profondeurs du jardin.

— On dirait qu'il n'y a rien à boire ici ? dit Bai Yutang en regardant autour de lui.

Jon s'approcha et regarda Bai Yutang.

— Vous m'avez sauvé ce jour-là et je ne vous ai pas encore remercié.

Bai Yutang pensa qu'il agissait bizarrement.

— Je ne t'ai pas sauvé.

— Oh… dit Jon en tendant la main et en touchant le menton de Bai Yutang, se penchant en avant. Tu es si mignon.

Le temps que Bai Yutang réagisse, Jon s'était déjà rapproché de lui comme s'il voulait l'embrasser. Il était tellement choqué que ses cheveux se dressèrent. Alors qu'il s'apprêtait à lui donner un coup de pied, un homme s'approcha et jeta Jon au loin.

— Ahhhhhhhh.

Jon fut projeté au sol, se massant la taille et ronronnant de fureur.

Zhan Zhao se tenait là, le regardant fixement, le souffle court. Il tira Bai Yutang et se détourna.

— Pourquoi ne l'as-tu pas frappé ? demanda Zhan Zhao qui marchait, furieux, brandissant son poing. Tu aurais dû le battre jusqu'à ce qu'il perde ses dents. Pas de pitié !

— Kitty, l'appela Bai Yutang avec incrédulité derrière lui. Tu es jaloux ?

— Quoi ? dit Zhan Zhao, le visage rouge. Tu n'es pas un champion d'arts martiaux mixtes ? Pourquoi ne l'as-tu pas frappé quand il t'a dragué ?

En regardant l'aigre Zhan Zhao, Bai Yutang rit si fort qu'il ne put pas se taire.

— Je n'avais pas encore eu le temps de le faire ? Tu t'es juste précipité comme un loup.

— Pff !

Zhan Zhao jeta un regard noir à la Souris Blanche souriante.

Il se retourna et s'éloigna dans le jardin en s'exclamant :

— Maudite souris ! Homme séduisant, aimant à amant, coureur de jupons !

Derrière lui, la Souris était ravie et le suivait avec arrogance.

Notes
1/ Invagination intestinale : Pénétration d'une portion de l'intestin (segment invaginé) dans un segment adjacent (segment invaginant), qui entraîne une occlusion intestinale et parfois une ischémie intestinale.
2/ Ce n’est pas vraiment une maladie infantile. Il existe deux versions, l’une courante chez les enfants et l’autre chez les adultes.

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Nirlaw
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Nirlaw
Mer 13 Nov 2024 - 15:35


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 40
Destin
Ils retournèrent dans le jardin, mais constatèrent que Pang Yu, qui se tenait là, avait disparu.

Ils se regardèrent et Zhan Zhao haussa les épaules.

— Il s'est enfui.

Bai Yutang rit bêtement. Il semblait qu'aux yeux de ce Chat, il était le plus important.

Zhan Zhao roula des yeux.

À ce moment-là, le professeur Wilson se dirigea vers le centre du jardin avec un verre de vin.

— Je suis heureux que tout le monde soit là aujourd'hui. Cette expérience m'a permis de réaliser à quel point le cœur est important pour le psychiatre, dit-il.

Ces paroles pleines d'humour ont suscité les rires des invités et des amis présents.

— À la vôtre ! Portons un toast ! À la santé !

Puis, Wilson porta un toast.

Tout le monde leva son verre et but.

Zhan Zhao et Bai Yutang n'avaient pas de verre à la main, ils n'avaient donc pas besoin de boire... C'est alors qu'ils ont vu quelque chose d'inhabituel.

Ils virent la femme du Dr Wilson, la digne Mme Laura, se diriger soudainement et précipitamment vers Wilson.

Une lumière froide jaillit.

— Attention ! cria Bai Yutang.

Laura avait levé son couteau...

Le couteau transperça l'abdomen de Wilson. Le "Attention" de Bai Yutang avait fait se retourner Wilson, qui avait donc été poignardé de face plutôt que de côté.

Laura retira son couteau et leva à nouveau la main.

À ce moment-là, Bai Yutang avait volé au-dessus d'elle et l'avait repoussée. Il lui saisit le poignet et le couteau tomba au sol.

Cependant, Laura, qui était douce et calme, semblait maintenant folle. Elle se débattait férocement, essayant de se jeter sur le couteau au sol.

Bai Yutang la maîtrisa avec force, et il sentit que la force de cette vieille femme était étonnante... Quelque chose n'allait pas. Il leva les yeux vers les gardes de sécurité inutiles qui se tenaient sur le côté.

— Que faites-vous ? Venez nous aider ! cria-t-il.

Les gardes se réveillèrent comme s'ils sortaient d'un rêve et s'approchèrent rapidement de Laura, qui résistait désespérément.

Zhan Zhao appela une ambulance et la police.

Le docteur Wilson, le ventre ouvert, était tombé dans une mare de sang, mais il était encore conscient. Il regarda sa femme hurler, incrédule, et dit aux agents de sécurité, avec les forces qui lui restaient.

— Ne lui faites pas de mal...

Des ambulances et des voitures de police étaient arrivées le plus rapidement possible. Wilson avait été emmené à l'hôpital et Laura par la police.

Bai Yutang essuya la poussière et regarda Zhan Zhao qui était venu à ses côtés.

— Kitty, qu'en penses-tu ?

— C'est bizarre, dit Zhan Zhao en fronçant les sourcils.

— C'est vrai ! acquiesça Bai Yutang. Elle était comme un démon. Je n'ai jamais vu une vieille dame aussi agressive.

— Comme un démon ? marmonna Zhan Zhao.

— Elle était comme quelqu'un d'autre ! dit Bai Yutang en rangeant ses vêtements mais il hésita soudainement. Quelqu'un d'autre ?

Zhan Zhao hocha la tête, puis jeta un coup d'œil autour de lui.

— Pang Yu est partie, dit-il à Bai Yutang.


Ce dernier fronça les sourcils. Cette affaire était trop étrange. Il sortit son téléphone portable et appela le S.C.I.

— Hey~~~

L'appel fut immédiatement décroché, et Bai Yutang fut brièvement surpris avant de réaliser que c'était Bai Chi qui avait répondu à l'appel.

— Bai Chi, es-tu seul au bureau ?

— Hum..hum…

Bai Chi regarde autour de lui. Jiang Ping était allongé sur la table, bavant. Zhao Hu s'était occupé de Qi Le pendant toute une journée et dormait sur le canapé.

— Tu vas aller à l'hôpital de la ville tout de suite, dit Bai Yutang. Wilson a été poignardé par quelqu'un. Tu y vas, tu attends et tu m'appelles dès que tu connais la situation.

