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Cutie Pie - Bientôt Supprimé
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Quatre Ans, Mais Veut Déjà Dominer Le Monde
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Le Titre
Mer 24 Juil 2024 - 12:48
Cutie Pie
Ecrit Par Bambam



Carte D'identité

Pays D'origine : Thailande

Traduction : Johanne & Néphély
Correction :Amelyma

Nombre De Chapitres : 32 chapitres

Status : Terminé

Soutenir L'auteur : MEB


Résumé

Kuea Keerati est fiancé à Gilayn Wang. L'aîné et le jeune homme sont tout simplement faits l’un pour l’autre. Le plus beau et le plus magnifique mariage du pays aura certainement lieu dans quelques années... Si seulement. Mais ses efforts pour être un bon parti pour Hia-Lian et son amour fidèle pour lui... ont été récompensés par le rejet de Hia-Lian !

Quand Kuea a dit qu'il voulait être avec Hia-Lian pour toujours, ce dernier a pu l'accepter. Quand Kuea a demandé si Hia-Lian voulait l'épouser, il était d'accord. Mais si Kuea demande si Hia-Lian l'aime... Hia-Lian ne pense pas que ce soit le cas.

Bien que malheureux, Kuea choisit de ne plus supporter ce type cruel. Il a décidé d'annuler les fiançailles, mais Hia-Lian refuse de coopérer et insiste pour qu'ils se marient et vivent ensemble ! Que veux-tu exactement, Hia-Lian, hein  ?

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Johanne
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Ven 6 Sep 2024 - 22:00



Prologue
Gilayn Wang est fiancé à Kuea Keerati, comme l'ont décidé leurs familles. La lignée de la famille Keerati est issue d'une maison noble ancienne, ce qui lui a permis de posséder de nombreuses propriétés, notamment des entreprises d'exportation de soie et des marques de vêtements thaïlandaises.

Quant aux Wang, leur ancêtre chinois a fui la guerre vers la Thaïlande par bateau et a travaillé dans une boutique de soie appartenant aux Keerati. Son assiduité lui a valu la confiance de la famille Keerati, qui a fini par le promouvoir au poste de directeur, prenant en charge les succursales commerciales dans toute la Thaïlande. Un jour, il a épousé la fille du propriétaire de la fabrique de glace et a démissionné de la boutique de soie pour reprendre l'entreprise familiale de sa femme, en s'installant à Bangkok.

Les fiançailles entre les Keerati et les Wang se sont établies car Maître Keerati adorait toujours son ancien employé. Lorsque les Wang ont souffert financièrement pour avoir décidé de gérer l'importation et l'exportation de boissons, ils se sont tournés vers les Keerati pour emprunter des dizaines de millions de bahts.

Maître Keerati a demandé que leurs descendants soient mariés, vu que les Wang avaient un fils de deux ans qui trottait dans son manoir.

— La physionomie de Lian semble correcte. Considérez cet argent comme un contrat de fiançailles pour mon petit-enfant.

— Mais la jeune femme ne s'est même pas encore mariée…

Maître Keerati avait une fille qui entretenait une relation avec un ambassadeur prometteur. Ils avaient récemment choisi la date propice pour leur cérémonie de mariage l'année prochaine.

— Ne vous inquiétez pas. J'en aurai un à l'avenir. Lian sera un grand garçon d'ici là. Je lui confierai mon petit-enfant.

Le petit Lian, ou Gilayn, âgé de deux ans, ne comprenait pas ce que les adultes voulaient dire, mais il a hoché la tête à la mention de son nom.

— Vous êtes si gentils avec nous que je ne sais pas comment vous le rendre.

— Vous êtes les seuls en qui je peux avoir confiance. Ma fille va probablement suivre son mari dans un pays étranger, et nos affaires ne sont pas aussi florissantes qu'à l'époque. Les temps changent. Les gens ne portent plus de soie. Les Keerati pourraient se retrouver sans rien dans un avenir proche. Notre famille a besoin de pouvoir compter sur vous quand ce moment viendra. Gardez cet argent pour mon petit-enfant.

— Maître, je ne peux pas accepter cela. Nous devrions faire un contrat écrit, faisant des Keerati mes associés officiels. Et Lian sera marié à votre petit-enfant.

— Ha... Si c'est ce que vous voulez.

Après avoir scellé le contrat, l'entreprise des Wang s'est rapidement développée et est devenue la société de boissons "Gilayn". Ils ont importé des boissons gazeuses et ont lancé leur propre brasserie, ce qui leur a permis de devenir les meilleurs fondateurs d'entreprise de la société.

Pendant ce temps, plusieurs succursales des magasins des Keerati ont été fermées jusqu'à ce qu'il ne reste plus que la succursale principale dans le centre commercial de la vieille ville de Bangkok. Son précieux petit-fils est né pendant le ralentissement des affaires des Keerati.

Kuea Keerati, le bébé rose, était bercé dans les bras de l'épouse de l'ambassadeur prometteur en poste en Suède. Elle avait demandé à mettre au monde son enfant dans son pays natal car le temps en Europe était insupportablement glacial.

— Lian… regarde-le.

Kewalin Keerati était au courant du contrat de fiançailles passé par son père et l'ancien manager, en qui elle avait autant confiance que son père. Elle considérait Lian comme son propre enfant.

Gilayn Wang, ou Lian, âgé de sept ans, était un petit garçon sino-thaïlandais à la peau plutôt foncée venant du côté de sa mère thaïlandaise. Il pinçait les lèvres d'un air de défi, copiant parfaitement les manières solennelles de son père.

— Il…

Ses yeux vifs se sont fixés sur le bébé rose enveloppé dans un tissu blanc, seul son visage était visible..... Il était aussi petit qu'un chaton de gouttière tout juste né à l’arrière de la brasserie. Ses yeux étaient fermés de la même façon, et sa bouche était aussi petite. Le chaton était plus poilu, cependant. Le bébé avait l'air plus doux, comme de la pâte.

— Il s'appelle Kuea. Nu-Kuea(1)… Lian, prends soin de lui à partir de maintenant.

— Il doit être un bon garçon pour moi.

Lian détestait les bébés. Les enfants des employés de sa famille pleurnichaient toujours de manière agaçante. Seuls les gens faibles pleurent. Lian est fort. Lian ne pleure pas. Le bébé ne doit pas pleurer non plus. Mais il est si petit... Pleurer un peu serait acceptable. Mais il a intérêt à se taire quand Lian lui dit de le faire. Ne fais pas de bêtises.

— Si tu l'aimes, je suis sûre qu'il sera un bon garçon pour toi.

— Je m'occuperai de lui.

Je peux élever un chaton. Je devrais pouvoir m'occuper de Kuea aussi. Il est seulement un peu plus grand qu'un chaton.


Gilayn et Kuea forment un couple idéal.

Kuea Keerati, âgé de vingt ans, est à la hauteur de sa noble lignée. On dit que, selon le testament, les biens de la famille seront transmis à l'héritier du même nom, c’est pourquoi il utilise le nom de famille de sa mère. Il est aussi le fils unique d'un ambassadeur prometteur. Il est bien élevé, poli, et aimé par les anciens. Sa voix est douce et mélodieuse lorsqu'il échange des mots avec son charmant fiancé, aussi claire que le son d’une cloche.

Gilayn, vingt-sept ans, est aussi beau qu'un acteur de Hong Kong. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Ses yeux vifs se posent avec tendresse sur le jeune homme, sa grande main tenant celle de Kuea. Il marche un peu devant, faisant attention à chaque pas. Il parle plutôt sèchement, car il a été élevé dans une famille chinoise. Cependant, sa voix est toujours douce lorsqu'il parle à son jeune fiancé.

Lorsqu'ils sont côte à côte, l'homme plus âgé et le plus jeune se complètent comme personne. On dit que lorsque Kuea Keerati aura obtenu son diplôme, les deux familles uniront leurs maisons. Les Keerati possèdent plusieurs grandes terres tandis que les affaires des Wang prospèrent de jour en jour.

Le plus beau et le plus magnifique mariage du pays aura certainement lieu dans quelques années... Si seulement.

Kuea Keerati a envie de pleurer, de crier, et de foncer pour secouer la tête du grand homme appuyé contre son bureau, l'air totalement imperturbable. En ce moment, Hia-Lian(2) n'est pas différent d'un étranger.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

Dix points pour sa tentative de contrôler sa voix qui tremble. Kuea garde son ton doux et mielleux, parlant poliment à l'homme plus âgé, comme toujours. Il devrait lui cracher des jurons... mais ce n'est pas considéré comme bien élevé.

Kuea Keerati, le fils d'un ambassadeur, le parfait fiancé, ne perdra pas son sang-froid !

— Je l'ai dit clairement. Pourquoi me le redemander ?

— Je ne comprends pas.

— Tu ne comprends pas ou tu ne veux pas comprendre ?

Il tourne finalement son visage séduisant mais froid vers Kuea Keerati, sa grande main saisissant un verre d'alcool de luxe pour le siroter, laissant le silence s'installer une fois de plus dans son bureau.

— Nous ne sommes pas amoureux ?

— Je pense que tu ne comprends pas bien.

— Mais tu as promis d'être avec moi pour toujours.

— C'est vrai.

Hia-Lian hoche la tête, sans nier.

— Tu as promis de me demander en mariage.

— Oui, et je le ferai.

— Mais quand je t'ai demandé si tu m'aimais…

— Quand tu as dit que tu voulais être avec moi pour toujours, j'ai pu l'accepter. Quand tu as demandé si je voulais t'épouser, j'étais d'accord. Mais si tu me demandes si je t'aime… Je ne pense pas que je t'aime.

— Tu…

Des tonnes de questions envahissent son esprit. Il reste bouche bée devant la façon dont Hia-Lian hausse les épaules comme si c'était inévitable. Pourquoi est-il si méchant ?

— Être ensemble et se marier n'ont rien à voir avec l'amour… Si c'était le cas, nous n'aurions pas été ensemble aussi longtemps. S'il te plaît, va-t'en. J'ai du travail à faire. Je vais envoyer quelqu'un pour te ramener chez toi.

Oui… Kuea a compris tout ce qu'il a dit, chaque mot, chaque signification de ses paroles. Cela signifie qu'il n'a jamais aimé Kuea, c'est tout. Ses efforts pendant toutes ces années pour être l'amoureux de Hia-Lian… semblent futiles.

— C'est bon. Je peux rentrer tout seul.

— Il est tard. Tante Kew me le reprocherait.

— Mère est en Autriche. Elle ne le saura pas.

— Ne fais pas l'idiot.

— Je ne fais pas l'idiot. Je ne sais pas comment faire. Mais j'ai compris que je ne devais plus te déranger. Je t'ai fait perdre ton temps toutes ces années. En plus, je suis un homme. Ce n'est pas grave de rentrer chez moi tout seul. Pour les fiançailles, je parlerai à ma mère. C'est tout ? Je vais prendre congé maintenant.

— Nu-Kuea, ne me mets pas en colère.

— C'est étrange. Chacune de mes actions t'irrite soudainement. Tu te mets même en colère juste parce que je veux rentrer seul chez moi.

Kuea Keerati, à sa grande surprise, peut encore arborer un sourire. Il sourit comme si l'expression exaspérée de Hia-Lian était fausse, et que son regard brûlant était aussi doux que du miel en mai... Ha.

— A propos des fiançailles, je vais m'en occuper. Pas besoin de les rompre. Nous pouvons juste vivre séparément.

— Tu n'es pas le seul dans cet arrangement. C'est notre problème à tous les deux. Que ça te plaise ou non, j'ai le droit de décider aussi. Je souhaite rompre les fiançailles.

Il ricane.

— Tu es vraiment unique, Nu-Kuea.

Hia-Lian est furieux, ce qui est rare. Mais Kuea est tout aussi furieux, à tel point qu'il tremble et doit enfoncer ses ongles dans sa peau pour réprimer sa déception et son chagrin… Kuea ne perdra pas contre lui !

— Prépare une bonne excuse pour répondre à la raison pour laquelle je voudrais que les fiançailles soient annulées.

— Qu'est-ce qu'il y a de si difficile ? Je peux simplement leur dire que je veux épouser une personne, pas une poupée.

Kuea sait bien que Hia-Lian est un homme bourru. Il gronde toujours ses employés, mais il ne s'est jamais adressé à Kuea de cette façon. Alors c'est le vrai visage de Gilayn Wang ?!

— Je suis si mignon à tes yeux ?

— Poupée Annabelle.

Un sourire malicieux sur le visage de Hia-Lian ne fait que jeter de l'huile sur le feu. Kuea jure que s'il tenait quelque chose dans sa main, ça atterrirait sur la tête de Hia-Lian à coup sûr. Mais Kuea Keerati reste Kuea Keerati. Il tient à sa fierté plus qu’à tout autre chose.

— Je n'ai plus envie de te parler. Je vais te laisser. Au revoir.

La silhouette grande et mince tourne sur elle-même et s'éloigne, et l'homme derrière lui crie au-dessus de sa tête.

— Qui que soit la personne disponible, ramenez Kuea chez lui. Et tu ferais mieux de ne pas avoir peur des fantômes.

Tu n'es pas un fiancé. Tu es un enculé ! Hia-Lian, fils de pute !

Notes :
1/ "Nu" est un mot utilisé pour s'adresser à des personnes plus jeunes.
2/ "Hia" est un mot utilisé par les Thaïlandais d'origine chinoise ou les Chinois vivant en Thaïlande pour s'adresser à un autre homme plus âgé qu'eux et dont ils sont proches.

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Chapitre 1
Kuea Keerati
Kuea Keerati est fiancé à Gilayn Wang depuis le jour de sa naissance.

Hia-Lian a été présent à chaque étape de sa vie. Comme les deux familles entretenaient de bonnes relations, il était habituel qu'elles se rendent mutuellement visite. Le père de Kuea, l'ambassadeur, se déplaçait régulièrement d'un pays à l'autre pour travailler. Kuea étudiait dans un ancien pensionnat en Angleterre, il n'avait donc le temps de voir Hia-Lian que pendant les vacances scolaires, lorsqu'il rentrait en Thaïlande. Lorsque Kuea a été prêt à entrer à l'université, les anciens ont pensé que c'était une excellente occasion pour Kuea et Hia-Lian d'apprendre à mieux se connaître. Hia-Lian n'avait aucun problème avec cette idée, et Kuea l'avait toujours attendue. Il était retourné en Thaïlande de façon permanente en se réjouissant.

Hia-Lian a sept ans de plus que lui. L'impression que Kuea avait de lui était celle d'un héros. Hia-Lian jouait avec lui. Hia-Lian lui avait appris à faire du vélo. Hia-Lian l'avait aidé à faire ses devoirs. Hia-Lian était allé le chercher à l'école. Hia-Lian l'emmenait dans des endroits différents. Tout le monde disait que Hia-Lian était un fiancé incroyable, que Hia-Lian était beau, que Hia-Lian était le jeune héritier célèbre d'une entreprise prospère et que Kuea avait une vie enviable parce que la gentillesse de Gilayn lui appartenait.

Pensant la même chose, Kuea a essayé de tout faire pour que Hia-Lian l'aime. Il voulait être son bon garçon. Il voulait être quelqu'un de convenable. Il souhaitait que personne ne dise qu'Hia-Lian n'avait pas de chance de lui être fiancé.

Nous serions un couple idéal, le plus beau des couples, des partenaires de vie parfaits !

Malgré cela, les étapes et le processus pour devenir le partenaire idéal de Hia-Lian n'avaient pas été faciles. Gilayn Wang n'est pas un gentil garçon. Il est grincheux, déteste le rejet et est un bourreau de travail. Le travail est sa priorité. Quand Hia-Lian était un feu, Kuea devait être de l'eau, même si parfois l'eau bouillait et fumait comme une bouilloire.

Pour être avec Hia-Lian, il devait se comporter comme le premier rôle féminin d'un feuilleton, et non comme une série moderne où le premier rôle est une femme active. Il fallait que ce soit un drame d'époque où la femme principale est bien élevée et gracieuse.

La personne qui possède ces caractéristiques de nos jours est sa mère. Lady Kewalin Keerati est une petite femme, douce, courtoise, ayant tous les charmes féminins.

Bien qu'il soit le fils de sa mère, Kuea n'a pas une apparence impressionnante. Kuea ne possède aucun trait adorable. Si c'était le cas, les filles auraient laissé des commentaires sur la page Cute Boy disant que Kuea était beau, avait un sourire d'enfer et semblait chaleureux. Elles se seraient intéressées à lui. Kuea espérait que Hia-Lian ne se soucierait pas trop de sa vie à l'université.

De plus, Kuea mesure 1 mètre 73, ce n'est pas un homme mignon et petit à chérir. Il est comme les autres hommes de nos jours, avec de longues jambes et une grande silhouette. Heureusement, ce n'est pas un gros problème puisque Hia-Lian mesure 1 mètre 82 et est musclé par tous ses exercices. Même si Kuea est grand, il aurait l'air petit par rapport à Hia-Lian.

Ensuite, il semble y avoir un malentendu sur le fait que Kuea Keerati est une personne à tout faire comme Lady Kewalin. L'épouse de l'ambassadeur est à la tête du club des épouses d'ambassadeurs, qui compte de nombreuses femmes de la classe supérieure parmi ses membres. Sa mère joue toujours un rôle majeur dans la gestion des stands lors des cérémonies religieuses et des événements caritatifs, comme la foire de la Croix-Rouge.

Kuea lui donne généralement un coup de main. Mais… aider sa mère et le faire lui-même sont deux choses différentes ! Et il ne le fait que pour son image. En vérité, Kuea Keerati est une tête brûlée et méprise le travail manuel. Sa mère a essayé de lui apprendre d'innombrables fois et a abandonné, acceptant le fait que son fils ne pourrait jamais le faire. Tous les desserts qu'il offre à Hia-Lian ont été faits par sa mère. Il se souvient de chaque activité manuelle qu'elle lui a enseignée, mais ne les maîtrise jamais. Kuea a étudié à l'étranger, donc personne n'a passé assez de temps avec lui pour savoir que ce n'est pas son style de vie !

Cette question n'est pas non plus très problématique. Hia-Lian ne montre jamais le désir de goûter sa nourriture ou de recevoir des écharpes faites à la main par son amant. Hia-Lian ne semble jamais intéressé malgré les cadeaux que Kuea lui offre à chaque occasion. Sa mère faisait des cadeaux pour Hia-Lian par habitude, même avant la naissance de Kuea. La différence est que maintenant, c'est Kuea qui les livre. C'est pourquoi Hia-Lian n'est pas particulièrement enthousiaste à ce sujet… au grand soulagement de Kuea.

Enfin, Kuea Keerati s'habille élégamment et se comporte bien en tant que descendant de la famille noble et fils de l'ambassadeur. Il porte une tenue décontractée pour ressembler à son père comme un homme britannique, avec une chemise courte de couleur claire sous un gilet à manches courtes, en mettant soit une cravate soit un nœud papillon, avec un pantalon et des chaussures en cuir. Il choisit intentionnellement des tons douillets et plutôt girly pour contraster avec les costumes sombres habituels de Hia-Lian. Cette différence le fait ressembler à son adorable fiancé aux yeux des autres.

En vérité, Kuea Keerati déteste ces vêtements ! Pourquoi porter plusieurs couches par cette chaleur ? Cela ne convient pas du tout au climat de la Thaïlande. De plus, les teintes claires sont peu pratiques car elles se tachent facilement. Lorsqu'il a cours, Kuea Keerati préfère porter une chemise d'atelier bleu marine, un jean et des baskets, ce qui, selon Hia-Lian, est l'uniforme des étudiants en ingénierie. Après tout, Kuea Keerati, le fiancé parfait, se spécialise dans l'ingénierie informatique et étudie dans une salle propre et climatisée… Si seulement.

Kuea Keerati est un étudiant en ingénierie automobile, en fait un mécanicien, mais il le cache à Hia-Lian. Kuea ne rencontre jamais Hia-Lian les jours où il a des projets parce que son visage serait dans un sale état, couvert de suie, d'huile et de bien d'autres choses.

Hia-Lian ne pourrait pas l'accepter s'il trouvait Kuea allongé sur un chariot glissant sous une voiture, la main droite tenant un tournevis, une clé à molette entre les lèvres et un gros clou enfoncé derrière l'oreille.

Hia-Lian ne doit jamais l'apprendre, quoi qu'il arrive !

En fin de compte, ses efforts sont inutiles ! Le succès est hors de portée !

Même s'il essayait d'être le fiancé parfait au point que tout le monde disait que Hia-Lian était l'homme le plus chanceux du monde et que Hia-Lian ne trouverait personne d'aussi bien que lui. Il s'était emballé. Il ne s'attendait pas à ce qu'Hia-Lian dise qu'il ne l'aimait pas.

Qu'est-ce que j'essayais de faire, bon sang ? Espèce d'enfoiré ! Kuea Keerati est dans tous ses états. Il a mal aux yeux à force de pleurer. Disparu l'adorable Nu-Kuea de Hia-Lian depuis qu'il est revenu au manoir Keerati dans la vieille ville. Il a attendu un moment après que la voiture de Hia-Lian ait disparu de sa vue, puis il a appelé un taxi Grab pour se rendre à sa maison secrète. La maison secrète est l'endroit où Kuea vit réellement. Hia-Lian ne sait pas que son Nu-Kuea ne vit jamais dans le manoir Keerati.

La maison de ville de trois étages, propriété de la famille de son père, est cachée près de la station BTS Silom (1). Le quartier est une attraction touristique car il est proche de la rivière Chao Phraya et d'Asiatique The Riverfront (2). Vous pouvez voir la grande roue de près depuis le toit.

La maison est située au fond d'une allée que seuls les deux-roues peuvent emprunter, et ce n'est pas un problème. Kuea Keerati possède une super moto d'une valeur de plus d'un million de bahts (3). Il appelle son précieux bien Chi Lin, ce qui signifie Gilayn en chinois. Il aimait tellement Hia-Lian qu'il a donné son nom à son bébé adoré !

— Kuea, calme-toi.

Trop angoissé pour rester seul et ayant besoin de se défouler, Kuea a contacté Khon Diaw qui est venu directement après avoir entendu sa voix.

— Il ne m'aime pas. Pas du tout.

— Il est peut-être stressé et a dit ces mots sans le vouloir. C'est de Hia-Lian dont nous parlons.

Khon Diaw est le seul et unique meilleur ami de Kuea Keerati, qui est au courant de ses efforts et de son immense affection pour Hia-Lian.

Lorsque Kuea a fréquenté l'ancien pensionnat en Angleterre, Khon Diaw y a également été envoyé. Ces deux garçons thaïlandais sont devenus les meilleurs amis et sont retournés étudier dans une université en Thaïlande pour des raisons différentes.

Kuea devait se préparer à épouser Gilayn Wang tandis que Khon Diaw avait des problèmes familiaux.

— Même quand il était en colère, il n'a jamais dit qu'il ne m'aimait pas. Mais j'ai oublié que quand il n'était pas en colère, il n'a jamais dit qu'il m'aimait non plus…

Kuea avale son alcool à grandes gorgées. C’est un bon buveur, ayant essayé toutes sortes d'alcools et plus encore dans les fêtes d'adolescents à l'étranger. Cela fait un moment qu'il n'a pas bu depuis son retour en Thaïlande. Le premier verre lui laisse un goût amer dans la gorge, mais il se laisse aller avec les verres suivants.

— Hia-Lian ne reviendra pas vers toi même si tu es ivre. Arrête ça.

— Même quand je veux être ivre, je dois boire à la maison parce que je ne veux pas qu'il le voit. Diaw, comment ai-je supporté ça ? J'ai grandi avec lui. Il est tout pour moi. Tout. Il est même venu en Norvège pour me rendre visite. C'était pendant mes vacances scolaires. J'ai dû rester en Norvège cette année-là parce que j'étais malade. Est-ce que je me suis emballé ? Il y est allé parce que Oncle Wang lui a dit de le faire, non ? Il a été forcé.

— Kuea, va dormir. On parlera quand tu te réveilleras et que tu auras l'esprit clair. Hia-Lian pourrait essayer de se réconcilier avec toi demain.

— Il ne le fera pas. Il ne l'a jamais fait. J'ai presque oublié pourquoi j'ai tant essayé. Si je fais une erreur et que je le contrarie, il me quittera. Il m'a déjà quitté, Diaw. Il ne reviendra pas.

Khon Diaw ne sait pas comment consoler son ami. Hia-Lian. Gilayn Wang est bien connu pour son sens de l'intimidation. Parmi les héritiers des familles de la haute société, il est l'un des plus redoutables. C'est peut-être le fait que les Wang dirigent un commerce d'alcool qui fait que Hia-Lian ressemble à un mafieux dans la vie réelle.

— Hé, qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?

— Je vais rompre les fiançailles. J'en ai assez. Je n'en peux plus, bordel. C'est épuisant, putain.

— Mais tu as dit qu'Hia-Lian ne serait pas d'accord. Pourquoi ne pas te calmer d'abord et essayer de lui parler plus tard ?

— Ce n'est pas mon problème. S'il veut tellement se marier, il peut aller épouser un pilier de pont, un poteau électrique, une poubelle à Bangkok, ou tout ce qu'il veut. Je passe à autre chose !

— Tu crois que tu peux le battre ? Sérieusement, Hia-Lian est super effrayant, tout comme Hia-Yi, ce bâtard. Ces types sont des ordures. Ils sont avides de pouvoir et grossiers.

Khon Diaw soupire, se sentant désolé pour son cher ami. Pourquoi Hia-Lian ne sait-il pas à quel point Kuea l'aime ? Comme c'est vicieux de sa part d'avoir entretenu l'espoir de Kuea.

Kuea cache tout à Hia-Lian, sauf une chose qu'il ne peut pas cacher, ses mains rugueuses, calleuses à cause du travail, comme celles d'un ouvrier. Kuea Keerati est obsédé par la batterie depuis qu'il est étudiant. Il jouait jusqu'à ce que ses doigts saignent, et a même formé un groupe scolaire à l'époque. Il possède également une chaîne YouTube présentant ses reprises de chansons, avec des centaines de milliers d'abonnés. Dans les vidéos, il ne parle ni ne salue, un masque noir couvrant la moitié de son visage. Il porte une chemise noire à manches longues et un pantalon, ainsi qu'une casquette qui lui protège la tête et les yeux. Il n'est peut-être pas célèbre en Thaïlande, mais il a reçu plusieurs propositions pour faire de la musique en Europe et a même été contacté pour des interviews. Il les a cependant toutes refusées, afin de garder son identité secrète. De plus, il a équipé sa super moto adorée tout seul. Il ne lui reste plus qu'à faire de la course, activité à laquelle il renonce pour Hia-Lian.

— Je m'y soumettrais si j'étais encore son Nu-Kuea. Mais j'ai repris mes esprits. Nu-Kuea est parti pour toujours ! Donne-moi les ciseaux.

— Les ciseaux ? Hé, tu ne peux pas te tuer. Passe à autre chose si tu veux, mais ne meurs pas.

— Je ne mets pas fin à ma vie. Tu veux bien me couper les cheveux ? Ma vue est floue.

— Couper tes cheveux ? Tu veux te couper les cheveux ?

— Oui, une coupe au rasoir. J'ai toujours voulu essayer, mais j'avais peur qu'Hia-Lian panique. Mais maintenant, je m'en fous qu'il flippe. Ce sont mes cheveux. Je peux faire ce que je veux avec. Je suis thaïlandais, et cela signifie que je suis une personne libre. Je ne serai plus son esclave ! Je couperai mes cheveux comme bon me semble !

Kuea est totalement ivre. En haletant, Khon Diaw se jette en avant pour attraper le verre qui s'échappe des mains de son ami.

— Kuea, Kuea. Merde, tu es saoul. On ira demain chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux. Je ne sais pas comment faire. Et tu pourrais préférer d'autres coiffures quand tu seras sobre.

Khon Diaw est un peu plus petit que Kuea, il ne peut donc pas le traîner sur le canapé. Il décide plutôt d'aller chercher une couverture et un oreiller à l'étage. Il n'y a rien qui ressemble à du “Nu-Kuea” dans cette maison.

La maison secrète est un bâtiment en béton brut, décoré dans des tons noirs et gris, avec quelques meubles. Au premier étage, où ils se trouvent en ce moment, outre la super moto, il y a un canapé en cuir et une télévision encastrée, avec une chaîne stéréo qui diffuse de la musique. Un studio pour enregistrer les vidéos de batterie occupe le deuxième étage, avec deux ensembles de batterie coûteux importés d'Europe placés dans les coins opposés. Le troisième étage est la chambre à coucher, et le toit sert de zone de détente. C'est la maison d'un homme. Une maison d'homme riche.

La seule chose qui ressemble à du Nu-Kuea, ce sont les cadres photos accrochés aux murs, capturant chaque moment partagé par Hia-Lian et Kuea. Nu-Kuea dans ces cadres est le descendant de la famille noble, un homme courtois avec un sourire timide dans un costume chic, complètement différent de Kuea dans une chemise tachée d'huile portant des outils et plaçant des vis et des clous derrière ses oreilles. Il regardait ces photos tout en améliorant sa super moto.

— Je vais mettre ma photo de mariage ici pour que Chi Lin puisse voir à quel point son père est beau.

Quel mec tordu. Le père de sa super-moto est un humain. De plus, le papa en question n'est même pas au courant de l'existence de son fils qui vaut un million, le fils fréquemment modifié par sa maman.

Cependant, l'intuition de Khon Diaw lui fait dire que son cher ami ne pourra jamais se débarrasser de Hia-Lian. Si Hia-Lian souhaitait annuler le mariage, il ne serait pas resté aux côtés de Kuea jusqu'à présent. Il n'aurait pas porté la coûteuse bague de fiançailles à son annulaire gauche. Il n'aurait pas emmené Kuea en rendez-vous tous les vendredis.

Gilayn Wang a toujours des plans.

Notes :
1/ BTS Silom, il s’agit d’un arrêt du train aérien de Bangkok
2/ Asiatique The Riverfront, il s’agit d’un marché proche de la rivière. Pour plus d’information https://www.bangkok.fr/asiatique-riverfront
3/ 1 million de bahts environ 27 650€

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Chapitre 2
Kirin
Kuea Keerati, l'héritier de la famille Keerati, la noble famille d'autrefois, et le fils de l'ambassadeur, fume sur le toit, les yeux rivés sur la grande roue de l'Asiatique. Ses doigts fins positionnent la cigarette entre ses lèvres, la fumée grise flottant dans le ciel matinal. Ses cheveux courts flottent dans la brise.

Bien qu'il se soit saoulé la nuit dernière, il s'est levé tôt par habitude, car il a toujours réveillé Hia-Lian. La vie du couple parfait était si heureuse. Hia-Lian était un petit ami idéal. Ils s'appelaient le matin et le soir et se disaient bonne nuit avant d'aller se coucher. Même certains soirs, lorsque Hia-Lian devait s'occuper de son pub, il appelait Kuea depuis son bureau. L'amour aveuglait Kuea et il ne reconnaissait pas la futilité de ces actions. Hia-Lian était en fait agacé et se contentait de remplir son rôle.

Le Pentagone, le pub chic d'Ekkamai-Thonglor, est ouvert depuis deux ans. Hia-Lian, en plus d'être le vice-président de l'entreprise de son père, a commencé à gérer une boîte de nuit puisque les boissons Gilayn comprennent des liqueurs, de toute façon.

Le pub de Hia-Lian est un endroit très fréquenté par les magnats, les hommes d'affaires et les célébrités du pays. Tous ont déjà visité le Pentagone, à l'exception de Kuea Keerati. Hia-Lian lui a interdit de venir au pub parce que “Nu-Kuea n'a pas encore atteint l'âge de vingt ans”.

Hia-Lian n'a jamais compris qu’il en soit mal à l’aise. Son charmant petit ami de vingt-sept ans, à la carrière stable et à l'excellente réputation dans la société, travaille dans une boîte de nuit où les célébrités s'amusent. Célébrités et mannequins s'y retrouvent. Comment pouvait-il être sûr que Hia-Lian ne le trompait pas ?

— Ha…

Le chagrin de l'amour de sa vie ne peut pas guérir du jour au lendemain. Kuea Keerati ne peut s'empêcher de sécher les cours, et il n'a pas le cœur à se rendre quelque part. Il a même recommencé à fumer après avoir arrêté pendant un an. Avant, il avait peur que Hia-Lian déteste l'odeur.

Hia-Lian l'a inspiré pour tant de choses tout au long de sa vie. Kuea l'aimait beaucoup et faisait tout pour lui. Avait-il tort d'aimer autant Hia-Lian et d'essayer d'être une bonne personne pour lui pendant tout ce temps ?

Il a enfin compris le dicton… L'amour n'est pas la récompense de la bonté.

Kuea jette la cendre brûlée dans le cendrier, laissant les larmes couler sur ses joues. Il veut arrêter de pleurer, mais il ne peut pas le faire maintenant. Il va se noyer dans la tristesse et se souvenir de ce sentiment… ainsi, il ne se remettra pas dans cet état.

Kuea Keerati ne sera plus jamais blessé par Gilayn Wang !



Kuea regarde son reflet dans le miroir et remercie son meilleur ami de ne pas lui avoir rasé la tête. Après tout, il porte son statut social sur ses épaules. Il n'y a rien à faire. Il est le fils de la Haute Dame et de l'ambassadeur. Sa mère ne pourrait pas accepter que son fils se rase le crâne. De plus, il doit assister à des soirées mondaines de la haute société, et les parents et les anciens le considèrent comme “Nu-Kuea”.

Tout ce qu'il peut faire, c'est se teindre les cheveux… en brun clair, comme il n'a jamais essayé de le faire auparavant. Le coiffeur lui coupe les cheveux derrière les oreilles en une courbe et lui coupe un peu la frange. C'est une coiffure à la mode.

— Cela vous convient-il ?

— Oui, j'aime bien mon look.

— Vous ressemblez à une idole coréenne. Je n'ai jamais pensé que vous voudriez vous relooker. Chaque fois que vous venez ici avec M. Lian, vous demandez toujours la même coiffure.

Les paroles du coiffeur font sourire Kuea. Il n'a pas l'intention de corriger le statut de leur relation. Ils sont toujours fiancés, et la procédure d'annulation des fiançailles ne sera pas facile puisque Hia-Lian n'a pas donné son accord. Hia-Lian ne le retient pas par amour. Il a juste besoin de ce statut pour éviter que les anciens ne se mêlent de ses affaires personnelles. Kuea a décidé d'y réfléchir. Il pourrait ne pas rompre les fiançailles et utiliser le statut de fiancé de Hia-Lian pour vivre comme il l'entend, afin de pouvoir faire toutes les choses qu'il n'a jamais faites.

Il laisse tomber ses beaux yeux sur la bague de fiançailles qu'il porte à l'annulaire gauche. Cette bague en argent véritable ornée de trois diamants lui a été offerte à l'âge de dix-huit ans. Lui, un étudiant anglais, a fondu en larmes lorsque Hia-Lian… la lui a simplement offerte au cours d'un repas au manoir Keerati. Pas de surprise, pas de mots doux. Hia-Lian restait Hia-Lian, et Kuea était si naïf qu'il avait inventé une excuse pour justifier l'indifférence de Hia-Lian.

Il était doué pour se tromper lui-même.



— Hey.

— Hey, Jay.

La prochaine destination est une boîte de nuit en ville, située dans le même quartier que le Pentagone de Hia-Lian. La boîte de nuit se trouve sur le toit d'un petit bâtiment, avec un espace extérieur pour se détendre et un espace intérieur pour les clients qui aiment la musique indie rock. Kuea y joue de la batterie.

Gemini Miler est le propriétaire britannico-espagnol de cette boîte de nuit. Il a eu du mal à croire qu'un homme de l'autre bout du monde puisse reconnaître un mystérieux batteur sur YouTube. Kuea a joué de la batterie à la place du musicien qu'il connaissait, et Jay a immédiatement foncé vers lui.

— Je sais que tu es Kirin, le batteur masqué de YouTube. Je me souviens de tes techniques et de la façon dont tu fais tourner les baguettes. J'ai regardé tes vidéos plus d'un million de fois pendant des années. Ne le nie pas. C'est quoi ce bordel ? Tu n'es qu'un Thaïlandais à l'air innocent !

Kuea a baptisé sa chaîne “Kirin”… La version japonaise de “Gilayn” est plus facile à prononcer pour les étrangers. Bien plus facile que Gilayn ou Chi Lin. Il a même baptisé sa chaîne secrète du nom de Hia-Lian… Pourquoi était-il si enthousiaste ?

— Laisse-moi faire une sieste.

— Tu es venu ici à une heure de l'après-midi ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Et pourquoi cette couleur de cheveux ? Ça ne correspond pas à ton image de bon garçon.

Jay agite un sourcil effronté derrière le comptoir du bar. Ignorant son patron et son ami plus âgé que lui, Kuea s'installe sur le canapé en cuir noir devant la scène, les jambes croisées sur l'accoudoir, exhibant ses chaussures en cuir.

— Pourquoi tu ne réponds pas à mes questions, petit ?

— Tais-toi !

Il fait un doigt d'honneur à son patron et ferme les yeux. Jay continue de jacasser jusqu'à ce que Kuea enlève sa veste en cuir pour se couvrir le visage, gardant sa chemise blanche sans manche trop grande.

C'est une autre de ses précieuses cachettes où Kuea peut être lui-même. Il est impossible que Hia-Lian soit au courant de cet endroit, car c'est totalement différent de son Pentagone. Il ne peut même pas être considéré comme son concurrent.

— Petit, tu as dormi pendant plus d'une heure. Lève-toi et balaie le sol.

L'odeur du tabac se rapproche, faisant sursauter Kuea. Jay est un homme de trente-cinq ans dont le mode de vie ne correspond pas à son âge. Il préfère le tabac local aux cigarettes et aime le rhum illicite bien qu'il soit propriétaire d'une boîte de nuit.

— Tu as une cigarette ?

— Je croyais que tu avais arrêté.

— Je peux recommencer.

— La deuxième fois sera plus difficile que la première… L'amour aussi.

Kuea secoue la tête devant ces yeux bleus joyeux. Jay est un homme charmant, mais Kuea ne le voit pas de cette façon. Jay ressemble à un oiseau qui vole sans but et ne se pose jamais trop longtemps sur une branche. Il va et vient, contrairement à Hia-Lian… Hia-Lian est stable.

Un étudiant dans un pensionnat loin de chez lui était exceptionnellement seul, alors Hia-Lian s'est assuré une victoire absolue. Il a tout gagné, alors que Kuea… a perdu par faiblesse.

— Un célibataire de ton âge connaît l'amour ? Où est ma cigarette ?

— Je n'ai que du tabac. Tu veux essayer ? C'est incroyable.

— Ha… Très bien. Mais n'ajoute pas de mauvaises herbes. Je ne fume pas de cannabis.

Jay s'esclaffe.

— Je n'ai pas ce genre de choses. Et même si j'en avais, je ne te laisserais pas en avoir. Je ne partage pas les bonnes choses, tu sais.

Kuea Keerati se détend avec la fumée du tabac. Fumer à nouveau après avoir arrêté fait naître en lui le goût sucré de la nostalgie. C'est comme si les nuages de fumée grondaient, l'accusant de les avoir négligés. Pourquoi a-t-il arrêté ? Pour qui ? Qu'est-ce que cela lui a apporté ? Il n'a rien gagné au bout du compte.

— Bon sang, tu ressembles à un homme mort après avoir pris du tabac à rouler. Laisse-moi deviner. Un chagrin d'amour ?

— Ouais… C'est si évident que ça ?

— Les garçons de ton âge sont tourmentés par peu de choses. Qu'est-ce qui s'est passé ? Ce mec de Hong Kong t'a largué ? Bon débarras. Il a l'air d'un con.

— Tu as déjà essayé d'arrêter de traiter quelqu'un d'abruti pour une fois dans ta vie ? Hia-Lian est gentil à sa façon.

— Il l'est, mais tu ne l'es pas.

Kuea saisit le balai que Jay lui lance. Son visage étranger lui fait signe de commencer à nettoyer. Même si ce n'est pas son travail, il doit travailler pour payer le tabac.

— Seuls les moines sont plus gentils que moi.

— Qui a dit que les moines étaient gentils ? Tu as demandé au mec s'il aimait les moines ?

— Est-ce que c'est si mal d'être gentil ?

— Les gens gentils sont désagréables. Penses-y. Qui ferait un câlin à un moine en regardant la télé ? Qui inviterait un moine à un rendez-vous galant ? Qui emmènerait un moine boire un verre ou prendre un repas ? Qui…

— Arrête, ou tu vas pourrir en enfer. Qu'est-ce que c'est que ces scénarios ?

— Tu vois ? Les moines sont inaccessibles. De plus, tu te comportes comme un garçon parfait. Dans ce monde, la perfection n'a pas de dimension. Elle n'est pas intéressante. Elle appartient à l'étagère sacrée. Pour lui, tu es ennuyeux.

— Ne pense pas à sa place. Je lui demandais tout le temps s'il aimait ceci ou cela, et il disait que oui. Quand il n'aimait pas, il le disait. Qui se comporterait comme un moine tout le temps ?

— Est-ce qu'il t'a déjà embrassé ?

— Q… Quoi ?!

— Vous avez baisé ?

— Qu'est-ce que c'est que cette question ?!

Le visage de Kuea Keerati s'échauffe. Même Khon Diaw n'a jamais abordé des sujets aussi personnels. Et pourtant, Jay demande tous les détails : Vous avez essayé la levrette ? La position debout et le portage ? Et cette position ? Et cette position ? Kuea doit lui donner un coup de balai pour le faire taire.

— Petit, ces questions sont importantes. Ce mec est un adulte, pas un enfant de maternelle. Les hommes comme nous doivent relâcher leur tension sexuelle en se masturbant ou en faisant l'amour avec des partenaires. S'il ne le fait pas avec toi… alors être moine n'est pas une bonne idée. Il ne veut pas te toucher. En clair, il n'a pas envie de faire de toi sa femme. Tu n'es qu'une poupée affichée. Aucune personne saine d'esprit ne serait excitée par une poupée, à moins qu'il ne s'agisse d'une poupée sexuelle.

Le mot “poupée” stoppe net Kuea Keerati… Quand Jay parle d'une poupée, est-ce qu'il l'entend de la même façon que Hia-Lian… ? Hia-Lian veut épouser une personne, pas une poupée.

— En quoi ça va arranger les choses ? Il ne m'aime pas.

— Ne répète pas ton erreur quand tu trouveras quelqu'un d'autre. Sois toi-même. Tu n'as qu'une vie. Ne la consacre pas à quelqu'un d'autre. Arrête d'être une poupée. Ça ne sert à rien d'être gentil. Sois un con. Crois-moi, c'est amusant.

— Je ne peux pas trouver quelqu'un d'autre pour l'instant. Je n'ai pas rompu les fiançailles.

— Pourquoi tu ne peux pas ? Tu crois que ce mec n'a jamais eu de relation avec quelqu'un d'autre ?

Kuea n'a qu'une seule réponse… Il est impossible que Hia-Lian ne l'ait jamais trompé. Il ne peut pas le nier maintenant qu'il y pense. Hia-Lian ne l'a jamais embrassé et ne s'est jamais rapproché de lui. Kuea est trop ennuyeux pour qu'il fasse une tentative. De plus, Hia-Lian est dans la force de l'âge. Il est séduisant et a un emploi stable. Il est également beau et riche. Pourquoi Hia-Lian préserverait-il son corps pour Kuea alors qu'il ne l'aime pas ?

— Et comme je ne peux rien arranger, je devrais être un fiancé de merde ?

— Oui, et puis quoi ?

— Je vais le rendre fou jusqu'à ce qu'il perde complètement la tête. Je m'en prendrai à ses amants secrets et j'insisterai pour l'épouser, puis je me défilerai le jour du mariage. Il sera tellement humilié qu'il voudra aller se cacher. Et je ferai une présentation de cinq minutes sur la façon dont il est vulgaire. Ça va être un choc !

— Pour quoi faire ?

— Pour le faire payer. J'ai perdu vingt ans de ma vie pour lui. Je ne peux pas le laisser satisfaire ses désirs si facilement. Il aurait dû me parler de ses sentiments dès le début. Pourquoi il l'a caché ?

— Et si le résultat n'est pas aussi satisfaisant que tu l'espérais ? Et si tu n'arrives toujours pas à l'oublier ? Et si vous restez à jamais des étrangers, même pas des connaissances ? C'est une situation dans laquelle tout le monde est perdant.

— Je m'en fiche. Si je brûle, il brûle avec moi.

— Tu es sûr ?

— A ce stade, je ne veux plus rien avoir à faire avec lui.

C'est juste un divertissement avant qu'on ne devienne des étrangers. On ferait mieux de se détester. Comme ça, on n'aura pas à garder nos masques pour le reste de notre vie comme si rien ne s'était passé. Il n'aura pas à voir Hia-Lian s'installer avec quelqu'un d'autre ou aimer quelqu'un d'autre.

— Ha… Pourquoi tu pleures encore, petit ? Tu as mis au point un plan aussi vicieux alors que tu n'es qu'un pleurnichard. Allez, frappe la batterie aussi fort que tu veux ce soir, jusqu'à ce que tu casses les baguettes et que tu aies mal aux mains. Ensuite, je te donnerai de l'alcool gratuit.

— Hic… Ça craint, putain.

Jay pose sa main sur les cheveux bruns de Kuea et le prend dans ses bras. Ils se connaissent depuis plus d'un an, et il a écouté l'histoire d'amour naïve de Kuea pendant plus d'un an. Malgré tout, les yeux pétillants et pleins de vie de Kuea étaient remplis de bonheur. Il était heureux même s'il n'avait jamais été lui-même.

Jay n'a jamais compris la relation particulière de ce gamin avec son fiancé. Gilayn Wang est célèbre parmi les fondateurs de boîtes de nuit pour le succès exceptionnel du Pentagone.

La relation entre Gilayn Wang et Kuea Keerati n'est un secret pour personne. L'homme riche et son fiancé issu d'une famille noble. Même Gemini, qui ne s'intéresse pas à ce genre de choses, en avait entendu parler. Il a même involontairement embauché le fiancé de la famille noble pour travailler dans sa boîte de nuit.

Jay a une question qu'il ne posera jamais à ce gamin. C'est un étranger. Il ne devrait pas se mêler des affaires des autres. La question est…

Quelqu'un sait-il que Gilayn Wang fréquente cet endroit depuis cinq ans ? Avant même que Kuea ne revienne d'Angleterre, et bien sûr… avant qu'il n'ouvre le Pentagone.

Qui aurait pu penser que le propriétaire de ce célèbre pub serait un amateur de musique indie rock ? Avant que Jay ne reconnaisse la complexité de leur relation, avant qu'il ne découvre l'identité de son client régulier, et avant qu'il ne connaisse le nom de famille du mystérieux batteur, la situation… était déjà devenue incontrôlable. Il n'y a rien à faire. Sa devise est de ne pas mettre son nez dans les affaires des autres. Comment aurait-il pu le savoir ?

De plus, Gilayn Wang vient ici pour voir ce gamin jouer de la batterie tous les soirs !


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:01



Chapitre 3
Gilayn Wang
Kuea Keerati s'est encore déchaîné. Le concert se termine après qu'il ait cassé deux jeux de baguettes. Le chanteur et les autres musiciens sont rentrés chez eux, mais Kuea reste ici. Gemini lui offre des boissons gratuites, comme il le lui avait promis, et ordonne à ses employés de sortir tous les alcools. Kuea est tellement ivre qu'il ne voit plus clair. Il s'enivre probablement plus vite parce que c'est déjà la deuxième nuit. Versez les boissons et il les avalera toutes. Les paroles de Jay deviennent indéchiffrables et Kuea rit sans savoir ce qui est drôle. Soudain, un homme s'avance vers leur table alors qu'il n'arrive plus à se tenir droit. Avant que sa tête ne heurte la table, une main se glisse sous son menton et plaque sa tête contre le corps de quelqu'un. Mais qui donc ?

— Rentre avec moi.

Qui est-ce ? C'est Hia-Lian ? C'est Hia-Lian, ce fils de pute ?

— Emmène le gamin. Rentrez chez vous. Shoo !

Jay veut qu'il parte avec Hia-Lian ? Attendez, il ne partira pas. Il n'est pas encore ivre.

— Je ne pars pas. Vous êtes qui, bordel ? Ne me touchez pas. Je n'aime pas ça.

— Ne joue pas la comédie, Nu-Kuea. Lève-toi !

— Vous êtes mon mari pour me donner des ordres comme ça ? Lâchez-moi. Jay, donne-moi un autre verre.

— Ça suffit, ou tu vas te cogner la tête et tomber raide mort dans mon club. Va avec ton Lian. Dépêche-toi. Je ferme.

Mais il n'est pas ivre. Pourquoi Jay le chasse-t-il ? Il a dit qu'il le ferait boire. Pourquoi a-t-il menti ? Pourquoi tout le monde ment ? Une personne continue de le tirer, il s'énerve et finit par céder, la suivant. Kuea ne sait même pas de qui il s'agit. Les lumières de la boîte de nuit sont trop vives, et ses jambes cèdent avant qu'ils n'atteignent l'ascenseur.

— Kuea !

— Hia... Hia-Lian ?

Pourquoi Hia-Lian est-il ici ? C'est impossible. Hia-Lian le soutient. Une partie de son cœur dit que l'homme devant lui est Hia-Lian, mais son cerveau s'y oppose. Hia-Lian ne se comporterait pas ainsi. Kuea essaie de se ressaisir et louche sur cet homme... Non, ce n'est pas Hia-Lian.

Cet homme ne ressemble pas à Hia-Lian. Celui-ci porte toujours un costume, ses cheveux sont gominés comme ceux d'un mafieux de Hong Kong, son expression est intimidante. Cet homme arbore la même expression, mais ses cheveux sont en désordre. Il porte une chemise graphique, un jean noir déchiré et des chaussures montantes, mais surtout, il a une légère barbe sur le menton. Non... Ce n'est pas Hia-Lian. Il n'oublierait jamais de se raser. C'est juste un homme qui lui ressemble étrangement.

— Faux Hia-Lian, laissez-moi partir. Je ne viens pas avec vous.

— Reste tranquille, Nu-Kuea. Ne me pousse pas.

Kuea sanglote.

— Ne m'appellez pas Nu-Kuea. Seul Hia-Lian peut m'appeler ainsi.

Hia-Lian lui dit souvent de choisir ses amis avec soin, car Kuea Keerati vient d'une famille riche et a un fiancé aisé. Des personnes mal intentionnées pourraient l'approcher pour lui demander de l'argent. Hia-Lian lui dit toujours que ce genre de personnes est présent partout et qu'il doit rester sur ses gardes. Ne te fie pas aux beaux parleurs. Pourquoi nous inonderaient-ils de mots doux alors que nous ne sommes même pas proches d'eux ? Et cette personne l'a même appelé Nu-Kuea. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas correct. C'est une mauvaise personne.

— Comment je dois t'appeler, alors ?

— Juste Kuea, ou... crétin, idiot, fils de pute, n'importe quoi, mais pas Nu-Kuea.

— Oh ?

Il sourit. Le sourire du faux Hia-Lian est plutôt charmant. Hia-Lian ne lui a jamais souri comme ça. Mais le sourire de cet homme n'ébranle pas son cœur. Hia-Lian est celui qu'il lui faut. Même si Hia-Lian ne l'aime pas, c'est inacceptable. Non, arrête de sourire.

— Ne souriez pas.

— Tu n'aimes pas quand je souris ?

— Oui... Je vais tomber amoureux de vous. Arrêtez de flirter.

— Tu ne veux pas tomber amoureux de Hia-Lian ?

— Non, je ne veux pas de Hia-Lian. J'en ai marre de Hia-Lian. Hia-Lian est une merde. Ne flirtez pas avec moi.

— Mais je veux flirter avec Nu-Kuea.

— Non. Ça suffit. J'ai dit, arrêtez de flirter. Hia-Lian est le seul que j'aime. Je rentre à la maison. Lâchez-moi.

— Je vais te raccompagner.

— Non. Je rentrerai tout seul. Lâchez-moi. Je vais appeler Grab.

— C'est dangereux d'y aller seul.

— C'est plus sûr que d'y aller avec vous, connard.

— Quelle impolitesse, Nu-Kuea. Tu fais une scène.

— Tu es si difficile à satisfaire. Si tu veux une personne gentille, pars ! Pourquoi tu me serres dans tes bras ? Je t'ai dit de me lâcher. Tu ne comprends pas ? Espèce de drogué ! Où est Grab ? Grab, Grab !

Kuea fouille dans sa poche pour trouver son téléphone, n'ayant aucune idée de l'endroit où il se trouve. Avant qu'il ne puisse le chercher correctement, le faux Hia-Lian l'entraîne avec lui dans l'ascenseur. Dans ce petit espace, Kuea sent la cigarette et une odeur familière de parfum... Quelle contrefaçon de grande qualité ! Très précise !

— Appelle Grab quand nous serons descendus.

— Pourquoi tu ressembles autant à Hia-Lian ? Tu essaies de me tromper ?

— Je peux ?

— Non. Hia-Lian m'a déjà trompé. Va chercher quelqu'un d'autre.

Il n'a plus la force de se débattre. Kuea Keerati a terriblement mal à la tête et ne veut plus réfléchir. L'alcool mystérieux et les liqueurs à base de plantes de Jay lui donnent la nausée. Les cigarettes qui ne lui sont pas familières lui font perdre conscience plus rapidement. Cela fait des années qu'il n'a pas été aussi ivre. Il était en Angleterre à l'époque... Kuea Keerati a été un bon garçon pendant deux ans.

— Montez, s'il vous plaît, monsieur.

Une voiture noire et brillante s'arrête devant le bâtiment. Pourquoi le conducteur est-il lui aussi une contrefaçon de haute qualité ? Il ressemble à s'y méprendre au chauffeur de Hia-Lian. Kuea interroge le faux Hia-Lian et ne reçoit pas de réponse. Lorsqu'il se déplace, le faux Hia-Lian appuie sa tête contre son épaule... Hum... l'odeur de Hia-Lian.

— Où est sa moto ?

— Le jeune maître ne l'a pas apportée, monsieur.

— D'accord.

On sort de l'ascenseur et on monte dans la voiture. La fraîcheur de l'air conditionné plonge Kuea Keerati dans un état de somnolence, mais l'alcool qu'il a dans le corps brûle et l'empêche de dormir. Il commence à marmonner du charabia.

Il dit n'importe quoi pour entendre la voix de l'homme qui lui sert de support. Cette personne ressemble à Hia-Lian... Hia-Lian quand il est gentil, le Hia-Lian qu'il connaît.

— Hé...

— Hmm... ?

— Ta main est chaude.

— Non. Ta main est gelée. Tu as froid ?

— Non... Tu as une bague. On dirait celle de Hia-Lian.

Le faux Hia-Lian porte aussi une bague de fiançailles à son annulaire gauche. S'il est ici pour le tromper, alors il a réussi. Le faux Hia-Lian est sur le point d'obtenir tout ce que possède Kuea Keerati... parce que Kuea aime la façon dont sa main chaude s'agrippe à la sienne. Il n'a que son portefeuille, mais cette personne peut le prendre. Sa carte de crédit, sa carte d'identité, sa carte d'étudiant, sa carte BTS Skytrain, sa carte de guichet automatique et son permis de conduire. Les cinq cents Bahts aussi. Prenez tout.

— Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu ouvres ton portefeuille ?

— Je vais t'acheter. Prends ça.

— Cinq cents ? Je ne vaux que cinq cents bahts ? s'esclaffe l'homme.

— Qu'y a-t-il de si drôle ? Voici ma carte de crédit. Voici ma carte de retrait. Tu peux les prendre. Je suis riche. Utilise-les pour retirer de l'argent. Ce n'est pas assez ?

— Non. Je veux la clé de ta maison.

Cet homme est plus avide que Hia-Lian. Hia-Lian ne demande jamais un centime, mais celui-ci refuse cinq cents bahts parce qu'il veut la maison. Il va ruiner Kuea qui est tombé dans son piège.

— Je n'ai pas de clé. Ma maison utilise un système numérique. Il faut un code d'accès.

— C'est quoi le code ?

— Le numéro de carte d'identité de Hia-Lian.

Il sourit à nouveau. Pourquoi ? C'est sûr d'utiliser le numéro de carte d'identité de Hia-Lian. Treize chiffres. Les voleurs ne pourront jamais le deviner, et l'alarme se déclenchera après trois erreurs. Quoi qu'il en soit, cet homme sourit beaucoup. Ses lèvres sont aussi très belles. Le faux Hia-Lian est la version pastel de Hia-Lian.

— Tu as déjà voulu m'embrasser, Hia ?

— T'embrasser ?

— Tu as déjà voulu me prendre dans tes bras ?

— Nu-Kuea...

— Tu peux ne pas me tromper... ? S'il te plaît, n’aime que moi. Si tu veux embrasser, embrasse-moi. Si tu veux prendre quelqu'un dans tes bras, prends-moi dans tes bras. Tout ce que tes amants secrets peuvent faire, je peux le faire aussi... Aime-moi juste un peu, d'accord ? Juste un peu... ça ira. Je veux que tu m'aimes. Je suis un bon garçon. Je me marierai avec toi. Hic... Je vais t'épouser ! Je vais frapper tous tes amants.

Kuea Keerati pleure encore, si fort que ses épaules se soulèvent. Quand cessera-t-il d'avoir mal ? Pourquoi cette période douloureuse est-elle si éprouvante ? Pourquoi ne peut-elle pas se terminer en un seul jour ? Elle devrait disparaître après un bon sommeil. Pourquoi cela dure-t-il si longtemps ?

— Je n'ai jamais eu personne d'autre.

Le chagrin fait disparaître le bon sens. Kuea croit que le mensonge de cet étranger appartient à Hia-Lian... Les ténèbres obscurcissent sa vision, ce qui est une bonne chose. Ainsi, Kuea peut se convaincre que cet homme est Hia-Lian, que Hia-Lian n'a jamais eu personne d'autre. Ce serait bien si le vrai Hia-Lian le rendait heureux comme ça.

Son cœur bat trop vite. Kuea se sent vaincu et faible dans l'étreinte chaleureuse autour de lui. Le nez de l'homme effleure son front et descend lentement le long de sa joue. C'est alors que son premier baiser lui est volé.

Kuea n'a jamais embrassé... Ce baiser transforme son corps en plume. Les lèvres de l'homme mordillent celles de Kuea, laissant sur le bout de sa langue le parfum de la cigarette et de l'alcool de luxe. Kuea s'agrippe à la chemise de l'homme, ne sachant que faire de ses mains.

Une infime partie de sa conscience lui dit de le repousser. C'est un étranger. Les choses sont allées trop loin. Kuea veut protester et s'en prendre à lui, mais le baiser scelle à nouveau ses lèvres. La somnolence l'envahit comme des vagues s'écrasant sur le sable, et son baiser ressemble à une tempête de vent.

— Hia...

Sa voix rauque s'échappe une fois que l'homme reprend son baiser égoïste, s'attardant près de lui. Son souffle chaud frappe la joue de Kuea, ses dents serrées, aussi bruyantes que sa respiration lourde.

Kuea lève sa main fine pour toucher le beau visage de l'homme, faisant courir ses doigts le long de la courbe de son sourcil, jusqu'à ses lèvres douces et humides. Tout ressemble à Gilayn Wang.

Kuea Keerati tombe par inadvertance sous le charme d'un inconnu qui ressemble à son fiancé.



Les lèvres de Kuea sont gonflées et engourdies par le baiser de l'homme, le plus ardent. Il a embrassé Kuea de Thong Lor à Bang Rak. La voiture s'arrête dans la rue principale car elle ne peut pas s'engager dans la ruelle étroite. L'esprit de Kuea est désorganisé, il n'arrive pas à faire la part des choses. Tout ce qu'il sait, c'est que ce type lui a demandé où il vivait... puis il l'a embrassé, sans le laisser répondre. Kuea cherche son téléphone à tâtons, ses mains tremblent si fort que l'homme lui arrache son téléphone.

— L'adresse sur Grab ? La maison ?

Kuea a épinglé l'emplacement de la maison secrète comme étant “la maison”. Avant qu'il ne puisse s'expliquer, faux Hia-Lian a pressé le doigt de Kuea sur le scanner et a jeté son téléphone au chauffeur. Puis il a de nouveau embrassé Kuea. Ses mains chaudes ont touché de nombreux endroits, drainant l'énergie de Kuea. Cet homme est doué pour les baisers, et il l'a beaucoup embrassé. Kuea est fatigué.

— Nu-Kuea, nous sommes arrivés.

Maintenant qu'il a un peu repris ses esprits, il a honte d'avoir commis cette folie. Kuea Keerati, le fils de la Haute Dame et de l'ambassadeur, le descendant de la famille noble, a embrassé un étranger. Quelle honte ! Heureusement que les faibles lumières de la rue se réfractent sur le bâtiment, Kuea ne peut voir que le menton de l'homme. S'il plissait les yeux, il verrait clairement son visage. Mais Kuea n'a aucune envie de savoir qui il est. Les choses sont déjà allées trop loin.

— Je... Je ne veux pas te connaître.

L'homme marque une pause avant d'acquiescer, suivi d'une douce moquerie. Il exprime même son mécontentement comme Hia-Lian...

— Nous resterons des étrangers.

Kuea Keerati acquiesce et sort de la voiture après que le chauffeur lui ait ouvert la portière. Trop ivre pour se tenir droit, il s'appuie contre la première maison de l'allée.

— Quelle est ta maison ?

Faux Hia-Lian sort de la voiture pour le soutenir. Il est... si gentil. Si gentil que Kuea aimerait qu'il soit Hia-Lian. Mais Hia-Lian ne pourra jamais être aussi gentil. C'est impossible.

— La troisième... La troisième.

La maison secrète n'est plus un secret. Tout devrait bien se passer, puisque cet homme est un étranger. Ce n'est pas comme si Kuea avait besoin de la garder complètement cachée. Cet endroit est juste sa zone de sécurité où il peut vivre en étant lui-même, en étant Kuea, et non Nu-Kuea. Un jour, ce ne sera plus un secret, car Nu-Kuea est en train de disparaître. Hia-Lian ne veut plus de Nu-Kuea.

— Repose-toi. Ne pense à rien.

La voiture démarre jusqu'à ce que le son disparaisse. Kuea Keerati s'assoit sur le canapé en cuir et se dit qu'il est heureux qu'il ne se soit rien passé de terrible. Il ne s'est pas laissé emporter ou n'a pas été trop désespéré pour faire quelque chose de stupide. Heureusement, l'homme l'a simplement accompagné. Heureusement, la seule chose qu'il a perdue, c'est un baiser… son premier baiser, celui qu'il avait gardé pour Hia-Lian.

Le souhait romantique d'un petit garçon d'avoir son premier baiser avec l'être aimé. Kuea l'a donné à quelqu'un d'autre... Une petite partie de son amour pour Hia-Lian lui a été enlevée. Au moins, Hia-Lian ne possède pas toutes les parties de son corps. Le premier baiser de Kuea ne lui appartient pas.



Gilayn Wang regarde le verre d'alcool dans sa résidence au-dessus du Pentagone. Il est déjà quatre heures du matin, mais il est trop perturbé pour dormir. Ses lèvres légèrement gonflées se pressent l'une contre l'autre avant qu'il ne soupire. Il croise les jambes sous le peignoir noir et s'adosse à l'élégante chaise noire de la table à manger. Ses yeux vifs sont fixés sur la photo d'un garçon en uniforme scolaire, un ballon éléphant dans le poing droit, sa main gauche tenant la main d'un garçon en bretelles, dont le grand sourire fait s'arrondir ses yeux ronds : Gilayn Wang, treize ans, et Kuea Keerati, six ans. Kuea était contrarié qu'il ne lui ait pas rendu visite pendant des jours parce qu'il était occupé avec les examens de fin d’année, alors il lui avait acheté un ballon. Lian ne sait pas pourquoi il a apporté cette photo de sa maison dans la vieille ville jusqu'à chez lui. D'ailleurs, c'est la même photo qui est accrochée au mur au-dessus de la super moto d'une valeur d'un million de dollars chez Kuea.

La maison secrète qu'il a enfin trouvée.

Les pièces de puzzle éparses que Lian a rassemblées commencent à prendre forme. Il reste tant de pièces à trouver. Retrouver son fiancé peut sembler facile, mais ce n'est pas le cas dans la pratique. Kuea Keerati est un vrai motard. Les hommes de Lian ne parviennent pas à rattraper la superbe BMW, et Kuea la conduit toujours dans de petites ruelles où les grosses voitures ne peuvent pas se faufiler. Pire encore, les embouteillages à Bang Rak sont terribles.

Le dernier endroit, le lieu de vie de Kuea, se trouve à Bang Rak. Il faut même marcher pour y accéder. L'étroite maison de ville se cache dans un labyrinthe de ruelles d'un quartier résidentiel.

Les grandes mains de Lian retirent le cadre. Derrière la photo se cache une carte noire sur laquelle est imprimé un Kirin. Le Kirin est dessiné dans un motif graphique moderne, avec "KIRIN" en lettres gaufrées à côté. Il s'agit de la carte d'un mystérieux batteur qu'il a obtenu par hasard. Les informations de contact au verso comprennent son adresse électronique et sa chaîne YouTube. Il n'aurait rien soupçonné sans l'image du Kirin, et si le batteur de la chaîne YouTube et son fiancé ne se ressemblaient pas comme deux gouttes d'eau. Kuea dissimule si bien son visage que personne ne le reconnaît... sauf Lian.

D'autres personnes ne reconnaissent peut-être pas Kuea Keerati, mais Gilayn Wang voit Nu-Kuea depuis le jour où il est venu au monde.

Un sourire indéchiffrable se dessine sur le visage de Lian, qui retourne la carte noire de ses doigts puissants avant de la remettre en place. L'homme se lève et termine son verre, ses yeux vifs se posent sur le petit garçon souriant de six ans dans le cadre de la photo.

— Qu'est-ce que tu me caches d'autre, Nu-Kuea ? Hmm ?

Ses yeux acérés s'adoucissent, reflétant la tendresse. Une seconde plus tard, ils brillent comme un prédateur sur le point d'attaquer sa proie. Kuea Keerati met sa patience à l'épreuve, et il est doué pour cela. Gilayn Wang ne s'est pas senti aussi excité depuis longtemps. La poupée de porcelaine qu'il chérissait dans la vitrine s'est rebellée et s'est transformée en poupée Annabelle. Qu'est-ce qui lui a fait croire qu'il ne s'en apercevrait pas ? Il n'y a qu'une seule poupée dans la vitrine de Gilayn Wang, après tout. Si Nu-Kuea veut jouer à ce jeu, il jouera avec lui.

Gilayn Wang est le compagnon de jeu de Kuea Keerati depuis longtemps.

En échange du sourire de Nu-Kuea, Lian se rendra toujours.

Gilayn Wang a laissé Kuea Keerati gagner toute sa vie... mais pas cette fois.


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Ven 6 Sep 2024 - 22:02



Chapitre 4
Rendez-vous du Vendredi
Gilayn Wang s'est fiancé à Kuea Keerati à l'âge de sept ans.

Kuea a toujours été l'objectif de Gilayn Wang. La guerre commerciale l'a rendu méfiant et lui a fait croire qu'il devait s'améliorer pour reprendre l'entreprise des Wang sans obstacles. En même temps, Kuea n'aura pas à s'inquiéter tant qu'il réussira. Il souhaite que Kuea ait un mariage heureux comme Kewalin, qui a épousé l'ambassadeur et vit avec son enfant et son mari.

Gilayn Wang a grandi dans la fabrique de glace de sa mère. Ses parents travaillaient jour après jour pour subvenir aux besoins de leur famille. Peu après la naissance de Lian, l'entreprise familiale s'est trouvée en difficulté. Ils ont emprunté de l'argent aux Keerati pour gérer l'entreprise, ce qui a donné naissance à la Gilayn Beverage Company. Lian n'a eu d'autre choix que de suivre les traces de son père. Il se consacre au travail et gagne de l'argent pour son avenir. Bien qu'il ait gagné sa place dans la haute société, les magnats le considèrent toujours comme un nouveau riche issu d'une famille chinoise.

Ses fiançailles avec l'héritier des Keerati le poussent à faire encore plus ses preuves. La lignée des Keerati remonte aux nobles du passé et ils possèdent d'innombrables grandes terres à Bangkok et dans d'autres provinces. Même si les succursales du commerce de la soie des Keerati ont fermé une à une en raison des changements de mode, ils reçoivent encore des millions de bahts chaque année pour la location de ces terres.

Lian est en train de remettre sur le marché la marque de soie Keerati. Il existe aujourd'hui une multitude de stylistes avant-gardistes qui souhaitent créer des vêtements contemporains avec de la soie thaïlandaise.

L'écart d'âge de sept ans fait que Lian pense toujours à Kuea comme à un petit garçon, une poupée de porcelaine inestimable qu'il chérit. Lorsqu'il était à l'université, Kuea venait d'entrer au lycée.

Gilayn Wang n'avait aucune envie de s'immiscer dans la vie d'adolescent de Kuea. C'était la période où Kuea était censé vivre pleinement sa vie, passer du temps avec ses amis et vivre de nouvelles expériences. Kuea ne devait rien manquer. On n'est adolescent qu'une fois. Lorsque Kuea aurait grandi et obtenu son diplôme, Lian aurait déjà accumulé une fortune et le mariage, son objectif, serait sans complications.

Gilayn Wang pensait que c'était un bon plan. Avait-il tort de ne pas vouloir que son fiancé s'astreigne à un dur labeur ? Il ne voulait pas que Nu-Kuea ait une vie difficile après son mariage : se coucher tard et se lever tôt, comme il avait vu ses parents le faire. C'était fatigant, vraiment. Il espérait que Kuea n'aurait pas à s'inquiéter de ce genre de choses.

Cependant, Lian était tellement occupé à travailler pour leur avenir qu'il avait manqué quelque chose. Il avait été trop négligent pour savoir à quel moment Kuea était devenu insoumis. Il avait été pris au dépourvu lorsqu'il s'en était aperçu.

L'attitude rebelle de Kuea et la façon dont il a insisté pour rompre les fiançailles... étaient si adorables, quoi qu'il en dise. Il est aussi mignon quand il est ivre. Les mots d'amour du fiancé coquin ont illuminé la journée de Gilayn Wang. Et maintenant, son humeur est deux fois meilleure parce qu'aujourd'hui, c'est vendredi. Gilayn Wang et Kuea Keerati sortent ensemble tous les vendredis... Mais cette fois, Lian envisage d'ajouter des rendez-vous le samedi et le dimanche. Son plan précédent a échoué. Et il a besoin d'un nouveau plan, car le vrai visage de son fiancé ne correspond pas à sa façade réservée.

C'est tellement frustrant.



Kuea Keerati est allongé à côté de sa moto depuis plus de quarante minutes. L'incident de l'ivresse de la nuit dernière lui revient par bribes. Il se souvient de certaines choses. D'autres ne lui reviennent pas du tout. Mais il a embrassé quelqu'un... C'est vrai.

Ses lèvres sont gonflées comme de la gelée et l'odeur du parfum de cette personne s'accroche à ses vêtements. Cette odeur ressemble étrangement à celle de Hia-Lian. Mais Hia-Lian n'a jamais laissé l'odeur de son parfum sur Kuea, car ils ont toujours gardé une bonne distance. Kuea a vérifié trois fois son domicile, craignant d'avoir été cambriolé. Il n'a pourtant pas semblé que cette personne ait pénétré dans la maison. Il l'a peut-être fait, mais il n'a rien touché... C'est un soulagement.

Kuea espère que cet homme ne reviendra jamais... Il a trop d'impact. Kuea ne veut pas compliquer davantage sa situation. Après être resté allongé pendant un long moment, il doit se lever et aller en classe. Ses amis ont essayé de le joindre pendant des jours. Cela fait deux jours entiers que sa vie a pris un tournant bizarre. Bon, il est temps de revenir à la normale.

Kuea poursuit sa journée : Il va en cours et rentre chez lui. Par habitude, il se rend même au manoir de la vieille ville en moto. Hia-Lian vient le chercher tous les vendredis pour sortir avec lui. Kuea n'est pas sûr que Hia-Lian viendra... parce que... parce qu'il a dit clairement qu'il annulait les fiançailles. Même si Hia-Lian s'y oppose et espère continuer à être avec lui, il n'a plus aucune raison de s'occuper de lui. Le rendez-vous de routine est probablement annulé pour toujours.

— Jeune maître, M. Lian est arrivé.

Les beaux yeux de Kuea s'écarquillent sous le choc. Hia-Lian est arrivé plus tôt que d'habitude. Kuea n'a pas enlevé sa chemise d'atelier, qui est tachée parce qu'il a aidé son camarade à faire levier avec le pied-de-biche dans l'atelier. Ses mains montent jusqu'à ses oreilles pour s'assurer qu'il ne ramène pas de vis à la maison.

— Je vais prendre une douche rapidement.

Avec ou sans rendez-vous, Kuea doit conserver son image de fils de la Haute Dame et de l'ambassadeur. S'il se dispute avec Hia-Lian aujourd'hui, il doit le faire avec élégance ! Il ne peut pas donner de coups de poing à Hia-Lian. Si Hia-Lian le dit à sa mère... Kuea ne veut même pas l'imaginer.

Kuea Keerati passe dix minutes à transformer l'étudiant en ingénierie automobile en Nu-Kuea, vêtu d'une chemise et d'un pantalon crème. Il a joliment peigné ses cheveux châtains clairs comme un adolescent mignon. Il s'est transformé en un jeune maître qu'il a essayé d'être toute sa vie.

Hia-Lian se tient au milieu du salon, face à la gigantesque photo encadrée de la famille Keerati. La vue de son dos large et de ses longues jambes sous le costume noir et de ses mains enfoncées dans les poches met Kuea quelque peu à l'aise... Il est soulagé que Hia-Lian ne soit pas l'homme d'hier soir. D'ailleurs, les cheveux de Hia-Lian sont gominés et son visage est soigneusement rasé.

— Bonjour, Hia-Lian.

Même ses yeux sont calmes, et son visage est dépourvu de toute trace de sourire... C'est le vrai Hia-Lian. Seule l'odeur de son parfum rappelle à Kuea l'homme de la nuit dernière alors qu'il s'approche... Le faux Hia-Lian est le désir enfoui de Kuea Keerati. Il aimerait que Hia-Lian soit aussi doux. Il aimerait que Hia-Lian soit cette personne... et il aimerait aussi que cette personne ait été lui.

— Qu'est-il arrivé à tes lèvres ?

Surpris, Kuea presse ses lèvres l'une contre l'autre comme un enfant qui se fait attraper pour son espièglerie.

— Rien du tout. Je les ai mordues.

— Laisse-moi regarder.

Kuea se fige lorsque la grande main de Hia-Lian soulève doucement son menton. Hia-Lian incline son visage de gauche à droite avant de froncer les sourcils. À ce moment-là, le cœur de Kuea bat si fort qu'il manque de sortir de sa poitrine. Des frissons lui parcourent l'échine.

— Sois plus prudent. Je ne veux pas que Nu-Kuea ait des blessures.

— D'accord... Tu es venu ici pour quelle raison ?

— Pour te récupérer comme d'habitude.

Kuea veut éclater de rire et secoue la tête de Hia-Lian. Comment les choses peuvent-elles redevenir normales ? Comment Hia-Lian définit-il le mot 'normal' ? La façon dont ils sont sortis ensemble ? La façon dont il était excité chaque fois qu'il voyait Hia-Lian ? La façon dont son cœur s'est gonflé comme un ballon ? Ou la façon dont Hia-Lian a dit qu'il ne l'avait jamais aimé ?

— Je pense que nous devrions annuler... puisque...

— Prépare tes affaires. Plus tard, nous serons coincés dans les embouteillages.

Sans écouter, Hia-Lian regarde la montre Patek Philippe à son poignet, les sourcils froncés. Il ordonne ensuite à la femme de chambre de préparer la valise de Kuea pour un voyage de trois jours.

— Attends, pourquoi je dois faire ma valise ? Où allons-nous ? Je n'ai pas accepté de t'accompagner.

— Je t'emmène à un rendez-vous.

— Où ? Je n'y vais pas. Et je ne vais pas passer la nuit quelque part.

— Nous allons chez moi.

— Q... Quoi ?!

— Monsieur, votre téléphone.

L'assistante de Hia-Lian entre, attirant son attention sur la personne à l'autre bout du fil. Après quelques mots, Kuea comprend qu'il s'agit de travail. Hia-Lian s'éloigne pour parler à l'extérieur.

— Ne faites pas ma valise. Je ne pars pas.

Kuea arrête la femme de chambre. Hia-Lian ne peut pas faire ce qu'il veut comme ça !

— Si Nu-Kuea ne veut pas, ne le forcez pas. Mon armoire est pleine de vêtements qu'il peut choisir... ou bien il peut ne rien porter.

Le cri vient de l'extérieur de la porte d'entrée avant que la voix de Hia-Lian ne s'éteigne. Il s'en va pour de bon et laisse même une grosse bombe ici ! Mais qu'est-ce qu'il veut ? Kuea est exaspéré !

— Que suggérez-vous que nous fassions, jeune maître ?

— Faites-le partir. S'il refuse, appelez la police. Je serai dans ma chambre. Ne donnez pas le double de la clé à Hia-Lian, d'accord ?

— Oh, mon Dieu. Pourquoi vous disputez-vous tous les deux ?

— Je ne me dispute pas avec lui. C'est lui qui se dispute avec moi !



Kuea Keerati fait les cent pas dans sa chambre comme un rat pris au piège. Il n'entend personne dehors. Peut-être Hia-Lian est-il parti ? Kuea tourne son téléphone dans tous les sens, mais personne ne l'appelle. La femme de chambre n'a pas non plus donné signe de vie. Au bout d'une demi-heure, Kuea jette un coup d'œil par la porte. Le couloir de l'étage est calme, comme toujours. Le manoir Keerati a toujours été comme ça depuis que son grand-père est allé se reposer dans la maison de vacances de Khao Yai.

— Quel dictateur ! Ha, je pensais que tu serais plus audacieux !

— Suis-je le dictateur dont tu parles, Nu-Kuea ?

— Hia !

Kuea se retourne vers la voix qui vient de l'arrière. Sur le balcon ouvert se tient Hia-Lian, les bras croisés sur sa poitrine. Son costume est un peu froissé, son expression est furieuse.

— Comment tu es arrivé ici ? Va-t'en. Comment tu as pu grimper dans la maison de quelqu'un d'autre ?

— Pas de quelqu'un d'autre. C'est la maison de mon fiancé. Et je n'ai pas grimpé jusqu'ici. La porte du balcon donne sur la bibliothèque.

Le manoir Keerati est construit dans un style thaïlandais-occidental, avec des murs en briques et des portes thaïlandaises en accordéon, y compris le long balcon attenant qui s'étend sur trois pièces. Le balcon de la chambre de Kuea est relié à la bibliothèque de son grand-père !

— Tu n'as toujours pas le droit d'entrer dans ma chambre. Va-t-en, s'il te plaît.

— Cela fait longtemps que je ne suis pas venu ici... Ce n'est pas ta chambre à toi tout seul, Nu-Kuea. Tu as promis de partager ta chambre avec moi.

Gilayn Wang s'assied sur le bord de son lit, pose ses paumes sur le drap et se penche légèrement en arrière. Ses yeux balaient la pièce dans laquelle il n'a pas mis les pieds depuis longtemps. Auparavant, c'était une chambre d'amis. Mais à la naissance de Kuea, elle a été choisie comme chambre d'enfant pour que Kuea puisse être près de la bibliothèque lorsqu'il serait plus grand. Kuea y faisait ses devoirs et y apprenait le thaï lorsqu'il est revenu de l'étranger. Et bien sûr, son camarade n'était autre que Gilayn Wang.

— Qui se soucie des choses de l'enfance ?

— Moi... Tu as tout oublié, Nu-Kuea ? Je me souviens encore que tu étais le délégué de classe.

Les mots 'délégué de classe' font sourire Kuea, qui doit rapidement serrer les lèvres et faire semblant de ne pas remarquer les yeux vifs qui brillent légèrement. À l'époque, Nu-Kuea n'écoutait pas son professeur. Il préférait jouer pendant les vacances scolaires plutôt que d'apprendre le thaï. Cela donnait des maux de tête à sa mère. Le garçon rusé avait fait une proposition : Si Hia-Lian participait à la leçon, il étudierait. Comme Hia-Lian était gentil, Kuea voulait jouer avec lui tous les jours.

Et Hia-Lian était venu. Il avait écrit l'alphabet avec Kuea et avait reçu plus d'étoiles parce qu'il avait fait un meilleur travail. Kuea, lui, écrivait de façon tordue et énorme, ce qui ne lui avait valu que deux étoiles. Cela le contrariait de recevoir moins de points que Hia-Lian.

“Et si je laissais Nu-Kuea devenir le président de la classe ? Le délégué de classe est intelligent et s'occupe de ses amis. Nu-Kuea s'occupera-t-il de moi ?”

“Oui !”

“Mais le délégué de classe doit travailler plus dur et être plus déterminé que n'importe qui d'autre.”

“Je serai le meilleur élève du monde ! Je serai le président du monde !”

Leurs souvenirs d'enfance sont pleins de bonheur et d'amusement. Hia-Lian était le gentil frère de Kuea. Hia-Lian était son compagnon de jeu. Hia-Lian était tout pour lui. Le jeune Kuea Keerati ne comprenait pas ce que signifiaient les fiancés et le mariage. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il voulait rester avec Hia-Lian pour toujours. Il ne sait pas à quel moment Hia-Lian est devenu si froid.

En regardant Kuea Keerati, Gilayn Wang se souvient du passé. Nu-Kuea protégeait ce qui lui appartenait. C'est pourquoi tout le monde essayait de lui apprendre à être généreux et à partager. Le seul compagnon de jeu de Kuea devait essayer de lui demander de partager des choses avec lui. Lorsque Lian demandait un goûter, Kuea mettait du temps à lui en donner. Lorsqu'il demandait à jouer avec ses jouets, Kuea lui en prêtait un après plusieurs tentatives. La seule chose que Kuea a donnée à Lian tout de suite, c'est sa chambre.

“Pour que tu puisses dormir avec moi.”

À l'époque, Kuea voulait dire que Lian pouvait traîner et faire la sieste avec lui. Mais aujourd'hui, Gilayn Wang présume qu'il a le droit de câliner le propriétaire de la chambre sur son lit.

— Si Nu-Kuea refuse d'aller à un rendez-vous chez moi, je ne te forcerai pas.

La grande silhouette se lève et ricane en voyant l'air soulagé de son petit fiancé. Kuea Keerati est grand, mais il paraît petit par rapport à lui. D'ailleurs, il est si mince, et ses poignets sont petits malgré le fait qu'il soit un homme.

— Nous pouvons avoir un rendez-vous chez toi. Peu importe que ça soit chez toi ou chez moi.

Gilayn Wang enlève son costume et le suspend sur la chaise devant la coiffeuse, puis il enlève sa cravate. Il s'avance vers le propriétaire de la chambre, dont les yeux s'écarquillent. Lian ignore la panique de Kuea et recule jusqu'à ce que son dos touche la porte. Avant que Kuea ne puisse s'enfuir, la main ferme de Lian pousse la porte. Il emprisonne le propriétaire de la chambre entre ses bras.

— Pour notre premier rendez-vous de la semaine, Nu-Kuea veut que ce soit dans la salle de bains, sur le lit ou sur le balcon ?

— Hia, q... qu'est-ce que tu essaies de faire ? Ce n'est pas drôle. Lâche-moi. Tu as dit que tu ne m'aimais pas, alors pourquoi tu veux un rendez-vous ? Je ne veux pas sortir avec toi ! Je vais rompre les fiançailles !

La voix de Kuea Keerati tremble. Il est vraiment choqué que Hia-Lian ait adopté cette attitude. Combien de personnalités a-t-il ? Il était si gentil, puis il est devenu froid, et maintenant c'est un playboy !

— Ce n'est pas grave. Annule les fiançailles si tu veux. Nous pouvons passer directement au mariage. Je fais toujours ce que tu veux.

— Hia !

— Oui ?

— Tu es insensé !

— C'est toi qui es insensé, Nu-Kuea. J'ai dit clairement que nous allions nous marier, et je le pensais à cent pour cent.

— Mais tu ne m'aimes pas. Je n'épouserai pas quelqu'un qui ne m'aime pas.

— C'est vrai... Je ne t'aime pas.

