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Oxygen - Tome 2
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Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
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Le Titre
Mer 24 Juil 2024 - 12:55
Oxygen - Tome 2
Ecrit Par Chesshire



Carte D'identité

Pays D'origine : Thaïlande

Traduction : Nephely
Correction : Johanne

Nombre De Chapitres : 21 Chapitres

Status : Terminé


Important
Cette traduction a été autorisée par l'auteure

Tome 1 - Tome 2

Résumé


Si "mon" amour c’est vivre...

L'air et la respiration sont les éléments indispensables à la survie de l’homme sur cette terre.

L'air est composé de nombreux éléments.

L’oxygène est le deuxième élément gazeux le plus présent dans le système.

Et l’homme ne peut pas vivre sans oxygène.

Pour moi, il est comme l’ "oxygène"

"Indispensable"

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Néphély
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:03



Chapitre 27
Ces dernières semaines, j'avais été très occupé parce que l'examen final avait débuté. Je ne travaillais plus au café, alors mes amis m'avaient entraîné dans la chambre de Wine pour étudier en vue des examens. Solo était également très occupé par sa pratique musicale. Il avait dit qu'il y avait un examen de musique thaïlandaise pour lequel il n'était pas très bon et donc il devait demander de l'aide à Kao. Et je me demandais pourquoi il fallait que ce soit Kao. Il semblait que ce gamin était vraiment capable de tout jouer, comme le disaient les gens.

Le fait que nous étions séparés parce que nous étions occupés à étudier pour notre propre examen me donnait parfois le temps d'appeler et de parler avec Kao. Pour connaître les conseils que Kao allait me donner. Au début, je sentais que je n'avais aucune volonté pour faire quoi que ce soit, étant donné que je m'inquiétais beaucoup pour Mae Yai. Mais je savais aussi qu'il n'y avait rien que je puisse faire maintenant... alors je ne devais pas la décevoir.

Merci à Kao qui était tellement observateur, il réalisa que je n'agissais pas normalement quand je commençai à me plaindre au téléphone. Aussitôt, il me dit que Solo semblait lui aussi incapable de bien se concentrer sur sa pratique musicale, il regardait sa montre comme s'il attendait une pause.

Cela me fit réaliser que je n'étais pas seul dans cette situation. Si j'étais abattu, découragé ou si je réfléchissais trop, il y avait quelqu'un qui se sentirait triste aussi.

J'avais essayé d'être optimiste en pensant à de bonnes choses et de me comporter normalement comme si je passais mon temps à étudier avec mes amis. Quand je n'étais pas en train de chanter, parler au téléphone avec Kao était un moyen de soulager mon stress. Le soir, je rentrais chez moi et je voyais que le husky m'attendait à la table de la salle à manger. Ensuite, je faisais la cuisine pour que nous mangions ensemble et buvions dans nos verres assortis pendant que nous nous asseyions et parlions entre nous jusqu'à ce que nous nous endormions. Et à la fin, on s'enlaçait jusqu'à ce que le nouveau jour se lève.

C'était un petit bonheur qui m'aidait à me sentir soulagé de mes soucis.

"Il ne reste plus qu'un papier." dit Wine en laissant tomber son corps sur la table et en parlant d'une voix étouffée comme s'il ne pouvait plus supporter l'examen. Il semblait être le plus désespéré d'entre nous.

"Oui." Je répondis parce que j'étais probablement le seul à être libre, car Noh parlait au téléphone sur le balcon alors que Beer dormait déjà depuis longtemps. Il avait dit qu'avant que Noh et moi n'arrivions, il préparait Wine pour l'examen depuis hier soir. Peu importe à quel point j'étais intelligent, il n'était pas raisonnable de tout me confier à la place.

Parmi nous quatre, y compris Beer qui excellait dans ses études, Wine était le plus faible de notre groupe. Non pas qu'il soit stupide ou quoi que ce soit d'autre, il était juste paresseux et séchait souvent les cours. Il devait donc compter sur son frère aîné pour l'aider à étudier en vue de l'examen. Mais quand les résultats étaient publiés, à chaque fois que les résultats sortaient, il les avait réussis. C'est juste que c'était fatiguant de lui donner des cours particuliers à chaque fois que la période des examens arrivait. Noh demanda un jour que, comme ils étaient jumeaux, il se demandait si leurs parents n'avaient pas donné les bonnes parties seulement à Beer. Mais Noh se départit de cette idée car si Wine n'était pas un bon étudiant, il n'aurait pas été le premier à être contacté pour un stage... de plus, c'était dans un endroit connu.

"Je suis fatigué." Il s'écria et repoussa toutes les affaires de la table jusqu'à ce qu'elles tombent par terre. S'il gardait le silence, ça ne me dérangeait pas. Mais maintenant, ça devenait difficile de rester assis et de le garder immobile."Essaie juste de le supporter un jour de plus." Je lui dis pour le réconforter.

"Je..."

"TAISEZ-VOUS TOUT DE SUITE !"

Wine et moi fûmes surpris lorsque la personne qui n'était pas loin de nous se mit en colère et cria avec un oreiller sur la tête. Wine fit la moue, mais il ne répondit rien. C'était probablement lui qui comprenait le mieux à quel point son frère pouvait être effrayant quand il était de mauvaise humeur.

Finalement, Wine s'assit tranquillement et me laissa lui donner des cours. Et au bout d'un moment, Noh entra et s'assit avec un sourire sur le visage. Pas besoin de deviner, je savais que comme toujours, il devait être de bonne humeur grâce aux mots encourageants qu'il avait reçu de Sun. Peu importe le stress qu'il ressentait quand il était allé sur le balcon pour prendre l'appel plus tôt, à chaque fois, il revenait de bonne humeur.

"Quelle est la partie où tu es perdu ?" Je me retournai pour demander à Wine quand je le vis secouer la tête en s'allongeant sur le sol avec les jambes écartées et le livre fermé. J'essayai de l'aider autant que possible maintenant et demain, ça dépendait de sa chance.

Je sortis sur le balcon avant d'envoyer un salut à Kao, comme toujours. Kao jouait sans doute avec son téléphone ou il écoutait de la musique parce que le message que je lui avais envoyé fut immédiatement lu. J'attendis un moment mais il n'y eut pas de réponse avant que je prend mon téléphone pour me rendre compte qu’on m’appelait.

"Sawadee krap."

[Wadee P. Pourquoi tu finis si tôt aujourd'hui ?]

“Il n'y a pas grand-chose à étudier. Beer m'a demandé de venir l'aider parce qu'il enseigne à Wine depuis hier soir. Le problème ne concernait qu'une personne. Noh va bien. Juste quelques explications et puis il a rapidement compris. Kao est-il libre maintenant ?"

[Je suis libre maintenant, P. À part aider Solo, je n'ai rien d'autre à faire. J'ai été lent pour répondre à l'instant, car j'attendais qu'il parte d’abord.]

En réalité... En général, à cette heure-ci, de mon côté et de celui de Kao, on n'avait pas encore fini nos cours. J'avais oublié de vérifier l'heure. Au début, je croyais que nous finirions un peu plus tôt que d'habitude. Il s'était avéré que nous avions fini quelques heures plus tôt.

"Demain, après l'examen, P s'envolera pour le Nord. P a pensé qu'il n'aura pas le temps d'appeler pour que tu l'aides." Je lui dis. Parce que je voulais passer beaucoup de temps avec Mae Yai, donc je n'aurais probablement pas beaucoup de temps pour appeler Kao.

[P peut le faire. Je pense que P n'a pas besoin de s'entraîner aujourd'hui. Il suffit de le faire autant que possible, c'est déjà assez bien d'y mettre ses sentiments.]

"Kao, tu es occupé aujourd'hui ?" Je demandai, surpris. Honnêtement, je ne savais pas si j'étais encore mauvais en chant. Même si je pensais que je m'étais beaucoup amélioré grâce à l'aide de Kao. Pourtant, je me sentais toujours nerveux.

[Je suis libre... mais P sera occupé.]

"Pourquoi ?..."

"Gui ! Viens à l'intérieur !"

Quand j'entendis Noh crier depuis l'intérieur de la pièce, je compris immédiatement de quoi Kao parlait à l'instant.

[Vas-y, P. Pour ce qui est du chant, crois en toi. Même si le chant de P ressemble à celui d'un buffle sur le point d'accoucher, il dira quand même que c'est bon.]

C'était à cause de ce genre de mots que je n'osais pas chanter. C'était vraiment un enfant pénible !

[Je mangerai tout le blâme P. Bye] (1)

Je regardai le téléphone dont la ligne avait été coupée soudainement... Je me demandais sérieusement qui voudrait de ce gamin si pénible.

"Gui !"

"Je sais !" Je criai avant de me lever pour ouvrir la porte. Mais il semblerait que je sois un peu en retard parce que quelqu'un l'ouvrit avant moi et que cette personne se tint maintenant devant moi.

"Guitare...qu'est-ce que tu fais ?"

"Je suis sorti ici pour me dégourdir un peu." Je répondis en réfléchissant et j’essayai d'observer tout signe de mécontentement sur le visage de l'autre personne.

Mais je ne vis rien. Solo fit juste un signe de tête avant de sortir sur le balcon et de fermer la porte derrière lui.

"So..."

"Oui ?"

Je soupirai profondément en regardant le visage de celui qui semblait ne rien savoir et souris juste un peu. Je n’étais pas le genre de personne qui était douée pour mentir. Et ce husky savait que ce que je venais de dire était un mensonge, mais il ne demanda rien à ce sujet.

Finalement, je ne le supportai plus...

"P est sorti pour parler au téléphone."

Je me laissai tomber pour m'asseoir par terre et fis un signe de la main pour l'inviter à s'asseoir aussi. Solo se retourna pour me regarder avec des yeux curieux, mais il s'assit quand même à côté de moi, "P ne peut pas le dire à So..."

"Je comprends."

Il disait qu'il comprenait... mais avec une voix bizarre et un visage qui montrait qu'il ne comprenait pas du tout.

"Ne te méprends pas..." Je souris puis j'appuyai ma tête sur son épaule. Il fronça les sourcils, mais il posa quand même son bras sur mon épaule.

"Je comprends, mais qu'est-ce qui ne va pas ?"

"P ne veut pas le cacher... mais c'est une surprise."

"Une surprise ?" Le husky fit une tête confuse. Mais quand il vit mon sourire, il sourit également. "Quelle surprise ?"

"Je ne peux pas le dire... si P te le dit, alors ce ne sera plus une surprise."

Mais que devrais-je faire... Je ne voulais pas mentir.

"Mais je veux savoir... Guitare devrait me le dire."

"Je ne veux pas". Je bougeai un peu et secouai la tête en guise de réponse, même si je souriais.

"Guitare..." Le husky fit une grimace pitoyable et serra sa prise sur mon épaule comme s'il ne voulait pas que je m'en aille.

"Désolé, cette fois ça ne marchera pas."

"Dis-moi..."

Je secouai la tête et levai ma main pour couvrir ma bouche, ce qui fit rire le husky.

"S'il te plaît na..."

"So !" Je regardai le chien puéril qui venait de prononcer le mot interdit, puis je m'empressai de m'éloigner des bras de l'autre homme et m'échappai rapidement.

Bon sang... si j'étais resté plus longtemps encore, c'était sûr que j'aurais échoué.

Je m'échappai et entrai dans la chambre où mes trois autres amis étaient tombés et Solo me suivit. Son visage était totalement différent de celui d'avant. Je m'assis sur le canapé et fis semblant de ne pas voir son visage vicieux.

"Guitare..."

"Quoi ?" Je répondis sans le regarder.

"Tu ne veux vraiment pas me le dire ?"

"Oui."

"Alors..."

Puis tout se calma et ça me surprit. Je pensais qu'il allait continuer à me supplier jusqu'à ce que je lui réponde... mais j'avais tort.

"So ?..." J'étais sur le point de me retourner pour voir ce qu'il faisait. Mais avant que je puisse me retourner, les bras de la personne silencieuse m'enlacèrent par derrière. Je levai la main, touchai le bras du husky et répétai mes précédents mots. "Peu importe combien tu supplies... P ne dira rien."

"Je sais..." Le husky s'approcha un peu plus près. Je ne savais pas s'il se penchait ou s'il se tenait debout pour m'étreindre. Mais il avait l'air grand.

"Tu n'as pas mal ? Bientôt, tu auras mal au dos."

"Non." Il posa alors sa tête sur mon épaule puis me fit basculer d'avant en arrière. L'étreinte sur mon épaule était encore plus serrée.

"So..."

"Merci."

"Merci ? ???"

"Merci d'avoir pensé à moi... malgré le fait que Guitare est dans une période vraiment difficile maintenant."

Je me penchai en arrière et inconsciemment, mes lèvres sourirent. Je comprenais ce que Solo essayait de transmettre. Mais en fait... ce n'était pas seulement pour Solo, mais aussi pour moi.

Essayer de faire quelque chose pour lui... c'était ce qui me faisait sourire.

C'était comme une relaxation pour se sentir à l'aise. Le simple fait de penser à obtenir son sourire en retour pouvait m'aider à oublier presque tout.

"P est prêt à le faire."

Prêt à tout faire.

---------------

Je me tournai pour regarder la personne qui conduisait, surpris parce que l'itinéraire n'était pas le chemin habituel qu'il empruntait. Habituellement, pendant la période d'examen, c'était Noh qui me ramenait chez moi après notre séance de révision. Mais parfois, Solo venait me chercher et me ramenait à la maison. Je savais donc que ce n'était pas l'itinéraire habituel qu'il prenait pour rentrer chez nous.

"On s'arrête d'abord pour faire quelques courses." Me dit Solo, même si je ne lui avais encore rien demandé.

"Comment tu peux savoir ce que P voulait demander ?"

"Parce que je suis l'amoureux de Guitare."

Attends...

"Et Guitare est mon amoureux."

C'était bien ça...

"Les gens qui s'aiment... rien qu'en respirant ensemble, ils peuvent déjà savoir ce qu'il y a dans le cœur de l'autre."

Il lui suffisait de me regarder dans les yeux et il savait ce que j'avais dans la tête...

"J'ai raison ?"

Il se tourna vers moi avec un doux sourire en terminant sa question.

Je ne répondis rien pendant un moment. Je voulais juste rester silencieux et rire en même temps avant de ne plus pouvoir m'empêcher de sourire et de me retrouver avec un grand sourire sur le visage. Et c'était probablement le plus grand sourire que je n'avais jamais fait depuis que je savais pour Mae Yai...

"S'il te plaît, souris beaucoup na." La personne qui conduisait se tourna et leva la main puis pinça doucement ma joue en me regardant avec des yeux tendres.

C'était un petit geste qui pouvait me calmer...

---------------------------------------

Solo stationna la voiture dans un grand magasin où nous allions régulièrement faire des courses. On marchait l'un à côté de l'autre sans trop parler. Et quand un homme en tenue d'étudiant me regardait, je lui souriais juste pour être poli. Il semblait normal que les gens nous fixent lorsque nous marchions dans les magasins. Ils nous connaissaient probablement grâce à la page ou à notre titre (Moon).

Je m'empressai de tirer la chemise de l'homme qui marchait devant moi quand je réalisai que nous ne nous dirigions pas vers le supermarché comme d'habitude.

"So... ce n'est pas la zone des vêtements ?"

"Si, c'est ici."

" Tu achètes de nouveaux vêtements ? " Je tirai fort sur sa chemise jusqu'à ce qu'il s'arrête de marcher. En fait, ce husky avait déjà beaucoup de vêtements dans sa chambre et il n'avait pas encore tout porté. Et chacun d'eux coûtait cher aussi. Honnêtement, je trouvais que c'était du gaspillage.

"Oui... mais je ne les achète pas pour moi." Celui qui marchait devant se tourna pour me prendre la main quand il me vit, l'air perplexe, il me tira pour que je continue à marcher sans plus d'explications.

S'il n'achetait pas pour lui-même, cela voulait dire qu'il achetait pour moi... c'était encore pire !

"Stop So ! ...les vêtements que tu as achetés pour P pour mon anniversaire, P n'en a toujours pas porté la moitié."

On pourrait dire qu'il me serait impossible de tout porter. Parce que les vêtements que j'avais apportés de mon dortoir étaient toujours là... même si je n'en avais pas tant que ça. Et je n'étais pas à l'aise de porter ces vêtements coûteux, de peur qu'ils ne s'abîment, alors je les laissais dans le placard.

Solo me traîna quand même dans le magasin de vêtements. Après s'être dirigé vers un coin où il n'y avait personne pour nous regarder, il se tourna et posa ses mains sur mes deux épaules.

"Je ne veux pas acheter de vêtements courants... Je sais que Guitare ne le permettra pas."

Alors que voulait-il acheter ???

"P sait-il qu'à cette époque, il fait froid dans le Nord ?..." Ensuite, il me prit la main et me conduisit dans la zone des vêtements d'hiver, "Guitare n'a pas de vêtements épais."

Et juste comme ça... il m'emmena rapidement acheter des vêtements.

J'avais oublié le temps qu'il faisait. De plus, c'était la saison chaude ici et je n'avais pas du tout froid. C'était pour ça que j'avais oublié qu'il faisait froid dans le Nord en ce moment. De plus, j'arriverais à Chiang Mai.

"Je dis que Guitare ne pense pas vraiment à lui." Le husky marmonna pendant que ses mains prenaient des vêtements, puis il les mit contre moi avant de les lancer dans un panier que le personnel du magasin tenait dans ses mains, sans que je m'en rende compte.

Je le regardai avec un sourire et j'oubliai que je devais lui interdire d'en acheter trop. Mais quand je le vis froncer les sourcils, je restai totalement muet.

"Voilà, si je n'avais pas fait les valises, Guitare aurait juste pris ses vêtements et n'en aurait pas emmené beaucoup."

Celui qui choisissait les vêtements parlait sans cesse avec mécontentement. "Si j'achète ça et que tu refuses de le porter... je vais me fâcher na."

"Désolé." Je lui dis tout en souriant et je marchai derrière le husky sans rien nier.

"Tout à l'heure, quand on rentrera à la maison... je choisirai tes vêtements. Ne discute pas." Solo se tourna vers moi avec un sérieux qui fit immédiatement fermer ma bouche alors que j'étais sur le point de contester.

"Les vêtements à la maison sont fins... Prends juste tous ceux-là."

"Mais ils coûtent cher..."

"Je suis riche."

"..."

Je savais qu'il était riche, mais les gens devraient être économes, sinon ils vivraient une vie regrettable.

Solo se retourna et il vit que j'avais arrêté de marcher. Il se dirigea vers moi et soupira.

"Ce sont des vêtements de bonne qualité. Si je les entretiens bien, ils peuvent être utilisés pendant longtemps. Je les ai achetés parce que je m'inquiéte pour Guitare... si Guitare s'inquiète pour l'argent, alors prends soin des choses que je t'ai achetées et utilise-les pendant longtemps..."

Qui pouvait refuser quand il le disait comme ça ?

"Pas besoin d'en acheter beaucoup... il suffit de prendre ce qui est nécessaire," je le dis haut et fort, ce qui fit sourire le husky. Après que j'aie accepté, il me caressa la tête comme si j'étais un enfant puis se retourna pour continuer à choisir les vêtements.

Sérieusement, qui était le plus âgé ici ?

Je comptais alors secrètement sur le moment où le husky était occupé à choisir des vêtements, puis j'en sortis une partie du panier que le personnel tenait. Et grâce au personnel qui sourit sans rien dire, je pus le faire. Mais au bout d'un moment, je réalisai que plus j'en retirais, plus le chien en mettait de nouveaux. À la fin, je le suivis simplement docilement et n'osai plus rien enlever.

Une fois fait, on sortit du magasin de vêtements pour aller au supermarché, car nos stocks de nourriture à la maison étaient presque épuisés. Cette fois, je frappai sa main quand je vis qu'il prenait des aliments instantanés.

"Quand Guitare n'est pas à la maison... je ne..." dit-il en donnant un regard triste.

" Tu peux commander des plats à emporter à l'extérieur ou inviter Kao à manger avec toi. Ne mange pas trop de nourriture instantanée comme ça, ce n'est pas bon pour ta santé." Je saisis la main que je venais de taper fort pour la frotter doucement jusqu'à ce que la personne triste fasse un signe de tête et remette les aliments instantanés à leur place.

À la fin, on n'acheta rien d'autre que du lait. On arriva à la maison dans la soirée. Solo alla directement prendre une valise afin de la préparer pour moi, comme il l'avait dit plus tôt. Je ne pus que rester debout et me moquer de celui qui essayait de rouler les nouveaux vêtements. Et parce qu'il y en avait trop, ils rentraient à peine dans la valise. Lorsqu'il appuyait sur le haut du bagage, il remontait jusqu'à ce que le husky soit agacé. Mais il n'abandonna pas et continua à essayer jusqu'à ce qu'il réussisse enfin à le faire. Pour les articles de toilette, il dit qu'il irait les acheter, puis il ferma le sac. Il regarda ensuite son travail et fut satisfait.

"Guitare".

"Oui ?" J'entrai et je m'assis par terre à côté de lui.

"Demain, je vais finir tard... alors peut-être que je ne pourrai pas emmener Guitare à l'aéroport."

"C'est bon..."

" Attends juste Jay devant ta faculté et il y aura un chauffeur qui vous conduira tous les deux à l'aéroport. "

J'acquiesçai parce que je ne pouvais pas refuser. Au début, je ne savais pas que j'allais y aller en avion, jusqu'à hier, quand Jay était venu me dire que la réservation était complète. J’avais réalisé que ce husky avait tout préparé à l'avance. Plutôt que de refuser, je lui en étais très reconnaissant et il pensait à tout pour moi.

Il était prêt à donner et j'étais prêt à accepter tous ses soins.

"Cinq jours...." murmura Solo en appuyant sa tête contre ma poitrine.

"C'est seulement cinq jours... tu dois passer ton examen."

"Je sais." Il leva la tête mais ne recula pas son corps. Au lieu de cela, on se regarda attentivement.

"Qu'est-ce que tu regardes ?" Je demandai en me sentant un peu timide en regardant ces yeux éblouissants.

"Je regarde Guitare."

"Vraiment ? ...P regardait un chien."

"Guitare est aussi un chien." Ce husky sourit beaucoup quand il me vit froncer les sourcils. "La mère du chien."

"So !" Je criai en me sentant mécontent. Mais sans me rendre compte que Solo riait à gorge déployée et que c'était si agréable que ça me fit sourire, et finalement on rit ensemble sans raison.

"Guitare..."

Je fermai les yeux quand le visage de celui qui était en face de moi se rapprocha. Ensuite, des lèvres chaudes se pressèrent doucement sur mon front, puis sur le bout de mon nez et elles finirent sur mes lèvres... juste un baiser léger mais long. La chaleur du baiser léger provoqua une douleur dans ma poitrine. La raison était peut-être que mon cœur battait si fort qu'il était sur le point de sortir de ma poitrine.

Je resserrai ma prise sur son bras quand je sentis que j'étais à bout de souffle. Il s'éloigna brièvement du baiser, puis il appuya à nouveau dessus quand on se trouva trop loin l'un de l'autre, jusqu'à ce que le dernier baiser, qui était fort, ne soit pas différent de nos sentiments. Solo aspira doucement ma lèvre inférieure, puis il s'éloigna et appuya nos fronts l'un contre l'autre.

"Attends-moi na..."

"Oui."

"Mais si Guitare ne peut plus le supporter, si Guitare veut que je sois là... dis-le."

"So..."

"..."

"Je vais venir et enlacer Guitare."

Notes :
1/ Manger le blâme : est une expression bouddhisme, qui signifie que l’on acceptera d’être blâmé même si l’on n'a rien fait.

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Néphély
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:03



Chapitre 28
Ce matin, Solo était parti avant moi. Quand il avait appris que mon examen avait lieu à midi, il m'avait dit de dormir plus longtemps le matin, car si j'allais à ChiangMai sans lui, je ne pourrais certainement pas me reposer, ce qui était vrai... Je ne pouvais même pas imaginer que je puisse dormir seul.

Lorsque je l'accompagnai jusqu'à la porte de la chambre, celui qui me demandait de dormir davantage tira soudain mon corps et me serra dans ses bras sans rien dire, peut-être parce que la nuit dernière, nous avions discuté ensemble jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à dire. Et c'était une bonne chose que le husky soit tristement parti sans se retourner. Parce que s'il s'était retourné, ça aurait peut-être été moi qui aurais couru pour le retenir.

En réalisant que je ne pourrais pas être avec ce husky aujourd'hui.

Khun Jay et la personne qu'il me présenta comme un chauffeur me déposèrent à ma faculté. À l'intérieur de la voiture, il y avait deux sacs qui devaient être le mien et celui de Khun Jay. Il me dit qu'il m'attendrait jusqu'à ce que je finisse mon examen. Je pensais que le husky lui avait rappelé à plusieurs reprises de m'amener à la faculté et de veiller à ma sécurité.

L'examen prit beaucoup de temps mais tout était exactement comme je l'avais révisé. Après avoir dit au revoir à mes amis, nous nous séparâmes devant la faculté. Quand je montai dans la voiture, j'avais un peu peur. Même si je comprenais que le husky ne pouvait pas m'accompagner à cause de ses examens. Cependant, c'était un fait que nous n'avions jamais été éloignés l'un de l'autre depuis des mois et que soudain, nous devions nous séparer pendant cinq jours de cette manière...

Je ne pouvais pas imaginer comment ce serait quand je ferais mon stage... parce que probablement Solo ne serait pas le seul à être dans une situation difficile.

"Vous êtes tous les deux les mêmes na." La voix, mêlée au sourire de Khun Jay, me sortit de mes pensées. Je me tournai pour le regarder d'un air interrogateur car je ne comprenais pas de quoi il parlait. Il sourit puis me tendit son téléphone. "Il est aussi inquiet."

Je pris le téléphone et vis une liste de messages dans une fenêtre de chat sur l'écran que le husky envoyait depuis des heures.

SOLO : Jay a-t-il attendu Guitare devant sa faculté ?

JAY : Attends, Khun Chaai. Tu n'es pas censé être à l'examen ?

SOLO : Ce n'est pas encore mon tour pour l'examen pratique. Alors j'ai secrètement utilisé mon téléphone.

JAY : Khun Chaai...

SOLO : Dis au conducteur de conduire prudemment. Et informe-moi quand P arrivera.

JAY : Pourquoi tu ne lui demandes pas ?

SOLO : J'ai peur de perturber l'examen de Guitar.

JAY : Je t'en informerai.

SOLO : Umm

SOLO : Prends soin de Guitar pour moi na.

JAY : Oui, je le ferai, Khun Chaai.

Après cela, il y eut un message de Khun Jay disant que j'étais désormais dans la voiture. Mais Solo ne l'avait pas encore lu, probablement parce que c'était son tour de passer son examen. Normalement, les gens ressentaient du stress en attendant l'examen. Mais ce husky osait quand même jouer avec son téléphone.

"Khun Chaai était tellement inquiet pour toi... il était inquiet pour tout. Au début, j'avais peur que tu sois malheureux de le voir comme ça et je voulais te demander de le comprendre. Khun Chaai n'a jamais cherché à prendre soin de quelqu'un comme ça avant." Khun Jay reprit son téléphone puis sourit plus largement qu'avant. "Mais il semble que je réfléchisse trop...parce que depuis que tu es dans la voiture, tu as l'air aussi inquiet. Ce n'est pas si différent de Khun Chaai, n'est-ce pas ?"

Je ris quand j'entendis sa question. Ce que Khun Jay disait était vrai. J'étais tellement habitué à prendre soin des gens. Mais j'étais très inquiet parce que c'était la première fois que nous allions être séparés tous les deux. Peut-être que si c'était Solo qui voyageait, je me sentirais plus inquiet que lui.

"Je suis inquiet." Je souris tout en tenant fermement mon téléphone dans ma main parce que je ne voulais pas manquer un appel de lui.

"Inquiet pour Khun Chaai ?"

"Oui...inquiet pour quelqu'un qui ne sait pas comment prendre soin de lui."

"Euh oui... Khun Chaai n'aime pas prendre soin de lui-même." Khun Jay hocha la tête.

"Si je ne le forçais pas, il irait acheter des plats cuisinés pour chaque repas. J'ai envoyé un message à Kao pour lui demander de l'aide. Et c'est bien que Kao soit prêt à aider car il a compris alors qu'il pourrait manger des repas gratuits..." Khun Jay et moi rions presque immédiatement quand nous pensons à cet enfant. Quand je lui avais demandé de s'occuper un peu de Solo, ce gamin m’avait presque immédiatement donné sa parole et il m’avait dit qu'il pourrait appeler pour avoir un repas gratuit à chaque fois. Il semblerait que ce gamin avait des problèmes avec sa mère qui déduisait son allocation pour ne pas avoir appelé chez lui.

"C'est bien que Khun Chaai ait Khun Kao comme ami."

En effet... s'il n'y avait pas Kao, je ne savais pas comment serait Solo.

Même si c'était un enfant difficile, c'était une personne sur laquelle on pouvait compter…

-----------------------------

Khun Jay et moi prîmes l'avion, et il nous fallut environ une heure pour atteindre Chiang Mai. Au moment où nous avons atterri, il ne faisait pas si froid. Mais après être resté debout pendant un certain temps, je dus prendre une autre chemise pour la passer par-dessus la mienne. Puis je me demandai comment ça se serait passé si Solo ne m'avait pas forcé à acheter ces vêtements et que je n'avais apporté que mes propres vêtements.

Khun Jay se tenait à côté de moi avec son téléphone. Je devais appeler Solo quand Khun Jay reçut un appel sur son téléphone. Mais il coupa l'appel et éteignit immédiatement le téléphone.

"Plus tard, Khun Chaai contactera Khun Gui directement." Khun Jay se tourna vers moi et me sourit en guise d'excuse.

"Ok."

Khun Jay avait probablement éteint son téléphone parce qu'il ne voulait pas être contacté par Khun Tan. L'autre jour, Solo m'avait dit que Khun Jay était venu ici avec moi parce qu'il voulait se reposer. Eteindre son téléphone signifiait qu'il ne voulait pas être dérangé par Khun Tan... cela m'inquiétait un peu mais je ne pus rien faire. Je ne pouvais que penser que Khun Jay faisait probablement ce qu'il pensait être le mieux.

Je me rendis à l'hôpital selon les instructions que les 3Kings avaient écrites pour moi. Ils m'avaient dit qu'ils viendraient après avoir fini leurs examens. Quant à Jakkapad qui avait déjà obtenu son diplôme, il viendrait plus tard avec ses jeunes frères. Hongtae avait dit que Jakkapad ne se sentait pas bien et qu'il avait encore besoin de se reposer.

"Khun Gui va rester chez sa mère. Bientôt, j'irai acheter une nouvelle carte SIM."

"Va t'amuser, Khun Jay."

Je me séparai de Khun Jay à l'entrée de l'hôpital. Pendant que nous étions dans l'avion, je lui avais dit que je voulais rester avec Mae Yai tout le temps et que je ne voulais aller nulle part. Nous avions donc convenu de nous séparer. Je le laissais voyager pendant que je restais à l'hôpital. Et Solo n'avait rien dit sur l'endroit où je pouvais me rendre. Il m'avait juste dit à plusieurs reprises de rester à l'hôpital en attendant qu'il arrive.

Je m'arrêtai devant la chambre particulière où Mae Yai séjournait. Si elle avait pu rester dans cette chambre particulière, c'était grâce aux 3Kings qui avaient payé tous les frais. Ils disaient que Mae Yai était aussi comme leur mère. Je les en avais donc remercié personnellement et j'avais décidé de saisir cette occasion parce que je voulais que Mae Yai soit logée dans une bonne chambre... mais moi, je n'en avais pas les moyens.

"Vous ne voulez pas entrer ?"

Je me tournai vers la propriétaire de la voix et je vis une infirmière qui se tenait debout et me souriait en tenant dans ses mains un plateau de nourriture de l'hôpital.

"C'est l'heure de manger ?"

"Oui... Grand-mère va pouvoir manger maintenant. Plus tard, elle ne pourra plus."

J'essayai de regarder à travers les yeux tristes de l'infirmière et je l'aidai en lui ouvrant la porte. L'intérieur de la pièce était aménagé pour une chambre particulière. Elle paraissait propre et spacieuse. Je posai ensuite mon sac sur le canapé, puis je me dirigeai vers le lit.

Il y avait là, allongée sur le lit, la personne la plus importante de ma vie. Mae Yai avait l'air plus âgée qu'il y a quatre ans. Son visage lumineux était maintenant si pâle et plein de rides. Elle était mince à l'origine, mais elle l'était encore plus aujourd'hui. Tous ses cheveux étaient devenus blancs. Elle avait l'air faible et fragile.

"Attendez qu'elle se réveille d'abord... Les personnes âgées ne devraient pas se faire réveiller, elles devraient bénéficier d'un repos complet. Mais normalement, elle se réveille à cette heure." L'infirmière se retourna pour sourire de bon cœur. "Vous êtes de sa famille ?..."

"Oui." Même si elle n'était pas ma mère biologique, c'était quand même un oui.

"C'est le même na." L'infirmière posa le plateau de nourriture puis se retourna pour me regarder. "Ton sourire et ton aura... ils sont doux mais forts."

"C'est vrai ?" Je souris en touchant le bout des doigts de Mae Yai.

"Vous voulez la nourrir vous-même ?"

"Oui... je vais le faire."

"Alors je viendrai le reprendre plus tard. Quant au médicament, il doit être pris après les repas."

"Merci beaucoup."

Je m'assis sur la chaise à côté du lit, puis je tins légèrement la main de Mae Yai entre mes deux mains. Ses mains n'étaient plus douces. Elles étaient ridées et rugueuses à cause de son travail acharné. Mais c'était une main qui m'avait tenue depuis toujours, depuis aussi loin que je m'en souvienne.

'Si Gui est en colère contre ses jeunes frères et sœurs, puis qu’il part, qui se réconciliera ? Gui veut les voir pleurer ?'

'Gui est l'aîné ici, donc Gui doit s'occuper des enfants plus jeunes. Je veux que Gui soit fort et qu'il puisse tout supporter. Gui ne veut pas être un héros pour ses jeunes frères et sœurs ?'

J'étais alors en colère contre une de mes jeunes sœurs, je lui avais crié dessus jusqu'à ce qu'elle pleure. Mais Mae Yai était le type de personne qui m'apprenait sans jamais utiliser une canne, pas même une fois. Elle m'avait appris à être patient et fort.

"Gui..."

"Mae Yai !" Je me levai immédiatement de mon siège sous le choc. Puis je vis que Mae Yai me regardait avec ses yeux doux.

Je réalisais maintenant à quel point Mae Yai avait changé physiquement. Mais il y avait quelque chose qui ne changeait jamais, peu importe le temps écoulé.

Ses beaux yeux et son sourire...

J'aidai Mae Yai à ajuster le lit. Et je remarquai qu'à part ses yeux et sa bouche... certaines parties de son corps ne bougeaient pas du tout.

"Comment vas-tu ?..."

Mae Yai parlait d'une voix faible, ce qui m'obligea à me rapprocher d'elle pour mieux entendre. Je ne voulais pas que Mae Yai se répète car il semblait qu'elle avait besoin de beaucoup de force pour dire chaque mot.

"Je vais bien..." Je posai ma main sur sa joue puis je lui fit un sourire.

"Bien..."

"Mae Yai, il faut manger et prendre tes médicaments d'abord. Gui a beaucoup de choses à te dire." Je pris un bol de nourriture et le posai sur mes genoux. J'essayai d'empêcher ma main de trembler puis je remuai la nourriture jusqu'à ce qu'elle soit assez liquide pour que Mae Yai puisse la manger. "Mange doucement."

Je l'aidai à se nourrir et lui essuyai doucement la bouche. Elle continua à me regarder tout en me faisant un sourire chaleureux qui ne semblait pas faible. Après que je l'avais nourrie pour la cinquième fois, elle voulut arrêter de manger. Mais l'infirmière avait dit que Mae Yai pourrait manger beaucoup aujourd'hui. Cependant, je devais lui donner les médicaments après le repas, même si elle ne mangeait que cinq fois.

"Tu voulais parler... avec moi ?"

"Oui, Mae Yai." Je saisis à nouveau la main de Mae Yai et j'essayai de lui offrir mon sourire le plus naturel.

"Dis-moi..."

"Est-ce que Mae Yai veut écouter à propos de Gui ?" Je lui demandai en souriant, en frottant doucement ses joues et en lui faisant un regard suppliant que je tenais du husky. Mae Yai ne répondit rien, mais elle me regarda comme si elle disait oui.

"Quand je suis entré à l'université, c'était difficile. Mais grâce à Khun Jaidee, le propriétaire du dortoir m'a permis d'y vivre. Pendant ma première année, Gui a dû beaucoup travailler pour pouvoir à nouveau venir voir Mae Yai. Je travaillais dans un café, je faisais la vaisselle dans un restaurant, je livrais des marchandises aux clients et j'étais chargé de nettoyer les chambres pour les étudiants... il y a eu un moment où le derrière de Gui était coincé dans les toilettes mais heureusement il a pu s'échapper à temps." Mae Yai me regardait avec des yeux amusés mais aucun rire ne sortait de sa bouche... probablement qu'elle n'avait plus la force de rire. Mais cela suffisait pour me faire sourire.

"Gui est aussi une Lune de l'Université." Je ne savais pas ce que les seniors avaient vu en moi. "J'étais tellement timide quand j'ai chanté pour le concours de talents. Quand j'ai eu le titre, j'étais confus." Je ris en repensant à cet événement alors que Mae Yai continuait de me regarder comme avant. "Gui a continué d'économiser de l'argent. C'est bien que j'ai eu une bourse d'études pour ne pas avoir à payer les frais de scolarité. Puis, par la suite, je n'ai travaillé qu'à un seul endroit. Le salaire était bon, j'ai pu gagner un peu d'argent supplémentaire parce que le magasin appartenait à mon senior de code. Gui pensait que d'ici la quatrième année, j'aurais assez d'argent pour rendre visite à Mae Yai. Gui emmènera Mae Yai manger des plats délicieux. On ira à tous les endroits où Mae Yai voudra aller..."

"On ira ensemble Mae Yai. Gui veut aussi écouter Mae Yai me parler..." Je fermai les yeux quand je vis que le sourire avait disparu du visage de Mae Yai. Ces yeux qui me regardaient étaient pleins de tendresse qui me donnait l'impression que mon cœur se brisait.

"Gui..."

"Oui, Mae Yai ?" J'ouvris à nouveau les yeux tout en serrant la main de Mae Yai et en lui souriant comme d'habitude.

"Continue... raconte ton histoire."

"Qu'est-ce que Mae Yai voudrait entendre ?"

"Heu...." Soudain, sa voix disparut. Je regardai Mae Yai qui essaya d'ouvrir sa bouche à plusieurs reprises pour faire entendre sa voix forte en vain... Je ne pouvais que me forcer à sourire même si mon cœur tremblait. "...heureux."

Le bonheur...

L'image d'une personne apparut dans mon esprit.

"Gui a rencontré quelqu'un au début du semestre de la quatrième année. Il est venu acheter un café. Mais je lui ai suggéré de le remplacer par un lait chaud. Il m'a dit que s'il ne buvait pas de lait chaud, il ne pouvait pas dormir... c'est un enfant de première année. Il a toujours un visage impassible et endormi. Mais quand il est avec Gui, il aime se comporter comme un chien de traîneau..." Je ris quand je me souvins qu'à l'époque, il se comportait comme un chien, il marchait et suppliait. "Il s'appelle Solo, il est en première année à la faculté de musique."

"Dans cinq jours, il viendra ici pour retrouver Gui. Gui voulait qu'il vienne rendre visite à Mae Yai."

"...Amoureux ?"

"Oui... nous sommes amoureux." Je souris puis je serrai doucement la main de Mae Yai. "Mais on dirait que son père ne veut pas que nous soyons ensemble. Il est le seul héritier d'une personne de haut rang na Mae Yai."

"Ne sois pas..."

Ne sois pas d'accord.

"Gui ne le sera pas." Je lui dis quand je réussis à deviner ce qu'elle essayait de dire. "Nous nous aimons, donc nous nous battrons ensemble. S'il ne lâche pas ma main, alors Gui ne lâchera jamais sa main. Tout comme ce que Mae Yai a enseigné à Gui."

'Ne cherche pas d'excuses juste parce que nous sommes incompétents.'

"Si Gui est un enfant incompétent, alors comment serait Mae Yai ?" Je me levai de mon siège pour ajuster le lit afin que Mae Yai puisse s'allonger. Je souris quand je vis de la fierté dans ses yeux.

"Téléphone..."

"Téléphone ? Pourquoi, Mae Yai ?"

" Je veux parler... "

"Tu veux parler avec So ?... Mae Yai peut attendre que So arrive ici en premier. Juste cinq jours de plus..."

"Ce ne sera pas fait à temps... "

"Mae Yai, repose-toi d'abord. Demain, on appellera So." Je coupai ce que Mae Yai allait dire. Et je la couvris avec une couverture.

Je connaissais tellement bien Mae Yai... Je pouvais comprendre le sens que ses yeux, son sourire et les mots brefs essayaient de me transmettre.

Je n'étais pas encore prêt... pas maintenant.

-------------------------------------------------

RRRRRRrrrrrrr

Je détournai les yeux de Mae Yai qui dormait depuis un moment déjà pour les fixer sur le téléphone qui vibrait. Le nom qui s'affichait à l'écran me fit sourire.

"Sawadee Krap".

[Guitare, allume la caméra].

Je branchai mes écouteurs puis allumai la caméra comme Solo me l'avait demandé. De l'autre côté, l'image trembla pendant un moment avant qu'il n'apparaisse. On aurait dit qu'il avait trouvé un coin pour poser son téléphone. Et d'après ce que je vis, c'était probablement sur la tête du lit. Il semblerait qu'il était allongé sur le ventre, sa main reposait sous son menton sur le lit, tout en me regardant.

[C'est la première fois que je passe un appel vidéo.]

Si Solo n'avait pas payé un service Internet pour moi, nous n'aurions pas pu nous parler comme ça. Mais avant de partir, j'avais secrètement mis un peu d'argent dans son portefeuille. Finalement, c'était comme si nous en avions tous les deux payé la moitié.

[Où est mère ?]



"Déjà endormie." J'en profitai pour cacher mon triste sourire en tournant la caméra vers Mae Yai pour que Solo la voie. Après avoir pris une profonde inspiration, je retrouvai mon sourire normal avant de remettre la caméra vers le canapé où j'étais assis.

[Pas encore endormi ?]

"Pas encore. Comment c'est pour toi là-bas ?"

[Tout à l'heure, j'ai emmené Kao manger du shabu... il a mangé plus qu'un cochon ne mangerait.]

"C'est bien." Je ris doucement quand j'entendis la fin de la phrase où Solo se plaignait.

[Est-ce que P rit vraiment ?]

"Vraiment..."

[P pense probablement que je n'ai pas remarqué le sourire triste de Guitare, n'est-ce pas ?]

Solo posa son menton sur l'oreiller, puis fronça les sourcils et eut un air malheureux.

"Je ne peux rien te cacher du tout. Désolé na." Je traînai ma voix pour me réconcilier avec lui et finalement le chien leva le coin de sa lèvre un peu comme un sourire.

[C'est probablement grâce à l'affaire Kao que je peux faire sourire Guitare.]

"Si tu veux être reconnaissant, alors peut-être que demain, Solo pourrait lui acheter un plat de porc."

[Il se lamentait de vouloir manger au Oishi Grand...] Solo fit une tête d'enterrement et semblait déjà connaître son avenir.

"C'est bien. Maintenant, P peut dire en toute confiance que Solo a mangé son repas. Mais manger au Oishi Grand serait une perte d'argent..." Je m'interrompis quand je me rendis compte que l'autre homme me répondrait. Mais il semblerait que le temps me manque pour arrêter...

[Je suis riche.]

"Tu as déjà dit ces mots trois fois." Je me retins de rire jusqu'à ce que mon estomac me fasse mal. Peut-être que c'était juste une petite phrase, mais quand il disait 'Je suis riche", ça me semblait vraiment agaçant.

[C'est vrai. Et il y a autre chose...]

"Qu'est-ce que c'est ?"

[A chaque fois que je le dis... ça fait sourire Guitare.]

Ah...

C'était vrai aussi...

Je souris vraiment.

"Merci."

[Oui...comment va mère ?]

"Il semble qu'elle n'ait plus la force de bouger. Et maintenant elle a besoin de dormir pour se reposer."

[Guitare...]

"Oui ?" Je fis un sourire au husky comme s'il disait que tout allait bien. Ses yeux semblaient inquiets, mais il ne demanda rien de plus. "Elle voulait aussi parler avec So."

"Elle me connaît ?" Les yeux de Solo paraissaient grands et semblaient excités comme ceux d'un petit enfant.

"P lui a dit."

[P lui a dit que je suis beau et riche ?] Il dit ça en souriant du coin de la bouche comme s'il s'exhibait.

"Qui dirait ça ?" Je ris à nouveau puis je vis que l'autre homme souriait et semblait satisfait. Je compris alors immédiatement que s'il prononçait ces mots exagérés, c'était pour me faire sourire.

"Demain, tu as un examen ?"

[Non... mais j'ai une répétition de musique. Et je vais avoir des ennuis avec Kao qui me traîne pour acheter de la nourriture, comme Guitare lui a ordonné de le faire.]

Le husky fit la moue et il avait l'air tellement adorable que j'avais envie de lui caresser la tête. Malheureusement, il était trop loin pour le faire maintenant.

[C'est bien que je sois si riche.] Je fis semblant d'être agacé en me mordant les lèvres. Mais au lieu d'avoir peur, il leva les yeux et sourit.

"Demain, si Mae Yai se réveille, P t'appellera."

[J'ai vraiment hâte de la voir.]

"..." Je ne répondis rien quand j'entendis ces mots significatifs que j'avais dit à Mae Yai auparavant.

[Allume la caméra pour que Mae Yai puisse voir. Peut-être qu'elle ne peut pas supporter de voir le visage du père du chien, son beau-fils.] Il semblait que Solo connaisse la signification de mon silence, mais il osa dire ces phrases.

"Qu'entends-tu par père du chien et beau-fils ?"

[Guitare est la mère du Chien. Donc je dois être le père du Chien.]

"P n'est pas un chien." Je me plaignis doucement.

[C'est peut-être vrai... mais pour ce qui est du gendre, je suis son gendre.]

"Depuis quand es-tu devenu son gendre ?"

[Maintenant ce n'est pas possible... mais demain peut-être.] La personne qui était à l'écran en face de moi fit un sourire confiant.

"Qui te l'a permis ?" Je demandai d'une voix féroce, mais nous souriions tous les deux.

[Attendons et nous verrons.]

"Ok... Voyons voir."

On se regardait dans les yeux en parlant de choses insignifiantes comme toujours. L'histoire de Solo qui frimait à propos de son examen. L'histoire de Kao qui mangeait du shabu et qu'il en avait tellement mangé qu'il avait dû s'appuyer contre le dossier de la chaise, de sorte que la serveuse le regardait à peine. L'histoire de moi mangeant la nourriture de l'hôpital alors qu'il faisait froid, ce qui fit dire à Solo que c'était mauvais. Il n'y avait pas un seul jour où nous ne nous parlions pas beaucoup. Et ça me faisait du bien de l'avoir.

Je regardai silencieusement le visage de la personne qui dormait à l'écran. J'avais vraiment envie de toucher ce visage, mais pour l'instant je ne pouvais que toucher l'écran. Cette distance me torturait. Mais le simple fait de regarder son visage, même si c'était seulement à travers l'écran, me permettait d'oublier la douleur dans mon cœur.

Je me penchai dans le canapé pour dormir tout en tenant mon téléphone et en regardant le visage de l'autre homme endormi. J'espérais que ce bonheur puisse guérir mon cœur pour me sentir un peu mieux plus vite.

'Gui doit être fort na mon fils.'

Mais quand Gui pourrait-il être faible et ne pas avoir à être fort, Mae Yai ?


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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:03



Chapitre 29
Je me réveillai tôt le matin, même si la nuit dernière j'avais veillé tard en regardant le husky dormir. L'infirmière me dit que les personnes âgées comme Mae Yai dormaient beaucoup. Parfois, elles ne se réveillaient pas à l'heure. J'avais eu peur que Mae Yai ne se réveille la première et ne se rende compte que personne d'autre n'était là. Alors c'était bien qu'elle ne se soit pas encore réveillée. Cependant, à la place, c’était moi qui dormais à peine.

L'infirmière apporta le petit déjeuner puis sortit. Peu de temps après, Mae Yai se réveilla et me vit à côté d'elle et sourit. Après avoir fini de lui donner son petit-déjeuner, je m'assis et lui pris la main comme hier.

"Aujourd'hui, Mae Yai a l'air plus radieuse." Je lui essuyai la bouche et lui souris parce que, mis à part le fait qu'elle souriait plus qu'avant, elle avait aussi l'air très heureuse.

"Solo ?..."

"Il vaut mieux attendre qu'il appelle d'abord. Gui a peur qu'il dorme encore." Je souris joyeusement parce que Mae Yai semblait énergique aujourd'hui.

RRRRRRRrrrrr

"En parlant de lui. Le voilà qui appelle." Je tendis le téléphone pour que Mae Yai puisse voir. J'appuyai pour recevoir l'appel et je mis le haut parleur. Dès que je le vis à l'écran, je ris presque aussitôt.

[Prêts ?]

Solo était habillé d’une chemise bleue. Il était assis sur une chaise devant une table. Ses mains avaient l'air vigoureuses et il tenait le col de sa chemise comme s'il avait peur qu'il se froisse. Et comme je pouvais le voir, il semblait plus soigné et plus intelligent qu'il ne l'était en temps normal.

"C'est quoi ces vêtements ?"

[Au début, je voulais porter un costume... mais j'ai eu peur que Mae Yai pense que j’étais trop habillé].

"Tu es bien habillé. Pas besoin de porter un costume." Je ris, puis je jetai un coup d'œil à Mae Yai et je vis qu'elle souriait et était de bonne humeur. Il semblait que Solo ne sache toujours pas que j'avais déjà allumé le haut-parleur pour que Mae Yai puisse l'entendre aussi.

[Elle ne s'est pas encore réveillée ?]

"Elle dort encore... peut-être," lui répondis-je, puis je me déplaçai pour m'asseoir auprès de Mae Yai, j'allumai la caméra pour qu'il nous voie tous les deux. Les yeux du husky s'élargirent et il se redressa immédiatement. Il avait l'air tellement tendu que cela me fit rire à gorge déployée.

[Guitare me taquine.] La personne qui venait de comprendre que j'avais allumé le haut-parleur depuis le début fronçait maintenant les sourcils.

"P ne le fait pas."

[Bien...Sawadee Krap Mère.] Solo leva humblement ses mains pour faire un waai avec respect. Même s'il souriait rarement, il avait toujours un petit sourire au coin de la bouche sur son visage calme et maintenant, il avait l'air dix fois plus poli que d'habitude.

"Sawadee kha mon cher." Répondit Mae Yai avec tendresse.

"Mae Yai a beaucoup parlé aujourd'hui, donc... son visage aussi a l'air plus lumineux." Je me montrai à la personne sur l'écran.

Solo ne répondit rien, il regardait juste en silence le visage de Mae Yai. Son visage était plein d’inquiétude ce qui me fit lentement arrêter de sourire. Pourquoi agis-tu comme ça ? Tu es censé être heureux, non ?...

[Guitare a dit que mère voulait me parler ?]

"Faire...quoi ?"

"Mae Yai demande ce que tu fais." J'aidai à expliquer ses paroles en essayant de ne pas voir le visage inquiet de Solo et en ne voulant pas y penser à nouveau.

[Je n'ai rien fait. Je me suis réveillé à cinq heures du matin, puis j'ai pris une douche et me suis habillé. Tout à l’heure, je sortirai pour m'entraîner à la musique.]

"Cinq heures du matin ?... "

[J'avais peur que si je n'étais pas présentable, mère refuse de me donner son fils.]

"So !" Je rougis. Mes oreilles devinrent rouges en regardant la personne qui souriait sans honte.

[Quel âge avez-vous, mère ?]

Je me remis sur pied et me tus en les laissant parler tous les deux.

"Neuf...deux."

Pas besoin de dire que le husky était choqué, même moi je l’étais. À ce propos, je... comment pourrais-je oublier Mae Yai au point de ne pas connaître son âge exact.

[Guitare avait fait une supposition juste alors.]

"Je suis désolé." Je connaissais juste l'âge approximatif de Mae Yai. Je ne lui avais jamais demandé quel âge elle avait exactement...

[Guitare n'a rien fait de mal... Mère a l'air plus jeune que son âge. Même moi je pourrais facilement me tromper...na ?] Le husky mit sa main sous son menton puis sourit.

"Merci..."

Merci de me faire me sentir mieux.

[Mère, as-tu déjà mangé ?]

"Déjà..."

"Les aliments n'ont pas l'air appétissants du tout." Dis-je alors en tournant la caméra vers le bol de riz qui était posé à côté du lit.

[Rien qu'en le regardant, je sais déjà que la nourriture n'a pas bon goût.] Dit celui qui ne pouvait qu’imaginer le goût de la nourriture...

"Comment c'était, Mae Yai ?" Je me tournai pour demander directement quelques commentaires de la personne qui avait mangé la nourriture.

"Fade..."

[Comme je le disais.]

"So, prends soin de toi pour ne pas avoir à manger la nourriture de l'hôpital."

[Je vais laisser Guitare s'occuper de moi.]

"So..." Je criai son nom et ma main qui tenait le téléphone trembla. Quant à l'effronté, il souriait joyeusement... tout ça devant Mae Yai.

[Je veux rencontrer mère rapidement... mais j'ai encore un examen à passer.] Solo se détourna de moi et regarda Mae Yai à la place. Elle regardait l'écran tout en souriant sans rien dire. Et je me dis que Mae Yai aimait elle aussi ce husky qui n'était pas différent de moi.

"Va étudier..."

[Pas besoin d'étudier. Il ne reste plus qu'un examen. Je disais tout à l'heure que j'irai à l'entraînement musical plus tard, d'accord. En fait, je répète pour cet examen].

"Tu es déjà doué." Je taquinai la personne qui se considérait toujours comme mauvaise, ce qui lui fit froncer les sourcils et se plaindre.

[Je ne peux pas faire de musique thaïlandaise. C'est très difficile. Je me suis entraîné pendant des semaines et je suis toujours mauvais à ça.]

Quand il vit mon sourire, le husky devint plus grincheux. Mais après moins de dix secondes, il se transforma en un sourire à la commissure de ses lèvres... quelle ruse, jusqu'à en avoir la chair de poule.

"So, qu'est-ce que tu regardes ?" Je lui demandai quand je pensais que Solo regardait bizarrement derrière l'écran.

[Mae Yai peut-elle bien voir ?]

Je me tournai pour regarder Mae Yai parce que je n'en étais pas certain. Il semblerait qu'elle sache où et comment se trouvaient les choses, mais je n'étais pas sûr qu'elle puisse voir clairement.

"Clair...assez clair."

"Elle a dit qu'elle voyait assez bien... So, qu'est-ce que tu veux faire ?"

[Alors... je vais lui montrer ça.] Et quand la caméra se tourna vers l'écran d'ordinateur, j'ouvris les yeux en grand au moment où je vis ce qui était affiché sur l'écran.

"So..."

[Mère, ce jour-là, Guitar était grincheux parce qu'il a été obligé de se réveiller à cause de son téléphone qui n'arrêtait pas de sonner. Quand il s'est réveillé, il était en colère contre moi...]

"Chien fou !"

La photo sur l'écran, que Solo laissait Mae Yai regarder, était la photo que ce husky avait prise quand je m'étais réveillé parce que mon téléphone émettait des sons à cause des notifications de la page Facebook. C'est une photo de moi avec des cheveux en désordre, des yeux rouges et un visage maussade qu'il ne m'avait pas autorisé à supprimer.

[C'est vraiment mignon.]

Après cela, nous avons continué à parler pendant un moment. Lui et Mae Yai ont continué de discuter, son visage avait l'air plus lumineux et de bonne humeur. Le plus important, était qu'elle regardait plus Solo qu'elle ne me regardait moi.

Je suppose que j'allais bientôt être abandonné...

[Mère...] dit Solo d'un ton sérieux. Cette paire d'yeux paraissait tellement résolue. Il les tourna vers moi puis me regarda dans les yeux comme s'il me demandait un appui moral avant de se retourner pour fixer Mae Yai qui l'observait avec douceur.

"..."

[Guitare et moi, on ne se connait pas depuis longtemps. Mais quelqu'un m'a dit que si c'est le véritable amour, il n'y a pas besoin de raison ni de temps. Soit nous sommes assez courageux pour aller chercher la personne, soit nous réfléchissons à la raison et la laissons partir... J'avoue que je ne sais pas encore tout sur Guitare. Je ne connais pas tout ce que Guitare aime et n'aime pas... mais je crois que désormais, nous allons apprendre à nous connaître en passant du temps ensemble tous les jours...]

"..."

[Je sais que j'ai des soucis. La question concernant mon père n'est pas encore claire. En ce qui concerne l'avenir aussi, en plus je suis plus jeune que Guitare... mais je suis perséverant.] Il se tourna pour me regarder un moment puis sourit comme s'il me disait qu'il était désolé.

"..."

[Je ne sais peut-être pas ce que notre avenir nous réserve. Mais je veux promettre une chose à ma mère...]

"So..." Je ne pouvais rien dire de plus parce que c'était si bouleversant qu'aucun mot ne pouvait décrire ce que je ressentais à ce moment-là.

[Quoi qu'il arrive, je serai toujours aux côtés de Guitare.]

"..."

[Laissez-moi m'occuper de Guitare na krap.]

Solo me regardait comme s'il soulignait que ce qu'il avait dit hier était sérieux...

Je regardais le visage de la personne à l'écran avec des yeux ébahis. J'avais l'impression que ma vision était devenue trouble, alors il fallut que je ferme les yeux pour la cacher. Mae Yai regarda Solo avec attention et dit...

"Ok...alors je te le confie na."

...Ne t'inquiète pas.

[Comment ça va, Guitare ?]

"..."

[Guitare ?... Guitare !]

"Oui ???..." Je fus surpris puis je levai les yeux vers l'écran du téléphone lorsque l'autre personne cria.

[Y a-t-il quelque chose qui ne va pas ?]

"Rien..." Je lui fis un sourire. Mais j'étais persuadé que Solo savait que quelque chose n'allait pas avec moi. Il leva la main et se gratta la tête comme quelqu'un qui ne pouvait rien faire avant de finalement regarder l'écran et sourire.

[Je suis ton gendre, mère.]

"..." Je regardai en silence la personne qui bombait le torse comme si elle se pavanait. Ou devrais-je dire que je ne trouvais rien de mieux à lui répondre ? Comment réagir lorsqu'il parlait de façon enjouée comme ça...

"So..." Mae Yai appela la personne à l'écran avec une voix douce. Mais je sentis qu'elle avait l'air plus gaie qu'avant.

[Oui, mère.]

"...Allez." Mae Yai essaya de s'exprimer. Mais sa voix semblait disparaître jusqu'à ce que je ne puisse plus rien entendre pour interpréter. Je me mordis la lèvre en regardant Mae Yai. Je me rappelai de sourire alors qu'en fait, j'avais envie de pleurer. "Avec lui..."

[Que dit mère, Guitare ?]

"Elle dit aller... Ça veut dire que P et Solo doivent aller là où elle habite sur la colline." Je lui expliquai puis je regardai Mae Yai. En utilisant ma main libre pour toucher doucement sa main. "Gui ne peut pas y aller... Gui doit s'occuper de Mae Yai."

J'évitai de regarder Mae Yai dans les yeux quand nos regards se croisèrent... C'était comme si elle voulait que je comprenne clairement ce qu'elle voulait dire.

[J'y emmènerai Guitare, mère.]

"So !" Je me tournai pour crier le nom de Solo d'une voix tremblante, ressentant une chaleur au coin de mes yeux comme si ça brûlait.

[Ne pleure pas, Guitare... ne pleure pas quand je ne suis pas là.] Solo me regardait avec des yeux tristes. Je fermai les miens, je ne voulais pas que des larmes coulent. Je ne voulais pas accepter quoi que ce soit.

Même si je savais que Solo et moi avions compris ce qui allait se passer... seulement je ne pouvais pas l'accepter. Quant à Solo, il savait bien qu'il devait venir tenir sa promesse à Mae Yai.

J'étais égoïste...

------------------------------------------------

J’étais descendu pour trouver quelque chose à manger parce que Mae Yai refusait de me regarder. Quand l'infirmière vint apporter le repas, elle souriait et me dit que Mae Yai était sans doute en colère contre moi parce que je refusais de manger. Finalement, je me rendis à la cafétéria, au rez-de-chaussée de l'hôpital, pendant que l'infirmière prenait soin de Mae Yai.

Je n'avais pas du tout envie de manger. Mais comme Solo m'avait appelé pour me demander de le faire, finalement, je me commandai quelque chose. Il m’avait aussi dit que si je n’y arrivait pas, alors manger quelque chose de sucré ou boire une tasse de cacao serait bien. Je l’écoutai parce que je ne voulais pas qu'il s'inquiète davantage.

Solo raccrocha parce que des personnes étaient arrivés pour la répétition de musique et il me dit qu'il rappellerait plus tard dans la soirée. Maintenant, je ne pouvais que m'asseoir et regarder dehors par la fenêtre sans but. J'avais l'impression que beaucoup de pensées que je ne pouvais pas décrire tournaient dans ma tête. Mais quand j'essayais d'y penser, il s'avérait que mon esprit était complètement vide.

"Excusez-moi, on peut s'asseoir ici ?"

Je me tournai pour regarder le propriétaire de la voix avec des yeux indécis. Je vis une grand-mère assise dans un fauteuil roulant et, à côté d'elle, une jeune fille avec une queue de cheval portant un uniforme scolaire qui leva les mains pour me faire un waai.

"Oui, vous pouvez."

La jeune fille poussa en premier le fauteuil roulant de sa grand-mère vers la table avant de s'asseoir sur une chaise en face de moi et me fit un sourire.

"Vous êtes venu rendre visite à un parent, mon cher ?"

"Oui, grand-mère." Je hochai la tête et essayai de lui faire un sourire.

"Si tu ne veux pas sourire, alors ne souris pas. Grand-mère comprend." Elle rit, de bonne humeur. Quant à la jeune fille, elle souriait sans rien dire.

"C'est délicieux...P te le donne." Je poussai une assiette de dessert auquel je n'avais pas touché jusqu'à la jeune fille. Elle secoua la tête et la repoussa vers moi. Elle leva la main, la pointa vers sa bouche puis la pointa vers moi.

"Elle te dit de manger... parce que tu n'as rien mangé depuis ce matin."

"C'est si évident ?" J'essayai de rire, mais le rire qui sortit avait l'air enroué...

"Elle peut le voir... même un enfant grand comme ça peut le savoir."

"Elle doit avoir peur de moi... elle ne parle pas." On se regardait et on souriait seulement. Ça faisait bizarre d'être observé comme ça par une personne plus jeune, c'était comme si on me reprochait de refuser de manger.

"Ma petite-fille, N'Moh, ne peut pas parler. "

"Elle ne peut pas parler ?" Je me retournai pour regarder la grand-mère, surpris. Elle me fit un signe de tête et me sourit gentiment.

"Elle est muette depuis la naissance... Grand-mère souffre aussi d'une maladie cardiaque." Grand-mère toucha la tête de N'Moh avec des gestes de compassion. "La vie était pleine d'incertitudes..."