— Euh…

Bai Chi voulut juste dire quelque chose, mais Bai Yutang avait raccroché.

En regardant autour de lui, Jiang Ping et Zhao Hu ronflaient toujours. Bai Chi se gratta la tête, ramassa son sac et sortit en vitesse.

Dans le bureau, Zhao Hu se redressa tout en ronflant. Il regarda Jiang Ping, qui était également réveillé.

— Est-ce important que le petit y aille seul ?

— Qu'il fasse de l'exercice, dit Jiang Ping en essuyant sa salive.


Le jardin de la villa était rempli de policiers et les invités étaient un peu effrayés. Jon King était affalé dans son fauteuil et regardait fixement devant lui.

Bai Yutang regardait la scène avec un visage cendré. Un policier lui tendit un petit sac à main. C'était celui de Laura.

Après avoir ouvert le sac et regardé à l'intérieur, le visage de Bai Yutang s'était un peu dégradé. Zhan Zhao se précipita et vit Bai Yutang sortir du sac un petit flacon de médicaments à moitié rempli de pilules colorées. Il y avait aussi une carte dans le sac, exactement comme celles des enveloppes blanches envoyées au Dr Wilson : une carte noire, une écriture rouge et un démon avec une faucille.

Le meurtrier avait commis un crime sous leurs yeux et ils étaient furieux.

— Envoyez-le pour identification.

Il passa la bouteille à l'officier de police.

Didididdididi~~~~~~ Le téléphone sonna.

Bai Yutang décrocha.

— Allô ? ... Frère...

— Bai Chi ? Comment va le professeur ?

Bai Yutang était anxieux.

— Non... rien, dit Bai Chi. Il n'a pas de blessures mortelles...

Bai Yutang poussa un soupir de soulagement. Zhan Zhao, qui avait observé nerveusement ses expressions faciales, fut également soulagé.

— Frère... dit Bai Chi qui semblait avoir quelque chose à dire. Avant que le professeur tombe t dans le coma, il n'arrêtait pas de dire... 'Fils du Diable'.

Bai Yutang fronça les sourcils.

— Fils du Diable ?

— Oui…acquiesça Bai Chi. Il n'a rien dit d'autre.

— Très bien ! dit Bai Yutang. J'ai envoyé des policiers pour le protéger. Soit prudent pendant que tu rentres chez toi.

— D'accord.

Après avoir raccroché, Bai Chi fit deux fois le tour de la maison en souriant. Tout à l'heure, son frère avait dit "bien". Son frère surhumain l'avait félicité.

Il se précipita hors de l'hôpital, joyeux. Après avoir réfléchi, il décida de reprendre le métro. Les taxis étaient si chers.

Il se rendit à la station de métro en haletant et prit le dernier train à la dernière seconde.

Bai Chi s'assit sur le siège en haletant. Il était si fatigué, mais si heureux...

Aujourd'hui était le plus beau jour de sa vie. Il s'adossa au siège et réfléchit aux bonnes choses de la journée : Il s'était installé au S.CI. le matin et tout le monde avait été très gentil, il avait aidé à l'analyse des cas l'après-midi, sa mission avait été couronnée de succès le soir (bien qu'elle n'ait pas été dangereuse), il avait été félicité par Bai Yutang et, enfin, il avait réussi à prendre le dernier métro !!! La vie de Bai Chi semblait être différente à partir de ce moment-là !

Après avoir respiré pendant un long moment, il se calma enfin... pour constater qu'il était le seul dans le wagon... Non, il y avait quelqu'un d'autre là-bas.

Un homme était allongé sur une chaise à l'arrière du wagon.

L'homme portait un pull et un pantalon blanc, et il avait de courts cheveux noirs. Il était recroquevillé sur sa chaise, immobile.

Bai Chi chassa les soupçons de métros hantés qui s'élevaient dans son esprit…Cheer up !!! Je suis policier ! !!

Lorsqu'il s'approcha hardiment et regarda le visage de la personne en face de lui, les cheveux le recouvraient et Bai Chi ne pu distinguer son apparence.

— Monsieur... Monsieur ? appela Bai Chi en tapant sur lui... Il n'y avait pas eu de réponse.

— Hé, ça va ? demanda Bai Chi en respirant profondément et le touchant à nouveau. Toujours pas de réponse ??

Se préparant mentalement à voir un visage sans traits ou quelqu'un ressemblant à Sadako (1), Bai Chi rassembla son courage et aida l'homme à se relever.

Le rideau de cheveux noirs s'écarta légèrement, révélant le visage de l'homme. Xiao Bai Chi se couvrit le cœur de soulagement. Il avait les cinq traits de caractère et ne ressemblait pas à Sadako ! !! D'accord…

En y regardant de plus près, Bai Chi dit presque par inadvertance :

— Il a l'air en forme.

L'homme n'était pas très jeune, il était mince et avait le teint pâle... Il n'était clairement pas jeune parce qu'il avait de légères lignes qui partaient de son nez jusqu'aux coins de sa bouche. C'était difficile à expliquer, mais ces années supplémentaires n'avaient fait que rendre le visage de l'homme plus sexy... Bai Chi n'arrivait pas à le décrire. L'homme avait tout simplement une belle vibration...

— Ça va ?

Lorsqu'il le secoua, la tête de l'homme se pencha sur le côté, sans réponse.

Une terrible idée traversa soudain l'esprit de Bai Chi. Pourrait-il déjà...

Il tendit l'index en tremblant pour sentir le souffle de l'homme. Au moment où le doigt toucha ses lèvres... l'homme ouvrit soudain la bouche et mordit légèrement les doigts de Bai Chi.

— Yaaa… Bai Chi était si effrayé que ses cheveux se hérissèrent, et il fit deux pas en arrière avant de s'asseoir sur le sol, les fesses à l'air.

L'homme ouvrit les yeux et pencha la tête pour regarder Bai Chi assis sur le sol. Puis il se couvrit le ventre et se pencha sur le côté, les épaules tremblantes de rire.

Il ne prononça pas un seul mot, mais il était évident qu'il était très amusé. Des larmes avaient failli couler, et de l'eau brillait dans ses gracieux yeux de phénix (2)... Bai Chi se sentit un peu ridicule alors qu'il s'asseyait sur le sol.

Après avoir ri pendant un moment, l'homme se redressa et regarda Bai Chi. Il cligna des yeux et sortit la langue pour se lécher la lèvre supérieure.

Le visage de Bai Chi devint rouge, et il se leva avec colère.

— Alors... Alors vous m'avez trompé !

Il se retourna et voulut partir, mais cette personne l'attrapa et le retint.