Hia-Lian n'aime pas Kuea... alors pourquoi l'embrasse-t-il ?! Putain de connard !!! Hia-Lian ne le lâche pas, peu importe à quel point Kuea le repousse. Le baiser est long et exigeant. Il embrasse Kuea jusqu'à ce que sa tête devienne vide. Il embrasse Kuea jusqu'à ce qu'il perde ses forces. Kuea... n'en peut plus.

— Hia, laisse... hum... Hia. Je... hum... Temps mort, temps mort, temps mort, temps mort, temps mort.

— Cinq.

— Cinq ?

— Quatre.

— Hia !

Hia-Lian est possédé ! Pourquoi ses yeux brillent-ils ainsi ? Il a l'air affamé, les yeux fixés sur les lèvres de Kuea.

— Trois.

— Ne m'embrasse pas !

— Je n'y peux rien. Tu dois prendre tes responsabilités.

— Qu'est-ce que j'ai fait ? Je n'ai rien fait.

— Nu-Kuea m'a acheté. Et j'ai accepté d'être acheté par toi... Deux.

— Hein ?! Quand l'ai-je fait ? Je ne me souviens pas...

— Un.

Mmph !!! Urg, Kuea Keerati a besoin de temps pour réfléchir au moment où il a acheté ce ridicule Hia-Lian, mais son baiser le rend incapable de réfléchir. Il lui fait perdre conscience... Quelqu'un peut-il lui dire qui a mis Hia-Lian en vente ? Pour quelqu'un comme lui, Kuea ne donnerait pas son argent même si le vendeur lui offrait dix sacs de riz supplémentaires !!!

— J'ai tellement de fonctions à faire essayer à Nu-Kuea.

N... Non !! Il va rendre ce produit !!! Reprenez Hia-Lian !!!


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:03



Chapitre 5
Fiancé
Gilayn Wang admet qu'il a fait un mouvement trop rapide qui a pris Kuea Keerati au dépourvu. Mais il risque de le perdre s'il est trop lent. Tout le reste peut attendre, sauf l'affaire Nu-Kuea.

Dès que Lian libère Kuea, ce dernier semble sur le point de se jeter sur lui pour lui secouer la tête. Ses jolis yeux le fixent comme des poignards, ses lèvres douces et gonflées sont serrées l'une contre l'autre, et ces joues roses... C'est mignon.

Nu-Kuea a toujours été adorable, depuis son enfance jusqu'à aujourd'hui, depuis le moment où il était un bon garçon jusqu'à ce qu'il devienne vilain.

Lian touche la joue lisse de sa grosse main, en regardant son reflet dans son regard. Les yeux de Kuea Keerati le suivent toujours. Il possède toute son attention. Où qu'il soit, quand il se retourne, Nu-Kuea est là. Nu-Kuea sera là.

— Ne joue pas la comédie avec moi.

— C'est toi qui m'as fait du mal en premier, réplique Kuea.

— Oui, c'est ma faute.

— Tu ne te sens pas du tout coupable. Tu t'amuses avec moi, mais je ne m'amuse pas. Et c'est quoi ce baiser ? Comment tu as pu m'embrasser alors que je ne t'avais pas donné la permission ? Ce que tu as fait n'est pas acceptable.

— La dernière chose au monde que je ferais, c'est de me moquer de toi.

Lian n'arrive toujours pas à déterminer quelle erreur il a commise pour que son doux Nu-Kuea soit à ce point bouleversé. Tout ce que fait Kuea Keerati et tout ce qu'est Kuea Keerati en ce moment, tout ça indique qu’il le considère comme un étranger.

Gilayn Wang est un étranger pour Kuea Keerati.

— Qu'est-ce que tu attends de moi ? Je suis perdu.

— Je ne le dirai qu'une fois.

— D'accord, j'écoute.

— Je vais m'installer chez toi. Mais si tu ne veux pas que je vive ici, tu peux emménager dans mon appartement au Pentagone.

— Hein ?! Non, je n'irai pas. Tu ne comprends pas. Je te demande ce que tu veux, mais pas dans ce sens.

En vingt-sept ans de vie, Gilayn Wang ne s'est jamais disputé avec Kuea Keerati. De même, son fiancé poupée de porcelaine n'a jamais été aussi exaspéré. Nu-Kuea ne répond pas et ne cherche pas la bagarre. Il ne sait même pas comment discuter avec Lian.

Cette famille a bien élevé son fils. Même le sauvage Nu-Kuea exprime son côté sauvage avec des manières.

— Comment ça, pas dans ce sens ?

— Pas comme ça !

C'est pour ça qu'il perd... Gilayn Wang a été élevé dans une fabrique de glace. Il a vu son père superviser ses ouvriers quand il était jeune. Si ce dernier n'avait pas été strict, il n'aurait pas pu les contrôler. S’il n'avait pas été tranchant, les employés auraient été paresseux. Aujourd'hui, Lian dirige le Pentagone et la brasserie. S'il parlait avec douceur et prétention comme les nobles, son entreprise se serait effondrée.

Nu-Kuea ne pourra jamais lui ressembler, lui qui est aussi innocent et doux qu'une barbe à papa.

Lian sait que les nobles méprisent la franchise de sa famille. Il y a une hiérarchie, même dans la haute société. Ils préfèrent s'associer à des familles nobles ayant une longue histoire prospère plutôt qu'à des nouveaux riches. Par conséquent, Gilayn Wang a essayé d'être un fiancé poli pour donner une bonne image de lui, afin que les gens ne disent pas que Nu-Kuea était fiancé à quelqu'un issu d'une famille chinoise minable. Mais cela n'a pas fonctionné. Gilayn Wang a appris à maintes reprises que d'autres familles nobles avaient tenté de faire changer d'avis Lady Kewalin sur ses fiançailles avec Nu-Kuea. Tout le monde veut épouser le jeune maître des Keerati.

Dans vos rêves.

— J'ai répondu à ta question. Nous allons vivre ensemble. N'ai-je pas été clair ?

— Hia ! Non. Ce n'est pas bien, et je ne vais pas y aller. Tu peux partir et rester seul à ton Pentagone.

— Ce n'est pas grave si Nu-Kuea ne vient pas. Je viendrai m'installer ici.

— Hia ! Je ne viens pas et tu ne peux pas t'installer chez moi !

— Je vais devoir rejeter ton offre. Le conseil n'accepte pas de motion.

— Quel conseil ? Je rejette aussi ton offre. Aucune motion n'a été votée.

— On ne peut pas faire ça. Deux votes gagnent contre un.

— Qui est l'autre ?

— Lady Kewalin Keerati.

— Q... Quoi ?! Tu as perdu la tête. Ne me joue pas la carte de la mère.

— Pour qui tu me prends ? Je respecte la tradition, je laisse les anciens savoir ce que je fais. Je suis honnête et sincère. Tu peux vérifier. Si j'étais une horrible personne, tu crois que je serais capable de me tenir ici ?

Les lèvres de Gilayn Wang se retroussent à la vue de son jeune fiancé, qui a l'air si furieux qu'il pourrait le mordre. Pour sa sécurité, Lian enroule à nouveau ses bras puissants autour de la taille fine de Kuea. Quand Nu-Kuea était bébé, il adorait tout mordre. Gilayn Wang, âgé de sept ans et demi, se faisait mordre tout le temps. Lorsqu'il portait le bébé sur son épaule, il se faisait mordre l'oreille. Lorsqu'il dormait à côté du bébé, sa main était mordue. Lorsqu'il se retournait, le bébé le frappait de ses petits poings pour qu'ils puissent jouer.

Quel garçon gâté !

— Tu ne pourras jamais me fuir, Nu-Kuea. Comme je suis quelqu'un de réfléchi, je vais te laisser du temps pour décider pendant... dix minutes. Et ne t'embête pas à appeler tante Kewalin. Il y a une fête à l'ambassade. Elle doit être occupée.

— Tu as tout prévu.

Le petit nez et les lèvres minces bougent, maudissant définitivement Lian. Nu-Kuea est facile à lire. Ce n'est pas comme s'ils se connaissaient depuis quelques jours. C'est pourquoi Gilayn Wang ne comprend pas pourquoi Nu-Kuea a créé une autre vie secrète dans son dos et pourquoi il a cru que Lian ne s'en apercevrait pas.

Quel genre de personne Gilayn Wang est-il pour Nu-Kuea ? Pourquoi Nu-Kuea semble-t-il ne pas le connaître du tout ?

— Ton fiancé est méticuleux.

Ce n'est pas grave si Kuea ne le connaît pas. La distance entre la Thaïlande et l'Europe a peut-être fait naître une fausse croyance dans cette belle tête. Le travail de Lian est de se présenter pour que Nu-Kuea puisse en savoir plus sur lui. Bien qu'il vende de l'alcool dans le cadre de la loi sur le contrôle des boissons alcoolisées, Lian a fait en sorte que Gilayn devienne la première marque de boissons en Thaïlande. Pourquoi ne pourrait-il pas se vendre lui-même ?

— Qu'as-tu fait pour que maman soit d'accord ? Je ne crois pas qu'elle nous laisserait vivre ensemble avant de nous marier. Ne me mens pas.

C'est vrai, Dame Kewalin ne laissera jamais Gilayn Wang emmener son fils avec lui. Elle tient à ce que ce soit approprié. Elle ne veut pas que les gens pensent du mal de Nu-Kuea.

— J'ai promis de porter le plateau des fiançailles en Autriche.

— Hia !!!

— Oui ?

— Urg, qu'est-ce que je vais faire de toi ?!

— Rien. Je peux me débrouiller tout seul. Déménager est un jeu d'enfant.

— Je ne me marierai pas avec toi. JAMAIS !

— Vas-y, essaie. Je t'encourage toujours.

— Hia !

— Tu n'en as pas marre de m'appeler “Hia” ? On m'a appelé comme ça toute ma vie et ça commence à m'ennuyer. Appelle-moi “Mari” la prochaine fois.

— Hia ! E... Espèce d'idiot !

— Oh, j'oubliais. Mon Nu-Kuea est trop poli pour m'appeler son mari... Tu peux m'appeler “Très cher”. Ça ne me dérange pas.

— Très cher, mon cul ! Laisse-moi partir. Je ne veux plus voir ton visage.

— Si tu n'aimes toujours pas ça, je demanderai à mon employé de t'énumérer les mots. Chéri ? Trésor ? Bébé ? Hum. Ma femme a étudié à l'étranger. Peut-être un mot anglais ?

— Je ne suis pas ta femme !

— Tu es mon cutie pie.

L'homme furieux rougit à présent. Kuea Keerati devient si timide qu'il se détourne. Ses joues rougissent, tout comme ses petites oreilles. Lian suppose que Nu-Kuea ne connaît pas le thaï. Ce n'est pas grave. Gilayn Wang est diplômé d'une école internationale... L'anglais est sa deuxième langue.

— Je t'attends en bas. Descends vite prendre ton repas. Je vais te donner dix minutes pour me donner une réponse sur notre lieu de vie. Si les dix minutes sont écoulées, je le prendrai comme si tu me laissais décider.

— Tu as sacrément perdu la tête ?!

Regardez la façon dont il parle ? Est-ce que 'sacrément' est le mot le plus grossier qu'il puisse trouver ? Nu-Kuea a toujours dû essayer d'être un bon garçon avec lui. Il n'est plus du tout le même que lorsqu'il était à la boîte de nuit de Gemini. Lian ne peut s'empêcher d'embrasser la joue douce de la personne qui vient de devenir mauvaise.

— Hia !

— Si tu prends plus de dix minutes, je reviendrai t'embrasser sur la joue. Si tu refuses toujours, j'embrasserai tes lèvres. Si tu continues à jouer la comédie... je devrai faire beaucoup d'efforts. Nu-Kuea peut choisir n'importe quelle fonction. C'est à toi de voir.

En faisant semblant de déboutonner sa chemise, Gilayn Wang est poussé hors de la chambre par son fiancé. Kuea Keerati lui crie qu'il le rejoindra dans dix minutes.

La grande silhouette sourit devant la porte de la chambre avant de descendre les escaliers pour attendre. Si Kuea Keerati jetait un coup d'œil à l'extérieur de la chambre, il entendrait quelqu'un fredonner une chanson rock indé polonaise. Ce n'est pas une chanson très populaire. Si vous n'aimez pas ce genre de musique, vous ne la connaîtrez pas... C'est la même chanson que la dernière reprise sur la chaîne KIRIN.



Kuea Keerati s'allonge, hébété, dans sa chambre.

Il presse ses lèvres gonflées l'une contre l'autre et fronce les sourcils en regardant le plafond, puis il attrape son oreiller pour se couvrir le visage et hurle dedans.

Un héritier de la noblesse ne peut pas crier à plein poumons. Ce n'est pas bien élevé ! Les servantes agées seraient choquées ! Parfois, il souhaiterait s'offrir un trophée pour se récompenser d'avoir excellé en tant que jeune maître, fils d'ambassadeur et fiancé de Gilayn Wang ! Il a essayé d'être tout ça.

Il veut retourner dans la maison secrète, mais il ne peut pas car Hia-Lian est en bas. Ce dernier doit être sérieux au sujet de la vie commune. Pourquoi est-ce différent de ce qu'il pensait ? Si Hia-Lian ne l'aime pas, ils devraient se séparer. Hia-Lian a obtenu sa liberté, il peut donc faire ce qu'il veut, comme sortir en public avec ses amours secrets. Il n'y a aucune raison pour qu’il s'attache à lui.

S'ils s'en tenaient à l'intrigue d'un feuilleton thaïlandais, Hia-Lian suggérerait qu'ils vivent séparément. Ils procéderaient à de fausses fiançailles et à un faux mariage et concluraient un accord ou quelque chose comme ça. Et Kuea jouerait le rôle d'un fiancé vengeur qui s'acharne à ruiner la vie de Hia-Lian. Rien ne se passe comme prévu.

Parce que Hia-Lian veut se marier avec lui ! C'est absurde !

Kuea pousse un soupir et se redresse. Il fixe la porte. Doit-il s'enfuir ? Oui, il va s'enfuir de chez lui. Il n'y a aucune raison qu'il reste avec Hia-Lian. Celui-ci peut faire ce qu'il veut. Merde... il a même utilisé sa mère. Quel con !

— Qu'est-ce que tu vas faire, Kuea ?

S'il vit avec Hia-Lian, la vie privée de Kuea Keerati va s'effondrer. Il ne pourra plus conduire Chi Lin, jouer de la batterie dans la boîte de nuit de Jay et faire des vidéos sur YouTube. Et qu'en est-il de son retour à la maison, souvent débraillé, en tant qu'étudiant en ingénierie automobile ? Il doit postuler pour son stage de l'année prochaine.

— Non, Hia-Lian ne peut pas vivre ici !

Hia-Lian n'a peut-être pas remarqué que cette chambre ressemble presque à une chambre témoin sans aucune trace de vie. Pas de manuels, pas de fournitures scolaires, pas d'ordinateur portable, rien de ce qu'un étudiant devrait avoir. Même ses cravates se trouvent dans sa maison secrète.

Doit-il vivre avec Hia-Lian au Pentagone ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Quand il a demandé à accompagner Hia-Lian au travail, il a dit que Kuea n'avait pas l'âge requis. Maintenant, il veut que Kuea vive avec lui là-bas. Hia-Lian est possédé !

“J'ai promis de porter le plateau de fiançailles en Autriche.”

Lorsque Hia-Lian a prononcé ces mots, le cœur de Kuea a failli bondir. S’il lui avait dit une semaine plus tôt - quand Kuea était encore fou de lui - de laisser tomber la maison secrète, Kuea l'aurait laissée à l'abandon et aurait emménagé chez Hia-Lian. Il aurait supplié sa mère d'organiser le mariage. Il aurait trouvé une date propice et un tailleur. Il y avait tant de projets dont il rêvait depuis des années.

Mais c'est trop tard ! Il n'épousera jamais Hia-Lian !

Si Hia-Lian veut se fiancer, il peut chercher quelqu'un d'autre. Kuea en a assez. Dans dix minutes, Hia-Lian reviendra pour embrasser sa joue, ses lèvres, et... Urg, c'est quoi ce bordel ? Comment Hia-Lian est-il devenu comme ça ? Où est le froid Gilayn Wang ? Comment se fait-il qu'il ait perdu la boule ?!

Kuea se tire les cheveux jusqu'à ce qu'ils soient tout emmêlés. Il veut s'enfuir, mais il ne peut pas. Mais il ne peut pas non plus vivre ici avec Hia-Lian. Tout d'abord, il faut qu'il quitte cet endroit. S'il accepte de vivre au Pentagone et déménage plus tard, cela fonctionnera-t-il ?

Si Kuea ne rentre pas à la maison, reste chez ses amis, rentre tard à cause des projets de groupe, s'inscrit à un camp de bénévoles, fait du mérite tous les matins avec le club de bouddhisme et participe à diverses activités à l'université, Hia-Lian ne pourra pas l'en empêcher s'il déménage du Pentagone pour ces raisons.

Pour l'instant, Kuea ne peut pas battre Hia-Lian avec son entêtement. Même s'il a fait preuve d'une certaine résistance, le possédé Hia-Lian l'a toujours bien cerné. Kuea doit battre en retraite pour aujourd'hui. Il a encore le temps d'essayer de vaincre Hia-Lian. Son plan actuel est d'annuler les fiançailles et le mariage ! S'il échoue, la seule chose qu'il puisse faire est de transformer leur vie de couple en cauchemar !

Les petites lèvres bougent rapidement tandis que Kuea réfléchit si fort qu'il en a mal à la tête. Le plan pour être le bon garçon de Hia-Lian n'est pas aussi difficile que le plan pour battre Hia-Lian. Gilayn Wang est l'incarnation même de l'intimidation. Dans le cercle de ses amis haut placés, tous ressemblent à des mafieux déguisés en hommes d'affaires. De plus, son meilleur ami a une image négative. Il s'agit de Yi... Phayak Chatdecha Chen.

Les Chen sont les concessionnaires de voitures européennes les plus renommés de Thaïlande et possèdent des succursales de centres de réparation automobile dans tout le pays. Ce qui est le plus fascinant, c'est leur activité de course automobile. Les Chen possèdent leurs propres usines automobiles et un circuit de course qui a déjà accueilli une course de Formule 1 de classe mondiale. Le principal sponsor de l'événement était Gilayn liquors. Kuea a également acheté Chi Lin par l'intermédiaire du concessionnaire des Chen.

Hia-Lian ayant une image si imposante, Kuea a toujours été fier d'être son compagnon. Il était fier que les gens les comparent au couple de la série : Le méchant top et le bottom fragile qui possède son cœur froid. L'histoire se termine par une fin heureuse.

Aucune des séries ne l'avait prévenu que le chef de la mafia deviendrait un cinglé !

— Réfléchissons... Que dois-je faire ? Il doit y avoir un moyen de s'en sortir, Kuea. Essaie d'y réfléchir... Réfléchis... eh.

Puisqu'il doit vivre avec Hia-Lian de toute façon, et que ce dernier utilise sa mère... Kuea peut aussi poser ses conditions ! Qu’il ne croit pas qu'il obtiendra tout ce qu'il veut. L'obéissant inconditionnel Kuea Keerati est mort avec la poupée Annabelle de Hia-Lian !



— Je vais m'installer au Pentagone avec toi.

Gilayn Wang regarde le calme de Kuea Keerati de la même manière, même s'il sourit intérieurement de l'entêtement de Nu-Kuea. Il doit prévoir de négocier avec lui. Tout à l'heure, il a encore insisté pour ne pas rester avec lui au Pentagone... Quel tour va-t-il lui jouer ?

— Mais j'ai une faveur à te demander. C'est en partie pour ma tranquillité d'esprit, et je pense que tu comprendras. Si les gens apprennent que je vis avec toi, ils sauront que nous vivons ensemble avant de nous marier. Je ne veux pas qu'on dise de moi que je suis facile. Cela déshonorerait mon grand-père, mon père et ma mère. Tu comprends cela, n'est-ce pas ?

Pour aller aussi loin, il a certainement un grand plan. Heureusement, Nu-Kuea n'a pas évoqué ses ancêtres du royaume de Sukhothai. Néanmoins, Lian admet que si son fiancé cède facilement, c'est qu'il n'est pas son vrai vilain Nu-Kuea.

— Très bien. Qu'est-ce que tu veux de moi ?

— Je veux ma propre chambre. Si je ne te donne pas la permission, tu ne peux pas entrer. Nous utiliserons le principe de la diplomatie. Je revendiquerai mes droits extraterritoriaux. Même si ma chambre est chez toi, tu n'as pas le droit d'y entrer. Si je ferme la porte à clé, n'essaie pas d'entrer. Si tu fais irruption ou si tu me traites mal, je rentrerai chez moi en un instant. Je dirai alors à ma mère et à M. et Mme Wang que tu m'as maltraité.

Comme on pouvait s'y attendre de la part du fils de l'ambassadeur. Gilayn Wang veut applaudir Nu-Kuea pour ses efforts. Il a même prévu un plan de secours. En seulement dix minutes, il a pu proposer ces conditions. Impressionnant.

— D'accord.

— Aussi, vivre avec toi affectera ma réputation. J'ai besoin d'une garantie.

— Continue.

— Si je vis au Pentagone, je dois également être considéré comme le propriétaire. Tu dois ajouter mon nom à l'acte de propriété, ce qui fait de moi le copropriétaire, et mon nom doit figurer parmi les dirigeants du Pentagone.

Les terrains de Thong Lor sont l'un des quartiers les plus chers de Bangkok. La garantie de Nu-Kuea vaut des centaines de millions de bahts. Il prévoit sans doute de se débarrasser de lui et de toucher une fortune en même temps.

— C'est un peu difficile. On ne peut pas utiliser ses émotions dans cette affaire. Le Pentagone n'est pas quelque chose que je peux simplement te donner. C'est une entreprise avec des profits et des pertes. Si Nu-Kuea fait faillite, comment vais-je pouvoir payer mes employés ? Peux-tu me garantir que tu es capable de gérer le Pentagone ? Être propriétaire ne signifie pas que l'on possède simplement l'entreprise. Il faut prendre soin de ses employés et faire face à toutes sortes de difficultés. Nu-Kuea est-il prêt à m'aider à gérer mon entreprise ?

— Je n'utilise pas mes émotions. Je veux juste... acquérir la propriété. Tu pourras la gérer toi-même comme avant.

Kuea s'adoucit maintenant que Lian utilise des raisons. Lian n'a aucune envie d'utiliser ses émotions pour gérer sa relation avec Nu-Kuea. Cependant, parler et tout expliquer à Nu-Kuea n'est pas aussi important que de lui montrer petit à petit par ses actions. Ainsi, Kuea comprendra tout au fur et à mesure.

— Je peux te donner le Pentagone, mais seulement si tu l'aimes autant que moi. Nu-Kuea, tu sais très bien que j'ai étudié pendant des années pour le construire, sans parler du fond d'investissement que j'ai obtenu après avoir lutté. J'y ai versé mon sang, ma sueur et mes larmes. Je ne veux pas le voir détruit.

— Je sais... Je n'utilise vraiment pas mes émotions. Je veux juste une garantie pour me rassurer et emménager chez toi.

— Faisons un marché.

— Oui ?

— Le Pentagone sera à toi à 100 %, et je ne serai que le cadre que tu auras engagé pour gérer l'entreprise. Tu pourras décider du montant de mon salaire.

— Mais tu viens de dire que tu ne me le confierais pas...

— C'est vrai... Je ne vais pas te le confier. Mais si tu en as besoin comme garantie, je te le donnerai comme dot.

— Hein ?! N... Non. Je n'en veux pas. Reprends-le !

— Ne refuse pas tout de suite. J'ai une super offre à te proposer. Je te donnerai également le terrain. Tu toucheras des centaines de millions de bahts si tu le vends. Si cela ne suffit pas, tu peux prendre ce que tu veux. Tu peux prendre mes parts dans l'entreprise, ma maison et ma voiture. Et quoi d'autre ? Mon avocat te montrera mon inventaire. Prends tout ce que tu veux. Ça ne me dérange pas que tu prennes tout. À une condition : tu m'auras comme cadeau supplémentaire.

— Je n'en veux plus !

— Tu n'en veux plus ?

— Non !

— Tu ne pourras pas changer d'avis plus tard.

— JE N'EN VEUX PAS ! J'ai seulement besoin de ma propre chambre ! Je ne veux plus te parler. Je vais manger.

Gilayn Wang laisse tomber la discussion et ordonne à la servante de servir le repas. Tout en mangeant, il observe son fiancé, qui n'est pas du tout content. Il mange rapidement pour évacuer son irritation, les joues gonflées.

Manifestement, Nu-Kuea se sert encore de ses émotions pour gérer les choses. Lian considère les problèmes de son fiancé comme les siens, alors que Nu-Kuea sépare tout : les problèmes de Lian, ses propres problèmes, puis leurs problèmes. Deux cercles dont les petites parties se chevauchent, et il refuse de le laisser entrer dans son monde.

Lian ne mettra pas cela sur le compte de sa jeunesse, car Nu-Kuea est encore jeune. Il n'a que vingt ans. La différence d'âge de sept ans les amène à se concentrer sur des points différents. Nu-Kuea ne peut pas grandir plus vite pour comprendre Lian, et lui ne peut pas essayer d'être plus jeune pour comprendre le point de vue de Nu-Kuea. Le mariage n'est pas deux cercles séparés où chacun réside dans son propre monde. En fin de compte, son but ultime... est de vivre ensemble.

C'est pourquoi Gilayn Wang ne peut pas encore aimer Kuea Keerati, mais il peut lui faire la cour. Et il est vraiment déterminé.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:05



Chapitre 6
Ami
Kuea Keerati a encore trois jours à passer dans la maison secrète. Il a demandé une semaine pour faire ses valises, mais, comme l'a dit Hia-Lian, s'il avait autant d'affaires, il pouvait tout aussi bien envoyer ses hommes pour l'aider et tout serait fait en un jour... Finalement, Kuea s'est vu accorder trois jours.

Les trois derniers jours avant d'emménager au Pentagone, la boîte de nuit huppée que Kuea n'a vue qu’en photos et sur des publicités. A quoi ressemble... le royaume de Hia-Lian ?

Il n'y a pas grand-chose à emporter. Kuea ne peut apporter que quelques objets : des vêtements dans le style du jeune maître Keerati, des manuels scolaires et de la papeterie. C'est sa vie privée qui pose problème. Il doit garder Chi Lin dans la maison secrète et ne peut jouer des deux batteries que de temps en temps. Qu'en est-il de la boîte de nuit de Jay ? Comment pourra-t-il continuer à s'y produire ? Il a mal à la tête.

— Sois sage, fiston.

— Je m'occupe de lui.

Khon Diaw est désolé pour son ami, car il sait que Kuea s'est préparé à ce jour depuis qu'il s'est fiancé à Hia-Lian : le jour où il devra quitter Chi Lin, sa batterie et tout ce qu'il aime pour devenir le compagnon de Hia-Lian. Cependant, en moins d'une semaine, Gilayn Wang est passé à l'action de plusieurs manières. Kuea a à peine eu le temps de se ressaisir, d'être choqué ou de se préparer à quoi que ce soit. Tout a changé si vite.

— Oui... Merci, Diaw.

Khon Diaw ne sait pas conduire une moto, mais venir ici pour démarrer le moteur afin d'éviter que les pièces mécaniques ne sèchent n'est pas une tâche difficile. Il effectuera également des tâches ménagères ici de temps en temps.

— Nous sommes amis. Ne t'inquiète pas, d'accord ? Quand tu te seras habitué à vivre avec Hia-Lian, tu auras l'occasion de revenir ici.

— Diaw... je sais que tu ne veux pas en parler, mais... ça a été dur d'emménager chez Hia-Yi ?

— Eh bien... c'était difficile. Hia-Yi n'est pas aussi gentil que Hia-Lian. Au moins, lui ne te déteste pas comme Hia-Yi me déteste... Mais je suis habitué. Je me suis fait à l'idée avec le temps. Tiens bon.

— Oui... Je vais profiter au maximum de ces trois jours. Je suis juste triste, Diaw. Pendant plus d'un an, j'ai vécu ici, j'étais moi-même. Je veux dire... comment se fait-il que le temps soit passé si vite ? Maintenant, c'est fini. C'est fini, je vais vivre avec Hia-Lian. C'est ce dont je rêvais, mais... si Hia-Lian m'aimait, je me sentirais mieux.

— Hé...

Khon Diaw ne trouve pas de mot pour réconforter son ami. Il ne peut pas prédire ce que Gilayn Wang recherche vraiment en agissant de la sorte. Si Hia-Lian n'aime pas Kuea, pourquoi vivre ensemble ?

— À quoi... pense Hia-Lian ?

— Laisse-le tranquille. Je ne peux pas attendre sagement pendant qu'il réfléchit. Je dois aussi me préparer. Je ne lui permettrai pas de contrôler ma vie. Bon sang... ce n'est pas mon mari. Il n'a pas à me dire ce que je dois faire !

Kuea profitera de ces trois jours à sa guise, puis il planifiera le nouveau plan de bataille contre Hia-Lian... Une fois qu'il aura déménagé au Pentagone, aussi grandiose soit-il... le formidable paradis que Hia-Lian prétend qu'il est... Kuea le poussera dans ses derniers retranchements pour être mis à la porte.



Kuea Keerati bâille en cours de littérature anglaise. La matière obligatoire du département est trop facile pour quelqu'un qui a étudié l'anglais depuis son plus jeune âge. Après avoir fait tourner son stylo une centaine de fois, ses beaux yeux sont mi-clos. Finalement, sa tête brune tombe sur la table.

— Professeeeeur, l'élève Kuea s'est endormi.

— Putain !

— Nous ne pouvons pas l'accepter, Madame. Notre ami est paresseux. Ugh, c'est affreux.

Quels emmerdeurs ! Aucun d'entre eux ne se soucie du cours. Ils jouaient sur leurs téléphones sous la table tout à l'heure. Il s'est assoupi pendant une seconde et ils se sont tous moqués de lui. Sérieusement ! Il ne peut faire confiance à personne dans ce département.

— Élève Kuea Keerati, s'il vous plaît, venez et répondez à la question pour servir d'exemple à vos amis afin qu'ils se ressaisissent.

— Fils de pute, vous avez osé vous en prendre à moi !

— Professeur, Kuea nous a insultés. Nous voulons changer de place. Nous ne voulons pas être impolis comme Kuea.

— Laissez-nous nous asseoir avec Nungning. Elle doit nous donner des conseils sur nos dents de sagesse.

— Ou peut-être des conseils sur l'amour. Nous ne pouvons plus séparer les sujets. Kuea, mon ami, transmet nos questions quand tu passes devant elle.

— P...

Le type somnolent lance un autre juron à ses amis avant de se diriger vers l'avant de la classe pour répondre à la question. Il s'agit d'un cours obligatoire, ils doivent donc participer avec les étudiants en médecine dentaire. C'est très embarrassant.

Nungning, avec qui ses amis ont flirté, est l'Etoile du campus cette année. Kuea croise son regard lorsqu'elle se tourne vers lui, alors il lui adresse un sourire mièvre pour s'excuser du comportement de ses camarades.

— Kuea aime Nungniiiiing.

— Taisez-vous, salauds.

— Ça suffit, les gars. Les étudiants en ingénierie, arrêtez de taquiner les étudiants en médecine dentaire. Les filles ne vous aimeront pas. Vous ne vous coiffez même pas. M. Kuea Keerati, avancez pour répondre rapidement à la question.

De l'extérieur, Kuea peut sembler décalé par rapport à la bande, avec son image polie, ses cheveux bien coiffés et ses manières gracieuses de personne de classe supérieure portant un nom de famille important. Mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit que Kuea Keerati est le voyou du gang.

Aucun de ses amis n'est issu du cercle des familles de la haute société. Comme il n'y a pas de jeunes de son âge de ce cercle qui étudient l'ingénierie, Kuea n'a pas besoin de marcher sur des œufs et peut être un voyou dans sa bande. Ils boivent de l'alcool, traînent dans les bars et les cafés, flirtent avec des filles à lunettes, jouent au football après les cours, mangent du porc grillé dans le dortoir de l'un de leurs amis ou vont même voir les filles dans les boîtes de nuit près de l'université. Personne ne se soucie de la grande classe de Kuea ni ne se lie d'amitié avec lui pour ses relations. C'est vraiment sympa.

— Kuea, viens.

Les jours où Kuea Keerati n'a pas à être le fiancé de Gilayn Wang, il est comme n'importe quel autre homme qui passe ses journées avec ses amis et joue au foot sur le terrain situé à côté du bâtiment du département. D'ailleurs, les bancs du terrain de foot de l'ingénierie sont généralement occupés par une bande de filles.

— Où est mon maillot ?

— Dans le sac à dos de Ton. Le bleu. Dépêche-toi.

— D'accord, d'accord.

Les mains claires enlèvent la chemise d’atelier et le maillot de corps et les posent sur son épaule. Il fouille dans le sac à dos de son ami comme on le lui a demandé, mais ne trouve rien. Kuea laisse toujours son maillot à son ami, car sa famille possède une blanchisserie. Toute la bande fait appel à ses services pour laver les maillots de foot.

— Je ne le trouve pas. Salaud, où est mon maillot de foot ?

— Oh, je l'ai oublié. Je ne l'ai pas pris avec moi. Désolé.

Le propriétaire du sac à dos répond en criant. Kuea Keerati lui fait un doigt d'honneur, sans se mettre sérieusement en colère.

— Qu'est-ce que je vais porter pour jouer ?

— Enlève juste ta chemise.

— P...

Kuea engueule son ami à voix basse et ramasse la chemise qui pend à son épaule pour l'enfiler, un peu ennuyé de devoir porter une chemise en sueur à la maison après le match... Elle est sale. Il déteste ça.

— Allons-y.

— Non. Il fait très chaud. Je veux prendre une douche.

— Non, non. Kuea a frappé le ballon si fort que sa chaussure s'est envolée. Il faut fêter ça. Mangeons du porc grillé.

Ils se moqueront de lui pendant encore dix vies parce qu'il n'a pas attaché ses lacets correctement. Il était en train de dribbler le ballon lorsqu'il l'a frappé de travers et sa chaussure s'est envolée jusqu'au bord du terrain.

— Il fait chaaaaaud.

— Traîne-le avec nous. Tu joues les difficiles.

Kuea ne peut pas se battre seul contre toute la bande. Sa chemise blanche trempée de sueur lui colle à la peau, mais il est sur le point d'être traîné au restaurant de porc grillé près de l'université. Comme il ne peut pas refuser, il attrape la bouteille d'eau de son ami pour se rincer le visage et les bras afin de se nettoyer. Ils sont tous trempés.

— Kuea, tu as besoin d'une serviette ?

Même si le gang est un grand groupe de voyous, il y en a qui n'ont pas l'air à leur place, comme Kuea Keerati. L'autre est Seen. Seensamer a grandi dans un temple, mais il n'est pas orphelin. Ses parents ont divorcé lorsqu'il avait un an et demi. Après le décès de sa mère, il a vécu avec son père au temple et a été garçon de temple depuis lors. Son rêve était de devenir le patriarche suprême. En fin de compte, il a découvert que la politique religieuse était assez intense, alors il a décidé d'arrêter et d'être une personne normale.

— Bien sûr. Merci, mec. Aïe, pourquoi tu me frottes les cheveux ?

— Je t'aide à les sécher.

— Ce n'est pas la peine. Je vais le faire moi-même.

— Tu vas attraper un rhume si tu le fais mal. Laisse-moi t'aider.

— Tu ne peux pas imaginer ma tête comme un bol à aumônes, Seen.

— Un bol à aumônes n'est pas aussi lisse que ta tête... La tienne est si lisse, comme s'il n'y avait pas de circonvolution dans ton cerveau.

— Retourne dans ton temple !!!

C'était vraiment un garçon de temple ? C'est un emmerdeur.

Le restaurant de porc grillé où ils se rendent tous les douze n'a rien d'extraordinaire. C'est cent trente-neuf bahts par personne. Les tables sont bancales, soutenues par des piles de papier plié sous les pieds.

— Donnez-moi du porc, donnez-moi du porc.

— Tes membres sont intacts. Grille-le toi-même, espèce de merde. Ta famille ne t'a pas appris à griller du porc ?

— Non. Ils m'ont appris à faire en sorte que les gens grillent pour moi pendant que j'attends de manger. Ma famille est riche.

— Tu fais partie de l’élite ou tu es un infirme ? Partage un peu de ta fortune avec moi et je te ferai griller du porc à vie.

— Tu m'as traîné ici. Tu ferais mieux de prendre tes responsabilités. Merde, il fait chaud.

— Enlève ta chemise et mange, alors. Se plaindre ne fera pas disparaître la chaleur.

Au début, les douze hommes assis autour des longues tables du restaurant de porc grillé étaient habillés, mais la chaleur a chassé leur conscience. La plupart d'entre eux a enlevé sa chemise et l'a suspendue sur ses épaules. Kuea a également replié ses manches sur ses épaules.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

— Même Seen est presque nu. Le moine n'est pas gêné, tu ne devrais pas l'être non plus. Personne ne saura que le bel étudiant Kuea mange du porc tout nu.

— Je n'ai pas l'habitude.

Il n'a jamais mangé sans vêtements. Comme il n'en a pas l'habitude, il est normal qu'il se sente nerveux. Il finit par ne plus supporter la chaleur. Kuea jette sa chemise sur son épaule, place sa main sur sa hanche et sa main droite attrape des morceaux de porc. S'il est lent, tout aura disparu. Il ne sait même pas si c'est cuit. Il les met juste tous dans sa bouche.

— Cette couleur de cheveux rend ta peau si brillante. Tu essaies de rayonner ?

— Oui, j'ai mangé un putain de néon.

— Tu as été bizarre ces derniers temps. Tu as séché des cours et tu as l'air d'avoir perdu le sommeil. Tu as le cœur brisé ? Tu as rompu avec ton riche petit ami ?

Toute la bande sait que Kuea est fiancé à un homme, quelqu'un qui vit dans un monde totalement différent. Gilayn Wang, le fiancé qui ne se présente jamais devant eux. Aucun d'entre eux ne s'en étonne, car Gilayn Wang n'a rien à voir avec eux. Il a un nom de famille célèbre et possède une grande entreprise. Au contraire, Kuea Keerati n'agit pas du tout comme s'il était issu d'une famille d'élite. Il a l'air posé, mais il est en fait assez sauvage.

— Oui, nous avons rompu. Je me suis soûlé et j'ai récupéré. Je suis né à nouveau.

— Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ? Nous adorons boire. Comment tu as pu te bourrer la gueule tout seul ? Tu peux te saouler davantage ? La première tournée n'a peut-être pas été assez satisfaisante. Nous te promettons de boire jusqu'à ce que tu n'aies plus d'argent.

— Merci. Vous êtes tous des amis pourris.

Il ne peut pas être vraiment triste à cause d'eux, mais ça peut être sympa. Comme ça, il n'aura pas à être si émotif. Personne ne veut être triste trop longtemps. D'ailleurs, il n'est plus triste. Il est en colère. Il a envie de frapper son fiancé une dizaine de fois.

— C'est arrivé comment, au juste ? Tu ne devais pas l'épouser après ton diplôme ? Maintenant, je ne peux plus être ta demoiselle d'honneur. J'attendais de pouvoir participer au plus grand mariage du pays. J'ai perdu ma putain de chance.

— Il suffit de manger du porc grillé si la fête de mariage de Kuea n’est plus d’actualité. Mangez à volonté pour cent trente-neuf bahts, mais ne buvez pas trop de cola. Ce n'est pas compris.

Kuea rit tandis que ses amis se lancent des plaisanteries. Maintenant qu'il s'est remis de cette situation désagréable, sa blessure forme lentement une croûte. Elle n'est plus aussi douloureuse qu'avant.

— Il ne m'aime pas. Je pensais que j'étais mignon.

Ten pointe du doigt son rire. Le fait qu'il puisse rire signifie qu'il va mieux, même si c'est un rire sinistre et rauque. De toute façon, il vaut mieux rire que pleurer. Pleurer est épuisant. Rions de sa propre bêtise.

— Tu n'es pas ce que tu crois. Je me souviens que lors de notre première année, j'ai été surpris qu'un jeune maître de l'élite aussi doux que toi s'assoie avec nous. Tu avais l'air si innocent. J'ai cru que tu avais choisi le mauvais siège.

— Tu n'as pas été surpris de me rencontrer ?

— Un moine comme toi devrait rester discret. Tu es tout sauf une surprise. Tu es vraiment effrayant. De plus, espèce de voyou, tu m'as demandé si j'avais déjà vu un fantôme lors de notre première rencontre. Pour l'esprit de ton vieux père, j'ai failli prier.

— Mon père n'est pas mort. Il est abbé maintenant.

— Un morceau de porc dans ton bol à mendicité.

Kuea s'épuise à force de rire, car Seensamer répond à la plaisanterie par une prière.

— Mais Kuea a été une vraie surprise. Et son ami, Khon Diaw, est si aimable. Il étudie également l'administration des affaires. Tu devrais être dans ce département pour être le copain du mignon Khon Diaw. Qu'est-ce que c'est que ça ? Je m'attendais à ce que tu sois un beau gosse, mais il s'avère que tu es un voyou. Je suis confus.

— Parce que je ne suis pas mignon ?

— Non. Je suis confus que mon porc ait disparu, espèce de fils de pute. J'ai fait beaucoup de grillades. Qui a pris mon porc ? Ton, crache le morceau. Je sais. Je l'ai vu. Je suis un dieu !

— Oh, mon Dieu !

— Putain, ouais !

C'est comme ça qu'on fait ! Les faux amis sont faciles à trouver, tandis que les amis qui acceptent vos blagues sont rares. Il vaut mieux les chérir.

— J'ai été plus choqué. Lorsque le professeur l'a mis en binôme avec moi pour l'atelier, je me suis dit : “Bon, je suppose que je vais devoir faire tout le travail”, mais ce voyou a pris un pied de biche et a arraché la barre d'acier d'un seul coup. Je suis resté bouche bée.

— Et la fois où il a donné un coup de pied dans le pneu. Comme il était très stressé, notre gentil Nu-Kuea a donné plusieurs coups de pied dans le pneu pour se défouler. J'avais peur qu'il donne un coup de pied dans mon ventre et qu'il l'éclate.

— Vous me réconfortez ou vous m'offensez ?

— On t'offense.

Ils ne s'arrêtent pas là. Chacun laisse tomber son problème avec Hia-Lian et déterre tout ce qui s'est passé au cours des deux dernières années passées ensemble pour trinquer.

— L'histoire la plus drôle est celle du concours de la Lune du campus. Kuea ne voulait pas être candidat bien qu'il soit le plus beau. Nous ressemblons tous à des voleurs de montagne. Il voulait absolument ne pas participer au concours et a menacé de porter plainte si on le forçait. Finalement, Seen a dû se porter candidat. Nous pensions que notre département allait briser la tradition en lui faisant réciter une prière lors du concours de talents.

— Mais cet enfoiré de Seen a eu la diarrhée le jour du concours et le barbu Joi l'a remplacé. Debout côte à côte avec cet acteur de communication de masse, ils étaient comme un chien sale et un ange.

Il se souvient de l'image de Joi se tenant à côté de la Lune de la faculté de communication de masse, qui est un acteur de télévision. Son aura dominait tout le monde sur la scène.

— Sans aucun talent, il a chanté l'hymne de notre département et s'est trompé dans les paroles. Les aînés l'ont puni à la fin du concours. C'était vraiment hilarant.

— Hé, mais il a obtenu le plus grand nombre de votes. J'ai gaspillé cinquante mille bahts pour lui offrir des fleurs de vote.

Kuea Keerati se vante et ne peut s'empêcher de rire. C'était douloureux de voir Joi, son ami barbu, sur la scène, alors il a acheté toutes les fleurs pour sauver leur département et a même été puni avec Joi après le concours. Les pompes lui ont valu une belle défaite.

— Vous avez été des connards. Mon visage a été imprimé sur tout le campus pendant toute l'année, et j'ai été malmené sur Internet. Ils se demandaient comment une personne qui ressemblait à une griffe de chien avait pu remporter le vote populaire. Quelqu'un a même posté des photos de Kuea et de moi pour nous comparer et a demandé pourquoi nous ne l'avions pas envoyé au concours. Putain d'abruti. Donne-moi du porc, Kuea. Je suis blessé.

— Tu ne participerais pas au concours de la Lune du département ni au concours de la Lune du campus. Tu ne serais pas le modèle pour promouvoir notre université. Tu ne ferais rien qui implique de prendre des photos.

La vraie raison n'est rien d'autre que d'éviter d'attirer l'attention de Hia-Lian.

— Si je participais au concours avec mon beau visage, vous n'auriez aucune chance. Joi a eu une petite amie parce qu'il a participé au concours. Les filles aiment son allure rude.

— Je ne peux pas dire s'il est rude ou sale.

— Mais qu'est-ce que tu vas faire pour ton petit ami ? Tu vas en trouver un autre ? J'ai beaucoup d'amis dans d'autres départements. Je vais m'en occuper pour toi. Il suffit de poster sur Facebook que Kuea de l'Ingénierie est célibataire et la file d'attente s'allongera d'ici à Chiang Mai.

— La file d'attente des filles qui s'intéressent à Kuea ?

— La file d'attente de mes agents de recouvrement, enfoiré. J'essaie de ne pas être actif sur Facebook pour les éviter. Je dois aussi m'assurer de ne pas partager ma localisation, sinon ils me tomberont dessus.

Kuea éclate de rire pour la première fois depuis des jours. C'est vraiment agréable d'être avec ses amis. Il peut tout dire et tout faire. Il peut rire comme il veut et manger du porc grillé. Depuis qu'il sort avec Hia-Lian, ce dernier ne l'a jamais emmené dans un restaurant buffet. Il l'a toujours emmené dans des restaurants chinois traditionnels chics, comme s'il avait peur qu'il oublie qu'il est chinois. Et il commandait toujours du poisson à la vapeur avec de la sauce soja, de l'aileron de requin braisé à la sauce brune, des crevettes à la vapeur dans du lait frais, des nouilles empereur sautées et des pattes d'oie dans une marmite en terre cuite. Kuea en a marre.

Son corps a besoin de porc grillé, compris ?!


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:05



Chapitre 7
Cadeau
Kuea Keerati est convaincu qu'être le gentil Nu-Kuea est fatigant. Il a commencé à le ressentir pour la première fois à l'âge de quatorze ans. Cela fait un certain temps qu'il ne se sent plus gêné d'être le descendant d'une famille noble au nom de famille célèbre. Chaque fois qu'il retournait en Thaïlande avec Lady Kewalin pendant les vacances scolaires, il devait assister avec sa mère à plusieurs événements organisés par la haute société pour se socialiser. Comme son père et sa mère ont des origines respectables, tout le monde veut s'associer à la famille de l'ambassadeur Keerati. Kuea en avait assez de faire de petits sourires, de rire doucement et de parler poliment en écoutant les mots doux manifestement faux des vieilles dames.

La seule chose qui apaisait son cœur était que Hia-Lian l'accompagnerait toujours. Les fiançailles entre Kuea Keerati et Gilayn Wang n'étaient un secret pour personne. Les deux jeunes fiancés assistaient ensemble aux événements, en compagnie des aînés des deux familles.

La différence entre Hia-Lian et Kuea était que Hia-Lian avait son propre cercle d'amis thaïlandais alors que Kuea n'en avait aucun. Chaque fois qu'ils se rendaient à un événement, même si Hia-Lian accompagnait Kuea, ses amis se rassemblaient autour de lui et l'emmenaient. Kuea était un enfant... un petit enfant qui avait sept ans de moins que lui. Il ne pouvait pas s'intégrer au groupe d'amis de Hia-Lian. Il restait aux côtés de sa mère et la suivait pour rencontrer de nouvelles personnes... Il ne pouvait que regarder Hia-Lian de loin.

Peu importe ce qui se passait, les yeux de Kuea demeuraient fixés sur Hia-Lian. Et lorsque ce dernier croisait involontairement son regard, un sourire apparaissait sur son visage impassible... un sourire qui n'appartenait qu'à Kuea.

Le groupe de Hia-Lian était officieusement surnommé “les mafias déguisées en élites”. L'ami le plus proche de Hia-Lian est Hia-Yi, Phayak Chatdecha Chen. Les Chen ont fait fortune grâce à leur activité dans le domaine de la vente de voitures. La famille de Hia-Yi est le plus important concessionnaire de voitures européennes en Thaïlande, sans parler de son affaire de course automobile qui lui rapporte gros. Malgré cela, ce n'est pas une grosse affaire du point de vue des familles riches.

Plusieurs familles déplorent les nouveaux riches qui se sont constitués en quelques générations, contrairement aux Keerati qui sont riches depuis les anciens rois. Plusieurs familles ont tenté de convaincre sa mère d'annuler les fiançailles entre Hia-Lian et son fils. Que ce soit, le fils du général de cette famille... le neveu du conseiller privé de cette maison... le descendant au nom de famille donné par le roi... ou bien les proches de M.R. En dépit de leur approche, sa mère gardait un sourire doux sur son visage et rejetait toutes leurs suggestions. Elle leur disait que la famille de Hia-Lian était le meilleur choix, que les Wang étaient sincères avec eux.

“Il t'aime, Nu-Kuea. Lian et sa famille sont bons pour toi. Je ne confierai pas le bonheur de ta vie à des gens qui ont des noms de famille célèbres et un sang royal douteux. Quand ton père et moi serons partis, je peux au moins être sûr que Lian prendra soin de mon Nu-Kuea pour toujours.”

“Je déteste que les gens le méprisent.”

“Comme Lian a de la chance d'être protégé par le courageux Nu-Kuea.”

Les taquineries de sa mère avaient fait rougir Kuea, âgé de quatorze ans. Il avait essayé de le nier, mais sa voix bégayait. Sa mère en était folle de joie.

“Nous ne pouvons pas contrôler nos sentiments, Nu-Kuea. Laisse tomber les mauvais sentiments et accueille les bons, d'accord ?”

Kuea est d'accord avec sa mère. Sa mère est une femme forte. Malgré son apparence douce et fragile, elle a sa propre façon de faire qui lui permet d'obtenir tout ce qu'elle désire. Si sa mère était incompétente, ... elle n’aurait pas été capable de devenir la chef du Club des Dames des Ambassadeurs ou la responsable de divers événements.

“Crois-moi mon chéri, Lian est le meilleur.”

“Je pense aussi que Hia-Lian est le meilleur au monde.”

Qui d'autre aimerait Kuea autant que Hia-Lian ?

S'il pouvait remonter le temps, il foncerait et donnerait une ou deux claques à ce gamin de quatorze ans trop optimiste.

Kuea Keerati soupire dans son verre d'alcool. Le deuxième soir, Kuea a décidé de démissionner de la boîte de nuit de Jay. Celui-ci en a fait toute une histoire et a refusé de le laisser partir jusqu'à ce que Kuea lui annonce qu'il emménageait au Pentagone.

— Combien de temps ça va durer, gamin, de vivre comme quelqu'un d'autre ?

— Je ne sais pas... Hia-Lian va bientôt rompre les fiançailles, je suppose.

— Vu qu'il te fait emménager chez lui, je ne pense pas qu'il rompra les fiançailles. Vous allez probablement vous marier bientôt.

Il pince les lèvres en regardant le propriétaire de la boîte de nuit et se détourne. Même Khon Diaw a dit que Hia-Lian ne romprait pas avec lui si facilement. Il le faut. Quoi qu'il arrive. Comment pourraient-ils ne pas le faire ? Il n'épousera certainement pas Hia-Lian.

— Prends soin de toi au Pentagone. Certains des amants secrets de Gilayn Wang pourraient se montrer comme dans les dramas.

— Ils peuvent essayer. Je les aurais tous.

— Tu les achèveras ?

— Je flirterai avec eux pour qu'ils oublient Hia-Lian.

Gemini Miler émet un sifflement en entendant des paroles arrogantes sortir de la bouche du jeune élite. Mais il ne peut pas se permettre d'argumenter. Kuea est assez beau. Toutes les filles qui visitent la boîte de nuit le reluquent. Certains sont des hommes, d'autres des femmes. Mais ce gamin est fidèle au propriétaire du Pentagone.

— Ça fait longtemps que tu te comportes comme un bon garçon ?

— Eh bien... un peu plus d'un an, je crois. Depuis que je suis revenu en Thaïlande.

— Est-ce qu'il t'est venu à l'esprit qu'il aurait pu le découvrir... ?

— Non. Hia-Lian m'aurait grondé s'il l'avait découvert. Ma mère serait venue ici pour m'étrangler. Hia-Lian ne me laisserait pas vivre ainsi.

— Qu'y a-t-il de mal à vivre ainsi ? Qu'y a-t-il de mal à rouler en moto et à jouer de la batterie ?

— Ce n'est pas mal... mais Hia-Lian est le vice-président de son entreprise. Il n'aimerait pas que son petit ami joue de la batterie dans un club. C'est inapproprié.

— Uh-huh...

Gemini se gratte la tête et laisse le gamin avec son malheur. Il lutte contre l'envie de demander si Kuea ne se doute toujours de rien après avoir été ramené chez lui ivre mort. Et puis, pourquoi cet homme doit-il compliquer les choses ? Les riches doivent avoir beaucoup de temps libre. Pourtant, ce n'est pas à lui de s'en mêler. L'amour est une affaire privée. Ils sont censés s'en occuper eux-mêmes. Même si vous vous en mêlez, vous ne servirez à rien une fois qu'ils se seront remis ensemble. Une personne extérieure n'est là que pour les réconforter ou les féliciter.

Sur le toit de la boîte de nuit de Jay, Kuea Keerati se laisse aller à de vieux souvenirs. Sous ses yeux se dresse le Pentagone de Hia-Lian, le lieu de divertissement le plus remarquable d'Ekkamai-Thonglor. Sa nouvelle maison est là.... Il a réussi à l'endurer tout au long de l'année écoulée. Il devrait pouvoir le supporter encore un peu. Ses lèvres se courbent à l'évocation de souvenirs récents. Lorsqu'il était à la fois Nu-Kuea et Kuea Keerati, c'était assez difficile, mais c'était amusant... Un grand coup de chapeau à ses alliés, qui ont été d'une grande aide. Le premier est Khon Diaw. Le deuxième est la femme de chambre du manoir Keerati, qui a promis de garder le secret vis-à-vis de sa mère. Le dernier est son principal sponsor, qui l'a soutenu financièrement et qui a commandé la batterie en Thaïlande... son père, l'ambassadeur énergique et séduisant. Il a un visage sympathique et des manières courtoises, mais il envoie tous les jours des SMS à son fils dans le dos de sa femme pour parler de la moto.

Sa mère adore Hia-Lian autant que son père ne veut pas qu'il l’épouse. Sa mère gagne parce que la devise de son père est de ne jamais aller à l'encontre de sa femme.



Un an plus tôt.

— Jeune Maître, dépêchez-vous s'il vous plaît.

— Argh, aide-moi, s'il te plaît.

Kuea Keerati, étudiant de première année en ingénierie automobile, se précipite dans la salle de bains tandis que la femme de chambre prépare rapidement de nouveaux vêtements pour le jeune maître de maison.

— N'oubliez pas de vous laver les oreilles, jeune maître.

Elle est devenue la complice du jeune maître dont elle s'occupe depuis qu'il est bébé. S'ils n'étaient pas pressés par le temps, elle l'aurait aidé à frotter les taches d'huile sur ses oreilles pâles. Son jeune maître en fait trop, toujours en train de glisser des vis et des clous derrière ses oreilles. Elle craint que Lian ne s'en aperçoive un jour.

— Je l'ai fait, je l'ai fait. Donne-moi mes vêtements, s'il te plaît.

Il se précipite vers ses vêtements après avoir pris une douche à la vitesse de la lumière. La gouvernante prend une serviette pour frotter les cheveux de son jeune maître, bien qu'elle doive se dresser sur la pointe des pieds et tendre les bras aussi haut que possible. Le petit maître n'est plus si petit.

— Séchons d'abord vos cheveux, sinon vous allez tomber malade.

— On n'a pas le temps pour ça.

— M. Lian n'est pas encore arrivé. Faites-moi confiance. Asseyez-vous pour que je puisse vous sécher les cheveux. Je vais aussi vérifier si vos oreilles sont encore sales.

Tous deux unissent leurs efforts jusqu'à ce que, finalement, l'étudiant en ingénierie débraillé se transforme en un gracieux Nu-Kuea aux cheveux joliment peignés. Il est vêtu d'une chemise crème, d'un pantalon blanc et de chaussures marrons en cuir spécialement fabriquées pour lui. La dernière chose qu'il met est un gilet sans manche de la même couleur que ses mocassins.

— Est-ce que j'ai l'air beau maintenant ?

— Oui. Mon jeune maître est le meilleur !



Kuea Keerati affiche un doux sourire en s'approchant de son fiancé en costume noir, qui se tient près de la voiture, attendant de lui ouvrir la portière - Hia-Lian est toujours à l'heure. Kuea ne manque pas de saluer son aîné comme il se doit.

— Bonsoir, Hia-Lian. Tu es fatigué aujourd'hui ?

Sa main claire se pose délicatement sur le bras fort. Ses manières sont gracieuses, comme on s'y attend de la part d'un descendant de la famille noble, bien qu'il pousse un soupir de soulagement car Hia-Lian a failli les attraper. S'il était arrivé dix minutes plus tôt, il aurait vu Nu-Kuea fraîchement douché, ses cheveux mouillés frictionnés par la domestique en chef.

— Non, ça va. Allons-y.

— Merci.

Kuea adresse un autre sourire à Hia-Lian avant de monter dans la voiture, que celui-ci referme derrière lui. Le rendez-vous se déroule toujours de la même manière chaque vendredi, depuis qu'il est revenu d'Europe.

Tout dans son rendez-vous avec Hia-Lian est à chaque fois parfait, avec une ambiance romantique, de la musique symphonique et de délicieux plats chinois. Le poisson à la vapeur et à la sauce soja préféré de Hia-Lian reste la pièce maîtresse. Aujourd'hui, ils ne dînent pas dans un restaurant traditionnel, ce qui n'est pas habituel. Au lieu de cela, Hia-Lian l'emmène dîner sur un bateau naviguant le long du fleuve Chao Phraya.

Kuea Keerati tient son verre rempli de vin de luxe tout en discutant avec Gilayn Wang de tout et de rien d'une voix douce. Il fait semblant d'être touché par le fait que Hia-Lian ait loué le bateau pour eux et ses gardes du corps qui se tiennent à proximité. Il fait semblant d'être surpris lorsqu'un violoniste joue à côté de leur table. Il se trompe tellement de notes que Kuea veut s'emparer du violon pour en jouer lui-même. Non, il ne peut pas le faire. Il supplie Hia-Lian de prendre une photo avec lui à la proue, avec la grande roue de l'Asiatique en arrière-plan. Le moment le plus excitant est lorsque la croisière passe près de sa maison secrète, même s'il sait que Hia-Lian n'en a pas la moindre idée.

— Hia, tu n'as pas besoin d'aller aussi loin. C'est tellement exagéré.

Il prononce ces mots prétentieux avec un beau sourire, comme il le fait à l'accoutumée.

Le fait d'être le fils de la Haute Dame et de l'ambassadeur rend le sourire aisé. Il est bien entraîné, puisqu'il le pratique depuis son plus jeune âge. Sans aucun doute, Kuea Keerati obtiendrait une note parfaite pour sa douceur, sa fragilité et sa préciosité ce soir.

— Ce n'est qu'une fois de temps en temps. Ton anniversaire arrive bientôt. Je risque d'être occupé.

Cette année, l'anniversaire de Kuea Keerati tombe un mercredi, le jour de la semaine où Hia-Lian doit visiter sa brasserie dans une autre province. Hia-Lian a un emploi du temps très précis, et Kuea n'en fait jamais un drame puisqu'il peut toujours le contacter. Il peut demander son emploi du temps à sa secrétaire. En sachant cela, Kuea peut facilement modifier ses plans en conséquence.

— Ce n'est pas grave. Je suis heureux que tu m'aies emmené ici aujourd'hui. Je te remercie. Je suis la personne la plus heureuse du monde.

Kuea ne déteste pas ce que Hia-Lian fait pour lui. Il aime tout, mais ce n'est pas son style. C'est trop romantique, trop mielleux. En plus, Hia-Lian ne sourit pas beaucoup. Gilayn Wang est pareil. Il fait tout avec un modèle, comme s'il avait cherché "Comment avoir un rendez-vous parfait" sur Google et qu'il en suivait les étapes.

Par conséquent, Kuea fait de son mieux pour coopérer à chaque étape. Lorsqu'il doit rougir, il rougit. Lorsqu'il doit être content, il l'est. Quand il doit rire, il rit. Tout ça parce que Hia-Lian a fait des efforts, même s'il n'est pas très doué. Et Hia-Lian ne le fait avec personne d'autre même si ce n'est pas le style de Kuea, il reste la personne spéciale de Hia-Lian.

Parce que Hia-Lian aime Kuea et que Kuea aime Hia-Lian, ils font tous les deux de leur mieux pour que ça marche. En fin de compte, leur but est d'être attentionnés l'un envers l'autre. Cela suffit.

— Joyeux anniversaire, Nu-Kuea.

Hia-Lian ne lui souhaite jamais rien de plus. Pour Hia-Lian, chaque souhait pour chaque occasion comprend le nom de l'occasion et le nom de Kuea.

... Bonne année, Nu-Kuea.

... Bonne Saint-Valentin, Nu-Kuea.

... Bonne fête de Songkran, Nu-Kuea.

Si tous les jours fériés étaient inclus, il y aurait “Bonne fête des enseignants, Nu-Kuea”, “Bonne fête de Visakha Bucha, Nu-Kuea”, “Bonne fête du carême bouddhiste, Nu-Kuea”, “Bonne fête du travail, Nu-Kuea”, et bien d'autres encore jusqu'à la fin de l'année.

— Je te remercie. Je suis la personne la plus heureuse du monde. Je vais l'ouvrir maintenant.

— Hum.

Hia-Lian sourit. Ses lèvres se courbent légèrement, mais au moins, il sourit. Kuea observe son visage, se demandant si son expression sévère n'est pas due au mal des transports. À son grand soulagement, ce n'est pas le cas. Sinon, il aurait forcé le capitaine à interrompre la croisière. Il a peur que Hia-Lian ne vomisse.

— Wow...

Merde, c'est quoi cette peluche ?!!!

Le sourire de Kuea Keerati se fige car il ne se souvient plus du nom de ce personnage. Cela vient d'un film d'animation avec un adorable dragon noir, mais Kuea Keerati déteste les films d'animation ! Il est du genre à s'endormir devant, au point de ne se réveiller qu'à la fin. Il en a regardé plusieurs avec Khon Diaw, mais ce dernier se plaint toujours que c'est de l'argent gaspillé. Réfléchis... Réfléchis bien...

— Je ne sais pas si tu vas aimer.

— Si ! Je l'aime beaucoup. C'est trop mignon. J'ai regardé ce film d'animation avec mon ami. Où en as-tu trouvé une aussi grande ?

Waaaaaah, qui es-tu, satané dragon ? Dis-le-moi tout de suite !

Il fait semblant de jouer avec la peluche qui s'adapte à son étreinte avec ses belles mains. Il la retourne et trouve enfin une petite étiquette qui dit : “Dragons”.

— Krokmou ! Merci, Hia. Il n'a pas vraiment de dents. Krokmou... Awww.

Heureusement, Hia-Lian n'a pas coupé l'étiquette. Kuea n'aime pas les peluches, bien qu'il y en ait eu une montagne dans le manoir. Il en recevait depuis qu'il était enfant. Maintenant qu'il est revenu en Thaïlande, il a dit à la femme de chambre de toutes les donner.

Cependant, il ne peut pas donner celle-ci, car Hia-Lian l'a achetée pour lui. Il n'est donc pas question de le jeter. C'est pourquoi Krokmou l'accompagne dans son studio de batterie de sa maison secrète. Cela correspond à sa chaîne YouTube, car il porte toujours un sweat à capuche noir dans les vidéos.

Le temps passe jusqu'à la Saint-Valentin. Hia-Lian est venu avec une peluche qui ressemble à celle de Krokmou, mais en blanc. Cette fois-ci, il ne ferait pas de dégâts ! Il avait regardé toute la série, même s'il avait mis une éternité à la terminer. Il s'endormait pendant qu'il regardait et il lui a fallu des jours pour tout regarder. Il se souvenait des noms thaïlandais et anglais.

— Krokmou et Furie Eclair. Ils sont ensemble, comme nous.

— Ouais, ça sonne bien.

Argh, il allait vomir.


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Ven 6 Sep 2024 - 22:06



Chapitre 8
Maison
La reprise à la batterie de la bande originale de la superproduction de cette année résonne dans le studio. Devant les tambours importés d'Europe se trouvent une caméra coûteuse et un ordinateur portable haut de gamme utilisé pour l'enregistrement. Le batteur, vêtu d'un sweat à capuche et d'un casque, agite ses poignets en rythme avant de faire tourner les baguettes noires avec ses longs doigts. Derrière lui, un dragon noir et un dragon blanc sont assis ensemble.

Lorsque le dernier coup est donné, Kuea Keerati reste immobile un moment pour ajouter le logo de sa chaîne à la fin du clip, puis il enlève sa capuche. La silhouette élancée se lève et pose les baguettes sur l'étagère à côté. Il y a toutes sortes de marques et de couleurs, et cette étagère est spécialement conçue pour stocker des baguettes. Chaque paire a son propre arrière-plan en fonction de la ville et du pays où il s'est produit. La plupart d'entre elles viennent d'Europe. Les baguettes qu'il utilise sont celles qui conviennent à ses mains. Il en a acheté beaucoup, au cas où il les casserait.

Enregistrement, sauvegarde du fichier et mise en ligne sur Drive. L'ingénieur du son indépendant en Europe s'occupera du reste. L'ingénieur du son travaille pour une grande société de musique en Angleterre. Kuea avait l'habitude de monter les clips et le son tout seul jusqu'à ce que l'homme le contacte. Il lui a dit qu'il pouvait améliorer la qualité de ses vidéos, et depuis, ils travaillent ensemble.

Outre les reprises de batterie, Kuea Keerati a parfois reçu des offres pour créer des morceaux pour les industries de la mode et du commerce, et même la bande-son de la F1 en Europe du Nord. Même s'ils n'ont utilisé qu'une petite partie de son travail, c'était quand même son travail ! C'était vraiment cool d'avoir la chaîne KIRIN sur la liste de l'équipe.

Il s'y est rendu pour regarder la course avant de retourner en Thaïlande.

En y repensant, il a laissé tellement de choses derrière lui pour être le fiancé de Gilayn Wang.

Et c'est un tel gâchis d'efforts, de temps et d'opportunités. Il se sent déprimé et blessé.

— Ha... Est-ce que je devrais retourner en Europe ?

Il se traîne jusqu'au canapé au centre de sa maison, s'y effondre et regarde le plafond d'un air hébété. Il va bientôt devoir transférer ses affaires au manoir des Keerati. De là, Hia-Lian l'emmènera au Pentagone.

Kuea Keerati lève les mains et étudie ses paumes rugueuses. Elles sont pleines de callosités à cause de la pression exercée par les baguettes et les modifications apportées aux motos. Heureusement, Hia-Lian ne lui a jamais tenu les mains. Non... il a rarement touché Kuea.

Certains pourraient considérer ces callosités comme un défaut. Pour Kuea, c'est de la fierté. Il a fait tant d'efforts pour créer la chaîne KIRIN. Il a lentement appris à modifier Chi Lin. De plus, il sait être patient. Trop bon... au point que cela l'a épuisé parce qu'il devait aussi être patient avec Hia-Lian.

Si quelqu'un qui a toujours été patient ne veut plus l'être, il sera immédiatement considéré comme une personne terrible.

Pourrait-il ne pas vivre avec Hia-Lian ? Bien sûr qu'il le pourrait. Un seul coup de fil à son père et Kuea Keerati pense qu'il serait prêt à tout laisser derrière lui et à ramener sa famille en Autriche. Mais ce serait fuir le problème. Si Kuea s'enfuit, les gens vont lui poser des tonnes de questions. Pourquoi a-t-il fait cela ? Pourquoi en est-il arrivé là ? Tout cela de la part de sa mère, de M. et Mme Wang, de Khon Diaw, de ses amis de l'université et de son conseiller.

Alors, continuons ! Puisqu'on en est arrivé là, que la bataille avec Hia-Lian commence. L'un des deux finira par gagner. Il est dos au mur, il ne peut que mourir en essayant. Qui sait ? Il aura peut-être l'occasion d'assommer Hia-Lian d'un uppercut.



Gilayn Wang sourit, les yeux fixés sur son jeune fiancé et son énorme valise avec deux dragons en peluche, Krokmou et Furie Eclair, qu'il serre dans ses bras. Lian ne s'intéresse pas aux films d'animation ni à l'histoire de ces dragons héroïques. C'est juste qu'il n'a pas trouvé de Kirin en peluche. Kirin est le symbole d'un objet sacré, d'un objet divin, quelque chose comme ça. De plus, il ne voulait pas acheter à Kuea une figurine de Kirin pour qu'il la vénère le jour de son anniversaire. Les choses les plus ressemblantes étaient ces dragons aux grands yeux.

Kuea doit aimer les films d'animation, puisqu'il a regardé tous les films de cette série avec Khon Diaw. Il se souvient de tout lorsque Kuea Keerati lui parle au téléphone. Le monde de Nu-Kuea est différent du sien. Son fiancé s'intéresse à tous les trucs d'ados que lui peut parfois comprendre, parfois non. Une chose qu'il n'a presque pas réussi à suivre, ce sont les deux dragons sur la chaîne KIRIN.

— Il y a autre chose ?

— Non. C'est tout.

Lian laisse Nu-Kuea dire au revoir à la domestique du manoir Keerati. Il rappelle également à la femme de contacter sa secrétaire ou le majordome des Wang si quelque chose se produit, et de se sentir libre de rendre visite à Nu-Kuea au Pentagone à n'importe quel moment.

— Merci, M. Lian.

— Il n'y a pas de quoi. Le personnel des Keerati doit être traité comme celui des Wang.

Les propriétaires du manoir Keerati ne résident pas ici. Lian s'occupe de cet endroit depuis un certain temps... Et comme Nu-Kuea est rarement chez lui, il ne sait pas que les hommes de Lian viennent ici régulièrement.

C'est pour cette raison qu'il a découvert... que son fiancé est rarement à la maison.

Nu-Kuea croit peut-être qu'il sait garder son secret. Mais en réalité, comment une simple domestique pourrait-elle garder un secret ? C'est une employée de maison, pas un agent du FBI sous couverture.



Il déménage au Pentagone mais ne vit pas dedans.

Kuea Keerati pensait que Gilayn Wang vivait au dernier étage de la boîte de nuit chic. Mais non.... Son appartement se trouve dans l'immeuble de bureaux situé derrière la boîte de nuit. Dans la journée, il sert de bureau pour l'administration où travaillent ses employés. L'appartement de Hia-Lian se trouve au troisième étage. Il ne peut même pas voir le Pentagone de là, car Hia-Lian a construit un mur de trois étages entre les deux.

L'immeuble de bureaux et la boîte de nuit partagent la même entrée, mais une rue indépendante mène à l'arrière. Seules les personnes munies d'un macaron ou d'une carte d'employé peuvent entrer pendant les heures de bureau.

Il s'agit d'un bâtiment de taille moyenne, à moitié vitré, décoré comme plusieurs salles d'exposition de meubles à Thong Lor, avec un parking séparé. Le parking du bureau jouxte le mur haut de trois étages. De l'autre côté du bâtiment se trouve une piscine assez grande pour faire des longueurs. L'appartement de Hia-Lian est accessible par le même escalier que celui du bureau, mais il est bloqué par une porte en bois noir et un lecteur d'empreintes digitales. Une fois les deux premiers étages franchis, Kuea Keerati est stupéfait par la résidence de Hia-Lian.

C'est un petit paradis. S'il voulait un jour avoir un appartement, il souhaiterait en avoir un comme celui-ci. L'appartement de Hia-Lian est de style loft moderne, avec des tons noirs de jais et du béton brut. L'un des côtés est en verre et donne sur la piscine. C'est un appartement rectangulaire qui utilise l'espace de manière efficace.

Après avoir ouvert la porte, il est accueilli par le salon avec de gigantesques canapés en forme de L adossés au mur de verre et faisant face à l'installation home cinéma. L'étagère est remplie de DVD. Cet endroit est plutôt en désordre, ce qui laisse supposer que Hia-Lian y passe beaucoup de temps. Vient ensuite des étagères encastrées vides, de couleur noir de jais, qui sert de cloison à la pièce. On peut voir le bureau de Hia-Lian à travers les cubes. À côté de son bureau, il y a un comptoir haut avec deux chaises noires et des casiers à verres de vin. Ensuite, il y a une cuisine et une table à manger. Dans la partie la plus éloignée se trouvent deux portes l'une à côté de l'autre. En sortant des chambres, on se trouve tout de suite face à la cuisine, bien qu'elle soit en partie bloquée par une belle paroi de lattes.

C'est une véritable merveille. Le béton brut et le style noir de jais de la maison de Hia-Lian sont... Putain, il adore ! Au lieu de diviser la pièce avec un mur, il utilise une étagère vide. La décoration est vraiment au top. Putain de rustique ! C'est la maison de ses rêves ! Si... S'il y a un studio de batterie ici, et s'il peut garer Chi Lin au centre de cet endroit... Urg ! Il le veut !

— La chambre de droite est la tienne. Celle de gauche est la mienne. J'ai une réunion à organiser. Va explorer cet endroit, Nu-Kuea. On enregistrera tes empreintes digitales à mon retour. Si tu as besoin de quoi que ce soit, envoie ta commande à l'agent de sécurité et il te la livrera. La porte peut être ouverte de l'intérieur, alors ne la ferme pas quand tu sors. Sinon, tu ne pourras plus rentrer.

Oui, il sait. Hia-Lian devrait partir maintenant pour qu'il puisse regarder autour de lui !

— D'accord.

— Si tu as besoin d'autre chose, on s'en occupera plus tard. Je dois y aller maintenant.

— D'accord.

Il serre les dragons dans ses bras jusqu'à ce que Hia-Lian sorte et que la porte se referme avec un bip ! Il les jette de côté et explore les lieux. Oh, mon Dieu ! Les goûts de Hia-Lian sont excellents. Son expression réservée forcée se transforme en excitation. Il se promène et jette un coup d'œil à tout ce qu'il voit.

Mais surtout, il adore sa chambre !!! Un grand lit noir est posé sous le plafonnier orange. Dans le placard encastré sans portes, il y a des penderies et des étagères avec des tiroirs. À côté, une longue porte miroir s'ouvre sur des compartiments. Il n'y a que quelques meubles, mais ils correspondent au style de vie d'un dur à cuire. Au-dessus du lit est accroché un poster d'un vieux groupe de musique choisi par Hia-Lian.

Il pensait que la maison de Hia-Lian serait remplie de défenses d'éléphants et de meubles de style chinois, comme celle de M. et Mme Wang. Ici, c'est tout le contraire, un autre continent ! Les seuls objets liés à la Chine sont une paire de bracelets Pixiu en or et ces boîtes de thé gourmet hors de prix. Même le service à thé de Hia-Lian est tout noir, avec des tasses au design particulier. En y regardant de plus près, il s'aperçoit que les étagères encastrées du sol au plafond derrière le bureau de Hia-Lian servent à stocker du vin.

L'appartement de Hia-Lian ne cesse de l'impressionner. Qui sont l'architecte et l'architecte d'intérieur de cet endroit ? Kuea veut leurs contacts ! Si l'appartement de Hia-Lian est aussi glamour, Kuea se demande à quoi ressemble le Pentagone, l'une des meilleures boîtes de nuit du pays.

— Comment ça va, Kuea ?

— Hé, l'appartement de Hia-Lian, c’est violent.

— Hein ? ! Il a une salle de torture ? Tu veux que j'appelle la police ? Je le savais. Hia-Lian est effrayant, alors il doit avoir des goûts bizarres. Ne le laisse pas t'attacher, d'accord ? Il a des fouets ? Kuea, ça va maintenant ?

— Diaw, Diaw, calme-toi. Ce n'est pas ça. Je veux dire, sa maison est fantastique. C'est... C'est exactement comme je l'aime.

— Hein ?

— J'adore son appartement.

— Eh bien, tant mieux pour toi. Ça pourrait être ta maison de mariage. Haha.

— Salaud, il ne s’agit pas de ça.

— Si... Si tu ne peux pas fuir Hia-Lian à la fin, tu devras vivre là-bas.

— Eh bien... Dans ce cas, cet endroit me fera probablement me sentir mieux.

Au moins, l'appartement de Hia-Lian est une chose qui lui apporte un peu de réconfort. Hia-Lian est un homme très occupé. Il se rend fréquemment à sa brasserie dans une autre province et a des tonnes de réunions. Hia-Lian ne reviendra pas souvent dans ce bel endroit. Cet appartement appartiendra temporairement à Kuea Keerati !



Gilayn Wang rit doucement à la vue de quelqu'un qui explore les moindres recoins de son appartement. Les deux dragons ont été jetés sur les canapés. Doit-il s'en offusquer ?

Si ça avait été avant, il aurait été surpris que Nu-Kuea aime le style loft rustique et moderne. Aujourd'hui, il se réjouit simplement qu'ils partagent les mêmes goûts. Le Kuea Keerati que Gilayn Wang ne connaît pas possède étonnamment plusieurs préférences communes avec lui.

La décoration intérieure, la mode et même la musique. Lorsqu'il a vu Nu-Kuea pour la première fois à la boîte de nuit de Gemini Miler, il a été stupéfait. Tout ce qui concerne Kuea Keerati est pour lui autant d'énigmes à résoudre.

Outre la frustration de voir que Kuea Keerati lui a caché la vérité, il a ressenti une sorte de défi. D'une certaine manière, il s'agit de planifier leur vie commune avant le mariage.

Kuea Keerati n'est pas Nu-Kuea, et Gilayn Wang n'est pas non plus le Hia-Lian qu'il a connu toute sa vie.

Ses fiançailles avec un fiancé aussi doux qu'une barbe à papa et de noble lignée ont poussé Gilayn Wang à être un homme parfait, comme dans les romans. Comme les Wang travaillaient pour les Keerati, Lian a entendu des gens les critiquer en disant qu'ils étaient des serviteurs qui essayaient de s'élever au niveau de leurs patrons, qu'ils étaient une bande de nouveaux riches hautains, et bien d'autres insultes. Ils ont été insultés simplement parce que son père est un Chinois qui s'est réfugié en Thaïlande.

Gilayn Wang n'a jamais souhaité que Nu-Kuea subisse ce genre de choses. Il a pris l'habitude d'offrir à Nu-Kuea les meilleures choses qu'il pouvait se permettre de trouver. Il a cherché les objets les plus beaux et les plus adaptés à son fiancé. Depuis que Nu-Kuea est né dans ce monde, Lady Kewalin a toujours voulu que son fils unique vive comme un petit prince et soit le Nu-Kuea qui a tout. Et c'est grâce à Lian que cela s'est produit.

Le couple idéal, le jeune couple enviable, est le résultat de ses efforts. Nu-Kuea est un petit prince, exactement comme il l'avait prévu. Il vit heureux pour toujours... En quelque sorte.

Le petit prince de Lady Kewalin est bien méchant ! Le Nu-Kuea de Hia-Lian est super sauvage ! Il a même construit son petit royaume sans laisser son fiancé en faire partie.

Si Kuea Keerati ne veut pas être Nu-Kuea, il n'a pas besoin d'être le gentil Hia-Lian pour gâter n'importe quel jeune maître de n'importe quelle famille.

— Envoyez quelqu'un pour enlever les caméras de surveillance de mon appartement. N'en laissez qu'une devant la porte d'entrée.

— Oui, monsieur.

Gilayn Wang ferme l'application des caméras de surveillance sur son iPad. La dernière chose qu'il a vue, c'est Kuea Keerati en train de parler au téléphone tout en se roulant sur le canapé devant la télévision. Il ne portera pas atteinte à la vie privée de Nu-Kuea. Il a installé les caméras de surveillance parce qu'il n'y avait personne à la maison. Maintenant que Nu-Kuea est là, elles ne sont plus nécessaires.

— Nous sommes arrivés, monsieur.

La luxueuse voiture s'arrête devant un immeuble de Thong Lor, non loin du Pentagone. Gilayn Wang descend de la voiture et se dirige vers le café du rez-de-chaussée. La personne qu'il est venu voir attend dans le coin le plus éloigné avec un verre de bière artisanale à moitié vide.

— Hé, la mafia de Thong Lor a demandé à me rencontrer en privé. Je suis honoré. Vous auriez dû appeler. Pas besoin de se présenter en personne, monsieur.

— Arrête de plaisanter... Pourquoi ne pas se retrouver dans ta boîte de nuit ?

Gilayn Wang commande le même verre de bière artisanale. Il n'est pas encore temps d'ouvrir les boîtes de nuit, mais certains endroits vendent de l'alcool pendant la journée.

— Fermé aujourd'hui. Mon batteur a démissionné. Mon affaire est en train de s'effondrer. De plus, ma boîte de nuit est sur le point d'être rachetée. Je suis au chômage.

Lian ignore le sarcasme avant de plonger la main dans sa veste de costume pour en sortir un chèque avec un beau montant et le poser sur la table. L'homme indifférent le glisse à l'instant dans son sac.

— Nous sommes partenaires. Je ne reprendrai pas ta boîte de nuit. C'est un plaisir de travailler ensemble.

— Non, ce n'est pas un plaisir. Une question : Est-ce que je vais récupérer mon batteur ?

— Ça dépend de lui.

— Tu es sûr de vouloir investir dans une entreprise avec un gros chiffre négatif ? C'est vrai que toi et ce gamin vous fréquentez, mais ça ne rapporte pas d'argent. Je suis déjà prêt mentalement si elle fait faillite. Je te donne une chance d'y réfléchir à nouveau. On peut juste déchirer le chèque.

— Continue. Viens au Pentagone si tu as besoin de quoi que ce soit.

— Pourquoi ?

— Ça ne te regarde pas. Ton boulot, c'est d'ouvrir ta boîte de nuit comme d'habitude, Gemini Miler.

Gilayn Wang se moque bien de l'exaspération de son interlocuteur. Il boit sa bière d'un trait, se lève et lisse son costume.

— Paye ce verre puisque tu es riche maintenant.

— Oui, oui, j'ai compris. Bon sang, je n'aurais pas dû laisser entrer un client comme toi dans ma boîte de nuit il y a cinq ans. J'avais l'intuition que ça me causerait des ennuis à l'avenir. Mes yeux n'arrêtaient pas de trembler. Des lézards cliquetaient sur mon visage.

La grande silhouette laisse jacasser l'étranger qui se comporte comme les Thaïlandais. Il sort du café avec ses longues jambes pour rejoindre son fiancé. Pour Gilayn Wang, la boîte de nuit Gemini n'est pas plus intéressante que les autres. Elle est moins populaire que les bars sur les toits du même quartier. Mais cet endroit possède des coins paisibles qui surplombent le Pentagone depuis qu'il est devenu une vaste étendue. Le toit de cet endroit offre la vue la plus dégagée sur le Pentagone, c'est pourquoi il adore s'y rendre. Il aime donc y aller pour admirer son enfant chéri, qu'il a construit avec soin depuis le premier jour, jusqu'à ce qu'il devienne la meilleure boîte de nuit de Thong Lor.

La vraie raison pour laquelle il doit sauver cette boîte de nuit est que c'est un endroit où Kuea Keerati peut être lui-même, être libre, sans craindre d'être reconnu ni de faire des efforts pour être Nu-Kuea.

Cette fois, Gilayn Wang est déterminé à gagner contre Kuea Keerati. Il ne veut pas battre complètement Nu-Kuea et le briser en morceaux. Il ne veut pas que Kuea Keerati ait l'impression d'être dos au mur, sans issue ni espoir. S'il veut gagner, ce n'est pas pour faire du mal à Nu-Kuea ou pour son propre plaisir. Dans ce cas, comment pourraient-ils commencer leur vie de couple ?

L'objectif de Gilayn Wang est de gagner le cœur de Kuea Keerati lui-même, pas Nu-Kuea, pas quelqu'un qu'il essaie d'être. De même, il essaiera d'être Gilayn Wang, pas son Hia-Lian, pas le fiancé parfait qu'il a essayé d'être.

À partir de maintenant, nous allons être vrais.