"..." Je tournai les yeux pour regarder par la fenêtre. Je vis une infirmière descendre d'une ambulance avec le lit d'un patient. Non loin de l'ambulance, il y avait un grand-père et une grand-mère qui marchaient main dans la main vers leur voiture. Il y avait aussi des enfants qui pleuraient en serrant leurs parents dans leurs bras.

"Des gens sont nés, ont vieilli, ont souffert et sont décédés... c'est la nature de la vie."

Je me retournai vers la grand-mère et elle me regardait toujours avec des yeux doux... de la même façon que Mae Yai me regardait toujours.

"Les personnes laissées derrière souffrent peut-être... mais tu penses que la personne qui meurt ne ressentira rien du tout si ceux qu'elle aime ne veulent pas la laisser partir ?"

"..."

"On ne peut forcer personne à rester avec nous pour toujours..."

"..."

"Mais on peut toujours passer le temps qu'il nous reste avec eux, mon cher."

Après ça, je retournai dans la chambre de Mae Yai avec le cerveau rempli des mots de la grand-mère que je venais de rencontrer. Elle avait déclaré que je ne pouvais pas argumenter contre ça, car la vérité était que je devais l'admettre et l'accepter...

"Mae Yai ne dort toujours pas ?" Je me retournai pour remercier l'infirmière qui sortait de la chambre avant d'aller voir Mae Yai. Elle avait l'air plus douce que jamais.

"Solo ?..."

"So est allé à la répétition de musique... Est-ce que Mae Yai aime So plus que Gui maintenant ?" Je fis semblant de me renfrogner, mais je souris quand je vis que ses yeux brillaient comme si elle était amusée.

"Oui...

" C'est pas grave... Gui est d'accord si c'est So." Je ris alors en appuyant ma tête sur le lit, et en plaçant sa main contre ma joue gauche. "Puisque mère n'a pas encore dormi, Gui va avoir une longue conversation avec Mae Yai."

"Ok..."

J'aimais raconter des histoires à Mae Yai pour qu'elle les écoute. Quand je lui racontais des histoires sur Solo, elle me regardait toujours avec des yeux pétillants. C'est ce qui me poussa à choisir de lui raconter des histoires sur lui. Quand je me plaignais qu'elle ne voulait écouter que des histoires sur Solo, elle avait l'air de ne pas nier quoi que ce soit.

C'était peut-être parce que chaque fois que je racontais des histoires sur Solo... j'avais l'air très heureux.

"So a un meilleur ami nommé Kao... ce gamin est vraiment un gamin pénible. Gui se demande vraiment comment une personne qui se trouve aux côtés d'un enfant gentil peut être ce genre de personne..."

L'atmosphère dans la chambre était maintenant pleine de bonheur. Mae Yai n'avait répondu qu'avec des mots courts. Même si la lumière diminuait lentement, elle m'avait quand même écoutée.

"Ce gamin a dit à Solo de fouiller le portefeuille de Gui... il lui a dit de vérifier s'il avait déjà quelqu'un ou non, car quand les gens ont quelqu'un, ils ont tendance à mettre une photo dans leur portefeuille. Ce qui est drôle, c'est que l'idée est venue de la mère de Kao et qu'il a poussé tous ses amis à y croire..."

Mae Yai semblait heureuse quand je parlais de Kao. Même s'ils ne se rencontreraient jamais, il semblait que ce gamin était déjà devenu son chouchou.

[Bien, notre lapin est ennuyeux mais adorable ! ]

"Gui a aussi des tasses assorties. Solo les a achetées et voulait que nous les utilisions ensemble. La tasse de Solo est un chien à col bleu alors que le mien est rose. Comme nous avons des tasses assortis, je dois boire du lait chaud avec So tous les soirs, Mae Yai..."

Les yeux de Mae Yai qui me regardaient fixement avaient l'air légèrement baissés. Mais je pouvais toujours voir une étincelle de bonheur dans son regard. Et c'était sans doute la raison pour laquelle je pouvais encore sourire et continuer à parler.

"Mangeons d'abord avant de continuer à parler."

Comme hier, l'infirmière apporta la nourriture. Je lui souris quand je constatai qu'elle regardait Mae Yai avec inquiétude. Elle ne dit rien, sauf qu'elle me dévisagea comme si elle m'encourageait avant de sortir de la pièce. Elle remarquait probablement qu’aujourd'hui Mae Yai n'avait pas du tout dormi depuis son réveil ce matin... parce que normalement elle dormait beaucoup.

Je nourris Mae Yai comme précédemment. Mais cette fois-ci, elle ne mangea que deux bouchées, puis elle arrêta. Je ne lui demandai pas de manger plus, comme hier, à la place, je choisis de poser le plat, puis de lui tenir la main et de continuer à lui raconter des histoires.

"Gui va faire un stage à Phuket, Mae Yai..."

Je continuai à parler même si Mae Yai ne me répondait pas. Ses yeux pétillants devenaient peu à peu ternes et ses lèvres ne s'ouvraient plus.

"Mae Yai a déjà sommeil ?" Ma voix tremblait alors que je pensais pouvoir la contrôler correctement. Même mon corps se mit à trembler sans aucune raison.

Je levai sa main et la posai contre ma joue, puis je fermai les yeux.

"Gui ne veut toujours pas que Mae Yai s'endorme."

Parce que si tu t'endors cette fois...

"Mae Yai ne peut pas dormir."

Tu ne te réveilleras probablement plus.

"Gui..." La voix de Mae Yai semblait si douce et si frêle que je l'entendis à peine.

"Oui ?..." Je lâchai doucement ses mains que j'avais gardées toute la journée, puis je me levai et me penchai jusqu'à ce que mon oreille soit près de ses lèvres.

" Hmm ?... "

Je fermai les yeux et serrai mon poing jusqu'à ce que ça me fasse mal.

"Laisse..."

"..."

"Laisse...moi partir na mon enfant."

.

.

"Pourquoi Booboo doit partir, Mae Yai ?.. Booboo n'aimait plus Gui ?"

"Booboo est vieux. Il est temps pour Booboo de partir, mon chéri."

"Mais il est seul."

"Est-ce que Gui aime Booboo ?"

" Je l'aime."

"Est-ce que Gui veut que Booboo soit inquiet pour Gui ?"

"Je ne veux pas."

"Alors Gui doit laisser Booboo en paix."

"..."

"Booboo est épuisé. Gui n'a pas pitié pour Booboo ?"

"J'ai pitié."

"Alors laisse Booboo partir na mon chéri."

.

.

Suis-je vraiment égoïste ?...

Ça suffit...

Ça suffit maintenant...

"Oui, Mae Yai."


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Néphély
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:03



Chapitre 30
L'enterrement de Mae Yai fut très simple. Il ne fut pas très grand, avec plusieurs cérémonies en plus. Il n'y eut que quelques personnes qui assistèrent à l'enterrement. Deux personnes représentant le village en haut de la colline descendirent pour y assister, Khun Jay se précipita sur place dès qu'il apprit la nouvelle et les 3Kings arrivèrent le jour du décès de Mae Yai puis aidèrent à organiser les funérailles.

Le temps passa tellement vite que c'était déjà le jour de la crémation. Je me sentais vraiment vide à l'intérieur. Je ne pleurai pas, pas même une fois. Je pensais juste à rien....comme s'il n'y avait aucun désir de vivre.

Je passais chaque jour assis devant les présentoirs funéraires de Mae Yai en contemplant tranquillement sa photo en noir et blanc. Le soir, quand il était tard, je marchais en suivant les 3Kings et Khun Jay jusqu'à notre logement aménagé pour me reposer. Et comme je savais que tout le monde me regardait avec inquiétude, je leur souriais toujours en retour.

Solo m'appelait tous les jours. Il ne me demandait pas d'allumer la caméra, nous continuions juste à parler entre nous. Il me demandait comment j'allais et nous finissions par rester ensemble en silence sans raccrocher le téléphone. Il devait croire que je dormais, c'était pour ça qu'il ne disait rien. Mais en fait, je ne dormais pas de la nuit. Quand il apprit la nouvelle, Khun Jay me dit que Solo avait presque tout abandonné pour venir à mes côtés. A ce moment-là, je l'appelai immédiatement, je lui parlai d'une voix normale et ris comme si tout allait bien.

"Si tu ne passes pas ton examen et que tu viens ici, P va se fâcher."

"P va bien."

"P peut accepter le fait que Mae Yai soit partie."

Je me souvenais de ce que je lui avais dit. C'était ce que j'avais prévu de dire et j'avais choisi de le faire. Mais je ne savais pas pourquoi...

Chaque fois que j'étais seul, je...

So...

P voudrait que So soit là...

Mais je gardai cet égoïsme dans mon cœur aussi profondément que possible. Je ne permettrais jamais à Solo de quitter ses études à cause de moi.

Je pouvais supporter ça...

Je devais être fort.

Encore deux jours, et nous nous reverrions.

"Khun Gui."

"Oui, Khun Jay ?" Je répondis à la voix de Khun Jay qui venait de l'extérieur de la pièce. Puis je me regardai dans le miroir.

Mon reflet était celui d'un homme portant un costume totalement noir. Mes cheveux étaient naturellement bien coiffés aujourd'hui et à cause de cela, mon visage semblait plus pâle et fatigué comme si je pouvais m'effondrer à tout moment, et cela devenait de plus en plus évident chaque jour.

J'essayai de sourire, mais ça ne ressemblait pas du tout à un sourire. Je levai alors la main et tapotai doucement mon visage pour réveiller mes sens, puis j'essayai de sourire à nouveau.

Pas mal...

"Khun Gui ça va ?" demanda Khun Jay, inquiet, au moment où je sortais de la chambre d'hôtel.

"Oui." Je lui souris comme je m'étais entraîné. Je ne savais pas si c'était bon ou mauvais parce qu'il ne pouvait pas me quitter des yeux.

"Khun Gui a l'air étrange."

"Je le pense aussi." Je ris et ma main bougea pour remettre ma cravate noire en place. "Je devrais remercier Pramuk de m'avoir trouvé un costume parfait comme je lui avais demandé…” Je voulais juste être présentable pour accompagner Mae Yai pour la dernière fois."

"Tu es superbe." Khun Jay sourit puis il leva sa main et serra doucement mon épaule comme s'il m'encourageait. "Elle doit être fière de toi."

Je restai silencieux car je ne savais pas quoi lui répondre. Je ne pouvais que regarder le sol parce que je ne voulais pas le regarder dans les yeux.

"Allons-y". Je me retournai et marchai vers l'ascenseur sans écouter ce que Khun Jay marmonnait.

"Dépêche-toi de venir, Khun Chaai... Il est en train de s'effondrer."

La photo de Mae Yai semblait lumineuse et joyeuse. Son aimable sourire se superposait aux images dans ma mémoire. Je frottai doucement le cadre de la photo devant le salon funéraire. J'entendais à peine la voix de celui qui m'expliquait le déroulement de la cérémonie. Je ne pensais à rien. J'avais la tête vide comme ces derniers jours.

"Gui... ça va ?" Hongtae avança et se tint devant moi, ses yeux étaient pleins d'inquiétude.

"Est-ce que quelque chose ne va pas ?" Même si je disais que ça allait, personne ne le croyait. Alors, à la place je le questionnai en retour.

"Viens voir qui arrive." Hongtae sourit puis il tira sur ma main pour avancer.

Un moment dans mon cœur, j'espérai que c'était la personne à laquelle je pensais. Mon cœur s’arrêta un moment de battre, puis l’instant d’après, il se remit à battre. Un vrai sourire apparut sans aucun hésitation sur mon visage et sans que je m'en rende compte.

Mais au moment où Hongtae lâcha ma main, mon sourire commença lentement à disparaître et se transforma en un simple sourire de courtoisie.

Ce n'était pas Solo...

" Tu te souviens ?" Hongtae se retourna en souriant puis s'approcha plus près.

Je vis un groupe de quatre ou cinq personnes qui se tenaient là tranquillement. Deux d'entre elles étaient des femmes aux cheveux longs, les trois autres étaient des hommes. Ils étaient tous habillés avec des uniformes scolaires. Et tous semblaient être plus jeunes que moi.

"P'Gui !" Une des jeunes filles se retourna et me vit. Elle cria mon nom avec force et se précipita vers moi avec des yeux rouges et gonflés comme si elle avait pleuré très fort.

Les quatre autres se retournèrent également et eurent l'air tout aussi choqués. Quand j'entrai dans la salle et que je m'approchai d'eux, je me souvins enfin.

"Prik ???..."

C’étaient les enfants qui vivaient avec moi à l'orphelinat et qui avaient été emmenés pour être adoptés. Ils avaient tellement grandi que je n'arrivais pas à les reconnaître.

"Comment avez-vous fait pour venir ensemble ? " Je la serrai dans mes bras alors qu'elle se mettait à pleurer à chaudes larmes. Même les hommes qui pensaient qu'ils avaient grandi essuyaient encore leurs larmes. Un seul d'entre eux était là, debout, avec des yeux rouges.

Je me ressaisis et essayai d'être fort puis de sourire pour réconforter mes jeunes frères et sœurs même si je ressentais plus de douleur que quiconque.

"Ne pleure pas... tout ira bien."

"P... n'es-tu pas triste ?"

Triste ?...

"P'Gui est si gentil....P ne pleure jamais depuis que nous sommes enfants. Je veux être aussi forte que P."

Non...

Je n'étais pas fort du tout.

J'étais juste...

"Alors arrête de pleurer. Mae Yai n'aimerait pas ça."

Juste, je n'étais pas fragile.

Je les emmenai s'asseoir et discuter dans le kiosque au bord de l'eau. Il restait encore un peu de temps avant que la cérémonie ne commence. Hongtae hocha la tête, car il comprenait et dit qu'il s'occuperait de tout. Prik et Khing pleuraient tout en me serrant dans leurs bras et refusaient de me lâcher. Les trois autres avaient les yeux rouges, faisaient semblant d'aller bien et me suivaient juste derrière.

"Ça va aller." Je leur caressai la tête. Et je leur dis à tous la même chose. Mais nous savions tous que ça n'allait pas.

Peut-être que la personne qui allait le moins bien, c'était moi.

"Arrêtez de pleurer et dites à P... comment ça va ?" Je demandai doucement. Prik et Khing, qui m'enlaçaient, s'éloignèrent lentement et essuyèrent leurs larmes. Elles prirent une grande inspiration et essayèrent de ne plus pleurer.

Tout le monde respectait encore mes paroles comme avant...

"La famille de Neung et Song est gentille. Notre père a appris la nouvelle par le professeur Nit, mais il n'a pas pu venir parce qu'il est à l'étranger. Neung et Song ont fini de passer leurs examens aujourd'hui. Alors nous sommes venus ici en toute hâte..." Neung et Song étaient des frères qui avaient été adoptés. Ils étaient maintenant agenouillés près de moi et me racontaient leur histoire d'une voix forte et claire. Je me souvenais du jour où ils étaient partis, ils pleuraient si fort et si intensément quand le professeur Nit et moi les avions emmenés avant de revenir à la maison, ce qui m'avait épuisé.

"Prik et Khing vivaient dans le même quartier, P'Gui... nous sommes voisins. Et nos parents sont aussi amis. Donc même quand on entrera à l'université, on pourra toujours se voir." Prik et Khing me serrèrent dans leurs bras comme quand nous étions encore enfants. Elles étaient passées de petites filles qui aimaient pleurer à de belles femmes.

"Et Korn ?" Je me tournai vers le plus grand garçon qui était appuyé contre un pilier et restais silencieux depuis le début. Mangkorn était le dernier enfant à avoir quitté l'orphelinat car il n'avait qu’un an de moins que moi. Il était le seul à savoir et à comprendre tout ce que je ressentais.

" Ça va bien." Il répondit brièvement puis détourna son visage comme s'il ne voulait pas me regarder.

Il était toujours le même...

Je me levai de mon siège puis je me dirigeai vers le garçon qui était dorénavant plus grand que moi. Je ne pouvais pas croire que c'était le même enfant qui me suivait partout, qui était tellement borné, qui aimait se montrer dur, mais qui était plus gentil avec les jeunes enfants qu'avec n'importe qui.

J'appuyai la tête de Mangkorn sur mon épaule. Son corps était raide et intense, mais il ne résista pas.

"Si tu veux pleurer, alors pleure... P est là." Dès que je lui en donnai la permission, le corps de celui qui était raide en permanence relâcha son poids sur mon épaule. La chaleur et l'humidité sur ma chemise me firent réaliser que l'autre personne pleurait. Il s'accrocha à mon blazer et les pleurs s'intensifièrent au point que les autres se mirent à pleurer de nouveau.

Même un enfant farouche comme Mangkorn pleurait encore...

Il fallut un certain temps avant que tout le monde arrête de pleurer. Je m'assis et les regardai parler tranquillement, même si leurs yeux semblaient gonflés et rouges, c'était agréable de voir que tout le monde pouvait sourire.

"Où avez-vous entendu la nouvelle ?" Je me retournai pour leur demander quand je vis qu'ils commençaient à être silencieux.

"Nous l'avons tous appris du professeur Nit." Répondit l'un d'eux à ma question.

Ce n'était pas étrange.... habituellement c'était le professeur Nit qui était responsable du contact avec les familles. Lorsqu'elle avait appris que l'orphelinat devait cesser ses activités, Mae Yai avait essayé par tous les moyens possibles de trouver un foyer d'accueil pour chaque enfant. Malgré cela, Mae Yai n'avait pas négligé les contrôles, et chaque famille coopérait bien. Même lorsque les enfants avaient déjà été adoptés, elles appelaient toujours Mae Yai pour lui faire part de leur bien-être. Il n'était donc pas étrange qu'ils soient toujours en contact avec le professeur Nit et Khing dit aussi que sa mère lui rendait souvent visite.

"Le professeur Nit est malade actuellement. Du coup, il a demandé à sa fille de transmettre ses condoléances et nous lui avons demandé de se reposer lorsque maman et Khing sont allés lui rendre visite hier."

"Alors toutes vos familles sont venues ?" Je demandai avec surprise parce que je n'avais vu les tuteurs de personne. Et dire qu'ils étaient venus seuls était un peu improbable même si tout le monde semblait s'être dépêché puisqu'ils étaient tous venus en uniforme d'étudiant.

"Prik et Khing sont venus avec notre mère. Elle était là il y a un instant. Mais tu ne peux pas la voir maintenant parce qu'elle est quelque part en train de répondre au téléphone.”

"Neung et Song sont venus avec leur accompagnateur."

"Korn est venu seul. Mon père a déjà donné son accord et il ne pouvait pas venir parce qu'il était occupé par son travail."

Je leur fis juste un signe de tête pour leur permettre de continuer à parler. Je restai assis et écoutai. Le fait de pouvoir rencontrer une famille que je n'avais pas rencontrée depuis longtemps me permit de me sentir un peu mieux. Mais quand je regardais ma tenue ou les environs, les mêmes sentiments revenaient.

Le vide...

Il semblerait qu'ils l'aient remarqué puisqu'ils essayèrent de me convier à parler avec eux. Parfois je leur répondais, parfois non. Et je souriais un peu pour qu'ils ne se sentent pas inquiets, même si mon cœur, lui, ne souriait pas.

"Khun Gui... c'est l'heure."

Quand Khun Jay arriva, le visage heureux de tout le monde redevint soudainement sombre. J'avançai pour réconforter Prik qui recommençait à pleurer. Elle regarda mon visage puis prit une grande inspiration avant de me faire un sourire.

"Ça va bien."

---------------------------

On était revenu à pied au même endroit. Je n'avais fait que suivre les autres jusqu'au crématorium. Je ne savais même pas quelle distance nous avions parcouru. Khun Jay me toucha les épaules à plusieurs reprises comme s'il voulait me réconforter alors que les autres m'encourageaient et je ne pouvais que répondre par un petit sourire comme je l'avais toujours fait.

Je leur en était tellement reconnaissant… mais je voulais leur dire que ces regards ou ces mots encourageants n'aidaient pas. Je n'avais pas besoin de compassion, de sympathie ou d'inquiétude. Mais je ne pouvais pas le leur dire. Je ne pouvais que laisser les mots entrer dans mes oreilles et leur sourire en guise de remerciement.

J'observais sans aucune émotion les gens qui montaient les escaliers pour offrir les fleurs. Prik et Khing se serraient l'une contre l'autre lorsqu'elles montèrent. Leur mère les suivait également. Hongtae et Pramuk aidèrent Jakkapad à monter. Les gens de la colline essuyèrent leurs larmes et Khun Jay me regardait avec inquiétude.

Je marchais lentement, chaque pas me semblait pesant. Ce n'était pas différent de ce que je ressentais dans mon coeur. Plus je marchais, plus je me sentais lourd. A la seconde où je me tins tout en haut et que je déposai les fleurs, je sentis que j'allais tomber. Le mal de tête que je ressentais était douloureux au point de me faire tituber. Je dus maintenir fermement mes pieds au sol et retenir la douleur tout en regardant devant moi.

"Dors bien..."

Gui fera en sorte que Mae Yai ne se sente pas inquiète... Gui sera fort.

Je ne dis rien de plus que ça. Je choisis plutôt de me tourner et de regarder en bas, là où de nombreux regards me fixaient, comme pour me rappeler les attentes et les espoirs que les gens avaient à mon égard. En regardant les plus jeunes, je me répétai tout le temps que je ne pouvais pas être faible. Je devais être fort. Je devais être le point d'ancrage de tout le monde.

"Tatie s'occupera du reste. Va te reposer, mon chéri." La mère de Khing arriva et me prit la main.

"Merci beaucoup, Tante Aun." Je levai les mains pour lui faire un waai. Je la remerciai sincèrement d'être venue et de s'être occupée des cendres de Mae Yai.

Elle savait probablement que je n'avais plus beaucoup de force...

"Khun Gui, s'il te plaît, va te reposer au kiosque au bord de l'eau." Khun Jay marcha vers moi et tendit mon téléphone que j'avais accidentellement laissé dans la voiture.

Je pris le téléphone et hochai simplement la tête pour le remercier sans rien dire. La sensation d'être frappé par une lourde pierre était toujours là et ne s'était pas encore dissipée. Mais au lieu de ça, elle devenait de plus en plus lourde. Et maintenant, je n'avais même plus la force de parler.

Je m'installai dans le kiosque au bord de l'eau, à l'endroit même où j'avais emmené mes jeunes frères et sœurs s'asseoir un peu plus tôt, tout en regardant au loin parce que je pensais que cela pourrait m'aider à me sentir mieux. Mais ce n'était pas le cas...

RRRRRRRrrrrrr

Solo

Soudain, je ressentis une sensation de brûlure dans mes yeux en regardant mon téléphone et en voyant le nom affiché sur l'écran. Je pris une grande inspiration et essayai d'avaler toutes mes émotions du moment, puis je souris avant d'appuyer sur le téléphone pour répondre à l'appel.

"Sawadee krap".

[Comment vas-tu ? (1)]

Je fermai les yeux pour m'empêcher de manifester mes sentiments, parce que rien qu'en écoutant sa voix... j'avais l'impression que les murs que j'avais construits autour de moi s'effondraient presque.

"Tout va bien."

[Guitare...]

"Il y a des enfants qui étaient à l'orphelinat à l'époque qui sont venus assister à l'enterrement. P est très heureux. Ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas vus, P les a à peine reconnus." Je fis semblant de rire malgré ma voix qui tremblait.

[Guitare...]

"Ils pleuraient tellement fort que P ne savait plus quoi faire. Les pauvres..."

[Ça suffit...]

"So, comment tu vas ? Est-ce que tu as déjà répété ta musique ? Demain, tu passes l'examen." Les yeux fermés, je levai la tête en essayant de ravaler chaque sentiment qui s'apprêtait à sortir.

[...]

"Est-ce que So a mangé à chaque repas ?"

[...et est-ce que Guitare mange ?]

"Manger...P a mangé à chaque repas."

[Mensonge.]

"P ne ment pas."

[Le fait que tu sois heureux de rencontrer tes jeunes frères et sœurs est aussi un mensonge.]

"Non..."

[Que tu ailles bien et que tout se passe bien est aussi un mensonge.]

"..."

[Tu peux déjà accepter que la vérité est aussi un mensonge.]

"So..."

Ne le dis pas... P ne pourra pas en supporter davantage.

P ne peut plus être fort.

[Guitare...]

"..."

[Tu te souviens de ce que j'ai dit avant ?]

Les mots qu'il avait prononcés... avant que je parte ?

[Que si P ne pouvait plus le supporter...]

'Si Guitar veut que je sois là... dis-le.'

'Peu importe ce que je fais à ce moment-là et où je serai...'

'Je viendrai et j'enlacerai Guitare.'

"So..."

[Oui ?]

"Viens pour être avec P..."

[...]

Je mis mon visage contre mes genoux et je dis tout ce que j'avais dans mon cœur depuis tout ce temps.

"Viens ici pour P'."

[...]

"P ne peut plus faire ça..."

Je me mordis la lèvre pour arrêter mes pleurs.

C'était déjà assez égoïste de ma part...

So devait passer son examen... Je ne pouvais pas être aussi égoïste que ça.

J'inspirai et essayai de me rappeler de ça. J'avais tellement essayé de faire semblant de sourire et de continuer de parler avec une voix rieuse, même si ce n'était pas drôle.

"P plaisantait..."

"Guitare."

Ce n'était pas une voix qui venait du téléphone...

Je me levai puis me retournai et ne me souciai plus de mon téléphone qui me glissa des mains ou du mal de tête que je ressentais.

Dès que je vis ce visage familier, je laissais couler mes larmes sans me retenir. Mes pieds s'avancèrent vers la personne qui me manquait depuis tout ce temps et je n'osais pas cligner des yeux. Parce que j'avais peur que ce ne soit qu'un rêve. Peur qu'au moment où je fermerais les yeux, il disparaisse.

"So ?"

Je l'appelai comme si j'essayais de me convaincre que c'était réel. Solo ouvrit ses bras et me regarda avec des yeux doux.

"Désolé pour l'attente."

Tous les murs autour de moi s'effondrèrent aussitôt qu'il eut fini de parler. Je me précipitai rapidement dans son étreinte. La résistance que j'employais pour me bercer d'illusions s'effondra et se brisa en mille morceaux.

"So....heu...P se sent si mal… P a mal...." J'appuyai mon visage contre sa large poitrine, en pleurant sans avoir peur de ceux qui pourraient nous regarder. Les sentiments qui étaient accumulés en moi depuis plusieurs jours avaient simplement éclaté.

"Je suis là... juste là." L'étreinte se resserra comme si ses mots ne suffisaient pas à m'empêcher de pleurer. Mais au contraire, cela me fit pleurer encore plus fort qu'avant.

Les baisers réconfortants sur ma tête me poussèrent à le serrer encore plus fort. Et mon mal de tête s'aggrava car je pleurais.

Solo m'entraîna pour m'asseoir alors que nous étions toujours enlacés sans nous lâcher. Je pleurai plus fort quand je sentis le doux contact caresser ma tête et mon dos. Il ne demanda rien, il dit juste à plusieurs reprises qu'il était là avec moi, encore et encore, comme si cela pouvait entrer au plus profond de mon cœur.... et cela fonctionnait vraiment bien.

"Guitare... tu as de la fièvre, ta température est très élevée... Rentrons." Dit Solo en posant sa main sur mon front. Il voulait quitter cet endroit, mais je ne voulais pas me séparer de lui. Je me mis tout de même dans cette étreinte chaleureuse comme si c'était le dernier recours pour moi.

"Non..." Je pleurais et pleurais encore. Même si ce n'était plus autant qu'avant, les larmes ne s'arrêtaient pas facilement.

Alors Solo me laissa pleurer jusqu'à ce que mon coeur soit satisfait. Il resta juste à côté de moi pour me réconforter sans trop en faire. La chaleur que je recevais de lui était suffisante.

"J'ai parlé avec les jeunes frères et sœurs de Guitare avant de venir te voir." Solo commença lentement à parler quand il réalisa que j'avais arrêté de sangloter. J'acceptai de me détacher de lui, mais je refusais de lâcher sa chemise que je tenais fermement. Il ne me poussa pas plus loin, la distance qui nous séparait était suffisante pour que nous nous regardions. "Ils ont dit que Guitare est fort..."

"..."

"Jay a dit que Guitare s'effondrait..." Un léger contact sur mon visage fit à nouveau couler les larmes.

"..."

"Tout le monde était inquiet pour Guitare. Mais comme Guitare a toujours l'air fort, ils ne savaient pas quoi faire." Le bout de ses doigts essuya doucement mes larmes.

"..."

"C'est déjà bien assez... Guitare n'a pas besoin d'être fort. Pas besoin d'être une ancre pour tout le monde. Ils ont déjà une jolie famille. Ils ont des gens qui les aiment plus que tout autre chose. Maintenant, il est temps pour Guitare de se trouver une ancre."

"So..."

"C'est moi."

"..."

"Laisse-moi être le seul à voir quand Guitare se sent faible."

"So.."

"Laisse-moi m'occuper de Guitare."

"..."

"D’accord ?”

Je saisis fermement les deux mains qui étaient sur mon visage. Fixant la personne qui venait de dire qu'elle aimerait s'occuper de moi avec des yeux brouillés. Il me regardait comme s'il attendait une réponse.

J'acceptai.

Tout...

Ce que je voulais le plus en ce moment était juste là...

"Oui."

Gui peut être faible quand il y a cette personne à côté de moi, Mae Yai.



1- Solo demande "เป็นไงบ้าง" (bpen ngaai bang) qui peut avoir deux significations.

- Comment tu vas ?

- Comment ça se passe ?


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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:03



Chapitre 31
Je me réveillai avec un insupportable mal de tête. La fraîcheur sur mon front m'aida à me sentir un peu mieux, mais pas pendant longtemps. Après avoir cligné des yeux plusieurs fois, je me rendis compte de ce qu'il y avait vraiment sur mon front. C'était un patch de gel froid utilisé pour faire baisser la fièvre.

Je regardai autour de moi et je m'aperçus que j'étais dans une chambre spacieuse, sûrement une chambre d'hôtel, mais ce n'était pas la chambre dans laquelle je séjournais.

Le vide de la chambre me donnait une sensation de froid inexplicable. Je me levai et mon corps tituba un peu. Pour atténuer la douleur causée par la migraine, je fermai les yeux. Je me forçai alors à sortir de la chambre et je vis un salon spacieux. Je vis le logo de l'hôtel, et je sus que c'était le même hôtel que celui où je logeais. J'ouvris la porte de la salle de bain ainsi que celle du balcon, mais toujours aucun signe de la personne que je cherchais.

Un grand vide commença à remplir mon esprit. J'avais envie de pleurer mais je ne pouvais pas parce que mes larmes s'étaient taries quand, hier, j'avais eu une crise de larmes. J'avais envie de crier mais ma gorge était si sèche qu'aucune voix n'en sortait. Mon cœur commença à battre plus vite et plus fort alors que mon énergie s'épuisait lentement.

So...

Où es-tu ?

Comme si ma question avait reçu une réponse, la personne que je cherchais ouvrit la porte avec un plateau de nourriture à la main. Son visage impassible fut très choqué quand nos regards se croisèrent. Quelques secondes plus tard, il s'empressa de poser le plateau puis de s'approcher pour me maintenir.

"Pourquoi P est-il ici ?" Sa voix pleine d'inquiétude fit disparaître toutes mes forces. Je me jetai dans ses bras. Mon cœur tremblait comme si sa guérison était terminée, puis il se remit à battre progressivement.

Solo me ramena au lit puis il s'assit sur la chaise placée à côté du lit. Alors que j'étais assis avec le dos appuyé contre la tête du lit, j'eus l'impression que mon mal de tête s'était beaucoup atténué, ne laissant qu'une sensation de lourdeur qui me donnait envie de m'allonger.

"Commence par manger puis prends les médicaments."

Je hochai la tête même si je n'avais aucun appétit. Je ne m'intéressais qu'à la personne qui prenait la nourriture pour me nourrir. Je continuai à le fixer comme si j'avais peur qu'il disparaisse.

Mon dernier souvenir de la veille, c'était quand j'étais dans les bras de Solo. Je me souvenais seulement que j'étais tellement épuisé que mes yeux s’étaient fermés pratiquement tout seuls et que j'entendais les gens autour de moi me dire d'aller me reposer, puis j'avais eu l'impression de flotter au-dessus du sol. Après cela, je ne me souvenais plus de rien.

"Mange encore un peu, Guitare." Solo me persuada d'ouvrir la bouche pour manger deux autres bouchées mais je secouai la tête.

"Je ne peux pas."

Il acquiesça en comprenant. Il posa le bol et me donna ensuite le médicament. Quand il vit que j'avais fini de prendre le médicament, il se leva de son siège.

"Guitare ?" Solo me regarda avec surprise avant de jeter un coup d'œil à sa chemise. Je suivis également son regard et je fus tout aussi choqué que lui lorsque je vis que ma main s'accrochait à sa chemise.

"Désolé." Ma voix tremblait ainsi que ma main quand je la retirai de sa chemise. Je ne pouvais que garder la tête baissée et me blâmer comme un idiot au fond de mon cœur. Au bout d'un moment, j'entendis un doux soupir avant de le sentir bouger quand il s'assis à côté de moi.

"Voyons ce qui ne va pas avec mon Guitare..." Solo leva mon menton puis rapprocha nos fronts comme s'il voulait vérifier ma fièvre. "Humm... maintenant je sais ce que c'est."

"Qu'est-ce que c'est ?"




"Une personne qui ne peut pas vivre sans moi."

Je ris doucement en entendant ces mots. Solo sourit aussi puis me donna un doux baiser sur les lèvres, il me poussa à m'allonger avant de s'allonger à son tour.

"Dors... je n'irai nulle part." L'autre homme me serra dans ses bras, la chaleur de son étreinte me fit chaud au cœur.

Je ne savais pas à quel moment le lourd rocher dans mon cœur avait disparu... peut-être avait-il disparu depuis que j'avais vu le visage de Solo. "Est-ce que P a agi comme un idiot ?" Je lui demandai parce que je voulais savoir et que même si la réponse était positive, je refuserais toujours de lâcher prise.

"Quelle partie est idiote ? Je suis content que Guitare puisse être vulnérable comme ça." Il me caressa doucement la tête, "Et je suis heureux d'être le seul à pouvoir voir ce côté de toi."

"Merci."

"Guitare a beaucoup pris soin de moi. Alors cette fois, laisse-moi faire." Solo eut un doux sourire, puis il me regarda dans les yeux. "Maintenant, dors."

Je lui fis un signe de tête puis je fermai facilement les yeux sans oublier de garder sa chemise bien serrée. Au moment où j'étais sur le point de perdre connaissance, je sentis mes mains se détacher. J'ouvris presque les yeux pour voir ce qui s'était passé. Mais avant cela, je sentis la chaleur d'une main familière qui me tenait la main... ce qui était mieux que de tenir sa chemise.

-------------------------

C'est froid...

C'est froid... enlève-le.

"Guitare... réveille-toi. Mange et prends les médicaments en premier."

"Err..."

"Si P ne veut pas se réveiller, je vais le mordre."

"Déjà réveillé." Je marmonnai d'une voix étouffée et moi-même, je ne me souvenais pas que je parlais comme ça. L'effort pour ouvrir les yeux n'avait toujours pas abouti. Plus on m'essuyait avec la serviette humide imbibée d'eau froide, plus j'avais l'impression que ma conscience allait s'évanouir à nouveau jusqu'à ce que...

"So !" Je me redressai immédiatement dans le lit, oubliant totalement ma somnolence, puis je me touchai rapidement le nez tout en grimaçant devant le chien fou qui venait à peine de me mordre le nez.

"Oui ?" dit la personne qui souriait joyeusement avant de lentement rapprocher son visage, ce qui fit disparaître tous les sentiments gênants que j'avais, sans aucune explication.

"Tu as mordu...P."

"Est-ce que ça fait mal ? !"

"Ça fait foutrement mal !"

"Alors..." La personne qui avait agi comme un chien m'embrassa doucement le bout du nez puis s'éloigna, "Est-ce que la douleur est partie ?"

"..." J'étais haletant à cause de son action soudaine et je ne pus répondre quoi que ce soit. Le grand husky me donna alors un nouveau baiser.

"Ça ne va toujours pas ?"

"Ha ha... ça va maintenant..." Je pouvais sentir la chaleur qui se répandait. Mais avant que je ne finisse ma phrase, la personne en face de moi m'embrassa encore doucement le nez.

"Mangeons d'abord." La personne qui m'avait ennuyé un instant plus tôt parla d'une voix douce. Il déplaça mon visage vers le haut puis posa son nez sur mon front et resta comme ça pendant un moment. Je ne pouvais rien faire, mais j'acceptai le doux contact qui fit battre mon cœur.

J'avais l'impression de retrouver mon énergie et ma force...

"Tu as toujours mal à la tête ?" demanda Solo en s'éloignant. Mais quand il vit que je secouais la tête en guise de réponse, il fronça les sourcils comme s'il ne me croyait pas.

Ça ne faisait vraiment pas mal...

"P a seulement mal à la tête quand P est stressé... ça ne fait pas vraiment mal quand P a de la fièvre ou ne se sent pas bien." Je disais la vérité.

C'était la première fois que j'avais un mal de tête extrêmement douloureux comme ça. Mais maintenant, même si je me sentais encore faible et épuisé, ce n'était plus aussi douloureux qu'hier.

"Jay a dit que Guitare ne mangeait pas." Solo eut une grimace sévère et il continua à parler pendant que sa main ramassait le porridge de riz pour me nourrir.

"P ne peut pas vraiment manger beaucoup."

Parce que j'étais tellement stressé et contrarié, que même si je m’étais forcé à manger... je l'aurais vomi de toute façon.

"Mais maintenant, P peut manger."

J'avais été interrompu par ces mots. Je levai les yeux et je vis un doux sourire qui me fut sincèrement donné et ce qu'il dit était vrai... maintenant je pouvais manger. Même si je ne mangeais pas tout, c'était plus que ce que j'avais mangé ces deux ou trois derniers jours.

"Parce que So est là."

Parce que So est là... tout va bien.

"Alors si je veux que Guitare mange..." L'autre homme parla tout en posant le bol de porridge quand je secouai la tête pour dire que je ne pouvais plus manger, "...je dois rester ici pour toujours."

"..."

"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Je regardai la personne qui me posait sans cesse des questions. J'étais sans voix, incapable de dire ce que je ressentais. Mais à la fin, lorsque l'autre homme utilisa ses doigts pour me pincer la main comme pour dire qu'il voulait que je lui réponde, je souris et hochai la tête.

"Oui... s'il te plaît, reste pour toujours."

Solo avait un large sourire. Il ne répondit rien, mais il me tendit juste le médicament. Je souris quand je vis ses oreilles rougir alors qu'il se retournait.

Le husky était timide... et c'était très mignon.

"Va te coucher."

"Je ne veux pas."

"Une personne malade doit beaucoup dormir."

"P n'a pas toujours sommeil comme So...P n'a pas besoin de beaucoup dormir." Je ris quand je poussai doucement sa tête. Et la personne que je venais d'accuser d'avoir toujours sommeil fronça les sourcils et eut l'air mécontent, mais malgré tout, il ne répondit pas.

Je savais juste que le fait d'être soigné par quelqu'un comme lui me faisait plaisir. On n'avait pas besoin de se déplacer, car presque tout était empilé et préparé là devant nous. Et même si je disais que j'allais déjà bien, je n'avais toujours pas le droit d'aller où que ce soit. Solo resta avec moi en permanence. Il me nettoya. Il me donna à manger. Il faisait tout.

Je savais qu'il ne voulait pas que je sois seul. Et le fait qu'il m'invitait à parler tout le temps faisait que je ne pensais pas trop. Qu'il me taquine, qu'il me rende timide ou qu'il boude, tout ce qu'il faisait était pour moi. C'est pour cette raison que j'essayais de ne pas penser à Mae Yai, je ne voulais pas qu'elle me manque. Parce que pour l'instant, j'étais encore très faible. Ce que je pouvais faire maintenant, c'était tout oublier et me concentrer sur mon présent... pour que ceux qui m'entourent n'aient pas à s'inquiéter pour moi.

"P veut manger de la glace". Je montrai au husky l'écran de mon téléphone qui était fissuré. Hier, quand il avait glissé dans ma main, l'écran avait heurté une pierre, alors maintenant il était fissuré. Heureusement que Khun Jay l'avait ramassé et que le téléphone fonctionnait toujours.

Kao Ashira : Il m'a dit que P était malade. Mange un peu de glace, ça peut t'aider à te sentir mieux.

Voilà le message qui m'avait été envoyé avec une photo d'une délicieuse crème glacée. En fait, ce genre de chose ne me donnait pas faim et ne me donnait pas envie d'en manger. Mais je la montrai à la personne qui était inquiète pour moi pour voir son inestimable réaction.

"Kao..." Solo fronça les sourcils, puis il prit mon téléphone des mains et le jeta sur le canapé.

"Non... P ne se sent toujours pas bien, comment peux-tu manger de la glace."

" Je suis déjà guéri. " Honnêtement, je pouvais me lever et marcher maintenant. Peut-être que demain, je pourrais même courir.

"Non, c'est non." Solo fronçait les sourcils et avait l'air malheureux.

"Ok, je n'en mangerai pas alors." Je lui dis avec un sourire jusqu'à ce que le husky remarque quelque chose. Il réalisa probablement que l'on se moquait de lui, alors il me frotta la tête jusqu'à ce que mes cheveux aient l'air ébouriffés et en bataille.

"Tu n'aimes pas ça ?"

"P est plus vieux que toi na." Je me plaignis, mais pas sérieusement. Puis il leva à nouveau la main pour toucher ma tête et arranger mes cheveux.

"Je ne sais pas... avant de pouvoir le faire."

Err...il semble que je m'en souvenais vaguement.

"Alors, comment Solo est-il arrivé ? Tu as déjà fini ton examen ?" Je m'appuyai contre la tête du lit en lui posant la question. Hier, quand nous nous étions retrouvés, à part les sentiments de fatigue et de colère qui avaient disparu, je ne pensais à rien de suspect, ni à aucune justification.

Je pensais juste qu'il était déjà devant moi... et c'était tout ce qui comptait.

"J'ai dû demander à mon professeur de passer l'examen d'abord. "

" Tu as le droit de faire ça ? "

"Ce n'est qu'un examen. Peu importe quand je le passe. Le fait est que lorsque j'ai appelé mon professeur pour lui demander de passer l'examen, il était dans une autre province. C'est pour ça que je n'ai pas pu être ici le premier jour des funérailles. Quand le professeur est revenu travailler hier, je suis allé le passer... Il m'a expliqué qu'avec son emploi du temps initial, il aurait dû revenir la veille. Au départ, l'examen était prévu ce jour-là, mais il a repoussé la date de l'examen à aujourd'hui en cas d'urgence ou de retard, afin de ne pas affecter l'examen."

Je hochai la tête, en comprenant, puis j'acceptai de m'allonger lorsque Solo poussa mon corps à sétendre sur le lit pour dormir, mais je refusais toujours de fermer les yeux.

Je voulais encore lui parler.

"Comment s'est passé l'examen ?"

Solo ferma les yeux, mais quand il me vit sourire, il se leva de sa chaise et s'allongea à côté de moi, la main sous le menton.

"Est-ce que P sourit pour me supplier ?" Ensuite, il tendit la main pour me pincer doucement la joue, ce qui me fit le regarder avec confusion car je ne me rendais pas compte moi-même quand je souriais comme si je suppliais... pas du tout.

"P ne suppliait pas."

"Hum... alors c'est probablement les yeux gonflés et les lèvres rouges de P qui font croire que P supplie." Sa main toucha doucement les parties qu'il avait citées. "Encore une chose... P ne veut pas dormir, n'est-ce pas ? ...à cause de ça, P souriait inconsciemment pour me supplier."

J'acquiesçai, car la deuxième raison semblait raisonnable.

"P ne veut pas dormir. P voulait encore parler avec So."

C'était plus agréable et joyeux de parler avec lui que de rester tranquille ou de dormir.

"Et je ne peux toujours pas supplier à nouveau." Solo me pinça légèrement le nez ce qui me fit froncer les sourcils. " En ce qui concerne l'examen... ça devrait aller. Mais ce ne sera pas très bon parce que je ne sais vraiment pas bien jouer de la musique thaïlandaise. C'est vraiment dur."

"C'est un module obligatoire ?"

"Oui...et c'est bien qu'il n'ait été inclus qu'en première année."

Je m'allongeai confortablement avec Solo. Il me raconta ce qu'il avait fait quand il était seul et il se plaignit de la façon dont Kao l'avait fait tomber de sa chaise pendant leur entraînement musical.

"Parce que tu ne voulais pas t'entraîner ?"

"Oui. Parce que personne ne répondait au téléphone."

Je m'excusai, puis le husky qui fronçait les sourcils et boudait se remit à se plaindre de Kao pour que je l'écoute à nouveau. L'essentiel n'était pas de se plaindre du fait que ce gamin mangeait beaucoup, ni qu'il forçait ce husky à s'entraîner à la musique avant de s'enfuir pour jouer aux jeux vidéo. Mais probablement parce qu'il s'était rendu compte qu'à chaque fois qu'il me parlait de Kao, je souriais plus souvent et parlais davantage.

"Kao est peut-être vraiment né pour le divertissement." Je ris en pensant réellement ce que je venais de dire. Même si ce que ce gamin faisait semblait involontaire, sans savoir pourquoi, chaque fois qu'il faisait quelque chose, cela avait l'air ridicule.

"Je pense qu'il est né pour causer plus de désordre et de catastrophe." Son visage indiquait que ce qu'il venait de dire était absolument vrai.

Au bout d'un moment, notre conversation tomba dans le silence. Je pouvais deviner de quoi nous allions parler ensuite. Je l'avais compris à cause du visage sérieux et légèrement tendu du husky. Mais étonnamment, je ne me sentais pas mal à l'aise ou embarrassé comme d'habitude parce que je savais que je devais en parler.

"Est-ce que Guitare veut vraiment y aller ?"

" Y aller ? "

Je le regardai bouger, mal à l'aise, comme s'il était perdu, ne sachant pas quoi faire ni quoi dire. En fait, je savais déjà ce qu'il voulait dire exactement. Mais en regardant ses gestes désemparés, ça semblait curieux et cocasse.

"Eh bien... à propos de ce que maman a dit."

"A propos de ça..."

"Si P ne veut pas y aller, dis-le moi. Il n'a pas besoin de faire cette tête triste."

"P veut vraiment y aller."

"Parce que je lui ai promis ?"

"En fait, P devrait être reconnaissant que Solo ait fait cette promesse." Le simple fait de penser aux souvenirs de Mae Yai me faisait beaucoup de mal. Si Solo n'avait pas fait cette promesse avec Mae Yai à ce moment-là. J'aurais sûrement eu des regrets pour le reste de ma vie pour ne pas avoir obéi à Mae Yai.

Je ne pouvais alors pas accepter ce qu'elle voulait que je fasse. Par conséquent, je m'étais fait des illusions pour interrompre Mae Yai.

"Attendons d'abord que Guitare se remette... J'ai déjà parlé avec le villageois, il m'a dit qu'il attendra pour nous emmener sur la colline." Solo sourit puis tendit la main pour enlever les cheveux devant mon visage.

"On ne peut pas y aller aujourd'hui ?"

Je voulais y aller le plus vite possible. Je voulais savoir et voir dans quel genre d'endroit vivait Mae Yai, ce qu'elle aimait.

"Attends de te remettre d'abord."

"Mais..."

"Guitare". Solo fit, une voix comme s'il voulait se disputer, mais quand il vit que j'étais calme, il poussa un doux soupir. "Allons-y demain... D'accord ?"

"Demain matin." J'essayai de négocier jusqu'à ce que la personne à côté de moi plisse les yeux. Mais il finit par hocher la tête en acceptant de plein gré.

"Ok."

"Merci." Je souris jusqu'à ce que mes joues aient l'air gonflées. Solo rit puis me pinça les joues.

"P peut sourire maintenant."

"C'est grâce à So... merci."

"Combien de fois P m'a remercié ?"

" De nombreuses fois. " Je réfléchis et je lui en étais vraiment reconnaissant. Chaque fois que je lui avais dit, c'était sincère. Pas seulement pour le plaisir de le dire.

"Tu te sens mieux ?"

Je restai juste silencieux après avoir entendu la question et réalisai que je ne pouvais pas mentir. Le meilleur choix ici était de lui dire la vérité.

"Je me sens mieux... mais je ne dirais pas que c'est complètement oublié."

"Je comprends." Solo fit un signe de tête. "Ça prend du temps. Guitare peut la regretter... mais ne t'y attarde pas."

"M'y attarder ?"

" Demeurer dans la peine... Je l'ai traversé, donc je sais ce que ça fait. " Les yeux qui me regardaient vacillèrent, puis au bout d'un moment, tout redevint normal. " À l'époque, je restais enfermé dans la douleur. Au début, Jay était là avec moi. Mais quand il est parti, j'ai changé et je suis devenue une mauvaise personne."

"Que veux-tu dire ?"

"Err... je veux dire quand j’ai perdu ma mère." Solo me sourit et me dit que ça allait quand je bougeais ma main pour tenir son bras en m'inquiétant. "Ça m'a pris quatre ans pour comprendre ce qui n'allait pas. Alors arrête de t'attarder sur la tristesse. Continue à vivre, elle te manque et vois ce qui te reste. À l'époque, c'était vraiment difficile pour moi, mais j'ai réussi à m'en sortir..."

"..."

"Mais pour Guitare, ce ne sera pas aussi difficile... parce que je suis là."

Je souris à cette affirmation sans la nier. Je savais mieux que quiconque que c'était la vérité. Je me sentais peut-être encore mal et triste parce que ça venait juste d'arriver. Mais les gens ne pouvaient pas vivre dans la tristesse pour toujours. Ce que je devais faire, c'était de ne pas m'attacher à la peine. Et la meilleure décision était de vivre la vie que Mae Yai avait si fortement voulu me voir vivre... avec cette personne à mes côtés.

La personne que j'avais choisie et qui m'avait choisie.

Cependant, c'était plus facile à dire qu'à faire. Mais comme il l'avait dit, ce ne serait pas aussi pénible pour moi, je décidais de le croire.

"P va essayer... alors s'il te plaît, aide P."

À ce moment-là, je ne pouvais pas vraiment sourire. Mais le simple fait de pouvoir pleurer fort avec Solo à mes côtés m'avait beaucoup aidé. Alors s'il restait à mes côtés, je crois qu'un jour, je pourrais sourire à nouveau pour de bon.

"Noté". Solo sourit puis tendit la main pour tirer la couverture qui me couvrait jusqu'à la poitrine, "c'est l'heure de dormir".

"Mais P n'a pas sommeil." Je me débattis et essayai de retirer la couverture, mais je ne pouvais pas le combattre. Même quand j'étais en bonne santé, je ne pouvais pas le repousser. De plus, maintenant, je n'avais plus d'énergie pour lutter.

"Même si tu n'es pas fatigué, tu dois quand même dormir. Sinon, P n'aura plus d'énergie demain."

"Mais... argh !" Je fronçai les sourcils quand il me pinça les joues jusqu'à ce que mes lèvres se tordent elles aussi. Je le fixais du regard, mais il ne me lâchait pas.

"Ai'chi !" (Ai'Chien !)

"Qu'est-ce que P a dit ?" Solo, qui ne comprenait pas ce que je disais, rit. Je n'avais pas besoin de me voir, pour savoir à quel point j'avais l'air drôle.

"o chi !" (So, espèce de chien !)

"Pourquoi Guitare est-il si têtu... Je vais l'embrasser s'il ne veut toujours pas dormir."

Tu me serres comme ça mais tu oses encore me demander de dormir. Viens là !

"Tu ne veux toujours pas fermer les yeux ?..."

" Argh ! " Mes yeux s'élargirent en le regardant se pencher pour m’embrasser tout en me pinçant les joues.

"Tu veux dormir ou pas ?"

Je m'empressai d'acquiescer. Quand Solo me libéra, se retira et me laissa partir, je tirai immédiatement la couverture et me couvris complètement.

C'était embarrassant ... Je détestais vraiment quand je n'avais pas de force comme ça.

Chien fou...

"P ne peut pas respirer comme ça." Dit l'autre homme en tirant la couverture en me demandant au moins de sortir ma tête de là. Après avoir hésité un moment, j'acceptai finalement de sortir mais ne voulus pas me retourner.

"P va s'endormir maintenant."

Je ne dormais pas parce que je voulais échapper à cette situation embarrassante, mais parce que le médicament faisait finalement effet, ce qui me rendait somnolent et assoupi. Dès que je fermais les yeux, j'eu l'impression que l'on me tirait par derrière. La chaleur que je ressentis me fait me sentir plus somnolent que ce à quoi je pouvais résister.

.

.

J'avais l'impression de faire un cauchemar.... - il n'y avait rien autour de moi, c'était totalement vide. Même si ce n'était qu'un rêve, c'était plus terrifiant que tout. Ce n'était pas un rêve lié à Mae Yai. Ce rêve était comme pour souligner que j'étais totalement seul, sans lumière ni guide. Je ne pouvais même pas voir mon propre corps.

Quand le désespoir commença à se répandre en moi, j'entendis une voix...

"Ne pleure pas."

Je réalisai au moment où j'ouvrais les yeux sur le vide puis sur la réalité qu'il y avait une personne à mes côtés. Il essuyait doucement mes larmes et me regardait avec une certaine douleur dans les yeux.

"Je suis là..." murmura-t-il.

Je fermai les yeux et collai mon visage contre sa poitrine pour écouter les battements de son cœur... pour lui et pour la personne à côté de lui.

Nous...

Je savais maintenant ce que signifiait le vide que j’avais ressenti dans mon rêve.

Parce que je n'avais pas de but dans cette vie. Pas même un rêve. Tout avait disparu. A cause de cela, je ne pouvais plus rien voir du tout dans mon rêve.

Mae Yai était tout pour moi.

Et maintenant, qu'elle était morte, tout avait disparu.

Mais maintenant, je voyais une chose qui était tout aussi importante.

Dans ce vide...

Il y avait ce husky juste ici avec moi.


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Sam 7 Sep 2024 - 17:03



Chapitre 32
Nous étions partis tôt le matin. L'oncle Mai et un autre oncle qui était notre guide nous avaient dit qu'il faudrait des heures pour arriver à destination parce que c'était vraiment loin de l'hôtel pour atteindre la colline. J'avais fait mes adieux aux 3Kings et à mes jeunes frères et sœurs le matin. Et je n'avais pas non plus manqué de leur dire de rester en contact si jamais il y avait une occasion.

Pour l'instant, la seule chose que je pouvais voir, c'était que le ciel était plein d'arbres verts. J'avais l'impression que cela faisait longtemps que je n'avais pas été entouré par la nature comme ça. J'avais presque oublié ce qu'était une vraie nature.

Plus nous avancions dans les hauteurs, plus la température se rafraîchissait. Je n'étais plus habitué à un temps froid comme celui-ci parce que je vivais en ville depuis de nombreuses années maintenant. C'était totalement différent pour la personne à côté de moi, Solo, qui avait déjà vécu dans un pays étranger. Il n'était donc pas étrange qu'il soit habitué à ce genre de températures. Peut-être que le temps ici était moins froid que là où il vivait.

"Est-ce que tu as froid ?" Solo était inquiet et me le demanda pour la troisième fois. Même s'il savait que malgré ses demandes, il ne pouvait rien faire de plus car je portais déjà tellement de chemises que je ne pouvais plus en rajouter.

"Juste un peu." Honnêtement, mon corps était chaud, mais ma main était si froide qu'elle était gelée.

"L'oncle a dit que nous allions bientôt arriver." Khun Jay qui marchait devant, se retourna pour nous le dire. Je lui fis un signe de tête en guise de réponse, car j'avais l'impression qu'à chaque fois que je parlais, ma voix tremblait, mes lèvres tremblaient.

"Guitare." Solo appela doucement mon nom, puis il me prit la main et fit un visage sévère. "Ta main est devenue si froide, mais tu ne me l'as même pas dit et je viens de voir que les vêtements de Guitare n'ont pas de poches." Je ne répondis rien, mais à la place, j'utilisai mes deux mains pour tenir fermement la sienne. Après avoir tenu ses mains chaudes, j'avais l'impression que sa chaleur s'était transférée.

"Pourquoi So n'a pas froid ?" Je regardai ses vêtements. Il portait un pantalon sans poche et une simple couche de chemise à manches longues.

"J'ai l'habitude... et autre chose, je n'ai pas si chaud que ça mais c'est que les mains de Guitare sont trop froides."

Je hochai simplement la tête car j'avais l'impression de ne plus pouvoir parler. Solo le comprit et ne demanda rien de plus. Il marcha juste lentement tout en continuant à me tenir la main tout au long du chemin. Je le suivis simplement en regardant devant moi jusqu'à ce que nous voyions enfin un groupe de personnes au loin. Ils agitèrent leurs mains en nous appelant.

"Ils attendent de vous accueillir tous." Dit Oncle Mai en se retournant et en souriant.

Plus nous nous approchions, plus je voyais du monde. Il y avait une femme d'âge moyen debout et à côté d'elle, il y avait une vingtaine d'enfants de différents âges. Ils portaient de vieux vêtements superposés à des vêtements épais. Bien qu'ils semblaient avoir froid, les enfants nous souriaient et nous faisaient signe de la main avec joie.

Je regardais la scène avec des sentiments partagés dans mon cœur parce que j'avais déjà vécu une situation similaire auparavant. Mais j'avais eu la chance d'être élevé par Mae Yai jusqu'à présent.

"Guitare..." Ma main qui était tenue fut un peu serrée pour me réveiller et voir que Solo me regardait avec inquiétude. Probablement parce qu'il s'était rendu compte que j'avais soudain cessé de marcher et que je fixais les enfants. "Qu'est-ce qui ne va pas ?

"Rien." Je secouai la tête et lui souris un peu pour qu'il se rassure, puis je me dépêchai de le tirer pour avancer.

"Le professeur... le professeur est là !"

"C'est un invité... pas le professeur."

La femme d'âge moyen, la tante qui se tenait à côté des enfants, se tourna vers nous pour nous sourire en guise d'excuses. Elle demanda ensuite aux enfants de rentrer.

" Tu es l'enfant de la directrice, n'est-ce pas ? "

J'étais sur le point de répondre oui, mais deux petits garçons se précipitèrent vers moi et me prirent la main.

"Professeur, j'ai mémorisé et je peux réciter de ก jusqu'à ฮ." (1)

"Je le peux aussi."

J'écoutai la prononciation des enfants avec un sourire. Cela semblait étrange et peu clair, mais je pouvais quand même les comprendre. La tante essaya d'intervenir, mais je secouai la tête pour dire que c'était bon. Elle s'arrêta donc et resta debout au même endroit.

Je posai le sac sur mon épaule par terre. Puis je m’accroupis pour être au même niveau qu'eux.

"Pourquoi tu appelles P' professeur ?"

"Eh bien, un professeur est un professeur. Le directeur a dit qu'il y aurait des gens qui viendraient nous apprendre."

"Tatie t'expliquera plus tard... maintenant vous deux, allez vous amuser !" La tante s'interposa et éloigna les deux garçons loin de moi.

"Mais nous voulons étudier, grand-mère !" Cria un des garçons du groupe d'enfants et il semblait ne pas vouloir que les gens sachent qui parlait, mais comme il était plus grand que les autres, Tatie pouvait facilement désigner qui c'était.

"Ces enfants ne me laisseront aucun repos... allez aider à ramasser les légumes." La tante leur fit un signe de la main pour les renvoyer. Et comme ils ne voulaient toujours pas partir, elle souleva la branche de bois à laquelle elle s'accrochait. Alors, les enfants se dispersèrent dans différentes directions, nous laissant seuls debout.

"Désolé...ces enfants veulent vraiment étudier." La tante se retourna, se montra gentille et se comporta poliment avec nous. Nous nous séparâmes de l'oncle et marchâmes dans la direction opposée à celle où les enfants avaient couru.

"Tatie, tu peux parler honnêtement avec moi." Je commençai la conversation et laissai Solo et Khun Jay suivre derrière nous.

"Tu peux m'appeler Tante Jit... Tante vivait en ville avant. Tante peut seulement parler, mais pas écrire. Donc, la tante ne peut qu'apprendre aux enfants à parler. Nous voulions qu'ils connaissent la langue afin qu'à l'avenir, ils puissent discuter de sujets que les autres puissent comprendre".

"Ohh..." J'étais assez d'accord avec l'idée. Si un jour, il y avait un problème ici ou s'ils devaient aller en ville pour travailler, les enfants seraient certainement plus à l'aise s'ils connaissaient la langue.

"À part ta tante, Ai'Mai et Ai'Man... Les autres personnes présentes ici sont des membres d'une tribu de cette colline. Les gens ici ont essayé d'apprendre à parler la langue courante parce qu'ils voulaient s'entendre avec les étrangers. S'il y a des mots qui ne sont pas clairs et que vous ne comprenez pas, alors vous pouvez demander à tatie."

"Merci beaucoup, Tante Jit."

Tante Jit m'emmena ensuite devant une maison en bambou. Cette maison n'était pas très grande, elle était située non loin de l'autre côté du village que j'avais vu plus tôt quand nous étions en train de monter. Mais elle pouvait être considérée comme une maison privée séparée des autres. Elle était entourée d'arbres verts qui donnaient une sensation de fraîcheur. Devant la maison, il y avait une chaise faite de bambou pour s'asseoir tranquillement ou discuter avec les gens. Si nous y étions assis la nuit, nous pourrions clairement voir les étoiles.

"C'est la maison de la directrice..."

Je m'arrêtai immédiatement, puis je me retournai pour regarder Tante Jit qui avait l'air triste. Au moment où mon esprit était sur le point de dériver, je sentis une paume chaude et familière me tenir jusqu'à ce que mon esprit soit à nouveau à sa place. Solo regardait autour de lui pour voir l'endroit dans tous ses détails. Il semblerait donc que le fait qu'il me tienne était comme si son instinct était celui d'un chien husky... comme s'il pouvait sentir que je me sentais mal intérieurement.

Après avoir ramené nos sacs et les avoir rangés à l'intérieur, j'allai parler avec Tante Jit à l'extérieur. Tante Jit me dit que personne ne voulait venir ici parce que c'était un endroit isolé et inconnu. Même si les enfants étaient capables de parler la langue car il y avait une tante et deux autres oncles qui aidaient à leur apprendre, ils n'étaient toujours pas assez courageux pour parler avec les gens qui vivaient en ville. Tous n'étaient pas encore instruits. Et ils ne savaient pas quoi faire pour faire connaître cet endroit aux étrangers.

"Il n'y a pas d'électricité ni d'eau courante ici. Si vous voulez prendre une douche, il suffit d'aller au ruisseau. Bientôt, la tante amènera les enfants pour vous rencontrer à nouveau. Combien de jours resterez-vous ici ? La directrice a dit juste pour une semaine, c'est ça ?"

"Je ne suis pas encore sûr. Peut-être deux semaines." Je répondis lentement et dans mon coeur, je me demandais si je devais lui demander à propos de mon doute. Mais finalement, je n'arrivais pas à gagner contre ma curiosité. "Tante Jit ne sait pas que Mae Yai...."

Je me tus parce que je ne savais pas quoi dire ensuite. Il y avait beaucoup de choses dont je me doutais. Je ne savais juste pas par quoi commencer. Mais tante Jit me sourit comme si elle comprenait ce que je voulais lui dire.