— J'ai tellement faim, dit l'homme en saisissant Bai Chi par la taille et enfouissant sa tête dans son flanc. En se frottant la tête d'avant en arrière, il implora.

— J'ai mal au ventre.

Bai Chi resta immobile, et la voix de l'homme résonna dans ses oreilles - si éthérée...

Bai Chi ne savait pas s'il devait pleurer ou rire en regardant l'homme qui pleurait. Cependant, l'homme visiblement plus âgé semblait pitoyable et avait l'air d'avoir vraiment faim. Bai Chi s'assit à côté de lui, sortit un morceau de chocolat de son sac et le lui tendit.

— Mangez-le... d'accord ?

L'homme regarda le chocolat, puis Bai Chi. Il leva la tête, ouvrit la bouche et dit.

— Ah.

Il avait fallu un moment à Bai Chi pour comprendre que l'homme voulait qu'il le nourrisse... Pour préserver sa bonne humeur aujourd'hui, Bai Chi avait décollé l'emballage en plastique et avait soigneusement mis le chocolat dans la bouche de l'homme.

Après avoir mangé le morceau, l'homme s'appuya de nouveau sur l'épaule de Bai Chi.

— Encore.

— Vous... comment vous savez que je... J'en ai encore un ? demanda Bai Chi en le regardant étrangement.

L'homme ne répondit pas mais se pencha plus près.

— J'en veux plus.

Bai Chi mit dans la bouche de l'homme les quatre morceaux de chocolat à la colombe qui se trouvaient dans le sac. L'homme claqua des lèvres et s'appuya avec satisfaction sur l'épaule de Bai Chi pour se reposer.

— Vous, pourquoi... pourquoi être effrayant ? demanda Bai Chi avec colère.

L'homme l'ignora, mais se rapprocha de Bai Chi, le renifla.

— Hôpital, dit-il.

Il fut surpris.

— Comment vous savez que je suis allé à l'hôpital ?

Il avait l'air suffisant.

Bai Chi s'intéressa soudain à lui. Cet homme avait l'air un peu fou, mais il n'avait pas l'air de l'être.

— Je m'appelle Bai Chi, décida-t-il d'essayer de communiquer avec lui.

L'homme lui jeta un coup d'œil, puis se pencha à nouveau et se mit à rire.

— Oui... Bai Chi ! Chi comme dans galop (3) ! rougit Bai Chi

L'homme cessa de rire, fixa Bai Chi.

— Votre nom de famille est Bai ? dit-il.

— Oui ! acquiesça Bai Chi. Et votre nom ?

L'homme se pencha à son oreille.

— Je ne vous le dirai pas, dit-il.

Bai Chi décida de ne plus lui parler !

— Qu'est-ce qui vous tracasse ? dit l'homme. Vous m'avez nourri, alors je vais vous aider à résoudre un problème. Il tendit un doigt et l'agita. Je vous en prie.

Bai Chi le regarda avec stupéfaction, sentant que la personne en face de lui ressemblait un peu à Zhan Zhao. Tous deux semblaient voir à travers le cœur, mais leur tempérament était complètement différent.

— Ce... Fils du Diable… Il lâcha la phrase qui le gênait depuis le début. Bai Chi ne savait pas pourquoi, mais il pensait que la personne en face de lui pourrait lui donner la réponse. Savez-vous ce que c'est ?

— Si tu ne deviens pas le fils d'un Dieu, tu devras devenir le fils du Diable, dit l'homme en souriant après avoir fixé Bai Chi. Puis il tapota significativement le front de Bai Chi. Parce qu'ils ont quelque chose que les humains n'ont pas.

Bai Chi regarda fixement la personne en face de lui. Le métro s'arrêta lentement. L'homme se leva et frotta les cheveux de Bai Chi.

Il s'est penché à son oreille et lui dit :

— Ne vous inquiètez pas, vous pouvez choisir, lui dit-il après s'être penché à son oreille. Puis il lui embrassa les cheveux. À la prochaine fois.

Lorsque Bai Chi reprit soudain ses esprits, l'homme avait déjà quitté le métro.

Il se leva rapidement et se précipita vers la porte, mais elle était déjà fermée. Se collant à la porte.

— Quel est votre nom ? hurla Bai Chi à l'autre homme.

Le métro commença à avancer, et Bai Chi courut en arrière. Il avait l'impression d'être proche de la réponse au mystère. Il ne lui manquait plus qu'un pas.

La silhouette de l'homme s'éloigna. Avant de disparaître, il leva la main, appuya son index sur ses lèvres et sourit à Bai...


Juste avant l'aube, Bai Yutang et Zhan Zhao revinrent de la villa du professeur Wilson au poste de police.

À peine sortis de l'ascenseur, ils aperçurent Zhao Hu qui se précipitait.

— Qu'est-ce que tu fais ? dit Bai Yutang en regardant Zhao Hu, qui semblait très inquiet.

— Ah ! Patron, vous êtes de retour ? Je m'en vais ! répondit brièvement Zhao Hu en se précipitant dans l'ascenseur.

— Où allez-vous ?

— Je vais surveiller Qi Le.

La porte de l'ascenseur se referma.

Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent avec perplexité et continuèrent à marcher.

Au moment où la porte s'ouvrit, ils comprirent.

Ils virent Bai Jintang, le visage sombre, assis dans le bureau duS.C.I.

La pression atmosphérique était si forte.

Les deux hommes étaient entrés.

— Frère, pourquoi es-tu ici ?

Bai Jintang les regarda tous les deux, puis baissa la tête pour continuer à dégager son atmosphère sombre.

Zhan Zhao regarda Jiang Ping, qui se cachait au loin.

En tremblant, Jiang Ping montra du doigt la salle de médecine légale située à côté.

Bai Yutang et Zhan Zhao acquiescèrent immédiatement, prêts à s'éclipser.

À ce moment-là, la porte de la salle d'expertise s'ouvrit et Gongsun entra avec un dossier.

Bai Yutang et Zhan Zhao voulurent le saluer, mais ils restèrent bouche bée - Gongsun avait l'air faible, non, il avait l'air terrible.

Son visage était pâle et il semblait qu'un souffle de vent suffirait à le renverser.

— Gongsun...

Zhan Zhao voulait vraiment s'avancer et l'aider. Pourquoi était-il dans cet état ? Que s'était-il passé ?

Gongsun les ignora et tendit les documents à Bai Yutang.

— Le rapport d'autopsie de Jia Zhengyan et les analyses de médicaments, dit-il.

... ! ...

Les deux hommes furent surpris. Il avait fini si vite ?