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:06



Chapitre 9
Jour un
Kuea Keerati n'a jamais été aussi anxieux d'aller à l'université qu'aujourd'hui. Hia-Lian est fou ! Soudain, il lui a dit qu'il allait l'emmener en voiture ! De sa maison secrète à l'université, Kuea met moins de quinze minutes sur Chi Lin. Mais maintenant qu'il a déménagé à Thong Lor, il est obligé de prendre la voiture de Hia-Lian. Il doit se réveiller à six heures et demie. Et la circulation est saturée dès la sortie du Pentagone. Il a sommeil !

Hia-Lian ne se comporte pas comme le propriétaire d'un lieu de divertissement nocturne. Il s'est couché à vingt-trois heures et s'est levé tôt pour faire son jogging. Le plus surprenant, c'est qu'il a ramené du congee.

— Ce restaurant est bon. Essaie et vois si tu aimes, Nu-Kuea.

Qui aurait cru qu'un jour Gilayn Wang lui verserait du congee dans un bol ? Il arrache même des morceaux de pâte frite et les ajoute dans le bol. Hia-Lian se souvient que Kuea n'aime pas les abats, c'est pourquoi son congee ne contient que du porc et des œufs cuits, sans échalotes. Le bol de Hia-Lian est rempli de tout cela, avec des œufs à la coque et beaucoup de gingembre et d'échalotes en guise de garniture.

Ce serait meilleur s'il n'était pas obligé de le manger à six heures et demie. Chez Hia-Lian, il y a de tout. Outre la bière, le réfrigérateur à deux portes est rempli de snacks, de jus de fruits et d'eau. Ils sont tous nouveaux, encore emballés... et ce sont tous les produits préférés de Kuea. Même ses gaufrettes préférées, importées du Royaume-Uni, sont là. Lorsque Hia-Lian lui a dit d'emménager, il était sérieux !

— Lait ou jus d'orange ?

— Jus d'orange, s'il te plaît.

C'est un sentiment étrange que de s'asseoir au comptoir de la cuisine avec Hia-Lian. De plus, il n'est pas habillé avec son costume habituel. Il porte un survêtement : Une veste et un pantalon de survêtement. Et puis... il a l'air agile et adroit.

— Nu-Kuea, tu peux me faire du café ? Prends une capsule à côté de la machine et appuie sur le bouton de gauche. Le café sortira comme un expresso.

Dans le coin le plus éloigné du comptoir se trouve une machine moderne de café à capsules. Kuea ne s'en est jamais servi car il ne boit pas de café. Comme Hia-Lian est en train de lui servir un verre de jus d'orange, il serait inconsidéré de sa part de rester assis sans rien faire. Il se dirige donc vers la machine. Il a le choix entre plusieurs parfums et couleurs.

— Tu veux lequel ?

— Peu importe, c'est parfait.

Une fois que tout est prêt, le premier petit déjeuner dans l'appartement de Hia-Lian commence. Tout semble simple... confortable, pas gênant, mais cela suscite sa méfiance. Hia-Lian agit trop normalement, tandis que Kuea est troublé parce qu'il commence à s'intéresser au mode de vie de Hia-Lian.

Hia-Lian ne ressemble pas du tout au Hia-Lian qu'il rencontrait tous les vendredis. Kuea pensait que Hia-Lian vivait entouré de gardes du corps, de servantes et d'assistants qui s'occupaient de tout à sa place. Hia-Lian semblait... être un perfectionniste qui vivait selon un certain modèle.

Le Gilayn Wang que connaissait Kuea Keerati n'aurait jamais pris son petit-déjeuner en survêtement, les cheveux si désordonnés qu'il avait dû les brosser grossièrement avec sa main.



À sept heures, la luxueuse voiture européenne de Hia-Lian attend devant l'entrée et le garde du corps qui va la conduire se tient prêt à y aller. Hia-Lian vient de prendre une douche et s'est transformé en Gilayn Wang en costume.

— Tu viens avec moi ?

— Oui, je vais aller au bureau après t'avoir déposé.

Le siège social de Gilayn Beverage Company est situé à Sathorn. Ce n'est pas dans la rue principale, mais seulement à cinq cents mètres dans une allée. Vous pouvez vous rendre à la station BTS (1) Silom au bout de la rue. C'est un quartier d'affaires que Kuea traversait toujours avec Chi Lin pour se rendre à l'université !

Bang Rak et Sathorn sont pratiquement voisins ! La maison secrète de Kuea Keerati se trouve juste sous le nez de Gilayn Wang !

Kuea Keerati pensait que le trajet jusqu'à son université serait gênant et étouffant, mais non. Hia-Lian fait à peine attention à lui. Lorsqu'ils sortent du Pentagone, ils passent prendre le secrétaire de Hia-Lian un peu plus loin, et il s'assoit sur le siège du passager. Tous deux parlent de leur travail. Kuea se sent mal à l'aise pour le secrétaire, car il doit souvent se retourner vers la banquette arrière.

— Est-ce que je devrais m'asseoir devant pour que vous puissiez parler plus confortablement ?

— Ce n'est pas grave, monsieur. D'habitude, nous ne discutons pas du travail dans la voiture. Mais nous avons une réunion urgente aujourd'hui, je dois donc parler au vice-président avant.

Kuea a vu le secrétaire de Hia-Lian à plusieurs reprises lorsqu'il assistait aux réunions sociales et professionnelles avec celui-ci. Même s'il ne comprenait rien, Hia-Lian l'emmenait quand même. Comme Hia-Lian ne le négligeait pas et ne le laissait pas tomber, il était tombé sous le charme.

— Tu n'es pas à l'aise ?

— N... Non. C'est juste que... je ne veux pas que tu aies du mal à parler.

— Pas du tout. Le fait de te voir si tôt le matin,... Je vais garder ma chance pour la réunion d'aujourd'hui.

Q… Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! Hia-Lian parle d'une voix si douce et lui adresse un petit sourire. Il lui caresse même doucement la tête avant de se remettre au travail. Tout cela semble si naturel que son cœur s'emballe. Ce n'est pas du tout naturel. Hia-Lian n'a jamais été aussi doux auparavant !!! Comment peut-il subitement devenir pastel ?

Kuea Keerati se rapproche de la portière de la voiture et regarde par la fenêtre les embouteillages et la vue de Bangkok le matin, en essayant de réprimer les battements de son cœur... Il est loin de se douter que son oreille rouge attire le regard de quelqu'un.

— Je m'en vais. À plus tard, Hia. A plus tard, tout le monde.

Son cœur travaille dur. Lorsque la voiture s'arrête devant le bâtiment d'ingénierie, Kuea a l'impression de pouvoir enfin respirer.

— Attends.

— Oui ?

MUAH !

— Étudie bien. Je viendrai te chercher dans la soirée.

P.... Putaiiiiiin ! Hia-Lian lui a embrassé la joue !!! Les yeux de Kuea s'écarquillent. Il sort de la voiture et entre dans l'immeuble comme s'il fuyait des zombies dans un film.

— Kuea, bonjour.

— Seen ! J'ai vu un fantôme.

L'esprit protecteur envoie Seensamer devant lui, portant un sac orange de moine en bandoulière.

— Viens, mon ami. Laisse-moi t'aider.

Il sort un rouleau de fil sacré de son sac et vaporise quelque chose d'un petit flacon. L'odeur d'un parfum fabriqué à partir de recettes thaïlandaises se répand dans l'air tandis que Seen enroule rapidement le fil sacré autour du corps de Kuea.

— Qu'est-ce que tu fais ? Vaporise juste de l'eau bénite pour chasser le fantôme. Pourquoi tu m'entoures de ce fil ?

— Au cas où le fantôme ne partirait pas. Je te sauve la vie, Kuea.

T... Tu es fou ! Kuea est très embarrassé. Les gens passent. Tout le monde rit.

— Qu'est-ce que vous faites tous les deux si tôt le matin ? Voyons, espèce de vaurien, pourquoi diable tu as apporté cet énorme rouleau de fil sacré ? Et qu'est-ce qui est arrivé à Kuea ? Pourquoi tu le ligotes ?

Le reste de la bande qui s'approchait d'eux éclate de rire en voyant Kuea se faire attacher avec le fil sacré comme une momie.

— Oh, rien, mes amis. Ça appartient au club de bouddhisme. Ce matin, c'était à mon tour de dire des prières avant de faire des offrandes. Viens, Kuea. Rendons d'abord hommage à Bouddha.

— Qu'est-ce qui lui arrive ?

— Il a vu un fantôme, et je le chasse.

— Tu n'as pas besoin d'un pot à esprit ? Nous n'en avons pas pour l'instant, mais tu peux utiliser mon casque à la place ?

— Utilise ma veste comme couvercle. Allez, Seen. Ne traîne pas, ou le fantôme emportera Kuea avant que nous puissions le sauver.

Kuea Keerati roule des yeux en voyant le premier ami qui balance son casque dans ses mains. Les autres forment une ligne derrière, tenant la taille des gars devant eux comme s'ils jouaient aux serpents qui changent de queue. L'un d'eux agite sa veste comme un torero. Seen joue le jeu en scandant quelque chose de rapide et d'indéchiffrable.

— Ohhhhhm, va-t'en, fantôme. Ohhhhhm.

— Libère-moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.

— Merde, le fantôme gémit. Seen, dépêche-toi. Mets-le dans le pot.

— Gémissements, mon cul !

— Qu'est-ce que vous faites, les étudiants ? Êtes-vous conscients que vous bloquez tous le passage ? Et pourquoi avez-vous attaché le fil sacré autour de votre ami ?

— Le professeur principal ! Courez !

Le casque s'écrase sur la tête de Kuea avant que ses amis ne prennent leurs jambes à leur cou, le laissant ligoté au milieu du bâtiment d'ingénierie. Espèces d'orduuuuures ! Même Seen, qui est à l'origine de tout ça, s'est enfui avec eux.

— Qu'est-ce que vous faîtes tous ?!

— Je suis désolé, M’dame.

Il s'incline en s'excusant devant le professeur Pisamai, la vieille professeure connue pour sa sévérité. Heureusement pour lui, elle fait partie du département des arts. Elle donne néanmoins des cours fondamentaux au département d'ingénierie. Avec ses belles mains, Kuea tente de défaire le fil sacré autour de son corps, à la fois humilié et irrité par le désordre causé par ses amis. C'est toujours ce que fait sa bande. Un seul faux pas et vous devenez sa cible. Mais il ne peut pas se plaindre, car il lui arrive aussi de les embêter. Attendez juste votre tour !

— Kuea, laisse-moi t'aider.

— Merci... Ah, tu... ?

— Je m'appelle Nuea, je suis étudiant en première année de génie informatique.

Il pose ses yeux en amande sur le badge de l'étudiant de première année. Nuea... Kuea ne l'a jamais vu auparavant. Son visage ne lui dit rien et il vient d'une autre filière.

— C'est fait. Tu veux rendre le fil sacré à ton ami ?

— Oui, merci. Je t'achèterai... une boisson sucrée plus tard.

Kuea retire rapidement le casque et l'accroche à son avant-bras avant de prendre le fil sacré des mains de Nuea pour le mettre dedans. Nuea est un Chino-thaïlandais de la même taille que lui. Il porte un appareil dentaire et ses yeux s'arrondissent lorsqu'il sourit. Il a aussi une fossette au coin droit de la bouche.

— D'accord. Tu peux aussi me donner ta signature ?

L'activité de chasse aux signatures pour les étudiants de première année a lieu chaque année, bien que le comité ne soit pas sérieux à ce sujet. Tout dépend de la volonté de chacun. Ceux qui y participent peuvent se rapprocher des aînés et recevoir de petits cadeaux de la part de leurs mentors. S'ils obtiennent des signatures supplémentaires, les récompenses seront plus intéressantes. Par exemple, des résumés de cours intensifs ou des privilèges dans les clubs où leurs mentors de code sont membres. L'année dernière, Kuea a obtenu le résumé de la matière du professeur Pisamai.

— Nous n'avons pas la même spécialité. Est-ce que ça va compter ?

— Non, mais... je veux ton identifiant Line.

Ce gamin le drague ! Il ne peut pas refuser car Nuea vient de l'aider avec le fil sacré.

— Je serais triste si tu ne tenais pas ta promesse.

— ...Eh bien...Je...

— Je sais que tu es fiancé. Je veux juste être près de toi. Au moins, tu auras un petit frère de plus... S'il te plaît.

— Je réponds rarement aux textos.

— Ce n'est pas grave. Je te rappellerai de m'offrir une boisson sucrée plus tard, Kuea.

Quel petit malin ! Il sourit aussi beaucoup. Personne dans l'entourage de Kuea Keerati ne met jamais ce filtre, alors il ne sait pas trop comment s'y prendre avec lui.



— Je ne joue pas au foot aujourd'hui. Je m'en vais.

Kuea Keerati a prévu de partir vingt minutes avant la fin du cours, de sorte que personne ne verra Hia-Lian venir le chercher. Ses amis n'auront pas non plus l'occasion de rencontrer Hia-Lian.

— Le cours est terminé.

Qu'est-ce que c'est ? Le professeur qui fait toujours sortir les élèves en retard les laisse partir plus tôt aujourd'hui ! Kuea saisit son téléphone et voit le message indiquant que Hia-Lian l'attend.

— Hé, on va jouer au foot. Allez, allez, allez.

— Plus tard. Je pars maintenant.

— Pas question. Les gars de l’administration des affaires nous ont défiés la dernière fois, tu ne te souviens pas ? Tu as dit que tu marquerais deux buts.

— Ton s'en chargera. Je dois vraiment y aller.

— Tu agis de façon suspecte, mon ami. Je sens une sorte d'énergie.

Ce n'est pas un chaman ! Il ne sent rien !

— Tu es toujours possédé par ce fantôme ? Qui êtes-vous ? Vous n'êtes pas mon ami, pas vrai ? Mon vrai ami ne dirait jamais non au foot !

Conneries !

— Mon fiancé est venu me chercher.

— Tu as dit que vous aviez rompu, fils de pute. On est des chiens sans valeur maintenant. Les gars, hurlez !

— Vuuuuuuu//Vu...Vu...Vuuuuuu.

— Pourquoi tu ne te synchronises pas avec nous, Joi ?

— Vous êtes des chiens thaïlandais. Je suis un Husky sibérien.

— Oh, je vois. D'accord, je croyais que tu avais quitté le groupe. Seen, pourquoi tu ne hurles pas ?

— Je ne peux pas choisir entre être un chihuahua ou un loulou de Poméranie.

— Suis-nous quand tu auras pris ta décision. Nous hurlerons d'abord.

— Merci. Vous êtes tellement sincères que j'ai l'impression d'être sur le point d'atteindre un état d'illumination.

Encore une blague ! Kuea tente de fuir le gang mais se fait ramener à l'intérieur.

— Ne pars pas tout de suite. Nous savons que tu es anxieux, Kuea. Les gens sont particulièrement faibles lorsqu'ils ont des problèmes relationnels. En tant qu'alpha, je vais t'aider.

Ce type ne veut toujours pas arrêter !

— L'alpha de quelle meute ?

— Ce n'est pas la question, bâtard. Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas. Kuea a un problème, alors il faut être sérieux. Nous allons rencontrer ton fiancé pour nous assurer qu'il ne te traitera plus jamais mal. Sinon, on ne le laissera pas partir ! Nous attaquerons le Pentagone et nous boirons sans payer jusqu'à ce qu'il fasse faillite s'il te fait du mal !

Les armes sous les costumes des gardes du corps de Hia-Lian ne sont pas factices. Ils se feraient tirer dessus avant même d'avoir fait quoi que ce soit.

— Non !!! Ce n'est pas la peine. Non, non.

— Tu as honte de nous, Kuea ? Ce n'est pas parce que nos familles sont pauvres, croulent sous les dettes et s'en sortent à peine que tu dois nous regarder de haut ? Ce n'est pas parce que nous volons des choses, que nous nous enfuyons, que nous frappons des personnes âgées, que nous nous battons avec des enfants et que nous intimidons des filles, que tu dois nous discriminer ?

Kuea veut donner à chacun d'eux un bon coup de pied au cul. Il ne veut pas que Hia-Lian rencontre ses amis parce qu'ils sont comme ça. Comment Kuea Keerati, l'héritier de la famille noble, le fils de la Haute Dame et de l'ambassadeur, le fiancé courtois, pourrait-il être ami avec ces voyous sauvages ?

L'image de Khon Diaw rencontrant ses amis et ne sachant pas comment agir est encore très présente dans son esprit. Khon Diaw lui a même dit plus tard que Lady Kewalin s'évanouirait si elle les rencontrait.

— J'ai dit à Hia-Lian que j'étudiais l'ingénierie informatique avec un groupe d'amis ringards. Je fais semblant d'être un étudiant émérite poli et bien élevé, et... je fais semblant de ne pas posséder de moto.

Ils restent stupéfaits pendant dix secondes avant que l'alpha ne lui tapote l'épaule d'un air sinistre.

— Kuea, je pense qu'un jour ton mari portera plainte pour ta fourberie. Un étudiant émérite, mon cul. Ta moyenne est d'un peu plus de deux. Nous sommes la bande de ceux qui sont en dessous de la moyenne.

Qui aurait cru que ces types voudraient rencontrer Hia-Lian ?!

— Allez, Hia-Lian ne se soucie pas de vérifier mes notes.

— Puisque tu vas te faire prendre de toute façon, prends autant d'argent que tu peux et transfère-le sur nos comptes pour garder tes transactions financières secrètes. Nous l'utiliserons en un jour, puisque nous sommes endettés. Avant qu'il ne vienne récupérer l'argent, tout aura déjà disparu. Regarde comme c'est sûr. On peut s'échapper par un chemin frontalier naturel, comme on le voit dans les actualités politiques. Je vais demander à Joi de t'envoyer à la frontière en camion.

— Pas de problème, mec. Je ne te ferai pas payer trop cher. Mon camion de première classe a une glacière avec des gouttes d'Utaitip. Fraîche et rafraîchissante.

— Les gars, je vous en supplie. Je suis pressé. Laissez-moi partir, s'il vous plaît.

— Non, non. On veut absolument rencontrer ton fiancé. Nous sommes tes futurs garçons d'honneur, après tout. Nourriture gratuite, pas d'argent pour le mariage. Et en tant que tes meilleurs amis, c'est facile. Les gars, quelle est notre spécialité ?

— Ingénierie informatique, bien sûr. J'ai écrit un programme toute la nuit pour une application de réservation de salon de massage. Scannez le QR code au salon et payez via Rabbit LINE Pay. Quelle société moderne sans argent liquide !

— Hé, Joi, tu as dit que tu travaillais sur le piratage du système gouvernemental. Comment ça se passe ?

— Oh, mec. C'est du gâteau. Je pense à pirater le compte LINE de Donald Trump.

— Trump a un compte LINE.

— Un compte secret pour discuter avec Prayut.

— Quant à moi, je vais pirater le compte bancaire du temple voisin pour voler l'argent du moine. Ensuite, j'ai un grand projet : je vais transférer l'argent dans un temple bouddhiste en Suisse et le cacher là-bas.

— Les gars, arrêtez de plaisanter.

Ils sont à la fois amusants et agaçants. Je penche plutôt pour l'amusant. Leurs plans de piratage sont complètement absurdes. Ils ont une imagination débordante.

— Nous pouvons être polis, mec. Permets-nous de nous présenter à nouveau. Je suis Sir Mystère, car la présence de ma femme reste un mystère. Pourquoi n'est-elle pas encore née ? Je suppose que je vais devoir trouver quelqu'un au hasard. Voici mon meilleur ami, Joisi, le fils du guerrier. Voici Ton Trakanta. Ses parents possèdent un restaurant de nouilles. Son ancêtre est le légendaire fabricant de nouilles du temple Shaolin. Respect, respect. Ce type est une sorte de roi. Je ne sais pas lequel. Ce type est un parent de M.L (2). Celui-ci est le fils d'un esclave récemment libéré. Je n'entrerai pas dans les détails, sinon il pensera que je mets mon nez dans ses affaires. Et voici l'abbé Seensamer, le candidat au titre de patriarche suprême de l'année Quelque chose.

— Je me réjouis de votre mérite, Kuea.

— Tu vois ? Chacun de tes amis a un bon profil ! Super cool !

Il rit tellement qu'il en est épuisé. Ils s'entendent si bien entre eux. Kuea se serait joint à eux si cela avait été un jour normal. Il ne peut pas faire ça maintenant !

— Ça suffit. Je suis fatigué.

— Allons-y. Les gars, boutonnez vos cols. Allons rencontrer le petit ami de Kuea. Peigne-toi, Joisi. Les membres de la famille royale, soyez sages. Le fils du ministre, tu restes ici. Qui t'a dit de porter des sandales bon marché en classe ? Tu ne peux pas rejoindre notre bande d'intellos. Ton aura de richesse est inférieure à la moyenne.

— Bon marché ? C'est la marque Elephant Star, fabriquée à Paris. Mon père va en entendre parler.

— D'accord, tu passes. Bienvenue dans le gang, monsieur.

Ils font même des Waiis et s'inclinent les uns devant les autres. Quelle bande d'idiots.

— Les gars, s'il vous plaît, ne faites pas ça. Je me mets à genoux.

— Tu veux des bâtons d'encens et des bougies pour prier ?

Pas une seule blague ratée. Ils saisissent toutes les occasions !



Les mains de Kuea Keerati tremblent alors qu'il marche au milieu de son groupe d'amis (récemment) intellos. Hia-Lian ne croira jamais qu'il s'agit d'étudiants émérites. Ils ont l'air d'avoir acheté à leurs aînés des chemises d'atelier de troisième ou quatrième main. Kuea n'a aucune idée de la date à laquelle ils ont lavé leurs chemises pour la dernière fois.

— Seen, va devant. Tu as l'aura la plus décente grâce à toutes tes bonnes actions. Reste à côté de Kuea. Joi, va à l'arrière.

— Je suis le putain de Prince des Ingénieurs, mec.

— Ton beau visage pourrait provoquer une réaction de la part du mari de Kuea. Il pourrait penser que tu dragues Kuea. Ce serait un gros problème.

— Oh, c'est vrai. Désolé, Kuea. Les hommes à l'allure rude sont à la mode de nos jours. Je vais rester derrière. Je ne veux pas que tu aies des problèmes de couple.

Kuea ne se donne même pas la peine de discuter ou de se disputer avec eux. Les gars à l'allure décente sont maintenant poussés vers l'avant. Lorsqu'ils sortent du bâtiment, Kuea voit la même voiture que ce matin, garée plus loin de l'entrée pour ne pas gêner les autres voitures.

Gilayn Wang est là, la main dans la poche. Il s'appuie contre le coffre tout en parlant au téléphone d'un air solennel. C'est le Hia-Lian que Kuea connaît bien, le Hia-Lian qui est toujours occupé.

C'est la première fois qu'il vient le chercher à l'université. L'apparence de Hia-Lian est impressionnante, car cette zone est pleine d'étudiants. Les gardes du corps qui se tiennent plus loin ne font que le rendre plus inaccessible. Le cœur de Kuea Keerati bat la chamade lorsque Hia-Lian range son téléphone dans sa poche et se tourne vers lui.

— Devrions-nous... battre en retraite ? Le mari de Kuea est vraiment effrayant.

— Non, c'est impossible. Nous devons lui montrer notre pouvoir en tant qu'amis de Kuea ! Notre forteresse ne sera pas détruite ! On est des hommes. On est les fils de Dieu !

— Inutile de faire quoi que ce soit pour moi. Partez, s'il vous plaît.

— Trop tard pour fuir, mes amis. Il arrive.

— Nu-Kuea.

— Bonjour, ah. Hia, voici mes amis.

Kuea croise les mains sur sa poitrine et salue Hia-Lian comme toujours, et ses amis lui emboîtent le pas, de façon encore plus spectaculaire. Ils se moqueront de lui demain parce que Hia-Lian vient de l'appeler Nu-Kuea ! À la fois timide et embarrassé, Kuea s'avance et tire le bras de Hia-Lian pour tenter de détourner son attention de ses amis.

— Enchanté de vous rencontrer tous. S'il vous plaît, prenez soin de Nu-Kuea pour moi.

— D'accord. Ne vous inquiétez pas. Nu-Kuea étudie très dur. Nous sommes des étudiants en génie informatique, après tout.

Kuea leur bottera le cul demain pour avoir été si pénible. Ceux qui peuvent l'appeler Nu-Kuea sont Hia-Lian et sa famille !

En plus de cela, le gars qui s'est présenté comme un étudiant ringard a l'air de s'être battu physiquement avec quelqu'un. Personne ne croirait ses paroles, même s'il portait une église sur son dos. Hia-Lian balaie du regard les amis de Kuea avant de se tourner vers lui.

— Je n'ai jamais rencontré tes amis de l'université. Pourquoi tu ne les invites pas au Pentagone ? C'est moi qui offre. Fixez la date avec Nu-Kuea. Ne vous inquiétez pas pour la réservation.

— C'est d’accord, merci beaucoup, monsieur. Nous serons là, c'est sûr.

— Rentrons à la maison, Hia. Vous p… Ah, les gars, je m'en vais.

— A plus tard, Nu-Kuea. On va aller à la bibliothèque. N'oublie pas de faire tes devoirs.

Ugh, c'est un jeu d'acteur de merde. La bibliothèque ? Est-ce qu'ils savent au moins où elle se trouve ? Et les devoirs, bordel de merde. Ils ont tous dormi en classe. Kuea Keerati lance un petit regard à ses amis et leur fait signe de s'en aller. Ils semblent tous plongés dans leur rôle d'amis ringards.

— Monsieur, veuillez vous occuper de Nu-Kuea. Notre ami Nu-Kuea n'a pas le moral depuis quelques jours. Maintenant que j'en ai parlé, j'ai un moyen de lui remonter le moral.

Seen interrompt brusquement la conversation en fouillant dans son sac en bandoulière et en sortant une enveloppe blanche.

— Cela ne vous dérange pas de faire un don pour la cérémonie d'offrande ? Lorsque vous ferez du mérite ensemble, vos vies seront bénies par la paix, vous rayonnerez de toutes les bontés, vos esprits seront remplis de plaisir et votre relation sera exempte d'obstacles. Cela vient du temple royal. Votre bénédiction sera doublée.

Hia-Lian hausse un sourcil, mais sort tout de même deux mille bahts de son portefeuille et insère les billets dans l'enveloppe.

— Je me réjouis de votre mérite, monsieur. Je me réjouis de ton mérite... Nu-Kuea.

C'est le premier que Kuea frappera avec un bol à aumônes. Seen !



— Le moine du temple qui organise la cérémonie d'offrande dont ton ami a parlé est-il célèbre ? Je pourrais prendre le temps de lui rendre visite.

— Pourquoi tu veux aller là-bas ?

Avant que Kuea ne repousse enfin ses amis et n'entraîne Hia-Lian dans la voiture, il n'arrivait pas à croire que celui-ci n'ait pas du tout l'air ennuyé par ses amis. Il avait même l'air de s'intéresser à eux ? Gilayn Wang s'intéressait à ceux qui appartenaient à une autre classe sociale ? Kuea n'avait jamais vu Hia-Lian fréquenter d'autres personnes que Hia-Yi.

Ou peut-être Gilayn Wang s'est demandé pourquoi le si poli Nu-Kuea se mêlait à ce groupe d'amis improbable ? Sans compter qu'il s'agit d'un grand groupe. Il est impossible que Hia-Lian croie qu'il s'agit de nerds, d'étudiants intelligents. Gilayn Wang n'est pas stupide au point de ne pas voir clair dans leur jeu.

— Pour trouver une date propice. Viens avec moi pour qu'on y réfléchisse ensemble.

— Tu organises un grand événement ?

— Oui. Il y aura un millier d'invités.

— C'est quoi l'événement ?

— Notre mariage, bien sûr. Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ? Je l'ai déjà dit à papa et à maman. Aux prochaines vacances scolaires, nous irons en Autriche pour que je demande ta main. Ensuite, je pourrai dormir dans ta chambre.

Quoi ?!!!

— Non !

— Alors tu peux dormir dans la mienne.

— Je ne déménagerai pas dans ta chambre ! Je ne me marierai pas avec toi ! Non !

— Ce n'est pas une option. Si tu ne veux pas que je m'installe dans ta chambre ni que tu t'installes dans la mienne, on peut simplement abattre le mur et fusionner nos chambres. C'est simple.

— Hia !

— Oui, chéri ?

— Ne me fais pas cette expression insouciante !

— Je ne t'ai jamais donné d’expression insouciante, Nu-Kuea. Je n'ai qu'un beau visage. Ne t'inquiète pas pour ça.

Argh ! Où est l'eau bénite ? Kuea va en asperger Hia-Lian pour chasser le mauvais esprit ! Le fantôme possédé l'a transformé en une personne différente ! Kuea Keerati a encore perdu contre Gilayn Wang. Il détourne la tête. Pourquoi est-ce si difficile de traiter avec quelqu'un comme Hia-Lian ?

Notes :
1/ BTS : Les deux lignes de métro aérien du SkyTrain de Bangkok, la ligne Sukhumvit et la ligne Silom, sont opérationnelles depuis décembre 1999. Le SkyTrain est officiellement dénommé Bangkok Mass Transit System.
2/ M.L : Mom Luang peut se traduire par “Les Honorables” est le titre donné aux derniers descendants de la famille royale. Le titre de Mon Luang est seulement transmis aux enfants des hommes.

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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:07



Chapitre 10
Lian
Lian, Gilayn Wang, a grandi avec des responsabilités. Lorsqu'il était enfant, il se levait avant l'aube pour aider son père à la fabrique de glace. Les commandes étaient nombreuses chaque matin, car plusieurs marchés ouvraient à cette heure-là. Sa mère était toujours occupée à recevoir d'autres commandes de glace. À sept heures, Lian rentrait à la maison pour se laver et aller à l'école. Après les cours, il travaillait à nouveau à la fabrique avec son père, préparant la glace pour les restaurants et les bars. À la tombée de la nuit, il dînait, faisait ses devoirs et allait se coucher.

À son jeune âge, Lian n'avait pas le luxe de penser à autre chose dans sa vie, à l'exception des week-ends où il prenait une douche et s'habillait. Il choisissait les meilleurs vêtements de l'armoire et les repassait. Sa mère frottait sa peau morte avec une pierre ponce jusqu'à ce que sa peau brûle, et elle peignait ses cheveux, les coiffant en arrière. Ainsi, le garçon de la fabrique de glace avait l'air plus raffiné. Ils faisaient tout cela uniquement pour les dîners au manoir Keerati, dans la vieille ville.

Ses parents étaient très attentifs à chaque fois qu'ils se rendaient au manoir. C'était le jour le plus important de la semaine pour eux. Ils évitaient les manières brusques qu'ils utilisaient en travaillant et en plaisantant avec les ouvriers de la fabrique. Gilayn Wang devait être un jeune maître parfaitement bien élevé. La première raison était de montrer du respect aux Keerati, la famille de sang noble qui était respectée dans la société. La seconde raison était... d'être un bon exemple pour son jeune fiancé.

Sept ans avant la naissance de Nu-Kuea, Gilayn Wang pouvait se comporter comme le chef de bande des enfants d'ouvriers tant qu'il voulait. Cependant, la première fois qu'il a rencontré Nu-Kuea, il a compris qu'il devait désormais être un homme fiable, un chef, le protecteur de ce petit bébé pour le reste de sa vie.

Kuea ressemblait au chaton sans défense derrière la fabrique de glace. Lady Kewalin lui a dit que Nu-Kuea serait un bon garçon tant qu'il l'aimerait. Le bébé était aussi doux qu'une barbe à papa et sa peau était rosée.

Gilayn Wang, âgé de sept ans, a promis à Dame Kewalin de s'occuper de Nu-Kuea pour toujours.

Être le fiancé idéal de Nu-Kuea était bien plus compliqué que de gérer les affaires des Wang. Nu-Kuea a bien grandi en tant que descendant d'une famille noble. Tout ce qu'il faisait était gracieux. Ses manières parfaites faisaient que tout le monde l'adorait. En voyant le garçon aux côtés de Lady Kewalin et de l'ambassadeur, on avait l'impression qu'il appartenait à un autre monde.

Par conséquent, Gilayn Wang se donnait à fond pour être un fiancé convenable qui correspondrait parfaitement à Nu-Kuea. Il a essayé d'effacer ces insultes sur le fait qu'il était né d'une famille chinoise ayant fui un autre pays. Il voulait que tout le monde les regarde et voie qu'ils étaient le couple idéal. Il voulait que Nu-Kuea se sente chanceux de lui être fiancé. Il voulait qu'il se sente rassuré d'être son partenaire pour l'éternité.

Qui a dit que Kuea Keerati était le seul à s'investir autant dans leur relation ? Gilayn Wang a également consacré sa vie à être le digne fiancé de Nu-Kuea. Le mode de vie personnel de Gilayn Wang était en contradiction avec son rôle de frère bienveillant qui chérissait son protégé comme il le faisait avec Nu-Kuea.

La première chose essentielle à travailler en vue de devenir le Gilayn Wang de Nu-Kuea a été son image. En tant que vice-président de la Gilayn Beverage Company, tous ses costumes doivent être taillés sur mesure dans un célèbre atelier de couture. Lorsqu'il était adolescent, il s'est inscrit au cours de développement de la personnalité et a appris l'étiquette des repas dans les styles thaïlandais, chinois et européen. Lian n'étant pas né noble, il ne connaissait pas toutes les traditions spécifiques.

Une autre chose qu'il ne pouvait jamais manquer, c'était les innombrables fêtes. Chaque surprise doit être livrée. Les restaurants doivent être les meilleurs, avec une bonne ambiance et une nourriture de qualité, afin que Nu-Kuea puisse poster des photos sur Instagram ou les envoyer à Lady Kewalin. Les aînés observaient leur relation de loin.

Nu-Kuea adorait la cuisine chinoise. Chaque fois que Lian lui laissait le choix du lieu, il optait toujours pour un restaurant chinois. Les plats étaient répétitifs et Lian ne les demandait plus. Il en avait assez du poisson et des cuisses d'oie dans un pot en terre, mais les joues saillantes de son fiancé pendant qu'il grignotait la nourriture l'incitaient à continuer d'engloutir des plats chinois, et il se rinçait la bouche avec autre chose le lendemain. Bien qu'il soit chinois, il n'avait pas envie de cuisine chinoise toutes les semaines. Lian se contentait de plats simples ou de street food. Il voulait emmener Nu-Kuea dans un restaurant de hotpot, mais il n'avait pas l'air d'aimer la viande grillée.

Gilayn Wang n'a jamais été un homme romantique, mais il a essayé de l'être à sa manière. Il suivait tout ce qu'internet suggérait de bien ou ce que les célébrités faisaient. Tout ce qui apportait un sourire joyeux au visage de Nu-Kuea n'était pas au-dessus de ses capacités.

C'est pourquoi Gilayn Wang paraissait toujours impressionnant lorsqu'il était avec Nu-Kuea, bien qu'il menait en réalité une vie palpitante avec son meilleur ami, Phayak Chatdecha Chen. Ils ne s'entendraient pas si leurs personnalités ne s'accordaient pas. La différence, c'est que Lian était soucieux de protéger l'honneur de la famille de son fiancé. Phayak, quant à lui, ne se souciait de rien. Les Chen sont comme des mafieux déguisés en milliardaires. Sa famille est le premier concessionnaire de voitures européennes en Thaïlande depuis plus de trente ans. Yi a grandi dans l'industrie des supercars. Il faisait des courses et modifiait des supercars, et un jour, il a souhaité construire une piste de F1 pour organiser une course internationale.

Les deux adolescents vigoureux avaient des rêves différents. Yi voulait son propre circuit, tandis que Lian souhaitait construire le Pentagone. Ils vivaient leur vie à fond : Courses, voyages, fêtes de riches. Tout ce que les enfants de milliardaires font pour se faire des relations, Lian l'a fait. Pourtant, il y avait une limite que Lian ne franchirait jamais. Il ne ferait jamais de mal à Nu-Kuea. Les membres de l'élite assistaient à des fêtes avec des célébrités comme partenaires. Même Yi avait amené une actrice de série avec lui. Mais la place à côté de Gilayn Wang était toujours réservée à Nu-Kuea.

En grandissant avec Phayak Chen, Gilayn n'avait pas eu d'autre choix que de se lancer dans l'industrie des supercars avec son ami, de la même manière que Yi s'était familiarisé avec le secteur des boissons. Les Wang et les Chen ont travaillé en partenariat aussi longtemps qu'ils ont pu se le permettre. Les boissons de bienvenue dans les salles d'exposition de tout le pays sont de la marque Gilayn. Le sponsor des courses doit être Gilayn. Le logo de Gilayn est imprimé sur les combinaisons de course. De même, Lian achète les supercars de Yi.

La première voiture que Yi a choisie pour lui n'était pas destinée à un pilote amateur. Il a conduit une Aston Martin flambant neuve juste devant la maison de Lian. Puisque Yi était allé aussi loin, il était prêt à l'acheter. Au fil du temps, Gilayn Wang a eu quatre supercars garées dans le parking souterrain de son immeuble de bureaux : une Lamborghini, une Maserati, une Aston Martin et une Ferrari.

Gilayn Wang adorait les supercars et prévoyait d'en acheter une cinquième. Cependant, le retour définitif de son fiancé en Thaïlande l'a poussé à acheter une Mercedes-Benz afin de pouvoir conduire Nu-Kuea. L'image d'un vice-président fiable en costume assis sur la banquette arrière d'une luxueuse Mercedes-Benz l'emportait sur celle d'un homme en chemise graphique, jean déchiré et chaussures de cuir, filant à toute allure sur l'autoroute.

Comment pourrait-il voir Nu-Kuea dans cet état ? Puisque son fiancé portait toujours une chemise élégante sous un gilet avec un nœud papillon comme le jeune maître gracieux qu'il était, Lian a résolu le problème en portant son costume de travail. Après tout, ils se retrouvaient le vendredi.

Le profil que Gilayn Wang a essayé de se créer était impeccable. Il se comportait bien en tant que fiancé de l'héritier de la famille noble. Il a travaillé dur pour monter sa propre affaire et est devenu le jeune homme passionné qui a réussi à devenir le propriétaire du Pentagone. Le regard reconnaissant de Nu-Kuea était la récompense de ses efforts.

Il ne s'est pas investi contre son gré. Il a tout fait pour Nu-Kuea, mais cela lui a aussi profité sur le plan des affaires. Ses manières et ses compétences sociales l'empêchaient d'être entièrement étiqueté comme le mouton noir. Il a pu progressivement partager son mode de vie, permettant à Nu-Kuea d'apprendre à le connaître. Il lui restait quatre ans avant le mariage. Gilayn Wang pouvait attendre.

Il avait attendu de pouvoir épouser son fiancé, qui était aussi fragile qu'une poupée de porcelaine. Il savait qu'il épouserait un jour Kuea. Ses responsabilités le détournaient de sa vie privée. Il savait simplement qu'il avait Nu-Kuea, qu'il était à ses côtés, qu'il était fiancé à lui et qu'il l'épouserait. C'est ainsi qu'ils avaient toujours été. C'était un attachement, et il prévoyait de rester avec Nu-Kuea pour le reste de sa vie.

Mais tout a mal tourné parce que Nu-Kuea lui a caché un secret. Le véritable Nu-Kuea est une personne totalement différente. Tout a commencé lorsque Lian a cherché un musicien étranger célèbre pour donner un concert au Pentagone. Les clients du Pentagone sont des gens riches qui ont les poches pleines et qui essaient d'avoir un goût unique de grande classe. Ces personnes ne connaissent pas grand-chose à la musique. Ils sont satisfaits tant que les histoires des musiciens sont fascinantes.

L'une des options que Lian envisageait de contacter était le mystérieux batteur qui joue des reprises sur une chaîne YouTube. Une chaîne qui porte son nom, mais en anglais... KIRIN.

Gilayn Wang a des contacts avec l'ingénieur du son d'une célèbre société de musique en Angleterre. Il les a engagés pour créer de nouveaux morceaux afin d'attirer les gens au Pentagone. Tous les artistes qu'il recommandait étaient parfaits pour se produire dans sa boîte de nuit. Une musique moderne et des aménagements coûteux ont permis au Pentagone de devenir un lieu de divertissement de premier plan.

L'un des artistes dont s’occupe l'ingénieur du son est celui de la chaîne KIRIN. Il avait déjà informé Lian qu'il était difficile de contacter ce musicien. Le batteur déclinait toutes les offres, sauf celle consistant à faire de la musique d'ambiance. De plus, il n'acceptait que les offres qui l'intéressaient.

Plus c'est difficile, plus ça devient un défi. Le Kirin, le logo du batteur, au graphisme moderne, apparaît dans chaque vidéo, y compris sur la carte de visite numérique avec la même impression sur laquelle vous pouvez cliquer. Cependant, les informations de contact n'indiquent que son adresse électronique et sa chaîne YouTube.

Il n'y a pas eu de réponse, même si ses hommes ont contacté le batteur à plusieurs reprises. Gilayn Wang a visionné toutes les vidéos de la chaîne KIRIN jusqu'à ce que le rock indépendant, le type de musique qu'il joue le plus souvent, devienne son genre préféré. Kirin avait quelque chose d'intriguant qui le rendait addictif et familier. Lian était persuadé d'avoir rencontré quelqu'un qui partageait la même énergie, mais il n'arrivait pas à savoir qui c'était.

Jusqu'au jour où la carte de visite numérique s'est présentée pour la première fois devant lui en version papier, sur le toit de la boîte de nuit de Gemini Miler ! Cela faisait des années qu'il fréquentait la boîte de nuit de Jay. Et soudain, Jay tenait la carte de Kirin dans sa main.

— Kirin ?

— Tu connais ce gamin ?

— Quel gamin ?

Lian a arraché la carte de Jay. En la retournant, il a failli éclater de rire. Kirin, qu'il avait essayé de joindre, avait volé jusqu'ici et se trouvait si près de lui.

— Kirin. C'est un gamin.

— Je ne le connais pas.

Gemini Miler était plein de ruses. Si Lian admettait qu'il voulait que Kirin se produise au Pentagone, Jay ne révélerait pas l'identité du batteur aussi facilement. Il pourrait même se moquer de lui et l'humilier.

— Il fait des reprises de batterie sur YouTube et a un demi-million d'abonnés. Il est assez célèbre dans le domaine du rock indépendant.

L'attitude arrogante de Gemeni laissait entendre qu'il était impatient de tout dévoiler.

— Le même genre de musique que celle de ta boîte de nuit ?

— Oui, ce gamin se produit ici en ce moment. Putain, j'ai de la chance de l'avoir eu ! Un visage comme ça ne devrait pas jouer de la batterie aussi bien. Quel talent. Il est encore jeune.

— Celui qui joue de la batterie là-bas ?

— Non. Ça c'est le groupe d'ouverture. Lui, c’est celui d’après. Attends de voir. Il est génial.

Gilayn Wang affichait une attitude indifférente alors qu'en réalité, il tournait toute son attention vers la scène de la boîte de nuit. Dans la zone intérieure climatisée se trouvait une petite plateforme pour les performances live.



— Un, deux, trois !

Dès que le batteur a fait claquer ses baguettes et compté jusqu'à trois, la musique entraînante a retenti. Elle a déclenché l'ambiance excitante de la boîte de nuit. Le groupe indépendant, sans musique originale, a commencé à divertir les clubbers conformément à son travail. Le chanteur principal avait un beau visage, avec sa chevelure artistique et son éloquence. Il attirait l'attention de tous.

Sur la petite scène, un guitariste, un bassiste et un claviériste se tenaient en ligne, hochant la tête et tapant du pied au rythme de la musique. Qui remarquerait un batteur caché derrière la batterie dans la partie la plus centrale de la scène ?

Kuea Keerati portait une casquette dont le bord était rabattu pour protéger son visage, ainsi qu'un masque noir. Il faisait claquer ses poignets puissants sur les caisses, envoyant ainsi les rythmes. S'il y avait quelqu'un dans la foule qui s'y connaissait en musique, il le saurait... ses techniques de batterie différaient de celles des autres batteurs typiques. Ses techniques et ses gestes étaient ceux d'un professionnel.

Et comme il était caché derrière la batterie, il ne pouvait pas remarquer un client régulier assis au comptoir du bar sur le toit. L'apparence de Gilayn Wang était méconnaissable. Il ne portait pas de costume, de chemise et de cravate, et ses cheveux n'étaient pas plaqués en arrière comme ceux d'un acteur hongkongais. Il avait enfilé une chemise graphique d'une marque célèbre, un jean noir déchiré et des chaussures de cuir montantes. Il n'avait pas non plus coiffé ses cheveux, les laissant libres et flottant au gré de la brise. Une légère barbe se dessinait au-dessus de ses lèvres, une cigarette de luxe tenue entre elles.

Il a incliné son verre d'une main, contemplant la vue nocturne de Sukhumvit 55 qui s'offrait à ses yeux. Son endroit préféré pour boire n'était pas le Pentagone, mais le petit toit de cet immeuble. C'était le plus bel angle pour voir le Pentagone de loin.

Gilayn Wang pensait se tromper. Comment son fiancé, celui qu'il avait conduit au manoir Keerati et à qui il avait souhaité bonne nuit, celui qui lui avait dit d'une voix douce de faire de beaux rêves, pouvait-il se trouver là ? Pourquoi Nu-Kuea était-il assis derrière la batterie, faisant tourner les baguettes et vibrant au rythme de la musique ?

L'assurance qu'il avait d'être un homme que tout le monde enviait s'est effondrée. Sous le choc, Gilayn Wang a failli serrer le verre dans sa main et le briser en morceaux. La vérité qu'il avait sous les yeux faisait naître des doutes sur les moindres faits et gestes de Nu-Kuea. Comment pouvait-il savoir si, derrière ces yeux admiratifs, Nu-Kuea ne l'avait pas traité de stupide ?

Sa poupée de porcelaine inestimable s'était transformée en Annabelle. À ce moment-là, Gilayn Wang était si furieux qu'il avait envie d'attraper Nu-Kuea et de le secouer. Il a ordonné à ses hommes d'enquêter sur le secret de Nu-Kuea.

Plus il obtenait d'informations, plus il était surpris. Sa colère s'est dissipée et est devenue une fascination. Le Nu-Kuea qu'il essayait d'être n'était pas son vrai visage. De plus, une chose a fait craquer Gilayn Wang :

Kuea Keerati aime les motos de course... alors que Gilayn Wang adore les supercars.

Comment était-il possible que le côté de Kuea Keerati qu'il ne connaissait pas ait des goûts similaires aux siens ?

Leur relation édulcorée d'un an avait besoin d'un nouveau départ. L'attachement entre Nu-Kuea et Lian est une chose, et l'intérêt de Gilayn Wang pour Kuea Keerati en est une autre. Gilayn Wang a donc mis au point un plan pour que son fiancé vienne s'installer ici. Il a mis en œuvre toutes ses méthodes jusqu'à ce que les aînés lui en donnent la permission.

Nu-Kuea est déjà mignon, et Kuea Keerati l'est tout autant... mais Lian n'aurait jamais pensé qu'il serait aussi mignon.

— Comment se passe la vie avec Nu-Kuea ?

Gilayn Wang sourit en regardant la porte de la chambre de droite. Nu-Kuea a disparu dans sa chambre dès qu'ils ont eu fini de dîner.

— Il a besoin de plus de temps, tante Kew.

— Hum... Il ne te dérange pas, n'est-ce pas ? Nu-Kuea est un vilain garçon, Lian. Je crains que tu ne me le renvoies, dit-elle en riant.

Le gazouillis de Lady Kewalin Keerati lui arrache un léger rire.

— Il n'en est pas question. Je ne le rendrai pas, quoi qu'il arrive.

— Lian, tu es sûr de vouloir l'épouser ? Je crains que tu ne fasses cela pour le bien des anciens. Quant à l'affaire des Keerati, n'y prête pas attention. Ça ne me semble pas correct que les Wang aient acheté nos terres en guise de patrimoine conjugal. J'ai l'impression que nous profitons de toi.

Les Keerati ne sont plus aussi prospères que par le passé. C'est la raison pour laquelle le grand-père de Nu-Kuea lui a confié le magasin de soie. Les Keerati conservent leur place dans la société grâce à la position de Lady Kewalin en tant qu'épouse d'un ambassadeur et à la possession de grandes propriétés. Le père de Lian a sauvé les Keerati de leurs difficultés à plusieurs reprises. Par conséquent, la propriété de nombreux biens a été transférée aux Wang. Ils ont même signé un contrat pour que Kuea Keerati devienne propriétaire des terres une fois qu'ils seront mariés. Certaines propriétés appartiendront uniquement à Nu-Kuea, comme le manoir Keerati dans la vieille ville.

— Ne vous inquiétez pas, tante Kew. Nu-Kuea n'est pas un inconnu pour moi. Je l'aime du fond du cœur et je l'épouserai dès qu'il aura obtenu son diplôme.

— Merci, Lian. Oh là là, j’ai tellement hâte !

Gilayn Wang discute encore un moment avec Lady Kewalin avant de raccrocher. Il épouserait Nu-Kuea demain s'il le pouvait. Ils sont fiancés depuis longtemps. Tout devrait déjà être réglé.

Il veut que Kuea Keerati soit sa femme !


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Ven 6 Sep 2024 - 22:08



Chapitre 11
Doute
Kuea Keerati pense voir un fantôme. Deuxième matinée de vie avec Gilayn Wang et son fiancé fait la cuisine ! Hia-Lian sait cuisiner ! C'est la fin du monde !

— Bonjour, Nu-Kuea.

— B… Bonjour, Hia.

C'est le vrai Hia-Lian, pas un cascadeur ni une doublure. Hia-Lian se tient devant la cuisinière et prépare une omelette qui sent incroyablement bon comme entrée. Sa grande main éteint le gaz et retourne l'omelette sur l'assiette, puis il remue le porridge dans la casserole. Ensuite, il coupe le chou et le fait frire dans la poêle. Hia-Lian semble si habile. À en juger par la façon dont il fait tourner la spatule et attrape la sauce sans même regarder, il peut dire que Hia-Lian sait vraiment cuisiner et qu'il est bon dans ce domaine. L'estomac de Kuea Keerati gronde.

— Nu-Kuea, va me chercher des œufs salés dans le réfrigérateur. Un citron vert et des tranches de piment aussi.

— D'accord.

Il est ébahi, comme s'il venait de découvrir une nouvelle merveille du monde. Kuea Keerati, qui est censé savoir cuisiner, n'est même pas capable de faire une omelette digne de ce nom. Heureusement qu'il sait faire la différence entre les œufs salés, les œufs frais et les œufs de cent ans. Le citron vert et les piments sont conservés dans le récipient du bas pour les légumes.

— Coupe les œufs salés et le citron vert pour moi. Le couteau est là-bas.

Merde ! Qu'est-ce qu'il doit faire ? Mais il n'a qu'à couper les œufs salés. Ce ne sera pas trop difficile à faire. Il suffit de le couper une fois pour que l'œuf se sépare en deux. C'est plus facile que de modifier une moto.

Sa belle main tremblante sort un couteau du bloc élégant qui s'harmonise avec le style loft de l'appartement de Hia-Lian. Le prochain problème est le suivant : Quel côté découper ? L'œuf est ovale. Doit-il être coupé dans le sens de la longueur ou de la largeur ? Il se souvient vaguement avoir mangé des œufs coupés dans le sens de la longueur ? Il le fera donc dans ce sens.

Pourquoi ne s'est-il pas soucié d'apprendre quand Khon Diaw lui faisait la cuisine ? Pourquoi n'a-t-il pas essayé de le faire avec sa mère ? Et pourquoi Hia-Lian fait-il encore la cuisine ? Avec sa fortune, il pourrait simplement commander de la nourriture, engager une domestique, ou n'importe quoi d'autre ! Depuis sa naissance, Hia-Lian ne lui a jamais dit qu'il savait cuisiner !

Kuea jette un coup d'œil à Hia-Lian qui est occupé à préparer du porridge et des légumes sautés. Il ajuste sa position pour empêcher Hia-Lian de voir la planche à découper sur laquelle se trouvent les œufs salés et le citron vert. Sinon, Hia-Lian va se rendre compte qu'il ne sait pas cuisiner.

C'est bon. Il saisit le couteau et maintient l'œuf en place. Un, deux, trois... FWIP !

— Ouf...

L'œuf salé se fend en deux, et sa confiance augmente. Le deuxième œuf est facile à couper. Quatre morceaux d'œufs salés en sortent indemnes. Les œufs salés sont cuits. Le citron vert aussi doit être bon. Il est tout à fait confiant. Il tient le citron en place et lève le couteau. Un, deux, trois.

— Nu-Kuea !

— Oui ?

La main qui lève le couteau est brusquement empoignée par derrière. Kuea Keerati se tourne vers Gilayn Wang, qui fronce les sourcils. Qu'a-t-il fait pour contrarier Hia-Lian ? Il coupe les œufs et le citron vert comme on le lui a demandé.

— Qui t'a dit de le lever si haut ? Il était sur le point de me cogner la tête. Et pourquoi tu utilises un hachoir pour couper les œufs et le citron vert ?

— Je... je ne peux pas ?

— C'est trop gros. Utilise le couteau de taille moyenne.

Il avait saisi le hachoir en étant persuadé que c'était le meilleur couteau pour couper ! Hia-Lian le jette dans l'évier et sort le couteau de taille moyenne. Il tient le citron vert, appuie le couteau dessus et le coupe.

— C'est tout. La prochaine fois, ne lève pas le couteau aussi haut. C'est dangereux.

— D'accord. Je... suis désolé.

Hia-Lian ne l'avait jamais grondé auparavant. Il se sent soudain tellement bouleversé qu'il se met à pleurer. Cela lui rappelle le jour où Hia-Lian lui a dit qu'il ne l'aimait pas. Sa voix était tout aussi sèche.

— Essaie encore... Nu-Kuea, pourquoi tu pleures ? Hmm ?

— Pour rien ? Excuse-moi, s'il te plaît.

Il se détourne, mais un bras puissant lui enserre la taille. Hia-Lian le pousse même contre le comptoir, le bloquant entre ses bras.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Hmm ?

— Rien.

Chaque fois qu'il est contrarié ou blessé, il a envie de pleurer pour être réconforté. Et maintenant que Hia-Lian parle d'un ton si doux, son cœur se met à fondre. Il ne peut pleurer que devant Hia-Lian.

— Tu es fâché parce que je t'ai grondé ?

— Hic...N...Non.

Ses mains se levèrent vers son visage, mais Hia-Lian les enlève et se penche plus près de lui.

— Je ne t'ai pas grondé pour que tu sois triste. J'avais peur que le couteau tombe ou que tu te coupes les mains. Ne pleure pas, je t'en prie. Je suis désolé.

Hia-Lian est devenu quelqu'un de doux. Il a même le même sourire que par le passé, quand il n'avait pas autant de responsabilités et qu'il était le gentil Hia-Lian de Nu-Kuea.

Hia-Lian lui caresse doucement la tête, et il perd... Hia-Lian gagne toujours. Quoi qu'il fasse, il est le numéro un de Kuea.

Ses yeux ronds se lèvent pour rencontrer un regard acéré. Il s'arrête en réalisant à quel point ils sont proches. Hia-Lian n'a jamais été aussi proche de lui, sauf lorsqu'ils... se sont embrassés.

Sa peau lisse rougit de ses oreilles jusqu'à son cou. Il tente de repousser Hia-Lian, mais reçoit en retour un sourire narquois. Hia-Lian ne bouge pas.

— Hia, recule, s'il te plaît.

— Je te fais rougir ?

— Non ! Pourquoi je rougirais ? Tu dis n'importe quoi.

— Ah oui... ? Tu ne rougis vraiment pas ?

Hia-Lian est vraiment pénible ! Il se penche même plus près ! Leurs nez sont sur le point de se toucher ! L'odeur du parfum coûteux de Hia-Lian fait battre le cœur de Kuea si fort qu'il est sur le point de sauter hors de sa poitrine. C… C'est une situation dangereuse !

— Hia, j'ai faim.

— Oui, moi aussi... J'ai faim de Nu-Kuea.

— Huh... ? Hum...

Un baiser au goût de cigarette mentholée scelle ses lèvres douces. Kuea essaie de se défendre, mais il ne pourra jamais battre Hia-Lian avec sa force. Plus il se débat, plus l'étreinte se resserre. Il essaie de détourner la tête, mais Hia-Lian incline son visage, sa langue jouant avec celle de Kuea sans relâche.

Kuea ne peut plus respirer, il fléchit de plus en plus et peut à peine se tenir debout. Lorsque Hia-Lian retire ses lèvres... Kuea pense qu'il est enfin libre. Mais non. Hia-Lian s'éloigne juste pour murmurer près de ses lèvres.

— Un baiser du matin.

Et le deuxième baiser de Gilayn Wang aspire l'âme de Kuea Keerati.

C'est une véritable bataille que de lâcher Nu-Kuea. Gilayn Wang regarde son visage rouge avec satisfaction. Si Nu-Kuea y prête attention, il verra que les yeux de Lian reflètent tous les sentiments qu'il éprouve pour lui.

Lian presse son nez contre la joue douce de Kuea... et son oreille. Il lui mordille doucement avant de se forcer à libérer Nu-Kuea. Ses deux bras puissants soulèvent la taille du jeune homme choqué et l'amènent jusqu'au comptoir. Il laisse Nu-Kuea se ressaisir pendant qu'il met la table et remplit leurs bols de porridge.

— Mangeons d'abord.

Les lèvres de Lian se retroussent tandis qu'il regarde le plus petit sursauter. Les yeux écarquillés de Nu-Kuea se fixent sur lui, puis il se renfrogne et se détourne. Il éloigne même son bol de Lian, mais le bras de ce dernier est assez long pour ajouter les accompagnements dans le bol de Nu-Kuea.

— Je ne veux plus voir ton visage.

— C'est difficile. Tu verras mon visage jusqu'à ce que nous soyons vieux.

— Je dirai à maman que tu me harcèles.

— Je me demande aussi comment tante Kew réagira quand elle saura que je t'ai embrassé. Le mariage aura lieu plus tôt, je suppose.

— Tu ne peux pas me faire ça. C'était contre ma volonté !

Lian n'arrive pas à savoir si Nu-Kuea lui jette un regard de colère ou de timidité. Souriant, Gilayn Wang pose son menton dans la paume de sa main et lève un sourcil vers son fiancé.

— Je crois que le premier baiser était contre ta volonté, mais le second... Je ne pense pas.

— Hia !

— Oui, chéri ?

— Je vais à l'université. Ne m'emmène pas en voiture. J'irai tout seul.

— Non. Finis ton repas d'abord.

— Je n'ai plus faim.

Gilayn Wang passe son bras autour de la taille fine, sans le laisser bouger. Le petit-déjeuner est le repas le plus important. Il est bon pour la santé. Il ne sait pas si Nu-Kuea a bien pris soin de sa propre santé. Il a vécu la nuit et a roulé sur sa moto sous le soleil et la pluie. Il y a tant de choses qui le préoccupent. Maintenant qu'ils vivent sous le même toit, Lian pense qu'il a le droit d'être inquiet.

— Si tu ne manges pas bien, je te nourrirai.

— JE-NE-MANGERAI-PAS !

Il serre les lèvres en signe de protestation. Le jeune maître Keerati est absolument vilain. Mais pour Gilayn Wang, qui a dirigé une fabrique de glace, gère sa brasserie et a construit le glorieux Pentagone, s'occuper de son vilain favori... est un jeu d'enfant.

— Si tu ne manges toujours pas, je te nourrirai avec ma bouche. Maintenant, nous allons nous embrasser jusqu'à ce que tes lèvres soient gonflées. Ou bien tu te comportes mal parce que tu veux que je t'embrasse ? Hmm ?

— Ne me menace pas.

— Je ne menace pas. Je suis un homme de parole. Tu peux me tester. Si je ne parviens pas à me retenir et que je ne me contente pas de t'embrasser, ne m'en veux pas plus tard.

Le contentement brille dans ses yeux vifs lorsque son fiancé mange enfin. La petite bouche de Nu-Kuea croque la nourriture, ses joues se gonflent. Pris par sa propre frustration, Nu-Kuea a dû oublier que Lian a découvert qu'il ne sait pas cuisiner.

Inattendu, mais pas décevant. Lorsque Nu-Kuea se tenait aux côtés de sa mère pendant les galas, il l'aidait tout le temps à préparer les desserts. Lady Kewalin est une femme parfaite. Elle adore préparer des desserts, non pas pour les affaires, mais pour les galas de charité. Gilayn Wang achetait toujours tout ce qui se trouvait dans les stands de Lady Kewalin.

Le côté coquin de Nu-Kuea était dissimulé par la délicatesse de sa mère. Son sourire éclatant et sa voix douce appelant le nom de Lian lui ont fait oublier qu'il n'avait jamais vu Nu-Kuea dans la cuisine. Son fiancé ne s'intéressait pas du tout à la cuisine, à la pâtisserie, aux tâches ménagères et à l'artisanat. Tout était dans la tête de Lian. Il avait mal compris, comme tout le monde, et s'était laissé berner par la douce image.

La vue de Nu-Kuea soulevant le couteau pour couper l'œuf salé a fait retenir son souffle à Gilayn Wang, terrorisé. Il a cru que Nu-Kuea essayait de l'effrayer jusqu'à ce qu'il s'attaque au deuxième œuf salé dans la même posture. Le couteau a atterri dans un bruit sourd, comme s'il hachait du porc. Le citron vert a été la dernière victime. Lian a dû rapidement saisir le bras de Nu-Kuea car le citron vert aurait pu rouler. Il a eu peur que Nu-Kuea ne se coupe les doigts.

Les mains de Nu-Kuea sont une autre preuve de sa véritable personnalité. Par respect, Lian n'a jamais touché Nu-Kuea. Lorsqu'ils marchent côte à côte, il se contente de laisser Nu-Kuea tenir son bras ou de placer sa paume sur le petit dos de Nu-Kuea pour donner l'impression qu'il lui serre la taille.

Le célèbre batteur ne peut pas avoir les mains douces. Les paumes et les doigts de Nu-Kuea sont rugueux et calleux à cause de la pression des baguettes. Pour Gilayn Wang, les mains rugueuses de son fiancé ne sont absolument pas désagréables. Le fait que Nu-Kuea ait enduré tout cela montre à quel point il est heureux de jouer de la batterie.

Le bonheur de Kuea Keerati est le bonheur de Gilayn Wang.

Lian a élaboré un plan pour que Nu-Kuea joue à nouveau de la batterie dans la boîte de nuit de Gemini. Il ne veut pas que Nu-Kuea abandonne tout pour l'épouser. Il pensait simplement que Nu-Kuea préférerait être une femme au foyer comme Lady Kewalin.

Si sa femme souhaite faire une tournée mondiale de batterie, pourquoi cela ne serait-il pas possible ?

Mais ce n'est pas facile de gagner la confiance de Nu-Kuea. La personne qui a caché son secret pendant si longtemps et élevé des murs ne se sent pas en sécurité lorsqu'un étranger essaie de faire irruption dans son monde. Bien qu'il soit son fiancé, il reste un étranger que Nu-Kuea n'accueille pas.

C'est lui qui doit faire le premier pas. Il a gâté Nu-Kuea toute sa vie. Recommencer n'est pas un problème.

— Je t'emmène.

— D'accord.

Gilayn Wang conduit Nu-Kuea au premier étage. La Lamborghini rouge à quarante-cinq millions de bahts, avec un bon siège conducteur et une belle plaque d'immatriculation qu'il a achetée, attend à l'entrée. Lian prend la clé des mains de son garde du corps et pose sa paume sur la portière, qui s'ouvre en ciseaux. Pour quelqu'un qui aime les motos de courses, Gilayn Wang garantit que cette Lamborghini est tout aussi fascinante.

Les yeux de Nu-Kuea brillent, même s'il essaie de le cacher derrière son calme. Lian est persuadé que Nu-Kuea est ravi depuis le début, car il n'y a que trois voitures de ce modèle en Thaïlande et neuf cents dans le monde. Les Chen sont les concessionnaires qui ont importé ce modèle. En tant qu'ami, Lian a obtenu une place lors de la vente aux enchères. La voiture coûte quarante-cinq millions de bahts, mais le prix est plus élevé si l'on inclut le prix de l'enchère.

— Pourquoi je n'ai jamais vu cette voiture avant ?

— Elle n'est pas confortable. On ne peut pas régler les sièges. J'avais peur que cela te fasse mal au dos.

— Je vois... Tu aimes les voitures de sport ?

— Oui, j'en ai quatre. Je n'ai pas acheté la cinquième parce que tu es de retour en Thaïlande. La Mercedes-Benz est mieux. Elle est confortable.

La grande main change la vitesse et ils accélèrent sur la voie rapide, dépassant les autres voitures. Ils ne vont pas bien loin, car le trafic à Bangkok est toujours saturé. La conduite de voitures de sport est plus agréable sur l'autoroute qui sort de la ville, où l'on peut rouler à grande vitesse, ou sur le circuit F1 des Chen.

— Quelle est la vitesse de cette voiture ?

— 350 kilomètres à l'heure.

Kuea Keerati est à deux doigts de crier. Au premier coup d'œil, il a su qu’il s’agissait d'une Lamborghini Aventador. Il n'y a que neuf cents exemplaires de ce modèle dans le monde. Elle est si chère que Kuea ne pourra jamais se l'offrir. Et la Thaïlande n'en possède que trois ! Qui aurait cru que Hia-Lian serait l'un de ces trois propriétaires ?

Hia-Lian... n'a rien du conducteur rapide. Pour Kuea, Hia-Lian est un homme d'affaires qui se repose sur le siège arrière tout en travaillant dans la voiture, en discutant de son travail, en ayant une réunion ou en donnant des ordres à ses assistants au téléphone. Mais la façon dont il tient le volant et change de vitesse, ainsi que le fait nouvellement découvert qu'il possède quatre voitures de sport, dépassent toutes les espérances.

Une fois de plus, Hia-Lian se sent comme un étranger. Depuis le jour où Hia-Lian lui a dit qu'il ne l'aimait pas... il n'a plus jamais agi de la même façon. Il est devenu dragueur, pervers, illisible et sévère. C'est Hia-Lian... qui ne ressemble pas à Hia-Lian !

Qui l'a mangé ? A-t-il un frère jumeau secret ? Le vrai Hia-Lian a peut-être été kidnappé et son double a pris sa place, comme dans les feuilletons télévisés. Ou est-il possédé ? Devrait-il emprunter l'eau bénite de Seen pour la pulvériser sur Hia-Lian ?

— Quel genre de personne tu es ?

— Et toi ? Quel genre de personne est Nu-Kuea ?

— Je... Je suis juste moi.

— Moi aussi, je suis juste moi.

La réponse et le sourire de Gilayn Wang laissent une grosse boule à l'intérieur de Kuea Keerati. Quelle est la signification exacte des paroles de Gilayn Wang ?


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:08



Chapitre 12
Baiser
— Allons rencontrer mes amis.

Kuea Keerati est stupéfait lorsque Gilayn Wang lui annonce qu'il l'emmène au Pentagone ce soir. Oui, l'appartement de Hia-Lian se trouve juste à côté du Pentagone, mais Kuea n'y a jamais mis les pieds. Il a demandé une fois à Hia-Lian de l'emmener, mais ce dernier a dit qu'il n'avait pas l'âge requis. Kuea n'a jamais échangé un mot avec les amis de Hia-Lian, à l'exception de Hia-Yi, qui l'avait salué par courtoisie lorsqu'il s'était approché d'eux pour parler à Hia-Lian.

— Je... je ne pourrai pas avoir de conversation avec eux.

L'écart d'âge de sept ans a toujours empêché Kuea Keerati de rejoindre le groupe d'amis de Gilayn Wang. Hia-Lian était avec son ami tandis que Kuea restait aux côtés de sa mère. Tout le monde sait qu'ils sont fiancés, mais le cercle de Gilayn Wang n'a pas de place pour Kuea. S'il accompagne Hia-Lian au Pentagone, il restera probablement assis en silence. Ce ne sera pas drôle et Hia-Lian s'ennuiera. C'est ce que Kuea a toujours cru. Hia-Lian ne l'a jamais présenté à ses amis ou à qui que ce soit parce que Kuea est ennuyeux.

— Tout va bien. Je suis avec toi.

La grande main de Hia-Lian entoure celle de Kuea Keerati, et il se sent soudain "bien", comme Hia-Lian l'a dit. Nu-Kuea est prêt à faire confiance à Hia-Lian de tout son cœur, quoi qu'il arrive, même si Hia-Lian ne l'aime pas du tout.

Depuis tout ce temps, Kuea Keerati n'a jamais connu les amis de Gilayn Wang. Ils sont tous plus âgés que lui. Hia-Lian l'est aussi, de sept ans. Le petit garçon n'appartient donc pas au cercle des grands. Kuea ne pouvait que rester à côté de Lady Kewalin et regarder son fiancé de loin.

Mais aujourd'hui, Hia-Lian emmène Kuea Keerati au Pentagone pour rencontrer ses amis. Les lieux de divertissement n'ont rien de nouveau pour lui, et pourtant la main claire de Kuea s'accroche fermement au bras de Hia-Lian. Après tout, c'est la première fois que ce dernier l'invite dans son cercle.

Les amis de Hia-Lian occupent la zone VIP. Ce sont tous des visages familiers, car Kuea les a déjà vus à des fêtes. C'est juste qu'ils n'ont jamais eu de véritable conversation.

— Les gars, voici Nu-Kuea, mon fiancé.

— Enchanté.

— Enchanté, Kuea. Tu sais qu'on a toujours voulu te connaître ? Hia-Lian était possessif.

En entendant ces mots inattendus, Kuea se tourne vers Hia-Lian, mais ce dernier est toujours le même. Il se contente de retrousser les lèvres, sans rien laisser paraître. Kuea reste là, maladroit, jusqu'à ce que Hia-Lian l'attrape par la taille et le conduise jusqu'au long canapé. Il s'assoit à côté de lui et pose la main de Kuea sur sa cuisse.

— Apportez le vin que j'ai commandé.

— Oui, monsieur.

Le manager de la boîte de nuit s'éloigne à grands pas pour aller le chercher. Au bout d'un moment, la table VIP est remplie de boissons et d'en-cas.

— Pas d'alcool fort ce soir ?

— Non. Je bois du vin avec Nu-Kuea.

Ayant vécu en Europe, Kuea Keerati est capable de boire du vin, et Hia-Lian le sait. Ce qu'il ne sait pas, c'est que Kuea peut boire de tout. Traînant avec des amis ingénieurs et jouant de la batterie dans la boîte de nuit de Jay, il a essayé toutes sortes d'alcools, y compris des liqueurs à base de plantes. Pourtant, le vin commandé par Hia-Lian ne lui pose aucun problème. Il en a envie depuis des jours.

— Wow, comme c'est romantique. Tu le gâtes, hein ?

— Qui d'autre je pourrais gâter ? Yi ?

Kuea Keerati n'aurait jamais cru entendre cette réponse de la part de Hia-Lian. Cela le laisse sans voix. Il n'a jamais été dans ce genre de situation auparavant. La situation où Hia-Lian est un gentil petit ami. Enfin... Hia-Lian est gentil avec lui, mais ils ont toujours été seuls.

— Il rougit maintenant. Calme-toi un peu. Il n'est pas encore diplômé.

Même Hia-Yi sourit. Il lève son verre en guise de salutation, et Kuea s'empresse de lever son verre de vin et d'acquiescer. Hia-Yi est tellement plus âgé que lui. En plus, c'est le fiancé de Khon Diaw. Comme ils ne semblent pas être en bons termes, Kuea n'ose pas demander comment va Khon Diaw et pourquoi il ne l'a pas amené.

— Nu-Kuea, dis-moi si tu veux quelque chose.

— C... C'est bon. Je suis encore rassasié par le dîner.

— Lian, tu es trop. Le Pentagone est noyé dans ta douceur.

Dans cette nouvelle situation, Kuea n'a pas le courage de se disputer avec Hia-Lian, nerveux sous le regard amusé des amis de ce dernier. Ils ne cessent de le taquiner et son visage s'échauffe. Ce n'est pas la même chose que de se faire embêter par ses amis à lui. C'est trop dur pour lui.

Ces derniers jours, il a eu du mal à gérer Gilayn Wang. Son intention d'agir comme un sauvage jusqu'à ce qu'il soit mis à la porte et que Hia-Lian annule les fiançailles semble impossible maintenant. Hia-Lian a plus d'un tour dans son sac pour prendre le dessus. Et ses soupçons sur les amours secrets de Hia-Lian deviennent improbables. Si son fiancé l'a vraiment trompé, pourquoi aurait-il fait emménager Kuea chez lui et l'aurait-il amené au Pentagone ?

— C'est étrange. Pourquoi tu nous l'as présenté ? Vous allez bientôt vous marier ? On doit préparer nos costumes de garçons d'honneur ?

— N... Non. On ne va pas se marier bientôt.

— Whoa, Lian, pauvre de toi. Kuea ne veut pas se marier avec toi.

Hia-Lian s'esclaffe.

— Ça suffit, arrêtez de taquiner mon fiancé. Je l'ai amené ici maintenant parce qu'il vient d'avoir vingt ans.

Ils n'ont pas l'air d'y croire. En tant que propriétaire du Pentagone, ne peut-il pas faire une exception pour son fiancé mineur ? Il peut utiliser son droit de propriétaire pour superviser la boîte de nuit avec son fiancé. Même Kuea ne croit pas que c'est la raison pour laquelle Hia-Lian ne l'a jamais emmené ici.

— C'est vrai ?

— Oui... Je ne veux pas qu'on pense que j'utilise mes privilèges pour commettre quelque chose d'illégal. Si tu es mineur, tu ne peux pas entrer ici. Ta famille est respectable dans la société. Cela te montrerait sous un mauvais jour.

— Hia...

Même si la lumière de la boîte de nuit est faible, Kuea perçoit clairement le sourire chaleureux de Hia-Lian. Pourquoi... Pourquoi Hia-Lian se montre-t-il de nouveau attachant ? Kuea ne comprend pas. La personne qui ne l'est pas tant continue de se comporter de manière attachante.

— Il est juste possessif. Il ne voulait pas que Kuea connaisse une bande d'ordures comme vous tous.

Phayak Chen crache le morceau, s'attirant les rires de tous. Il essaie de se présenter comme le gentil du groupe. Les amis de Hia-Lian sont plus drôles qu'il ne le pensait. Kuea ne peut même pas se retenir de rire.

— Tu es le pire d'entre nous, Yi.

Hia-Yi s'esclaffe.

Il est entouré d'une aura dangereuse et assez étouffante. Hia-Yi ne lui fait rien, mais il est déjà inaccessible. Kuea ne sait pas comment Khon Diaw peut supporter cela.

— Lian, un mot. À propos de la voiture.

Hia-Yi se lève et attend sur la plate-forme surélevée qui sépare la zone normale en bas et la zone VIP sur la mezzanine en haut.

— Je reviens tout de suite. Les gars, occupez-vous de Nu-Kuea pour moi.

— D'accord.

Une fois Hia-Lian parti, Kuea s'agite sur son siège. Les amis de son fiancé se crispent eux aussi. Bien qu'ils soient les amis de Hia-Lian, ils ne sont pas proches de lui. Le sujet a évolué vers quelque chose qui dépasse les connaissances de Kuea. Tout ce qu'il peut faire, c'est regarder la scène en bas. La musique de la boîte de nuit de Hia-Lian est d'une modernité criante. Ce sont toutes des chansons populaires utilisées dans les boîtes de nuit aux États-Unis. Le DJ est célèbre dans l'industrie musicale thaïlandaise. Il se souvient que Hia-Lian organise très souvent des événements, invitant des musiciens étrangers et des DJ célèbres à se produire.

Grâce aux efforts de Hia-Lian, le Pentagone est devenu la première boîte de nuit de Thaïlande. Il ne sait pas s'il existe un classement pour l'Asie, mais il est certain que le Pentagone serait dans les trois ou cinq premiers.

Il tapote ses longs doigts sur sa cuisse en suivant le rythme. Normal pour un musicien qui vient de trouver la mélodie qu'il aime. Cette chanson est sortie récemment, et Kuea vient de revisiter et d'enregistrer sa reprise pour la playlist rock indé de sa chaîne YouTube. Il espère recevoir la vidéo et le son édités par l'ingénieur du son dans quelques jours pour les publier sur YouTube. La boîte de nuit de Jay lui manque énormément... et Chi Lin lui manque encore plus.

Ce qui est étrange, c'est que... Vivre avec Hia-Lian n'est pas aussi inconfortable qu'il le pensait.

Kuea pensait que ce serait pire que ça. Il pensait qu'il devrait toujours être aux côtés de Hia-Lian et que ce dernier serait autoritaire. Mais ce n'est pas le cas. Après que Hia-Lian est allé le chercher à l'université, il le laisse seul et se rend au bureau. Et aujourd'hui, avant que Hia-Lian ne l'emmène en boîte de nuit, il n'a pas dérangé Kuea après le dîner. Hia-Lian ne l'a appelé que vers vingt-et-une heures trente, presque vingt-deux heures.

C'est comme si... Hia-Lian voulait seulement qu'ils vivent ensemble. Il n'y a pas d'autres raisons. Kuea ne peut s'empêcher de penser que sa vie serait complète si... s'il y avait un studio de batterie et Chi Lin dans l'appartement.



— Comment ça se passe, la vie à deux ?

— Une putain d'explosion.

Gilayn Wang sourit devant la mine déconfite de son meilleur ami. Phayak Chatdecha Chen ne croit pas au mariage. Les fiançailles de Yi le ligotent et le privent d'air. Lian a déjà dit à son ami d'ouvrir son cœur à son fiancé, mais cela n'a pas encore fonctionné.

— Tu te fais des illusions.

— Je suis fiancé à Nu-Kuea depuis qu'il est né. Pourquoi je me ferais des illusions aussi longtemps ?

— Pendant ce temps, je suis obligé d'avoir une femme.

— Qui peut forcer quelqu'un comme Phayak ? Mon ami n'est pas comme ça...

Malgré la voix taquine de Lian, son ami ne montre que le même signe de frustration et rien d'autre. Lian ne veut pas s'immiscer dans la relation de Yi avec son fiancé. C'est une affaire personnelle.

— Ducati Panigale V4R, après-demain, fraîchement arrivée d'Italie. Pourquoi tu la veux ? Tu ne t'es jamais intéressé aux motos de course auparavant. Tu veux changer de style ?

— Non. C'est un cadeau.

— Un cadeau de trois millions de bahts ? Cette personne est importante à quel point ?

— Beaucoup. Je pense qu'il conduit une BMW S1000R.

— La Panigale démarre plus lentement, mais elle bat tout sur une longue distance. Tu ne connais rien aux motos, mais tu l'as choisie comme cadeau. C'est très drôle. Je me demande pour qui tu l'as achetée.

— Qu'est-ce que tu gagnes à savoir ça ?

Gilayn Wang lève un sourcil vers son meilleur ami. Phayak se moque et boit à grandes gorgées.

— Le moteur est puissant. Cela deviendra une carcasse sur la route si le pilote est nul. J'ai bien peur que ta personne importante ne soit pas assez compétente.

— Mes hommes n'ont pas pu le rattraper. Je pense que ça ira.

Les deux-roues ne sont pas faits pour les adolescents impulsifs. Des accidents peuvent facilement se produire. Ce type de véhicule exige une grande concentration de la part du conducteur. Plus le moteur est puissant, plus c'est risqué, et de nombreux conducteurs inexpérimentés sont morts prématurément. Nu-Kuea n'est pas une personne pressée et il est conscient de ce qu'il fait. À en juger par la façon dont il a vécu en tant que Nu-Kuea et Kuea Keerati, il n'en serait pas là s'il n'avait pas d'autodiscipline.

— Quelle est l'adresse de livraison ?

— Ici.

— Tu veux un nœud, une photo et une carte de félicitations ?

Lian sait que les vendeurs de voitures ont besoin de photos avec d'énormes porte-clés pour étoffer les dossiers de vente de leurs salles d'exposition. Cependant, Gilayn Wang ne fait pas son achat avec un vendeur.

— Viens me remettre la clé en main propre, et je prendrai une photo avec toi.

— Si je viens, est-ce que je verrai cette personne ?

— Tu en penses quoi ?

Ils se connaissent trop bien pour continuer à se jauger. Phayak secoue la tête, tape sur l'épaule de son meilleur ami et retourne à la table. Ses yeux perçants se posent sur le jeune et nerveux fiancé de son meilleur ami, d'un air songeur.

Lian a un comportement étrange. Il a soudain présenté son fiancé à ses amis, alors qu'il ne leur avait jamais permis d'échanger un mot avec lui. Il ne voulait pas que son fiancé le voie lorsqu'il était avec eux. L'image du vice-président de la Gilayn Beverage Company est impeccable, différente de celle du rusé Gilayn Wang, le fondateur du Pentagone.

Yi a assisté à quelques moments où Gilayn Wang était avec son fiancé. Il s'adoucissait et devenait un gentil fiancé. Il s'en est très bien sorti. Sinon, on ne pourrait pas dire qu'ils forment un couple idéal ou le plus beau des couples.

Certains ont vu Gilayn Wang en tant que coureur sur le circuit de Yi. Il parie et fait tout ce qu'il veut. À une exception près : il ne s'intéresse pas aux aventures d'un soir. Pas une seule jolie fille ou garçon ne s'est jamais assis sur le siège passager de la voiture de Gilayn Wang. Dans les boîtes de nuit et les soirées privées, la place à ses côtés est toujours restée vide.

Une seule personne occupe l'esprit de Gilayn Wang. Le cadeau vaut trois millions de bahts et a été importé d'un circuit automobile en Italie. Le destinataire doit être spécial. S'agit-il de Kuea Keerati, comme il le soupçonne ?

Si c'est Kuea Keerati, leur relation est intéressante. L'un aime les supercars, l'autre les motos de courses, et tous deux cachent leurs griffes sous le déguisement d'un grand frère chaleureux et d'un jeune homme fragile.

Il ne sait pas qui est le plus méchant.



Gilayn Wang sent la méfiance de son ami. Il ne cesse de jeter des coups d'œil à Nu-Kuea. Yi est un homme intelligent, sinon il ne serait pas capable de gérer la concession automobile. Le secteur est plus compétitif que le commerce de boissons des Wang et les autres. C'est pourquoi il est méfiant.

— Je ramène Nu-Kuea à la maison.

Il avait prévu de partir avant minuit dès le début. La bouteille de vin est presque vide. À sa grande surprise, Nu-Kuea est un bon buveur. Ses joues lisses rougissent, ses yeux se voilent, mais il peut encore tenir une conversation.

— Non. Faisons d'abord tourner la bouteille.

Yi, qui ne partage guère son opinion avec le groupe, propose soudain le jeu qu'il qualifiait de stupide. Si la bouteille s'arrête sur quelqu'un, cette personne doit choisir entre déballer sa vie ou boire l'alcool à pleines gorgées.

— Ah oui, c'est vrai. On ne peut pas rater ça. On passe Lian au grill ce soir. Kuea, tu veux qu'on s'occupe de lui ensemble ? Si la bouteille s'arrête sur lui, tu pourras lui poser toutes sortes de questions.

Ces types ne veulent pas laisser son fiancé tranquille. Nu-Kuea n'est pas ébranlé par les verres de vin qui se succèdent, et encore moins par le jeu de la bouteille qui désigne des personnes au hasard.

— Oui, s'il te plaît !

— Tu es sûr, Nu-Kuea ?

— Oui, je veux jouer.

Il doit vouloir se moquer de lui, suppose Lian. S'il veut être malicieux, qu'il le soit. Le jeu de la bouteille tournante a commencé... L'astuce de ce jeu, c'est la personne qui fait tourner la bouteille. Et cette personne, c'est l'ami dont on sait qu'il aime tricher.

Ainsi, la bouteille qui tourne, censée être aléatoire, continue de pointer vers Nu-Kuea et lui. Ce stratagème effronté a lieu chaque fois que l'un d'entre eux amène son amoureux.

— Lian, as-tu embrassé Kuea ?

La première question est si simple. Gilayn Wang sourit et jette un coup d'œil au visage stupéfait de son fiancé.

— Oui.

— Whoooooooa.

Un poing s'abat sur son dos, le faisant rire. Lian saisit la main du jeune homme rougissant avant qu'il ne soit à nouveau frappé.

— Kuea... Lian est doué pour embrasser ?

— Je... Je ne te le dirai pas.

— Cul sec !

— Tu n'as pas besoin de faire ça.

Il est trop tard. Rougissant, Nu-Kuea lève son verre et avale l'alcool à grandes gorgées. Gilayn Wang plisse les yeux en regardant ses amis, mais tout le monde s'en moque à cet instant.

— Lian, tu l'as fait avec lui ?

— Je ne le dirai pas. Sers-moi un verre.