"La directrice l'a dit à tout le monde avant d'aller à l'hôpital... elle a dit que son enfant viendrait ici. Et si tu es là, elle nous a demandé de prendre soin de toi."

"Mae Yai le savait déjà, n'est-ce pas ? ...qu'elle allait nous quitter." Je souris tristement puis je me retournai pour regarder la maison où Mae Yai vivait.

"Elle n'était pas la seule à le savoir... nous le savions tous aussi." Tante Jit me prit la main et fit un sourire. "Tu es sûr que tu es prêt à l'entendre ?"

"Guitare..." Solo appela doucement mon nom. Quand je le regardai, je le vis secouer la tête comme s'il me disait que si je ne pouvais pas le faire, alors de ne pas me forcer.

"P va bien." Je souris pour de vrai, il n'était pas forcé. Je voulais vraiment savoir comment elle vivait sa vie, ce qu'elle avait fait ces dernières années, "Dis-moi, tante Jit."

Tante Jit hocha la tête, puis se mit à parler lentement comme si elle pensait au bon vieux temps.

"Lorsque la directrice est arrivée ici il y a quatre ans, elle était encore forte et en bonne santé. Elle ressemblait à quelqu'un qui faisait régulièrement de l'exercice, ce qui rendait son corps très sain..."

Je me mordis très fort les lèvres au point d'avoir mal. Non pas parce que je savais que Mae Yai faisait de l'exercice, mais parce que je savais qu'elle travaillait très dur jusqu'à ce qu'elle soit habituée à le faire comme si elle se forçait et elle avait toujours été comme ça. De plus, quand elle m'élevait, elle travaillait si dur pour nous deux. Si les gens ne savaient pas comment Mae Yai travaillait, probablement que personne ne voudrait laisser une personne âgée comme elle travailler à nouveau.

"Au début, nous étions tellement inquiets parce qu'elle était déjà vieille, mais nous venions quand même ici pour enseigner aux enfants. Nous avions peur qu'elle ne soit pas capable de le faire. Mais parce qu'elle agissait comme si elle avait encore la cinquantaine ou la soixantaine, en marchant ici et là comme si c'était facile, nous n'avons pas eu de doutes sur son aptitude à faire ce travail. Nous avons commencé à voir les symptômes l'année dernière... nous l'avons vue tousser fortement mais elle faisait semblant d'aller bien. Quand on lui demandait, elle répondait que c'était seulement parce qu'elle était vieillissante et elle refusait de descendre en ville pour se faire soigner. Par conséquent, nous ne pouvions que croire en elle parce que nous ne savions pas comment la forcer."

Je baissai les yeux parce que je ne voulais pas voir le visage triste de Tante Jit. Pas besoin de deviner, je savais déjà que la prochaine chose qu'elle allait dire ne serait pas une bonne chose.

"La situation s'est aggravée il y a encore six mois. Elle ne pouvait plus marcher correctement et les enfants pensaient que leur directrice était malade. Alors ils ont transporté leurs livres et d'autres choses de leur salle de classe jusqu'ici, ils ont demandé à la directrice de leur enseigner ici à la place, parce qu'elle pouvait encore parler pour enseigner aux enfants. Et le soir, on se relayait pour l'aider à se nourrir. Puis un jour, nous l'avons vue se lever et sortir de sa maison. Nous étions si heureux cette fois-là et elle nous a demandé de prendre soin de son enfant si celui-ci venait ici... puis elle s'est évanouie."

Je fermai les yeux, je ne voulais pas imaginer la scène que tante Jit venait de raconter. La faible pression dans ma poitrine détourna mon attention pour lui poser une autre question.

"Est-ce que Mae Yai m'a laissé un message ?"

"Non, mon cher."

"Alors...quand elle était encore là, qu'est-ce qu'elle faisait ?"

"Si vous voulez parler de ce que la directrice a fait pour nous...." Tante Jit détourna le regard et je vis qu'une dizaine d'enfants couraient vers nous, "...C'est tellement que je ne peux pas l'expliquer avec des mots."

"..."

"Tu dois le voir de tes propres yeux pour le comprendre."

"Professeur !"

"Professeur... nous avons apporté de la nourriture."

Je quittai des yeux les enfants qui couraient vers moi, puis je me tournai vers tante Jit qui souriait.

"Essaie de le voir et de le sentir, mon cher." Elle se leva puis s'éloigna avec ces mots laissés dans mon cœur.

"Pourquoi ce professeur est-il si grand ?"

"La couleur des cheveux de cette personne est bizarre."

Je regardais en souriant, le spectacle des enfants qui se pressaient autour de Solo et Khun Jay. Je vis que Khun Jay jouait avec les enfants, heureux et à l'aise. Mais quand je regardai ce husky sans expression... il semblait être très aimé par les plus jeunes enfants. Un petit enfant grimpa sur les genoux de Solo et celui-ci se comporta comme une statue de cire. Il resta assis, tranquille.

"Ce..."

Je me tournai quand j'entendis une voix et vis un jeune et mignon garçon d'environ cinq ou six ans qui se rongeait les ongles. Une de ses mains tirait sur ma manche comme pour attirer mon attention alors que sur ses genoux, il y avait une vieille peluche de lune jaune.

"Où est allé la directrice ?..."

Je restai sans voix pendant un moment, je ne savais pas comment répondre à cette question. Alors je commençai par retirer sa main de sa bouche, puis j'utilisai mon autre main pour lui caresser un peu la tête alors qu'il semblait être sur le point de pleurer. Et quand je lui souris, petit à petit, il eut l'air mieux.

"La directrice est au ciel maintenant. " Je ris tandis qu'il se dépêchait de regarder le ciel comme je l'avais dit.

"Je ne l'ai pas du tout vu." Je le tirai pour qu'il s'assoie sur mes genoux et je lui frottai le dos pour le réconforter quand je vis qu'il était de nouveau sur le point de pleurer. Et puis je vis un nom écrit sur sa chemise.

'Nong Moon'

Je poussai doucement son corps un peu en arrière puis je l'aidai à essuyer les larmes sur son visage. Je remarquai juste qu'il portait un t-shirt avec une photo de la Lune. Le t-shirt avait l'air vieux, mais il portait bien son nom.

"Sais-tu ce que signifie ton nom, Moon ? "

"Je le sais. Moon (มูน) signifie lune (พระจันทร์)." (2) Nong Moon répondit d'une voix mignonne avec un visage souriant comme s'il était fier de son nom. "La directrice m'a donné le nom de Moon...en souhaitant que je sois la lune formidable qui peut rendre tout le monde heureux."

"Quel âge a Nong Moon ?" Je me le demandai. D'après son apparence, il devrait avoir plus de quatre ans. Et Mae Yai n'était là que depuis quatre ans, alors comment avait-elle pu lui donner un nom ?

"Six ans... Est-ce que Professeur aime le nom de Moon ?"

"Oui, Professeur l'aime."

"Moon aime aussi. Ja dit que ma mère n'aimait pas Moon, alors elle a refusé de me donner un nom. Alors les gens m'appelaient juste Ai'Kaao (3) avant parce que Moon semblait avoir la peau blanche." Nong Moon fronça les sourcils comme s'il était malheureux mais ça le rendait très mignon.

"Pourquoi tu parles de ta mère comme ça ?"

"Maman n'aime pas Moon... sinon, elle n'aurait pas abandonné Moon, n'est-ce pas ?" Nong Moon pencha la tête comme si je ne le comprenais pas. Et je restai silencieux en écoutant ses paroles. Ce n'était pas que je ne l'avais pas compris, mais parce que je le comprenais très bien, je savais que je ne devais pas en discuter.

"Nong Moon, as-tu déjà vu une lune avant ?" Je lui demandai d'une voix douce puis je tendis la main pour lui caresser sa petite tête quand je le vis faire un visage pensif.

"La directrice avait l'habitude d'amener Moon pour la regarder... mais ça fait longtemps. La directrice refusait de sortir de son lit, Moon ne voulait pas la regarder seul. Alors Moon attend pour la regarder avec la directrice... quand est-ce qu'elle reviendra ?"

Je ne souris que parce que je ne savais pas quoi lui répondre. Pendant que je réfléchissais à une réponse qui pourrait le rendre heureux, Nong Moon fut emporté loin de mes genoux.

"So ?"

Solo se tenait debout tout en portant Moon dans ses bras et il me regardait avec un petit sourire sur le visage. Je me levai puis je me retournai pour voir que les autres enfants étaient assis en ligne et écoutaient Khun Jay parler. Alors, je m'empressai de suivre Solo qui portait Nong Moon à l'extérieur.

"Moon signifie lune, n'est-ce pas ?"

Je me tenais près de l'arbre et je regardais discrètement la personne qui parlait avec l'enfant. En regardant la position de l'enfant, je pouvais voir que ce husky ne s'était jamais occupé d'enfants auparavant. Son visage impassible rayonnait bizarrement, puis il posa Nong Moon au sol et le petit fit un signe de tête pour répondre à la question.

"La directrice ne reviendra pas."

"So.... " Je criai son nom sous le choc. Mais alors, Solo se retourna et leva la main, m'empêchant d'intervenir pour consoler le petit garçon qui s'était mis à pleurer. Je ne pouvais que les regarder avec un pincement au cœur. Je ne voulais pas que l'enfant pleure, mais je pensais que ce husky avait déjà trouvé le moyen de gérer la situation.

"Ne pleure pas trop facilement" Solo fronça les sourcils, ce qui fit que l'enfant fut encore plus effrayé, puis il s'agenouilla et utilisa sa main pour essuyer les larmes de Moon. "La directrice se sentira triste."

"Heu...professeur." Nong Moon serra les lèvres et ferma les yeux comme s'il essayait de se retenir pour ne pas pleurer.

"Tu veux voir la directrice, n'est-ce pas ?"

"Oui."

"Alors viens ce soir... on va aller la voir."

"Vraiment ?!" Le petit garçon sembla alors très excité et lorsqu'il vit Solo hocher la tête, il courut joyeusement dans tous les sens.

Solo se retourna et me regarda comme s'il me disait que tout allait bien. Il laissa Nong Moon retourner vers les autres avant de s'avancer vers moi.

"L'aîné d'entre eux a dit que Moon est le plus proche de Mae Yai." dit Solo en regardant vers la maison. Et maintenant, on voyait Khun Jay dire quelque chose qui fit rire les enfants. "Je ne veux pas que Guitare lui mente en disant que sa mère va revenir."

"Mais il est encore jeune..."

"Mais quand même, cet enfant a le droit de connaître la vérité... Je ne le ferai pas souffrir et je ne le ferai pas pleurer. Il y a des moyens pour qu'il se sente bien sans avoir à lui mentir. Si quelqu'un commence à mentir, il doit continuer à mentir. Les gens ici n'en ont pas encore parlé, mais les autres enfants savaient déjà que la directrice ne reviendrait pas, même s'ils n'ont rien dit ou demandé quand ils ont vu d'autres personnes venir leur enseigner. Mais si Moon se met à pleurer à cause de leur directrice, les autres enfants pourraient le suivre et ils pleureront tous ensemble".

J'essayais de penser en fonction de ce qu'il venait de dire. Il avait fait sortir Nong Moon, probablement parce qu'il ne voulait pas que les autres voient que Moon pleurait à cause de Mae Yai. Solo était vraiment sérieux à ce sujet, ce qui me fit regarder son visage calme, qui semblait plus étrange que d'habitude.

"Je sais très bien combien c'est douloureux de découvrir tardivement la vérité."

"So..." Je touchai les doigts froids de la personne immobile. Il se tourna vers moi et sourit puis me guida par la main pour entrer à l'intérieur sans rien dire de plus.

"Prenons le repas ensemble. Les enfants ont dit que les villageois d'ici l'avaient fait pour nous." Khun Jay nous invita avec les enfants assis en ligne qui nous regardaient derrière lui. Et devant lui, il y avait de la nourriture suffisante pour trois personnes.

"Vous avez déjà mangé ?" Je me tournai pour demander aux enfants qui étaient assis juste derrière Khun Jay. Parmi eux, il y avait Nong Moon qui était le plus jeune. Ils hochèrent la tête et me regardèrent d'un air si attentif que je ne pus m'empêcher de rire.

"Qu'est-ce que c'est, Khun Jay ?... Tu as l'air d'un chef de clan là."

"Il faut les laisser expliquer... Et comme il est le plus âgé, Nong Ja essaie de l'expliquer correctement."

"Oui, Hia." Un des garçons qui était plus grand que ses autres amis s'avança puis s'assit poliment.

"Hia ???" Solo répéta le mot tout en regardant Khun Jay de façon suspicieuse.

"Hia nous a dit de l'appeler Hia pour qu'il nous aide à convaincre le professeur." (4)

"Hé ! Nous avions convenu de garder ça entre nous." Khun Jay couvrit la bouche de Nong Ja et nous sourit maladroitement. "Eh bien... je voulais juste que quelqu'un m'appelle comme ça."

Je ris à gorge déployée et je me demandai à quel point c'était bruyant parce que tout le monde se tourna vers moi pour me regarder. Solo avait un sourire au coin de la bouche, puis il se tourna pour regarder Khun Jay avec des yeux moqueurs.

"Alors si Jay est Hia... alors mon père doit être Jae, n'est-ce pas ?" (5)

"Khun Chaai !" Khun Jay était choqué à mort, puis il regarda à gauche et à droite de peur que quelqu'un ne l'entende. Et bien sûr, tout le monde l'avait entendu. Quand nos yeux se croisèrent, il détourna immédiatement son regard vers un autre endroit. Nous pouvions voir des nuances de rouge sur ce visage blanc de pur occidental.

"Ja... explique lui rapidement."

"Ok. Ok." Nong Ja faisait une tête confuse et il ne semblait pas comprendre pourquoi les adultes changeaient de sujet si rapidement, mais il était quand même d'accord. "Hia a dit que si nous nous comportons bien, Professeur nous apprendra."

"Enseigner ?"

"Oui, nous voulons étudier, Professeur. J'ai aussi fini mes devoirs." Dit un jeune enfant qui était assis derrière Nong Ja. Alors qu'il finissait de parler, les autres enfants commencèrent à faire des bruits forts en essayant de m'apporter leur cahier. Les enfants plus âgés parlaient en utilisant leur dialecte que je ne comprenais pas.

"Je vous ai dit comment vous deviez vous comporter si vous vouliez les supplier de vous apprendre." Khun Jay se retourna vers les enfants quand ils reprirent leur place après m'avoir regardé avec leurs yeux innocents.

"Professeur...Hia a dit que Professeur resterait ici pendant deux semaines, alors apprenez-nous un peu."

"S'il vous plaît, professeur."

"S'il vous plaît."

Dès qu'ils eurent fini de parler, les enfants qui avaient été appelés par Khun Jay me regardèrent comme s'ils attendaient une réponse. Même le husky s'était retourné pour me regarder avec les mêmes yeux que les enfants.

En fait, j'étais venu ici à cause de Mae Yai. Donc si je pouvais les aider, j'aimerais bien le faire. Et j'aimerais faire tout ce que Mae Yai avait fait.

"Ok, P va enseigner."

"Yeah !"

Je regardai la scène de ces enfants qui souriaient joyeusement. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir inquiet... parce que quand nous rentrerons un jour à la maison, qui continuera à leur enseigner ici. Les villageois ne pouvaient que leur apprendre à parler la langue.

"Ne réfléchis pas trop." La voix de celui qui se tenait à côté de moi fit disparaître mon anxiété. Je sentais que je ne devais pas m'inquiéter pour quelque chose qui n'était pas encore arrivé. Chaque problème avait ses propres solutions. Je me tournai et fis un signe de tête à Solo qui m'observait et levai la main vers lui avant de me retourner pour porter Nong Moon qui venait d'entrer.

On dirait que cet enfant était très attaché à ce husky.

"Mais pour aujourd'hui, P peut-il d'abord explorer les environs ?" Demandai-je. Les enfants se retournèrent puis firent un signe de tête avant d'aller jouer dehors. Il ne restait plus que Nong Moon qui était encore assis sur les genoux de Solo en serrant sa peluche lunaire dans ses bras et qui refusait de se lever.

"Tu es très proche d'eux, Khun Jay." Je me retournai pour taquiner la personne qui mangeait. Alors, il rit bruyamment, l'air heureux et de bonne humeur, ce qui était différent de d'habitude. Comme s'il avait laissé tout ce qu'il était en ville comme il l'avait dit.

"Ils me rappellent Khun Chaai quand il était petit. Malicieux et coquin. C'était comme si j'avais beaucoup de Khun Chaai qui couraient partout." Khun Jay souriait joyeusement tandis que celui dont il parlait était assis en fronçant les sourcils.

"Je n'ai pas été coquin, pas même un peu." Argumenta Solo.

"Alors, Khun Gui peut-il enseigner ?"

Je ne répondis pas à la question de Khun Jay, mais je me tournai vers Nong Moon à la place. Le petit continua de cligner des yeux avant de poser sa peluche sur les genoux de Solo, puis il se dirigea vers Khun Jay. Nong Moon s'installa et regarda Khun Jay avec un sourire.

"Professeur Hia."

"Honnêtement, je peux y arriver tout seul. Mae Yai pouvait le faire toute seule. Mais il semble que ces enfants appellent Khun Jay "Professeur" aussi.” Je leur fis un grand sourire. Et celui qui était en train d'être forcé (d'être un professeur) semblait encore confus, puis quand il regarda Nong Moon, il sourit immédiatement.

"Ok. Je suis aussi un professeur alors... mais n'élève jamais le ton de ta voix na." Khun Jay frotta la tête de Nong Moon et se montra troublé. Au final, il retourna s'asseoir correctement et gentiment comme avant.

"Professeurs, allons faire un tour !"

Je me retournai et regardai Khun Jay et Solo comme pour leur demander alors que les enfants se mettaient à nous crier dessus. Ils se contentèrent de hocher la tête en guise de réponse, puis s'aidèrent à mettre les aliments de côté avant de se lever.

Les yeux des enfants me firent sentir étrange à l'intérieur. Ils avaient l'air tellement excités et heureux que je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir bien. Même Solo et Khun Jay avaient l'air joyeux. Il semblerait que ces enfants innocents nous aidaient à oublier les mauvaises choses qui étaient arrivées dans notre vie sans que nous nous en rendions compte.

Peut-être que ce n'était pas seulement les enfants... probablement aussi à cause de l'atmosphère et de toute cette magnifique nature.

Lentement, j'essayai de ressentir ce que Mae Yai ressentait pour les gens d'ici.

Peut-être que ces enfants seraient le premier pas pour moi... pour apprendre à connaître le grand rêve de Mae Yai.

Notes :
1/ ก (kor) est la première lettre de l'alphabet thaïlandais et ฮ (hor) est la 44ème qui est la dernière lettre de l'alphabet thaïlandais.
2/ Moon : J’ai laissé les mots en Thailandais pour que vous puissiez voir la différence. En faite Moon le prénom est dit en anglais, (มูน) c’est donc la transcription de l’anglais en Thai. Alors que (พระจันทร์) est le mot thailandais pour Lune.
3/ Kaao : Blanc
4/ Hia (เฮีย) signifie grand frère. Il a la même signification que Phi mais ce mot est originaire de la langue chinoise.
5/ Jae (เจ๊) signifie grande sœur. Ici Solo taquine Jay parce qu'il connait les sentiments de Jay pour son père. Et il semble que Solo insinue que son père est le Bottom dans leur relation.

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Néphély
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:03



Chapitre 33
"Professeur peut prendre un bain ici." Nong Ja indiqua le ruisseau situé non loin de ma maison. Ce n'était qu'à quelques minutes de marche et même si je hochai la tête pour montrer que j'avais compris, quoi qu'il arrive, je ne comprenais pas comment prendre un bain ici.

"On prend des bains ici ?" Je me tournai pour demander à Nong Ja puis je vis le petit ("Nong Moon") qui marchait sans s'arrêter tout droit vers le ruisseau, je me précipitai presque vers lui, mais la personne à côté de moi fut plus rapide. Solo prit rapidement Nong Moon dans ses bras et fit comme s'il voulait le gronder. Quand Solo voulut poser le petit au sol, il se tint au cou de Solo et serra ses lèvres comme s'il retenait ses larmes.

"Non, professeur. D'habitude, nous prenons nos bains de l'autre côté. Il n'y a pas beaucoup de gens qui se baignent ici."

Je hochai la tête en comprenant, puis je laissai Nong Ja aller jouer avec ses amis. Je marchai un peu plus loin et je vis le husky et le chiot se serrer l'un contre l'autre. Nong Moon ne pleurait pas mais ses yeux étaient rouges au point qu'il avait l'air malheureux. Ses petits bras s'accrochaient fermement à Solo et refusaient de le lâcher. Je ramassai la peluche que Nong Moon avait laissée tomber au sol et aidai à enlever la poussière qui s'y trouvait avant de la lui rendre.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Ce gamin courait vers l'eau, alors je l'ai grondé et il s'est mis à pleurer." Solo se retourna pour répondre. Il continuait à porter le petit dans ses bras, il ne lui tapotait pas sur la tête, mais plutôt sur le dos pour le réconforter. "J'ai dit que s'il voulait pleurer, il n'avait qu'à pleurer seul."

"Tellement sans cœur." Je le taquinai et cette fois, le husky avait la bouche ouverte. A mesure que je tendais la main, le petit voulut que je le prenne dans mes bras, et le husky fronça les sourcils.

"Guitare est trop gentil. Bientôt, il sera gâté."

"P a juste pitié de lui."

Quand je voyais ces enfants ici, cela me rappelait l'époque où je devais m'occuper de mes jeunes frères et sœurs. Comme j'étais l'aîné, je devais leur donner l'exemple, par exemple en leur enseignant ou en les arrêtant lorsqu'ils faisaient quelque chose de mal. Mais chaque fois que je les voyais pleurer, je devenais immédiatement doux et je les réconfortais.

"Pourquoi on me réprimande alors ?" Solo caressa la tête du petit jusqu'à ce qu'il ait l'air perdu. Le petit ne dit rien, mais ensuite il rit et gloussa comme s'il s'amusait.

"Nong Moon vit avec qui en ce moment ?" J'ignorai la plainte puis je me tournai pour demander à Nong Moon qui étreignait sa peluche à la place.

"Je suis resté avec Grand-mère Jit."

"Nong Moon est le petit frère de Nong Ja ?" Je demandai surpris. Tante Jit avait dit que Nong Ja était son petit-fils, mais quand je comparait leurs visages, ils semblaient un peu différents.

"Non." Nong Moon secoua la tête puis réfléchit jusqu'à ce que ses joues soient gonflées. "Grand-mère Jit a dit que Moon n'a pas de parents comme les autres, mais grand-mère élèvera Moon pour qu'il devienne une bonne personne à part entière."

Je restai silencieux un moment jusqu'à ce que la personne à mes côtés le remarque probablement. Solo prit alors ma main qui tenait Nong Moon. Et ce contact chaleureux me donna l'impression d'être chez moi, c'était indéniablement confortable.

Je n'étais ni triste ni contrarié de ne pas connaître mes vrais parents. C'était peut-être parce que j'y étais déjà habitué et que je vivais avec Mae Yai. C'était juste que chaque fois que je regardais Nong Moon, il me rappelait moi-même quand j'étais enfant.

"Les enfants, vous allez trop vite !" cria Jay aux enfants qui n'étaient pas très loin de moi. Au bout d'un moment, les enfants arrivèrent en courant et s'approchèrent de moi.

"Grand-mère m'a dit d'amener les professeurs voir les autres." Un jeune enfant tira sur ma main, alors nous dûmes tous le suivre.

Au début, je n'étais pas sûr de savoir qui étaient ces "autres". Mais en marchant le long de la route, je compris que les autres qu'il avait mentionnés faisaient référence aux villageois de ce lieu qui travaillaient ensemble.

La première chose que je vis en traversant le village, ce fut les vastes potagers bien ordonnés. Les villageois travaillaient activement ensemble, l'un d'entre eux étant l'oncle Man.

"Père !" Un jeune enfant de notre groupe alla chercher l'oncle Man.

"Que fais-tu ici, Ai'Sao ? Tu as imploré ton professeur ou quoi ?" L'oncle Man sourit, puis le souleva et tourbillonna jusqu'à ce qu'il rit à gorge déployée.

"Le professeur a dit qu'il voulait d'abord explorer cet endroit. Alors nous l'avons amené ici, Père."

Oncle Man hocha la tête avant de se tourner vers moi puis il s'approcha. Quand il vit que je portais Nong Moon, il lui caressa doucement la tête.

"Cet enfant est un peu un bébé pleureur, professeur."

"C'est bon." Je souris à l'oncle Man puis je posai Nong Moon. Dès que je le posai, il souleva sa peluche puis marcha pour s'accrocher à la jambe de Solo.

"Venez par ici, professeur." Oncle Man m'invita à me rapprocher du potager. Beaucoup de villageois se tournèrent vers nous et nous saluèrent avec un langage thaï peu clair. Mais le sourire sincère sur leur visage était si manifeste qu'il n'y avait rien d'autre.

"C’est tellement vaste." dis-je en regardant le potager qui occupait beaucoup d'espace.

"Avant, c'était juste un petit potager, professeur.... juste quelques légumes qui pouvaient nous faire vivre au jour le jour."

Je regardai les légumes qui étaient d'une grande qualité.

"La qualité a l'air excellente. Les gens ici sont vraiment compétents".

"Non, on ne l'est pas." L'oncle secoua la tête puis il s'accroupit pour ramasser de la terre sur le sol, "Les gens ici ne sont pas éduqués. Gagner leur vie pour mettre quelque chose dans leur assiette est juste leur instinct. La terre ici est bonne, mais les gens ne savent pas quoi en faire. Alors ils ne peuvent en laisser que des décorations naturelles".

"Pourquoi ?..."

"Il y a quatre ans, je suis allé en ville pour trouver du travail. Les hommes n'ont besoin que de petites choses, mais pour les femmes, elles ont besoin de leurs affaires personnelles. C'est pourquoi nous avons besoin d'argent. Nous avons donc apporté des légumes fanés, mais personne n'en a acheté. J'étais désespéré parce que personne ne m'avait engagé pour travailler.

Et puis il y a une vieille femme qui est venue demander un moyen de monter ici. Elle a dit qu'une fois elle avait fait des dons pour des gens d'ici. Et elle voulait devenir enseignante bénévole, elle voulait venir ici pour aider..."

"..."

"Je ne comprenais pas ce que la personne qui venait de la ville voulait de nous. Je n'ai pas compris ce que le mot "aide" qu'elle disait signifiait. Le jour où j'ai amené la directrice pour qu'elle vienne ici, elle a dit que cet endroit était merveilleux." L'oncle Man le disait alors qu'il étalait la terre entre ses mains de manière égale. "Elle s'est accroupie puis elle a pris la terre du potager et a dit que même la nature ici était encore saine et non polluée. Tout ici est encore en excellent état".

"..."

"La directrice ne s'est pas contentée d'enseigner aux enfants. Elle a enseigné à tout le monde ici. Quand je lui ai demandé si elle savait comment faire pousser des légumes, elle a ri et m'a dit qu'elle ne savait pas. Mais qu'il y avait une chose qu'elle pouvait nous apprendre..." L'oncle Man se tourna vers moi et me fit un sourire sincère, ce qui caractérisait le caractère unique des gens d'ici, "... faire des essais et des erreurs."

"Des essais et des erreurs ? "

"Oui. Après cela, la directrice est venue ici tous les jours après avoir fini d'enseigner aux enfants. Elle nous a aidé à trouver des moyens de faire pousser des légumes. Nous avons fait des essais et des erreurs ensemble. Nous avons utilisé tout ce que nous pouvions utiliser. C'était très difficile au début... mais au fil du temps, nous avons commencé à maîtriser la technique. D'une petite parcelle, nous l'avons étendue à plus que ce que nous pouvions imaginer auparavant. De devoir aller en ville pour vendre les légumes par nous-mêmes, nous sommes devenus un fournisseur."

"C'était une personne très talentueuse." Je souris en me souvenant de son visage bienveillant. Une fois, elle m'avait dit qu'elle n'avait même pas terminé le lycée. C'était juste une femme ordinaire qui avait plus d'expériences de la vie que les autres. C'était probablement parce qu'elle avait fait d'innombrables essais et erreurs dans sa vie. Ce qu'elle nous avait donné, ce n'était pas seulement des connaissances, mais aussi des expériences qui ont plus de valeur que le texte d'un livre.

"Quand la directrice est venue ici, elle a été comme une sauveuse pour nous tous. Et quand je t'ai vu arriver ici... je l'ai vue en toi. Même là où tu te tiens maintenant, c'est là où la directrice se tenait avant."

Je me tus parce que je ne savais pas quoi dire. Mes yeux regardèrent automatiquement le sol où je me tenais. Je m'accroupis et je posai ma main sur le sol avec des sentiments contradictoires en moi. Je me sentais triste, heureux et surtout...

C'était un sentiment de fierté.

"Aujourd'hui, je comprends clairement le sens du mot "aide" dont elle parlait auparavant. C'est une aide authentique. L'aide pour laquelle elle n'attendait rien en retour."

"Oui." Je répondis d'une voix douce et fière. "Je me demande si l'oncle a de la place pour planter des graines ?"

"A ce sujet, la directrice a déjà tout préparé depuis longtemps." L'oncle Man indiqua une zone vide qui se trouvait non loin de l'endroit où je me trouvais actuellement. C'était assez large pour faire pousser beaucoup de légumes. "Elle n'a pas dit pourquoi elle a laissé cette zone vide. Mais je pense que vous devriez bien la connaître."

Cette zone vide... c'était un endroit qu'elle m'avait préparé.

"Guitare..."

Je me tournai vers le propriétaire de la voix et lui fis un beau sourire.

"So, tu as déjà planté des légumes auparavant ?"

"Jamais."

"Alors, on peut essayer ?"

Solo souleva un sourcil surpris, puis il sourit et acquiesça.

"Les enfants, venez vite ici." Je me retournai pour appeler tous les enfants qui étaient avec Khun Jay. Quand Khun Jay commença à marcher, ils le suivirent en groupe. Je les regardai marcher en même temps, puis je ris... ils ressemblaient vraiment à un groupe de moutons.

"Commençons à étudier." Je dis et une fois que les enfants entendirent cela, leurs yeux s'élargirent et ils firent un grand bruit. Ils étaient tellement énergiques.

"Allons étudier maintenant."

"La classe est sur la colline, laissez-moi y emmener l'instituteur."

"Non." Je secouai la tête, ce qui fit que les enfants, y compris Solo et Khun Jay, me regardèrent d'un air interrogateur car ils ne comprenaient pas.

"Pourquoi, Professeur Sourire ?"

"Professeur Sourire ?" Je me retournai pour regarder Khun Jay car je ne comprenais pas. Puis il rit doucement et fit un visage innocent.

"Ce sourire." Les enfants pointèrent leur propre visage, puis ils sourirent comme s'ils essayaient de me dire ce qu'était un sourire.

"Ok, c'est Professeur Sourire. Alors qu'en est-il de ce professeur ?" Je montrai du doigt la personne qui se tenait à côté de moi. Solo rit avant de regarder Nong Moon et lui fit signe de la tête.

Nong Moon fit un clin d'œil. Ses joues potelées furent encore plus gonflées quand il fit un large sourire.

"Professeur Beau !"

"Quoi ???..." J'étais sûr à 100% que je faisais une tête terriblement choquée en ce moment. Puis je me tournai pour regarder Solo et je vis qu'il levait les pouces vers moi.

"Professeur Beau et riche !" dit encore Nong Moon. Cette fois-ci, Khun Jay rit fort et leva la main en essuyant ses larmes. Il n'y avait que moi qui étais encore debout et qui restais abasourdi.

"Professeur Beau et riche !" Les enfants faisaient beaucoup de bruit mais finalement ils s'arrêtèrent quand Solo leva les mains pour les stopper.

"Juste Beau... riche ça sonne comme de la frime."

"Vraimeeeeeeent ?" Je laissai traîner ma voix en me retournant pour regarder la personne à côté de moi. Maintenant, il était conscient qu'il se vantait. Alors qu'en fait, il avait déjà dit qu'il était riche à plusieurs reprises.

"Ou n'est-ce pas vrai ?" Solo fit un sourire agaçant avant de tendre la main pour me tirer la joue. "Qu'est-ce qu'il y a, Professeur Sourire ?"

"C'est mieux si P ne parle pas avec So." Je me détournai car je ne voulais pas que celui qui se vantait me regarde, car je ne savais pas si je rougissais ou non. Et Solo ne me poussa pas non plus à le faire. Mais j'entendis un rire comique très clair. Je coupai alors le chien fou de mon esprit, puis me tournai vers les enfants qui me regardaient.

"Qu'allons-nous apprendre maintenant, Professeur ?"

Je regardais l'oncle Man avant de pointer du doigt le potager vide.

"Planter des légumes... vous pouvez tous faire pousser des légumes ?"

"J'ai vu mon père le faire."

"J'ai aidé ma mère à arroser."

Les enfants étaient en compétition pour répondre d'une voix forte. Chacun semblait aider leurs parents pendant leur temps libre. Et ils étaient fiers de parler de ce qu'ils avaient fait jusqu'à ce que je me sente bien moi aussi.

"Mais aujourd'hui, nous allons planter nos propres légumes." Je souris quand tout le monde me regarda avec un regard qui montrait qu'ils n'avaient pas compris. "Aujourd'hui, l'enseignant sera aussi un élève. Laissons l'oncle Man nous apprendre à planter des légumes."

"Est-ce que Moon aura aussi ses propres légumes, professeur ?" Nong Moon fit de grands yeux en me serrant la jambe.

"Oui... tout le monde aura ses propres légumes."

"Je veux faire pousser de la laitue !"

"Moi aussi !"

"Mais il y a des conditions. Comme c'est notre première leçon..." Je fis un visage impassible et presque souriant quand je vis combien les enfants étaient attentifs pour m'écouter. "Vous devez cultiver et prendre soin de vos propres légumes par vous-même. De régler les problèmes par vous-même. Vous devez toujours penser que vos légumes sont quelque chose d'important dont vous devez prendre soin. Ne vous sentez pas frustrés, ne changez pas le type de légume que vous vouliez faire pousser. Pouvez-vous me le promettre ?"

"Promis."

"Oncle..." Je me tournai pour regarder l'oncle Man et j'eus peur de l'avoir offensé. Mais il sourit juste et ne dit rien d'autre avant de se tourner vers un autre oncle pour se préparer, puis il nous demanda d'attendre.

L'autre oncle apporta toutes les semences et le matériel. Les enfants commencèrent alors à choisir les graines qu'ils voulaient planter, ils étaient en train de s'emparer des graines entre eux jusqu'à ce qu'ils frappent le husky qui s'accroupit impassiblement. Puis il aida à répartir les graines de manière égale et les enfants sourirent.

Les enfants qui étaient un peu plus âgés pouvaient accomplir un bon travail, car ils pouvaient tout faire facilement et rapidement. Quant à moi, j'avais encore besoin de Nong Ja pour m'apprendre. Bien que j'avais étudié et lu quelques informations à ce sujet, le faire pour de vrai n'était pas facile. Sans parler du fait de le faire par ce temps froid.

"Nong Moon, que fais-tu ?" Je m'accroupis à côté de Nong Moon qui regardait le trou pour planter le légume avec ses yeux ronds.

"P'Jan va se salir, pas vrai ?"

"P'Jan ???"

"Ceci". Il souleva le croissant de lune (1) dans sa main et me le donna. Il essaya d'utiliser une de ses petites mains pour creuser le trou ce qui semblait difficile pour lui.

"Alors...laisse P t'aider, ok ?"

"Non... Professeur Beau a dit que Moon doit faire ça tout seul."

Je ris quand je contemplai son visage plein de concentration. Et à la fin, je lui pris juste la peluche et l'aidai à la tenir pour lui.

"P' a déjà fini de faire la sienne. Donc P va t'aider à prendre soin de P'Jan."

Nong Moon sourit, puis il se pencha pour creuser le trou avec l'intention de le terminer avant Nong Ja. Je me relevai, puis me dirigeai vers la personne qui fronçait les sourcils en regardant sa propre plantation de légumes située non loin de là où je me trouvais.

"Jay, fais celui-ci un petit peu."

"Khun Gui a dit que nous devions faire ça par nous-mêmes. Et Khun Chaai a aussi dit à Nong Moon de le faire tout seul."

"J'ai déjà creusé huit trous."

"Alors Khun Chaai doit montrer que tu peux creuser cent trous tout seul."

Je ris discrètement quand j'entendis leur conversation. Solo fronçait les sourcils, mais ses mains continuèrent de faire les bons gestes pour creuser les trous pour les légumes. Ses vêtements coûteux avaient maintenant l'air tout sales et en désordre jusqu'à ce que je me sente plutôt désolé. Je ne pus que penser que plus tard, je devrais peut-être prendre ces vêtements et les laver moi-même. Quant au propriétaire des vêtements, au début il était juste accroupi et maintenant il était assis par terre sans se soucier de se salir.

"P peut-il aider ?"

La personne qui fronçait les sourcils leva les yeux, mais quand elle me vit, elle sourit un peu.

"Guitare, déjà fini ?"

" Oui, déjà. Les enfants et P se sont entraidés."

"Je dois encore creuser quatre-vingt-dix trous."

"P ne pense pas que tu puisses creuser cent trous dans cette zone." Je ris en regardant autour de moi. J'avais compté, probablement que cette zone ne pouvait contenir qu'une quarantaine de trous. Et les enfants en avaient déjà fait vingt "Faisons le jusqu'à ce qu'on remplisse cette zone."

"Ok." Solo répondit alors qu'il se concentrait pour continuer à faire ce qu'il faisait. Et je regardai ses mains sales avec des sentiments étranges.

C'était comme s'il était à la mauvaise place...

"C'est amusant."

"De quoi ?"

"Ce que nous faisons ici... c'est amusant." Solo tira ma main puis la posa sur le sol près du trou de légumes qu'il venait de creuser. "Je sais juste que le sol ressent vraiment ça."

Je ne savais pas trop quel genre de visage je faisais en regardant l'autre homme. Mais les mots qu'il venait de dire semblaient démentir mes pensées. Il semblait vouloir dire que j'avais tort de croire qu'il était au mauvais endroit.

"Je n'ai jamais fait quelque chose comme ça avant. Mais je l'apprends maintenant... et c'est vraiment génial." Il répéta ces mots et me serra la main jusqu'à ce qu'elle soit chaude.

Je regardai Solo. Tout ce qui l'entourait, ses vêtements et autres objets coûteux. Quand je le voyais faire quelque chose comme ça, ça me faisait réfléchir... mais il semblerait que j'oublie de réfléchir pour savoir s'il était prêt à le faire ou pas.

"Oui... apprenons ensemble." Je m'installai à côté de lui et je laissai les vêtements chers qu'il m'avait achetés se salir aussi. Je les laverais plus tard.

Je passai beaucoup de temps au potager pour aider les enfants à finir de planter leurs légumes et pour les aider à continuer à planter dans les trous vides. C'était un travail communautaire heureux que j'aimerais garder en mémoire pendant longtemps. Et puis quelqu'un nous appella pour que nous rentrions à la maison parce qu'il faisait déjà sombre.

Il fallut un certain temps pour se décider à prendre une douche. Il ne faisait pas tellement froid, mais quand même, je ne pouvais pas prendre de douche. Parce qu'ici, il faisait déjà trop froid pour moi. Mais je devais me laver parce que je m'étais sali avec de la terre sur tout le corps. Après avoir fini de nous laver, on s'assit et on mangea dans la maison. Les plats furent apportés par l'oncle Man à l'aide d'un plateau et à côté de lui, il y avait Nong Moon qui marchait tout en serrant sa peluche dans ses bras.

"Je suis rentré à la maison et Ai'Ja est venu. Moon a dit qu'il irait voir les professeurs, alors je l'ai suivi pour apporter quelque chose. Il est vraiment très attaché aux professeurs." Dit alors l'oncle Man, en secouant la tête.

"C'est bon. C'est moi qui lui ai dit de venir." Je lui expliquai parce que je me souvenais que Solo avait dit à Nong Moon de venir ce soir. "Laisse Nong Moon dormir ici avec nous, mon oncle. Demain, je l'amènerai et rassemblerai les autres enfants pour étudier."

Parce que tout à l'heure, j'étais trop occupé et j'avais trop aimé planter les légumes au point d'oublier de fixer un rendez-vous avec les enfants.

"Ok, professeur. J'en informerai Jit plus tard."

Dès que l'oncle Man partit, je tournai mon attention vers Nong Moon qui enlaçait toujours sa peluche. Il portait de vieux vêtements mais il était propre. Son petit visage semblait heureux et dès que la personne qu'il cherchait sortie de la maison, il courut immédiatement et lui serra la jambe avec ses bras.

"Nong Moon a déjà mangé ou pas ?"

" Oui. "

Je fis un signe de tête puis me tournai pour appeler Solo et Khun Jay. Nong Moon marchait en tenant fermement la jambe de Solo, puis il s'assit à côté de lui. Il nous regarda tranquillement manger.

Une fois que nous eûmes fini de manger, Solo guida Nong Moon par la main, puis ils sortirent de la maison. Ils discutèrent entre eux de quelque chose dont je ne savais rien. Je baissai la tête un moment, et quand je la relevai pour les regarder à nouveau, le propriétaire du grand dos marchait déjà plus loin.

"Je peux m'en occuper tout seul." Khun Jay me sourit puis il regarda où Solo se rendait comme s'il me disait de les suivre.

"Merci."

Je courus le long du chemin où je les avais vus tous les deux se diriger et quand je vis le dos familier, je m'arrêtai de courir et les suivis tranquillement tout en écoutant la voix de Nong Moon qui bavardait seul tout au long du chemin. A la fin, Solo s'arrêta et ils s'assirent.

Je m'avançai pour m'asseoir à côté de lui, puis je regardai autour de moi avec surprise. Dans cet endroit, on pouvait clairement voir le ciel. Aucun arbre ou quoi que ce soit d'autre ne bloquait la vue. Outre le beau temps, la vue était tellement époustouflante que nous ne nous ennuyerions pas, même si nous la regardions longtemps.

"Comment as-tu découvert cet endroit ?" Je me tournai pour demander à celui à côté de moi mais il y avait Nong Moon, assis au milieu, qui nous séparait.

"Je ne sais pas, j'ai juste marché jusqu'à ce que je le trouve."

Je ne demandai rien de plus. Il n'y avait que le silence qui nous entourait avec la voix de Nong Moon qui parlait avec P'Jan dans ses bras.

"C'est la lune." Solo rompit le silence car il voulait que Nong Moon regarde la lune qui flottait magnifiquement dans le ciel.

"La lune ressemble tellement à P'Jan." dit Nong Moon en levant la peluche lunaire dans sa main pour la superposer à la vraie lune dans le ciel.

"Oui... en tout cas, si la directrice te manque. Alors tu peux venir ici pour regarder la lune."

Je me tournai pour regarder Solo. Le petit le regardait aussi parce que tous les deux on ne comprenait pas ce qu'il voulait dire.

"Le professeur sourire a dit que la directrice était maintenant dans le ciel, n'est-ce pas ?" Solo se pencha pour demander à Nong Moon. "La lune est importante pour toi, non ?"

"Oui."

"Si c'est comme ça, alors la directrice t'observe probablement de là-haut."

"Mais pourquoi Moon ne peut pas atteindre la directrice ?"

"Hmm... peut-être que ce n'est pas encore le moment."

"Mais Moon veut rejoindre la directrice."

"Elle te regarde de là-haut. Ce n'est pas parce qu'elle est différente maintenant et qu'elle ne peut pas parler que tu l'aimeras moins, n'est-ce pas ?”

Nong Moon secoua la tête puis il regarda la lune qui flottait dans le ciel.

"Peu importe où est la directrice, qu'elle puisse parler ou non. C'est bon... Nong Moon peut parler seul !"

Je ris des mots du petit qui ne sembla pas comprendre quoi que ce soit. Une fois la discussion terminée, je commençai à parler de ma propre histoire. Parler à la lune sans se soucier de rien.

"Elle n'est pas seulement une lune." Solo se tourna vers moi puis nous nous regardâmes dans les yeux au milieu de l'obscurité, "Elle est tout... ce que n'importe qui voulait être."

"..."

"C'est Guitare qui décide comment la voir."

Comme quoi ?...

Je regardai le ciel. Pour Nong Moon, il voyait probablement Mae Yai comme la lune. Pour les gens d'ici, Mae Yai était probablement leur bienfaitrice, mais pour moi...

"Elle est une famille... et elle restera dans le cœur de P pour toujours."

Je n'avais rien pour la remplacer comme Nong Moon l'avait fait. Je la garderais toujours dans ma mémoire comme la personne la plus importante de ma vie... mais elle n'était plus là dans mon présent. Je ne m'accrocherais pas à elle parce que si je le faisais, je regretterais et pleurerais cette perte toute ma vie.

"Directrice, aujourd'hui, Moon a rencontré trois nouveaux professeurs. Professeur Hia, Professeur Sourire et Professeur Beau."

Je me tournai pour sourire à Solo et il me regarda en retour. Étonnamment, même si on ne se touchait pas, j'avais l'impression de comprendre ce qu'il voulait transmettre.

'Elle peut me manquer, mais je ne m'y attarderai pas...'

" La directrice de Nong Moon me manque tellement. "

Mae Yai me manquait beaucoup aussi.

Notes :
1/ P’Jan : est le nom que Nong Moon a donné à sa bien-aimée peluche en croissant de lune. Jan signifie aussi "Lune", donc la peluche et le petit garçon sont tous les deux des lunes.

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Néphély
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:04



Chapitre 34
Je passai la plus grande partie de mon temps ici à enseigner aux enfants. Le premier jour avait été assez difficile pour nous trois parce que nous ne savions pas par où commencer. Mais au bout de trois jours, nous avions fini par nous y habituer. Nous nous étions entraidés pour enseigner différentes matières, dont la plupart concernaient la langue et des choses que nous pouvions appliquer dans notre vie quotidienne. Et maintenant, cela faisait presque une semaine que j'étais ici.

"Professeur, quel est le bon moment pour nous d'utiliser l'anglais ?"

Solo avait une expression comme s'il réfléchissait en entendant la question de Nong Sao. Mais ensuite, Khun Jay arriva et répondit à la question à sa place.

"Un jour, quand il y aura des touristes qui viendront ici. Quand ce moment viendra, vous devrez tous aider vos parents à parler avec eux."

"Les touristes ne parlent pas thaïlandais ?"

"Les touristes viennent de différents pays. Et la langue anglaise que nous étudions est une langue universelle qui est utilisée par de nombreux pays..." Khun Jay répondit calmement. Mais il fallut du temps pour l'expliquer aux enfants afin qu'ils comprennent.

"On fait d'abord une pause, les enfants. N'oubliez pas de prendre soin de vos légumes." Je les avertis pour les distraire de leur question. Khun Jay poussa alors un soupir de soulagement, puis il se retourna et me fit un signe de tête en guise de remerciement.

La salle de classe des enfants était en bambou, les villageois avaient aidé à la construire et il n'y avait pas de chaises à disposition. Il n'y avait que dix tables en bambou réunies par deux. Elle se trouvait sur la colline, non loin du potager. C'est pourquoi, quand je leur avais dit que c'était l'heure de la pause, ils s'étaient précipités vers le potager et avaient pris soin de leurs légumes. J'étais heureux de voir ce qu'ils faisaient...

Comme le disait Mae Yai... si l'on voulait prendre soin de quelque chose, on devait commencer par s'occuper de petites choses qui se trouvaient près de soi.

"Ils apprennent vite." dit Khun Jay en s'approchant de moi, mais ses yeux regardaient les enfants.

"Oui... s'il y a une bonne opportunité pour eux, ils seront très compétents et très doués."

Mais je ne savais pas comment les aider car nous devions bientôt partir d'ici.

"Guitare... occupe-toi des enfants. Je vais aller avec Jay pour un moment."

Je me tournai et fis un signe de tête à Solo. Ces deux derniers jours, à chaque fois que c'était la pause, lui et Khun Jay allaient voir Tante Jit. Quand je lui avais posé la question, il m'avait dit qu'ils parlaient d'affaires que je ne comprendrais pas vraiment. Il avait également dit qu'il m'expliquerait une fois que tout serait terminé. Le simple fait de savoir qu'il avait de bons espoirs pour cet endroit me rendait déjà heureux. Je ne comprendrais probablement pas maintenant et le husky avait également dit qu'il devait s'occuper de cette affaire tout seul.

Je savais que Solo voulait que je me repose, il ne voulait pas que je réfléchisse trop. C'est pourquoi je ne voulais pas refuser ses bonnes intentions. J'attendais juste qu'il soit prêt à parler.

Je suivis les enfants jusqu'au potager. Après avoir vérifié mes propres légumes, je marchai pour voir Nong Moon qui était accroupi et qui souriait beaucoup sans prendre la peine de jouer avec les autres enfants.

"Nong Moon, que fais-tu ?"

"Je fais une étiquette avec mon nom". Sa petite main indiqua son propre potager. Sur le dessus, il y avait une feuille de papier découpée en rond et peinte en jaune, Sur l'étiquette était écrit, 'Propriété de Nong Moon'.

C'était en fait une peinture de la lune ...

"Mais Nong Moon ne peut pas la mettre ici comme ça." Je ris puis j'enlevai le papier qui avait été emballé avec un sac plastique imperméable, "Si Nong Moon le met comme ça sur ses légumes, alors comment ils vont pousser ?"

"C'est vrai !" Nong Moon sourit si largement que ses joues semblaient gonflées. Puis il déplaça l'étiquette loin de l'endroit où il l'avait placée auparavant.

"Nong Moon a fait ça tout seul ?"

"Oui..." Nong Moon répondit d'une voix claire. Mais ensuite il fronça les sourcils et secoua la tête. "Non. Moon a fait ça avec Professeur Beau."

Alors la personne qui avait enveloppé cette étiquette avec le plastique devait être le Professeur Beau de Nong Moon.

Je me tournai pour donner un waai à l'oncle Man qui venait juste de venir voir dans le coin. Il accepta mon respect, puis il enleva son chapeau. Aujourd'hui, l'oncle Man s'était habillé plus élégamment que d'habitude.

"Professeur... Je vais aller en ville pour faire des affaires. Vous avez besoin de quelque chose ?" L'oncle Man sourit gentiment puis il mit un grand chapeau tissé sur la tête de Nong Moon ce qui le fit rigoler.

"Il vaut mieux que je ne te dérange pas, oncle Man. Mais tu es sûr que tu peux y aller seul ?"

"Professeur Hia a dit qu'il devait aussi aller faire des affaires."

"Alors, sois prudent sur la route."

"Merci, professeur. Je vous laisse les enfants."

L'oncle Man retourna ensuite au village à pied. Quant aux enfants, ils continuaient à courir et à jouer comme d'habitude. C'étaient de très bons enfants qui obéissaient bien aux adultes. Ils faisaient tout ce qu'on leur demandait de faire. Ce n'était pas étrange que tout le monde ici soit gentil et aimant, moi y compris.

Surtout...

"Professeur, que doit faire Moon ?" Le petit qui me tenait la jambe, continua de cligner des yeux comme s'il pensait.

"Pourquoi tu demandes comme ça ?"

"Professeur Beau a dit que P'Jan sent mauvais... si Moon refuse de le laver, Professeur Beau ne voudra plus tenir Moon." Nong Moon baissa les yeux en reniflant sa peluche préférée sans comprendre. Puis il me tendit la peluche pour que je la renifle. En fait, elle ne sentait pas si mauvais que ça, mais il y avait des taches noires dues à la poussière dessus. Probablement dues au fait que Nong Moon l'avait faite tomber l'autre jour.

"Alors laisse P la laver à fond."

"Non !" Nong Moon secoua la tête. Ses joues potelées tremblaient, ce qui le rendait particulièrement mignon. "Au début, Moon a demandé à Professeur Beau de la laver. Mais Professeur Beau a dit que Moon devait le faire seul car P'Jan appartient à Moon."

Comment dire... l'enseignement était de qualité. Mais je pensais que le husky devait juste dire qu'il était paresseux pour le faire.

"Alors après avoir fait nos cours, P t'amènera pour le laver. "

"Ok !"

Puis nous retournâmes en classe. Peu importe le froid, les enfants continuaient d'étudier sans se plaindre. Ils semblaient très heureux de pouvoir étudier et cela me faisait plaisir de leur apprendre aussi. Et il semblait qu'ils étaient particulièrement intéressés par les chiffres. Nong Ja avait dit qu'il voulait pouvoir comprendre les gens qui venaient au village pour acheter les légumes ici.

"Avez-vous un rêve ou pas ?"

C'était la question à laquelle je leur avais demandé de répondre sur un papier. Ils pouvaient écrire même si c'était lent et qu'ils avaient besoin de beaucoup de temps pour réfléchir, mais à la fin, ils pouvaient le faire. Même le plus jeune, Nong Moon pouvait déjà écrire tout seul. Ils m'avaient dit que Mae Yai leur avait appris à écrire depuis longtemps.

Une fois les cours terminés, je renvoyai les enfants chez eux. Puis je m'assis par terre et regardai les feuilles sur lesquelles les enfants avaient écrit leurs rêves.

"Guitare..." Solo m'appela quand il entra. Nong Moon s'accrochait à sa jambe et le suivait comme un chiot, comme je m'y attendais.

"Oui ?"

Je souris puis je me rapprochai de Solo sans oublier de soulever Nong Moon pour l'asseoir sur mes genoux.

L'aîné des enfants, Nong Ja, n'écrivait pas des phrases courtes et ne faisait pas de dessins comme les autres. Il avait écrit son rêve en longues phrases et dessiné une petite image sous le paragraphe.

'Mon rêve est de développer cet endroit. Je veux que mes parents soient heureux. Je voudrais que beaucoup de gens viennent ici. Professeur Hia a dit que s'il y avait des gens qui venaient ici, il y aurait des revenus. Nous aurons alors de l'argent pour acheter des médicaments et d'autres produits de première nécessité. Mais le professeur a dit que nous ne pouvions pas rester ici à ne rien faire. Nous devons essayer d'y parvenir.'

Sous le texte, il y avait un dessin d'un jeune garçon tenant un bâton pointé vers une planche... comme ce qu'il avait vu quand l'oncle Man avait eu une réunion avec d'autres villageois.

Pour Nong Sao, le fils de l'oncle Man... il avait dessiné une image de montagnes couvertes d'une nature verte, et au milieu de celle-ci, il y avait beaucoup de gens avec un sourire sur leur visage.

'Je veux cultiver beaucoup de légumes autant que mon père l'a fait !'

Je continuai à sourire en lisant leurs rêves. Plus je lisais de papiers, plus je souriais.

'Je voudrais être comme Professeur Hia. Le Professeur Hia est très cool !'

"Et pourquoi Jay est chauve ?"

"Je sais." Je ris à la question de Solo. Il riait aussi comme moi. Nong Moon riait aussi, même s'il ne comprenait pas.

Je continuai à lire leur rêve. Il y avait beaucoup de rêves, certains étaient possibles et d'autres non. Mais cela suscitait des rires qui remplissaient la petite salle de classe.

Puis j'atteignis le dernier papier...

"C'est le mien !" Le petit éleva la voix et s'excita. Je regardai Solo dans les yeux avant de regarder le papier dans ma main.

Le dessin semblait être le point principal de ce papier.

Et au bas du papier, il y avait un texte manuscrit qui n'était pas très joli, mais après l'avoir lu...

'Le rêve de Moon est d'être la lune de tout le monde.'

"Qu'est-ce que tu as voulu dire ? " Je baissai la tête pour demander au petit qui était assis sur mes genoux. Nong Moon rit, puis il posa son doigt sur le dessin.

"C'est la lune.... et cette lune représente Nong Moon." Il bougea ensuite la main et montra du doigt un groupe de personnes multicolores. "Et voici tout le monde. Il y a Professeur Beau, Professeur Sourire, Professeur Hia, la directrice, P'Ja, P'Sao, Grand-mère Jit, et les autres".

"Et ça, c'est quoi ?" Je montrai une pile de quelque chose de couleur verte.

"De l'argent. "

"De l'argent ???"

"Le professeur Beau a dit que si une personne voulait que tout le monde soit bien et heureux, alors cette personne devait aussi avoir de l'argent."

Je me tournai immédiatement vers la personne qu'on appelait un professeur. Solo sourit et lança un regard innocent.

"Et ce que tu as écrit ici ?" Je lui montrai les lettres. Nong Moon sourit, puis il leva les yeux pour l'expliquer d'une voix vive.

"Moon veut être la lune de tout le monde. Je veux être une lune géniale qui peut rendre tout le monde heureux... mais Professeur Beau a dit que ce n'était pas suffisant. Professeur Beau a dit que la Lune devait être appliquée, étudier dur, avoir un bon travail, de l'argent, et ensuite il pourra aider les autres".

Je regardai Solo avec un regard comme si je le menaçais d'être puni, mais ensuite je ne pus pas renier les choses qu'il avait dites à Nong Moon. Tout ce qu'il avait dit était vrai. Parce que la chose la plus importante de nos jours, c'était l'argent. Quand une personne avait de l'argent, elle pouvait presque tout faire.

Même moi, je pensais comme ça.

"Oui, avoir de l'argent peut rendre les gens heureux... mais Nong Moon ne doit pas oublier la tendresse et tes sentiments en voulant rendre les gens heureux." Je frottai doucement la tête de Nong Moon, puis je lui montrai mon petit doigt.

"Ok !" Répondit Nong Moon d'une voix forte et vive avant d'accrocher son petit doigt à mon doigt.

"Et le rêve de Guitare ?"

"Je veux être riche."

Solo eut un visage surpris et il haussa ses sourcils noirs. Son visage montrait clairement qu'il pensait que je plaisantais.

"N'était-ce pas Guitare qui voulait être ingénieur ? "

"Qui a dit ça ?..." Je ris à la question que je venais d'entendre pour la première fois de ma vie. "P ne veut pas être un ingénieur."

"Alors que voudrait être Guitare ?"

"Si So se demande quelle carrière P veut faire. P répondrait "n'importe quoi"."

Je caressai la tête de Nong Moon et je le regardai dans les yeux. Il ne semblait pas comprendre de quoi les adultes parlaient, mais il essayait quand même d'écouter. "C'est comme ce que So a dit à Nong Moon, l'argent est un facteur important pour beaucoup de gens. P a été inclus parmi ces gens".

"Alors pourquoi étudier l'ingénierie ?"

"P n'a pas de métier de rêve, ni à suivre les traces de qui que ce soit. Mais P a des choses pour lesquelles il est bon. Alors P a choisi d'apprendre ce pour quoi P pense qu'il est le meilleur. Une fois diplômé, P pourra avoir un bon emploi. Et pourra alors réaliser son rêve de devenir un homme riche". Je regardai le visage de Nong Moon en pensant à son rêve et à celui des autres enfants.

"Le rêve..."

"Le rêve peut être à la fois possible et impossible. Pour certaines personnes, il est même impossible de croire qu'elles peuvent atteindre ce qu'elles veulent faire. Ils ont donc appelé cela un rêve parce que pour eux, c'est quelque chose qui n'arrivera jamais. Mais certaines personnes pensent que quelque chose de possible peut se produire. Cela dépend de leur volonté de suivre leur rêve ou non. Celui de P est incertain. C'est possible... mais je ne sais pas si c'est réalisable ou non."

"Et pourquoi Guitare veut-il être riche ?" Demanda le curieux husky, mais il continuait à tirer la peluche de Nong Moon en faisant une grimace effrayante.

"Tout le monde ne souhaite-t-il pas être riche ?"

"Eh bien, c'est vrai..." Solo quitta Nong Moon des yeux puis se retourna pour me regarder avec un visage sérieux, "Mais tout le monde ne rêve pas de ça aussi sérieusement que Guitare."

Je souris au husky qui parfois faisait comme s'il savait tout, mais qui se comportait parfois comme un chiot enfantin.

"P voulait être riche et avoir de l'argent parce que P voulait que Mae Yai mène une vie confortable. P peut faire n'importe quel travail, mais si P obtient un diplôme d'ingénieur avec de bonnes notes, ce serait bien car être ingénieur permet de gagner beaucoup d'argent."

J'avais toujours vu à quel point Mae Yai devait travailler dur. Malgré son âge, elle avait dû s'occuper de nombreux enfants, même si beaucoup d'entre eux avaient été adoptés et confiés à de bonnes familles. Mais Mae Yai, qui vivait toujours au même endroit, continuait à s'occuper des autres.

"Mais maintenant, elle n'est plus là..."

Le rêve semblait donc s'arrêter aussi.

"Guitare..."

"Professeur !"

La voix criante s'était unie à celle de Nong Sao qui courait au loin en haletant. Je me dépêchai de confier Nong Moon à Solo et je me levai pour aider le jeune enfant qui s'effondra sur le sol.

"Nong Sao, que se passe-t-il ? Pourquoi tu te précipites comme ça ?"

"Professeur.... professeur à l'aide ! " Nong Sao parlait en haletant et ses yeux étaient si rouges qu'il semblait sur le point de pleurer.

"Que se passe-t-il ?"

"Au...au village."

J'établis un contact visuel avec la personne à côté de moi. Solo se leva alors et nous courûmes tout droit vers le village avec Nong Sao qui était resté loin derrière. Je n'avais pas le temps de m'inquiéter pour lui, parce que j'avais peur qu'il se passe quelque chose de grave au village.

À notre arrivée, la première chose que je vis, fut un groupe de dix personnes inconnues qui se tenaient face à face avec les villageois. Seuls oncle Mai et tante Jit se trouvaient courageusement face à eux. Même si c'était comme ça, je pouvais encore voir la peur en eux, surtout chez les femmes qui enlaçaient les enfants pour les mettre en sécurité.

"Vous n'êtes qu'une tribu qui vit sur une colline. Que connaissez-vous du commerce ?" Un homme avec un grand corps, portant des vêtements chers, criait. Je fronçai les sourcils et me rapprochai.

"La directrice nous a tout appris sur le commerce. Pourquoi on ne saura pas que vous nous trompez ?" Tante Jit répondit d'une voix tremblante. Je remarquai qu'elle n'avait pas peur d'eux, mais elle avait plutôt peur que ces gens fassent du mal aux autres.

"L'ancienne directrice est à présent dans le cercueil. Et vous voilà en train de discuter comme une personne bien informée. Mais quand je suis venu ici tout seul, vous avez tous commencé à vous rapetisser et à vous cacher."

"Y a-t-il un problème ?" Je me dirigeai vers eux et essayai de parler d'une voix normale malgré le fait que mon cœur bouillonnait plus que tous.

Tout le monde tourna son attention vers moi. Les villageois me regardaient avec des yeux suppliants et heureux. Tandis que de l'autre côté, celui que je croyais être l'intermédiaire pour le commerce, avait l'air malheureux. Solo laissa Nong Moon aller vers les autres enfants, puis il se mit à côté de moi.

"Qui êtes-vous ? Pourquoi tu t'en mêles ?" L'un d'entre eux cria alors qu'il le demandait. Je m'accrochai au bras de Solo quand je réalisai qu'il avait l'air plus contrarié qu'avant.

"Je suis le professeur des enfants ici." J'essayais de lui expliquer, mais il semblait que l'autre côté ne voulait pas nous écouter.

"Ok... après la vieille dame, c'est une autre personne fragile."

Je souris un peu, n'étant pas concerné par leurs actions et les mots insultants que je recevais d'eux.

"Je ne savais pas que ça te posait un problème ?"

Quelqu'un parmi eux se mit en colère, mais l'homme d'âge moyen qui se tenait à l'avant leva la main pour l'arrêter.