— Jia Zhengyan a été tué par un empoisonnement au cyanure.

— Du cyanure ? dit Zhan Zhao, lui et Bai Yutang étaient stupéfaits. Tu veux dire que ces pilules sont du cyanure ?

— Les composants de ces médicaments colorés sont différents. Celles qui proviennent du corps de Jia Zhengyan contiennent une forte dose de cyanure. Zhao Hu a ramené un mélange de narcotiques et d'anesthésiques, qui peut vraiment soulager la douleur. Celles que vous venez d'envoyer contiennent un mélange d'agents hallucinogènes à haute efficacité comme la kétamine, dit Gongsun en hochant la tête.

— Un hallucinogène ? dit Bai Yutang en fronçant les sourcils. Une drogue qui fait halluciner les gens ?

Gongsun acquiesça.

— Une drogue très puissante.

— C'est-à-dire que Jia Zhengyan a été assassiné, et que Laura a attaqué le Dr Wilson parce qu'elle avait pris des drogues psychédéliques, dit Zhan Zhao d'un air sombre.

— D'autres conclusions ?demanda Bai Yutang à Gongsun.

— C'est tout pour l'instant.

Après cela, Gongsun se tourna pour partir, mais il vacilla soudainement et attrapa instinctivement la table à côté de lui pour se soutenir.

Bai Jintang, qui avait observé chacun de ses mouvements, se leva brusquement pour essayer de l'aider. Mais avant que ses doigts ne touchent le bras de Gongsun, il fut repoussé.

Zhan Zhao et Bai Yutang regardèrent leurs actions avec confusion.

Gongsun soulagea la sensation de vertige en s’appuyant sur la table. La main de Bai Jintang resta suspendue en l'air, craignant de s'approcher, mais ne voulant pas se retirer.

Zhan Zhao s'avança pour soutenir Gongsun.

— Je vais t'emmener te reposer.

Puis il aida Gongsun à se rendre dans son bureau et le laissa s'appuyer sur le canapé.

Bai Jintang, qui se trouvait à l'extérieur de la porte, observait tout cela en silence.

— Frère, qu'est-ce qui ne va pas avec Gongsun ? demanda soudain Bai Yutang.

Voyant que Bai Jintang ne disait pas un mot, Bai Yutang réfléchit un instant.

— Hier soir, tu n'aurais pas été dur...murmura-t-il après avoir soupiré.

Bai Jintang le regarda et soupira.

— Aide-le à revenir plus tard. Je n'irai pas chez lui pendant un moment. Il devrait rester chez lui.

Il sortit ensuite.

Zhan Zhao sortit du bureau et s'approcha de Bai Yutang.

— Ton frère est parti ?

Il acquiesça.

— Et Gongsun ?

— Il a de la fièvre. Je veux l'envoyer à l'hôpital, mais il refuse.

Bai Yutang s'amusa de voir à quel point ce Chat pouvait être stupide. Comment pouvait-il aller à l'hôpital ?

— Va à l'infirmerie et prend des anti-inflammatoires et des antipyrétiques.

— Ok.

Zhan Zhao acquiesça et sortit.

Bai Yutang fit les cent pas pendant un moment, puis entra lentement dans le bureau de Zhan Zhao et s'appuya sur son bureau. Il regarda Gongsun allongé sur le canapé.

Il avait les yeux fermés. Bai Yutang savait qu'il ne dormait pas, mais qu'il ne voulait pas lui faire face.

— Très bien...dit-il en se grattant la tête, comme s'il organisait ses pensées. Bon, je vais te déranger quelques minutes, d'accord ?

Gongsun ouvrit lentement les yeux. Il était rare de voir Bai Yutang aussi désemparée.

Bai Yutang expliqua en soupirant.

— Je ne sais peut-être pas quoi dire comme Cat, mais... Il retroussa ses manches pour montrer à Gongsun. Tiens.

Gongsun regarda le bras de Bai Yutang. Il y avait quelques traces de peau légèrement plus claire, comme s'il était tenu par une main. Il le regarda avec perplexité.

— Mon grand frère a eu un accident quand j'étais très jeune. Tu dois le savoir ?

Gongsun acquiesça.

Bai Yutang fut reconnaissant à Gongsun de se montrer coopératif.

— Ensuite, il a passé deux ans à se faire soigner, et lorsqu'il est revenu, il ne se souvenait de rien. Il avait l'air d'une personne complètement différente. Quand il est revenu, il était toujours avec moi et Cat. Je me souviens qu'une fois, je lui ai dit que Cat et moi allions nous enfuir de la maison. Il nous a attrapées et nous a enfermées dans une pièce. Il avait peur que nous partions vraiment. J'ai eu cette blessure quand j'avais sept ans. Je me suis disputé avec lui et j'ai dit que je ne voulais pas être son frère. Il m'a attrapé et m'a dit qu'il ne me lâcherait jamais... Plus tard, c'est mon père qui a retiré sa main de mon poignet. Ces blessures ont été causées par l'arrachement de sa main parce qu'il refusait absolument de me lâcher. Comme nous pouvions être en danger si nous étions avec lui, la famille l'a envoyé à l'étranger… On a pas eu de contact jusqu'à l'âge adulte, dit Bai Yutang qui sembla s'excuser un peu. Kitty et moi l'aimons beaucoup. C'est seulement que quand j'étais jeune, j'avais un peu peur de le voir. Ses relations avec la famille sont très mauvaises, continua-t-il en souriant. J'ai entendu dire qu'il était un grand patron. Un chef de gang ou un mafieux ? Je ne sais pas trop. En bref, il n'a pas besoin de sentiments humains. Il a juste besoin que les gens aient peur de lui et il peut travailler. Pendant que j'étudiais, il est venu nous voir une fois. Heureusement, Kitty est plus attentif que moi. J'ai appris qu'il avait écrit à son frère aîné et qu'il lui avait parlé de notre situation récente. Selon ses termes techniques, le frère aîné est 'déficient mental', poursuivit-il en souriant amèrement. Tant qu'il aime quelque chose, il l'exprimera de la façon la plus directe. Peut-être qu'il a trop perdu, alors il a surtout peur de perdre des choses. Plus il aime, plus il a peur... Il peut utiliser des moyens encore plus extrêmes pour garder ce qu'il aime le plus.

Au loin, Zhan Zhao était allé chercher les médicaments et était sorti de l'ascenseur. Bai Yutang se leva et se dirigea vers la porte du bureau.

— Je pensais au départ que mon frère n'aimerait plus personne... Gongsun, tu es la première personne à oser l'attaquer au scalpel. Ne l'abandonne pas, dit-il en se tournant vers Gongsun.