Lian fait semblant de sourire pour sauver sa peau. Il n'admettra jamais à ses amis qu'ils n'ont fait que s'embrasser ! Avec son geste, ils croiront qu'il est allé jusqu'au bout avec Nu-Kuea... Mais ce n'est pas grave. Ce moment viendra bientôt. Il en est sûr !

— Kuea, quelle est la partie la plus sexy de Lian ?

— ... Je... Je ne sais pas.

— Tu ne peux pas faire ça. C'est contraire à la règle. Tu ne peux pas dire que tu ne sais pas.

Assailli par des tas de questions, Nu-Kuea a les yeux vitreux, ses lèvres marmonnent un charabia. Gilayn Wang tourne la tête et fixe le doux regard de Nu-Kuea. La question le fait rougir au point qu'il se penche et enfouit son visage dans l'épaule de Lian.

— Tu ne veux plus répondre, hmm ?

Il murmure doucement à la petite oreille avant de se tourner vers ses amis et d'agiter la main pour leur faire signe d'arrêter le jeu. Ils rient d'amusement mais obtempèrent. Cependant, le gars ivre ne sait rien, il rougit encore et penche la tête sur l'épaule de Lian.

— C'est... dur.

— Je ne suis pas sexy ?

Sa voix est un murmure. Il se fiche de savoir s'il y a d'autres personnes puisque personne ne les entendra, de toute façon. A cette seconde, il n'y a que lui et le propriétaire de ces yeux rêveurs, qui se recule un peu et lève son regard vers lui.

— Je ne sais pas... Je ne sais pas.

Les petites lèvres marmonnent avant de faire une moue boudeuse. Lian ne peut s'empêcher de caresser la joue de Nu-Kuea et de la pincer doucement.

— Qu'est-ce que tu aimes le plus chez moi, hmm ?

— Je ne t'aime plus. Tu n'es plus gentil.

— Qu'est-ce que je dois faire pour redevenir la gentille personne de Nu-Kuea ?

— Tu dois d'abord m'aimer.

— Gilayn Wang aime toujours Kuea Keerati.

Lian penche son visage impressionnant vers le bas et dépose un doux baiser sur le bout du nez avant de se reculer lentement. Alors qu'il baisse sa garde, les mains de l'ivrogne tirent sur son col et leurs lèvres se scellent.

Autour d'eux, des cris et des hurlements retentissent, accompagnés d'un bruit d'obturateur d'appareil photo. Gilayn Wang, complètement sobre, saisit le menu que Yi lui tend pour protéger son visage et celui de Nu-Kuea.

Pensent-ils que Lian repousserait Kuea Keerati ? Jamais de la vie... Nu-Kuea devra prendre la responsabilité pour lui, la victime dans cette situation. C'est dans cet esprit que ses lèvres immobiles commencent à mordiller les lèvres douces de Nu-Kuea. Le goût léger du vin enveloppe la langue douce tandis qu'il joue avec elle. En peu de temps, le baiser que Kuea Keerati a commencé est terminé et le gars ivre se pose à nouveau sur son épaule.

— Tu m'as embrassé et tu t'es endormi pour t'en tirer... Quelle cruauté, Nu-Kuea.


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Ven 6 Sep 2024 - 22:09



Chapitre 13
C'est toi
Il faut beaucoup de temps pour ramener Nu-Kuea à la maison. L'ivrogne n'arrête pas de le repousser. Nu-Kuea déteste qu'on le touche. Il lui interdit également de l'appeler Nu-Kuea et insiste sur le fait que Lian est le seul à pouvoir l'appeler ainsi.

— C'est moi. Je peux t'appeler comme ça.

— Hia ?

La grande silhouette dépose l'homme ivre sur le canapé, s'amusant de la façon dont il tente de relever la tête lorsqu'elle tombe. Gilayn Wang s'agenouille sur le sol, les lèvres retroussées, et croise le regard de l'ivrogne.

— C'est moi.

— Ne souris pas. Je n'aime pas ça.

— Mais je veux sourire à Nu-Kuea. Ce n'est pas une bonne chose ?

— Non ! J'aime quand tu souris. Je ne veux pas t'aimer.

Gilayn Wang craque devant la moue boudeuse de son fiancé. Nu-Kuea se comporte de manière coquine, comme la nuit où il l'a ramené de la boîte de nuit de Gemini.

— Mais j'aime bien Nu-Kuea.

— Non, je ne t'aime plus. Séparons-nous !

Les mains claires s'agitent à la recherche d'un oreiller à étreindre et font même signe à Lian de s'éloigner.

— C'est impossible. Nous ne pouvons pas rompre. Je vais épouser Nu-Kuea.

— Vraiment ?

Le visage hésitant de Nu-Kuea fait culpabiliser le grand personnage. Pour se faire pardonner, il promet de ne plus jamais faire de mal à Nu-Kuea.

— C'est vrai.

— Mais tu as dit que tu ne m'aimais pas.

Gilayn Wang se lève et s'assoit à côté de l'homme déconfit. Il passe son bras autour de l'épaule de Nu-Kuea et presse son nez sur le front lisse, s'y attardant, avant de toucher le front de Nu-Kuea avec le sien.

— J'aime Nu-Kuea. Il n'y a jamais eu un jour où je ne l'ai pas aimé.

— Hic... Mais tu as dit que tu ne m'aimais pas. Je l'ai entendu. Je m'en souviens.

— Je l'ai dit sous le coup de la colère. Je ne laisserai pas une telle chose se reproduire.

Le visage de Kuea Keerati est plein de tristesse et de douleur. Une grosse larme déborde de ses yeux doux et coule le long de sa joue. Lian l'essuie de sa grosse main sur la peau lisse de Nu-Kuea avant d'embrasser doucement la joue humide.

— Tu peux me pardonner ?

— Est-ce que j'ai fait quelque chose de très mal ? Pourquoi tu as été si cruel avec moi ? Pourquoi tu ne m'as pas dit ce que j'avais fait de mal ? Tu sais que c'est toi que j'aime le plus ? Je t'aime depuis longtemps. J'ai été très blessé ce jour-là. Je... J'étouffe ici. Juste ici. Je ne peux pas respirer.

Nu-Kuea frappe du poing sur sa poitrine, et Lian s'empresse de lui saisir la main. Cela lui fait encore plus mal de voir Nu-Kuea blessé. Le jeune homme pleure dans son étreinte. C'est Gilayn Wang qui a fait un faux pas. Nu-Kuea a grandi entouré de l'amour de sa famille et adoré par tout le monde. Même Lian l'a gâté de façon extravagante. Il n'aurait pas dû utiliser une méthode aussi dure pour traiter Nu-Kuea.

— C'est ma faute. Je l'admets. J'ai eu tort.

— Tu as joué avec mes sentiments. Je ne suis pas une poupée. Je ne suis pas Annabelle.

— Oui... je sais. Mon Nu-Kuea est bien plus mignon qu'Annabelle. Tu es le dragon blanc. Je suis celui qui n'a pas de dents.

— Ils s'appellent Furie Éclair et Krokmou. Tu te trompes.

Lian sourit tandis que l'homme en pleurs corrige les noms des dragons.

— D'accord, d'accord. Tu es Fureur Eclair. Je suis Krokmou.

— Je suis toujours ton Nu-Kuea ?

— Toujours.

Même s'il doit répondre à cette question un million de fois de plus, sa réponse sera toujours la même. Il la répétera jusqu'à ce que Nu-Kuea se sente rassuré et prêt à recommencer avec lui.

— Tu m'aimes vraiment ?

— J'aime Nu-Kuea.

— Répète-le encore...

— Je n'aime que Nu-Kuea.

— Encore...

— C'est Nu-Kuea que j'aime le plus.

— Hia... hum...

Dès que Nu-Kuea lève les yeux, Gilayn Wang perd pied. L'atmosphère, le moment choisi, la boisson ou autre chose le pousse à embrasser à nouveau les douces lèvres de Nu-Kuea.

Cette fois, Kuea Keerati répond timidement. Ses deux mains serrent la chemise de Lian sur sa poitrine avant de se glisser autour de son cou, alors que Lian le pousse sur le canapé.

— Hia... je t'aime.

— Je t'aime aussi... mon bon garçon.

Gilayn Wang remonte les mains de Nu-Kuea pour les accrocher à son cou et passe ses grosses mains sur tout le corps de Nu-Kuea. Celui-ci est tellement agréable à toucher. Pendant ce temps, les lèvres chaudes de Lian continuent de taquiner les lèvres douces qui commencent à se gonfler et à rougir.

Les cils humides rendent le regard de Nu-Kuea aussi doux qu'un bonbon. Lian embrasse la paupière humide et descend jusqu'à sa joue. Il embrasse et presse son nez sur la peau lisse avant d'effleurer le coin de la bouche, le menton... et le cou pâle de Nu-Kuea.

— Ah... Hia.

— Hmm... Oui ? chuchote Lian près de l'oreille de Nu-Kuea avant de la mordiller, provoquant un doux gémissement.

Sa patience quasi inexistante le pousse à sucer le cou de Nu-Kuea si fort qu'il y laisse un suçon rose.

— Hum... Hia... Un baiser.

Kuea Keerati devient tout rouge. Son murmure doux quand il est timide est le plus mignon. Gilayn Wang embrasse à nouveau ces lèvres. Les siennes effleurent celles de Nu-Kuea et se retirent, le taquinant jusqu'à ce qu'il émette un gémissement de mécontentement.

— Hmph...

— Tu veux que je t'embrasse ?

— Hum...

Nu-Kuea détourne les yeux, ce qui lui vaut un baiser dans le cou en guise de punition... La deuxième marque s’accorde à la première comme des pétales.

— Appelle-toi Nu... et je t'embrasse.

— Tu me fais marcher.

— S'il te plaît... Fais-le pour moi. Je veux l'entendre juste une fois.

Il ne sait pas pourquoi il le supplie si gentiment. Gilayn Wang n'a jamais été un beau parleur. Il est plutôt direct. Mais en ce moment, il agit avec plus d'amour que d'habitude... parce que Nu-Kuea est spécial pour lui.

— Hia...

— Hmm... ?

— Embrasse Nu, s'il te plaît.

— Qui ?

— Nu-Kuea.

Le bon garçon Nu-Kuea est récompensé par le baiser qu'il souhaite.

La sensibilité nous pousse à nous engager plus loin que nous ne le pensons. Lorsque Kuea Keerati reprend conscience, il est déjà dans les bras de Hia-Lian. La faible lumière extérieure s'infiltre par la baie vitrée et tombe en cascade sur le sol, près du canapé... Kuea voit clairement les yeux de Hia-Lian. Ils révèlent l'amour de ce dernier pour lui et confirment que ce que Hia-Lian a dit est vrai. Tout n'est pas dans sa tête, n'est-ce pas ? Il n'est pas en train d'imaginer des choses, n'est-ce pas ?

— Hia… hic...

Il pleure face à la chaleur qui s'abat comme une tempête. Son corps nu se frotte à la forte silhouette de Hia-Lian. Kuea n'a jamais vu Hia-Lian aussi clairement. Son torse épais, son abdomen... leurs corps liés.

— Chut... Ça fait mal ? Je vais y aller plus doucement.

— Ça... fait mal. Ah.

Il tremble et se crispe à chaque fois que Hia-Lian le pénètre, ses mains poussent la poitrine de Hia-Lian, enfonçant ses ongles dans la peau chaude.

— Hum...

Gilayn Wang embrasse les lèvres rouges et gonflées pour détourner son attention, ses grosses mains caressant la taille fine. Il glisse ses paumes vers le haut pour pétrir les petits mamelons de Nu-Kuea. Excité, le corps mince frémit. Les hanches puissantes poussent pour aller encore plus loin.

Comme c'est la première fois pour Nu-Kuea, Gilayn Wang ne veut pas le brusquer. Nu-Kuea se resserre autour de lui si fort qu'il en perd presque le contrôle. Nu-Kuea l'appelle par son nom et laisse échapper un doux gémissement, les yeux vitreux. Même s'il faut beaucoup de patience, l'attente en vaut la peine. Maintenant, Nu-Kuea prend enfin tout ce qu'il y a à prendre.

— Hia... Embrasse Nu.

— Bon garçon... J'aime Nu-Kuea.

La grande main soulève la jambe qui se trouve à l'intérieur du canapé. L'autre jambe de Nu-Kuea, qui a failli tomber du bord, est tirée vers le haut et accrochée autour des hanches puissantes. Le rythme régulier commence à se faire entendre. Le Nu-Kuea de Hia-Lian n'est pas différent d'un bambin qui apprend à marcher. Il lui tient le cou pour s'équilibrer, laissant Lian lui apprendre à faire un pas... un par un.

— Hia… ah… ah… Hia.

— Je vais un peu plus vite.

Il accélère un peu, mais Nu-Kuea a du mal à le supporter. Ce n'est peut-être pas totalement satisfaisant sur le plan physique, car c'est leur première fois, cela se déroule lentement et se termine dans la douceur. Mais c'est tout de même très satisfaisant sur le plan émotionnel. Le cœur de Gilayn Wang se réchauffe car l'autre moitié qu'il a tant attendue est enfin sienne.

Gilayn Wang embrasse sans relâche les joues de l'homme épuisé, passant son nez sur la peau lisse à de nombreuses reprises. Maintenant qu'il a touché Nu-Kuea, il devient accro... fou de son partenaire. C'est ce qu'il ressent.

Il soupire devant son impulsivité. Il n'était même pas prêt à parler de leur relation avec Nu-Kuea ce soir, mais soudain, le riz blanc était cuit. Il était moelleux et sentait bon, si bon qu'il en veut d'autres bols. Il pourrait aller jusqu'à quatre.

La grande silhouette se lève et attrape le pantalon qui gît sur le sol pour l'enfiler. La brûlure qui lui traverse la poitrine et les épaules l'empêche de bouger. Il étudie son corps et repère plusieurs égratignures sanglantes. Il y a une marque de morsure sur le côté de son cou. Il suppose que c'est à cela que ressemblent les marques d'amour.

— Je vais te porter.

Il se penche et glisse ses bras sous les genoux et le haut du dos de Nu-Kuea, soulevant son fiancé de près d'un mètre quatre-vingt-dix. Nu-Kuea est plutôt lourd. Lian pense à engager un entraîneur professionnel... Sinon, il ne pourra pas le faire en position debout avec Nu-Kuea.

Gilayn Wang se dirige vers sa chambre, sans même jeter un coup d'œil à la porte de droite menant à la sphère de sécurité de Kuea Keerati.



Ce n'est pas du tout ce à quoi il s'attendait !

Kuea Keerati veut s'arracher les cheveux dès son réveil, mais il ne peut pas car le propriétaire de la chambre est en train d'attacher sa cravate devant le miroir. Au lieu de cela, il fait semblant de dormir, essayant de se glisser sous la couverture... encore plus. Il aimerait pouvoir cacher tout son visage.

— Bonjour, Nu-Kuea.

Se faisant surprendre, il se fige, n'osant pas prononcer un seul mot. Avec l'ourlet de la couverture au niveau de ses yeux, il ne peut pas savoir si Hia-Lian le regarde, il n'entend que ses mouvements et l'enfoncement du matelas.

Il n'a d'autre choix que de rencontrer les yeux étincelants de Gilayn Wang. La chaleur se répand sur le visage, les oreilles et le cou de Kuea.

— Bonjour, mon chéri.

— N… Non… hum.

Hia-Lian rejette sa protestation, et Kuea est à nouveau embrassé ! Ses mains n'ont pas la force de repousser Hia-Lian. Il essaie de détourner son visage, mais la main chaude maintient son menton en place. Hia-Lian l'embrasse jusqu'à ce qu'il soit satisfait. Lorsqu'il ne peut plus respirer, Hia-Lian le laisse reculer.

— S'il te plaît, sort.

Incapable de se détourner, il laisse tomber son regard sur le bout de son nez, refusant de croiser les yeux enjoués. Kuea se souvient de tout ce qui s'est passé hier soir ! Il se souvient de Hia-Lian lui disant qu'il l'aime. Il se souvient aussi qu'il a lui-même exprimé son amour à Hia-Lian.

— Je ne le ferai pas.

Kuea s'agite sous le sourire narquois de Hia-Lian. Ne peut-il pas lui laisser un peu de répit ? Il n'arrive toujours pas à organiser ses sentiments.

— Laisse-moi vérifier si tu as de la fièvre.

Hia-Lian pose sa main chaude sur son front avant de glisser sur sa joue et son cou.

— Tu es un peu chaud. Il faut que tu prennes des médicaments. J'ai envoyé quelqu'un acheter du porridge. Lève-toi et mange quand tu es prêt. Il n'est que sept heures. Tu peux dormir encore un peu.

— D'accord.

Hia-Lian ne l'accable pas trop, à son grand soulagement. Hia-Lian se comporte comme d'habitude. Il parle vite et le seul devoir de Kuea est d'acquiescer. Heureusement, c'est samedi. Il n'a pas besoin d'aller à l'université. Kuea se sent lourd en bas... Eh bien... C'est Hia-Lian qui en est la cause.

— Je rentre tard ce soir. Prends tes repas à l'heure.

— Tu vas où ?

La question sort automatiquement. Kuea s'arrête lorsque les yeux aguicheurs de Hia-Lian le font à nouveau rougir. Rien que le fait d'être regardé par Hia-Lian, pourquoi son coeur s'emballe-t-il... autant ?

— Je supervise ma brasserie. J'ai l'intention d'exporter de l'alcool en Europe. Nu-Kuea, tu peux rester seul ? Tu veux te joindre à moi ?

— Je peux rester seul.

— Je t'appellerai plus tard.

Avant de partir, Hia-Lian prend la main de Kuea et l'embrasse. Kuea pense que ce sera tout, mais non... Hia-Lian le taquine en effleurant sa paume de ses dents pointues... la mordillant, faisant brûler sa peau, tout en bloquant volontairement le regard de Kuea.

Puis, Hia-Lian s'esclaffe.

Enfin, il s'en va, et Kuea Keerati ne parvient pas à se rendormir. Il est complètement réveillé, son cœur battant la chamade à cause de l'action de Hia-Lian. Il s'assoit et appuie son dos contre la tête de lit. Ses yeux s'écarquillent lorsqu'il remarque ses vêtements : le pyjama rayé de Hia-Lian. Son corps non plus n'est pas poisseux... Hia-Lian a tout vu.

— Argh, c'est quoi ce bordel ?

Il s'agrippe à ses cheveux et les tire d'avant en arrière, ses yeux scrutant attentivement son environnement. La chambre principale de Hia-Lian est plus spacieuse que celle de Kuea. Il n'y a pas de dressing ni de placard. Le mur en face du lit est bordé d'une armoire nue avec des tringles à linge intégrées, disposées de façon inégale, et des étagères encastrées pour ranger les affaires. Une dizaine de paires de chaussures reposent sur le sol, sous l'armoire à portes vitrées. La chambre de Hia-Lian est magnifique. Un long miroir se trouve dans le coin et peut être ouvert pour accéder à l'étagère qui se trouve à l'intérieur. Il n'y a pas beaucoup de choses ici. Hia-Lian n'utilise cette pièce que pour dormir.

À cet instant, Kuea Keerati est déconcerté et n'arrive pas à faire la part des choses. Les vêtements, la couverture, l'oreiller et l'odeur de cette pièce lui donnent l'impression d'être enlacé par Hia-Lian... Hier soir, Hia-Lian et lui... Comment en est-on arrivé là ?

Et il n'a aucune idée de la raison pour laquelle il se sent si exalté. Il a du mal à réprimer son sourire. Les mots de Hia-Lian le font rougir si fort qu'il presse l'oreiller sur son visage et crie dedans pour absorber la voix.

“J'aime Nu-Kuea.”

Cette phrase ébranle son cœur plus que tout ce qu'ils ont pu faire en vingt ans de fiançailles…


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Ven 6 Sep 2024 - 22:09



Chapitre 14
Timide
Kuea Keerati sort du lit pour prendre son petit-déjeuner et ses médicaments et retourne se coucher, puis il se réveille à nouveau pour prendre son déjeuner. Hia-Lian l'appelle comme promis. Lorsque Kuea a ignoré les appels, Hia-Lian a continué d'appeler jusqu'à ce que Kuea quitte le lit pour répondre. Lorsqu'il a coupé le son du téléphone, Hia-Lian a composé le numéro du téléphone fixe à la place ! La sonnerie a retenti dans tout l'appartement.

— Tu as mangé, hmm ? Tu es en train de manger, n'est-ce pas ? C'est pour ça que tu n'as pas répondu au téléphone.

Sa voix est tellement enjouée que Kuea a envie de le claquer. Pourquoi ne le laisse-t-il pas se reposer sans l'interrompre ?! Ce n'est pas lui qui est épuisé ! Portant la fierté du Jeune Maître Keerati sur son épaule, il se fend d'un grand sourire et répond sur son ton habituel malgré son envie de le fustiger.

— Je mange.

— C'est bon ? Je l'ai commandé à l'hôtel.

— C'est bon. Merci.

Kuea Keerati, qui vient de sortir son visage de la couverture, n'a aucune idée de ce qu'est la nourriture. De plus, Hia-Lian n'arrête pas de discuter avec lui. N'est-il pas en train de superviser la brasserie ? Pourquoi a-t-il autant de temps libre ? Avant, c'était Kuea qui essayait de trouver toutes sortes de sujets pour parler à Hia-Lian au téléphone. Maintenant qu'il n'a plus envie de parler, Hia-Lian devient soudain bavard.

— Allez, va manger. Je rentrerai vers vingt-trois heures. J'ai encore du travail.

— Oui. Tu... ne forces pas trop.

Une petite partie de lui, non, une énorme partie de lui, tout son cœur, s'inquiète encore pour Hia-Lian. Kuea était censé être un homme au cœur brisé, avec un temps déterminé pour passer à autre chose, mais Hia-Lian l'a poursuivi sans relâche jusqu'à aujourd'hui... jusqu'à la nuit dernière... Bon sang.

Ses belles oreilles s'échauffent en entendant la voix grave de Hia-Lian à l'autre bout du fil.

— Je te manque ?

— Non.

— Mais Nu-Kuea me manque.

Encore une crise cardiaque. Il est à la fois frustré et troublé par cette version de Hia-Lian. Sa main libre s'agrippe à la couverture, la froissant. Il ne rougit pas... Non, il ne rougit pas.

— Cela n'a rien à voir avec moi.

Hia-Lian s'esclaffe.

— D'accord, je ne te dérangerai plus maintenant.

— À plus tard.

Incapable de dormir, Kuea se lève pour manger. Aujourd'hui, Hia-Lian lui a dit qu'il lui avait manqué au petit-déjeuner et au déjeuner. Ses émotions déferlent comme des vagues. Kuea regarde ses mains et se dit que maintenant, à cette seconde, il doit quitter cet appartement immédiatement ! Et il doit jouer de la batterie !

La batterie la plus proche ne se trouve pas dans sa maison secrète ou au Pentagone, mais sur le toit de la boîte de nuit de Gemini, sur la même route, à Thong Lor. Il réfléchit à la possibilité que les hommes de Hia-Lian lui demandent où il va. Qu'à cela ne tienne. Son esprit déraille à force de rester à la maison !

L'existence de Gilayn Wang a trop d'impact sur ses sentiments, il ne veut plus réfléchir. Depuis que Hia-Lian lui a dit qu'il lui manquait, il ne peut s'empêcher de lui manquer aussi. C'est vraiment n'importe quoi.


Sortir du Pentagone est plus facile qu'il ne le pensait. L'agent de sécurité ne lui demande pas où il se rend, il se contente de le saluer. Kuea répond par un hochement de tête nerveux, et l'agent de sécurité poursuit sa patrouille. Peu de temps après, il réussit à sortir de l'entrée du Pentagone. Il se gratte la tête de sa main droite avant d'appeler une moto-taxi à proximité. En cinq minutes, il arrive à la boîte de nuit de Jay.

— Gamin ?

— Hey.

— Tu as l'air d'être en fuite.

Kuea ne pourrait être plus d'accord. Il doit ressembler à quelqu'un qui se trouve dans une impasse et qui vient ici parce qu'il n'a nulle part où aller.

— Vieux, donne-moi une cigarette.

— C'est quoi ce bordel ? Tu demandes une cigarette à chaque fois qu'on se voit.

Malgré le grognement, Jay lui en tend une avec une boîte d'allumettes.

— Qui utilise des allumettes de nos jours ?

— Reste classique. Tu es tout ce qu'il y a de plus chic maintenant que tu as vécu au Pentagone pendant une minute. Tu as oublié le goût des liqueurs à base de plantes, du tabac, et d'un modeste patron de boîte de nuit comme moi ?

Kuea secoue la tête devant les absurdités de Gemini. Après avoir allumé sa cigarette, il s'assoit et regarde le Pentagone dans la brise. La légère fumée grise s'envole dans l'air, apaisant son cœur aussi chancelant qu'un navire brisé.

— Alors, qu'est-ce qui se passe ? Ton mari t'a mis à la porte ?

Gemini traîne une chaise pour s'asseoir à côté de Kuea. Le gamin n'a pas l'air comme d'habitude. Il est vêtu d'une tenue élégante que Jay n'a jamais vue auparavant. Ses cheveux sont ébouriffés, comme s'ils avaient été tirés. Bien qu'il semble épuisé, il y a une trace de joie sur son visage. À en juger par ces indices, il doit être dans un état conflictuel.

— Vous avez baisé ?

— ACK !

Kuea s'étouffe tellement qu'il convulse. Au même moment, ses oreilles rougissent, suivies par son visage et son cou. Gemini secoue la tête devant la réaction facile à lire du gamin. Voilà, c'est fait. Plus besoin de deviner.

— Bon sang de bonsoir. Tu avais prévu de lui piquer ses filles, mais tu as fini par te faire prendre. Il est si mauvais que ça au lit que tu es si stressé ? Ou il est petit comme une allumette ?

— Il ne s'est rien passé. Tu ne dois pas ouvrir la boîte de nuit ? Pourquoi tu as le temps de mettre ton nez dans mes affaires ?

— Il est trois heures de l'après-midi. Tu veux que j'ouvre ma boîte de nuit juste après l'école, espèce de merde ? Je ne dirige pas un café.

— Mais tu vendais de la glace pilée.

— Le commerce multiple était à la mode à l'époque. Maudite soit ta bonne mémoire. Comment tu vas, alors ? Ça fait un moment. Ça va toujours ?

— Eh bien... Toujours en vie.

Aux yeux de Gemini, Kuea Keerati est un petit frère naïf. Il garde tellement de secrets pour son âge. Mais ce sont des secrets douteux, car tout le monde les a déjà découverts. C'est peut-être parce qu'il n'a que vingt ans. Il n'a pas l'âge de voir le monde sous un angle plus large. D'ailleurs, il a été un si bon garçon, un garçon obéissant. Il pleurait comme un fou et insistait pour rompre avec son fiancé. Et finalement, ils vivent ensemble.

— Ton fiancé te trompe ?

— N... Non... Il m'a emmené au Pentagone pour rencontrer ses amis.

Gemini ne peut s'empêcher de siffler. Ce garçon se plaignait toujours de la froideur de son fiancé, qui le traitait comme un enfant, râlant comme un gamin boudeur.

— Comment ça se passe ? C'est différent de ce que tu craignais.

— Qui aurait pu savoir que Hia-Lian avait vraiment attendu que j'aie vingt ans ? Je pensais que c'était une excuse, un mensonge... pour me rendre heureux.

Gemini ébouriffe les cheveux de l'enfant qui réfléchit trop.

— C'est bien qu'il soit bon avec toi. Pourquoi s'inquiéter ? Certaines choses ne sont pas si compliquées.

— Eh bien... je me sens incertain.

— Ne tire pas encore de conclusion, alors. Vas-y doucement. Tu es né à la mauvaise époque ? Tu connais le concept de “pas de relation, pas de statut, juste parler comme des frères” ?

Kuea pince les lèvres en entendant la remarque de Jay.

— Juste parler, pas de statut, mon cul. Nous sommes fiancés. Il va bientôt demander la bénédiction de ma mère.

— Merde, tu es sur le point d'avoir un mari. Oh, tu en as déjà un.

Le visage en feu, Kuea se lève précipitamment et fuit le vieil homme taquin pour se rendre à l'intérieur. Il saisit les baguettes pour jouer de la batterie afin de cacher sa timidité. Le voyant rougir, Jay cesse de l'embêter et envoie un message à son associé au téléphone.

— Le gamin est là.

Pas de réponse de la part de son associé. Il est probablement occupé par un travail qui n'intéresse pas Jay. Tout va bien tant que sa boîte de nuit ne fait pas faillite. La grande silhouette bâille et regarde le toit du Pentagone plus loin, puis va chercher le balai pour nettoyer le sol.

Ils ont dû commencer à discuter après avoir fait durer le suspense pendant des années. Jay se sent fatigué, même si ce n'est pas son problème.


Kuea n'a pas joué de la batterie au club de Jay trop longtemps, même si Hia-Lian lui a envoyé un message disant qu'il serait de retour à Bangkok vers une ou deux heures du matin. Il n'est pas d'humeur à vibrer au son de la musique et à se détendre. Il est temps de réfléchir à son problème et de trouver une solution. La silhouette mince ramène ses genoux sur sa poitrine et s'appuie sur le canapé à même le sol. Il pose son téléphone sur la table devant lui et appelle son meilleur ami avec le haut-parleur allumé.

— Diaw...

— Hey. Ta voix est terrible, Kuea.

— Oui... Je suis un peu troublé. Tu peux parler maintenant ? Je te dérange ?

— Bien sûr, je peux. Tu ne me déranges pas. Je suis seul à la maison.

Cela fait un certain temps que Khon Diaw a emménagé chez Hia-Yi, et depuis, Hia-Yi passe rarement la nuit chez lui. Khon Diaw habite seul dans le luxueux penthouse situé au dernier étage de la salle d'exposition d'automobiles européennes dans le quartier des affaires.

— Hé... Je... je... hic...

— Hé, tu veux que je vienne ? Je peux passer, tu sais. Thong Lor n'est pas loin d'ici.

— C'est bon. Hia-Lian sera bientôt de retour. Ce n'est pas... si grave. Je me sens juste mal à l'aise.

Sa grande bande d'ingénieurs automobiles n'est pas comparable à Khon Diaw. Khon Diaw est son meilleur ami depuis qu'il est parti étudier en Angleterre. Ils ont vécu ensemble, partagé leur chambre et grandi côte à côte. Raconter ses problèmes à ses amis ou à Jay n'est pas la même chose que de parler à Khon Diaw.

Kuea Keerati dévoile lentement tout. Plus il parle, plus il pleure. Ce n'est pas qu'il se sente mal... Il se contente d'exprimer ce qu'il a sur le cœur.

— Hia-Lian et moi... avons fait l'amour hier soir.

— Hum... Ça va ? Il t'a forcé ? Comment tu te sens en ce moment ?

— C'était... C'était génial. Diaw... ça m'a fait du bien quand il m'a dit qu'il m'aimait. Je l'aime toujours. Je pensais que c'était fini. Je pensais que ça irait s'il ne m'aimait pas. Mais quand il a dit qu'il m'aimait, je l'ai cru. Comme un idiot. Mais je suis si heureux.

— C'est bon, Kuea. C'est bien que tu sois heureux. Je suis content que tu sois heureux dans ta relation avec Hia-Lian.

— Je n'ai pas l'impression que c'est réel. C'est comme un rêve.

— Ne pense pas comme ça. Sois gentil avec toi-même. Permets-toi d'être heureux, Kuea. Hia-Lian s'est déjà excusé et a expliqué qu'il avait dit ça sous le coup de la colère. Essaie d'en parler avec lui, d'accord ? Assure-toi qu'il ne dira plus jamais quelque chose comme ça, même quand il est en colère.

— Tu es si gentil, Diaw. Tu me donnes l'impression que tout va bien.

Kuea sourit à son téléphone. Le rire jovial de Khon Diaw illumine son humeur. Un ami optimiste est un don de Dieu. Parfois, le monde est si cruel que nous avons besoin de quelque chose d'apaisant pour éclaircir les zones d'ombre de la vie.

— Parce que tout va bien. Je suis tellement heureux pour toi. Tes sentiments sont réciproques...

— Mais j'ai peur d'être à nouveau déçu.

— Essaie d'abord. Tu l'aimes depuis longtemps. Continue encore un peu si tu le peux. Fais-lui à nouveau confiance. Si tu es déçu à la fin, tu auras au moins fait de ton mieux. Ainsi, tu pourras laisser tomber Hia-Lian et trouver quelqu'un d'autre.

Kuea rit avec son meilleur ami. Khon Diaw est un homme si gentil que Kuea se demande pourquoi Hia-Yi est si méchant avec lui. Khon Diaw applique également cette méthode à sa propre relation. Il est très patient avec Hia-Yi. En comparaison, Hia-Lian est cent fois plus gentil que Hia-Yi.

— Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Quitte Hia-Yi.

— Je vais bientôt le faire. Ça commence à me fatiguer... Laisse-moi vivre avec toi.

— Bien sûr. Ou tu peux rester dans ma maison secrète. Hia-Yi ne le saura pas.

— Si je disparais, je doute qu'il le découvre. Il n'est pas rentré à la maison depuis un mois... Je pense à vendre ses affaires.

La tentative de Khon Diaw de rendre sa voix solitaire joyeuse blesse Kuea. En tant que meilleur ami de Khon Diaw, il ne peut pas l'aider. C'est un problème que Khon Diaw doit régler seul.

— Diaw... je suis désolé. Je n'aurais pas dû parler de Hia-Yi.

— Ce n'est pas grave. J'ai l'habitude. Courage !


Gilayn Wang avait prévu de rentrer tard pour que Kuea Keerati puisse se détendre plus longtemps dans la boîte de nuit de Jay, mais ce dernier lui a envoyé un texto avant onze heures pour lui dire que Nu-Kuea était rentré. Son projet de sortir avec Yi et de partir à deux heures du matin est annulé.

— Je m'en vais.

— Ne t'embête pas à venir me voir la prochaine fois. Tu as regardé ta montre toutes les cinq minutes. Retourne auprès de ta femme.

Les lèvres de Lian se retroussent sous l'effet de la taquinerie de son ami. Ses yeux aiguisés balaient l'appartement de deux chambres à coucher d'un luxueux projet résidentiel, la nouvelle cachette de son ami, qui vaut des dizaines de millions de bahts. Yi n'aime pas cet endroit. Comparé à son appartement de l'autre côté, la taille est totalement différente. De plus, il est situé au dernier étage et il fait chaud. Il doit attendre que l'ascenseur monte et descende, partageant l'espace avec quelqu'un d'autre. Un homme pointilleux comme Yi déteste ce genre de choses. L'espace de stationnement est limité, et il ne peut amener que deux voitures... Il a fui sa femme à la maison. Comme il ne pouvait pas mettre sa femme à la porte, il s'est mis lui-même à la porte.

— Essaie de passer du temps avec ta femme. Tu trouveras ça agréable.

— Je n'aime pas les enfants.

— C'est celui qui l'a déjà mangé qui dit ça.

Une pique à son ami, mais Phayak est Phayak. Il n'en démord pas et fait semblant de se concentrer sur le match de foot à la télé. Lian ne dit rien de plus. Yi doit régler ses propres problèmes.


Gilayn Wang ne tarde pas à rentrer chez lui. Une faible lumière se reflète sur ses yeux vifs lorsqu'il ouvre la porte et voit son fiancé en train de faire la sieste sur le canapé, face à la télévision qui diffuse une série à suspense sur Netflix. Il contourne le canapé pour attraper la télécommande afin d'éteindre la télévision, et le dormeur s'agite.

— Hia ?

— Ouais... Pourquoi tu ne vas pas te coucher si tu as sommeil ?

— J'attends...ah… de regarder le nouvel épisode.

Lian esquisse un sourire, adorant ce type têtu. S'il arrivait à deux heures, Nu-Kuea dormirait encore ici en l'attendant, n'est-ce pas ? Voilà ce que c'est que d'avoir quelqu'un qui vous attend à la maison.

— Tu as mangé ? Mon estomac est vide. Pourquoi ne pas te mettre à table avec moi ?

Lian est épuisé après une journée de travail à la brasserie. L'augmentation de la capacité de production nécessite un investissement important. Il est nécessaire de commander davantage de machines et de régler d'autres détails, allant de l’appel d’offres auprès d'entrepreneurs à la recherche d’un vendeur de machines en passant par d'autres choses qui doivent être réglées minutieusement. Cela affectera la qualité du produit et le processus de travail à l'avenir. Il ne peut pas se permettre d'être négligent.

Au début, Kuea voulait aller directement au lit, mais Hia-Lian semble vraiment fatigué. Il se masse la nuque et les épaules en entrant dans la cuisine. Hia-Lian travaille dur, c'est certain. Il consacre tout son temps au travail. C'est un bourreau de travail. Kuea lui a demandé un jour pourquoi il était si acharné et ne laissait pas ses subordonnés s'occuper de tout.

— En tant que chef d'entreprise, il faut travailler plus dur que les autres et en savoir plus que les autres. Si on n'a pas une vue d'ensemble, on ne peut pas identifier les problèmes lorsqu'ils se présentent. Tout est lié.

L'état d'esprit de Hia-Lian a toujours impressionné Kuea.

— Tu vas cuisiner ? Tu veux que je commande à manger ?

— Je vais juste faire une omelette. Tu n'as pas fini ton déjeuner, Nu-Kuea ?

Hia-Lian sort un sac de nourriture du réfrigérateur avec sa grande main. Il a ordonné à son assistant d'acheter deux lots de nourriture au cas où Nu-Kuea serait un gros mangeur. C'est un homme, après tout. Il est normal qu'il mange beaucoup. Mais il n'a pris que la moitié d'un lot, laissant trois autres parts pleines.

— Non... je n'avais pas d'appétit.

— Je vais réchauffer ça, alors. C'est plus facile.

— Hia, ce sont des restes. Commandons à manger.

— Ce n'est pas la peine. Lorsqu'on vit ensemble et que l'autre est occupé, on finit son repas et on met les restes dans le frigo. Quand l'autre a enfin le temps, il les mange. Ça ne sert à rien de se prendre la tête avec ce genre de choses.

Kuea Keerti n'est pas du tout habitué à cela. Hia-Lian glisse déjà l'assiette dans le micro-ondes. Les parents de Kuea n'ont jamais permis cela. Sa mère lui rappelait toujours qu'il fallait prendre les repas ensemble. Ne pas manger avant que son père n'arrive. Les enfants doivent attendre les adultes. S'il doit manger en premier, prendre une petite portion pour lui et manger séparément. Utiliser une cuillère de service. Mâcher tranquillement. Faire attention aux bruits des couverts.

Mais Hia-Lian est tout le contraire. Il fait chauffer la nourriture. Quand c'est fait, il prend une petite cuillère et des baguettes et commence à manger tout de suite. En fin de compte, c'est Kuea qui se sent mal et qui fait attention à côté de Hia-Lian.

Lors de chaque rendez-vous, Hia-Lian était méticuleux à chaque étape. Restaurants chics, couverts complets, tout était parfait. Voir Hia-Lian tenir son assiette d'une main et prendre ses aliments avec des baguettes de l'autre est un spectacle saisissant.

— Tu me regardes avec stupéfaction. Tu es choqué par mes mauvaises manières à table ?

— N... Non. C'est juste que je n'ai jamais pensé qu'il y aurait une telle version de toi.

— Quand j'étais enfant, je prenais mes repas par terre. Pas de cuillère de service. Un poisson salé suffisait pour trois ou quatre repas. Tu sais que ma famille tenait une fabrique de glace avant de gérer une grande entreprise, n'est-ce pas ?

— Je sais. M. et Mme Wang sont extraordinaires. Ils ont réussi à fonder la Gilayn Beverage Company. Toi aussi, tu es... extraordinaire.

Pour Kuea, le fait que Hia-Lian n'ait jamais été aussi riche n'est pas un problème. Les gens l'appellent un nouveau riche, le fils d'une famille chinoise en fuite. Et alors ? Ceux qui s'expriment de manière gracieuse n'ont pas autant de succès que Hia-Lian.

— Lorsque nous avons créé l'entreprise, j'ai commencé à participer à des soirées mondaines. Si j'avais mangé de cette façon devant les autres, j'aurais été mal vu. J'ai donc appris les bonnes manières à table : comment utiliser une serviette, quand le rince-doigts sera accordé, la position des cuillères, des fourchettes et des baguettes. J'ai pratiqué pendant des années. Je n'ai jamais apprécié la nourriture.

Kuea n'a rien à dire, mais il comprend Hia-Lian. De même, Kuea a dû faire un effort pour être le jeune maître Kuea Keerati dans les soirées mondaines, afin de préserver l'honneur de sa famille et l'image de ses parents. Il devait être parfaitement bien élevé, au point d'en faire parfois des tonnes. Même si Kuea a grandi dans cet environnement, cela le fatigue toujours. Cela a dû être bien plus épuisant pour Hia-Lian de tout apprendre à partir de zéro. Il pose sa main sur la cuisse de Hia-Lian, à côté de lui, pour lui assurer qu'il n'a pas de mépris à son égard.

— Mais je me suis senti obligé de le faire parce que je dois protéger quelque chose qui m'est cher.

— Qu'est-ce que c'est ?

Gilayn Wang pose son assiette et ses baguettes sur la table et tourne sur son tabouret de comptoir pour faire face à Nu-Kuea. Ses grandes mains s'enroulent autour de celles de Nu-Kuea, entourant la peau lisse avec sa main.

— Je ne veux pas que Nu-Kuea ait honte d'être mon fiancé.

— Hia... Je n'ai jamais eu une telle pensée. Pas même une seule fois. Je n'ai jamais eu honte de toi.

— Chut, inutile de t'énerver. Je sais que tu n'as jamais pensé cela, mais je ne peux pas contrôler le regard des autres. Je ne veux pas être à tes côtés et que les gens nous montrent du doigt en disant que nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre. Je veux que tu sois l'heureux élu. Je ne serai peut-être pas parfait dès le départ, mais je te prouverai, à toi et à tout le monde, que je suis prêt à m'occuper de toi.

La question des bonnes manières à table a radicalement changé. Le cœur de Kuea Keerati se ramollit comme une pâte pétrie, et il a du mal à retenir ses larmes. Il n'a jamais su que Hia-Lian pensait ainsi. Il n'a jamais pensé que Hia-Lian faisait autant d'efforts pour lui.

— Tu me fais me sentir si spécial.

Gilayn Wang rit doucement. Il lâche les mains de Nu-Kuea et essuie les larmes sur ses joues sans défaut.

— Tu es spécial pour moi.

Hia-Lian prend les joues lisses de Nu-Kuea et se penche lentement pour embrasser ses lèvres douces. Le bout de sa langue, qui sent légèrement la nourriture, joue avec la langue douce et innocente de Nu-Kuea. Il mord sa lèvre inférieure avant de se retirer lentement.

— Je peux dormir avec toi ce soir ?

Rougissant, Kuea Keerati baisse les yeux vers le sol. Ce baiser... est celui que Kuea a volontairement reçu de Hia-Lian. Et maintenant, Hia-Lian lui demande s'ils peuvent dormir ensemble. Comment est-il censé répondre ? S'il dit oui, sera-t-il facile ? S'il refuse... Non... Il n'a pas envie de faire ça.

— Maman va nous gronder.

Une excuse bidon. Kuea ne trouve rien à dire. S'il est honnête, c'est gênant. S'il tourne autour du pot... il a peur de rater l'occasion de dormir avec Hia-Lian.

— Elle ne le saura pas. Je promets de ne pas lui dire non plus.

Hia-Lian est un vrai dragueur !


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:10



Chapitre 15
Bonjour
Gilayn Wang s'allonge sur le côté et regarde le jeune homme endormi à côté de lui. Nu-Kuea n'arrête pas de se retourner, les cheveux doux et ébouriffés, les yeux toujours fermés. Lian touche le bout de son nez avec sa grosse main, pensant que Nu-Kuea va se détourner... mais il se rapproche et enfouit son visage contre la poitrine de Lian. Il ajuste sa position jusqu'à ce qu'il soit à l'aise et arrête de bouger... Comme c'est mignon.

Il n'y a pas d'urgence le dimanche. Pourtant, Gilayn Wang se lève tôt tous les jours par habitude. Généralement, il fait son jogging, saute à la corde ou nage après s'être réveillé, mais aujourd'hui, il se laisse aller à apprécier la vue du garçon endormi.

Aujourd'hui est un jour important. C'est le premier matin où Nu-Kuea a accepté de dormir avec lui de son plein gré, bien qu'il soit devenu si timide qu'il s'est caché sous la couverture après un baiser de bonne nuit.

Lian passe son bras sur la taille fine de Nu-Kuea. Lorsque Nu-Kuea le câline, il glisse sa main vers le haut et lui caresse doucement le dos, massant inconsciemment le dormeur avec ses doigts. Il se penche et embrasse les cheveux en désordre de Nu-Kuea.

— Hum...

— Bonjour, Nu-Kuea.

Il glousse lorsque Nu-Kuea recule un peu et lève la tête, ses yeux s'ouvrant. Il cligne des yeux pour ajuster sa vision, puis ses yeux s'écarquillent, ses oreilles deviennent rouges. Son visage s'empourpre. Avant que Lian ne puisse voir si son cou rougissait également, Nu-Kuea se cache à nouveau sous la couverture.

— Tu ne m'as pas encore dit 'bonjour', hmmm ?

Lian taquine le rougissant à voix basse, et Nu-Kuea tapote le torse de Lian avec son front tout en marmonnant les salutations matinales d'une voix adorablement étouffée depuis la couverture. Lorsque Lian la retire avec un air amusé, Nu-Kuea crie comme un chat en colère. Le fiancé de Gilayn Wang est apparemment très timide. Comment se fait-il qu'il ne l'ait jamais remarqué auparavant ? Peut-être qu'ils n'ont pas assez ouvert leur cœur l'un à l'autre et qu'il n'a jamais dragué Nu-Kuea.

Ce n'est pas grave... Dorénavant, il flirtera avec Nu-Kuea tous les jours. Il y tient plus qu’à son travail.

Leur premier dimanche ensemble commence par de la timidité. Kuea Keerati est troublé lorsque Hia-Lian lui embrasse la tête et lui demande ce qu'il veut pour le petit-déjeuner. Même s'il est recouvert d'une couverture, il n'arrive pas à faire face à Hia-Lian.

— Tu en as marre du porridge ? J'en prends chaque matin par habitude. Si tu en as assez, je te commanderai autre chose.

— Ça me va.

Les Keeratis ne mangent pas de porridge à la chinoise au petit-déjeuner. Le plat de Hia-Lian contient des accompagnements chinois, comme une salade épicée aux œufs salés, des feuilles de moutarde marinées, des légumes sautés, du poisson salé, de la pâte de haricots fermentée, des feuilles de moutarde marinées sautées, et ainsi de suite. Par contre, dans la famille de Kuea, le porridge est mélangé à de la viande. Parfois du poisson, des crevettes ou du porc.

— Ne te force pas. Si tu n'en veux pas, dis-le-moi.

Kuea sort rapidement la tête de la couverture et lève les yeux vers Hia-Lian avec sérieux, de peur que celui-ci ne croie pas qu'il puisse manger ce genre de nourriture. Il ne pourra peut-être pas manger tout ce que Hia-Lian aime, mais puisque c'est le mode de vie de Hia-Lian, il espère s'y adapter.

— Je peux vraiment en manger. Hum...

Les yeux enjoués de Hia-Lian et le doux baiser qui chatouille ses lèvres... sont la preuve que Hia-Lian attendait ce moment. Il attendait que Kuea se montre.

— Tu as fait de beaux rêves la nuit dernière, hmm ?

Kuea presse ses lèvres l'une contre l'autre lorsque Hia-Lian recule. Juste d'un centimètre. Hia-Lian se recule pour enfouir son nez sur la joue de Kuea, l'embrassant vigoureusement. Kuea essaie de se dégager, mais Hia-Lian bloque sa taille.

— Tu ne réponds pas. Tu as rêvé de moi ?

— Je n'ai pas rêvé. Laisse-moi partir.

— D'abord, embrasse-moi sur la joue.

— Non. S'il te plaît, lâche-moi.

Il rougit tellement que ses oreilles, son visage et son cou s'échauffent, et il ne supporte plus le regard étincelant de Hia-Lian. Depuis que Hia-Lian est devenu un dragueur, Kuea admet qu'il est difficile de négocier avec lui.

— Si tu ne m'embrasses pas sur la joue... je ne préparerai pas le petit déjeuner. Je mangerai du Nu-Kuea à la place.

Immédiatement, Kuea Keerati se redresse et embrasse Gilayn Wang sur la joue.



— Nu-Kuea, remue le porridge pour moi.

C'est beaucoup plus facile que de couper des œufs salés. Il suffit de tenir la grande cuillère ronde et de la faire tourner. Hia-Lian ne lui demande rien d'autre que de remuer le porridge et de lui passer les bols. Peut-être qu'Hia-Lian veut faire d'autres choses tout seul ?

Si Hia-Lian n'a pas besoin de son aide, Kuea ne se plaindra pas. Le menu d'aujourd'hui semble plus difficile que d'habitude. Hia-Lian laisse le riz bouillir et tranche le poisson. Gilayn Wang sait comment le découper !

Hia-Lian ne se contente pas de savoir faire, il est tout simplement doué. Il pourrait tout aussi bien participer à MasterChef. Hia-Lian tranche joliment le poisson, fait chauffer la poêle, vaporise l'huile et fait sauter le poisson dans l'huile bouillante. En une seconde, l'odeur aromatique du poisson grillé se répand dans toute la pièce.

— Passons à la sauce secrète.

Hia-Lian fait un clin d'œil amusé à Kuea, ce qui le fait rire. Hia-Lian a l'air effronté. Son côté dragueur est difficile à gérer, en effet, mais Kuea ne ressent aucune pression. Il n'a plus à marcher sur des œufs comme avant. Hia-Lian a l'air plus accessible ainsi.

Kuea voit bien qu'il y avait un fossé entre eux. Il pensait que c'était leur différence d'âge, leurs cercles sociaux différents et le fait qu'il était plus jeune qui empêchaient Hia-Lian de se rapprocher de lui. Tout à coup, ces sentiments ont disparu.

— Nu-Kuea, passe-moi le citron vert.

— Tu veux que je le coupe ?

— Non, je le ferai. Passe-moi le couteau. Celui de taille moyenne.

Kuea pense... que ce n'est pas que Hia-Lian veuille le faire lui-même, mais plutôt que Hia-Lian ne lui fait pas confiance. Il a découvert que Kuea ne sait pas cuisiner, mais il n'en parle jamais. Est-il secrètement déçu ? Hia-Lian s'est mis en colère quand il a coupé les œufs salés et le citron vert ce jour-là.

— Hia... je veux essayer.

— Essayer quoi ?

— Couper le citron vert et les oeufs salés. Je veux le faire correctement.

Si Hia-Lian a baissé son score pour son manque de compétences culinaires... il souhaite se rattraper en lui montrant son effort. Hia-Lian sera peut-être moins déçu.

— Ce n'est pas important, Nu-Kuea. Tu veux le faire de toi-même ou parce que tu ne veux pas que je te gronde ? Dans le premier cas, je te laisse essayer. Mais si c'est le second, oublie ça. Je ne veux pas d'un fiancé qui sache couper les citrons verts et les œufs salés, et je ne veux pas me marier pour que quelqu'un cuisine pour moi.

Ce que Hia-Lian a dit hier soir - comment il veut convenir à Kuea et comment il ne veut pas que Kuea ait honte de lui- donne à Kuea l'envie d'ouvrir progressivement son coeur à Hia-Lian. Si... Si Kuea révèle ce qu'il ressent, est-ce que tout ira bien ?

— Je...

— Hmm... ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— J'ai peur que tu sois déçu que je ne puisse pas être comme ma mère.

Gilayn Wang s'arrête. À cet instant, son Nu-Kuea ne semble pas du tout confiant. Ses paroles réchauffent le cœur de Lian. Il n'est pas le seul à avoir peur de ne jamais être à la hauteur. Nu-Kuea s'inquiète aussi de ce genre de choses... C'est peut-être pour cette raison que Nu-Kuea a dressé des murs si hauts... Nu-Kuea a peur que Hia-Lian soit déçu.

— En plus, couper des citrons verts et des œufs salés a l'air facile. Je devrais au moins savoir faire ça, non ? Je peux commencer par ça. Je pourrais m'améliorer la prochaine fois.

— Pourquoi tu veux être comme tante Kew ?

— Eh bien... Maman est une femme parfaite. Elle est intelligente, douce et aimée de tous. Je pense que ce serait bien si je pouvais lui ressembler.

Nu-Kuea a placé la barre si haut avec son modèle que Lian l'adore encore plus. Dans ce monde, tout le monde n'a pas besoin d'être pareil. Et une femme parfaite ne doit pas nécessairement être une bonne cuisinière, douce et délicate comme Dame Kewalin. Lady Kewalin est tellement extraordinaire qu'elle est très admirée parce qu'elle fait ce qu'elle aime.

Tout le monde est remarquable lorsqu'il fait ce qu'il aime et ce qui le passionne, peu importe ce que c'est. Ce n'est pas en faisant des corvées ou en cuisinant que l'on mesure sa valeur. Gilayn Wang ne sait pas comment l'expliquer à Nu-Kuea. Son Nu-Kuea est admirablement étonnant à sa manière, mais il est différent de Lady Kewalin.

— Personne n'est parfait dans ce monde. Je pense que tu devrais te concentrer sur ce qui te passionne. Ne t'acharne pas sur les citrons verts, les œufs salés et la cuisine. Je ne suis pas avec toi pour ça. Mais si tu insistes pour apprendre, je t'enseignerai.

Il sait que Nu-Kuea ne comprendra peut-être pas tout à fait. Nu-Kuea doit être préoccupé par cette question depuis des années. Il a besoin de temps pour l'assimiler. En attendant, le travail de Lian consiste à lui assurer que les citrons verts et les œufs salés n'ont pas d'importance pour deux personnes qui vivent ensemble. Même si Nu-Kuea est aussi bon qu'un chef étoilé, cela n'a aucun effet sur ses sentiments.

— Plus important encore... tu ne m'as jamais déçu. Merci d'avoir grandi pour devenir mon bonheur.

Gilayn Wang se penche pour embrasser son front lisse avant de le toucher avec le sien. S'il n'avait pas les mains sales, il prendrait Nu-Kuea dans ses bras.

— Hic...

Les sourcils de Lian se froncent lorsque Nu-Kuea se met à pleurer après être resté immobile pendant un moment. Cette fois-ci, c'est différent de la fois où il s'est fait gronder à cause du couteau. Nu-Kuea se passe les mains sur le visage, puis éclate en sanglots. Son corps mince tremble, ce qui surprend Gilayn Wang. Il éteint la cuisinière sous la marmite de porridge, s'éloigne pour se laver les mains et entoure de ses bras les petites épaules de Nu-Kuea.

— Pourquoi tu pleures... ? Est-ce que je t'ai rendu triste... ? Tu peux me dire ce que c'est ?

Aucune réponse de la part de celui qui pleure dans son étreinte. Nu-Kuea se contente de pleurer, et Lian ne peut qu'attendre qu'il se calme. Au diable le petit-déjeuner. Lian presse son nez effilé sur le front de Nu-Kuea, le berce dans son étreinte pour le réconforter comme il l'a toujours fait quand ils étaient enfants.

Quelques instants plus tard, Nu-Kuea ne pleure plus, il se contente de sangloter, les yeux rouges et gonflés. Gilayn Wang lui laisse le temps de se remettre lentement de ses émotions. Après le dernier sanglot, Nu-Kuea lève les yeux vers lui.

— Hia...

— Oui ?

En regardant le sourire chaleureux de Hia-Lian, Kuea Keerati a de nouveau envie de pleurer. Tout ce qu'a dit Hia-Lian a touché son cœur tellement fort qu'il en a pleuré. Quand Hia-Lian a dit qu'il n'avait jamais été déçu par lui... cela l'a rendu si heureux, le plus heureux. De plus, il est heureux d'être le bonheur de Hia-Lian.

— Je t'aime. Je t'ai toujours aimé. Je t'ai aimé depuis que nous sommes enfants jusqu'à aujourd'hui... C'est toi que j'aime le plus.

Le sourire de Hia-Lian s'élargit, ce qui fait sourire Kuea. Il sourit en pleurant. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable à voir.

— J'aime aussi Nu-Kuea. Je t'ai toujours aimé. Je t'ai aimé depuis ton enfance jusqu'à aujourd'hui... C'est Nu-Kuea que j'aime le plus.

— Hia... Je ne veux pas couper des citrons verts ou des œufs salés. Et je ne sais pas cuisiner. Je ne sais même pas comment appeler cette cuillère géante que tu m'as dit d'utiliser pour remuer le porridge... Je ne connais pas son nom.

— D'accord. Ne le fais pas si tu ne veux pas. Assieds-toi ici et encourage-moi.

— Mais je veux remuer le porridge pour toi. Je ne peux faire qu'une seule chose ? Je... je veux juste... passer du temps avec toi. Nous n'étions pas aussi proches avant. Si tu n'aimes pas l'idée, je...

— Kuea Keerati.

— Oui ?

— À partir de maintenant, moi, le vice-président de la Gilayn Beverage Company, le fondateur du Pentagone et ton fiancé, annonce que M. Kuea Keerati a la légitime possession de ma louche à porridge. Et de mon cuiseur à riz. Si tu en veux plus, je te donnerai aussi ma casserole.

— Ne te moque pas de moi.

— Je ne me moque pas de toi. Je suis sérieux, Nu-Kuea. Si tu veux quelque chose de frais, j'ai un réfrigérateur. Si tu veux de la chaleur, j'ai un micro-ondes. Si tu veux toute la cuisine, je m’offrirai en cadeau supplémentaire. Pas de frais de livraison. Vente flash.

Kuea Keerati rit de cette promotion absurde. Pourquoi Hia-Lian est-il si doué pour faire de la publicité ?

— Je ne prendrai que la louche. Je ne veux pas d'autres articles. Le cadeau supplémentaire n'est même pas très intéressant.

Kuea fait exprès d'écarter Hia-Lian pour qu'il s'éloigne, puis il attrape la louche pour continuer à remuer le porridge.

— Qui sourit comme s'il venait de recevoir de l'or alors qu'il n'a reçu qu'une louche ?

Il n'en démord pas ! Kuea pince la taille du taquin, qui gémit de douleur et se remet à cuisiner. Lorsqu'ils prennent leur petit-déjeuner, il est déjà plus de dix heures.



Gilayn Wang sourit devant la mignonnerie de son fiancé. Petit à petit, Nu-Kuea essaie de lui ouvrir son cœur. Au moins, il lui a fait part de ses inquiétudes. Cela a dû le ronger pour qu'il pleure comme ça. Ce jeune homme a dû supporter tellement de pression.

Kuea Keerati est né dans une famille parfaite sur tous les plans. Il a grandi entouré de l'amour de son entourage. Il est donc normal que sa vie soit exempte de soucis. C'est pourquoi le monde de Nu-Kuea est si petit et sans obstacles. En fin de compte, le seul problème de Nu-Kuea, c'est lui-même.

Le fait que sa mère soit une grande dame et que son père soit un ambassadeur aux manières irréprochables ont convaincu Nu-Kuea que son intérêt pour la batterie et les motos, ainsi que ses amis d'une autre classe, sont des choses à cacher.

Il pense qu'il n'est pas bon d'être soi-même, car cela décevrait les autres. Cela l'a conduit à vivre deux vies, séparant son vrai lui de celui qu'il est censé être, y compris dans leur relation.

L'esprit humain est compliqué. Lian ne peut pas savoir comment Nu-Kuea perçoit la situation. Tout ce qu'il peut faire, c'est essayer à sa manière. Il essaiera de comprendre Nu-Kuea au fur et à mesure, en réduisant constamment le fossé qui les sépare.

Il ne jugera pas si l'action de Nu-Kuea est bonne ou mauvaise. La seule chose qu'il doit faire, c'est comprendre qui est Nu-Kuea. C'est tout ce que veut Nu-Kuea.

— Tu sais si bien cuisiner, Hia. Le poisson est tellement bon.

Lorsqu'il cuisine et qu'il reçoit des compliments de la part de la personne qui mâche sa nourriture avec sa joue bombée, surtout lorsque cette personne est Nu-Kuea, il se sent particulièrement heureux. Gilayn Wang rit et ajoute un autre morceau de poisson dans le bol de Nu-Kuea.

— Je l'ai expérimenté il y a un certain temps. Comme tu aimes le poisson cuit à la vapeur avec de la sauce soja, j'essaierai d'en faire plus tard. Je peux aussi préparer des cuisses de poulet dans une marmite en argile, mais je n'ai pas encore réussi à le faire.

— Je le mange parce que tu l'aimes. Tu commandes toujours ces deux plats. Ne m'utilise pas comme excuse.

— Tu ne les aimes pas ?

— Non... On les a pris à chaque fois parce que tu pensais que je les aimais ?

Ils échangent un regard surpris avant de rire. Ce sont deux fiancés qui se sont trompés en pensant que l'autre préférait la nourriture chinoise dans les restaurants chics.

— Je crois qu'il faut que je recommence. Quel est le plat préféré de Nu-Kuea, hmm ?

— Je... j'adore les grillades, comme le barbecue et le porc grillé...

Gilayn Wang sourit lorsque la voix de Nu-Kuea s'éteint. Sa façon de s'agiter indique qu'il s'est souvent retrouvé avec ses amis. Ce devait être avec ses amis de l'université. Ces... étudiants en génie informatique portant des chemises d'atelier de génie automobile.

— La prochaine fois, nous mangerons du porc grillé. Il y a plusieurs bons endroits à Thong Lor. Je t'y emmènerai.

— Vraiment ? Ce n'est pas grave si tu n'aimes pas ça.

Son sourire est plus large et ses yeux plus brillants que lorsque Lian l'a emmené manger du poisson à la vapeur avec de la sauce soja et des cuisses de poulet dans une marmite en argile cuite. Même s'il détestait ça, il ne serait pas cruel au point de ne pas l'y emmener.


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Ven 6 Sep 2024 - 22:10



Chapitre 16
Ingénierie
Lorsque Nu-Kuea venait de naître, Gilayn Wang n'osait pas le prendre dans ses bras. Ce travailleur acharné aux mains calleuses n'avait fait que porter des sacs de glace, ce qui demandait beaucoup de force. Il avait peur de blesser le bébé.

— C'est bon, Lian. Essaie de le porter. Je crois que tu ne feras jamais de mal à Nu-Kuea.

Dame Kewalin est la lumière de ce monde. Même sa mère, très occupée, s'éclairait en discutant avec elle. Sa mère ne fronçait plus les sourcils comme lorsqu'elle était à la fabrique de glace et semblait heureuse de parler de beauté ou même d'artisanat. Sa mère disait que Dame Kewalin était si gentille avec leur famille. Son père lui rappelait régulièrement qu'ils en étaient arrivés là grâce à Sir Keerati.

Lian était tout sauf ingrat. Même si la gestion d'une fabrique de glace était épuisante, elle leur permettait de s'en sortir. La Fabrique Gilayn avait des succursales dans tout Bangkok. Ils avaient également étendu leurs activités et fondé une entreprise de boissons, livrant des boissons à de nombreux restaurants pendant quelques années.

Ce que Lian pouvait faire pour remercier les Keerati, c'était de tout faire pour rendre Nu-Kuea heureux. Nu-Kuea, qui le fixait de ses grands yeux ronds. Quand Nu-Kuea est devenu un bambin, il mettait tout dans sa bouche, y compris les mains de Lian. C'était un mordeur. Il mordait tout le temps les mains de Lian, qui étaient couvertes de salive. Dès que Nu-Kuea laissait Lian le prendre dans ses bras, il lui mordait les oreilles.

— Je crois que Nu-Kuea adore te taquiner. Tu n'arrêtes pas de le mordre, petit bébé.

— Ce n'est pas grave. Ça ne fait pas mal.

— Il n'est qu'un bambin et tu le gâtes déjà, Lian. Si Nu-Kuea devient méchant, on n'y peut rien, s'amuse Lady Kewalin.

— Je peux m'en occuper.

Lorsque Nu-Kuea a commencé à parler, même si Lian n'était pas la première personne qu'il avait appelée, il n'était que le deuxième après les Keerati. La première fois que Nu-Kuea avait appelé son nom... Yian. Nu-Kuea l'avait mal prononcé et avait ri, montrant ses gencives rouges.

Il avait fallu plus d'un an pour que “Yian” devienne “Lian”, puis “Hia”. Il n'avait jamais dit à Nu-Kuea de l'appeler “Hia”, comme le font souvent les familles chinoises. Après avoir été Lian pendant une semaine, Nu-Kuea lui avait demandé pourquoi sa mère appelait son père “Hia” et non son nom.

— “Hia” est utilisé pour s'adresser aux frères ou aux personnes plus âgées que l'on respecte. Parfois, une femme appelle aussi son mari “Hia”.

Il n'était pas sûr que cette explication soit correcte et que Nu-Kuea la comprenne. Il est difficile d'expliquer correctement certaines choses auxquelles on est habitué. Cependant, Nu-Kuea avait acquiescé, marmonné pour lui-même et lui avait adressé un sourire.

— Hia-Lian. Hia-Lian et Nu-Kuea.

Le petit doigt de Nu-Kuea avait pointé Lian, puis sa propre poitrine.

— Ouais... Nu-Kuea et Hia-Lian.

Pour certains, être le compagnon de jeu d'un enfant de moins de sept ans est ennuyeux. L'écart d'âge est trop grand. Ils ne parlent pas la même langue et jouent à des choses différentes. Malgré cela, Lian aimait passer ses week-ends avec Nu-Kuea. Sa vie était bien remplie. Les seuls moments de détente étaient ceux qu'il passait ici. Nu-Kuea était mignon et adorablement coquin. Un garçon exigeant et insolent. Il était très attaché à ses jouets, mais voulait que Lian joue avec lui. Il était aussi très attaché à son goûter et à tout ce qui l'entourait.

— De quoi Nu-Kuea est-il le plus possessif ?

— Hia-Lian. Personne ne peut t'enlever à moi.

— Je te promets que ça n'arrivera pas.

Un petit doigt avait accroché le plus grand, la promesse entre le grand frère et le petit garçon. Le temps a passé, le petit garçon a oublié cette promesse parce qu'il était trop jeune à l'époque... mais Lian ne l'a jamais oubliée, jusqu'à ce que Nu-Kuea vive avec lui. Nu-Kuea, âgé de cinq ans, est devenu son fiancé effronté de vingt ans.

Les yeux de Lian se posent sur le jeune homme endormi. Il ne cesse de câliner l'épaule de Lian avec ses cheveux duveteux. Lian peut à peine bouger son bras car Nu-Kuea s'y accroche. Il semble adorer appuyer sa tête sur l'épaule de Lian.

— Il est temps de te lever, Nu-Kuea. Tu as cours aujourd'hui. Hmm ?

— Hmm, s'il te plaît, va en classe pour moi.

— Tu veux que j'étudie l'ingénierie à ta place ?

— Hmmmmm, vas-y.

Les lèvres de Gilayn Wang se retroussent. Il a un plan pour choquer Nu-Kuea. À cette idée, il agrippe rapidement la taille de Nu-Kuea pour qu'il ne puisse pas s'enfuir.

— Si j'y vais, est-ce que j'étudierai l'ingénierie informatique ou l'ingénierie automobile ?

— Ingénierie automobile... hmm... Ah, Hia !

Lian est sur le point de rire lorsque le jeune homme se réveille en sursaut et le regarde bouche bée. Nu-Kuea essaie de se dégager des bras de Lian. Ses oreilles rougissent et son visage s'enflamme. Ses lèvres s'ouvrent et se ferment pour tenter de dire quelque chose. Gilayn Wang choisit de fermer les yeux et de resserrer son étreinte, serrant Nu-Kuea contre sa poitrine. S'il fixait les yeux de Nu-Kuea, il n'aurait pas le cœur de faire semblant de le gronder.

— Hia, je... Je... Je veux dire...

— Quand as-tu changé d'orientation ? Tu n'en as jamais parlé.

Lian caresse doucement le dos du jeune homme choqué et embrasse ses cheveux en désordre. Lian ne peut pas nier qu'il est officiellement accro à Nu-Kuea. Il est accro au toucher de Nu-Kuea, à son odeur, à tout... En résumé, il est accro à sa femme.

— Je veux dire... Quand l'as-tu découvert ?

— Tu portais la chemise de l'atelier d'ingénierie automobile. J'ai lu les lettres anglaises sur la poche.

— Ah... Eh bien, je ne voulais pas te le cacher. J'avais peur que tu détestes ça. Cette spécialité implique de se salir et tu pourrais ne pas me reconnaître.

— En quoi le génie informatique est-il un meilleur choix ? Pourquoi tu as dit que tu étudiais ce domaine ?

Pour Gilayn Wang, l'ingénierie est l'ingénierie. Une personne diplômée en BBA et MBA comme lui n'a aucun intérêt pour ce département. Qu'il s'agisse d'ingénierie automobile ou d'ingénierie informatique, c'est tout de même de l'ingénierie.

Lian recule d'un centimètre pour regarder le type qu'il étreint. Cela le laisse vraiment perplexe. Quelle est la raison pour laquelle il a choisi l'ingénierie informatique ?

— Eh bien... C'est plus propre. J'avais l'intention de te dire que j’étudiais le génie chimique, mais je suis nul en chimie. J'ai aussi pensé au génie civil, mais c'est probablement... sale aussi. Diaw et moi nous sommes creusé la tête.

Diaw était donc son complice. Nu-Kuea avoue tout d'une voix penaude et jette un regard inquiet à Lian. Le problème d'un enfant est résolu d'une manière enfantine.

— Hum... Tu l'as fait pour moi, hein ? Dois-je t'accorder le bénéfice du doute ?

— Oui. J'ai réfléchi à mes actes.

— Embrasse-moi d'abord.

— Huh... Qu'est-ce que ça a à voir avec ça ?

— Nu-Kuea m'a trompé pendant des années. J'ai même atténué la punition : Un seul baiser et je ne serai pas fâché... Nu-Kuea ne le fera pas pour moi, hmm ?

Kuea Keerati sait que Hia-Lian le taquine, mais il a une bonne raison de le faire. Pourquoi Hia-Lian a-t-il toujours une raison de gagner ? Pourquoi ne peut-il pas gagner contre Hia-Lian ? C'est comme si... il avait tout bien planifié. Il en va de même cette fois-ci. Hia-Lian doit savoir depuis le début qu'il n'étudie pas l'ingénierie informatique, mais il n'en parle que maintenant. Hia le serre même si fort dans ses bras qu'il ne peut pas s'échapper.

— Tu me taquines tout le temps.

— Je ne t'ai jamais taquiné.

— Tu le fais en ce moment même, sale fourbe.

— Si tu ne m'embrasses pas... alors prenons une douche ensemble.

Prendre une douche ! C'est pire qu'un baiser ! Les yeux de Hia brillent. Son habileté perverse a augmenté. Kuea n'a pas pu voir la chose de Hia cette nuit-là... On peut dire... qu'il ne l'a jamais vu.

— Hia... Je dois me dépêcher d'aller en cours.

— Embrasse-moi.

Kuea n'a pas d'autre choix que de se pencher en avant pour embrasser les lèvres de Hia-Lian. Il a l'intention de les embrasser et de s'éloigner, mais Hia-Lian est de nouveau sur lui ! Sa main chaude sur le dos de Kuea glisse soudain jusqu'à sa nuque. Le baiser commencé par Kuea est repris par Hia-Lian.

— Si ce n'était pas lundi... je ne laisserais jamais Nu-Kuea quitter le lit.

Quel pervers !

Kuea Keerati commence à apprécier la vie avec Gilayn Wang. Il aime se réveiller et que Hia-Lian soit la première personne qu'il voit. Il aime prendre le petit-déjeuner avec Hia, puis qu'il le conduise à l'université. Aujourd'hui, Hia-Lian a choisi la Maserati blanche.

Avant qu'ils ne partent, Hia-Lian montre à Kuea le parking du sous-sol. Quatre supercars de luxe sont garées en ligne, comme si elles étaient dans une salle d'exposition. Sur le mur du fond, des étagères abritent des équipements automobiles. On se croirait dans un petit atelier de réparation automobile.

— Je me sens plus à l'aise lorsque j'appelle les mécaniciens ici.

Tout comme Kuea, Hia-Lian préfère s'occuper seul de ses enfants. Chi Lin lui manque. Même si Khon Diaw démarre le moteur pour lui de temps en temps, ce n'est pas aussi efficace que de la conduire sur la route... Kuea doit trouver le temps de rendre visite à son bébé bien-aimé.


— Très bien, les gars, c'est un moment important dans la vie d'un homme.

Kuea Keerati secoue la tête à la remarque dramatique de son ami. Le département d'ingénierie organise un match de football interne, et les équipes sont divisées en fonction des spécialités. Du coup, son groupe, qui prend un plaisir fou à jouer au foot, est gonflé à bloc, comme s'il partait en guerre.

— Nous devons être sélectionnés pour être les joueurs de football de l'ingénierie automobile. Notre fierté sera ruinée si seuls quelques étudiants de deuxième année sont sélectionnés. Il ne s'agit pas seulement de l'honneur de la spécialité, mais aussi de la découverte de la nouvelle star. Les filles nous regarderont depuis les gradins. Il n'y aura pas de meilleur moment pour trouver une petite amie !

Chacun acquiesce, les yeux brillants comme s'il s'agissait de la Premier League. Kuea n'est pas du genre à discuter, car il est lui aussi très enthousiaste. Ils étaient en première année l'année dernière et seul l'un d'entre eux a été sélectionné pour être le joueur officiel parce que leurs aînés voulaient participer au match avant de recevoir leur diplôme. Ils ont perdu en finale contre l'équipe d'ingénieurs médicaux. Il y a d'autres sports, mais ils adorent le football, et ils sont donc particulièrement ravis.

— Laissez tomber ce que vous êtes en train de faire en ce moment. Joi, pose cet os de poulet que tu ronges et mets tes gants de gardien de but. Seen, jette ton bol à aumônes. J'ai besoin d'un joueur de foot, pas d'un moine !

— La corde te donne du pouvoir.

Kuea craque devant la blague pince-sans-rire de Seen.

— Putain, ce n'est pas le moment d'être drôle. Je suis sérieux. J'ai fait beaucoup d'efforts. J'ai réfléchi toute la nuit à la méthode pour battre ces seniors aux jambes d'acier. J'ai perdu le sommeil en regardant des milliers de vidéos.

Beaucoup d'anciens étudiants de troisième année, aujourd'hui en dernière année, sont incroyablement talentueux. Un groupe aussi important que le leur participera également à la sélection. Kuea pensait que ce ne serait pas un problème si les étudiants de chaque année étaient sélectionnés de manière égale. Mais puisque ses amis sont aussi enthousiastes, il fera de son mieux pour gagner !

— Whoa, tu as regardé les vidéos de la Premier League pour appliquer leurs techniques ?

— J'ai regardé du porno. Pornhup a donné un accès VIP d'une journée hier soir.

— J'ai fait ça aussi.

— Moi aussi.

— Pourquoi je me soucierais d'un accès gratuit d'une journée ? Je suis déjà un membre VIP.

— Tu es plein aux as, Seen. Quand tu seras fauché, tu n'auras qu'à voler dans la boîte à dons. Tu ne comprendrais pas cette occasion spéciale, n'est-ce pas ? Kuea ?

— Hé, ne m'implique pas.

— C'est vrai, Kuea n'a rien à voir avec ça. Il n'a pas besoin de regarder du porno comme un gars solitaire. Il a partagé son lit avec quelqu'un. Son cou est rouge depuis le matin.

Kuea Keerati se couvre instantanément le cou, les yeux écarquillés, anxieux à l'idée que Hia-Lian ait pu lui laisser un suçon. Ce matin, Hia-Lian l'a embrassé sur les lèvres... et aussi sur les joues. Il pense que Hia-Lian a aussi embrassé son cou, mais il était trop occupé à rougir pour s'en rendre compte.

— Tu es sérieux ?

— Je plaisante. Ton cou est vraiment très pâle. Tu agis bizarrement, quand même. Je suppose que...

— Hia a marqué dix buts. Croyez-moi ! C'est l'attaquant de l'équipe de première division du Pentagone !

— V… Vous êtes des crétins, ce n'est pas ça !

— C'est ça. C'est pour ça que tu continues à sourire d'un air hébété. La raison est que... tu l'as bien eu.

N'ayant pas l'avantage, Kuea Keerati devient rouge des oreilles jusqu'au cou. Il saisit une vis derrière son oreille et s'empare du tournevis avant de se glisser sous la voiture, mais ses amis n'arrêtent pas de l'embêter.

— Voyons, Kuea, mon pote. Pas besoin d'être timide. C'est naturel.

Joi passe la tête sous la voiture pour lui adresser un sourire, mais Kuea repousse son visage. À sa droite se trouve une paire de sandales qui se tortillent. Les ongles sales ne sont pas comparables à l'odeur des pieds que Kuea n'oubliera jamais pour le reste de sa vie.

— Kuea, toc, toc. Tes amis sont venus te rendre visite. Sors de là !

Kuea se rend, glisse vers l'extérieur et retourne à sa position précédente. Plus personne ne parle de football. Ils sont tous prêts à mettre leur nez dans ses affaires. Même Seen s'assoit les jambes croisées sur le sol, juste devant lui.

— Qu'est-ce qui s'est passé, Nu-Kuea ?

— Vous êtes des putains de fouineurs. Il ne s'est rien passé !

— Celui qui dit ça est un putain de menteur !

— Notre relation n'évolue pas beaucoup. Il y a des hauts et des bas.

— Mais on a remarqué que Nu-Kuea sortait de ces voitures luxueuses tous les matins. Il n'y a plus de Hia-Kuea, l'amoureux des motos. Il n'y a plus que le Nu-Kuea mignon de Hia-Lian. Woooooo !

— Ne vous moquez pas de moi à ce sujet. Je suis toujours stressé d'être assis dans ses voitures.

— S'asseoir dans des voitures de luxe te stresse ?

— Bien sûr que oui.

Ce n'est pas si terrible, mais il veut aller voir Chi Lin. Comment un motard pourrait-il apprécier d'être sur le siège du passager plutôt que sur son bébé à deux roues ?

— Espèce de crétin, tu préfères que Hia t'emmène ici sur un buffle ? Je traverse le champ sur un buffle. A, ah, a, ah.

— Woo, woo, woo, woo, woo, woo.

Kuea est à la fois irrité et amusé par ces voyous qui poursuivent leur plaisanterie ! Certains d'entre eux mettent même leurs mains au-dessus de leur tête pour faire office de fausses cornes tout en balançant leur corps.

— Je suis un garçon de la campagne avec un visage de voleur. O, oh, o, oh…

— Woo, woo, woo, woo, woo, woo.

— Dans mes vêtements minables, mon visage boueux. Je crie fort, mais elle ne me voit pas. A, ah, a, ah.

Ils se mettent à danser avec des tournevis et des clés à molette dans les mains. Leurs camarades de classe les regardent et rient. Kuea n'en peut plus. Pourquoi fréquente-t-il cette bande ? Pourquoi ne se lie-t-il pas d'amitié avec un autre groupe ?

— Je n'aurais pas dû devenir votre ami !

— Qu'est-ce qu'il y a de si mauvais chez nous ? Tu devrais être fier d'être notre ami. Seuls les beaux gosses sont les bienvenus dans notre gang. Si tu n'es pas aussi élevé et moral que Seen, ne t'approche pas de nous. Seuls les mecs séduisants et bienheureux peuvent rejoindre notre belle bande de Nada. Tor ne peut pas nous battre. Bank Thiti n'est rien comparé à nous. Et JJ ? Ha, s'ils croisent Joi, Thanaerng larguera JJ sur-le-champ.

Ils ont tous l'air d'avoir labouré un champ, et pourtant ils s'appellent eux-mêmes les stars de Nada ! Leur assurance est hilarante. De plus, ils s'entendent parfaitement entre eux. Les anciens buffles sont maintenant des vedettes masculines de la télévision !

— Je vous déteste tous. Seen, ne sois pas comme eux, je t'en supplie. Tu ferais mieux d'être un moine.

— Je ne m'appelle pas Seen. Je suis Mark Prin. S'il te plaît, dis mon nom correctement.

— Et je ne suis pas Joi. Je suis Nadech. Tu veux des biscuits ?

— Deux paquets, s'il te plaît. Ça coûte combien ?

Ils ne font rien de décent, ils sont juste ridicules tous les jours.

— Si nous n'étions pas tes amis, personne ne serait ami avec toi, Kuea. Tu ne trouveras jamais quelqu'un d'aussi génial que nous. Quand tu as eu besoin d'être un étudiant en ingénierie informatique, nous nous sommes joints à toi. Quand tu as voulu être un étudiant intelligent, nous nous sommes joints à toi. Les amis fidèles sont difficiles à trouver. Tu ne pourras jamais tomber sur une amitié comme la nôtre dans la rue.

— Parce que notre amitié est aussi précieuse que Paragon ?

— Parce que les fonctionnaires municipaux nous ont chassés. Nous avons à peine eu le temps de nous enfuir avec nos étals ! Putain d'ordures, ils ne voulaient pas nous laisser faire nos affaires !

Kuea rit si fort qu'il en a mal au ventre. Qu'ils soient maudits ces salauds de fous. Ils sont tellement bruyants que le professeur entre et les gronde. Ils se séparent rapidement et travaillent sur leurs propres projets. Après une minute de silence, le professeur s'en va et ils recommencent.

— Les gars, j'ai quelque chose à vous dire.

— Quoi ?

— Hia a découvert que nous étudions l'ingénierie automobile.

— Comment c'est possible ? C'est toi, Joi. Tu n'as pas réussi à convaincre Hia-Lian que tu étais intelligent.

— Espèce de crétin, je n'ai pas l'air d'un étudiant d'honneur ? Je suis le prince de l'ingénierie. Ce n'était pas Ton ?

— Mon rôle était celui du fils du vice-ministre ce jour-là. Mon aura était brillante. Quelqu'un a dû faire tomber des paillettes sur moi. J'étais étincelant, putain. Ce n'était pas toi ? Tu portais des sandales bon marché.

— Je t'ai dit que c'était des Elephant Star. C'est moi qui ai été le plus convaincant. C'est toi, Seen ? Tu lui as donné l'enveloppe de don.

— J'ai joué le patriarche suprême. Les moines ne mentent pas. C'est un péché. Ma bouche deviendra de la taille d'un trou d'aiguille après ma mort.

Quelle absurdité. En plus de ne pas se sentir coupables, ils enchaînent les blagues. Kuea rit aussi. Il ne leur en veut pas. Ils se sont fait prendre à cause des putains de lettres minuscules qui épellent le nom sur la poche de leur chemise. Qui aurait cru que Hi-Lian remarquerait ces petites lettres ?

— Eh bien... Hia l'a su parce que j'ai fait une connerie. Il a vu notre spécialité sur nos poches.

Kuea ne doit jamais sous-estimer Hia-Lian ! Il s'inquiète de savoir si Hia-Lian a découvert Chi Lin et sa batterie. Si Hia sait qu'il cache tant de secrets, ne sera-t-il pas en colère contre lui comme ce matin... ? Il ne peut pas prédire les actions de Hia-Lian.

— Whoa, mec, c'est donc toi qui t'es planté. Je savais que les talents d'acteur des stars de Channel 3 et de Nada comme nous étaient irréprochables.

— C'est vrai, tu n'avais pas d'expérience, Kuea. Apprends de nous. C'est plus facile à dire qu'à faire. Parfois, il faut avoir le physique pour réussir.

— Oui... Tu n'es pas un prince ingénieur comme moi, alors tu n'as pas l'habitude de socialiser.

— Ne sois pas triste, Nu-Kuea, mon pote. Ton ange gardien ne veut peut-être pas que tu mentes aux autres. C'est pour cela que tu t'es fait prendre. N'oublie pas de faire des offrandes à l'ange. Il adore le bubble tea au lait.

— C'est l'ange ou toi, Seen ?

— Un bon ami n'est pas différent d'un ange gardien. Et je ne suis pas Seen. Je t'ai dit que je m'appelais... Mark Prin.

— ...

Kuea se glisse sous la voiture pour échapper à la société. Attendez son tour, petites merdes !!!


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:11



Chapitre 17
Plan
Gilayn Wang se tient devant la salle d'exposition de voitures de luxe, une cigarette à la main, à côté de son meilleur ami, Phayak Chatdecha Chen. La date de livraison de la Ducati Panigale est aujourd'hui, mais les Chen sont confrontés à une difficulté : toutes les voitures importées sont bloquées à la douane.