"Allez parler avec les villageois. Dites-leur de me vendre leurs biens au prix que j'ai fixé, alors personne ici ne sera blessé."

Je ne répondis pas, je tirai juste sur le bras de Solo pour qu'il me suive et cherchais Tante Jit.

"Que s'est-il passé exactement ici, tatie ?"

"Ces gens sont venus ici pour acheter nos marchandises plusieurs fois déjà, professeur. D'habitude, le chef Ai'Hieng ne vient pas. En général, quatre ou cinq personnes viennent et portent les marchandises à emporter. Mais normalement, chaque fois qu'ils viennent, la directrice les menace et ils ont peur. Elle parle comme une personne bien informée pour que les gangsters comme eux n'osent pas s'opposer à elle. Tantie leur a expliqué que nous ne vendons qu'à Khun Feung. Mais ils refusent d'écouter et nous proposent toujours un prix plus bas. Ils achètent pour revendre à un prix inférieur à celui de Khun Feung". Dit Tante Jit avec des larmes qui coulaient. "Tatie avait peur qu'ils nous fassent du mal. Alors à la fin, nous avons accepté de leur vendre à un prix raisonnable. Mais ils n'étaient pas d'accord. La semaine dernière, ils nous ont déjà menti. Cette fois, ils viennent encore."

"C'est bon, ma tante." Je tins la main de Tante Jit et je la poussai à retourner rejoindre les autres villageois, Oncle Man suivait derrière.

"Tu veux vendre ou pas ?!"

Je me retournai pour regarder la personne qui venait de crier. Même si j'étais malheureux, le plus important maintenant était de rester dans un esprit calme.

"Ce serait bien si on pouvait faire le marché équitablement ? La façon dont vous avez fait les choses ici est illégale. Contraindre les gens n'est pas une bonne chose. Si je vous dénonçais, vous pourriez finir en prison." Dis-je calmement, en essayant de ne pas montrer de ressentiment dans mes paroles.

Ils se regardèrent puis éclatèrent de rire. Même si je ne comprenais pas ce qui était drôle, je continuai à attendre patiemment pendant qu'ils riaient.

"Pensez-vous que la loi s'intéressera aux gens qui vivent sur une colline comme celle-ci ?"

"Même si ce n'est pas le cas, cela ne veut pas dire que vous pouvez profiter de qui que ce soit ici."

"Et pourquoi vous mêlez-vous de ça ? Vous n'êtes qu'un enseignant, alors restez un enseignant. Les gars, allez vous occuper de ça et finissez-en !"

Je soupirai profondément, puis je pris la manche de Solo et chuchotai...

"P n'est pas doué pour parler avec des gens sans éducation."

"Qu'est-ce que tu as dit ?!!"

Il semblerait que mes chuchotements aient été un peu trop forts... mais ça allait parce que gagner du temps fonctionnait toujours.

"Pardonnez-moi. Je parle rarement avec des gens sans éducation... alors s'il vous plaît, ne vous méprenez pas. Il y a des gens qui n'ont pas eu d'éducation mais qui savent quand même comprendre et penser. Et d'autres qui sont éduqués mais agissent comme des gens sans éducation." Je me sentais un peu mal à l'aise parce que je ne savais pas quels mots je devais utiliser ensuite. Mais grâce aux interruptions et aux pauses, j'eus le temps d'arranger mes idées. "Je précise que les "personnes sans éducation" dont j'ai parlé ne se définissent pas en fonction de leur éducation ou non. Mais je faisais en réalité référence à ceux qui manquent de maturité, qui n'utilisent pas leur cerveau pour penser et font tout ce qu'ils veulent sans se soucier des sentiments des autres".

" TOI !!! "

Je levai la main pour me gratter la joue, n'ayant toujours pas conscience que mes mots pouvaient causer des problèmes. Je restais calmement là en attendant qu'ils me maudissent en retour ou peut-être qu'ils ne le feraient pas. En d'autres termes, je pensais que tout ce que j'avais dit était la vérité et c'était la façon la plus polie de l'expliquer. Lorsque j'avais des problèmes avec les enfants à l'université, j'utilisais simplement des mots pour leur faire comprendre et ils comprenaient. Mais avec ces gens...

La personne à côté de moi me repoussa, et maintenant Solo se tenait devant et me couvrait. Puis il se tourna pour me regarder et me sourit un peu en levant la main pour me caresser doucement la tête.

"Cette guitare na."

"Il parlait de Mae Yai."

Il y avait une limite à ma patience. Il parlait rapidement comme ça, même un moine ne le supporterait pas.

"Oui, je sais." Solo se détourna après m'avoir fait reculer d'un pas puis il s'avança.

"Vous allez payer pour ça !" Khun Hieng cria fort, son visage rouge montra qu'il était en colère.

Au moment où les hommes de Khun Hieng se ruèrent vers nous, je pus voir plus clairement les ombres des personnes qui marchaient dans notre direction. Et si je ne me trompais pas... c'était Khun Jay.

"Tu ferais mieux de ne pas être tué !"

Je fronçais les sourcils en regardant l'homme qui courait vers Solo. Je lui jetai la pierre qui se trouvait dans ma main, mais cela l'amena à se concentrer sur moi.

Frappe !

Parce que Solo me bloquait, alors je n'ai pas été blessé. Mais à la place, Solo reçut un coup de poing au visage.

"So !" Je retins la personne qui titubait. Les hommes du village se levèrent et nous aidèrent. La personne que je tenais dans mes bras semblait sur le point de perdre connaissance. Les yeux perçants que je regardais régulièrement perdaient leur étincelle. Pourtant, quelques secondes plus tard, Solo me repoussa, puis il passa devant les villageois pour difficilement donner un coup de pied à la personne qui l'avait frappé.

J'aidai à protéger les femmes et les enfants contre les coups et je ne pus que ressentir de l'inquiétude et de l'anxiété en regardant le chaos qui se trouvait juste devant moi.

Je ne m'attendais pas à ce que Khun Jay arrive si tard. Même si je n'étais pas sûr de savoir qui c'était, mais il y avait plus de dix personnes qui étaient venues avec lui. Je les avais vus au loin un peu plus tôt et je pensais pouvoir retarder le moment jusqu'à ce qu'ils arrivent. Mais tout s'était passé trop vite. J'étais triste de ne pas avoir pu gagner plus de temps.

"So !" Je criai son nom haut et fort quand Solo fut frappé en plein visage. Je voulais aller le voir, mais je ne pouvais pas parce que des enfants s'accrochaient à moi.

"Jay !" Solo cria fort avec une voix qui montrait clairement son énervement.

"Finissons-en complètement ! " La voix de Khun Jay se fit entendre et beaucoup d'hommes vinrent avec lui. Les deux camps commencèrent à se battre, puis Khun Hieng fut attaqué seul.

J'envoyai les enfants chez l'oncle pour qu'ils se réfugient dans un endroit sûr avant de marcher vers celui qui semblait prêt à tuer quelqu'un à mort. Je m'accrochai à Solo qui regardait le chaos avec des yeux froids.

"So..." J'appelai doucement son nom et je touchai le dos de sa main, ce qui le fit immédiatement se retourner pour me regarder avec un regard vague, "...es-tu blessé ?"

"Ça va."

Bien ? ...mais ta bouche est blessée.

"Khun Chaai." Khun Jay s'approcha de nous avec un visage inhabituellement sérieux.

"Ils peuvent gérer ça. Ne t’implique pas dans ce genre d'affaires." Ordonna Solo d'une voix douce avant de baisser la tête pour me permettre de lui essuyer le visage avec une serviette humide offerte par les villageois.

"Oui, mais ne t'en fais pas pour ça. Il y a quelque chose de plus important..."

Solo se déplaça puis se tourna pour regarder les gens qui accompagnaient Khun Jay et qui s'occupaient maintenant des gens qui étaient venus semer le chaos ici.

"Pourquoi sont-ils venus ici ?"

"Ils ont été envoyés pour rencontrer Khun Chaai." Khun Jay répondit d'une voix sérieuse. Il ne semblait pas bien du tout au point que je voulais lui demander s'il allait bien ou pas. Mais je ne voulais pas interrompre leur conversation.

"Mais normalement, père ne se soucie jamais de moi à ce point." Solo agissait comme s'il ne comprenait pas. Mais quand il regarda Khun Jay droit dans les yeux, il fronça les sourcils. "Ou est-ce que c'est que..."

Khun Jay fit un signe de tête et l'expression de son visage sembla douloureuse comme s'il avait envie de pleurer.

"Khun Tan est arrivé en Thaïlande hier... il est venu avec Khun Linda."


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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:04



Chapitre 35
Après que les villageois soient retournés chez eux... Solo, Khun Jay, moi et les hommes du père de Solo sommes retournés chez nous pour discuter. Quant à Nong Moon, il pleurait parce que Professeur Beau avait été blessé. Cette fois-ci, Solo porta Nong Moon et lui caressa la tête pour le réconforter, mais différemment de ce qu'il faisait d'habitude. On arriva à la maison, puis on s'assit et on parla à l'intérieur. C'était bien que les hommes du père de Solo ne soient pas entrés et aient juste attendu dehors.

"Nong Moon... laisse P regarder la blessure de Professeur Beau." Je touchai le bras de Nong Moon qui s'accrochait au cou de Solo. Nong Moon se retourna pour me regarder, puis il hocha la tête. Il s'éloigna ensuite et s'installa à côté de Solo tout en serrant P'Jan dans ses bras.

Je nettoyai et soignai la blessure de Solo avec le médicament que les villageois m'avaient donné. Il n'était pas gravement blessé. Juste une plaie au coin de sa bouche et des bleus sur ses joues.

"Ça ne fait pas mal." Dit Solo en levant sa main et en la posant doucement sur ma tête. Il avait sans doute dit cela parce que je faisais inconsciemment une expression triste. Je hochai la tête, comme quoi je comprenais, mais je me sentais toujours coupable chaque fois que je touchais sa blessure avec le médicament. Alors que lui, il restait calmement assis comme s'il ne se rendait pas compte de ce que je lui faisais.

Une fois que j’eus fini de nettoyer sa blessure, on se retourna pour regarder Khun Jay qui était assis, très distrait. J'établis alors un contact visuel avec Solo. Il fronçait les sourcils et avait l'air inquiet pour Khun Jay.

"Jay."

"Oui ?" Khun Jay répondit avec un sourire fatigué.

Depuis qu'il était rentré ici, il s'était transformé en l'ancien Khun Jay. Une personne qui ne souriait pas vraiment. Comme s'il se forçait à sourire, comme s'il cachait quelque chose. Il semblait qu'il réfléchissait tout le temps ou peut-être... à quelque chose de plus grave encore. Je ne savais pas pourquoi le joyeux professeur des enfants agissait ainsi. Mais si je devinais bien, c'était parce que...

"Ne te soucie pas de cette femme." Dit Solo avec nonchalance, "C'est juste une femme avec qui mon père sort depuis plus longtemps que les autres."

Je les regardais sans rien comprendre. Mais d'après la déclaration de Solo, je devinais qu'il s'agissait de la femme nommée Linda, mais je ne comprenais rien du tout. Et probablement parce que Khun Jay ne disait rien, Solo se tourna vers moi pour me l'expliquer à sa place.

"C'est normal qu'il y ait des gens qui flirtent avec père. Et Linda est la principale d'entre eux." Solo jeta un coup d'œil à Khun Jay quand il pensa que celui-ci voulait se défiler. "On peut probablement dire qu'elle est sa maîtresse. Même si je vois rarement mon père, je sais qu'il change souvent d'amante, mais cette femme est la plus longue à rester. Probablement depuis que je suis revenu en Thaïlande."

Et elle venait même en Thaïlande. Pas étonnant que Khun Jay semblait souffrir.

"Alors, So..." Je me tournai pour regarder Solo, inquiet, mais il me regarda simplement en souriant puis il secoua la tête.

"Je vais bien. Guitare sait que ma relation avec mon père n'est pas très bonne. C'est son problème s'il veut prendre quelqu'un pour remplacer ma mère. La personne dont je m'inquiétais était celle qui est ici." Solo se retourna pour regarder Khun Jay puis il soupira profondément, "Est-ce que père le sait ?"

" Savoir quoi ? " Khun Jay leva les yeux pour lui demander.

"Savoir que Jay est amoureux de père."

"Khun Chaai !" Khun Jay était choqué, il leva rapidement la main et couvrit la bouche de Solo, "Ne le dis pas à voix haute."

Solo poussa la main de Khun Jay puis fronça les sourcils lorsque Khun Jay ne lui répondit pas.

"Qu'en est-il ?

"Je... ne sais pas."

"Tu ne lui as jamais dit ?"

"Jamais."




Quand je vis Khun Jay l'air si triste et déprimé, je frappai discrètement, mais doucement la cuisse du husky. Solo se retourna pour me regarder puis il fronça les sourcils tout en malmenant Nong Moon en éloignant P'Jan de ce dernier encore et encore. Et le petit jouait le jeu également, il bougeait son corps en essayant de reprendre son P'Jan tout en riant à gorge déployée.

"Arrêtons de nous inquiéter pour moi. Occupons-nous d'abord de ton problème, Khun Chaai." Khun Jay changea d'expression et devint sérieux. Solo arrêta de jouer et rendit P'Jan à Nong Moon.

"Parle-moi de ça."

"Je suis allé en ville pour les rencontrer. Ils ont dit que parce que Khun Tan ne parvenait pas à nous contacter, alors il avait envoyé ses hommes pour nous trouver.” Khun Jay eut un visage stressé, "Ils ont dit que Khun Tan voulait rencontrer Khun Chaai."

"Hah... Tout ce temps, il ne s'est jamais dérangé pour me voir." Dit Solo froidement, ce qui me fit lui toucher le dos de la main.

"Khun Chaai..." Khun Jay soupira alors qu'il était sur le point de dire quelque chose mais à la fin, il changea de sujet, "Je vais essayer de retarder le moment."

"Retarder le moment ?" Je répétai ses paroles car je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire.

Qu'y avait-il à retarder ?

"Oui...Si Khun Tan dit qu'il veut le rencontrer, alors cela signifie que la personne doit le rencontrer immédiatement. Ces hommes dehors ont probablement informé Khun Tan qu'ils m'avaient rencontré. Si nous refusons toujours de le voir, Khun Tan pourrait leur ordonner de nous traîner jusqu'à lui.” Khun Jay regarda dehors par la fenêtre ouverte. Je pouvais voir que ces personnes marchaient autour de la maison comme si elles avaient peur que nous nous échappions.

"Je rentrerai la semaine prochaine." dit Solo d'une voix irrespectueuse. Il fronçait les sourcils en ayant l'air inquiet et malheureux.

"Khun Chaai ne veut probablement pas que Khun Gui ait aussi des ennuis."

Je me tournai, regardai Solo et vis sa détresse. En fait, je voulais lui dire que tout allait bien, cependant, je repensai à ce que Khun Jay avait dit. Je cessai donc d'être têtu et ne répondis pas.

"Je refuse toujours de faire marche arrière."

"C'est pourquoi j'ai dit "retarder"." Khun sourit puis caressa la tête de Solo avec gentillesse comme pour consoler un enfant. "Je vais rentrer en premier. Les affaires concernant Khun Tan, je m'en occupe."

"Est-ce que Khun Jay ira bien ?" Je demandai parce que j'étais inquiet. Même si je n'avais jamais rencontré Khun Tan auparavant, je pensais pouvoir deviner quel genre de personne il était.

"Ça va aller. Je veux juste que vous vous reposiez d'abord tous les deux et il ne reste que trois jours avant la fin de l'année." Khun Jay me regarda avec des yeux brillants comme s'il savait quelque chose.

Trois jours avant la fin de l'année... et c'était aussi l'anniversaire de Solo.

" Actuellement, Khun Tan travaille à Phuket. Je vais le faire rester là-bas pendant trois jours. Et après cela, Khun Chaai ne pourra probablement plus l'éviter."

Cela signifiait qu'il ne nous restait plus que trois jours à passer ici.

"Mais nous avons décidé de rentrer après..."

"So..." J'interrompis la personne qui commençait à s'énerver. "C'est bien de rentrer quelques jours plus tôt. On pourra revenir ici une autre fois."

Même si je ne savais pas quand ce serait.

Solo me regarda juste un moment avant de hocher la tête.

"L'affaire dont nous avons discuté, je m'en occupe déjà."

"Quelle affaire, Khun Jay ?"

"À propos de ça... Je pense qu'il vaut mieux que ce soit Khun Chaai qui te l'explique."

Je me tournai vers Solo et j'exigeai une réponse. Il posa sa main sur la tête de Nong Moon, qui était calme depuis un moment.

"A propos de l'affaire dont j'ai discuté avec Tante Jit."

"Ohh... celle que So doit expliquer à P ?"

"Oui...je sais que la mère de Guitar avait l'habitude d'envoyer des lettres en ville à propos d'ici, pour demander des professeurs volontaires. Et elle a dû commencer à les envoyer dès qu'elle a su qu'elle était malade."

Je fis un signe de tête quand je compris. Elle les avait probablement envoyées parce qu'elle savait que je ne pourrais pas rester encore longtemps ici pour enseigner aux enfants.

"J'ai demandé à Jay de s'en occuper parce que le simple fait d'envoyer des lettres ne sera pas suffisant. Personne ne voudra les lire. C'est vrai qu'il y a beaucoup d'organisations à but non lucratif, mais ce territoire manque de soins. Et il y a une organisation qui veut aider mais qui manque de fonds. Alors je... suis devenu leur sponsor pour aider un peu." Solo sourit en regardant Nong Moon. Puis il leva les yeux et me sourit. "Elle commencera à recruter des bénévoles la semaine prochaine. Cela prendra du temps, mais il est certain que ces enfants pourront poursuivre leurs études".

Je restai assis sans bouger pendant un moment parce que mon cerveau ne pouvait pas assimiler ce qu'il venait de me dire. Mais après un certain temps, je commençai à le comprendre, un grand sourire apparut dans mon cœur presque immédiatement.

Il l'avait à nouveau fait... ce chien.

Je regardai Solo avec des sentiments que je n'arrivais pas à expliquer. C'était probablement de la joie et de la gratitude et il y avait beaucoup de choses que je voulais lui dire.

"Merci". Mais à la fin, je ne dis que ce court mot qui ne valait absolument pas par rapport à ce qu'il avait fait. Solo ne dit rien. Il prit juste ma main pour la tenir au lieu de répondre.

Je ne savais pas à quel point j'étais heureux en ce moment... Je me sentais tellement heureux je ne savais même pas à quel point.

"Alors... je partirai le premier. Je vous verrai tous les deux à Bangkok." Khun Jay sourit avant de se lever et de sortir de la maison.

J'arrêtai de penser puis je me levai pour rejoindre Khun Jay devant la maison. Il se dirigea vers ces personnes et leur parla un moment avant de se retourner vers nous. Ces personnes se tournèrent également vers nous puis inclinèrent humblement la tête vers Solo.

Je réalisai juste qu'ils portaient des vêtements normaux comme les gens ordinaires. Au début, je pensais qu'ils porteraient des costumes noirs et des lunettes de soleil noires... si ce husky savait que je pensais de cette façon, c'est sûr qu'il rirait.

"Je ne peux pas dire au revoir aux enfants. S'il vous plaît, dites-leur que je reviendrai."

"Oui, je le ferai. Merci beaucoup, Khun Jay."

"N'oublie pas de lui dire, Khun Chaai." Khun Jay se retourna, puis cria et agita de nouveau la main avant de se retourner. Laissant le husky froncer les sourcils et marmonner quelque chose alors qu'il se tenait à côté de moi.

"Pas besoin de me le rappeler."

"Te rappeler quoi ? "

Solo ignora ma question, à la place il se tourna pour porter Nong Moon.

"So, parle-moi de..."

"Où est allé Professeur Hia ?"

Je m'arrêtai et regardai Solo dans les yeux. Je ne savais pas comment répondre à sa question.

"Il est rentré chez lui. Il reviendra quand il sera libre." Répondit calmement Solo. Je m'empressai de regarder Nong Moon de peur qu'il ne se mette à pleurer mais, étonnamment, il fit juste un signe de tête.

" Les professeurs retournent aussi chez eux dans trois jours, pas vrai ? "

"Nong Moon."

"Moon n'a pas vraiment écouté mais Moon a compris qu'après trois jours, les professeurs doivent aussi rentrer. Mais Moon va bien." Ce petit garçon disait qu'il allait bien, mais il serrait son P'Jan dans ses bras, et ses yeux rouges le faisaient paraître misérable.

"S'il y a une chance, P reviendra." Je me dépêchai de lui dire, puis je tendis ma main et lui caressai doucement la tête.

"Ok, Nong...."

"Vous voulez qu'on vive ensemble ?" Cette voix forte et claire interrompit les paroles de Nong Moon, je me tournai pour regarder le visage de Solo, choqué par ce qu'il venait de dire. "C'est ce que je voulais dire à Guitare. Allons d'abord au village. Tout le monde attend probablement déjà, je vais parler devant tout le monde là-bas."

Solo se dirigea alors immédiatement vers le village comme s'il ne voulait pas que je lui demande encore quelque chose. Je le suivis de près juste derrière, alors que nous nous rapprochions du village, je vis que les villageois étaient déjà rassemblés. Même les enfants étaient assis dans l'ordre sur le sol. Peut-être avaient-ils encore peur à cause de l'incident qui venait de se produire plus tôt.

"Professeur ! Comment allez-vous ?" L'oncle Man se précipita vers nous et il avait l'air très inquiet pour Solo.

"Je vais bien. S'il te plaît, aide-moi à appeler les autres, j'ai quelque chose à dire."

Je pris Nong Moon et le portai, puis je me mis debout à côté des villageois et des enfants qui étaient assis en cercle pour écouter.

"L'autre jour, je suis allé explorer cette région. Et je pense qu'il y a beaucoup de zones qui sont disponibles mais qui n'ont pas encore été exploitées, n'est-ce pas ?”

"Oui, professeur. La directrice nous a dit un jour d'améliorer et de développer nos terrains vides. Au cas où, un jour, il y aurait des touristes ou des gens qui viendraient ici, alors nous aurons de la place pour eux. Et il y a d'autres zones aussi. Mais avant que nous puissions en parler plus en détail, la directrice est tombée malade. Nous ne savions donc pas quoi faire ensuite," expliqua l'oncle Man.

"Parfois, nous n'avons pas besoin de l'aide de personnes bien informées. Il suffit de se fier à ses expériences". Dit Solo non seulement à l'oncle Man, mais aussi aux habitants du village.

"Mais si nous échouons, cela pourrait avoir de mauvaises répercussions, professeur."

"Ce que je veux dire, par là, c'est quand il n'y a personne ici pour vous conseiller. C'est pourquoi, pendant ces périodes, nous devons compter les uns sur les autres. Essayer de le faire. C'est mieux que de ne rien faire. Je sais que la seule vente de ces légumes ne suffira pas à nourrir tout le village." dit Solo d'une voix douce. Il ne prêta pas attention aux villageois dont l'expression s'était assombrie, mais personne ne nia ce qu'il avait dit. "Pour l'instant, c'est peut-être suffisant. Mais dans le futur, vous aurez plus de dépenses et quand ce moment viendra, ce que vous avez actuellement ne sera pas suffisant. Si vous vous concentrez uniquement sur ce que la directrice a fait pour vous ici, vous aurez une vie difficile plus tard."

"So..." Je l'appelai doucement. J'avais peur que ses paroles ne provoquent chez les villageois un sentiment de culpabilité et d'offense. Mais quand Solo se retourna et sourit, je restai immobile car, comme je me rappelais tout ce qu'il venait de dire, c'était pour le bien des villageois ici. Il avait de bons espoirs pour eux.

"Je veux juste que vous soyez autonomes, que vous soyez indépendants... maintenant, je fais aussi partie de ce village. Donc... vous avez tous une expérience professionnelle. J'ai des connaissances en gestion et nous avons aussi un ingénieur talentueux ici." Solo me regarda et sourit, "Je pense que nous pouvons vous aider à concevoir un plan."

À ce stade, je pensais que le husky que je voyais toujours comme un petit enfant n'était en fait pas celui que je croyais. Ce qu'il avait dit ici était quelque chose que je n'avais jamais imaginé auparavant.

"Je ne pourrai peut-être pas vous aider énormément parce qu'il ne nous reste que trois jours à passer ici. Mais je vous aiderai à trouver le nécessaire et les installations requises pour les envoyer ici. Êtes-vous tous d'accord ?" demanda Solo aux villageois, qui regardèrent mon husky, étonnés, avant d'acquiescer.

"Encore une chose... Je me suis déjà occupé de la lettre que Mae Yai a envoyée en ville. Bientôt, des enseignants volontaires viendront enseigner ici aux enfants comme le souhaitait la directrice."

"Vraiment, professeur ? !"

"Vraiment ? !"

Les enfants, qui étaient confus au début, commencèrent à pleurer dès qu'ils entendirent ce que Professeur Beau venait de dire. Ils avaient l'air tellement excités et heureux, comme lorsqu'ils m'avaient rencontré pour la première fois.

"Oui... il faudra peut-être attendre un peu. Mais ils viendront bientôt."

"OUAIS !"

"Et une dernière chose..." Solo se tut puis se dirigea vers Tante Jit.

"Ces derniers jours, j'ai parlé avec le professeur ici. Il est venu me consulter sur le financement pour les enfants d'ici. Je n'ai pas de problèmes parce que je veux qu'ils étudient à un niveau supérieur. Chaque enfant ici est libre de décider ce qu'il veut faire".

Mes yeux s'élargirent et je me tournai pour regarder Solo, surpris. Il me regardait aussi et leva le coin de sa bouche un peu comme un sourire.

"Je vais laisser les enfants et leurs familles décider. S'ils veulent étudier en ville, je paierai les frais de scolarité. Mais ce ne sera pas gratuit. Une fois qu'ils auront leur propre travail et leur propre argent, ils devront alors les rembourser. C'est comme demander un financement pour l'école. S'ils n'en ont pas besoin maintenant, mais qu'ils veulent aller à l'école plus tard, dans ce cas, vous pouvez nous contacter et je vous aiderai".

Les villageois se parlaient entre eux à voix haute mais je n'étais pas vraiment intéressé par ce dont ils parlaient. Parce que maintenant, mes yeux ne fixaient plus qu'une seule personne... celle qui comptait toujours sur moi.

Il avait résolu tous les problèmes et avait sincèrement aidé les gens d'ici comme s'il savait que je n'étais pas prêt à penser ou à aider qui que ce soit en ce moment. Alors, finalement, c'était lui qui avait réfléchi et qui avait tout fait. Il montrait son amour pour les gens d'ici comme Mae Yai l'avait fait... comme moi je l'aimais.

Lui dire merci, même un million de fois, ne suffirait pas pour ce qu'il avait fait.

Il n'aimait pas seulement Nong Moon. Mais il ouvrait aussi de grandes opportunités pour chaque enfant ici.

"C'est ce qu'on appelle faire bon usage de ma richesse en quelque chose de bénéfique." Solo chuchota et cela me fit rire fort, puis je frappai discrètement le bras de la personne qui se vantait pour lui montrer mon aversion pour ses paroles.

"Tu connais le management ?" Demandai-je dans le doute. Je savais qu'il avait besoin d'en savoir davantage sur le management pour l'entreprise familiale. Mais je ne pensais pas qu'il avait déjà commencé à l'apprendre. Je croyais qu'il commençait tout juste à l'apprendre quand il devait en discuter avec le personnel de l'appartement ou quand il allait travailler avec Khun Jay.

"Même si je ne veux pas savoir, je suis obligé de le faire. J'apprends ce genre de choses depuis longtemps déjà. Père a envoyé quelqu'un pour m'apprendre." Dit Solo clairement, comme s'il ne parlait que d'une question insignifiante. Mais je remarquai qu'il ne voulait pas en parler plus longtemps, alors je ne lui demandai rien de plus.

Les villageois laissèrent les enfants jouer. Quant à nous, on s'était assis en cercle puis on avait commencé à discuter de la façon de gérer et d'utiliser les espaces vides ici. J'étais chargé de dessiner le plan. J'essayais de le dessiner en quelque chose qu'ils puissent comprendre en n'écrivant que des mots courts et des chiffres dessus. Parce que les gens ici ne savaient pas lire. Ils devraient peut-être même laisser les enfants lire pour eux.

"La zone pour élever des animaux ne doit pas être loin. Parce qu'il faut s'occuper des animaux de manière conséquente. Mieux vaut donc être plus près que ça. De plus, la zone dessinée ici est trop vaste pour les animaux que vous avez actuellement." Je signalai l'erreur sur le plan qui avait été dessiné par les villageois sur un papier. C'était comme un duplicata de leur position actuelle.

"Il y a assez de place derrière ma maison, professeur."

"On devrait pouvoir déplacer les animaux. Ces poulets ne sont pas si difficiles à déplacer."

"Alors la zone actuelle devrait pouvoir être utilisée pour les plantations. N'est-ce pas une bonne chose que nous puissions faire pousser plus de légumes ?"

" La directrice a dit un jour que nous devrions nous consacrer davantage à la culture des fruits. N'est-ce pas une bonne chose d'avoir de l'espace pour planter ?"

"Nous devrions étudier quel type de plante est propice à la culture. Laquelle est facile à planter, qui a du potentiel et apporte plus de revenus."

"J'ai vu des livres offerts sur ce sujet dans la classe. Faisons en sorte que les enfants les lisent. Tout le monde aura alors la possibilité d'apprendre." Je leur fis cette suggestion. Une fois que tout le monde accepta, ils se retirèrent lentement de la réunion, puis ils appelèrent les enfants et les emmenèrent en classe.

Je dis à Solo que nous ne pouvions les aider qu'avec des suggestions et des plans. Le reste dépendrait des villageois d'apprendre par eux-mêmes, en s'appuyant les uns sur les autres, ils devront essayer de créer quelque chose de nouveau. Je n'étais pas très inquiet car ils avaient déjà quelque chose d'important en eux, qui s'appelait l'expérience. Juste qu'ils ne cherchaient jamais à montrer leur vrai potentiel.

Ici, tout devrait bien se passer.

"Nong Moon, peut-il vraiment quitter cet endroit pour vivre avec Professeur ?"

"Uhm."

Je quittai le village des yeux et je me tournai pour regarder le husky avec le chiot qui ne cessaient de s'attacher l'un à l'autre.

"Tu es sûr ?"

"Uhm."

"Pourquoi tu penses que tu peux le faire ?" Le petit pencha la tête et lança un regard interrogateur. Le husky semblait trop paresseux pour répondre, alors il détourna simplement son visage.

"Parce que Professeur Beau est gentil." Je marchai vers eux, puis Nong Moon avança pour me tenir la jambe plutôt.

Probablement parce que s'il me posait des questions, il pourrait obtenir une réponse.

"Est-ce que les autres partiront aussi ?"

"Cela dépend de leur décision." Je m'accroupis puis je lui souris. "Mais si Nong Moon accepte de partir, alors tu verras rarement les gens d'ici. Seras-tu capable de le supporter ?"

"Si Moon part d'ici, alors Moon aura une meilleure éducation. Moon aura beaucoup d'argent pour tout le monde. Moon pourra le supporter. Professeur Beau a dit qu'un homme doit savoir être patient." Nong Moon faisait une tête déterminée jusqu'à ce que ses joues potelées gonflent. Je l'embrassai sur ces joues jusqu'à ce que ça fasse rire le petit.

"Si tu es toujours occupé avec Guitare, je ne t'emmènerai pas." Le husky se tenait les bras croisés et parla d'une voix environ dix fois plus grinçante que d'habitude.

"Quelle brute." Je le taquinai.

"Je n'aime pas ça."

Même pour un petit enfant ? ??

"So, s’il n'y a que Nong Moon qui veut partir, alors que feras-tu ?" Je m'empressai de changer de sujet avant qu'il ne soit encore plus renfrogné. Solo me jeta un coup d'œil et fit comme s'il n'avait pas entendu ce que je disais. Mais quand je lui souris, il répondit d'une voix douce.

"Au début, j'avais pensé que l'internat serait pratique s'il y a beaucoup d'enfants. Ou trouver un endroit où ils pourraient rester ensemble, puis engager des gens pour s'occuper d'eux. Mais s'il n'y a que Moon... je pense que je peux l'élever."

Nong Moon leva la tête pour établir un contact visuel, puis marcha pour serrer les jambes de la personne qui venait de parler. Quant à la personne qui s'était énervée plus tôt, elle fit semblant de ne pas être intéressée, mais sa main continuait à caresser la tête de Nong Moon.

"Nong Moon va vivre avec So ?"

"Non..." Solo nia alors il s'approcha pour saisir ma main et me regarder avec des yeux sérieux, "Il viendra vivre avec nous."

Je souris devant la réponse que j’avais reçue. Je ne savais pas ce qu'il y avait à dire de plus beau, même si je me sentais encore très inquiet pour la question relative à son père, mais cela faisait longtemps que j'avais décidé que maintenant je ne voulais plus penser négativement ou être trop pessimiste.

Je voulais juste penser au bonheur que je vivais en ce moment. Parce qu'après mon départ, j'aurais beaucoup de temps pour m'inquiéter pour beaucoup de choses.

"S'il n'y a vraiment que Moon, je laisserai Guitare partir et faire son stage en premier. Ensuite, quelqu'un viendra ici pour récupérer cet enfant. Aucun assistant ne sera autorisé. S'il est têtu, je le jetterai par le balcon." Solo se moquait en faisant semblant de menacer. Mais au lieu d'avoir peur, Nong Moon secoua la tête pour démentir.

"Moon n'est pas têtu."

"Vraiment ? ??"

Je ris en écoutant la voix de Solo qui demandait avec stupéfaction. Quant à Nong Moon, il acquiesça avec empressement.

On continua à marcher sur le chemin devant nous, en passant devant le potager, Nong Moon courut joyeusement pour contempler ses propres légumes. Et il leur parla, ignorant qui était debout en train de le regarder.

"Tante Jit a dit que cet enfant était très silencieux avant." Dit Solo d'une voix douce comme s'il ne voulait pas que Nong Moon entende ce qu'il disait. "Elle pense que Nong Moon a déjà pu être frappé ou maltraité par sa propre mère, c'est pourquoi il avait peur des autres personnes. Mais quand la mère de Guitare s'est occupée de lui, il a commencé à s'ouvrir, et alors il a agi comme un enfant normal".

C'est pour cette raison...

"La raison pour laquelle il est devenu si proche et si attaché à nous comme ça, c'est probablement parce que Guitare ressemble beaucoup à Mae Yai."

Je souris à ces mots. La partie sur Mae Yai était peut-être vraie, mais la partie sur l'attachement...

"P pense que Nong Moon est plus attaché à So."

"C'est comme si je voulais qu'il soit très attaché."

"Tu as une bouche tellement impétueuse." Je me moquai. En plus de ne rien ressentir, l'obstiné rit à la place.

"Ce n'est pas..." Solo se rapprocha de mon visage. "Guitare a l'habitude d'y goûter, n'est-ce pas ?"

"Ce chien !" Je m'empressai de repousser le visage du tyran. Heureusement que ce dernier était disposé à reculer parce qu'il voulait rire si bien que je ne me sentis pas plus gêné que ça.

" Tu rougis... "

"Nong Moon, allons nous promener." J'ouvris les bras en grand pour attraper Nong Moon qui arrivait vers moi et me laissa le porter en essayant d'ignorer la personne qui riait encore derrière moi.

"Tu as déjà six ans. Tu peux marcher tout seul ?" La personne jalouse cessa de rire et commença à se plaindre.

"Solo le porte plus que P ne le fait." Après que j'eus fini de parler, la personne jalouse resta sans voix. Bien sûr, parce qu'il ne pouvait pas se défendre.

"Moon peut marcher tout seul." Dit le petit.

"C'est bon, Nong Moon. Une fois que tu auras grandi, P ne pourra plus te porter. Comme P peut encore te porter, alors P le fera aussi longtemps qu'il le pourra."

Le corps de Nong Moon était plus petit que celui des autres qui avaient le même âge que lui. Donc quand je le portais dans mes bras, il ne semblait pas être lourd du tout. En plus, sa peau blanche brillait magnifiquement avec ses joues rouges comme des tomates, ce qui le rendait adorable.

"Si Guitare préfère davantage la vilaine tête de ce petit Prajan (1), alors je l'attrape et je le laisse sur le bord de la route." On entendit le murmure de la personne derrière moi. C'était comme un simple marmonnement, mais dit intentionnellement pour que je puisse clairement l'entendre.

"Il t'a malmené, Nong Moon ?" Je me penchai pour demander au petit qui me regardait dans les yeux.

"Professeur Beau est têtu." Dit-il en riant.

"Tu vas bientôt avoir des ennuis." Solo réduisit ses yeux et il allait arracher Nong Moon de mes bras.

"Tu n'as pas le droit de faire ça à Nong Moon, So." Je me retournai avant que le husky ne touche Nong Moon. Quant à celui qui ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, il riait sans cesse comme s'il s'amusait.

Je ne savais pas combien de temps nous étions restés là à tourner en rond comme s'il n'y avait rien à faire. Mais l'atmosphère était agréable. C'était plein de rires et de bonheur.

Solo sembla confus pendant un moment avant de regarder ses propres manches que j'avais attrapées, puis il révéla un sourire.

"Ok...ok"

Le chemin que nous avions parcouru à ce moment-là était plein de sourires et de rires. Je ne savais pas ce qui allait se passer après ces trois jours.

Mais en ce moment, notre amour... ne concernait plus seulement deux personnes.

Parce que maintenant, à part nous... il y avait un chiot qui s'était attaché à nous.

Et ce chiot deviendrait probablement une corde épaisse... qui nous lierait Solo et moi plus étroitement qu'auparavant.

Notes :
1/ Prajan veut dire lune.

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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:04



Chapitre 36
Je me réveillai un peu plus tôt que d'habitude parce qu'aujourd'hui était un jour spécial. À part le fait qu'aujourd'hui était notre dernier jour ici, c'était aussi le dernier jour de cette année.

Et le plus important... aujourd'hui, c'était l'anniversaire du grand husky qui dormait encore.

Je me déplaçai lentement et sans bruit pour sortir du lit. J'essayai de ne pas réveiller Solo, car je savais mieux que quiconque à quel point ce husky était sensible. Heureusement, nous avions parlé avec les villageois jusqu'à tard hier soir et il était donc plus fatigué que d'habitude ce matin.

Normalement, les gens d'ici se levaient tôt. Il suffisait d'entrer dans le village pour pouvoir entendre les gens faire leur travail. Mais aujourd'hui, c'était différent, les alentours étaient plongés dans le silence. Comme si personne n'était encore réveillé alors que c'était impossible. Je marchai jusqu'à la maison de Tante Jit qui se trouvait au milieu du village. Plus je m'approchais de la maison, plus j'entendais les bruits venant de chez elle.

"Grand-mère, c'est l'heure de la nouvelle année. Que font les gens en ville d'habitude ?"

"Ils le célèbrent...."

J'écoutai simplement la conversation pendant un moment. J'entendais que les enfants n'arrêtaient pas de poser des questions à Tante Jit. Je jetai un coup d'œil à l'intérieur et vis que les enfants étaient assis en cercle et s'entraidaient pour faire quelque chose.

"Qu'est-ce que vous faites ?" Je passai la tête par la porte, mais je n'entrai pas dans la maison. Les enfants levèrent les mains pour faire un Waai puis se retournèrent pour continuer de faire ce qu'ils avaient à faire. Ils participaient en fait à la préparation des légumes.

"Les enseignants veulent-ils manger quelque chose de spécial ?" La gentille tante Jit se retourna et me sourit, puis elle me montra les ingrédients qui étaient beaucoup plus nombreux que d'habitude.

"Non. Il faut simplement faire quelque chose de facile, c'est mieux. Tante, est-ce que je peux aider ?"

"Non, professeur. Ces enfants m'aident déjà suffisamment. Il y a d'autres plats que d'autres familles ont aidé à faire. Le professeur peut aller faire un tour tranquillement."

Je fis un signe de tête puis je saluai les enfants avant de partir. Tante Jit m'avait dit qu'ils avaient un jour férié une fois par an, c'est-à-dire le jour de l'an. Et normalement, ils organisaient un banquet le 31, la veille du Nouvel An. Ils disaient qu'ils faisaient une fête, mais en réalité, ils se contentaient de préparer des plats et de les partager ensemble.

Hier, les villageois nous avaient dit, à Solo et à moi, de venir prendre un repas avec eux une fois qu'ils auraient fini de cuisiner. Si je m'étais réveillé tôt, c'était en partie parce que je voulais aider et aussi parce que...

J'avais quelque chose à faire... Si je ne le faisais pas tôt le matin, je ne pourrais pas m'échapper du husky.

Ma destination était l'endroit où je m'étais assis une fois pour regarder la lune avec Solo et Nong Moon. Il y avait un arbre qui était séparé des autres. Je sortis de mon sac à dos le matériel que j'avais préparé à notre départ de Bangkok. J'attachai les feuilles de papier à de longues ficelles, puis j'attachai celles-ci à certaines parties de l'arbre.

Ce n'était pas quelque chose de difficile à faire ou de spécial. Mais j'espérais que cela le rendrait heureux.

Après être resté un moment debout, tout en souriant, à regarder mon travail, je fis demi-tour. Tante Jit m'avait dit qu'aujourd'hui, tout le monde passait le temps ensemble jusqu'à minuit. Et normalement, les gens passaient rarement par ici. Je pensais donc que personne ne passerait et ne verrait ce que j'avais préparé.

Aujourd'hui, la météo était bonne. Et probablement parce que je m'étais sans doute déjà habitué au temps, je pensais que c'était confortable au lieu d'être froid, comme ce que je ressentais avant. Ou peut-être parce qu'aujourd'hui était une journée particulière, et que tout était très agréable.

Je restai debout et ris de mes propres pensées pendant un moment, puis je retournai à pied au village.

"Tu l'as trouvé ?!"

"Non, grand-mère !"

Je regardai la situation au village surpris. Les villageois, y compris les enfants, étaient tous occupés à se crier dessus. Et ce n'était que ces deux phrases : Trouvé ou pas ?

J'attrapai le bras de Nong Sao qui passait devant moi en courant, mais il partit précipitamment, anxieux.

"Ne me dérange pas, je vais chercher Professeur Sourire !"

Je clignai des yeux et regardai le garçon qui courait vers le côté opposé en pleine confusion.

Professeur Sourire ? Ce n'était pas moi ?

"Guitare !" Puis une voix forte se fit entendre. J'étais sur le point de faire demi-tour, mais je vis que celui qui appelait regardait à gauche et à droite dans la direction opposée. On aurait dit qu'il n'avait pas réalisé que je me tenais là, alors il continuait à me chercher en criant.

Je m'approchai et je vis que Solo était en panique. Tous ceux qui couraient s'arrêtèrent et se retournèrent pour me regarder. Mais Solo, qui était le plus paniqué, ne m'avait pas encore remarqué.

"So..." Je posai ma main sur ses larges épaules. Au moment où il se retourna, j'eus l'impression de regarder un petit husky qui tremblait de peur. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Je tendis la main pour toucher le visage de la personne qui se tenait simplement immobile, mais avant d'avoir pu le faire, tout mon corps fut tiré et maintenu fermement.

"Où étais-tu ?" murmura la personne qui m'enlaçait tout en tremblant au point que je le sentais. "J'ai cru que quelqu'un était venu et avait éloigné Guitare de moi."

À propos de qui, il pouvait parler de n'importe qui. Mais je comprenais ce que Solo voulait dire.

"P est juste allé faire un tour. Désolé de ne pas l'avoir dit." Je levai les mains pour le serrer dans mes bras, puis je lui répondis avec culpabilité. Solo ne dit plus rien. Il m'étreignit juste en silence pendant un moment et poussa un soupir avant de s'éloigner de moi.

"Ne pars nulle part sans en parler à quelqu'un d'autre." Demanda Solo.

"D'accord." Je hochai la tête puis je me retournai rapidement pour m'excuser auprès des villageois pour avoir causé ce chaos. Mais finalement, ils ne dirent rien. Ils gloussèrent juste avant de partir en retournant dans leur propre maison.

Ne laissant plus que le husky et moi...

"Tu es en colère ? " Je donnai un petit coup de coude dans le bras de celui qui semblait à présent revenir à la normale... mais peut-être juste un peu plus silencieux que d'habitude. Pour finir, même Nong Moon, qui venait habituellement nous voir, choisit de rentrer à pied avec Tante Jit au lieu de s'approcher de nous.

"Non."

Non ?... Même si ça semblait clair mais il y avait une pointe de sarcasme dedans.

"Désolé." J'essayai de me réconcilier en lui faisant un sourire comme d'habitude. Et bien sûr, cette fois...

"Je ne suis pas en colère... j'étais juste inquiet. "

Ça marchait à chaque fois.

Je fus certain de ses propos quand je sentis son bras chaud s'enrouler autour de mon épaule.

Nous marchâmes jusqu'à l'endroit où les autres transportaient des affaires jusqu'à la salle de classe qui était le lieu de rassemblement d'aujourd'hui. En fait, il n'y avait rien d'autre à part les nombreux plats préparés par chaque famille.

Dans la salle de classe, les hommes attendaient déjà. Solo et moi on se regarda parce qu'on ne comprit pas quand on vit que les villageois et les enfants se tenaient maintenant ensemble en souriant.

"Qu'est-ce qu'il y a ?" Je m'arrêtai en face de ceux qui bloquaient l'entrée de la salle de classe.

"Demain, les professeurs partiront, n'est-ce pas ?" L'oncle Man s'avança et sourit.

"Oui."

"Nous ne savions pas comment vous remercier pour ce que vous avez fait, Professeurs... alors nous ne pouvions que préparer ces petites choses."

Ils se déplacèrent pour nous ouvrir le chemin et nous laisser entrer, Solo et moi. La première chose qui attira mon attention, ce fut que toute la classe avait complètement changé. Les tables des enfants avaient été réunies en une grande table et placées au milieu de la salle. La salle de classe qui n'avait auparavant aucun mur avait maintenant des panneaux en bois qui étaient disposés tout autour. Sur chaque panneau, on avait collé les images des rêves des enfants. Le sol, qui était auparavant vide, était maintenant décoré de petits arbustes pour rendre la pièce plus agréable et confortable. Sur le tableau qui était toujours propre parce que je le nettoyais toujours après chaque cours, il y avait beaucoup de gribouillis manuscrits.

'Merci'

'Je vous aime professeurs'

'Revenez-nous voir'

'Mon rêve est ici'

Je restai là pendant un long moment, en souriant, pour lire ce qu'il y avait sur le tableau. Puis je sentis que quelqu'un s'approchait de moi par derrière.

"Tout le monde voulait aider ici, Professeur." Tante Jit se tenait à côté de moi et regardait le tableau en souriant. "Moon est encore un jeune enfant. Il peut rêver loin. Tatie veut qu'il ait un avenir brillant. Je vous le confie, Professeur."

"Oui." Je lui promis et souhaitai que Tante Jit soit sûre que je prendrais bien soin de lui.

Bien que leur famille ne soit pas biologique, elle avait élevé Nong Moon pendant de nombreuses années. Les soins qu'elle avait prodigués au petit n'étaient pas différents de ceux des membres de sa vraie famille. Si Nong Moon avait été un peu plus âgé, il aurait probablement pris la même décision que les autres. Mais comme il était encore jeune et que Tante Jit lui souhaitait beaucoup de bien, elle avait autorisé Nong Moon à venir avec moi. Et ça devait être de l'amour.

"Quand tout sera prêt, je ferai venir quelqu'un ici pour prendre l'enfant." Solo se tourna pour parler avec Tante Jit après qu'il se soit arrêté un moment pour regarder le tableau. "S'il vous plaît, laissez-moi d'abord arranger les choses là-bas."

Tante Jit fit un signe de tête avec un sourire. Elle ne dit plus rien après ça. Tout le monde s'installa ensuite avec les plats qui avaient été répartis sur toute la table.

"Mangez beaucoup, Professeurs."

"Quand vous repartirez, vous ne verrez probablement pas beaucoup de nourriture comme ça."

Je ris quand j'entendis ce qu'ils dirent, puis on commença à manger ensemble. On bavardait ensemble et il était inévitable de répondre aux questions des enfants curieux sur la nouvelle année. Je mangeai de tout jusqu'à ce que je me sente rassasié. Solo était le même jusqu'à ce qu'il fasse une expression étrange.

Je passai beaucoup de temps avec les villageois de l'aube jusqu'au crépuscule. Quand arriva l'heure du déjeuner ou du dîner, je retournai au village pour aider à la cuisine, puis on s'assit et on mangea ensemble. L'atmosphère était pleine de bonheur alors que le temps passait vite. Quand le ciel s'assombrit, tout le monde dût rentrer chez lui car la lumière d'une seule lampe ne suffisait pas à éloigner les insectes.

Je dis au revoir aux villageois et aux enfants qui vinrent me serrer dans leurs bras. Ils savaient probablement que nous allions partir tôt demain. Peut-être que nous ne pourrions pas nous revoir demain, alors on se dit au revoir maintenant, ce qui était juste... j'avais dit à Solo qu'on partirait tranquillement d'ici demain. Parce que je n'aimais pas dire au revoir et je ne voulais pas vivre un tel moment. Je devrais peut-être le supporter parce que je suis un homme adulte. Mais avec ces enfants, si je les voyais pleurer au moment de partir, ça ne me gênerait probablement pas de revenir vers eux.

"Nong Moon doit être un bon garçon." Je lui caressai la tête alors que Nong Ja se tenait non loin de lui. Nong Moon se mordait les lèvres pour retenir ses larmes, puis il fit un signe de tête et serra P'Jan dans ses bras. "Quand tout sera prêt, P viendra te chercher. Donc avant que ce moment n'arrive, tu dois être un bon garçon et obéir aux anciens, compris ?"

"Oui." Dit Nong Moon alors qu'il me serrait fort dans ses bras. Puis il cligna des yeux plusieurs fois pour retenir ses larmes et marcha pour serrer Solo dans ses bras sans rien dire. Solo ne dit rien non plus, si ce n'est qu'il caressa doucement la tête de Nong Moon, puis il s'éloigna.

Nong Moon repartit avec Nong Ja. Et puis il ne resta plus que Solo et moi. La lampe dans sa main continuait à nous éclairer.

"Rentrons." Solo avança pour me tenir la main et lorsqu'il se prépara à nous ramener à la maison, je lui tirai la main en premier.

"Allons nous promener."

"Nous promener ?"

"Oui. Se promener par ici... allons-y." Je restai immobile en attendant une réponse de celui qui faisait une tête interrogative parce qu'il ne comprenait pas. Quand il vit que je ne bougeais pas, il fit un signe de tête pour accepter.

Je pris le raccourci avec Solo pour arriver plus vite à destination. Le husky me suivait sans dire un mot. Si je l'emmenais dans la forêt, ce serait plus facile.

"So, tiens la lampe." Je lâchai la main du husky que je tenais pour le mener sur le chemin avant de me mettre dans son dos puis je lui couvris les yeux avec mes mains.

"Guitare ?"

"Avance tout droit."

Solo, dont les yeux étaient couverts, devait se sentir méfiant, mais il ne dit rien et il avança simplement tout droit comme je lui avais demandé de le faire. Le sol ici était plat, donc il n'y avait rien qui pouvait le faire trébucher. L'arbre qui avait été décoré se rapprochait de plus en plus et je retirai mes mains lorsque l'on s'arrêta juste devant l'arbre.

Je ne sais pas quelle fut la réaction de Solo car je me tenais derrière lui. Mais il resta immobile pendant tellement longtemps que je ne savais pas s'il y avait un problème ou pas.

Il y avait sur l'arbre de longues ficelles qui avaient été attachées d'une branche à l'autre puis les ficelles s'enroulaient autour du tronc. Le long des ficelles, il y avait des photos de Solo que j'avais prises en secret ces derniers mois, accrochées à l'arbre. Ces photos étaient celles que j'avais envoyées à Ai'Noh pour qu'il les garde en sécurité avant mon arrivée ici. Quand Ai'Noh avait vu ces photos, j'avais failli m'enterrer. Heureusement cette fois, Sun l'avait empêché de me taquiner.

"So..." J'appelai son nom doucement puis je me déplaçai pour me tenir à côté de lui. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, la lampe qu'il tenait à la main tomba par terre. Il n'y avait donc que le ciel étoilé qui nous entourait.

Je le regardai dans les yeux et je pensai lui demander pourquoi il avait fait tomber la lampe. Mais avant de pouvoir lui poser la question, j'eus une réponse... quand le grand husky se déplaça pour m'enlacer.

"Merci."

Pas une étreinte étroite... mais il se sentait en sécurité comme jamais.

"Joyeux anniversaire." Je levai la main et lui rendis l'étreinte en guise de réponse. C'était si chaleureux que je voulais rester comme ça très longtemps.

Je voulais m'excuser de ne pas pouvoir en faire plus pour lui. Mais croyez-moi, si je l'avais dit, il l’aurait tout simplement nié.

Solo s'éloigna et me prit la main à la place. Il s'approcha ensuite de l'arbre, regardant ses propres photos dans différentes poses avec un large sourire.

"Quand est-ce que P a pris toutes ces photos ?"

"P prenait des photos chaque fois que Solo était distrait ou ne s'en rendait pas compte." Surtout quand il dormait, j'avais pris des centaines de ces photos.

" Hé hé "

"So, mets ces photos dans ta chambre."

"Umm... avec les photos de Guitare aussi."

"Quoi ?"

"Rien."

Je fronçai les sourcils parce que je ne l'entendis pas bien. Quand je lui demandai ce qu'il avait dit, il se détourna et continua à regarder ses photos. Il ne me laissa pas la possibilité de lui demander autre chose. Mais finalement, je décidai de laisser tomber parce que je n'avais probablement pas de questions à poser.

Après avoir regardé les photos pendant un long moment, on s'assit et on commença à parler entre nous. Je regardais le ciel qui comptait beaucoup d'étoiles. Je voulais contempler cet environnement exceptionnel autant que possible afin de le garder comme un souvenir très important pour Mae Yai et les gens d'ici.

Au début, j’avais pensé que je ne pourrais pas réaliser le grand rêve de Mae Yai. Mais maintenant, je savais... elle ne voulait probablement pas que je crée ou fasse quoi que ce soit pour les gens d'ici. Elle voulait juste que les gens d'ici puissent être indépendants et autonomes quand il n'y avait personne pour les guider.

Et elle voulait me faire cadeau de cette expérience... me laisser venir ici pour apprendre, pour découvrir le bonheur sous un autre angle qui ne nécessite rien.

C'était une expérience très précieuse.

"Depuis toujours, je n'ai que ma mère qui est la personne la plus importante pour moi... "

J'arrêtai de réfléchir dans ma tête et je me retournai pour regarder celui qui parlait sans comprendre ce qu'il venait de dire. Solo se retourna et sourit un peu avant de regarder vers le ciel.

Il n'avait jamais parlé de quoi que ce soit en rapport avec sa mère, pas même une fois et je ne lui avais jamais posé de questions à ce sujet non plus. Parce qu'il avait l'air blessé chaque fois qu'il parlait de sa mère.

"Ma mère travaillait comme musicienne dans le bar qu'elle possédait. Ma mère était une belle femme charmante qui savait cuisiner des plats délicieux. Même si elle n'était pas très riche, elle avait un statut. Mère disait que tout dans sa vie était parfait. La seule chose que ma mère n'avait pas, c'était un amoureux..." Sa voix heureuse me faisait sourire également. Mais bientôt, le ton devint neutre. "La seule erreur dans la vie de ma mère... c'est qu'elle est tombée amoureuse de mon père."

Je ne répondis rien, sauf que je me rapprochai et lui tins la main.

"Ma mère avait quelques années de plus que mon père. Quand ma mère est tombée enceinte... à l'époque, mon père n'avait que 18 ans. Même si elle a refusé de me raconter les détails de leur histoire, je savais très bien que mon père n'aimait pas ma mère, même un peu. Tout n'est qu'une erreur." Dit Solo avec une voix irrespectueuse et son visage impassible était plus effrayant que d'habitude jusqu'à ce que je doive lui tapoter doucement la main pour le calmer. " Est-ce que P se souvient que j'avais dit qu'il y avait deux raisons pour lesquelles je ne voulais pas que nous soyons ensemble, c'était à cause du mot 'aimer' ?”

Je fis un signe de tête, car je me souvenais encore qu'à l'époque, il avait dit que la première raison était de me permettre de reculer et de partir. Et l'autre raison était liée à sa mère.

"L'autre raison est que mon père sortait avec ma mère même s'il ne l'aimait pas. Il appréciait juste ma mère. Il avait juste choisi ma mère sur un coup de tête. Seulement parce que ma mère est tombée enceinte. À l'époque, la domestique qui était très bavarde m'en parlait, elle a été immédiatement renvoyée par ma mère. Alors je ne voulais pas que nous devenions comme ça... J'avais peur que si Guitare n'était pas sérieux, cela pourrait finir par me bouleverser".

"P n'a jamais pensé comme ça." Je m'empressai de le dire à Solo qui avait maintenant un visage triste.

"Oui... je sais." Solo hocha la tête puis il rit doucement en voyant que je fronçais les sourcils comme si je ne le croyais pas.

"Je le sais et j'en suis sûr."

"Je sais...."

"C'est bien." Je le récompensai en levant la main puis en tapotant doucement la tête du husky. Il sourit un peu pendant un moment avant de reprendre la parole.

"J'étais heureux d'être avec ma mère. Elle m'a appris à jouer de la guitare et à faire tout ce que je voulais. Puis quand Jay est arrivé, je suis devenu encore plus heureux parce que j'avais l'impression d'avoir un ami. Un nouveau frère est venu s'ajouter à la famille. Mais un jour, ma mère a été hospitalisée. Elle a eu un accident, elle a dû rester alitée pendant plusieurs mois. Je suis allé voir ma mère tous les jours et je n'ai jamais perdu espoir. Je n'ai jamais vu mon père quand ma mère était à l'hôpital. Mais un jour, quand j'ai ouvert la chambre, j'ai vu mon père se tenir à côté de ma mère. Et la première phrase que j'ai entendue de ma mère... était de me laisser apprendre ce que je voulais."

"So, si tu ne veux pas en parler..." Je l'appelai doucement puis lui serrai la main pour lui montrer que j'étais toujours là. Solo leva les yeux au ciel et continua à parler.

"Je suis allé à l'école tous les jours parce que ma mère me l'avait demandé. Mais alors que je devais partir au camp scolaire, ma mère est décédée. Et personne ne m'a dit la vérité. Tous les domestiques, les jardiniers et toutes les personnes de la maison m'ont menti et m'ont dit que ma mère dormait. Même quand je suis revenu du camp, ils ont encore menti. Quand j'ai su la vérité, j'ai eu l'impression que tout mon monde s'était effondré sous mes pieds."

C'était comme lorsque Mae Yai était décédée... c'était probablement la raison pour laquelle il ne voulait pas que je mente à Nong Moon.

"J'ai vécu un adieu douloureux. J'avais l'habitude de m'égarer. J'avais l'habitude de ressentir ce que Guitare ressent. Je t'ai dit tout ça parce que je veux que tu saches que je te comprends et que Guitare sache tout de moi."

"..."

"J'étais un mauvais garçon qui causait beaucoup de problèmes et qui vivait sa vie sans aucun but. Il n'y avait pas de bonheur pour moi... jusqu'à ce que je rencontre Guitare." Solo se tourna pour me regarder dans les yeux, puis il leva les mains et me tint les joues. "Je disais que la guitare était mon bonheur. Mais je n'ai jamais dit pourquoi je t'ai surnommé Guitare. La raison pour laquelle je t'ai appelé comme ça, c'est parce que la guitare est la seule chose qui peut me faire sourire. C'est le seul bonheur que ma mère m'ait laissé."

C'était ça... la réponse à la question que je m'étais toujours posée. Il m'avait appelé Guitare parce que j'étais son bonheur, tout comme sa guitare.

"L'autre raison parce que je ne veux pas être comme les autres." Solo haussa les épaules puis je me mis à rire très fort. Solo sourit aussi énormément.

"Ma mère aimait tellement la guitare." dit lentement Solo quand notre rire s'éteignit.

"La mère et le fils sont tous les deux pareils."

"Pas semblables."

"Hein ?" Je levai les sourcils car je ne comprenais pas. J'allais lui redemander, mais j'arrêtai de parler quand Solo s'approcha plus près.

"Je n'aime pas la guitare comme ma mère."

"..."

"Mais j'aime Guitare."

"!!!"

"Que ce soit quand tu souris, quand tu es en colère, quand tu fronces les sourcils, quand tu regrettes et quand.....tu aimes."

"..."

"Guitare ???"

"..."

"Guitare....où est ton attention ?" Les rires arrivèrent avec ses mains qui me pinçaient doucement les joues, ce qui me permit de retrouver mon attention.

Je l'avais entendu, mais je ne pouvais pas le comprendre mot par mot. Alors, pour le dire tout simplement, j'étais sans voix. Puis, je réalisai que... à l'instant même, mon cœur s'était arrêté de battre pendant un instant. Puis quand il recommença à battre, c'était aussi fort que si quelqu'un frappait sur un tambour à l'intérieur.

"Tu as vraiment perdu ton attention." La personne qui était de bonne humeur riait et n'arrêtait pas de me taquiner. Je m'empressai de mettre la main sur ma poitrine et me détournai avec désespoir.

C'était tellement délicat... même si je m'étais préparé à ce genre de situation.

Ensuite, Solo ne dit plus rien qui puisse me gêner encore plus. Nous regardâmes juste le ciel étoilé sans rien dire.

J'avais beaucoup de choses à lui dire, mais je ne savais pas par où commencer.

'J'aime Guitare. '

Ce n'était là que des mots courts mais puissants. Rien que d'y penser, j'avais l'impression que mon cerveau se vidait.

"Je me demande si c'est déjà le Nouvel An ou pas."

Je fus surpris lorsque Solo, qui était assis à côté de moi, se remit à rire. Sa grande main me caressait doucement la tête comme s'il réconfortait un enfant qui s'affolait.

"Peut-être. Mais si c'est déjà le Nouvel An, on devrait pouvoir voir des feux d'artifice." Je répondis par la vérité tout en essayant de l'ignorer.

"C'est une nouvelle année et un anniversaire." Solo cessa alors de rire et adopta un sourire sérieux à la place. "Et j'ai Guitare."

Ces mots me firent sourire et j'eus l'impression que la chaleur redoublait. Mais heureusement, il faisait trop sombre ici pour voir. Sinon, je risquais de me faire taquiner encore plus qu'avant.

Cette journée devait déjà être presque terminée... c'était probablement le moment de faire ce que j'avais préparé.

"En fait... P a un autre cadeau pour So."

"Vraiment ?" Solo ouvrit un peu les yeux. Il semblait y avoir une certaine attente. Mais je me sentais découragé de continuer. Avant de commencer à faire cette chose embarrassante, je devais d'abord lui dire.

Les choses qui étaient dans ma tête depuis plusieurs jours.

"Tout d'abord, P voulait remercier une fois de plus So pour tout ce qu'il a fait..." Est-ce que mes mots semblaient un peu trop formels ? Ok...probablement pas juste un peu. Parce que So essayait de toutes ses forces de retenir son rire.

"Peu importe."

Je pris une grande respiration, me détournant de tous mes soucis puis regardai Solo avec des yeux sérieux.

"Mae Yai était tout pour P... chaque rêve, chaque espoir, chaque avenir. Tout ce que P faisait était pour elle."

Avoir un bon foyer est le bénéfice le plus important dans la vie.