Zhan Zhao entra dans le bureau et vit Bai Yutang en sortir, la manche retroussée jusqu'au coude. Lorsqu'il vit les cicatrices familières, Zhan Zhao sourit.

Il se versa de l'eau chaude et entra. Après avoir donné le médicament à Gongsun et l'avoir recouvert d'une couverture, il sortit à nouveau. Dès qu'il atteignit le couloir, on le tira d'un coup sec.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Zhan Zhao le regarda et serra son Bai Yutang dans ses bras.

Il sourit sans dire un mot, puis inclina la tête et embrassa Zhan Zhao.

— Kitty, que ferais-je si tu partais ? demanda-t-il.

Zhan Zhao se figea légèrement, puis caressa la tête de Bai Yutang.

— Souris stupide !

Sur le canapé, Gongsun enfouit sa tête dans la couverture en fourrure. Mon Dieu.


Dans les faubourgs de la ville de S, un cri déchirant provint d'une usine abandonnée.

Une personne tomba sur le sol en béton, implorant la pitié.

— Je peux vous le dire. Je peux vous le dire.

C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années, aux cheveux blonds. Il était à l'origine de la plupart des affaires de commerce d'armes dans la ville S. Il cria désespérément un nom.

— C'est lui ! C'est lui qui a acheté l'arme ! dit-il.

Deux silhouettes identiques émergèrent alors de l'obscurité et lui dirent avec un brin de malice.

— Je t'avais dit d'y aller et de le dire. Quelle horreur !

Les jumeaux levèrent alors les yeux et s'adressèrent à quelqu'un qui se cachait depuis longtemps dans un coin de l'usine.

— Vous avez entendu ça ? La police !?

L'homme était horrifié et ses paumes nerveuses étaient couvertes de sueur.

— Ce nom devrait vous convenir, n'est-ce pas ? dirent les jumeaux en sortant avec des sourires assortis.

Après que les silhouettes des deux jumeaux aient disparu dans l'obscurité, tout resta silencieux pendant un long moment, l'homme s'effondra sur le sol, en sueur.

L'autre homme sortit un téléphone et appuya sur un numéro.

— Allô ? C'est Xu Qing ?

— Oui, je suis Han Zhang. Vous m'avez demandé de vérifier la provenance de l'arme tout à l'heure. J'ai trouvé. La personne qui a acheté l'arme est Jon King.


Ils se déchiraient la poitrine, chacune avec ses griffes et se frappaient avec leurs paumes.
Puis il s’en retourna par la voie bourbeuse,
et ne nous dit mot, mais pris l’apparence
d’un homme qu’un autre souci presse et mord
que celui qui est devant lui;
et nos pas nous portèrent vers la cité,
rassurés après les saintes paroles.
Nous y entrâmes sans aucune résistance;
et moi, qui avait désir de regarder
la condition de ceux que renferme cette forteresse
quand je fus à l’intérieur, je jetai les yeux alentour:
je vis de toutes parts une vaste plaine
emplie de douleurs et de tourments cruels.
Comme à Arles, où le Rhône stagne,
comme à Pola, près du Carnaro
qui ferme l’Italie et baigne ses frontières
les sépulcres font le sol tout bosselé,
ainsi en était-il ici de tous côtés,
excepté que le mode en était plus amer;
car entre les tombes étaient des flammes éparses
qui les embrasaient toute à ce point,
qu’aucun art ne demande fer plus rouge.
Tous les couvercles étaient relevés,
et ils en sortaient des gémissements si cruels,
qu’ils semblaient ceux de misérables et de tourmentés.
— — —  "Divine Comédie" —  Sixième étage de l'enfer Chant IX


Les pilules colorées qu'il tenait dans sa main s'étaient renversées. Il les regardait sauter et rouler comme des êtres vivants, comme si ces vies étaient liées au destin, se débattant et dégringolant.

— Pourquoi es-tu le seul à ne pas pouvoir être heureux ? Pourquoi es-tu seul ?

Note :
1/Sadako est un personnage de fiction issu du roman Ring de l'écrivain japonais Kōji Suzuki

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Nirlaw
Dim 17 Nov 2024 - 18:06


Affaire mystérieuse numéro 2
- Camp d'entraînement de tueurs -

Chapitre 41
Indices
— Kitty... Kitty...

On aurait dit que quelqu'un l'appelait. Zhan Zhao fronça légèrement les sourcils, se tourna et cacha sa tête dans la couverture, et l'ignora.

— Kitty.

Le doux appel continua.

— Kitty, réveille-toi.

— Hum… marmonna Zhan Zhao en s'enroulant dans la couverture. Maudite souris, grogna-t-il.

— Je t'embrasse si tu ne te lèves pas.

Un toucher humide et chaud s'attarda sur sa nuque. Il remonta progressivement jusqu'à ses oreilles...

— Aah.

Zhan Zhao se réveilla immédiatement et se boucha les oreilles en rougissant. Il se leva d'un bond du canapé et fixa avec colère la Souris qui souriait à pleines dents sous ses yeux.

Bai Yutang lui donna une bise sur les lèvres.

— Bonjour.

Zhan Zhao fut stupéfait et donna un coup de patte à Bai Yutang devant lui.

— Souris folle, c'est le bureau ! dit-il en serrant les dents.

— Ce n'est pas grave, la porte est fermée, répondit Bai Yutang tout souriant et en haussant les épaules.

Zhan Zhao frotta son cou douloureux.

— Pourquoi suis-je ici ?

— Tu t'es endormi hier soir, et Gongsun était dans ton bureau. Je t'ai donc amené ici.

— Et toi ? J'ai dormi sur ton canapé, où as-tu dormi ?

Il accepta le café de Bai Yutang. Il était encore endormi.

— J'ai dormi ici la nuit dernière. Il n’y avait pas de place pour deux personnes sur le canapé, dit Bai Yutang avec légèreté.

— Pff.

Zhan Zhao aspergea sa bouche de café.

— Foutu chat ! Tu vas laver le tapis pour moi !

— Souris puante ! Pas étonnant que j'aie mal partout ! Je n'ai pas dû bien dormir cette nuit !

— Je t'ai prêté mon canapé pour dormir, et tu te plains encore ?

— Tu aurais dû dormir par terre !

— J'aurai pris froid !

— Tu ne peux pas attraper un rhume de cette variété !

— Quelle variété ?

— Tu as entendu parler des bactéries qui peuvent attraper un rhume ?

— Tu me rabaisses encore ?

— Je vais prendre une omelette pour le petit-déjeuner ! Va l'acheter !

— Foutu chat ! Je te dois une fière chandelle de ma dernière vie !