— Qu'est-ce que tu en penses ?

— Quelqu'un me défie.

Il ne s'agit pas seulement d'un lot de Ducati, mais aussi d'autres voitures européennes et de supercars commandées par des VIP, y compris des pièces détachées spécifiques directement importées de l'entreprise automobile. Si les Chen ne parviennent pas à récupérer leurs produits, ils perdront une énorme somme d'argent.

— Y a-t-il quelqu'un d'assez audacieux pour s'opposer aux Chen ? Pour mémoire, tes ancêtres sont tous morts.

Les Chens des anciennes générations s'étaient entretués comme des mafieux, et le grand-père de Phayak était le seul survivant. Depuis lors, les Chens s'en tenaient à leur principe de n'avoir qu'un seul enfant. S'ils n'avaient pas d'enfant, le chef de famille choisissait quelqu'un pour être l'héritier.

— Je pense qu'il pourrait s'agir de la famille de ma future femme.

Le sourire de Yi se déforme, ses yeux brillent de rage. Les Chen importent des voitures en toute légalité, mais ils évitent aussi les problèmes en versant d'importants pots-de-vin aux fonctionnaires. Ils s'assurent ainsi que le processus d'importation se déroule sans encombre. Certains lots sont bloqués à la douane pour éviter les soupçons. Il s'agit généralement de petits lots qui peuvent être récupérés en trois jours. Cette fois-ci, il s'agit d'un gros lot et le problème est intentionnel.

— La famille de ta femme a les nerfs solides. Ils te donnent leur enfant et te poignardent dans le dos

— La terre ici est inestimable. C'est pourquoi je suis dégoûté depuis le jour où j'ai commencé à vivre avec la famille qui essaie constamment de me poignarder dans le dos. Ils devraient me remercier de ne pas l'avoir tué.

— Le gamin ne sait rien.

— Il vaut mieux qu'il ne sache rien. Je veux toujours que ta femme ait son meilleur ami.

La relation entre Phayak et son fiancé est plus compliquée que celle entre Nu-Kuea et Hia-Lan. Yi est chargé de tout faire pour les Chen. Il ne peut faire confiance à personne. Si sa relation avec Khon Diaw échoue, il n'aura d'autre choix que de le quitter... Ce dernier n'est arrivé jusqu'ici que parce qu'il s'est plié aux règles de Phayak.

— Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Je dois m'en occuper moi-même. Il faudra du temps pour récupérer ta voiture. Je m'en occuperai dans trois jours.

— Dis-moi si tu as besoin d'aide.

— Merci. A propos des terres des Keerati, tu as pris une décision ?

— Je dois d'abord parler à Nu-Kuea. Il a le droit de savoir.

— Oui, tiens-moi au courant. Je veux vraiment ces terres.

La tâche de s'occuper des Keerati et de rétablir le commerce de la soie des Keerati est une mission difficile qui a été confiée à Gilayn Wang il y a deux ans, à l'époque où il construisait le Pentagone. Il n'était pas en mesure de mener ses deux batailles en même temps, il avait donc choisi de s'occuper d'abord du Pentagone. Pendant ce temps, il avait ordonné à son assistant de surveiller les liquidités et la clientèle restante des Keerati.

La situation était plus préoccupante qu'il n'y paraissait. Les soies Keerati n'avaient plus la cote, et leurs stratégies de marketing dépassées ne leur avaient laissé que le nom de la marque. La fermeture de l'entreprise n'était pas aussi inquiétante que le fait qu'ils avaient hypothéqué leurs biens de valeur, dont le manoir Keerati. Si les Keerati perdaient ces biens, rien ne garantissait que leur statut dans la société serait maintenu.

Le père de Lian était le directeur de la soierie Keerati, sous les ordres du grand-père de Nu-Kuea. Grâce à l'aide de Sir Keerati, la Gilayn Beverage Company avait pu prospérer et exporter une grande variété de boissons à l'étranger jusqu'à maintenant. Son père souhaitait que l'honneur de son bienfaiteur ne soit jamais entaché.

Lorsque Sir Keerati leur avait demandé de l'aide, Gilayn Wang était présent. Il ne leur avait pas demandé de rétablir la boutique. Il voulait qu'ils protègent les terres restantes en faisant de leur mieux.

— Mon neveu vient d'avoir dix-huit ans. Il n'a pas connu de difficultés dans la vie. Je crains que Nu-Kuea ne soit malmené. Il y a des tas de gens qui attendent d'assister à la chute des Keerati. Ma fille est aussi une figure respectable de la société. Je n'arrive pas à me rassurer.

Si les Wangs avaient remboursé la dette des Keeratis pour récupérer le manoir Keerati avec les dix millions de bahts qu'ils leur devaient, l'argent aurait été complètement perdu, ce n'était même pas assez et il fallait faire les comptes. Les erreurs de Sir Keerati dans la gestion de son entreprise et la mauvaise planification de la société d'investissement avaient entraîné un manque à gagner quatre fois plus important.

Gilayn Wang venait d'investir une grosse somme d'argent dans la construction du Pentagone, et il avait besoin d'un peu de budget pour gérer son entreprise. S'il dépensait chaque centime pour aider les Keerati, le Pentagone n'aurait pas d'avenir. Le Pentagone n'avait ouvert ses portes que récemment et n'avait pas encore été remboursé. Si Gilayn Wang perdait le Pentagone, sa place en tant qu'associé de la Gilayn Company serait menacée.

Pour Gilayn Wang, la solution est de vendre le manoir Keerati ou de proposer un bail à long terme aux capitalistes. Les terrains sont situés à proximité des attractions touristiques thaïlandaises. S'ils les vendent aux investisseurs, ils pourront même en tirer un fonds renouvelable. Les Keeratis survivront à cette situation difficile, en échange des souvenirs d'enfance de Nu-Kuea qui disparaîtront à jamais.

Toutefois, personne n'y vit, à l'exception des vieilles servantes. Même Nu-Kuea n'y réside pas. Mis à part le fait qu'il s'agit du symbole de leur réussite passée, il n'a aucune raison d'exister.

Quelqu'un désire posséder ces terres et peut en assumer le coût. C'est son meilleur ami... Phayak Chatdecha Chen. Il rêve de construire une salle d'exposition rappelant l'architecture du début de l'ère Rattanakosin, pour en faire à la fois une salle d'exposition et un musée appartenant aux Chen. Le problème, c'est qu'il n'arrive pas à trouver le terrain idéal. Le terrain de l'ancienne maison de Gilayn Wang est trop petit. Les propriétés des Keerati sont le meilleur choix.

Quant à Nu-Kuea, il peut utiliser leur mariage comme excuse pour emménager chez Lian. Le manoir en ruine peut être vendu. De toute façon, tout le monde sait que Lady Kewalin s'est installée à l'étranger après son mariage. Grâce à ce plan, les problèmes financiers des Keerati seront résolus et Lian pourra subvenir à leurs besoins avec son argent.

Gilayn Wang n'est pas l'homme riche d'un roman, qui dispose d'une quantité infinie d'argent à dépenser sans compter et de temps libre pour vivre pleinement sa vie. Il doit faire face à l'économie et aux problèmes de personnel, régler les choses avec les personnalités locales influentes près de son usine de boissons et de sa brasserie, et verser aux fonctionnaires l'argent nécessaire à la protection du Pentagone.

Lian a promis de rendre à Nu-Kuea la propriété des terres des Keerati qui a été transférée aux Wang en guise de dot. S'il doit faire quoi que ce soit, il doit d'abord en discuter avec Nu-Kuea. Lian a besoin de son autorisation pour vendre les terres à Phayak. Actuellement, aucun des Keerati n'est capable de rétablir leur entreprise. Son seul souci est de savoir si Nu-Kuea comprendra la situation.

Les documents concernant les affaires des Keerati s'empilent sur son bureau. Le montant négatif en rouge décourage même son responsable de la comptabilité. Lian a licencié des employés inutiles, ne laissant que les plus anciens, la succursale principale qui s'avère sans grande utilité, et un énorme tas de dettes qui n'est rien d'autre qu'un grand trou qui ne pourra jamais être comblé. Faire des affaires sans séparer les comptes personnels et professionnels a apporté beaucoup d'ennuis parce que l'argent était continuellement pris dans le même portefeuille. Depuis des générations, les Keerati dépensent sans compter pour les événements sociaux. Aujourd'hui encore, les cartons d'invitation ne cessent de se succéder. Heureusement, Nu-Kuea déteste les soirées mondaines. Il n'y participe que lorsque Lady Kewalin est de retour en Thaïlande. La dernière grande fête au manoir remonte à loin.

— Il faut faire faillite ou se réhabiliter. Mais si tu veux rétablir l'ancienne entreprise de soie, ce sera difficile. Ce n'est pas facile d'élaborer un plan d'affaires conforme à l'approbation du tribunal.

— Ou... nous pouvons louer chaque parcelle de terrain à des entreprises privées pour qu'elles y fassent des affaires.

— C'est possible. Cela dépend de nos stratégies pour obtenir l'approbation du tribunal. Si c'est notre choix, nous devons sélectionner de belles terres et les partenaires qui les loueront doivent conserver de grandes liquidités. Ça, et des contrats en bonne et due forme, devraient suffire. Ces terres ont toujours été mal gérées, après tout.

— Tout sauf la faillite.

La réhabilitation est sans doute préférable à la faillite. L'orgueil des Keerati sera peut-être un peu entamé, mais c'est mieux que de se retrouver sans rien. En plus des terres, gérer une entreprise de mode est faisable. Il lui suffit de trouver une personne compétente pour y parvenir. Combiner les soies traditionnelles thaïlandaises et la mode contemporaine est un véritable défi, mais les Keerati ont encore une chance.

Kuea Keerati sent le stress de Gilayn Wang. Ce dernier fronce les sourcils et n'entame pas la conversation comme il le fait toujours quand il vient le chercher. Kuea n'ose rien dire car Hia-Lian est peut-être en train de réfléchir à quelque chose. C'est un homme très occupé. Même s'il a le temps de lui accorder de l'attention, il est toujours occupé. Kuea est habitué aux sourcils froncés de Hia-Lian et à ses nombreux appels professionnels.

— Qu'est-ce qu'on mange pour le dîner ?

— Je vais commander. Continue ton appel, s'il te plaît.

— Appuie sur la touche 9 du téléphone fixe et tu seras dirigé vers le Pentagone. Commande ce que tu veux manger.

Kuea acquiesce et observe le grand homme retourner vers son espace de travail. Soudain, Hia-Lian se retourne, passe son bras autour de la taille de Kuea et l'embrasse. Les joues de Kuea s'échauffent sous les yeux pétillants de l'homme stressé.

— J'ai besoin d'encouragements.

— Hia...

— Commande-moi un vivaneau à la vapeur avec du citron vert. J'ai envie de bière. Prends un verre avec moi ce soir.

— Bien sûr.

Hia-Lian veut un plat épicé à manger avec de la bière. Il doit être très stressé. Kuea reste silencieux, ne dérangeant pas celui qui fronce les sourcils à son bureau. Au bout d'un certain temps, Hia-Lian descend avec un document pour assister à une réunion. Lorsqu'il est hors de vue, comme d'habitude, Kuea regarde une série.

Une fois l'heure venue, Kuea commande quelques plats et en-cas pour Hia-Lian. Le manager du Pentagone connaît très bien Hia-Lian. Le numéro de la ligne fixe apparaît probablement à l'autre bout de la ligne.. Lorsque Kuea dit que Hia-Lian va boire ce soir, le manager lui recommande ses menus préférés - une longue liste de plats qui ne sont pas de la nourriture chinoise. Hia-Lian mange du poisson-chat sauté et épicé ? De la soupe de poulet aux feuilles de tamarin ? De la poitrine de porc braisée à la sauce de poisson ? Des côtes de porc aigres ? Il y a beaucoup d'autres choses que Kuea n'a jamais essayées.

— Le patron n'est pas difficile. Lorsque M. Yi vient, il commande toujours de la nourriture exotique à manger avec de l'alcool. Une fois, il a essayé le serpent sauté épicé, mais il n'a pas aimé, disant qu'une fois suffisait.

Kuea s'évanouit presque en découvrant les menus de Hia-Lian. La soupe de queue de bœuf et le ragoût de chèvre braisée semblent simples comparés au serpent sauté épicé et à la salade de souris hachée épicée que Hia-Lian a essayés avec Hia-Yi.

Kuea commande du vivaneau cuit à la vapeur avec du citron vert, comme Hia-Lian l'a demandé, et choisit quelques plats qu'il peut manger dans la liste fournie par le manager. Kuea est sûr qu'il y a de la bière dans l'appartement, mais il vaut mieux que le manager la prépare. Cela conviendra mieux aux papilles de Hia-Lian.

En attendant que Hia-Lian sorte du travail, Kuea appelle Khon Diaw pour lui parler de la nourriture exotique dont Hia-Lian et Hia-Yi raffolent. Il voit bien que ces deux-là ne sont pas des hommes ordinaires, mais il se demande comment ils ont passé leur adolescence. Pourquoi... sont-ils si fous ?



— Hia-Yi ? Mais il ne mange jamais de plats épicés quand il est avec moi.

Khon Diaw semble sceptique, puis il précise que Hia-Yi mange des plats simples, comme des omelettes, des soupes claires et des soupes épicées typiques, commandées pour la plupart au centre commercial situé en face de chez eux. Il est possible de se faire livrer.

— Il n'est pas à la maison parce qu'il va chasser les serpents, Kuea ? Je suppose qu'il ne reste pas à la maison avec moi pour pouvoir manger des serpents dans mon dos.

Kuea a des frissons. Ils mangent des serpents, pas du porc ou du poulet, et pourtant Khon Diaw considère cela comme un sujet de plaisanterie. Hia-Yi a de la chance que Khon Diaw accepte de manger des serpents.

— Tu ne trouves pas ça terrifiant, Diaw ?

— Je ne sais pas, mais je pense que Hia-Yi pourrait même manger des chiens. Cela ne me surprend pas.

— Arrête de l'aimer tout de suite !

— Si je n'aime pas Hia-Yi, personne dans ce monde ne l'aimera. Je me sens mal pour lui. Il doit même garder secret le fait qu'il mange des serpents. J'ai entendu ses hommes parler de ses serpents de compagnie, mais je ne les ai jamais vus. Est-ce qu'il les élève pour la viande ?

— Arrête, Diaw ! Tu donnes l'impression que Hia-Yi partage sa viande de serpent avec Hia-Lian.

— Eh bien... il ne peut pas ? La bonne nourriture est censée être partagée. Il n'y a rien d'étrange à ce que Hia-Yi en partage.

— Diaw, sérieusement, si Hia-Yi mange des serpents et des chiens, seras-tu capable de l'accepter ?

— Kuea... est-ce qu'il mange vraiment des serpents et des chiens ? Je pensais que tu m'avais appelé pour faire une blague.

— Qui mange des serpents et des chiens ?

Une voix froide à l'autre bout du fil fait sursauter Kuea.

— Hia-Yi ? À plus tard, Kuea.

Khon Diaw raccroche et Kuea ne connaît pas la situation de son ami. Ils disaient que Hia-Yi mangeait des serpents, mais ils n'étaient pas sûrs que ce soit vrai. Si Hia-Yi se fâche et emmène Khon Diaw manger des serpents, que doit-il faire ?

Kuea envoie de nombreux SMS à Khon Diaw, mais ne reçoit aucune réponse. Il ne peut que poser son téléphone et se frotter les cheveux agressivement pendant que Khon Diaw et Hia-Yi sont apparemment dans une situation tendue. Kuea ne sait pas si Hia-Yi maltraite Khon Diaw en ce moment.

Il s'agit juste de manger des serpents... Si c'est vrai, Hia-Yi ne sera probablement pas fâché. Kuea devrait-il en parler à Hia-Lian aujourd'hui... ? S'il mange vraiment des serpents, Kuea essaiera d'adapter ses menus. Si ça ne marche pas, il pourra demander à Hia-Lian de manger avec Hia-Yi en secret.

Gilayn Wang est en train de lire le compte-rendu du plan marketing du Pentagone pour le prochain trimestre quand son téléphone sonne.

— Quoi de neuf, Yi ?

— Tu sais de quoi ma femme et la tienne parlaient ?

Gilayn hausse un sourcil en entendant la voix frustrée de son ami. Yi n'a jamais parlé de Nu-Kuea ou de Khon Diaw, comme s'il se fichait éperdument de son fiancé. Il a même dit “ma femme” haut et fort.

— Quoi à propos de ma femme ?

— Ta femme a dit à la mienne que nous mangions tous les deux des serpents et des chiens.

Gilayn Wang rit. Cette affaire dérange tellement Yi qu'il l'appelle pour s'en plaindre ? Qui en a parlé à Nu-Kuea et l'a tellement choqué qu'il a appelé Khon Diaw pour lui dire que Yi et lui mangeaient des choses bizarres ?

— Pourquoi ? Ta femme a un problème avec ça ?

— Ça ne me concerne pas.

— Alors pourquoi en faire tout un plat ? Tu te contredis.

— Hia-Yi, tu as acheté un chihuahua ? Non, il est trop mignon. Ne le mange pas !

La voix douce en arrière-plan permet à Lian de comprendre. Ainsi, l'homme têtu a acheté un chien à sa femme, mais a ensuite entendu sa femme raconter qu'il mangeait des chiens.

L'appel est interrompu sans autre explication. Gilayn Wang secoue la tête devant l'absurdité de son meilleur ami. S'il est de bonne humeur au point d'acheter un chien, c'est qu'il a réglé le problème avec ses voitures. Il referme de sa grosse main le document qu'il n'a pas encore terminé et se lève. Lian doit découvrir comment son effronté de fiancé a eu l'idée qu'il mangeait des serpents et des chiens. Quelle méchanceté de la part de Nu-Kuea. Il en a fait toute une histoire et a livré la bombe chez Yi.

Parlons-en, Nu-Kuea.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:12



Chapitre 18
Réalité
Gilayn Wang sourit en voyant la paranoïa de Nu-Kuea, mais il feint l'ignorance et s'assoit à côté de lui sur le canapé. La série diffusée à la télévision passe une scène d'action de poursuite de méchants. Gilayn n'aime pas regarder les séries, il s'endort donc en un rien de temps. De plus, il a beaucoup utilisé son cerveau ces derniers temps et son énergie a besoin d'être rechargée.

— Ah, Hia...

— Laisse-moi recharger mon énergie.

Lian pose sa tête sur les genoux de son fiancé, qui le regarde avec méfiance. Nu-Kuea se crispe, mais le laisse quand même se reposer sur ses genoux. Comme Nu-Kuea ne sait pas comment agir, Lian lui prend la main et la pose sur sa tête.

— Caresse-moi la tête, s'il te plaît.

— Mais je suis plus jeune que toi... C'est déplacé.

Comment Lian a-t-il pu oublier que le jeune maître Keerati est parfait ?

— Il n'y a personne d'autre ici que toi et moi... Ce que nous faisons en ce moment s'appelle le privilège des amoureux.

Les yeux brillants et perçants de Lian s'arrêtent sur le timide dont les oreilles, les joues et le cou rougissent. C'est un fiancé effronté qui n'a aucune expérience romantique. Nu-Kuea n'a eu que Lian tout au long de sa vie, alors il n'a jamais pensé à ce genre de choses. Lian doit être celui qui enseigne à Nu-Kuea, étape par étape.

— Quand je te caresse la tête et que je te serre dans mes bras, ça te fait du bien, hmm ?

— C'est quoi cette question... ? Je ne sais pas.

Gilayn Wang se redresse et place sa main sur le canapé, à côté des genoux de Nu-Kuea, pour empêcher le jeune homme rougissant de s'enfuir. Son autre main effleure la joue lisse de Nu-Kuea avant de déposer un baiser doux et prolongé sur ses lèvres douces. Il se retire lentement et caresse la joue rouge de Nu-Kuea avec son nez jusqu'à la petite oreille, puis il chuchote.

— Quand on s'embrasse, tu aimes ça ?

— Tu me taquines.

Nu-Kuea boude... les lèvres serrées. Il a l'air crispé, comme un chaton qui gonfle sa fourrure. Sait-il que cela ne le rend pas intimidant mais plutôt adorable ?

— Je n'ai jamais taquiné Nu-Kuea.

— Tu le fais en ce moment même.

— Je te montre que ce genre de choses est normal dans un couple. Si ce n'est pas toi, je n'aurai aucune envie d’embrasser ni d’être proche de personne. Tu peux me rassurer en me disant que tu penses la même chose ?

— Hia...

— Ma personne spéciale est Nu-Kuea. Je peux être ta personne spéciale aussi, hmm ?

Bien qu'il soit franc et incapable de créer une ambiance romantique et rêveuse, il essaie d'être aussi doux qu'un homme peut l'être.

— Tu le sais déjà.

— Alors, j'ai raison de supposer que tu aimes aussi m'embrasser ?

— C... Ce n'est pas ce que je veux dire !

— Alors... tu aimes que je t'embrasse ?

— Ugh, arrête. Tu es méchant.

Nu-Kuea se fait taquiner et baisse le menton, évitant le contact visuel. Gilayn Wang se pose à nouveau sur ses genoux. Une lumière douce se reflète sur ses yeux vifs tandis qu'il regarde le visage rougissant se détourner. Nu-Kuea lui caresse doucement la tête.

… Le confort est tel que Lian se met sur le côté et enfouit son visage contre le ventre de Nu-Kuea, sous sa chemise d'atelier. Son plan pour recharger son énergie pendant cinq minutes se transforme en un sommeil profond sur les genoux de Nu-Kuea.

Kuea Keerati fronce le nez devant Gilayn Wang. Ses lèvres bougent, se moquant du dormeur, avant de se briser en un sourire. L'étincelle du bonheur brille dans ses yeux avec le reflet de Hia-Lian.

Quand Hia-Lian ne le taquine pas et s'endort, il est mignon. Il ressemble à un gros chat qui permet à Kuea de lui caresser la tête et les joues. Comme une personne normale, pas comme le sévère Gilayn Wang.

Les petites rides autour des yeux de Hia-Lian ne sont pas censées apparaître sur le visage d'un homme de vingt-sept ans. Hia-Lian est jeune pour le poste qu'il occupe dans l'entreprise, sans parler du Pentagone. Comment Hia-Lian peut-il faire face à tout cela ?

— S'il te plaît, ne te surmène pas trop. Et si je peux t'aider à recharger ton énergie... je serai là. Je serai toujours là avec toi.

Il se sent timide, même si Hia-Lian dort. Quand Hia-Lian lui a dit qu'il était sa personne spéciale, il ne s'est pas senti timide du tout ? Le visage de Kuea était si brûlant qu'il était sur le point d'éclater.

Toute sa vie, Kuea a su qu'il aimait Hia-Lian, mais ce n'est pas la même chose que ce qu'il ressent en ce moment. Son cœur n'a jamais battu aussi vite, et il n'a jamais ressenti autant de bonheur. Il n'a jamais eu l'impression de ne pas pouvoir vivre sans Hia-Lian comme c'est le cas aujourd'hui.

Kuea commence à comprendre pourquoi Khon Diaw accepte que Hia-Yi mange des serpents et des chiens. Si Hia-Lian commande un jour des plats à base de serpents sur la table à manger, Kuea ne le détestera pas pour autant. Il regrette d'avoir dit à Khon Diaw de rompre avec Hia-Yi...

— Hia, il est presque dix-neuf heures. Réveille-toi pour dîner.

Kuea a demandé au manager de livrer le repas à dix-neuf heures. Il ne savait pas à quelle heure Hia-Lian dînait habituellement, mais ils avaient l'habitude de manger ensemble à cette heure-là. Kuea a interrogé le responsable, qui lui a répondu que l'heure des repas de Hia-Lian n'était jamais la même chaque jour. Mais Hia-Lian mange à l'heure depuis qu'ils vivent ensemble... A-t-il fait cela pour manger avec Kuea ?

— Hmm... Tu n'as pas mal aux jambes ? Pourquoi tu ne m'as pas réveillé plus tôt ?

— J'étais absorbé par la série.

Le temps que Hia-Lian se lève, les jambes de Kuea se sont engourdies. Il bouge un peu et pousse un cri malgré lui.

— Laisse-moi te masser.

— J'ai des crampes. Aïe, ne les touche pas.

— Tiens bon.

C'est comme si Hia-Lian essayait de l'assassiner avant le repas en lui serrant et en lui pétrissant les jambes. C'est à la fois chatouilleux et douloureux. Ces deux sensations combinées sont si fortes qu'il hurle à pleins poumons, comme sa mère le gronderait si elle le voyait. Mais cela l'aide.

— Donne-moi une minute pour me laver.

Pendant qu'il attend Hia-Lian, le manager arrive pour livrer le repas à l'heure avec son employé. Le vivaneau cuit à la vapeur et au citron vert posé sur une poêle en forme de poisson sent si bon que l'estomac de Kuea gronde. Les autres plats sont disposés sur le comptoir, tous appétissants. Six bouteilles d'alcool et des glaçons pour Hia-Lian sont joliment rangés dans le réfrigérateur. Il y a aussi plusieurs en-cas.

— Si vous et le patron avez besoin de quoi que ce soit d'autre, n'hésitez pas à nous contacter. La cuisine du Pentagone ferme à une heure du matin.

— Merci.

— Voici la facture.

— Oui ? On doit payer ?

— Ça me gêne aussi. Mais le patron insiste pour que le propriétaire paie aussi afin que nous puissions suivre correctement les revenus et les dépenses du Pentagone. Même les amis proches ou les aînés doivent payer. Il n'y a qu'une réduction de 20 % pour les membres.

Hia-Lian est très strict sur ce genre de choses. Il ne profite même pas de son privilège. Kuea croit maintenant qu'il n'a pas été invité à la boîte de nuit parce qu'il avait moins de vingt ans.

— Nu-Kuea, la carte de crédit est sur mon bureau. Comment se passent les réservations aujourd'hui ?

Hia-Lian sort de sa chambre.

— Toutes les tables de la zone VIP sont réservées, et un acteur a réservé toute la zone de la piscine pour une fête privée. Il reste encore des tables normales, patron.

Kuea laisse Hia-Lian parler au gérant et se précipite à son bureau pour récupérer la carte de crédit. Kuea n'a jamais mis les pieds dans cette zone, de peur de mélanger les documents importants de Hia-Lian.

La carte de crédit de Hia-Lian est conservée dans une boîte à cartes sur le dessus du bureau. Un stylo à plume sur lequel est gravé “Gilayn Wang” en anglais est posé sur le porte-stylo à côté de la boîte... le stylo que Kuea lui a acheté l'année dernière.

Il doit être à court d'encre depuis longtemps, car Hia-Lian a des recharges dans cette boîte. L'intérieur a changé, mais pas le stylo... Il est content que Hia-Lian l'utilise encore.

— Attends...

Sa joie se transforme en suspicion lorsqu'il aperçoit un document scellé au centre de la table, portant la mention “Titre de propriété des Keerati”. Kuea jette un coup d'œil à Hia-Lian, qui est toujours en train de parler au manager près du comptoir, et jette un coup d'œil rapide à l'intérieur du document.

Dans la première pochette transparente se trouve une copie d'un titre de propriété avec un emblème de garuda, indiquant que l'ancêtre des Keerati est le propriétaire du terrain. En dessous, une carte... Voici le titre de propriété du manoir Keerati.

Kuea tourne la page au verso, qui contient un index d'enregistrement énumérant les noms des propriétaires terriens. De son ancêtre à son arrière-grand-père, en passant par son grand-père, jusqu'au dernier nom ajouté il y a deux ans... Gilayn Wang.

Pourquoi Hia-Lian est-il le dernier propriétaire des terres des Keerati ? En feuilletant d'autres pages de titres de propriété, Kuea découvre qu'ils sont tous identiques. La propriété de tous les terrains des Keerati a été transmise à Hia-Lian. Les terrains de Silom, Sukhumvit, Petchaburi, y compris le bâtiment de la soierie Keerati, appartiennent à Hia-Lian. Kuea n'a aucune idée du nombre de propriétés que possédait son grand-père, mais ce document contient la quasi-totalité des biens de Keerati. Même le manoir et la soierie sont au nom de Hia-Lian. Pourquoi son grand-père les a-t-il donnés à Hia-Lian ? Et pourquoi toutes ces copies ? Où sont les originaux ? Sa mère est-elle au courant ?

Qui d'autre a appris que les Keerati n'ont plus rien, pas même leur maison ?

Son esprit est rempli de questions qu'il ne sait pas à qui poser en premier, et il ne sait même pas par où commencer. Kuea referme le document et le remet à sa place, puis il prend la carte de crédit et la tend au gérant qui a apporté un lecteur de carte de crédit. Hia-Lian dit quelque chose et lui adresse un sourire, mais ses paroles sont inaudibles. Le poisson cuit à la vapeur et au citron vert que Kuea voulait manger au début devient peu appétissant.

— Qu'est-ce qui ne va pas, Nu-Kuea ?

— Oui ? R… Rien. Je suis juste... en train de penser à quelque chose.

— C'est à propos du fait que je mange des serpents ?

— Ah...

Kuea avait complètement oublié. Hia-Lian mangeant des serpents n'est pas aussi choquant que l'affaire des terres des Keerati. Hia-Lian rit et affiche un sourire aimable. Il ajoute même de la nourriture dans l'assiette de Kuea.

— Yi et moi ne mangeons pas de serpents. Ce jour-là, Yi a amené son client du Sud pour qu'on mange ensemble parce qu'il a acheté dix voitures d'un coup. Nous avons préparé de la nourriture sauvage, car c'est ce qu'il préfère. Nous n'avons pas eu d'autre choix que d'en goûter par courtoisie... Mais il est hors de question de manger des chiens.

— D'accord... M... Mais comment tu sais que je suis au courant de tout ça ?

— Yi m'a appelé pour m'engueuler.

Kuea éclate de rire car Khon Diaw a dû mal comprendre Hia-Yi pour qu'il ressente le besoin d'engueuler Hia-Lian par téléphone.

— Je suis désolé... J'ai été choqué quand le manager m'a dit que tu mangeais du serpent sauté et épicé et que tu commandais régulièrement de la nourriture sauvage.

— J'en ai souvent commandé pour accompagner la bière, et je ne mange que du sanglier sauté et épicé. Les autres plats étaient commandés par mes amis. Ils voulaient les goûter, et mon chef sait les cuisiner, apparemment.

L'explication de Hia-Lian fait sourire Kuea, mais il a le cœur lourd à l'idée des terres. Ce n'est pas qu'il ne fasse pas confiance à Hia-Lian. Les Wang sont un milliard plus prospères que les Keerati à l'heure actuelle. De plus, Hia-Lian n'aurait pas l'intention de se marier avec lui pour les terres des Keerati puisqu'il les a déjà obtenues il y a deux ans.

Kuea veut poser la question, mais il a trop peur de la réponse pour prononcer un mot. Si Hia-Lian est méchant avec lui, Kuea croira qu'il a de mauvaises intentions. Si Kuea avait appris à propos des terres lorsque Hia-Lian a dit qu'il ne l'aimait pas, il aurait rejeté toute la responsabilité sur Hia-Lian.

Kuea Keerati n'est pas une personne déraisonnable. Si Hia-Lian n'est pas derrière tout ça... la vraie raison doit être que les Keerati ont volontairement transféré la propriété de toutes les terres. Mais pourquoi ?

— Hia... tu veux vraiment m'épouser ?

— Pourquoi tu me poses cette question ? Est-ce que je te fais douter, hmm ?

— Non... je... je ne sais pas... ce que j'ai de si bien pour que tu m'aimes.

C'est déconcertant. Kuea Keerati pense que son point fort est qu'il fait partie des Keerati, la vieille famille très respectable. Sa mère est une grande dame et son père est ambassadeur. Ce n'est que l'enveloppe extérieure... Sans tout cela, Kuea n'a rien.

— Qu'est-ce que j'ai de si bien pour que tu m'aimes ?

— Tu es bon en tout. Tu es travailleur, mature, attentionné, compétent, et... hum...

Hia-Lian l'embrasse à nouveau ! Pourquoi aime-t-il tant embrasser ? Il l'embrasse à chaque fois qu'il en a l'occasion, et c'est toujours à l'improviste. Lorsqu'il tente de se détourner, Hia-Lian lui bloque la nuque comme d'habitude.

— Si tu me complimentes comme ça, je ne vais plus le supporter.

— Arrête, s'il te plaît...

Le goût de la bière s'accroche à la langue de Kuea alors qu'il n'a pas touché au verre... C'est à cause de Hia-Lian.

— Mon Nu-Kuea a beaucoup de qualités. C'est avec toi que je me sens le plus à l'aise. Le repas est meilleur quand je mange avec toi. Vivre dans cet endroit ne m'a jamais rendu aussi heureux que depuis que je le partage avec toi. Nu-Kuea est la seule raison qui me rend heureux.

— Hia...

— Ne me demande plus jamais ça. Tu es le seul que je vais épouser. Si tu n'es toujours pas sûr, nous pouvons nous enregistrer pour le mariage au service de l'état civil demain. Je suis prêt à être à toi pour le reste de ma vie.

Hia-Lian prend la main de Kuea et embrasse l'annulaire gauche, où se trouve la bague de fiançailles depuis des années, de même que celle qui est au doigt de Hia-Lian depuis toujours.

Pourtant, son bonheur se mêle à la peur de ne pas pouvoir organiser ses sentiments. Il ne peut même pas pleurer... Il a l'impression d'être sur le point d'étouffer.

C'est la première fois que Kuea Keerati a peur de l'avenir et se demande si ce qu'il a connu est vrai ou faux. Pourquoi les Keerati, la noble lignée, arrivent-ils à leur fin dans sa génération ? Quand cela a-t-il mal tourné ? Pourquoi Kuea a-t-il pu vivre une vie normale en Europe ? Lorsqu'il est revenu en Thaïlande, comment a-t-il pu entrer et sortir librement du manoir qui appartenait pourtant à Hia-Lian ?

Il menait une vie luxueuse sans penser au jour où il perdrait tout. Il ne s'intéressait qu’à la batterie et aux super motos et vivait sa vie privée, s'amusant comme il l'entendait. Son pire souci était que Hia-Lian découvre la vérité.

Aujourd'hui, Hia-Lian est au courant de tout et traite l'affaire comme un problème insignifiant. La plus grande préoccupation de Kuea Keerati n'est qu'un petit problème pour Gilayn Wang. Et le plus grand problème que Kuea devrait apprendre... lui est caché.

Hia-Lian lui a permis de rester au manoir et de vivre sa vie sans intervenir... pour quelle raison ? Pour tout ce que Kuea a fait, quel genre de sentiment Hia-Lian a-t-il eu en le regardant ? Il a dû paraître stupide, n'est-ce pas ? Hia-Lian est-il toujours gentil avec lui par amour ou par pitié... ? Kuea ne comprend pas.

L'honneur des Keerati que Kuea pensait pouvoir protéger... a été détruit il y a longtemps.

Gilayn Wang remarque les yeux mortifiés de Kuea Keerati, mêlés de confusion. Il n'a aucune idée de ce qui se passe. Pourquoi Nu-Kuea est-il soudainement comme ça ?

— Hia... Je... Je me déteste.

— Nu-Kuea !

Kuea saisit le verre de bière de sa main valide et le vide avant de sangloter. Gilayn Wang passe son bras autour de sa petite épaule, pensant que quelque chose doit ronger Nu-Kuea. Il se sentira bientôt mieux, comme lorsqu'il s'inquiétait sur leurs talents de cuisiniers. Nu-Kuea lui expliquera tout plus tard.

Lian serre le jeune homme dans ses bras, attendant patiemment comme toujours... sans penser que Nu-Kuea va pleurer si fort qu'il va s'évanouir dans son étreinte.

— Nu-Kuea, Nu-Kuea !


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:12



Chapitre 19
Parfait
Kuea Keerati se réveille dans le lit de Gilayn Wang.

Il a mal à la tête et aux yeux à cause de la crise de larmes qu'il a vécue. Depuis quand est-il devenu si faible ? C'est comme si beaucoup de choses le poussaient à pleurer. Il est fatigué... Même respirer est épuisant.

— Nu-Kuea, comment tu te sens ?

Hia-Lian est là, appuyé contre la tête de lit à côté de lui. Voyant que Nu-Kuea se réveille, il lui touche le front avec sa main chaude.

— Hia… je...

— C'est bon, Nu-Kuea... Ne pense à rien pour l'instant. Tu as faim ? Tu veux de l'eau ? Je vais aller en chercher.

— Non... Je... Je veux te faire un câlin, murmure Kuea tout doucement, sans même croiser le regard de Hia-Lian.

Il baisse légèrement les yeux, se sentant perdu et ne sachant où aller. Et... et Hia-Lian est la seule personne en ce moment qui le fait se sentir en sécurité.

Gilayn Wang se déplace et s'allonge à côté de Kuea Keerati, son bras puissant attire le plus petit contre son torse. Il ne parle pas et ne pose pas de questions qui pourraient troubler Nu-Kuea. Sa main chaude lui caresse gentiment le dos, son nez pointu effleure les cheveux touffus. L'humidité sur sa poitrine suggère que Nu-Kuea pleure à nouveau, mais pas aussi violemment qu'avant de s'évanouir.

— Nu-Kuea, je suis ici avec toi. Tout va bien se passer.

Au bout d'un moment, Nu-Kuea s'arrête de pleurer. Ses yeux sont gonflés, son nez rougi, ses deux mains agrippées à la chemise de Lian, comme s'il avait peur que ce dernier disparaisse.

— Hia… j'ai peur...

— Hmm ? De quoi tu as peur ? Dis-moi.

— J'ai vu le document sur ton bureau. Le titre de propriété des Keerati... Je ne voulais pas être indiscret, mais j'étais curieux... Hia... il dit que tous les biens des Keerati t'appartiennent. Les Keerati n'ont plus rien.

Gilayn Wang n'est pas du tout choqué par les propos de Nu-Kuea. Il a toujours voulu parler de ce document avec lui. Mais il n'avait jamais pensé que Nu-Kuea le verrait en premier, car il ne voulait pas qu'il soit choqué et brisé comme ça... C'était une erreur de Lian.

— Tu me fais confiance, Nu-Kuea ?

— Je te fais confiance. Tu n'as pas... de mauvaise intention à l'égard des Keerati, pas vrai ? Tu ne ferais jamais ça.

— Je ne ferais jamais ça. Si je faisais quelque chose de terrible... la première chose que je perdrais pour toujours, ce serait toi. Cela fait des années que j'attends patiemment d'être ici avec toi.

Le regard soulagé de Nu-Kuea rassure Gilayn Wang. Au moins, il s'agit de problèmes financiers et non d'un malentendu.

— Maman est-elle au courant ? J'ai vu le nom de mon grand-père, puis le tien.

— Elle le sait. J'ai acheté toutes les propriétés des Keerati, mais les titres de propriété originaux sont conservés par Lady Kewalin en Autriche. Je ne peux rien faire sur ces terres sans eux.

— Je ne comprends pas. Si tu ne peux pas utiliser les biens que tu as achetés, tu... perds ton argent pour rien.

— C'est plus une promesse significative que du business. Mon père est très inquiet pour les Keerati, et je suis très inquiet pour toi. Personne ne voulait que cela arrive, mais... les Keerati ont dû vendre leurs actifs à cause de problèmes commerciaux. S'ils les avaient vendus à quelqu'un d'autre, ils ne pourraient jamais les reprendre. C'est pourquoi mon père et moi les avons achetés.

Pour Kuea, l'explication de Hia-Lian n'est pas du tout compliquée. Hia-Lian a toujours été comme ça. Il a une façon de tout lui expliquer simplement, comme lorsque Hia-Lian l'aidait à faire ses devoirs quand ils étaient plus jeunes, lorsque Hia-Lian lui racontait des histoires, ou même lorsque Hia-Lian lui disait qu'il l'aimait... qu'il voulait tout faire pour qu'il soit fier de lui.

Dans chaque seconde qu'ils ont partagé, sauf quand Hia-Lian se met en colère parce que Kuea lui cache des secrets, Hia-Lian n'a jamais fait douter Kuea de sa propre valeur. Pas une seule fois... Hia-Lian est parfait dans tous les domaines. Maintenant, il s'avère que Kuea n'est bon à rien.

Le problème de l'entreprise en est la raison, et c'est compréhensible. Kuea n'est pas assez ignorant pour ne pas remarquer que personne n'a géré les affaires des Keerati depuis des lustres. Sa mère vit avec son père en Europe, et celui-ci est un ambassadeur qui se concentre sur son travail gouvernemental sans se mêler des affaires des Keerati. Il l'a compris en un clin d'œil. C'est juste que... Kuea ne s'y est jamais intéressé auparavant.

— C'est beaucoup d'argent. Les terres sont situées à Bangkok. Je ne connais pas le prix exact, mais... pourquoi tu as dépensé autant d'argent pour les acheter ?

— Je ne veux pas que les Keerati tombent. Les Keerati sont ta famille. Quand c'est arrivé, tu n'étais encore qu'un lycéen. Je ne voulais pas que tu aies une vie difficile, alors je t'ai aidé autant que j'ai pu. Je n'avais pas les moyens d'acheter beaucoup de terres, mais je voulais à tout prix devenir propriétaire du manoir Keerati.

— Hia... tu n'as pas besoin de penser à moi à ce point. J'ai vécu ma vie en m'amusant et je n'ai jamais pensé à la fatigue que tu devais ressentir.

— Est-ce que je commence à ressembler à un héros maintenant ?

Le sourire chaleureux de Hia-Lian fait également sourire Kuea.

— Tu... es mon héros depuis longtemps.

Gilayn Wang serre son fiancé dans ses bras, qui paraît encore plus petit face à ce problème. Il ne veut pas que Nu-Kuea s'occupe de cette question. C'est un problème qu'il a tout le temps de régler, du moins dans trois ans. Même si les choses ne sont pas résolues, il peut continuer à travailler pour le moment.

— Repose-toi et ne pense plus à ça pour l'instant. Quand tu seras prêt, on pourra régler ça ensemble, d'accord ?

— Est-ce que j'ai mon mot à dire ? Je n'y connais pas grand-chose.

— Tu as ton mot à dire sur tout. Dans notre relation, personne n'est supérieur... Tu n'es pas mon subordonné. Quand nous nous marierons, tu seras mon partenaire de vie et moi le tien. Si nous rencontrons des difficultés, nous les réglerons ensemble.

Ce n'est pas vrai. Comment Kuea, qui ne sait rien, peut-il être un partenaire fiable pour Hia-Lian, qui a plus d'expérience ? Pourtant, Hia-Lian protège les sentiments de Kuea quand il n'en a pas besoin.

— Hia... tu ne fais pas tout ça parce que tu as pitié de moi, n'est-ce pas ? Je... je ne veux pas te causer d'ennuis. Si tu veux rompre… hum...

Avant que Kuea ne puisse terminer, Hia-Lian soulève son menton avec sa grande main et embrasse ses lèvres. Hia-Lian mord même la lèvre de Kuea de manière taquine, ce qui lui fait un peu mal. Et quand Hia-Lian se retire, il pince la joue de Kuea.

— Il y a deux sortes de personnes qui dépensent des centaines de millions pour des terres, par pitié, parce qu'elles sont presque ruinées : La première, c'est un fou. La deuxième, un homme tellement fou d'amour qu'il en perd la raison. Félicitations, Kuea Keerati. Ton fiancé est l'un et l'autre. Maintenant, il est un grand endetté.

Gilayn Wang taquine son fiancé, mais les yeux de Nu-Kuea s'écarquillent et il éclate à nouveau en sanglots,

— Waaah... Tu as des dettes ? Non, hic… Je… Je ne le permets pas. N... Non, tu seras fauché. Waaaaah, je ne veux pas de ça.

Lian adore Nu-Kuea et se sent coupable en même temps. Il plaisante toujours sur les affaires avec ses amis, sur la façon dont les amis proches se comportent les uns envers les autres. Il a oublié que Nu-Kuea est encore sensible, comme un bambin qui apprend à marcher.

— Si je suis fauché, tu voudras toujours être avec moi ? Si je dois travailler à la fabrique de glace comme avant et me battre pour joindre les deux bouts ?

— Oui, je serai avec toi. Je ne te quitterai jamais. Je paierai cette dette avec toi.

La grande main essuie les larmes sur la joue lisse. Lian sourit en regardant ses yeux gonflés, ses petites lèvres rouges et son nez. Tout cela est adorable. Les yeux résolus de Nu-Kuea font palpiter son cœur.

— Tu veux bien être mon petit ami ?

— Oui... Attends, ton petit ami ?

— Oui, mon petit ami. En plus d'être mon fiancé, peux-tu être mon petit ami aussi ?

— N... Ne souris pas. Nous ne sommes pas... pas en train de parler de ça.

Gilayn rit tandis que le garçon rougissant enfouit son visage dans sa poitrine. La petite oreille est si visiblement rouge qu'il est persuadé que le visage et le cou de Nu-Kuea doivent être rouges comme ils le sont toujours lorsqu'il rougit.

— Je crois que nous parlons de ça... mon petit ami.

— Tu fabules.

— Quelqu'un a promis d'être avec moi et de m'aider à payer ma dette... Les petits amis ne font pas ça, Nu-Kuea. C'est une affaire de mari et femme.

Gilayn Wang plaque le rougissant sur le lit, se décale pour passer par-dessus et enferme Nu-Kuea entre ses bras. Les cils mouillés et les joues rouges et pincées lui réchauffent le cœur. Nu-Kuea lève ses yeux timides pour rencontrer ceux de Lian avant de les baisser, les lèvres serrées en se détournant... Nu-Kuea est tellement adorable.

— Je peux embrasser ta joue ?

— N… Non.

Ignorant sa réponse, Lian presse fortement son nez sur la joue lisse.

— Je peux embrasser tes lèvres ?

— J'ai dit… ummm.

Les lèvres douces de Kuea sont à nouveau scellées. Les dents acérées de Hia-Lian mordillent les petites lèvres jusqu'à ce que Kuea ouvre la bouche et laisse Hia-Lian glisser sa langue à l'intérieur pour jouer avec la petite langue. Ses mains se posent sur les joues impeccables de Kuea pour lui donner un baiser plus fervent que jamais.

Hia-Lian lui vole son souffle... Le corps de Kuea tremble en réponse à une sensation inconnue, indescriptible. Kuea Keerati n'est pas doué pour exprimer ses sentiments. Il ne sait même pas ce qu'il ressent en ce moment. Il veut juste... juste que Hia-Lian le prenne dans ses bras.

— Hia...

Les yeux de Hia-Lian rendent le corps de Kuea brûlant... Sa respiration s'accélère de façon incontrôlable. Kuea veut se rapprocher de Hia-Lian. Il veut être pris dans ses bras... Il veut... il veut être possédé par Hia-Lian.

— Hia... Je... Je...

Kuea entoure ses bras autour du cou puissant tandis que Gilayn Wang se penche et embrasse son cou clair. Ses grandes mains caressent tout le corps mince de Kuea. Les sanglots et les doux gémissements font perdre patience à Lian.

Lian n'a pas l'intention d'aller si loin. Nu-Kuea est encore faible et sensible... mais ses yeux... L'innocence séduisante de son fiancé de vingt ans est trop difficile à supporter.

— Hia aime Nu, chuchote Lian avant de grignoter l'oreille rouge avec ses dents pointues.

Il ramène son nez vers le cou de Nu-Kuea et le suçote jusqu'à ce que des marques de baisers apparaissent, incapable de se retenir. Lian déboutonne la chemise d'atelier et la jette par terre avant de soulever le maillot de Nu-Kuea sur sa poitrine... puis Lian s'abaisse pour jouer avec ces jolis tétons roses.

— Ah... Hia, Hia...

Le corps doux de Nu-Kuea tremble en essayant de repousser Lian, mais ce dernier lui saisit les poignets et lèche les petits mamelons jusqu'à ce qu'ils durcissent. Le doux gémissement de Nu-Kuea appelant "Hia... Hia…” à plusieurs reprises est plus agréable que tout ce que Lian a jamais entendu.

— Nu-Kuea... Je peux être à toi ?

Lian se penche pour rencontrer les yeux timides, prend la main de Nu-Kuea et la place sur le côté gauche de sa poitrine, là où son cœur bat aussi vite. Bien qu'une seconde paraisse une heure, Lian continue d'attendre la permission de Nu-Kuea, ne voulant pas que cela se produise parce qu'ils se sont laissés emporter. Nu-Kuea se sent faible... et Lian est tout sauf un saint en ce moment.

— Hia... Tu seras seulement à moi ?

— Pour toujours.

Bien qu'il ne sache pas de combien de temps il s'agit, Kuea acquiesce et glisse ses bras autour du large dos de Hia-Lian, qui se penche à nouveau. Les mains claires de Kuea se promènent innocemment sur le corps musclé, comme Hia-Lian l'a fait avec lui... jusqu'à ce qu'il tire les mains de Kuea vers les boutons de sa chemise. Les mains de Hia-Lian tremblent un peu, mais elles sont toujours aussi chaudes.

Kuea Keerati déboutonne lentement la chemise de Gilayn Wang, un par un, à un rythme irrégulier, tout en se faisant embrasser avec tant d'ardeur que ses lèvres lui font mal. Hia-Lian est tellement doué pour embrasser... Il l'a toujours été.

La chemise se détache enfin. La vue de Hia-Lian s'asseyant à genoux sur le corps de Kuea et retirant sa chemise est terriblement... sexy. Kuea n'a pas pu regarder Hia-Lian clairement cette nuit-là. Ce soir, la lumière de la pièce est tellement forte qu'il peut voir les épaules solides de Hia-Lian, son torse épais... et ses abdominaux. Les fins poils sous son nombril descendent sous le bord du sous-vêtement Calvin Klein qui dépasse du pantalon que porte Hia-Lian.

La respiration de Kuea s'emballe lorsque Hia-Lian dégrafe le bouton de son pantalon... Quelques secondes plus tard, tous les vêtements de Kuea sont jetés par terre, ne laissant que son corps nu.

— Mon Nu-Kuea est mignon.

La lumière permet à Hia-Lian d'explorer chaque centimètre du corps de Kuea. Il rougit tellement, mais Hia-Lian ne le laisse pas détourner le regard. De plus, Hia-Lian lui prend les mains et l'oblige à l'aider à déboutonner et à dézipper son pantalon... Les paumes de Kuea effleurent la partie chaude et palpitante plus grande que la sienne. Avant qu'il ne puisse retirer ses mains, Hia-Lian les presse contre cette partie à travers le sous-vêtement.

— Ah...

Le visage de Kuea brûle car Hia-Lian utilise sa prise pour tirer le sous-vêtement vers le bas jusqu'à ce que cette partie rebondisse et frappe sa main... La fermeté veineuse et tendue est brûlante dans ses paumes.

— Cette partie de Hia... appartient aussi à Nu.

Kuea recule ses mains, ce qui fait rire Lian.

— Je... Idiot !

Kuea voudrait aboyer un mot plus dur, mais c'est tout ce qui lui vient à l'esprit. Et… pourquoi Hia-Lian lui parle-t-il encore si gentiment ? Il ne l'appelle même pas 'Nu-Kuea', mais seulement 'Nu' et 'Hia'. Le changement de vocabulaire rend Kuea timide et renforce son désir d'être pris dans les bras de Hia-Lian. Cette nuit-là... la nuit où il est devenu la propriété de Hia-Lian pour la première fois, il... a également ressenti cela.

Les jambes lisses de Kuea sont écartées. Hia-Lian se penche pour prendre le gel lubrifiant sur la table de nuit et en presser un peu dans la paume de Kuea. Kuea devient si timide qu'il espère se cacher sous le lit lorsque Hia-Lian enroule ses doigts glissants autour du sexe chaud. La main chaude fait monter et descendre la main claire. Un faible gémissement s'échappe de la gorge de Hia-Lian, dont le corps se tend visiblement... Hia-Lian ressent-il la même chose... ?

Sous sa timidité se cache un sentiment particulier... Hia-Lian comble le cœur de Kuea et le fait gonfler. La façon dont Hia-Lian le regarde est pleine d'amour... d'adoration... Il n'a plus à craindre que Hia-Lian le déçoive... Il aime Hia-Lian de tout son cœur.

— Serre Hia, s'il te plaît.

Kuea Keerati crie quand Hia-Lian entre en lui. C'est douloureusement serré. Ses deux mains poussent sur le ventre de Hia-Lian, mais ce dernier ne bouge pas. Il ajoute le gel lubrifiant sur la partie légèrement connectée de leurs corps.

— Hia, je... je ne peux pas.

Hia-Lian l'embrasse. Sa voix chuchotant encore et encore des mots d'amour et son étreinte chaleureuse plongent Kuea dans un état de rêverie qui lui permet de le faire entrer petit à petit dans son corps... Hia-Lian est très patient... Il réconforte Kuea jusqu'à ce qu'il le prenne entièrement.

Hia-Lian place sa main chaude sur le ventre de Kuea, sentant la dureté qui pousse contre sa paume de l'intérieur. La sensation est telle que Kuea ne peut que gémir le nom de Hia-Lian tandis qu'il entre et sort. Hia-Lian va de plus en plus vite jusqu'à ce que les hanches de Kuea se soulèvent au-dessus du matelas. Hia-Lian saisit ses jambes et les accroche autour de ses hanches puissantes.

— Hic... Hia, embrasse... embrasse Nu.

Kuea admet sans honte que Hia-Lian n'est pas le seul à aimer embrasser... Kuea aime aussi les baisers de Hia-Lian. Il aime être embrassé et touché par Hia-Lian. Ce que Hia-Lian a dit sur le fait que se toucher ainsi est un privilège d'amoureux, Kuea le comprend maintenant... Cela ne peut pas être avec n'importe qui. Ce doit être avec Hia-Lian seulement.

— Bébé... mon bébé.

— Eiah...

Quand Hia-Lian appelle Kuea bébé, son corps flotte. Sa vision se brouille, aveuglée par les larmes qui l'empêchent de voir clairement. Kuea ne sent que le corps en sueur qui le serre contre lui. Le corps de Hia-Lian est chaud... Kuea voudrait se noyer dans son étreinte.

Un cri s'échappe des lèvres de Kuea pour la dernière fois. Il enfonce ses ongles dans le large dos de Hia-Lian et projette sa semence laiteuse sur son torse pâle. Kuea pense que c'est fini, mais non... Hia-Lian est toujours en action...

— Encore un peu, s'il te plaît...

Un petit peu pour Kuea et Hia-Lian semble différent. Hia-Lian soutient les jambes de Kuea sur ses épaules avant de frapper plus fort, faisant rebondir la tête de Kuea. Tout s'arrête lorsque Hia-Lian s'enfonce une dernière fois et reste ainsi. Chaque goutte de son amour... remplit l'intérieur du corps de Kuea.

— On peut aller en Autriche demain ? Je ne veux plus être le petit ami de Nu-Kuea. Je veux être ton mari.

Kuea frappe de ses poings les épaules solides de Hia-Lian. Ce dernier le taquine en bougeant un peu plus sa taille et se retire après que Kuea ait poussé un cri de protestation... Le jus de Hia-Lian s'écoule en même temps. Kuea le sent. Ses joues rougissent tellement qu'elles ne peuvent pas être plus rouges que ça.

Hia-Lian s'effondre à côté de Kuea et le prend dans ses bras. Il fredonne une chanson familière dans sa gorge et sa main chaude caresse le dos de Kuea pour l'endormir. Fermant ses jolis yeux, Kuea se blottit contre Hia-Lian jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace entre eux. Le bourdonnement se transforme en une voix grave qui lui chante à l'oreille...

“Parce que nous n'étions que des enfants quand nous sommes tombés amoureux

Sans savoir ce que c'était

Je ne t'abandonnerai pas cette fois

Chérie, embrasse-moi doucement, ton cœur est tout ce que je possède

Et dans tes yeux, tu tiens les miens

Bébé, je danse dans le noir avec toi entre mes bras

Pieds nus dans l'herbe en écoutant notre chanson préférée

Quand tu as dit que tu avais l'air en désordre, j'ai murmuré dans mon souffle

Mais tu l'as entendu chérie... tu es parfaite ce soir.”

(Duo parfait - Beyoncè, Ed Sheeran)


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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:14



Chapitre 20
Keerati
Gilayn Wang sourit devant la détermination de Kuea Keerati.

Le matin, alors que Nu-Kuea est dans ses bras, le plus jeune ne dit pas "bonjour" après s'être réveillé. La première chose qu'il demande est de régler la question des terres des Keerati.

— Il n'est que neuf heures.

— J'ai des années de retard. Tu es... à court d'énergie ?

Le sourire de Lian se fige en voyant les yeux brillants et l'expression soucieuse de Nu-Kuea. Ce chaton le sous-estime. Comment peut-il être à court d'énergie à cause de l'activité de la nuit dernière ?! S'il n'avait pas eu peur que Nu-Kuea ne le supporte pas, il aurait continué jusqu'au matin.

— Pas besoin de se presser. Je t'emmènerai à mon bureau dans quelques jours. Nous n'avons pas à nous débrouiller seuls. J'ai une équipe de comptables qui planifie les stratégies. Nous choisirons ensemble la meilleure option.

Bien que Gilayn Wang ait décidé de demander la réhabilitation, il est prêt à écouter l'avis de Nu-Kuea s'il veut participer à l'opération. Si Nu-Kuea propose quelque chose d'irréalisable, Lian lui expliquera pourquoi.

Bien que Nu-Kuea n'ait aucune connaissance en affaires, sa détermination est à cent pour cent. En réalité, Lian ne veut pas que Nu-Kuea se dépêche de devenir adulte. Il n'a pas profité au maximum de son insouciance.

— Mais je suis toujours inquiet…

— Ne t'inquiète pas. Laisse-moi dormir avec toi dans mes bras pendant encore une heure, et nous pourrons y réfléchir à nouveau à ce moment-là.

— Il est déjà neuf heures... Tu as assez d'énergie pour travailler ?

— Si tu remets encore en question ma santé, je ne le supporterai plus.

Il n'en faut pas plus pour que Kuea Keerati laisse tomber la question et s'enfouisse à nouveau dans les bras de Gilayn Wang.


Encore une heure, comme si c’était possible !... Hia-Lian sort du lit après avoir câliné Kuea jusqu'à onze heures, l'embrassant encore et encore avant de quitter le lit. Si le secrétaire de Hia-Lian ne l'avait pas appelé pour la troisième fois, Kuea pense qu'il aurait fait plus que l'embrasser.

Kuea Keerati se tient devant le miroir, se couvrant le visage de ses mains brûlantes, espérant qu'il cessera bientôt de rougir. Il n'a que le pyjama à manches longues de Hia-Lian, et... il va probablement devoir sécher l'école aujourd'hui, car son cou est rouge à cause de toutes ces marques de baisers et de morsures. En plus, ses lèvres sont gonflées parce que Hia-Lian n'a pas arrêté de l'embrasser.

— Pourquoi tu ne dors pas un peu plus ?

Hia-Lian sort de la salle de bain avec une serviette enroulée autour de sa taille, les griffures des ongles de Kuea parcourant sa peau. Kuea a alors les oreilles, le visage et le cou brûlants. Hia-Lian le regarde même avec ses yeux étincelants. Ugh... un seul sourire, c'est la mort assurée.

Gérer toute la bande de ses amis n'est pas aussi fatigant que de gérer Hia-Lian. Ce dernier gagne toujours et ne cède jamais. Voyant Kuea rougir, au lieu de s'habiller, Hia-Lian s'approche de lui. Avant que Kuea ne puisse s'enfuir, il est à nouveau attiré dans les bras de Hia-Lian.

— Hmm... tu peux te lever tout seul ?

— Habille-toi, s'il te plaît, ou tu vas être en retard au travail. Tu ne vas pas au bureau aujourd'hui ?

— Je crois que je suis accro à ma femme. Je peux ne pas aller au travail ? Faisons l'amour à la place. Ma femme n'arrête pas de se demander si j'ai assez d'énergie.

C'est quoi cette logique ? Kuea veut le frapper mais il le serre trop fort dans ses bras. Il ne peut que pousser l'épaule de Hia-Lian avec son front.

— Je ne suis pas ta femme. Je n'ai pas donné mon accord.

— La dot ne sera pas énorme. Ma mère ne demanderait pas grand-chose. Ils pourraient même t'offrir ma brasserie. Quelle belle affaire !

Riant et rougissant, Kuea se laisse bercer par Hia-Lian devant le miroir... Hia-Lian est mignon aujourd'hui. Enfin, pas seulement aujourd'hui. Hia-Lian est trop mignon ces derniers temps.

— Je peux embrasser mon petit ami ? Je veux des encouragements pour travailler.

Awwwww, Hia-Lian l'appelle encore son petit ami.

— Tu m'as déjà beaucoup embrassé. Ce n'était pas assez d'encouragements ?

— Si je pouvais te manger, je l'aurais déjà fait.

Idiot !


Le fait de rester seul à la maison lui fait perdre la tête. Maintenant que Kuea a cessé de rougir, il s'inquiète à nouveau au sujet de la situation des Keerati. Il prend le document des titres de propriété sur le bureau de Hia-Lian pour le consulter et se sent encore plus stressé. C'est comme si ses sentiments étaient éparpillés et qu'il ne savait pas lesquels devaient être pris en compte en premier. Il prend une profonde inspiration et saisit son téléphone pour appeler une autre personne qui est censée en savoir le plus sur cette affaire... Dame Kewalin.

L'Autriche a cinq heures de retard sur la Thaïlande, mais ses deux parents sont des lève-tôt. À sept heures, sa mère est soit en train de préparer le petit-déjeuner, soit en train de faire le nœud de cravate de son père avant le travail.

— Oui, Nu-Kuea ? Qu'est-ce qu'il y a ? Nous parlions de toi.

— Père n'est pas allé travailler ?

— C'est un jour férié en Autriche, mon chéri. Attends, je vais d'abord allumer la caméra pour que ton père puisse participer.

La vue de ses parents debout côte à côte dans leur cuisine fait sourire leur fils, bien que leurs visages soient potelés, pressés l'un contre l'autre, et que la qualité de la caméra soit médiocre.

— Où es-tu, mon chéri ?

— Dans l'appartement de Hia-Lian. Il est parti travailler.

La voix de son père est grave et douce, parfaite pour la voix de l'ambassadeur de Vienne. Il fronce les sourcils en apprenant que Kuea est chez Hia-Lian... Son père n'aime pas beaucoup Hia-Lian.

— Pourquoi n'es-tu pas à l'université ?

— Je suis malade.

— Tu dois aller chez le médecin ? Ou Lian a refusé de t'emmener ?

— Non, Père. Ce n'est pas si grave.

Qui oserait dire à ses parents qu'il a séché l'école à cause des suçons qu'il a dans le cou ? Ils le gronderaient. Heureusement que ses parents ne peuvent pas voir clairement les marques à travers la caméra.

Kuea Keerati discute avec ses parents de beaucoup de choses, sans jamais se laisser emporter. Son père n'a du temps libre que de temps en temps, alors Kuea a des tonnes d'histoires à raconter, comme ses amis de l'université et comment il a mal compris que Lian mangeait des serpents.

— Vous me manquez tellement. Quand revenez-vous en Thaïlande ?

— Tu ne viens pas bientôt en Autriche ? Lian m'a dit qu'il t'emmènerait ici pendant les vacances scolaires. Ton père se laisse pousser la barbe, s'amuse sa mère.

Kuea sourit devant l'expression irritée de son père. Le plus dur est à venir. Il respire profondément et décide d'interroger sa mère sur les terres des Keerati. Dame Kewalin reste silencieuse pendant un moment. Son père fronce les sourcils et se tourne vers elle.

— Tu as raison, Nu-Kuea. Notre famille a vendu ses terres aux Wang. Je reconnais que je n'excelle pas dans la gestion d'une entreprise, et ma vie est ici avec ton père. Si la vente de nos biens nous aide à rembourser notre dette, je ne vois pas pourquoi nous devrions les garder.

— Pourquoi ne m'as-tu jamais dit que nous avions des problèmes financiers ? J'ai vécu ma vie dans l'insouciance sans en avoir la moindre idée.

— Tu as mal compris. Nous n'avons pas de problèmes financiers, mon chéri.

— Huh.. ?

— Bonté divine. Chéri, notre fils se trompe.

— Pourquoi ne lui as-tu pas dit ? Je t'ai dit de tout lui dire. Notre fils est choqué, tu vois ?

— Eh bien... Lian voulait garder les terres pour la dot nuptiale, alors j'ai supposé que je te le dirais à ce moment-là.

— Attends, je ne comprends pas. S'il te plaît, donne-moi une explication, mère.

Dame Kewalin garde un sourire bienveillant. Elle explique lentement tout d'une voix douce, mais ses mots sont clairs et fermes. Sa mère, douce et gracieuse, n'hésite pas à vendre tous leurs biens pour couvrir la dette.

— Les Keerati ont un problème commercial depuis ta naissance. Ton père et moi avions discuté du fait que nous ne pouvions pas tous les deux gérer les affaires des Keerati. Je n'en étais pas capable et ton père allait être affecté en Europe. Ton grand-père avait peur que l'honneur des Keerati soit ruiné et que les gens parlent mal de nous, mais cela n'a jamais été notre préoccupation. Ton père et moi étions d'accord pour fermer l'atelier de soierie et le louer. Pendant que j'étais ici, je ne savais pas que ton grand-père avait obtenu un prêt pour investir. Finalement, nous avons dû vendre nos terres. Et, aussi têtu qu'il était, ton grand-père les a vendues à la famille de Lian. J'ai dit à Lian de vendre les terres, pas besoin de promettre de les garder comme dot pour le mariage. De toute façon, le magasin de soie avait été fermé. Les Wang ont tout de même été très prévenants envers ton grand-père.

Kuea Keerati ne sait pas comment organiser ses sentiments en ce moment. Il se sent soulagé, mais pas vraiment. Il est heureux que Hia-Lian ait témoigné son respect aux Keerati, mais il se sent aussi mal parce que les Keerati ont clairement profité des Wang.

— J'aurais voulu rendre les titres de propriété originaux à Lian, mais il a refusé. Lian se soucie de tes sentiments. Il garde le manoir Keerati en sécurité pour toi. L'endroit est rempli de souvenirs d'enfance, y compris les siens et ceux de notre famille.

Des larmes de joie et de culpabilité coulent sur ses joues. Sa mère pleure aussi. Le manoir Keerati représente tout pour eux, et Hia-Lian a tout fait pour le protéger.

— Je vais parler à Hia-Lian. Hic... l'ai appris hier soir. J'étais terrifié à l'idée que notre famille n'ait plus rien. C'était effrayant... J'ai eu très peur, maman.

— Tu n'appartiens pas seulement aux Keerati, mon fils. Je suis là. Même si Nu-Kuea n'utilise pas mon nom de famille, cela ne changera jamais la vérité : tu es le seul fils de l'ambassadeur.

— Ton père me dit toujours cela, que nous sommes une famille de trois personnes et que le salaire d'un ambassadeur suffit à subvenir à nos besoins. Ton père n'a même pas laissé les Keerati payer un centime pour tes études en Angleterre.

Malgré ses pleurs, il rit. Kuea a été élevé pour se concentrer sur les intérêts des Keerati et a fini par oublier à quel point son père a toujours été compétent. La maison secrète appartient à son père, et la moto lui a été offerte par son père... Mais comme le travail de celui-ci l'occupe en permanence, Kuea discute davantage avec sa mère. D'ailleurs, pourquoi s'inquiétait-il que ses parents aient du mal à s'en sortir ? Comment un ambassadeur pourrait-il avoir du mal à s'en sortir ?

— J'étais trop occupé à penser à l'endroit où vous vivriez en Thaïlande après votre retraite. J'ai été trop superficiel. J'ai été choqué. Même quand Hia-Lian m'a dit d'être serein, j'étais encore choqué.

— Pourquoi t'inquiètes-tu pour ça, Nu-Kuea ? Nous pouvons vivre confortablement même sans le manoir. Ta mère et moi n'avons pas grand-chose à dépenser de toute façon, n'est-ce pas ?

— C'est vrai. Nous avons prévu de vivre à la campagne après notre retraite. Nous, les personnes âgées, lirons des livres et cultiverons des plantes. À ce moment-là, les titres comme “Dame” ou “Ambassadeur” ou tout autre nom de famille ne nous concerneront pas.

— Et moi ? Je ne fais pas partie de votre plan ? Je suis contrarié.

— Tu seras avec Lian, dit Dame Kewalin en ricanant. Tu ne veux plus l'épouser ?

— Ne le fais pas contre ton gré, mon fils. Ne te force pas. Tu peux venir en Autriche. Nous allons rester ici encore de nombreuses années.

Hia-Lian froncerait les sourcils s'il entendait les paroles de son père... Ça va être difficile de demander la main de Kuea.

— D'accord. Alors... je dirai à Hia-Lian que les Keerati n'ont pas besoin de garder le manoir. Quant aux terres... il peut les vendre ou en faire ce qu'il veut. C'est d'accord, maman ?

— Je les ai abandonnées il y a longtemps. Ce qui inquiète Lian, ce sont tes sentiments, Nu-Kuea. Es-tu sûr de pouvoir abandonner le manoir ?

— Je ne veux pas que Hia-Lian soit accablé par la propriété de biens qu'il ne peut pas utiliser. Je pense la même chose que vous. Nous n'avons pas besoin du manoir des Keerati. Je laisserai Hia-Lian décider de ce qu'il faut en faire, puisque c'est sa propriété.

Il a bien fait de consulter ses parents avant de prendre une décision. Kuea comprend aussi maintenant ce qu'a dit Hia-Lian, à savoir qu'il s'agit plus d'une promesse significative que d'une affaire, même si cela lui fait mal de laisser partir le manoir Keerati et les souvenirs d'enfance qu'il a partagés avec son grand-père, ses parents, M. et Mme Wang, Hia-Lian, les femmes de chambre, les jardiniers. Tout.

— Mais... Mais je peux être triste, n'est-ce pas ? Je suis triste... de le laisser partir.

— Bien sûr, tu peux. Nous n'avons pas besoin d'être forts tout le temps. Souris quand tu es heureux. Pleure quand tu es triste. Mais ne sois pas malheureux tout seul. Ne garde pas tout pour toi. Tu nous as nous, Lian, et beaucoup d'autres à tes côtés.

Kuea pleure encore un moment après que ses parents ont raccroché, mais cette fois-ci, c'est différent d'hier où il pleurait de peur. Il se sent soulagé. Au moins, il y a une solution à ce problème, et Hia-Lian n'aura plus à tout porter sur ses épaules. Hia-Lian en a fait plus qu'assez pour eux. Kuea souhaite ne pas être seulement un fardeau pour lui. Cependant, même si l'affaire des terres et du manoir a été réglée, il est temps pour Kuea de penser sérieusement à son avenir.

Étant donné qu'ils ne sont plus aussi riches qu'avant, et malgré le travail stable de son père, Kuea espère que ce dernier pourra garder l'argent qu'il gagne pour l'utiliser après sa retraite. Kuea doit trouver un emploi. Il doit travailler après avoir obtenu son diplôme. Il ne peut pas se contenter de vivre aux crochets de ses parents ou de Hia-Lian.

Il essuie sans réfléchir les larmes de son visage avec sa main et appelle Khon Diaw. Seul, il ne pourra pas savoir ce qu'il doit faire. Khon Diaw est son ami depuis ses études en Angleterre, et c'est une personne charmante qui voit le bon côté des gens... Il doit savoir ce que Kuea sait faire.

— Diaw... où es-tu ? Je peux venir ?

— Je suis chez Hia-Yi, mais je peux venir te voir. Pourquoi tu as l'air si troublé ?

— Je... je veux penser à l'avenir. Est-ce que je peux tout te dire quand on se verra ? Je vais certainement pleurer à nouveau.

— Rencontrons-nous dans ta maison secrète. J'emmènerai mon fils avec moi.

— Ton fils ?

— Hehe, tu comprendras quand tu le verras.


— Voici mon fils.

Les yeux de Kuea Keerati s'écarquillent devant le chiot Chihuahua que porte Khon Diaw. Son pelage est brun clair et blanc, et son collier est un nœud bleu vif avec un pendentif rond et plat en argent sur lequel est gravé “CHEN”. C'est le chihuahua des Chen.

Kuea tient le chihuahua aux yeux globuleux, mais il aboie et donne des coups de patte à Kuea pour qu'il le lâche. Lorsque Kuea le relâche, il court explorer la maison et... lève la patte pour faire pipi sur la roue de Chi Lin !

— Diaw, il a fait pipi !

— Ugh, je suis désolé. Il ne connaît rien. Je suis en train de le dresser. Il a uriné sur la jambe de Hia-Yi ce matin, et ce dernier a failli m'étrangler.

Ils prennent des serviettes pour nettoyer la roue. Kuea a envie de gronder le chien, mais ses yeux globuleux l'amènent à se calmer. Bon sang... il pense qu'il peut s'en tirer à bon compte parce qu'il est mignon.

— Hia-Yi est revenu à la maison ? demande Kuea sans trop réfléchir.

Mais lorsque Khon Diaw s'arrête et détourne les yeux, les oreilles de Kuea chauffent. Vu la timidité de Khon Diaw, il a dû se passer quelque chose.

— Je... je ne sais pas. Oh, hey, les marques sur ton cou...

Après avoir rougi pour Khon Diaw, il rougit pour lui-même à cause de la remarque de Khon Diaw.

— Ah... eh bien...

Les deux meilleurs amis se regardent dans les yeux en cherchant leurs mots. Leurs joues pâles rougissent avant qu'ils n'éclatent de rire simultanément.

— Ne parlons pas de ça, Diaw.

— D'accord, ne faisons pas ça. Awww, je rougis. Pourquoi Hia-Lian t'a-t-il laissé autant de suçons ?

— Tu avais dit que tu n'en parlerais pas, et tu viens de le faire.

Kuea Keerati se prend les joues avec les mains, dans la même posture que Khon Diaw.

— Hia-Lian a l'air d'être un amant féroce... C'est comme s'il avait déclaré sa propriété avec ces marques de baisers. Awwww.

— Ugh, arrête ça.

Kuea Keerati attrape un oreiller sur le canapé pour le serrer dans ses bras et y enfouit son visage. Le rire ravi de Khon Diaw le fait rougir encore plus.

— D'accord, je n'en parlerai plus. Je te le promets.

Kuea essaie de se dire qu'il faut arrêter de rougir pour aller à l'essentiel. Il sort lentement son visage de l'oreiller pour rencontrer les yeux de son meilleur ami, mais Khon Diaw rapproche son visage.

— C'était si chaud que ça?

— Il a été un véritable champion.

Kuea Keerati explose et meurt avec son cadavre entièrement rose !


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:14



Chapitre 21
Amitié
Kuea Keerati essuie ses larmes à côté de son meilleur ami, qui pleure lui aussi. L'affaire des Keeratis rend Kuea émotif, et Khon Diaw fond en larmes lorsqu'il voit Kuea pleurer.

— Pourquoi tu pleures ?

Kuea essuie les larmes sur le visage de Khon Diaw avec sa main claire, grondant son ami malgré son nez rouge.

— Eh bien... pourquoi tu as... hic... pleuré ?

— Je pensais pleurer un peu, mais tu sanglotes. Arrête de pleurer, Diaw.

— J'essaie. Je n'ai jamais pensé que ta famille avait vécu tout ça, et je n'ai jamais pensé que Hia-Lian serait si gentil. Je suis à la fois triste et heureux.

— Oui... Hia-Lian est si gentil. Je... C'est comme si je me nourrissais de lui. Je ne veux pas être dans cette position. J'aimerais qu'il vende toutes ces terres ou qu'il en fasse ce qu'il veut sans penser à mes sentiments... Je ne vaux pas des centaines de millions.

— Ugh, tu es tellement bête ! C'est parce que Hia-Lian t'aime. Félicite-toi d'avoir obtenu des sentiments réciproques. Ne retourne pas pleurer comme tu l'as fait ce jour-là en voulant te faire couper les cheveux. Ce n'est pas bien.

Kuea Keerati fait la moue quand son ami lui pince la joue, puis il rit du visage déconfit de Khon Diaw. Il est rare d'avoir un ami qui pleure avec vous et qui sourit avec vous.

— Tu es mon véritable ami, Diaw. Tu t'appelles Khon Diaw(1) et tu es mon seul meilleur ami.

— Toi aussi. Regarde, j'avais un ami riche. Maintenant, mon ami est pauvre. Hehe.

— Bon sang, tu te moques de moi ? Tu deviens insolent après que je t'ai laissé me pincer la joue une fois !

Kuea Keearati charge et chatouille son ami. Tous deux crient et se roulent par terre, tandis que le chihuahua sautille pour tenter de se joindre à l'agitation. Ils finissent par manquer d'énergie. Khon Diaw s'étend sur le sol, Kuea est couché sur le ventre, sa tête reposant sur l'épaule de Khon Diaw.

— Ça fait longtemps qu'on n'a pas fait une soirée pyjama depuis notre retour en Thaïlande.

C'est Kuea qui murmure en premier. Des tonnes de souvenirs d'enfance défilent dans son esprit. Tout au long des années de lycée de Kuea, Khon Diaw a toujours été à ses côtés.

— C'est vrai... Le temps où nous étions en Angleterre me manque.

— Le temps passe vite. On n'aurait pas dû grandir.

— C'est bien d'être adulte. Tu peux être amoureux de Hia-Lian.

— Mais tu es coincé avec Hia-Yi... et tu as renoncé à étudier en Suisse. Tu le regrettes, Diaw ?

— ...Hum...J'ai arrêté d'y penser. Je ne peux rien y faire, même si je le regrette. Quand j'aurai enfin rompu avec Hia-Yi, je retournerai peut-être là-bas. Sans Hia-Yi et toi, la Thaïlande ne représente rien pour moi.

— Tu as ton fils.

— Ha... Je le mettrai dans l'avion avec moi. Quand ce jour viendra... viens me rendre visite, d'accord ?

— Bien sûr. J'ai des relations. Mon père est ambassadeur. Il peut t'aider pour n'importe quoi. Dis-moi si tu as des problèmes.

— Bien que mon ami soit nul, son père est formidable.

— Mon père est puissant, mais pas autant que ma mère...

Ils rient tous les deux avant que Kuea n'attaque la joue de son meilleur ami. Khon Diaw est tout doux et tout petit. Si Kuea n'était pas tombé amoureux de Hia-Lian dès son plus jeune âge, il se serait peut-être battu avec Hia-Yi pour Khon Diaw.

Khon Diaw ne devrait jamais être triste !

— Je pense que tu as plusieurs choix, Kuea. Un, obtenir ton diplôme et devenir ingénieur. Deux... devenir batteur pour de vrai.

Les deux options proposées par Khon Diaw n'ont jamais effleuré l'esprit de Kuea Keerati auparavant. Lorsqu'il était jeune et qu'il aspirait à devenir un partenaire convenable pour Hia-Lian, il pensait qu'il serait comme sa mère : Être une femme au foyer et cuisiner... Bien sûr, Kuea Keerati ne pouvait rien faire de tout cela, mais il supposait qu'il pouvait engager une servante et rester là à lui ordonner quoi faire.

— Tu t'ennuierais à mourir.

— C'est ce que je pensais. Mais j'étais trop superficiel à l'époque. Je pensais qu'une fois Hia-Lian parti travailler, je modifierais ma superbike et jouerais de la batterie. Quand Hia-Lian irait à sa brasserie en dehors de la ville, je jouerais de la musique dans une boîte de nuit. Mais maintenant que je vis avec lui... il semble apprécier de rester à la maison.

— Il aime rester à la maison... ou il aime rester avec toi ?

Maintenant que Khon Diaw le formule ainsi... la fois où Hia-Lian a dit qu'il aimait prendre des repas et rester à la maison avec Kuea lui revient à l'esprit, faisant brûler ses oreilles, son visage et son cou.

— N... N'importe quoi. Ça n'a rien à voir avec moi.

— Oh, oui, ça n'a rien à voir avec toi, mais ton cou est tout rouge.

— Je t'ai dit d'arrêter de me taquiner !

Le rire de Khon Diaw le fait rougir. Attends ton tour !

— Alors... est-ce que tes vidéos de reprises rapportent bien ? Je me souviens que tu as ouvert un compte en banque pour recevoir l'argent de YouTube, non ?

— Oui, mais je n'ai reçu que de l'argent pour la publicité, ce qui n'est pas énorme j'imagine. Je n'ai jamais vérifié combien je gagnais ni jeté un coup d'œil au compte en banque. J'avais peur que maman et Hia-Lian découvrent que je joue de la batterie. Et mon père n'a jamais demandé, alors je n'ai jamais vérifié.

— L'argent de la publicité est donc ton seul revenu ?

— J’ai reçu des boulots de la part de l'ingénieur du son.. Tu te souviens ? Celui qui m'a envoyé un e-mail pour me dire qu'il aimerait m'aider à gérer ma chaîne et me proposer des contrats. J'ai joué de la batterie pour des bandes originales et de la musique pour des défilés, des jeux, des séries, quelque truc comme ça.

— Et... combien tu as gagné ?

— Je ne sais pas. Je joue de la batterie parce que c'est amusant. Ce n'est pas comme si j'avais besoin d'argent ou que je voulais en faire mon métier. Mais je doute que ce soit beaucoup. Je joue juste de la batterie, je ne suis pas détenteur des droits d'auteur.

— Um... on devrait vérifier ton relevé financier pour savoir si tu as été payé ? C'est aussi l'occasion de voir si tu n'as pas été victime d'une escroquerie.

— On peut le faire en ligne ?

— Je pense. Prends ton ordinateur portable, on va essayer.

Kuea va chercher à l'étage son ordinateur portable d'une valeur de près de cent mille bahts(2), qui lui sert notamment à faire de la musique. Il en profite pour consulter la boîte aux lettres de Kirin, qui est pleine d'e-mails. Certains sont des messages de soutien de la part des fans, d'autres des offres de contrat de la part de célèbres sociétés de production musicale européennes. D'autres sont des invitations à participer à des émissions de télévision. Il a raté un millier de courriels.

— Comment tu fais pour choisir tes contrats avec autant de courriels non lus ?

— WhatsApp. Je n'arrive pas à suivre mes courriels et je ne peux pas accepter toutes les offres. Comment je suis censé participer à ces émissions de télévision alors que je suis en Thaïlande ? Je le laisse sélectionner les offres pour moi. J'ai mis l'adresse électronique de l'ingénieur du son comme adresse de contact.

— Voyons ton relevé de compte. Quel est ton numéro de compte en banque ?

— J'ai sauvegardé les détails sur mon disque dur, celui qui contient les documents importants.

Les disques durs en ligne sont finalement très pratiques pour conserver ses documents. Il suffit de déposer ses fichiers dans le disque avec un espace de stockage extrêmement important qu'il a payé et de partager le dossier lorsqu'il soumet ses œuvres. Il est également facile de stocker les fichiers téléchargés. Des copies de sa carte d'identité, de son passeport et d'autres documents sont également sauvegardées dans ce dossier. En cas de besoin, il lui suffit de se connecter pour les récupérer.

Khon Diaw déplace le curseur pour se connecter à son ancienne banque britannique. Quelques secondes plus tard, l'état financier de Kuea s'affiche à l'écran. La main de Khon Diaw se fige, puis ses yeux s'écarquillent alors que Kuea Keerati reste bouche bée devant les derniers chiffres de la partie inférieure de la page.

— Putain de merde !

Khon Diaw écarquille les yeux puis se les frotte, tandis que Kuea secoue la tête en essayant de se ressaisir. Ils regardent à nouveau l'écran ensemble... Huit cent mille livres sterling(3) reposent toujours sur le compte bancaire actif depuis cinq ans, uniquement des dépôts. Aucun débit. De plus, le dernier dépôt date d'hier !

— Huit cent mille livres en baht... c'est... environ trente-trois millions ! Kueaaaaaa.

— Diaw, je... Pourquoi j'ai autant d'argent... ?

— Espèce de stupide vaurien ! Espèce de millionnaire. Espèce de gosse de riche !

— Diaw, Diaw, ils ont pu le transférer sur le mauvais compte. Je vais d'abord lui demander. Est-ce que le fait de jouer avec des baguettes de batterie rapporte autant ?

— Je ne sais pas ! Tu as payé des impôts ?

— Je ne sais pas... Merde, où est mon téléphone ? Il faut que je lui demande... Diaw, il y a une erreur avec les chiffres ? Ils ont peut-être accidentellement ajouté un zéro supplémentaire.