"Quand P a rencontré So, nous sommes devenus amis puis nous nous sommes aimés, P pensait qu'il avait trouvé une autre chose importante. À l'époque, P pensait que maintenant qu'il avait deux choses importantes, P devait les protéger et se concentrer sur elles. Mais ensuite, Mae Yai est décédée... tous mes rêves semblaient brisés. P devait être fort parce qu'il devait être l'ancre pour les autres..."

Je ne pouvais pas pleurer parce que je ne voulais pas que les autres soient encore plus tristes. Je ne voulais pas que les autres se sentent inquiets.

"Alors, So est venu... en disant que tu serais le point d'ancrage de P. Tu fais tout pour que P sourie. Tu fais tout pour les gens d'ici, pour Mae Yai. Tu as fait tout ce que P ne pouvait pas faire." Je souris, heureux, je posai doucement mes mains pour toucher ses joues froides à cause de la température.

"So, une fois tu as demandé à P le sens de l'amour... P pense qu'il peut y répondre maintenant."

Au début, j'avais demandé de l'aide à Kao parce que je voulais juste que son anniversaire soit spécial. Je voulais juste faire quelque chose pour moi, mais maintenant ce n'était plus comme ça. Parce que tout ce que je voulais faire maintenant était plein de messages cachés. C'était une chanson que j'avais choisi de changer à la dernière minute.

♪ Le jour où il n'y a personne ; ♪

♪ Le jour où le monde a changé au point où il n'y a plus rien ; ♪

♪ Le jour où les étoiles et le soleil sont devenus sombres ; ♪

♪ Sans qu'aucune lumière ne reste sur le chemin. ♪

Je regardai doucement ses yeux qui pétillaient en m'écoutant. Je voulais qu'il connaisse mes sentiments.

♪ Peu importe qu'il fasse chaud ou froid ; ♪

♪ Avoir ta main qui tient ma main ; ♪

♪ Il n'y a que toi qui reste à mes côtés, qui ne me laisse pas seul ; ♪

♪ Peu importe la détresse ou le découragement, tu es toujours à mes côtés ; ♪

'Si Guitare ne peut pas le supporter. Si Guitare le veut, dis-le moi. Peu importe ce que je fais ou où je serai, je viendrai enlacer Guitare'.

♪ Pour le cœur, ton amour m'aide à respirer ; ♪

♪ Aujourd'hui, même si je dois parcourir un long chemin ; ♪

♪ Je n'aurai plus peur à partir de maintenant ; ♪

♪ Un seul cœur a suffi pour combler tout ce qui manquait ; ♪

♪ Juste ici, à côté de moi ; ♪

♪ Je vivrai pour toi de tout mon cœur. ♪

Les obstacles sur le chemin que nous avions choisi n'étaient probablement pas le seul problème et des choses horribles arrivaient. Mais j'étais sûr que nous pouvions tout surmonter, tant que nous continuerions à nous tenir la main comme cela.

♪ La vie est incertaine ; ♪

♪ Tous les épisodes ne peuvent pas nous faire sourire ; ♪

♪ Mais même si l'histoire est bonne ou si elle est mauvaise ; ♪

♪ Je sais qu'il y a quelqu'un qui sera toujours prêt à être à mes côtés. ♪

Peut-être que je me sentais un peu perturbé parce qu'il pensait que j'avais peur au début. Mais je ne regretterai jamais... d'avoir choisi de rester ici.

♪ Pour le cœur, ton amour m'aide à respirer ; ♪

♪ Aujourd'hui, même si je dois parcourir un long chemin ; ♪

♪ Je n'aurai plus peur à partir de maintenant ; ♪

♪ Un seul cœur a suffi pour combler tout ce qui manquait ; ♪

♪ Juste ici, à côté de moi ; ♪

♪ Je vivrai pour toi de tout mon cœur. ♪

♪ Je te rendrai la pareille de tout mon cœur. ♪

"Quand So était à côté de P quand son rêve a disparu. Cela a permis à P de réaliser qu'il lui restait encore une chose à faire." Je lui serrai la main fermement en lui disant ce que c'était. "Maintenant, peu importe ce que c'est, ce n'est pas important. Les rêves disparaissent, tout disparaît. Maintenant..."

"..."

"So est tout pour P."

"..."

"Rêve, espoir, tout y compris l'amour."

"L'amour ? ??"

Je hochai la tête puis je fis un petit sourire quand je vis son visage confus.

"Oui."

Ton amour pour moi...

"P aime So." (= Je t'aime)

Je voulais parler d'un homme qui s'appelle Solo.

"!!!"

Les yeux de Solo s'élargirent. Il semblait tellement choqué et étonné plus que lorsque je lui avais dit que je l'appréciais bien avant.

"Ton attention...ton attention." Je le taquinai à mon tour. Je rappelai son attention comme pour me venger du fait qu'il m'avait taquiné au début. Mais honnêtement, je le faisais parce que j'étais timide.

Solo, resta tranquille un moment. Puis finalement, il dévoila un large sourire. Il ne dit rien, à la place, il leva nos mains jointes, puis il embrassa doucement le dos de ma main avant de lever les yeux et de me fixer du regard.

Il y avait beaucoup de sentiments enfouis dans ses yeux... et il se pourrait aussi que je le regarde de la même manière.

Le bruit des feux d'artifice au loin fit que Solo et moi rompîmes notre contact visuel. On regarda dans la direction où les feux d'artifice étaient tirés dans le ciel. Il était peut-être loin, mais il était toujours visible. Et cela me fit réaliser que désormais, la nouvelle année allait commencer.

Beaucoup de choses s'étaient passées l'année dernière - du bonheur, de la tristesse, des pleurs et des rires. Je garderais toutes les bonnes choses en mémoire et j'espérais que cette nouvelle année serait une bonne année.

"Bonne année, Guitare." Solo resserra la prise de nos mains plus fermement qu'avant. Et moi... je serrai aussi sa main plus fort.

L'année dernière, Solo et moi on se tenait la main et on a traversé beaucoup de choses ensemble.

Et maintenant, comme l'année dernière, on se tenait toujours la main avec force.

"Cette année, P sera aussi sous ta responsabilité, So."

"Chaque année, ce serait bien."

............

>>> Histoire Extra.

Note :

Il ne s'agit que d'une conversation fictive entre CHESSHIRE (CC) et Kao, qui figure à la fin de ce chapitre.

CC : Kao, quelle est la chanson que Gui a répété avec toi pendant une semaine ?

Kao : Il l'a déjà chantée ?

CC : Oui. Il semble qu'il y ait eu un changement de dernière minute.

Kao : Aao ?? Eh bien, c'est bien... Au début, je lui ai demandé s'il voulait vraiment chanter cette chanson. P disait que c'était difficile, qu'il avait peur qu'on se moque de lui au lieu de l'impressionner.

CC : Quelle chanson avait-t-il choisi au début ?

Kao : Joyeux anniversaire.

CC : ...Et quelle partie de cette chanson était impressionnante ???

Notes :
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:04



Chapitre 37
Chaque fois que des gens se rendaient sur la montagne ou la colline, il y avait toujours une personne pour leur parler du lever ou du coucher du soleil. Et je faisais partie de ces gens qui voulaient savoir de quoi tout le monde parlait. Mais peut-être parce que je n'étais pas venu ici pour voyager, j'avais donc complètement oublié cela. J'avais eu la possibilité de vivre ici pendant plusieurs jours, mais je n'avais pas pu voir ces deux points de vue. Les gens qui vivaient en ville devraient profiter de la beauté de la nature quand ils en avaient l'occasion. Mais quand je pensai que je pourrais ne plus la voir dans le futur, celui qui se tenait à côté de moi me prit la main.

À ce moment-là, Solo et moi on se tenait à l'endroit où on avait rencontré les villageois pour la première fois. Notre sac à dos était accroché à son épaule.

"Ce n'est pas grave si nous passons un peu de temps là."

"Mais..."

"Le soleil se lève." Dit Solo en regardant l'horizon où le soleil se levait.

Je me retournai pour regarder le magnifique paysage que je ne connaissais pas encore. Je savais qu'il était magnifique. Le sentiment de peur que les enfants nous croisent avant notre départ avait complètement disparu de mon esprit. Je ne savais pas combien de temps on resta là à contempler le lever du soleil, puis je retrouvai mes esprits lorsque la personne à côté de moi me tendit la main et fit un signe de tête.

Cela signifiait qu'il était temps de partir.

Je me tournai pour regarder le chemin que nous empruntions pour la dernière fois. Je pensai au lien que nous avions développé ces derniers jours, avant de me sentir en confiance. Maintenant, je ne pouvais que souhaiter que les gens d'ici soient heureux et aient une meilleure qualité de vie.

Et je devais aussi retourner à ma propre vie.

"Gui."

Cette voix...

Je me tournai vers l'endroit d'où venait la voix. Je ne pensais pas que mes oreilles me jouaient des tours. Je me souvenais encore clairement de cette voix dans ma mémoire et il n'y avait aucune chance que je puisse l'oublier. Et puis quelque chose me fit écarquiller les yeux. Les enfants et les villageois se tenaient debout et nous faisaient signe. Ils ne pleuraient pas comme je pensais qu'ils le feraient, mais au contraire, ils souriaient joyeusement. Même Nong Moon.

"Bonne chance, professeur !" Les voix des enfants qui criaient en même temps me firent sourire et je les saluai en retour.

"Guitare..." Solo murmura doucement. "Regarde ça."

Je regardai là où ses yeux fixaient. Et à ma grande surprise, je pus voir qu'une vieille femme portant une robe blanche se tenait près du grand arbre solitaire.

Elle était la propriétaire de la voix qui m'avait fait faire demi-tour au départ...

"Elle est venue pour donner sa bénédiction."

Alors que Solo terminait de parler, je m'agenouillai à terre. Je sentis une brûlure autour de mes yeux et un instant plus tard, des larmes coulèrent silencieusement sans que je ne me retienne. Mais cette fois-ci, ce n'était pas des larmes parce que j'étais triste, c'était des larmes de bonheur. Je lui souris, puis je joignis les deux mains et me prosternai à terre, sans même me soucier de savoir si c'était sale ou non.

Merci Mae Yai... pour les précieux souvenirs et tout le reste.

"Guitare..." Solo m'aida à me relever et me permit de voir l'ombre de la personne que j'avais vue un instant plus tôt près du grand arbre s'effacer lentement.

"Merci." Je me tournai vers lui, puis je le regardai avant de fermer les yeux quand il leva sa main pour m'aider à essuyer mes larmes.

"Tes yeux sont rouges."

"P a pleuré un peu."

"J'ai vu. S'il te plaît, ne pleure plus." Le husky fronçais les sourcils.

"P est heureux. P ne peut pas pleurer ?"

"Tu ne peux pas..." Puis la personne qui parlait s'arrêta un moment et sembla plongée dans ses pensées. "Tu peux... mais tu dois d'abord m'expliquer la raison pour laquelle tu veux pleurer."

Je regardai Solo qui était inquiet de façon rigolote. J'avais envie de rire mais je craignais qu'il ne se fâche. Donc, à la fin, je ne fis que hocher la tête.

"Ok."

Le husky hocha la tête et sembla satisfait. Il se retourna pour regarder les villageois avant de faire demi-tour et de me prendre la main.

"Prêt ?"

"Prêt pour quoi ?" Je ris doucement et tournai le dos, tout en me sentant heureux et bien.

"Pour les obstacles peut-être."

"Je peux ne pas être prêt ?”

"Tu ne peux pas."

Il était inutile de me poser cette question.

-------------------------------------------

Dès notre arrivée à Bangkok, les sentiments lourds qui avaient disparu depuis de nombreux jours s'emparèrent à nouveau de nous. La pression intense que j'avais presque oubliée me mettait très mal à l'aise...

"Ça va aller." Solo me toucha le bras en continuant de marcher. Même s'il disait que tout allait bien, son visage avait l'air sérieux.

On marcha hors de l'aéroport. Ma première idée était que nous devions prendre un taxi pour rentrer à la maison. Mais quand je vis Solo s'arrêter en voyant des visages familiers à la porte d'entrée, je compris immédiatement que...

Nous n'aurions probablement pas besoin de prendre un taxi.

"Khun Chaai."

C'était des gens du père de Solo que nous avions déjà rencontrés, mais cette fois-ci, seuls deux d'entre eux étaient venus ensemble.

"Où est Jay ?" demanda Solo d'une voix douce, puis il donna ses sacs avec le mien pour qu'ils les portent.

"Khun Jay a du travail à faire."

"Vous n'êtes pas venus me chercher juste parce que c'est votre travail, n'est-ce pas ?"

"Khun Tan a ordonné à Khun Chaai de le rencontrer."

Solo soupira après avoir écouté la réponse et il sembla un peu irrité.

"Où est mon père ?"

"Actuellement, Khun Tan est dans le même appartement que Khun Chaai."

Solo se retourna pour me regarder anxieusement mais il était clair que c'était plutôt inquiétant. Je lui fis un sourire comme pour lui dire sans utiliser de mots que tout irait bien.

En chemin, Solo était juste assis silencieusement à l'intérieur de la voiture. Pourtant, j'étais sûr qu'il était plus stressé et anxieux que moi. Même si son visage semblait toujours calme car il n'y avait personne pour savoir ce qu'il avait en tête. Mais je pouvais quand même comprendre ce qu'il ressentait réellement.

Je me rapprochai puis m'appuyai contre lui. Les autres personnes pouvaient voir que nous étions juste assis très près l'un de l'autre. Mais Solo comprendrait probablement que moi j'étais là pour le soutenir.

"Laisse P te soutenir." Je chuchotai pour que les personnes assises à l'avant ne m'entendent pas. Solo sembla confus pendant un moment puis il me fit un sourire. Il cessa d'avoir ce regard stressé sur son visage, puis posa sa main sur la mienne et laissa les sentiments lourds derrière lui.

"Guitare est stressé ?"

Je secouai la tête en souriant. Au début, j'étais un peu inquiet, mais maintenant...

"Ça semble être plus que du stress." Je ris doucement et tournai ma paume vers le haut pour retenir sa main.

"Je vais protéger Guitare." Les yeux de Solo qui étaient pleins de détermination montraient qu'il était absolument prêt à faire ce qu'il venait de dire, ce qui me donna chaud au cœur, mais...

"Tu n'as pas à le faire." Je secouai la tête et regardai la personne qui fronçait les sourcils. "Cette fois, c'est le tour de P'."

La personne qui devait être protégée cette fois-ci, c'était... lui.

"S'il s'agit de protéger P, P' peut le faire lui-même. Mais s'il s'agit de convaincre le père de So de nous accepter... alors aidons-nous tous les deux."

C'était son problème, donc je devais l'aider... comme il m'avait aidé pour Mae Yai. Mais convaincre son père de nous accepter n'était pas quelque chose que je pouvais faire seul... nous devions le gérer ensemble.

Solo fit un signe de tête et un large sourire qui me fit sourire aussi.

"Oui."

Je reconnaissais les routes familières et cela me fit réaliser que nous étions sur le point d'arriver à l'appartement. Je regardai à l'extérieur par la fenêtre et je vis qu'il y avait moins de voitures que d'habitude sur la route. Ce qui nous permit d'arriver plus rapidement à la maison.

"Khun Tan a demandé à Khun Chaai de le rencontrer dès notre arrivée.”

"Uhm." Solo hocha la tête en récupérant nos sacs. Après cela, le vieux chauffeur s'inclina humblement devant Solo avant de faire demi-tour pour rejoindre quelqu'un de l'autre côté.

Solo et moi montâmes à l'étage et nous vîmes qu'un groupe de personnes se tenait devant l'appartement vide en face du notre. Pas besoin de le deviner, le père de Solo devait être là. De plus, Solo m'avait dit un jour que cet étage n'était pas ouvert à la vente, j'étais donc convaincu que le père de Solo resterait dans le logement vide.

"Khun Chaai !" La voix de Khun Jay se fit entendre lorsqu'il émergea du groupe de personnes. Il s'approcha de nous avec un sourire sur le visage, mais ce sourire semblait étrange. A ce moment, Khun Jay portait le même costume que d'habitude. Mais après ne pas l'avoir vu porter de costume pendant un certain temps, je me sentais bizarre de le voir s'habiller à nouveau comme ça.

"Sawadee krap, Khun Gui."

"Sawadee krap, Khun Jay." Je regardai son visage avec inquiétude. Il remarqua probablement la façon dont je le regardais parce qu'il me sourit en me disant qu'il allait bien.

"Prends soin de Guitare pour moi." Solo me toucha doucement la joue puis se tourna vers Khun Jay pour lui donner nos sacs avant qu'il ne marche pour entrer dans l'appartement d'en face.

"Ne t'inquiète pas. Ils vont seulement discuter du travail pour l'instant." dit Khun Jay avec un sourire.

"Alors, Khun Tan sait-il..."

"Allons parler à l'intérieur, j'ai quelque chose à te dire." Khun Jay regarda le groupe de personnes qui se tenaient devant l'appartement d'en face pour me prévenir qu'ils pourraient écouter.

Après être entrés dans l'appartement de Solo, on s'assit sur le canapé du salon. Khun Jay n'enleva pas son manteau comme il le faisait d'habitude quand il venait ici. Il semblait très tendu et en attente. Si ce n'était pas à cause de son travail, alors ce devait être à cause de la personne qui se trouvait dans l'autre appartement.

"Khun Gui va bien, n'est-ce pas ?" Khun Jay entama la conversation.

"Je vais bien."

Je voulais dire que la personne qui semblait le plus préoccupé était lui en réalité.

"A propos de la question que tu voulais me poser dehors à l'instant...oui, Khun Tan sait déjà pour toi et Khun Chaai. Et pour être honnête, Khun Tan sait tout sur Khun Chaai.”

"Alors Khun Tan..."

"Personne ne sait réellement ce qu'il y a dans l'esprit de Khun Tan." Khun Jay secoua la tête. Son comportement semblait à la fois heureux et triste, ce qui me fit me sentir mal à l'aise en le voyant.

"Khun Tan et Khun Chaai sont très semblables. Ils sont tellement semblables, que ce soit dans leur apparence ou leurs habitudes. Juste que Khun Tan n'est pas aussi enfantin que Khun Chaai quand il est avec toi."

"Il doit être difficile à gérer mais il semble charmant..."

Si la personnalité de Khun Tan était comme celle de Solo quand il n'était pas avec moi... alors il n'était pas étrange que personne ne sache ce qu'il y avait dans l'esprit de Khun Tan.

"Bien assez... Dans le passé, Khun Tan était comme Khun Chaai. Mais quand il a commencé à travailler... subissant beaucoup de pression, il a dû changer son comportement complaisant avec une décence absolue." Khun Jay baissa la tête comme s'il voulait éviter mes yeux.

"Alors Khun Jay, as-tu quelque chose à me dire ?" Je changeai de sujet parce que je ne voulais pas qu'il soit plus triste et cela sembla efficace car cette fois, Khun Jay me regarda nerveusement.

"Khun Gui doit aller faire son stage à Phuket, n'est-ce pas ?"

"Oui... Je pars la semaine prochaine."

"Je me demandais si la compagnie où tu vas est la RK Company ?"

"Comment Khun Jay le sait-il ???" Je demandai étonné car je me souvenais que je n'en avais pas encore parlé à lui ou à Solo. Comment pouvait-il le savoir ? "Ou est-ce..."

"La compagnie RK appartient à Khun Tan."

"Ohh... pas étonnant que tu aies l'air si nerveux." Je ris doucement puis je regardai le visage confus de Khun Jay avec un sourire.

"Khun Gui... tu ne ressens rien du tout ?"

"Dis-moi ce que je devrais ressentir ? De la peur, de l'inquiétude ou du stress... Si tu fais référence à ces sentiments, bien sûr c'est ce que j'ai ressenti." Je ramassai le verre avec l'image d'un chien sur la table et le regardai. Il semblait qu'avant de partir à Chiang Mai, le husky l'ait utilisé et ne l'ait pas remis en place, "J'ai décidé que quoi que je ressente, je m'en tiendrais toujours à mes propos. Alors pourquoi s'inquiéter ?"

"Mais..."

"Si Khun Tan voulait vraiment me faire quelque chose, même si je changeais d'endroit pour mon stage, je ne pourrais jamais échapper à celui qui a une grande influence. Et surtout..." Je caressai lentement l'image du chien portant un collier bleu sur le verre avec mon doigt tout en pensant à la personne qui pourrait être agacée à côté, "Je ne veux donc pas me sentir inquiet et trop penser."

Parce que si j'étais agité moi aussi... alors il n'y aurait plus personne pour assurer le calme dans cette situation. Et alors, tout pourrait s'aggraver.

"Je pense que les gens comme Khun Tan n'utiliserait pas son travail pour m'attaquer, n'est-ce pas ?"

Solo m'avait dit une fois que son père l'avait eu quand il n'avait que 18 ans. Cela signifiait que Khun Tan était encore très jeune à cette époque. Mais pour quelqu'un d'aussi jeune, gérer une telle entreprise n'était pas une tâche facile. C'est pourquoi je pensais qu'une personne comme lui... et qui a une personnalité comme Solo, j’étais sûr que Khun Tan ne me jouerait pas de mauvais tours.

"C'est vrai..." Khun Jay sourit, "Khun Tan n'est pas ce genre de personne."

"Je ne suis pas sûr de ce que veut Khun Tan. Mais s'il veut que je prouve que je suis quelqu'un qui mérite de se tenir aux côtés de Solo... alors je le ferai." Je posai le verre sur la table et regardai Khun Jay qui était assis sans bouger. "Et toi... tu ne penses pas à faire quelque chose ?"

Si des personnes se tenaient ici et nous regardaient, elles pourraient penser que j'intimidais Khun Jay. Parce que maintenant il était pâle et son corps était figé comme quelqu'un en train de se faire voler.

"Je..."

Bam !

La porte claqua en faisant un bruit fort, il était donc facile de deviner qui venait d'entrer. Solo marcha vers nous, puis il laissa tomber son corps à côté de moi et fronça les sourcils.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"C'est à propos du travail. Je pense qu'il ne me laissera pas prendre de congé le week-end..." Se plaignit sans s'arrêter Solo. En résumé, il se lamentait sur le fait qu'il devait aller travailler presque toutes les semaines et craignait de ne pas avoir le temps de venir me voir à Phuket.

"On pourra parler au téléphone". J'essayais de trouver des solutions pour lui, mais au lieu de cela, il me regarda avec un regard féroce.

"Ne pas se voir pendant quelques jours, c'était déjà horrible !"

Alors que pouvons-nous faire ?...

"Khun Chaai, ne sois pas égoïste." Khun Jay se retourna pour avertir Solo. Puis je souris discrètement quand je vis que le husky avait l'air inquiet.

"Endure-le... c'est juste pour quelques mois." Je saisis la main de Solo puis je la serrai doucement.

"Uhm... si je suis libre, j'irai rapidement voir P. Peut-être plusieurs fois dans la semaine."

"Ok."

Peu importe à quel point il était mécontent et contrarié, il était toujours facile de calmer ce husky. "Khun Chaai... Khun Tan a-t-il demandé des nouvelles de Khun Gui ?" La question de Khun Jay fit que nos visages changèrent rapidement pour redevenir sérieux. Je regardai alors Solo en attendant sa réponse.

"C'est ce que je me demandais aussi... pourquoi il ne parlait de rien d'autre que du travail ? Ou alors il attendait juste le bon moment ?"

Il parlait comme si son père était un criminel.

"Je ne sais pas trop. Khun Tan n'a jamais rien dit." Khun Jay serra ses lèvres et eut l'air encore plus stressé que Solo et moi.

Toc Toc

Notre conversation s'interrompit immédiatement, puis on se regarda d'un air interrogateur. Mais à la fin, Khun Jay se leva pour ouvrir la porte.

Je vis que Khun Jay était paralysé. J'eus un mauvais pressentiment en regardant cela jusqu'à ce que je finisse par me lever et voir ce qui se passait.

"Khun Jay." Je touchai son épaule pour l'appeler. Khun Jay se retourna et sembla sous le choc. Il mit alors sa main sur mon épaule pour me repousser à l'intérieur.

"Khun Gui, rentre en premier."

"J'ai dit recule !" Une voix forte et inconnue se fit entendre. Je me dépêchai d'aller aider Khun Jay alors qu'il titubait sur le côté.

Je vis qu'une femme se tenait devant la porte ouverte. Elle ressemblait à une Thaïlandaise du même âge que moi. Elle avait de longs cheveux longs et souples. Son visage était couvert d'un beau maquillage. Elle avait l'air d'une bonne personne... mais c'était sans compter le fait qu'elle venait à l'instant de pousser Khun Jay.

"Nong So..."

HUH... elle appela Solo d'une voix douce.

Je ne pus que secouer la tête. Je ne m'attendais pas à rencontrer ce genre de personnes dans la vie réelle. Même si on ne s'était pas encore parlé, je pouvais déjà deviner quel genre de personne elle était. Et je supposais qu'elle ne savait toujours pas comment était Solo. Parce que si elle l'avait su, elle n'aurait certainement pas agi comme ça.

"Khun Tan m'a demandé de te rattraper." Elle était sur le point d'attraper le bras de Solo mais avant qu'elle ne puisse le faire, son bras fut tiré par Khun Jay.

"Khun Linda, s'il vous plaît, allez attendre dehors."

"De quel droit me donnes-tu des ordres ? !" Cria Khun Linda en tirant son bras loin de Khun Jay. Elle essaya de s'approcher à nouveau de Solo, mais...

"Mon nom est Solo." La voix froide de celui qui était jusqu'ici resté silencieux nous interrompit. "Tu ferais bien de m'appeler comme il faut."

"Mais Lin a entendu Khun Tan t'appeler So. Même le serviteur derrière moi t'appelle aussi Solo." Elle eut un visage affreux quand elle regarda Khun Jay. Elle n'avait probablement pas remarqué à quel point Solo était flippant maintenant.

"Le nom "So" n'est autorisé que pour les personnes qui me sont proches. Quant aux personnes comme vous, je déteste même que vous m'appeliez Solo". Dit-il d'une voix douce qui fit pâlir l'autre personne.

"N...Nong..."

"Je pensais que père trouverait quelqu'un de mieux que ça. Ou bien tu ne te comportes que comme ça dans le dos de père ? Quand père n'est pas là, vous courrez chercher son fils à la place. Au point de venir dans cette pièce, que voulez-vous ? Et quand vous voyez Jay, vous lui criez dessus parce qu'il vous a interrompu."

"Khun Chaai..." Khun Jay essaya d'intervenir, mais cette fois je m'accrochai à son bras. Quand il se retourna pour me regarder, je me contentai de sourire et de secouer la tête.

Vu son comportement, il était approprié de la blâmer.

"Mon père m'a dit de partir. Ne me dites pas que vous ne saviez pas que je venais de rencontrer mon père alors que vous étiez dans sa chambre à ce moment-là ? !" Solo ne semblait pas content, même si son expression impassible n'avait pas changé, mais il avait l'air plus effrayant que d'habitude. Jay peut m'appeler "So" derrière mon dos ou devant moi. Ne venez pas me déranger dans mes affaires personnelles..."

Quand il vit que Khun Linda était pâle, il ne bougea pas et resta immobile. Solo fronça les sourcils, puis il sortit pour appeler le garde de sécurité.

"Emmenez-la loin d'ici... et ne laissez plus jamais cette femme entrer dans mon appartement !"

"Noté, Khun Chaai." Le garde de sécurité tira sur le bras de Khun Linda comme on le lui avait ordonné.

On retourna s'asseoir sur le canapé comme d'habitude après que tout soit revenu à la normale. Je ne pouvais que rester assis tranquillement à regarder la situation de manière gênante et laisser Solo continuer à fixer intensément Khun Jay.

"Pourquoi la laisses-tu te traiter comme ça ?" Solo commença la conversation avec une voix mécontente. "D'habitude, tu n'es pas d'accord avec une telle personne, Jay."

"Khun Chaai sait bien que Khun Linda est la personne de Khun Tan."

"Tu es la personne de père."

"C'est différent."

"En quoi est-ce différent ?

"Je l'ai accepté seulement parce que Khun Tan a élevé son statut et il l'emmène partout avec lui." Khun Jay baissa la tête et sourit. "Quant à moi, je ne suis qu'un assistant... et d'ici peu, je ne serai peut-être plus rien."

"Tu parles comme si tu avais l'intention de partir." Solo fronça les sourcils mais ses yeux montraient qu'il était choqué.

"Non. Khun Chaai va avoir rendez-vous avec Khun Tan à l'extérieur, n'est-ce pas ? Dépêchons-nous et allons-y." Khun Jay changea de sujet. Il paraissait normal, comme si tout allait bien. Il ne montrait aucune tristesse. Je regardai Solo et je sus qu'il n'était pas content de la réponse qu'il avait reçue. Mais il ne voulait pas forcer, alors il hocha juste la tête.

"Père a dit à Jay de venir avec moi ?"

"Oui."

"Qu'est-ce que Guitare voudrait manger ? Je l'achèterai sur le chemin du retour plus tard." Solo se transforma en chien enfantin et se blottit contre moi. Ses yeux clignèrent sans cesse en attendant une réponse.

Il se transforma si rapidement alors qu'il avait l'air tellement cool un peu plus tôt.

"P va juste cuisiner quelque chose ici. So peut manger dehors avec Khun Jay."

"Mangeons ensemble quand je rentrerai à la maison plus tard." Dit le husky qui se plaignait.

" Impossible. C'est déjà la fin de l'après-midi, tu vas manger dehors. Si tu rentres plus tard et que tu n'as toujours rien mangé, P va se fâcher." Je fis semblant d'être en colère et le husky laissa tomber ses oreilles et sa queue, mais il finit par acquiescer.

"Je vais me dépêcher de rentrer à la maison."

"Ok."

Solo se comportait comme s'il ne voulait pas y aller jusqu'à ce que je me retourne pour regarder Khun Jay qui me regarda et comprit alors qu'il devait m'aider à traîner ce gros chien collant pour rejoindre son père même s'il ne le voulait pas.

Un instant, il était aussi larmoyant qu'un enfant, et l'instant d'après, il agissait sans pitié. Il avait vraiment beaucoup de personnalités.

Dès que je me retrouvai tout seul, je me sentis un peu abandonné. Peut-être parce que nous étions restés ensemble et n'avions jamais été loin l'un de l'autre pendant de nombreux jours. De plus, être seul dans ce grand appartement, ce n'était pas si surprenant de se sentir seul...peut-être.

Je passai mon temps libre à cuisiner. Je n'oubliai pas de cuisiner beaucoup au cas où le husky et Khun Jay voudraient manger eux aussi. S'ils avaient encore faim, ils n'auraient pas besoin de mourir de faim.

Toc Toc

Je posai la nourriture que j'allais manger sur la table à manger, puis je me dirigeai automatiquement vers la porte. Le bruit des coups s'était arrêté mais je savais que la personne qui avait frappée se tenait toujours devant la porte.

Après avoir vérifié par le judas de la porte, je constatai qu'il s'agissait de l'homme qui nous avait conduit, Solo et moi, jusqu'ici. J'ouvris alors la porte et je souris poliment.

"Y a-t-il un problème ?"

"Il y a quelqu'un qui veut vous voir." Me dit-il juste avant de redevenir silencieux. Mais avant que je puisse lui demander quoi que ce soit, il s'écarta... et je vis alors la personne qui se tenait derrière lui.

Cette personne était la copie conforme de Solo. Il ressemblait exactement à Solo. La seule différence était que cette personne semblait plus calme et plus froide.

Je levai les mains pour faire un waai à la personne en face de moi. Mes lèvres affichèrent un sourire que j'avais l'habitude de donner à Solo uniquement parce qu'il semblait que je regardais la version adulte du husky qui se trouvait en cette personne.

"Sawadee krap...Khun Tan."


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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:04



Chapitre 38
Ils étaient si semblables... quelles que soient leurs caractéristiques et leur apparence extérieure... tout ressemblait à Solo. Sans parler de l'apparence majestueuse et de l'aura froide de cette personne. Certains pourraient facilement les confondre ou les prendre pour des frères.

Une fois, on m'avait dit que je serais certainement plus choqué en voyant Khun Tan que lorsque j'avais rencontré Khun Jay pour la première fois, ce qui semblait être vrai maintenant. Parce que Khun Jay avait vingt-neuf ans et je pensais qu'il faisait plus jeune que son âge. La personne en face de moi, qui avait environ une trentaine d'années, ressemblait davantage à un frère pour Solo.

Khun Tan entra sans dire un mot, l'homme qui l'accompagnait ne le suivit pas. Je devinais que Khun Tan voulait me parler en privé. Après avoir fermé la porte, je versai de l'eau dans un verre puis lui apportai sur le canapé.

"Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?" Demanda Khun Tan avec un visage impassible. Il n'avait l'air ni content ni en colère.

"Avant que le semestre ne commence. Depuis que Solo est arrivé pour étudier ici."

"Donc si je voulais vous séparer, je devrais le renvoyer en Angleterre, non ?"

Je restai sans voix en écoutant cette question froide. J'étais surpris qu'une personne puisse dire quelque chose de ce genre et rester indifférente. Au moins, il devrait montrer un certain mécontentement ou quelque chose, non ?

Mais ça allait...

Je n'étais probablement pas une personne que Khun Tan appréciait.

"J'ai bien peur que cette méthode ne fonctionne pas." Je souris quand je vis Khun Tan hausser les sourcils comme s'il voulait me demander mon avis. "Plus Khun Tan essayera de nous séparer... plus nous voudrons être ensemble."

"Penses-tu que c'est raisonnable ?"

"Je ne sais pas à quel point Khun Tan me connaît."

"Au moins, je sais quel genre de statut tu as. Comment tu as vécu ta vie pendant tout ce temps et combien c'est difficile."

"A part ça ?"

"Dois-je raconter toute ta biographie ?"

Je souris doucement quand je vis que le visage impassible commençait à montrer une certaine insatisfaction... sérieusement ils étaient tellement similaires.

"Je m'excuse. Je voulais juste dire que... en fait, Khun Tan ne me connaît pas du tout." Je le regardai dans les yeux, "Si vous me connaissiez, vous sauriez probablement que je ne suis pas quelqu'un qui se rapproche facilement des autres. Et quand je le fais..."

"..."

"Je ne lâcherai jamais."

"Je ne t'ai pas dit de lâcher prise. Mais je vais vous séparer."

Ce n'était pas très différent de ce que je pensais.

"Comme ce que les gens disent habituellement, que ce monde est petit. Je le pense aussi. Alors peu importe où Khun Tan l'emmènera, je trouverai mon chemin jusqu'à lui. Peut-être que cela prendra un an, deux ans ou même dix ans, mais un jour nous serons définitivement réunis. Et je pense que je ne serai pas le seul à chercher l'autre."

Parce qu'il n'y avait aucune chance que ce husky reste tranquille et ne fasse rien.

"Khun Tan peut dire que je ne suis pas assez compétent. Alors pour parler franchement, donnez-moi la permission d'apprendre. J'ai confiance en mes capacités."

"..."

"Peu importe à quel point je suis médiocre, je ne pense pas que cela durera toujours. Je crois que je peux m'améliorer et qu'un jour, je réussirai certainement. Et peu importe le temps que cela prendra et la difficulté, je suis sûr que je trouverai mon chemin là où vous emmènerez So."

Au début, mon rêve était de devenir un homme riche pour prendre soin de Mae Yai. Si ceci était vraiment mon rêve, alors je changerai juste mon objectif.

De vouloir être un homme riche pour soutenir Mae Yai... à vouloir être un homme riche pour rejoindre mon amoureux dans un pays étranger.

"Et si ton avenir n'était pas prometteur ?"

"Je crois qu'une personne comme Khun Tan ne ferait pas ça." Je le dis avec confiance et un sourire sur le visage.

"A quel point me connais-tu ?"

Cette question me laissa un peu sans voix. Mais quand je me rappelai le visage de cette personne, je me souvins.

"Khun Tan ressemble beaucoup à Solo et Khun Tan n'est pas ce genre de personne... du moins c'est ce que Khun Jay m'a dit." J'observai discrètement sa réaction. Au début, il resta silencieux, mais lorsque le nom de Khun Jay fut mentionné, ses yeux froids changèrent.

Malheureusement, je ne réussis pas à interpréter son regard difficilement déchiffrable. Mais c'était suffisant pour sentir que le nom de Khun Jay semblait avoir une grande influence sur la personne en face de moi.

"A ton avis, de quoi je voulais te parler ?" demanda Khun Tan d'une voix froide.

Khun Tan changeait clairement de sujet...

Je pris une profonde inspiration et je sentis une pression grandissante en moi, même si Khun Tan n'avait pas changé d'attitude. Mais à cause de la tension croissante... je me sentais plus conscient.

"Je pense que Khun Tan veut que je cesse d'être avec So ?" Lentement, je formulai ma pensée.

"C'est vrai."

"Avant que Khun Tan n'utilise n'importe quelle méthode sur nous. Je peux dire quelque chose ?"

Khun Tan eut l'air surpris. Il leva les sourcils comme pour me dire de continuer. Je pressai nerveusement mes lèvres et me préparai à dire tout ce que j'avais en tête.

"Khun Jay m'a dit que..."

"Vous deux semblez vraiment proches l'un de l'autre, hein."

"Pardon ?" Je demandai même si j'avais clairement entendu ce marmonnement et mes lèvres souriaient presque quand je vis quelque chose.

"..."

"Si c'est comme ça, on peut sauter l'histoire de Khun Jay, d'accord ?" Je souris en douce quand je vis les yeux de Khun Tan redevenir doux. Sérieusement, ce n'était pas une blague, le nom de Khun Jay avait vraiment une grande influence sur Khun Tan.

"Il reste encore une heure avant qu'ils ne reviennent. Quoi que tu veuilles dire, dépêche-toi de le dire." Dit clairement Khun Tan. Mais j'étais heureux... j'avais l'impression que Khun Tan me donnait une chance.

"Je veux juste dire que maintenant je n'ai plus rien. La seule chose que Khun Tan peut utiliser pour me menacer est So. Mais vous ne feriez probablement pas de mal à votre propre fils, n'est-ce pas ?" Je fixai son visage impassible en espérant que ce que je pensais était exact. Même si Khun Tan m'avait vraiment menacé, je n'avais pas peur. C'était juste que celui qui serait le plus affecté, c'était Solo...

"Bien sûr." Khun Tan approuva sans changer d'expression. Ses yeux vifs me regardaient comme s'il souhaitait m'évaluer, "Je ne ferai jamais de mal à mon propre fils. Mais ça ne veut pas dire que je vais le laisser faire ce qu'il veut."

"Qu'est-ce que So veut faire ? S'il s'agit de travail, il a dit qu'il le ferait et ne songerait jamais à refuser."

"Penses-tu que votre vie sera heureuse ?"

"Si on est ensemble, je crois que l'on sera heureux." Je lui dis avec confiance.

"Tu veux dire que So devra prendre l'avion tous les jours pendant que tu resteras ici à travailler comme salarié ?"

"Je..."

"Tu as dit que ça allait, mais qu'en est-il de So ?"

"So comprendra...."

"Oui, il comprendra mais il ne le supportera pas non plus."

"..."

" Tu as déjà pensé au bonheur que vous pourriez avoir tous les deux sur le long terme ?" Dit froidement Khun Tan. Et je... ne pouvais pas contredire ses paroles.

"..."

"Ton expression montre que tu ne veux toujours pas abandonner."

Comment pourrais- je abandonner ?

"So est tout pour moi. Et peu importe ce que sera notre avenir, je crois que nous serons heureux."

"Ce ne sont que de douces illusions." dit Khun Tan avec dérision.

Oui... c'était juste une douce illusion parce que tout ce que Khun Tan avait dit était vrai. Et je ne savais pas si nous allions profiter de notre vie ou pas. Mais...

Nous nous aimions tous les deux.

Je serrai mes mains l'une contre l'autre pour renforcer ma confiance.

"Ma mère disait qu'il y avait une solution pour chaque problème. Et fuir est la solution pour un lâche. Je ne quitterai jamais So juste à cause de quelque chose qui n'est pas encore arrivé. Je crois qu'il doit y avoir une solution."

"Alors allez trouver la solution."

"Pardon ???" J'ouvris les yeux en grand. Cette fois, je pensais vraiment que mes oreilles m'avaient trompé. Et mon cœur se mit à battre joyeusement.

"Je t'ai dit d'aller trouver la solution." Khun Tan répéta ses mots avec une voix monotone.

"C'est un test pour toi... On dit qu'une bonne personne endure sans penser à se corriger. Quant à ceux qui travaillent assidûment sans endurer, ils doivent être traités de la même manière."

"Khun Tan..." Je pouvais sentir que je souriais largement.

Khun Tan m'enseignait. Khun Tan me donnait une chance....

"Hmmm."

"Merci beaucoup." Je levai respectueusement les mains pour faire un waai. J'étais vraiment reconnaissant que Khun Tan donne une chance à quelqu'un comme moi qui ne possédait rien.

"J'avais l'habitude d'être un mauvais père. Mais je ne laisserai jamais cela se reproduire." Murmura Khun Tan.

"Je ne sais pas ce qui s'est passé exactement. Mais pour moi, Khun Tan est une bonne personne." Je lui dis sincèrement. Même si je ne lui avais parlé qu'un petit moment et même si Khun Tan se comportait de manière calme et indifférente, je pouvais voir de l'amour à chaque fois qu'il parlait de Solo. Le fait que Khun Tan me teste ou me donne une chance, il avait fait tout ça juste pour son fils, Solo.

"Vraiment ?"

"Khun Jay pense aussi la même chose." Je parlai d'autre chose. Et au moment où j’eus fini de parler, je constatai que ses yeux froids redevenaient normaux.

"Uhm."

Le silence se répandit à nouveau dans toute la pièce. Bien que je me sentais beaucoup mieux, je pouvais encore sentir l'aura froide et la tension autour de Khun Tan. J'avais entendu dire que les hommes d'affaires ou les personnes ayant un statut élevé avaient une aura étrange autour d'eux. Les gens avec un statut élevé comme Khun Tan, même si leur visage semblait toujours calme, je ne voulais même pas imaginer le moment où Khun Tan serait en colère ou contrarié parce que Khun Tan serait cent fois plus effrayant que Solo.

"Khun Tan, avez-vous déjà mangé ?" Je rompis le silence, je venais de me rappeler que j'avais cuisiné quelque chose et que je ne l'avais pas encore mangé.

"Je n'ai pas mangé". Répondit brièvement Khun Tan. Ces yeux perçants me regardaient comme s'ils m'en demandaient la raison.

"Si Khun Tan n'y voit pas d'inconvénient, est-ce que vous voudriez goûter la nourriture que j'ai préparée ?" Je souris quand Khun Tan hocha la tête et accepta de se lever et de se diriger vers la table à manger sans rien dire.

Je pris les aliments que j'avais laissés sur le comptoir. Puis j'allumai la cuisinière pour les réchauffer afin de pouvoir les apporter à Khun Tan.

"Je peux le manger juste comme ça."

"Non." Je fronçai les sourcils, oubliant un instant la tension qui nous entourait. Pourquoi ces père et fils ne se souciaient-ils pas vraiment d'eux-mêmes ?

"La nourriture doit être mangée quand elle est chaude. En plus, le goût sera plus savoureux."

"Arghh... tu parles comme Jay."

Khun Jay encore.

"So dit que la nourriture de Khun Jay est délicieuse." J'essayai de faire une allusion et au même moment Khun Tan prit la première bouchée dans sa bouche.

"Uhm..."

Pour être honnête, je n'avais jamais mangé de nourriture préparée par Khun Jay. Normalement, quand il venait à la maison de Solo, j'avais déjà préparé à manger. Donc je n'avais toujours pas eu l'occasion de goûter aux plats de Khun Jay.

"Est-ce que la nourriture est bonne ?" Je demandai. C'était plus éprouvant que d'attendre les résultats d'un examen.

"Bon... mais pas autant que celle de Jay.”

Aao... mais je supposais que c'était quand même bon.

Après avoir fini de manger, j'apportai les plats pour les laver dans l'évier. Khun Tan était toujours tranquillement assis à table. Et je ne supportais pas cette tension, je devais trouver quelque chose à dire, surtout à propos de Khun Jay. Peu importe la brièveté des réponses, je constatais qu'il y avait plus de points communs entre Khun Tan et Solo. Et le plus important... chaque fois que Khun Tan parlait de Khun Jay, l'aura chargée de tension qui l'entourait s'estompait.

Toc Toc

Le bruit de coups frappés à la porte se fit entendre au milieu du silence. Je regardai ma montre et pensai que ça ne pouvait pas être Solo et Khun Jay. Parce que plus tôt, Khun Tan avait dit qu'il faudrait une heure avant qu'ils ne reviennent. Mais là, ça faisait seulement moins de trente minutes.

"P'Gui ! Ouvre la porte !" Et je n'eus pas besoin de deviner qui c'était.

Je me retournai pour regarder Khun Tan comme si je lui demandais la permission, ce à quoi il hocha un peu la tête et se dirigea vers le canapé pour s'y asseoir.

"Sawadee krap, P." Kao leva les mains pour faire un waai dès que j'ouvris la porte. Mais à côté de Kao, il y avait Khun Linda qui semblait mécontente.

"Kao, tu..."

"Je veux jouer ici parce qu'il n'y a plus d'électricité dans mon dortoir. Je m'ennuyais à mourir !" Ce gamin si pénible entra en se plaignant. Mais avant d'entrer, il se retourna pour regarder Khun Linda, "J'ai rencontré cette tante devant la porte et qui devenait folle avec le garde de sécurité en disant qu'elle voulait entrer pour voir Khun Tan."

"Toi !"

Qu'est-ce que je devrais faire ?

"Khun Tan !" Khun Linda courut vers la personne assise sur le canapé. J'étais un peu inquiet car Solo l'avait prévenu de ne plus s'approcher de son appartement. Je supposais que le garde de sécurité avait dû la laisser entrer parce qu'elle avait utilisé Khun Tan comme excuse.

"Kao, c'est le père de Solo." Je murmurai à l'enfant qui se tenait à côté de moi et qui regarda Khun Linda qui alla s'asseoir à côté de Khun Tan avec un air agacé.

"Je peux le deviner juste en regardant ce visage. Mais je ne supporte pas cette tante. Mes oreilles ont déjà commencé à saigner. Elle n'arrête pas de crier des choses que je ne comprends pas."

"Laisse-la tranquille. Viens saluer Khun Tan d'abord." Je frappai doucement le dos de Kao, puis il hocha la tête et se dirigea vers Khun Tan.

"Père de Solo, wadee krap." Kao leva les mains pour faire un waai puis s'assit sans crainte sur le canapé en face de Khun Tan.

"Uhm."

"Khun Tan, cet enfant a insulté Lin." Khun Linda secoua doucement le bras de Khun Tan pendant que son regard fixait Kao.

Merde... cette femme !

"Hé tatie ! Ne sois pas une telle drama queen, tu veux ?" Kao fronça les sourcils et son visage prit un air malheureux. "Tu agis comme ça, tu penses que les gens vont apprécier ?"

"Toi !"

"Tu as un beau visage et de l'argent. Va apprendre les bonnes manières avec P'Gui."

Qu'est-ce que ça a à voir avec moi ?

"Petit insolent !"

J'attrapai le bras de Kao pour l'arrêter car Khun Linda commençait à se mettre en colère. J'avais également peur que Khun Tan se mette en colère aussi. Mais il semblerait que je pensais trop, car Khun Tan ne dit rien et ne montra aucun signe de mécontentement.

"Je dis la vérité. Père, où avez-vous trouvé cette femme ?" Cette fois, l'enfant se retourna pour demander directement à Khun Tan. Et un instant, je vis une lueur d'amusement dans les yeux de Khun Tan.

"D'un ami." Répondit doucement Khun Tan sans se soucier de Khun Linda qui secouait son bras à côté de lui.

"Ohhh je pensais qu'elle était la nouvelle femme de Père." Kao haussa les épaules, parlant simplement comme il le faisait habituellement. Je ne pus que cligner des yeux en essayant de comprendre.

Donc en résumé, Linda était la fille d'un ami de Khun Tan dont il aidait à s'occuper. Mais il semblait qu'elle ne pensait pas de la même façon que Khun Tan. Le husky et Khun Jay avait aussi mal compris...

"Khun Tan !"

"Peut-on faire sortir cette tatie d'abord ?" dit Kao en s'énervant. Je souris discrètement devant la franchise de cet enfant si pénible. C'était approprié pour moi de lui donner ce surnom.

"Linda, tu sors en premier."

Et Khun Tan lui demanda vraiment de sortir.

"Khun Tan ! Pourquoi ne laisses-tu pas Lin rester ?"

"Hé tatie, dépêche-toi de sortir. Avant que j'accuse tatie d'avoir provoqué quelque chose."

"Si courageux, hein ?" Khun Tan leva les sourcils et demanda. Mais cette fois, Khun Linda était pâle. Elle s'empressa de dire au revoir à Khun Tan et partit rapidement. Mais avant de partir, elle n'oublia pas de lancer un regard meurtrier à Kao qui était assis à côté de moi.

"Ce n'est pas une accusation. Mais tout à l'heure, Solo m'a appelé pour que je fasse attention... il m'a dit que tatie a poussé Hia Jay jusqu'à ce qu'il tombe presque et elle s'est plainte, n'est-ce pas ?"

Tu n'as pas tort, Kao.

"Qu'est-ce que tu as dit !?" La voix de Khun Tan était plus sombre. Je me rendis compte que ses yeux étaient les mêmes que ceux de Solo quand il était en colère. Mais la différence était que Khun Tan pouvait mieux contrôler ses émotions.

"C'est comme ça, Père. So a appelé et s'est plaint à moi que son petit ami n'avait pas répondu à son appel. Il voulait se dépêcher de rentrer à la maison mais il allait être en retard. J'ai entendu dire que son père l'avait piégé pour qu'il aille manger dans un endroit éloigné, mais qu'il n'était pas venu. Il avait peur que son père fasse quelque chose à P'Gui alors il m'a demandé de venir ici pour vérifier. C'est tout." Kao me regarda et rigola ce qui me donna la chair de poule puis je réalisai que je n'avais pas mon téléphone sur moi donc ce n'était pas étrange qu'il ne puisse pas me joindre. "Il n'y a pas d'électricité dans mon dortoir, donc j'étais disposé à venir et j’avais prévu de jouer à jeu ici. Je voudrais donc d'abord m'excuser, père."

"Kao, ne sois pas impoli." Je me retournai pour gronder Kao qui se dirigea vers l'étage pour choisir un jeu.

"C'est bon." Khun Tan fit un signe de la main. En entendant cela, la personne qui sélectionnait un jeu se retourna un instant en souriant avant de se remettre à sélectionner un jeu.

"Ce Kao..." Je marmonnai. On peut dire qu'il était adorable, et bien oui, il l'était. Mais il était tellement adorable que les gens avaient envie de le frapper.

"Est-ce que c'est vrai ?" Demanda simplement Khun Tan. Au début, je ne compris pas ce qu'il voulait dire mais une fois que je rencontrai son regard effrayant, je compris.

"Oui. C'est vrai." A propos de Khun Jay qui avait été poussé par Khun Linda et qui lui avait mal parlé. Tout était vrai.

"Hmm." Khun Tan resta juste silencieux. Mais je savais que s'il était vraiment comme Solo... alors sous ce calme, il devait y avoir une tempête.

Était-ce une bonne décision de le dire à Khun Tan ou pas ?

"Père" Kao appela Khun Tan alors que ses yeux étaient toujours fixés sur son jeu, "Pourquoi ne laissez-vous pas Solo devenir notre ami ? Comme si vous ne vouliez pas qu'il se rapproche de quelqu'un."

Est-ce qu'il y avait quelque chose que le Husky avait dit à cet enfant que je ne savais pas ?

"Si quelqu'un est trop attaché à quelque chose, il lui sera difficile de le lâcher ou de s'en séparer. Ne pas s'attacher à quelque chose en premier lieu est le meilleur choix. C'est ce que je pense depuis toujours." Khun Tan s'appuya sur le canapé. "Et je ne suis pas quelqu'un qui aime expliquer."

Tout le monde avait donc mal compris Khun Tan.

Je ne savais pas pourquoi il n'était pas là pour s'occuper de Solo. Mais j'étais sûr que Khun Tan devait avoir une raison valable pour ses actions. Et il n'était pas une personne effrayante comme je le pensais.

"Père, ne vous inquiétez pas. Jedi et moi resterons toujours avec lui pour toujours. Même si nous sommes séparés un jour, nous pourrons toujours nous contacter. Je suis collant, donc même s'il part à l'étranger, je peux toujours aller le voir."

"Ha ha." Khun Tan rit doucement. Il y avait un soupçon d'amusement sur ce visage impassible et quand je m'en aperçus, je ne pus m'empêcher de rire moi aussi.

Peut-être que Kao était vraiment le genre de personne née pour divertir et aussi pour rendre les choses plus faciles.

Solo et Khun Jay avaient probablement songé à envoyer Kao ici pour m'aider. Et cela m'aidait vraiment à me sentir plus à l'aise.

Maintenant, je ne pouvais qu'espérer que le husky réussisse son propre test.

"Khun Tan." Je me tournai pour l'appeler et eus un visage sérieux, "Avant que So et Khun Jay ne sortent... j'ai parlé avec Khun Jay."

"..."

"J'ai senti qu'il avait l'intention de partir."

"Qu'est-ce que tu veux dire ?" Khun Tan se redressa et il n'y avait aucun signe de plaisanterie dans ses yeux.

"Il parlait comme s'il n'était plus votre assistant." Je répondis avec confiance alors qu'en fait ce n'était qu'une supposition. Mais si Khun Tan était vraiment comme ce que je pensais (Il aimait Khun Jay)... alors je voulais l'aider.

Après que j'eus fini de parler, plus personne ne parla. Le seul son dans la pièce était celui du jeu de Kao. Le visage de Khun Tan était effrayant au point que je n'osais plus rien dire et je pensais qu'il ne voudrait plus rien entendre maintenant.

"Je vais retourner à mon appartement maintenant.". Dit Khun Tan en se levant. Je me hâtai de me lever aussi et le gamin si pénible se retourna pour faire un waai.

"Je vais raccompagner Khun Tan."

Je me dirigeai vers Khun Tan pour le conduire à la porte. Mais avant de partir, il se retourna et me regarda.

"La raison pour laquelle je suis venu te parler aujourd'hui est que je voulais savoir quel genre de personne tu es". Dit Khun Tan d'une voix douce. "J'ai vérifié tes antécédents et je n'ai rien vu de toi qui convienne à Solo. Si tu ne me fais pas changer d'avis, alors après ça, vous ne vous reverrez plus. Et je suis sûr que je peux le faire."

Je le savais... même si j'avais la langue bien pendue et que j'avais dit qu'un jour nous nous retrouverions. Pourtant, je savais que ce serait difficile pour Khun Tan de nous séparer.

"En dehors de So, ce qui m'a fait te donner une chance, c'est ta personnalité. Continue comme ça, n'abandonne pas. Prouve-moi que tu es quelqu'un qui vaut la peine d'être à ses côtés. Après avoir décidé de le protéger... alors fais ce que tu dis."

J'avais beaucoup de choses à dire. Mais quand j'ouvris la bouche, aucun mot ne sortit. A la fin, je ne pus que lever les mains pour donner humblement un waai à Khun Tan avec un respect sincère.

"J'espère qu'après avoir terminé votre stage, je recevrai une réponse satisfaisante."

"Oui."

"Guitare !"

Je quittai Khun Tan des yeux et me tournai vers celui qui se précipitait vers moi. Le visage de Solo avait l'air de venir de se réveiller et derrière lui, il y avait Khun Jay qui le suivait de près.

"Qu'est-ce qui s'est passé ??!" Il m'attrapa puis me poussa derrière lui et se plaça en face de son père. Il avait l'air tellement nerveux et inquiet que je dus m'accrocher à sa main.

"On est juste en train de discuter ensemble."

"Jay, viens ici." Khun Tan se retourna pour ordonner à Khun Jay de le suivre. Puis Khun Tan entra dans son appartement sans se soucier de personne. Khun Jay inclina la tête avant d'entrer avec un visage triste.

"Allons d'abord à l'intérieur.” Je tirai le bras du husky qui avait l'air inquiet. Quand on entra, je fus tiré à la place pour m'asseoir sur le canapé. Le husky ne se soucia même pas de son ami qui jouait au jeu.

"Tu vas bien ?" Je lui demandai en premier, sans oublier de lui tapoter le dos de la main pour calmer son anxiété.

"Raconte-moi."

Lentement, je dis tout à Solo. Sur le fait qu'il m'avait donné une chance. Toute la conversation que j'avais eu plus tôt et je ne cachais rien, pas même un peu. Pendant que je parlais, le husky avait l'air angoissé jusqu'à ce que je termine de tout lui raconter, il resta juste silencieux.

"So..."

"..."

"N'aie pas de préjugés." Je posai mon doigt sur ses sourcils froncés. "Tout ne ressemble pas à ce que nos yeux ont vu. L'histoire de Khun Jay devrait faire réfléchir Solo, non ?"

Parce que depuis tout ce temps, Solo regardait Khun Tan avec des préjugés. Ce n'était donc pas étrange qu'il fasse ses propres suppositions et me fasse voir les choses de son point de vue. Mais comme je n'avais pas de jugement sur Khun Tan comme lui, quand je l'avais rencontré, j'avais pu me rendre compte de ce que Solo n'avait pas pu voir.

"Khun Tan ressemble beaucoup à So qui n'aime pas expliquer les choses et qui peut créer des malentendus avec les autres."

"Je ne suis pas comme mon père. Pas même un peu."

"Ok...ok pas similaire."

"Bien."

Je ris de l'expression heureuse du husky. Après avoir ri pendant un moment, je repris un air sérieux. Je le regardai droit dans les yeux, je voulais qu'il croit à mes paroles.

"Ouvre ton coeur. Ce qui s'est passé, laisse-le passer. Regarde de plus près. Vois comme c'est profond. Ne te contente pas de regarder la couverture."

"Je suis comme ça depuis longtemps maintenant." Solo évita mon regard.

"P ne veut pas que Solo regarde les choses du passé. Mais P veut que Solo regarde le présent." À l'époque, il était encore jeune. Mais maintenant, il était assez vieux pour réfléchir et être raisonnable.

S'il ouvrait un peu plus son cœur, il pourrait enfin voir que ce qu'il disait toujours, à savoir que son père ne lui donnait ni amour ni affection, n'était pas vrai. Seulement, il était trop aveugle pour le voir.

"So a ses propres raisons. Khun Tan a aussi ses propres raisons. Et maintenant, Khun Tan est prêt à changer d'avis... So doit essayer aussi."

Solo se retourna et je lui souris en regardant ses yeux doux.

Peut-être que parfois les gens réfléchissaient trop... ce qui pouvait nous faire passer à côté de choses simples. Comme Solo qui était incapable de voir que la vérité était que son père... était en réalité quelqu'un qui pouvait faire n'importe quoi pour la personne qu'il aimait, tout comme lui.

Et ce sont les choses que Solo et moi devions découvrir... dans les mois à venir.


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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:04



Chapitre 39
"P va partir en premier na."

"N'y va pas."

"Prends soin de toi."

"Je ne le ferai pas."

"Sois patient."

"Je ne peux pas supporter ça."

"A plus tard."

"Non..."

"Si tu n'arrêtes toujours pas de pleurnicher, je te donne un coup de pied ! P'Gui aussi ! Si tu ne pars toujours pas, je brûle tes bagages et tu n'auras plus à aller nulle part !"

J'éclatai de rire quand je vis que ce husky était prêt à mordre la tête de son ami. Je pouvais comprendre alors que ce gamin si pénible nous regardait avec irritation parce que nous passions beaucoup de temps à nous dire au revoir. Mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Je voyais ce husky qui avait l'air si triste, alors bien sûr je n'avais pas le cœur de le quitter. Si Kao ne nous avait pas interrompus avant d’être traîné dehors par Beer, j'aurais probablement consolé Solo jusqu'à ce que je rate mon vol.

"Appelle-moi !" Cria Solo. Je me tournai alors précipitamment vers lui, souriant puis agitant ma main. Heureusement que je m’étais trop éloigné de lui pour voir son visage. Parce que si je voyais son visage, je ne partirais certainement pas.

"Ne t'inquiète pas." Dit Beer sans réfléchir en remarquant que je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour celui que je laissais derrière moi.

"Kao pourra-t-il s'en occuper seul ? Khun Jay était occupé par son travail donc il n'a pas pu venir. Et ce husky était tellement têtu, même moi je dois faire beaucoup d'efforts pour le gérer."

"De qui tu parles, Ai'Gui ?" Beer me regarda et sourit, "L'ami de ton petit ami n'est pas ordinaire... c'est de Kao que tu parles." Je clignai des yeux et regardai Beer. À la fin, je hochai la tête pour l'approuver.

Si c'était quelqu'un d'autre, ça aurait été préoccupant... mais celui qui m'avait aidé à gérer Solo aujourd'hui, c'était Kao. Comment pourrais-je l'oublier ?

Je me retournai pour regarder l'endroit où se trouvait Solo. Même si je ne pouvais pas voir son visage, je savais que c'était lui. Je fis à nouveau un geste de la main et je vis qu'il m'en faisait un en retour.

On ne pourrait peut-être pas se revoir avant quelques mois, mais savoir qu'il y avait quelqu'un qui m'attendait était suffisant.

Au cours de la dernière semaine, j'avais passé du temps avec le chien toute la journée. On parlait et on regardait des films ensemble. On passait beaucoup de temps ensemble pour compenser à l'avance le fait de ne pas se voir. Quant à Khun Tan... depuis le jour où j'avais parlé avec lui, on ne s'était jamais revu. Je pensais qu'il était occupé par son travail. Khun Jay avait également disparu, je ne l'avais croisé que deux fois lorsqu'il était venu à l'appartement de Solo.

Honnêtement... j'avais l'impression que Khun Jay avait l'air un peu plus joyeux et souriait plus souvent maintenant, à tel point que Solo m'avait discrètement chuchoté qu'une personne vivant en bas poursuivait Khun Jay. J'étais surpris que cette personne ne soit pas expulsée de l'appartement. Mais ça allait...la raison pour laquelle Khun Jay souriait n'était probablement pas due à la personne qui le poursuivait.

Quant à Khun Linda... c'était assez surprenant car Solo m'avait appris que son père l'avait renvoyée en Angleterre. Il l'avait découvert en demandant en cachette à la femme de ménage qui était en train de nettoyer l'appartement de Khun Tan. Même si Solo devrait être frappé pour s'être comporté comme un fouineur, le fait de savoir cela nous avait soulagés.

C'était une des raisons pour lesquelles Khun Jay souriait.

"Qu'est-ce que tu regardes ? Tu ne peux plus le voir maintenant." Beer qui était assis à côté de moi parla avec un ton moqueur.

"J'étais juste distrait... comment je peux le voir alors que je suis assis dans un avion." Je me retournai pour lui répondre puis je regardai à nouveau dehors par la fenêtre.

Je repensais aux choses qui tournaient dans ma tête depuis quelques jours. C'était toujours la même chose... c'est-à-dire ce dont j'avais parlé avec Khun Tan et en plus je savais aussi que ce ne serait pas facile pour Solo de venir me voir à Phuket. D'après la discussion que j'avais eue avec Khun Tan l'autre jour, il avait dit que Solo était une personne incapable de patienter. Je pensais que Khun Tan allait le tester sur ce point... pour lui apprendre. Je devais moi aussi l'endurer et trouver la solution.