— Mets de la sauce piquante dessus !


Quinze minutes plus tard, Zhan Zhao était assis dans son bureau, buvant du lait et mangeant une omelette.

— Et Gongsun ? demanda Zhan Zhao à Bai Yutang en voyant le canapé vide.

— Oh, il s'est endormi après avoir pris des médicaments hier soir, et mon frère est venu le chercher.

— Gongsun l'a-t-il suivi de son plein gré ? demanda Zhan Zhao avec attention.

— Il était groggy à ce moment-là. Je ne pense pas qu'il était conscient, mais en tout cas, il n'a pas résisté, répondit Bai Yutang tout en buvant la demi-tasse de café restante de Zhan Zhao.

— Hmm…

Zhan Zhao tourna son regard pensif tout en mangeant.

— Maudit Chat, à quoi penses-tu ? demanda Bai Yutang amusé.

— Hmm… réfléchit Zhan Zhao avant de conclure: C'est très subtil…Très subtil.

— Patron…

Les autres membres de l'équipe sont venus au bureau les uns après les autres.

— J'ai une information importante ! dit Xu Qing qui entra en courant.

— Rassemblez tout le monde dans la salle de réunion ! dit Bai Yutang.


Dans la salle de réunion...

— Jon King ? Tout le monde regarda Xu Qing avec incrédulité. Vous êtes sûr que l'arme a été achetée par Jon King ?

— C'est exact ! acquiesça Xu Qing. La nouvelle vient de Han Zhang. Elle ne devrait pas être fausse.

— Mais... Qi Lei voulait le tuer avec l'arme qu'il lui avait donnée ?

Wang Chao était perplexe.

— Non, c'est le professeur Wilson que Qi Lei veut vraiment tuer, dit Zhan Zhao. La tentative de meurtre sur Jon était probablement une ruse.

— Oui, pour que personne ne doute de lui, grogna Bai Yutang.

— De plus, j'ai vérifié les informations de Jon King hier, poursuivit Xu Qing. Il était étudiant en médecine à l'Université de Columbia. Après avoir obtenu son diplôme, il a travaillé comme anesthésiste dans un hôpital pendant deux ans. Puis il s'est soudainement reconverti en acteur.

— Anesthésiste ? dit Bai Yutang surprit. Il connaît les caractéristiques des drogues comme les narcotiques ?

— D'après l'examen de Lara hier soir, il s'agissait bien d'une overdose de drogues qui provoquent des hallucinations, dit Zhang Long regardant la transcription de la nuit précédente. D'après elle, ces médicaments étaient des sédatifs et elle en prend tout le temps. Jon King les mélange pour elle.

— Ha ! La preuve est concluante ! dit Zhan Zhao qui semblait jubiler. Pouvons-nous attraper ce pervers cette fois-ci ?

— Pervers ?

Les gens autour d'eux semblaient perplexes.

— Hum, hmm… dit Bai Yutang en toussant deux fois. Zhang Long, Wang Chao, allez amener Jon King ici. Demandez-lui de coopérer à l'enquête.

— Patron, ne devrions-nous l'arrêter ? Nous en avons assez. Les preuves sont solides, proposa Wang Chao.

— Non, il est trop tôt pour l'arrêter, dit Zhan Zhao. Et c'est aussi une célébrité. Il attirera trop l'attention, ce qui n'est pas propice à notre enquête.

— Non, je pense que si nous lui demandons de coopérer à l'enquête, il risque de refuser de venir, dit Zhang Long qui était un peu embarrassé.

— Oh… dit Zhan Zhao en jetant un coup d'œil à Bai Yutang avec un sourire. Ce n'est pas grave. Si vous lui dites que le Capitaine Bai veut qu'il vienne, je pense qu'il vous suivra avec empressement.

Zhang Long et Wang Chao partirent avec confusion, et Bai Yutang le fixa.

— Kitty ! Tellement aigre.

— Vraiment ? dit Zhan Zhao en se retournant et en marchant vers la porte. Je vais retourner dormir, et ensuite, j'aurai un merveilleux interrogatoire avec ce pervers aux cheveux dorés !

Bai Yutang secoua la tête et rit. Ce Chat n'avait toujours pas digéré l'incident.

— Patron…

Xu Qing, sur le côté, semblait un peu hésiter.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Dis-moi, dit Bai Yutang, il s'assit à la table de conférence et le regarda.

— Ce... votre, les deux subordonnés de votre frère...

— Qu'est-ce qui ne va pas chez eux ? demanda Bai Yutang.

— Euh... Han Chang m'a dit que cette fois, ils ont identifié la source de l'arme, et que la méthode était peu... peu orthodoxe.

— Oh… dit Bai Yutang qui était amusé par la fragilité de Xu Qing. Il tendit la main et lui tapota l'épaule. Détends-toi. Ici, ils ne feront rien d'inhabituel.

Après avoir fini de parler, il se leva et sortit du bureau.

— Frère, frère, s'il te plaît, ne fais pas n'importe quoi..


Gongsun se leva du lit et repoussa la lourde couette. Il respira profondément. La couette avait failli l'écraser à mort.

Il se sentait frais et dispos, et sa tête ne lui faisait pas mal. Bien qu'il y ait encore un peu de fatigue, ce n'était pas aussi inconfortable qu'hier.

Il se leva du lit, tituba jusqu'à la salle de bains et ouvrit la douche...

Vêtu d'un peignoir et les cheveux dégoulinants, Gongsun sortit de la salle de bain et entra dans le salon. Son estomac semblait un peu affamé, comme s'il n'avait jamais mangé.

— Tu as faim ?

Le bruit soudain derrière lui surprit Gongsun. Lorsqu'il se retourna, il vit Bai Jintang à cinq ou six pas derrière lui, en train de l'observer.

Gongsun ne dit rien et tourna le visage pour s'essuyer les cheveux.

— Je t'avais dit que je ne viendrais pas, mais je m'inquiète pour toi. Tu vas mieux ? continua de parler Bai Jintang ne se souciantpas que Gongsun l'ignore.

Gongsun ne disait toujours rien et restait là, hébété.

— Je veux te parler, continua Bai Jintang.

Gongsun se dirigea vers la porte, l'ouvrit et se mit sur le côté.

Avec un lourd soupir, Bai Jintang se dirigea à contrecœur vers la porte. Avant de sortir, il chuchota à Gongsun.

— Le petit déjeuner est sur la table. Après avoir mangé, n'oublie pas de prendre tes médicaments et de te reposer.

Puis il se retourna et partit.

Gongsun ferma la porte et resta un moment devant. Il entendit l'ascenseur s'ouvrir et se fermer, puis la porte s'ouvrit à nouveau. Bai Jintang se tenait à l'extérieur, un peu gêné.