Les mains de Kuea tremblent lorsqu'il envoie un SMS à l'ingénieur du son qui travaille avec lui depuis des années. Il n'y a pas encore de réponse, car ils ne répondent jamais rapidement aux messages l'un de l'autre. Leurs messages restent généralement sans réponse pendant plus d'une journée en raison du décalage horaire.

— C'est huit cent mille pour de vrai, mec. Huit cent mille livres ! Qu'est-ce que tu as fait ?

— Eh bien... j'ai joué de la batterie pour des bandes originales de films... assez souvent... et des pistes d'animation... Laisse-moi réfléchir... Il y a...

Les titres des films font écarquiller les yeux de Khon Diaw. Il s'agit de superproductions cinématographiques mondiales mettant en scène des acteurs célèbres, accompagnées de chansons célèbres et de tout ce qui est célèbre, sans parler des pistes de défilé pour les semaines de la mode internationales. Les relations de Kuea Keerati sont extraordinaires.

— Donc tu as juste joué de la batterie, tu as enregistré et tu lui as envoyé ?

— J'ai mon studio... et mon équipement... Il m'a envoyé les instructions et j'ai joué de la batterie en conséquence.

— Tu ne dois pas le faire à plusieurs ? Un guitariste, un bassiste, un batteur et un chanteur ?

— Ça ressemble plus à un concert et à un groupe qui joue de la musique en direct. L'enregistrement se fait séparément. Je travaille dans les coulisses, je ne fais pas de concert, donc on peut le faire séparément.

— Si... Si l'argent t'appartient et qu'il ne s'agit pas d'une erreur, qu'est-ce que tu vas faire ?

— Je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas, Diaw. Qu'est-ce que je fais ? C'est beaucoup d'argent. Même si je m'appelle Keerati et que j'ai vécu dans un manoir, je n'ai jamais vu autant d'argent. Est-ce que je vais le perdre ?

— Je ne peux pas t'aider. C'est une grosse somme d'argent. Je ne peux que te donner des conseils sur ta future carrière et sur la façon d'envisager les choses, mais... t'aider à gérer une telle somme d'argent est au-delà de mes capacités. Tu devrais consulter Hia-Lian. Cet argent pourrait l'aider à régler la dette qui vous préoccupe.

— Je ne sais pas comment lui dire. Je n'ai pas le courage de le faire. Je n'ose pas avouer que je conduis Chi Lin, que je joue de la batterie et que je bois des alcools à base de plantes. Diaw... Je lui ai menti sur des tonnes de choses. Il a découvert mes aptitudes en cuisine et le fait que j'étudie l'ingénierie automobile, mais Hia-Lian m'a pardonné. Pourtant, j'ai tellement de mensonges, et je doute qu'il les pardonne tous.

Pressant ses lèvres l'une contre l'autre, Khon Diaw serre les mains de son ami. Il n'est pas doué pour les questions financières, mais aider son ami à prendre des décisions est sa spécialité. Il faut dire qu'ils sont les meilleurs amis du monde depuis des lustres.

— Tu dois peser le pour et le contre : aider Hia-Lian à se débarrasser de son fardeau ou te protéger de sa colère.

— J'ai peur que Hia-Lian ne m'aime plus. Quand il a dit qu'il ne m'aimait pas... j'ai eu l'impression de mourir, Diaw. Je ne pouvais plus respirer. Je... je ne peux pas revivre ça. Je dois avoir l'air stupide, pas vrai ? Mais Hia-Lian est si gentil maintenant, Diaw. Il est si gentil avec moi. Tellement que je suis vraiment heureux. C'est comme si... chaque jour de ma vie prenait un sens. Est-ce que je peux compter Hia-Lian parmi les objectifs de ma vie ? Je veux être avec lui pour la vie. Hic... mais je ne veux pas être son fardeau.

Kuea sait que son seul choix est de tout dire à Hia-Lian. Trente-trois millions de bahts ne suffiront peut-être pas à récupérer les terres des Keeratis, et encore moins le manoir. Mais Hia-Lian en tirera un avantage financier. Il pourra utiliser l'argent pour embaucher des gens, payer l'entretien des biens, ou tout autre chose de mieux que de les laisser inutilisés. Mais il a toujours peur... Il ne sait pas si Hia-Lian acceptera.

— Dis-lui simplement.

— J'ai peur qu'il me déteste.

— Ce qui sera, sera. Tu es incroyable, Kuea. Tu as gagné plus de trente millions à un si jeune âge. Il n'y a rien qui cloche chez toi. Je suis fier d'être ton ami. Si... Si Hia-Lian te déteste, viens en Suisse avec moi. Vivons ensemble et ne retournons jamais en Thaïlande. C'est là que nous construirons notre nouvelle maison.

Khon Diaw étreint son meilleur ami, qui se retrouve bloqué à la croisée des chemins. Kuea doit décider s'il doit tourner à gauche ou à droite, car le chemin qu'il a emprunté est devenu un haut mur sans issue.

— Prendre des décisions est forcément effrayant. Mais, Kuea... tu ne peux pas t'arrêter là. Tu dois aller de l'avant. Je ne sais pas si cela se passera bien ou mal. Tu ne sais pas. Personne ne le sait. Tu dois faire face. Si ça se termine bien, sourit et rigole fort. Si c'est la merde, retourne-toi et tu me verras ici. Nous pleurerons ensemble et nous nous serrerons dans les bras, comme ça.

— Tu me réconfortes et tu pleures aussi, Diaw.

— Je... Je ne veux pas que tu sois triste.

— Je ne veux pas que tu sois triste non plus... parce que tu es coincé avec Hia-Yi et que je ne peux rien faire.

À la mention du nom de Hia-Yi, le chihuahua qui était silencieux depuis un moment aboie deux fois.

— Merde. Pourquoi tu as parlé de lui ? Mon fils a même aboyé à son nom.

Kuea resserre ses bras autour de la taille fine de son ami et enfouit son visage dans son épaule, sanglotant et riant à la fois.

— Si j'avais su que j'avais de l'argent, je ne t'aurais pas laissé revenir en Thaïlande.

— C'est ton argent. Cela n'a rien à voir avec moi. Ma relation avec Hia-Yi est irréparable. Oublie-la. Mais toi, tu peux encore y arriver. Essaie. Je suis sûr que... que Hia-Lian ne te détestera pas.

— Je n'ai pas confiance en moi...

— Tu es mignon. Si Hia-Lian ne t'aime pas, c'est un idiot !

Kuea arrête de pleurer et se met à rire si fort que ses épaules tremblent. Il s'éloigne lentement de Khon Diaw, qui rit tout autant.

— Tu es aussi mignon, Diaw. Pourquoi Hia-Yi n'est-il pas gentil avec toi ?

— Parce que Hia-Yi est un idiot.

— Woof !!

Le chien aboie à nouveau. Curieusement, il aboie chaque fois qu'il entend le nom de Hia-Yi.

— Pourquoi est-ce qu'il aboie quand on parle de Hia-Yi ?

Kuea tend la main pour le prendre dans ses bras et le mettre sur ses genoux. Le chien remue la queue et se blottit contre Kuea, en jetant des coups d'œil de gauche à droite. Il n'aboie que lorsqu'on parle de Hia-Yi.

— Il traite Hia-Yi de crétin.

— Il ne nous dénoncera pas pour avoir dit du mal de Hia-Yi, n'est-ce pas ?

Kuea fronce le nez quand le chien lui mordille la main. Il ne fait que jouer, il ne mord pas pour de vrai. Le chien de Khon Diaw est tout doux et sent le shampoing.

— Hia-Yi est sur le point de le tuer. Il ne veut pas nous dénoncer.

Kuea Keerati éclate de rire devant la remarque enflammée de Khon Diaw. Les deux meilleurs amis se regardent dans les yeux et rient à nouveau.

— J'ai demandé à Hia-Lian. Il ne mange ni serpents ni chiens.

— Hia-Yi non plus... Mais je pense que s'il est vraiment en colère, il pourrait essayer. Il pourrait se venger au point de le manger juste pour se venger de moi.

— Il est si effrayant que ça ? Je pensais qu'il était juste inaccessible.

— Tu peux imaginer une personne constamment grincheuse ? Tout l'ennuie. La télécommande l'agace quand il regarde la télé. La cuillère l'agace quand il mange. Le volant l'agace quand il conduit. Le savon l'agace quand il se douche. Mon visage l'agace. Ne pas voir mon visage l'agace aussi. Il est même agacé par son reflet dans le miroir. C'est Hia-Yi.

— Comment tu arrives à le supporter ?

— Je n'ai pas besoin de le supporter. Hia-Yi ne reste jamais trop longtemps à la maison. Il part quand il est agacé et revient quand il est ennuyé de l'extérieur. Quand il est à nouveau ennuyé, il repart. S'il pouvait quitter la Terre à bord d'une fusée, je parie qu'il le ferait. Le monde l'ennuie tellement qu'il a besoin de s'isoler. Et quand l'espace l'ennuie, il revient sur terre.

— Tu donnes l'impression que Hia-Yi a un problème.

— Je suppose. Les gens normaux ne se comportent pas comme Hia-Yi.

— Et... tu vas l'épouser ?

— Non. Quelqu'un comme Hia-Yi méprise l'engagement. Je me suis préparé à l'annulation des fiançailles. Je pense qu'il... a une maîtresse. N'est-ce pas amusant ? Un homme grincheux comme lui a un amant et un fiancé comme moi... Enfoiré.

— Diaw...

Kuea n'a jamais su que Hia-Yi avait quelqu'un d'autre, même si Khon Diaw est là. Le gentil Khon Diaw.

— Quand Hia-Yi est rentré à la maison avec ce chien, je... j'étais si heureux... mais il va repartir, c'est sûr.

— Ouais...

— Il y aura un moment... où il reviendra et je... ne serai pas là pour l'attendre.

— Diaw... tu veux pleurer ?

— Encore... ? J'ai déjà beaucoup pleuré aujourd'hui.

— Encore une fois, ça devrait aller. Je suis à tes côtés. On peut se relayer.



Kuea regarde Khon Diaw serrer ses lèvres l'une contre l'autre, puis son ami se blottit dans ses bras pour pleurer. Ce que l'on ressent quand on pleure parce que son ami pleure est... horrible. C'est horrible parce que Kuea ne peut rien faire d'autre que de pleurer avec lui.

— Quand tu ne voudras plus attendre Hia-Yi, dis-le-moi... J'économiserai pour t'envoyer en Suisse.

Hia-Yi mérite une raclée mortelle !

Notes :
1/ Khon Diaw signifie "le seul" en thaïlandais.
2/ 100 000 baths = 2 540€
3/ 800 000 livres sterling = 934 783€

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Chapitre 22
Avoir & Garder
Khon Diaw est parti avec son fils, mais Kuea est toujours sur le sol en train de nettoyer Chi Lin. Il en profite pour réfléchir à tout. En un jour, Kuea Keerati est passé du statut de jeune maître de la vieille famille à celui de sans-abri, puis il est redevenu riche en tant que fils d'ambassadeur, et enfin il a découvert que son père n'était pas le seul à être riche. Il l'est aussi. Pas autant que les Keerati d'autrefois, cependant. C'est... difficile à accepter, mais il s'en remettra bien assez tôt.

Ce problème lui a fait prendre conscience de l'étroitesse de son monde. Il pensait être un homme capable de vivre seul et de faire ce qu'il voulait, mais ce n'est pas le cas. S'il en est arrivé là, c'est grâce au soutien de tous. Son père ne le force jamais à faire quoi que ce soit, sa mère ne le contrôle jamais, et Hia-Lian ne lui dit jamais comment se comporter. Tout le monde laisse Kuea vivre librement comme il l'entend. En fin de compte, peu importe à quel point il s'envole... la réalité le ramènera toujours.

Trente-trois millions. Qu'est-ce qu'il va en faire ? S'il l'utilise pour acheter le manoir à Hia-Lian... Hia-Lian pourrait accepter l'offre. Mais Hia-Lian perdra plus qu'il ne gagnera. Cela revient à exploiter égoïstement la gentillesse de Hia-Lian.

Kuea suppose qu'il doit se défaire du manoir Keerati pour de bon. S'il demande à Hia-Lian de lui permettre de payer le manoir en plusieurs fois, cela lui prendra vingt ans. Dix ou quinze ans, s'il a de la chance... Mais personne n'y résidera.

Il faudra des années avant que ses parents ne reviennent en Thaïlande, et Kuea sera avec Hia-Lian... Ce n'est pas le manoir qu'il ne veut pas quitter. Ce sont ses souvenirs d'enfance, quand tout le monde passait du temps heureux ensemble.

Il pensait qu'être adulte signifiait vieillir, étudier plus et voir le monde davantage. Mais en réalité, être adulte signifie prendre des décisions difficiles. Et être adulte, c'est se tenir responsable des décisions que l'on prend.

Être adulte... c'est terrifiant.

Kuea Keerati a peur de l'avenir. Malgré ses trente-trois millions de bahts sur son compte en banque, qu'il pourrait ou non dépenser en totalité au cours de cette vie, il a peur. L'avenir est imprévisible et il doute de sa capacité à accepter les changements. Si ces trente-trois millions ne parviennent pas à alléger le fardeau de Hia-Lian, si... si Hia-Lian perd son entreprise, le Pentagone et tout le reste et doit à nouveau travailler à la fabrique de glace, cela brisera Kuea. Ce serait le cas si Hia-Lian soutenait les Keerati jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se soutenir lui-même. Kuea ne le quitterait pas... mais il ne pourrait pas regarder Hia-Lian dans les yeux tous les jours au réveil. Kuea se sentirait profondément coupable de ne pas pouvoir affronter Hia-Lian.

Son téléphone vibre, le ramenant à la réalité. Hia-Lian appelle... La tempête d'émotions dans laquelle il s'est perdu se dissipe au moment où Hia-Lian l'appelle.

— Nu-Kuea.

La voix grave de Hia-Lian le fait pleurer. Même si elle semble plutôt brutale, comme si la personne qui la prononce était toujours grincheuse, Kuea se sent rassuré et à l'aise lorsqu'il l'entend. Hia-Lian est tout... Il pourrait bien considérer Hia-Lian comme un autre père dans peu de temps.

— Oui ?

— Où es-tu parti ? Je suis à la maison, et tu n'es pas là.

Kuea cligne ses jolis yeux avant de regarder l'heure sur son téléphone. Il est déjà dix-sept heures... D'habitude, Hia-Lian vient le chercher vers quinze ou seize heures à l'université pour continuer à travailler au Pentagone.

— Je suis... sorti voir Diaw.

— Tu reviens quand ? Tu as mangé avec Diaw ? Si ce n'est pas le cas, je pense commander du porc grillé pour manger avec toi à la maison. Je veux manger avec Nu-Kuea.

Notre maison... Hia-Lian n'a jamais tracé de frontières pour séparer leurs espaces. Même la maison de Hia-Lian... est considérée comme la leur. Pourquoi Hia-Lian est-il si généreux ? Kuea se déteste encore plus quand il se compare à Hia-Lian. Il se sent égoïste.

— Je... Je veux manger avec Hia.

— Nu-Kuea, tu pleures... ? Tu réfléchis encore, hmm ?

Hia-Lian est toujours attentif à lui. Kuea Keerati tente d'étouffer un sanglot de son côté, mais cela ne fonctionne pas, apparemment. Pourquoi est-il si faible ? Il est toujours faible quand il s'agit d'Hia-Lian.

— Je... j'ai arrêté de trop réfléchir... Je t'attends comme tu l'as dit.

La main serrant la serviette sur le guidon tremble. Son souci actuel est qu'il ne sait pas comment commencer à parler à Hia-Lian de sa vie, de sa batterie, de sa moto et des trente-trois millions de bahts.

— Tu es toujours avec Diaw ?

— Il est parti.

— Tu veux que je vienne te chercher ?

— Je peux rentrer à la maison tout seul. Sérieusement... Ce n'est pas loin.

— Je suis inquiet. Tu es seul et tu pleures... Je suis là pour toi, Nu-Kuea. S'il te plaît, ne pleure pas seul là où je ne peux pas te voir.

Il est encore perdu. Kuea Keerati pleure à côté de Chi Lin, essuyant ses larmes avec la main qui tient la serviette qu'il utilise pour nettoyer la superbike.

— Hia... J'ai tellement de mensonges. Je suis terrible. Hic... je suis le pire.

— Tu pleures parce que tu te sens coupable envers moi ?

— Oui... Je ne veux plus te mentir. Je me déteste d'être comme ça. Hia, je suis désolé.

— Je te pardonne.

— Mais tu ne sais pas sur quoi je t'ai menti. Ne me pardonne pas maintenant... Je... Ce n'est pas juste...

— Je te pardonne tout.

— Hia…

— Juste une chose, attends-moi là-bas. Attends que je vienne te chercher et que je te ramène à la maison... Tu peux faire ça pour moi ? Je veux serrer Nu-Kuea dans mes bras de toutes mes forces.

Que doit-il faire ? Il veut serrer Hia-Lian dans ses bras et le voir maintenant. Il en a tellement envie. Il faudra une éternité à Hia-Lian pour rejoindre Bang Rak depuis Thong Lor. Le trafic est saturé en ce moment... Kuea devrait y aller. Il prendra Chi Lin.

— Hia, la circulation est mauvaise... Je vais te rejoindre. Attends-moi.

— Nu-Kuea !

La voix sévère de Hia-Lian l'arrête.

— Attends-moi... s'il te plaît. Ne te précipite pas ici... C'est dangereux.

Gilayn Wang sait que Nu-Kuea va rentrer à la maison en moto. Il doit être dans la maison secrète. Il n'y a pas beaucoup d'endroits où Nu-Kuea va quand il est émotionnellement instable. Et comme il n'est pas émotionnellement stable en ce moment, Lian craint pour sa sécurité. S'il a un accident... Lian ne veut pas y penser.

— Hia... mais…

— Je m'inquiète pour toi, Nu-Kuea. Écoute-moi pour une fois... Fais-moi confiance, d'accord ? Attends-moi là-bas et sois un bon garçon pendant que je viens te chercher.

— D... D'accord.

— Dis-moi, mon coeur. Où tu es, hmm ?

D'un seul coup d'œil, Lian sait qu'il s'agit de la maison secrète de Nu-Kuea à Bang Rak, un vieux bâtiment caché de la route principale. L'allée est si étroite qu'une grosse voiture ne peut s'y faufiler.

La luxueuse Bentley avance sur Thong Lor Road aux heures de pointe à Bangkok. Lorsqu'elle atteint Sukhumvit, la grande silhouette descend de la voiture.

— Patron, mais…

— Allez-y. Je vais prendre le BTS.

Dans sa vie, Gilayn Wang a pris le Skytrain deux fois. Si Yi apprenait qu'il était si impatient de voir son amoureux qu'il avait pris le Skytrain, il en rirait. Le BTS Skytrain est bondé et Lian doit changer de ligne à la station Siam. C'est irritant d'être à l'étroit, mais c'est le moyen le plus rapide d'aller à Bang Rak.

La grande silhouette descend du train à destination et se faufile dans la foule. Soudain, la pluie se met à tomber à verse et détrempe son costume hors de prix. Les passants piétinent dans les flaques d'eau qui éclaboussent son pantalon, sans parler de ses chaussures en cuir. C'est une véritable piscine à l'intérieur. Gilayn Wang est à la fois frustré et amusé par son état négligé. Ses longues jambes le portent dans la ruelle étroite bordée d'immeubles surpeuplés, cachés derrière la route principale. Il s'arrête au troisième et sonne de son doigt fort bien qu'il connaisse le mot de passe. En cinq secondes, la porte s'ouvre et Nu-Kuea se jette dans ses bras.

— Hia... Je... Je t'attendais.

— Je sais... Désolé d'avoir été trop long. Il y a des embouteillages.

Lian entoure de ses bras puissants le jeune homme qui pleure dans son étreinte. Depuis une heure que Nu-Kuea l'attend, Lian ne peut imaginer à quel point il a réfléchi. Son nez pointu effleure les cheveux duveteux lentement recouverts de gouttelettes de pluie. Gilayn Wang enlace la taille fine et les dirige ensemble vers l'intérieur.


— Hia, je vais te chercher une serviette.

Kuea sait que Hia-Lian doit se poser beaucoup de questions. C'est la première fois que Hia-Lian découvre que Kuea a une maison secrète. D'ailleurs, dès son entrée, il est accueilli par Chi Lin qui se tient majestueusement près du mur.

La pluie battante frappe la fenêtre avec un bruit effrayant... mais Kuea ne sait pas ce qui est le plus effrayant entre l'averse et Hia-Lian. Il se précipite à l'étage pour chercher une serviette et ses vêtements. Hia-Lian ne rentrera pas dans ses vêtements parce qu'il est plus grand, mais son tee-shirt devrait faire l'affaire. Et un caleçon avec un élastique usé à la taille.

— Voilà la serviette.

Hia-Lian se tient au centre de la maison, son regard balayant les alentours, sans prononcer un mot tandis qu'il prend la serviette. Sa veste de costume pend à son bras, sa chemise blanche colle à son torse musclé.

— Cet endroit…

— C'est ma maison... ma vraie maison. Je vis ici depuis que je suis revenu en Thaïlande.

Kuea n'arrive pas à croiser le regard de Hia-Lian, se contentant de lui prendre la veste de costume.

— Change-toi, s'il te plaît. Je vais suspendre la veste pour la faire sécher. La salle de bains est là-bas.

Hia-Lian se dirige vers la salle de bain, tandis que Kuea respire profondément. Ce qui arrivera arrivera... Mais Hia-Lian a dit qu'il ne serait pas fâché. Si... Si Hia-Lian finit par se mettre en colère... Kuea ne peut que l'accepter.

Kuea se dirige vers la cuisine fermée à l'arrière pour suspendre la veste. Il ne fait pas de lessive ici. Le balcon a été joliment rénové avec un vide pour laisser passer la lumière, et il y a des cordes à linge disposées de façon inégale sur le mur et de petites plantes que Khon Diaw a fait pousser.

Gilayn Wang sort de la salle de bains, souriant en regardant le tee-shirt et le caleçon de Nu-Kuea sur son corps. Il ne doit pas ressembler au vice-président de la Gilayn Beverage Company ni au fondateur du Pentagone.

Avec ses longues jambes, il suit le bruit de la pluie à l'arrière jusqu'à ce qu'il voie son fiancé suspendre soigneusement sa veste de costume trempée sur la corde à linge. Gilayn Wang avance lentement jusqu'à ce que son corps s'appuie contre le dos du plus jeune.

Le grand type pose son menton sur la petite épaule et met son nez dans le cou du jeune homme. L'inquiétude et la frustration causées par le train bondé et la pluie s'évaporent grâce à la présence de Nu-Kuea.

— Ah, Hia...

— Je suppose qu'on ne mangera pas de porc grillé aujourd'hui.

— Ce n'est pas grave... Où sont ta chemise et ton pantalon... ? Je vais les accrocher pour toi.

Lian tend les vêtements mouillés au plus jeune, souriant aux petites oreilles rouges tandis qu'il accroche ses sous-vêtements.

— Pourquoi tu rougis... alors que tu as vu plus que ça, hmm ?

— Hia, s'il te plaît, mets-toi à côté.

— Je ne peux pas te faire un câlin ?

La question n'appelle pas de réponse. Lian entoure de ses bras la taille fine de Nu-Kuea et embrasse sa douce joue. C'était la bonne décision de venir ici. Si Nu-Kuea avait chevauché Chi Lin sous la pluie, qui sait ce qui aurait pu arriver ?

— Hia...

— Laisse-moi te serrer un peu plus dans mes bras... Juste un peu plus.

Kuea Keerati laisse Hia-Lian le prendre dans ses bras. Mais au bout d'un moment, il se retourne et passe ses bras autour de la taille de son aîné.

— Je veux aussi te serrer dans mes bras.

Gilayn Wang réprime son sourire en voyant le visage de Kuea Keerati plein de taches sombres. Le plus jeune ne doit pas savoir que son visage est sale car il s'assoit à côté de Lian et le regarde avec un regard anxieux.

— Hia...

— Je t'écoute.

— Je... En fait, je ne suis pas quelqu'un de bien.

Dès la première phrase, des larmes coulent sur le visage du jeune homme. Gilayn Wang aimerait pouvoir étreindre Nu-Kuea et lui dire que tout va bien et qu'il sait déjà tout. Mais il ne peut pas le faire... Le mur que Nu-Kuea a construit doit être franchi par lui-même.

Il n'est pas facile pour Nu-Kuea de lui ouvrir son cœur. Tout ce que Nu-Kuea a fait et caché n'a pas été causé par le problème des Keerati ou par le fait que Lian soit son fiancé... Chaque situation que Kuea Keerati a crée doit être surmontée par lui-même.

Tout ce que Lian peut faire, c'est tenir les mains de Nu-Kuea et les serrer pour le soutenir dans sa grande décision.

— Comme tu le sais, je ne sais pas cuisiner. J'étudie l'ingénierie automobile. Je... conduis une moto. Mes amis ne sont pas des étudiants intelligents, mais... mais ils sont tous gentils. Et… et je suis un gros buveur. Je bois des liqueurs à base de plantes... J'aime jouer au foot... Je... je joue aussi de la batterie, Hia… mes mains. Tu as déjà remarqué que... elles... elles ne sont pas douces ? Elles sont rugueuses et calleuses... parce que... parce que je joue de la batterie.

— Hum...

— Je t'ai menti sur beaucoup de choses... Hia, je suis désolé. Je ne voulais pas... J'avais peur que tu ne puisses pas l'accepter. Je ne veux pas que tu me détestes. S'il te plaît, ne me déteste pas.

Les yeux de Lian s'adoucissent tandis que son jeune fiancé pleure. Le cœur de Nu-Kuea a dû être lourd ces derniers jours avec l'affaire de sa famille, leur relation, et les soucis qu'il porte sur ses épaules depuis des années... Nu-Kuea n'est pas plus grand que ça.

— Je ne suis pas en colère et je ne te déteste pas. Je m'inquiète seulement pour toi.

Gilayn Wang lâche les mains du plus jeune pour lui relever le menton afin que leurs yeux se rencontrent, puis il essuie les larmes sur les joues de Nu-Kuea. Plus Lian essuie les larmes, plus les taches sombres s'étendent. Cela le fait sourire.

— Nu-Kuea... tout ce que tu aimes et tout ce que tu fais, si ça ne fait de mal à personne, si ça ne te rend pas malheureux, pourquoi je serais en colère, hmm... ? Je suis content que tu me l'aies dit.

— Tu es trop ouvert d'esprit. Si tu es en colère, dis-le moi. Je vais arranger les choses.

— Tu n'as rien fait de mal. Pourquoi je serais en colère ? Si tu devais te forcer quand tu es avec moi, cela me rendrait triste parce que cela signifierait que je t'ai rendu malheureux.

— C... Ce n'est pas vrai. Je suis heureux. Tu es si bon... J'aime être avec toi.

Lian se sent à la fois désolé et attendri... Nu-Kuea est si adorable. Incapable de se retenir, il tire Nu-Kuea vers lui et se penche pour embrasser doucement son bout du nez.

— Moi aussi, je suis heureux. Merci de m'avoir tout raconté... Le fait que tu m'aies raconté tout cela signifie que tu as commencé à ouvrir ton cœur et à me laisser entrer dans ton monde, n'est-ce pas, hmm... ? Tu me fais un peu confiance maintenant, chéri ?

Gilayn Wang sait que Nu-Kuea n'a jamais pensé à cette ouverture de cœur. L'esprit immature de Nu-Kuea avait seulement peur d'être détesté, alors il a tout gardé secret. Persuader le jeune homme avec des mots qui le font réfléchir est une autre méthode pour apaiser son inquiétude.

Les méthodes dures ne fonctionnent pas avec Nu-Kuea. Lian l'a appris lorsqu'il s'est mis en colère et a dit au plus jeune qu'il ne l'aimait pas... Nu-Kuea n'est pas si compliqué. Lian doit juste comprendre qui est Nu-Kuea et essayer de gagner sa confiance, et Nu-Kuea finira par l'accepter.

— Je peux être heureux maintenant que tu m'as enfin accepté ?

Kuea Keerati braille, plus fort cette fois, mais il acquiesce et déplace son corps, laissant Lian le prendre sur ses genoux. Le cou de Lian est serré par le jeune homme, son épaule solide est trempée de larmes.

— Hia aime Nu.

Lian caresse le petit dos de sa grosse main et murmure le mot amour encore et encore dans la petite oreille jusqu'à ce que Nu-Kuea arrête de pleurer et se recule. Maintenant, les taches sombres maculent aussi la chemise de Lian... Le Nu-Kuea désordonné ne ressemble pas du tout à Nu-Kuea, mais il a l'air d'un Nu-Kuea effronté. C'est probablement un aperçu de Nu-Kuea, l'étudiant en ingénierie automobile, que Lian a l'occasion d'apercevoir. Il en verra d'autres plus tard. À en juger par la confession, Nu-Kuea doit être assez sauvage.

— Je... pleure tellement.

— Ce n'est pas grave. Je veux être la personne avec qui tu riras, souriras et pleureras... Moi, Gilayn Wang, je te prends, Kuea Keerati, pour être mon Cutie Pie, pour t'avoir et te garder à partir de ce jour, pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et dans la pauvreté, dans la maladie et dans la santé, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Gilayn Wang taquine Kuea Keerati avec le vœu de mariage catholique, le faisant rougir des oreilles au cou. Le sourire et les yeux pétillants de Hia-Lian... Rougissant, Kuea baisse le menton car Hia-Lian ne le laisse pas s'échapper. Ses bras puissants tiennent fermement la taille de Kuea. Hia-Lian se moque encore de lui.

— Moi, Kuea Keerati, je te prends, Gilayn Wang, pour mon tout. Je te promets d'être fidèle dans les bons et les mauvais moments, dans la maladie et dans la santé. Je t'aimerai et t'honorerai tous les jours de ma vie.

Lian rit doucement en voyant le jeune homme rougissant qui se prête à sa taquinerie et appuie à nouveau sa tête sur son épaule pour cacher son visage rouge.

— Est-ce que “mon tout” inclut “un mari” ?

Aucune réponse, si ce n'est une bonne tape.

— Si tu ne réponds pas, j'en déduirai que tu m'as donné la permission... Est-ce que je peux aller dans la chambre de Nu-Kuea... hmm... ? Je peux ? C'est à l'étage, n'est-ce pas ?

Lian mordille les petites oreilles et enfouit son nez dans la joue douce et le cou pâle, s'attardant, suçant doucement la peau sensible. Il sent Nu-Kuea s'agripper à sa chemise. Le petit garçon a le souffle coupé et Lian a du mal à se retenir.

Le bruit de la pluie, le temps frais et l'atmosphère font qu'ils se perdent tous les deux dans le toucher... l'étreinte... et le doux baiser que Nu-Kuea partage volontiers.

Gilayn Wang suce doucement les douces lèvres, sa main enserre la taille fine, son autre main enveloppe la joue douce tandis que le baiser s'intensifie lentement.

— Ma chambre... est... au troisième étage...

Le troisième étage n'est pas loin, mais Lian, dans cet état, n'est pas assez patient pour y emmener le plus jeune. Il glisse ses mains chaudes sous la chemise de Kuea Keerati et caresse son doux corps. Lian, il est vrai, est accro à Nu-Kuea, follement accro à son amoureux. Aujourd'hui, il a eu du mal à se concentrer sur son travail, car il avait désespérément envie de rentrer chez lui pour voir son chéri. Il a été distrait toute la journée... et quand il est rentré chez lui et que Kuea n'était pas là, il a été vexé.

— Et si je... ne peux pas attendre que nous arrivions au troisième étage... ?

— … J'aime dormir sur ce canapé de toute façon.


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Néphély
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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:16



Chapitre 23
La meilleure moitié
Gilayn Wang se prend la tête dans les mains en regardant les états financiers de Kuea Keerati sur l'écran de son ordinateur portable. En regardant le gars qui s'agite de l'autre côté du bureau, il a envie de lui pincer la joue. Nu-Kuea a commencé à jouer de la batterie à l'âge de quatorze ans et a créé sa chaîne YouTube en première année de lycée, à seize ans. En cinq ans, il a gagné plus de trente millions de bahts, soit six millions et six cent mille par an. Les artistes gagnent de l'argent grâce à leurs œuvres et à leur notoriété. Si Nu-Kuea se concentre pleinement sur cette voie, il deviendra potentiellement le prochain jeune millionnaire... Son privilège de garçon né dans une famille aisée lui évite une vie difficile et lui donne le temps de transformer son hobby en carrière.

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec cet argent ?

La seule chose qui lui manque, c'est... de l'expérience dans la gestion de cette incroyable somme d'argent.

— Je veux t'aider à rembourser tes dettes. Tu peux tout avoir.

Lian sourit devant sa détermination. Comment expliquer qu'il n'est pas endetté ? Il n'a juste presque plus d'argent. Dans les affaires, il est important d'avoir une réserve d'argent pour la trésorerie. S'il en manque et qu'il s'en sort avec les revenus mensuels, c'est là qu'il aura des problèmes. Il n'a rien à craindre tant que son entreprise ne subit pas une baisse de revenus ou une situation difficile qui pourrait l'empêcher d'exercer son activité dans trois ans.

— Tu veux toujours récupérer le manoir ?

— Non, je pense que c'est trop coûteux. Mon argent ne suffirait pas. Hia... remboursons d'abord la dette. Le manoir est... Oublions-le. Je vis avec toi maintenant de toute façon... Ou si tu ne veux plus que je sois avec toi... Je retournerai dans ma maison dans la ruelle.

Le raisonnement du plus jeune est adorable. Il a même l'air triste dans la dernière phrase.

Aujourd'hui, Gilayn Wang a amené Kuea Keerati à l'entreprise. Il ne faut pas longtemps pour rejoindre la Gilayn Beverage Company depuis Bang Rak. Des vêtements, des costumes et des chaussures supplémentaires sont conservés ici en cas d'urgence. Nu-Kuea porte une chemise à col roulé et à manches longues, ne laissant apparaître que son visage... S'il ne la portait pas, il n'oserait pas sortir de chez lui. Son cou est couvert de suçons. Et pas seulement son cou... il y en a sur tout son corps.

— Si tu me donnes tout ton argent sans prendre aucune terre, tu n'auras aucune garantie pour ton avenir. Si je meurs demain avant notre mariage, les biens à mon nom ne seront pas considérés comme des biens matrimoniaux. Tu ne recevras pas un centime.

Les yeux du plus jeune s'écarquillent sous le choc.

— Comment peux-tu parler de décès ?!

— Ce n'est qu'une situation hypothétique. Tes parents ne t'abandonneront pas. Mais si tout le monde est parti, tu auras des problèmes. Je ne suis pas d'accord pour prendre ton argent. Garde-le. Si tu ne sais pas comment le dépenser, garde-le pour l'instant.

— Qu'en est-il de ta dette pour les terres de Keeratis.... ?

— Nous n'utilisons pas seulement notre argent pour faire des affaires. Lorsque j'ai construit le Pentagone, j'ai également obtenu un prêt bancaire. On peut faire des bénéfices en s'endettant. Par exemple, louer un local pour ouvrir un magasin. Si tu gagnes des intérêts, tu fais encore des bénéfices après avoir payé le loyer. C'est normal de s'endetter, non ? J'ai obtenu un prêt bancaire pour créer mon entreprise, mais mes gains mensuels couvrent le remboursement du prêt. J'ai réalisé des bénéfices sans investir une somme globale, et j'ai encore de l'argent après chaque paiement échelonné. Je peux appliquer la même méthode aux terres des Keeratis.

— Je n'y connais pas grand-chose, mais si tu y arrives... Si cela peut t'aider à surmonter des situations difficiles, je te laisse le choix.

Le jeune homme le regarde avec ses yeux innocents, même s'il ne connaît pas grand-chose. Cela rappelle à Lian le jeune Nu-Kuea, qui le laissait lui tenir la main lorsqu'ils se promenaient dans les soirées mondaines. Nu-Kuea lui tenait la main fermement et lui posait des questions lorsqu'il voyait quelque chose d'étrange. Lorsqu'ils rencontraient des visages inconnus, Nu-Kuea se cachait derrière son dos.

— J'ai quand même besoin de ton avis. Si tu as des questions ou si tu ne comprends pas une partie, n'hésite pas à demander. Quant à ton argent, je te suggère de le garder. Quand mon entreprise aura besoin d'argent, je te l'emprunterai.

— Bien sûr. Je garde tout pour toi. Je ne l'utiliserai pas.

Lian félicite Lady Kewalin et l'ambassadeur d'avoir élevé un fils aussi charmant. Il était mignon quand il était petit, et il l'est toujours à l'âge adulte. Pourquoi est-il si insupportablement mignon ?

— J'ai demandé à mon comptable de planifier les stratégies pour les domaines des Keeratis. Nous allons examiner chacune d'entre elles et voir si tu es d'accord. Il vaut mieux vendre certaines terres. On peut en louer d'autres. Moi-même, je vais investir dans certaines d'entre elles.

— Elles sont à toi. Fais-en ce que tu veux. Cela n'a rien à voir avec moi.

— Je ne peux pas faire ça. J'ai fait un testament avec mon avocat pour te donner tout mon héritage. Si je meurs avant d'avoir remboursé ma dette, tu devras la payer.

— Tu parles encore de la mort ! Je vais me fâcher ! Et pourquoi tu me donnerais tout ça ?

— À qui je le donnerais si ce n'est à ma femme ?

— Je n'ai pas accepté de t'épouser... Tu vas trop vite en besogne.

Lian se moque du type furieux qui rougit tellement qu'il en a les oreilles rougeoyantes. Il appuie sur une touche du téléphone qui se trouve sur son bureau pour demander à son secrétaire de préparer la petite salle de réunion et d'appeler l'équipe de comptables pour discuter des plans de la propriété.

— Cette réunion est très importante. Je veux que tu sois très attentif. Si tu as des questions, pose-les tout de suite. N'aie pas peur d'être jugés. Aussi insignifiante ou idiote que puisse paraître la question, n'hésite pas à la poser. J'engage mes employés pour qu'ils travaillent, tu n'as donc pas besoin d'être trop attentif à eux. Leur travail consiste à nous aider à comprendre. D'accord ?

— Mais... ce ne sont pas mes employés.

Les manières des Keeratis restent parfaites. Nu-Kuea est adorablement attentionné. Gilayn Wang a appris de première main que le dicton "La prévenance est une qualité de noble" est vrai, puisqu'il vit dans une société de haut niveau, avec d'anciennes et de nouvelles familles riches, y compris des employés de bas niveau.

— Je veux que tu m'aides à prendre soin de mes biens. Si je me fais avoir et que tu ne m'aides pas... je serai fichu. Il y a peut-être un petit point qui m'échappe, mais pas toi, alors aide-moi, s'il te plaît.

Gilayn Wang se lève de sa chaise et fait le tour du bureau pour rejoindre son fiancé, qui vient de se voir confier sa première tâche importante. Quelle importance ? Nu-Kuea va savoir combien d'entreprises Lian dirige, où il gagne sa vie et quels sont ses biens.

Lian va révéler à sa femme les moindres détails de sa situation financière... comme un mari audacieux.

Le grand personnage pose son bras sur l'accoudoir de la chaise sur laquelle le jeune homme est assis, puis il embrasse doucement ses lèvres douces.

— Tu... veux être encouragé avant la réunion ?

La question mignonne et ces grands yeux ronds font que Lian ne peut se retenir et donne un autre baiser au jeune homme. Il se recule lentement et penche la tête pour effleurer de son nez la joue douce du jeune homme.

— Non, je veux juste embrasser ma femme.



Les projets immobiliers de Hia-Lian sont plus ambitieux que ne l'imaginait Kuea Keerati. Il pensait qu'ils n'avaient qu'à vendre les terres et que ce serait tout. Cependant, Hia-Lian a toutes sortes de projets pour ces terrains. Il va collaborer avec un grand magasin célèbre pour construire un centre commercial communautaire. Certains terrains sont situés sur la rue principale mais ont des entrées étroites ; ils seront vendus à des sociétés immobilières pour développer des projets de résidences en copropriété. Les terrains situés en banlieue peuvent être transformés en centres de distribution supplémentaires pour la Gilayn Beverage Company.

L'équipe comptable explique la faisabilité des chiffres et des pourcentages dont Kuea ne sait rien, mais Hia-Lian pose beaucoup de questions. Son secrétaire aussi.

— Ensuite, il y a le manoir Keerati, M. Lian. Il est situé dans la vieille ville, une attraction touristique. Le manoir lui-même n'est pas sur la rue principale, il est donc difficile d'y accéder et il n'y a pas de transports en commun pour s'y rendre. Ce n'est pas l'endroit idéal pour un commerce ou un centre commercial, car il est plus éloigné géographiquement. Ce n'est même pas un bon endroit pour construire un immeuble en copropriété. Quoi qu'il en soit, si vous en faites une attraction touristique qui s'intègre au célèbre temple et à la culture et au mode de vie traditionnels, quelque chose de conservateur mais étonnamment différent, cela devrait fonctionner. Vous pouvez transformer la partie avant du manoir en parking pour les touristes. Le bâtiment a l'ambiance de l'époque de Rattanakosin avec son balcon ouvert. Il n'est pas nécessaire de le restaurer car il possède sa propre beauté.

L'écran affiche l'extérieur du manoir Keerati et le plan du terrain familier. L'équipe comptable fait du bon travail avec la présentation. Les employés de Hia-Lian sont méticuleux avec tous les détails. Pourtant, il est déconcertant de transformer sa maison en attraction touristique. Dorénavant, il ne pourra plus la visiter à sa guise. Des étrangers entreront et sortiront du manoir.

— Qu'en penses-tu, Nu-Kuea ? Tu veux garder le manoir ? On peut travailler sur d'autres projets d'abord et discuter du plan pour le manoir plus tard.

Sans attendre la réponse, Hia-Lian s'enquiert du terrain qui conviendrait à sa propre résidence.

— L'ancienne glacière est parfaite pour cela, M. Lian. Elle est située au coin de la rue et mesure 150,5 mètres carrés. Vous pouvez construire un garage pour quatre voitures sur le côté. Comme il ne s'agit pas d'une rue principale, le quartier est calme. Il se trouve à trois kilomètres de la station BTS et à cinq kilomètres de notre entreprise.

— J'envisage de construire une nouvelle maison ici avec Nu-Kuea. Quand je serai président, je ne vivrai probablement plus près du Pentagone... Ce n'est pas loin du manoir Keerati, de ta maison à Bang Rak et de mon entreprise. Viens donc t'installer avec moi là-bas.

Le sourire de Hia-Lian le prend au dépourvu. La salle de réunion est pleine d'employés. Certains détournent le regard, d'autres font semblant de lire les documents, mais tous sourient.

— Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ici... ? S'il... S'il te plaît, passe à autre chose.

Les projets de Hia-Lian sont divisés en plusieurs phases. La première phase, la deuxième phase et la troisième phase, selon les besoins. Ceux qui ne sont pas encore décidés, comme le dit Hia-Lian, peuvent attendre encore quelques années. De toute façon, il faudra des mois pour négocier les collaborations avec les investisseurs. Après avoir examiné les plans des propriétés de Keerati et de Hia-Lian, les membres de l'équipe comptable se retirent, laissant le chef comptable énumérer les biens de Hia-Lian. Enfin, Kuea et Hia-Lian sont les seuls à rester dans la salle de réunion.

Les trente-trois millions de bahts de Kuea Keerati paraissent insignifiants par rapport aux biens de Hia-Lian. Plus il en sait sur Hia-Lian, plus il découvre à quel point il est travailleur. Il se donne également à fond dans tout ce qu'il entreprend. Hia-Lian est vraiment quelqu'un d'extraordinaire.

— C'est tout ce que j'ai.

— Tu n'avais pas besoin de me les montrer.

— Tu m'as montré ton bilan, alors j'ai voulu te montrer le mien aussi. C'est le document de mes biens. Tu peux y jeter un coup d'œil. Voici les clés de mes maisons et appartements que j'ai achetés sans raison particulière. Je garde un lingot d'or pour moi. Si j'ai besoin d'argent immédiatement, je demande à mon secrétaire de le vendre. Le reste est conservé dans le coffre-fort. Je n'aime pas les bijoux. Il n'y a que cette boîte que Yi m'a dit d'acheter sur un coup de tête. Elle vaut environ... cent ou deux cent mille. La certification est à l'intérieur.

— Hia...

— Tout ça t'est donné en tant que copropriétaire. Si tu te mets en colère contre moi un jour, tu peux tout prendre. Laisse-moi juste un peu d'argent pour acheter quelques repas et prendre un taxi pour me réconcilier avec toi.

La blague idiote de Hia-Lian le met hors de lui. Qui oserait toucher aux biens de Hia-Lian ? Kuea ne connaît même pas le code d'accès.

— Tu connais le code, Nu-Kuea.

— Ah, je ne sais pas...

— Les six derniers chiffres de ton numéro d'identification.

— Tu te souviens de mon numéro d'identification ?

Les yeux de Kuea s'écarquillent alors qu'il pensait être le seul assez fou pour se souvenir du numéro d'identification de l'autre. Il le sait bien, car le code d'accès à sa maison secrète est le numéro d'identification de Hia-Lian.

— C'est bizarre ?

— N...Non. Ma maison à Bang Rak... Le mot de passe est aussi... ton numéro d'identification.

— Ça veut dire que tu m'as donné la moitié de la maison ?

— Je n'ai jamais dit que tu ne pouvais pas venir.

— Je demande le canapé.

Pervers !

— Il y a un autre bien qui n'a pas été enregistré. Je veux te l'offrir.

Gilayn Wang prend la main du jeune homme et le conduit jusqu'à la Mercedes-Benz, où son garde du corps leur ouvre la porte, puis ils retournent au Pentagone. La réunion avec l'équipe comptable a duré la moitié de l'après-midi. Il est maintenant temps de travailler sur les documents au Pentagone.

— Je t'en prie, ne le fais pas. Je ne veux rien de toi. C'est déjà trop.

Lian sourit à l'homme pensif avant de lever leurs doigts entrelacés pour embrasser le dos de sa main.

— Nous ne sommes que tous les deux. Tu ne veux pas tout partager avec moi ? Je veux tout partager avec toi. Je ne veux pas que notre relation soit à sens unique, tes affaires, mes affaires... Nous sommes la même personne maintenant, Nu-Kuea.

— Nous ne nous sommes pas mariés.

— Nous avons couché ensemble avant de nous marier. Nous avons commis un grand péché. S'il te plaît, ne me rejette pas. Je me suis donné corps et âme à toi.

— Hia !

Le visage de Kuea Keerati rougit, sa bouche s'ouvre et se ferme. Il n'arrive pas à trouver un mot pour réprimander Hia-Lian. Pourquoi dit-il cela en présence de son garde du corps ? ! Et le garde du corps sourit ! Hia-Lian, imperturbable, rit et s'appuie sur l'épaule de Kuea.

— Ne me gronde pas, mon petit ami. Allons nous réconcilier.

— Tu es tellement vilain, Hia. Je ne veux plus te parler. Pourquoi tu ne restes pas silencieux comme avant, espèce d'idiot ?

— Si je me tais... Nu-Kuea me prendra pour un innocent.

— Ugh, tu es loin d'être innocent. Tu dois toujours gagner contre moi ?

— Laisse-moi gagner. Tu m'as battu un nombre incalculable de fois. Aie un peu d'esprit sportif, Maître Keerati.

Quand Hia-Lian est de bonne humeur, il devient la version amusante de lui-même. Comment a-t-il pu faire semblant d'être sérieux pendant des années ? En fait, Hia-Lian sourit beaucoup et a des tonnes de blagues dans ses manches, en particulier ces répliques de drague ringardes. Il n'arrête pas d'attaquer Kuea avec !

— Si j'avais su que tu rougirais quand je flirterais, je l'aurais fait depuis longtemps. Je n'aurais pas supporté ces poissons et ces oies... Une fois que nous aurons vérifié ce que je t'offre, mangeons du porc grillé. Ou devrions-nous le commander à la maison ?

Hia-Lian se montre même mignon... Ce n'est pas aussi adorable que lorsque Khon Diaw le fait, mais il réussit à le faire rougir. C'est ça, le Pastel Hia-Lian !

— Mangeons à la maison. Je vais te faire griller du porc.

— Tu peux ?

— Je suis le meilleur.

— C'est le petit ami génial de qui, hmm ?

— Le petit ami de Gilayn Wang.

Rougissant à ses propres paroles, Kuea se détourne pour regarder par la fenêtre. Il ne peut pas cacher son visage dans l'épaule de Hia-Lian parce que ce dernier s'appuie sur son épaule en ce moment même. Ugh, il est tellement timide.

— Tu veux sécher les cours pendant une journée ? Je me retiens. Sinon, je ne saurais pas comment expliquer à l'ambassadeur pourquoi Nu-Kuea a raté ses examens et a séché les cours parce qu'il était collé à son mari.

Écoutez-le ! C'est donc le vrai Hia-Lian, pas une doublure ou un sosie.

— Qu'est-ce que je vais faire de toi ?

— Rien à faire. Je ne peux même pas m'occuper de moi. Je ne pouvais pas travailler parce que j'étais dépendant de ma femme. J'étais distrait comme si j'étais en état de manque. Si je ne tenais pas ta main, elle tremblerait tellement qu'il faudrait peut-être me mettre en cure de désintoxication au temple de Thamkrabok.

— Pourquoi ne pas dormir dans ta propre chambre, alors ? Comme ça, je pourrai obtenir mon diplôme et tu pourras aller travailler.

— Non... Je ne veux pas passer aux informations pour être entré par effraction dans la chambre de mon fiancé ou avoir détruit tout l'endroit parce que tu me manques trop. Laisse-moi te câliner pour t'endormir comme avant.... Tu pourras en profiter quand tu le voudras. Je te laisserai m'embrasser et me toucher. Je suis innocent et je me laisse facilement berner... Tu peux essayer de me tromper ce soir, chéri.

Ugggh, quel idiot, quel pervers, quel nigaud sournois !

— J'ai dû t'avoir en tirant au sort dans un seau à glace.

— Je viens avec un cadeau supplémentaire.

— Qu'est-ce que c'est ?

La Mercedes-Benz tourne dans le parking devant le bureau du Pentagone. Sans répondre, Hia-Lian affiche un sourire insolent et descend de la voiture. Kuea l'observe avec confusion. Alors qu'il s'apprête à ouvrir la portière, Hia-Lian se met à ses côtés et le fait pour lui.

— Surprise.

Kuea cligne des yeux, perplexe, jusqu'à ce que Hia-Lian lui tienne la taille et le conduise vers l'autre partie du bâtiment.

Une Ducati Panigale V4R d'un rouge éclatant se tient sous une arche de ballons prestigieuse. Un membre du personnel portant l'uniforme de concessionnaire des Chen attend à côté d'elle, un trousseau de clés à la main. Même les subordonnés de Hia-Lian essaient de jeter un coup d'œil. C'est vraiment énorme.

— Bonsoir. En tant que concessionnaire des Chens, je suis ici pour livrer cette Ducati Panigale V4R à monsieur Kuea Keerati. Veuillez prendre une photo de livraison.

— J'ai dit à Yi que ce n'était pas nécessaire. Qu'est-ce que c'est que cette arche ?

Bien que Kuea soit choqué par la Ducati valant plus de trois millions de bahts, la superbike de rêve de la plupart des motards, l'arche de ballon bleu-blanc le choque encore plus. Un photographe attend près de la moto. C'est encore plus exagéré que lorsqu'il a eu Chi Lin. Alors... Hia-Yi fait exprès d'embêter Hia-Lian.

— Ah... Monsieur Phayak a fermement insisté pour que la photo soit prise, monsieur.

— Hia, prenons une photo ensemble.

Hia-Lian semble sur le point de broyer le concessionnaire, mais Kuea pense que la photo entrera dans l'histoire. Il n'oublie pas de rappeler au concessionnaire de lui remettre la photo. Kuea Keerati tient le bras de Gilayn Wang et sourit si largement que ses yeux se courbent lorsqu'il s'incline et prend le porte-clés fantaisie.

— Elle te plaît ?

— Oui. Nous en parlerons plus tard. Je t'ai dit que je conduisais une superbike aujourd'hui et que je suis accueilli par cette Panigale le soir. Tu vas te faire gronder ce soir si tu ne me dis pas la vérité.

— Nous ne nous sommes pas encore mariés et je suis déjà sanctionné ?

— Tu veux m'épouser ou pas ?

— C'est une proposition ou une menace ?

Kuea pince le bras de Hia-Lian. Il fait semblant de gémir avant de s'apprêter à prendre une photo avec complaisance.

— S'il te plaît, regarde l'appareil photo... un, deux... trois.

BANG !

Les confettis cachés sous l'arche de ballons sont tirés des quatre côtés. Les petits morceaux de papier coloré tombent sur tout leur corps. Kuea Keerati rit du stratagème de Hia-Yi qui s'est mise en quatre spécialement pour embêter Hia-Lian.

— Yi... espèce d'enculé !

En voyant le visage renfrogné de Hia-Lian, Kuea esquisse un sourire amusé. Il saisit l'occasion lorsque tous les confettis touchent presque le sol pour se mettre sur la pointe des pieds et embrasser la joue de Hia-Lian.

— Quand tu auras fait un tour de moto... viens et chevauche-moi. Ça devrait être la même position.

Hiaaaaaa !!!


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:16



Chapitre 24
La demande
Gilayn Wang, en costume noir universel, fume une cigarette, adossé à la Lamborghini rutilante. Ses yeux vifs se posent sur l'entrée, son fiancé ne se montrant pas, puis il laisse tomber son regard sur la montre Patek Philippe que Nu-Kuea lui a achetée... C'est l'avantage d'avoir un petit ami riche. Comme il a offert une Ducati au jeune homme, il lui a acheté une montre tout aussi chère pour son anniversaire. Il ne supporte pas de perdre.

La montre indique qu'il est presque dix-sept heures, l'heure à laquelle ils s'étaient donné rendez-vous. Le bruit de la moto à laquelle Lian s'est habitué lui parvient avant que la Ducati rouge et étincelante ne tourne à l'intérieur et ne s'arrête à ses côtés.

— Hia ! Donne-moi dix minutes. Cinq, c'est bien. Cinq minutes !

Puis il court jusqu'à l'appartement, casque sur la tête. Gilayn ne peut réprimer un rire devant la maladresse de Nu-Kuea. Il éteint sa cigarette dans le cendrier de l'entrée et le suit à l'étage. Le bruit des mouvements dans la chambre suggère que Nu-Kuea est en train de se changer aussi vite qu'il le peut.

— Hia... donne-moi un moment. Je cherche ma chemise.

Les vêtements de Nu-Kuea occupent maintenant une partie des penderies de la chambre. Deux dragons en peluche occupent une partie de la tête de lit. Leurs affaires sont placées côte à côte un peu partout.

Lian fait de grands pas et s'arrête derrière le type qui ne porte qu'un caleçon. L'odeur de la crème de douche sur la peau claire incite Gilayn Wang à passer ses bras autour de la taille fine et à toucher son nez sur l'épaule qui sent agréablement bon... La même crème de douche. Pourquoi ne sent-elle pas aussi bon sur lui que sur Nu-Kuea ?

— Ah, Hia...

— Devrait-on ne pas y aller ?

— On ne peut pas faire ça !

— Je peux dire à mon père qu'on fait un bébé. Il comprendra.

Aujourd'hui, c'est le soixante-dixième anniversaire de son père. Son père a épousé sa mère à quarante ans et Lian est né dans sa quarantaine. Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle sa mère, qui a quinze ans de moins, a accepté d'épouser le vieil homme. En outre, la voyante de son père lui a conseillé d'organiser une grande fête, et c'est donc une grande fête avec de nombreux invités - ses vendeurs, des fonctionnaires de haut rang, et des partenaires commerciaux de haut niveau de la Gilayn Beverage Company... dont le vice-président passe un moment agréable avec son fiancé, même s'il est plus de dix-sept heures.

— Hia... tu dis n'importe quoi. S'il te plaît, bouge pour que je puisse m'habiller. Nous sommes en retard.

Aujourd'hui, Nu-Kuea avait un examen de mi-parcours pour un sujet pratique qui se déroulait dans un atelier, du coup il n'est arrivé qu'à l'instant. La fête organisée dans un hôtel du centre de Thong Lor n'est pas loin... mais il doit y conduire la Lamborghini même s'il peut marcher ou prendre un vélo-taxi. Il faut soigner son image.

— L'hôtel est tout près.

Ses lèvres sucent la peau claire, la teintant de rose. Il plaisantait quand il a suggéré qu'ils ne devraient pas y aller... Mais maintenant qu'il voit les oreilles rouges, il a envie de ne pas aller à la fête de son père immédiatement.

Il est en manque... Franchement, cela fait deux semaines qu'il n'a pas pris son fiancé dans ses bras. L'examen de mi-parcours de l'université a été terriblement intense, Nu-Kuea a dû rester debout toute la nuit pour réviser les examens, étudier avec ses amis et terminer son travail. L'examen est terminé aujourd'hui et Nu-Kuea doit assister à l'anniversaire de son père. Ha... Quelle galère !

— Hia, si tu es méchant, je vais vraiment me fâcher.

— Embrasse-moi.

— Hia !

— S'il te plaît... Je ne t'ai pas embrassé depuis des jours, chéri.

S'il agit ainsi, Nu-Kuea va rougir et hocher timidement la tête... Bien que le jeune homme ait vécu selon sa véritable personnalité, son Nu-Kuea n'en est pas moins mignon. Celui qui est né mignon est mignon à l'âge adulte et le sera encore quand il sera vieux.

Le doux baiser du jeune homme fait glousser Lian. Il s'éloigne pour que Nu-Kuea puisse s'habiller. Gilayn Wang va chercher une cravate du même motif que la sienne pour la mettre à son fiancé. Une fois que Nu-Kuea a boutonné sa chemise, Lian enroule la cravate autour du cou du plus petit et l'attire contre lui avant d'embrasser à nouveau ces lèvres douces.

— Hum...

Pendant ce temps, ses mains travaillent sur la cravate de Nu-Kuea jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement faite.

— Monte-moi ce soir, d'accord... ? Tu ne m'as pas monté depuis deux semaines. Il faut que tu vérifies mon moteur.

Lian chuchote à l'oreille rouge et donne un gros baiser sur la joue rose... et se fait frapper deux fois par Nu-Kuea.


Le plus beau couple, l'union idéale et les nombreuses phrases qui vantent l'adéquation entre les deux restent les mêmes. La différence, c'est que Gilayn Wang ne laisse pas son fiancé à Lady Kewalin comme auparavant. Son bras puissant repose sur la taille de Nu-Kuea tandis qu'il salue les invités de la fête, lui présentant des personnes que Nu-Kuea ne connaît pas. Lorsqu'ils s'enquièrent de la bonne nouvelle, Lian sourit et dit qu'elle arrivera dans quelques années, lorsque le plus jeune aura obtenu son diplôme. Cette réponse fait rougir Nu-Kuea en permanence. Lorsque l'hôte prononce le discours de la cérémonie d'ouverture, Lian emmène le plus jeune s'asseoir à côté de sa mère à la table d'honneur.

— Nu-Kuea, j'ai commandé pour toi ce poisson cuit à la vapeur avec de la sauce soja et des cuisses d'oie dans un pot en terre cuite. Lian m'a dit que tu aimais beaucoup ça.

Se moquant presque de sa mère, Lian se racle la gorge. Nu-Kuea serre les lèvres pour cacher son sourire et pince la jambe de Lian avant de s'adresser à sa mère d'une voix douce, comme toujours.

— Je vous remercie. Laissez-moi en mettre un peu dans votre assiette.

La partie formelle est terminée, suivie d'une représentation d'un chanteur célèbre dans le passé qui correspond à l'âge de l'homme dont c'est l'anniversaire. Les grandes dames dansent avec leurs maris sur la piste, ce qui n'est pas pour déplaire à un vieillard de soixante-dix ans.

— Pa, demande à Ma de danser.

Gilayn Wang avale une bouchée en regardant son père, qui reste calme, les bras croisés sur la poitrine.

— Ce n'est pas encore ma chanson fétiche. Ne me bouscule pas, fiston.

La plaisanterie pince-sans-rire de son père le fait craquer. Même Nu-Kuea, qui mange du riz frit avec de la chair de crabe, rit.

— C'est bien de vivre avec Lian ? Dis-moi s'il te traite mal. Je le giflerai. Ne le laisse pas partir.

— Whoa, Pa, je suis ton fils.

Lian sourit, amusé par la façon dont son père s'occupe de son futur gendre. Ses parents aiment beaucoup Nu-Kuea et adorent tout ce qu'il fait. Nu-Kuea est mignon. Nu-Kuea est bien élevé. Nu-Kuea parle gentiment. Nu-Kuea par-ci, Nu-Kuea par-là.

— Pendant les prochaines vacances scolaires, Pa et Ma te livreront le plateau de fiançailles en Autriche. Dis-moi ce que tu veux comme dot. Je te donnerai tout ce que tu veux. Si tu veux le Pentagone, j'obligerai Lian à te le donner.

— Je veux le Pentagone, papa. Héhé…

Gilayn secoue la tête. Mais il est heureux de voir Nu-Kuea sourire et rire avec sa famille. Ceux qu'il aime sont tous réunis. Il saisit la main du plus jeune et la pose sur ses genoux. Nu-Kuea lui adresse un doux sourire avant de poursuivre sa conversation avec sa mère.

— Ma, prends-en beaucoup. C'est plein d'herbes de toutes sortes. J'ai lu des choses à leur sujet, et il est dit qu'elles aident à améliorer la circulation sanguine.

— C'est vrai ? C'est délicieux. Tu peux le manger, Nu-Kuea ? J'étais occupé et je n'ai pas choisi les menus. Tu peux commander autre chose si tu ne peux pas manger ça.

— Je peux manger. Tout est superbe. Et si nous mangions à nouveau des crevettes à Ayuthaya ? Ça fait longtemps.

— Tu as besoin d'un chauffeur ? Je sais conduire, propose Lian.

— Non, j'ai mon propre chauffeur. Je suis riche. Allons-y tous les trois.

— Whoa, Pa, tu en fais trop. Nous ne sommes pas encore mariés et tu m'as déjà mis de côté.

Son père s'esclaffe.

— Ma chanson fétiche est en marche. Mange beaucoup, Nu-Kuea. Allez, Ma, dansons. Nous, les adolescents, devons montrer ce que nous avons.

La vue de ses parents se soutenant l'un l'autre pour danser sur la piste réchauffe le cœur de Gilayn Wang. Ses parents ont traversé tant d'épreuves pour en arriver là, et ils sont restés aux côtés l'un de l'autre jusqu'à aujourd'hui.

— Tes parents sont adorables. Je suis heureux d'être fiancé à toi.

— Je suis aussi charmant que mes parents. Le charme coule dans notre ADN.

Kuea Keerati rit de la réponse enjouée de Hia-Lian... Le vrai Gilayn Wang n'est pas toujours sérieux comme Kuea Keerati l'a vu toute sa vie. Kuea se souvient qu'avant son départ pour l'Europe, Hia-Lian... souriait comme ça et jouait avec lui comme ça. Ce n'est que lorsqu'ils ont grandi que Hia-Lian est devenu solennel pour convaincre les gens qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.

— Tu ne veux pas aller discuter avec Hia-Yi et tes amis ?

Hia-Lian restait généralement avec son groupe d'amis et restait rarement aux côtés de Kuea. Si Lady Kewalin n'assistait pas à la fête, Kuea collait Mme Wang et l'aidait à faire ceci et cela, comme un bon gendre devrait le faire.

— Non, j'en ai assez de leurs visages. Je suis collé à mon fiancé.

— Hia... Tu fais toujours ça. Va voir tes amis. Je peux rester seul ici.

— Si tu veux que je parte, tu viens avec moi.

— Eh... mais...

— Je ne veux pas partir et te laisser seul ici. Je ne le ferai plus jamais. Avant, je ne t'ai jamais présenté à mes amis parce que c'était une bande de crétins impertinents. S'ils me grillaient, mon image serait ruinée.

— Tu n'as plus d'image à ruiner, Hia. Tu es exposé !

— Nous sommes tous les deux exposés, mon chéri.

Kuea Keerati rit de l'aveu facile de Hia-Lian. Hia-Lian n'a plus rien à voir avec l'ancien Hia-Lian parfait, qui protégeait son image comme si sa vie en dépendait et gardait sa façade inaccessible.

— Tu n'as pas peur que je ne puisse pas t'accepter ?

— Tu as peur que je ne puisse pas t'accepter ?

— J'avais tellement peur, mais... tu es si charmant que je n'ai plus peur. Merci d'être mon charmant compagnon.

Gilayn Wang soupire en entendant ces mots doux.

— Ne saluons pas mes amis. Rentrons chez nous.

Nu-Kuea se moque de lui. S'il n'y avait pas beaucoup de monde... il embrasserait Nu-Kuea jusqu'à ce que ses lèvres gonflent.


Kuea Keerati est aux côtés de Gilayn Wang lorsqu'ils remercient les invités présents à la fête, jusqu'à ce que les anciens partent les uns après les autres. Malgré l'insolence de Hia-Lian, il remplit son rôle d'hôte jusqu'à la dernière seconde. Kuea a pu parler avec les amis de Hia-Lian... et ils ont en fait grillé Hia-Lian. Hia-Lian était un véritable fauteur de troubles lorsqu'il était étudiant ! Il séchait constamment les cours pour faire des courses de voitures avec Hia-Yi.

Il est presque minuit lorsqu'ils sont de retour au Pentagone. Souriant, Kuea Keerati regarde l'homme épuisé qui s'enfonce dans le canapé. Il se verse un verre d'eau froide dans la cuisine et passe derrière Hia Lian avant de se pencher pour entourer son cou robuste de ses bras.

— Bois un peu d'eau. Je vais défaire ta cravate.

Kuea n'oublie pas de l'embrasser sur la joue. Il a... commencé à avoir le courage d'embrasser la joue de Hia-Lian, et Hia-Lian semble l'apprécier. Mais il n'ose pas aller plus loin... Il est trop timide.

Ses mains claires défont la cravate de Gilayn Wang, puis il passe ses bras autour de son cou, leurs joues pressées l'une contre l'autre en silence. Les câlins améliorent leur humeur sans qu'ils aient à dire quoi que ce soit. Kuea espère que le câlin soulagera quelque peu l'épuisement de Hia-Lian.

— Viens t'asseoir avec moi.

Kuea fait le tour du canapé pour s'asseoir à côté de Hia-Lian. Leur position habituelle est la suivante : Kuea s'appuie sur l'épaule musclée de Hia-Lian et pose sa main sur sa cuisse. Hia-Lian lui prend parfois la main, lui embrasse la main ou la tête... Souvent, il embrasse ses lèvres.

Ce n'est pas Hia-Lian qui est accro à Kuea... Kuea est probablement aussi accro à Hia-Lian. Beaucoup.

— Veux-tu m'épouser ?

— Pourquoi tu demandes ça ? Bien sûr que je le veux.

— Je veux que tu vives ta vie d'abord. Jouer de la batterie, passer du temps avec tes amis et faire tout ce qui te plaît. Je crains que notre mariage ne t'empêche de faire ce que tu veux.

Kuea Keerati réfléchit aux paroles de Gilayn Wang. Kuea a en effet plusieurs désirs à satisfaire. Il veut améliorer sa chaîne YouTube sur la batterie. Il souhaite travailler à l'usine de F1. Il veut modéliser des voitures. Il aime les voitures. Il ne souhaite pas spécialement participer aux courses... Il espère faire partie de l'équipe qui mènera les coureurs vers le succès.

Pour ce qui est des voitures... S'il souhaite s'épanouir, il n'a aucune chance en Thaïlande. Il devra retourner en Europe et aux Etats-Unis pour sa musique. Quel que soit son choix, il doit partir à l'autre bout du monde, loin de Hia-Lian.

Il est vrai que cette question n'occupe plus l'esprit de Kuea depuis un certain temps. Lorsqu'il était obnubilé par Hia-Lian et sa famille, il ne s'est pas préoccupé de ses rêves. Sa passion et la réalité étaient séparées... Comment pouvait-il explorer sa passion avec des soucis en tête ?

Bien que sa famille lui ait dit que tout allait bien et que Hia-Lian lui ait assuré que tout allait bien... la peur n'a jamais disparu de son esprit. Kuea Keerati est toujours inquiet pour son avenir. Et puis, il y a Hia-Lian... S'il vit ailleurs, qui s'occupera de lui ? Même s'ils ne vivent pas ensemble depuis longtemps... il ne veut pas laisser Hia-Lian seul.

— Est-ce que je... dois me décider maintenant ?

— Non... J'espère juste que tu vas y réfléchir. De toute façon, je me rendrai en Autriche pendant tes prochaines vacances scolaires pour te demander officiellement en mariage. Est-ce qu'on va se marier ou rester fiancés ? Je te laisse choisir... Je peux attendre.

— Hia... tu seras vraiment d'accord si je pars ?

— Si tu ne pars pas trop longtemps... je serai patient.

Menteur... Si Hia-Lian est d'accord, pourquoi détourne-t-il les yeux ?

Gilayn Wang sait que le jeune homme ne peut pas laisser tomber le manoir Keerati. Compte tenu de son potentiel, il lui faudra cinq ans au plus pour travailler et récupérer son manoir sans trop de difficultés. Si Lian le rend simplement au jeune homme, il ne l'acceptera pas. Le manoir mis à part, Lian tient plus à ce que Nu-Kuea vive sa vie en tant que tel. Mais Nu-Kuea ne veut pas parler de son désir de rejouer de la batterie, alors Lian engage la conversation sur l'avenir.

— J'hésite. Avant, il y avait trois choses que j'aimais faire... Je voulais jouer de la batterie, construire des voitures et... rester avec toi. J'ai décidé d'être avec toi. Quoi qu'il arrive, tu seras toujours mon numéro un.

Fronçant les sourcils, Lian tire sur la taille fine pour attirer le corps doux dans son étreinte. Il pose son menton sur les cheveux soyeux avant de déplacer son visage pour embrasser la tête du jeune homme.

Il est accro au toucher... à Kuea Keerati. Il est dépendant de son partenaire... Si Nu-Kuea part à l'étranger, il ne pourra probablement pas dormir. Mais s'il ne laisse pas partir le plus jeune... dans un avenir où il pourrait mourir en premier et où la vie est imprévisible... Nu-Kuea ne sera pas capable de se tenir debout tout seul.

— Nu-Kuea, je t'en prie, ne lie pas ta vie à moi. Je veux que tu vives pleinement. Si tu dois partir à l'étranger, tu pourras faire l'aller-retour en avion. Ne gâche pas ta chance. Si tu veux te consacrer entièrement à quelque chose, je suis tout à fait d'accord.

— Je ne veux pas te laisser seul... Tu n'es pas le seul à être inquiet. Moi aussi, je m'inquiète pour toi. Tu te surmènes toujours et tu fronces les sourcils tout le temps. Quand je ne suis pas à la maison, tu ne manges pas à l'heure. Tu dois superviser ta brasserie à l'extérieur de la ville, assister à des réunions et gérer le Pentagone. Tu n'as que moi. Si je ne suis pas avec toi, avec qui seras-tu ?

— Nu-Kuea...

Lian s'en veut d'avoir encore fait pleurer le plus jeune. Il n'aurait pas dû entamer cette conversation si tard dans la nuit.

— Nous en reparlerons plus tard. Allons nous coucher.

— Non, je dois d'abord te gronder. C'est toujours toi qui te sacrifie et qui donne. Tu n'as pas dit que notre relation n'était pas 'donnant-donnant' et que nous partagerions tout ensemble ? Pourquoi tu me laisses partir si facilement ? Tu n'es plus la même personne que moi ?

— Ce n'est pas ce que je voulais dire... Je suis juste...

— Tu t'inquiètes pour moi et pas pour toi.

— J'ai mal agi. Ne pleure pas.

Lian essuie les larmes sur ses joues lisses avec ses grosses mains et appuie son front contre celui du plus jeune. Il murmure des excuses encore et encore jusqu'à ce que Nu-Kuea se rapproche pour serrer sa taille contre lui.

— Je veux suivre mes rêves. C'est vrai. Mais... Mais je t'aime. Je veux être avec toi... Je n'ai pas besoin de m'adresser à des compagnies musicales célèbres à l'étranger. Je peux m'en tenir à la méthode en ligne, en livrant mes morceaux d'ici. Si... Si je dois partir, ce sera une fois tous les deux ou trois mois, puis je reviendrai vers toi.

— Nu-Kuea…

Lian est faible face à l'adorable résolution de Nu-Kuea. Bien qu'il ait versé des larmes sur la chemise de Lian, Nu-Kuea n'a pas l'intention de laisser tomber l'affaire. Aujourd'hui, Gilayn Wang est vraiment réprimandé. Il se sent coupable, mais il est surtout heureux. Nu-Kuea s'inquiète pour lui. Il n'y a pas qu'un seul d'entre eux qui essaie de faire fonctionner leur relation. Ils font tous les deux de leur mieux.

— Il nous a fallu vingt ans pour nous comprendre. Je ne veux plus être séparé de toi. La distance pourrait causer des malentendus. Marions-nous maintenant, Hia. Faisons-le. N'attendons pas. Ne me demande pas en mariage là-bas. Je me suis autorisé à t'épouser.

— Nu-Kuea. Réfléchis encore un peu. Nous avons des années devant nous.

— Est-ce que tu me considères comme quelqu'un d’indécis ? Est-ce que je te parais inconstant ? Si j'étais ce genre de personne, je n'aurais pas été amoureux de toi toute ma vie, idiot !

Lian est sans voix de se faire engueuler par Nu-Kuea, mais il ne peut s'empêcher de sourire largement et d'attirer le colérique dans un baiser.

— D'accord, je vais t'épouser. D'accord, marions-nous.

— Maintenant. Tout de suite !

— Mais je n'ai pas la bague pour te demander en mariage...

— Je l'ai.

— Hmm ?

— Attends ici. Ne bouge pas !

Un doux sourire se dessine sur le visage de Gilayn Wang tandis qu'il observe la personne qui se précipite dans la chambre. Il s'en veut d'avoir accepté d'épouser Nu-Kuea. Il ne s'attendait pas à ce que les choses en arrivent là, mais Nu-Kuea y tenait tellement... De son point de vue, Lian ne prend jamais son mariage avec Nu-Kuea à la légère. Il pense simplement qu'il peut attendre s'ils repoussent l'échéance de cinq ans. Mais si Nu-Kuea veut se marier maintenant, Lian est tout à fait prêt à être son époux.

En attendant le retour de Nu-Kuea, Lian saisit sa cravate pour la mettre correctement. La grande silhouette se lève et lisse son costume, les yeux rivés sur la porte de la chambre. Il reste ainsi jusqu'à ce que Nu-Kuea revienne avec les peluches de dragon dans les bras. Ses yeux sont gonflés et son nez rouge, mais le sourire éclatant du jeune homme et la main qu'il tend à Lian l'incitent à la saisir.

L'atmosphère n'a rien de particulier, si ce n'est les lumières extérieures qui se reflètent sur la piscine en de magnifiques vagues. Lian n'a pas prévu d'événement surprise pour impressionner Nu-Kuea. Il n'y a que ce loft dans lequel ils vivent ensemble et deux dragons en peluche.

— Nos témoins, M. Krokmou et Mme Furie Éclair.

Souriant aux invités d'honneur, Lian prend M. Krokmou et Mme Furie Éclair et les dépose sur le canapé. L'attitude impénétrable de Nu-Kuea suscite l'impatience de Lian.

— Hia...

— Attends, tu me demandes en mariage ?

— Oui. Puisque tu vas me demander en mariage en Autriche, je vais le faire en premier. Chacun son tour.

— Tu ne peux pas changer d'avis après m'avoir demandé en mariage. Tu as couché avec moi. Tu as profité de moi.

Kuea Keerati fronce le nez devant la victime avec un sourire chaleureux. Il ne serait pas étonnant que Hia-Lian cesse son commerce de boissons pour vendre des micro-ondes.

— Je prendrai certainement mes responsabilités à ton égard. Je ne changerai pas d'avis et je ne te tromperai pas.

La silhouette mince prend une grande inspiration, prévoyant de s'agenouiller comme dans les scènes de demande en mariage qu'il a vues, mais Hia-Lian l'attire dans ses bras.

— Laisse-moi faire. Tu ne peux pas être plus cool que moi.

Kuea rit du froncement de sourcils de Hia-Lian avant de passer ses bras autour de son cou puissant.

— Gilayn Wang.

— Oui, Kuea Keerati.

— Tu es celui avec qui je souhaite vivre pour toujours. Tu es celui qui donne un sens à ma vie. Tu es la raison pour laquelle je veux me réveiller chaque matin. Je veux être avec toi, t'aimer et prendre soin de toi pour le reste de ma vie.

Gilayn Wang est ému aux larmes par la demande en mariage du plus jeune, qui pleure tout autant. Ce n'est rien de spécial, mais c'est extraordinaire. Ils passent à l'étape suivante de leur relation. Depuis les fiançailles avant leur naissance, leur attachement tout au long des vingt dernières années, jusqu'à l'amour inconditionnel dans lequel il ne souhaite rien d'autre que le bonheur de Nu-Kuea.

— Oui.

— Je n'ai pas demandé.

Kuea rit en laissant couler ses larmes, mais il sourit si fort qu'il a mal aux joues en voyant Hia-Lian pleurer... Il n'a jamais pensé que Hia-Lian pourrait pleurer. Ça n'a pas l'air drôle. Cela fait battre son cœur... Hia-Lian devient ainsi à cause de son immense amour.

— Allez, viens. J'ai tellement envie d'avoir un époux que j'en tremble.

— Arrête de plaisanter. Ce ne sera pas touchant.

— Ah, d'accord, j'arrête.

Kuea presse ses lèvres l'une contre l'autre pour étouffer son sourire après avoir été interrompu. Il inspire profondément et recommence.

— Gilayn Wang.

— Oui, Kuea Keerati.

— Veux-tu m'épouser ?

— Oui.

Kuea se dresse sur la pointe des pieds pour recevoir un doux baiser de Hia-Lian et rit quand les lèvres douces se déplacent pour mordre sa joue et mordiller son cou, le chatouillant. Puis, il est à nouveau enveloppé dans l'étreinte de Hia-Lian.

— J'ai un cadeau pour toi.

— Hmm... ?

— Tiens.

Gilayn Wang hausse un sourcil de surprise en voyant la chose que le plus jeune sort de sa poche. Il s'agit d'un petit engrenage avec le nom de l'université inscrit sur le dessus et des nombres à deux chiffres gravés en bas, attaché à un lacet de cuir noir.

— C'est un engrenage d'ingénieur. Si on l'offre à quelqu'un, c'est qu'on lui donne son cœur... Je te le donne.

Lian se souvient vaguement avoir entendu parler de ce genre de choses lorsqu'il était étudiant. Cependant, il n'a pas fait d'études d'ingénieur et se fiche éperdument du système des fraternités. Des gens comme Gilayn Wang et Phayak Chen ne se souciaient pas de ce genre de choses, et personne n'osait leur poser de problème.

— Ça va peut-être te paraître ringard... mais le senior Kuea du département d'ingénierie t'offre son engrenage. Quand j'étais en première année, des tonnes de gens me couraient après.

Lian note le sujet des gens qui couraient après Nu-Kuea dans son esprit afin d'obtenir plus d'informations plus tard.

— Je dois donc m'emparer de l'engrenage de Kuea avant tout le monde, n'est-ce pas ?

— Oui, parce que Kuea du département d'ingénierie n'aime que toi.

Lian prend l'engrenage et le regarde, souriant à cette tradition enfantine qui semble être une grande affaire à l'université. Ayant dépassé ce stade, il trouve ce genre de tradition plus adorable qu'excitante. Même si Nu-Kuea lui offrait un tournevis, de l'encens ou une bougie en guise de cadeau de mariage, cela ne changerait rien à ses sentiments.

— Kuea Keerati.

— Oui, Gilayn Wang.

— Je ne te laisserai pas partir dans cette vie. Ne sois pas méchant, d'accord ?

— Je ne le serai pas. Je suis quelqu'un de calme. En fait, je suis parfois un peu bruyant, héhé.

Gilayn Wang lève la main et touche la joue lisse avant de se pencher pour embrasser à nouveau le plus jeune.

— Cette personne silencieuse a été très vilaine derrière mon dos.

— Si je suis discret... tu me prendras pour un innocent.

Les mots qu'il utilisait autrefois pour taquiner Nu-Kuea le font rire. Aujourd'hui, Nu-Kuea l'attaque avec ces mots.

— Danse avec moi.

— D'accord.

Kuea Keerati laisse Hia-Lian choisir la chanson sur la chaîne stéréo.

Quand il entend le rythme, il craque.

— Pourquoi cette chanson ?

Kuea se souvient qu'il s'agit de la chanson fétiche sur laquelle M. Wang a dansé avec Mme Wang lors de sa fête d'anniversaire.

— Mon père faisait la cour à ma mère avec cette chanson... C'est sa chanson fétiche sur laquelle il danse avec ma mère à chaque événement. Je resterai avec Nu-Kuea jusqu'à ce que nous soyons vieux, comme mes parents.

Lian passe son bras autour de la taille du plus jeune et bouge en rythme, fredonnant la chanson. La mignonnerie de l'aîné fait rire le cadet. Kuea envisage de jouer cette chanson pour sa prochaine vidéo de reprise.


“Même si j'étais loin, sous la terre, au-dessus de l'horizon, loin,

Au sommet de l'étoile, je me soucierais encore, malgré mon cœur brûlant comme le soleil.

Mon courage ne faiblit pas, mon cœur n'est pas intimidé par les obstacles.

Il suffit de m'aimer de tout son cœur, et je continuerai à me battre, même si c'est difficile.

Comme les montagnes, je ne céderai pas, même face aux intempéries.

Même si cela dure des années, j'attendrai,

J'attendrai le jour où je serai ton amant avec l'amour que j'ai pour toi.

Le temps ne pourra jamais changer mon cœur. Je reste déterminé.

Je me souviens encore du jour où toi et moi étions amoureux. Juste nous deux.

Doux amour, doux amour, c'est mon amour pour toi.”

(Mon amour pour toi - Pink Panther)


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:17



Epilogue
Kuea Keerati nettoie les roues de la Maserati dans le parking du sous-sol. Celui-ci ne contient plus seulement les voitures de Hia-Lian. Chi Lin et Kirin sont là. La Ducati que Hia-Lian lui a offert s'appelle Kirin, comme sa chaîne YouTube. Enfin... Kuea voulait l'appeler comme Hia-Lian.

Avant, Kuea ne s'occupait que de Chi Lin, mais maintenant, il s'occupe de toutes les voitures de Hia-Lian. Il ne touche pas aux moteurs, car les voitures de Hia-Lian sont excessivement chères et Kuea n'est pas un habitué de la mécanique. En revanche, il connaît les bases, comme la vérification de la pression des pneus, de l'eau distillée, du lave-glace et des caoutchoucs des balais d'essuie-glace. Lorsque Hia-Lian devait se rendre à la brasserie en dehors de la ville, Kua se réveillait tôt pour vérifier la Mercedes-Benz.

— Nu-Kuea.

— Par ici. Tu as fini ton travail ?

Le Nouvel An approchant, Hia-Lian doit assister à d'innombrables réunions concernant l'organisation de l'événement pour le Pentagone. Des artistes doivent être engagés des mois à l'avance. Hia-Lian contacte des artistes thaïlandais et internationaux afin de rendre le Pentagone célèbre cette année. En même temps, il va faire la promotion de ses nouveaux spiritueux et de sa nouvelle bière qui seront sur le marché d'ici là.

Gilayn Wang s'approche et s'accroupit à côté de Nu-Kuea. Avec sa grande main, il essuie une tache noire sur la joue claire de ce dernier. Les cheveux de Nu-Kuea sont désordonnés et poussiéreux. Il suppose que celui-ci a dû glisser sous la voiture. Nu-Kuea s'est désigné comme son mécanicien personnel.

— J'ai une autre réunion. Je suis d'abord venu te voir parce que j'ai besoin d'encouragements.

Voyant la fatigue de Hia-Lian, Kuea se repose sur l'épaule solide de celui-ci. Il veut serrer Hia-Lian dans ses bras, mais il est tout sale. Il a peur de tacher son costume.

— Ne te force pas. Tu te couches tard tous les soirs. Je suis inquiet.

— Je n'ai pas eu le temps de t'inviter à manger. Je suis désolé.

Kuea sourit, sentant Hia-Lian reposer sa tête sur lui. Il doit aussi manquer à Hia-Lian, pas vrai... ? Ils n'ont pas eu le temps de se voir parce qu'ils ont été très occupés. Kuea se sent seul, mais il comprend.