Je ne le savais pas encore pour le moment... mais quand je reviendrais ici un jour, j'aurais la solution pour Khun Tan.

--------------------------------------------

Beer et moi, on arriva en fin d'après-midi à l'hôtel. Les questions relatives à l'hébergement et tout le reste avaient été prises en charge par la compagnie. L'autre jour, j'avais pu interroger Khun Jay à ce sujet. Il m'avait expliqué que Khun Tan n'avait pas prévu que je travaille ici. C'était un projet de l'entreprise dans lequel Khun Tan n'était pas impliqué. Mais Khun Jay m'avait dit que venir ici pourrait me donner la solution.

Je devrais être reconnaissant pour cette coïncidence.

On allait commencer aujourd'hui par rejoindre l'entreprise. Notre superviseur avait appelé Beer et nous avait dit d'explorer l'entreprise en premier, car faire un stage ici, c'était travailler pour de vrai. Donc avant de commencer à travailler officiellement, on devait d'abord connaître l'endroit.

J'étais assis dans la voiture et je parlais avec Solo au téléphone. On aurait dit qu'il avait été traîné au travail et qu'il était capricieux, mais il avait quand même tout fait. Et le plus important... Solo faisait preuve d'ouverture d'esprit comme je lui avais demandé de le faire. Je savais qu'il essayait. Même si je n'avais pas revu Khun Tan, Solo avait souvent été convié par lui. Ainsi, chaque fois que Solo rentrait à la maison, il avait toujours un air irrité ou contrarié, mais après que je lui avais demandé de réessayer, il ne se plaignait plus. Khun Jay m'avait aussi remercié. Parce que du côté de Khun Tan, il avait l'air fatigué aussi. Honnêtement... Je pensais que Khun Jay avait probablement parlé à Khun Tan de la même chose. Quand certaines personnes leur avaient conseillé de baisser leurs barrières et leur ego, ils avaient aussi essayé de tout faire.

" Tu es prêt ?

"Prêt." Je me tournai pour regarder l'entreprise en face de moi. Quand j'avais vu de mes propres yeux la taille de cette entreprise, je n’avais pu m'empêcher de me sentir nerveux. Même si je I'avais vu sur internet, ce n'était pas comparable à ce que je voyais de mes propres yeux.

"De quoi as-tu peur ? De ton beau-père ?"

"Ai'BEER !" Je me tournai vers lui pour lui pousser la tête, puis j'entrai à l'intérieur en entendant son rire avant qu'il ne court me rejoindre en plaçant son bras sur mon cou.

Cette entreprise était considérée comme une entreprise réputée. Même si la construction n'était pas encore achevée, elle semblait déjà terminée et parfaite. La plupart des employés étaient des étrangers, mais il y avait aussi quelques Thaïlandais.

"Vous êtes les stagiaires, c'est ça ?" Une femme plus âgée s'approcha de nous. Elle nous sourit gentiment et se présenta "Je m'appelle P'Ae. Aujourd'hui, je suis chargée de vous faire visiter les lieux. Allons d'abord par là."

On la suivit. Partout où elle nous emmenait, on saluait les autres employés. Elle nous expliqua et on écoutait les informations concernant le site, les choses importantes à savoir. P'Ae dit que la société RK ne faisait pas seulement des affaires dans les domaines de l'hôtellerie et de l'hébergement. Elle s'était également lancée dans d'autres activités. Cette société avait été créée sur la base de la grande vision de Khun Tan. Elle dit aussi que Khun Tan dirigerait personnellement cette société. Mais Khun Tan n'était pas encore là parce qu'il avait encore d'autres tâches à accomplir sur différents sites et qu'il était sur le point de construire d'autres hôtels.

"Voici Khun Pat. Il s'occupera de tout ce qui concerne votre travail de stagiaire. Tout le travail dépendra de lui." P'Ae nous présenta un homme d'âge moyen à l'air sévère.

"Sawadee krap."

"Sawadee krap." Khun Pat accepta nos salutations sans changer d'expression. "Vous devez savoir que travailler dans notre entreprise n'est pas une partie de plaisir et que vous pouvez partir quand vous le voulez. Que vous vouliez travailler ici ou non, vous devez travailler dur. J'espère que le projet que j'ai mis en place pour développer un personnel compétent dans cette entreprise n'échouera pas."

"Absolument pas." Beer répondit avec confiance et moi aussi. Khun Pat sourit alors un peu avec satisfaction. Il se tourna ensuite vers P'Ae pour lui faire un signe de tête. Alors qu'elle s'éloignait, Khun Pat se retourna et soupira.

"Je ne suis pas quelqu'un de sévère mais les erreurs ne doivent pas arriver ici. Je vais d'abord tout vous apprendre et je m'attends à ce que vous soyez capables de le refaire. Le travail dans cette entreprise exige beaucoup de collaboration avec les autres départements. Vous apprendrez tous les deux dans beaucoup de domaines. Quant aux jours où nous devrons travailler à l'extérieur, vous deux, vous devrez venir aider aussi. Soyez prêts."

"Oui."

"Apprenez tout ce que vous pouvez apprendre. N'importe quoi, parce que ça pourrait vous aider dans le futur. Peut-être pas seulement pour le travail d'ingénieur. Mais je pense aussi à vos choix futurs." Khun Pat se retourna pour me regarder, comme s'il avait quelque chose à me dire.

Peut-être que parfois il avait vu que je pensais à quelque chose. Ou peut-être avait-il vu... que je n'avais pas de but précis comme les autres.

"Je n'ai pas parlé en tant que superviseur. Je parle en fonction de mes expériences. Essaye différentes choses... et tu trouveras la solution que tu cherchais."

C'était la porte de sortie...

--------------------------------------------

Je retournai à mon domicile dans la soirée. La vérité était que Khun Pat nous avait dit de rentrer dans l'après-midi pour ranger nos affaires et nous préparer à travailler le lendemain. Mais comme je devais acheter certaines choses, je ne rejoignis ma chambre que le soir. La chambre dans laquelle Beer et moi étions hébergés était une chambre de taille moyenne, située non loin de l'entreprise. Bien qu'elle ne soit pas spacieuse, elle était équipée de toutes les commodités nécessaires. La chambre avait deux lits simples et aussi un coin séparé. Cela pouvait être considéré comme très bien pour des stagiaires comme nous.

" Tu as trop réfléchi ? " Beer me tapota doucement l'épaule avant de s'asseoir à côté de moi. Je me tournai pour le regarder et acquiesçai.

"Juste un peu."

À l'heure actuelle, on était assis sur le balcon pour respirer l'air frais, car notre maison n'était pas loin de la mer et le vent soufflait dans notre direction à cette heure-ci. Le temps ici était complètement différent de celui de Bangkok.

Cela me rendit à la fois heureux et malheureux.

Parce que j'étais dans un endroit inconnu et loin de lui. Si l'on se basait sur la distance de vol, ce n'était pas si loin. Mais si on se basait sur la distance physique, on était très éloignés.

Et s'il devait vraiment prendre tout le temps l'avion pour son travail, quelle distance cela ferait-il ?...

Quand Solo devrait voyager dans différents pays, changeant continuellement d'endroit pendant que je serais pris par mon propre travail... le temps passerait mais les distances resteraient les mêmes... ou peut-être seraient-elles plus grandes qu'avant. Quoi qu'il en soit, c'était terrible.

"Tu penses beaucoup en silence." Dit Beer sans raison et sans me regarder.

"Tu sais à quoi je pense ?"

"Je ne sais pas à quoi tu penses. Mais je sais dans quel état d'esprit tu es maintenant." Sa voix détendue me fit soupirer. Cette voix me mettait plus de pression que les voix fortes de Wine et Noh réunies.

"Avant de venir ici, j'ai parlé avec le père de Solo..." Je lui expliquai lentement depuis le début. Beer savait écouter, à part répondre par des ah et des ohh, il ne me coupa pas la parole. Donc j'étais content de pouvoir lui parler, "Khun Tan m'a laissé faire un stage ici pour trouver une solution."

"Hmm..."

Je soupirai et m'appuyai contre la porte vitrée. J'avais l'impression d'évacuer les frustrations que j'avais accumulées en moi.

"Je ne peux pas t'aider dans cette histoire." dit Beer lentement. Il me regarda avec un regard sérieux, "Tu dois trouver la solution toi-même. Personne ne peut t'aider."

"Je sais..."

"Je sais qu'il y a des possibilités dans ton esprit, Ai'Gui. Alors réfléchis bien avant de décider quoi que ce soit. Profite du temps que tu passes ici. Tu sais ce que tu dois faire si tu ne veux pas être loin de ton petit ami qui doit travailler à l'étranger tout le temps. Il n'a pas beaucoup de moyens."

"...."

" Souviens-toi qu'il ne s'agit pas seulement de trouver la bonne solution pour le père de ton petit ami... mais aussi pour ta vie entière. "

"Ma vie ? .... ma vie entière." Je dis en levant les yeux vers le ciel sombre et j'eus l'impression que les étoiles éparpillées étaient comparables à la quantité de pensées dans ma tête aujourd'hui.

"Mais pour certains problèmes, les gens ont en fait déjà la réponse au fond de leur cœur. C'est juste qu'ils ont peur de s'engager dans une direction qui ne leur est pas familière. Tu sais ce que ce type de personnes devrait faire ?" Beer esquissa un sourire quand je le regardai. Et je détestais ces yeux pétillants comme s'ils me disaient qu'il savait tout ce qui se passait dans ma tête.

"Quoi ?" Je demandai parce que maintenant j'étais curieux.

"Ton visage donne l'impression que tu as déjà la solution. J'ai raison ? Non ?"

"Je suis peut-être ce genre de personne comme tu l'as dit." Je soupirai puis évitai de le regarder dans les yeux.

Ce n'était pas que je ne savais pas... c'était juste que j'avais peur de m'engager dans un chemin inconnu.

Puis il n'y eut plus que le silence autour de nous quand aucun de nous ne parla plus. Je ne le forçai pas à me donner la réponse à sa question et il n'attendait pas non plus que je lui demande à nouveau.

RRRRrrrrr

"La chose que ce genre de personne devrait faire est... ehh non !" Il fixa mon visage puis regarda mon téléphone qui vibrait. "Ce que tu devrais faire, c'est arrêter de penser. Ignore les peurs qui peuvent entraver ton bonheur et fais simplement face à quelque chose de nouveau. Au moins, tu as quelqu'un à tes côtés. Donc même quand tu te sentiras découragé, tu regarderas juste à tes côtés, tu souriras et tu seras heureux puis un jour quand tu commenceras à ne plus te sentir découragé, tu pourras continuer progressivement à marcher plus loin."

"..."

"Si tu n'aimes pas particulièrement quelque chose, si tu ne veux pas être ingénieur comme moi, alors garde ça comme une expérience pour renforcer ta confiance. Pour moi, l'ingénierie est mon rêve. Mais puisque ce n'est pas le tien, pourquoi hésites-tu à prendre un autre chemin ?"

C'était ça... pourquoi hésitais-je maintenant ? Puisque je n'avais qu'un seul choix depuis le début.

Je regardai l'écran de mon téléphone où apparaissait la photo d'un homme au visage impassible qui tenait deux verres portant des images de chiens collés à ses joues avec un sourire.

J'étais le genre de personne qui aimait planifier à l'avance. Tout ce que je faisais était basé sur ce que j'avais prévu. Comme décider de ce que je voulais étudier, tout avait été planifié et j'avais toujours exécuté mon plan. Mais la solution au problème que j'avais trouvé et tout ce que Beer venait de dire... c'était quelque chose qui détruisait tout mon plan.

J'avais l'habitude de dire à Solo que Mae Yai était tout pour moi. Elle était mon rêve, mon futur et quand elle était partie, tout avait disparu et était devenu vide. Mais maintenant, Solo était la personne qui avait comblé toutes ces parties vides. Il était devenu mon tout, y compris l'amour, le rêve.... et le futur.

Comme Beer l'avait dit... J'avais déjà la solution dans mon cœur depuis longtemps.

"Après ça, fais un master en administration. Rien que deux ans, ça ira." Conclut-il en entrant dans la pièce, Il me laissa tranquillement regarder l'écran de mon téléphone.

RRRRrrrr

"Sawadee krap."

[Guitare.]

"Oui ?" Je répondis à la voix avec un sourire.

[Pourquoi tu as été si lent à répondre ?]

"Désolé. Je n'avais pas réalisé."

[Hmmm... Comment vas-tu ?]

"Super. Juste en observant, P sait déjà qu'il peut apprendre beaucoup ici."

[Bien... où Guitare fait son stage ? J'ai oublié de demander.]

Et j'avais aussi oublié que je ne l'avais pas encore dit à ce husky.

"Peut-on allumer la caméra d'abord ?" C'était mieux si nous parlions en nous regardant l'un l'autre.

[Ok !] Il répondit joyeusement et alluma sa caméra plus vite que moi.

"Hmm ?... tu vas sortir ?" Je haussais les sourcils, surpris quand je vis que le husky s'habillait avec soin.

[...] Solo, qui souriait, ferma les yeux au moment où il entendit ma question, [Je dois aller dîner avec mon père].

"C'est bien... n'est-ce pas ?"

[Je ne sais pas ce qui est bien.]

J'essayai de me retenir de sourire jusqu'à ce que mes joues soient douloureuses quand je regardais ses yeux qui se fronçaient. Son regard n'était-il pas heureux en fait ?

Même si sa bouche disait toujours qu'il n'appréciait pas, n'aimait pas et n'avait rien qui le liait à son père. En fait, il recherchait toujours l'amour de son père. Une fois que Khun Tan avait bien fait, qu'il avait fait attention à lui et qu'il n'avait plus agi comme un père distant... alors Solo avait aussi baissé sa garde.

"Comment est ton emploi du temps ?"

[Après les cours, je passe surtout du temps à répéter la musique. Je dois aller travailler certains jours, mais surtout le week-end...] Solo fronçait les sourcils et semblait inquiet.

"Est-ce que tout va bien ?"

[J'avais dit que je viendrais...]

"P sera aussi occupé à travailler et sera aussi très fatigué. Alors concentre-toi sur ton travail." Je souris pour le consoler. Nous avions nos propres obligations, donc nous ne pouvions pas toujours rester ensemble.

[Uhmm... de toute façon, où travaille P ?]

J'avais oublié de lui dire...

"A la compagnie RK."

[QUOI ? !]

"Calme-toi, So." Je regardai la personne qui avait l'air choquée et qui sauta sur ses pieds de façon amusante. J'avais prédit sa réaction une fois qu'il l'aurait appris, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit la même que celle que j'avais prédite.

[Alors ...]

"Ce n'est pas le plan de Khun Tan. Et P est d'accord avec ça. C'est un projet du département." Je posai mon menton sur mes genoux puis regardai l'écran en souriant.

[Sûr ?] Solo fronça les sourcils mais il accepta de se rasseoir.

"Oui. Sûr."

[Si quelque chose arrive, appelle-moi.]

"Noté."

["Je dois y aller maintenant. J'essaierai de trouver du temps pour rendre visite à Guitare.] Le husky se leva de son siège puis regarda la porte, il semblait que quelqu'un l'avait appelé.

"Ne te force pas si tu es trop occupé ou fatigué". Je le prévins. Je ne voulais pas qu'il se force ou se sauve pour venir ici. Mais ça semblait difficile de le conseiller. Parce que, en plus de ne rien répondre, il fit la sourde oreille.

[Je vais venir et rien ne pourra m'arrêter.]

"So..."

[Je dois y aller en premier. Bye Guitar.]

"Aao..." Je regardais l'appel qui avait été déconnecté avec des sentiments indescriptibles. Même si je l'appelais à nouveau et que je répétais mes mots, il ne m'écouterait probablement pas.

Il parlait comme ça... J'avais le sentiment qu'il se passait quelque chose dont je n'étais pas au courant.

---------------------------

Le premier jour de stage avait été vraiment épuisant. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais l'impression d'être le seul à courir partout tout le temps. Et ce qui était encore plus étrange, c'était que Beer n'avait pas à courir partout. Il n'y avait que moi qui entrait et sortait ici et là jusqu'à ce que je puisse me souvenir de toute la compagnie maintenant.

Si j'essayais de voir les choses du bon côté... Khun Pat voulait peut-être que je fasse l'expérience de la variété des tâches... peut-être.

"Apporte ces documents à l'étage."

"Oui." J'acceptai sans aucune hésitation. Je considérais cela comme un devoir, qu'il soit lié ou non à mon domaine d'étude.

"Khun Pat m'a demandé d'apporter ces documents ici."

"Ohhh... Merci. En fait, nous avons des personnes qui peuvent aller les chercher. Tu n'as pas besoin de les apporter ici."

"C'est bon. "

"Quoi qu'il en soit, puisque tu es ici. Peux-tu me donner un coup de main ?" P'Kae dont le nom était lisible sur son badge me sourit gentiment puis elle désigna une pile de documents derrière elle.

"Oui ?"

"Notre entreprise vient juste de commencer à fonctionner. Les choses sont donc encore un peu chaotiques et animées ici. Tu es venu pendant cette période, il te sera difficile d'endurer na."

P'Kae m'expliqua son travail. Elle me l'expliqua pendant que je l'aidais à organiser les documents. Certaines choses étaient nouvelles et je ne les connaissais pas encore. Elle continua à le faire jusqu'à ce que j'ai fini d'organiser les documents et que je réalise que j'avais entendu beaucoup d'informations.

Et pas seulement ça...

Cela s'était déjà produit deux fois au cours de la journée puisque Khun Pat m'avait ordonné de faire plusieurs fois le tour. Il avait aussi dit que si quelqu'un avait besoin d'aide, je ne devais pas le rejeter et l'aider. J'avais écouté beaucoup de choses de la part des autres, comme P'Kae l'avait fait pour moi. À la fin, je me rendis compte que j'avais appris à connaître plus de dix personnes en une journée.

Et ce n'était pas tout. En fin d'après-midi, je devais aussi retourner faire mon propre travail.

Beer n'arrêta pas de rire quand il découvrit mon état après le travail.

"Je dirais que si ton petit ami voit ton état actuel... c'est sûr qu'il va 'jouer' avec toutes les personnes qui te rendent comme ça."

Je soupirai et ne niai rien parce que ce n'était pas tellement différent de ce que je pensais.

"Rentrons à la maison. Je veux aller dormir." Je levai ma main puis caressai mon visage et frottai mes yeux pour rester éveillé.

Bien que j'avais déjà travaillé dur auparavant. Honnêtement, c'était la première fois que j'avais l'impression d'être épuisé mentalement et physiquement.

"Tu t'amuses ?"

"En travaillant ?"

"Oui... Ce n'est pas effrayant de faire quelque chose que tu n'as jamais vu et fait avant ?"

"Fatiguant mais.... amusant." J'arrêtai de parler et je me tournai pour voir Beer qui haussait les sourcils.

"Je te l'avais dit."

"Euh..."

"Pas besoin de te précipiter. C'est juste ton premier jour. Tu as encore beaucoup de temps." Il avança et plaça son bras autour de mon cou. En sentant le poids de son bras sur moi, je pouvais sentir qu'il était également fatigué, "Reposons-nous. Nous devons encore travailler dur demain."

"Oui." J'acquiesçai puis m'appuyai contre lui.

On marcha en titubant pendant un moment avant d'y arriver correctement et on perdit notre temps à rire l'un avec l'autre.

Quand j'y pensais, j'étais vraiment reconnaissant que Beer soit venu ici avec moi. Si j'étais venu seul, je ne sais pas si j'aurais pu le faire ou non. Plus je réfléchissais, plus ça devenait pesant.

Maintenant, je ne pouvais qu'espérer que le jour suivant serait meilleur.

Khun Pat ne me ferait probablement pas courir comme ça tous les jours.

N'est-ce pas ? ....

--------------------------

"Gui… je peux le faire ou pas ?"

Ça aiderait vraiment beaucoup s'il montrait qu'il était vraiment inquiet, pas en riant comme ça....

"Tu peux..."

"Je veux vraiment prendre des photos de toi et les poster sur notre page de l'université. En ce moment, la très chère Lune Gui de notre université... ressemble à une personne morte." Rit bruyamment Beer comme s'il allait se rouler par terre. Quant à moi, je m'assis simplement en appuyant mon dos contre la chaise.

"Khun Pat m'a beaucoup embêté." Je dis doucement.

C'était la première fois de ma vie que je voulais juste m'allonger et ne plus jamais ouvrir les yeux... si je n'étais pas coincé dans cette cafétéria en ce moment.

"Peut-être qu'il t'adore."

"Adore ton père !" Je me tournai rapidement vers Ai'Beer et le maudis. Puis il éclata de rire comme s'il était totalement satisfait et amusé.

"C'est la fin du gentil et doux P'Gui."

"..."

"Allez...peut-être que demain il ne te fera plus la même chose." Dit Beer en me tendant une bouteille d'eau, à moi qui n'avais même plus l'énergie de me lever.

"Ça fait trois semaines que tu dis la même chose, Beer."

Depuis trois semaines, j'avais travaillé à différents postes. Je dirais même que je faisais un travail plus soigné. Je passais la moitié de ma journée à aider les autres, et l'autre moitié à faire mon propre travail.

Pour être honnête, c'était épuisant.

"Essaye de l'endurer..."

"Si je pouvais être le chef, je pourrais demander de le faire aussi." Je roulais les yeux en disant la vérité.

"Pense juste à la tête de ton petit ami."

"On n'a pas parlé depuis plusieurs jours maintenant. " Je soupirai en baissant la tête vers la table, me sentant épuisé.

Cela faisait cinq jours que je n'avais pas parlé sérieusement avec Solo. On se parlait tous les soirs, mais on ne disait que quelques phrases. En plus, à cause du manque de temps, j'étais trop fatigué pour parler longtemps. Une fois que je m'allongeais sur le lit, je m'endormais instantanément. Il avait probablement compris que j'étais fatigué car il ne me demandait jamais d'allumer la caméra ou de parler.

" Il t'a déjà demandé des nouvelles de ton travail ? "

"Oui... la semaine dernière, je lui ai dit que c'était fatigant mais amusant."

"Et s'il te le demandait maintenant ?"

"Je dirais que c'est épuisant de creuser tout seul un trou." Je dis en levant les yeux de la table. Puis je levai la main pour frotter mon visage et mes yeux, ajustant mon humeur car il était presque temps de reprendre le travail.

"Pour t'enterrer ?" Rigola Beer.

"Non... je voudrais dormir. Dormir comme si j'étais mort, alors si quelqu'un venait me réveiller, je lui arracherais la tête."

----------------------------

"Gui, apporte ce document à Khun Ae dans la salle de réunion de la direction."

Lors de la quatrième semaine de mon stage... J'eus l'occasion d'entrer dans la salle de réunion de la direction.

"Gui, Tatie a été priée de confier cette clé à Gui. Plus tard, tu la donneras à Tatie Kae, ok ?"

"Gui, P'Ing a dit que son ordinateur ne redémarrait plus."

"Gui, demain on traverse l'île pour aller à la station RK avec Khun Pat."

Lors de la cinquième semaine de mon stage... j'avais enfin compris le sens de ces mots par cœur.

Être dans la douleur et finalement s'y habituer.


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Sam 7 Sep 2024 - 17:04



Chapitre 40
Quant à celui qui devait étudier et travailler en même temps...

"Je vais aller rendre visite à Guitare."

C. Siwarokin regarda alors le visage de son fils unique d'un air las. À ses côtés, un ami de longue date, qui était également un assistant, essayait de se retenir de rire en regardant son Khun Chaai d'un air amusé.

"Essaie de l'endurer. " C répéta ces mots pour la quinzième fois aujourd'hui.

"Père, tu m'obliges à endurer ça depuis un mois déjà." Solo fronça les sourcils avec un air très mécontent.

"Pour celui qui se trouve là-bas, il arrive bien à le supporter, non ? "

En écoutant ça, Solo fronça encore plus les sourcils qu'avant. Rien qu'en pensant au temps passé sans voir le visage de Guitare, il était de mauvaise humeur. Puis voilà qu'on lui disait que Guitare pouvait le supporter, ce qui le rendit encore plus maussade.

Il y avait une différence entre " pouvoir supporter " et "devoir supporter ".

"Je vais y aller aujourd'hui." Solo était vraiment déterminé. Il pensait que même s'il était submergé de travail, il abandonnerait tout et volerait vers la personne qui occupait son esprit.

"Il y a une réunion aujourd'hui." C se leva et regarda les pieds de son fils qui commença à reculer.

"Je m'en vais !"

"Retenez-le ! "

Dès que Khun Tan donna l'ordre, ses hommes qui se tenaient à la porte saisirent leur Khun Chaai rapidement, ne laissant aucune chance à celui qui voulait courir pour s'échapper.

"Laissez-moi partir !!!" Solo se tordait violemment pour essayer de se libérer parce que plusieurs personnes le retenaient. Mais peu importe à quel point il était fort, il ne pouvait pas lutter.

"Si tu ne sais pas être patient, tu ne réussiras pas." dit froidement C puis il se rapprocha de la personne en colère et refusa de l'écouter.

"Khun Tan..." Jay, qui se tenait sur le côté et regardait l'événement devant lui, intervint en attrapant le bras de C. Il ne voulait pas que leur relation père-fils, qui commençait à s'améliorer ces derniers temps, ne redevienne comme avant. Le comportement de ces deux personnes était presque identique en tout point. Si C se fâchait, tout serait détruit !

"Père ! Laisse-moi partir !" Cria Solo jusqu'à ce que sa voix se perde, ses yeux devinrent plus effrayants alors que sa mauvaise humeur augmentait.

"Emmenez-le dans la petite maison (1), confisquez son téléphone, coupez internet, empêchez-le d'aller où que ce soit ou de contacter qui que ce soit. Surveillez-le jusqu'à ce que je vous ordonne de ne plus le faire."

"PÈRE !"

"Khun Tan." Jay constata que la situation se détériorait, alors il s'empressa de s'avancer pour se mettre entre le père et le fils. "Khun Chaai doit aller en classe."

"Si tu ne comprends toujours pas, alors ne pense même pas à y aller."

" Lâchez-moi ! Qu'est-ce que père comprend de moi !?"

C attrapa le visage de son fils dont les bras étaient bloqués dans son dos, avec un regard froid qui ressemblait à celui de son fils jusqu'à le rendre muet.

"Ne pense pas qu'à toi." C dit juste ces mots, puis il s'éloigna et laissa les autres emmener son fils obstiné hors de la pièce.

"Khun Tan..."

C leva les mains pour se masser les tempes, fatigué. Il avait déjà été confronté à des personnes comme lui dans le passé, ce qui lui rappelait de vieux souvenirs oubliés qui défilaient dans son esprit.

"Khun Tan....Khun Tan...." Jay appela C à plusieurs reprises. Il lui toucha le bras en signe d'inquiétude. Et quand leurs regards se croisèrent, son corps tout entier fut attiré dans l'étreinte de C.

"Il me ressemble beaucoup."

Celui qui ne faisait rien ne put que cligner des yeux. Mais quand il retrouva ses esprits, il leva les mains et étreignit C à son tour en lui frottant doucement le dos pour le réconforter.

"Oui. Très semblable."

"Il a dit que je ne comprenais pas."

"Oui."

"Comment peut-il dire que je ne le comprends pas ?"

"C'est vrai."

"Il doit l'endurer seulement pendant quelques mois. Moi, je dois le supporter depuis des années et personne ne me comprend."




"Je comprends." Jay rit alors que sa main continuait à tapoter le dos de l'autre homme qui agissait comme un enfant.

Il était tellement heureux qu'il se disait que ce n'était qu'un rêve. Après la discussion qu'ils avaient eue précédemment, leur relation était devenue plus claire à présent, même si ce n'était pas encore officiel. Cependant, le simple fait de pouvoir se tenir à côté de son Khun Tan pour toujours était déjà plus que suffisant.

"Mais peut-on faire manquer les cours à Khun Chaai comme ça ?" Demanda Jay avec inquiétude et il se recula lentement de cette étreinte étroite.

"Demande à Kao de solliciter un congé auprès de son professeur. Parce que si je ne corrige pas son comportement maintenant, alors celui qui reste à Phuket finira probablement par se fatiguer pour s'occuper de lui." Expliqua C sans quitter Jay des yeux en levant la main pour effleurer doucement la joue blanche et pure de l'occidental.

Quand il vit le sourire de l'homme en face de lui, il réalisa que.....

C'était peut-être une autre raison pour laquelle il donnait une chance à Gui, peut-être parce que l'atmosphère autour de Gui... ressemblait à celle de Jay.

Douce...mais pas faible.

-------------------------------------

À l'intérieur, une pièce spacieuse, autrefois joliment décorée, ressemblait maintenant à une épave de bateau. Elle était loin de son état d'origine. Des verres cassés étaient éparpillés sur le sol, l'écran de la télévision était brisé et d'autres objets étaient jetés dans toutes les directions. Tout avait été provoqué par la personne qui était maintenant recroquevillée sur le lit.

Solo se déplaça lentement en posant son visage fatigué contre l'oreiller. Son mal de tête et son mal de ventre étaient incomparables à sa peine de cœur actuelle.

Une semaine.

Cela faisait une semaine qu'il n'avait pas entendu la voix de Guitare... cela faisait aussi une semaine qu'il était confiné ici.

Il comprenait parfaitement ce que son père avait ordonné, il ne lui interdisait pas seulement d'utiliser internet ou le téléphone, il ne lui interdisait pas seulement de parler ou de rencontrer Guitare, Jay ne pouvait pas non plus le voir. Il était complètement seul dans cette maison. Il n'y avait même pas d’employée pour lui préparer à manger, il devait tout faire tout seul. Il n'y avait que des gardes qui erraient dans la maison pour le surveiller.

Il avait essayé de s'échapper mais n'avait pas réussi. Son père était au courant de tout ce qui se passait dans la maison. Alors la seule chose qui pouvait l'aider à réduire sa colère qui brûlait comme un feu en lui était de détruire les choses autour de lui. Mais même après avoir tout détruit, rien n'allait mieux.

"Guitare..." La voix douce et faible appelait le nom de celui qui lui manquait douloureusement.

Toc Toc

"Allez-vous-en !" Cria Solo sans même lever les yeux de son oreiller.

Toc Toc

"..."

Toc Toc Toc

"J'ai dit allez-vous-en !"

Crac !

Un cri rempli de colère se fit entendre puis il saisit le vase à côté de lui et le jeta sur la porte où il se brisa en mille morceaux.

Solo se redressa et s'assit sur le lit alors qu'il suffoquait de colère. Son visage fatigué était marqué par une rage qui ne s'était pas manifestée depuis longtemps.

Toc Toc Toc Toc Toc

"Je vous ai dit de... !"

"TOI BÂTARD ! TU FERAIS MIEUX DE FERMER TA GUEULE ET D'OUVRIR CETTE FENÊTRE DE BALCON !"

Solo, qui était enragé, ouvrit maintenant de grands yeux de surprise. Il ne comprenait pas comment la voix familière de son meilleur ami, qui ne devrait pas être là, pouvait être si forte et si proche. Mais il secoua la tête en réalisant que...

La voix ne venait pas de la porte d'entrée....

Ses longues jambes descendirent rapidement du lit et le dirigèrent vers la porte fenêtre du balcon recouverte d'un rideau occultant avant de tirer dessus pour ouvrir la porte.

La première chose qu'il vit au moment où le rideau se souleva fut le visage de son meilleur ami qui fronçait les sourcils, debout, les bras croisés, le regardant droit dans les yeux. Dès que la porte s'ouvrit, Kao se précipita à l'intérieur.

"Tu as causé des problèmes partout !" Sa main poussa durement la tête de son ami, mais quand il n'obtint aucune réponse, Kao arrêta. Il observa le grand corps de son ami puis le poussa à l'intérieur avec force. Après avoir fermé la fenêtre du balcon, il baissa le rideau replongeant la pièce dans la pénombre puis il s'avança pour allumer la lumière.

La pièce était dans un état lamentable, ce qui fit froncer les sourcils au maniaque de la propreté qu'il était. Et quand ses yeux tombèrent sur son ami qui était assis comme un mort, il fronça encore plus les sourcils.

La plus belle Lune de l'Université... avait maintenant l'air plus épouvantable que tout ; son visage aux joues creuses ressemblait à un patient mourant. Il avait l'air négligé, comme quelqu'un qui n'aurait pas lavé ses cheveux depuis dix ans. En plus, les plaies sur ses mains et ses pieds devaient être dues aux objets brisés éparpillés dans toute la pièce.

"Tu es vraiment un idiot !" dit Kao avec colère. Mais ses mains fouillaient partout à la recherche de quelque chose pour soigner les blessures de son ami.

"..."

"Pourquoi j'ai dû faire quelque chose comme ça ?!" Kao attrapa les mains de Solo qui était assis sans bouger. Mais au moment où il commença à nettoyer la plaie, son ami retira vigoureusement sa main et le regarda avec un regard assassin.

Si cela avait été quelqu'un d'autre, il aurait été choqué... mais c'était Kao.

"Ne me regarde pas avec cette tête-là !" dit Kao en pointant son doigt vers le visage de son ami qui le fixait avec des yeux également irrités. Il reprit la main de son ami puis dit d'une voix furieuse. "Tu ferais mieux de rester tranquille. Si tu bouges encore, je vais te laisser tout seul".

Solo tenta de dissiper sa mauvaise humeur. Il ne put que secouer la tête pour calmer la douleur, puis il regarda son ami qui soignait ses blessures avec exaspération, mais il ne fit que froncer les sourcils et resta assis comme une poupée sans changer l'expression de son visage.

Il attendit que le pansement de ses blessures soit terminé puis Kao s'assit et fixa le visage de son ami. Kao attendait que l'autre homme ouvre la bouche et dise quelque chose en premier. Mais à la fin rien ne sortit de ces lèvres pâles.

"Es-tu vraiment Solo ?" Kao lança la conversation. Celui qui était assis sans bouger fit un sourire moqueur du coin de la bouche avant de se tourner et de croiser le regard de Kao.

"Pourquoi ?... J'ai l'air si terrible ?"

Pang!

"N'ose pas me parler de façon sarcastique comme ça !" S'écria Kao, et la main qui lui avait servi à frapper la tête de son ami se transforma en un doigt pointé vers sa tête.

"C'est beaucoup trop, Kao." Solo leva la tête et regarda son ami avec des yeux furieux. Il n'aimait pas que les gens se payent sa tête. C'était la première fois que quelqu'un était assez courageux pour en faire autant avec lui. Si l'autre homme n'était pas son ami, il l'aurait probablement étranglé à mort.

"Je veux juste t'aider... au cas où des bêtises sortiraient de ton cerveau." Kao haussa les épaules d'une manière cool et continua, "Je te demande si tu es vraiment Solo ou pas... Parce que j'ai l'impression de ne pas te connaître."

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Si tu es mon ami, ce bâtard... il n'aurait jamais abandonné. Il n'aurait pas perdu son sang-froid si facilement. Il aurait probablement réfléchi correctement... ou du moins il aurait pensé à la personne qu'il aime plus que lui-même." Kao fit une pause puis ses yeux balayèrent Solo de la tête aux pieds avant de sourire. "Mais pour l'instant... tout ce que je vois, c'est un loser qui est stupide, qui n'est pas raisonnable et qui agit comme un fou. "

"Je ne veux pas non plus être comme ça." Soupira Solo en levant ses mains pour se tenir la tête, "Père, il...."

"Ne rejette pas la faute sur ton père, So." Kao l'interrompit d'une voix froide, "Tu t'es fait tout ça à toi-même."

"Je..."

"Tu ne penses qu'à toi."

"Je ne pense pas qu'à moi.

Les mots prononcés par son père lui traversèrent soudain l'esprit exactement comme Kao venait de le faire, et son visage rigide s'adoucit jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune trace de colère. Il était devenu un petit Solo qui avait besoin de quelqu'un pour le réconforter.

Malheureusement, cette personne ne se trouvait pas ici avec lui. Parce qu'un ami comme Kao...

"Ne fais pas cette tête de chien pitoyable devant moi !"

...était une personne sévère comme ça.

"Alors que dois-je faire ?" Demanda doucement Solo. Il baissa les yeux pour éviter de regarder son ami, car il était trop fatigué pour se faire malmener.

"Je ne te le dirai pas, idiot."

"..."

"Mais quelqu'un le fera."

"Qui ?"

"Suis-moi."

Il suivit Kao qui marchait vers le balcon, puis il ouvrit la porte et regarda autour de lui avant de descendre sur le balcon du deuxième étage.

Solo regarda son ami qui descendait aisément du balcon et cela le laissa sans voix et avec un sentiment indescriptible. Il resta immobile jusqu'à ce que Kao lui fasse signe, puis il descendit lui aussi, tout en se demandant où étaient passés tous ces hommes qui parcouraient cette zone. Cependant, il ne prit pas la peine de s'en soucier, il pensa simplement que sortir de cet endroit était une bonne chose. Il demanderait plus tard à Kao ce qu'il en était.

Kao marcha et le guida afin de franchir la clôture. Après avoir marché un moment, Solo vit Jay. Solo n'était pas sûr de l'endroit où il se trouvait car son père avait beaucoup de maisons et celle-ci n'était pas une grande maison. Il ne devait pas y avoir assez de personnes pour le garder enfermé.

"Khun Chaai !" Jay courut vers lui et regarda son état de la tête aux pieds avec inquiétude.

"Jay." La confusion qui l'envahit soudainement le fit tituber. Heureusement que Kao était intervenu à temps pour éviter qu'il ne s'effondre complètement. Au moment où il rouvrit les yeux, il eut l'impression de voir une vague image de la personne qui lui manquait le plus. "Guitare...."

"Oui."

Et ce n'était pas un rêve.

"Guitare !" Les yeux de Solo s'écarquillèrent et il oublia tout le reste. Ses mains s'agrippèrent à celui qui venait de répondre et le serrèrent fermement. Son cœur battait si fort qu'il crut qu'il allait exploser. Son Guitare leva les mains et l'enlaça en retour sans rien dire. Lorsqu'il s'éloigna, toute son attention était concentrée sur le visage de Guitare qu'il n'avait pas vu depuis des semaines, au point qu'il ne réalisa même pas qu'il avait été conduit à l'intérieur de la voiture.

"Comment tu vas ?" Demanda gentiment Gui a Solo et sa main toucha la tête de la personne qui le regardait fixement.

"Enfuyons-nous..."

"Vraiment ???"

"Enfuyons-nous loin d'ici tous les deux." Solo tenait la main de Gui et le dit avec une voix sérieuse, "Je ne veux plus être loin de Guitare. Je ne veux pas travailler. Je ne veux rien faire du tout."

Guitare, qui l'écoutait, fixait le visage de Solo calmement. Puis en une fraction de seconde, ces yeux tendres montrèrent de la déception. Mais tout disparut lorsqu'il cligna des yeux, et ils reprirent leur apparence normale.

"Bien sûr."

"Khun Gui !" Jay qui conduisait se retourna en état de choc. Mais quand il vit l'expression de Gui, alors il comprit.

"Où voudrais-tu aller ?"

"Là où Père ne pourra pas nous trouver."

---------------------------------------

Leur destination était la plage qui était située non loin de l'endroit où ils étaient avant. Jay resta debout et s'appuya contre un arbre en observant avec inquiétude les deux personnes qui se tenaient la main en marchant sur la plage. Il était inquiet pour son Khun Chaai, mais il l'était encore plus pour la personne qui avait pris l'avion depuis Phuket ce matin.

"Merci beaucoup Khun Kao d'avoir accepté de m'aider." Jay se tourna pour sourire à la personne à côté de lui, "Je ne pouvais pas aller chercher Khun Chaai tout seul."

"De rien."

Hier, Jay avait reçu des nouvelles de ses bons amis disant que Solo ne mangeait plus vraiment depuis quelques jours déjà. Et qu'ils entendaient toujours des bruits de coups venant de la chambre. Jay était très inquiet et ne savait pas quoi faire. Au final, il avait décidé d'appeler Gui en premier parce qu'il ne voulait pas qu'il soit inquiet de ne pas avoir été contacté pendant une semaine. Et il ne s'était pas posé de questions quand Gui lui avait demandé l'adresse de Solo.

Puis, le lendemain, il avait demandé à Kao de l'aider à distraire les personnes qui gardaient la maison pour ensuite y entrer. Mais il ne s'attendait pas à ce que ce gamin grimpe sur le balcon et fasse sortir Solo de la même façon.

Mais la chose la plus inattendue fut que....Gui avait pris l'avion de Phuket jusqu'ici.

Jay avait reçu l'appel de Gui au moment où Kao était sur le point de descendre de la voiture. Il avait été choqué quand il avait entendu l'autre homme dire qu'il rentrait à la maison. Et quand ils s’étaient rencontrés, il avait vu que Gui avait l'air très fatigué, mais qu'il pouvait encore sourire. Au moment où Solo était apparu, Jay avait pu voir ces yeux fatigués pétiller de bonheur, mais alors que nous nous rapprochions, ces yeux étaient très tristes.

"Tu crois que P'Gui va vraiment faire ça ?" Kao regarda Jay qui se tenait à côté de lui sur la plage. Même si Kao ne le montrait pas souvent, ses sourcils légèrement froncés indiquaient que, comme Jay, il était inquiet pour Gui.

"Je suis aussi inquiet... Je n'aurais pas dû appeler Gui en premier lieu." Dit Jay d'une voix qui semblait coupable, "Mais j'étais tellement inquiet pour Khun Chaai qui refusait de manger. J'étais tellement inquiet au point d'oublier que Khun Gui était lui aussi épuisé."

"Pourquoi Ai'So est-il devenu excessif comme ça ?"

"Peut-être parce que pour lui, Khun Gui est comme la personne qui lui sauve la vie." Jay rit doucement parce que les choses qu'il venait de dire n'étaient pas tellement différentes de sa propre vie. "Une personne qui remplit tout ce qui manque dans sa vie. Khun Chaai est un enfant qui a grandi tout seul. On pourrait dire qu'il a grandi avec un manque de chaleur et d'affection, à cause de ça, il se comporte un peu trop comme ça."

"..."

Quand Kao ne demanda plus rien, Jay se tourna pour regarder les deux personnes qui marchaient ensemble. Les deux souriaient mais exprimaient des sentiments différents. Solo souriait joyeusement mais pour Gui, ce n'était pas comme ça....

" Tu ne le remarques pas, Khun Chaai ?"

---------------------------

"Guitare me manque beaucoup." dit Solo. Il n'y avait plus que de la joie et du bonheur sur son visage calme.

"So me manque aussi." Répondit Gui. Bien que ces mots ne soient pas des mensonges, le sourire de son visage n'était pas heureux, comme si c'était un faux sourire qui couvrait ses vrais sentiments et étonnamment, la personne à côté de lui ne s'en rendait même pas compte.

"Je suis désolé de ne pas avoir contacté P. Mon père m'a confiné dans la petite maison. Je ne pouvais pas utiliser le téléphone ou internet." Solo continuait à marcher en racontant ce qui lui était arrivé. Il avait peur que Gui soit en colère parce qu'il ne l'avait pas appelé.

"C'est bon."

"Mais... Guitare me manque."

"Je sais." Gui rit doucement. Il savait combien il manquait à son compagnon parce que c'était pareil pour lui. "So, où veux-tu aller ?"

"On doit partir quelque part loin." Solo regarda Gui et au fond de son cœur, il pensa que plus loin il irait, mieux ce serait. Il serra alors la main de la personne à côté de lui avant de retourner vers la voiture où Jay et Kao attendaient, "Allons quelque part où Père ne pourra pas me trouver."

Kao ne dit rien, il soupira et monta dans la voiture. Jay, qui avait reçu l'ordre de conduire, ne put que regarder Gui avec inquiétude.

"Khun Gui..."

"Faites comme il a dit, Khun Jay." Gui secoua la tête et ne dit rien de plus. Il resta assis à l'intérieur de la voiture sans rien dire.

La voiture roula le long de l'autoroute et autour en suivant les indications de Solo. Une fois qu'il trouva l'endroit qu'il voulait, il lui demanda d'arrêter la voiture. Ensuite, il emmena son petit ami faire une promenade, et une fois qu'il eut fini de regarder autour de lui, il changea à nouveau d'endroit. Et étonnamment, Solo, qui était normalement un homme peu loquace, parlait maintenant beaucoup plus que d'habitude. Ou peut-être qu'il ne parlait que tout seul.

"Est-ce que Guitare a faim ?"

"Non."

"Est-ce que Guitare veut quelque chose ? I..."

"Non."

Plus le trajet était long, plus l'anxiété augmentait. Les deux spectateurs ne pouvaient que s'asseoir et écouter les conversations gênantes pendant le trajet. Alors que Solo et Gui, qui avaient créé cette atmosphère inconfortable, étaient d'humeur complètement différente.

Solo parlait beaucoup même s'il ne se sentait pas bien, il continuait à parler sans changer d'avis. Mais Gui était inhabituellement calme et il devenait de plus en plus silencieux au fur et à mesure que leur distance augmentait.

"Je veux m'arrêter au parc, Khun Jay." Dit Gui sans réfléchir, il n'avait même pas demandé l'avis de la personne à côté de lui mais il était persuadé que l'autre homme allait céder.

"Oui, Khun Gui."

Gui descendit en premier de la voiture, suivi de Solo. Les deux autres ne suivirent pas, ils attendirent tranquillement à la voiture.

"Guitare...." Solo l'appela doucement en s'agrippant à la main de celui qui marchait devant lui et sentit une douleur soudaine dans son cœur, sans raison.

"Oui ?"

"Pourquoi....P ne me regarde pas ?" A la fin de sa question, Gui qui marchait devant lui s'arrêta et se retourna. Il leva les yeux vers Solo qui affichait une mine triste et un visage inexpressif.

"So, tu ne veux pas voyager plus loin ?"

"Je..."

" Tu t'es assez amusé ? "

"..."

"P n'a pas d'argent, P n'a rien du tout. Mais si So veut... P peut t'emmener n'importe où." Gui sourit, fatigué, en regardant le visage de celui qui restait simplement silencieux avec un regard doux. "Et une fois que tu seras satisfait... s'il te plaît, dis-le à P."

"Guitare..."

"Est-ce que c'est ça ? C'est la personne pour laquelle P se bat pour pouvoir rester à ses côtés... parce que maintenant P ne voit que quelqu'un que P ne connaît pas." Ces mots froids sortirent de la bouche de ce visage doux. Solo eut l'impression que son cœur était sur le point de se briser en mille morceaux, mais il ne trouvait pas les mots pour répliquer. "P aussi se sent vraiment fatigué et découragé. Mais à chaque fois P se dit qu'il le fait pour quelqu'un, P devient toujours plus motivé et plus fort. Mais comment..."

"..."

"Si So ne pense qu'à lui, ne vaut-il pas mieux que tu partes seul ?"

"NON !" Solo refusa rapidement et attira le corps de Gui dans son étreinte et le tint fermement... au point qu'il eut peur de lâcher sa prise.

"La raison pour laquelle P est venu ici est que P était inquiet. P ne pouvait penser à rien d'autre qu'à ta sécurité. P pensait que quelqu'un avait fait du mal à Solo. J'étais tellement inquiet pour toi. Au final, P a dépensé de l'argent pour prendre un vol pour rentrer ici... même si P avait du travail aujourd'hui." Ces mots n'aidèrent pas Solo à se sentir mieux. Au contraire... Il avait petit à petit l'impression de perdre ses forces. Plus il sentait que cette étreinte n'était qu'unilatérale, plus il avait peur.

Il... avait oublié de faire attention à ce qui l'entourait.

Pourquoi ne le remarquait-il que maintenant ?... Il venait de remarquer que le visage de Guitare était en piteux état. Guitare semblait fatigué et faible. Il avait l'air dix fois plus fatigué que lui.

"Je suis désolé." La voix remplie de culpabilité fit sourire pour la première fois le visage fatigué de Gui. Celui-ci leva ses mains et enlaça Solo en retour en l'écoutant s'excuser sans arrêt et souffrir tout comme lui.

Ce qu'il lui avait dit... ce n'était pas qu'il ne l'avait pas entendu. Il pouvait aussi baisser les bras facilement. Mais il voulait que Solo change son comportement. Être égoïste et impatient allait rendre la vie de Solo dure et difficile. Il ne voulait pas que Solo ait des problèmes à l'avenir au point de devoir dire quelque chose de blessant à la fois pour lui et pour l'autre homme.

"Peux-tu arrêter de t'enfuir maintenant ? Ou pas encore ?" Demanda Gui gentiment en repoussant le visage plissé de la personne qui l'étreignait fortement, puis il essuya le visage et les yeux de l'autre homme.

Solo ne pleurait pas, mais il avait l'air de vouloir pleurer. C'était plus désolant que de pleurer pour de vrai.

"Oui."

Notes :
1/ Fait référence à une autre maison de la famille.

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Néphély
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:05



Chapitre 41
"Je suis désolé."

"Ok."

"Je suis désolé."

"Je t'ai déjà pardonné." Je ris avant de toucher la tête de ce chien enfantin. Il continua de répéter les mêmes mots plus de dix fois. Qui pouvait rester en colère comme ça ?

"Mais je..." Continua Solo, et avant qu'il ne puisse finir de parler, je l'arrêtai, m'approchai de lui, puis j'appuyai nos fronts l'un contre l'autre.

"Laisse P recharger un peu tes forces." Je fermai les yeux en faisant comme si je rechargeais vraiment ses forces, ce qui fit rire doucement le husky. Ensuite, il toucha mon visage avec ses deux mains, relâcha son poids et appuya complètement son front contre le mien comme si nous dépendions de la force de l'autre.

"Est-ce que P se sent fatigué ?" Demanda Solo. J'ouvris les yeux, puis regardai doucement la personne qui affichait un visage inquiet.

"Oui. Tellement fatigué." Je l'admettais. "Mais c'est amusant d'apprendre beaucoup de choses."

"Je suis désolé." Le husky avait l'air très triste. Il baissa les yeux pour éviter de croiser mon regard.

"Je sais que tu essaies." Je m’éloignai, puis je pris ses deux mains et les serrai doucement. "J'essaie aussi."

"Ok."

"Pourquoi fais-tu cette tête ?" Je lui demandai avant de le tirer par le bras pour qu'il s'assoie sur le banc au bord de la mare du parc et d'appuyer mon doigt sur ses sourcils froncés.

"Tout le monde a dit que je ne pense qu'à moi..."

"Qui le dit ?"

"Père, Kao et Guitare aussi." Dit doucement Solo puis il me regarda tristement comme s'il avait peur que je me mette à nouveau en colère.

"Euh... comment dire ça ? Ce n'est pas tout à fait comme ça." J'essayai de trouver comment lui expliquer pour qu'il comprenne. "P' manquait aussi à So. C'est pour ça que tu voulais venir me voir, pas vrai ?"

"Oui."

"Tu voulais vraiment venir au point de quitter ton travail et tes études. Tu es prêt à tout abandonner."

"Oui."

Je ris à nouveau en voyant que ce husky se comportait différemment de d'habitude. Même ses mots semblaient très polis, comme s'il avait peur que je me mette en colère. Soudain, la fatigue qui s'était accumulée au cours de ces derniers mois se dissipa rien qu'en nous retrouvant l'un et l'autre. Et en nous comprenant, je sentais que je gagnais beaucoup de forces.

"Ce que So a fait, est d'être égoïste et de ne penser qu'à soi."

"Je ne comprends pas..." Solo secoua la tête et fronça les sourcils en se demandant ce qu'il avait fait de mal. Je le comprenais et je comprenais aussi ce que Khun Jay m'avait raconté sur la méthode de Khun Tan.

Nos méthodes d'enseignement étaient différentes. Peut-être parce que Solo n'était pas si proche de son père et qu'il ne le comprenait pas. Et Khun Tan étant aussi dur que ça. Ce n'était donc pas étrange qu'ils ne puissent pas se comprendre.

"Quand So a décidé de rendre visite à P, est-ce que So a pensé à d'autres paramètres ? As-tu déjà réfléchi à ce qui allait se passer ? Est-ce que tes études pourraient poser problème ou pas ? Et qui viendra résoudre tes problèmes ? Et le plus important..." Je levai sa main pour y observer tristement les pansements. "As-tu déjà pensé aux sentiments de P ?"

"..."

"Tu suis juste ce que dit ton cœur sans réfléchir. Si tu voulais partir, tu devais partir. Puis quand tu n'as pas pu, tu as commencé à détruire des choses. Tu n'as même pas pris soin de toi. Tu ne mangeais plus et tu te faisais du mal comme ça. Que penses-tu que les gens autour de toi ont ressenti ?" Je caressai doucement ses blessures avant de regarder sa condition physique... son visage était pâle et son corps affaibli.

Même si je travaillais au point d'être épuisé ces dernières semaines, je m'assurais quand même de manger à chaque repas. Même si je me sentais très fatigué et que je ne dormais qu'un peu, je n'étais pas tombé malade. Contrairement à Solo qui ressemblait à un patient agonisant sans faire aucun travail fatiguant.

"So ne peut pas juste penser à lui ou à P... même si l'amour est entre deux personnes. Cependant, il ne tourne pas uniquement autour d'elles. Il y a beaucoup d'autres choses que nous devons accepter et avec lesquelles nous devons vivre."

"Oui... je suis désolé." Le husky s'excusa en se sentant vraiment coupable. Je souris quand je vis dans ses yeux qu'il comprenait.

"Ton père se soucie vraiment de So. Khun Tan a sa propre façon de t'enseigner. P veut que So le comprenne."

"Mais..."

"Si Khun Tan n'était pas d'accord, penses-tu que Kao, Khun Jay et P seraient ici avec toi ?"

"..."

"Compris ?" J'utilisai mes deux mains pour relever le visage du gros husky avant de plisser les yeux pour l'observer. "Regarde... ton visage a l'air blême maintenant."

Solo sourit puis il tourna sa tête vers ma paume qui tenait son visage avant de l'embrasser doucement.

"Tu veux que je parle à mon père du fait que Guitare a dû quitter son travail aujourd'hui ?"

"Pas besoin." Je secouai la tête. "Je vais prendre la responsabilité de mes propres actions."

Solo baissa la tête et eut l'air triste. Je m'empressai de la lui relever pour qu'il me regarde dans les yeux, puis je lui souris pour lui faire comprendre que tout allait bien.

"Tu dois juste travailler plus dur pour que tout aille bien."

"Mais je..."

"Si So se sent coupable, alors P peut lui demander quelque chose ?"

"Je peux tout te donner." Les oreilles du husky frétillèrent alors qu'il me prêtait immédiatement attention. Il était tellement mignon que je dus pincer ses joues blanches.

"Khun Jay a dit une fois à P que les gens étaient nés avec leurs propres obligations et responsabilités. Par exemple, tu es né en tant qu'unique héritier d'un homme d'affaires millionnaire. Peu importe à quel point tu veux t'en éloigner, tu ne pourras pas. Mais le chemin que tu choisiras, cela ne dépendra que de toi, si tu veux faire quelque chose que tu n'aimes pas... ou si tu essaies d'y ajouter quelque chose pour le rendre agréable et heureux."

"..."

"Malgré tout, P voudrait que So parle avec son père... Si So ne veut vraiment pas le faire, il y a peut-être des moyens qui pourraient l'aider. P croit que le père de So l'écoutera. Mais de toute façon, si So pense qu'il peut accomplir son propre engagement..." Je fis une pause pendant un moment en regardant l'homme en face de moi dans l'espoir de lui transmettre ma confiance, "P aidera à être ce 'quelque chose' que Khun Jay a mentionné une fois. Même si P ne sait pas si So sera heureux avec son travail ou pas, mais au moins quand So aura des problèmes, P sera définitivement à ses côtés et n'ira jamais nulle part."

Solo resta silencieux après que j'aie fini de parler. Il réfléchit pendant un moment en se remettant en question. Je restai juste assis tranquillement, je ne voulais pas le brusquer. Puis, après un moment, il hocha la tête et sourit.

"Je vais aller parler à mon père."

"D'accord.

"Guitare viens avec moi ?"

"Le vol de P est dans la nuit. P a encore du temps." Dis-je avant de tirer la personne qui souriait pour qu'elle se lève.

On marcha vers la voiture. Khun Jay nous vit arriver et me regarda comme s'il était inquiet. Mais quand il vit que je souriais comme d'habitude, il poussa un soupir de soulagement puis donna un coup de coude à Kao pour qu'il nous regarde. Le gamin qui jouait avec son téléphone leva la tête pour nous observer, puis il s'avança et poussa fortement la tête du husky.

Étonnamment cette fois, Solo ne répondit pas.

"Tu ferais mieux d'arrêter d'être stupide."

Je laissai les deux meilleurs amis parler entre eux puis je tournai mon attention vers Khun Jay à la place. Honnêtement, c'était plutôt Kao qui se plaignait tout seul parce que Solo agissait comme un chien déprimé. Ce dernier devait avoir envie de répliquer quelque chose, mais dès que Kao le regardait, il restait immédiatement silencieux. Probablement parce qu'il savait qu'il avait eu tort, il n'osa rien dire.

"Vous allez bien, Khun Gui ?"

"Je vais bien."

Khun Jay semblait vraiment inquiet pour moi. Il se sentait un peu coupable de m'avoir appelé à propos de Solo et que je me sois précipité ici pour le voir aujourd'hui. En fait, j’aurais plutôt dû le remercier. S'il ne me l'avait pas dit, je n'aurais sans doute jamais su comment mon husky se comportait.

Quand j'avais vu Solo tout à l'heure, je m'étais senti très heureux. Mais quand j'avais vu l'état dans lequel il était, j'avais été un peu déçu. Je n'étais pas déçu parce qu'il avait fait quelque chose de mal, car je comprenais comment Solo avait grandi. Ce qui me décevait, c'était qu'il se faisait du mal sans penser aux sentiments des autres personnes qui l'entouraient, que ce soit intentionnel ou non.

"Je vais choisir une deuxième voie." Dit Solo en interrompant mes pensées. Je me retournai pour le regarder et j'essayai de trouver le moindre soupçon d'hésitation dans ses yeux. Mais je ne trouvais rien, seulement de la détermination, "Guitare, désolé de t'avoir fait souffrir seul pendant tout ce temps. A partir de maintenant, nous allons nous en sortir ensemble."

C'est tout ce que je voulais entendre...

Je souris en guise de réconfort puis j'appuyai lentement ma tête contre l'épaule de Solo qui était assis à côté de moi. J'avais l'impression que le stress et la fatigue accumulés disparaissaient progressivement, comme si j'avais retrouvé mon foyer, y compris... le retour de mon vieux husky.

--------------------------------

Cela faisait déjà vingt minutes... vingt minutes que ce père et ce fils se regardaient sans rien dire. Je ne pouvais que rester debout et sourire aux côtés de Solo. Quant à Khun Jay, il était debout à côté de Khun Tan. Et on avait l'impression de regarder un reflet dans un miroir.

Peut-être qu'ils allaient continuer à se regarder fixement pendant encore longtemps... si personne ne prenait l'initiative de parler en premier.

"Est-ce que ça va être long ?" Demanda Kao, qui était assis sur le canapé, un genou remonté, attirant toute notre attention sur lui. "Si on reste comme ça longtemps, alors je vais d'abord aller acheter quelque chose à manger."

Je ris en pensant que l'atmosphère inconfortable autour de nous sembla s'alléger presque immédiatement. Surtout quand ce gamin vérifia son argent, ce qui fit apparaître des sourires sur tous les visages.

Honnêtement, je pensais que Kao avait parlé en partie pour aider Solo à engager la conversation. Parce qu'on s'était arrêtés quelque part pour manger avant d'arriver ici. Donc Kao ne devrait pas avoir faim si vite.

"Je n'ai toujours pas mangé de dessert."

Ok, c'était simplement mes propres pensées... ce gamin ne voulait pas du tout aider son ami.

Alors que Kao s'allongeait sur le canapé en ignorant tout le monde, la même atmosphère inconfortable nous entoura à nouveau. Mais cette fois-ci, ce n'était pas aussi intense qu'avant, pourtant personne ne voulait être le premier à dire quoi que ce soit.

"So..."

"Khun Tan..."

Je me tournai spontanément vers Khun Jay et on se sourit mutuellement comme si on riait de nous-mêmes. A la fin, je fus celui qui se tourna vers Solo et continua à parler...

"P n'a plus beaucoup de temps."

En entendant ça, le visage de Solo devint triste. Il se tourna alors vers son père et entama la conversation en premier.

"Je vais retourner au travail."

"Bien..."

Errr... si je soulève les mains pour masser mes tempes, est-ce que ce sera considéré comme un manque de politesse ?"

"Je recommencerai..." Solo continua en fixant le visage de Khun Tan calmement. Ses yeux ne montraient pas d'amour, mais ils semblaient moins froids qu'avant. "A propos de Père et moi..."

"..."

"Je ne te demanderai pas d'explication pour ces vieilles histoires. C'est déjà passé...quelle que soit ta raison, je ne veux pas la connaître. Parce que ce que j'ai perdu est irréversible... Mais j'essaierai de tout recommencer comme l'a dit Guitare."

"..."

"Je vais travailler. Je suivrai tes traces. Je m'occuperai des entreprises que Père a créées. A partir de maintenant, je ne serai plus un idiot ou un égoïste. Mais je ne veux qu'une chose..." Solo fit une pause puis il se tourna vers moi et m'adressa un doux sourire avant de se retourner pour continuer à parler avec Khun Tan d'une voix ferme. "Que Guitare reste à mes côtés."

Khun Tan ne répondit pas immédiatement. Il fixa juste le visage de son fils avec des yeux différents. Pendant un moment, je vis de la tendresse se refléter dans ces yeux. Mais avant que je ne puisse les observer correctement, Khun Tan dirigea son regard vers moi avant tout.

"Alors, quelle est ta solution ?"

Je fis un pas en avant et le regardai avec mon regard le plus assuré. Je n'avais pas besoin d'attendre la fin de mon stage pour ça... parce que je pouvais donner la solution à Khun Tan maintenant. Et c'était ma seule réponse.

"Je veux rester à côté de So..."

"Comment ? Tu ne veux pas devenir ingénieur ?"

"Non..." Je regardai Khun Jay et vis qu'il me souriait comme pour m'encourager. "Je veux rester à ses côtés... de la même façon que Khun Jay reste aux côtés de Khun Tan."

Les yeux de Khun Tan s'adoucirent quand il entendit que je mentionnais Khun Jay. Quant à la personne que je venais de mentionner, elle resta immobile et sourit joyeusement. C'était un sourire vraiment heureux.

"Alors ça veut dire que tu acceptes de renoncer à tes quatre années d'études." demanda solennellement Khun Tan. Bien qu'il n'y avait aucune pression, je me sentais quand même tendu.

"Si Khun Tan veut dire que je dois recommencer à zéro, c'est certainement vrai. Parce que pour rester à côté de So et travailler efficacement, je devrais étudier davantage... mais utiliser le mot 'sacrifice' n'est pas correct, parce que tout ce que j'ai appris est une expérience précieuse qui peut certainement être utilisée pour un nouveau départ ou à l'avenir." Je souris un peu en pensant aux nombreuses choses que j'avais vécues, "Par exemple, je peux faire beaucoup de choses ou en savoir beaucoup plus que les autres parce que j'ai de l'expérience. Et en plus, j'ai obtenu mon diplôme d'ingénieur avec une mention très bien..."

"..."

"Par conséquent, je pense que mes capacités et mon profil sont assez bons pour être aux côtés de l'héritier de la société RK."