— Sèche tes cheveux.

Gongsun le regarda.

Bai Jintang était un peu excité. Heureusement, sans l’empêcher de le regarder.

— Euh... Je m'en vais.

Lui tendant la main pour l'aider à fermer la porte, Bai Jintang entra à contrecœur dans l'ascenseur.

Gongsun resta debout un moment, puis alla chercher un sèche-cheveux dans la chambre et s'appuya sur le canapé pour se coiffer. De loin, il vit les rideaux du bureau du président du groupe Bai se lever.

Il hésita un instant, puis choisit finalement de ne pas fermer les rideaux du salon.

Gongsun, les cheveux secs, se leva et se dirigea vers la table où se trouvait un petit déjeuner chinois léger, revigorant.

Il s'assit et mangea tranquillement. Il alla ensuite sur le canapé et lut le journal pendant un moment avant de se lever pour prendre ses médicaments.

Lorsqu'il entra dans la chambre à coucher, les rideaux étaient également ouverts. Au lieu d'y prêter attention, il grimpa sur le lit et se couvrit de l’ édredon pour dormir.

Au loin, Bai Jintang se tenait devant la fenêtre et l’observait, le regard vide et sans bouger. Le café qu'il tenait dans sa main refroidissait lentement et son cœur s'adoucissait peu à peu. Gongsun était vraiment gentil et doux.


Dans la salle d'interrogatoire de la police, Jon King était assis calmement, sans avocat.

Bai Yutang et Zhan Zhao entrèrent dans la salle, ce qui fit sourire Jon King.

Ils s'assirent face à face.

— Je n'ai rien fait hier, dit Jon en toute innocence. Vous m'arrêtez ?

— Nous vous avons demandé de coopérer à l'enquête. Pensez-vous avoir fait quelque chose qui mérite d'être arrêté ? demanda Zhan Zhao.

Bai Yutang agita un petit drapeau blanc de reddition dans son cœur. C'était incroyable. Cat avait ouvert le feu dès son arrivée. Cet étranger allait servir de chair à canon aujourd'hui.

— Hehehe… rit Jon en regardant Zhan Zhao en souriant. Vous m'êtes hostile ? Ce n'est pas le ton de quelqu'un qui demande de la coopération.

— Alors ne coopérez pas à l'enquête. Votre situation peut être directement convertie en interrogatoire, sourit également Zhan Zhao.

— Oh ? demanda Jon qui semblait intrigué. Je ne sais pas trop ce que j'ai fait pour me qualifier pour ça ?

— C'est le médicament que vous avez donné à Mme Laura ? dit Bai Yutang en sortant un flacon de pilules d'un sac de preuves.

— Oui, acquiesça Jon en y jetant un coup d'oeil.

— Il est illégal de fabriquer des drogues psychédéliques.

— Pas dans notre pays, s'excusa Jon. Je ne connais pas le système juridique de votre pays… Puis il regarda Bai Yutang d'un air entendu. Si vous êtes libre, vous pouvez m'apprendre.

Bai Yutang sentit l'atmosphère autour de lui devenir un peu plus lourde et pria pour le condamné Jon dans son cœur.

— Que Dieu vous sauve !

— Avez-vous déjà acheté un fusil de sniper Barrett M82A1 ?

— J'en ai acheté un, répondit Jon rapidement.

— Vous venez d'admettre la possession illégale d'armes à feu ? dit Bai Yutang en le regardant.

Jon le regarda avec joie.

— Oh, il n'est pas illégal de détenir des armes à feu dans notre pays. D'ailleurs, j'ai perdu cette arme. Encore une fois, si vous êtes intéressé, vous pouvez m'apprendre les lois de votre pays.

Bai Yutang fronça les sourcils et regarda Jon qui souriait joyeusement devant lui. Il avait vraiment envie de le frapper. À ce moment-là, Zhan Zhao, à côté de lui, lui donna un coup de coude et lui fit signe.

— Je prends le relais !

Il sortit les photos du corps de Jia Zhengyan et le flacon de pilules et les posa devant Jon.

— Est-ce que c'est illégal de tuer dans votre pays ? demanda Zhan Zhao en ricanant.

Jon regarda les photos du cadavre et devint un peu vert.

— Nous avons maintenant des preuves solides pour vous inculper dans le cadre d'une affaire de meurtre. Voulez-vous appeler votre avocat ? poursuivit Zhan Zhao.

Le visage de Jon s'enlaidit pendant un instant, mais Zhan Zhao n'avait pas voulu lui laisser une chance de se détendre et continua à le presser.

— Je vais vous annoncer une autre bonne nouvelle. Ce meurtre fait partie d'une série de meurtres... Dans votre pays, il semble que les peines infligées aux tueurs en série soient très diverses. Devinez quelle sera la vôtre ? La pendaison ? Ou la chaise électrique ?

Se frottant le visage avec lassitude, Jon s'effondra sur sa chaise. Bai Yutang haussa un sourcil.

— Il semble que vous n'ayez pas beaucoup de temps pour étudier le droit étranger. Mais vous devriez étudier le droit de votre propre pays. Dans votre cas, vous serez condamné à perpétuité - au moins deux cents ans. Ou vous serez condamné à mort.

— Ok, dit Jon, abandonnant en écartant les mains. Vous avez gagné. Je vais parler, je vais parler.

Jon sortit alors le portefeuille de sa poche, l'ouvrit et montra une photo à Bai Yutang et Zhan Zhao.

En la regardant, ils virent un jeune homme au sourire éclatant sur la photo.

Dès que Zhan Zhao vit la photo, il comprit pourquoi Jon s'intéressait à Bai Yutang... Bien que l'homme sur la photo soit un étranger blond aux yeux bleus, Bai Yutang et lui se ressemblent beaucoup.

— Il s'appelle Angel, l'amour de ma vie, dit Jon en regardant la photo comme s'il se souvenait du passé. Lorsqu'il avait 20 ans, il a eu un accident de voiture et a subi des lésions cérébrales. Il avait souvent des hallucinations. Avant, il était très joyeux, mais il est devenu dépressif et malheureux. Je l'ai emmené voir le meilleur psychologue des États-Unis à l'époque, le professeur Wilson. Je m'attendais à ce qu'il le guérisse, mais je ne m'attendais pas - je ne m'attendais pas à ce qu'il se suicide après avoir suivi le traitement pendant une période, continua Jon un peu ému. Nous nous aimions tellement, mais il s'est suicidé. J'étais seul et je ne pouvais pas vivre ou travailler normalement. Plus tard, je me suis lancé dans le show-business. Cet environnement bruyant ne me permettait pas de me sentir seul. Ce travail m'a permis de rencontrer beaucoup de gens, et j'ai cherché frénétiquement quelqu'un comme lui, mais plus je cherchais, plus je me rendais compte qu'il était unique... Jusqu'au jour où je vous ai vu à la fête. Vous et Angel vous vous ressemblez beaucoup, mais vous êtes bien plus fort que lui... il était trop vulnérable, continua-t-il en soupirant.