— Ce n'est pas grave. Il suffit d'être ensemble.

— Quelle chance j'ai d'avoir adopté le chaton derrière la fabrique de glace et d'avoir eu Nu-Kuea.

Kuea rit de la logique absurde de Hia-Lian.

— Je n'étais pas à la fabrique de glace comme toi.

— Quand tu es né, tu étais aussi petit que ce chaton.

— C'est vrai ? Tu t'en souviens ?

— Oui... J'ai promis à Dame Kewalin de prendre soin de toi si tu n'étais pas vilain.

— Est-ce que j'ai été... vilain ?

— Tu l'as été. Mais comme j'ai fait une promesse, je n'ai pas eu le courage de te renvoyer. Si j'avais été plus âgé, j'aurais demandé à Lady Kewalin de fixer une période d'essai.

— Hia, tu voulais me rendre pour de vrai ?

Kuea s'éloigne et plisse le nez face à l'aîné. Hia-Lian aurait très bien pu vouloir rompre les fiançailles à l'époque, non ?

— Je plaisante. Je ne te renverrai pas... Nu-Kuea, ne me ramène pas non plus à mes parents, d'accord ? Ils ne me laisseraient pas entrer chez eux et on m'ouvrirait le crâne. Ils me couperaient les vivres et me chasseraient pour que je dorme sous les ponts.

— Alors, ne me contrarie pas.

— Je n'oserais pas. Je me soumets entièrement à Maître Kuea Keerati.

Après une brève discussion, Hia-Lian part travailler. Kuea l'accompagne pour lui dire au revoir. Le simple fait de marcher côte à côte suffit. Il salue Hia-Lian, qui entre dans le bureau en faisant la moue. Quelle insolence !

Kuea se demande s'il doit retourner aux voitures ou prendre une douche lorsque le téléphone vibre dans sa chemise d'atelier... Gemini Miler. Kuea est stupéfait par la forte intuition de Jay. Quand Kuea a avoué à Hia-Lian à propos de la batterie, Jay l'a appelé quelques jours plus tard pour lui demander de jouer à nouveau dans sa boîte de nuit.

— Ma boîte de nuit va bientôt faire faillite, petit ! Il faut que tu reviennes !

— T'en as pas marre d'appeler tous les jours, vieil homme ?

Les cris de Jay le font marrer. Ce n'est pas que Kuea ne veuille pas y aller. Il espère juste pouvoir attendre la fin des activités de Hia-Lian. En plus, il a un nouveau travail... Jouer de la batterie pour la bande originale d'un film hollywoodien à succès qui sortira d'ici trois ans, mais l'enregistrement doit bientôt commencer.

— Je m'en fous. Mon batteur est tombé de vélo. Tu dois venir ici ce soir, sinon ma boîte de nuit est condamnée.

— Tu as dit qu'un investisseur a acheté ta boîte de nuit.

— S'il la ferme parce qu'elle ne rapporte pas d'argent, comment je vais survivre ? Tu es vraiment ingrat. Je t'ai donné de l'alcool et de la nourriture gratuite. Tu as entendu la musique sur la valeur de l'alcool ?

— Quelle valeur de l'alcool ?

— Réfléchis et tu verras que la valeur de mon alcool est incomparable. Oh, Jay, Kuea ne comprend pas la valeur de l'alcool. Il s'est mélangé au sang dans ma poitrine et est devenu de l'alcool que tu peux boire.

La mélodie sonne vieillotte, et Gemini a changé les paroles. Sa voix est un supplice et son accent est incompréhensible.

— C'est quoi cette chanson ?

— Tu ne connais pas la chanson “La valeur du lait maternel” qui passe à chaque fête des mères ?

— Ils ne jouaient pas cette chanson en Angleterre.

— Tu es en eyuyant.

— Hein ?

— Eyuyant. Ça veut dire ennuyant. Tu es vraiment né dans cette génération, gamin ? Pourquoi tu n'apprends pas de nouveaux mots à la mode ?

Pourquoi devait-il se faire réprimander par cet étranger car il ne connaissait pas les mots à la mode en thaïlandais ?!

— S'il n'y a rien d'autre, je raccroche.

— Viens jouer de la batterie ce soir. Je suis sérieux. J'ai besoin de toi.

— Je ne l'ai pas dit à Hia-Lian.

— Fais-le pour notre amitié. Sinon, ne reviens plus jamais dans ma boîte de nuit.

Face à cet ultimatum, Kuea ne peut que se gratter la tête et accepter d'y aller. Cela fait longtemps qu'il n'a pas joué de la batterie, alors il n'est pas sûr d'être aussi bon qu'avant. En plus, il ne s'est pas entraîné avec tout le groupe. Est-ce qu'ils sauront s'harmoniser ?



Kuea Keerati finit de se préparer à vingt et une heures trente. Il sort la tête du balcon et voit que les lumières du bureau de Hia-Lian sont encore allumées. Il entend un employé parler au téléphone à l'extérieur, disant qu'il rentrera tard... Kuea serre ses lèvres minces l'une contre l'autre et écrit un message à Hia-Lian pour lui dire qu'il est sorti jouer de la batterie à la boîte de nuit de Jay, n’oubliant pas de lui indiquer l'endroit où il se trouve. Dans l'instant, Hia-Lian lui envoie un autocollant en guise d'approbation.

— Voulez-vous que j'appelle un taxi, M. Kuea ?

L'agent de sécurité qui se trouve à l'entrée se hâte de le rejoindre. La boîte de nuit de Jay n'est pas loin et est accessible pour dix bahts en vélo-taxi. Kuea n'a pas apporté sa moto pour ne pas s’embêter à trouver une place de parking.

— Tout va bien. Le Pentagone est de nouveau bondé.

— C'est comme ça tous les jours. Certains ont essayé de garer leur voiture de ce côté. Heureusement, les videurs du Pentagone les ont aidés à s'en débarrasser. Sinon, ça aurait été difficile pour moi.

— Tenez bon.

Kuea passe devant le parking du Pentagone pour appeler un vélo-taxi devant la boîte de nuit. Les lumières du Pentagone brillent. Les voitures de touristes tournent sans cesse, provoquant un embouteillage... Le Pentagone de Hia-Lian est vraiment exceptionnel.

— Oh, Kuea.

Une fois arrivé à l'entrée du bâtiment où se trouve la boîte de nuit de Jay, il est surpris de voir ses amis s'agglutiner devant l'ascenseur.

— Hé, qu'est-ce qui vous amène ici ?

— C'est Joi, cet enfoiré. Il s'est disputé avec sa copine en jouant à un jeu. Sa copine est serveuse ici, alors on doit être avec lui. Regarde-nous. Putain, porter ces vêtements à Thong Lor ruine nos charmes.

Ses cinq amis portent des tenues de foot et des sandales, leurs cheveux sont ébouriffés. Ils ont dû être tirés d'un cybercafé, c'est sûr.

— Où est Joi ?

— Il est là-haut depuis un moment. On le rejoint. Ça a pris une éternité pour arriver ici. Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je joue de la batterie à la boîte de nuit. Je ne savais pas que la petite amie de Joi travaillait ici.

— Seulement pour deux jours.

— Oh, je suis juste revenu pour jouer le premier jour. L'ascenseur est là. Allez d'abord voir Joi. C'est trop petit pour nous tous. J'ai encore le temps.

— D'accord, d'accord. Merci. À plus tard, mec.

Il est rare qu'ils se parlent sans se prendre la tête. Pour l'instant, ils sont trop inquiets pour Joi pour faire des blagues. Kuea regarde le numéro de l'ascenseur changer au fur et à mesure qu'il monte et appuie à nouveau sur le bouton. Soudain, le numéro disparaît.

— Qu'est-ce que c'est ? L'ascenseur s'est bloqué ?

Et ce bâtiment n'a qu'un seul ascenseur qui peut accueillir cinq personnes à la fois. Alors qu'il cherche un agent de sécurité pour l'informer du blocage de l'ascenseur, il aperçoit un homme que le monde n'oubliera jamais en raison de son aura sacrée aveuglante qui s'approche.

— Nu-Kuea, mon ami, bonjour.

— Seen ?

Si ces types ne semblent pas à leur place à Thong Lor, Seen... appartient à un autre monde. Il porte un tee-shirt blanc à col rond et un pantalon blanc, ainsi qu'un sac en bandoulière orange d'où sort un éventail rose en forme de talipot.

— Pourquoi tu fais un pèlerinage ici ?

— Ce quartier n'est pas bon ?

— C'est plein de pubs, de bars, de boîtes de nuit. Rien de béni.

— Bouddha a dit : « Celui qui voit le Dhamma me voit... Tant que votre esprit est dans un bon endroit, n'importe quel endroit est bon.

— Même quand tu bois ?

— Nous n'avons pas besoin de voir Bouddha tout le temps. Allez, laisse-le tranquille. Il va devenir timide si on le voit tout le temps, Nu-Kuea, mon ami.

Sa tentative de conserver le ton religieux à ses plaisanteries est amusante.

— Attends un peu. Quelqu'un m'appelle. Ici Seen. Oh... oui. Je me suis occupé de l'horaire de la cérémonie d'offrande. Tout est prêt. Aucun problème. Rien d'étrange. Nous sommes prêts. Comme vous le souhaitez. Je vous remercie. Je me réjouis de votre mérite.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Nous préparons la cérémonie d'offrande. Il y a eu un problème de calendrier, alors nous avons dû choisir l'hôte le plus béni en premier.

— Comment vous avez choisi ?

— Celui qui donne le plus d'argent, bien sûr. Plus ils donnent, plus ils sont bénis... C'est aussi simple que cela, Nu-Kuea, mon ami.

Kuea Keerati jure qu'il ne s'approchera plus jamais du temple de Seen. Quelle escroquerie ! Même pour la cérémonie d'offrande, ils acceptent des bénédictions, non, des pots-de-vin.

— L'ascenseur est là. Allons-y.

Kuea secoue la tête devant le sourire poli mais pesant de Seen. Quelle coïncidence que beaucoup de ses amis se rendent à la boîte de nuit de Jay. La sensation qu'il éprouve en voyant les chiffres de l’ascenseur augmenter est également très excitante.

Cela fait longtemps... L'ambiance nocturne a manqué à Kuea. Le fait d'être assis derrière la batterie, de balancer les baguettes, d'être en sueur et même de s'être saoulé après la fermeture de la boîte de nuit lui a manqué.

— Tu as l'air bien vivant, Nu-Kuea, mon ami.

— Oui... J'adore cette boîte de nuit. La prochaine fois, on viendra ensemble. On invitera les copains. Je pense que vous allez tous l'adorer.

— D'accord... Oh, Nu-Kuea, mon ami.

— Hmm ?

— Félicitations.

— Quoi ?

Seen se contente de sourire, sans rien dire. Kuea s'apprête à lui poser à nouveau la question, mais ils atteignent l'étage en premier. Il ferme les yeux sur son ami avant de sortir de l'ascenseur. Ses yeux s'écarquillent devant le spectacle qui s'offre à lui.

Le bar sur le toit qui était lumineux est maintenant sombre. Il n'y a que la faible lumière des guirlandes lumineuses qui bordent le chemin vers l'intérieur climatisé.

— Seen, qu'est-ce que...

— Vas-y.

La boîte de nuit Gemini est presque vide, à l'exception d'une dizaine d'amis de Kuea habillés de façon très décontractée. Ils sourient tous largement et font des grimaces. A côté d'eux, Kuea voit les amis de Hia-Lian se rassembler de l'autre côté. Hia-Yi est installé sur un tabouret de bar avec un léger sourire.

Et... Khon Diaw se tient à l'entrée de la zone intérieure, tendant à Kuea un tournesol jaune vif avec une longue branche, un costume blanc accroché à son bras.

— Laisse-moi ta veste en cuir. Mets ça.

La personne qui attend Kuea Keerati à l'intérieur est évidente. Il veut dire quelque chose à Khon Diaw, mais son cœur est tellement rempli. Son jeune meilleur ami lui adresse un sourire encourageant et lui chuchote de rentrer. Kuea se tourne vers les autres, et tous lui font signe d'entrer... Toutes les personnes présentes ici sont celles que lui et Hia-Lian aiment.

— Viens, gamin, je serai ton vieux père.

Gemini Miler, vêtu d'un superbe costume, dont l'allure est remarquablement différente de son image habituelle de vieillard étranger ivre, s'arrête à ses côtés. Il fait le beau et tend son bras à Kuea pour qu'il l'attrape. Il porte même des gants.

— Je ne veux pas avoir un père qui te ressemble.

— Sale gosse.

Kuea tient le bras de Gemini et emporte le tournesol à l'intérieur. L'avant de la scène familière est réduit et il n'y a pas d'instruments comme d'habitude. Il n'y a qu'un tabouret de bar, un micro sur pied et une guitare acoustique. L'ensemble de l'espace est sombre, seule une lumière chaude se pose au centre de l'estrade.

— Félicitations, petit.

Gemini s'éloigne tandis qu'un homme familier surgit de l'obscurité et s'installe sur le tabouret. Gilayn Wang... qui lui a dit qu'il avait un rendez-vous, est dans un costume noir de jais, avec une coiffure charmante.

— Kuea Keerati.

— Oui...

— Je vais te faire une confession, Kuea Keerati, à propos de trois choses.

La voix grave sort du haut-parleur. Le sourire malicieux de Hia-Lian fait rire Kuea malgré ses yeux larmoyants.

— J'espère que toi, Kuea Keerati, tu ne seras pas fâché et que tu pardonneras mes erreurs. J'ai fait tout cela... parce que je t'aime tendrement.

Avec ces mots et cette surprise, qui aurait le cœur de lui en vouloir ? Kuea ne peut qu'acquiescer. Hia-Lian fait un clin d'œil de playboy et porte la guitare en bandoulière... Kuea n'a jamais su que Hia-Lian jouait de la guitare.

— D'abord, je sais depuis le début que tu joues de la batterie ici, que tu conduis une superbike et que... tu as une maison secrète. C'est pour ça que je me suis énervé et que je t'ai appelée Annabelle. Je suis désolé. Je pensais que tu me cachais des choses parce que tu ne m'aimais pas.

— De....Depuis quand ?

— Depuis le jour où je t'ai vu jouer de la batterie ici... J'ai toujours fréquenté cette boîte de nuit car c'est d'ici que le Pentagone est le plus beau.

À sa grande surprise, Kuea est choqué mais... pas fâché. Quelle intelligence de la part de Hia-Lian de se confesser à lui aujourd'hui. Il ne laisse pas d'autre choix à Kuea que de lui pardonner... Gilayn Wang a toujours un plan.

— Deuxièmement, je suis le partenaire de cette boîte de nuit. Je sais que tu aimes cet endroit et je ne veux pas qu'il fasse faillite. Je veux garder cet endroit pour toi... Je suis désolé de trop t'aimer.

Et voilà qu'il recommence, en terminant la confession avec ce motif. Bien qu'il ne se mette pas en colère, Kuea a envie de pleurer... Gilayn Wang, espèce de fou. Il se soucie toujours des sentiments de Kuea.

— Troisièmement... L'homme qui t'a déposé chez toi à Bang Rak, celui que tu as acheté pour cinq cents bahts, celui qui t'a embrassée cette nuit-là... c'était moi.

— Hia !

Le secret de son premier baiser qu'il avait l'intention de cacher pour le reste de sa vie. Il avait peur que Hia-Lian soit furieux d'apprendre que Kuea avait donné son premier baiser à quelqu'un d'autre. Il se trouvait que l'homme que Kuea n'avait pas reconnu, celui qui ressemblait à Hia-Lian... était Hia-Lian !

— Je suis désolé pour tout ce que j'ai fait pour te blesser... Tu es la raison pour laquelle je veux me lever chaque matin, la raison pour laquelle je veux devenir une meilleure personne. C'est avec toi que je veux passer toute ma vie.

Kuea Keerati serre les lèvres, incapable de retenir ses larmes. Il acquiesce aux paroles de Hia-Lian et ne peut s'empêcher de rire lorsqu'il remarque que les yeux de ce dernier se mettent à couler à leur tour...

— Tu m'as demandé en mariage... Maintenant, c'est à moi de le faire... J'espère que tu le sais... Gilayn Wang attend de faire sa demande à Kuea Keerati depuis vingt ans.

Le son de la guitare acoustique étonne Kuea. Il n'arrive pas à croire que Hia-Lian puisse jouer avec autant de fluidité. Ça ne sonne pas comme s'il s'était entraîné depuis deux jours, mais s'il savait jouer depuis toujours. La façon dont il bouge sa main est un peu maladroite, comme une personne qui n'a pas touché une guitare depuis longtemps. En plus, la voix de Hia-Lian est magnifique... C'est un homme bourru qui chante merveilleusement bien.



Quand ton cœur tombe amoureux, comme l'oiseau volant s'envole au loin,

Mon cœur s'envole vers une terre inconnue. Oh, cher cœur.

Quand on tombe amoureux ensemble, n'aie pas peur, nos cœurs sont sincères.

S'il te plaît, reste fidèle, car je t'aime vraiment. Mon cœur te supplie avant que tu n'abandonnes.



Oh, mon cœur t'aime, tu me manques, je te désire ardemment.

Oh, cher cœur, pourquoi continuer à te désirer ?

Quand ton cœur tombe complètement amoureux de quelqu'un,

S'il te plaît, reste fidèle. Je te prêterai mon épaule sur laquelle tu pourras t'appuyer pour l'éternité.

(Cher cœur - Suchart Chawangkoon)



Kuea Keerati reste planté là, à pleurer devant la beauté de Gilayn Wang. Même la musique qu'il a choisie est une vieille chanson qui est encore très connue aujourd'hui. Ils vont en Autriche le mois prochain, et Kuea pensait que Hia-Lian le demanderait en mariage là-bas. Il ne s'attendait pas à ce que Hia-Lian réussisse à faire quelque chose d'aussi gentil. Il est doué pour flirter, mais il est rare qu'il prépare une surprise.

La dernière note retentit finalement quand la grande silhouette descend de la scène et s'approche de lui. Les grandes mains saisissent celles du jeune homme en pleurs.

— Tu pleures encore.

— C'est à cause de toi...

— Eh bien, puisque tu m'as donné ta Gear... je veux te donner mon coeur en retour.

Gilayn Wang se penche pour embrasser sa joue humide avant de s'agenouiller. Il tient la main gauche de Nu-Kuea tout en fouillant dans sa poche pour en sortir une boîte en velours bleu marine, qui s'ouvre sur deux bagues en or blanc immaculé, avec 'Kuea & Gilayn' gravé à l'intérieur.

— Comme tu aimes jouer de la batterie et modifier des motos, je n'ai pas pris de diamants. Ce devrait être plus pratique. Il ne te gênera pas. Tu n'as pas besoin d'enlever la bague... Je veux être avec toi quand tu joues de la batterie, quand tu fais de la moto ou quand tu sors boire, quand tu es un jeune maître bien élevé ou un Nu-Kuea sauvage... Veux-tu m'épouser ?

— Oui, je le veux !

Gilayn Wang rit quand le jeune homme se jette dans ses bras et lui entoure le cou, le faisant presque tomber à la renverse. Derrière Nu-Kuea, leurs amis, vêtus de toutes sortes de vêtements, prennent des photos en souriant. Dans un coin de la pièce, un caméraman enregistre tout. Et il y a Gemini Miler, qui essuie ses larmes comme si c'était son propre fils qui se mariait.

Lian presse son nez pointu sur la tête du plus jeune pendant ... un long moment avant de murmurer à l'homme en pleurs de le laisser lui passer la bague au doigt. Nu-Kuea essuie rapidement ses larmes et lui tend la main... Gilayn Wang retire lentement la bague de fiançailles qu'il avait mise à Nu-Kuea lorsqu'il était enfant. La teinte plus claire de la peau autour de l'annulaire de Nu-Kuea indique qu'il ne l'a jamais enlevée.

Lian soulève la main de Nu-Kuea pour embrasser la marque de l'anneau, puis il y glisse l'alliance... et met la bague de fiançailles à l'annulaire droit de Nu-Kuea.

— Laisse-moi le faire pour toi.

Nu-Kuea prend la boîte en velours et lui passe l'alliance au doigt, et la bague de fiançailles que Gilayn Wang n'a jamais enlevée est mise à son annulaire droit.

— Je t'aime, Nu-Kuea.

— Je t'aime aussi, Hia.

— Un baiser, un baiser, un baiser !

Le cri des ingénieurs automobiles qui ont prétendu étudier l'informatique fait éclater de rire Gilayn Wang. Nu-Kuea, de son côté, les réprimande, mais tout le monde s'en moque. Ils continuent à les encourager à s'embrasser sans se soucier de quoi que ce soit.

— Nu-Kuea, mon ami, ne sois pas timide. C'est normal d'avoir un mari.

— Exaaaaactement. Il faut s'embrasser. Embrasser. Muah, muah, muah, muan, muah, muah.

— Mon ami s'est trouvé un mari ! Hia, marque trois buts ce soir !

— Quelqu'un comme Hia peut en marquer quatre. Kuea, accroche-toi, mec.

— Bande d'enculés. Les gars ! Hum..

Les cris s'intensifient parce que Gilayn Wang saisit la nuque de Nu-Kuea et l'embrasse. Pas seulement des lèvres sur des lèvres. Il mordille les lèvres douces de Nu-Kuea jusqu'à ce qu'il cède et ouvre la bouche pour que le plus âgé y glisse sa langue et joue avec sa langue douce.

— Hia, tu es super cool !!!

— Le gendre du département d'ingénierie est tellement cool. Mon grand frère, mon grand frère !!!

Kuea Keerati rougit, son visage et son cou deviennent brûlants. Lorsque Hia-Lian le relâche enfin, il court après ses meilleurs amis et les frappe avec le tournesol.

— La gentillesse fait tourner le monde, Nu-Kuea, mon ami.

Seensamer s'incline, l'éventail de talipot à la main, au premier rang. Ses amis forment une longue file derrière lui. Les cinq gars qu'il a croisés dans l'ascenseur forment le dernier groupe. Les autres sont déjà sur place.

— Et vous vous habillez comme ça pour la surprise que Hia-Lian m'a faite ?

— Hia nous a dit d'être convaincants, d'être naturels, pour que tu ne te méfies pas. Si on s’était pomponnées, tu aurais tout compris.

Celui qui parle porte un short, un débardeur et des sandales. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? L'autre a un pagne autour de la taille et son visage est couvert de poudre blanche. Ils ne coopèrent pas avec Hia-Lian. Ils sont ici pour se frotter à Kuea. Regardez Seen ! C'est lui qui a amené le plus d'accessoires.

— Et pourquoi tu étais le dernier, Seen ?

— Mon travail consistait à donner le signal, c'est-à-dire le programme de la cérémonie d'offrande. Mais c'est vrai. La Gilayn Beverage Company nous a engagés... En tant que coordinateur, j'ai préparé une cérémonie d'offrande surprise pour que vous soyez immensément bénis. Que les PDG et les employés de la Gilayn Beverage Company, ainsi que leurs familles, soient heureux et prospères.

Ils dirent tous “Amen” sans le savoir. Kuea est à la fois troublé et amusé. Ces voyous !

— Pourquoi je suis ami avec vous, les gars ?

— Qui se ressemble s'assemble, mon ami.

Gilayn Wang observe le groupe d'amis de Nu-Kuea avant de rejoindre les siens. Les lumières à l'extérieur sont allumées pour que ses amis se rassemblent et le félicitent.

— Les amis de ton fiancé sont hilarants. Ces sales gosses.

La différence d'âge trace une ligne de démarcation entre les deux groupes. Ne voulant pas que Nu-Kuea se sente mal à l'aise, Gilayn Wang a préparé deux rangées de tables séparées.

— Quel romantique, espèce de merde. Tu te comportais de manière réservée, mais tu es le premier à te marier. Il n'a pas encore obtenu son diplôme. Calme-toi, champion.

Il rit de la taquinerie de son ami, puis ils commencent à mélanger leur alcool et à fumer comme d'habitude. Nu-Kuea et ses amis continuent de faire du bruit à l'intérieur. Ils prennent ensuite une photo de groupe sur le canapé. Quel groupe de jeunes énergiques !

Celui qui ne s'intègre pas... c'est Khon Diaw, qui porte la veste en cuir de Kuea Keerati et se cache près de l'entrée. Gilayn Wang jette un coup d'œil à son meilleur ami, qui semble regarder dans la même direction. Il boit une gorgée d'alcool pour cacher son sourire, car quelqu'un ne le supporte pas, et se dirige à grands pas vers son fiancé.

Il le fixe depuis longtemps, mais il ne réagit pas. Il ne supporte même pas de voir Khon Diaw seul... Phayak Chen est bon en tout, mais est stupide en ce qui concerne ses propres affaires.

— Hia, et tes amis, prenons une photo de groupe.

— D'accord. Les gars, on y va.

Les groupes bruyants se rassemblent à nouveau devant la scène.

— Diaw, mets-toi à côté de moi.

Kuea demande à son jeune meilleur ami de se mettre à côté de lui, car Khon Diaw semble hésiter, comme s'il ne savait pas où il devait se mettre.

— Viens ici.

Kuea cligne des yeux de surprise lorsque Hia-Yi rejoint le groupe en dernier et tire la main de Khon Diaw pour qu'il se tienne à côté de lui, à côté de Hia-Lian. Il veut jeter un coup d'œil pour s'assurer qu'il ne se fait pas d'illusions, mais Hia-Lian lui passe le bras autour de la taille.

— Souriez, tout le monde.

Le caméraman se remet en place. Cette photo mémorable du jour où Hia-Lian l'a demandé en mariage entrera dans l'histoire.



Lorsqu'ils reçoivent la photo encadrée du magasin, Kuea aimerait pouvoir appeler ses amis pour leur donner à chacun une claque sur la tête. Les amis de Hia-Lian se tiennent en formation sur l'estrade, tandis que ceux de Kuea Keerati prennent des poses bizarres. Ils lèvent les jambes et courbent le corps vers l'avant, tandis que Gemini soulève sa bouteille d'alcool à côté d'eux. Seen est Seen. Il est assis les jambes croisées sur le côté et tient le talipot en avant, les yeux fermés, dans une posture de prière, comme s'il prêchait.

— Tes amis sont drôles.

— Tes amis sont drôles.

— J'ai peur de montrer ça à maman. Ces voyous cinglés...

Gilayn Wang rit en entendant son amoureux ronchonner avant de sourire à son meilleur ami, à côté de lui sur la photo... Phayak Chen, le têtu, pose sa main sur l'épaule de son fiancé, qui sourit gentiment à ses côtés.

Gilayn Wang et Nu-Kuea sont enfin ensemble... C'est maintenant au tour de Yi.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:18



Spécial 1
Gilayn Wang rapporte du porridge de la célèbre place de Thong Lor au Pentagone. Ce grand gaillard en survêtement est trempé de sueur à cause de son footing. Mais sa destination n'est pas l'appartement où il réveillera son fiancé pour aller à l'école. Il se dirige à grandes enjambées vers le côté de l'immeuble, en direction du parking du sous-sol.

Le bruit de l'acier qui s'entrechoque provient du dessous de la Mercedes-Benz rutilante. Son garde du corps se tient à côté de la voiture, tenant les outils de réparation, et se penche pour parler à... Nu-Kuea, qui s'est glissé sous la voiture.

Gilayn secoue la tête à cette vue... Il n'arrive pas à s'habituer à voir Nu-Kuea saisir un tournevis, une clé, ou bien d'autres choses encore, avant de disparaître sous la voiture. Tous les outils de base pour l'entretien des voitures sont là, mais Lian ne répare pas ses voitures lui-même. Il fait généralement appel aux mécaniciens de l'entreprise de Phayak pour des réparations ou autres. Il suppose qu'il n'a plus besoin de gaspiller son argent pour cela.

— Nu-Kuea.

En entendant sa voix, le garde du corps, l'assistant mécanicien, recule. Son fiancé, qui est censé se laver et se préparer pour l'école, sort de sous la voiture, un long clou coincé derrière sa belle oreille et la moitié de son visage taché. Il se redresse et lui adresse un grand sourire, les yeux plissés.

— Tu as fini ton jogging ? Je vérifie ta voiture. J'ai rempli l'eau distillée et le lave-glace. J'ai aussi gonflé les pneus, y compris la roue de secours dans le coffre. Tu seras en sécurité sur le chemin de la brasserie. Le mécanicien Kuea le confirme !

Nu-Kuea sait même comment utiliser l'azote pour gonfler les pneus ! Il reste sans voix. Il n'y a plus de Nu-Kuea. Il n'y a qu'un fantastique Mécanicien Nu-Kuea.

— Est-ce que le Mécanicien Kuea veut bien manger avec moi maintenant, hmm ?

— Tu veux que je change d'abord les caoutchoucs des balais d'essuie-glace ? Ils sont encore bons. Mais je peux les changer maintenant.

Il secoue la tête en direction de la personne qui s'investit corps et âme dans l'entretien de sa voiture. Gilayn Wang tire le mécanicien vers le haut, saisit les outils dans ses mains et les passe au garde du corps, sans oublier de retirer le long clou de l'oreille claire.

— Tu as fait ton travail de mécanicien. Maintenant, fais ton devoir de petit ami. J'ai faim.

— Mais je n'ai pas vérifié Chi Lin... Je veux vérifier l'échappement.

— Tu vas être en retard à l'école.

— Je vais conduire Kirin. Je ne serai pas en retard.

La nouvelle Ducati du mécanicien Kuea s'appelle... Kirin, le même nom que sa chaîne YouTube. Lian lui a un jour demandé comment il appellerait ses troisième et quatrième motos, puisqu'il avait déjà utilisé son nom dans d'autres langues.

“La prochaine s'appellerait Krokmou, puis Furie Eclair. Ah... Tu vas m'acheter d'autres motos ? Non, pas plus. C'est cher !”

Pas plus, mais il a pensé aux noms. Génial.

— Bébé, j'ai faim. Je veux manger avec mon bébé.

— … Je verrai ça plus tard alors.

Lian est définitivement en bas de la liste maintenant. Depuis qu'ils ont ouvert leur cœur l'un à l'autre, Nu-Kuea n'a pas hésité à se lancer dans ce qui le passionne. Lian prévoit actuellement de rénover le toit pour en faire un studio d'enregistrement. La chambre de Nu-Kuea est trop petite pour les batteries. Son petit ami musicien a besoin d'espace pour deux batteries et du matériel technique.


— J'y vais maintenant.

— Embrasse-moi d'abord.

Kuea Keerati fronce le nez devant ce maniaque du baiser. Hia-Lian est accro aux baisers. Il ne manquerait pas une occasion d'en faire. Maintenant que Hia-Lian n'a plus besoin de le conduire à l'université, Nu-Kuea se rend compte qu'il peut aller au bureau tard. Avant, Hia-Lian partait tôt pour déposer Kuea.

Ainsi, les belles mains sous les gants de cuir n'ont pas encore mis le casque. Il le pose sur la carrosserie à l'avant et se retourne pour recevoir un baiser de Hia-Lian. Ce dernier a dit que le baiser est un encouragement... Kuea suppose qu'il a raison. Son cœur bat la chamade tous les jours.

— Sois prudent. Ne roule pas trop vite. Ne roule pas du tout s'il pleut. Gare-la dans un centre commercial et nous pourrons payer le prix de la nuitée plus tard. Ne fais la course avec personne. N'oublie pas que Hia-Lian t'aime beaucoup, que ton mari t'aime et qu'il est fou de toi. Prends soin de toi. Ne laisse personne monter à l'arrière.

— Hia, tu n'en as pas marre de dire ça tous les jours ?

C'est ennuyeux. Malgré tout, Kuea se penche et passe ses bras autour de la taille de l'homme protecteur. Il est super protecteur et possessif.

— Tu en as marre de moi maintenant, hmm ?

Hia-Lian n'a que vingt-sept ans. Pourquoi est-il déjà un vieil homme boudeur ? Qui a dit que Kuea était le seul à ouvrir son coeur ? Hia-Lian a aussi commencé à montrer son vrai visage. Il est pénible !

— Hia... Oh, je rentrerai tard la semaine prochaine.

— Pourquoi ?

— Je participe à un match de football organisé par le département. C'est la fierté des étudiants en ingénierie. L'année dernière, ma spécialité a été classée deuxième parce qu'il n'y avait pas de joueur nommé Kuea Keerati. Cette fois, je vais remporter le trophée !

Gilayn Wang respire profondément, réprimant ce sentiment indescriptible. Son compagnon a grandi et est devenu le Kuea sauvage par excellence. Ses grandes mains lui mettent le casque. Celui-ci vaut dix mille dollars, avec une double visière.

— Je t'aime, Nu-Kuea.

Oubliant d'embrasser le front de son amant, il embrasse le milieu du casque à la place.

— J'aime Hia plus que tout au monde.

Lian regarde la Ducati décoller lentement du parking et pousse un soupir. Nu-Kuea en mode mécanicien, le Kuea sauvage... Pourquoi son mari est-il si cool ?

— Patron, j'ai vérifié les comptes Facebook des amis de M. Kuea comme demandé et j'ai sauvegardé les photos sur l'iPad. Jetez-y un coup d'œil.

Le garde du corps arrive avec un iPad rempli de photos de Nu-Kuea et de ses amis. Nu-Kuea ne figure sur aucune de ces photos. Ils ont bien réussi à tout dissimuler. Il ne connaissait pas les amis de Nu-Kuea et n'a jamais pensé le découvrir sur cette plateforme. C'est l'occasion pour lui d'entrer dans la vie de son mari.

La première photo est une capture d'écran de la page cute boy de l'université. Nu-Kuea tape dans un ballon sur le terrain, torse nu, en souriant à l'appareil photo. Il y a une légende.

“Kuea, le mari ingénieur !”

Mari ? Nu-Kuea a toujours l'air adorable à ses yeux.

La deuxième photo le montre sur Chi Lin. Il attache sa frange, montrant son front, l'air enjoué... Celle-là est super mignonne.

“Ne jamais se lasser d'être beau.”

La troisième... c'est Nu-Kuea avec la chemise de l'atelier qui rit avec ses amis, la main tenant une cigarette.

“Bad Boy Kuea.”

Celle-ci n'est pas mignonne.

La cinquième photo.

“...Nu-Kuea, l'effronté.”

La sixième.

Le niveau de mignonnerie se transforme progressivement en niveau de beauté. Les doigts de Lian font défiler rapidement les captures d'écran de la page de fan. Tous les commentaires sont du genre : “beau”, “beau”, “super beau”, “sacrément beau”, “trop beau”. Qu'est-ce que c'est que ces commentaires de “beau” ? Lian arrive sur les comptes des amis de Nu-Kuea... Comment doit-il se sentir quand il voit son fiancé froncer les sourcils en ouvrant le capot d'une voiture à l'aide d'un pied-de-biche ?

Non, ce n'est pas ça... Il y a cette photo de la cérémonie d'intégration où il s'est précipité dans la mer avec seulement un caleçon, ainsi qu'une autre où il est sur les épaules de son ami. L'image que Lian se fait de Nu-Kuea, son gentil petit compagnon, et de la poupée de porcelaine qu'il chérit s'effondre.

Plus il en voit, plus il a envie de se rendre aux urgences. La dernière série de photos est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. C'est son fiancé qui pose son casque sur le petit ami de Yi.

— Le ship naaaavigue. Kuea et Diaw. Trop mignons. Il est allé chercher Diaw juste devant le bâtiment d'Administration des Affaires. Il vient le chercher tout le temps.

Une série de quatre photos : La première montre Nu-Kuea mettant le casque à Khon Diaw. La deuxième montre Nu-Kuea montant sur Chi Lin, le dos droit, et Khon Diaw s'agrippant à ses épaules tout en grimpant sur la moto. Ensuite, Khon Diaw serre la taille de Nu-Kuea. Enfin, Nu-Kuea se retourne et Khon Diaw se penche vers lui comme pour l'embrasser.

Gilayn Wang rend l'iPad au garde du corps et s'empare de son téléphone pour appeler son meilleur ami.

— Yi, fils de pute ! Va chercher ton homme ! Les gens pensent à tort que mon partenaire est le mari de ton homme !


— Diaw.

— Tu es rapide.

Personne n'est jamais monté sur la Ducati de Kuea Keerati, sauf son meilleur ami, Khon Diaw. Hia-Lian n'a jamais voulu monter dessus. Il n'aime pas les motos. S'ils vont quelque part ensemble, ils prennent la voiture de Hia-Lian.

— La circulation est fluide.

Kuea passe devant la salle d'exposition des Chen en allant de Thong Lor à l'université, alors il passe prendre Khon Diaw en chemin. Il n'a pas oublié d'acheter un autre casque pour Khon Diaw.

— Je ne sais toujours pas le mettre.

— Viens ici. Je vais ajuster la sangle.

Kuea pose la béquille et descend. Il prend le casque de son ami et l'aide à le mettre, puis il se penche pour ajuster la sangle sous le menton. Il est tout neuf, et la sécurité de cette marque est irréprochable, donc la sangle est assez rigide et difficile à bouger. Il doit faire preuve d'un peu de force.

— C'est trop serré ?

— Non, ça va maintenant, je crois.

Khon Diaw essaie de bouger la tête. Kuea rit parce qu'il a l'air d'un chien qui balance sa tête. Il ressemble vraiment à son chien. La main claire sous le gant de cuir touche le bouton sur le côté du casque et la visière s'abaisse, puis il tire la visière avant vers le bas.

— Prêt ?

— Oui, je suis prêt.

Kuea n'oublie pas de remonter la fermeture éclair de la veste de son ami jusqu'au cou. Sinon, Khon Diaw sera brûlé. Il fait tourner son ami pour s'assurer que tout est parfait avant de passer à nouveau la jambe par-dessus la Ducati. Kuea redresse son dos pour que Khon Diaw puisse s'agripper à ses épaules et le soutenir.

— Je vais démarrer maintenant.

— Vas-y.

Kuea relève la béquille et appuie à nouveau sur le bouton de démarrage. Il tourne l'embrayage manuel et la Ducati sort de la salle d'exposition avant d'accélérer lorsqu'il tourne dans la rue Sukhumvit. Kuea Keerati se faufile dans les petites ruelles pour éviter les embouteillages... Si les hommes de Hia-Lian n'ont pas pu le rattraper, c'est aussi parce qu'il connaissait mieux les directions. Il a exploré les quartiers résidentiels, les marchés, et... toutes les rues piétonnes lorsqu'il a eu sa première moto. En un clin d'œil, il dépose Khon Diaw au bâtiment d'Administration des Affaires.

— Merci.

Khon Diaw descend de la Ducati et se place à côté de Kuea pour qu'il l'aide à enlever son casque.

— Je viendrai te chercher dans l'après-midi. À seize heures, c'est ça ?

— Tu ne joues pas au foot aujourd'hui ?

— L'essai est demain. Viens me voir et on rentrera ensemble.

— Bien sûr.

Kuea rend le casque à son ami, attend que Khon Diaw entre dans le bâtiment et conduit Kirin jusqu'au département d'ingénierie.


— Kuea, viens ici.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

La silhouette mince s'assoit avec ses amis, dont les visages sont sérieux. En fait, ils ne sont pas vraiment sérieux. Ils sont en train de faire des bêtises, comme d'habitude. Ils sont toujours sérieux à propos de choses absurdes.

— Avoue.

— Quoi ?

— Quand as-tu commencé à sortir avec mon Khon Diaw ?

— Il y a des années. Pourquoi ?

Kuea ne comprend pas l'expression hostile de ses amis.

— Vous êtes collés l'un à l'autre. Vous ne voulez pas nous donner un peu d'espoir ?! Qui oserait draguer Khon Diaw maintenant ? Ta Ducati garée devant l'immeuble surpasse nos Honda Waves.

— Mon véhicule n'a aucune chance, enfoiré. J'avais prévu d'emmener Khon Diaw faire du tourisme avec moi. J'avais même préparé un gobelet d'eau fraîche.

— J'avais aussi prévu de faire monter Khon Diaw sur un buffle pour observer des milliers de rizières. Mon rêve est anéanti.

— Whoa, comme tu es riche de posséder des milliers de rizières. Tu es un millionnaire déguisé en pauvre pour apprendre le mode de vie des gens ordinaires.

— Non, je suis le buffle.

Kuea éclate de rire devant cette plaisanterie stupide. Une fois, il a présenté Khon Diaw à ces gars, mais ils sont tous devenus timides. Ils parlent tous derrière son dos. Cependant, ils font des blagues juste pour s'amuser. Personne n'est assez audacieux pour flirter avec Khon Diaw. La réputation de Hia-Yi n'est plus à faire. Même si le groupe de Hia-Yi a été diplômé il y a longtemps, les gens se souviennent encore d'eux.

— Eh bien, Khon Diaw viendra à la séance d'essai pour nous encourager demain.

— Merde, c'est ma chance d'être la star ! Messi se cache à gauche. Ronaldo se cachera à droite. Neymar fera la roue pour me laisser la place !

L'un de ses amis, qui n'a pas l'air de s'être douché, tape sur la table et lève les mains. Les autres jouent le jeu en affichant un visage ambitieux. Même Seen laisse tomber son livre de chants et montre sa vigueur.

— Nous n'avons pas une évaluation de sciences aujourd'hui ? Pourquoi tu lis un livre de prières ?

— La science ne peut pas m'aider en ce moment. Seule la superstition peut m'aider. Tu veux le lire avec moi, Nu-Kuea, mon ami ?


Aujourd'hui, c'est l'essai pour les étudiants en ingénierie automobile, mais des étudiants d'autres filières se pressent ici, surtout des filles. On ne peut pas leur en vouloir. Les Lunes de l'ingénierie de toutes les années se sont rassemblés ici aujourd'hui. Les autres filières doivent apercevoir leurs concurrents à l'avance.

— C'est vraiment plein à craquer. Est-ce que je vais être trop nerveux pour taper dans le ballon ? Pourquoi sont-ils là ?

— Ils sont là pour te voir, Joi. Toutes les lunes ingénieurs des quatre années sont réunis. Notre école a gagné chaque année. Tu as même gagné dans notre année.

La Lune du campus n'était peut-être pas un étudiant en ingénierie, mais le département d'ingénierie automobile gagnait tous les concours du département. Bien sûr, ils ont gagné. Dans leur année, personne ne prenait le concours au sérieux. Les autres filières ont fait des bêtises et ont envoyé des candidats idiots pour participer. Les beaux gosses s'en moquaient éperdument. Kuea aussi. En fin de compte, leurs aînés ont choisi au hasard quelqu'un pour participer au concours du département, et c'est le génie automobile qui a été sélectionné.

— Oh, c'est vrai. Désolé, les gars, que mon beau visage vous mette mal à l'aise. J'ai essayé de demander à mes fans de me laisser un peu d'intimité. Mais oui... J'ai beaucoup de fans.

Kuea Keerati rit de l'excès de confiance de ses amis. Aujourd'hui, en plus d'essayer d'être la star, ils sont très déterminés à être choisis comme joueurs officiels. Il en va de même pour Kuea. Il n'a cessé d'en parler à Hia-Lian, au point que ce dernier lui a promis de lui offrir un steak de première qualité s'il réussissait. Kuea noue les lacets avec ses belles mains, puis il trottine jusqu'à la tribune sur le côté du terrain où Khon Diaw vient d'arriver.

— J'ai réussi ? Désolé, le cours s'est terminé en retard.

— Oui, tu as réussi. Ce n'est pas grave.

Ce matin, Kuea a demandé à Khon Diaw de porter le sac à dos contenant son maillot de foot. Il a dû attendre que Khon Diaw l'apporte car ce dernier l'avait emporté avec lui. Un senior de quatrième année donne un coup de sifflet en signe de rassemblement. Kuea n'a pas le temps de se changer dans les toilettes.

— Qu'est-ce que je fais, Diaw ?

— Au fond des gradins ?

Kuea serre les lèvres et chuchote à l'oreille de son ami.

— Hia-Lian a laissé des suçons sur ma poitrine.

Le visage de Khon Diaw rougit, tout comme celui de Kuea.

— Je vais te cacher.

Le petit se lève et enlève sa veste, et Kuea s'assoit à sa place. Ses bras clairs écartent la veste dans le dos de Kuea, couvrant son ami dans ses bras. Kuea se penche et change rapidement de t-shirt. Au moment où Kuea lève les yeux, son nez heurte la bouche de Khon Diaw qui baisse le menton.

— Merde, j'ai mal aux lèvres.

— Désolé, elles craquent ?

Kuea touche les lèvres de son ami jusqu'à ce que Khon Diaw repousse sa main.

— Va sur le terrain. Elles vont bien, elles vont bien.

— D'accord, j'y vais. Surveille mes affaires.


Gilayn Wang regarde son fiancé manger le steak tout en l'informant sur les essais. Les yeux de Nu-Kuea sont remplis de bonheur. Nu-Kuea lui parle de plein de choses... Lian n'a jamais rien su, mais le jeune homme partage presque tout avec lui aujourd'hui.

Tout, sauf ce qui concerne Khon Diaw... La page de fans de l'université a mis en ligne des photos qui montrent la relation étroite entre Nu-Kuea et son meilleur ami plus petit. Lian sait qu'il n'y a rien entre eux, mais cela le perturbe toujours.

— Je suis maintenant un joueur officiel. Je suis milieu de terrain droit. Tu n'as qu'à attendre. Je vais remporter la victoire !

— Dois-je aller au match ?

— Oui. Je veux que tu viennes. Je vais marquer le plus beau but pour toi. Mais tu ne dois pas travailler ? Ce n'est pas grave. C'est juste un match de football universitaire. Diaw viendra de toute façon m'encourager.

— Oh, Diaw ? Comment va-t-il ?

Lian l'interroge et Nu-Kuea ne se méfie pas. Il prend une bouchée de purée et parle à Lian de son ami.

— Je vois Diaw tous les jours. Je passe le prendre à la salle d'exposition de Hia-Yi et nous allons à l'université ensemble.

— Ne me trompe pas.

Kuea s'arrête de trancher le steak, les yeux écarquillés, et se moque du visage renfrogné de Hia-Lian.

— Hia, il n'y a rien de tel. Diaw et moi sommes plutôt des frères. Je n'ai jamais pensé à lui de cette façon. Depuis que nous avons vécu ensemble en Angleterre quand nous étions jeunes, Diaw sait tout de moi. On a dormi ensemble, on a mangé ensemble, on s'est douché... ah, et on a joué ensemble.

Kuea détourne les yeux lorsque Hia-Lian lève un sourcil. Il essaie de changer de sujet, mais Hia-Lian fronce toujours les sourcils.

— Hia...

— Je vais pleurer.

— Attends... Il ne se passe vraiment rien, Hia.

— J'ai l'impression d'avoir perdu.

Gilayn Wang avale son vin pour calmer son chagrin d'amour. Il ne peut pas être jaloux parce que cette personne est le meilleur ami de Nu-Kuea, mais c'est plus fort que lui... Khon Diaw est plus proche de Nu-Kuea que lui.

— Tu ne perds jamais. Je suis ici avec toi, pas avec Khon Diaw.

— Je n'ai jamais pris de douche avec toi.

— Ah...

Les oreilles claires de Kuea rougissent à nouveau. Le froncement de sourcils de Hia-Lian se transforme soudain en un sourire sournois ! Hia-Lian a tout prévu.

— Prends une douche avec moi aujourd'hui.

— Tu es un adulte. Fais-le tout seul.

— S'il te plaît, fais-toi pardonner de m'avoir donné l'impression que mon mari s'est trouvé son propre mari... Je suis blessé.

— Qu'est-ce qu'il y a avec ton mari qui s'est trouvé son propre mari... ? Ugh, Hia.

— S'il te plaît, booste ma confiance... s'il te plaît.

Kuea Keerati serre les lèvres en entendant la voix grave de Gilayn Wang. Hia-Lian plaide à nouveau de façon mignonne et affiche même un sourire charmant.

— J'ai un match de foot.

— Je ne ferai rien... On prend juste une douche ensemble.

Kuea est sûr à cent pour cent que Hia-Lian ne se contentera pas de prendre une douche ! Il ne peut même pas cacher ses yeux brillants. Il a montré sa queue ! Et il la remue !

— Pourquoi pas la semaine prochaine...

— Nu-Kuea... ton mari manque de chaleur.

La main de Kuea se pose sur la bouche de Hia-Lian qui vient de cracher le mot “mari” en plein milieu du restaurant. Pourquoi M. Gilayn Wang est-il si effronté ?

— Tu es méchant avec moi ?

— Si tu prends une douche avec moi, je ne serai pas méchant. S'il te plaît... s'il te plaît.

Kuea perd à chaque fois face à Hia-Lian. Et avec lui qui se comporte de façon aussi mignonne... Pourquoi est-ce si difficile de gagner contre lui ?


Le matin, Kuea Keerati prend son petit-déjeuner au comptoir en faisant la tête. Il s'éloigne même volontairement de Gilayn Wang pour se mettre de l'autre côté du comptoir. Il avait promis de ne prendre qu'une douche ! Hia-Lian a fait ce qu'il voulait et Kuea a failli s'évanouir. Hia-Lian s'est donné à fond jusqu'à ce que Kuea puisse à peine marcher.

— Chéri, ne sois pas fâché... Ce n'était pas ma faute. Tu étais trop mignon.

— Hia ! J'ai des cours.

— Je suis désolé. J'ai mal agi.

Il sait qu'il a mal agi, mais un sourire satisfait se dessine au coin de sa bouche. Gilayn Wang ne se sent pas coupable ! Kuea est tellement agacé qu'il a envie de tirer les cheveux de Hia-Lian. Comment peut-il aller à l'université dans cet état... ? Il doit traîner les pieds. Les gens sauront ce qui s'est passé hier soir.

— Je vais sécher l'école.

— Je vais prendre un jour de congé pour être avec toi, alors.

— Non. Tu es le pire. Tu m'as encore fait sécher les cours.

— Tu n'as pas d'évaluation ni d'entraînement de foot. J'ai choisi le bon moment.

Gilayn Wang s'amuse de la personne qui s'énerve tellement qu'elle lance un regard noir. Même quand Nu-Kuea est en colère, il est mignon. Lian a envie d'embrasser ces lèvres qui font la moue, mais il ne peut pas le faire maintenant. Nu-Kuea pourrait lui donner un coup de pied.

— Aw... J'ai réfléchi à mon comportement. Nous allons nous réconcilier... Laisse-moi m'asseoir à côté de toi, s'il te plaît. Je ne peux pas manger si je ne suis pas assis à côté de toi.

— Tu ne réfléchis pas à tes actes. Tu te moques toujours de moi.

— Je ne me suis jamais moqué de toi... Tu étais si mignon que je n'ai pas pu me retenir. Je suis désolé de t'avoir trop aimé.

Lorsque Hia-Lian adoucit sa voix et jette à Kuea un regard suppliant, Kuea s'attendrit à nouveau. Kuea Keerati soupire et laisse Hia-Lian s'asseoir à côté de lui.

— Ne recommence pas la prochaine fois.

Gilayn Wang entoure de ses bras la taille fine et appuie son nez sur le front lisse.

— D'accord. Je ne le ferai plus que le week-end. Je ne serai plus vilain.

— Tu dois quand même d’abord me demander les week-ends c...combien de fois... Tu es trop énergique.

— Pouvons-nous fixer la norme à trois fois... ? Ma bouche ne va peut-être pas assez vite. Mon cœur la dépasse.

— Hia ! Hum...

Lian ne supporte pas ces petites lèvres mignonnes et légèrement gonflées. Il embrasse Nu-Kuea jusqu'à ce qu'il fonde dans ses bras comme de la cire d'abeille liquide.

— Pervers.

Nu-Kuea est mignon quand il est timide. La façon dont il rougit et le pousse avec son front est... vraiment adorable.

— Mais j'étais heureux hier soir... Et toi, hmm ?

— Eh bien... Je me sentais comme ça.

— Comme quoi ?

— Ne me taquine pas.

— Quand est-ce que je t'ai taquiné ? Dis-moi, étais-tu heureux comme je l'étais ?

— Bien sûr, je l'étais.

Nu-Kuea marmonne si doucement que c'est presque inaudible. Adorant le garçon qui rougit facilement, Lian laisse Nu-Kuea manger en paix. Il n'est pas sérieusement jaloux de Khon Diaw. De toute façon, il n'y a rien entre ces deux chatons. Néanmoins, Lian doit accepter... que son mignon Nu-Kuea est super cool quand il est avec ses amis.

Lian regarde le jeune homme mâcher sa nourriture avec un sourire avant d'attraper son téléphone pour envoyer un message à Yi. Il ne doit pas être celui qui s'est énervé pour cette affaire. Il va réveiller l'histoire d'amour de Yi puisqu'il continue à la jouer cool.

“Si tu ne rentres pas chez toi, mon mari ira vivre avec le tien. Et si mon mari part, je pars aussi. Tous les trois dans ton lit.”

Après avoir jeté de l'huile sur le feu, il pose son téléphone et continue à discuter avec Nu-Kuea. Quelques instants plus tard, quelqu'un l'appelle.

— Diaw. Oui, je ne peux pas venir te chercher aujourd'hui. Je ne me sens pas très bien. Ah, oui ? Um, ok, ok. Awww, ok, ok. Je ne te taquine pas. A plus tard.

Lian fait semblant de lever le sourcil innocemment, tout en sachant très bien ce qui se passe.

— Hia-Yi est rentré chez lui hier soir. Il va conduire Diaw à l'université. C'est super parce que je ne peux pas aller le chercher... Hia, j'ai vu un nouveau restaurant de porc grillé dans le quartier. Allons-y. Il y a une promotion.

— Bien sûr. Pourquoi pas aujourd'hui ? Je quitterai le travail plus tôt.

— D'accord ! Viande, viande, viande, je viens te chercher.

Lian sourit à la personne heureuse de manger de la viande et rit furtivement lorsque la notification qui s'affiche sur son écran est celle de Yi qui lui envoie un autocollant grossier... Lian suppose que Yi va rester à la maison pendant un certain temps afin qu'il n'ait pas à craindre que Nu-Kuea s'enfuie pour dormir avec Khon Diaw.

Ne pense même pas à prendre ton propre mari, Nu-Kuea !


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:18



Spécial 2
Kuea Keerati a la frange attachée, les yeux rivés sur le ballon au centre du terrain. Après avoir réussi l'essai, son prochain objectif est de remporter le trophée de la filière ingénierie automobile ! Cinq joueurs officiels et deux remplaçants en deuxième année font partie de sa bande. Ils sont l'espoir des deuxièmes années. Leurs amis les encouragent à chaque match.

Kuea essuie la sueur de son sourcil avec sa main claire. Les manches qui couvrent même ses poignets sont humides. Il veut les enlever, mais Hia-Lian ne le lui permet pas. Il doit aussi porter des jambières pour faire de l'exercice. S'il avait eu une cagoule, Hia-Lian lui aurait dit de la porter.

Après le premier match, Kuea est revenu au Pentagone brûlé, le corps tout rouge. Depuis, Hia-Lian insiste sur le fait qu'il doit revêtir une tenue de foot pour pouvoir être ensemble.

Lorsque l'arbitre donne le coup de sifflet, tous les humains énergiques de l'ingénierie courent après le ballon rond comme si leur vie en dépendait. Kuea accélère également pour recevoir le ballon de son coéquipier et le donner à l'attaquant de quatrième année. Les applaudissements retentissent tout autour du terrain.

— Namo tassa bhagavato arahato...

Le chant provenant du gradin de droite fait s'arrêter l'équipe d'ingénierie chimique, ce qui donne à l'attaquant de l'ingénierie automobile l'occasion de marquer un but spectaculaire. Les autres majors font des roulements de tambour avec enthousiasme. Avec Seesamer, qui a échoué à l'essai, et comme leader des supporters de l'équipe d'ingénierie automobile, ils font un travail fantastique !

Lorsque le coup de sifflet de la mi-temps retentit, Kuea rit aux éclats parce qu'ils agitent dix éventails de talipot dans tous les sens et récitent un chant ridicule pour chasser la malveillance. Cette major est complètement folle. Ils chantent harmonieusement jusqu'à ce que l'équipe remporte la victoire.

— Vous voyez ? La méthode de Seen fonctionne.

— Je n'aurais jamais cru que nous gagnerions à cause du chant. On ne peut pas te prendre de haut, Seen. Je suis désolé d'avoir dit que tu n'étais pas spirituel.

L'équipe d'ingénierie automobile a battu l'équipe d'ingénierie chimique par 4-0, ce qui n'est pas surprenant. Leur spécialité compte quelques étudiants, des garçons studieux qui ne sont pas doués pour le football. Une fois le match terminé, ils s'en vont chacun de leur côté. Kuea et sa bande se rendent à leur restaurant habituel de porc grillé, cent trente-neuf bahts chacun, avec un abri au-dessus de leur tête, de la nourriture moyenne et une sauce ordinaire. Heureusement, comme il n'y a personne d'autre qu'eux, ils peuvent manger torse nu.

— Putain, il fait chaud.

— Enlève juste ta chemise. Pourquoi tu te plains ?

Kuea veut le faire mais ne peut pas. Hia-Lian... lui a laissé plein de suçons.

— C'est à cause de son mari. Il est possessif.

Bien que l'on se moque de lui, Kuea ne se laisse pas décontenancer. Il fronce les sourcils et répond par une raillerie.

— Je suis beau, contrairement à vous qui n'arrivez pas à vous trouver d'amants.

— Ugggggh, comme si tu t'étais trouvé un amant. C'est ta mère qui t'a trouvé ton mari. Tu es né avec un mari, riche de surcroît. Tu n'as rien fait et tu as eu toute la chance. Ta mère veut-elle un autre fils ? Je suis prêt à postuler pour le poste.

— Ton physique ne suffit pas, Joi. Les Keeratis tiennent compte de l'apparence. Ta physionomie a besoin d'un peu d'ajustement, je pense.

Son ami prend un air sérieux. Il saisit le menton de Joi et le fait pivoter d'avant en arrière. Joi joue également le jeu avec sérieux.

— Oh, par "un peu", tu veux dire quelle partie ?

— Tout.

— Espèce de merde. Mon visage ne te fera peut-être pas dire Prem's, mais si on a une relation, tu seras à fond... à fond...

— En amour ?

— Endetté ! Enculé, arrête de me demander de l'argent. Je n'en ai pas.

Ils font rire Kuea et lui donnent mal à la tête en même temps. Ils peuvent tout transformer en blague. Qu'elle soit hilarante ou nulle, ils ne demandent qu'à en faire une.

— Oh, les gars, j'ai oublié de vous dire. Hia-Lian a dit qu'il inviterait tout le monde au Pentagone si nous gagnions la première place. Mais seulement vous. Je me sens mal si toute l'équipe vient.

Kuea veut inviter ses aînés, mais ils ont probablement déjà prévu de fêter l'événement dans un restaurant de porc grillé ou un buffet. Si tous les membres de l'équipe, qu'il s'agisse de ses amis ou de ses coéquipiers des autres années, se rendent au Pentagone, le coût de l'alcool et de l'espace sera énorme. Kuea ne souhaite pas profiter de la gentillesse de Hia-Lian.

La table entière reste silencieuse pendant un moment avant que la charmante réunion ne se transforme en un plan pour gagner un verre d'alcool, non, le trophée annuel de football. Bientôt, tout le monde se lève et lève ses baguettes avec du porc dans le ciel.

— Pentagone !


— Qui veut être millionnaire ?

— Moi, moi.

— Qui veut être un magnat ?!

— Moi, moi.

— Qui veut être doré ?!

— Moi, moi.

Kuea Keerati, en chemise safari avec une guirlande florale autour du cou, tient son verre et crie avec ses amis, qui sont habillés de la même façon : chemises Sarafi avec pagnes, chemises en flanelle avec chapeaux de cow-boy, ou même en uniforme de responsable d'un temple avec un seau à offrandes rempli de bâtons d'argent, sur lesquels sont posés quelques billets de vingt bahts.

La raison pour laquelle son gang a trouvé des positions aussi haut de gamme est... qu'ils veulent manifestement se saouler.

Sous l'impulsion du Pentagone, l'équipe automobile a finalement remporté la première place du match de football. Ils se sont même rassemblés pour crier "Pentagone !" avant de jouer. Hia-Lian rit lorsque Kuea lui raconte cela.

— Les gars, est-ce que j'ai l'air bien maintenant ? Je n'ai jamais montré mon héritage familial nulle part auparavant. Je ne voulais pas déprécier mes amis. Vous auriez marché sur des œufs avec moi si vous aviez su que j'étais riche.

C'est ce que dit l'un de ses amis, qui porte une chemise en flanelle et un pagne autour de la taille. Il fait même exprès de parler avec l'accent du sud tout en lissant son ourlet froissé dans ses sandales bon marché.

— Ne t'inquiète pas. Parfois, nous devons révéler notre statut lorsque nous nous rencontrons pour montrer notre respect aux lieux.

L'autre ami n'est pas différent. Vêtu d'une chemise en flanelle d'une autre couleur et d'une paire de chaussures achetées chez Lotus, il aide le premier ami à arranger son col et à mettre une fausse fleur dans la poche de sa chemise.

Comme il s'agit de la première et unique fête au Pentagone sans débourser un seul centime, ils ont décidé de mettre le paquet sur le thème... des footballeurs célèbres et fortunés. Kuea n'a aucune idée du rapport entre leurs vêtements et les joueurs de football. Par inadvertance, ils sont tous habillés comme un chef de village, un dirigeant, un riche fermier, ou quelque chose comme ça...

— Bonsoir, mes chers amis !

L'ami, qui est le chef habituel de leur folie, s'avance en chemise safari, lunettes de soleil, avec cinq colliers géants en plastique doré qui pendent autour de son cou. Dès qu'il est là, il croise ses mains sur sa poitrine en guise de salut pour montrer ses anneaux de bonbons, puis s'incline.

— Chers amis ! N'oubliez pas de voter pour moi, le membre du conseil de la 'Maison pour personne, mais mon cœur est pour vous'. La politique de mon parti est la suivante : "La nuit peut être longue, mais mon amour vous appartient". N'oubliez pas d'aller dans l'isoloir et de voter pour que je sois... que je sois votre oiseau d'amour !

Il fait un signe de cœur en mettant ses mains sur sa tête et en penchant son corps vers la droite, comme si c'était si mignon.

— Wooooo.

C'est à la fois hilarant et irritant ! Heureusement, comme ils avaient envie de viande grillée avant de boire, ils se sont retrouvés à l’appartement pour faire un barbecue au bord de la piscine. Vu leurs vêtements, les videurs les auraient chassés s'ils avaient convenu de se retrouver au Pentagone.

Lorsqu'ils ont abordé le thème du millionnaire, Kuea a cru qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Il a oublié que ses amis sont très sérieux lorsqu'il s'agit de choses absurdes. Ils ont tous des accessoires complets.

— Les princes sont arrivés !

Kuea manque de s'étouffer lorsque le prince ingénieur, Joi et Ton se mettent en couple dans des uniformes blancs de princes arabes du Moyen-Orient. Ils portent des foulards et des lunettes de soleil, ainsi que des sacs en cuir noir qui sont manifestement des sacs d'étudiants.

— Bonjour, citoyens du pays. Nous nous excusons de notre arrivée tardive. Il y a eu un problème pendant notre voyage.

— Wow, le vol de première classe en provenance de Dubaï a été retardé, ce qui vous a fait arriver en retard. De plus, vous avez dû attendre que le gouvernement bloque la rue pour pouvoir vous rendre ici immédiatement, n'est-ce pas ?

— Non, le bus a crevé un pneu. Pour l'amour du ciel, ils n'arrêtaient pas de me dire de me faufiler à l'intérieur. De trottiner, mon cul ! Quelqu'un m'a même marché sur le pied. Si seulement je savais qui c'était !

— Whoa, vous les auriez tabassés, hein ? Les mécaniciens légendaires comme nous ne laisseront jamais quelqu'un nous mépriser en nous marchant sur les pieds.

— Non, je lui aurais dit de bouger son pied. Combien de temps aurait-il pu me marcher dessus ? J'avais un ongle incarné. Ça fait mal, putain, sale con !

Ils plaisantent comme les grands farceurs qu'ils sont. Kuea Keerati joue également le jeu avec ses amis tout en se gavant de porc et de poulet. Pendant ce temps, le membre du conseil, les princes arabes et le chef du village du sud se vantent de leurs richesses - leurs puits de pétrole, leurs réservoirs à cobayes, leurs bassins d'élevage de poissons-chats, etc.

— Qui veut être millionnaire ?

Soudain, l'ami habillé en premier ministre tape sur la table et crie à nouveau. C'est étrange comme tout le monde réagit à cette blague sans faillir. Kuea Keerati rit avec ses amis et lève son verre.

— Moi, moi.

— Qui veut être un magnat ?!

— Moi, moi.

Ils trinquent et continuent de se vanter. Kuea regarde ses amis s'amuser chez Hia-Lian et son cœur se remplit. Il n'avait jamais pensé que tous ceux qu'il aime se réuniraient, car il pensait que Hia-Lian ne pourrait pas l'accepter s' il découvrait la vraie personnalité de Kuea et son groupe d'amis... Il l'aurait dit à Hia-Lian depuis longtemps s'il l'avait su.

— Nu-Kuea, mon ami.

— Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai mis vingt bahts sur le bâton. N'approche pas le seau de moi.

Kuea Keerati baisse la tête sous l'arbre à monnaie qui se balance et manque de le heurter au visage. Seen finit par le poser sur le sol.

— Un junior te poursuit, n'est-ce pas ? Celui qui s'appelle Nuea.

Kuea oublie presque le nom. Depuis que ce garçon a obtenu son identifiant LINE, il ne cesse de lui envoyer des messages. Cependant, Kuea Keerati n'aimait que Gilayn Wang et leur relation à l'époque était assez troublante. Il ne voulait pas penser à autre chose, alors il a désactivé la notification de Nuea il y a longtemps. Kuea n'a lu aucun de ses messages et n'y a pas répondu.

— Comment l'as-tu su ?

— Il m'envoyait des textos tous les jours, disant qu'il aimerait voir Nu-Kuea, mon ami.

— Quoi... Non, comment tu as eu son contact ?

— Je l'ai vu jeter un coup d'œil suspicieux à notre département. À en juger par son apparence, il a tous les signes du sage, de l'éveillé et de l'illuminé. Le nombre de bouddhistes diminue chaque jour. Comme notre fandom du bouddhisme est dans une position critique, je l'ai invité. J'espère ainsi augmenter mon nombre de membres.

Q.. Q.. Qu'est-ce que c'est que ça ? !

— E... Et après ?

Un sourire froid et serein reste sur le visage de Seen. Sa voix ressemble à celle des moines, lisse et douce, bien que ce dont il parle soit plus un péché qu'une bénédiction. Il est le mal de la religion !

— Après une brève conversation, j'ai découvert qu'il avait le béguin pour Nu-Kuea, alors j'ai saisi l'occasion quand son esprit était troublé pour lui montrer la voie du bouddhisme. Aucune bonne action n'est plus puissante que de transmettre des bénédictions aux autres. Je lui ai dit que Nu-Kuea, mon ami, était un religieux, et j'ai obtenu qu'une personne de plus entre dans l'ordre des moines aux prochaines vacances scolaires. Cette fois, les frais de commission s'élèveront à une fortune. Si Nu-Kuea, mon ami, souhaite devenir moine, je lui accorderai une réduction. Je ne te ferai pas payer autant puisque nous sommes amis.

Il fait même payer la commission pour le recrutement d'un nouveau moine ! Qu'est-ce qui se passe avec le bouddhisme ? Il a piégé le garçon pour qu'il devienne moine. Ne sachant pas si c'est vrai ou si c'est une blague, Kuea tapote l'épaule de Seen.

— Je me réjouis de ton mérite, Seen.

— Merci. De toute façon, combien Hia-Lian va-t-il donner ? Il me reste beaucoup de bâtons d'argent. J'ai un objectif précis. Je ne veux pas décevoir mon temple.

Il a même un objectif pour le seau d'offrandes... Kuea colle encore un billet de vingt bahts sur l'arbre à monnaie.

— Nu-Kuea, mon ami, tu es mon véritable ami. Que ta vie soit remplie de bénédictions, de sagesse et de santé.

Seen se met à psalmodier d'un air moqueur, ce qui est incompréhensible pour Kuea Keerati. À la fin du chant, il croise les mains pour recevoir les bénédictions. Seen organiserait-il une foire du temple s'il lui donnait mille bahts ?

Gilayn Wang vient de rentrer du travail. Il descend de sa Mercedes-Benz et fait le tour du bâtiment au milieu du vacarme de la piscine. Il ne s'attendait pas à assister à un tel spectacle. Certains sont habillés comme un chef de village ou un chef de théâtre. Il y a même des princes arabes du Moyen-Orient ? Et bien d'autres encore. L'un d'entre eux est son fiancé, vêtu d'une chemise safari et les cheveux gominés. Il rit de la blague de son ami. A côté, un seau d'argent se dresse au milieu des boissons ? Qu'ils sont dévoués, ces jeunes énergiques.

— Bonsoir à tous.

— Bonsoir, Hia.

Ils croisent tous les mains et s'inclinent profondément. Lian manque de rire à cause de la synchronisation de leurs voix. Nu-Kuea sourit avec éclat et se précipite vers lui. S'il n'y avait pas eu beaucoup de monde, Lian aurait saisi la taille fine de Nu-Kuea et l'aurait embrassé sur la joue. Aujourd'hui, il ne peut que poser sa main sur la tête du jeune homme et la secouer doucement.

— Tu as mangé ? Tu veux de la viande grillée ? Ou tu veux que je commande de la nourriture au Pentagone ?

— De la viande grillée, c'est parfait. Quand est-ce que vous allez au Pentagone ? Quelles tables le gérant a-t-il réservées pour vous ?

— Celles qui se trouvent près de la scène. Tes clients ont déjà réservé les tables situées à l'avant. J'ai dit au gérant qu'il pouvait déplacer nos tables si d'autres clients venaient. Il vaut mieux les classer par ordre de priorité.

— Hum... C’est quoi ces vêtements ?

— Oh... Le thème est celui des footballeurs célèbres et aisés.

Nu-Kuea n'a pas l'air confiant dans ses vêtements. Il adresse un sourire timide à Lian, bien qu'il se soit contenté de rire à voix haute et de jouer avec ses amis. Nu-Kuea a encore besoin de temps pour fusionner "Nu-Kuea" et "le Kuea sauvage" en une seule et même personne.

— Je dois me déguiser aussi ?

— Ce n'est pas grave. C'est juste pour s'amuser. Tu veux manger maintenant ? Je vais chercher de la viande pour toi. Ou tu veux te doucher d'abord ?

— Kof, kof, le sucre est resté coincé dans ma gorge, membre du Conseil.

— C'est vrai. J'ai aussi eu quelque chose dans les yeux. Je pensais que c'était du sable de Dubaï, mais quelqu'un a en fait inondé cet endroit de sucre.

Lian rit doucement lorsque le timide dénonce ses amis. Il pose sa grosse main sur le petit dos du jeune homme et l'escorte jusqu'à la table, puis il salue les amis de Nu-Kuea, qui ont l'air tout effrontés.

— Vous voulez prendre une photo ? Je vais la prendre pour vous.

— Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii.

— Kuea, arrête de rougir. Viens par ici. Le plus riche est au centre. Les moins riches vont sur le côté, à en juger par l'argent dans les portefeuilles.

— Je suis le plus riche. Je viens de Dubaï. Faites place. Le propriétaire du puits de pétrole est ici ! Seen, pourquoi es-tu à côté de moi ? Ton arbre à fric me fait mal aux yeux.

— L'arbre à argent qui frappe tes yeux n'est pas aussi douloureux que ton regard froid qui frappe mon coeur...

— Wooooo. Fils de pute, comment oses-tu marcher sur le pied d'un membre du conseil ? !

— Vous n'êtes qu'un membre du conseil. Je suis le premier ministre.

— Whoa, toutes mes excuses, monsieur. Puis-je être informé de votre ministère ?

— Le ministère de la magie. Bibbidi-bobbidi-boo, bibbidi-bobbidi-boo.

— Abracadabra !

Ce groupe en fait trop. Gilayn Wang s'amuse de voir ces enfants ingénieurs jouer harmonieusement les uns avec les autres de manière plutôt chaotique. Il faut un certain temps pour qu'ils se rassemblent tous pour la photo. Certains apportent leurs assiettes de nourriture. Certains mangent tout en prenant des photos. D'autres prennent des poses bizarres. Nu-Kuea est au bord du groupe et prend des poses amusantes avec ses amis.

Gilayn Wang utilise son téléphone pour prendre beaucoup de photos, prévoyant d'en encadrer certaines et de les mettre dans l'appartement. Lorsqu'il sera stressé par le travail, son humeur s'éclaira s'il voit Nu-Kuea, vêtu d'une chemise de safari, faire une grimace de cochon et froncer les sourcils d'un air provocateur.

— Hia, pourquoi ne pas prendre une photo avec Nu-Kuea, mon ami ? Je vais le faire pour toi.

— Bien sûr, bien sûr.

L'ami nommé Seen prend son téléphone, et tout le monde lui fait de la place pour qu'il se tienne à côté de Nu-Kuea. Le plus jeune rougit, ses oreilles et ses joues deviennent rouges, mais il fait mine d'être fâché d'être taquiné par ses amis.

— Plus près, plus près. Mets ton bras autour de lui. Mets-le dessuuuuus.

— Ferme ta gueule.

— Je ne peux pas, mec. Il faut parler quand on a une bouche. Il faut aimer quand on a un cœur !!!

Lian rit si fort que ses épaules tremblent, ne parvenant pas à maintenir son image. Il doit se couvrir la bouche et se racler la gorge car Nu-Kuea le regarde fixement. Gilayn Wang s'empresse de serrer les lèvres et de feindre l'innocence.

— Encore une fois...

— Va dans l'océan si tu as envie de fruits de mer. Si vous avez envie de quelque chose de bon, allez voir Hia, c'est çaaaaa ?

Lian est fatigué de se retenir de rire et finit par s'esclaffer. Il adore aussi la personne qui se fait taquiner par ses amis. Nu-Kuea lève la jambe pour leur donner un coup de pied, mais Lian l'attrape par la taille et le ramène à ses côtés. Ses amis n'agissent jamais de la sorte, surtout Yi, qui ne se prêtera jamais à ce genre de plaisanterie.

Lian a plusieurs occasions d'embrasser le jeune homme qui rougit. S'il embrassait la joue du jeune homme et le prenait dans ses bras, il exploserait de timidité. Lian se contente donc de poser sa main sur la taille de Nu-Kuea et de se tenir à côté de lui. Lorsque le téléphone revient, il voit la photo de Nu-Kuea faisant une tête de canard. Lian déplace rapidement son doigt pour la mettre sur son écran d'accueil.

Le grand personnage s'installe dans le fauteuil à côté de son fiancé, laissant les enfants mélanger son alcool. Toutes sortes de plats sont servis devant eux par le meilleur service des amis de Nu-Kuea. Peu après, de nombreux plats commandés à l'avance par Nu-Kuea sont livrés à la table.

— J'ai pensé que tu serais fatigué, alors j'ai commandé ces plats à l'avance, en me disant que je les finirais si tu avais mangé.

— À qui appartient cette femme ? Pourquoi est-il si mignon ?

Lian parle à voix basse en chuchotant à l'oreille de Nu-Kuea, puis il attire la main du jeune homme sur ses genoux, sous la table. Il ne le cache pas, mais fait en sorte que ce ne soit pas trop évident. Sinon, quelqu'un va rougir et ne saura pas comment agir.

Bientôt, les amis de Nu-Kuea cessent de les taquiner et se remettent à jouer les nantis. Plus Lian écoute, plus il rit. Ils se disputent tous à propos de leurs différentes positions. Lian se sent épuisé d'avoir trop ri. Nu-Kuea n'est pas différent, il joue avec ses amis au bon moment, comme dans un spectacle comique.

Remarquant que le jeune homme le regarde constamment, Gilayn Wang s'excuse pour aller terminer son travail. Il vaut mieux laisser Nu-Kuea s'amuser avec ses amis sans faire attention à lui.

— Jusqu'à minuit, d'accord ?

— D'accord. Tu peux rentrer à l'appartement d'abord si tu as sommeil.

— Ce n'est pas grave. J'attendrai.

Tout le groupe se dirige vers le Pentagone. Lian n'est pas trop inquiet car la boîte de nuit est à quelques pas, et c'est chez lui. Il laisse Nu-Kuea s'amuser et agir selon son âge. Pendant ce temps, il prend une douche et regarde une série pour passer le temps. À minuit, Nu-Kuea revient à l'heure.

— C'était rapide. Et tes amis ?

— Ils sont partis.

Nu-Kuea a les joues rouges. Il marche d'un pas chancelant et s'appuie sur Lian avant de se pencher sur son épaule en marmonnant qu'il a la tête qui tourne. Lian sourit à l'ivrogne et caresse les cheveux gominés de son fiancé, le célèbre footballeur aisé.

— Hia... merci.

— Pour quoi ?

— D'avoir été bon avec moi... d'avoir accepté qui je suis. Et pour avoir accepté mes amis.

— Il n'y a rien de mal. Je n'ai rien fait du tout.

L'ivrogne se lève un peu pour croiser son regard avant de s'asseoir sur ses genoux. Nu-Kuea passe ses bras autour du cou de Lian et se penche jusqu'à ce que leurs nez se touchent.

— Tu es si mignon, Hia.

— Hmm... Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Tu as un petit ami ? Je peux te draguer ?

De temps en temps, c'est le timide Nu-Kuea qui lui fait des avances. Cela se produit généralement lorsqu'il est ivre ou lorsqu'ils sortent ensemble dans la bonne humeur. D'autres fois, il baisse le menton et pousse Lian avec sa tête... Quel gars qui rougit facilement !

— J'ai un petit ami et je l'aime beaucoup. Je ne suis pas célibataire.

— Ton petit ami est mignon ?

— Il est très mignon. Mon copain est le meilleur.

— Je peux t'embrasser, alors ?

La question n'appelle pas de réponse car le jeune homme pose ses lèvres sur celles de Lian. Sa bouche se déplace maladroitement sur les lèvres de Lian avant de se pencher en arrière.

— Tu m'as embrassé. Si mon petit ami le découvre...

— C'est un secret entre nous. Ton petit ami n'en aura pas la moindre idée.

Le geste sournois de Nu-Kuea le fait craquer. Lian tient la nuque claire du jeune homme et incline sa tête pour lui donner un baiser plus profond que le précédent, du niveau du jardin d'enfants. L'atmosphère sereine de l'appartement change progressivement lorsque deux personnes impatientes se blottissent sur le canapé.

— Tu veux aller dans notre chambre, Nu-Kuea ?

— N... Non...ah... J'aime bien le canapé.

Dernièrement, Gilayn Wang a lui aussi pris goût au canapé. Mais la chemise safari, c'est non. Elle est difficile à déboutonner.


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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:19



Spécial 3
Gilayn Wang lève les yeux vers le jeune homme endormi sous la couverture. Les lumières de l'avion ont été éteintes, ne laissant que la faible lumière des postes des hôtesses de l'air. Lian est très excité par ce vol Bangkok-Vienne, encore plus que lorsqu'il a officiellement ouvert le Pentagone. Cela fait une heure que l'avion a décollé, mais il n'arrive pas à s'endormir.

Bien qu'il se soit préparé toute sa vie à demander Nu-Kuea en mariage, ce n'est pas facile maintenant que cela va se produire. De plus, il craint que l'ambassadeur ne s'oppose à leur mariage. Le père de Nu-Kuea ne l'aime pas beaucoup.

— Hia...

Nu-Kuea murmure, sa main pâle tâtonnant à son côté. Lian tend sa grande main par-dessus la cloison pour prendre celle du jeune homme. Les sièges de première classe sont équipés d'une cloison réglable pour préserver l'intimité. Lian n'a levé la cloison que du côté de l'allée pour pouvoir prendre la main de Nu-Kuea.

Ce dernier, qui parle en dormant, se retourne pour câliner la main de Lian et se rendort. Ils ont passé toutes leurs nuits ensemble et ne sont pas habitués à ne pas avoir l'autre à leurs côtés. De temps en temps, Lian était occupé et n'avait pas d'autre choix que de rester à sa brasserie. Cependant, depuis que Nu-Kuea a emménagé, il a du mal à dormir lorsqu'il dort dehors et finit par appeler Nu-Kuea par vidéo.

Il est tellement accro à son amoureux qu'il a peur que le père de Nu-Kuea ne le laisse pas épouser son fils.


Selon les règlements du ministère, un ambassadeur doit résider dans la résidence officielle ou la maison du gouvernement fournie par l'ambassade et se déplacer avec la voiture officielle. Gilayn Wang a régulièrement rendu visite à la famille de Nu-Kuea lorsque l'ambassadeur était en poste en Norvège.

La villa dans laquelle vivent l'ambassadeur et Lady Kewalin dégage une atmosphère plus familiale que celle d'une résidence pour hauts fonctionnaires. Lady Kewalin est toujours aussi charmante et agréable. Elle discute avec sa mère, main dans la main. Son père s'entretient avec l'ambassadeur. Et Nu-Kuea...

— Hia, j'ai sommeil.

Le jeune homme s'appuie sur son épaule, les yeux fermés, prêt à s'écrouler sur le sol d'un moment à l'autre. Tout le monde est visiblement à cran, sachant que le but de ce voyage est la demande en mariage. Nu-Kuea est le seul à agir normalement.

— Tante Kew, où est la chambre de Nu-Kuea ?

— Par là, Lian. Il dort ? Reposez-vous d'abord. Vous devez tous être fatigués par ce long voyage. Laissez-moi vous montrer la chambre, mon oncle. Par ici.

Le père de Lian est tellement plus âgé que Lady Kewalin Keerati qu'ils ne peuvent pas s'adresser l'un à l'autre avec désinvolture. D'ailleurs, quand Lady Kewalin était jeune, elle appelait toujours son père Oncle. Lian prend la main du jeune homme pour le conduire à sa chambre, mais l'ambassadeur l'interrompt.

— Lian.

— Oui, monsieur.

— Nu-Kuea, repose-toi. Je vais parler à Lian.

— Mais...

Il sait que Nu-Kuea veut dormir avec lui. Lorsque Nu-Kuea lève les yeux, Gilayn Wang sait que le jeune homme est également accro à lui. Néanmoins, son futur beau-père est là. Il ne peut pas le contredire.

— Je te rejoins.

— D'accord.

Il observe Kuea Keerati jusqu'à ce qu'il disparaisse dans sa chambre, puis il suit l'ambassadeur dans le petit jardin attenant à la maison. Cet après-midi, Vienne est un peu brumeuse et il fait beaucoup plus froid qu'à Bangkok.

— Comment était Nu-Kuea ?

— Vous voulez dire...

— Sa vie en Thaïlande. Nu-Kuea a grandi en Europe... Il n'était pas du genre à se rapprocher facilement des autres.

L'expression de l'ambassadeur est habituellement aimable. Mais aujourd'hui, Gilayn Wang perçoit sur son visage la trace de l'inquiétude et de l'insatisfaction d'un père. Il n'en veut pas à Lian. Si c'était le cas, il se serait opposé aux fiançailles et au mariage depuis longtemps... Il est juste très inquiet pour son fils.

— Nu-Kuea ne m'a ouvert son cœur que récemment. Je viens d'apprendre qu'il aime jouer de la batterie et faire de la moto. Il a aussi une maison à Bang Rak.

La maison de Bang Rak appartient à l'ambassadeur de Vienne. Il en va de même pour la moto. Étant donné que les batteries utilisées par Nu-Kuea ont été importées de l'étranger car elles sont fabriquées sur mesure, Lian suppose que c'est l'ambassadeur en face de lui qui s'est occupé de tout pour son fils.

— Comment vous êtes-vous senti ?

— Je me suis senti triste.

— Triste ?

— J'étais triste que Nu-Kuea ait vécu sa vie comme quelqu'un d'autre pendant des années. Pour être honnête avec vous, je ne souhaitais pas que Nu-Kuea se débarrasse de tout ce qu'il aimait. C'était un homme qui avait son propre cercle social et qui s'amusait comme un jeune de son âge. J'aurais dû... le savoir plus tôt.

Le soupir et le sourire de l'ambassadeur ne rassurent pas Lian... Il n'est pas confiant uniquement lorsqu'il s'agit de Nu-Kuea.

— Nu-Kuea est têtu. Même s'il est comme ça, il est tellement têtu. Mais c'est un bon garçon. Il a peur que sa mère s'inquiète. Il a peur de faire du mal aux gens qui l'entourent. Il se préoccupe trop des autres et oublie de se préoccuper de ses propres sentiments.