Khun Tan afficha un petit sourire. Je me sentis très heureux quand je vis ces yeux satisfaits. Après avoir dit toutes les choses que je voulais dire, je me sentis soudain épuisé. Je fis un pas en arrière pour garder mon équilibre et ce fut agréable de sentir la main chaude de la personne derrière moi qui me soutenait.

"Tu vas bien ?" Demanda Solo avec inquiétude. Il voulait m'amener sur le canapé, mais je retint sa main puis je secouai la tête.

Il y avait une autre chose que je voulais demander à Khun Tan.

"Khun Tan." Je pressai mes lèvres l'une contre l'autre et je me sentis tellement nerveux que je dus rassembler toutes mes forces pour poser la question que j'avais toujours voulue lui poser. "Je me demandais pourquoi je devais travailler à presque tous les postes... Était-ce un ordre de Khun Tan ?"

J'avais tout fait jusqu'à entrer dans le bureau de la direction... la seule chose que je n'avais pas faite était de m'asseoir sur le fauteuil du directeur.

"Pat t'a ordonné de faire tout le travail ?" Khun Tan leva les sourcils en me questionnant. Et je poussais un soupir de soulagement parce qu'au moins, Khun Tan n'était pas impliqué dans cette affaire..... "Je lui ai juste demandé de t'aider à trouver ta solution plus rapidement. Je sais que je t'ai dit que tu avais tout le temps de ton stage pour la trouver... mais je n'ai pas autant de patience."

"..."

Maintenant je comprenais pourquoi ces deux-là étaient père et fils.

"Pourquoi Khun Tan a taquiné Khun Gui comme ça ?" Demanda Jay comme s'il voulait m'aider mais il souriait encore plus qu'Ai' Beer quand il voyait mon état.

"Je ne m'attendais pas à ce que Pat agisse de la sorte... mais tu peux le supporter. Tu termineras ton stage dans quelques mois."

"Attendez..." Je levai la main pour arrêter Khun Tan, on aurait dit que j'avais oublié mes manières pour un instant, "Ce que Khun Tan veut dire par là..."

"Oui..." Khun Tan répondit doucement. Mais je sentis l'envie de m'enterrer dans le sol maintenant. "Si ta solution est de rester aux côtés de Solo, je vais t'ordonner de le faire. Tu dois faire connaissance avec beaucoup de gens, tu dois connaître beaucoup de fonctions. Donc pour cette raison, continue à faire ce que tu fais."

"Je l'ai fait, Khun Gui." Khun Jay sourit comme s'il voulait me remonter le moral.

"Guitare... pourquoi tu as ouvert ta bouche ? Est-ce que tu es si fatigué ?"

"P'Gui a l'air drôle !"

Kao qui se tenait debout, s'assit pour rire...

Je voulais juste mourir.

-----------------------------------

Je n'arrivais pas à comprendre comment on avait pu finir chez le marchand de glaces. Et quand je dis "nous", je voulais dire tous les cinq, y compris Khun Tan, qui était aussi venu. Même si je disais qu'il restait encore beaucoup de temps avant mon vol, ça ne voulait pas dire que je voulais aller n'importe où.

"J'en veux deux comme ça." Celui qui voulait manger des desserts fut le premier à commander rapidement.

"Khun Tan, que veux-tu manger ?"

"La même chose que toi."

Si ça avait été à un autre moment, j’aurais probablement été assis et j’aurais regardé cette vue en souriant. Mais pour être honnête maintenant, je ne ressentais rien.

"Est-ce que Guitare veut manger quelque chose ?"

Je secouai la tête puis essayai de m'appuyer contre la chaise pour trouver une position confortable pour reposer mes yeux. Mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, Solo à côté de moi me prêta son épaule et me poussa à m'appuyer contre lui.

"Cette position est plus confortable."

"Merci." Je souris et me sentis heureux de bénéficier de cette petite attention de sa part dont je n'avais pas bénéficié depuis longtemps.

A propos de ma façon d'agir devant Khun Tan, pour le moment je voulais juste l'oublier.

"Je vais parler à Pat". Dit soudainement Khun Tan. Et moi, qui étais sur le point de m'endormir, j'ouvris automatiquement les yeux, puis me tournai pour regarder le husky qui secouait la tête, signe que Solo n'était pas au courant non plus

"Que veux-tu dire, Khun Tan ?"

"A propos de ton absence aujourd'hui." Dit Khun Tan. "Honnêtement, je ne voulais pas interférer puisque tu es venu ici de ton propre chef. Pas besoin de faire cette tête, je sais que ce n'est pas So qui t'a demandé de venir. Parce que si c'était lui qui t'avait demandé de venir, il aurait plus de problèmes qu'avant."

Si c'était le cas, alors la personne qui avait poussé Khun Tan à accepter que je vienne ici était probablement...

"Pas moi" Nia immédiatement Khun Jay au moment où il vit que je le regardais. A en juger par sa réaction, ce n'était vraiment pas lui. Alors le seul qui restait...

"Je suis celui qui a demandé à Père." Kao garda un visage impassible et l'admit en plongeant une cuillère de glace dans sa bouche, "Je sais que P'Gui était fatigué et qu'il devrait venir voir mon ami de temps en temps."

"Et Khun Tan était d'accord ?..."

"Jaa (1) a dit que le père de mon ami était comme mon propre père."

"Jaa ?"

"Oui... Jaa."

Je levai la main pour me masser la tempe alors que je ressentais un léger mal de tête. Et à la fin, je me dis que c'était probablement la meilleure solution d'ignorer ce gamin.

"Khun Tan, j'ai choisi de venir ici par moi-même..."

"Disons que je suis prêt à parler à Pat pour toi parce que tu m'as aidé avec mon fils. Et aussi... vois ça comme une rédemption de ma part pour t'avoir fait travailler si dur pendant longtemps et sans que tu te plaignes. Je nous considère comme égaux désormais." Dit Khun Tan une boule de glace dans sa bouche pour couper la conversation et ne me laisser aucune chance de dire quelque chose de plus.

"Hmm."

Je me tournai immédiatement pour regarder le husky qui était assis à côté de moi, et lorsque Khun Tan le remarqua, il colla sa main vers Kao sous la table.

"Est-ce une autre coopération entre vous deux ?" Murmurais-je puis je plissai les yeux pour observer une éventuelle réaction, mais le husky inclina simplement la tête et continua à cligner des yeux comme s'il ne comprenait vraiment pas ce que je disais. "So, pourquoi Kao accepte-t-il d'aider ?”

Il devait y avoir quelque chose. Sinon, ce gamin n'accepterait pas si facilement d'aider.

"De quoi parle Guitare ???"

"Tu fais encore l'innocent." Je pinçai la jambe de mon compagnon jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche puis frotte sa jambe.

"Si Père n'était pas proche d'Oncle Pat, j'irai m'en occuper moi-même."

"Tu joues encore les innocents." Dis-je, ce qui fit pâlir le husky qui se retourna pour manger la glace en ayant l'air pitoyable.

"..."

"Tu fais encore l'enfant." Je me plaignis doucement avant d'appuyer ma tête contre l'épaule du husky.

J'ignorai juste le fait d'être embarrassé maintenant parce que le fait de me trouver comme ça me semblait si confortable... je voulais dire pour dormir.

J'avais conscience d'être dans une voiture. Même si j'étais étourdi, je me souvenais encore que je me déplaçais en baillant sans arrêt alors que Solo me conduisait à la voiture. En ce moment, je dormais tout seul sur le siège arrière. Kao était assis sur le siège avant à côté de Solo qui conduisait la voiture. Quant à Khun Tan et Jay, ils étaient partis ensemble. Ils avaient utilisé une autre voiture car ils devaient retourner au travail.

Lorsque l'on arriva à l'aéroport, le husky était très calme. Il ne gémit pas comme la dernière fois qu'il m'avait laissé partir à Phuket. Alors qu'il était bientôt l'heure de nous séparer, il se conduisit de la même façon.

"So, qu'est-ce qui ne va pas ?" Je me tournai pour regarder Solo et le fixai avec inquiétude.

"Rien."

"Alors pourquoi es-tu silencieux comme ça ?"

Solo ne dit rien pendant un moment. Mais avant que je ne puisse lui demander quoi que ce soit de plus, il prit mon visage entre ses deux mains puis il déposa doucement un baiser sur mon front avant de se retirer rapidement.

"J'essaie d'accepter ça..." Il caressa doucement mes joues. Même s'il ne le montrait pas sur son visage, je pouvais sentir la tristesse dans sa voix, "Laisser partir à plusieurs reprises un être cher n'est pas une chose facile à faire."

Après avoir entendu ces mots, je compris lentement les sentiments de Solo. Au début, je n'avais pensé à rien d'autre qu'à ma fatigue et à mon besoin de dormir. Je ne savais pas depuis quand j’avais laissé ce husky réfléchir seul.

Je retirai la main du husky de mon visage, puis je m'approchai et j'étreignis la personne triste avec toute la force qu'il me restait.

"Ce sera la dernière fois."

La dernière fois qu'ils seraient séparés l'un de l'autre pendant longtemps comme ça.

"Oui." Solo me serra dans ses bras. Même si je ne voyais pas son visage, je savais qu'on ressentait la même chose.

On souffrait tous les deux... mais on voulait s'en sortir rapidement.

En pensant que ce serait la dernière fois, on se sentait tellement encouragés. On se dit que ce genre de séparation ne se reproduirait plus jamais. Quand on sera découragé, il faudra se rappeler que ce sera bientôt fini. On continuera seulement à s'encourager... et cette fois-ci aussi.

Une fois que nous aurons passé cet obstacle, partout où il y aura lui, il y aura moi. Même s'il s'envole quelque part, je serai toujours à ses côtés. Ce sera la dernière fois que nous devrons être loin l'un de l'autre pour une longue période.

"Quand P aura fini son stage et qu'il sera revenu ici, il faudra probablement lui prêter de l'argent. "

"Ok...mais pour quoi faire ?"

"Pour continuer mon Master..." Je tenais la main de Solo et parlais avec la voix la plus sérieuse de ma vie, "Mais s'il te plaît, donne à P le temps de dormir pendant deux mois d'abord."

J'étais sur le point de mourir.

Notes :
1/ Jaa : Il s’agit du prénom de la mère de Kao. Ce dernier ne l’appelle pas Mae (Maman.)

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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:05



Chapitre 42
Même si cela me prit beaucoup de temps, je m'habituai progressivement à ce dur labeur. Khun Tan n'avait pas menti non plus car après mon retour, Khun Pat ne me blâma pas. Mais bien sûr... je devais toujours travailler aussi dur qu'avant.

Je parlais moins avec Solo ces derniers temps. Encore moins qu'avant. Khun Jay me racontait que maintenant Solo était plus déterminé et sérieux dans son travail et ses études. Il était plus sérieux comme Khun Tan. Mais même si on se parlait moins maintenant, ce n'était pas un problème. Parfois, si nous arrivions à parler une fois par semaine, on pouvait considérer que c'était déjà bien. Et je pensais qu'il y avait des avantages à avoir moins de temps de conversation.

Parce que cela nous permettait d'apprécier davantage le temps que nous passions ensemble.

Le fait de discuter pendant cinq ou dix minutes permettait de faire disparaître la fatigue et l'épuisement.

"Encore deux jours. " me dis-je. Je me sentais si souriant en pensant aux jours restants qui s'amenuisaient. Demain serait un jour de repos pour moi, puis le lendemain, je retournerais à Bangkok.

"Tu n'as pas besoin d'avoir l'air si heureux." Dit Beer qui se tenait à côté de moi en tenant un rouleau de papier, "Les gens qui sont amoureux m'ennuient."

"Tu n'as pas quelqu'un toi aussi ?" Je me retournai pour taquiner Beer et il fit un visage timide, en agitant la main pour nier.

"Personne ?"

Je ne pus que secouer la tête en regardant ce type indépendant. Au cours de notre première année, Beer m'avait dit un jour qu'avoir un amoureux était comme avoir une corde au cou. Il voulait être libre et indépendant pour le reste de sa vie.

À l'époque, j'étais d'accord avec lui. Mais la vie était pleine d'incertitudes. On ne pouvait jamais savoir quand l'amour viendrait. Je n'avais compris ce qu'était l'amour que lorsqu'un husky était entré dans ma vie.

"On est presque arrivés."

Je regardai l'endroit où Beer regardait et je vis la station commencer à prendre forme et devenir claire à mes yeux. J'étais tellement content d'avoir participé à la création de cet endroit, même si Beer et moi ne serions plus là quand tout serait terminé, mais nous étions heureux d'être là, car tout avait été créé à partir de rien.

"Quand on reviendra ici la prochaine fois, on ne sera probablement pas là comme maintenant." Dis-je et je me sentis un peu dépité que la prochaine fois que je viendrais ici, je ne viendrais probablement pas en tant qu'employé. Mais je croyais en mon amitié avec les gens d'ici, qui ne changerait et ne disparaîtrait pas.

"Ai'Nong ! Aujourd'hui, Khun Pat va nous inviter !" Nous cria l'un des employés. Beer se tourna vers nos collègues et leur parla.

"Ce n'était pas censé être après avoir fait notre stage ?" Je me posais la question car au début, Khun Pat avait dit qu'il allait nous inviter. Mais ce travail n'était pas encore terminé donc je ne pensais pas que Khun Pat allait nous inviter maintenant.

"Je pense qu'ils voulaient nous offrir un repas. Il a dit que vu que l'on rentrait bientôt, il ne voulait pas qu'on rate la fête avec l'équipe." Dit Beer puis il se tourna pour regarder les autres personnes qui étaient en train de travailler. J'étais heureux de faire partie de cette équipe. C'était une expérience très précieuse que de venir travailler ici.

Je regardai la plage environnante en me sentant heureux et ravi. Travailler dans cette province m'avait permis de me sentir beaucoup mieux. Plus je venais voir le travail à la station balnéaire, plus je me sentais mieux. Je ne savais pas quand j'aurais à nouveau une chance comme celle-ci.

"Tu t'habitues déjà à ça ?" Demanda Khun Pat alors qu'il se tenait à côté de moi, remplaçant Beer qui, quant à lui, travaillait au bord de la mer. Il regarda la mer avec un air qui n'était pas aussi sévère que lors de notre première rencontre.

"Je crois que je m'y suis habitué." Je rigolai. Je dirais que je m'habituais à ne pas dormir. Mais s'il y avait un moment pour dormir, je dormirais certainement, "Et aujourd'hui est notre dernier jour de travail ici."

"C'est vrai....mais peut-être que la prochaine fois qu'on se reverra, c'est moi qui obéirait à tes ordres."

"Non !" Je répondis rapidement. Qui oserait donner des ordres à Khun Pat ? Il semblait que même Solo le respectait.

"J'ai entendu dire que Linda vous a causé des problèmes il y a quelques mois. Je m'en excuse sincèrement."

"Khun Pat connaît Linda ?" Je demandai avec étonnement.

"C'est ma fille." Khun Pat poussa alors un profond soupir. "Je me suis séparé de ma femme avant de venir en Thaïlande. Elle s'est occupée de Linda mais elle était irresponsable. Alors avant de venir ici, j'ai demandé à Khun Tan de s'occuper d'elle. Elle travaillait comme secrétaire à la place de Khun Jay qui devait faire des missions en Thaïlande."

Donc c'était comme ça... il semblait que Khun Pat était beaucoup plus âgé que Khun Tan mais je pensais que leur relation était plus celle d'amis que celle d'un patron et d'un employé car Khun Tan avait dit une fois que son ami lui avait demandé de s'occuper de Khun Linda.

"Et maintenant Khun Linda..." Je demandai d'une voix hésitante car je ne savais pas si je devais parler du renvoi de Khun Linda ou non.

"Elle est repartie... C'est plutôt une bonne chose que Khun C l'ait renvoyée juste en la laissant partir après avoir touché quelqu'un qui est important pour lui. Il doit être furieux." dit Khun Pat, puis il se tourna vers moi. Il me tapota doucement l'épaule et me sourit. "Khun C et moi nous connaissons depuis notre adolescence. J'ai réussi à arriver jusqu'ici grâce à la gentillesse de Khun C. Il nous a vus comme des amis et m'a engagé pour travailler pour lui. Ce que je veux dire c'est que j'ai connu Solo quand il était petit. Il a peut-être causé quelques problèmes mais c'est un bon garçon. Alors peux-tu, s'il te plaît, prendre soin de lui ?"

"Oui, je le ferai, Khun Pat." Dis-je fermement. Même si Khun Pat ne me l'avait pas demandé, je l'aurais certainement fait. Mais après avoir entendu ça, je ne pouvais pas m'empêcher de me souvenir...

Khun Jay avait dit une fois que Solo avait de nombreuses personnes à ses côtés qui se souciaient de lui mais qu'il ne le voyait pas.

"Après avoir fini ton travail, je t'inviterai. Considère ça comme une fête d'adieu."

"Merci."

"Appelle Khun Jay. Il m'a dit qu'il ne pouvait pas te contacter. Fais-le maintenant avant d'être occupé." Khun Pat me dit alors au revoir et repartit dans l'autre sens.

Je sortis rapidement mon téléphone pour vérifier. Et ce n'était pas étonnant de voir qu'il y avait des appels manqués. Parce que normalement, quand je travaille, je le mets en silencieux. Et en plus, je n'avais pas vraiment beaucoup de personnes à contacter. En bref, je dirais que les téléphones ne m'intéressaient pas du tout.

Deux appels manqués...

J'appelai rapidement Khun Jay. Même s'il n'y avait que deux appels manqués, ça m'inquiétait car depuis qu'ils se connaissaient, Khun Jay n'appellait jamais sauf si c'était nécessaire.

[Sawadee krap.]

"Khun Jay, j'ai vu que tu m'avais appelé. Qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a un problème ?"

[Il n'y a aucun problème avec Khun Chaai.] Khun Jay rigola. Le ton de sa voix me fit me sentir un peu gêné.

"Alors qu'est-ce qu'il y a ?"

[Je voulais juste dire que Khun Tan et moi allons prendre l'avion pour l'Angleterre demain. Après cela, Khun Chaai pourrait être très occupé. Il aura peut-être moins de temps libre parce qu'il doit se dépêcher de finir tous ses projets avant les vacances de son semestre].

"Khun Tan et Khun Jay vont partir longtemps ?" Je demandai, alors que je me sentais inquiet pour celui qui devait travailler et étudier en même temps.

[Peut-être que nous allons rester jusqu'à ce que le nouveau semestre de Khun Chaai commence. Au début, je pensais que nous pourrions attendre les vacances semestrielles de Khun Chaai avant de partir. Mais il y a un problème... le père de Khun Tan est décédé hier.]

"Le grand-père de So ?" Je demandai, choqué et encore plus inquiet pour Solo.

[Oui... mais Khun Gui n'a pas à s'inquiéter. Khun Chaai... il n'était pas proche de son grand-père. Si je ne me trompe pas, ils ne se sont jamais vus.]

"Ah ???... " J'étais curieux mais je choisis de ne pas lui demander. C'était leurs histoires de famille privées, c'était mieux pour moi de ne pas interférer. "Donc tu dis ça comme ça. Au début, le plan était que vous y alliez tous ensemble ?..."

[Oui... au début, Khun Tan voulait ramener Khun Chaai en Angleterre pour qu'il s'y repose pendant ses vacances semestrielles. Mais maintenant, nous devons attendre qu'il finisse son semestre et il prendra l'avion plus tard...]

Je me sentis un peu déprimé quand je me dis que je devais à nouveau m'éloigner du husky. Combien de temps durait la pause semestrielle ? Nous aurons l'occasion de nous voir, mais ensuite, nous devrons à nouveau nous éloigner l'un de l'autre...

[Khun Gui doit y aller aussi.]




"Pardon ?" Je clignai des yeux plusieurs fois. Je pensais avoir mal entendu.

[Khun Gui doit y aller lui aussi... c'est un ordre de Khun Tan. Il a dit qu'après avoir terminé ton stage, tu ne dois plus t'éloigner de Khun Chaai sauf pour étudier. Donc tu dois partir en Angleterre pour prendre soin de Khun Chaai. Même si tu veux te reposer, tu dois quand même prendre soin de Khun Chaai.]

Pourquoi ces phrases paraissent étranges... celui qui parlait s'en rendit compte aussi car il fit de son mieux pour retenir son rire.

[MAMAN !]

Une voix d'enfant ? ??

[Uhmm... Je vais te laisser. À bientôt, Khun Gui.]

Je regardai le téléphone qui avait été déconnecté avec étonnement. A l'instant, il y avait une voix... et c'était définitivement la voix d'un jeune enfant et elle me paraissait très familière aussi.

On aurait dit....

"Gui ! Viens par ici !"

"Ok !"

Je repoussai les pensées dans ma tête et me tournai pour porter attention à mon travail à la place. Je leur demanderai quand je les reverrai.

----------------------------------------

"Le dernier verre, Ai'Nong !"

"Ton dernier verre."

Dernier verre...

Je dirais que ça faisait déjà une heure que j'entendais sans cesse le mot "dernier verre". Peut-être parce que dans le groupe, j'étais celui qui buvait le moins, alors j'étais devenu le centre de l'attention. Un senior m'attrapa et continua à me gaver de boissons et à répéter les mots 'dernier verre'. Quant à Beer, il faisait partie de ceux qui me proposaient continuellement des boissons.

Comme je voulais absolument le faire, je devais boire jusqu'à la fin. Heureusement, contrairement aux autres, je n'étais pas une épave quand j'étais ivre. Il n'y avait donc aucun problème. Mais être très proche les uns des autres comme ça me donnait le vertige.

"Je vais faire un tour. Je reviens tout de suite." Je donnai un coup de coude sur l'épaule de Beer, je lui chuchotai ces mots et me levai. Je trébuchai en m'éloignant du groupe, mais ils étaient trop ivres pour s'en soucier.

J'allai me promener sur la plage parce que les employés de l'entreprise disaient que la vue était magnifique ici. Au départ, quand j'avais commencé à travailler ici, je n'avais pas eu l'occasion de la voir. Puis, après mon retour ici, je travaillais tellement dur que j'en oubliais l'heure. Puis, après le travail, je m'empressais d'aller dormir et je ne remarquais jamais la vue. Aujourd'hui, j'avais la chance de marcher sur la plage comme ça. Je réalisais que ce que tout le monde disait était vrai... le ciel combiné à la mer était très beau ici.

C'était la troisième fois...

La troisième fois que je me promenais comme ça sur une plage. Mais cette fois-ci était différente des précédentes. Parce que cette fois, je marchais seul, sans personne à part moi.

La première fois que je m'étais promené comme ça sur une plage, c'était pendant la fête d'accueil des juniors. Je me souvenais que Solo m'avait traîné dehors après que je lui ai dit que je l'aimais bien sur scène. On s'était tous les deux poursuivis jusqu'à ce qu'on s'écroule sur le sol. Et c'était la première fois... que l'on s'était embrassés.

La deuxième fois, c'était quand Solo voulait s'enfuir. Cette fois-là, j'étais fatigué à cause du travail mais je devais me dépêcher de voir celui pour qui j'étais inquiet. Après avoir vu son état, je m'étais senti mal. Même si je n'avais pas beaucoup de souvenirs de ce jour-là, je ne pouvais pas nier que j'étais très heureux de revoir son visage après un long moment.

Et c'était la troisième fois....

Je m'assis sur la plage de sable et je levai les yeux vers le ciel sombre. Je ne savais pas si c'était à cause de l'alcool ou non, mais j'avais des idées plein la tête. Et je réalisais que le temps passait très rapidement.

Ce serait bien si on pouvait être l'un à côté de l'autre...

Je secouai la tête pour me débarrasser de cette idée qui me déprimait. Je devais rester positif, encore deux jours et nous nous retrouverions.

Juste deux jours de plus... depuis combien de temps je pensais comme ça ?

Soudain, je me sentis tellement fatigué, assis sur la plage de sable, que je m'allongeai. Je fermai les yeux pour sentir le vent qui frappait mon visage en espérant que le froid du vent aiderait à faire disparaître tous les mauvais sentiments dans mon cœur.

Se saouler pouvait rendre quelqu'un plus émotif...

Je me moquais de mes propres pensées sans ouvrir les yeux.

Sachez juste qu'aimer quelqu'un pouvait amener une personne à être comme ça.

"Tu me manques..."

Tu me manques vraiment.

“Tu me manques aussi…”

Je devais être fou maintenant puisque je commençais à entendre sa voix... il semblait que j'étais dans un état grave.

"Si Guitare ne veut pas ouvrir les yeux, je vais traîner P' dans l'eau." La voix basse mélangée à de l'excitation retentit si près de moi, que ça me fit ouvrir les yeux.

Ce n'était pas mon imagination...

"So !"

L'autre homme me regarda simplement et sourit en réponse. Je ne pouvais rien dire. Je pouvais juste lui serrer la main et toucher doucement ses joues blanches pour confirmer que ce n'était pas seulement mon imagination.

C'était vraiment lui...

Solo utilisa une de ses mains pour toucher ma joue puis il se pencha pour embrasser mon autre joue avant de se redresser.

"Je suis venu chercher P."

Je souris largement, puis je me redressai précipitamment pour lui faire face. Je remarquai alors qu'il avait l'air plus mature qu'avant. Mais peu importe si c'était à cause du costume qu'il portait ou de sa coiffure élégante... il était toujours mon chien enfantin.

"Viens faire un petit câlin." J'ouvris mes bras en grand, lui faisant signe avec mes doigts pour le faire venir dans mon étreinte.

"Hmm... c'est bizarre." Marmonna Solo mais il bougea quand même pour m'enlacer comme je le lui avais demandé. "Est-ce que P est ivre ? P sent comme ça."

"Oui... ivre." Je répondis en serrant mes bras pour que mon corps soit le plus proche possible de la poitrine chaude où je me sentais bien. "Tu as dit qu'il n'y avait rien de mal à être ivre."

"Ohh..." Solo rit puis il me fit osciller d'avant en arrière comme s'il voulait me bercer, "Alors P doit boire souvent comme ça."

"Tu aimes ça ?"

"J'aime tout de Guitare."

"Hmm..." Je voulais regarder son visage mais je ne voulais pas quitter son étreinte chaleureuse. Finalement, je levai les yeux vers lui tout en continuant à l'étreindre, même si mon cou me faisait un peu mal.

"Qu'est-ce que P regarde ?" Demanda Solo. Il utilisa sa main qui ne tenait pas ma taille pour pincer mon nez afin de me taquiner.

"Comment ça se fait que tu sois là ?"

"J'ai terminé mon travail... maintenant, il suffit d'attendre les vacances du semestre et on pourra aller en Angleterre ensemble."

"Mais Khun Jay a dit que tu serais très occupé."

"Jay a juste exagéré."

" Je suis content que tu sois venu. " Je souris puis bougeai pour m'allonger sur les genoux de Solo à la place parce que mon corps commençait à me faire mal.

"Est-ce que c'est l'alcool qui fait que Guitare est si fatigué ?"

"Oui..." En fait, je le dis sans rien éprouver. Je me sentais étourdi et je ne pouvais plus marcher droit. Je sentais que nous étions ensemble. Je ne savais pas ce que j'allais faire ensuite. Si je voulais un câlin, il valait mieux que je lui dise. Si je voulais quelque chose, je lui demanderais plus vite que d'habitude.

Mais je devais admettre que l'alcool me rendait plus impudique que d'habitude...

"Est-ce que Guitare voulait se saouler ?" Me demanda celui qui estimait que j'étais ivre. Je me stoppai quand je le vis enlever sa veste et la poser à côté de lui. Et étonnamment, son sourire me donna un sentiment étrange.

" C'est mieux de ne pas... "

“Trop tard.”

"So !" J'écarquillai les yeux quand on me souleva du sol. Le chien fort me porta et courut rapidement vers la mer.

Pas besoin de deviner ce qui se passa ensuite...

Splash !

"Toi... Ai'chien !" Je sortis de l'eau et commençai à m'étouffer. Il y avait beaucoup de choses que je voulais lui dire mais je ne pouvais pas parler maintenant.

"Tellement mignon." Solo rit puis il appuya sur le bouton de l'appareil photo sans s'arrêter. Je ne savais pas où ce chien fou avait trouvé cet appareil photo, mais c'était prévu depuis le début.

"Espèce d'enfant gâté !" Je l'aspergeai d'eau et il ne fut qu'à moitié mouillé. Après avoir fini de tousser, je l'attrapai et pressai sa tête dans l'eau sans lui laisser le temps de se préparer.

Bien fait pour toi !

"C'est une vengeance ?" Solo sortit de l'eau et sourit. Inconsciemment, je reculai en voyant son visage peu fiable. Mais avant que je ne puisse m'éloigner, il m'attrapa par derrière, "Je suis bon pour rester sous l'eau..."

"Hein ?"

"Je peux retenir ma respiration pendant un long moment."

"..."

"Tu veux faire une compétition ?"

"Non ! ...Ah !"

J'écarquillai les yeux puis je pris une grande inspiration lorsque je fus forcé de m'immerger sous l'eau à cause de la personne sur mon dos.

Ce chien fou était sérieux !

Et pourquoi il sourit sous l'eau comme ça ?

Je tentai de pointer ma bouche pour signifier que je n'en pouvais plus. Mais la personne qui me tenait par la taille refusait de me lâcher.

Il faisait sombre ici, mais il continuait à faire l'idiot comme ça... Si nous n'étions pas vraiment proches, nous ne pourrions même pas nous voir.

Et au moment où j'étais sur le point de m'essouffler, ses douces lèvres se pressèrent sur mes lèvres pour me transmettre de l'air. J'étais tellement choqué que je ne pus rien faire du tout. Je ne pus qu'ouvrir la bouche pour l'accepter. Je ne me rendis pas compte qu'on continuait à s'embrasser alors que l'on était déjà sortis de l'eau.

"J'aime ça..." Chuchota Solo.

"P...uhmmm..." Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il pressa ses lèvres contre les miennes à nouveau. Et au moment où j'ouvris la bouche, il fit entrer sa langue... Ce n'était pas seulement un baiser où nos lèvres se touchaient comme avant... mais ce n'était pas non plus un baiser torride qui pouvait nous brûler. C'était toujours un baiser doux typique de Solo qui me respectait comme toujours.

Et cette fois, c'était différent, je n'arrivais pas à garder mon équilibre. Je sentis que mes jambes faiblissaient et que je dus m'accrocher à sa chemise pour me maintenir debout. Je ne savais pas combien de temps on s'était embrassés mais il s'arrêta quand il sentit que je tremblais à cause du vent froid.

J'étais figé et ne fis rien pendant un moment jusqu'à ce qu'il me ramène sur la rive et prenne sa veste alors que je restais immobile.

"Allo... il y a quelqu'un ?" Solo me tapota doucement la tête et rigola.

"A quoi est-ce que tu joues ?" Je fis un visage sévère puis me tournai pour le regarder avec des yeux vifs qui pouvaient lui transpercer le cœur.

"Je fais juste comme avant. "

"Mais ça n'a jamais..." Tant que ça.

"Jamais quoi ?" Il pencha la tête pour me demander comme s'il ne comprenait pas.

"On arrête de parler. J'avais froid ici." Je coupai court puis je m'éloignai. Sans même me soucier de lui qui me suivait par-derrière.

Heureusement qu'il faisait nuit... sinon, j'aurais pu avoir des problèmes avec ce chien fou qui me taquinait parce que je rougissais.

"Guitare sourit..." Celui qui parlait courut devant moi et brandit son appareil photo avant d'appuyer sur le bouton. "Aao ?..."

"Quoi ?"

"P souriait déjà."

"Toi Ai'Chien !"

Son apparence de fils de gens de haut statut que j'avais vu plus tôt avait maintenant complètement disparu.

----------------------------------

Solo et moi retournâmes à l'endroit où les autres buvaient un peu plus tôt. Probablement parce que c'était un restaurant de bord de mer, donc il y avait beaucoup d'espace. Par exemple, certains étaient allongés sur le sable de la plage plutôt que sur une chaise. Quant à Beer, il était encore assis avec notre groupe pour boire.

Solo posa son bras sur mes épaules puis se dirigea vers Khun Pat qui était assis avec d'autres employés qui semblaient être des seniors d'autres départements.

"Oncle Pat".

Il appela une seule personne mais tout le groupe se retourna.

"Khun Chaai !" Les yeux de Khun Pat s'élargirent, puis il se précipita vers nous et serra Solo dans ses bras. "Comment ça se fait que tu sois là ?"

"Je suis venu chercher Guitare."

"Guitare ?" Khun Pat semblait confus. Mais quand nos regards se croisèrent, il sourit. "Gui... pourquoi êtes-vous tous les deux mouillés comme ça ?"

"Nous avons joué dans l'eau." Solo répondit rapidement puis il se tourna vers moi et sourit.

"Si c'est comme ça, alors viens ici. L'oncle te présentera à ces gens merdiques avant que tu ne rentres."

Khun Pat secoua juste la tête quand les autres le regardèrent en roulant des yeux.

"Tout le monde écoute attentivement !"

"Oui !"

Je ris quand je vis que les gens qui roulaient des yeux plus tôt sautaient de leurs pieds pour se tenir droit quand Khun Pat éleva la voix.

"Cette personne est Solo Siwarokin. Le fils unique de Khun C. Siwarokin, le propriétaire de notre entreprise. Dans le futur, vous travaillerez tous pour lui. Aujourd'hui, j'ai amené ces personnes ici pour qu’ils se lâchent, donc je considère que c'est ma faute. Mais la prochaine fois, si vous le rencontrez tous à nouveau, peu importe la situation ou l'endroit, vous devrez tous vous comporter correctement. Compris ? !"

"Oui !"

Au début, c'était drôle. Mais quand Khun Pat devint sérieux, je me sentis mal pour ceux qui étaient ivres et furent forcés de se tenir droit.

"So." Je chuchotai à la personne à côté de moi, "Aide-les un peu."

Solo secoua la tête comme s'il condamnait ma gentillesse. Il s'empressa alors de remettre son bras sur mon épaule lorsqu'il vit que je recommençais à trembler à cause du froid.

"C'est bon Oncle Pat. C'est mieux de les laisser être à l'aise." Quand Solo dit cela, les gens soupirèrent de soulagement puis retournèrent à leur propre table comme avant.

"Merci, Khun Chaai... pourquoi restez-vous là ?" L'une des aînées dont j'étais proche demanda avec surprise. Plus elle regardait le bras de Solo sur mon épaule, plus elle avait l'air surprise.

"C'est...."

"Vous ne l'avez pas entendu ?" Khun Pat m'interrompit. Ensuite, il se retourna pour regarder les autres avec une expression sérieuse. "La femme de notre patron... il est juste ici".

"Épouse ?...Patron ?" L'aîné me regarda avec confusion. Après un moment, ses yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes. "Gui et Khun Chai..."

Je me mis à rire. Dire que je me sentais timide, je suis timide mais je trouvais leurs réactions plutôt amusantes. Même ce husky qui se tenait à côté de moi riait aussi.

"Oui, il l'est." Admit Solo ce qui leur fit oublier comment rire à ce moment-là. Je m'empressai de frapper doucement son estomac.

Je ne suis pas la femme...

"Ceux qui ont fait quelque chose auparavant. Demain, venez à l'heure, faites vos offrandes et présenter vos respects." Plaisanta Khun Pat. Puis les seniors commencèrent à s'excuser continuellement auprès de moi.

"Je n'avais pas l'intention de te demander de travailler si dur, Gui."

Des mots...et encore beaucoup de mots....

"Je ne suis pas en colère." J'agitai la main pour nier et essayer de leur sourire agréablement parce que je n'avais vraiment pas l'intention de me venger ou quoi que ce soit.

Mais le husky qui se tenait à mes côtés plissa les yeux pour se souvenir de leurs visages.

"Je vais prendre congé en premier, Oncle Pat." Solo détourna son regard des autres et se tourna pour dire au revoir à Khun Pat.

"Fais un bon trajet, Khun Chaai."

"Merci, mon oncle."

Solo me fit sortir du restaurant puis se dirigea vers l'hôtel où il avait réservé une chambre. C'était une bonne chose que Ai'Beer ait prévu de rester avec les autres jusqu'au matin, ainsi je n'aurais pas à souffrir de ses taquineries. S'il savait que je l'avais laissé pour aller dormir dans la chambre de ce husky, il continuerait à me taquiner à coup sûr.

"J'ai vu que l'hôtel n'était pas très loin de la plage donc je n'ai pas pris ma voiture. Guitare, ça va ?" Solo se retourna avec inquiétude pour me le demander

"ça va."

"Je n'aurais pas dû le faire.” Ce husky eut un visage triste. On aurait dit qu'il se sentait coupable jusqu'à ce que je doive m'arrêter de marcher.

"Alors tu dois prendre tes responsabilités."

"Comment ?"

"Comment ?" J'attrapai son bras avec mes deux mains. Même si ça ne me réchauffait pas beaucoup, savoir qu'il était à côté de moi maintenant... me faisait me sentir à l'aise et soulagé plus que tout.

"Tu es vraiment collant aujourd'hui... mère du chien (1)." Solo sourit. Il me caressa ensuite doucement la tête avec son autre main puis on continua de marcher ensemble sans se presser. Il faisait un peu froid... pas seulement un peu en fait. Mais je me sentais bien de l'avoir à mes côtés.

Je devais dire qu'après notre rencontre, tout semblait être doux et agréable. Même le chemin que j'empruntais tous les jours pour retourner à mon logement me semblait agréable.

Parfois, les choses que l'on n'aimait pas ou que l'on ne ressentait pas... devenaient quelque chose qui pouvait nous satisfaire et nous rendre heureux.

"Est-ce que So va vraiment être heureux avec son travail ?" Demandai-je. Je ne le demandais pas seulement pour renforcer ma confiance, mais aussi parce que je ne voulais pas qu'il regrette ma décision.

"Même si je dois le faire pour le reste de ma vie, tant que Guitare sera à mes côtés, tout comme Jay était aux côtés de mon père... Je suis sûr que je serai heureux."

"Si c'est comme ça alors..."

"Hmm ?..."

"Tu as obtenu un item de la mère du chien." Je souris quand je vis Solo se retourner et me regarder avec des yeux qui montraient qu'il ne comprenait pas, "Cet item est lié au père du chien uniquement. Il ne peut être supprimé ou modifié pour le reste de ta vie." (2)

Solo cligna des yeux comme s'il essayait de comprendre mes paroles. Après un moment, il éclata de rire puis tira mon corps pour l'enlacer étroitement.

"Je m'en occuperai très bien."

Ce n'était pas une perte de temps quand j'ai essayé de jouer au jeu en ligne quand Beer m'y a invité. En plus de pouvoir utiliser les termes du jeu pour dire ce que j'avais en tête, je pouvais aussi faire rire la personne la plus importante de ma vie.

À partir de maintenant... nous ne serions plus jamais séparés.

.

"Guitare est épuisé à cause d'eux ?"

Je n'étais pas quelqu'un qui allait poursuivre les gens en justice.

"Honnêtement, c'est à cause de tous les gens de l'entreprise."

Mais j'allais juste le laisser demander.

"Est-ce que Guitare se souvient de qui c’est ?"

Je n'avais aucune rancune envers eux à ce sujet.

"Je me souviens seulement des gens qui n'ont jamais utilisé P pour le travail."

Honnêtement, je ne me souvenais pas de ceux qui m'avaient utilisé au travail.

"Attends juste que j'aie plus de pouvoir dans cette entreprise."

Je ne pensais pas qu'il allait abuser de son pouvoir comme ça.

"Ils vont se relayer pour récurer les toilettes tous les jours."

Ils voulaient juste aider P à connaître et à apprendre toutes les tâches.

Notes :
1/ Mère du chien : Ce terme veut dire sa femme. Ce n’est pas un mauvais terme, car quand Solo appelle Gui comme ça, cela veut dire qu’il les voit comme un couple marié
2/ Item : terme de jeu en ligne pour une récompense ou un objet que le joueur peut obtenir dans le jeu. Par conséquent, ce que Gui voulait dire ici, c'est que Solo a obtenu un objet qui sera lié à lui pour toujours, à savoir la mère d'un chien (Guitare).

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Néphély
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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:05



Chapitre 43
Pour le voyage de Solo pendant les vacances semestrielles, à part moi, un autre être vivant était venu avec nous. J'aimerais l'appeler "boule ronde". Je l'appelais comme ça parce que dès que nous étions montés à bord de l'avion, dès que nous avions atterri et dès que nous étions montés dans la voiture pour aller vers notre destination, cette boule ronde se pelotonnait toujours en s'enveloppant dans une couverture.

Au début, je n'étais pas sûr de la raison pour laquelle cette boule ronde qui ne voulait que dormir nous avait suivis jusqu'ici. Parce qu'à en juger par son attitude, il montrait clairement qu'il n'avait pas du tout envie de venir à ce voyage. Puis j'eus la réponse quand je vis Solo tirer et traîner cette boule ronde dans la voiture.

En fait, ce husky avait forcé cette boule ronde à venir. Mais je me demandais pourquoi Solo l'avait forcé... Dire que c'était parce que ce husky était trop attaché à son ami, je pense que ce n'est pas la raison.

"Pourquoi So a aussi amené cette balle ronde ?" Je demandai en tapotant ma main sur la couverture où une personne se pelotonnait contre les genoux de Solo.

"Je voulais juste l'amener en voyage... Ai'Kao ! Pourquoi est-ce que tu me mords la jambe ?!" Cria fort le husky. Je pensais qu'il avait été mordu parce qu'il avait dit quelque chose de désagréable à cette boule ronde.

On dirait que ce husky n'avait même pas demandé l'avis de son ami pour savoir s'il voulait venir ou pas.

Je ris puis je déplaçai la balle ronde pour qu'elle s'allonge plutôt contre mes genoux afin qu'elle puisse mieux dormir.

"N'ose pas t'allonger sur Guitare !" Le visage de Solo était devenu acerbe et il essaya d'éloigner son ami mais je lui attrapai les bras.

"La voiture se balance et vacille déjà suffisamment. Alors s'il te plaît, sois un peu prévenant envers les aînés à l'avant." Je le prévins. Pour être honnête, le chauffeur et le garde qui était assis à l'avant n'oseraient pas dire ça à leur Khun Chaai.

"Mais il est couché sur les genoux de Guitare !" Solo avait l'air encore plus acerbe qu'avant. Cependant, il avait arrêté d'essayer d'éloigner son ami maintenant. Toutefois, il frotta sa main sur la tête de Kao qui était sortie de la couverture pour montrer son mépris.

Il semblait malheureux mais en fait il souriait affectueusement en regardant son ami.

"Tu n'as pas dormi du tout ? Tu as dormi tout le temps dans l'avion." Je baissai la tête et questionnai ce gamin si pénible qui semblait sans énergie. Il avait dormi pendant environ dix heures d'affilée dans l'avion. Je me demandais pourquoi il était toujours aussi fatigué.

"Je jouais à un jeu..." Répondit Kao en ayant l'air somnolent. "J'ai joué jusqu'au matin pendant quatre jours d'affilée."

"Tu ne répétais pas ta musique ?" Je me souvenais qu'hier était le dernier jour de leur examen. Mais alors, il avait joué à ce jeu à la place.

"Cette personne ne s'entraîne jamais." Répondu Solo pour Kao et il pressa ses lèvres l'une contre l'autre comme s'il était mécontent, "Il le fait juste en fonction de son humeur. S'il veut s'entraîner, alors il le fait. S'il ne veut pas, alors il ne le fait pas. Mais à chaque fois, il a de bons résultats aux examens."

Sérieusement ?...

"Tu es jaloux." Kao sortit sa tête de la couverture et adressa un sourire narquois à son ami. Quand il vit que Solo essayait de se ruer sur lui, il remit immédiatement sa tête sous la couverture.

"Nous arrivons bientôt, Khun Chaai." Dit le garde qui était assis à l'avant en se tournant pour nous regarder. Solo se contenta de hocher la tête en retour, puis il s'assit et ajusta sa posture comme s'il préservait l'image de leur Khun Chaai, et je dirais qu'il avait raté le coche pour le faire...

Devant les autres, Solo avait l'air d'une personne mature. Mais quand il était avec moi ou Kao, il devenait un gros chien husky.

Je me détournai pour regarder à l'extérieur par la fenêtre et je vis qu'il y avait de belles fleurs le long de la route. Solo me dit que l'endroit où nous nous rendions était une maison d'hôtes isolée de leur famille. L'environnement était en pleine nature. On n'était pas encore arrivé à destination mais je pouvais déjà sentir et voir la solitude. Parce qu'il n'y avait pas d'autres maisons autour. Et la route par laquelle on passait n'était entourée que par la nature, comme il le disait.

Rien qu'en la regardant, je me sentais déjà très reposé...

J'ouvris la porte pour descendre de la voiture. Je souris et regardai Solo qui traînait son ami hors de la voiture. Le garde et le chauffeur semblaient vouloir aider Solo, mais ils n'osèrent pas.

"Je peux le faire moi-même." Dit Solo puis il verrouilla son bras autour du cou de son ami et le traîna rapidement dans la maison. Je ne pus que secouer la tête en regardant ces deux meilleurs amis. Après avoir regardé autour de moi un moment, je les suivis à l'intérieur.

Mais à ce moment-là, ils avaient disparu....

Je ne pensais pas être si loin d'eux. Mais à présent, je les avais perdus. Je ne savais pas où Solo avait emmené son ami. Khun Tan et Khun Jay n'étaient pas non plus au salon.

"Excusez-moi." J'entrai et je vis qu'il y avait une femme de chambre qui nettoyait les étagères. Elle se retourna pour me regarder et me sourit. D'après son apparence, c'était une pure britannique. "Je me demandais si vous aviez vu Khun Chaai dans le coin ?"

"Il suffit de marcher jusqu'à l'arrière de la maison. Le maître est là aussi." Elle me répondit en anglais. Je la remerciai et je souris pour être poli avant de me diriger sur le chemin qu'elle m'avait indiqué à l'instant.

Il y avait un magnifique jardin à l'arrière qui devait être relié à l'avant de la maison. Près du jardin, il y avait un pavillon blanc. Là, je vis le husky qui s'efforçait d'enlever la couverture de son ami. Et à côté d'eux, il y avait Khun Jay qui versait une boisson pour Khun Tan qui était assis en train de lire un livre.

C'était une très belle scène à regarder.

Mais...ce ne serait pas....

Sous le choc, j'écarquillai les yeux en voyant un petit enfant courir non loin du pavillon. Et au moment où nos regards se croisèrent, je me sentis encore plus choqué.

"Professeur Sourire !"

"Nong Moon !"

Nong Moon lâcha P'Jaan qui semblait plus propre qu'avant et le laissa tomber au sol en courant vers moi. Je me précipitai pour m'accroupir et prendre le petit dans mes bras.

"Le professeur a manqué à Moon."

"Tu as manqué à P aussi." Je ris puis je le repoussai un peu en arrière pour observer son visage à la recherche d'un quelconque changement.

Nong Moon avait l'air un peu plus vieux qu'avant. Mais dans l'ensemble, il ressemblait toujours à celui qu'il était il y a quelques mois. En particulier, sa peau blanche et ses joues rougissantes restaient les mêmes qu'avant.

"Comment ça se fait que tu sois là ?" Demandai-je à Nong Moon en le soulevant du sol pour le porter, puis je marchai jusqu'à l'endroit où tout le monde était assis et se reposait.

"Mom (1) est venue chercher Moon."

"Je t'ai dit de ne pas m'appeler mom..."

Je me retournai pour regarder celui qui nous avait interrompus et je vis que Khun Jay rougissait. Il évita rapidement mon regard. Quant à Khun Tan qui lisait un livre, je vis qu'il avait esquissé un sourire au coin de son visage.

Donc la voix que j'avais entendue au téléphone quand je parlais avec Khun Jay l'autre jour était la voix de Nong Moon.

"Mom ?" Je regardai Khun Jay en posant la question. Quant à Solo, qui semblait déjà au courant, il resta assis et refusa de dire quoi que ce soit. Comme je n'avais obtenu aucune réponse, je changeai de tactique et demandai au petit. "Pourquoi Nong Moon appelle-t-il Professeur Hia "mom" ?"

"Dad a dit à Nong Moon de l'appeler comme ça." Dit Nong Moon d'une voix forte et claire puis il se retourna pour regarder Khun Tan.

"Dad a dit que mom n'est pas 'Hia', mais qu'il doit être 'Mom' à la place."

Hmm...

"Khun Chaai..." Khun Jay regarda Solo d'un air accusateur. Mais Solo se moqua et se tourna vers moi pour m'expliquer.

"J'ai juste dit à papa que Jay voulait être Hia et laisser papa être Jae. (2)"

"Je n'ai pas dit ça." Khun Jay agita sa main pour nier. Et son visage était aussi rouge qu'une tomate, "Khun Gui, s'il te plaît dis à Khun Tan que je n'ai jamais dit ça."

Khun Tan leva alors les yeux du livre qu'il lisait et me regarda fixement comme s'il attendait la réponse. Après avoir réfléchi au genre de réponse que je devais donner, je décidai de...

"Je ne sais rien de tout ça."

Je suis désolé, Khun Jay.

"Khun Gui..." Khun Jay gémit et évita le regard de Khun Tan. Quant à Solo, il se tourna discrètement et leva le pouce vers moi. On se sourit l'un l'autre et on se comprenait.

Je refusais de dire la vérité pour laisser Nong Moon continuer à l'appeler 'Mom'... c'était mignon comme ça.

"Qu'est-ce que c'est ?" Nong Moon pencha la tête puis se dirigea vers la balle ronde et s'assit à côté d'elle.

"Un fainéant !" répondit rapidement Solo.

Une fois que Nong Moon posa des questions sur la balle ronde, Solo commença à se plaindre de Kao. Je ne pus que secouer la tête en regardant le père de ce chien et le chiot bavarder à propos de Kao si près l'un de l'autre. Si cette balle ronde se réveillait, ils se disputeraient sûrement à nouveau.

"J'ai adopté cet enfant." Dit doucement Khun Tan. Je regardai alors précipitamment Khun Tan qui ferma son livre et attira Khun Jay pour qu'il s'assoie à côté de lui.

"Adopté ??"

"Oui... en tant que mon enfant adoptif. Laisser Solo le faire aurait été inapproprié. Donc, je me suis occupé de cette affaire à sa place." Khun Tan regarda Nong Moon avec un regard calme mais pas froid comme d'habitude.

"Jay a dit que vous vouliez tous les deux emmener cet enfant avec vous. Quoi que vous souhaitiez faire, il est préférable de suivre la procédure légale, afin qu'il n'y ait pas de difficultés ou de problèmes dans le futur."

"Merci beaucoup, Khun Tan." Je levai les mains pour lui adresser un waai respectueux et je me sentais si heureux que Khun Tan ait de la sympathie pour Nong Moon.

Après cela, nous ne parlâmes plus. On n'entendait plus que la voix mélodieuse de Nong Moon racontant des histoires à Solo. Même quand je ramassai le P'Jaan qui était tombé par terre pour le rendre à Nong Moon, il donnait toujours toute son attention à Solo.

"Petit, viens ici. Tu dois aller étudier maintenant." Khun Jay appela Nong Moon.

Nong Moon se tourna pour regarder qui l'appelait. Il sourit puis se leva et alla serrer Khun Jay dans ses bras.

"Mom."

Je ris furtivement en regardant le visage paniqué de Khun Jay.

"Je vais enseigner à cet enfant avant tout." Khun Jay se retourna et était sur le point de rentrer dans la maison avec Nong Moon. Mais avant de le faire, il s'arrêta puis se retourna pour chuchoter quelque chose à Khun Tan.

"Y a-t-il un problème ?" Je demandai quand je vis que Khun Tan fronçait ses sourcils. Il fit une grimace comme s'il pensait à quelque chose de compliqué.

"Je donnais juste du fil à retordre à cette personne têtue pour un petit moment." Khun Jay rigola en regardant Khun Tan qui se forçait à sourire.

"Tellement ennuyeux." Murmura doucement Khun Tan, puis il s'arrêta devant moi et Solo, "Restez ici et mettez-vous à l'aise."

"Khun Tan."



"Je sais." Khun Tan ferma les yeux avant de me regarder avec un regard tendre, "Je te l'ai confié alors s'il te plaît, prends soin de lui".

Je penchai la tête avec surprise, mais quand je vis qu'il évitait mon regard, je compris enfin que Khun Tan n'avait jamais fait ça à personne auparavant.

"Je le ferai sans aucun doute". Je répondis d'une voix forte et confiante. Khun Tan acquiesça et voulut partir, mais il ne put le faire car Khun Jay lui bloquait à nouveau le passage. Cette fois, j'eus l'impression que Khun Tan allait s'échapper si la personne assise à côté de moi n'avait pas saisi la manche de Khun Tan en premier.

Solo se leva et regarda son père dans les yeux. Leurs visages similaires se regardaient tranquillement sans rien dire. Mais l'atmosphère intense qui les entourait avait changé par rapport à avant... ça commençait à s'améliorer.

"Je vais essayer..." Solo commença à parler confortablement avec une voix calme. "J'essaierai de réussir en tout et d'être une bonne personne dans tous les domaines."

"Comment ça, dans tous les domaines ?"

"Être un bon amoureux, un bon ami, sans oublier... d'être un bon fils."

Khun Tan resta silencieux après avoir entendu cette déclaration. Au bout d'un moment, Khun Tan afficha un doux sourire que je vis pour la première fois. Dans ces yeux froids, il n'y avait que de la fierté et un amour solide quand il regardait son propre fils.

"Je.... je serai aussi un bon père pour toi."

Il n'y avait aucun besoin de dire quelque chose de plus que ça. Solo sourit en guise de réponse, puis Khun Tan l'enlaça et le serra très fort dans ses bras. Je ne pus que sourire en regardant cette belle scène et me réjouir de voir que le nœud dans le cœur de Solo s'était finalement dénoué.

Parfois, la tension et le malaise accumulés pendant de nombreuses années ne nécessitaient pas de mots extraordinaires ou d'explications. Il suffisait de se regarder en face, d'ouvrir son cœur puis d'accepter la personne qui avait fait le premier pas.

A partir de maintenant... tout le monde serait vraiment heureux.

Khun Jay me regarda et sourit. Il baissa un peu la tête en guise de remerciement puis il rentra dans la maison avec Khun Tan.

"Kao, rentre et va dormir." Je me tournai et donnai un coup de coude à Kao. Ce gamin sortit alors sa tête de la couverture avant d'acquiescer, de se lever et de suivre Khun Tan et Khun Jay qui entraient tranquillement. Le voir obéir comme ça, je n'y étais pas habitué du tout.

"Tu te sens mieux maintenant ?" Je me tournai pour demander à la personne qui s'était assise à côté de moi. Mais en fait, rien qu'en regardant le sourire heureux sur son visage, je connaissais déjà la réponse. Mais je lui demandais quand même, juste pour le taquiner, mais à peine avais-je posé la question que ce husky arrêta immédiatement de sourire et montra un visage inexpressif.

"Ouais."

J'avais oublié que c'était un chien têtu...

"Est-ce que Guitare aime cet endroit ?" Je pouffai, mais acceptai tout de même de suivre le mouvement.

"J'aime bien. Le lieu a l'air agréable et relaxant." Je répondis avec un sourire. Je ne savais pas depuis combien de temps je n'avais pas été proche de la nature comme ça. La dernière fois, c'était probablement lorsque nous étions sur la colline pour rencontrer les villageois. Mais l'atmosphère ici était très différente. Peut-être parce que c'était un pays étranger. L'environnement et l'atmosphère ici donnaient juste un sentiment inconnu.

"Allons faire un tour." Solo quitta son siège. Il tira sur ma main quand je me levai, puis on marcha vers le jardin.

Plus je marchais, plus j'étais surpris. Parce que l'endroit était rempli de fleurs et d'arbres. Et je trouvais aussi que ça avait l'air plus naturel que jamais.

"Cet endroit est celui où je vivais avec ma mère." Solo parla avec enthousiasme. Je souris, il ne se rendait peut-être pas compte qu'il était excité au point de se montrer si franc. "Ma mère disait que mon père nous avait offert cet endroit pour que nous y vivions. Depuis que je suis né, ma mère ne travaillait plus et ne jouait plus de musique. Elle passait son temps à jardiner ici. Elle continuait à planter différentes plantes. Et le temps qu'elle s'en rende compte, le jardin était déjà devenu très vaste."

" Toute cette terre appartient au père de So ???"

"Une fois, ma mère aussi s'était sentie inquiète et effrayée, tout comme Guitare maintenant. Quand j'y pense, j'avais huit ans à l'époque, donc c'était l'équivalent de huit années passées à semer ici sans se soucier de rien avant qu'elle ne commence soudainement à hésiter et à s'inquiéter." Solo rigola joyeusement. Il avait l'air tellement heureux que ça me fit sourire. "Après avoir passé quelques heures à douter, elle est venue me dire de ne pas m'inquiéter parce que toute cette zone appartenait entièrement à mon père. À ce moment-là, je ne pensais à rien. Je m'en souviens encore quand j'y pense maintenant..."

"..."

"Peut-être que mon père ne se souciait vraiment pas de nous comme je le pensais... mais comme Guitare l'a dit une fois, c'est parce que j'avais des préjugés contre mon père que tout s'est passé, je n'ai jamais essayé de penser à ses raisons. Honnêtement, si je ne manque de rien depuis que je suis enfant, c'est probablement grâce à mon père. Le fait que ma mère ait pu répondre à mes nombreuses demandes est aussi probablement lié à mon père. Comme pour cette propriété... Si Guitare ne m'avait pas posé de questions, je ne m'en serais jamais souvenu. Peut-être que ma mère est restée en contact avec mon père tout ce temps... mais ce n'est qu'une supposition."

"So..."

"Ne fais pas cette tête." Solo me sourit. Sa main relâche la mienne, mais il en profita pour me secouer doucement la tête. "Je parlais comme ça parce que je pensais à ma mère. Mais je ne voulais rien savoir. Je vais tout reprendre à zéro comme je l'ai dit à mon père. Tout... je vais tout reconstruire.

"So a grandi." Je souris fièrement en exprimant ce que je ressentais vraiment à l'intérieur. Quand je rencontrais un problème, à chaque fois, je pouvais compter sur lui. Que ce soit à propos de Mae Yai, de sa propre vie ou autre. Mais en le regardant à ce moment-là, je ne pensais pas qu'il avait grandi seulement quand j'avais des problèmes.

Mon husky avait réellement grandi.

"Eh bien, je suis le président de la société RK..." Solo s'arrêta de marcher, puis il se tourna vers moi et afficha un sourire en coin qui donnait l'impression qu'il était ennuyé "Il y a quelqu'un qui a été diplômé avec les honneurs et qui un jour devrait aussi être diplômé avec les honneurs d'un Master en Management. Comment pourrais-je ne pas m'améliorer ?"

"Tu parles trop, na." Je levai la main et pinçai le nez de ce husky en montrant mon mécontentement. Il rit alors, me prit la main et se remit à marcher.

"Honnêtement... le fait que Guitare se mette sérieusement en colère contre moi cette fois-là a été plus que suffisante." dit Solo d'une voix triste. "J'ai eu tort d'oublier... d'oublier que mon corps appartient à Guitare."

" Attends... "

"Je me faisais égoïstement du mal. Si j'étais Guitare, je serais aussi en colère. Alors j'ai essayé de me racheter en travaillant et en étudiant dur. Rien que de penser qu'à l'avenir, Guitare sera toujours à mes côtés... ça me rend si heureux maintenant."

Finalement, devrais-je jouer le jeu ou être sérieux à ce sujet.

"Maintenant tu le sais très bien... la prochaine fois, si tu te fais encore mal, P te battra à mort." Je remuai doucement mon bras sans me soucier de la personne confuse à côté de moi, "Ce corps appartient à P. Tu n'as pas le droit de le blesser. Tu as compris ?"

Solo haussa les sourcils puis, après un moment, il éclata de rire. Il porta ensuite ma main à ses lèvres avant d'embrasser doucement mes phalanges en guise de promesse.

"Je veux d'abord emmener Guitare quelque part."

" Où ça ? "

Solo ne répondit pas. Il tint simplement ma main et avança lentement. Plus nous marchions, plus on voyait des arbres. Je pensais que nous étions sortis de la zone du jardin parce que maintenant les fleurs qui bordaient le chemin disparaissaient peu à peu et étaient remplacées par de grands arbres.

" Là-haut, il y a l'endroit où se trouve ma personne la plus importante. "

Personne importante....

Solo lâcha ma main. Il regarda vers l'avant puis il hocha la tête comme un signal pour me dire de passer en premier.

Je marchai en passant à côté d'un grand arbre qui bloquait la vue. La première chose que je vis alors était un vaste ciel bleu, magnifique, sans aucun arbre ni rien qui le dissimulait. Devant, il y avait une petite colline où reposait la personne importante de Solo. Je me dirigeai de plus en plus près en regardant la pierre tombale isolée avec un sentiment indescriptible.

"Maman a dit une fois qu'elle aimait cet endroit et que si elle mourait... elle voulait reposer ici." Solo avança, puis il se laissa tomber pour se placer à côté de moi et regarda la pierre tombale avec un regard doux, "Enfant, je dessinais ma mère pour représenter mon bonheur. Je lui ai dit, qu'à part elle... une guitare était aussi mon bonheur."

"..."

"Chaque fois que je voyais ma mère jouer de la guitare, j'étais jaloux d'elle. Parce que la guitare que j'utilisais n'était pas ma propre guitare. C'était une guitare que ma mère avait achetée pour moi." Solo se tourna pour me regarder. Il sourit puis continua. "A l'époque, je disais à ma mère qu'un jour j'aurais ma propre guitare. Et que, quand ce jour viendrait... j'apporterais la guitare pour que ma mère la voit."

Je souris, puis je lui pris la main et continuai à l'écouter en me sentant si chaud au fond de mon cœur. J'avais l'impression que tout ce qu'il faisait avait un effet sur mes émotions et mes sentiments au quotidien. Je ne savais pas comment, mais comme maintenant, il me touchait beaucoup... tellement que je ne savais pas à quel point exactement.

"J'ai toujours pensé que la guitare dont je parlais à ma mère avant était l'instrument que j’affectionnais. Mais après un certain temps, je comprends maintenant. En fait, la guitare n'était pas l'instrument, mais il s'agit de Guitare... la personne que j'aime.”

J'étais sans voix et je ne pouvais que fixer le visage de Solo. Il leva alors sa main et me caressa la tête avant de se tourner à nouveau vers sa mère.

"Aujourd'hui, j'ai amené mon Guitare pour te rencontrer, maman." Solo toucha doucement la pierre tombale. Ses yeux étaient remplis de tristesse mais aussi de détermination et étaient plus forts que les miens, "Mère... s'il te plaît, aide-moi à prendre soin de lui."

Solo avait toujours été comme ça...

Toutes les erreurs qu'il avait pu commettre auparavant, il les avait faites parce que personne n'était là pour le guider ou le prévenir. Il n'avait personne avec lui. Mais après que je lui aie enseigné quelques leçons, il avait commencé à apprendre comment penser et observer une situation avant de prendre une décision par lui-même. Il ne fera plus d'erreurs et ira de l'avant plus fort que quiconque.

"Sawadee krap, mère." Je levai mes mains pour adresser un waai en guise de respect et ne me souciai pas de la personne à côté de moi qui avait une mine confuse, "Je m'appelle Gui. Je suis diplômé de la faculté d'ingénierie de la même université que So."

"Guitare..."

" So, s'il te plaît, ne m'interrompt pas. P était en train de parler avec ta mère là." Je me retournai pour le gronder, mais le husky avait l'air triste. Après un moment, il sourit et hocha la tête.

"Je ne t'interromprai plus." En entendant ça, j'acquiesçai, satisfait de sa réponse, puis je me détournai pour continuer.