Zhan Zhao et Bai Yutang se regardèrent l'un l'autre.

— Alors vous détestez le Professeur Wilson ?

— Bien sûr, je le déteste ! Ce n'est qu'un hypocrite qui m'a trompé. Il a tué ma personne préférée ! Vous savez que j'ai appris plus tard que les médicaments et les traitements qu'il a donnés à Angel n'ont jamais été utiles ? En plus de cela, il faisait des expériences sur mon bien-aimé afin de prouver cette théorie de merde qui le rendrait célèbre dans le futur !

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Bai Yutang en sortant la carte du Fils du Diable.

Jon jeta un coup d'œil à la carte, puis reprit son souffle et sourit.

— C'est tout ce que je voulais dire. Pour le reste, j'attendrai que mon avocat vienne, dit-il.

Il resta ensuite silencieux.

Zhan Zhao et Bai Yutang sortirent de la salle d'interrogatoire d'un air contrarié. Jon et Yang Feng étaient dans le même état. Ils ne semblaient pas avoir peur de leurs crimes, mais lorsqu'on les interrogea sur "l'entraînement de tueur ", ils ne dirent rien, comme s'ils cachaient un profond secret... C'était déroutant.

— N'y pense pas trop. Ta tête va exploser, Kitty. Allons manger quelque chose à la cafétéria.

Bai Yutang éloigna Zhan Zhao et partit.


Dans la cafétéria du commissariat, Bai Yutang commanda à manger. Zhan Zhao, qui se tenait à côté de lui avec un plateau, vit que non loin de là, Bai Chi jouait à pierre-papier-ciseaux avec un enfant.

L'enfant lui semblait familier. Après avoir acheté la nourriture, Bai Yutang suivit le regard vide de Zhan Zhao jusqu'à l'endroit où il regardait.

— Oh. N'est-ce pas le fils de Lu Fang ?

— Ah !

Zhan Zhao se souvint également. L'enfant était le petit Lu Zhen de la dernière affaire.

Lu Zhen semblait perdre, le visage plein d'incrédulité. Bai Chi gloussait.

— Ces deux-là semblent avoir le même âge psychologique, pensèrent Zhan Zhao et Bai Yutang.

Ils se regardèrent l'un l'autre. Ils avaient trouvé leur divertissement. Les deux frères au sourire narquois se dirigèrent vers les deux jeunes frères avec leur repas...

— Ah ! Oncle Zhan, Oncle Bai ! les salua Lu Zhen affectueusement.

Les deux s'assirent avec eux à la même table.

— À quoi jouez-vous ? demanda Bai Yutang.

— Oh ! dit Lu Zhen avec admiration. Il est si doué ! Il gagne toujours !


— Si doué ? demanda Bai Yutang avec curiosité.

— Huh ! acquiesça Lu Zhen. Il a perdu quelques fois au début, mais plus tard, il a dit qu'il ne perdrait jamais, et bien sûr, il ne l'a pas fait !

— C'est encore tes mathématiques avancées ? demanda clairement Zhan Zhao à Bai Chi.

Bai Chi sourit d'un air embarrassé.

Zhan Zhao étreignit Xiao Lu Zhen et lui chuchota à l'oreille, puis Lu Zhen demanda curieusement.

— Vraiment ?

— Si vous ne me croyez pas, essayez ! dit Zhan Zhao en souriant et en prenant une bouchée du sandwich.

— D'accord ! dit Lu Zhen retroussa ses manches. Jouons encore !

Cette fois, Xiao Lu Zhen ne cessa de fixer les yeux de Bai Chi et gagna à chaque fois. Bai Yutang le regarda avec plaisir. Après que Xiao Bai Chi ait perdu plus de 20 fois d'affilée, il leva finalement les mains et se rendit.

— J'abandonne ! Je reconnais ma défaite !

Lu Zhen applaudit et s'enfuit.

— Pourquoi...Pourquoi est-ce arrivé ? demanda curieusement Bai Chi.

— Ne t'engage pas dans des activités de jeu avec ce Chat ! Tu vas perdre à coup sûr ! rit Bai Yutang.

— C'est en fait très simple. Tout le monde a des habitudes subconscientes. Je viens d'observer les vôtres. Lorsque vous utilisez des ciseaux, vos yeux regardent inconsciemment en bas à droite, lorsque vous utilisez du papier, vous clignez des yeux, et lorsque vous utilisez une pierre, vos yeux s'inclinent en haut à gauche, lui répondit-il en lui jetant un regard.

— Oh, vous avez vraiment l'air de…

Bai Chi grignota bêtement du pain.

— De ? De quoi ? demanda Zhan Zhao en riant.

— D'une personne que j'ai rencontrée hier. On peut voir à travers le cœur, dit Bai Chi avec un regard émerveillé.

— Vraiment ? demanda Bai Yutang incrédule. Il y a plus d'un de ces monstres ?

Zhan Zhao lui marcha dessus férocement, et Bai Yutang fut presque étouffé par le sandwich et se martela la poitrine avec force.

— Humph ! Zhan Zhao lui tendit un verre d'eau. Qu'a-t-il vu à travers ? demanda-t-il à Bai Chi.

— Ce n'est pas ça, réfléchit Bai Chi, clignant des yeux un instant. Mais il a dit quelque chose de très intéressant, je m'interrogeais à ce sujet.

— Oh ? Qu'a-t-il dit ?

— Il a dit : "Si tu ne deviens pas le fils de Dieu, tu devras être le fils du Diable". Parce qu'ils ont quelque chose que les humains n'ont pas.

— Kuangdang...

Dans un bruit, la cuillère que tenait Zhan Zhao tomba dans le bol de soupe.

Bai Yutang et Bai Chi regardèrent Zhan Zhao avec perplexité.

— Kitty ? demanda Bai Yutang en tapotant Zhan Zhao.

— Je comprends, je comprends ! dit soudain Zhan Zhao.

Après avoir parlé, il se leva et sortit précipitamment.

— Kitty ?

Bai Yutang laissa tomber le sandwich et courut après lui.

Xiao Bai Chi hésita, désemparé, puis courut avec son pain pour le suivre.


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