— Je sais. Cela me préoccupe aussi. Il n'a pas été facile de le convaincre de m'ouvrir son cœur.

— Ce n'est pas un problème qui se résout en un ou deux jours. J'espère que tu seras patient avec lui et que tu lui apprendras petit à petit. Lady et moi n'avons pas fait assez bien. Elle est la personne pour laquelle Nu-Kuea s'inquiète le plus. En attendant, je ne peux que le soutenir en secret. Ce problème est devenu un nœud impossible à défaire.

— Ne vous inquiétez pas, monsieur. Je ferai de mon mieux pour prendre soin de Nu-Kuea.

— Nu-Kuea t'aime profondément. Ne fais pas de son amour un outil pour le blesser.

— Cela n'arrivera jamais. Je suis resté fidèle à Nu-Kuea pendant vingt ans, depuis le jour de sa naissance jusqu'à aujourd'hui. J'ai attendu qu'il m'accepte. Nu-Kuea est important pour moi. Je ne vous demanderai pas de me croire sur parole, mais j'espère que vous me donnerez une chance de prendre soin de lui.

— Vous demandez une chance alors que Nu-Kuea a emménagé chez vous il y a un moment déjà ? N'est-ce pas un peu trop tard ?

Gilayn Wang, le vice-président d'une grande entreprise, propriétaire de la meilleure boîte de nuit du pays, se fige sur place à la seconde, n'osant pas prononcer un mot. Il n'a pas l'avantage dans cette situation et ne pense pas à s'opposer à l'ambassadeur. Il savait que l'ambassadeur ne lui donnerait pas la permission, alors il a été sournois et n'a demandé qu'à Lady Kewalin.

— Je suis désolé.

— Jusqu'où êtes-vous allé ?

La voix mécontente de l'ambassadeur est un couteau qui transperce le cœur battant de Lian. Ses mains sont moites.

— Nu-Kuea est ma personne.

Lian répond sans détour, car il ne pourra jamais cacher la vérité aux yeux expérimentés d'un haut fonctionnaire tel que l'ambassadeur. Lian accepte le regard de réprimande. Un homme doit répondre de ses actes.

— Tu as dû penser que le fait d'être fiancé à Nu-Kuea depuis sa naissance te donnait le droit de faire tout ce que tu voulais.

— Je m'excuse, mais je n'ai jamais vu les choses de cette façon.

Nu-Kuea et l'ambassadeur ont beaucoup de points communs. Même s'ils sont en colère, ils restent calmes et parlent d'une voix douce, sans rien laisser paraître de désagréable. Il n'est pas difficile de dialoguer avec Nu-Kuea. D'un autre côté, Lian ne peut pas prévoir ce que pensera l'ambassadeur, qui n'a jamais donné son avis sur leurs fiançailles. Il n'a jamais manifesté son approbation ou sa désapprobation.

— Vous restez ici sept jours, n'est-ce pas ?

— Oui.

— C'est la pause scolaire de Nu-Kuea. Il partira plus tard.

Les vacances durent plus de deux mois ! Avant que Lian ne puisse protester, l'ambassadeur retourne à l'intérieur. Il le suit et découvre Nu-Kuea entourant de ses bras la taille de l'ambassadeur, le visage endormi, au milieu de la maison.

— Tu m'as tellement manqué.

— Repose-toi, mon fils. Nous pourrons discuter après ton réveil.

— Eh bien... Hia...

Gilayn Wang sourit faiblement à Nu-Kuea, qui le regarde avec envie. Lian a envie de le câliner pour qu'il s'endorme, mais les yeux aiguisés de l'ambassadeur le retiennent.

— Je dois transmettre mes ordres à mes collaborateurs en Thaïlande. Nu-Kuea peut aller dormir en premier.

— C'est urgent... ?

Sa voix semble dépitée et Lian se sent mal, mais il n'y a rien à faire pour l'instant.

— Oui...

— Nu-Kuea, pourquoi n'irais-tu pas dans la chambre principale pour que Lian puisse avoir un appel d'affaires dans ta chambre ?

— D'accord, je vais faire un câlin à maman. Ma chambre est là-bas, Hia.

Pendant une semaine en Autriche, Gilayn Wang passera ses nuits seul.


Kuea Keerati observe le corps tendu de Gilayn Wang et de son père, et il sait que ce dernier a dû gronder Hia-Lian. Sa mère sourit également lorsque son père parle à Hia-Lian. Son père n'a jamais été très heureux de leurs fiançailles et a souvent fait remarquer qu'ils étaient trop jeunes et qu'ils ne savaient pas ce qu'était l'amour.

Eh bien... Kuea ne sait pas ce qu'est l'amour. Mais s'il se sent aussi seul lorsqu'il dort sans Hia-Lian, c'est qu'il doit y avoir de l'amour. Lorsqu'ils sortaient, ils ne se tenaient que par le bras ou la main. Hia-Lian passait parfois son bras autour de l'épaule de Kuea, mais ce n'était qu'un léger contact. Hia-Lian avait de la considération pour la mère de Kuea. À la maison, Hia-Lian s'assoit loin de lui, car il est attentionné envers son père.

Comme son père est occupé, les aînés n'ont pas eu de conversation sérieuse. Mais sa mère dit qu'ils auront probablement une discussion tous ensemble ce vendredi.

— Père n'aime pas Hia-Lian ?

Kuea Keerati est assis, les jambes repliées sur le côté devant le canapé et la tête sur les genoux de Lady Kewalin. Elle choisit la couleur du fil pour broder les mouchoirs qui seront distribués au temple thaïlandais. Lady Kewalin a beaucoup d'activités mignonnes.

— Non, il joue juste le rôle d'un père protecteur. Il est triste de ne pas avoir eu beaucoup de temps à te consacrer. Puis, en un clin d'œil, le petit Nu-Kuea est devenu le grand Nu-Kuea qui ne veut plus être avec ses parents.

— Ce n'est pas vrai. Je veux toujours être avec toi et Père.

— Mais si tu restes ici et que tu laisses Lian seul en Thaïlande, tu ne seras pas triste ?

— Eh bien... dois-je vraiment choisir ? Pourquoi est-ce si difficile ?

Lady Kewalin rit du visage troublé de son fils. Elle laisse tomber le fil d'une belle couleur dans le récipient et caresse la tête de Nu-Kuea.

— Donne du temps à ton père, mon cher. Il est très heureux de te voir pendant les vacances scolaires. Moi aussi.

— Moi aussi, je suis heureux. Je viendrai donc ici à chaque vacance scolaire. C'est la nourriture de Maman qui me manque le plus.

Gilayn Wang a été témoin des discussions et des rires de la mère et du fils. Il était là pour inviter Nu-Kuea à la séance de préparation du thé européen et a pu voir Nu-Kuea agir comme un enfant qui s'accroche à sa mère.

Il comprend tout ce que Lady Kewalin a dit et ne souhaite jamais voler à Nu-Kuea le temps qu'il passe avec sa famille. Il les laissera passer du temps l'un avec l'autre parce qu'en fin de compte... Kuea Keerati l'épousera.


Gilayn Wang, en chemise d'apparat, est assis, les jambes repliées sur le côté, devant le canapé occupé par les quatre anciens. Nu-Kuea est à ses côtés, se tordant les mains d'inquiétude. La haute silhouette se déplace et prend la main de Nu-Kuea. Il sait que l'ambassadeur ne sera pas content, mais il ne veut pas que Nu-Kuea se sente seul et nerveux.

— Comme nous l'avons dit à l'ambassadeur et à la Grande Lady, Lian et Nu-Kuea sont fiancés depuis longtemps. Nous voyons bien que Lian est sérieux et qu'il aime énormément Nu-Kuea. Ma femme et moi aimerions demander officiellement la main de Nu-Kuea pour notre fils.

Une fois que son père a commencé, Lady Kewalin fond en larmes. Il en va de même pour sa mère. Les yeux de Nu-Kuea rougissent également. L'ambassadeur est le seul à ne pas réagir.

— Les Wang garantissent que la dot sera correcte pour l'ambassadeur et la Grande Lady. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter si Nu-Kuea devient la belle-famille des Wang. Ma femme et moi aimons Nu-Kuea comme s'il était notre fils. Je suppose que vous êtes tous au courant de ce fait.

— Merci beaucoup, Pa, de m'aimer.

Les yeux et le nez du garçon sensible rougissent tandis qu'il rend hommage au père de Lian.

— J'aime aussi Nu-Kuea.

Sa mère essuie ses larmes avec un mouchoir. Puis l'enfant adoré s'avance à quatre pattes pour s'incliner sur leurs genoux. Nu-Kuea a toujours été adorable depuis qu'il est tout petit. Gilayn Wang sourit à la vue des deux mères qui pleurent. L'atmosphère est chaleureuse, comme au manoir Keerati à l'époque.

— Chéri...

Lady Kewalin touche le bras de l'ambassadeur, qui reste silencieux. Il jette un coup d'œil à chacun d'entre nous et soupire.

— Lian, aimes-tu Nu-Kuea ?

— Oui, j'aime Nu-Kuea. Je promets de m'occuper de lui du mieux qu'un homme peut le faire.

— Et Nu-Kuea ? Quand tu te marieras avec lui, tous les jours ne seront pas remplis de joie. La vie conjugale a des jours doux, des jours amers, et des jours où tu pleureras et te sentiras blessé. Veux-tu passer toutes les étapes de ta vie avec Lian ?

— Père... je le veux. J'aime Hia-Lian.

— Si vous vous aimez tous les deux, je n'y vois aucun inconvénient. Quant à la dot, nous ne l'accepterons pas.

— Monsieur, ce n'est pas possible.

— Madame et moi ne nous soucions que du bonheur de notre fils. Nous n'avons besoin de rien.

— Monsieur, Madame, nous nous sentons un peu désemparés car nous avons préparé beaucoup de choses pour offrir des cadeaux de bienvenue à Nu-Kuea lorsqu'ils se marieront. S'il vous plaît, acceptez au moins quelques choses.

— Les Wang ont sauvé ma famille plus que je ne peux leur en exprimer la gratitude. Nous ne pouvons rien accepter de plus.

Les aînés des deux familles se disputent maintenant au sujet de la dot, en fin de compte. Gilayn Wang se moque presque de ses parents parce qu'ils se sont investis à fond dans la préparation de la dot. Ils ne reculent pas. Avant qu'ils ne prennent l'avion pour venir ici, ses parents ont dressé la liste des biens à donner à Nu-Kuea. Nu-Kuea par-ci, Nu-Kuea par-là. Il se tourne vers son fiancé, dont les yeux et le nez sont tout rouges. Il a cessé de pleurer, choqué par le refus catégorique de la dot par ses propres parents.

— Je t'aime, Nu-Kuea, chuchote Lian à son fiancé en se penchant, comme il serait impoli de s'excuser.

— Je t'aime aussi, Hia.

La question de la dot n'est plus d'actualité et ils discutent maintenant du mariage. Les Keerati préfèrent une cérémonie simple, tandis que les parents de Lian veulent organiser une grande fête avec un millier d'invités.

— S'ils savent que nous nous sommes déjà mariés avec deux dragons comme témoins, ils me tueront ?

Lian se penche pour chuchoter à nouveau. Nu-Kuea ricane et murmure à son tour.

— Ne t'inquiète pas. Je dépenserai ton argent à ta place. D'après ce que je vois... je vais pouvoir en dépenser beaucoup. Tu seras jeté à la poubelle.

— Prends soin de moi. Je suis pauvre maintenant.

— Je dois d'abord voir comment tu te comportes. Si tu es vilain, tu dormiras dehors.

— Je promets de ne pas être vilain. Je ne veux pas manquer de câliner mon époux.

À la fin de la discussion des aînés, dont le résultat n'est pas clair, Gilayn Wang et Kuea Keerati ont les jambes engourdies. L'accord est reporté aux trois prochaines années. Ils en reparleront lorsque Kuea Keerati aura obtenu son diplôme.


— Bon voyage.

Nu-Kuea va rester en Autriche et Gilayn Wang va retourner en Thaïlande en premier, comme les aînés l'ont jugé bon. Bien que Nu-Kuea veuille passer plus de temps avec sa famille, il essaie de retenir ses larmes, le nez tout rouge, maintenant qu'ils doivent être séparés.

Lian enveloppe ses joues douces de ses grandes mains et pose son front sur celui de Nu-Kuea. Pas un mot, seulement le contact et la chaleur de la peau de l'autre.

— Mange bien.

— D'accord.

— Je t'appellerai quand j'aurai atterri en Thaïlande.

— Hic... ok.

— Je viendrai te chercher à l'aéroport.

— D'accord...

Il efface les larmes sur les joues du jeune homme. Malgré la présence de tous les aînés, Gilayn Wang presse le bout de son nez sur la joue douce et se recule pour étreindre Nu-Kuea.

Les trois aînés sourient en voyant à quel point Nu-Kuea et lui se languissent l'un de l'autre. Seul l'ambassadeur fronce les sourcils en signe de mécontentement, mais il ne dit rien. Il n'aime pas beaucoup Lian, mais il aime beaucoup Nu-Kuea. Les bras du plus jeune se resserrent autour de son corps jusqu'à ce qu'il soit temps pour lui de franchir la porte.

— Ne me trompe pas.

— Comment est-ce possible... Hia... ?

— Je suis un homme jaloux.

— Je sais. Je suis un homme jaloux aussi. N'y pense même pas.

Bien qu'en larmes, Nu-Kuea affiche le sourire doux que Lian aime tant. Il a une envie folle de l'embrasser, mais il doit être patient. Ils continueront quand Nu-Kuea sera de retour en Thaïlande.

Ils se disent enfin au revoir et se promettent de se revoir en Thaïlande. Gilayn Wang suit ses parents au poste de contrôle des passeports pour pouvoir embarquer.

Lian tourne sur lui-même en entendant quelqu'un l'appeler et des bruits de pas. Kuea Keerati lui tire les bras, se met sur la pointe des pieds et l'embrasse à pleine bouche. Même si cela ne dure qu'une seconde, les lèvres chaudes et douces qui mordillent les siennes laissent une telle chaleur qu'elle se propage jusqu'à son cœur.

— Je t'aime, Hia.

Nu-Kuea se retire et se place à côté de l'ambassadeur, qui perd son sang-froid et lance une grimace à Lian. Lady Kewalin gronde Nu-Kuea pour son comportement inapproprié, mais son sourire reflète celui de son fils.

Lian ne doit jamais baisser sa garde. Nu-Kuea... est super cool.


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:19



Spécial 4
Gilayn Wang, avec ses lunettes de soleil, se tient sur le bord du circuit de F1, les mains dans les poches, ses yeux perçants regardent au loin la Ducati rouge qui s'envole à grande vitesse. Il retient son souffle lorsqu'elle fait une embardée, les genoux du pilote touchant presque le sol, puis elle remonte sur la ligne droite à la même vitesse.

— Tu veux un inhalateur ?

À côté de lui, le propriétaire de la piste de course tient sa tasse de café sans se soucier de rien, mais il s'embête à mettre son nez dans les affaires de la famille de Lian.

— Il peut faire des courses. Il pourrait même devenir international. Je serai son sponsor.

Qu'il s'agisse d'une plaisanterie sérieuse ou agaçante, Gilayn Wang lève la jambe et donne un coup de pied à son ami. Il est sur le point d'avoir une crise cardiaque en regardant Nu-Kuea courir sur le circuit. Que se passerait-il si Nu-Kuea participait à une course ? ! Comment peut-il dire ça ? Qu'il aille se faire foutre !

Gilayn Wang retient son souffle à plusieurs reprises jusqu'à ce que la Ducati s'arrête devant lui. Kuea Keerati coupe le moteur et enlève son casque avec ses belles mains gantées de cuir.

— Hia, c'était un vrai plaisir !

Le sourire du plus jeune qui fait s'arrondir ses yeux dessine un sourire sur le visage de Gilayn Wang.

— Le circuit de Hia-Yi est superbe !

Nu-Kuea passe la jambe par-dessus la superbike et court vers lui, alors que ses mains viennent de cesser de trembler. Gilayn Wang serre la taille fine dans ses bras. Il a vu d'innombrables fois des voitures se renverser lorsqu'il disputait des courses, mais cela ne l'a pas effrayé autant que lorsque Nu-Kuea a fait une embardée sur la superbike tout à l'heure.

— Hia, je peux faire un autre tour ?

— Celui-ci devrait suffire. Le soleil est fort. Tu vas avoir de la fièvre. Je te ramènerai ici plus tard. Regarde-toi. Tes joues sont toutes rouges.

— ...D'accord. Je serai quand même stagiaire ici.

C'est ce qui le frustre ! Où les étudiants en ingénierie automobile pourraient-ils effectuer des stages si ce n'est dans des usines automobiles ? Les Chen possèdent une usine de F1 et c'est la plus grande usine de la région. Nu-Kuea souhaite ardemment être formé ici. Il a dit un jour qu'il voulait travailler dans une célèbre entreprise automobile en Europe, mais il a abandonné l'idée parce qu'il préférait être en Thaïlande avec Lian... Un stage à l'usine de F1. Si Lian s'y opposait, Nu-Kuea aurait le cœur brisé. Mais le circuit de F1 est loin au nord-est.

— Ne déplace pas ta brasserie ici. Je ne vends pas les terres dans cette région.

Quand il a demandé à Yi d'offrir un stage à Nu-Kuea, on s'est moqué de lui... Quel ami minable !



Kuea Keerati esquisse un sourire devant l'expression sévère de Gilayn Wang. Pourquoi ne sait-il pas que Hia-Lian est inquiet ? Malgré cela, Hia-Lian l'a laissé faire un essai sur le circuit. Kuea ne devrait pas l'inquiéter davantage.

— Tu cours contre Hia-Yi, c'est ça ?

— Oui... puisque nous sommes ici. Encourage-moi.

— Bien sûr. Tu peux le faire.

— Le signe de paix n'est pas suffisant pour m'encourager. Embrasse-moi.

— Attends...ummm.

Hia-Lian ! Hia-Lian n'est pas devenu méchant tout récemment. Il a toujours été comme ça ! Quand il était un homme solennel et sérieux, c'était un spectacle. Maintenant qu'il n'a plus besoin de le cacher, il va jusqu'au bout... de son côté pervers et impudique. Il embrasse même Kuea alors que Hia-Yi est là !

— Hia !

— Yi s'en fiche.

— Mais moi, non !

— Yi, tourne-toi. Je vais embrasser ma femme.

Kuea n'est jamais assez rapide pour argumenter. Et comme il est trop lent, il se fait pincer les joues et embrasser sur la tête. Hia-Lian adore lui embrasser les joues et les lèvres et le serrer dans ses bras. L'odeur de la sueur ne le dérange pas ?

Kuea Keerati laisse His-Lian se préparer pour la course. Il a été choqué d'apprendre que Hia-Lian avait l'habitude de faire des courses de voitures, même si cela fait longtemps qu'il n'y a pas participé. Hia-Lian a plusieurs facettes que Kuea ne les a pas encore toutes vues. Par exemple... quand Hia-Lian passe son bras autour du cou de Hia-Yi et qu'il rit aux éclats comme ça.



Pour son stage de deux mois, Kuea Keerati doit s'éloigner de Hia-Lian et se rendre dans le nord-est. Il n'est pas sûr de pouvoir s'adapter à ce nouvel environnement. Hia-Lian insiste pour qu'il prenne l'avion pour Bangkok tous les vendredis soirs et qu'il retourne à l'usine le dimanche soir. Le vol depuis l'aéroport Suvarnabhumi de Bangkok ne dure qu'une heure.

Il choisit le vol qui arrive à l'aéroport de Suvarnabhumi parce que le trafic est terriblement congestionné le vendredi soir. Il peut prendre l'Airport Rail Link et se rendre à Thong Lor en taxi Grab. La distance est plus courte et Hia-Lian n'a pas à se fatiguer pour venir le chercher quand il y a du monde.

— Hia !

Le premier vendredi où le trafic est terrible, même s'il est presque vingt et une heures, Hia-Lian lui dit qu'il l'attend à l'Airport Rail Link. Kuea pense que Hia-Lian a amené sa voiture, mais il s'agit en fait de Chi Lin !

— Fais-moi d'abord un câlin.

À cette heure-ci, le parking de la gare de Ramkhamhaeng de l'Airport Rail Link est complètement vide. Kuea Keerati se moque du gars au casque et le prend dans ses bras.

— Tu es doué pour la moto maintenant ?

L'odeur du parfum qu'il a perdu depuis des jours et la chaleur de l'étreinte... Hia-Lian manque tellement à Kuea.

— Ce n'est pas si difficile. Ça ne te dérange pas de monter à l'arrière ?

— Non.

Il reçoit un casque supplémentaire de Hia-Lian et le met, bien qu'il n'ait pas l'habitude de grimper sur l'étroite place arrière de la superbike. Il est plus haut que la tête de Hia-Lian.

— Conduis lentement.

— Je me suis entraîné. Tu peux me faire confiance.

Kuea agrippe la chemise de Gilayn Wang autour de sa taille avec ses mains claires, excité par la lenteur avec laquelle Chi Lin démarre sur le parking. Hia-Lian la conduit sans se presser. Une fois qu'il a utilisé sa carte, il accélère.

Hia-Lian sait assez bien piloter une superbike. Même s'il n'excelle pas, à en juger par quelqu'un qui en conduit régulièrement comme Kuea, sa façon de faire des embardées ou de freiner est plutôt bonne. De plus, Hia-Lian roule beaucoup mieux. Il n'accélère pas, ne se faufile pas dans la circulation et ne coupe pas la route aux autres voitures. Il reste sur le côté gauche de la voie. Si c'était Kuea qui conduisait, ils atteindraient le Pentagone en moins de dix minutes. Hia-Lian met près de vingt minutes pour y arriver.

— Combien de points je gagne ?

— Dix sur dix parce que tu es mignon.

— Alors je mérite quinze points. Je suis aussi beau, pas seulement mignon.

Le week-end passe en un clin d'œil. Dimanche soir, Kuea doit prendre l'avion pour retourner à l'usine. C'est formidable d'être formé à l'usine de F1, mais le revers de la médaille, c'est d'être séparé de Hia-Lian.

— Ne pleure pas. Travaille dur.

Maintenant qu'il n'a plus à être le gracieux Nu-Kuea devant Hia-Lian, ce dernier n'est plus aussi protecteur qu'avant. Hia-Lian ne s'inquiète pas beaucoup lorsque Kuea voyage seul. La façon dont il le traite change progressivement. Hia-Lian passe parfois son bras autour du cou de Kuea, lui ébouriffe les cheveux de façon agressive, lui pince les joues, joue avec lui... C'est beaucoup mieux qu'avant. Kuea peut même sauter sur son dos.

— Arrête de me faire ces yeux nostalgiques, sinon je ne te laisserai pas partir. Je déteste que tu sois loin de moi.

— D'accord... Je t'appellerai quand je serai là-bas.

— Um... Prends soin de toi. Ne mange rien de bizarre. Commande à l'hôtel si tu ne peux pas manger la nourriture qui s'y trouve. Dis-moi si tu ne peux plus rester là-bas.

— Tu viendras me chercher ?

— Je t'appellerai pour te dire de tenir bon. Endure-le.

Il lui arrive même de faire des blagues. La façon dont il fait le signe de paix est hilarante. Pourquoi Hia-Lian est-il si mignon ?

— Je t'aime, Hia.

Kuea se dresse sur la pointe des pieds et lui embrasse la joue. Il fait un signe de la main et franchit la porte. Il ne pleurera pas pour ça. C'est juste qu'il se sent lourd, car il ne veut pas être séparé de Hia-Lian. Bon, ce n'est que deux mois. Il peut le faire !



— Santé !

Le bruit des verres qui s'entrechoquent résonne dans la rame. Le hangar situé à côté du stand d'alcool à base de plantes est occupé par les mécaniciens de F1 en combinaison marine à rayures blanches des Chen. L'un d'eux est Kuea Keerati.

La combinaison est déboutonnée et descend jusqu'à la taille, laissant apparaître le tee-shirt noir trempé de sueur. Sa frange est attachée. Il trinque avec les formateurs seniors.

Le stand de liqueurs à base de plantes que les aînés de l'appartement lui ont apporté se trouve juste à côté de la pagaie. Deux buffles mangent de l'herbe à proximité. Un peu plus loin, il y a un chariot de salades de papaye avec des corps entiers de poissons fermentés dont l'odeur fait fuir Kuea Keerati.

— Espèce de voyou, tu as l'air sacrément doux. Je ne pensais pas que tu serais aussi agile. Tu peux changer les pneus et soulever des objets. Pas mal.

Cette région est loin de Bangkok. Pas de nouvelles de la société. Pas de lieux de divertissement. L'endroit le plus développé est Lotus, dans la ville. Ainsi, les aînés ne se soucient pas de savoir de qui il est le fils. Il n'y a pas de jeune maître Kuea Keerati ici. Il n'y a que des "Sale punk ", " Nouveau ", " Stagiaire " et " Enfoiré ".

— C'est normal, mon frère. C'est facile.

— Mais c'est bizarre. Notre entreprise n'a pas de programme de stage. Chacun d'entre nous devait avoir au moins cinq ans d'expérience et s'est battu pour obtenir les postes. Tu es un outsider. Tu as des relations, hein ?

— Oui, des relations importantes.

Ils rient tous joyeusement. Kuea ne cache jamais qu'il a des relations, car tout le monde le sait. Il est impossible que le seul et unique stagiaire de l'usine de F1 des Chen ait pu simplement postuler pour le poste. C'est Hia-Lian qui l'a fait entrer. Personne ne le harcèle, car il s'agit juste d'un stage. D'ailleurs, Kuea fait tout ce qu'on lui demande : passer sous les voitures, soulever des objets, porter des pneus, boire des liqueurs à base de plantes et jouer au football sur le terrain en terre battue jusqu'à ce que son visage devienne rouge. Il a même acheté des sandales au marché parce que sa paire habituelle était déchirée.

En écoutant les aînés parler de leur expérience de travail dans d'anciennes entreprises automobiles célèbres, Kuea est plus impressionné par l'usine de Hia-Yi. L'entreprise de F1 des Chen n'est pas un terrain de jeu pour riches comme le prétendent les nobles dans leur dos. Tous les employés ont des profils étonnants. Certains ont même travaillé à l'étranger.

— Vous n'avez pas l'air d'avoir beaucoup d'expérience à première vue, mais vous êtes fantastiques.

— Tu veux dire qu'on a l'air d'ivrognes ?

— Oui, hahahaha.

— Il n'y a rien ici, ce qui est bien. Nous n'avons pas besoin de faire semblant. L'alcool étranger est rare, alors nous buvons des liqueurs à base de plantes. C'est facile à trouver, et on peut soutenir l'alcool thaïlandais.

— Vous êtes-vous déjà senti seul ici ?

Un circuit de F1 nécessite un vaste espace, et Hia-Yi l'a construit près des montagnes. Cette zone était auparavant constituée de kilomètres de champs stériles, incapables de produire la moindre culture. Tout à coup, le circuit de Hia-Yi a généré plus de revenus pour la province. Pendant la saison des courses, le trafic est particulièrement dense en raison du tourisme excessif.

— Bien sûr, je me sens seul. Ma famille est loin, mais je gagne bien ma vie ici. Les frais de scolarité de mon enfant sont énormes. J'essaie de rentrer chez moi le week-end. Qu'en est-il de toi ? Tu as dit que tu rentrais chez toi tous les week-ends. Tes parents doivent se faire un sang d'encre pour toi.

— Non, je veux être avec mon petit ami.

Kuea pouffe de rire, comme sa mère le gronderait si elle le voyait. Il étire aussi ses jambes sales. Son visage est taché de noir, mais il ne prend pas la peine de l'essuyer. Cet endroit est agréable... Comme il n'y a rien ici, il n'a pas besoin de vivre à la dure.

— Si tu travailles ici après avoir obtenu ton diplôme, ton petit ami le supportera-t-il ?

— Je ne serai pas ingénieur... Je veux être musicien. Mon stage ici me permet d'essayer quelque chose que je n'ai jamais fait. Je ne dois pas vous manquer. Je sais que mon charmant visage est inoubliable.

— Blagh ! Rentre chez toi. Il se fait tard. Séparons-nous. Tu es ivre, Kuea ? Tu peux ramener ton fils à la maison ?

Hia-Lian est allé jusqu'à demander aux hommes de Hia-Yi de livrer Kirin ici. La Ducati rouge vif est couverte de poussière parce qu'elle passe tous les jours devant les palettes. Kuea doit la nettoyer même s'il est fatigué. Mais, bon... il aime bien ça.

— Je vais bien. D'habitude, je bois plus que ça. À demain.



— Kuea, occupe-toi de ça là-bas.

— Compris ! !!

— Petit, pourquoi tu as volé mon tournevis ?

— Hé, je ne l'ai pas volé. Je l'ai emprunté sans te le dire.

— Sale gosse.

La vue de son fiancé éclatant de rire tandis que l'autre type en tenue de la même couleur lui court après pour lui botter le cul fait soupirer Gilayn Wang. Pourtant, la méchanceté de Nu-Kuea le fait sourire. Le visage de son gentil Nu-Kuea est en désordre, ses cheveux sont ébouriffés alors qu'il se penche pour démonter un pneu. Il est plus que le mécanicien Kuea, qui entretient les voitures de Lian à la maison.

— Il est excellent. Le résultat de son évaluation par le chef est parfait.

Le résultat de l'évaluation de Nu-Kuea n'est pas l'une des préoccupations de Lian. Il s'inquiète seulement de savoir si Nu-Kuea peut rester ici et s'il peut le supporter. Yi lui a fait comprendre qu'il n'y a pas de privilège ici. Tout est une affaire sérieuse, et il n'abaissera pas le niveau pour qui que ce soit.

— Mec, cet enfoiré ne veut pas se lever !

— Tu n'as pas d'énergie, hein ?

— J'utilise toute ma force, putain.

Lian est à la fois amusé et peiné de voir Nu-Kuea forcer une pièce d'acier à l'aide d'un pied-de-biche géant. Il sautille sous l'effet de la force qu'il exerce. Son fiancé apprécie le stage plus qu'il ne le pensait.


— Comment es-tu arrivé ici ?

Nu-Kuea, avec son visage taché, sa frange attachée et son corps négligé, sourit si fort que ses yeux s'arrondissent en entrant dans la pièce. Lian a donc réservé pour lui une suite dans un grand hôtel du quartier. Le prix de la location pour un mois entier est moins élevé que celui d'une maison de ville à Thong Lor. Les suites disposent d'une chambre et d'un salon séparés et bénéficient d'un service d'étage complet. Il est possible de commander de la nourriture dans la cuisine de l'hôtel à tout moment. Une épicerie se trouve de l'autre côté de la rue.

— Tu as dit que tu ne rentrerais pas chez toi ce week-end, alors je suis venu ici à la place.

Nu-Kuea rentre tard et sent les liqueurs à base de plantes. Il a dû boire avec ses aînés.

— Il y a une fête annuelle à l'usine ce samedi. J'y jouerai.

Malgré la saleté de Nu-Kuea, Lian passe ses bras autour de la taille du jeune homme et se penche pour embrasser ses cheveux poussiéreux. Mais Nu-Kuea fait de son mieux pour le repousser.

— Hmm ?

— Ne me fais pas de câlins, Hia. Je suis tout sale.

— Ça ne me dérange pas.

— Non ! Je suis vraiment sale. La poussière, l'huile du moteur, le caoutchouc. Laisse-moi me doucher d'abord.

L'expression sérieuse couverte de poussière est tout sauf intimidante. Devant l'insistance du jeune homme, Gilayn Wang pose sa main sur sa tête et la balance doucement

— Je me serais dépêché de rentrer si j'avais su que tu étais là.

— Je discutais avec Yi. Je ne voulais pas te déranger.

— Tu es ma priorité, Hia. Tu es ma première préoccupation. Tu as mangé ? J'ai mangé.

Ses jolis yeux sont empreints d'inquiétude. Nu-Kuea semble également un peu gêné par son état désordonné lorsqu'il est avec Lian. Qu'il s'agisse du Kuea mécanicien ou du Kuea sauvage, il reste Nu-Kuea en fin de compte.

— Commande au service d'étage pour moi. Juste du riz frit.

— D'accord, mais le riz frit, c'est non, Hia. Ils sont nuls en la matière. Le porc haché sauté épicé au basilic est plutôt bon.

— Très bien, alors.

Lian laisse Nu-Kuea commander de la nourriture, prendre une douche et changer de vêtements. Ensuite, il redevient le Nu-Kuea qu'il connaît bien. Son pyjama rayé est sur le corps de Nu-Kuea parce qu'il l'a apporté.

— J'ai l'impression que tu m'enlaces. J'ai peur de ne pas pouvoir dormir. Je suis propre maintenant. Tu peux me serrer dans tes bras.

— Viens ici.

Lian étend ses bras puissants et Nu-Kuea saute soudain dans son étreinte. Il enroule même ses jambes autour de la taille de Lian comme un bébé singe. Heureusement, ce dernier resserre son corps à temps, sinon ils auraient trébuché.

— A qui est ce petit ami, si vilain ?

— Hmmmm, tu m'as manqué.

Non seulement il est vilain, mais il embrasse ses joues à gauche et à droite avant de rire. Les yeux de Gilayn Wang brillent de joie. Kuea Keerati est vraiment son bonheur.

— Je t'ai beaucoup manqué ?

— Autant que le monde entier.

— Ce n'est pas beaucoup. Je m'attendais à plus que ça.

— Ugh, tu es déjà tout pour moi.

— Par tout, est-ce que ça inclut le fait d'être ton mari ?

Lian serre la taille du jeune homme pour qu'il ne puisse pas s'enfuir. Il se moque du jeune homme choqué. Nu-Kuea lui a sauté dans les bras et vient de réaliser qu'il s'est mis dans une situation risquée.

— Hia, je... J'ai sommeil.

— Dors. Je m'occupe du reste.

— Je... Je dois me produire demain. Je... je n'aurai pas l'énergie nécessaire.

— Alors, ne te produis pas.

— Hia...

— J'ai fait tout ce chemin. Si je ne le fais pas une fois, je ne retournerai pas à Bangkok.

— Hia !



Gilayn Wang assiste à la fête de l'usine des Chen en tant qu'ami de Phayak. Il accompagne Yi à la table du président. Les cadres supérieurs en poste à l'usine et le directeur sont également présents.

La fête de l'entreprise provinciale n'est pas aussi chic que celle de Bangkok. Elle est plutôt axée sur le plaisir, avec de la nourriture chinoise, une loterie et des spectacles.

Nu-Kuea se tient avec l'équipe de mécaniciens tout au fond, presque à l'arrière de la fête. Avant qu'ils n'y arrivent, le plus jeune a timidement demandé s'il pouvait se saouler. Lian n'avait aucune raison de l'en empêcher.

Les bruits de fond lui parviennent de temps en temps. La maîtresse de cérémonie, vêtue d'une robe à fleurs, s'exprime dans les dialectes du centre et du nord-est en accueillant Yi pour l'ouverture officielle de la cérémonie. Celui-ci prononce quelques mots et sort de la poche de sa chemise un collier en or thaïlandais de 2 bahts. Il le remet au personnel pour qu'il soit le plus gros lot du tirage au sort.

Pour susciter l'amour des employés envers l'entreprise, le directeur doit déployer beaucoup d'efforts. La méthode de Yi est similaire à celle de Gilayn Beverage Company. Le directeur doit établir une relation étroite avec ses employés. C'est pourquoi il se rend régulièrement dans sa brasserie.

Le thème de la fête est Sound from the Field of Love(1). La secrétaire de Yi leur a fourni des chemises à fleurs à porter par-dessus leurs tee-shirts. Ils sont habillés sobrement, alors que les employés affichent leur vigueur, prêts à remporter le prix. Nu-Kuea ne fait pas exception.

La prochaine prestation est celle de l'équipe "Dites-leur que nous sommes de beaux mécaniciens" !

L'équipe "Dites-leur que nous sommes de beaux mécaniciens" est composée d'une dizaine d'hommes portant des vêtements aux couleurs criardes : des chemises à manches longues avec le col relevé, des pantalons bootcut et des chaussures de sport. Leurs cheveux sont gominés pour laisser apparaître leur visage. Gilayn Wang sourit à son fiancé, qui se tient timidement à l'avant. Lorsque leurs regards se croisent, il lui adresse un clin d'œil taquin. Le plus jeune serre les lèvres et détourne le regard. Même d'ici, Lian peut voir la rougeur s'étendre lentement des petites oreilles aux douces joues.

— Ha...

Même Yi ne peut réprimer son sourire. C'est une autre personne qui a été surprise par Nu-Kuea dans le corps du Kuea sauvage et du Kuea mécanicien.


La chanson " We Can Fix It " de Bird commence à retentir et l'équipe " Dites-leur que nous sommes de beaux mécaniciens " commence à danser en remuant la taille. Le souriant Gilayn Wang est stupéfait par la danse de Nu-Kuea. Il sait que Nu-Kuea est sauvage, mais la façon dont il tire sur la ceinture et fait rebondir ses hanches avec son visage effronté est...

— Kyaaaaaa !

Les filles à l'arrière hurlent à pleins poumons.


"Nous sommes heureux de vous servir.

Nous avons l'expertise. C'est notre spécialité.

Appelez-nous rapidement. Dépêchez-vous."

(We Can Fix It - Bird, Thongchai McIntyre)


Au moment du refrain, les mécaniciens se rassemblent au centre de la scène, un bras croisé sur la poitrine et l'autre bras bougeant le menton, en faisant des clins d'œil charmeurs. Si Nu-Kuea est au centre, c'est probablement parce qu'ils se moquent du stagiaire. Il a l'air plus jeune que tout le monde et il est le seul à être gêné.

— Kueaaa, va chercher nos guirlandes de fleurs, mon cher.

Les employées les plus âgées leur donnent de fausses guirlandes de fleurs après la représentation. Ils en reçoivent tous un paquet, mais c'est Nu-Kuea qui en reçoit le plus. Ses joues rougissent tandis qu'il rit en voyant toutes les guirlandes suspendues à son cou.

— La popularité de notre mécanicien Kuea dépasse tout le monde. Arrêtez, arrêtez, arrêtez, arrêtez. Ne vous agglutinez pas autour de lui. Vous allez l'épuiser.

Nu-Kuea se redresse, les guirlandes couvrant son visage, les mains pleines de fleurs. Il est vraiment à la hauteur de son statut de "Kuea senior du département d'ingénierie", comme il l'a dit.


— Prends une photo avec moi.

— Hia, j'ai l'air bizarre.

— Allez... Yi, prends-nous en photo.

Il a appelé Nu-Kuea pour qu'il prenne une photo avec lui dès qu'il est descendu. C'est le moment idéal. Sinon, Nu-Kuea aurait rangé les fleurs, enlevé les guirlandes ou changé de vêtements.

Lian tire le poignet du jeune homme avec sa grande main et le conduit sur le devant de la scène. Il pose sa main sur le dos de Nu-Kuea, comme pour l'étreindre, sans que cela ne soit trop visible. Nu-Kuea doit encore rester ici pendant deux semaines pour être formé.

Yi, le président grincheux, prend leurs photos, et Lian en obtient une avec Nu-Kuea souriant timidement et une autre avec le sourire insolent qu'il avait sur l'estrade.

— Je vais aller à ma table maintenant.

— Oui... Bois autant que tu veux. Ne t'inquiète pas. Quand tu auras fini de boire après la fête et que tu seras prêt à partir, appelle-moi. Je viendrai te chercher.

— D'accord.

Avant que Nu-Kuea ne retourne à sa table, la grande silhouette se penche pour lui murmurer à l'oreille rouge.

— Je te donnerai une autre fleur ce soir. Elle est plus grande que tout ce que tu as.


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Johanne
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Johanne
Ven 6 Sep 2024 - 22:19



Spécial 5
L'actualité de l'industrie musicale occidentale met en lumière le propriétaire de la chaîne YouTube 'Kirin'. Le batteur de génie qui a longtemps caché son visage va enfin se montrer au Tomorrowland Music Festival en Belgique. Même s'il ne s'agit pas de la plus grande scène, elle reçoit beaucoup d'attention de la part des fans qui se rendent au festival pour assister au spectacle du mystérieux batteur vêtu d'un sweat à capuche noir.

La première apparition publique de Kirin a été annoncée par une célèbre agence américaine une semaine avant le festival. Sa première signature de contrat a fait couler beaucoup d'encre.

Gilayn Wang garde son bras autour de la taille de son fiancé, dont les mains tremblent d'anxiété. C'est le premier grand événement de Nu-Kuea. Bien qu'il ait signé un contrat avec une agence américaine, son premier événement est un festival international de musique en Europe. Même s'il est très occupé, Lian est prêt à trouver du temps dans son emploi du temps pour encourager Nu-Kuea.

Le sweat à capuche noir à manches longues est orné d'une fabuleuse aile complexe dans le dos. Le masque noir protège le visage de Nu-Kuea, ne laissant apparaître que ses yeux, comme dans ses vidéos de présentation. C'est un défi pour Nu-Kuea, car il n'a jamais joué devant un public aussi nombreux.

— Hia, mon cœur bat si vite.

— Ça va aller... Je sais que tu peux le faire.

— Si... si les baguettes me glissent des mains ou se cassent...

Gilayn Wang sourit au jeune homme nerveux.

— Ça n'arrivera pas. Je sais que tu peux t'en sortir. Ce n'est pas grave si tu n'y arrives pas. Personne ne te reconnaîtra si tu as le visage couvert comme ça. Et personne ne saura qui tu es quand tu auras enlevé ton sweat.

Il tente d'apaiser les nerfs du plus jeune, et ça marche puisque Nu-Kuea se met à rire.

— Je suis très heureux que tu sois là.

— C'est ton premier grand concert. Comment je pourrais le rater ?

Kuea Keerati n'est pas le seul à être nerveux. Gilayn Wang aussi. Des tas de gens attendent devant la scène. Le fait de pouvoir se produire dans un festival international signifie que Nu-Kuea est un artiste hors pair.

Gilayn Wang porte également le même sweat à capuche que son fiancé. Il berce gentiment le jeune garçon anxieux dans ses bras jusqu'à ce que le personnel lui dise de se mettre à l’écart. Lian fait passer deux paires de baguettes de batterie des boîtes de haute qualité au célèbre musicien, qui les glisse dans la ceinture dans son dos. Nu-Kuea a besoin de deux paires de baguettes supplémentaires. S'il les casse ou s'il est tellement excité qu'elles lui glissent des mains, il peut immédiatement passer à la nouvelle paire.

— Hia...

— Bonne chance, mon chéri. Je t'attends ici. Fais de ton mieux.

Il enveloppe les joues lisses sous le masque noir et embrasse les lèvres douces à travers celui-ci avant de pousser le génie Kirin vers la scène... La première scène de Nu-Kuea est accueillie par un tonnerre d'applaudissements de la part de la foule.

La scénographie organisée par une équipe particulière est réalisée de manière épique dans le but de propulser Kirin sous les feux de la rampe. Les feux d'artifice qui s'élèvent à l'avant de la scène synchronisent le rythme du tambour avec un arrière-plan graphique spectaculaire.

La façon dont Kirin fait tourner les baguettes à la fin fait battre le cœur de Gilayn Wang si vite qu'il doit se serrer la poitrine. Il est tombé amoureux de Nu-Kuea, le Kuea sauvage, et ingénieur en mécanique, et maintenant il est aussi tombé amoureux de Kirin.


Même s'il a terminé sa prestation et s'est présenté en deux courtes phrases, la foule n'a pas eu le temps d'apercevoir le visage de son Nu-Kuea. Gilayn Wang peut donc se promener dans le festival de musique avec son amoureux, main dans la main, en toute tranquillité.

Cette année, le festival de musique Tomorrowland compte dix-sept scènes et dure trois jours entiers. Les prix des billets sont multiples. Le plus cher est d'environ trois cent mille bahts. Il a obtenu le laissez-passer d'artiste de Nu-Kuea pour chaque zone et un camping-car dans la zone privée accessible uniquement aux artistes et au personnel.

Quel est son enthousiasme à l'idée de participer à ce festival international ? Pour Gilayn Wang, ce n'est pas très amusant. Compte tenu de son âge et de son emploi très prenant, un voyage qui demande beaucoup d'énergie comme celui-ci n'est pas sa tasse de thé. De son côté, Nu-Kuea cherche à manger dès qu'il quitte la scène.

C'est ainsi qu'ils se retrouvent aux stands de nourriture. Ils achètent des boissons et des snacks bizarres à essayer, et s'installent par terre pour écouter la musique dans une zone qui n'est pas aussi bondée que celle de la grande scène.

— Celui-là est super bon, Hia.

— Je ne peux plus manger, Nu-Kuea.

— S'il te plaît. C'est vraiment bon. Essaye-le. Ahhhhh.

Il n'a pas d'autre choix que de manger ce que Nu-Kuea lui donne. Le goût des épices exotiques dans le hamburger le fait froncer les sourcils, et Nu-Kuea se moque de sa drôle de tête.

— Quel escroc !

— Je t'ai piégé pour que tu n'aimes que moi.

— Tu n'as pas besoin de me piéger pour ça.

Lian se penche pour embrasser le front moite du jeune homme avant de vérifier les mains de Nu-Kuea, dont les jointures sont entourées de ruban adhésif de protection. Nu-Kuea s'est entraîné avec application. Ses articulations ont été entourées à plusieurs reprises. Ses mains sont pleines de blessures, car la peau s'est déchirée et les baguettes se sont cassées pendant l'entraînement.

— Mes mains ne sont pas belles du tout.

— Elles le sont, surtout ton annulaire.

— L'anneau a tellement d'égratignures.

— Ce n'est pas grave. La vie est comme cette bague rayée, Nu-Kuea, elle n'est pas parfaite à cent pour cent. L'amour aussi. Plus tard, on se disputera ou on ne voudra plus se voir le matin, mais on restera ensemble comme ça à la fin, d'accord ?

— D'accord. Mais je veux quand même voir ton visage tous les jours maintenant. Je dois aller aux États-Unis pendant deux semaines. Tu vas tellement me manquer que je ne vais pas pouvoir dormir.

Depuis la signature du contrat, Kuea Keerati doit se rendre aux États-Unis de temps en temps pour certains projets. Cependant, il enregistrera principalement en Thaïlande et acceptera ses tâches en ligne. Il s'est préparé à cette éventualité.

— Appelle-moi quand tu as le temps.

— Je t'appellerai jusqu'à ce que tu en aies marre de moi. Ne te lasse pas de moi, d'accord ? Il faut que tu décroches.

Lian pose sa main sur la taille fine de son fiancé, qui s'appuie sur son épaule. Il continue d'embrasser la tête du plus jeune.

— Hum... Ne me trompe pas avec un étranger.

— Ce n'est pas moi qui devrais m'inquiéter ? Ne me fais pas perdre confiance en toi.

— D'accord, je te le promets.

Il laisse Nu-Kuea s'empiffrer jusqu'à ce qu'il soit rassasié. C'est un gros mangeur pour un si petit gabarit. Quand Nu-Kuea se comporte en Kuea sauvage, Lian a parfois l'impression d'avoir un frère ou un meilleur ami.

— Allons nous promener puisque nous sommes ici gratuitement.

— Comme le souhaite Maître Kuea.

Le grand bras de Lian se pose sur la nuque du petit, et ils se fondent dans la foule.

— Hia, souriiiiiiiis.

CLIC.

— J'ai l'air bizarre ?

— Tu es toujours aussi beau. Je vais poster ça sur Instagram.

Le festival dure jusque tard dans la nuit et reste animé. Nu-Kuea n'est pas particulièrement intéressé par la scène. Il demande à Lian de se maquiller avec lui et d'acheter des bonnets de guerre, puis ils se promènent tout en prenant des photos. Tenant chacun une bouteille de bière, ils se promènent en se tenant par la nuque.

Leur nouvelle activité au festival consiste à déguster des bières de toutes les marques disponibles. Tomorrowland dispose de sa propre monnaie, spécialement créée pour les bracelets. Vous pouvez ajouter le montant à l'aide d'une carte de crédit ou d'argent liquide. En outre, le taux de change ne correspond pas au taux réel. Les personnes qui assistent au festival doivent être soit locales, soit pleines aux as.

— Tu es ivre, chéri.

Nu-Kuea commence à vaciller, son visage rougit, mais il continue à boire. Gilayn Wang le laisse faire, car il s'agit d'un festival. Nu-Kuea a fait son travail, et il se saoule en sa présence.

— Hmmmm, Hia, embrasse-moi.

La grande silhouette se penche lorsque deux longs bras s'enroulent autour de son cou. Une autre chose que Lian apprécie, c'est qu'il peut embrasser Nu-Kuea quand il le souhaite pendant le festival. Les Européens n'y voient pas d'inconvénient... et Nu-Kuea adore être embrassé.

— Ta bouche a bon goût, Hia.

— Bière à la cerise.

— Je peux la goûter encore une fois ?

— Tu peux la goûter plusieurs fois.

Ils s'embrassent jusqu'à ce que les lèvres fines soient gonflées et rouges. Gilayn Wang continue d'embrasser Nu-Kuea jusqu'à ce qu'il ne puisse plus marcher... L'ambiance, l'alcool et la beauté de Nu-Kuea l'étourdissent.

— Rentrons.

— D'accord...


— Hia… Ah.

La lumière est éteinte dans le camping-car. Gilayn Wang n'est pas sûr que le camping-car soit insonorisé, mais il ne peut pas se retenir. Les lèvres collées l'une à l'autre, il se déshabille et jette ses vêtements et ceux de Nu-Kuea dans toutes les directions de cet espace étroit.

Il allonge le plus jeune sur le lit, ses grandes mains enserrant sa taille fine, et se met sur Nu-Kuea. L'espace est trop étroit et Lian se cogne la tête en se relevant.

— Hehe... Hia, ça fait mal ?

— Tu te moques de moi ?

— Hmm, non...

Comme il ne peut pas bouger beaucoup... Gilayn Wang enfouit son visage dans le cou pâle, sentant l'odeur de la sueur mélangée à celle de l'alcool et des cigarettes... Aujourd'hui, ce n'est pas le jeune maître Kuea Keerati qui est sous ses ordres, mais l'effronté et sauvage Nu-Kuea.

Ses grandes mains tripotent le corps délicat. Il est dommage que la lumière ne puisse pas être allumée car cet endroit n'offre pas beaucoup d'intimité. Il descend ses mains et soulève les jambes du jeune homme pour saisir ses hanches, puis ils commencent à faire l'amour, chair contre chair, leurs corps se frottant l'un contre l'autre.

Retenir leurs gémissements pendant qu'ils font l'amour est une torture enivrante. Kuea Keerati mord l'épaule musclée et presse ses mains sur le large dos. Il enfonce ses ongles lorsque Hia-Lian commence à pousser.

L'espace clos empêche Hia-Lian de se défouler et de s'enfoncer comme il le fait d'habitude. Maintenant, il serre la taille et frappe le même point faible à l'intérieur, à plusieurs reprises, jusqu'à ce que Kuea pleure.

— Est-ce que ça fait du bien...hmm... ?

— Hia, hic...ah...ah...um.

Le gémissement qui s'échappe est scellé par un baiser dévoreur d'âme. Hia-Lian embrasse et mord jusqu'à ce que les lèvres de Kuea lui fassent mal, ses mains descendent pour jouer avec la poitrine de Kuea, la caressant avec ardeur. Ce dernier ne peut que se tortiller... et finalement, la chaleur remplit l'intérieur et suinte à l'extérieur.

Ils peuvent entendre la musique à distance. Kuea serre Hia-Lian dans ses bras, leurs jambes collantes s'entrecroisent. La nuit est fraîche. La faible lumière s'infiltre par les petites fenêtres tandis que Hia-Lian l'embrasse encore et encore.

Quelques instants plus tard, Kuea Keerati prend le dessus.


Le festival international de musique est terminé. Néanmoins, Kuea Keerati et Gilayn Wang sont partis la veille pour prendre l'avion et visiter l'Europe. Gilayn Wang a sept jours avant de retourner en Thaïlande pour une réunion importante, tandis que Nu-Kuea rendra visite à l'ambassadeur, qui a récemment été transféré en Roumanie, et s'envolera ensuite pour les États-Unis. Au total, ils seront séparés pendant près de trois semaines.

— Nu-Kuea.

— Oui ?

Gilayn Wang regarde le visage de son amoureux, qu'il ne verra pas pendant trois semaines. Ils n'ont pas été séparés autant depuis qu'il a demandé Nu-Kuea en mariage, il y a trois ans.

— Hia ?

— Rien... Je suis juste excité. Je ne suis jamais allé en Belgique.

— Moi non plus. J'ai peut-être vécu en Europe, mais je n'ai pas visité tous les pays. Tu es fatigué de voyager sans arrêt ?

— Non. Voyager avec toi me fait du bien.

C'est devenu leur position assise habituelle. Nu-Kuea tient son bras et s'appuie sur son épaule, et il s'appuie sur la tête du plus jeune. Il espère qu'il sera tellement occupé que leurs trois semaines de séparation se termineront en un clin d'œil, et que Nu-Kuea sera déjà de retour avant qu'il ne s'en rende compte.


Faire de la musique aux États-Unis est passionnant pour Kuea Keerati. Il a la chance de rencontrer plusieurs équipes professionnelles de l'industrie. Mais lorsqu'il quitte le travail et retourne dans sa chambre, c'est une véritable torture.

Hia-Lian lui manque au point qu'il en pleure. Il n'a pas été seul depuis plus de trois ans et a oublié comment dormir seul. De plus, les fuseaux horaires différents l'empêchent d'appeler Lian.

Comme la condition du contrat qu'il a signé avec cette agence lui permet d'être un artiste en ligne, Kuea n'a pas besoin d'être aux États-Unis la plupart du temps. Cependant, comme le contrat vient d'être signé, l'agence souhaite qu'il visite le siège social et fasse connaissance avec l'équipe avec laquelle il travaillera plus tard.

— Hé, Kirin.

La personne qui a conseillé à Kuea de signer le contrat est l'ingénieur du son qui travaille avec lui depuis des années, et c'est la première fois qu'ils se rencontrent en personne. L'autre est un homme longiligne à la coupe de cheveux skinhead et aux yeux bleus. Il a soudainement rejoint l'agence américaine et a demandé à Kuea de l'accompagner.

— Hé, Alex.

— Tu as l'air drôlement jeune.

— Merci d'avoir pris soin de moi tout ce temps.

— Peu importe. J'ai pris un gros pourcentage de commission sur chaque projet.

Kuea est amusé par cet aveu honnête, mais il n'y voit pas d'inconvénient. Alex a dû traiter avec les clients et peaufiner les morceaux originaux, après tout. Il a franchi des tonnes d'étapes pour arriver à ses fins. Kuea se souvient de l'époque où il avait envoyé un courriel à Alex pour s'enquérir de ses revenus et où Alex lui avait répondu qu'il lui avait toujours envoyé les courriels concernant la rémunération de chaque projet, les frais de commission et d'autres éléments en détail... Des milliers d'e-mails non lus étaient bloqués dans la boîte de réception de Kuea, et il a fallu des jours à Hia-Lian et lui pour tout passer en revue.

Comme Alex s'occupait de lui depuis le début, l'agence l'a chargé d'être le principal coordinateur de Kuea, comme auparavant. Le premier jour où il joue de la batterie dans un studio moderne aux États-Unis, l'ingénieur du son, qui n'a jamais eu de problème avec ses morceaux, lui montre son visage.

— Putain, t'es nul.

— Désolé. Je ne suis pas d'humeur.

— Pourquoi ? C'est lié à l'amour ?

— Oui, mon amoureux me manque.

Kuea avoue sans détour qu'il ne peut pas se forcer à jouer. Heureusement, ce n'est qu'un entraînement, pas un vrai enjeu. Sinon, ils seraient condamnés.

— J'ai compris. Tu n'es pas obligé de rester aux États-Unis de toute façon, vu ton contrat. Ne joue pas, alors. Allons nous promener. Prenons ça comme un voyage.

Lorsqu'Alex suggère qu'il arrête de jouer, il est sincère. Mais il présente Kuea à tous les services et Kuea rencontre de nombreux artistes célèbres. Il s'agit en fait d'une sortie d'entreprise. Alex emmène ensuite Kuea en ville le soir.

La boîte de nuit n'est pas bondée, ce qui est parfait pour s'installer au comptoir du bar. Kuea commande la bière recommandée par le barman. Il ne veut pas se saouler. Il ne veut pas inquiéter Hia-Lian même s'il n'est pas là.

— Je connais ton petit ami. Kirin Wang ?

Il dit “Kirin” parce que “Gilayn” est difficile à prononcer ?

— Pas du tout...

— Je suis allé au Pentagone il y a des années et j'ai travaillé comme coordinateur d'événements, contactant les DJ et les artistes pour qu'ils se produisent en Thaïlande. Kirin s'intéressait à toi. Je ne savais pas que vous étiez fiancés, alors je lui ai donné ta carte de visite.

Kuea Keerati sait que Hia-Lian a découvert accidentellement qu'il jouait de la batterie parce qu'il est allé à la boîte de nuit de Jay. Il ne lui est jamais venu à l'esprit que quelqu'un de l'autre côté du monde, comme Alex, y avait participé.

— Quand on y réfléchit, on se rend compte que tu es fou amoureux. Tu as même donné à ta chaîne le nom de ton fiancé.

— Je... je n'ai pas trouvé d'autres noms. Pourquoi tu m'as demandé de travailler avec toi aux Etats-Unis ?

— Kirin m'a contacté en me disant que ton talent valait plus que de simples vidéos de reprises sur YouTube. Honnêtement, je n'avais pas prévu de te demander de travailler ici parce que tu étais un type mystérieux qui refusait de travailler sur place. Quoi qu'il en soit, en déménageant ici, il m'est difficile de te proposer autant de projets qu'avant. Le marché américain diffère du marché européen. Je me suis donc dit qu'il fallait que je demande.

Ayant appris la vérité, Kuea serre les lèvres. Hia-Lian le soutient à nouveau dans son dos. Bien que Hia-Lian ne veuille jamais qu'ils soient séparés, il essaie de donner à Kuea la chance de vivre pleinement sa vie, comme il l'a dit.

— Mais il m'a dit de ne pas te faire venir ici souvent. Je pense aussi que tu n'en aurais pas envie. Tu ne pourrais pas jouer du tout. Le travail ne progresse pas quand tu es ici. Tu peux jouer de la batterie n'importe où tant que la qualité de l'enregistrement répond aux normes.

— Pourquoi ne m'a-t-il rien dit ?

— Peut-être avait-il peur de ne pas pouvoir te laisser partir ? Il y a une sacrée distance entre les États-Unis et la Thaïlande. J'ai même déménagé aux Etats-Unis pour être avec mon amour.

— L'amour, c'est bizarre...

— Oui, c'est bizarre. Santé.

Deux bouteilles de bière s'entrechoquent doucement avant qu'ils ne se séparent et rentrent chez eux.


Kuea Keerati passe son temps aux États-Unis à apprendre les techniques d'enregistrement autant que possible pour atteindre la qualité exigée par l'agence et les appliquer à son processus en Thaïlande. L'équipe lui a recommandé différents équipements d'enregistrement. Ce n'est pas si difficile, car Kuea a toujours enregistré ses propres morceaux. Le processus n'en sera que plus compliqué, et il a besoin d'une nouvelle batterie... L'appartement de Hia-Lian n'a pas assez d'espace.

Le projet de construire leur maison sur l'ancienne usine de glace de Hia-Lian présente plusieurs inconvénients. Le garage ne peut accueillir que quatre voitures. Avec toutes les voitures de Hia-Lian, il n'y a plus de place. De plus, la maison n'est pas aussi spacieuse que le Pentagone et Hia-Lian veut acheter plus de voitures.

Le manoir Keerati... la troisième phase du projet qui n'a pas encore été abordée. Hia-Lian a déclaré que Hia-Yi voulait en faire un musée de voitures anciennes et ouvrir une salle d'exposition pour importer des modèles de voitures rares pour des collectionneurs spécifiques. Le projet de Hia-Yi n'affecte que très peu la structure originale du manoir, si ce n'est qu'il remplace la partie avant par un parking.

Kuea veut aussi voir le musée automobile de Hia-Yi. Il sera sans aucun doute grandiose. Les Chen ne lésinent jamais sur la qualité. En fin de compte, Kuea est partagée. La maison de leur plan est trop petite et le manoir est trop grand. Il est difficile de se décider... Devraient-ils simplement acheter une nouvelle maison ?


Après deux semaines de séparation, Gilayn Wang ne s'attendait pas à ce que la première chose que Nu-Kuea aborde soit l'achat d'une nouvelle maison. Nu-Kuea n'est pas une personne déraisonnable. C'est mignon quand le plus jeune exprime ses idées.

— Le Pentagone n'a pas assez d'espace pour construire mon studio d'enregistrement. Mais si nous déménageons dans l'usine à glace, le garage sera trop petit pour tes voitures. Je sais que tu veux en acheter d'autres à l'avenir. Si tu les gares ailleurs, tu auras du mal à choisir la voiture que tu veux conduire. Et je veux que Hia-Yi fasse du manoir Keerati un musée. Qu'en penses-tu ?

Nu-Kuea a tout prévu, ne laissant aucune place à l'opposition. Pourtant, les terrains à Sathorn et Bang Rak sont plutôt chers.

— Nos conditions comprennent un studio à domicile, mon garage et un endroit près de mon bureau.

— Oui, je pense que cela va coûter une fortune. J'ai fait des recherches sur les sites Internet consacrés à l'immobilier et le prix est compris entre cent trente et cent cinquante mille bahts par mètre carré. Ceux qui ont deux cent cinquante mètres carrés sont à plus de trente millions de bahts. Je veux l'acheter avec mon argent.

— Hum... Si tu l'achètes, ça ne va pas te coûter chaque centime de ton compte en banque ?

— C'est vrai, mais il ne restera pas vide longtemps. Mon contrat avec l'agence américaine garantit mes revenus pour les trois premières années. Tu peux t'occuper de moi pendant six mois... ? Je veux acheter notre maison.

Quand Nu-Kuea a dit “notre maison”, Lian a voulu utiliser son argent sur-le-champ. Mais s'il achète un nouveau terrain, ses charges s'alourdiront. Tout d'abord, il doit s'occuper du terrain de l'usine à glace.

— Je vais demander aux architectes de dessiner un nouveau plan pour le terrain de l'usine. L'emplacement me plaît. Si le nouveau plan répond à nos conditions, nous pourrons y vivre. Si, après trois ou quatre nouveaux plans, il n'est toujours pas réalisable, nous le vendrons pour acheter un nouveau terrain. Qu'en penses-tu ?

— Ça me paraît bien. Je ne veux pas déménager ailleurs si l'architecture peut fonctionner. Cet endroit, c'est ton ancienne maison. C'est mieux que n'importe quel autre endroit.

— Tu es rassuré maintenant ?

— Oui, je le suis.

— Je peux te serrer dans mes bras ?

— Allez, viens. Je suis prêt.

Lian rit lorsque Nu-Kuea écarte les bras et sourit si fort que ses yeux se plissent. Lian fait de grands pas en avant et serre le jeune homme dans ses bras. Nu-Kuea, ou le Kuea sauvage, est un peu plus grassouillet qu'avant.

— Tu as beaucoup mangé, hein ?

Il embrasse les joues douces à gauche et à droite. Hum... ça fait du bien.

— J'étais stressé et tu me manquais, alors je ne me suis pas retenu.

— Quelle excuse ! Tu voulais acheter une maison à cause de moi. Tu as beaucoup mangé à cause de moi. Et c'est à cause de moi que tu grossis ou que tu maigris.

— Parce que tu es tout pour moi. La seule chose qu'il me reste à faire, c'est de te rendre hommage le jour de la fête des pères.

Les lèvres qui prononcent ces jolis mots seront embrassées jusqu'à ce qu'elles soient gonflées.

— Je ne te laisserai plus partir aux États-Unis. J'ai perdu le sommeil pendant trois semaines.

— J'ai aussi eu du mal à dormir. Je pleurais aussi un peu. Non, pas un peu. Je braillais.

Lorsqu'il boude et marmonne adorablement, le Kuea sauvage commence à se transformer en Nu-Kuea. Gilayn Wang embrasse le front du jeune homme qui pleurniche. Il a l'air endormi car il vient de rentrer. C'est pourquoi Lian emmène Nu-Kuea dans la chambre à coucher, son bras entourant sa taille fine.

— Reposons-nous un peu. Je vais te tenir compagnie.

— Non, je ne veux pas de compagnie. Je veux coucher avec mon petit ami.

Son Nu-Kuea stocke en fait des tas de blagues à raconter à ses amis. Une fois, Lian a bu avec cette bande et a eu à la fois mal à la tête et bien rigolé. Ils ne laissaient passer aucune occasion de faire des blagues. Elles doivent toutes être prononcées. Il pensait qu'il s'agissait d'une troupe de comédiens.

— Si tu couches avec ton copain, tu ne pourras pas dormir.

— Eh bien... ça fait trois semaines, Hia.

Oh... Nu-Kuea flirte. Ce n'est pas comme si Lian était un homme patient, mais Nu-Kuea semble épuisé par le long voyage. Il est si doux. Lian a envie de le dévorer depuis qu'il a vu Nu-Kuea sortir de la porte d'embarquement de l'aéroport.

— Peut-être que tu es fatigué ? O... On pourra le faire plus tard.

— Pourquoi je serais fatigué ?

— Tu reviens de la brasserie. N'en fais pas trop.

Pourquoi Nu-Kuea se préoccupe-t- il autant de sa santé ? Si Nu-Kuea n'était pas son fiancé, Lian croirait qu'il est vendeur d'assurances. Il est si mignon que Lian a envie de l'écraser.

— Ne me dis pas d'arrêter, alors.

Kuea Keerati ne sort de la maison que trois jours plus tard, tandis que le vice-président se rend chaque jour au bureau avec un sourire radieux.


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Néphély
Ven 6 Sep 2024 - 22:20



Spécial 6
Kuea Keerati accélère la Lamborghini Aventador et se gare devant un hôtel de luxe à Sukhumvit. Un valet lui fait signe de se garer sur la place de parking réservée aux supercars, où un panneau affiche le numéro de la plaque d'immatriculation de la voiture. Il s'agit d'une place de parking réservée à l'avance pour le mariage d'un ami de Gilayn Wang.

Hia-Lian a assisté au mariage de son ami. Mais comme il avait un rendez-vous important le soir, il est venu en BTS. Kuea Keerati ne l'a pas accompagné car il devait travailler sur un nouveau projet musical. C'est donc lui qui est chargé d'aller chercher Hia-Lian.

La réception de mariage doit se terminer vers minuit. Hia-Lian doit rester jusqu'à la dernière seconde car il s'agit du mariage de son meilleur ami. Kuea descend de la voiture vêtu d'un tee-shirt Double Goose, d'un short Hold'em bien plus cher que son tee-shirt et d'une paire de sandales bon marché. Ses cheveux en désordre sont cachés par une casquette dont le bord est repoussé vers l'arrière, révélant son visage impeccable.

— Bonsoir, monsieur ! L'entrée est là-bas. Le hall se trouve à l'étage L.

Le valet de l'hôtel tend la main vers la porte du hall. Kuea s'incline en remerciement de son sérieux et suit le chemin indiqué. Il reste vingt minutes avant que Hia-Lian n'ait terminé.

Autour de son beau poignet pend le bracelet de l'entreprise de Hia-Lian, celui que l'on distribue habituellement aux clients au stand de promotion, et le bracelet de l'édition limitée de Kirin, recherché dans le monde entier.

Kirin est devenu un musicien célèbre au cours des trois dernières années, grâce à la promotion épique de son agence. Il a constamment joué dans des festivals de musique et a donné des interviews par appel vidéo ou par téléphone dans des émissions populaires.

Son identité mystérieuse est son argument de vente, avec une description sympathique : Il ne peut créer ses œuvres que s'il séjourne sur une île privée en Asie... Plutôt une île glacière.

Kuea Keerati et Gilayn Wang ont emménagé dans l'ancienne usine de fabrication de glace. Les architectes ont réussi à concevoir une maison avec un garage pouvant accueillir huit voitures en ajoutant un parking en sous-sol. L'emplacement étant proche de l'ancien palais, ils n'ont pas à s'inquiéter des inondations.

Les premier et deuxième étages de la maison à trois étages sont utilisés comme espace de vie. Le dernier étage avec la terrasse sert uniquement de studio pour la batterie de Kuea. Non... la guitare de Hia-Lian s'y trouve également.

On dirait qu'ils sont dépendants l'un de l'autre. En voyant Kuea jouer de la batterie, Hia-Lian a repris sa guitare. Kuea a même essayé de composer de la musique qu'ils pourraient jouer ensemble, bien que ce soit des morceaux qui ne requièrent pas beaucoup d'habileté. De plus, la voix grave de Hia-Lian s'accorde très bien avec la guitare acoustique.

Et Kuea Keerati a fait de cette voix sa sonnerie de téléphone. Hia-Lian est excellent dans son rôle de petit ami du musicien. Il n'a cessé de demander à Kuea d'enregistrer de la musique pour s'amuser, au point que la chaîne de Kirin compte désormais officieusement un chanteur. Les vidéos sont des sortes de clips en coulisses avec des images magnifiques qui plaisent aux fans. Elles ne sont pas parfaites mais vivantes, et leurs visages restent flous. Le caméraman qu'ils ont engagé a fait un excellent travail, qui vaut son pesant d'or, donnant à chaque vidéo une allure de vlog lorsque Kuea donnait des concerts à l'étranger.

"Je ne suis qu'un homme qui souhaite prendre soin de toi et ne s'intéresser qu'à toi. Tant que quelqu'un se soucie de nous, nous n'avons besoin de rien d'autre."

Kuea attend que la voix grave de Hia-Lian chante tout le refrain avant de répondre à l'appel.

— Hia.

— Tu es déjà là ?

— Je viens d'arriver. Prends ton temps. Je vais bien.

— Tu veux monter ?

— C'est bon. Je suis habillé de façon trop décontractée.

— Je vois. La fête se termine bientôt. J'arrive tout de suite.

Kuea n'est pas du tout agacé de devoir attendre longtemps Hia-Lian. Ce genre de fête ne peut que s'éterniser. D'ailleurs, Hia-Lian l'a plus souvent attendu que l'inverse. Kuea s'installe sur un canapé dans un coin du hall et joue sur son téléphone pour tuer le temps.

Ses épaules sont encore douloureuses après avoir joué de la batterie pendant une heure. Il se lance actuellement un défi en écrivant de la musique. Il ne la maîtrise pas encore, mais l'agence lui a donné le feu vert.

Ses doigts tapotent pour ouvrir sa propre chaîne. Le dernier clip est un vlog filmé à la boîte de nuit Gemini Miler. L'ambiance est toujours la même. Hia-Lian est assis à l'avant, sa guitare acoustique accrochée à l'épaule, tandis que Kuea se cache derrière la batterie. Deux musiciens de la boîte de nuit jouent du clavier et de la basse pour eux.

Lorsqu'ils se sont mariés... Hia-Lian lui a offert cette boîte de nuit en guise de dot, ce qui a automatiquement fait de Kuea Keerati l'associé de Gemini. Maintenant que la boîte de nuit appartient au Pentagone, les mêmes conditions d'adhésion et les mêmes promotions sont appliquées, ce qui entraîne une augmentation du nombre de clients. Le solde négatif est supprimé du compte. La boîte de nuit fait un petit profit, mais au moins elle ne fait pas faillite.

Kuea Keerati adore jouer de la musique avec Gilayn Wang. Hia-Lian est superbe avec sa guitare acoustique en bandoulière, à son grand étonnement. Ils sont compatibles à tous points de vue. C'est comme si Hia-Lian était son mari, son amant, son petit ami, son grand frère, son meilleur ami et parfois son père.

C'est peut-être leur lien profond qui les empêche de se disputer sérieusement. Ils s'énervent parfois l'un contre l'autre et se jettent des piques, mais ils se réconcilient toujours à l'heure du repas.

Avant, Kuea savait à quel point il aimait Hia-Lian. Aujourd'hui, la situation s'est considérablement intensifiée. Il veut être avec Hia-Lian dans les bons jours. Il veut être aux côtés de Hia-Lian dans les moments difficiles. Il veut être la première personne à laquelle Hia-Lian pense.

"Tu es fatigué ? Je sais que tu es capable de tenir le coup. Mais les jours où tu pleures, ne pleure pas seul et ne me le cache pas..."

Voici un autre passage du téléphone de Kuea. Lorsqu'il a enregistré des chansons aux États-Unis, c'était très stressant parce que le projet était urgent. Un autre batteur était chargé de l'enregistrement, mais en raison d'une situation particulière, Kuea a dû le remplacer. Il n'a jamais répété de chanson, mais a été poussé à jouer avec le grand orchestre pour de nombreux chanteurs internationaux célèbres dans le cadre du projet.

Hia-Lian a enregistré cette chanson et la lui a envoyée. Le doux grattage des cordes de guitare ainsi que son sourire manquaient terriblement à Kuea. Il se souvient qu'il pleurait comme un fou. C'était un mois entier de stress intense, et ils étaient très éloignés l'un de l'autre.

"Je veux que tu saches que je resterai ici, que je n'irai nulle part. Je ne sais pas si je peux t'aider. Mais au cas où, au cas où tu aurais besoin de moi, prends ma main, et nous traverserons tout ensemble. Ne sois pas triste tout seul."

Quand tout fut terminé et que Kuea revint en Thaïlande, Hia-Lian l'avait attendu à la porte de sortie... Au moment où Hia-Lian avait ouvert les bras, Kuea Keerati avait tout laissé tomber et s'était jeté dans ses bras.

En repensant à cette époque, il s'agit d'un projet qui l'a rendu à la fois stressé et fier. En tant qu'adulte, nous devons nous entraîner à faire face à de telles difficultés. Lorsque le clip vidéo est sorti et que le nombre de vues a atteint un milliard en un clin d'œil, même si personne ne sait qui a joué de la batterie, Kuea Keerati et Gilayn Wang ont fait la fête dans leur maison.

— Mon Nu-Kuea est incroyable. C'est de toi dont je suis le plus fier.

Hia-Lian est le vent qui soutient ses ailes, l'assurant de poursuivre son rêve comme il l'entend. Pourquoi est-il si gentil ? Kuea espère qu'il pourra prendre soin de Hia-Lian à moitié autant que Hia-Lian prend soin de lui.



Des rires provenant des ascenseurs attirent l'attention de Kuea Keerati. Il n'y a personne d'autre dans le hall d'entrée que la réceptionniste à cette heure tardive de la nuit. Le grand groupe d'amis de Hia-Lian sort en même temps de deux ascenseurs. Certains ont des visages familiers, d'autres non.

Hia-Lian sort par le fond avec Hia-Yi. Kuea s'élance, mais il n'est pas sûr de devoir s'approcher. Tout le monde porte des vêtements élégants, ce qui contraste avec son tee-shirt Double Goose et ses sandales bon marché.

— Nu-Kuea.

Hia-Lian l'aperçoit en premier, et tout le groupe se tourne vers lui. Kuea n'a d'autre choix que de s'approcher et de les saluer.

— Ton tuteur te ramène chez toi. Qu'est-ce qu'il y a, Lian ?

— Eh... on va se séparer maintenant ? Aw, tu as dit que tu t'amuserais avec nous après ça.

Kuea sourit aux paroles taquines des amis de Hia-Lian qu'il connaît bien avant de s'arrêter en entendant la voix trop amicale d'une femme qu'il ne connaît pas. Vu la robe, il doit s'agir d'une demoiselle d'honneur. Et le groupe de Hia-Lian est celui des garçons d'honneur.

Kuea déteste ce genre de personnes, celles qui sourient et rient trop. Ils font semblant de bien s'entendre avec tout le monde, mais c'est excessif. Kuea a rencontré un grand nombre de ces personnes lorsqu'il participait à des événements sociaux avec sa mère quand il était enfant. Par conséquent, il sait immédiatement qu'ils... ne sont pas sincères. À en juger par la façon dont ils reluquent les amis de Hia-Lian, ils espèrent probablement développer leurs relations ce soir. Ils peuvent le faire avec n'importe qui, sauf Hia-Lian et Hia-Yi !

Avec l'expérience qu'il a accumulée toute sa vie en assistant aux événements avec sa mère, il est incroyablement facile de coller un doux sourire et de rire modérément comme le Jeune Maître Kuea Keerati, le descendant de l'ancienne famille, le fils de l'ambassadeur et de la Haute Dame de la célèbre famille noble.

— Vous allez tous au bar ? Je ne peux pas laisser Hia-Lian vous accompagner. Il doit prendre des médicaments avant d'aller se coucher. Je ne veux pas qu'il les rate.

Kuea tend la main et Hia-Lian quitte le groupe pour la prendre. Le sourire aux lèvres, ce dernier se tourne vers ses amis et rit avant de s'excuser.

— Vous avez bien entendu. Je m'en vais maintenant. Je me rattraperai au Pentagone. Veuillez m'excuser.

Il dit au revoir à ses amis et n'oublie pas de faire un léger signe de tête aux demoiselles d'honneur, mais il n'a pas fini.

— Yi, viens chercher tes affaires dans ma voiture.

Il tire Hia-Yi hors du groupe. Ces deux meilleurs amis ont dû faire cela un nombre incalculable de fois. Sans attendre que quelqu'un les oblige à rester, Hia-Lian passe son bras autour de l'épaule de Kuea et l'entraîne loin d'ici.

Dès qu'ils entrent dans le parking, l'homme de Hia-Yi arrête l'énorme monospace qui se trouve devant eux. La porte automatique s'ouvre. Les deux hommes se tapotent l'épaule, puis Hia-Yi monte dans la voiture.

— Je suis crevé.

— Tu as beaucoup bu ?

Kuea déverrouille la voiture et s'installe sur le siège conducteur. Hia-Lian, qui empeste l'alcool, sait qu'il a sa place sur le siège passager.

— J'ai beaucoup bu. Je voulais tellement rentrer à la maison pour te serrer dans mes bras.

— Tu n'as rencontré personne, n'est-ce pas ?

— Quelqu'un comme moi est loyal. Je te mange dans la main. J'ai besoin de ta permission avant d'aller où que ce soit.

— Tu exaaagères !

Kuea Keerati s'esclaffe devant l'effronterie de Hia-Lian. Il donne un pourboire de cent bahts au voiturier avant de quitter les lieux au volant de sa Lamborghini. Lorsqu'il passe devant l'hôtel, les amis de Hia-Lian lui font signe de s'arrêter.

Mais personne ne s'attend à ce que ce soit Kuea Keerati qui baisse la vitre. Hia-Lian se décale même volontairement pour poser son menton sur l'épaule de Kuea.

— Whoa, Lian, tes griffes ont été enlevées. Tu étais tellement possessif avec cette voiture que tu ne voulais laisser aucun d'entre nous la conduire. Kuea, donne-lui une pichenette sur l'oreille pour nous.

Kuea Keerati sourit sans dire un mot, jouant les petits garçons bien élevés pour protéger l'honneur de Hia-Lian. S'il s'agissait de son gang, Kuea les réprimanderait.

— Je suis un père de famille. Rentrez bien chez vous, les gars. Je m'en vais.

Le luxueux véhicule quitte l'hôtel. Sukhumvit est à cette heure suffisamment vide pour accélérer la voiture, mais Kuea n'y va pas à fond. Il doit constamment s'arrêter aux feux de signalisation.

Le clignotant gauche de la Lamborghini de luxe est allumé alors qu'elle tourne à l'intersection de Pathum Wan dans la Phaya Thai Road qui mène à Rama IV, en direction de leur maison dans la vieille ville. La façon dont Hia-Lian bâille fait sourire Kuea. Hia-Lian est devenu un homme charmant à l'aube de ses trente-cinq ans.

Depuis que Hia-Lian est devenu président de la Gilayn Beverage Company, son attitude a remarquablement changé - ses paroles, ses yeux, ses actions et ses décisions professionnelles. Hia-Lian ne se montre mignon que lorsqu'ils sont seuls tous les deux.

— Tu me jettes des coups d'œil furtifs. Qu'est-ce que tu veux ?

— Je pense que tu es tellement vieux.

— Whoa, Nu-Kuea, est-ce que je dois être contrarié par ta remarque ? J'ai juste quelques rides aux yeux. Le Botox m'en débarrassera.

Kuea a déjà dit en plaisantant que Hia-Lian devrait s'injecter du Botox, mais il n'était pas sérieux. Kuea Keerati aime beaucoup Gilayn Wang à son âge actuel. On dit que les hommes atteignent leur apogée à la trentaine. Kuea pense qu'ils ont raison.

— Je suis juste... un peu jaloux.

— Hmm ? Je n'ai flirté avec personne.

— Je sais, mais je ne peux pas m'empêcher d'être un peu jaloux. Tu es trop beau. Quand je pense que les gens te font des avances, je suis frustré.

— Nous sommes mariés, Nu-Kuea. Personne ne peut m'éloigner de toi.

Hia-Lian prend sa main blanche pour l'embrasser et la pose sur ses genoux, comme il le fait toujours lorsqu'ils sont assis l'un à côté de l'autre.

— Je ne laisserai personne t'enlever. Si quelqu'un te drague et que tu joues le jeu...

— Que va faire M. Kuea Keerati ?

— Je vais poursuivre ta maîtresse.

La méthode de Nu-Kuea fait éclater de rire Gilayn Wang. Nu-Kuea va s'occuper de sa tricherie en s'attaquant à sa maîtresse ?

— Je suis sûr que j'ai plus de succès que toi.

— Tu es sûr ?

— Les filles aiment les hommes joyeux qui les chouchoutent et qui ont du temps à leur consacrer. Tu es occupé, tu es un bourreau de travail et tu fronces les sourcils tout le temps. Tu ne peux pas me battre. Tu ne m'appelles même pas souvent. Je t'appelle plus souvent. Et tu ne te souviens pas des dates importantes sans que ta secrétaire te le rappelle. Je m'en soucie pour mon propre compte. Je suis un vainqueur incontestable.

Stupéfait par le raisonnement de Nu-Kuea, Lian éclate de rire encore plus fort.

— C'est ton succès ou tu te plains du fait que je suis très occupé, hmm ?

— Est-ce que ça peut être les deux ? Ces derniers temps, tu rentres tard. J'ai peur que tu tombes malade. Plus important encore...

— Plus important... ?

— Je veux manger avec mon amant.

Nu-Kuea s'est probablement pris au jeu, comme il l'a dit. Lorsque le jeune homme lui sourit, il a envie d'annuler tous ses rendez-vous de demain pour rester à la maison avec lui. Il le ferait même s'il n'avait pas une réunion importante dans l'après-midi.

— J'aurai plus de temps libre le mois prochain. Prenons un yacht.

— Un yacht ?

— Euh... on devrait ? Allons dans le sud, faisons de la plongée avec masque et tuba, dormons sur un yacht, ou peut-être allons-nous aux Maldives.

— Tu peux vraiment y aller ? Nous n'avons pas besoin de voyager loin. Je ne veux pas te déranger.

Même Nu-Kuea, qui se rend à l'étranger de temps en temps, a plus de temps libre que Lian, qui reste en Thaïlande.

— Ce n'est pas grave. Pourquoi ne pas partir en lune de miel une fois par an ? Nous sommes allés en Europe de nombreuses fois. Allons à la mer.

— Alors... je suis partant. Nous pouvons aller à la mer en Thaïlande, Hia. Je ne suis jamais allée dans le sud.


Il y a des années, les photos de couple de Gilayn Wang et Kuea Keerati les montraient côte à côte, avec une pointe de sourire sur le visage de l'aîné et un sourire doux et tendre sur celui du cadet. Ils se liaient parfois les bras ou se tenaient la main pour montrer l'intimité des fiancés, sans plus.

Contrairement à cette époque, la photo actuelle montre deux hommes vêtus de chemises à fleurs et de shorts colorés qui se portent sur le dos à la plage. Le plus jeune, à l'arrière, écarte les bras et rit très fort, montrant ses dents blanches, ne ressemblant en rien au courtois jeune maître Kuea Keerati. Le plus âgé agite ses sourcils de façon amusante, se débarrassant de l'image du président de la Gilayn Beverage Company.

C'est l'une des photos encadrées sur un mur entièrement occupé par leurs photos de couple. La dernière ajoutée aujourd'hui est la photo de Kuea Keerati assis sur le toit de la Ferrari et Gilayn Wang à ses côtés, appuyé sur la Ducati rouge vif, avec en arrière-plan le soleil qui se noie dans l'horizon.

À partir de ce jour, pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et dans la pauvreté, dans la maladie et dans la santé, jusqu'à ce que la mort nous sépare.


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