"Votre fils est celui qui m'a approché en premier, mère."

"Attends... "

" Est-ce que c'est faux ? " Je le regardai et haussai les sourcils. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais à la fin, il ne fit que hocher la tête.

"D'accord, c'est vrai."

"Votre fils est un enfant très têtu, mère." Je me tournai et levai la main pour arrêter Solo quand il voulut argumenter. Mais quand je le vis froncer les sourcils, pour une raison quelconque, mon humeur s'améliora. "Il était comme un chien husky qui agissait de manière si enfantine et qui se plaignait toujours."

" Que... "

"Je ne savais pas pourquoi je me retrouvais avec ce chien têtu."

"Oui pourquoi. Mais P l'a fait quand même."

"Mais..." Je sortis un objet que j'avais mis dans ma poche avant d'embarquer dans l'avion et le posai sur ma main. "Même s'il était têtu, toujours à se plaindre et enfantin... il est aussi doux, fort, fiable et très talentueux."

Peu importe la situation. Si quelque chose devait être fait, je pourrais toujours compter sur lui...

"Solo m'a dit une fois que la signification de cette fleur était le bonheur d'être proche." Je regardai la fleur séchée et aplatie parce qu'elle avait été conservée entre les pages d'un livre pendant longtemps, "Et grâce à cela... je suis vraiment heureux d'être près de lui."

"Cette fleur..."

"Je voudrais demander la permission de m'occuper de la personne la plus importante de mère. Mais je n'ai rien qui puisse remplacer votre personne la plus importante, mère. Alors..." Je déposai lentement la fleur sur la tombe. "Je voudrais vous donner cette fleur... cette fleur est mon précieux souvenir. Je vais laisser mère l'avoir."

Tout comme lui qui avait demandé la permission à Mae Yai de s'occuper de moi, je voulais aussi demander la permission à sa mère de m'occuper de lui et en parler à sa famille pourrait être la meilleure façon de confirmer mes dires.

"Mère a donné sa permission." dit Solo en me serrant fort dans ses bras, je levai aussi mes mains et l'enlaçai en retour, pour répondre à ses sentiments avec tout ce que j'avais.

Même si nous nous étions étreints d'innombrables fois, chaque étreinte était précieuse. Chaque fois avait une signification différente des autres fois.

"So... c'est quoi ce son ?" Je lui demandai surpris. Je n'étais pas sûr que mes oreilles aient bien entendu, mais le son du piano n'aurait pas dû résonner à cet endroit.

"Allons voir." Solo se leva puis tira mon bras et on commença à faire le chemin inverse.

Plus on se rapprochait du piano, plus le son était fort. C'est alors que je commençai à comprendre. Ce piano était quelque chose que ce husky avait préparé. Mais après avoir vu ce visage, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire.

♪ As-tu réalisé ou pas ce que tu as fait de ma vie ? ♪

♪ Combien j'ai gagné à t'avoir à mes côtés. ♪

Je levai les sourcils en entendant une voix familière, mais elle ne provenait pas de la personne à côté de moi comme je le pensais. Solo continuait simplement à sourire et me faisait poursuivre notre chemin.

♪ Tu es la chaleur dans mon cœur. Tu es la grandeur que je ressens chaque jour, ♪

♪ Tu es mon but et tu es ma force. ♪

"Je le pense vraiment." Murmura Solo. Il s'arrêta alors de marcher quand on fut assez proche du son du piano.

♪ Parce que tu es mon cœur. ♪

♪ Cela me pousse à continuer de me battre chaque jour. ♪

♪ Même si je tombe, je me relèverai et je ne me découragerai jamais, je ne faiblirai jamais'. ♪

"Guitare est mon coeur.”

" Tu n'étais pas heureux avant ?" Je ris alors que ce husky faisait une tête d'enterrement.

"P est mon tout."

♪ Je suis heureux de t'avoir près de moi. ♪

♪ Tu es la chaleur dans mon cœur. Tu es la grandeur que je ressens chaque jour, ♪

♪ Tu es mon but et tu es ma force. ♪

" Ce sont les mots de P. "

"Parce que c'est ce que je pense aussi."

" Tu copies P. "

♪ Parce que tu es mon cœur. ♪

♪ Cela me pousse à continuer de me battre chaque jour. ♪

♪ Même si je tombe, je me relèverai et je ne me découragerai jamais, je ne faiblirai jamais'. ♪

"J'aime Guitare."

"J'aime So."

♪ T'avoir avec moi ; ♪

♪ Te voir marcher à mes côtés ; ♪

♪ Juste nous être ensemble et je serai heureux. ♪

Même si la musique et la chanson s'étaient arrêtées, on se regardait toujours tandis que l'une des mains de Solo touchait doucement ma joue et que l'autre tenait ma taille.

" Juste Guitare... "

" Juste So. "

"Tu me copies." Solo se plaignit mais il souriait toujours. Il baissa la tête et me regarda avec des yeux brillants.

"On est quitte maintenant." Je murmurai pour lui répondre puis levai les yeux pour recevoir volontiers son doux baiser.

Peu importe le chemin que nous allions parcourir, on voulait juste être ensemble. Marcher l'un à côté de l'autre. Et c'était... suffisant.

"Je voudrais juste vous déranger un instant... Est-ce que vous allez vous embrasser pendant longtemps ? " On entendit la même voix que celle qui avait chanté plus tôt. Solo se recula alors puis se retourna pour regarder son ami et fronça les sourcils.

"On n'a plus besoin de toi ici, donc, tu peux partir."

"So ! C'est...hmm !" Je frappai la poitrine de la personne qui se pencha pour m’embrasser à nouveau sans même se soucier de son ami. J'essayai de le repousser mais j'échouai. Finalement, je ne pus que le laisser faire ce qu'il voulait.

"Tu m'as tiré de mon lit, tu m'as mis dans l'avion et tu m'as amené ici en Angleterre. Juste pour m'ordonner de jouer du piano et de chanter pour ta femme. Et après avoir réussi, tu me laisses juste rester là, à vous regarder vous embrasser."

Désolé, Kao.

Entre mes vingt-deux et vingt-trois ans, ce fut une période de changement radical dans ma vie... Je connus les plus grands regrets de ma vie et je fis face à un épuisement que je n'avais jamais ressenti auparavant, mais tout cela avait été échangé contre de nouveaux rêves, un nouveau chemin de vie et surtout... la rencontre de la bonne personne.

J'étais juste une personne ordinaire qui ne possédait rien, mais je pouvais quand même profiter de ma vie simple. Cependant, en le rencontrant, le bonheur simple que je ressentais depuis toujours avait changé. Grâce à lui, j'avais pu ressentir plus de bonheur. J'avais aussi appris à connaître le mot "amour", à savoir ce que je voulais vraiment et ce que je devais faire pour l'autre... C'était quelqu'un qui avait tout sauf le bonheur. Il disait que me rencontrer lui avait donné le sourire, il disait aussi que j'étais son bonheur... on s'était complété tous les deux. On avait comblé les pièces manquantes de l'autre. Et nos sentiments devenaient plus profonds... de plus en plus profonds chaque jour jusqu'à ce que nous en soyons remplis à la fin.

Si quelqu'un me demandait quel avait été le tournant de ma vie simple ? Je dirais... que tout avait commencé lorsqu'un chien husky était venu au café, pour boire du lait chaud tous les soirs jusqu'à ce qu'il ne devienne habitué. C'était un client auquel j'avais accordé une attention particulière sans m'en rendre compte. On était liés par quelque chose qui ne pouvait pas être expliqué par des mots. Peu à peu, on s'était rapprochés, développant continuellement notre relation, prenant soin l'un de l'autre et nous soutenant mutuellement jusqu'au jour où l'on pourrait se tenir solidement ensemble.

Depuis ce jour et jusqu'à aujourd'hui... il n'avait jamais changé. Il restait la même personne. Le même Solo, le même husky et une personne... qui était devenue mon tout.

MON OXYGÈNE

Notes :
1/ Mon & Dad : En anglais dans le texte original
2/ Hia = Grand frère et Jae = Grande soeur
3/ Le titre de la chanson 'Song for her' par Boyd Kosiyabong

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Sam 7 Sep 2024 - 17:05



Chapitre Bonus 1
Moment [1/3]
LE SOLO DE 10 ANS

Solo : Maman *vient faire un câlin*.

Lalit : Nong So, qu'est-ce que je t'ai déjà dit ?

Solo : Si je vis avec maman... alors je dois parler thaï avec toi. *Fait un visage désolé*. (1)

Lalit : C'est exact. Dans le corps de Solo, il y a du sang thaïlandais. Pour cette raison, quand tu es ici avec moi, tu dois parler en Thaï.

Solo : Oui *hoche la tête*

Lalit : Que voulais-tu me montrer ?

Solo : Mon art. Le professeur m'a dit de dessiner mon bonheur. *Tient une feuille*

Lalit : Pourquoi il n'y a que moi et Nong So ? Où est ton père ?...

Solo : Est-ce qu'il doit être là sur le dessin aussi ? *Fronce les sourcils*

Lalit : Ton père est en train de travailler dur. Mais il ne t'a pas oublié. *caresse la tête de Solo*

Solo : Le professeur m'a dit de dessiner mon bonheur. Mais père n'est pas le bonheur de Solo.

Lalit : *Etreint en pleurant* Alors qu'y a-t-il d'autre dans ce dessin ?

Solo : Une guitare ! L'enseignant m'a dit de dessiner des images représentant mon bonheur. En plus de ma mère, la guitare est aussi le bonheur de Solo *sourit*.

Lalit : Si c'est comme ça, alors prends bien soin de la guitare.

Solo : *Hochant la tête avec force* So utilise toujours la guitare de mère actuellement. Un jour, j'aurai ma propre guitare et je te la montrerai.

Lalit : Tu dois apporter ta guitare lorsque tu viens me voir. *sourit*.



LE JIRAYU DE 10 ANS

Professeur Nid : Que fais-tu, Nong Gui ? *se penche en avant pour regarder*

Gui : Je fais une couronne de fleurs pour Mae Yai. *Sourit doucement*

Professeur Nid : Très bien. Mais ne laisse pas les autres voir. Sinon, ils en voudront une pour eux.

Gui : C'est bon. Je vais aussi en faire pour les autres.

Professeur Nid : Pourquoi fais-tu cela pour Mae Yai ?

Gui : Mae Yai ne se sentait pas bien. Gui a vu que Mae Yai avait pris beaucoup de médicaments. Le professeur Nut a dit que si on donne des fleurs à Mae Yai, elle ira mieux. *sourit*.

Professeur Nid : *Essuyant discrètement ses larmes* Alors laisse Professeur t'aider. Attends, Professeur va ajouter plus de fleurs.

Gui : Merci.

Professeur Nid : *Revenant et ramenant des fleurs* Les enfants, que faites-vous là ?

Gui : Ils ont dit qu'ils voulaient aider.

New : Mae Yai, rétablis-toi vite.

Prik : Je peux aussi aider !

Plaa : Je veux en faire un aussi.

Professeur Nid : *souriant et attirant les enfants dans ses bras* Nous allons nous entraider. La directrice va vite se rétablir.

--------------------

Gui : *Entre avec les autres* Gui donne ceci à Mae Yai.

Directrice : *Les yeux écarquillés* C'est toi qui as fait ça ?

Gui : Gui et d'autres nongs l'ont fait.

Directrice : Merci beaucoup. Gui doit prendre soin d'eux *caresse la tête de Gui*.

Gui : Oui Mae Yai, Gui s'occupera d'eux. Je te demande de te rétablir rapidement.

Directrice : J'ai dit une fois que le sourire de Gui pouvait rendre les autres heureux, tu t'en souviens encore ?

Gui : *Hochant la tête* je m'en souviens

Directrice : Alors souris, je vais aller mieux rapidement.

Gui : Gui a vu un oncle au visage effrayant parler avec Mae Yai. Puis Mae Yai s'est évanouie.

Directrice : *l'attire pour faire un câlin* C'est bon. Je vais bien. Gui peut toujours vivre ici avec moi.

Gui : Oui *Serrer fort*

Directrice : Un jour, si Gui rencontre quelqu'un d'important, alors tu devras prendre soin de cette personne tout comme tu prends soin de tes jeunes frères et sœurs ici.

Gui : *hoche de tête* Si Gui rencontre cette personne, Gui l'amènera à Mae Yai.



L'ASHIRA DE 10 ANS

Jaa: Ashira

Kao: Oui ?

Jaa : Est-ce que Ashira est un homme viril ?

Kao : Jaa veut être un homme ?

Jaa : *Montre un air mécontent mais sourit à nouveau* Ashira, arrête ça, ne sois pas agaçant. Sinon tu vas avoir des problèmes.

Kao : J'aime faire des bêtises. *Gonfle ses joues*

Jaa : Écoute ta mère. Si un jour, Ashira trouve quelqu'un qui lui plaît, assure-toi d'abord que cette personne est célibataire, puis tu pourras commencer à lui faire la cour.

Kao : Pourquoi doit-on vérifier d'abord ? Si on veut quelque chose, on doit juste le prendre.

Jaa : *Tire les cheveux de Kao*

Kao : Ça fait mal ! Jaa est si cruelle !

Jaa : Si Ashira vole des choses qui appartiennent à d'autres personnes, alors Ashira n'est pas un homme. Un vrai homme n'entre pas en compétition avec qui que ce soit.

Kao : Oui, d'accord *Roule des yeux*.

Jaa : Ashira veux essayer d'avoir le nez cassé ?

Kao : *Fronce les sourcils* Alors comment savoir si la personne a déjà quelqu'un ou pas ?

Jaa : Il y a plusieurs façons de le savoir. Mais si tu es trop bête pour le découvrir, il suffit de le demander directement à la personne.

Kao : *A un visage pensif*

Jaa : Écoute... Je vais te dire un secret. Souviens-toi, quand tu rencontres quelqu'un qui te plaît... vérifie son portefeuille.

Kao : Pourquoi ? *Écarquille les yeux*

Jaa : Si une personne a déjà quelqu'un, elle a tendance à mettre des photos de la personne qui lui plaît dans son portefeuille.

Kao : Ohhhhhh

Jaa : Mais c'est juste le début. Tout le monde ne le fait pas. Je te donne juste ce principe.

Kao : *Perdu dans son propre monde, n'entend rien de plus après*.

Jaa : Tu comprends, Ashira ? *Secoue le corps de Kao*

Kao : *Hoche la tête* Tout comme Jaa met la photo d'un bel homme derrière la photo de père.

Jaa: Ai'KAO !!!!



ASHIRA AVEC SES AMIS

Kao : Ecoute-moi *fait un visage sérieux*

Solo : ...

Kao : Jaa m'a dit une fois que lorsque nous aimons quelqu'un et que cette personne a déjà quelqu'un dans sa vie, nous ne devons jamais déranger cette personne.

Solo : ...

Kao : Alors... tu dois garder ça à l'esprit.

Solo : ...

Kao : Si tu as trouvé quelqu'un, alors vérifie son portefeuille.

Solo : ...

Kao : Si tu aimes la personne, vérifie. Si la personne a déjà quelqu'un, il devrait y avoir une photo dans son portefeuille.

Solo : ... *Montre un visage fatigué*

Kao : S'il a déjà quelqu'un, alors tu devras battre en retraite et abandonner. Jaa dit que ce n'est pas ce que fait un homme. Un vrai homme n'est pas en compétition avec les autres.

Solo : Kao.

Kao : Quoi ?

Solo : Tu vas bien ?

Kao : Quoi ? Je vais bien.

Solo : Ton cerveau va bien ?

Kao : *Attrape son ami* Tu oses dire ça !

Solo : *Retire la main de son ami* J'ai peur que tu sois malade.

Kao : Ne parle pas bizarrement comme ça. Ça me fait peur. Tu essaies de me maudire ?

Solo : J'ai peur. Dis-moi plus tôt si tu es malade, pour que je puisse rompre cette amitié avec toi.

Kao : Sale bâtard ! C'est ce que Jaa m'a dit. Si j'avais su que tu étais comme ça, il aurait mieux valu que je ne t'aide pas du tout.

Solo : À propos de cette histoire de vérification du portefeuille, qui ferait ça ? *Regarde au loin*



LE DOCUMENTAIRE SUR LA VIE DU HUSKY

Gui : So, s'il te plaît, présente-toi.

Solo : Je m’appelle Solo Siwarokin.

Gui : Solo est ton vrai nom ?

Solo : *Hoche la tête*

Guii : Quelle est la signification de ce nom ?

Solo : ... Mon père a demandé à ma mère de l'épouser alors qu'elle jouait de la guitare solo sur scène. *Voix froide*

Gui : *Cligne des yeux avant de rapidement changer de sujet* Tu sais jouer de la guitare parce que ta mère te l'a appris ?

Solo : *Hoche la tête*

Gui : Dis quelque chose à propos de toi

Solo : ...

Gui : Laisse P te demander alors. So vient juste de rentrer de l'étranger ? *Regarde la feuille de renseignements personnels*

Solo : *Hoche la tête*

Gui : Explique un peu *sourire*.

Solo : J'ai vécu en Angleterre depuis je ne sais plus quand. Je suis juste revenu en Thaïlande au moment de mes études ici.

Gui : Comment peux-tu savoir parler thaï ?...C'est une question de P. Elle n'est pas dans la liste des questions. *Rire*

Solo : Ma mère me l'a appris depuis que je suis enfant *sourit gentiment*.

Gui : Tu souris quand tu parles de ta mère.

Solo : ...

Gui : La mère de So est Thaïlandaise ?

Solo : Ma mère est une pure Thaïlandaise. Mon père est moitié thaï, moitié britannique.

Gui : Pas étonnant...mais la couleur de tes cheveux et de tes yeux doivent venir de ta mère. Alors P peut dire que tu n'es pas un pur Thaïlandais.

Solo : *Hoche la tête*

Gui : Paresseux de parler ? Si c'est comme ça, alors très bien, allons manger. *se lève*

Solo : Guitare... *suit Gui*

Gui : Oui ?

Solo : Je ne souriais pas parce que je parlais de ma mère...

Gui : ...

Solo : Je souriais parce que Guitare est mignon.

Gui : *rougit*



ASHIRA ET P'GUI

Gui : Ces jours-ci, Kao est vraiment populaire *sourit*.

Kao : Pfff...les gens veulent juste de nouvelles histoires. Donc ils créent de nouvelles histoires.

Gui : Ne dis pas ça. Elle sera peut-être bientôt supprimée.

Kao : Juste supprime-la maintenant.

Gui : Si on efface Khun Phu, alors il n'y aura plus de nouvelles histoires... et Kao ne pourra pas non plus rencontrer Khun Phu.

Kao : *Les yeux tristes* Désolé

Gui : Très bien

Kao : Où est Ai'So, P ?

Gui : Il est en train de parler avec Khun Phu.

Kao : Ohhhhhhh

Gui : Celui que Kao cherche avec frénésie dans OXYGEN est Khun Phu, pas vrai ?

Kao : *Hoche la tête* Seulement, il était parti ! Je ne le trouvais nulle part.

Gui : Où et quand l'as-tu rencontré ?

Kao : Je l'ai rencontré avant de commencer à étudier dans cette université. À cette époque, j'espérais secrètement qu'il étudierait dans la même université. Mais quand mon premier semestre a commencé, j'ai couru partout dans l'université mais je ne l'ai pas trouvé *pffff*.

Gui : Aao... On m'a dit que Khun Phu étudiait dans cette université. Est-ce que nous n'avons pas tous les deux le même âge ? P pense que son visage lui est familier, comme si P l'avait vu en première ou deuxième année. Puis P ne l'a plus jamais revu.

Kao : *Hoche la tête* Oui, il a le même âge que P. P a dû le voir avant. Mais quand j'étais en première année, il n'était pas en Thaïlande... Je l'ai rencontré à nouveau quand j'étais en deuxième année.

Gui : Comment as- tu pu le rencontrer en deuxième année ?

Kao : Il est revenu en Thaïlande quand je suis entré en deuxième année...

Gui : Hmm...c'est très étrange. Nous avons le même âge et P le voyait quand il était en première ou deuxième année. Quand P était en quatrième année, Kao a dit qu'il n'était pas en Thaïlande. Puis Kao l'a revu quand P a obtenu son diplôme. Cela signifie donc qu'il est parti quand P était en quatrième année.

Kao : Je suis tellement ennuyé par les gens intelligents *mauvaise langue*

Gui : *rit*

Kao : Ok, assez. J'étais juste en train de parler avec P mais ça a juste glissé hors de ma bouche. *Veut fuir loin*

Gui : Aao...

Kao : Solo ! P'Gui voulait lutter contre moi !

Solo : GUITARE !

Gui : Errr....



L'HISTOIRE DES CHIENS D'ASHIRA

Kao : À la maison, j'élevais des chiens.

Phu : ...

Kao : Est-ce que P veut connaître leurs noms ?

Phu : Non.

Kao : Mon premier chien s'appelait Kaioot (2)

Phu : ***

Kao : Il y a une histoire à ce sujet, P.

Phu : Saute l'histoire sur le nom de ce chien. *Roule des yeux*

Kao : Si c'est comme ça, parlons de mes chiens actuels... J'ai 5 chiens.

Phu : Tu n'as pas encore fini ?

Kao : Non, pas encore. P doit d'abord connaître leur nom. Regarde la photo *Ouvre une image*.

Phu : Ok...pour résumer, quels sont leurs noms ?

Kao : Celui-ci s'appelle Mae Kakree *Désigne le premier chien*.

Phu : *surpris*

Kao : Celui-ci s'appelle Dee (3) *Désigne le deuxième chien*.

Phu : *A un visage impassible*

Kao : Quant à ces deux-là... Ce sont HanSo et Genji *Désigne une paire de chiens*

Phu : ...

Kao : Le dernier est Mercy... mignon non ? *Bombe du torse et est fier.*

Phu : Pas de Lucio ?

Kao : *Visage surpris* P me connaît si bien. Genji est enceinte maintenant. Je vais m'assurer d'appeler son premier chiot Lucio.

Phu : Le nom est Genji...mais enceinte ???

Kao : Oui, P. Seulement Dee et Mercy sont des mâles.

Phu : Toi...

Kao : *sourd*

Phu : *soupir profondément mais finir par sourire et lever la main pour caresser la tête de Kao*.

Notes :
1/ Solo s’adresse à sa mère en disant Mom (en anglais) au lieu de Mae (En Thailandais)
2/ Kaioot signifie Œufs de chameau
3/ Dee signifie Bon

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Néphély
Sam 7 Sep 2024 - 17:05



Chapitre Bonus 2
Moment [2/3]
JEDI LE PERSONNAGE SANS VISAGE

Gui : En fait, le nom 'Jedi' est un nom que l'auteur aime bien.

Jedi : J'ai entendu cela. Mais c'est un nom qu'elle aimerait utiliser pour le personnage principal. Pas seulement un rôle secondaire.

Gui : C'est normal *sourit*

Jedi : Ce n'est pas possible.

Gui : Mais je vois qu'il y a des gens qui veulent que Jedi ait aussi son propre partenaire.

Jedi : je suis conscient de ça. Mais ce serait difficile.

Gui : Pourquoi ?

Jedi : Parce que je suis occupé à étudier dur. Je n'ai pas le temps pour cela. L'histoire de Kao est déjà très intéressante. *Rire*

Kao : L'espoir d'un père. *Montre un visage ironique*

Jedi : Pourquoi as-tu toujours volé ma lumière ?

Kao : Qu'est-ce que je peux faire ? Je suis une personne SEXY.

Jedi : *Ignore* Où est parti Ai'So, P ?

Gui : Je crois qu'il est allé acheter un poisson rouge.

Jedi : Poisson rouge ? Est-ce que Solo veut élever un poisson ?

Gui : ... *sourire*

Kao : Il l'a acheté pour toi.

Jedi : Pourquoi aurait-il acheté un poisson pour moi ? *confus*

Kao : Pour que le poisson rouge puisse être ton ami. Il a pitié de toi parce que tu es célibataire, Docteur. *Rit joyeusement*

Jedi : ....



Note : Cette scène se passe avant Anakin, le troisième roman de Chesshire, qui retrace donc l’histoire d’amour entre Jedi et Parm, le petit frère de Phu. Le roman Anakin se passe sept ans après la fin de Nitrogen.



THE 3KINGS.

Pramuk : Tae, où est allé P'Jak ?

Hongtae : Il a poussé son fauteuil roulant tout seul pour aller dehors, comme toujours. *soupir*

Pramuk : Est-ce que quelqu'un l'accompagne ?

Hongtae : P'Jak a dit qu'il n'allait que dans le jardin. Il n'ira pas bien loin. Alors il refuse que quelqu'un le suive.

Pramuk : Quand P'Jak se remettra-t-il ?...

Hongtae : Si P'Jak refuse de faire la kinésithérapie... alors on ne peut rien y faire.

Pramuk : J'ai l'impression d'être un mauvais frère. *Ses yeux se baissent.*

Hongtae : Moi aussi. Bien que dans le passé, nous étions très proches l'un de l'autre.

Pramuk : Si seulement cette fois-là, j'étais allé avec ma mère...

Hongtae : Ne parle pas de ta mère, Ai'Muk ! Ce serait mauvais si P'Jak l'entendait. *Regarde à gauche et à droite.*

P'Jak : Désolé. Je vais faire attention.

Hongtae : Ne parle pas du passé qui ne peut plus être défait. Pensons au futur.

Pramuk : J'espère que P'Jak ouvrira son cœur à quelqu'un un jour.

Hongtae : Ai'Muk ! Tu te souviens que notre père connaissait le propriétaire d'une ferme dont le fils avait l'habitude de jouer avec nous ?

Pramuk : Erm... je me souviens. Il plantait des fleurs, n'est-ce pas ?

Hongtae : Oui, c'est ça. Appelle vite père.

Pramuk : Attends une minute. Nous sommes en train de parler de P'Jak et soudain tu parles de ça... Tae, tu veux dire... *Ouvre des yeux en grand*

Hongtae : Quand on était jeunes, P'Jak aimait les fleurs. Maintenant, est-ce que tu comprends ce que je voulais dire ? *sourit*

Pramuk : Je vais appeler père maintenant ! *Sourit*



Note : Se passe avant le début des romans des 3Kings. Le premier tome raconte l’histoire de Jakkapad et Peem (l’enfant qui plante des fleurs) voici le début du 1er chapitre de ce roman (Il n’y a pas de traduction anglaise pour le moment)

JAKKAPAD Ch.1

Peem : Sawadee krap, Khun Jakkapad. Je suis Peem. Je vais m'occuper de toi à partir de maintenant.

Jakkapad : Je n'ai besoin de personne pour prendre soin de moi. Va-t'en !

Peem : Je ne te demande pas la permission. Je t'informais. *sourit* Après avoir accepté de faire ça avec l'oncle, je ferai de mon mieux pour prendre soin de toi.

Jakkapad : ...

Peem : Khun Pramuk a dit que tu aimais les fleurs. *Il sort une rose bleue de sa poche* Je te la donne.

Jakkapad : C'est n'importe quoi.

Peem : Ce n'est pas bien de faire ça. Ça va être triste.

Jakkapad : C'est juste une fleur... comment peut-elle être triste ?

Peem : Pas la fleur.

Jakkapad : ...

Peem : Moi.

Peem : *Marche pour se mettre derrière le fauteuil roulant puis se retourne pour regarder son père* Je vais emmener Khun Jak faire une promenade.

Jakkapad : Je ne veux pas y aller !

Peem : Ce n’est pas toi que j’informais. Je n'ai pas demandé de commentaires... et bien sûr je n'ai pas demandé ta permission. *Pousse le fauteuil roulant hors du salon vers l'extérieur*.




SI SOLO AIME KAO

[-SCENE 1-]

Solo : *Regardant*

Kao : Qu'est-ce que tu regardes ?

Solo : Je te regarde.

Kao : Pourquoi ? Est-ce que mon visage ressemble à celui de ton parent ?

Solo : ...



[-SCENE 2-]

Kao : Espèce de salaud ! Pourquoi est-ce que je dois courir aussi ?!

Solo : Alors tu peux juste sauter jusqu'à la réunion du club.

Kao : Tu ne te sens pas fatigué ?

Solo : Je suis fatigué

Kao : Mais ton visage n'a pas l'air d'être fatigué *fronce les sourcils*.

Solo : Parler avec toi fait disparaître ma fatigue.

Kao : Un salaud comme toi peut faire disparaître sa fatigue juste en parlant à d'autres personnes ? Est-ce que tu vas bien ? *Place sa paume sur le front de son ami*.

Solo : ...



SI KAO AIME SOLO

[-SCENE 1-]

Kao : Alors je t'aime bien !

Solo : Je ne t'aime pas *fait une grimace*.

Kao : J'aime tout ce qui est en toi *hausse les épaules*.

Solo : ...



[-SCENE 2-]

Kao : Mange ça *offre la nourriture*.

Solo : ... *Met la nourriture dans sa bouche*

Kao : Comment vas-tu rentrer chez toi aujourd'hui ? Ramène-moi à la maison aussi.

Solo : Uhm.

Kao : J'ai la flemme de marcher. Je veux être porté sur le dos.

Solo : ... *Se baisse pour laisser Kao monter sur lui*.

....

Gui : Attends...pourquoi est-ce que si So aime Kao, cela semble difficile. Mais que si Kao aime So ça semble si facile ? *Rire*

Jedi : Ai'So peut s'opposer à Kao ? Quand je te vois argumenter comme ça...honnêtement, tu as l'air plus obéissant qu'un petit enfant.

Gui : Trop mignon ! Je veux voir quand ils s'aiment un peu.

Jedi : Attends P'Gui...calme-toi.



LE QUOTIDIEN DES AMOUREUX

Gui : So, allons manger.

Solo : Err...*Roule sur le lit*.

Gui : Lève-toi vite. *Secoue la couverture*

Solo : Fatigué...

Gui : Normalement, lorsque tu sens de la nourriture, tu te réveilles, non ? *Sourire*

Solo : *Recouvre son visage avec un oreiller*.

Gui : Peut-être que Kao va manger toute la nourriture...

Solo : *Sort immédiatement de sous la couverture* Comment peut-il être ici ?!

Gui : *Secoue la tête en regardant la personne qui part en trombe de la chambre puis la suit*.

Solo : Je ne le vois nulle part.

Gui : P a menti pour que So sorte du lit.

Solo : Guitare a menti. *Fronce les sourcils*

Gui : Parce que tu ne voulais pas te lever pour manger.

Solo : Je me suis entraîné à la guitare jusqu'à tard hier soir. *Il s'approche pour enlacer la taille de Gui puis pose son front contre le sien*.

Gui : Qu'est-ce que tu implores ici ? *Pince la joue de Solo*.

Solo : Fatigué. Allons nous coucher.

Gui : Mais la nourriture... So ! *Est soulevé par Solo*

Solo : Je ne veux pas écouter. *Porte Gui sur le lit puis s'allonge*

Gui : Tu es si têtu. *Pousse le visage de la personne qui s'accroche*

....

Solo : Tu n'es pas lourd.

Gui : P n'est pas si petit. Comment P peut ne pas être lourd ?

Solo : On peut changer. *Se tourne pour laisser Gui s'allonger sur lui*.

Gui : Lourd, pas vrai ?

Solo : Pas lourd du tout. *Tient la taille de Gui*

Gui : Espèce de chien vantard. *Place sa tête contre le torse de Solo*.

Solo : Ok, dormons.

Gui : Ok. Mais laisse P partir en premier pour que tu puisses dormir correctement.

Solo : Non, je ne veux pas.

Gui : Est-ce que c'est trop difficile pour toi de le faire ou quoi ? *Relève sa tête pour regarder Solo*

Solo : Non. *Libère son bras de la taille de Gui puis l'utilise pour tenir le visage de Gui et l'embrasse*.

Gui : Tu sais vraiment comment prendre l'avantage *Secoue la tête et sourit*.

Solo : Est-ce qu'on peut rester comme ça un moment ce matin ? *Fronce des sourcils*

Gui : P doit aller travailler. *Caresse la tête de Solo*

Solo : Pourquoi faut-il y aller si tôt le matin ?

Gui : Parce que c'est loin d'ici. Si tu veux que l'on se réveille en même temps, alors So doit étudier dur et être diplômé rapidement pour que tu puisses travailler avec P.

Solo : Uhm... *sourit*



DOCUMENTAIRE SUR LA VIE DE P'GUI

Solo : *Regarde la feuille de questions puis fronce les sourcils* Présente-toi.

Gui : Mon nom est Gui. Mon vrai nom est Jirayu. Et Guitare est un nom donné par un husky. *Rire*

Solo : Raconte un peu ton histoire.

Gui : P est un orphelin...il y a Mae Yai qui a pris soin de moi depuis toujours. Même si elle n'est pas ma mère biologique. Mais elle se comporte comme telle. Il n'y a pas grand chose à propos de ma vie. P continue juste à travailler pour gagner de l'argent.

Solo : Tes loisirs ?

Gui : Si P était encore à l'orphelinat, alors P s'occuperait des plus jeunes enfants. Si les 3Kings venaient, on s'amuserait à jouer ensemble. Une fois adulte, P n'a pas beaucoup de temps à cause de ses études et de son travail. La plus grande activité que P peut faire est probablement de vérifier les médias sociaux sur le téléphone avant d'aller au lit.

Solo : En parlant de téléphone... pourquoi ne pas en changer. Il n'est plus vraiment opérationnel. *fronce les sourcils*

Gui : Parce que c'est cher. P a dû économiser beaucoup d'argent juste pour l'acheter auparavant. Donc si je veux le changer, il doit d'abord être cassé. Si j'en achète un, ce doit être celui qui a des fonctions de médias sociaux parce que de nos jours les gens comptent beaucoup dessus. À l'époque, P a stressé pendant plusieurs jours avant de décider de l'acheter. Donc P ne veut pas changer facilement.

Solo : Question suivante... Couleur préférée.

Gui : En fait, P n'a pas de couleur spécifique qu'il aime. S'il devait choisir, ce serait le vert. Peut-être parce que...c'est la couleur de la nature.

Solo : Profession.

Gui : En ce moment, en plus d'étudier pour la maîtrise... P travaille aussi pour aider Khun Tan.

Solo : Père fait travailler P dur, n'est-ce pas ?

Gui : Non. Parce que Khun Tan a du travail à Phuket, alors P l'a aidé à gérer son travail. Le simple fait de savoir que Khun Tan fait autant confiance à P fait disparaître la fatigue.

Solo : *Hoche la tête puis fixe la feuille de questions* C'est quoi cette question ?

Gui : Quelque chose ne va pas ?

Solo : *Froisse le papier et sourit* Statut.

Gui : Hein ?...Il y a une question comme ça sur le papier ?

Solo : Je suis l'interviewer donc je peux demander n'importe quoi. *Sourit en coin.*

Gui : Ok alors...qu'est-ce que tu veux dire par statut ?

Solo : *Fronce les sourcils*

Gui : J'ai déjà un petit ami. *Tend la main pour pincer le nez de Solo*.

Solo : Ok...

Gui : *sourit*

Solo : Plans futurs.

Gui : Uhmm...pas grand chose. Je veux juste vivre une vie où c'est soit travailler, soit passer du temps libre avec un husky. Juste ça.

Solo : Moi aussi. *Sourit*


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Sam 7 Sep 2024 - 17:05



Chapitre Bonus 3
Moment [3/3]
KHUN PEEM AVEC LES FLEURS

Personnel A : Khun Peem, aujourd'hui tu vas aller au champ ?

Peem : Oui. Pour voir un peu les roses.

Personnel A : Hmm..est-ce que ce sont les roses bleues que Khun Peem a achetées pour les faire pousser ?

Peem : Oui. *sourit*

Personnel A : Khun Peem semble s'en occuper beaucoup.

Peem : Pourquoi penses-tu cela ?

Staff A : L'autre fois, quand je t'ai suivi dans le champ. J'ai vu que Khun Peem s'en occupait avec plus de douceur et d'attention que les autres. *Se gratte la tête et se montre timide*

Peem : Probablement parce qu'elles me ressemblent beaucoup.

Personnel A : Pardon ?

Peem : Va et fais ton travail.

Personnel A : Alors je vais d'abord m'excuser.

*Sonnerie de téléphone*

Peem : Oui, père ?

Wiboon : Que pense Peem de la question que j'ai posée ?

Peem : *soupir* Père sait que je dois travailler au magasin de fleurs. Comment puis- je aussi travailler au champ ?

Wiboon : C'est juste un magasin de fleurs, il n'est pas si grand. Et nous avons déjà embauché des gens, non ? Si tu fais tout toi-même, alors pourquoi s'embêter à embaucher du monde ?

Peem : Mais...

Wiboon : Essaie de faire confiance aux gens. Les employés travaillent pour nous depuis longtemps maintenant. Est-ce que tu as dû tout faire toi-même ?

Peem : *Fronce les sourcils* Mais père me demande de m'occuper de quelqu'un que je ne connais pas.

Wiboon : Qui a dit que tu ne le connaissais pas ? Dans le passé, tu avais l'habitude de les suivre partout.

Peem : Qui est-ce ?

Wiboon : Les trois frères qui s'appellent Pramuk, Hongtae et Jakkapad.

Peem : *Yeux écarquillés* Père a dit que celui dont je vais m'occuper était paralysé... lequel d'entre eux est paralysé ?!

Wiboon : Uhm... l'aîné nommé Jakkapad.

Peem : ...

Wiboon : Peem ?

Peem : D'accord.

Wiboon : Hein ?

Peem : Peem va s'occuper de lui.



KHUN ASHIRA AVEC NONG MOON

Moon : Khun Ashira, Nong Moon vient te voir.

Kao : Viens là.

Moon : Mom a envoyé quelque chose... EHHHH !!! P'JAAN ! *Courant vers sa poupée Lune qui est posée sur le sol*.

Kao : Tu t'en souviens encore ?

Moon : Khun Ashira, pourquoi P'Jaan est-il devenu si plat ? *Soulève la poupée pour la regarder*.

Kao : Comme c'est un oreiller de soutien, c'est normal qu'il soit plat.

Moon : *Hoche simplement la tête*

Kao : Tu t'entends bien avec tes nouveaux amis ?

Moon : Oui ! Tout le monde est gentil avec Moon.

Kao : As-tu fait ce que je t'ai dit si les gens voulaient copier tes devoirs ?

Moon : Oui ! Moon a dit à ses amis qui voulaient copier. " Si tu as des connaissances, alors tu dois le faire toi-même" à chaque fois.

Kao : *Hoche la tête avec satisfaction* Est-ce que quelqu'un te taquine ?

Moon : *Sourit jusqu'à ce que ses joues potelées soient gonflées* Piglet se moquait toujours de Nong Moon mais Ra vient toujours aider Moon.

Kao : Ra ?

Moon : Ra est grand et fort, il a poussé Piglet sur la table. Nong Moon veut aussi avoir un grand corps comme Ra un jour.

Kao : Bien. Tu dois savoir comment utiliser les autres pour faire comprendre à d'autres

Moon : *Penche la tête* Mais maman dit que profiter des autres n'est pas bien.

Kao : On peut mais seulement au bon moment. Il ne faut pas que les personnes que nous avons utilisées aient des problèmes.

Moon : Moon ne comprend pas.

Kao : *Soupir avant de prendre un bonbon au thé vert pour nourrir Moon* Mange beaucoup de thé vert pour devenir plus intelligent.

Moon : D'accord ! Moon va beaucoup manger !





KHUN TAN AVEC HIA JAY

C : Qu'est-ce que tu fais ?

Jay : Je souffle dans une pipe peut-être. *Essaie de se retenir de sourire*.

C : *Avec un visage sévère* Jay...qui t'a appris à dire ça ????

Jay : Khun Kao a dit que si je disais comme ça, Khun Tan allait sourire. Non ? *Avec un visage confus car il ne connaît pas le sens des mots (1)*.

C : Sourire ?

Jay : Oui.

C : Je vais sourire alors. *Sourit puis se penche pour embrasser le front de Jay et se recule*.

Jay : *Blanchit* Khun Tan, les gens vont voir.

C : Qui va venir ici.

*Voix criarde*

Kao : Hia ! J'ai faim !

C : *Fait une grimace*

Jay : Khun Kao ! J'ai préparé à manger, tu peux aller t'asseoir.

Kao : Du poulet frit ! *S'assoit et mange sans se soucier de personne*

Jay : Je suis content que tu aimes ça. *Sourit*

C : *Marche tranquillement à travers la pièce.*

Jay : Khun Tan... *Suit C qui entre dans le bureau, il regarde la personne qui est assise dos à lui et sourit*.

C : ...

Jay : Tu es en colère, Khun Tan ?

C : Non. Je suis en train de travailler.

Jay : *S'assoit à côté de C et regarde le document* Mais ces documents ont déjà été approuvés.

C : Je veux juste revérifier.

Jay : Si c'est le cas, je vais reprendre ce dessert que j'ai fait. *Soupire et taquine C en lui montrant l'assiette de dessert devant lui*.

C : Je vais le manger ! *Jette le document et tire l'assiette vers lui*.

Jay : *Sourit*

C : Jay...

Jay : Oui ?

C : Tu es en colère ?

Jay : Pour ?

C : Que je sois parti... et que je t'aie forcé à rester avec Lalit.

Jay : *Frappe le dos de la personne qui a fait la grimace* C'est une vieille histoire. C'est arrivé il y a longtemps.

C : ...

Jay : : Khun Tan, j'ai été heureux de pouvoir apprendre à connaître Khun Ying et Khun Chaai.

C : *Lève les yeux au ciel*

Jay : Si tu ne m'avais pas envoyé les voir ce jour-là, je ne les aurais jamais connus. Et probablement que je ne saurais pas non plus comment parler le thaï. *Rire*

C : Hmm

Jay : Ne t'inquiète pas trop... Je vais bien. Je suis heureux que tout se soit passé comme ça. Et je suis heureux de pouvoir rester à tes côtés maintenant.

C : Oui, je suis heureux aussi. *Sourit et rapproche Jay pour le serrer dans ses bras*.

Notes :
1/ S’il parle thailandais, il ne connaît pas toutes les expressions. Par contre… est-ce que je dois réellement expliquer le sens caché de ce que Kao fait dire à Jay ?

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Sam 7 Sep 2024 - 17:06



Chapitre Bonus 4
Depuis que je suis enfant jusqu'à ce que je sois adulte maintenant, je n'ai jamais eu l'occasion de participer à des activités festives. À cette époque, j'avais tendance à dormir longtemps parce que je voulais me reposer et me préparer pour le lendemain, même si j'étais déjà diplômé. Ma vie n'était pas aussi difficile qu'avant, mais le fait de devoir continuer à prendre l'avion pour travailler pour Khun Tan était assez fatiguant. Au début, je pensais qu'une fois que Solo aurait terminé ses études, tout serait plus facile. Mais non... il s'est avéré qu'après que le husky ait obtenu son diplôme, Khun Tan a donné presque tout à son fils. Même si Khun Tan n'avait pas encore quarante ans.

"Je vais emmener Jay en voyage.”

Je ne me souvenais même pas de l'expression que j'avais eu en entendant ces phrases de Khun Tan, mais je savais que ce n'était pas une bonne expression. Khun Jay qui rougissait tout en se tenant non loin de moi semblait se sentir mal pour moi.

Il se sentait désolé pour moi mais il ne savait pas comment négocier...

Pour conclure, le lendemain, ils avaient disparu tous les deux sans laisser de mots. Et je comprenais immédiatement que....

"Nous avons déjà été abandonnés."

"Quel abandon ?" Dit la voix fatiguée de celui qui venait de se réveiller et qui se tenait non loin derrière moi. Il n'attendit même pas que je me retourne pour répondre car ses bras de pieuvre glissèrent et s'accrochèrent par derrière à ma taille.

"Khun Tan et Khun Jay... ils sont déjà partis." J'expliquais avant de doucement caresser la main de l'homme qui tenait ma taille, tandis que mon autre main remuait le curry sur la cuisinière.

"Ils sont encore partis ?" Le husky fronça les sourcils et le dit d'une voix irritée. "Quand moi, je demande à partir, il ne veut jamais me laisser faire."

"C'est parce que tu prends toujours P pour t'échapper."

Je me souviens encore de l'année dernière quand je suis revenu ici après mon diplôme. Ce husky avait l'habitude de me traîner pour m'échapper du travail sans en parler d'abord à Khun Tan. Khun Tan était tellement en colère qu'il avait pris un couteau et avait failli découper la peluche de petit chien que Solo avait laissé sur son lit. Alors le propriétaire de la peluche s'était empressé de me ramener afin de recevoir une punition.

Mais moins d'un mois plus tard, ce husky avait recommencé à s'enfuir. Cette fois, il l'avait planifié avec Kao. Ils avaient profité d'un moment où la période de travail n'était pas trop chargée pour confier les tâches à son père. A partir de là, ce husky m'avait entraîné pour voyager ensemble pendant presque une semaine. Je me souviens encore du visage terrifiant de Khun Tan à notre retour. Heureusement que Khun Phu, qui était venu avec nous, avait dit que le voyage était une demande de Kao, grâce à quoi Khun Tan avait accepté de pardonner à ce husky.

Au début, j’avais fait l'éloge de Khun Tan... mais le jour suivant, Khun Tan avait noyé Solo sous le travail, puis il est parti avec Khun Jay.

Ce père et ce fils avaient vraiment la même personnalité...

"Mais à chaque fois, je finis tous mes projets avant de partir". Ce grand husky le dit d'une voix irritée en frottant son nez sur mon épaule. On pouvait affirmer que son apparence d'héritier de la société RK, respecté par de nombreuses personnes, avait complètement disparu à ce moment-là.

"Ou alors tu oublies qu'il y aura toujours de nouveaux projets." J'éteignis la cuisinière une fois le curry réchauffé puis retirai les bras de la pieuvre qui me tenaient la taille avant de me tourner vers lui.

Solo, qui était toujours en pyjama, ouvrit un peu la bouche quand je retirai ses bras de ma taille. Ses deux yeux clignèrent en me regardant fixement, me suppliant comme s'il voulait juste dormir tout le temps. Quand je le vis, je me contentai de le fixer et de sourire. Il se gratta la tête, se rapprocha de moi et m'attira à nouveau dans ses bras.

"Guitare... j'ai faim."

"Oui. Patiente s'il te plaît. Je vais te servir du riz." Je caressai doucement la tête de celui qui était encore enfant à plusieurs reprises et souris. Après avoir terminé, je tentai de reculer mais les bras de pieuvre du plus grand ne voulaient pas me lâcher. J'essayai de me dégager à plusieurs reprises, mais à la fin j'abandonnai car je savais que ça ne marcherait pas.

"J'ai sommeil..."

"Tu as sommeil ou tu as faim ?"

"Les deux.

"Comment ?" Je répondis joyeusement car j'étais de bonne humeur.

"Alors je peux m'allonger contre Guitare et manger ?"

" On ne peut pas s'allonger en mangeant. "

"Faire un câlin en mangeant alors." Solo continua encore à essayer de me persuader, il ne montrait aucun signe d'abandon.

" En résumé, tu ne lâcheras pas P, n'est-ce pas ? " Je me retournai et lui demandai. Mais au lieu de recevoir une réponse, celui qui avait l'air triste posa son visage contre mon épaule, leva les yeux et se frotta contre ma joue.

"Tu sens bon."

Il osait même encore parler comme ça...

Je secouai juste la tête sans me soucier de la personne qui en profitait, ce qui me donna une sensation de chaleur sur le visage. Heureusement, personne ne nous voyait...

"Bonjour." On entendit la voix d'un petit garçon derrière nous, ce qui fit augmenter l'intensité de la chaleur sur mon visage.

J'essayai de repousser les bras de la pieuvre loin de mon corps mais il semblait que ce husky n'était pas coopératif. Bien qu'il sache que quelqu'un nous avait vu, il restait indifférent.

"So, laisse P partir maintenant. Nong Moon nous regarde." Je le prévins mais ça semblait inefficace. Parce qu’au lieu de me laisser partir, il me serra encore plus fort qu'avant.

"P'Gui." La voix de Nong Moon m'appelant me fit ressentir encore plus de chaleur. J'aurais vraiment voulu retirer l'objet qui était attaché à mon corps mais j'échouai.

"So..."

"Quoi ?"

" Lâche-moi en premier. " Je pouvais sentir que son étreinte s'était allégée et le husky qui cachait son visage contre mon épaule releva la tête et me regarda avec un visage boudeur comme si ça ne suffisait pas à me blâmer...

"Tu nous as interrompus."

Et il osait même dire ça à son frère...

"Ne lui dis pas ça."

Le husky fit la moue en me voyant prendre le parti de Nong Moon. Il ne pensait même pas à dire ça au visage de son jeune frère. Même s'ils n’étaientt pas liés par le sang, il devrait être plus protecteur avec Nong Moon que je ne I'étais moi-même.

"Nong Moon, viens vite ici." Je pinçai doucement les joues du husky avant de me retourner pour appeler le petit garçon qui se tenait devant la porte de la cuisine.

Nong Moon vivait ici depuis trois ans maintenant. Il était passé d'un petit enfant aux yeux ronds et aux joues potelées à un petit garçon qui avait poussé et était devenu plus grand. Mais sa peau blanche et ses joues rougissantes étaient toujours les mêmes qu'avant. La seule différence, étaient ses yeux... Avant, il avait de grands yeux ronds et brillants qui étaient adorables. Maintenant, je ne pouvais pas nier qu'il avait toujours la même apparence mais c'était juste que... parfois, je voyais discrètement son regard se transformer avec des yeux effrayants quand il fixait les personnes qui l'embêtaient.

Quand j'avais l'occasion d'aller chercher Nong Moon à l'école, j'arrivais toujours en avance et certaines fois, Nong Moon sortait mais ne me voyait pas car j'étais assis à l'attendre plus loin. Et c'est là que je l'avais vu se faire malmener par les autres. Mais au bout d'un moment, un autre petit garçon était arrivé pour sauver Moon et avait repoussé toutes les brutes jusqu'à ce qu'elles s'enfuient.

Nong Ra ou Rafaa était le seul ami proche de Nong Moon. Il protégeait toujours Nong Moon, même si son corps n'était pas aussi grand que celui de Moon. Nong Ra s'était retourné pour regarder l'ami qu'il protégeait toujours et qui faisait une grimace comme s'il était sur le point de pleurer. Mais en les regardant bien, je remarquai quelque chose.

Les grands yeux ronds de Nong Moon s'étaient transformés en des yeux vifs et effrayants quand Nong Ra ne le regardait pas...

"Moon ne devrait pas passer autant de temps avec Kao et Khun Tan."

"P'Gui ?" Le petit garçon qui se tenait devant moi bascula son cou comme s'il se demandait ce que je venais de dire. Et à chaque fois que je voyais ces grands yeux ronds, je restais sans voix.

Ok... ce qui était arrivé devait probablement arriver...

"Nong Moon, tu as faim ?" Je changeai de sujet et pris dans mes bras le petit qui n'était plus si petit que ça. Il me sembla entendre des bruits de mécontentement provenant de la personne derrière moi, mais je choisis de les ignorer.

Je devais admettre que j'aimais quand le husky s'énervait.

Son expression énervée est tellement mignonne...

"Non." Nong Moon sourit un peu avant de secouer la tête, ce qui lui donna un air adorable... si adorable que j'ignorai complètement son comportement étrange.

"Est-ce que Nong Ra va revenir aujourd'hui ou pas ?" Je demandai à propos de son ami proche qui aimait venir à la maison ces dernières semaines.

Dernièrement, Nong Moon et Nong Ra étaient devenus très proches l'un de l'autre parce que Khun Tan avait dit qu'il voulait que Nong Moon poursuive ses études en Angleterre l'année prochaine. Depuis lors, Nong Ra faisait toujours un visage comme s'il était sur le point de pleurer. Quant à Nong Moon, il était obéissant. Même si je pouvais voir qu'il ne voulait pas être séparé de Nong Ra.

"Ra est furieux contre moi." Même si j'étais habitué à la façon dont Nong Moon avait changé sa façon de parler, j'étais toujours stupéfait quand je l'entendais utiliser des mots matures pour s'exprimer plus clairement.

Nong Moon avait été élevé par beaucoup de gens, mais principalement par Khun Tan et Khun Jay. A cause de cela, il avait probablement absorbé les caractéristiques de l'homme d'affaires, ce qui me rendait incapable de ne pas être inquiet. Si Nong Moom devenait comme ça, je pouvais seulement l’aider pour qu'il ne devienne pas une personne dure. Mais si Nong Moon partait loin d'ici et vivait avec Khun Tan et Khun Jay en Angleterre, je n'étais pas sûr de comment Nong Moon allait évoluer.

Il semblait nécessaire que je persuade le husky d'aller en Angleterre plus souvent...

"Guitare..." La douce voix qui m'appelait, accompagnée d'une légère tape sur mon épaule, me fit quitter mes pensées et retrouver ma concentration. Je vis que Solo fronçait les sourcils en regardant le petit garçon qui pressait ses lèvres l'une contre l'autre. Les grands yeux ronds de Nong Moon frémissaient comme s'il était sur le point de pleurer.

Au cours de ces dernières années... c'était la première fois que je voyais ce petit garçon se comporter à nouveau comme un petit enfant, tout comme il le faisait dans le passé.

"Occupe-toi de ça." Je murmurai à Solo et il fronça anxieusement les sourcils comme s'il se demandait pourquoi je voulais qu'il s'occupe de ça. Quand il me vit hocher la tête, il eut une expression gênée montrant qu'il ne savait pas comment commencer. Mais quand il vit une petite larme couler des yeux de Nong Moon, Solo se rassit immédiatement.

"Pourquoi tu pleures ?" Demanda doucement le husky, mais plutôt que de lui répondre, Nong Moon sanglota plus fort qu'avant jusqu'à ce qu'il finisse par pleurer. Le plus jeune de la maison s'avança puis s'accrocha fermement au cou de son frère aîné, ce qui fit que Solo ne sut pas quoi faire. Il leva une main crispée pour réconforter le petit garçon, ce qui était amusant à regarder.

"Râ...*pleurant*...Râ est en colère."

"S'il est en colère, alors tu devrais essayer de te réconcilier avec lui." De belles paroles sortirent de la bouche de Solo mais il parlait avec une voix monotone qui contredisait son action de frotter le dos de Nong Moon avec sa main pour le réconforter.

Depuis toujours... Nong Moon aimait se confier à Solo plus que quiconque.

Après un certain temps, Nong Moon cessa de pleurer et prit un air sombre. Même quand il mangea, il resta assis et refusa de parler. Il ne mangea même pas beaucoup, jusqu'à ce que Solo et moi nous regardions et décidions de nous lever.

"Allons voir Nong Ra." Je tendis la main pour prendre celle de Nong Moon. Après avoir entendu le nom de son ami proche, le petit garçon ferma hermétiquement la bouche. On aurait dit qu'il hésitait un moment avant de se lever, de me tenir la main et de sortir de la maison avec Solo qui nous suivait derrière.

La maison de Nong Ra n'était pas très loin de la nôtre. Nong Moon me l'avait dit une fois alors que nous étions sortis ensemble, mais je n'étais jamais allé chez lui. Parce que Nong Ra utilisait toujours son vélo pour venir chez nous à la place. Je n'avais jamais non plus rencontré les parents de Nong Ra parce que chaque fois que j'allais chercher Nong Moon, je voyais toujours un chauffeur qui venait le chercher.

En chemin, Nong Moon tenait ma main serrée, le petit garçon à côté de moi semblait être perdu dans ses propres pensées et je ne voulais pas le déranger. Mais quand on s'arrêta devant la maison de Nong Ra, il resta immobile et refusa de bouger. Je ne voulais pas intervenir parce que je voulais que cela viennent de lui-même.

Mais j'avais oublié qu'il y avait une autre personne avec nous et que c'était une personne impatiente...

"Vous vous tenez la main depuis trop longtemps maintenant." Le husky se mit entre nous et retira la main de Nong Moon de la mienne. Quand je me tournai pour le regarder, il observa à gauche et à droite puis il prit ma main à la place.

"So..."

"Je suis jaloux."

Autant que je me souvienne, son jeune frère... n'avait même pas encore fini l'école primaire.

"Mais..."

"Je suis jaloux."

Il répéta ses mots comme ça, qu'est-ce que je pouvais faire d'autre... que de lui tenir la main en retour.

Heureusement, après m'avoir pris la main, le husky ne se précipita pas. On resta là un moment avant que Nong Moon n'aille appuyer sur la sonnette de la porte. Peu de temps après, une femme, probablement une femme de chambre, sortit.

"Qui cherchez-vous ?"

"Nous sommes venus voir Nong Ra." Je lui souris un peu mais le husky à côté de moi tira ma main en affichant clairement son mécontentement.

"Ne lui souris pas." Dit Solo à voix basse.

"Sois poli." Je murmurai, ce qui lui donna un air grognon. Il détourna le regard comme s'il boudait, mais il refusait toujours de lâcher ma main. Quand je vis ça, je ne pus que secouer la tête avant de me retourner vers la femme pour lui expliquer, "J'ai amené Nong Moon pour voir Nong Ra."

"Ohh... c'est l'ami de Khun Noo. Entrez, je vous en prie." Elle sourit timidement puis ouvrit la porte pour nous inviter à entrer. Alors que je passais devant elle, elle rougit et cette fois, la personne qui me tenait la main fronça les sourcils et sembla malheureuse. Il lâcha alors ma main puis posa son bras autour de mes épaules à la place. Le husky souriait joyeusement quand il vit la personne qui nous suivait, stupéfaite. Je voulais lui dire non, mais quand je vis que le père du chien avait l'air heureux et semblait de très bonne humeur, je le laissai faire.

Après être entrés dans la grande maison, Jeep, la femme de chambre, dont je venais d'apprendre le nom, nous laissa pour appeler Khun Noo et lui demander de descendre. Peu de temps après, Nong Ra descendit de l'étage.

"Moon !" Nong Ra ouvrit grand les yeux et se précipita à la rencontre de Moon. Quand il nous atteignit, il tourna Nong Moon à 360 degrés. "Qu'est-ce qui ne va pas ? Qui t'a intimidé ? Dis-moi."

On aurait dit que Nong Ra avait mal compris... et pourtant il ne tourna pas son attention vers moi.

"Ra~" Dit doucement Nong Moon et cela sonna comme s'il était heureux, ce qui fit que Solo et moi on se regarda l'un l'autre. Ces grands yeux ronds brillaient maintenant comme d'habitude alors qu'il fixait Nong Ra avant de s'avancer pour l'enlacer.

En fait, j'avais deviné que Nong Moon se comportait différemment quand il était avec Nong Ra que quand il était avec les autres. Mais aujourd'hui, je pouvais voir clairement à quel point Nong Moon se comportait différemment...

Nong Ra serra Nong Moon très fort et continua à lui caresser la tête pour le réconforter, comme s'il pensait que Nong Moon était à nouveau blessé.

"Ne sois pas en colère."

Comme ils étaient tous les deux en mode câlin, je me levai et commençai à m'éloigner sans oublier d'entraîner le husky avec moi. Je supposais qu'ils remarqueraient notre absence au bout d'un moment. Mais quand je les vis, j'eus l'impression qu'il n'y avait que ces deux personnes dans leur propre monde, alors je décidai de sortir de la maison et dis à la femme de ménage que je viendrais chercher Nong Moon plus tard dans la soirée. Solo eut l'air très heureux quand je fis cela, car je le vis sourire largement et continuer à le faire même quand nous fûmes sur le chemin du retour.

"Alors dis-moi P, est-ce que notre Nong Moon n’est pas en train de grandir trop vite ?" Je me tournai pour demander à la personne qui était assise à côté de moi sur le canapé, dubitatif.

"Pourquoi ?"

"Je me souviens que Nong Moon était très petit dans le passé. Quand Nong Moon a fait la connaissance de Nong Ra, il lui arrivait à peine au torse, mais maintenant..."

"Il fait déjà la même taille. "

Je ne dirais pas "la même" parce que probablement que, bientôt, Nong Moon sera plus grand que Nong Ra... Je ne sais pas si c'était Nong Moon qui avait grandi trop vite ou si c'était Nong Ra qui grandissait trop lentement.

Nong Ra était un garçon à la peau claire et avec un beau visage... mais il avait l'air un peu féroce, peut-être parce qu'il protégeait toujours Nong Moon, donc quiconque le regardait pouvait le voir comme un dur. De plus, il avait toujours des blessures sur lui, on pouvait donc dire que cet enfant ressemblait beaucoup à un gangster. Ce n'était pas faux, car j'avais vu comment Nong Ra frappait les camarades de classe qui intimidaient Nong Moon au point de leur casser les dents.

"Tu penses encore à d'autres personnes."

"Hmm ??" Je me tournai pour regarder Solo confus avant de réaliser qu'il croisait les bras et faisait une tête boudeuse. Puis le husky ouvrit grand les bras pour exprimer ce qu'il voulait faire. Au bout d'un moment, je m'installai dans son étreinte et il me serra très fort.

"On peut enfin se retrouver juste tous les deux, mais P est toujours occupé à penser à d'autres personnes."

"P se questionnait juste."

"Tu ne peux pas."

Je ne savais pas si je trouvais ça mignon ou si j'avais envie de le frapper...

"D'accord, ok... P ne pensera pas aux autres personnes."

"Très bien."

Je gloussai tout en restant dans l'étreinte serrée du husky. Puis je jetais un coup d'œil au calendrier qui était accroché au mur non loin de nous...

On était déjà en 2018 ?

"So..."

"Oui ?"

"Tu as déjà célébré le Nouvel An ?"

"J'avais l'habitude... quand ma mère était encore là." Celui qui m'étreignait fermement commença à trembler lorsqu'il mentionna sa mère. Mais quand je levai mon visage pour le regarder, il appuya sur ma tête comme si cette fois il ne voulait pas que je voie le sien.

"P ne l'a plus célébré depuis longtemps maintenant." Je m'appuyai contre sa poitrine avant de commencer à parler de moi. "La dernière fois, c'était quand P était encore à l'orphelinat. P se souvient encore de la fois où nous l'avons célébré avec de la bouillie de riz et des bonbons donnés par des gens."

"Seulement ça ?"

"Oui... P se rappelle avoir été très heureux cette fois-là." Je souris en me souvenant de ces bons vieux jours, "Mais je pense que ce qui avait rendu P heureux cette fois-là, ce n'était pas parce que c'était le jour de l'an..."

"..."

"Mais parce que c'était un jour que nous pouvions passer ensemble avec les gens que nous aimions."

Si on ne pouvait pas la passer ensemble, alors la journée ne voulait rien dire...

"C'est vrai."

"Sawadee, Bonne année na So."

Ce n'était pas la première fois que Solo et moi devions travailler toute l'année comme ça. Nous avions travaillé si dur que nous en avions oublié les heures et les jours. Nous n'avions pas beaucoup de temps pour nous détendre, alors dès que nous avions du temps libre, on passait généralement du temps ensemble à dormir dans notre chambre, puis on se réveillait l'un à côté de l'autre le lendemain matin. C'est pourquoi il n'était pas étrange que je me souvienne qu'aujourd'hui était le jour de l'an.

"Bonne année... Guitare." Solo murmura à mon oreille. Quand je levai les yeux, il pressa doucement ses lèvres sur mon nez et mon front avant de sourire, "Merci pour ces dernières années."

"..."

"Et chaque année à partir de maintenant."

"Moi aussi."

Notre nouvel an n'était qu'un jour normal.

Les jours où nous nous aimions allaient.. augmenter... et continueraient à augmenter chaque jour.

Et c'était comme une inspiration...

Qui ne changerait jamais.


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